Le plan de salut

 

 

 

John Morgan (1842-1894) 


Membre des soixante-dix de 1875 à 1884

Membre de la Présidence des soixante-dix de 1884 à 1894

 

 

 

 

D’où ? Pourquoi ? Vers où ?

 

     Pour que chaque membre de la famille humaine ait toutes ses chances de bonheur, il est essentiel qu’il connaisse la réponse aux questions suivantes : D’où venons-nous ? Pourquoi sommes-nous ici ? Où allons-nous après avoir quitté ce monde ?

 

     Dans les pages suivantes, nous exposons brièvement la croyance des saints des derniers jours sur ces points.

 

 

La vie prémortelle

 

     À Job, un des anciens écrivains de la Bible, le Seigneur a dit : « Qui est celui qui obscurcit mes desseins par des discours sans intelligence ? Ceins tes reins comme un vaillant homme ; je t'interrogerai, et tu m'instruiras. Où étais-tu quand je fondais la terre ? . . . Alors que les étoiles du matin éclataient en chants d'allégresse, et que tous les fils de Dieu poussaient des cris de joie ? » (Job 38:2-4,7).

 

     Job devait certainement se trouver quelque part quand Dieu fonda la terre, sinon pourquoi cette question ?

 

     Les mots : « Quand tous les fils de Dieu poussaient des cris de joie », avaient sans doute plus de signification qu'on ne peut le supposer de prime abord. Le lecteur demande : « Qui étaient ces fils de Dieu ? » Luc, en donnant la généalogie de la famille humaine, donne l'information nécessaire à ce sujet : « Fils d'Énos, fils de Seth, fils d'Adam, FILS DE DIEU » (Luc 3:38).

 

     Mais prenons un autre texte. Un des écrivains anciens dit : « Avant que la poussière retourne à la terre, comme elle y était, et que l'esprit retourne à Dieu qui l'a donné » (Ecc. 12:9).

 

     Comment nous serait-il possible de retourner en un endroit, en un point, en une localité, que nous n'aurions jamais visités ? Comment pourrions-nous retourner à Dieu, si nous n'avions pas déjà été en sa présence ? La conclusion logique est inévitable : pour nous permettre de retourner à lui, il faut que nous ayons déjà goûté sa présence, chose qui a dû se passer dans un état prémortel, avant que nous n'ayons reçu ce corps de chair et d'os.

 

     En outre, nous voyons que les apôtres doivent avoir eu une certaine conception de la vie prémortelle à en juger par la question qu'ils posèrent à Jésus : « Rabbi, qui a péché, cet homme ou ses parents, pour qu'il soit né aveugle ? » (Jean 9:2). Il est évident que la question qui se posait à l'esprit des apôtres n'était pas de savoir si un homme pouvait pécher avant son existence dans la chair, mais c'était de savoir si cet homme en particulier avait péché ou non. Paul, dans son épître aux Hébreux, dit : « D'ailleurs, puisque nos pères selon la chair nous ont châtiés, et que nous les avons respectés, ne devons-nous pas à bien plus forte raison nous soumettre au Père des esprits, pour avoir la vie ? » (Héb. 12:9). Nous sommes ici éclairés sur le point de savoir qui étaient les fils de Dieu qui poussaient des cris de joie, au commencement. Nous apprenons aussi la raison pour laquelle nous nous adressons à lui comme à « notre Père qui es aux cieux » (Matt. 6:9) ; c'est pour le distinguer du père de notre tabernacle terrestre. En d'autres termes, il est « le Père des esprits », dans le même sens que notre père terrestre est le père de notre corps de chair et d'os.

 

 

La nature des esprits

 

     Lorsque la mort survient, nous enterrons le corps terrestre, qui se décompose et se mêle aux éléments qui entourent le lieu où il a été déposé ; mais qu'advient-il de l'esprit qui « retourne à Dieu qui l'a donné » ?

 

     Quand Jésus apparut à ses disciples après sa résurrection, ils furent « saisis de frayeur et d'épouvante, ils croyaient voir un esprit ».

 

     Mais il les reprit, disant : « Touchez- moi et voyez : un esprit n'a ni chair ni os, comme vous voyez que j'ai » (Luc 24:36-43).

 

     Par ces mots, nous pouvons comprendre que l'homme, lorsqu'il existait à l'état d'esprit, ne possédait ni chair ni os, mais que néanmoins, il existait avec la forme exacte qu'il possède maintenant. Il avait des yeux pour voir, des oreilles pour entendre et beaucoup d'autres facultés dont l'homme est doué ici-bas. Il possédait aussi, sans aucun doute, une intelligence et tout ce qui ennoblit l'homme. Il avait la faculté d'aller d'un lieu à l'autre, d'accroître ses connaissances et d'accomplir certains devoirs qui lui étaient dévolus dans cette sphère d'action.

     Un esprit non incarné est un esprit qui n'a pas encore pris un corps. Un esprit incarné est un esprit qui demeure dans la chair. Un esprit désincarné est un esprit qui a passé ce stade de l'existence et laissé son corps reposer dans une tombe, pour être finalement repris et uni de nouveau à l'esprit afin qu'esprit et corps ne soient plus jamais séparés.

 

 

La préordination

 

     Le Seigneur a dit à Jérémie : « Avant que je t'eusse formé dans le ventre de ta mère, je te connaissais, et avant que tu fusses sorti de son sein, je t'avais consacré, je t'avais établi prophète des nations » (Jér. 1:5).

 

     Ici, nous avons la parole certaine du Seigneur, s'adressant à un des enfants des hommes qui n'était qu'un homme parmi les autres. Dans ce cas particulier, il nous est dévoilé que, pour de bonnes et suffisantes raisons, notre Père commun dans les cieux avait jugé bon d'ordonner un de ses enfants à un certain office avant de l'envoyer sur la terre.

 

     Ayant ainsi gagné la confiance de son Père, tandis qu'il se trouvait dans son premier état ou état prémortel, il fut ordonné à un haut et saint appel avant sa venue sur la terre. Nous apprenons par les saintes Écritures que cette confiance ne fut pas mal placée.

