LA PERLE DE GRAND PRIX

 

Édition française 2017


 

Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours

 

 


 

Page de titre 

Introduction 

Moïse 

Abraham 

Joseph Smith-Matthieu 

Joseph Smith-Histoire 

Articles de foi

 

 



 TITRE

 

LA PERLE DE GRAND PRIX

CHOIX DE RÉVÉLATIONS, DE TRADUCTIONS ET DE NARRATIONS DE JOSEPH SMITH,
PREMIER PROPHÈTE, VOYANT ET RÉVÉLATEUR DE L'ÉGLISE DE JÉSUS-CHRIST
DES SAINTS DES DERNIERS JOURS



INTRODUCTION

La Perle de grand prix est un choix de textes précieux relatifs à de nombreux aspects importants de la foi et de la doctrine de l’Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours. Ces textes ont été traduits et édités par Joseph Smith, le prophète, et la plupart ont été publiés dans les périodiques de l’Église de son époque.

Le premier recueil de textes portant le titre de Perle de grand prix fut constitué en 1851 par Franklin D. Richards, alors membre du Conseil des Douze et président de la mission britannique. Le but de ce recueil était de rendre plus facilement accessibles des documents importants qui n’avaient eu qu’une diffusion limitée du temps de Joseph Smith. Avec l’accroissement du nombre des membres de l’Église dans toute l’Europe et en Amérique était apparu le besoin de mettre ces documents à leur disposition. La Perle de grand prix connut une très large diffusion et, le 10 octobre 1880, devint un ouvrage canonique de l’Église par décision de la Première Présidence et de la conférence générale de Salt Lake City.

Plusieurs révisions du contenu ont été faites en fonction des besoins de l’Église. En 1878 furent ajoutées des parties du livre de Moïse qui ne se trouvaient pas dans la première édition. En 1902, certaines parties de la Perle de grand prix, qui faisaient double emploi avec des textes également publiés dans les Doctrine et Alliances, furent omises. La disposition en chapitres et en versets, avec notes de bas de page, date de 1902. La première publication en pages à parallèles, avec un index, est de 1921. Aucun autre changement ne fut apporté avant avril 1976, date à laquelle deux révélations furent ajoutées. En 1979, ces deux révélations furent retirées de la Perle de grand prix et placées dans les Doctrine et Alliances, où elles constituent actuellement les sections 137 et 138. Dans l’édition actuelle, quelques changements ont été apportés pour rendre le texte conforme à des documents plus anciens.

Voici une brève introduction au contenu actuel :

  1. Extraits du livre de Moïse. Extrait du livre de la Genèse, selon la traduction de la Bible par Joseph Smith, traduction qu’il commença en juin 1830.
  2. Livre d’Abraham. Traduction inspirée des écrits d’Abraham. Joseph Smith commença la traduction en 1835 après avoir obtenu des papyrus égyptiens. La traduction fut publiée en livraisons périodiques dans le Times and Seasons à partir du 1er mars 1842, à Nauvoo (Illinois).
  3. Joseph Smith, Matthieu. Extrait du témoignage de Matthieu, selon la traduction de la Bible par Joseph Smith. (Voir dans Doctrine et Alliances 45:60–61 le commandement divin de commencer la traduction du Nouveau Testament).
  4. Joseph Smith, Histoire. Extraits du témoignage et de l’histoire officiels de Joseph Smith, que ses secrétaires et lui préparèrent en 1838–1839 et qui furent publiés, à partir du 15 mars 1842, en livraisons périodiques dans le Times and Seasons, à Nauvoo, Illinois.
  5. Articles de foi de l’Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours. Déclaration de Joseph Smith publiée le 1er mars 1842 dans le Times and Seasons en même temps qu’une brève histoire de l’Église, généralement connue sous le nom de Lettre à Wentworth.
 
 
EXTRAITS DU LIVRE DE MOÏSE

I 01 I 02 I 03 I 04 I 05 I 06 I 07 I 08

Partie de la traduction de la Bible révélée à Joseph Smith, le prophète, juin 1830–février 1831.
 
 
MOÏSE 1

(JUIN 1830)
Dieu se révèle à Moïse — Transfiguration de celui-ci — Son affrontement avec Satan — Il voit de nombreux mondes habités — Des mondes innombrables ont été créés par le Fils — L’œuvre et la gloire de Dieu consistent à réaliser l’immortalité et la vie éternelle de l’homme.

1 Paroles que Dieu adressa à Moïse, à une époque où Moïse fut enlevé sur une très haute montagne.
2 Et il vit Dieu face à face et parla avec lui, et la gloire de Dieu fut sur Moïse ; c’est pourquoi Moïse put supporter sa présence.
3 Et Dieu parla à Moïse, disant : Voici, je suis le Seigneur Dieu Tout-Puissant. Infini est mon nom, car je suis sans commencement de jours ou fin d’années ; et cela n’est-il pas infini ?
4 Et voici, tu es mon fils ; c’est pourquoi regarde, et je te montrerai l’œuvre de mes mains, mais pas tout, car mes œuvres sont sans fin, de même que mes paroles, car elles ne cessent jamais.
5 C’est pourquoi, nul ne peut contempler toutes mes œuvres sans contempler toute ma gloire ; et nul ne peut contempler toute ma gloire et rester ensuite dans la chair sur terre.
6 Et j’ai une œuvre pour toi, Moïse, mon fils ; tu es à l’image de mon Fils unique ; et mon Fils unique est et sera le Sauveur, car il est plein de grâce et de vérité ; mais à part moi, il n’y a pas de Dieu, et toutes choses sont présentes pour moi, car je les connais toutes.
7 Et maintenant, voici, il y a une chose que je te montre, Moïse, mon fils, car tu es dans le monde, et maintenant je te la montre.
8 Et il arriva que Moïse regarda et vit le monde sur lequel il avait été créé ; et Moïse vit le monde, ses extrémités et tous les enfants des hommes qui sont, et qui avaient été créés ; cela l’émerveilla et l’étonna grandement.
9 Et la présence de Dieu se retira de Moïse, de sorte que sa gloire ne fut plus sur lui, et Moïse fut laissé à lui-même. Et comme il était laissé à lui-même, il tomba sur le sol.
10 Et il arriva que de nombreuses heures s’écoulèrent avant que Moïse ne retrouvât sa force naturelle d’homme ; et il se dit : à cause de cela, je sais que l’homme n’est rien, ce que je n’avais jamais supposé.
11 Mais mes propres yeux ont vu Dieu ; mais pas mes yeux naturels, mais mes yeux spirituels, car mes yeux naturels n’auraient pu voir, car je me serais desséché et serais mort en sa présence ; mais sa gloire était sur moi, et j’ai vu sa face, car j’étais transfiguré devant lui.
12 Et il arriva que lorsque Moïse eut dit ces paroles, voici, Satan vint le tenter, disant : Moïse, fils de l’homme, adore-moi.
13 Et il arriva que Moïse regarda Satan et dit : Qui es-tu ? Car voici, je suis un fils de Dieu à l’image de son Fils unique ; et où est ta gloire, pour que je t’adore ?
14 Car voici, je n’aurais pas pu regarder Dieu, si sa gloire n’était venue sur moi et si je n’avais été transfiguré devant lui. Mais je peux te regarder dans l’homme naturel. Assurément, n’en est-il pas ainsi ?
15 Béni soit le nom de mon Dieu, car son Esprit ne s’est pas entièrement retiré de moi, ou sinon, où est ta gloire ? Car pour moi, elle est ténèbres. Et je peux juger entre toi et Dieu ; car Dieu m’a dit : Adore Dieu, car tu le serviras lui seul.
16 Retire-toi, Satan, ne me trompe pas, car Dieu m’a dit : Tu es à l’image de mon Fils unique.
17 Et il m’a aussi donné des commandements, lorsqu’il m’a appelé du buisson ardent, disant : Invoque Dieu, au nom de mon Fils unique, et adore-moi.
18 Et Moïse dit encore : Je ne cesserai d’invoquer Dieu, j’ai d’autres choses à lui demander : car sa gloire a été sur moi, c’est pourquoi je peux juger entre lui et toi. Retire-toi, Satan !
19 Et maintenant, lorsque Moïse eut dit ces paroles, Satan cria d’une voix forte, tempêta sur la terre et commanda, disant : Je suis le Fils unique, adore-moi !
20 Et il arriva que Moïse commença à éprouver une crainte extrême ; et comme il commençait à éprouver de la crainte, il vit l’amertume de l’enfer. Néanmoins, invoquant Dieu, il reçut de la force, et il commanda, disant : Éloigne-toi de moi, Satan, car je n’adorerai que le seul Dieu qui est le Dieu de gloire.
21 Alors Satan commença à trembler, et la terre frémit ; et Moïse reçut de la force, et invoqua Dieu, disant : Au nom du Fils unique, retire-toi, Satan.
22 Et il arriva que Satan cria d’une voix forte, avec des pleurs, des gémissements et des grincements de dents ; et il se retira de la présence de Moïse, de sorte que celui-ci ne le vit plus.
23 Or, Moïse rendit témoignage de cela, mais à cause de la méchanceté, les enfants des hommes n’en ont pas connaissance.
24 Et il arriva que lorsque Satan se fut retiré de la présence de Moïse, Moïse leva les yeux vers le ciel, étant rempli du Saint-Esprit, qui rend témoignage du Père et du Fils.
25 Et, invoquant le nom de Dieu, il vit de nouveau sa gloire, car elle était sur lui, et il entendit une voix qui disait : Tu es béni, Moïse, car moi, le Tout-Puissant, je t’ai choisi, et tu seras rendu plus fort que de nombreuses eaux. Car elles obéiront à ton commandement, comme si tu étais Dieu.
26 Et voici, je suis avec toi jusqu’à la fin de tes jours, car tu délivreras de la servitude mon peuple, Israël, mon élu.
27 Et il arriva que comme la voix parlait encore, Moïse jeta les regards et vit la terre, oui, toute, et il n’y en eut pas une particule qu’il ne vit pas, la discernant par l’Esprit de Dieu.
28 Et il en vit également les habitants, et il n’y eut pas une âme qu’il ne vit pas. Et il les discerna par l’Esprit de Dieu, et leur nombre était grand, aussi innombrable que le sable au bord de la mer.
29 Et il vit beaucoup de pays. Chaque pays était appelé terre, et il y avait des habitants à sa surface.
30 Et il arriva que Moïse invoqua Dieu, disant : Dis-moi, je te prie, pourquoi ces choses sont ainsi, et par quoi tu les a faites.
31 Et voici, la gloire du Seigneur fut sur Moïse, de sorte que Moïse se tint en la présence de Dieu et lui parla face à face. Et le Seigneur Dieu dit à Moïse : J’ai fait ces choses dans un dessein qui m’est propre. Il y a là de la sagesse, et elle demeure en moi.
32 Et je les ai créées par la parole de mon pouvoir, qui est mon Fils unique, lequel est plein de grâce et de vérité.
33 Et j’ai créé des mondes sans nombre ; et je les ai également créés dans un dessein qui m’est propre, et je les ai créés par le Fils, qui est mon Fils unique.
34 Et le premier de tous les hommes, je l’ai appelé Adam, c’est-à-dire beaucoup.
35 Mais je te parle seulement de cette terre et de ses habitants. Car voici, il y a beaucoup de mondes qui ont passé par la parole de mon pouvoir. Et il y en a beaucoup qui existent maintenant, et ils sont innombrables pour l’homme, mais toutes choses me sont comptées, car elles sont miennes et je les connais.
36 Et il arriva que Moïse parla au Seigneur, disant : Sois miséricordieux envers ton serviteur, ô Dieu, et parle-moi de cette terre et de ses habitants, ainsi que des cieux, et alors ton serviteur sera satisfait.
37 Et le Seigneur Dieu parla à Moïse, disant : Les cieux sont nombreux, et l’homme ne peut les compter ; mais ils me sont comptés, car ils sont miens.
38 Et lorsqu’une terre et ses cieux passeront, une autre viendra. Et il n’y a pas de fin à mes œuvres ni à mes paroles.
39 Car voici mon œuvre et ma gloire : réaliser l’immortalité et la vie éternelle de l’homme.
40 Et maintenant, Moïse, mon fils, je vais te parler de cette terre sur laquelle tu te tiens, et tu écriras les choses que je vais te dire.
41 Et le jour où les enfants des hommes mépriseront mes paroles et en retireront beaucoup du livre que tu vas écrire, voici, j’en susciterai un autre semblable à toi. Et elles seront de nouveau parmi les enfants des hommes — parmi tous ceux qui croient.
42 (Ces paroles furent dites à Moïse sur la montagne dont le nom ne sera pas connu parmi les enfants des hommes. Et maintenant elles te sont dites. Ne les montre qu’à ceux qui croient. J’ai dit. Amen.)
 
 
MOÏSE 2
(JUIN–OCTOBRE 1830)

Dieu crée les cieux et la terre — Création de toutes les formes de vie — Dieu fait l’homme et lui donne domination sur tout le reste.

1 Et il arriva que le Seigneur parla à Moïse, disant : Voici, je te révèle ce qui concerne ce ciel et cette terre ; écris les paroles que je dis. Je suis le Commencement et la Fin, le Dieu Tout-Puissant ; j’ai créé ces choses par mon Fils unique ; oui, au commencement, je créai le ciel et la terre sur laquelle tu te tiens.
2 Et la terre était informe et vide ; et je fis venir des ténèbres à la surface de l’abîme, et mon Esprit se mouvait au-dessus des eaux, car je suis Dieu.
3 Et moi, Dieu, je dis : Que la lumière soit ! Et la lumière fut.
4 Et moi, Dieu, je vis la lumière, et cette lumière était bonne. Et moi, Dieu, je séparai la lumière d’avec les ténèbres.
5 Et moi, Dieu, j’appelai la lumière jour, et j’appelai les ténèbres nuit ; et cela, je le fis par la parole de mon pouvoir, et cela se fit comme je le disais. Ainsi il y eut un soir et il y eut un matin : ce fut le premier jour.
6 Et moi, Dieu, je dis encore : Qu’il y ait une étendue entre les eaux, et il en fut comme je le disais ; et je dis : Qu’elle sépare les eaux d’avec les eaux ; et cela fut fait.
7 Et moi, Dieu, je fis l’étendue, et je séparai les eaux, oui, les grandes eaux qui sont au-dessous de l’étendue des eaux qui sont au-dessus de l’étendue, et cela fut ainsi, comme je le disais.
8 Et moi, Dieu, j’appelai l’étendue ciel. Ainsi il y eut un soir et il y eut un matin : ce fut le second jour.
9 Et moi, Dieu, je dis : Que les eaux qui sont au-dessous du ciel se rassemblent en un seul lieu, et cela fut ainsi ; et moi, Dieu, je dis : Que le sec paraisse, et cela fut ainsi.
10 Et moi, Dieu, j’appelai le sec terre ; et j’appelai l’amas des eaux mers. Et moi, Dieu, je vis que toutes les choses que j’avais faites étaient bonnes.
11 Puis moi, Dieu, je dis : Que la terre produise de la verdure, de l’herbe portant de la semence, des arbres fruitiers donnant du fruit selon leur espèce, et des arbres donnant du fruit et ayant en eux leur semence sur la terre. Et cela fut ainsi, comme je le disais.
12 La terre produisit de la verdure, chaque herbe portant de la semence selon son espèce, et des arbres donnant du fruit et ayant en eux leur semence selon leur espèce. Et moi, Dieu, je vis que toutes les choses que j’avais faites étaient bonnes.
13 Ainsi il y eut un soir et il y eut un matin : ce fut le troisième jour.
14 Et moi, Dieu, je dis : Qu’il y ait des luminaires dans l’étendue du ciel, pour séparer le jour d’avec la nuit ; que ce soient des signes pour marquer les époques, les jours et les années ;
15 et qu’ils servent de luminaires dans l’étendue du ciel, pour éclairer la terre. Et cela fut ainsi.
16 Et moi, Dieu, je fis les deux grands luminaires, le plus grand luminaire pour présider au jour, et le plus petit luminaire pour présider à la nuit. Le plus grand luminaire était le soleil et le plus petit luminaire était la lune. Et les étoiles furent également faites selon ma parole.
17 Et moi, Dieu, je les plaçai dans l’étendue du ciel pour éclairer la terre,
18 le soleil pour présider au jour, et la lune pour présider à la nuit, et pour séparer la lumière d’avec les ténèbres ; et moi, Dieu, je vis que toutes les choses que j’avais faites étaient bonnes.
19 Ainsi il y eut un soir et il y eut un matin : ce fut le quatrième jour.
20 Et moi, Dieu, je dis : Que les eaux produisent en abondance des animaux vivants, et que des oiseaux volent sur la terre vers l’étendue du ciel.
21 Et moi, Dieu, je créai les grands poissons et tous les animaux vivants qui se meuvent, et que les eaux produisirent en abondance selon leur espèce ; je créai aussi tout oiseau ailé selon son espèce ; et moi, Dieu, je vis que toutes les choses que j’avais créées étaient bonnes.
22 Et moi, Dieu, je les bénis, en disant : Soyez féconds, multipliez et remplissez les eaux des mers ; et que les oiseaux multiplient sur la terre.
23 Ainsi il y eut un soir et il y eut un matin : ce fut le cinquième jour.
24 Et moi, Dieu, je dis : Que la terre produise des animaux vivants selon leur espèce, du bétail, des reptiles et des animaux terrestres selon leur espèce. Et cela fut ainsi.
25 Et moi, Dieu, je fis les animaux de la terre selon leur espèce, le bétail selon son espèce, et tous les reptiles qui rampent sur la terre selon leur espèce. Et moi, Dieu, je vis que tout cela était bon.
26 Puis moi, Dieu, je dis à mon Fils unique, qui était avec moi depuis le commencement : Faisons l’homme à notre image, selon notre ressemblance. Et cela fut ainsi. Et moi, Dieu, je dis : Qu’il domine sur les poissons de la mer, sur les oiseaux du ciel, sur le bétail, sur toute la terre, et sur tous les reptiles qui rampent sur la terre.
27 Et moi, Dieu, je créai l’homme à mon image, je le créai à l’image de mon Fils unique, je créai l’homme et la femme.
28 Et moi, Dieu, je les bénis, et je leur dis : Soyez féconds, multipliez, remplissez la terre et l’assujettissez ; et dominez sur les poissons de la mer, sur les oiseaux du ciel, et sur tout animal qui se meut sur la terre.
29 Et moi, Dieu, je dis à l’homme : Voici, je vous donne toute herbe portant de la semence et qui est à la surface de toute la terre, et tout arbre ayant en lui du fruit d’arbre et portant de la semence ; ce sera votre nourriture.
30 Et à tout animal de la terre, à tout oiseau du ciel, et à tout ce qui se meut sur la terre, à qui j’accorde la vie, toute herbe convenable sera donnée pour nourriture. Et cela fut ainsi comme je le disais.
31 Et moi, Dieu, je vis tout ce que j’avais fait, et voici, toutes les choses que j’avais faites étaient très bonnes. Ainsi il y eut un soir et il y eut un matin : ce fut le sixième jour.
 
 
MOÏSE 3

(JUIN–OCTOBRE 1830)

Dieu créa spirituellement toutes choses avant qu’elles ne fussent naturellement sur la terre — Il créa l’homme, la première chair, sur la terre — La femme est une aide qui convient à l’homme.

