Joseph Smith, le prophète

  

 

James E. Talmage (1862-1933)

 

Président de l'université d'Utah de 1894 à 1897

Membre du collège des Douze de 1911 à 1933

 

 

 

      

      Joseph Smith est le prophète et révélateur par l'intermédiaire duquel l'Évangile de Jésus-Christ fut rétabli sur cette terre dans ces derniers jours, dispensation de la plénitude des temps, déclarée et prédite par des prophètes des dispensations précédentes (ndlr : une dispensation de l'Évangile est une époque au cours de laquelle Dieu a au moins un serviteur autorisé sur la terre qui détient les clefs de la Sainte Prêtrise). La question de l'authenticité du mandat divin de cet homme est cruciale pour le monde aujourd'hui. Comme ses prétentions à une commission divine constituent la fondation de l'Église dans cette dernière dispensation, la superstructure ne peut pas être stable, si elles ne sont pas fondées. Si, par contre, l'ordination qu'il affirme avoir reçue des mains de personnages divins a bien eu lieu, on n'aura pas besoin d'aller chercher plus loin la cause de la vitalité phénoménale et du développement continu de l'Église rétablie.

      Les circonstances des rapports divins avec Joseph Smith, l'expansion merveilleuse de l’œuvre instaurée par ce prophète des derniers jours, l'accomplissement, dont il a été l'instrument, d'un grand nombre des prédictions les plus importantes du passé et ses propres paroles prophétiques, réalisées littéralement, seront bientôt universellement reconnus comme preuves concluantes de la validité de son ministère. Les prétentions exaltées présentées en sa faveur et en faveur de l’œuvre de sa vie, la renommée qui a fait connaître son nom, en bien ou en mal, parmi la plupart des nations civilisées de la terre, la stabilité du système religieux et social établi au dix-neuvième siècle qui doit son origine au ministère de cet homme, lui confèrent une importance individuelle qui réclame une considération sérieuse et impartiale.

Sa famille et sa jeunesse 

 

      Joseph Smith, troisième fils et quatrième enfant d'une famille de dix, naquit le 23 décembre 1805, à Sharon, comté de Windsor, État de Vermont. Il était le fils d'un couple de braves gens, Joseph et Lucy Mack Smith qui, bien que pauvres, vivaient heureux au milieu de leurs tableaux familiaux d'industrie et de frugalité. Lorsque le jeune Joseph eut dix ans, la famille quitta le Vermont et s'établit dans l'État de New York, tout d'abord à Palmyra et, plus tard, à Manchester. C'est en ce dernier endroit que le futur prophète devait passer la plupart des jours de sa jeunesse. Tout comme ses frères et sœurs, il ne reçut que peu d'instruction et les quelques rudiments d'une éducation simple qu'il put acquérir par une application sérieuse, il les dut surtout à ses parents qui avaient pour règle de consacrer une partie de leurs loisirs limités à l'éducation des plus jeunes membres du ménage.

      Dans ses inclinations religieuses, la famille favorisait l'Église presbytérienne ; en fait, la mère et quelques-uns des enfants se rallièrent à cette secte ; mais Joseph, quoique favorablement impressionné, à un certain moment, par les méthodistes, s'abstint de se faire membre d'une secte, étant très perplexe au sujet des luttes et des dissensions qui se manifestaient parmi les églises de l'époque. Il était en droit de s'attendre à ce qu'il y eût de l'unité et de l'harmonie dans l'Église du Christ ; cependant, il ne voyait, parmi les sectes en dispute, que de la confusion. Alors que Joseph était dans sa quinzième année, la région où il habitait vit s'élever une véritable tempête d'excitation religieuse violente. Celle-ci, commençant par les méthodistes, devint bientôt générale parmi toutes les sectes ; il y eut des réunions prolongées de « réveil religieux » et les manifestations déshonorantes de rivalité sectaire furent nombreuses et variées. Cet état de fait ajouta beaucoup à la détresse du jeune homme qui cherchait la vérité avec ardeur.
 

Sa recherche et le résultat

 

      Voici le propre récit de Joseph du cours que prirent ses actions : 

      « Au milieu de cette guerre de paroles et de ce tumulte d'opinions, je me disais souvent : Que faut-il faire ? Lequel de tous ces partis a raison ? Ou ont-ils tous tort ? Si l'un d'eux a raison, lequel est-ce et comment le saurai-je ?

      Tandis que j'étais travaillé par les difficultés extrêmes causées par les disputes de ces partis de zélateurs religieux, je lus, un jour, l'Epître de Jacques, chapitre 1, verset 5, qui dit : « Si quelqu'un d'entre vous manque de sagesse, qu'il la demande à Dieu, qui donne à tous simplement et sans reproche, et elle lui sera donnée ».

      Jamais aucun passage de l'Écriture ne toucha le cœur d'un homme avec plus de puissance que celui-ci ne toucha alors le mien. Il me sembla qu'il pénétrait avec une grande force dans toutes les fibres de mon cœur. J'y pensais constamment, sachant que si quelqu'un avait besoin que Dieu lui donne de la sagesse, c'était bien moi ; car je ne savais que faire et, à moins de recevoir plus de sagesse que je n'en avais alors, je ne le saurais jamais, car les professeurs de religion des diverses sectes comprenaient les mêmes passages de l'Écriture si différemment que cela faisait perdre toute confiance de régler la question par un appel à la Bible.

