Prophéties non encore accomplies
Parley P. Pratt (1807-1857)
Membre du collège des Douze de 1835 à 1857
Assassiné à l'âge de 50 ans
Les mentions entre crochets sont de la Rédaction
Rassemblement
littéral d'lsraël
Nous commencerons par une prédiction d'Ésaie : « Dans
ce même temps, le Seigneur étendra une seconde fois sa
main pour racheter le reste de son peuple, dispersé en Assyrie
et en Égypte, à Pathros et en Éthiopie, à
Élam, à Schinear et à Hamath et dans les îles
de la mer. Il élèvera une bannière pour les
nations, il rassemblera les exilés d'Israël et il
recueillera les dispersés de Juda, des quatre extrémités
de la terre... L'Éternel dessèchera la langue de
la mer d'Égypte et il lèvera sa main sur le fleuve, en
soufflant avec violence : Il le partagera en sept canaux, et on le
traversera avec des souliers. Et il y aura une route pour le reste de
son peuple, qui sera échappé de l'Assyrie, comme il y
en eut une pour Israël, le jour où il sortit du pays
d'Égypte » (Ésaïe
11:11,12,15,16).
Nous voyons,
ici, qu'une bannière sera élevée aux nations,
non seulement pour les dispersés de Juda, mais aussi pour les
proscrits d'Israël. Les Juifs sont appelés dispersés,
parce qu'ils se trouvent répandus parmi les nations, mais les
enfants des dix tribus sont désignés sous le nom de
proscrits, parce qu'ils sont relégués dans un lieu
inconnu du reste des hommes. Or, le lecteur ne doit pas oublier que
les dix tribus n'ont plus habité la terre de Canaan, depuis
qu'elles furent emmenées captives par Salmanazar, roi
d'Assyrie. Le 15e verset nous dépeint aussi la merveilleuse
puissance de Dieu, qui se manifestera par la destruction d'un petit
bras de la Mer Rouge, désigné sous le nom de langue de
la mer d'Égypte, et par la division des sept courants d'un
fleuve ; ce qui permettra aux hommes de la traverser à
pied sec. Et de peur que quiconque ne comprenne pas cela
littéralement, le dernier verset, dit expressément :
« Et il y aura une route pour le reste de son peuple, qui
sera échappé de l'Assyrie, comme il y en eut une pour
Israël, le jour où il sortit du pays d'Égypte »
(Ésaïe 11:16).
Miracle
du rassemblement d'lsraël
Il ne nous reste qu'à demander si, aux jours de Moïse ,
les eaux de la Mer Rouge furent « littéralement »
divisées, ou si cela ne fut qu'une figure ; car les
choses se passeront absolument de la même manière. Et
pourtant les scribes et les pharisiens modernes ne cessent de nous
répéter que les jours des miracles sont à jamais
passés ; et ceux qui, de nos jours, croient aux miracles,
passent pour des imposteurs, ou du moins pour de pauvres ignorants,
égarés par le fanatisme ; et ils sont signalés
au public comme de faux docteurs, capables, si cela était
possible, d'égarer même les élus.
Quant au rétablissement de la maison d'Israël, les
Prophètes en ont parlé si longuement, et à tant
de reprises, que nous nous bornerons à n'en mentionner que les
traits les plus frappants, pour signaler les incidents particuliers
et les circonstances de ce rétablissement, ainsi que le mode
et les moyens avec lesquels il sera effectué. On lit dans
Jérémie : « C'est pourquoi voici, les jours
viennent, dit l'Éternel, où l'on ne dira plus :
L'Éternel est vivant, lui qui a fait monter du pays d'Égypte
les enfants d'Israël. Mais on dira l'Éternel est vivant,
lui qui a fait monter les enfants d'Israël du pays du
septentrion et de tous les pays où il les avait chassés.
Je les ramènerai dans leur pays que j'avais donné à
leurs pères. Voici, j'envoie une multitude de pêcheurs,
dit l'Éternel, et ils les pécheront ; et après
cela, j'enverrai une multitude de chasseurs, et ils les chasseront de
toutes les montagnes et de toutes les collines et des fentes des
rochers » (Jérémie 16:14-16).
Or, c'était une constante habitude parmi les enfants d'Israël,
quand ils voulaient exprimer la grandeur de leur Dieu, de s'écrier
: le Seigneur vit qui délivra nos pères de la servitude
d'Égypte. Et ces paroles rappelaient aux Hébreux la
grandeur et les prodiges qui signalèrent ce mémorable
événement, tout en frappant leur esprit d'une sainte
terreur et du vif sentiment de la puissance du Dieu d'Israël.
Mais, à notre grand étonnement, ici nous apprenons
qu'il surviendra quelque chose encore qui fera momentanément
oublier tous les grands événements de cette journée ;
et les enfants d'Israël connaîtront que leur Dieu est
vivant, en reportant leur esprit sur des faits d'une date récente
qui se seront accomplis, faits encore plus glorieux et plus
merveilleux que leur sortie d'Égypte. Et ils s'écrieront :
L'Éternel est vivant, qui a récemment ramené les
enfants d'Israël du pays du Nord, et de toutes les contrées
auxquelles il les avait chassés, et il les a établis
sur la terre de Canaan qu'il avait donnée à leurs
pères. Et ces pensées, rappelant des spectacles aussi
grandioses que sublimes, des scènes aussi merveilleuses que
surprenantes, rappelleront en même temps les révélations,
les manifestations, les miracles et les miséricordes prodigués
par le Seigneur, en accomplissant ces grands événements,
aux yeux de toutes les nations.
C'est en vue de ces choses que Jérémie s'écrie,
dans le dernier verset de ce chapitre : « C'est pourquoi,
voici, je leur fais connaître cette fois, je leur fais
connaître ma force et ma puissance, et ils sauront que mon nom
est l'Éternel » (Jérémie 16:21).
Comment
le Seigneur rassemblera lsraël
Les moyens employés peur amener ce glorieux rétablissement
sont non seulement un étendard qui sera déployé,
une bannière arborée à la vue des nations, afin
que nous puissions connaître quand le temps en est venu ;
mais des pêcheurs et des chasseurs doivent être employés
pour les pêcher et les chasser, en les faisant sortir de toutes
les montagnes, de tous les coteaux, et de tous les trous des rochers.
Que le lecteur y prenne garde. Il ne s'agit pas ici de l'initiative
d'hommes qui enverront des missionnaires, dépourvus
d'inspiration, pour aller prêcher aux enfants d'Israël
plusieurs centaines de différents systèmes, des
opinions purement humaines, et pour leur annoncer qu'ils supposent
que l'heure a peut-être sonné pour leur rassemblement.
