Mais
comme toute nouvelle révélation doit concorder avec les
anciennes, et comme
nous ne sommes point tenus d'adopter les révélations,
les instructions et les ordonnances de qui que ce soit, à
moins qu'elles ne s'accordent avec celles qui nous ont été
déjà données, nous examinerons ce que disent à
ce sujet les Écritures. Le prophète Ésaïe
dit : « À la loi et au témoignage.
S'ils ne parlent pas selon cette parole-ci, il n'y aura point de
lumière en eux. » (Ésaïe 8:20)
Or,
comme c'est seulement aux croyants en la divinité de la Bible
que je m'adresse
maintenant, nous allons, sans autres préliminaires, répondre
aux questions
suivantes :
1.
Qui étaient les candidats au baptême, à l'époque
de notre Sauveur et de ses apôtres ?
2.
Quel était à l'époque le mode de baptême
en usage ?
3.
Quel était l'objet du baptême ?
4.
Cette doctrine devait-elle être enseignée
universellement ?
5.
Quelles étaient les personnes chargées d'administrer le
baptême ?
6.
Quelqu'un avait-il le droit de le changer ?
En
premier lieu, pour ce qui concerne les candidats au baptême à
l'époque de notre Sauveur et de ses apôtres, c'est une
question facile à résoudre par la parole de Dieu. Les
prédications de Jean-Baptiste , les instructions de notre
Sauveur et les administrations des apôtres et des Anciens sont
claires et explicites à cet égard, et démontrent
combien ce qui nous a été révélé
est correct. II est dit de Jean-Baptiste : « En ce
temps-là vint Jean-Baptiste, prêchant dans le désert
de Judée, disant : Convertissez-vous, car le royaume des
cieux est proche. Alors ceux de Jérusalem, de toute la Judée
et de tout le pays des environs du Jourdain venaient à lui et
ils étaient baptisés par lui dans le Jourdain,
confessant leurs péchés (voir Matthieu 3:1, 5, 6).
Marc
a rendu le même témoignage. Il dit : « Et
toute la Judée et ceux de Jérusalem allaient à
lui et ils étaient tous baptisés dans le fleuve du
Jourdain, confessant leurs péchés » (Marc
1:5). II est évident, par ce qui précède, que
les personnes qui vinrent à Jean étaient des adultes,
qu'elles étaient capables de croire à ses paroles et de
confesser leurs péchés, car il n'y eut que ces
personnes qui vinrent a lui.
Quand
Jésus fut sur le point de quitter ses disciples, après
sa résurrection, il leur dit : « Allez par
tout le monde, prêchez l'Évangile à toute
créature humaine. Celui qui croira et qui sera baptisé
sera sauvé. Mais celui qui ne croira pas sera condamné »
(Marc 16:15, 16) Nous voyons ici que les mêmes principes mis en
pratique par Jean furent enseignés par notre Sauveur. Les
candidats au baptême, les personnes à baptiser, étaient
celles qui avaient atteint l'âge de raison, capables de juger
par elles-mêmes. C’étaient des croyants : «
Celui qui croira et qui sera baptisé sera sauvé, mais
celui qui ne croira pas sera condamné. »
Examinons maintenant ce que disent les apôtres à ce sujet. Le jour de la Pentecôte, après que Pierre eut prêché Jésus crucifié et ressuscité aux Israélites, ils crurent à ses paroles et « ils furent touchés en leur cœur, et ils dirent à Pierre et aux autres apôtres : Hommes frères, que faut-il que nous fassions ? » (Actes 2:37). Toutes ces personnes étaient capables d’écouter, de raisonner, de juger et d'agir pour elles-mêmes.
Quand
Lydie eut entendu Paul, le Seigneur lui ouvrit le cœur pour
accepter les choses annoncées par Paul, et elle fut baptisée
avec sa famille. Quand le geôlier qui avait sous sa garde Paul
et Silas cria : « Seigneur, que faut-il que je fasse
pour être sauvé ? » ils lui dirent :
« Crois au Seigneur Jésus-Christ, et vous serez
sauvés, toi et ta famille. Et ils lui annoncèrent la
parole de Dieu, et à tous ceux qui étaient dans sa
maison. » (Actes 16)
Je
voudrais demander à un lecteur impartial quel est son avis sur
la question de savoir quelles étaient les personnes propres à
recevoir le baptême, d’après le texte qui précède.
S'il est exempt de préjugés, ou s'il n'est pas aveuglé
par des opinions préconçues, il arrivera sans peine à
cette conclusion, que c’était uniquement des gens
capables de juger et d'agir pour eux-mêmes. Dans chaque cas, la
chose est clairement démontrée, un seul excepté,
celui de la famille de Lydie. Il n'y est pas dit que tous étaient
adultes. Cependant, toute la famille du geôlier était
capable de juger, car Paul prêcha, non seulement au geôlier,
mais « à tous ceux qui étaient dans la
maison. » Et, dans le cas de Lydie et de sa famille, rien
n'est prouvé ni d'un côte ni de l'autre. Mais, comme la
foi est une condition du baptême, nous devons conclure que sa
famille était, ainsi que beaucoup d'autres, capable de juger
et de croire. J'ai moi-même baptisé beaucoup de familles
entières, mais jamais un jeune enfant.
II
m'a été objecté, par des personnes qui
préconisaient d'autres modes d'administration
du baptême, que Jésus bénissait les petits
enfants. Oui, assurément, il l'a fait. Mais, je le demande,
quel rapport y a-t-il entre une bénédiction
et le baptême ? Aucun. Une bénédiction est
une chose, autre chose est le baptême. Nous savons que
Jésus-Christ ne baptisait pas lui-même, mais seulement
ses disciples, mais qu'il bénissait les petits enfants.
