Pourquoi
les mormons s’abstiennent-ils
d’alcool,
de café, de thé et de tabac ?
Jean
Dressayre
Article
mis à jour le 1er janvier 2003
Avant
d'entreprendre d’expliquer pour quelles raisons les mormons
s’abstiennent de boire de l’alcool, du thé, du
café et de consommer du tabac, il convient de préciser,
pour le lecteur, ce que l'on entend par la dénomination
« mormon ».
Les
mormons sont appelés ainsi parce qu'ils reconnaissent le
Livre de Mormon comme un deuxième témoignage de la
réalité de Jésus-Christ, le premier étant
la Bible. Le nom officiel de l'Église des mormons est Église
de Jésus-Christ des saints des derniers jours. Son nom
souligne le fait qu'elle est une Église chrétienne et
que ses membres sont, au même titre que les premiers disciples
du Christ, des saints au sens où ils bénéficient
de la présence du Saint-Esprit qui sanctifie. Quant à
la notion de temps, elle met l'accent sur le fait qu'il s'agit de
l'Église de Jésus-Christ rétablie de nos jours.
Le Livre de Mormon est un
recueil de saintes Écritures comparable à la Bible ;
il contient le récit des relations entre Dieu et les anciens
habitants du continent américain. Il révèle la
plénitude de l’Évangile éternel. Ce livre
fut écrit par de nombreux prophètes dont les paroles
furent abrégées et gravées par le
prophète-historien Mormon. Ces annales racontent l’histoire
de deux grandes civilisations : l’une venue de Jérusalem
en 600 av.J.-C. se sépara en deux nations, les Néphites
et les Lamanites. L’autre, arrivée beaucoup plus tôt,
à l’époque où le Seigneur avait confondu
la langue des hommes à la tour de Babel, vers 2200 av.J.-C.
est appelée Jarédites. Des milliers d’années
plus tard, ces civilisations furent détruites à
l’exception des Lamanites qui sont les ancêtres de
certains Indiens d’Amérique. L’événement
suprême relaté dans le Livre de Mormon est le ministère
personnel de Jésus-Christ parmi les Néphites peu après
sa résurrection. Mormon vécut au 4ème siècle
après J.-C. Il fut l’un des derniers témoins de
la grande destruction de son peuple, les Néphites. Lorsqu'il
eut terminé ses écrits, il transmit le récit à
son fils Moroni. Ce dernier y ajouta quelques paroles et cacha les
plaques dans la colline Cumorah située près de Palmyra,
dans le nord de l'État de New-York. En 1823, ce même
Moroni, alors un être ressuscité, apparut au jeune
Joseph Smith. Il l’instruisit au sujet des annales anciennes et
le chargea de leur future traduction. Celle-ci terminée et les
plaques d’or restituées à l’ange Moroni,
l'ouvrage fut édité et publié sous le titre de
Livre de Mormon, du nom du prophète-historien qui avait gravé
les plaques.
En 1830,
Joseph Smith reçut la révélation lui commandant
de rétablir l’Église telle que Jésus-Christ
lui-même l'avait fondée, Église qui prit le nom
officiel d’Église de Jésus-Christ des saints des
derniers jours.
La
Parole de sagesse
Les
saints des derniers jours considèrent que Dieu est le créateur
et le Père éternel de tous les hommes ; il a créé
aussi bien leur corps que leur esprit qui l'anime. C’est à
ce titre que Dieu révéla un certain nombre de
recommandations adaptées aux besoins de nos générations.
Alors que l’Église de Jésus-Christ des saints des
derniers jours en était encore à ses balbutiements, le
jeune prophète Joseph a reçu, en février 1833,
une révélation relative à la vie quotidienne des
membres de l’Église. Cette révélation est
un code de santé qui porte le nom de Parole de sagesse. Elle
dit ceci :
« ...Donnée
comme principe accompagné d’une promesse, adaptée
à la capacité des faibles et des plus faibles de tous
les saints, qui sont ou peuvent être appelés saints.
