Le
Livre de Mormon accomplit les
prophéties bibliques
LeGrand
Richards
Introduction
Prophéties
concernant d'autres Écritures
Jésus
a visité ses autres brebis
La
maison de Juda et la maison de Joseph
Moïse
a béni Joseph
Jacob
(Israël) a béni Joseph
Signification
du songe de Joseph
Le
bois de Joseph : le Livre de Mormon
Une
voix venant de la poussière
Introduction
Quand les plaques que l'ange Moroni avait remises à
Joseph Smith eurent été traduites et publiées
sous le titre de Livre de Mormon, leur diffusion rencontra une grande
opposition, surtout de la part des pasteurs d'alors qui
recommandèrent à leurs fidèles de ne pas les
lire. Ceci, en soi nous semble plutôt absurde, car, si c'était
là une oeuvre humaine, comme ils le prétendaient, ils
auraient pu conseiller à leurs fidèles de lire
l'ouvrage pour constater par eux-mêmes qu'il s'agissait d'un
faux. On leur avait dit que le canon des Écritures était
complet ; que nous n'aurions jamais rien de plus que ce qui est
contenu dans la Bible. On citait souvent :
« Je
le déclare à quiconque entend les paroles de la
prophétie de ce livre : Si quelqu'un y ajoute quelque
chose, Dieu le frappera des fléaux décrits dans ce
livre ; et si quelqu'un retranche quelque chose des paroles du
livre de cette prophétie, Dieu retranchera sa part de l'arbre
de la vie et de la ville sainte, décrits dans ce livre. »
(Apoc. 22:18, 19)
À première lecture, on
pourrait avoir des raisons de croire que l'apôtre Jean voulait
dire qu'aucune autre Écriture ne serait ajoutée à
la Bible, surtout si l'on tient compte du fait que ce passage se
trouve dans le dernier chapitre de la Bible telle que nous la
connaissons. Cependant il est aisé de comprendre que cette
interprétation est erronée lorsque l'on apprend que,
selon les exégètes bibliques : 1) cette révélation
fut écrite quelque part entre 64 et 96 ap. J.-C. ; 2)
Jean lui-même écrivit son évangile (l'évangile
selon Jean) à Éphèse à une date beaucoup
plus tardive ; 3) à cette époque, les livres de la
Bible n'étaient pas encore réunis sous la forme où
nous les avons maintenant. Nous devons donc comprendre que Jean
mettait en garde contre le fait d'ajouter quelque chose aux
révélations qu'il avait reçues et transcrites
pendant son exil sur l'île de Patmos, ou d'en retirer quelque
chose. Mais cela n'empêche toutefois pas le Seigneur d'ajouter
des révélations à celles qu'il a déjà
données.
Si nous nous reportons aux
paroles de Moïse, nous obtenons la preuve que toute autre
conclusion est insoutenable, sinon nous serions obligés de
rejeter tous les livres de la Bible à partir du
Deutéronome :
« Vous n'ajouterez
rien à ce que je vous prescris, et vous n'en retrancherez
rien ; mais vous observerez les commandements de l'Éternel,
votre Dieu, tels que je vous les prescris. » (Deut. 4:2)
« Vous
observerez et vous mettrez en pratique toutes les choses que je vous
ordonne ; vous n'y ajouterez rien, et vous n'en retrancherez
rien. » (Deut. 12:32)
Prophéties
concernant d'autres Écritures
Le
Seigneur savait que Satan suggérerait aux enfants des hommes
de refuser d'accepter ce nouveau livre d'Écritures, le Livre
de Mormon, et le déclara lui-même par l'intermédiaire
du prophète Néphi :
« Mais
voici, il y en aura beaucoup - au jour où je me mettrai à
faire une oeuvre merveilleuse parmi eux, afin de me rappeler mes
alliances avec les enfants des hommes, afin d'étendre la main
une seconde fois pour recouvrer mon peuple, qui est la maison
d'Israël ; Afin de me souvenir des promesses que j'ai
faites à toi, Néphi, et à ton père, que
je me souviendrai de votre postérité, et afin que les
paroles de votre postérité parviennent par ma bouche à
votre postérité, le jour où mes paroles
siffleront jusqu'aux bouts de la terre, comme étendard pour
mon peuple, qui est de la maison d'Israël ;
« Et parce que
mes paroles siffleront, beaucoup de Gentils diront : Une Bible !
