Les enseignements de Joseph Smith


Truman G. Madsen
 

Article tiré de l'Encyclopédie du mormonisme
(Macmillan Publishing Company, 1992)
Traduction : Marcel Kahne
Source : www.idumea.org
avec autorisation


 
Le contenu écrit et verbal des révélations données à Joseph Smith est direct et clair et pourtant il est difficile de caractériser ou de résumer ses enseignements, puisqu’ils ne s’intègrent pas facilement dans les catégories théologiques traditionnelles et qu’ils présupposent toujours que Dieu peut en révéler et en révélera probablement davantage. Ses auditoires écoutaient avec avidité les proclamations et les raisonnements hardis du prophète sur des centaines de sujets, malgré le fait que ce qu’il faisait n’était pas un travail d’analyse ou de synthèse systématiques. Ses enseignements, ses paroles, ses recommandations, ses instructions, ses bénédictions, ses réponses et ses commentaires de 1820 à 1844 sont dispersés sur des milliers de pages de révélations, d’écritures, d’histoires, de journaux, de lettres et de procès verbaux.
 
On peut aborder les enseignements de Joseph Smith de diverses façons. Certains recueils les arrangent par sujets ; d’autres commentaires se concentrent sur le cadre historique de ses révélations et de ses discours ; d’autres encore comparent les versions éditées aux souvenirs enregistrés de ses déclarations. De toutes façons, on y trouve de la continuité et de l’uniformité plutôt que des ruptures ou des contradictions manifestes.
 
Les documents que nous possédons montrent que l’accès de Joseph Smith aux sources et sa propre compréhension ont nécessité un processus de croissance. En 1842, deux ans avant sa mort, il dit qu’il avait « le plan tout entier du royaume » devant lui (HC 5:139). Ce que nous ne savons pas, c’est quand dans sa vie « le plan tout entier » est parvenu à maturité dans son esprit.
 
Certains de ses enseignements ont maintenant valeur d’Écriture ; d’autres font autorité mais ne sont pas soutenus comme Écriture. Comme il l’explique lui-même, « un prophète n’est pas toujours prophète ; uniquement quand il agit comme tel » (EPJS, p. 224). Une étude soigneuse permet de faire la distinction entre les paroles originales du prophète et les ajouts ultérieurs ; en outre, certaines déclarations qu’il n’a pas faites ou n’a pas approuvées ont été éditées sous son nom. L’esquisse qui suit traite de ses révélations, de ses traductions scripturaires et des déclarations les plus caractéristiques qui constituent ses enseignements.
 
Joseph Smith n’a jamais prétendu fonder une nouvelle religion mais lancer un nouveau commencement, un rétablissement de l’Évangile éternel de Jésus-Christ. « Les principes fondamentaux de notre religion sont le témoignage des apôtres et des prophètes concernant Jésus-Christ, qu’il est mort, a été enterré et est ressuscité le troisième jour et est monté au ciel ; et toutes les autres choses qui ont trait à notre religion n’en sont que des annexes » (EPJS, p. 95). Il attendait « une union et un rattachement complets et parfaits de dispensations, de clefs, de pouvoirs et de gloires… depuis le temps d'Adam jusqu'à nos jours » (D&A 128:18). Ce rétablissement allait englober « toute la vérité que le monde chrétien possédait » (EPJS, p. 304), notamment beaucoup de choses qui avaient été perdues ou abandonnées et, en outre, des révélations « cachées depuis la fondation du monde » (EPJS, p. 250). Ses enseignements faisaient souvent contraste avec les ajouts, les soustractions et les changements post-bibliques. Il dit qu’il avait l’intention « de jeter une base qui révolutionnera le monde entier » (EPJS, p. 296).
 