Voici, en vérité, ainsi vous dit le Seigneur : En
conséquence des mauvaises intentions et des desseins qui
existent et existeront dans les derniers jours dans le coeur des
conspirateurs, je vous ai avertis et je vous préviens en vous
donnant par révélation cette parole de sagesse. Lorsque
quelqu'un parmi vous boit du vin ou des boissons fortes, voici, ce
n’est pas bien ni convenable aux yeux de votre Père,
excepté lorsque vous vous assemblez pour offrir vos sacrements
devant lui. Et voici, ce doit être du vin, oui, du vin pur des
raisins de la vigne, fabriqué par vous-mêmes. Et de
plus, les boissons fortes ne sont pas pour le ventre, mais pour vous
laver le corps. Et de plus, le tabac n’est ni pour le corps, ni
pour le ventre, et n’est pas bon pour l’homme, mais c’est
une herbe pour les contusions et le bétail malade, dont il
faut user avec sagesse et savoir-faire. Et de plus, les boissons
brûlantes ne sont ni pour le corps, ni pour le ventre... Et
tous les saints qui se souviennent de garder et de pratiquer ces
paroles, marchant dans l’obéissance aux commandements,
recevront la santé en leur nombril et de la moelle pour leurs
os. Et ils trouveront de la sagesse et de grands trésors de
connaissance, oui, des trésors cachés ; et ils
courront et ne se fatigueront point, et ils marcheront et ne
faibliront point… » (Doctrine et Alliances, section
89, versets 3 à 9 et versets 18 à 20).
Les
membres de l’Église de cette époque étaient
bien loin de se douter des ravages que causeraient ces substances aux
générations futures, cependant la plupart prirent cette
révélation très au sérieux et en firent
une règle de vie. Aujourd’hui encore, les saints des
derniers jours reconnaissent cette révélation, et la
plupart d’entre eux la respectent. Il est indéniable que
celui qui comprend que le respect de la Parole de sagesse est
salutaire pour les hommes acceptera de la suivre sans difficulté.
Au contraire, celui qui n’en perçoit pas la finalité
la considérera comme une contrainte absurde.
L’avis
des scientifiques
Le 12
janvier 1998, Bernard Kouchner, secrétaire d’État
à la Santé, s’adressait au professeur Bernard
Roques pour lui demander de conduire une mission sur les problèmes
posés par la dangerosité des drogues. Ayant accepté
cette mission, le professeur Roques s’est entouré d’un
certain nombre de spécialistes, notamment de médecins,
de pharmacologues, de biologistes, d’universitaires et de
psychologues. Le rapport intitulé « Problèmes
posés par la dangerosité des drogues » a été
publié au cours du mois de mai 1998.
Dans
ses conclusions générales, le rapport présente
un lien de causalité entre la consommation de drogues diverses
et la dépendance psychique. Il place l’héroïne,
le tabac et l’alcool en tête de la liste des drogues à
forte dangerosité. Il précise également que :
« les stress répétés (y compris
durant la gestation) lors de la mise en place des réseaux
neuronaux et la constitution de la personnalité (c’est-à-dire
pendant la tendre enfance), jouent très certainement un rôle
important dans la vulnérabilité. C’est la raison
pour laquelle un environnement familial et socio-culturel conflictuel
dans l’enfance est un facteur de risque de dépendance
particulièrement élevé ». Comment
être plus clair ? D’une part, la communauté
scientifique met officiellement au rang des drogues les plus
dangereuses le tabac et l’alcool, même si celles-ci
restent licites et, d’autre part, elle précise combien
un environnement familial et socio-culturel conflictuel dans
l’enfance est un facteur de risque de dépendance.
Les
saints des derniers jours semblent avoir plus d’un siècle
et demi d'avance sur ces affirmations scientifiques, puisque la
plupart d'entre eux s'abstiennent de tabac et d'alcool depuis 1833,
et, d'autre part, favorisent l'amour et le respect mutuel au sein des
familles ; les valeurs familiales étant au centre de leur
doctrine.
En ce qui
concerne le tabac, le rapport du docteur Roques rappelle que, bien
qu’il soit considéré comme une drogue douce,
puisqu’il n’existe pas de réglementation
concernant sa vente, force est de constater que son usage prolongé
entraîne une dépendance aux conséquences souvent
dramatiques. La nicotine est l’alcaloïde principal extrait
des feuilles de tabac. C’est en 1560 que Jean Nicot rapporta
d’Amérique du Sud les graines de tabac pour qu'elles
soient cultivées. Les feuilles séchées furent
progressivement transformées en cigarettes et en cigares, et
l’habitude de fumer les feuilles de tabac se répandit à
travers l’Europe et dans le monde entier. Allumer de petits
cylindres de papier bourrés d’une plante contenant de la
nicotine, puis en inhaler la fumée : voilà l’une
des coutumes les plus étranges de l’histoire de
l’humanité. Étrange, comme le décalage
entre ce que l’on sait sur les méfaits du tabac et le
comportement des « accros ». Le tabac s’est
imposé dans notre culture et dans nos moeurs, c’est
pourquoi il est devenu un si grand fléau.