      Enfin j'en vins à la conclusion que je devais, ou bien rester dans les ténèbres et la confusion, ou bien suivre le conseil de Jacques, c'est-à-dire demander à Dieu. Je me décidai finalement à « demander à Dieu », concluant que s'il donnait la sagesse à ceux qui manquaient de sagesse et la donnait simplement et sans reproche, je pouvais bien essayer.

      Ainsi donc, mettant à exécution ma détermination de demander à Dieu, je me retirai dans les bois pour tenter l'expérience. C'était le matin d'une journée belle et claire du début du printemps de mil huit cent vingt. C'était la première fois de ma vie que je tentais une chose pareille, car, au milieu de toutes mes anxiétés, je n'avais encore jamais essayé de prier à haute voix.

      Après m'être retiré à l'endroit où je m'étais proposé, au préalable, de me rendre, ayant regardé autour de moi et me voyant seul, je m'agenouillai et me mis à exprimer le désir de mon cœur à Dieu. À peine avais-je commencé que je fus saisi par une puissance qui me domina entièrement et qui eut une influence si étonnante sur moi que ma langue fut liée, de sorte que je ne pouvais pas parler. Des ténèbres épaisses m'environnèrent, et il me sembla un moment que j'étais condamné à une destruction soudaine.

      Mais faisant tous mes efforts pour implorer Dieu de me délivrer de la puissance de cet ennemi qui m'avait saisi et au moment même où j'étais prêt à tomber dans le désespoir, et à m'abandonner à la destruction - non à une destruction imaginaire, mais à la puissance de quelque être réel du monde invisible qui possédait une puissance étonnante comme je n'en avais jamais senti de pareille en aucun être - juste à cet instant de grande alarme, je vis, exactement au-dessus de ma tête, une colonne de lumière, plus brillante que le soleil, descendre peu à peu jusqu'à tomber sur moi.

      À peine eut-elle apparu que je me sentis délivré de l'ennemi qui m'enserrait. Quand la lumière se posa sur moi, je vis deux personnages dont l'éclat et la gloire défient toute description et qui se tenaient au-dessus de moi dans les airs. L'un d'eux me parla, m'appelant par mon nom et dit, montrant l'autre : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé. Écoute-le !

      Mon but, en allant interroger le Seigneur, était de savoir laquelle des sectes avait raison, afin de savoir à laquelle je devais me joindre. c'est pourquoi, dès que je fus assez maître de moi pour pouvoir parler, je demandai aux personnages qui se tenaient au-dessus de moi, dans la lumière, laquelle de toutes les sectes avait raison et à laquelle je devais me joindre.

      Il me fut répondu de ne me joindre à aucune, car elles étaient toutes dans l’erreur ; et le personnage qui me parlait dit que tous leurs credo étaient une abomination à ses yeux ; que ces docteurs étaient tous corrompus ; qu'ils « s'approchent de moi des lèvres, mais leur cœur est loin de moi ; ils enseignent comme doctrines des commandements d'hommes, ayant une forme de piété, mais ils en nient la puissance ».

      Une connaissance telle que celle qui avait été communiquée au cours de cette révélation sans précédent ne pouvait pas rester secrète dans le cœur du jeune homme. Il n'hésita pas à proclamer la glorieuse vérité, tout d'abord aux membres de sa famille, qui reçurent son témoignage avec respect, et ensuite aux ministres des sectes, qui avaient travaillé avec tant de diligence pour le convertir à leur croyance respective. À sa surprise, ces soi-disant docteurs du Christ, traitèrent ses déclarations avec le plus grand mépris, affirmant que le temps des révélations de Dieu était passé depuis longtemps et que la manifestation, si vraiment il en avait reçu une, était de Satan. Néanmoins, les ministres, avec une unité de but étrangement opposée à leur hostilité mutuelle première, mirent tout en oeuvre pour ridiculiser le jeune homme et dénoncer ses affirmations simples quoique solennelles. Le voisinage fut soulevé : une persécution cruelle et vindicative lui fut infligée, à lui et à sa famille ; on alla jusqu'à tirer sur lui dans l'intention de l'assassiner. À travers toutes ces vicissitudes, il fut préservé de toute blessure corporelle et, en dépit de l'opposition grandissante, il resta fidèle à son témoignage de la visite céleste. Il continua, dans ces conditions pénibles, pendant trois ans, sans recevoir d'autre manifestation directe de la part d'êtres célestes, attendant, mais ne recevant jamais la lumière ni les instructions supplémentaires après lesquelles il soupirait. Il avait le sentiment vif de sa propre fragilité et était conscient de ses faiblesses d'homme. Il supplia le Seigneur, reconnaissant ses imperfections et implorant son secours.

