LES BERGERS DU TROUPEAU


De l'instruction au foyer au service pastoral




Stephen N. Webber


2015




Note de la Rédaction : Steve Webber a été missionnaire de l’Église en Espagne, à Barcelone, puis a obtenu un diplôme en gestion des affaires à l’université Brigham Young. Il est propriétaire de Timpanogos Media. Dans sa paroisse, il a été président des Jeunes Gens, président du collège des anciens, chef de groupe de grands prêtres, évêque et instructeur au foyer, ce qui lui donne une certaine perspective sur l’impact que les frères et soeurs du service pastoral peuvent avoir sur le troupeau du Bon Berger.




REMERCIEMENTS

INTRODUCTION

CHAPITRE 1 : L’APPEL

CHAPITE 2 : LE FARDEAU

CHAPITRE 3 : LE PRÉSIDENT DE PIEU

CHAPITRE 4 : L’ÉVÊQUE (1e partie)

CHAPITRE 5 : LE CHEF DE GROUPE DES GRANDS-PRÊTRES

CHAPITRE 6 : LE PRÉSIDENT DU COLLÈGE DES ANCIENS

CHAPITRE 7 : LE PRÉSIDENT DU COLLÈGE DES INSTRUCTEURS

CHAPITRE 8 : LA PRÉSIDENTE DE LA SOCIÉTÉ DE SECOURS

CHAPITRE 9 : LE SERVICE PASTORAL

CHAPITRE 10 : L'ÉVÊQUE (2e partie)

CHAPITRE 11 : LE DÉFI

NOTE AUX FRÈRES DE L'ÉGLISE





REMERCIEMENTS


Comme dans toute grande réalisation, il y a généralement plusieurs personnes en coulisses qui contribuent à sa réussite, en particulier dans une tâche aussi difficile que celle d’écrire un livre pour la première fois.


En conséquence, de nombreuses personnes ont contribué à la réussite de ce livre en partageant leur connaissance, leur expérience et leur exemple. Certains amis m’ont inspiré et m’ont encouragé. D’autres m’ont orienté vers des citations ou des passages significatifs des Écritures que j’ai utilisés. Je dois cependant mentionner cinq contributeurs particulièrement importants :


Brady Giles, mon premier collègue d’enseignement au foyer, m’a enseigné par l’exemple ce qu’un vrai berger est censé faire. Il m’a montré comment l’enseignement au foyer peut changer des vies et développer des amitiés éternelles.


Jeff Call, écrivain et chroniqueur sportif très réputé et l’un de mes conseillers lorsque j’étais évêque, a gentiment commenté la première version de ce livre. Il m’a encouragé à sortir de ma zone de confort et à écrire sur l’enseignement au foyer avec la même passion et le même enthousiasme que j’en parlerais au pupitre. Ses conseils avisés et honnêtes m’ont aidé à trouver le ton et le tempo appropriés, ce qui a abouti à la publication d’un livre sur le ministère qui est réellement amusant, intéressant et difficile à refermer une fois qu’on a commencé à le lire.


Kevin Doman, l’assistant du président de mission (je l’ai utilisé comme modèle pour le missionnaire du chapitre 10), m’a appris, il y a plus de 30 ans, que le service désintéressé est la voie qui mène à l’amour semblable à celui du Christ. Le témoignage opportun qu’il a partagé avec moi en tant que jeune missionnaire s’est avéré être l’une des leçons les plus importantes de ma vie.


Kathryn Webber Burton, ma fille, s’est portée volontaire pour être la rédactrice en chef du document anglais Shepherds of the Flock. Tandis que nous examinions ce livre plusieurs fois, à haute voix, elle a ajouté de nombreuses améliorations et corrections essentielles à mes fautes d’orthographe, de ponctuation et de grammaire. Elle a également fourni une confirmation rassurante tout au long du chemin que les principes exposés dans ce livre sont vrais. C’était amusant de travailler avec Katie sur ce projet, mais c’était aussi un honneur et un privilège de la voir participer de manière aussi collaborative.


Chose capitale, je tiens à exprimer ma gratitude envers ma femme et partenaire éternelle, Jana. Elle m’a donné le modèle ultime de service chrétien à suivre et à imiter tout au long de notre mariage. Je suis très reconnaissant pour son exemple de service pastoral et d’instructrice visiteuse très aimée auprès de dizaines de femmes au fil des années. Elle comprend vraiment et a intégré à sa vie l'injonction du Seigneur de paître ses brebis.



INTRODUCTION


« L’enseignement au foyer est l’une de nos occasions les plus urgentes et les plus enrichissantes de nourrir et d’inspirer, de conseiller et de diriger les enfants de notre Père… C’est un service divin, un appel divin. En tant que maîtres du foyer, nous avons le devoir de porter l’esprit divin dans chaque foyer et chaque cœur. Aimer le travail et faire de notre mieux apportera une paix, une joie et une satisfaction sans bornes à un enseignant noble et dévoué des enfants de Dieu. » (David O. McKay, cité par Marion G. Romney, Conference Report, 8 avril 1966, p. 7)


En tant qu’ancien président de jeunes gens, président de collège d’anciens, chef de groupe de grands prêtres et évêque, j’ai constaté la différence qu’un vaillant ministère peut apporter à une paroisse, à une famille et à la personne effectuant le service. Le service pastoral efficace peut renforcer la foi, changer des vies et amener des âmes au Christ. Je crois que le récent message de Jeffrey R. Holland ‘d’être des représentants de Dieu auprès de ses enfants, d’aimer, de vous soucier et de prier pour les personnes qui vous sont confiées’(Conference Report, octobre 2016) est un mandat opportun pour chaque membre de l’Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours de porter les fardeaux les uns les autres et de se servir mutuellement.


Bien qu’initialement incité à écrire un livre sur l’enseignement au foyer il y a plus de 10 ans, j’ai résisté au projet. J’avais le sentiment que les gens hésiteraient à lire un livre sur la responsabilité la plus postposée dans l’Église. Mais au fil des années, je me suis rendu compte que beaucoup de membres n’avaient pas de témoignage de l’enseignement au foyer, tout simplement parce qu’ils n’avaient jamais été correctement informés du but ou du processus du ministère auprès des familles de leur paroisse.


Pendant des années, les instructeurs au foyer et les instructrices visiteuses avaient été encouragés à rendre visite chaque mois aux familles qui leur avaient été affectées, à partager un bref message d’un magazine de l’Église, puis à signaler que les familles avaient été visitées. Bien que ce soit ce qu’on leur avait appris à faire, ce n’est pas ce que le Seigneur voulait réellement qu’ils fassent.


Bergers du Troupeau - Élever les Instructeurs au Foyer et les Instructrices Visiteuses au niveau du Service Pastoral éclaire une doctrine et un principe importants qui ont longtemps été négligés et sous-estimés. L’objet de ce livre est d’inspirer le lecteur et de l’aider à comprendre le véritable objectif du nouveau programme de service pastoral et à veiller à ce que leur travail puisse être bien plus qu’une leçon de dix minutes tirée d’un magazine de l’Église.


Le principe du service pastoral est divinement conçu pour aider l’évêque à évaluer et à répondre aux besoins de chaque famille. Tout commence par des bergers comme Ammon qui vont nourrir et protéger le troupeau. Le Seigneur veut des bergers dévoués, courageux et aimants, et non des mercenaires peu inspirés.


Pour accomplir cette tâche de la manière la plus intéressante et la plus divertissante, ce livre a été écrit sous la forme d’un roman du point de vue d’un évêque nouvellement appelé. Cependant, il est essentiel de comprendre que ce n’est pas un guide de formation de l’évêque. Cet angle de vue original nous montre efficacement, à nous tous qui sommes appelés à remplir notre appel au service pastoral, à quel point la qualité de notre travail peut affecter l’ensemble de la paroisse, et non pas seulement les familles qui nous ont été attribuées. Le lecteur reçoit une description complète de ce qui se passe, y compris des responsabilités des dirigeants lorsqu’ils reçoivent des informations concernant le bien-être de chaque famille et agissent en conséquence.


Bergers du troupeau donne une idée précise du plein potentiel de ce programme inspiré, lorsqu’il est administré correctement, et aide le lecteur à comprendre pourquoi le président Ezra Taft Benson a déclaré : « C’est un appel sacré… un programme qui touche les cœurs, qui sauve des âmes ; un programme qui a le sceau d’approbation de notre Père céleste ; un programme si vital que, s’il est fidèlement suivi, cela aidera à renouveler spirituellement l’Église et à exalter ses membres et ses familles. »


Gardez à l’esprit que tout au long de ce livre, les citations des prophètes et apôtres font référence aux instructeurs au foyer et aux instructrices visiteuses.


Ces programmes étaient et restent toujours valables, et la nouvelle importance accordée au service pastoral est une simple extension à un niveau supérieur du service et de l’amour.


En lisant et en appliquant les principes enseignés dans Bergers du troupeau, vous trouverez de nouvelles façons d’améliorer votre service pastoral et retrouverez en retour un sens et une joie renouvelés en servant les familles qui vous ont été confiées. En acceptant et en magnifiant votre appel à nourrir les brebis du Bon Berger, vous l’aidez à accomplir son œuvre et sa gloire de manière très littérale. En conséquence, il vous bénira en vous accordant le don de la charité et une inspiration illimitée au profit de ceux que vous servez.



CHAPITRE 1 : L’APPEL


« Tant que dure la vie et tant que nous possédons la capacité de bien faire, de travailler pour l’édification de Sion et au profit de la famille humaine, nous devrions nous plier avec empressement aux exigences de l’accomplissement de notre devoir, qu’il soit petit ou grand. » (Joseph F. Smith, Conference Report, avril 1914, p. 7)


C’était une belle soirée d’été, et Frère Stephens et son fils John venaient de rentrer chez eux après avoir fait l’enseignement au foyer chez les Anderson. Ils savouraient les moments qu’ils avaient passés ensemble. En franchissant la porte d’entrée, ils riaient encore de quelque chose que John venait de dire.


« Maman, nous sommes rentrés », cria John.


La maison était exceptionnellement calme.


« Chérie ? »


Frère Stephens entra dans la salle de séjour où il trouva sa femme qui les attendait sur le canapé. Elle avait le téléphone dans la main, une expression de nervosité sur le visage. Elle était pâle et Frère Stephens se rendit immédiatement compte que quelque chose n’allait pas. Frère Stephens regarda son fils, fit un signe de tête vers la cuisine et dit à voix basse :


« John, laisse-nous une minute. »


Inquiet, John sortit lentement de la pièce à reculons jusqu’à disparaître dans la cuisine.


Quand Frère Stephens entendit la porte du réfrigérateur s’ouvrir et sut que John était plus intéressé à prendre une collation qu’à écouter ses parents, il demanda avec inquiétude à sa femme : Qu’est-ce qui ne va pas ? »


Sœur Stephens le regarda et dit : « Le président de pieu voudrait te parler dimanche prochain. »


Il se détendit un peu et dit : « Est-ce tout ? À te voir, je pensais qu’il y avait eu un terrible accident ou quelque chose de ce genre. »


Elle le regarda puis dit : « Il voudrait que je vienne avec toi. »


Frère Stephens s’assit lentement à côté d’elle sur le canapé. « Aïe, ça n’augure rie de bon, » murmura-t-il tandis qu’ils étaient assis ensemble en se tenant la main, chacun perdu dans ses pensées.



CHAPITRE 2 : LE FARDEAU


« Nous louons et honorons ces dignes bergers du troupeau, juges en Israël, dirigeants et instructeurs du peuple, hommes qui aiment et sont aimés par ceux qu’ils servent comme aides-bergers du Seigneur Jésus-Christ. Que Dieu bénisse ces excellents hommes ! Que Dieu bénisse leurs femmes fidèles, dont la loyauté et le soutien rendent leur service possible. » (Dallin H. Oaks, Conference Report, avril 1997)


Frère et Sœur Stephens étaient assis en silence dans leur voiture sur le parking de l’église après la rencontre avec le président de pieu. Plusieurs minutes s’écoulèrent avant que l’un ou l’autre puisse exprimer ses pensées. Avant le rendez-vous, pendant qu’ils s’interrogeaient sur les raisons pour lesquelles le président Richards voulait les voir, ni l’un ni l’autre ne voulait réellement dire le mot évêque à haute voix, même si c’était au fond de leur esprit.


Sœur Stephens prit la parole en premier : « Est-ce que ça va ? »


« Ouais, enfin je pense que oui. Et toi ? » demanda-t-il.


Elle resta assise là. Puis les larmes se mire à couler.


« Qu’est-ce qui ne va pas ? » demanda-t-il sincèrement.


« Je suis juste un peu inquiète », admit-elle.


« À propos de quoi ? »


Elle prit une profonde inspiration et dit : « Je crains seulement que les enfants et moi, nous ne te voyions plus. Mon père était dans la présidence de pieu quand j’étais jeune fille. Il était toujours si occupé avec des réunions et des entretiens qu’il n’était là pour rien.


« Il était tellement absent qu’une femme, qui venait d’emménager dans notre paroisse, est allée trouver ma mère à l’église un dimanche et l’a invitée à participer à une activité pour personnes seules. » Sœur Stephens étouffa un petit rire à travers ses larmes en repensant à cet échange.


Elle poursuivit : « La femme était gênée d’avoir pensé que ma mère était célibataire, mais qui pourrait lui reprocher cet impair ? Mon père était tellement occupé avec ses responsabilités dans l’église que nous l’avons rarement vu, surtout le dimanche. Ma mère a élevé ses enfants seule. »


Puis, tandis qu’elle essuyait ses larmes et essayait de secouer une vague d’émotions indésirables, sœur Stephens murmura doucement : « Être évêque est un appel plus exigeant que président de pieu. Promets-moi juste que nous serons toujours ta première priorité. »


Frère Stephens tendit la main au-dessus de la console centrale de la voiture, prit la main de sa femme et lui sourit. Il savait que c’était un appel important et que cela exigerait d’énormes sacrifices de la part de sa femme et de ses enfants. Il ne voulait pas que ce fardeau affecte sa famille, mais il pouvait voir que cela avait déjà commencé. Il tira légèrement la main de sa femme vers lui, la regarda du coin de l’œil et dit : « Je promets ! » Puis il offrit une prière silencieuse, là dans la voiture. Il pria son Père céleste de l’aider à tenir parole.



CHAPITRE 3 : LE PRÉSIDENT DE PIEU


« Simon, fils de Jonas, m’aimes-tu  ? Pierre lui répondit : Oui, Seigneur ; tu sais que je t’aime. Jésus lui dit : pais mes brebis. » (Jean 21 :16)


« Maintenant que vous avez eu quelques jours pour réfléchir, avez-vous des inquiétudes à propos de l’appel ? » demanda le président Richards.


Le président de pieu avait demandé à Frère Stephens de revenir dans son bureau après avoir réfléchi dans la prière au choix de ses conseillers pour le nouvel épiscopat. Il se rendait immédiatement compte que le nouvel évêque se débattait déjà avec quelque chose.


Frère Stephens prit une profonde inspiration et répondit : « Président, c’est un peu difficile à définir. Tout d’abord, j’ai eu un puissant sentiment d’amour pour les membres de ma paroisse. »


Il vit le président de pieu se mettre à sourire et hocher la tête, alors il prit courage et poursuivit : « Mais il y a aussi ce sentiment pressant, ce souci du bien-être des membres de la paroisse, ainsi que des non-membres. C’est presque un sentiment d’anxiété. Je sens une charge énorme, comme un fardeau qui m’oppresse. Je ne sais pas comment concilier tous ces sentiments… » dit-il sur un ton qui s’estompait, plongé qu’il était dans ses pensées.


Se reprenant, il poursuivit : « Ce n’est pas comme si je connaissais leurs problèmes. Toutes les familles de la paroisse sont formidables. Elles sont parmi les meilleures personnes que j’aie jamais rencontrées. Mais l’Esprit continue de me dire que je ne vois pas la situation dans son ensemble et qu’il y a beaucoup de besoins dans ma paroisse. J’ai l’impression qu’il y a beaucoup de souffrance derrière tous ces sourires. C’est comme si le Seigneur me disait qu’ils ont besoin d’aide, de protection et d’amour.


« Donc, pour répondre enfin à votre question, je suppose que la chose qui m’inquiète le plus, c’est que je ne sois pas assez fort pour ce travail. Je ne sais pas si je peux faire tout ce qui doit être fait tout en continuant à m’occuper des besoins de ma propre famille. Je sens que les membres de ma paroisse ont besoin de beaucoup plus d’aide que je ne peux leur donner. Je crois en l’inspiration, président, mais je crains que vous ayez choisi le mauvais gars. » Il cessa de parler en attendant les conseils et le réconfort de son dirigeant.


Le sourire sur le visage du président Richards était plus grand que jamais, et frère Stephens se dit : « Pourquoi sourit-il encore ? N’a-t-il pas écouté un mot de ce que je viens de dire ? »


Le président Richards eut un petit rire, puis frappa le haut de son bureau et dit : « Frère Stephens, vous avez absolument raison ! Vous ne pouvez pas tout faire et votre paroisse a besoin de beaucoup plus d’aide que vous ne pouvez lui en donner ! »


Ce n’était pas du tout la réponse à laquelle il s’attendait. Il pensa tout d’abord que le président Richards se moquait de lui, mais plus il restait là sans rien dire, plus frère Stephens était sûr qu’il y avait quelque chose dans la déclaration du président qu’il n’avait pas saisi.


Le président Richards reprit la parole : « Frère Stephens, je pense que je vous connais assez bien. Je sais que vous êtes un excellent mari et père. Je sais que vous magnifiez les appels que vous avez reçus. Je sais que vous êtes un entrepreneur et que votre entreprise nécessite beaucoup de votre temps, et je sais que vous avez beaucoup d’autres obligations dans votre vie en ce moment. »


Le président Richards s’arrêta une seconde, puis demanda : « Avec tout ce que vous avez, pensez-vous pouvoir faire tout ce qui est attendu de vous à la maison en tant que mari et père, sans l’aide de votre chère épouse ? »


Frère Stephens éclata de rire et répondit par un retentissant : « Aucune chance ! Et ma femme vous dirait la même chose. »


Sans hésitation le président Richards poursuivit : « Si vous ne pouvez pas accomplir sans aide tout ce que vous devez faire à la maison, alors comment pensez-vous être capable de diriger une paroisse entière, avec plus de cent familles pratiquantes, sans l’aide d’autres personnes ? »


Frère Stephens commençait à voir où le président voulait en venir.


Le président Richards continua : « Vous avez été appelé évêque, ce qui est une énorme responsabilité–l’une des plus exigeantes de l’Église. Vous avez été chargé de chaque personne qui vit sur le territoire de votre paroisse, membre et non-membre. Savez-vous combien de personnes cela fait ? »


Frère Stephens avait l’air confus et répondit : « Non, je n’ai jamais compté. »


Le président de pieu sourit patiemment et demanda : « Pensez-vous que le Seigneur sait combien de personnes il vous a confiées ? »


Il regarda son dirigeant et dit oui.


Le président Richards se pencha de nouveau dans son fauteuil et dit : « Vous voyez, le Sauveur a décrit les membres de son église comme étant un troupeau de brebis. Il s’est aussi qualifié de ‘Bon Berger’ et nous a dit qu’il aimait son troupeau. Il veut que chaque agneau vienne à lui. Après sa mort et sa résurrection, le Sauveur est revenu et a donné à Pierre et aux autres apôtres le commandement de paître ses brebis. Aujourd’hui, plus de deux mille ans plus tard, le Bon Berger vous a donné une partie de son troupeau à garder et à paître. »


Le président poursuivit : « C’est une lourde responsabilité et la perspective de remplacer votre évêque actuel peut vous sembler accablante. Mais rassurez-vous, le Seigneur a confiance en vous et il vous a fourni le moyen de pourvoir aux besoins de chaque agneau de son troupeau tout en prenant soin de votre famille. »


Le président de pieu fixa frère Stephens pendant un moment, puis il dirigea la conversation dans une autre direction : « Vous avez mentionné que vous avez déjà ressenti un profond amour pour les gens de votre paroisse. Cela me dit que vous sentez déjà le manteau de votre appel et que vous n’avez même pas encore été mis à part. Vous pouvez le sentir déjà, n’est-ce pas ? »


Confus, Frère Stephens répondit : « Je ne sais pas. J’ai toujours entendu dire qu’un évêque pouvait ressentir le manteau de son appel, mais je n’ai jamais compris ce que cela voulait dire. »


Le président Richards hocha la tête et dit : « Ce que la plupart des gens ne comprennent pas, c’est que chaque appel à son propre manteau. Les instructrices de la Primaire, les présidents des collèges de diacres, les instructeurs au foyer et les instructrices visiteuses ont également des manteaux associés à leurs appels. Le manteau est vraiment composé de deux parties. L’une des parties est l’autorité associée à l’appel, qui peut inclure des clés, des droits, des privilèges, des pouvoirs, le discernement et la révélation nécessaire pour magnifier cet appel.


« La deuxième partie du manteau, c’est l’amour. C’est ce que vous ressentez maintenant. » Le président s’arrêta pour permettre à son interlocuteur d’absorber ce qu’il venait d’entendre.


Il continua : « Ce sentiment d’amour, que vous avez commencé à ressentir dès que l’appel a été donné, vous est offert par le Sauveur. Il aime chacun de ses agneaux individuellement. Il sait que nous allons protéger ceux que nous aimons. Il partage donc une partie de son amour sans fin et inconditionnel avec ceux qu’il appelle comme dirigeants de paroisse, de collège, de classe et de famille. Plus vous les servirez, plus vous les aimerez. C’est le manteau. Lorsque vous serez relevé, il sera transmis au prochain berger chargé de surveiller et de renforcer les brebis. »


« Ça me semble logique, déclara le nouveau dirigeant. Je ne comprenais pas pourquoi je me sentais connecté si rapidement. C’était comme le jour où je suis devenu père. Je ne pouvais pas imaginer aimer rien au monde autant que ce nouveau bébé dans mes bras. »


« Exactement. Tout comme un père aime sa famille, vous aurez un amour inconditionnel pour les membres de votre paroisse. Parfois, cet amour sera une source de grande joie et de bonheur pour vous. À d’autres moments, il pourra sembler accablant, angoissant et même écrasant, par exemple quand ceux sur qui vous êtes appelés à veiller éprouveront douleur, souffrance et chagrin. En consacrant votre temps et votre énergie au service de votre nouveau petit troupeau, vous comprendrez mieux que quiconque sur cette terre pourquoi le Sauveur a souffert volontairement pour nos péchés dans le jardin de Gethsémané et a donné sa vie pour nous sur le Golgotha . C’est à cause de l’amour qu’il a pour chacun de nous. »


« Maintenant », s’exclama le président de pieu avec enthousiasme, « la première chose que je veux que vous fassiez est de commencer à lire le manuel et à réfléchir, dans la prière, à la manière dont vous allez mettre en œuvre ce que vous apprenez.