Nous vous proposons ci-après un choix parmi les dizaines de sujets et d’idées qui sont typiques des enseignements du prophète Joseph Smith :
 
DIEU ET LA DIVINITÉ. Joseph Smith enseignait qu’il est approprié d’appeler Dieu Père. C’est une personne glorifiée et exaltée qui a des attributs personnels. Jésus-Christ est le Médiateur entre Dieu et l’homme. Il n’est pas identique à Dieu, mais est devenu comme le Père. Ceci élimine le mystère de beaucoup de croyances classiques. Ce point de doctrine est un anthropomorphisme raffiné et il imprègne les Écritures antiques et modernes.
 
Dieu étant la personne par excellence, on peut l’aborder, le rencontrer et le connaître. Il est impliqué dans les efforts de l’homme. On peut avoir l’assurance qu’il se meut, agit, répond, aime, sert et donne. De la présence de Dieu et de son Fils sort un Esprit qui donne la lumière à tous ceux qui entrent dans la condition mortelle. Cette lumière est en tout, donne la vie à tout et est la loi par laquelle tout est régi, même le pouvoir de Dieu (D&A 88:13).
 
LA VÉRITÉ. L’expérience suggère un univers plural. La connaissance la plus haute est celle des choses, des existences dans toute leur variété (D&A 93:24-25). Les révélations données à Joseph Smith parlent de sphères indépendantes d’existence et d’une série de degrés de gloire (D&A 76 ; cf. 88:37). Par conséquent, toute tendance mystique à croire en une union métaphysique dans laquelle l’individualité serait perdue est abandonnée.
 
LES ÉCRITURES. Le prophète enseignait que les Écritures sont le compte rendu écrit d’expériences de révélation. Il rejetait de la même façon les dogmes de l’infaillibilité verbale, de l’origine « purement humaine » et de l’excès allégorique dans l’interprétation des Écritures. Les limites du canon sont liquides telles qu’elles l’étaient à l’origine dans le judaïsme et le christianisme anciens. L’Écriture, orale ou écrite, est une lumière pour ceux qui sont vivifiés par la vie et la lumière divines. La nécessité de prophètes vivants pour compléter, éclaircir et appliquer les sources écrites aux besoins contemporains est continuelle. « J’ai dit aux frères que le Livre de Mormon était le plus correct de tous les livres de la terre et la clef de voûte de notre religion, et qu’un homme se rapprocherait davantage de Dieu en en suivant les préceptes que par n’importe quel autre livre » (EPJS, p. 156).
 
LA CRÉATION ET LE COSMOS. On a qualifié les enseignements de Joseph Smith d’« éternalisme » : « Tout principe venant de Dieu est éternel » (EPJS, p. 145). « Les principes purs d’élément » et d’intelligence coexistent éternellement avec Dieu : « On peut les organiser et les réorganiser, mais pas les détruire » (EPJS, p. 285). Dieu a créé l’univers à partir du chaos, « lequel est élément et dans lequel réside toute gloire » (WJS, p. 351). « Les éléments sont le tabernacle de Dieu » (D&A 93:35). Dieu est lié à l’espace et au temps et ne les a pas créés de rien. Le changement se produit par l’intelligence. L’univers est régi par la loi. Il y a eu deux créations : Tout a été fait « spirituellement » avant de l’être « naturellement » (Moï. 3:5). Par son Fils, Dieu est le Créateur de mondes multiples. Dieu est le Père des esprits humains qui habitent ses créations. Ses créations n’ont pas de fin.
 
LA NATURE DE L’HOMME. En tant qu’intelligence éternelle, « l’homme était au commencement avec Dieu » (D&A 93:29-30). Mais son épanouissement de grâce en grâce dépend de ce que Dieu fait pour lui. Grâce à l’Évangile et à l’Expiation, les enfants de Dieu sont héritiers de tout ce que le Père a et est, et peuvent devenir eux-mêmes des dieux (D&A 76:58-61 ; 84:35-39 ; 88:107).
 
L’esprit est une matière raffinée. L’esprit « existait avant le corps, peut exister dans le corps et existera séparément du corps, lorsque le corps tombera en poussière, et lui sera de nouveau réuni dans la résurrection » (EPJS, p. 167). Ainsi, le dualisme extrême entre l’esprit et la matière est rejeté.

