Une
oeuvre merveilleuse et un prodige
LeGrand
Richards (1886-1983)
Les prophètes avaient prévu une apostasie universelle
et le monde se trouvait dans cette situation au moment où
Joseph Smith s'en alla prier dans les bois. Ceci étant, un
rétablissement de l'Évangile devait nécessairement
s'ensuivre pour que le monde ne fût pas laissé dans les
ténèbres spirituelles.
Pierre a déclaré :
« Et nous
tenons pour d'autant plus certaine la parole prophétique, à
laquelle vous faites bien de prêter attention, comme à
une lampe qui brille dans un lieu obscur, jusqu'à ce que le
jour vienne à paraître et que l'étoile du matin
se lève dans vos cœurs. » (2 Pierre 1:19)
Le moment nous paraît venu de prêter attention aux
paroles des prophètes. Nous nous reporterons d'abord aux
paroles d'Ésaïe déjà citées au
chapitre précédent, puisque la visite du Père et
du Fils à Joseph Smith fut la première étape de
cette oeuvre merveilleuse et de ce prodige dont le Seigneur avait
promis l'accomplissement :
« Le Seigneur dit : Quand ce peuple s'approche de moi, il
m'honore de la bouche et des lèvres, mais son cœur est
éloigné de moi, et la crainte qu'il a de moi n'est
qu'un précepte de tradition humaine. C'est pourquoi je m'en
vais accomplir dans ce peuple une oeuvre merveilleuse et un prodige :
et la sagesse de ses sages périra, et l'intelligence de ses
hommes intelligents disparaîtra. » (Es. 29:13, 14 ;
Segond dit : « Je frapperai encore ce peuple par des
prodiges et des miracles », ndt)
Qu'est-ce qui constituerait vraiment une oeuvre merveilleuse et un
prodige ? Pourquoi ceux qui aiment et respectent la vérité
n'accueilleraient-ils pas avec joie l'annonce d'une telle oeuvre ?
Une génération quelconque devrait-elle rejeter la
vérité quand elle lui parvient du ciel ? Pourquoi
semble-t-il tellement plus facile d'accepter et de croire les
prophètes morts que les prophètes vivants ?
Le
rétablissement de toutes choses
En accomplissant cette « oeuvre merveilleuse et ce
prodige », le Seigneur avait en vue un « rétablissement
de toutes choses » et il avait induit Pierre à
prophétiser dans ce sens à ceux qui avaient crucifié
son Maître :
«
Repentez-vous donc et convertissez-vous, pour que vos péchés
soient effacés, Afin que des temps de rafraîchissement
viennent de la part du Seigneur, et qu'il envoie celui qui vous a été
destiné, Jésus-Christ, Que le ciel doit recevoir
jusqu'aux temps du rétablissement de toutes choses, dont Dieu
a parlé anciennement par la bouche de ses saints prophètes.
» (Actes 3:19-21)
Analysons cette promesse :
1) que leur grand péché pourrait être pardonné ;
2) que le Seigneur leur enverrait à nouveau ce même
Jésus qui leur avait été destiné ;
3) qu'il y aurait un « rétablissement de toutes
choses dont Dieu a parlé anciennement par la bouche de ses
saints prophètes ».
Si nous attendons le second avènement du Christ tel qu'il est
promis ici, nous devons comprendre qu'il ne viendra pas avant qu'il
n'y ait un « rétablissement de toutes choses. »
Il est évident qu'il ne peut y avoir de rétablissement
de ce qui n'a pas été enlevé. C'est pourquoi
cette Écriture est encore une prédiction fort nette de
l'apostasie - l'enlèvement de l'Évangile de la terre -
assortie de la promesse d'un rétablissement complet de toutes
choses dont Dieu a parlé anciennement par la bouche de tous
les saints prophètes depuis le commencement du monde.