« La deuxième chose que je veux que vous fassiez est de rendre visite à l’évêque Smith dès que vous aurez été mis à part. Il est l’évêque de la paroisse de Mountain Ridge. »


Intrigué, Frère Stephens demanda : « D’accord, mais pourquoi l’évêque Smith ? »


« Parce qu’il a appris à mettre en œuvre la manière dont le Seigneur guide son troupeau. Cela a rendu son appel tellement plus facile. J’aimerais que davantage d’évêques s’en rendent compte au lieu d’essayer de tout faire eux-mêmes. »


Il poursuivit en soupirant : « Malheureusement, la plupart des membres de notre Église ont de la difficulté à faire les choses différemment de ce qu’ils ont vu faire par ceux qui les ont précédés, y compris les évêques. La plupart des évêques sont tellement occupés à résoudre des problèmes qu’ils ont peu de temps pour faire autre chose. Donc, quand un nouvel évêque est appelé, il pense que c’est comme cela qu’est fait l’appel. Il continue dans la tradition des évêques précédents en prenant sur lui-même les problèmes de toute la paroisse.


« Au lieu de nous attacher tout le temps à éteindre des feux, le Seigneur veut que nous éteignions les flammes avant qu’elles ne deviennent incontrôlables–ou même que nous les empêchions complètement de prendre–idéalement sans que l’évêque ne s’en mêle. »


Le président Richards regarda le nouvel évêque et avec un petit sourire demanda de manière rhétorique : « Frère Stephens, saviez-vous que l’évêque n’est pas la seule personne dans une paroisse à pouvoir résoudre un problème ? »


Il poursuivit : « Et croyez-le ou non, le Bon Berger a donné aux évêques un moyen de laisser les autres aider à porter la charge. Nous ne réalisons tout simplement jamais le potentiel du programme de service pastoral du Seigneur, parce que la plupart des dirigeants ne l’ont jamais vu s’exécuter correctement. L’Évêque Smith l’a compris et il guide le troupeau de la manière dont le Seigneur l’a conçu. »


Le président Richards reprit ses écritures. Il les regarda, puis dit lentement : « Le Sauveur nous a donné la révélation des temps modernes–par l’intermédiaire de prophètes vivants–pour nous montrer comment prendre soin de son troupeau. Ironiquement, cela pourrait être un changement radical pour vous et votre paroisse, car nous n’exécutons généralement pas cette tâche comme le Seigneur le voudrait. Mais une fois que vous aidez votre paroisse à apprendre sa responsabilité dans le processus du service pastoral et que vous utilisez le programme tel qu’il a été conçu pour être utilisé, vous verrez votre unité s’organiser comme jamais auparavant. »


Puis le président Richards s’arrêta, regarda frère Stephens, et dit : « Mais Évêque ... »


Évêque. Cela sonna toujours un peu étrange, mais l’idée devenait plus confortable.


Le président de pieu poursuivit : « Évêque Stephens, lorsque vous serez mis à part, vous détiendrez les clés de votre partie du troupeau du Seigneur. Vous aurez de nombreuses questions en commençant à servir dans cet appel, et il aura toutes les réponses que vous recherchez. Soyez humble lorsque vois prierez et, par le Saint-Esprit, le Seigneur révélera tout ce que vous devrez faire. Je vous le promets. »


Après avoir quitté le bureau du président de pieu, frère Stephens s’assit dans la salle de culte, sortit un bloc-notes de sa mallette et écrivit quelques notes.


IDÉES DU PRÉSIDENT DE PIEU :


1. Un évêque ne peut pas satisfaire tous les besoins d’une paroisse tout en s’occupant de sa première priorité : sa famille. Il a besoin d’aide.


2. L’évêque n’est pas la seule personne dans la paroisse à pouvoir résoudre un problème.


3. Le Bon Berger aime chaque membre de son troupeau, et il a partagé une partie de cet amour avec ses aides, ce qui les motive à veiller et à répondre aux besoins du troupeau.


4. Appliquez le programme de berger comme le Seigneur l’a voulu, en fonction des besoins de votre pupille et en fonction de la révélation que vous recevez des membres que vous servez.


5. Faites confiance à l’inspiration liée à l’appel que vous avez et faites-vous confiance. Soyez humble et priez, et le Saint-Esprit vous révélera tout ce que vous devrez faire.



CHAPITRE 4 : L’ÉVÊQUE


« Je ne connais aucun devoir plus sacré, ou plus nécessaire, s’il est exécuté comme il se doit, que celui des instructeurs au foyer et des instructrices visiteuses qui visitent les gens chez eux, qui prient avec eux, qui les instruisent de la vertu et de l’honneur, de l’unité, de l’amour, de la foi et de la fidélité à la cause de Sion. » (Joseph F. Smith, Conference Report, avril 1915, p. 140)


Le jour même où le nouvel évêque fut mis à part pour son appel, il obéit rapidement au conseil du président de pieu et appela le secrétaire exécutif de l’évêque Smith pour fixer un rendez-vous.


Quand il arriva à l’heure prévue, il fut surpris de voir que l’évêque expérimenté était prêt à le recevoir. Il n’avait jamais rencontré un évêque qui était à l’heure lors des entretiens. Ils s’assirent et l’évêque Smith adressa à l’évêque Stephens ses félicitations et ses condoléances pour sa nouvelle mission. Après quelques plaisanteries, l’évêque Smith sourit et demanda gentiment : « Alors, que puis-je faire pour vous ? »


Le nouvel évêque répondit : « Le président Richards m’a dit que vous avez une nouvelle façon de guider votre paroisse que je suis censé apprendre et suivre. Quel est votre secret ? »


L’évêque Smith sourit et répondit : « Frère évêque, il n’y a pas de secret. Nous suivons simplement les écritures et le manuel. Le secret, s’il en existe un, est d’exécuter le programme comme prévu par le Sauveur. »


Il expliqua : « Le Seigneur nous a donné à chacun de l’autorité sur une petite partie de son troupeau, ne serait-ce que sur nous-mêmes.


« Premièrement, nous devons assumer personnellement, du mieux que nous pouvons, la responsabilité de notre propre bien-être. J’ai entendu dire que nous devrions nous assurer que nous ne sommes pas sur La Liste des Soucis du Seigneur. C’est comme lorsque vous êtes dans un avion. En cas d’urgence, il est conseillé de sécuriser d’abord votre propre masque à oxygène, puis d’aider les personnes les plus proches de vous. Vous ne pouvez aider personne dans l’avion si vous ne pouvez pas respirer par vous-même. De même, avant d’aider quelqu’un d’autre à venir au Christ, vous devez acquérir votre propre témoignage du Sauveur et suivre ses enseignements.


« Après cela, vous êtes responsable du bien-être spirituel et temporel de votre famille immédiate.


« Enfin, comme il est dit à la section 20 des Doctrine et Alliances, vous devez ‘veiller sur les membres de l’Église, être avec eux et les fortifier’ (D&A 20:53).


« Dans cette paroisse nous essayons de suivre ces trois étapes de responsabilité et d’intendance personnelles. C’est très simple et quand nos membres l’ont appliqué, notre paroisse est devenue une petite Ville d’Hénoc. »


C’était gênant. L’évêque Stephens avait déjà entendu tout cela auparavant : confiance en soi et service pour les autres. Il pensait qu’il était là pour apprendre une nouvelle méthode secrète de leadership de cet évêque plus expérimenté, et maintenant on lui disait qu’il n’y avait pas de secret. Il se demanda : pourquoi le président de pieu m’a-t-il demandé de rencontrer cet évêque ?


Puis un sourire en coin apparut sur le visage de l’évêque expérimenté et il dit : « Vous semblez confus. En fait nous faisons une chose qui est un peu différente des autres paroisses du pieu. Voulez savoir ce que c’est ? »


L’évêque Stephens lui rendit son sourire et hocha la tête avec empressement. S’attendant à un long discours sur le berger, il sortit un stylo et un bloc-notes afin de ne pas perdre un mot.


Alors le dirigeant expérimenté se redressa dans son fauteuil et, souriant, il déclara : « Dans notre paroisse, nous organisons les visites au foyer et les visites des instructrices visiteuses comme demandé. »


« Hein ? » murmura le nouvel évêque, ignorant même si sa question était audible.


L’évêque Smith répéta son conseil : « Vous m’avez bien entendu. Nous faisons l’enseignement au foyer par la prêtrise et les instructrices visiteuses. »


L’évêque Stephens répondit presque de manière défensive : « Eh bien, nous le faisons également dans notre paroisse. »


« Le faites-vous comme le Seigneur le veut ? » demanda l’évêque Smith.


« Je pense que oui », déclara le nouvel évêque. Mais après avoir regardé l’évêque Smith, pendant quelques secondes de plus, il admit : « En fait, je ne sais pas. »


L’évêque sourit à nouveau et dit : « Ne vous inquiétez pas. Vous n’êtes pas le seul. La plupart des membres–même les évêques et les présidents de pieu–ne peuvent pas non plus répondre à cette question. En fait, la plupart des gens ne savent pas ce qu’est réellement l’enseignement au foyer, ni dans quelle mesure cela peut leur être bénéfique. »


Puis, d’un ton très respectueux, l’évêque Smith dit doucement : « Les programmes d’enseignement au foyer et des instructrices visiteuses ont été conçus de manière divine pour réaliser deux des objectifs les plus vitaux du Seigneur. Premièrement, c’est la manière dont le Seigneur veille sur son troupeau et répond aux besoins des agneaux.


« Deuxièmement, et je crois que c’est la raison la plus importante pour laquelle le Seigneur a créé ce programme : les visites d’enseignement au foyer sont des occasions inhérentes à chaque membre de l’Église d’acquérir le genre d’amour que le Seigneur nous a demandé d’avoir l’un pour l’autre. Un amour chrétien. La charité. »


Puis il désigna un cadre sur son mur portant la citation suivante du président Ezra Taft Benson qu'il lut à haute voix :


« Il n’est pas de plus grand appel dans l’Église que celui d’instructeur au foyer. Il n’est pas de plus grand service rendu aux enfants de notre Père céleste que celui d’un instructeur au foyer humble, dévoué et engagé. » (Conference Report, avril. 1987)


L’évêque Stephens était silencieux. Il regarda son bloc-notes vide et se demanda quoi écrire. Cela ne pouvait pas être aussi simple. Puis il demanda : « Quel est le pourcentage moyen de foyers visités dans votre paroisse chaque mois ? »


L’évêque expérimenté répondit : « Nous ne nous soucions pas des pourcentages dans cette paroisse. »


Le nouvel évêque pensa : Seules les personnes qui n’ont pas de bonnes notes disent que les notes ne sont pas importantes. Puis il demanda : « Ne gardez-vous pas des registres ? Comment savoir qui est visité ? »


« Je n’ai pas dit que nous ne tenions pas de registres, déclara l’évêque, j’ai simplement dit que nous ne nous soucions pas des pourcentages. Ce qui m’importe, c’est de savoir comment vont les familles et de savoir si leurs besoins sont satisfaits. Nous avons un système de rapport très précis et nous tenons des registres très détaillés. Probablement les meilleurs du pieu. »


Insistant sur un chiffre, l’évêque Stephens demanda une nouvelle fois : « Quel est le pourcentage que vous faites remonter ? » L’évêque répondit à contrecœur : « Nos instructeurs au foyer et nos instructrices visiteuses rendent régulièrement visite à 95% voire 100% des membres de notre paroisse–chaque mois. ”


Bouche bée, il pouvait à peine le croire. Il n’avait jamais vu une paroisse atteindre un niveau aussi élevé auparavant. Il ne pouvait pas imaginer comment une paroisse entière se rendait régulièrement dans chaque maison, mois après mois.


Le sage évêque poursuivit : « Je peux voir le doute dans vos yeux, mais c’est vrai. Au moins quatre-vingt-quinze pour cent de nos familles ont une visite à domicile tous les mois. Certaines d’entre elles sont visitées plusieurs fois par mois, selon leur situation.


« Mais encore une fois, je veux que vous compreniez que je ne me soucie vraiment pas des chiffres, même lorsque nous rendons visite à 100% des familles. Je ne m’occupe pas des statistiques, car je sais que le Sauveur se soucie du bien-être de 100% de son troupeau, pas seulement de 99%. Il n’y a pas de victoire ou de bonus pour les évêques avec de bonnes statistiques. S’il y a des familles qui ont toujours besoin de réconfort, de conseils, d’aide sociale ou d’amour–et il y en a toujours–il est nécessaire de continuer à rendre visite et à exercer le ministère au foyer. La visite, proprement dite, n’est que l’exigence minimale que le Seigneur nous a donnée. C’est difficile de faire les choses importantes qu’il veut que nous accomplissions sans au moins visiter le foyer. »


« En outre, ajouta l’évêque Smith, les statistiques ne peuvent que me dire où rechercher les problèmes pouvant survenir lors de l’exécution du programme. J’ai besoin de savoir s’il y a des familles avec des problèmes qui nécessitent réellement mon attention. Les statistiques ne me permettent pas de savoir s’il y a des besoins en matière d’aide sociale, de maladies, de conflits à la maison, de familles surchargées, d’inquiétudes quant au témoignage, etc. Mais je peux trouver ces choses rapidement grâce à des instructeurs au foyer fidèles et diligents qui rendent compte de l’état de leur famille à leurs dirigeants. »


Puis le vieil évêque changea de sujet et dit : « Je dois être honnête avec vous, cependant. Je ne pense pas que les titres instructeur au foyer et instructrice visiteuse soient tout à fait corrects. L’enseignement est une partie importante de nos responsabilités en tant que bergers, mais le véritable objectif du programme est de répondre aux besoins de la famille et de ses préoccupations. Je ne m’inquiète pas vraiment de savoir si on donne une leçon tous les mois, surtout si la famille a des besoins spéciaux. J’aimerais parfois que nous puissions appeler le programme Le Service Pastoral. C’est un nom beaucoup plus descriptif et beaucoup plus cohérent avec la manière dont les Écritures décrivent les responsabilités des instructeurs au foyer ou les instructrices visiteuses. »


« Une autre chose qui crée de la confusion et crée de fausses attentes, c’est que nous relions nos rapports à un calendrier mensuel. Cela donne aux gens l’impression erronée que c’est seulement une obligation mensuelle. Le retour pour faire rapport aux dirigeants devrait avoir pour objectif de transmettre des informations sur le bien-être de la famille et non simplement d’annoncer que nous avons effectué une visite. Dans mon esprit, le service pastoral n’est jamais fini ! »


Puis il demanda : « Puis-je vous lire une citation ? »


L’évêque Stephens aimait ce qu’il entendait et répondit ; « Oui ! » avec un peu plus d’enthousiasme qu’il ne l’aurait souhaité.


L’évêque Smith sortit alors un morceau de papier de son bureau. Il était un peu chiffonné, comme s’il l’avait utilisé plusieurs fois. Puis il dit très doucement :


« C’est l’une de mes citations préférées et cela me conforte dans ce que je viens de dire au sujet du ministère. Voici une citation d’un discours prononcé par James A. Cullimore lors de la Conférence générale d’octobre 1972. C’est l’un des meilleurs discours sur le sujet du ministère au foyer. Il citait le président Harold B. Lee et, au moment où cette déclaration a été faite, l’enseignement au foyer n’avait plus été redéfini depuis environ une décennie. Le président Lee exprimait sa déception devant le fait que les détenteurs de la prêtrise n’avaient pas encore compris le véritable but du programme ou n’avaient pas compris ce qu’il pouvait réellement faire pour les familles de l’Église. » (cité par James A. Cullimore, dans Conference Report, octobre 1972)


« Peut-être que l’instructeur au foyer devrait être chargé plus clairement de décrire sa mission de veiller sur les membres et de les fortifier, que de s’assurer que les membres font leur devoir. … Ils se voient uniquement comme des enseignants du message évangélique. Nous devrions peut-être les appeler gardiens ou sentinelles du foyer et leur demander de rendre compte de leur intendance aux pères de la paroisse. Nous devons faire quelque chose pour changer l’accent mis sur l’enseignement pour celui de gardiens. Tant que nous n’aurons pas cela à l’esprit, nous ne pourrons pas faire le genre d’enseignement au foyer qui donne des résultats. »


« Il semble que nous n’ayons pas beaucoup progressé depuis cette conférence », commenta l’évêque Stephens. « Il aurait pu faire cette même citation à la dernière conférence générale. »


« Vous avez raison ! » répondit l’évêque Smith. « Cependant, même s’il parlait d’enseignement au foyer dans cette citation, vous pouvez également l’appliquer aux instructrices visiteuses. Les visites des sœurs sont également cruciales pour répondre aux besoins de la paroisse. La différence entre les deux programmes réside dans le fait que l’enseignement au foyer est un devoir de la prêtrise, et pas seulement une tâche. Cela s’inscrit directement dans la responsabilité de la prêtrise de chaque homme de l’Église, de l’instructeur à l’apôtre. De la même manière que chaque jeune homme digne et capable devrait faire une mission, chaque détenteur de la prêtrise digne et capable devrait magnifier sa prêtrise en visitant les familles qui lui sont confiées comme instructeur au foyer.


« Toutefois, le programme des instructrices visiteuses est une tâche de la Société de Secours. Les sœurs ont plus de flexibilité pour exercer leur ministère auprès des femmes qui leur sont confiées. Bien qu’une visite personnelle soit préférable, le manuel permet aux sœurs de rester en contact de différentes manières, même par un appel téléphonique ou une note, en particulier lorsque la sœur assignée n’est pas disponible. Cependant, il est important de comprendre que même si le rôle des sœurs dans le ministère du troupeau est un peu différent de celui des hommes, il est tout aussi important. En fait, dans la plupart des cas, les sœurs sont beaucoup plus ouvertes et franches à propos de leurs besoins et de leurs préoccupations vis-à-vis de leurs instructrices visiteuses. »


L’évêque Smith ajouta : « Il existe une autre raison plus égoïste pour laquelle je souhaite que les visites se fassent de la bonne manière. Quand c’est fait correctement, le travail de l’évêque est beaucoup plus facile. Comme vous pouvez le constater, personne ne frappe à ma porte pour me voir, mais ça n’a pas toujours été comme ça. La façon dont je passe mon temps d’évêque a radicalement changé depuis que nous nous sommes concentrés sur le ministère au foyer. Les instructeurs au foyer sont maintenant en mesure de répondre aux nombreux besoins de leurs familles avant même que cela soit porté à mon attention.


« Un exemple qui me vient à l’esprit est arrivé le mois dernier. Comme d’habitude, ma femme a découvert avant moi qu’une famille de notre quartier avait eu une crise énorme à la maison. Dès que cela a été porté à mon attention, j’ai appelé le chef du groupe des grands prêtres, qui était responsable du service pastoral auprès de cette famille.


« Non seulement il était déjà au courant du problème, mais il a également signalé que les instructeurs au foyer et les instructrices visiteuses avaient déjà rendu visite à la famille, répondu à ses besoins et résolu le problème. Il s’est ensuite excusé de ne pas m’avoir dit ce qui s’était passé, mais comme le problème avait été résolu si rapidement, il a décidé de m’en parler lors de notre prochaine réunion du conseil de paroisse. Il a dit qu’il ne voulait pas me déranger avec un problème déjà résolu. Je lui ai dit que si un problème était résolu, ce n’était plus un problème, et je l’ai assuré qu’il avait fait ce qu’il fallait. »


L’évêque prit une profonde inspiration et conclut avec conviction : « Alors, si vous êtes venu ici pour apprendre à magnifier votre appel, la chose la plus importante que vous puissiez faire en tant que dirigeant est d’enseigner aux membres de votre paroisse comment prendre soin des familles qui leur sont confiées. Les programmes d’enseignement au foyer et d’instructrices visiteuses sont les méthodes établies par le Seigneur pour guider son troupeau et pour répondre aux besoins des membres de la paroisse. C’est comme cela que nous cultivons l’amour les uns pour les autres dans nos paroisses. »


« Si c’est le cas, qu’est-ce que vos instructeurs au foyer font différemment des autres ? » demanda le nouvel évêque.


« C’est exactement la bonne question ! Pour cette réponse, je vous dirigerai vers quelques autres personnes. Mon secrétaire vous communiquera leurs noms et leurs coordonnées. »


Puis l’évêque Smith s’arrêta un instant, comme s’il décidait de dire ou non quelque chose d’autre. Après un moment, il dit : « Frère Stephens, vous semblez très sincère et ouvert à recevoir des conseils et des instructions. Si vous le souhaitez, je vais vous donner le meilleur conseil que j’ai jamais reçu au sujet de ma fonction d’évêque. »


L’évêque Stephens essayait déjà de digérer tout ce qu’il avait reçu, mais il leva les yeux vers l’évêque Smith et hocha la tête.


« Si vous voulez magnifier votre appel et qu’il vous reste encore du temps pour votre propre famille, qui est votre principale responsabilité, vous devez déléguer. Déléguez tout ce que vous avez le droit de déléguer à vos conseillers, secrétaire, greffiers, responsables de collège et de société de secours. Déléguez jusqu’à ce que vous soyez gêné d’avoir tellement délégué ... et déléguez encore ! » — Randall Gormley


L’évêque Smith poursuivit : « Frère évêque, c’est cela, le programme du service pastoral. C’est une délégation pure et simple. Le Seigneur a délégué le travail de paître son troupeau, qui inclut tous les membres de son église. C’est exactement ce qui s’est passé sur les rives de la Galilée lorsque le Sauveur ressuscité a dit à Pierre : ‘Pais mes brebis’ (Jean 21:16). Le Seigneur a délégué la garde de son troupeau à Pierre, le nouveau président de l’Église, et la responsabilité était si importante qu’il a répété la charge trois fois de suite. Le Bon Berger dit au berger en second : Si tu m’aimes, tu feras paître mes brebis. Nous avons le même mandat dans l’Église rétablie du Sauveur.


« Aujourd’hui, notre prophète des temps modernes, qui détient toutes les clés de l’Église, délègue le travail de berger au président de pieu, qui détient les clés de cette zone géographique du troupeau. Ensuite, nous, les évêques, qui détenons les clés de nos paroisses, nous déléguons les tâches pastorales à nos dirigeants du collège des anciens et de la Société de Secours. Et enfin, ceux-ci délèguent cette responsabilité aux instructeurs au foyer et aux instructrices visiteuses.