L’homme est libre de résister aux pouvoirs de Dieu ou à ceux du mal ou de les adopter. Dieu, l’homme, Satan et ses armées sont indépendants. L’un ne peut pas forcer l’autre.
 
LE PLAN DU SALUT. Se trouvant au milieu des esprits et de la gloire, Dieu a jugé bon d’instituer des lois grâce auxquelles ses enfants pourraient avancer comme lui-même et avoir gloire sur gloire (voir Plan du salut, Plan de Rédemption). « Lors de la première organisation dans le ciel, nous étions tous présents et nous avons vu choisir et nommer le Sauveur et établir le plan du salut et nous l’avons sanctionné » (EPJS, p. 145). Les semblables s’attirent (D&A 88:40), les harmonies sont rétablies : la connaissance remplace l’ignorance, la sainteté remplace le péché et la vie remplace la mort.
 
LA CHUTE. Le prophète rejetait la théorie traditionnelle du péché originel et en était revenu à la doctrine de l’innocence de l’homme avant la Chute. Adam et Ève transgressèrent, comme prévu, pour ouvrir la voie aux expériences contrastantes de la condition mortelle. La Chute n’était pas inévitable, mais libre. Tous les hommes et femmes sont, dans leur prime enfance, innocents devant Dieu. Il s’ensuit que le baptême des petits enfants est inutile, que la responsabilité vient plus tard (à l’âge de huit ans) et que la responsabilité pour le péché est personnelle, pas héréditaire (D&A 68:25-27 ; 93:38). On devient ce qu’on décide de devenir.
 
Dieu lui-même a un corps « aussi tangible que celui de l’homme » (D&A 130:22), et le corps humain est un temple. « Le grand principe du bonheur consiste à avoir un corps » (EPJS, p. 145, 239). La Rédemption est celle de l’âme entière, signifiant l’esprit et le corps.
 
L’EXPIATION. Le pouvoir de la rédemption est l’expiation de Jésus-Christ, le Fils de Dieu. Au fil des événements, le Fils a hérité de la plénitude du Père ; il n’a pas été « éternellement engendré » et il n’y a pas eu non plus deux natures absolument différentes inhérentes en la personne du Christ.
 
L’expiation de Jésus-Christ était nécessaire pour réconcilier les exigences de la justice et celles de la miséricorde. Le Christ a répondu à cette nécessité par un acte volontaire, une descente afin de monter (D&A 88:6).
 
Le Christ n’aurait pas pu connaître autrement que par l’expérience les profondeurs de la compassion. Il a subi des souffrances, des afflictions et des tentations « afin que ses entrailles soient remplies de miséricorde, selon la chair », car ce n’est qu’ainsi qu’il peut « secourir son peuple selon ses infirmités » (Alma 7:12). Gethsémané fut l’endroit et le moment de sa douleur la plus intense pour l’humanité ; la croix fut son heure finale (D&A 19:16-20 ; TJS Mt. 27:54).
 
Le Christ sauve les hommes de leurs péchés, pas dans leurs péchés. Il n’impute pas la justice là où il n’y en a pas. Celui qui ne veut en faire qu’à sa tête et qui demeure dans le péché ne peut pas être sanctifié sans se repentir (D&A 88:35).
 
L’Expiation infinie vise à apporter la vie et la rédemption à tous les enfants du Père éternel, y compris ceux d’autres mondes qui « sont sauvés par le même Sauveur que nous » (T&S 4:82-85).
 
LA CONNAISSANCE. L’intelligence, en tant que lumière et vérité, est la gloire de Dieu (D&A 93:36). L’esprit est éternel et a accès aux vastes étendues des éternités, et la connaissance est essentielle au salut : « L’homme n’est pas sauvé plus vite qu’il n’acquiert de la connaissance » (EPJS, p. 175) et il n’acquiert pas plus vite la connaissance des vérités de l’Évangile qu’il est sauvé, c’est-à-dire, pas plus vite qu’il reçoit le Christ dans sa vie. « La connaissance par l’intermédiaire de notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ est la grande clef qui ouvre la gloire et les mystères du royaume des cieux » (EPJS, p. 240). « Dieu n’a rien révélé à Joseph qu’il ne révélera aux Douze, et même le moindre des saints peut tout savoir aussi vite qu’il est capable de le supporter » (EPJS, p. 117).
 
