Édition mise à jour le 29/08/2023
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GENÈSE 1
Genèse 1:1. Le « commencement », c'était quand ?
On
doit faire au moins deux remarques importantes sur les premiers mots de
la Bible : D'abord, commencement est un terme relatif qui ne signifie
pas que ce soit le début de toute l'éternité, si cela existe. Le
Seigneur a dit à Moïse qu'il ne parlerait que de cette terre (voir
Moïse 1:40). Les créations de Dieu sont trop nombreuses pour que
l'homme puisse les compter (voir Moïse 1:37 ; 7:30), et de nombreux
autres mondes ont déjà « passé » (Moïse 1:35). Ainsi « au commencement
» ne s'applique qu'au commencement de ce monde.
«
Quand y a-t-il eu un commencement ? Il n'y en a jamais eu ; s'il y en a
eu un, il y aura une fin ; mais il n'y a jamais eu de commencement, et
par conséquent il n'y aura jamais de fin ; ça, ça ressemble à
l'éternité. Quand nous parlons du commencement de l'éternité, nous
simplifions pour les besoins de la conversation, car l'éternité dépasse
de loin les capacités de l'homme. » (Discours de Brigham Young, p. 47)
Ensuite,
la création de ce monde n'a pas été le vrai commencement pour ceux qui
viendraient y vivre. Avant que la fondation de cette terre ne soit
posée, ils vivaient en tant qu'enfants d'esprit de parents célestes
dans un état d'existence prémortel.
«
D'où venons-nous ? De Dieu. Nos esprits existaient avant de venir dans
ce monde. Ils se trouvaient dans les conseils des cieux avant que l'on
pose les fondations de la terre… Nous avons chanté de joie avec les
armées célestes quand on a posé les fondations de la terre et que le
plan de notre existence ici-bas et de la rédemption fut conçu… Nous
étions sans aucun doute présents dans ces conseils quand cet événement
extraordinaire s'est produit… quand Satan a offert d'être le sauveur du
monde à condition de recevoir l'honneur et la gloire du Père… Nous y
étions certainement et nous avons pris part à tous ces événements.
« Nous étions concernés au premier chef par l'application de ces plans et de ces desseins excellents, nous les comprenions et c'est pour notre bien qu'ils furent décrétés et doivent se dérouler. » (Joseph F. Smith, cité par Ludlow, Latter-day Prophets Speak, p. 5-6)
Ainsi, tous les hommes ont vécu durant une période de temps inconnue avant que le monde ne soit créé (voir D&A 49:16-17).
« La vie devait comprendre trois sections ou états : prémortel, mortel
et immortel. Le troisième stade comprendrait l'exaltation – la vie
éternelle avec la divinisation - pour ceux qui magnifieraient
pleinement leur vie mortelle. Les réalisations accomplies dans un des
états affecteraient d'une manière capitale l'état ou les états
suivants. Si une personne gardait son premier état, il lui serait
permis de connaître le deuxième, soit la vie mortelle, qui serait une
nouvelle période d'épreuve et d'expérience. S'il magnifiait son
deuxième état, son expérience terrestre, c'était la vie éternelle qui
l'attendait. C'est pour cela que les hommes traversent les nombreuses
expériences de la vie terrestre, 'pour voir s'ils feront tout ce que le
Seigneur leur Dieu, leur commandera' (Abraham 3:25).
« Nous, les mortels, qui vivons maintenant sur cette terre, nous sommes dans notre deuxième état. Notre présence même ici dans un corps mortel atteste du fait que nous avons conservé, notre premier état. Notre matière d'esprit était éternelle et coexistante avec Dieu, mais notre Père céleste l'a organisée en corps d'esprit. Notre corps d'esprit a traversé une longue période de progression, de développement et de formation et, ayant réussi l'épreuve, a finalement été admis sur cette terre et dans la mortalité. » (Spencer W. Kimball, Le Miracle du pardon, p. 16)
Cette « longue période de progression, de développement » doit sûrement avoir eu une grande influence sur ce que l'homme est à présent.
« Je veux vous dire, à chacun, que vous connaissez bien Dieu, notre Père céleste, ou le grand Élohim. Vous le connaissez tous bien, car il n'est pas une âme parmi vous qui n'ait vécu dans sa maison et n'ait demeuré avec lui d'année en année, et cependant vous cherchez à le connaître, alors que le fait est que vous avez tout simplement oublié ce que vous saviez. Il n'est pas une personne ici aujourd'hui qui ne soit fils ou fille de cet Être. » (Discours de Brigham Young, p. 50)
Genèse 1:1. Quel est l'âge de la terre ?
Même lorsqu'on comprend que le chapitre 1 de la Genèse ne décrit pas le commencement de toutes choses, ou le commencement de l'humanité, mais seulement celui de la terre, on ne peut dire avec certitude quand il a eu lieu. En d'autres termes, les Écritures ne fournissent pas assez de renseignements pour pouvoir déterminer avec exactitude l'âge de la terre. Sur un plan général, ceux qui acceptent le récit scripturaire adhèrent à l'une des trois théories de base concernant l'âge du monde. Toutes trois dépendent de la façon dont le mot jour, tel qu'on l'emploie dans le récit de la création, est interprété.
La première théorie stipule que le mot jour doit être compris dans son usage actuel et signifie donc une période de 24 heures. D'après cette théorie, la terre fut créée en une semaine, soit 168 heures. Ainsi, la terre aurait environ six mille ans (beaucoup d'exégètes reconnaissent qu'il s'est écoulé environ quatre mille ans entre Adam et le Christ et près de deux mille ans depuis la naissance de ce dernier). Très peu de gens, qu'ils soient membres de l'Église ou d'autres religions, croient en cette théorie, car il y a des preuves substantielles sur les longs processus utilisés pour la création.
La
deuxième théorie soutient qu'Abraham a appris grâce à l'urim et thummim
qu'une révolution de Kolob, l'étoile la plus proche du trône de Dieu,
durait mille ans (voir Abraham 3:2-4). En d'autres termes, une journée
du temps du Seigneur est égale à mille ans. D'autres Écritures
appuient cette théorie (voir Psaumes 90:4 ; 2 Pierre 3:8 ; facsimilé 2
du livre d'Abraham, figures 1, 4). Si le mot jour de la Genèse est
utilisé dans ce sens, alors la terre aurait environ treize mille ans
(sept jours de mille ans chacun pour la Création, plus près de six
mille ans depuis la chute d'Adam). Certains pensent que Doctrine et
Alliances 77:12 est une preuve scripturaire supplémentaire de cette
théorie.
Bien
que la majorité des géologues, des astronomes et autres hommes de
science croient que même cette longue période est insuffisante pour
expliquer les preuves physiques que l'on trouve dans la terre, il y a
un petit nombre de savants estimés qui ne sont pas d'accord. Ils
prétendent que les faits géologiques sont mal interprétés et que
d'énormes catastrophes dans l'histoire de la terre ont accéléré des
processus qui prennent normalement des milliers d'années. Ils citent
des preuves corroborant l'idée que treize mille ans n'est pas un laps
de temps irréaliste.
Immanuel Velikovsky, par exemple, a écrit trois livres démontrant abondamment que des bouleversements mondiaux se sont produits récemment, et il s'est opposé à l'idée que les processus naturels que l'on constate à présent se sont toujours déroulés à la même vitesse approximative. Voici les titres de ces livres : Worlds in collision, Ages in Chaos et Earth in Upheaval. Deux scientifiques saints des derniers jours, Melvin A. Cook et M. Garfield Cook, ont également prôné cette théorie dans leur livre Science and Mormonism. On trouve un court résumé de la version des Cook dans l'article de Paul Cracroft intitulé « How Old Is the Earth? » (voir Improvement Era, octobre 1964, p. 827-830, 852).
La troisième théorie précise que le mot jour se rapporte à une période de temps indéterminée. Le mot hébreu pour jour qui est employé dans le récit de la création peut être traduit par « jour » au sens littéral, mais il peut également signifier une période de temps indéterminé (voir Genèse 40:4, où jour est traduit par « un certain temps » ; Juges 11:4, où c'est traduit par « quelque temps après »). Abraham dit que les Dieux appelèrent les périodes de création des jours (voir Abraham 4:5, 8).
Si le dernier sens mentionné était celui utilisé par Moïse quand il employait le mot jour, le conflit apparent entre les Écritures et les preuves scientifiques, qui soutiennent que la terre est très ancienne, est alors facilement résolu. Chaque période ou jour de création aurait pu durer des millions ou même des centaines de millions d'années, au sens où nous l'entendons, et un système uniforme pourrait être accepté sans difficulté (la plupart des textes universitaires de sciences naturelles parlent de l'âge traditionnel de la terre).
Bien qu'il soit intéressant de se pencher sur ces diverses théories, l'Église n'a pas pris officiellement position sur l'âge de la terre. Pour des raisons qui ne regardent que lui, le Seigneur n'a pas encore jugé nécessaire de révéler officiellement les détails de la Création. Donc, quoique les saints des derniers jours aient reçu le commandement d'apprendre la vérité dans de nombreux domaines différents (voir D&A 88:77-79), essayer d'établir une théorie qui serait la position officielle de l'Église n'est pas justifié.
Genèse 1:1. Qui a créé la terre ?
Bien que les textes indiquent que Dieu a créé les cieux et la terre, nous avons des informations supplémentaires qui nous indiquent exactement de qui il s'agissait. Nombre d'Écritures signalent que l'Éternel, Jésus-Christ à l'état prémortel, a en fait reçu la responsabilité d'accomplir l'oeuvre de Création, non seulement pour cette terre mais aussi pour d'autres mondes innombrables. Dieu a dit à Moïse : « Et j'ai créé des mondes sans nombre ; et je les ai également créés dans un dessein qui m'est propre, et je les ai créés par le Fils, qui est mon Fils unique » (Moïse 1:33).
L'Éternel, qui est le Christ, fut aidé par Michel quand il créa la terre.
« Notre grand prince, Michel, appelé Adam dans la mortalité, vient après le Christ dans le plan éternel de salut et de progression. Dans la préexistence, Michel était l'esprit le plus intelligent, le plus puissant et le plus grand parmi les fils de Dieu qui étaient destinés à venir sur cette terre, exception faite du Premier-né, sous la direction duquel il travaillait. 'II est le père de la famille humaine, il préside aux esprits de tous les hommes' (Enseignements du prophète Joseph Smith, p. 215). Le nom Michel signifie, comme il convient, quelqu'un 'qui ressemble à Dieu'. Lors de la création de la terre, Michel a joué un rôle dont l'importance n'était dépassée que par celui du Christ. » (Bruce R. McConkie, Mormon Doctrine, 2d ed., p. 491).
Abraham
a écrit que parmi les nombreux esprits prémortels nobles et grands, il
y en avait un « qui était semblable à Dieu » et celui-ci leur dit «
Nous descendrons… nous prendrons de ces matériaux, et nous ferons une
terre, sur laquelle ceux-ci pourront habiter » (Abraham 3:22, 24). Ce
passage suggère que d'autres personnes, à part Adam, ont participé à la
Création.
« Il est vrai qu'Adam a aidé à former notre terre. II a travaillé avec
notre Sauveur Jésus-Christ. J'ai la conviction profonde qu'il y en a eu
d'autres aussi qui les ont aidés. Peut-être Noé et Énoch ; et pourquoi
pas Joseph Smith et ceux qui avaient été désignés pour être gouverneurs
avant que la terre ne soit formée ? » (Joseph Fielding Smith, Doctrine du Salut, p. 78)
Genèse 1:1. Que signifie le mot créer ?
Le mot hébreu que l'on traduit par créer signifie « formé, modelé, créé ; c'est toujours une activité divine ».
« Demandez aux savants docteurs pourquoi ils disent que le monde a été créé de rien, et ils vous répondront : 'la Bible ne dit-elle pas que Dieu a créé le monde ?', et du mot 'créer', ils déduisent que le monde a été tiré du néant. Or, le mot 'créer' vient du mot 'baurau' qui ne signifie pas créer du néant, mais bien organiser, comme un homme rassemblerait les matériaux pour construire un navire. De là nous déduisons que Dieu avait, à sa disposition, de la matière pour organiser le monde et le faire sortir du chaos – de la matière chaotique, qui est l'élément, et dans lequel réside toute la gloire. L'élément existe depuis aussi longtemps que Dieu. Les principes purs de l'élément sont des principes qui ne pourront jamais être détruits ; ils peuvent être organisés ou réorganisés, mais pas détruits. Ils n'ont pas eu de commencement et ils ne peuvent pas avoir de fin. » (Enseignements du prophète Joseph Smith, p. 493-496)
Genèse 1:2. Pourquoi l'Esprit se mouvait-il sur la terre qui était « informe et vide » ?
« La terre, lorsqu'elle fut organisée et formée n'était pas, bien sûr, 'informe et vide' mais plutôt, comme le signifie l'hébreu et le récit d'Abraham 'vide et désolée'. Quand la description de la préparation de la terre pour qu'elle devienne un lieu habitable pour l'homme commence, elle était enveloppée d'eaux, et 'l'Esprit de Dieu' se mouvait ou planait au-dessus d'elles (ces deux derniers mots essayent de traduire un mot hébreu qui décrit ce qu'un oiseau ou une poule font lorsqu'ils incubent ou qu'ils gardent un oeuf au nid).
« La force créatrice appelé ici 'Esprit de Dieu', qui agit sur les éléments pour les former et les préparer à entretenir la vie sur terre est la même qu'on appelle 'Lumière du Christ' dans les Doctrine et Alliances, dans un certain contexte (voir D&A 88:7-13). Que cette force fut exercée par le Fils est évident également dans les Écritures suivantes : Jean 1:1-4 et Hébreux 1:1-2 (voir aussi Hélaman 12:8-14 et Jacob 4:6-9). » (Rasmussen, Introduction to the Old Testament, 1:11)
Genèse 1:6-8. Qu'est-ce que « l'étendue du ciel » et les deux étendues d'eau ?
Le mot traduit par « étendue » (du ciel) dans notre version de la Bible vient d'un terme hébreu signifiant s'étendre ou se déployer (le mot utilisé dans Abraham 4:6-7 est « étendue »). La séparation des eaux au-dessous et au-dessus de cette étendue est expliquée simplement comme étant un phénomène naturel de la terre.
«
Les eaux au-dessous de l'étendue sont celles du globe lui-même ; celles
au-dessus sont celles qui flottent dans l'atmosphère, qui les séparent
de celles de la terre, ce sont les eaux qui s'accumulent dans les
nuages et qui se déversent ensuite sur la terre sous forme de pluie…
Si, d'après cette conception, et en examinant cela d'un point de vue
terrestre, la masse d'eau qui se déverse sur la terre quand il pleut
est enfermée dans les cieux (voir Genèse 8:22), il est évident qu'on
doit la considérer comme étant au-dessus de la voûte céleste ou,
d'après les paroles du psaume 148:4, 'au-dessus des cieux'. » (Keil et
Delitzsch, Commentary, 1:1:53-54)
Genèse 1:11-12, 21, 24-25
L'élément
de base des lois génétiques, ou lois de Mendel, fut révélé dans les
trois récits de la Création. Dans chaque récit (Genèse 1 ; Moïse 2 ;
Abraham 4), l'expression « selon son espèce » est utilisée plusieurs
fois. Abraham la renforce dans Abraham 4:11-12. Abraham 4:31 souligne
que les lois que le Seigneur a données à ce royaume sont immuables
(voir D&A 88:36-38, 42-43).
« Dieu a rendu certains décrets qui sont invariables et immuables. Par exemple, Dieu a placé le soleil, la lune et les étoiles dans les cieux et leur a donné leurs lois, leurs conditions et leurs bornes, dans lesquelles ils doivent se confiner, à moins qu'ils ne reçoivent un autre commandement de Dieu. ils évoluent avec une harmonie parfaite dans leur orbite et dans leur ordre, et sont des lumières, des merveilles et des signes pour nous. La mer, aussi, a des limites qu'elle ne peut pas dépasser. Dieu a mis beaucoup de signes sur la terre aussi bien que dans les cieux ; par exemple, le chêne de la forêt, le fruit de l'arbre, l'herbe des champs, tous sont des signes que des semences ont été plantées là ; car c'est un décret du Seigneur que chaque arbre, plante et herbe qui porte des semences, doit reproduire des végétaux de la même espèce, et ne peut se reproduire d'après aucune autre loi ou aucun autre principe. » (Enseignements du prophète Joseph Smith, p. 274-275)
Genèse 1:21
Les mots « grands poissons » employés dans ce verset traduisent le mot
hébreu tannanim, dérivé du verbe signifiant « s'étendre » et qui veut
dire « ceux qui sont très étendus ». Ce mot s'appliquait probablement
aussi aux grands animaux marins tels que la baleine, le requin et le
dauphin et aux reptiles tels que le crocodile (Keil et Delitzsch, Commentary, 1:1:60 ; Clarke, Bible Commentary, 1:37)
Genèse 1:26-27. « Faisons l'homme à notre image »
«
L'homme est fait à l'image de son créateur… il en est l'image exacte,
oeil pour oeil, front pour front, sourcils pour sourcils, nez pour nez
pommettes pour pommettes, bouche pour bouche, menton pour menton,
oreilles pour oreilles, précisément comme notre Père céleste. » (Brigham Young, cité par Ludlow, Latter-day Prophets Speak, p. 278)
« Tout homme et femme est à l'image d'un Père et d'une Mère universels et est littéralement le fils et la fille de la divinité » (Joseph F. Smith, John R. Winder et Anton H. Lund, cités par Clark, Messages of the first Presidency, 4:203).
« Est-il possible de croire que les esprits féminins furent créés à l'image d'une Mère céleste ? » (Joseph Fielding Smith, Answers to Gospel Questions, 3:144)
Genèse 1:26, 28. Sur quelles bases Adam dominait-il la terre ?
« La prêtrise fut donnée en premier lieu à Adam ; il reçut la Première Présidence et en détint les clés de génération en génération. Cela lui fut donné au cours de la Création, avant que le monde soit formé, comme nous le voyons dans Genèse 1:26-28. Il lui fut donné pouvoir sur toute créature vivante. Il est Michel, l'Archange, dont parlent les Écritures» (Smith,Enseignements, p. 214)
Genèse 1:27-28. « L'homme », tel que Dieu l'a créé, désigne l'homme et la femme
«
'Et moi, Dieu, je dis à mon Fils unique, qui était avec moi depuis le
commencement : Faisons l'homme (non un homme distinct, mais un homme
complet, c'est-à-dire un mari et une femme) à notre image, selon notre
ressemblance ; et il en fut ainsi' (Moïse 2:26). Quelle belle
association ! Adam et Ève furent mariés pour l'éternité par le
Seigneur. Un tel mariage se perpétue au-delà du tombeau. Tout le monde
devrait demander ce genre de mariage…
«
C'est une association. Puis, lorsqu'ils furent créés à l'image de Dieu,
ils reçurent un commandement éternel : 'Soyez féconds, multipliez,
remplissez la terre, et l'assujettissez' (Genèse 1:28). Lorsqu'ils
eurent terminé cette magnifique création, ils la regardèrent et dirent
qu'elle était bonne, très bonne, quelque chose que nos intellectuels
modernes ne peuvent pas améliorer. L'homme doit cultiver la terre,
subvenir aux besoins de sa famille, la diriger correctement ; la femme
doit coopérer, avoir des enfants, les élever et les instruire. C'était
'très bon'.
«
Et c'est comme cela que le Seigneur l'a prévu. Ce n'était pas une
expérience. Il savait ce qu'il faisait. » (Spencer W. Kimball, Speaking
Today, Ensign, mars 1976, p. 71)
Genèse 1:28. « Soyez féconds, multipliez »
Sachant que l'oeuvre prioritaire de Dieu consiste à « réaliser l'immortalité et la vie éternelle de l'homme » (Moïse 1:39), sachant que sans un corps physique l'homme ne peut avoir une plénitude de joie (voir D&A 93:33-35) et sachant que venir sur terre pour faire ses preuves est une condition pour progresser éternellement (voir Abraham 3:25), on peut dire sans se tromper que mettre des enfants au monde est une des grandes priorités du plan du Seigneur.
«
Le premier commandement qui fut écrit est 'Multipliez, remplissez la
terre'. Que personne n'ose penser que ce commandement signifiait
d'avoir des enfants sans être mariés. Une telle suggestion est sans
aucun fondement…
« J'ai dit a beaucoup de jeunes gens qu'ils ne doivent pas repousser leur mariage jusqu'au moment où ils auraient terminé leurs études. J'ai dit à des dizaines de milliers de jeunes que lorsqu'ils se marient, ils ne doivent pas attendre jusqu'à ce qu'ils aient terminé leurs études et qu'ils soient à l'aise financièrement pour avoir des enfants. Le mariage est essentiellement pour avoir des enfants, et quand on trouve le bon conjoint, on ne devrait pas attendre longtemps. On [le couple marié, ndlr] doit vivre ensemble normalement et avoir des enfants.
«
Une impression grandissante semble indiquer que le mariage a pour but
de légaliser la sexualité, pour la seule sexualité. Le mariage est
essentiellement pour avoir des enfants. C'est pour cela que l'on se
marie et non pour satisfaire sa sexualité, comme tout le monde qui nous
entoure voudrait nous le faire croire. Quand on trouve son conjoint, on
ne devrait pas attendre longtemps. La jeune épouse devrait s'occuper
d'avoir et d'élever les enfants. Je ne connais aucune Écriture qui
donne à la jeune épouse l'autorisation d'avoir des enfants plus tard
afin de travailler pour payer les études de son mari. Il y a des
milliers de maris qui ont payé leurs études et élevé des enfants en
même temps. Bien que cela soit plus difficile, les jeunes gens peuvent
terminer leurs études. » (Kimball, Marriage is Honorable, dans Speeches
of the Year, 1973, 262-263)
GENÈSE 2
Genèse 2:5. Est-ce que le récit de la Genèse rapporte la création spirituelle ?
« Le récit de la Création dans la Genèse n'a pas été une création
d'esprit, mais c'était dans un sens particulier une création
spirituelle. Cela demande bien entendu une explication. Le récit de la
Genèse, chapitres 1 et 2, est l'histoire de la création de la terre
physique. Le récit du placement de toute vie sur la terre, jusqu'à la
chute d'Adam est, dans un sens, le récit de la création spirituelle de
tous ceux-là, mais c'était aussi une création physique. Quand le
Seigneur dit qu'il allait créer Adam, il ne faisait pas allusion à la
création de son esprit, car cela s'était produit des éternités
auparavant quand il était dans le monde des esprits et connu sous le
nom de Michel (voir Moïse 2:26-28 ; Genèse 1:26-28).
« Le corps d'Adam a été créé de la poussière de la terre, mais à ce moment là c'était une terre spirituelle. Adam avait un corps spirituel jusqu'à ce que la mortalité s'abatte sur lui par la violation de la loi sous laquelle il vivait, mais il avait aussi un corps physique de chair et d'os…
«
Or qu'est-ce qu'un corps spirituel ? C'est un corps qui est vivifié par
l'esprit et non par le sang… Après la chute, qui vint d'une
transgression de la loi sous laquelle Adam vivait, le fruit défendu eut
le pouvoir de créer du sang et de changer sa nature, et la mortalité
remplaça l'immortalité et tout, participant au changement, devint
mortel. Je le répète, le récit de Genèse 1 et 2 est le récit de la
création physique de la terre et de tout ce qui s'y trouve, mais la
création ne fut sujette à la loi mortelle qu'après la chute. C'était
par conséquent une création spirituelle et resta telle jusqu'à la
chute, et à ce moment là devint temporelle ou mortelle (voir D&A
77:6). » (Smith, Doctrine du salut, vol. 1, p. 79)
Genèse 2:7. Adam était « la première chair » de la terre
Moïse 3:7 ajoute des mots significatifs à Genèse 2:7 : « et l'homme devint une âme vivante, la première chair sur la terre et aussi le premier homme ».
« Ainsi, Adam était le premier homme sur la terre, d'après ce qu'en dit le Seigneur, et la première chair. Cela réclame une petite explication. Adam ne vint pas sur cette terre avant qu'elle ne soit préparée à le recevoir. Les animaux s'y trouvaient, les plantes aussi. Le Seigneur ne l'a pas mis ici dans un monde désolé, y amenant ensuite d'autres créatures. Tout fut préparé pour lui, d'après l'ordre décrit dans nos Écritures, et quand tout fut prêt pour Adam, il fut placé sur la terre.
«
Alors que signifie 'première chair' ? Adam fut la première de toutes
les créatures qui tomba et qui devint chair, ce qui dans ce sens-là
signifie mortalité, et dans toutes les Écritures le Seigneur parle de
cette vie comme étant de la chair, pendant que nous sommes ici dans la
chair, ainsi Adam devint la première chair. Il n'y avait aucune autre
créature mortelle avant lui, et il n'y avait aucune mort temporelle
avant qu'il ne l'y amène. » (Joseph Fielding Smith, Seek Ye Earnestly,
p.280-281)
Genèse 3
«
Quand Adam et Ève furent mis en Éden, ils n'étaient pas sujets à la
mort et auraient pu vivre à jamais dans l'état d'innocence dans lequel
ils se trouvaient, s'ils n'avaient pas violé la loi qu'on leur avait
donnée dans le jardin. La terre aussi fut décrite comme étant bonne, et
elle serait restée à jamais dans le même état si elle n'avait pas été
changée pour répondre à la condition d'Adam après la chute. Toutes les
choses sur la surface de la terre seraient aussi restées dans la même
condition, si Adam n'avait pas transgressé la loi. En prenant le fruit
défendu, violant ainsi la loi sous laquelle il était placé, sa nature
changea, et il devint sujet (1) à la mort spirituelle, qui est un
bannissement de la présence de Dieu ; (2) à la mort temporelle, qui est
la séparation du corps et de l'esprit. Ève, sa femme, a également subi
cette mort.
Si Adam et Ève n'avait pas transgressé la loi donnée en Éden, ils n'auraient pas eu d'enfants. À cause de cette transgression qui entraîna la mortalité, les enfants d'Adam et d'Ève héritèrent d'un corps mortel et furent assujettis à la mort temporelle. Comme Adam transgressa la loi, le Seigneur changea la terre pour qu'elle convienne à la condition mortelle, et toutes choses choses sur sa face furent assujetties à la mortalité tout comme elle le fut elle-même. Pour vaincre le pouvoir que le mort avait acquis, il devint nécessaire qu'un sacrifice expiatoire infini soit offert pour payer la dette et ainsi rendre à Adam, à Ève, à toute leur postérité et à toutes choses la vie immortelle grâce à la résurrection. » (Joseph Fielding Smith, Man, His Origin and Destiny, p. 50-51)
Genèse 3:1. Le serpent était le plus rusé de tous les animaux des champs
Dans le récit de la Genèse, le serpent parle à Ève et la tente pour qu'elle prenne le fruit. Le récit plus complet du Livre de Moïse souligne que c'est Satan qui parle, bien qu'il le fasse par l'intermédiaire du serpent (Moïse 4:6-7). Satan est également symbolisé ailleurs sous l'image du serpent (voir Apocalypse 12:9 ; D&A76:28 ; 88:110).
Genèse 3:3. Adam et Ève n'étaient pas mortels dans le jardin et ils ne comprenaient pas totalement le bien et le mal
« La situation d'Adam avant la chute était comme suit : 1. Il n'était pas assujetti à la mort. 2. Il était en la présence de Dieu… 3. Il n'avait pas de postérité.4. Il ne connaissait ni le bien ni le mal. Il avait, bien entendu, de la connaissance. Il pouvait parler, il pouvait converser. Il y avait beaucoup de choses qu'on pouvait lui enseigner et qu'on lui a enseignées ; mais dans les conditions dans lesquelles il vivait à l'époque, il lui était impossible de visualiser ou de comprendre le pouvoir du bien et du mal. Il ne savait pas ce qu'était la douleur. Il ne savait pas ce qu'était le chagrin ; et il y a mille autres choses qui nous ont été données dans cette vie qu'Adam ne connaissait dans le jardin d'Éden, ne pouvait comprendre et n'aurait pas connues s'il y était resté. Telle était sa situation avant sa chute. » (Joseph Fielding vSmith, Doctrine du salut, vol. 1, p. 108-109)
Genèse 3:4-5. Vous serez comme des dieux
« Quand il tenta Ève, le diable lui dit une vérité en déclarant qu'en mangeant le fruit de l'arbre de la connaissance du bien et du mal ils deviendraient des dieux. En cela il lui dit la vérité, mais il l'accompagna d'un mensonge comme il le fait toujours. Il ne dit jamais toute la vérité. Il ajouta qu'ils ne mourraient point. Le Père avait dit qu'ils mourraient. Le diable dut dire un mensonge pour atteindre ses buts ; mais il y avait une part de vérité dans ses paroles. Leurs yeux s'ouvrirent. Ils eurent la connaissance du bien et du mal comme l'ont les Dieux. Ils devinrent comme des Dieux ; car c'est l'un des aspects, l'un des attributs particuliers de ceux qui atteignent cette gloire : ils comprennent la différence entre le bien et le mal. » (Cannon, Gospel Truth, 1:16)
Genèse 3:6. Pourquoi Adam et Ève mangèrent-ils du fruit ?
Les récits de Moïse et de la Genèse indiquent seulement que Satan en parla à Adam, mais les révélations des derniers jours indiquent qu'il alla d'abord trouver Adam qui refusa. Ève, cependant, fut trompée par Satan et elle en mangea. Sachant qu'elle serait chassée et séparée de lui, Adam en mangea alors. Paul, l'apôtre, a écrit ce qui suit concernant la chute : « Et ce n'est pas Adam qui a été séduit, c'est la femme qui, séduite, s'est rendue coupable de transgression » (1 Timothée 2:14).
«
Ève accomplit les buts prévus de Dieu par le rôle qu'elle joua dans le
grand drame de la chute ; cependant, elle n'avait pas cet objet en vue
lorsqu'elle prit du fruit défendu ; son intention était d'agir à
l'encontre du commandement divin, séduite qu'elle était par les
sophismes de Satan, qui contribua d'ailleurs ainsi à l'accomplissement
des buts du Créateur en tentant Ève ; pourtant son dessein était de
faire avorter le plan du Seigneur. On nous dit qu'il 'ne connaissait
pas la volonté de Dieu, c'est pourquoi il essaya de détruire le monde'
(Moïse 4:6). Cependant son effort diabolique, loin d'être le premier
pas vers la destruction, fut un apport au plan de progression éternelle
de l'homme. Le rôle joué par Adam dans ce grand événement fut
essentiellement différent de celui de sa femme. Il ne fut pas séduit.
Au contraire, c'est délibérément qu'il décida de faire selon le désir
d'Ève, afin de pouvoir accomplir les buts de son créateur concernant le
genre humain dont il avait été ordonné premier patriarche. » (James E. Talmage, Articles de foi, p. 89)
Brigham Young a dit que « nous ne devrions jamais blâmer notre Mère Ève » (Discours de Brigham Young, p. 104), car par sa transgression, et parce qu'Adam s'est joint à elle, l'humanité a pu connaître le bien et le mal.
Genèse 3:6-7. La transgression d'Adam et d'Ève n'enfreignait pas les lois de la chasteté et de la vertu
«
Je profite de l'occasion pour élever la voix contre la fausse
interprétation de l'Écriture, que certaines personnes ont adoptée, et
qui est courante dans leur esprit, et dont on parle à mi-voix et d'une
manière à moitié secrète, que la chute de l'homme a consisté en quelque
offense contre les lois de la chasteté et de la vertu… Le genre humain
n'est pas né de la fornication. » (Talmage, Jésus le Christ, p. 36)
Genèse 3:15. Quelle est la signification de la malédiction jetée à Satan ?
Comme
Satan n'a pas de corps et ne peut donc pas engendrer d'enfants, sa
postérité se compose de ceux qui le suivent, ceux qui se trouvent dans
le tiers des esprits qu'il égara dans l'existence prémortelle et ceux
qui se laissent tenter par lui dans la mortalité jusqu'à ce qu'ils
soient soumis à son pouvoir. La postérité de la femme fait allusion à
Jésus-Christ, qui fut le seul mortel né d'une mère terrestre et d'un
père céleste.
« Vers la fin de son épître aux saints romains, Paul a dit : 'Le Dieu de paix écrasera bientôt Satan sous vos pieds. Que la grâce de notre Seigneur Jésus-Christ soit avec vous !' (Romains 16:20). Le 'Dieu de paix', qui, d'après les Écritures, doit écraser Satan, c'est Jésus-Christ. » (Joseph Fielding Smith, Answers to Gospel questions, 1:3)
La promesse concernant l'écrasement de la tête et la blessure du talon signifie que Satan (le serpent) blessera le talon du Sauveur en poussant les hommes à le crucifier et à le détruire, en apparence, alors qu'en fait cet acte même de sacrifice donnera au Christ le pouvoir de surmonter le pouvoir que Satan a sur les hommes et d'annuler les effets de sa chute. Ainsi, la postérité de la femme (le Christ) écrasera la tête du serpent (Satan et son royaume) avec le talon qui fut blessé (le sacrifice expiatoire).
Genèse 3:16. Que signifie ce qui fut dit à Ève ?
«
Le Seigneur a dit à la femme : 'tu enfanteras avec douleur'. Je me
demande si ceux qui ont traduit la Bible n'auraient pas pu utiliser le
terme désarroi au lieu de douleur. Cela aurait eu à peu près le même
sens, sauf que je pense que la plupart des foyers saints des derniers
jours sont très heureux quand un enfant doit y venir. Et il termine en
disant : 'et tes désirs se porteront vers ton mari, mais il dominera
sur toi' (Genèse 3:16). J'ai une question à poser à propos du verbe
dominer. Cela donne une mauvaise impression. Je préférerais employer le
mot présider, parce que c'est ce qu'il fait. Un mari juste préside
sur sa femme et de ses enfants. » (Spencer W. Kimball, The
Blessings and Responsabilities of Womanhood, Ensign, mars 1976, p. 72)
Genèse 3:16-19. Adam et Ève ont-ils été «punis » pour leur transgression ?
« Nous pouvons imaginer la situation difficile d'Adam et d'Ève. Ils avaient été condamnés à avoir des chagrins, des maux, des ennuis, à travailler, et ils avaient été chassés de la présence de Dieu. On leur avait dit qu'ils mourraient. C'est quelque chose de pathétique, vraiment pathétique. Toutefois, un fait très important se produisit. On expliqua à Adam et Ève l'Évangile de Jésus-Christ. Quelles réactions allaient-ils avoir ? Quand le Seigneur leur expliqua qu'une rédemption devait se produire par l'intermédiaire de Jésus-Christ, le Fils unique du Père, Adam répliqua : 'Béni soit le nom de Dieu, car à cause de ma transgression mes yeux sont ouverts, et j'aurai de la joie dans cette vie, et je verrai de nouveau Dieu dans la chair' (Moïse 5:10).
« Et qu'est-ce qu'Ève, sa femme, répondit ? 'elle entendit tout cela et se réjouit, disant : si nous n'avions pas transgressé, nous n'aurions jamais eu de postérité et nous n'aurions jamais connu le bien et le mal, la joie de notre rédemption et la vie éternelle' (Ibid, 5:11).
«
Voici la clef à la question sur le mal. Si nous ne pouvons pas être
bons, sauf en résistant et en surmontant le mal, alors celui-ci doit
être présent pour que nous y résistions. Ainsi, cette vie terrestre est réglée en accord avec de grands
principes, et les conditions qui suivirent la transgression n'étaient
pas, au sens habituel, des punitions qu'on nous infligeait. Tout ce
que j'ai cité et qui semble être des punitions, des chagrins et des
ennuis, n'est pas cela. Ce sont des bénédictions. Nous avons acquis la
connaissance du bien et du mal, la capacité de chérir ce qui est doux,
de choisir par nous-mêmes, d'obtenir la rédemption et la vie éternelle.
Tout cela trouve son origine dans cette transgression.
«
Le Seigneur a établi la terre pour que nous y travaillions si nous
voulons vivre, ce qui nous préserve de la malédiction, de la paresse et
de l'indolence ; et bien qu'il nous condamne à mourir – d'une mort
mortelle – c'est l'une des plus grandes bénédictions que nous puissions
recevoir parce que c'est la porte qui ouvre sur l'immortalité, et que
nous ne pourrons jamais atteindre celle-ci sans mourir. » (George Q.
Morris, dans Conference Report, avril 1958, p. 39)
Genèse 3:19. La chute d'Adam a introduit deux genres de morts dans le monde
«
À cause de sa transgression, la mort spirituelle – le bannissement de
la présence du Seigneur – aussi bien que la mort temporelle furent
prononcées sur Adam. La mort spirituelle se produisit au moment de la
chute et du bannissement ; et les germes de la mort temporelle furent
également semés à ce même moment ; c'est-à dire qu'un changement
physique se produisit chez Adam et Ève qui devinrent mortels et furent
ainsi assujettis aux maux de la chair qui eurent pour résultat leur
déclin graduel vers le vieillissement et finalement la séparation de
l'esprit et du corps. » (Smith, Doctrine du salut, vol. 1, p. 113).
La mort spirituelle est également la conséquence de la Chute (voir D&A 29:40-41; Alma 42:7).
« L'éducation moderne proclame qu'il n'y a jamais eu de chute de l'homme mais que les choses ont toujours été comme elles le sont maintenant en ce monde mortel. Ils disent que la mort et la mutation ont toujours été naturellement de règle sur cette terre, et les mêmes lois règnent dans tout l'univers. On dit que l'homme s'est élevé à la situation exaltée qu'il occupe maintenant tout au long d'innombrables siècles de développement qui l'ont graduellement distingué des formes inférieures de la vie.
«
Pareille doctrine fait nécessairement fi de l'histoire d'Adam et du
jardin d'Éden, qu'elle considère comme un mythe venu d'une époque
ancienne d'ignorance et de superstitions absurdes. De plus, on enseigne
que puisque la mort a toujours été là et est une situation naturelle
existant partout dans l'espace, il serait absolument impossible que la
transgression d'Adam soit rachetée, et que par conséquent il n'y a pas
besoin d'un Sauveur pour un monde déchu. » (Smith, Doctrine du salut, vol. 1, p. 298)
Genèse 3:20. « Elle est la mère de tous les vivants »
« Nous connaissons peu de choses sur Ève (l'épouse d'Adam) et sur ce qu'elle a fait dans l'existence prémortelle et dans la mortalité. Il est certain qu'elle ressemblait à son puissant mari, Adam, sur le plan de l'intelligence et du dévouement à la justice, durant son premier et son second état d'existence. Elle fut mise sur terre de la même manière qu'Adam. Le récit de Moïse qui rapporte que le Seigneur la créa à partir d'une côte d'Adam (voir Moïse 3:20-25) est simplement figuratif.
« Ève était la première femme ; elle devint la mère de toute l'espèce humaine, son nom signifiant 'mère de tous les vivants' (Moïse 4:26)…
« Avant la chute, Ève fut scellée à Adam par la nouvelle alliance éternelle du mariage, cérémonie accomplie par le Seigneur avant que la mort entre dans le monde et qui était donc destinée à durer éternellement (voir Moïse 3:20-25)…
«
Il est certain qu'Ève a participé avec Adam à tout son ministère et
qu'elle héritera avec lui de toutes les bénédictions afférentes à son
état élevé d'exaltation.» (McConkie, Mormon Doctrine, p. 242)
GENÈSE 4
Genèse 4:1. Comment le récit du Livre de Moïse complète-t-il celui de la Genèse ?
Entre Genèse 3:24 et Genèse 4:1, quinze versets sont ajoutés contenant les renseignements importants suivants :
1. Lorsqu'ils furent chassés du jardin d'Éden, Adam et Ève travaillèrent ensemble pour subvenIr aux besoins de leur famille en cultivant le sol et en ayant des troupeaux (voir Moïse 5:1).
2. Adam et Ève eurent des fils et des filles pour obéir au commandement stipulant de se multiplier et de remplir la terre. Leurs enfants se marièrent entre eux et eurent aussi des enfants (voir Moïse 5:2-3). Cet ajout dans Moïse clarifie une question que l'on se pose en lisant le récit de la Genèse. Dans Genèse 4:1-2, il semble que Caïn et Abel soient les premiers enfants d'Adam, pourtant, quelques versets plus loin, Genèse 4:17 parle de la femme de Caïn. Le récit de Moïse explique bien que beaucoup d'enfants étaient nés avant Caïn, et qu'il ait eu une femme n'est donc pas étonnant.
3.
Adam et Ève prièrent Dieu, et bien qu'ils ne le virent pas, comme
c'était le cas dans le jardin, il leur parla et leur donna des
commandements (voir Moïse
5:4-5).
4. Adam et Ève obéirent à ces commandements, il leur fallut aussi
sacrifier le premier-né des troupeaux pour en faire une offrande au
Seigneur (voir Moïse
5:5).
5. Après qu'ils eurent obéi de « nombreux jours », un ange apparut et demanda à Adam pourquoi il faisait des sacrifices (voir Moïse 5:6). Quand il répondit qu'il n'en savait rien mais qu'il obéissait de toute manière (ce qui donne un excellent aperçu de la foi d'Adam), l'ange lui dit alors que ces sacrifices étaient une similitude du sacrifice expiatoire futur du Sauveur, que dorénavant ils devaient se repentir et prier Dieu au nom de son Fils (voir Moïse 5:6-8).
6.
Après qu'on leur ait enseigné le plan de salut et qu'ils furent
baptisés, Adam et Ève reçurent le Saint-Esprit, et ils se mirent à
prophétiser. Ils comprenaient tous deux la raison de la chute et se
réjouissaient du plan du Seigneur (Moïse 5:9-11)
7. Adam et Ève enseignèrent tout cela à leurs enfants, mais Satan influença ceux-ci et tenta de les persuader de rejeter l'Évangile. À partir de ce moment-là, l'Évangile fût prêché, et ceux qui l'acceptèrent furent sauvés alors que ceux qui le refusèrent furent damnés (voir Moïse 5:12-15).
Genèse 4. Que sait-on d'Abel à part ce que les Écritures en disent ?
« Nous lisons dans Genèse 4:4 qu'Abel fit une offrande des premiers-nés
de son troupeau et de leur graisse, et le Seigneur jeta un regard
favorable sur Abel et son offrande. 'C'est par la foi qu'Abel offrit à
Dieu un sacrifice plus excellent que celui de Caïn ; c'est par elle
qu'il fut déclaré juste, Dieu approuvant ses offrandes ; et c'est par
elle qu'il parle encore, quoique mort' (Hébreux 11:4). Comment se
fait-il qu'il parle encore ? Eh bien, il a magnifié la prêtrise qui lui
avait été conférée, et mourut en juste ; il est donc devenu un ange de
Dieu en recevant son corps du séjour des morts, et il détient toujours
les clefs de sa dispensation [voir la définition de « dispensation »
dans le commentaire de Éphésiens 1:10, ndlr] ; et il fut envoyé des
cieux à Paul pour
lui apporter la consolation et pour transmettre une certaine
connaissance des mystères de la divinité.
« Et s'il n'en était pas ainsi, je vous le demande, comment Paul connaissait-il tant de choses au sujet d'Abel, et pourquoi dirait-il qu'il parle encore, quoique mort ? S'il a parlé, quoique mort, c'est en étant envoyé des cieux pour remplir un ministère. » (Enseignements du prophète Joseph Smith, p. 231-232)
La vision de la rédemption des morts de Joseph F. Smith, dans la Perle
de grand prix, indique qu'Abel faisait partie des saints justes qui se
trouvaient dans le monde des esprits, attendant la venue du Sauveur qui
s'y est rendu pendant que son corps reposait dans le tombeau.
Genèse 4:4-8. Mais il ne porta pas un regard favorable sur Caïn et sur son offrande
«
C'est par la foi en ce sacrifice expiatoire, en ce plan de rédemption
qu'Abel offrit à Dieu un sacrifice qui fut accepté, sacrifice qui
consistait en l'holocauste des premiers nés de son troupeau. Caïn, lui,
offrit des fruits de la terre, et son sacrifice ne fut pas accepté,
parce qu'il ne pouvait pas le faire avec foi, parce qu'il ne pouvait
pas avoir la foi, ou, en d'autres termes, parce qu'il ne pouvait pas
faire preuve de foi en s'opposant au plan des cieux.
« C'est par l'effusion de sang que le Fils Unique devait expier pour l'homme, car tel était le plan de rédemption, et sans l'effusion de sang, il n'y avait pas de rémission ; et ce genre de sacrifice fut institué, comme modèle, pour permettre à l'homme de discerner le grand sacrifice que Dieu avait préparé. Offrir un sacrifice de façon différente excluait la véritable foi, parce que la rédemption n'était pas à ce prix, et le pouvoir de l'expiation n'avait pas été institué selon cet ordre ; par conséquent Caïn ne pouvait pas avoir la foi ; et tout ce qui n'est point foi est péché.
«
Mais Abel offrit un sacrifice acceptable, et il lui fut témoigné qu'il
était juste, Dieu lui-même ayant approuvé son sacrifice. Assurément,
l'effusion de sang d'un animal ne pouvait être utile en rien à l'homme,
si cela n'était accompli comme imitation, exemple ou explication de ce
qui devait être offert par le don de Dieu lui-même, avec la foi en
l'efficacité de ce grand sacrifice pour la rémission des péchés. »
(Enseignements, p. 75)
Même après l'offrande inacceptable, le Seigneur ne rejeta point Caïn, mais il l'avertit spécifiquement qu'il se trouvait sur un chemin dangereux. C'est lorsque ce conseil fut rejeté que la rébellion de Caïn devint totale. Moïse a écrit que « Caïn fut irrité et n'écouta plus la voix du Seigneur » (Moïse 5:26). Genèse 4:7 n'est pas clair, mais le récit de Moïse explique que le Seigneur avertit Caïn que s'il ne se repentait pas, il serait dirigé par Satan. Le compte rendu plus complet de Moïse indique que Caïn ne s'est pas rendu immédiatement dans les champs pour tuer Abel. Après avoir rejeté le Seigneur, Caïn communiqua directement avec Satan qui lui dit par quel moyen il pouvait tuer son frère (voir Moïse 5:28-31). Petit à petit, Satan manigança la chute de Caïn jusqu'à ce qu'il atteigne le point où celui-ci « se glorifia de sa méchanceté » (Moïse 5:31). C'est à ce moment-là qu'il tua son frère.
Genèse 5:22-24. Que sait-on d'Énoch ?
«
Quatre générations et quelque cinq cents ans plus tard, d'après le
livre de souvenir d'Adam, Énoch, descendant de Seth, fut appelé à
devenir un grand prophète-missionnaire-réformateur. Son ministère
était nécessaire, car les adeptes du culte de Caïn étaient devenus
nombreux, et la violence sévissait déjà cinq générations après celui-ci
(voir Moïse 5:28-31, 47-57). Énoch prêcha le repentir à ceux qui
étaient sensuels et méchants. Les fils de Dieu, que l'on distingua des
'fils
des hommes', furent obliger de se séparer des autres et de s'installer
dans un endroit appelé 'Cainan', comme leur ancêtre, le fils d'Énos (ne
pas confondre ce Cainan avec le méchant peuple de Canaan dans Moïse
7:6-10).
«
Énoch réussit à combattre les maux de l'époque, ce à quoi il avait été
appelé (Moïse 6:27-29). Il put édifier une culture juste appelée
'Sion', ce qui signifie 'ceux qui ont le coeur pur' (Moïse 7:18). Les
enseignements d'Énoch recouvrent sept grandes catégories et fournissent
des informations que l'on ne trouve nulle part ailleurs dans les
Écritures. Il parla (1) de la chute de l'homme et de ses conséquences ;
(2) de la nature du salut et de la façon de l'obtenir ; (3) du péché,
comme on le voyait dans les maux de l'époque, en comparaison avec
l'intégrité des justes qui le suivaient ; (4) de la cause, du but et
des effets du déluge anticipé de Noé ; (5) de l'étendue du triomphe de
Satan et du chagrin que Dieu en aurait ; (6) du premier avènement
du Messie; (7) du second avènement du Messie et de son règne millénaire
et paisible. Les détails de ces concepts évangéliques valent bien qu'on
les étudie attentivement. Ce grand homme est mentionné dans le Nouveau
Testament (Jude 14-15 ; Hébreux 11:5) et dans les Doctrine et
Alliances. » (Rasmussen, Introduction to the Old Testament, 1:24-25)
GENÈSE 5
Genèse 5:21, 27. Est-ce que Métuschélah est mort durant le déluge ?
Un
examen attentif des documents concernant les patriarches dans cette
section de la Genèse montre que Métuschélah est mort l'année du déluge.
Certains se sont demandés pourquoi il n'est pas allé dans l'arche de
Noé, et ils en ont conclu qu'il devait être méchant. Cependant, le
Livre de Moïse montre que la lignée rapportée dans cette partie du
récit est celle des justes (voir Moïse 6:23), et Métuschélah en faisait
partie.
Moïse 8:3 indique que Métuschélah ne fut pas enlevé avec la cité d'Énoch pour que la lignée puisse se perpétuer. Métuschélah a également prophétisé que c'est par l'intermédiaire de sa postérité que viendraient toutes les nations de la terre (par l'intermédiaire du juste Noé). Lui aussi était un juste. Puis on trouve cette phrase : « et il s'en glorifia » (Moïse 8:3). Quand son travail fut terminé, il est possible qu'il ait été enlevé également, car durant les presque sept cents ans à partir de l'époque où la cité d'Énoch fut enlevée jusqu'à l'époque du déluge, les saints justes furent enlevés et se joignirent au peuple d'Énoch (voir Moïse 7:27).
Quoique
la plupart des exégètes croient que le nom de Métuschélah signifie «
l'homme au javelot » ou « l'homme à la lance », un érudit a donné
l'interprétation suivante qui, si elle est correcte, ferait de
Métuschélah un nom prophétique : « Métuschélah a vécu jusqu'à l'année
du déluge, dont son nom est censé être prophétique… methu, 'il est
mort, et… shalach, 'il a fait sortir' ; comme si Dieu avait prévu
d'enseigner aux hommes que dès que Métuschélah mourrait, le déluge
serait envoyé pour noyer un monde méchant. Si c'est ainsi qu'on
comprenait cela, même le nom de ce patriarche contenait un
avertissement à titre gracieux. » (Clarke, Bible Commentary, 1:68)
GENÈSE 6
Genèse 6:1-2. Que signifie « les fils de Dieu » et les « filles des hommes » ?
Moïse 8:13-16 clarifie ce passage et explique pourquoi le mariage mixte est condamné.
«
Comme les filles de Noé épousèrent les fils des hommes à l'encontre des
enseignements du Seigneur, sa colère s'alluma, et cette offense fut
l'une des causes qui entraînèrent le déluge universel. Vous remarquerez
que les conditions semblent être inversées dans le livre de Moïse.
C'était les filles des fils de Dieu qui épousaient les fils des hommes,
ce qui déplaisait au Seigneur… Les filles qui d'évidence étaient nées
sous l'alliance et qui étaient filles des fils de Dieu, c'est-à-dire de
ceux qui détenaient la prêtrise, transgressaient le commandement du
Seigneur et se mariaient en dehors de l'Église. Ainsi, elles se
privaient des bénédictions de la prêtrise, à l'encontre des
enseignements de Noé et de la volonté de Dieu. » (Smith, Answers to
Gospel Questions, 1:136-137)
«
Paul dit aux Corinthiens : 'Ne vous mettez pas avec les infidèles sous
un joug étranger'. Paul voulait peut-être leur faire voir que les
différences religieuses sont des différences fondamentales. Les
différences religieuses et les loyautés familiales se heurtent. La vie
des enfants est souvent frustrée. Celui des deux qui n'est pas membre
de l'Église peut être aussi brillant, aussi bien formé et aussi
séduisant que possible, et il peut avoir la plus agréable des
personnalités, mais sans religion commune, il y a des difficultés en
réserve pour ce mariage. Il y a des exceptions, mais la règle est dure
et impitoyable. Il n'y a, dans cette doctrine, ni intention partiale,
ni préjugé. Il s'agit de suivre un certain programme pour atteindre un
but précis. » (Kimball, Le Miracle du pardon, p. 227)
Genèse 6:3. Quelle est la signification de la promesse de 120 ans ?
Beaucoup d'érudits, qui n'ont que la Genèse à étudier, croient que cette déclaration a prophétisé que les gens vivraient moins longtemps après le déluge. Cependant, dans le livre de Moïse, il est clair que les 120 ans faisaient allusion à l'époque où Noé prêcherait le repentir et tenterait de sauver le monde avant que le déluge ne soit envoyé (voir Moïse 8:17). C'est la période à laquelle Pierre faisait allusion en écrivant « lorsque la patience de Dieu se prolongeait » (1 Pierre 3:20). Comme le peuple rejeta les principes et ordonnances de l'Évangile que Noé leur prêcha, il fut détruit par le déluge. Le Seigneur leur avait donné tout le temps nécessaire pour se repentir.
Genèse 6:6-7. Comment le Seigneur, qui est parfait, pouvait-il se repentir ?
Joseph Smith, le prophète, a déclaré : « Je crois en la Bible telle qu'on pouvait la lire lorsqu'elle venait d'être écrite par les auteurs originaux. Des traducteurs ignorants, des copistes négligents ou des prêtres artificieux et corrompus ont commis beaucoup d'erreurs. On lit dans Genèse 6:6 : 'L'Éternel se repentit d'avoir fait l'homme sur la terre et il fut affligé en son coeur', alors que, dans Nombres 23:19, il est dit : 'Dieu n'est point un homme pour mentir, ni fils d'un homme pour se repentir'. On devrait lire [dans Genèse 6:6] : 'Noé regretta que Dieu eût fait l'homme'. » (Enseignements, p. 460)
Genèse 6:9. L'homme Noé
« Le Seigneur révéla au prophète Joseph Smith bien des choses en rapport avec les anciens prophètes et les clefs qu'ils détenaient. Dans un discours sur la prêtrise prononcé le 2 juillet 1839, le Prophète fit savoir ce que le Seigneur lui avait révélé en ce qui concerne la mission des anciens prophètes et voyants. Il dit :
« 'Noé, qui est Gabriel, et qui suit immédiatement Adam dans l'autorité de la prêtrise ; il fut appelé par Dieu à cet office, et fut le père de tous les vivants à son époque, et c'est à lui que furent donnés tous pouvoirs. Ces hommes détinrent les clés d'abord sur terre, et ensuite dans les cieux' (Enseignements, p. 214).
« Luc révèle la venue de l'ange Gabriel à Zacharie pour l'informer que sa femme aurait un fils. Il est également apparu à Marie et a annoncé la naissance de notre Seigneur et Sauveur. Gabriel est donc Noé, d'après cette révélation. Puis nous découvrons dans la révélation donnée au prophète Joseph Smith en août 1830 que c'est Élie qui est apparu à Zacharie et a annoncé la naissance de Jean-Baptiste (voir D&A 27:6-7).
« C'est le même Élie qui détenait les clefs de la dispensation d'Abraham [voir la définition de « dispensation » dans le commentaire de Éphésiens 1:10, ndlr] et qui, le 3 avril 1836, est apparu au prophète Joseph Smith et à Olivier Cowdery dans le temple de Kirtland et qui a rétabli les clefs de la dispensation d'Abraham (voir D&A 110:12 ; 128:20-21).
« D'après ces Écritures, nous apprenons que Noé est Gabriel et qu'il est apparu au prophète Joseph Smith dans le cadre de son appel d'Élie et qu'il a rétabli les clefs de la dispensation à propos de laquelle le Seigneur a fait alliance avec Abraham et sa postérité jusqu'aux dernières générations.
« Le terme Élie signifie 'envoyé'. Noé, Élisée, Jean-Baptiste et Jean le Révélateur sont nommés Élie dans les Écritures, bien que la référence à Élisée sous ce nom-là soit une erreur de traduction. » (Enseignements du prophète Joseph Smith, p. 479)
«
Pour résumer les faits, Joseph Smith a révélé que Gabriel était Noé ;
Luc a déclaré que c'était l'ange Gabriel qui est apparu à Zacharie et à
Marie ; et le Seigneur a dit qu'Élie est apparu à Zacharie et à Joseph
Smith. En conséquence, [ce] Élie est Noé. » (Smith, Answers to Gospel Questions, 3:138-141)
Genèse 6:10
On se réfère habituellement aux fils de Noé selon l'ordre donné dans la
Genèse, c'est-à-dire Sem, Cham et Japhet. Néanmoins, le Livre de Moïse
indique que Japhet était le premier-né des trois, Sem le second et Cham
le dernier (voir Moïse 8:12).
Genèse 6:14-16. À quoi ressemblait l'arche ?
«
L'arche : le mot hébreu signifie 'boîte' ou 'coffre'. Il est employé
ailleurs seulement pour désigner le 'panier' étanche dans lequel le
petit Moïse flotta sur le Nil, ce qui est un parallèle intéressant.
L'arche est vaste, conçue pour flotter, pas pour naviguer, et il n'y a
eu aucun problème pour la lancer. Si une coudée fait dans les 46 cm,
l'arche aurait les dimensions suivantes : 137 x 23 x 14 mètres. »
(Alexander and Alexander, editors, Eerdman's Handbook to the Bible, p. 132)
GENÈSE 7
Genèse 7:7. Est-ce que d'autres personnes ont été sauvées, à part celles qui se trouvaient dans l'arche ?
« Durant les 2200 premières années de l'histoire de la terre – c'est-à-dire depuis la chute d'Adam jusqu'au ministère de Melchisédek – il n'était pas rare que les membres fidèles de l'Église soient enlevés dans les royaumes célestes sans goûter à la mort. Depuis cette époque, il y a eu des cas particuliers de personnes enlevées, quand une oeuvre spécifique du ministère l'exigeait…
«
Métuschélah, fils d'Énoch, ne fut pas enlevé avec la cité d'Énoch,
'afin que les alliances que le Seigneur avaient faites avec Énoch
fussent accomplies ; car, en vérité, il avait fait alliance avec Énoch
que Noé serait du fruit de ses reins' (Moïse 8:2). Mais durant les
presque 700 ans entre l'enlèvement d'Énoch et le déluge de Noé, il
apparaît que presque tous les membres fidèles de l'Église furent
enlevés, car 'le Saint-Esprit tomba sur un grand nombre d'entre eux, et
ils furent enlevés en Sion par les forces du ciel' (Moïse 7:27). »
(McConkie, Mormon Doctrine, p. 804)
Genèse 7:19.
Comment le déluge a-t-il pu recouvrir toute la terre, y compris les
montagnes ? Quelle était la signification de cette immersion ?
«
J'aimerais savoir par quelle loi connue l'immersion du globe pourrait
s'accomplir. Ici, on l'explique par quelques mots : 'Les écluses des
cieux s'ouvrirent' ; c'est-à-dire, les eaux qui existent dans l'espace
entourant la terre d'où viennent les nuages d'où provient la pluie.
C'était là une cause. En voilà une autre : 'Les sources du grand abîme
jaillirent', c'est quelque chose au-delà des océans, quelque chose
autre que les mers, des réservoirs que nous ne connaissons pas, qui
furent mis à contribution pour cet événement, et les eaux furent
déversées par la main et par la puissance de Dieu. Car il a dit qu'il y
aurait un déluge sur la terre et il le provoqua, mais il a dû ouvrir
les sources du grand abîme et en déverser les eaux, et quand le déluge
a diminué, on nous indique que 'les sources de l'abîme et les écluses
des cieux furent fermées, et la pluie ne tomba pas du ciel. Les eaux se
retirèrent de dessus la terre'. Où allèrent-elles ? Elles retournèrent
d'où elles venaient.
« À présent, je vais vous montrer autre chose. Certains parlent avec beaucoup de philosophie de ras-de-marée. Mais voici la question : comment une vague géante peut-elle sortir de l'océan Pacifique, par exemple, et recouvrir la Sierra Nevada ? Toutefois, la Bible ne nous dit pas que c'était un raz-de-marée. Elle indique simplement que 'toutes les hautes montagnes qui sont sous le ciel entier furent couvertes. Les eaux s'élevèrent de quinze coudées au-dessus des montagnes, qui furent couvertes'. C'est-à-dire que la terre fut immergée. Ce fut une période de baptême [de la terre]. » (John Taylor, dans Journal of Discourses, 26:74 -75)
«
La première ordonnance instituée pour la purification de la terre fut
l'immersion dans l'eau. Elle fut ensevelie dans l'eau, et tout ce qui
avait péché sur sa face fut lavé. Quand elle revint du fond de l'océan,
comme un nouveau-né, elle était innocente ; c'était une nouvelle vie
qui commençait. C'était comme une seconde naissance, elle sortait du
ventre des grandes eaux, c'était un nouveau monde venant des ruines de
l'ancien, vêtu de toute l'innocence de cette première création. » (Orson Pratt, cité par Smith, Answers to Gospel Questions, 4:20)
«
La terre, dans son état actuel, n'est pas une résidence convenable pour
les sanctifiés. Toutefois, elle obéit à la loi de sa création. Elle a
été baptisée d'eau, sera baptisée par le feu et le Saint-Esprit et sera
préparée en temps voulu pour que les fidèles y habitent. » (Brigham Young, cité par Smith, Answers to Gospel Questions, 4:20)
Genèse 7. Le déluge était un acte d'amour
« À présent, je vais revenir en arrière pour vous montrer comment opère le Seigneur. Il a détruit un monde entier à une époque, mis à part quelques personnes qu'il a préservées dans un but qui lui était propre. Et pourquoi ? Il avait plus d'une raison de le faire. Le peuple antédiluvien n'était pas seulement très méchant, mais il avait la possibilité de se reproduire, transmettant ainsi sa nature et ses désirs injustes à ses enfants et les élevant pour qu'ils s'adonnent à ses pratiques méchantes. Les esprits qui vivaient dans les mondes éternels savaient cela, et ils savaient fort bien que naître chez de tels parents leur procurerait une quantité infinie d'ennuis, de malheurs et de péchés.
«
En supposant que nous fassions partie des esprits qui n'étaient pas
nés, ne serait-il pas juste de supposer que nous ferions appel au
Seigneur, disant : 'Père, ne vois-tu pas la condition de ce peuple,
combien il est corrompu et méchant ?' 'Oui'. 'Est-il juste, dans ce
cas-là, que nous, qui sommes purs à présent, nous ayons à prendre de
tels corps et nous soumettre ainsi à des expériences très amères avant
de pouvoir être sauvés, d'après le plan de salut ?' 'Non, dirait le
Père, ce n'est pas en accord avec ma justice'. 'Eh bien, que vas-tu
faire dans ce cas ?' L'homme a son libre arbitre et ne peut être
contraint, et pendant qu'il vit il a la capacité de se perpétuer. 'Je
leur enverrai d'abord ma parole, leur proposant d'être libérés du
péché, les mettrai en garde quant à ma justice qui les atteindra s'ils
la rejettent, puis [s'ils la rejettent] je les détruirai de la surface
de la terre, les empêchant ainsi de se reproduire, et je susciterai une
autre postérité'.
«
Ils rejetèrent la prédication de Noé, serviteur de Dieu qui leur fut
envoyé, et en conséquence le Seigneur fit pleuvoir incessamment durant
quarante jours et quarante nuits, ce qui inonda la terre, et il n'y
avait aucun moyen d'y échapper. Exception faite des huit personnes qui
obéirent au message, tous les autres furent noyés. Mais, dira-t-on,
est-il correct pour un Dieu juste de détruire tant de gens ? Est-ce en
accord avec la miséricorde ? Oui, c'était juste pour les esprits qui
n'avaient pas encore reçu un corps, c'était juste et miséricordieux
pour les personnes coupables d'iniquité. Pourquoi ? Parce qu'en leur
retirant leur existence terrestre, il les a empêchées de transmettre
leurs péchés à la postérité, de pousser leurs descendants à la
dégénérescence et il les a aussi empêchées de commettre davantage de
mauvaises actions. » (John Taylor, dans Journal of Discourses,19:158-159)
GENÈSE 8
Genèse 8:4. Où était Noé quand l'arche s'arrêta ?
Le
jardin d'Éden se trouvait dans le pays qui est maintenant l'Amérique du
Nord. Quoiqu'on ne sache pas à quelle distance l'homme s'était éloigné
de cet endroit durant les seize cents ans écoulés entre la chute d'Adam
et le déluge, il est probable que Noé et sa famille vécurent quelque
part dans les parages. La Bible dit qu'ils s'arrêtèrent sur les
montagnes d'Ararat quand l'arche finit par s'immobiliser. Les Écritures
n'indiquent pas où cela se trouvait. Le site traditionnel est une
montagne au nord-est de la Turquie, près de la frontière russe.
«
Nous lisons que c'est le dix-septième jour du deuxième mois que le
grand abîme s'ouvrit, et que la pluie tomba durant quarante jours.
L'arche s'arrêta à Ararat le dix-septième jour du septième mois. Ils
avaient donc voyagé durant cinq mois entiers quand le Seigneur mena
l'arche à sa destination finale. Il est certain qu'une distance
considérable séparait l'endroit où elle commença son voyage et celui où
elle s'arrêta. Rien ne peut contredire le fait que durant le déluge de
grands changements se produisirent sur la surface de la terre. Celle-ci
était en train de se diviser en continents. Les rivières mentionnées
dans la Genèse (voir Genèse 2:11) existaient
dans le jardin d'Éden longtemps avant que la terre soit divisée en
continents et en îles. » (Smith, Answers to Gospel Questions, 2:94)
GENÈSE 9
Genèse 9:2-6. Quelle est la loi de Dieu pour ce qui est de verser du sang ?
Traduction que Joseph Smith :
«
Mais le sang de toute chair que je vous ai donnée comme viande sera
versé sur le sol, ce qui ôte la vie, et tu ne mangeras pas le sang.
«
Et il est certain que le sang ne sera pas versé, sauf pour la viande,
pour sauver votre vie ; et je demanderai le sang de chaque animal de
vos mains.
« Et quiconque verse le sang de l'homme, son sang sera versé par l'homme ; car l'homme ne versera pas le sang de l'homme.
« Car je donne un commandement, que le frère de chaque homme préserve la vie de l'homme, car j'ai créé l'homme à mon image. »
Cette addition concernant le fait de verser le sang des animaux est renforcée par Doctrine et Alliances 49:18-21, qui dit que les animaux ne doivent être utilisés que pour se nourrir, et qui termine par cette mise en garde : « Et malheur à l'homme qui verse le sang ou qui gaspille la chair, alors qu'il n'en a pas besoin. »
Spencer W. Kimball a parlé assez longuement durant une réunion générale de prêtrise de tuer des animaux simplement pour le plaisir (voir « Principes fondamentaux à méditer et à vivre », L'Étoile, avril 1979, p. 82-87).
Genèse 9. L'arc-en-ciel comme signe de l'alliance
Traduction de Joseph Smith :
« Et j'établirai mon alliance avec toi, celle que j'ai faite avec Énoch, concernant les restes de ta postérité.
«
Et Dieu fit alliance avec Noé et dit : Ceci sera le signe de l'alliance
que je fais avec toi, pour chaque créature vivant avec toi, pour les
générations à perpétuité ;
« Je mettrai mon arc dans la nue ; et il sera un signe de l'alliance entre moi et la terre.
« Et il arrivera, quand je mettrai la nue au-dessus de la terre, que l'arc sera vu dans la nue ; et je me souviendrai de mon alliance, que j'ai faite avec toi, pour chaque créature vivante de toute chair. Et les eaux ne deviendront plus un déluge pour détruire toute chair.
« Et l'arc sera dans la nue ; et je le regarderai, afin de me souvenir de l'alliance éternelle que j 'ai faite avec ton père Énoch : quand les hommes garderont mes commandements, Sion viendra à nouveau sur la terre, la cité d'Énoch que j'ai enlevée avec moi.
« Et c'est là mon alliance éternelle : quand ta postérité embrassera la vérité, et regardera en haut, alors Sion regardera en bas, et tous les cieux trembleront de joie et la terre tremblera de joie.
« Et l'assemblée générale de l'Église du Premier-né descendra du ciel, et possédera la terre, et elle prendra place jusqu'à ce que la fin vienne. Et c'est là mon alliance éternelle, celle que j'ai faite avec ton père Énoch.
« Et l'arc sera dans la nue, et j'établirai mon alliance avec toi, celle que j'ai faite avec toi, pour chaque créature vivante de toute chair qui sera sur la terre.
«
Et Dieu dit à Noé : Ceci est le signe de l'alliance que j'ai établie
entre moi et toi, pour toute chair qui sera sur la terre. »
«
Le Seigneur a mis son arc dans la nue, et aussi longtemps que ce signe
se verra, les semailles et la moisson, l'été et l'hiver ne feront pas
défaut. Mais quand il disparaîtra, malheur à cette génération-là, car
voici, la fin approche rapidement. » (Enseignements du prophète Joseph Smith, p. 427)
«
J'ai interrogé le Seigneur au sujet de sa venue, et tandis que je
l'interrogeais, il me donna un signe et dit : 'Aux jours de Noé, j'ai
mis mon arc dans la nue en signe que toute année où l'arc se verrait le
Seigneur ne viendrait pas ; mais il y aurait cette année-là des
semailles et des récoltes. Mais lorsque vous verrez l'arc retiré, cela
signifiera qu 'il y aura la famine, la peste et une grande détresse
parmi les nations, et que la venue du Messie n'est plus éloignée. »
(Enseignements du prophète Joseph Smith, p. 479)
Genèse 9:20-27. Pourquoi Noé a-t-il maudit Canaan lors de cet incident alors qu'il n'était même pas présent ?
Le récit de la « nudité » de Noé et le rôle que ses fils ont joué lors de cet incident est surprenant, particulièrement quand Noé se réveille et maudit Canaan, le fils de Cham (voir Genèse 10:6), qui ne semble pas être présent à ce moment-là.
Après la chute, le Seigneur fit pour Adam et Ève un habit de peaux (voir Genèse 3:21 ; Moïse 4:27). L'idée d'un vêtement fait de peaux signifiant qu'on avait de l'autorité dans la prêtrise se retrouve dans plusieurs écrits anciens :
« Nimrod revendiqua la royauté parce qu'il avait vaincu ses ennemis (voir Genèse 10:8-10) ; toutefois, il revendiqua sa prêtrise parce qu'il avait 'le vêtement d'Adam'. Le Talmud nous assure que c'est parce qu'il possédait ce vêtement que Nimrod put revendiquer le pouvoir afin de gouverner toute la terre, et qu'il se tint dans sa tour alors que les hommes venaient l'adorer. Les écrivains apocryphes, juifs et chrétiens, ont beaucoup à dire à propos de ce vêtement. Pour citer l'un d'eux : 'Les vêtements de peaux que Dieu fit pour Adam et sa femme quand ils partirent du jardin et qui furent donnés à Énoch après la mort d'Adam', puis à Métuschélah, ensuite à Noé, à qui Cham les vola quand ils sortaient de l'arche. Le petit-fils de Cham, Nimrod, les reçut de son père Cusch. Pour ce qui est de l'héritage légitime de ce vêtement, un très vieux texte découvert récemment indique que Michel 'enleva à Énoch ses vêtements terrestres et lui mit des vêtements d'ange', l'emmenant en présence de Dieu…
«
Entre parenthèses, l'histoire du vêtement volé, telle que la racontent
les rabbins, y compris le grand Eléazar, est entièrement différente de
l'histoire étrange de Genèse 9 dans notre version de la Bible. Ils
pensaient que erwath de la Genèse (9:22) ne signifiait pas 'nudité' du
tout, mais devait être compris dans le sens élémentaire de sa racine,
'couverture de peaux'. Après une telle lecture, nous devons comprendre
que Cham prit le vêtement de son père pendant qu'il dormait et le
montra à ses frères, Sem et Japhet, qui en firent un patron ou une
copie (salmah) ou un vêtement tissé lui ressemblant (simlah) dont ils
se revêtirent, et rendirent le vêtement de peau à leur père. Quand il
se réveilla, Noé reconnut la prêtrise de deux fils mais maudit le fils
qui essaya de lui voler son vêtement. » (Hugh Nibley, Lehi in the Desert and the World of the Jaredites, p. 160-162)
Ainsi,
bien que Cham lui-même ait eu le droit d'avoir la prêtrise, Canaan, son
fils, ne l'avait pas. Cham avait épousé Égyptus, descendante de Caïn
(voir Abraham 1:21-24), et ses fils ne purent donc point avoir la prêtrise.
GENÈSE 10
Genèse 10:8-9. Quel genre d'homme était le fondateur de Babylone ?
La Traduction de Joseph Smith ne dit pas que Nimrod était « un vaillant
chasseur devant l'éternel », mais que c'était « un vaillant chasseur
dans le pays ».
«
Quoique les mots ne soient pas précis, il est fort probable que ce fut
un très méchant homme. Son nom, Nimrod, vient de… 'marad' ('il se
rebella'). Le Targum (Interprétations juives anciennes des Écritures),
dans 1 Chroniques 1:10 dit : 'Nimrod devint un homme puissant dans le
péché, le meurtrier d'hommes innocents et un rebelle devant le Seigneur'. Le Targum de Jérusalem dit : 'C'était un vaillant
chasseur (ou chercheur de proies) et un pécheur devant Dieu, car il
chassait les enfant des hommes dans leurs langues ; et il leur dit :
Quittez la religion de Sem, et attachez-vous aux institutions de
Nimrod'.
« Le Targum de Jonathan ben Uzziel dit : 'Depuis la fondation du monde, il n'y eut personne comme Nimrod, vaillant chasseur, et en rébellion contre le Seigneur'. La version syriaque dit qu'il était un géant guerrier. Le mot… tsayid, que nous traduisons par chasseur, signifie proie ; il s'applique dans les Écritures à la chasse aux hommes par la persécution, l'oppression et la tyrannie. Il est donc probable que Nimrod, ayant conquis le pouvoir, l'utilisa par la tyrannie et l'oppression et que, par le pillage et la violence, il fonda la domination qui fut la première a être appelée royaume sur la face de la terre. » (Clarke, Bible Commentary, 1:86)
Ainsi, à la même époque patriarcale, Melchisédek établit une Sion d'après le modèle d'Énoch, le prototype de la véritable cité de Dieu, la plus libre des sociétés, et Nimrod établit une Babylone, qui donna son nom au prototype du royaume de Satan, l'antithèse de Sion (voir Nibley, Lehi in the Desert, p. 154-164).
Genèse 10:25. Est-ce que la terre fut partagée au temps de Peleg ?
«
Le partage de la terre ne fut pas un acte de division des habitants qui
s'y trouvaient en tribus et en peuples, mais la cassure des continents,
séparant ainsi la terre et créant un hémisphère est et un hémisphère
ouest. En regardant une carte murale du monde, vous découvrirez comment
la terre, le long de la rive nord et sud de l'Amérique, de l'Europe et
de l'Afrique, semble avoir été réunie à une époque. Bien entendu, il y
eut beaucoup de changements à la surface de la terre depuis le
commencement. Nous savons, grâce à la révélation, que le temps viendra
où la surface de la terre redeviendra ce qu'elle était au commencement
et sera réunie en un lieu (voir D&A 133:22-24). » (Smith, Answers to Gospel Questions, 5:73-74)
GENÈSE 11
Genèse 11:1-9. La tour de Babel
Quelques générations après le déluge, les hommes essaient de construire une tour qui ira jusqu’au ciel (la tour de Babel). Le Seigneur confond leur langue de sorte qu’ils ne peuvent plus se comprendre et il les disperse sur toute la terre.
En
plus de fournir une explication concernant les nombreuses langues qu'on
trouve maintenant sur la terre, ce récit de la tour de Babel montre
avec quelle rapidité l'homme oublia les leçons du déluge et se rebella
contre le Seigneur.
L'histoire de Jared, dans le Livre de Mormon, montre que la confusion des langues elle-même ne s'est peut-être pas produite instantanément mais sur une période de temps dont nous ne connaissons pas la longueur. Jared demanda à son frère de prier le Seigneur et de lui demander que leur langue ne soit pas confondue. Cela lui fut accordé. Puis Jared demanda à son frère de prier afin que la langue de leurs amis reste le même que le leur. Cela lui fut également accordé (voir Éther 1:33-38). Tout cela implique que la confusion des langues ne s'est pas produite en un clin d'oeil.
Genèse 11:10-26
Cette chronologie des patriarches nous enseigne plusieurs choses. Par
exemple, Sem, vécut assez longtemps pour être le contemporain des dix
générations suivantes. En
d'autres termes, il était encore vivant quand Abraham, Isaac et Jacob
naquirent. C'est en partie pour cette raison que certaines personnes se
sont demandées si Sem n'était pas également Melchisédek. Beaucoup
d'exégètes croient que le nom d'Héber fut utilisé pour désigner ses
descendants, appelés Hébreux, comme les descendants de Sem furent
appelés Sémites (peuples sémites) et ceux de Canaan, les cananéens.
Genèse 11:31
Genèse 11:31 dit que Terach fit quitter Ur à toute sa famille et la
conduisit à Canaan en passant par Charan. Toutefois Abraham 2:3-5
explique bien qu'Abraham, sous la direction du Seigneur, dirigeait le
groupe.
GENÈSE 12
Genèse 12:1
Doctrine et Alliances 84:14 enseigne qu'Abraham reçut de Melchisédek la
prêtrise qui porte son nom. On ne sait pas avec certitude quand il l'a
reçue ; il l'a peut-être reçue pendant qu'il était encore à Ur (voir
Abraham 1:2 ; 3:1) ou plus tard.
Genèse 12:1-4
Comme le rapporte Genèse 12:1, Abraham, tandis qu'il habitait à Harân,
reçut l'appel de quitter son pays et sa famille et de se rendre dans
une nouvelle terre au sud-ouest. Il quitta alors Harân et alla à
Canaan. Précédemment, comme le rapporte Abraham 1:15-16, le Seigneur
avait appelé Abraham à quitter Ur, qui se trouve près de l'embouchure
de l'Euphrate, et l'avait conduit vers le nord-ouest jusqu'à Harân.
C'est ainsi qu'au cours de ces premières années, Abraham reçut à deux
reprises l'ordre du Seigneur de déménager. Le Seigneur continua à le
mener de lieu en lieu. Les premières indications d'alliance qui allait
être renouvelée par Abraham sont données aux versets 2-3, 7.
Genèse 12:5
On trouve ici la preuve qu'Abraham était un prédicateur et un rassembleur d'âmes (c'est-à-dire qu'il faisait oeuvre missionnaire) partout où il allait (voir Abraham2:15).
Genèse 12:10-20. Pourquoi Abraham appela-t-il Sara sa soeur ?
L'idée qu'Abraham, le grand homme de justice, ait délibérément menti pour protéger sa vie a rendu perplexe beaucoup d'étudiants de l'Ancien Testament. Il semble que sa vie était en danger du fait de la beauté de Sara. Cela semble étrange, mais alors que les pharaons égyptiens avaient une profonde aversion pour l'idée de commettre l'adultère avec la femme de quelqu'un d'autre, ils n'avaient aucun scrupule à assassiner l'homme pour libérer son épouse en vue d'un remariage.
«
Tuer le mari pour posséder sa femme semble avoir été une coutume royale
courante à l'époque. Un papyrus parle d'un pharaon qui, agissant sur le
conseil d'un de ses princes, envoya des hommes armés chercher une belle
femme et se débarrasser de son mari. Un autre pharaon reçoit de son
prêtre, sur pierre tombale, la promesse que même après la mort, il
tuera des sheks palestiniens et ajoutera leurs épouses à son harem. »
(Kasher, Encyclopedia of Biblical Interpretation, 2:128)
Certains savants ont souligné le fait qu'Abraham pouvait valablement dire que Sara était sa soeur. Les mots hébreux 'frère' et 'soeur' étaient souvent utilisés pour d'autres parents par le sang (voir Genèse 14:14 où Lot, neveu d'Abraham, est appelé « son frère »). Comme Abraham et Haran, père de Sara, étaient frères, Sara était la nièce d'Abraham et pouvait ainsi être appelée soeur.
Une
autre coutume antique permettait d'adopter une femme comme soeur d'un
homme après leur mariage afin de lui donner une meilleure situation
légale et sociale (voir Encyclopedia Judaica sous la rubrique « Sarah
», 14:866). En outre, il n'est pas invraisemblable que quand Haran
mourut, Terach adopta légalement les enfants de Haran comme les siens,
faisant ainsi de Sara la soeur d'Abraham.
Abraham ne mentit pas. Mais bien qu'il eut techniquement le droit de l'appeler sa soeur, il trompa les Égyptiens. Comment justifier cet acte ? La réponse est très simple. Son acte fut justifié parce que Dieu lui dit de le faire (voir Abraham 2:22-25).
«
Ce qui n'est pas juste dans certaines circonstances, peut l'être et
l'est souvent dans une autre circonstance. Dieu a dit : 'tu ne tueras
point', et, dans certaines circonstances, il a dit : 'Tu passeras tous
les habitants au fil de l'épée'. C'est là le principe sur lequel repose
le gouvernement des cieux : sur le principe de la révélation adaptée
aux circonstances dans lesquelles se trouvent les enfants du royaume.
Tout ce qui est requis de Dieu est juste, quoi que se soit, et bien que
nous ne puissions en voir la raison, si ce n'est longtemps après que
les événements se sont déroulés. » (Enseignements, p. 357)
Puisque
Dieu est parfait et ne fait rien qui ne soit par bien (voir Dt 32:4 ; 1
Samuel 15:29 ; Alma 7:20 ; D&A 3:2), l'action d'Abraham n'est pas
mauvaise.
Genèse 13. Après avoir vécu un certain temps en Égypte à cause d’une famine au
pays de Canaan, Abraham et sa famille retournent à Canaan. Abraham s’installe
à Hébron et son neveu Lot s’installe près de Sodome.
Genèse 13:1-13. Abraham était très riche
Les Écritures mettent si souvent en garde contre les dangers de la richesse qu'il arrive que certains ont conclu que la richesse est mauvaise en soi et que tous les riches sont automatiquement mauvais. Il ne fait pas de doute que la tentation de mettre son coeur dans les choses du monde est une de celles auxquelles beaucoup succombent. Mais Paul a enseigné que « l'amour de l'argent est une racine de tous les maux » (1 Timothée 6:10), pas l'argent lui-même.
Abraham
est l'exemple de quelqu'un qui avait une grande richesse (voir Genèse
13:2) et était cependant un homme d'une grande foi et d'une grande
justice. L'affaire entre Lot et lui donne une excellente idée du
caractère chrétien d'Abraham. En bon droit, Lot aurait dû insister pour
qu'Abraham choisisse le premier. Lot avait été entretenu et protégé par
Abraham, et Abraham était le patriarche du clan. Abraham aurait pu
réclamer ses droits et donner à Lot ce qui restait. Au lieu de cela il
se préoccupait uniquement « qu'il n'y ait point de dispute » entre eux
; il donna donc à Lot le droit de choisir le premier (voir versets
8-10).
Lot semble avoir choisi la meilleure terre – les plaines bien arrosées du Jourdain – et cependant il n'y a pas l'ombre d'un ressentiment chez Abraham. En fait, dans les quelques chapitres qui suivent, on voit Abraham intervenir pour sauver la vie de Lot. Voilà donc un homme pour qui les principes venaient d'abord, les choses matérielles ensuite. Il n'est pas étonnant que le Seigneur ait renouvelé avec lui l'alliance ancienne et ait fait de lui le père des fidèles.
Genèse 13:14-17. Comment la postérité d'Abraham peut-elle avoir le pays « pour toujours » ?