« Souvenez-vous, la délégation ne nous enlève, ni à vous ni à moi, rien de notre intendance en tant qu’évêques, mais cela nous permet de partager et de répartir la charge de sorte que nous ne soyons pas submergés par l’énorme fardeau de servir plus de cent familles. Non seulement cela serait impossible, mais ce n’est pas non plus ce que le Seigneur a voulu.


« De toute évidence, nous ne pouvons pas déléguer de nombreuses questions de nature confidentielle ou propres à l’appel d’évêque, telles que la distribution des ressources pour l’entraide, les devoirs du président de la Prêtrise d’Aaron, la supervision des finances de la paroisse et la fonction de juge en Israël. Bien entendu, personne dans la paroisse, à part l’évêque, ne peut entendre une confession de péché et aider quelqu’un au cours du processus de repentir. Voilà les choses auxquelles nous devons consacrer nos efforts.


« Mais même si l’évêque est le seul à pouvoir allouer les ressources du magasin de l’évêque, cela ne veut pas dire qu’il est le seul à pouvoir aider une personne touchée par un problème financier. Il y a tellement d’autres personnes dans la paroisse qui ont du talent, des compétences et la capacité d’assister leur prochain et de l’aider à supporter ses fardeaux. L’évêque peut demander l’aide d’autres personnes pour aider un frère ou une sœur à écrire un curriculum vitae, à se préparer pour un entretien d’embauche ou à équilibrer un budget. En fait, les instructeurs au foyer peuvent aider à coordonner toute cette aide. »


L’évêque Stephens interrompit et demanda : « Perdre son emploi et bénéficier de l’entraide de l’Église est une affaire plutôt privée, n’est-ce pas ? Les gens ne sont-ils pas trop gênés à l’idée que d’autres puissent savoir ce qui se passe dans leur vie ? »


« Vous avez raison. Cela peut être embarrassant pour certaines personnes. Mais c’est le travail de l’évêque de définir rapidement les besoins, en particulier dans des situations comme celles-ci, pour limiter l’utilisation du fonds d’entraide de l’Église et utiliser toutes les ressources dont nous disposons dans notre paroisse pour aider, en particulier par l’intermédiaire des hommes et des femmes qui ont été appelés par inspiration à répondre directement à ces besoins. La plupart des gens comprennent et acceptent ces conditions et apprécient l’aide supplémentaire.


« Les instructeurs au foyer et les sœurs visiteuses sont les vrais ministres d’une paroisse et sont essentiels à sa santé spirituelle. Et il est regrettable qu’en raison d’un manque de formation, beaucoup d’entre eux ne comprennent pas à quel point leur responsabilité est importante. En fait, pour les hommes de l’Église, seuls leurs devoirs d’époux et de pères ont un rang plus élevé que leur responsabilité d’instructeur au foyer. C’est l’un de leurs plus importants devoirs de la prêtrise. Presque tous les autres appels de la paroisse ou du pieu sont des appels de soutien.


« Vous constaterez qu’une fois que vous commencez à servir selon la manière indiquée par le Seigneur, ce qui signifie que vous cessez de considérer votre responsabilité pastorale comme un fardeau de douze visites par an à chaque famille, et commencez à le considérer comme un ministère de 365 jours par an, c’est alors que vous verrez que les miracles commencent à se produire.


« Les familles commenceront à changer d’avis et commenceront à intégrer leurs instructeurs au foyer et leurs sœurs visiteuses dans leur vie. Ils commenceront à se confier à eux et, chose plus importante encore, à leur permettre de les aider. C’est tout naturellement que lorsque vous vous sentez aimé sans condition, vous faites plus facilement confiance et êtes beaucoup plus disposé à permettre aux autres de vous aider. Finalement, cet amour mutuel se répandra dans toute la paroisse. La clé, c’est l’amour - et quand vous exercez correctement votre pastorale envers vos familles, l’amour est une conséquence, une résultante. »


Puis l’évêque Smith se pencha sur sa chaise et dit : « Mais, malgré tout le bien que notre ministère exerce dans notre paroisse pour les familles, je pense avoir enfin compris le bénéfice spirituel le plus important du programme–le véritable but de son existence. Je crois que les visites pastorales bénéficient plus à ceux qui font le service qu’aux foyers qui sont visités. Je crois que les appels d’instructeur au foyer et de sœur visiteuse sont vraiment des dons–des dons sacrés de notre Père–pour nous aider à ressembler davantage à son Fils. Lorsque vous commencerez à comprendre comment ce programme est censé fonctionner, vous comprendrez à quel point cela est vrai. »


L’évêque Stephens était impressionné par la sagesse partagée. Il sentit que l’Esprit témoignait de la vérité de cette doctrine. Il était ravi d’en apprendre plus et remercia son nouveau mentor à maintes reprises pour son temps.


L’évêque Smith se leva, serra la main de son protégé et dit : « Venez me voir quand vous voulez. J’aime bien aider les gens qui veulent faire les visites pastorales selon la voie du Seigneur. C’est tellement gratifiant de voir les résultats quand ils exercent leur ministère comme prévu par le Seigneur.


« Mais surtout, frère évêque, si vous persistez et restez fidèle au programme prescrit par le Seigneur et ne l’abandonnez pas, cela changera à jamais le cœur et la vie des membres de votre paroisse. »


IDÉES DE L’ÉVÊQUE :


1. « Il n’y a pas de plus grand appel dans l’Église que celui d’instructeur au foyer. » - Ezra Taft Benson


2. Le programme de visites pastorales est la méthode du Seigneur pour guider son troupeau.


3. Les instructeurs au foyer et les sœurs visiteuses facilitent beaucoup le travail de l’évêque.


4. Pensez aux instructeurs au foyer et aux sœurs visiteuses en tant que bergers envers les familles à qui ils rendent le service pastoral.


5. Le service pastoral est essentiel à la santé spirituelle d’une paroisse.


6. Le ministère envers les familles n’est jamais fini.


7. Visiter 100% des domiciles n’est pas l’objectif final, c’est le minimum. Vous ne pouvez pas commencer à exercer votre ministère sans d’abord rendre visite à la famille.


8. Les statistiques ne peuvent que vous dire si la famille a été visitée et non pas quels sont leurs besoins.


9. Les évêques devraient en déléguer tellement qu’ils en sont gênés, puis en déléguer davantage. C’est le modèle du Seigneur.


10. Le service pastoral est un ministère de 365 jours par an.


11. Soyez persévérant et n’abandonnez pas pour faire de l’enseignement au foyer un service pastoral continu.



CHAPITRE 5 : LE CHEF DE GROUPE DES GRANDS-PRÊTRES (la rédaction de ce chapitre est antérieure à la nouvelle organisation, ndlr)


« Ce canal peut transmettre un pouvoir spirituel rédempteur jusqu’aux limites du ciel lui-même. Grâce à l’enseignement au foyer, des tragédies ont été évitées. Des âmes en perdition ont été relevées. Le besoin d’être soutenu a été satisfait. Le chagrin a été apaisé. Des infirmes ont été guéris par la prêtrise. Bien que l’œuvre continue discrètement, elle s’inspire du Dieu tout-puissant et constitue le fondement de la nourriture spirituelle de ce peuple. » (Boyd K. Packer, Conference Report, octobre 1972)


L’entretien était terminé et l’évêque Stephens quitta le bureau de l’évêque expérimenté avec beaucoup plus de questions qu’il n’en avait à son arrivée. Il regarda la liste que le secrétaire exécutif lui avait donnée, et le premier nom sur la liste était le chef de groupe des grands prêtres de la paroisse, frère Garner.


Quand il arriva, il fut invité à s’asseoir et frère Garner demanda avec un grand sourire et d’une voix retentissante : « Alors, que voulez-vous savoir sur l’enseignement au foyer ? »


Cette fois, il était un peu plus disposé à répondre à cette question. L’évêque Stephens dit : « Votre évêque a déclaré que votre enseignement au foyer était différent des autres paroisses du pieu. J’aimerais savoir ce que vous faites ? »


Il répondit : « Nous suivons simplement le modèle du Seigneur tel qu’il est décrit dans les Écritures. Les Écritures nous enseignent tout ce que nous devons savoir sur l’enseignement au foyer. »


Il sortit ses Écritures et feuilleta les pages jusqu’à ce qu’il trouve ce qu’il cherchait. Il ajouta : « La vingtième section de Doctrine et Alliances nous recommande de faire ce qui suit (D&A 20:53-59) :


  ■ Visiter la maison de chaque membre.


  ■ Veiller à ce que l’Église se réunisse souvent.


  ■ S’assurer qu’il n’y a pas de dureté réciproque.


  ■ Exhorter à prier à voix haute et à s’acquitter de toutes les tâches de la famille.


  ■ Avertir, exposer, exhorter, enseigner et inviter tout le monde à venir au Christ.


« Et probablement la chose la plus importante que nous faisons en tant qu’instructeurs au foyer :


  ■ Toujours veiller sur les membres de l’Église et les fortifier.


« Avant tout, nos instructeurs au foyer visitent régulièrement chaque membre chez lui, ce qui signifie au moins une fois par mois, plus si nécessaire. Ils ne peuvent pas remplir leur appel sans une visite.


« Deuxièmement, ils sont appelés à veiller sur leurs familles et à identifier leurs besoins.


« Troisièmement, ils font tout ce qui est en leur pouvoir pour répondre à ces besoins, comme le Sauveur le ferait.


« Quatrièmement, les instructeurs au foyer enseignent les principes de l’Évangile dans les foyers et encouragent leurs familles à être obéissantes, gentilles, aimantes, disposées à pardonner et à venir au Christ.


« Et bien sûr, quand les instructeurs au foyer rendent visite à leurs familles, ils demandent avec amour et respect comment les familles s’en sortent avec leurs prières, la lecture des Écritures, les soirées familiales, leur activité à l’église, etc. Ils demandent également si elles ont besoin d’aide ou d’encouragement pour accomplir l’un de ces devoirs. Si une famille ne vient pas régulièrement à l’église, on l’invite à y assister et on la met au courant des activités à venir. Ce sont toutes des tâches élémentaires que les instructeurs au foyer ont le devoir de faire, mais comme le disent les Écritures, ils sont surtout là pour veiller sur la famille, s’assurer que leurs besoins sont satisfaits, les soutenir et les fortifier. »


Le nouvel évêque posa alors une question : « Vos instructeurs au foyer demandent-ils réellement si la famille prie et lit ses Écritures ? »


Frère Garner répondit : « Oui, c’est leur travail : exhorter les membres à prier et à s’acquitter de leurs obligations familiales. Mais bien sûr, comme je l’ai déjà dit, cela doit se faire avec amour, respect et patience.


« Parfois, ils peuvent poser certaines de ces questions en privé au père de famille, en dehors de la visite familiale, surtout s’ils savent que leur famille a des difficultés. Ou, si une famille n’est pas du tout pratiquante, les instructeurs au foyer l’aimeront tout simplement, resteront en contact avec elle et l’inviteront à revenir.


« Cependant, chaque famille pratiquante de notre paroisse attend déjà ces questions. Les instructeurs au foyer demandent même à chacun des enfants comment ils s’en tirent avec la lecture des Écritures, leurs prières personnelles ou le séminaire. Plus les instructeurs au foyer s’informent de ce genre de choses, plus la famille se prépare à répondre affirmativement le mois suivant.


« Bien sûr, nous transmettons aussi souvent que possible le message de la Première Présidence tiré des magazines de l’Église, ou une autre leçon personnalisée, si tous les autres besoins de la famille sont satisfaits. La leçon vient toujours en second lieu pour répondre aux besoins de la famille », déclara le chef de groupe des grands prêtres.


« Les leçons ne sont-elles pas importantes dans votre paroisse ? », demanda le nouvel évêque.


« Enseigner et rendre témoignage de Jésus-Christ et de son Évangile est très important. Nous voulons donner une leçon et partager nos témoignages chaque fois que possible, car nous savons que lorsque les gens entendent les vérités de l’Évangile, le Saint-Esprit témoigne de ces vérités dans leur cœur. En fait, Alma enseignait dans le Livre de Mormon : ‘la prédication de la parole avait une grande tendance à amener le peuple à faire ce qui était juste’ (Alma 31:5). Cependant, si une famille se débat avec quelque chose de spécifique ou requiert une attention particulière, nous conseillons à l’instructeur au foyer d’aborder ces problèmes.


« Par exemple, si une famille a un garçon de onze ans qui va recevoir la prêtrise dans quelques mois, le père peut demander aux instructeurs au foyer d’enseigner à son fils et à sa famille l’importance de la prêtrise et les étapes à suivre pour se préparer à cet événement.


« Si un enfant se fait baptiser, se prépare pour une mission ou a du mal à obtenir un témoignage, le chef de famille peut demander aux instructeurs au foyer de parler des sujets qui répondent le mieux aux besoins de sa famille, plutôt que de donner un message générique qui est moins immédiatement applicable.


« Mais si une famille connaît une situation de crise, le fait de devoir rester assis pendant trente minutes pour écouter les instructeurs au foyer partager un message d’un magazine de l’Église peut être quelque chose de lassant et de mal venu. C’est à ce moment-là que les instructeurs au foyer doivent s’adapter et servir d’une autre manière pour aider la famille. C’est pour ça qu’il est important qu’ils utilisent l’Esprit pour déterminer comment répondre au mieux aux besoins les plus immédiats de la famille.


« Ils peuvent avoir la possibilité de donner des bénédictions ou soulager la pression en aidant à des tâches temporelles telles que tondre la pelouse ou les aider à faire réparer une voiture. Il se peut que la chose la plus importante qu’ils puissent faire pour une famille un mois donné soit de jeûner et de prier pour eux. Mais ils ne sauront pas ce qu’ils peuvent faire sans évaluer régulièrement les besoins de la famille et, comme je l’ai déjà dit, ‘régulier’ peut être beaucoup plus souvent qu’une fois par mois.


« Cela vous semble logique ? » demanda Frère Garner.


« Absolument ! » répondit l’évêque Stephens.


« En termes simples, la réponse à votre question est la suivante : si nous faisons l’enseignement au foyer différemment du reste du monde, c’est parce que nous nous considérons comme ministres au foyer plutôt qu’instructeurs au foyer ».


Le nouvel évêque commençait à comprendre. Il acquiesça pensivement, réfléchissant à son propre travail comme instructeur au foyer. Il posa ensuite une autre question : « Dans notre paroisse, certains des instructeurs au foyer semblent avoir du mal à se réunir avec leurs familles. Vous n’avez pas ce problème ? »


Le grand prêtre hocha la tête avec sympathie et dit : « La même chose se passe dans notre paroisse avec quelques familles. Il y a toujours des familles qui ne permettent pas ou ne peuvent pas faire venir les instructeurs au foyer pour une visite officielle, mais ce qui compte, c’est que les instructeurs au foyer fassent un effort et fassent savoir à leur famille qu’ils sont là pour elle et qu’ils l’aiment. »


« Que voulez-vous dire par les familles qui ne permettent pas ou ne peuvent pas faire venir les instructeurs au foyer ? », demanda l’évêque Stephens.


« Eh bien, par exemple, nous avons une famille moins pratiquante que les instructeurs au foyer visitent tous les mois, mais jusqu’à présent, ils ne sont jamais entrés dans la maison. Le manuel dit que nous devrions prendre rendez-vous, mais cette famille ne veut pas de visite. Les instructeurs au foyer ont donc commencé à passer de temps en temps avec des friandises ou une petite citation aimantée pour le réfrigérateur, ou quelque chose comme un petit cadeau d’anniversaire pour un enfant, mais tout cela se fait sur le seuil.


« Chaque fois qu’ils passent, les sourires deviennent plus grands et la conversation dure plus longtemps. Ils se renseignent toujours sur les besoins de la famille et demandent s’ils peuvent aider ou prier pour quelque chose au cours du mois. La famille refuse toujours, mais elle semble sincèrement reconnaissante pour cette offre. Les instructeurs au foyer peuvent le faire quelques fois par mois, en essayant toujours de suivre l’Esprit et en ne poussant jamais au-delà de ce que la famille leur laisse faire.


« Nous avons également dans notre paroisse quelques familles dont certains membres ne sont pas membres de l’Église, comme vous en avez probablement dans la vôtre. Dans l’un des foyers, la femme est membre, mais le mari et les enfants ne le sont pas encore. » Frère Garner sourit et cligna de l’œil en ajoutant ce dernier mot.


« La plupart du temps, les instructeurs au foyer trouvent le mari de bonne humeur, et il leur permet de rendre visite à sa femme et à ses enfants. Ils l’invitent toujours à se joindre à la conversation, ce qu’il refuse généralement, mais il s’assoit parfois près de la salle où l’on enseigne la famille et il écoute (dans la mesure du possible) la leçon. Il pourrait même participer à l’occasion.


« Mais parfois il arrive que le mari ne les laisse pas du tout visiter, et nous devons respecter ses souhaits pour aider cette gentille sœur à maintenir la paix à la maison. Certains mois, tout ce que les instructeurs au foyer peuvent faire, c’est de contacter la sœur par téléphone et de parler avec elle à l’église le dimanche, mais ils sont en contact avec elle plusieurs fois au cours du mois. La chose la plus importante pour l’évêque et pour le Seigneur est que cette famille sache que ses instructeurs au foyer l’aiment et qu’ils sont là pour tout ce dont elle a besoin. Le mari le sait aussi maintenant.


« Une chose qui a eu un impact important sur le mari, c’est que les instructeurs au foyer demandent toujours de quoi la famille a besoin, pour qu’ils puissent prier pour elle tout au long du mois. »


Cela attira l’attention de l’évêque Stephens. « Les instructeurs au foyer demandent ce pour quoi ils peuvent prier ? Vous l’avez mentionné deux fois maintenant. J’aime bien cette idée ! Vous dites qu’ils font ça tous les mois ? »


Un instant, Frère Garner avait presque oublié que la plupart des gens n’avaient jamais connu l’enseignement au foyer de la même manière que sa paroisse. Il expliqua patiemment : « Frère évêque, chaque instructeur au foyer et sœur visiteuse de notre paroisse a reçu pour consigne de prier tous les jours pour chacune de ses familles, et ce, nominativement. C’est l’un des actes de service les plus importants que les ministres au foyer puissent accomplir. »


Le nouvel évêque était impressionné. Pourquoi n’avait-il jamais entendu ça auparavant ? Ou peut-être que si. Son esprit s’emballait. Pour lui, cette unique question, posée par un fidèle instructeur au foyer, c’était le secret permettant d’adoucir les cœurs et de renforcer la confiance.


L’évêque Stephens regarda le chef de groupe des grands prêtres avec un enthousiasme enfantin dans les yeux. « C’est fantastique ! Depuis combien de temps faites-vous cela ? »


« Ça a en fait commencé la première année où notre évêque a été appelé. Chaque année en janvier il commence la nouvelle année avec un défi simple pour tout le monde dans la paroisse. Une année, son défi consistait à rechercher l’un de nos ancêtres et à compléter les ordonnances du temple manquantes. Une autre fois, il nous a lancé le défi de poser, chaque jour de l’année, un acte de bonté envers quelqu’un chez nous. Le but de ces défis est de créer de nouvelles habitudes dans notre vie.


« La première année, il a lancé deux défis. Le premier consistait à demander à tous les instructeurs au foyer et à toutes les sœurs visiteuses de prier chaque jour pour les personnes qui leur étaient confiées. Il nous a lancé le défi de prendre quelques minutes de plus lors de nos prières personnelles pour demander à notre Père céleste de bénir les personnes pour lesquelles nous avons une intendance dans le service pastoral.


« L’évêque nous a rappelé que les Écritures nous commandaient de prier chaque jour pour nos troupeaux et il nous a invités à nous rappeler la partie du troupeau du Seigneur que chacun de nous avait pour mission d’encadrer et de fortifier. Il nous a dit que si nous posions cet acte de service tout simple, notre désir de les visiter et de les servir grandirait et, à mesure que notre service grandissait, notre amour pour chacune de ces familles grandirait également. De plus, tous les membres de la paroisse sauraient que quelqu’un d’autre priait aussi pour leur famille.


« Le deuxième défi consistait à faire en sorte que tous les compagnons de service prient ensemble avant chaque visite. Maintenant, je devrais probablement ajouter une clause de non-responsabilité : ces défis ne sont pas des exigences du manuel. En fait, vous pourriez les appeler ‘défis du deuxième mille’ ou ‘droit supérieur’ ».


Il poursuivit : « Je dois admettre que, dans un premier temps, j’ai relevé ce défi avec réticence. Comme je l’ai dit, ce sont les premiers défis qu’il a proposés à la paroisse et quelques-uns des membres se sont plaints et ont murmuré en privé. Ils étaient un peu surpris qu’il leur demande de faire autre chose. Même moi, j’étais un peu dérangé. N’avais-je pas déjà suffisamment de choses pour lesquelles prier ? » demanda-t-il sarcastiquement, puis il grimaça, comme s’il était toujours gêné d’entretenir cette pensée.


« Mais il s’est passé quelque chose d’incroyable. L’une des familles que j’enseignais affrontait plusieurs problèmes et je me souviendrai toujours de la première fois où j’ai demandé à notre Père céleste de la bénir. Dès que je l’ai fait, je l’ai entendu littéralement me dire : ‘Bon, je vais te donner un coup de main, mais nous allons les aider ensemble. Voilà ce que je voudrais que tu fasses pour cette famille…’, puis le Saint-Esprit a commencé à me donner une liste des moyens par lesquels j’allais aider notre Père à lui faire du bien.


« J’étais stupéfait ! Mon Père céleste m’apprenait littéralement, à genoux, qu’il allait m’utiliser pour aider cette famille. J’allais être l’un de ses anges par le biais du service pastoral.


« Bien entendu, il arrive qu’il intervienne par une guérison miraculeuse ou change le climat pour les agriculteurs en cas de sécheresse, sépare une mer ou déplace une montagne, mais nos prières sont généralement exaucées par l’intermédiaire de notre entourage. Et qui de mieux pour accomplir ce service que les humbles serviteurs affectés à cette famille ?


« J’ai commencé à prier pour mes familles ce jour-là et les jours suivants. Chaque fois que je le faisais, je pensais à ce que je pouvais faire pour aider chacune d’elles. Certains besoins étaient simples, d’autres plus complexes et prenaient plus de temps. Mais dans tous les cas, mon cœur commençait à changer pour chaque personne sur laquelle je devais veiller.