Visitations angéliques

 

      La nuit du 21 septembre 1823, tandis qu'il priait pour obtenir le pardon de ses péchés et pour savoir ce qu'il devait faire dans la suite, il fut béni par une autre manifestation céleste. Dans sa chambre apparut une brillante lumière, au milieu de laquelle se tenait un personnage vêtu de blanc dont l'aspect était d'une pureté radieuse. Le visiteur céleste s'annonça comme étant Moroni, messager envoyé de la présence de Dieu, et se mit en devoir d'instruire le jeune homme de certains projets divins dans lesquels son entremise serait d'une grande importance. L'ange dit que Dieu avait une oeuvre à faire accomplir à Joseph et que son nom « serait connu en bien et en mal parmi toutes les nations, races et langues ou qu'on en dirait du bien ou du mal parmi tous les peuples. Il dit qu'il existait un livre caché, écrit sur des plaques d'or, donnant l'histoire des anciens habitants du continent américain et la source dont ils étaient issus. Il dit aussi que la plénitude de l'Évangile éternel y était contenue, telle qu'elle avait été donnée par le Sauveur à ces anciens habitants ; en outre, que deux pierres contenues dans des arcs d'argent - et ces pierres fixées à un pectoral, constituaient ce qu'on appelle l'Urim et Thummim - étaient déposées avec les plaques ; que la possession et l'emploi de ces pierres étaient ce qui faisait les « voyants » dans les temps anciens et que Dieu les avait préparées pour la traduction du livre ».

      L'ange visiteur, Moroni, répéta alors plusieurs prophéties qui se trouvent dans les anciennes Écritures ; quelques-unes des citations furent rendues avec des variantes du texte de la Bible. Des paroles de Malachie, les suivantes furent données, présentant des variantes, petites mais significatives, de la version biblique : « Car voici, le jour vient, ardent comme une fournaise. Tous les hautains et tous les méchants brûleront comme du chaume ; car ceux qui viennent les brûleront, dit l'Éternel des armées, et ils ne leur laisseront ni racine ni rameau ». Et, plus loin : Voici, je vous révélerai la prêtrise par la main d'Élie le prophète avant que le jour de l'Éternel arrive, ce jour grand et redoutable ». Et il cita également le verset suivant de manière différente : « Et il implantera dans le cœur des enfants les promesses faites aux pères et le cœur des enfants se tournera vers leurs pères. S'il n'en était pas ainsi, la terre serait entièrement dévastée à sa venue » (voir Malachie, chap. 4). Entre autres Écritures, Moroni cita les prophéties d'Ésaïe relatives au rétablissement d'Israël dispersé et au règne promis de la justice sur la terre (voir Ésaïe, chap. 11), disant que les prédictions étaient sur le point de s'accomplir ; également les paroles de Pierre aux Juifs au sujet du prophète dont Moïse avait dit qu'il serait suscité, expliquant que le prophète en question était Jésus-Christ et que le jour était proche où tous ceux qui rejetteraient les paroles du Sauveur seraient retranchés du milieu du peuple (voir Actes 3:22,23).

      Ayant remis son message, l'ange s'en alla, la lumière dans la chambre semblant se condenser autour de sa personne et disparaître avec lui. Mais, au cours de la nuit, il revint deux fois et, à chaque visite, répéta ce qu'il avait dit lors de la première, avec des conseils auxquels il ajouta des avertissements concernant les tentations qui assailliraient le jeune homme dans l'accomplissement de sa mission. Le jour suivant, Moroni apparut de nouveau à Joseph, réitérant, une fois de plus, les instructions et les avertissements de la nuit précédente et lui disant de mettre son père au courant de tout ce qu'il avait vu et entendu. Ce que le jeune homme fit, et son père témoigna promptement que les communications étaient de Dieu.

      Joseph se rendit alors à la colline qui lui avait été décrite dans la vision. Il reconnut l'endroit indiqué par l'ange et, après quelque effort, découvrit une boîte en pierre contenant les plaques et les autres objets dont Moroni avait parlé. Le messager se tint de nouveau à côté de lui et lui défendit de prendre le contenu de la boîte à ce moment-là, disant que quatre années devaient s'écouler avant que les plaques ne fussent remises à ses soins et qu'il serait de son devoir de visiter l'endroit chaque année à la même date. Lors de chacune de ces visites, l'ange instruisit le jeune homme plus complètement dans la grande oeuvre qui l'attendait.

      Notre but actuel n'est pas de revoir en détail la vie et le ministère de Joseph Smith. Ce qui a été dit plus haut concernant les premières scènes de la mission qui lui fut confiée par Dieu, se justifie par la grande importance que présente l'inauguration de la dispensation des derniers jours, ou nouvelle dispensation de la providence divine, par son entremise.

      La parution des plaques de leur lieu de repos séculaire, leur traduction par le pouvoir divin, et la publication du document sous le nom de Livre de Mormon recevront notre attention plus tard. Il suffit de dire ici que le texte ancien a été traduit, que le Livre de Mormon a été donné au monde et que le volume est accepté comme Écriture par les saints des derniers jours.

