La signification du sacrifice expiatoire



Cleon Skousen
(1913-2006)



Discours prononcé le 18 cécembre 1980 à Dallas (Texas) devant une assemblée de 200 missionnaires,
par
W. Cleon Skousen
invité par le président de mission Orville Matheny


Texte anglais et fichier audio du discours sur

http://www.josephsmithacademy.org/inspira/audio/the-meaning-of-the-atonement/
https://rcronk.wordpress.com/2007/07/27/a-personal-search-for-the-meaning-of-the-atonement/




Je voudrais vous parler de choses qui sont belles et puissantes que le président Spencer W. Kimball a présentées à la cession de la prêtrise de la conférence générale, le samedi 2 avril 1977.

Il y a beaucoup de choses, profondes et belles, qui ont été rétablies avec l’Évangile et dont on ne parle pas souvent ; et quelquefois, quand on en discute, on entend des gens dire : « Pourquoi les Frères n’en parlent-ils pas davantage ? » Eh bien, quand les Frères s’expriment, dans les conférences, ils s’adressent au monde. Si vous rassemblez un groupe de Frères, vous les entendrez parler de ces sujet. Si vous êtes un groupe de missionnaires se réunissant avec une Autorité générale, elle s’ouvrira aux vérités profondes de l’Évangile dont les Frères ne parlent généralement pas quand ils s’adressent au monde. Elles sont très sacrées.

Le président Kimball en a parlé ce jour-là et je désire m’y attacher brièvement ce soir car le sujet concerne tout le fondement de Pâques, mais on en discute pratiquement jamais. Nous n’en parlons tout simplement pas, mais nous sommes les seuls à le connaître. Du moins sommes nous les seuls à avoir les livres qui en parlent. Et nous l’avons presque perdu en tant que doctrine de l’Église, et j’ai été enthousiasmé quand j’ai entendu le président Kimball en parler. Il a dit [voir L'Étoile, octobre 1977, p. 53-55, ndlr] :

« Vous savez que je désire que chacun comprenne que, dans cette vie, nous n’utilisons qu’une partie très limitée de l’autorité de la prêtrise. Il y a beaucoup d’ordonnances qui doivent encore être données dans le prochain monde, et l’une d’entre elles sera l’ordonnance de la résurrection. Nous n’avons pas l’autorité pour accomplir cette ordonnance ici-bas. C’est une ordonnance de la prêtrise. Vous la recevrez là-bas.

« Dans la prochaine vie vous aurez aussi l’ordonnance de donner naissance à des enfants d’esprit, avec vos corps qui seront alors ressuscités. C’est là une chose que nous n’avons pas le pouvoir de faire ici. Les corps physiques, oui, mais pas les corps d’esprit. »

Puis il a continué sur un thème qui, j’en suis persuadé, a dû paraître étrange à certains. Il a dit : « Vous pourrez avoir accès aux intelligences dans l’univers, et les organiser, et faire des planètes et organiser des royaumes. » Or c’est là une belle doctrine, et il est temps d’en discuter un peu plus, car si nous comprenons ce principe, cela nous aidera à comprendre pourquoi l’Expiation était nécessaire.

Je ne sais pas si cela vous tracasse ou non, mais quand j’étais petit garçon à Alberta, au Canada, quand on parlait à l’École du dimanche de la terrible souffrance de Jésus sur la croix, je disais à mon instructeur de l’École du dimanche : « Mais qui a voulu cela ? À qui a servi toute cette souffrance ? Qui devait-elle satisfaire ? » Mon instructeur répondait : « Eh bien, c’était pour satisfaire notre Père céleste. » Cela ne répondait pas vraiment à la question et il me semblait que si notre Père céleste voulait que nous venions sur Terre, après que nous nous serions repentis, tout ce qu’il aurait pu dire serait : « Reviens. Tu as fait du mieux que tu pouvais. »

Pourquoi avons-nous besoin de toute cette souffrance ?

Et toute ma vie, du moins jusqu’à mon départ en mission, je me suis posé ces questions.

Un jour j’accompagnais le président Widtsoe, qui avait la responsabilité de toute la mission Européenne. Je n’avais que dix sept ans quand j’ai été appelé en mission, et enfin se présentait la chance de poser à l'un des douze apôtres, frère Widtsoe, toutes les questions que j’avais en tête depuis que j’étais petit garçon. Et c'est ce que j'ai fait. « Qui vous a dit de me poser cette question ? » a-t-il répondu. Je lui ai dit : « Personne ne m’a demandé de vous la poser. C’est ma question. »

Il a dit : « À quel point voulez-vous connaître la réponse ? » J’ai dit : « J’ai toujours voulu le savoir depuis que je suis tout petit. »

Alors il a dit : « C’est la question la plus profonde de l’Évangile de Jésus-Christ et elle ne devrait pas recevoir de réponse tant que les gens ne sont pas tout d’abord capables d’y réfléchir, afin qu’ils puissent comprendre la réponse. C’est pourquoi, je partagerai la réponse avec vous au fil du temps. »

« C’est super ! » ai-je dit, et j’ai commencé à sortir un crayon et un papier. « Si vous me donnez simplement les Écritures, je les noterai. » Il a commencé à me les citer. Une Écriture dans les Doctrines et Alliances, une autre dans le Livre de Mormon.

N’allez-vous pas me dire le chapitre et le verset ?
Je ne veux pas vous priver du plaisir de les trouver vous-même.

Et pendant toute ma mission, et par la suite également, je l’ai tenu au courant de mes progrès. Il disait : « Ce n’est pas mal. Essayez donc la section 38 des Doctrine et Alliances. » Cela m’a pris encore sept ans jusqu’à ce que je puisse rassembler tous les éléments et en faire une synthèse, mais j’étais enthousiasmé quand j’y suis finalement arrivé et qu’il a dit : « Oui, vous avez maintenant le tableau d’ensemble. »

C’est cela dont le président Kimball donnait le thème général et le fondement, mais il ne l’a pas associé avec le sacrifice expiatoire.