1 Ainsi furent achevés les cieux et la terre, et toute leur armée.
2 Moi, Dieu, j’achevai au septième jour mon œuvre, et toutes les choses que j’avais faites ; et je me reposai le septième jour de toute mon œuvre, et toutes les choses que j’avais faites était achevées, et moi, Dieu, je vis qu’elles étaient bonnes.
3 Et moi, Dieu, je bénis le septième jour, et je le sanctifiai, parce qu’en ce jour je me reposai de toute mon œuvre, que moi, Dieu, j’avais créée en la faisant.
4 Et maintenant, voici, je te dis que ce sont là les origines du ciel et de la terre, quand ils furent créés, lorsque moi, le Seigneur Dieu, je fis le ciel et la terre,
5 et chaque plante des champs avant qu’elle fût sur la terre, et chaque herbe des champs avant qu’elle crût. Car moi, le Seigneur Dieu, je créai spirituellement toutes les choses dont j’ai parlé, avant qu’elles fussent naturellement sur la surface de la terre. Car moi, le Seigneur Dieu, je n’avais pas fait pleuvoir sur la surface de la terre. Et moi, le Seigneur Dieu, j’avais créé tous les enfants des hommes, mais pas encore d’homme pour cultiver le sol ; car c’est dans le ciel que je les avais créés ; et il n’y avait pas encore de chair sur la terre, ni dans l’eau, ni dans l’air ;
6 mais moi, le Seigneur Dieu, je parlai, et une vapeur s’éleva de la terre et arrosa toute la surface du sol.
7 Et moi, le Seigneur Dieu, je formai l’homme de la poussière de la terre, et je soufflai dans ses narines un souffle de vie et l’homme devint un être vivant, la première chair sur la terre, le premier homme aussi. Néanmoins, toutes les choses avaient été créées auparavant ; mais c’est spirituellement qu’elles avaient été créées et faites, selon ma parole.
8 Puis moi, le Seigneur Dieu, je plantai un jardin en Éden, du côté de l’orient, et j’y mis l’homme que j’avais formé.
9 Et moi, le Seigneur Dieu, je fis pousser naturellement du sol tous les arbres qui sont agréables à voir pour l’homme, et l’homme put les voir. Et ils devinrent aussi des êtres vivants. Car ils étaient spirituels le jour où je les créai ; car ils demeurent dans la sphère dans laquelle moi, Dieu, je les ai créés, oui, toutes les choses que j’ai préparées pour l’usage de l’homme, et l’homme vit que c’était bon à manger. Et moi, le Seigneur Dieu, je plantai également l’arbre de la vie au milieu du jardin, et l’arbre de la connaissance du bien et du mal.
10 Et moi, le Seigneur Dieu, je fis sortir d’Éden un fleuve pour arroser le jardin, et de là il se divisait en quatre bras.
11 Et moi, le Seigneur Dieu, je donnai au premier le nom de Pischon ; c’est celui qui entoure tout le pays de Havila où moi, le Seigneur Dieu, j’ai créé beaucoup d’or.
12 Et l’or de ce pays est pur ; on y trouve aussi le bdellium et la pierre d’onyx.
13 Et le nom du second fleuve est Guihon ; c’est celui qui entoure tout le pays de Cusch.
14 Le nom du troisième est Hiddékel ; c’est celui qui coule à l’orient de l’Assyrie. Le quatrième fleuve, c’est l’Euphrate.
15 Et moi, le Seigneur Dieu, je pris l’homme et le plaçai dans le jardin d’Éden pour le cultiver et pour le garder.
16 Et moi, le Seigneur Dieu, je donnai cet ordre à l’homme : Tu pourras manger de tous les arbres du jardin,
17 mais tu ne mangeras pas de l’arbre de la connaissance du bien et du mal ; néanmoins, tu peux choisir par toi-même, car cela t’est donné ; mais souviens-toi que je le défends, car le jour où tu en mangeras, tu mourras.
18 Et moi, le Seigneur Dieu, je dis à mon Fils unique qu’il n’était pas bon que l’homme soit seul ; c’est pourquoi je lui ferai une aide semblable à lui.
19 Et moi, le Seigneur Dieu, je formai de la terre tous les animaux des champs et tous les oiseaux du ciel, et je leur commandai d’aller vers Adam, pour voir comment il les appellerait ; et ils étaient également des êtres vivants, car moi, Dieu, je soufflai en eux un souffle de vie et commandai que tout être vivant portât le nom qu’Adam lui aurait donné.
20 Et Adam donna des noms à tout le bétail, aux oiseaux du ciel et à tous les animaux des champs ; mais pour Adam, il ne trouva point d’aide semblable à lui.
21 Alors moi, le Seigneur Dieu, je fis tomber un profond sommeil sur l’homme, qui s’endormit ; je pris une de ses côtes et refermai la chair à sa place.
22 Moi, le Seigneur Dieu, je formai une femme de la côte que j’avais prise de l’homme, et je l’amenai vers l’homme.
23 Et Adam dit : Celle-ci, je le sais maintenant, est os de mes os, et chair de ma chair ! on l’appellera femme parce qu’elle a été prise de l’homme.
24 C’est pourquoi l’homme quittera son père et sa mère, et s’attachera à sa femme, et ils deviendront une seule chair.
25 L’homme et sa femme étaient tous deux nus, et ils n’en avaient point honte.
 
 
MOÏSE 4

(JUIN–OCTOBRE 1830)

Comment Satan devint le diable — Il tente Ève — Adam et Ève tombent et la mort entre dans le monde.

1 Et moi, le Seigneur Dieu, je parlai à Moïse, disant : Ce Satan que tu as commandé au nom de mon Fils unique, est celui-là même qui était dès le commencement, et il vint devant moi, disant : Me voici, envoie-moi, je serai ton fils et je rachèterai toute l’humanité, de sorte que pas une seule âme ne sera perdue, et je le ferai certainement ; c’est pourquoi donne-moi ton honneur.
2 Mais voici, mon Fils bien-aimé, qui était mon Bien-aimé et mon Élu depuis le commencement, me dit : Père, que ta volonté soit faite, et que la gloire t’appartienne à jamais.
3 C’est pourquoi, parce que Satan se rebellait contre moi, qu’il cherchait à détruire le libre arbitre de l’homme, que moi, le Seigneur Dieu, je lui avais donné, et aussi parce qu’il voulait que je lui donne mon pouvoir, par le pouvoir de mon Fils unique je le fis précipiter ;
4 et il devint Satan, oui, le diable, le père de tous les mensonges, pour tromper et pour aveugler les hommes et pour les mener captifs à sa volonté, oui, tous ceux qui ne voudraient pas écouter ma voix.
5 Or, le serpent était le plus rusé de tous les animaux des champs que moi, le Seigneur Dieu, j’avais faits.
6 Et Satan mit cela dans le cœur du serpent (car il en avait entraîné beaucoup à sa suite) et essaya aussi de séduire Ève, car il ne connaissait pas la pensée de Dieu, c’est pourquoi il essaya de détruire le monde.
7 Et il dit à la femme : Oui, Dieu a-t-il dit : Vous ne mangerez pas de tous les arbres du jardin ? (Et il parlait par la bouche du serpent.)
8 Et la femme dit au serpent : Nous pouvons manger du fruit des arbres du jardin.
9 Mais quant au fruit de l’arbre que tu vois au milieu du jardin, Dieu a dit : Vous n’en mangerez pas et vous n’y toucherez point, de peur que vous ne mouriez.
10 Alors le serpent dit à la femme : Vous ne mourrez point ;
11 mais Dieu sait que, le jour où vous en mangerez, vos yeux s’ouvriront, et que vous serez comme des dieux, connaissant le bien et le mal.
12 Et lorsque la femme vit que l’arbre était bon à manger, et qu’il devenait agréable à la vue, que c’était un arbre désirable pour lui donner de la sagesse, elle prit de son fruit, et en mangea ; elle en donna aussi à son mari, qui était auprès d’elle, et il en mangea.
13 Les yeux de l’un et de l’autre s’ouvrirent, et ils connurent qu’ils étaient nus. Et, ayant cousu des feuilles de figuier, ils s’en firent des tabliers.
14 Alors ils entendirent la voix du Seigneur Dieu, tandis qu’ils parcouraient le jardin vers le soir. Et Adam et sa femme allèrent pour se cacher loin de la face du Seigneur Dieu, au milieu des arbres du jardin.
15 Et moi, le Seigneur Dieu, j’appelai Adam et lui dis : Où vas-tu ?
16 Et il répondit : J’ai entendu ta voix dans le jardin, et j’ai eu peur, parce que j’ai vu que j’étais nu, et je me suis caché.
17 Et moi, le Seigneur Dieu, je dis à Adam : Qui t’a dit que tu étais nu ? As-tu mangé de l’arbre dont je t’avais commandé de ne pas manger, sinon tu mourrais ?
18 Et l’homme dit : La femme que tu m’as donnée et à qui tu as commandé qu’elle reste avec moi m’a donné du fruit de l’arbre, et j’ai mangé.
19 Et moi, le Seigneur Dieu, je dis à la femme : Qu’as-tu fait là ? Et la femme dit : Le serpent m’a séduite, et j’ai mangé.
20 Et moi, le Seigneur Dieu, je dis au serpent : Parce que tu as fait cela, tu seras maudit entre tout le bétail et entre tous les animaux des champs. Tu marcheras sur ton ventre, et tu mangeras de la poussière tous les jours de ta vie.
21 Et je mettrai inimitié entre toi et la femme, entre ta postérité et sa postérité ; il t’écrasera la tête et tu lui blesseras le talon.
22 Moi, le Seigneur Dieu, je dis à la femme : J’augmenterai la souffrance de tes grossesses. Tu enfanteras avec douleur, et tes désirs se porteront vers ton mari, mais il dominera sur toi.
23 Et moi, le Seigneur Dieu, je dis à Adam : Parce que tu as écouté la voix de ta femme, et que tu as mangé du fruit de l’arbre au sujet duquel je t’avais commandé : Tu n’en mangeras point ! le sol sera maudit à cause de toi. C’est à force de peine que tu en tireras ta nourriture tous les jours de ta vie.
24 Il te produira des épines et des ronces, et tu mangeras de l’herbe des champs.
25 C’est à la sueur de ton visage que tu mangeras du pain, jusqu’à ce que tu retournes dans la terre — car tu mourras — car c’est de là que tu as été pris, car tu étais poussière et tu retourneras à la poussière.
26 Et Adam donna à sa femme le nom d’Ève, car elle a été la mère de tous les vivants, car c’est ainsi que moi, le Seigneur Dieu, j’ai appelé la première de toutes les femmes, qui sont nombreuses.
27 Moi, le Seigneur Dieu, je fis à Adam et à sa femme des habits de peau et les en revêtis.
28 Et moi, le Seigneur Dieu, je dis à mon Fils unique : Voici, l’homme est devenu comme l’un de nous, pour la connaissance du bien et du mal ; et maintenant, de peur qu’il n’avance la main, ne prenne de l’arbre de vie, n’en mange et ne vive à jamais,
29 pour cette raison, moi, le Seigneur Dieu, je vais le chasser du jardin d’Éden, pour qu’il cultive la terre d’où il a été pris.
30 Car, comme moi, le Seigneur Dieu, je vis, mes paroles ne peuvent retourner non avenues, car elles doivent s’accomplir telles qu’elles sortent de ma bouche.
31 C’est ainsi que je chassai l’homme, et je mis à l’orient du jardin d’Éden les chérubins qui agitent une épée flamboyante pour garder le chemin de l’arbre de vie.
32 (Telles sont les paroles que je dis à mon serviteur Moïse, et elles sont vraies, comme je le veux ; et je te les ai dites. Veille à ne les montrer à personne avant que je ne te le commande, si ce n’est à ceux qui croient. Amen.)
 
 
MOÏSE 5

(JUIN–OCTOBRE 1830)

Adam et Ève ont des enfants — Adam offre des sacrifices et sert Dieu — Naissance de Caïn et d’Abel — Caïn se rebelle, aime Satan plus que Dieu et devient Perdition — Le meurtre et la méchanceté se répandent — L’Évangile prêché depuis le commencement.

1 Et il arriva que lorsque moi, le Seigneur Dieu, je les eus chassés, Adam commença à cultiver la terre, à dominer sur tous les animaux des champs et à manger son pain à la sueur de son front, comme moi, le Seigneur, je le lui avais commandé. Et Ève, sa femme, travaillait également avec lui.
2 Adam connut sa femme, et elle lui enfanta des fils et des filles, et ils commencèrent à se multiplier et à remplir la terre.
3 Et à partir de ce moment-là, les fils et les filles d’Adam commencèrent à se séparer deux par deux dans le pays, à cultiver la terre, et à garder des troupeaux, et eux aussi engendrèrent des fils et des filles.
4 Et Adam et Ève, sa femme, invoquèrent le nom du Seigneur, et ils entendirent la voix du Seigneur venant de la direction du jardin d’Éden, leur parlant, mais ils ne le virent pas ; car ils étaient exclus de sa présence.
5 Et il leur donna des commandements selon lesquels ils devaient adorer le Seigneur, leur Dieu, et offrir les premiers-nés de leurs troupeaux en offrande au Seigneur ; et Adam obéit aux commandements du Seigneur.
6 Et après de nombreux jours, un ange du Seigneur apparut à Adam, et lui dit : Pourquoi offres-tu des sacrifices au Seigneur ? Et Adam lui dit : Je ne le sais, si ce n’est que le Seigneur me l’a commandé.
7 Et alors l’ange parla, disant : C’est une similitude du sacrifice du Fils unique du Père, qui est plein de grâce et de vérité.
8 C’est pourquoi, tu feras tout ce que tu fais au nom du Fils, tu te repentiras et invoqueras dorénavant Dieu au nom du Fils.
9 Ce jour-là, le Saint-Esprit, qui rend témoignage du Père et du Fils, descendit sur Adam, disant : Je suis le Fils unique du Père, depuis le commencement, dorénavant et à jamais, afin que de même que tu es tombé, tu puisses être racheté, ainsi que toute l’humanité, tous ceux qui le veulent.
10 Et ce jour-là, Adam bénit Dieu, fut rempli (du Saint-Esprit) et commença à prophétiser concernant toutes les familles de la terre, disant : Béni soit le nom de Dieu, car à cause de ma transgression, mes yeux sont ouverts, et j’aurai de la joie dans cette vie, et je verrai de nouveau Dieu dans la chair.
11 Et Ève, sa femme, entendit tout cela et se réjouit, disant : Sans notre transgression, nous n’aurions jamais eu de postérité et nous n’aurions jamais connu le bien et le mal, la joie de notre rédemption et la vie éternelle que Dieu donne à tous ceux qui obéissent.
12 Et Adam et Ève bénirent le nom de Dieu et révélèrent tout à leurs fils et à leurs filles.
13 Et Satan vint parmi eux, disant : Je suis aussi un fils de Dieu, et il leur commanda, disant : Ne le croyez pas ; et ils ne le crurent pas et ils aimèrent Satan plus que Dieu. Et les hommes commencèrent dès lors à être charnels, sensuels et diaboliques.
14 Et le Seigneur Dieu appela les hommes de partout par le Saint-Esprit et leur commanda de se repentir.
15 Et tous ceux qui croiraient au Fils et se repentiraient de leurs péchés seraient sauvés. Tous ceux qui ne croiraient pas et ne se repentiraient pas seraient damnés. Et les paroles sortirent de la bouche de Dieu en un ferme décret. C’est pourquoi, elles doivent s’accomplir.
16 Et Adam et Ève, sa femme, ne cessèrent pas d’invoquer Dieu. Adam connut Ève, sa femme ; Ève conçut, et enfanta Caïn, et elle dit : J’ai formé un homme avec l’aide du Seigneur. C’est pourquoi, il ne rejettera pas ses paroles. Mais voici, Caïn n’écouta pas, disant : Qui est le Seigneur, que je doive le connaître ?
17 Et elle conçut encore, et enfanta son frère Abel. Et Abel écouta la voix du Seigneur. Abel fut berger, et Caïn fut laboureur.
18 Et Caïn aima Satan plus que Dieu. Et Satan lui commanda, disant : Fais une offrande au Seigneur.
19 Au bout de quelque temps, il arriva que Caïn fit au Seigneur une offrande des fruits de la terre.
20 Et Abel, de son côté, en fit une des premiers-nés de son troupeau et de leur graisse. Le Seigneur porta un regard favorable sur Abel et sur son offrande ;
21 mais il ne porta pas un regard favorable sur Caïn ni sur son offrande. Or, Satan sut cela et cela lui fut agréable. Caïn fut très irrité et son visage fut abattu.
22 Et le Seigneur dit à Caïn : Pourquoi es-tu irrité, et pourquoi ton visage est-il abattu ?
23 Certainement, si tu agis bien, tu relèveras ton visage, et si tu agis mal, le péché se couche à la porte, et Satan désire t’avoir ; et si tu n’obéis pas à mes commandements, je te livrerai, et il te sera fait selon son désir. Et tu domineras sur lui.
24 Car dorénavant, tu seras le père de ses mensonges ; tu seras appelé Perdition, car tu étais aussi avant le monde.
25 Et on dira, dans les temps futurs, que ces abominations sont venues de Caïn, car il rejeta le conseil supérieur qui venait de Dieu ; et c’est là une malédiction que je mettrai sur toi, à moins que tu ne te repentes.
26 Et Caïn fut irrité et n’écouta plus la voix du Seigneur ni Abel, son frère, qui marchait en sainteté devant le Seigneur.
27 Et Adam et sa femme se lamentèrent devant le Seigneur à cause de Caïn et de ses frères.
28 Et il arriva que Caïn prit une des filles de ses frères pour femme, et ils aimèrent Satan plus que Dieu.
29 Et Satan dit à Caïn : Jure-moi par ta gorge, et si tu le dis, tu mourras ; fais jurer tes frères par leur tête et par le Dieu vivant de ne pas le dire, car s’ils le disent ils mourront ; et cela, afin que ton père ne le sache pas ; et aujourd’hui je livrerai ton frère Abel entre tes mains.
30 Et Satan jura à Caïn qu’il ferait ce qu’il lui commandait. Et toutes ces choses se firent en secret.
31 Et Caïn dit : En vérité, je suis Mahan, le maître de ce grand secret, à savoir que je peux assassiner et obtenir du gain. C’est pourquoi Caïn fut appelé maître Mahan, et il se glorifia de sa méchanceté.
32 Et Caïn alla dans les champs, et Caïn adressa la parole à son frère Abel. Et il arriva que tandis qu’ils étaient dans les champs, Caïn se jeta sur son frère Abel, et le tua.
33 Et Caïn se glorifia de ce qu’il avait fait, disant : Je suis libre, les troupeaux de mon frère tomberont certainement entre mes mains.
34 Et le Seigneur dit à Caïn : Où est ton frère Abel ? Il répondit : Je ne sais pas ; suis-je le gardien de mon frère ?
35 Et le Seigneur dit : Qu’as-tu fait ? La voix du sang de ton frère crie de la terre jusqu’à moi.
36 Et maintenant, tu seras maudit de la terre qui a ouvert sa bouche pour recevoir de ta main le sang de ton frère.
37 Quand tu cultiveras le sol, il ne te donnera plus sa richesse. Tu seras errant et vagabond sur la terre.
38 Et Caïn dit au Seigneur : Satan m’a tenté à cause des troupeaux de mon frère. Et j’étais irrité aussi, car tu as accepté son offrande et pas la mienne ; mon châtiment est trop grand pour être supporté.
39 Voici, tu me chasses aujourd’hui loin de la face du Seigneur ; je serai caché loin de ta face, je serai errant et vagabond sur la terre, et quiconque me trouvera me tuera à cause de mes iniquités, car ces choses ne sont pas cachées au Seigneur.
40 Et moi, le Seigneur, je lui dis : Si quelqu’un te tuait, tu serais vengé sept fois. Et moi, le Seigneur, je mis un signe sur Caïn, pour que quiconque le trouverait ne le tuât point.
41 Et Caïn fut exclu de la présence du Seigneur et il habita, avec sa femme et un grand nombre de ses frères, dans la terre de Nod, à l’orient d’Éden.
42 Et Caïn connut sa femme, et elle conçut, et enfanta Hénoc et il engendra également beaucoup de fils et de filles. Il bâtit ensuite une ville, et il donna à cette ville le nom de son fils Hénoc.
43 Et Hénoc engendra Irad, et d’autres fils et filles. Irad engendra Mehujaël et d’autres fils et filles. Mehujaël engendra Metuschaël et d’autres fils et filles. Et Metuschaël engendra Lémec.
44 Et Lémec prit deux femmes ; le nom de l’une était Ada, et le nom de l’autre était Tsilla.
45 Et Ada enfanta Jabal ; il fut le père de ceux qui habitent sous des tentes, et ils furent gardiens de bétail. Le nom de son frère était Jubal, qui fut le père de tous ceux qui jouent de la harpe et du chalumeau.
46 Et Tsilla, de son côté, enfanta Tubal-Caïn, qui forgeait tous les instruments d’airain et de fer. La sœur de Tubal-Caïn était Naama.
47 Et Lémec dit à ses femmes : Ada et Tsilla, écoutez ma voix ! Femmes de Lémec, écoutez ma parole ! J’ai tué un homme pour ma blessure, et un jeune homme pour ma meurtrissure.
48 Si Caïn sera vengé sept fois, en vérité, Lémec le sera soixante-dix-sept fois.
49 Car Lémec, ayant fait alliance avec Satan à la manière de Caïn, ce qui le fit maître Mahan, maître de ce grand secret que Satan avait fait prêter à Caïn, et Irad, le fils d’Hénoc, ayant connu leur secret, commença à le révéler aux fils d’Adam.
50 C’est pourquoi Lémec, irrité, le tua, non pas comme Caïn tua son frère Abel dans le but d’obtenir du gain, mais il le tua à cause du serment.
51 Car, à partir du temps de Caïn, il y eut une combinaison secrète, et leurs œuvres étaient dans les ténèbres, et chacun connaissait son frère.
52 C’est pourquoi le Seigneur maudit Lémec et sa maison, et tous ceux qui avaient fait alliance avec Satan ; car ils ne gardaient pas les commandements de Dieu, et cela déplut à Dieu, et il ne les servit plus ; et leurs œuvres étaient des abominations et elles commencèrent à se répandre parmi tous les fils des hommes. Et c’était parmi les fils des hommes.
53 Mais parmi les filles des hommes, ces choses ne furent pas dites, parce que Lémec avait confié le secret à ses femmes, et elles se rebellèrent contre lui, racontèrent toutes ces choses publiquement et n’eurent pas compassion ;
54 c’est pourquoi Lémec fut méprisé et chassé, et n’alla plus parmi les fils des hommes, de peur de mourir.
55 C’est ainsi que les œuvres des ténèbres commencèrent à régner parmi tous les fils des hommes.
56 Et Dieu maudit la terre d’une grande malédiction et fut en colère contre les méchants, contre tous les fils des hommes qu’il avait faits ;
57 car ils ne voulaient pas écouter sa voix ni croire en son Fils unique, celui qu’il avait déclaré devoir venir au midi du temps, et qui était préparé dès avant la fondation du monde.
58 Et c’est ainsi que l’Évangile commença à être prêché dès le commencement, annoncé par de saints anges envoyés de la présence de Dieu, et par sa propre voix, et par le don du Saint-Esprit.
59 Et c’est ainsi que tout fut confirmé pour Adam par une sainte ordonnance, l’Évangile prêché, et un décret fut proclamé, qu’il serait dans le monde jusqu’à la fin de celui-ci. Et il en fut ainsi. Amen.
 
 
MOÏSE 6

(NOVEMBRE–DÉCEMBRE 1830)

La postérité d’Adam tient un livre de souvenir — Sa postérité juste prêche le repentir — Dieu se révèle à Hénoc — Hénoc prêche l’Évangile — Le plan du salut révélé à Adam — Il reçoit le baptême et la prêtrise.