Autre
remarque : le baptême était pour la rémission des
péchés tandis que Jésus
dit : « Laissez les petits enfants venir à
moi, car le royaume des cieux est pour ceux qui leur ressemblent ».
Ils étaient déjà purs et n'avaient besoin du
baptême que lorsqu'ils étaient capables par eux-mêmes.
On m'a fait cette autre objection, que le baptême remplace la
circoncision. Mais comme ce n'est qu'une simple assertion, sans la
moindre preuve, et comme la circoncision n’était que
pour le les enfants de sexe masculin, tandis que le baptême est
pour tous, je laisserai de côté cette question jusqu’à
ce qu'on me présente des arguments à son appui. Car mon
intention n'est pas de scruter les divers dogmes des hommes, mais
simplement de chercher ce que disent les Écritures à
ce sujet, afin de constater l'exactitude de la doctrine qui nous a
été révélée.
Jésus
dit : « Celui qui croira et sera baptisé sera
sauvé ». Le peuple crut aux paroles
de Pierre le jour de la Pentecôte et fut par conséquent
touché. Paul dit au geôlier : « Crois ».
Et j'aurais pu ajouter que Philippe dit à l'eunuque éthiopien,
comme une condition de son baptême : « Si tu crois,
tu peux être baptisé. »
De
tout ceci nous en concluons :
1.
Que la foi est absolument nécessaire avant le baptême,
et qu'une personne qui n'a pas la foi n'est pas en condition de
recevoir le baptême.
2.
Que si la foi est indispensable comme condition préparatoire
au baptême, nul n'est propre à être baptisé
s'il n'est capable d’écouter, de comprendre et de
croire. S'il est une autre voie, il me reste à l'apprendre,
mais je ne la trouve point dans la parole de Dieu.
Maintenant,
nous passerons à la deuxième question : Quel était
à l'époque le mode de baptême en usage ?
Sans
entrer ici dans un examen critique de mots, et sans scruter les
diverses théories admises dans le monde, nous examinerons les
Écritures pour nous éclairer d'une manière
officielle, nette et précise, sur cette question. J'ai déjà
dit que nous baptisons des adultes par immersion. Si ce n'est pas la
manière correcte d'administrer le baptême, alors nous
aurons besoin d’être redressés et remis dans la
bonne voie. Cependant, nous croyons notre méthode correcte, et
que c'est le seul mode désigné dans les Écritures.
Nous
lisons que lorsque Jean-Baptiste commença à prêcher
et à baptiser, il administrait ces baptêmes « dans
la rivière du Jourdain » (Matthieu 3:6). Marc dit :
« dans le fleuve du Jourdain » (1:5). Nous
trouvons dans le témoignage de Jésus à Nicodème
que la même idée est donnée de la nouvelle
naissance. II lui dit : « À moins qu'un homme
ne naisse de nouveau de L’eau et de l'Esprit », ce
qui démontre un changement, une transformation, une sortie. Le
même sens est clairement manifeste dans le passage où
saint Paul dit : « Enseveli avec lui par le baptême
en sa mort, afin que, comme Christ est ressuscité des morts
par la gloire du Père, nous marchions aussi dans une vie
nouvelle. » Rien ne saurait être plus précis
que ce texte. Quelle est l'idée d'un ensevelissement ?
C'est la pose, la descente d'un corps dans un lieu profond. Quelle
est l'idée d'une résurrection ? C'est une sortie,
une délivrance de la terre, de l'eau ou de tout autre élément.
Être enseveli dans l'eau par le baptême signifie être
enseveli comme le fut le Christ dans le sépulcre. Ressusciter
de l'eau, s’élever hors de l'eau signifie en sortir
comme le Christ ressuscita du sépulcre. Naître de
nouveau, c'est vivre d'une nouvelle vie, mourir quant au monde, vivre
quant à Dieu. C'est passer par cet élément qui
est un emblème de renouveau et de pureté, l'eau. C'est
une pratique divinement instituée à laquelle nous nous
soumettons pour consacrer notre corps et notre esprit à notre
Créateur.
Quand
Jésus reçut le baptême, de quelle manière
fut-il baptisé ? Ce fut dans le Jourdain. Mais pourquoi
dans le Jourdain ? Parce que dans le Jourdain, comme à
Énon, « il y avait beaucoup d'eau » ou
assez d'eau pour baptiser par immersion. « Alors Jésus
vint de Galilée au Jourdain vers Jean pour être baptisé
par lui. » Et comment ce baptême fut-il administré ?
Nous lisons : « Et quand Jésus eut été
baptisé, il sortit hors de l'eau » (Matthieu 3:16). II
avait donc été dans l'eau. Il avait été
baptisé, enseveli dans l'eau, comme dit Paul, et puis il en
était sorti.
II
en fut de même avec l'eunuque éthiopien baptisé
par Philippe. Voici ce qu'on en dit : « Et ils
descendirent tous deux dans l'eau, Philippe et l'eunuque, et Philippe
le baptisa, et quand ils furent remontés hors de l'eau… »
(Actes 8:38, 39)
Il
a été dit que les prépositions en
et dans,
hors
et hors
de,
pouvaient se construire
de toutes manières et qu'elles pouvaient signifier à
l'eau simplement, et non pas dans
l'eau. Mais nul homme, bien versé dans les Écritures,
ne tentera jamais d'y attacher une telle signification. J'ai conversé
avec un grand nombre de ministres très instruits qui donnent
aux enfants le baptême par infusion ou par aspersion, et qui
étaient pourtant bien loin de chercher à pervertir le
sens de ces paroles ou d'y attacher une signification si
manifestement absurde, et en contradiction avec le sens, clair et
précis, des contextes. Mais si on parvenait à établir
une telle manière de voir, que ferions-nous alors des notions
que nous venons de citer des saintes Écritures, tels que
l'ensevelissement, la nouvelle naissance, aller à Énon,
aller au Jourdain, y baptiser parce qu'il y a beaucoup d'eau ?