 

     Nous apprenons qu'il remplit sa mission avec honneur et qu'il se montra digne de la confiance mise en lui, sans dévier ni s'écarter d'un cheveu de la ligne du devoir, quoiqu'il eût rencontré beaucoup d'obstacles qui auraient découragé un coeur moins vaillant.

 

     Le lecteur voudra bien veiller à ne pas confondre, dans le cas de Jérémie, le principe de la préordination avec celui de la prédestination, car il y aune grande différence entre les deux. Un homme peut être préordonné, mis à part ou recevoir le commandement de faire un certain travail ; toutefois, il conserve son libre arbitre dans l'affaire et il peut choisir d'accomplir ou non le devoir qui lui a été enjoint. S'il était prédestiné à accomplir un certain travail, il n'aurait d'autre alternative que d'exécuter ce travail.

 

N'ayant aucun choix, il n'aurait pas la responsabilité de ses propres actions, ne les contrôlerait pas, mais serait contrôlé par la puissance qui l'a prédestiné.

 

     Bien que Jérémie fût préordonné pour être un prophète aux nations, les Écritures ne disent pas qu'il fut prédestiné à remplir l'office de prophète.

 

 

La préexistence du Christ

 

Le principe de la préexistence est illustré clairement dans la vie de notre Sauveur, qui parla ainsi au peuple : « Et si vous voyez le Fils de l'homme monter où il était auparavant ? … » (Jean 6:62). Et encore : « Personne n'est monté au ciel, si ce n'est celui qui est descendu du ciel » (Jean 3:13).

 

     Avec toutes les apparences humaines, Jésus ressemblait beaucoup aux autres enfants de notre Père commun. Si forte était cette ressemblance que ceux qui l'entouraient ne pouvaient voir aucune différence entre lui et un homme ordinaire. Ils se demandaient l'un l'autre : « N'est-ce pas le fils du charpentier ? N'est-ce pas Marie qui est sa mère ? Jacques, Joseph, Simon et Jude, ne sont-ils pas ses frères ? » (Matt. 13:55).

 

     Posons-nous la question : « Est-il si difficile de comprendre notre propre vie prémortelle quand celle de Jésus est si clairement enseignée ainsi que celle d'un grand nombre des personnages bibliques dont nous avons parlé ? » Le grand apôtre Paul, parlant de lui-même dit : « l 'espérance de la vie éternelle promise avant le commencement du monde par le Dieu qui ne ment point » (Tite 1:2 ; traduction littérale de la version du roi Jacques).

 

     Voici la vie éternelle, qui a été promise à Paul, « promise avant le commencement du monde » à condition qu'il obéisse, comme il avait été dit à Caïn jadis. « Certainement, si tu agis bien, tu relèveras ton visage » (Gen. 4:7).

 

     Cependant, malgré cette promesse, Paul était dans l'obligation d'accomplir certains devoirs pour lui permettre de réclamer la promesse faite. Après avoir été frappé de cécité sur le chemin de Damas, et avoir entendu la voix du Rédempteur ressuscité, il lui fut dit : « Lève-toi, entre dans la ville, et on te dira ce que tu dois faire » (Actes 9:6).

 

     Après qu'il eût jeûné et prié, un nommé Ananias alla lui rendre visite au bout de trois jours. Dans une vision, le Seigneur lui avait commandé d'aller voir Paul ; en outre il lui avait dit qu'il était un « instrument choisi » ou, en d'autres termes, c'était quelqu'un à qui le Seigneur avait fait des promesses « avant le commencement du monde » et qui avait une mission à accomplir « devant les nations, devant les rois, et devant les fils d'Israël » (Actes 9:15).

 

     La question d'Ananias fut : « Et maintenant, que tardes-tu ? Lève-toi, sois baptisé, et lavé de tes péchés, en invoquant le nom du Seigneur » (Actes 22:16).

 

     Nous n'avons présenté à la réflexion du lecteur que quelques preuves bibliques de la préexistence de l'homme, choisies parmi un grand nombre. Nous considérons toutefois qu'un nombre suffisant en a été présenté pour pouvoir conclure que la proclamation de la croyance des saints des derniers jours en ce principe est fondée sur les saintes Écritures. Leurs idées ne font que coïncider avec celles des prophètes et des serviteurs de Dieu qui ont fait allusion à ce sujet dans tous les âges du monde.

 

      Après avoir répondu à cette question : « O' où venons-nous ? » voyons pourquoi nous sommes ici.

 

 

Pourquoi nous sommes ici

 

     Un Créateur sage doit avoir eu en vue quelque grand objectif en créant la terre et en y plaçant ses enfants pour qu'ils y passent certaines épreuves. Il est nécessaire de connaître cet objectif du Créateur pour permettre à la famille humaine de bien remplir son rôle. Examinons ce qu'il avait en vue.

 

     Une des raisons du passage de l'homme sur la terre est d'obtenir un corps de chair et d'os.

 

     Il lui est nécessaire d'apprendre par une expérience réelle la différence qu'il y a entre le bien et le mal.

 

     Comme Dieu l'a dit de nos premiers parents : « Voici, l'homme est devenu comme l'un de nous, pour la connaissance du bien et du mal » (Gen. 3:22).

 

     Il est nécessaire que l'homme goûte l'amer pour lui permettre d'apprécier le doux. Un homme doit d'abord ressentir les effets de la maladie avant de pouvoir apprécier pleinement la grande faveur de la santé. Il doit connaître les effets de la douleur avant de pouvoir jouir de son immunité à leur égard. Il doit ressentir l'influence et la puissance de la mort avant de pouvoir apprécier la vie éternelle. Il doit comprendre les effets du péché avant de pouvoir jouir du repos promis aux fidèles.

 

     Il y a beaucoup d'expériences que l'homme peut gagner dans la chair, qu'il ne pourrait obtenir ailleurs.