L’actualité
nous apprend que, chaque année, les Français dépensent
plus de 60 milliards de francs en cigarettes. Ils sont pourtant 60
000 à en mourir dans la même période. Tous les
jours, les scientifiques remportent de nouvelles victoires contre
l’ignorance. Ils ont découvert que la consommation
régulière de tabac ou de toute autre drogue affecte le
fonctionnement cérébral d’une façon
fondamentale. L’imagerie médicale a montré
combien ces drogues induisent des troubles circulatoires et
métaboliques au niveau des lobes frontaux, troubles qui
persistent, parfois, pendant plus de cent jours après l’arrêt
de leur usage régulier. Vingt-quatre heures après avoir
fumé une seule cigarette de cannabis, des pilotes brevetés,
testés sur un simulateur de vol, sont incapables d’aligner
leur avion sur la piste d’atterrissage, bien que se déclarant
en pleine forme. Ces altérations biochimiques du cerveau
affectent également les régulations hormonales qui
contrôlent la production et la maturation des cellules
germinales. Les drogues traversent le filtre placentaire et
endommagent le développement foetal.
En
ce qui concerne l’alcool, le rapport du docteur Roques nous
apprend qu’après le café, c'est le produit le
plus consommé dans le monde. Sa consommation pathologique et
la dépendance qui y est associée entraînent de
multiples complications neuropsychiques et somatiques. Le rapport
révèle encore que, chez les sujets ayant une
vulnérabilité particulière, la consommation
d’alcool peut facilement passer d’une simple consommation
« récréative » à un besoin
compulsif de consommer qui finira par gouverner leur comportement et
pourra les amener à des actes violents et/ou délictueux.
Au-delà des
affirmations scientifiques relatives aux dommages cérébraux
multiples causés par une consommation excessive d’alcool,
comment ignorer les centaines de milliers de personnes qui, chaque
année, perdent la vie ou se retrouvent handicapées pour
toujours, à cause d’un accident dont l'auteur était
sous l’emprise de l'alcool. Que dire aux parents d’un
enfant décédé des suites d’un accident de
la circulation dont le responsable était ivre ? La
plupart de ceux qui provoquent des accidents mortels à cause
de l’alcool ne sont pas forcément des consommateurs
dépendants, il aura simplement suffit d'une fois, une fois de
trop.
Pour ce qui est
du café, au-delà du fait qu’il est reconnu comme
un excitant pouvant entraîner un certain nombre de troubles
neuro-somatiques, de récentes recherches biologiques ont
démontré qu’il favorisait le développement
du cancer. En décembre 1997, le microbiologiste Kim O’Neill,
du Centre d’étude sur le cancer de l’université
Brigham Young, en Utah aux États-Unis, a publié son
rapport d’étude dans un journal scientifique
international « Les lettres du cancer » ;
il y précise que la caféine a la faculté de
protéger les cellules cancéreuses de la mort. Le
docteur O’Neill rappelle le processus bien connu des
biologistes selon lequel une cellule endommagée, ou qui ne
fonctionne pas, dispose de la faculté de s’auto-détruire
avant d’en contaminer d’autres ; c’est ce
qu’on appelle le suicide cellulaire. Il s’agit d’un
mécanisme naturel de défense. Pratiquement chaque
cellule dans le corps est pré-programmée pour subir
cette auto-destruction quand l’ADN (code génétique
de chaque cellule) est endommagé ou quand la cellule n’est
plus utile. Le cancer est une maladie où la division des
cellules n’est pas contrôlée, parce que certaines
cellules ne savent pas comment mourir. Il se trouve que les études
du docteur O’Neill démontrent que la caféine
perturbe le mécanisme d’auto-destruction des cellules
endommagées qui restent vivantes, alors qu’elles
devraient mourir. Lors de tests préliminaires, le docteur
O’Neill a constaté que la caféine permettait aux
cellules endommagées de continuer à se reproduire et à
se diviser. Ainsi, si des cellules malades ne peuvent pas
s’auto-détruire, alors les cellules cancéreuses
se répandent et les cellules précancéreuses
progressent.