1 Adam écouta la voix de Dieu, et appela ses fils au repentir.
2 Et Adam connut encore sa femme ; elle enfanta un fils, et il l’appela du nom de Seth. Adam glorifia le nom de Dieu, car il dit : Dieu m’a donné un autre fils à la place d’Abel, que Caïn a tué.
3 Et Dieu se révéla à Seth, et celui-ci ne se rebella pas, mais offrit un sacrifice acceptable, comme son frère Abel. Il eut aussi un fils, et il l’appela du nom d’Énosch.
4 Et alors ces hommes commencèrent à invoquer le nom du Seigneur, et le Seigneur les bénit.
5 Et un livre de souvenir fut tenu, et l’on y écrivit dans la langue d’Adam, car il était donné à tous ceux qui invoquaient Dieu d’écrire par l’esprit d’inspiration ;
6 et ils apprirent à leurs enfants à lire et à écrire, ayant une langue qui était pure et sans corruption.
7 Or, cette même Prêtrise, qui était au commencement, sera également à la fin du monde.
8 Adam fit cette prophétie sous l’inspiration du Saint-Esprit, et l’on tint une généalogie des enfants de Dieu. Ce fut le livre de la postérité d’Adam, disant : le jour où Dieu créa l’homme, il le fit à la ressemblance de Dieu.
9 À l’image de son corps, il créa l’homme et la femme, il les bénit, et il les appela du nom d’homme, lorsqu’ils furent créés et devinrent des âmes vivantes, dans le pays sur le marchepied de Dieu.
10 Et Adam, âgé de cent trente ans, engendra un fils à sa ressemblance, selon son image, et il lui donna le nom de Seth.
11 Et les jours d’Adam, après la naissance de Seth, furent de huit cents ans ; et il engendra beaucoup de fils et de filles.
12 Et tous les jours qu’Adam vécut furent de neuf cent trente ans, puis il mourut.
13 Seth vécut cent cinq ans et engendra Énosch, prophétisa toute sa vie et enseigna à son fils Énosch les voies de Dieu ; c’est pourquoi Énosch prophétisa également.
14 Et Seth vécut, après la naissance d’Énosch, huit cent sept ans ; et il engendra beaucoup de fils et de filles.
15 Et les enfants des hommes étaient nombreux sur toute la surface du pays. Et, en ce temps-là, Satan avait une grande domination sur les hommes et faisait rage dans leur cœur ; et dès lors se produisirent des guerres et de l’effusion de sang. La main de l’homme était contre son frère pour infliger la mort, à cause des œuvres secrètes, en cherchant le pouvoir.
16 Tous les jours de Seth furent de neuf cent douze ans ; puis il mourut.
17 Et Énosch, âgé de quatre-vingt-dix ans, engendra Kénan. Et Énosch et le reste du peuple de Dieu sortirent du pays qui était appelé Schulon, et demeurèrent dans une terre de promission à laquelle il donna le nom de son fils qu’il avait nommé Kénan.
18 Et Énosch vécut, après la naissance de Kénan, huit cent quinze ans ; et il engendra beaucoup de fils et de filles. Tous les jours d’Énosch furent de neuf cent cinq ans ; puis il mourut.
19 Et Kénan, âgé de soixante-dix ans, engendra Mahalaleel. Kénan vécut, après la naissance de Mahalaleel, huit cent quarante ans ; et il engendra des fils et des filles. Tous les jours de Kénan furent de neuf cent dix ans ; puis il mourut.
20 Et Mahalaleel, âgé de soixante-cinq ans, engendra Jéred. Mahalaleel vécut, après la naissance de Jéred, huit cent trente ans ; et il engendra des fils et des filles. Tous les jours de Mahalaleel furent de huit cent quatre-vingt-quinze ans ; puis il mourut.
21 Et Jéred, âgé de cent soixante-deux ans, engendra Hénoc. Jéred vécut, après la naissance d’Hénoc, huit cents ans ; et il engendra des fils et des filles. Jéred enseigna à Hénoc toutes les voies de Dieu.
22 Et telle est la généalogie des fils d’Adam, qui était fils de Dieu, avec qui Dieu lui-même conversa.
23 Et ils étaient des prédicateurs de justice, parlaient et prophétisaient, et appelaient tous les hommes de partout à se repentir. Et la foi était enseignée aux enfants des hommes.
24 Et il arriva que tous les jours de Jéred furent de neuf cent soixante-deux ans ; puis il mourut.
25 Et Hénoc, âgé de soixante-cinq ans, engendra Metuschélah.
26 Et il arriva qu’Hénoc voyagea dans le pays, parmi le peuple, et tandis qu’il voyageait, l’Esprit de Dieu descendit du ciel et demeura sur lui.
27 Et il entendit une voix du ciel dire : Hénoc, mon fils, prophétise à ce peuple et dis-lui : Repens-toi, car ainsi dit le Seigneur : Je suis irrité contre ce peuple, et ma colère ardente est allumée contre lui. Car son cœur s’est endurci, ses oreilles sont sourdes et ses yeux ne peuvent voir loin.
28 Au cours de ces nombreuses générations, depuis le jour même où je l’ai créé, il a quitté la route, m’a renié et ne s’est fié qu’à sa propre sagesse dans les ténèbres. Et dans ses abominations, il a imaginé le meurtre et n’a pas gardé les commandements que j’ai donnés à son père, Adam.
29 C’est pourquoi, il s’est parjuré, et, par ses serments, il s’est attiré la mort, et je lui ai préparé un enfer s’il ne se repent pas.
30 Et c’est là un décret que j’ai lancé de ma bouche au commencement du monde, dès sa fondation, et c’est par la bouche de mes serviteurs, tes pères, que je l’ai décrété, tel qu’il sera envoyé dans le monde jusqu’à ses extrémités.
31 Et lorsque Hénoc eut entendu ces paroles, il se prosterna par terre devant le Seigneur, et parla devant le Seigneur, disant : Comment se fait-il que j’aie trouvé grâce à tes yeux, alors que je ne suis qu’un jeune garçon et que tout le peuple me hait, car je suis lent à m’exprimer ; pourquoi donc suis-je ton serviteur ?
32 Et le Seigneur dit à Hénoc : Va faire ce que je t’ai commandé, et nul ne te transpercera. Ouvre la bouche, et elle sera remplie, et je te donnerai de t’exprimer, car toute chair est entre mes mains et je ferai ce qui me semble bon.
33 Dis à ce peuple : Choisissez aujourd’hui de servir le Seigneur Dieu qui vous a faits.
34 Voici, mon Esprit est sur toi, c’est pourquoi je justifierai toutes tes paroles. Les montagnes fuiront devant toi et les fleuves se détourneront de leur cours. Tu demeureras en moi et moi en toi ; c’est pourquoi, marche avec moi.
35 Et le Seigneur parla à Hénoc et lui dit : Oins-toi les yeux d’argile, et lave-les, et tu verras. Et il le fit.
36 Et il vit les esprits que Dieu avait créés ; et il vit aussi des choses qui n’étaient pas visibles à l’œil naturel ; et c’est à partir de ce moment-là que le bruit se répandit dans le pays : Le Seigneur a suscité un voyant à son peuple.
37 Et il arriva qu’Hénoc alla dans le pays, parmi le peuple, se tenant sur les collines et les hauts lieux, et cria d’une voix forte, témoignant contre leurs œuvres ; et tous les hommes furent offensés à cause de lui.
38 Et ils vinrent l’écouter sur les hauts lieux, disant aux gardiens de tentes : Demeurez ici à garder les tentes tandis que nous allons là-bas voir le voyant, car il prophétise, et il y a une chose étrange dans le pays ; un homme sauvage est venu parmi nous.
39 Et il arriva que lorsqu’ils l’entendirent, nul ne mit la main sur lui, car la crainte envahissait tous ceux qui l’entendaient, car il marchait avec Dieu.
40 Et un homme du nom de Mahijah vint à lui et lui dit : Dis-nous clairement qui tu es et d’où tu viens.
41 Et il leur dit : Je suis venu du pays de Kénan, le pays de mes pères, qui a été jusqu’à présent un pays de justice. Et mon père m’a enseigné toutes les voies de Dieu.
42 Et il arriva que comme je quittais le pays de Kénan par la mer de l’est, j’eus une vision ; et voici, je vis les cieux, et le Seigneur me parla et me donna un commandement. C’est pour cette raison, afin de garder le commandement, que je prononce ces paroles.
43 Et Hénoc continua son discours, disant : Le Seigneur, qui a parlé avec moi, c’est celui-là même qui est le Dieu du ciel, et il est mon Dieu, et votre Dieu, et vous êtes mes frères. Pourquoi vous fiez-vous à votre sagesse et niez-vous le Dieu du ciel ?
44 Il a fait les cieux ; la terre est son marchepied, et son fondement lui appartient. Voici, c’est lui qui l’a posé, et il a fait venir une multitude d’hommes à sa surface.
45 Et la mort s’est abattue sur nos pères ; néanmoins, nous les connaissons et nous ne pouvons le nier, et nous connaissons même le premier de tous, Adam.
46 Car nous avons écrit un livre de souvenir parmi nous, selon le modèle que le doigt de Dieu nous a donné. Et il est donné dans notre langue.
47 Et tandis qu’Hénoc disait les paroles de Dieu, le peuple trembla et ne put demeurer en sa présence.
48 Et il leur dit : C’est parce qu’Adam tomba que nous sommes ; par sa chute, la mort est venue, et nous avons pour lot la misère et le malheur.
49 Voici, Satan est venu parmi les enfants des hommes et il les tente pour qu’ils l’adorent. Et les hommes sont devenus charnels, sensuels et diaboliques et ils sont exclus de la présence de Dieu.
50 Mais Dieu a fait savoir à nos pères que tous les hommes doivent se repentir.
51 Et il appela notre père Adam de sa propre voix, disant : Je suis Dieu ; j’ai fait le monde, et les hommes avant qu’ils ne fussent dans la chair.
52 Et il lui dit également : Si tu veux te tourner vers moi, écouter ma voix, croire, te repentir de toutes tes transgressions et être baptisé dans l’eau, au nom de mon Fils unique, qui est plein de grâce et de vérité, lequel est Jésus-Christ, le seul nom qui sera donné sous le ciel par lequel le salut sera donné aux enfants des hommes, tu recevras le don du Saint-Esprit, et tu demanderas tout en son nom, et tout ce que tu demanderas te sera donné.
53 Et notre père Adam parla au Seigneur, et dit : Pourquoi faut-il que les hommes se repentent et soient baptisés d’eau ? Et le Seigneur dit à Adam : Voici, je t’ai pardonné ta transgression dans le jardin d’Éden.
54 C’est de là que le bruit se répandit parmi le peuple que le Fils de Dieu a expié la faute originelle, à la suite de quoi les péchés des parents ne peuvent tomber sur la tête des enfants, car ils sont purs dès la fondation du monde.
55 Et le Seigneur parla à Adam, disant : Étant donné que tes enfants sont conçus dans le péché, lorsqu’ils commencent à grandir, le péché est conçu dans leur cœur, et ils goûtent à l’amer afin d’apprendre à apprécier le bien.
56 Et il leur est donné de discerner le bien du mal. C’est pourquoi ils peuvent agir par eux-mêmes, et je t’ai donné une autre loi, un autre commandement.
57 C’est pourquoi, enseigne-le à tes enfants, que tous les hommes de partout doivent se repentir, sinon ils ne pourront en aucune façon hériter le royaume de Dieu, car rien d’impur ne peut y demeurer, ou demeurer en sa présence ; car, dans la langue d’Adam, Homme de Sainteté est son nom, et le nom de son Fils unique est le Fils de l’Homme, Jésus-Christ, Juge intègre, qui viendra au midi du temps.
58 C’est pourquoi, je vous donne le commandement d’enseigner libéralement ces choses à vos enfants, disant :
59 Que c’est en raison de la transgression que se produit la chute, laquelle chute apporte la mort, et, étant donné que vous êtes nés dans le monde par l’eau, le sang et l’esprit, que j’ai faits, et qu’ainsi de la poussière est sortie une âme vivante, de même vous devez naître de nouveau d’eau et de l’Esprit, dans le royaume des cieux, et être purifiés par le sang, le sang de mon Fils unique, afin d’être sanctifiés de tout péché et de jouir des paroles de la vie éternelle dans ce monde et de la vie éternelle dans le monde à venir, la gloire immortelle.
60 Car par l’eau vous gardez le commandement ; par l’Esprit vous êtes justifiés, et par le sang vous êtes sanctifiés.
61 C’est pourquoi, il est donné pour demeurer en vous, le témoignage du ciel, le Consolateur, les choses paisibles de la gloire immortelle, la vérité de toutes choses, ce qui vivifie tout, donne la vie à tout, ce qui connaît tout et a tout pouvoir selon la sagesse, la miséricorde, la vérité, la justice et le jugement.
62 Et maintenant, voici, je te le dis, tel est le plan de salut pour tous les hommes, par le sang de mon Fils unique, qui viendra au midi du temps.
63 Et voici, toutes choses ont leur image et toutes choses sont créées et faites pour rendre témoignage de moi, les choses temporelles comme les choses spirituelles, les choses qui sont dans les cieux en haut et les choses qui sont sur la terre, les choses qui sont dans la terre et les choses qui sont sous la terre, tant au-dessus qu’en dessous : tout rend témoignage de moi.
64 Et il arriva que lorsque le Seigneur eut parlé avec Adam, notre père, Adam cria vers le Seigneur, et il fut enlevé par l’Esprit du Seigneur, emporté dans l’eau, immergé sous l’eau et sorti de l’eau.
65 Et c’est ainsi qu’il fut baptisé, et l’Esprit du Seigneur descendit sur lui, et c’est ainsi qu’il naquit de l’Esprit, et il fut vivifié dans l’homme intérieur.
66 Et il entendit une voix venue des cieux dire : Tu es baptisé de feu et du Saint-Esprit. C’est là le témoignage du Père et du Fils, dorénavant et à jamais.
67 Et tu es selon l’ordre de celui qui était sans commencement de jours ni fin d’années, de toute éternité à toute éternité.
68 Voici, tu es un en moi, un fils de Dieu ; et c’est ainsi que tous peuvent devenir mes fils. Amen.
 
 
MOÏSE 7

(DÉCEMBRE 1830)

Hénoc instruit et dirige le peuple, et déplace des montagnes — Établissement de la ville de Sion — Hénoc a la vision de la venue du Fils de l’Homme, de son sacrifice expiatoire et de la résurrection des saints — Il a la vision du Rétablissement, du rassemblement, de la Seconde Venue et du retour de Sion.