Une Bible ! nous avons une Bible, et il ne peut y avoir d'autre
Bible. Mais ainsi dit le Seigneur Dieu : Insensés !
Ils auront une Bible et elle proviendra des Juifs, le peuple ancien
de mon alliance. Et quels remerciements donnent-ils aux Juifs pour la
Bible qu'ils ont reçue d'eux ? Oui, que prétendent
les Gentils par là ? Se souviennent-ils des
pérégrinations, des travaux, des afflictions des Juifs
et de leur diligence envers moi, à apporter le salut aux
Gentils ? Ô, Gentils, vous êtes-vous souvenus des
Juifs, le peuple ancien de mon alliance ? Non ; vous les
avez maudits ; vous les avez haïs, et vous n'avez pas songé
à les recouvrer. Mais je ferai retomber toutes ces choses sur
votre propre tête ; car moi, le Seigneur, je n'ai point
oublié mon peuple.
« Insensé, qui diras : Une
Bible ! nous avons une Bible, et nous n'avons que faire d'une
autre Bible. Comment avez-vous obtenu une Bible, si ce n'est par les
Juifs ? Ne savez-vous pas qu'il y a plus d'une nation ? Ne
savez-vous pas que moi, le Seigneur votre Dieu, j'ai créé
tous les hommes, et que je me souviens de ceux qui sont sur les îles
de la mer ; et que je domine en haut dans les cieux, aussi bien
qu'en bas sur la terre ; et que je répands ma parole aux
enfants des hommes, oui à toutes les nations de la terre ?
Pourquoi murmurez-vous parce que vous allez recevoir davantage de ma
parole ? Ne savez-vous point que le témoignage de deux
nations vous est donné comme preuve que je suis Dieu, et que
je me souviens d'une nation autant que d'une autre ?
« C'est
pourquoi, ce que je dis à l'une, je le dis à l'autre.
Et quand les deux nations se réuniront, le témoignage
des deux nations se réunira aussi. Et je fais ceci pour
prouver à beaucoup que je suis le même hier, aujourd'hui
et à jamais, et que j'envoie mes paroles selon mon propre
plaisir. Et parce que j'ai dit une parole, vous ne devez pas supposer
que je ne puisse en dire une autre car mon oeuvre n'est point encore
finie ; et elle ne le sera pas avant la fin de l'homme, ni après
cette époque-là, ni jamais. C'est pourquoi, parce que
vous avez une Bible, vous ne devez point supposer qu'elle contient
toutes mes paroles ; et vous ne devez point supposer non plus
que je n'en aie point fait écrire davantage.
« Car je commande à
tous les hommes, à l'est, à l'ouest, au nord et au sud,
et dans les îles de la mer d'écrire les paroles que je
leur dis ; car, d'après les livres qui seront écrits,
je jugerai le monde, chacun selon ses oeuvres, suivant ce qui est
écrit. Car voici, je parlerai aux Juifs et ils l'écriront ;
et je parlerai aussi aux Néphites, et ils l'écriront.
Je parlerai aussi aux autres tribus de la maison d'Israël, que
j'ai emmenées au loin, et elles l'écriront ; et je
parlerai aussi à toutes les nations de la terre, et elles
l'écriront.
« Et il arrivera que les Juifs auront les paroles
des Néphites, et que les Néphites auront les paroles
des Juifs ; et les Néphites et les Juifs auront les
paroles des tribus perdues d'Israël ; et les tribus perdues
d'Israël auront les paroles des Néphites et des Juifs. Et
il arrivera que mon peuple, qui est de la maison d'Israël, sera
rassemblé sur les terres de sa possession ; et ma parole
aussi sera recueillie en une seule parole. Et je montrerai à
ceux qui luttent contre ma parole et contre mon peuple, qui est de la
maison d'Israël, que je suis Dieu, et que j'ai fait alliance
avec Abraham de me souvenir à jamais de sa postérité. »
(2Néphi 29)
Cette révélation nous
autorise à croire qu'il y a d'autres Écritures que
celles qui se trouvent dans la Bible et dans le Livre de Mormon.
