Les conditions de
notre passage sur terre
La
Rédaction
Les
Écritures énoncent les conditions permettant à
notre esprit de traverser l'épreuve terrestre de sorte qu'il
puisse retourner en présence de nos parents célestes
dans la vie éternelle. Ces conditions sont les suivantes :
1.
Un corps physique.
Nous devions recevoir un corps physique. Ce
corps est le véhicule de facultés extraordinaires, comme la mobilité,
l'expression, etc. Ses sens, fonctions, organes et systèmes font
de notre corps une machine de
haute technologie. Il n'est pas étonnant que nous ayons poussé des cris
de joie devant la perspective de nous incarner ici-bas (voir Job 38:7),
même si ce corps serait en grande partie l'objet de notre mise à
l'épreuve (voir Abraham 3:25). De temps en temps, ou de façon
prolongée,
la maladie nous permet de prendre
véritablement conscience de la valeur de la santé de notre corps.
2.
Avec la réception d'un corps physique, il fallait que soit implanté dans notre esprit le voile de l'oubli qui empêche le souvenir de
notre vie préterrestre, afin qu'ici-bas nous marchions par la foi plutôt que par la vue. Ce voile nous sera retiré à un
moment donné de notre progression vers la vie éternelle. La logique veut
qu'il reste après la mort du corps, pour que les esprits qui
reçoivent l'Évangile dans le monde des esprits l'acceptent dans les mêmes conditions de foi que les mortels.
Les Écritures ne répondent pas directement à la
question du moment du retrait du voile.
3.
Après un corps physique et le voile de l'oubli, nous devions
recevoir la connaissance du bien et du mal, la notion ou conscience du bien et du mal. Nos premiers parents l'ont reçue
dans le jardin d'Éden en prenant du fruit de la connaissance
du bien et du mal. Nous héritons de cette connaissance et la
recevons par l'Esprit du Christ, la lumière du Christ, en
venant au monde. Lorsque nous la suivons, cette lumière nous
guide vers le chemin des alliances dans le royaume de Dieu. C'est ce
que le Seigneur enseigne dans la révélation moderne : «
L’Esprit
donne la lumière à tout homme qui
vient au monde ; et l’Esprit éclaire, partout dans
le monde, tout homme qui écoute la voix de l’Esprit. Et
quiconque écoute la voix de l’Esprit vient à
Dieu, oui, au Père. Et le Père
lui enseigne l’alliance qu’il a renouvelée
et confirmée sur vous. (D&A 84:46-48).
À l'Esprit ou la lumière du Christ est associée la conscience du bien
et du mal et la conscience elle-même, fonction indispensable à notre
salut. Avoir bonne conscience ou mauvaise conscience, avoir la
conscience tranquille ou la conscience qui nous travaille, est une fonction prévue
dans le plan divin. Nous pouvons étouffer temporairement notre
conscience, mais elle finira par nous hanter à la barre du jugement. Le
rôle de la conscience dans le plan de Dieu est décrit dans les
Écritures aux passages suivants :
« Une punition fut attachée, et une loi juste fut donnée, qui apportèrent le remords de conscience à l’homme » (Alma 42:18)
« Si cet homme ne se repent pas, et reste et meurt ennemi de Dieu, les exigences de la justice divine éveillent son âme immortelle à la conscience vive de sa culpabilité,
ce qui le fait reculer hors de la présence du Seigneur et remplit son
sein de culpabilité, et de souffrance, et d’angoisse, ce qui est
semblable à un feu qui ne s’éteint pas, dont la flamme monte pour
toujours et à jamais (Mosiah 2:38)
« Il commençait à trembler à la prise de conscience de sa culpabilité » (Alma 12:1)
« son âme commença à être déchirée par la prise de conscience de sa culpabilité » (Alma14:6)
« En ce grand jour où vous serez amenés à vous tenir devant l’Agneau de Dieu… pensez-vous que vous demeurerez avec lui, avec la conscience de votre culpabilité ? Pensez-vous que vous pourriez être heureux de demeurer avec cet Être saint, alors que votre âme est tenaillée par la conscience de votre culpabilité d’avoir constamment enfreint ses lois ? Voici, je vous dis que vous
seriez plus malheureux de demeurer avec un Dieu saint et juste, avec la
conscience de votre souillure devant lui, que de demeurer avec les âmes damnées en enfer (Mormon 9:2-4)
« Ils furent remplis de joie, ayant reçu le pardon de leurs péchés, et ayant la conscience en paix (Mosiah 4:3)
« Je m'efforce d'avoir constamment une conscience sans reproche devant Dieu et devant les hommes (Actes 24:16)
La conscience est un guide éclairé par la lumière du Christ.