Tous
ceux qui « recevront cet évangile porteront ton nom [Abraham] seront
comptés parmi ta postérité » (Abraham 2:10). En outre, « les
débonnaires… hériteront la terre » (Matthieu 5:5) quand la terre
parviendra à son « état sanctifié et immortel » (D&A 130:9) en tant
que royaume céleste. Ainsi la postérité d'Abraham (les fidèles) aura la
terre à toute éternité aussi bien que pendant la mortalité.
Genèse 14:1-2, 8-24. Lot est emmené en captivité pendant la bataille des rois et
est sauvé par Abraham (v. 1-2, 8-16). Abraham paie la dîme à Melchisédek et
refuse d’accepter le butin de guerre que veut lui donner le roi de Sodome
(v. 17–24).
Genèse 14:1-7
Dans cette liste de conquêtes par l'alliance de cinq rois, il faut se
souvenir que dans les temps anciens l'entité politique la plus typique
était la petite cité-État où le roi présidait sur une grande ville et
la région environnante. Ce territoire était parfois agrandi, mais les
rois de l'époque ne régnaient pas sur de grands pays ou royaumes.
Sodome avait un roi, Gomorrhe en avait un et ainsi de suite.
Genèse 14:18. Qui était Melchisédek ?
«
C'est à l'homme Melchisédek que revient l'honneur de voir son nom
utilisé pour identifier la Sainte Prêtrise selon l'ordre du Fils de
Dieu, permettant ainsi aux hommes 'd'éviter la répétition trop
fréquente' du nom de la Divinité (D&A 107:2-4). De tous les
grands-prêtres de Dieu d'autrefois, aucun ne fut plus grand (voir Alma
13:19). Sa place dans la hiérarchie sacerdotale du royaume terrestre de
Dieu était semblable à celle d'Abraham (voir Hébreux 7:4-10), son
contemporain, qu'il bénit (Gn. 14:18-20 ; Hé. 7:1) et à qui il conféra
la prêtrise (D&A 84:14).
« En fait, la place de Melchisédek était si sublime et si élevée aux
yeux du Seigneur et de son peuple qu'il fut considéré comme prototype
du Fils de Dieu lui-même…
« Alma nous dit que 'Melchisédek était roi du pays de Salem. Son peuple s'était enraciné dans l'iniquité et dans les abominations ; oui, ils s'étaient tous égarés ; ils étaient remplis de toute sorte de méchanceté; mais Melchisédek ayant manifesté une grande foi et reçu l'office de la haute prêtrise, selon le saint ordre de Dieu, prêcha le repentir de son peuple. Et voici, il se repentit ; et Melchisédek établit la paix dans le pays, de son vivant ; c'est pourquoi, il fut appelé le Prince de la Paix, car il était le roi de Salem, et il régna sous son père' (Alma 13:17-18).
« Paul, qui sait manifestement beaucoup plus sur Melchisédek qu'il n'en rapporte au passage dans ses épîtres, donne comme exemple d'une grande foi des personnes anonymes qui 'exercèrent la justice, obtinrent des promesses, fermèrent la gueule des lions, éteignirent la puissance du feu' (Hébreux 11:33-34). D'après la Traduction de Joseph Smith, nous apprenons que c'était de Melchisédek que Paul parlait : 'Or Melchisédek était un homme plein de foi qui exerça la justice ; et dans son enfance il craignit Dieu, ferma la gueule des lions et éteignit la puissance du feu'. » (McConkie, Mormon Doctrine, p. 474 -475)
Dans
les anciennes traditions juives, on pense souvent que Melchisédek est
Sem, fils de Noé. Melchisédek est un titre qui signifie « roi de
justice », bien qu'il soit également utilisé comme nom propre. Un
auteur moderne a étudié la question de savoir si Sem et Melchisédek
pouvaient être la même personne et en a conclu que, bien qu'on ne
puisse pas le dire avec certitude, la probabilité est forte :
« Examinons d'abord ce que nous savons de Sem. Bien que la Bible dise que Sem est le fils aîné de Noé (voir Genèse 5:32), la révélation moderne fait de Japhet l'aîné (voir Moïse 8:12). Toutefois les deux comptes rendus s'entendent pour faire de Sem l'ancêtre d'Israël et pour dire que la prêtrise est descendue par Sem à tous les grands patriarches après Noé (voir 1 Ch. 1:24-27). Dans cet ordre patriarcal de la prêtrise, Sem suit Noé. Il détenait les clefs de la prêtrise et fut le souverain grand-prêtre de son temps.
« Sem avait pour contemporain un homme nommé Melchisédek, que l'on appelait aussi le souverain grand-prêtre. Les Écritures nous donnent les détails de la naissance et de l'origine de Sem, mais sont silencieuses quand à son ministère et à sa vie ultérieure. Par contre pour Melchisédek c'est l'inverse qui est vrai. Il n'y a rien sur sa naissance et ses ancêtres, bien que le Livre de Mormon dise qu'il eut effectivement un père (Alma 13:17-18). Concernant son ministère et sa vie, nous avons plusieurs faits intéressants et importants (voir Gn. 14:18-20 ; Hé. 7:1-4 ; Alma 13:17-8).
« Tout cela suscite des questions et demande des réponses. Y avait-il deux grands prêtre qui présidaient en même temps ? Pourquoi la Bible garde-t-elle le silence concernant le ministère de Sem ? Pourquoi ne sait-on rien des ancêtres de Melchisédek ? Vu l'état de nos connaissances à ce sujet, beaucoup de saints et de spécialistes se sont demandé si ces hommes n'étaient pas la même personne. La vérité est que nous ne connaissons pas la réponse. Mais l'examen des Écritures est passionnant, parce qu'il semble indiquer que ces hommes ont pu être une seule et même personne. Par exemple, voici les arguments en faveur de leur identité :
« 1. L'héritage donné à Sem comprenait le pays de Salem. Melchisédek apparaît dans l'Écriture comme roi de Salem qui règne sur cette région.
«
2. Selon la révélation ultérieure, Sem régna en justice et la prêtrise
descendit par lui. Melchisédek apparaît sur la scène avec un titre qui
signifie 'roi de justice'.
« 3. Sem fut le souverain grand-prêtre de son époque. Abraham honora le grand-prêtre Melchisédek en lui demandant une bénédiction et en lui payant la dîme.
« 4. Abraham suit Sem dans l'ordre patriarcal de la prêtrise et aurait certainement reçu la prêtrise de Sem ; mais Doctrine et Alliances 84:5-17 dit qu'Abraham reçut la Prêtrise de Melchisédek.
« 5. La tradition juive identifie Sem à Melchisédek.
« 6. La vision remarquable du président Joseph F. Smith cite Sem parmi les grands patriarches, mais il ne parle pas de Melchisédek.
« 7. Le Times and Seasons (vol. 6, p. 746) parle de 'Sem, qui était Melchisédek'
«
D'autre part, il y a des raisons de croire que c'étaient deux
personnalités distinctes. Beaucoup de personnes croient que D&A
84:14 est la preuve qu'il y a peut-être plusieurs générations entre
Melchisédek et Noé. L'Écriture dit : 'Lequel Abraham reçut la prêtrise
de Melchisédek, qui la reçut par la lignée de ses pères, à savoir
jusqu'à Noé'. S'il devait se révéler que Sem et Melchisédek sont le
même personne, cette Écriture ne serait pas une pierre d'achoppement,
parce qu'on pourrait l'interpréter
comme signifiant que l'autorité de la prêtrise a commencé par Adam et
est descendue par les pères jusqu'à Noé et puis jusqu'à Sem. » (Alma E.
Gygi, It is possible that Sem and Melchisedek are the same Person ?,
Ensign, novembre 1973, p. 15-16)
GENÈSE 15
Genèse 15:5-6. Abraham vit Jésus-Christ
Dans la Traduction de Joseph Smith, quatre versets importants sont ajoutés entre les versets 5 et 6 de Genèse 15 :
« Et Abram dit : Seigneur Dieu, comment me donneras-tu ce pays comme héritage éternel ?
« Et le Seigneur dit : Quand tu serais mort, ne suis-je cependant pas capable de te le donner ?
«
Et si tu meurs, néanmoins tu le posséderas, car le jour vient où le
Fils de l'homme vivra, mais comment peut-il vivre s'il n'est pas mort ?
Il doit tout d'abord être vivifié.
« Et il arriva qu'Abram regarda devant lui et vit les jours du Fils de l'homme, et se réjouit et son âme trouva du repos et il crut au Seigneur ; et le Seigneur le lui imputa à justice. »
Les premiers patriarches en savaient beaucoup plus sur le Christ et sa mission que ne l'indique l'Ancien Testament actuel (voir Mosiah 13:33).
Genèse 15:12. Une frayeur et une grande obscurité vinrent l'assaillir
Dans Joseph Smith 2:14-16, on trouve un parallèle intéressant de l'expérience qu'Abraham eut au commencement de sa vision.
Genèse 15:13-16. Car l'iniquité des Amoréens n'est pas encore à son comble
Dans
cette prophétie sur la captivité future d'Israël, le Seigneur donne un
indice important de la raison pour laquelle il commanderait plus tard
aux Israélites de détruire totalement tout Cananéen vivant dans la
terre promise (voir Dt. 7:1-2 ; 20:16-18). Manifestement entre temps
leur iniquité avait été portée à son comble, et ils étaient par
conséquent mûrs pour la destruction.
GENÈSE 16
Genèse 16:1-3
Selon la coutume de l'époque, il fallait s'attendre, et c'était un acte
logique, à ce que Sara donne sa servante Agar comme épouse à Abraham
(voir D&A 132:1-2, 29-30, 34-35).
Genèse 16:10
Le message de l'ange à Agar montre que les promesses faites à Abraham
vont même au-delà de celles qui se sont réalisées par Isaac.
Genèse 16:11-12
Le mot hébreu Ismaël signifie littéralement « Dieu entend ». Au verset
12 il est appelé « un âne sauvage », métaphore qui implique que c'est
quelqu'un qui aime la liberté. Cette métaphore pourrait être une
description prophétique de la vie nomade des descendants d'Ismaël.
GENÈSE 17
Genèse 17:1. Marche devant moi et sois intègre
Le commandement donné à Abraham fut : « Marche devant ma face et sois intègre » (Genèse 17:1). Ce commandement a été donné aux saints de toutes les époques (voir Dt. 18:13 ; Matthieu 5:48 ; 3 Néphi 12:48 ; 27:27 ; D&A 67:13).
Genèse 17:1-7
«
Abraham reçut tout d’abord l’Évangile par le baptême (qui est
l’alliance du salut) ;
ensuite la prêtrise supérieure lui fut conférée, et il contracta le
mariage céleste (qui
est l’alliance de l’exaltation), acquérant ainsi l’assurance qu’il
aurait un accroissement éternel ; en dernier lieu, il reçut la promesse
que toutes ces bénédictions
seraient offertes à toute sa postérité mortelle (Abraham 2:6-11 ;
D&A 132:29-50). Dans les promesses divines faites à Abraham étaient incluses l’assurance que le
Christ viendrait par son lignage et l’assurance que la postérité d’Abraham recevrait
pour héritage éternel certaines terres promises de choix (Abraham 2 ; Genèse 17 ;
22:15-18 ; Galates 3).
« Toutes ces promesses mises ensemble sont appelées l’alliance abrahamique. Cette alliance fut renouvelée avec Isaac (Genèse 24:60 ; 26:1-4, 24) et de nouveau avec Jacob (Genèse 28 ; 35:9-13 ; 48:3-4). Les parties de l’alliance qui ont trait à l’exaltation personnelle et à l’accroissement éternel sont renouvelées à chaque membre de la maison d’Israël qui contracte l’ordre du mariage céleste ; grâce à cet ordre, les parties contractantes deviennent héritières de toutes les bénédictions d’Abraham, d’Isaac et de Jacob (D&A 132 ; Romains 9:4 ; Galates 3; 4). » (Bruce R. McConkie, Mormon Doctrine, 2e édition, 1966, p. 13)
« La grande
majorité de ceux qui deviennent membres de l’Église sont descendants littéraux
d’Abraham par Éphraïm, fils de Joseph. Ceux qui ne sont pas descendants littéraux
d’Abraham et d’Israël doivent le devenir, et quand ils sont baptisés et confirmés, ils
sont greffés sur l’arbre et ont droit à tous les droits et à toutes les bénédictions
comme héritiers. » (Joseph Fielding Smith, How One May Become of the House of Israel, Improvement Era,
octobre 1923, p. 1149)
Genèse 17:2-14. Quelle est l'importance de la circoncision, signe de l'alliance?
La circoncision fut instituée par révélation comme signe qu'on était de la postérité de l'alliance d'Abraham. Les Écritures montrent bien que ce n'était pas l'acte lui-même mais plutôt ce qu'il représentait qui donnait à la circoncision sa plus grande importance. En beaucoup d'endroits le Seigneur dit que la vraie circoncision est la circoncision du coeur. Le coeur qui est « circoncis » est celui qui aime Dieu et obéit à l'Esprit. Les « incirconcis de coeur » sont méchants, orgueilleux et rebelles (voir Ézéchiel 44:7 ; voir aussi Deutéronome 10:16 ; 30:6 ; Jérémie 4:4 ; Ézéchiel 44:4 ; Actes 7:51 ; Romains 2:25-29 ; Colossiens 2:11). Même si quelqu'un avait eu le signe de la circoncision dans la chair, s'il n'était pas juste l'alliance perdait sa valeur, et la circoncision ne lui servait de rien.
Ainsi donc la circoncision n'était qu'un signe de ce qui devait se produire dans l'homme intérieur. Si le changement intérieur se produisait, la circoncision était virtuellement sans signification (voir Jérémie 9:25-26 ; Romains 2:25-29 ; 1 Co. 7:19 ; Galates 5:1-6 ; 6:12-15 ; Philippiens 3:3-4). Une fois la loi mosaïque accomplie sous Jésus, le signe de la circoncision ne fut plus requis du peuple de l'alliance de Dieu (voir Actes 15:22-29 ; Galates5:1-6 ; 6:12-15)
Genèse 17:18-21
Le droit d'aînesse fut donné à Isaac, premier fils de la première
épouse, plutôt qu'à Ismaël, qui était le premier fils d'Abraham et
d'Agar et avait environ quatorze ans de plus qu'Isaac. Le Seigneur
montre bien que conformément à la promesse originelle, le fils
d'Abraham par Sara porterait la responsabilité de l'alliance. Cependant
Ismaël, par ses douze fils, allait aussi être le père d'une grande
nation.
GENÈSE 18
Genèse 18:1-2. Qui rendit visite à Abraham ?
«
Nous n'avons pas le droit d'enseigner que notre Père céleste est
descendu avec d'autres personnes célestes, couvert de poussière et
fatigué, et a mangé avec Abraham. Ce n'est pas cela que le dix-huitième
chapitre de la Genèse enseigne. Le premier verset devrait dire :
'L'Éternel lui apparut parmi les chênes de Mamré'. C'est une pensée
complète. La deuxième partie de ce paragraphe n'a rien à voir avec
l'apparition du Seigneur à Abraham, et il devrait y avoir un autre
paragraphe ou une autre phrase disant : 'Il était assis à l'entrée de sa tente, pendant la chaleur du jour ; il
leva les yeux, et regarda : voici, trois hommes étaient debout près de
lui'. Ces trois hommes étaient des mortels. Ils avaient un corps et
étaient capables de manger, de se baigner, de s'asseoir et de se
reposer de leur lassitude. Aucun de ces trois hommes n'était l'Éternel.
» (Smith, Doctrine du salut, 1:24)
Genèse 18:16-33
Le Seigneur annonce qu’il va détruire Sodome et
Gomorrhe à cause de la méchanceté du peuple (18:16-22). Abraham supplie le
Seigneur d’épargner les villes s’il peut y trouver des justes (18:23-33).
Genèse 18:19 « Il ordonne à ses fils… de garder la voie de l'Éternel »
Ce
verset contient l'une des clés de la justice d'Abraham. Non seulement
il respecta les commandements mais de plus il enseigna à sa famille de
faire de même.
« Combien de fois les membres de l'Église, pour faire la volonté du Seigneur,
se lèvent-ils tôt le matin ? Combien de fois disons-nous : 'Oui, je
vais tenir la soirée familiale avec ma famille, mais les enfants sont
encore si jeunes ; je commencerai quand ils seront plus âgés' ? Combien
de fois disons-nous : 'Oui, j'obéirai au commandement de faire des
réserves de nourriture et d'aider les autres, mais pour le moment je
n'ai ni le temps ni l'argent qu'il me faut ; j'obéirai plus tard' ?…
Pendant que nous remettons à plus tard, la moisson sera terminée et
nous ne saurons pas sauvés. C'est maintenant qu'il faut suivre
l'exemple d'Abraham, c'est maintenant qu'il faut se repentir, c'est
maintenant qu'il faut obéir promptement à la volonté de Dieu. » (Spencer W. Kimball, L'Etoile, décembre 1975)
Genèse 19:1-19
Lot et sa
famille reçoivent le commandement de quitter Sodome (v. 1-23 ; au verset 8, dans
la Traduction de Joseph Smith, Lot n’offre pas ses
filles aux hommes de Sodome mais essaie de les en protéger).
Le Seigneur détruit Sodome et Gomorrhe (v. 24-29).
Genèse 19:13. En quoi consistait la méchanceté de Sodome et de Gomorrhe ?
Dans le récit de la Genèse, il est clair que les habitants de ces deux villes étaient devenus extrêmement immoraux, se livrant au comportement homosexuel et à d'autres abus. Mais le prophète Ézéchiel nous permet de mieux comprendre les choses quand il dit : « Voici quel a été le crime de Sodome, ta soeur. Elle avait de l'orgueil, elle vivait dans l'abondance et dans une insouciante sécurité, elle et ses filles, et elle ne soutenait pas la main du malheureux et de l'indigent. Elles sont devenues hautaines, et elles ont commis des abominations devant moi. Quand j'ai vu cela, je les ai fait disparaître » (ÉzéchieI 16:49-50). Jacques a dit que la religion pure était de « visiter les orphelins et les veuves dans leurs afflictions, et… se préserver des souillures du monde » (Jacques 1:27). Sodome et Gomorrhe ne s'étaient pas seulement souillées par l'immoralité mais avaient rejeté ceux de leurs semblables qui étaient dans le besoin.
Genèse 19:26. La femme de Lot et la statue de sel
L'histoire de la femme de Lot transformée en statue de sel a intrigué beaucoup de commentateurs. Cet événement était-il quelque chose de littéral ou de figuré ? Il y a, dans les Écritures, deux indications qui permettent de penser que l'expression « regardera en arrière » était une manière idiomatique de dire « elle retourna en arrière » ou « retourna à Sodome ». Avertissant les disciples de la destruction qui allait s'abattre sur Jérusalem, le Sauveur les avertit de fuir sans retard, même sans entrer dans la maison pour prendre leurs biens. Jésus dit : « Et que celui qui sera dans les champs ne retourne pas non plus en arrière. Souvenez-vous de la femme de Lot » (Luc 17:31-32). Il leur dit ensuite que celui qui cherche à sauver sa vie la perdra, et que celui qui perd sa vie la trouvera.
Bruce McConkie paraphrase ces versets en ces termes : « Ne vous retournez pas vers Sodome et vers la richesse et le luxe que vous quittez. Ne restez pas dans la maison qui brûle dans l'espoir de sauver vos trésors, de peur que les flammes ne vous détruisent ; mais fuyez, fuyez dans les montagnes. Cherchez les choses temporelles, et vous perdrez la vie éternelle ; sacrifiez les choses de cette vie, et vous obtiendrez la vie éternelle. » (McConkie, Doctrinal New Testament Commentary, 1:645)
Cela
implique que la femme de Lot se remit en route vers Sodome, peut-être
pour sauver quelques biens, et fut prise dans la destruction. Dans les
Doctrine et Alliances il y a une Écriture qui utilise la même
terminologie que Genèse 19:26. Après avoir averti les saints de fuir la
Babylone spirituelle, qui est la méchanceté, le Seigneur dit : « Que
celui qui va ne se retourne pas, de peur qu'une destruction soudaine ne
s'abatte sur lui » (D&A 133:15). Encore une fois cela implique un
retour vers la méchanceté.
La
plupart des savants s'accordent pour penser que l'emplacement le plus
probable de Sodome est maintenant couvert par la partie méridionale de
la mer Morte, lac à salinité très élevée. Si la femme de Lot retourna à
Sodome, elle dut être prise dans la destruction. Sa transformation en
statue de sel pourrait être une manière figurée d'exprimer ce résultat.
Mais quoi qu'il ait pu arriver à la femme de Lot, il est clair qu'elle périt.
Genèse 19:30-38. Le péché des filles de Lot
Le
récit de la séduction incestueuse de Lot par ses deux filles est
choquant, mais encore une fois il illustre bien le fait que l'Ancien
Testament rapporte aussi bien la méchanceté des hommes que leur
justice. Il est impossible de justifier la perversité de l'acte commis
par les deux filles ; on peut cependant mieux le comprendre si on
considère que les filles ont pu penser que le monde entier avait été
détruit dans l'holocauste qui s'abattit sur Sodome et Gomorrhe et que
Lot était la seule source d'enfants qui leur restait. Il se peut que
Moïse ait inséré ce récit dans le livre parce qu'il montre l'origine
des Moabites et des Ammonites, deux peuples qui allaient jouer un rôle
important dans l'histoire du peuple d'Israël.
Genèse 20:1-18
Sur les raisons qui poussèrent Abraham à appeler Sara sa soeur, voir le commentaire de Genèse 12:10-20.
GENÈSE 21
Accomplissement de la promesse faite à
Abraham et à Sarah que cette dernière aurait un fils. Les événements racontés dans ce chapitre se sont produits lorsqu’Abraham
avait cent ans et Sarah quatre vingt dix ans.
GENÈSE 22
Genèse 22:1-19. Le sacrifice d'Isaac, une image
Dans le Livre de Mormon, Jacob enseigne que l'histoire d'Abraham disposé à offrir Isaac est « une image de Dieu et de son Fils unique » (Jacob 4:5). Une image est un objet, un acte ou un événement de la réalité physique qui correspond à une plus grande réalité spirituelle. La plupart des lecteurs de l'Ancien Testament peuvent immédiatement voir les ressemblances entre l'épreuve d'Abraham et le sacrifice du Père, mais beaucoup ne découvrent pas les détails précis de l'image que Dieu utilisa pour enseigner le sacrifice futur de son Fils unique. Voici quelques-uns de ces détails significatifs :
Abraham
était manifestement une image ou une similitude du Père. Chose
intéressante, son nom, Abram signifie « père élevé » et Abraham
signifie « père d'une grande multitude » (voir Genèse 17:5). Ces deux
noms conviennent tous deux à notre Père céleste. Isaac était l'image du
fils de Dieu.
Une
des significations de son nom est « il se réjouira ». Comme Jésus, il
fut le produit d'une naissance miraculeuse. La naissance d'Isaac ne fut
certainement pas aussi miraculeuse que la naissance de Jésus par Marie,
mais à l'âge de quatre-vingt-dix ans, Sara était, elle aussi, une femme
pour qui la naissance n'était pas possible par
les moyens ordinaires. Pourtant, grâce à l'intervention de Dieu elle
conçut et enfanta un fils. Paul appelle Isaac le « fils unique »
(Hébreux 11:17) lorsqu'il parle de cet événement.
Non seulement le Seigneur demanda à Abraham d'accomplir un acte semblable à son propre geste futur, mais il dit qu'il fallait que ce le fut en un endroit spécifié par lui. Cet endroit était Morija, « sur l'une des montagnes que je te dirai » (Gn. 22:2). Aujourd'hui le mont Morija est une des collines principales de Jérusalem. L'emplacement traditionnellement connu comme étant l'endroit où Abraham offrit Isaac est maintenant l'emplacement du Dôme du Rocher, belle mosquée musulmane. À quelques centaines de mètres au nord, à un endroit plus élevé du même groupe de collines, se trouve un autre emplacement de célébrité mondiale appelé calvaire de Gordon. En hébreu il s'appelait Golgotha. Non seulement Abraham accomplit la similitude, mais il l'accomplit au même endroit que le Père sacrifierait son Fils.
Quand
ils arrivèrent à Morija, nous dit le récit de la Genèse, « Abraham prit
le bois pour l'holocauste, le chargea sur son fils Isaac » (Genèse
22:6). Certains ont vu dans ce geste une ressemblance avec le Christ
portant la croix sur les épaules sur le chemin de la crucifixion (Jean
19:17).
Isaac se soumit volontairement à Abraham. Cet important parallèle est souvent négligé ; l'Ancien Testament ne donne pas suffisamment de détails pour révéler l'âge exact d'Isaac à l'époque de cet événement, mais il est très vraisemblable qu'il était adulte. Immédiatement après le récit du sacrifice sur le mont Morija, nous apprenons que Sara meurt à l'âge de cent vingt-sept ans (voir Genèse 23:1). Isaac aurait donc eu trente-sept ans à l'époque de sa mort. Même si le voyage à Morija s'était produit plusieurs années avant la mort de Sara, Isaac aurait été dans la trentaine, tout comme le Sauveur au moment de sa crucifixion. Néanmoins l'âge exact n'est pas vraiment important. Ce qui est significatif, c'est qu'Abraham avait plus de cent ans et qu'Isaac était vraisemblablement un jeune homme robuste qui aurait pu s'opposer farouchement s'il avait décidé de le faire. En fait Isaac se soumit volontairement à ce que son père voulait, tout comme le Sauveur allait le faire.
« Quand ils furent arrivés à l’endroit indiqué, Abraham érigea un autel et y déposa le bois. Ensuite, raconte la Bible, 'Abraham… ligota son fils Isaac et le mit sur l’autel, par-dessus le bois' (Genèse 22:9). Que pensa Isaac devant le geste si étrange d’Abraham ? La Bible ne mentionne ni lutte, ni objection. Le silence d’Isaac ne peut s’expliquer que par sa confiance et son obéissance à l’égard de son père. » (Dallin H. Oaks, L’Étoile, janvier 1993, p. 43)
Une fois l'affaire terminée par une heureuse issue, Abraham appela le lieu Jehova-Jiré ce qui veut dire « À la montagne de l'Éternel il sera pourvu » (Genèse 22:14). Adam Clarke, citant d'autres savants, dit que la traduction correcte devrait être « sur une montagne le Seigneur sera vu ». Clarke en conclut : « Il découle de cela que le sacrifice offert par Abraham était compris comme étant représentatif, et la tradition fut entretenue qu'on verrait Jéhovah dans le cadre d'un sacrifice sur cette montagne. Et cela rend… plus que probable… le fait qu'Abraham offrit Isaac sur la montagne même sur laquelle Jésus souffrit. » (Commentary, 1:141)
Jésus
fut condamné à mort dans les murs de la forteresse Antonia qui était à
une centaine de mètres de l'endroit traditionnel du sacrifice
d'Abraham. Il fut mis à mort sur le Golgotha qui fait partie du même
groupe de crêtes que le mont Morija. Non seulement les savants ont noté
l'importance du sacrifice de Jésus lui-même mais ont aussi fait
remarquer qu'il était lié à l'emplacement du temple de Salomon où
avaient lieu les sacrifices sous la dispensation mosaïque [voir la définition de « dispensation » dans le commentaire de Éphésiens 1:10, ndlr] : « Le lieu
du sacrifice indique d'une manière particulièrement claire que le mont Morija sur lequel, selon la loi,
tous les sacrifices typiques étaient offerts à l'Éternel… afin que par
cet unique sacrifice véritable les ombres qu'étaient les sacrifices
typiques fussent rendues à la fois réelles et vraies. » (Keil et
Delitzsch, Commentary, 1:1, 253)
« Cette histoire montre… la bonté de Dieu qui protégea Isaac et fournit un remplacement pour qu’il n’ait pas à mourir. À cause de nos péchés et de notre condition mortelle, comme Isaac, nous sommes condamnés à mourir. Alors qu’il n’y a plus d’autre espoir, notre Père céleste fournit l’Agneau de Dieu, et nous sommes sauvés par son sacrifice. » (Dallin H. Oaks, L’Étoile, janvier 1993, p. 43)
Genèse 22:1 Dieu mit Abraham à l'épreuve
L'épreuve proposée à Abraham avait deux aspects : tout d'abord il lui fut demandé de renoncer à quelque chose qui lui était très précieux. Tuer son enfant serait quelque chose d'horrible en soi ; mais tuer l'enfant venu après des dizaines d'années d'attente stérile, l'enfant promis par de saints hommes envoyés de Dieu, l'enfant en qui devait s'accomplir l'alliance, dut être une épreuve dépassant toute compréhension. La bonne volonté d'Abraham de renoncer à quelqu'un d'aussi cher qu'Isaac constitue un contraste frappant avec la répugnance du jeune homme riche qui demanda au Sauveur ce qu'il devait faire pour être sauvé. Quand il lui fut dit qu'il devait vendre tous ses biens pour suivre le maître, il « s'en alla tout triste, car il avait de grands biens » (Mt. 19:22).
Mais une épreuve tout aussi difficile, si pas plus grande, était ce qu'on pourrait appeler la question de l'intégrité de Dieu. Abraham lui-même avait manqué de perdre la vie sur un autel idolâtre et avait été sauvé par l'intervention directe du Seigneur (voir Abraham 1:12-20). Abraham savait que la loi de Dieu interdit le sacrifice humain et toute espèce de meurtre. Assurément on s'étonnerait d'un tel commandement, se demandant : « Cela peut-il venir de Dieu ? Dieu se contredit-il ? » Et puis savoir qu'en outre cela signifierait la fin du lignage même de l'alliance que Dieu avait lui-même promis d'établir, ce serait quelque chose de presque insupportable.
« Abraham fit preuve d'une foi extrême lorsque l'épreuve surhumaine lui fut appliquée. Son jeune 'enfant de la promesse' destiné à être le père d'empires, allait maintenant devoir être offert sur l'autel du sacrifice. C'était le commandement de Dieu, mais il paraissait si contradictoire ! Comment son fils, Isaac, pouvait-il être le père d'une postérité innombrable si sa vie mortelle devait prendre fin dans sa jeunesse ? Pourquoi devait-il, lui, Abraham, être appelé à accomplir cet acte révoltant ? C'était incompréhensible, impossible ! Et cependant il crut en Dieu. Sa foi inébranlable le porta, le coeur brisé, vers le pays de Morija avec son fils. » (Spencer W. Kimball, Conference Report, octobre 1952, p. 48)
« [Dieu a commandé à Abraham de sacrifier Isaac parce que] Abraham avait besoin d’apprendre quelque chose sur Abraham. » (Hugh B. Brown, dans Truman G. Madsen, The Highest in Us, 1978, p. 49)
Il n'est guère étonnant que dans les Écritures on parle constamment d'Abraham comme d'un grand exemple de foi et d'obéissance.
GENÈSE 23
Genèse 23:1-2. La grandeur de Sara
On
dit souvent qu'Abraham est le père des fidèles et un immense exemple de
foi et de justice. Et cependant Sara fut à ses côtés pendant toute sa
vie, pas souvent au premier plan, mais toujours comme un grand exemple
de femme, pleine de foi et de droiture. Les Doctrine et Alliances
disent que les justes sont la postérité d'Abraham (voir D&A 84:34),
mais Pierre laisse aussi entendre que par leur justice les femmes
peuvent être appelées filles de Sara (voir 1 Pierre 3:1-6, surtout le
verset 6).
GENÈSE 24
Genèse 24. Découverte d'une femme pour Isaac
Abraham met l’accent sur l’importance du mariage dans l’alliance (le mariage éternel) en choisissant une femme digne pour Isaac.
Ce chapitre de l'Ancien Testament contient une des histoires les plus remarquables d'engagement et de foi qui soient dans les Écritures. Les points suivants sont intéressants :
Versets 12-14 : Ces versets montrent que le serviteur, comme Abraham, était un homme d'une grande foi. Abraham lui avait dit que sa mission était un commandement du Seigneur (voir verset 7). Par conséquent, lorsqu'il se trouva devant une tâche extrêmement difficile, le serviteur s'adressa au Seigneur pour avoir de l'aide. Au lieu de simplement demander au Seigneur de résoudre son problème, il lui présenta un plan pour que le Seigneur le confirme.
Verset 19 : Vu la capacité d'absorption d'un chameau assoiffé (un chameau peut boire jusqu’à 115 litres en un jour), on peut s'imaginer le travail que cela présenta pour Rébecca de puiser de l'eau à la main pour dix chameaux. Non seulement elle était belle, mais elle était travailleuse et prompte à servir.
Verset 58 : Ce verset nous donne une bonne idée de la foi de Rébecca. Pour une jeune fille, quitter son foyer, se rendre dans un nouveau pays qui lui était tout à fait étranger, épouser un homme qu'elle n'avait jamais rencontré devait représenter une très grande épreuve. On pouvait s'attendre à ce qu'elle désire rester le plus longtemps possible avec sa famille, mais lorsqu'on lui laissa le choix, elle dit simplement : « J'irai ».
Verset 67 : Quand on pense à la foi et à la beauté de Rébecca et au fait que le serviteur d'Abraham fut conduit vers elle par la main du Seigneur, le commentaire « et il l'aima » n'est pas surprenant.
« Paul dit aux Corinthiens : 'Ne vous mettez pas avec les infidèles sous un joug étranger'. Paul voulait peutêtre leur faire voir que les différences religieuses sont des différences fondamentales. Les différences religieuses impliquent des domaines plus étendus de conflits. Les loyautés religieuses et les loyautés familiales se heurtent. La vie des enfants est souvent difficile. Le non-membre peut être tout aussi brillant, aussi bien formé et aussi séduisant, et il peut avoir la plus agréable des personnalités, mais sans religion commune, il y a des difficultés en réserve pour ce mariage. Il y a des exceptions, mais la règle est dure et impitoyable. » (Spencer W. Kimball, Le Miracle du pardon, p. 223)
« Planifions, instruisons nos enfants et plaidons avec eux pour qu’ils se marient dans la maison du Seigneur. Réaffirmons plus vigoureusement que nous ne l’avons jamais fait dans le passé que l’endroit où l’on se marie et l’autorité par laquelle on est déclaré mari et femme, cela a de l’importance. » (Howard W. Hunter, L’Étoile, janvier 1995, p. 105)
« Il est clair qu’un bon mariage commence par de
bonnes fréquentations. On épouse en général quelqu’un d’entre ceux que l’on
fréquente… Par conséquent nous insistons sur cet avertissement. Ne courez pas le
risque de sortir avec des non-membres ou des membres qui ne sont pas formés et
qui n’ont pas de foi. Une jeune fille dira : 'Oh, je n’ai pas l’intention d’épouser cette
personne. Je sors pour m’amuser'. Mais on ne peut pas se permettre de courir le
risque de tomber amoureux de quelqu’un qui peut ne jamais accepter l’Évangile.
Il est vrai qu’un petit pourcentage finit par se faire baptiser après avoir épousé des
membres de l’Eglise... Ils sont notre heureuse minorité... Mais la majorité ne
deviennent pas membres de l’Eglise et… les frictions, les frustrations et le divorce
marquent un grand nombre de leurs mariages. » (Spencer W. Kimball, Le Miracle du pardon, p. 224–225)
GENÈSE 25
Genèse 25:8. Que veut dire la Bible quand elle dit qu'Abraham « fut recueilli auprès de son peuple » ?
Les
premiers patriarches connaissaient bien les principes de l'Évangile qui
leur avaient été enseignés d'Adam à Abraham. L'expression « fut
recueilli auprès de son peuple » est une preuve supplémentaire de ce
qu'ils connaissaient l'Évangile.
« Cette expression… désigne la réunion dans le Schéol* avec des amis qui y sont allés auparavant et présuppose par conséquent la foi en la personnalité de l'homme après la mort, comme un pressentiment que les promesses de Dieu, dans le cas des patriarches, avaient exalté en l'assurance ferme de la foi [voir Hébreux 11:13]. » (Keil et Delitzsch, Commentary, 1:1:263).
*Chéol est le mot hébreu désignant le monde des esprits où l'on va quand on meurt. Non seulement les Hébreux avaient une conception de la vie après la mort, mais aussi la conception correcte de l'endroit intermédiaire entre la mort et la résurrection.
Genèse 25:12-16. Les douze tribus d'Ismaël
Les douze tribus qui descendirent finalement de Jacob sont considérablement étudiées, mais il faut se souvenir que douze autres tribus sortirent aussi d'Ismaël.
Genèse 25:20-34
Rebecca reçoit une révélation concernant ses jumeaux avant leur naissance (v. 22–23). Quand ces fils deviennent adultes, Ésaü vend son droit d’aînesse à Jacob (v. 29-34).
Genèse 25:21. « Car elle était stérile »
La brièveté du récit historique de la Genèse a tendance à comprimer le temps qu'il couvre. L'information concernant la stérilité de Rébecca est plus poignante quand on se souvient de la grande valeur que l'on attribuait à l'époque à l'enfantement et le fait qu'Isaac et Rébecca restèrent vingt ans sans enfant(voir versets 20, 26).
Genèse 25:22-23
« Je voudrais maintenant prendre notre ancêtre commune, Rebecca, comme modèle de ce que ses filles dans l’Église peuvent faire aujourd’hui… Lorsque Rebecca était inquiète et avait besoin d’être guidée par Dieu, elle portait l’affaire devant le Seigneur et il lui répondait. Le Seigneur donne la révélation aux femmes qui le prient avec foi. » (Bruce R. McConkie, dans Conference Report, conférence interrégionale de Tahiti, 1976, p. 16)
Genèse 25:27-28. Jacob était un homme tranquille
Si Ésaü qui est décrit comme étant un « habile chasseur », Jacob est qualifié d'« homme tranquille » (verset 27). Le mot hébreu signifie « entier, complet, parfait » ; c'est donc un adjectif très positif. Le « aimait » du verset 28 est utilisé dans le sens de « préférait ». Isaac préférait donc Esaü, et Rébecca préférait Jacob.
Genèse 25:30.
Édam signifie « roux ». Les Édomites (descendants d'Ésaü) jouèrent un rôle important dans l'Ancien Testament, ordinairement comme antagonistes des Israélites. Ils habitaient le territoire entourant le mont Séir entre la mer Morte et la mer Rouge (voir Genèse 36). Les descendants d'Ésaü se retrouvent aujourd'hui parmi les nations arabes.
Genèse 25:32
Ce raisonnement paraît exprimer plus de mépris que de faim. Jacob
aurait presque certainement secouru Ésaü gratuitement si sa vie avait
été en danger. L'intention de ce récit semble être principalement de
montrer à quel point Ésaü avait peu d'estime pour le droit d'aînesse.
Ses besoins corporels immédiats étaient plus importants pour lui que
les droits de l'alliance. Une autre preuve de cette attitude, ce sont
les mariages d'Ésaü avec des femmes cananéennes, ce qui rompit le
lignage de l'alliance (voir Genèse 26:34-35).
Le
droit d'aînesse lui-même aurait dû être un trésor jalousement gardé. La
bénédiction hautement désirable du droit d'aînesse est le droit à la
présidence ou aux clefs de la prêtrise.
«
Il semble que dans les temps anciens sous l'ordre patriarcal, certaines
bénédictions, certains droits, pouvoirs et prérogatives spécifiques,
appelés collectivement le droit d'aînesse, passaient du père à son fils
premier-né (voir Genèse 43:33). Aux époques ultérieures, des
bénédictions et des prérogatives ont été déversées sur tous les
descendants dignes de certains de ceux qui acquirent des bénédictions
et des droits d'aînesse dans les temps anciens (voir 3 Néphi 20:25
-27). (Mormon Doctrine, p. 87)
Dans
l'ordre patriarcal, ce droit d'aînesse se transmettait de père en fils,
lequel était souvent, mais pas toujours, l'aîné. La droiture était un
facteur plus important que le fait d'être le premier-né.
GENÈSE 26
Isaac et ses descendants reçoivent la promesse des bénédictions
de l’alliance abrahamique (v. 1-5). Ésaü se marie en dehors de l’alliance et cause
du chagrin à ses parents (v. 34-35).
GENÈSE 27
Genèse 27:1-46
Isaac bénit Jacob pour qu’il domine des peuples et des nations.
Genèse 27:1-40. Jacob obtient le droit d'aînesse d'Ésaü
L'histoire de la façon dont Jacob obtint la bénédiction du droit d'aînesse d'Isaac avec l'aide de sa mère est, à bien des égards, une histoire troublante. Chose caractéristique, les commentateurs qui n'ont pas accès aux Écritures des derniers jours en viennent à une des deux conclusions suivantes : ou bien ils soulignent qu'Ésaü était indigne du droit d'aînesse et par conséquent justifient la tromperie, ou alors ils critiquent la nature rusée de Jacob. Toutefois, lorsqu'on a une connaissance plus complète des principes de l'Évangile, cela peut poser des problèmes supplémentaires. Une personne peut-elle tromper un patriarche et obtenir les bénédictions qui appartiennent à quelqu'un d'autre ? Jacob était-il un intrigant rusé ? Isaac favorisait-il aveuglément certains enfants ? Peut-on être malhonnête et cependant obtenir une bénédiction patriarcale valable ? Il convient d'examiner soigneusement les points suivants :
1. Rébecca savait par révélation personnelle que Jacob allait être le fils de l'alliance (voir Genèse 25:22-23). Jacob céda à contre-coeur aux désirs de sa mère parce qu'elle lui dit qu'elle prenait la responsabilité de ce qu'il était sur le point de faire.
2. Bien que les patriarches et leurs épouses fussent des hommes et des femmes de haut niveau et d'une grande droiture qui furent finalement exaltés et rendus parfaits (voir D&A 132:37), cela ne signifie pas qu'ils étaient parfaits à tous les égards pendant qu'ils étaient dans la mortalité. Si l'histoire qui se trouve dans la Genèse est correcte, Isaac a pu faire preuve d'étroitesse de vue en favorisant Ésaü. Ou Rébecca a peut-être eu insuffisamment de foi au Seigneur pour le laisser accomplir lui-même sa volonté et a par conséquent élaboré un plan à elle pour s'assurer que les bénédictions promises se produiraient. Ce défaut ne diminue pas leur grandeur ultérieure et leur perfection finale.
3. Quelle que soit l'explication que l'on donne aux circonstances qui entourèrent la réception de la bénédiction, il y a une chose qui est tout à fait claire. Les détenteurs de la prêtrise reçoivent les clefs pour lier et délier sur la terre, et cette action est validée dans le ciel (voir Mt. 16:19). Une fois qu'Isaac apprit la tromperie, il aurait pu révoquer la bénédiction et la donner à Ésaü. Au lieu de cela il dit de Jacob : « aussi sera-t-il béni » (Genèse 27:33). Plus tard, alors que Jacob se préparait à partir pour Paddan-Aram pour échapper à la colère d'Ésaü, Isaac lui donna la bénédiction d'Abraham (voir Genèse 28:3-4), preuve supplémentaire de ce que Jacob avait reçu la bénédiction qui lui était destinée et qu'Isaac la confirma sur lui. Ainsi, si donc le récit de la Genèse est correct tel qu'il est maintenant, Jacob, comme les autres, reçut un appel et la promesse de bénédictions finales à cause de son potentiel et en dépit de ses faiblesses. Comme n'importe qui d'autre, il lui fallait alors vivre dignement pour obtenir les bénédictions promises.
Genèse 27:34-46. Effets ultérieurs de la bénédiction de Jacob
«
Ésaü fut également béni des bénédictions de la terre et du potentiel de
renverser le joug de l'oppression ; mais comme la plupart d'entre nous,
il n'attribua de la valeur à ce qu'il avait perdu que lorsqu'il ne
l'eut plus, et il regretta le jour où il avait échangé son droit
d'aînesse avec Jacob. Dans sa colère, il prit la résolution de se
venger par le fratricide quand il vit confirmée sur la tête de celui
avec qui il avait troqué le droit de la recevoir, la bénédiction
permettant de transmettre le droit d'aînesse.
« Rébecca, toujours en
alerte et pleine d'ingéniosité, évita une double tragédie (la perte des
deux fils : un par le meurtre et l'autre par l'exécution comme
l'exigerait la loi de Genèse 9:6) en proposant à Isaac d'envoyer Jacob
trouver une épouse convenable pour sa patrie. Elle le soustrayait ainsi
aux mauvaises intentions d'Ésaü jusqu'à ce que ses sentiments
s'apaisent. La proposition de l'envoyer chercher une épouse qui lui
convienne fut apparemment immédiatement approuvée par Isaac, car il
devait certainement se rendre compte qu'il était vrai, comme disait
Rébecca, que la mission de leur vie serait contrariée si Jacob se
mariait comme Ésaü. » (Rasmussen, Introduction to the Old Testament, 1:47)
Genèse 28:1-10
Isaac prononce sur Jacob les bénédictions de l’alliance abrahamique et l’envoie trouver une femme digne.
Genèse 28:10-19. La vision de l'échelle de Jacob à Béthel
Tandis qu’il se rend de Canaan au pays de sa famille, Jacob s’arrête pour se reposer pour la nuit et fait un songe remarquable dans lequel il voit une échelle qui monte jusqu’au ciel. Il appelle l’endroit Béthel qui signifie « maison de Dieu ».
« Paul monta jusqu'au troisième ciel [voir 2 Corinthiens 12:2],
et il put comprendre ainsi les trois principaux degrés de l'échelle de
Jacob : les gloires ou royaumes télestes, terrestres et célestes. »
(Enseignements du prophète Joseph Smith, p. 247)
« Tandis que Jacob se rendait de Beer-Chéba à Harân, il eut un songe dans lequel il se vit couché sur le sol au pied d'une échelle qui montait jusqu'au ciel et au-dessus de laquelle se tenait le Seigneur. Il vit des anges qui y montaient et en descendaient et Jacob se rendit compte que les alliances qu 'il contractait là avec le Seigneur étaient les échelons de l'échelle qu 'il devrait lui-même escalader pour obtenir les bénédictions promises, des bénédictions qui lui donneraient le droit d'entrer dans les cieux et d'être en la présence du Seigneur.
«
Ayant rencontré là le Seigneur et ayant contracté des alliances avec
lui, Jacob considéra le lieu comme si sacré qu'il lui donna le nom de
Béthel, contraction de Beth-Élohim qui signifie littéralement 'la
maison du Seigneur'. Il dit à son sujet : 'C'est ici la maison de Dieu,
c'est ici la porte des cieux' (Genèse 28:17).
« Non seulement Jacob traversa la porte des cieux, mais, en vivant toutes les alliances, il fit également tout le chemin qui se trouvait au-delà. Le Seigneur dit à son sujet et au sujet de ses ancêtres Abraham et Isaac : 'Parce qu'ils n'ont rien fait d'autre que ce qui leur était commandé, ils sont entrés dans leur exaltation, conformément aux promesses, sont assis sur des trônes et ne sont pas des anges, mais sont des dieux » (D&A 132:37).
« Les temples sont pour nous tous ce que Béthel était pour Jacob. Plus encore, ils sont également les portes des cieux pour nos parents décédés sans leurs dotations. Nous devons tous faire notre devoir qui est d'y faire passer ceux qui nous sont chers. » (Marion G. Romney, Les temples, portes des cieux, L'Étoile, août 1971, p. 233)
Genèse 29:1-30
Jacob épouse Léa et Rachel dans l’alliance.
Genèse 29:12. Quelle parenté y avait-il entre Jacob et ses épouses ?
Chacun des trois grands patriarches, Abraham, Isaac et Jacob, épousa des parentes. Abraham épousa Sara, qui était sa nièce ; Isaac épousa Rébecca, qui était sa petite-cousine, et Jacob épousa Léa et Rachel, qui étaient ses cousines.
Genèse 29:17. Léa avait « les yeux délicats »
Le mot hébreu rendu par « délicats » signifie « doux », « délicat » ou « joli ». Le fait que ce trait est mis en relief pour Léa, tandis que Rachel est décrite comme étant « belle de taille et belle de figure » signifie qu'elle était belle à tous égards, ce qui semble suggérer que les yeux de Léa étaient ce qu'elle avait de plus beau.
Genèse 29:20-30. Le mariage de Jacob avec Léa et Rachel
Nous avons ici le premier aperçu de l'être rusé qu'était Laban. Après avoir promis Rachel à Jacob contre sept années de service, Laban envoya Léa dans la tente de Jacob pour consommer le mariage. Le lecteur moderne aura peut-être du mal à croire que Jacob n'ait pas découvert l'échange avant le matin ; toutefois les possibilités suivantes pourraient expliquer le succès de la ruse de Laban. Étant soeurs, Rachel et Léa ont pu se ressembler considérablement par la taille, le poids et l'aspect général. Deuxièmement, les femmes de Harân se voilaient parfois (voir Genèse 24:65). Troisièmement, Laban était berger. S'il était un berger typique des temps anciens, il demeurait dans des tentes plutôt que dans des demeures permanentes. L'intérieur d'une tente la nuit peut être très sombre. Finalement, sachant quelle serait la réaction de Jacob s'il découvrait trop tôt la substitution, Laban a pu dire à Léa de parler le moins possible de manière à ne pas trahir la ruse avant qu'il fût trop tard pour y changer quelque chose.
Laban exigea sept autres années pour la main de Rachel, mais il permit à Jacob de l'épouser une fois que les sept jours de fête de noces pour Léa furent terminés et de s'acquitter de sa dette après le mariage. Le don des servantes à chaque fille faisait des servantes la propriété directe de chaque épouse et non de chaque homme. C'est ainsi que plus tard, lorsque les servantes eurent des enfants, ceux-ci furent considérés légalement comme étant les enfants de Rachel et de Léa.
Genèse 29:31 à 30:24. Les enfants d'Israël
Les
Écritures de ce chapitre montrent que chaque enfant né de Jacob reçut
un nom qui reflétait les sentiments de ses parents. Il y avait une
concurrence féroce entre les épouses. Être à même de donner un enfant
mâle à leur mari était un grand honneur. Rachel fut apparemment très
triste de ne pouvoir avoir d'enfant que plus tard dans sa vie. Quand
elle eut finalement un fils, le nom qu'elle lui donna montre les
sentiments qu'elle éprouvait pour lui et l'espérance qu'elle avait pour
l'avenir.
Genèse 30:1-24. Voir Genèse 29:31 à 30:24
Genèse 30:14-22. Qu'est-ce qu'une mandragore et pourquoi Rachel en voulait-elle ?
Bien
que les savant bibliques ne sachent pas exactement quelle plante le mot
mandragore désigne, la signification de cette plante pour Rachel et Léa
est claire :
« Le nom hébreu signifie fruit d'amour. Le fruit avait un goût et une odeur agréables et était censé assurer la conception » (Dictionnaire biblique, sous « mandragore »).
En d'autres termes, les mandragores, pensait-on, favorisaient la fécondité de la femme et sa capacité d'avoir des enfants. Quand on connaît cette croyance, on peut expliquer l'échange entre Rachel et Léa. Rachel désirait les mandragores pour pouvoir enfin enfanter ses propres enfants. Comme on l'a déjà vu, il y avait une concurrence intense entre les soeurs à cet égard. La réaction de Léa fut par conséquent tout aussi naturelle. Elle dit que Rachel avait déjà pris son mari, ce qui selon toute probabilité signifiait seulement que Rachel avait la première place dans son affection (mais certains savants croient que ce passage signifie que Jacob vivait dans la tente de Rachel plutôt que dans celle de Léa). Le grand avantage que Léa avait était sa capacité d'avoir des enfants, tandis que Rachel ne le pouvait pas. Elle dit donc essentiellement à Rachel qu'il serait insensé de sa part de donner à Rachel ses mandragores pour l'aider à avoir des enfants, car cela ne ferait que diminuer le seul avantage qu'elle, Léa, avait.
Rachel
lui fit donc une contre-proposition. Elle lui promit qu'elle
encouragerait Jacob à aller chez Léa cette nuit-là si elle, Rachel,
pouvait avoir des mandragores (voir verset 15). Léa accepta et en
informa Jacob. De cet accord, Léa conçut et enfanta un cinquième fils à
Jacob (voir verset 17-18). Elle enfanta plus tard un autre fils et la
première fille de Jacob (voir versets 19-21). Bien que cela ne soit pas
explicitement dit, l'histoire implique que les mandragores ne furent
d'aucune utilité à Rachel. Finalement, Rachel conçut effectivement,
mais ce ne fut pas à cause des mandragore. Ce fut plutôt parce que «
Dieu se souvint de Rachel, et l'exauça,et la rendit féconde» (verset 22).
Genèse 30:37-43. Les branches pelées influençaient-elles la conception des troupeaux de Jacob ?
Le procédé de Jacob de peler des branches et de les mettre devant des animaux pour que, au moment de la conception, ils mettent bas des petits multicolores semble refléter une superstition courante que la conception est influencée parce que la mère ressent ou voit au moment où elle conçoit. La science moderne ne connaît rien qui soit de nature à expliquer un rapport entre
ce que Jacob fit et ce qui arriva au mécanisme héréditaire des animaux.
Il manque peut-être quelque chose au texte. Le Seigneur ne faisait
peut-être que profiter de la virilité d'animaux à sang mêlé.
L'intervention divine joua certainement un rôle. Dans tous les cas les
troupeaux de Jacob grandirent, et le Seigneur le bénit. En outre le
procédé de Jacob de séparer les troupeaux (voir verset 40) suit les
principes de l'élevage et aura certainement augmenté les chances
d'avoir des animaux multicolores.
GENÈSE 31
Genèse 31:4
Il est significatif de remarquer que Jacob consulta ses femmes pour le
déplacement important qu'il envisageait. Souvent les savants modernes
affirment que la femme de l'Ancien Testament avait un statut inférieur
et était traitée comme une propriété par son mari. Mais cette exemple,
et d'autres du même genre, montrent que tel n'était pas le cas.
Genèse 31:7
Le commentaire de Jacob que Laban changea dix fois son salaire ne peut
être confirmé dans le récit : c'est-à-dire que l'on ne peut pas compter
dix fois. Mais la nature de Laban fait qu'il n'est pas invraisemblable
qu'une fois que Jacob se mit à prospérer, Laban se mit à changer
constamment les termes de leur accord. Néanmoins le Seigneur continua à
bénir temporellement Jacob.
Genèse 31:14-16. « Puisqu'il nous a vendues et qu'il a mangé notre argent »
Il
est intéressant de constater que Rachel et Léa convinrent toutes deux
que Jacob était justifié dans sa décision de quitter Laban. Elles firent
aussi remarquer qu'à cause de la cupidité de leur père, elles
n'avaient rien reçu de lui.
«
La dot est une partie importante du mariage. Nous la découvrons d'abord
chez Jacob, qui travailla sept ans pour Laban pour gagner une dot pour
Rachel (voir Genèse 29:18). Le salaire reçu pour ce service appartenait
à l'épouse comme dot, et Rachel et Léa pouvaient avec indignation dire
d'elles-mêmes qu'elles avaient été 'vendues' par leur père, parce qu'il
leur avait refusé leur dot (voir Genèse 31:14-15). C'était le capital
familial ; elle représentait la sécurité de l'épouse en cas de divorce
lorsque le mari était en défaut. Si elle était en défaut, elle la
perdait. Elle ne pouvait pas déshériter ses enfants. Il y a des raisons
de croire que la dot normale équivalait à environ trois années de
gages. La dot représentait ainsi les fonds fournis par le père du jeune
marié, ou par le jeune marié lui-même par le travail, utilisés pour
aider la vie économique de la nouvelle famille. Si le père de l'épouse ajoutait à cela, c'était
son droit et c'était de coutume, mais la loi fondamentale venait du
jeune marié ou de sa famille. La dot était ainsi la bénédiction du père
sur le mariage de son fils, ou une épreuve de la valeur du jeune homme,
s'il travaillait pour l'obtenir. » (Rushdoony, Institutes of Biblical
Law, p. 176-177)
Genèse 31:19. En quoi consistait les théraphim de Laban ?
Le
mot hébreu théraphim désigne parfois de petites représentations de faux
dieux. Certains traducteurs le traduisent par « dieux domestiques ».
Laban était-il idolâtre ? Si oui, pourquoi Jacob fit-il tout le chemin
jusqu'à Harân pour trouver une épouse, si elles étaient idolâtres comme
les Cananéennes ? D'autres croient que c'étaient des instruments
astrologiques pour prédire l'avenir. Mais cette proposition soulève le
même problème. Un érudit a émis la théorie que ces idoles étaient liées
d'une certaine façon aux droits légaux d'héritage (voir Guthrie, New
Bible Commentary, p. 104). Si cette théorie est correcte, le
propriétaire des théraphims avait le droit d'hériter de la propriété de
son père. Cette circonstance expliquerait pourquoi Rachel vola les
téraphims, puisque son père avait « volé » son héritage (voir Genèse
31:14-16). Cela expliquerait aussi l'extrême agitation de Laban en
constatant qu'il les avait perdus et le châtiment sévère propos épar Jacob contre le coupable (voir Genèse 31:31).
GENÈSE 32
Genèse 32:24-32. La lutte de Jacob : en quoi consista-t-elle ?
«
Qui a lutté avec Jacob sur le mont Péniel ? Les Écritures disent que
c'était un homme. Les interprètes de la Bible dirent que c'était un
ange. C'était très vraisemblablement un messager envoyé à Jacob pour
lui donner sa bénédiction. Il n'est pas question de penser qu'il a
lutté avec un ange et l'a tenu de manière à ce qu'il ne puisse pas lui
échapper. Le terme 'ange' tel que les Écritures l'utilisent de temps en
temps, désigne les messagers qui sont envoyés avec des instructions
importantes. Plus loin dans ce chapitre, quand Jacob dit qu'il a vu le
Seigneur, cela n'a rien à voir avec son combat. » (Joseph Fielding Smith, Doctrine du
salut, 1:25)
GENÈSE 33
Genèse 33:1-2
Certains ont critiqué la façon dont Jacob arrangea le camp parce qu'il
semble qu'il met les servantes et leurs enfants à l'endroit le plus
dangereux. Toutefois il serait tout à fait naturel au Moyen-Orient
qu'un chef de clan étale sa famille et ses biens de telle manière que
la partie la meilleure et la plus favorisée soit gardée pour la fin
(voir Clarke, Bible Commentary, 1:205).
GENÈSE 34
Genèse 34:1-31. Le viol de Dina
« Il s'efforça d'obtenir son affection et de l'amener à accepter sa disgrâce. Il paraît suffisamment clair d'après cela et d'après le verset précédent qu'il n'y avait pas eu de consentement de la part de Dina, que toute l'affaire était un acte de violence, et qu'elle était maintenant retenue de force dans la maison de Sichem. C'est là qu'elle fut trouvée lorsque Siméon et Lévi mirent la ville à sac, au verset 26. » (Clarke, Bible Commentary, 1:207)
L'indignation
de Siméon et de Lévi était justifiée, mais préparer toute une ville par
la tromperie pour le massacre sous le prétexte de l'amener dans
l'alliance était une chose méchante et perverse. Les bénédictions de
Jacob sur ces deux fils juste avant sa mort (voir Genèse 49:5-7)
montrent que ni lui ni le Seigneur n'admettaient cet acte.
GENÈSE 35
Genèse 35:1-6
Avant de retourner à Béthel, qui était l'équivalent d'un temple
moderne, Jacob invita sa famille et ses serviteurs, sa maison, à se
préparer pour l'expérience, tout comme les saints modernes se
préparent. Les anneaux des oreilles étaient probablement plus que
simplement de la bijouterie, peut-être des amulettes avec des
inscriptions aux faux dieux (voir Keil et Delitzsch, Commentary,
1:1:316)
Genèse 35:20-22. Ruben perd le droit d'aînesse
L'introduction du bref récit de l'immoralité de Ruben dans le document historique peut paraître étrange mais explique pourquoi Ruben, premier-né de Léa, perdit le droit d'aînesse. Comme Rachel était la deuxième femme, son premier-né héritait donc de droit de la bénédiction perdue. Joseph était donc le second héritier légitime dans la succession, bien qu'il soit le onzième fils à naître (1 Chroniques 5:1-3 lie formellement la perte du droit d'aînesse de Ruben à sa transgression et montre comment ce droit passa à Joseph). Les fils premiers-nés des servantes Bilha et Zilpa ne pouvaient pas entrer en ligne de compte puisqu'ils étaient la propriété de leur maîtresse, et leurs enfants étaient également considérés techniquement comme étant la propriétés de Rachel et de Léa.
Genèse 35:22. « Concubine de son père »
« Pendant toute l’histoire des relations de Dieu avec son peuple, y compris ses relations avec la maison d’Israël, les concubines étaient des épouses légitimes mariées avec leurs maris dans la nouvelle alliance éternelle du mariage... Elles étaient autrefois considérées comme des épouses secondaires, c’est-à-dire des épouses qui n’avaient pas la même place dans le système de castes existant à l’époque que les femmes qui n’étaient pas appelées concubines. » (McConkie, Mormon Doctrine, 2e édition, 1966, p. 154)
GENÈSE 36
Genèse 36 donne les noms de nombreux descendants d’Ésaü
(Ésaü est aussi appelé « Édom» dans les versets 1et 43). Les
descendants d’Ésaü ont été voisins de Jacob (Israël) pendant
toute l’histoire de la Bible et étaient appelés « Édomites ».
GENÈSE 37
Genèse 37. Joseph, onzième fils de Jacob, est détesté par ses frères et est vendu comme esclave.
Genèse 37:3. Qu'était la tunique de plusieurs couleurs ?
On s'est posé la question de savoir ce qu'était en réalité la tunique de Joseph. Le mot hébreu désigne «un long manteau à manches… c'est-à-dire une toge descendant jusqu'aux poignets et aux chevilles comme en portaient les nobles et les filles de roi. » (Keil et Delitzsch, Commentary, 1:1:335)
2
Samuel 13:18 dit que les filles du roi David portaient des tuniques du
même genre. La tunique a pu être de différentes couleurs, mais sa
signification semble avoir été bien au-delà de son chatoiement et sa
beauté.
Un
savant bien connu y voit « une tunique descendant jusqu'aux paumes des
mains et la plante des pieds ; la longue tunique à manches portée par
les jeunes gens et jeunes filles de bonne famille ; dans le cas de
Joseph, Bush pense… que c'était l'insigne du droit d'aînesse que Ruben
avait perdu et qui avait été transféré à Joseph. » (Wilson, Old
Testament Word Studies, sous la rubrique « colour », p. 82)
Si cette tunique indiquait vraiment que Joseph détenait le droit
d'aînesse, ce que les frères ont pu mettre en doute parce qu'il y avait
quatre fils premiers-nés dans la famille de Jacob, ce fait expliquerait
l'hostilité et la jalousie intense que la tunique provoquait parmi les
autres fils de Jacob. Les frères suivants pouvaient facilement penser
que le droit d'aînesse leur revenait :
Ruben : C'était le premier-né de tous les fils. Bien qu'ayant perdu le droit, il n'avait peut-être pas accepté ce fait.
Siméon : Comme il était le deuxième fils de Léa et le premier dans la succession après Ruben, il pouvait estimer que le droit d'aînesse lui reviendrait une fois que Ruben aurait perdu le droit d'y accéder.
Juda : Il pouvait prétendre que ce n'était pas seulement Ruben qui avait perdu le droit, mais aussi Siméon et Lévi, en massacrant les Sichémites (voir Genèse 34). La disqualification de ces fils ferait de lui l'héritier légitime.
Dan : Comme sa mère, Bilha, était considérée comme la propriété de Rachel, il pouvait prétendre qu'il était le premier-né de Rachel, et non Joseph, et par conséquent il aurait dû recevoir le droit d'aînesse quand Ruben le perdit.
Gad
: Il était le premier-né de Zilpa, et par conséquent pouvait facilement
se dire qu'il aurait dû prendre le droit d'aînesse avant que Ruben
l'ait perdu.
Les songes de Joseph (voir Genèse 37:5-11), qui indiquaient clairement son appel futur de dirigeant, ne faisaient qu'ajouter au ressentiment des frères.
Genèse 37:13-17. Sichem était à environ 70 kilomètres. Dothan était au moins encore 20 kilomètres plus loin.
Genèse 37:28
Le prix reçu pour Joseph, vingt pièces d'argent, est le même prix
spécifié plus tard dans la loi mosaïque pour un esclave de cinq à vingt
ans (voir Lévitique 27:5). Caractéristiquement, le prix d'un esclave
était de trente pièces d'argent (voir Exode 21:32).
Genèse 37:32
Dans Alma 46:24 le capitaine Moroni rapporte que
quand Jacob reçut « un reste de la tunique de Joseph », probablement
après avoir retrouvé Joseph en Égypte, il prophétisa que de même qu'un
reste de tunique avait été préservé sans se décomposer, de même un
reste de la postérité de Joseph serait préservé.
Genèse 37:36. Quel était le poste de Potiphar ?
L'expression
hébraïque qui est traduite par « chef des gardes » signifie
littéralement « chefs des bouchers » ou « abatteurs ». Étant donné
cette signification du mot, certains savants ont pensé qu'il était le
chef cuisinier ou majordome de la maison de pharaon, mais d'autres
savants croient que 'boucher' ou 'abatteur' est utilisé dans le sens de
bourreau, et par conséquent Potiphar était « l'officier commandant de
la garde du corps royale qui exécutait les sentences à la peine
capitale décrétées par le roi. » (Keil et Delitzsch, Commentary,
1:1:338). De toutes façons, Potiphar était un homme important, mais le
dernier poste, en particulier, lui donnait un grand pouvoir et une grande situation en Égypte.
GENÈSE 38
Genèse 38:1-30. Juda et Tamar
Avec
une honnêteté caractéristique, l'Ancien Testament inclut le récit
sordide des relations incestueuses de Juda avec sa belle-fille. Il
semble y avoir plusieurs raisons pour qu'elle ait été insérée ici. Tout
d'abord on voit une fois de plus quels sont les effets lorsque le
peuple de l'alliance oublie l'importance de se marier dans l'alliance.
Contrairement à son père, à son grand-père et à son arrière-grand-père
(Jacob, Isaac et Abraham), Juda ne se laissait pas rebuter par un
mariage mixte avec des Cananéennes. Les résultats négatifs de ce
mariage hors de l'alliance apparaissent clairement ici.
Deuxièmement, l'histoire montre le lignage de Juda d'où allait finalement sortir le Messie (voir Matthieu 1:3 ; Luc 3:33). Une autre leçon ici montre que le lignage n'est pas ce qui détermine la justice de quelqu'un. Finalement on voit que lorsque l'on n'honore pas ses engagements on est souvent conduit à de grands ennuis. Si Juda avait été fidèle à tenir la promesse qu'il avait faite à Tamar, la séduction n'aurait jamais eu lieu. De même si Juda avait été fidèle aux lois de la morale, il n'aurait jamais péché avec Tamar.
Genèse 38:5-11. Pourquoi Tamar devait-elle épouser les frères de son mari ?
Les vieilles coutumes du Moyen-Orient prévoyaient que le frère d'un homme décédé devait épouser sa veuve. Sous Moïse cette coutume devint loi (voir Deutéronome 25:5-10). Le but de ce genre de mariage était de mettre au monde un héritier mâle pour le mort et perpétuer ainsi son nom et son souvenir. Mourir sans fils était considéré comme une calamité, car alors le lignage de l'homme ne continuait pas, et en outre les biens de l'homme retournaient à la famille de quelqu'un d'autre (par les filles, s'il en avait, ou par d'autres parents). Il se peut que Onan qui, en vertu de la mort de son frère aîné, aurait été le successeur de l'héritage de Juda, refusa de susciter une postérité par Tamar parce que l'héritage serait resté dans la famille du fils aîné. Il fit le geste de prendre Tamar pour femme, mais refusa de la laisser avoir des enfants. C'est ainsi que quand Juda ne tint pas sa promesse de lui envoyer son fils cadet, Tamar eut recours à la ruse pour avoir des enfants.
Genèse 38:24
Il est important de remarquer ici le sens déformé des valeurs entretenu
par Juda. Il n'avait aucun scrupule à renvoyer Tamar chez elle sans
s'être acquitté de ses promesses ni à prendre une prostituée sur la
route. Mais quand il apprit que Tamar était enceinte, il fut à ce point
irrité qu'il commanda qu'on la mît à mort.
Genèse 39. En esclavage, Joseph prospère mais est accusé d’immoralité et envoyé en prison (v. -120). Le chef de la prison lui confie la responsabilité des autres prisonniers (v. 21-23).
Genèse 39:9. Quelles étaient les raisons de Joseph pour refuser la femme de Potiphar ?
Les
réactions de Joseph aux avances de la femmes de Potiphar montrent sa
grande justice personnelle. Le roi Benjamin enseigna aux Néphites que «
en servant vos semblables, c'est Dieu seulement que vous servez »
(Mosiah 2:17). Si ce principe devait être énoncé négativement, on
pourrait dire : « Lorsque vous exploitez vos
semblables ou que vous péchez contre eux, ce n'est que contre Dieu que
vous péchez. » Joseph comprenait parfaitement ce principe et répondit à
la femme de Potiphar en lui faisant remarquer que ce serait une chose
terrible que de profiter ainsi de son maître. Il suivit l'étape logique
suivante quand il ajouta : « Comment ferais-je un aussi grand mal et
pécherais-je contre Dieu ? » (Genèse 39:9).
Genèse 39:20
Comme Potiphar avait un grand pouvoir auprès du pharaon, il était
peut-être même le chef des bourreaux royaux. Il est remarquable que
Joseph fut seulement mis en prison et non exécuté. Un esclave accusé
d'essayer de violer la femme de son maître aurait, semble-t-il, mérité
le châtiment le plus sévère, et cependant Joseph fut seulement mis en
prison. Se pourrait-il que Potiphar, connaissant la personnalité de
Joseph et celle de sa femme, ait soupçonné la vérité et, quoique devant
prendre des mesures, ait choisi un châtiment relativement léger ? Quoi
qu'il en soit, la main du Seigneur protégea Joseph de ce qui aurait
sinon été une mort presque certaine.
Genèse 39:21-23 ; 40:1-23
La grandeur spirituelle de Joseph est une chose remarquable. Combien de
personnes ne sont-elles pas aigries pour une offense réelle ou
imaginaire ou ont blâmé le Seigneur pour quelque tragédie personnelle ?
Alors même qu'il était fidèle et restait ferme à ce qui était juste,
Joseph fut faussement accusé et mis en prison. Comme il lui aurait été
facile d'abandonner, de dire : « À quoi bon essayer de servir Dieu ?
Tout ce qu'il fait c'est me punir ». Mais il ne manifesta pas une ombre
d'aigreur et ne blâma pas le Seigneur. Il continua simplement à être
juste et fidèle. Avec désintéressement, il se proposa pour interpréter
les songes de ses deux compagnons de captivité, leur disant que la
connaissance venait de Dieu (voir Genèse 40:8). Il avait toujours
confiance au Seigneur, quoique devant se sentir condamné à passer sa
vie en prison. Si quelqu'un avait des raisons de se décourager et de
s'aigrir, c'était bien Joseph, mais sa fois ne faiblit jamais. En
vérité Joseph était un modèle à imiter.
« [La] capacité de transformer tout en quelque chose de bon semble être une caractéristique divine. C’est une chose que notre Père céleste paraît toujours être à même de faire. Tout, quelque affreux que ce soit, devient une victoire pour le Seigneur. Joseph, bien qu’esclave et ne méritant pas son sort, demeura cependant fidèle au Seigneur, continua à vivre les commandements et tira un excellent parti de sa situation dégradante. Des gens comme cela sont imbattables. » (Hartman Rector, L’Étoile, août 1973, p. 331)
GENÈSE 40
Genèse 40:1-23. Voir Genèse 39:21-23
GENÈSE 41
Genèse 41:1. Combien de temps Joseph resta-t-il en prison ?
Joseph
fut deux ans en prison après avoir interprété les songes du chef des
panetiers et du chef des échansons (voir Genèse 41:1). Il fut vendu
comme esclave quand il avait environ dix-sept ans (voir Genèse 37:2),
et il avait trente ans quand il devint vice-roi du pharaon (voir Genèse
41:46). En tout il travailla treize ans auprès de Potiphar et en
prison. L'histoire ne dit pas combien de temps il avait servi Potiphar
avant d'être mis en prison, mais le fait qu'il assura à force de
travail son avancement pour devenir surveillant de la prison implique
qu'un certain temps s'écoula avant qu'il ne soit rejoint par le
panetier et par l'échanson. Il est donc vraisemblable que Joseph passa
au moins trois ans et peut-être plus en prison.
Genèse 41:8. Pourquoi les sages d'Égypte furent-ils incapables d'interpréter les songes du pharaon ?
Beaucoup supposent que les songes du pharaon dépassaient les capacités des sages d'Égypte et pourtant, à certains égards, il est surprenant que ces magiciens n'aient pas pu trouver une explication logique en utilisant leur symbolisme bien connu.
«
Troublé par ce double songe, le pharaon fit venir le lendemain tous les
scribes et sages d'Égypte, pour qu'ils l'interprètent… C'étaient des
hommes de la caste sacerdotale, qui s'occupaient des arts et des
sciences sacrées des Égyptiens, les écrits hiéroglyphiques,
l'astrologie, l'interprétation des songes, la prédiction d'événements,
la magie et la conjuration, et que l'on considérait comme possédant les
arts secrets… et c'étaient les sages de la nation. Mais pas un d'entre
eux ne put interpréter le songe bien que la clef de l'interprétation se
trouvait dans les symboles religieux d'Égypte.
«
Car la vache était le symbole d'Isis, déesse de la terre qui nourrit
tout, et dans les hiéroglyphes elle représentait la terre,
l'agriculture et la nourriture ; le Nil, par ses inondations, était la
source de la fertilité du pays. Mais aussi simple que semble être
l'explication des vaches grasses et des vaches maigres sortant du Nil,
c'est 'le sort de la sagesse de ce monde, que quand elle suffit elle
est obligée de se taire. Car il appartient au gouvernement de Dieu
d'ôter la parole à ceux qui ont de l'assurance et de priver de jugement
les vieillards' (Job 12:20). » (Keil et Delitzsch, Commentary,1:1:349)
Genèse 41:51-52. Manassé signifie « oublier » et Éphraïm signifie « fécond ».
Genèse 41:29-30, 34-36
« Il est important de nous préparer spirituellement, mais nous devons aussi nous préparer matériellement… Depuis des années, nous avons pour instruction de répondre au moins à quatre conditions en préparation de ce qui doit venir. Premièrement, recevoir une bonne instruction… Deuxièmement, vivez strictement dans les limites de vos moyens et épargnez pour des temps difficiles… Troisièmement, évitez les dettes excessives… Quatrièmement, constituez et conservez des réserves alimentaires et des produits de base… » (L. Tom Perry, L’Étoile, janvier 1996, p. 4-41)
GENÈSE 42
Genèse 42:8. Pourquoi les frères de Joseph ne le reconnurent-ils pas ?
Vingt-deux ans s'étaient écoulés depuis que les fils de Jacob avaient vu Joseph pour la dernière fois : treize ans d'esclavage et de prison pour Joseph, sept ans d'abondance et deux ans de famine (voir Genèse 45:11) avant que la famille de Jacob soit obligée d'aller chercher du blé en Égypte. Joseph était adolescent quand sa famille l'avait vu pour la dernière fois. Maintenant c'était un homme d'âge mûr. Et même si Joseph ressemblait encore beaucoup à ce qu'il était quand il était plus jeune, qui aurait cru qu'un frère qui avait été vendu comme esclave à une caravane d'Arabes serait devenu le deuxième personnages du pays d'Égypte ?
Genèse 42:21
Plus
de vingt ans s'étaient écoulés depuis que ses frères avaient vendu
Joseph comme esclave, et cependant ils se sentaient profondément
coupables de ce qu'ils avaient fait.
GENÈSE 43
Genèse 43:8-9
En exigeant que Benjamin soit ramené en Égypte (voir Genèse 42:15),
Joseph permettait à ses frères de montrer s'ils regrettaient vraiment
ou pas ce qu'ils lui avaient fait tant d'années auparavant.
Montreraient-ils maintenant le même manque de souci pour Benjamin ? Il
est significatif que Juda, qui fut celui qui conseilla de vendre Joseph
(voir Genèse 37:26-27), devint celui qui était disposé à se porter
caution pour Benjamin. Il semble que les frères aient manifesté un
repentir sincère, et le stratagème de Joseph leur permit de montrer
leur repentir. Acculé, Juda manifesta un changement d'attitude complet
(voir Genèse 44:33).
Genèse 43:28. « Et ils s'inclinèrent et se prosternèrent »
Les
termes de ce verset sont presque les mêmes que ceux de Genèse 37:7, 9.
Il avait fallu plus de deux décennies, mais les révélations du Seigneur
étaient maintenant accomplies.
Genèse 43:32. Pourquoi était-ce une abomination pour les Égyptiens de manger avec les Hébreux ?
Plusieurs
divinités égyptiennes étaient représentées par du bétail et
particulièrement des femelles. Étant donné que les Hébreux étaient des
éleveurs qui abattaient et mangeaient le bétail, quel que soit son
sexe, cette pratique devait être considérée par les Égyptiens comme une
terrible abomination. Quelle qu'en ait été la raison, il semble que
Joseph ait respecté la coutume qui voulait que les Égyptiens et les
Hébreux mangent séparément (voir Keil et Delitzsch, Commentary, 1:1:362
; Clarke, Bible Commentary, 1:245).
GENÈSE 44
Joseph met ses frères
à l’épreuve.
« Joseph avait été
préordonné pour être le sauveur temporel de la maison de son
père, et la postérité de Joseph est ordonnée pour être le sauveur
spirituel et temporel de toute la maison d’Israël dans les derniers
jours. » (Brigham Young, Journal of Discourses, 7:290)
GENÈSE 45
Genèse 45:4-8. Joseph, figure du Christ
Cette scène touchante dans laquelle Joseph se révèle finalement à ses frères montre le caractère chrétien de sa personnalité. Il pardonne sans rancune, donne son amour même quand ce n'est pas mérité et voit la main de Dieu dans tout ce qui arrive. Mais ses ressemblances avec le Christ vont plus profondément que cela. Comme le dit Néphi, tout, depuis le commencement du monde, a été donné pour représenter ou symboliser le Christ (voir 2 Néphi 11:4 ; Moïse 6:63). Nous avons déjà montré qu'Abraham était une figure du Père et Isaac une figure de Jésus lorsqu'Abraham reçut le commandement d'offrir Isaac en sacrifice. Cet acte était « une image de Dieu et de son Fils unique » (Jacob 4:5).
«
Un prophète est quelqu'un qui a le témoignage de Jésus, qui sait par
les révélations du Saint-Esprit dans son âme que Jésus-Christ est le
Fils de Dieu. Outre cette connaissance divine, beaucoup d'entre eux ont
vécu des situations particulières ou ont fait des choses particulières
qui les ont élus comme figures, modèles et ombres de ce qui allait être
dans la vie de celui qui est notre Seigneur.» (Bruce McConkie, The Promised Messiah, p. 448)
De même, la vie et la mission de Joseph sont typiques de la vie et de la mission de Jésus :
1. Joseph était le préféré de son père ; Jésus aussi (voir Genèse 37:3 ; Matthieu 3:17).
2. Joseph fut rejeté par ses frères, les Israélites, comme le fut Jésus (voir Genèse 37:4 ; Jean 1:11 ; Ésaïe 53:3 ; 1 Néphi 19:13-14).
3. Joseph fut vendu par ses frères entre les mains des Gentils, tout comme le fut Jésus (voir Genèse 37:25-27 ; Matthieu 20:19).
4. Juda, chef de la tribu de Juda, proposa de vendre Joseph. Certains chefs des juifs du temps de Jésus livrèrent Jésus aux Romains. Judas (orthographe grecque de Juda) fut celui qui vendit Jésus (voir Genèse 37:26 ; Matthieu 27:3).
5. Joseph fut vendu pour vingt pièces d'argent, prix d'un esclave de son âge. Le Christ fut vendu pour trente pièces d'argent, prix d'un esclave de son âge (voir Genèse 37:28 ; Matthieu 27:3 ; Exode 21:32 ; Lévitique 27:5).
6. Dans leur tentative même de faire périr Joseph, ses frères créaient en réalité les conditions qui réaliseraient leur salut temporel final : c'est à dire que Joseph, parce qu'il avait été vendu, deviendrait leur libérateur. Jésus, en étant livré entre les mains des Gentils, fut crucifié et accomplit le sacrifice expiatoire, devenant le libérateur de toute l'humanité.
7. Joseph commença sa mission, qui était de préparer le salut d'Israël, à l'âge de trente ans, tout comme Jésus commença à l'âge de trente ans son ministère qui était de préparer le salut du monde (voir Genèse 41:46 ; Luc 3:23).
8. Quand Joseph fut finalement élevé à son poste sublime en Égypte, tous fléchirent le genou devant lui. Tous fléchiront un jour le genou devant Jésus (voir Genèse 41:43 ; D&A 88:104).
9.
Joseph donna du pain à Israël et le sauva de la mort, le tout
gratuitement. Jésus, pain de vie, a fait la même chose pour tous les
hommes (voir Genèse 42:35 ; Jean 6:48-57 ; 2 Néphi 9:50).
GENÈSE 46
Jacob croyait que son
fils était mort. Vingt ans après, il apprend
que Joseph est vivant et qu’il va pouvoir revoir son fils bien-aimé. Ce
chapitre raconte leurs retrouvailles (voir v. 28-30) et comprend
également le nom de tous les descendants de Jacob (Israël) qui
sont allés vivre en Égypte (voir v. 8 à 27).
GENÈSE 47
Genèse 47:9. Les jours de Jacob ont-ils été « peu nombreux et mauvais » ?
Par
comparaison avec Abraham qui vécut 175 ans et Isaac qui vécut jusqu'à
180 ans, les 130 ans de Jacob à ce stade peuvent être décrits comme
moindres ou « peu nombreux ». Le mot qui est traduit par « mauvais »
signifie en réalité « triste » ou « plein de labeur et d'ennuis ».
Quand on se souvient de la fuite de Jacob à Harân pour échapper à la
colère d'Ésaü, ses années de travail pour Laban, ses épouses et leurs
querelles, son pèlerinage au pays de Canaan, la mort de Rachel et ses
années d'affliction pour la perte de Joseph, cela permet de mieux
comprendre pourquoi il a pu dire que ses jours furent pleins de labeur
et d'ennuis.
GENÈSE 48
Genèse 48:5-11. Quel autre renseignement sur la postérité de Joseph retirons-nous de la Traduction de Joseph Smith ?
Traduction de Joseph Smith :
« Maintenant, les deux fils qui te sont nés au pays d'Égypte, avant mon arrivée vers toi en Égypte ; voici, ils sont à toi, et le Dieu de mes pères les bénira ; ils seront bénis comme Ruben et Siméon, car ils sont à moi ; c'est pourquoi ils porteront mon nom [c'est pour cela qu'ils furent appelés Israël].
« Et les enfants que tu as engendrés après eux seront à toi ; ils seront appelés du nom de leurs frères dans leur héritage, dans les tribus ; c'est pourquoi ils furent appelés les tribus de Manassé et d'Éphraïm.
« Et Jacob dit à Joseph : Quand le Dieu de mes pères m'apparut à Luz, au pays de Canaan, il me jura qu'il me donnerait, à moi et à ma postérité, le pays en possession perpétuelle.
« C'est pourquoi, ô mon fils, il m'a béni en te suscitant pour être un serviteur pour moi pour sauver ma maison de la mort ;
« Pour délivrer mon peuple, tes frères, de la famine qui était cruelle dans le pays ; c'est pourquoi le Dieu de tes pères te bénira et le fruit de tes entrailles, afin qu'ils soient bénis par-dessus tes frères et par-dessus la maison de ton père.