D’après
certains systèmes en usage de nos jours, quelques seaux d'eau
auraient suffi pour tous. C'est justement pourquoi il n'entre jamais
dans la pensée de ces personnes d'aller dans une rivière
pour administrer un baptême.
Ainsi,
s'il nous est permis de tordre les Écritures et de leur faire
signifier tout autre chose que leur sens naturel, de la manière
que je viens de mentionner, et si parce qu'un passage est un peu
ambigu nous rejetons tous ceux qui sont clairs, manifestes et
évidents, nous pouvons, d’après ce principe,
pervertir toutes les saintes Écritures et abandonner toutes
les principes importants qu'elles contiennent. Exemple : nous
lisons dans les Écritures que « Joseph prit le
corps de Jésus et le mit dans
son sépulcre. » Et encore : « Les
disciples le virent enlevé dans
le ciel. » Maintenant, si un incrédule, cherchant à
tordre ces passages, prétendait d’après le même
principe que Joseph n'a fait que porter son corps vers le sépulcre,
ou que Jésus n'est monté que vers le ciel, serait-ce là
un argument sérieux ? Et devrions-nous le considérer
comme tel ? Si Jésus n'est pas entré dans le
tombeau, s'il n'en est pas sorti, si, en réalité, il
n'est pas entré dans le ciel, où est notre espoir ?
Les
Écritures disent que « les méchants seront
reprouvés dans l'enfer, et que les justes entreront dans la
vie éternelle. » Si tout cela est faux, et il nous est
permis d'appliquer à ces passages le sens indiqué
ci-dessus, alors les méchants n'ont rien à craindre, et
les justes sont sans espérance. Mais grâce a Dieu, il
n'en est pas ainsi. Et, comme notre intention n'est pas de réfuter
ici les opinions des autres, nous laisserons là cette
question. Notre unique but est de démontrer que la doctrine
que nous professons est parfaitement en accord avec les saintes
Écritures.
Nous
apprenons par les textes qui précèdent :
1.
Qu'il était d'usage, à l'époque de
Jean-Baptiste, de Jésus-Christ et de ses
apôtres, de baptiser dans des rivières. Et la raison
qu'en donnent les Écritures,
c'est parce qu'il y avait beaucoup d'eau.
2.
Que les personnes recevant le baptême descendaient dans l'eau,
qu'elles étaient baptisées, et puis qu'elles
remontaient hors de l'eau.
3.
Qu'elles étaient plongées, immergées dans l'eau
ou, pour utiliser les termes des Écritures, « ensevelies
par le baptême », « nées de nouveau de I'eau.
»
Ces
choses sont tellement claires qu'il serait superflu de les
accompagner de commentaires. Nous dirons seulement que Martin Luther,
dans sa traduction de la Bible, a rendu le mot grec bapto, baptiser,
par « taufen » qui signifie plonger, immerger.
Examinons
à présent la troisième question : Quel
était le but du baptême ?
Pour
y répondre, nous nous attacherons constamment aux Écritures.
Car nous baptisons au nom de Jésus pour la rémission
des péchés.
Nous
lisons que « Jean baptisait dans le désert et
prêchait le baptême de repentance pour la rémission
des péchés » (Luc 3:3). D’après ce
passage, le baptême de Jean était pour la rémission
des péchés. Quand Jésus commanda à ses
disciples d'aller prêcher l'Évangile, il relia
directement le baptême au salut en disant : « Celui
qui croira et qui sera baptisé sera sauvé ».
Le témoignage de Pierre, au jour de la Pentecôte,
concorde parfaitement avec ce commandement. « Et Pierre dit :
Convertissez-vous, et que chacun de vous soit baptisé au nom
de Jésus-Christ, pour obtenir la rémission de ses
péchés. » (Actes 2:38)
Ce
baptême était donc en parfait accord avec celui de Jean
ainsi qu'avec les instructions de Jésus-Christ en ce qu'on
l'administrait pour la rémission des péchés.
Jean
était le précurseur du Christ, et il baptisait avec ses
disciples. Jésus lui-même
reçut le baptême de Jean et il enseigna le principe
suivant à ses disciples
qui à leur tour l’enseignèrent au monde, à
savoir que le baptême était pour la rémission des
péchés. Nous trouvons un accord parfait entre le
baptême prêché par Jean et celui prêché
par le Christ. Le baptême était désigné
par tous les deux comme étant pour la rémission des
péchés. Et l'un était reconnu par l'autre,
puisque nous voyons dans les Écritures que les disciples de
Jésus et ceux de Jean baptisaient en même temps (voir
Jean 3:22, 23).
Nous
avons un autre exemple à l'appui de cette doctrine dans le cas
de Paul. Ananias vint lui rendre la vue et l’instruire sur
l’œuvre qu'il avait à accomplir. Pour l'éclairer
sur son devoir relativement au baptême et sur le but du
baptême, il lui dit : « Et maintenant, que
tardes-tu ? Lève-toi et sois baptisé et lavé
de tes péchés, en invoquant le nom du Seigneur »
(Actes 22:16). Voilà la même doctrine enseignée.
