Un jeune qui a de graves handicaps peut-il remplir une mission à plein temps ?
Rex D. Pinegar
Le
Seigneur et ses serviteurs ont expliqué que chaque membre de
l’Église est un missionnaire. Il nous a été
commandé que notre « prédication soit la voix
d’avertissement, chacun à son voisin, avec douceur et
humilité » (D&A 38:40, 41 ; voir aussi 88:81).
En
plus de cette responsabilité missionnaire générale
que nous partageons tous, il est demandé aux jeunes gens de
consacrer deux ans de leur vie à un service missionnaire à
plein temps. Le président Spencer W. Kimball a dit : «
Tout jeune homme doit remplir une mission. » Il reconnaît,
cependant, que quelques-uns sont dans l'incapacité physique de
remplir une mission (voir « Allez dans le monde entier »,
L'Étoile, novembre 1974, p. 444).
L’expérience
de presque un siècle et demi [en 1980] d’œuvre
missionnaire a montré que la maladie ou les handicaps sont
presque toujours accentués par les longues marches, les
conditions de vie irrégulières et autres rigueurs de la
mission à plein temps. De plus, les personnes qui ne
s’adaptent pas facilement à de nouvelles personnes et à
de nouvelles situations risquent de souffrir de problèmes
émotionnels du fait de vivre en permanence avec une autre
personne pendant une longue période et selon un emploi du
temps rigide.
Le
missionnaire qui présente ces handicaps non seulement souffre
personnellement, mais peut aussi rendre le service de son collègue
plus difficile, compliquant ainsi le problème en créant
des sentiments de culpabilité chez les deux collègues
devant leur incapacité de faire le travail.
La
capacité de servir de chaque personne doit être
considérée individuellement. Le canal du Seigneur pour
ces considérations est l’évêque ou le
président de branche et le président de pieu ou de
mission qui ont la responsabilité de recommander des
missionnaires. On demande aussi un examen médical. Après
examen du dossier médical et une entrevue fouillée, le
dirigeant de la prêtrise doit déterminer si la personne
est capable de travailler dans les conditions dures que l’on
rencontre dans le champ missionnaire. Si l’on remarque des
problèmes, il est conseillé aux évêques de
les résoudre avant de recommander la personne pour une mission
à plein temps. Ceux qui ont des problèmes qui ne
peuvent être résolus, mais qui peuvent être
contrôlés, comme le diabète ou certains types
d’épilepsie, peuvent être recommandés.
La
personne qui présente de graves handicaps pour apprendre peut
rencontrer des difficultés à assimiler la documentation
volumineuse que les missionnaires doivent connaître par cœur
[n'est plus d'actualité, ndlr] ou pour répondre aux
amis de l'Église qui mettent souvent à l’épreuve
les capacités des jeunes gens même les plus capables.
Si
après consultation de l’évêque, il est
décidé qu’il ne serait pas sage pour un jeune
homme de servir comme missionnaire à plein temps, d’autres
options sont possibles et lui permettront d’assumer sa
responsabilité missionnaire. S’il sert dans l’Église
en fonction de ses capacités, ni lui ni sa famille ne doivent
se sentir coupables de ce qu’il ne remplit pas une mission à
plein temps régulière.
Dans
la mesure où il sert de tout son cœur, de tout son
pouvoir, de tout son esprit et de toutes ses forces dans les appels
qu'il reçoit, il sera « innocent devant Dieu au dernier
jour » (D&A 4:2).
Comment
une personne handicapée peut-elle servir dans l’œuvre
missionnaire ?
1.
Elle peut servir, comme tous les autres membres, en créant des
liens et en intégrant ses amis, voisins et sa famille. Les
personnes handicapées ont souvent démontré une
capacité unique de toucher le cœur des autres et à
ouvrir leur esprit à l’Évangile.
2.
Elle peut servir dans l’œuvre missionnaire de pieu, en
continuant à vivre chez elle et en participant selon ses
capacités, sans la discipline rigide du champ missionnaire.
3.
Elle peut participer financièrement selon ses moyens.
4.
Elle peut exercer sa foi par la prière en faveur de l’œuvre
missionnaire.
5.
Elle peut être un modèle de justice, un exemple pour
ceux qui croient.
6.
Elle peut correspondre avec des non-membres, leur exprimer son
témoignage et ses sentiments à l’égard de
l’Église.
7.
Elle peut envoyer des exemplaires « personnalisés »
du Livre de Mormon dans une mission, avec sa photographie et son
témoignage en début d'ouvrage.
On
peut imaginer d’autres actions. Le désir de servir Dieu
est la première condition (voir D&A 4:3).
Source
: L'Étoile, janvier 1980, p. 11-12