On ne trouve pas ce thème développé dans beaucoup d’écrits de la littérature de l’Église, aussi, si vous prenez un crayon et une feuille de papier, je vous donnerai toutes les références afin que cela ne vous prenne pas sept ans. Cependant, quand vous les consulterez, vous les apprécierez beaucoup plus que si vous dites simplement : « Et alors ? »

Lisez le passage et vous commencerez à voir quel océan merveilleux, quelle avalanche, quelle véritable cascade se sont déversés sur les saints dans les derniers jours, et nous avons laissé s’en écouler une partie sans vraiment apprécier ce que cela signifiait.

En premier lieu, prenez 2 Néphi 2:14. Voici ce qu’il faut lire. Le père Léhi dit que tout, dans l’Univers, est formé de deux choses. Voici d’où nous tirons notre concept d’éléments de construction. Des choses qui se meuvent, et d’autres qui sont mues.

Maintenant notre prochaine référence est D&A 93:29. Une chose qui agit est appelé intelligences éternelles, au pluriel.

La prochaine référence est D&A 93:30. Ces intelligences sont indépendantes et agissent volontairement. Elles ne sont pas contraintes et les cieux doivent attendre jusqu’à ce qu’elles obéissent. Elles ne font rien tant qu’elles ne sont pas prêtes ; tout comme nous.

Et notre Père céleste a construit l’Univers entier avec cet élément d’action. Le facteur énergétique, dans l’Univers, est l’intelligence, et elle n’agit qu’à la vitesse et dans la direction qu’elle veut.

Maintenant, Abraham 3:19. Ces intelligences sont des degrés, du plus bas au plus élevé, et la plus élevée de toutes est l’intelligence de Dieu lui-même, et nous nous trouvons au milieu. Certaines intelligences ont été affectées à la vie végétale, certaines aux animaux. Et celles de ses intelligences qui étaient spéciales, très supérieures, « super de luxe » [en français dans le texte, ndlr], ont reçu des corps à son image, et vous êtes celles-là. Vous êtes des personnes très spéciales.

Or, Joseph Smith décrit ceci quand il a dit : « J’ai expliqué aux Douze et à leurs épouses la doctrine de la progression éternelle des intelligences » (DHC, ch. 8, p. 519). Puis il ne nous en donne pas l’explication. Alors vous devez vous référer à Brigham Youg, Parley P. Pratt et Heber C. Kimball qui expliquent ce qu’il leur a expliqué, la doctrine qu'ils ont reçue de lui.

La référence suivante est D&A 93:33. Ce sur quoi on agit – remarquez qu’il y a des choses qui agissent et d’autres sur lesquelles on agit – est appelé les éléments éternels. C’est appelé élément. C’est de la matière. Joseph Smith a dit que la matière existe en deux dimensions. L’élément très raffiné est appelé l’esprit, et l’élément plus grossier est appelé la matière temporelle que nous avons ici [référence au corps physique, ndlr]. Ainsi, tout cela est de la matière qui existe à deux niveaux. C’est comme de la glace et de l’eau. En réalité, c’est la même chose, mais elles appartiennent à des dimensions différentes. Vous pouvez plus ou moins y penser de cette façon. Maintenant, toute chose est une combinaison d’intelligences et de matière. Ce sont les éléments constructeurs de l’Univers (voir Anraham 4:10, 12, 18 et Hélaman 12:8-9).

Si vous êtes un scientifique vraiment calé, ce sera là une information passionnante, parce que nos scientifiques les plus avancés dans la recherche, dans la recherche pure, viennent de prouver que c’est vrai. La matière ne fonctionne pas de façon mécanique. Ils disent qu’elle a un élément d’intelligence finie. C’est comme cela que Henri Bergson, le philosophe français, l’a appelée. Elle peut distinguer. Elle peut choisir. Elle n’agit pas toujours selon les règles. Quelques-uns de ces petits éléments sont autant eux-mêmes que vous et moi sommes nous-mêmes. Ils se baladent un peu partout, et c’est l’agrégat, que nous appelons la loi de la chimie. Dans l’agrégat, oui, mais vous les regardez individuellement, et ils se baladent.

En fait, Robert Millikan [physicien américain, prix Nobel, ndlr] a dit que si tous les éléments obéissaient à toutes les lois de la chimie, vous ne mourriez jamais.

Il y a de la rébellion dans la chair, et on l’appelle « les semences de la mort ». Vous en avez peut-être déjà entendu parler. Mais sur l’ordre de Dieu, les éléments, qui ont reçu l’intelligence qui y est attachée, obéissent. Vous voulez que la montagne bouge, parlez-lui : « Bouge ! ». Oui, Monsieur, et Dieu le lui commande, ou sa prêtrise le fait par son autorité.

Quand Dieu commande, ces intelligences obéissent dans les éléments. C’est dans Jacob 4:6-10 :

« C’est pourquoi, nous sondons les prophètes, et nous avons beaucoup de révélations et l’esprit de prophétie; et ayant tous ces témoignages, nous obtenons l’espérance, et notre foi devient inébranlable, de sorte que nous pouvons, en vérité, commander au nom de Jésus, et les arbres mêmes nous obéissent, ou les montagnes, ou les vagues de la mer.

« Néanmoins, le Seigneur Dieu nous montre notre faiblesse, afin que nous sachions que c’est par sa grâce et sa grande condescendance envers les enfants des hommes que nous avons le pouvoir de faire ces choses.

« Voici, grandes et merveilleuses sont les œuvres du Seigneur. Comme elles sont insondables, les profondeurs de ses mystères, et il est impossible que l’homme découvre toutes ses voies. Et nul n’a connaissance de ses voies, si cela ne lui est révélé; c’est pourquoi, frères, ne méprisez pas les révélations de Dieu.