1 Et il arriva qu’Hénoc continua son discours, disant : Voici, notre père, Adam, a enseigné ces choses, et beaucoup ont cru et sont devenus fils de Dieu ; beaucoup n’ont pas cru et ont péri dans leurs péchés, et attendent avec crainte, dans les tourments, que l’indignation ardente de la fureur de Dieu se déverse sur eux.
2 Et à partir de ce moment-là, Hénoc commença à prophétiser, disant au peuple : Comme je voyageais, que je me trouvais au lieu nommé Mahujah, et criais vers le Seigneur, une voix sortit du ciel, disant : Tourne-toi et monte à la montagne de Siméon.
3 Et il arriva que je me tournai et montai sur la montagne ; et, comme je me tenais sur la montagne, je vis les cieux s’ouvrir, et je fus revêtu de gloire ;
4 et je vis le Seigneur ; il se tint devant ma face et parla avec moi, comme un homme parle avec un autre, face à face, et il me dit : Regarde, et je te montrerai le monde sur de nombreuses générations.
5 Et il arriva que je contemplai la vallée de Schum, et voici, je vis un grand peuple qui demeurait dans des tentes, qui était le peuple de Schum.
6 Et le Seigneur me dit encore : Regarde ; et je regardai vers le nord, et je vis le peuple de Canaan, qui demeurait dans des tentes.
7 Et le Seigneur me dit : Prophétise. Et je prophétisai, disant : Voici, le peuple de Canaan, qui est nombreux, ira, rangé en bataille, contre le peuple de Schum, et le frappera de sorte qu’il sera totalement détruit ; le peuple de Canaan se répartira dans le pays, et le pays sera aride et stérile, et aucun autre peuple que le peuple de Canaan n’y demeurera.
8 Car voici, le Seigneur maudira le pays d’une grande chaleur, et son aridité restera à jamais ; et une noirceur envahit tous les enfants de Canaan, de sorte qu’ils furent méprisés parmi tous les peuples.
9 Et il arriva que le Seigneur me dit : Regarde. Je regardai et je vis le pays de Scharon, et le pays d’Hénoc, et le pays d’Omner, et le pays d’Héni, et le pays de Sem, et le pays de Haner et le pays d’Hanannihah, et tous leurs habitants.
10 Et le Seigneur me dit : Va vers ce peuple et dis-lui : Repentez-vous, de peur que je ne vienne les frapper de malédiction, et qu’ils ne meurent.
11 Et il me donna le commandement de baptiser au nom du Père, et du Fils qui est plein de grâce et de vérité, et du Saint-Esprit, qui rend témoignage du Père et du Fils.
12 Et il arriva qu’Hénoc continua à appeler tous les peuples à se repentir, à l’exception du peuple de Canaan.
13 Et si grande était la foi d’Hénoc qu’il conduisit le peuple de Dieu et que leurs ennemis vinrent se battre contre eux. Et il dit la parole du Seigneur, et la terre trembla, et les montagnes s’enfuirent selon son commandement ; et les rivières d’eau furent détournées de leurs cours ; et le rugissement des lions se fit entendre du désert ; et toutes les nations furent saisies d’une grande crainte, si puissante était la parole d’Hénoc et si grande était la puissance du langage que Dieu lui avait donné.
14 Une terre surgit également des profondeurs de la mer, et si grande fut la crainte des ennemis du peuple de Dieu qu’ils s’enfuirent, se tinrent au loin et allèrent sur la terre qui avait surgi des profondeurs de la mer.
15 Et les géants du pays se tinrent aussi au loin, et une malédiction se répandit sur tous les peuples qui luttaient contre Dieu.
16 Et à partir de ce moment-là, il y eut des guerres et de l’effusion de sang parmi eux ; mais le Seigneur vint demeurer avec son peuple, et ils demeurèrent dans la justice.
17 La crainte du Seigneur était sur toutes les nations, si grande était la gloire du Seigneur qui était sur son peuple. Et le Seigneur bénit le pays, et le peuple fut béni sur les montagnes, et aussi sur les hauts lieux, et prospéra.
18 Et le Seigneur appela son peuple Sion, parce qu’il était d’un seul cœur et d’un seul esprit, et qu’il demeurait dans la justice ; et il n’y avait pas de pauvres en son sein.
19 Hénoc continua à prêcher en justice au peuple de Dieu. Et il arriva que, de son temps, il bâtit une ville, qui fut appelée la Ville de la Sainteté, Sion.
20 Et il arriva qu’Hénoc parla avec le Seigneur ; et il dit au Seigneur : Assurément Sion demeurera en sûreté à jamais. Mais le Seigneur dit à Hénoc : J’ai béni Sion, mais j’ai maudit le reste du peuple.
21 Et il arriva que le Seigneur montra à Hénoc tous les habitants de la terre ; et il regarda, et voici, Sion, dans la suite des temps, fut enlevée au ciel. Et le Seigneur dit à Hénoc : Voilà ma demeure à jamais.
22 Et Hénoc vit aussi le reste des hommes qui étaient les fils d’Adam ; et ils étaient un mélange de toute la postérité d’Adam, à l’exception de la postérité de Caïn, car la postérité de Caïn était noire et n’avait pas de place parmi eux.
23 Et lorsque Sion eut été enlevée au ciel, Hénoc regarda, et voici, toutes les nations de la terre étaient devant lui.
24 Et il y eut génération après génération ; et Hénoc était haut et élevé, dans le sein du Père et du Fils de l’Homme ; et voici, le pouvoir de Satan était sur toute la surface de la terre.
25 Et il vit des anges descendre du ciel et il entendit une voix forte qui disait : Malheur, malheur aux habitants de la terre.
26 Et il vit Satan ; et il avait une grande chaîne à la main, et elle voilait de ténèbres toute la surface de la terre. Il leva les yeux et rit, et ses anges se réjouirent.
27 Et Hénoc vit des anges descendre du ciel, rendant témoignage du Père et du Fils ; et le Saint-Esprit tomba sur un grand nombre de personnes, et elles furent enlevées en Sion par les puissances du ciel.
28 Et il arriva que le Dieu du ciel posa les yeux sur le reste du peuple, et il pleura. Et Hénoc en rendit témoignage, disant : Comment se fait-il que les cieux pleurent et versent leurs larmes comme la pluie sur les montagnes ?
29 Et Hénoc dit au Seigneur : Comment se fait-il que tu peux pleurer, puisque tu es saint et d’éternité à toute éternité ?
30 Et s’il était possible à l’homme de compter les particules de la terre, oui, des millions de terres comme celle-ci, ce ne serait même pas le commencement du nombre de tes créations ; tes rideaux sont encore étendus et cependant tu es là, et ton sein est là ; et tu es juste aussi ; tu es miséricordieux et bon à jamais ;
31 tu as pris Sion dans ton sein, d’entre toutes tes créations, de toute éternité à toute éternité ; rien d’autre que la paix, la justice et la vérité n’est la demeure de ton trône ; la miséricorde ira devant ta face et n’aura pas de fin ; comment se fait-il que tu peux pleurer ?
32 Le Seigneur dit à Hénoc : Regarde ceux-ci qui sont tes frères ; ils sont l’œuvre de mes mains ; je leur ai donné leur connaissance le jour où je les ai créés ; et dans le jardin d’Éden, j’ai donné à l’homme son libre arbitre.
33 Et j’ai dit à tes frères, et je leur ai aussi donné le commandement, de s’aimer les uns les autres et de me choisir, moi, leur Père ; mais voici, ils sont sans affection et ils haïssent leur propre sang ;
34 et le feu de mon indignation est allumé contre eux, et, dans mon violent déplaisir, je leur enverrai les flots, car ma colère ardente est allumée contre eux.
35 Voici, je suis Dieu ; Homme de Sainteté est mon nom ; Homme de Conseil est mon nom ; et Infini et Éternel est mon nom aussi.
36 C’est pourquoi, je peux étendre les mains et tenir toutes les créations que j’ai faites. Mon œil peut aussi les percer, et parmi toute l’œuvre de mes mains, il n’y a pas eu de méchanceté aussi grande que parmi tes frères.
37 Mais voici, leurs péchés seront sur la tête de leurs pères ; Satan sera leur père, et la misère sera leur destin ; et les cieux tout entiers pleureront sur eux toute l’œuvre de mes mains ; c’est pourquoi, les cieux ne pleureraient-ils pas en voyant que ceux-ci vont souffrir ?
38 Mais voici, ceux sur lesquels reposent tes yeux périront dans les flots ; et voici, je les enfermerai ; je leur ai préparé une prison.
39 Et celui que j’ai élu a plaidé devant ma face. C’est pourquoi, il souffrira pour leurs péchés ; s’ils se repentent le jour où mon Élu reviendra auprès de moi et, jusqu’à ce jour-là, ils seront dans les tourments.
40 C’est pourquoi, pour cette raison, les cieux pleureront, oui, ainsi que toute l’œuvre de mes mains.
41 Et il arriva que le Seigneur parla à Hénoc, et dit à Hénoc toutes les actions des enfants des hommes. C’est pourquoi Hénoc sut, contempla leur méchanceté et leur misère, pleura, étendit les bras, et son cœur se gonfla, vaste comme l’éternité ; et ses entrailles furent émues de compassion ; et toute l’éternité trembla.
42 Et Hénoc vit aussi Noé et sa famille ; il vit que la postérité de tous les fils de Noé serait sauvée d’un salut temporel.
43 C’est pourquoi Hénoc vit que Noé bâtissait une arche, et que le Seigneur souriait sur elle et la tenait dans sa main ; mais les flots s’abattirent sur le reste, qui était méchant, et l’engloutirent.
44 Et lorsqu’il vit cela, Hénoc eut l’âme remplie d’amertume ; il pleura ses frères et dit aux cieux : Je refuse d’être consolé ; mais le Seigneur dit à Hénoc : élève ton cœur, et réjouis-toi ; et regarde.
45 Et il arriva qu’Hénoc regarda ; et à partir de Noé, il vit toutes les familles de la terre ; et il cria vers le Seigneur, disant : Quand le jour du Seigneur viendra-t-il ? Quand le sang du Juste sera-t-il versé, afin que tous ceux qui pleurent soient sanctifiés et aient la vie éternelle ?
46 Et le Seigneur dit : Ce sera au midi du temps, pendant les jours de méchanceté et de vengeance.
47 Et voici, Hénoc vit le jour de la venue du Fils de l’Homme, dans la chair, et son âme se réjouit, disant : le Juste est élevé, et l’Agneau est tué dès la fondation du monde ; et, par la foi, je suis dans le sein du Père, et voici, Sion est avec moi.
48 Et il arriva qu’Hénoc posa les yeux sur la terre, et il entendit une voix venant des entrailles de celle-ci, qui disait : Malheur, malheur à moi, la mère des hommes ; je suis affligée, je suis lasse à cause de la méchanceté de mes enfants. Quand me reposerai-je et serai-je purifiée de la souillure qui est sortie de moi ? Quand mon Créateur me sanctifiera-t-il, afin que je me repose et que la justice demeure un certain temps à ma surface ?
49 Et lorsqu’il entendit la terre se lamenter, Hénoc pleura et cria vers le Seigneur, disant : Ô Seigneur, n’auras-tu pas compassion de la terre ? Ne béniras-tu pas les enfants de Noé ?
50 Et il arriva qu’Hénoc continua son cri vers le Seigneur, disant : Je te demande, ô Seigneur, au nom de ton Fils unique, Jésus-Christ, d’être miséricordieux envers Noé et sa postérité, afin que la terre ne soit plus jamais recouverte par les flots.
51 Et le Seigneur ne put refuser ; et il fit alliance avec Hénoc et lui jura avec serment qu’il arrêterait les flots, qu’il lancerait un appel aux enfants de Noé.
52 Et il lança le décret immuable qu’il se trouverait toujours un reste de sa postérité parmi toutes les nations, tant que la terre demeurerait.
53 Et le Seigneur dit : Béni est celui par la postérité duquel le Messie viendra, car il dit : Je suis le Messie, le Roi de Sion, le Roc du Ciel, qui est aussi vaste que l’éternité. Quiconque entre par la porte et monte par moi ne tombera jamais ; c’est pourquoi, bénis sont ceux dont j’ai parlé, car ils viendront avec des chants de joie éternelle.
54 Et il arriva qu’Hénoc cria vers le Seigneur, disant : Lorsque le Fils de l’Homme viendra dans la chair, la terre se reposera-t-elle ? Je t’en prie, montre-moi ces choses.
55 Et le Seigneur dit à Hénoc : Regarde. Et il regarda et vit le Fils de l’Homme élevé sur la croix, à la manière des hommes.
56 Et il entendit une voix forte ; et les cieux furent voilés, et toutes les créations de Dieu se lamentèrent ; la terre gémit, les rochers se fendirent, et les saints se levèrent et furent couronnés de couronnes de gloire à la droite du Fils de l’Homme.
57 Et tous les esprits qui étaient en prison s’avancèrent et se tinrent à la droite de Dieu, et le reste fut réservé dans les chaînes des ténèbres jusqu’au jugement du grand jour.
58 Et Hénoc pleura de nouveau et cria vers le Seigneur, disant : Quand la terre se reposera-t-elle ?
59 Et Hénoc vit le Fils de l’Homme monter vers le Père, et il interrogea le Seigneur, disant : Ne reviendras-tu plus sur la terre ? Attendu que tu es Dieu, que je te connais, que tu m’as promis avec serment et que tu m’as commandé de demander au nom de ton Fils unique ; que tu m’as fait et que tu m’as donné un droit à ton trône, non par moi-même, mais par ta propre grâce, je te demande donc si tu ne reviendras pas sur la terre.
60 Et le Seigneur dit à Hénoc : Comme je vis, je viendrai dans les derniers jours, dans les jours de méchanceté et de vengeance, pour accomplir le serment que je t’ai fait concernant les enfants de Noé.
61 Et le jour viendra où la terre se reposera, mais avant ce jour-là, les cieux seront obscurcis, et un voile de ténèbres couvrira la terre ; les cieux trembleront et la terre aussi ; et il y aura de grandes tribulations parmi les enfants des hommes, mais je préserverai mon peuple.
62 Je ferai descendre la justice des cieux, et je ferai monter la vérité de la terre, pour rendre témoignage de mon Fils unique, de sa résurrection d’entre les morts, oui, et aussi de la résurrection de tous les hommes, et je ferai en sorte que la justice et la vérité balaient la terre comme un flot, pour rassembler mes élus des quatre coins de la terre, vers un lieu que je préparerai, une Ville Sainte, afin que mon peuple puisse se ceindre les reins et attendre le temps de ma venue ; car là sera mon tabernacle, et elle sera appelée Sion, une nouvelle Jérusalem.
63 Et le Seigneur dit à Hénoc : Alors tu les y rencontreras, toi et toute ta ville ; et nous les recevrons dans notre sein, et ils nous verront ; et nous nous jetterons à leur cou, et ils se jetteront à notre cou, et nous nous embrasserons les uns les autres.
64 Et là sera ma demeure, et ce sera Sion, qui sortira de toutes les créations que j’ai faites. Et la terre se reposera pendant mille ans.
65 Et il arriva qu’Hénoc vit le jour de la venue du Fils de l’Homme, dans les derniers jours, pour demeurer en justice sur la terre pendant mille ans.
66 Mais avant ce jour-là, il vit de grandes tribulations parmi les méchants. Il vit aussi que la mer était troublée, que le cœur des hommes leur manquait, attendant avec crainte les jugements du Dieu Tout-Puissant qui allaient s’abattre sur les méchants.
67 Et le Seigneur montra tout à Hénoc jusqu’à la fin du monde. Et il vit le jour des justes, l’heure de la rédemption, et reçut une plénitude de joie.
68 Et tous les jours de Sion, du temps d’Hénoc, furent de trois cent soixante-cinq ans.
69 Et Hénoc et tout son peuple marchèrent avec Dieu, et Dieu demeura au milieu de Sion. Et il arriva que Sion ne fut plus, car Dieu la reçut dans son sein. C’est de là que se répandit l’expression : Sion s’est enfuie.
 
 
MOÏSE 8

(FÉVRIER 1831)

Metuschélah prophétise — Noé et ses fils prêchent l’Évangile — Une grande méchanceté règne — Personne ne fait attention à l’appel au repentir — Dieu décrète la destruction de toute chair par le Déluge.

1 Tous les jours d’Hénoc furent de quatre cent trente ans.
2 Et il arriva que Metuschélah, le fils d’Hénoc, ne fut pas pris, afin que les alliances que le Seigneur avait faites avec Hénoc fussent accomplies ; car, en vérité, il avait fait alliance avec Hénoc que Noé serait du fruit de ses reins.
3 Et il arriva que Metuschélah prophétisa que de ses reins sortiraient, par Noé, tous les royaumes de la terre, et il s’en glorifia.
4 Une grande famine se produisit dans le pays, et le Seigneur maudit la terre d’une grande malédiction, et beaucoup de ses habitants moururent.
5 Et il arriva que Metuschélah, âgé de cent quatre-vingt-sept ans, engendra Lémec.
6 Et Metuschélah vécut, après la naissance de Lémec, sept cent quatre-vingt-deux ans ; et il engendra des fils et des filles.
7 Et tous les jours de Metuschélah furent de neuf cent soixante-neuf ans ; puis il mourut.
8 Et Lémec, âgé de cent quatre-vingt-deux ans, engendra un fils.
9 Et il lui donna le nom de Noé, en disant : Ce fils nous consolera de nos fatigues et du travail pénible de nos mains, provenant de cette terre que le Seigneur a maudite.
10 Et Lémec vécut, après la naissance de Noé, cinq cent quatre-vingt-quinze ans ; et il engendra des fils et des filles ;
11 Et tous les jours de Lémec furent de sept cent soixante-dix-sept ans ; puis il mourut.
12 Et Noé était âgé de quatre cent cinquante ans lorsqu’il engendra Japhet ; quarante-deux ans plus tard, il engendra Sem de celle qui était la mère de Japhet, et lorsqu’il eut cinq cents ans, il engendra Cham.
13 Et Noé et ses fils écoutèrent le Seigneur, et prêtèrent attention, et furent appelés fils de Dieu.
14 Et lorsque ces hommes eurent commencé à se multiplier sur la face de la terre, et que des filles leur furent nées, les fils des hommes virent que ces filles étaient belles, et ils en prirent pour femmes, selon leur choix.
15 Et le Seigneur dit à Noé : Les filles de tes fils se sont vendues ; car voici, ma colère est allumée contre les fils des hommes, car ils ne veulent pas écouter ma voix.
16 Et il arriva que Noé prophétisa et enseigna les choses de Dieu telles qu’elles étaient au commencement.
17 Et le Seigneur dit à Noé : Mon Esprit ne luttera pas toujours avec l’homme, car il saura que toute chair mourra ; toutefois, ses jours seront de cent vingt ans ; et si les hommes ne se repentent pas, je leur enverrai les flots.
18 En ces temps-là, il y avait des géants sur la terre, et ils cherchèrent Noé pour lui ôter la vie ; mais le Seigneur était avec Noé, et la puissance du Seigneur était sur lui.
19 Et le Seigneur ordonna Noé selon son propre ordre, et lui commanda d’aller annoncer son Évangile aux enfants des hommes, tout comme cela avait été donné à Hénoc.
20 Et il arriva que Noé appela les enfants des hommes à se repentir ; mais ils n’écoutèrent pas ses paroles.
21 Et aussi, lorsqu’ils l’eurent entendu, ils vinrent devant lui, disant : Voici, nous sommes les fils de Dieu ; n’avons-nous pas pris pour nous les filles des hommes ? Ne mangeons-nous pas, ne buvons-nous pas, ne nous marions-nous pas et ne marions-nous pas nos enfants ? Nos femmes nous donnent des enfants, et ce sont des hommes puissants, semblables aux hommes d’autrefois, des hommes de grand renom. Et ils n’écoutèrent pas les paroles de Noé.
22 Et Dieu vit que la méchanceté des hommes était devenue grande sur la terre ; chacun était exalté dans l’imagination des pensées de son cœur, qui se portaient chaque jour uniquement vers le mal.
23 Et il arriva que Noé continua à prêcher au peuple, disant : écoutez, et prêtez attention à mes paroles ;
24 croyez, repentez-vous de vos péchés et soyez baptisés au nom de Jésus-Christ, le Fils de Dieu, tout comme nos pères, et vous recevrez le Saint-Esprit, afin que tout vous soit manifesté ; si vous ne le faites pas, les flots viendront sur vous ; néanmoins, ils n’écoutèrent pas.
25 Et Noé fut pris de regrets, et son cœur fut peiné de ce que Dieu eût fait l’homme sur la terre, et il fut affligé en son cœur.
26 Et le Seigneur dit : J’exterminerai de la face de la terre l’homme que j’ai créé, depuis l’homme jusqu’au bétail, aux reptiles et aux oiseaux du ciel ; car Noé regrette que je les aie créés et que je les aie faits ; et il m’a invoqué, car ils ont cherché à lui ôter la vie.
27 Et c’est ainsi que Noé trouva grâce aux yeux du Seigneur, car Noé était un homme juste et intègre, dans son temps ; et il marchait avec Dieu, de même que ses trois fils, Sem, Cham et Japhet.
28 Et la terre était corrompue devant Dieu, et elle était pleine de violence.
29 Et Dieu regarda la terre, et voici, elle était corrompue ; car toute chair avait corrompu sa voie sur la terre.
30 Alors Dieu dit à Noé : La fin de toute chair est arrêtée par devers moi ; car la terre est remplie de violence, et voici, je vais détruire toute chair de la face de la terre.
 
 
 
LIVRE D'ABRAHAM
TRADUIT DU PAPYRUS PAR JOSEPH SMITH

I 01 I 02 I 03 I 04 I 05 I

Traduction de textes anciens qui, des catacombes d’Égypte, sont tombés entre nos mains. Écrits d’Abraham du temps où il était en Égypte, appelés Livre d’Abraham, écrits de sa main sur papyrus.
 
 
ABRAHAM 1
Abraham recherche les bénédictions de l’ordre patriarcal — Il est persécuté par de faux prêtres en Chaldée — Jéhovah le sauve — Passage en revue des origines et du gouvernement de l’Égypte.

1 Dans le pays des Chaldéens, dans la résidence de mes pères, moi, Abraham, je vis qu’il était nécessaire de me procurer un autre lieu de résidence ;
2 et voyant qu’il y avait là davantage de bonheur, de paix et de repos pour moi, je recherchai les bénédictions des pères et le droit auquel je devais être ordonné pour administrer celles-ci ; ayant moi-même été disciple de la justice, désirant aussi être possesseur d’une grande connaissance, être un meilleur disciple de la justice, posséder une plus grande connaissance, être le père de nombreuses nations, un prince de la paix, et désirant recevoir des instructions et garder les commandements de Dieu, je devins héritier légitime, Grand Prêtre, détenant le droit qui appartenait aux pères.
3 Il me fut conféré venant des pères ; il descendit des pères depuis le commencement des temps, oui depuis le commencement, ou avant la fondation de la terre jusqu’à présent, le droit du premier-né, ou du premier homme, qui est Adam, ou premier père, par l’intermédiaire des pères jusqu’à moi.
4 Je recherchai ma désignation à la Prêtrise, selon le décret lancé par Dieu aux pères concernant la postérité.
5 Mes pères, qui s’étaient détournés de leur justice et des saints commandements que le Seigneur, leur Dieu, leur avait donnés, pour adorer les dieux des païens, refusèrent absolument d’écouter ma voix ;
6 car leur cœur était décidé à faire le mal et entièrement tourné vers le dieu d’Elkéna, et le dieu de Libna, et le dieu de Mamacra, et le dieu de Korasch, et le dieu de Pharaon, roi d’Égypte.
7 C’est pourquoi, ils tournèrent leur cœur vers les sacrifices des païens, offrant leurs enfants à leurs idoles muettes, et ils n’écoutèrent pas ma voix, mais s’efforcèrent de m’ôter la vie par la main du prêtre d’Elkéna. Le prêtre d’Elkéna était aussi le prêtre de Pharaon.
8 Or, à cette époque, le prêtre de Pharaon, roi d’Égypte, avait coutume d’offrir des hommes, des femmes et des enfants sur l’autel qui avait été élevé dans le pays de Chaldée pour faire des offrandes à ces dieux étrangers.
9 Et il arriva que le prêtre fit une offrande au dieu de Pharaon, et aussi au dieu de Schagréel à la manière des Égyptiens. Or le dieu de Schagréel était le soleil.
10 Et le prêtre de Pharaon offrit même un enfant comme sacrifice d’actions de grâces sur l’autel qui se dressait près de la colline appelée colline de Potiphar, au début de la plaine d’Olischem.
11 Or, ce prêtre avait offert sur cet autel trois vierges à la fois, lesquelles étaient filles d’Onita, membre de la lignée royale provenant directement des reins de Cham. Ces vierges avaient été sacrifiées à cause de leur vertu ; elles n’avaient pas voulu se prosterner pour adorer des dieux de bois ou de pierre ; c’est pourquoi elles furent tuées sur cet autel, et cela se fit à la manière des Égyptiens.
12 Et il arriva que les prêtres se saisirent de moi avec violence, afin de me tuer aussi, comme ils l’avaient fait à ces vierges sur cet autel ; et afin que vous ayez une connaissance de cet autel, je vous renvoie à la représentation qui figure au commencement de cet écrit.
13 Il avait la forme d’un bois de lit, tel qu’on en trouvait chez les Chaldéens, et il était placé devant les dieux d’Elkéna, de Libna, de Mamacra, de Korasch, et aussi devant un dieu semblable à celui de Pharaon, roi d’Égypte.
14 Pour que vous vous fassiez une idée de ces dieux, je vous en ai donné la représentation dans les figures qui sont au début ; ce genre de figures est appelé, par les Chaldéens, Ralinos, ce qui signifie hiéroglyphes.
15 Et comme ils levaient les mains sur moi, afin de m’offrir en sacrifice et de m’ôter la vie, voici, j’élevai la voix vers le Seigneur, mon Dieu, et le Seigneur entendit et écouta, et il me remplit de la vision du Tout-Puissant, et l’ange qui est devant sa face se tint auprès de moi et défit immédiatement mes liens.
16 Et sa voix me dit : Abraham, Abraham, voici, mon nom est Jéhovah, je t’ai entendu, et je suis descendu pour te délivrer et pour t’emmener de la maison de ton père, et de toute ta parenté, dans un pays étranger dont tu ne sais rien ;
17 et cela parce qu’ils ont détourné leur cœur de moi, pour adorer le dieu d’Elkéna, le dieu de Libna, le dieu de Mamacra, le dieu de Korasch et le dieu de Pharaon, roi d’Égypte ; c’est pourquoi, je suis descendu pour intervenir contre eux et pour détruire celui qui a levé la main contre toi, Abraham, mon fils, pour t’ôter la vie.
18 Voici, je te conduirai par la main, et je te prendrai pour mettre sur toi mon nom, oui, la Prêtrise de ton père, et mon pouvoir sera sur toi.
19 Il en sera de toi comme il en fut de Noé ; mais, par ton ministère, mon nom sera connu sur la terre à jamais, car je suis ton Dieu.
20 Voici, la colline de Potiphar se trouvait dans le pays d’Ur, de Chaldée. Le Seigneur brisa l’autel d’Elkéna et des dieux du pays, les détruisit complètement et frappa le prêtre, qui mourut ; et il y eut un grand deuil en Chaldée, et aussi à la cour de Pharaon, Pharaon qui signifie : roi de sang royal.
21 Or, ce roi d’Égypte était un descendant des reins de Cham, et, de par sa naissance, était du même sang que les Cananéens.
22 C’est de cette lignée que provenaient tous les Égyptiens, et c’est ainsi que le sang des Cananéens fut conservé dans le pays.
23 Le pays d’Égypte fut découvert en premier lieu par une femme, qui était fille de Cham et fille d’Égyptus, ce qui, en chaldéen, signifie Égypte, ou ce qui est interdit.
24 Lorsque cette femme découvrit le pays, il était inondé ; elle y établit ensuite ses fils ; et c’est ainsi que, de Cham, provint cette race qui conserva la malédiction dans le pays.
25 Or, le premier gouvernement de l’Égypte fut établi par Pharaon, fils aîné d’Égyptus, la fille de Cham, et il le fut à la manière du gouvernement de Cham, qui était patriarcal.
26 Pharaon, homme juste, établit son royaume et jugea son peuple sagement et justement pendant toute sa vie, s’appliquant à imiter cet ordre établi par les pères au cours des premières générations, du temps du premier règne patriarcal, le règne d’Adam, et aussi celui de Noé, son père, qui le bénit des bénédictions de la terre et des bénédictions de la sagesse, mais le maudit relativement à la Prêtrise.
27 Or, Pharaon, étant de ce lignage qui ne lui donnait pas droit à la Prêtrise, bien que les pharaons s’en réclamassent volontiers de Noé par Cham, c’est ainsi que mon père fut égaré par leur idolâtrie.
28 Mais je m’efforcerai, dans la suite, de tracer la chronologie, en commençant par moi-même et en remontant jusqu’au commencement de la création, car les annales me sont parvenues entre les mains, ces annales que j’ai conservées jusqu’à présent.
29 Or, après que le prêtre d’Elkéna eut été frappé à mort, ces choses qui m’avaient été dites au sujet du pays de Chaldée s’accomplirent, qu’il y aurait une famine dans le pays.
30 Et de fait, la famine régna dans tout le pays de Chaldée, et mon père fut cruellement tourmenté à cause de la famine, et il se repentit de la mauvaise action qu’il avait décidée à mon égard, à savoir m’ôter la vie.
31 Mais les annales des pères, des patriarches, concernant le droit à la Prêtrise, le Seigneur, mon Dieu, les conserva entre mes mains ; c’est pourquoi j’ai gardé jusqu’à ce jour la connaissance du commencement de la création et aussi des planètes et des étoiles, telles qu’elles furent révélées aux pères, et je vais m’efforcer d’écrire, au profit de ma postérité qui viendra après moi, quelques-unes de ces choses sur ces annales.
 