Événements ultérieurs : Le martyre

 

      En temps opportun, l'Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours fut établie, la Sainte Prêtrise ayant été rétablie par l'ordination de Joseph Smith sous les mains de ceux qui avaient détenu les clefs de cette autorité au cours des dispensations précédentes. L'organisation de l'Église, en tant que corps constitué, eut lieu le 6 avril 1830, à Fayette, dans l'État de New York, et les noms de six personnes seulement sont enregistrées dans la liste des participants actifs. À cette époque, il est vrai, bien plus que six personnes avaient adhéré à ce mouvement nouveau et sans précédent, mais, étant donné que les lois de l'État spécifiaient le nombre six comme minimum requis pour l'incorporation d'une société religieuse, il n'y eut que ce nombre qui prit officiellement part à la procédure légale. Et toutes ces personnes, sauf une, étaient relativement inconnues, on pourrait même dire obscures. Le nom de Joseph Smith le prophète avait déjà été entendu au-delà de la région où il vivait. Il était l'objet d'une notoriété rapidement grandissante, sinon d'une renommée enviable. Le Livre de Mormon, qui se présente comme une histoire des peuples aborigènes du continent occidental et, plus particulièrement, comme un récit des rapports de Dieu avec ces peuples, bref, les Écritures de ce qui devait être appelé plus tard le Nouveau Monde, avait déjà été traduit par lui et publié. C'est par allusion à la page de titre de ce livre que l'appellation «mormon», appliquée d'abord par dérision, comme sobriquet, est devenue une dénomination populaire de l'Église et de ses membres. Commençant par le petit nombre de membres mentionné plus haut, l'Église, du vivant de Joseph Smith, s'augmenta de plusieurs milliers de membres et sa croissance a continué, avec une rapidité et une permanence phénoménales, jusqu'aujourd'hui. Un par un, les pouvoirs et les autorités que possédait l'Église d'autrefois furent rétablis par l'intermédiaire de l'homme qui fut ordonné premier ancien de la dispensation des derniers jours. Avec le développement de l'Église, la persécution augmenta et l'effet de l'opposition satanique atteignit son paroxysme le 27 juin 1844, dans le cruel martyre du prophète et de son frère Hyrum, alors patriarche de l'Église. Les incidents qui conduisirent au vil meurtre de ces hommes à Carthage, en Illinois, où ils culminèrent, sont connus de tout le monde. Prophète et patriarche apposèrent le sceau sacré de leur sang au témoignage qu'ils avaient si vaillamment porté en faveur de la vérité, face à une persécution intolérante pendant presque un quart de siècle.



Authenticité de la mission de Joseph Smith

 

      Les preuves de la présence de l'autorité divine dans l’œuvre établie par Joseph Smith et du fait que les prétentions émises par l'homme et en sa faveur sont justifiées, peuvent être résumées comme suit :

1. Les anciennes prophéties se sont accomplies par le rétablissement de l'Évangile et le rétablissement de l'Église sur la terre par son intermédiaire.

2. Il reçut, par ordination et nomination directes, des mains de ceux qui détenaient le pouvoir au cours d'anciennes dispensations, l'autorité d'administrer les différentes ordonnances de la Sainte Prêtrise.

3. Les résultats de son ministère montrent qu'il possédait le pouvoir de véritable prophétie et d'autres dons spirituels.

4. La doctrine qu'il a proclamée est vraie et scripturale.



      1. L’œuvre de la vie de Joseph Smith atteste abondamment que les prophéties sont accomplies. Jean le Révélateur, dans sa vision prophétique de la dispensation des derniers jours, comprit et prédit que l'Évangile serait de nouveau envoyé des cieux et rétabli sur terre par le ministère direct d'un ange, dans les derniers jours : « Je vis un autre ange qui volait par le milieu du ciel, ayant un Évangile éternel, pour l'annoncer aux habitants de la terre, à toutes nations, à toutes tribus, à toutes langues et à tous peuples. Il disait d'une voix forte : Craignez Dieu, et donnez-lui gloire car l'heure de son jugement est venue ; et adorez celui qui a fait le ciel, et la terre, et la mer, et les sources d'eaux » (Apocalypse 14:6,7). On peut voir un accomplissement partiel de cette prédiction dans la manifestation de l'ange Moroni à Joseph Smith, déjà décrite, par laquelle le rétablissement de l'Évangile fut annoncé et la réalisation rapide d'autres prophéties anciennes promises ; et des annales, dont il est dit, entre autres, qu'elles contiennent « la plénitude de l'Évangile éternel », tel qu'il fut donné par le Sauveur aux anciens habitants du continent occidental, furent confiées à ses soins pour être traduites et publiées parmi toutes nations, toutes langues et tous peuples. Un accomplissement supplémentaire se réalisa dans la visitation personnelle d'êtres ressuscités, qui avaient exercé leur ministère comme détenteurs de la Sainte Prêtrise pendant leur vie mortelle, cette prêtrise comprenant l'autorité et la vocation divine de prêcher l'Évangile et d'en administrer les ordonnances. Le reste de la prédiction de Jean concernant l'appel autorisé à la repentance et l'exécution du jugement de Dieu en préparation des scènes des derniers jours, est actuellement en cours d'accomplissement rapide et littéral.