« C’est une expérience qui a changé ma vie et celle de mon équipier. Lorsque nous priions ensemble avant les visites, ce que nous faisions déjà, nos prières étaient différentes. Lorsque nous sommes allés dans les foyers, nous avons cessé de poser la question type : ‘Que pouvons-nous faire pour vous ce mois-ci ?’ Et nous avons commencé à demander : ‘Que voudriez-vous que nous demandions au Seigneur pour vous ce mois-ci ?’ »


Le nouvel évêque était fasciné. Il était tout à fait absorbé dans l’histoire que ce bon frère racontait. Tout ce qu’il disait avait un sens parfait et avait l’air si simple, pourtant cela semblait tellement hors de portée. Comment incitez-vous les gens à faire ça ? Comment amenez-vous les gens à être sincèrement impliqués dans cette œuvre ? Comment incitez-vous les gens à faire confiance et à s’ouvrir à leurs instructeurs au foyer ? Puis il dit : « Quelle histoire incroyable ! Que répondaient ces gens quand vous leur posiez cette question ? »


« Comme vous le savez, lorsque vous demandez à une famille ce que vous pouvez faire pour elle, elle vous dit généralement qu’elle va bien et qu’elle vous le fera savoir si quelque chose se présente–mais bien sûr, elle ne le fait jamais. Lorsque des personnes sont dans le besoin, elles appellent généralement un membre de la famille ou un voisin avec lequel elles sont plus à l’aise pour les aider. Si elle a besoin d’une bénédiction de la prêtrise, elle attend que son problème atteigne le stade de la crise, et c’est alors qu’elle fera appel au président du collège ou à l’évêque.


« Dès le premier mois où nous avons commencé à poser cette question aux familles, l’enseignement au foyer dans notre paroisse a changé pour toujours. À ce moment précis, nos conversations ont changé, nos leçons ont changé et nos sentiments les uns pour les autres ont également changé.


« Les pères ont commencé à appeler leurs instructeurs au foyer pour les aider avec leurs bénédictions, car ils savaient que les instructeurs au foyer étaient sincèrement préoccupés par chaque membre de leur famille. Les parents ont commencé à parler et à partager leurs préoccupations personnelles concernant leurs enfants, leurs difficultés au travail ou leurs questions spirituelles concernant l’Évangile. Même les enfants s’exprimaient et demandaient les prières des instructeurs au foyer alors qu’ils se préparaient pour un grand examen ou un événement sportif.


« Tout a changé. Il y avait un niveau de confiance entre les familles et les instructeurs au foyer que je n’avais jamais connu auparavant. C’est un petit coin de paradis ici dans notre paroisse. Nous aimons vraiment notre prochain comme nous-mêmes. »


L’évêque Stephens pouvait voir que ce bon frère avait bien un témoignage de l’enseignement au foyer et de la prière pour ses familles. Il décida de profiter d’une petite pause du chef de groupe. Il demanda : « Alors, comment avez-vous réussi à faire participer tout le monde ? Est-ce que tous les instructeurs au foyer font ça ? »


Frère Garner répondit : « Oui, la plupart d’entre eux. Au moins, ils demandent ce pour quoi ils peuvent prier. »


« Comment le savez-vous ? » demanda l’évêque.


« Eh bien tout d’abord, les familles espèrent maintenant que leurs instructeurs au foyer poseront cette question, d’autant plus que l’évêque a publié Le Défi et en a informé toute la paroisse. Il n’y a rien de mieux que de laisser l’évêque exposer une attente précise au pupitre ! » Il sourit encore une fois et fit un clin d’œil. Ce gars aime faire des clins d’œil, pensa l’évêque tandis qu’ils en riaient ensemble.


« On nous a également rapporté que des enfants commençaient à rappeler aux instructeurs au foyer s’ils oublient de poser la question. Les enfants veulent s’assurer que les instructeurs au foyer prient tous les soirs pour leurs besoins spéciaux. Remercions Dieu pour les enfants ! » Encore une fois, les deux hommes rirent.


« Et enfin, nous demandons aux instructeurs au foyer lors de nos entretiens mensuels comment nous en tant que responsables de groupe pouvons aider ou pour quoi nous pouvons prier. »


Là-dessus, l’évêque tendit l’oreille. Il demanda vivement : « Les entretiens d’instructeurs au foyer ? Vous les faites tous les mois ? Le manuel dit seulement qu’ils doivent être faits ‘régulièrement’. »


Le dirigeant de groupe regarda l’évêque droit dans les yeux et posa cette question rhétorique : « Qu’est-ce que ça veut dire ‘régulièrement’ ? Cela ne pourrait-il pas signifier mensuellement, voire hebdomadairement ? Chaque paroisse est différente. Notre paroisse a choisi de garder un œil sur les familles, alors nous avons décidé d’avoir des entretiens sur une base mensuelle. »


L’évêque Stephens répondit avec un petit rire : « J’ai eu quelques entretiens personnels de prêtrise au fil des ans, mais je ne me souviens pas d’un entretien d’instructeur au foyer. Que faites-vous dans ces entretiens mensuels ? »


Frère Garner regarda sa montre et dit : « Frère évêque, c’est un autre sujet très important à traiter, mais je n’ai pas le temps de vous répondre. J’ai en fait une obligation d’instructeur au foyer. Une des jeunes filles d’une famille que je visite va participer dans une vingtaine de minutes à une compétition de course au lycée et elle m’a invité à la soutenir. J’espère que vous comprenez, elle m’attend et je ne veux pas la décevoir.


« En outre, celui à qui vous devriez parler d’entretiens d’instructeurs au foyer est frère Baugh, président du collège des anciens. Il les a perfectionnés. »


IDEES DU CHEF DE GROUPE DES GRANDS PRETRES :


1. Utilisez la Section 20 de Doctrine et Alliances et le Manuel général d'instructions comme modèle et comme source d’instructions pour le service pastoral.


2. Les instructeurs au foyer devraient demander patiemment et avec amour si leurs familles tiennent régulièrement des prières familiales et s’acquittent de leurs tâches.


3. Les instructeurs au foyer devraient avertir, expliquer, exhorter, enseigner et inviter tous les membres de la famille à aller au Christ.


4. Votre première priorité est de répondre aux besoins de votre famille. La seconde, c’est de donner une leçon.


5. Les sujets de leçon devraient être basés sur les besoins de la famille, pas toujours sur le thème du magazine mensuel de l’Église.


6. Les instructeurs au foyer devraient régulièrement demander aux familles qui leur sont confiées ce pour quoi ils peuvent prier.


7. Les instructeurs au foyer doivent prier au quotidien pour chaque membre de chaque famille qui leur est confié, et ce, de manière nominative.


8. Les instructeurs au foyer doivent prier ensemble en tant qu’équipiers avant chaque visite pastorale.



CHAPITRE 6 : LE PRÉSIDENT DU COLLÈGE DES ANCIENS


« Frères, l’enseignement au foyer est plus qu’un programme parmi tant d’autres. C’est la façon de la prêtrise de veiller sur les membres et d’accomplir la mission de l’Église. L’enseignement au foyer ne peut pas être traité à la légère. C’est un appel sacré… un programme qui touche les cœurs, qui change les vies et qui sauve les âmes ; un programme qui a le sceau d’approbation de notre Père céleste ; un programme si vital que, s’il est suivi fidèlement, il contribuera au renouveau spirituel de l’Église et à l’exaltation de ses membres et de ses familles. » (Ezra Taft Benson, Conference Report, avril 1987)


Lorsque l’évêque Stephens s’assit avec le président du collège des anciens, il fut immédiatement impressionné. Le président Baugh avait ne vingtaine d’années, venait de se marier et était très confiant en ce qu’il faisait en tant que président de son collège.


Après un premier échange visant à faire connaissance, le nouvel évêque déclara : « Frère Garner m’a informé que vous êtes la source de vérité, de connaissance et de sagesse en ce qui concerne les entretiens d’enseignement au foyer. Voulez-vous me dire comment ces entretiens vous aident dans cette paroisse ? »


Le président Baugh savait que l’évêque Stephens essayait juste de lui faire un compliment, mais il rougit néanmoins. Il voyait aussi que le nouvel évêque avait fait tout un voyage de découverte, comme il l’avait fait lui-même lorsqu’il s’était installé dans la paroisse.


« Eh bien frère évêque, cela a été une excellente expérience d’apprentissage pour moi aussi. J’en suis arrivé à aimer notre évêque, cette paroisse et particulièrement mes frères du collège. C’est un honneur d’être dirigeant pour un certain temps et je remercie chaque jour mon Père céleste de l’honneur que j’ai de fréquenter ces hommes. Nous avons tous beaucoup progressé depuis le défi de notre évêque. Ce principe sans pareil nous a appris à tous que nous pouvons réellement changer des vies en magnifiant notre prêtrise en tant qu’instructeurs au foyer. »


L’évêque intervint et demanda : « Votre évêque m’a dit que presque toutes les familles sont visitées au moins une fois par mois, parfois davantage. Cela m’étonne ! Comment faites-vous pour que tout le monde fasse son service pastoral tous les mois ? Comment est-ce possible ? Le faites-vous pour ceux qui n’accomplissent pas leurs tâches eux-mêmes ? »


« C’est une excellente question », répondit le président. Il poursuivit : « Et la réponse à la seconde partie est non. Nous n’indiquons pas les chiffres du service pastoral accompli par des dirigeants de collège qui rendent visite aux familles qui ne seraient pas visitées autrement. Cela irait à l’encontre de l’objectif de la tenue des registres. Cela ne veut pas dire que la présidence n’ira pas rendre visite aux familles qui nous préoccupent, surtout celles qui nous manquent, mais nous ne considérons pas notre contact avec ces familles comme une visite de service pastoral.


« L’évêque nous rappelle toujours que les chiffres ne donnent aucune information sur le bien-être des familles. Si nous tenons des statistiques avec précision, sans les exagérer, c’est que nous voulons que l’évêque sache quelles familles sont réellement vues par leurs instructeurs au foyer et lesquelles ne le sont pas. C’est tout ce que vous pouvez vraiment glaner d’une famille non visitée sur un rapport statistique, et ce sont les premières familles sur lesquelles il pose des questions lors de nos réunions du conseil de paroisse.


« Et juste parce qu’une famille a été visitée, cela ne garantit pas que tout va bien au foyer. Une famille qui est visitée 100% des mois au cours de l’année peut être l’une des familles ayant les besoins les plus difficiles dans la paroisse. D’autre part, une famille qu’on manque chaque mois peut être l’une des familles les plus fortes de la paroisse. Si tout ce que nous rapportons à l’évêque est un chiffre, que peut-il savoir de la condition de chaque agneau de son troupeau ? C’est pour ça que nous organisons des entretiens d’enseignement au foyer.


« Lorsque j’ai reçu cet appel, l’évêque venait de proposer à la paroisse ce que nous appelons maintenant ‘le défi.’ Il m’a dit que mon devoir le plus important en tant que président était de gérer l’enseignement au foyer dans le collège et d’enseigner aux membres du collège comment exercer le ministère à la :manière du Seigneur. Il a ajouté que leur apprendre à bien revenir faire rapport sur le bien-être de chaque famille était un élément essentiel de leur responsabilité. Il a parfaitement expliqué qu’il ne voulait jamais que nous signalions que l’enseignement au foyer était ‘fait.’ Sa devise favorite : ‘Le service pastoral n’est jamais fini.’ »


« J’aime ça ! » s’exclama l’évêque Stephens.


Le président Baugh hocha la tête, puis il déclara : « Les instructeurs au foyer devraient faire un rapport sur le bien-être de chaque famille jusqu’à chacun de ses membres, surtout s’il y a des problèmes. En fait, après avoir répondu aux besoins de la famille, la deuxième responsabilité la plus importante de l’instructeur au foyer consiste à transmettre à l’évêque un rapport sur le statut de la famille.


« Il m’a également rappelé que revenir faire rapport est un principe éternel. Même le Sauveur était tenu de revenir rendre compte de son intendance à notre Père céleste. Notre évêque m’a déjà demandé : ‘Si le Créateur de l’univers était tenu de revenir faire rapport, ne devrions-nous pas suivre cet exemple ?’ »


L’évêque Stephens était impressionné, mais il ne comprenait pas comment la présidence pouvait interroger chaque équipe chaque mois. Il demanda : « Appelez-vous chaque équipe au téléphone tous les mois pour obtenir un rapport ? »


Le président sourit. « Non. Ils sont censés nous appeler. Mais ça n’a pas commencé comme ça. Nous avions l’habitude de rencontrer chaque équipe chaque mois. »


La surprise se peignit sur le visage de l’évêque Stephens.


Le Président Baugh ajouta : « Au début, lorsque le Défi a été lancé, l’enseignement dans notre paroisse était assez incohérent. L’évêque m’a donc demandé de commencer à organiser des entretiens mensuels avec un membre de chaque équipe pour obtenir un rapport complet sur les familles qui leur avaient été confiées. »


L’évêque Stephens finalement interrompit : « Ça doit prendre beaucoup de temps. N’est-ce pas difficile d’avoir autant d’entrevues ? »


« Ce n’était pas difficile du tout. Je suis sûr que vous, en tant qu’évêque, avez beaucoup plus de réunions chaque mois que nous », déclara-t-il avec un sourire.


L’évêque Stephens le reconnut à contre-coeur.


Le président Baugh ajouta : « En ce qui concerne les entretiens, nous n’avons que soixante anciens environ dans la paroisse, ce qui signifie trente entretiens. Après les avoir partagés entre moi et mes conseillers, c’était seulement dix entretiens mensuels pour chacun de nous. Nous pouvions facilement rencontrer deux ou trois anciens chaque semaine et nous avions encore le temps de faire les visites au foyer que nous effectuons en tant que présidence et les entretiens annuels de prêtrise. Notre secrétaire était très occupé, mais comme il avait besoin de plus de bénédictions, il faisait ce qu’il fallait. »


Le nouvel évêque éclata de rire. Puis il demanda : « Avez-vous déjà envisagé de faire appel à des coordonnateurs d’enseignement au foyer ? »


Le président Baugh répondit : « Ce n’est pas vraiment un appel officiel dans l’Église. En outre, le manuel suggère que les instructeurs au foyer rendent compte directement à la présidence du collège des anciens ou au chef de groupe des grands prêtres. Cela a du sens, en particulier lorsque vous traitez des sujets de nature personnelle. Toutes les informations confidentielles ou sensibles doivent être signalées directement au président ou au chef de groupe. »


Lorsqu’il constata que l’évêque était satisfait de cette réponse, le président Baugh insista : « Le premier mois, nous avons réalisé les entretiens avec les deux membres de l’équipe. Nous avons expliqué le but d’un entretien d’enseignement au foyer et la différence entre un instructeur au foyer et le service pastoral. Nous avons également expliqué que nous recherchions un rapport sur le bien-être de la famille chaque mois, au lieu de simplement nous dire qu’ils avaient accompli leur devoir d’enseignement au foyer. Nous avons commencé de cette façon, parce que notre évêque croit qu’il est essentiel de définir des attentes appropriées pour un nouvel appel ou une nouvelle mission. Après cet entretien initial, nous avons commencé à alterner entre collègues tous les deux mois.


« Ce n’est pas nécessaire, mais nous aimons commencer chaque entretien d’enseignement au foyer par une prière à genoux lorsque c’est possible et nous demandons aux instructeurs au foyer de le faire. L’instructeur au foyer fait ensuite un rapport détaillé pour chaque agneau de son troupeau et nous indique s’il existe des personnes ayant des besoins particuliers. Il nous dit ce qu’ils font pour aider les familles et s’ils ont besoin de notre aide ou de nos prières. S’ils ont besoin de plus d’aide qu’ils ne peuvent gérer eux-mêmes, on leur demande de se présenter à l’entretien avec un plan d’action. Nous prenons note de ce que nous, en tant que présidence, pouvons faire pour aider, et cela devient un sujet à l’ordre du jour de notre prochaine réunion de présidence.


« Si une famille a besoin d’une action immédiate, nous laissons tout tomber et aidons les instructeurs au foyer pour tout ce dont ils ont besoin, ou nous rassemblons les membres du collège si nécessaire.


« Si une situation nécessite l’aide de l’évêque, ce qui est très rare, nous n’hésitons pas à l’appeler pour le prévenir immédiatement. L’évêque veut une liste de toutes nos préoccupations à mesure qu’elles se manifestent, pas seulement à la fin du mois. Si une famille est dans le besoin, si un jeune est en danger ou si les instructeurs au foyer ont besoin de l’aide de l’évêque, il veut le savoir le plus tôt possible. Si tout va bien, nous lui remettons notre rapport lors de la prochaine réunion du conseil de paroisse.


« Mais encore une fois, en cas d’urgence, les instructeurs au foyer savent qu’ils peuvent nous appeler immédiatement, 24 heures sur 24, au lieu d’attendre l’entretien. »


Les mécanismes du programme fascinaient l’évêque Stephens. Il hochait la tête et prenait des notes aussi vite qu’il le pouvait.


Le président Baugh ajouta : « À la fin de l’entretien, nous exprimons toujours notre amour pour l’instructeur au foyer et son équipier, puis le membre de la présidence prononce la prière de clôture.


« Les instructeurs au foyer qui visitent régulièrement leurs familles peuvent faire rapport sur les situations sans problème, et ces entretiens durent dix à quinze minutes. »


L’évêque haussa les épaules et dit : « On dirait que c’est assez simple et très efficace. Je suis toujours étonné que votre paroisse ait adhéré si rapidement au programme. »


Le président du collège des anciens soupira puis dit : « Ce n’était pas si simple. Certains avaient déjà des problèmes pour faire leurs visites avant le Défi et avaient des difficultés au début avec les entretiens. Au début, certains d’entre eux ne venaient même pas à l’entretien.


« Ceux qui ne faisaient pas leurs visites avant les changements étaient un peu inquiets, car ils ne connaissaient pas suffisamment les familles qui leur avaient été confiées pour rendre compte de leur bien-être. Dans ces cas, c’était souvent nous qui leur disions lors de l’entretien comment ça se passait chez ces familles.


« Nous avons lancé à chaque équipe le défi de faire une visite cette semaine-là et de faire rapport. Il y avait beaucoup d’excuses au début. Certains ont mis sur le dos des familles qui leur avaient été confiées ou sur celui de leur équipier leur incapacité à faire une visite pastorale. Dans ces cas, nous leur avons simplement demandé s’ils avaient besoin de notre aide en tant que présidence pour organiser le rendez-vous ou enseigner au foyer avec eux. Bien sûr, ils ont tous refusé, car ils se sont rendu compte qu’ils étaient tout aussi capables d’accomplir leur tâche que la présidence.


« Chose étonnante, presque tous les instructeurs au foyer qui n’avaient pas réussi auparavant à contacter leur familles ont pu faire une visite et, comme demandé, ils sont revenus rendre compte de leur statut. »


« Vraiment ? C’est un revirement incroyable ! », s’exclama l’évêque Stephens. Il était vraiment impressionné.


Le président Baugh hocha la tête : « Certains membres de notre collège n’avaient jamais vraiment compris pourquoi le service pastoral était si important et quel était son véritable objectif, en partie parce que les dirigeants de paroisse précédents n’avaient pas souligné l’importance de cette œuvre.


« Malheureusement, dans la plupart des paroisses, il n’existe pas de programme officiel de formation pour le service pastoral pour les jeunes qui sont instructeurs ou prêtres dans la Prêtrise d’Aaron. Si votre première expérience de service pastoral est avec un équipier qui n’a pas de témoignage du programme, vous aurez du mal à briser le cycle du ministère médiocre », déclara-t-il en haussant les épaules, comme s’il acceptait à contrecœur la réalité de la situation.


« Une fois que nous avons mis en place ces entretiens avec les membres de notre collège et avons témoigné que le service pastoral était la méthode utilisée par le Seigneur pour guider son troupeau et répondre aux besoins de chaque famille, ils ont commencé à se rendre compte que ce n’était pas simplement une suggestion, mais plutôt le devoir d’un détenteur de la prêtrise. C’est à ce moment-là qu’ils ont commencé à faire un effort réel. Depuis, c’est devenu une priorité pour chacun d’eux. Comme la plupart des gens, ils ne comprenaient tout simplement pas le véritable objectif du service pastoral. Une fois qu’ils l’ont compris, leur comportement a changé.


L’évêque Stephens demanda : « Y a-t-il des personnes qui ont résisté au changement et qu’avez-vous fait pour les embarquer ?


Le président du collège des anciens hocha la tête, puis expliqua : « Quand une équipe manquait une famille deux mois de suite, on appelait les deux équipiers pour la prochaine entrevue de service pastoral. On leur demandait à nouveau s’ils avaient besoin de notre aide pour s’acquitter de leur tâche. Alors chaque équipe s’engageait à accomplir son travail le mois suivant.


« Après les deux premiers mois, un seul détenteur de la prêtrise dans toute la paroisse n’était pas venu faire rapport de son intendance. »


« Qu’est-ce qui s’est passé alors ? » demanda le nouvel évêque.


Le président Baugh sourit et dit : « Si un détenteur de la Prêtrise de Melchisédek n’enseigne pas trois mois de suite–pendant un trimestre complet, l’évêque Smith fait l’entretien de service pastoral. Donc, cet instructeur au foyer a été convoqué par l’évêque. » L’intérêt de l’évêque Stephens était maintenant piqué à vif : « Oui, et alors ? »


Le président sourit et répondit : « Lorsque l’instructeur au foyer est entré dans le bureau de l’évêque, il ne connaissait pas la raison de l’entretien. Il a été invité à commencer l’entretien par une prière, comme nous le faisons lors de nos entretiens de service pastoral. L’évêque Smith a exprimé son amour pour le frère et l’a remercié pour son service dans son appel à la paroisse. Puis il lui a posé une seule question : ‘Frère Jones, votre appel dans la paroisse, vous surcharge-t-il trop ?’ Le frère, surpris, a répondu : ’Non. Pourquoi ?’ L’évêque lui a alors rappelé le Défi et lui a dit qu’à part ses responsabilités de mari et de père, aucun autre appel dans l’Église n’était aussi important pour le Sauveur que l’affectation de l’instructeur au foyer.


« Il a expliqué à ce brave frère qu’il avait reçu une affectation en tant qu’instructeur au foyer, pas appelé ni mis à part, parce que cette responsabilité était inhérente à sa prêtrise–cela venait avec l’ordination. Il lui a également rappelé le Serment et l’Alliance de la prêtrise tels qu’ils sont décrits à la section 84 des Doctrine et Alliances. Il lui a dit que magnifier sa tâche d’instructeur au foyer était l’une des responsabilités qui lui incombaient pour tenir sa promesse faite à notre Père céleste de magnifier sa prêtrise.


