Généalogies
remontant à Adam
QUESTION
: On entend dire que certains sont remontés jusqu’à
Adam dans leurs recherches généalogiques. Est-ce
possible ? Si oui, est-il nécessaire que nous remontions tous
jusqu’à Adam ?
RÉPONSE
de Robert C. Gunderson, doyen spécialiste dans la recherche
des lignes royales, au Département généalogique
de l’Église
La
réponse la plus simple à ces deux questions est non.
Laissez-moi vous expliquer.
En
trente-neuf ans de recherches généalogiques, je n’ai
pas encore vu de ligne d’ascendance remontant jusqu’à
Adam qui puisse réunir les renseignements adaptés.
Comme c’est ma tâche, j’ai révisé des
centaines de lignes d’ascendance depuis des années. Je
n’en ai pas trouvé une seule où chaque lien
mentionné sur la ligne d’ascendance puisse être
justifié sur la preuve de documents disponibles de nos jours.
À mon avis, il n’est même pas possible de vérifier
de manière historique une ligne d’ascendance européenne
ininterrompue en remontant au-delà des rois mérovingiens
de 450 à 752 ap. J.-C. Chaque ligne d’ascendance que
j’ai vue et qui essaie de combler l’intervalle qui sépare
cette époque de la généalogie biblique semble
s’appuyer sur des traditions douteuses ou, au pire, sur des
contrefaçons pures et simples.
En
général, ces généalogies ne donnent pas
de preuves à l’appui de l’origine des
renseignements ou bien citent des sources imprécises.
La
question se pose également de savoir s’il est nécessaire
pour nous de remonter notre généalogie jusqu’à
Adam. Je crois que quand on comprend la vraie raison pour laquelle
nous faisons des recherches généalogiques, nous
comprenons qu’il n’est pas nécessaire, pour le
moment, de relier nos généalogies à Adam. En
fait, cette tentative risque de nuire au but général de
la généalogie et de l’œuvre du temple qui
consiste à apporter les ordonnances rédemptrices de
l’Évangile à tous les morts.
J’ai
habituellement pour responsabilité de revoir les documents
envoyés pour l’œuvre du temple pour ceux qui
vivaient avant les années 1500. J’estimerais que 90 à
95 % de ces documents sont des copies de recherches généalogiques
déjà faites. Cela ne signifie pas que la majeure partie
de l’œuvre du temple ait été accomplie pour
les gens qui vivaient avant les années 1500. Au contraire, la
grande majorité des personnes de cette époque ont
encore besoin que l’œuvre du temple soit accomplie pour
eux. Le problème est que les modalités d’aide et
les documents d’appui sont de telle nature que ceux qui
travaillent dans cette période finissent par retrouver la
trace de beaucoup de personnes qui les ont précédés
en obtenant le même résultat.
Quelques
milliers de noms sont repris sans arrêt alors que des millions
d’autres restent perdus.
Le
résultat est que presque tous les efforts portant sur la
période antérieure aux années 1500 et que tous
les efforts pour tenter de remonter jusqu’à Adam
semblent être vains dans le cadre de notre véritable
objectif. En même temps, nos ancêtres plus récents
envers qui nous avons individuellement une plus grande
responsabilité, sont souvent négligés, même
lorsque de nombreux modes de recherches n’ont pas encore été
tentés.
Je
ne recommanderais à personne d’entreprendre des
recherches antérieures aux années 1500 sans d’abord
prendre contact avec le Département généalogique,
et seulement après avoir essayé toutes les possibilités
de recherche pour les générations plus récentes.
La
chance de découvrir dans la période antérieure
aux années 1500 des renseignements qui aboutiraient à
l’accomplissement d’autres ordonnances du temple est
presque nulle, à moins que l’on reçoive des
directives précises.
Au
moment où le Seigneur l’aura choisi, nous serons à
nouveau relié à Adam. Étant donné l’état
de nos annales, je crois que quand on essaie de remonter notre
généalogie jusqu’à Adam, nous ne sommes
pas loin de négliger l’exhortation de Paul de «
…ne pas s’attacher à des fables et des
généalogies sans fin, qui favorisent des discussions. »
(1 Timothée 1:4).
Le
volume de travail est tel que la participation de tous est
nécessaire, mais en même temps, nous devons apprendre à
travailler efficacement. Nous n’avons pas de temps à
consacrer à des projets inutiles qui gaspillent notre temps et
nos moyens.
Source
: L'Étoile, août 1984, p. 9-10