Noms et titres de Jésus-Christ



Stephen E. Robinson



 
Étant donné que Jésus-Christ est au centre tant du culte de l’Église que des Écritures, il est naturellement connu sous beaucoup de noms et de titres, notamment ceux qui suivent :

JÉSUS. L’hébreu yeshoua ou yehoshoua, signifiant « Jéhovah sauve », se transcrit dans nos caractères par Josué. En grec, il est devenu Iesous, ce qui a donné Iesus en latin et Jésus. Jésus étant véritablement Jéhovah effectuant une œuvre salvatrice, son nom yeshoua, « Jéhovah sauve », lui convient parfaitement.
 
MESSIE. Ce titre vient du mashiyach hébreu, « oint ». Chez les Israélites, les prophètes, les prêtres et les rois étaient oints, ce qui les désignait comme successeurs légitimes. Généralement, « Messie » désigne une figure attendue par Israël pour être son roi. Appliqué à Jésus, le titre conserve son sens plein de prophète, de prêtre et de roi « oint ».
 
CHRIST. Messie (oint), en grec, se dit Christos, le Christ. Jésus-Christ est donc à la fois un nom et un titre et signifie Jésus le Messie.
 
FILS DE DIEU. Jésus n'était le fils d'aucun homme mortel. Son père biologique était Dieu, le Père. Comme Fils de Dieu, Jésus représente le Père et agit comme son agent en toutes choses.
 
FILS DE L'HOMME. De sa mère Jésus hérita la condition mortelle. L'hébreu ben ‘adam désigne un « fils d'Adam », c'est-à-dire tout homme mortel (Da. 8:17). Ainsi, en tant que fils d'Adam, Jésus représente les enfants d'Adam, agissant en tant que leur agent auprès du Père. En tant que Fils de Dieu et Fils de l'Homme, Jésus se tient entre Dieu et l'homme comme médiateur. Avec l'article défini, le Fils de l'Homme décrit une figure céleste apocalyptique attendue, identique au Messie (Da. 7:13). Jésus est le Fils de l'archétype de l’Homme, l'Homme céleste parfait, le Père éternel (Moï. 6:57 ; 7:35). Dans ce sens, « Fils de l'Homme » est égal à « Fils de Dieu » et crée une ambiguïté intentionnelle, reflétant l’ascendance mortelle et immortelle de Jésus.
 
FILS DE DAVID. Les juifs s’attendaient à ce que le Messie appartienne à la lignée de David. Les prophètes avaient prédit qu'un fils (descendant) de David rétablirait le royaume d'Israël à son ancien zénith (voir És. 11:1-9 ; Jé. 23:5-6). Selon Mt. 1:1-16, Jésus descendait de David. « Fils de David » désigne en particulier le caractère messianique de Jésus dans son aspect politique comme roi davidique.
 
JÉHOVAH. Les saints des derniers jours croient que Jésus est Jéhovah lui-même, le Dieu d'Israël, pas fils de Jéhovah (És. 41:14 ; 43:11, 14 ; Mos. 3:5 ; 3 Né. 11:14 ; 15:5). Le nom Jéhovah prononcé de cette façon ne se trouve pas dans les textes antiques, mais est une convention moderne. Dans les temps anciens, le texte hébreu n'avait pas de voyelles ; les consonnes du nom de Dieu étaient donc yhwh. Les juifs évitaient de prononcer ces consonnes quand ils lisaient à haute voix et disaient plutôt adonaï, mot signifiant « Seigneur ». Se conformant à cette pratique, les traducteurs de la King James rendent habituellement yhwh par « the Lord » [le Seigneur]. Dans les textes hébreux médiévaux, les voyelles d'adonai furent ajoutées aux consonnes de yhwh pour rappeler aux lecteurs juifs qu’ils devaient dire « ‘adonaï ». Les traducteurs anglais adoptèrent cette convention, créant la forme artificielle « Jéhovah ». Les saints des derniers jours acceptent Jéhovah comme nom pour le Christ prémortel parce que c'est la forme anglaise courante de yhwh.
 
EL. El n'est pas un nom, mais est le nom courant de Dieu en hébreu (pluriel, élohim). Les saints des derniers jours utilisent souvent Élohim pour le Père, ce qui permet de faire une distinction entre les membres de la Divinité. Néanmoins, dans l'Ancien Testament, El et ses dérivés, tels que Élohim et El Shaddaï (Dieu Tout-Puissant), désignent habituellement Jésus prémortel, Dieu ('el) de l'Ancien Testament.
 
EMMANUEL. Puisque Jésus était l'El antique, l'ange (Mt. 1:23) lui donne correctement le nom d’Emmanuel (hébreu, immanou'el), voulant dire El (le dieu) avec nous.
 
