Foi et société 





1. La société civile et l’Église

« Recherchez le bien de la ville où je vous ai menés en captivité, et priez l’Éternel en sa faveur, parce que votre bonheur dépend du sien. » (Jérémie 29:7)

Que vous passiez dans n’importe quelle ville, vous y verrez des clochers et des dômes qui pointent vers le ciel. Ces lieux de culte, bien qu'intégrés au paysage, s'en démarquent. Les commerces, les hôtels de ville et les habitations les côtoient. Les enfants passent devant en se rendant à l’école. Puis vient le dimanche matin et leur raison d'être apparaît. L’idéal spirituel d’une église se prolonge dans le secours des sans-abri, les hôpitaux et les soupes populaires dont s'occupent les membres de ces communautés religieuses. La différence qu’ils accomplissent se sent plus qu’elle ne se voit.

Les Églises, les œuvres caritatives, les associations, les clubs et autres organisations à but non lucratif, indépendants des gouvernements et du monde des affaires, représentent une part importante de la sphère des bénévoles. Cela s’appelle la société civile et elle apporte un soulagement énorme à la population. Tout le monde peut y participer.

La religion est souvent le gardien et l'instructeur dans la vie d’une personne. Qui d’autre que l’Église parcourt le chemin pour souhaiter la bienvenue au monde d'un enfant, transmet les principes du bien et du mal, éduque quant aux obligations sociales, officialise les relations intimes, donne un sens à la mort, et perpétue l'esprit de la famille à la génération suivante ? Un des chefs de file de la philanthropie a dit de la religion des mormons : « On ne peut pas être membre de cette Église pendant très longtemps sans apprendre à diriger, à parler en public, à prendre des décisions, à avoir des discussions persuasives, à tenir un budget, à faire attention à son régime, à avoir de l'influence, à garder un oeil protecteur sur son voisin, à rendre visite aux autres, à savoir lire et écrire, à faire des recherches, à développer ses ressources, à faire un jardin, à faire des réserves de nourriture et ainsi de suite. » (Sharon Eubank, This is a Woman’s Church, FairMormon, 8 août 2014)

Multipliez ceci par un pourcentage de croyants, et l’influence à faire le bien s’introduit régulièrement.

La racine latine civ est abondamment utilisée dans notre langage politique. Civilisation, civique, civilité, civile, droits civils, tout ceci montre comment nous traitons notre semblable dans la construction d'une entreprise commune. C’est une affaire de culture plus que de loi, de devoir plus que d'obligation. Et parce que les être humains sont sociaux et religieux par nature, un gouvernement sain tient compte des deux compétences. La société et l’Église, accompagnées des valeurs et des services qui vont avec, se chevauchent souvent.

L'édification d'une société civile commence dans le cœur et grandit à l'extérieur. Edmund Burke l'a expliqué comme suit : « Être attaché à une subdivision, aimer la petite section à laquelle nous appartenons, est le premier principe de l'affection publique. Si nous n’aimons pas nos voisins, nous ne pouvons aimer le monde. » (Edmund Burke, Reflexions on the Revolution in France, 1790)

N’oublions jamais « l’autre ». Une des plus grandes épreuves d’une société civile est d’inclure ceux qui ne sont pas populaires, ceux qui n’ont plus de droit de vote, qui sont différents dans leur aspect ou leur façon d'agir. Cette approche ouverte demande un gros travail ; seul un dialogue respectueux et des discussions constructives peuvent apporter le bien à tous. L’alternative à la société civile est l’atomisation dans laquelle les gens se déportent vers des îlots selon leurs propres intérêts et leurs besoins. Cette route est trop facile. L’appel de la civilisation est d'engager et non de stocker.

La société est tenue par des liens trop diversifiés pour qu’une seule personne dirige. Il faut une multitude d’associations pour s’occuper d’une multitude. Mais les Églises rassemblent les gens comme aucune autre organisation ne le fait. Elles sont proches des gens qu’elles servent et encouragent des relations engagées. Si les villes avaient des groupes engagés dans une campagne pour la dignité humaine est engagée, elles ressembleraient beaucoup à des Églises.