 

     Il y a des ordonnances à accomplir et des unions éternelles à perfectionner qui, dans la sage politique du grand Créateur, doivent être effectuées ici-bas. Le baptême pour la rémission des péchés et le mariage pour l'éternité figurent parmi les principaux devoirs dévolus à l'homme pendant la durée de son existence sur la terre. Le devoir de l'homme ne consiste pas seulement à prendre soin de lui seul, à négliger égoïstement son semblable et à chercher la gloire du monde au détriment du prochain, mais plutôt à garder les commandements de Dieu et à aimer ses semblables (voir Ecc. 12:13 ; Matt. 22:36-40). « Tout ce que vous voulez que les hommes fassent pour vous, faites-Ie de même pour eux » (Matt. 7:12).

 

     Ceci est la Règle d'Or qui doit gouverner les hommes dans cette vie.

 

     En résumé, l'homme doit se préparer à une exaltation future dans les éternités à venir. Il est appelé à « travailler pour son salut avec crainte et tremblement » (voir Phil. 2:12).

 

     Le travail accompli par l'homme dans cette vie aura son influence dans celle à venir. Par l'obéissance aux principes de l'Évangile de Jésus-Christ, il se prépare pour la grandiose et glorieuse exaltation réservée à ceux qui adorent Dieu en esprit et vérité.

 

     Comme Jésus le dit à ses apôtres : « Il y a plusieurs demeures dans la maison de mon Père. . . Je vais vous préparer une place » (Jean 14:2).

 

     Ayant ainsi appris pourquoi nous sommes ici, examinons maintenant quelle est la nature des devoirs que nous devons remplir.

 

 

La foi

 

     Pour permettre à un homme de réaliser un travail quelconque, il faut qu'il ait foi dans le résultat final de son travail. Aucun fermier ne planterait sans l'espoir d'une récolte ; aucun bâtisseur ne construirait s'il n'espérait habiter son oeuvre ; aucun spéculateur n'investirait s'il n'espérait augmenter ses moyens ; aucun voyage ne serait entrepris s'il n'y avait l'espoir de parvenir à destination. De même, seuls ceux qui ont foi que leur obéissance sera suivie de bénédictions obéissent aux commandements de Dieu.

 

     Ayant cette idée à l'esprit, nous pouvons comprendre l'affirmation de l'apôtre Paul aux Hébreux : « Or, sans la foi il est impossible de lui être agréable ; car il faut que celui qui s'approche de Dieu croie que Dieu existe, et qu'il est le rémunérateur de ceux qui le cherchent » (Héb. 11:6).

 

     Nous trouvons les applications pratiques du principe de la foi dans les nombreux cas de guérisons accomplies par notre Sauveur.

 

     « Ta foi t'a sauvé » (Matt. 9:22 ; Luc 17:19 ; 18:42) faisait-il souvent remarquer à ceux qu'il guérissait, et nous le trouvons parlant aux apôtres dans les termes les plus forts au sujet de leur manque de foi. À une certaine occasion ils lui posèrent la question : « Pourquoi n'avons-nous pu chasser ce démon ? » et Jésus leur répondit : « C'est à cause de votre incrédulité. Je vous le dis en vérité, si vous aviez de la foi comme un grain de sénevé, vous diriez à cette montagne : Transporte-toi d'ici là, et elle se transporterait ; rien ne vous serait impossible » (Matt. 17:19,20).

 

     Nous lisons encore : « Et il ne fit pas beaucoup de miracles dans ce lieu, à cause de leur incrédulité » (Matt. 13:58) ou, en d'autres termes, ils n'avaient pas foi dans son affirmation qu'il était le Messie ; en conséquence, ils furent privés de bénédictions qui comblèrent ceux qui avaient la foi.

 

 

La foi et les signes

 

     Nous entendons souvent aujourd'hui le même cri que celui qui frappait les oreilles de Jésus : « Maître, nous voudrions te voir faire un miracle ». Il leur répondit : « Une génération méchante et adultère demande un miracle » (Matt. 12:38,39).

 

     Ce qui était vrai pour la génération l'était aussi pour l'individu et ce qui était vrai alors l'est encore maintenant, ce qui place les solliciteurs de miracles dans une situation fort peu enviable, il est vrai, mais où ils se trouvent sans aucun doute à bon droit. On ne produit pas la foi en cherchant un miracle, mais pour employer les paroles de Paul : « Ainsi la foi vient de ce qu'on entend, et ce qu'on entend vient de la parole de Christ » (Rom. 10:17).

 

     Après la mort et la résurrection de Jésus, il laissa ce grand test de la foi pour servir de guide à toutes les générations futures :

 

     « Voici les miracles qui accompagneront ceux qui auront cru » (c'est-à-dire, qui ont la foi) : « En mon nom, ils chasseront les démons ; ils parleront de nouvelles langues ; ils saisiront des serpents ; s'ils boivent quelque breuvage mortel, il ne leur fera point de mal ; ils imposeront les mains aux malades, et les malades seront guéris » (Marc 16:17,18).

 

     Mais, dira-t-on, n'était-il pas entendu que ces dons et bénédictions devaient être limités au temps des apôtres et aux apôtres eux-mêmes ? Lisez encore : « qui accompagneront ceux qui auront cru », et voyons le verset précédent qui dit : « Celui qui croira et sera baptisé sera sauvé » (Marc 16:16).

 

     Si vous limitez aux jours des apôtres les signes qui accompagnent le croyant, vous devez aussi limiter le salut à ce jour-là. Mais il en est aujourd'hui comme au temps où Paul écrivait aux Hébreux : « Car cette bonne nouvelle nous a été annoncée aussi bien qu'à eux ; mais la parole qui leur fut annoncée ne leur servit de rien, parce qu'elle ne trouva pas de la foi chez ceux qui l'entendirent » (Héb. 4:2).

 

     Cultiver ce principe de foi est le premier pas dans les devoirs que nous devons remplir en cette vie. Le second pas, c'est le repentir.

 

 

Le repentir

 

« Revenez et détournez-vous de toutes vos transgressions, afin que l'iniquité ne cause pas votre ruine » (Éz. 18:30). « Que le méchant abandonne sa voie » (És. 55:7). « Repentez-vous . . . chacun de VOUS » (Actes 2:38). « Mais si vous ne vous repentez, vous périrez tous également » (Luc 13:3).