« Car tu l'as emporté et la maison de ton père s'est prosternée devant toi, comme cela t'a été montré avant que tu sois envoyé en Égypte par la main de tes frères ; c'est pourquoi tes frères se prosterneront devant toi de génération en génération, et à jamais devant le fruit de tes reins ;
«
Car tu seras une lumière pour mon peuple, pour le libérer aux jours de
sa captivité, de l'esclavage et lui apporter le salut lorsqu'il sera
tout à fait écrasé sous le péché. »
Genèse 48:22. Comment Jacob donna-t-il à Joseph « une part » de plus qu'à ses frères ?
« À cause de la fidélité et de son intégrité vis-à-vis des desseins du Seigneur, Joseph, fils de Jacob, eut en récompense le droit d'aînesse en Israël. Il était de coutume dans les temps anciens de conférer au fils premier-né des prérogatives et des avantages particuliers, et en considérant que ceux-ci lui appartenaient par droit de naissance. Ruben, premier fils de Jacob, perdit le droit d'aînesse par transgression, et il fut conféré à Joseph, qui était le plus digne de tous les fils de Jacob (voir 1 Ch. 5:1-2).
«
Quand Jacob bénit Joseph, il lui donna une double part, ou un héritage
parmi ses frères de Palestine et aussi la bénédiction du pays de Sion,
'la cime des collines éternelles'. Il lui donna aussi en bénédiction
les bénédictions des cieux en haut, des eaux en bas et de la postérité
(voir Genèse 49:22-26). Jacob bénit aussi les deux fils de Joseph en
leur donnant les bénédictions de leur père dont ils héritaient et mit
Éphraïm, le cadet, avant Manassé, l'aîné, et par inspiration du
Seigneur conféra à Éphraïm le droit d'aînesse en Israël. » (Smith, Doctrines of Salvation, 3:250-251)
GENÈSE 49
Genèse 49:1-20. Quel critère fut utilisé pour déterminer quelles tribus auraient la préséance ?
« En étudiant soigneusement les bénédictions que le Seigneur a prononcées par Jacob sur ses douze fils, il apparaît qu'ils n'allaient pas avoir une part égale dans les promesses du Seigneur. Il est évident que les bénédictions données à Juda et à Joseph étaient préférables aux bénédictions prononcées sur leur frères. » (Richards, Israël! Do you know?, p. 9-10).
« Quand le Très-Haut donna un héritage aux nations, quand il sépara les enfants des hommes, il fixa les limites des peuples d'après le nombre des enfants d'Israël (Dt. 32:8). Remarquez que cela fut dit aux enfants d'Israël avant qu'ils n'arrivent à la 'terre promise' qui allait être le pays de leur héritage. Notez ensuite le verset suivant : 'Car la portion de l'Éternel, c'est son peuple, Jacob est la part de son héritage' (Dt. 32:9).
« Il semble donc bien que ceux qui sont nés du lignage de Jacob, qui allait être appelé plus tard Israël, et sa postérité, qui reçut pour nom les enfants d'Israël, sont nés dans le lignage le plus illustre de tous ceux qui sont venus passer leur vie mortelle sur la terre. Toutes ces réponses furent, semble-t-il, promises ou préordonnées avant que le monde soit.» (Harold B. Lee, Understanding Who We Are Brings Self-Respect, Ensign, janvier 1974, p. 5)
Dans Deutéronome 33:6-29, Moïse rappelle les bénédictions données à chaque tribu. Ce passage doit être étudié et comparé aux bénédictions originelles de Jacob rapportées dans Genèse 49.
Genèse 49:8-12. Quelle partie importante de la bénédiction du droit d'aînesse fut donnée à Juda ?
La bénédiction donnée à Juda montre que des rois sortiraient de son lignage (voir 1 Chroniques 5:1-2). L'histoire de l'Ancien Testament enseigne que cette promesse s'est assurément accomplie. Le roi David, le roi Salomon et le roi Roboam ne sont que trois des rois qui sont sortis du lignage de Juda. Le roi des rois, Jésus-Christ, appelé ici le Chilo, est aussi venu par ce lignage.
«
La grande bénédiction donnée à Juda est qu'il envisageait la venue du
Chilo qui rassemblerait son peuple à lui. Cette prophétie concernant le
Chilo a été soumise à plusieurs interprétations rabbiniques et
chrétiennes et a été l'objet d'une grande controverse. L'interprétation
que l'Église donne à ce passage repose sur la révélation donnée aux
prophètes modernes, non sur des commentaires savants. Il fut révélé à
Joseph Smith que le Chilo était le Messie. » (Ezra Taft Benson, A
Message to
Judah from Joseph, Ensign, décembre 1976, p. 71)
Genèse 49:22-26. Quelle est l'importance de la bénédiction de Joseph ?
« Il y a plusieurs choses à comprendre dans la prophétie. Tout d'abord il devait devenir une multitude de nations. Nous comprenons ce que cela signifie. En deuxième lieu, ses branches s'élèveraient au-dessus de la muraille. Or qu'est-ce que cela veut dire ? Dans les temps anciens, le Seigneur avait une signification pour tout. Cela signifie que sa tribu deviendrait si nombreuse qu'elle prendrait plus de place qu'un petit héritage de Canaan, qu'elle se répandrait et irait dans un pays à une grande distance de là… La bénédiction particulière de Joseph, que je viens de vous lire, était qu'il recevrait de bien plus grandes possessions que les pères de Jacob et jusqu'à la cime des collines éternelles. Cela semble indiquer un pays très éloigné de la Palestine. » (Orson Pratt, dans Journal of Discourses, 14:9)
La postérité de Joseph se rendit en Amérique lorsque Léhi et sa famille quittèrent le monde méditerranéen. Le Seigneur désigne officiellement l'Amérique comme étant le pays réservé à « un reste de la maison de Joseph » (3 Néphi 15:12).
Genèse 49:26. L'Amérique est le pays des « collines éternelles »
«
Je suppose que Jacob vit ce pays aussi bien que Moïse, et il le désigne
comme étant un pays éloigné… Il dit que ce pays était au-dessus de ce
que ses ancêtres lui avaient donné et il le donnerait à Joseph… Les
choses précieuses du ciel seraient données à Joseph dans ce pays. Que
son pays soit béni par le Seigneur pour les choses précieuses du ciel,
plus précieuses que l'abondance de la terre, plus précieuses que les
produits des divers climats de la terre, plus précieuses que le grain,
l'or et l'argent de la terre. Les choses précieuses du ciel révélées au
peuple de Joseph dans le grand pays qui lui fut donné jusqu'à la cime
des collines éternelles. » (Orson Pratt, dans Journal of Discourses,18:167-168)
GENÈSE 50
Genèse 50:24. Les prophéties de Joseph
Dans 2 Néphi, chapitre 3, le prophète Léhi parla à son fils Joseph des grandes prophéties de leur ancêtre Joseph qui fut vendu en Égypte. Ces prophéties se trouvaient manifestement sur les plaques d'airain que Léhi avait mais qui ont été perdues dans notre Bible actuelle. La Traduction de Joseph Smith restitue ces Écritures perdues en ajoutant treize versets entre Genèse 50:24 et 25 de la Bible ordinaire :
« Joseph dit à ses frères : Je vais mourir et je vais à mes pères. Et je descends avec joie dans ma tombe. Le Dieu de mon père Jacob soit avec vous, pour vous délivrer de l'affliction aux jours de votre esclavage ; car le Seigneur m'a visité et j'ai obtenu du Seigneur la promesse que du fruit de mes reins le Seigneur Dieu suscitera une branche juste de mes reins ; et à toi, que mon fils Jacob a appelé Israël, un prophète (pas le Messie qui est appelé Chilo) ; et ce prophète délivrera mon peuple d'Égypte aux jours de ta servitude.
« Et il arrivera qu'il sera de nouveau dispersé ; et une branche en sera détachée et sera portée dans un pays lointain ; néanmoins le Seigneur s'en souviendra dans ses alliances quand le Messie viendra ; car il leur sera manifesté dans les derniers jours, dans l'esprit de puissance et les fera sortir des ténèbres pour les amener à la lumière, hors des ténèbres cachées et de la captivité vers la liberté.
« Le Seigneur notre Dieu suscitera un voyant qui sera un voyant de choix pour le fruit de mes reins.
« Ainsi me dit le Seigneur Dieu de mes pères : je susciterai un voyant de choix du fruit de tes reins et il sera grandement estimé parmi les fruits de tes reins ; et je lui donnerai le commandement d'accomplir une oeuvre pour le fruit de tes reins, ses frères.
« Et il leur fera connaître les alliances que j'ai faites avec tes pères ; et il fera tout le travail que je lui commanderai.
« Et je le rendrai grand à mes yeux, car il accomplira mon oeuvre ; et il sera grand comme celui que j'ai dit que je vous susciterai pour délivrer mon peuple, ô maison d'Israël hors du pays d'Égypte ; car je susciterai un voyant pour délivrer mon peuple du pays d'Égypte et on l'appellera Moïse. Et par ce nom il saura qu'il est de ta maison, car il sera nourri par la fille du roi et sera appelé son fils.
« Et de plus, je susciterai un voyant du fruit de tes reins et je lui donnerai le pouvoir d'apporter ma parole à la postérité de tes reins ; et pas seulement d'apporter ma parole, dit le Seigneur, mais de les convaincre de ma parole qui sera déjà allée parmi eux dans les derniers jours.
« C'est pourquoi le fruit de tes reins écrira, et le fruit des reins de Juda écrira ; et ce qui sera écrit par le fruit de tes reins et aussi ce qui sera écrit par le fruit des reins de Juda s'unira pour confondre les fausses doctrines, abattre les querelles et établir la paix parmi le fruit de tes reins et l'amener à connaître ses pères dans les derniers jours et aussi à connaître mes alliances, dit le Seigneur.
« Et de faible qu'il était il sera rendu fort en ce jour où mon oeuvre ira parmi tout mon peuple, ce qui rétablira ceux qui sont de la maison d'Israël dans les derniers jours.
« Et ce voyant je le bénirai, et ceux qui cherchent à le détruire seront confondus, car je vous fais cette promesse, car je me souviendrai de vous de génération en génération ; et son nom sera Joseph, et il sera appelé comme son père ; et il sera semblable à toi, car ce que le Seigneur produira par ta main amènera mon peuple au salut.
« Et le Seigneur jura à Joseph qu'il préserverait sa postérité à jamais, disant : je susciterai Moïse, et il aura une verge dans la main, et il rassemblera mon peuple et il le conduira comme un troupeau, et il frappa les eaux de la mer Rouge avec sa verge.
« Et il aura le jugement et écrira la parole du Seigneur. Et il ne dira pas beaucoup de paroles, car j'écrirai ma loi avec lui avec le doigt de ma propre main. Et je lui ferai un porte-parole et il s'appellera Aaron.
« Et il te sera fait dans les derniers jours comme je l'ai juré. »
EXODE
I 01 I 02 I 03
I 04 I 05 I 06
I 07 I 08 I 09
I 10 I 11 I
12 I 13 I 14 I
15 I 16 I 17
I 18 I 19 I
20 I 21 I 22 I
23 I 24 I 25
I 26 I 27 I
28 I 29 I 30 I
31 I 32 I 33
I 34 I 35 I
36 I 37 I 38 I
39 I 40 I
EXODE 1
Exode 1 à 12. Une fois Jacob et sa famille installés en Égypte, les Israélites y vivent pendant 430 ans. Alors apparaît un Pharaon qui les réduit en servitude et leur impose de lourds fardeaux. Voici des générations qu’on leur enseigne qu’ils sont le peuple de l’alliance de Dieu et qu’il tiendra les promesses qu’il a faites à Abraham. Comme Joseph l’a prophétisé, le Seigneur suscite Moïse pour délivrer les enfants d’Israël (voir 2 Néphi 3:10).
Exode 1. Les enfants d’Israël sont réduits en esclavage par les Égyptiens (v. 1-14). Pharaon commande que tous les fils nés d’Israélites soient mis à mort (v. 15-22).
Exode 1:7. « Les enfants d'Israël furent féconds et se multiplièrent, ils s'accrurent »
« Pour que les promesses que Dieu avait faites à Abraham puissent s'accomplir, il fallait qu'Israël devînt nombreux. Pour y parvenir, la petite famille qui ne comptait que soixante-dix personnes (voir Genèse 46:26-27), avait besoin de suffisamment de temps et d'un endroit paisible pour se multiplier. Cet endroit, ce fut l'Égypte…
« La Palestine était un champs de bataille pour les nations guerrières qui affluaient et refluaient dans leurs conquêtes entre le Nil et l'Euphrate. Israël n'y aurait pas trouvé de paix. Il avait besoin de stabilité pour finalement grandir et se développer…
« Il est certain que sa servitude ne fut pas une chose entièrement négative. Elle aussi eut son bon côté. La cruauté des chefs de corvée, la haine qui existait entre les Hébreux et les Égyptiens et la durée de leur servitude éprouvante firent des enfants de Jacob un peuple uni…
« La haine qu'ils éprouvaient à l'égard des Égyptiens empêcha les Hébreux de se marier avec leurs voisins. Pour récolter les avantages des promesses abrahamiques, il fallait qu'Israël reste un peuple à part, et le Seigneur utilisa ce moyen pour y parvenir…
«Oui, l'Égypte avait son rôle dans le grand drame du Seigneur, et elle le joua bien.
« Au bout de 430 ans, le Seigneur décréta que le moment était arrivé où Israël devait occuper son propre pays et y devenir le peuple élu qui attendrait la venue de son Messie. » (Mark E. Petersen, Moses, p. 27-30)
Exode 1:8. Un pharaon qui ne connaissait pas Joseph
Beaucoup de savants supposent que Joseph parvint au pouvoir en Égypte pendant que le pays était sous la domination des Hyksos. L'historien antique Manéthon appelait les Hyksos les rois-bergers et raconte combien les Égyptiens les haïssaient pour les avoir conquis et parce qu'ils les dominaient. Les Hyksos étaient des peuples sémitiques venus du nord et de l'est de l'Égypte. Comme Jacob et sa famille étaient également sémites, il est facile de comprendre que Joseph ait pu être considéré avec faveur par les Hyksos et aussi que quand les Hyksos furent finalement renversés et chassés d'Égypte, les Israélites soient tout à fait tombés en disgrâce auprès des autochtones.
Beaucoup se sont demandé comment Joseph a pu être vice-roi pendant tant d'années sans que son nom se trouve dans aucun des documents ou des monuments d'Égypte. Si la théorie de la domination des Hyksos est correcte, le nom de Joseph dut être expurgé des annales et des monuments en même temps que celui des autres dirigeants Hyksos. Néanmoins un savant prétend avoir trouvé le nom égyptien Yufni, qui serait l'équivalent en égyptien de Yosef (voir Donovan Courville, My Search for Joseph, Signs of the Times, octobre 1977, p. 5-8). Bien que la preuve ne soit pas tout à fait concluante, on peut au moins dire qu'il y a peut-être des preuves extra-bibliques de l'existence de Joseph.
Exode 1:15-22
Les mesures oppressives prises par le pharaon ne purent contrecarrer
les desseins de Dieu de créer une grande nation. Grâce à la foi
courageuse des sages femmes et à leur refus d'exécuter les ordres du
pharaon de mettre à mort les enfants mâles, Israël continua à
prospérer. La vie de Moïse, qui était une similitude du Sauveur (voir
Moïse 1:6), fut menacée par le souverain du pays, tout comme la vie du
Christ fut menacée par Hérode qui décréta la mort des enfants de
Bethléhem.
Josèphe
et Jonathan ben Uzziel, un autre auteur de l'antiquité juive,
rapportent que le pharaon eut un songe dans lequel il lui fut montré
qu'un homme qui allait bientôt naître délivrerait Israël de
l'esclavage, et ce songe fut à l'origine du décret royal de noyer les
enfants mâles (voir Flavius Josèphe, Antiquités judaïques,livre second, V, p. 59 ; Clarke, Bible Commentary, 1:294).
Moïse naît et est élevé par la fille de Pharaon (v. 1-10). Il tue un Égyptien et s’enfuit en Madian où il épouse Séphora (v. 11-22)
Exode 2:1-2. Quelle est la généalogie de Moïse ?
Moïse était un pur descendant de Lévi tant par son père Amran (voir Exode 6:16-20) que par sa mère Jokébed (voir Exode 2:1 ; 6:20).
Exode 2:1-10.
La Traduction de Joseph Smith et le Livre de Mormon (voir 2 Néphi 3)
montrent que dès le temps de Joseph, fils de Jacob, la mission future
de ce libérateur avait été prophétisée. La prophétie de Joseph avait
été si détaillée que même le nom de Moïse était connu, aussi bien que
certains éléments de son ministère.
Exode 2:10. Quelle formation Moïse reçut-il dans sa jeunesse en Égypte ?
Dans le Nouveau Testament, Étienne fait un long discours concernant les relations du Seigneur avec la maison d'Israël. À propos de la jeunesse de Moïse, Étienne dit : « Moïse fut instruit dans toute la sagesse des Égyptiens, et il était puissant en paroles et en oeuvres » (Actes 7:22).
L'historien juif Josèphe dit que Moïse était un très beau prince, instruit, et un grand guerrier dans la cause des Égyptiens (voir Flavius Josèphe, Antiquités judaïques, livre second, V, p. 62-63).
Étant prince, Moïse a pu avoir accès aux bibliothèques royales des Égyptiens aussi bien qu'aux annales scripturaires des Israélites qui lui étaient enseignées par sa mère. Il est très possible qu'il ait lu les prophéties de Joseph et ait été amené par l'Esprit à comprendre son appel divin à délivrer ses frères les Israélites. Le discours d'Étienne implique que Moïse comprenait sa responsabilité : « Lorsqu'il eut quarante ans révolus, la pensée lui vint au coeur de visiter ses frères, les fils d'Israël… Il pensait que ses frères comprendraient que Dieu leur accordait le salut par sa main ; mais eux ne comprirent pas. » (Actes 7:23, 25).
Paul, dans l'épitre aux Hébreux, ajoute encore ce détail : « C'est pas la foi que Moïse, devenu grand, refusa d'être appelé fils de la fille de Pharaon… regardant l'opprobre du Christ comme une richesse plus grande que les trésors de l'Égypte » (Hébreux 11:24, 26).
Jokébed, la mère de Moïse, lui enseigna vraisemblablement les principes et les justes traditions des Hébreux tandis qu'elle le nourrissait et prenait soin de lui (voir Exode 2:7-9).
Exode 2:11-15. Pourquoi Moïse tua-t-il un Égyptien ?
«
'Tua' et 'tuer' sont une traduction de l'hébreu nakhah, ce qui signifie
'abattre' ; c'est le mot utilisé pour décrire le geste accompli par des
soldats au combat. Il serait correct de dire que Moïse tua un homme qui
en tuait un autre, ou ôtait une vie en sauvant une vie. Le fait que
Moïse 'regarda de côté et d'autre' indique simplement qu'il savait que
les Égyptiens ne toléreraient pas qu'il défende un esclave. »
(Rasmussen, Introduction to the Old Testament, 1:74)
« L'historien Eusèbe dit que ce meurtre fut le résultat d'une intrigue de cour dans laquelle certains hommes complotèrent pour assassiner Moïse. Il est dit que dans l'affrontement Moïse réussit à éviter l'attaquant et le tua (voir Eusèbe IX, 27).
« Dans le Midrasch Rabba, le commentaire traditionnel juif de l'Ancien Testament, il est dit que Moïse tua de ses poings nus un chef de corvée égyptien qui était occupé à séduire une femme du peuple hébreu. Cela est confirmé dans le Coran.
«
Le geste de Moïse a certainement dû avoir une bonne raison, et il est
certain que le Seigneur n'aurait pas appelé un meurtrier au poste élevé
de prophète et libérateur de son peuple Israël. » (Petersen, Moses,p. 42)
Exode 2:18. Qui était Réouel ?
Un autre nom mieux connu de Réouel est Jéthro (voir Exode 3:1 ; Nombres 10:29). Jéthro était descendant de Madian, qui était fils d'Abraham et de Qétoura (voir Gn. 25:1-6). C'est par cette lignée que Moïse reçut la prêtrise (voir D&A 84:6-13).
Exode 2:23
Actes 7:30 montre que le « très longtemps après » dont il est question ici est encore de quarante ans.
Le Seigneur apparaît à Moïse dans le buisson ardent et l’appelle à délivrer Israël de la servitude
(v. 1-22). Dans la Traduction de Joseph Smith, l’expression
« l’ange de l’Éternel » dans Exode 3:2 est changé en « la présence du Seigneur ».
Exode 3:1. Horeb est le mont Sinaï, ou Moïse reçut la loi du Seigneur. Plus tard, Élie aussi chercha refuge à Horeb (voir 1 Rois 19:8).
Exode 3:1-10
« Moïse reçut d'un messager de lumière une manifestation par laquelle
il lui sembla que le buisson brûlait ; en fait il n'était pas en feu et
ne fut pas consumé. Le mot 'ange' signifie 'messager', ce qui est la
signification fondamentale du mot hébreu malak. Une flamme dans un
buisson, un vent, une petite voix, un grand tonnerre ou d'autres
phénomènes peuvent annoncer un message de Dieu en tant que malak de
Dieu. Lorsque l'attention de Moïse eut été attirée vers le buisson, la
voix de l'Éternel lui même parla à Moïse ; Moïse répondit avec crainte
et respect. » (Rasmussen, Introduction to the Old Testament, 1:74).
La Traduction de Joseph Smith pour Exode 3:2 dit : « Et de nouveau la présence du Seigneur lui apparut ».
Exode 3:11-18. Que signifie le titre JE SUIS ?
Lorsque le Seigneur apparut à Moïse dans le buisson ardent, il utilisa le nom JE SUIS pour s'identifier comme étant le Dieu d'Israël, le même Dieu qui était apparu à Abraham, à Isaac et à Jacob. Bien que ce soit la première fois que ce nom apparaît dans la Bible, il est évident que si le nom n'avait pas été connu des Israélites, il n'aurait eu aucune valeur pour identifier le Seigneur. Il était d'importance cruciale pour Moïse d'identifier correctement l'Éternel pour rendre son appel authentique aux yeux des Israélites. Ce nom n'apparaît pas fréquemment dans la Bible ; toutefois Jésus (l'Éternel de l'Ancien Testament) l'utilisa en d'autres occasions pour donner son identité à Abraham (voir Abraham 1:16), aux juifs (voir Jean 8:58) et à l'Israël moderne (voir D&A 21:1).
Étymologiquement, le titre JE SUIS est directement apparenté au nom le plus fréquemment utilisé de la divinité de l'Ancien Testament : YHWH. Dans certaines traductions, la fréquence avec laquelle le nom YHWH apparaît dans la Bible n'est peut-être pas toujours claire, étant donné que les traducteurs y substituaient souvent le titre Seigneur ou Dieu ou Éternel. Cette pratique est une manifestation de respect pour les sentiments de déférence des Juifs qui ne prononçaient jamais le nom qu'ils remplaçaient par le mot Adonaï (Seigneur).
JE
SUIS est la première personne du singulier du verbe ÊTRE. C'est
pourquoi YHWH (qui peut aussi être la troisième personne du singulier)
signifierait « IL EST » ou « IL EXISTE ». L'Éternel utilisait la
première ou la troisième personne du même verbe dans le texte hébreu de
l'Ancien Testament, selon qu'il voulait voir les choses selon sa perspective ou selon la nôtre.
EXODE 4
Exode 4:10-17. Pourquoi Moïse répugnait-il tant à être le porte-parole de Dieu ?
Il
y a certaines indications que Moïse a peut-être eu une légère
difficulté d'élocution, quoique certains savants pensent que Moïse a
simplement voulu dire que son adresse à utiliser l'hébreu et l'égyptien
était faible après avoir vécu quarante ans avec les Madianites. Quelle
qu'en soit la cause extérieure, le Seigneur répondit à Moïse avec un
raisonnement si simple et cependant si profond qu'il était difficile à
réfuter. Les sentiments d'incompétence de Moïse étaient cependant si
forts qu'il insista quand même pour avoir de l'aide. Le Seigneur
s'irrita devant ce manque constant de confiance et donna Aaron à Moïse
comme porte-parole. Quiconque éprouve les sentiments normaux de sa
propre indignité peut comprendre Moïse, mais tous doivent apprendre à
avoir confiance en la puissance du Seigneur.
Moroni enseigna que le Seigneur donne expressément des faiblesses aux hommes pour qu'ils soient humbles. Mais s'ils ont suffisamment de foi en Dieu, sa grâce suffit à « rendre fortes pour eux les choses qui sont faibles » (Éther 12:27). Énoch a une réponse semblable envers ses sentiments d'incapacité, et des choses plus grandes encore finirent par sortir de cette faiblesse quand il se tourna vers Dieu (voir Moïse 6:31-32, 47 ; 7:13).
Exode 4:18
La grande vision que Moïse reçut, qui est rapportée dans le livre de
Moïse, eut lieu après que Moïse ait été appelé sur le mont Horeb, avant
qu 'il n'arrive en Égypte. Moïse 1:17 parle en rétrospective de son
expérience du buisson ardent. Moïse 1:24-25 présente la libération
d'Israël comme un événement futur.
Exode 4:19-21. Le Seigneur suscita-t-il le pharaon et endurcit-il le coeur du pharaon ?
La Traduction de Joseph Smith d'Exode 4:21 dit : « Je te ferai prospérer ; mais pharaon s'endurcira le coeur, et il ne laissa point aller le peuple. » Il faut s'en souvenir dans tous les passages futurs mentionnant l'endurcissement du coeur du pharaon.
Exode 4:18-28. Pourquoi le Seigneur fut-il irrité contre Moïse tandis que celui-ci se rendait en Égypte ?
La Bible omet les détails dans ce récit. La Traduction de Joseph Smith montre que le Seigneur fut irrité parce que Moïse n'avait pas circoncis son fils. Il semble que Séphora n'avait pas voulu que Guershom soit circoncis mais céda lorsque le Seigneur exprima sa colère à Moïse.
Traduction de Joseph Smith :
« Et il arriva que le Seigneur lui apparut tandis qu'il était en chemin, près de l'auberge. Le Seigneur fut irrité contre Moïse et sa main était sur le point de tomber sur lui pour le tuer ; car il n'avait pas circoncis son fils.
« Alors Séphora prit une pierre aigüe et circoncit son fils, et jeta la pierre à ses pieds, et dit : Assurément tu es pour moi un époux de sang.
« Et le Seigneur épargna Moïse et le laissa aller, parce que Séphora sa femme, avait circoncis l'enfant. Et elle dit : Tu es un époux de sang. Et Moïse eut honte, et cacha sa face devant le Seigneur, et dit : J'ai péché devant le Seigneur.
«
Et le Seigneur dit à Aaron : Va dans le désert au devant de Moïse, et
il alla et le rencontra, sur la montagne de Dieu ; sur la montagne où
Dieu lui était apparu ; et Aaron le baisa. »
Exode 4:29-31
Que peut-on dire du peuple qui devait être converti par des signes
(voir Matthieu 12:38-39 ; D&A 63:7-12) ? Si sa première réaction
lorsqu'il vit se manifester les signes fut très positive, dès
qu'apparut la première contestation, la première adversité, son
engagement commença à vaciller (voir Exode 5:20-23).
EXODE 5
Exode 5:1-23 ; 6:1
Moïse et Aaron demandent à Pharaon de libérer Israël, mais Pharaon
refuse et impose de plus lourds fardeaux au peuple (v. 1-23).
Dieu donna à pharaon une chance de laisser librement partir Israël pour
adorer Dieu. En refusant, le pharaon ne pouvait imputer les
conséquences à personne d'autre qu'à lui-même.
EXODE 6
Exode 6:1. Voir 5:1-23
Exode 6:1-8
Le Seigneur promet d’accomplir l’alliance qu’il a contractée avec Abraham. L'alliance éternelle de l'Évangile que le Seigneur Dieu établit avec Adam et tous les patriarches, y compris Noé, Abraham, Isaac et Jacob, fut, du temps de Moïse, établie avec toute la maison d'Israël.
Exode 6:3. Le nom de Jéhovah [dans la Bible du roi Jacques] était-il connu avant Moïse ?
Exode
6:3 laisse entendre que le nom Jéhovah, qui est mentionné dans la Bible
anglaise du roi Jacques, était inconnu d'Abraham, d'Isaac et de Jacob.
Mais il ne peut en être ainsi puisque ce nom apparaît dès le début de
la Genèse. En outre le Seigneur Jéhovah apparut plusieurs fois à
Abraham, Isaac et Jacob et d'autres. Manifestement il y a quelque chose
d'erroné dans la traduction d'Exode 6:3. Le problème peut être résolu
si on sait que le verset peut être lu comme une question dans le texte
hébreu : il suffit qu'on élève la voix à la fin de la phrase (quand on
traduit un texte qui n'est pas prononcé à haute voix, on risque de ne
pas saisir l'inflexion et par conséquent ne pas saisir l'intention originelle de l'écrivain).
La Traduction de Joseph Smith rend ce passage comme suit : « Et je suis apparu à Abraham, à Isaac et à Jacob. Je suis le Seigneur Dieu tout-puissant ; le Seigneur JEHOVAH. Mon nom n'était-il pas connu d'eux ? »
Exode 6:12, 30
La Bible dit que Moïse n'avait « pas la parole facile » (Exode 6:30).
La Traduction de Joseph Smith rend le texte plus clair en disant que
Moïse avait des « lèvres bégayantes » et était « lent de parole ».
Cette caractéristique peut expliquer pourquoi Moïse hésita au départ à
être le porte-parole de Dieu (voir Exode 4:10).
Exode 7 à 10. Moïse va trouver encore plusieurs fois Pharaon pour lui demander de libérer Israël. En dépit des nombreux signes, prodiges et fléaux, Pharaon refuse. La Traduction de Joseph Smith de ces chapitres explique que c’est Pharaon qui s’endurcit le cœur.
Exode 7:1. La Traduction de Joseph Smith fait dire que Moïse serait un prophète pour le pharaon au lieu d'un Dieu.
Exode 7:3, 13 : Voir commentaire de Exode 4:19-21.
Exode 7:11-12. Les magiciens de la cour du pharaon exerçaient-ils l'autorité du Seigneur ?
« Certains hommes, à travers les âges et dans presque tous les pays, ont disposé de grands pouvoirs occultes et mystérieux, allant jusqu'à la guérison des malades et l'accomplissement de miracles. Des devins, des magiciens et des astrologues se trouvaient à la cour des rois. Ils disposaient de certains pouvoirs leur permettant de deviner et de résoudre les problèmes du monarque, ses rêves, etc. L'un des exemples les plus frappants de ce genre est relaté dans l'Exode, où le pharaon appelle 'les sages et les sorciers' qui imitent certains des miracles que le Seigneur avait commandé à Moïse et à Aaron d'accomplir. Quand Aaron lance sa verge, elle devient un serpent. Les magiciens égyptiens jetèrent leurs verges, et elles devinrent aussi des serpents…
«
Le Seigneur a déclaré que Satan avait le pouvoir de lier le corps des
hommes et des femmes et de les affliger cruellement (voir Matthieu
7:22-23 ; Luc 13:16). Si Satan a le pouvoir de lier les corps, il doit
sûrement avoir celui de les délier. Il faudrait se souvenir que Satan a
une grande connaissance et peut par là exercer une certaine autorité
sur les éléments, si un pouvoir supérieur n'intervient pas. » (Smith,
Answers to Gospel Questions, 1:176, 178)
EXODE 8
Exode 8 à 11. Les plaies d'Égypte
Il
y a eu, au cours des siècles, de nombreuses tentatives pour expliquer
les fléaux décrits dans ces chapitres de l'Exode. Certains ont essayé
de montrer que les divers fléaux étaient le résultat d'un phénomène
naturel comme des météorites ou l'explosion d'une île volcanique dans
la Méditerranée. S'il y a une certaine progression logique dans les
fléaux (la pollution du fleuve a pu envoyer les grenouilles mourir hors
des marais, et cette situation a pu produire des poux, des mouches et
des maladies), il n'est pas possible actuellement d'expliquer comment
le Seigneur a produit ces événements miraculeux. Le fait que les fléaux
ait été sélectifs (c'est-à-dire envoyés aux Égyptiens mais pas aux
Israélites) rend leur nature encore plus miraculeuse. Dieu travaille
souvent par des moyens naturels pour réaliser ses desseins, mais cela
ne diminue pas la nature miraculeuse de l'oeuvre de Dieu en faveur de
ses enfants. La façon dont il intervint est beaucoup moins importante
que le fait qu'il intervint effectivement.
EXODE 9
Verset 12 : Voir commentaire de Exode 4:19-21.
EXODE 10
Versets 1, 20, 27 : Voir commentaire de Exode 4:19-21.
EXODE 11
Le Seigneur promet d’envoyer encore un fléau sur l’Égypte qui consistera en la mort des premiers-nés de toutes les familles (v. 1–10).
Exode 11:10 : Voir commentaire de Exode 4:19-21.
Exode 11 et 12. Quel est le sens de la dernière plaie d'Égypte ?
« Au moment prévu pour les délivrer de l'esclavage en Égypte, le Seigneur commanda à chaque famille d'Israël de sacrifier un agneau, d'en asperger le sang sur les poteaux de sa maison et ensuite de manger du pain sans levain pendant sept jours encore, tout cela pour symboliser le fait que l'ange destructeur passerait à côté des Israélites tandis qu'il s'en allait mettre à mort les premiers-nés des familles de tous les Égyptiens ; et aussi pour montrer qu'Israël sortirait en hâte de l'esclavage vers la liberté. Modèles de toutes les instructions mosaïques futures, les détails des actions à accomplir ici étaient arrangés de manière à témoigner à la fois de la délivrance d'Israël et de son libérateur.
« Entre autres stipulations le Seigneur commanda dans Exode 12 :
«
1. Vous utiliserez 'un agneau sans défaut, mâle, âgé d'un an',
signifiant que l'Agneau de Dieu, pur et parfait, sans tache ni défaut,
serait, comme l'agneau pascal, mis à mort pour les péchés du monde dans
sa jeunesse.
« 2. Ils devaient prendre du sang de l'agneau et l'asperger sur les poteaux de leurs maisons de quoi résulterait cette promesse : 'Le sang vous servira de signe sur les maisons où vous serez ; je verrai le sang, et je passerai au-dessus vous, et il n'y aura point de plaie qui vous détruise', signifiant que le sang du Christ, qui tomberait sous forme de gouttes à Gethsémané et coulerait à flot de son flanc percé quand il serait sur la croix, purifierait et sauverait les fidèles et que, comme ceux d'Israël furent sauvés temporellement parce que le sang d'un agneau du sacrifice avait été aspergé sur les poteaux de leurs maisons, de même les fidèles de toutes les époques laveraient leurs vêtements dans le sang de l'Agneau éternel et recevraient de lui le salut éternel. Et de même que l'ange de la mort passe à côté des familles d'Israël à cause de la foi de celles-ci, comme Paul le dit de Moïse : 'C'est par la foi qu'il fit la Pâque et l'aspersion du sang, afin que l'exterminateur ne touche pas aux premiers-nés des Israélites', (Hébreux 11:28) de même l'ange de vie donnera la vie éternelle à tous ceux qui se fient au sang de l'Agneau.
« 3. Pour ce qui est du sacrifice de l'Agneau, le décret fut : 'Vous ne briserez aucun os', voulant dire que quand l'Agneau de Dieu serait sacrifié sur la croix, on briserait les jambes aux deux brigands pour provoquer la mort, mais on ne briserait pas les os du Crucifié, afin que l'Écriture s'accomplisse : aucun de ses os ne serait brisé (voir Psaumes 34:20 ; Jean 19:31-36).
« 4. Pour ce qui est de manger la chair de l'Agneau du sacrifice, la parole divine déclara : 'Aucun étranger n'en mangera', ce qui veut dire que les bénédictions de l'Évangile seront réservées à ceux qui entrent dans le troupeau d'Israël, qui deviennent membres de l'Église, qui portent leur part du fardeau dans l'agrandissement du royaume ; ce qui veut dire aussi que ceux qui mangent sa chair et boivent son sang, comme il l'a dit, auront la vie éternelle, et il les ressuscitera au dernier jour (voir Jean 6:54).
« 5. De même que l'Éternel frappa tous les premiers-nés dans le pays d'Égypte parce qu'ils ne croyaient pas en la parole que le Seigneur leur avait proclamée par Moïse et Aaron, de même le Premier-né du Père qui apporte la vie à tous ceux qui croient en son saint nom, détruirait-il les profanes au dernier jour, détruirait-il tous ceux qui sont dans l'Égypte des ténèbres, dont le coeur est endurci comme l'était celui du pharaon et de ces courtisans.
« 6. Il fut commandé aux Israélites d'avoir une sainte convocation le premier et le septième jour de la fête des pains sans levain, au cours desquels on ne pouvait faire d'autre travail que de préparer la nourriture. Ce devaient être des occasions de prêcher, d'expliquer, d'exhorter et de témoigner. Nous allons aux réunions de Sainte-Cène pour être édifiés dans la foi et le témoignage. Israël d'autrefois assistait aux saintes convocations dans le même but. Sachant que toutes choses opèrent par la foi, serait-il mal d'en tirer la conclusion qu'il nous est aussi facile d'attendre du Christ et de son sang versé le salut éternel que pour eux d'attendre du sang d'un agneau sacrifié, aspergé sur les poteaux des maisons qu'il donne le salut temporel pendant que l'ange de la mort balayait le pays d'Égypte ?
« Ce fut bien entendu pendant que Jésus et les Douze célébraient la fête de Pâque que notre Seigneur institua l'ordonnance de la Sainte-Cène, laquelle devait remplir essentiellement les mêmes objectifs que les quatre millénaires précédents. Après cette dernière Pâque où le véritable Agneau pascal fut élevé sur la croix, le jour de célébration de l'antique fête cessa. Après cela, Paul put dire : 'Christ, notre Pâque, a été immolé' et donner l'exhortation qui en découlait tout naturellement : 'Célébrons donc la fête, non avec du vieux levain, non avec un levain de malice et de méchanceté, mais avec les pains sans levain de la pureté et de la vérité' (1 Corinthiens 5:7-8). » (McConkie, The Promised Messiah, p. 429-431)
Dans
la typologie de Pâques, les enfants de Dieu (Israël) sont asservis à
une puissance mauvaise (l'Égypte). De même, tous les enfants de Dieu
entrent dans un monde de péché et peuvent se trouver asservis à Satan
et aux puissances du péché (l'idée d'esclavage est suggérée dans les
Écritures telles que 2 Néphi 2:29 ; Alma 34:35 ; D&A 84:49-51 ;
Moïse 4:4 ; 7:26). Ainsi on pourrait considérer le pharaon comme un
type ou un symbole de Satan. À la lumière de cela, il faut remarquer
que ce qui libéra finalement les enfants d'Israël de l'esclavage du
pharaon fut la mort des premiers-nés d'Égypte. De même, le sacrifice
expiatoire du Fils premier-né de Dieu libérait les enfants de Dieu de
la mort, état d'esclavage de Satan.
EXODE 12
Voir commentaire de Exode 11 et 12.
Exode 12. Le
Seigneur donne à Moïse des instructions sur la préparation de la Pâque, qui
protégera Israël de ce fléau (v. 1-20). Les premiers-nés d’Égypte sont tués
(v. 29-30). Pharaon dit à Moïse d’emmener son peuple hors d’Égypte, et les
Israélites s’en vont (v. 31-42).
Exode 12:2. Le commencement des mois
L'événement
qui allait se produire était si important que le Seigneur commanda à
Israël d'utiliser ces événements comme début de son calendrier. Ainsi
le calendrier sacré des fêtes et des festivals israélites commence par
le mois d'Abib (appelé plus tard Nissan), qui correspond à la fin mars
et au début d'avril. Ce qu'on appelle le « Nouvel An juif » qui se
produit tantôt en septembre, tantôt en octobre, commença pendant que les juifs étaient en captivité à Babylone.
Exode 12:8-10. Instructions pour la cuisson de l'agneau
L'agneau devait être rôti et non cuit dans l'eau. Selon Keil et Delitzsch, l'agneau était ainsi « entier de sorte que ni la tête ni les cuisses n'en étaient découpées et on n'en brisait aucun os [voir Exode 12:46], et les viscères étaient rôties dans le ventre, les entrailles étaient bien entendu tout d'abord nettoyées… Il est tout à fait certain que le commandement de rôtir ne reposait pas sur la hâte qui devait accompagner la procédure, puisque l'animal tout entier pouvait être aussi vite cuit que rôti si pas plus vite encore, et les Israélites devaient avoir les ustensiles de cuisine requis. Il devait être rôti pour pouvoir être mis sur la table sans être divisé et sans être fondamentalement changé. Par l'unité et l'intégrité de l'agneau qui leur était donné à manger, les participants devaient être rapprochés en une unité et une communion sans réserve avec le Seigneur qui leur avait fourni le repas. » (Keil et Delitzsch, Commentary, 1:2:14-15)
Exode 12:14. En quoi la Pâque est-elle une ordonnance perpétuelle ?
« La fête de la Pâque s'accomplit sous cette forme dans la crucifixion de Jésus-Christ. La Pâque était une loi donnée à Israël qui devait continuer jusqu'au Christ et rappeler aux enfants d'Israël la venue du Christ qui deviendrait l'Agneau du sacrifice. Lorsqu'il eut été sacrifié, la loi fut changée par le Sauveur lui-même, et dès lors fut instituée la loi de la Sainte-Cène. Nous respectons maintenant la loi de la Sainte-Cène plutôt que la Pâque parce que la Pâque fut pleinement consommée par la mort de Jésus-Christ. La Pâque était une coutume pratiquée dans l'attente de la venue du Christ et de sa crucifixion, et l'agneau symbolisait la mort…
« Le mot perpétuel utilisé dans l'Ancien Testament ne signifie pas nécessairement jusqu'à la fin des temps mais jusqu'à la fin d'une période. » (Smith, Answers to Gospel Questions, 5:153-154)
Exode 12:14 ; 13:9-10
De de même que la Pâque était une alliance de protection pour l’Israël d’autrefois, de même la Sainte-Cène est une « nouvelle alliance de sécurité » pour nous (Howard W. Hunter, L’Étoile, décembre 1974, p. 510). Elle nous rappelle le sacrifice expiatoire du Sauveur, qui nous apporte la sécurité éternelle en nous libérant des liens du péché et de la mort. Les alliances que nous renouvelons en prenant la Sainte-Cène contribuent aussi à nous apporter la sécurité éternelle.
« [La Sainte-Cène] nous apparaît[-elle] comme notre Pâque, le rappel que nous avons été épargnés, libérés et rachetés ? Avec tant de choses en jeu, cette ordonnance qui commémore notre délivrance des mains de l’ange des ténèbres devrait être prise plus au sérieux que ce n’est parfois le cas. Elle devrait être un moment chargé de puissance, consacré au recueillement et à la réflexion. Elle devrait favoriser les sentiments spirituels. » (Jeffrey R. Holland, L’Étoile, janvier 1996, p. 76)
Exode 12:17. « la fête des pains sans levain »
Les titres « fête de la Pâque » et « fête des pains sans levain » sont souvent utilisés l’un pour l’autre ; la Pâque est le premier jour de la fête des pains sans levain.
Exode 12:18-20. Quelle est la signification symbolique du pain sans levain et des herbes amères ?
Le levain, ou la levure, était considéré autrefois comme un symbole de corruption parce qu'il se gâtait et moisissait facilement. Jésus utilisa cette image quand il mit les disciples en garde contre le « levain des pharisiens ». Dans la loi de Moïse, on ne pouvait pas offrir de levain avec le sacrifice d'expiation (voir Lévitique 6:17), suggérant que le sacrifice devait être sans aucune corruption. Pour les Israélites, manger le pain sans levain symbolisait qu'ils prenaient le pain qui n'avait pas de corruption ni d'impureté, à savoir le pain de vie qui est Jésus-Christ (voir Jean 6:35). Le soin apporté à éliminer tout levain de la maison (voir Exode 12:19) était un beau symbole pour présenter l'élimination de l'impureté dans la famille. Paul puisa dans ces images du pain sans levain quand il invita les saints de Corinthe à éliminer le péché de leur vie (voir 1 Corinthiens 5:7-8) (Note : Quand le Christ compare le royaume des cieux au levain dans un pain (voir Matthieu 13:33), il ne fait pas allusion à la rapidité du levain à se gâter, mais à une autre caractéristique de la levure qui fait lever ou gonfler la pâte). Les herbes amères devaient rappeler à Israël l'esclavage amer et pénible qu'il avait subi en Égypte.
Exode 12:37-38. Environ six cent mille hommes
Le
chiffre de six cent mille hommes donné ici correspond approximativement
au recensement officiel des Israélites donné dans Nombres 1:45-46. Mais
là, 'hommes' ne désigne que les hommes de vingt ans et plus qui
pouvaient aller à la guerre. Cela signifie que la population totale
pouvait facilement dépasser les deux millions d'âmes.
La « multitude des gens de toute espèce » du verset 38 désigne probablement des gens d'autres nationalités qui s'attachèrent aux Israélites et les accompagnèrent dans l'Exode. Il s'agit probablement des mêmes personnes dont il est question dans Deutéronome 29:10-11 et qui faisaient les travaux serviles pour les Israélites. Ils s'unirent aussi plus tard aux Israélites dans les rébellions contre Dieu (voir Nombres 11:4).
Exode 12:40. Combien de temps les Israélites furent-il en esclavage ?
La Bible contient deux versions de la durée du séjour d'Israël en Égypte. Selon Exode 12:40-41, la période fut exactement de 430 ans. Mais Paul dans Galates 3:17 laisse entendre que les 430 ans vont du moment ou Abraham reçut l'alliance jusqu'à l'Exode ; mais Paul a pu vouloir dire autre chose.
Le
texte samaritain, un des plus anciens manuscrits de l'Ancien Testament,
dit : « Le séjour des enfants d'Israël et de leurs pères, qu'ils
passèrent au pays de Canaan et au pays d'Égypte, fut de 430 ans » (cité
dans Clarke, Bible Commentary, 1:358). Mais d'autres textes aussi
importants ne confirment pas cet ajout.
Quand Abraham eut la vision future de l'esclavage d'Israël, le Seigneur dit :« Tes descendants seront étrangers dans un pays qui ne sera point à eux ; ils y seront asservis, et on les opprimera pendant quatre cents ans » (Genèse 15:13). Ce passage implique fortement que la captivité durerait quatre cents ans. Un érudit a écrit un résumé des arguments à l'appui des deux idées et en conclut que l'idée de la captivité la plus longue est celle qui est la mieux soutenue. Il dit :
« Il y a quelques années, il était courant de fixer l'Exode au quinzième siècle avant Jésus-Christ. 1 Rois 6:1 dit qu'il y eut 480 ans de l'Exode à la quatrième année du règne de Salomon. Cela nous met au quinzième siècle. De plus la découverte des lettres d'Amarna du quatorzième siècle, lettres de princes vassaux d'Amenophis IV (le fameux Akhénaton) en Canaan parlent de la confusion existant dans le pays. Les troubles étaient occasionnés par le relâchement de la domination égyptienne auquel venaient s'ajouter des bandes de brigands auxquels on donne le nom de 'Hapirou'. Les Hapirous étaient associés dans l'esprit de certains savants aux envahisseurs hébreux. De plus, le professeur John Garstang, qui fit les fouilles de Jéricho, dit que cette ville fut détruite à la fin de l'âge de bronze, époque qui cadrerait bien avec les autres indications. Cette ville était bien entendu celle dont la Bible dit qu'elle fut la première à être prise par les Hébreux en Canaan lorsqu'ils firent le tour de ses murailles et jouèrent de la trompette et les murs s'écroulèrent. Ainsi un certain nombre de facteurs convergeraient pour soutenir ce qui semblait être la datation biblique de l'Exode. On pensait ainsi que le pharaon de l'Exode était soit Thoutmès III (vers 1490-1435) ou Aménophis III (env. 1406-1370).
«
Aujourd'hui on voit les choses tout autrement. Un par un les facteurs
qui faisaient remonter l'Exode a une date reculée ont soit été mis en
doute soit se sont révélés n'avoir rien à voir avec la question. En
même temps on a mis en lumière de nouveaux éléments qui indiquent une
date ultérieure : le treizième siècle, peut-être au début du règne de
Ramsès II (1290-1224).
«
Exode 1:11 nous dit que l'esclavage des Hébreux était lié à la
reconstruction des villes contenant les trésors royaux de Pithon et de
Ramsès (Tanis). La nature de cet esclavage, décrit dans Exode 1:14,
permet de croire que, étant nomade près des chantiers, ces peuples
furent engagés de force dans des équipes de travailleurs. On les
obligea à cultiver les champs qui devaient assurer l'entretien des
populations des villes aussi bien que faire les briques avec lesquelles
on construisait les splendides nouveaux bastions royaux. L'histoire de
ces sites obtenue grâce à l'archéologie montre qu'ils tombèrent dans le
déclin quand les Hyksos furent chassés du pays, mais qu'ils furent
reconstruits sous Ramsès II ou peut-être son père, Séti 1er (1309-1290 av. J-C).
«
Il y a aussi le passage aux chapitres 20 et 21 de Nombres selon lequel,
quand les hébreux cherchèrent à traverser Édom et Moab, ils furent
renvoyés et durent longer la frontière entre ces pays. Une fois encore
les recherches archéologiques peuvent maintenant nous raconter
l'histoire de cette région de la Transjordanie. Elle n'eut de
population sédentaire qu'à partir du treizième siècle. Avant cela, il
n'y aurait pas eu d'Édom ni de Moab pour refuser le passage des
Hébreux.
« Une autre source écrite intéressante permettant de dater l'Exode est aussi venue au jour. Il s'agit d'une inscription égyptienne célébrant les victoires du pharaon Menephtah à Canaan vers l'an 1220 avant J-C. Elle parle d' 'Israël' et est en fait la plus ancienne mention écrite d'Israël que nous connaissions. Bien entendu cela ne montre que la date la plus récente que l'on puisse donner de la présence d'Israël en Canaan. Mais la date de l'inscription, 1220 av. J-C, est considérée par certains comme significative à la lumière d'autres facteurs. Une partie de ces facteurs, outre ce qui a déjà été dit, est la destruction violente d'un certains nombre de villes cananéennes au 13e siècle. Est-ce l'oeuvre d'envahisseurs hébreux ?
«
Il est évident que l'on ne peut pas régler d'une manière définitive la
question de la date de l'Exode. Et cependant les preuves s'accumulent,
et presque tous les érudits d'aujourd'hui sont d'accord pour dire que
ce fut Ramsès II
ou peut-être son père qui fut le monarque dont le coeur s'endurcit
contre les Hébreux. » (Frank, Discovering the Biblical World, p. 56)
Exode 12:43-51. Pourquoi n'était-il pas permis aux non-Israélites de manger la Pâque ?
La Pâque était une ordonnance et une cérémonie distinctive d'Israël, nation élue, peuple choisi par l'Éternel, peuple qui de son côté avait choisi de le servir. Le Seigneur interdisait aux étrangers ou 'non membres' d'Israël de prendre la Pâque, tout comme il a dit que seuls ceux qui se sont repentis et sont baptisés et dignes doivent prendre la Sainte-Cène (voir 3 Néphi 18:16 ; 28:32). Si un 'mon-membre' participait à l'un ou à l'autre, cela pouvait dire qu'il renouvelait des alliances qui en fait n'avaient jamais été contractées.
Le Seigneur a cependant toujours signalé que si un étranger « veut [désire] faire la Pâque » (Exode 12:48), il devait se joindre à Israël par la circoncision ou, aujourd'hui, être baptisé (voir 3 Néphi 18:30).
Moïse dit aux enfants d’Israël de respecter à l’avenir la fête des pains sans levain en souvenir de leur délivrance (v. 1-16). Le Seigneur précède le camp d’Israël dans une nuée le jour et une colonne de feu la nuit (v. 17-22). Note : les titres « fête de la Pâque » et « fête des pains sans levain » sont souvent utilisés l’un pour l’autre ; la Pâque est le premier jour de la fête des pains sans levain.
Exode 13:1-2, 11-16. Pourquoi le Seigneur a-t-il réclamé les premiers-nés d'Israël ?
« Le Seigneur ayant, par l'aspersion du sang d'un agneau sur les poteaux des portes des Israélites, sauvé la vie de tous les premiers-nés d'Israël, se réservait le droit de réclamer leur service dans sa cause…
« Mais les premiers-nés des Égyptiens, pour lesquels aucun agneau ne fut offert comme signe de propitiation, furent mis à mort. C'est par la propitiation et l'expiation seules que les Israélites furent sauvés et, dans ces circonstances, ils auraient péri avec les Égyptiens, qui étaient condamnés, s'il n'y avait eu la perspective de l'expiation et de la propitiation du Christ dont cela était une figure.
« C'est pourquoi le Seigneur réclama ceux qu'il avait sauvés comme lui appartenant en toute justice et, les réclamant comme siens, il exigeait leur service ; mais plus tard (voir Nombres 8:16-18) il accepta la tribu de Lévi à la place des premier-nés d'Israël ; et comme il y avait plus de premiers-nés que de Lévites, le reste devait être racheté par de l'argent, qui était donné à Aaron, en tant que souverain sacrificateur et représentant de la prêtrise d'Aaron, ce dernier étant aussi un Lévite (voir Nombres 3:50-51). » (Taylor, Mediation and Atonement, p. 108)
Une autre chose importante c'est que le Christ est le premier-né de tous les enfants d'esprit de notre Père céleste (voir D&A 93:21). Il est venu comme Rédempteur, payant pour tous, et c'est donc à juste titre qu'il exige qu'ils le servent. Comme Paul l'a dit, tous les hommes furent « rachetés à un grand prix » (1 Corinthiens 6:20).
Exode 13:9-10. Voir le commentaire de Deutéronome 6:4-9 et le commentaire de Exode 12:14.
Exode 13:17-22
« Le chemin qu'Israël devait suivre était indiqué par une colonne de
feu révélant la présence du Seigneur marchant devant lui. Le voyage
aurait été court s'ils avaient été prêts et capable de suivre la route
côtière par les terres philistines jusqu'à Canaan » (Rasmussen,
Introduction to the Old Testament, 1:80). Mais leur foi n'était pas
encore suffisante pour une pareille tâche. Dieu n'exige pas d'épreuve
trop grande pour la foi (voir 1 Corinthiens 10:13).
Pharaon et son armée poursuivent les enfants d’Israël (v. 1-9). Le peuple a peur et Moïse implore l’aide du Seigneur (v. 10-18). Les enfants d’Israël sont délivrés de l’armée et traversent la mer Rouge à pied sec. Les hommes de Pharaon les poursuivent et sont noyés (v. 19-31).
Exode 14:4, 8, 17 : Voir commentaire de Exode 4:19-21.
Exode 14:10-31. Pourquoi Dieu conduisit-il Israël jusqu'à la mer Rouge ?
Certains
érudits modernes ont affirmé que Moïse n'avait pas emmené Israël
directement jusqu'à la mer Rouge proprement dite (la branche de la mer
Rouge qui constitue le golfe de Suez) pour la leur faire traverser
ensuite, mais lui fit plutôt traverser la « mer des Roseaux » puisqu'en
hébreu yam souph signifie « mer des Roseaux ». Ces érudits croient que
la région traversée était des terres basses marécageuses près des lacs
amers. Ils prétendent que les chars des Égyptiens s'embourbèrent dans
la boue et qu'ensuite les soldats se noyèrent lorsque la marée arriva.
Mais les saints des derniers jours ont une information qui leur permet
de savoir que le récit de l'Exode est correct : Le Livre de Mormon et
les Doctrine et Alliances disent clairement qu'il s'agissait de la mer
Rouge (voir 1 Néphi 17:24-27 ; D&A 8:3). Exode 14:22, 29 dit que «
les eaux formaient comme une muraille à leur droite et à leur gauche »,
ce qui veut certainement dire plus que traverser une région marécageuse
asséchée par un vent soudain.
Le Seigneur a pu avoir au moins deux raisons de faire traverser la mer Rouge à Israël. Tout d'abord l'action était une manifestation de sa grande et impressionnante puissance protectrice. Il était le seul guerrier de cette bataille contre une des armées les plus redoutables du monde. C'est pourquoi cet événement était le préalable et la preuve qui lui permettaient d'exiger dorénavant la confiance et l'obéissance. Deuxièmement, lorsque la bataille fut terminée, la puissance de l'armée égyptienne fut détruite. Le temps nécessaire pour reconstituer la puissance égyptienne laissa Israël libre de toute menace jusqu'au moment où il fut installé dans la terre promise.
Paul
a enseigné que la traversée de la mer Rouge et l'immersion dans la nuée
ou la colonne de feu étaient des types ou des symboles du baptême d'eau et de feu (voir 1 Corinthiens 10:1-4).
EXODE 15
Exode 15:24. « Le peuple murmura contre Moïse »
Ce verset contient la première utilisation (il y en a plus de vingt) du mot murmurer sous ses diverses formes dans le récit des errances d'Israël. Les murmures semblent avoir été une caractéristique dominante de leur nature et la racine de certains problèmes qu'ils eurent à affronter. Dans le Livre de Mormon, ce mot est utilisé presque le même nombre de fois pour décrire l'attitude des membres rebelles de la colonie de Léhi qui traversèrent la même région désertique après avoir quitté Jérusalem.
Murmurer
c'est ronchonner en coulisse plutôt que d'exprimer ouvertement ses
préoccupations et ses critiques de manière à pouvoir régler le
problème. Cette situation n'était pas particulière aux Israélites ou à
Laman et à Lémuel. Elle ne se retrouve que trop souvent parmi les
saints des derniers jours aujourd'hui.
« Je désire attirer votre attention sur le principe de la loyauté, de
la loyauté envers la vérité et de la loyauté envers les hommes que Dieu
a choisis pour diriger la cause de la vérité. Je parle conjointement de
la vérité et de ces hommes, parce qu'il est impossible d'accepter
pleinement l'une tout en rejetant en partie les autres.
« J'élève la voix à ce sujet pour vous avertir et vous conseiller d'être sur vos gardes vis-à-vis de la critique… Elle vient en partie de ceux qui détiennent ou ont détenu des postes importants. Ils sont visiblement des membres honorables de l'Église. Quand ils expriment leurs sentiments, ils disent souvent : 'Nous sommes membres de l'Église aussi, vous savez, et on doit tenir compte de nos sentiments'.
« Ils pensent qu'on peut être tout à fait en accord avec l'esprit de l'Évangile, bénéficier d'une pleine et entière communion dans l'Église tout en étant en désaccord avec les dirigeants de l'Église et les directives qu'ils donnent. Pareille position est tout à fait illogique parce que l'Église est guidée non seulement par les Écritures, mais aussi par la révélation continue, et le Seigneur donne cette révélation à l'Église par les dirigeants qu'il s'est choisis et personne d'autre. Par conséquent ceux qui professent accepter l'Évangile et en même temps critiquent et refusent de suivre les instructions des dirigeants adoptent une position indéfendable. » (Marion G. Romney, dans Conference Report, avril 1942, p. 17-18)
«Dans l'Église, nous trouvons parfois deux groupes de personnes : les bâtisseurs et ceux qui murmurent. Que chacun se demande : 'Dans quelle catégorie faut-il me classer ?'
« On nous appelle à accomplir des devoirs. Quand la prêtrise et les dirigeants des organisations auxiliaires présentent de nouveaux programmes, beaucoup de membres disent : 'Oui, nous le ferons. Travaillons dans ces nouveaux programmes'. Mais parfois nous entendons un murmure, un critique qui dit : 'Non. Nous ne pouvons faire cela'. Jugeant mal les mobiles, certains se trouvent bientôt en compagnie de Laman et de Lémuel au lieu d'être avec Néphi dont les actes expriment la volonté de suivre la voie de Dieu (voir 1 Néphi 17:17 et suivants).
«
Observons-nous et soyons fidèles aux exemples donnés par nos
dirigeants. On nous avertit parfois : 'Ne parlez pas contre les
autorités'. Qu'est-ce que cela veut dire ? Cela signifie : 'Ne murmurez
pas'. Murmurer contre la prêtrise et les dirigeants des organisations
auxiliaires est un des plus grands poisons que l'on puisse introduire
chez un saint des derniers jours. Pourquoi appelle-ton les dirigeants
aux postes qu'ils occupent ? Pour leur propre profit ? Non, on ne
pourra pas une seule fois citer de cas dans l'Église où une personne
ait été appelée pour son profit personnel. Lorsqu'un appel est fait, il
est pour apporter des bénédictions à quelqu'un, à un groupe ou à
l'humanité en général. C'est la mission de tous les membres de
l'Église, depuis le président de l'Église jusqu'au dernier converti.
Tout le monde détient sa position pour édifier, faire du bien et
établir la justice, la pureté et la vertu parmi les hommes.» (David O. McKay, Quatre principes directeurs, L'Etoile, juillet 1969, p. 212)
EXODE 16
Exode 16:1-35 ; 17:1-7. Quelles leçons Dieu chercha-t-il à enseigner à Israël par la façon dont il lui donna l'eau et la manne ?
« Dieu utilisa la manne pour donner des leçons aussi bien pour l'instruction spirituelle que pour l'entretien physique. II fut dit à Israël que, toute autre nourriture manquant ('il t'a fait souffrir de la faim'), il lui fournit la manne pour 'apprendre que l'homme ne vit pas de pain seulement, mais que l'homme vit de tout ce qui sort de la bouche de l'Éternel' (Deutéronome 8:3, 16). Dieu fournit la manne six jours et pas le septième pour enseigner à Israël l'obéissance et le condamna pour désobéissance (voir Exode 16:19-20, 25-30). Jésus-Christ utilise la manne, le 'pain du ciel' donné par Dieu comme type de lui-même, vrai pain de vie, et oppose l'ombre à la substance : Nos pères ont mangé la manne dans le désert, et ils sont morts' (Jean 6:46), mais lui pouvait dire : 'Je suis le pain de vie… qui est descendu du ciel. Si quelqu'un mange ce pain, il vivra éternellement' (Jean 6:35, 51). » (Douglas, New Bible Dictionnary, sous la rubrique « manna », p. 780)
La déclaration de Paul dans 1 Corinthiens 10:1-4 montre bien que ce que le Seigneur cherchait à enseigner à Israël concernant le Christ quand il lui fournit tant la manne que l'eau.
« Le Christ est le pain qui est descendu du ciel, pain de vie, la manne spirituelle que les hommes doivent manger pour obtenir le salut (Jean 6:31-58). Il est la boisson spirituelle, l'eau vive, et si les hommes la boivent, ils n'auront plus jamais soif (Jean 4:6-15). » (McConkie, Doctrinal New Testament Commentary, 2:355).
La
« manne cachée » dont parle Jean dans l'Apocalypse 2:17, McConkie
explique que c'est « le pain de vie, la bonne parole de Dieu, la
doctrine de celui qui est le pain de vie, toutes choses qui sont
cachées à l'esprit charnel. Ceux qui en mangent n'auront plus jamais
faim ; la vie éternelle est leur héritage final. » (McConkie, Doctrinal New Testament Commentary, 3:451)
EXODE 17
Exode 17:8-16. Pourquoi Dieu commanda-t-il à Moïse de détruire les Amalécites ?
Les Amalécites ont peut-être été descendants d'Esaü (voir Genèse 36:12, 16). Ils attaquèrent les Israélites d'une manière tout à fait lâche, tuant d'abord ceux qui étaient faibles et fatigués à l'arrière de la nation en marche (voir Deutéronome 25:17-19). À cause de ce manque de respect à l'égard de Dieu, les Amalécites furent maudits par le Seigneur. Après cela il fut commandé aux Israélites « [d'effacer] la mémoire d'Amalek de dessous les cieux » (Exode 17:14).
Dans cette première bataille d'avec d'autres gens, Israël montra de nouveau son manque de confiance en Dieu. Ce ne fut que quand il put voir Moïse dresser la verge, symbole de l'autorité, qu'il vainquit. Harold B. Lee a vu la signification symbolique de cet événement et l'a appliqué à notre propre époque :
«
Je crois que c'est le rôle que le président Tanner et moi devons
remplir. Les mains du président Smith peuvent se lasser. Elles peuvent
avoir tendance à baisser parfois à cause de ses lourdes responsabilités
; mais en lui soutenant les mains, en gouvernant sous sa direction, à
ses côtés, nous veillons à ce que les portes de l'enfer ne l'emportent
pas contre vous et contre Israël. Votre sécurité et la nôtre dépend de
ce que nous suivons ou non ceux que le Seigneur a mis pour présider son
Église. II sait qui il veut voir présider, et il ne commet pas
d'erreur.
«
Le Seigneur ne fait pas les choses par accident. Il n'a jamais rien
fait accidentellement. Et je pense que les savants et tous les
philosophes du monde n'ont jamais découvert ni appris quelque chose que
Dieu ne savait pas déjà. Ses révélations sont plus puissantes, plus
significatives et plus riches en substance que toute l'érudition
profane du monde. Gardons les yeux sur le président de l'Église et
soutenons ses mains comme le président Tanner et moi-même continuerons
à le faire. » (Harold B. Lee, Conference Report, octobre 1970, p. 153)
« Cela nous rappelle que, sur la montagne, Moïse a levé les bras pour donner la victoire aux armées d’Israël. Tant qu’il levait les bras, Israël remportait la bataille. Mais s’il les laissait tomber de lassitude, alors l’ennemi gagnait. C’est pourquoi Aaron et Hur lui 'soutenaient [les] mains, l’un d’un côté, l’autre de l’autre et Israël remporta la victoire' (Exode 17:12). C’est pourquoi nous serons victorieux si nous soutenons les bras des serviteurs oints du Seigneur. » (Ezra Taft Benson, L’Étoile, 1986, n° 6, p. 79)
EXODE 18
Exode 18
« Jéthro apporta un conseil précieux à Moïse en lui recommandant
d'organiser des dirigeants sur des groupes de dix, de cinquante, de
cent et de mille pour instruire et juger le peuple en toutes choses
sauf dans les questions les plus difficiles qui seraient transmises par
le système de tribunaux inférieurs et supérieurs, si nécessaire,
jusqu'à atteindre Moïse au sommet. Moïse fit preuve d'une humilité et
d'une sagesse dignes d'éloges en acceptant le conseil du vieux prêtre
(on trouve l'utilisation moderne du même type d'organisation dans
D&A 136). » (Rasmussen, Introduction to the Old Testament, 1:82,
83).
La
Traduction de Joseph Smith change le texte de la version anglaise
d'Exode 18:1 de manière à ce qu'il dise : « Le grand prêtre de Madian
», confirmant ce qui se trouve dans D&A 84:6-7, que Jethro détenait
la prêtrise de Melchisédek.
EXODE 19
Exode 19:10-25. Moïse chercha diligemment à sanctifier son peuple, afin qu'il voie la face de Dieu
«
S'ils avaient accepté tous les avantages qui leur étaient offerts et
suivi les instructions qui les auraient qualifiés pour recevoir
l'accomplissement de toutes les promesses de Dieu, ils auraient pu se
voir accorder la plus grandiose de toutes les révélations ; il proposa
de descendre à la vue de tout le peuple et de le laisser entendre quand
il parlerait à Moïse afin qu'il connaisse lui-même sa volonté et sa loi,
croie aux révélations futures de Dieu à Moïse et révère le Seigneur à
jamais (cf. Deutéronome 4:10). Notez la nécessité de la pureté et de la
consécration spirituelle dans sa préparation pour cette grande
expérience spirituelle.
« Au signal convenu d'avance, le son de la trompette retentit fortement, le peuple trembla d'épouvante ; apparemment il n'était pas tout à fait prêt à se présenter devant le Seigneur sur la montagne où Moïse était, car le Seigneur lui dit de descendre et de l'avertir de ne pas monter. On trouve au chapitre suivant (20:18-19) et dans D&A 84:21-25 des indications de la raison pour laquelle il en était ainsi. Mais bien que son coeur ne fut pas pleinement prêt à supporter sa présence, il entendit cependant la voix et les paroles de Dieu lorsque les dix commandements furent donnés, comme nous le verrons plus tard quand nous étudierons le compte rendu de ces grands événements fait par Moïse dans son discours d'adieu (voir Deutéronome 4:10, 12, 33, 36 ; 5:22-26).
«
La présentation des dix commandements sur les tables de pierre est
rapportée un peu plus tard dans le récit (voir Exode 31:18 ; 32:15, 19)
; et un deuxième jeu de tables, composé après que le premier jeu a été
brisé, est mentionné dans Exode 34:1 et suivants. » (Rasmussen,
Introduction to the Old Testament, 1:83)
EXODE 20
Exode 20:1-17. Les dix grandes pierres de la fondation
La
plus grande preuve de l'existence des dix commandements est sans doute
le fait qu'on les trouve dans trois des quatre ouvrages canoniques de
l'Église. Outre la première fois qu'ils furent donnés (voir Exode 20),
Moïse les répète quand il résume les expériences d'Israël dans le
désert (voir Deutéronome 5:6-21). Le prophète Abinadi les cite aux
méchants prêtres du roi Noé (voir Mosiah 13:12-24), de sorte qu'ils se
trouvent aussi dans le livre de Mormon. Et quoique n'étant pas donnés
sous la forme exacte sous laquelle ils apparaissent dans ces Écritures,
les mêmes principes se trouvent également dans le Nouveau Testament
(voir Matthieu 5:17-37) et dans les Doctrine et Alliances (voir D&A
42:18-29 ; 59:5-9). Quand le Seigneur met l'accent sur quelque chose en
le répétant aussi souvent, il faut que ce soit important.
« Le Seigneur a écrit les dix commandements de son propre doigt sur des tables de pierre. Ils représentent la loi fondamentale du Tout-Puissant et ont constitué, à partir de ce moment là, les éléments sous-jacents de la loi civile et religieuse. Ils sont fondamentaux dans nos relations avec Dieu. Ils font partie intégrante de l'Évangile rétabli du Seigneur Jésus-Christ et sont essentiels pour que nous devenions parfaits comme notre Père céleste est parfait (voir D&A 42 ; D&A 59). On trouve des variantes de ces lois dans les règles énoncées dans le Lévitique et le Deutéronome où elles sont appliquées à des cas bien précis, mais d'une manière générale elles constituent la base de toute conduite humaine convenable. » (Mark E. Petersen, Moses, p. 110)
Ces commandements montrent à l'homme les trois grandes priorités de sa vie. Les quatre premiers commandements lui montrent les rapports qu'il doit avoir avec Dieu. Le cinquième commandement souligne l'importance de la famille et ce que doivent être les relations familiales. Les cinq derniers commandements règlent les rapports de l'homme avec ses semblables. L'homme qui s'est engagé à perfectionner ses rapports avec Dieu, la famille et ses semblables est sur le chemin de la perfection en tout.
Exode 20:3-17. Les quatre premiers commandements (v. 3-11) enseignent les relations qui doivent exister entre nous et Dieu . Les six commandements suivants (v. 12–17) concernent nos relations avec les autres.
Exode 20:2-3. « Tu n'auras pas d'autres dieux devant ma face »
Le premier commandement donne à l'humanité sa première priorité dans la vie. Si Dieu ne vient pas au premier plan, tout le reste en est affecté. Rien dans sa vie, même pas des choses aussi chères que la famille ou la vie elle-même, ne peut prendre la priorité ou venir avant Dieu. Le Christ a spécifiquement enseigné à ses disciples : « Celui qui aime son père ou sa mère plus que moi n'est pas digne de moi, et celui qui aime son fils ou sa famille plus que moi n'est pas digne de moi » (Matthieu 10:37). Et à notre époque, il a dit : « Ne craignez point vos ennemis, car j'ai décrété en mon coeur, dit le Seigneur, de vous éprouver en toutes choses, pour voir si vous respectez mon alliance, même jusqu'à la mort, afin d'être trouvés dignes. Car si vous ne respectez mon alliance, vous n'êtes pas dignes de moi » (D&A 98:14-15).
«
Dieu ne nous favorisera pas si nous le mettons à la deuxième place dans
notre vie et si nous ne suivons pas les choses profanes quelles
qu'elles soient. Le Sauveur a commandé : 'Cherchez premièrement le
royaume et la justice de Dieu' (Mt. 6:33). Dans ses révélations au
prophète Joseph Smith, le Seigneur a enseigné que nous devons n'avoir
en vue que la gloire de Dieu (voir D&A 27:2 ; 55:1 ; 59:1 ; 88:67).
» (Petersen, Moses, p. 111)
À
première vue certains pourront penser qu'en exigeant ainsi un culte et
une dévotion exclusifs, Dieu fait preuve d'égoïsme. Mais il y a deux
choses dont il faut se souvenir :
Tout d'abord, Seigneur et Créateur de tout l'univers, étant celui qui a toute la puissance, toute la connaissance et toute la gloire, Dieu n'a pas besoin de l'adoration de l'homme pour apporter quelque chose à son état d'existence. Par conséquent sa jalousie n'est pas le souci de protéger sa situation personnelle.
La deuxième chose dont il faut se souvenir, c'est que le Seigneur a enseigné à Moïse que l'oeuvre de Dieu est de « réaliser l'immortalité et la vie éternelle de l'homme » (Moïse 1:39). Lorsque ses enfants considèrent quelque chose comme plus important que Dieu, peu importe ce que c'est, dès cet instant ils commencent à contrecarrer son oeuvre à leur égard. Il est la seule source de puissance et de connaissance suffisante pour se sauver. Mettre quoi que ce soit au-dessus de lui diminue la capacité de puiser dans cette puissance et cette connaissance pour obtenir le salut.
C'est pour cela qu'il dit en tout premier lieu à ses enfants : « Tu n'auras pas d'autres dieux devant ma face » (Exode 20:3).
« Ce commandement interdit toute espèce d'idolâtrie mentale et tout attachement exagéré aux choses terrestres et appartenant aux sens… Dieu est la source du bonheur, et aucun être intelligent ne peut être heureux autrement que par lui… Le tout premier commandement de toute la série est conçu par Dieu pour empêcher l'homme d'être malheureux et favoriser son bonheur en l'écartant de toute fausse dépendance et en le conduisant à Dieu lui-même,source de bien. » (Clarke, Bible Commentary, 1:402-403)
« L’idolâtrie compte parmi les péchés les plus graves… Les idoles ou faux dieux modernes peuvent prendre des formes telles que vêtements, maisons, entreprises, machines, autos, bateaux de plaisance et beaucoup d’autres choses matérielles qui détournent du chemin de la divinisation... «Les choses intangibles deviennent aussi facilement des dieux. Les diplômes, les lettres et les titres peuvent devenir des idoles… Beaucoup de gens construisent et meublent une maison, achètent tout d’abord une auto pour découvrir ensuite qu’ils 'ne peuvent se permettre' de payer la dîme. Qui adorent-ils ? Certainement pas le Seigneur du ciel et de la terre… Beaucoup adorent la chasse, la pêche, les vacances, les pique-niques et les sorties de week-end. D’autres ont pour idoles le sport, le base-ball, le football, les courses de taureaux ou le golf… Une autre image encore que les hommes adorent est celle de la puissance et du prestige… Ces dieux de la puissance, de la richesse et de l’influence sont extrêmement exigeants et sont tout aussi réels que les veaux d’or des enfants d’Israël dans le désert. » (Spencer W. Kimball, Le Miracle du pardon, p. 44-45)
Exode 20:4-6. « Tu ne feras point d'image taillée »
Dans
la préface des Doctrine et Alliances, le Seigneur dit qu'une des
caractéristiques du monde moderne est que « chacun suit sa voie, selon
l'image de son Dieu, dont l'image est la ressemblance du monde et dont
la substance est celle d'une idole » (D&A 1:16).
Exode 20:5. Si la jalousie est un trait de caractère négatif, pourquoi Dieu est-il un Dieu « jaloux » ?
La racine hébraïque kana désigne « l'ardeur, le zèle, la jalousie » (Genesius, Hebrew and English Lexicon of the Old Testament, p. 888). Cela implique donc que le Seigneur a des sentiments susceptibles et profonds sur l'idolâtrie. La raison paraît claire. La seule possibilité de sauver l'humanité du péché réside en Dieu. Par conséquent tout faux culte sépare le pécheur de cette possibilité. Puisque Dieu aime ses enfants et ne souhaite que leur bien-être éternel, il est jaloux (c'est-à-dire voit d'un mauvais oeil) de tout culte vain ou faux auxquels ils se livrent.
Exode 20:5-6. Le Seigneur punit-il les enfants de la méchanceté de leurs parents ?
L'explication du verset 5 « qui punit l'iniquité des pères sur les enfants » est que, bien entendu, les enfants se trouvent désavantagés dans la mesure où ils apprennent et commettent les actes de pécheurs que font les parents (voir aussi D&A 124:50-52 ; 98:46) ; mais au verset 6, on voit ce qu'il en est de ceux qui se repentent et servent le Seigneur (voir aussi D&A 98:47).
Exode 20:7. «Tu ne prendras point le nom de l'Éternel, ton Dieu, en vain »
Deux
aspects de ce commandement sont importants. Tout d'abord le troisième
commandement implique que les enfants doivent avoir une attitude
profondément respectueuse à l'égard de Dieu et de son nom.
«
Ce précepte non seulement interdit tout faux serment, mais aussi tous
les jurons où l'on utilise le nom de la Divinité et où on en appelle à
lui comme témoin de la vérité. Il interdit aussi nécessairement toute
mention désinvolte et irrespectueuse de Dieu ou d'une de ses qualités.
» (Clarke, Bible Commentary, 1:404)
À une époque où les jurons dominent à tel point la conversation de ce monde, il est bon de se souvenir de l'avertissement du Seigneur qu'il ne tiendra pas de telles personnes pour innocentes.
« Il est difficile de comprendre comment une personne peut aborder véritablement et sincèrement Dieu dans la prière, demandant ses bénédictions, tout en manquant de respect au point de prendre son nom en vain. Les jurons sont incompatibles avec le respect. Assurément à cette époque critique de notre histoire où nous devons veiller à ne pas l'offenser par notre langage, nous invitons nos jeunes partout à respecter le nom sacré de la Divinité afin qu'ils marchent d'une manière acceptable devant le Seigneur de sorte que s'il devait se produire une époque dans leur vie où ils auraient besoin de son soutien et de son aide, ils puissent aller le trouver avec bonne conscience et l'invoquer avec la foi qu'il entendra leurs supplications. » (LeGrand Richards, dans The Ten Commandments Today, p. 52-53)
Il
y a une autre implication dans le commandement d'éviter de prendre le
nom de Dieu en vain. Faire des serments et des alliances avec Dieu fait
partie intégrante de la pratique de l'Évangile. Quand on est baptisé on
fait alliance de prendre sur soi le nom du Christ (voir D&A 20:37).
Si on oublie ce serment solennel contracté au baptême, on prend le nom
du Seigneur en vain. Aux autels du temple, hommes et femmes jurent
solennellement de respecter des engagements sacrés. S'ils quittent ces
temples et vivent comme si les promesses n'ont pas de signification,
ils enfreignent le troisième commandement, même s'ils ne vont pas
jusqu'à jurer de manière audible. Ceux qui prennent la Sainte-Cène chaque semaine sans réfléchir à l'alliance qu'ils font
de prendre son nom sur eux, de garder ses commandements et de toujours
se souvenir de lui, prennent son nom en vain. Ce traitement à la légère
des choses sacrées, c'est cela qui est vain au yeux de Dieu.
Le Seigneur lui-même a dit dans la révélation moderne : « C'est pourquoi, que tous les hommes prennent garde à la façon dont ils mettent son nom sur leurs lèvres ; car voici, en vérité, je le dis, il y en a beaucoup qui sont sous cette condamnation, qui se servent du nom du Seigneur et l'utilisent en vain, n'ayant pas l'autorité » (D&A 63:61-62).
Outre les alliances et les serments religieux, beaucoup d'actes officiels de la société moderne s'accompagnent de serments et de voeux solennels. Et cependant ces serments sont fréquemment balayés ou mis de côté. Il est clair que la violation de ces serments est également une violation du troisième commandement.
Exode 20:8-11. « Souviens-toi du jour du repos, pour le sanctifier »
La doctrine du sabbat enseignée dans les Écritures comprend les concepts important qui suivent :
1. Le commandement à l'aspect double de promouvoir à la fois le travail et le culte. Le commandement est de travailler six jours et de se reposer le septième. Ailleurs dans les Écritures le paresseux est condamné et le travail est encouragé (voir D&A 42:42 ; 56:17 ; 60:13 ; Alma 24:18 ; 38:12).
2. Le sabbat fut donné comme signe du repos des Dieux après l'oeuvre de la création. Le mot hébreu chabbath signifie « repos » ou « cessation de travail ». Le sabbat est directement lié à la création, non seulement dans le commandement proprement dit, mais dans les Écritures telles que Genèse 2:1-2 et Exode 31:17.
3. Dans la dispensation mosaïque [voir la définition de « dispensation » dans le commentaire de Éphésiens 1:10, ndlr], la violation du sabbat était un crime capital (voir Exode 31:14-15). « La peine de mort punissant la violation du sabbat à l'époque de l'Ancien Testament conduit à deux conclusion manifestes. Premièrement, la loi du sabbat comporte un principe si important et si fondamental que sa violation est une offense capitale. Deuxièmement, la loi implique aussi que la violation des lois du sabbat entraîne en soi une sorte de mort, c'est-à-dire que cette violation produit la mort. Les prophètes pensaient ainsi. Il en découle que l'obéissance signifie la vie. » (Rushdoony, Institutes of Biblical Law, p. 137)
4. Le Seigneur dit que respecter le sabbat était « un signe auquel on connaîtra que je suis l'Éternel qui vous sanctifie » (Exode 31:13). Le Seigneur enseigne une idée similaire de la sainteté ou de la pureté spirituelle dans la révélation moderne : « Et afin que tu puisses te préserver plus complètement des souillures du monde, tu iras en mon saint jour à la maison de prière et tu lui offriras tes sacrements » (D&A 59:9).
5. L'idée de la sanctification et celle du repos utilisées dans les Écritures semblent étroitement apparentées. Le repos du Seigneur est défini comme étant « la plénitude de sa gloire » (D&A 84:24). Alma enseigne que certains des premiers saints entrèrent dans le « repos du Seigneur » après avoir été rendus purs par un processus de sanctification (Alma 13:12). En d'autres termes l'oeuvre de Dieu est la sanctification de ses enfants jusqu'au point où ils peuvent entrer dans le repos final, qui est la plénitude de sa gloire.
Il est commandé à l'homme de cesser son travail une fois par semaine et de permettre à Dieu d'accomplir son oeuvre de sanctification sur lui. Le repos du sabbat implique donc bien plus que faire un somme ou arrêter les activités normales. L'humanité doit entrer ce jour-là dans l'oeuvre du Seigneur. Cette oeuvre implique que l'on se rend soi-même et les autres plus pieux, ce qui est une autre manière de parler de la sanctification. Accomplir l'oeuvre du Seigneur (la sanctification) implique souvent une grande activité le jour du sabbat, et le jour peut ne pas être reposant dans le sens ordinaire du terme.
On peut supposer que si le Seigneur approuve que l'on fasse du bien à un animal le jour du sabbat (voir Matthieu 12:11 ; Luc 13:15), faire du bien aux hommes est un bien encore plus grand. Les deux commandements du sabbat sont le repos et le culte (voir D&A 59:10). Le verbe hébreu La-avodh, « adorer », signifie « travailler » et « servir ». Cette oeuvre sainte crée donc un homme nouveau et saint ; par conséquent le sabbat est lié à l'oeuvre de la création.
