Doctrine
et Alliances
Contexte
de la section 34
Matthew
S. McBride
Orson
Pratt était un enfant curieux. À un âge précoce
il « eut beaucoup de sentiments profonds concernant Dieu et
l’au-delà » [1]. Bien qu’ils ne soient pas
affiliés à une religion en particulier, ses parents,
Jared et Charity Pratt, encouragèrent leur fils à lire
la Bible pour obtenir des réponses à ses nombreuses
questions. Sa lecture ne fit qu’amener davantage de questions.
Comme
il le dit plus tard, sa famille « faisait partie des pauvres de
ce monde ». Il raconta : « Une succession de malheurs la
maintint dans les plus basses sphères de la pauvreté
[2] ». En raison de leur situation difficile, quand il eut
onze ans, ses parents l’envoyèrent travailler dans les
champs d’autres paysans en échange de logement et de
nourriture. Pendant près de neuf ans, Orson travailla comme
ouvrier agricole pour plusieurs paysans de l’Ohio jusqu’à
Long Island. Bien qu’il se soit senti « ballotté
sans avoir de demeure permanente », il écrivit : «
Mes premiers repères moraux et religieux, instillés
dans mon esprit par mes parents, sont toujours restés en moi »
[3]. Ils lui servirent de point d’ancrage.
Il
continua à être « soucieux de sa préparation
pour l’au-delà », mais ce n’est pas avant
l’automne 1829 qu’il commença à prier avec
ferveur, ressentant le besoin de direction spirituelle. Il écrivit
plus tard : « La nuit, tandis que d’autres dormaient sur
leur oreiller, je me retirai souvent dans un lieu secret dans les
champs ou à l’écart de tous pour m’incliner
devant le Seigneur et prier pendant des heures. » Il résuma
ses sentiments à ce moment-là : « Le plus grand
désir de mon cœur était que le Seigneur manifeste
sa volonté à mon égard. » [4]
Une
visite inattendue
Il
continua ses prières tout en travaillant dans des fermes en
échange de logement et de nourriture, près de la maison
de sa famille, à Canaan (New York), jusqu’en septembre
1830. Ce mois-là, il reçut la visite de son frère
aîné, Parley.
Quelques
semaines plus tôt, celui-ci avait découvert le Livre de
Mormon et s’était converti à l’Église
fondée par Joseph Smith, son traducteur. Récemment
baptisé et ordonné pour prêcher l’Évangile,
l’aîné des Pratt se rendit dans l’est, à
Canaan, avec l’intention de faire part à sa famille de
son enthousiasme pour sa nouvelle religion. Alors que ses parents
crurent « en partie », Parley nota plus tard : «
Mon frère Orson, jeune homme de dix-neuf ans, la reçut
de tout son cœur. » [5]
Ce
qu’Orson Pratt entendit du message de son frère satisfit
ses aspirations spirituelles et il se fit baptiser le 19 septembre,
jour de son dix-neuvième anniversaire. Quelques semaines après
son baptême, il partit pour Fayette (New York), désireux
de rencontrer Joseph Smith.
Un
appel à prêcher
Après
un voyage de plus de trois cents kilomètres, il arriva à
la maison de Peter Whitmer, père, où Joseph Smith
habitait alors. Il le rencontra et apprit que son frère Parley
avait été appelé par révélation
pour « aller vers les Lamanites, leur proclamer la bonne
nouvelle d’une grande joie » [6]. Orson Pratt, ayant
toujours le désir fervent de connaître la volonté
du Seigneur à son égard, demanda à Joseph «
s’il ne pouvait pas apprendre quelle était sa mission »
[7]. N’y avait-il pas une révélation pour lui
comme il y en avait eu une pour son frère ?
Joseph
Smith invita Orson Pratt et John Whitmer à monter à
l’étage, dans la pièce où il avait
auparavant terminé la traduction du Livre de Mormon [8]. Dans
cet endroit plus intime, Joseph demanda à Orson s’il
était disposé à écrire la révélation
à mesure qu’il la prononçait. « Étant
alors jeune et timide et conscient de son indignité »,
Orson demanda si John Whitmer pouvait servir de secrétaire à
sa place. Joseph Smith accepta, il « prit une petite pierre
appelée pierre de voyant et, la mettant dans un chapeau, il se
mit bientôt à parler » [9].