Jésus nous éclaire davantage sur ce point :
« J'ai encore d'autres brebis, qui ne sont pas de
cette bergerie ; celles-là, il faut que je les amène ;
elles entendront ma voix, et il y aura un seul troupeau, un seul
berger. » (Jean 10:16)
L'auteur d'une vie du
Christ a déclaré qu'il ne trouvait aucune justification
à ce passage d'Écriture, puisqu'il ne connaissait pas
d'autres brebis que celles qui avaient reçu le ministère
de Jésus. Certains ont expliqué qu'il devait s'agir des
Gentils, mais Jésus a dit : « ...Je n'ai été
envoyé qu'aux brebis perdues de la maison d'Israël »
(Matt. 15:24).
Jésus a visité
ses autres brebis
Il faut noter que, bien
qu'il leur envoya ses apôtres après sa crucifixion,
Jésus n'exerça pas son ministère auprès
des Gentils. Ceci, en ce qui concerne la Bible, laisse sans réponse
la question : Qui étaient les autres brebis qu'il avait
promis de visiter [voir Jean 10:14-16] ? Pour le savoir, nous
devons porter nos regards vers le rétablissement de l'Évangile
et l'apparition du Livre de Mormon.
Après avoir été
crucifié et être remonté vers son Père,
Jésus visita ses « autres brebis »
d'Amérique, les Néphites ; il y choisit douze
disciples et organisa son Église comme il l'avait fait parmi
les juifs. Le récit détaillé nous en est fait
dans 3 Néphi du Livre de Mormon, que nous citons comme
suit :
« Quand il eut dit ces mots,
Jésus dit aux douze qu'il avait choisis : Vous êtes
mes disciples ; et vous êtes une lumière pour ce
peuple, qui est un reste de la maison de Joseph. Et voici, ce pays
est la terre de votre héritage, et le Père vous l'a
donné. Et jamais le Père ne m'a commandé de le
dire à vos frères à Jérusalem. Et jamais
le Père ne m'a commandé de leur parler des autres
tribus de la maison d'Israël, que le Père a emmenées
hors du pays. Le Père ne m'a commandé de leur dire que
ceci : J'ai d'autres brebis qui ne sont pas de cette bergerie ;
celles-là il faut aussi que je les amène, et elles
entendront ma voix ; et il y aura un seul troupeau, un seul
berger. Or, à cause de leur obstination et de leur
incrédulité, ils ne comprirent pas ma parole ;
c'est pourquoi le Père me commanda de ne rien leur dire de
plus concernant cette chose. Mais en vérité, je vous
dis que le Père m'a commandé de vous dire que vous avez
été séparés d'eux à cause de leur
iniquité ; c'est pourquoi, c'est à cause de leur
iniquité qu'ils n'ont aucune connaissance de vous. Et en
vérité, je vous le dis encore que le Père a
séparé d'eux les autres tribus ; et c'est à
cause de leur iniquité qu'ils n'ont aucune connaissance
d'elles. Et en vérité, je vous le dis, vous êtes
ceux de qui j'ai dit : J'ai d'autres brebis qui ne sont pas de
cette bergerie ; celles-là, il faut aussi que je les
amène, et elles entendront ma voix ; et il y aura un seul
troupeau, un seul berger. Et ils ne m'ont point compris, car ils
supposaient que c'étaient les Gentils ; car ils ne
comprennent pas que les Gentils seraient convertis par leurs
prédications. Et ils ne m'ont pas compris quand je leur
disais : Elles entendront ma voix ; et ils n'ont pas
compris que les Gentils n'entendraient en aucun temps ma voix - que
je ne me manifesterais pas à eux, si ce n'est par le
Saint-Esprit. Mais voici, vous avez entendu ma voix et vous m'avez
vu ; et vous êtes mes brebis, et vous êtes comptés
parmi ceux que le Père m'a donnés. »
(3 Néphi 15:11-24)
Ceci nous apprend qui
étaient les autres brebis au sujet desquelles Jésus
annonça à ses disciples de Jérusalem qu'il avait
l'intention de les visiter, cela nous apprend aussi qu'ils étaient
un reste de la maison de Joseph. Jésus poursuit en expliquant
qu'il a encore d'autres brebis, « qui ne sont pas de ce
pays, ni du pays de Jérusalem » (3 Néphi
16:1) et qu'il doit les visiter. Comme nous ne savons pas encore qui
elles sont ni où elles se trouvent, nous allons maintenant
nous occuper du reste de la maison de Joseph et nous verrons ce que
la Bible peut nous apprendre de cette branche de la maison d'Israël.