« Il lui a expliqué avec amour à quel point les familles qui lui avaient été confiées étaient importantes pour le Seigneur. Il lui a dit qu’il avait été appelé par inspiration pour servir ces familles et que le commandement donné aux détenteurs de la prêtrise d’enseigner au foyer importait beaucoup plus pour l’évêque et pour notre Père céleste que son appel à l’école du dimanche, en particulier parce qu’il avait fait alliance de le remplir.


« Après lui avoir rendu son témoignage, l’évêque lui a lu la parabole du mercenaire. »


« Est-ce qu’il n’y est pas allé un peu fort  ? », demanda l’évêque Stephens.


Le président du collège des anciens, homme fidèle, défendit promptement son évêque en disant : « Pas du tout. Même le Sauveur a gentiment reproché à ses apôtres de ne pas être à la hauteur de ses attentes. L’évêque représente le Sauveur et est nommé pour protéger et faire paître le troupeau.


« Connaissez-vous la parabole du mercenaire ? » demanda le président Baugh.


L’évêque Stephens connaissait très bien la parabole, mais demanda néanmoins au président de lui faire part de ses réflexions à ce sujet.


Le président Baugh ouvrit ses Écritures à Jean et lut :


« Je suis le bon berger. Le bon berger donne sa vie pour ses brebis. Mais le mercenaire, qui n’est pas le berger, et à qui n’appartiennent pas les brebis, voit venir le loup, abandonne les brebis, et prend la fuite ; et le loup les ravit et les disperse. Le mercenaire s’enfuit, parce qu’il est mercenaire, et qu’il ne se met point en peine des brebis. Je suis le bon berger. Je connais mes brebis, et elles me connaissent, comme le Père me connaît et comme je connais le Père ; et je donne ma vie pour mes brebis. » (Jean 10:11-15)


Le président du collège des anciens déclara : « Comparez maintenant le 'mercenaire' à l’histoire du Livre de Mormon concernant Ammon, qui protège les troupeaux du roi Lamoni au péril de sa vie (voir Alma 17:25-39). Il combat plusieurs assaillants avec une épée pour protéger les troupeaux du roi tandis que d’autres se sont enfuis et se sont cachés. » Il fit une pause de quelques secondes pour permettre à l’évêque Stephens de réfléchir au contraste entre ces deux histoires liées au service pastoral.


Le jeune homme ajouta : « Certaines personnes dans l’Église estiment que nous devrions laisser une personne échouer dans son appel à titre d’expérience d’apprentissage. Sinon, d’après elles, on lui enlève son libre arbitre. Je ne suis pas d’accord, surtout en ce qui concerne le service pastoral. Tout d’abord, les responsabilités de l’instructeur au foyer sont trop importantes pour permettre un échec sous prétexte d’une mise l’épreuve. La négligence d’un instructeur au foyer risque de faire du tort à trop de personnes..


« Deuxièmement, il y a à chaque fois des conséquences pour ceux qui ne respectent pas leurs alliances. Si un détenteur de la prêtrise refuse catégoriquement de payer la dîme, d’obéir à la Parole de Sagesse ou d’assister aux réunions de prêtrise, il risque de perdre les privilèges du temple.


« Nous oublions parfois qu’il y a des exigences et des responsabilités associées au fait de détenir la prêtrise de Dieu. Ce n’est pas un droit inaliénable. Nous gagnons et conservons ce privilège par un comportement juste et de bonnes œuvres.


« Le président Ezra Taft Benson a déclaré : ‘Il n’y a pas de plus grand appel dans l’Église que celui d’instructeur au foyer.’ Le Seigneur désire des bergers comme Ammon qui protégeront son troupeau au péril de leur vie ou, en d’autres termes, de leur temps, de leurs talents et de leurs dons spirituels. Nous n’avons certainement pas besoin de plus de mercenaires.


« Nous vivons l’une des époques les plus dangereuses de l’histoire du monde. Les brebis sont en grand danger. Il existe de nombreux types de loups dans le monde. Il faut être vigilant en tant que bergers pour garder et paître les brebis. »


Le Président Baugh ouvrit de nouveau ses Écritures et dit avec un petit sourire : « Mon père lisait cette Écriture aux garçons qui sortaient avec mes sœurs quand nous étions adolescents…juste pour leur faire un peu peur. Mais je pense que cela s’applique aussi au service pastoral :


« Car, quel est parmi vous le berger qui, ayant beaucoup de brebis, ne veille pas sur elles, pour que les loups n’entrent pas dévorer son troupeau ? Et voici, si un loup entre dans son troupeau, ne le chasse-t-il pas ? Oui, et à la fin, s’il le peut, il le fait périr. » (Alma 5:59)


L’évêque Stephens éclata de rire. « J’aime la tactique de votre père ! Mais c’est vrai que la façon dont ce verset décrit un instructeur au foyer protecteur et vigilant me plait. »


Puis il demanda : « Alors, qu’est-il arrivé à l’instructeur au foyer appelé dans le bureau de l’évêque ? »


« Eh bien, il est devenu un modèle à suivre », déclara le président du collège. « Avant l’entretien avec l’évêque, cet homme n’avait pas fait des visites comme instructeur au foyer depuis des années. Il avait refusé de le faire. Il n’aimait pas non plus que les instructeurs au foyer viennent chez lui, probablement parce que ses instructeurs l’avaient fait maladroitement et qu’il considérait leurs visites comme une perte de temps.


« Après avoir raconté l’histoire du mercenaire, l’évêque a dit à Frère Jones qu’il l’aimait et qu’il ferait tout ce qui était en son pouvoir pour l’aider à renforcer ses responsabilités d’instructeur au foyer, même s’il fallait le libérer de ses autres appels si la charge était trop lourde.


« Il lui a décrit certains défis auxquels les familles qui lui étaient confiées devaient faire face, et frère Jones avait admis qu’il n’était pas au courant. L’évêque lui a demandé de s’engager à revenir lui faire rapport directement après avoir rendu visite aux familles, avoir identifié leurs besoins et mis sur pied un plan d’action pour les aider. Frère Jones s’est engagé à rendre visite à ses familles, à revenir rendre compte de leur situation et de son plan d’action. Ensuite, l’évêque a conclu l’entretien comme nous le faisons, par une prière, exprimant une nouvelle fois son amour pour le frère.


« Ce bon frère est maintenant l’un des instructeurs au foyer les plus fidèles de notre paroisse. Il fait 100% de ses visites chaque mois et tout le monde l’aime et l’apprécie. Depuis lors, le Seigneur lui a confié certains des appels les plus exigeants de la paroisse. »


L’impressionnant jeune président de collège poursuivit avec conviction : « Notre évêque aime chaque membre de notre paroisse. Nous ressentons tous cet amour. Il reconnaît l’importance du service pastoral pour paître chaque agneau de son troupeau. C’est la raison pour laquelle l’évêque nous a demandé d’exercer cette responsabilité à un niveau supérieur, et il est même prêt à nous libérer de nos autres appels–quels qu’ils soient–si nous avons du mal à respecter notre engagement de magnifier notre prêtrise. »


Conscient de ce que l’ambiance était devenue plus grave, le président changea de ton en disant : « Il est important de comprendre que ce que nous faisons dans notre paroisse n’est pas une exigence imposée à toute l’Église. Le manuel n’exige pas des entretiens chaque mois. Il demande uniquement aux instructeurs au foyer de faire un rapport mensuel sur leurs familles. Les rencontrer personnellement, c’est ce que notre évêque nous a demandé de faire pour lancer le programme, mais dans certaines régions isolées du monde, c’est physiquement impossible. Il appartient à chaque conseil de paroisse de déterminer, par révélation, ce qui fonctionnera le mieux pour motiver ses membres à faire le service pastoral à un niveau supérieur et à s’améliorer continuellement.


« Il est également essentiel que vous vous rendiez compte que ces entretiens se font de manière aimante et attentionnée. Nos instructeurs au foyer ressentent notre amour et notre reconnaissance pour eux et pour les familles qu’ils enseignent. Ils nous entendent prier pour eux et exprimer notre amour pour eux. Nous offrons sincèrement tout notre soutien et notre aide s’ils ont du mal à remplir leur mission. Et si un devoir d’enseignement ou un changement d’équipier doit être fait, quelle qu’en soit la raison, nous répondons à ces besoins lors de l’entretien.


« Maintenant que nous avons défini ce que le Seigneur attend de la part des instructeurs au foyer, ceux-ci nous appellent pour leurs rapports mensuels au lieu de le faire au cours d’entretiens en face-à-face. Les entretiens téléphoniques suivent le même format, mais sans la prière. Nous avons progressé au point de ne plus avoir d’entretiens en personne que tous les trois mois.


« Si une équipe manque de visiter l’une de ses familles deux mois de suite, mon secrétaire l’appelle et lui fixe un rendez-vous de rappel avec moi. Un seul de ces entretiens suffit pour la remettre sur la bonne voie. »


L’évêque Stephens apprenait de ce jeune homme. Il ne doutait pas de l’amour du président pour son collège et devait supposer que tous les membres de son collège le ressentaient également.


Le président Baugh regarda l’évêque et demanda : « Avez-vous déjà parlé au Président Mann ? »


« Non. Qui est-ce ? » demanda l’évêque.


Le président Baugh, un peu surpris, dit : « C’est le président de notre collège d’instructeurs. N’est-il pas aussi sur votre liste ? »


De nouveau, l’évêque Stephens consulta sa liste. Effectivement, il y avait un Harrison Mann. En fait, l’évêque connaissait ce jeune homme par son prénom : Harry. C’était un bon ami de son propre fils âgé de 15 ans.


Le Président Baugh déclara : « Oh, il faut lui parler. Il a changé énormément de choses dans le travail de service pastoral dans cette paroisse ! »


« C’est vrai ? Comment fait-il cela, un adolescent de 15 ans ? » demanda l’évêque, incrédule.


« Allez le lui demander. Il adore parler du service pastoral », assura le président Baugh.


L’évêque était impatient d’en entendre davantage. Ce voyage se révélait être l’une des expériences d’apprentissage les plus révélatrices qu’il eût jamais vécues à propos de sa propre responsabilité dans la prêtrise et dans le fonctionnement de l’Église. Mais apprendre quelque chose auprès d’un jeune homme de l’âge de son propre fils ? Il avait hâte trouver Harry.


IDEES DU PRÉSIDENT DU COLLÈGE DES ANCIENS :


1. « Revenir rendre compte de notre intendance » est un principe éternel.


2. Les présidences de collège et les dirigeants de groupe devraient organiser des entretiens de service pastoral de 10 à 15 minutes par mois.


3. Les entretiens se font avec amour et patience.


4. L’objectif principal est de déterminer la santé spirituelle et le bien-être temporel de chaque famille.


5. L’objectif secondaire est d’exprimer l’appréciation et l’amour des instructeurs au foyer et d’offrir de l’aide si nécessaire.


6. Commencez et terminez chaque entretien par une prière pour inviter l’Esprit à diriger la discussion.


7. Signalez tous les besoins immédiats à l’évêque.


8. N’ayez pas peur de tenir (avec amour) les détenteurs de la prêtrise pour responsables de leur gestion.


9. Les dirigeants de la prêtrise de la paroisse doivent obtenir des témoignages sur la façon dont le Seigneur guide ses enfants et participer à des entretiens de service pastoral.


10. Aidez les instructeurs au foyer à comprendre leur rôle d’enseignant, de ministre, de gardien et de berger.


11. Remarque : le manuel ne prévoit pas d’entretiens mensuels en face-à-face, mais de tels entretiens permettent effectivement de relancer ce programme et de souligner la nécessité de faire rapport sur le bien-être des familles.



CHAPITRE 7 : LE PRÉSIDENT DU COLLÈGE DES INSTRUCTEURS


« Le devoir de l’instructeur est de toujours veiller sur les membres de l’Église, d’être avec eux et de les fortifier, de veiller à ce qu’il n’y ait pas d’iniquité dans l’Église, ni de dureté réciproque, ni de mensonge, de calomnie ou de médisance ; de veiller à ce que les membres de l’Église se réunissent souvent et à ce que tous les membres fassent leur devoir. » (D&A 20:53-55)


Harrison Mann était comme tous les garçons de 15 ans. Il commençait à se rendre compte que les filles n’étaient pas détestables, il écoutait la musique moderne aussi fort qu’il pouvait le supporter et les vêtements qu’il portait étaient encore plus criards. Mais il était également différent de la plupart des jeunes de 15 ans dans le monde. Il avait atteint le rang d’Aigle dans le programme de scoutisme, comme beaucoup de ses amis les plus proches. Il était toujours le premier à lever la main lorsqu’on demandait des volontaires et le dernier à rentrer chez lui quand le service prenait fin. Il était respectueux envers ses professeurs à l’école et à l’église, et poli envers toutes les jeunes filles. Il aimait ses parents et leur obéissait et n’était pas gêné de les embrasser en public. Il se préoccupait de ses sœurs et les surveillait à l’école. C’était un très bon gamin.


Lorsque l’évêque Stephens appela Harry pour fixer un rendez-vous, le garçon dit au nouvel évêque qu’il était heureux de le rencontrer et de répondre à ses questions, mais qu’il ne disposerait que d’une trentaine de minutes environ. Il expliqua qu’il avait un rendez-vous d’instructeur au foyer et qu’il n’avait pas beaucoup de temps.


À son arrivée, l’évêque Stephens posa ses questions tout de suite, pour que le garçon puisse partir à temps. « Alors, Harry, dit l’évêque, on me dit que tu es un excellent président de collège. Le président Baugh est très impressionné par toi et a déclaré que je devais te parler pour mieux comprendre le service pastoral dans ta paroisse. Peux-tu me dire ce que tu fais ? »


Le jeune homme sourit du compliment et répondit : « Notre collège a beaucoup de plaisir à faire son service pastoral. Nous nous entendons très bien et nous essayons de changer les choses dans la paroisse. C’est vraiment amusant !


Amusant ? Il n’avait encore jamais entendu un jeune homme décrire le service religieux comme « amusant », surtout pas l’enseignement au foyer. L’intérêt de l’évêque augmentait au fur et à mesure qu’il posait ses questions : « J’ai parlé à ton évêque et aux autres dirigeants de ta paroisse et ils font des choses que je n’ai jamais vu faire auparavant. Où te situes-tu dans cette énigme et que fais-tu différemment des autres collèges d’instructeurs dans le pieu ? »


Harry sourit et répondit : « Lorsque j’ai été appelé à présider le collège, mon évêque m’a dit que j’étais chargé de former le collège pour que les membres deviennent de bons instructeurs au foyer. Il dit toujours que le service pastoral est notre ‘premier devoir envers Dieu’. »


« Ton devoir envers Dieu ? J’aime ça ! Alors, c’est vraiment ton devoir envers Dieu ? » demanda l’évêque.


« Oui ! L’évêque Smith m’a dit que le service pastoral est notre devoir le plus important après celui de prendre soin de notre famille », répondit-il.


« Harry, pourquoi ton évêque t’a-t-il chargé de la formation du service pastoral et non pas les consultants adjoints de collège ou le président des Jeunes Gens ? »


Le jeune homme regarda d’un air un peu perplexe le père de son ami et dit avec beaucoup de respect, en supposant que l’évêque devait déjà connaître la réponse à cette question : « Mon évêque m’a dit que je suis responsable de la formation de mon collège, parce que j’en détiens les clés. »


L’évêque Stephens se pencha en arrière et sourit. Il savait qu’il aimait ce gamin et maintenant, il commençait à l’apprécier à un tout autre niveau. Il réalisa très vite qu’il s’agissait d’un jeune homme mûr et qu’il prenait son appel très au sérieux.


L’évêque confirma : « C’est tout à fait vrai, tu as cette autorité. » Puis il s’arrêta, réfléchit une seconde et posa une autre question avec beaucoup plus de respect dans la voix, et cette fois, il s’adressa à ce jeune dirigeant par son titre : « Président Mann, que faites-vous pour former les membres de votre collège ? »


Le président Mann répondit : « Eh bien, une des choses que nous faisons chaque semaine en réunion de prêtrise, avant notre leçon, est un Moment de l’Enseignement au Foyer. Nous invitons un membre du collège à parler d’une expérience réussie qu’il a eue comme instructeur au foyer ce mois-là et de la façon dont cette expérience lui a permis de magnifier sa prêtrise. Parfois, un membre de la présidence explique un aspect du service pastoral. »


« Impressionnant ! Votre évêque vous a-t-il demandé de faire cela ? » demanda l’évêque Stephens.


Le jeune homme répondit : « Non. Lorsque nous avons été appelés, il nous a demandé de prier pour que nous puissions aider les autres garçons de notre collège à acquérir un témoignage plus solide du service pastoral, et nous avons tous estimé que c’était l’une des choses que nous devrions faire. »


« Vraiment ? » demanda l’évêque. « Donnez-moi un exemple d’un Moment de l’Enseignement au Foyer. »


Le président Mann expliqua : « La semaine dernière, c’était mon tour et j’ai fait part d’une expérience que j’ai eue plus tôt cette semaine-là. Mon père et moi, nous enseignons un couple âgé et la dame est vraiment malade. Un soir, mon père a reçu un appel juste au moment où je me préparais à aller me coucher. Une dizaine de minutes plus tard, il est entré dans ma chambre tout vêtu en costume et m’a dit que frère Johnson lui avait demandé de l’aider à donner une bénédiction à sœur Johnson. Mon père me prend normalement avec lui quand il donne une bénédiction à l’une de nos familles, même si je ne peux pas l’aider dans le cercle. Il dit qu’il veut que je voie aussi souvent que possible comment fonctionnent les bénédictions. Ainsi, lorsque je deviendrai ancien et que je ferai une mission, je serai prêt à donner, moi aussi, des bénédictions. »


L’évêque sourit en écoutant très attentivement. Le jeune homme poursuivit : « Mais cette fois c’était différent. Mon père m’a expliqué que frère Johnson lui avait demandé de venir seul, car sœur Johnson était au lit et ne pouvait pas descendre. Frère Johnson a dit à mon père de me faire savoir qu’il m’aimait et espérait que je comprendrais. Je me suis rendu compte qu’elle était vraiment malade.


« Mon père m’a dit que la meilleure façon dont je pouvais l’aider cette fois-ci, en tant qu’équipier et instructeur au foyer, c’était de prier pour qu’il puisse donner la bénédiction dont elle avait besoin et pour qu’elle se rétablisse rapidement. C’est ce que j’ai fait. Elle a commencé à se sentir mieux dès le lendemain.


« Pour les Moments de l’Enseignement au Foyer j’ai rendu témoignage au collège sur l’importance de prier pour que nos familles se portent bien et pour que nos équipiers ainsi que nous-mêmes puissions être inspirés.


« Dans les Moments d’Enseignement au Foyer, nous apprenons également comment nous pouvons nous améliorer en tant qu’instructeurs au foyer en demandant à nos familles comment les choses se passent dans leurs prières personnelles et familiales ou leurs soirées familiales, ou nous discutons de nouvelles façons de les servir. Nous parlons également de l’importance de prier chaque jour pour chaque membre de la famille. Des choses comme ça. »


« Alors, priez-vous tous les jours pour chacune des familles que vous enseignez, chez vous aussi ? », demanda l’évêque Stephens.


« Oui, tous les jours », déclara le jeune président.


L’évêque Stephens avait recommencé à prendre des notes. Il n’avait jamais vu un collège d’instructeurs se concentrer sur le service pastoral comme leur premier devoir envers Dieu.


« Quelque chose d’autre ? » demanda-t-il, sachant que le garçon avait un rendez-vous.


« Nous utilisons également les Moments de l’Enseignement au Foyer pour faire le point sur les sortes de services dont les familles que nous enseignons ont besoin chaque semaine, et nous coordonnons avec le collège pour y parvenir le plus rapidement possible. Une fois par mois, nous réalisons un projet de service pour l’une de nos activités hebdomadaires de Jeunes Gens. Les Moments de l’Enseignement au Foyer sont le moyen idéal de trouver des activités. Parfois, nous devons aussi faire un projet de service lors d’une matinée de week-end, parce qu’il y a tellement de familles qui sont dans le besoin. »


« C’est encore une bonne idée ! Mais si votre paroisse est comme la nôtre, seuls deux ou trois garçons se présentent pour des projets de service, et ils finissent par faire tout le travail, non ? », demanda l’évêque.


« Non, la plupart d’entre eux viennent aider. Parfois, un des gars participe à un match de football, à une activité familiale ou autre, mais presque tout le monde participe aux projets de service et cela ne dure jamais très longtemps. Le travail va beaucoup plus vite lorsque nous le faisons en tant que collège. De plus, nous nous amusons toujours beaucoup et les familles nous nourrissent habituellement de friandises ! Nous aimons faire du service, » déclara Harrison.


« C’est fantastique. Je parie que les familles que vous enseignez chez vous apprécient vraiment, n’est-ce pas ? » demanda l’évêque.


« Oui, vraiment, confirma le garçon. Une fois, une sœur que nous aidions nous a déclaré qu’elle avait l’impression d’avoir dix instructeurs au foyer. Il y a une autre chose vraiment cool qui s’est produite. Nous avons tous appris à bien connaître les familles que nous visitions. Cela nous a rapprochés, nous les membres du collège, et en plus nous sommes aussi devenus vraiment proches dans la paroisse. »


Tout cela n’aurait pu être mieux expliqué par un grand prêtre plus expérimenté, pensa le nouvel évêque.


« Y a-t-il autre chose que vous puissiez me dire à propos des Moments de l’Enseignement au Foyer, Président Mann ? » demanda l’évêque Stephens.


« Pas vraiment, dit-il. La seule autre chose que nous faisons est de rappeler aux garçons leurs entretiens de service pastoral. Savez-vous ce que c’est ? »


L’évêque rit et dit : « Grâce à votre paroisse, je sais ce que c’est maintenant ! Nous ne les faisons pas encore dans notre paroisse, mais nous allons commencer très bientôt ! » Puis l’évêque ajouta : « Mais le président Baugh ne m’a pas dit qu’il tenait également des entretiens avec les jeunes gens de la Prêtrise d’Aaron. »


Le président Mann répondit : « En fait, ce n’est pas lui. Ce sont mes conseillers et moi qui faisons les entretiens pour notre collège. »


L’évêque regarda Harry d’un air surpris.


Harry continua : « L’évêque Smith dit que c’était à nous de le faire vu que nous avons également la responsabilité de faire le suivi de la gestion des membres du collège. Le président du collège des anciens et le chef de groupe des grands prêtres sont responsables des programmes du service pastoral, mais l’évêque nous a demandé d’avoir également un entretien de dix minutes avec chaque membre de notre collège et de veiller à ce qu’il magnifie son appel d’instructeur au foyer. Nous divisons le collège entre nous trois et nous faisons chacun deux ou trois entretiens chaque mois. Mon secrétaire réorganise la liste tous les mois pour que nous puissions voir régulièrement tous les membres du collège.