 

     Nous comprenons que le repentir ne consiste pas à déplorer les péchés commis pour ensuite répéter le même péché ou un autre péché tout aussi odieux. Il consiste, ainsi que l'explique l'admonition d'Ézéchiel, en ce que le peuple cesse de faire le mal, abandonne ses pratiques diaboliques et marche dans la voie de la droiture, de la vertu et de la vraie sainteté.

 

     « En effet, la tristesse selon Dieu produit une repentance à salut dont on ne se repent jamais, tandis que la tristesse du monde produit la mort » (2 Cor. 7:10).

 

     Nous pensons que la tristesse du monde à laquelle il est fait allusion ici est l'habitude trop générale de pleurer, de gémir et de se lamenter sur nos fautes et de continuer par la suite les mêmes pratiques.

 

     Le troisième pas à faire par l'homme dans cette vie pour assurer son salut dans le monde éternel est d'être baptisé.

 

 

Le baptême

 

     « Celui qui croira (c'est-à-dire qui aura la foi) et qui sera baptisé sera sauvé (Marc 16:16).

 

     Telle est l'affirmation énergique de notre Sauveur. De nouveau, nous trouvons que l'homme tomba sous la condamnation en refusant d'obéir à ce commandement. « Mais les pharisiens et les docteurs de la loi, en ne se faisant pas baptiser par lui, ont rendu nul à leur égard le dessein de Dieu » (Luc 7:30).

 

     Ainsi, le monde d'aujourd'hui se trouvera à la fin sous cette condamnation pour avoir refusé de souscrire à ce principe de l'Évangile : « En vérité, je te le dis, si un homme ne naît d'eau et d'Esprit, il ne peut entrer dans le royaume de Dieu » (Jean 3:5).

 

     Paul, écrivant aux Hébreux, dit : « C' est pourquoi, laissant les éléments de la parole de Christ, tendons à ce qui est parfait, sans poser de nouveau le fondement du renoncement aux oeuvres mortes, de la foi en Dieu, de la doctrine des baptêmes, de l'imposition des mains » (Héb. 6:1,2).

 

     Voici rassemblés quatre principes, tous également importants, tous également nécessaires et tous requis de nous par ces lois immuables et éternelles de vérité et de justice, par lesquelles les mondes seront gouvernés et par lesquelles nous pouvons retourner en la présence de Dieu, et demeurer avec ceux qui sont justes, fidèles et purs à toutes les époques du monde.

 

     Le quatrième pas qu'il est nécessaire à l'homme d'accomplir dans cet état d'épreuves est de recevoir le Saint- Esprit par l'imposition des mains.

 

 

L’imposition des mains

 

     L'imposition des mains pour le don du Saint- Esprit est un principe communément ignoré du monde chrétien, bien que clairement enseigné dans les Écritures.

 

     Pierre et ses frères des douze apôtres avaient, sans aucun doute, été tous baptisés et s'efforçaient de mener une vie sainte pendant leur association avec Jésus. Cependant, peu de temps avant son ascension, Jésus leur dit : « Et voici, j'enverrai sur vous ce que mon Père a promis ; mais vous, restez dans la ville jusqu'à ce que vous soyez revêtus de la puissance d'en haut. Il les conduisit jusque vers Béthanie et, ayant levé les mains, il les bénit » (Luc 24:49,50).

 

     Nous trouvons une explication complémentaire de cette manière d'obtenir ce don et cette bénédiction dans les Actes des Apôtres, où Jésus leur recommanda « de ne pas s'éloigner de Jérusalem, mais d'attendre ce que le Père avait promis, ce que je vous ai annoncé », leur dit-il. « Car Jean a baptisé d'eau, mais vous, dans peu de jours, vous serez baptisés du Saint-Esprit » (Actes 1:4,5).

 

     En prenant le récit du ministère de Philippe en Samarie, nous apprenons qu'après avoir exercé suffisamment leur foi pour provoquer leur repentir, les Samaritains avaient été baptisés par les mains de Philippe.

 

     « Les apôtres, qui étaient à Jérusalem, ayant appris que la Samarie avait reçu la parole de Dieu, y envoyèrent Pierre et Jean. Ceux-ci, arrivés chez les Samaritains, prièrent pour eux, afin qu'ils reçussent le Saint-Esprit. Car il n'était encore descendu sur aucun d'eux ; ils avaient seulement été baptisés au nom du Seigneur Jésus. Alors Pierre et Jean leur imposèrent les mains, et ils reçurent le Saint-Esprit » (Actes 8:14-17).

 

     Nous attirons également l'attention du lecteur sur le récit de la visite de Paul aux saints baptisés d'Éphèse, et sur sa demande les concernant : « Avez-vous reçu le Saint-Esprit, quand vous avez cru ? » Ils répondirent : « Nous n'avons pas même entendu dire qu'il y ait un Saint-Esprit . . . ils furent baptisés au nom du Seigneur Jésus. Lorsque Paul leur eut imposé les mains, le Saint- Esprit vint sur eux, et ils parlaient en langues et prophétisaient » (Actes 19:2-6).

 

     Nous en avons certainement dit assez pour établir clairement le fait que le don du Saint- Esprit était jadis obtenu par l'imposition des mains de ceux qui en détenaient l'autorité. Nulle part, nous ne trouvons que cet ordre a été supplanté ou annulé. Au contraire, les apôtres ont parlé en termes énergiques contre toute innovation dans les formes établies que Jésus leur avait enseignées.

 

     Paul, écrivant aux Galates, parle de ceux qui déformaient l'Évangile - sans doute en enseignant par exemple que l'imposition des mains n'est pas nécessaire ou qu'elle est périmée - et dit : « Mais, quand nous-mêmes, quand un ange du ciel annoncerait un autre Évangile que celui que nous vous avons prêché, qu'il soit anathème » (Gal. 1:8).