« Car voici, c’est par le pouvoir de sa parole que l’homme est venu sur la surface de la terre, laquelle terre a été créée par le pouvoir de sa parole. C’est pourquoi, si Dieu a été capable de parler et que le monde fut, et de parler et que l’homme fut créé, oh alors, pourquoi ne serait-il pas capable de commander, selon sa volonté et son bon plaisir, à la terre ou à l’œuvre de ses mains qui se trouve à sa surface?

« C’est pourquoi, frères, ne cherchez pas à conseiller le Seigneur, mais à prendre conseil auprès de lui. Car voici, vous savez vous-mêmes qu’il gouverne toutes ses œuvres avec sagesse, et avec justice, et avec une grande miséricorde. »

C'est aussi dans 1 Néphi 20:12-13 : « Écoute-moi, Jacob ! et toi, Israël, que j’ai appelé, car c’est moi, moi qui suis le premier, c’est aussi moi qui suis le dernier. Ma main a fondé la terre, et ma droite a étendu les cieux : je les appelle, et aussitôt ils se présentent. »

Écoutez Brigham Young parler de ce principe : « Il y a de la lumière, ou de l’intelligence, dans toute matière à travers les vastes étendues de toutes les éternités. Elle est dans la roche. Elle est dans le sable, l’eau, l’air. Elle est dans les gaz, et, en résumé, dans toute description ou organisation de la matière, qu’elle soit solide, liquide, ou gazeuse. La particule opérant avec la particule. » Maintenant, tout à coup, nous commençons à saisir la vision de ce miracle de la création de Dieu. Il part dans les ténèbres du dehors, d’intelligences inorganisées et de morceaux d’éléments inorganisés, et les combines de telle sorte qu’un tout petit morceaux a une intelligence qui lui est attachée, et maintenant vous pouvez lui donner des ordres. Ils sont combinés de certaines façons. Le Seigneur a dit :« Je leur ai donné à tous un modèle qui devient la loi par laquelle ils opèrent. »

Certains acceptent l’électricité, et d’autres lui résistent. Certains se combinent avec des choses variées et vous obtenez une combinaison d’hydrogène. Deux particules d’hydrogène et une d’oxygène, et nous appelons cela de l’eau. C’est parce qu’ils ont été organisés de cette façon-là. Ils sont si merveilleusement organisés que vous pouvez prendre une seule petite organisation complexe. On l'appelle une cellule, et elle est fertilisée par une autre cellule, et neuf mois plus tard, à cause de l’organisation ADN, Acide Désoxyribo Nucléique, qui y a été placée par un Père céleste supérieurement intelligent, elle va se développer en des trillions de cellules appelées un être humain. Tout cela selon le plan. Vous aurez un sentiment d’adoration envers notre Père céleste au fur et à mesure que vous réaliserez ce qui est possible dans la structure de cette organisation.

Maintenant, laissez-moi juste vous montrer un miracle de la mécanique et le pouvoir de Dieu. Il est dans cette main. Et notre Père céleste peut parler à toutes ces petites intelligences, et il peut les changer à nouveau en poussière aussi vite que ça. Ou il peut leur dire, comme il a dit à Moïse : « Moïse, sors ta main. » Oh ! la lèpre s’éffrite, incurable, et retourne à la poussière. « Moïse, remets ta main dans ton sein. » Et le Seigneur dit : « Maintenant, sors ta main ». Ah ! de la chair rose, et belle, et nette, et ferme. C’est là le miracle de Dieu. Vos enfants sont un miracle. Toute chose autour de vous est un miracle. Et pour la première fois nous commençons à comprendre.

Dieu parle et ça obéit. Tout est fait de choses qui agissent et de choses sur lesquelles on agit. On leur a donné des noms pour pouvoir les identifier, et le président Kimball a dit que, dans le prochain monde nous aurons accès à ces intelligences pour organiser nos propres grands systèmes. Notre Père céleste demande : « Savez-vous ce qui fait que je suis Dieu ? » Peut-être voudrez vous noter ceci sur la source du pouvoir de Dieu. La réponse est dans D&A 29:36 :

« Et il arriva qu’Adam fut tenté par le diable — car voici, le diable était avant Adam, car il se rebella contre moi, disant : Donne-moi ton honneur, qui est mon pouvoir ; et il détourna également de moi le tiers des armées du ciel à cause de leur libre arbitre ; et ils furent précipités et devinrent ainsi le diable et ses anges. »

Vous l’avez là, et à d’autres endroits également, comme Moïse 4:1-4 :

« Et moi, le Seigneur Dieu, je parlai à Moïse, disant : Ce Satan que tu as commandé au nom de mon Fils unique, est celui-là même qui était dès le commencement, et il vint devant moi, disant : Me voici, envoie-moi, je serai ton fils et je rachèterai toute l'humanité, de sorte que pas une seule âme ne sera perdue, et je le ferai certainement ; c'est pourquoi donne-moi ton honneur.

« Mais voici, mon Fils bien-aimé, qui était mon Bien-aimé et mon Élu depuis le commencement, me dit : Père, que ta volonté soit faite, et que la gloire t'appartienne à jamais.

« C'est pourquoi, parce que Satan se rebellait contre moi, qu'il cherchait à détruire le libre arbitre de l'homme, que moi, le Seigneur Dieu, je lui avais donné, et aussi parce qu'il voulait que je lui donne mon pouvoir, par le pouvoir de mon Fils unique je le fis précipiter ;

« et il devint Satan, oui, le diable, le père de tous lesmensonges, pour tromper et pour aveugler les hommes et pour les mener captifs à sa volonté, oui, tous ceux qui ne voudraient pas écouter ma voix. »

Qu’est-ce qui fait qu’il est Dieu ? Comment cela se fait-il, à votre avis ? Qu’est-ce qui fait un Dieu, dans le cours du temps ? « Mon honneur et mon pouvoir ». Mon honneur est mon pouvoir, de telle sorte que, lorsque je parle et que je dis : « que cela se réorganise en vin, en un vin de très haute qualité », il n’y a pas de problème ; elles se réorganisent. Nous appelons cela un miracle, mais il n’y a rien d'autre que des intelligences qui obéissent. Voilà la doctrine.