6. Le commandement d'observer le sabbat n'était pas simplement pour l'homme individuellement mais incluait les serviteurs (les employés), les membres de la famille et les animaux. Sous la loi mosaïque, même la terre devait avoir son repos une fois tous les sept ans (voir Exode 20:10 ; Lévitique 25:1-7). Imaginez la foi qu'il fallait pour se fier entièrement à la providence de Dieu plutôt qu'aux travaux de ses propres mains tous les sept ans (cette gageure est lancée dans Lévitique 25:20-22).
7. Le respect du sabbat s'accompagne de promesses directes d'abondance temporelle, de protection divine et de force spirituelle. Par exemple, après avoir donné le commandement de respecter l'année sabbatique, le Seigneur promet : « Vous habiterez en sécurité dans le pays. Le pays donnera ses fruits, vous mangerez à satiété, et vous y habiterez en sécurité » (Lévitique 25:18-19). Ésaïe promit à ceux qui ne font pas leur bon plaisir le jour du sabbat : « Alors tu mettras ton plaisir en l'Éternel » (idée qui peut être liée à celle de voir son assurance devenir forte en la présence de Dieu, voir D&A 121:45), et « je te ferai monter sur les hauteurs du pays, je te ferai jouir de l'héritage de Jacob » (Ésaïe 58:14). L'héritage de Jacob c'était l'exaltation, et il devint un Dieu (voir D&A 132:27). Les promesses de Doctrine et Alliances 59:16-24 reposent sur la condition émise au verset 16.
«
Le quatrième commandement est une loi double, à la fois positive et
négative. Du côté négatif : 'tu ne feras aucun ouvrage'. Du côté
positif : 'Souviens-toi du jour du repos pour le sanctifier'… En
hébreu, le terme sabbat signifie 'repos'. Il implique le calme, la paix
de l'esprit. C'est un jour où on se débarrasse des intérêts égoïstes et
des activités absorbantes. Le jour du sabbat est donné dans toutes les
générations des hommes comme alliance perpétuelle. C'est un signe
perpétuel entre le Seigneur et ses enfants. C'est un jour pour adorer et exprimer notre reconnaissance envers le
Seigneur. C'est un jour pour abandonner tous les intérêts profanes et
louer le Seigneur avec humilité, car celle-ci est le début de
l'exaltation.
« C'est un jour non pas d'affliction et de fardeau mais de repos et de détente dans la justice. C'est un jour non de banquets plantureux, mais un jour de repas simples et de fête spirituelle; non pas un jour d'abstinence de nourriture, sauf le jour du jeûne, mais un jour où la servante et la maîtresse peuvent être soulagées de leurs préparatifs. C'est un jour que notre Père céleste nous a généreusement donné. C'est un jour où les animaux peuvent être mis à la pâture pour se reposer ; où la charrue peut-être rangée dans le hangar et où les autres machines peuvent refroidir ; un jour où employeurs et employés, maîtres et serviteurs peuvent être libérés des labours, du bêchage, du dur travail.
« C'est un jour où le bureau peut être fermé et les affaires remises à plus tard et où les soucis peuvent être oubliés ; un jour où l'homme peut être temporellement libéré de ce premier commandement : 'C'est à la sueur de ton visage que tu mangeras du pain, jusqu'à ce que tu retournes dans la terre'. C'est un jour où le corps peut se reposer, l'esprit se détendre et la spiritualité grandir. C'est un jour où l'on peut chanter des cantiques, prier… et où l'homme peut s'élever très haut, annihilant presque le temps, l'espace et la distance entre le Créateur et lui.
« Le sabbat est un jour où nous faisons l'inventaire, où nous analysons nos faiblesses et confessons nos péchés à nos semblables et à notre Seigneur. C'est un jour pour jeûner 'dans le sac et la cendre'. C'est un jour pour lire de bons livres, un jour pour contempler et méditer… un jour pour étudier les Écritures… un jour pour se reposer, se détendre, un jour pour visiter les malades… un jour pour bavarder calmement avec la famille et mieux connaître nos enfants… un jour pour faire le bien, un jour pour boire à la source de la connaissance et de l'instruction, un jour pour demander le pardon de nos péchés, un jour pour enrichir notre esprit et notre âme, un jour pour nous rendre notre stature spirituelle… un jour pour contempler les gloires de l'Évangile et des royaumes éternels, un jour pour nous élever très haut sur le chemin ascendant qui mène à notre Père céleste. » (Spencer W. Kimball, dans The Ten Commandments Today, 1e partie, p. 57-58 ; 2e partie, p. 66- 68)
Exode 20:12. « Honore ton père et ta mère »
Le
cinquième commandement implique très clairement l'importance de la
famille aux yeux du Seigneur. Les bons rapports familiaux constituent
un des dix principes fondamentaux de la loi, tant dans ce monde que
dans le monde à venir. C'est en obéissant à cette loi que la cellule
familiale et toutes les parties de la société restent stables et
saines. À notre époque, dont il a été prophétisé que ce serait une
époque où les gens sont « rebelles à leurs parents » et « insensibles »
(1 Timothée 3:2-3), il convient de réfléchir sérieusement à ce
qu'implique le commandement d'honorer son père et sa mère et la
promesse qui l'accompagne.
Lorsque les parents sont des gens justes craignant Dieu, les enfants ont peu de difficulté à comprendre l'importance de les honorer, même s'ils ont des difficultés à le faire. Mais quand les parents ne sont pas justes, on pose souvent deux questions à propos de ce commandement.
Premièrement
doit-on malgré tout honorer des parents injustes, et deuxièmement
l'honneur implique-t-il l'obéissance si les parents demandent une
conduite injuste ? Tout d'abord, bien que dans la plupart des cas
l'honneur inclue l'obéissance, les deux ne sont pas la même chose.
Honorer signifie « apporter de l'honneur à », ou « avoir l'attitude de
quelqu'un qui honore ». Être obéissant signifie « suivre les directives
ou l'exemple ». Paul a dit : « Enfants, obéissez à vos parents, selon
le Seigneur, car cela est juste » (Éphésiens 6:1) ; il ajoute
directement après cela : « Honore ton père et ta mère » (verset 2).
Mais cette fois il n'ajoute pas de nuance, disant simplement que c'est
'le premier commandement avec une promesse » (Éphésiens 6:2).
Obéir à ses parents selon le Seigneur signifie leur obéir en justice (voir McConckie, Doctrinal New Testament Commentary, 2:251). Chaque fois qu'un enfant obéit dans la justice il apporte l'honneur à ses parents, que ses parents soient eux-mêmes justes ou méchants. L'inverse est également vrai. Quand un enfant vit dans la perversité, il apporte la honte à ses parents, que les parents soient justes ou non. Ainsi donc honorer les parents ne veut pas nécessairement toujours dire qu'on leur obéit. Dans les cas relativement rares où les parents peuvent demander ou encourager un comportement impie chez leurs enfants, l'intéressé apporte le déshonneur à ses parents s'il leur obéit.
Mais
aucune nuance n'est à ajouter au commandement d'honorer son père et sa
mère. Pour comprendre le pourquoi de cela, il faut examiner le modèle
final des relations entre parents et enfants. Ce n'est que dans les
relations des parents célestes de l'homme avec leurs enfants qu'on
trouve le modèle parfait de ces relations. Les Dieux sont bien entendu
parfaitement honorables (c'est-à-dire méritant l'honneur). S'ils
étaient les seuls parents avec qui on avait à traiter, il serait facile
de les honorer. Mais dans leur sagesse infinie, ils ont, au lieu de
cela, choisi d'utiliser des parents mortels pour les représenter dans
la mise au monde et l'éducation d'enfants. En d'autres termes, les
parents sont les représentants directs de Dieu dans la mortalité et par
conséquent, comme les offices de la prêtrise, l'office des parents
réclame de l'honneur.
Manifestement une responsabilité et une obligation accompagnent cet appel de représentants de Dieu. Les parents sont tenus de s'efforcer d'être autant que possible semblables à Dieu. Le Seigneur a dit que si les parents échouaient dans leurs responsabilités de parents, ce qui comprend enseigner aux enfants ce qu'il leur enseignerait s'il était là, cela aurait des conséquences graves (voir D&A 68:25-31 ; 93:39-44). Si les parents ne remplissent pas leur office et leur appel (et bien entendu aucun parent ne peut le faire ni ne le fait parfaitement), ils devront rendre des comptes à Dieu, mais cette circonstance ne change en rien l'obligation qu'a l'enfant de les honorer.
Les parallèles avec un office ou un appel dans la prêtrise peuvent aider à comprendre le pourquoi de cela. Bien qu'aucun détenteur de la prêtrise ne remplisse parfaitement son office et son appel, cependant son office doit être honoré en dépit de ses imperfections. Un homme juste et capable apporte aussi de l'honneur à lui-même, mais même s'il faut relever de ses fonctions un évêque parce qu'il est indigne, on ne cesse pas d'honorer son office d'évêque. L'histoire de David et de Saül est une illustration classique de ce principe. Saül avait été choisi et oint roi sous la direction du Seigneur. Puis, par orgueil et par sottise, il tomba en disgrâce devant Dieu, finit par pécher gravement et perdit l'Esprit du Seigneur. David, choisi et oint pour être son successeur, vit sa vie menacée maintes et maintes fois par Saül. Et cependant à maintes et maintes reprises il refusa de lever la main contre Saül. Il répondait toujours : « Je ne porterai pas la main sur mon Seigneur, car il est oint de l'Éternel » (1 Samuel 24:11). Saül avait échoué dans son appel, mais David, dans sa sagesse, comprenait que cet échec rendait Saül responsable devant Dieu, pas devant David.
De même un père ou une mère peut échouer lamentablement dans leur office et leur appel, au point même qu'un enfant ne peut plus suivre leur exemple, mais l'enfant a toujours l'obligation d'honorer son père ou sa mère parce que ceux-ci sont les représentants de Dieu.
Exode 20:12. « Afin que tes jours se prolongent dans le pays »
L'apôtre Paul dit du cinquième commandement que c'était le premier commandement avec une promesse (voir Éphésiens 6:1-2). Comment se fait-il que le fait d'honorer les parents puisse prolonger la vie dans le pays ? Pour répondre à cette question, il faut réfléchir aux points suivants :
1. Un certain pays avait été promis aux Israélites comme héritage, tout comme une terre promise fut donnée aux Jarédites et à la colonie de Léhi. Dans tous les cas, le Seigneur enseigna clairement que cet héritage privilégié n'était pas automatique mais dépendait de la justice du peuple, et que la perversité mettrait l'héritage en danger (voir Deutéronome 28:1-2, 7, 10 ; 1 Néphi 2:20-21 ; Éther 2:7-12).
2. Quand Moïse résuma la loi qui
avait été donnée à Israël, il changea légèrement la formulation du
cinquième commandement. Deutéronome 5:16 dit : « Honore ton père et ta
mère, comme l'Éternel, ton Dieu, te l'a ordonné, afin que tes jours se
prolongent et que tu sois heureux dans le pays que l'Éternel, ton Dieu,
te donne ».
3. Moïse commanda aux parents en Israël d'enseigner diligemment à leurs enfants les lois de Dieu, afin que « tu sois heureux dans le pays où coulent le lait et le miel » (Deutéronome 6:3 ; voir aussi Exode 20:3-7 où se trouve tout le commandement aux parents).
4. Précédemment Moïse avait utilisé un langage semblable quand il avertit les Israélites : « Lorsque tu auras des enfants, et des enfants de tes enfants… si vous faites ce qui est mal aux yeux de l'Éternel… j'en prends aujourd'hui à témoin contre vous le ciel et la terre – vous disparaîtrez du pays par une mort rapide… vous n'y prolongerez pas vos jours, car vous serez entièrement détruits » (Deutéronome 4:25-26). Puis Moïse énonça le même principe d'une manière positive, utilisant de nouveau le même langage que dans le cinquième commandement : « Et observe ses lois et ses commandements que je te prescris aujourd'hui, afin que tu sois heureux, toi et tes enfants après toi, et que tu prolonges désormais tes jours dans le pays que l'Éternel, ton Dieu, te donne » (Deutéronome 4:40).
5. Pour résumer, la condition requise pour conserver son héritage dans une terre promise, c'est la justice personnelle. Ce n'est que quand les parents enseignent à leurs enfants la loi de Dieu et que les enfants honorent leurs parents et leur obéissent que l'on demeure personnellement dans la justice. Ainsi pour rester « longtemps dans le pays » (voir Exode 20:12), la cellule familiale doit fonctionner convenablement et les enfants doivent honorer leurs parents.
6. Il y a également un acte personnel au commandement. Le Seigneur promet que ceux qui marchent «dans l'obéissance aux commandements » connaîtront la santé, la vigueur, l'endurance et que « l'ange destructeur » passera à côté d'eux (D&A 89:18, 21). À propos de la parole de Paul que ce commandement était « le premier commandement avec une promesse » (Éphésiens 6:2), Bruce R. McConckie dit : « Paul interprète ici la promesse dans un sens personnel. Les enfants obéissants et fidèles auront une longue vie sur la terre. C'est-à-dire que dans la généralité des cas, la vie temporelle est prolongée par l'obéissance aux lois de l'Évangile ; mais d'une manière plus particulière et en définitive, ceux qui craignent Dieu et qui sont justes – c'est-à-dire les humbles – vivront de nouveau sur la terre dans son état final ou céleste (voir D&A 88:16-20. » (McConckie, Doctrinal New Testament Commentary, 2:521-522)
Exode 20:13. « Tu ne tueras point »
«Un des péchés et des crimes les plus graves contre le plan de salut du Seigneur est le péché du meurtre ou la destruction de la vie humaine. Il semble clair que se rendre coupable de détruire la vie est un acte de rébellion contre le plan du Tout-Puissant en refusant à la personne ainsi mise à mort dans la mortalité la possibilité d'avoir une expérience complète dans l'école des possibilités terrestres. Cela est dans la même catégorie que la révolte de Satan et de ses armées, et par conséquent il n'est pas surprenant que le
châtiment imposé au meurtrier soit de la même nature que le châtiment
imposé aux esprits qui furent chassés du ciel avec Lucifer. » (Harold B. Lee, dans The Ten Commandments Today, p. 88)
Exode 20:13. En quoi le commandement de ne pas tuer intéresse-t-il ceux qui se livrent à la guerre ?
« Dans une déclaration pertinente exposée dans un message de la Première Présidence de l'Église pendant le Deuxième Guerre mondiale et exposée à la conférence
générale du 6 avril 1942, ce sujet fut discuté dans le détail. Cela fut dit à un moment où près de cent mille jeunes saints des derniers jours étaient engagés ou se livraient à l'entraînement pour le combat dans la guerre la plus destructrice de toute l'histoire. Je cite ici une partie de ce message (pages 32-36) :
« 'L'Église est et doit être contre la guerre. L'Église elle-même ne peut pas faire la guerre, à moins et jusqu'à ce que le Seigneur donne de nouveaux commandements. Elle ne peut pas considérer la guerre comme un moyen juste de régler les querelles internationales ; celles-ci devraient et pourraient être réglées – les nations étant d'accord – par des négociations et des adaptations pacifiques.
« 'Mais les membres de l'Église sont citoyens ou sujets de souveraineté sur lesquels l'Église n'a aucun contrôle. Le Seigneur lui-même nous a dit [et on cite ici D&A 98:4-7].
« 'Bien que dans ces termes, cette parole révélée concerne plus spécialement l'Amérique, néanmoins les principes énoncés sont d'application mondiale et s'adressent spécifiquement à… 'mon Église'. Par conséquent lorsque la loi constitutionnelle, conformément à ces principes, appelle les hommes de l'Église au service armé d'un pays auquel ils doivent leur allégeance, leur devoir civique suprême exige qu'ils répondent à cet appel. Si, en répondant à cet appel et en obéissant à ceux qui sont à leur tête, ils ôtent la vie à ceux qui combattent contre eux, cela ne fait pas d'eux des assassins, ni ne les assujettit au châtiment que Dieu a prescrit pour ceux qui tuent, au-delà du principe qui va être mentionné dans
un instant. Car ce serait un Dieu cruel qui punirait ses enfants comme
moralement pécheurs pour des actes accomplis par eux comme instruments
innocents d'un souverain à qui il leur a dit d'obéir et à la volonté
duquel ils sont impuissants à résister.
«
'Le monde entier est au milieu d'une guerre qui est la pire de tous les
temps. L'Église est une Église mondiale. Ses membres dévoués se
trouvent dans les deux camps. Ils sont les instruments innocents de
leurs souverainetés en guerre. De chaque côté ils croient qu'ils se
battent pour leur foyer, leur pays et leur liberté. De part et d'autre
nos frères prient le même Dieu au même nom pour avoir la victoire. Les
deux côtés ne peuvent pas avoir entièrement raison ; il est probable
qu'aucun des deux n'est pas sans torts. Dieu décidera souverainement de
la justice et du droit dans le conflit, mais il ne tiendra pas pour
responsables du conflit les instruments innocents de la guerre, nos
frères en armes. Nous sommes dans une grande crise de la vie terrestre
de l'homme. Dieu est au gouvernail.' [fin de citation]
«
Il y a donc une vaste différence entre détruire la vie pendant que l'on
agit sous les ordres d'une nation souveraine à laquelle notre devoir
nous commande d'obéir et tuer volontairement sous notre propre
responsabilité. Il serait bon que chaque jeune homme appelé au service
militaire étudie soigneusement la citation ci-dessus de la Première
Présidence. » (Lee, dans The Ten Commandments Today, p. 93-94)
Exode 20:14. « Tu ne commettras point d'adultère »
« L'homme devait se reproduire. Il n'appartenait pas au royaume végétal pour être obligé de suivre les règles de cette forme de vie. Il n'était pas non plu un animal qui devait être mené par des instincts seulement. Enfant de Dieu, il reçut des pouvoirs qui n'étaient accordés à aucune autre forme de vie. Il appartenait à la race divine et par conséquent pouvait disposer de beaucoup d'avantages et de pouvoirs liés à la Divinité.
« Le pouvoir de reproduction devait être donné à l'homme comme il avait été donné aux formes inférieures de la vie pour perpétuer son espèce. Mais lorsque le Seigneur avait établi des sauvegardes pour ce pouvoir parmi les formes inférieures, des barrières que les animaux n'avaient pas tendance à renverser à cause de la façon dont elles étaient faites, l'homme se trouvait dans une situation différente. Avec son droit de choisir, avec ses impulsions, certaines vers le bien et d'autres vers le mal, il pouvait maintenant utiliser ses pouvoir divinement donnés soit dans de bons buts, soit dans de mauvais buts. Ce n'était pas que question d'instinct pour lui. C'était une question de choix. Il avait le droit de choisir avant de venir au monde. Cela ne lui fut pas enlevé quand il devint mortel.
« Les animaux ne corrompraient pas leur pouvoir reproducteur. L'instinct y veillait. Mais que ferait l'homme mortel ? Cette question touchait au coeur même du but dans lequel l'homme était envoyé ici, pour être mis à l'épreuve, et prouver s'il était digne d'entrer en la présence de Dieu. Avec son droit de choisir, il serait libre de déterminer la voie qu'il allait suivre. Il pouvait faire ce
qui serait ennoblissant ou il pourrait faire ce qui avilirait. La
solution du problème, c'était de donner des lois. Sinon comment le
Seigneur pouvait-il traiter avec une personne intelligente qui avait le
droit de choisir et qui devait être mise à l'épreuve pour voir ce
qu'elle choisirait ?
«
Ainsi donc Dieu convoqua le premier homme et la première femme. Comme
homme et femme ils devaient reproduire leur espèce. Mais ils devaient
le faire dans des conditions divinement prescrites… L'alliance du
mariage, union sacrée qui devait continuer éternellement, fut
l'institution divine que Dieu fournit pour permettre à ses enfants
mortels de se reproduire sur la terre. Il ne devait pas y avoir de
relations sexuelles humaines en dehors du mariage. Les enfants nés de
l'homme et de la femme dans le
mariage ordonné par Dieu devaient rester éternellement leurs enfants.
Les familles continueraient en tant qu'entités jusque dans l'éternité.
Les liens du foyer créés dans la vie terrestre dureraient
éternellement. Cela faisait partie du système céleste transféré sur la
terre. Il fallait le garder sacré. » (Mark E. Petersen, dans The Ten
Commandments Today, p. 104-10)
Exode 20:15. « Tu ne déroberas point »
Les dix commandements exposent les grands principes de fondation de la justice. Ils sont si vastes et si profonds dans leur étendue qu'ils couvrent tous les aspects du comportement moral. Le huitième commandement en est un bon exemple. Il se compose de quatre mots, et cependant les implications sont suffisantes pour couvrir toute une panoplie de comportements de l'homme. Depuis la chute, Adam et toute l'humanité qui l'a suivi ont reçu le commandement de travailler pour gagner leur pain (voir Genèse 3:19). Quand un homme cherche à récolter les avantages du travail d'un autre sans compensation suffisante, c'est du vol. Ainsi voler implique bien plus que simplement enlever les biens de quelqu'un d'autre.
« Dans les fonctions publiques et dans la vie privée, la parole du Seigneur retentit : 'Tu ne déroberas point… ni ne feras rien de semblable' (D&A 59:6). Nous passons notre temps à justifier toutes sortes de malhonnêteté… toutes les formes de malhonnêteté en tous lieux et dans toutes les situations. À
propos de tous les vols et de tous les actes malhonnêtes le Seigneur
dit : 'Tu ne déroberas point'. Il a utilisé quatre mots courants.
Peut-être était-il las de la longue liste qu'il aurait pu dresser des
manières de voler, de tromper et de profiter et il couvrit toutes les
méthodes utilisées pour prendre ce qui ne nous revient pas de droit en
disant : 'Tu ne déroberas point'. » (Kimball, A Report and a Challenge, Ensign, novembre 1976, p. 6)
Exode 20:16. « Tu ne porteras point de faux témoignage »
« Le meurtre, l'adultère et le vol, qui portent respectivement sur la vie, la vertu et la propriétés, sont généralement considérés comme des délits plus graves devant la loi que le fait de porter de faux témoignages. Et cependant si c'est quelque chose de moins grave, ce fait est largement compensé par sa généralisation. En fait la plupart des lecteurs de ces leçons éviteront très vraisemblablement comme la peste les trois premiers de ces grands délits sociaux ; mais, consciemment ou inconsciemment, nous pouvons être en tout temps tentés de nous laisser aller au commérage et à d'autres manières de porter de faux témoignages…
«
Porter un faux témoignage, c'est attester ou colporter des histoires,
des insinuations, des suppositions ou des rumeurs comme si elles
étaient vraies, pour faire du tort à nos semblables. Parfois la
pratique est le fruit d'un manque d'informations correctes (parfois
d'un manque de compréhension, parfois de malentendus), parfois d'une
tendance perverse à déformer et à médire.
« Tandis que le meurtre consiste à ôter la vie humaine, porter faux témoignage consiste à détruire ou à diffamer la personnalité. C'est chercher à ruiner la réputation. » (Adam S. Bennion dans The Ten Commandments Today, p. 134-136)
Exode 20:17. « Tu ne convoiteras pas »
« C'est le dernier des dix commandements, et s'il n'était pas tellement mêlé à tous les autres, on pourrait croire que c'est un des plus petits. Mais tous les commandements sont tellement entremêlés qu'on ne peut en enfreindre aucun sans affaiblir tous les autres. Pour illustrer (et nous rappeler les neuf autres) :
« Celui qui convoite 'les choses' simplement matérielles de la vie peut avoir 'd'autres dieux devant sa face' et peut 'se prosterner devant eux' en pensée et en esprit, si pas physiquement.
« Celui qui convoite risque de devenir grossier et négligent dans d'autres choses aussi, comme par exemple prendre 'le nom de l'Éternel ton Dieu en vain'.
« Celui qui convoite risque de profaner le jour du sabbat pour obtenir du gain.
« Celui qui convoite peut négliger de soutenir son père et sa mère dans leur besoin.
« Ceux qui ont convoité, ont tué pour obtenir ce gain.
« Beaucoup de gens qui ont convoité 'la femme de leur prochain' ont commis le grave péché d'adultère.
« Celui qui convoite court le risque de voler (ou d'escroquer ou de détourner).
« Celui qui convoite risque de porter faux témoignage pour obtenir du gain.
« Ainsi donc le dixième commandement est inséparablement intégré à tous les autres, et le fait de convoiter pourrait conduire à la violation complète de tous les autres, car il y a une unité dans la vie dans laquelle chaque partie complète l'autre. Il y a une unité et une harmonie dans la parole de Dieu, et tout vient de la même source. Et quand nous ignorons un conseil ou un commandement divin, nous pouvons être certains que nous nous affaiblissons et augmentons le risque de commettre d'autres péchés…
«
Le commandement contre la convoitise ne signifie pas que nous ne devons
pas avoir un mécontentement sain ou le désir sain de nous améliorer,
nous ou notre situation. Cela ne veut pas dire que nous ne devons pas
avoir l'ambition honnête d'avoir davantage des bonnes choses de la vie.
Cela ne veut pas dire que nous ne pouvons pas admirer ce que notre
voisin possède et chercher par notre propre travail à gagner des choses
d'une même valeur. La terre contient beaucoup de choses pour tous, et
le désir d'acquérir pour nous d'aussi bonnes choses que d'autres hommes
est une qualité de caractère productive à conditions que nous les
acquérions par l'effort honnête, d'une manière légale et en gardant une
vie bien équilibrée. Le danger se présente quand les choses simples
commencent à avoir trop d'importance. » (Richard L. Evans dans The Ten
Commandments Today, p. 142-144)
Les
Écritures contiennent une définition intéressante de la convoitise.
Paul, en deux occasions identifie la convoitise à l'idolâtrie (voir
Éphésiens 5:5 ; Colossiens 3:5). Cela implique que quand une personne
met son coeur dans les choses du monde au point que la fidélité à Dieu
et à ses principes n'a plus d'importance, les choses matérielles
deviennent un Dieu pour cette personne ; elle les suit ou les adore, et
cette pratique est la même que l'idolâtrie. À notre époque, le Seigneur
a dit que l'idolâtrie était une grande caractéristique de notre
génération (voir D&A 1:16). Samuel dit à Saül que le péché et l'iniquité étaient aussi l'idolâtrie (voir 1 Samuel 15:23).
EXODE 21
Exode 21:2-11. Les droits de la liberté sous l'empire de la loi
Voici le premier exemple de la méthode des précédents [voir commentaire de Exode 21:12-36] dans la loi mosaïque. Le principe est « Tu ne déroberas point ». Une des choses les plus précieuses que l'homme ait est sa liberté personnelle. Voler la liberté de quelqu'un est un vol grave. Par conséquent il n'était pas permis de posséder en permanence des esclaves à moins que l'intéressé lui-même ne prenne la décision d'être esclave pour la vie (voir versets 5-6). Comme nous l'illustrons ici, l'esclave en Israël est en réalité plutôt un serviteur. En vertu de la loi, il devait être libéré après sept ans, à moins qu'il ne décide volontairement de rester en servitude.
Si un père pouvait arranger le mariage de sa fille (c'est le sens de l'expression « vend sa fille pour être esclave » au verset 7, comme le prouvent les fiançailles mentionnées aux versets 8 et 9), elle aussi conservait certains droits. Le futur mari ne pouvait pas l'utiliser comme une esclave (« elle ne sortira point comme sortent les esclaves »). Si le futur marié n'était pas content de la jeune mariée, la loi garantissait les droits de la femme. Cette garantie légale faisait un contraste marqué avec la pratique de la plupart des autres peuples dont les femmes étaient considérées comme un bien dont on pouvait disposer selon le caprice des hommes.
Exode 21:6. Pourquoi perçait-on l'oreille d'un esclave ?
Grâce aux directives de la loi, le sort des esclaves hébreux était considérablement adouci ; en fait ils étaient presque à un niveau d'égalité avec les travailleurs salariés. Dans de telles conditions, certains hommes étaient disposés à abandonner la liberté contre la sécurité, surtout s'ils s'étaient mariés pendant qu'ils étaient esclaves et si le fait d'être libérés de l'esclavage risquait de les obliger à abandonner leur épouse et leurs enfants.
« Dans ce cas, le maître devait conduire son serviteur… devant Dieu, c'est-à-dire… à l'endroit où le jugement était rendu au nom de Dieu [voir Deutéronome 1:17 ; 19:17 ; cf. Exode 22:7-8] pour y déclarer qu'il renonçait à sa liberté. On devait alors lui percer l'oreille avec un poinçon contre la porte ou le poteau de la maison, et par ce signe, qui était coutumier dans beaucoup de nations de l'Antiquité, être attaché pour ainsi dire définitivement à la maison. » ((Keil et Delitzsch, Commentary, 1:2:130)
Exode 21:12-36. Quelques précédents expliquent les principes
Ces lois spécifiques éclaircissent les commandements ou principes fondamentaux :
1. Il y a une différence entre le meurtre prémédité et la mort accidentelle, ou homicide, comme on l'appelle aujourd'hui (voir versets 12-14). « Que Dieu l'ait fait tomber sous sa main » (verset 13) est une expression idiomatique qui signifie que l'intéressé ne cherchait pas activement la mort de la victime. Ce cas constitue un éclaircissement du « Tu ne tueras point ».
2. Certains délits étaient si graves qu'ils nécessitaient la peine de mort. Ce fait montre premièrement la gravité du meurtre et deuxièmement que la peine de mort, exécutée par l'autorité légalement constituée, n'est pas une violation du sixième commandement. Les délits capitaux énoncés ici comprenaient : le meurtre prémédité (voir versets 12-14) ; la tentative de meurtre sur la personne de ses parents (voir verset 15 ; le verbe traduit par « frappera » vient du terme hébreu qui signifie « frapper profondément de manière à blesser ou à tuer », Wilson, Old Testament Word Studies, sous la rubrique « smite », p. 401) ; l'enlèvement (voir verset 16) ; le fait de maudire ses parents (voir verset 17 ; ici le mot hébreu est très fort, signifiant « injurier » ou « exprimer de violents reproches », Wilson, Old Testament Word Studies, sous la rubrique « curse », p. 105) ; tuer un esclave (voir versets 20-21 ; la Traduction de Joseph Smith change le verset 20 de sorte qu'il dit : « Si un homme frappe du bâton son esclave, homme ou femme, et que l'esclave meurt sous sa main, il sera mis à mort ») ; la négligence frappante dans l'utilisation de ses biens (voir verset 29). D'autres délits capitaux étaient cités ailleurs dans la loi.
3. La gravité de l'avortement est enseignée dans le précédent donné aux versets 22 à 25. Si deux hommes se battent et frappent une femme enceinte, l'amenant à faire une fausse-couche, le châtiment est imposé. Si « il y a un accident » (hébraïsme signifiant la mort ; voir versets 22-23), alors l'offenseur était puni de mort. Un érudit biblique pense que la méthode par précédent illustre l'étendue de l'application de la loi, et ce cas donne un excellent exemple de ce système. Si un avortement causé par un accident devait être puni gravement, on peut supposer que l'avortement délibéré sans cause justifiable était beaucoup plus grave.
4. Comme extension du commandement « Tu ne déroberas point », plusieurs cas de juste rétribution sont donnés ici dans Exode 22. Encore une fois, les cas ou 'précédents', illustrent l'étendue de la loi. On peut voler quelqu'un d'autre par vol direct, mais on peut aussi voler par négligence ou accident. Ainsi si on vole à quelqu'un d'autre son intégrité physique (voir versets 26-27), il faut faire restitution. Si, par négligence, on cause la perte du bien de quelqu'un d'autre, il faut restituer. La loi de Moïse n'est pas la loi de représailles, mais une loi qui limite les représailles.
Abinadi
dit que la loi était « une loi stricte » « de rites et d'ordonnances »
donnée parce qu'Israël était « un peuple obstiné » (Mosiah 13:29-30).
Dans la loi du Christ, un principe général tel que « tout ce que vous
voulez que les hommes fassent pour vous, faites le de même pour eux »
(Matthieu 7:12) couvrait des situations semblables à celles qui sont
mentionnées dans Exode 21. Mais dans la loi supérieure de l'Évangile,
des commandements supplémentaires précis n'étaient pas requis. Sous la
loi du Christ, il n'est pas nécessaire de dire à quelqu'un qu'il doit
se garder de la négligence ou réparer en cas de perte accidentelle. Il
le fait parce qu'il aime son prochain. La loi de Moïse spécifiait la
façon dont la loi se vivait dans les situations quotidiennes et
pratiques mais elle enseignait quand-même la loi du Christ.
Exode 21:24. « Ouil pour oeil, dent pour dent »
«
Comme il est intéressant de le constater, ce passage n’entend pas
permettre la vengeance et les représailles. Sous la forme que le
Seigneur lui donne dans l’Ancien Testament, cette formule est une
métaphore qui illustre le principe des conséquences. Paul exprime cette
idée avec concision : 'Ce qu’un homme aura semé, il le moissonnera
aussi' » (Galates 6:7).
«
À l’époque de l’Ancien Testament, le concept d’œil pour œil fut donné
comme principe pour guider les juges, pour que leurs jugements soient
justes et pour que les personnes ne cherchent pas à se faire justice
elles-mêmes… Comme le Sauveur le dit dans le sermon sur la montagne :
«'L’on vous mesurera avec la mesure dont vous mesurez' (Matthieu 7:2). Au
jugement final, on rendra œil pour œil, dent pour dent, miséricorde
pour miséricorde, bienveillance pour bienveillance, et dans l’au-delà,
le mal pour une mauvaise vie.
«
Quand le Sauveur a donné le sermon sur la montagne, il a cité 'œil pour
œil, dent pour dent' pour enseigner : 'Mais moi, je vous dis de ne pas
résister au méchant. Si quelqu’un te frappe sur la joue droite,
présente-lui aussi l’autre' (Matthieu 5:38-39). Le Seigneur ne retirait
pas le principe de justice divine qu’il avait donné à Moïse sur le
Sinaï. Il dénonçait plutôt les enseignements des scribes et des
pharisiens de son époque qui se méprenaient sur l’intention de
l’Écriture. Au lieu de laisser le jugement à ceux qui en avaient
l’autorité, ils interprétaient le principe d’œil pour œil comme une
justification personnelle pour se venger d’une blessure ou d’une
insulte.
«
Les enfants d’Israël avaient reçu ce commandement spécifique, qui
faisait partie de la loi de Moïse : 'Tu ne te vengeras point, et tu ne
garderas point de rancune contre les enfants de ton peuple. Tu aimeras
ton prochain comme toi-même' (Lévitique 19:18). Ainsi, on leur
interdisait non seulement de se venger, mais aussi de nourrir toute
rancune qui pourrait les mener aux représailles. Leur devoir était
d’aimer, en laissant la vengeance au Seigneur (voir Deutéronome 32:35 ;
Psaumes 94:1).
«
Ainsi, quand le Sauveur, dans le sermon sur la montagne, disait au
peuple de ne pas chercher à se venger, il rétablissait simplement un
principe qu’il avait donné par l’intermédiaire de Moïse et il tentait
d’éliminer une tradition qui s’en était éloignée. » (Ermel J. Norton, L'Étoile, mars 1982, p. 9-10)
EXODE 22
Exode 22:1-17. La loi se préoccupait de réparer auprès des parties offensées
«
Premièrement le taux de restitution est fixé : 'Si un homme dérobe un
boeuf ou un agneau, et qu'il l'égorge ou le vende, il restituera cinq
boeufs pour le boeuf et quatre agneaux pour l'agneau' (Exode 22:1). La
restitution multipliée repose sur un principe de justice. Les moutons
peuvent se reproduire très rapidement et sont utilisables non seulement
comme viande, mais aussi, grâce à leur laine, comme vêtements et aussi
d'autres utilisations. Voler un mouton, c'est voler la valeur présente
et future du bien d'un homme. Le boeuf exige un taux de restitution plus élevé, quintuplé,
parce que le boeuf était entraîné à tirer des charrettes et à labourer
et était utilisé dans toutes sortes de tâches fermières. Par conséquent
le boeuf n'avait pas seulement la valeur de sa viande et son utilité,
mais aussi la valeur de son dressage en ce que dresser un boeuf pour le
travail était une tâche qui demandait du temps et de l'habileté. Il
nécessitait donc un taux de restitution plus élevé. Il est clair qu'on
voit se manifester ici un principe de restitution ; la restitution
devait calculer non seulement la valeur présente et future de ce qui
était volé, mai aussi les talents spécialisés que nécessitait son
remplacent.
« Deuxièmement le vol pouvait présenter des problèmes relatifs à la défense contre le voleur [Exode 22:2-3]. Celui qui s'introduit la nuit dans une maison peut légitimement être tué par les habitants pour défendre leur propriété ; cela fait partie de leur défense légitime d'eux-mêmes et de leurs biens. Il n'y a aucune raison de supposer que cette effraction ne couvre pas la grange. Mais de jour tuer un voleur sauf en cas d'autodéfense est un homicide. Le voleur peut alors être identifié et appréhendé de sorte que cela est en soi une protection. Si le voleur ne peut pas réparer, il doit être vendu en esclavage pour satisfaire à l'exigence de la restitution. Cela signifie aujourd'hui une sorte de droit de garde selon lequel l'ensemble du revenu du voleur condamné est arrangé de manière à ce qu'une restitution complète soit assurée.
« Troisièmement la loi spécifiait la restitution requise d'un voleur pris sur le fait ou pris avant de s'être débarrassé des marchandises volées [Exode 22:4]. Dans de tel cas, le voleur devait rendre ce qui avait été volé et son équivalent, c'est-à-dire la somme exacte qu'il s'attendait à retirer comme profit de son vol. C'est la restitution minimum. Un homme qui vole 100 € doit rendre non seulement les 100 € mais aussi 100 € supplémentaires.
« Quatrièmement certains actes, qu'ils soient délibérés ou accidentels, s'accompagnent d'une responsabilité qui exige réparation, car endommager les biens d'un autre c'est lui voler une mesure de sa valeur [Exode 22:5-6]. Dans tous les cas de ce genre, la restitution dépend de la nature de l'acte ; si on endommage des arbres fruitiers ou des vignes, alors c'est la production future qui est endommagée, et la responsabilité est proportionnelle. Le code pénal ne contient plus que des survivances du principe de la restitution; la partie lésée doit maintenant engager un procès civil en dommages et intérêts, et cela sans application des principes bibliques.
« Cinquièmement Exode 22:7-13 définit les responsabilités à l'égard des biens dont on a la garde… Les biens déposés entre les mains de quelqu'un d'autre pour en assurer la garde pourraient être si facilement détournés par le gardien ou perdus par sa négligence que des lois étaient nécessaires pour en assurer la protection. Inversement le gardien devait être sauvegardé contre le risque d'encourir des pertes si les biens confiés à sa garde étaient endommagés ou disparaissaient sans que sa responsabilité ne soit engagée. La législation mosaïque prévoyait les deux cas. D'une part, elle exigeait du gardien qu'il apporte les soins appropriés et le rendait responsable de la perte si une chose qui lui était confiée était volée et si on ne trouvait pas le voleur. Elle punissait le détournement en exigeant du gardien coupable de 'payer au double'. D'autre part, dans les cas douteux, elle permettait au gardien de se disculper par un serment (versets 10-11) et dans les cas clairs d'apporter la preuve que la perte s'était produite par un accident inévitable (verset 12).
« Sixièmement en cas de location ou de prêt, certains principes de responsabilité sont en vigueur [Exode 22:14-15]. Si un homme emprunte et endommage les biens d'un autre, il est responsable des dommages causés, il a détruit ou nui aux biens d'un autre et est ainsi coupable de vol ; la restitution est obligatoire. Si le propriétaire est venu l'aider volontairement en bon voisin, le dommage est imputé au propriétaire, parce que son bien a été endommagé alors qu'il était sous sa propre supervision. C'est d'autant plus vrai s'il travaillait pour un salaire, parce que la location de ses services avec boeuf, un âne ou tout autre équipement comprend l'usure et les dommages causés à son matériel de travail.
«
Septièmement, la séduction n'est pas seulement une infraction contre le
septième commandement mais aussi contre le huitième, puisque cela
implique que l'on vole à une jeune fille sa virginité (Exode 22:16-17).
La compensation ou la restitution exigeait : 'Il paiera en argent la
valeur de la dot des vierges'. Chose significative, le mot traduit par
paiera est en hébreu 'pèsera' ; l'argent était alors pesé, le poids
d'un sicle d'argent ou d'or…
« Dans tous les cas, il n'y a pas seulement jugement de Dieu contre l'offenseur, mais aussi restitution à l'offensé. La restitution est ainsi étroitement liée à l'expiation, à la justice et au salut. » (Rushdoony, Institute of Biblical Law, p. 459-462)
Exode 22:18-24. Le Seigneur énonce d'autres délits capitaux
Au milieu des lois de la restitution, le Seigneur cite plusieurs autres délits méritant la mort. En d'autres termes, certains délits étaient si graves que la restitution devait être faite par la vie de l'intéressé lui-même. Parmi ces délits :
1. La magie (voir verset 18). Un commentateur explique pourquoi : « La sévérité de cette loi contre les magiciens, etc. nous montre sous quel jour la justice divine les voyait. C'étaient des personnes qui détournaient le peuple de sa fidélité à Dieu alors qu'il devait dépendre du seul jugement de la Divinité ; et qui, en fouillant d'une manière impure dans le futur, s'attribuaient une caractéristique de Dieu, la prédiction d'événements futurs, ce qui impliquait en soi le blasphème le plus grossier et tendait à corrompre l'esprit du peuple en l'écartant de Dieu et de la révélation qu'il avait donnée de lui-même. Beaucoup d'Israélites avaient certainement appris ces arts curieux lors de leur longue résidence chez les Égyptiens, et les Israélites y étaient tellement attachés qu'on constate que ce genre de talent était renommé parmi eux, et différentes pratiques de ce genre régnèrent pendant toute l'histoire juive en dépit du fait que le délit était capital et dans tous les cas puni de mort » (Clarke, Bible Commentary, 1:416). Toutefois dans la Traduction de Joseph Smith, le mot magicien est remplacé par le mot meurtrier.
2. Les perversions sexuelles avec les animaux, un des péchés sexuels les plus graves (voir Exode 22:19).
3. Le culte des idoles (voir verset 20). Le culte d'un faux dieu est pour l'homme spirituel ce qu'est le meurtre pour l'homme physique : une mort directe et dévastatrice. Alma le Jeune comprenait ce principe quand il dit à propos de sa période d'apostasie : « J'avais tué un grand nombre de ses enfants, ou plutôt je les avais conduits à la destruction » (Alma 36:14).
4. La négligence des veuves et des orphelins (voir Exode 22:22-24). Mais dans ce cas, les règles n'imposaient pas toujours la peine de mort. Le Seigneur se réservait ce droit (voir verset 24).
Exode 22:25-27. Pourquoi était-il interdit de conserver le manteau d'un homme pour la nuit ?
«
Le fait est que dans ses relations avec un pauvre, peut-être son propre
employé, l'Israélite devait être généreux. S'il lui fait une avance sur
son salaire, il ne doit pas insister pour que le paiement ait lieu pour
la fin de la journée au risque d'obliger l'homme à se priver du
vêtement qu'il a donné en gage pour le prêt (verset 26). À l'origine,
l'exhortation n'était pas tellement l'interdiction de prélever un
intérêt que l'exigence que l'on soit prêt à 'risquer une avance' sans
garantie matérielle. Amos 2:6 condamne les Israélites pour avoir traité
ces avances d'une manières strictement légaliste, allant jusqu'à mettre
les pauvres dans le dénuement. Au moment ou l'économie de troc se
transformait en économie d'argent, le problème de l'intérêt devint de
plus en plus aigu (Dt. 23:19-20 ; Lévitique 25:26) ; entre Israélites
l'intérêt pour des prêts commerciaux était interdit. En hébreu, le mot
'intérêt' signifiait 'morsure' ! Prendre le manteau d'un voisin en gage
pour une période plus longue que les heures de travail du jour, où il
ne le porte pas, équivaut à l'obliger à mettre sa vie en gage (cf. Dt
24:6, 17). Cette interdiction rend en fin de compte impossible l'esclavage pour dette. » (Interpreter's Bible, 1:1008)
Exode 22:29-31
Le mot traduit par « vendange » vient d'un mot hébreu signifiant «
pleurer » et désigne le jus de la vigne ou l'huile d'olive, pas
nécessairement le jus fermenté. Ces lois devaient symboliser la
consécration volontaire du peuple de l'Éternel.
EXODE 23
Exode 23:1-8. Les lois de droiture
Beaucoup de gens dans le monde chrétien pensent qu'on peut résumer la loi de Moïse par « oeil pour oeil, dent pour dent » (Exode 21:24). Ils s'imaginent un système de représailles féroces et de châtiments brutaux. Dans Exode 23:1-8, on trouve un excellent exemple de l'inexactitude de cette conception. On trouve ici des lois exigeant un haut degré de moralité, de justice et de droiture et l'obligation de faire du bien à son prochain. À une époque où la méchanceté abonde, ou le commérage et la médisance sont courants (voir verset 1), où les hommes suivent la mode dictée par des hommes pervers et cupides (voir verset 2), où les impies (la Traduction de Joseph Smith remplace le mot pauvre du verset 3 par impie) sont souvent soutenus et même glorifiés, où beaucoup de gens refusent de se mêler des problèmes ou des malheur de leur prochain (voir versets 4-5), où l'exploitation des pauvres et des ignorants est généralisée (voir versets 6-7) et où la corruption fait la matière quotidienne des journaux (voir verset 8), le monde ferait bien de se tourner vers de telles lois et les suivre.
Exode 23:8-19
Le
but des jours saints était double : premièrement aider Israël à se
souvenir qu'il avait été libéré de l'esclavage par la puissance de Dieu
et deuxièmement l'aider à poursuivre l'alliance avec l'Éternel. Le but
fondamental de la pratique était de favoriser la confiance au Seigneur.
Exode 23:20-31
Dieu promit cinq choses à Israël pour son obéissance : Tout d'abord un
ange du Seigneur les conduirait en terre promise (voir versets 20-23).
Deuxièmement ils auraient en bénédiction la santé (voir versets 24-25).
Troisièmement leurs troupeaux et eux se multiplieraient
considérablement (voir verset 26). Quatrièmement, ils remporteraient le
succès dans leur combat contre les nations païennes (voir versets
27-30). Cinquièmement, ils hériteraient finalement de tout depuis la
mer Rouge jusqu'à l'Euphrate (voir verset 31).
Exode: 24:1-8. Avant même que Moïse ne monte sur la montagne, Israël était interdit de la loi et faisait alliance de lui obéir
« En attendant que Moïse et les soixante-dix témoins montent en la présence du Seigneur, le peuple fut instruit des lois. Il les accepta avec l'alliance de les garder, en accepta un exemplaire comme faisant force de loi, et ces alliances furent sanctifiées par un sacrifice. Notez la promesse faite par le peuple : 'Nous ferons tout ce que l'Éternel a dit'. » (Rasmussen, Introduction to the Old Testament, 1:88-89).
Les instructions qu'Israël reçut avant que Moïse ne monte sur le mont Sinaï furent conservées dans le « livre de l'alliance » (verset 7).
« Mais comme aucune alliance n'était considérée comme étant ratifiée et faisant force de loi avant qu'un sacrifice n'ait été offert en cette occasion, cela explique la nécessité des sacrifices mentionnés ici. La moitié du sang répandu sur l'autel et la moitié sur le peuple, montrait que Dieu et le peuple étaient mutuellement liés par cette alliance. Dieu était lié vis-à-vis du peuple en ce qu'il devait le soutenir, le défendre et le sauver ; le peuple était lié à Dieu en ce qu'il devait le craindre, l'aimer et le servir. » (Clarke, Bible Commentary, 1:425)
Les
instructions données à Israël donnaient l'assurance qu'il ne serait pas
obligé de contracter des relations qu'il ne comprenait pas ni ne
voulait. Une fois qu'Israël ait exprimé sa volonté de recevoir la loi
et fit alliance de la vivre, Moïse était libre d'agir pour Israël en la
présence du Seigneur.
Exode 24:9-11. Voir commentaire de Exode 33:19-23.
EXODE 25
Exode 25 à 30 et 35 à 40. Pourquoi y a-t-il deux récits sur le tabernacle dans l'Exode ?
Pendant qu'il était sur le mont Sinaï, Moïse reçut la révélation détaillant les plans du tabernacle (voir Exode 25-30). Quand il descendit, Moïse rassembla Israël et ils commencèrent la construction du tabernacle (voir Exode 35-40). Étant donné que Moïse utilisa la révélation pour guider la construction, il y a un parallèle étroit entre les deux descriptions de l'Exode. Dans le cadre du commentaire, nous nous basons sur Exode 25-30, les chapitres de révélation ; les ajouts importants rapportés dans les chapitres sur la construction seront notées selon les besoins.
Exode 25:1-9. De bon coeur
Il est significatif qu'avant de révéler le modèle du tabernacle, le Seigneur dit à Moïse qu'Israël devait se montrer disposé à faire des sacrifices pour édifier son sanctuaire (voir verset 2). Mormon a enseigné que si on fait au Seigneur un don ou un sacrifice à contrecoeur, non seulement il n'est pas acceptable par le Seigneur, mais il devient un acte mauvais (voir Mormon 7:6-10). Si Israël n'avait pas une attitude correcte vis-à-vis du sacrifice de ses biens matériels, cela ne lui ferait pas de bien. En dépit de ses autres défauts et manquements (l'épisode du veau d'or eut lieu pendant que Moïse était sur la montagne occupé à recevoir cette révélation), quand Israël apprit ce que le Seigneur demandait, il y répondit avec une générosité joyeuse. Son coeur avait vraiment été touché (voir Exode 35:20-22, 25-26, 29), et finalement Moïse dut freiner les gens parce qu'ils donnaient bien plus qu'il n'en fallait pour le tabernacle (voir Exode 36:5-7).
Dans
Exode 25:8, le Seigneur révèle le but du tabernacle : ce devait être la
maison du Seigneur. Le mot hébreu qui est traduit par « tabernacle »
signifie en réalité « tente » ou « demeure » (voir Wilson, Old
Testament Word Studies, sous la rubrique « tabernacle », p. 434)
L'expression
« d'après le modèle que le vais te montrer » (Exode 25:9) semble
vouloir dire que Moïse eut la vision du tabernacle et de son
ameublement et pas simplement une description verbale.
Exode 25:7. Au sujet de l'éphod, voir le commentaire de Exode 28.
Exode 25:10. Pourquoi l'acacia et que signifie le mot coudée ?
L'acacia du désert est connu partout en Égypte et au Moyen-Orient (voir Smith, Dictionary of the Bible, sous la mention « shittah tree, shittim », p. 624-625). Parce que son bois dur était résistant et se laissait très bien polir, il était idéal pour la construction du tabernacle. Les dimensions du tabernacle sont décrites par une unité de mesure appelée coudée qui est d'une longueur d'environ 45 cm. Une grande partie du mobilier du tabernacle était construit en bois d'acacia et recouvert de feuilles d'or pour lui donner l'apparence de l'or. Si l'ameublement avait été en or massif, il aurait été beaucoup trop lourd à porter.
Exode 25:10-22 ; 37:1-9. L'arche de l'alliance
L'arche
de l'alliance était un coffre ou boîte de bois d'acacia recouvert d'or.
Elle avait environ un mètre de long, soixante-dix centimètres de large
et soixante-dix centimètres de haut. Des barres ou perches de part et
d'autre permettaient aux prêtres de la porter sans toucher l'arche
même. À l'intérieur furent placées les tables de la loi données à Moïse
sur le mont Sinaï (voir verset 16). C'est pourquoi on l'appelait
l'arche du témoignage ou l'arche de l'alliance. Plus tard un pot de
manne et la verge d'Aaron qui fleurit miraculeusement furent également
mis dans l'arche (voir Hébreux 9:4). L'arche fut mise dans la salle
intérieure du tabernacle appelée le lieu très Saint ou Saint des
Saints. Les Israélites avaient pour l'arche la plus grande déférence,
et on récitait des prières avant qu'on ne la déplace ou la mette en
place (voir Nombres 10:35-36).
Le mot chérubin désigne ordinairement les gardiens de choses sacrées. Bien que la signification exacte du mot ne soit pas connue, la plupart des érudits pensent que ces chérubins représentaient « les hommes rachetés et glorifiés » ou « les saints et les anges glorifiés » (voir Wilson, Old Testament Word Studies, sous la rubrique « cherubim », p. 75). Étant donné que les saints des derniers jours ne croient pas que les anges ont des ailes, comme on les montre souvent dans l'art chrétien, le commandement de mettre des ailes sur les chérubins peut susciter des questions. Une autre révélation montre cependant que les ailes représentent symboliquement la faculté de se déplacer et d'agir (voir D&A 77:4). Dieu dit à Moïse que ce serait entre ces chérubins sur le propitiatoire qu'il le rencontrerait et communierait avec lui. Les révélations des derniers jours disent que les anges sont des sentinelles qui gardent la présence de Dieu (voir D&A 132:19).
Le
sang de l'agneau de l'Éternel était aspergé sur le propitiatoire le
jour sacré des expiations (voir Lévitique 16:14). On trouvera une étude
complète de l'importance sacrée de cet événement dans le commentaire de
Lévitique 16.
L'arche de l'alliance était un des éléments les plus importants du tabernacle, tant dans son importance pour l'Israël d'autrefois que pour son importance symbolique.
Exode 25:17. Que signifiait l'utilisation de l'or dans le tabernacle et son ameublement ?
Les
hommes ont la plus haute estime pour l'or depuis les temps les plus
anciens et il a donc une signification symbolique aussi bien que
monétaire. « Dans l'Écriture, l'or
est souvent employé comme emblème de ce qui est divin, pur, précieux,
solide, utile, incorruptible ou durable et glorieux. » (Fallows, Bible
Encyclopedia, sous la rubrique « gold », 2:723). Ce symbolisme explique
l'utilisation de l'or dans l'arche de l'alliance.
On
utilisait aussi l'argent et l'airain dans d'autres parties du
tabernacle et de son ameublement. Ces deux métaux ont une signification
symbolique aussi bien que fonctionnelle.
« La relativité de la sainteté était encore soulignée par les matériaux. L'or fin ou pur était utilisé pour l'arche, le propitiatoire, la table de la Présence et ses vases, pour le chandelier et ses accessoires, pour l'autel des encens et pour les vêtements du grand-prêtre. On utilisait de l'or ordinaire pour la bordure, les anneaux et les barres de l'arche, de la table et de l'autel des encens, pour les agrafes des tapis, pour les planches et les barres, pour les colonnes du voile et du rideau et pour d'autres parties des vêtements du grand-prêtre. L'argent était réservé aux bases des planches, aux colonnes du voile et aux tringles du parvis. Finalement il y avait l'airain dont était fait l'autel des holocaustes et ses ustensiles, les bases du parvis et les bassins. Le même principe était d'application pour les matériaux brodés et le lin.
«Le
thème de la gradation était poursuivi dans les trois divisions du
peuple. Les Israélites ne pouvaient entrer que dans le parvis ; les
prêtres pouvaient servir dans le Saint ; le grand-prêtre seul pouvait
entrer dans le Saint des Saints, mais une fois par an, le jour des expiations » (L'Encyclopedia Judaïca, sous la rubrique « tabernacle », 15:687)
Exode 25:23-30 ; 37:10-16. La table des pains de proposition et ses instruments
Le
deuxième meuble décrit par le Seigneur est la table des pains de
proposition. Comme l'arche de l'alliance, elle devait aussi être faite
de bois d'acacia avec un revêtement d'or (voir les versets 23-24).
Elle était couverte d'or ; il y avait une bordure d'or autour, et elle
avait des anneaux et des barres pour assurer un transport facile. Elle
avait environ un mètre de long, cinquante centimètres de large et
soixante-quinze centimètres de haut. Divers vases d'or appelés plats,
coupes, calices et tasses devaient être utilisés avec la table. Cette
table tirait son nom des douze pains qui étaient placés dessus. Le
Seigneur les appelait « pains de proposition » (verset 30), ce qui est
une traduction du mot hébreu signifiant « le pain des visages » ou « le
pain de la présence » ce qui signifie que ce pain était placé devant la
face du Seigneur ou en sa présence (voir Wilson, Old Testament Word
Studies, sous la rubrique « shew, shew-bread », p. 388 ; Hastings,
Dictionary of the Bible, sous la rubrique « shewbread », p. 847).
Le pain était fait de fleur de farine (c'est-à-dire que le blé avait été très finement moulu et qu'on n'avait pas laissé les grains partiellement intacts) et on faisait douze gâteaux de grande taille : deux dixièmes, cela fait environ sept litres de farine (voir Lévitique 24:5 ; Hastings, Dictionary of the Bible, sous la rubrique « shewbread », p. 847). Ainsi donc les gâteaux pesaient vraisemblablement cinq kilos chacun. Les gâteaux étaient mis en deux piles, et sur chaque pile on mettait de l'encens pur que l'on brûlait plus tard sur l'autel des encens, « offrande consumée par le feu devant l'Éternel » (Lévitique 24:7 ; voir aussi verset 6). On changeait de pain chaque sabbat, et le pain qui était enlevé était mangé par les prêtres (voir Lévitique 24:8-9). C'est le pain qui fut donné à David quand il fuyait devant le roi Saül (voir 1 Samuel 21:1- 6 ; Matthieu 12:4).
La plupart des savants et les vieilles traditions juives s'accordent pour dire que l'on mettait aussi du vin sur la table avec le pain, bien que cela ne soit pas spécifiquement mentionné dans le récit biblique. Les coupes étaient probablement utilisées pour contenir le liquide (voir Fallows, Bible Encyclopedia, sous la rubrique « shewbread », 3:1576 ; Hastings, Dictionary of the Bible, sous la rubrique « shewbread », p. 847). Ainsi les objets mis sur la table des pains de proposition ont des parallèles distincts dans les emblèmes de la Sainte-Cène.
Exode 25:31-40 ; 37:17-24. Le chandelier d'or
La
source de lumière du tabernacle était le chandelier sacré. Appelé
menorah en hébreu, qui signifie le « lieu de lumière » (voir Fallows,
Bible Encyclopedia, sous la
rubrique « candlestick », 1:332), il portait non pas des bougies mais
plutôt sept récipients en forme de coupe remplis d'huile d'olive pure
dans lesquels on insérait et allumait une mèche. Faite en or massif, la
menorah était soutenue par une base qui reposait sur trois pieds. Sa
tige s'élevait de la base qui était décorée de pommes (ornements
sphériques), de calices (des évasements proportionnés dans leur taille
aux pommes et sur lesquels il y avait des amandes) et de fleurs
(évasements en forme de disques représentant un pétale de fleur
d'amandier). Chacune des branches de la menorah était couronnée d'une
lumière qui illuminait le saint, ou première pièce du tabernacle. Le
chiffre sept a une signification sacrée dans l'Ancien Testament,
impliquant la totalité ou la perfection (voir Smith, Dictionary of the
Bible, sous la rubrique « seven », p. 607-608 ; Douglas, New Bible
Dictionary, sous la rubrique « flumbers », p. 898). Ainsi la lumière
fournie dans la maison du Seigneur symbolisait la lumière parfaite.
L'huile
des sept lampes devait être de l'huile d'olive pure (voir Exode 27:20)
qui avait été spécialement consacrée à cette fin. La fête juive de
Hannoukah, ou fête des lumières, célèbre l'époque où Judas Maccabée
finit par chasser les Grecs du temple de Jérusalem vers 165 av. J-C.
Selon la tradition juive, les Maccabées ne trouvèrent d'huile consacrée
que pour permettre aux lampes sacrées de durer un jour. La consécration
d'huile nouvelle prenait huit jours ; et cependant miraculeusement les
maigres réserves brûlèrent jusqu'à ce que l'on puisse préparer
correctement une nouvelle quantité (voir Flavius Josèphe, Antiquités
judaïques, livre 12, p. 382).
D'autres
Écritures montrent que l'huile d'olive représente le Saint-Esprit,
probablement parce qu'elle fournissait le feu, la chaleur et la lumière
quand elle était brûlée dans les lampes (voir D&A 45:56-57). Ainsi
la menorah sacrée était un type ou symbole de la vraie source de
lumière spirituelle, à savoir le Saint-Esprit rendant témoignage du Père et du Fils.
EXODE 26
Exode 26:1-14 ; 36:8-38. Les couvertures du tabernacle
Comme
les Israélites erraient à l'époque dans le désert, le tabernacle devait
être portatif. Les parois étaient formées de panneaux que l'on pouvait
assembler (voir Exode 26:15-16). Ensuite les parois et le plafond
ouvert étaient couverts de quatre couches différentes de tissu. Le
tissu intérieur était de fin lin retors. Le mot hébreu traduit par «
lin » signifie non seulement le tissu mais aussi « blancheur » (voir
Wilson, Old Testament Word Studies, sous la rubrique « linen », p. 255
; voir aussi Fallows, Bible Encyclopedia, sous la rubrique « linen »,
2:1068).
Les érudits croient que c'était soit un tissu de coton fin soit un tissu fait de lin. Vu la longueur du tabernacle, il fallait dix tapis pour le couvrir. Sur cette couche intérieure, qui outre la blancheur, devait comporter du bleu, du pourpre et du cramoisi, devaient être brodés des chérubins (anges).
La
lisière de ces tapis était un bord à l'extrémité de chaque pièce tissée
qui empêchait l'effilochage. Ce bord était ordinairement constitué de
fils de tailles différentes et parfois d'un tissage différent du reste
du tapis.
Les tapis étaient fixés les uns aux autres à l'aide d'agrafes d'or, ce qui donnait l'impression qu'une seule draperie couvrait le tabernacle.
Les trois autres tapis étaient faits de poils de chèvre, de peaux de béliers teintes en rouge et de peaux de dauphins (voir Exode 26:7, 14). Pour ce qui est de la dernière couverture, le mot hébreu désigne la couleur plutôt que le genre de tissu (voir Wilson, Old Testament Word Studies, sous la rubrique « badger », p. 27). Selon certains érudits, il s'agissait sans doute de peaux de cétacés trouvés dans la mer Rouge qui devaient donner au tabernacle une couverture extérieure imperméable (voir Keil et Delitzsch, Commentary, 1: 2:163).
Exode 26:15-30. Qu'étaient les tenons et les bases ?
Le tenon était un des deux grands goujons d'assemblage rectangulaires à l'extrémité inférieure de chaque planche. Le tenon s'adaptait à un support double appelé base qui pouvait glisser indépendamment le long de chaque tenon. Étant donné que toutes les planches étaient fixées fermement côte à côte, faisant un mur rigide, chaque base pouvait reposer sur le sol même quand celui-ci était irrégulier. On est immédiatement frappé par les détails que le Seigneur donna à Moïse concernant son lieu de résidence.
Exode 26:31-37
Les deux voiles ou tentures de la porte décrits ici constituent la
porte extérieure du tabernacle (l'entrée de devant) et le voile qui
séparait le Saint, ou première pièce, du Saint des Saints à
l'intérieur. Ce dernier voile est ce que l'on appelle le voile du
tabernacle.
EXODE 27
Exode 27:1-19 ; 30:17-21 ; 38:1-20. Le parvis extérieur et son ameublement
Le tabernacle lui-même était entouré d'un vaste enclos protégé par des tentures tissées fixées à un mur mobile. Dans ce parvis se trouvait l'autel des holocaustes (autel des sacrifices) et la cuve d'eau pour la purification symbolique des mains et des pieds.
N'importe
qui en Israël pouvait apporter des sacrifices dans ce parvis, mais
seuls les prêtres pouvaient entrer dans le tabernacle lui-même (parfois
cependant le tabernacle dont parle l'Ancien Testament signifie le
complexe tout entier, y compris le parvis, et pas simplement la tente
elle-même).
Chaque colonne du parvis du tabernacle était entourée horizontalement de tringles d'argent qui étaient des bandes rectangulaires autour de chaque colonne pour protéger le bois et l'embellir. Les tentures ou le tissu qui formaient les parois extérieures du parvis étaient attachées au sommet de chaque colonne et fixées à la base par des liens aux pieux d'airain qui étaient fermement enfoncés dans le sol. L'ameublement de ce parvis était le suivant :
L'autel des holocaustes : Tous les holocaustes accomplis dans le tabernacle se faisaient sur cet autel. Il était creux, long et large de cinq coudées et haut de trois coudées, soit environ 2,25 x 2,25 x 1,50 mètres. Il était fait de bois d'acacia couvert de plaques d'airain. Il avait des cornes aux quatre coins. C'était sur ces cornes que l'on barbouillait le sang du sacrifice. En saisissant ces cornes on pouvait trouver asile et sécurité (voir 1 Rois 1:50 ; 2:28), sauf si la personne était coupable de meurtre prémédité (voir Exode 21:14). Parfois on utilisait les cornes pour lier l'animal ou ce qu'on voulait sacrifier.
Les ustensiles sacrés du sacrifice :
Le cendrier était un grand plat d'airain mis sous l'autel pour recevoir les cendres. Les pelles d'airain étaient utilisées pour vider les cendriers. Les bassins étaient des réceptacles utilisés pour recueillir le sang du sacrifice. La fourchette était un crochet à trois dents que le prêtre utilisait pour l'enfoncer dans le récipient du sacrifice. Ce qu'il ramenait, il le gardait pour lui. Le brasier était le récipient dans lequel était conservé le feu qui brûlait continuellement pour le sacrifice.
La cuve :
Comme
l'autel du sacrifice, elle était faite en airain. Elle se trouvait
entre l'autel des sacrifices et le tabernacle. Les prêtres
l'utilisaient pour se purifier avant d'entrer dans le tabernacle. Du
temps de Salomon, quand on construisit un temple permanent, on mit la
cuve sur le dos de douze boeufs (voir 1 Rois 7:23-26).
EXODE 28
Exode 28 ; 39:1-43. Les vêtements sacerdotaux et leur signification
Quand les enfants d'Israël perdirent le droit à la prêtrise supérieure et aux bénédictions et responsabilités qui y étaient associées, le Seigneur créa parmi eux la prêtrise lévitique (voir D&A 84:18-27). Grâce à cet ordre de la prêtrise, Israël connut les principes de l'Évangile préparatoire. On leur rappelait constamment le sacrifice expiatoire du Sauveur qui était représenté symboliquement devant eux dans la personne officiant comme prêtre (cf. Lévitique 8:5-10 ; 21:10 ; Hébreux 7:11-12, 21 ; D&A 107:1, 13-20 ; Hébreux 5:4 ; J. S. 2:68-72).
Le modèle du vêtement officiel du grand-prêtre ou président de la prêtrise d'Aaron (pas l'office de grand-prêtre dans la Prêtrise de Melchisédek), comme celui du tabernacle, fut donné par révélation et avait une signification symbolique aussi bien que pratique. Il se composait des objets suivants :
L'éphod :
«
L'éphod était un objet du vêtement sacré porté par les grands-prêtres
de la prêtrise lévitique. Le Seigneur commanda qu'ils ne devaient pas
porter des vêtements ordinaires pendant leur service, mais devaient
avoir des 'vêtements sacrés' faits par ceux à qui le Seigneur avait
'donné un esprit plein d'intelligence' (Exode 28:2-3). Ces vêtements
sacrés devaient être transmis de père en fils en même temps que
l'office de grand-prêtre lui-même (voir Exode 29:29). L'éphod, porté
par-dessus une robe bleue, était fait de fils bleus, pourpres et
cramoisis et artistement travaillé de motifs de fils d'or.
« Ce vêtement était fixé à chaque épaule et était muni d'une ceinture au tissage complexe qui pouvait être fixée autour de la taille. Sur chaque épaule, dans des montures d'or, il y avait des pierres d'onyx où étaient gravés les noms des douze fils d'Israël en 'souvenir', tandis que le prêtre servait devant le Seigneur (voir Exode 28:6-14 et 39:2-7). À l'éphod était fixé un pectoral où l'on pouvait mettre l'urim et le thummim (voir Exode 28:15-30).
«
La fonction exacte de l'éphod est inconnue. Comme l'a fait remarquer le
président Joseph Fielding Smith, les renseignements concernant ces
ordonnances antiques n'ont jamais été notés en détail parce que ces
ordonnances sont sacrées et ne sont pas pour le monde' (Improvement
Era, novembre 1955, p. 794). » (Richard O. Cowan, I have a question,
Ensign, décembre 1973, p. 33).
Ce
« tablier », comme on le traduit parfois, exprimait un beau concept
symbolique. Avec les deux pierres d'onyx qui fixaient l'éphod aux
épaules, le grand-prêtre (type du Christ et aussi de ses représentants
autorisés) entrait dans le tabernacle (la maison du Seigneur ou
présence de Dieu, portant Israël sur ses épaules) (voir Exode 28:12).
Le pectoral :
Le
pectoral était fixé à l'éphod par des chaînettes et des montures d'or
(voir versets 13-29). Le pectoral porté par Aaron et les grands-prêtres
qui lui succédèrent ne doit pas être confondu avec celui que le
prophète Joseph Smith utilisa pour traduire le Livre de Mormon. Le
pectoral d'Aaron était fait de tissu et non de métal et était façonné
avec le même fil utilisé pour faire l'éphod (voir verset 15). Il était
deux fois plus long que large, et quand il était plié il devenait une
poche carrée dans laquelle on mettait l'urim et le thummim. Sur la
moitié exposée du pectoral, il y avait des pierres précieuses portant
le nom de chacune des tribus d'Israël. Ainsi le grand-prêtre portait «
sur son coeur les noms des fils d'Israël, gravés sur le pectoral du
jugement, pour en conserver à toujours le souvenir devant l'Éternel »
(verset 29). Le symbolisme du grand-prêtre portant Israël près de son
coeur donne un sens supplémentaire à la promesse que le Seigneur
choisira un jour ses « joyaux » (D&A 60:4 ; 101:3).
L'urim et le thummim :
L'urim
et le thummim étaient portés dans la poche formée quand le pectoral
était plié (voir Exode 28:30). Un urim et un thummim ont été donnés à
beaucoup de prophètes à toutes les époques et ont un effet transcendant
concernant la lumière et la connaissance supplémentaires qu'ils
obtiennent.
« Un urim et un thummim sont deux pièces appelées pierres de voyant ou interprètes. Les mots hébreux urim et thummim, tous les deux pluriel signifient lumières et perfections. On suppose qu'une des pierres s'appelle urim et l'autre thummim. On les portait ordinairement dans un pectoral sur le coeur (voir Exode 28:30 ; Lévitique 8:8)…
« Abraham les avait de son temps (voir Abraham 3:1-4) et Aaron et les prêtres d'Israël les eurent de génération en génération (voir Exode 28:30 ; Lévitique 8:8 ; Nombres 27:21 ; Deutéronome 33:8 ; 1 Samuel 28:6 ; Esdras 2:63 ; Néhémie 7:65)…
« Ammon dit à propos des mêmes pierres : 'Ces instruments s'appellent interprètes, et nul ne peut y regarder à moins qu'il ne le lui soit commandé, de peur qu'il ne cherche ce qu'il ne doit pas, et ne périsse, et celui à qui il est commandé de s'en servir, on l'appelle voyant' (Mosiah 8:13 ; 28:13-16).
« L'existence et l'utilisation de l'urim et du thummim comme instruments de révélation continuera parmi les êtres exaltés dans l'éternité. » (McConkie, Mormon Doctrine, p. 818-819).
L'urim et le thummim d'Aaron ne sont pas les mêmes que ceux utilisés par Joseph Smith, car le prophète reçut l'urim et le thummim utilisés par le frère de Jared (voir McConkie, Mormon Doctrine, p. 819).
La robe :
Cette robe était bleue et elle était tissée sans coutures avec un trou pour laisser passer la tête (voir Exode 28:31-32). Au moment de sa crucifixion, Jésus, souverain grand-prêtre, était revêtu d'un vêtement sans couture du même genre (voir Jean 19:23). Le long de la bordure de la robe étaient placées alternativement des clochettes et des franges tissées de manière à ressembler à des grenades. Un érudit dit à propos de la signification de la robe et de ses ornements :
«
[La robe était] tissée d'une seule pièce, ce qui exprime l'idée
d'intégralité ou d'intégrité spirituelle ; et la couleur bleu foncé
indiquait l'origine et le caractère divins de l'office auquel la robe
était associée. Il faut par conséquent rechercher la signification
véritable de la robe dans les accessoires particuliers dont on peut
déduire le sens à partir d'instructions analogues dans Nombres 15:38-39
où il est commandé à chaque Israélite de faire au bord de son vêtement
une frange et de mettre dessus un cordon bleu et de se souvenir, en
regardant la frange, des commandements de Dieu et de les appliquer.
En fonction de cela, nous devons aussi chercher des allusions à la parole et au témoignage de Dieu dans les grenades et les clochettes fixées à la bordure de la robe du grand-prêtre. La similitude dans (Proverbes 25:11) où la parole est comparée à une pomme suggère l'idée que les grenades, avec leur odeur agréable, leur jus doux et rafraîchissant et la richesse de leurs délicieuses graines, étaient des symboles de la parole et du témoignage de Dieu, nourriture spirituelle douce et agréable, qui vivifie l'âme et rafraîchit le coeur (cf. Psaumes 19:8-11 ; 119:25, 43, 50 ; Deutéronome 8:3 ; Proverbes 9:8) et que les clochettes étaient les symboles du son de sa parole, ou de la révélation et de la proclamation de sa parole.
Avec la robe, à laquelle étaient attachés ces accessoires, Aaron était représenté comme récepteur et intermédiaire de la parole et du témoignage qui descendaient du ciel ; et c'était la raison pour laquelle il devait apparaître devant le Seigneur avec ce bruit, de peur de perdre la vie (voir Exode 28:35). Ce n'était pas parce qu'il serait simplement apparu comme une personne privée s'il s'était présenté sans cela, car il aurait toujours la robe sacrée du prêtre sur lui, même s'il n'était pas revêtu des décorations officielles du grand-prêtre, mais parce qu'aucun prêtre ordinaire n'avait la permission d'entrer dans la présence immédiate du Seigneur.Ce privilège était limité au représentant de toute l'assemblée, à savoir le grand-prêtre ; et il ne pouvait le faire qu'en portant la robe de la parole de Dieu, comme porteur du témoignage divin sur lequel était basée la communion par alliance avec le Seigneur. » (Keil et Delitzsch, Commentary, 1:2:202-203).
Le diadème en or et la tiare :
La
tiare (ou chapeau ou bonnet) était faite de fin lin (voir Exode 28:39),
et chaque prêtre en portait une. En outre, le grand-prêtre portait sur
le devant de sa tiare, sur le front, une lame ou diadème d'or pur. Sur
le diadème étaient gravés les mots « Sainteté à l'Éternel » (verset 36
; voir aussi les versets 37 et 38), signifiant tout d'abord que le
grand-prêtre devait être caractérisé par cet attribut et deuxièmement
que le Christ, le souverain grand-prêtre, serait parfaitement saint
devant Dieu.
EXODE 29
Exode 29:7
Sur la signification de l'onction d'huile, voir le commentaire de Exode 30:22-33.
Exode 29:20. Que signifie toucher l'oreille, le pouce et l'orteil avec du sang ?
«
Le prêtre met un peu de sang à l'extrémité de l'oreille droite, du
pouce droit et du gros orteil du pied droit de la personne à consacrer
afin que l'organe de l'ouïe, avec lequel il écoutait la parole du
Seigneur et ceux utilisés pour agir et marcher selon ses commandements
soient ainsi sanctifiés par le sang expiatoire du sacrifice. » (Keil et
Delitzsch, Commentary, 1:2:387-388)
Exode 30:1-10. L'autel des parfums
Le troisième meuble qui se trouvait dans le lieu saint avec le chandelier sacré et la table des pains de proposition était l'autel des parfums. Il se trouvait directement en face du voile (voir verset 6). Comme l'arche d'alliance et la table des pains de proposition, il était fait de bois d'acacia couvert d'or et était muni d'anneaux et de barres pour le porter. On mettait des braises sur l'autel, et chaque matin et soir (voir versets 7-8) le grand-prêtre brûlait du parfum. Ce rituel semble signifier que l'on ne peut approcher de la présence de Dieu que par la prière, car ailleurs les Écritures montrent que l'encens est un symbole de la prière(voir Apocalypse 5:8 ; 8:3-4 ; Psaumes 141:2).
Exode 30:17-21 À propos du parvis extérieur et son ameublement, voir le commentaire de Exode 27:1-19.
Exode 30:22-33. Pourquoi le Seigneur dit-il à Moïse de « oindre la tente d'assignation» et tout son ameublement ?
L'huile
d'olive pure était un symbole sacré de l'Esprit du Seigneur (voir
D&A 45:56-57), et son utilisation signifiait la sanctification de
la personne ou de l'objet oint (voir Exode 30:29). L'utilisation de
l'huile peut également être une indication de la pureté existant chez
la personne, puisque l'Esprit du Seigneur ne demeure pas dans un
tabernacle impur.
« Depuis les temps les plus reculés, l'olivier est l'emblème de la paix
et de la pureté. De tous les autres arbres ou de toutes les autres
formes de végétation, c'est sans doute lui qui a été considéré comme le
plus sacré par les auteurs inspirés de toutes les époques par lesquels
nous avons reçu la parole du Seigneur. Dans les paraboles des
Écritures, la maison d'Israël ou le peuple qui a fait alliance avec le
Seigneur a été comparé à l'olivier. » (Joseph Fielding Smith, Doctrines of Salvation, 3:180)
Ainsi
le fait d'oindre d'huile ces objets inanimés suggère que le tabernacle
et tout ce qui s'y rapportait était sanctifié par l'Esprit en vue du
service de Dieu.
EXODE 31
Exode 31
Le Seigneur utilise des hommes de talent pour réaliser ses desseins (voir versets 1-6).
Exode 31:12-17. Voir commentaire de Exode 20:8-11.
Exode 31:18. Voir commentaire de Exode 34:1-4.
EXODE 32
Exode 32 à 34
Lorsque le Seigneur parle à Moïse sur le mont Sinaï, il révèle une loi qui contient les
ordonnances de la Prêtrise de Melchisédek (voir D&A 84:19–23). Mais le comportement
idolâtre des Israélites montre qu’ils ne sont pas prêts à vivre la plénitude de l’Évangile
(voir Exode 32:1-9 ; D&A 84:24). Comme ils sont si prompts à oublier le Seigneur, Dieu
retire la Prêtrise de Melchisédek du milieu d’eux et révèle une loi inférieure, la loi de
Moïse (voir Exode 34:1-2 ; D&A 84:25–27).
La loi de Moïse ne remplaçait pas les commandements, les alliances ou les principes de l’Evangile. C’était, au contraire, « une loi de rites et d’ordonnances, une loi qu’ils devaient observer strictement, jour par jour, pour les obliger à se souvenir de leur Dieu et de leur devoir envers lui » (Mosiah 13:30). La loi de Moïse enseignait au peuple à confesser ses péchés et à réparer, à suivre des règles strictes dans l’offrande de sacrifices d’animaux, à garder leur corps sain, à soutenir l’œuvre du Seigneur, à rendre grâce et à se réconcilier avec Dieu.
«
Bien que la loi de Moïse soit accomplie, le principe de la loi du
sacrifice continue
à faire partie de la doctrine de l’Église. Le but premier de la loi de
sacrifice consiste toujours à nous mettre à l’épreuve
et à nous aider à aller au Christ, mais deux adaptations ont été
apportées après
le sacrifice suprême du Christ. Premièrement, l’ordonnance de la
Sainte-Cène
a remplacé celle des sacrifices [d’animaux] ; et deuxièmement, ce
changement a
déplacé l’objet du sacrifice de l’animal à la personne elle-même. Dans
un certain
sens, le sacrifice est passé de l’offrande à l’offrant… Après son
ministère terrestre, le Christ a élevé la loi du sacrifice à un niveau
supérieur… Au lieu d’exiger d’une personne un animal ou du grain, le
Seigneur
veut maintenant que nous abandonnions tout ce qui est impie. C’est la
pratique
supérieure de la loi du sacrifice ; elle va jusqu’au fond de l’âme de
l’homme. » (M. Russell Ballard, The Law of Sacrifice, discours prononcé
le 13 août 1996 au symposium du département
d’éducation de l’Église, p. 5)
Exode 32:1-6. Pourquoi les Israélites désiraient-ils adorer un veau d'or ?
« Toute cette histoire est extrêmement étrange et inexplicable.
Est-il
possible que le peuple ait pu perdre de vue si rapidement les
étonnantes manifestations de Dieu sur la montagne ? Se peut-il qu'Aaron
ait imaginé qu'il pouvait faire un dieu qui puisse les aider ? Et
cependant il ne semble pas qu'il ait réprimandé le peuple. Il se peut
qu'il voulait seulement lui faire une représentation symbolique de la
puissance et de l'énergie divines qui pourraient être aussi évidentes
pour lui que l'avait été la colonne de nuée et de feu à laquelle Dieu
pourrait attacher une énergie et une influence constamment présentes ;
ou en lui demandant de sacrifier ses ornements, il a peut-être cru que
le peuple aurait renoncé à sa demande ; mais cela n'est que pure
conjecture, et il est très peu probable qu'elle soit défendable.
«
Il faut cependant concéder qu'Aaron ne semble pas avoir, ne serait-ce
que conçu un culte qui remplacerait le culte du Très-Haut ; c'est
pourquoi nous le voyons proclamer : demain il y aura fête en l'honneur
de l'Éternel, et nous voyons plus loin que certains des rites
appropriés du vrai culte furent utilisés en cette occasion, car ils
apportèrent des holocaustes et des sacrifices d'actions de grâces
(versets 6-7). Il est donc clair qu'il voulait que le vrai Dieu soit
l'objet du culte du peuple, même s'il lui permit et même l'encouragea à
offrir ce culte par un moyen idolâtre, le veau d'or. » (Clarke, Bible
Commentary, 1:463-464)
Exode 32:9-14. Est-il possible que Dieu se « repente du mal » ? (v. 12)
La Traduction de Joseph Smith corrige ce verset pour montrer que Moïse dit : « Reviens de l'ardeur de ta colère. Ton peuple se repentira de ce mal ; c'est pourquoi ne sors pas contre lui. » Ensuite la Traduction de Joseph Smith corrige le verset 14 pour qu'apparaisse la condition à laquelle le Seigneur épargnait son peuple : « Et le Seigneur dit à Moïse : S'il se repent du mal qu'il a fait, je l'épargnerai et détournerai ma colère ardente ; mais voici tu exécuteras le jugement sur tous ceux qui ne veulent pas se repentir aujourd'hui de ce mal. C'est pourquoi veille à faire ce que je t'ai commandé ou j'exécuterai tout ce que j'avais pensé faire à mon peuple. »
Exode 32:15-35. Moïse, le médiateur
Le
rôle de Moïse dans tout l'événement est significatif. Dans sa grande
vision du Seigneur, il fut dit à Moïse qu'il était « l'image » du Fils
unique (Moïse 1:6). Cette ressemblance apparaît ici. Au moment où le
peuple risquait la destruction à cause de sa méchanceté, Moïse devint
son médiateur auprès de Dieu. Il plaida sa cause et offrit même sa vie
pour apaiser la justice divine (voir Exode 32:31-32). Après les
murmures et la rébellion constante du peuple, tout dirigeant ordinaire
aurait vraisemblablement dit : « Oui c'est un peuple mauvais. Vas-y,
détruis-le. » Mais Moïse, comme le Christ, aimait son peuple en dépit
de la dureté du coeur et de la méchanceté de ce dernier. Moïse
intervint en sa faveur et le sauva, mais uniquement à condition qu'il
se repente.
On trouve une explication de ce qui était sur les tables que Moïse reçut la première fois dans le commentaire de Exode 34:1-4.
