Jésus
et Lucifer
QUESTION : Comment Jésus
et Lucifer peuvent-ils être frères d'esprit alors que
leur personnalité et leurs buts sont totalement opposés
?
RÉPONSE de Jess L.
Christensen, directeur de l'institut de religion de l'université
de l'État d'Utah, Logan, Utah.
Lorsque les gens
entendent pour la première fois énoncer la doctrine
selon laquelle Lucifer et notre Seigneur Jésus-Christ sont
frères, ils peuvent être surpris, surtout s'ils ne
connaissent pas les révélations des derniers jours.
Mais les Écritures, tout comme les prophètes, affirment
que Jésus-Christ et Lucifer sont bien les enfants de notre
Père céleste, donc qu'ils sont frères d'esprit.
Jésus-Christ était avec le Père au commencement.
Lucifer, lui aussi, était un ange « qui détenait
de l'autorité en présence de Dieu », un «
fils du matin », un « fils de l'aurore » (voir D&A
76:25-27 ; Ésaïe 14:12). Jésus et Lucifer étaient
tous deux de grands dirigeants possédant une connaissance et
une influence importantes. Mais, en qualité de Premier-né
du Père, Jésus était le frère aîné
de Lucifer (voir D&A 93:21).
Comment ces deux esprits
si grands ont-ils pu devenir si opposés ? La réponse
réside dans le principe du libre arbitre, qui existe depuis
toute éternité (voir D&A 93:30). De Lucifer,
l'Écriture dit qu'à cause de sa rébellion, «
il devint Satan, oui à savoir le diable, le père de
tous les mensonges » (Moïse 4:4). Il est important de
remarquer qu'il n 'a pas été créé
mauvais, mais qu'il est devenu Satan de son propre choix.
Il n'est pas rare que des
frères fassent des choix totalement différents. Cela
s'est produit à maintes reprises : Caïn a choisi de
servir Satan ; Abel a choisi de servir Dieu (voir Moïse
5:16-18). Esaü « méprisa le droit d'aînesse »
; Jacob voulut l'honorer (voir Genèse 25:29-34). Les frères
de Joseph cherchèrent à tuer ce dernier ; il chercha à
leur sauver la vie (Genèse 37:12-24 ; 45:3-11).
L'ironie est que le libre
arbitre grâce auquel Lucifer s'est rebellé est ce don
même qu'il a essayé d'ôter à l'homme. Il a
proposé que tous les hommes soient contraints de revenir en
présence de Dieu (voir Moïse 4:1, 3). Mais le principe du
libre arbitre est essentiel à l'existence et à la
progression d'êtres intelligents : en faisant des choix sages,
nous recevons davantage de lumière et de vérité.
Par contre, les mauvais choix – comme celui qu'a fait Satan –
arrêtent notre progression et peuvent même nous priver
des bénédictions que nous avons déjà
(voir D&A 93:30-36).
Par conséquent,
pour progresser nous devons avoir la possibilité de choisir
entre le bien et le mal. Remarquez d'ailleurs que Satan et ses anges
– ceux qui se sont opposés au libre arbitre – sont
devenus l'opposition au bien.
Bien que le Père
ait permis à Satan et à ses anges de tenter le genre
humain, il a donné à chacun d'entre nous la capacité
de résister à la tentation (voir 1 Corinthiens 10:13).
Il nous a fait aussi le don magnifique du sacrifice expiatoire.
Lorsque le Seigneur a
placé inimitié entre la descendance d'Ève et le
diable, il a été dit à Satan qu'il meurtrirait
le talon de la postérité d'Ève, mais que la
postérité d'Ève lui écraserait la tête
(voir Moïse 4:21). En d'autres termes, Satan meurtrirait le
talon du Sauveur en poussant les hommes à le crucifier. Mais
par sa mort et sa résurrection, le Christ a vaincu la mort
pour nous tous ; et par son expiation, il offre à chacun
d'entre nous le moyen d'échapper aux conséquences
éternelles du péché et de revenir auprès
de notre Père céleste. Ainsi les plans de Satan ont-ils
été déjoués ; il sera jugé, lié
et jeté pour toujours en enfer (voir D&A 29:26-29 ;
Apocalypse 20:1-20).
Nous pouvons imaginer le
chagrin de notre Père céleste lorsqu'il a vu un fils
aimé lancer une rébellion et perdre ses chances
d'exaltation. Mais nous pouvons également imaginer l'amour et
la joie du Père lorsqu'il a accueilli le Fils bien-aimé
qui avait livré vaillamment et à la perfection les
batailles de la vie et avait accompli la grande expiation par ses
souffrances et sa mort.
Source : L'Étoile,
novembre 1987, p. 37