Maintenant, en gardant en mémoire D&A 29:36, que se passerait-il si le Père décevait la confiance de ces intelligences ? Qu’arriverait-il, à votre avis ?

Pas une âme sur la face de la Terre n’a osé annoncer la doctrine contenue en filigrane dans Alma 42. Aucun Église n’a osé suggérer que Dieu puisse tomber. Notre Père céleste a dit en substance : « Je veux que vous sachiez que je marche continuellement sur le fil du rasoir de la loi céleste, afin de conserver la confiance, parce que c’est là la source de mon pouvoir. »

Ceci nous donne une compréhension totalement nouvelle de notre Père céleste. Dans Alma 42:13, 22, 25, cela est répété.

Et de nouveau dans Mormon 9:19 :« Et si des miracles furent accomplis alors, pourquoi Dieu a-t-il cessé d’être un Dieu de miracles tout en étant un Être immuable ? Et voici, je vous dis qu’il ne change pas ; si oui, il cesserait d’être Dieu ; et il ne cesse pas d’être Dieu et est un Dieu de miracles. »

S’il était injuste, s’il était arbitraire, s’il était faux en quelque sens que ce soit, que ferait-il ? Il cesserait d’être Dieu. Qui ose suggérer quoi que ce soit pour défier le pouvoir du tout-puissant Élohim, chef des Dieux ? Notre Père céleste dit en substance : « Je veux que vous me connaissiez et que vous me compreniez. Je travaille dans les limites de règles très strictes. Je dois fonctionner de manière à jouir de leur confiance et donc je ne peux pas la décevoir. »

Maintenant, Alma 34:9 :«  Car il est nécessaire qu’une expiation soit accomplie ; car, selon le grand plan du Dieu éternel, il faut qu’une expiation soit faite, sinon toute l’humanité va périr ; oui, tous sont endurcis ; oui, tous sont déchus et perdus, et, sans l’expiation qu’il est nécessaire de faire, ils périront. »

Le Père dit : « Une fois que je vous ai revêtus du second état, j’ai perdu tout pouvoir de vous ramener ; si je le faisais, ce serait arbitraire, capricieux et injuste, et cela violerait les règles par lesquelles le royaume tout entier à été établi. J’ai totalement perdu le contrôle de la possibilité de vous ramener moi-même. »

Dieu le Père ne peut pas nous sauver. Vous voyez, c'est là une doctrine de l’Eglise que nous voyons rarement sous cet angle, et c’est l’histoire de Pâques. C’est le vrai chemin pour retourner en présence du Père, et si cela avait dû dépendre du Père, il aurait été impuissant à nous ramener. Nous aurions échoué dans les ténèbres extérieures avec Satan et ses légions. Nous aurions suivi la même route qu’eux. Et tout ce qui avait été organisé par le Père, en relation avec nous, notre Terre, les autres Terres sur lesquelles une partie de cette famille se situe, et toutes les autres créations faites pour elle, se seraient désintégrées et seraient parties dans les ténèbres du dehors.

Cela enlève toute magie à la création. D’un coup, le Père devient beaucoup plus rationnel, compréhensible, et notre appréciation commence à augmenter tandis que nous commençons à nous rendre compte de sa personnalité remarquablement belle.

Dans 2 Néphi 9:9 il est dit que nous finirions avec Satan et ses anges s’il n’y avait pas d’expiation. Cela dépasse absolument la capacité de notre Père céleste d’élever et de ramener en sa présence les enfants qui ont trébuché pendant qu’ils apprenaient la différence entre le bien et le mal, parce qu’il doit agir selon la loi, et que les autres intelligences diraient : « Père, maintenant ils ont péché et sont privés de leur gloire. Ils ne peuvent pas revenir. Souviens-toi de toutes ces lois qui nous ont retenues en arrière. Nous n’avons pas pu être ces ‘personnes de haut niveau’. Notre niveau a été jugé plus bas. Tu parlais continuellement des lois. Ce sont elles qui réclament la justice, et qui ne nous autorisent pas à revenir. » Et si Dieu essayait de faire la justice, comme il est écrit dans Alma, elle cesserait de l’honorer et il cesserait d’être Dieu. C’est là la doctrine.

Alors comment est-ce possible ? Alma 34:11-12 : « Or, il n’y a aucun homme qui puisse sacrifier son sang pour que cela expie les péchés d’un autre. Or, si un homme commet un meurtre, voici, notre loi, qui est juste, ôtera-t-elle la vie à son frère ? Je vous dis que non. Mais la loi exige la vie de celui qui a commis le meurtre ; c’est pourquoi il n’est rien moins qu’une expiation infinie qui suffise pour les péchés du monde. »

Personne ne peut souffrir pour les péchés d’une autre personne. C’est la loi. La loi dit que personne ne peut souffrir pour les péchés d’une autre personne. C’est la définition de la loi que donnent ces petites intelligences. Maintenant arrêtez-vous simplement ici et demandez-vous pourquoi il en est ainsi.

Si je commets un délit, un délit très sérieux, pouvez-vous mourir à cause de cela et satisfaire cette assistance ? Imaginez que vous le puissiez, même si nous nous aimons l’un l’autre, et que vous disiez à tout le monde : « Non, ne laissez pas tuer frère Skousen. » Pensez-vous que cela les rendrait heureux ? Non, cela offenserait votre sens de la justice, et c’est ce que cela fait pour toutes ces petites intelligences, et Alma 34:11 dit que personne ne peut mourir, ni être puni pour les péchés d’un autre et faire en sorte que ce soit accepté comme un acte de justice. Ce que la justice réclame, c’est la défense de ces petites intelligences. « Ils ne peuvent pas revenir, Père. » Tout le monde voit le problème ? Maintenant, le génie de la solution : les Dieux savent que ces petites intelligences sont capables de compassion. C’est pourquoi l’Expiation est basée, non sur la loi, mais sur la miséricorde.