Exode 32:25-30
« Moïse partit à la recherche de ceux qui étaient 'pour l'éternel'
parmi ceux qu'Aaron avait 'laissés dans le désordre' (le mot hébreu
utilisé ici peut signifier soit 'dénudé', 'non couvert' soit
'indiscipliné', 'turbulent'). L'idée de nudité peut-être prise dans le
même sens que quand Adam eut honte et se cacha de Dieu parce qu'il
était nu. L'expression peut aussi signifier 'démasqué dans sa
culpabilité devant la colère de Dieu'. Comparez le sentiment d'Alma
quand il se décrit ainsi démasqué dans Alma 36:14-22. D'autre part, il
est de toute évidence qu'Israël s'était montré 'indiscipliné'
et était devenu 'turbulent' sous la direction d'Aaron. Ces deux faits
devaient tourner à la honte d'un peuple qui était censé être religieux.
» (Rasmussen, Introduction to the Old Testament, 1:93)
Certains
se sont demandé pourquoi Aaron, qui jouait un rôle clef dans l'épisode
du veau d'or s'en sortit sans condamnation. Bien que ne le rapportant
pas dans l'Exode, Moïse laisse entendre plus tard qu'Aaron, lui aussi,
avait manqué d'être détruit et ne fut sauvé que par l'intercession de
Moïse en sa faveur(voir Deutéronome 9:20).
EXODE 33
Exode 33:1-3
On trouvera un parallèle moderne à cette réprimande dans Doctrine et Alliances 103:15-20.
Exode 33:4-7. Qu'était la tente que Moïse dressa en dehors du camp ?
« Moïse prit ensuite une tente et la dressa hors du camp, à quelque distance, et l'appela 'la tente d'assignation'. La 'tente' n'est ni le sanctuaire du tabernacle décrit dans [Exode 25 à 30], qui ne fut fait qu'après le rétablissement parfait de l'alliance [Exode 35 à 40], ni un autre sanctuaire qui leur était venu de leurs ancêtres qui était utilisé avant la construction du tabernacle… mais une tente appartenant à Moïse, qui fut transformée en sanctuaire temporaire par le fait que la colonne de nuée descendit sur elle et que l'Éternel y parla avec Moïse. L'Éternel s'y révéla, et quiconque voulait s'adresser à lui devait se rendre à cette tente en dehors du camp. » (Keil et Delitzsch, Commentary, 1:2:233-234)
Exode 33:19-23. Est-il possible de voir la face de Dieu et de vivre ?
Il y a manifestement quelque chose qui ne va pas dans Exode 33:20, car le verset 11 de ce même chapitre dit : « L'Éternel parlait avec Moïse face à face, comme un homme parle à son ami ». En outre Exode 24:9-11 rapporte que Moïse et soixante-dix anciens d'Israël virent Dieu.
« Il y a nombre de passages qui disent que Dieu apparut 'face à face' avec ses anciens serviteurs. Par conséquent les passages qui déclarent que personne ne l'a vu doivent faire erreur. Par exemple le passage de Jean 1:18… est vraisemblablement dû au fait qu'un traducteur, à une époque plus récente, ne croyait pas que Dieu soit un personnage et par conséquent ne pouvait être vu. Cette idée nous est venue depuis l'introduction du credo d'Athanase en 325 de notre ère. La Traduction de Joseph Smith corrige ce passage comme suit : 'Personne n'a jamais vu Dieu sans rendre témoignage du Fils ; car nul ne peut être sauvé que par lui'. Dans 1 Jean 4:12, la Traduction de Joseph Smith fait la correction suivante : 'Personne n'a jamais vu Dieu, sauf ceux qui croient. Si nous nous aimons, Dieu demeure en nous et son amour est parfait en nous'.
« Examinons maintenant un autre passage de l'Évangile de Jean dans la Traduction de Joseph Smith : « Il est écrit dans les prophètes : ils seront tous enseignés de Dieu. Ainsi quiconque a entendu le Père et a reçu son enseignement vient de moi. Ce n'est pas que personne ait vu le Père, sinon celui qui vient de Dieu ; celui-là a vu le Père' (Jean 6:45-46). Si nous ne savions pas qu'il existe des contre-sens dans les traductions, on pourrait croire que notre Sauveur se contredit. Le dernier verset (Jean 6:46) ne s'accorde pas avec Jean 1:18.
« Nous lisons qu'Abraham parle face à face avec Dieu et que Dieu parle aussi avec Énoch et d'autres. Mais le monde moderne ne veut rien savoir de cela et a rejeté le Dieu vivant pour un dieu qu'on ne peut ni voir ni entendre. » (Joseph Fielding Smith, Answers to Gospel Questions, 2:162-163)
La
Traduction de Joseph Smith est inspirée quand elle corrige Exode 33:20
pour lui faire dire : « Et il dit à Moïse : Tu ne peux voir maintenant
ma face, de peur que ma colère ne s'allume contre toi aussi et que je
ne détruise, toi et ton peuple ; car aucun d'entre eux ne pourra me
voir maintenant et vivre, car ils sont extrêmement pécheurs. Et aucun
pécheur n'a jamais vu et il n'y aura jamais aucun homme pécheur qui verra ma face et qui vivra ».
Exode 34:1-4. Les deux paires de tables contenaient-elles le même texte ?
Avant de pouvoir pleinement répondre à cette question, il faut soigneusement examiner ce qu'il y avait sur les premières plaques.
«
Ce qui suit est une vue générale du sujet. Au chapitre 20 [de l'Exode]
sont donnés les dix commandements ; et en même temps divers statuts
politiques et ecclésiastiques qui sont détaillés au chapitre 21, 22 et
23. Pour les recevoir, Moïse devait s'approcher des ténèbres épaisses
où était Dieu, chapitre 21, et les ayant reçues, il revint avec elles
auprès du peuple, selon la demande de celui-ci précédemment exprimée au
verset 19 : 'Parle-nous toi-même, et nous écouterons, mais que Dieu ne
nous parle point, de peur que nous mourrions', car il avait été
terrifié par la façon dont Dieu avait exprimé les dix commandements
(voir verset 18). Après cela Moïse, avec Aaron, Nadab et Abihu et les
soixante-dix anciens montèrent sur la montagne ; et à son retour il
annonça toutes ces lois au peuple (voir Exode 24:1, etc.), et ce
dernier promit obéissance. Mais on ne parle toujours pas des tables de
pierre. Alors il écrivit tout dans un livre (voir Exode 24:4), qui fut
appelé le livre de l'alliance (voir verset 7).
«
Après cela Moïse, Aaron, Nadab, Abihu et les soixante-dix anciens
montèrent une seconde fois (voir Exode 24:9), et à ce moment là se
produisit la glorieuse découverte de Dieu mentionnée aux versets 10 et
11 du même chapitre. Après qu'il soit redescendu, Moïse reçoit de
nouveau le commandement de monter, et Dieu promet de lui donner des
tables de pierre contenant une loi et des ordonnances (verset 12).
C'est la première fois qu'on parle de ces tables de pierre ; et il
semble donc que les dix commandements et plusieurs autres préceptes
furent donnés au peuple et acceptés de lui et que le sacrifice de
l'alliance fut offert (voir Exode 24:5) avant que les tables de pierre
soient écrites ou mentionnées.
« Il est très vraisemblable que les commandements, les lois etc. furent tout d'abord publiés par le Seigneur aux oreilles du peuple, répétés ensuite par Moïse et les dix paroles, ou commandements, contenant l'essentiel de tout cela furent écrits plus tard sur les premières tables de pierre pour être conservés en souvenir dans l'arche. » (Clarke, Bible Commentary, 1:474)
Cette
analyse répond à une question fréquemment posée : Comment le Seigneur
a-t-il mis toute la loi de Moïse sur deux tablettes ? Les tablettes,
semble-t-il, ne contenaient que le résumé divin appelé les dix
commandements.
La Traduction de Joseph Smith ajoute des informations dans les deux premiers versets de ce chapitre :
«
Le Seigneur dit à Moïse : Taille deux tables de pierre comme les
premières, et j'écrirai les paroles de la loi qui étaient sur les
premières tables que tu as brisées ; mais ce ne seront pas les
premières, car j'ôterai la prêtrise du milieu d'eux ; c'est
pourquoi, mon saint ordre et ses ordonnances n'iront pas devant eux ;
car ma présence ne s'élèvera pas au milieu d'eux, de crainte que je ne
les détruise. Mais je leur donnerai la loi comme au début, mais ce sera
selon la loi d'un commandement charnel ; car j'ai juré dans ma colère
qu'ils n'entreront pas en ma présence, dans mon repos, aux jours de
leur pèlerinage. Fais donc ce que je t'ai commandé et sois prêt de
bonne heure, et tu monteras dès le matin sur la montagne du Sinaï ; tu
te tiendras là devant moi, sur le sommet de la montagne. »
À
première lecture, ce passage peut paraître contradictoire. Le Seigneur
dit qu'il va écrire sur les deuxièmes tables « les paroles de la loi
qui étaient sur les premières tables que tu as brisées » (verset 1)
mais ensuite il dit : « Mais ce ne seront pas les premières » (verset
1). Le problème consiste à décider ce que ce désigne : l'écriture sur
les tables ou le nouvel ordre de choses introduit à cause de la
rébellion d'Israël. L'information qui suit le « ce » semble désigner le
nouvel ordre et non les nouveaux écrits. Mais la Traduction de Joseph
Smith de Deutéronome 10:2 montre que les deux jeux de plaques
contenaient la même chose à une exception près : « J'écrirai sur ces
tables les paroles qui étaient sur les premières tables que tu as
brisées, sauf les paroles de l'alliance éternelle de la sainte
prêtrise, et tu les mettras dans l'arche. »
Exode 34:29-35. Que signifie le rayonnement dégagé par Moïse ou le voile qu'il porta ?
«
Après un temps assez long et de telles expériences en la présence de
Dieu, il n'est pas étonnant que le visage de Moïse ait rayonné d'une
gloire divine quand il revint et que le peuple recula de peur devant
lui. Ce phénomène de la lumière rayonnant des être célestes et des être
terrestres qui sont sous l'influence céleste n'est pas unique. Comparez
la description des apôtres le jour de la pentecôte lorsque des 'langues
semblables à des langues de feu' rayonnèrent d'eux (Actes 2:3).
«
Le mot hébreu rendu ici par 'rayonnait' est 'garan', verbe découlant
d'un nom signifiant 'corne' désignant des rayons latéraux de lumière,
comme les 'cornes' ou rayon du matin que l'on voit au-dessus de
l'horizon avant que le soleil ne se lève. C'est ce phénomène qui fait
que les Arabes appellent le soleil à son lever une 'gazelle' (un
contre-sens dans la traduction de l'hébreu en latin amena Michel-Ange à
mettre des cornes sur une statue de Moïse ! » (Rasmussen, Introduction to the Old Testament, 1:95)
EXODE 35
Exode 35 à 40. Voir commentaire de Exode 25 à 30.
EXODE 36
Exode 37:1-9. Sur l'arche d'alliance, voir le commentaire de Exode 25:10-22.
Exode 36:8-38. À propos des couvertures du tabernacle, voir le commentaire de Exode 26:1-14.
Exode 37:10-16. À propos de la table des pains de proposition et ses instruments, voir le commentaire de Exode 25:23-30.
Exode 37:17-24. À propos du chandelier d'or, voir le commentaire de Exode 25:31-40.
EXODE 38
Exode 38:1-20. À propos du parvis extérieur et son ameublement, voir le commentaire de Exode 27:1-19.
EXODE 39
Exode 39:1-43. À propos des vêtements sacerdotaux et leur signification, voir le commentaire de Exode 28.
EXODE 40
Exode 40:12-15 : Ces versets mentionnent des rites sacrés que pratiquait le peuple de l'alliance (voir aussi Nombres 25:11-13 et Jérémie 31:31-33). Y sont mentionnés le voile, les autels,
les vêtements sacrés, les ablutions et les onctions.
Exode 40:34-38 : Le Seigneur accepte le sanctuaire en y manifestant sa gloire et en s’y révélant.
LÉVITIQUE
I 01 I 02 I
03 I 04 I
05 I 06 I
07 I 08 I
09 I 10 I
11 I 12 I
13 I 14 I
15 I 16 I
17 I 18 I
19 I 20 I
21 I 22 I
23 I 24 I
25 I 26 I
27 I
LÉVITIQUE 1
Lévitique 1:1. Qu'est-ce qui fait la grande importance du Lévitique ?
Le
Lévitique contient une révélation directe de Dieu par Moïse à Israël.
C'est ce qui donne un grand intérêt au livre, car chaque fois que Dieu
parle à l'homme, il se révèle. Grâce aux pages du Lévitique, on peut
arriver à mieux le comprendre, lui et son dessein. Le lecteur moderne
peut avoir le sentiment que le contenu du livre est dépassé,
particulièrement les passages qui traitent du sacrifice sanglant, et
cependant tout fut conçu, comme Amulek l'a dit, pour indiquer
l'expiation infinie du Christ (voir Alma
34:14).
« Ainsi donc le premier point qui réclame notre attention est celui-ci : Dans chaque offrande il y a au moins trois objets distincts qui nous sont présentés. Il y a l'offrande, le prêtre et le donateur. Il est absolument nécessaire de connaître exactement l'importance précise de chacun d'entre eux si l'on veut comprendre les offrandes.
«
Qu'est-ce donc que l'offrande ? Et le prêtre ? Et le donateur ?
L'offrande, c'est le Christ ; le prêtre, c'est le Christ ; le donateur,
c'est le Christ. Les relations dans lesquelles le Christ a représenté
l'homme et a agi vis-à-vis de l'homme sont telles et sont si nombreuses
qu'il n'existe pas de symbole ou d'ensemble de symboles qui puissent
les représenter adéquatement toutes. C'est pour cela que nous avons
beaucoup de catégories distinctes de symboles et d'autres variations
encore dans ces catégories distinctes dont chacune nous donne une vue
particulière du Christ, soit dans sa personnalité, soit dans son
oeuvre, soit dans sa personne. Mais de quelque façon que nous le
voyions, pour les pécheurs il remplit plus d'une relation. C'est cela
qui nécessite tant d'emblèmes.
« Tout d'abord il se présente comme donateur, mais nous ne pouvons pas voir le donateur sans l'offrande, et le donateur est lui-même l'offrande, et celui qui est à la fois donateur et offrande est aussi le prêtre. Homme sous l'empire de la loi, notre représentant, le Christ, nous représentait vis-à-vis de Dieu comme donateur. Il prit 'le corps préparé pour lui' comme son offrande, afin de nous réconcilier avec Dieu en lui et par lui. C'est ainsi que quand le sacrifice et l'offrande eurent totalement échoué – quand Dieu ne voulut plus les accepter – 'alors (il dit) : Voici, je viens avec le rouleau du livre écrit pour moi. Je veux faire ta volonté, mon Dieu ! Et ta loi est au fond de mon coeur'.
« Ainsi donc son corps était son offrande : il l'offrit volontairement; et puis en tant que prêtre il porta le sang dans le Très Saint. En tant que donateur, nous le voyons homme sous l'emprise de la loi, se tenant comme notre représentant, pour que nous accomplissions tout ce qui est juste. En tant que prêtre, il se présente comme notre médiateur, le messager de Dieu entre lui-même et Israël. Tandis qu'en tant qu'offrande, on voit en lui la victime innocente, d'une agréable odeur à Dieu, et cependant portant le péché et mourant pour lui.
« C'est ainsi que dans le même symbole, le donateur expose le Christ dans sa personne, comme étant celui qui est devenu homme pour répondre aux exigences de Dieu : l'offrande le présente dans sa personnalité et son oeuvre, comme la victime par laquelle l'expiation était ratifiée ; tandis que le prêtre nous donne une troisième image de lui, dans sa relation officielle, comme médiateur et intercesseur désigné. En conséquence, quand nous avons un symbole dans lequel l'offrande est ce qui ressort le plus, la pensée maîtresse, ce sera le Christ en tant que victime. D'autre part, lorsque le donateur ou le prêtre prédomine, ce sera respectivement le Christ en tant qu'homme ou le Christ en tant que Médiateur. » (Jukes, Law of the Offerings, p. 44-45)
Lévitique 1:2-3. Qu'est-ce qui rendait un animal acceptable comme offrande à Dieu ?
Le mot hébreu traduit par « sans défaut » signifie être sain ou entier. Outre cette condition, tous les animaux du sacrifice devaient répondre à deux autres conditions. Ils devaient appartenir à la catégorie que Dieu déclarait pure (voir Lévitique 11), et ils devaient aussi appartenir à des troupeaux domestiqués (voir Lévitique 1:2).
« Dans les animaux purs, qu'il avait obtenus par son propre élevage et ses soins, et qui constituaient son bétail ordinaire et dans les produits obtenus par le travail de ses mains dans les champs et la vigne, où il trouvait sa nourriture ordinaire, l'Israélite offrait… la nourriture qu'il se procurait dans l'exercice de l'appel divin qui lui était donné, comme symbole de la nourriture spirituelle qui dure jusque dans la vie éternelle (voir Jean 6:27 ; 4:34) et qui nourrit l'âme et le corps pour une vie impérissable en communion avec Dieu… De cette façon les dons sacrificatoires acquièrent un caractère représentatif et dénotent la reddition de l'homme avec tout son travail et tout ce qu'il produit à Dieu. » (Keil et Delitzsch, Commentary, 1:2:275-276)
Cette
offrande devait être « volontaire » (Lévitique 1:3). Elle n'était pas
obligatoire mais était l'expression libre de la reconnaissance de celui
qui l'offrait. Tout ce qui était moins que cela constituait une
violation d'un principe fondamental des offrandes volontaires(cf. Moroni 7:6-10).
Lévitique 1:3. L'holocauste était-il réellement abattu à l'entrée de la tente d'assignation ?
Pour
aider Israël à surmonter l'idolâtrie, le Seigneur spécifia que les
offrandes devaient être sacrifiées en un seul endroit, « à l'entrée de
la tente d'assignation » (verset 3). Cet endroit était spécifié parce
que c'était là (techniquement à quelques mètres devant la porte de la
tente d'assignation ou temple) que se trouvait l'autel sur lequel
serait brûlé le sacrifice ou une partie du sacrifice. Ce verset et les
versets suivants décrivent les holocaustes. Les autres offrandes
répondaient à d'autres conditions.
Lévitique 1:4. Pourquoi le donateur mettait-il les mains sur le sacrifice, et en quoi ce sacrifice faisait-il l'expiation pour lui ?
L'imposition
des mains était une partie importante de chaque sacrifice. « Cela
signifiait transmission et délégation et impliquait la représentation ;
de sorte que cela indiquait réellement que le sacrifice se substituait
au sacrificateur. Par conséquent il était toujours accompagné d'une
confession du péché et de prières. On procédait comme suit : Le
sacrifice était tourné de manière à ce que la personne qui confessait
soit tournée vers l'ouest tandis qu'elle posait les mains entre les
cornes du sacrifice, et si le sacrifice était apporté par plus d'une
personne, chaque personne devait faire l'imposition des mains. On ne
sait pas avec certitude si on posait une des mains ou les deux ; mais
tous s'accordent pour dire que cela devait se faire 'de toutes ses forces',
pour ainsi dire, pour mettre tout son poids sur le représentant. »
(Edersheim, The Temple, p. 113-114)
Cette pratique montre que le sacrifice avait un aspect ou un symbolisme double. Tout d'abord et avant tout, il représentait le seul sacrifice qui pouvait en fin de compte apporter la paix et la rémission des péchés, à savoir celui de Jésus-Christ. Mais l'imposition des mains montrait qu'il y avait transfert d'identité ; c'est-à-dire que le donateur mettait son identité sur l'animal du sacrifice. Ainsi l'abattage de l'animal indiquait symboliquement une des deux choses suivantes, selon le genre de sacrifice : tout d'abord il impliquait que le moi pécheur, « l'homme naturel », comme l'appelait le roi Benjamin (voir Mosiah 3:19), était mis à mort pour que la personne spirituelle puisse renaître. Paul utilisa cette terminologie dans Romains 6:1-6, et les fonts baptismaux sont comparés à une tombe dans Doctrine et Alliances 128:13. Pourquoi ? Parce que « le vieil homme » (Romains 6:6) du péché est enterré ici.
Deuxièmement,
si ce n'était pas un sacrifice d'expiation, la mort de l'animal
impliquait que l'on donnait sa vie, c'est-à-dire un sacrifice total de
soi-même à Dieu. Le mot traduit « expiation » (Lévitique 1:4) vient
d'un mot hébreu signifiant « couvrir ou cacher ». L'implication
n'est pas que le péché n'existe plus, mais que le péché a été recouvert
ou, plus scripturairement parlant, effacé de devant Dieu par sa grâce
ou sa bonté aimante (voir Alma 7:13). C'est-à-dire que le pouvoir qu'a
le péché de séparer l'homme de Dieu a été enlevé (voir Keil et
Delitzsch, Commentary, 1:1:276). C'est ainsi que l'expiation servait à
montrer que l'homme redevient un avec Dieu.
Lévitique 1:5. Pourquoi met-on à tel point l'accent sur le sang ?
De
tous les éléments de l'ordonnance du sacrifice, rien ne jouait un rôle
plus important que l'administration du sang du sacrifice. La façon dont
il était offert fut spécifiée dans le moindre détail par le Seigneur.
En fonction du sacrifice, le sang était barbouillé sur les cornes de
l'autel, aspergé ou éclaboussé sur ses quatre côtés ou versé à sa base.
Le Seigneur choisit le sang pour montrer d'une manière frappante les
conséquences du péché et ce qu'impliquait le processus du pardon et de
la réconciliation. C'est pourquoi le sang symbolisait à la fois la vie
(voir Lévitique 17:11) et le don de sa vie.
La mort est la conséquence du péché ; c'est ainsi que l'animal était mis à mort pour montrer ce qui arrive quand l'homme pèche. En outre l'animal était un symbole du Christ. Parce qu'il a donné sa vie pour l'homme, par l'effusion de son sang, quelqu'un qui est spirituellement mort à cause du péché peut trouver une nouvelle vie. C'est de cette vérité que découle un parallèle spirituel : « De même qu'en Adam, ou par nature, tous les hommes tombent et sont assujettis à la mort spirituelle, de même aussi tous les hommes, dans le Christ et dans son sacrifice expiatoire, peuvent obtenir la vie éternelle » (McConkie, The Promised Messiah, p. 259).
Le
but de l'effusion du sang était d'apporter l'expiation (voir Lévitique
17:11 ; Hébreux 9: 22). Le verbe hébreu qui est traduit par expiation
signifie « couvrir », ainsi donc le barbouillage ou l'aspersion de sang
« couvrait » les péchés de l'homme et apportait ainsi l'expiation. Il y
a un beau paradoxe dans l'idée que les justes sont ceux « dont les
vêtements sont blanchis par le sang de l'agneau » (Éther 13:10 ; Alma
5:21). C'est le sang du Christ qui couvre les péchés et rend l'homme
pur pour qu'il puisse recevoir la réconciliation avec Dieu.Ainsi le
sang était un symbole de tout le processus par lequel l'homme se
réconcilie avec Dieu.
«
De tout cela il apparaît clairement que ceux d'Israël qui étaient
spirituellement éclairés savaient et comprenaient que leurs ordonnances
sacrificielles étaient à la similitude de la mort future de celui dont
ils utilisaient le nom pour adorer le Père et que ce n'était pas le
sang sur leurs autels qui apportait la rémission des péchés, mais le
sang qui serait versé à Gethsémané et sur le calvaire. » (McConkie, The Promised Messiah, p. 258)
Lévitique 1:6-9. Quel était le but dans lequel on découpait l'animal ?
L'aspect le plus remarquable de l'holocauste était le découpage de l'animal en diverses parties et le lavage des entrailles et des jambes du veau dans de l'eau. Et cependant c'est cela même qui donnait à ce sacrifice sa dimension et son sens distinct des autres.
« Le devoir de l'homme vis-à-vis de Dieu n'est pas d'abandonner une faculté, mais l'abandon total. C'est ainsi que le Christ résume le premier commandement : tout l'esprit, toute l'âme, toutes les affections. 'Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton coeur, de toute ton âme et tout ton esprit'. Je ne puis douter que c'est là-dessus que porte le symbole en parlant si particulièrement des parties de l'holocauste ; car 'la tête', 'la graisse', 'les jambes', 'les entrailles' sont toutes énumérées distinctement. 'La tête' est l'emblème bien connu des pensées ; 'les jambes' l'emblème de la marche et 'les entrailles' le symbole constant et familier des sentiments et des affections du coeur. La signification de la 'graisse' n'est peut-être pas aussi évidente, bien qu'ici aussi l'Écriture nous aide à trouver la solution. Elle représente l'énergie non pas d'un membre ou d'une faculté, mais la santé et la vigueur générale de l'ensemble.
En Jésus tout cela était entièrement livré, et tout était sans tache ni défaut. S'il n'y avait eu dans l'esprit de Jésus qu'une seule pensée qui ne soit pas parfaitement donnée à Dieu, s'il n'y avait eu qu'une affection dans le coeur de Jésus qui n'ait pas entièrement cédé à la volonté de son Père, s'il n'y avait eu qu'un pas dans la marche de Jésus qui n'ait pas été fait pour Dieu, même pour son propre plaisir, alors il n'aurait pas pu s'offrir ni être accepté comme 'holocauste à l'Éternel'. Mais Jésus donna tout : il ne réserva rien. Tout fut brûlé et consumé sur l'autel. » (Jukes, Law of the Offerings, p. 63-64).
Le
lavage des entrailles et des jambes suggère la nécessité d'être
spirituellement pur non seulement dans ce qu'on fait, mais aussi dans
ce qu'on désire (voir Éphésiens 5:26 ; Jukes, Law of the Offerings, p.
71).
Prises
ensemble, ces choses révèlent la qualité de la vie que le Seigneur
vécut. Ses sentiments, ses pensées, ses activités et toute sa vie
étaient assujettis à Dieu. En même temps le sacrifice mettait l'accent
sur l'idée que ce n'est que quand le donateur se donne à Dieu que sa vie est agréable ou satisfaisante pour le Seigneur.
Lévitique 1:10-17. Pourquoi le Seigneur permit-il divers degrés de sacrifices ?
Les sacrifices, pour être acceptables, devaient appartenir aux groupes suivants : un boeuf mâle, un bélier ou un bouc, une tourterelle ou un pigeon. La situation économique de la personne décidait du genre d'animal que l'on sacrifiait. Le fait que chacun de ces animaux était totalement acceptable à Dieu est une indication de sa miséricorde. Pour lui ce n'est pas le don qui compte, mais l'intention du coeur du donateur.
LÉVITIQUE 2
Lévitique 2. Qu'était l'offrande en don ?
Le mot traduit par « offrande en don » dans un sens sacrificatoire, désigne un don de grain, de farine ou de pain. Par cette offrande, la personne reconnaissait que Dieu est celui qui donne tout et abandonnait ce qui avait été désigné comme lui appartenant vraiment (c'est-à-dire les fruits des champs) en supplication pour pouvoir accomplir son devoir. Le blé ou les produits faits à partir du blé, auxquels on ajoutait l'huile, l'encens et le sel, constituaient chaque offrande (voir versets 1 et 13). Dans chaque cas, le blé devait être préparé d'une certaine façon. « La fleur de farine » (verset 4-5, 14) réclamait le plus grand effort à une époque où l'on moulait le grain essentiellement à la main. C'est ainsi que le temps du donateur, qui symbolisait sa vie entière, était investi dans l'offrande.
Dans cette offrande, la réunion de l'huile, de l'encens et du grain est instructive (voir verset 1). Dans les Écritures, l'huile était utilisée pour symboliser le Saint-Esprit (voir D&A 45:56-57), le grain pour symboliser la parole de Dieu (voir Marc 4:14) et l'encens pour symboliser la prière (voir Apocalypse :3). De même que l'homme était censé vivre physiquement en mangeant du pain, de même il était censé vivre spirituellement dans le Christ en absorbant la parole et l'Esprit du Seigneur par la prière. On ne brûlait qu'une partie du sacrifice (voir Lévitique 2:2, 9). Cette exigence était vraie de tous les sacrifices sauf du sacrifice d'expiation et de l'holocauste. Le reste devenait la propriété des prêtres et il leur était permis de le partager avec les membres de leur famille (voir versets 3, 10). De cette façon, la prêtrise était entretenue par le Seigneur pendant son temps de service.
Les
parties du sacrifice qui étaient brûlées étaient considérées comme «
saintes » tandis que les parties qui devaient être mangées étaient
considérées comme « très saintes » (versets 3, 10). La distinction
semble être une sauvegarde. Il ne pouvait pas arriver grand chose à la
partie du sacrifice qui était brûlée, mais la partie qui restait, si on
n'y faisait pas soigneusement attention, pouvait être profanée.
L'oblation des prémices n'était pas un sacrifice mais plutôt un don de reconnaissance et de louanges au Seigneur pour la récolte (voir verset 12). Si le donateur voulait utiliser une partie de cette oblation comme offrande en don, le Seigneur désignait comment cela devait se faire (voir versets 14 à 16).
Lévitique 2:11, 13. Pourquoi le levain et le miel étaient-ils interdits et le sel exigé ?
La prohibition contre le levain s'étendait aussi au miel. La capacité de ces éléments de produire la fermentation et de se gâter en faisait d'excellents symboles de la corruption, quelque chose qui n'avait pas de place dans les effets d'affinement et de purification de la loi que le sacrifice symbolisait.
«
Tandis qu'il était interdit d'utiliser le levain et le miel avec
n'importe quelle espèce de nourriture parce qu'ils produisaient la
fermentation et la corruption, d'un autre côté le sel ne pouvait être
omis d'aucune offrande sacrificatoire. 'Tu ne laisseras point ton
offrande manquer de sel, signe de l'alliance de ton Dieu', c'est-à-dire
: tu n'offriras jamais d'offrande sans sel. La signification que le
sel, avec son pouvoir de fortifier la nourriture et de la protéger de
la putréfaction et de la corruption, donnait au sacrifice, c'était
l'authenticité inébranlable de cette reddition de soi au Seigneur
incarnée dans le sacrifice, par laquelle toute impureté et toute
hypocrisie étaient repoussées.
«
Le sel du sacrifice est appelé le sel de l'alliance, parce que dans la
vie ordinaire, le sel était le symbole de l'alliance ; le traité étant
conclu et rendu ferme et inviolable, selon une coutume bien connue des
anciens Grecs… qui est toujours conservée chez les Arabes, en faisant
manger aux contractants de l'alliance du pain et du sel en signe de
l'alliance qu'ils venaient de faire. De même qu'une alliance de cette
sorte était appelée 'alliance du sel', équivalant à une alliance
inviolable (Nombres 18:19 ; 2 Chroniques 13:5), de même ici le sel
ajouté au sacrifice est désigné comme sel de l'alliance de Dieu, parce
qu'il donne de la force et de la pureté au sacrifice par lequel Israël
était fortifié dans la communion par alliance avec l'Éternel. » (Keil
et Delitzsch, Commentary, 1:2:295)
LÉVITIQUE 3
Lévitique 3. Le sacrifice d'actions de grâces
Le nom de ce sacrifice en hébreu est chélamim, forme de chalom ou « paix ».
« Le pluriel désigne tout l'ensemble de bénédictions et de pouvoirs par lesquels le salut ou l'intégrité de l'homme dans sa relation avec Dieu sont établis et assurés. L'objet du chélamim était invariablement le salut : Tantôt on l'offrait comme incarnation des actions de grâces pour le salut déjà reçu, tantôt comme prière pour le salut désiré, de sorte qu'il comprenait aussi bien les offrandes supplicatoires que les actions de grâces et était offert même en temps de malheur ou le jour où les supplications étaient offertes pour avoir l'aide de Dieu. » (Keil et Delitzsch, Commentary, 1:2:299)
On pouvait utiliser des animaux femelles comme sacrifices d'actions de grâces (voir verset 1, 6), mais ils devaient quand même être sans défaut. On ne pouvait pas utiliser d'oiseau. On ne brûlait que la graisse et les reins de cette offrande. L'action remplissait le but du sacrifice puisque la graisse indiquait le bien-être de l'animal entier. Elle finit par représenter la consécration de la vie tout entière de l'intéressé à Dieu.
Il
y a une espèce de mouton courante au Moyen-Orient qui a une queue très
épaisse. Ce fait semble expliquer les instructions du Seigneur
concernant la queue (verset 9) et implique que la queue tout entière
devait être offerte (voir Wilson, Old Testament Word Studies, sous la
rubrique « rump », p. 363).
LÉVITIQUE 4
Lévitique 4:2. Que signifie « pécher involontairement » ?
Le
mot hébreu tchata't utilisé pour ce sacrifice, est une racine
signifiant « manquer, ne pas toucher la marque » ou « trébucher et
tomber » (voir Wilson, Old Testament
Word Studies, sous la rubrique « sin », p. 395). Le mot interprété par
« involontairement » signifie « se tromper » (Wilson, Old Testament
Ward Studies, sous la rubrique
« ignorance », p. 225). Ainsi les péchés qui étaient expiés par ce
sacrifice étaient ceux qui étaient commis par erreur, ou par oubli,
c'est-à-dire des péchés commis non-intentionnellement. En d'autres
termes, cette offrande couvrait les péchés qui venaient des faiblesses
de la chair par opposition à ceux qui étaient commis délibérément en
état de rébellion. Ce sacrifice illustre le fait que le péché, même
quand il n'est pas commis délibérément, met l'individu en infraction
avec les exigences de la justice. Le prophète et roi Benjamin a
expliqué : « Car son sang (du Christ) expie les péchés de ceux qui…
sont morts sans avoir connu la volonté de Dieu à leur sujet, ou ont
péché par ignorance » (Mosiah 3:11). Pour ce sacrifice, le donateur
était autorisé à apporter beaucoup d'espèces d'offrandes (voir
Lévitique 4:3, 13-14, 22-23, 27-28 ; 5:6-7, 11-12).
Lévitique 4:5-7. Pourquoi le sang était-il porté dans le tabernacle et aspergé devant le voile et aussi passé sur les cornes de l'autel ?
Le sang de tous les sacrifices était le symbole direct de l'expiation. Le chiffre sept était un symbole de la perfection (le chiffre venant de la racine hébraïque signifiant « entier» ou « complet » et aussi probablement de l'idée que la création avait été terminée en sept jours). Ainsi sept devint le symbole de l'alliance (voir par exemple Douglas, New Bible Dictionary, sous la rubrique « numbers », p.898). Par le péché, Israël courait le danger de perdre ses relations par alliance avec l'Éternel. En effet, il était pécheur et ces péchés étaient toujours devant le Seigneur. Si Israël pouvait les oublier, Dieu ne le pouvait pas. Néanmoins il était tout aussi inoubliable que le Christ avait expié pour ces péchés qui résultaient non de la rébellion, mais des faiblesses de la chair. Le sang du sacrifice d'expiation (symbolisant l'expiation du Seigneur), quand il était porté à l'intérieur du voile par le grand-prêtre, restait là où il était toujours présent devant l'oeil de Dieu (voir Jukes, Law of the Offerings, p. 153-154).
Les cornes sur l'autel des sacrifices et l'autel des parfums symbolisaient la puissance (peut-être parce que beaucoup d'animaux munis de cornes ont une grande puissance). Les cornes des autels représentaient donc symboliquement le fait que dans ces deux autels se trouvait le pouvoir de sauver. Mettre le sang du sacrifice expiatoire sur les cornes de l'autel des parfums signifiait que le sang expiatoire pouvait rendre plus efficaces les prières d'Israël à Dieu.
Lévitique 4:12. Que signifie le fait de brûler le sacrifice d'expiation en dehors du camp ?
L'offrande de la graisse et des entrailles sur l'autel montrait que l'offrande elle-même était acceptable à Dieu. Mais comme ce sacrifice représentait les effets du péché, l'offrande elle-même pouvait venir sur l'autel. Cela peut nous déconcerter au premier abord que le Christ ait pu être symbolisé comme un sacrifice d'expiation.
«
Jusqu'à présent, l'idée de péché n'est pas encore introduite dans les
sacrifices. L'holocauste, l'offrande et le sacrifice d'actions de
grâces, aussi différents qu'ils soient l'un de l'autre, avaient
cependant ceci de commun qu'en chacun d'eux le sacrifice consistait à
présenter quelque chose qui était agréable à l'Éternel, une oblation
pour satisfaire ses saints commandements qu'il avait une grande
satisfaction à accepter. Mais ici, dans les sacrifices d'expiation et
de culpabilité, le péché est lié au sacrifice. On trouve ici le péché
confessé, le péché jugé, le péché réclamant le sacrifice et l'effusion
du sang et cependant le péché expié, effacé et pardonné…
«
Le sacrifice d'expiation montre que le péché a été jugé et que par
conséquent le sentiment d'avoir péché, si nous croyons, ne doit pas
ébranler notre sentiment de sécurité. Le péché apparaît ici
essentiellement comme extrêmement pécheur, extrêmement haïssable,
extrêmement mauvais devant Dieu ; cependant il apparaît aussi comme
parfaitement compensé par le sacrifice, parfaitement porté,
parfaitement jugé, parfaitement expié…
« Les offrandes d'une agréable odeur sont, comme nous le savons, le Christ dans sa perfection s'offrant pour nous sans péché à Dieu : les autres, au contraire, comme nous verrons, le représentent comme s'offrant comme notre représentant pour le péché. » (Jukes, Law of the Offerings, p. 137-139)
Le
sacrifice expiatoire qui commença à Gethsémané et finit le lendemain
sur le Golgotha pourrait être considéré comme un sacrifice d'expiation,
car tel était son but.
« L'agonie que le Christ éprouva dans le Jardin, l'esprit limité ne peut en sonder ni l'intensité ni la cause… Il luttait et gémissait sous un fardeau dont aucun homme qui a vécu sur la terre ne pourrait même concevoir la possibilité. Ce n'était pas une douleur physique ni une angoisse mentale uniquement qui lui firent souffrir une torture telle qu'elle produisit un suintement de sang de chaque pore, mais une angoisse spirituelle comme seul Dieu était capable d'en ressentir…
« D'une certaine manière, terriblement réelle bien qu'incompréhensible à l'homme, le Sauveur prenait sur lui le fardeau des péchés de l'humanité depuis Adam jusqu'à la fin du monde. » (James E. Talmage, Jésus le Christ, p. 745-746)
En d'autres termes, pour répondre aux exigences de la justice, le Christ se tint devant la loi comme s'il était coupable de tous les péchés, bien qu'il n'était coupable d'aucun. Il devint un sacrifice d'expiation pour toute l'humanité. Ce sacrifice impliquait plus que la souffrance dans le jardin de Gethsémané. Il prit fin sur la croix à l'extérieur des murs de la ville. Ainsi Paul vit dans le sacrifice du Christ l'accomplissement du symbolisme du sacrifice expiatoire brûlé en dehors du camp :
«
Les corps des animaux, dont le sang est porté dans le sanctuaire par le
souverain sacrificateur pour le péché, sont brûlés hors du camp. C'est
pour cela que Jésus aussi, afin de sanctifier le peuple par son propre
sang, a souffert hors de la porte. Sortons donc pour aller à lui, hors
du camp, en portant son opprobre. » (Hébreux 13:11-13)
Lévitique 4:25, 30, 35
Le sang du sacrifice d'expiation pour les chefs et l'homme du commun
n'était pas aspergé sur les côtés de l'autel d'airain mais plutôt
barbouillé sur les cornes. Les cornes symbolisaient la puissance de
l'Éternel. Le fait d'y mettre le sang expiatoire suggérait que le
pardon ne pouvait être apporté que par la puissance de Dieu.
LÉVITIQUE 5
Lévitique 5:1-13
Ces versets sont la continuation des conditions requises pour un
sacrifice d'expiation. Les péchés dont il est dit ici qu'ils
nécessitent l'expiation sont les péchés d'omission (le fait de ne pas
dénoncer un délit dont on a été témoin), d'inadvertance (profanation
inconsciente) et de témérité (serment prononcé à la légère). Bien que
qualifié de sacrifice de culpabilité (voir verset 6), ce sacrifice ne
doit pas être confondu avec le sacrifice de culpabilité proprement dit
dont il est question au Lévitique 5:14-19. Le sacrifice de culpabilité
mentionné ici visait à expier les actes qui tombaient dans la catégorie
des péchés d'expiation (ignorance, infractions mineures et impureté
cérémonielle).
Lévitique 5:16. Pourquoi ajoutait-on « un cinquième» au sacrifice de culpabilité ?
«
Dans le cas du péché – c'est-à-dire notre nature pécheresse, où il
n'avait pas été commis de vol ou de tort à l'égard de quelqu'un – la
justice était pleinement satisfaite par la mort et la souffrance du
pécheur. Mais la souffrance et la mort du pécheur, à elle seule, ne
pouvait réparer le tort ou l'infraction. Si la victime ne faisait que
mourir pour l'infraction, la partie lésée resterait perdante. On
pourrait effectivement châtier le délinquant, mais le tort resterait.
La mort du délinquant ne réparerait pas le tort commis, ni ne rendrait
les droits dont un autre aurait été dépouillé. Et cependant, tant que
cela n'était pas fait, on ne pouvait guère considérer l'expiation ou la
restitution comme parfaite. Par conséquent pour qu'il y ait réparation
dans le sacrifice de culpabilité, il n'y a pas seulement le jugement
passé sur la victime, mais aussi la restitution : le droit dont une
autre personne a été privée est satisfait, le tort pleinement réparé. »
(Jukes, Law of Offerings,p. 179)
LÉVITIQUE 6
Lévitique 6:13. Pourquoi ne permettait-on jamais au feu brûlant sur le grand autel de s'éteindre ?
Le
premier feu sur le premier autel fait sous la direction de Moïse fut
allumé par une action directe de l'Éternel (voir Lévitique 9:23-24). Le
prêtre avait pour devoir d'entretenir ce feu, ce qui symbolisait la
continuation de l'alliance qui donnait à l'ordonnance du sacrifice une
validité éternelle. En outre, le feu symbolisait la puissance
purificatrice du Saint-Esprit qui ne s'éteint jamais.
LÉVITIQUE 7
Lévitique 7:11-27. Pourquoi le donateur mangeait-il le sacrifice d'actions de grâces ?
Après
avoir enlevé la graisse, les rognons, la poitrine et la partie
supérieure de la patte postérieure, on rendait le reste de l'animal au
donateur. Une fois rentré chez lui, il l'utilisait pour préparer un
festin auquel étaient conviés sa famille, ses amis et les pauvres. Le
sacrifice était la partie principale de ce festin, ce festin devenait
un repas sacré d'alliance que l'on prenait avec joie et actions de
grâces, parce qu'il représentait la communion avec le Seigneur. La
nourriture terrestre symbolisait la puissance spirituelle par laquelle
le Seigneur contentait et rafraîchissait ses saints et les conduisait à
la victoire sur tous leurs ennemis. Les oiseaux n'étaient pas acceptables parce qu'ils fournissaient trop peu de viande.
Tous les participants avaient leur part dans ce sacrifice. Le Seigneur spécifiait sa part, celle qui était donnée au prêtre et celle qui était partagée par la famille. C'est pourquoi tous avaient l'esprit du repas de communion tout comme tous profitent de l'oeuvre du Christ qui est de réaliser le salut des fidèles et la victoire sur la mort et l'enfer. Manger sciemment le sacrifice d'actions de grâces tout en étant dans un état d'impureté constituait une raison d'excommunication (voir verset 21). On ne peut être dans un état de péché et être en même temps dans un état de grâce auprès de Dieu.
Lévitique 7:28-34. Qu'est-ce que le sacrifice par élévation et le sacrifice par agitation ?
Le
Seigneur déclara que deux parties de l'animal appartiendraient au
prêtre. La première était l'offrande par élévation qui était la partie
supérieure de la patte arrière. Le terme élévation signifie en hébreu «
soulever » ou « enlever ». Cette partie était donnée par le donateur au
prêtre pour le payer pour son aide. La « poitrine qu'on agite de côté
et d'autre » (voir verset 34) était le bréchet. Ce morceau de viande de
choix, ainsi que la graisse et les rognons, appartenait au Seigneur. Le
bréchet était présenté au Seigneur par agitation. Pour ce faire, le
prêtre mettait le sacrifice dans les mains du donateur et ensuite
mettait ses propres mains en dessous. Puis il déplaçait le bréchet par
un mouvement horizontal vers l'autel (le transférant symboliquement au
Seigneur) et puis faisait le mouvement en sens inverse, représentant le
fait que Dieu acceptait le sacrifice et son transfert à son serviteur,
le prêtre (voir Keil et Delitzsch, Commentary, 1:2:330).
LÉVITIQUE 8
Lévitique 8-9
Ces chapitres rapportent la mise à part d'Aaron et de ses fils et la
sanctification du tabernacle qui avaient été commandés dans Exode
28-29. On trouvera dans
le commentaire de Exode 29:20 la signification du sang sur l'oreille, le pouce et l'orteil.
LÉVITIQUE 9
Lévitique 9. Voir commentaire de Lévitique 8.
LÉVITIQUE 10
Lévitique 10:1-7. Quel était le feu étranger offert par les fils d'Aaron ?
Le mot hébreu traduit « étranger » signifie « opposé à ce qui est saint et légitime » (voir Wilson, Old Testament Word Studies, sous la rubrique « strange », p. 422). Cela veut donc dire que ces deux fils d'Aaron se livraient à une forme de culte non autorisée. Le récit ne permet pas de décider s'ils prirent du feu (en fait des braises) à une autre source que le grand autel que Dieu lui-même avait allumé (voir Lévitique 9:24) ou s'ils utilisèrent un encens qui n'avait pas été préparé comme spécifié (voir Exode 30:34-37). Mais après avoir révélé comment il fallait préparer l'encens, le Seigneur donna un avertissement : « Quiconque en fera de semblable, pour le sentir, sera retranché de son peuple » (Exode 30:38). Les autres fils d'Aaron se virent interdire de porter officiellement le deuil de leurs frères, car cela impliquerait que le Seigneur aurait été injuste dans le châtiment (voir Lévitique 10:6).
Lévitique 10:16-19. Pourquoi Moïse fut-il irrité contre Aaron et ses fils ?
Une partie du sacrifice expiatoire devait être utilisée par le prêtre qui administrait le sacrifice, portant ainsi « l'iniquité de l'assemblée » (verset 17) ; mais Éléazar et Ithamar l'avaient entièrement brûlé plutôt que de manger leur part. C'était la deuxième fois que les fils d'Aaron ne suivaient pas la loi. Dans une colère justifiée, Moïse les réprimanda, mais Aaron résista à la réprimande.
«
L'excuse qu'Aaron donne pour ne pas avoir fait festin du sacrifice
expiatoire selon la loi est appropriée et empreinte de dignité, comme
s'il avait dit : 'Dieu a certainement commandé de manger du sacrifice expiatoire ; mais quand des choses
comme celles-ci me sont arrivées, est-ce que cela pourrait être bon aux
yeux du Seigneur ? N'attend-il pas de moi que j'éprouve les sentiments
d'un père dans des circonstances aussi affligeantes ? » Moïse fut
satisfait de cette réponse courageuse ; et Dieu, qui connaissait la
situation, ne fit pas attention à l'irrégularité qui s'était produite
dans le service solennel. Dieu a donné à la nature humaine la
possibilité de pleurer en temps d'affliction et de détresse. Dans sa
bonté infinie, il a voulu que les larmes, qui ne sont que des
manifestations extérieures de notre douleur, soient les exutoires de
notre chagrin et tendent à épuiser la cause qui les fait couler. »
(Clarke, Bible Commentary, 1:539)
LÉVITIQUE 11
Lévitique 11. Nourriture pure et impure
Deux
conditions décidaient de la pureté des animaux. Ils devaient avoir le
pied fourchu (c'est-à-dire que le sabot devait être séparé en deux
parties) et ce devait être des ruminants (voir verset 3). La nourriture
provenant de la mer était limitée à ce qui avait des écailles et des
nageoires. Cela éliminait tous les crustacés, comme le homard et la
crevette, et les poissons tels que les requins et les dauphins ainsi
que les autres créatures de la mer telles que l'anguille (voir versets
9-12). Les oiseaux interdits étaient en général des oiseaux de proie
qui vivaient de charogne ou, comme dans le cas de la cigogne et du
héron, ceux qui mangeaient probablement d'autres créatures impures
(voir versets 13-20). La plupart des insectes volants étaient aussi
interdits. L'expression « qui marchent sur quatre pieds » (verset 21)
désigne les insectes qui ont quatre courtes pattes et deux longues
pattes utilisées pour sautiller. De ceux-ci quatre conviennent pour la
nourriture. Tous font partie de la famille des sauterelles.
Lévitique 11:24, 31. Pourquoi le contact avec un cadavre rendait-il impur ?
La
loi spécifiait que le contact avec la carcasse d'un animal impur (ou
d'un animal pur qui était mort d'une autre manière que par l'abattage
approprié) rendait impur. « Selon les règles de l'Ancien Testament, le
cadavre humain était ce qui souillait le plus. Selon toute probabilité,
cela représentait pour le peuple de Dieu toute la gravité et les
conséquences ultimes du péché » (Douglas, New Bible Dictionary, sous la
rubrique « clean and unclean », p. 239). Le fait que la personne impure
se voyait interdire le service du temple et la communion avec les
autres Israélites semble confirmer cette thèse. Le symbolisme suggère
que le contact avec le péché laisse l'individu souillé, et il fallait
un certain temps pour être purifié de cette souillure. Cette période
était symbolisée par les restrictions imposées par la personne «
jusqu'au soir » (verset 24), moment où commençait la nouvelle journée israélite.
LÉVITIQUE 12
Lévitique 12 à 15. Autres lois sur la façon de traiter l'impureté
Cette
section de la loi lévitique traite des aspects de ce que l'on pourrait
appeler l'impureté dans la chair due aux infections ou aux sécrétions
du corps, y compris l'expulsion de liquides associés à la naissance
(voir 12:1-8), les maux ou les infections de la peau accompagnant des
maladies telles que la lèpre et les furoncles (voir 13:1-59), la
gonorrhée (voir 15:1-15), la pollution masculine (15:16-18) et les
liquides résultant de la menstruation (voir 15:19-33). Cette partie de
la loi suscite des questions dans l'esprit de beaucoup de lecteurs. La question la plus évidente est :
Pourquoi les fonctions corporelles naturelles peuvent-elles rendre
impur ? Premièrement, 'impur', dans le sens mosaïque, ne signifiait pas
ce qu'il signifie pour le lecteur moderne. Cela ne suggérait pas
quelque chose de dégoûtant ou de malpropre, et n'impliquait pas non
plus que le corps ou les fonctions naturelles du corps, comme
l'enfantement ou les relations sexuelles, étaient fondamentalement
mauvaises.
« Le terme impur, dans ce cas et dans les cas suivants, est généralement compris dans un sens purement légal, le fait de rendre une personne impropre aux ordonnances sacrées » (Clarke, Bible Commentary, 1:559). Cela est très important si l'on veut comprendre les révélations du Seigneur à ce sujet. Les ordonnances de la loi mosaïque étaient toutes conçues pour symboliser des vérités spirituelles. Plus on approchait de la perfection dans l'application de la loi, plus on approchait du véritable sens symbolique de l'ordonnance. Le corps physique et ses fonctions naturelles rappellent à l'homme qu'il est de la terre ou du physique. Par conséquent dire qu'un homme ou une femme était impur (c'est-à-dire ne devait pas accomplir des ordonnances sacrées) à certains moments, c'était suggérer à l'esprit que l'homme naturel doit être mis de côté pour aborder Dieu.
Il y avait un enseignement semblable dans ce qui était requis du grand-prêtre. Quiconque avait un handicap physique se voyait interdire la fonction de grand-prêtre (voir Lévitique 21:17-21). Dieu ne considère pas de telles personnes comme fondamentalement inférieures, spirituellement parlant, à une personne sans défaut corporel. Cette règle était plutôt un moyen didactique. Le grand-prêtre était un symbole du Christ, le souverain grand-prêtre (voir Hébreux 4:14), et la loi exigeant l'intégrité physique visait à symboliser la perfection du Christ. Les lois concernant l'impureté naturelle doivent être vues sous le même jour.
Il
y avait également des aspects pratiques ou sanitaires à ces lois. Les
règles strictes concernant le contact avec une personne infectée ou
avec des objets avec lesquels elle avait été en contact ont des
parallèles avec l'hygiène moderne.
«
À Canaan la prostitution et les rites de la fertilité étaient mêlés au
culte. Par contre, en Israël, tout ce qui suggérait le sexuel ou le
sensuel était strictement banni du culte de Dieu… L'intention n'était
pas d'éliminer cet aspect de la vie comme étant 'sale', comme le
montrent clairement d'autres passages de l'Écriture. Le but était de
veiller à ce qu'il soit distinct du culte de Dieu. La règle de la
pureté stricte dans toutes les questions sexuelles était aussi une
sauvegarde de la santé. » (Alexander and Alexander, Eerdmans Handbook
to the Bible, p. 176)
Lévitique 12:5-6. Pourquoi la période d'impureté était-elle plus longue lorsque c'était un enfant du sexe féminin qui naissait ?
Il
y a beaucoup de choses dans la loi mosaïque qui intriguent à première
vue mais qui deviennent claires et compréhensibles quand on les étudie
d'une manière plus approfondie. Cependant nous ne possédons pas à
l'heure actuelle la clef de l'interprétation correcte de cette
question. Une conclusion évidente, à laquelle sont promptement parvenus
certains critiques modernes, est que cette règle reflète la situation
inférieure des femmes dans l'Antiquité, situation qu'ils considèrent
comme soutenue par la loi. Cette conclusion est fallacieuse pour deux
raisons :
Tout d'abord, ailleurs dans la loi et l'Ancien Testament, il est clair que les femmes jouissaient d'un statut élevé et que leurs
droits étaient protégés. En fait, « les femmes semblent avoir joui
d'une liberté beaucoup plus grande parmi les Juifs que ce qu'on leur
accorde maintenant en Asie de l'Ouest » (Fallows, Bible Encyclopedia,
sous la rubrique « woman », 3:1733 ; cette référence cite de nombreuses
Écritures à l'appui de cette affirmation ; voir aussi Hastings,
éditeur, Dictionary of the Bible, sous la rubrique « woman », p. 976
-977).
Deuxièmement
cette loi n'était pas le produit de l'attitude des hommes, mais était
la révélation directe du Seigneur. Dieu ne considère les femmes en
aucune façon comme inférieures, bien que le rôle des hommes et celui des femmes soient
différents. Il est inutile de spéculer sur le point de savoir pourquoi
le Seigneur a révélé des règles différentes concernant la purification
cérémonielle après la naissance d'enfants de sexes masculin et féminin
tant que nous n'aurons pas reçu d'autres révélations à ce sujet.
LÉVITIQUE 13
Lévitique 13. À propos des autres lois sur la façon de traiter l'impureté, voir le commentaire de Lévitique 12.
Lévitique 13. Qu'entend-on par lèpre ?
La racine hébraïque tsara, que l'on traduit par lèpre, signifie « frappé lourdement » parce qu'un lépreux était considéré comme ayant été « frappé par Dieu » (Wilson, Old Testament Word Studies, sous la rubrique « leper », p. 248-49). Quoique comprenant la véritable lèpre (la maladie de Hansen), la lèpre paraît aussi avoir désigné toute une panoplie de maladies et même des altérations physiques telles que le mildiou ou la pourriture sèche. La caractéristique commune semble être la décomposition et la putréfaction, et par conséquent la lèpre devint un type ou un symbole du péché ou de l'homme pécheur.
La lèpre classique était une maladie redoutée et horrible qui nécessitait la mise en quarantaine de l'individu (voir Lévitique 13:45).
« Quand un homme avait la marque de la lèpre, il devait se déplacer comme une personne en deuil, c'est-à-dire qu'il devait déchirer ses vêtements, ne pas se peigner et se couvrir la moustache ; et il devait être séparé de la société humaine ordinaire.
« La maladie ordinairement appelée 'lèpre' peut avoir deux formes appelées respectivement 'tuberculeuse' et 'anesthétique'. La forme tuberculeuse se manifeste tout d'abord sous la forme de taches rougeâtres dans lesquelles on trouve plus tard des tubercules sombres ; quand la maladie se développe, le visage et les membres enflent et se déforment. La lèpre anesthétique touche avant tous les troncs nerveux, particulièrement ceux des extrémités. Ils s'engourdissent et finissent par perdre leur vitalité. On peut se demander si les diverses formes de lèpre sont traitées et prévues dans ce chapitre du Lévitique. On ne peut pas répondre avec certitude. Un médecin moderne ne diagnostiquerait pas la lèpre sur la base des symptômes donnés ici. Il est probable que beaucoup de maladies de la peau, certaines de relativement peu d'importance, étaient appelées lèpre. D'autre part on peut avancer l'argument que l'Écriture ne nous donne que les tout premiers symptômes auxquels le prêtre doit être attentif et que puisque la lèpre (dans le sens où nous entendons ce mot) était presque certainement connue à l'époque biblique en Palestine et était la maladie par excellence à rendre un homme 'impur', c'est certainement d'elle qu'il était question ici, même si d'autres maladies de la peau étaient également groupées sous le même nom.
«
Il est certain que les prêtres utilisaient des mesures scientifiques
utiles lorsqu'ils isolaient les adultes qui manifestaient des maladies
chroniques de la peau susceptibles d'être transmises à d'autres. La mise en quarantaine était de loin la
meilleure méthode pour empêcher la contagion. En outre, il est clair
que si la personne guérissait plus tard – ce qui prouvait qu'elle avait
une maladie légère et guérissable de la peau – on pouvait la déclarer
guérie, et en temps voulu elle retournait auprès de sa famille et de
ses amis. » (Buttrick, Interpreter's Bible, 2:66-67)
LÉVITIQUE 14
Lévitique 14. À propos des autres lois sur la façon de traiter l'impureté, voir le commentaire de Lévitique 12.
Lévitique 14. Purification d'un lépreux
« Dans Lévitique 14 nous avons une description détaillée du rituel que l'on suivait lorsque la lèpre d'une personne s'était guérie. Du fait de la nature du rituel, beaucoup de personnes y ont vu un rite primitif superstitieux et atroce qui confirme l'idée que les Israélites étaient des païens primitifs superstitieux. Mais quand on applique les règles d'interprétation des symboles donnés plus haut, on constate que le rituel est une admirable représentation des vérités évangéliques. Mais il faut tout d'abord comprendre le sens véritable des divers symbolismes utilisés dans le rite. En voici la liste :
« 1. Le lépreux. La lèpre, sous ses diverses formes, était une maladie qui causait la dégradation et la putréfaction du corps vivant; et à cause de son caractère horrible, il fallait que la personne soit mise en quarantaine et se voie refuser toute communion avec le reste de la maison d'Israël. À cause de ces caractéristiques, on considérait la lèpre comme un type ou un symbole approprié de ce qui arrive spirituellement à l'homme quand il pèche. Le péché introduit dans le domaine spirituel est une dégradation et une corruption semblables à celles qu'apporte la lèpre dans le domaine physique. En outre, le pécheur était exclu de la communion avec l'Israël spirituel et ne pouvait pas faire partie du vrai peuple de l'alliance du Seigneur. Ainsi donc le lépreux lui-même était un symbole ou une similitude de ce que le roi Benjamin appelait 'l'homme naturel' (voir Mosiah 3:19).
« 2. Le prêtre. Le prêtre était le représentant officiel du Seigneur et il était autorisé à purifier le lépreux et à le ramener dans une communion pleine et entière.
« 3. Les oiseaux. Étant les seuls êtres vivants utilisés dans le rituel, les oiseaux symbolisaient le candidat. Du fait qu'il y avait deux vérités enseignées, il fallait deux oiseaux. On tuait le premier oiseau en en versant le sang, ce qui signifiait que le lépreux (l'homme naturel) devait donner sa vie. Le deuxième oiseau, après avoir été lié avec d'autres symboles, était libéré. Cela signifiait que l'homme était libéré de l'esclavage du péché.
« 4. Le bois de cèdre. Le bois de cèdre est encore utilisé aujourd'hui à cause de sa capacité de protéger les objets environnants de la décomposition et de la corruption. Ainsi le cèdre symbolisait la protection contre la décomposition.
« 5. La laine écarlate. Le mot 'écarlate' (Hébreux 9:19) ou 'cramoisi' (Lévitique 14:4) désignait véritablement un morceau de laine teinte d'un rouge brillant. Le rouge nous rappelle le sang, qui est le symbole de la vie et aussi de l'expiation (voir Lévitique 17:11).
« 6. L'hysope. Bien que nous ne sachions pas exactement pourquoi, nous savons qu'à l'époque de l'Ancien Testament, l'hysope portait le symbolisme de la purification (voir Exode 12:22 ; Psaumes 51:7 ; Hébreux 9:19).
« 7. Le vase d'eau vive. Remarquez que le sang de l'oiseau était mêlé à l'eau. Dans Moïse 6:59, nous apprenons que le sang et l'eau sont les symboles de la naissance, tant physique que spirituelle. Nous savons aussi que le lieu de la nouvelle naissance spirituelle, les fonts baptismaux, est un symbole de l'endroit où l'homme naturel est mis à mort (voir Romains 6:1-6 ; D&A 128:12-13). On tuait le premier oiseau au-dessus du vase d'eau, ce qui symbolisait la mort de l'homme naturel et la nouvelle naissance finale de la personne spirituellement innocente.
« 8. L'aspersion du lépreux. Ceci était un symbole de purification.
« 9. Le rasage du poil. On ne peut s'empêcher de remarquer que le rasage du poil du corps (y compris les sourcils) donne à celui qui subit l'opération un aspect ressemblant considérablement à celui d'un nouveau-né, qui est typiquement virtuellement sans poils. Ainsi, après être symboliquement passé par le processus de la nouvelle naissance, le candidat montrait d'une manière frappante, sur sa propre personne, qu'il était nouvellement né spirituellement.
«10. Le sacrifice de l'agneau. Le symbolisme est clair, puisque l'agneau offert devait être le mâle premier-né sans tache ni défaut. Il symbolisait l'offrande du Fils de Dieu.
« 11. Le barbouillage de sang sur les parties du corps. En hébreu, le mot que l'on traduit habituellement par 'expiation' signifie littéralement 'couvrir'. Ainsi donc, quand le prêtre touchait quelque chose avec le sang, ce geste suggérait la sanctification de l'objet ou expiation faite pour lui. Dans ce cas, nous voyons le sang de l'agneau sanctifier l'organe de l'ouïe ou de l'obéissance (l'oreille), l'organe de l'action (la main) et l'organe permettant de suivre ou de marcher dans le bon chemin (le pied). Ainsi, tous les aspects de la vie de la personne étaient touchés et affectés par l'expiation du Christ.
«
12. L'huile. 'Dès les temps les plus anciens, c'est l'olivier qui a été
l'emblème de la paix et de la pureté' (Joseph Fielding Smith, Doctrine
du salut, 3:163). Pour cette raison, et aussi parce que l'huile d'olive
était un symbole du Saint-Esprit (par exemple, voir D&A 45:55-57),
l'huile a un sens symbolique profond. Toucher avec de l'huile suggérait
l'effet de l'Esprit sur les mêmes organes de la vie et de l'action.
Ainsi le sang du Christ purifiait tous les aspects de la vie du
candidat et ensuite le processus était répété avec l'huile pour montrer
que l'Esprit lui aussi touchait tout ce qu'il faisait. De cette manière
la personne recevait la paix et la pureté (symbolisée par l'olivier et
son fruit). » (Lund, Old Testament Types and Symbols, Symposium,p. 184-186).
LÉVITIQUE 15
Lévitique 15. À propos des autres lois sur la façon de traiter l'impureté, voir le commentaire de Lévitique 12.
LÉVITIQUE 16
Lévitique 16. Le jour des expiations et le pardon d'Israël
« Le jour des expiations, qui se produisait à l'automne de l'année, était la plus sacrée et la plus solennelle de toutes les fêtes israélites. C'est là que nous voyons le plus clairement le symbolisme de l'oeuvre du Christ pour Israël. C'était un jour de jeûne national, un jour qui signifiait que les péchés d'Israël avaient été expiés et que la nation et son peuple étaient rendus à un état de communion avec Dieu. La fête comprenait les grands traits suivants (voir Lévitique 16 où les détails sont donnés) :
« 1. Le grand-prêtre devait se livrer à une préparation méticuleuse pour être digne d'agir comme officiant pour le reste de la maison d'Israël. Cela impliquait des sacrifices pour lui-même et sa maison, aussi bien que le lavage et la purification en aspergeant du sang du sacrifice divers objets du tabernacle.
« 2. Le grand-prêtre enlevait les robes officielles qu'il portait normalement et se revêtait de vêtements simples de lin blanc ('car le fin lin, ce sont les oeuvres justes des saints', Apocalypse 19:8).
« 3. On choisissait au sort deux boucs. L'un était désigné comme bouc du Seigneur, l'autre était bouc émissaire ou en hébreu le bouc d'Azazel. Le bouc de l'Éternel était offert comme sacrifice expiatoire, et le grand-prêtre portait son sang dans le Saint des Saints du tabernacle et l'aspergeait sur le couvercle de l'arche de l'alliance (appelée le 'propitiatoire', faisant ainsi l'expiation pour les péchés d'Israël.
«
4. L'autre bouc, Azazel, était amené devant le grand-prêtre qui posait
les mains sur sa tête et transférait symboliquement sur lui tous les
péchés d'Israël. Ensuite il était emmené dans le désert et libéré à un
endroit où on ne le verrait plus jamais. Un commentateur a expliqué la
signification d'Azazel en disant qu'il représentait 'le diable
lui-même, le chef des anges déchus, qui fut plus tard appelé Satan ;
car aucun esprit mauvais subordonné n'aurait pu être mis comme
antithèse à l'Éternel comme Azazel l'est ici, mais seulement le
souverain ou chef du royaume des démons'. » (Keil et Delitzsch,
Commentary of the Old Testament, livre 1, William B. Eerdmans
Publishing Co., n.d., p. 398)
« L'apôtre Paul, dans le livre des Hébreux, s'inspire considérablement de la symbolique du jour des expiations pour enseigner la mission du Christ. Dans cette épître, il avance les arguments suivants :
« a. Le Christ est le grand-prêtre suprême (Hébreux 3:1) qui, à l'inverse du grand-prêtre de la prêtrise d'Aaron était saint et sans tache et n'avait pas besoin de faire l'expiation pour ses propres péchés avant d'être digne d'officier pour Israël et d'entrer dans le Saint des Saints (voir Hébreux 7:26- 27). Sa vie parfaite était l'accomplissement suprême du symbole représenté par le port du vêtement blanc.
« b. Le vrai tabernacle (ou temple, ou maison du Seigneur) est au ciel, et le tabernacle terrestre fait par Moïse devait servir d'ombre ou de symbole du tabernacle céleste (voir Hébreux 8:2-5 ; 9:1-9).
«
c. Le Christ est l'Agneau de l'Éternel aussi bien que le grand-prêtre.
En versant son sang, il devient capable d'entrer dans le Saint des
Saints céleste où il offrit son sang comme paiement des péchés de ceux
qui croiraient en lui et obéiraient à ses commandements (voir Hébreux
9:11-14, 24 -28 ; 10:11-22 ; D&A 45:3-5). » (Lund, Old Testament
Types and Symbols, Symposium, p. 187-188)
En dépit du sens symbolique du rituel de ce saint jour, le rituel pouvait réaliser le pardon des péchés d'Israël.
«
Les écrits sacrés des anciens temps, les paroles inspirées des
prophètes des derniers jours, les traditions des hommes, les rites du
sacrifice et même les sacrilèges des idolâtries païennes, tout inclut
la notion d'expiation vicariale. Dieu n'a jamais refusé d'accepter
l'offrande présentée, par quelqu'un qui a l'autorité, en faveur de ceux
qui sont tout à fait incapables de rendre le service requis eux-mêmes.
Si le bouc émissaire et la victime de l'autel chez l'ancien Israël
étaient offerts avec repentance et contrition, ils étaient acceptés par
le Seigneur en expiation des péchés du peuple. » (James E. Talmage, Articles de foi, p. 100)
LÉVITIQUE 17
Lévitique 17:1-7.
Pourquoi les Israélites devaient-ils tuer sur l'autel du tabernacle
tous les animaux domestiques, même ceux uniquement destinés à être
mangés ?
« Comme le sacrifice était toujours considéré comme essentiel à la
vraie religion, il était nécessaire de l'accomplir de manière à
s'assurer qu'on atteignait le grand but dans lequel il avait été
institué. Dieu seul pouvait montrer comment le faire de manière à être
agréable à ses yeux, et pour cette raison il a donné à ce sujet les
directives les plus claires et les plus détaillées. Les Israélites,
suite à leur long séjour en Égypte, pays idolâtre, avaient certainement
adopté beaucoup de ses usages ; et beaucoup de parties du Pentateuque
semblent avoir été écrites simplement pour corriger cela et les ramener
à la pureté du culte divin.
« Pour qu'aucun sang ne soit offert aux idoles, Dieu commande que chaque animal utilisé pour la nourriture ou le sacrifice soit mis à mort à la porte du tabernacle. Bien que tous les animaux étaient mis à mort de cette manière sacrificielle, même la nourriture quotidienne du peuple devait lui rappeler la nécessité du sacrifice pour le péché. C'est peut-être à cela que pensait saint Paul quand il dit : Soit donc que vous mangiez, soit que vous buviez, soit que vous fassiez autre chose, faites tout pour la gloire de Dieu (1 Corinthiens 10:31) ; Et quoi que vous fassiez, en parole ou en oeuvre, faites tout au nom du Seigneur Jésus, en rendant par lui des actions de grâces à Dieu le Père (Colossiens 3:17).
« Pendant que les Israélites campaient dans le désert, il était relativement facile d'empêcher tout abus à l'égard de cette institution divine ; c'est pourquoi il leur était commandé à tous d'amener les boeufs, les moutons et les chèvres à l'entrée de la tente d'assignation, pour les y immoler, et asperger leur sang sur l'autel du Seigneur. Mais lorsqu'ils s'installèrent dans la terre promise, dans beaucoup de cas, la distance les mit dans l'impossibilité d'amener les animaux au temple pour les immoler pour usage domestique, et il leur fut permis de verser le sang d'une manière sacrificielle à Dieu dans leurs demeures respectives et de le couvrir de poussière (voir Lévitique 17:13 ; Deutéronome 12:20-21). » (Clarke, Bible Commentary, 1:566-567)
Lévitique 17:7. « Avec lesquels ils se prostituent »
L'idée
qu'Israël se soit prostituée à de faux dieux est courante dans les
Écritures et est dans la lignée de la métaphore qui veut que l'Éternel
soit l'époux avec qui Israël était marié. Ésaïe dit : « Car ton
créateur est ton époux : l'Éternel des armées est son nom » (Ésaïe
54:5). Quand Israël se tournait vers de faux dieux, il était infidèle à
son mariage avec le vrai Dieu et était par conséquent décrit comme
jouant le rôle d'une prostituée.
Jérémie écrit : « As-tu vu ce qu'a fait l'infidèle Israël ? Elle est allée sur toute montagne élevée et sous tout arbre vert, et là elle s'est prostituée… Quoique j'aie répudié l'infidèle Israël à cause de tous ses adultères, et que je lui aie donné sa lettre de divorce, j'ai vu que la perfide Juda, sa soeur, n'a point eu de crainte, et qu'elle est allée se prostituer pareillement. Par sa criante impudicité, Israël a souillé le pays, elle a commis un adultère avec la pierre et le bois » (Jérémie 3:6, 8, 9).
À l'époque du Nouveau Testament, on utilisait la même image quand l'Église de Jésus-Christ était décrite comme épouse du Christ (voir 2 Corinthiens 11:2 ; Apocalypse 19:7-8 ; 21:2, 9). Ainsi donc dans les Écritures l'idolâtrie était souvent décrite comme étant l'adultère spirituel.
«
Bien que ce terme [se prostituer] soit souvent utilisé pour exprimer
l'idolâtrie, nous ne devons cependant pas croire qu'on ne doit pas le
prendre dans un sens littéral dans beaucoup de passages des Écritures, même quand on l'utilise dans le
cadre d'actes de culte idolâtres. Il est bien connu que Baal Peor et
Astarté étaient adorés avec des rites impurs et que la prostitution
publique était une partie importante du culte de beaucoup de divinités
parmi les Égyptiens, les Moabites, les Cananéens, les Grecs et les
Romains. » (Clarke, Bible Commentary, 1:367)
LÉVITIQUE 18
Lévitique 18. La pureté dans tous les rapports sexuels
«
L'interdiction de l'inceste et d'abominations sensuelles semblables est
introduite par une mise en garde contre les coutumes licencieuses des
Égyptiens et des Cananéens, et l'exhortation à observer les lois et les
ordonnances de l'Éternel (voir Lévitique 18:2-5) ; elle prend fin sur
une allusion menaçante aux conséquences de toutes ces souillures (voir
versets 24-30. » (Keil et Delitzsch, Commentary, 1:2:411-412)
L'expression « découvrir sa nudité » (verset 6 ; voir aussi versets 7-19) était un euphémisme hébreu pour désigner les rapports sexuels et ainsi toutes les espèces de relations incestueuses étaient interdites y compris « (1) avec sa mère, (2) avec sa belle-mère, (3) avec sa soeur ou sa demi-soeur, (4) avec sa petite-fille, fille du fils ou de la fille, (5) avec la fille de la belle-mère, (6) avec la tante, soeur du père ou de la mère, (7) avec l'épouse de l'oncle du côté paternel, (8) avec la belle-fille, (9) avec la belle-soeur ou la femme du frère, (10) avec une femme et sa fille ou une femme et sa petite-fille et (11) avec deux soeurs en même temps » (Keil et Delitzsch, Commentary, 1:2:412).
L'expiation du péché de laisser les enfants « passer à Moloc » (verset 21) est la suivante :
«
Le nom de cette idole est mentionné ici pour la première fois. Comme le
mot moloc ou melec signifie roi ou gouverneur, il est vraisemblable que
cette idole représentait le soleil, d'autant plus que le feu semble avoir été considérablement
employé dans son culte. Il y a plusieurs opinions concernant la
signification de passer à Moloc. 1. Certains pensent que l'on offrait
la semence humaine à cette idole sur le feu. 2. D'autres pensent que
les enfants devenaient authentiquement un holocauste qui lui était
offert. 3. Mais d'autres croient que les enfants n'étaient pas brûlés,
mais simplement passés à travers le feu, ou entre deux feux, pour les
lui consacrer.
« Selon l'opinion de certains commentateurs, plusieurs passages des Écritures semblent fortement laisser entendre que certains étaient littéralement brûlés vifs à cette idole (entre autres Psaumes 106:38 ; Jérémie 7:31 ; ÉzéchieI 23:37-39). Les rabbins affirment formellement que d'autres étaient seulement consacrés au service de Moloc en passant entre deux feux ; et si Achaz n'avait qu'un seul fils, Ézéchias (quoiqu'il est probable qu'il en avait d'autres, voir 2 Chroniques 28:3), il est dit qu'il fit passer son fils par le feu (2 Rois 16:3), et cependant il succéda à son père sur le trône (2 Rois 18:1), c'est pourquoi cela ne pouvait être qu'une consécration, son père idolâtre voulant ainsi l'initier dès sa jeunesse au service de ce démon. » (Clarke, Bible Commentary, 1:570 -71)
D'autres
abominations impliquant des perversions sexuelles telles que le
comportement homosexuel (Lévitique 18:22) et la bestialité (Lévitique
18:23) étaient interdites avec une sévérité égale. Ce furent ces abominations mêmes des Cananéens qui
les firent chasser de la terre promise qu'Israël était sur le point
d'hériter (voir Lévitique 18:24-25 ; 1 Néphi 17:32-35).
LÉVITIQUE 19
Lévitique 19:2-18. « Soyez saints, car je suis saint, moi, l'Éternel, votre Dieu »
Les derniers chapitres du Lévitique se concentrent sur les lois qui définissaient comment, sous la loi mosaïque, on vivait dans la justice et d'une manière agréable à Dieu. Le Lévitique se termine sur le même message fondamental avec lequel il a commencé, à savoir l'exhortation capitale que les hommes doivent être saints, tout comme Dieu est saint. Les lois qui suivent ce commandement peuvent au premier abord paraître se présenter dans le désordre ou sans lien logique, mais elles ont une unité quand on les examine à la lumière du commandement d'être saint donné au verset 2. Remarquez aussi la forte parenté avec les dix commandements dans ce qui suit immédiatement (voir versets 3 à 12). Le cinquième commandement (honorer ses parents) et le quatrième commandement (sanctifier le jour du sabbat) sont unis au verset 3, suivis immédiatement du deuxième commandement (pas d'images taillées). Au verset 11, le huitième commandement (le vol) est uni au neuvième (porter faux témoignage) et de nouveau immédiatement lié au troisième commandement (prendre le nom de Dieu en vain) au verset 12.
De cette façon, le Seigneur paraît indiquer que ce qui suit le commandement d'être saint est directement lié à ces principes fondamentaux de la justice. Les lois spécifiques qui suivent les commandements définissent les principes de justice qui découlent naturellement des dix commandements. Par exemple, le commandement de ne pas voler : ces lois montrent que le commandement signifie bien plus que de ne pas voler quelque chose à un homme ou cambrioler sa maison. On peut voler par la tricherie ou en refusant le salaire du travailleur (verset 13). Le commandement d'honorer ses parents : ici le Seigneur utilise le mot « respectera » (verset 3) qui implique un sentiment analogue au sentiment de respect profond que l'on a pour Dieu lui-même. L'exemple du calomniateur (verset 16) montre qu'il y a des manières de rendre faux témoignage autres que sous serment devant le tribunal. Et le dernier principe résume le but tout entier de la loi. Si on est vraiment saint, comme Dieu est saint, alors on aime son prochain comme soi-même (voir verset 18).
Lévitique 19:18. Quels commandements sous-tendent tous les autres ?
Un
scribe demanda au Maître pendant son ministère terrestre quel était
celui de tous les commandements qui était le plus grand. La réponse du
Sauveur est bien connue : « Aime Dieu et aime ton prochain. Puis il dit
: « De ces deux commandements dépendent toute la loi et les prophètes »
(Matthieu 22:40, voir aussi les versets 35 à 39). Ou, pour le dire
autrement, ces deux principes sont à la base de tous les écrits de
l'Ancien Testament. Tous les principes et tous les commandements
découlent soit du besoin d'aimer Dieu, soit du besoin d'aimer notre
prochain. Les deux lois citées par Jésus se trouvent dans l'Ancien
Testament, mais pas ensemble. La première se trouve dans Deutéronome
6:5 et la deuxième dans Lévitique 19:18. La formulation du deuxième
commandement est instructive. L'affirmation que l'on doit aimer son
prochain comme soi-même déplace l'idée d'amour dans ce cas de l'état
d'émotion à celui de volonté.
L'amour est une émotion que l'on éprouve tout naturellement pour soi-même. Pour le dire simplement, c'est le désir que l'on a d'assurer son propre bien. S'aimer ou prendre soin de soi est naturel et bon, mais en outre on doit éprouver cette même émotion pour les autres. Chacun doit désirer le bien des autres aussi bien que le sien propre. Ce désir n'est pas inné mais vient d'un acte conscient de la volonté ou du libre arbitre. Le commandement implique donc que l'on doit travailler à la fois pour son propre bien et pour le bien des autres. On ne doit pas se pousser en avant aux dépens d'un autre. Ce commandement est au coeur même de toutes les relations sociales et devient l'étalon d'après lequel on peut juger chaque action.
Quiconque comprend vraiment l'application à la vie courante du commandement d'aimer Dieu de tout son coeur, de tout son pouvoir, de tout son esprit et de toute sa force et d'aimer son prochain comme soi-même peut agir sans difficultés et sans lois supplémentaires. On n'a pas besoin de mettre en garde contre l'idolâtrie une personne qui aime vraiment Dieu, car tout acte de culte qui n'est pas consacré à Dieu choquerait tout naturellement. Les interdictions contre le vol, l'adultère, le meurtre, etc. ne sont pas requises si on aime vraiment son prochain comme soi-même, car il serait impensable de léser son prochain de telles façons. Mais, bien entendu, la vaste majorité des hommes ne comprend pas et ne garde pas ces deux commandements, c'est pourquoi le Seigneur a révélé beaucoup de lois et de règles supplémentaires pour montrer spécifiquement ce que les commandements exigent. Mais en vérité tous les commandements de ce genre ne font rien de plus que de définir et soutenir les deux principes de base : toute la loi et les prophètes sont résumés dans les deux grands commandements.
Lévitique 19:23-25. Qu'est-ce qu'un fruit « incirconcis » ?
« L'utilisation métaphorique de la circoncision est ainsi expliquée par le texte lui-même : elle indique que le fruit est disqualifié ou impropre. Dans Lévitique 26:41, on utilise la même métaphore pour désigner le coeur qui est entêté ou qui n'est pas mûr pour écouter les exhortations divines. Dans d'autres passages des Écritures, on l'utilise pour désigner les lèvres (Exode 6:12, 30) et les oreilles (Jérémie 6:10) qui ne remplissent pas leurs fonctions. » (C. D. Ginsburg, cité dans Rushdoony, Institutes of Biblical Law, p. 147-148)
On ne voit pas clairement pourquoi au juste le fruit produit pendant les trois premières années de l'arbre devait être traité comme impropre à la consommation, mais dans ce contexte des lois de la justice et de la sanctification, cette interdiction pourrait suggérer que tant que les prémices de l'arbre n'étaient pas consacrés à Dieu, tout comme le premier-né des animaux et des hommes (voir Exode 13:1-2), l'arbre n'était pas considéré comme sanctifié ou mis à part pour être utilisé par le peuple de Dieu. Comme la terre avait été maudite à cause de l'homme lorsqu'Adam tomba (voir Genèse 3:17), cette loi pouvait servir pour simplement rappeler qu'avant la consécration à Dieu et à ses desseins, rien ne convenait pour être utilisé par le peuple saint de Dieu.
Lévitique 19:26-31. Israël mis à part du monde
À première vue, les lois que l'on trouve dans ces versets peuvent sembler être de peu d'application pour le saint moderne et on peut même être intrigué devant de telles lois pour l'Israël de l'Antiquité. Par exemple, qu'est-ce que le fait de se couper les cheveux et la barbe pourrait avoir à faire avec la justice ? Mais dans l'environnement culturel d'Israël dans l'Antiquité, ces interdictions spécifiques constituaient une grande leçon liée aux pratiques des voisins païens d'Israël.
Prenez par exemple le verset 26 où il est question d'observer les serpents et les nuages pour en tirer des pronostics. Dans le monde antique, sorciers et nécromanciens prétendaient souvent lire l'avenir grâce à divers augures ou objets. Parmi leurs méthodes, il faut citer l'observation des étoiles (astrologie), l'observation des mouvements des nuages et de certains animaux, faire des noeuds, tirer au sort, lancer des flèches en l'air et ensuite interpréter la position dans laquelle elles sont tombées et ainsi de suite (voir Hastings, Dictionary of the Bible, sous la rubrique « magic, divination and sorcery », p. 566-570). Ainsi le verset 26 interdisait toute utilisation des méthodes occultes pour lire l'avenir.
Un autre érudit biblique nous fournit une explication importante sur la raison pour laquelle il est interdit de se couper les cheveux et la barbe :
« Ce verset (Lévitique 19:27) et le suivant ont manifestement trait à des coutumes qui ont dû exister parmi les Égyptiens quand les Israélites séjournaient en Égypte ; il est maintenant difficile d'émettre une théorie concernant leur nature. Hérodote observe que les Arabes rasent ou coupent leurs cheveux en rond, en l'honneur de Bacchus (dieu du vin) qui, disent-ils, se coupait les cheveux de cette manière… Il dit aussi que les Maciens, peuple de Lybie, se coupaient les cheveux en rond, de manière à laisser une touffe au sommet de la tête… C'est de cette façon que les Chinois se coupent les cheveux jusqu'à ce jour. C'était peut-être en l'honneur d'une idole, et c'était par conséquent interdit aux Israélites.