      Malachie prédit la venue d'Élie, spécialement commissionné du pouvoir d'inaugurer l’œuvre de coopération entre les pères et leurs enfants, et annonça que cette mission serait le préliminaire nécessaire à l'avènement du « jour de l'Éternel, ce jour grand et redoutable » (Malachie 4:5,6). L'ange Moroni confirma la véracité et la signification de cette prédiction en la réitérant avec insistance, comme il a été dit plus haut. Joseph Smith et son compagnon dans le ministère, Oliver Cowdery, témoignèrent solennellement avoir été visités par Élie le prophète, dans le Temple de Kirtland, en Ohio, le 3 avril 1836 ; au cours de cette visite, l'ancien prophète déclara au prophète des derniers jours que le jour dont avait parlé Malachie était arrivé . « C'est pourquoi », continua-t-il, « les clefs de cette dispensation sont remises entre vos mains ; et vous saurez par là que le jour de l'Éternel, ce jour grand et redoutable, est proche et même à la porte » (D&A 110:13-16). Il a été expliqué que la nature particulière de l'union des pères et des enfants, sur laquelle Malachie, Moroni et Élie insistèrent beaucoup, comprend des ordonnances administrées par procuration, telles le baptême pour les morts qui ont quitté la terre sans la connaissance de l'Évangile ou sans avoir eu l'occasion de se conformer à ses lois et ordonnances. Dans l'enseignement et la pratique de cette doctrine, l'Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours se trouve seule parmi toutes les Églises qui professent le christianisme.

      Les anciennes Écritures abondent en prophéties concernant le rétablissement d'Israël en ces derniers jours et le rassemblement du peuple de parmi les nations et les pays dans lesquels il a été conduit ou chassé en châtiment de ses égarements. Une telle prééminence et une telle importance sont attachées à cette oeuvre du rassemblement, dans les prédictions des temps anciens que, depuis l'époque de l'exode d'Israël, les derniers jours ont été considérés, dans les Écritures sacrées, comme étant nettement une dispensation de rassemblement. Le retour des tribus, après leur longue et grande dispersion, est représenté comme une oeuvre préliminaire à l'établissement du règne prédit de la justice, avec le Christ sur la terre comme Seigneur et Roi ; et son accomplissement est donné comme précurseur certain du Millénium. Jérusalem doit être rétablie pour être la ville du grand Roi dans l'ancien monde, et Sion, ou la nouvelle Jérusalem, doit être bâtie dans le nouveau monde ; les Tribus Perdues doivent être ramenées du lieu de leur exil, dans le nord ; et la malédiction doit être enlevée d'Israël.

      Dès les premiers jours de son ministère, Joseph Smith enseigna que la doctrine du rassemblement imposait actuellement un devoir à l'Église et cet aspect de l’œuvre des saints des derniers jours en est un des traits les plus caractéristiques. Joseph Smith et Oliver Cowdery affirment que l'autorité de poursuivre cette oeuvre a été donnée à l'Église, à travers eux, par Moïse, qui détenait l'autorité en tant que chef d'Israël, au cours de la dispensation qui porte spécialement le nom de dispensation mosaïque. Ils rendent leur témoignage de la façon suivante, dans la description des manifestations qui eurent lieu dans le Temple de Kirtland, le 3 avril 1836 ; « Moïse apparut devant nous et nous remit les clefs pour rassembler Israël des quatre coins de la terre et pour ramener les dix tribus du pays du nord » (D&A 110:11). Pour juger de l'ardeur avec laquelle cette oeuvre a été commencée et les progrès appréciables qui y ont déjà été faits, considérez les centaines de milliers d'individus appartenant aux familles d'Israël, déjà rassemblés dans les vallées des Montagnes Rocheuses, autour des Temples du Seigneur établis actuellement ; et écoutez le psaume des armées d'Israël parmi les nations, chanté sur l'accompagnement d’œuvres effectives : « Venez, et montons à la montagne de l'Éternel, à la maison du Dieu de Jacob, afin qu'il nous enseigne ses voies, et que nous marchions dans ses sentiers, car de Sion sortira la loi et de Jérusalem, la parole de l'Éternel » (Michée 4:2).

      L'apparition du Livre de Mormon est considérée par les saints des derniers jours comme un accomplissement direct de prophéties. En prédisant l'humiliation d'Israël, à qui le pouvoir de la prêtrise avait été donné aux premiers jours, Ésaïe se fit la voix de la parole du Seigneur de cette manière : « Tu seras abaissée, ta parole viendra de terre, et les sons en seront étouffés par la poussière ; ta voix sortira de terre comme celle d'un spectre et c'est de la poussière que tu murmureras tes discours » (Ésaïe 29:4 ; voir aussi 2 Néphi 3:19). Le Livre de Mormon est vraiment la voix d'un peuple abaissé, parlant de la poussière, car c'est de la poussière que le Livre de Mormon fut littéralement tiré. Le volume est l'histoire d'une petite branche de la maison d'Israël, en fait une partie de la famille de Joseph, qui fut conduite, par un pouvoir miraculeux, dans le nouveau monde, six siècles avant l'ère chrétienne.