C’est dans Alma 34:15 : « Et ainsi il apportera le salut à tous ceux qui croiront en son nom ; ceci étant le but de ce dernier sacrifice: réaliser les entrailles de miséricorde, ce qui l’emporte sur la justice et fournit aux hommes le moyen d’avoir la foi qui produit le repentir. »

En d’autres termes, nous allons essayer d’amener ces petites intelligences à changer de position de telle sorte que nous puissions dominer les exigences de la justice. C’est dans Alma 34:15.

Maintenant, les familles de Dieu et ces intelligences ont déjà travaillé à ce sujet il y a des éternités de cela, avec d’autres familles. En voici le plan.

Vous vous souvenez quand elles ont choisi un Sauveur ? Jésus s’est proposé. Cependant, Satan a dit, en substance : « Tu sais, Père, ce plan est très démodé. Je veux dire que tout ceci n’est pas nécessaire. Tu peux satisfaire les intelligences de l’Univers. Il te suffit de mettre des camisoles de force à tes enfants et de les obliger à traverser le second état avec succès, et c’est là une grande idée. J’aimerais bien qu’on la mette à mon crédit. J’offre à toute la famille humaine une assurance ‘sans risque’. Tout ce que je demande, c’est que cette famille en finisse de se raccrocher à ce truc du ‘libre arbitre’. C’est seulement pour un peu de temps. Nous les envoyons en bas, ils ont un corps, nous les empêchons de violer les lois, quelles qu’elles soient, et nous les ramenons. C’est simple. » « Non, dit en substance le Père, ce n’est pas si simple que ça » en sous-entendant que si l'on introduit la contrainte dans notre plan éternel du salut, ou de l’Univers cosmique, on plante aussi les graines de la révolution, de la désintégration.

Tout ce que nous avons là se meut comme il en a envie. Aucune révolution ne peut se produire dans ces conditions-là. Mais Satan a dit qu’il commencerait une révolution, et il l’a eue. Je ne serais pas surpris que les vrais partisans du Père aient été une minorité pendant quelque temps et qu'au milieu, une grande majorité ne se prononçait pas.

Jésus a dit en substance : « Père, je le ferai à ta manière. Je le ferai comme cela a toujours été fait auparavant. Il y a bien des risques d'accident de parcours, mais nous pouvons maintenir une participation volontaire, et je sais que quelqu’un doit souffrir afin d’avoir une expiation et de créer un sentiment de compassion, mais je le ferai. »

Et c’est ainsi qu’il y a eu une grande dispute, et la révélation dit que la guerre dans les cieux était une sorte de grande réunion de témoignage, et que nous nous sommes dit l’un à l’autre : « Considère la manière du Père sous le bon angle. Nous ne voulons pas introduire la contrainte, qui peut dire où ça nous mènera ? Lucifer essaie de voler le trône de notre Père céleste et il veut la gloire pour cela, et il n’y a rien, en suivant cette direction, que la rébellion et la destruction. »

Finalement, deux tiers se sont rangés à cet avis. Je ne serais pas surpris, quand nous verrons ceci en vision, qu'il n'y ait eu qu’une minorité au départ, mais qu'elle soit devenue finalement une majorité, alors que le tiers restant se prononçait pour l’assurance ‘sans risque’. Ils ne voulaient pas prendre de risques comme les autres.

Bien. Maintenant, comment fonctionne cette expiation ? Observez le fonctionnement des principes. Vous êtes une intelligence. Vous avez la capacité d’être sujet à tant de pitié et de compassion que vous cessez de demander chaque exigence autorisée par la loi. Pour surmonter les exigences de la justice sur toute l’humanité, on doit avoir une personne qui est aimée de façon infinie, comme il est dit dans Alma 34. Vous savez qu’infiniment veut dire universellement. Chacun reconnaît cela.

Donc, nous prenons un esprit qui est si supérieur qu’il est le premier conseiller dans la Première Présidence des cieux. Il fait l’objet de tant d’honneur, que lorsque le Père désire que quelque chose soit fait, il lui parle et lui, il dit à ces intelligences d'agir et il est identifié en tant que ‘la parole’.

Il est celui par l’intermédiaire de qui passe la parole. Il est aimé et respecté de tous, comme le Père. Aussi l’utilisons-nous. Il est infiniment aimé, et nous lui faisons revêtir le second état et vivre une vie parfaite, sans défaut, de telle sorte qu’il puisse retourner au Père, et pendant qu’il œuvre au sein de la famille humaine, nous le faisons souffrir de façon si terrible que les petites intelligences de l’Univers entier en sont affectées. Elles sont horrifiées par les souffrances par lesquelles il passe. Elles l’aiment, comme il est écrit dans le Livre de Mormon, et ces éléments manifestent leur indignation contre cette torture de quequ’un qu’ils aiment. Tout ceci est conforme au plan.

C’était la mission de Jésus-Christ. Il devait tellement souffrir que, lorsqu'il irait vers ces petites intelligences pour plaider en faveur de quelqu’un qui a fait de son mieux pour se repentir, elles diraient : « Eh bien, il ne devrait pas revenir, mais si tu désires qu’il revienne, après tout ce que tu as enduré, oui, il peut revenir. » C’est l’Expiation. Écoutez dans Alma 34 un prophète qui comprenait et prêchait cette doctrine de façon extensive et que nous avons en quelque sorte arrêté de prêcher parmi nous.

Écoutez Alma 34:15 : « Et ainsi il apportera le salut à tous ceux qui croiront en son nom ; ceci étant le but de ce dernier sacrifice : réaliser les entrailles de miséricorde. » La miséricorde de qui ? Notre Père a déjà de la miséricorde pour nous. C’est son plan. Nous n’avons pas besoin de la susciter en lui. Nous devons la susciter chez ceux qui réclament la justice.