Et Paul continua à enseigner cette doctrine. II dit, en
parlant du baptême : « Nous sommes donc
ensevelis avec lui en sa mort par le baptême, afin que comme
Christ est ressuscité d'entre les morts, nous marchions aussi
dans une vie nouvelle. » (Romains 6:4) Pierre, enseignant
aussi la même doctrine, a dit : « À quoi
aussi répond maintenant comme à une figure le baptême
qui nous sauve ; non pas celui qui nettoie la saleté du
corps, mais l'engagement d'une bonne conscience devant Dieu. »
(1 Pierre 3:21)
Deux
choses sont ici bien distinctement désignées et l'une
d'elles était l'objet du baptême, pas l'autre. Ce
n'était pas pour nettoyer la saleté du corps, pour
laver le corps seulement. C’était l'engagement d'une
bonne conscience envers Dieu. En d'autres termes, c'était pour
la rémission des péchés. Si nous admettons le
témoignage des saintes Écritures nous n'avons pas
besoin d'employer d'autres arguments ni d'autres citations. Ce que
j'ai dit suffit. Cette doctrine est aussi scripturaire que le Nouveau
Testament.
On
m'a souvent demandé si le baptême seul pouvait sauver un
homme. Je réponds non. Il n'y a pas de sacrement qui seul
puisse sauver un homme car il est écrit : « L'homme
ne vivra pas seulement de pain, mais de toute parole qui sort de la
bouche de Dieu » (Matthieu 4:4) Une maison n'est pas bâtie
de pierres, de bois, de fer, de vitres ou de tuiles seules, mais de
tous ces matériaux ensemble. Un homme est un composé
d'os, de nerfs, de muscles, de chair et de sang. Ces matières,
et toutes les parties du corps ensemble, forment un homme, et non une
seule de ces parties. Il en est de même avec tous les
sacrements que Dieu a institués dans son Église. Toutes
ces pratiques réunies forment l'Église, comme toutes
les parties du corps forment l'homme.
On
a dit encore que le baptême était une des choses non
essentielles. Cela, pour moi, est un non-sens ou une folie. Je ne
reconnais aucune ordonnance de Dieu comme n’étant pas
absolument nécessaire. Est-ce que notre Père céleste
n'a pas eu la bonté de nous envoyer son Fils pour nous
enseigner la vérité ? Est-ce que Jésus ne
s'y est pas soumis et ne l'a pas enseignée ? Est-ce que
les apôtres n'ont pas enseigné ces mêmes principes
et n'ont pas tous perdu la vie en témoignage de leur
véracité ?
Oserons-nous
dire que Dieu n'a pas su arranger cette matière, qu'elle avait
besoin d’être révisée par nous, ou qu'elle
est non essentielle ? Si le Seigneur a mis cette ordonnance dans
son Église et nous a ordonné de l'administrer comme
moyen de salut, qui a le droit de dire qu'elle n'est pas absolument
nécessaire ? Le corps de l'homme a-t-il des membres qui
ne soient pas indispensables ? Pouvons-nous nous passer du pied,
de la tête, des jambes, des yeux, des oreilles, de la langue,
ou d'une autre partie du corps, sans nuire au corps ? Je suis
persuadé que non. Nul homme ne soutiendra le contraire. Jésus
a dit : « Allez donc et instruisez toutes les nations
, les baptisant au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, et
apprenez-leur à garder tout ce que je vous ai commandé. »
Avant
de passer à un autre sujet, je recommande à ceux qui
pensent qu'ils peuvent se dispenser de ce sacrement si bon leur
semble, ou de la changer avec impunité, de lire et de
réfléchir attentivement sur les paroles suivantes de
notre Sauveur : « En vérité, en vérité,
je te dis que si un homme ne naît d'eau et de l'Esprit, il ne
peut pas entrer dans le royaume de Dieu. » (Jean 3:5)
Nous
apprenons de ce qui précède que le baptême pour
la rémission des péchés fut enseigné par
Jean-Baptiste, par Jésus à ses disciples, par Pierre,
par Ananias et par Paul, et que c'est la doctrine du Nouveau
Testament.
Après
avoir examiné les trois premières questions et démontré
que les personnes
adultes étaient les candidats au baptême, que le mode en
usage était
l'immersion, et qu'il s'administrait pour la rémission des
péchés, nous poursuivrons par la quatrième
question : Cette doctrine devait-elle être enseignée
universellement ?
Après
sa résurrection, Jésus dit a ses disciples :
« Allez par tout le monde, et prêchez l'Évangile
à toute créature humaine. Celui qui croira et qui sera
baptisé sera sauvé, mais celui qui ne croira pas sera
condamné » (Marc 16:15, 16). Je demande : Où
est-ce que l'Évangile devait être prêché ?
La réponse est : « Par tout le monde. »
Quelle espèce de gens devaient l'entendre ? « Toute
créature humaine. » Que doit-on faire à ceux
qui auront cru par tout le monde ? Les baptiser. « Celui
qui croira et qui sera baptisé sera sauvé. »
Si
nous comptons parmi les vivants dans ce monde , et si nous faisons
profession de croire en Jésus-Christ, ceci doit s'appliquer a
nous. Rien ne saurait être plus clair, par ce qui précède,
que cette doctrine doit être universellement enseignée
comme étant l'un des moyens du salut. C'est précisément
parce que le monde s'est éloigné de cette doctrine et a
abandonné d'autres principes de l'Évangile qu'il y
avait nécessité que l'Évangile fut de nouveau
communiqué du ciel, et que les mêmes principes fussent
rétablis sur la terre pour être proclamés à
toute créature humaine. Jean a dit : « Après
cela, je vis un autre ange qui volait par le milieu du ciel, portant
l'Évangile éternel pour l'annoncer à ceux qui
habitent sur la terre, à toute nation, à toute tribu, à
toute langue et à tout peuple, et qui disait d'une voix
forte : Craignez Dieu, et lui donnez gloire, car l'heure de son
jugement est venue, et adorez celui qui a fait le ciel, la terre, la
mer et les sources des eaux. » (Apocalypse 14:6, 7)
Abordons
maintenant la cinquième question : Quelles étaient
les personnes chargées d'administrer le baptême ?