La maison de Juda et la
maison de Joseph
Si nous étudions les
promesses faites par le Seigneur à Abraham, à Isaac et
à Jacob (Israël) et à ses douze fils, que nous
considérons comme les chefs des douze tribus de la maison
d'Israël ; nous verrons clairement que les promesses les
plus importantes furent faites à Juda et à Joseph.
Beaucoup ont une idée inexacte de ce que désigne le nom
« Israël ». Beaucoup pensent, même à
l'heure actuelle, qu'il désigne les Juifs ou la maison de
Juda, oubliant que Juda n'était qu'un des douze fils d'Israël.
Ruben était le fils aîné, mais à cause de
sa transgression, son droit d'aînesse lui fut retiré et
donné aux fils de Joseph :
« Fils
de Ruben, premier-né d'Israël. - Car il était le
premier-né mais, parce qu'il souilla la couche de son père,
son droit d'aînesse fut donné aux fils de Joseph, fils
d'Israël ; toutefois, Joseph ne dut pas être
enregistré dans les généalogies comme
premier-né. Juda fut, à la vérité,
puissant parmi ses frères, et de lui est issu un prince ;
mais le droit d'aînesse est à Joseph. » (1
Chron. 5:1, 2)
À propos de l'importance et de la
situation respective de Juda et de Joseph, Paul dit :
« Car il est notoire que notre Seigneur est sorti de
Juda, tribu dont Moïse n'a rien dit pour ce qui concerne le
sacerdoce. » (Héb. 7:14)
Quand on
comprend ces promesses et ces bénédictions, il devient
clair que les bénédictions de Joseph, qui reçut
le droit d'aînesse, lui donnaient la préférence
sur tous les fils d'Israël, y compris Juda. C'est probablement à
cause du fait que Juda et ses descendants, les Juifs, se sont serré
les coudes, qu'ils en sont arrivés à être
considérés comme les seuls Israélites. À
une époque plus reculée, Israël s'était
divisé : Juda constituant le plus petit groupe, tandis
que le plus grand était appelé « Israël » :
« Joab remit au roi le rôle du dénombrement
du peuple : il y avait en Israël huit cent mille hommes de
guerre tirant l'épée, et en Juda cinq cent mille
hommes. (2 Sam. 24:9)
Et l'Éternel dit : J'ôterai
aussi Juda de devant ma face comme j'ai ôté Israël,
et je rejetterai cette ville de Jérusalem que j'avais choisie,
et la maison de laquelle j'avais dit : Là sera mon nom. »
(2 Rois 23:27).
Sous Éphraïm, Israël
fut emmené vers le nord à l'époque où le
royaume d'Israël fut renversé par les Assyriens, vers 721
avant J.-C. et ne revint jamais. Il fut dispersé parmi les
nations :
« Je ne détruirai pas
entièrement la maison de Jacob, dit l'Éternel. Car
voici, je donnerai mes ordres, et je secouerai la maison d'Israël
parmi toutes les nations, comme on secoue avec le crible, sans qu'il
tombe à terre un seul grain. » (Amos 9:8, 9)
Amos promit ensuite qu'après avoir été
passé au crible, il serait à nouveau rassemblé
(voir Amos 9:14, 15). Dans une étude ultérieure nous
étudierons le rassemblement d'Israël dans les derniers
jours tel qu'il a été promis par les prophètes.
Moïse a béni
Joseph
Examinons maintenant plus en détail
les promesses faites à Joseph et à sa postérité.