« Tous ont péché et sont privés de la gloire de Dieu » (Romains 3:23). C’est là qu’il faut soulever les entrailles de la miséricorde qui dominent le justice, c’est-à-dire les exigences de la justice.

« Et fournissent aux hommes les moyens d’obtenir la foi qui produit le repentir. Et ainsi la miséricorde peut satisfaire aux exigences de la justice et les encercler dans les bras de la miséricorde, tandis que celui qui ne manifeste pas cette foi qui produit le repentir restera exposé à tout en la loi de la justice. Aussi le Grand et Éternel Plan de Salut n’aura-t-il d’effet que pour celui qui exerce sa foi. » (Alma 34:15-16)

Maintenant laissez-moi citer D&A 45 et écoutez ce que le Sauveur dit à ce sujet. Versets 3 à 5 : « Écoutez celui qui est l'avocat auprès du Père, qui plaide votre cause devant lui, disant : Père, vois les souffrances et la mort de celui qui n'a commis aucun péché, en qui tu te complaisais ; vois le sang de ton Fils qui a été versé, le sang de celui que tu as donné, afin que toi-même, tu sois glorifié ; c'est pourquoi, Père, épargne ceux-ci, mes frères, qui croient en moi, afin qu'ils viennent à moi et qu'ils aient la vie éternelle. » Vous voyez comment il fait ? Il ne plaide pas pour ceux qui ne croiront pas en lui. Il ne le peut pas, car cela déroberait la justice. Et le Père peut le faire sans cesser d’être Dieu. Grâce à quoi ? À la miséricorde. Laissez-moi vous donner un exemple de la façon dont cela fonctionne.

Pendant la Guerre Civile il y avait un soldat de dix-neuf ans qui s’endormit alors qu’il était de garde. Toute une section de l’armée de l’Union fut balayée dans ce secteur précis. Il perdit beaucoup de ses meilleurs amis, tout cela parce qu’il s’endormit et que les forces adverses eurent la possibilité de faire une attaque surprise. Il survécut à la bataille, passa en cour martiale et fut condamné à être pendu pour avoir failli à son devoir et s’être endormi, ce qui est la routine en matière de loi militaire.

La sentence de mort et l’ordre d’exécution furent placés sur le bureau du président Lincoln, et il était prêt à le signer. Une petite femme âgée contacta le président Lincoln. Je crois qu’elle vint en personne, mais je n’en suis pas sûr. Quoi qu’il en soit, cette petite mère dit au président Lincoln : « Quand cette guerre a commencé, j’avais un mari et cinq fils. D’abord, j’ai perdu mon mari, puis, un par un, quatre de mes fils. Il ne me reste plus qu’un fils et il est condamné à mort pour avoir failli à son devoir. Il éprouve tant de douleur pour ce qui s’est passé. Il s’attend à mourir. Il pense que c’est pure justice qu’il doive mourir. Président Lincoln, je me demandais si vous pourriez lui pardonner, non par égard pour lui, mais pour moi. »

Le président Lincoln a répondu : « Petite mère, par égard pour vous, je pardonne à votre fils. Priez Dieu qu’il puisse survivre à la guerre et qu’il soit une bénédiction, pour vous, tout les jours de votre vie. » Voyez comment marche la compassion. Elle domine complètement les exigences de la justice, et personne ne blâma le président Lincoln pour cette décision. C’est comme cela que nous sommes tous.

Je voudrais faire une pause à cet instant et demander : « À votre avis qu’est-ce qu’une intelligence ? » C’est une petite entité merveilleuse, éternelle, qui sait tout d’elle-même, qui dit : « Je suis ». Vous pouvez voir Cleon Skousen ici. Il a perdu tous ses cheveux et a acquis de la dignité. Ce que vous regardez réellement maintenant, c’est quelque chose que je m’attends à mettre de côté un de ces jours. Vous ne me reconnaîtrez pas quand vous me verrez après cela. J’aurai l’air un peu différent. Mes cheveux étaient bruns et ondulés. De toute façon, ce n’est pas vraiment moi. Ce n’est pas moi. C’est à moi. Et les petits « Je suis » qui ont toujours existé.

Je peux le concevoir assez bien. Je touche mon menton et c’est en-dehors de moi et au-dessous de moi. Vous fermez les yeux et touchez votre oreille droite. Est-ce vous, ou est-ce à votre droite ? Avez-vous remarqué cela ? Mettez la main sur le haut de la tête. Cela veut-il dire que vous êtes au-dessus de vous ? Très intéressant. Tendez vos doigts devant vous. Est-ce vous, ou est-ce devant vous ? Vous voyez, « Je suis » c'est exactement ça. C’est la graine du pouvoir. Vous voulez savoir ce qu’est une intelligence ? C’est cela. C’est vous. Et vous êtes une de ces intelligences très avancées. Vous êtes si intelligent qu’un de vos frères, qui se situait à votre niveau, a pensé qu’il était aussi intelligent que le Père, et qu’il a essayé de prendre à son compte le royaume du Père. C’est une chose à laquelle les autres intelligences n’auraient même pas pensé.

Je vous le dis, c’est enthousiasmant de se trouver ici-bas. Et cela a pris des éternités pour nous amener ici, et chaque personne est si précieuse que notre Père céleste a dit que si vous voyez l’une d’entre elles chuter, nous devons travailler avec elle et lui pardonner soixante-dix fois sept fois tant qu’elle essaie. Persévérez. Continuez à avancer et nous pourrons y arriver. Peut-être avez-vous un Alma le Jeune ici, qui sait ?

Vers le soir ils se rendirent à la dernière Cène. Ils partagèrent l’agneau pascal et il regarda ses douze apôtres et dit : « L’un de vous me livrera. » Pierre dit : « Lequel d’entre nous ? Jean tu es le plus proche, demande-lui lequel d’entre nous. » Et ainsi, Jean demanda : « Maître, lequel d’entre nous ? » Le Sauveur murmura : « Celui a qui je donnerai le morceau de pain trempé. » Il prit alors un morceau de pain et le trempa dans la sauce et le tendit à Judas Iscariot et dit : « Judas, ce que tu fais, fais-le promptement. » Judas se leva et sortit.

