La
vérité absolue et
les vérités relatives
Spencer
W. Kimball (1895-1985)
Membre
du collège des Douze de 1943 à 1970
Président
suppléant du collège des Douze de 1970 à 1972
Président
du collège des Douze de 1972 à 1973
Président
de l’Église de 1973 à 1985
Note
de la Rédaction : L'auteur a 83 ans lorsqu'il rédige
et publie ce qui suit.
J’ai
écrit une lettre à un non croyant, il y a quelque
temps. Beaucoup de ce qui était dit dans cette lettre m’a
occupé l’esprit dernièrement et je souhaite vous
communiquer ces pensées par ce discours. Grâce à
cette explication, vous comprendrez mieux le point de vue soutenu et
la façon dont il est exposé. Dans ma lettre à ce
jeune homme qui se débattait avec ses pensées, je
disais :
Cher
Jean,
Ta
résistance et ton opposition aux vérités de
l’Évangile m’ont causé beaucoup de souci.
Je
comprends que je ne peux pas te convaincre contre ton gré,
mais je sais que je peux t’aider si tu veux ne serait-ce
qu’écouter et me permettre d’attirer ton attention
sur certaines vérités importantes, et si tu veux
écouter dans un esprit de prière et avec le désir
de savoir que ce que je dis est vrai. Je ne voudrais pas, même
si je le pouvais, forcer ta pensée, car le libre arbitre est
la loi de base de Dieu et chacun doit assumer la responsabilité
de sa propre réaction ; mais certainement, chacun d’entre
nous doit jouer son rôle et avoir une influence bénéfique
sur ceux qui peuvent avoir besoin d’aide.
Le
Seigneur a dit à Énoch : « Regarde
ceux-ci qui sont tes frères ; ils sont l’œuvre
de mes propres mains ; je leur ai donné leur connaissance
le jour où je les ai créés ; dans le jardin
d’Éden, j’ai donné à l’homme
son libre arbitre » (Moïse 7:32). Je suis resté
éveillé pendant de longues heures à méditer
et j’ai fait beaucoup de prières ferventes à
genoux, espérant que je pourrais trouver les mots exacts et
que tu les recevrais avec l’humilité d’esprit dans
laquelle ils sont donnés.
Ce
vrai mode de vie n’est pas seulement une opinion. Il y a des
vérités absolues et des vérités
relatives. Les règles de la diététique ont
maintes fois changé au cours de ma vie. Beaucoup de
découvertes scientifiques ont été modifiées
d’année en année. Les hommes de science ont
enseigné pendant des décennies que le monde était
jadis une masse nébuleuse de matière en fusion qui
s’était détachée du soleil, puis d’autres
hommes de science dirent que le monde fut jadis un tourbillon de
poussière qui s’est solidifié. On a avancé
beaucoup d’idées qui par la suite ont été
changées pour répondre aux besoins des vérités
qui ont été découvertes. Il existe des vérités
relatives et il existe aussi des vérités absolues qui
sont les mêmes hier, aujourd’hui et pour toujours et qui
sont immuables. Ces vérités absolues ne sont pas
altérées par les opinions des hommes. À mesure
que la science a élargi notre entendement du monde physique,
certaines idées scientifiques acceptées ont dû
être abandonnées parce que de nouvelles vérités
ont été découvertes. Certaines de ces vérités
apparentes furent fermement soutenues pendant des siècles. Les
recherches sincères de la science demeurent souvent sur le
seuil de la vérité tandis que les faits révélés
nous donnent certaines vérités absolues comme point de
départ pour que nous puissions en venir à comprendre la
nature de l’homme et le but de sa vie.
La
terre est sphérique. Si les quatre milliards de personnes au
monde pensent toutes qu’elle est plate, elles sont dans
l’erreur. C’est une vérité absolue et
toutes les discussions au monde ne changeront pas ce fait. Les choses
pesantes ne resteront pas suspendues dans les airs, mais tomberont au
sol quand on les lâchera. La loi de la gravité est une
vérité absolue. Elle ne change pas. Des lois plus
importantes peuvent l’emporter sur des lois inférieures,
mais cela ne change en rien leur vérité indéniable.