Non, mais c'est le Dieu du ciel qui doit appeler des hommes par
révélation spéciale, directe du ciel, et leur
apprendre qui est Israël, ce que sont les Indiens de l'Amérique,
s'ils appartiennent à la maison d'Israël, où sont
également les dix tribus, et tous les restes épars de
ce peuple, perdu depuis tant de siècles. C'est lui qui doit
leur donner leur mandat, leur message, qui doit les revêtir de
l'autorité d'en-haut pour effectuer cette oeuvre immense, en
dépit des éléments contraires et de toutes les
oppositions combinées de la terre et de l'enfer. Mais,
direz-vous : pourquoi le Seigneur donnerait-il à des hommes
cette mission par révélation spéciale ? Je
réponds : parce qu'il n'y a pas d'autre moyen d'envoyer des
hommes, et cela dans tous les âges du monde. « Nul,
a dit l'apôtre, ne s'attribue cette dignité s'il n'est
appelé de Dieu, comme le fut Aaron » (Hébreux
5:4). Or, nous reconnaissons tous qu'Aaron fut appelé par
révélation.
Le
grand Jéhovah n'a jamais reconnu, et ne reconnaîtra
jamais la prêtrise ou le ministère d'un homme, qui n'est
pas appelé par révélation et inspiré du
Saint-Esprit, comme aux anciens temps. Mais, va s'écrier le
lecteur, vous m'effrayez ; pensez donc que la totalité
des prêtres et théologiens modernes n'admettent aucune
révélation postérieure à celle de la
Bible, et nient toute inspiration ou don surnaturel de l'Esprit.
Est-ce que vous les rejetez tous ? Et prétendez-vous
qu'ils sont dépourvus d'autorité ? Je réponds
: non, mais la Bible le déclare, et j'accepte humblement sa
décision ; car ces hommes ne sont nulle part reconnus
dans les Écritures, si ce n'est comme « une foule
de docteurs que les hommes se donneront » (2 Timothée
4:3). (Le mot « foule » désigne
indubitablement un grand nombre de docteurs).
lsraël
rassemblé par révélation
Mais, pour démontrer plus amplement que Dieu donnera des
révélations spéciales, pour opérer cette
oeuvre glorieuse, nous vous en référons au prophète
Ézéchiel (20:33-38). En voici le texte : « Je
suis vivant, dit le Seigneur, l'Éternel, je régnerai
sur vous, à main forte et à bras étendu, et en
répandant ma fureur. Je vous ferai sortir du milieu des
peuples, et je vous rassemblerai des pays où vous êtes
dispersés, à main forte et à bras étendu,
et en répandant ma fureur. Je vous amènerai dans le
désert des peuples, et là, je vous jugerai face à
face. Comme je suis entré en jugement avec vos pères
dans le désert du pays d'Égypte, ainsi j'entrerai en
jugement avec vous, dit le Seigneur, l'Éternel. Je vous ferai
passer sous la verge, et je vous mettrai dans les liens de
l'alliance. Je séparerai de vous les rebelles et ceux qui me
sont infidèles ; je les tirerai du pays où ils
sont étrangers, mais ils n'iront pas au pays d'Israël. Et
vous saurez que je suis l'Éternel ».
Vous voyez que cette promesse commence par une double assurance ;
d'abord par un serment : comme je suis vivant ; ensuite,
par cette affirmation : avec une main forte... Et au chapitre
suivant, de crainte que le peuple ne le comprenne mal, le prophète,
s'écrie « Ah ! Seigneur Éternel, ils disent
de moi : n'est-ce pas un faiseur de paraboles ? »
(Ézéchiel 21:5). Nous voyons ici que les enfants
d'Israël sont ramenés de parmi toutes les nations, avec
une main forte, un bras étendu, et une colère répandue
(Oh vous, peuples, qui entravez cette oeuvre, attention souvenez-vous
du sort de Pharaon, et apprenez à être sages), nous les
voyons conduits au désert des nations ; là le
Seigneur doit entrer en jugement contre eux, face à face,
précisément comme il le fit contre leurs pères,
au désert du pays d'Égypte. Ce jugement face à
face ne saurait jamais être rendu sans révélation,
sans une manifestation personnelle de Dieu, comme du temps de Moïse.
Or, je le demande, toutes les manifestations qu'il plut au Seigneur
de faire en faveur d'Israël dans le désert, ne sont-elles
que des fables qu'il ne faut pas prendre à la lettre ?
S'il n'en est pas ainsi, les futures manifestations divines seront
absolument comme les premières, non point des mythes, non des
figures, mais une glorieuse réalité.
Il fera passer les Hébreux sous la verge, et les amènera
dans les liens de l'alliance.
Nouvelle
alliance avec lsraël
Ceci rappelle à l'esprit la nouvelle alliance, tant de fois
promise dans les Écritures, alliance qui doit être
contractée avec la maison d'lsraël et avec la maison de
Juda, à l'époque précise de leur rassemblement
de parmi les nations. Quelques-uns pourraient supposer que cette
nouvelle alliance, devant opérer le rassemblement d'Israël,
fut faite aux jours de Jésus-Christ et de ses apôtres.
Mais Paul nous apprend que cette alliance ne concernait que l'avenir.
Ainsi, dans son épître aux Romains, il déclare
« qu'une partie d'Israël est tombée dans
l'endurcissement, jusqu'à ce que la totalité des païens
soit entrée. Et ainsi, tout Israël sera sauvé,
selon qu'il est écrit le libérateur viendra de Sion, et
il détournera de Jacob les impiétés ; et ce
sera mon alliance avec eux, lorsque j'ôterai leurs péchés »
(Romains 11:25-27). Nous voyons par là que Paul plaçait
cette alliance dans l'avenir, jusqu'à l'époque reculée
du rétablissement d'Israël, aux derniers jours, quand les
temps des Gentils seraient accomplis. Alors, un libérateur
sortirait d'Israël et non pas avant, vu qu'ils avaient rejeté
le premier avènement de ce Libérateur. Jésus
avait dit lui-même aux Juifs : « Voici, votre maison
vous sera laissée déserte ; car, je vous le dis,
vous ne me verrez plus désormais, jusqu'à ce que vous
disiez : Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur »
(Matthieu 23:38-39). C'est alors, et alors seulement, que l'alliance
devait être renouvelée avec la maison d'Israël. Et
même quand les apôtres lui demandèrent : « Est-ce
en ce temps que tu rétabliras le royaume d'Israël ? »,
le Sauveur leur répondit qu'il ne leur appartenait pas de
connaître les temps et les saisons que le Père s'était
réservés ; mais qu'ils avaient à être
investis d'autorité, et à lui rendre témoignage,
etc. (Actes 1:6-8), comme pour leur dire : ce n'est pas à
vous, apôtres, à faire cette oeuvre ; elle sera
accomplie au temps arrêté par le Seigneur, et par qui il
voudra ; mais pour vous, allez, et faites l'oeuvre que je vous
ai commandée. À propos de cette alliance, le prophète
Ésaïe nous apprend qu'elle fera connaître leur race
parmi les nations, et leur postérité parmi les
peuples ; et qu'elle fera que tous ceux qui les verront
reconnaîtront qu'ils sont de la race que le Seigneur a bénie
(Ésaïe 61:8-9).