Alors Jésus devint très déprimé et puis il se leva et fit cette belle prière de Grand-Prêtre que nous trouvons au chapitre 17 de Jean, où il plaide avec le Père de « bénir ceux-ci afin qu’ils soient un, comme toi, Père, tu es en moi, et comme je suis en toi, afin qu’ils soient un en nous. » Et Il dit : « Bénis ceux qui croiront en ces paroles et qui ne m’ont pas vu, afin qu’eux aussi puissent être un. Je ne prie pas pour le monde, pour qu’ils soient un. » Et avec l’angoisse et la souffrance les plus grandes, il plaida puis il dit : « Partons. J’ai besoin de prier. » Aussi quittèrent-ils cette partie de la ville où vivaient les pauvres gens.

Nous pensons que c’est bien là que c’était. En traversant la cour du temple, en sortant par la porte d’Or, du côté de l’Est, en descendant et traversant le ruisseau Cédron et en continuant vers le mont des Oliviers où il esta deux semaines. Nous racontons là l’histoire à chaque fois. Quand vous êtes au milieu des oliviers, le soir, c’est le lieu idéal pour raconter cette histoire, où du moins l’un de ces lieux. Il y a un autre lieu, mais c’est un lieu très spécial pour la raconter. Puis il vint à eux. Il faisait sombre maintenant, et il dit à huit disciples de rester à côté de la barrière. Il prit Pierre, Jacques et Jean et retourna dans l’oliveraie, et il leur demanda de veiller tandis qu’il allait plus haut, sur le flanc de la colline, dans l’oliveraie.

Apparemment, seul Jean resta éveillé, et Jean l’entendit tomber contre terre. Il ne s’agenouilla pas sur un rocher, il tomba de tout son long sur le sol et dit : « Oh, Père, toutes choses te sont possibles, éloigne de moi cette coupe ! Toutefois, non pas ce que je veux, mais ce que tu veux. »

Ce qu’il disait était en substance : « Père, tu es Dieu ! Tu peux faire toutes choses. Ne me fais pas passer par cela. Je t’en prie, mène à bien ton plan d’une autre manière. » Et c’est là qu’un ange descendit soutenir Jésus.

Ce que l’ange a dû lui dire, bien que nous n’ayons pas le message, était quelque chose comme : « Oh, Jéhovah, toi, le Fils de Dieu, tu n’es pas obligé de faire ceci si tu ne le désires pas, mais tu dois savoir que, à moins que tu n’accomplisses cette mission, le Père ne perdra pas seulement sa famille, mais sa création entière qui lui est associée. Les planètes, les plantes, les animaux. Chaque chose, à la création de laquelle tu as aidé, sera perdue, et retournera dans les ténèbres extérieures, d’où elle est venue. »

Il a dû dire quelque chose comme cela parce que, lorsque l’ange a eu fini son ministère auprès de lui, il a dit : « Que ta volonté soit faite. » Il a transpiré de grosses gouttes de sang. Nous ne pouvons comprendre à quel point c’était terrible, mais Jésus lui-même nous a donné une idée de ce par quoi Il est passé. Dans la dix-neuvième section des Doctrines et Alliances, il a dit, en commençant par le verset 15 : « C’est pourquoi, je te commande de te repentir – repens-toi de peur que je ne te frappe de la verge de ma bouche, de ma colère et de ma fureur, et que tes souffrances ne soient cruelles – et tu ne sais pas combien elles sont cruelles, tu ne sais pas combien elles sont extrêmes, tu ne sais pas combien elles sont intolérables. Car voici, moi, Dieu, j’ai souffert cela pour tous afin qu’ils ne souffrent pas tout comme moi. Et ces souffrances m’ont fait trembler de douleur, moi, Dieu, le plus grand de tous, et elles m’ont fait saigner à chaque pore, m’ont torturé à la fois le corps et l’esprit, m’ont fait souhaiter ne pas devoir boire à la coupe amère et m’ont fait reculer d’effroi – Néanmoins, gloire soit au Père, j’ai bu à la coupe et j’ai terminé tout ce que j’avais préparé pour les enfants des hommes. »

En d’autres termes : « Si vous voulez être obéissants et vous repentir, l’esprit vous justifiera et je vous sanctifierai. Je l’ai fait. J’ai payé le prix. Ne le gâchez pas ! Venez à moi. Souvenez-vous. Venez à moi. »

Alors, après tout cela, Judas vint avec les soldats et Jésus les entendit venir. Il revint et trouva les apôtres qui s’étaient endormis. Judas vint à lui, c’était la nuit et ils voulaient s’assurer qu’ils appréhendaient bien celui qu’il fallait, aussi Judas vint-il à lui et l’embrassa-t-il, disant : « Maître ! »

Le Sauveur le regarda, attristé, et dit : « Judas, c’est par un baiser que tu livres le Fils de l’Homme ? »

Puis les soldats crièrent : « Saisissez-vous de lui ! » Tous prirent la fuite. Quelqu’un venait d’arriver à temps pour le prévenir. Peut-être était-ce Marc parce qu’il est le seul à l’avoir mentionné. Ce petit jeune homme était tout enveloppé d’un drap. Peut-être était-il venu prévenir le Sauveur, mais c’est une supposition de ma part.

Tous les disciples s’étaient enfuis et Marc ne savait que faire. On s’était emparé du Sauveur. Il était arrivé trop tard. Je suppose qu'il se tenait là. Les soldats se saisirent de lui et il se sauva, laissant le drap entre leurs mains.

Puis le Sauveur fut emmené à la maison d’Ananias, et chacun de vous se souvient de la terrible nuit qu’il passa.