«
Les cheveux étaient beaucoup utilisés dans la divination parmi les
anciens et à des fins indiquées par les superstitions religieuses chez
les Grecs et particulièrement vers l'époque où cette loi fut donnée,
étant donné qu'on pense que c'était l'ère de la guerre de Troie. Nous
apprenons dans Homère qu'il était de coutume de la part des parents de
consacrer les cheveux de leurs enfants à une divinité ; quand ils
arrivaient à l'âge adulte, ils les coupaient et les consacraient à
cette divinité. Achille, aux funérailles de Patrocle, coupa ses
boucles dorées que son père avait dédiées au dieu du fleuve Sperchéios et les jeta dans les flots…
« Si les cheveux étaient arrondis et dédiés à des fins de ce genre, cela explique immédiatement l'interdiction exprimée dans ce verset (Clarke, Bible Commentary, 1:575)
En interdisant de se pratiquer des incisions dans la chair et de se tatouer des marques sur la peau, le Seigneur montrait encore clairement qu'Israël devait être différent de ses voisins païens. On s'infligeait des blessures dans les temps d'affliction pour les morts et pendant le culte (voir 1 Rois 18:28). En outre « c'était une coutume très antique et très généralisée que de porter des marques sur le corps en l'honneur de l'objet de son culte. Toutes les castes des hindous portent sur le front ou ailleurs ce qu'on appelle les marques sectaires qui les distinguent les uns des autres non seulement du point de vue civil, mais aussi du point de vue religieux.
«
La plupart des ethnies indigènes récemment découvertes ont le visage,
les bras, la poitrine, etc. curieusement gravés ou tatoués,
probablement pour des raisons
superstitieuses. Les auteurs antiques abondent en textes où il est
question de marques faites sur le visage, les bras, etc., en l'honneur
de différentes idoles ; et c'est à cela que fait allusion l'écrivain
inspiré (Apocalypse 13:16-17 ; 14:9, 11 ; 15:2 ; 16:2 ; 19:20 ; 20:4)
lorsqu'il représente les faux adorateurs recevant dans les mains et sur
le front la marque de la bête. » (Clarke, Bible commentary, 1:575)
La
prostitution sacrée était une pratique courante parmi les adorateurs
païens, et souvent les prêtresses des temples de l'amour telles que
Vénus ou Aphrodite n'étaient là que pour satisfaire les désirs sexuels
immoraux et leur donner une dimension religieuse. Dieu interdisait strictement ces pratiques.
«
Ceux qui évoquent les esprits » (Lévitique 19:31) correspondent à ceux
qu'on appellerait aujourd'hui les spirites ou les médiums. Ils avaient
soi-disant le pouvoir de communiquer avec les esprits des morts lors de
certaines séances. Le mot hébreu traduit ici pas esprit signifie
'ventriloque' : ainsi donc le nom lui-même suggère le caractère
frauduleux de l'activité de ces personnes (voir Wilson, Old Testament
Word Studies, sous la rubrique 'ventriloquist', p. 157)
Il est clair que les lois interdisant ces pratiques idolâtres étaient conçues pour mettre Israël à part du monde et de son faux culte. Et il y a là une leçon importante pour les saints modernes. Le monde n'a pas changé, bien que les pratiques perverses débauchées soient d'une autre espèce. Aujourd'hui le Seigneur commande toujours à son peuple, par les prophètes vivants, d'éviter les coutumes et les pratiques du monde.
LÉVITIQUE 20
Lévitique 20
Ce chapitre spécifie des péchés si graves qu'ils méritent la mort. On
trouvera l'explication de ce que signifie livrer ses enfants à Moloc
dans le commentaire de Lévitique 18. Le Seigneur a répété à maintes
reprises que le but de ces lois était de séparer Israël des autres
peuples afin qu'il soit sanctifié et devienne saint pour Dieu (voir les
versets 7-8, 24, 26).
Lévitique 20:22-24. « Vous ne suivez point les usages des nations que je vais chasser »
Quand les Jarédites furent amenés dans la terre de promission, le Seigneur les avertit que s'ils n'adoraient pas le Dieu du pays, qui est Jésus-Christ, ils seraient « balayés » (Éther 2:10). La colonie de Léhi fut également avertie de ce qu'elle n'occuperait la terre promise qu'à condition d'obéir, sinon elle serait « retranchée » (1 Néphi 2:21 ; voir aussi le verset 20). Les Israélites furent avertis que s'ils n'étaient pas disposés à se séparer du monde, le pays les « vomirait » (voir Lévitique 20:22).
Néphi
dit à ses frères que la seule raison pour laquelle le pays était donné
à Israël et les Cananéens chassés était que le peuple cananéen « avait
rejeté toutes les paroles de Dieu ; il était mûr dans l'iniquité » (1
Néphi 17:35). À cause de l'extrême perversité des Cananéens, Dieu
ordonna à Israël de les dévouer par interdit, c'est-à-dire de les
détruire totalement (voir Deutéronome 7:2 ; on trouvera dans le
commentaire de Deutéronome 7:1- 5 une étude plus approfondie des
raisons pour lesquelles Dieu voulait que les Cananéens soient
détruits). Néphi demanda : « Pensez-vous que nos pères (les Israélites)
auraient été plus favorisés qu'eux (les Cananéens) s'ils avaient été
justes ? Je vous dis que non » (1 Néphi 17:34). Le même message fut
clairement révélé à Israël. Les Cananéens étaient chassés à cause de
leur méchanceté. Ou bien Israël resterait à l'écart de cette
méchanceté, ou bien il en subirait les mêmes conséquences.
LÉVITIQUE 21
Lévitique 21 et 22. Les lois de la pureté pour la prêtrise
Dans ces deux chapitres se trouvent des règles pour la prêtrise lévitique, particulièrement le grand-prêtre. L'appellation utilisée ici est « le sacrificateur qui a la supériorité sur ses frères » (Lévitique 21:10). L'hébreu signifie littéralement « le prêtre, celui qui est grand ». En tant que chef des prêtres, il était le représentant de l'Éternel parmi le peuple. Comme tel, il était tenu de se protéger de toute souillure dans son saint office (le grand-prêtre de l'Ancien Testament était un office de la prêtrise d'Aaron, non un office de la prêtrise de Melchisédek comme aujourd'hui. Le grand-prêtre était le prêtre président ou chef de la prêtrise d'Aaron. Aujourd'hui l'Évêque Président est celui qui détient ce poste).Tous les détenteurs de la prêtrise devaient épouser des vierges appartenant à leur peuple. Les prostituées, les adultères ou même les femmes divorcées étaient exclues pour éviter qu'il y ait le moindre doute concernant la pureté de la personne. Les prêtres ne pouvaient pas épouser une femme « déshonorée », ni être souillés par le contact avec un cadavre autre que ses proches parents (voir versets 1-3), ni permettre à une de leurs filles d'être une prostituée (voir verset 9).
En
d'autres termes, tout Israël était appelé à une vie particulière de
séparation et de sainteté, mais les prêtres qui servaient de
représentants autorisés de Dieu devant le peuple devaient se situer à
un niveau encore plus élevé de séparation et de sanctification. Le
grand-prêtre, qui était symbole ou modèle de Jésus, « le grand
souverain sacrificateur » (Hébreux 4:14),
devait répondre à un code encore plus strict. Outre qu'il devait
répondre aux conditions requises de la prêtrise ordinaire en ce qui
concerne le mariage et les souillures, il ne devait avoir aucun défaut
ni aucun handicap physique (voir Lévitique 21:16-21). Cette sévérité
devait rappeler au peuple que le Christ, le vrai Médiateur entre Dieu
et ses enfants, était parfait à tous égards.
LÉVITIQUE 22
Lévitique 22. À propos des les lois de la pureté pour la prêtrise, voir le commentaire sur Lévitique 21.
LÉVITIQUE 23
Lévitique 23
Dans ce chapitre, le Seigneur prescrivait cinq jours saints ou fêtes
qui devaient être observés par tout Israël. C'était le sabbat (voir les
versets 1-3), la Pâque et la fête des Pains sans levain (voir versets
4-14), la fête des Semaines, ou Pentecôte comme on l'appelle dans le
Nouveau Testament (voir versets 15-23), le jour des Expiations (voir
versets 26-32) et la fête des Tabernacles (voir versets 33-44). Les
sabbats étaient bien entendu hebdomadaires ; les autres sont donnés
dans l'ordre dans lequel ils se produisaient. La Pâque se situait à fin
mars ou début avril (correspondant à Pâque) et la Pentecôte suivait
sept semaines plus tard, en mai. Le jour des Expiations, qui se situait
vers la fin septembre ou le début octobre, était suivi cinq jours plus
tard par la fête des Tabernacles, ou fête des Tentes.
Lévitique 23:27
Humilier l'âme signifie être humble ou soumis au Seigneur. Le terme
hébreu implique une idée de discipline. C'est pourquoi ces jours-là les
Israélites devaient se consacrer totalement au Seigneur dans le jeûne
et la prière.
Lévitique 23:37
Les offrandes spécifiées pour les jours de fête étaient toutes
volontaires. C'était le moment de fêter et de montrer libéralement sa
reconnaissance envers le Seigneur.
LÉVITIQUE 24
Lévitique 24:17-22. La loi de Moïse était-elle réellement oeil pour oeil ?
Ce
passage est maintenant considéré par beaucoup de personnes comme
l'esprit et le résumé de la loi mosaïque : « Oeil pour oeil, dent pour
dent » (verset 20). Ce malentendu est malheureux parce qu'il donne le
sentiment que la loi est froide, rigide et vindicative. Cette erreur de
compréhension vient de ce que l'on n'a pas distingué entre la loi
sociale et la loi criminelle. La loi sociale était basée sur l'amour et
le souci du prochain (voir Lévitique 19:18). La loi criminelle n'était
pas en dehors de cet amour, mais était là pour mettre l'accent sur la
justice absolue. Mais même là il faut remarquer trois choses concernant
cette application de l'oeil pour oeil :
«
Tout d'abord ce devait être une loi de justice exacte et non de
vengeance. Deuxièmement ce n'était pas la vengeance privée mais la
justice publique. Troisièmement, du fait que le meurtre est exclu des
délits pour lesquels la rançon est permise (voir Nombres 35:31 et
suivants), il est probable que l'on permettait ordinairement la
réparation pour les blessures sous la forme d'une amende. » (Guthrie et
Motyer, Bible Commentary, Revised, p. 164)
La
même loi qui exigeait un châtiment et un paiement justes exigeait aussi
qu'un fermier laisse des parties de son champ sans les moissonner pour
que les pauvres puissent y glaner (voir Lévitique 19:9- 10; 23:22),
exigeait que l'employeur paie son ouvrier à la tombée du jour plutôt
que d'attendre ne fût-ce que le lendemain (voir 19:13), commandait aux
hommes : « Tu ne haïras point ton frère dans ton coeur » (19:17) et résumait l'idéal en disant : « Vous serez saints » (20:7).
LÉVITIQUE 25
Lévitique 25. l'année sabbatique et le jubilé
Beaucoup
de chrétiens modernes considèrent la loi de Moïse comme une loi
primitive et inférieure conçue pour un peuple spirituellement illettré
et sans maturité. La foi et la confiance actives en Dieu étaient
requises de celui qui suivait vraiment la loi. On disait à l'Israélite
qu'une fois tous les sept ans il devait se fier entièrement à Dieu
plutôt que dans les fruits de son travail pour se nourrir. La terre,
elle aussi, devait avoir son repos du sabbat, et on ne devait ni
labourer, ni semer, ni récolter, ni moissonner. En outre, une fois tous
les cinquante ans, la terre aurait un double repos. La septième année
sabbatique (la quarante-neuvième année) devait être suivie d'une année
de jubilé. Dieu avait libéré Israël de l'esclavage égyptien, lui avait
pardonné les nombreuses dettes qu'il avait à son égard et lui avait
donné un héritage dans la terre promise. Pour montrer son amour de Dieu
et de ses semblables, Israël devait suivre cet exemple pendant l'année
du jubilé. Les esclaves ou les serviteurs devaient être libérés, la
terre rendue à son propriétaire originel et les dettes remises (voir
versets 10, 13, 35-36).
« Le jubilé semble avoir été typique
«
1. De la grande époque de libération, la dispensation de l'Évangile, où
tous ceux qui croient en Jésus sont rachetés de la servitude du péché,
possèdent à nouveau la faveur et l'image de Dieu, le seul héritage de
l'âme humaine, toutes les dettes étant annulées et le droit d'héritage
rendu. C'est à cela que le prophète Ésaïe paraît faire
allusion (voir Ésaïe 26:13 et particulièrement 61:1-3).
«
2. De la résurrection générale. 'C'est, dit M. Parkhurst, une
préfiguration frappante de la grande consommation des temps, qui sera
introduite de la même manière par la trompette de Dieu (voir 1
Corinthiens 15:52) quand les enfants et les héritiers de Dieu seront
délivrés de toutes leurs déchéances et rendus à l'héritage éternel que
leur Père leur a attribué, et dorénavant se reposeront de leurs travaux
et seront entretenus dans la vie et le bonheur par ce que le champ de
Dieu fournira'.
« Il vaut d'être remarqué que l'on ne proclamait le jubilé que le dixième jour du septième mois, le jour même où avait lieu la grande expiation annuelle des péchés du peuple ; cela ne prouve-t-il pas que les grandes libertés ou rédemptions hors de l'esclavage, publiées sous l'Évangile, ne pouvaient se produire avant que la grande expiation, le sacrifice du Seigneur Jésus, ait été faite ? » (Clarke, Bible Commentary, p. 592)
«
À la fin du grand jour des expiations, quand les Hébreux se rendaient
compte qu'ils avaient la paix de l'esprit, que leur Père céleste avait
annulé leurs péchés et qu'ils s'étaient réunis à lui grâce à sa
miséricorde et à son pardon, tout Israélite était invité à proclamer
dans tout le pays, par neuf coups de clairon, que lui aussi avait donné
le repos à la terre, qu'il avait libéré toutes les propriétés
familiales hypothéquées et qu'il avait rendu la liberté à tous les
esclaves qui devaient maintenant rejoindre leur famille. Étant donné
que Dieu a remis ses dettes, lui aussi doit pardonner à ses débiteurs.
» (C. D. Ginsburg, cité dans Rushdoony, Institutes of Biblical Law, p. 141)
LÉVITIQUE 26
Lévitique 26. Bénédictions ou malédictions : une option pour Israël
Lévitique 26 est l'un des chapitres les plus puissants de l'Ancien Testament. Le Seigneur exposa si clairement les options devant lesquelles Israël se trouvait que celui-ci ne pouvait s'y tromper. Si Israël obéissait, il aurait en bénédiction l'abondance de la terre, la sauvegarde et la sécurité, la paix et la protection contre les ennemis. Chose plus importante encore, le Seigneur promit : « Mon âme ne vous aura point en horreur. Je marcherai au milieu de vous, je serai votre Dieu, et vous serez mon peuple » (versets 11-12). Ces promesses pourraient être résumées en un seul mot : Sion. Si Israël était obéissant, il arriverait à l'état de Sion. Mais, ajoute le Seigneur à l'intention d'Israël, « si vous ne m'écoutez point et ne mettez point en pratique tous ces commandements » (verset 14), alors les bénédictions seraient retirées et l'affliction, la faim, la guerre, la maladie, l'exil, la tragédie et l'abandon en seraient le résultat.
Lévitique 26:34-35, 43
Pour voir comment cette prophétie s'est accomplie, voir Jérémie 25:9, 11-12 ; 29:10 ; 2 Chroniques 36:21.
LÉVITIQUE 27
Lévitique 27:1-34. Qu'entend-on par les voeux ?
Les
voeux faisaient partie de la loi mosaïque. Il était possible à l'époque
à un homme ou à une femme de consacrer une personne au Seigneur, par
exemple la fille de Jephthé ou l'enfant Samuel (voir Juges 11:30-31 ; 1
Samuel 1:11). Ici le Seigneur dit que quand un homme faisait un tel
voeu, les personnes impliquées devaient être comptées comme appartenant
au Seigneur et ne pouvaient être prises par un autre. Une personne
pouvait également dévouer (c'est-à-dire consacrer au Seigneur) ses
biens personnels. Ces lois gouvernaient ce genre de voeu.
Lévitique 27:32. « Tout ce qui passe sous la houlette »
«
La signification de ce verset est donnée par les rabbins : 'Quand un
homme devait donner à Dieu la dîme de ses brebis ou de ses veaux, il
devait enfermer tout le troupeau dans une seule bergerie dans laquelle
il y avait une porte étroite qui ne laissait passer qu'un animal à la
fois. Le propriétaire sur le point de donner la dîme au Seigneur se
tenait près de la porte, avec, dans la main, une houlette dont
l'extrémité était plongée dans du vermillon ou de l'ocre rouge. Les
mères de ces agneaux ou de ces veaux se tenaient à l'extérieur de la
porte que l'on ouvrait. Les petits sortaient en courant pour rejoindre
leurs mères ; et lorsqu'ils passaient, le propriétaire se tenait avec
sa houlette au-dessus d'eux et comptait un, deux, trois, quatre, cinq,
etc., et quand le dixième arrivait, il le touchait avec la houlette
teinte, ce qui permettait de le distinguer comme étant le veau, le
mouton, etc. de la dîme et, qu'il soit gras ou maigre, parfait ou
taché, c'était reçu comme dîme légitime'.
«
C'est probablement par référence à cette coutume que le prophète
Ézéchiel dit à Israël : 'Je vous ferai passer sous la verge, et je vous
mettrai dans les liens de l'alliance' (Ézéchiel 20:37) :
Vous serez une fois de plus considérés comme propriété du Seigneur et
vous serez en toutes choses consacrés à son service, étant marqués ou
identifiés par des providences et des manifestations de sa bonté, pour
être un peuple qui lui appartient. » (Clarke, Bible Commentary,1:604)
NOMBRES
I 01 I 02 I
03 I 04 I
05 I 06 I 07 I
08 I 09 I
10 I 11 I
12 I 13 I
14 I 15 I
16 I 17 I
18 I 19 I
20 I 21 I
22 I 23 I
24 I 25 I
26 I 27 I
28 I 29 I
30 I 31 I
32 I 33 I
34 I 35 I
36 I
NOMBRES 1
Nombres 1:1-46. Combien de personnes Moïse emmena-t-il dans le désert ?
Le
premier recensement d'Israël après l'Exode comptait 603 550 hommes de
plus de vingt ans qui pouvaient porter les armes (voir verset 3). Cela
ne comprenait pas les Lévites (voir verset 47) qui étaient au nombre de
22 000 (voir Nombres 3:39). Cela excluait aussi toutes les femmes, les
vieillards, les garçons de moins de vingt ans et les hommes incapables
de porter les armes. Ce compte rendu a conduit des savants à évaluer le
nombre total des enfants d'Israël à plus de deux millions d'âmes (voir
Keil et Delitzsch, Commentary, 1:3:4-5). D'autres savants croient qu'il
y a eu des erreurs textuelles dans la transmission des chiffres tout au
long des siècles et que le nombre total d'Israélites devait être plus
proche d'un demi-million.
Quoi qu'il en soit, la tâche que devait affronter Moïse était incroyablement vaste. Amener ne fût-ce que 500 000 personnes dans un désert rigoureux et aride et essayer de satisfaire leur faim et leur soif, les besoins en abri et en protection contre les éléments rencontrés, ainsi que les amener à un état de maturité spirituelle et d'obéissance. Il n'est pas étonnant que Moïse se soit écrié : « Je ne puis pas, à moi seul, porter tout ce peuple, car il est trop pesant pour moi » (Nombres 11:14).
Nombres 1:32-35
La bénédiction d'Éphraïm s'accomplit ici en ce qu'il avait des milliers
de fils en plus, capables de porter les armes, que son frère aîné
Manassé (voir Genèse 48:19-20).
Nombres 1:47- 54
Ceux de la prêtrise lévitique avaient particulièrement pour tâche de
s'occuper de la maison du Seigneur : d'y officier en faveur des enfants
d'Israël et de la démonter, de la remonter lors des déplacements. Ils
en étaient les protecteurs, et c'est ainsi que leurs tentes
encerclaient le sanctuaire.
Nombres 2. Pourquoi y avait-il un ordre de marche et de campement bien déterminé ?
La maison de Dieu est une maison d'ordre (voir D&A 132:8). Pour représenter symboliquement cela, le camp devait aussi montrer de l'ordre. L'ordre était maintenant tant dans les camps que lors des marches. Les tribus étaient déployées en quatre groupes de trois. À l'est du camp et à l'avant de la colonne en marche, il y avait Issacar et Zabulon avec Juda à la tête. Du côté sud, en deuxième place venaient Siméon et Gad sous la direction de Ruben. Au centre étaient les Lévites. À l'ouest et au quatrième rang de la marche il y avait Manassé et Benjamin conduits par Éphraïm. Au nord et à l'arrière se trouvaient Aser et Nephthali, avec Dan à la tête. Les places d'honneur, à la tête des armées et suivant immédiatement le tabernacle, étaient détenues respectivement par Juda et Éphraïm. Juda campait directement à l'est de l'entrée du tabernacle.
Nombres 3
Les Lévites ne furent pas comptés avec les autres tribus d'Israël à cause de leur intendance divine qui était de remplacer les fils premiers-nés (voir versets 12-13). Mais Joseph s'était déjà vu affecter une double part, et Éphraïm et Manassé devinrent des tribus complètes et indépendantes (voir Genèse 48:22). Une distinction fut également faite entre les fils d'Aaron et les autres Lévites (voir versets 2, 8-10). Les descendants d'Aaron furent désignés comme prêtres, et c'est eux qui reçurent l'intendance de présider aux ordonnances du tabernacle. Les autres Lévites aidaient à l'entretien du tabernacle et à ce service, mais ils n'accomplissaient pas les ordonnances du sacrifice, ne brûlaient pas l'encens, etc. Tous les Lévites campaient autour du tabernacle, mais Aaron et ses fils, ainsi que Moïse, étaient placés dans la position la meilleure directement en face de l'entrée du tabernacle (voir verset 38).
Nombres 3:51. Pourquoi les Lévites supplémentaires furent-ils rachetés à prix d'argent ?
Le
nombre total des Lévites accomplissant les services religieux était
presque égal au nombre des premiers-nés d'entre les enfants d'Israël.
Les 273 premiers-nés en trop qui n'étaient pas rachetés homme par homme
par un remplaçant lévite furent rachetés par une offrande de cinq
sicles chacun.
« Les premiers-nés des Égyptiens, pour lesquels on n'offrait pas d'agneau comme signe de la propitiation, furent mis à mort. C'est grâce à la propitiation et à l'expiation seules que les Israélites furent sauvés et, dans ces circonstances, ils auraient péri avec les Égyptiens qui étaient condamnés s'il n'y avait pas eu l'expiation et la propitiation futures du Christ dont ceci était une image.
«
C'est pourquoi le Seigneur réclamait comme légitimement siens ceux
qu'il avait sauvés et, les réclamant comme siens, il requérait leurs
services… Il accepta la tribu de Lévi à la place des premiers-nés
d'Israël ; et comme il y avait plus de premiers-nés que de Lévites, le
reste devait être racheté par de l'argent, que l'on donnait à Aaron,
comme grand-prêtre et représentant de la prêtrise d'Aaron, Aaron étant
aussi un Lévite(voir Nombres 3:50-51). » (John Taylor, Mediation and Atonement, p. 108)
NOMBRES 4
Nombres 4:1- 49. Quelle est l'importance des fils de Kehath ?
Le chapitre 4 des Nombres explique les devoirs et les responsabilités des branches des Lévites en ce qui concerne le tabernacle. Moïse et Aaron étaient fils d'Amram, petit-fils de Lévi, par Kehath (voir Nombres 3:19 ; Exode 6:18, 20). Aaron et ses fils furent mis à part pour la prêtrise et reçurent les autres fils de Lévi pour les aider dans les mouvements et les fonctions du tabernacle (voir Nombre 3:5-13). Kehath semble avoir été le deuxième fils de Lévi (voir Nombres 3:17), mais il était probablement mentionné en premier lieu à cause de ses petits-fils Moïse et Aaron et aussi parce que c'étaient ses descendants masculins qui étaient les porteurs du mobilier sacré du tabernacle (voir Dummelow, Commentary of the Holy Bible, p.104).
Les
fils de Lévi commençaient leur ministère au tabernacle à l'âge de
trente ans, l'âge du Sauveur quand il commença son ministère terrestre
(voir Nombres 4:3, 23, 30 ; Luc 3:22-23).
NOMBRES 5
Nombres 5:1-4. Exclusion des impurs hors du camp
Ceux qui avaient la lèpre ou une gonorrhée n'avaient pas la permission de marcher ou de camper avec le reste d'Israël (voir verset 2). Être mis hors du camp signifiait simplement qu'on était rejeté du gros de la troupe, non qu'on était totalement rejeté ou abandonné.
« L'expulsion mentionnée ici était fondée 1) sur une raison purement physique, c'est-à-dire que les maladies étaient contagieuses, et que par conséquent il était nécessaire de mettre à part ceux qui avaient été affligés, afin que la contagion ne se répande pas. 2) Il y avait aussi une raison spirituelle, le camp était l'habitation de Dieu, et on ne pouvait permettre à rien d'impur de rester là où il demeurait. » (Clarke, Bible Commentary, 1:631)
Nombres 5:11-31. L'épreuve de la jalousie
Cette
loi permettant de décider de la culpabilité ou de l'innocence d'un
adultère peut intriguer à bien des égards. Tout d'abord elle paraît
fortement en défaveur de la femme, car il n'y a pas d'exigence
équivalente pour l'homme. L'étude attentive de la loi montre ce qu'elle
impliquait et pourquoi le Seigneur la révéla.
«
Les rabbins qui ont commenté ce texte nous donnent l'information
suivante : Quand un homme poussé par l'esprit de jalousie soupçonnait
sa femme d'avoir commit l'adultère, il l'amenait d'abord devant les
juges et l'accusait du délit ; mais comme elle affirmait son innocence
et refusait de se reconnaître coupable et comme il n'avait pas de
témoin à présenter, il exigeait qu'elle soit condamnée à boire des eaux
d'amertume que la loi avait prévues, afin que par ce moyen Dieu
découvre ce qu'elle voulait cacher. Lorsque les juges avaient entendu
l'accusation et la dénégation, l'homme et sa femme étaient tous deux
envoyés à Jérusalem pour comparaître devant le Sanhédrin, qui était le
juge unique dans de telles questions.
« Les rabbins disent que les juges du Sanhédrin s'efforçaient tout d'abord de confondre la femme à coups de menaces et de l'amener à confesser son délit ; quand elle continuait à clamer son innocence, elle était amenée à la porte orientale de la cour d'Israël où on lui enlevait les vêtements qu'elle portait et on l'habillait de noir devant un certain nombre de personnes de son propre sexe. Le prêtre lui disait alors que si elle se savait innocente, elle n'avait rien à craindre ; mais que si elle était coupable, elle pouvait s'attendre à subir tout ce dont la loi la menaçait ; à quoi elle répondait : amen, amen.
« Le prêtre écrivait alors les paroles de la loi sur un morceau de vélin avec de l'encre ne contenant pas de vitriol afin qu'elle s'efface d'autant plus vite. Les mots écrits sur le vélin étaient, selon les rabbins, les suivants : 'Si un étranger ne s'est pas approché de toi et que tu ne t'es pas souillée en abandonnant le lit de ton mari, ces eaux amères que j'ai maudites ne te feront pas de mal ; mais si tu t'es éloignée de ton mari et t'es souillée en t'approchant d'un autre homme, sois maudite par le Seigneur et deviens un exemple pour tout son peuple. Que ta cuisse se dessèche et ton ventre s'enfle jusqu'à ce qu'il éclate ! Que ces eaux maudites entrent dans ton ventre et, étant enflée par elles, que ta cuisse se putréfie !'
« Après cela le prêtre prenait une nouvelle cruche, la remplissait d'eau prise dans la cuve d'airain qui se trouvait près de l'autel des holocaustes, y jetait de la poussière prise sur le pavement du temple, y mêlait quelque chose d'amer, comme de l'absinthe, et ayant lu à la femme les malédictions précitées et ayant reçu sa réponse amen, il grattait les malédictions hors du vélin et les faisait tomber dans la cruche d'eau. Pendant ce temps un autre prêtre déchirait les vêtements de la femme jusqu'à sa poitrine, lui dénudait la tête,défaisait les tresses de ses cheveux, attachait ses vêtements déchirés avec une ceinture en dessous des seins et la présentait avec un dixième d'épha ou environ deux litres de farine d'orge, qui se trouvait dans une poêle à frire, sans huile ni encens.
« L'autre prêtre, qui avait préparé les eaux de jalousie, les donnait alors à boire à la personne accusée et, dès qu'elle les avait avalées, il lui mettait dans la main la poêle contenant la farine. On l'agitait devant le Seigneur et on en jetait une partie dans le feu de l'autel. Si la femme était innocente, elle retournait avec son mari, et les eaux, au lieu de l'incommoder, la rendaient en meilleure santé et plus féconde que jamais ; si, au contraire, elle était coupable, on la voyait immédiatement pâlir, les yeux exorbités, et, pour ne pas que le temple soit souillé de sa mort, on l'emportait et elle mourait instantanément avec tous les détails ignominieux énoncés dans les malédictions. » (Clarke, Bible Commentary, 1:634)
Il convient de noter plusieurs points :
1. Bien que ce rituel était centré sur la femme, cela n'impliquait aucunement que les hommes qui commettaient l'adultère étaient excusés, car la loi disait que les adultères des deux sexes devaient être lapidés (voir Lévitique 20:10).
2. D'une certaine façon, la loi accordait deux types différents de protection à la femme. Tout d'abord sans cette loi il est possible à un mari d'accuser injustement sa femme d'infidélité. Si sa parole seule suffisait pour la condamner, elle se trouverait vraiment dans un état terrible. Confier à Dieu le soin de décider si elle était coupable ou innocente plutôt que de confier cela à son mari ou même à d'autres hommes était une façon de veiller à ce que ses droits soient respectés si elle était innocente.
Le deuxième avantage est plus subtil, mais probablement d'une plus grande valeur encore. Si un mari soupçonnait sa femme d'adultère, le résultat serait de produire une tension terrible dans les relations entre mari et femme. Dans le système légal d'aujourd'hui, sans témoin pour prouver sa culpabilité, le tribunal la déclarerait probablement non-coupable. Mais la base de son acquittement serait le manque de preuves de sa culpabilité plutôt que la preuve de son innocence. Par conséquent pareille déclaration légale ne contribuerait guère à dissiper les doutes du mari, et la mésentente continuerait probablement. Amis et voisins entretiendraient probablement eux aussi pendant longtemps des soupçons quant à son innocence. Mais grâce à l'épreuve de jalousie, on recevait la preuve irréfutable de son innocence par la déclaration même de Dieu. La réputation de la femme était sauvée ainsi que le mariage. Ainsi on assurait une justice et une miséricorde authentiques, et toute la question était promptement réglée.
3. Ceux qui demandent pourquoi une femme ne pouvait pas exiger une épreuve parallèle pour son mari doivent se souvenir que si la femme accusée refusait de subir l'épreuve en buvant l'eau, son acte était considéré comme une confession de culpabilité. Par conséquent elle et son partenaire dans l'acte adultère étaient mis à mort (voir Lévitique 20:10). Si elle essayait de mentir et de remporter l'épreuve, mais s'attirait les malédictions, le résultat était, lui aussi, considéré comme preuve de la culpabilité de son partenaire masculin. Il est possible qu'une femme qui croyait son mari coupable d'infidélité ait pu demander que celle qu'elle soupçonnait de lui avoir servi de partenaire soit soumise à l'épreuve de la jalousie. Le résultat établissait immédiatement la culpabilité ou l'innocence de son mari aussi bien que celle de l'autre femme.
4.
Ainsi, dans un monde où les droits des femmes étaient souvent violés,
le Seigneur fournissait le moyen de protéger leurs droits et de veiller
à ce que le mal soit supprimé et justice faite.
NOMBRES 6
Nombres 6:1-21. Qu'était un naziréen ?
Un naziréen était un homme ou une femme qui faisait volontairement voeu de séparer sa vie pour le service du Seigneur ou de se consacrer à lui (voir Keil et Delitzsch Commentary, 1:3:34). Être naziréen n'avait rien à voir avec la ville de Nazareth.
Un
naziréen faisait trois voeux : il s'abstenait totalement de vin ou de
boissons fortes, ainsi que de tout produit de la vigne sous quelque
forme que ce soit (voir Nombres 6:3-4) ; il ne laissait pas le rasoir
toucher sa tête mais laissait pousser naturellement ses cheveux comme
couronne à Dieu (Nombres 6:5) ; et il ne se permettait pas de
s'approcher d'un mort, fût-ce un membre de sa famille (voir Nombres
6:6). Sa vie et tous ses efforts étaient totalement et expressément
consacrés à Dieu. Cette vie consacrée avait une certaine ressemblance
avec celle du grand-prêtre (voir Lévitique 21:10-12). Parmi ceux qui
semblent avoir fait ce genre de voeu ou dont les parents ont fait ce
voeu pour eux, il faut citer Samson (voir Juges 13:5), Samuel (voir 1
Samuel 1:11, 28) et Jean-Baptiste (voir Luc 1:15). Dans certains cas,
ces voeux de naziréen étaient pour la vie, mais la plupart du temps
c'était pour une période bien déterminée, après quoi la personne
revenait à une vie normale (deux cas dans le Nouveau Testament qui
semblent apparentés à ces voeux sont rapportés dans Actes 18:18-19 et
21:23-26).
NOMBRES 7
Nombres 7
Le mot prince dans le texte hébreu signifie « dirigeant ou chef de tribu ».
On trouvera une étude sur les ustensiles du tabernacle dans les commentaires de Exode 25 à 27.
NOMBRES 8
Nombres 8:1-4. Quelle est la signification de « sur le devant du chandelier » ?
En hébreu, sur le devant signifie que quand la lampe était allumée, sa lumière illuminait tout ce qui se trouvait du côté opposé de la pièce. Dans ce cas, la table des pains de proposition était en face de la lampe.
Nombres 8:5-22
Les Lévites entraient dans leur service au tabernacle tout comme un
bébé vient au monde : purs et sans tache (voir versets 6-7). En outre,
le peuple posait les mains sur le prêtre (voir verset 10) qui était
alors mis à part pour son service. Quand un Israélite apportait une
offrande au tabernacle, avant de l'offrir en sacrifice il posait les
mains sur l'animal et lui transférait symboliquement son identité. Le
fait que le peuple d'Israël posait les mains sur le prêtre voulait donc
dire qu'il prenait sur lui son identité, c'est-à-dire qu'il devenait
son représentant devant le Seigneur.
Nombres 8:19. Quelle différence y a-t-il entre la prêtrise aaronique et la prêtrise lévitique ?
« La prêtrise d'Aaron est répartie en prêtrise aaronique et lévitique, pourtant ce n'est qu'une seule prêtrise. Il s'agit ici tout simplement de désigner certains devoirs au sein de la prêtrise. Des fils d'Aaron, qui présidaient dans l'ordre aaronique, on disait qu'ils détenaient la prêtrise d'Aaron, et les fils de Lévi qui n'étaient pas fils d'Aaron, on les appelait Lévites. Ils détenaient la prêtrise d 'Aaron, mais travaillaient sous la direction des fils d'Aaron en qualité de subordonnés. » (Smith, Doctrine du salut, 3:86)
Nombres 8:23-26. Quelle était l'intendance des Lévites ?
Le chapitre 4 des Nombres parle du rôle propre des Lévites qui est de transporter le tabernacle, et ces versets du chapitre 8 parlent de leur intendance et de leur service dans le tabernacle. Puisqu'ils avaient été donnés à Aaron et à ses fils pour les aider à administrer des ordonnances sacrées, les Lévites étaient chargés de monter et de démonter le tabernacle, de le nettoyer, de porter le bois et l'eau et de tuer les animaux que leurs frères devaient utiliser pour ces sacrifices. Il leur était permis de commencer ce service cinq ans avant ceux qui transportaient le tabernacle (cf. Nombres 8:24 ; 4:3).
À
l'âge de cinquante ans, les Lévites devaient « aider leurs frères
», Aaron et ses fils, à prendre soin du mobilier du tabernacle (voir
Nombres 8:26 ; voir aussi 3:7-9). Ce service volontaire était une couronne pour leur vieillesse.
NOMBRES 9
Nombres 9:1-14
L'idée cruciale enseignée par la fête de la Pâque était qu'Israël, dans
une cérémonie exigeante, avait un symbole et un rappel du Fils
unique de Dieu dont le sang sauverait l'homme spirituellement comme le
sang sur les poteaux des portes en Égypte les avait sauvés physiquement.
Nombres 9:15-23. Quelle est la signification du nuage au-dessus du tabernacle ?
Ce
passage est le plus complet sur la loi du Seigneur concernant le
mouvement du camp d'Israël. Comme la nuée de fumée et de feu était le
signe visible de la présence de Dieu, Israël apprit à
littéralement suivre le Seigneur. Il dressait le camp, levait le camp,
voyageait et accomplissait ses services sur le commandement du Seigneur
; l'hébreu dit : « à la bouche de Jéhovah » (cf. verset 18). On
les entraînait littéralement à suivre l'Éternel, qui a toujours dirigé
son Église et son royaume, et cependant beaucoup d'entre eux ne
transférèrent pas la signification de cette démonstration physique
miraculeuse à son corollaire spirituel plus important.
NOMBRES 10
Nombres 10:1-10
Les trompettes d'argent battu ou martelé étaient utilisées en sept
circonstances particulières : pour convoquer l'assemblée générale, pour
réunir les princes ou les dirigeants tribaux, pour donner le signal
pour lever le camp, pour sonner l'alerte en cas de guerre, pour
annoncer les jours de fête et de réjouissance, pour annoncer les fêtes
solennelles et pour annoncer le début des offrandes et des
sacrifices au commencement de chaque mois. Il fallait un instrument à
longue portée pour pousser un aussi grand nombre de personnes à
l'action.
Nombres 10:21
Les Kehathites étaient des Lévites de la même famille que Moïse et
Aaron, Kehath étant leur grand-père et un fils de Lévi (voir Nombres
4:15, 18 ; Exode 6:18, 20). Ils étaient les seuls Lévites dont le
fardeau (le mobilier du tabernacle) était si important qu'ils devaient
le porter à la main (voir Nombres 7:9).
Nombres 10:29-32. Qui était Hobab et que voulait dire Moïse quand il lui dit : « Tu nous serviras de guide » ?
«
Hobab, beau-frère de Moïse, se laissa persuader, quoique peu disposé au
départ, d'accompagner Israël et de lui servir de guide. Jéhovah donnait
les indications générales, mais Hobab connaissait la région et pouvait
les aider à trouver des pistes bien déterminées, des lieux pour les
campements, etc. Il partit avec sa famille et devint effectivement
héritier de terres en Israël, comme le montrent plus tard Juges 1:16 et
4:11 ainsi que 1 Samuel 15:6 ; 2 Rois 10:15 ; 1 Chroniques 2:55 et
jusque dans Jérémie 35 où ce prophète les cite comme étant d'une
intégrité exemplaire. » (Rasmussen,Introduction to the Old Testament, 1:115)
Nombres 11 et 12. Souvent ceux qui enseignent l'Ancien Testament séparent Nombres 11 et 12 et les traitent comme si c'étaient deux histoires différentes alors qu'en réalité on peut retirer une grande leçon quand on voit les rapports existants entre les deux.
Nombres 11. Les Israélites se plaignent de la manne et désirent manger de la viande (v. 1-9). Moïse demande au Seigneur de le guider et de l’aider à supporter ses fardeaux (v. 10-15). Suivant les instructions du Seigneur, il rassemble 70 anciens pour le seconder (v. 16-17, 24-30). Le Seigneur répond au désir des Israélites de manger de la viande en leur envoyant des cailles en surabondance et en les frappant d’une plaie à cause de leur cupidité et de leur laisser-aller (v. 18-23, 31-35).
Nombres 11:16-17, 24-29. Quel don les soixante-dix reçurent-ils ?
« En réponse à la demande d'aide de Moïse, soixante-dix hommes furent choisis et dotés de 'l'esprit qui était sur lui' (c'est-à-dire sur Moïse ; cela signifie qu'ils étaient partiellement dotés de la même autorité et des mêmes dons spirituels) de manière à être capables de 'prophétiser'. Quand certaines personnes objectèrent que deux des hommes qui prophétisaient n'étaient pas sortis pour la cérémonie d'installation, Moïse dit avec ferveur : 'Puisse tout le peuple de l'Éternel être composé de prophètes, et veuille l'Éternel mettre son Esprit sur eux !', refusant de leur interdire de prophétiser. Notez que nous vivons dans une dispensation [voir la définition de « dispensation » dans le commentaire de Éphésiens 1:10, ndlr] où tous les membres de l'assemblée du Seigneur peuvent avoir le don de prophétie et d'autres dons en vertu du fait que tous ceux qui sont baptisés reçoivent le 'don du Saint-Esprit'. Il est cependant probable que certains d'entre nous ne l'utilisent pas. À propos de dons spirituels de ce genre à l'époque de Paul, voyez 1 Corinthiens 12:4-10. » (Rasmussen, Introduction to the Old Testament, 1:115)
Dans ce passage on trouve encore une preuve de la grandeur de Moïse. Certains dirigeants se sentiraient menacés si les subordonnés manifestaient des dons et des capacités semblables aux leurs parce qu'alors leur situation serait mise en danger. Mais il n'en était pas ainsi de Moïse. Répondant à la plainte de Josué, Moïse demande : « Es-tu jaloux pour moi ? » (Nombres 11:29). Non seulement il n'était pas menacé par ce partage remarquable de son autorité spirituelle, mais il exprima le désir de voir chaque Israélite partager la même autorité que lui.
Nombres 11:19- 20, 31-35
Quand Dieu envoya les cailles pour répondre au désir d'Israël
d'avoir autre chose que la manne, le peuple devint glouton. La
prise la plus petite équivalait à environ cent boisseaux, ce qui était
bien au-delà des besoins normaux. La convoitise d'avoir plus que ce
qu'il ne pouvait utiliser valut au peuple un juste châtiment. On ne
nous dit pas combien moururent du fléau, mais l'endroit fut appelé «
tombes des désirs » (voir verset 34).
Nombres 12. Voir commentaire sur Nombres 11 et 12.
Nombres 12. Marie et Aaron parlent contre Moïse, se plaignant de son mariage avec une Éthiopienne et ne le reconnaissant plus comme leur autorité présidente (v. 1-3). Ils font observer qu’ils ont, eux aussi, reçu la révélation (v. 2). Le Seigneur réprimande et punit Marie et Aaron d’avoir murmuré (v. 4-16). Plutôt que d’être satisfait d’avoir l’autorité de présider sur sa sœur, Moïse supplie le Seigneur de la guérir. Son peuple et lui retardent leur voyage jusqu’à sa guérison (v. 13-15).
Nombres 12:1-11. Pourquoi Marie et Aaron s'opposèrent-ils à Moïse ?
Selon Josèphe, quand Moïse était général de l'armée égyptienne lors de l'attaque contre les Éthiopiens, il épousa une Éthiopienne comme alliance politique pour mettre fin à la guerre (Flavius Josèphe, Antiquités judaïques, livre 2, chapitre 5, p. 63-64). La raison apparente des plaintes de Marie et d'Aaron était que les Éthiopiens étaient non-Israélites et descendants de Cusch. Mais la raison réelle de la plainte semble avoir été la jalousie suscitée par le fait que Moïse était chef spirituel et prophète d'Israël.
« Cette élévation de Moïse suscita l'envie chez son frère et sa soeur que Dieu avait aussi richement dotés et placés si haut que Marie se distinguait comme prophétesse par-dessus toutes les femmes d'Israël tandis qu'Aaron avait été élevé par son investiture à la haute prêtrise aux fonctions de chef spirituel de toute la nation. Mais l'orgueil du coeur naturel ne se satisfaisait pas de cela. Ils voulaient disputer à leur frère Moïse la prééminence de son appel et de sa situation exclusive, se considérant peut-être comme justifiés à la lui contester non seulement en qualité de frère et soeur, mais aussi comme les soutiens les plus directs de son appel. Marie fut l'instigatrice de la révolte, comme nous pouvons le voir par le fait que son nom vient avant celui d'Aaron et aussi du fait que le verbe est au féminin. » (Keil et Delitzsch, Commentary, 1:3:75)
Même si le souhait de Moïse lui avait été accordé et si toutes les âmes d'Israël avaient reçu le don de prophétie (voir Nombres 11:29), Moïse aurait quand même été celui que le Seigneur avait choisi pour présider. Une question qui se pose est : Pourquoi Marie fut-elle seule punie par la lèpre, et non Aaron alors que les deux avaient participé à la révolte ? Il y a deux raisons possibles. Premièrement, comme le font remarquer Keil et Delitzsch, Marie fut l'instigatrice de l'attaque contre le droit de Moïse à la présidence. Par conséquent son péché était plus grave. Deuxièmement, chez Aaron rechercher à diriger la prêtrise était une preuve d'orgueil et d'ambition. Il aspirait à un poste auquel il n'avait pas été appelé.
Lorsque Marie chercha à assumer ce poste, non seulement elle faisait preuve d'orgueil, mais elle cherchait aussi à installer un ordre contraire au système de gouvernement de Dieu. Dès le commencement les appels à la prêtrise et le droit de présider furent donnés aux hommes. La tentative de Marie de parvenir à l'égalité avec Moïse était une infraction contre l'ordre institué par Dieu.
« Les prophètes, voyants et révélateurs ont eu et continuent d’avoir la responsabilité et le privilège de recevoir et de déclarer la parole de Dieu au monde. Les membres, les parents et les dirigeants ont le droit de recevoir la révélation quant à leur responsabilité propre, mais n’ont ni le devoir, ni le droit de déclarer la parole de Dieu au-delà des limites de leur responsabilité propre. » (James E. Faust, L’Étoile, janvier 1990, p. 7)
NOMBRES 13
Nombres 13 et 14. Les espions et leur compte-rendu négatif sur le pays
À ce moment de l'histoire, Israël n'était sorti que depuis quelques mois de l'Égypte et avait reçu la loi de Dieu. Le Seigneur dit que le moment était venu d'entrer posséder la terre promise. Il commanda d'envoyer un groupe de reconnaissance en Canaan pour reconnaître le pays. Les signes de la richesse du pays étaient irréfutables et les espions ramenèrent même une grappe de raisin portée sur une perche entre deux hommes pour montrer la beauté et la richesse des produits (voir Nombres 13:23). Et cependant les espions, à l'exception de Josué et Caleb, rapportèrent qu'en dépit de la richesse du pays, il n'y avait pas d'espoir d'en chasser les habitants. Le ton exagéré de leur rapport négatif apparaît dans l'utilisation de mots tels que « très grands » (Nombres 13:28), le pays « dévore ses habitants » (13:32), « tous… sont des hommes d'une haute taille » (13:32), « nous y avons vu les géants » (13:33), « nous étions… comme des sauterelles » (13:33).
Un rapport aussi exagéré était en lui-même déjà assez grave et montrait le manque de foi des dix hommes qui le firent. Mais la tragédie nationale commença quand Israël entendit leur rapport. Ils rejetèrent ouvertement les nombreuses marques de la puissance de Dieu qui avaient presque été leur pain quotidien et commencèrent à s'écrier qu'il aurait mieux valu de ne jamais avoir quitté l'Égypte. Les murmures n'en restèrent pas là non plus. Un mouvement fut lancé pour rejeter Moïse et choisir un dirigeant qui ramènerait le peuple en Égypte (voir Nombres 14:4 et Néhémie 9:17, qui suggèrent qu'ils allèrent jusqu'à choisir les dirigeants qui les reconduiraient). Quand Josué et Caleb essayèrent de contrecarrer l'effet du rapport négatif, l'assemblée chercha à les lapider (voir Nombres 14:10).
Il ne faut guère s'étonner que la colère du Seigneur s'alluma. Dans une grande prière d'intercession, Moïse demanda miséricorde pour son peuple (voir Nombres 14:13-14). Il n'excusa pas le comportement de son peuple mais mit seulement l'accent sur la miséricorde longanime du Seigneur. La destruction fut épargnée à Israël, mais il perdit le droit d'entrer immédiatement dans la terre promise. Pendant les trente-huit années qui suivirent, il allaient errer dans le désert hostile du Sinaï. Pendant ce temps-là, ils auraient pu conquérir les habitants de la terre promise, conquérir des villes, manger du fruit du pays où coulait « le lait et le miel » (Nombres 13:27) et élever leurs enfants dans le confort et la paix. Mais ils ne voulurent pas, et ainsi tous ceux qui avaient plus de vingt ans qui avaient rejeté la puissance du Seigneur, à l'exception de Josué et de Caleb, allaient mourir dans le désert.
Nombres 13. Quand les Israélites arrivent à la frontière du pays de Canaan, Moïse envoie 12
hommes explorer le pays, ses ressources et son peuple (v. 1-20). Ils reviennent avec un rapport favorable sur les ressources du pays,
mais tous, à l’exception de Josué et de Caleb, craignent les habitants et désirent
retourner en Égypte (v. 21 à 14:10).
Le Seigneur dit à Moïse qu’à cause de leur
manque de foi et de leurs plaintes, les Israélites erreront 40 ans dans le désert
jusqu’à ce que toute la génération adulte, à l’exception de Josué et de Caleb,
soit morte (v. 11-39).
Nombres 14. À propos des espions et de leur compte-rendu négatif sur le pays, voir le commentaire de Nombres 13 et 14.
Nombres 14:40-45. Israël peut-il vaincre sans le Seigneur ?
Quand Moïse rapporta aux Israélites toutes les paroles du Seigneur « le peuple fut dans une grande désolation » (Nombres 14:39). Cependant sa désolation n'était pas celle d'un vrai repentir comme le montrent les événements qui suivirent immédiatement. Comme des enfants sans maturité qui n'avaient pas du tout compris la raison du châtiment par les parents, Israël décida tout à coup de monter contre les Cananéens « car nous avons péché» (verset 40). Mais Moïse dit que c'était trop tard. Le Seigneur avait retiré le commandement de monter posséder le pays, et par conséquent s'ils montaient à ce moment-là, ils iraient sans sa force.
Alors
se produisit la deuxième étape de la tragédie. Les Israélites venaient
de perdre le droit d'entrer dans la terre promise parce qu'ils avaient
refusé de suivre le Seigneur. Maintenant dans une tentative de montrer
à quel point ils étaient « repentants », ils refusèrent de suivre le
Seigneur. Avec une triste concision, Moïse dit simplement : « Alors
descendirent les Amalécites et les Cananéens qui habitaient cette
montagne ; ils les battirent, et les taillèrent en pièces » (verset
45).
NOMBRES 15
Nombres 15:1-26
Nous trouvons ici l'application proprement dite des diverses offrandes
sacrificielles prescrites dans Lévitique 1 à 7. Les lois de sacrifice,
qui produisaient l'expiation et la réconciliation avec Dieu, furent
répétées à ce moment-là dans le récit de Moïse parce que dans l'état de
rébellion d'Israël, ils fournissaient le moyen de rentrer en la faveur
de Dieu.
Nombres 15:27-31
Les personnes qui péchaient volontairement dans l'Israël de l'Antiquité
devaient être « retranchées» (verset 30). C'est-à-dire qu'elles
devaient être excommuniées du camp d'Israël (voir verset 30). Dans
certains cas, le péché exigeait aussi la peine de mort. Cet acte
extrême était nécessaire parce que le pécheur « a méprisé la parole de
l'Éternel » (verset 31). Ce n'était pas un péché commis dans
l'ignorance ou par faiblesse, mais le refus délibéré d'obéir à la
parole du Seigneur. Cette loi enseigne donc, à titre individuel, la
même leçon donnée collectivement à Israël, à savoir que quand des
personnes ou une nation méprisent la parole du Seigneur et pèchent
volontairement, elles sont retranchées de Dieu et ne sont pas
considérées comme faisant partie du peuple de son alliance. Elles
subissent la mort spirituelle.
Nombres 15:32-36. Le fait de ramasser du bois le jour du sabbat mérite-t-il la mort ?
Lapider un homme pour avoir violé le sabbat paraît être un châtiment sévère. Mais dans son contexte historique, il y a deux choses qui sont significatives. Moïse venait de donner la loi traitant de la rébellion volontaire contre Dieu. Cet homme connaissait-il la loi du sabbat ? Moïse avait enseigné précédemment que celui qui violait le sabbat devait être mis à mort (voir Exode 31:14-15 ; 35:2). On trouve manifestement ici l'exemple de quelqu'un qui « a méprisé la parole de l'Éternel » (Nombres 15:31).
Mais réfléchissez un instant à ce qui venait d'arriver à Israël. La nation avait méprisé la parole de l'Éternel tout d'abord en refusant de monter contre les Cananéens quand le Seigneur lui avait dit de le faire et deuxièmement en allant contre eux alors que le Seigneur lui avait dit de ne pas le faire. Ainsi Israël s'était vu refuser l'entrée de la terre promise. Maintenant une personne privée méprisait la parole du Seigneur et refusait d'entrer dans le repos requis le jour du sabbat. Tout comme Israël devait souffrir la mort dans le désert pour sa rébellion, de même l'individu rebelle devait être puni du même châtiment. Sinon, le Seigneur n'aurait pas été logique avec lui-même.
Nombres 15:37-41. Qu'étaient les franges sur le vêtement ?
Un symbole est une chose qui en représente une autre. Une des utilisations des symboles est de nous rappeler nos engagements importants. Par exemple le pain et l'eau de la Sainte-Cène sont des symboles qui nous rappellent le sacrifice que Jésus a fait pour nous et les alliances que nous avons faites avec lui. Israël pratiquait la loi du sacrifice pour une raison semblable. De même le Seigneur commanda à Israël, dans ses errances, de mettre une frange sur les bords de ses vêtements de telle façon que quand il regardait les bords, cela lui rappelait les commandements du Seigneur (voir verset 39).
L'homme utilise l'habillement pour se couvrir, se protéger et s'embellir. Mettre des franges à une pièce de vêtement symbolisait ainsi qu'une personne est revêtue ou couverte des commandements de Dieu. Le cordon bleu suggérait aussi symboliquement des idées d'une importance profonde. Le bleu est la couleur qui désigne les cieux et par conséquent symbolise le royaume spirituel ou la piété (voir Fallows, Bible Encyclopedia, sous la rubrique « colors», 1:440).
«
Les tsitsith (cordon) sur la frange bleue devaient être un signe
permettant aux Israélites de se souvenir des commandements de Dieu afin
de les avoir constamment devant les yeux et de les suivre et non de
diriger le coeur et les yeux vers les choses de ce monde qui se
détournent de la parole de Dieu et détournent vers l'idolâtrie. » (Keil
et Delitzsch, Commentary,1:3:104)
NOMBRES 16
Nombres 16:1-40. La révolte de Koré et d'autres dirigeants d'Israël
Dans la révolte de Koré se manifeste un défi direct au gouvernement de Moïse et d'Aaron. Jusqu'à ce moment-là Israël n'avait cessé de murmurer et de se plaindre, mais apparemment cela était une tentative plus grande de remplacer Moïse comme celui que Dieu avait choisi pour diriger son peuple (la révolte de Marie et d'Aaron était une tentative de se rendre égal à Moïse mais ne cherchait pas à le renverser). Koré, un Lévite, avait derrière lui deux cent cinquante des plus grands dirigeants d'Israël quand il accusa Moïse et Aaron d'en prendre trop sur eux (voir versets 2-3). La déclaration de Koré que « toute l'assemblée, tous sont saints » (verset 3) ressemble à celle des Zoramites apostats qui, dans leur grande perversité, remerciaient Dieu de ce qu'ils étaient « ses enfants » (Alma 31:16).
Si l'insurrection avait été conduite par un Israélite quelconque, cela aurait déjà été très grave, mais Koré était un Lévite, quelqu'un qui détenait la Sainte Prêtrise et aurait par conséquent dû être un de ceux qui étaient au premier rang de l'obéissance plutôt que de la révolte. Les questions que Moïse lui pose aux versets 9 et 10 sont très à propos. Au lieu d'avoir le sentiment de respect et de reconnaissance qu'il aurait dû éprouver parce qu'il avait l'honneur d'être Lévite, Koré et ceux qui étaient avec lui cherchaient à s'emparer de la prêtrise supérieure et du gouvernement d'Israël. C'était une crise grave dans la vie politique et religieuse d'Israël, et le Seigneur décida de la régler d'une manière directe et frappante.
Le Seigneur commanda à Aaron, aux détenteurs légitimes de la prêtrise, à Koré et à ceux qui le suivaient d'apporter des brasiers et des parfums au tabernacle. Un brasier était un petit récipient de métal fait pour contenir des braises prises dans l'autel du tabernacle. Pendant le service du tabernacle le prêtre officiant devait asperger des parfums sur les braises de l'autel des parfums qui se trouvait directement devant le voile du tabernacle. D'autres Écritures montrent que brûler de l'encens était un symbole de la prière (voir Apocalypse 5:8 ; 8:3-4 ; Psaumes 141:2) suggérant que l'on ne peut aborder Dieu qu'en saintes supplications.
En demandant à chaque groupe d'apporter des brasiers et des parfums, le Seigneur créait un test très semblable à celui du concours entre Élie et les prêtres de Baal (voir 1 Rois 18:17- 40). Dans ce cas, les faux adorateurs furent invités à invoquer Dieu pour avoir un signe que Baal avait l'autorité. Quand ils échouèrent, le Seigneur montra un témoignage physique frappant de ce qu'il était Dieu : le feu consuma le sacrifice et l'autel.
Ici
Koré et ses partisans étaient invités à apporter du feu devant le
Seigneur comme symbole de leurs prières et de leurs supplications pour
qu'il les soutienne dans leur cause. Au lieu de cela la terre s'ouvrit
et engloutit les chefs de la révolte (voir Nombres 16:31-33) et le feu
tomba et consuma les deux cent cinquante autres qui voulaient usurper
l'autorité de la prêtrise (voir verset 35).
Nombres 16:41-50. Les enfants d'Israël murmurèrent
On
ne peut s'empêcher de rester médusé devant la dureté de coeur d'Israël.
Ces gens avaient vu une manifestation incroyable de la puissance du
Seigneur qui confirmait directement l'appel de Moïse et d'Aaron comme
chefs d'Israël. Et pourtant, malgré ce pouvoir miraculeux, ils
murmurèrent et dirent que Moïse et Aaron avaient tué de vrais
serviteurs du Seigneur (voir verset 41). Il ne faut pas s'étonner
qu'Abinadi les ait décrits comme « un peuple obstiné, prompt à
l'iniquité, mais lent à se rappeler le Seigneur son Dieu » (Mosiah
13:29). On ne peut non plus s'empêcher de s'étonner de la patience et
de la longanimité du Seigneur.
NOMBRES 17
Nombres 17:1-13. Que signifie l'éclosion du bâton d'Aaron ?
Dans la révolte contre le gouvernement de Moïse et d'Aaron, le Seigneur donna deux preuves miraculeuses qui montraient sans l'ombre d'un doute à Israël qui il avait choisi pour diriger son peuple. Tout d'abord Koré et ceux qui s'étaient joints à lui dans la révolte furent tués soit en étant engloutis dans la terre, soit en étant consumés par le feu. Deuxièmement ceux qui continuaient à soutenir son gouvernement pervers, même après la mort de Koré, furent tués par une plaie (voir Nombres 16:49). Les Écritures disent que près de quinze mille personnes moururent en essayant de prouver que Moïse et Aaron n'étaient pas ceux qui devaient diriger Israël. Puis le Seigneur proposa encore un miracle pour montrer mieux encore qui était choisi pour détenir la prêtrise.
«
Le miracle que Dieu fit ici comme Créateur de la nature était en même
temps un symbole significatif de la nature et de la signification de la
prêtrise. Le choix des bâtons avait aussi quelque chose à voir avec
l'objet en question. Le bâton d'un homme était le signe de sa fonction
de dirigeant dans la maison et dans l'assemblée ; chez le prince le
bâton devient sceptre, un signe du règne [voir Genèse 49:10].
«
Branche coupée, le bâton ne pouvait produire des bourgeons ni fleurir
d'une manière naturelle. Mais Dieu pouvait fournir une force vitale
renouvelée même au bois sec. Et ainsi Aaron n'avait, d'une manière
naturelle, aucune prééminence par-dessus les chefs des autres tribus.
Mais la prêtrise était fondée non pas sur les qualifications et les
dons naturels, mais sur la puissance de l'Esprit que Dieu communique
selon le choix de sa sagesse et qu'il avait confiée à Aaron par sa
consécration d'huile sainte d'onction. C'est cela que le Seigneur
voulait montrer au peuple en faisant en sorte que le bâton d'Aaron
donne des branches, des fleurs et des fruits par un miracle de sa
toute-puissance, tandis que les bâtons des autres chefs de tribus
restaient aussi nus que précédemment.
«
Ainsi ce n'était donc pas sans une profonde signification que le bâton
d'Aaron produisit non seulement des pousses grâce auxquelles on pouvait
reconnaître le choix divin mais alla jusqu'à porter des fleurs et des
fruits mûrs. Cela montrait qu'Aaron n'était pas seulement qualifié pour
son appel mais administrait son office dans toute la puissance de
l'Esprit et portait les fruits attendus de lui. Le bâton d'amandier
était particulièrement adapté pour montrer cela, car l'amandier est le
premier de tous les arbres à fleurir et à porter des fruits et a reçu à
cause de ce fait son nom qui veut dire… 'éveille-toi' [cf. Jérémie
1:11]. » (Keil et Delitzsch, Commentary, 1:3:114)
NOMBRES 18
Nombres 18. La prêtrise lévitique et la prêtrise d'Aaron
Une distinction est faite ici entre les deux ordres de la prêtrise d'Aaron. Bien que les termes d'Aaron et lévitique soient parfois utilisés l'un pour l'autre (voir D&A 107:1, 6, 10), il y avait des différences dans les devoirs. La prêtrise inférieure était donnée à ceux de la « tribu de Lévi » (Nombres 18:2) à laquelle appartenaient Aaron et ses fils. Les Lévites accomplissaient les travaux ménagers du tabernacle comme remplir et allumer les lampes, porter l'arche de l'alliance, monter et démonter le tabernacle et ainsi de suite. Les prêtres, qui n'étaient choisis que parmi les fils d'Aaron, étaient nommés pour faire les sacrifices, brûler l'encens, instruire de la loi et ainsi de suite. Un fils premier-né, présidait tous les prêtres ou fils d'Aaron. Il était grand-prêtre ou président des prêtres (voir Nombres 3:5-10 ; 18:1-7 ; 1 Chroniques 23:27-32).
Ceux
qui étaient choisis pour agir dans les offices de prêtre et de Lévite
devaient être entretenus par les dîmes et les offrandes faites par les
enfants d'Israël (voir Nombres 18:21, 24). Ainsi le Seigneur dit à
Aaron : « Je te donne les prémices qu'ils offriront à l'Éternel : tout
ce qu'il y aura de meilleur en huile, tout ce qu'il y aura de meilleur
en moût et en blé » (verset 12). Tout cela, comme tout le reste en
Israël, devait être dîmé (voir verset 26).
En
outre, les Lévites devaient avoir un endroit pour vivre. On ne leur
donna pas de terres comme aux autres tribus, parce que leur héritage
était plutôt la prêtrise (voir verset 20). Pour les disperser parmi les
tribus et fournir du logement aux Lévites, Moïse commanda de créer
quarante-huit « villes lévites » pour ceux qui vaquaient aux besoins
spirituels d'Israël (voir Nombres 35:1-8). Cet héritage lévitique fut
fourni lorsque le pays de Canaan fut conquis sous Josué (voir Josué 21).
NOMBRES 19
Nombres 19. Lois de purification
Anciennement
les Israélites qui avaient été en la présence de quelqu'un qui mourait
ou était mort étaient considérés comme souillés. Ce chapitre des
Nombres décrit la façon dont une telle personne se purifiait. Tout
d'abord on tuait une vache rousse ou on la brûlait et on mettait de
côté
les cendres. Puis les cendres étaient mises dans de l'eau pure et le
mélange était aspergé sur ceux qui avaient été souillés. On appelait
cela « l'eau expiatoire » puisque de cette façon on était purifié du
péché (voir verset 9). Si
l'on n'avait pas ainsi recours au pouvoir purificateur, on était « retranché du milieu de l'assemblée » (verset 20).
On
peut trouver beaucoup de symbolisme vital dans cette ordonnance. Celui
qui se souille par le péché subit une mort spirituelle qui le retranche
de la présence de Dieu par la perte du Saint-Esprit. On récupère de la
mort spirituelle par la foi en l'expiation du Christ (symbolisée par la
mort de la vache rousse), en se repentant du péché, en étant baptisé
dans l'eau, en recevant le Saint-Esprit, en obéissant aux commandements
de Dieu. Tous ceux qui par la suite commettent des péchés graves et
refusent de se repentir sont de même « retranchés du milieu de
l'assemblée », c'est-à-dire excommuniés (verset 20).
NOMBRES 20
Nombres 20:12-13. Pourquoi Moïse ne fut-il pas autorisé à entrer dans la Terre Sainte ?
Il n'était pas du tout rare que les enfants d'Israël se rebellent dans leurs errances dans le désert. La rébellion décrite dans ces versets était cependant particulièrement grave parce qu'elle amena apparemment Moïse, le prophète de Dieu, à oublier momentanément ce que le Seigneur lui avait commandé de faire. Le Seigneur avait dit à Moïse comment fournir de l'eau à Israël qui murmurait. Montrant un rocher, le Seigneur dit à Moïse et à Aaron : « Vous parlerez en leur [Israël] présence au rocher et il donnera ses eaux » (verset 8). Mais Moïse était las et irrité contre Israël. « Écoutez donc, rebelles !, dit-il, est-ce de ce rocher que nous vous ferons sortir de l'eau ? » (verset 10). Puis au lieu de parler au rocher comme Dieu l'avait commandé, Moïse « frappa deux fois le rocher », et il en jaillit de l'eau (verset 11). Le Seigneur réprimanda alors Moïse et Aaron parce qu'ils ne l'avaient pas sanctifié aux yeux du peuple et il dit aux deux hommes qu'il ne serait permis à aucun d'eux d'amener Israël dans la terre promise (voir verset 12). Non seulement ils n'avaient pas soigneusement suivi les instructions du Seigneur, mais ils avaient aussi suggéré en utilisant le mot 'nous' que c'étaient eux qui fournissaient l'eau.
Cet incident, pris avec d'autres Écritures, suscite un certain nombre de questions. Moïse pécha-t-il vraiment contre le Seigneur ? Est-ce là la raison pour laquelle il ne fut pas permis à Moïse d'entrer dans la terre promise ? Moïse s'attribua-t-il tellement de la gloire ou était-il simplement furieux devant le manque de foi manifesté par les enfants d'Israël ? Cette seule erreur suffisait-elle à annuler des années de grande foi, d'obéissance et de dévouement ?
Deux autres passages au moins de l'Ancien Testament indiquent que Moïse pécha effectivement en frappant le rocher de Meriba (voir Nombres 27:12-14 ; Deutéronome 32:51-52). Mais d'autres passages contribuent à éclaircir le sujet. Deutéronome 3:26 et 4:21 disent que le Seigneur dit à Moïse que la raison pour laquelle il ne pouvait pas entrer dans la terre promise était que le Seigneur était irrité contre lui « à cause de vous ». Cela pourrait impliquer qu'il y avait d'autres raisons à cette interdiction que l'erreur de Moïse.
Deux autres faits renforcent cette supposition. Tout d'abord Moïse et la prêtrise supérieure furent enlevés d'Israël à cause de l'indignité du peuple et non de celle de Moïse (voir D&A 84:23-25). Deuxièmement Moïse fut enlevé lorsque son ministère mortel fut terminé (voir Alma 45:19). En d'autres termes, Moïse eut le privilège d'entrer dans une terre promise bien plus grande que le pays de Canaan. Il avait terminé son appel dans la mortalité, et un nouveau chef allait emmener Israël dans la terre promise. Et Moïse fut enlevé, ce qui n'est guère un châtiment pour avoir péché contre Dieu.
Nombres 20:14
Moïse appelle son peuple « frère Israël » quand il parle au roi des
Édomites (verset 14) parce que les Édomites étaient descendants directs
d'Édom ou Ésaü, frère de Jacob, ou Israël, dont les Israélites
descendaient. Il y avait par conséquent une parenté par le sang entre
les deux peuples. Les choses que Moïse dit impliquent que le roi
édomite connaissait bien la parenté. Il refusa cependant de laisser les
Isréalites traverser ses terres.
Entre la révolte de Koré (chapitres 16-17) et la demande de passage au travers du pays d'Édom (chapitre 20) s'étaient écoulées les trente-huit années d'errance. Pour des raisons qui ne nous sont pas connues maintenant, Moïse ne décrivit pas ces années dans ses annales.
Nombres 20:17. Que désigne l'expression « route royale » ?
« La 'route royale' est la grande route publique qui fut probablement faite aux frais de l'État et entretenue pour permettre au roi et à ses armées de s'y déplacer et est synonyme de 'route du Sultan' (derb es sultan) ou 'route impériale' comme on appelle encore toujours en Orient les vieilles routes militaires larges et ouvertes. » (Keil et Delitzsch, Commentary, 1:3:134)
La grande route longeait les plateaux de l'actuelle Jordanie depuis la mer Rouge jusqu'en Syrie. À l'est elle était parallèle à la mer Morte et au Jourdain.
Nombres 20:22-29. Que signifie le fait que Moïse enleva les vêtements d'Aaron et les mit sur Éléazar ?
« C'était en fait le priver de son office ; et mettre les vêtements sur son fils Éléazar impliquait le transfert de cet office à ce dernier. Le transfert des fonctions en mettant les vêtements du détenteur sortant sur la personne qui devait lui succéder était appelé investiture (habillement), et enlever un office à quelqu'un était appelé déposition (enlever les vêtements). » (Clarke ; Bible Commentary, 1:682)
La
même coutume continue à ce jour dans certaines institutions. Quand on
installe un officier ou qu'on le relève de ses fonctions, on lui met ou
on lui enlève les vêtements cérémoniels, symbolisant le transfert de
l'autorité. Quand on part dans le déshonneur, on est littéralement
dépouillé de sa robe. À l'armée le fait de couper les épaulettes ou les
insignes du rang revient au même.
Mais
Aaron ne s'est retiré ni dans le déshonneur ni dans la disgrâce. Sa
mort était imminente (voir verset 28) et il était temps de passer à une
direction nouvelle et plus jeune.
Nombres 21:1-9. Les Israélites détruisent les Cananéens qui les attaquent (v. 1-3). Le Seigneur envoie des serpents brûlants pour châtier les Israélites de leurs plaintes incessantes (v. 4-6). Moïse fait un serpent d’airain, le fixe à une perche et dit au peuple que s’il le regarde, il vivra (v. 7-9).
Nombres 21:4-9. Le serpent d'airain dans le désert
On trouvera la signification symbolique de cet événement dans Jean 3:14-15 ; 2 Néphi 25:20 ; Alma 33:19-20.
NOMBRES 22
Nombres 22 à 24. L'histoire de Balaam
Quand
les deux puissants rois des Amoréens furent battus par la force
irrésistible d'Israël, les Moabites, avec leurs alliés madianites,
furent remplis d'une telle frayeur que Balak, le roi, demanda de
l'aide. Mais ce ne fut pas auprès de son propre dieu, Baal, qui s'était
montré impuissant contre Israël pendant le conflit amoréen, qu'il
chercha de la puissance. Il décida plutôt d'utiliser contre Israël son
propre Dieu dont la puissance s'était merveilleusement manifestée. À
cette fin, il envoya une délégation portant des présents à Balaam de
Péthor, célèbre devin de Haute Mésopotamie, qui avait apparemment la
réputation d'être capable de bénir et de maudire avec beaucoup d'effet
(voir Nombres 22:3-6).
Il est difficile de décider, en se basant sur le texte biblique, si Balaam était ou non un vrai prophète de Dieu détenant l'autorité de la prêtrise. Il vivait dans une région appelée Aram, portant probablement le nom du fils de Kémuel et petit-fils de Nachor, cousin d'Abraham. Charan, l'endroit où Abraham s'installa après avoir quitté Ur, était un endroit où on célébrait le culte de l'Éternel et se trouvait aussi au pays d'Aram. Balaam aurait par conséquent pu être l'une de ces quelques personnes dispersées, comme Jéthro, qui détenaient la prêtrise et en exerçaient l'autorité. La Bible laisse entendre qu'il avait la vraie connaissance de Dieu et pouvait en recevoir des révélations. Quelle que soit leur origine, le Seigneur suscite des hommes inspirés auprès de toutes les nations (voir Alma 29:8).
Il est significatif que les Écritures ne qualifient jamais Balaam de prophète, mais plutôt de magicien ou de devin un peu dans le même genre que Simon du Nouveau Testament (cf. Josué 13:22 ; Actes 8:9-24). Bien que reconnaissant l'Éternel et professant dépendre de lui, Balaam était disposé à aller à l'encontre de l'avis du Seigneur et à accompagner les hommes de Balak. Pour s'assurer qu'il obéirait à la volonté de Dieu, le Seigneur envoya un ange le menacer de mort s'il maudissait Israël. Une des choses remarquables dans la bénédiction d'Israël par Balaam est la promesse du Messie (voir Nombres 24:14, 17, 19).
La réprimande reçue par Balaam d'un animal animé par l'Esprit de Dieu est un événement singulier dans l'histoire. Il est inutile de spéculer sur la façon dont cela se réalisa. Il est certain que l'animal parla d'une manière que Balaam pouvait comprendre. D'autres Écritures indiquent que quand les animaux seront remplis de l'esprit divin et seront célestialisés, ils pourront s'exprimer en des façons qui leur sont actuellement refusées (voir Apocalypse 4:6, 9 ; D&A 77:2-4).
Le
texte ne montre pas Balaam surpris devant ce phénomène, circonstance
qui a amené certains à penser que Balaam avait l'esprit troublé parce
qu'il essayait de servir à la fois Dieu et Mamon. S'il avait été plus
réfléchi, le comportement extraordinaire de sa monture habituellement
obéissante l'aurait incité à regarder autour de lui pour découvrir ce
qui se passait. Alors il aurait pu éventuellement découvrir la présence
de l'ange. L'incident suffit cependant à accomplir les desseins du
Seigneur. Il fut montré à Balaam que ce n'était pas le voyage en
lui-même qui déplaisait à Dieu, mais les sentiments et les intentions
qu'il entretenait. L'incident tout entier semble avoir été suscité pour
éveiller sa conscience et le ramener au sens des réalités afin
d'exprimer strictement la parole de Dieu et elle seulement.
L'histoire décrit ensuite les débauches qu'Israël commit avec les filles de Moab ; c'est-à-dire qu'Israël se joignit aux femmes de Moab dans le culte de Baal-Peor, un dieu de fertilité, ce qui impliquait offrir des sacrifices au dieu et se livrer à l'immoralité sexuelle. Ce qui n'est pas dit ici mais expliqué plus tard (Nombres 31:15-18), c'est que Balaam conseilla les Moabites dans cette action. Manifestement quand il vit qu'il ne pouvait pas obtenir sa commission auprès de Balak en maudissant directement Israël, il dit à Balak que Dieu ne bénirait Israël que quand il serait juste. Si les Moabites pouvaient séduire Israël et l'amener à adorer les idoles, il perdrait le pouvoir de Dieu. Balaam est donc devenu le symbole de ceux qui utilisent leurs appels et leurs dons pour obtenir du gain et pervertir le peuple du Seigneur (voir 2 Pierre 2:15 ; Apocalypse 2:14).
Nombres 22. Terrifié par l’approche des Israélites, Balak, roi de Moab, envoie des messagers à Balaam pour lui offrir une récompense s’il veut aller à Moab maudire Israël (v. 5-7). Lorsque Balaam refuse d’aller à Moab, Balak lui envoie un deuxième groupe d’hommes, plus impressionnant que le premier, pour essayer de le persuader. Qu’offre-t-il à Balaam? (v. 15-19). Le Seigneur donne à Balaam la permission d’accompagner les messagers de Balak s’il le souhaite. Mais ensuite il est en colère contre lui parce qu’il y est allé (v. 20-22). Pendant le trajet vers Moab, Balaam essaie à trois reprises d’obliger son âne à avancer (v. 22-30). Le Seigneur châtie Balaam en se servant de l’ange et de l’âne. Après l’arrivée de Balaam à Moab, Balak lui demande à trois reprises de maudire Israël. Chaque fois le Seigneur dit à Balaam de bénir Israël et celui-ci obéit (v. 38) Bien que refusant la demande de Balak de maudire Israël, Balaam est disposé à le suivre de lieu en lieu et à écouter ses demandes même s’il sait qu’elles sont mauvaises.
Nombres 22:1-21. Balak, roi de Moab, est terrifié par l’approche des Israélites. Il offre une récompense à Balaam s’il se rend à Moab pour maudire les Israélites. Dieu commande à Balaam de refuser et celui-ci obéit (v. 1-14). Balak lui offre encore plus d’honneurs et de richesses s’il se rend à Moab pour maudire Israël. Dieu dit à Balaam qu’il peut y aller s’il le souhaite, mais qu’il ne doit prononcer que les paroles que Dieu lui donne (v. 15-21). Balaam décide d’y aller. (Note : la traduction de Nombres 22:20 dans la Traduction de Joseph Smith dit que Balaam peut accompagner les hommes s’il le désire). Dieu est irrité contre Balaam parce qu’il est allé à Moab, sachant qu’il espère obtenir une récompense de Balak. En cours de route, Balaam apprend ce qu’il peut en coûter de déplaire à Dieu lorsque son âne et un ange lui parlent. Balaam rencontre Balak (v. 36 à 23:2).
NOMBRES 23
Nombres 23. Voir le commentaire de Nombres 22 à 24.
Nombres 23:3 à 24:9. À trois reprises
Balak demande à Balaam de maudire Israël, mais Balaam obéit à Dieu et bénit
chaque fois Israël.
NOMBRES 24
Nombres 24. Voir le commentaire de Nombres 22 à 24.
Nombres 24:10-25. Balaam maudit Moab et prophétise sur le Messie.
NOMBRES 25
Nombres 25:1-10
En dépit de la mesure sévère prise par Moïse contre ceux qui s'étaient
joints aux Moabites dans le culte de Baal, un homme osa amener une des
femmes dans le camp. Dans une juste indignation, Phinées les tua tous
les deux, signifiant ainsi à tout le monde que la prêtrise ne tolérait
plus une telle perversité. Il savait que la perversité d'un petit
nombre pouvait apporter les souffrances et même la mort à un grand
nombre. Si Israël perdait du pouvoir auprès de Dieu en tolérant le mal
en son sein, des innocents mourraient dans les guerres avec les
Cananéens quand Israël traverserait le Jourdain.
Les
évêques modernes ont la responsabilité similaire d'éliminer le mal dans
l'Église. Bien que l'excommunication soit le châtiment le plus sévère
qu'ils puissent invoquer, ils ont la responsabilité de déraciner le mal
parmi les saints. S'ils ne le font pas, ils portent eux-mêmes la
responsabilité du péché du peuple (voir Jacob 1:19).
NOMBRES 26
Nombres 26
Avant d'entrer dans la terre promise, Moïse et Éléazar, le prêtre,
comptèrent parmi leurs tribus respectives les enfants d'Israël âgés de
vingt ans et plus. Ce faisant ils découvrirent qu'à part trois
personnes, pas une seule âme vivante de plus de vingt ans qui avait été
comptée au commencement des errances dans le désert trente-huit ans
plus tôt n'était encore en vie parmi les enfants d'Israël. Seul Josué,
Caleb et Moïse lui-même restaient d'entre le groupe qui sortit à
l'origine d'Égypte. Tout cela était comme le Seigneur l'avait dit (voir
verset 65). Nombres 33:54 donne la raison pour laquelle les Israélites
furent comptés en cette occasion.
NOMBRES 27
Nombres 27:18-23
L'événement décrit ici est l'ordination et la mise à part de Josué à la prêtrise détenue par Moïse.
« Les bénédictions spéciales, les onctions, le scellement des onctions, les confirmations, les ordinations, les appels, les guérisons, les offices et les grâces sont conférés par l'imposition des mains par les administrateurs légaux du Seigneur. Comme pour toutes les exigences prescrites par le Seigneur en matière de procédure, les bénédictions proposées ne s'obtiennent que quand on observe les formalités prévues (voir Enseignements, p. 275-276)…
« 'Selon l'ordre de Dieu', l'ordination aux offices de la prêtrise s'accomplit par l'imposition des mains (voir Alma 6:1 ; Actes 6:5-6 ; Timothée 5:22). La mise à part aux fonctions de présidence, d'administration ou de responsabilités particulières se fait de la même manière (voir 5e Article de foi ; Nombres 27:18-23 ; Deutéronome 34:9. » (McConkie, Mormon Doctrine, p. 438)
On
trouve dans le commentaire de Exode 28 ; 39:1-43 un compte rendu de
l'utilisation de l'urim et du thummim dans l'Israël de l'Antiquité.
NOMBRES 28
Nombres 28 à 30. Nombres 28 à 30 raconte comment Moïse a rappelé aux Israélites
de la nouvelle génération qu’ils avaient la même obligation que
leurs parents d’accomplir les sacrifices, de respecter les jours
de fête et d’obéir aux lois et aux commandements que le Seigneur
avait donnés au commencement du voyage, près de 40 ans
auparavant.
NOMBRES 29
Voir commentaire de Nombres 28 à 30.
NOMBRES 30
Voir commentaire de Nombres 28 à 30.
Nombres 30. Voeux et conditions de validité
Contracter
une alliance avec le Seigneur était un acte très sérieux dans l'Israël
antique. Ce chapitre des Nombres parle de la force et du pouvoir des
voeux que l'on fait devant le Seigneur. Il expose en particulier les
relations entre l'homme et la femme quand il est question d'un voeux ou
d'une alliance. Quatre cas particuliers sont traités :
«
Le premier cas (versets 3- 5) est celui d'une femme dans sa jeunesse,
tandis qu'elle n'est pas encore mariée, et vivant dans la maison de son
père. Si elle faisait un voeu d'accomplissement ou d'abstinence, et que
son père en avait connaissance et restait silencieux, l'engagement
était en vigueur. Mais si son père la désapprouvait en en entendant
parler, c'est-à-dire lui interdisait de l'accomplir, elle n'était pas
liée et l'Éternel lui pardonnait à cause du refus de son père.
L'obéissance au père l'emportait sur un service religieux imposé à
soi-même.
« Le second cas (versets 6-8) était celui d'un voeu d'accomplissement ou d'abstinence fait par une femme avant son mariage et amené avec elle dans son mariage. Dans pareil cas, le mari devait décider de sa validité de la même façon que le père avant le mariage. Le jour où il en entendait parler, il pouvait arrêter sa femme, c'est-à-dire la délier de son voeu ; mais s'il ne le faisait pas immédiatement, il ne pouvait pas en empêcher l'accomplissement par la suite…
«
Le troisième cas (verset 10) était celui de voeux accomplis par une
veuve ou une divorcée. Pareil voeu était pleinement en vigueur parce
que la femme ne dépendait pas d'un mari.