Pour
toutes les lois ou ordonnances faites par les hommes, il y a toujours
des personnes légalement autorisées à
administrer ces lois ou ces ordonnances, et toute autre
administration serait considérée comme étant
illégale. De là vient que, associés avec tous
les gouvernements, il y a des officiers établis par ces
gouvernements, qui en font réellement partie. Et sans ces
officiers, nul gouvernement humain ne saurait fonctionner. Si des
empereurs, des rois, des corps législatifs, des États,
des conseils de villes, etc., font des lois ou des règlements,
il y a des juges, des magistrats, des officiers de police, des
gendarmes, etc., pour les faire exécuter. Et il faut que ces
agents soient légalement établis, sans quoi leur
administration ne serait pas valide.
Ces
personnes agissent au nom et par autorité de la nation, de
l'État ou de la ville dont elles sont les agents, et elles
tiennent leur commission des autorités établies qui ont
plein pouvoir de les commissionner. S'il en est ainsi pour les
gouvernements purement temporels, et il est réellement
nécessaire que des hommes soient légalement autorisés
pour remplir leurs fonctions, combien davantage il est nécessaire
et important que les hommes soient revêtus d'une autorité
légale pour ce qui concerne les choses du royaume de Dieu
puisque, dans les gouvernements humains, ils n'ont affaire qu'aux
choses temporelles, tandis que le royaume de Dieu embrasse et les
choses temporelles et les choses spirituelles.
Et
comme aucun gouvernement du monde ne reconnaîtrait ni ne
souffrirait que des gens administrassent en son nom sans qu'il les
eut envoyés, comment pourrions-nous nous imaginer que notre
Père céleste le fera ? Sous la loi mosaïque,
la peine de mort était infligée à ceux qui
officiaient sans autorité. C'est pour cela que Core, Dathan et
Abiram périrent : ils avaient osé agir dans des
choses saintes. Des milliers d'hommes de Beth-Scémès
furent tués pour avoir
seulement regardé dans l'arche de l’Éternel (voir
1 Samuel 6:49). Le roi
Hozias fut frappé de la lèpre pour avoir voulu agir
dans la prêtrise (voir 2 Chroniques 26:16, 22).
L'administration dans le ministère de la prêtrise
lévitique appartenait aux fils d'Aaron (voir Exode 40:15).
Cela
était vrai non seulement pour la prêtrise d'Aaron, mais
aussi pour celle de Melchisédek, c'est-à-dire pour la
prêtrise ou l’autorité associée avec
l’Évangile. C'est de là que Paul, cherchant à
combattre les préjugés des Juifs à propos de
l’autorité de notre Seigneur, dit : « II
est évident que notre Seigneur est sorti de la tribu de Juda,
à laquelle Moïse n'a point attribué la prêtrise.
Cela est encore plus manifeste en ce qu'il s’élève
un autre sacrificateur semblable à Melchisédek, qui n'a
point été établi par la loi d'une ordonnance
charnelle, mais par la puissance d'une vie qui ne doit point finir. »
(Hébreux 7:14-16 ; lire les chapitres 5 à 8). De
là vient que Jésus dit : « Je ne suis
pas venu pour faire ma volonté mais la volonté de mon
Père qui m'a envoyé. » (Jean 5:30) Et encore :
« Les paroles que je vous dis, je ne les dis pas de
moi-même ; mais le Père qui demeure en moi, est
celui qui fait les œuvres. » (Jean 14:40) Et après
ce temps-là, Jésus, parlant à ses disciples,
leur dit : « Or quand ils vous mèneront pour
vous livrer, ne soyez point auparavant en peine de ce que vous aurez
à dire, et ne le méditez point ; mais dites tout
ce qui vous sera inspiré à cette heure-là. »
(Marc 13:41) Et il leur dit encore, après sa résurrection :
« Comme mon Père m'a envoyé, je vous envoie
aussi de même. » (Jean 20:21)
Nous
voyons, par ces passages, que Jésus possédait une
autorité qui lui était donnée du Père, et
que ses disciples avaient le même pouvoir qu'il tenait du Père.
De là vient que Jésus dit dans sa touchante prière
à son Père, avant sa mort : « Moi en
eux, et toi en moi, afin qu'ils soient parfaitement un et que le
monde connaisse que c'est toi qui m'as envoyé. »
(Jean 17:23) Jésus avait donc une prêtrise, mais non pas
celle d'Aaron ; il possédait une autorité, mais il
ne l'avait pas reçue de Levi. Ses disciples avaient aussi une
prêtrise, du pouvoir, de l’autorité. De qui
reçurent-ils leur autorité ? Non pas d'Aaron, mais
du Seigneur Jésus-Christ. Or, si le Sauveur était
revêtu de la prêtrise de Melchisédek, il s'ensuit
nécessairement que ses disciples possédaient la même
prêtrise, car c'est de lui qu'ils la reçurent.
Quand Jésus commença sa mission sur la terre, il appela les douze disciples.
Puis, il en appela soixante-dix autres. Ces hommes ne le furent pas de leur propre volonté, il les appela. Ils ne furent pas appelés simplement parce qu'ils considéraient sa doctrine comme vraie, ou parce qu'ils croyaient qu'ils pourraient faire du bien en prêchant, mais parce qu'ils furent expressément appelés et envoyés de Dieu. Cela concorde parfaitement avec ce que Jésus dit à Pierre
et
à André : « Suivez-moi, et je vous
ferai pêcheurs d'hommes. » (Matthieu 4:49) Et à ce
propos il dit encore : « Vous ne m'avez point choisi,
mais c'est moi qui vous ai choisis et ordonnés. » Et
leurs devoirs étaient si grands, leur mission si vaste et
d'une si haute importance pour le genre humain que, étant sur
le point de les quitter personnellement, il leur dit « de
demeurer à Jérusalem jusqu’à ce qu'ils
soient revêtus du pouvoir d'en haut » (Luc 24:49). C'est
pourquoi nous les voyons attendre dans une chambre haute, jusqu’à
ce qu'ils aient reçu ce pouvoir (voir Actes 1 et 2)
Les Écritures saintes sont d'une admirable précision sur toutes ces choses.