 

     Le lecteur a maintenant examiné le quatrième pas prescrit pour l'avancement de l'homme dans la période d'épreuves où il vit actuellement, et, suivant les paroles de notre Sauveur : « En vérité, en vérité, je vous le dis, celui qui n'entre pas par la porte dans la bergerie, mais qui y monte par ailleurs, est un voleur et un brigand » (Jean 10:1).

 

     Nous avons suivi l'homme depuis l'état prémortel, où, avant que ce monde ne soit, il demeurait en la présence du Père et de notre frère aîné, Jésus, et en compagnie des esprits qui sont venus ou qui viendront dans ce monde pour leur épreuve mortelle.

 

     Ayant décrit la nature des devoirs (avoir foi en Dieu et en ses promesses, se repentir de ses péchés, être baptisés pour leur rémission et recevoir l'imposition des mains pour le don du Saint-Esprit) que l'homme doit remplir dans cette vie pour poser les fondements d'une exaltation future, nous en viendrons maintenant à considérer son existence future.

 

 

Existence future

 

     Si nous connaissions l'histoire de deux personnes, l’une bonne, l'autre mauvaise, après qu'elles ont quitté la terre, ou déposé leur corps dans la mort, elle nous servirait de guide pour découvrir la destinée future de toute la famille humaine. Heureusement, nous possédons sur papier une information de ce genre, et par elle nous pouvons résoudre cette très importante question.

 

     Personne ne contestera l'assertion que Jésus de Nazareth fut appelé à bon droit « le Juste », une personne dont la vie fut pure et sainte.

 

     La confession de culpabilité d'un des hommes crucifiés à côté de Jésus est un témoignage suffisant pour l'accuser d'être un mauvais homme. « Nous recevons ce qu'ont mérité nos crimes ; mais celui-ci n'a rien fait de mal » (Luc 23:41). Telles furent les paroles du malfaiteur, confessant ainsi que la mort est une juste punition pour les nombreux crimes dont il était coupable.

 

     Ainsi donc, voici deux personnes qui naquirent sur la terre, y vécurent un certain nombre d'années et puis quittèrent la vie, leurs corps devenus froids et inanimés dans la mort, tandis que leurs esprits, libérés de l’enveloppe terrestre, passaient dans un autre stade de l’existence, laissant leurs restes aux soins des rites ordinaires de sépulture.

 

     Tandis qu'elles souffraient l’agonie de la crucifixion, une conversation se tint entre elles, qui servira notre but au début de cette recherche. « Et il dit à Jésus : Souviens-toi de moi, quand tu viendras dans ton règne. Jésus lui répondit : Je te le dis en vérité, aujourd'hui tu seras avec moi dans le paradis » (Luc 23:42,43).

 

     La requête du malfaiteur fut si favorablement accueillie qu'il reçut la promesse d'accompagner Jésus en un endroit désigné comme le paradis. Jésus n'aurait pu logiquement lui accorder le droit d'entrer dans son royaume, alors qu'il avait répondu à Nicodème : « Si un homme ne naît d'eau (est baptisé) et d'Esprit (reçoit l'imposition des mains pour le don du Saint-Esprit), il ne peut entrer dans le royaume de Dieu » (Jean 3:5).

 

     Le malfaiteur n'ayant pas observé ces ordonnances ne pouvait prétendre à ce droit, mais Jésus dit : « Je te le dis en vérité, aujourd'hui tu seras avec moi dans le paradis » (Luc 23:43).

 

     Nous savons que la majorité du monde acceptant la Bible pense que le malfaiteur reçut la permission d'entrer au ciel et de jouir de la présence de Dieu ; mais cette idée est-elle correcte ?

 

 

Le Christ visite les esprits en prison

 

     Après que le corps de Jésus eut séjourné trois jours au tombeau, l'esprit y rentra à nouveau. Les anges déplacèrent la pierre qui obstruait l'entrée du sépulcre, et le Rédempteur du monde, ressuscité, en sortit, nanti d'un corps immortel de chair et d'os.

 

     Marie, qui semblait porter un intérêt particulier au Sauveur, vint très tôt au tombeau et, en pleurant, découvrit que le corps du Maître n'y était plus. Une voix l'appela disant : « Marie ! » Elle se retourna et dit en hébreu : « Rabbouni ! c'est-à-dire, Maître ! »

 

     Jésus lui dit : « Ne me touche pas ; car je ne suis pas encore monté vers mon Père. Mais va trouver mes frères, et dis-leur que je monte vers mon Père et votre Père, vers mon Dieu et votre Dieu » (Jean 20:16,17).

 

     Dans ce passage, nous avons de Jésus lui-même l'affirmation que pendant les trois jours qui suivirent immédiatement sa crucifixion, alors que son corps se trouvait au tombeau, son esprit n'alla pas au ciel ni dans la présence de son Père. Logiquement, il doit s'ensuivre que l'esprit du malfaiteur non plus, n'alla pas au ciel. Par conséquent, l'idée généralement admise que le malfaiteur fut sauvé doit inévitablement tomber à néant.

 

     Jésus affirma : « Aujourd'hui tu seras avec moi dans le paradis » et, après son retour sur la terre, il informait Marie qu’il n'était pas monté près de son Père.

 

     La question vient naturellement : Où était-il allé pendant ces trois jours ? Nous n'avons pas été laissés dans l’ignorance sur ce point, car les Écritures montrent clairement le caractère des devoirs qu’il fut appelé à remplir tandis que ton corps reposait en paix dans la tombe de Joseph, récemment creusée.

 

     Celui à qui Jésus remit les clefs du royaume céleste, et qui se trouvait à la tête des douze apôtres, sera certainement accepté comme un témoin compétent en la matière ; et, en nous référant à ses épîtres, nous obtenons cette information :

 

     « Christ aussi a souffert une fois pour les péchés, lui juste pour des injustes, afin de nous amener à Dieu, ayant été mis à mort quant à la chair, mais ayant été rendu vivant quant à l'Esprit, dans lequel aussi il est allé prêcher aux esprits en prison » (1 Pi. 3:18,19).