«
Le quatrième cas (versets 11-12) était celui de l'épouse fait en tant
que femme mariée. Ce voeu devait rester en vigueur si son mari restait
silencieux quand il en entendait parler et ne l'arrêtait pas. D'autre
part, il n'était pas en vigueur si son mari l'en déliait immédiatement.
» (Keil et Delitzsch, Commentary, 1:3:224)
NOMBRES 31
Nombres 31:1-16. Les Israélites détruisent les Madianites et tuent Balaam. Moïse explique que Balaam avait conseillé aux Madianites d’inciter les Israélites à pécher. Les conséquences du conseil de Balaam sont décrites dans Nombres 25:1-3. Quoique ne voulant pas maudire directement Israël, Balaam tenait tant à recevoir une récompense de Balak qu’il lui conseille de tenter Israël à pécher, ce qui amènerait le peuple à perdre la protection de Dieu.
Nombres 31 raconte l’envoi par le Seigneur de l’armée d’Israël
contre les Madianites qui essayaient de détruire les Israélites
par l’immoralité et l’idolâtrie. Parmi les tués, se trouva le devin
Balaam, qui s’était rebellé contre le Seigneur et son peuple.
Les armées d’Israël consacrèrent une grande partie de leur butin
au Seigneur, pour montrer qu’ils étaient reconnaissants de
leur victoire.
« Quelle histoire! Voici un prophète de Dieu qui est fermement déterminé
à ne
dire que ce que le Seigneur du ciel commande. Il ne semble pas y avoir
le moindre
doute dans son esprit sur la conduite à suivre. Il représente le
Seigneur et, ni une
maison remplie d’or et d’argent, ni les honneurs élevés offerts par le
roi ne peuvent
le faire dévier de la conduite qu’il a choisie… Mais la soif de richesse et le désir des honneurs l’attirent. Comme il
serait
merveilleux d’être riche et puissant… Peut-être le Seigneur le
laisserait-il compromettre ses principes et avoir une forme de
prospérité et de pouvoir… Je me
demande combien de fois certains d’entre nous reçoivent leur direction
de l’Église
et puis, comme Balaam, plaident pour obtenir les récompenses du
monde… Balaam… pour inspiré et puissant qu’il pût être par le passé, finit
par perdre son
âme parce qu’il porta son cœur vers les choses de ce monde plutôt que
vers les
richesses de l’éternité. » (Bruce R.
McConkie, L’histoire de la démence d’un prophète,
L’Étoile, août
1979, p. 30-31)
NOMBRES 32
Alors que les enfants d’Israël se trouvaient sur la rive Est du
Jourdain, en attendant de le traverser pour passer en Canaan,
les membres des tribus de Ruben et de Gad ont demandé à
Moïse s’ils pouvaient recevoir leur héritage sur la rive Est car
la région leur semblait propice à l’élevage de bétail. Moïse
leur a répondu que les autres tribus seraient contrariées s’ils ne
les aidaient pas à conquérir le pays qui se trouvait à l’ouest
du Jourdain (Canaan) ; la majorité des Israélites pensaient que
ce serait déjà suffisamment difficile de vaincre les habitants
de Canaan avec les douze tribus.
NOMBRES 33
Nombres 33 rapporte que le Seigneur a demandé à Moïse d’écrire
les quarante différentes étapes parcourues par les Israélites
pour arriver à Canaan, peut-être pour leur rappeler combien ils
avaient eu de chance durant leurs voyages. Nous ne pouvons
situer géographiquement la plupart des lieux de cette liste.
Le Seigneur a ensuite commandé aux Israélites de chasser ou
de détruire les habitants de Canaan afin qu’ils ne soient pas
une plaie spirituelle pour eux.
NOMBRES 34
Nombres 34 explique comment le Seigneur a fixé les limites du
pays que les Israélites devaient conquérir et comment il a donné
le nom des hommes qui partageraient le pays entre les douze
tribus et leurs familles.
NOMBRES 35
Nombres 35 contient le commandement du Seigneur de fonder
des villes pour les Lévites dans tout le pays de Canaan, cela
pour leur permettre d’être parmi toutes les tribus et d’accomplir
les ordonnances pour elles. Le Seigneur a également choisi
certaines villes comme lieux de refuge pour les meurtriers. Ces
lieux de refuge permettaient d’éviter que quelqu’un ne se venge
de ces personnes avant que la justice ne soit rendue.
Nombres 35:9-27. Pourquoi les « villes de refuge » étaient-elles nécessaires et qui était désigné comme « vengeur du sang »
Six des quarante-huit villes lévitiques étaient désignées comme « villes de refuge », des endroits où ceux qui avaient ôté la vie humaine pouvaient trouver protection en attendant d'être jugés et condamnés pour meurtre ou acquittés (verset 11). Ces villes devaient se trouver de part et d'autre du Jourdain (voir verset 14). Notez la distinction que Moïse fait entre le meurtre et le fait de tuer un être humain (voir versets 15 à 25). On faisait une différence entre ce qu'on appelle aujourd'hui le meurtre prémédité, le crime passionnel, l'homicide et la légitime défense.
«
Les villes de refuge chez les Hébreux étaient nécessaires parce qu'il y
avait encore la vieille loi patriarcale qui restait toujours en vigueur
à savoir que le plus proche parent avait le droit de venger la mort de
son parent en tuant le meurtrier ; car la loi originelle prévoyait que
quiconque versait le sang de l'homme, par l'homme son sang serait versé
(voir Genèse 9:6), et nul n'était jugé comme aussi qualifié pour
exécuter cette loi que l'homme qui était le plus apparenté au mort.
Comme cette loi pouvait susciter de nombreuses exécutions sommaires, de
par la nature même de la chose, on considérait qu'il était nécessaire
d'en nuancer l'application et en empêcher l'injustice, et on jugea que
les villes de refuge répondaient à cette fin. Et nous ne lisons nulle
part qu'elles se soient révélées être inefficaces ou qu'elles aient été
violées. » (Clarke, Bible Commentary, 1:730)
NOMBRES 36
Nombres 36 contient le conseil donné par le Seigneur de se
marier avec une personne de sa tribu afin que les pays reçus
en héritage puissent rester dans la même tribu.
Nombres 36. Les filles de Tsélophchad et leur héritage
Ici
Moïse traite d'un problème pratique qu'Israël allait affronter quand il
commencerait à conquérir le pays. Une fois les divisions tribales
décidées, les familles de chaque tribu reçurent un terrain pour leur
héritage. Si une partie du terrain était donnée à une célibataire et
qu'elle se mariait dans une autre tribu, ce qui était probablement très
courant, la terre de la femme devenait la propriété conjointe de son
mari. Ainsi une autre tribu obtenait une partie des terres affectées
par le Seigneur et par Moïse à la tribu d'origine. La situation ne se
produisait pas lorsque les fils se mariaient en dehors de leur tribu,
parce que la terre restait toujours dans la tribu. Moïse et les anciens
prévirent les problèmes que cela risquait de poser et décidèrent que
les héritages territoriaux ne pouvaient pas passer d'une tribu à l'autre.
DEUTÉRONOME
I 01 I 02 I
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DEUTÉRONOME 1
Deutéronome 1:1. Voici les paroles de Moïse
Le mot Deutéronome est un titre formé de deux mots grecs deutero « deuxième » et nomos « loi ». Ainsi le titre signifie « la seconde loi » ou « la répétition de la loi » (Fallows, Bible Encyclopedia, sous la rubrique « Deuteronomy », 1:522). Le monde chrétien a tiré ce titre descriptif de la version des Septantes (première traduction grecque de l'Ancien Testament écrite au deuxième siècle avant Jésus-Christ) plutôt que du nom juif du livre, Eile hadvarim, qui sont les deux premiers mots du livre hébreu (traduit par « voici les paroles »).
Les traducteurs de la version des Septante appelèrent le cinquième livre écrit par Moïse la seconde loi parce que Moïse y résume le code mosaïque en trois derniers discours qu'il fait à Israël avant de les quitter. Mais ce nom n'implique en aucune façon qu'il leur donna une nouvelle loi ni qu'il se contenta de répéter ce qui avait déjà été donné. Moïse savait qu'il allait bientôt quitter Israël. Israël campait pendant ce temps à Moab, séparé de la terre promise par le Jourdain. Josué allait bientôt conduire Israël au combat contre les Cananéens pour prendre possession de la terre promise. En trois discours, Moïse exhorte Israël avec éloquence à se tourner vers les lois que Dieu lui a données afin de bénéficier à l'avenir de la faveur et de la protection de Dieu.
Dans
le premier discours (Deutéronome 1:6 à 4:40), Moïse rapporte les
événements les plus importants des errances dans le désert et rappelle
à Israël qu'il ne doit pas oublier les lois qui lui ont été données au
Sinaï.
Le deuxième discours (chapitres 5 à 26) contient la répétition de la loi par Moïse, y compris les dix commandements (voir Deutéronome 5:6-21). Mais son but est bien plus que simplement répéter. Ces chapitres contiennent « une description, une explication et une application du contenu le plus essentiel de la révélation de l'alliance et des lois de l'alliance, l'accent étant mis en tout premier lieu sur le principe spirituel de la loi et sur son accomplissement, et l'organisation ecclésiastique, judiciaire, politique et civile était développée plus en profondeur, étant donné qu'elle devait être le fondement permanent de la vie et du bien-être du peuple dans le pays de Canaan » (Keil et Delitzsch, Commentary, 1:3:270).
Le troisième et dernier discours (chapitres 27 à 30) est un appel à Israël pour qu'il renouvelle l'alliance et une mise en garde contre les conséquences s'il ne le fait pas. Moïse passe de nouveau solennellement en revue pour lui la bonté du Seigneur à son égard et tout ce qu'il a fait pour lui ; ensuite il conseille à Israël de faire alliance avec Dieu pour que les malédictions ne s'abattent pas sur lui.
Les chapitres 31 à 34 sont un supplément, qui n'a peut-être pas été écrit par Moïse, un compte rendu du choix et de l'ordination de Josué comme successeur de Moïse et aussi de la « mort » de Moïse (d'autres sources montrent que Moïse ne mourut pas mais fut enlevé).
La
valeur du Deutéronome ressort du fait que, sur les cinq livres du
Pentateuque, c'est lui qui est cité le plus souvent par les prophètes
de l'Ancien Testament.
«
C'est du Deutéronome que les prophètes se sont le plus servi, tout
simplement parce que c'est lui qui est le mieux conçu pour servir de
modèle aux déclarations prophétiques et aussi à cause de l'harmonie
interne qui existe entre les prophéties et les lois sur lesquelles
elles sont basées. » (Fallows, Bible Encyclopedia, sous la
rubrique « Deuteronomy », 1:523)
Deutéronome 1:1-4. « Moïse parla aux enfants d'Israël »
« Il
parle comme un père mourant à ses enfants. Les paroles sont ferventes,
inspirées, impressionnantes. Il passe en revue l'intégralité des
quarante années de leurs errances dans le désert, rappelle au peuple
toutes les bénédictions qu'il a reçues, l'ingratitude qu'il a si
souvent montrée en échange et les jugements de Dieu et l'amour qu'il a
constamment manifesté derrière ces jugements ; il explique maintes et
maintes fois les lois, ajoute ce qui est nécessaire pour les compléter
et ne se lasse pas d'inciter le peuple, dans les termes les plus
chaleureux et les plus insistants, à l'obéissance, parce que la vie
même de la nation y est en jeu ; il passe en revue toutes les tempêtes
et tous les conflits qu'il a traversés et, contemplant l'avenir dans le
passé, donne aussi un aperçu de l'histoire future de la nation et voit
avec un mélange de tristesse et de joie que les trois grandes
caractéristiques du passé, à savoir l'apostasie, le châtiment et le
pardon, continuent à se répéter aussi dans l'avenir. » (Keil et Delitzsch, Commentary, 1:3: 276)
Deutéronome 1:5 à 3:20
Dans ces versets, Moïse passe en revue les instructions données par le
Seigneur pendant les errances dans le désert. Il y expose aussi son
point de vue sur la façon dont Israël s'est acquitté de ces
instructions. Le peuple a refusé bien des fois d'écouter son Dieu.
Moïse craint qu'il ne retombe une fois que lui, Moïse, l'aura quitté,
c'est pourquoi il donne les longues recommandations rapportées dans le
Deutéronome.
DEUTÉRONOME 2
Deutéronome 2. Voir commentaire de Deutéronome 1:5 à 3:20.
Deutéronome 2:7, 14
Ce récit éclaircit des événements qui sont également rapportés dans
Exode ou Nombres. Israël arriva au Sinaï le troisième mois après avoir
quitté l'Égypte (voir Exode 19:1-2). Il quitta le mont Sinaï le
vingtième jour du deuxième mois de la deuxième année ; il semble donc
qu'il soit resté près d'une année entière près du mont Sinaï. Après un
voyage de onze jours jusqu'à Kadès, des hommes furent envoyés dans le
pays de Canaan pour reconnaître le pays. À leur retour ils firent un
compte rendu négatif, parlant de villes murées et d'habitants d'une
grande force, qui découragea tellement le peuple d'Israël que celui-ci
se mit à murmurer contre le Seigneur (voir Nombres 13:26-33). Ils
avaient espéré s'installer sans effort dans la terre promise. À la
suite de leur manque de préparation spirituelle, ils furent obligé
d'errer encore trente-huit ans dans le désert.
«
Il fallut onze jours aux Israélites pour aller de Horeb à Kadès-Barnéa,
où ils étaient au bord de la terre promise ; après quoi ils errèrent
trente-huit ans dans les environs, ne recevant pas la permission, à
cause de leurs rébellions, d'entrer dans le repos promis, bien que se
trouvant pendant tout ce temps-là à quelques kilomètres du pays de
Canaan ! » (Clarke, Bible Commentary, 1:737)
Cette situation donne son sens poignant à l'expression « si près, et cependant si loin ».
DEUTÉRONOME 3
Deutéronome 3. Voir commentaire de Deutéronome 1:5 à 3:20.
Deutéronome 3:25-29. À propos de la raison pour laquelle l'accès de la terre promise fut refusé à Moïse, voir le commentaire de Nombres 20:12-13.
DEUTÉRONOME 4
Deutéronome 4:1-8. On ne peut prétendre que la Bible est complète en citant Apocalypse 22:18-19
Il
n'est pas rare que ceux qui sont opposés à la croyance des saints des
derniers jours en l'Écriture moderne citent Apocalypse 22:18-19 comme
preuve que toute révélation est contenue dans la Bible. Mais Moïse
donne le même avertissement dans Deutéronome 12:32. Ce passage montre
que toute mise en garde contre la tentation d'ajouter aux choses
écrites ne porte que sur les écrits du prophète en question.
« La parole que nous avons citée et qui est l'argument massue des
chrétiens modernes contre la nouvelle révélation ne fait allusion qu'à
ce livre particulier [l'Apocalypse] qui devait être considéré comme
sacré étant la parole du Seigneur à Jean, et non à la Bible entière ;
elle n'interdit pas non plus aux saints de son époque, ni aux saints
d'aucune époque future, d'obtenir de nouvelles révélations pour
eux-mêmes…
« Si nous prenons les écrits de Moïse, nous voyons qu'il exprime le même sentiment et utilise les mêmes termes. Moïse dit : 'Nous n'ajouterez rien à ce que je vous prescris, et vous n'en retrancherez rien ; mais vous observerez les commandements de l'Éternel, votre Dieu, tels que je vous les prescris'. Ainsi donc si de telles citations sont utilisées dans l'intention de fermer les cieux et de mettre fin à toute nouvelle révélation, alors les révélations données aux prophètes qui furent suscités après Moïse et les révélations données à Jésus-Christ et à ses apôtres, y compris Jean et son Apocalypse sur l'île de Patmos, tout cela revient à rien et ne mérite pas notre attention. Cet argument massue, quand on l'examine, écrase trop de choses ; en outre l'Évangile de Jean et son épître à ses frères furent écrits après qu'il eut écrit son Apocalypse dans l'île de Patmos ; par conséquent il détruirait son propre système ; mais cela montre l'ignorance et la myopie de ceux qui n'ont pas le témoignage de Jésus qui est l'Esprit de prophétie. » (Brigham Young, Journal of Discourses, 1:2-43)
Deutéronome 4:9-24
Moïse était vivement désireux que le peuple se souvienne du Seigneur.
Ce souvenir serait assuré grâce au respect de la loi.
Deutéronome 4:25-31. Dispersion et rassemblement d'Israël
Moïse ne se faisait aucune illusion sur la durée de l'obéissance d'Israël. Il annonce ici prophétiquement un des thèmes les plus courants de l'Ancien Testament : la dispersion d'Israël à cause de sa méchanceté, mais aussi le grand rassemblement qui se produira « dans la suite des temps » (verset 30). Le Seigneur énonce deux raisons pour lesquelles Israël sera à nouveau rassemblé. Tout d'abord, beaucoup dans l'Israël des derniers jours se tourneront vers le Seigneur (voir verset 29) ; deuxièmement, les alliances que l'Éternel a contractées avec les pères d'Israël (les patriarches) seront respectées (voir versets 31, 37). Ce rassemblement implique le retour dans les terres de l'héritage d'Israël, mais, chose plus importante encore, il implique un rassemblement spirituel, c'est-à-dire le retour aux alliances et aux lois de Dieu.
« Ainsi qu'on le sait, l'Israël d'antan fut dispersé parmi toutes les nations de la terre parce qu'il avait abandonné le Seigneur et adorait de faux dieux. Ainsi qu'on le sait aussi, le rassemblement d'Israël consiste à recevoir la vérité, à obtenir de nouveau la connaissance vraie du Rédempteur et à rentrer dans le vrai troupeau du Bon Berger. Dans le langage du Livre de Mormon, cela consiste à être 'rendu à l'Église vraie et au vrai troupeau de Dieu' et à être ensuite 'réuni' et 'rétabli' dans différentes 'terres de promission' (2 Néphi 9:12). 'Lorsqu'ils viendront à la connaissance de leur Rédempteur, ils seront de nouveau rassemblés dans les pays de leur héritage' (2 Néphi 6:11).
« Le rassemblement d'Israël réalise deux choses : premièrement, ceux qui ont ainsi choisi le Christ comme Berger, ceux qui ont pris sur eux son nom dans les eaux du baptême, ceux qui cherchent à bénéficier de son Esprit dès maintenant et à être héritiers de la vie éternelle dans l'au-delà, ces personnes doivent être rassemblées pour se fortifier et s'aider mutuellement à perfectionner leur vie.
«
Et, deuxièmement, ceux qui cherchent les plus hautes récompenses de
l'éternité doivent être là où ils peuvent recevoir les bénédictions de
la Maison du Seigneur, tant pour eux-mêmes que pour leurs ancêtres en
Israël qui sont morts sans connaître l'Évangile mais l'auraient reçu de
tout leur coeur si l'occasion s'en était présentée. » (Bruce R. McConkie, Come : Let Israel Build Zion, Ensign, mai 1977, p. 117)
Deutéronome 4:41-49. Que signifie le fait que Moïse « choisit trois villes » ?
La
loi de Moïse prévoyait des villes de refuge pour les personnes
coupables d'homicide involontaire jusqu'à ce que leur cas puisse être
jugé ou jusqu'à ce que le grand-prêtre soit décédé (voir Nombres 35:6,
14). Le passage qui dit que Moïse « choisit trois villes » signifie
qu'avant sa mort il mit ces villes à part comme villes de refuge (voir
Deutéronome 4:41). Les villes citées se trouvaient du côté est du
Jourdain face à l'endroit où la plupart des Israélites allaient
s'installer. Plus tard d'autres villes de refuge furent mises à part à
l'intérieur de la terre promise.
DEUTÉRONOME 5
Deutéronome 5
Moïse rappela à Israël l'alliance que Dieu avait faite avec lui sur le
mont Horeb (le Sinaï), en commençant par passer en revue les grands
principes fondamentaux appelés les dix commandements (voir versets 6 à
21). L'exhortation de Moïse est donnée aux versets 29, 32 et 33.
La
loi de Moïse représente une orientation évangélique, et ces versets
démontrent pareille orientation. Dans cette section du Deutéronome,
Moïse lance un appel à l'obéissance, à l'engagement, à la droiture, à
la sainteté. Moïse enseigne que les bénédictions, tant temporelles que
spirituelles, suivent ceux qui répondent à cet appel et, inversement,
que le châtiment et le malheur s'abattent sur ceux qui n'y prêtent pas
attention.
DEUTÉRONOME 6
Deutéronome 6:4-9. « Écoute, Israël ! L'Éternel, notre Dieu, est le seul Éternel »
Le verset 4 commence ce que les Juifs appellent le chema (du mot hébreu signifiant « écoute »).
«
Le chema est, dans la pensée juive, l'affirmation suprême de l'unité de
Dieu ; il est fréquemment appelé 'la reconnaissance du joug du royaume
des cieux'. » (Encyclopedia Judaïca, sous la rubrique « Shema, Reading of », The Shema in Jewish
Thought, 14:1372). Le chema tout entier qui se compose, dans l'ordre,
de Deutéronome 6:4-9, Deutéronome 11:13-21 et Nombres 15:37-41, est
récité deux fois par jour par tous les Juifs dévots comme prière du
soir et du matin. Il est devenu traditionnel que les martyrs juifs
affrontent la mort le chema sur les lèvres. En fait « les manuels de
dévotion juifs conseillent parfois au fidèle de penser, pendant qu'il
récite le chéma, que s'il est appelé à subir le martyre pour la
sanctification du nom de Dieu, il le fera de bon coeur et avec joie »
(Encyclopedia Judaïca, sous la rubrique « Shema Reading of », The Shema
in Jewish Thought, 14:1373).
Le passage du chema dans Deutéronome 6 est également intéressant pour les chrétiens parce que Jésus a dit que le verset 5 contenait le plus grand commandement de la loi (voir Matthieu 22:36-37). Il englobe tous les autres commandements, car si les gens aimaient Dieu de tout leur coeur, de toute leur âme et de toutes leurs forces, tous les aspects de leur vie seraient consacrés à la droiture et à la sainteté. Et si ces paroles étaient constamment dans leur coeur (voir verset 6) et s'ils cherchaient à les enseigner de toutes les manières possibles à leurs enfants dans tous les aspects de leur vie par le précepte et par l'exemple, le soir et pendant la journée, à la maison ou ailleurs, toute la société serait radicalement changée. À cet égard cette croyance des Juifs est correcte. Le chema, s'il est véritablement une profession de foi et non pas simplement des mots creux, devrait être la pensée suprême que l'on devrait avoir dans le coeur.
Dans la révélation moderne, le Seigneur a enseigné une règle d'engagement semblable quand il a dit : « Et tous ceux qui subissent des persécutions pour mon nom et persévèrent avec foi, même s'ils sont appelés à donner leur vie pour l'amour de moi, prendront cependant part à cette gloire. C'est pourquoi, ne craignez point, pas même la mort, car votre joie n'est pas pleine en ce monde, mais elle l'est en moi. C'est pourquoi, ne vous souciez pas du corps ni de la vie du corps, mais souciez-vous de l'âme et de la vie de l'âme. Cherchez toujours la face du Seigneur, afin qu'avec patience vous puissiez posséder votre âme et vous aurez la vie éternelle » (D&A 101:35-38).
Le Seigneur souligna l'importance de cette injonction en utilisant un langage figuré commandant aux Israélites de lier ces paroles sur leur front et sur leurs mains et de les mettre sur les poteaux de leurs maisons. Ces versets sont à l'origine de la coutume juive d'utiliser les tefîllîn ou phylactères et la mezouza. Prenant le commandement dans son sens littéral, les Juifs inscrivirent certains passages des Écritures, notamment Deutéronome 6:4-9, sur de minuscules morceaux de parchemin, les plièrent et les mirent dans de petites boîtes de cuir d'environ 4 cm de côté. Ces boîtes étaient alors liées à la tête pour se trouver sur le front, ou sur le biceps gauche, suggérant que le porteur accomplirait « la loi avec la tête et le coeur » (voir Fallows, Bible Encyclopedia, sous la rubrique « phylactery », 3:1344). Certains Israélites apostats utilisèrent ultérieurement ces phylactères comme amulettes pour chasser les esprits mauvais. C'est ainsi que les Grecs les appelèrent phylactères, ce qui signifie « sauvegardes ».
La
mezouza (mot hébreu signifiant « poteau de porte ») était semblable au
tefîllîn en ce que c'était un parchemin, où était inscrit un passage de
l'Écriture, inséré dans un minuscule étui cylindrique. La mezouza était
fixée à la porte, et les Juifs prirent l'habitude de toucher ou
d'embrasser la mezouza chaque fois qu'ils quittaient la maison ou y
entraient. Les paroles symboliques du commandement constituent une
belle leçon. Le poteau de porte symbolise les portes que traverse
l'homme pour être en relation avec
ses semblables. Au moment de quitter la maison ou d'y entrer, on devrait avoir le désir conscient de faire la volonté de Dieu.
Deutéronome 6:10-12 ; 8:10-20
« Ce peuple [les saints des derniers jours] est capable de résister aux attaques des émeutiers, aux vols, à la pauvreté et à toutes les espèces de persécution, et de rester fidèle. Mais la grande crainte que j’ai pour lui c’est qu’il ne puisse résister à la richesse ; et pourtant il doit être mis à l’épreuve par la richesse, car il deviendra le peuple le plus riche de cette terre. » (Brigham Young, dans Preston Nibley, Brigham Young: The Man and His Work, 1936, p. 128)
Deutéronome 6:10-15. « Lorsque tu mangeras et te rassasieras, garde-toi d'oublier »
Moïse
enseigne éloquemment ici et dans Deutéronome 8:11-20 la triste vérité
que les hommes oublient Dieu dans les temps de paix et de prospérité.
Mormon a également enseigné cette vérité dans Hélaman12:1-7, dans le Livre de Mormon.
Deutéronome 6:13, 16 ; 8:3. Jésus utilisera la recommandation de Moïse pour déjouer la tentation
« On voit qu'il connaissait à fond les Écritures au fait qu'il les
citait constamment. Lorsque le diable le tenta de transformer des
pierres en pain, il lui rétorqua en citant le
Deutéronome : 'Il est écrit : l'homme ne vivra pas de pain seulement,
mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu' (Matthieu 4:4 ;
voir Deutéronome 8:3). Lorsque le tentateur lui lança le défi de se
jeter du sommet du temple, il répondit en citant le même livre : 'Il
est aussi écrit : tu ne tenteras point le Seigneur, ton Dieu' (Matthieu
4:7 ; voir Deutéronome 8:16). Quand Satan lui proposa les royaumes du monde, il
cita le Deutéronome une troisième fois (6:13), disant : 'Retire-toi,
Satan ! Car il est écrit : tu adoreras le Seigneur, ton Dieu, et tu le
serviras lui seul' (Matt. 4:10). » (Marion G. Romney, Jesus Christ,
Man's Great Exemplar, Brigham Young University Speeches of the Year,
Provo, Utah, 9 mai 1967,p. 9)
DEUTÉRONOME 7
Deutéronome 7:1-5. Pourquoi le Seigneur commanda-t-il aux Israélites de détruire totalement les Cananéens ?
Les
Héthiens, les Héviens et les Jébusiens étaient descendants directs de
Canaan, fils de Cham, et étaient par conséquent Cananéens. Les
Guirgasiens, les Amoréens et les Phérésiens étaient des habitants de
Canaan (Cananéen désignait aussi quelqu'un qui vivait dans le pays de
Canaan, quelle que soit sa race). Il est certain que ces groupes
s'étaient mariés entre eux et que lorsque Israël arriva en vue de la
terre promise, ces Cananéens étaient devenus un peuple extrêmement
pervers et idolâtre. Quand il fut dit à Abraham que sa postérité
hériterait le pays de Canaan, le Seigneur lui dit aussi qu'Israël
serait tout d'abord emmené en captivité en Égypte parce que «
l'iniquité des Amoréens n'est pas encore à son comble » (Genèse 15:16).
Maintenant, plusieurs centaines d'années après, ce comble de l'iniquité
était atteint.
Il y a des actes qui sont tellement pervers et détruisent à ce point l'ordre de la société que la seule réparation équitable est la mort des coupables (voir Exode 21:12-17). Il fut dit à Néphi que la mort de Laban était justifiée parce que sa méchanceté menaçait l'existence spirituelle d'une nation future tout entière. Lorsque le Seigneur lui expliqua ce principe, il commença en disant : « Voici, le Seigneur fait périr les méchants, pour accomplir ses justes desseins » (1 Néphi 4:13). De même les espèces de mal dont les Cananéens se rendaient coupables étaient tellement contagieuses que faire preuve de miséricorde et les laisser survivre aurait garanti la chute spirituelle d'Israël. En effet l'histoire ultérieure montre que c'est exactement ce qui se produisit lorsqu'Israël négligea de suivre ces instructions. Moïse mit Israël en garde contre la tentation de penser qu'il avait hérité la terre promise à cause d'une justice transcendante qui serait la sienne. « Ce n'est point à cause de ta justice et de la droiture de ton coeur que tu entres en possession de leur pays ; mais c'est à cause de la méchanceté de ces nations que l'Éternel, ton Dieu, les chasse devant toi. » (Deutéronome 9:5 ; voir aussi 1 Néphi 17:32-38)
Israël ne reçut pas le commandement de traiter tous ses ennemis de cette façon.
« Le deuxième commandement interdit l'adoration des images taillées ; il exige la destruction de toutes ces formes de culte : 'Tu ne te prosterneras point devant leurs dieux, et tu ne les serviras point ; tu n'imiteras point ces peuples dans leur conduite, mais tu les détruiras, et tu briseras leurs statues' (Exode 23-24). Dans Deutéronome 12:1-14, le contraste est marqué : l'obéissance signifie d'une part détruire tous les lieux de culte idolâtres et d'autre part apporter des offrandes à Dieu de la manière prescrite à l'endroit prescrit.
«
Le commandement de détruire les lieux idolâtres et les idoles est
répété dans Deutéronome 7:5 ; 16:21-22, Nombres 33-52 et Exode
34:13-14. Mais dans certains cas, la destruction des idoles nécessitait
aussi la destruction du peuple idolâtre (voir Deutéronome 7:1- 5) ; ce
ne sont pas seulement les alliances avec les Cananéens qui sont
interdites, mais aussi les mariages mixtes. Les Cananéens étaient
'dévoués par interdit', c'est-à-dire condamnés à mort sur l'ordre de
Dieu. C'est là un point important auquel il faut faire très attention.
La loi interdisait explicitement les représailles contre les Égyptiens
ou tout autre étranger ; au lieu de la vengeance ils devaient se
souvenir qu'ils avaient été opprimés en Égypte de manière à s'appliquer
davantage à accorder la justice à tous sous la loi de Dieu (Lévitique
19:33-37). Ayant subi l'injustice de la part des étrangers, ils
devaient eux-mêmes prendre soin d'éviter d'être semblables aux
Égyptiens, eux-mêmes les instruments de l'injustice.
« L'Égypte chercha à exterminer tous les Hébreux (Exode 1:15-22), mais il était exigé d'Israël qu'il rende justice à tous les Égyptiens en fonction de leur obéissance ou de leur désobéissance personnelle à la loi. Mais tous les Cananéens étaient condamnés à mort. Le critère n'était pas l'hostilité à l'égard d'Israël, mais la loi de Dieu. L'Égypte était ennemie de Dieu comme Canaan, mais l'iniquité des Cananéens était 'à son comble' ou était totale aux yeux de Dieu. La prostitution et le comportement homosexuel étaient devenus des pratiques religieuses au point que les gens étaient enracinés dans la dépravation et en étaient fiers. Leur iniquité était 'à son comble' ou totale. En conséquence Dieu les condamna à mort et désigna Israël comme bourreau…
« Les Cananéens méritaient tous la mort ; la patience de Dieu leur avait accordé quelques siècles entre le temps d'Abraham et celui de Josué ; et à ce moment-là ordre fut donné que son jugement soit exécuté. Le fait qu'Israël ne l'exécuta pas devint finalement sa propre condamnation. » (Rushdoony, Institutes of Biblical Law, p. 92-93)
Néphi
a dit à propos des Cananéens : « Le juste est favorisé de Dieu. Mais,
voici, ce peuple avait rejeté toutes les paroles de Dieu ; il était mûr
dans l'iniquité » (1 Néphi 17:35).
Deutéronome 7:7-26
Selon Moïse, de tous les peuples de la terre c'était Israël qui était l'élu du Seigneur parce que le Seigneur aimait Israël et « a voulu tenir le serment qu'il avait fait à [leurs] pères » (verset 8). Beaucoup de bénédictions furent promises à ceux qui garderaient leurs alliances avec le Seigneur. Les idoles des autres nations, commanda Moïse au peuple, devaient être entièrement brûlées,
et ni les idoles elles-mêmes ni les métaux précieux qui les
recouvraient ne devaient être introduits dans les maisons des
Israélites (voir versets 25-26).
Deutéronome 8:3. Jésus utilisera la recommandation de Moïse pour déjouer la tentation
Voir commentaire de Deutéronome 6:13, 16.
Deutéronome 8:4. Que voulait dire Moïse quand il dit : « Ton vêtement ne s'est point usé sur toi » ?
Israël disposait de moyens limités pour produire certains vêtements. Les
paroles que Moïse utilise affirment que les vêtements des Israélites ne
s'usèrent pas parce que Dieu leur donna une résistance miraculeuse.
Certains des rabbins et des théologiens chrétiens du passé ont
interprété ce passage comme voulant dire que les vêtements
de la jeune génération lui poussèrent sur le dos comme la coquille sur les escargots.
Deutéronome 8:10-20. Voir commentaire de Deutéronome 6:10-12 ; 8:10-20.
DEUTÉRONOME 9
Deutéronome 9:22 ; 10:6-7. Où sont les lieux qui sont mentionnés dans ces versets ?
Il
n'y a que Kadès-Barnéa que l'on peut localiser avec une certaine
précision. Les autres endroits cités se trouvaient très
vraisemblablement dans le désert de Schur et dans le désert de Paran au
sud. Deux ou trois au moins ont peut-être été les seules oasis du
désert du Sinaï. S'il était possible de localiser ces endroits, les
savants sauraient sans doute avec précision quel itinéraire les
Israélites ont suivi dans leur errance.
DEUTÉRONOME 10
Deutéronome 10:6-7. À propos de la localisation des lieux mentionnés dans ces versets, voir le commentaire de Deutéronome 9:22.
Deutéronome 10:12-22
Voici encore un exemple d'une belle idée évangélique dans la loi
mosaïque. N'importe quel chrétien pourrait utiliser avec profit ces
versets comme profession de foi.
La signification de l'expression « vous circoncirez donc votre coeur » (verset 16) est expliquée dans le commentaire de Genèse 17:2-14.
DEUTÉRONOME 11
Deutéronome 11:10-17. Le Seigneur établit des distinctions entre l'Égypte et Canaan
Voir commentaire de Deutéronome 7:1-5.
Deutéronome 11:14. Qu'entend-on par la pluie de la première et de l'arrière-saison ?
«
La pluie de la première saison est celle qui tombait en Judée vers le
mois de novembre, quand on faisait les semailles, et cela servait à
humidifier et à préparer la terre pour la germination. La pluie de
l'arrière-saison tombait vers le mois d'avril lorsque le blé avait
poussé et servait à faire grossir les épis et à les rendre rondouillets
et parfaits… Si la pluie de la première saison ne tombait pas ou
n'était pas envoyée au bon moment, il ne pouvait pas y avoir de
végétation ; si la pluie de l'arrière-saison ne tombait pas ou n'était
pas envoyée en sa saison, il ne pouvait pas y avoir de grains remplis
dans l'épi, et par conséquent il n'y avait pas de moisson. Il était
donc important qu'ils aient leur pluie au bon moment. Dieu, en
promettant cela à condition qu'ils soient obéissants et en menaçant de
la refuser s'ils étaient désobéissants montre que ce n'est pas une
providence générale qui dirige ce genre de choses, mais que la pluie du
ciel tombe sur ordre, et que les averses sont souvent réglées par une
providence particulière. » (Clarke, Bible Commentary, 7:770)
Deutéronome 11:18-32
Moïse fit remarquer à Israël que les enfants ne se rendaient pas compte
de tout ce que Dieu avait fait pour leurs pères tandis qu'ils erraient
dans le désert (voir verset 2). Il leur donna des instructions précises
sur ce qu'il fallait enseigner à leurs enfants (voir versets 18-19) et
leur promit des bénédictions s'ils obéissaient.
Deutéronome 11:26-32. Quelle est la signification de la montagne d'Ébal et de la montagne de Garizim ?
Moïse présenta à Israël une malédiction et une bénédiction. Pour les symboliser, il choisit deux des collines les plus élevées du centre de Canaan comme leçon de choses. Le mont Garizim fut désigné comme montagne de la bénédiction et la montagne d'Ébal comme montagne de la malédiction.
«
Les deux montagnes furent certainement choisies dans ce but parce
qu'elles se trouvaient l'une en face de l'autre et avaient environ neuf
cents mètres de haut, au centre même du pays non seulement d'ouest en
est, mais aussi du nord au sud. Ébal se trouve du côté nord. Garizim du
côté sud ; entre les deux se trouve Sichem, la Nablus actuelle dans une
vallée relativement élevée, fertile, attrayante et arrosée par de
nombreuses sources, et qui s'étend du sud-est au nord-ouest depuis le
pied de Garizim jusqu'à celui d'Ébal et a une largeur d'environ 500
mètres. La bénédiction devait être prononcée sur Garizim et la
malédiction sur Ébal. » (Keil et Delitzsch, Commentary, 1:3:349-50)
DEUTÉRONOME 12
Deutéronome 12 et 13 contient la mise en garde que Moïse aite
aux Israélites sur le culte rendu aux faux dieux. Le peuple de
l’alliance doit se distinguer de toutes les autres nations et éviter non seulement les pratiques erronées mais également tout
ce qui en a l’apparence. Dans le chapitre 12, Moïse a dit
aux Israélites d’éviter les endroits où l’on adore de faux dieux
et les met en garde contre le fait d’imiter les pratiques des religions fausses.
DEUTÉRONOME 13
Deutéronome 13
Un problème extrêmement difficile pour les Israélites qui ne
connaissaient pas les voies du Seigneur était de discerner les vrais
prophètes ou le vrai Dieu des faux. Ces versets leur donnaient des
instructions concernant cette question. Le Seigneur voulait qu'on mette
à mort un faux prophète ou un séducteur (voir versets 6-11). Des
instructions semblables furent données à propos de villes entières dont
les habitants s'étaient égarés (voir verset 15). Dans Deutéronome 18:18-22 on trouvera une épreuve supplémentaire pour distinguer les vrais prophètes des faux.
Il est de nouveau question de « ce qui sera voué par interdit » (Deutéronome 13:17). Tout ce qui est sacrifié aux idoles ou désigné pour représenter une idole ou pour être utilisé dans le culte des idoles était voué par interdit. Les Israélites devaient totalement éviter ce qui était dévoué par interdit (voir Josué 7 qui rapporte un cas où cette restriction ne fut pas respectée et mentionne les problèmes qui en résultèrent).
Deutéronome 13:6-10. « Tu ne jetteras pas sur lui un regard de pitié »
On
trouve dans le commentaire de Deutéronome 21:18-21 l'explication de
l'interdiction de faire preuve de pitié à l'égard des idolâtres.
DEUTÉRONOME 14
Deutéronome 14 à 17 est un rappel des commandements précédents du Seigneur. Le chapitre 14 contient des lois sur les
aliments (voir également Lévitique 11).
DEUTÉRONOME 15
Le chapitre 15 contient
des commandements sur la remise des dettes et la libération
des esclaves tous les sept ans (voir Lévitique 25).
DEUTÉRONOME 16
Deutéronome 16:1-17. À quoi servaient les fêtes ?
Les fêtes de Noël et de Pâques aident les disciples de Jésus-Christ à se souvenir de certains grands événements de l'histoire chrétienne. Les fêtes que le Seigneur commanda à Israël d'observer remplissaient un but semblable. Moïse rappelle encore une fois à son peuple la nécessité absolue d'observer ces fêtes exactement de la manière et exactement au moment commandés par le Seigneur.
« Depuis les temps les plus reculés, l'année juive était ponctuée par les grandes fêtes, 'les fêtes de l'Éternel'. Certaines étaient calculées pour coïncider avec le changement des saisons, rappelant au peuple que Dieu pourvoyait constamment à ses besoins, et fournissant l'occasion de rendre à Dieu un symbole de tout ce qu'il avait donné. D'autres commémoraient les grands événements de l'histoire d'Israël, les occasions où, d'une manière incontestable, Dieu était intervenu pour délivrer son peuple. Toutes étaient des occasions de se réjouir de tout coeur et de jouir des dons généreux de Dieu, en même temps c'étaient des assemblées sérieuses pour demander son pardon et sa purification.
«
Il était bien entendu qu'elles ne devaient pas être célébrées comme une
pure formalité et comme un rituel vide. Les prophètes eurent des
paroles sévères pour ceux qui les réduisaient à ce niveau-là. Le but
des fêtes était spirituel : une réunion grande et glorieuse de Dieu et
de son peuple. » (Alexander et Alexander, Eerdmans' Handbook to the
Bible, p. 180)
DEUTÉRONOME 17
Deutéronome 17:1-7
Moïse fixe le châtiment pour le culte des faux dieux : la mort. Le
culte des faux dieux avait une influence si destructrice sur la vie
spirituelle de l'homme et de l'ordre de la nation israélite que ceux
qui cherchaient à inciter Israël à abandonner l'Éternel devaient perdre
la vie. Lorsque l'idolâtrie est tolérée ou même punie légèrement,
l'ordre tout entier de la loi de Dieu est mis en danger. En d'autres
termes, dans un système où Dieu est fondamentalement accepté,
l'idolâtrie constitue une haute trahison vis-à-vis de ce système, et la
haute trahison est punie de mort.
Deutéronome 17:8-13
Les évêques modernes de l'Église ont le titre de 'juges en Israël'
(voir D&A 58:14-17 ; 64:40). C'est sur leurs épaules que repose la
lourde responsabilité d'écouter et de juger les cas où la qualité de
membre de l'Église ou la dignité sont en jeu. Autrefois c'étaient les
prêtres de la prêtrise d'Aaron qui accomplissaient ce genre de fonction
(voir Deutéronome 17:9).
Deutéronome 17:14-20. Instructions pour les futurs rois
Le Seigneur comprenait bien ses enfants, sachant que quelque temps après être entrés dans la terre promise, ils demanderaient un roi pour être semblables aux nations environnantes. C'est exactement ce qui se produisit environ deux cents ans plus tard (voir 1 Samuel 8). Le Seigneur donne donc les conseils suivants concernant le futur roi :
1. Ce doit être un homme choisi par le Seigneur (voir Deutéronome 17:15).
2. Il doit être Israélite (voir verset 15).
3. Il ne doit pas « avoir beaucoup de chevaux » (verset 16). Dans l'Antiquité au Moyen-Orient on utilisait les chevaux avant tout pour la guerre. Un spécialiste de la Bible croit que cette utilisation était interdite « pour que le peuple ne confie pas sa sécurité à une cavalerie bien équipée et cesse ainsi de se confier en la force et en la protection de Dieu. Et… afin qu'il ne soit pas tenté d'étendre sa domination grâce à la cavalerie et ainsi de se disperser parmi les nations idolâtres des environs de telle façon qu'il cesserait avec le temps d'être ce peuple séparé et distinct que Dieu voulait faire de lui » (Clarke, Bible Commentary, 1:783).
4. Il ne devait pas avoir « un grand nombre de femmes » (verset 17), car ordinairement un roi avait de nombreuses femmes pour des raisons aussi bien politiques que personnelles. Les femmes étrangères constituaient une tentation d'adorer de faux dieux ; elles étaient donc interdites « afin que son coeur ne se détourne point » (verset 17). Cette situation fut plus tard ce qui fit déchoir Salomon de la faveur de Dieu (voir 1 Rois 11:4).
5. Il ne devait pas chercher à augmenter sa richesse (voir verset 17), car ce but conduisait souvent à l'oppression et à la taxation injuste du peuple.
6. Son gouvernement devait être basé sur la loi de Dieu (voir versets 18-19). David donne des conseils semblables à Salomon dans 1 Rois 2:2-4.
7. Son coeur ne devait pas s'élever au-dessus de ses frères par l'orgueil (voir verset 20).
Dans
l'histoire du monde, rares sont les chefs politiques qui ont suivi ces
directives, et une grande partie de la souffrance du monde peut être
directement attribuée à cette négligence.
DEUTÉRONOME 18
Deutéronome 18:9-12. Qu'est-ce qui est expressément interdit ici ?
Les Cananéens étaient un peuple superstitieux qui croyait en la divination et en la magie noire et les pratiquait. L'augure examine les entrailles des animaux morts, observe le vol des oiseaux ou utilise d'autres moyens pour prédire l'avenir. L'enchanteur emploie des charmes et des incantations pour prédire les événements futurs. Le spirite essaie de contacter l'esprit d'une personne décédée pour apprendre des choses que ne connaissent pas les êtres humains. Celui qui dit la bonne aventure, comme celui qui consulte les esprits, cherche les secrets du monde des esprits en interrogeant les morts. Toutes ces activités étaient interdites à l'Israël d'autrefois. Il lui était recommandé d'écouter les paroles de son prophète vivant.
Deutéronome 18:15-19. Qui est le prophète semblable à Moïse ?
Quatre autres Écritures au moins parlent du prophète semblable à Moïse (voir Actes 3:22-23 ; 1 Néphi 22:21 ; 3 Néphi 20:23 ; JS 2:40). Dans chaque cas ces Écritures disent que le prophète semblable à Moïse est le Sauveur Jésus-Christ. Quand Jésus rendit visite aux Néphites, comme le rapporte le Livre de Mormon, il s'identifia comme suit : « Voici, je suis celui de qui Moïse a parlé, disant : le Seigneur votre Dieu vous suscitera, d'entre vos frères, un prophète semblable à moi ; et vous l'écouterez en tout ce qu'il vous dira. Il arrivera que toute âme qui n'écoutera pas ce prophète sera retranchée de parmi le peuple » (3 Néphi 20:23).
Deutéronome 18:20-22. À quoi reconnaît-on un vrai prophète de Dieu ?
« Quand un prophète est-il prophète ? Chaque fois qu'il parle sous l'inspiration et l'influence du Saint-Esprit…
« Lorsque les prophètes écrivent et parlent sur les principes de l'Évangile, ils doivent être guidés par l'Esprit. Si c'est le cas, tout ce qu'ils diront sera en accord avec la parole révélée. S'ils sont en accord, nous savons qu'ils n'ont pas parlé par audace. Si un homme parle ou écrit, et si ce qu'il dit est en conflit avec les règles acceptées, avec les révélations acceptées, avec les révélations que le Seigneur a données, nous pouvons rejeter ce qu'il a dit, peu importe qui il est. » (Smith, Doctrine du salut, 1:186)
Il
faut cependant se souvenir que le Seigneur continuera à ajouter ligne
sur ligne par l'intermédiaire de ses prophètes. La révélation continue
augmentera et éclaircira les révélations que le Seigneur a déjà
données. C'est ainsi que les prophètes vivants contribuent à maintenir l'Église en harmonie avec le Dieu vivant.
DEUTÉRONOME 19
Deutéronome 19 à 25 contient des lois et des commandements
précis sur différents domaines de la vie quotidienne, entre
autres l’agriculture, les relations familiales, la guerre, la pureté
religieuse et le commerce. Certaines de ces lois peuvent
paraître étranges, mais chacune d’elle est fondée sur un principe
dont le Seigneur voulait qu’Israël se rappelle.
DEUTÉRONOME 20
Deutéronome 20
Ce chapitre a trait aux activités guerrières d'Israël et donne des
règles pour choisir les soldats (voir versets 1-9). Un spécialiste bien
connu de la Bible a laissé quelques excellentes réflexions sur les
principes du code mosaïque relatifs à la guerre.
« Les lois militaires de l'Écriture concernent particulièrement l'homme parce qu'elles impliquent non seulement les lois de la guerre mais aussi un principe général important.
« En examinant les lois militaires, nous constatons premièrement que quand des guerres surgissent pour défendre la justice et écraser le mal, et pour défendre la patrie contre l'ennemi, elles font partie du travail nécessaire de restitution ou de rétablissement, et les Écritures les appellent par conséquent guerres de l'Éternel (voir Nombres 21:14). La préparation des soldats nécessitait qu'ils se consacrent religieusement à leur tâche (voir Josué 3:5).
« Deuxièmement la loi spécifiait l'âge des soldats. Tous les hommes valides de vingt ans et plus étaient éligibles pour le service militaire (voir Nombres 1:2-3, 18, 20, 45 ; 26:2-3). Ce principe régna longtemps et fut par exemple la base sur laquelle fonctionna la guerre d'indépendance des États-Unis. C'était toutefois encore un service sélectif (Nombres 31:3-6) de sorte que par exemple sur 46 500 hommes valides de Ruben, 74 600 de Juda et 35 400 de Benjamin (voir Nombres 1), dans la guerre contre Madian, on n'en prit que mille de chaque tribu (voir Nombres 31:4). L'éligibilité de chaque homme valide servait donc en principe à décider qu'on pouvait disposer de lui en cas de crise extrême.
« Troisièmement, étant donné que la guerre contre le mal est pieuse et contribue à la tâche de rétablissement entreprise par Dieu, Dieu promettait de protéger ses hommes s'ils agissaient selon la foi et l'obéissance… Dans la bataille contre Madian, citée ci-dessus, 12 000 soldats israélites brûlèrent toutes les villes de Madian et tuèrent leurs hommes, ramenèrent 675 500 brebis, 72 000 boeufs, 61 000 ânes et 32 000 femmes non mariées sans perdre un seul homme. Une dîme ou une part de cela fut donnée au Seigneur. Ainsi, lorsqu'ils mettent une guerre dans le cadre de la loi de Dieu et dans la foi et l'obéissance en la parole de sa loi, les hommes peuvent compter sur lui pour les protéger et les faire prospérer comme ce fut le cas pour Israël.
« Quatrièmement la loi prévoyait l'exemption du service militaire. Le but d'une armée devrait être de mener les combats de Dieu sans crainte (voir Dt. 20:1-4). Plusieurs catégories d'hommes étaient exemptées : (a) ceux qui venaient de construire une maison et ne l'avaient pas encore dédiée ou n'en avaient pas encore profité ; (b) ceux qui avaient planté un vignoble et n'avaient pas encore bénéficié de son fruit ; (c) et ceux qui 'ont fiancé une femme, et ne l'ont point encore prise' : de tels hommes n'auraient pas l'esprit au combat ; finalement (d) tous ceux qui 'avaient peur et manquaient de courage' étaient excusés, car ils étaient dangereux pour le moral de l'armée, 'afin que ses frères ne se découragent pas comme lui' (Dt. 20:5-9). Selon Deutéronome 24:5, l'exemption des nouveaux mariés était obligatoire : 'Lorsqu'un homme sera nouvellement marié, il n'ira point à l'armée et on ne lui imposera aucune charge ; il sera exempté par raison de famille pendant un an, et il réjouira la femme qu'il a prise'. Étaient également exemptés du service militaire (e) les Lévites (voir Nombres 1:48-49). Les Lévites se battaient très souvent, mais ils étaient exemptés du recrutement.
« Un principe général découle de ces exemptions : la famille a la priorité sur la guerre. Le jeune marié ne peut pas être militaire : le nouveau foyer vient en priorité. Le nouveau fermier est de même exempté. Aussi importante que soit la défense, la continuité de la vie et la reconstruction pieuse sont plus importantes.
« Un cinquième aspect de la loi militaire exige la pureté dans le camp (voir Dt. 23:9-14). Les latrines doivent se trouver en dehors du camp et il faut une bêche 'pour recouvrir les excréments' (Dt. 23:13). 'Car l'Éternel, ton Dieu, marche au milieu de ton camp pour te protéger et pour livrer tes ennemis devant toi ; ton camp devra donc être saint, afin que l'Éternel ne voie chez toi rien d'impur, et qu'il ne se détourne point de toi' (Dt. 23:14).
« Un autre principe général découle de cette loi aussi bien que de la première et de la troisième lois (ci-dessus), à savoir qu'il ne suffit pas que la cause soit sainte : ce n'est pas seulement la cause, mais le peuple de la cause qui doit être saint, tant spirituellement que physiquement.
« Une sixième loi militaire exige qu'avant de lancer une attaque ou plutôt de déclarer la guerre, il faut faire des propositions de paix à l'ennemi. La proposition de paix ne peut pas être une proposition de compromis. La cause, si elle est juste, doit être défendue ; l'ennemi doit céder pour obtenir la paix (voir Dt. 20:10-12). Une attaque surprise après une déclaration, à la manière de Gédéon, est légitime : les hostilités sont en cours. Mais avant la déclaration de guerre, il faut qu'il y ait une tentative de négociation honorable pour la cause ; cette façon de faire est également soutenue dans les Écritures modernes [voir D&A 98:33-36 ; Alma 43:46 ; 48:14-16]. La sonnerie de trompette officielle à la fois avant la guerre et lors des réjouissances au moment de la victoire, plaçait la cause devant Dieu dans l'espérance de la victoire et avec reconnaissance après l'avoir obtenue (voir Nombres 10:9-10).
«
Septièmement, la guerre n'est pas un jeu d'enfant. C'est une affaire
affreuse et horrible, mais nécessaire. Les Cananéens à qui Israël
faisait la guerre avaient été condamnés à mort par Dieu. Ils étaient
spirituellement et moralement dégénérés. Presque toutes les espèces de
perversion constituaient un acte religieux, et un grand nombre de
personnes des deux sexes pratiquaient routinièrement la prostitution
dans les lieux saints. C'est pour cela que Dieu ordonna la mise à mort
de tous les Cananéens (voir Dt. 2:34 ; 3:6 ; 20:16-18 ; Josué 11:14),
tant parce qu'ils étaient sous le coup de la peine de mort prononcée
par Dieu que pour éviter qu'Israël ne soit contaminé. Parmi les peuples
apparentés et voisins dont la dépravation était semblable, mais pas
aussi totale, on tuait les hommes (voir Nombres 31:7 ; Dt. 20:16-17) et parfois les femmes mariées (voir Nombres 31:17-18), mais on épargnait les jeunes vierges (voir Nombres
31:18). Pour les autres pays étrangers de meilleur niveau, toute femme
faite prisonnière pouvait être épousée, mais ne pouvait pas être
traitée comme esclave ou comme captive (voir Dt. 21:10-14), ce qui montre la différence de caractère national entre les Cananéens et les autres peuples.
«
Ces dispositions sont d'une manière générale condamnées par notre
époque moderne qui, dans son hypocrisie, a eu recours au mode de guerre
le plus sauvage et le plus total de l'histoire. Ces lois ne s'appliquaient pas à tous les peuples
mais uniquement aux plus dépravés. Elles affirment un principe général
toujours valable : si l'on veut que la guerre punisse ou détruise le
mal ou fasse les deux choses à la fois, l'oeuvre de restitution exige
que cela se fasse, que l'ordre soit renversé et dans certains cas que
certaines ou de nombreuses personnes soient exécutées…
«
Huitièmement, le but normal de la guerre est défensif ; par conséquent
il était interdit à Israël d'utiliser plus d'un certain nombre de
chevaux (Dt. 17:16), attendu que les chevaux étaient l'arme offensive
des guerres anciennes…
« Neuvièmement, une loi militaire très importante apparaît dans Deutéronome 20:19-20, une loi qui englobe aussi un principe fondamental aux répercussions extrêmement profondes. Selon cette loi, 'si tu fais un long siège pour t'emparer d'une ville avec laquelle tu es en guerre, tu ne détruiras point les arbres en y portant la hache, tu t'en nourriras et tu ne les abattras point ; car l'arbre des champs est-il un homme pour être assiégé par toi ? Mais tu pourras détruire et abattre les arbres que tu sauras ne pas être des arbres servant à la nourriture, et en construire des retranchements contre la ville qui te fait la guerre, jusqu'à ce qu'elle succombe'. En d'autres termes, ce n'est pas à la terre que l'on fait la guerre, mais aux hommes. Mais, chose encore plus capitale, la vie doit continuer, et l'arbre fruitier et la vigne représentent en tout temps un héritage du passé et un legs pour l'avenir : il ne faut pas les détruire. On peut couper les autres arbres, mais uniquement selon les besoins pour 'construire des retranchements contre la ville'. Il n'est pas permis de détruire pour le plaisir de détruire…
« Dixièmement et finalement les lois sur le butin assuraient une récompense aux soldats (voir Nombres 31:21-31, 42 ; Dt. 20:14) de sorte que ce n'était pas seulement la paie des soldats, mais aussi une pension, une récompense pour leurs services qui étaient légalisés. L'indemnité de guerre était un aspect du châtiment imposé à l'ennemi (voir 2 Rois 3:4) comme châtiment de l'offense causée par lui et pour payer les frais de la guerre.
«
Selon le système des Écritures dans un monde pécheur, la guerre est
horrible, mais elle est nécessaire si on veut vaincre le mal. »
(Rushdoony, Institutes of Biblical Law, p. 277-281)
DEUTÉRONOME 21
Deutéronome 21:18-21. Les parents devaient-ils vraiment faire exécuter leurs enfants rebelles ?
Les lecteurs modernes sont choqués et horrifiés devant cette loi, et certains essaient de l'utiliser comme preuve de la nature primitive et sauvage de la Loi. Les éléments qui suivent sont importants dans l'étude de cette règle :
1. Cette règle, comme tout le reste dans la loi mosaïque, fut donnée par le Seigneur, qui était Jésus prémortel. Elle cadre avec tous les autres aspects de sa nature.
2. La Loi ne parlait pas des enfants simplement désobéissants mais d'enfants incorrigibles, ceux qu'il était impossible de conseiller ou de guider.
3. Il est presque certain qu'il s'agissait d'enfants qui étaient arrivés à l'âge adulte (l'accusation d'ivrognerie confirme cette thèse). Les petits enfants ne pourraient pas être qualifiés d'incorrigibles.
4. Les parents ont essayé tous les autres moyens de le corriger (voir verset 18) et tout a échoué.
5. Bien que les parents étaient tenus de mettre en accusation leur propre enfant, ils n'étaient pas obligés de l'exécuter comme l'étaient les témoins dans les autres délits capitaux.
6. Étant donné que la famille est la cellule de base de la société et le moyen le plus important de transmettre la justice de génération en génération, l'enfant qui rejetait totalement l'autorité des parents menaçait l'ordre même de la société. Ainsi, comme idolâtre, il devait être mis à mort (voir la lecture 20-2).
7. Le père qui prenait la défense de son enfant dans son attitude criminelle contribuait à la criminalité dans la société :
« Nier la peine de mort, c'est insister pour que le mal continue à vivre ; cela signifie que l'on donne aux hommes mauvais le droit de tuer, d'enlever, de violer et d'enfreindre le bon ordre, sachant qu'alors même qu'ils font cela ils ont la garantie de ne pas perdre la vie. On donne au meurtrier le droit de tuer sans perdre la vie, et on refuse à la victime et aux futures victimes le droit de vivre. Les hommes peuvent parler d'amour sans condition et de miséricorde sans condition, mais tout acte d'amour et de miséricorde est conditionnel parce qu'en l'accordant à un homme je lui garantis sa vie et ce faisant je le refuse à d'autres. Si je suis aimant et miséricordieux pour un assassin, je suis sans amour et sans pitié pour ses victimes précédentes et futures. De plus je méprise alors ouvertement Dieu et sa loi qui exigent qu'aucune miséricorde ne doit être accordée à un homme méritant la mort. » (Rushdoony, Institutes of Biblical Law, p. 78)
«
Si les parents refusaient de porter plainte contre leur fils, ils se
rendaient coupables d'indulgence ou de participation à ses crimes ou
les deux. Leur rôle était donc un rôle officiel mais nécessaire : la
famille allait-elle s'aligner sur la justice ou se retrancher derrière
les liens du sang ? Étant donné le caractère profond de la loyauté dans
la famille, la participation des parents était nécessaire pour
s'assurer qu'il n'y aurait pas de dissension et aussi pour opposer
fermement la famille à ses membres criminels. Un père refusant de
porter plainte dans un tel cas deviendrait complice du délit et
partisan du crime. Le principe en jeu était clair et net : ce n'est pas
le sang mais la loi qui doit gouverner…
« Le but de cette loi est d'exécuter tous les délinquants incorrigibles et habituels. Si un fils délinquant doit être exécuté, à combien plus forte raison un voisin ou un autre Hébreu qui est devenu délinquant incorrigible ne doit-il pas l'être ? Si la famille doit s'aligner sur l'exécution d'un fils incorrigiblement délinquant, n'exigera-t-elle pas la mort du criminel récidiviste dans la communauté ? Telle est l'intention de la loi, et cela ressort bien de son but : 'Tu ôteras ainsi le mal du milieu de toi, afin que tout Israël entende et craigne'. Le but de la loi est d'éliminer totalement l'élément criminel de la nation, la catégorie des criminels professionnels. Il n'est pas permis à la famille d'opter pour le mal en disant : 'Nous prenons le parti de notre fils quoi qu'il advienne' ; la famille elle-même doit se joindre à la guerre contre le crime. » (Rushdoony, Institutes of Biblical Law, p. 187-188)
8. Pensez un instant aux efforts que feraient les parents pour détourner leurs enfants du péché s'ils savaient que s'ils échouaient ils devraient passer par l'horrible expérience de les conduire devant les juges pour qu'on les exécute. Il est certain qu'ils les châtieraient de toutes les manières possibles pour s'assurer que pareil événement ne se produise jamais (voir verset 18). Dans un monde d'éducation laxiste des enfants, avec sa conséquence, la destruction de la justice, la leçon contenue dans ce passage a une grande signification.
9. Pendant son ministère dans la mortalité, le Christ enseigna que l'engagement vis-à-vis de lui et de son Évangile devait avoir la préséance sur tout le reste,même les relations familiales (voir Matthieu 10:34-38).
Deutéronome 21:22-23. Pourquoi ne devait-on pas laisser le corps d'un criminel exécuté pendre pendant la nuit ?
«
On considérait qu'il était suffisant qu'il soit exposé pendant un jour.
La loi qui exigeait cela satisfaisait tous les buts de la justice
publique, exposait la honte et l'infamie de la conduite, mais ne
mettait pas à la torture les sentiments d'humanité en exigeant
l'exhibition perpétuelle d'un être humain devenant lentement la proie
du processus de putréfaction le plus horrible… Dans le cas donné dans
le texte, Dieu considère la terre comme souillée pendant que le corps
du criminel exécuté est exposé ; il est donc commandé : tu l'enterreras le jour même. » (Clarke, Bible Commentary,p. 793-794)
DEUTÉRONOME 22
Deutéronome 22:5
La façon dont on s'habille est importante pour le Seigneur. Un interdit
dans la loi de Moïse défendait aux hommes et aux femmes de porter les
vêtements de l'autre sexe.
Deutéronome 22:8. Qu'est-ce qu'une « balustrade » pour un toit
« Les maisons en Orient sont généralement construites avec un toit plat, et on s'y promène pour profiter de l'air frais, converser, dormir, etc. ; il fallait donc avoir une balustrade pour empêcher les gens de tomber. Si un homme négligeait de se protéger suffisamment contre de tels accidents et que la mort d'un autre en était le résultat, le propriétaire de la maison devait être considéré comme meurtrier. » (Clarke, Bible Commentary,p. 795)
Deutéronome 22:23-27. Pourquoi le châtiment diffère-t-il selon les circonstances pour une femme qui est violée par un homme ?
«
À propos de la séduction d'une vierge… on distingue deux ou en fait
trois cas à savoir (1) selon qu'elle était fiancée (versets 23-27) ou
non fiancée (versets 28-29) ; (2) au cas où elle était fiancée, si
c'était (a) dans la ville (versets 23-24) ou (b) en plein champ
(versets 25-27) qu'elle avait été violée par un homme.
«
Versets 23-24 : Si une vierge fiancée avait permis à un homme d'avoir
des relations sexuelles avec elle (c'est-à-dire un homme qui n'était
pas son fiancé), ils devaient être emmenés tous les deux, l'homme et la
jeune fille, en dehors de la porte de la ville, et lapidés à mort, la
jeune fille parce qu'elle n'avait pas crié dans la ville, c'est-à-dire
n'avait pas appelé à l'aide et par conséquent devait être considérée
comme consentante, l'homme parce qu'il avait humilié la femme de son
prochain. La fiancée était mise, à cet égard, à égalité avec la femme
mariée et en fait est expressément appelée femme au verset 24. Les
fiançailles étaient la première étape vers le mariage, même si ce
n'était pas un acte solennel attesté par des témoins…
«
Versets 25-27 : Si d'autre part un homme rencontrait dans les champs
une jeune fille fiancée, se saisissait d'elle et couchait avec elle,
l'homme seul devait mourir, et rien ne devait être fait à la jeune fille… En pleins champs, la jeune fille
avait appelé à l'aide, mais personne n'était venu à son secours.
C'était donc un viol.
« Versets 28-29 : Si une vierge n'était pas fiancée et qu'un homme la saisissait et couchait avec elle et s'ils étaient découverts c'est-à-dire que leur culpabilité était prouvée, l'homme devait payer cinquante sicles d'argent au père de la jeune fille pour l'infamie qu'il lui avait faite à lui et à sa maison, et épouser la jeune fille qu'il avait humiliée sans pouvoir jamais divorcer d'elle. Le cas est semblable à celui cité dans Exode 22:15-16. Le fait que le texte omet de mentionner la possibilité que le père pourrait refuser de lui donner sa fille pour épouse ne fait pas la différence essentielle. On considère ici comme allant de soi que le père avait ce droit. » (Keil et Delitzsch Commentary, 1:3:412)
Deutéronome 22:30. Que signifie « soulever la couverture de son père » ?
Soulever
sa couverture est un euphémisme hébreu semblable à 'découvrir sa
nudité' (voir Lévitique 18:6-19) et signifie avoir des rapports
sexuels. Ainsi cette interdiction portait probablement sur la
belle-mère. Dans certains cas un homme âgé épousait une femme beaucoup
plus jeune après la mort de sa première épouse. Puis quand il mourait,
un de ses fils aînés qui avait à peu près l'âge de cette belle-mère
pouvait être tenté de l'épouser. La loi interdisait cette éventualité
comme elle interdisait d'autres cas d'inceste (voir Lévitique 18).
DEUTÉRONOME 23
Deutéronome 23:1-8. Le droit de citoyenneté dans 'l'assemblée de l'Éternel'
Ceux
qui avaient subi une mutilation sexuelle, qui étaient enfants
illégitimes ou qui étaient Ammonites ou Moabites n'avaient pas
l'autorisation de faire partie de « l'assemblée de l'Éternel » même
jusqu'à la dixième génération (verset 2). « Il semble qu'il y ait une
corruption des règles ici, car on peut trouver ailleurs dans les
Écritures des contradictions à beaucoup d'entre elles. » (Rasmussen,
Introduction to the Old Testament, 1:133). Ruth, une Moabite, est un de
ces exemples.
«
L'interdiction ne porte pas sur la foi, c'est-à-dire qu'il n'est pas
dit que [ceux qui sont énumérés dans Deutéronome 23:1-3] ne peuvent pas
être des croyants. En fait une promesse particulièrement grande de
bénédictions est donnée aux eunuques croyants dans Ésaïe 56:4-5, et
leur place comme prosélytes était réelle même à l'époque du pharisaïsme
endurci (voir Actes 8:27-28). Ruth la Moabite fit deux mariages mixtes,
tout d'abord avec un fils de Naomi, ensuite avec Boaz, pour devenir
ancêtre de Jésus-Christ (voir Ruth 1:4 ; 4:13, 18-21 ; Mt 1:5). Il n'y
a aucune raison de douter que des eunuques, des enfants illégitimes,
des Ammonites et des Moabites soient régulièrement devenus croyants et
adorateurs fidèles de Dieu.
« L'assemblée désigne l'ensemble de la nation dans sa fonction gouvernementale de peuple de l'alliance de Dieu. G. Ernest Wright la définit ainsi : 'Tout le corps des citoyens assemblés officiellement pour des buts divers, particulièrement le culte'. Les hommes du lignage légitime par le sang constituaient les chefs de maison et de tribu. C'étaient ces hommes qui étaient l'assemblée d'Israël, et non les femmes et les enfants ou les personnes exclues. Toute l'intégrité et l'honnêteté requises par la loi devaient être exercées à l'égard de tout 'étranger (voir Lévitique 19:33-34)', et elles n'étaient certainement pas refusées à l'enfant illégitime d'un homme ni à un eunuque, à un Ammonite ou à un Moabite. Le but du commandement est ici de protéger l'autorité. L'autorité parmi le peuple de Dieu est sainte ; elle exige une séparation. Elle n'appartient pas à tous les hommes simplement parce qu'ils sont hommes. » (Rushdoony, Institutes of Biblical Law, p. 85)
Une autre explication possible est que le mot
assemblée avait une signification particulière et limitée. Elle
désignait l'autorité civile du peuple :
« Si entrer dans l'assemblée signifie détenir une fonction civile parmi le peuple, comme magistrat, juge, etc., la raison de la loi est très claire ; nul homme porteur d'un défaut personnel susceptible de le rendre méprisable aux yeux des autres ne pouvait gouverner parmi le peuple de peur que le mépris éprouvé à l'égard de ses défauts personnels ne se transfère à l'office important qu'il détient et que son autorité soit ainsi méprisée. La signification générale de ces termes est simplement que les personnes désignées ici ne devaient pas être intégrées aux Juifs au point de détenir leurs droits civiques. » (Clarke, Bible Commentary, 1:797)
Deutéronome 23:7-8. Pourquoi les Édomites et les Égyptiens ne tombaient-ils pas sous la même interdiction alors qu'ils étaient également les ennemis d'Israël ?
« Les maisons d'exclusion sont significatives. Édom avait affronté Israël dans une hostilité ouverte et honnête et l'Égypte avait travaillé à sa destruction (voir Exode 1:22), mais Ammon et Moab avaient, au lieu de cela, travaillé à pervertir Israël (voir Nombres 31:16) après qu'Israël ait fait preuve de patience à leur égard (voir Deutéronome 2:9, 19, 29)… Édom et l'Égypte cherchèrent à tuer Israël ; Ammon et Moab essayèrent de pervertir et de dégrader Israël et leur condamnation fut par conséquent sévère. » (Rushdoony, Institutes of Biblical Law, p. 85-86)
Deutéronome 23:17-18
Le mot chien est un terme de mépris pour les hommes qui ou bien se
prostituaient ou bien profitaient de la prostitution. C'est ainsi que
l'argent obtenu de la prostitution féminine ou masculine (« un
prostitué », verset 17) ne pouvait être utilisé comme offrande à Dieu.
Deutéronome 23:19-25
À propos de la restriction dans la loi contre l'usure, voir Lévitique 25:36.
Les voeux faits au Seigneur devaient être accomplis sans retard.
DEUTÉRONOME 24
Deutéronome 24:1-4
Le but de la « lettre de divorce » (verset 3) était de permettre à une
femme divorcée de son mari de se remarier si elle le désirait. La
restriction ici est que celui qui a divorcé de sa femme ne peut plus
changer d'avis plus tard et se remarier avec elle.
«
Si un homme épousait une femme et la renvoyait par une lettre de
divorce parce qu'elle ne lui plaisait plus, et si la femme divorcée
épousait un autre homme et que lui la renvoie de la même manière ou
meure, le premier mari ne pouvait plus la reprendre comme épouse… La
loi interdisant au mari de reprendre sa femme divorcée si elle avait
épousé entre-temps un autre homme, même en supposant que le deuxième
mari soit mort, devait nécessairement mettre un frein aux divorces
frivoles. » (Keil et Delitzsch Commentary, 1:3:417-18)
DEUTÉRONOME 25
Deutéronome 25:3
Quarante coups étaient le maximum que l'on pouvait infliger à un homme
pour le châtier d'un péché. Pour empêcher une erreur de calcul et par
conséquent une infraction à un commandement du Seigneur, on
administrait ordinairement trente-neuf coups. C'est ainsi que l'apôtre
Paul rapportera que « cinq fois j'ai reçu des Juifs quarante coups
moins un » (2 Corinthiens 11:24).
Deutéronome 25:5-10. La loi du mariage lévirat
Ces versets définissent la loi du mariage lévirat qui stipulait que le frère d'un mort devait épouser la veuve et susciter une postérité au mort. « Cette coutume assurait la sécurité d'une veuve qui sinon serait laissée dans le dénuement et la solitude… S'il n'y avait pas de frère, un parent masculin éloigné était tenu d'accomplir ce devoir. Le parent qui épousait la veuve devenait son 'goel' (rédempteur ou protecteur). Le premier fils né de la veuve dans le nouveau mariage était considéré comme enfant du mari décédé et héritait de ses biens » (Great People of the Bible and how they lived, p. 132)
Le mot lévirat n'a rien à voir avec la tribu de Lévi. Le mot vient du latin levir signifiant « frère du mari ». Les sadducéens utilisèrent cette loi pour essayer de prendre Jésus au piège quand ils demandèrent à qui pareille femme appartiendrait à la résurrection (voir Matthieu 22:23-33).
Deutéronome 25:17-19
On peut trouver dans Exode 17:8-16 l'explication de l'incident avec Amalek mentionné ici.
DEUTÉRONOME 26
Deutéronome 26:16-19
Après avoir brièvement rappelé à Israël la bonté de Dieu à son égard,
Moïse donne une des plus belles définitions d'une alliance que l'on
puisse trouver dans les Écritures.
Israël
promettait de garder les commandements du Seigneur, et le Seigneur
promettait d'honorer Israël et d'en faire une nation sainte (voir
verset 17).
DEUTÉRONOME 27
Deutéronome 27:1-10
En signe de la reconnaissance d'Israël vis-à-vis de Dieu pour ses
nombreuses bontés, Moïse commanda de construire un autel de pierres non
taillées après l'arrivée d'Israël dans la terre promise. Sur les
pierres devaient être inscrites les paroles de Dieu à Moïse.
Deutéronome 27:11-26
À propos des malédictions lancées depuis la montagne d'Ébal, voir le commentaire de Deutéronome 11:26-32.
DEUTÉRONOME 28
Deutéronome 28. Les bénédictions et les malédictions d'Israël sont de nouveau prédites
Ce chapitre du Deutéronome ressemble beaucoup à Lévitique 26 où le Seigneur décrivait spécifiquement les bénédictions que recevrait Israël s'il obéissait (voir versets 1-14) ainsi que le châtiment dont il souffrirait s'il se détournait du Seigneur (voir versets 15-68). Une prédiction particulièrement horrible ajoutée dans ce chapitre concernait un siège à ce point terrible que le cannibalisme en découlerait (voir versets 49-57). Quand Jérusalem tomba devant les forces babyloniennes commandées par Nebucadnetsar, la situation était à ce point terrible que le peuple eut effectivement recours au cannibalisme pour survivre (voir Lamentations 4:1-10). Mais c'est lors du siège de Jérusalem par les Romains en 70 ap. J-C que la prophétie semble s'être accomplie d'une manière particulièrement précise. Notez les parallèles :
« Une nation… de loin » (verset 49). Rome se trouve à plus de quinze cents kilomètres d'Israël.
« D'un vol d'aigle » (verset 49). L'aigle était le symbole de Rome et était porté sur les étendards des légions de Rome.
« Dont tu n'entendras point la langue » (verset 49). Alors que l'araméen de Babylone était une langue soeur de l'hébreu, le latin était totalement différent dans son alphabet, sa structure et ainsi de suite.
« Une nation au visage farouche… qui n'aura [pas de respect » (verset 50). La férocité des Romains au combat et dans le traitement des prisonniers ne convenant pas pour l'esclavage est bien connue.
«
Elle t'assiégera dans toutes tes portes » (verset 52). Titus entoura
totalement Jérusalem d'un mur de siège pour que personne ne puisse
s'échapper (voir Flavius Josèphe,
La Guerre des Juifs contre les Romains, livre V, chapitre 31, p. 872).
DEUTÉRONOME 29
Deutéronome 29-30
Dans ces deux chapitres, Moïse explique la nature de l'alliance
qu'Israël doit contracter avec Dieu pour être digne de la terre
promise. Le fait de ne pas garder l'alliance attirera la malédiction
sur le peuple et sur le pays, tout comme Sodome et Gomorrhe ont été
maudits.
«
Toutes les malédictions écrites dans ce livre » (le livre du
Deutéronome) seront alors en vigueur (voir Deutéronome 29:20).
Finalement le peuple sera dispersé parmi les nations pour avoir rejeté
l'alliance. Moïse explique ce qui arrivera quand Israël aura appris à
s'appuyer sur le Seigneur (voir Deutéronome 30:3-6, 8-10) et ce qui
arrivera aux malédictions lancées sur Israël (voir Deutéronome 30:7).
Moïse termine ce chapitre par un appel émouvant à Israël pour qu 'il
choisisse le chemin de la bénédiction plutôt que celui de la
malédiction (voir Deutéronome 30:16-20).
DEUTÉRONOME 30
Deutéronome 30
Voir commentaire de Deutéronome 29-30.
DEUTÉRONOME 31
Deutéronome 31
Ce chapitre est une étude intéressante de contrastes. Tout d'abord
Moïse dit que le Seigneur protégera et préservera Israël quand il
entrera dans la terre promise. « Fortifiez-vous et ayez du courage »,
dit-il (verset 6). Ne craignez pas vos ennemis, leur recommande-t-il, «
car l'Éternel, ton Dieu, marchera lui-même avec toi » (verset 6).
Ensuite Moïse prophétise qu'après sa mort Israël abandonnera le
Seigneur. Il dit quel sera, selon lui, le péché principal (voir verset
20) et ce qui lui arrivera (voir verset 29).
DEUTÉRONOME 32
Deutéronome 32:14-15. Que désigne le terme Basan ?
Le mot Basan signifie « fertile ». C'était le nom donné à une région située à l'est du lac de Galilée qu'Israël prit pendant la conquête de Canaan. Elle s'étendait de la frontière de la Galilée au sud jusqu'à la base du mont Hermon au nord et fut donnée comme héritage à la tribu de Manassé. Basan comprenait la région appelée aujourd'hui les hauteurs du Golan.
Deutéronome 32:15, 18, 30-31. Quoi ou qui le mot rocher désigne-t-il ?
«
Le Christ est 'le rocher d'Israël' (voir Genèse 49:24). 'Je suis le Bon
Berger et la pierre d'Israël. Celui qui bâtit sur ce roc ne tombera
jamais' (D&A 5044). Le Christ est donc la pierre ou le fondement
sur lequel tous les hommes doivent édifier. Le psalmiste a prophétisé à
son sujet : 'La pierre qu'on rejetée ceux qui bâtissaient est devenue
la principale de l'angle' (Psaumes 118:22 ; Mt. 21:42 ; Marc 12:10-11 ;
Luc 20:17-18). Pierre utilisa cette vérité pour enseigner que les
saints, 'pierres vivantes', devaient édifier 'une maison spirituelle'
avec le Christ, la pierre d'Israël, comme fondation (voir 1 Pierre
2:4-7). » (McConkie, Mormon Doctrine, p. 768)
L'apôtre Paul comprenait bien cette idée, comme le montre une déclaration qu'il fit à propos des enfants d'Israël pendant la période de leur errance : « Car ils buvaient à un rocher spirituel qui les suivait, et ce rocher était Christ » (1 Corinthiens 10:4). En d'autres termes ils mangèrent tous la même nourriture spirituelle et eurent la même boisson spirituelle.
Deutéronome 32:44-52
On trouve de nouveau ici une allusion au refus du Seigneur de permettre
à Moïse d'entrer dans la terre promise. À propos de la raison pour
laquelle il fut interdit à Moïse d'entrer dans le terre promise, voir
le commentaire de Nombres 20:12-13.
DEUTÉRONOME 33
Deutéronome 33
Une étude comparative de Genèse 49 et de Deutéronome 33 révèle des
ajouts aux bénédictions données aux fils de Jacob lorsqu'ils n'étaient
encore que douze petites familles. Lorsque le Deutéronome fut écrit,
ils étaient devenus douze tribus comptant chacune des milliers de
personnes. Quatre cent cinquante ans environ s'étaient écoulés depuis
que Jacob avait donné sa bénédiction patriarcale à ses fils. Les
bénédictions de Jacob étaient prophétiques.
DEUTÉRONOME 34
Deutéronome 34:1-4
Deutéronome 34:5. Moïse mourut-il vraiment comme le rapporte Deutéronome 34:5 ?
L’auteur qui a terminé le Deutéronome savait simplement que Moïse était parti et supposait donc qu’il était mort, que le Seigneur l’avait enterré et que personne ne savait où était sa tombe. Mais nous savons que Moïse a été enlevé. L’état dans lequel sont les êtres enlevés est expliqué dans 3 Néphi 28:7-9, 37-0.
« Le récit fourni par l'Ancien Testament disant que Moïse mourut et que le Seigneur l'enterra dans une tombe inconnue est une erreur (Deutéronome 34:5-7). Il est vrai que l'expression 'l'Éternel l'enterra' peut être correcte si cette expression est une figure de style signifiant qu'il fut enlevé. Mais le Livre de Mormon, rapportant qu'Alma 'avait été enlevé par l'Esprit' dit : 'Les Écritures disent que le Seigneur prit Moïse à lui ; et nous pensons qu’il a aussi reçu Alma en esprit à lui' (Alma 45:18-19). Il faut se souvenir que les Néphites avaient les plaques d'airain et qu'elles étaient les 'Écritures qui racontaient que Moïse avait été enlevé'. » (McConkie, Mormon Doctrine, p. 805)
« Comme dans le cas de beaucoup de prophètes d’autrefois, le ministère de Moïse se prolongea au-delà des limites de son existence terrestre. En compagnie d’Élie, il apparut sur le mont de la Transfiguration et conféra les clefs de la prêtrise à Pierre, Jacques et Jean (Matthieu 17:3-4 ; Marc 9:4-9 ; Luc 9:30 ; D&A 63:21 ; History of the Church, 3:387). Cet événement, qui se produisit avant la résurrection de Jésus, nous permet de comprendre que Moïse était un être enlevé qui n’était pas mort comme le dit Deutéronome 34 (voir Alma 45:19). Il fallait qu’il soit enlevé pour avoir un corps de chair et d’os au moment de la Transfiguration, étant donné que la résurrection n’avait pas encore eu lieu. S’il n’avait été qu’un esprit, il n’aurait pas pu remettre, sur la montagne, les clefs à Pierre, à Jacques et à Jean qui étaient des mortels (cf D&A 129). » (Bible Dictionary, « Moses », p. 735)
On peut se poser la question : Pourquoi Moïse fut-il enlevé ?
« Moïse, comme Élie, fut enlevé sans goûter la mort, parce qu'il avait une mission à accomplir… Quand Moïse et Élie apparurent au Sauveur et à Pierre, Jacques et Jean sur la montagne, pourquoi venaient-ils ? N'était-ce qu'une manifestation spirituelle pour fortifier ces trois apôtres ? Ou venaient-ils simplement pour consoler le Fils de Dieu dans son ministère et le préparer pour sa crucifixion ? Non. Tel n'était pas le but… Le prophète Joseph Smith l'a expliqué comme suit : 'La prêtrise est éternelle. Le Sauveur, Moïse et Élias [en d'autres termes Élie] donnèrent les clefs à Pierre, Jacques et Jean, lorsqu'ils furent transfigurés devant lui. La prêtrise est éternelle, elle est sans commencement de jour ou fin d'année, sans père, sans mère, etc. S'il n'y a pas de changement d'ordonnance, il n'y a pas de changement de prêtrise. Partout où sont administrées les ordonnances de l'Évangile se trouve la prêtrise… Le Christ est le grand-prêtre suprême, puis vient Adam' (Enseignements du prophète Joseph Smith, p. 216).