C'est à l'époque de ce rétablissement complet
que Paul devait penser quand il écrivit aux Éphésiens :
« …nous faisant connaître le mystère de sa
volonté, selon le bienveillant dessein qu'il avait formé
en lui-même, Pour le mettre à exécution lorsque
les temps seraient accomplis, de réunir toutes choses en
Christ, celles qui sont dans les cieux, et celles qui sont sur la
terre. » (Éph. 1:9, 10)
L'Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours
proclame que notre époque est celle de la plénitude des
temps et que par le « rétablissement de toutes
choses », le Seigneur se prépare à « réunir
toutes choses en Christ, celles qui sont dans les cieux et celles qui
sont sur la terre. » Toutefois, ce « rétablissement
de toutes choses » ne sera complet qu'à la fin des
mille ans où le Christ régnera personnellement sur la
terre quand la mort sera vaincue (voir 1 Cor. 15:24-26). Il n'y a pas
au monde de plan comparable à celui-ci à l'heure
actuelle.
Le
royaume de Dieu dans les derniers jours
Quand le Seigneur lui révéla l'interprétation du
rêve du roi Nebucadnetsar, le prophète Daniel vit surgir
et s'effondrer les royaumes du monde, ce qui en rend l'étude
intéressante du fait de sa précision. Mais ce qui
importe le plus, c'est sa remarque que dans les derniers jours le
Dieu du ciel établirait un royaume qui finirait par dominer
tous les autres, deviendrait semblable à une grande montagne
et remplirait toute la terre :
« Daniel répondit en présence du roi et dit :
Ce que le roi demande est un secret que les sages, les astrologues,
les magiciens et les devins, ne sont pas capables de découvrir
au roi. Mais il y a dans les cieux un Dieu qui révèle
les secrets, et qui a fait connaître au roi Nebucadnetsar ce
qui arrivera dans la suite des temps. Voici ton songe et les visions
que tu as eues sur ta couche... Tu regardais, lorsqu'une pierre se
détacha sans le 8ecours d'aucune main, frappa les pieds de fer
et d'argile de la statue, et les mit en pièces... La pierre
qui avait frappé la statue devint une grande montagne et
remplit toute la terre... Dans le temps de ces rois, le Dieu des
cieux suscitera un royaume qui ne sera jamais détruit :
et ce royaume ne passera point sous la domination d'un autre peuple ;
il brisera et anéantira tous ces royaumes-là, et
lui-même subsistera éternellement. » (Dan. 2:27,
28, 34, 35, 44)
L'établissement
du royaume par le Dieu des cieux devait être le plus grand
événement des derniers jours. Quoique petit et
insignifiant à ses débuts, sa destinée ultime
est de remplir
toute la terre, avec à sa tête le Christ, notre
Seigneur. Le royaume devait être donné aux saints du
Très-Haut afin qu'ils le possèdent à jamais. Vu
l'évolution et le progrès que nous connaissons en ces
derniers jours dans les domaines scientifiques et autres, pourquoi ne
nous intéresserions-nous pas au progrès spirituel
promis ? Daniel nous a donné la parole certaine de la
prophétie :
«
Je regardais pendant mes visions nocturnes, et voici, sur les nuées
des cieux arriva quelqu'un de semblable au Fils de l'homme ; il
s'avança vers l'ancien des jours, et on le fit approcher de
lui. On lui donna la domination, la gloire et le règne ;
et tous les peuples, les nations, et les hommes de toutes langues le
servirent. Sa domination est une domination éternelle qui ne
passera point, et son règne ne sera jamais détruit...
Mais les saints du Très-Haut recevront le royaume et ils.