4.
Après le corps physique, le voile de l'oubli et la connaissance
du bien et du mal, nous devions recevoir le don du libre
arbitre, c'est-à-dire la liberté de choisir par
nous-même entre le bien et le mal, liberté nécessaire
pour apprendre de nos succès et de nos échecs et apprendre à être responsables des conséquences de
nos choix.
Les
Écritures associent la connaissance du bien et du mal et le
libre arbitre, comme on peut le constater dans les passages suivants
:
«
Je leur ai donné leur connaissance le
jour où je les ai créés ; et dans le jardin
d’Éden, j’ai donné à l’homme
son libre arbitre.
» (Moïse 7:32)
«
Il
leur est donné de discerner
le bien du mal.
C’est pourquoi ils peuvent agir
par eux-mêmes.
(Moïse 6:56)
«
Les hommes sont libres selon
la chair,
et tout
ce qui est nécessaire à l’homme leur est donné.
(2 Néphi 2:27)
«
Il donna des commandements aux
hommes, ceux-ci… devenant comme des dieux, discernant le
bien du mal…
étant
mis en état d’agir
selon leur volonté
et leur bon plaisir, que ce soit pour faire le mal ou pour faire le
bien. » (Alma 12:31)
«
Dieu vous a donné la connaissance et
il vous a rendus libres.
Il vous a donné de discerner le
bien du mal, et il vous a donné
de choisir la
vie ou la mort. » (Hélaman
14:30-31)
5.
Après le corps physique,
le voile de l'oubli, la connaissance
du bien et du mal et le
don du libre
arbitre, il fallait une
opposition.
La loi de l'opposition est nécessaire à l'exercice de notre
libre arbitre. Elle nous oblige à faire des choix et en tirer
les leçons.
Les
Écritures associent l'exercice du libre arbitre et la
nécessité de l'opposition, comme on peut le constater
dans les passages suivants :
«
Il y a un Dieu… Et
lorsqu’il eut créé… toutes les choses qui
sont créées, il fallut
nécessairement, pour accomplir ses desseins éternels
à l’égard de la destinée finale de
l’homme, qu’il y ait une
opposition, le fruit défendu par
opposition à l’arbre
de vie, l’un étant doux et
l’autre amer. C’est pourquoi, le Seigneur Dieu
donna à l’homme d’agir par
lui-même… l’homme ne pourrait agir par
lui-même s’il n’était attiré par
l’attrait de l’un ou de l’autre. (2 Néphi
2:14-16)
«
Il faut que
le diable tente les
enfants des hommes, sinon ils ne pourraient pas agir
par eux-mêmes ;
car s’ils
n’avaient jamais ce qui est amer, ils ne pourraient pas
connaître ce qui est doux.
(D&A 29:39)
La
loi de l'opposition s'applique dans tous les domaines de la vie,
comme l'explique si brillamment Léhi, ce qui est de la haute
philosophie :
« Il
doit nécessairement y avoir
une opposition
en toutes choses.
S’il n’en était pas ainsi… la justice ne
pourrait pas s’accomplir… C’est pourquoi, chaque
chose doit nécessairement être un composé…
si c’était un seul corps, cela devrait nécessairement
rester comme mort, n’ayant ni vie ni mort, ni corruption ni
incorruptibilité, ni bonheur ni malheur, ni sensibilité
ni insensibilité. C’est pourquoi, cela aurait
nécessairement été créé pour
rien ; c’est pourquoi, il n’y aurait pas eu
de sens au
but de sa création. »
(2 Néphi 2:11-12)
Alma ajoute : « Le repentir ne pouvait être accordé aux hommes que s’il y avait une punition, qui était aussi éternelle que devait l’être la vie de l’âme, attachée en opposition au plan du bonheur, qui était, lui aussi, aussi éternel que la vie de l’âme. » (Alma 42:16)
Le
Sauveur lui-même enseigne la nécessité de
l'opposition dans sa propre vie :
«
Alors il commença à leur apprendre qu'il
fallait que
le Fils de l'homme souffre beaucoup, qu'il soit rejeté par les
anciens, par les principaux sacrificateurs et par les scribes, qu'il
soit mis à mort, et qu'il ressuscite trois jours après.