Nous
apprenons ces vérités absolues en étant
instruits selon l’Esprit. Ces vérités sont
indépendantes dans leur sphère spirituelle et doivent
être découvertes spirituellement bien qu’elles
puissent se confirmer par l’expérience et par la raison
(voir D& A 93:30). Le grand prophète Jacob a dit que
« l’Esprit dit la vérité... C’est
pourquoi, il parle des choses telles qu’elles sont en réalité,
des choses telles qu’elles seront en réalité »
(Jacob 4:13). Nous devons être instruits pour comprendre la vie
et notre vraie personnalité.
Dieu,
notre Père céleste, Élohim, vit. C’est une
vérité absolue. La totalité des quatre milliards
des enfants des hommes sur la terre pourrait bien l’ignorer
lui, ses attributs et ses pouvoirs ; pourtant, il vit. Tous les
habitants de la terre pourraient le renier et apostasier, mais il vit
malgré eux. Ils peuvent bien avoir leurs propres opinions,
pourtant il vit ; et sa forme, ses pouvoirs et ses attributs ne
changent pas au gré des opinions des hommes. En bref,
l’opinion toute seule n’a aucun pouvoir sur une vérité
absolue. Dieu vit malgré tout. Et Jésus est le Fils de
Dieu, le Tout-Puissant, le Créateur, le Maître du seul
vrai mode de vie : l’Évangile de Jésus-Christ.
Les intellectuels peuvent nier son existence par la raison, et les
incroyants peuvent se gausser; mais le Christ vit et guide la
destinée de son peuple. Voilà une vérité
absolue ; c’est un fait indéniable.
L’horloger
de Suisse, avec les matériaux entre ses mains, fabriqua la
montre que l’on découvrit dans un désert
californien. Ceux qui trouvèrent la montre n’étaient
jamais allés en Suisse, n’avaient jamais vu l’horloger,
ni vu la fabrication de la montre. L’horloger n’en
existait pas moins, en dépit de leur ignorance ou de leur
expérience. Si la montre pouvait parler, elle pourrait même
mentir et dire : « Il n’y a pas d’horloger. »
Cela ne changerait rien à la vérité.
Si
les hommes sont vraiment humbles, ils comprendront qu’ils
découvrent, mais qu’ils ne créent pas la vérité.
Les
Dieux organisèrent la terre à partir des matériaux
disponibles ; ils exercèrent sur elle contrôle et
pouvoir. Cette vérité est absolue. Un million de
personnes cultivées pourraient spéculer et décider
intérieurement que la terre est le résultat d’un
hasard. La vérité demeure. La terre fut fabriquée
par les Dieux comme la montre par l’horloger. Les opinions n’y
changeront rien.
Les
Dieux organisèrent la vie et la donnèrent à
l’homme ; ils le placèrent sur la terre. C’est
absolu. On ne peut prouver le contraire. Un million d ’esprits
brillants pourraient émettre des hypothèses
différentes, cela n’en demeure pas moins vrai. Et, ayant
fait tout cela pour les enfants de son Père, le Christ dressa
un plan de vie pour l’homme : un programme positif et
absolu par lequel l’homme pouvait atteindre, accomplir,
surmonter et perfectionner sa propre personnalité. De nouveau,
ces vérités essentielles ne sont pas uniquement des
opinions. Si c’était le cas, alors tes opinions seraient
tout aussi bonnes que les miennes, sinon meilleures. Mais je te donne
ces choses, non pas comme mon opinion, je te les donne comme des
vérités divines qui sont absolues.
Un
jour tu verras, tu sentiras et tu comprendras, et peut-être
même tu t’en voudras du grand retard et de la perte de
temps. Le problème n’est pas de savoir si cela arrivera,
mais de savoir quand cela arrivera.
L’expérience
dans un domaine ne rend pas automatiquement expert dans un autre
domaine. Être expert dans le domaine religieux vient de la
droiture personnelle et de la révélation. Le Seigneur a
dit au prophète Joseph Smith : « Toute vérité,
ainsi que toute intelligence, est indépendante dans la sphère
dans la quelle Dieu l’a placée » (D&A
93:30).
Un
géologue qui a découvert beaucoup de vérités
concernant la structure de la terre peut être oublieux des
vérités que Dieu nous a données sur la nature
éternelle de la famille.