Jésus
dit à ses disciples : « Guérissez les malades,
nettoyez les lépreux, ressuscitez les morts, chassez les
démons. Vous l'avez reçu gratuitement, donnez-le
gratuitement » (Matthieu 10:8). Ils devaient donner ces
choses qu'ils avaient eux-mêmes reçues. Voilà
pourquoi, s'ils entraient dans une maison, ils pouvaient dire : Que
la paix soit sur cette maison, « et s'il s'y trouve
quelque enfant de paix, votre paix reposera sur lui ; sinon,
elle retournera à vous. » (Luc 10:6) Et la
réception ou le rejet de leur ministère était
d'une telle importance pour le genre humain que s'ils secouaient
seulement la poussière de leurs pieds contre une maison ou une
ville, cela devait demeurer comme un témoignage contre elles
dans le temps et dans l’éternité, et ce sera plus
tolérable pour Sodome et Gomorrhe au jour du jugement que pour
cette maison ou ville.
Jésus
leur dit, de plus : « Celui qui vous reçoit me
reçoit, et reçoit celui qui m'a envoyé ; et
celui qui vous rejette me rejette et rejette celui qui m'a envoyé
» (Matthieu 10:40). Et il dit encore à Pierre : «
Je te donne les clefs du royaume du ciel. Tout ce que tu lieras sur
la terre sera lié dans le ciel, et tout ce que tu délieras
sur la terre sera délié dans le ciel » (Matthieu
16:19). Et il dit à ses disciples réunis : « À
quiconque vous remettrez les péchés, ils leur seront
remis ; et a quiconque vous retiendrez les péchés,
ils leur seront retenus. » (Jean 20:23)
Le
pouvoir d'administrer les ordonnances de l'Évangile n’était
pas limité aux apôtres. Après leur avoir parlé
de la façon d'agir envers les membres indignes de l’Église,
Jésus leur dit que, quand l’Église aurait pris
une décision sur quelque chose, tout ce qu'ils lieraient sur
la terre serait lié dans le ciel, et que tout ce qu'ils
délieraient sur la terre serait délié dans le
ciel. Voilà donc une autorité déléguée
pour agir au nom du Seigneur, et dont les actes seraient sanctionnés
comme s'ils eussent été faits par lui-même.
Aussi
est-il très clairement établi, d’après les
Écritures, que la prêtrise doit être perpétuée
ou transmise des uns aux autres. Cela est en accord avec ce que Jésus
dit à ses disciples quand, après leur avoir ordonné
d'enseigner toutes choses et d'accomplir tout ce qu'il leur avait
commandé, il ajoute : « Et voici, je suis avec vous
jusqu’à la fin du monde. » Et cela s'accorde avec
les propos de l’apôtre Pierre au jour de la Pentecôte,
quand, après avoir promis à ses auditeurs qu'ils
recevraient le don du Saint-Esprit, il leur dit « que la
promesse est à eux et à leurs enfants, et à tous
ceux qui sont éloignés, même à tous ceux
que le Seigneur Dieu appellera ».
Nous
avons en outre l'exemple d'autres personnes qui, quoiqu'elles ne
fussent pas apôtres, administrèrent des sacrements.
Ainsi, quand Paul fut appelé des cieux par le Seigneur,
Ananias, qui n’était pas apôtre, lui fut envoyé,
le baptisa pour la rémission de ses péchés et
lui imposa les mains. En cela, nous avons un exemple fort remarquable
de la nécessité qu'il y a que les ordonnances de
Évangile soient administrées par des hommes ayant reçu
l'autorité de le faire. Car, bien que notre Seigneur
Jésus-Christ eût appelé Paul, il devint
absolument nécessaire à ce dernier de recevoir le
baptême et l'imposition des mains d'un homme dûment
autorisé à administrer les ordonnances du royaume de
Dieu. Le Seigneur avait confié l'autorité à des
hommes. Et Ananias était un de ceux qui avaient été
légalement autorisés, quoiqu'il ne fit point partie du
corps des apôtres, à qui l’autorité fut
donnée.
Jacques
nous démontre la même doctrine dans les instructions
qu'il nous a laissées. II dit : « Y a-t-il des malades
parmi vous ? Qu'ils appellent les Anciens de l'Église ;
qu'ils prient pour lui et qu'ils l'oignent d'huile au nom du
Seigneur ; et la prière faite avec foi sauvera le malade,
et le Seigneur le guérira. » (Jacques 5:14, 15). Il est
évident que les Anciens n'agissaient pas sans autorité,
car le mot « nom » signifie « autorité »
(comme on dirait : Au nom du peuple français). Jésus a
dit : « Vous chasserez des démons en mon nom »,
ce qui signifie « par mon autorité ».
La
façon dont cette autorité doit être obtenue est
clairement désignée par Paul, quand il écrit à
Timothée : « Ne néglige pas le don qui est
en toi et qui t'a été conféré suivant une
révélation prophétique, par l'imposition des
mains de la compagnie des Anciens. » (1 Timothée
4:14) On voit par là qu'il y avait des prophètes dans
l’Église ; que ces prophètes, par l'Esprit
qui était en eux, désignaient les personnes qui
devaient recevoir l'ordination, et que ces hommes, ainsi désignés
par l'esprit de prophétie, étaient alors ordonnés
par des Anciens ayant l’autorité de le faire.