      Parlant par la bouche du prophète Ézéchiel, le Seigneur définit de la manière suivante leur rôle, qui était de rendre un témoignage parallèle à celui de Juda, lequel constitue une partie de la Bible : « Et toi, fils de l'homme, prends une pièce de bois et écris dessus : Pour Juda et pour les enfants d'Israël qui lui sont associés. Prends une autre pièce de bois et écris dessus : Pour Joseph, bois d'Éphraïm et de toute la maison d'Israël qui lui est associée. Rapproche-les l'une de l'autre pour en former une seule pièce, en sorte qu'elles soient unies dans ta main. Et lorsque les enfants de ton peuple te diront : Ne nous expliqueras-tu pas ce que cela signifie ? réponds-leur : Ainsi parle le Seigneur, l'Éternel : voici je prendrai le bois de Joseph, qui est dans la main d'Éphraïm, et les tribus d'Israël qui lui sont associées, je les joindrai au bois de Juda et j'en formerai un seul bois, en sorte qu'ils ne soient qu'un dans ma main » (Ézéchiel 37:16-19). Les versets suivants déclarent que le rassemblement et le rétablissement d'Israël suivront immédiatement les témoignages réunis des annales de Juda et de Joseph. Les deux récits sont devant le monde, unis dans leur témoignage de l'Évangile éternel et l’œuvre du rassemblement progresse de façon effective.

      En outre, il est évident, selon les Écritures, que la dispensation de l'Évangile dans les derniers jours doit être une dispensation de rétablissement et de restitution, en vérité, « une dispensation de la plénitude des temps ». Paul déclare que c'est le bon plaisir du Seigneur « lorsque les temps seraient accomplis, de réunir toutes choses en Christ, celles qui sont dans les cieux et celles qui sont sur la terre » (Éphésiens 1:9,10). Cette prédiction trouve un parallèle dans les paroles du prophète Néphi : « C'est pourquoi toutes les choses qui ont été révélées aux enfants des hommes seront dévoilées en ce temps-là » (2 Néphi 30:18). L'enseignement de Pierre est en accord avec ceci : « Repentez-vous et convertissez-vous, pour que vos péchés soient effacés, afin que des temps de rafraîchissement viennent de la part du Seigneur et qu'il envoie celui qui vous a été destiné, Jésus-Christ, que le ciel doit recevoir jusqu'aux temps du rétablissement de toutes choses, dont Dieu a parlé anciennement par la bouche de ses saints prophètes » (Actes 3:19-21).

      Et voici que parait Joseph Smith qui affirme que l'autorité lui a été donnée d'ouvrir la dispensation de la plénitude, de la restitution et du rétablissement ; et que, par son entremise, l'Église a été dotée de toutes les clefs et de tous les pouvoirs de la prêtrise, tels qu'ils furent détenus et exercés au cours des périodes précédentes. C'est à l'Église que « le pouvoir de cette prêtrise a été donné pour les derniers jours et pour la dernière fois, dans ce qui est la dispensation de la plénitude des temps. Pouvoir que vous détenez conjointement avec tous ceux qui ont reçu une dispensation, à quelque époque que ce soit depuis le début de la création » (D&A 112:30-32). L’œuvre universelle de l'Église dans son ministère d'aujourd'hui démontre suffisamment que cette dernière possède bien ces pouvoirs unifiés et combinés.

      2. L'autorité de Joseph Smith lui fut conférée par le ministère direct d'êtres célestes dont chacun avait, autrefois, exercé le même pouvoir sur terre. Nous avons déjà vu comment l'ange Moroni, d'abord prophète mortel parmi les Néphites, transmit à Joseph la tâche de faire paraître au monde le livre que lui, Moroni, avait enterré plus de quatorze cents ans auparavant. Nous apprenons en outre que, le 15 mai 1829, la prêtrise inférieure ou prêtrise d'Aaron, fut conférée à Joseph Smith et à Oliver Cowdery par Jean-Baptiste (D&A 13), lequel vint, dans son état immortalisé, avec cet ordre particulier de la prêtrise, qui comprend les clefs du ministère d'anges, la doctrine de la repentance et du baptême pour la rémission des péchés. C'était le même Jean qui, comme la voix de celui qui crie dans le désert, prêcha la même doctrine et administra la même ordonnance en Judée comme précurseur immédiat du Messie. En remettant son message, Jean-Baptiste déclara qu'il agissait sous la direction de Pierre, Jacques et Jean, apôtres du Seigneur, dans les mains desquels reposaient les clefs de la prêtrise supérieure, ou prêtrise de Melchisédek, qui serait donnée également en son temps. Cette promesse s'accomplit un mois plus tard, lorsque les apôtres susnommés visitèrent personnellement Joseph Smith et Oliver Cowdery, et les ordonnèrent à l'apostolat (D&A 27:12), qui comprend tous les offices de l'ordre supérieur de la prêtrise et qui comporte l'autorité d'administrer toutes les ordonnances établies de l'Évangile.

      Ensuite, quelque temps après que l'Église eût été dûment organisée, l'autorité nécessaire pour remplir certaines fonctions particulières fut donnée ; dans chaque cas, le messager qui apportait la charge était celui qui avait le droit d'officier de la sorte en vertu de l'autorité qu'il avait détenue au cours de sa vie mortelle. Ainsi, comme nous l'avons vu, Moïse conféra l'autorité d'exécuter l’œuvre du rassemblement ; et Élie, qui, n'ayant pas goûté la mort, jouissait de rapports particuliers avec les vivants et les morts, remit l'autorité du ministère par procuration en faveur des disparus. À ces commissions divines s'ajoute celle donnée par Élias, qui apparut à Joseph Smith et à Oliver Cowdery et leur « remit la dispensation de l'Évangile d'Abraham » leur disant, comme il avait été dit à ce patriarche et à ses descendants dans les temps anciens, qu'en eux et en leur postérité toutes les générations après eux seraient bénies (D&A 110:12).