Si
je peux seulement expliquer ce point unique, cela nous donnera un
point de départ. L’homme ne peut pas découvrir
Dieu ou ses voies rien que par le processus mental. Il faut être
gouverné par les lois qui contrôlent le royaume dans
lequel on fait des recherches. Pour devenir plombier, il faut étudier
les lois qui régissent la plomberie. Il faut connaître
les résistances ; les températures auxquelles les
liquides dans les tuyaux gèlent ; les lois concernant la
vapeur, l’eau chaude, l’expansion, la contraction, et
ainsi de suite. On peut en savoir beaucoup sur la plomberie et
ignorer complètement la manière d’élever
les enfants ou d’avoir un bon contact avec eux. On peut être
le meilleur des bibliothécaires, et n’y rien connaître
en électricité. On peut en savoir beaucoup à
propos de l’achat et de la vente de produits d’épicerie,
et ignorer absolument la construction de ponts. Il est possible de
faire autorité en matière de bombe à hydrogène,
et pourtant de ne rien connaître du système bancaire. On
peut être un théologien renommé, et manquer
totalement de formation concernant l’horlogerie. On pourrait
être l’auteur de la loi de la relativité, et
cependant ne rien connaître du Créateur qui fut à
l’origine de chaque loi. Je le répète, ce ne sont
pas uniquement des sujets d’opinion. Ce sont des vérités
absolues. Ces vérités sont à la disposition de
chaque âme.
Tout
homme intelligent peut apprendre ce qu’il veut apprendre. Il
peut acquérir la connaissance dans tous les domaines, bien que
cela exige beaucoup de volonté et d’effort. Il faut plus
d’une décennie pour obtenir son baccalauréat ;
dans la plupart des cas il faut trois à quatre années
supplémentaires pour obtenir un diplôme universitaire ;
il faut presque un quart de siècle pour devenir un grand
chirurgien. Pourquoi, dans ce cas, les gens pensent-ils pouvoir
sonder les profondeurs spirituelles les plus complexes sans le
travail expérimental et théorique nécessaire
accompagné de l’obéissance aux lois qui les
gouvernent ? C’est absurde, mais vous trouverez souvent
des personnes célèbres qui semblent n’avoir
jamais vécu une seule loi de Dieu, discourir dans des
interviews sur la religion. Comme il est ridicule que de telles
personnes tentent de présenter un mode de vie au monde !
Et
pourtant maints financiers, politiciens, professeurs d’université
ou propriétaires d’un club de jeu pensent, parce qu’ils
se sont élevés au-dessus de leurs semblables dans leur
domaine particulier, qu’ils savent tout dans chaque domaine. On
ne peut connaître Dieu, ni comprendre ses œuvres ou ses
plans, à moins de suivre les lois qui les gouvernent. Le
royaume spirituel, tout aussi absolu que le royaume physique, ne peut
être compris par les lois du royaume physique. On n’apprend
pas à faire des générateurs électriques
dans un séminaire. On n’apprend pas non plus certaines
choses spirituelles dans un laboratoire de physique. Il faut aller
dans un laboratoire spirituel, utiliser les installations qui y sont
disponibles et se soumettre aux lois. Alors on peut connaître
ces vérités tout aussi sûrement, ou plus
sûrement, que les hommes de science connaissent les métaux,
les acides ou d’autres éléments. Peu importe que
l’on soit plombier, banquier, agriculteur, car ces occupations
sont secondaires ; ce qui importe le plus, c’est ce que
l’on connaît et que l’on croit à propos de
son passé et de son avenir, et ce que l’on fait à
ce sujet.
Quand
nous étions des êtres spirituels, entièrement
organisés et capables d’étudier et de comprendre
avec lui, notre Père céleste nous a dit, en substance :
« Maintenant, mes enfants bien-aimés, dans votre
état spirituel, vous avez progressé à peu près
autant que vous le pouviez. Afin de poursuivre votre développement,
vous avez besoin d’un corps physique. J’ai l’intention
de vous donner un plan par lequel vous pourrez continuer à
progresser. Comme vous le savez, ce n’est qu’en
surmontant que l’on progresse.
« Maintenant,
dit alors le Seigneur, nous prendrons des éléments
disponibles et nous les organiserons en une terre, nous placerons
dessus la végétation et la vie animale, et nous vous
permettrons d’y descendre. Ce sera votre lieu d’épreuve.
Nous vous donnerons une terre riche, pourvue avec prodigalité
pour votre profit et votre joie, et nous verrons si vous vous
montrerez fidèles et ferez ce qu’il vous est demandé.