 

     Nous avons ici un récit de ce qu’il a fait pendant les trois jours où il fut absent de son corps : il prêcha dans le monde spirituel. Nous avons également une explication claire sur la destination du malfaiteur. Il est allé dans une prison spirituelle où il pourrait entendre l'Evangile libérateur prêché aux esprits captifs « qui autrefois avaient été incrédules, lorsque la patience de Dieu se prolongeait, aux jours de Noé » (1 Pi. 3:20).

 

     Nous comprenons maintenant ce que veut dire le prophète Ésaïe lorsque, parlant de Jésus, il dit : « Pour dire aux captifs : Sortez » (És. 49:9). Et encore : « il m'a envoyé pour guérir ceux qui ont le coeur brisé, pour proclamer aux captifs la liberté, et aux prisonniers la délivrance » (És. 61:1). Et encore : « Pour ouvrir les yeux des aveugles, pour faire sortir de prison le captif, et de leur cachot ceux qui habitent dans les ténèbres » (És. 42:7).

 

     Combien ces passages coïncident d'une manière frappante et combien ils renforcent l'affirmation de Pierre relative aux sermons de Jésus aux esprits en prison. Les hommes qui, aux jours du déluge, n'obéirent pas aux commandements de Dieu et souffrirent le châtiment de leurs mauvaises actions pendant deux mille ans avaient satisfait au principe si clairement énoncé par notre Sauveur, lorsqu’il dit : « Je te le dis en vérité, tu ne sortiras pas de là que tu n'aies payé le dernier quadrant » (Matt. 5:26).

 

     « Le serviteur qui, ayant connu la volonté de son maître, n'a rien préparé et n'a pas agi selon sa volonté, sera battu d'un grand nombre de coups. Mais celui qui, ne l'ayant pas connue, a fait des choses dignes de châtiment, sera battu de peu de coups » (Luc 12:47,48).

 

 

L'Évangile prêché aux morts

 

     Avec quelle joie ces esprits, qui avaient si longtemps souffert dans l'emprisonnement, ont dû accueillir l'Évangile éternel. Par ce moyen, les portes de leur prison pouvaient s'ouvrir et les esprits obéissants pouvaient être délivrés des mains de Lucifer, le fils du matin, qui est décrit à juste titre comme celui « qui faisait trembler la terre, qui ébranlait les royaumes, qui réduisait le monde en désert, qui ravageait les villes, et ne relâchait point ses prisonniers » (És. 14:16,17).

 

     Combien est grandiose et glorieux le plan du salut que le Créateur a ordonné pour ses enfants, s'étendant d'éternité en éternité, couvrant dans ses détails chaque circonstance possible. Il guide et dirige leurs pas dans l'état prémortel, les instruit lorsqu'ils séjournent sur la terre, et se prolonge au-delà de la tombe, dans le monde des esprits. Dans ce dernier état leur coeur se réjouit sous la généreuse influence du Sauveur. Ils croissent et augmentent en force et en majesté, en puissance et en gloire, avec le temps qui passe, jusqu'à ce que la parole inspirée de notre Maître divin soit accomplie : « Tout genou fléchira devant moi, et toute langue donnera gloire à Dieu » (Rom.14:11).

 

     Juste avant sa mort, Jésus pouvait dire à juste titre aux apôtres : « En vérité, en vérité, je vous le dis, l'heure vient, et elle est déjà venue, où les morts entendront la voix du Fils de Dieu ; et ceux qui l'auront entendue vivront. . . Ne vous étonnez pas de cela ; car l'heure vient où tous ceux qui sont dans les sépulcres entendront sa voix, et en sortiront » (Jean 5:25-28).

 

     Revenant à l'épître de Pierre, nous trouvons cette affirmation : « Ils rendront compte à celui qui est prêt à juger les vivants et les morts. Car l'Évangile a été aussi annoncé aux morts, afin que, après avoir été jugés comme les hommes quant à la chair, ils vivent selon Dieu quant à l'Esprit » (1 Pi. 4:5,6).

 

 

Le pardon des péchés

 

     Jésus, en une certaine circonstance, expliquant l'Évangile aux apôtres, disait : « Quiconque parlera contre le Fils de l'homme, il lui sera pardonné ; mais quiconque parlera contre le Saint-Esprit, il ne lui sera pardonné ni dans ce siècle ni dans le siècle à venir » (Matt. 12:32).

 

     Ceci montre qu'il existe une catégorie de péchés qui peut être pardonnée dans ce monde et une autre qui ne le peut pas ; de même il y a une catégorie de péchés qui peut être pardonnée dans le monde à venir, et une catégorie qui ne peut l'être.

 

     Pierre, parlant du patriarche David, dit : « Car David n'est point monté au ciel » (Actes 2:34). Mais David lui-même, sachant que la compassion du Seigneur dure à jamais dit : « Car tu n'abandonneras pas mon âme au séjour des morts » (Ps. 16:10 ; traduction littérale de la version du roi Jacques).

 

     Si la génération présente désire savoir quel sera le résultat de sa désobéissance à la proclamation des principes de l'Évangile, et de sa lutte contre les serviteurs de Dieu qui les proclament, faites-lui lire ce que dit Ésaïe : « La terre chancelle comme un homme ivre, elle vacille comme une cabane. . . En ce temps-là, l'Éternel châtiera dans le ciel l'armée d'en haut, et sur la terre les rois de la terre. Ils seront assemblés captifs dans une prison, ils seront enfermés dans des cachots et, après un grand nombre de jours, ils seront châtiés » (És. 24:20-22).

 

     En application de la loi divine les hommes sont jugés « selon leurs oeuvres » (Apoc. 20:13).

 

     Le Seigneur ne livrera pas sans discrimination toutes les classes de pécheurs au même châtiment et cela à jamais. Le jugement sera rendu selon leurs oeuvres, les uns recevant beaucoup de coups et les autres peu.

 

     Ne serait-ce pas un simulacre de la justice si un juge, présidant une de nos cours ordinaires, appliquait le même châtiment à chaque criminel amené devant lui ?