posséderont le royaume éternellement, d'éternité
en éternité. » (Dan. 7:13, 14, 18)
Dans une révélation donnée le 24 février
1834, au prophète Joseph Smith, le Seigneur dit :
« Mais, en vérité, je vous dis que j'ai lancé
un décret que mon peuple réalisera s'il écoute
dès ce moment même le conseil que moi, le Seigneur, leur
Dieu, je leur donnerai. Voici, ils commenceront dès cet
instant, car je l'ai décrété, à vaincre
leurs ennemis. Et en veillant à observer toutes les paroles
que moi, le Seigneur leur Dieu, je leur dirai, ils ne cesseront
jamais de vaincre, jusqu'à ce que les royaumes du monde soient
soumis sous mes pieds, et que la terre soit donnée aux saints
pour qu'ils la possèdent pour toujours et à jamais. »
(D&A 103:5-7)
À
propos de l'apostasie, nous avons fait allusion à ce que le
Seigneur montra à Jean tandis qu'il se trouvait dans l'île
de Patmos. Il vit que pouvoir serait donné à Satan « de
faire la guerre aux saints et de les vaincre. Et il lui fut donné
autorité sur toute tribu, tout peuple, toute langue, et toute
nation » (Apoc. 13:7).
Jean eut encore ces autres visions prophétiques :
« Après cela je regardai, et voici, une porte était
ouverte dans le ciel. La première voix que j'avais entendue,
comme le son d'une trompette, et qui me parlait, dit : Monte
ici, et je te ferai voir ce qui doit arriver dans la suite. »
(Apoc. 4:1)
Le
rétablissement de l'Évangile a été prédit
Jean ne vit pas seulement que la puissance de Satan serait
universelle pendant un certain temps, mais il vit aussi rapporter sur
la terre l'Évangile éternel qui devait être
prêché à tous les peuples :
« Je vis un autre ange qui volait par le milieu du ciel, ayant
un Évangile éternel, pour l'annoncer aux habitants de
la terre, à toute nation, à toute tribu, à toute
langue, et à tout peuple. Il disait d'une voix forte :
Craignez Dieu et donnez-lui gloire, car l'heure de son jugement est
venue ; et adorez celui qui a fait le ciel et la terre, et la
mer, et les sources d'eaux. » (Apoc. 14:6, 7)
S'il y avait eu sur terre une seule nation, tribu, langue ou peuple
encore en possession de l'Évangile éternel, il n'aurait
pas été nécessaire qu'un ange le rapporte
ici-bas. Cet ange devait aussi rappeler aux habitants de la terre le
culte dû au Dieu qui avait « fait le ciel, et la
terre, et la mer, et les sources d'eaux ». Nous avons déjà
noté que l'Évangile éternel
devait être enlevé de la terre, et nous témoignons
maintenant qu'il a été rapporté sur la terre par
un ange, par l'intermédiaire du prophète Joseph Smith,
et qu'il est venu du Dieu des cieux.
Le prophète Malachie vit aussi ce jour promis où des
messagers venant de Dieu opéreraient ce rétablissement ;
il le décrit en ces termes :
« Voici, j'enverrai mon messager ; il préparera le
chemin devant moi. Et soudain entrera dans son temple le Seigneur que
vous cherchez ; et le messager de l'alliance que vous désirez,
voici, il vient, dit l'Éternel des armées. »
(Mal. 3:1)
Si nous étudions
soigneusement ce verset et les suivants, nous constaterons que cette
promesse avait trait à la seconde venue de Jésus-Christ
et non pas à la première, car il doit entrer soudain
dans son temple, ce qu'il n'a pas fait lors de sa première
venue.
L'appel
de Joseph Smith
Les promesses auxquelles nous faisons allusion ici, à propos
de l'établissement d'un royaume dans les derniers jours par
l'envoi de messagers célestes et du rétablissement de
l'Évangile éternel qui doit être prêché
dans le monde entier, ces promesses ne pouvaient être tenues
s'il n'y avait pas quelqu'un sur la terre à qui les choses
rétablies pussent être remises.
Ceci nous amène à une autre grande vérité
que nous déduisons de la visite du Père et du Fils au
jeune Joseph Smith : les prophètes ne s'envoient jamais
eux-mêmes, ils doivent être appelés et envoyés
par Dieu :
« Car le
Seigneur, l'Éternel, ne fait rien sans avoir révélé
son secret à ses serviteurs les prophètes. »
(Amos 3:7)
Le Seigneur ayant
donc choisi Joseph Smith, nous voilà prêts à
étudier ce qu'il révéla à son prophète
élu.