À
l’égard de la caféine, le docteur O’Neill
explique qu’un des tests les plus probants fut celui
d’appliquer une dose de caféine à une cellule
atteinte de leucémie et de faire ensuite subir à cette
cellule un choc thermique afin de provoquer sa mort. Dans des
conditions normales, le test aurait dû montrer des cassures
dans l’ADN, suivies d’événements qui
auraient conduit à la mort cellulaire. Mais quand les cellules
cancéreuses sont chargées de caféine, avant de
recevoir un choc thermique mortel, elles refusent de mourir,
favorisant ainsi la prolifération des cellules cancéreuses.
Les conclusions des recherches du docteur O’Neill coïncident
avec les conclusions d’autres chercheurs à travers le
monde. Ces récentes découvertes microbiologiques sur
les effets du café ne sont certainement que les prémices
de ce que la science nous apprendra bientôt.
En
ce qui concerne le thé, comme le café, cette boisson
apporte des purines, en quantité plus grande que toutes les
viandes. Les purines (composé hétérocyclique
dont le noyau se retrouve dans l'adénine, la guanine, la
caféine, etc.) produisent de l'urée et de l'acide
urique, lequel est à l'origine de nombreuses inflammations
rhumatismales, au rang desquelles il faut compter les sciatalgies,
certaines lombalgies ou périarthrites, la goutte, etc...
Les progrès de la
recherche ne peuvent pas être ignorés. On ne parle pas
de prophètes ou de voyants annonçant les méfaits
de la consommation de certaines substances. Les faits sont là,
et si ces substances étaient passibles de la peine de mort, la
cour d’assises qui les jugerait aurait des myriades de preuves
sur leur culpabilité et leur responsabilité. Le verdict
serait sans appel.
Les
saints des derniers jours pensent que le respect de la Parole de
sagesse n’est pas seulement motivé par des
considérations religieuses, mais qu’il s’agit
également d’une affaire de bon sens.
Une
affaire de bon sens
Pour
les détracteurs de l’Église de Jésus-Christ
des saints des derniers jours, il est facile de dénoncer la
Parole de sagesse comme étant une restriction à la
liberté de la vie privée des gens, chose qui n’est
pas le cas, puisque chacun est libre de consommer ou non les
substances précitées. Ceux qui décident de s’en
abstenir le font pour deux raisons essentielles.
La
première est la foi : c’est un commandement de Dieu
que de respecter la Parole de sagesse, au même titre que les
Dix commandements. Quiconque est baptisé reçoit le
Saint-Esprit, et est ainsi guidé par lui tout au long de sa
vie. L'apôtre Paul a déclaré : « Ne
savez-vous pas que vous êtes le temple de Dieu, et que l'Esprit
de Dieu habite en vous ? Si quelqu'un détruit le temple de
Dieu, Dieu le détruira ; car le temple de Dieu est saint,
et c'est ce que vous êtes » (1 Corinthiens 3:16-17).
Il est ainsi difficile, pour un croyant, de concevoir la présence
du Saint-Esprit dans un corps ivre, asservi à la drogue ou à
de mauvaises pensées. C'est donc pour jouir pleinement de la
présence du Saint-Esprit que les saints des derniers jours
s'efforcent d'être purs, aussi bien physiquement que
moralement. Qui ne comprendrait pas qu'un athlète qui vise à
remporter une médaille d'or olympique élimine le tabac
et l'alcool, et s'astreigne à un régime d'entraînement
« sectaire » pour réussir ? En fin
de compte, le choix du respect ou non de la Parole de sagesse est
fonction de ce que l'on considère comme important dans la vie
et des buts qu'on se fixe.
La
deuxième raison est le bon sens qui trouve ses arguments dans
la vie quotidienne. Bien des gens ont des difficultés à
comprendre la rigueur de ce commandement, alors que tout le monde
s’accorde à reconnaître que ce sont les excès
qui sont mauvais et non la consommation modérée.
L’Église de Jésus-Christ des saints des derniers
jours est bien consciente de cela ; elle rappelle néanmoins
que les excès sont toujours précédés
d’une consommation modérée. En effet, celui qui
est excessif dans sa consommation d’alcool est nécessairement
un consommateur d’alcool, même modéré à
l'origine. L’excès n’est rien d’autre que la
rencontre d’une habitude de consommation (modérée)
et d'une situation psychologique fragilisée par les événements
de la vie. En d’autres termes, l’auteur d’un excès
est une personne ordinaire qui, affaibli psychologiquement par les
drames de la vie ou euphorisé par un succès, s’adonne
plus qu’à l’habitude à la consommation de
substances dangereuses.
