L'histoire
familiale (généalogie)
David
H. Pratt
Article
tiré de l'Encyclopédie
du mormonisme
(Macmillan
Publishing Company, 1992)
Traduction : Marcel
Kahne
Source :
www.idumea.org
avec
autorisation
Les
termes « histoire familiale » et « généalogie »
sont synonymes pour les saints des derniers jours. Dallin H. Oaks,
membre du collège des douze apôtres, a dit : « Le
processus par lequel nous déterminons notre place dans notre
famille éternelle s'appelle généalogie. La
généalogie est l’histoire de la famille »
(séminaire des représentants régionaux, 3 avril
1987). Pour souligner le caractère familial de la généalogie,
la Première Présidence a changé, en 1987, le nom
du Département généalogique en Département
d'Histoire familiale et le nom de la Bibliothèque généalogique
en Bibliothèque d’Histoire familiale.
L’intérêt des saints des derniers jours pour
l'histoire familiale repose sur les points de doctrine fondamentaux
que sont le salut, le libre arbitre et l’exaltation. Le plan de
Dieu veut que toute personne ait la possibilité d'entendre
l'Évangile de Jésus-Christ et de recevoir les
ordonnances salvatrices, peu importe où elle a vécu sur
terre. Si les gens ne s’entendent pas prêcher l'Évangile
dans cette vie par les serviteurs autorisés du Seigneur, ils
l'entendront dans le monde des esprits après la mort. Les
saints identifient leurs ancêtres et prennent les dispositions
nécessaires pour que le baptême et d’autres
ordonnances soient effectués par procuration, c'est-à-dire
qu’ils font en sorte qu’une personne vivante représente
le défunt dans un temple. Ce n'est pas un élément
facultatif dans la croyance des saints, c’est, au contraire, un
commandement de Dieu. Comme Dallin Oaks l’a encore expliqué :
« L’œuvre généalogique n’est
pas un passe-temps pour nous. Nous faisons l'histoire familiale afin
de fournir les ordonnances du salut aux vivants et aux morts"(1989,
p. 6).
Les membres de l'Église ont été instruits
en 1894 du rôle sacré de l'histoire familiale lorsque le
président Wilford Woodruff a déclaré :
« Nous voulons que les saints des derniers jours fassent
dorénavant remonter leur généalogie aussi loin
que possible et soient scellés à leurs pères et
mères. Faites sceller les enfants à leurs parents et
remontez cette chaîne autant que vous le pouvez... C'est la
volonté du Seigneur pour ce peuple » (p. 543). Le
but de l’histoire familiale, a expliqué le président
Woodruff, est d’obtenir des noms et des données
statistiques afin que les ordonnances du temple puissent être
effectuées en faveur des ancêtres décédés
qui n'ont pas eu l'occasion d'entendre l'Évangile rétabli
de leur vivant. Il a enseigné à une autre occasion que
« nous devons entrer dans ces temples racheter nos morts –
pas seulement les morts de notre propre famille, mais les morts de
tout le monde d'esprit » (JD 21:192).
À la base de la doctrine du salut des morts se trouve
l’exercice du libre arbitre. Lorsque les personnes meurent,
leur esprit continue à vivre dans le monde postmortel et est
capable de faire des choix. Les saints des derniers jours
accomplissent des baptêmes pour les morts afin que ceux qui
vivent en tant qu’esprits puissent décider s’ils
acceptent ou non le baptême dans la véritable Église
de Jésus-Christ dans le monde des esprits. S'ils n'acceptent
pas le baptême, il est sans effet. Il en va de même pour
les autres ordonnances salvatrices que les membres accomplissent dans
les temples en faveur des morts.
L’amour est la motivation centrale de l'histoire
familiale. Identifier les ancêtres et accomplir les ordonnances
salvatrices pour eux est une expression d'amour. C'est l'esprit et le
pouvoir d'Élie, qui a donné, en 1836, les clefs de ce
pouvoir à Joseph Smith dans le Temple de Kirtland pour
« tourner le cœur des pères vers les enfants,
et les enfants vers les pères » (D&A 110:15 ;
voir aussi Malachie 4:5-6; JS–H 1:39; D&A 2:2). Le désir
de découvrir ses ancêtres et d’accomplir toutes
les ordonnances du temple pour eux est parfois appelé l'esprit
d'Élie. Le président Joseph Fielding Smith a associé
l’histoire familiale et l’œuvre du temple à
l’amour pour l'humanité en déclarant que
travailler en faveur des morts est « une œuvre qui
épanouit l'âme de l'homme, lui donne des idées
plus larges sur le bien-être de son prochain et implante dans
son cœur l’amour pour tous les enfants de notre Père
céleste. Il n'y a pas d’œuvre égale à
celle du temple pour les morts pour enseigner à l’homme
à aimer son prochain comme lui-même » (p. 3).
En réponse à l'enseignement du président
Woodruff au sujet de leurs responsabilités en matière
d’histoire familiale, les saints des derniers jours ont créé
en 1894 la société généalogique d’Utah
à Salt Lake City. Au fil des années, la société,
par le biais de la Bibliothèque d’Histoire Familiale et
de son réseau mondial de plus de 1 500 centres d'histoire
familiale, est devenue un soutien majeur des efforts consentis par
l’Église pour l’enseignement de l’histoire
familiale par des informations sur la recherche (d'abord sous forme
de livres et plus tard par microfilms puis en disques compacts) et en
mettant à disposition un personnel compétent pour aider
les chercheurs à identifier leurs ancêtres.