Le travail discret de la société se fait par une foule innombrable de gens qui agissent bénévolement pour résoudre un problème. Comme les clochers qui pointent vers le ciel, mélangés à ces gratte-ciels et ces immeubles géants, chacun a un rôle à jouer, un talent à mettre à disposition, et une place à prendre.


2. Différence et dignité

« Les gens et la collectivité ont besoin d'un espace dans lequel ils pourront expérimenter leurs différentes approches de la religion. » (Alan Meese et Nathan Orman, Hobby Lobby, Corporate Law and The Theory of the Firm, Harvard Law Review, 20 mai 2014)

La vie ne serait-elle pas plus facile si nous étions tous pareils ? Imaginez le nombre de conflits que nous pourrions éviter si nous voulions tous la même chose, si nous votions tous pour les mêmes partis et allions tous à la même église. Mais le problème, c’est que ce monde-là n’existe pas.

La tentation de modeler chaque individu « dans un seul moule » a dit Dieter F. Uchtdorf, deuxième conseiller dans la Première Présidence de l'Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours, « serait en contradiction avec le génie de Dieu qui a créé chaque homme différent » (conference générale d’avril 2013).

La collectivité est faite de groupes d’intérêt, de partis politiques, de tendances culturelles et d’organisations religieuses qui mettent en avant leur propre vision du bien. Quand nous avons la capacité d'exprimer notre point de vue, alors les collectivités ne s’en portent que mieux. Tant qu'elles ne blessent ni ne forcent personne, les différences peuvent être enrichissantes pour notre vie en communauté.

Le rabbin Jonathan Sacks a comparé notre réalité sociale à la manière dont la nature agit : « Tout comme l'environnement naturel dépend de la biodiversité, l'environnement humain dépend de la diversité culturelle parce qu'aucune civilisation n'inclut toutes les expressions spirituelles, éthiques et artistiques de l'humanité » (Jonathan Sacks, The Dignity of Difference, 2005, p. 62). L’équilibre entre toutes sans aucune dominante, donne une meilleure chance à la stabilité.

Puisqu'aucun groupe en particulier n’a le monopole de ce qui est sage, beau et juste, chacun peut apprendre de tous. Nos expériences ont des lacunes qui demandent à être comblées et nos perspectives ont des vides qui doivent être remplis. Nous trouvons un sens aux relations avec les autres lorsque nous sortons de nous-mêmes et découvrons leur dignité, même si nous ne sommes pas d'accord avec eux. Et personne ne devrait renoncer à ce qu'il est.

Cet engagement entre les différences s’appelle le pluralisme, une société organisée sous le principe de lois et de civilisations communes, mais sans aucun système de croyance unique qui exercerait une influence totale. Non pas une, ni deux, mais de très nombreuses perspectives et traditions peuvent coexister dans les limites d’un cadre moral partagé. Un tel idéal ne peut exister que si les gens développent des habitudes et des manières de civilité en comprenant les philosophies premières de leurs voisins. À une époque grouillante de philosophies, d’idéologies et de vérités proclamées, la paix et l’ordre dépendent de cela.

La pluralité fait partie de notre société, mais le problème survient quand le plus fort demande aux autres de se conformer à sa vérité. Les pressions s’exercent contre le consensus. La poussée pour diminuer les différences monte en puissance. Et au nom de l’unité, les voix les plus fortes prennent le pas sur les plus faibles. Mais habituellement, cette tendance se retourne contre elle-même. L’unité tourne à la répression et un cycle de tension se fait jour. Cependant, le travail d’une société pluraliste est de réduire cette épreuve.

Le politologue Samuel Huntinghon a dit que tout ce qui peut définir une civilisation « en principe, le plus important est la religion » (Samuel P. Huntington, The Clash of Civilizations and the Remaking of World Order, 1996, p. 42). Il n’est donc pas surprenant que la religion soit à la base de nombreux conflits dans le monde. Mais la solution est de laisser les différences s’épanouir et non pas de les étouffer. Les études montrent que protéger les différentes conceptions religieuses est en lien avec les libertés civiles et politiques importantes, avec une plus grande presse et une plus grande liberté économique, moins de conflits armés, une meilleure santé, de meilleurs revenus, une meilleure éducation pour les femmes et par dessus tout un développement humain plus élevé (voir Brian J. Grim, Roger Finke, The Price of Freedom Denied, 2011, p. 206). En quelque sorte, le pluralisme religieux donne de la place pour vivre.