Nous allons voir non seulement que leurs promesses furent plus
grandes que celles faites à Juda, mais aussi que Joseph et
Juda devaient être séparés en deux grands
groupes, comme nous l'avons déjà observé. Après
le passage d'Israël au crible, Joseph devait recevoir un nouveau
pays, séparé et distinct de la terre promise occupée
principalement par Juda.
Moïse « bénit
les enfants d'Israël avant sa mort » (voir Deut. 33).
Nous renvoyons le lecteur au récit de ces bénédictions
et lui conseillons de le lire soigneusement en notant
particulièrement la portée et la signification de la
bénédiction de Joseph comparée à celles
de ses frères. Étudions spécialement la
bénédiction donnée à Joseph :
« Sur Joseph il dit : Son pays recevra de
l'Éternel, en signe de bénédiction, le meilleur
don du ciel, la rosée, les meilleures eaux qui sont en bas,
Les meilleurs fruits du soleil, les meilleurs fruits de chaque mois,
Les meilleurs produits des antiques montagnes, les meilleurs produits
des collines éternelles, Les meilleurs produits de la terre et
de ce qu'elle renferme. Que la grâce de celui qui apparut dans
le buisson vienne sur la tête de Joseph, sur le sommet de la
tête de celui qui fut séparé de ses frères.
Sa gloire est comme le premier-né de son taureau ; ses
cornes sont les cornes du buffle ; avec elles il rassemblera les
peuples, aux confins de la terre : et ce sont les myriades
d’Éphraïm, ce sont les milliers de Manassé. »
(Deut. 33:17, selon la version du roi Jacques ; la version
Segond dit : « Sur le sommet de la tête du
prince de ses frères ! De son taureau premier-né
il a la majesté ; ses cornes sont les cornes du buffle ;
avec elles il frappera tous les peuples, jusqu'aux extrémités
de la terre ; elles sont les myriades, d'Éphraïm,
elles sont les milliers de Manassé » ndt)
Quand le patriarche Moïse donna cette bénédiction,
il est clair qu'il pensait d'abord au nouveau pays qui serait donné
à Joseph et qui recevrait d'abondantes bénédictions
du Seigneur de telle sorte qu'il donnerait les meilleurs fruits et
les meilleurs produits des antiques montagnes et des collines
éternelles.
Quand les descendants de
Joseph furent conduits en Amérique vers 600 av. J.-C., il leur
fut dit que ce serait une terre préférable à
toutes les autres terres. Si on lit la bénédiction que
Moïse donna à Joseph, on voit que Moïse le
pressentait et qu'il essaya de le décrire. Il ajouta que ce
serait dans « les antiques montagnes » et « les
collines éternelles ». Le pays où ils furent
emmenés se situe dans la partie occidentale de l'Amérique
du Sud, de l'Amérique Centrale et de l'Amérique du
Nord, dans les Montagnes Rocheuses, et cela correspond exactement à
la description de Moïse.
Moïse déclara
encore que la grâce de celui qui apparut dans le buisson ardent
(il s'agit du Dieu d'Israël qui apparut dans le buisson ardent :
voir Exode 3:2) serait sur Joseph, qui fut séparé de
ses frères. Il dit ensuite que sa gloire était comme le
« premier-né de son taureau »,
c'est-à-dire premier-né ou héritier de son père,
et nous avons déjà montré comment Joseph devint
l'héritier du droit d'aînesse. Moïse voyait plus
loin : il voyait la puissance et l'autorité qui seraient
données à la postérité de Joseph et
ajouta : « Il rassemblera les peuples aux confins de
la terre : et ce sont les myriades d'Éphraïm, ce
sont les milliers de Manassé » (voir Deut. 33:17).
Ceci semble annoncer l'établissement du royaume de Dieu sur la
terre dans les derniers jours, ce que nous avions fait ressortir plus
haut, et le rassemblement d'Israël, dont nous parlerons plus
loin.