      Il est donc évident que les prétentions que l'Église avance au sujet de son autorité sont complètes et cohérentes quant à la source des pouvoirs qu'elle professe avoir et aux procédés par lesquels ils ont de nouveau été remis sur la terre. L'Écriture et la révélation anciennes et modernes, soutiennent comme loi inaltérable le principe que personne ne peut déléguer à autrui une autorité qu'il ne possède pas lui-même.

      3. Joseph Smith était un vrai prophète. - Aux jours de l'ancien peuple d'Israël, une méthode efficace fut prescrite pour éprouver les prétentions de quelqu'un qui se disait prophète : « Quand ce que dira le prophète n'aura pas lieu et n'arrivera pas, ce sera une parole que l'Éternel n'aura point dite. C'est par audace que le prophète l'aura dite : n'aie pas peur de lui » (Deutéronome 18:21,22). Réciproquement, si les paroles du prophète sont vérifiées par leur accomplissement, il y a là au moins une preuve qui laisse présumer de son appel divin. Parmi les nombreuses prédictions prononcées par Joseph Smith et déjà accomplies ou attendant le temps arrêté pour leur accomplissement, quelques citations suffiront.

      Une des premières prophéties faites par son intermédiaire qui, bien que n'étant pas sa parole indépendante mais celle de l'ange Moroni, fut néanmoins donnée au monde par Joseph Smith, avait trait, spécialement, au Livre de Mormon, duquel l'ange dit :

      « Les connaissances que contient ce livre parviendront à toutes les nations, langues et peuples sous les cieux » (Times and Seasons, vol. 2, n° 13). Cette déclaration fut faite quatre ans avant que l’œuvre de traduction ne débutât et quatorze ans avant que les anciens de l'Église ne commençassent leur oeuvre missionnaire dans les pays étrangers. Depuis cette époque, le Livre de Mormon a été publié en de nombreuses langues et l’œuvre de distribution dans le monde entier progresse toujours.

      En août 1842, alors que l'Église subissait des persécutions en Illinois et que la partie ouest de ce qui forme maintenant les États-Unis d'Amérique n'était connue que très peu et ce, uniquement comme territoire d'une nation étrangère, Joseph Smith prophétisa « que les Saints continueraient à souffrir beaucoup d'afflictions et seraient chassés dans les Montagnes Rocheuses », et que, tandis que beaucoup de ceux qui professaient alors fidélité à l'Église, apostasieraient et que d'autres, fidèles à leur témoignage, subiraient le sort des martyrs, certains vivraient pour « aider à établir des colonies, à construire des villes et pour voir les saints devenir un peuple puissant au milieu des Montagnes Rocheuses » (Millennial Star, vol. 19, p. 630, et History of the Church, vol. 5, p. 85). L'accomplissement littéral de cette prédiction faite en 1842, et, pourrait-on ajouter, pressentie par une prophétie précédente en 1831 (D&A 49:24,25) l'une cinq ans et l'autre seize ans avant l'exode de l'Église vers l'Ouest, est attesté par l'histoire bien connue de l'établissement et du développement de cette région autrefois inhospitalière. Même les sceptiques et les adversaires avoués de l'Église proclament que l'établissement d'un grand État dans les vallées des Montagnes Rocheuses est un miracle.

      Une prédiction remarquable concernant les affaires nationales américaines fut prononcée par Joseph Smith, le 25 décembre 1832 ; elle fut promulguée peu après parmi les membres de l'Église et fut prêchée par les anciens, mais elle ne fut imprimée qu'en 1851. La révélation dit, en partie, ce qui suit : « En vérité, ainsi dit le Seigneur, au sujet des guerres qui vont se produire, sous peu, en commençant par la révolte de la Caroline du Sud, et qui se solderont finalement par la mort et la misère de beaucoup d'âmes. Le jour viendra où la guerre se déversera sur toutes les nations en commençant par cet endroit. Car voici, les États du Sud seront divisés contre les États du Nord, et les États du Sud feront appel à d'autres nations, à savoir la nation de Grande-Bretagne... Et il arrivera, après de nombreux jours, que les esclaves, mobilisés et disciplinés pour la guerre, se dresseront contre leurs maîtres » (D&A 87).