« Nous commençons l’entretien en nous agenouillant ensemble pour faire une prière. Nous demandons toujours au membre du collège de faire la prière d’ouverture. Ensuite nous leur posons des questions sur leurs familles pour voir si nous pouvons rendre service ou s’il y a des besoins que nous devons signaler à l’évêque. Habituellement, ce genre de choses est signalé à l’évêque par l’intermédiaire de nos équipiers adultes, mais de temps en temps, l’un des membres de notre collège rapporte quelque chose qui n’a pas été signalé. Toutefois l’évêque ne veut pas que des sujets confidentiels soient traités pendant les Moments de l’Enseignement au Foyer. Les membres de notre collège comprennent que ce qui est confidentiel doit rester confidentiel et ne peut être abordé dans ces entretiens. »


Le président Mann prit une autre respiration profonde, puis dit : « Nous partageons également une pensée spirituelle rapide et rendons témoignage. Nous veillons toujours à remercier le jeune homme pour son service. Puis un membre de la présidence fait la prière de clôture. »


Ce jeune homme avait été formé par un évêque sage pour devenir un grand dirigeant. L’évêque avait du mal à croire qu’il ait autant de responsabilités. Bien sûr, il questionnait son collège et vérifiait son intendance. Il avait les clés pour le faire. Pas étonnant que ce collège soit aussi uni. Pas étonnant qu’ils répondent tous présent pour servir leurs familles respectives. Pas étonnant que cette paroisse soit aussi unie. C’était brillant !


Il voulait continuer à poser des questions mais il savait que le jeune homme avait un emploi du temps serré. Il déclara : « J’apprécie le temps que vous avez passé avec moi. J’aimerais pouvoir prendre plus de votre temps, mais je ne veux pas que votre père et vous soyez en retard pour votre rendez-vous de service pastoral . »


Harry répondit avec légèreté : « Oh, je ne vais pas avec mon père. Mon premier conseiller est mon équipier de service pastoral pour le garçon que nous enseignons. »


Cela surprit l’évêque Stephens. « Quoi ? Votre équipier est un autre garçon de votre collège ? Vous n’avez pas besoin d’un adulte avec vous ? »


Harry répondit : « Nous avons été appelés par l’évêque Smith. Il nous a dit que dans des situations spéciales, nous pouvons avoir deux instructeurs ou deux prêtres affectés comme équipiers pour instruire un autre jeune homme, puis lui faire rapport directement. Tout se fait sous sa supervision directe. En fait, l’évêque est officiellement notre troisième équipier si nous avons besoin d’aide. »


L’évêque demanda : « Puis-je demander quelle est la situation particulière dans ce cas-ci ? »


Le président Mann répondit : « Bien sûr. Nous avons un garçon dans notre collège dont les parents ne sont pas membres de l’Église. Il vient à l’église de temps en temps. L’évêque m’a chargé de veiller sur lui avec mon conseiller. La plupart du temps, nous lui rendons visite chez lui, mais nous l’invitons parfois chez nous. Parfois, nous lui donnons une leçon, mais l’évêque veut vraiment que nous fassions en sorte qu’il se sente comme faisant partie du collège. Nous discutons, nous lui demandons comment il va, nous cherchons à savoir pour quoi nous devons prier et nous veillons toujours à l’inviter à toutes nos activités. »


Puis Harry ajouta : « Nous l’accompagnons également lorsqu’il voit les missionnaires. »


L’évêque Stephens s’exclama : « Attendez ! Je pensais qu’il s’agissait d’un garçon déjà membre de l’Église ! »


Harry rit et dit : « Non. C’est un ami d’école que mon premier conseiller a invité à l’église. Il a aimé ça et a voulu revenir. Nous l’avons invité à recevoir les leçons des missionnaires et il a accepté. Ses parents viennent de lui donner la permission de se faire baptiser. Ils envisagent même de rencontrer les missionnaires. Tout est très cool. »


L’évêque Stephens secoua la tête avec incrédulité. Il dit : « Président, je suis tellement impressionné par vous et votre collège et par tout ce que vous faites. Merci pour votre exemple. J’ai juste une dernière question à vous poser. Le but de la Prêtrise d’Aaron est de vous aider à vous préparer à assumer davantage de responsabilités dans l’avenir. Comment pensez-vous que le service pastoral aide les membres de votre collège à se préparer pour le reste de leur vie ? »


Le président Mann réfléchit un peu à la question, puis dit : « Ça m’aide à me préparer à la mission. Je suis beaucoup plus confiant pour enseigner et partager l’Évangile maintenant.


« Le service pastoral nous aide également à comprendre combien il est important de servir les autres. Chacun des membres de notre collège a beaucoup mûri depuis que nous avons commencé à apprendre à servir nos familles. »


Après une petite pause de réflexion, il finit par dire : « Et je dirais que la chose la plus importante que j’ai apprise au cours de l’année écoulée est que si vous servez et si vous priez pour les personnes que vous enseignez, vous commencerez à les aimer comme votre propre famille. »


Pendant un moment, tout ce que l’évêque Stephens réussit à dire fut : « Wow ! ». Il remercia le président Mann de lui avoir montré si clairement le rôle du président de collège.


Il dit ensuite : « Cela vous dérangerait-t-il si je vous appelais pour fixer un rendez-vous pour prolonger cette conversation ? Je pourrais peut-être prendre avec moi le président du collège des instructeurs de ma paroisse. Cela vous dérangerait-il ? » L’évêque ne demandait pas, il plaidait presque.


Le président Mann fut ravi de pouvoir aider et déclara : « Quand vous voulez ! Mon évêque m’a dit de rendre témoignage à qui voudrait l’écouter, surtout à propos du service pastoral ! Il dit toujours que c’est l’une des choses les plus importantes que nous faisons en tant que détenteurs de la prêtrise. »


Sur ce, ils prirent congé.


IDEES DU PRESIDENT DU COLLEGE DES INSTRUCTEURS :


1. Le service pastoral est un devoir envers Dieu de la prêtrise.


2. Enseignez aux collèges de la Prêtrise d’Aaron l’importance du service pastoral et la façon de le faire à la manière du Seigneur, à l’aide de leçons et d’exemples.


3. Donnez aux présidents du collège de la Prêtrise d’Aaron les moyens d’utiliser les clés et l’autorité que leur a donnée notre Père céleste.


4. Prévoyez un moment de l’enseignement au foyer avant la leçon de la prêtrise et permettez aux jeunes gens de déterminer les besoins en matière de service des familles confiées aux membres du collège, de témoigner et de réaffirmer l’importance du service pastoral en tant que devoir de la prêtrise.


5. Rappelez-leur que le moment de l’enseignement au foyer n’est pas un lieu de divulgation d’informations confidentielles ou personnelles.


6. Permettez à la présidence d’organiser des entretiens réguliers (pas nécessairement mensuels) avec les instructeurs au foyer du même genre que ceux prévus pour les adultes.


7. Choisissez des projets de service mensuels en fonction des besoins du collège en matière de service pastoral.


8. Dans des circonstances spéciales et sous la supervision directe de l’évêque, instructeurs et prêtres peuvent être affectés à d’autres membres du collège pour enseigner au foyer les jeunes qui ont des besoins particuliers.



CHAPITRE 8 : LA PRÉSIDENTE DE LA SOCIÉTÉ DE SECOURS


« Engageons-nous à faire des visites d’enseignement efficaces. Nous pouvons apporter de la nourriture matérielle et spirituelle. Nous pouvons et devons faire preuve de compréhension et être capables d’enseigner la doctrine. Nous pouvons soulager la faim spirituelle et paître les brebis. Cela peut impliquer de fortifier et d’édifier les sœurs récemment baptisées, non-pratiquantes et même pratiquantes. » (Silvia H. Allred, Conference Report, oct. 2007)


Il ne restait plus que quelques personnes sur sa liste à visiter. L’une d’elles était la présidente de la Société de Secours de la paroisse de l’évêque Smith. Sœur Jensen était tout à fait disposée à rencontrer l’évêque Stephens, mais elle lui proposa de venir le voir dans son bureau à l’église pour lui faciliter la tâche. L’évêque Stephens pouvait voir qu’elle était au courant du fardeau que porte un évêque.


Lorsque le secrétaire exécutif accompagna sœur Jensen dans le bureau de l’évêque, elle lui rappela immédiatement sa propre mère. Elle était âgée de peut-être soixante-dix ans et de petite taille, mais sa personnalité remplissait la pièce. Elle était heureuse, amicale et extrêmement agréable. On sentait immédiatement que c’était le genre de personne qui vous met de suite à l’aise.


L’évêque Stephens remercia son secrétaire et invita sœur Jensen à prendre place. La première chose qu’elle fit fut de remercier l’évêque de l’occasion qui lui était donnée de lui parler.


Il répondit : « Pas du tout, sœur Jensen, c’est moi qui vous remercie d’être venue me voir. Je suis très impressionné par votre paroisse et ses dirigeants. Vous avez fait des choses remarquables dans la paroisse de Mountain Ridge. Votre évêque m’a dit que je devrais vous rencontrer pour mieux comprendre ce qui fait de votre paroisse quelque chose de si spécial. »


Sœur Jensen répondit : « Ce sont les membres qui la rendent spéciale. Ils font le plus dur du travail. »


Elle poursuivit rapidement : « Lorsque l’évêque a lancé le Défi, il a demandé à tous les instructeurs au foyer et à toutes les sœurs visiteuses de prier chaque jour pour les familles qui leur étaient confiées.


« Comme vous le savez, les visites des sœurs visiteuses peuvent être un peu différentes de celles des instructeurs au foyer. Les sœurs sont autorisées à établir de temps à autre un contact téléphonique au lieu de se rendre au domicile des sœurs qui leur sont confiées, en particulier s’il y a des problèmes qui rendent les possibilités de rencontre trop difficiles. Mais une visite est toujours préférable et nous demandons à nos sœurs de faire tout ce qu’elles peuvent pour faire une visite personnelle en tant qu’équipe. »


L’évêque hocha la tête, reconnaissant ce fait.


Elle poursuivit en ces termes : « Lorsque nous avons mis en œuvre le Défi pour la première fois, notre présidence était ravie que les sœurs l’aient adopté si rapidement. Nous avons immédiatement commencé à voir des résultats impressionnants. »


« Quel genre de résultats avez-vous vu ? » demanda le nouvel évêque.


Sœur Jensen semblait presque ravie d’expliquer les avantages qu’elles avaient observés dans leur paroisse. Elle déclara : « Tout d’abord, au fur et à mesure que les visites des frères et des sœurs aux foyers s’amélioraient, la fréquentation à la réunion de Sainte-Cène s’est améliorée. Nous sommes passés de 60% à la réunion de Sainte-Cène à plus de 80% !


« Tout ce que nous faisions de différent, c’était le service pastoral de la part des frères du collège et des sœurs de la Société de Secours. Bien entendu, nos interactions avec les familles qui nous étaient confiées avaient considérablement changé et c’était la partie la plus importante. Nous prions maintenant pour nos familles, les servons et les aimons d’une manière que nous n’avions pas imaginée auparavant. Lorsque vous faites ces choses, vous recherchez ces personnes à l’église, vous les étreignez et vous leur dites que vous êtes heureuse de les voir. » Elle regarda l’évêque, sourit et dit : « Vous savez, j’aime les câlins ! »


Il lui sourit en retour et dit : « Je peux imaginer. Donc, vous dites que la participation aux réunions a augmenté ? C’est très intéressant… »


Sœur Jensen interrompit : « C’était tellement visible  ! La plupart des membres moins pratiquants de la paroisse avaient cessé de venir parce qu’ils ne se sentaient pas liés à qui que ce soit. Ils venaient, et il y avait des moments où personne ne leur disait bonjour, encore moins leur faire une embrassade. Lorsque votre témoignage n’est pas aussi fort qu’il devrait être, vous avez parfois besoin d’un ami pour vous faire venir chaque semaine.


« Le président Gordon B. Hinckley a déclaré : ‘Tout le monde a besoin d’un ami, d’une responsabilité et de la bonne parole de Dieu’ (Conference Report, avril 1997). Les membres ont besoin de ces trois éléments, et je pense qu’un ami est l’un des éléments les plus importants de cette liste, en particulier pour les femmes. Nous, les sœurs, nous n’avons pas beaucoup de problèmes avec notre témoignage, mais nous avons vraiment besoin de nous sentir aimées par quelqu’un.


« Pensez à quel point ce programme est inspiré. Chaque sœur a une équipière qui l’accompagne quand elle fait ses visites, au moins deux sœurs à qui elle doit rendre visite et deux instructrices visiteuses qui la visitent. En plus, avec sa famille elle reçoit la visite de deux instructeurs au foyer. Par conséquent, chaque sœur de la paroisse a potentiellement au moins sept amis. Le Seigneur nous offre une merveilleuse occasion de nous connaître et de nous occuper les unes des autres », déclara-t-elle avec un sourire jusqu’aux oreilles.


« Lorsque nous avons commencé à rendre visite aux sœurs les moins pratiquantes et à leur montrer un regain d’amour et de sollicitude, plutôt que de faire une leçon et de partir, leur cœur s’est adouci. Elles ont commencé à nous faire part de leurs préoccupations, de leurs frustrations, de leurs doutes et de leurs problèmes. Leurs instructrices visiteuses ont ensuite pu aborder ces problèmes par la prière, par des témoignages, par des exemples et même par des leçons.


« Très rapidement, nous avons commencé à voir des familles entières retourner à la réunion de Sainte-Cène. C’était merveilleux ! Elles ont été accueillies par leurs instructrices visiteuses et par leurs instructeurs au foyer. Pouvez-vous imaginer ce qu’elles ont dû ressentir ? Au lieu d’être gênées ou nerveuses à l’idée de rentrer, elles ont eu l’impression de ne pas avoir manqué une journée. C’était facile, car elles avaient des personnes qui étaient là pour les accueillir et qui étaient vraiment enthousiastes à l’idée de les voir. »


L’évêque Stephens déclara avec un faux froncement de sourcils : « Je souhaiterais que les membres me saluent avec enthousiasme à l’église. »


Sœur Jensen sauta sur ce commentaire : « Nous l’espérons tous ! C’est agréable de se sentir apprécié. En tant qu’instructeurs au foyer et sœurs visiteuses, nous devrions être heureux de voir nos familles à l’église. En plus, nous devons nous assurer qu’elles savent que nous sommes heureux de les voir aussi ! »


L’évêque Stephens répondit : « J’aimerais en voir plus. Parfois, les petits clans d’une paroisse peuvent constituer un obstacle pour les sœurs qui n’ont que peu d’amies. »


« Frère évêque ! » s’exclama-t-elle avec enthousiasme. « C’est un autre grand avantage. Tous ces comportements de clans ont presque disparu dans notre paroisse. Bien sûr, nous avons des groupes d’amis qui partagent les mêmes intérêts et des expériences semblables, mais notre paroisse est beaucoup plus inclusive maintenant. La plupart des femmes sont devenues de grandes amies avec les sœurs qui leur sont confiées. Certaines d’entre elles ont invité leurs instructrices visiteuses à déjeuner ou à assister à une soirée familiale, et souvent elles sont assises ensemble à l’église.


« J’ai un excellent exemple de ce dont je parle. Il y a quelques années, nous avons chargé une jeune mère de la paroisse de rendre visite à une femme âgée devenue si malade et si affaiblie qu’elle ne pouvait plus quitter la maison. Après un certain temps, il était devenu clair pour le mari qu’il pouvait compter sur la sœur visiteuse de sa femme.


« Un jour, il s’est rendu chez la jeune femme et lui a dit que sa femme avait abandonné tout espoir. Il lui a dit qu’elle ne faisait plus aucun des exercices que les médecins lui avaient prescrits, et il voyait bien qu’elle avait perdu le désir de continuer à vivre. Sa jeune instructrice visiteuse réagit vivement : « Elle n’a pas le droit d’abandonner ! »


« L’instructrice visiteuse a ensuite pris rendez-vous tous les jours avec son amie plus âgée pour aller marcher ensemble. Chaque jour, frère évêque ! Ça, c’est de l’amour.


« Au début, elles allaient jusqu’à la boîte aux lettres, puis jusqu’au bout de la rue. La dernière fois que je les ai vues, elles se promenaient dans tout le quartier. Ces deux sœurs, séparées en âge de plusieurs dizaines d’années, ont un amour qu’on ne trouve qu’au sein des familles. C’est vraiment un résultat remarquable grâce au service pastoral fait à la manière du Sauveur. »


L’évêque Stephens demanda : « Y a-t-il des difficultés persistantes dans votre paroisse ? Rien n’est parfait tout de même  ! »


« Bien sûr que non. Notre paroisse a toujours du mal dans certains domaines–nous sommes humains. Nous devons bien entendu toujours nous améliorer. C’est drôle, la première fois que nous avons réussi à faire l’enseignement au foyer à 100% et les visites des sœurs visiteuses à 100% le même mois, notre évêque nous a remercié et félicité pour avoir atteint ce jalon, mais dans le souffle qui a suivi il a dit : ‘Maintenant que tout le monde est visité, passons à la vitesse supérieure et travaillons pour améliorer la qualité de nos visites. Dans nos prières de ce soir, demandons à notre Père céleste s’il y a quelque chose dans notre intendance que nous pouvons faire un peu mieux.’ »


L’évêque Stephens, qui avait l’impression de bien connaître l’évêque Smith à ce moment-là, sourit et dit : « Je peux l’entendre dire cela d’ici. »


Sœur Jensen sourit en retour et dit : « L’évêque Smith comprenait que certaines personnes avaient toujours le sentiment que l’objectif final était d’atteindre 100%. Il a voulu simplement nous rappeler que visiter 100% des foyers n’était que la première étape. »


Puis elle ajouta : « L’évêque dit toujours : ‘Le service pastoral n’est jamais terminé. La visite n’est que l’exigence minimale de votre devoir et de votre obligation. Vous ne pouvez pas exercer cette œuvre comme le veut le Sauveur sans votre visite préalable’ ».


L’évêque Stephens avait déjà entendu cette déclaration et il était parfaitement logique qu’une visite ne soit que le premier pas. Le service pastoral–déterminer les besoins des familles assignées–est l’objectif ultime.


« Je commence à vraiment aimer votre évêque », déclara-t-il à la présidente de la Société de Secours qui souriait toujours.


Elle répondit avec enthousiasme : « Vous pouvez l’aimer ! Il se soucie vraiment des membres de notre paroisse. Malheureusement, quelques personnes n’ont pas apprécié son invitation à continuer à améliorer nos performances. En fait, après cette réunion, j’ai entendu deux hommes qui se plaignaient dans le couloir du nouveau défi. Je les ai interrompus et leur ai dit que l’évêque les aimait tellement qu’il était disposé à être impopulaire et à leur demander de faire des choses difficiles, comme le ferait n’importe quel bon parent pour un enfant qu’ils aiment. J’ai reçu quelques regards gênés de ces deux frères, mais ils avaient besoin de savoir que même une vieille femme comme moi allait suivre les conseils de l’évêque. Je sais que notre Père céleste veut que je m’améliore chaque jour, à la fois personnellement et spirituellement. »


Puis sœur Jensen regarda l’horloge et dit : « Je vais vous faire part d’une dernière pensée avant de vous quitter. Comme vous pouvez l’imaginer, un service pastoral de bonne qualité est essentiel pour les membres nouvellement convertis. Ils ont besoin de savoir, dès le premier jour, que le Seigneur les aime. Ils ont besoin de savoir qu’ils ont un système de soutien dans leurs efforts pour naviguer dans un tout nouveau mode de vie. Enfin, ils doivent savoir que, quelles que soient les difficultés de la vie, ils ne seront pas seuls et qu’ils auront des amis qui les aideront à traverser toutes les épreuves.


« J’ai vu des nouveaux membres s’éloigner de l’église en raison d’un manque d’aide et d’attention. Ils se sentaient très soutenus et aimés tout au long de la phase d’investigation, mais une fois baptisés et leurs missionnaires partis, il leur restait à se débrouiller seuls. Les nouveaux membres doivent être nourris et encadrés tout au long de leur vie. En vérité, c’est pareil pour tout le monde, même nous qui sommes membres à vie ! Nous avons tous besoin d’être nourris, comme l’a dit le président Hinckley.


« C’est la raison pour laquelle j’aime cette manière d’insister sur le fait de veiller sur tout le troupeau à la manière du Seigneur. Si vous abordez les besoins d’un membre à vie avec la même attention et le même amour que vous voudriez montrer à un membre nouvellement baptisé, vous verrez dans sa vie la même croissance et la même conversion sans fin. C’est une façon merveilleuse de prendre soin de la paroisse. »


À la fin de leur visite, alors que sœur Jensen sortait du bureau de l’évêque, elle se retourna et demanda : « Est-ce que l’évêque Smith vous a raconté son histoire à propos de frère Walters ? »


« Non. Pourquoi ? » demanda-t-il.


« Ah, c’est mon histoire préférée. Quand vous le reverrez, vous devriez l’interroger à propos de frère Walters. »


IDEES DE LA PRÉSIDENTE DE LA SOCIÉTÉ DE SECOURS :


1. Même si le manuel permet aux sœurs d’exercer un ministère par texto ou par appel téléphonique en cas de besoin, une visite au foyer est toujours préférable. Un appel téléphonique devrait être l’exception, pas la règle.


2. Les gens ont besoin d’amis !


3. Visiter tous les mois, c’est important, mais le but ultime n’est pas la visite. C’est de faire le service pastoral envers cette sœur. Évidemment, il est impossible d’accomplir pleinement son service comme le veut le Sauveur sans se rendre au foyer.


4. Nous devrions demander à notre Père Céleste de nous révéler ce que nous pouvons faire de plus chaque jour pour chaque sœur qui nous est confiée.


5. Les évêques et les autres dirigeants de paroisse invitent les fidèles à faire des choses difficiles, car ils les aiment et ils veulent qu’ils continuent à grandir et à s’améliorer spirituellement.


6. Le service pastoral est essentiel dans le processus de fidélisation des nouveaux membres, ainsi que dans le processus de remotivation des membres moins pratiquants.


7. Le service pastoral aide tout membre–nouveau ou ancien–à vivre une progression et une conversion continuelles et à ressentir l’amour du Seigneur.