Dans
la révélation, le Seigneur félicita Orson pour
sa foi et l’appela au ministère : « Tu es béni
parce que tu as cru et tu es béni davantage parce que je
t’appelle à prêcher mon Évangile »
(voir D&A 34:4-5) [10]. Il décrivit plus tard ce qu'il
éprouva après avoir entendu le Seigneur lui parler par
l’intermédiaire de Joseph : « J’ai pensé
que c’était un appel très grand et important et
je me suis senti complètement incompétent à
moins que le Seigneur ne me qualifie par son Esprit. » [11]
Le
1er décembre, Joseph Smith ordonna Orson ancien et celui-ci se
prépara immédiatement à partir en mission. Bien
que la révélation n’ait pas précisé
où il devait aller, il fut décidé qu’il
devait prêcher à Colesville (New York) [12]. Frère
Pratt se fiait à cette promesse faite dans la révélation
: « Élève la voix et ne te ménage pas, car
le Seigneur Dieu a parlé ; prophétise donc et ce sera
donné par la puissance du Saint-Esprit » (voir D&A
34:10) [13]. Il dit plus tard : « Je me dis qu’à
moins que le Seigneur ne déverse son Esprit sur moi plus
abondamment que jamais auparavant, jamais je ne pourrais m'acquitter
de ces devoirs de manière acceptable à ses yeux. »
[14]
Porteur
d’une lettre d’introduction signée de Joseph Smith
[15], Orson arriva à Colesville où, docilement, il
commença à ouvrir la bouche dans les réunions
publiques et à enseigner les choses de Dieu comme le
Saint-Esprit lui donnait de s’exprimer. La petite branche de
l’Église de Colesville le reçut chaleureusement
[16] et il retourna à Fayette, plus tard ce même mois.
Il
avoua qu’il se sentit souvent trembler et prêt à
reculer, par peur de n'être jamais capable d’accomplir
une aussi grande œuvre [17]. Cependant, la révélation
clarifia la volonté du Seigneur à son égard et
il continua à servir comme missionnaire et apôtre
pendant plus de soixante ans, en réponse à cet appel.
Pour
en savoir plus sur les sections mentionnées dans cet article,
voir le prochain volume, Michael Hubbard MacKay, Gerrit J. Dirkmaat,
Grant Underwood, Robert J. Woodford, William G. Hartley, directeurs
de publication. Documents : Juillet 1828-juin 1831. Premier volume de
la série de Documents intitulée The Joseph Smith
Papers, directeurs de publication Dean C. Jessee, Ronald K. Esplin et
Richard Lyman Bushman. Salt Lake City : Church Historian’s
Press, 2013.
NOTES
[1]
Orson Pratt, « History of Orson Pratt » Millennial Star
p. 27, n° 3 (21 janvier 1865) : p. 39.
[2]
Orson Pratt, « History of Orson Pratt » Millennial Star
p. 27, n° 3 (21 janvier 1865) : p. 39.
[3]
Orson Pratt, « History of Orson Pratt » Millennial Star
p. 27, n° 4 (28 janvier 1865) : p. 55.
[4]
Orson Pratt, « History of Orson Pratt » Millennial Star
p. 27, n° 4 (28 janvier 1865) : p. 55.
[5]
Parley P. Pratt, fils, éd., The Autobiography of Parley Parker
Pratt (New York : Russell Brothers, 1874), p. 45.
[6]
Alliances d’Oliver Cowdery et d’autres personnes, 17
octobre 1830, Joseph Smith Papers.
[7]
James R. B. Vancleave, Richmond (Missouri) à Joseph Smith III,
Plano (Illinois), 29 septembre 1878, dans Lyndon Cook, éd.,
David Whitmer Interviews : A Restoration Witness [Entretiens avec
David Whitmer : un témoin du Rétablissement] (Orem,
Utah : Grandin Book, 1991), p. 239–240. Ma reconnaissance va à
Michael Hubbard Mackay et Gerrit Dirkmaat dont les recherches
concernant les Joseph Smith Papers ont attiré mon attention
sur cette source.
[8]
Orson Pratt, « Privileges and Experience of the Saints, Etc. »,
18 septembre 1859, Journal of Discourses (Liverpool : entrepôt
de livres des saints des derniers jours, 1854-1886), 7:311.
[9]
James R. B. Vancleave, Richmond (Missouri) à Joseph Smith III,
Plano (Illinois), 29 septembre 1878, dans Lyndon Cook, éd.,
David Whitmer Interviews : A Restoration Witness [Entretiens avec
David Whitmer : un témoin du Rétablissement] (Orem,
Utah : Grandin Book, 1991), p. 239–240.
[10]
Révélation, 4 novembre 1830, JSP.
[11]
Orson Pratt, « Privileges and Experience of the Saints, Etc. »,
18 septembre 1859, Journal of Discourses (Liverpool : entrepôt
de livres des saints des derniers jours, 1854-1886), 7:311.
[12]
Orson Pratt, « History of Orson Pratt » Millennial Star
p. 27, n° 4 (28 janvier 1865) : p. 55.
[13]
Révélation, 4 novembre 1830, JSP.
[14]
Orson Pratt, « Privileges and Experience of the Saints, Etc. »,
18 septembre 1859, Journal of Discourses (Liverpool : entrepôt
de livres des saints des derniers jours, 1854-1886), 7:311.
[15]
Joseph Smith, lettre à l’Église de Colesville, 2
décembre 1830, JSP.
[16]
Voir Newel Knight, « Newel Knight Journal », dans Scraps
of Biography, Tenth Volume or the Faith-Promoting Series (Salt Lake
City : Juvenile Instructor, 1883), p. 46-69.
[17]
Orson Pratt, dans Journal of Discourses, 18 septembre 1859 (Liverpool
: F. D. Richards, et autres, 1854-1886), 7:311.