 
ABRAHAM 2
Abraham quitte Ur pour aller à Canaan — Jéhovah lui apparaît à Charan — Toutes les bénédictions de l’Évangile sont promises à sa postérité, et, par l’intermédiaire de sa postérité, à tous — Il va à Canaan et poursuit son chemin vers l’Égypte.

1 Or, le Seigneur Dieu rendit la famine terrible dans le pays d’Ur, de telle sorte que Haran, mon frère, mourut ; mais Térach, mon père, vivait toujours dans le pays d’Ur en Chaldée.
2 Et il arriva que moi, Abraham, je pris pour femme Saraï, et Nachor, mon frère, prit pour femme Milca, qui était fille d’Haran.
3 Or, le Seigneur m’avait dit : Abraham, quitte ton pays, ta parenté et la maison de ton père, va vers le pays que je te montrerai.
4 C’est pourquoi je quittai le pays d’Ur en Chaldée, pour aller au pays de Canaan, et je pris Lot, le fils de mon frère, sa femme et Saraï, ma femme ; et mon père me suivit également dans le pays que nous appelions Charan.
5 La famine s’atténua ; et mon père resta à Charan et y demeura, car il y avait de nombreux troupeaux à Charan ; et mon père retourna à son idolâtrie, c’est pourquoi il se fixa à Charan.
6 Mais moi, Abraham, et Lot, le fils de mon frère, nous priâmes le Seigneur, et le Seigneur m’apparut et me dit : Lève-toi, et prends Lot avec toi ; car j’ai résolu de te faire sortir de Charan et de faire de toi un ministre qui portera mon nom dans un pays étranger que je donnerai en possession éternelle à ta postérité après toi, lorsqu’elle écoutera ma voix.
7 Car je suis le Seigneur, ton Dieu ; je demeure au ciel ; la terre est mon marchepied ; j’étends la main au-dessus de la mer, et elle obéit à ma voix ; du vent et du feu je fais mon char ; je dis aux montagnes : Partez d’ici, et voici, elles sont enlevées par un tourbillon, en un instant, soudainement.
8 Mon nom est Jéhovah, et je connais la fin dès le commencement ; c’est pourquoi, ma main sera sur toi.
9 Je ferai de toi une grande nation, je te bénirai au-delà de toute mesure, je rendrai ton nom grand parmi toutes les nations, et tu seras une bénédiction pour ta postérité après toi, en ceci qu’elle portera, de ses mains, ce ministère et cette Prêtrise à toutes les nations,
10 Et je la bénirai par ton nom, car tous ceux qui recevront cet Évangile seront appelés de ton nom, seront considérés comme ta postérité et se lèveront et te béniront, toi, leur père.
11 Et je bénirai ceux qui te bénissent, et je maudirai ceux qui te maudissent ; et en toi (c’est-à-dire en ta Prêtrise), et en ta postérité (c’est-à-dire ta Prêtrise), car je te fais la promesse que ce droit continuera en toi et en ta postérité après toi (c’est-à-dire la postérité littérale ou postérité selon la chair), toutes les familles de la terre seront bénies des bénédictions de l’Évangile, lesquelles sont les bénédictions du salut, de la vie éternelle.
12 Et lorsque le Seigneur se fut retiré après m’avoir parlé, et qu’il eut retiré sa face de devant moi, je dis en mon cœur : Ton serviteur t’a cherché avec ferveur ; maintenant je t’ai trouvé ;
13 tu as envoyé ton ange pour me délivrer des dieux d’Elkéna, et je ferai bien d’écouter ta voix ; que ton serviteur se lève donc et parte en paix.
14 C’est ainsi que moi, Abraham, je m’en allai comme le Seigneur me l’avait dit, et j’emmenai Lot ; et moi, Abraham, j’étais âgé de soixante-deux ans lorsque je m’en allai de Charan.
15 Je pris Saraï, que j’avais prise pour femme lorsque j’étais à Ur, en Chaldée, Lot, le fils de mon frère, tous nos biens que nous avions rassemblés et les âmes que nous avions gagnées à Charan, et nous nous mîmes en route vers le pays de Canaan et, tandis que nous étions en route, nous demeurions dans des tentes.
16 L’éternité était donc notre abri, notre roc et notre salut, tandis que nous voyagions de Charan, par le chemin de Jerschon, pour aller au pays de Canaan.
17 Alors, moi, Abraham, je bâtis un autel dans le pays de Jerschon, fis une offrande au Seigneur et priai que la famine fût détournée de la maison de mon père, afin qu’elle ne pérît pas.
18 Puis nous quittâmes Jerschon et traversâmes le pays en direction du lieu appelé Sichem ; il était situé dans les plaines de Moré, et nous étions déjà entrés dans les régions frontières du pays des Cananéens ; et là, dans les plaines de Moré, j’offris un sacrifice et invoquai le Seigneur avec dévotion, parce que nous étions déjà entrés dans le pays de cette nation idolâtre.
19 Et le Seigneur m’apparut en réponse à mes prières, et me dit : C’est à ta postérité que je donnerai ce pays.
20 Et moi, Abraham, je me levai du lieu où j’avais élevé l’autel au Seigneur, et je me rendis de là dans la montagne à l’est de Béthel, et j’y dressai ma tente, Béthel à l’ouest et  à l’est ; je bâtis là un autre autel au Seigneur et invoquai de nouveau le nom du Seigneur.
21 Et moi, Abraham, je voyageai, continuant toujours vers le sud ; la famine persistait dans le pays, et moi, Abraham, je résolus de descendre en Égypte pour y séjourner, car la famine devenait très pénible.
22 Et il arriva que comme j’étais sur le point d’entrer en Égypte, le Seigneur me dit : Voici, Saraï, ta femme, est très belle à voir ;
23 c’est pourquoi, il arrivera que lorsque les Égyptiens la verront, ils diront : C’est sa femme, et ils te tueront, mais ils lui laisseront la vie ; veille donc à faire ainsi :
24 Qu’elle dise aux Égyptiens qu’elle est ta sœur, et ton âme vivra.
25 Et il arriva que moi, Abraham, je dis à Saraï, ma femme, tout ce que le Seigneur m’avait dit : C’est pourquoi, dis-leur, je te prie, que tu es ma sœur, afin que je sois bien traité à cause de toi, et mon âme vivra grâce à toi.
 
 
ABRAHAM 3
Abraham acquiert, à l’aide de l’urim et du thummim, des connaissances sur le soleil, la lune et les étoiles — Le Seigneur lui révèle la nature éternelle des esprits — Il est instruit de la vie préterrestre, de la préordination, de la création, du choix d’un Rédempteur et du second état de l’homme.

1 Et moi, Abraham, j’avais l’urim et le thummim que le Seigneur, mon Dieu, m’avait donnés à Ur en Chaldée.
2 Je vis les étoiles, je vis qu’elles étaient très grandes, et que l’une d’elles était tout près du trône de Dieu ; et il y en avait beaucoup de grandes qui en étaient proches.
3 Et le Seigneur me dit : Ce sont celles qui gouvernent, et le nom de la grande est Kolob, parce qu’elle est près de moi, car je suis le Seigneur, ton Dieu : j’ai placé celle-là pour gouverner toutes celles qui appartiennent au même ordre que celle sur laquelle tu te tiens.
4 Et le Seigneur me dit, par l’urim et le thummim, que Kolob était à la manière du Seigneur, selon ses temps et ses saisons dans ses révolutions ; qu’une révolution était un jour pour le Seigneur, selon sa manière de compter, alors qu’elle était de mille ans selon le temps désigné pour l’astre sur lequel tu te tiens. C’est là le calcul du temps du Seigneur, selon le calcul de Kolob.
5 Et le Seigneur me dit : la planète qui est le plus petit luminaire, plus petite que celle qui domine sur le jour, c’est-à-dire celle qui domine sur la nuit, est supérieure ou plus grande que celle sur laquelle tu te tiens, au point de vue calcul, car elle se meut dans un ordre plus lent ; cela est dans l’ordre, parce qu’elle se trouve au-dessus de la terre sur laquelle tu te tiens, c’est pourquoi le calcul de son temps n’est pas aussi élevé quant à son nombre de jours, de mois et d’années.
6 Et le Seigneur me dit : Or, Abraham, ces deux faits existent ; voici, tes yeux le voient ; il t’est donné de connaître les temps qui servent à calculer, et le temps fixé, oui, le temps fixé de la terre sur laquelle tu te tiens, le temps fixé du plus grand luminaire qui est placé pour présider au jour, et le temps fixé du plus petit luminaire qui est placé pour présider à la nuit.
7 Or donc, le temps fixé du plus petit luminaire est un temps plus long, quant à son calcul, que le calcul du temps de la terre sur laquelle tu te tiens.
8 Et là où ces deux faits existent, il y aura un autre fait au-dessus d’eux, c’est-à-dire qu’il y aura une autre planète dont le calcul du temps sera plus long encore ;
9 et ainsi, il y aura toujours une planète dont le calcul du temps sera supérieur à l’autre, jusqu’à ce que tu t’approches de Kolob, Kolob qui est selon le calcul du temps du Seigneur ; Kolob, qui est placée près du trône de Dieu pour gouverner toutes ces planètes qui appartiennent au même ordre que celle sur laquelle tu te tiens.
10 Et il t’est donné de connaître le temps fixé de toutes les étoiles qui sont placées pour éclairer, jusqu’à ce que tu t’approches du trône de Dieu.
11 C’est ainsi que moi, Abraham, je parlai avec le Seigneur, face à face, comme un homme parle avec un autre ; et il me parla des œuvres que ses mains avaient faites.
12 Et il me dit : Mon fils, mon fils (et sa main était étendue), voici, je vais te les montrer toutes. Et il mit la main sur mes yeux, et je vis les choses que ses mains avaient faites, qui étaient nombreuses ; et elles se multiplièrent devant mes yeux, et je ne pus en voir la fin.
13 Et il me dit : Voici Schinéha, qui est le soleil. Et il me dit : Kokob, qui veut dire étoile. Et il me dit : Oléa, qui est la lune. Et il me dit : Kokabim, qui signifie étoiles, ou tous les grands luminaires qui étaient dans l’étendue du ciel.
14 Et c’est la nuit que le Seigneur m’adressa ces paroles : Je te multiplierai, toi et ta postérité après toi, comme ceux-là ; si tu peux compter le nombre de grains de sable, ce sera le nombre de tes descendants.
15 Et le Seigneur me dit : Abraham, je te montre ces choses avant que tu n’ailles en Égypte, afin que tu puisses annoncer toutes ces paroles.
16 Si deux choses existent, et que l’une soit au-dessus de l’autre, il y aura des choses plus grandes au-dessus d’elles ; c’est pourquoi Kolob est la plus grande de toutes les Kokabim que tu as vues, parce qu’elle est tout près de moi.
17 Or, s’il y a deux choses, l’une au-dessus de l’autre, et si la lune est au-dessus de la terre, alors il se peut qu’une planète ou une étoile existe au-dessus d’elle ; et il n’est rien que ton Dieu n’accomplisse, s’il prend à cœur de le faire.
18 Quoi qu’il en soit, il a fait la plus grande étoile. De même aussi, s’il y a deux esprits, et que l’un soit plus intelligent que l’autre, cependant ces deux esprits, malgré que l’un soit plus intelligent que l’autre, n’ont pas de commencement ; ils ont existé avant, ils n’auront pas de fin, ils existeront après, car ils sont ʼolam, ou éternels.
19 Et le Seigneur me dit : Ces deux faits existent vraiment, que, de deux esprits, l’un est plus intelligent que l’autre ; il y en aura un autre plus intelligent qu’eux ; je suis le Seigneur, ton Dieu, je suis plus intelligent qu’eux tous.
20 Le Seigneur, ton Dieu, t’a envoyé son ange pour te délivrer des mains du prêtre d’Elkéna.
21 Je demeure au milieu d’eux tous ; c’est pourquoi je suis descendu maintenant vers toi pour t’annoncer les œuvres que mes mains ont faites, en quoi ma sagesse les surpasse tous, car je règne dans les cieux en haut, et sur la terre en bas, en toute sagesse et en toute prudence, sur toutes les intelligences que tes yeux ont vues depuis le commencement ; je descendis, au commencement, au milieu de toutes les intelligences que tu as vues.
22 Or, le Seigneur m’avait montré, à moi, Abraham, les intelligences qui furent organisées avant que le monde fût ; et parmi toutes celles-là, il y en avait beaucoup de nobles et de grandes ;
23 et Dieu vit que ces âmes étaient bonnes, et il se tint au milieu d’elles et dit : De ceux-ci je ferai mes dirigeants. Car il se tint parmi ceux qui étaient esprits et il vit qu’ils étaient bons ; et il me dit : Abraham, tu es l’un d’eux ; tu fus choisi avant ta naissance.
24 Et il y en avait un parmi eux qui était semblable à Dieu, et il dit à ceux qui étaient avec lui : Nous descendrons, car il y a de l’espace là-bas, nous prendrons de ces matériaux, et nous ferons une terre sur laquelle ceux-là pourront habiter ;
25 nous les mettrons ainsi à l’épreuve, pour voir s’ils feront tout ce que le Seigneur, leur Dieu, leur commandera ;
26 ceux qui gardent leur premier état recevront davantage ; ceux qui ne gardent pas leur premier état n’auront pas de gloire dans le même royaume que ceux qui gardent leur premier état ; et ceux qui gardent leur second état recevront plus de gloire sur leur tête pour toujours et à jamais.
27 Le Seigneur dit : Qui enverrai-je ? Un, qui était semblable au Fils de l’Homme, répondit : Me voici, envoie-moi. Et un autre répondit et dit : Me voici, envoie-moi. Le Seigneur dit : J’enverrai le premier.
28 Et le second fut en colère, et il ne garda pas son premier état ; et ce jour-là, beaucoup le suivirent.
 
 
ABRAHAM 4
Les Dieux planifient la création de la terre et de toute la vie qui s’y trouve — Leurs plans pour les six jours de la création.

1 Alors le Seigneur dit : Descendons. Et ils descendirent au commencement, et ils, c’est-à-dire les Dieux, organisèrent et formèrent les cieux et la terre.
2 La terre, après avoir été formée, était vide et désolée, parce qu’ils n’avaient rien formé d’autre que la terre ; les ténèbres régnaient à la surface de l’abîme, et l’Esprit des Dieux se mouvait au-dessus des eaux.
3 Ils (les Dieux) dirent : Que la lumière soit ! Et la lumière fut.
4 Ils (les Dieux) perçurent la lumière, car elle était brillante, et ils séparèrent la lumière, ou la firent séparer, d’avec les ténèbres.
5 Les Dieux appelèrent la lumière jour, et ils appelèrent les ténèbres nuit. Et il arriva que du soir au matin, ils appelèrent cela nuit ; et du matin au soir, ils appelèrent cela jour ; et ce fut le premier, ou le commencement, de ce qu’ils appelèrent jour et nuit.
6 Les Dieux dirent aussi : Qu’il y ait une étendue entre les eaux, et elle séparera les eaux d’avec les eaux.
7 Les Dieux donnèrent un ordre à l’étendue, de sorte qu’elle sépara les eaux qui étaient au-dessous de l’étendue d’avec les eaux qui étaient au-dessus de l’étendue. Et cela fut ainsi, comme ils l’avaient ordonné.
8 Les Dieux appelèrent l’étendue ciel. Et il arriva que du soir au matin, ils appelèrent cela nuit ; et il arriva que du matin au soir, ils appelèrent cela jour ; et ce fut le deuxième temps qu’ils appelèrent nuit et jour.
9 Et les Dieux ordonnèrent, disant : Que les eaux qui sont au-dessous du ciel se rassemblent en un seul lieu, et que la terre émerge sèche. Et cela fut ainsi, comme ils l’avaient ordonné.
10 Et les Dieux déclarèrent donner au sec le nom de terre ; et l’amas des eaux, ils déclarèrent lui donner le nom de grandes eaux ; et les Dieux virent qu’ils étaient obéis.
11 Et les Dieux dirent : Préparons la terre afin qu’elle produise de la verdure, de l’herbe portant de la semence, des arbres fruitiers donnant du fruit selon leur espèce et ayant en eux leur semence qui porte à leur ressemblance sur la terre. Et cela fut ainsi, comme ils l’avaient ordonné.
12 Et les Dieux organisèrent la terre afin qu’elle produisît de la verdure à partir de sa semence, et l’herbe afin qu’elle produisît l’herbe à partir de sa semence, portant des semences selon son espèce ; et la terre afin qu’elle produisît les arbres à partir de leur semence, donnant du fruit, et dont la semence ne pouvait produire que la même chose en eux, selon leur espèce ; et les Dieux virent qu’ils étaient obéis.
13 Et il arriva qu’ils comptèrent les jours ; du soir au matin, ils appelèrent cela nuit ; et il arriva que du matin au soir, ils appelèrent cela jour ; et ce fut le troisième temps.
14 Et les Dieux organisèrent les luminaires dans l’étendue du ciel, et les firent séparer le jour d’avec la nuit ; et ils les organisèrent pour que ce soient des signes pour marquer les époques, les jours et les années ;
15 et ils les organisèrent pour être des luminaires dans l’étendue du ciel pour éclairer la terre. Et cela fut ainsi.
16 Et les Dieux organisèrent les deux grands luminaires, le plus grand luminaire pour présider au jour, et le plus petit luminaire pour présider à la nuit ; avec le plus petit luminaire, ils placèrent aussi les étoiles.
17 Et les Dieux les placèrent dans l’étendue du ciel pour éclairer la terre, pour présider au jour et à la nuit, et pour séparer la lumière d’avec les ténèbres.
18 Et les Dieux observèrent les choses auxquelles ils avaient donné des ordres jusqu’à ce qu’elles eussent obéi.
19 Et il arriva que du soir jusqu’au matin, ce fut la nuit ; et il arriva que du matin jusqu’au soir, ce fut le jour ; et ce fut le quatrième temps.
20 Et les Dieux dirent : Préparons les eaux, afin qu’elles produisent en abondance des animaux vivants, et des oiseaux, afin qu’ils volent sur la terre vers l’étendue du ciel.
21 Et les Dieux préparèrent les eaux afin qu’elles produisent de grands poissons et tous les animaux vivants qui se meuvent, que les eaux devaient produire en abondance, selon leur espèce ; ils créèrent aussi tous les oiseaux ailés selon leur espèce. Et les Dieux virent qu’ils seraient obéis et que leur plan était bon.
22 Les Dieux dirent : Nous les bénirons, nous ferons en sorte qu’ils soient féconds, multiplient et remplissent les eaux des mers ou grandes eaux, et nous ferons en sorte que les oiseaux multiplient sur la terre.
23 Et il arriva que ce fut du soir au matin qu’ils appelèrent nuit ; et il arriva que ce fut du matin au soir qu’ils appelèrent jour, et ce fut le cinquième temps.
24 Et les Dieux préparèrent la terre afin qu’elle produise des animaux vivants selon leur espèce, du bétail, des reptiles et des animaux terrestres, selon leur espèce. Et cela fut ainsi, comme ils l’avaient dit.
25 Et les Dieux organisèrent la terre afin qu’elle produise les animaux selon leur espèce, le bétail selon son espèce, et tous les reptiles de la terre selon leur espèce ; et les Dieux virent qu’ils obéiraient.
26 Et les Dieux tinrent conseil entre eux et dirent : Descendons et formons l’homme à notre image, selon notre ressemblance ; et nous lui donnerons domination sur les poissons de la mer, sur les oiseaux du ciel, sur le bétail, sur toute la terre, et sur tous les reptiles qui rampent sur la terre.
27 Ainsi donc les Dieux descendirent organiser l’homme à leur image, le former à l’image des Dieux, former l’homme et la femme.
28 Et les Dieux dirent : Nous les bénirons. Et les Dieux dirent : Nous les rendrons féconds et nous les ferons multiplier, remplir la terre, et l’assujettir ; et dominer sur les poissons de la mer, sur les oiseaux du ciel et sur tout animal qui se meut sur la terre.
29 Et les Dieux dirent : Voici, nous leur donnerons toute herbe portant de la semence et qui viendra sur la surface de toute la terre, et tout arbre qui aura des fruits ; oui, le fruit d’arbre portant de la semence, nous le leur donnerons ; ce sera leur nourriture.
30 Et à tout animal de la terre, à tout oiseau du ciel et à tout ce qui se meut sur la terre, voici, nous leur donnerons la vie, et nous leur donnerons aussi toute herbe verte pour nourriture, et toutes ces choses seront organisées ainsi.
31 Et les Dieux dirent : Nous ferons toutes ces choses que nous avons dites et nous les organiserons ; et voici, elles seront très obéissantes. Et il arriva que ce fut du soir au matin qu’ils appelèrent nuit ; et il arriva que ce fut du matin au soir qu’ils appelèrent jour ; et ils comptèrent le sixième temps.
 
 
ABRAHAM 5
Les Dieux finissent leur planification de la création de toutes choses — Ils réalisent la création selon leurs plans — Adam donne un nom à tous les êtres vivants.