Nouvelle
alliance faite par révélation
Or, il est évident que la question de savoir si les aborigènes
de l'Amérique sont de la race de Jacob ou non, ne peut être
décidée que par révélation. C'est encore
un sujet d'incertitude de savoir où sont les dix tribus, ou
bien ce qu'elles sont devenues. Mais la nouvelle alliance, à
quelque époque qu'elle fasse son apparition, nous révélera
ces choses, et dissipera nos doutes à cet égard ;
alors nous reconnaîtrons leur race parmi les Gentils, et leur
postérité parmi les nations. Oh ! combien furent
différents, relativement aux enfants d'Israël, les effets
de l'alliance faite il y a dix-huit siècles ! Elle les
jeta dans l'incrédulité, et elle fut cause que tous
ceux qui les ont vus ou qui ont entendu parler d'eux depuis cette
époque, ont reconnu qu'ils sont la race que le Seigneur a
maudite. Lorsque l'alliance aura été renouvelée
aux derniers jours, Dieu les amènera dans les liens de cette
alliance, en se manifestant lui-même à eux, face à
face. Comment le Créateur a-t-il contracté alliance
avec les hommes, dans les divers âges du monde ? À
cette question, il n'y a qu'une réponse à faire :
c'est en leur communiquant sa volonté par une révélation
formelle ; car, sans révélation, il serait
impossible à deux parties de conclure une alliance. Pour
expliquer cela, prenons un exemple familier. Nous voyons de quelle
manière nous faisons alliance les uns avec les autres. Exemple
: un jeune homme désire contracter une alliance de mariage
avec une demoiselle ; qu'il soit privé de la faculté
de révéler ses intentions à la jeune fille, que
toute espèce de communication leur soit interdite, il
s'ensuivra qu'aucune alliance entre eux ne pourra jamais être
conclue. Il en est de même avec le Tout-Puissant. Il n'a jamais
fait une alliance avec ses créatures, sans révélation ;
et il ne saurait faire autrement. Toutes les fois qu'il a fait une
alliance avec les hommes, quand cela concernait un peuple tout
entier, il a compris, dans l'alliance, la prêtrise, les
fonctions et les ministères, ainsi que les ordonnances et les
bénédictions appartenant à cette alliance. Et
c'est ainsi qu'il fera en cette occurrence. Toutes les fois que la
nouvelle alliance est établie sur la terre, elle y organise le
royaume de Dieu, avec ses ministères, ses ordonnances, ses
dons et ses bénédictions, comme aux anciens jours.
L'alliance
contractée à l'époque du Christ a été
rompue
Mais, dira-t-on
peut-être, quel besoin avons-nous du renouvellement d'une
alliance, qui n'a jamais été rompue ? Si le
Seigneur fit une alliance aux jours des apôtres, appelée
nouvelle alliance, pourquoi, voyant qu'elle est en pleine vigueur,
cette même alliance serait-elle renouvelée, à
moins qu'elle n'ait été brisée par l'une des
deux parties contractantes ? Voilà une question d'une
importance telle, que de sa solution dépend le sort de la
Chrétienté tout entière. Nous devons donc mettre
un soin extrême à la résoudre avec la plus grande
clarté, et à rendre nos preuves très
intelligibles.
Qu'une nouvelle
alliance entre Dieu et les hommes ait été faite aux
jours de Jésus-Christ et de ses apôtres, c'est ce que
personne ne tenterait de nier. Or, si cette alliance n'a jamais été
rompue, elle doit être encore en pleine vigueur de nos jours,
et par conséquent il n'est pas nécessaire d'en
contracter une nouvelle. Il nous reste donc à prouver que
cette alliance a été rompue, complètement
rompue, de telle sorte qu'elle n'est plus en vigueur, ni parmi les
Juifs, ni parmi les Gentils, ayant perdu ses pouvoirs, son autorité,
ses ministères, ses bénédictions, vu qu'on ne
saurait les rencontrer nulle part sur la terre. Pour faire notre
démonstration, nous allons examiner quels étaient les
pouvoirs, l'autorité, les ministères et les
bénédictions de cette alliance, et voir ensuite s'ils
sont encore connus parmi les hommes.
Conditions
de l'alliance de l'Évangile
Nous lisons dans les Écritures que ces fonctions étaient
remplies par des apôtres, par des prophètes, des
évangélistes, des docteurs et des pasteurs, tous
inspirés, placés dans l'Église par Jésus-Christ
lui-même, pour l'édification des saints, pour l'oeuvre
du ministère, etc. Et ces diverses fonctions devaient exister
dans l'Église, partout où elle serait établie,
jusqu'à ce que tous fussent parvenus à l'unité
de la foi, et à la mesure de la stature parfaite de Christ
(Éphésiens 4:11-14).
En deuxième lieu, les dons de l'Esprit, appelés par
quelques-uns dons surnaturels, étaient les pouvoirs et les
bénédictions appartenant à cette alliance,
partout où elle existait, soit parmi les Juifs, soit parmi les
Gentils, aussi longtemps que l'alliance serait en vigueur.
M'adressant maintenant au monde chrétien tout entier, ou à
chacune de ses innombrables confessions, je leur demanderai si elles
ont des apôtres, des prophètes, des évangélistes,
des docteurs et des pasteurs, inspirés d'en haut, ainsi que
les dons et les bénédictions du Saint-Esprit, qui
appartenaient à l'alliance de l'Évangile ? Si elles ne
les ont pas, j'en tire la conclusion que les pouvoirs et les
ministères de cette alliance ont été perdus sur
la terre. Et ce doit être par la violation de cette alliance
qu'ils ont été perdus car c'est précisément
ainsi que les Juifs perdirent ces privilèges, quand les dits
privilèges furent transmis aux Gentils. Dans le 11e chapitre
de son épître aux Romains, Paul avertit les Gentils que,
s'ils ne persévéraient pas dans la bonté du
Seigneur, ils tomberaient, comme étaient tombés les
Gentils avant eux.
Mais pour
démontrer, par une nouvelle preuve, que l'alliance de
l'Évangile a été violée et par les Juifs
et par les Gentils, comme aussi par tous les peuples, de sorte
qu'elle n'est plus en vigueur nulle part, je n'ai qu'à citer
ici le prophète Ésaie : « Voici, l'Éternel
dévaste le pays et le rend désert, il en bouleverse la
face et en disperse les habitants. Et il en est du sacrificateur
comme du peuple, du maître comme du serviteur, de la maîtresse
comme de la servante, du vendeur comme de l'acheteur, du prêteur
comme de l'emprunteur, du créancier comme du débiteur.