Jacob (Israël) a béni
Joseph
Jacob, le grand patriarche, fit venir
ses enfants auprès de lui et les bénit juste avant de
mourir :
« Jacob appela ses fils, et
dit : Assemblez-vous et je vous annoncerai ce qui vous arrivera
dans les derniers jours (selon la version du roi Jacques ;
Segond dit : « dans la suite des temps »,
ndt). Rassemblez-vous, et écoutez, fils de Jacob !
Écoutez Israël, votre père ! »
(Gen. 49:1, 2)
Nous invitons le lecteur à étudier
le chapitre 49 de la Genèse en entier, en prêtant
attention à la grande différence entre les bénédictions
respectives. Examinons maintenant avec soin la bénédiction
spéciale que Joseph reçut de son père :
Joseph est le rejeton d'un arbre fertile, le rejeton d'un arbre
fertile près d'une source ; les branches s'élèvent
au-dessus de la muraille. Ils l'ont provoqué, ils ont lancé
des traits ; les archers l'ont poursuivi de leur haine. Mais son
arc est demeuré ferme, et ses mains ont été
fortifiées par les mains du Puissant de Jacob : il est
ainsi devenu le berger, le rocher d'Israël. C'est l’œuvre
du Dieu de ton père, qui t'aidera ; c'est l’œuvre
du Tout-Puissant, qui te bénira des bénédictions
des cieux en haut, des bénédictions des eaux en bas,
des bénédictions des mamelles et du sein maternel. Les
bénédictions de ton père s'élèvent
au-dessus des bénédictions de mes pères jusqu'à
la cime des collines éternelles ; qu'elles soient sur la
tête de Joseph, sur le sommet de la tête de celui qui fut
séparé de ses frères. (Gen. 49:22-26 ;
Segond : « ...sur le sommet de la tête du
prince de ses frères », ndt)
Cette
bénédiction est semblable à celle donnée
par Moïse, et débute par une allusion au pays où
se rendrait la postérité de Joseph : « Un
arbre fertile près d'une source ; les branches s'élèvent
au-dessus de la muraille. » Il nous paraît logique
de penser que l'océan était considéré
comme la muraille au-dessus de laquelle les branches de Joseph
s'élèveraient « jusqu'à la cime des
collines éternelles. » Jacob annonça ensuite
que Joseph recevrait les « bénédictions des
cieux en haut... [les] bénédictions des mamelles et du
sein maternel », ce qui veut dire que sa postérité
serait grande et que ses bénédictions surpasseraient
les bénédictions de ses pères.
Signification du songe de
Joseph
Ajoutez à ces deux bénédictions
le songe de Joseph, où il vit les gerbes de ses frères
se prosterner devant sa gerbe. Puis il rêva que le soleil, la
lune et onze étoiles se prosternaient devant lui (voir Gen.
37:5-10 ; 44:14).
Posez-vous maintenant les
questions que voici :
1. La Bible rapporte-t-elle qu'un
autre homme ait reçu des promesses égales à
celles-ci, à part la promesse que le Christ viendrait au monde
par les reins de Juda ?
2. La Bible rapporte-t-elle
l'accomplissement de ces promesses ? Dans l'affirmative,
où ?
3. On s'accorde généralement à
reconnaître que la Bible est le livre des Juifs, mais où
est le livre de Joseph et de sa postérité ?
4.
Est-il raisonnable de supposer que Dieu ferait de plus grandes
promesses à Joseph et à sa postérité qu'à
aucun autre des onze fils de Jacob (Israël) et à sa
postérité, et qu'ensuite il ne prendrait pas de
dispositions pour que soit rapporté l'accomplissement de ces
promesses ?