Je passerai un contrat avec vous. Si vous acceptez de contrôler
vos désirs et si vous continuez à progresser vers la
perfection et la divinité selon le plan que j’établirai,
je vous donnerai un corps physique de chair et d’os et une
terre riche et féconde, avec du soleil, de l’eau, des
forêts, des métaux, des roches et toutes les autres
choses nécessaires pour vous nourrir, vous vêtir, vous
loger et vous procurer toutes les satisfactions qui sont correctes et
pour votre bien. En plus de cela, je vous donnerai la possibilité
de revenir par la suite en ma présence si vous améliorez
votre vie, surmontant les obstacles et approchant de la perfection. »
Nous,
fils et filles de notre Père céleste, répondîmes
avec reconnaissance à cette offre vraiment généreuse.
Nous vînmes sur terre à tour de rôle à
mesure que des corps étaient préparés par nos
parents terrestres. Nous sommes maintenant mis à l’épreuve
sur notre lieu d’épreuve.
C’est
là aussi une vérité absolue. On ne peut prouver
le contraire. C’est un fait indiscutable. Si l’on peut
accepter ces vérités irréfutables, alors on est
prêt à commencer son expérimentation et son
travail de laboratoire.
Quelques
faits plus importants que je ne tenterai pas de commenter
maintenant : Adam et Ève ont transgressé une loi
et sont responsables du changement qui survint à leur
postérité, celui de la mortalité. Se peut-il que
ce fut la nourriture différente qui opéra le
changement ? D’une manière ou d’une autre, le
sang, élément donnant la vie à notre corps,
remplaça la substance plus raffinée qui irriguait leur
corps auparavant. Ils devinrent mortels, comme nous, sujets aux
maladies, à la douleur et même à la dissolution
physique qui s’appelle la mort. Mais l’esprit, qui est
suprême dans la double nature de l’homme, transcende le
corps. Il ne se décompose pas, mais accède au monde des
esprits pour son expérience à venir, avec l’assurance
qu’après une préparation suffisante en cet
endroit, une réunification aura lieu par laquelle l’esprit
demeurera éternellement dans un corps remodelé de chair
et d’os. Cette fois-ci, pour ne plus jamais être séparé
puisqu’il n’y aura pas de sang pour désintégrer
et pour causer des ennuis. Une substance plus raffinée donnera
vie au corps et le rendra immortel. Cette résurrection à
laquelle il est fait allusion est l’œuvre de
Jésus-Christ, le Sauveur, qui, parce qu’il était
à la fois mortel (le fils de Marie) et divin (le Fils de
Dieu), put surmonter les pouvoirs qui gouvernaient la chair. Il donna
vraiment sa vie et la reprit littéralement, et chaque âme
qui a jamais vécu fera de même. Étant un Dieu, il
donna sa vie. Personne ne pouvait la lui prendre. Il avait acquis,
par la perfection avec laquelle il avait surmonté toutes
choses, le pouvoir de reprendre sa vie. La mort fut son dernier
ennemi, et il surmonta même cela et établit la
résurrection. C’est une vérité absolue.
Tous les théoriciens du monde ne peuvent prouver le contraire.
C’est un fait.
Avant
sa crucifixion, le Sauveur reconnut l’absolue nécessité
d’une organisation de personnes détenant dûment le
pouvoir de poursuivre son œuvre, d’enseigner son plan au
monde et de persuader les gens de suivre le programme éternel.
Il organisa donc son Église parmi ses fidèles disciples
avec des apôtres, des prophètes et d’autres
responsables pour diriger son peuple. Il envoya ces responsables dans
le monde entier pour enseigner ses vérités, pour les
enseigner sans faire usage de la force, car la loi de base de ce
monde est le libre arbitre. Il est certain que les hommes et les
femmes peuvent se servir de leur libre arbitre comme il leur plaît,
mais ils ne peuvent jamais se dérober aux peines qui
risqueraient de survenir en raison de toute erreur commise par eux.
Le
Seigneur a complètement édifié son programme
d’organisation, donné les principes et la doctrine pour
diriger et il a délégué sa pleine autorité
à ses officiers pour enseigner et pour accomplir des
ordonnances. Il ignora toutes les organisations religieuses qui
existaient alors et toutes leurs doctrines et philosophies humaines
et mit au point son propre plan divin. C’est vrai. Si tous ceux
qui défendent les diverses doctrines, théories et
cultes sur tous les continents n’y croient pas, cela n’en
demeure pas moins vrai ; c’est une vérité
absolue.