Un commentateur a écrit que nos désaccords ne devraient pas avoir besoin d'être « une arme pointée l'un contre l'autre avec l'envie de tuer » (Ross Douthat, A Company Liberals Could Love, New York Times, 5 juillet 2014). La diversité rend la vie plus compliquée mais aussi la rend plus digne d’être vécue. En fait c’est la peur de nos différences qui nous fait plus de mal que les différences elles-mêmes.

La Bible ne cesse de nous montrer du doigt à ceux qui sont différents. « N'oubliez pas l'hospitalité, car en l'exerçant, quelques-uns ont logé des anges sans le savoir », nous dit ce livre (Hébreux 13:2). De la même manière, nos différences peuvent être une bénédiction cachée parce que la dignité humaine n’est pas toujours comme elle apparaît en premier.


3. La voix de la conscience religieuse

« Les grandes questions de l’existence humaine… nous concernent tous. Chercher à y répondre fidèlement selon notre cœur et notre conscience est une des plus nobles de toutes les activités humaines. » (Wilfred McClay, Honoring Faith in the Public Square, Christianity Today, 21 novembre 2012)

Les sociétés sont bruyantes. Et déroutantes. Il semble y avoir autant d’opinions et de croyances qu’il y a d’individus. Et chacun veut se faire entendre.

Que ce soit des élections, de l’éducation ou de l’économie, les gens parlent des sujets qui les préoccupent. Les croyants sont passionnés par ces mêmes sujets, mais offrent des perspectives éclairées par leur foi. Et parce que la religion occupe une si grande place dans la vie humaine, la gamme de solutions serait réduite sans la voix de la conscience religieuse.

Une prémisse de la liberté d’expression est que nous ne pouvons jamais savoir d’où viendra la sagesse. Alors s’il est permis à des voix en compétition de s’exprimer librement, cette sagesse se manifestera invariablement.

Chaque société vit à une époque particulière. Limités par nos propres perspectives, nous laissons péricliter nos principes directeurs et nos valeurs. De temps en temps, les sociétés ont besoin d’être mises au défi, corrigées et améliorées. Et c’est souvent les voix religieuses qui éveillent ce qu’il y a de meilleur en nous et qui agissent en tant que consciences de la société.

Le discours civique – les questions de justice, de paix, de liberté et de bien-être général – prend souvent des dimensions religieuses. Des voix de tous les horizons de la vie publique, même celle de la religion, étouffent parfois le bon sens. Mais une civilité suffisante peut isoler l’extrémisme. Dans le meilleur des cas, les voix de la foi conduisent les discussions publiques au-delà du moment présent. Ces voix dégagent des leçons du passé, nous rappellent nos obligations sacrées les uns envers les autres et soulignent nos plus grandes aspirations en tant qu’êtres humains. Par exemple, Martin Luther King, fils, a fondé un mouvement pour la justice raciale et civile grâce à sa profondeur et à son éloquence de pasteur.

Mais les mots eux-mêmes ont une portée limitée. La forme la plus courante de conscience religieuse provient de l’endroit où la vie est en fait vécue, des personnes qui travaillent tranquillement mais sûrement afin de réduire la pauvreté, d’améliorer la santé publique, de renforcer les relations familiales et de défendre les droits de l’homme. De cette manière, la conscience ne s’incline pas devant les diktats d’une idéologie ou d’un parti. Elle ne fait que ce qu’elle croit être juste.

Ce double bénéfice que sont la direction morale et les solutions pratiques fera toujours de la religion une force pertinente dans la société.

Les exemples sont nombreux. William Wilberforce a appliqué l’éthique chrétienne à l’abolition du commerce des esclaves en Grande-Bretagne. Abraham Lincoln s’est basé sur les vérités de la Bible pour réconcilier une nation divisée. Le Mahatma Gandhi a mis en l’avant les principes religieux de la non-violence pour conduire l’Inde vers l’indépendance. Et la liste est longue. Ces individus ont résisté à la tendance de leur temps et ont amorcé des changements.