Le pays est dévasté, livré au pillage ; car
l'Éternel l'a décrété. Le pays est
triste, épuisé ; les habitants sont abattus,
languissants ; les chefs du peuple sont sans force. Le pays
était profané par ses habitants ; car ils
transgressaient les lois, violaient les ordonnances, ils rompaient
l'alliance éternelle. C'est pourquoi la malédiction
dévore le pays et ses habitants portent la peine de leurs
crimes ; c'est pourquoi les habitants du pays sont consumés
et il n'en reste qu'un petit nombre » (Ésaïe
24:1-6).
Rupture
de l'alliance éternelle
Nous trouvons dans ce texte que le même châtiment
frappera les prêtres et le peuple, le riche et le pauvre,
l'homme libre et l'esclave, à tel point que tous seront
brûlés, excepté quelques-uns. Et c'est sous
l'accusation que la terre a été profanée par les
habitants, parce qu'ils ont transgressé les lois, changé
les ordonnances, et rompu l'alliance éternelle. Or, ceci ne
saurait s'appliquer qu'à l'alliance, aux ordonnances, et aux
lois de l'Évangile, alliance formée sur la terre aux
jours des apôtres ; parce que, quelle que soit l'alliance
antérieure qui ait été rompue par les hommes,
les habitants de la terre n'ont jamais été brûlés,
sauf quelques-uns, pour la violation d'une alliance quelconque. Mais
cette oeuvre de destruction doit se faire par le feu, d'une manière
aussi littérale que le fut le déluge de Noé. Et
ce feu consumera et les prêtres et les populations de la terre,
et cela formellement pour avoir violé l'alliance de
l'Évangile, ainsi que ses lois et ses ordonnances ; sans
quoi, il devient indispensable de nous donner une nouvelle édition
de la Bible, de laquelle on aura retranché ces chapitres
d'Ésaïe.
Ézéchiel
prophétise au sujet du rassemblement d'lsraël
Cette question étant résolue, j'espère
maintenant que le lecteur sentira la nécessité d'une
nouvelle alliance, pour sauver ceux qui ne doivent pas être
brûlés, mais, laissant là ce sujet et reprenant
celui du rassemblement d'Israël, nous le prions de lire les
chapitres 36, 37, 38 et 39 d'Ézéchiel. Il trouvera dans
le 36e chapitre que la promesse est faite aux enfants d'Israël
qu'ils seront retirés d'entre les nations où ils
avaient été dispersés, pour être ramenés
sur la terre qui avait été donnée à leurs
pères ; Jérusalem sera remplie d'une nombreuse
population, et toutes les villes de la Judée seront rebâties,
fortifiées et habitées ; le sol sera si bien
cultivé, et ensemencé, qu'on dira : « Cette
terre-ci, qui était désolée, est devenue comme
le jardin d'Éden. ... Les villes en ruines seront remplies de
troupeaux d'hommes... et ils sauront que je suis l'Éternel »
(Ézéchiel 36:35-38).
Il verra dans le 37e chapitre qu'après la vision de la
résurrection des morts, le prophète nous apprend que
les deux nations ne formeront qu'une seule nation sur les montagnes
d'Israël, qu'un seul roi régnera sur eux tous et qu'ils
ne seront plus désormais divisés en deux royaumes. Le
tabernacle de l'Éternel sera avec eux, et son sanctuaire à
jamais au milieu d'eux ; il sera leur Dieu, et ils seront à
jamais son peuple. « Et les nations sauront que je suis
l'Éternel, qui sanctifie Israël, lorsque mon sanctuaire
sera pour toujours au milieu d'eux » (Ézéchiel
37:28). Or, c'est un fait parfaitement connu que Juda et les dix
tribus n'ont jamais formé une seule nation sur les montagnes
d'Israël, depuis l'époque reculée à
laquelle ils furent divisés en deux royaumes.
La
main du Seigneur manifestée dans le rassemblement
Mais quand cela se réalisera, les païens eux-mêmes
l'apprendront, et ils seront initiés à la connaissance
du vrai Dieu, comme le fut Cyrus. Maintenant, si les missionnaires
parviennent à convertir le monde, avant que le Seigneur
n'accomplisse cette oeuvre immense, cela lui épargnera la
peine de devoir le faire à sa manière ; les
prophéties ne devront pas être accomplies, la parole de
Dieu aura manqué son effet, et tous les hommes n'auront plus
qu'à embrasser l'athéisme. Oh que le Sauveur disait
vrai, quand il s'écriait : « Mes voies ne sont pas
comme vos voies, ni mes pensées comme vos pensées ».
Les chapitres 28 et 29 nous offrent le spectacle de plusieurs
nations, réunies sous un grand chef, qu'il plaît au
Seigneur d'appeler Gog. C'est une immense croisade à cheval,
armée de toutes pièces, qui, semblable à une
nuée couvrant la terre, marche contre les montagnes d'Israël,
pour se livrer au pillage, pour en emporter de l'or et de l'argent,
du bétail, et en faire un grand butin.
Cette prise d'armes doit avoir lieu après le retour des Juifs
en Palestine et la reconstruction de Jérusalem, alors que les
villes du pays seront encore sans murailles et dépourvues de
toute fortification. Mais au moment où cette innombrable armée
est sur le point d'engloutir les Juifs et de ravager leurs terres, la
colère monte au visage du Seigneur ; soudain la terre
tremble jusqu'en ses fondements ; les poissons de la mer, les
oiseaux des cieux, les bêtes des champs, tout reptile qui
rampe, tous les hommes sur la face de la terre, trembleront en sa
présence ; les montagnes seront renversées, toute
muraille tombera par terre, et dans l'armée ennemie l'épée
de chacun sera tirée contre son frère. Et le Seigneur
fera pleuvoir sur Gog et ses nombreuses bandes de grandes pluies, de
la grêle, du feu et du soufre. C'est ainsi qu'il se glorifiera,
et qu'il se sanctifiera, à la vue de plusieurs nations, et
elles sauront qu'il est le Seigneur ; c'est ainsi que Gog et
toute son armée, chevaux et cavaliers, seront exterminés
sur les montagnes d'lsraël. Alors les Juifs sortiront et
ramasseront les armes de guerre, les lances, les écus, les
boucliers, les arcs, les flèches et les javelines ; ces
armes serviront de bois à brûler durant sept ans aux
villes d'Israël, et on n'aura pas à couper du bois des
forêts pendant ces années. Et ils spolieront ceux qui
les avaient spoliés ; ils dépouilleront ceux qui
les avaient dépouillés, et ils amasseront de l'or et de
l'argent, et des vêtements en abondance.