1 Et ainsi nous achèverons les cieux et la terre, et toutes leurs armées.
2 Et les Dieux se dirent entre eux : Au septième temps, nous achèverons l’œuvre que nous sommes convenus de faire, et nous nous reposerons, au septième temps, de toute l’œuvre que nous sommes convenus de faire.
3 Et les Dieux finirent, au septième temps, parce qu’au septième temps ils allaient se reposer de toutes leurs œuvres qu’ils (les Dieux) étaient convenus entre eux de former ; et ils le sanctifièrent. Et telles furent leurs décisions à l’époque où ils convinrent entre eux de former les cieux et la terre.
4 Et les Dieux descendirent et formèrent les origines des cieux et de la terre, quand ils furent formés le jour où les Dieux formèrent la terre et les cieux.
5 Selon tout ce qu’ils avaient dit concernant chaque plante des champs avant qu’elle fût sur la terre, et chaque herbe des champs avant qu’elle crût ; car les Dieux n’avaient pas fait pleuvoir sur la terre lorsqu’ils convinrent de les faire, et n’avaient pas encore formé d’homme pour cultiver le sol.
6 Mais une vapeur s’éleva de la terre et arrosa toute la surface du sol.
7 Les Dieux formèrent l’homme de la poussière de la terre et ils prirent son esprit (c’est-à-dire l’esprit de l’homme), et le mirent en lui, et soufflèrent dans ses narines un souffle de vie et l’homme devint un être vivant.
8 Les Dieux plantèrent un jardin en Éden, du côté de l’orient, et ils y mirent l’homme dont ils avaient mis l’esprit dans le corps qu’ils avaient formé.
9 Et les Dieux firent pousser du sol tous les arbres qui sont agréables à voir et bons à manger, et l’arbre de la vie au milieu du jardin, et l’arbre de la connaissance du bien et du mal.
10 Il y avait un fleuve qui sortait d’Éden pour arroser le jardin, et de là il se divisait en quatre bras.
11 Et les Dieux prirent l’homme, et le placèrent dans le jardin d’Éden pour le cultiver et pour le garder.
12 Et les Dieux donnèrent cet ordre à l’homme : Tu peux manger de tous les arbres du jardin ;
13 mais tu ne mangeras pas de l’arbre de la connaissance du bien et du mal, car dans le temps où tu en mangeras, tu mourras. Or, moi, Abraham, je vis que c’était selon le temps du Seigneur, qui était selon le temps de Kolob, car les Dieux n’avaient pas encore désigné à Adam le calcul de son temps.
14 Et les Dieux dirent : Faisons une aide semblable à l’homme, car il n’est pas bon que l’homme soit seul, c’est pourquoi nous formerons une aide semblable à lui.
15 Et les Dieux firent tomber un profond sommeil sur l’homme, qui s’endormit ; ils prirent une de ses côtes, et refermèrent la chair à sa place ;
16 les Dieux formèrent une femme de la côte qu’ils avaient prise de l’homme, et ils l’amenèrent vers l’homme.
17 Et l’homme dit : Celle-ci était os de mes os et chair de ma chair ! on l’appellera femme parce qu’elle a été prise de l’homme ;
18 c’est pourquoi l’homme quittera son père et sa mère et s’attachera à sa femme, et ils deviendront une seule chair.
19 Et l’homme et sa femme étaient tous les deux nus, et ils n’en avaient point honte.
20 Et les Dieux formèrent du sol tous les animaux des champs et tous les oiseaux du ciel, et les amenèrent à Adam pour voir comment il les appellerait ; et tout être vivant porterait le nom qu’Adam lui aurait donné.
21 Et Adam donna des noms à tout le bétail, aux oiseaux du ciel, à tous les animaux des champs ; et pour Adam, on lui trouva une aide qui lui convînt.


FAC-SIMILÉ TIRÉ DU LIVRE D'ABRAHAM
Nº 1

EXPLICATION

Fig. 1. L’Ange du Seigneur.

Fig. 2. Abraham attaché sur un autel.

Fig. 3. Le prêtre idolâtre d’Elkéna tentant d’offrir Abraham en sacrifice.

Fig. 4. L’autel des sacrifices des prêtres idolâtres, se dressant devant les dieux d’Elkéna, de Libna, de Mamacra, de Korasch et de Pharaon.

Fig. 5. Le dieu idolâtre d’Elkéna.

Fig. 6. Le dieu idolâtre de Libna.

Fig. 7. Le dieu idolâtre de Mamacra.

Fig. 8. Le dieu idolâtre de Korasch.

Fig. 9. Le dieu idolâtre de Pharaon.

Fig. 10. Abraham en Égypte.

Fig. 11. Vise à représenter les piliers du ciel, tels que les Égyptiens les concevaient.

Fig. 12. Raqia, signifiant étendue, ou le firmament qui se trouve au-dessus de nos têtes ; mais dans ce cas-ci, dans ce contexte, les Égyptiens lui donnaient le sens de Schama, être élevé, ou les cieux, ce qui correspond au mot hébreu Schamaïm.



FAC-SIMILÉ TIRÉ DU LIVRE D'ABRAHAM
Nº 2

EXPLICATION

Fig. 1. Kolob, signifiant la première création, la plus proche du céleste, ou de la résidence de Dieu. La première quant au gouvernement, la dernière en ce qui concerne la mesure du temps. La mesure se fait selon le temps céleste, temps céleste qui signifie un jour par coudée. Un jour sur Kolob est égal à mille ans selon la mesure de cette terre, que les Égyptiens appellent Jah-oh-eh.

Fig. 2. Se trouve à côté de Kolob, appelée Oliblisch par les Égyptiens, la deuxième grande création directrice proche du céleste ou du lieu où Dieu réside ; détient aussi la clef du pouvoir par rapport à d’autres planètes ; révélée par Dieu à Abraham tandis que celui-ci offrait un sacrifice sur un autel qu’il avait élevé au Seigneur.

Fig. 3. Vise à représenter Dieu, assis sur son trône, revêtu de puissance et d’autorité, avec, sur la tête, une couronne de lumière éternelle ; représente aussi les grands mots-clefs de la Sainte Prêtrise, révélés à Adam dans le jardin d’Éden, et aussi à Seth, à Noé, à Melchisédek, à Abraham et à tous ceux à qui la prêtrise fut révélée.

Fig. 4. Correspond au mot hébreu Raqia, signifiant étendue, ou le firmament des cieux ; aussi, représentation numérique, signifiant, en égyptien, mille ; correspond à la mesure du temps d’Oliblisch, qui est égale à Kolob dans sa révolution et la mesure de son temps.

Fig. 5. Appelée en égyptien Enisch-go-on-Dosch ; c’est également l’une des planètes directrices ; les Égyptiens disent que c’est le soleil et qu’elle emprunte sa lumière à Kolob par l’intermédiaire de Ka-i-vanrasch, qui est la grande Clef, ou en d’autres termes, la puissance directrice, qui gouverne quinze autres planètes ou étoiles fixes, de même que Flo-is ou la lune, la terre et le soleil dans leurs révolutions annuelles. Cette planète reçoit son pouvoir par l’intermédiaire de Kli-flos-is-es, ou Hakokabim, les étoiles représentées par les nombres 22 et 23, qui, elles, reçoivent leur lumière des révolutions de Kolob.

Fig. 6. Représente les quatre coins de la terre.

Fig. 7. Représente Dieu assis sur son trône, révélant, à travers les cieux, les grands mots-clefs de la Prêtrise ; également le signe du Saint-Esprit donné à Abraham sous la forme d’une colombe.

Fig. 8. Contient des écrits qui ne peuvent pas être révélés au monde ; mais peut s’obtenir dans le saint temple de Dieu.

Fig. 9. Ne devrait pas être révélé actuellement.

Fig. 10. Idem.

Fig. 11. Idem. Si le monde peut découvrir ces nombres, qu’il en soit ainsi. Amen.

Les figures 12, 13, 14, 15, 16, 17, 18, 19, 20 et 21 seront données au temps fixé par le Seigneur.

La traduction ci-dessus est donnée dans la mesure où nous avons le droit de le faire actuellement.



FAC-SIMILÉ TIRÉ DU LIVRE D'ABRAHAM
Nº 3

EXPLICATION


Fig. 1. Abraham assis sur le trône de Pharaon, signe de politesse de la part du roi, une couronne sur la tête, représentant la Prêtrise, comme emblème de la grande présidence du ciel ; tenant à la main le sceptre de la justice et du jugement.

Fig. 2. Le roi Pharaon, dont le nom est indiqué dans les caractères situés au-dessus de sa tête.

Fig. 3. Signifie Abraham en Égypte. On le trouve aussi à la figure 10 du fac-similé no 1.

Fig. 4. Prince de Pharaon, roi d’Égypte, selon l’inscription qui se trouve au-dessus de la main.

Fig. 5. Schulem, un des principaux serviteurs du roi, comme l’indiquent les caractères qui se trouvent au-dessus de sa main.

Fig. 6. Olimlah, esclave appartenant au prince.

Abraham raisonne sur les principes de l’astronomie à la cour du roi.
 
 
 
JOSEPH SMITH, MATTHIEU

Extrait de la traduction de la Bible révélée, en 1831, à Joseph Smith, le prophète : Matthieu 23:39 et le chapitre 24.

CHAPITRE 1
Jésus prédit la destruction imminente de Jérusalem — Il traite aussi de la seconde venue du Fils de l’Homme et de la destruction des méchants.

1 Car je vous le dis, vous ne me verrez plus désormais et ne saurez pas que je suis celui sur lequel les prophètes ont écrit, jusqu’à ce que vous disiez : Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur dans les nuées du ciel, et tous les saints anges avec lui. Ses disciples comprirent alors qu’il reviendrait sur la terre après avoir été glorifié et couronné à la droite de Dieu.
2 Comme Jésus s’en allait, au sortir du temple, ses disciples s’approchèrent pour l’écouter, disant : Maître, montre-nous ce qui concerne les constructions du temple, car tu as dit : Elles seront renversées, et vous seront laissées désolées.
3 Et Jésus leur dit : Ne voyez-vous pas toutes ces choses, et ne les comprenez-vous pas ? Je vous le dis en vérité, il ne restera pas ici, sur ce temple, pierre sur pierre qui ne soit renversée.
4 Et Jésus les quitta, et monta sur la montagne des oliviers. Il s’assit sur la montagne des oliviers. Et les disciples vinrent en particulier lui disant : Dis-nous, quand arriveront ces choses que tu as dites concernant la destruction du temple et les Juifs, et quel sera le signe de ton avènement et de la fin du monde, ou de la destruction des méchants, qui est la fin du monde ?
5 Et Jésus leur répondit : Prenez garde que personne ne vous séduise.
6 Car plusieurs viendront sous mon nom, disant : C’est moi qui suis le Christ. Et ils séduiront beaucoup de gens.
7 Alors on vous livrera aux tourments, et l’on vous fera mourir, et vous serez haïs de toutes les nations, à cause de mon nom.
8 Et alors aussi plusieurs succomberont, et ils se trahiront, se haïront les uns les autres.
9 Plusieurs faux prophètes s’élèveront, et ils séduiront beaucoup de gens.
10 Et, parce que l’iniquité se sera accrue, la charité du plus grand nombre se refroidira.
11 Mais celui qui restera ferme et ne se laissera pas vaincre, sera sauvé.
12 C’est pourquoi, lorsque vous verrez l’abomination de la désolation dont a parlé le prophète Daniel, concernant la destruction de Jérusalem, alors vous vous tiendrez dans le lieu saint ; que celui qui lit fasse attention ! —
13 alors, que ceux qui seront en Judée fuient dans les montagnes ;
14 que celui qui sera sur le toit fuie et ne retourne pas pour prendre ce qui est dans sa maison ;
15 et que celui qui sera dans les champs ne retourne pas en arrière pour prendre son manteau.
16 Malheur aux femmes qui seront enceintes et à celles qui allaiteront en ces jours-là !
17 C’est pourquoi, priez le Seigneur pour que votre fuite n’arrive pas en hiver, ni un jour de sabbat.
18 Car alors, en ces jours-là, la détresse sera grande sur les Juifs et sur les habitants de Jérusalem, telle que Dieu n’en avait encore jamais envoyée de pareille sur Israël depuis le commencement de leur royaume jusqu’à maintenant ; et qu’il n’y en aura jamais plus sur Israël.
19 Toutes les choses qui leur sont arrivées ne sont que le commencement des douleurs qui s’abattront sur eux.
20 Et, si ces jours n’étaient pas abrégés, personne de leur chair ne serait sauvé, mais à cause des élus, selon l’alliance, ces jours seront abrégés.
21 Voici, c’est là ces choses que je vous ai dites au sujet des Juifs ; et de plus, après ces jours de tribulation qui s’abattront sur Jérusalem, si quelqu’un vous dit : Le Christ est ici, ou : Il est là, ne le croyez pas.
22 Car en ces jours-là il s’élèvera de faux Christs et de faux prophètes, et ils feront de grands prodiges et des miracles, au point de séduire, s’il était possible, même les élus, qui sont les élus selon l’alliance.
23 Voici, je vous dis ces choses à cause des élus ; et vous entendrez parler de guerres et de bruits de guerres ; gardez-vous d’être troublés, car il faut que tout ce que je vous ai dit arrive. Mais ce ne sera pas encore la fin.
24 Voici, je vous l’ai annoncé d’avance.
25 Si donc on vous dit : Voici, il est dans le désert, n’y allez pas ; voici, il est dans les chambres, ne le croyez pas.
26 Car, comme la lumière du matin part de l’orient et se montre jusqu’en occident, et couvre la terre entière, ainsi sera l’avènement du Fils de l’Homme.
27 Et maintenant je vais vous montrer une parabole. Voici, en quelque lieu que soit le cadavre, là s’assembleront les aigles ; de la même manière mes élus seront rassemblés des quatre coins de la terre.
28 Et ils entendront parler de guerres et de bruits de guerres.
29 Voici, je parle à cause de mes élus ; car une nation s’élèvera contre une nation, et un royaume contre un royaume, et il y aura, en divers lieux, des famines et des tremblements de terre.
30 Et de plus, parce que l’iniquité se sera accrue, l’amour des hommes se refroidira. Mais celui qui ne se laissera pas vaincre, celui-là sera sauvé.
31 Et de plus, cet Évangile du royaume sera prêché dans le monde entier, pour servir de témoignage à toutes les nations. Alors viendra la fin, ou la destruction des méchants.
32 Et de plus, l’abomination de la désolation, dont a parlé le prophète Daniel, s’accomplira.
33 Aussitôt après ces jours de détresse, le soleil s’obscurcira, la lune ne donnera plus sa lumière, les étoiles tomberont du ciel, et les puissances des cieux seront ébranlées.
34 En vérité, je vous le dis, cette génération, dans laquelle ces choses se manifesteront, ne passera point, que tout ce que je vous ai dit n’arrive.
35 Les jours viendront où le ciel et la terre passeront, néanmoins mes paroles ne passeront point, mais toutes s’accompliront.
36 Et comme je l’ai déjà dit, après ces jours de tribulation, et lorsque les puissances des cieux auront été ébranlées, alors le signe du Fils de l’Homme paraîtra dans le ciel, toutes les tribus de la terre se lamenteront, et elles verront le Fils de l’Homme venant sur les nuées du ciel avec puissance et une grande gloire ;
37 Et quiconque garde précieusement ma parole ne sera pas séduit, car le Fils de l’Homme viendra, et il enverra ses anges devant lui avec la trompette retentissante, et ils rassembleront le reste de ses élus des quatre vents, depuis une extrémité des cieux jusqu’à l’autre.
38 Instruisez-vous par une comparaison tirée du figuier. Dès que ses branches deviennent tendres, et que les feuilles poussent, vous connaissez que l’été est proche.
39 De même, mes élus, quand ils verront toutes ces choses, ils sauront qu’il est proche, à la porte.
40 Pour ce qui est du jour et de l’heure, personne ne le sait, ni les anges de Dieu dans les cieux, mais le Père seul.
41 Mais ce qui arriva du temps de Noé arrivera de même à l’avènement du Fils de l’Homme.
42 Car il en sera pour eux comme il en fut dans les jours qui précédèrent le déluge : les hommes mangeaient et buvaient, se mariaient et mariaient leurs enfants, jusqu’au jour où Noé entra dans l’arche ;
43 et ils ne se doutèrent de rien, jusqu’à ce que le déluge vînt et les emportât tous : il en sera de même à l’avènement du Fils de l’Homme.
44 Alors s’accomplira ce qui est écrit, que dans les derniers jours, de deux (personnes) qui seront dans un champ, l’une sera prise et l’autre laissée,
45 de deux (personnes) qui moudront à la meule, l’une sera prise et l’autre laissée.
46 Ce que je dis à l’un, je le dis à tous les hommes ; veillez donc, puisque vous ne savez pas l’heure à laquelle votre Seigneur viendra.
47 Sachez-le bien, si le maître de la maison savait à quelle veille de la nuit le voleur doit venir, il veillerait et ne laisserait pas percer sa maison.
48 C’est pourquoi, vous aussi, tenez-vous prêts, car le Fils de l’Homme viendra à l’heure où vous n’y penserez pas.
49 Quel est donc le serviteur fidèle et prudent, que son maître a établi sur ses gens, pour leur donner la nourriture au temps convenable ?
50 Heureux ce serviteur, que son maître, à son arrivée, trouvera faisant ainsi ! Je vous le dis en vérité, il l’établira sur tous ses biens.
51 Mais, si c’est un méchant serviteur, qui se dise en lui-même : Mon maître tarde à venir,
52 s’il se met à battre ses compagnons, s’il mange et boit avec les ivrognes,
53 le maître de ce serviteur viendra le jour où il ne s’y attend pas et à l’heure qu’il ne connaît pas,
54 il le mettra en pièces, et lui donnera sa part avec les hypocrites ; c’est là qu’il y aura des pleurs et des grincements de dents.
55 C’est ainsi que viendra la fin des méchants, selon la prophétie de Moïse, qui dit : Ils seront retranchés d’entre le peuple, mais ce ne sera pas encore la fin de la terre, mais ce sera pour bientôt.

 

 

 

JOSEPH SMITH, HISTOIRE


EXTRAITS DE L'HISTOIRE DE JOSEPH SMITH, LE PROPHÈTE

CHAPITRE 1

Joseph Smith parle de ses ancêtres, des membres de sa famille et de leur premier lieu de résidence — Une agitation peu commune à propos de la religion règne dans l’ouest de New York — Il décide de rechercher la sagesse comme le recommande Jacques — Le Père et le Fils apparaissent, et Joseph est appelé à son ministère prophétique (versets 1–20).

1 Étant donné les nombreuses rumeurs qui ont été mises en circulation par des personnes mal intentionnées et intrigantes à propos de la naissance et des progrès de l’Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours, rumeurs qui ont toutes été conçues par leurs auteurs pour militer contre la réputation de l’Église et ses progrès dans le monde, j’ai été amené à écrire cette histoire pour détromper l’opinion publique et pour que tous ceux qui cherchent la vérité soient mis en possession des faits tels qu’ils se sont passés, soit en ce qui me concerne, soit en ce qui concerne l’Église, dans la mesure où j’ai ces faits en ma possession.

2 Dans cette histoire, je présenterai, en toute vérité et en toute justice, les divers événements relatifs à l’Église tels qu’ils ont eu lieu ou tels qu’ils existent actuellement [1838] en cette huitième année depuis l’organisation de ladite Église.

3 Je suis né en l’an de grâce mil huit cent cinq, le vingt-troisième jour de décembre, dans le village de Sharon, comté de Windsor, État de Vermont. … Mon père, Joseph Smith, père, quitta l’État de Vermont lorsque j’étais à peu près dans ma dixième année et alla s’installer à Palmyra, comté d’Ontario (maintenant Wayne), dans l’État de New York. Quelque quatre ans après son arrivée à Palmyra, mon père alla s’installer avec sa famille à Manchester, dans ce même comté d’Ontario.

4 Sa famille se composait de onze personnes : mon père, Joseph Smith, ma mère, Lucy Smith (dont le nom, antérieurement à son mariage, était Mack, fille de Solomon Mack), mes frères, Alvin (qui mourut le 19 novembre 1823, dans sa vingt-sixième année), Hyrum, moi-même, Samuel Harrison, William et Don Carlos, et mes sœurs, Sophronia, Catherine et Lucy.

5 À un moment donné, au cours de la deuxième année qui suivit notre installation à Manchester, il y eut, dans l’endroit où nous vivions, une agitation peu commune à propos de la religion. Elle commença chez les méthodistes, mais devint bientôt générale chez toutes les confessions de cette région du pays. En effet, toute la contrée paraissait en être affectée, et de grandes multitudes s’unirent aux différents partis religieux, ce qui ne causa pas peu de remue-ménage et de divisions parmi le peuple, les uns criant : « Par ici ! », les autres : « Par là ! » Les uns tenaient pour les méthodistes, les autres pour les presbytériens, d’autres pour les baptistes.

6 Car, en dépit du grand amour que les convertis de ces diverses confessions exprimaient au moment de leur conversion et du grand zèle manifesté par leurs clergés respectifs qui s’employaient activement à animer et à favoriser ce tableau extraordinaire de sentiment religieux, dans le but de voir tout le monde converti, ainsi qu’ils se plaisaient à appeler cela, quelle que fût la confession à laquelle ils se joignaient, cependant, quand les convertis commencèrent à se disperser, les uns vers un parti, les autres vers un autre, on s’aperçut que les bons sentiments apparents des prêtres et des convertis étaient plus prétendus que réels, car il s’ensuivit une grande confusion et de mauvais sentiments, prêtre luttant contre prêtre et converti contre converti ; de telle sorte que tous les bons sentiments qu’ils avaient les uns pour les autres, s’ils avaient jamais existé, se perdirent tout à fait dans une querelle de mots et un combat d’opinions.

7 J’étais alors dans ma quinzième année. Les membres de la famille de mon père se laissèrent convertir à la foi presbytérienne, et quatre d’entre eux se firent membres de cette Église : ma mère, Lucy, mes frères Hyrum et Samuel Harrison, et ma sœur Sophronia.

8 Pendant cette période de grande agitation, mon esprit fut poussé à réfléchir sérieusement et à éprouver un grand malaise ; mais quoique mes sentiments fussent profonds et souvent poignants, je me tins cependant à l’écart de tous ces partis tout en suivant leurs diverses assemblées aussi souvent que j’en avais l’occasion. Avec le temps, mon esprit se sentit quelque inclination pour la confession méthodiste, et j’éprouvai un certain désir de me joindre à elle ; mais la confusion et la lutte entre les diverses confessions étaient si grandes, qu’il était impossible à quelqu’un d’aussi jeune et d’aussi peu au courant des hommes et des choses que moi de décider d’une manière sûre qui avait raison et qui avait tort.