CHAPITRE 9 : LE SERVICE PASTORAL


« Guide-moi dans mes recherches vers la brebis égarée. Apprends-moi sous ta houlette, comment être un bon berger. » (Cantiques, n° 178)


Frère Michaels était la dernière personne sur la liste des visites suggérées par l’évêque Smith. Il figurait sur la liste comme « instructeur au foyer » et l’évêque Stephens trouvait cela intéressant. Il était vraiment impatient de voir quelle sagesse allait découler de cet entretien.


Cependant, cette fois, contrairement aux autres entretiens, Frère Michaels n’attendait pas son appel téléphonique. Une fois que l’évêque Stephens eut expliqué ses visites précédentes aux dirigeants de la paroisse de Mountain Ridge, Frère Michaels fut ravi de l’aider, bien que surpris d’être choisi parmi tous les autres exemples remarquables de sa paroisse. Il était heureux que l’évêque ait pensé qu’il puisse avoir quelque chose d’intéressant à dire.


Lorsque les deux hommes se rencontrèrent, l’évêque Stephens prit l’initiative de l’entretien. Il dit à frère Michaels ce qu’il avait appris jusqu’à présent et demanda s’il avait quelque chose à ajouter pour aider un nouvel évêque à mettre en œuvre cette méthode de service pastoral dans sa paroisse.


Frère Michaels réfléchit quelques secondes, puis déclara : « Ce n’est que depuis quelques années–depuis le Défi–que j’ai vraiment compris ce qu’est le service pastoral, ce qu’il peut faire pour nourrir et renforcer les familles et les personnes. J’ai maintenant saisi la vision du service pastoral et je comprends ce que le Seigneur attend de moi. »


Il sortit ses Écritures et dit : « Dans le livre de Mosiah, il est dit que nous devrions être disposés ‘à porter les fardeaux les uns des autres, afin qu’ils soient légers ;... à pleurer avec ceux qui pleurent, oui, et à consoler ceux qui ont besoin de consolation, et à être les témoins de Dieu en tout temps, et en toutes choses, et dans tous les lieux’ (Mosiah 18:8-10). »


Puis il dit : « C’est notre responsabilité en tant que membres de l’Église. C’est ce que ‘Service Pastoral’ signifie pour moi maintenant : servir Dieu en prenant soin des besoins de ma propre famille et des familles qui me sont confiées. C’est pour ça que nous avons besoin de prier pour chaque famille, de recevoir de l’inspiration pour chaque personne et de savoir comment mieux prendre soin d’elles et les aider à « venir au Christ » (D&A 20:59). Puis-je vous donner un exemple  ?


« L’une des personnes qui m’ont été confiées est une veuve. Elle se sent très seule depuis la mort de son mari. Elle a eu beaucoup de difficultés et d’obstacles. Lorsque mon équipier et moi, nous allons chez elle, parfois tout va bien chez elle et nous donnons simplement la leçon qui nous est programmée. Mais parfois elle a besoin d’une bénédiction de réconfort, de conseil ou de paix. Lors d’autres visites, nous percevons très rapidement qu’elle n’a besoin que de parler. Nous sommes également en contact avec elle plusieurs fois par mois par téléphone. Nous nous assurons qu’elle pourra venir à l’église où nous pouvons la serrer dans nos bras et lui faire savoir que nous l’aimons. Elle se sent très choyée et elle sait que nous sommes conscients de ses préoccupations. »


Puis il dit : « J’ai trois autres familles que je visite avec mon fils. »


L’évêque Stephens comprit et demanda : « Vous avez donc deux équipiers différents ? »


Frère Michaels répondit : « Il y a eu des moments où j’ai eu trois équipiers différents. Il m’est même arrivé de visiter une sœur célibataire avec ma femme. J’ai veillé sur une autre famille avec mon fils et j’ai accompagné un ancien pour accomplir le service pastoral pour une troisième famille. Nous sommes affectés par inspiration. Si donc notre Père céleste sait qu’une famille–ou qu’une sœur célibataire–a besoin de l’expérience de deux détenteurs de la prêtrise de Melchisédek, d’un mari et sa femme, ou d’un père et son fils, nous sommes désignés en conséquence.


« D’après les commentaires que notre évêque reçoit à la suite d’entretiens, avec les dirigeants de la paroisse ils sont en mesure de faire des ajustements éclairés et inspirés pour que chaque famille reçoive le meilleur niveau de service pastoral possible pour ses besoins spécifiques. L’évêque dit toujours : l’information nourrit l’inspiration, et je suis du même avis.


« Mon fils peut m’accompagner pour rendre visite aux trois autres familles que j’enseigne actuellement. L’une est une famille traditionnelle avec un mari, une épouse et trois enfants, tandis qu’une autre est un couple de personnes âgées à la retraite. La dernière famille est une mère célibataire avec trois enfants dont un en mission. Chacune de ces trois familles a ses propres problèmes, comme nous tous, mais aucune ne nécessite une affectation spéciale. »


« Sensationnel ! Vous êtes un modèle d’instructeur au foyer ! », s’exclama l’évêque.


Frère Michaels rit. « Je suis loin d’être un modèle  ! Lorsque l’évêque a initialement lancé le défi, j’avais en fait refusé de le suivre. L’évêque a dû m’appeler pour m’expliquer le but du programme du service pastoral et les besoins des familles qui m’étaient confiées. Il a clairement expliqué que j’avais été désigné par le Seigneur, pas par lui. Il a dit que mon Père céleste m’avait donné des talents et des dons bien déterminés et qu’il avait maintenant besoin de moi pour utiliser ces dons pour exercer un ministère auprès de certaines familles. L’évêque a également déclaré qu’il était certain que ces familles ne répondraient à aucune autre personne aussi bien qu’à moi. Il m’a dit qu’il me libérerait de tous mes autres appels, si nécessaire, pour me donner suffisamment de temps pour magnifier celui-ci, car c’était de loin le plus important. »


L’évêque Stephens avait déjà entendu cette histoire, mais il était complètement pris au dépourvu en l’entendant provenir de la bouche de ce grand homme. Puis il demanda avec hésitation à frère Michaels s’il y avait un ‘frère Jones’ dans la paroisse ou si le président Baugh avait en réalité utilisé ce nom d’emprunt pour raconter son histoire. Frère Michaels éclata de rire et confirma qu’il était en effet le frère réticent de cette histoire.


L’évêque Stephens le regarda et dit : « Je vous assure que le président Baugh n’a eu que les plus grands éloges pour l’instructeur au foyer repenti dans cette histoire. »


« Merci, dit frère Michaels. Je soutiens pleinement mes dirigeants. L’évêque a fait ce qu’il devait faire et cela a changé toute ma façon de concevoir le service pastoral et m’a aidé à acquérir le témoignage d’un principe : prendre soin du troupeau du Seigneur.


« L’évêque Smith s’intéressait suffisamment à moi et aux familles sur lesquelles je devais veiller. Il a fait ce qui était une tâche difficile en me téléphonant et en témoignant de l’importance de ce travail. Je n’ai jamais eu un évêque qui se souciait assez de moi pour me dire de me repentir d’être un mauvais instructeur au foyer–ce sont mes paroles, pas les siennes. Mes autres évêques l’acceptaient, mais pas l’évêque Smith. Il me voyait négliger l’une de mes responsabilités principales en tant que détenteur de la prêtrise et m’a aidé avec amour à comprendre que je devais me repentir et changer la manière dont je voyais le service pastoral, autant pour moi-même que pour les familles qu’on m’avait confiées.


« Après cette expérience, je pense avoir bien compris ce que Pierre a ressenti lorsque le Sauveur ressuscité est revenu et a surpris les apôtres en train de pêcher au lieu de nourrir son troupeau. Jésus a demandé à Pierre trois fois s’il l’aimait. Encore et encore, il a répondu qu’il aimait le Seigneur, mais probablement avec moins de confiance à chaque fois qu’il le lui demandait. Trois fois, Pierre déclara son amour pour le Seigneur et trois fois il reçut le commandement : ‘Pais mes brebis’ (Jean 21:15-17). À la fin de l’entretien avec Pierre, je pense qu’il était assez résolu à nourrir les brebis du Seigneur. Je vous assure qu’à la fin de mon entretien avec l’évêque, j’étais aussi extrêmement résolu à paître les brebis. »


Frère Michaels admit avec une grande humilité : « Je serai toujours reconnaissant à mon évêque d’avoir eu le courage de me rappeler l’engagement que j’avais pris. »


« C’est remarquable », déclara l’évêque Stephens. « Merci de m’avoir raconté une histoire aussi personnelle. »


« Avec plaisir. Je pense que c’est mon devoir de rendre mon témoignage du service pastoral. S’il y a un autre détenteur de la prêtrise dans votre paroisse qui a besoin d’encouragement, envoyez-le moi. »


En souriant, il répondit : « Je vais garder ça à l’esprit ! »


Puis frère Michaels devint très sérieux et dit : « Je ne dis pas ça à la légère. Nous avons tous besoin d’aide par moments. Il existe une grande analogie avec le service pastoral qui se dégage d’une histoire de guerre du Livre de Mormon.


« Au cours d’une bataille, chaque jeune guerrier a été blessé, certains au point de s’évanouir après tant de blessures. Après la bataille, on a ordonné aux guerriers blessés qui pouvaient encore marcher de retourner sur le champ de bataille, de retrouver leurs frères gravement blessés et de s’occuper de leurs blessures (voir Alma 57:19-27).


« Frère évêque, nous sommes tous des guerriers blessés, certains plus que d’autres. Mais ceux d’entre nous qui sont encore debout ont reçu le commandement d’aller sur le champ de bataille pour sauver et secourir nos frères et sœurs. Nous devons tous rendre un service de ce genre à nos semblables à un moment donné. »


L’évêque Stephens assura à frère Michaels qu’il l’utiliserait effectivement comme ressource à l’avenir et le remercia pour son offre. Les deux nouveaux amis se souhaitèrent alors une bonne soirée.


IDÉES DU FRÈRE DU SERVICE PASTORAL :


1. Le service pastoral consiste en bien plus que ‘donner une leçon.’ C’est une occasion de porter les fardeaux des uns les autres, procurant du réconfort et se présentant comme témoin à tout moment.


2. Les équipiers sont envisagés et désignés dans la prière en fonction des besoins des membres d’une famille.


3. Les évêques devraient obtenir toute l’information possible lors des entretiens de service pastoral avec les dirigeants de la paroisse, afin de pouvoir prendre des décisions éclairées et inspirées au sujet des équipiers à désigner.


4. L’inspiration vient de l’information !


5. C’est bien de mélanger et d’associer les différents éuipiers pour répondre au mieux aux besoins de chaque famille.


6. Parfois, un entretien personnel de prêtrise est nécessaire avec un instructeur au foyer qui n’est pas pleinement engagé pour lui rappeler que le service pastoral diligent est une exigence de la prêtrise–tout comme la dîme ou la participation à une réunion de Sainte-Cène est une exigence. Personnellement, rendez témoignage et enseignez l’importance de l’appel.



CHAPITRE 10 : L'ÉVÊQUE (partie 2)


« Puissent tous les frères de l’Église avoir cette vision de l’enseignement au foyer ! » (Ezra Taft Benson, Conference Report, avril 1987)


Après une visite très instructive aux dirigeants de la paroisse de Mountain Ridge, l’évêque Stephens était impatient de revoir l’évêque Smith et de discuter de ce qu’il avait appris.


Les deux hommes se saluèrent, puis l’évêque Smith demanda : « Eh bien, qu’en pensez-vous ? »


L’évêque Stephens regarda son mentor et déclara sincèrement : « Après toutes ces années, je pense enfin comprendre ce que l’on attend de moi en tant que détenteur de la prêtrise. Je vous en remercie. »


L’évêque expérimenté sourit et répondit : « Je suis heureux que nous puissions vous aider. Maintenant que vous avez compris la vision du service pastoral, vous devez appliquer ce que vous savez. Sinon tout cela aurait été pour rien. De nombreux autres dirigeants ont vu ce que nous faisons, mais trop ont choisi de ne pas agir. Malheureusement, la nature humaine n’aime pas le changement.


« C’est comme si quelqu’un recevait les leçons missionnaires et sentait l’Esprit lui témoigner de la vérité, mais dès l’instant où il faudrait respecter les engagements associés à cette nouvelle compréhension, il décidait qu’il est trop difficile de changer.


« Il y a aussi des évêques qui ne comprennent pas le potentiel du service pastoral au-delà de la leçon tirée d’un magazine mensuel. Quand ils regardent ce programme du point de vue de l’enseignement, il leur est difficile de visualiser à quel point les membres de leur paroisse peuvent être heureux de pouvoir compter sur des instructeurs au foyer désignés pour accomplir le vrai service pastoral envers chaque famille.


« En outre, il n’est pas facile de faire travailler tous les membres d’une paroisse à améliorer quelque chose qu’ils pensent déjà fonctionner. Le plus grand défi pour nous consistait à amener les membres de la paroisse à regarder le service pastoral différemment et à exercer un peu mieux leur ministère dans les foyers. Prier quotidiennement et nominativement pour chacune de leurs familles et écouter les instructions de leur Père céleste quand il leur explique comment mieux servir leurs familles. Ce n’était pas facile, mais une fois qu’ils ont essayé, ils ont été convaincus. »


L’évêque Stephens hocha la tête pensivement et, après s’en être imprégné, il demanda : « Je vois que cela peut fonctionner dans une région comme la nôtre, où nous ne devons pas aller trop loin pour visiter une famille, mais comment cela fonctionne-t-il dans une zone géographique plus vaste ? »


L’évêque Smith répondit : « Exactement de la même manière. Plus une paroisse est étendue, plus il est important de bien faire le service pastoral.


« Bien sûr, certaines unités ont un niveau d’activité plus faible et leurs ressources pour aller chez les membres et les visiter efficacement sont plus limitées. Mais cela ne change pas le mandat du Seigneur de visiter le foyer de chaque membre.


« Comme le dit le manuel, les évêques et les présidents de collège devront peut-être faire des ajustements de temps à autre. Ils devront peut-être concentrer de temps en temps la plupart de leurs efforts sur les membres les moins pratiquants et les nouveaux membres, mais le manuel indique également que cela ne devrait se produire que « temporairement » (Manuel d'instructions, 2010). Il peut arriver que les collèges et la Société de Secours aient besoin de collaborer et de mettre ensemble un mari et son épouse pour le service pastoral.


« Dans les cas extrêmes et où la distance est un problème réel, comme en Alaska ou dans un endroit où les membres sont éparpillés géographiquement, les instructeurs au foyer peuvent avoir besoin de passer un appel téléphonique ou de communiquer en visio avec une famille pour voir comment elle va et pour connaître les bénédictions pour lesquelles l’équipe peut prier. La technologie a fait un long chemin et nous avons beaucoup de nouvelles options pour rester connectés les uns aux autres. Si nous cessons de regarder le service pastoral comme une leçon tirée d’un magazine, nous découvrirons qu’il existe de nombreuses façons de répondre aux besoins des familles et des personnes qu’on nous a invités à visiter.


« Mais en fin de compte, nous devons rendre compte à notre Père céleste de cette intendance. Il sait si nous faisons tout ce que nous pouvons faire. Il nous dira s’il nous faut en faire plus. Nous avons juste besoin d’écouter. »


Ensuite l’évêque Smith ajouta : « Le président Hinckley a toujours dit : ‘faites de votre mieux, vraiment, sincèrement’ (Conference Report, avril 1999) et ‘ensuite faites un peu plus et un peu mieux’ (Conference Report, avril 1995). À présent, vous savez probablement que je souscris à cette philosophie. Si nous faisons de notre mieux, nous ferons du bien à beaucoup de personnes grâce au service pastoral. »


« Mais frère évêque… » Le vétéran attendit que l’évêque Stephens le regarde dans les yeux. « Vous devez vous rappeler que la plupart des choses que nous faisons dans notre paroisse–en particulier en ce qui concerne le service pastoral–ne sont pas décrites dans le manuel. Le manuel ne nous donne que les grandes lignes et nous devons utiliser le Saint-Esprit pour remplir les blancs de notre intendance personnelle. Mon chemin peut ne pas être votre chemin. Priez et le Seigneur vous dira comment vous devriez mettre en œuvre le service pastoral dans votre paroisse. »


L’évêque Stephens sourit et acquiesça. Puis il se rappela ce que sœur Jensen avait dit et il demanda : « Pouvez-vous me parler de frère Walters ? Sœur Jensen a dit que c’était l’une de ses histoires préférées. »


L’évêque Smith se pencha dans son fauteuil, sourit et dit : « Eh bien, je dois admettre que c’est aussi mon histoire préférée. L’expérience a réellement changé ma vie. »


L’évêque Smith fit pivoter lentement sa chaise sur le côté pour faire face à la seule fenêtre de son bureau. Il regarda par la fenêtre pendant un long moment, comme s’il se faisait voyager dans le passé. Puis il commença …


« En fait, j’ai grandi dans une maison avec des parents non pratiquants qui ont finalement divorcé. Naturellement, je suis devenu un enfant très malheureux et j’étais l’éternel mécontent. Heureusement, j’avais de très bons amis qui étaient des membres pratiquants de l’Église. Ils m’invitaient régulièrement à l’église et me surveillaient de près pendant notre adlescence. Mais après avoir obtenu leur diplôme, quand ils ont tous commencé à partir, soit à l’université soit en mission, j’ai recommencé à m’éloigner de l’Église. Je n’avais jamais vraiment obtenu de témoignage réel pour moi-même et, sans amis, rien ne me retenait. Je n’avais pas d’instructeur au foyer qui m’était désigné, donc personne ne m’encourageait à rester.


« Mon évêque, un homme très inspiré, a vu que je m’éloignais et m’a convoqué pour un entretien. C’est à ce moment-là qu’il m’a mis au défi de faire une mission. En fait, je me suis moqué de lui et je lui ai dit : ‘Pas moi ! La mission, ce n’est pas pour moi.’ Dieu merci, il n’a pas accepté ma réponse et il m’a demandé de rentrer chez moi et d’y réfléchir pendant quelques semaines.


« Eh bien, le Seigneur ne m’a pas donné quelques semaines. Il a commencé immédiatement à travailler sur moi et au bout de deux jours à peine, j’ai vécu une expérience spirituelle profonde qui m’a confirmé que je devais faire une mission. Donc, à mon grand étonnement, je suis retourné chez l’évêque et j’ai commencé à remplir mon dossier.


« Comme vous pouvez l’imaginer, peu de temps après mon arrivée dans le champ de mission, mon tout nouveau témoignage a été mis à l’épreuve. Cela ne pouvait pas me mener bien loin et j’ai commencé à avoir des difficultés. L’un de mes premiers collègues a dit au président de mission que j’en voulais à tout le monde et que j’avais besoin de changer de comportement–ce qui était vrai ! » Il regarda l’évêque Stephens, sourit et haussa les épaules, puis poursuivit.


« Quand la nouvelle de mon transfert est arrivée, les avertissements ont suivi. Avant même de faire mes valises, les missionnaires de mon district m’ont présenté leurs condoléances et m’ont prévenu de tous les défauts d’Elder Walters, mon prochain collègue. Bien sûr, ces missionnaires ne l’avaient jamais rencontré. Néanmoins, j’ai bêtement cru leurs dires. Avant même d’avoir rencontré mon nouveau collègue, je le détestais déjà.


« Quelques heures plus tard, je suis arrivé dans une belle petite ville sur la côte espagnole. C’est là que j’ai rencontré mon nouveau collègue, un géant de deux mètres, qui marchait le long du trottoir vers moi. Avant même qu’il puisse souffler un mot, je me suis immédiatement senti menacé et mon système de défense s’est mis en place. De manière injustifiable, j’ai décidé à ce moment-là que toutes les histoires qui m’avaient été racontées à son sujet étaient vraies.


« En une journée, l’antipathie que je sentais pour lui s’était transformée en aversion pour la façon dont il marchait, la façon dont il parlait et même la façon dont il mâchait sa nourriture. Je n’ai rien trouvé qui le rachète et il n’a pas mis longtemps à le ressentir. N’oubliez pas que ce pauvre missionnaire n’avait rien fait de mal, mais comme on pouvait s’y attendre, à cause de mon mauvais comportement, il a commencé à ressentir la même chose à mon égard. » L’évêque Smith secoua la tête, visiblement déçu de l’histoire qu’il racontait à propos de lui-même.


« Le troisième jour que j’étais avec frère Walters, les assistants du président de la mission sont venus dans notre appartement prétextant vouloir travailler avec chacun de nous. Jusqu’à aujourd’hui je pense que le président de mission les a envoyés pour savoir si nous étions toujours en vie.


« L’assistant avec qui j’ai travaillé ce jour-là était un jeune homme très épanoui, charismatique et roux. Il avait le don de faire en sorte qu’on ait l’impression d’être son meilleur ami. J’ai immédiatement senti que je pouvais lui faire confiance. » L’évêque Smith commençait à nouveau à sourire.


Il poursuivit : « Alors, je l’ai informé de ce qui se passait et je l’ai supplié de me faire accorder un transfert d’urgence. Je lui ai dit que personne ne devrait être soumis à ce type de punition et que je voulais mettre fin à cette équipe, sinon je rentrais chez moi.


« À son crédit, l’assistant n’a pas cédé. Il m’a dit que je n’irais nulle part avant au moins un mois. Il expliqua que l’appel en mission se faisait par inspiration et que notre Père céleste attendait de moi que je serve vaillamment. Il a ajouté que je ne pourrais pas bien servir sans l’Esprit. C’est pourquoi je devrais apprendre sans tarder à aimer Elder Walters afin que l’Esprit puisse revenir dans notre équipe.


« J’ai expliqué qu’aimer Elder Walters n’était pas possible, et même si je le voulais, Elder Walters ne m’appréciait pas non plus.


« Ensuite, ce jeune homme, qui n’avait qu’environ un an de plus que moi, m’a mis au défi de faire quelque chose qui changea ma façon de vivre ma vie, d’élever mes enfants et même de servir cette paroisse. » L’évêque Smith regarda L’évêque Stephens et leva les sourcils comme pour lui demander : Êtes-vous prêt pour ce que je vais vous dire ?


L’évêque Stephens lui fit un signe de tête, le pressant de continuer.


L’évêque Smith sourit puis regarda par la fenêtre. Il déclara : « Ce jeune homme merveilleux m’a mis au défi de faire chaque jour une chose toute simple qui a transformé notre relation de répulsion réciproque et d’échec en une relation aimante qui allait voir se produire des miracles et changer des vies. Son défi était simple :


« Il m’a dit que si j’accomplissais un acte de service désintéressé pour mon collègue–chaque jour–d’ici la fin du mois, ma haine pour lui se transformerait en amour. »


L’évêque Smith resta silencieux pendant quelques secondes, puis poursuivit : « Il a dit que si je cirais ses chaussures, lui cuisinais un petit-déjeuner, faisais son lit ou donnais tout autre service, y compris prier pour lui chaque jour, mon cœur commencerait à changer et je finirais par l’aimer.