Paul
semble indiquer la même chose dans les instructions qu'il donne
à Timothée : « Et les choses que tu as
apprises de moi devant plusieurs témoins, confie-les à
des personnes fidèles, qui soient capables de les enseigner
aussi d'autres. » (2 Timothée 2:2) ; et aussi
quand il lui dit de n'imposer les mains à personne avec
précipitation (voir 1 Timothée 5:22). Ce que nous
remarquons dans les gouvernements terrestres existe également
pour les choses célestes : à moins qu'un homme ne soit
légalement autorisé, son ministère ne saurait
être valide.
II
est dit dans la Bible : « Nul homme ne prend sur lui-même
cet honneur, mais il faut être appelé de Dieu comme le
fut Aaron. De même, Jésus-Christ ne s'est point élevé
de lui-même à la dignité de grand-prêtre,
mais il l'a reçue de celui qui lui dit : C'est toi qui es
mon Fils, je t'ai engendré aujourd'hui. » (Hébreux
5:4, 5) Et c'est à cause de cela que Paul, ayant trouvé
certains individus qui avaient été baptisés par
quelqu'un qui n'en avait point l’autorité, il les
baptisa de nouveau. Paul « vint à Éphèse
où ayant trouvé quelques disciples, il leur dit :
Avez-vous regu le Saint-Esprit, depuis que vous avez embrassé
la foi ? lis lui répondirent : Nous n'avons pas même
entendu dire qu'il y eut un Saint-Esprit. Et il leur dit : Quel
baptême avez-vous donc reçu ? Ils lui répondirent
: Le baptême de Jean. Alors Paul leur dit : Jean a baptisé
du baptême de repentance, en disant aueuple qu'ils devaient
croire en celui qui venait après lui. Ce qu'ayant entendu, ils
furent baptisés au nom du Seigneur Jésus. »
(Actes 19:1-5)
Or,
lorsque Jean baptisait, il avertissait constamment le peuple que
Jésus viendrait après lui, en leur disant que celui-la
les baptiserait du Saint-Esprit. Paul rappelait cela à leur
souvenir ; et comme ils n'avaient pas même entendu dire
qu'il y eut un Saint-Esprit, Paul comprit parfaitement qu'il était
impossible qu'ils eussent été baptisés par Jean,
ou même par aucun de ses disciples, qui les aurait instruits de
cela. C'est pourquoi, leur baptême étant invalide, Paul
les baptisa de nouveau.
Les
démons mêmes ne voulaient pas reconnaître une
autorité qui n’était pas légale. En effet,
quand quelques-uns des exorcistes juifs voulurent chasser des démons
au nom de Jésus, les démons dirent : Nous
connaissons Jésus, et nous savons qui est Paul : mais
vous, qui êtes-vous ? Et ils se jetèrent sur eux et
s'en rendirent maîtres (voir Actes 19:13, 16).
II
est mentionné comme un des grands signes caractéristiques
de la déchéance de l’Église, dans les
derniers temps, que les hommes se choisiraient une foule de docteurs
qui seraient sans autorité. Après avoir énuméré
beaucoup d'autres maux qui caractériseraient les derniers
jours, Paul ajoute : « Le temps viendra où les
hommes ne souffriront point la saine doctrine ; au contraire, ayant
une extrême démangeaison d'entendre ce qui les flatte,
ils auront recours à une foule de docteurs, propres à
satisfaire leurs désirs. » II est inutile d'en dire
davantage à ce sujet.
D’après
ce qui précède, il est ressort :
1.
Que sous la loi mosaïque comme à l'époque des
apôtres, il y avait une autorité
donnée par le Seigneur pour officier dans ses ordonnances.
2.
Que nul homme ne pouvait donner cette autorité sans en être
lui-même dûment revêtu.
3.
Que nul homme n'avait le droit d'officier sans cette autorité,
et que tout sacrement ainsi administré était illégal.
4.
Que tout homme qui officiait sans autorité encourait une
grande responsabilité.
II
nous reste maintenant à rechercher comment cette autorité
peut être conférée à l'homme. En réponse
à cela, je dis qu'il n'y a que deux manières par
lesquelles cette autorité puisse être donnée et
exister sur la terre :
1.
Soit il faut qu'elle ait été transmise, par une chaîne
d’autorité non interrompue et non corrompue, depuis les
apôtres jusqu’à nos jour.
2.
Soit il faut qu'elle ait été rétablie, donnée
à nouveau par révélation directe de Dieu à
l'homme.
Peut-être
n'est-il pas inutile de déclarer ici que, si nous croyions à
la première de ces propositions, nous ne serions pas en
France. Nous ajoutons que si Joseph Smith n'a pas reçu
l’autorité divine par l'ouverture des cieux et par
l'administration de saints anges, et si cette autorité n'a pas
été à nouveau établie sur la terre, alors
nous ne professons pas l'avoir, car nous ne professons pas l'avoir
reçue des protestants ni des catholiques romains, ni d'aucune
autre source que celle mentionnée ci-dessus.
Après avoir démontré qu'il est nécessaire de détenir l’autorité d'administrer légalement les ordonnances de l’Évangile et que cette autorité est d'une haute importance pour le genre humain, puisque le baptême est une des ordonnances de l’Évangile, nous sommes nécessairement amenés à examiner la sixième et dernière question : Quelqu'un avait-il le droit ou l’autorité de changer cette ordonnance ?