Le
Seigneur se fera connaître au jour du rassemblement
Les oiseaux des cieux et les bêtes des champs feront un grand
festin ; ils mangeront leur saoul de la graisse et de la chair,
et ils boiront du sang jusqu'à en être ivres. Ils auront
à se repaître du cadavre des rois, des généraux,
des officiers, et de tous les hommes de guerre. Mais les Juifs auront
un rude service à faire durant sept mois de temps, ce sera la
sépulture de leurs ennemis. Ils choisiront un lieu, à
l'orient de la mer, nommé la Vallée-des-Passants ;
c'est là qu'on enterrera Gog et toute la multitude de ses
gens, et on l'appellera la Vallée-d'Hammon-Gog. L'odeur de
tant de cadavres sera telle que les passants s'en boucheront le nez ;
et c'est ainsi que le pays sera purifié et nettoyé.
« Je manifesterai ma gloire parmi les nations ; et
toutes les nations verront les jugements que j'exercerai, et les
châtiments dont ma main les frappera. La maison d'Israël
saura que je suis l'Éternel, son Dieu, dès ce jour et à
l'avenir. Et les nations sauront que c'est à cause de ses
iniquités que la maison d'Israël a été
conduite en captivité, à cause de ses infidélités
envers moi ; aussi, je leur ai caché ma face et je les ai
livrés entre les mains de leurs ennemis, afin qu'ils périssent
tous par l'épée. Je les ai traités selon leurs
souillures et leurs transgressions, et je leur ai caché ma
face. C'est pourquoi, ainsi parle le Seigneur, l'Éternel :
maintenant je ramènerai les captifs de Jacob, j'aurai pitié
de toute la maison d'Israël et je serai jaloux de mon saint nom.
Alors ils oublieront leur opprobre, et toutes les infidélités
qu'ils ont commises envers moi, lorsqu'ils habitaient en sécurité
leur pays, et qu'il n'y avait personne pour les troubler. Quand je
les ramènerai d'entre les peuples, quand je les rassemblerai
du pays de leurs ennemis, je serai sanctifié par eux aux yeux
de beaucoup de nations. Et ils sauront que je suis l'Éternel,
leur Dieu, qui les avait emmenés captifs parmi les nations et
qui les rassemble dans leur pays ; je ne laisserai chez elles
aucun d'eux, et je ne leur cacherai plus ma face, car je répandrai
mon esprit sur la maison d'Israël, dit le Seigneur, l'Éternel »
(Ézéchiel 39:21-29).
Pourquoi
les prophéties sont incomprises
Nous voyons, par ce qui précède, que les nations
devront apprendre que les enfants d'Israël avaient été
menés en captivité, à cause de leur iniquité ;
et qu'après avoir porté leur ignominie pour toutes
leurs transgressions, ils ont été ramenés sur
leur terre par la main du Seigneur. Et nous voyons que les enfants
d'Israël connaîtront que c'est le Seigneur leur Dieu qui
les avait fait disperser parmi les nations, et c'est lui qui les a
ramenés et défendus, et qu'il ne cachera jamais plus sa
face d'eux, mais répandra sur eux son Esprit. Des nations
entières seront-elles assez aveugles pour accomplir cette
prophétie, et ne la connaître qu'au moment où
elle éclatera sur leurs têtes pour leur extermination ?
D'où vient cet excès d'égarement ? Hélas
la faute en est à ces faux docteurs qui enseignent aux peuples
que la Bible doit être spiritualisée. D'autres déclarent
que ces prophéties ne pourront jamais être comprises, si
ce n'est après leur accomplissement. S'il en est ainsi, alors
nous ne saurions échapper aux terribles châtiments
qu'elles nous annoncent, et nous devrions continuer à marcher
dans les ténèbres, jusqu'à ce que ces calamités
nous frappent soudain et nous balayent de la terre. Alors, quelle
belle consolation de regarder en arrière et de voir
l'accomplissement de ces prophéties. Mais, béni en soit
le Seigneur, il nous a avertis par la bouche de Daniel que beaucoup
de gens courront çà et là, que la connaissance
sera augmentée, que les sages comprendront ces choses, mais
qu'aucun des méchants n'aura de l'intelligence (Daniel
12:4-10). Or, maintenant, je vous le demande, y a-t-il perversité
comparable à celle de ces docteurs, obstinément
aveugles, osant conduire des troupes d'autres aveugles, et qui
soutiennent gravement que nous ne pouvons pas comprendre les
Écritures ?
« Le jour du Seigneur arrive »
Dans son 14ème chapitre, le prophète Zacharie nous
donne de longs détails sur la grande bataille et la déroute
des nations qui combattront contre Jérusalem. Il dit en termes
précis que le Seigneur apparaîtra, au moment de
l'extermination de cette armée ; oui, à l'heure
même où les troupes ennemies, après avoir déjà
pris la moitié de Jérusalem, seront entrées dans
la ville, et seront occupées à piller les maisons et à
violer les femmes. C'est alors que leur Messie, qu'ils attendent
depuis tant de siècles, apparaissant soudain, mettra le pied
sur la montagne des Oliviers, un peu à l'est de Jérusalem,
pour combattre contre les assiégeants et délivrer les
enfants d'Israël. Le prophète Zacharie dit que la
montagne des Oliviers se fendra en deux par le milieu, de l'est à
l'ouest, et qu'une moitié de la montagne se retirera vers le
nord, et l'autre moitié vers le midi, formant tout à
coup une immense vallée vers laquelle se précipiteront
les Juifs pour se mettre à l'abri de leurs ennemis, comme ils
s'enfuirent de devant le tremblement de terre sous le règne
d'Hosias, roi de Juda. Alors viendra le Seigneur, et tous les saints
avec lui. Et c'est alors que les Juifs verront le Messie, ce Messie
si longtemps ardemment désiré, venant à leur
secours avec une grande puissance, tel qu'ils l'ont toujours attendu.
Il exterminera leurs ennemis, et les délivrera de leurs mains
à l'instant même où, consternés, réduits
à la dernière extrémité, ils allaient
périr sous leurs coups.
Mais quelle ne sera pas leur surprise, lorsque, sur le point de
tomber aux pieds de leur Sauveur, et de reconnaître en lui leur
Messie, ils apercevront les plaies qui furent faites autrefois à
ses mains, à ses pieds et à son côté et
qu'après information, ils reconnaîtront en lui Jésus
de Nazareth, le Roi des Juifs, cet homme qu'ils avaient si longtemps
rejeté. Combien le prophète a raison de dire qu'ils
pleureront et qu'ils se lamenteront, chaque famille à part, et
les femmes à part. Mais, grâce au Ciel, il y aura une
fin à leurs lamentations ; car il leur pardonnera leurs
iniquités, et les purifiera de toute souillure. Désormais,
Jérusalem sera une ville sainte, et toute la Palestine
deviendra comme une plaine depuis Guébah jusqu'à
Bimmon ; elle sera élevée et habitée en sa
place, les hommes y demeureront en sûreté. Jérusalem
ne sera plus détruite ; « en ce jour-là,
l'Éternel sera le seul Éternel, et son nom sera le seul
nom, et il sera roi de toute la terre » (Zacharie 14:9).