La connaissance de Dieu et des choses divines est donnée par l’Esprit. La révélation inclut la présence visible, les visions, les songes, les visitations d’anges et d’esprits, des impressions, des voix, des illuminations prophétiques d’inspiration et de lumière et l’afflux d’intelligence pure dans l’esprit et dans le cœur. Les communications directes de ce genre sont essentielles à la vie religieuse de toute personne. Il y au moins un don de l’Esprit qui est accordé à chaque personne qui a la foi. « Il est impossible de recevoir le Saint-Esprit et de ne pas recevoir la révélation » (EPJS, p. 206). « Personne ne peut savoir que Jésus est le Seigneur que par le Saint-Esprit » (WJS, p. 115). « Aucune génération n’a été jamais sauvée ni détruite sur un témoignage mort, ni ne peut l’être, mais bien par un vivant » (WJS, p. 159). Dans certaines limites, ces expériences peuvent être exprimées et communiquées.



LE BUT DE LA VIE : LA JOIE. Le « bonheur est l’objet et le but de notre existence » (EPJS, p. 206). « Nous sommes venus sur cette terre afin d’avoir un corps et de le présenter pur devant Dieu dans le royaume céleste » (EPJS, p. 145). Les corps glorifiés ont des pouvoirs et des avantages sur ceux qui ne le sont pas et se voir refuser un corps ou en être séparé est une servitude. La combinaison du corps d’esprit et du corps physique peut donner la plus grande des joies (D&A 93:33-34).
 
La gloire de Dieu est de travailler au profit d’autres êtres. De même, l’homme ne peut pas se trouver tant qu’il ne se perd pas dans le désir chrétien d’élever les autres et de leur faire du bien (PWJS, p. 483). Même dans la condition mortelle, les membres de la famille de Dieu peuvent commencer à éprouver la joie qui sera entière dans l’au-delà (EPJS, p. 239).
 
LES ÉPREUVES ET LES AFFLICTIONS. Le mal et la souffrance sont réels, les pertes sont réelles, la tentation est réelle, vaincre est réel. Le risque et la récompense sont tous deux inhérents à l’expérience mortelle. Ce sont les conditions de la croissance de l’âme. Le but de Dieu est d’édifier ses enfants, mais il ne peut pas le faire sans leur coopération ; et il ne peut pas non plus intervenir d’une manière qui élimine le besoin d’expérience, même d’expérience cruelle.
 
La vie est une épreuve : « Toutes ces choses te donneront de l’expérience » (D&A 122:7). Le fait qu’Abraham soit prêt à sacrifier Isaac était une similitude du sacrifice, par le Père, de son Fils unique. On ne peut pas atteindre l’héritage du Fils sans être disposé à sacrifier tout ce qui est terrestre. La capacité de surmonter de telles épreuves est le fondement d’un amour rendu parfait, et tant qu’on n’a pas l’amour parfait, on risque de tomber (EPJS, p. 5). La notion que toute souffrance dans le monde est un châtiment pour le péché est « un principe impie » (EPJS, p. 129). Les saints doivent s’attendre à passer par beaucoup de tribulations, mais les afflictions peuvent être tournées à leur profit.
 
LA PRÊTRISE. La prêtrise est une autorité et un pouvoir centrés sur le Christ. Elle n’est conférée que par une ordination tangible, par l’imposition des mains de quelqu’un ayant l’autorité. Joseph Smith a enseigné l’importance des clefs de la prêtrise : Jésus-Christ « détient les clefs sur le monde entier » (EPJS, p. 261). Jean-Baptiste, Pierre, Jacques, Jean, Moïse, Élie et Élias détenaient les clefs de diverses fonctions de la prêtrise et les ont rendues à la terre en les conférant à Joseph Smith et à Oliver Cowdery.
 
