Ce que deviennent les missionnaires


Le bénéfice qu'ils tirent de leur expérience




Salt Lake City, le 11 août 2014

 


Un missionnaire, après avoir servi pendant une période de 18 à 24 mois en tant que représentant de l’Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours, rentre chez lui avec des chaussures et des vêtements usés et des Écritures élimées.


Les missionnaires rentrent chez eux avec une connaissance et des expériences qui auront un rôle déterminant pour le restant de leur vie. Ils rentrent avec une foi affermie, une connaissance accrue de l’Évangile de Jésus-Christ, une ouverture à la diversité culturelle même lorsqu’ils servent dans leur propre pays, pour la plupart la connaissance d’une autre langue, une capacité accrue dans le domaine de la communication et un amour extraordinaire pour les gens qu'ils ont servis.


Les missionnaires acquièrent l'aptitude à se fixer des buts et à les atteindre, le sens des responsabilités vis-à-vis d’eux-mêmes et des autres. Ils rentrent avec une plus grande capacité à s'engager dans des études supérieures et à tisser des liens avec des personnes de tous horizons.

Le but du service missionnaire est de prêcher l’Évangile de Jésus-Christ à tous ceux qui veulent écouter. Mais l’expérience de ce service devient pour le missionnaire lui-même un fondement solide pour l’avenir dans sa vie familiale, dans la vie de l'Église, dans ses études et dans sa carrière. De nombreux anciens missionnaires disent que leur mission à plein temps a influencé définitivement la suite de leur vie.



Certains mènent avec succès une profession dans les affaires, d’autres ont trouvé leur voie dans les métiers des services, de l’éducation ou de la technologique. La plupart continuent leur service dans l’Église et dans la collectivité, tout en accordant une place importance à la vie de famille.


Quelques chiffres


Les membres de l'Église qui choisissent de partir en mission sont volontaires et partent à leurs propres frais. Environ 1,3 million de missionnaires ont servi depuis que les premiers ont été appelés dans les années 1830. Sur plus de 15 millions de membres que compte l’Église aujourd’hui, plus de 976 000 ont rempli une mission à plein temps. Un grand nombre des postes de direction et de service dans les unités de l'Église sont tenus par d'anciens missionnaires. Ainsi en est-il d'environ 70 % des postes de dirigeants de la prêtrise. Avec les changements récents dans l’âge requis pour le service missionnaire, davantage de membres de l'Église, en particulier des femmes, remplissent une mission et sont un soutien pour leur paroisse à leur retour.


93 % des garçons et 21 % des filles reçus en licence à l’université Brigham Young en 2011-12 ont rempli une mission à plein temps pour l’Église.


Une étude publiée en 2010, intitulée Le pouvoir de la religion dans la vie des jeunes de l’Église et des jeunes adultes, réalisée par le Centre d’études religieuses de l’université Brigham Young, a montré que les anciens missionnaires sont de meilleurs citoyens, occupent des emplois à responsabilité et s’impliquent dans la vie familiale et religieuse (voir l'ouvrage intitulé Shield of Faith).


Quelque 40% de ceux qui ont été questionnés sont bacheliers alors que la moyenne générale dans le même groupe d'âge est de 18%. 95% des hommes et 63% des femmes ont un emploi et leurs revenus sont au-dessus de la moyenne nationale. Près de 90% de ceux qui ont répondu sont pratiquants et participent activement à la vie de l'Église.


Les bienfaits du service missionnaire


Les statistiques montrent les bienfaits du service missionnaire et sont confirmées par la vie des anciens missionnaires.


Nolan D. Archibald, président directeur de la Stanley Black and Decker Corporation et père de sept fils et d'une fille, considère que l’expérience de sa mission a été le fondement de sa vie à la fois professionnelle et ecclésiastique.


« J’ai passé deux ans au Dixie College (St. George, en Utah), deux ans à l’université d’état Weber (à Ogden en Utah) et deux ans à Harvard Business School. Mes deux ans de mission ont affecté ma vie d’une manière plus positive que n'importe quelle autre expérience. Ma mission a transformé ma vie. Elle a canalisé ma capacité à fixer et atteindre des objectifs. J’ai appris à diriger, à être solidaire des autres missionnaires et de mes présidents de mission. »


Nolan D. Archibald exprime un sentiment similaire à propos du service missionnaire de de chacun de ses sept fils : « Les garçons ont toujours été de bons étudiants, mais leur expérience missionnaire leur a donné une base spirituelle que vous ne pouvez trouver ailleurs. Elle a fixé le gouvernail de leur vie spirituelle et estudiantine. Je me souviens qu'à son retour de mission mon fils Anthony avait gagné en confiance en lui.


