Il se sentit toujours poussé à y remettre le papier




En 1933, Collin L. Morse fréquentait sa future femme, Olivia Hatch, à Salt Lake City. La grande dépression se faisait sévèrement sentir et il y avait beaucoup de chômage. Pour gagner de quoi vivre et pour préparer leur avenir, il se rendit à Clinton (Montana, États-Unis) pour couper les fanes de betteraves à sucre.


Il trouva un petit appartement en ville, qu’il partageait avec plusieurs autres ouvriers. Plusieurs fois par semaines, il allait à un petit magasin à quelques rues pour faire quelques courses. En chemin, il longeait un tout petit cimetière familial dans un champ de luzerne. Chaque fois qu’il passait près du cimetière il se sentait poussé à s’arrêter. La dernière fois qu’il alla au magasin, il s’arrêta pour noter les noms et les dates figurant sur chaque pierre tombale. Il n’y en avait que cinq ou six. Toutes les personnes appartenaient apparemment à une même famille du nom de Mitchell. Il plia le papier et le mit dans son portefeuille.


Il retourna en Utah et le 14 décembre 1934 et il épousa sa bien-aimée au temple de Salt Lake City. Olivia et lui eurent quatre enfants. Pendant les vingt-deux années suivantes, Collin travailla dur pour subvenir aux besoins de sa famille.


À de nombreuses reprises, il fit du tri dans son portefeuille ou en changea. Il se sentit toujours poussé à y remettre le papier.


En 1954, Collin et Olivia déménagèrent à Independence (Oregon, États-Unis). Collin y fut appelé comme président de la branche de Dallas (Oregon). Un dimanche, il parla avec un membre de la branche. Ce dernier lui dit qu’il désirait vivement continuer ses recherches généalogiques mais qu’il se trouvait dans une impasse. Collin écouta attentivement ce membre. Il s’aperçut que le nom recherché était un de ceux qu’il avait copiés sur les pierres tombales, des années auparavant.


Il sortit son portefeuille de sa poche et en retira le papier plié contenant la liste de noms. Il le donna au membre de la branche, lui demandant si les renseignements pouvaient l’aider. L’homme fixa les noms avec stupéfaction puis répondit que c’était précisément les noms qu’il cherchait.


Le cœur de Collin débordait de joie. Il avait écouté le murmure doux et léger.



Source : Keith Morse, « Still, Small Voice », Church News, 16 octobre 1993, p. 16