Vous vous rappellerez les trois reniements de Pierre. Il était terrifié. Et trouverait difficile de se pardonner à lui-même ces trois reniements.

Le matin suivant, il y eut un procès illégal devant le Sanhédrin. Ils ne pouvaient pas tuer Jésus sans le consentement de Pilate, aussi l’amenèrent-ils à la forteresse, tout à côté de la cour du temple.

Et, exactement au milieu de cette cour ouverte, ils amenèrent Jésus et le tournèrent vers Pilate. Et même Pilate, un Gentil, essaya de susciter la compassion dans leur cœur en le flagellant et en mettant une couronne d’épines sur sa tête, et en laissant le sang couler sur son visage. La tunique de Jésus était complètement saturée de sang et Pilate l’amena dehors et dit : « Voici l’homme. »

Et ils crièrent : « Crucifie-le ! »

Pilate dit : « Cela vous regarde. Je me lave les mains de ce jugement. » Aussi le prirent-ils avec sa croix et la lui firent-ils porter aussi longtemps que son corps brisé put le supporter. Finalement ils le conduisirent au Golgotha ou lieu du crâne, et là ils enfoncèrent les clous d’abord dans les mains, puis dans ses poignets, puis dans ses pieds, et ils levèrent la croix, les voleurs étant crucifiés de chaque côté de lui.

La terre trembla et le ciel devint sombre à midi, et resta noir, avec le sol qui tremblait occasionnellement, jusqu’à trois heures.

Loin de là, dans les Amériques, le continent tout entier fut en tumulte, tout comme les îles de la mer.

Vers la fin, il cria : « J’ai soif ». Ils portèrent une éponge remplie de vinaigre à ses lèvres, parce que c’était censé adoucir la douleur en partie. Dans son agonie, il baissa la tête et dit : « Jean, voilà ta mère. Mère voilà ton fils ». Apparemment Joseph était décédé. Jésus disait simplement à Jean de prendre soin de sa mère. Tout ceci avait été prédit par David.

Puis, quand l’agonie fut presque au-delà du supportable, à l’approche du crépuscule, Jésus regarda vers le ciel et dit : « Tout est accompli. Père, je remets mon esprit entre tes mains. »

Puis il mourut. À ce moment-là, Jésus devint le Christ, ayant fait ce qui était nécessaire pour dominer les exigences de la justice afin que nous puissions retourner au Père. Il le fit par le grand pouvoir qui était en lui. Il partit pendant trois jours et trois nuits. Puis il reçut un corps ressuscité, purifié et glorifié.


Il est si émouvant de contempler Marie Madeleine venant et s’appuyant contre le mur. Nous pensons que nous avons trouvé la tombe. Nous n’en sommes pas sûrs, mais tout concorde. C’était juste au bas de la colline décrite par le Sauveur. C’était l’unique tombe, et elle s’appuya contre. Elle savait que quelqu’un avait le corps. Elle pensait que c’était le jardinier, et à travers ses larmes elle le vit là, debout et dit : « Maître, tu l’as emporté. Dis-moi où tu l’as mis, et je le prendrai. »

Son interlocuteur dit : « Marie ».

Elle leva les yeux vers lui et dit : « Maître ».

Il dit : « Ne me touche pas. Je ne suis pas encore monté vers mon Père qui est aux cieux, mais va dire aux frères que je monte vers mon Dieu et leur Dieu. » Puis il partit.

Voilà le message de Pâques, et notre Dieu souffrit tellement, cette nuit-là, à Gethsémané. Son propre Fils s’agenouilla sur les feuilles de ces oliviers et dit : « Oh, Père, s’il est possible, éloigne de moi cette coupe. » Et notre Père céleste souffrit tellement, cette nuit-là, qu’il désira qu’au moins un de ses enfants, ici, sur la Terre, sache ce qu'était cette souffrance. Aussi dit-il à notre grand ancêtre Abraham : « Je veux que tu emmènes ton fils bien-aimé au sommet du mont Morija, et je veux que tu me l’offres en sacrifice. »

Abraham a dû se demande en lui-même : « Pourquoi ? Toute ma vie j’ai offert des sacrifices, et maintenant je dois offrir mon fils unique, mon héritier ? Pourquoi ? »

Sans rien dire à Sarah, il prit son fils, qui était probablement tout jeune adolescent, et l’emmena au sommet du mont Morija.

Josèphe, qui avait accès à tous les livres dans le temple, nous déclare qu’Abraham dit à son fils : « Mon enfant, je ne t’aurais pas eu sans une bénédiction spéciale de Dieu à ta mère. Lui, qui t’a envoyé à moi, demande maintenant que je te renvoie à lui, en tant que sacrifice de la main de ton père. Je t’envoie maintenant à lui. »

Dans Jacob 4:5, il est dit que cela fut fait spécifiquement afin qu’un père humain pût savoir à quoi ressemblait la douleur et l’agonie quand notre Père céleste se vit demander par son Fils d’éloigner la coupe de lui.

Vous connaissez maintenant le fondement doctrinal des propos que le président Kimball a tenus en cession de Prêtrise : les intelligences de l’Univers. Le fait que, s’il perdait leur confiance, Dieu cesserait d’être Dieu, et ce qui fait qu’il est Dieu.

Voilà une doctrine fondamentale de l’Évangile, comme il est dit dans le deuxième chapitre de Jacob. Je ne sais pas ce que cette connaissance vous apporte, mais elle m’a fait aimer mon Père céleste comme je ne l’avais jamais aimé auparavant. Il nous aime autant que le Fils. Il devait passer par tout cela pour nous donner la chance de vivre avec lui à nouveau. J'ai aussi appris à aimer mon Sauveur comme je ne l’avais jamais aimé auparavant.

Maintenant, je sais ce que ces deux merveilleux Personnages ont fait pour moi et pour vous, pour mes enfants, et pour toute personne dans le monde. Pour la planète sur laquelle nous vivons.