L'Église conseille de constituer de réserves alimentaires et autres.
Comment expliquer le désaccord qui semble exister entre ce conseil et
Luc 12:22-34 ?



Kenneth H. Beesley



Il n’existe aucun désaccord si l’on considère dans son contexte le conseil donné dans Luc 12:22-34 et 3 Néphi 13:26 (« Considérez les oiseaux de l’air, car ils ne sèment pas, ils ne moissonnent pas, ils n’amassent pas dans les greniers ; cependant votre Père céleste les nourrit »).

Ces références qui comprennent une partie du sermon sur la montagne (voir Matthieu 6:25-34) ne s’adressaient pas à tous les membres de l’Église, mais aux apôtres et à certains disciples qui avaient été appelés comme missionnaires.

Il était conseillé à ces personnes de quitter leurs affaires quotidiennes pour consacrer tout leur temps à prêcher l’Évangile. Aujourd’hui, nous attendons la même chose de ceux qui sont appelés comme Autorités générales de l’Église ou de ceux qui sont missionnaires à plein temps.

« Il n’y a pas maintenant et il n’y a jamais eu d’appel lancé en général aux saints : « Vendez ce que vous possédez » (voir Luc 12:33) sans accorder la moindre pensée aux besoins temporels du présent ou de l’avenir. Au contraire, cela fait partie de la mise à l’épreuve mortelle, et le Maître attend de ses disciples qu’ils subviennent à leurs besoins et à ceux de leur famille (D&A 75). » (Bruce R. McConkie, Doctrinal New Testament Commentary, 3 volumes, Salt Lake City, Bookcraft, 1965-73, 1:243.)

Il n’est pas nécessaire de remettre en question les conseils de nos dirigeants au sujet de la préparation pendant ces quarante dernières années. Ce conseil est répété à presque toutes les conférences générales. Voici par exemple ce que Victor L. Brown, évêque président de l’Église, a dit lors de la conférence générale d’avril 1980 :

« Le principe fondamental du service d’entraide c’est que nous subvenions à nos propres besoins. S’il y avait de graves difficultés économiques, l’Église ferait tout ce qui est en son pouvoir pour alléger les souffrances en complétant les efforts des membres. Toutefois, elle ne pourrait pas faire pour les saints ce qu’on nous a demandé de faire pour nous-mêmes depuis plus de quarante ans, c’est-à-dire d’avoir des réserves de nourriture, de vêtements et, si possible, de combustible ; d’avoir des économies et des capacités de production élémentaires. Cette recommandation a été faite au moins deux fois par an durant toutes ces années. Certains ont suivi les conseils des Frères et sont prêts, comme l’étaient les cinq vierges sages. D’autres, comme les vierges folles, n’ont pas assez d’huile dans leur lampe (voir Matthieu 25:1-13). » (L’Étoile, octobre 1980, p. 153-154.)

En tant que saints des derniers jours, on nous conseille d’entretenir un potager, de coudre ou de fabriquer des articles ménagers. Il serait également sage que nous apprenions à faire des conserves, à surgeler et à déshydrater les aliments. Et comme cela a été souligné précédemment, nous devons faire des réserves de nourriture, de vêtements et de combustible lorsque c’est légal et possible matériellement et économiquement.

Dans l’état actuel de l’économie, il est de plus en plus important d’avoir aussi des réserves d’argent liquide. La plupart d’entre nous doivent payer un loyer ou rembourser des emprunts. En cas de chômage, de maladie ou de décès, il y a presque toujours un besoin immédiat et continu d’argent liquide.

Voici ce que dit le président Spencer W. Kimball : « J’aime la façon dont la Société de secours enseigne la préparation personnelle et familiale qu’elle qualifie de « vie prévoyante ». Ceci implique la gestion de nos ressources, la planification sage de nos affaires financières, des dispositions complètes pour la santé personnelle et une préparation suffisante pour l’instruction et le développement profe ssionnel, en accordant l’attention nécessaire à la production et aux réserves au foyer ainsi qu’au développement de la souplesse émotionnelle. » (L’Étoile, avril 1978, page 118-119)

On nous conseille également de nous préparer pour le moment où nous devrons servir en tant que missionnaires. Quand cet appel viendra, on nous demandera d’oublier pendant un certain temps nos activités normales et de consacrer tout notre temps, tous nos talents et tous nos moyens à la mission.


(Source : L'Étoile, mars 1983, p. 14-15)