Reconnaître son propre potentiel et celui des autres est une faculté qu'acquièrent les missionnaires.


Michiru Jones est aujourd’hui une jeune mère de famille de quatre enfants. Elle habite à Salt Lake City. Lorsqu'elle était célibataire, elle a été totalement surprise par son appel en mission depuis son Japon natal pour servir dans une mission de langue anglaise à Chicago en Illinois. « J’ai étudié l’anglais pendant des années mais j'étais persuadée que je serais envoyée dans une mission de langue japonaise. Je ne savais pas si je serais capable de manier la langue anglaise 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, mais je n’ai jamais eu de problème avec cela. Faire part de ma conversion au christianisme et à l’Église a été une belle expérience. Je pense que j’étais plus crédible aux yeux des amis de l’Église parce que j’avais parcouru ce chemin dans le changement dans mes croyances. »


Pour Erin Enke Hadley, ancienne vice-présidente d’une société internationale de relations publiques, la façon séquentielle de s'organiser dans la mission a été une phase cruciale dans son succès professionnel ultérieur. « Dans la mission, explique cette mère de trois enfants de la région de Boston, vous avez une phase de six semaines pour apprendre à travailler ensemble avec vos collègues, pour trouver des solutions aux problèmes de votre secteur et réussir. Sur les lieux de travail, j’ai toujours su que je pouvais traiter n’importe quel problème en un temps record, et que je pouvais résoudre n’importe quoi. En six semaines, n’importe quel problème trouve une solution, même lorsque le succès dépend de quelqu'un d'autre. Lorsque vous travaillez ensemble, en général avec des personnes que vous n’avez pas choisies, vous n'êtes pas isolée. Si un ‘pneu crève’ dans le groupe, tout le monde se retrousse les manches et apporte son aide. »


Erin Enke Hadley poursuit son travail dans le monde des relations publiques comme représentante bénévole de l’Église dans la région de Boston tout en s’occupant de ses trois enfants en âge préscolaire. Elle soutient aussi son époux qui fait des recherches dans le domaine médical. « Quand je jette un regard sur les quinze ans écoulés depuis mon retour de mission, il est évident que cette étape a été cruciale pour la suite de ma vie. Vous servir des capacités acquises en mission (comme étudier, prier, jeûner et savoir que vous allez recevoir une réponse) vous aide à traverser les difficultés de la vie. »


Un service missionnaire diligeant permet de tirer de nombreuses leçons de vie. Une mission est un condensé d'expériences dont les anciens missionnaires bénéficient le restant de leur vie, notamment leur religieuse, leur vie d'étudiant et leur vie professionnelle.


Chaque année, le docteur Douglas D. Anderson, doyen de l'école de commerce Huntsman à l'université d'État de l'Utah, emmène ses meilleurs élèves à New York. « Tous les ans, nous emmenons un groupe de nos meilleurs étudiants de premier cycle à Wall Street et dans les services financiers en vue », explique Anderson.


« Immanquablement, au cours de notre séjour, des gens nous disent : ‘Ce que nous savons de vous, les mormons, c’est que vous travaillez dur et que vous êtes honnêtes.’ Quand les missionnaires terminent leurs années de service pour l'Église, ils rentrent avec un éventail d’intérêts plus ouvert, une plus grande détermination à développer leurs capacités et leurs talents, parce qu'ils ont servi une cause plus grande qu'eux. »


Le service missionnaire en Nouvelle Zélande a enseigné à Anthony Cannon, de Mineapolis, au Minnesota, à regarder au-delà de lui-même en établissant des relations avec les autres. « On vous donne un collègue que vous n’avez pas choisi, et vous apprenez à travailler avec cette personne 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 pour atteindre vos objectifs.


« Une fois, j’ai eu un nouveau missionnaire comme collègue. Il avait tellement le mal du pays que je ne pensais pas qu’il arriverait à le surmonter. Mais jour après jour il s’est battu, je me suis battu, et nous avons réussi. Il n'est pas reparti chez lui. J’ai eu l’impression d’avoir tout donné pour l’aider à surmonter sa difficulté. Et puis j'ai eu un accident de vélo et il a dû m'aider. Finalement, nous sommes devenus les meilleurs amis. »

 

Anthony Cannon mesure combien cette expérience et d’autres, où il a dû s’adapter à la personnalité et aux habitudes culturelles des autres, lui ont été utiles plus tard dans sa carrière de consultant médical. « J’ai pu discerner ce que les gens ont en commun malgré leurs différences. À partir de là nous pouvons tisser une relation de confiance et travailler dans quelque domaine que ce soit. »


Pour Fanfan Charles, missionnaire qui vient de rentrer de la mission de Peoria en Illinois et membre de l’équipe de suivi de l’université Brigham Young, son souci avant d'enseigner a été de tisser des liens d'amitié. « Un simple sourire ou un mot gentil peut aider les gens. Être ouvert et amical, regarder les gens dans les yeux, aide à établir le contact qui permet de les aider.