Être la voix d’une conscience religieuse peut ne pas conduire à la popularité, mais la société est mieux servie quand il est permis à tous de poursuivre leurs plus grandes aspirations. Nous pouvons être en désaccord sur des sujets importants tout en faisant preuve de bonne volonté. Il n’est pas sage d’étiqueter ses rivaux comme étant des ennemis. Ils peuvent en effet se montrer des collaborateurs précieux quand les buts sociaux se rejoignent. Il peut bien sûr être dérangeant d’entendre des critiques remettre en question les croyances qui nous sont chères ; pourtant, nous démontrons de la force en engageant des conversations sincères avec ceux qui s’opposent à nos points de vue. Après tout, nous avons confiance que « la vérité trouvera sa voie » (voir History of the Church, 5:498-499 ; citation tirée d’un discours donné par Joseph Smith le 9 juillet 1843 : « Si j’estime que les hommes sont dans l’erreur, dois-je les écraser ? Non. Je vais les édifier, et à leurs manières, si je ne peux les persuader que ma voie est meilleure. Et je ne chercherai pas à obliger quiconque à croire ce que je crois, autrement que par la seule force du raisonnement, car la vérité trouvera sa voie. ») et que l’amour vaincra éventuellement dans la compétition des idéaux.

L’harmonie comprend diverses parties, pas seulement une mélodie.

En fin de compte, notre conscience est tout ce que nous avons. Tout le reste – les possessions matérielles, le statut social, la richesse – peut nous être enlevé. Mais les croyances et les valeurs qui constituent notre boussole morale, l’espace invisible dans notre cœur qui sépare le bien du mal, le sens que nous donnons à la vie et l’aiguillon interne qui nous incite à partager notre vision sont ce qui nous donne de la dignité.

La capacité de donner une voix à cette conscience est notre droit inné. Sans cela, nos autres libertés ont peu de signification.


4. À quel point la religion est vitale pour la société

La religion est vitale pour la démocratie

« [Nous n’avons] pas de gouvernement assez puissant pour pouvoir affronter, par la moralité et la religion, les passions humaines débridées. » John Adams

L’instruction et la croyance religieuses demeurent aujourd’hui, la force vive de l’esprit moral de la société. La religion n’enseigne pas seulement la vertu, elle catalyse l’action morale. Ce faisant, la religion joue un rôle essentiel dans la société, lui garantissant une considération spéciale. Ce rôle a été décrit avec justesse par un économiste chinois étudiant la démocratie en Amérique. L’économiste explique : « Dans votre passé, la plupart des américains allaient à l’église ou à la synagogue chaque semaine. Là, depuis vos plus jeunes années, on vous enseignait que vous deviez volontairement obéir à la loi ; que vous deviez respecter la propriété des autres et ne pas la voler. On vous enseignait de ne jamais mentir et de respecter la vie et la liberté des autres autant que les vôtres. Les américains ont suivi ces règles parce qu’ils en étaient venu à croire que même si la police ne les arrêtait pas s’ils transgressaient une loi, Dieu le ferait. La démocratie fonctionne parce que la plupart des gens, la plupart du temps, obéissent volontairement à vos lois. » (Clayton M. Christensen, The Importance of Asking the Right Questions, discours d’ouverture, Southern New Hampshire University, Manchester, N.H., 16 mai 2009)

De telles observations qualitatives sont corroborées par une recherche quantitative. Beaucoup d’érudits ont rassemblé des preuves empiriques montrant la forte corrélation entre l’observance religieuse contemporaine en Amérique et le comportement vertueux. Par exemple, les citoyens vivant leur religion tendent à être des voisins plus généreux et à faire plus preuve de civisme (voir Robert D. Putnam et David E. Campbell, American Grace: How Religion Divides and Unites Us, New York: Simon Schuster, 2010, p. 461). D’après les estimations, plus de quatre-vingt-dix pour cent des gens qui se rendent chaque semaine aux services de culte font des dons aux œuvres caritatives, et près de soixante-dix pour cent en sont bénévoles (Arthur C. Brooks, Religious Faith and Charitable Giving, Policy Review, octobre 2003 ; on trouve des statistiques similaires dans le « Faith Matters Survey 2006 », cité dans American Grace: How Religion Divides and Unites Us).

