L'Église et la franc-maçonnerie

 

 

E. Cecil McGavin (1900-1975)

 

Employé au Bureau de l'Historien de l'Église

à partir de 1938


 

 

 
Il y a peu d'organisations dans lesquelles l'esprit de fraternité abonde autant que dans la franc-maçonnerie. Dans les loges, on en parle au moins autant que dans les églises. Les francs-maçons mettent leurs enseignements en pratique dans la vie de tous les jours. Ceci est probablement une raison qui incita Joseph Smith à se faire membre de l'ordre.

 
Les frères mormons de Nauvoo, au courant des sentiments fraternels profonds de cette organisation, ne pouvaient qu'être très intéressés par cela. Ils voyaient là un moyen de se faire des amis avec des notables et d'éviter ainsi en partie les violentes persécutions dont ils étaient l'objet.

 
Joseph Smith voyait que tout était contre lui et contre l'Église, alors que ce que les membres de l'Église cherchaient plus que tout était de vivre en paix et dans l'amitié. Joseph savait que si l'esprit de fraternité des francs-maçons était offert aux mormons, ils échapperaient à cette persécution.

 
De plus, un grand nombre de mormons étaient francs-maçons depuis des années, parmi lesquels Hyrum Smith, Newell K. Whitney et Heber C. Kimball. Ces membres de l'Église poussèrent Joseph Smith à rechercher pour lui-même et les frères le statut de franc-maçon afin d'en bénéficier pour obtenir la paix religieuse et la protection politique nécessaire.

 
Aucune motivation louche n'incitait les mormons à s'intéresser au mouvement franc-maçon. Ils n'y adhérèrent pas pour piller quoi que ce soit ou trahir qui que ce soit. Ils voulaient seulement assurer leur paix et leur sécurité. Aujourd'hui encore les mormons n'ont rien contre les francs-maçons, mais si les membres des loges de l'Illinois avaient manifesté à l'époque l'esprit de fraternité qui avait rendu leur ordre célèbre, l'épisode de leurs relations avec les mormons se serait passé sous le même signe de la fraternité. Au lieu de cela, l'expérience ne fut pas concluante.

 
À l'heure de leur mort, Joseph et Hyrum Smith cherchèrent en vain la main de la fraternité. Il y avait plusieurs francs-maçons parmi les émeutiers qui encerclèrent la prison de Carthage et débordèrent les gardes de l'entrée. Ces hommes armés se précipitèrent dans l'escalier et commencèrent à faire feu dans la pièce où les quatre hommes étaient incarcérés. Joseph connaissait assez bien Tom Sharp et ceux qui l'accompagnaient pour savoir que les signes de détresse maçonniques seraient compris par certains hommes dans la cour. C'était son but lorsqu'il se dirigea vers la fenêtre pour prononcer ses dernières paroles, son ultime cri de martyr.

 
Après que les ennemis eurent entouré la prison, se furent précipités dans l'escalier et eurent tué Hyrum Smith, Joseph Smith se tenait à la fenêtre ouverte et il s'exclama : Ô Seigneur mon Dieu ! » Ceci n'était pas le début d'une prière, car Joseph Smith ne priait pas de cette façon. Cet homme, encore jeune et sachant la mort proche, prononçait le signal de détresse des francs-maçons, s'attendant à recevoir l'aide que chaque franc-maçon est en devoir de donner à son frère en détresse.

 
Sur la tête de Tom Sharp, plus que sur la tête de quiconque, pèse le meurtre de Hyrum et Joseph Smith. Il avait passé des semaines à monter la population contre les mormons. Pour ce faire, il citait un renégat qui affirmait être le fils du gouverneur Buggs qui avait été victime d'une tentative d'assassinat dont on accusait généralement Joseph Smith. En d'autres termes, il préparait la foule au meurtre des dirigeants mormons. Cet homme opportuniste était prévisible. Les francs-maçons n'avaient pas hésité à le prendre dans leur fraternité bien qu'il les ait combattus pendant des années. Après le martyr, ils n'hésitèrent pas non plus à lui donner une promotion, ainsi qu'à ses compagnons, afin de fournir à ces traîtres la protection que les dirigeants mormons avaient réclamée en vain.