Des
destructions accompagneront la Seconde Venue
Dans le onzième chapitre de ses Révélations
[Livre de l'Apocalypse], Jean nous donne plusieurs autres
particularités de ces mêmes événements. Il
nous apprend qu'après la reconstruction de Jérusalem et
du temple par les Juifs, les Gentils fouleront aux pieds la cité
sainte pendant quarante-deux mois et que, durant ce temps, deux
prophètes y prophétiseront continuellement et y feront
de puissants miracles. Il paraît que les assiégeants ne
pourront prendre la ville, aussi longtemps que vivront ces deux
prophètes. Mais, après un siège de trois ans et
demi, ils parviendront enfin à tuer les deux prophètes,
et à prendre en partie possession de la ville ; ils
s'enverront des présents les uns aux autres à cause de
la mort des prophètes, et, ne permettant pas de mettre leurs
corps dans le sépulcre, ils les laisseront exposés dans
les rues de Jérusalem trois jours et demi, pendant lesquels
l'armée des Gentils, composée de différents
peuples, de diverses nations, tribus et langues, verra leurs cadavres
exposés dans les rues, en parcourant la ville pour en faire le
pillage. Mais, après ces trois jours et demi, soudain l'Esprit
de vie, envoyé de Dieu, entrera en eux, ils se relèveront
sur leurs pieds, et une grande terreur saisira ceux qui les verront.
Et alors une voix du ciel leur criera et « ils montèrent
au ciel dans la nuée, et leurs ennemis les virent ».
Après avoir décrit toutes ces choses, le tremblement de
terre dont parle Ézéchiel éclate, et la montagne
des Oliviers se fend en deux, comme nous l'apprend Zacharie. Jean dit
: « À cette heure-là, il y eut un grand
tremblement de terre, et la dixième partie de la ville tomba ;
sept mille hommes furent tués... ». Et dans une des
scènes qui suivent, de grandes voix se font entendre, disant :
« Le royaume du monde est remis à notre Seigneur et
à son Christ ; et il régnera aux siècles
des siècles » (Apocalypse 11:13,15).
Après avoir résumé la description de ces grands
événements dont nous ont parlé ces prophètes,
je me borne à remarquer qu'il n'y a aucune difficulté à
reconnaître qu'ils sont tous parfaitement clairs et que leur
accomplissement se fera d'une manière littérale.
Événements
miraculeux dans les derniers jours
Qu'il me suffise de dire que les Juifs reviennent habiter la
Palestine, et rebâtissent Jérusalem. Les nations des
Gentils forment une coalition pour leur faire la guerre. Leurs armées
assiègent Jérusalem avec plus ou moins de succès,
durant trois ans et demi. Deux prophètes juifs, par leurs
puissants miracles, empêchent la ville de tomber entre les
mains des assiégeants ; mais enfin, tués par
l'ennemi, la ville est livrée pendant trois jours et demi au
pillage ; les deux prophètes ressuscitent des morts et
montent au ciel. Le Messie vient, il bouleverse la terre, défait
l'armée des Gentils, délivre les Juifs, purifie
Jérusalem, extirpe toute iniquité de la terre,
ressuscite les saints d'entre les morts, les amène avec lui,
et commence son règne de mille ans, durant lesquels son Esprit
sera répandu sur toute chair ; hommes et bêtes,
oiseaux et serpents, deviendront parfaitement inoffensifs, la paix et
la connaissance de la gloire de Dieu couvriront la terre, comme les
eaux couvrent la profondeur des mers ; et le royaume et la
grandeur des royaumes, sous toute l'étendue des cieux, seront
donnés aux saints du Très-Haut.
Durant ces mille ans, Satan sera lié et n'aura aucun pouvoir
pour tenter les enfants des hommes. Et la terre elle-même sera
délivrée de la malédiction qui provient de la
chute. Les endroits raboteux deviendront unis, les déserts
fertiles, les montagnes seront abaissées, et les vallées
exaltées, plus de ronces ni d'épines, mais la terre,
purifiée, donnera ses fruits en abondance aux saints de
l'Éternel. À la fin des mille ans, Satan sera délié
de sa prison ; il sortira pour séduire les nations qui
sont aux quatre coins de la terre, il les assemblera pour combattre
et les conduira pour attaquer le camp des saints. C'est alors que se
livrera la grande et dernière bataille entre Dieu et Satan,
pour l'empire de la terre. Satan et ses alliés seront vaincus.
Alors viendront la fin du monde, la résurrection des méchants,
et le jugement dernier. Et il y aura un nouveau ciel et une nouvelle
terre, car le premier ciel et la première terre seront passés,
c'est-à-dire qu'ils seront changés de leur état
temporel en un état éternel, et rendus propres à
servir de demeure à des êtres immortels.
Les
humbles recevront la terre en héritage
Alors la sainte Jérusalem descendra du ciel d'auprès de
Dieu, après avoir été renouvelée comme le
ciel et la terre. « Car, dit-il, voici, je fais toutes
choses nouvelles » (Apocalypse 21:5).
Placée sur la nouvelle terre, cette nouvelle cité,
ayant au milieu d'elle Dieu et l'Agneau, sera le séjour
éternel de l'homme ; Si bien que, comme a dit le poète,
après toutes nos ardentes aspirations vers un lieu au-delà
des bornes du temps et de l'espace, nous sommes enfin ramenés
au sentiment du vrai, et il nous est donné à comprendre
que l'homme est destiné à hériter à
jamais de cette même planète où il fut d'abord
créé, planète qui sera rachetée,
sanctifiée, renouvelée, purifiée, et préparée
afin de devenir un héritage éternel d'immortalité
et de vie éternelle, avec la sainte cité pour
capitale ; ayant au centre le trône de Dieu pour siège
de son gouvernement ; et arrosée d'un fleuve d'eau vive,
claire comme du cristal, qui sort du trône de Jéhovah,
et dont les deux rives sont ornées d'arbres d'une beauté
immortelle.
« Heureux
ceux qui lavent leurs robes, afin d'avoir droit à l'arbre de
vie, et d'entrer par les portes dans la ville ! »
(Apocalypse 22:14). Maintenant, nous commençons à
comprendre ces paroles du Sauveur : « Heureux les
débonnaires, car ils hériteront la terre »
(Matthieu 5:5). Nous régnerons sur la terre. Et vous,
lecteurs, soyez sans crainte. Supposez que vous soyez enlevés
au ciel, et que là vous vous mêliez au choeur
innombrable des rachetés de toute nation, de toute tribu, de
toute langue et de tout peuple, pour chanter des cantiques. Quel ne
serait pas votre étonnement de voir tous ces êtres
bienheureux, remplis d'allégresse, accorder leur lyre
immortelle, en joyeuse anticipation de régner un jour sur la
terre, sur la terre, actuellement sous la domination de Satan, séjour
de profonde misère, d'où votre esprit joyeux vient de
s'envoler pour lui dire, comme vous le supposiez, un éternel
adieu. Vous seriez d'abord frappés, et vous vous demanderiez
peut-être : pourquoi n'ai-je jamais entendu chanter ce thème
dans les églises sur la terre ? C'est que vous viviez à
une époque où les hommes ne comprenaient pas les
Écritures.