II y a beaucoup de gens qui n'auraient pas à réfléchir longtemps pour répondre à cette question. Ils répondraient spontanément par la négative. Pour d'autres,
cette
question serait plus grave et ils auraient besoin d'une réflexion
bien plus longue avant de donner une réponse. On pourrait
objecter : Mais Jésus n'a-t-il pas donné à ses
disciples le pouvoir de lier sur la terre, en leur disant que ce
serait lié dans le ciel ? Oui. Et n'a-t-il pas dit que ce
qu'ils délieraient sur la terre serait délié
dans le ciel ? Oui. Mais je pense qu'il ne leur donna jamais le
pouvoir de changer aucune loi fixe.
Quand
un ministre plénipotentiaire est envoyé par une cour
pour traiter certaines affaires avec une autre nation, il a toujours
des instructions définies et indéfinies. II n'est
jamais autorisé à changer, à altérer une
loi de la nation dont il est membre. C'est à la nation que
revient cela, pas à lui. II en est de même avec un juge
ou un magistrat. Ils n'ont pas le pouvoir d'agir contrairement à
la loi ou de la changer, mais ils doivent juger selon la loi. Ils
n'ont pas le pouvoir non plus de faire des lois nouvelles. Tous ces
officiers sont tout-puissants dans leurs emplois, mais pas en dehors
de leur sphère de compétence. Ils agissent au nom de
l'État, de la ville ou de la nation. Et cet État, ville
ou nation, est tenu de les maintenir, tant qu'ils agissent selon la
loi. Ce qu'ils contractent au nom des autorités est contracté
par l’autorité supérieure. Mais, s'ils n'y
étaient point autorisés, ou si, étant autorisés,
ils transgressaient les lois de la nation ou agissaient au-delà
de leurs prérogatives ou établissaient d'autres lois,
leurs actes ne seraient pas reconnus par la nation.
C'est aux rois, aux empereurs, aux législatures de changer la lois, pas à leurs ministres ou à ceux qui les représentent, quel que soit leur influence. Or, comme les lois du royaume céleste émanent de Dieu, c'est à lui de les changer, pas à l'homme, si toutefois il y a nécessité qu'elles soient changées.
On pourrait objecter : Est-ce que les apôtres et les Anciens ne se réunissaient pas souvent et ne décidèrent-ils pas ce qu'avaient à faire les Églises sur la question de la viande et sur d'autres questions ? Oui. Mais c’était là un pouvoir discrétionnaire parmi ceux qui avaient été revêtus de l'autorité. L’altération du baptême n’était pas pour eux une chose discrétionnaire. Le baptême était une loi écrite et bien définie.
Un magistrat a bien souvent un pouvoir discrétionnaire, qui le rend libre d'agir d'après son jugement et selon les circonstances d'une affaire. Mais, dans aucun cas il n'est autorisé à transgresser une loi reconnue. Jésus a dit : « À moins qu'un homme ne naisse de l'eau et de l'Esprit, il ne peut d'aucune manière entrer dans le royaume de Dieu. » Quel homme a le droit de dire qu'on y entrera sans ces choses ? Qui a le droit d’altérer ce que Dieu a arrêté ?
Les
Écritures sont claires et précises à ce sujet.
II fut ordonné à Moïse d'une manière
formelle de ne rien ajouter et de ne rien retrancher de ce que le
Seigneur avait commandé (voir Deutéronome 4:2 et
12:32). Jean dit dans l'Apocalypse : « Si quelqu'un ajoute
aux paroles de la prophétie de ce livre, Dieu fera venir sur
lui les plaies qui y sont écrites, et si quelqu'un retranche
quelque chose des paroles du livre de cette prophétie, Dieu
lui ôtera la part qu'il a dans le livre de vie. »
(Apocalypse 22:19, 20)
Jésus
ordonna a ses disciples d'enseigner au peuple toutes les choses qu'il
leur avait commandées. Et il leur dit aussi que celui qui
transgresserait le moindre de ses commandements et enseignerait aux
hommes de le faire serait considéré comme le moindre
dans le royaume des cieux. Jean désigne aussi l'enseignement
de la vraie doctrine comme un critère pour reconnaître
la vraie Église ou un vrai serviteur de Dieu. II dit : «
Quiconque transgresse et ne demeure point fidèle dans la vraie
doctrine du Christ n'a pas Dieu, mais celui qui demeure dans la vraie
doctrine du Christ a le Père et le Fils : si quelqu'un vient à
vous, et qu'il n'apporte pas cette doctrine, ne le recevez point dans
votre maison, et ne lui dites pas : que Dieu vous bénisse. »
(2 Jean 9-10)
II
est évident, par ce qui précède, que cette
doctrine était de la première importance. Est-ce que
les apôtres avaient le droit ou l’autorité
d’altérer cette doctrine ? Non. Et je peux ajouter
que non seulement les apôtres mais aussi les anges n'avaient
pas ce droit. Paul regardait ces choses comme étant d'une
telle importance qu'en écrivant aux Galates, il dit : «
Si nous-mêmes ou un ange du ciel enseigne une autre doctrine
que celle que nous avons prêchée, qu'il soit
anathème ! » II déclare que lui-même
n'avait pas l’autorité de la changer, et que s'il
enseignait autrement ils ne devraient pas accepter sa doctrine. Et
que si une autre personne le faisait, ils devraient la rejeter, et
que si un ange même le faisait, il devrait être anathème.
Rien n'est plus manifeste, plus clair et plus précis que ce
qui précède.
Ce
que Dieu a institué pour la famille humaine est sans défaut.
Son plan de salut est parfait. C'est Dieu qui est le concepteur de
l’Évangile. Et le but de l'Évangile est de
conduire le genre humain au ciel. Personne n'a le droit d'en changer
ou d'en altérer les ordonnances sans encourir son courroux.
Source : John Taylor, Traité sur le baptême, Paris, 1853 (fac-similé)