Certains louent ces bonnes œuvres, mais essaient de marginaliser les croyances et pratiques qui les motivent. De tels efforts sont malheureux. Les croyances et pratiques religieuses distinctes sont fondamentales aux actions morales qu’elles entraînent. Il y a de nombreux exemples de communautés, poussées par la foi religieuse, qui accomplissent des actions charitables et servent de façon désintéressée. Ces contributions positives soulignent le besoin de protéger le droit humain fondamental de la liberté religieuse.

En effet, préserver la liberté religieuse a aussi ses avantages.

Associée à d’autres libertés, la liberté religieuse amplifie le progrès socio-économique de la société et réduit les conflits violents (voir Brian J. Grim et Roger Finke, The Price of Freedom Denied, New York City, University of Cambridge, 2011, et Brian J. Grim, Religious Freedom: Good for What Ails Us, The Review of Faith & International Affairs 6, no. 2, p. 3-7). Ainsi, les sociétés sont plus à même de se développer quand les citoyens ont cette liberté d’exprimer leurs croyances les plus profondes et leurs idéaux les plus élevés. En résumé, la religion et la liberté religieuse contribuent à une société plus paisible, plus stable et plus charitable.

La protection constitutionnelle de la religion

Pour prendre pleinement effet, la protection de la liberté religieuse doit s’étendre au-delà de l’adoration. La liberté religieuse doit comprendre la protection morale ou religieuse de l’expression publique motivée. Les croyants et les institutions religieuses continuent de jouer un rôle important en se servant des canaux démocratiques adéquats pour répondre aux problèmes moraux et sociaux. Comme toute autre cause et organisation dignes, les croyants et les institutions religieuses méritent d’être entendus dans la sphère publique : les voix religieuses ou séculaires ne devraient pas être réduites au silence.

Bien sûr, s’accommoder de la liberté religieuse ne doit pas saper les autres intérêts sociaux. La clause de libre exercice de la constitution des États-Unis protège sans équivoque la religion en Amérique, mais l’extrémisme religieux qui en menace d’autres n’est pas protégé. Par exemple, le gouvernement peut et doit imposer des restrictions raisonnables pour s’assurer de la sécurité dans une société pluraliste. Toutefois, le processus légal et législatif procure un moyen de toujours protéger, façonner et définir la liberté religieuse pour qu’elle ne soit pas outrepassée. Bien que des protections raisonnables soient bienvenues, elles doivent respecter la séparation saine entre le gouvernement et la religion qui permet à la religion de se développer.

En effet, la juste séparation entre l’église et l’État a pour effet de fortifier les institutions religieuses et la communauté dans son ensemble. Pour exercer leur influence positive, les organisations religieuses et les croyants doivent s’éloigner du gouvernement, physiquement, socialement et légalement, pour pratiquer librement leur foi. Cela permet aux institutions religieuses d’exprimer leur message, de déterminer qui elles sont et d’exprimer leurs convictions de manière significative. L’espace religieux doit continuer à être respecté et la religion ne doit pas être cloîtrée.

Empiètement sur la première liberté

Malheureusement, l’espace religieux est de plus en plus réduit par une idée que la religion est une question uniquement privée. Cette tendance est déconcertante, surtout pour les croyants.

Malgré cet empiètement, le rôle de la religion dans la société demeure indispensable. Au dix-neuvième siècle, le commentateur de la démocratie, Alexis De Tocqueville, a dit : « Si une religion est profondément enracinée dans la démocratie… protégez-la soigneusement, comme l’héritage le plus précieux » (Alexis De Tocqueville, Democracy in America, trad. et éd. Harvey C. Mansfield et Delba Winthrop, Chicago, University of Chicago Press, 2000, p. 519). De nos jours, la religion doit demeurer un héritage très précieux. Préserver soigneusement cet héritage demandera un respect renouvelé pour la liberté religieuse et les principes démocratiques qui la soutiennent. Ce respect sera plus rapide quand les gens et les gouvernements comprendront et reconnaîtront la place vitale de la religion dans la société.


Source : http://www.presse-mormons.fr