Cette
terre sera notre ciel
Abraham vous dirait au ciel que vous auriez dû lire la promesse
que Dieu lui fit, au 8e verset du 17e chapitre de la Genèse,
où le Seigneur donne la terre de Canaan en possession
perpétuelle, non seulement à sa postérité,
mais à lui-même. De plus, vous auriez dû lire le
témoignage d'Étienne (Actes 7:1-7), par lequel vous
vous seriez assurés qu'Abraham n'avait jamais hérité
les choses promises à lui, mais qu'il attendait encore d'être
ressuscité des morts et ramené sur la terre de Canaan
pour hériter. Oh ! oui, vous dirait Ézéchiel,
si vous aviez lu le 37e chapitre de mes Prophéties, vous y
auriez trouvé la promesse positive que Dieu ouvrirait les
sépulcres de tous les enfants de la maison d'Israël, qui
étaient morts ; qu'il réunirait leurs os secs,
qu'il mettrait sur eux des nerfs, ferait croître de la chair et
étendrait de la peau sur eux, que son Esprit entrerait en eux
et qu'ils renaîtraient tous à la vie ; et qu'alors,
au lieu d'être enlevés au ciel, ils seraient ramenés
sur la terre de Canaan, à eux donnée par le Seigneur,
et que serait là leur héritage.
Mais, dans votre surprise, vous pourriez vous adresser à Job
qui, non moins étonné que vous de rencontrer quelqu'un
ignorant des choses si claires, s'écrierait : Mais
n'avez-vous donc jamais lu les versets 23 à 27 de mon 19e
chapitre où, exprimant le voeu que mes discours soient écrits
dans un livre, je déclare que mon Rédempteur viendra
sur la terre aux derniers jours, que je le verrai, que mes propres
yeux le verront, et non un autre, bien que mon corps devienne la
pâture des vers ? David lui-même, David le chantre
harmonieux d'Israël, vous rappellerait son 37e psaume, où
il déclare à diverses reprises que les débonnaires
hériteront à jamais de la terre, après que les
méchants en auront été exterminés. Enfin,
pour trancher tout à fait la question, prêtez l'oreille
à cette parole décisive que le Sauveur laisse tomber de
ses lèvres, dans son discours sur la montagne : « Heureux
les débonnaires, car ils hériteront la terre »
(Matthieu 5:5).
À toutes
ces citations, vous répondriez : j'avais bien certainement lu
ces divers passages, mais on m'avait toujours appris à croire
qu'ils n'avaient pas cette signification ; voilà pourquoi
je ne les ai pas compris jusqu'à cette heure. Laissez-moi donc
aller dire aux hommes quelles merveilles se sont révélées
à mes yeux depuis mon arrivée dans le ciel, et
simplement pour avoir entendu chanter un court cantique. Il est vrai
que, durant mon séjour sur la terre, j'avais entendu beaucoup
discourir sur les splendeurs du ciel, mais je n'aurais jamais pu
m'imaginer que l'on s'y réjouissait, à la perspective
de revenir sur cette planète. Hélas, disait le Sauveur
: « Ils ont Moïse et les Prophètes... s'ils
n'écoutent pas Moïse et les prophètes, ils ne se
laisseront pas persuader quand même quelqu'un des morts
ressusciterait » (Luc 16:2-3).
Avènement
du millénium
Nous
allons reprendre maintenant le sujet de l'avènement du Messie,
et celui de ce jour glorieux, nommé le millénium, ou le
règne de mille ans. Nous savons par le champ prophétique,
à travers lequel nous avons glané, que ce jour heureux
sera introduit par le retour personnel du Christ, et par la
résurrection de tous les saints. Ensuite, nous avons appris
qu'au moment de son avènement tous les méchants seront
exterminés de la terre par de terribles jugements de Dieu et
par le feu ; de sorte que la terre sera purifiée,
délivrée de ses habitants corrompus, comme elle le fut
autrefois par les eaux du déluge. Ce feu brûlera les
prêtres et les populations, tous périront excepté
quelques-uns.
Mais ce terrible
châtiment s'adresse davantage aux Églises déchues
qu'aux païens ou aux Hébreux qu'elles essayent de
convertir en ce moment. Malheur à vous, Gentils, qui vous
intitulez le peuple de Dieu, mais qui avez anéanti sa loi par
vos traditions : car, c'est en vain que vous criez : Seigneur !
Seigneur ! Si vous ne faites pas ce que Jésus commande ;
c'est en vain que vous l'adorez, si vous enseignez pour ses doctrines
des préceptes humains ; voici, l'épée de sa
vengeance est suspendue sur vos têtes ; à moins que
vous ne vous repentiez, elle tombera bientôt sur vous ; et
en ce jour-là il sera plus miséricordieux envers les
païens et les Juifs qu'envers vous. Vous vous flattez que ce
jour glorieux, dont nous parlent les Prophètes, sera amené
par vos inventions modernes, et par tous ces plans fondés sur
l'argent, qui ont pour but de convertir les païens et les Juifs
aux divers systèmes religieux des confessions soi-disant
chrétiennes et, cela fait, vous espérez voir naître
un millénium d'après votre coeur. Mais ni les Juifs ni
les païens ne seront jamais convertis, comme peuples, par un
autre plan que celui qui existe dans la Bible pour la restauration
d'Israël. Et vous, entendez bien « vous-mêmes »,
végétez sous une alliance rompue, et mûrissez
pour le feu aussi vite que possible. Mais ne me prenez pas pour un
ennemi parce que je vous dis la vérité ; car je
prends Dieu à témoin que j'aime trop vos âmes
pour vous cacher aucune vérité, aussi sévère
qu'elle puisse vous paraître. Les blessures d'un ami sont
meilleures que les caresses d'un ennemi.