Le bois de Joseph :
le Livre de Mormon
Le Seigneur ne négligea
pas cette importante question : il prit les dispositions voulues
pour que rapport fût tenu des accords qu'il passa avec Joseph
et sa postérité, à commencer par ses deux fils,
Éphraïm et Manassé :
« La
parole de l'Éternel me fut adressée, en ces mots :
Et toi, fils de l'homme, prends une pièce de bois, et écris
dessus : Pour Juda et pour les enfants d'Israël qui lui
sont associés. Prends une autre pièce de bois, et écris
dessus : Pour Joseph, bois d'Éphraïm et de toute la
maison d’Israël qui lui est associée. Rapproche-les
l'une de l'autre pour en former une seule pièce, en sorte
qu'elles soient unies dans ta main. Et lorsque les enfants de ton
peuple te diront : Ne nous expliqueras-tu pas ce que cela
signifie ? réponds-leur : Ainsi parle le Seigneur,
l'Éternel : Voici, je prendrai le bois de Joseph qui est
dans la main d'Éphraïm, et les tribus d'Israël qui
lui sont associées ; je les joindrai au bois de Juda, et
j'en formerai un seul bois, en sorte qu'ils ne soient qu'un dans ma
main. Les bois sur lesquels tu écriras seront dans ta main
sous leurs yeux. » (Ézéchiel 37:15-20)
Dans les temps anciens, il était de coutume d'écrire
sur du parchemin et de l'enrouler sur une pièce de bois. C'est
pourquoi, quand ce commandement fut donné, cela revenait à
commander de tenir deux livres, deux recueils d'annales. Une lecture
attentive révélera que cela se produirait dans de
futures générations (verset 18), que quand leurs
enfants demanderaient la signification de ce commandement, le
Seigneur prendrait « le bois de Joseph qui est dans la
main d'Éphraïm, et les tribus d'Israël qui lui sont
associées », les joindrait « au bois de
Juda » et en formerait « un seul bois, en sorte
qu'ils ne soient qu'un dans [sa] main ».
Remarquez que le Seigneur
dit qu'il ferait ceci et qu'ils ne seraient qu'un dans sa main. Or,
si nous admettons que la Bible est le bois de Juda, où est le
bois de Joseph ? Quelqu'un peut-il répondre ? Dieu a
commandé qu'on le tienne pour écrire l'accomplissement
des plus grandes promesses qu'il avait faites à Joseph. Ce
serait naturellement un livre écrit dans un autre pays,
puisque Joseph devait être « séparé de
ses frères ». Il ressort avec évidence de
cette Écriture que les annales de Juda, c'est-à-dire la
Sainte Bible, resteraient avec ce peuple, et que les annales de
Joseph y seraient jointes, et que les deux ne feraient plus qu'un.
Quelqu'un verrait-il une
objection à ce que Dieu fasse exactement ce qu'il avait promis
à Ézéchiel de faire ? Cette promesse
pouvait-elle être accomplie d'une façon plus simple et
plus parfaite qu'elle ne le fut par l'apparition du Livre de Mormon ?
Dieu conduisit en Amérique une branche de la maison de Joseph
et leur commanda de tenir des annales de tous leurs actes. Puis il
commanda à son prophète Moroni de cacher ces annales
sacrées dans la colline de Cumorah, dans l'ouest de l'État
de New York, aux États-Unis. Des siècles plus tard, il
renvoya Moroni remettre les annales à Joseph Smith et donna à
celui-ci le pouvoir de les traduire à l'aide de l’urim
et du thummim. À présent les deux livres ont été
réunis, ce qui constitue la réalisation complète
d'une autre grande prophétie. Encore une fois, qui verrait une
objection à ce que Dieu fasse ce qu'il a promis de faire ?
Tant qu'il ne se trouvera pas quelqu'un pour expliquer où se
trouve le livre de Joseph, le Livre de Mormon maintiendra,
incontestée, sa prétention à être « le
bois de Joseph ».