La prêtrise n’est pas indélébile ; elle peut être perdue. Elle n’est pas infaillible ; ce n’est que sous l’influence de l’Esprit que l’on peut parler pour et avec l’approbation de Dieu.
 
La possibilité d’obtenir la plénitude des bénédictions de la prêtrise est accordée à la fois aux hommes et aux femmes quand ils font et gardent des alliances inconditionnelles avec Jésus-Christ et puis entre eux comme mari et femme.
 
Dans l’Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours, Joseph Smith a expliqué et fixé le rôle des apôtres, des prophètes, des évêques, des évangélistes, des pasteurs, des instructeurs et ainsi de suite, en analogie avec leurs fonctions dans le Nouveau Testament. Il a supprimé la distinction entre laïcs et religieux : Tous les prêtres, instructeurs et administrateurs sont laïques et tous les laïcs dignes sont des détenteurs de la prêtrise.
 
LES ORDONNANCES. Joseph Smith a rétabli et a enseigné une série progressive d’ordonnances qui confèrent un éclairage et un pouvoir spirituels. Ces ordonnances « ont été instituées dans les cieux avant la fondation du monde » (EPJS, p. 249). « C’est par l’Esprit de Dieu, par l’intermédiaire des ordonnances, qu’on naît de nouveau » (EPJS, p. 129). Toutes les ordonnances essentielles, depuis le baptême jusqu’au mariage au temple, comportent la prière, des alliances et la ratification divine.
 
LES TEMPLES. Certaines ordonnances concernent le saint temple, où « le pouvoir de la divinité… se manifeste » (D&A 84:20). Les temples incarnent et manifestent des vérités sacrées, « les mystères et les choses paisibles » (D&A 42:61). Ils permettront aux enfants de Dieu de surmonter les éléments corruptibles de leur vie et d’entrer dans les royaumes de lumière et de feu, la présence du Père et du Fils. Toutes les fonctions et tous les pouvoirs du temple sont rétablis aujourd’hui, avec l’autorité de la haute prêtrise : ce sont essentiellement le baptême pour les morts, la sainte dotation et le scellement des familles. « Nous avons davantage besoin du temple que de toute autre chose », enseignait Joseph Smith (Journal History, 4 mai 1844).
 
Toutes les ordonnances du temple nous tournent vers le Christ. Le temple est actuellement, comme il l’était anciennement, son sanctuaire, doté de sa gloire, béni de son nom et, en fin de compte, de sa présence. Le Christ est un temple vivant et, par lui, on peut devenir un temple vivant (D&A 93:35 ; cf. Ap. 21:22).
 
LE MARIAGE, LA FAMILLE ET LE FOYER. Inversant la tradition augustinienne que le célibat est préférable au mariage dans cette vie et universel dans l’au-delà, le prophète enseignait que la vie chrétienne atteint son zénith dans le mariage et le fait d’être parents. Les plus grands prophètes et prophétesses sont également des patriarches et des matriarches. L’ordonnance la plus élevée est le mariage, où le roi et la reine commencent le royaume éternel de leur famille : les symboles sont l’ordination, le couronnement et le scellement.
 
PENSÉE SOCIALE, ÉCONOMIQUE ET POLITIQUE. Le gouvernement terrestre de Dieu prévoit une théo-démocratie : un royaume sous alliance mené par Jésus-Christ, le bienveillant Roi des rois. Le royaume de Dieu sur terre doit devenir comme la ville de Sion de Hénoc, avec une pensée et une culture idéales réalisées dans une communauté de gens ayant le cœur pur.
 