Même
avant de monter au Calvaire, le Seigneur savait que sa jeune et
pauvre petite organisation ne pourrait pas résister longtemps
aux loups des philosophies adverses et aux persécutions
terribles qui surviendraient, mais il laissa quelques apôtres
résolus et d’autres personnes guider et construire le
royaume. Le Sauveur savait sans l’ombre d’un doute qu’une
apostasie aurait lieu. C’est ce qui arriva.
La
persécution fut intolérable. On a dit que les apôtres
moururent en martyrs. Un nombre incalculable d’autres,
détenteurs de la prêtrise et autres membres, endurèrent
des tortures incroyables. L’Église fut déracinée
et presque détruite par des atrocités physiques ;
alors, pour finir, par l’intermédiaire de dirigeants
païens qui n ’étaient pas vraiment convertis, le
christianisme fut accepté et devint populaire. Pour accomplir
cela et pour faire que les nations l’acceptent, on superposa
des superstitions et des doctrines païennes à la doctrine
chrétienne et on les mélangea jusqu’à ce
que la doctrine et ordonnances établies par l’Église
fussent changées et délayées de telle sorte
qu’elles n’avaient qu’une légère
ressemblance avec la vérité. Les serviteurs détenant
l’autorité ayant été martyrisés, et
l’autorité et la doctrine ayant disparu, le monde sombra
dans l’âge des ténèbres au cours duquel la
vraie compréhension de Dieu et de son plan ne fut pas sur
terre ; l’obscurité couvrait alors les peuples ;
il y avait alors peu de progrès dans les choses matérielles
et un vide presque total au niveau spirituel.
Alors,
la doctrine étant pervertie, la prêtrise disparue,
l’organisation corrompue, et la connaissance perdue, un autre
réveil devait se produire. Et, comme le prophète Daniel
l’a prophétisé il y a des millénaires, le
jour finit par arriver où un autre rétablissement de la
vérité devait survenir, cette fois pour ne plus jamais
être perdu. Nous avons cette promesse maintenant, que même
si les personnes chutent individuellement, l’Église et
l’Évangile sont ici pour rester ; et tous les
pouvoirs de la terre et du ciel ne peuvent aboutir de nouveau à
une apostasie totale. Ce rétablissement vraiment nécessaire
se fit par l’intermédiaire du prophète Joseph
Smith qui suivit les pas des prophètes Adam, Énoch,
Noé, Abraham et Moïse ainsi que le Seigneur Jésus-Christ.
Et voici l’Église organisée par révélation
par le Sauveur : l’Église de Jésus-Christ
des saints des derniers jours. Elle fut organisée par
révélation venant de Jésus-Christ. L’autorité
complète, des plans et des programmes complets lui furent
accordés.
C'est
ainsi qu'au début du dix-neuvième siècle, une
œuvre merveilleuse et un prodige refirent leur apparition dans
le monde. Le jeune prophète, dont l’esprit n’avait
pas été contaminé par les péchés
du monde ni rempli de préjugés par les fausses
philosophies des hommes, fut un instrument du rétablissement.
Comme dans toutes les autres dispensations et surtout dans la
précédente où Jésus vint personnellement
pour la rétablir, la petite semence de la vérité
dut combattre une montagne d’erreurs. Les Églises
organisées par des hommes qui ne prétendaient pas à
la divinité ni à la révélation,
pullulaient partout. Les doctrines corrompues des siècles
précédents étaient toutes présentes. La
confusion religieuse régnait, et la majeure partie du monde
s’opposa âprement à l’œuvre et cria au
« faux prophète » à la première
mention de l’Église rétablie.
La
minuscule organisation, commencée en 1830 avec six membres,
avait connu une croissance phénoménale qui la mena à
environ quatre millions de membres [en 1980, ndlr], en cette courte
période. Elle est ici pour rester. Cette Église de
Jésus-Christ (surnommée l’Église mormone)
est « la seule Église vraie et vivante »
qui soit complètement reconnue par Dieu, la seule qui soit
correctement organisée avec l’autorité d’officier
pour lui, et la seule qui ait un programme complet et véritable
qui amènera les hommes à des pouvoirs incroyables et à
des royaumes inconcevables. C’est une vérité
absolue. On ne peut prouver le contraire. C’est aussi vrai que
la forme quasi sphérique de la terre et la pesanteur ;
aussi vrai que l’éclat du soleil, aussi positif que la
véracité du fait que nous vivons. La majeure partie du
monde n’y croit pas, des pasteurs essaient de prouver le
contraire, des intellectuels pensent l’anéantir par le
raisonnement ; mais quand tous les habitants de la terre seront
morts, quand les ministres et les prêtres seront poussière
et quand ceux qui ont reçu une formation élevée
subiront la corruption du temps dans leur tombe, la vérité
ira de l’avant, l’Église continuera, triomphante,
et l’Évangile sera toujours vrai.