9 Il y avait des moments où mon esprit était fortement agité, tant les cris et le tumulte étaient grands et incessants. Les presbytériens étaient absolument contre les baptistes et les méthodistes et utilisaient toutes les ressources aussi bien du raisonnement que de la sophistique pour prouver leurs erreurs ou du moins pour faire croire aux gens qu’ils étaient dans l’erreur. D’autre part, les baptistes et les méthodistes, eux aussi, montraient autant de zèle à tenter d’imposer leur doctrine et à réfuter toutes les autres.

10 Au milieu de cette guerre de paroles et de ce tumulte d’opinions, je me disais souvent : Que faut-il faire ? Lequel de tous ces partis a raison ? Ou ont-ils tous tort, autant qu’ils sont ? Si l’un d’eux a raison, lequel est-ce, et comment le saurai-je ?

11 Tandis que j’étais travaillé par les difficultés extrêmes causées par les disputes de ces partis de zélateurs religieux, je lus, un jour, l’épître de Jacques, chapitre 1, verset 5, qui dit : Si quelqu’un d’entre vous manque de sagesse, qu’il la demande à Dieu, qui donne à tous simplement et sans reproche, et elle lui sera donnée.

12 Jamais aucun passage de l’Écriture ne toucha le cœur de l’homme avec plus de puissance que celui-ci ne toucha alors le mien. Il me sembla qu’il pénétrait avec une grande force dans toutes les fibres de mon cœur. J’y pensais constamment, sachant que si quelqu’un avait besoin que Dieu lui donne la sagesse, c’était bien moi ; car je ne savais que faire, et à moins de recevoir plus de sagesse que je n’en avais alors, je ne le saurais jamais, car les professeurs de religion des diverses confessions comprenaient si différemment les mêmes passages de l’Écriture que cela faisait perdre toute confiance de régler la question par un appel à la Bible.

13 Enfin, j’en vins à la conclusion que je devais, ou bien rester dans les ténèbres et la confusion, ou bien suivre le conseil de Jacques, c’est-à-dire demander à Dieu. Je me décidai finalement à « demander à Dieu », concluant que s’il donnait la sagesse à ceux qui en manquaient, et la donnait libéralement et sans faire de reproche, je pouvais bien essayer.

14 Ainsi donc, mettant à exécution ma détermination de demander à Dieu, je me retirai dans les bois pour tenter l’expérience. C’était le matin d’une belle et claire journée du début du printemps de mil huit cent vingt. C’était la première fois de ma vie que je tentais une chose pareille, car au milieu de toutes mes anxiétés, je n’avais encore jamais essayé de prier à haute voix.

15 Après m’être retiré à l’endroit où je m’étais proposé, au préalable, de me rendre, ayant regardé autour de moi et me voyant seul, je m’agenouillai et me mis à exprimer à Dieu les désirs de mon cœur. À peine avais-je commencé que je fus saisi par une puissance qui me domina entièrement et qui eut sur moi une influence si étonnante que ma langue fut liée, de sorte que je ne pouvais pas parler. Des ténèbres épaisses m’environnèrent, et il me sembla un moment que j’étais condamné à une destruction soudaine.

16 Mais comme je luttais de toutes mes forces pour implorer Dieu de me délivrer de la puissance de cet ennemi qui m’avait saisi et au moment même où j’étais prêt à sombrer dans le désespoir et à m’abandonner à la destruction — non à un anéantissement imaginaire, mais à la puissance d’un être réel du monde invisible qui possédait une puissance étonnante comme je n’en avais encore senti de pareille en aucun être — juste à cet instant de grande alarme, je vis, exactement au-dessus de ma tête, une colonne de lumière, plus brillante que le soleil, descendre peu à peu jusqu’à tomber sur moi.

17 À peine était-elle apparue que je me sentis délivré de l’ennemi qui m’enserrait. Quand la lumière se posa sur moi, je vis deux Personnages dont l’éclat et la gloire défient toute description, et qui se tenaient au-dessus de moi dans les airs. L’un d’eux me parla, m’appelant par mon nom, et dit, en me montrant l’autre : Celui-ci est mon Fils bien-aimé. Écoute-le !

18 Mon but, en allant interroger le Seigneur, était de savoir laquelle des confessions avait raison, afin de savoir à laquelle je devais me joindre. C’est pourquoi, dès que je fus assez maître de moi pour pouvoir parler, je demandai aux Personnages qui se tenaient au-dessus de moi, dans la lumière, laquelle de toutes les confessions avait raison (car à l’époque, il ne m’était jamais venu à l’idée qu’elles étaient toutes dans l’erreur), et à laquelle je devais me joindre.

19 Il me fut répondu de ne me joindre à aucune, car elles étaient toutes dans l’erreur ; et le Personnage qui me parlait dit que tous leurs credo étaient une abomination à ses yeux ; que ces docteurs étaient tous corrompus ; que : « ils s’approchent de moi des lèvres, mais leur cœur est éloigné de moi ; ils enseignent pour doctrine des commandements d’hommes, ayant une forme de piété, mais ils en nient la puissance ».

20 Il me défendit de nouveau de me joindre à aucune d’elles et me dit encore beaucoup d’autres choses que je ne puis écrire maintenant. Quand je revins à moi, j’étais couché sur le dos, regardant au ciel. Lorsque la lumière eut disparu, je demeurai sans forces ; mais je ne tardai pas à récupérer dans une certaine mesure et rentrai chez moi. Comme je m’appuyais au manteau de la cheminée, ma mère me demanda ce qui se passait. Je lui répondis : « Ce n’est rien, tout va bien, je ne me sens pas mal ». Je dis ensuite à ma mère : « J’ai appris personnellement que le presbytérianisme n’est pas vrai ». On aurait dit que l’adversaire était, dès les premiers temps de ma vie, conscient du fait que j’étais destiné à me révéler être un trouble-fête et un gêneur pour son royaume ; sinon pourquoi les puissances des ténèbres se seraient-elles unies contre moi ? Pourquoi l’opposition et les persécutions qui se dressèrent contre moi, presque dans ma prime enfance ?

Certains prédicateurs et leurs adeptes rejettent le récit de la Première Vision — Joseph Smith est accablé de persécutions — Il témoigne de la réalité de la vision (versets 21–26).

21 Quelques jours après avoir eu cette vision, il m’arriva de me trouver en compagnie d’un des prédicateurs méthodistes, qui était très actif dans l’agitation religieuse mentionnée précédemment ; et comme je parlais de religion avec lui, je saisis l’occasion pour lui faire le récit de la vision que j’avais eue. Je fus fort surpris de son attitude ; il traita mon récit non seulement avec légèreté, mais aussi avec un profond mépris, disant que tout cela était du diable, que les visions ou les révélations, cela n’existait plus de nos jours, que toutes les choses de ce genre avaient cessé avec les apôtres et qu’il n’y en aurait jamais plus.

22 Cependant je m’aperçus bientôt que le fait de raconter mon histoire m’avait beaucoup nui auprès des adeptes des autres confessions et était la cause d’une grande persécution, qui allait croissant ; et quoique je fusse un garçon obscur de quatorze à quinze ans à peine, et que ma situation dans la vie fût de nature à faire de moi un garçon sans importance dans le monde, pourtant des hommes haut placés me remarquèrent suffisamment pour exciter l’opinion publique contre moi et provoquer une violente persécution ; et ce fut une chose commune chez toutes les confessions : toutes s’unirent pour me persécuter.

23 Je me fis sérieusement la réflexion alors, et je l’ai souvent faite depuis, qu’il était bien étrange qu’un garçon obscur, d’un peu plus de quatorze ans, qui, de surcroît, était condamné à la nécessité de gagner maigrement sa vie par son travail journalier, fût jugé assez important pour attirer l’attention des grands des confessions les plus populaires du jour, et ce, au point de susciter chez eux l’esprit de persécution et d’insulte le plus violent. Mais aussi étrange que cela fût, il en était ainsi, et ce fut souvent une cause de grand chagrin pour moi.

24 Cependant, il n’en restait pas moins un fait que j’avais eu une vision. J’ai pensé depuis que je devais ressentir plus ou moins la même chose que Paul quand il se défendit devant le roi Agrippa et qu’il raconta la vision qu’il avait eue, lorsqu’il avait aperçu une lumière et entendu une voix ; et cependant, il y en eut peu qui le crurent ; les uns dirent qu’il était malhonnête, d’autres dirent qu’il était fou ; et il fut ridiculisé et insulté. Mais tout cela ne détruisait pas la réalité de sa vision. Il avait eu une vision, il le savait, et toutes les persécutions sous le ciel ne pouvaient faire qu’il en fût autrement. Et quand bien même on le persécuterait à mort, il savait néanmoins, et saurait jusqu’à son dernier soupir, qu’il avait vu une lumière et entendu une voix qui lui parlait ; et rien au monde n’aurait pu le faire penser ou croire autrement.

25 Il en était de même pour moi. J’avais réellement vu une lumière, et au milieu de cette lumière, je vis deux Personnages, et ils me parlèrent réellement ; et quoique je fusse haï et persécuté pour avoir dit que j’avais eu cette vision, cependant c’était la vérité ; et tandis qu’on me persécutait, qu’on m’insultait et qu’on disait faussement toute sorte de mal contre moi pour l’avoir racontée, je fus amené à me dire en mon cœur : Pourquoi me persécuter parce que j’ai dit la vérité ? J’ai réellement eu une vision, et qui suis-je pour résister à Dieu ? Et pourquoi le monde pense-t-il me faire renier ce que j’ai vraiment vu ? Car j’avais eu une vision, je le savais, et je savais que Dieu le savait, et je ne pouvais le nier ni ne l’osais ; du moins je savais qu’en le faisant j’offenserais Dieu et tomberais sous la condamnation.

26 Je savais donc à quoi m’en tenir en ce qui concernait le monde des confessions : il n’était pas de mon devoir de me joindre à l’une d’elles, mais de rester comme j’étais, jusqu’à ce que je reçoive d’autres directives. J’avais découvert que le témoignage de Jacques était vrai : que quelqu’un qui manquait de sagesse pouvait la demander à Dieu et l’obtenir sans qu’il lui soit fait de reproche.

Moroni apparaît à Joseph Smith — Le nom de Joseph sera connu en bien et en mal parmi toutes les nations — Moroni lui parle du Livre de Mormon et des jugements futurs du Seigneur, et cite de nombreuses Écritures — Révélation de la cachette des plaques d’or — Moroni continue à instruire le prophète (versets 27–54).

27 Je continuai à vaquer à mes occupations ordinaires dans la vie jusqu’au vingt et un septembre 1823, subissant constamment de dures persécutions de la part de toutes sortes de gens, religieux et irréligieux, parce que je continuais à affirmer que j’avais eu une vision.

28 Pendant la période qui s’écoula entre le moment où j’eus la vision et l’année mil huit cent vingt-trois — alors qu’il m’avait été défendu de me joindre à aucune des confessions religieuses de l’époque et que j’étais très jeune et persécuté par ceux qui auraient dû être mes amis et me traiter avec bonté et qui, s’ils pensaient que je m’abusais, auraient dû essayer de me ramener d’une manière convenable et affectueuse — je fus abandonné à toutes sortes de tentations ; et, fréquentant toutes sortes de milieux, je tombai fréquemment dans beaucoup d’erreurs insensées et manifestai les faiblesses de la jeunesse et les imperfections de la nature humaine ; ce qui, j’ai le regret de le dire, m’entraîna dans diverses tentations offensantes aux yeux de Dieu. Bien que je fasse cette confession, il ne faut pas penser que je me rendis coupable d’avoir péché gravement ou par méchanceté. Il n’a jamais été de ma nature d’être enclin à commettre de tels péchés. Mais je fus coupable de légèreté et tins parfois joyeuse compagnie, etc., ce qui ne convenait pas à la réputation que devait entretenir quelqu’un qui avait été appelé de Dieu comme je l’avais été. Mais cela ne paraîtra pas étrange à quiconque se rappelle ma jeunesse et connaît mon tempérament naturellement jovial.

29 À la suite de ces choses, je me sentis souvent condamné à cause de ma faiblesse et de mes imperfections, mais le soir du vingt et un septembre précité, après m’être mis au lit pour la nuit, je commençai à prier et à supplier le Dieu Tout-Puissant de me pardonner tous mes péchés et toutes mes sottises et aussi de m’accorder une manifestation pour que je connusse mon état et ma situation vis-à-vis de lui ; car j’avais la pleine assurance d’obtenir une manifestation divine comme j’en avais eu une précédemment.

30 Tandis que j’étais ainsi occupé à invoquer Dieu, je m’aperçus qu’une lumière apparaissait dans ma chambre ; elle s’accrut jusqu’à ce que la chambre fût plus claire qu’à l’heure de midi, et, tout à coup, un personnage parut à mon chevet ; il se tenait dans les airs, car ses pieds ne touchaient pas le sol.

31 Il était vêtu d’une tunique ample de la plus exquise blancheur, d’une blancheur qui surpassait tout ce que j’avais jamais vu de terrestre, et je ne crois pas que quelque chose de terrestre puisse être rendu aussi extraordinairement blanc et brillant. Il avait les mains nues, les bras aussi, un peu au-dessus des poignets ; il avait également les pieds nus et les jambes aussi, un peu au-dessus des chevilles. La tête et le cou étaient nus également. Je pus découvrir qu’il n’avait d’autre vêtement que cette tunique, celle-ci étant ouverte, de sorte que je pouvais voir sa poitrine.

32 Non seulement sa tunique était extrêmement blanche, mais toute sa personne était glorieuse au-delà de toute description, et son visage était véritablement comme l’éclair. La chambre était extraordinairement claire, mais pas aussi brillante que dans le voisinage immédiat de sa personne. D’abord je fus effrayé de le voir, mais la crainte me quitta bientôt.

33 Il m’appela par mon nom et me dit qu’il était un messager envoyé de la présence de Dieu vers moi et que son nom était Moroni ; que Dieu avait une œuvre à me faire accomplir, et que mon nom serait connu en bien et en mal parmi toutes les nations, familles et langues, ou qu’on en dirait du bien et du mal parmi tous les peuples.

34 Il dit qu’il existait, déposé en lieu sûr, un livre écrit sur des plaques d’or, donnant l’histoire des anciens habitants de ce continent et la source dont ils étaient issus. Il dit aussi qu’il contenait la plénitude de l’Évangile éternel, telle qu’elle avait été donnée par le Sauveur à ces anciens habitants.

35 En outre, que deux pierres contenues dans des arcs d’argent — et ces pierres, fixées à un pectoral, constituaient ce qu’on appelle l’urim et le thummim — étaient déposées avec les plaques ; que la possession et l’utilisation de ces pierres étaient ce qui faisait les « voyants » dans les temps anciens ou passés ; et que Dieu les avait préparées en vue de la traduction du livre.

36 Après m’avoir dit ces choses, il commença à citer les prophéties de l’Ancien Testament. Il cita tout d’abord une partie du troisième chapitre de Malachie et il cita aussi le quatrième ou dernier chapitre de cette même prophétie, avec, toutefois, une légère variante de ce qui se trouve dans nos Bibles. Au lieu de citer le premier verset tel qu’il apparaît dans nos livres, il le cita de cette façon :

37 Car voici, le jour vient, ardent comme une fournaise. Tous les hautains et tous les méchants seront comme du chaume ; car ceux qui viennent les brûleront, dit l’Éternel des armées, et ils ne leur laisseront ni racine, ni rameau.

38 Il cita, en outre, le cinquième verset comme suit : Voici, je vous révélerai la Prêtrise par la main d’Élie, le prophète, avant que le jour de l’Éternel arrive, ce jour grand et redoutable.

39 Il cita aussi le verset suivant d’une manière différente : Et il implantera dans le cœur des enfants les promesses faites aux pères, et le cœur des enfants se tournera vers leurs pères ; s’il n’en était pas ainsi, la terre serait entièrement dévastée à sa venue.

40 En plus de ceux-ci, il cita le onzième chapitre d’Ésaïe, disant qu’il était sur le point de s’accomplir. Il cita aussi le troisième chapitre des Actes, les vingt-deuxième et vingt-troisième versets, tels qu’ils se trouvent dans notre Nouveau Testament. Il dit que ce prophète était le Christ, mais que le jour n’était pas encore venu où « ceux qui ne voudraient pas entendre sa voix seraient retranchés de parmi le peuple », mais qu’il viendrait bientôt.

41 Il cita aussi le deuxième chapitre de Joël, du vingt-huitième verset au dernier. Il dit aussi que cela n’était pas encore accompli, mais le serait bientôt. Il déclara, en outre, que la totalité des païens allait bientôt entrer. Il cita beaucoup d’autres passages d’Écriture et donna beaucoup d’explications qui ne peuvent être mentionnées ici.

42 Il me dit encore que lorsque j’aurais reçu les plaques dont il avait parlé — car le temps où je les obtiendrais n’était pas encore accompli — je ne devrais les montrer à personne, pas plus que le pectoral avec l’urim et le thummim, sauf à ceux à qui il me serait commandé de les montrer ; si je désobéissais, je serais détruit. Tandis qu’il conversait avec moi au sujet des plaques, une vision s’ouvrit à mon esprit, de sorte que je pus voir le lieu où les plaques étaient déposées, et cela si clairement et si distinctement, que je le reconnus quand je m’y rendis.

43 Après cette communication, je vis la lumière qui remplissait la chambre commencer à se rassembler immédiatement autour de la personne de celui qui m’avait parlé et elle continua à se rapprocher de lui jusqu’à ce que la chambre fût de nouveau laissée dans l’obscurité, sauf juste autour de lui, et tout à coup je vis comme un passage ouvert directement vers le ciel ; il y monta jusqu’à disparaître entièrement, et la chambre fut de nouveau comme elle était avant que cette lumière céleste eût fait son apparition.

44 Je méditais dans mon lit sur la singularité de cette scène, très étonné de ce que m’avait dit cet extraordinaire messager, quand, au milieu de ma méditation, je m’aperçus soudain que ma chambre recommençait à s’éclairer et, en un instant, pour ainsi dire, le même messager céleste fut de nouveau à mon chevet.

45 Il se mit à me raconter exactement les mêmes choses que lors de sa première visite, sans la moindre variation ; cela fait, il m’annonça que de grands jugements venaient sur la terre, avec de grandes désolations par la famine, l’épée et la peste ; et que ces jugements pénibles s’abattraient sur la terre dans cette génération. Après avoir dit ces choses, il remonta comme auparavant.

46 J’avais maintenant l’esprit si profondément impressionné que le sommeil avait fui mes yeux et que je restai couché, accablé d’étonnement de ce que j’avais vu et entendu tout à la fois. Mais quelle ne fut pas ma surprise quand je vis de nouveau le même messager à mon chevet et l’entendis de nouveau me répéter et me redire les mêmes choses qu’avant ; et il ajouta un avertissement à mon intention, disant que Satan essayerait de me tenter (à cause de l’indigence de la famille de mon père) d’aller chercher les plaques dans le but de m’enrichir. Il me le défendit, me disant que je ne devais avoir d’autre objet en vue, en recevant ces plaques, que de glorifier Dieu, et ne devais me laisser influencer par aucun autre motif que celui d’édifier son royaume, sinon je ne pourrais les recevoir.

47 Après cette troisième visite, il remonta au ciel comme avant, me laissant de nouveau réfléchir sur l’étrangeté de ce qui venait de m’arriver ; à ce moment, presque aussitôt après que le messager céleste fut remonté pour la troisième fois, le coq chanta, et je vis que le jour était proche, de sorte que nos entretiens avaient dû remplir toute cette nuit-là.

48 Peu après, je me levai de mon lit et me rendis comme d’habitude aux travaux nécessaires du jour ; mais en tentant de travailler comme les autres fois, je m’aperçus que mes forces étaient si épuisées que j’étais incapable de rien faire. Mon père, qui travaillait avec moi, vit que je n’étais pas bien et me dit de rentrer. Je me mis en route dans l’intention de me diriger vers la maison, mais comme j’essayais de passer la clôture du champ où nous étions, les forces me manquèrent tout à fait ; je tombai impuissant sur le sol et perdis un moment complètement conscience.

49 La première chose dont je me souviens, c’est d’une voix qui me parlait et m’appelait par mon nom. Je levai les yeux et vis le même messager, debout au-dessus de ma tête, entouré de lumière comme précédemment. Il me répéta alors tout ce qu’il m’avait dit la nuit d’avant et me commanda d’aller trouver mon père et de lui parler de la vision que j’avais eue et des commandements que j’avais reçus.

50 J’obéis ; je retournai vers mon père dans le champ et lui répétai tout. Il me répondit que cela venait de Dieu et me dit d’aller faire ce que le messager me commandait. Je quittai le champ pour me rendre au lieu où le messager m’avait dit que les plaques étaient déposées ; et grâce à la netteté de la vision que j’avais eue à son sujet, je reconnus le lieu dès que j’y arrivai.

51 Tout près du village de Manchester, dans le comté d’Ontario (New York), se trouve une colline de dimensions considérables, la plus élevée de toutes celles du voisinage. Sur le côté ouest de cette colline, non loin du sommet, sous une pierre de grande dimension, se trouvaient les plaques, déposées dans une boîte de pierre. Cette pierre était épaisse et arrondie au milieu de la face supérieure et plus mince vers les bords, de sorte que la partie du milieu en était visible au-dessus du sol, tandis que les bords tout autour étaient recouverts de terre.