» (Marc 8:31)
«
Il ajouta qu'il
fallait que
le Fils de l'homme souffre beaucoup, qu'il soit rejeté par les
anciens, par les principaux sacrificateurs et par les scribes, qu'il
soit mis à mort, et qu'il ressuscite le troisième jour.
» (Luc 9:22)
Nous
remarquons l'usage, dans les Écritures, des expressions «
il fallut nécessairement », « il faut que »,
« il
doit nécessairement y avoir », « il fallait que »
pour exprimer la nécessité de l'opposition.
Les
opposés sont inhérents à la vie : la santé
et la maladie, le bien-être et la souffrance, la joie et la
tristesse, le succès et l'échec, le bonheur et le malheur, le bien et le mal, la vie et la
mort.
L'opposition
est personnifiée par quelqu'un qui, dès l'existence
prémortelle, s'est opposé au Père. À
l'époque, ce personnage était appelé Lucifer. Il a ensuite été
dénommé Satan. C'est le démon, le diable, appelé
aussi l'adversaire par Néphi, Alma et le Seigneur (voir 1
Néphi 15:2 ; Alma 12:6 ; D&A 3:8 ; 50:7 ; 82:5). Il a été
chassé du ciel et précipité sur terre avec un
tiers des esprits qui l'ont soutenu. Ils n'ont pas reçu de
corps physique. Leur objectif est de nous rendre malheureux comme
eux. Cependant,
nous ne sommes pas seuls face à l'adversaire.
6.
Après
le corps physique, le voile de l'oubli, la connaissance du bien et du
mal, le don du libre arbitre et la nécessité de
l'opposition, nous avions besoin d'une assistance divine.
Cette assistance est liée à chacun des membres de la Divinité. La
première assistance ou compagnie divine que nous recevons est celle de l'Esprit du
Christ que tout homme reçoit en venant au monde. En suivant l'Esprit du Christ nous sommes conduits sur le chemin des alliances dans le royaume de
Dieu où nous recevons le
don du Saint-Esprit, le troisième
personnage de la Divinité, qui nous tient compagnie pour le restant de
notre vie vécue au sein de nos alliances. À tout moment de
notre parcours, nous pouvons faire appel à notre Père céleste, le
premier personnage de la Divinité, pour lui faire part de notre
situation et de notre besoin de soutien. Malgré cette assistance divine, nous ne serions pas à l'abri d'un échec occasionnel.
7.
Après
le corps physique, le voile de l'oubli, la connaissance du bien et du
mal, le don du libre arbitre, la nécessité de
l'opposition
et
d'une assistance
divine, nous avions besoin d'un Sauveur,
de quelqu'un
qui nous sauverait de la mort spirituelle et de la mort physique. C'est le rôle
que notre frère aîné Jésus-Christ a
volontairement endossé par amour pour le Père et pour
nous ses cadets. Grâce à son pouvoir sur la mort,
lui-même étant ressuscité, nous serons sauvés
de la mort physique en bénéficiant de la résurrection
universelle. Rien n'est attendu de nous pour cela. Nous
réssusciterons de façon définitive, que nous le
voulions ou non. En revanche, notre salut sprituel ne s'obtient que
par un partenariat avec le Sauveur. C'est l'addition de son sacrifice
expiatoire et de notre repentir qui permet notre salut spirituel.
Ce n'est que par ce partenariat avec le Sauveur que nous pourrons
retourner vivre chez nos parents célestes et hériter la vie éternelle.
En
résumé, les conditions du succès de notre
passage ici-bas sont les suivantes : un
corps physique, un voile de l'oubli, la connaissance du bien et du mal,
le libre arbitre, l'opposition, une assistance divine et un Sauveur. Toutes
les conditions sont réunies pour atteindre avec succès
l'objectif de notre venue sur terre. Puissions-nous en tirer le
meilleur parti et atteindre l'objectif.