Le
Seigneur a défini la vérité comme « la
connaissance des choses telles qu’elles sont, telles qu’elles
étaient et telles qu’elles doivent être »
(D&A 93:24). L’existence de Dieu est une réalité.
L’immortalité est une réalité. Ces
réalités ne disparaîtront pas simplement parce
que nous avons des opinions différentes à leur sujet.
Ces réalités ne se dissoudront pas simplement parce que
nous avons des doutes à leur sujet.
Opinion ?
Bien sûr qu’il existe une différence d’opinion ;
mais là encore, l’opinion ne peut pas changer les lois
ou la vérité absolue. Les opinions ne rendront jamais
la terre plate, le soleil obscur, elles ne feront jamais mourir Dieu
et elles n’arrêteront pas le Sauveur d’être
le Fils de Dieu.
Or,
une bonne question a été posée par des millions
de personnes depuis que Joseph Smith l’a formulée :
comment puis-je savoir, laquelle de toutes les organisations est
authentique, divine et reconnue par le Seigneur, s’il y en a
une ? Il a donné la clef. Tu peux le savoir. Il ne faut
pas que tu doutes. Suis la modalité prescrite et tu peux avoir
une connaissance absolue que ces choses sont des vérités
absolues. Pour cela, il faut étudier, méditer, prier et
agir. La révélation est la clef. Dieu la portera à
ta connaissance dès que tu auras capitulé et que tu
seras devenu humble et réceptif. Ayant abandonné toute
fierté de ta propre connaissance et de ta sagesse, ayant
reconnu devant Dieu ta confusion, ayant rendu humble ta personnalité
et ayant capitulé devant les enseignements du Saint-Esprit, tu
es prêt à commencer à apprendre. En s’accrochant
avec entêtement aux préjugés religieux, on ne
peut recevoir d’enseignement. Le Seigneur a promis, de façon
répétée, qu’il te donnera la connaissance
des choses spirituelles quand tu seras dans des dispositions d’esprit
correctes. Il nous a conseillé de chercher, de demander et de
chercher diligemment. Ces promesses innombrables sont résumées
par Moroni dans les paroles suivantes : « Et par le
pouvoir du Saint-Esprit vous pouvez connaître la vérité
de toutes choses » (Moroni 10:5). Quelle promesse !
Quelle prodigalité ! Quelle merveille !
Puis-je
répéter, le temps viendra où chaque personne
ayant jamais vécu sur cette terre, qui vit maintenant ou qui
vivra un jour se rendra à l’évidence ; et
cette soumission ne se fera ni sous la contrainte ni sous condition.
Quand cela se passera-t-il pour toi ? Aujourd’hui ?
Dans vingt ans ? Dans deux cents ans ? Dans deux mille ans
ou dans un million d’années ? Quand ? Là
encore, Jean, je te le dis, la question n’est pas de savoir si
tu te rendras à cette grande vérité, elle est de
savoir quand tu le feras, car je sais que tu ne peux pas résister
indéfiniment au pouvoir et à la pression de la vérité.
Pourquoi pas maintenant ? On a perdu beaucoup de temps. Les
années à venir peuvent être beaucoup plus
glorieuses pour toi qu’à n’importe quel moment du
passé.
Quelle
folie ce serait pour l’Israélite réduit à
l’esclavage qui naît en esclavage et qui n’a jamais
connu que l’esclavage de se dire : « Voilà
la vie. Il n’y a rien de meilleur que cela. Ici je me fais
nourrir et j’ai un endroit agréable pour dormir. »
Comme il manquerait de recul s’il préférait une
telle condition quand on lui dit que de l’autre côté
de la mer et du désert, une terre promise l’attend ;
dans cet endroit, il peut être libre et bien nourri, être
maître de sa propre destinée et avoir le loisir, la
culture, la croissance et tout ce que son cœur pourrait
souhaiter en justice. Quelle importance cela a-t-il ? Quelle
différence y a-t-il entre la lumière et l’obscurité,
entre le fait de se développer et celui de ramper, entre un
géant et un pygmée, entre la liberté et
l’esclavage, entre l’éternité et un seul
jour, entre la vie et la mort ?