 
L'intolérance était à l'origine de tous les ennuis que les mormons eurent avec les francs-maçons en Illinois. Ces derniers étaient présents lors du procès des meurtriers de Joseph et d'Hyrum. Ceux-ci furent déclarés non coupables et acquittés. Leur culpabilité apparut tellement évidente à la Grande loge que celle-ci sanctionna les loges de Warsaw et de Carthage pendant toute une saison pour ne pas avoir respecté le principe le plus sacré et le plus solennel de la fraternité.

 
La franc-maçonnerie remonte aux temps les plus reculés. Le rite du temple de Salomon a inspiré son organisation pour une grande part. Ceci explique les quelques similitudes entre les rituels mormons et ceux de la franc-maçonnerie.

 
Malgré ses nombreuses transformations au cours des siècles, le rituel de Salomon a été suffisamment préservé pour que les ennemis de l'Église puissent crier au scandale et accuser les mormons de plagiat lorsqu'ils croient voir des touches maçonniques dans le mormonisme.

 
Joseph Smith a affirmé avec insistance que le rituel du temple a été révélé et que la plupart de ses éléments sont empruntés au temple de Salomon. Les fonts baptismaux, soutenus par douze boeufs en bronze ne sont qu'une des nombreuses figures salomoniques du temple mormon. Aucune des autres caractéristiques maçonniques ne fut empruntée à la franc-maçonnerie mais provient d'une origine commune, à savoir, le temple de Salomon lui-même.

 
Tous les symboles et toutes les expressions mormones utilisés par les francs-maçons sont d'origine biblique. La Bible étant un héritage qui appartient à toute l'humanité, il n’est pas surprenant de retrouver certaines de ses expressions, certains de ses rites chez ceux qui considèrent la Bible comme un livre sacré.

 
La cérémonie du temple des saints des derniers jours n'a pas été révélée d'un seul coup. Joseph Smith commença à recevoir des connaissances à ce sujet bien avant que le temple de Kirtland ne soit achevé. Ses premières lumières à ce sujet lui vinrent en 1835 alors qu'il traduisait un manuscrit égyptien. Bien que la partie du Livre d'Abraham contenant des « touches maçonniques » n'ait été publié que le 15 mars 1842, il ne fait aucun doute que Joseph Smith avait travaillé sur ce document depuis bien longtemps.



Pourquoi Joseph Smith a-t-il attendu si longtemps avant de publier ce document ? Nous nous apercevons qu'il l'a publié dès que cela lui a été possible, c'est-à-dire aussitôt qu'il a pu avoir un contact sérieux et soutenu avec le journal Times ans Seasons. Cela est très important, surtout lorsqu'on sait que c'est particulièrement dans cette partie des Écritures que figurent des « éléments maçonniques ».

 
Or, c'est ce même jour de 1842 que Joseph Smith entra dans l'ordre des francs-maçons. Personne n'osera suggérer qu'il ait pu, la même journée, glaner suffisamment d'informations sur la fraternité maçonnique et publier, illico, ce qu'il venait d'apprendre. Surtout lorsqu'on s'aperçoit qu'il reçut le premier degré de la franc-maçonnerie au soir de cette journée.

 
Plusieurs des principaux mormons avaient été francs-maçons depuis déjà bien années avant qu'ils n'aient reçu l'autorisation d'ouvrir une loge à Nauvoo. Ils avaient même envoyé une pétition au Grand Maître de l'Illinois pour solliciter l'autorisation d'ouvrir cette loge de Nauvoo.

 
En 1841, le Grand Maître Abraham Jonas leur donna la permission de diriger leurs réunions de loge, bien qu'ils n'aient pas été autorisés à accroître le nombre de leurs membres, du moins pas avant d'en avoir reçu l'autorisation de la Grand Loge. Monsieur Jonas était un politicien habile. Il était déjà bien placé et selon certains il cherchait à être élu comme gouverneur de l'Illinois. Bien que plusieurs francs-maçons dans les villes voisines de Nauvoo lui avaient demandé expressément de rejeter la requête des mormons, il savait que ceux-ci représentaient une force politique dont, l'heure venue, il pouvait avoir besoin.