      Toute personne qui étudie l'histoire des États-Unis connaît les faits qui établissent l'accomplissement total de cette stupéfiante prophétie. En 1861, plus de vingt-huit ans après l'enregistrement de cette prophétie et dix ans après sa publication en Angleterre, la Guerre de Sécession éclata aux États-Unis en commençant par la Caroline du Sud. Les récits horribles de cette lutte fratricide confirment tristement la prédiction concernant « la mort et la misère de beaucoup d'âmes », quoique ceci n'en constituât qu'un accomplissement partiel. On sait que des esclaves désertèrent le Sud et s'enrôlèrent dans l'armée du Nard, et que les États confédérés sollicitèrent l'aide de la Grande-Bretagne. Bien qu'aucune alliance ouverte ne fût contractée entre les États du Sud et le gouvernement anglais, l'influence britannique donna des secours indirects et des encouragements substantiels au Sud et ceci d'une telle façon que cela produisit de graves complications internationales. Des vaisseaux furent construits et équipés dans des ports britanniques dans l'intérêt de la Confédération, et les résultats de cette violation des lois de la neutralité coûtèrent à la Grande-Bretagne la somme de quinze millions et demi de dollars, somme qui, à l'arbitrage de Genève, fut allouée aux États-Unis dans le règlement de l'affaire du navire « Alabama ». La Confédération avait envoyé des délégués en France et en Angleterre ; ces ambassadeurs furent pris de force, par des policiers des États-Unis, du vapeur anglais sur lequel ils s'étaient embarqués. Cet acte, que le gouvernement des États-Unis dut admettre comme ouvert, menaça, pendant un certain temps, de précipiter une guerre entre les États-Unis et la Grande-Bretagne.

      Une étude soigneuse de la révélation et de la prophétie sur la guerre, donnée, comme nous l'avons dit, par l'intermédiaire du prophète Joseph Smith, le 25 décembre 1832, montre clairement que le conflit entre le Nord et le Sud en Amérique devait être, comme nous savons maintenant qu'il l'a été, seulement le commencement d'une nouvelle ère de luttes et d'effusion de sang. Les paroles du Seigneur prédisaient clairement la guerre « en commençant par la révolte de la Caroline du Sud », et déclaraient en outre : « Le jour viendra où la guerre se déversera sur toutes les nations, en commençant par cet endroit ». La Grande Guerre de 1914-1918 entortilla directement ou indirectement toutes les nations de la terre ; et le point de savoir comment elles ont pu se remettre des effets de ce formidable conflit, est un fait qui se situe au-delà de l’horizon de la vision humaine. Des nations ont été démembrées ou détruites ; des trônes sont tombés ; des couronnes royales ont perdu toute valeur autre que le prix sur le marché de leur or et de leurs pierres précieuses et, en même temps, de nouveaux gouvernements ont été créés et des nations ont vu le jour, littéralement nées en vingt-quatre heures. Les éléments mêmes sont en colère, ce que nous appelons les phénomènes de la nature dépassent, en furie destructrice, tout ce que l'homme ait enregistré et, en vérité, nous ne sommes pas encore arrivés à la fin. La parole du Seigneur, par l'intermédiaire de son prophète, Joseph Smith, n'a jamais été révoquée : « Et ainsi, les habitants de la terre se lamenteront à cause de l'épée et de l'effusion de sang ; et la famine, la peste, les tremblements de terre, le tonnerre du ciel ainsi que l'éclair foudroyant et vif feront sentir aux habitants de la terre la colère, l'indignation et la main vengeresse d'un Dieu Tout-Puissant, jusqu'à ce que la destruction décrétée ait mis complètement fin à toutes les nations. » (D&A 87:6).

      La révélation citée, telle qu'elle fut donnée par l'intermédiaire de Joseph Smith, contenait d'autres prédictions dont certaines attendent encore leur accomplissement. Les preuves présentées suffisent pour démontrer non seulement que Joseph Smith est éminent parmi les hommes à cause du fait qu'il fut l'instrument de l'accomplissement des prophéties proclamées par les représentants du Seigneur dans les temps anciens, mais aussi que sa place parmi les prophètes est abondamment justifiée. Mais le don de prophétie si richement conféré à cet Élias des derniers jours, et exercé par lui si librement et cependant d'une manière infaillible, n'est qu'un des nombreux dons spirituels par lesquels il s'est distingué, en commun avec une foule d'autres hommes qui ont reçu la prêtrise à travers lui. Les Écritures déclarent que certains signes accompagneront l'Église du Christ, parmi lesquels les dons des langues, de guérison, de l'immunité devant la mort quand elle menace et le pouvoir de contrôler les mauvais esprits (Marc 16:16-18 ; Luc 10:19, etc. ; D&A 84:65-72). L'exercice de ces pouvoirs, duquel résulte ce que l'on appelle ordinairement les miracles, n'est, en aucune manière, une preuve infaillible d'autorité divine ; car, selon les textes, certains vrais prophètes n’ont accompli aucun prodige de ce genre, tandis qu'on a connu des hommes qui faisaient des miracles à l'instigation de mauvais esprits (Exode 7:11,22 ; 8:7,18 ; Apocalypse 13:13-15 ; 16:13,14). Néanmoins, la possession du pouvoir qu'implique l'accomplissement de miracles est une caractéristique essentielle de l'Église ; et lorsque de tels actes ont lieu pour réaliser des buts sacrés, ils prouvent et confirment l'existence de l'autorité divine. C'est pourquoi nous pouvons nous attendre à trouver, comme nous le trouvons, du reste, dans le ministère de Joseph Smith et dans celui de l'Église en général, le récit attesté de miracles, comprenant des manifestations de tous les dons de l'Esprit qui ont été promis.
 

      4. La doctrine enseignée par Joseph Smith et par l'Église, de nos jours, est vraie et scripturale. Pour prouver cette affirmation, nous devons examiner les enseignements principaux de l'Église un par un.
 

 

Source : James E. Talmage, Articles of Faith, Salt Lake City, 1890