Joseph enseigna une loi d’intendance et de consécration. Toute la terre appartient au Seigneur ; avoir une propriété en Sion revient à détenir une intendance pour l’établissement de Sion. Dans la prime enfance de l’Église, les saints tentèrent de vivre ce système économique et échouèrent, achoppant sur ce qu’il était censé devoir surmonter : la cupidité, la convoitise, la jalousie. En conséquence, il fut commandé au prophète d’y substituer la loi de la dîme pour préparer les saints à vivre cette loi supérieure.
 
« La Constitution des États-Unis est un étendard glorieux, est basée sur la sagesse de Dieu » (EPJS, p. 115). Les protections offertes par le gouvernement constitutionnel devraient être accordées à tous. Wilford Woodruff se rappelait que Joseph Smith disait « que s’il était l’empereur du monde et avait le contrôle de la totalité du genre humain, il soutiendrait chaque homme, femme et enfant dans l’exercice de leur religion » (Journal History, 12 mars 1897). Ceci permettrait, sans usage de la force, la croissance d’un royaume de Dieu qui serait finalement administré dans deux capitales mondiales, Jérusalem en Orient et la nouvelle Jérusalem en Occident.

L’Église est l’ensemble des membres qui ont fait l’alliance et ont formé une communauté pour le perfectionnement de ses différents membres. Les prophètes, voyants et révélateurs vivants sont le noyau d’autorité du royaume de Dieu, mais l’Église accomplit son œuvre dans des communautés intimes : la famille, la paroisse et le pieu.
 
LA RÉSURRECTION. La vie de famille éternelle n’est rendue parfaite que dans le plus haut degré du royaume céleste de Dieu. Lors de la résurrection et du jugement, tous les corps, à de rares exceptions près, recevront un degré de gloire. Chacun conservera à toute éternité son identité d’esprit et de corps. L’Être céleste rendu parfait et glorifié qu’est Dieu est l’idéal. La terre elle-même, après avoir été baptisée d’eau et puis de feu, mourra, ressuscitera, sera glorifiée (D&A 88:25-26) et ramenée dans la présence de Dieu. La beauté, la gloire, la perfection et les pouvoirs d’un corps ressuscité glorifié sont indescriptibles : « Personne ne peut vous le décrire, personne ne peut l’écrire » (EPJS, p. 298). « Toutes vos pertes seront compensées pour vous dans la résurrection à condition que vous continuiez à être fidèles. Je l’ai vu par la vision du Tout-Puissant » (EPJS, p. 238).
 
ESCHATOLOGIE. Joseph Smith a prononcé de nombreuses déclarations prophétiques au sujet du futur. Son eschatologie est étendue et globale. L’Évangile sera enseigné à toute l’humanité, que ce soit sur cette terre ou dans le monde d’esprit, de sorte que tous pourront le recevoir. La famille d’Abraham, qui a imprégné toutes les races humaines, sera unie. Les familles de Juda et de Joseph se donneront la main en une réalisation rédemptrice. Beaucoup de ces attentes et de ces réalisations se situent au-delà de ce que l’homme a le pouvoir de réaliser ou d’empêcher. L’œuvre est « destinée à provoquer la destruction des pouvoirs des ténèbres, le renouvellement de la terre, la gloire de Dieu et le salut de la famille humaine » (EPJS, p. 187).
 

Bibliographie

• Burton, Alma P., comp. Discourses of the Prophet Joseph Smith, 3e éd. Salt Lake City, 1968 (arrangé par sujet).
• Ehat, Andrew F., et Lyndon W. Cook, dir. de publ.. The Words of Joseph Smith : The Contemporary Accounts of the Nauvoo Discourses of the Prophet Joseph. Provo, Utah, 1980 (extraits de 173 discours).
• Roberts, B. H. Joseph Smith : The Prophet Teacher. Salt Lake City, 1908 ; reimpr., Princeton, N.J., 1967.
• Smith, Joseph Fielding, comp. Enseignements du Prophète Joseph Smith. Salt Lake City, 1938 (arrangé par ordre chronologique).
• Widtsoe, John A. Joseph Smith : Seeker After Truth, Prophet of God. Salt Lake City, 1957.