 
Sa décision contribua à tourner les francs-maçons des villes voisines contre les mormons. Il fut accusé par ses collègues d'avoir fait de Joseph Smith un franc-maçon. La colère atteint son comble lorsque le Grand Maître publia un long article dans le journal de sa ville, louant les mormons pour leur industrie, leur persévérance et leur intelligence.

 
En l'absence de supervision venant de la Grande Loge et compte tenu de la rancoeur des loges voisines plus expérimentées, les francs-maçons mormons furent livrés à eux-mêmes.

 
Joseph Smith, le prophète, par qui vinrent les ordonnances du temple, ne s'intéressait que d'une façon lointaine à la loge maçonnique de Nauvoo. Il n'assista qu'à trois réunions à la suite, le même jour, pour recevoir les trois premiers degrés de la franc-maçonnerie.

 
Beaucoup a été dit sur le fait que les francs-maçons n'aimaient pas les mormons déjà à cette époque. Une des raisons, sans aucun doute, était politique. Une autre tient aux convictions religieuses des saints des derniers jours.

 
L'opposition contre la loge de Nauvoo devint si forte que le Grand Maître fut obligé d'en suspendre l'activité. Il envoya à la loge de Nauvoo une lettre où il déclarait que tout travail devait cesser immédiatement, en attendant une inspection plus approfondie du statut de différents membres de la loge de Nauvoo par la Grande Loge.

 
Cette injonction fut délivrée à la loge le 11 août 1842. Elle fut acceptée sans hésitation. Toute activité de la loge cessa immédiatement. Tous les registres furent soumis à la Grande Loge. Ils furent examinés, après quoi il fut décidé d'annuler l'injonction et d'autoriser de nouveau la loge à être opérationnelle. Cette nouvelle, bienvenue, fit que tout redémarra à la loge de Nauvoo et de nouveaux membres furent admis semaine après semaine dans la loge.

 
Le 19 janvier 1841, le prophète enregistra une révélation sur l'ordonnance du temple. Elle expliquait au monde les ordonnances du temple autant qu'il soit possible des les formuler au public. Ces prophéties furent appliquées par les saints des derniers jours avant même qu'ils ne deviennent membres de la fraternité maçonnique. Le prophète n'attendit pas d'avoir l'autorisation d'une quelconque autorité maçonnique pour promettre aux membres de l'Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours les bénédictions qui devaient être révélées dans la Maison du Seigneur. Une étude attentive de la section 124 des Doctrine et Alliances révèle qu'il connaissait alors la cérémonie qui serait administrée dans le temple.

 
Quand le temple de Kirtland fut terminé en 1836, il avait déjà une idée de la dimension des programmes de construction des temples de l'Église, ainsi que de leur signification. Dans ce premier temple se déroulaient déjà des dotations.

 
Le 4 mai 1842, le prophète administra un rituel du temple qui avait été annoncé dans la révélation du 19 janvier 1841. Ce jour-là, il écrivit dans journal qu'il avait instruit les frères, leur apportant de nouvelles connaissances. Pourtant, il n'était franc-maçon que depuis six semaines et n'avait assisté qu'à trois réunions de la loge. Et il s'adressait à des hommes dont certains étaient francs-maçons depuis des années. Comment pouvait-il leur apprendre des choses, s'il ne s'appuyait que sur ses connaissances maçonniques ?

 
Il leur fit part de nombreuses connaissances qui n'étaient pas disponibles à la loge. S'il avait tenté de bâtir une cérémonie en la pillant aux francs-maçons pour l'instituer dans le temple, ces hommes, qui l'auraient reconnue, l'auraient quitté après avoir détecté sa corruption. Mais ceux qui connaissaient le mieux la franc-maçonnerie furent ceux qui discernèrent le mieux la vraie source de sa sagesse.

 
Rien ne montre qu'à ce moment-là, alors que la cérémonie du temple de l'Église était établie, et que la plupart des membres masculins de l'Église étaient francs-maçons, ils aient considéré Joseph Smith comme un plagiaire, même parmi ceux apostasièrent plus tard. Parmi ceux qui étaient familiers des deux rituels, il y en eût qui, plus tard, quittèrent l'Église, mais sans jamais se plaindre de cela.