 

     « Si donc, méchants comme vous l'êtes, vous savez donner de bonnes choses à vos enfants, à combien plus forte raison votre Père qui est dans les cieux donnera-t-il de bonnes choses à ceux qui les lui demandent » (Matt. 7:11).

 

     La loi de l'homme pauvre, faible et mortel n'est certainement pas supérieure à celle de notre Juge suprême.

 

     Paul, écrivant aux Corinthiens, exprima le principe en toute beauté : « Si c'est dans cette vie seulement que nous espérons en Christ, nous sommes les plus malheureux de tous les hommes » (1 Cor. 15:19).

 

     Mais, sachant que l'Évangile serait prêché aux esprits en prison, et que d'innombrables millions parmi ceux qui n'acceptèrent pas l'Évangile ici-bas l'accepteraient là-bas, il sentit son coeur se réjouir au lieu d'être « le plus malheureux de tous les hommes ».

 

     Il était parfaitement conscient du fait qu'il n'existe qu'un seul moyen d'être sauvé : « Un seul Seigneur, une seule foi, un seul baptême » (Éph. 4:5).

 

     Il savait qu'il est positivement nécessaire pour l'homme de passer par la porte pour entrer dans la bergerie, et que les nombreux moyens par lesquels les hommes cherchent à se sauver doivent nécessairement manquer le but, car la maison de Dieu est une maison d'ordre.

 

     Paul savait qu'il n'existe qu'un nom sous les cieux par lequel les hommes peuvent être sauvés ; que l'obéissance à la loi du Christ est une nécessité première au salut.

 

 

Le salut offert à tous

 

     Connaissant ces faits, la vie de tout homme bon et juste, comme l'était Paul, serait rendue malheureuse à la pensée que tant de millions d'êtres dans la famille humaine devraient irrémédiablement périr et être soumis à la torture pendant toutes les éternités à venir, mais comprenant le grand principe de la mission de notre Sauveur auprès des esprits en prison, ils peuvent se réjouir de ce que le plan de salut est un plan complet. Ils ont l'espoir que non seulement dans cette vie, mais également dans la vie à venir, l'Évangile sera prêché et les hommes seront instruits de ses préceptes.

 

     Dieu ne faisant point acception de personnes (voir 1 Pi. 1:17), il serait manifestement injuste qu'une partie de la famille humaine ait le bonheur d'entendre la voix de l'Évangile dans cette vie, alors qu'une si grande proportion ne l'a jamais entendue et se trouve condamnée de ce fait. Non, le plan de salut est complet, il s'étend depuis notre état prémortel, s'applique à notre condition présente et s'étendra à notre état futur, jusqu'à ce que chaque fils, chaque fille de notre ancêtre Adam ait eu l'occasion suffisante d'embrasser sa doctrine et de vivre en accord avec son esprit.

 

     Nous avons ainsi examiné la preuve donnée par l'Évangile de notre vie prémortelle et cité le témoignage de Jésus et de nombreux serviteurs du Très-Haut. Nous avons revu les devoirs qui appartiennent à cette vie, et qui sont relatifs à la foi, à la repentance, au baptême pour la rémission des péchés et à l'imposition des mains pour le don du Saint Esprit. Nous avons examiné les Écritures relatives aux enseignements donnés aux esprits en prison.

 

     Nous poussons plus avant maintenant notre recherche et nous allons nous efforcer de savoir s'il existe une voie tracée pour la délivrance des prisonniers enchaînés et captifs des griffes de Satan.

 

     Le fait que l'Évangile leur fut prêché prouve que quelque chose pouvait être fait pour adoucir leur condition, car elle serait cruelle si, après avoir entendu l'Évangile, ils apprenaient qu'il n'existe pour eux aucune délivrance.

 

 

Le salut pour les morts

 

     La parole du Seigneur au prophète Malachie fut : « Voici, je vous enverrai Élie, le prophète, avant que le jour de l'Éternel arrive, ce jour grand et redoutable. Il ramènera le coeur des pères à leurs enfants, et le coeur des enfants à leurs pères, de peur que je ne vienne frapper le pays d'interdit » (Mal. 4:5,6).

 

     C'était là une oeuvre que le prophète enlevé aux cieux (Élie) devait accomplir dans une époque future, mettant devant nous les conséquences effrayantes de ne pas se conformer à sa parole : le Seigneur frapperait le pays d'interdit. La nature de cette mission est brièvement exposée comme étant de ramener le coeur des pères à leurs enfants et le coeur des enfants à leurs pères.

 

     L'apôtre Paul affirme qu'ils ne pourraient parvenir « à la perfection » (Héb. 11:40) sans nous ou, en d'autres termes, que leur salut est nécessaire à notre bonheur ou perfection.

 

     Jésus parlant à Nicodème dit : « En vérité, en vérité, je te le dis, si un homme ne naît d'eau et d'Esprit, il ne peut entrer dans le royaume de Dieu » (Jean 3:5).

 

     Mais, demandera le lecteur, comment un esprit peut-il naître d'eau ou être baptisé dans l'eau ? La plupart de ceux qui sont allés au monde des esprits n'ont jamais satisfait à cette ordonnance du baptême, et un grand nombre de ceux qui ont été baptisés ont reçu cette ordonnance de quelqu'un qui ne détenait aucune autorité pour l'administrer et dont, par conséquent, Dieu ne reconnaîtra les actes en aucune façon.

 

     Ils se trouvent au « royaume de Dieu » dans la même situation qu'un homme qui, étranger dans un pays, a reçu ses papiers de citoyenneté d'une personne qui n'assume aucune charge gouvernementale, et qui, par conséquent, ne détient pas l'autorité de conférer ces droits à qui que ce soit.

 

     Paul, écrivant aux Hébreux, parle du baptême au pluriel : « Sans poser de nouveau le fondement du renoncement aux oeuvres mortes, de la foi en Dieu, de la doctrine des baptêmes » (Héb. 6:1,2).