Cette
interprétation des choses semble toutefois restrictive dans la
mesure où tout le monde ne tombe pas dans les excès.
Alors pourquoi ceux que l’on dit « forts de
caractère » devraient-ils s’abstenir
complètement de boire un peu d’alcool, un peu de café
ou un peu de thé, et de fumer quelques cigarettes ? En
réalité, le problème n’est pas tant de
savoir s’il faut ou non consommer ces substances que de savoir
qui est fort (et s'il l'est tout le temps) et qui est
psychologiquement vulnérable : question qui reste, bien
évidemment, sans réponse précise. L’alcoolique
d’aujourd’hui pouvait-il imaginer hier devenir
alcoolique ?
Un
bébé, un jeune enfant, un adolescent et un jeune homme
ne sont pas prédestinés à devenir des
alcooliques ; c’est l’environnement dans lequel ils
grandissent qui favorise, dans des proportions diverses, ce qu’ils
seront demain. Combien d’épouses d’hommes
alcooliques souhaiteraient que leur mari n’ait jamais commencé
à boire, même une seule goutte de vin ? Tout est
une question d’habitude. Les enfants qui grandissent dans un
milieu familial où la consommation, même modérée,
d’alcool, de thé, de café et de tabac est
familière, pensent que ces substances font partie de la vie
quotidienne. Il s’opère alors une réelle
association d’images et d’idées. Puisque les
parents font cela (l’image), ce n’est sans doute pas si
mauvais (l’idée). Ainsi, tout au long de son enfance et
de son adolescence, le jeune sera conditionné ; et quoi
de plus naturel que de faire ce qu’ont toujours fait nos
parents ? Un peu plus tard, l’environnement social,
notamment scolaire et professionnel, contribue à renforcer ces
habitudes. Il est souvent difficile de refuser un apéritif
alcoolisé lors d’une réception. Le faire, c'est
se mettre en marge, et se marginaliser, c’est sortir du moule
social, au risque d’en perdre les avantages. Celui qui se
laisse endormir par ce raisonnement construit, sans s’en rendre
compte, une prison d’où il lui sera difficile de sortir.
Le soi-disant « savoir vivre », lorsqu’il
passe par ce genre d’habitudes, n’est rien d’autre
qu’un piège dans lequel il est facile de tomber puisque
« tout le monde » fait pareil. Malheureusement,
nombreux sont ceux qui, rendus vulnérables par la faiblesse de
leur caractère ou par des difficultés, creusent, avec
ces habitudes, la fosse dans laquelle ils tomberont, entraînant
dans leur malheur bien des proches.
Ce
qui précède n’est pas la version apocalyptique de
ce qui n’arrive qu’aux autres, mais bien la malheureuse
réalité de la vie quotidienne. Combien de vies
innocentes sont fauchées tous les jours dans des accidents de
la circulation, parce qu’un conducteur était ivre ?
Combien de femmes souffrent de l’ivrognerie de leur mari, ou
vice-versa ? Combien d’enfants ont honte de leur père
ou de leur mère quand il ou elle est ivre ? Combien
d'hommes et de femmes meurent d’un cancer qui trouve ses
origines dans le tabac ? S’abstenir d’alcool, de
café, de thé et de tabac, c’est choisir de ne pas
en être l’esclave.
Parce
qu’ils sont conscients de cela, de nombreux saints des derniers
jours s’abstiennent de toutes formes de produits nocifs. De la
sorte, l'habitude de se passer de ces produits s'entretient
d'elle-même. Par ailleurs, les saints des derniers jours
donnent d’autres coutumes à leurs enfants, notamment
celles de la communication familiale, de la confiance en soi, de la
prière, du jeûne et de la confiance en Dieu. En général,
il est ainsi peu probable que l’un d'entre eux pense seulement
à s’enivrer, car rien ne l’aura jamais conditionné
à le faire ; par contre, tout le poussera à
communiquer et à prier dans les moments difficiles.
Quand
les saints des derniers jours respectent les principes de la Parole
de sagesse, ils ne le font pas seulement pour eux, ils le font aussi
par amour pour chacun de leurs enfants. Si, à ce propos, leur
exemple contribue à sauver ne serait-ce qu’une seule
âme, alors le respect de la Parole de sagesse n’aura pas
été vain. Quel est le père ou la mère qui
ne peut comprendre cela ? Il ne faut pas être mormon pour
ressentir que le respect de la Parole de sagesse est une affaire de
bon sens et pas seulement une affaire de religion.