Maintenant,
très humblement, je t’envoie ce message, Jean, ainsi
qu’à tous les autres qui risquent de l’entendre,
avec dans mon cœur la prière que tu ne le rejetteras
pas, mais que tu y penseras, que tu le méditeras et que tu
prieras à ce sujet. Il doit y avoir un esprit ouvert, un cœur
sincère, un désir, un contact. L’assurance te
parviendra avec précision, mais pas avant que tu ne fasses un
effort. Je te témoigne que c’est vrai. Je le sais. Je
t’envoie un avertissement solennel ; et quand tu te
tiendras devant la barre du jugement dans un avenir pas trop éloigné,
tu sauras alors que je disais la vérité, avec ton
bien-être éternel à l’esprit. Veuille te
rappeler que j’ai essayé de porter ce sujet à ton
attention avec une telle force que tu t'en souviennes. L’Église
vraie et vivante et ses membres et représentants se tiennent
prêts à répondre à n’importe quelles
questions ; et je te promets fidèlement que si tu étudies
et tu pries, en gardant l’esprit ouvert, tu recevras la
lumière, et ce sera pour toi comme l’aube d’un
jour nouveau.
Je
t’offre encore l’aide de l’Église, mais je
n’exercerai aucune pression ni aucune contrainte sur toi à
ce sujet. Tu es un homme, tu as un bon esprit, tu as un environnement
solide et les graines de la vérité ont été
semées dans ta vie quand tu étais jeune. Tous les
pouvoirs de la terre et du ciel ne peuvent t’apporter cette
connaissance. On ne peut ni l’espérer, ni l’acheter.
Elle doit venir par une recherche attentive, honnête et
sincère. L’Église est là pour t’apporter
l’aide dont tu peux avoir besoin.
Tu
ne peux pas rejeter cet appel et cet avertissement sans que ta
responsabilité soit engagée. Il faudra que tu en
répondes devant ton Créateur si tu l’ignores,
tout comme je devrais en répondre si je l’ignorais. Je
fais de mon mieux pour la présenter. Je sais que c’est
le seul programme complet, divin et éternel que Dieu
reconnaisse et approuve.
Joseph
Smith entra dans un bois, passa un long moment à genoux et en
sortit avec la connaissance de la divinité d’Élohim
et de son Fils, Jésus-Christ : une conviction si ferme
qu’il alla volontairement vers son martyre plutôt que de
la renier.
Paul,
sur le chemin de Damas, vit un personnage glorieux et entendit sa
voix ; et cependant, même après ces manifestations
inhabituelles, Paul pria pour connaître sans l’ombre d’un
doute la nature divine de Jésus-Christ, de son Père et
de son programme éternel, l’Évangile. Il en reçut
finalement une connaissance si positive qu’il consacra le reste
de sa vie à l’enseigner. Il fut lapidé presque
à
mort et se leva de nouveau. Il endura la faim, la soif, les
persécutions. Puis, sachant pertinemment bien qu’on lui
ôterait la vie, il alla glorieusement vers sa mort, donnant
ainsi non seulement son énergie, son temps et ses moyens, mais
même sa vie pour la vérité. Paul en savait
davantage sur les vérités de guérison et de
salut qui étaient nécessaires pour le bien-être
des âmes humaines que tous les sages et les docteurs de son
temps ou de notre époque. Il savait que Dieu vit, que Jésus
est le Christ et que l’Évangile est un mode de vie
éternelle, mortelle et immortelle, qui n’a jamais de
fin ; il savait que les récompenses des éternités
valaient de sacrifier le confort de cette vie.
Tu
peux savoir comme Joseph, Paul et Pierre et comme un grand nombre de
tes contemporains. Cette Église n’est pas une Église
de plus. C’est l’Église. Ce n’est pas un
Évangile de plus ou une philosophie de plus. C’est
l’Église et l’Évangile de Jésus-Christ.
Notre
Père vit. Son Fils vit. Je le sais. J'en rends témoignage
avec la dernière énergie de mon âme. J’entrerai
dans l’éternité et rencontrerai mon Dieu avec ce
témoignage sur les lèvres. De ces vérités,
je rends témoignage.
Source :
Ensign, septembre 1978, p. 3 et 4 ; voir aussi L'Étoile,
juillet 1979, p. 1