Une voix venant de la
poussière
Ésaïe vit
l'apparition de ce livre sous la forme d'une voix, celle d'un spectre
dont le murmure viendrait de la poussière :
« Malheur à Ariel, à Ariel ! Cité
dont David fit sa demeure ! Ajoutez année à année,
laissez les fêtes accomplir leur cycle. Puis j'assiégerai
Ariel ; il y aura des plaintes et des gémissements ;
et la ville sera pour moi comme un Ariel. Je t'investirai de toutes
parts, je te cernerai par des postes armés, j'élèverai
contre toi des retranchements. Tu seras abaissée, ta parole
viendra de terre, et les sons en seront étouffés par la
poussière ; ta voix sortira de terre comme celle d'un
spectre, et c'est de la poussière que tu murmureras tes
discours. » (Ésaïe 29:1-4)
Ésaïe
vit la chute d'Ariel, c'est-à-dire de Jérusalem, à
une époque lointaine dans l'avenir : « ajoutez
année à armée ». Puis il semble avoir
été ravi dans une vision où il fut le témoin
d'une destruction semblable des villes de Joseph, « et la
ville sera pour moi comme un Ariel. » Il décrit
comment elles seraient assiégées, comment des
retranchements seraient élevés contre elles ;
elles seraient abaissées et leur parole viendrait de terre ;
les sons en seraient étouffés par la poussière ;
leur voix sortirait de terre comme celle d'un spectre, et elles
murmureraient leurs discours de la poussière. Or, de toute
évidence, la seule manière dont un peuple mort peut
parler « de terre » ou « de la
poussière » c'est par le texte, et c'est ce que ce
peuple fit par le moyen du Livre de Mormon. En vérité,
il est comme un spectre, celui des paroles des prophètes du
Dieu d'Israël.
Le prophète Néphi
décrit cet événement en ces termes :
« Lorsque ma postérité et la postérité
de mes frères seront tombées dans l'incrédulité,
et auront été détruites par les Gentils ;
oui, lorsque le Seigneur Dieu aura campé contre elles, qu'il
les aura assiégées avec un mont, et élevé
des forts contre elles, et lorsqu'elles auront été
foulées dans la poussière au point de ne plus exister,
voici, les paroles des justes seront écrites, les prières
des fidèles seront entendues, et tous ceux qui sont tombés
dans l'incrédulité ne seront point oubliés. Car
ceux qui auront été détruits leur parleront de
la terre, et leur parole sortira de la poussière, et leur voix
sera une voix qui a un esprit familier ; car le Seigneur Dieu
lui donnera le pouvoir de chuchoter ce qui les touche même
comme si elle sortait de la terre ; et leurs paroles sortiront
de la terre, comme un murmure. Car, ainsi dit le Seigneur Dieu :
Ils écriront des choses qui seront faites parmi eux, et elles
seront écrites et scellées dans un livre et ceux qui
seront tombés dans l'incrédulité ne les auront
pas, car ils cherchent à détruire les choses de Dieu. »
(2 Néphi 26:15-17, Cf. Ésaïe 29:1-4)
Ésaïe ne vit pas seulement que ce peuple serait
détruit, qu'il serait abaissé, qu'il parlerait de
terre, et que sa voix serait comme celle d'un spectre dont le murmure
vient de la poussière ; il vit aussi que toute cette
vision était représentée par un livre scellé :
« Toute la révélation est pour vous
comme les mots d'un livre cacheté que l'on donne à un
homme qui sait lire, en disant : Lis donc cela ! Et qui
répond : Je ne le puis, car il est cacheté. »
(Ésaïe 29:11)
Lorsque cette vision fut
terminée, Ésaïe entendit à nouveau la
parole du Seigneur lui annoncer qu'il allait accomplir une oeuvre
merveilleuse et un prodige :
« Le
Seigneur dit : Quand ce peuple s'approche de moi, il m'honore de
la bouche et des lèvres ; mais son cœur est éloigné
de moi, et la crainte qu'il a de moi n'est qu'un précepte de
tradition humaine. C'est pourquoi je m'en vais accomplir dans ce
peuple une oeuvre merveilleuse et un prodige : et la sagesse de
ses sages périra, et l'intelligence de ses hommes intelligents
disparaîtra. » (Ésaïe 29:13, 14, version
du roi Jacques ; Segond dit : « C'est pourquoi
je frapperai encore ce peuple par des prodiges et des miracles... »,
ndt)
L'avènement du Livre de Mormon est « une
oeuvre merveilleuse et un prodige » ; les sages et
les hommes intelligents du monde ne peuvent l'expliquer autrement que
par le récit des faits présenté par Joseph
Smith ; et lui ne l'obtint pas, il n'aurait pu l'obtenir,
uniquement en lisant la Bible. Il le reçut par révélation
du Seigneur par l'intermédiaire de l'ange Moroni.
Source : LeGrand Richards, Une
oeuvre merveilleuse et un prodige,
1950, chapitre 7