Signes
des temps
En ce qui
concerne les signes des temps, on demande souvent : quand ces choses
arriveront-elles et quels seront les signes qui en précéderont
l'accomplissement (Luc 21:7) ? Et cette autre question m'est
bien souvent posée : ces choses arriveront-elles
bientôt ? Je vais donc vous dire à tous à
quels signes vous reconnaîtrez par vous-mêmes quand ces
événements approcheront, et quand nous en serons même
à la veille, afin que vous n'ayez plus à recourir au
savoir des autres. Or, lorsque vous voyez le pommier, et tous les
autres arbres dont les feuilles commencent à pousser vous
savez de vous-même que l'été est proche ; de
même quand vous verrez éclater de grands tremblements de
terre, des pestes, des famines et autres fléaux de toute
espèce ; quand vous verrez la mer briser ses barrières
naturelles, et toutes choses en commotion ; quand les nations
seront plongées dans la détresse et la perplexité ;
quand les coeurs des hommes seront rongés par la crainte, dans
l'attente des choses qui devront se passer sur la terre ; quand
vous verrez des signes dans les cieux, des signes sur la terre, du
feu, du sang, et des vapeurs de fumée, le soleil obscurci par
les ténèbres, la lune en sang et les étoiles
lancées hors de leur marche ; quand vous verrez les Juifs
se rassembler à Jérusalem, et les armées des
nations se réunir pour leur faire la guerre - alors vous
saurez, avec la plus parfaite certitude que l'avènement du
Seigneur est proche, qu'il est même à la porte. « Je
vous le dis, en vérité, cette génération
ne passera point, que tout cela n'arrive » (Matthieu
24:34). Le ciel et la terre passeront, mais aucune des paroles que le
Seigneur a prononcées, par la bouche de ses prophètes
et de ses apôtres, ne manquera de s'accomplir. Quiconque
examinera les écrits des Prophètes, et les paroles de
Jésus-Christ à ce sujet, se convaincra que tous les
signes, dont j'ai parlé, sont clairement désignés
comme les signes qui signaleront son avènement.
Conséquences
du rejet de la vérité dans les derniers jours
Mais, bien que toutes ces choses soient écrites, sa venue
surprendra les hommes, comme le déluge aux jours de Noé.
Pourquoi ? Uniquement parce qu'ils ne comprendront pas les
Prophètes. Ils ne supporteront par les saines doctrines ;
grâce aux faux docteurs et à des préceptes
humains, leurs oreilles, détournées de la vérité,
ne s'ouvriront que pour entendre des fables (2 Timothée
4:3-4).
Et ce qu'il y a de
déplorable, c'est que, lorsque le Seigneur enverra des hommes
prêcher la nouvelle et éternelle alliance, en leur
donnant le courage de donner hardiment leur témoignage, ils
seront traités comme les serviteurs de Dieu l'ont été
avant eux par les Églises déchues. Les membres de
chaque Église, s'attachant à leur propre système,
sont unanimes à dire : « Nous n'avons pas besoin de
ces nouveautés, la bonne ancienne voie nous suffit » ;
en même temps qu'ils marcheront en autant de voies différentes
qu'il y a d'Églises, ils ne s'accorderont que sur un point :
persécuter et dire toute sorte de mal des chasseurs et des
pêcheurs que Dieu leur enverra.
Mais, grâce au Ciel, il y a dans chaque Église des
individus cherchant humblement la vérité, lesquels,
après avoir reconnu sa voix, embrasseront la nouvelle et
éternelle alliance. Ces personnes seront adoptées dans
la grande famille d'Israël ; elles seront rassemblées
avec ses enfants et participeront aux mêmes bénédictions
et promesses. Oui, comme nous l'apprend Jérémie dans
ces prophéties : « Les nations viendront à
toi des extrémités de la terre, et elles diront :
Nos pères n'ont hérité que le mensonge, de
vaines idoles, qui ne servent à rien » (Jérémie
16:19). Mais, comme les Juifs, en ne comprenant pas les Prophètes,
et en reportant toutes leurs espérances sur le glorieux
avènement du Messie aux derniers jours, dans l'attente de le
voir rétablir le royaume d'Israël et les venger de leurs
ennemis ; comme les Juifs, dis-je, se trompèrent sur son
premier avènement, et que par erreur ils furent brisés
et dispersés, il en sera de même pour les Gentils : ils
se méprendront sur les prophéties touchant son deuxième
avènement, en les confondant avec le grand jugement final, qui
n'aura lieu que mille ans après. Et cette méprise
fatale, au lieu de ne causer que leur défaite et leur
dispersion, fera qu'ils seront tous réduits en cendres.
Préparez-vous
à rencontrer votre Dieu
Mes frères selon la chair, combien mon âme déplore
votre destinée. Oh si j'avais une voix comme celle d'une
trompette, je crierais : Éveillez-vous, éveillez-vous,
sortez de votre léthargie, les temps sont accomplis, votre
destruction est à la porte. « La destruction de
tout le pays est résolue ; Je l'ai appris du Seigneur, de
l'Éternel des armées » (Ésaïe
28:22). Préparez-vous donc à recevoir votre Dieu. Et
vous, enfants de la maison d'Israël, levez la tête car
votre rédemption est proche ; partez, partez, quittez ces
lieux où vous aviez été dispersés,
retournez sur la terre de votre héritage, rebâtissez vos
villes ; oui, sortez des nations, depuis un bout du ciel jusqu'à
l'autre bout, mais que votre fuite ne soit point précipitée,
car le Seigneur marchera devant vous, et le Dieu d'lsraël sera
votre arrière-garde. Enfin, je crierai à tous, Juifs et
Gentils : Repentez-vous, repentez-vous, car le grand jour du Seigneur
est proche. Et si vous me haïssez, moi, qui ne suis qu'un homme,
lorsque j'élève ma voix pour vous exciter au repentir,
que direz-vous quand ce jour viendra, quand les tonnerres feront
entendre leurs puissantes voix jusqu'aux extrémités de
la terre, criant à toutes créatures :
« Repentez-vous, et
préparez-vous pour le grand jour du Seigneur oui, quand les
éclairs sillonneront les nues, de l'Orient à
l'Occident, criant à tous les mortels : repentez-vous, car le
grand jour du Seigneur est arrivé... Et le Seigneur fera
entendre sa voix du Ciel, en disant : Prêtez l'oreille, ô
nations de la terre, et écoutez les paroles de ce Dieu qui
vous a créés. Combien de fois, ô peuples de la
terre, ne vous aurais-je pas rassemblés, comme une poule
rassemble ses petits sous ses ailes, mais vous ne l'avez pas voulu !
Combien de fois, ne vous ai-je pas appelés par la bouche de
mes serviteurs, par le ministère d'anges, par ma propre voix,
par la voix des éclairs et du tonnerre, par celle des
tempêtes, des tremblements de terre et de la grêle, par
la famine et des fléaux de toutes sortes, par les sons
éclatants de la trompette, par la voix des châtiments et
celle de la miséricorde,
durant tout le jour, et par la voix de la gloire, des honneurs, et
des trésors de la vie éternelle, et combien de fois ne
vous ai-je pas offert un salut éternel, et vous ne l'avez pas
voulu ! Voici, le jour est venu où la coupe de la colère
de mon indignation est pleine » (Doctrine et Alliances
43:21-26).
Source : Parley P. Pratt, A Voice of Warning, 1837