 

     Beaucoup ont supposé que ce passage sanctionnerait l'idée de différents modes de baptêmes, mais, en nous référant à une autre épître de Paul nous apprenons clairement sa signification. Nous recevons aussi l'information qui nous montre comment nous pouvons devenir les instruments dans la main d'un Créateur sage en effectuant un travail pour les morts.

 

     « Autrement, que feraient ceux qui se font baptiser pour les morts ? Si les morts ne ressuscitent absolument pas, pourquoi se font-ils baptiser pour eux ? » (1 Cor. 15:29).

 

     Il nous est expliqué ici comment les portes de leur prison peuvent être ouvertes et comment ils peuvent être libérés : par l'ordonnance du baptême pour les morts. Ceux qui sont dans la chair font ce travail vicarial pour leurs morts et deviennent « sauveurs sur le mont de Sion ».

 

     Nous présentons ici le récit de la visite d'Élie sur la terre en accomplissement de la promesse faite par le Seigneur par l'intermédiaire de Malachie.

 

 

La venue d'Élie

 

     Le troisième jour du mois d'avril 1836, le prophète Joseph Smith et Oliver Cowdery, se trouvant dans le temple de Kirtland, eurent la vision du ciel qui s'ouvrait, et Élie, le prophète qui fut enlevé au ciel sans connaître la mort, se tint devant eux et dit : « Voici, le temps est pleinement arrivé, ce temps dont a parlé Malachie, lorsqu'il a témoigné qu'il (Élie) serait envoyé avant que le jour de l'Éternel arrive, ce jour grand et redoutable, pour tourner le coeur des pères vers les enfants, et le coeur des enfants vers les pères, de peur que la terre tout entière ne soit frappée de malédiction. C'est pourquoi, les clefs de cette dispensation sont remises entre vos mains, et vous saurez par là que le jour de l'Éternel, ce jour grand et redoutable, est proche, et même à la porte » (D&A 110:14-16).

 

     Élie, le prophète, étant venu et ayant conféré l'autorité de baptiser pour les morts, les saints des derniers jours travaillent assidûment à l'érection de temples où cette ordonnance peut être accomplie. Le but de la visite d'Élie ayant été partiellement accompli en ramenant le coeur des pères décédés à leurs enfants ici sur terre, les enfants recherchent leurs ancêtres afin d'ouvrir les portes de leur prison et de les amener dans la bergerie par la porte du baptême.

 

     Non seulement les anciens d'Israël voyagent, prêchant l'Évangile et baptisant les gens par milliers, mais les saints accourent aux temples du Seigneur et rachètent leurs morts de leur captivité. Ils accomplissent une oeuvre grande et puissante pour ceux de la famille humaine qui ont vécu sur la terre dans les différents âges de l'histoire du monde et qui, dans certaines circonstances, peuvent manifester à leurs enfants ou amis, par révélation, qu'ils ont accepté l'Évangile dans le monde des esprits.

 

     Les patriarches et prophètes des premiers temps, avec Pierre, Jacques et les apôtres qui vécurent au midi des temps, avec Joseph Smith, Brigham Young et d'autres prophètes de la « dispensation de la plénitude des temps » dans les derniers jours, sont ardemment engagés dans le travail d'information et de diffusion de l'Évangile dans le monde des esprits.

 

 

Ce qu'est la punition éternelle

 

     Pour terminer, examinons encore une question, que le lecteur s'est sans doute déjà posée, celle du châtiment futur. Si le fait de prêcher aux esprits, de leur apporter la connaissance de la vérité et d'être baptisés pour eux les libère de leur prison, il s'ensuit logiquement que le châtiment futur doit avoir une fin.

 

     Nous nous entendons poser la question : « Les Écritures ne parlent-elles pas de ‘punition éternelle’ ? » Nous répondons « Oui ». Ne donnons aucune interprétation particulière à ces termes, mais comprenons-en correctement la signification.

 

     Le châtiment éternel est le châtiment de Dieu ; le châtiment perpétuel est le châtiment de Dieu ; ou, en d'autres termes, c'est le nom du châtiment que Dieu inflige, lui qui est éternel dans sa nature.

 

     Quiconque, par conséquent, reçoit le châtiment de Dieu, reçoit un châtiment éternel, bien que sa durée puisse être d'une heure, d'un jour, d'une semaine, d'une année ou bien plus longue « et chacun fut jugé selon ses oeuvres » (Apoc. 20:13).

     Certains seront battus d'un grand nombre de coups, d'autres seront battus de peu de coups (voir Luc 12:47,48). Ainsi, nous avons montré simplement le fait que tous les hommes ne seront pas punis de la même manière ; que certains recevront un châtiment plus grand que d'autres.

 

     Que le châtiment qui leur sera infligé, le sera selon leurs oeuvres : « Et je vis les morts, les grands et les petits, qui se tenaient devant le trône. Des livres furent ouverts. Et un autre livre fut ouvert, celui qui est le livre de vie. Et les morts furent jugés selon leurs oeuvres, d'après ce qui était écrit dans ces livres. La mer rendit les morts qui étaient en elle, la mort et le séjour des morts rendirent les morts qui étaient en eux » (Apoc. 20:12,13).

 

     Telles furent les paroles de Jean sur l’île de Patmos, et il ajouta d'une manière très frappante : « Et si quelqu'un retranche quelque chose des paroles du livre de cette prophétie, Dieu retranchera sa part de l'arbre de la vie et de la ville sainte, décrits dans ce livre » (Apoc. 22:19).

 

     Nous considérons ainsi avoir montré suffisamment que les principes que nous avons présentés sont bien établis, et nous en appelons à tous ceux à qui ces paroles parviennent, afin qu'ils exercent leur foi dans l'Évangile de Jésus-Christ, qu'ils se repentent de leurs péchés, qu'ils soient baptisés pour la rémission de leurs péchés, qu'ils reçoivent l'imposition des mains pour le don du Saint-Esprit, et alors qu'ils servent le Dieu d'Israël de toute leur volonté, de toute leur intelligence et de toute leur force.

 

 

Source : Plan of Salvation (1881), édité sous forme de brochure en anglais et en français jusqu'au milieu des années 1980