« Bien sûr, dit sarcastiquement l’évêque, parce que je savais tout à cette époque, je me suis moqué de lui et je lui ai dit qu’il était cinglé. Je lui ai dit que je ne pourrais jamais aimer Elder Walters. Mais finalement, après quelques encouragements de la part du jeune missionnaire, et après m’être rendu compte que je ne sortirais pas de cette situation difficile avant le prochain transfert, j’ai accepté à contrecœur son défi.


« J’ai commencé à prier pour Elder Walters ce jour-là et j’ai continué à faire quelque chose de bien pour lui pendant le reste du mois. Après quelques jours, c’est devenu amusant. J’ai même commencé à en faire un jeu, en essayant de dépasser ce que j’avais fait la veille. Après environ une semaine, Elder Walters a compris ce que je faisais et c’était presque devenu une compétition de voir qui pourrait surpasser le dernier acte de service de l’autre.


« J’avais du mal à y croire, mais en quelques jours, Elder Walters et moi, nous étions déjà amis, et je peux dire en toute honnêteté qu’à la fin du mois, le service avait changé mon cœur haineux. En fait, j’avais appris à aimer Elder Walters et nous ne voulions pas être séparés l’un de l’autre. Nous sommes restés en contact jusqu’à aujourd’hui. »


L’évêque Smith regarda l’évêque Stephens, puis déclara : « Ce jeune assistant plein de sagesse a changé le cours de ma vie. Son conseil ne m’a pas seulement aidé à trouver le désir de continuer à faire ma mission et à devenir un meilleur missionnaire, mais il a, sans le vouloir, amélioré la mauvaise attitude que j’entretenais depuis ma jeunesse.


« La chose la plus importante qu’il ait faite pour moi–dans cette petite ville espagnole–a été de me révéler la feuille de route du vrai bonheur dans cette vie. Il m’a montré que le service désintéressé mène à un amour semblable à celui du Christ. »


L’évêque Stephens resta silencieux, absorbant tout ce que ce grand homme lui disait.


Puis l’évêque Smith dit quelque chose qui piqua le cœur de son nouvel ami. Il dit : « Frère évêque, c’est peut-être déjà évident pour vous, mais je veux que vous sachiez que, chose bien plus importante que tous les avantages pratiques offerts aux familles par le biais de l’enseignement au foyer, les véritables bénédictions spirituelles du service rendu sont données à ceux qui effectuent vaillamment le service.


« Le Seigneur nous a dit que si nous l’aimons, nous devrions garder ses commandements. Et quels sont ces commandements ? » demanda-t-il, parlant à la cantonnade, puis il poursuivit rapidement. « Le premier grand commandement consiste à aimer Dieu et le second à aimer notre prochain. Je suis convaincu que la clé pour garder ces deux commandements est de servir ceux qui nous entourent. Plus vous servez quelqu’un, plus votre amour grandira pour cette personne. C’est aussi simple que ça. »


L’évêque Stephens acquiesça, et l’évêque Smith continua à partager sa sagesse. Il déclara : « Comme vous le savez, le service rendu à notre épouse est l’une des choses les plus importantes que nous puissions faire pour transformer l’amour romantique–le sentiment qui nous a attirés l’un à l’autre–en un amour semblable à celui du Christ qui perdurera jusqu’à travers les éternités.


« Cependant, il n’y a aucune promesse ou garantie que les personnes que nous servons nous aimeront en retour, et nous ne pouvons effectuer aucun service avec l’attente que ça se passe. Mais peu importe ce qu’ils pensent de nous, notre Père nous a promis que si nous servons ses enfants, notre amour pour eux continuera à grandir.


« Par exemple, une mère ne peut s’empêcher d’aimer son enfant, même s’il est irrespectueux et désobéissant, simplement à cause de tous les services qu’elle a rendus à cet enfant chaque jour de sa vie.


« Et sur un plan beaucoup plus éternel, le Sauveur nous aime tous à la suite du service sacrificiel infini qu’il a rendu pour nous, grâce à son expiation, malgré notre désobéissance ou nos sentiments à son égard. Peu importe à quel point nous nous égarons, le Bon Berger aimera toujours son troupeau.


« Ainsi, lorsque nous servons les autres, c’est notre cœur qui change. Et comme nous l’avons appris, lorsque nous servons ses enfants, nous Le servons également. Par conséquent, notre amour pour Lui grandira inévitablement aussi. C’est ainsi que nous gardons les deux grands commandements.


« C’est l’amour qui rend nos efforts de service pastoral si efficaces dans cette paroisse. Si nos intentions étaient fausses, les gens le sentiraient, et alors tout cet effort échouerait. Notre programme de service pastoral nous a permis de réaliser des miracles dans notre paroisse, car nos membres aiment sincèrement les familles qui leur sont confiées.


« Ceux qui font le service pastoral aiment leurs familles parce qu’ils les servent, même si le seul service qu’ils rendent est une prière quotidienne. Rappelez-vous que la prière est aussi un service. Et la clé du service pastoral sincère et efficace consiste à prier quotidiennement pour chacune des familles que nous visitons.


« Si tous ceux qui font le service pastoral à travers le monde entier priaient chaque jour pour les familles qu’ils visitent, et si après ils suivaient l’inspiration qui en découle naturellement, ça changerait leur cœur. Nos branches, paroisses et pieux commenceraient vraiment à devenir comme Sion. »


Tandis que l’évêque Stephens restait assis, sentant l’Esprit témoigner de toute la vérité qu’il avait reçue–et essayant de tout comprendre–l’évêque sage se pencha de nouveau et demanda : « Frère évêque, le premier jour où nous nous sommes rencontrés, je vous ai dit que j’avais enfin compris le but du service pastoral–la véritable raison des responsabilités que nous recevons. Vous vous souvenez de ce que je vous ai dit ce jour-là ? »


L’évêque Stephens avait reçu tellement de nouvelles informations ces derniers jours qu’il dut admettre qu’il ne s’en souvenait pas.


L’évêque Smith ouvrit ses Écritures et prit Moroni 7 dans le Livre de Mormon. Il lut :


« C’est pourquoi, mes frères bien-aimés, si vous n’avez pas la charité, vous n’êtes rien, car la charité ne périt jamais. C’est pourquoi, attachez-vous à la charité, qui est ce qu’il y a de plus grand, car tout succombera ; Mais la charité est l’amour pur du Christ, et elle subsiste à jamais ; et tout ira bien pour quiconque sera trouvé la possédant au dernier jour.


« C’est pourquoi, mes frères bien-aimés, priez le Père de toute l’énergie de votre cœur, afin d’être remplis de cet amour qu’il a accordé à tous ceux qui sont de vrais disciples de son Fils, Jésus-Christ ; afin de devenir les fils de Dieu ; afin que lorsqu’il apparaîtra, nous soyons semblables à lui, car nous le verrons tel qu’il est ; afin que nous ayons cette espérance ; afin que nous soyons purifiés comme il est pur. Amen. » (Moroni 7:46-48)


« Pensez-y ! Le mot qui décrit le mieux Jésus-Christ, c’est l’amour. Et comme dit l’Écriture, si nous voulons devenir ‘comme lui’, nous devons cultiver un amour semblable à celui du Christ–la charité.


« Malheureusement, tant de membres de l’Église passent toute leur vie à s’inquiéter de ne pas être à la hauteur des attentes de notre Père céleste. Ils ne voient pas un chemin réaliste pour eux qui consiste à faire tout ce qu’ils ont besoin de faire pour entrer en sa présence. Mais ce que ces gens ne comprennent pas, c’est que nous sommes jugés en fonction de ce que nous sommes devenus. Le sacrifice expiatoire du Seigneur nous permet de dépasser nos erreurs passées si nous nous repentons. »


Puis, avec une passion et une sincérité incroyables, l’évêque Smith demanda : « Frère évêque, serait-il possible que la vraie raison pour laquelle le Bon Berger a confié à chaque membre adulte de l’Église le devoir de faire le service pastoral soit de fournir à chacun de nous une mission simple et efficace, un moyen éprouvé de devenir ‘comme lui ?’ »


L’évêque Smith posa une autre question rhétorique : « Serait-il également possible que devenir comme le Christ soit aussi simple que : Repentez-vous–Servez comme Lui–Aimez comme Lui–Devenez comme Lui ? La réponse est OUI, c’est aussi simple que cela ! L’Évangile est aussi simple que cela !


« Le changement qui se produit chez les instructeurs au foyer véritablement vaillants vient de Dieu. Lorsqu’ils servent leur prochain comme le Sauveur l’aurait fait, ils commencent à aimer leur prochain comme le Sauveur l’aurait aimé. Quand ils commenceront enfin à aimer comme lui, ils commenceront à devenir ‘comme lui’. »


Et puis, sans prévenir, l’évêque expérimenté commença à réciter de mémoire la citation suivante :


« Mes frères, l’enseignement au foyer n’est pas simplement un programme de plus. C’est la manière pour la prêtrise de veiller sur les saints et d’accomplir la mission de l’Église. L’enseignement au foyer n’est pas qu’une tâche. C’est un appel sacré ... un programme qui touche les cœurs, qui change les vies et qui sauve les âmes ; un programme qui a le sceau d’approbation de notre Père céleste ; un programme si vital que, s’il est suivi fidèlement, il aidera à renouveler spirituellement l’Église et à exalter ses membres et ses familles. » (Conference Report, avril. 1987)


Puis l’évêque Smith sourit et dit avec détermination : « Frère évêque, vous ne saurez jamais à quel point je suis reconnaissant d’avoir été exilé dans ce petit pueblo avec Elder Walters, car c’est là que j’ai appris la leçon la plus importante de l’Évangile : l’amour du Christ nous vient par le service désintéressé que nous rendons aux autres. »


QUELQUES IDÉES SUPPLÉMENTAIRES DE L’ÉVÊQUE :


1. Les instructeurs au foyer dans les paroisses qui couvrent une zone géographique plus étendue ont le même mandat de veiller et de renforcer les familles qui leur sont confiées. En fait, le service pastoral est encore plus important dans les unités étendues.


2. Parfois, les évêques et les présidents de collège devront peut-être concentrer davantage d’efforts sur les membres moins pratiquants et les nouveaux membres, mais « seulement de manière temporaire ».


3. Les instructeurs au foyer devront peut-être faire preuve de créativité dans la manière dont ils approchent les familles qui leurs sont confiées pour définir les besoins et y répondre.


4. “Faites vraiment de votre mieux et ensuite faites un peu plus et un peu mieux.” –Gordon B. Hinckley


5. Nous sommes responsables devant Dieu de notre intendance. Il sait si nous faisons de notre mieux et nous dira ce que nous pouvons faire de plus–si nous l’écoutons.


6. L’amour chrétien découle du service rendu au troupeau du Bon Berger.


7. La prière est aussi un service.


8. La clé d’un ministère au foyer sincère et efficace consiste à prier chaque jour pour connaître les besoins des familles que nous visitons, puis à suivre l’inspiration que nous recevons.


9. Serait-il possible que le programme de service pastoral ait pour objectif réel d’aider les vaillants instructeurs au foyer à devenir comme le Sauveur ?



CHAPITRE 11 : LE DÉFI


« La famille est l’unité de base dans l’organisation de l’église. L’instructeur au foyer est la première ligne de défense qui veille et renforce cette unité de base. Dans l’ordre de priorité, nous devons tout d’abord affermir nos familles et veiller sur elles, puis être de bons instructeurs consciencieux et cohérents. » (L. Tom Perry, Conference Report, octobre 1978)


Le mentor regarda l’évêque Stephens et déclara : « Eh bien, après tout ce que vous avez vu et entendu, conviendrez-vous qu’il n’y a pas de secret à ce que nous faisons dans cette paroisse ? Nous exécutons simplement les programmes d’enseignement au foyer et de visites d’enseignement et nous guidons le troupeau comme le voudrait le Seigneur. »


Le nouvel évêque concéda qu’il n’y avait aucun secret révélé dans ces discussions avec les dirigeants de la paroisse de l’évêque Smith. L’évêque Stephens avait lu à plusieurs reprises la section 20 des Doctrine et Alliances et il connaissait bien la description du ministère au foyer, mais il n’avait jamais vu une paroisse l’amener au niveau prescrit dans les Écritures. Pourquoi ? Il n’avait que deux réponses : la tradition et l’habitude.


L’évêque Stephens déclara à contrecœur : « En fait, je suis un peu gêné parce que ça m’a pris autant de temps de voir en quoi consistent réellement ces deux programmes–à quel point ils sont inspirés et importants pour les familles que je visite et pour ma propre progression spirituelle vers la perfection. C’est un peu comme si je venais de me rendre compte que la Joconde avait était emballée dans une boîte en carton dans mon grenier. Elle était là tout le temps, mais je n’en reconnaissais pas la valeur. »


L’évêque Smith le consola : « Tout va bien ! Maintenant que vous savez, changez ! Appliquez ces principes dans votre propre intendance et remettez le Défi à chaque membre de votre paroisse. Invitez-les à prier chaque jour pour le bien-être de leur foyer, à rendre visite aux familles dont ils ont la charge et à suivre les directives que leur donne notre Père céleste lorsqu’ils reçoivent l’inspiration.


« Vous savez, il arrive que des personnes viennent me voir et disent : ‘Je n’ai jamais entendu le Saint-Esprit me parler ou me guider’, et je leur dis : ‘Bien sûr que si !’


« Je leur confie une tâche simple. Je les mets simplement au défi, en particulier les jeunes, de se mettre à genoux pour prier, mais de le faire avec un morceau de papier et un crayon à la main, et de demander à notre Père céleste : ‘Qu’est-ce que je peux faire de mieux demain ?’ –puis d’écrire la réponse.


« Je donne à chacun ma garantie personnelle que le Saint-Esprit lui mettra au moins une idée dans la tête, parfois même trois ou quatre idées. Il pourra ainsi faire encore mieux le service pastoral le lendemain. Une fois qu’il a fait cela, il doit demander chaque jour ce qu’il peut faire mieux en tant que instructeur au foyer et suivre également l’inspiration.


« En prenant l’habitude d’écouter les chuchotements de l’Esprit, il en recevra encore plus, sauf, bien entendu, s’il ne met pas cette inspiration en pratique. »


L’évêque Smith sourit de nouveau et déclara : « J’ai un bon ami qui dit toujours : ‘Si le Saint-Esprit vous dit de faire quelque chose que vous ne voulez vraiment pas faire, ne vous inquiétez pas ! Il suffit de l’ignorer assez longtemps et ce sentiment disparaîtra.’ (Steven E. Garner) »


Après un petit rire, l’évêque poursuivit : « Bien sûr, c’est une blague, mais c’est aussi tout à fait vrai. Nous devons agir suivant l’inspiration, sinon notre Père céleste trouvera quelqu’un d’autre pour accomplir sa volonté. Mais alors, les autres personnes recevront, à notre place, les bénédictions liées à leur obéissance. »


L’évêque Stephens avait été abondamment nourri. Il se sentait béni d’avoir été édifié par un serviteur du Seigneur aussi aimant et aussi dévoué. Il ressentait pour l’évêque Smith les mêmes sentiments d’appréciation que ceux qu’il avait eu jadis pour son collègue de mission.


Cependant, les deux évêques avait au même moment l’impression que leur conversation touchait à sa fin et qu’il était temps de revenir à l’œuvre du Seigneur. L’évêque Smith se leva de son fauteuil, tendit la main par-dessus le bureau et dit : « Frère évêque, ça a été un plaisir. Vous allez être un grand dirigeant. Je peux dire que vous aimez déjà suffisamment votre paroisse pour lui demander de faire des choses difficiles. »


Alors que les deux évêques sortaient du bureau et marchaient dans le couloir, l’évêque Smith ne put s’empêcher de donner un dernier conseil. Il dit : « Frère évêque, si nous voulons, comme bergers du troupeau, magnifier nos appels, nous devons demander aux membres de notre paroisse de placer de temps en temps la barre plus haut et de faire davantage. Ce n’est pas pour emporter le prix « Monsieur Popularité », mais c’est notre responsabilité.


« Le président de mission de ma fille a toujours dit à ses missionnaires : ‘Soyez audacieux, soyez clairs et taisez-vous.’ (W. Craig Zwick, cité par Ronald L. Craven)


« J’ai toujours aimé la partie ‘taisez-vous’. Parfois, après avoir invité nos membres à faire quelque chose en dehors de leur zone de confort, nous estimons que nous devons justifier ou nous excuser de ce que nous leur demandons de faire. N’hésitez jamais à inviter une personne à faire ce que le Seigneur veut qu’elle fasse. C’est notre travail.


« Et après avoir dit aux membres de notre paroisse ce que le Saint-Esprit veut que nous leur révélions, nous devons ‘rester silencieux’ et laisser le Saint-Esprit confirmer dans leur cœur que c’est une vérité de l’Évangile. À ce stade, ils doivent choisir eux-mêmes s’ils vont suivre le Bon Berger ou s’éloigner de son troupeau et se perdre.


« Maintenant, retournez dans votre paroisse et soyez audacieux, soyez clair et taisez-vous. Vous verrez les cœurs changer et des miracles se produire. Je vous le promets. »


Et il le fit.



NOTE AUX FRÈRES DE L'ÉGLISE


Il y a plus de vingt ans, j’ai été appelé à présider un collège d’anciens. Avant de recevoir mon appel, notre soixante-dix d’interrégion avait promis à la présidence de pieu que s’ils pouvaient convaincre les présidences de collège de s’engager à tenir les entretiens mensuels de l’enseignement au foyer, le niveau de réussite du programme dans le pieu doublerait. Notre niveau de visites mensuelles des instructeurs au foyer était en moyenne de 40% à l’époque. Avec le nouvel appel et le nouveau mandat, ma présidence a commencé à tenir ses entretiens mensuels.


Au début, il y eu un peu de résistance de la part du collège, mais lors du premier entretien avec chaque collègue, nous avons expliqué l’objectif, le but et la doctrine derrière ce que nous faisions. Nous avons exprimé notre amour pour chacun des anciens et les familles qu’ils enseignaient et leur avons dit que nous avions confiance en leur capacité à relever le défi. Et relever, ils l’ont fait ! Comme promis par l’autorité générale inspirée, en deux mois, notre pourcentage de visites d’enseignement au foyer était passé de 40% à 85% et nous ne sommes jamais retombés. Il était clair que les entretiens d’enseignement au foyer ont fait la différence.


Dans ma paroisse suivante, nous avons apporté des améliorations au programme et nous avons connu tous les résultats mentionnés dans ce livre. Bien que l’histoire de ce livre soit fictive, la quasi-totalité des exemples se sont réellement produits.


J’ai vu les défis et les bénédictions du service pastoral comme le veut le Sauveur. Il y a certes des problèmes de progression au début, mais si les instructeurs au foyer cultivent les habitudes suivantes, les visites auront plus de sens et la relation enseignant/famille s’épanouira et mûrira au point que presque toutes les préoccupations seront réglées par le service pastoral :


  ■ Demandez à chaque famille les raisons pour lesquelles vous devriez prier en tant qu’équipe et dans vos prières personnelles.


  ■ Priez chaque jour pour répondre à ces préoccupations ou besoins et demandez également des éclaircissements sur la manière de mieux servir la famille.


  ■ Faites ce que vous pouvez pour répondre aux besoins de la famille, puis utilisez les ressources de votre collège, si nécessaire, pour compenser tout manque de votre propre capacité à satisfaire ces besoins.


  ■ Présentez chaque mois un rapport détaillé sur le bien-être de chaque famille, plutôt que de simplement dire ‘je l’ai fait’.


Rappelez-vous que ce n’est pas un programme optionnel. C’est un commandement que nous avons pris l’engagement de respecter. Nous ne devons jamais nous contenter de nos efforts pour magnifier notre prêtrise en tant qu’instructeurs au foyer. La moyenne ne suffit pas ! Le Sauveur désire de vaillants bergers à la manière d’Ammon.


Le capitaine Moroni est un autre excellent exemple tiré du Livre de Mormon de ce que les détenteurs de la prêtrise doivent être. Nous lisons :


« Et Moroni était un homme fort et puissant ; c’était un homme qui avait une compréhension parfaite… un homme qui travaillait énormément au bien-être et à la sécurité de son peuple.

Oui, et c’était un homme qui était ferme dans sa foi au Christ, et il avait juré avec serment de défendre son peuple, ses droits, et son pays, et sa religion, même jusqu’à la perte de son sang…


« Oui, en vérité, en vérité je vous le dis, si tous les hommes avaient été, et étaient, et devaient être un jour semblables à Moroni, voici, les puissances mêmes de l’enfer auraient été ébranlées à jamais ; oui, le diable n’aurait jamais eu de pouvoir sur le cœur des enfants des hommes. » (Alma 48:11-13, 17)


Vous avez chacun juré de ‘travailler très fort pour le bien-être et la sécurité de votre peuple’. Vous avez la capacité, si vous la cultivez, d’être ‘comme Moroni’ dans votre intendance et, si vous le faites, ‘les puissances de l’enfer seront ébranlées et le diable perdra son pouvoir sur le cœur des enfants’ que vous servez.


Et si nous magnifions le serment et l’alliance de la prêtrise, nous serons récompensés du plus grand des dons : hériter de ‘tout ce que mon Père a’ (D&A 84:38).


Je témoigne que le service pastoral est la méthode du Bon Berger de prendre soin de son troupeau et de protéger les familles de l’emprise de Satan. Cela bénira la vie de ceux qui enseignent et de ceux qui sont enseignés, car l’amour et la confiance entre le berger et la brebis sont des conséquences naturelles.


Je témoigne également que les membres fidèles de l’Église du Bon Berger connaîtront mieux le Sauveur s’ils exercent leur ministère de la même manière qu’il exerçait le sien, qu’ils servent comme Il servait et qu’ils accordent de la sollicitude comme Il l’accordait. L’appel d’instructeurs au foyer est en réalité un don du Seigneur pour l’amélioration de soi. Si nous ne faisons que mettre en œuvre ce qui est enseigné dans les Écritures et par les prophètes modernes, ce programme aidera chacun de nous à obtenir la promesse d’être rempli de charité et de devenir comme le Sauveur.


Que le Seigneur vous bénisse et vous guide dans vos efforts pour guider la partie de son troupeau qui vous a été confiée. Je vous souhaite beaucoup de succès dans le service pastoral !