LE SEIGNEUR. Puisque les juifs prononçaient adonaï (Seigneur) au lieu du nom divin, la Bible grecque (v. 200 av. J.-C.) traduit habituellement yhwh par ho kurios, « le Seigneur ». Ainsi, « le Seigneur », que ce soit adonaï ou kurios, était l’équivalent de « Jéhovah ». Il ne faut donc pas s’étonner que « le Seigneur » soit le titre le plus courant de Jésus dans le Nouveau Testament. La confession de l'Église primitive : « Jésus est Seigneur » ne pouvait signifier que Jésus est Jéhovah.
 
JE SUIS. Dans Ex. 3:14, Jéhovah (Jésus-Christ) s'identifie comme étant « JE SUIS », affirmant peut-être que Jésus est le Créateur, qui existe indépendamment de sa création. Les savants voient des liens entre ce vieux titre de l'Ancien Testament et les nombreuses fois que Jésus dit « je suis » dans le Nouveau Testament, par exemple : « Je suis le bon berger » (Jn. 10:11, 14), ou « avant qu'Abraham fût, je suis » (Jn. 8:58).
 
PÈRE. Jésus est Père dans trois sens au moins : (1) il est le créateur de l'univers physique, (2) il est l'agent du Père dans tout ce qui concerne cette création et ses habitants et (3) il est le Père de tous les êtres humains éternels et ressuscités. Jésus-Christ engendre spirituellement et donne la vie éternelle à celui qui est « né de nouveau », lequel devient ainsi fils du Christ (Mos. 27:25). De plus, les saints des derniers jours appellent le Christ leur « frère aîné ». Dans le contexte prémortel ceci est correct, parce que là Jésus était « le Premier-né » de tous les enfants d'esprit du Père (D&A 93:21). Néanmoins, « Père » décrit surtout les relations actuelles et futures du Christ avec les mortels qui sont nés spirituellement de nouveau.
 
SECOND CONSOLATEUR. Le Saint-Esprit, le Consolateur, réconforte les fidèles en leur donnant l'assurance qu’ils hériteront le royaume de Dieu. Cependant, par la foi au Christ, on peut recevoir un second Consolateur, l’apparition de Jésus lui-même, qui assure l'individu de sa place dans le royaume. Après un témoignage de l'Esprit, le second Consolateur est un témoin personnel du Seigneur ressuscité (Jn. 14:16-23).
 
SAUVEUR. Sauveur, le plus sublime des titres, souligne le rôle de Jésus dans le plan divin. Les Ancien et Nouveau Testaments précisent tous deux que le Sauveur est Dieu (És. 45:21-23 ; Lu. 1:47 ; etc.). Par l'agonie et la mort souffertes pour les autres, Jésus peut effacer des imperfections et conférer la dignité, à condition qu’il y ait repentir. Puisque des êtres imparfaits ne peuvent pas résider en la présence de Dieu (D&A 1:31), Jésus sauve les croyants de leur imperfection, de leurs péchés et de ce qu’ils ont de pire (voir aussi, ci-dessus, la définition de son nom, « Jésus ».)
 
LA PAROLE. De même que les mots portent les pensées d'un esprit à celui des autres, de même Jésus communique la volonté du Père aux mortels. De plus, de même que les mots sont les agents de l'expression, de même depuis le commencement (Jn. 1:1-3) Jésus est l'agent qui exprime et accomplit la volonté du Père. Le Christ est le messager et le message.
 
L’ALPHA ET L’OMÉGA. Équivalents de l’expression « le premier et le dernier » dans l'Ancien Testament (par exemple, És. 44:6), l'Alpha et l'Oméga sont les première et dernière lettres de l'alphabet grec. De même qu’il n’y a aucune lettre avant alpha ou après oméga, il n'y a aucun autre dieu dans cette création à part celui représenté en Jésus-Christ. Il englobe tout, du commencement jusqu'à la fin ; il se prolonge au-delà de toutes les extrémités et catégories.
 
FILS UNIQUE. Jésus-Christ est le seul que le Père ait engendré dans la condition mortelle. Son titre complet est « Fils unique du Père dans la chair ». Étant donné que les saints des derniers jours croient que tous les humains ont été spirituellement engendrés par le Père avant la création, « Fils unique » est compris comme limité à la condition mortelle.
 
AGNEAU DE DIEU. Lors de la première Pâque, on badigeonnait le sang d'un agneau tué sur les maisons des Israélites pour que l’ange exterminateur passe outre. Dans le Nouveau Testament, Jésus est considéré comme l’agneau pascal fourni par Dieu, et la Pâque est la préfiguration de la mort de Jésus, l'agneau de Dieu, dont le sang, par le baptême et la Sainte-Cène, protège les chrétiens du destructeur, Satan. Selon Moï. 5:6-8, les sacrifices d’animaux étaient censés être « une similitude du sacrifice du Fils unique du Père ».

Article tiré de l'Encyclopédie du mormonisme, Macmillan Publishing Company, 1992, traduction Marcel Kahne, source www.idumea.org, avec autorisation