 
Certains de ces apostats écrivirent des livres contre des dirigeants de l'Église, mais aucun ne se plaignit du fait qu'ils auraient volé les secrets de la franc-maçonnerie pour les introduire dans la cérémonie du temple.

 
John C. Bennett était bien placé pour connaître cette situation. Dans son amertume, il calomnia longuement les mormons, mais jamais il ne suggéra une telle possibilité. Il fut en même temps excommunié de l'Église et expulsé de sa loge maçonnique. Alors qu'il se trouvait dans cette situation, mis aux bans des deux communautés, jamais il n'accusa quiconque d'avoir plagié, ni même ne dénonça une quelconque connivence.

 
D'autres ont écrit des ouvrages contre l'Église et ses cérémonies, mais aucun n'a jamais vu suffisamment de similitudes pour accuser l'Église d'avoir plagié la franc-maçonnerie.

 
Les francs-maçons alors en conflit avec les mormons de Nauvoo ne les accusèrent jamais de cela non plus. Cette fausse accusation fut formulée par des gens mal informés, et elle a persisté.

 
Le rituel du temple ne fut pas donné dans sa plénitude le 4 mai 1842, mais il y en eut suffisamment d'administré pour convaincre ces hommes, qui étaient francs-maçons depuis des années, que Joseph Smith leur faisait part de connaissances qu'ils ignoraient jusque-là. Lors d'occasions ultérieures, ces mêmes hommes furent appelés à recevoir davantage de connaissances sur la dotation.

 
Si les mormons avaient voulu nuire à la franc-maçonnerie, ils auraient eu davantage intérêt à le faire une fois installés dans l'Ouest, au moment où plus personne ne s'occupait d'eux. Mais ils ne s'intéressèrent plus du tout à elle après avoir quitté Nauvoo.

 
Assurément, il existe quelques similitudes entre les rituels mormons et francs-maçons, mais ces quelques ressemblances au sein d'un rite très dense ne peuvent pas être expliquées par le seul fait que Joseph Smith assista à quelques réunions de la fraternité maçonnique.

 
À la lumière des travaux des historiens de la franc-maçonnerie on est conduit à la conclusion que quelques aspects du rituel administré autrefois dans le temple de Salomon ont persisté dans la franc-maçonnerie.

 
Aucune institution n'a le monopole de la vérité dont certains aspects se retrouvent ici et là. Les vérités divines qui furent révélées aux anciens prophètes hébreux ont filtré parmi toutes les nations du monde, se sont trouvées altérées lorsqu'elles passaient d'une génération à l'autre. Beaucoup d'agnostiques ont rejeté le Sauveur du monde parce que ses enseignements ne contenaient rien de nouveau. D'autres chercheurs rejettent le Pentateuque comme étant de source divine parce qu'ils trouvent un grand nombre de ses vérités fondamentales dans le Code d'Hammurabi et d'autres sources anciennes.

 
Dans la révélation donnée à Joseph Smith à propos de la dotation du temple, la promesse fut faite que les vérités perdues seraient rétablies. Dans les instructions données à Joseph Smith à ce propos il fut aussi expliqué que le Tabernacle de Moïse et le temple de Salomon furent bâtis dans le même but que le temple de Nauvoo (voir D&A 124). Il fut expliqué dans ce document que le Seigneur désigna Joseph pour « rétablir ce qui avait été perdu, ou ce qui avait été rejeté, même la plénitude de la prêtrise. » (D&A 124:28)

 
Il est évident que des cérémonies sacrées ont été administrées dans le temple de Salomon mais que nombre d'entre elles n'ont pas persisté au fil des siècles. Dans beaucoup d'églises chrétiennes, un font baptismal tel que ceux en usage au temple de Salomon, c'est-à-dire pour l'immersion, devint superflu lorsque l'aspersion fut considérée comme la méthode appropriée du baptême.

 
Comme une partie du rituel maçonnique vient du temple de Salomon, altéré par les siècles, il n'est pas surprenant de trouver des similitudes avec le rituel rétabli par Joseph Smith.