52 Ayant enlevé la terre, je me procurai un levier que je glissai sous le bord de la pierre et, d’un petit effort, je la soulevai. Je regardai à l’intérieur et j’y vis, en effet, les plaques, l’urim et le thummim, et le pectoral, comme le messager l’avait déclaré. On avait formé la boîte qui les renfermait en assemblant des pierres dans une sorte de ciment. Au fond de la boîte, deux pierres étaient posées perpendiculairement aux côtés de la boîte, et sur ces pierres étaient les plaques et les autres objets.

53 Je fis une tentative pour les sortir, mais le messager me le défendit et m’informa de nouveau que le moment de les faire paraître n’était pas encore arrivé ni ne le serait avant quatre années à partir de ce jour-là ; mais il me dit de revenir à cet endroit dans un an exactement, en comptant à partir de ce jour, qu’il m’y rencontrerait, et de continuer ainsi jusqu’à ce que fût venu le moment d’obtenir les plaques.

54 En conséquence, comme cela m’avait été commandé, j’y allai à la fin de chaque année, j’y trouvai chaque fois le même messager et je reçus, à chacun de nos entretiens, des instructions et des informations sur ce que le Seigneur allait faire et sur la manière dont son royaume devait être dirigé dans les derniers jours.

Joseph Smith épouse Emma Hale — Il reçoit de Moroni les plaques d’or et traduit quelques-uns des caractères — Martin Harris montre les caractères et la traduction au professeur Anthon, qui dit : « Je ne puis lire un livre scellé » (versets 55–65).

55 Comme les moyens de mon père étaient très limités, nous étions obligés de travailler de nos mains, nous louant à la journée ou autrement, comme nous en trouvions l’occasion. Tantôt nous étions à la maison, tantôt au loin, et, par un travail continuel, nous parvenions à mener une existence confortable.

56 En 1823, la famille de mon père connut une grande affliction à cause de la mort de mon frère aîné, Alvin. Au mois d’octobre 1825, je m’engageai chez un vieux monsieur du nom de Josiah Stoal, qui demeurait dans le comté de Chenango, État de New York. Il avait entendu dire qu’une mine d’argent avait été ouverte par les Espagnols, à Harmony, comté de Susquehanna, État de Pennsylvanie, et, avant de m’engager, il avait fait des fouilles pour tenter de découvrir la mine. Lorsque je fus allé vivre chez lui, il m’emmena, avec le reste de ses ouvriers, faire des fouilles pour trouver la mine d’argent, ouvrage auquel je travaillai pendant presque un mois sans que notre entreprise ne rencontrât de succès, et finalement je persuadai le vieux monsieur de cesser ses recherches. C’est de là que vient l’histoire fort répandue qui dit que j’ai été un chercheur d’or.

57 Pendant que j’étais ainsi occupé, je pris pension chez un certain M. Isaac Hale, de l’endroit ; c’est là que je vis pour la première fois ma femme (sa fille), Emma Hale. Le 18 janvier 1827, nous nous mariâmes, alors que j’étais encore employé au service de M. Stoal.

58 Comme je continuais à affirmer que j’avais eu une vision, les persécutions me poursuivaient toujours, et la famille du père de ma femme s’opposa fortement à notre mariage. C’est pourquoi, je me trouvai dans la nécessité de l’emmener ailleurs ; c’est ainsi que nous allâmes nous marier chez M. Tarbill, à South Bainbridge, comté de Chenango (New York). Immédiatement après mon mariage, je quittai M. Stoal et allai chez mon père travailler avec lui à la ferme pour la saison.

59 Enfin, le moment de recevoir les plaques, l’urim et le thummim et le pectoral, arriva. Le 22 septembre 1827, je me rendis, comme d’habitude, à la fin d’une nouvelle année, au lieu où ils étaient déposés, et le même messager céleste me les remit avec cette consigne : que j’en serais responsable ; que si je les perdais par insouciance ou négligence de ma part, je serais retranché ; mais que si j’employais tous mes efforts à les conserver jusqu’à ce que lui, le messager, vînt les réclamer, ils seraient protégés.

60 Je découvris bientôt la raison pour laquelle j’avais reçu la consigne si stricte de les garder en sûreté et pourquoi le messager avait dit que, quand j’aurais fait ce qui était exigé de moi, il les réclamerait. En effet, aussitôt que l’on sut que je les avais, les efforts les plus acharnés furent déployés pour me les enlever. On eut recours, dans ce but, à tous les stratagèmes qu’on pouvait imaginer. La persécution devint plus violente et plus acharnée qu’avant, et des multitudes étaient continuellement aux aguets pour me les enlever, si possible. Mais par la sagesse de Dieu, ils restèrent en sécurité entre mes mains jusqu’à ce que j’eusse accompli par eux ce qui était requis de moi. Lorsque, selon ce qui avait été convenu, le messager les réclama, je les lui remis ; et c’est lui qui en a la garde jusqu’à ce jour, deux mai mil huit cent trente-huit.

61 Cependant l’agitation continuait toujours, et la rumeur aux mille langues s’employait tout le temps à propager des mensonges sur la famille de mon père et sur moi. Si je devais en raconter la millième partie, cela remplirait des volumes. Cependant, la persécution devint si intolérable que je me vis dans la nécessité de quitter Manchester et de me rendre avec ma femme dans le comté de Susquehanna, dans l’État de Pennsylvanie. Tandis que nous nous préparions à partir — alors que nous étions très pauvres, et que la persécution était si intense contre nous qu’il était improbable qu’il en fût jamais autrement — nous trouvâmes, au milieu de nos afflictions, un ami en la personne d’un monsieur du nom de Martin Harris, qui vint nous trouver et me donna cinquante dollars pour nous aider dans notre voyage. M. Harris habitait la commune de Palmyra, comté de Wayne, dans l’État de New York, et y était un fermier d’une grande honorabilité.

62 Grâce à cette aide opportune, je pus me rendre à destination en Pennsylvanie ; et immédiatement après mon arrivée, je commençai à copier les caractères qui étaient sur les plaques. J’en copiai un nombre considérable et j’en traduisis quelques-uns au moyen de l’urim et du thummim, ce que je fis entre le moment où j’arrivai chez le père de ma femme, au mois de décembre, et le mois de février suivant.

63 Un jour de ce mois de février, le monsieur Martin Harris précité vint chez nous, prit les caractères que j’avais tracés d’après les plaques et se mit en route avec eux pour New York. Pour la description de ce qui leur arriva, à lui et aux caractères, je me reporte à son propre récit des événements, qu’il me fit après son retour, et qui est le suivant :

64 « Je me rendis à New York et présentai les caractères qui avaient été traduits, avec leur traduction, au professeur Charles Anthon, homme célèbre pour ses connaissances littéraires. Le professeur Anthon déclara que la traduction était correcte, plus qu’aucune des traductions de l’égyptien qu’il avait vues auparavant. Puis je lui montrai les caractères qui n’étaient pas encore traduits, et il dit qu’ils étaient égyptiens, chaldéens, assyriens et arabes ; et il dit que c’étaient des caractères authentiques. Il me donna un certificat attestant aux gens de Palmyra que les caractères étaient authentiques et que la traduction de ceux d’entre eux qui avaient été traduits était également correcte. Je pris le certificat, le mis dans ma poche et j’étais sur le point de quitter la maison, quand M. Anthon me rappela et me demanda comment le jeune homme avait découvert qu’il y avait des plaques d’or à l’endroit où il les avait trouvées. Je répondis qu’un ange de Dieu le lui avait révélé.

65 « Il me dit alors : “Faites-moi voir ce certificat”. Je le sortis de ma poche et le lui donnai. Alors il le prit et le mit en pièces, disant que le ministère d’anges, cela n’existait plus maintenant et que, si je lui apportais les plaques, il les traduirait. Je l’informai de ce qu’une partie des plaques était scellée et qu’il m’était interdit de les lui apporter. Il répliqua : “Je ne puis lire un livre scellé”. Je le quittai et me rendis chez le Dr Mitchell, qui confirma ce que le professeur Anthon avait dit des caractères et de la traduction ».


Oliver Cowdery participe en tant que secrétaire à la traduction du Livre de Mormon — Joseph et Oliver reçoivent de Jean-Baptiste la Prêtrise d’Aaron — Ils sont baptisés, ordonnés et reçoivent l’esprit de prophétie (versets 66–75).

66 Le 5 avril 1829, Oliver Cowdery vint chez moi. Je ne l’avais jamais vu auparavant. Il me déclara que comme il enseignait à l’école du quartier où mon père résidait, et comme mon père était un de ceux qui envoyaient leurs enfants à cette école, il avait pris quelque temps pension chez lui. Pendant qu’il y était, la famille lui raconta les circonstances dans lesquelles j’avais reçu les plaques, à la suite de quoi, il était venu me trouver pour me poser des questions à ce sujet.

67 Deux jours après l’arrivée de M. Cowdery (le 7 avril), je commençai la traduction du Livre de Mormon et il se mit à écrire pour moi.


68 Nous poursuivions encore le travail de traduction lorsque, le mois suivant (mai 1829), nous nous rendîmes un certain jour dans les bois pour prier et interroger le Seigneur au sujet du baptême pour la rémission des péchés que nous trouvions mentionné dans la traduction des plaques. Tandis que nous étions ainsi occupés à prier et à invoquer le Seigneur, un messager céleste descendit dans une nuée de lumière et, ayant posé les mains sur nous, il nous ordonna, disant :

69 À vous, mes compagnons de service, au nom du Messie, je confère la Prêtrise d’Aaron, qui détient les clefs du ministère d’anges, de l’Évangile de repentir et du baptême par immersion pour la rémission des péchés ; et cela ne sera plus jamais enlevé de la terre, jusqu’à ce que les fils de Lévi fassent de nouveau une offrande au Seigneur selon la justice.

70 Il dit que cette Prêtrise d’Aaron n’avait pas le pouvoir d’imposer les mains pour le don du Saint-Esprit, mais que cela nous serait conféré plus tard ; et il nous commanda d’aller nous baptiser, nous prescrivant, à moi de baptiser Oliver Cowdery et à lui de me baptiser ensuite.

71 En conséquence, nous allâmes nous baptiser. Je le baptisai d’abord et il me baptisa ensuite ; puis je posai les mains sur sa tête et l’ordonnai à la Prêtrise d’Aaron, après quoi, il posa les mains sur ma tête et m’ordonna à la même Prêtrise, car c’était ce qui nous avait été commandé.*

72 Le messager qui nous rendit visite à cette occasion et qui nous conféra cette Prêtrise dit qu’il se nommait Jean, celui-là même qui est appelé Jean-Baptiste dans le Nouveau Testament, qu’il agissait sous la direction de Pierre, Jacques et Jean, lesquels détenaient les clefs de la Prêtrise de Melchisédek, Prêtrise qui, dit-il, nous serait conférée en temps voulu, et que je serais appelé le premier ancien de l’Église, et lui (Oliver Cowdery) le second. C’est le 15 mai 1829 que nous fûmes ordonnés sous la main de ce messager et baptisés.

73 Aussitôt que nous fûmes sortis de l’eau, après notre baptême, nous reçûmes de grandes et glorieuses bénédictions de notre Père céleste. À peine avais-je baptisé Oliver Cowdery que le Saint-Esprit descendit sur lui, et il se leva et prophétisa beaucoup de choses qui allaient se passer sous peu. Et, de même, dès que j’eus été baptisé par lui, j’eus également l’esprit de prophétie et, m’étant levé, je prophétisai sur la naissance de l’Église, ainsi que beaucoup d’autres choses relatives à l’Église et à notre génération des enfants des hommes. Nous étions remplis du Saint-Esprit et nous nous réjouissions du Dieu de notre salut.

74 Notre esprit étant maintenant éclairé, nous commençâmes à voir les Écritures se dévoiler à notre entendement, et la véritable signification et le sens des passages les plus mystérieux se révéler à nous d’une manière à laquelle nous n’avions jamais pu parvenir précédemment, à laquelle nous n’avions même jamais pensé auparavant. Entre-temps, nous fûmes forcés de garder secret l’événement de la réception de la Prêtrise et de notre baptême, à cause de l’esprit de persécution qui s’était déjà manifesté dans le voisinage.

75 Nous avions de temps en temps été menacés d’être malmenés par la foule, et cela par des gens qui professaient une religion ! Et leurs intentions de nous maltraiter n’étaient contrecarrées que par l’influence de la famille du père de ma femme (grâce à la divine Providence), qui était devenue très amicale à mon égard, s’opposait aux émeutiers, et était disposée à me laisser continuer le travail de traduction sans être interrompu, et nous offrit et nous promit, pour cette raison, de nous protéger de tout son pouvoir contre toute mesure illégale.

* Oliver Cowdery décrit ces événements comme suit : « Ce furent là des jours inoubliables ! Cela éveillait en mon sein la gratitude la plus profonde que de pouvoir être là à écouter le son d’une voix parlant sous l’inspiration du ciel. Jour après jour, je continuai, sans interruption, à écrire l’histoire, ou annales, appelée “Livre de Mormon”, telle qu’elle tombait de ses lèvres, tandis qu’il traduisait à l’aide de l’urim et du thummim, ou, comme les Néphites les auraient appelés, les “Interprètes”.

« Mentionner, ne serait-ce qu’en quelques mots, le récit intéressant fait par Mormon et son fils fidèle, Moroni, de la vie d’un peuple jadis aimé et favorisé du ciel, serait desservir mon but présent ; je remettrai donc cela à une époque future, et, comme je l’ai dit dans l’introduction, je passerai plus directement à quelques incidents étroitement liés à la naissance de l’Église, incidents qui pourront plaire aux quelques milliers qui, au milieu des regards réprobateurs des gens aux idées étroites et des calomnies des hypocrites, se sont avancés pour embrasser l’Évangile du Christ.

« Aucun homme jouissant de son bon sens ne pourrait traduire et écrire les directives données par la bouche du Sauveur aux Néphites sur la façon précise dont les hommes doivent édifier son Église, sans désirer, surtout lorsque la corruption a répandu l’incertitude sur toutes les formes et tous les systèmes en vigueur parmi les hommes, l’occasion de montrer la bonne volonté de son cœur en étant enseveli dans la tombe liquide, pour engager “une bonne conscience par la résurrection de Jésus-Christ”.

« Après avoir écrit le récit du ministère du Sauveur sur ce continent, auprès du reste de la postérité de Jacob, il était facile de voir que, comme le prophète l’avait prédit, les ténèbres couvraient la terre, et des ténèbres épaisses l’esprit des hommes. En réfléchissant davantage, il était facile de voir qu’au milieu de la grande discorde et du grand bruit soulevé par la religion, personne n’avait l’autorité de Dieu pour administrer les ordonnances de l’Évangile. Car on pouvait poser la question : ces hommes qui nient les révélations ont-ils l’autorité d’administrer au nom du Christ, alors que le témoignage du Christ n’est rien moins que l’esprit de la prophétie, et que sa religion a été fondée, édifiée et soutenue par des révélations directes à toutes les époques du monde où il a eu un peuple sur la terre ? Si ces faits avaient été enterrés et soigneusement dissimulés par des hommes dont la profession aurait été en danger une fois qu’il leur aurait été permis de briller aux yeux des hommes, ils ne l’étaient plus pour nous ; et nous attendions seulement de recevoir le commandement : “Levez-vous et soyez baptisés”.

« Il ne fallut pas longtemps pour que ce désir fût réalisé. Le Seigneur, qui est riche en miséricorde, et toujours prêt à répondre à la prière persévérante des humbles, condescendit, après que nous l’eûmes invoqué avec ferveur, à l’écart des demeures des hommes, à nous manifester sa volonté. Tout à coup, comme si elle venait du sein de l’éternité, la voix du Rédempteur apaisa notre esprit. Le voile fut soulevé, et l’ange de Dieu descendit, revêtu de gloire, et remit le message tant attendu et les clefs de l’Évangile de repentir. Quelle joie ! Quel étonnement ! Quel émerveillement ! Tandis que le monde était tourmenté et désorienté, tandis que des millions tâtonnaient comme les aveugles qui cherchent le mur, et tandis que la grande masse des hommes était plongée dans l’incertitude, nos yeux voyaient, nos oreilles entendaient, comme dans “l’éclat du jour” ; oui, plus encore, au-delà du soleil resplendissant de mai, qui répandait alors ses rayons éclatants sur toute la nature ! Alors sa voix, bien que douce, nous transperça jusqu’au fond de nous-mêmes, et ses paroles : “Je suis votre compagnon de service”, dissipèrent toute crainte. Nous écoutâmes, nous vîmes, nous admirâmes ! C’était la voix d’un ange de gloire, c’était un message du Très-Haut ! En l’entendant, nous fûmes dans l’allégresse, tandis que son amour enflammait notre âme et que nous étions enveloppés de la vision du Tout-Puissant ! Où y avait-il place pour le doute ? Nulle part : l’incertitude avait fui, le doute avait sombré pour ne plus reparaître, et l’imaginaire et la tromperie avaient fui à jamais !

« Mais, cher frère, pense, réfléchis un moment à la joie qui emplit notre cœur et à la surprise avec laquelle nous nous agenouillâmes (car qui n’aurait pas plié le genou pour une telle bénédiction ?) lorsque nous reçûmes de ses mains la sainte Prêtrise, tandis qu’il prononçait ces paroles : “À vous, mes compagnons de service, au nom du Messie, je confère cette Prêtrise et cette autorité, qui restera sur la terre, afin que les fils de Lévi puissent faire de nouveau un sacrifice au Seigneur selon la justice !”

« Je n’essayerai pas de vous dépeindre les sentiments de mon cœur, ni la beauté et la gloire majestueuses dont nous fûmes entourés à cette occasion ; mais vous me croirez lorsque je vous dirai que ni la terre, ni les hommes, avec l’éloquence du siècle, ne peuvent commencer à orner le langage d’une manière aussi intéressante et sublime que ce saint personnage. Non ! Et cette terre n’a pas non plus le pouvoir de donner la joie, d’accorder la paix ou de comprendre la sagesse contenue dans chaque phrase prononcée par le pouvoir du Saint-Esprit ! L’homme peut tromper ses semblables, les tromperies peuvent succéder aux tromperies, et les enfants du Malin peuvent avoir le pouvoir de séduire les insensés et les ignorants, jusqu’à ce que la foule ne soit plus nourrie que d’imaginaire et que le fruit du mensonge emporte, dans son sillage, les dupes jusqu’à la tombe. Il suffit d’un seul attouchement du doigt de son amour, oui, d’un seul rayon de gloire du monde d’en haut, ou d’une seule parole de la bouche du Sauveur, venant du sein de l’éternité, pour rendre tout cela insignifiant et l’effacer à jamais de l’esprit. L’assurance que nous étions en la présence d’un ange, la certitude que nous avions entendu la voix de Jésus et la vérité sans tache découlant de ce personnage pur, dictée par la volonté de Dieu, défie, pour moi, toute description, et je considérerai toujours cette expression de la bonté du Seigneur avec émerveillement et reconnaissance aussi longtemps qu’il me sera permis de rester sur cette terre ; et dans ces demeures où réside la perfection et où le péché n’entre jamais, j’espère adorer en ce jour-là qui ne finira jamais ». — Messenger and Advocate, volume 1 (octobre 1834), p. 14–16.

 

  

ARTICLES DE FOI
DE L'ÉGLISE DE JÉSUS-CHRIST DES SAINTS DES DERNIERS JOURS

CHAPITRE 1

1 Nous croyons en Dieu, le Père éternel, et en son Fils, Jésus-Christ, et au Saint-Esprit.

2 Nous croyons que les hommes seront punis pour leurs propres péchés, et non pour la transgression d’Adam.

3 Nous croyons que, grâce au sacrifice expiatoire du Christ, tout le genre humain peut être sauvé en obéissant aux lois et aux ordonnances de l’Évangile.

4 Nous croyons que les premiers principes et ordonnances de l’Évangile sont : premièrement la foi au Seigneur Jésus-Christ, deuxièmement le repentir, troisièmement le baptême par immersion pour la rémission des péchés, quatrièmement l’imposition des mains pour le don du Saint-Esprit.

5 Nous croyons que l’on doit être appelé de Dieu par prophétie, et par l’imposition des mains de ceux qui détiennent l’autorité, pour prêcher l’Évangile et en administrer les ordonnances.

6 Nous croyons à la même organisation que celle qui existait dans l’Église primitive, savoir : apôtresprophètespasteurs, docteurs, évangélistes, etc.

7 Nous croyons au don des langues, de prophétie, de révélation, de vision, de guérisond’interprétation des langues, etc.

8 Nous croyons que la Bible est la parole de Dieu dans la mesure où elle est traduite correctement ; nous croyons aussi que le Livre de Mormon est la parole de Dieu.

9 Nous croyons tout ce que Dieu a révélé, tout ce qu’il révèle maintenant, et nous croyons qu’il révélera encore beaucoup de choses grandes et importantes concernant le royaume de Dieu.

10 Nous croyons au rassemblement littéral d’Israël et au rétablissement des dix tribus. Nous croyons que Sion (la nouvelle Jérusalem) sera bâtie sur le continent américain, que le Christ régnera en personne sur la terre, que la terre sera renouvelée et recevra sa gloire paradisiaque.

11 Nous affirmons avoir le droit d’adorer le Dieu Tout-Puissant selon les inspirations de notre conscience et reconnaissons le même droit à tous les hommes : qu’ils adorent comme ils veulent, où ils veulent ou ce qu’ils veulent.

12 Nous croyons que nous devons nous soumettre aux rois, aux présidents, aux gouverneurs et aux magistrats, et que nous devons respecter, honorer et défendre la loi.

13 Nous croyons que nous devons être honnêtes, fidèles, chastes, bienveillants et vertueux, et que nous devons faire du bien à tous les hommes ; en fait, nous pouvons dire que nous suivons l’exhortation de Paul : nous croyons tout, nous espérons tout, nous avons supporté beaucoup et nous espérons être capables de supporter tout. Nous recherchons tout ce qui est vertueux ou aimable, tout ce qui mérite l’approbation ou est digne de louange.


JOSEPH SMITH.