« Pendant votre mission vous apprenez à être patient, à planifier et à modifier vos plans selon les circonstances. » Fanfan Charles continue d’appliquer ces principes dans sa carrière universitaire à Provo en Utah, pour trouver un équilibre entre ses différentes responsabilités.


Benson Metcalf partage la même vision avec une légère différence suite à son service missionnaire dans les Philippines. « Quatre mois après mon arrivée en mission, j’ai été appelé à être le collègue senior d’un missionnaire qui était déjà dans le champ de la mission depuis un an, parlait couramment la langue du pays et était un excellent instructeur.


« J’ai cru qu’il y avait une erreur mais lorsque j'en ai parlé au président de mission, il m’a répondu : ‘Frère, il y aura des moments dans votre vie où vous serez placé dans des positions de dirigeant, dans votre carrière, dans l'Église, et vous aurez à diriger des gens qui seront plus âgés, plus anciens que vous dans l'entreprise, plus expérimentés, plus intelligents, plus talentueux. Être un dirigeant ne signifie pas être le meilleur et le plus intelligent. Vous devez simplement diriger le groupe et accomplir quelque chose ensemble. »


« Cette expérience m’aide encore aujourd’hui en tant que consultant commercial à Perth en Australie, où j'organise le travail de personnes parmi les plus intelligentes du monde. Le défi consiste à ne pas me mettre dans leur chemin et à laisser l’équipe montrer ses talents, disposition que j’ai acquise dans le champ de la mission. »


Pour Morgan Cox, titulaire d'une licence de commerce de l'université de Stanford, la mission lui a enseigné de nombreuses leçons sur la manière d'acquérir de la patience. « Tout ne va pas toujours comme on le voudrait quand on est missionnaire, explique-t-il. Passer par des moments difficiles enseigne la patience et la capacité d'appréhender les situations délicates. Cela est utile plus tard quand les choses ne vont pas toujours comme on le voudrait dans ses études ou sa carrière. »


Quand elle était en mission en Argentine, Aleisha Lyons McKean, de Houston au Texas, a observé comment les dirigeants d’une paroisse de l’Église travaillaient ensemble. « À présent que je suis rentrée chez moi j'ai des responsabilités dans ma paroisse. Grâce à mon expérience de missionnaire, j'ai une vision claire et globale du fonctionnement d'une paroisse. »

 

Adrielle Herring Bowler, d'Orem en Utah, a été missionnaire il y a déjà près de vingt ans aux îles Mascareignes, dans l’océan Indien à l’est de l’Afrique. Elle dit que son expérience missionnaire a été « le fondement de tout ce que j'ai réussi dans ma profession, dans la collectivité et dans ma famille. »


Très tôt dans sa mission, elle a reconnu que le Seigneur a guidé ses pas. Elle a appris à être patiente et à faire confiance, principe qu’elle a appliqué ensuite à sa carrière.


Cette carrière a pris un aspect très différent de ce qu'elle avait envisagé lorsqu'elle a obtenu sa licence de langues et a travaillé dans le développement de programmes au Centre de formation des missionnaires (MTC) de Provo en Utah. Après plus de dix ans passés au MTC, elle est maintenant mère au foyer et travaille à domicile en fonction de ses disponibilités.

 

Elle trouve le temps de s’impliquer aussi dans la collectivité et en politique, pour apporter quelque chose aux autres. « Grâce à mon expérience missionnaire, je ne crains rien ; je sais que je peux remplir n'importe quelle fonction. La mission n’est peut-être pas le seul moyen d’acquérir cette confiance, mais c’est assurément un excellent moyen. »


Richard Gurgel est médecin à Salt Lake City. Son père et son grand-père ont connu l'Église en rencontrant les missionnaires en Allemagne. Il précise que la caractéristique la plus importante des missionnaires est la capacité de se fixer des priorités jour après jour.


Il raconte : « J’ai servi aux Philippines où les gens, malgré leurs moyens matériels limités, sont heureux de leur sort. Dans le monde exigeant dans lequel j'évolue à présent, il ne se passe pas un jour sans que je repense à mon expérience missionnaire. Ce souvenir m’aide à établir un équilibre entre mes responsabilités professionnelles et familiales ; il m'aide à distinguer ce qui a une importance éternelle du reste. Ma famille et moi avons grandement bénéficié de mon expérience missionnaire. »



Source : http://www.presse-mormons.fr