On a critiqué le fait que le jeune Joseph Smith était
seulement dans sa quinzième année lorsque le Père
et le Fils lui apparurent. Réfléchissons à ces
paroles de Jésus :
« Personne ne coud une pièce de drap neuf à un
vieil habit ; autrement, la pièce de drap neuf
emporterait une partie du vieux, et la déchirure serait pire.
Et personne ne met du vin nouveau dans de vieilles outres ;
autrement, le vin fait rompre les outres, et le vin et les outres
sont perdus ; mais il faut mettre le vin nouveau dans des outres
neuves. » (Marc 2:21, 22)
Nous ne pouvons attendre du Seigneur qu'il choisisse un homme nourri
des traditions et des doctrines des hommes, car il serait trop
malaisé d'instruire une telle personne. Comme le dit Jésus,
le vin nouveau ferait éclater les outres, et le vin serait
perdu. Au contraire, en choisissant le jeune Joseph Smith, le
Seigneur pouvait le former à sa guise, et ce serait vraiment
du vin nouveau dans une outre neuve, sans conflit avec ce qui est
ancien. Nous constatons par là que le Seigneur a sa manière
à lui de procéder. Assurément c'est là
son droit divin :
«
Car mes pensées ne sont pas vos pensées, et vos voies
ne sont pas mes voies, dit l'Éternel. Autant les cieux sont
élevés au-dessus de la terre, autant mes voies sont
élevées
au-dessus de vos voies, et mes pensées au-dessus de vos
pensées. » (És. 55:8, 9)
Il y a une autre raison pour laquelle il ne nous paraît pas
illogique que le Seigneur ait choisi un jeune garçon :
Nous avons tous vécu en esprit avant de naître dans la
chair. Le Seigneur nous connaissait et connaissait la nature de notre
esprit et la mesure de notre intégrité. C'est pour cela
qu'il choisit Jésus-Christ « avant que le monde
fût » pour être le Rédempteur du
monde :
« Et
maintenant, Père, glorifie-moi auprès de toi-même
de la gloire que j'avais auprès de toi avant que le monde fût.
» (Jean 17:5)
C'est la
raison pour laquelle Jérémie fut appelé à
être prophète des nations :
« Avant que je t'eusse formé dans le ventre de ta mère,
je te connaissais, et avant que tu fusses sorti de son sein, je
t'avais consacré, je t'avais établi prophète des
nations. » (Jérémie 1:5)
Or Jérémie n'aurait pu être appelé et
ordonné avant de naître s'il n'avait pas existé.
Nous reparlerons de ce sujet plus tard et nous apprendrons que Joseph
Smith fut lui aussi, choisi avant de naître, comme le fut
Jérémie.
Ceci nous permet de comprendre aisément pourquoi il n'était
pas possible de découvrir l'Évangile éternel en
lisant la Bible seulement : les vieilles outres pleines de vin
vieux ne pouvaient contenir le vin nouveau. Ce devait être un
jour si glorieux, celui où le Seigneur « accomplirait
une oeuvre merveilleuse parmi ce peuple, une oeuvre merveilleuse et
un prodige » qu'il devait choisir une personne exempte de
toute exposition aux philosophies des hommes. Nous sommes la seule
Église chrétienne au monde dont l'organisation et le
gouvernement n'ont pas dû s'appuyer sur la Bible.
Si toutes les Bibles
du monde avaient été détruites, nous
enseignerions encore les mêmes principes et administrerions les
mêmes ordonnances que Jésus et les prophètes ont
introduits et enseignés. Il est vrai que nous prenons la Bible
pour prouver que ces principes et ces ordonnances sont en accord avec
les vérités divines de tous les temps, mais si nous
n'avions pas de Bible, nous aurions tout de même toutes les
directives et tous les renseignements nécessaires par les
révélations que le Seigneur accorde à ses
serviteurs les prophètes en ces derniers jours.
Source
: LeGrand Richards, Une oeuvre merveilleuse et un prodige, chapitre 5