L’intérêt
pour l'histoire familiale n'est pas limité aux saints des
derniers jours. Il y a eu une croissance remarquable de l'intérêt
pour la généalogie et l'histoire familiale depuis 1836,
quand Élie a remis les clefs à Joseph Smith, le
prophète. Dans de nombreux pays, des milliers de personnes ont
rejoint des sociétés généalogiques et
historiques et plus de la moitié des clients de la
Bibliothèque d’Histoire familiale et de ses centres
d'histoire familiale sont membres d'autres religions. L'Église
participe à des efforts de coopération avec des
centaines de sociétés généalogiques et
d’histoire familiale, archives et bibliothèques pour
identifier les documents généalogiques et conserver les
données qui s’y trouvent.
La technologie moderne a joué un rôle important
dans les progrès de l’histoire familiale dans la seconde
moitié du XXe siècle. L'Église a mis au point un
vaste programme de microfilmage dans le monde entier. Depuis 1938,
elle a fait du microfilmage dans plus d'une centaine de pays et a
accumulé plus de 1,3 milliards de clichés avec quelque
huit milliards de noms. Les documents microfilmés constituent
la base d’une expansion fulgurante de la recherche
généalogique. Ils ont permis une croissance rapide des
collections de la Bibliothèque d’Histoire familiale et a
permis à la fois la distribution de renseignements
généalogiques aux centres d'histoire familiale de
l'Église et les programmes d'extraction de noms qui ont permis
l'automatisation généralisée des renseignements
généalogiques contenus dans le système
informatique de FamilySearch.
Il en résulte qu’il n’a jamais été
aussi facile de faire de la recherche généalogique.
Grâce à FamilySearch, les clients de la Bibliothèque
d’Histoire familiale et des centres d'histoire familiale ont
accès aux 147 millions de noms qui se trouvent dans l'Index
généalogique International et au nombre croissant des
9,67 millions de noms raccordés par lignage d’Ancestral
File™. Les programmes d’extraction de noms convertissent
les informations provenant de documents papier (par exemple, le
recensement fédéral américain de 1880 et le
recensement britannique de 1881) et du fait que des gens de partout
dans le monde apportent des renseignements à Ancestral File,
les programmes informatiques associés à FamilySearch
peuvent simplifier considérablement l’identification des
ancêtres.
L'Église enseigne que les devoirs des membres en matière
d’histoire familiale sont triples. Tout d'abord, ils doivent
acquérir le désir d'aider à racheter les morts.
Une fois qu’ils ont acquis le témoignage du principe du
salut des morts, ils sentent qu’ils ont la responsabilité
personnelle d’y aider. Ils se préoccupent également
de ceux dans le monde des esprits qui attendent que les ordonnances
du temple soient accomplies.
En second lieu, ils doivent déterminer ce qu'il faut
faire. Chaque saint des derniers jours peut faire quelque chose pour
faire avancer l’histoire familiale. Dallin H. Oaks conseille :
« Nous ne devons pas essayer d’obliger tout le monde
à tout faire, mais encourager chacun à faire quelque
chose » (1989, p. 6). En conséquence, les saints
des derniers jours sont encouragés à participer à
des activités liées au salut des morts. Ce que l’on
fait et la quantité de ce que l’on fait dépend
des capacités et de la situation de chacun, de ce que la
famille peut avoir déjà accompli, de l’inspiration
personnelle venant de l'Esprit et des lignes directrices proposées
par les dirigeants de l'Église. Parmi les activités, il
y a l’identification des ancêtres et l’accomplissement
des ordonnances du temple en leur faveur, la participation à
des organisations familiales, au programme d'extraction des noms, la
tenue d’un journal personnel, la rédaction d’une
histoire personnelle et familiale et l’acceptation d’appels
de l'Église au service dans le temple et dans l'histoire
familiale. Pour identifier les premières générations
d’ancêtres, il n’est habituellement pas nécessaire
de faire beaucoup de recherches à la bibliothèque ou
d’avoir recours à des outils de recherche avancés.
Au début, les recherches généalogiques
consistent généralement à consulter les
documents familiaux connus, à se renseigner, soit oralement,
soit par écrit, auprès des membres de la famille, à
chercher dans les archives publiques d’accès facile
telles que les extraits d’acte de naissance. Pour identifier
les ancêtres au-delà des quelques premières
générations, il faut habituellement avoir recours aux
bibliothèques, aux outils informatiques disponibles dans des
systèmes tels que FamilySearch et l’aide de
spécialistes. Les organisations familiales permettent aux
membres de mettre en commun les renseignements et les ressources pour
promouvoir l’histoire de la famille. Le Programme d’extraction
des Noms permet de convertir les données qui se trouvent sur
les copies microfilmées d’archives sur papier –
registres paroissiaux, recensements, etc. – en un format
informatique pour les intégrer dans des fichiers de
FamilySearch ou de fournir les noms nécessaires aux temples.
Troisièmement, les membres doivent continuer à
œuvrer. Le travail du département d'histoire familiale
ne sera terminé que quand tous les noms seront enregistrés
et toutes les ordonnances accomplies.
Bibliographie
Come
unto Christ Through Temple Ordinances and Covenants, 2e éd.
Salt Lake City, 1988.
Greenwood,
Val D. The Researcher's Guide to American Genealogy, 2e éd.
Baltimore, 1990.
Instructions
for Priesthood Leaders on Temple and Family History Work. Salt Lake
City, 1990.
Oaks,
Dallin H. "Family History: "In Wisdom and Order'."
Ensign 19, juin 1989, p. 6-8.
Smith,
Joseph Fielding. Church News, 24 octobre 1970, p. 3.
Woodruff,
Wilford. Deseret Weekly, 21 avril 1894, p. 543.