 
De nombreux aspects de la franc-maçonnerie furent perpétués dans des sociétés n'ayant pas eu de relations avec les francs-maçons. À l'époque de Jésus, les Esséniens administraient de nombreux rites ressemblant à certaines pratiques maçonniques. Josephus déclare qu'au moment de l'admission à leur ordre secret, ils reçoivent comme dons symboliques « une hache, un tablier, une robe blanche, et qu'ils sont liés entre eux par des alliances solennelles. » (Josephus 2:8)

 
Les Esséniens ne reçurent certainement aucun de leurs rites de la franc-maçonnerie bien que, là encore, il existe des similitudes. Il n'est pas invraisemblable que les deux sociétés descendent de l'institution mère, à savoir le temple de Salomon.

 
Si les faits étaient disponibles et les sources originelles existantes, il serait sans aucun doute évident que chaque point du rituel mormon que les francs-maçons affirment provenir de leurs cérémonies, remonte à l'époque de Salomon. Les dirigeants de l'Église ont toujours enseigné que de nombreux aspects du service du temple sont salomoniques, tel les fonts baptismaux. En cela Joseph Smith était inspiré à suivre les plans du temple de Salomon. Il n'y a rien de surprenant dans le fait que les rituels du temple lui aient été révélés, exactement comme ils l'avaient été dans les temps anciens.

 
Les Druides avaient des cérémonies qui ressemblaient à la franc-maçonnerie. Les ruines de l'Amérique Centrale et du Mexique témoignent du fait que les rituels « maçonniques » étaient pratiqués dans ces régions.

 
Le Talmud juif fournit ne nombreuses illustrations du système maçonnique. De nombreuses traditions et légendes, surtout concernant les degrés supérieurs, apparaissent dans le Talmud ou sont corroborées par lui. Le voile du temple maçonnique est une représentation du voile du temple de Salomon.

 
Le rituel maçonnique remontant au temple de Salomon, il n'y a pas de quoi être surpris par quelques similitudes lorsqu'on considère que le rituel salomonique a été rétabli à notre époque dans toute sa pureté.

 
Quand le service du temple a été rétabli au temps de Joseph Smith, on ne pouvait pas être surpris de trouver des ressemblances avec les traditions salomoniques ayant persisté dans la franc-maçonnerie.

 
Il est évident que les rites maçonniques incluent certains rudiments de la dotation du temple, cependant ces quelques points de similitude sont restreints essentiellement au rituel relatif à la Prêtrise d'Aaron. La plupart des rites de la Prêtrise de Melchisédek en sont absents. En cela, le rituel du temple transcende le rituel maçonnique.

 
La dotation du temple transcende à ce point le rite maçonnique que le nombre limité de similitudes ne vaut pas d'être pris en considération. Si l'on devait énumérer les points de la dotation qui n'ont aucune part dans le rite maçonnique, la liste serait telle que l'on dépasserait très vite les quelques points de similitude détectables.

 
Benjamin F. Johnson, ami et associé de Joseph Smith, a écrit dans son journal : « Joseph m'a dit que le rite maçonnique est à la dotation ce que les Églises sont à l'Église primitive : une forme apostate. »

 
Les points sur lesquels on peut distinguer des ressemblances sont essentiellement bibliques. C'est là la trace de l'héritage de Salomon, davantage que de quelque ingérence de Joseph Smith.

 
Aucun élément de la dotation du temple mormon n'a été emprunté à la franc-maçonnerie. Autant dire que les mormons auraient plagié les rites des Indiens d'Amérique, des Esséniens, des Druides et de tous ceux qui ont préservé des fragments de ce qui avait autrefois été institué comme sacré dans l'ancien Israël.

 
Nous admettons ouvertement qu'il existe quelques similitudes entre les rituels mormons et francs-maçons, mais l'évidence demande que l'on recherche à un autre niveau que la franc-maçonnerie pour trouver l'inspiration qui a été nécessaire pour établir la cérémonie édifiante administrée dans les temples mormons.

 

 

Source : E. Cecil McGavin, Mormonism and Masonry, 1947, Bookcraft, 1949