« Cela nous permet de comprendre pourquoi Élie et Moïse furent préservés de la mort : parce qu'ils avaient une mission à accomplir, il fallait qu'elle soit accomplie avant la crucifixion du Fils de Dieu et cela ne pouvait pas se faire dans l'esprit. Ils devaient avoir un corps tangible. Le Christ est les prémices de la résurrection ; par conséquent si l'un quelconque des prophètes antérieurs avait une oeuvre à accomplir en préparation de la mission du Fils de Dieu ou de la dispensation du midi des temps [voir la définition de « dispensation » dans le commentaire de Éphésiens 1:10, ndlr], il était essentiel qu'il soit préservé pour accomplir cette mission dans la chair. C'est pour cette raison que Moïse disparut d'entre le peuple et fut emmené sur la montagne, et le peuple crut que le Seigneur l'avait enterré. Le Seigneur le conserva pour qu'il puisse venir au moment voulu rendre ses clefs sur la tête de Pierre, Jacques et Jean qui se trouvaient à la tête de la dispensation du midi des temps. » (Smith, Doctrine du salut, 2:106, 109-110)
JOSUÉ
I 01 I 02 I 03
I 04 I 05 I 06
I 07 I 08 I 09
I 10 I 11 I
12 I 13 I 14 I
15 I 16 I 17
I 18 I 19 I
20 I 21 I 22 I
23 I 24 I
Josué 1. Le Seigneur appelle Josué à succéder à Moïse et lui commande d’être fort, d’avoir du courage, d’étudier les Écritures et de garder les commandements. Josué prépare les Israélites à posséder le pays que le Seigneur leur a promis.
Josué 1:1. Le livre de Josué et Josué l'homme
« Le livre de Josué est un des écrits les plus importants de l'ancienne alliance et ne doit jamais être séparé du Pentateuque dont il est à la fois la continuation et l'achèvement. Entre ce livre et les cinq livres de Moïse il y a la même analogie qu'entre les quatre Évangiles et les Actes des apôtres. Le Pentateuque contient l'histoire des actes du grand législateur juif et les lois sur lesquelles serait fondée l'Église juive. Le livre de Josué fait le récit de l'installation de cette Église au pays de Canaan selon les promesses et les déclarations souvent répétées par Dieu. Les Évangiles donnent le récit des actions de Jésus-Christ, le grand Législateur chrétien et des lois sur lesquelles son Église devait être établie et par lesquelles elle devait être gouvernée. Les Actes des apôtres font le récit de l'installation proprement dite de cette Église conformément aux prédictions et aux promesses de son grand Fondateur. Ainsi donc le Pentateuque a une relation très précise avec les Évangiles, de mémé que le livre de Josué a une relation précise avec les Actes des apôtres. » (Clarke, Bible Commentary, 2-4)
Clarke appelle l'Ancien Testament l'Église juive, entendant par là l'organisation fondée par l'Éternel parmi les premiers Isréalites. Mais les saints des derniers jours savent que l'Éternel était le Christ prémortel. Ce fait implique les parallèles remarquables. Les deux Églises étaient l'Église de Jésus-Christ donnée dans des circonstances différentes et en mettant différemment l'accent sur la prêtrise. Mais dans les deux cas, on accomplit des baptêmes et on enseigna les principes de la droiture de vie et de la foi en Dieu. Ces parallèles remarquables font penser que le livre de Josué continue probablement le symbolisme du Christ déployé dans la loi de Moïse. En effet, on enseigne aux saints des derniers jours que Moïse était « à l'image [du] Fils unique » (Moïse 1:6 ; voir aussi McConkie, The Promised Messiah, p. 442-448). Tout comme Moïse, dans son rôle de prophète, de législateur, de médiateur et de libérateur, était un symbole de Jésus-Christ, de même Josué, qui fit entrer Israël dans la terre promise, fut également un symbole de Jésus, qui conduit tous les fidèles dans la terre promise finale, le royaume céleste (voir la comparaison d'Alma entre la terre promise et la vie éternelle dans Alma 37:45).
«
Josué, fils de Nun, de la tribu d'Éphraïm, fut d'abord appelé
Hosée…(Nombres 13:16), ce qui signifie sauvé, sauveur ou salut ; mais
plus tard Moïse, certainement guidé par l'esprit prophétique, changea
son nom en… Yehochua rendu en français par Josué, ce qui signifie il
sauvera ou le salut de Jéhovah, désignant certainement le fait qu'il
était l'instrument de Dieu pour sauver le peuple des mains de ses
ennemis et pour le conduire de victoire en victoire sur les différentes
nations cananéennes jusqu'à ce qu'il le mette en possession de la terre
promise… La version des Septante l'appelle… Jésus Naue ou Jesus fils de
Nave et dans le Nouveau Testament [anglais] on l'appelle expressément…
Jésus [voir Actes 7:45; Hébreux 4:8]. » (Clarke, Bible Commentary,
2:3).
En d'autres termes, dans l'original hébreu, Josué et Jésus étaient le même nom.
«
C'est manifestement sur cette même analogie fondamentale que le Christ
fonda l'Église chrétienne. C'est pour cela qu'il eut ses douze
disciples d'où devait sortir l'Église chrétienne, tout comme l'Église
juive ou les douze tribus, sortit des
douze fils de Jacob. Il avait ses soixante-dix ou soixante-douze
disciples, correspondant aux soixante-douze anciens, six choisis de
chacune des douze tribus, qui étaient unis à Moïse et à Aaron pour
administrer la justice, etc. parmi le peuple. Le Christ unissait dans
sa personne la personnalité de Moïse et d'Aaron, du législateur et du
grand-prêtre ; c'est pour cela qu'il se considère constamment lui-même
et est considéré par ses apôtres et ses disciples comme étant
l'équivalent dans l'Église chrétienne de Moïse et Aaron dans l'Église
juive.
« Comme rite d'initiation dans son Église, il institua le baptême au lieu de la circoncision, les deux symbolisant la purification du coeur et la sainteté de vie ; et comme rite d'établissement et de confirmation, la sainte eucharistie au lieu de l'agneau pascal, les deux ayant pour but de commémorer l'expiation faite vis-à-vis de Dieu pour les péchés du peuple. Les analogies sont si abondantes et en fait universelles que l'on n'a pas le temps de les énumérer. Il est donc important de lire ensemble ces livres de l'Ancien Testament et du Nouveau Testament, car ils lancent l'un sur l'autre une forte et mutuelle lumière, témoignent d'une manière très décidée des paroles et de la vérité de la prophétie et montrent l'accomplissement abondant de tous les desseins antiques et généreux du Seigneur. » (Clarke, Bible Commentary, 2:5)
Josué 1:4. La terre promise
On considère généralement la Palestine biblique comme étant la région située au sud et au sud-ouest des montagnes du Liban, au nord et à l'est de l'Égypte, à l'est de la plaine côtière de la Méditerranée et à l'ouest du désert arabe. Dans ses dimensions, la Palestine a une longueur d'environ 240 kilomètres de Dan à Beer-Schéba et à sa plus grande largeur elle mesure environ 120 kilomètres. Le Seigneur promit que le territoire originellement promis à Abraham serait donné à Ismaël (voir Genèse 15:18 ; Josué 1:4). Si les Israélites qui entrèrent dans la terre promise avec Josué furent d'une manière générale fidèles et obéissants, en tant que nation Israël retomba bientôt dans ses vieilles manières de vivre et perdit les bénédictions qui lui avait été faites de remporter tout le pays. Ce ne fut qu'à l'époque de David et de Salomon (environ deux cents ans plus tard) qu'Israël se rendit maître du pays donné dans l'alliance originelle et même alors ce ne fut que pendant un temps limité, car il en reperdit bientôt les extrémités.
Josué 1:5-18
Après avoir affirmé que Josué avait le pouvoir et l'autorité de Moïse
(voir verset 5), le Seigneur le chargea de faire de la loi la base de
tout ce qu'il faisait. Il ne devait pas s'en écarter (voir verset 7) et
elle ne devait pas s'éloigner de sa bouche, c'est-à-dire que tout ce
qu'il disait devait s'y conformer et il devait constamment la méditer
(voir verset 8). Les tribus de Ruben, Gad et Manassé, qui devaient
hériter de terres déjà conquises à l'est du Jourdain, furent chargées
de se joindre aux autres tribus pour la conquête du reste du pays. En
acceptant cette charge et en faisant alliance de mettre à mort
quiconque refusait, ces tribus montraient leur disposition à accepter
la mission dont on les chargeait.
JOSUÉ 2
Josué 2:1-7. Rahab était-elle une prostituée ?
«
Dans le récit de ces événements, Rahab est qualifiée de zona, que notre
récit, comme les versions d' autrefois, rend par le terme 'prostituée',
mais les auteurs juifs, n'étant pas disposés à admettre l'idée que
leurs ancêtres aient pu se laisser aller à des relations douteuses au
commencement de la grande entreprise, décidèrent d'interpréter ce mot
par 'hôtesse', quelqu'un qui tient une hôtellerie, comme si cela venait
du mot hébreu signifiant 'nourrir' (voir Josèphe, Antiquités judaïques,
livre V:1, p. 133 ; comparez le Targum, le Kimchi et le Jarchi sur le
texte). Les interprètes chrétiens sont également enclins à adopter
cette interprétation pour protéger la réputation de la femme dont
l'apôtre dit du bien et qui, d'après Matthieu 1:4, semble être devenue
par son mariage ultérieur à Salmon, prince de Juda, une ancêtre de
Jésus.
«
Mais nous devons nous contenter d'accepter les faits tels qu'ils sont
et non pas les déformer pour résoudre les difficultés ; et il est
maintenant universellement reconnu par tous les bons spécialistes de
l'hébreu que zona signifie 'prostituée' et non 'hôtesse'. Le mot
signifie prostituée dans tous les autres textes où il apparaît, car la
fonction représentée par ce mot n'existait pas. Il n'y avait pas
d'hôtellerie, et lorsque certains équivalents de l'hôtellerie
apparurent plus tard, ils ne furent jamais tenus par des femmes dans
aucun pays oriental. D'autre part des étrangers venus d'au-delà du
fleuve pouvaient se rendre dans la maison d'une prostituée sans attirer
les soupçons ou les réflexions. Les bédouins du désert le font encore
constamment aujourd'hui lors de leurs visites au Caire ou à Bagdad. La
maison d'une femme de ce genre était aussi la seule à laquelle ils
auraient pu avoir accès en leur qualité d'étrangers, et c'était
certainement la seule dans laquelle ils pouvaient compter obtenir les
renseignements dont ils avaient besoin sans être mis en danger par les
hommes se trouvant sur les lieux. Cette convergence d'analogies dans le
mot, dans la chose et dans la probabilité des circonstances devrait
régler la question.
«
Si nous nous préoccupons de la moralité de Rahab, la meilleure preuve
qu'elle s'en repentit réside dans le fait qu'elle épousa plus tard
Salmon ; ceci implique qu'elle se convertit précédemment au judaïsme,
chose à laquelle elle était préparée comme le montre sa conversation
avec les espions. » (Fallows, Bible Dictionary, sous la rubrique « Rahab », 3:1424)
La sincérité de la foi de Rahab en l'Éternel est confirmée par le fait que Paul et Jacques la citent tous deux comme exemple de foi (voir Hébreux 11:31 ; Jacques 2:25).
Josué 2:8-24
Ces versets montrent la valeur que les hommes des temps anciens
attribuaient à un serment ou à une promesse. Malheureusement les hommes
de cette époque étaient plus fidèles à leurs alliances avec d'autres
hommes qu'à celles qu'ils faisaient avec Dieu. On convint d'un signe
pour prouver leur intention de protéger Rahab et sa famille de la
destruction en échange de son aide. Rahab devait mettre un « cordon de
fil cramoisi » à la fenêtre de sa maison (verset 10). Ce cordon devait
servir de rappel à Israël, au moment de l'attaque, que Rahab et tous
ceux qui vivaient dans sa maison devaient être épargnés.
JOSUÉ 3
Josué 3
De même que le Seigneur grandit Moïse aux yeux d'Israël en séparant les
eaux de la mer Rouge, de même Josué fut grandi de la même façon par la
séparation des eaux du Jourdain. Dans les deux cas, Israël traversa
l'eau vers une nouveauté de vie. Ce passage est ce que Paul a pu avoir
à l'esprit quand il parla du baptême d'Israël « dans la nuée et dans la
mer » (1 Corinthiens 10:2 ; voir aussi 1, 3-4). Dans chaque cas le
passage représentait une nouvelle alliance. Israël traversa le Jourdain
le premier jour de la Pâque (voir Josué 3:17 ; 4:19 ; cf Exode 12:3).
Josué 3:13-17
Pour que les eaux du Jourdain s’arrêtent, les sacrificateurs qui portent l’arche doivent poser la plante des pieds dans la rivière en crue tout en portant l’arche.
« Vous devez apprendre à marcher jusqu’à la limite de la lumière et ensuite
faire quelques pas dans les ténèbres ; c’est à ce moment-là que la lumière apparaîtra
et vous montrera le chemin. » (Boyd K. Packer, The Edge of the Light, BYU Today, mars 1991,
p. 22–23)
JOSUÉ 4
Josué 4. Pourquoi Israël dressa-t-il des pierres comme souvenir ?
Les peuples bibliques aimaient les actes symboliques pour commémorer
les grands événements. Pour rendre mémorable la bénédiction donnée par
Dieu lorsqu'il sépara les eaux du Jourdain, Josué commanda d'enlever
douze pierres du lit du fleuve et de les mettre à un endroit où le
peuple pouvait les voir : « Ces pierres seront à jamais un souvenir
pour les enfants d'Israël » (verset 7). Plus tard, lorsque ses enfants
lui demanderaient la signification des pierres, Israël pourrait répéter
l'histoire du miracle de Dieu ; ainsi les pierres seraient un rappel
visible de la puissance de Dieu.
JOSUÉ 5
Josué 5:1
Les Israélites ne s'installèrent pas dans un pays où personne ne
vivait. Au contraire, la région appelée Canaan était habitée depuis des
siècles. La mention des rois amoréens et cananéens et leur réaction à
la traversée miraculeuse du Jourdain indiquent en outre que le Seigneur
avait mis tout le pays de Canaan aux pieds des Israélites. Il leur
suffisait de conquérir physiquement ceux qui étaient déjà battus
mentalement, mais ils perdirent l'avantage que Dieu leur avait donné
lorsqu'ils se mirent à abandonner les alliances contractées avec lui.
Josué 5:2-8. Pourquoi les Israélites furent-ils alors circoncis ?
Israël avait erré quarante ans dans le désert parce qu'il n'était pas fidèle à son alliance avec Dieu. Il n'est donc pas surprenant que pendant cette période il ait négligé la pratique de la circoncision qui était le symbole de son alliance. C'est pourquoi après que Josué ait fait traverser les eaux du Jourdain aux Israélites (une sorte de baptême) pour les faire passer dans la terre sacrée qui avait été refusée à leurs pères, le Seigneur exigea de lui qu'il institue de nouveau le signe physique de l'alliance.
Josué 5:10-12. La manne cesse
Cet événement constitue une plaque tournante pour Israël. Pour la première fois en quarante ans les enfants d'Israël devaient se débrouiller. Les Israélites avaient été tendrement nourris de manne pendant ce temps-là, mais maintenant ils devaient s'assumer dans toute leur maturité et, grâce à leur propre travail, manger le pain du pays. Quand on pense que pendant quarante ans la manne était apparue tous les jours sauf le sabbat, soit plus de douze cents fois, c'était véritablement la fin d'une époque remarquable.
Josué 5:13-14. Qui était le chef de l'armée de l'Éternel que Josué vit ?
Bien qu'il y ait un manque de détails dans ce récit, le texte en dit assez pour que l'on puisse penser à une vision miraculeuse donnée à Josué. La plupart des commentateurs pensent que ce fut un serviteur mortel de Dieu ou un ange qui apparut pour fortifier Josué et Israël tandis qu'ils se préparaient pour leur premier combat. Mais deux choses permettent de croire que Josué a vu en réalité l'Éternel, c'est-à-dire Jésus-Christ prémortel :
Tout d'abord quand Josué se prosterna pour l' adorer, il ne fit aucune tentative pour l'arrêter alors que les serviteurs mortels de Dieu sont prompts à empêcher les autres de les adorer même quand ils ont manifesté une grande autorité (voir Actes 10:25-26 ; 14 :8-18; Alma 18:15-17). Il en va de même des anges, car à deux reprises lorsqu'il Jean le Révélateur éprouva une crainte respectueuse en la présence d'anges et tomba à leurs pieds pour les adorer, il s'entendit dire : « Garde-toi de le faire ! Je suis ton compagnon de service, et celui de tes frères les prophètes » (Apocalypse 22:9 ; voir aussi 19:10). L'ange qui apparut aux parents de Samson leur enseigna que toutes les offrandes devaient être faites au Seigneur (voir Juges 13:16). Mais aucune tentative ne fut faite d'empêcher Josué de se prosterner pour adorer cet être.
Deuxièmement
le personnage commanda à Josué d'enlever ses souliers parce qu'il était
en un lieu saint, le même commandement que l'Éternel avait donné à
Moïse sur le mont Sinaï (voir Exode 3:5). Mais étant donné que ce récit
est très avare de détails, on ne peut que supposer que l'être en
question était le Seigneur.
JOSUÉ 6
Josué 6. La chute de Jéricho
Les
habitants de Jéricho étaient parfaitement au courant des dévastations
commises par Israël dans le royaume des Amoréens à l'est du Jourdain.
Il n'est donc pas surprenant qu'ils aient fermé à Israël leur ville
entourée de murailles. La fréquence du chiffre sept dans l'action du
Seigneur vis-à-vis de la défense de Jéricho est significative. Dans
toute la loi de Moïse, sept fut utilisé de nombreuses fois pour
désigner l'alliance. Son association avec l'alliance découle
probablement de l'idée que « sept… est associé à l'achèvement, à la
réalisation et à la perfection » (Douglas, New Bible Dictionary, sous
la rubrique « number », p. 898). En divisant la conquête de Jéricho en
chiffres sept, le Seigneur enseignait à Israël que son succès résidait
dans l'alliance contractée avec l'Éternel ; ce fut sa puissance
parfaite qui produisit la conquête, non la leur.
La
trompette retentissante était le chofar, ou corne de bélier (voir
versets 4 à 6). Les savants sont généralement d'accord pour dire que le
chofar est le plus vieil instrument de musique d'Israël. Après l'avoir
aplati par la chaleur, on forçait la corne du bélier à se replier aux
extrémités. Cette forme créait ainsi un son très particulier et facile
à reconnaître. Dans les temps anciens on utilisait la corne pour
avertir de l'approche d'armées, pour donner le signal de l'attaque ou
pour sonner la retraite.
De même que l'arche de l'alliance symbolisait la présence de Dieu dans le saint des saints du tabernacle, de même elle symbolisait le fait que c'était lui qui dirigeait les armées d'Israël tandis qu'il le portait devant lui en faisant le tour de la ville (voir versets 4, 6-8). Il ne s' agissait pas d'un simple conflit entre mortels : Canaan devait être détruite par le Dieu même d'Israël. Cette vérité était enseignée d'une manière frappante à Israël par la présence de l'arche.
On prit grand soin d'honorer tous les détails du serment qui avait été fait à Rahab.
Josué 6:20. Qu'est-ce qui fit s'écrouler les murailles de Jéricho ?
Il
y a des siècles que les hommes discutent de cette question. Est-ce le
rythme de la marche, le bruit des trompettes et le cri final qui
affaiblirent d'une façon ou d'une autre les murailles de sorte qu'elles
s'effondrèrent selon une loi naturelle ? Ou y avait-il un autre
principe en action ? Le Seigneur rasa-t-il simplement les murailles au
bon moment par sa puissance ?
« Ne nous est-il pas permis de croire que lorsque Israël assiégea Jéricho, le capitaine de l'armée du Seigneur et toute sa suite céleste étaient là et que c'est devant leur puissance supra-mortelle, soutenue par la foi et l'obéissance de l'armée humaine, que les murs s'écroulèrent ?
« Quelques-unes des dernières et des plus grandes réalisations de l'homme dans le domaine de l'utilisation des forces de la nature approchent des conditions des opérations spirituelles. Compter le tic-tac d'une montre à des milliers de kilomètres de distance, parler de façon ordinaire et être entendu de part et d'autre d'un continent entier, envoyer un signal d'un hémisphère et être compris sur l'autre bien que des océans grondent et rugissent entre eux, amener l'éclair dans nos maisons pour nous servir de feu et de torches, naviguer dans les airs et voyager sur la surface de l'océan, réduire les énergies chimique et atomique au service de votre volonté, ne s'agit-il pas là de miracles ?
«
Avant leur réalisation concrète, l'idée que pareilles choses puissent
être possibles n'aurait pas été acceptée. Néanmoins ces miracles-là et
d'autres s'accomplissent conformément aux lois de la nature, qui sont
les lois de Dieu. » (Talmage, Articles de foi,p. 272-275)
JOSUÉ 7
Josué 7:1-13. Pourquoi les Israélites perdirent-ils la bataille d'Aï ?
« Considérez la défaite d'Israël par les hommes d'Aï ; une loi de
justice avait été violée, et des choses qui étaient maudites avaient
été introduites dans le camp du peuple de l'alliance. Cette
transgression interposa de la résistance au courant de l'aide divine et
le pouvoir ne fut rendu au peuple que quand il se fut sanctifié. »
(Talmage, Articles de foi, p. 105).
Josué 7:1-5
À cause de la désobéissance d'Acan, les Israélites
se font battre par le peuple d’Aï.
« Les choix personnels ne sont pas personnels… ils ont tous
des conséquences publiques… Notre société est la somme du comportement
personnel de millions d’individus. Cette somme de conduites personnelles a des
conséquences publiques d’un poids énorme. Il n’existe pas de choix entièrement
personnel. » (James E. Faust, L’Étoile, juillet 1987, p. 74)
Josué 7:6
Le fait de se mettre de la poussière sur la tête avait la même
signification symbolique que de se vêtir de sacs et de s'asseoir dans
la cendre. C'était un signe de grand remords, d'humilité vraie et de
profond repentir. Cela symbolisait aussi l'indignité de l'homme par
rapport à la Divinité (voir Genèse 37:34 ; cf Job 2:12 ; Lamentations
2:10). Ce sentiment d'indignité semble être ce que veut exprimer le roi
Benjamin quand il dit que le peuple se considérait comme étant moins
que la poussière de la terre (voir Mosiah 4:2).
Josué 7:7-26. Pourquoi Acan méritait-il la mort ?
On pourrait croire que la mesure prise contre Acan pour avoir pris le butin de Jéricho était trop sévère, mais la mort du corps mortel n'est souvent qu'un acte de miséricorde tant pour d'autres que pour l'offenseur (voir 1 Néphi 4:13 ; Lévitique 24:17). Certaines offenses commises par les hommes sont d'une importance telle que l'offenseur doit donner sa vie en paiement pour expier le péché. La désobéissance d'Acan coûta la vie à trente-six hommes (voir Josué 7:5). Mais, chose plus importante encore, la mort spirituelle d'Israël serait plus grave que la mort physique de ces personnes. Si Israël n'obéissait pas au Seigneur en toutes choses, cela reviendrait à le priver du pays de Canaan (voir 1 Néphi 17:31-35). Cette confession volontaire montre bien qu'Acan comprenait cette vérité (voir Josué 7:20-21).
JOSUÉ 8
Josué 8
Plus que Jéricho, Aï, la deuxième ville conquise après qu'Israël ait
traversé le Jourdain, devint un modèle pour la conquête d'autres
villes. Une fois Aï prise, Josué déplaça Israël jusqu'au mont Ébal et
s'acquitta du commandement de Moïse d'y construire un autel et de
prononcer les bénédictions et les malédictions du Seigneur depuis le
mont Ébal et le mont Garizim (voir versets 30-35 ; Deutéronome 27).
JOSUÉ 9
Josué 9:3-27
Bien que l'alliance subtile contractée par des moyens trompeurs leur
sauva la vie, les habitants de Gabaon devinrent des esclaves perpétuels
d'Israël. Moïse avait averti Israël qu'il ne devait contracter aucune
alliance avec les Cananéens (voir Deutéronome 7:2), et cet
avertissement explique peut-être pourquoi Josué fut à ce point irrité
quand il découvrit le tromperie. Mais comme le serment avait été fait,
il l'honora, mettant les Gabaonites en esclavage au lieu de les faire
tuer.
JOSUÉ 10
Josué 10:1-11
Adoni-Tsédeq (mot hébreu signifiant « seigneur de justice ») est un
exemple de beaucoup d'autres dirigeants civils qui se choisissaient des
titres ou se faisaient conférer des titres par leurs suzerains (voir
Fallows, Bible Encyclopedia, sous la rubrique « Adonizédek », 1:56).
Peut-être que, comme les autres rois cananéens, il avait pris ce nom
pour imiter l'antique roi patriarcal de Salem, Melchisédek, « roi de
justice » (voir Fallows, Bible Encyclopedia, sous la rubrique «
Melchisédek », 2:1136). Il était le chef de la confédération de cinq
rois qui faisaient la guerre à Gabaon.
Josué 10:12-14. Le soleil s'arrêta-t-il réellement dans les cieux ?
Le Livre de Mormon confirme que ce fut la terre et non le soleil qui participa au miracle de Josué. Mormon écrit à propos de la puissance de Dieu : « Oui, et s'il dit à la terre : déplace-toi, elle est déplacée ; oui, s'il dit à la terre : tu reculeras pour que cela allonge le jour de plusieurs heures, cela est fait ; et ainsi selon la parole, la terre recule et il semble aux hommes que le soleil s'arrête. Oui, voici, il en est ainsi, car assurément c'est la terre qui se meut, et non le soleil. Et voici, aussi, s'il dit aux eaux du grand abîme : soyez asséchées, cela se fait. Voici s'il dit à cette montagne : sois élevée et viens tomber sur cette ville pour qu'elle soit ensevelie, voici, c'est fait » (Hélaman 12:13-17).
« Nous voyons donc ici les paroles d'un prophète du Livre de Mormon confirmer le fait que Dieu peut faire (et fait lorsque c'est nécessaire) en sorte que la terre s'arrête dans sa rotation pour allonger un jour. Et puisqu'en cette occasion il combattait pour apporter la victoire à Israël, c'était là un de ses moyens d'y parvenir.
«
Si nous avons des doutes quant à sa volonté ou à la capacité de Dieu
d'interrompre le mouvement ordinaire des corps célestes, comment
expliquer des phénomènes tels que [ceux qui accompagneront la
Seconde Venue (voir D&A 29:14 ; 45:40-42 ; 88:87 ; 133:49)] ?
« L'épisode où Josué commande au soleil et à la lune de s'arrêter était insignifiant par comparaison avec les bouleversements stellaires qui accompagneront le second avènement du Seigneur, lorsque des étoiles seront précipitées de leur place. Une puissance assombrira le soleil et fera que la lune refusera de donner sa lumière (bien entendu la lune s'assombrira dès que le soleil ne donnera plus de lumière, puisque la lune ne fait que réfléchir celle du soleil).
«
Il convient de citer ici Sir Charles Marston, un 'critique des
critiques' extrêmement intelligent qui a dit qu'il est temps que nous
commencions à reconnaître l'extravagance du parti pris sous-jacent [de
la critique des intellectuels] que ce que le critique n'a pas connu n'a
pas pu exister (The Bible Cornes Alive, New York, Fleming H. ReveIl
Company, 1947, p. 182). » (Petersen, Joshua, p. 58-59)
Josué 10:13. Qu'est-ce que le livre du juste et où peut-on le trouver ?
Comme de nombreux autres livres cités dans l'Ancien et dans le Nouveau Testament, mais n'en faisant pas partie, le livre du Juste (également appelé appelé livre de Jasher) semble avoir été une source qui contenait le récit d'actes héroïques dans l'Israël et dans l'Antiquité. Beaucoup pensent qu'il était en vers mais contenait vraisemblablement aussi de la prose. Il existe actuellement un livre portant ce titre mais, selon la plupart des savants, il est d'origine douteuse et n'est probablement pas celui qui est mentionné dans l'Ancien Testament.
Josué 10:24
Mettre le pied sur la nuque d'un ennemi tombé était un acte symbolique
qui exprimait l'assujettissement total. On était alors littéralement
foulé aux pieds Ce fait est souvent représenté dans les
sculptures et les peintures murales égyptiennes et assyriennes (voir 1
Rois 5:3 ; Ésaïe 51:23).
Josué 10:28-43
La destruction de cinq nations des Cananéens se fit en quelques jours plutôt que le même jour, comme la bataille de Gabaon.
JOSUÉ 11
Josué 11
Ce chapitre résume la conquête du nord de Canaan. La destruction de ces
royaumes du Nord demanda cependant beaucoup de temps (voir verset 18).
La note du verset 22 est intéressante parce que les Anakim étaient une
race de géants (voir Nombres 13:32-33) et parce que Goliath venait de
Gath (voir 1 Samuel 17:4).
Josué 11:6, 9. Pourquoi couper les jarrets des chevaux ?
Les
Israélites étaient des hommes de pied plutôt que de char. On semble
avoir craint que si on utilisait les chevaux et les chars comme
véhicules de guerre, Israël se détournerait de la foi en Dieu et se
fierait au bras de la chair (voir 2 Samuel 8:4 ; Ésaïe 31:1).
JOSUÉ 12
Josué 12 donne la liste des villes et des rois
que les Israélites détruisirent.
JOSUÉ 13
Josué 13 à 21
Ces chapitres contiennent le récit de la division du pays de Canaan entre les douze tribus d'Israël.
JOSUÉ 14
Voir commentaire de Josué 13.
Josué 14 raconte comment Caleb reçoit de Josué le pays d’Hébron.
«
L’exemple de Caleb nous enseigne des leçons très importantes. Tout
comme Caleb
eut à lutter et à rester sincère et fidèle pour gagner son héritage, de
même nous
devons nous rappeler que, bien que le Seigneur nous ait promis une
place dans son
royaume, nous devons toujours lutter constamment et fidèlement afin
d’être
dignes de recevoir la récompense. Caleb termine sa déclaration
émouvante par une demande, et la demande d’une
difficulté avec laquelle mon cœur est tout à fait en accord. Les
Anakims, les géants,
habitaient encore la terre de promission et ils devaient être vaincus.
Caleb, alors
âgé de 85 ans dit : 'Donne-moi cette montagne' (Josué 14:12). C’est le
sentiment que j’ai pour l’œuvre en ce moment. Il y a de grandes
difficultés devant nous, des possibilités géantes à saisir. Je suis
heureux de cette perspective
passionnante et j’ai envie de dire au Seigneur, humblement : 'Donne-moi
cette
montagne', 'donne-moi ces difficultés'. » (Spencer W. Kimball,
L’Étoile, mai 1980, p. 133)
JOSUÉ 15
Voir commentaire de Josué 13.
JOSUÉ 16
Voir commentaire de Josué 13.
JOSUÉ 17
Voir commentaire de Josué 13.
JOSUÉ 18
Voir commentaire de Josué 13.
Le chapitre 18 parle des villes lévites que Moïse
avait commandé de donner aux membres de la tribu de Lévi (voir Nombres
35:9-27) et le chapitre énumère les villes de refuge et leur but.
JOSUÉ 19
Voir commentaire de Josué 13.
JOSUÉ 20
Voir commentaire de Josué 13.
JOSUÉ 21
Voir commentaire de Josué 13.
JOSUÉ 22
Josué 22
Ce
chapitre montre l'équilibre précaire entre le vrai culte et l'idolâtrie
apostate. Si on ne sait pas pourquoi les deux tribus et demie avaient
construit l'autel de l'autre côté du Jourdain, on pourrait juger l'acte
comme une perversion du culte sacré au tabernacle. Les contrefaçons de
l'adversaire peuvent apparaître comme très convaincantes. Par chance
les tribus montrèrent que c'était un acte du culte légitime et non de
l'idolâtrie. Ce qui est tragique c'est que, en peu de temps, Israël
n'allait plus réagir avec fermeté contre l'idolâtrie.
JOSUÉ 23
Josué 23
Les
trente et une cités-États que Josué détruisit de son temps ne
constituèrent pas toutes celles que le Seigneur avait l'intention
d'expurger d'Israël (voir Nombres 23:4-5). Étant donné que les hommes
ont tendance à adopter les valeurs ou les habitudes de ceux qu'ils
fréquentent, il était absolument nécessaire que toutes les nations
idolâtres de Canaan soient détruites. Josué mit Israël en garde contre
trois choses au cas où l'on permettrait à certaines nations païennes,
notamment celles qui les entouraient, de demeurer : (1) entrer en
rapport avec elles (voir Josué 23:7) ; (2) honorer leurs faux dieux
(voir versets 7-11) et (3) les mariages mixtes avec eux (voir verset
12). Sinon « un filet et un piège », « un fouet », « des épines »
attendaient Israël (verset 13).
JOSUÉ 24
Josué 24:1-28. « Choisissez aujourd'hui qui vous voulez servir »
Vers la fin de sa vie Josué rassembla le peuple pour lui donner une bénédiction et un avertissement d'adieu, tout comme Moïse l'avait fait. Ce genre de message devrait être considéré comme très important car ce qu'un prophète dit quand il approche de la mort semble être un effort de sa part pour purifier ses vêtements du sang du peuple en mettant directement sur les épaules de ce dernier la responsabilité pleine et entière de sa conduite (voir Jacob 1:19). Josué montra exactement à Israël ce que Dieu avait miraculeusement fait pour lui dans le passé, et l'invita à choisir qui il voulait servir.
« Si on nous présente le bien et le mal, celui qui choisit le bien et
qui refuse le mal ne manifeste-t-il pas son libre arbitre et sa
virilité au même titre que celui qui choisit le mal et refuse le bien ?
Ou l'indépendance virile est-elle entièrement du côté du malfaiteur ?
Je vous laisse le soin de répondre vous-mêmes à cette question. Pour ma
part je pense que les anges, les saints et tous les gens de bien ont
exercé leur libre arbitre en choisissant le bien et en refusant le mal.
Ce faisant non seulement ils montrent autant leur indépendance et leur
virilité mais montrent une noblesse et une mentalité beaucoup plus
élevées et beaucoup plus grandes ; et je laisse à l'avenir de décider
qui fait preuve de sagesse dans le choix de sa liberté et son indépendance.
« Josué a dit autrefois à Israël : 'Choisissez aujourd'hui qui vous voulez servir ; si le Seigneur est Dieu, servez-le ; si c'est Baal, servez-le. Moi et ma maison, nous servirons l'Éternel'. Je pense que ce que nous devons apprendre, ce sont les principes vrais qui nous guideront vers la paix, la richesse et le bonheur dans ce monde et vers la gloire et l'exaltation dans le monde à venir. Et si nous pouvons apprendre ces principes, les recevoir avec un coeur bon et honnête, les enseigner comme étant ce que nous croyons et les mettre en pratique dans notre vie, nous montrerons notre virilité, notre indépendance et notre libre arbitre d'une manière aussi croyable devant les anges et Dieu que le méchant pourrait montrer les siens devant le diable et ses anges en refusant le bien et en s'attachant au mal. » (Erastus Snow, dans Journal of Discourses, 19:180- 181)
« Josué nous rappelle l’importance de prendre rapidement des décisions : 'Choisissez aujourd’hui qui vous voulez servir… Moi et ma maison, nous servirons l’Éternel' (Josué 24:15). Pas demain, ni quand nous sommes prêts, ni quand c’est pratique, mais ‹aujourd’hui›, aussitôt, choisissez qui vous voulez servir. Celui qui nous invite à suivre sera toujours devant nous avec son Esprit et son influence pour donner l’allure. Il a jalonné et marqué le chemin, a ouvert les portes et a montré le chemin. Il nous a invités à venir à lui, et le meilleur moment pour jouir de sa compagnie, c’est aussitôt. C’est en faisant comme Jésus que nous pouvons le mieux nous mettre en chemin et rester dessus: nous engager complètement à faire la volonté de son Père. » (Marvin J. Ashton, L’Étoile, octobre 1983, p. 56)
Josué 24:32
Il est question ici des « os de Joseph » (verset 32). Lorsque Joseph, fils de Jacob, était mourant, il obtint des enfants d'Israël la promesse qu'ils emporteraient son corps quand ils quitteraient l'Égypte (voir Genèse 50:25). Il est très vraisemblable que son corps avait été embaumé à la manière égyptienne. Lorsqu'Israël quitta l'Égypte, Moïse honora la promesse et « prit avec lui les os de Joseph » (Exode 13:19). Lorsqu'Israël fut arrivé et installé dans la terre promise, on y enterra les restes de Joseph comme le rapporte Josué 24:32.
JUGES
I 01 I 02 I 03
I 04 I 05 I 06
I 07 I 08 I 09
I 10 I 11 I
12 I 13 I 14 I
15 I 16 I 17
I 18 I 19 I
20 I 21 I
Dans le livre de Josué, les Israélites menèrent et remportèrent beaucoup
de batailles physiques contre les Cananéens. Mais dans le livre des Juges, les Israélites
commencèrent à perdre des batailles spirituelles, en se laissant influencer par les
pratiques profanes et les faux dieux des Cananéens.
JUGES 1
Juges 1. Quelles sont les campagnes d'Israël dans le premier chapitre du livre des Juges ?
Ce récit répète l'histoire qui se trouve dans la deuxième moitié du livre de Josué. Les renseignements suivants serviront à mieux comprendre les autres livres historiques de la Bible :
1. Juda put contrôler la contrée vallonnée du sud de Canaan, mais ils ne purent pas chasser les habitants de la Shephelah et de la plaine côtière (les Philistins), apparemment à cause des chars de fer utilisés par ces derniers (voir Juges 1:19). La raison véritable de leur échec cependant était qu'ils avaient perdu la force du Seigneur parce qu'ils manquaient de foi et qu'ils désobéissaient.
2. La région sainte autour de Béthel fut conquise et contrôlée par la maison de Joseph (voir Juges 1:22-26).
3.
Bien que les Israélites étaient censés chasser tous les habitants
païens de leur terre promise, ils ne l'ont pas fait. Beaucoup de villes
ne furent pas conquises (voir Juges 1:27-36), et la présence de
ces peuples et de leurs dieux fut une épine au côté d'Israël durant des
siècles (voir Juges 2:3)
Juges 1:1-7
Il semble que les Israélites aient adopté une pratique courante parmi
les peuples anciens. Il s'agissait de mutiler les prisonniers pour
semer la terreur chez les ennemis.
JUGES 2
Juges 2. Quelle était la situation politique et religieuse du peuple de la terre promise quand les Israélites en firent la conquête ?
« En exposant les conditions politiques et religieuses en Palestine à l'époque de la conquête israélite (entre 1250 et 1200 avant J-C), on doit remarquer que tout le Proche-Orient avait été agité durant le siècle précédent. Le pouvoir des alliés de l'Égypte en Mésopotamie et en Mitannie s'était effondré. L'Égypte elle-même avait d'abord perdu puis reconquis le pouvoir sur une grande partie de l'est de la Méditerranée. Les peuples nurien et arien étaient venus du nord et étaient presque arrivés en Palestine, l'Assyrie commençait à devenir une puissance mondiale, l'ancien empire hittite d'Asie Mineure et l'Égypte étaient dans l'impasse pour le contrôle du Proche-Orient.
« En Palestine, l'Égypte dominait, nominalement. Le pays de Canaan comprenait de nombreuses cités-États, au gouvernement indépendant, qui payaient un tribut à l'Égypte quand elles y étaient forcées. D'autres tribus hébraïques, lointains parents des Israélites, composaient une partie modeste de la population de Canaan. Il faut également remarquer qu'avant la colonisation d'Israël, les Cananéens avaient conçu un alphabet linéaire qui fut transmis plus tard aux Phéniciens et aux Grecs, devenant ainsi l'ancêtre du nôtre.
« La culture matérielle et le commerce international des Cananéens étaient fort avancés, mais leurs pratiques religieuses étaient diamétralement opposées à celles d'Israël. Basée sur les cultes de fertilité dirigés par le dieu Baal, la religion des Cananéens était une forme de paganisme extraordinairement immorale, comprenant… la prostitution, les pratiques homosexuelles, et des rites orgiaques.
« La population de Canaan était un mélange. En plus des Cananéens près de la mer et de quelques clans hébreux, les Amorites sont souvent mentionnés dans l'Ancien Testament. Abraham descendait de ce peuple sémite. Bien d'autres peuples énumérés par la Bible sont des habitants du pays (Hittites, Hivites, Horites, Jébusites, etc.). Ce sont des éléments non-sémites de Canaan, bien que leur nom tribal préserve leurs anciennes origines. Ces peuples avaient entièrement adopté la religion et le mode de vie cananéens quand les Israélites les envahirent. » (S. Kent Brown, « I have a Question », Ensign, octobre 1973, p. 58)
Juges 2. En quoi la culture cananéenne a-t-elle influencé le genre de vie des Israélites ?
« Peut-être inévitablement, les Israélites, qui n'avaient pas une culture distincte ou qui ne connaissaient pas la vie sédentaire adoptèrent graduellement de nombreux aspects de la culture élaborée des Cananéens. L'architecture, la poterie, l'ameublement et la littérature d'Israël furent empruntés aux Cananéens. Ces emprunts furent souvent bénéfiques. Les Israélites purent bénéficier des techniques de construction, de culture et d'artisanat qui avaient demandé aux Cananéens des siècles d'apprentissage.
« Mais aux yeux des dirigeants religieux d'Israël, les pratiques païennes des Cananéens étaient une menace continuelle pour l'intégrité de la nation. La seule force des Israélites, c'était leur alliance commune. Tout affaiblissement de cette loyauté élémentaire enlevait à chaque tribu la force qui vient de l'unité. Quand ils eurent des malheurs, c'était parce que le peuple n'avait pas été fidèle et qu'il s'était maintes fois détourné du Seigneur. » (Great People of the Bible and How They Lived, p. 114)
Juges 2:6-23. Le cycle de l’apostasie commence lorsque la génération montante des enfants d’Israël abandonne le Seigneur pour servir les dieux des peuples environnants.
Juges 2:11-13. Qu'est-il arrivé quand Israël ne chassa pas les Cananéens de la terre promise ?
«
Le livre des Juges explique clairement qu'Israël n'a pas conquis la
totalité de Canaan quand il y est entré pour la première fois… Pendant
longtemps, à l'époque des juges, beaucoup d'Israéliens vivaient en
nomades (voir Juges 6:2), entourés de tous côtés par leurs ennemis.
Quand les générations d'Israélites qui avaient connu Josué moururent,
les effets de la morale et de la religion cananéenne se firent sentir
sur la jeune génération. Pendant de longues périodes, les Cananéens
conquirent Israël, et ce seul fait dérangeait sa vie religieuse
établie. L'époque était rude et le banditisme effréné. Comme
l'indiquent les textes : 'En ce temps-là, il n'y avait point de roi en
Israël. Chacun faisait ce qui lui semblait bon' (Juges 17:6). Tout cela
est arrivé parce qu'Israël n'a pas chassé complètement les Cananéens.
Le Seigneur a dit aux Israélites : Vous n'avez point obéi à ma voix.
Pourquoi avez-vous fait cela ? J'ai dit alors : Je ne les chasserai
point devant vous ; mais ils seront à vos côtés, et leurs dieux vous
seront un piège' (Juges 2:2-3)…
La conduite d'Israël pendant cette période a eu des conséquences durables sur sa religion et sa morale. Pendant des siècles, les prophètes et les sages d'Israël y font allusion et ont dénoncé son adhésion à de vieilles pratiques cananéennes. Il est clair qu'à l'époque des juges, Israël a compromis ses idéaux religieux relativement élevés par des pratiques cananéennes et certains éléments de sa population ont dû apostasier complètement. » (Sperry, Spirit of the Old Testament, p. 51-52)
Juges 2:16. Qui sont les juges ?
Ceux qu'on appelle les juges, d'après les textes, semblent être davantage des héros militaires que des membres d'un système judiciaire.
« Le mot 'juge' ne décrit pas bien ces dirigeants. Bien que la racine du mot hébreu signifie d'abord 'juger', il est utilisé au sens secondaire pour 'gouverner'. La plupart des 'jugements' passés à l'époque concernaient le fait de donner des conseils et de prendre des décisions. Il n'y a aucune description de modes de jugement pour le temps des juges en Israël. En fait, la fonction la plus commune qu'on les voit accomplir est celle de chef militaire. » (Rasmussen, Introduction to the Old Testament, 1:149).
Ces juges ne régnaient pas sur tout Israël quand ils étaient en fonction. Le chroniqueur a probablement pris les meilleures histoires de chaque tribu durant cette période d'apostasie générale et les a réunies pour en faire un livre contenant les justes succès et les leçons morales de ces héros pour le bénéfice d'Israël.
Juges 2:14-23. Quel était le rapport cyclique qu'Israël entretenait avec le Seigneur au temps des juges ?
Ces
versets expliquent ce que ce texte historique, le livre des Juges,
révèle. Premièrement, le peuple a choisi le mal en adorant des dieux
païens, et le Seigneur a permis qu'il tombe entre les mains de ses
ennemis. Puis le Seigneur a suscité des juges pour le délivrer. À de
tels moments, comme le montre plus clairement la Traduction de Joseph
Smith, « le Seigneur les écoutait à cause de leurs gémissements contre
ceux qui les opprimaient et les tourmentaient ». Mais dès que le juge
mourait, Israël se tournait vers d' autres dieux, et le cycle
recommençait. Un cycle de justice et d'apostasie d'une ressemblance
étonnante s'est produit parmi le peuple du Livre de Mormon, comme décrit dans Hélaman 12.
JUGES 3
Juges 3:1-7
Se marier avec les membres des nations païennes était le résultat
naturel quand on servait « les Baals et les idoles » (verset 7). Les
idoles se trouvaient dans des lieux de culte locaux pour les dieux
païens qui comprenaient un arbre ou un mât et des autels souvent placés
dans les bois. La pratique de l'idolâtrie, qui rompait l'alliance et
qui continua de génération en génération a corrompu la maison d'Israël.
Un des rappels les plus importants que le Seigneur ait donné à Moïse
avant l'entrée dans la terre promise ne fut pas respecté (voir
Deutéronome 7:3-5).
Juges 3 à 15. Qui étaient les douze juges d'Israël et dans quelles régions exerçaient-ils ?
Les douze juges et leurs victoires cités dans le livre des Juges sont :
1. Othniel de Juda (3:9) ; victoire contre Cuschan-Rischeathaïm.
2. Éhud de Benjamin (3:15) ; victoire contre Églon de Moab.
3. Schamgar (3:31) : victoire contre les Philistins (site inconnu).
4. Débora (Éphraïm) et Barak (Nephthali) (4:4-6) ; victoire sur Jabin et Sisera.
5. Gédéon de Manassé (6:11) ; victoire sur les Madianites et les Amalékites.
6. Thola d'Issacar (10:1).
7. Jaïr de Galaad (10:3).
8. Jephthé de Galaad (11:11) ; victoire sur les Ammonites
9. Ibtsan de Bethléhem (12:8).
10. Élon de Zabulon (12:11).
11. Abdon d'Éphraïm (12:13).
12. Samson de Dan (15:20) ; victoire contre les Philistins
Juges 3:13. Où était la « ville des palmiers » ?
La
« ville des palmiers » est un autre nom pour Jéricho (voir Juges 3:13 ;
voir aussi Deutéronome 34:3 ; Juges 1:16 ; 2 Chroniques 28:15. De toute
évidence cette ville avait
été reconstruite après avoir été détruite par Josué. Au cours des
siècles, Jéricho a subi des petits changements d'emplacement. Le site
du Nouveau Testament est différent des deux endroits de l'Ancien
Testament.
JUGES 4
À propos des douze juges d'Israël, voir le commentaire de Juges 3 à 15.
Juges 4:1-16. Barak reçoit le commandement de libérer Israël de Jabin, roi de Canaan (v. 1-7). Il accepte de partir si Débora l’accompagne (v. 8-9). Débora et Barak délivrent Israël des Cananéens (v. 10-16).
Juges 4:10-24
Les Kéniens étaient des descendants de Jéthro, beau-père de Moïse (voir
Juges 1:16). La courageuse Jaël, femme d'Heber le Kénien, tua le chef
de Sisera, accomplissant ainsi la prophétie de Débora (voir Juges 4:9).
La mort de Sisera ouvrit la voie à Barak qui obtint la victoire.
JUGES 5
Juges 5:21. Comment Dieu a-t-il utilisé les forces de la nature pour aider la cause d'Israël ?
Le
torrent de Kison coule dans la direction nord-ouest dans la vallée de
Jizréel et se jette dans la mer Méditerranée près la ville actuelle de
Haïfa. Comme le terrain est plat, ce n'est habituellement qu'un
ruisseau paresseux. Quand il pleut beaucoup, cependant, il déborde et
inonde les terrains environnants, les transformant en marécages et les
rendant presque impossibles à traverser. Le cantique de Débora indique
qu'une telle pluie inattendue, accompagnée par le tonnerre et les
éclairs, s'abattit soudain dans la région. Les chars de Sisera
s'enlisèrent, car le torrent de Kison déborda, ce qui permit à l'armée
plus petite de Débora et de Barak d'obtenir la victoire. Débora y vit
bien la main du Seigneur et le remercia pour cette victoire (voir
versets 30-31).
JUGES 6
Juges 6. Gédéon reçoit l’ordre de délivrer Israël des Madianites (v. 1-24). Avec dix hommes, il détruit l’autel de Baal la nuit (v. 25-35). Le Seigneur l’assure de son aide en lui accordant deux signes (v. 36-40).
Juges 6:1-10. Pourquoi la présence des Madianites et des Amalékites était-elle un tel fléau pour Israël ?
« Les Madianites et les Amalékites étaient les enfants du désert qui, à cause de leurs habitudes de vagabondage entraînant naturellement le désir de piller, volaient systématiquement les Israélites. À l'époque de la moisson, ils venaient du désert du sud et de l'est comme de grandes nuées de sauterelles et emportaient le maïs (les grains) et les animaux dont les Israélites se nourrissaient.
« Durant sept ans Israël fut ainsi appauvri, et ils adoptèrent tous les moyens connus pour cacher leurs biens
et leurs personnes car ils couraient le danger d'être tués par les
Madianites. C'est à ce moment-là, dans le sud de la Palestine, qu'ils
creusèrent des caves que l'on peut encore voir. En temps voulu,
cependant, ils ressentirent si profondément la souffrance et les
humiliations qu'ils firent appel à l'Éternel, le Dieu qu'ils avaient
abandonné. Il représentait leur dernier refuge, leur dernier moyen
d'échapper à ce terrible asservissement de l'époque. » (Tanner, Old
Testament Studies, 1:288-89)
À propos des douze juges d'Israël, voir le commentaire de Juges 3 à 15.
Juges 6:11-24. Puisque le Seigneur condamne la recherche des signes, comment expliquer la requête de Gédéon ?
« Quand Gédéon demanda un 'signe', il voulait seulement un signe prouvant que le messager était bien un émissaire du Seigneur (voir verset 17). Sur ce point, remarquez que les messagers viennent parfois de la mauvaise source et qu'il est important d'avoir du discernement (voir D&A 129 ; ainsi qu'un autre aspect du problème dans 2 Corinthiens 11:13-15 ; 1 Corinthiens 12:10 ; et 1 Jean 4:1-2 ; les signes peuvent être donnés, selon la foi de l'homme et la volonté de Dieu, D&A 63:10).
« Quand Gédéon prépara un repas de viande, de pains et de jus, et que l'ange en fit un holocauste miraculeux, ce 'signe' l'accabla. Mais le Seigneur le réconforta et l'apaisa avec bienveillance, et Gédéon, reconnaissant, nomma le monument qu'il avait construit : 'L'Éternel - paix'. » (Rasmussen, Introduction to the Old Testament,1:150)
Juges 6:23-7:1. Comment Gédéon a-t-il reçu le nom de Jerubbaal et que signifie-t-il ?
Le père de Gédéon, Joas, possédait un bois et un autel dédiés au faux dieu Baal. Les bois jouaient un rôle prédominant dans le culte païen ancien. Comme on pensait qu'il ne fallait pas enfermer les dieux entre quatre murs, les bois étaient souvent utilisés comme temples naturels. C'est là que les rites immoraux des religions païennes étaient accomplis.
Gédéon
et dix autres hommes suivirent le commandement du Seigneur qui était de
mettre en pièces le bois et l'autel et d'ériger à leur place un autel à
l'Éternel. Les hommes de la ville demandèrent la mort de Gédéon, mais
Joas défendit son fils. Joas appela son fils Jerubbaal, « laisse Baal
prier », signifiant que si Baal était irrité par les actions de Gédéon,
il pouvait défendre sa cause lui-même. Le nom de Jerubbaal fut donné à Gédéon à plusieurs occasions après coup.
JUGES 7
Juges 7:1. Voir commentaire de Juges 6:23 à 7:1.
Juges 7:1-25. Gédéon et 300 hommes délivrent Israël des mains des Madianites.
Juges 7 et 8:21. Comment les forces de Gédéon firent-elles face aux nombreux Madianites qui avaient des chameaux ?
«
Quoique seules les tribus du nord (Manassé, Asser, Zabulon, et
Nephthali) se soient jointes à sa campagne, c'était plus que suffisant
pour les desseins du Seigneur à l'époque. Finalement, les 32 000 furent
réduits à 300, afin que 'l'aide du Seigneur' soit évidente pour Israël…
«
Contre la puissance formidable des maraudeurs et de leurs chameaux, la
stratégie et l'aide du Seigneur permit aux Israélites de triompher là
où un combat corps-à-corps aurait été désastreux. On sait à présent que
l'utilisation de chameaux dans des buts militaires par les nomades du
désert ne faisait que commencer à se répandre à cette époque (du 12e au
10e siècles avant J-C), et bien entendu, les premières tribus à s'en
servir avaient l'avantage. » (Rasmussen, Introduction to the Old Testament, 1:151)
Juges 7:19
Les anciens Israélites divisaient les douze heures de la nuit en trois
veilles. La deuxième veille aurait eu lieu entre 22 h et 2 h. Après la
dispersion d'Israël, les Juifs continuèrent cette pratique. À l'époque
du Nouveau Testament, les Romains divisèrent la nuit en quatre veilles.
Juges 8:16. Qu'est-ce que Gédéon a fait aux hommes de Succoth quand il Ies « châtia » avec des épines et des chardons ?
Alors qu'ils poursuivaient ce qui restait de l'armée des Madianites, les trois cents vaillants soldats de Gédéon se sentirent affaiblis par la faim et allèrent chercher de la nourriture chez les habitants de Succoth, ville de Gad (Giléad) qui était sur la rive est du Jourdain, pas très loin de Jéricho. Les habitants de Succoth refusèrent de donner aux hommes de Gédéon la nourriture dont ils avaient besoin parce qu'ils n' avaient pas encore vaincu les rois madianites. Les habitants de Péniel, endroit où Jacob s'était arrêté bien des années auparavant et où il avait lutté avec le messager de Dieu (voir Genèse 32:31), refusèrent également de les aider. Il est possible qu'ils aient eu peur que Gédéon ne capture pas les rois qui s'enfuyaient et que les Madianites reviennent plus tard pour les punir d'avoir aidé ces hommes. Quelle qu'en soit la raison, ces incidents illustrent les dissensions tragiques des Israélites apostats.
Comme les Madianites vivaient dans les déserts d'Arabie, Gad et les tribus à l'est du Jourdain étaient extrêmement vulnérables quand ils venaient faire une razzia. Pourtant, au lieu de se joindre à Gédéon qui tentait d'éliminer cette menace une bonne fois pour toutes, les habitants de Gad refusèrent catégoriquement de participer.
Gédéon, bien entendu, était furieux, et il promit que lorsqu'il en aurait fini avec les Madianites, il reviendrait régler ses comptes avec ces traîtres. Dans le cas de Succoth, il promit de revenir et de « broyer » (le terme hébreu signifie littéralement « battre ») leur chair avec des chardons et des épines (voir verset 7) (voir Wilson, Old Testament World Studies, p. 440). Quand Gédéon revint, nous disent les textes, il les « châtia » avec des épines et des chardons (voir verset 16).
Cette punition était probablement indiquée en termes figuratifs et ne consistait pas obligatoirement à les battre avec des épines. 'Ce qu'était cette punition, je ne le sais : cela a dû être quelque chose de sévère, comme s'il avait dit : je battrai votre chair avec des chardons et des épines, comme l'on bat le maïs avec des instruments particuliers. Ou bien : mon armée victorieuse vous foulera aux pieds, comme le maïs est foulé aux pieds par les boeufs' (Clarke, Bible Commentary, 2:136). Une punition aussi dure était justifiée, car en refusant d'aider l'armée de Gédéon, Succoth et Penuel avaient mis en danger toute la nation d'Israël. Leur acte était l'équivalent d'une haute trahison.
Juges 8:21. Voir commentaire sur Juges 7 et 8:21.
Juges 8:21
Zébach et Tsalmunna ne voulaient pas que Jéther les tue. Qu'un enfant
les tue aurait été un grand déshonneur, mais mourir rapidement sous la
main d'un grand soldat comme Gédéon préserverait leur réputation. Cette
demande est comparable à la requête d'Abimélec auprès du jeune homme
qui portait ses armes pour qu'il le tue afin que les hommes ne disent
pas qu'une femme l'avait supprimé (voir Juges 9:53, 54).
Juges 8:22-23. « C'est l'Éternel qui dominera sur vous »
Ces versets prouvent la grande foi et la justice de Gédéon. Le peuple chercha à en faire un roi parce qu'il avait eu beaucoup de victoires. S'il avait consenti, il aurait renforcé l'idée suivante : c'est grâce à sa force personnelle qu'il avait vaincu. En refusant leur requête, Gédéon leur rappela qui était le véritable auteur de la victoire et qui ils devaient considérer comme étant leur roi
Juges 8:24-28. Comment l'éphod devint-il un piège pour Gédéon ?
« Un fait infortuné se produit à cause du zèle mal placé de Gédéon qui voulait faire un nouvel éphod (une partie du vêtement du grand prêtre en Israël) avec les objets précieux pris aux soldats ennemis abattus. Quand le texte dit que les Israélites en firent 'l'objet de (leurs) prostitutions', cela signifie qu'ils le considérèrent comme une idole, et le culte des idoles est souvent condamné en ces termes comme étant un manque de fidélité envers Dieu. » (Rasmussen, Introduction to the Old Testament, 1:151)
Gédéon
entendait utiliser le butin pour en faire un monument commémoratif
honorant le rôle joué par Dieu dans la victoire, mais les Israélites se
tournèrent rapidement vers de faux dieux et considérèrent l'éphod comme une idole.
JUGES 9
Juges 9:1-20. Quelle est l'importance de la parabole de Jotham ?
Jotham
fut le seul des soixante-dix fils de Gédéon à avoir échappé au
fratricide de masse d'Abimélec. Jotham s'était caché (voir verset 5).
Du sommet de la montagne de Garizim, Jotham raconta aux hommes de
Sichem une parabole très intéressante, l'une des rares à avoir été
rédigée dans l'Ancien Testament.
Dans
la parabole, il y avait des arbres (les chefs d'Israël), qui voulaient
un roi (ils avaient proposé à Gédéon de le devenir). Aucun des arbres
fidèles (les fils de Gédéon) n'avait accepté la couronne, parce qu'ils
pensaient qu'ils devaient être égaux et que l'un ne devait pas dominer
les autres. Finalement, les personnes qui voulaient un roi
s'adressèrent au petit buisson d'épines (Abimélec, fils d'une
concubine) et lui demandèrent de régner sur les arbres. Celui-ci y
consentit, à condition que les arbres lui fassent entièrement confiance
et obéissent à tous ses ordres. S'ils désobéissaient, il enverrait le
feu pour les dévorer.
Jotham
prophétisa ensuite que le peuple finirait par vouloir détruire Abimélec
(voir verset 20). Pour les détails indiquant à quel point sa prophétie
se réalisa, voir Juges 9:22-57.
JUGES 10
À propos des douze juges d'Israël, voir le commentaire de Juges 3 à 15.
Juges 10
À cette époque, Israël n'avait aucune certitude que Dieu l'aiderait. Ils s'étaient vendus à d'autres dieux et devaient compter sur leur propre force. Un avertissement semblable, dans D&A 101:7-8, fut donné aux saints des derniers jours.
JUGES 11
À propos des douze juges d'Israël, voir le commentaire de Juges 3 à 15.
Juges 11:29-40. Comment Jephthé a-t-il offert sa fille en sacrifice ?
Beaucoup de gens ont supposé que Jephthé a offert sa fille en sacrifice, et une lecture littérale du texte peut appuyer ce point de vue. Toutefois, si cela est vrai, cela pose des questions difficiles. Jephthé est considéré comme étant un héros et le sauveur d'Israël, et même le sacrifice de sa fille est traité de manière qui suggère que l'auteur des Juges pensait que c'était un acte louable. Dans Hébreux 11:32-35, Jephthé est donné comme étant l'exemple d'une grande foi. Cela serait-il vrai s'il avait effectué un sacrifice humain, ce qui était considéré comme une grande abomination dans l'Israël ancien ? Pourquoi la fille de Jephthé pleura-t-elle sa virginité (voir Juges 11:37) au lieu de déplorer la vie qu'elle allait perdre ? Quand Jephthé eut accompli le voeu de sacrifier sa fille, le texte dit : « Elle n'avait point connu d'homme » (verset 39).
« Jephthé était obligé de par son voeu de vouer sa fille à l'Éternel : elle devait rester vierge toute sa vie… Le fait que sa fille l'ait prié de lui accorder deux mois, afin qu'elle puisse pleurer sa virginité dans les montagnes avec ses compagnes, n'aurait absolument rien eu à voir avec le récit si elle avait dû être mise à mort pour un sacrifice. Pleurer sa virginité ne signifie pas pleurer parce qu'elle allait mourir vierge, mais pleurer parce qu'elle devait vivre et rester vierge. Mais même si nous supposions que pleurer sa virginité était l'équivalent de pleurer à cause de sa jeunesse…
« 'il serait impossible de comprendre pourquoi cela devait avoir lieu sur les montagnes. Il serait tout à fait opposé à la nature humaine qu'un enfant devant mourir si rapidement utilise un délai temporaire pour abandonner complètement son père. Il serait certainement raisonnable de la voir demander la permission de profiter de la vie pendant deux mois de plus avant d'être mise à mort ; mais qu'elle ne pense qu'à pleurer sa virginité, alors qu'une mort sacrificatoire l'attendait, ce qui enlèverait au père son seul enfant, serait contraire à tous les sentiments ordinaires de l'homme. Pourtant, puisque l'histoire souligne qu'elle pleura sa virginité, cela devait avoir un lien particulier avec la nature du voeu' (Paulus Cassel, p. 473).
« Et cela est confirmé par l'expression pleurer sa virginité 'dans les montagnes'. S'il avait été question de sa vie, elle aurait pu verser les mêmes larmes chez elle. Mais elle se lamentait à cause de sa virginité, et cela ne pouvait être fait en ville, en la présence d'hommes. La pudeur exigeait la solitude des montagnes (voir Paulus Cassel, p. 476). Et ainsi la dernière clause rapportée par le récit concernant l'accomplissement du voeu 'elle n'avait point connu d'homme', n'est pas en accord avec la supposition d'une mort sacrificatoire. Cette clause n'apporterait rien à la description dans ce cas-là, puisque nous savons déjà qu'elle était vierge. Les mots ont leur sens correct seulement si on les relie à la clause précédente : 'Il accomplit sur elle le voeu qu'il avait fait', et si l'on comprend qu'ils décrivent ce que la fille a fait pour accomplir le voeu. Le père accomplit son voeu la concernant, et elle ne connut aucun homme, c'est-à-dire qu'il accomplit le voeu à cause du fait qu'elle ne connut aucun homme, mais voua sa vie au Seigneur, sous la forme d'un holocauste spirituel, par une chasteté qui dura toute sa vie…
« Et l'idée d'un sacrifice spirituel est soulignée non seulement par les mots mais aussi très clairement par le fait que l'historien décrit l'accomplissement du voeu par ces mots 'il accomplit sur elle le voeu qu'il avait fait', de manière à en tirer la conclusion qu'il considérait l'acte lui-même comme digne de louanges. Un historien prophétique n'aurait jamais approuvé un sacrifice humain. » (Keil and Delitzsch, Commentary, 2:1:392-393)
Comparer la formulation du voeu de Jephthé (aux versets 30-31) à celle de Anne (dans 1 Samuel 1:11).
JUGES 12
À propos des douze juges d'Israël, voir le commentaire de Juges 3 à 15.
Juges 12:1-7
Quand la guerre contre les Madianites fut gagnée, les Éphraïmites se plaignirent parce qu'ils n'y avaient pas participé, tout comme ils l'avaient fait après la victoire de Gédéon (voir Juges 8:1-3). C'était peut-être une ruse typique d'Éphraïm : attendre que la victoire soit acquise, puis prétendre qu'ils auraient toujours voulu y prendre part. Gédéon les avait apaisés, mais Jephthé leur rappela sans ménagements qu'il leur avait demandé leur aide et puisqu'ils n'avaient envoyé aucune recrue, il avait fait comme bon leur semblait.
Juges 12:8-15
« Mentionner le nombre de fils et de filles de temps en temps et le fait qu'ils puissent tous monter des ânons est un ancien symbole indiquant le statut social. » (Rasmussen, Introduction to the Old Testament, 1:152)
Juges 13:1-2. Tsoréa, lieu où habitait Samson, avait été donné, à l'origine, à la
tribu de Juda (voir Josué 15:33), mais plus tard, il fut habité par la
tribu de Dan qui n'avait pas pu conquérir la terre qui lui avait été
désignée pour son héritage.
Juges 13:1-25. Un ange commande aux parents de Samson de l’élever dans le
naziréat.
Juges 13:5. Qu'est-ce qu'un naziréen ?
«
Le sens premier du verbe hébreu nazar est séparer. Ainsi, le nazir
(naziréen) est quelqu'un de 'séparé', 'consacré', 'voué'. » (Hastings,
Bible Dictionary, p. 647-648).
Un naziréen (ou nazaréen) était quelqu'un qui était séparé des autres par un voeu où il se vouait à l'Éternel. Le terme « mis à part » est utilisé pour signifier qu'on a reçu un appel spécifique et qu'on est donc à part des autres. Le titre de Jésus, « le Nazaréen », signifie qu'il venait de Nazareth, et non qu'il était un naziréen.
Juges 13:16-25
« L'ange ne dit pas que (son nom) est secret, mais… hu peli, qu'il est
MERVEILLEUX : le trait même de Jésus-Christ (voir Ésaïe 9 ; le français
dit Admirable). » (Clarke, Bible Commentary, 2:159)
Il
est douteux que l'ange soit le Seigneur lui-même, mais plutôt quelqu'un
qui parle en son nom, par autorité divine, comme dans Apocalypse
22:1-9. Il est certain que l'expérience de Manoach et de sa femme est
un exemple de visite angélique parmi les plus remarquables des
Écritures. Et ce fait augmente d'autant la tragédie de la vie de
Samson. Annoncé par un ange, né d'une femme stérile, le Seigneur lui
ayant accordé des dons extraordinaires, il aurait dû mener une des vies
les plus exemplaires des Écritures. Au lieu de cela, sa vie fut
permissive, immorale, égoïste parce qu'il chercha à se venger et qu'il
viola l'alliance. La vie de Samson est véritablement une grande
tragédie de l'histoire.
Juges 14 à 15. Samson accomplit de grands exploits grâce à sa force mais enfreint beaucoup de ses vœux de naziréat.
Juges 14:6. Puisque la vie de Samson était si peu en accord avec la volonté de Dieu, comment a-t-il obtenu « l'esprit de l'Éternel » ?
Dans l'Église aujourd'hui, quand on parle de quelqu'un qui a l'Esprit du Seigneur, on veut dire que cette personne a de la spiritualité, c'est-à-dire qu'elle est proche du Seigneur, qu'elle a un témoignage et qu'elle montre de la force spirituelle. Une telle force ne s'obtient que par l'obéissance et la justice. Ainsi, comment Samson avait-il pu être saisi par « l'esprit de l'Éternel » ? (verset 6). La même expression est utilisée trois fois dans le récit sur Samson (voir Juges 14:6, 19 ; 15:14), mais dans chaque cas, elle parle du grand courage et de la force physique de cet homme. Sa force remarquable était un don du Seigneur qui résultait du voeu naziréen qu'il avait fait et elle était entretenue par ce même voeu. Quand l'auteur des Juges utilise l'expression « l'esprit de l'Éternel », il ne l'emploie pas comme nous le ferions aujourd'hui, mais au sens de « don spirituel ». On pourrait dire de quelqu'un que la façon dont il a enseigné la leçon démontre un don spirituel. La force était le don de Samson, et chaque fois qu'il utilisait ce don d'une manière remarquable, l'auteur de ce passage reconnaissait la main du Seigneur, véritable source du don, en disant que « l'esprit de l'Éternel » l'avait saisi.
Juges 14:8-20
Lors de la célébration du mariage de Samson, qui dura sept jours, il
proposa une énigme. Quand son épouse révéla la réponse aux trente
invités philistins pour avoir la vie sauve, il était furieux et causa
la ruine des Philistins d'Askalon pour obtenir le butin nécessaire au
paiement de sa dette. Probablement par dépit, son beau-père donna la
femme de Samson à un homme « avec lequel il était lié » (verset 20),
c'est-à-dire celui qui avait été son témoin au mariage. Voici un
excellent aperçu de la moralité des Philistins et de l'échec de Samson
lui-même sur le plan moral. L'ange avait dit à sa mère qu'il
commencerait à délivrer Israël de la main des Philistins (voir Juges
13:5). À la place, il épousa une Philistine, eut des rapports avec eux
et les tua seulement quand il en avait envie.
JUGES 15
À propos des douze juges d'Israël, voir le commentaire de Juges 3 à 15.
À propos de Samson, voir le commentaire de Juges 14 à 15.
Juges 15:9-19. Emplacement de Léchi
Léchi se trouvait dans la Shephelah, une plaine à quelques kilomètres au sud-ouest de Jérusalem. Léchi signifie « mâchoire », et Ramath-Léchi, « élever la joue ou
la mâchoire » (voir Fallows, Bible Dictionary, 3:1426). Ainsi la source de Samson était une source miraculeusement fournie par Dieu près de Léchi (mâchoire) et qu'on
appela dorénavant En-Hakkoré, « la source de celui qui appela » (voir Douglas, New Bible Dictionary, p. 377)
Des
exégètes saints des derniers jours ont avancé que le lieu où se déroula
la bataille de Samson contre les Philistins aurait pu être l'endroit où
vivait Léhi près de Jérusalem avant de mener sa famille dans le désert,
mais il n'y a aucune preuve dans ce sens. Léhi vécut cinq à six ans
après Samson. Qu'il ait vécu dans un lieu qui porta son nom est fort probable.
JUges 16:1-31. Samson cède à la séduction de Dalila ; elle lui coupe les cheveux et il devient faible. Il est capturé par les Philistins et meurt en démolissant leur temple.
Juges 16:1-16. Offrir à Dalila un trésor de onze mille pièces d'argent indique dans quel état désespéré se trouvaient les cinq princes des Philistins après les actes de destruction de Samson. Ils gouvernaient les cinq grandes villes philistines (Gaza, Askalon, Asdod, Ekron et Gath), villes qui jouèrent un rôle important dans l'histoire de l'Ancien Testament. C'est à Gaza que Samson se rendit chez une prostituée (voir verset 1) et c'est là aussi qu'il mourut (voir Juges 16:21-30). Gath était la ville du champion philistin Goliath, qui vécut plus tard (voir 1 Samuel 17:4).
Juges 16:17-22. Est-ce que la force de Samson se trouvait vraiment dans sa chevelure ?
Le récit biblique sur Samson révèle qu'il avait beaucoup de confiance et un énorme courage, qualités basées sur le fait qu'il reconnaissait que sa force venait de Dieu et que celui-ci le soutiendrait dans la mission pour laquelle il avait été appelé. Mais Samson n'avait pas compris qu'il y a une règle qui gouverne la force que l'on a : « Que la vertu orne incessamment tes pensées ; alors ton assurance deviendra grande en la présence de Dieu » (D&A 121:45). Les malheurs de Samson commencèrent quand la confiance qu'il avait en Dieu devint de la suffisance et de l'arrogance. Après quelque temps, il brisa les voeux naziréens qu'il avait faits et viola d'autres commandements, y compris la loi de chasteté (voir Juges 16:1).
La force surhumaine de cet homme n'était pas dans ses cheveux mais était liée à la confiance qu'il avait en Dieu et au respect du voeu de nazaréen dont la chevelure n'était que le symbole extérieur. La trahison de Dalila et le rasage de ses cheveux signifiait qu'il avait totalement renoncé à ses voeux. Ainsi, il devint un homme malheureux et brisé, ayant perdu sa force.
Ce ne sont pas les cheveux de Samson qui sont la source de sa force physique. Ils sont le signe de son alliance avec le Seigneur, et lorsqu’on les lui coupe, le Seigneur lui ôte sa force physique parce que l’alliance est rompue.
Juges 16:23-31. Pourquoi Dieu a-t-il redonné de la force à Samson ?
La prétention des Philistins : « notre dieu a livré entre nos mains notre ennemi » (verset 24) indiquait qu'ils croyaient que leur réussite dans la capture de Samson prouvait que leur dieu, Dagon, était plus grand que l'Éternel. C'est pour cela que le peuple ne craignait pas de se moquer de Samson, le champion de l'Éternel, dans le temple de leur dieu.
Dans ce contexte, Samson exerça à nouveau le genre de courage grâce auquel il aurait pu être un outil entre les mains de Dieu. Mais on voit encore l'égocentrisme de cet homme. Même lors de cette dernière occasion, quand il employa la force qui lui avait été rendue pour détruire le temple de Dagon et les Philistins qui s'y trouvaient, il ne pensa qu'à se venger de ce qu'on lui avait fait (voir le verset 28). En détruisant le temple de Dagon, quelle meilleure preuve pouvait-il y avoir de la nullité du pouvoir de ce dieu ? Et pourtant, avec quelle puissance décuplée Samson aurait-il pu rendre témoignage du pouvoir de l'Éternel s'il avait rempli son appel en vainquant les Philistins.
Juges 16:29-30. Est-ce que Samson a pu réellement détruire tout un temple ?
«
L'architecture de ce bâtiment est illustrée par les découvertes faites
à Gezer et à Gaza. Le toit reposait sur des colonnes en bois posées sur
des socles en pierre. Il était carré, fait de troncs d'arbre allant du
mur au plafond, où il y avait des poutres soutenues par les colonnes.
Devant le temple de Gezer il y avait une cour qui menait à une chambre
intérieure pavée et qui en était séparée par quatre pierres circulaires
sur lesquelles étaient posées les colonnes en bois. Samson s'est
probablement tenu entre les deux colonnes centrales, s'il y en avait
plus de deux. Les nobles philistins se trouvaient dans la chambre
intérieure ; la foule était sur le toit et regardait. Samson joua dans
la cour, puis il demanda au jeune homme de le mener entre les colonnes
centrales pour s'appuyer, afin de se reposer. Puis, les entourant de
ses bras et se penchant en avant, pour qu'elles ne soient plus
perpendiculaires, il fit tomber le toit. Le poids des gens qui y
étaient installés a dû lui faciliter ce tour de force. » (Guthrie,
Bible Commentary, p. 272)
JUGES 17
Juges 17 à 21
Dans les derniers chapitres des Juges, l'auteur passe des histoires concernant les héros d'Israël à deux incidents illustrant le bas niveau de religion et de moralité à l'époque où Israël abandonna son alliance avec le Seigneur et où chacun « faisait ce qui lui semblait bon » (Juges 17:6 ; 21:25).
Les histoires concernant Mica le Lévite et la migration des Danites, aux chapitres 17 et 18, ainsi que le viol de la concubine à Guibéa et la punition des Benjamites qui en résulta, aux chapitres 19 à 21, sont des exemples de la pire époque d'Israël. Rien ne montre que les Israélites aient fait le bien. Les renseignements suivants, tirés de ces chapitres, seront utiles :
1. Les Danites cherchaient un héritage car ils n'en avaient pas obtenu depuis qu'ils étaient arrivés à Canaan (voir Juges 18:1). Ils finirent par en trouver un près de la source du Jourdain. Comme cette région était l'héritage tribal le plus au nord, il devint courant de parler de cette partie d'Israël en ces termes : « Depuis Dan jusqu'à Beer-Schéba » (Juges 20:1).
2. La tribu de Benjamin, qui était déjà toute petite, fut presque détruite par une guerre civile revancharde. D'après le récit, 2500 Benjamites furent tués, et il n'en resta que 600 (voir Juges 20:46-47). Les princes d'Israël permirent à ces six cents hommes de prendre femme, bien que d'une manière injuste, afin que l'identité tribale puisse se perpétuer, mais Benjamin demeura une petite tribu.
3.
Au temps des Juges, la ville de Jérusalem était habitée par les
Jébusiens (voir Juges 19:10-11). Elle ne devint une ville sainte et la
capitale des Israélites que lorsque David eut vaincu les Jébusiens.
JUGES 18
Voir commentaire de Juges 17 à 21.
JUGES 19
Voir commentaire de Juges 17 à 21.
Juges 19:29-30. Que signifie le fait que la femme soit divisée en douze morceaux ?
« Il est certain qu'avec les morceaux, il envoya à chaque tribu un
récit détaillé de la barbarie des hommes de Guibé ; et il est probable
qu'elles considérèrent ces morceaux comme l'expression de la haine :
'Si vous ne venez pas venger les torts que j'ai subis, que vous soyez
mis en pièces comme cette femme violée et assassinée !' Elles furent
toutes frappées par l'énormité du crime et considérèrent que c'était un
grand déshonneur pour toutes les tribus d'Israël. » (Clarke, Bible
Commentary, 2:182)
JUGES 20
Voir commentaire de Juges 17 à 21.
JUGES 21
Voir commentaire de Juges 17 à 21.
RUTH 1
Ruth 1:1. Quel est le contexte de livre de Ruth ?
« Beaucoup d'années s'étaient écoulées depuis que les Israélites avaient traversé le Jourdain et avaient constitué une sorte de confédération tribale dans les plateaux centraux de Canaan. En colonisant, ils renoncèrent graduellement à leurs traditions nomades, adoptèrent un mode de vie campagnard et cultivèrent la terre.
« Pourtant, leur situation demeura précaire. Les tribus du nord étaient presque toujours en guerre avec les villes fortifiées qui restaient contrôlées par les Cananéens et durent souvent se défendre contre les invasions des Ammonites et des Médianites, venant de l'est. À l'opposé, Juda, qui occupait la partie la plus au sud du territoire israélite, eut une paix relative et ne participa pas aux grandes guerres qui concernèrent les juges.
« Le peuple de Juda se battit régulièrement contre un autre ennemi : le climat. Ils occupaient un plateau accidenté dans les terres plus ou moins arides à l'ouest de la mer Morte. Normalement, la terre était assez fertile pour qu'on y cultive du blé, de l'orge, de la vigne, des oliviers et des figuiers. Mais parfois il ne pleuvait pas, les cultures se desséchaient et l'on souffrait de la famine.
«
Lors d'un tel désastre, un homme de Juda nommé Élimélec, qui vivait à
Bethléhem, quitta le pays avec sa femme Naomi, et ses deux fils,
Machlon et Kiljon. Ils se rendirent à Moab, royaume situé sur la rive
est de la mer Morte. Ce n'était pas très loin : à 50 ou 60 km de là, le
long de la rive de cette mer intérieure (la mer Morte). » (Great People
of the Bible and How They Lived, p. 126)
Ruth 1:16. « Ton Dieu sera mon Dieu »
Ruth n’était pas Israélite de naissance. Lorsqu’elle quitta Moab pour aller à Bethléhem avec Naomi, elle quitta aussi sa religion et suivit le Dieu d’Israël, disant à Naomi : « Ton Dieu sera mon Dieu ».
Le
dieu principal des Moabites s'appelait Chemosch. Bien que rien
n'indique que Ruth et sa belle-soeur, Orpa, croyaient à ce faux dieu,
deux versets disent que Ruth était convertie au vrai Dieu d'Israël. En
exprimant si bien sa loyauté et son dévouement envers Naomi, Ruth a dit
qu'elle désirait rester avec sa belle-mère et aussi qu'elle voulait que
le peuple de celle-ci devienne le sien et le Dieu de Naomi son Dieu.
Plus tard, Boaz, qui félicitait Ruth de s'inquiéter tant de sa
belle-mère, dit : « Que ta récompense soit entière de la part de l'Éternel, sous les ailes duquel tu es venue
te réfugier ! » (Ruth 2:12). Ces deux passages indiquent que Ruth était
convertie.
Ruth 1:19-21
Naomi fait ici un jeu de mots reposant sur son nom. En hébreu Naomi
signifie « douce et agréable » et Mara veut dire « amère ». Quand elle
revint après avoir été absente de nombreuses années et qu'on
l'accueillit avec surprise en disant : « Est-ce là Naomi ? » (verset
19), elle répondit ainsi : « Ne m'appelez pas Naomi (agréable) ;
appelez-moi Mara (amère), car le Tout-Puissant m'a remplie d'amertume »
(verset 20). Cette réplique n'était pas une accusation, mais la façon
dont Naomi expliquait qu'elle avait beaucoup souffert à Moab.
Ruth 1:22 à 2:17. Qu'est-ce que « glaner » ?
« Moissonner était difficile et demandait de longues heures. Les jeunes gens se déplaçaient dans les champs, prenant des poignées de grains et coupant les tiges avec une faucille. Ces petits paquets de grains étaient ensuite liés en bottes appelées gerbes. Comme les hommes travaillaient rapidement, des tiges tombaient sur le sol. S'ils faisaient attention et prenaient le temps nécessaire, elles pouvaient aussi être cueillies. Toutefois, on laissait toutes les tiges qui tombaient là où elles étaient. Les pauvres, qui suivaient les moissonneurs, avaient la permission de 'glaner', ou rassembler, les tiges perdues, ce qui était peut-être ce qui les empêchait de mourir de faim. En outre, les bords du champ, où il était difficile de manier la faucille, n'étaient pas moissonnés. Les pauvres pouvaient également prendre cette part.
«
Les pauvres de Bethléhem comprenaient à présent Ruth et Naomi, et Ruth
proposa d'aller dans les champs et de glaner'. » (Great People of the
Bible and How They Lived, p. 129)
Ruth 2:1-6. Voir le commentaire de Ruth 1:22 à 2:17.
Ruth 2:18 à 4:10. Quel était le lévirat que Naomi espérait arranger entre Ruth et Boaz ?
Naomi voulait aider sa fidèle belle-fille à avoir un mari et des enfants. Pour ce faire, Naomi pensa au lévirat, très ancienne pratique en Israël (Deutéronome 25:5-10 est la référence scripturaire pour l'obligation de lévirat dans les familles israélites).
«
L'expression qu'on traduit ici par 'droit de rachat' vient de l'hébreu
go'el. La fonction de quelqu'un exerçant le droit de rachat était de
permettre à une veuve qui avait perdu sa maison et ses biens de
retrouver son ancien statut et sa sécurité et d'avoir des enfants pour
perpétuer sa famille. Il est facile de voir pourquoi les prophètes qui
vinrent plus tard empruntèrent cette expression des lois sociales
d'Israël et l'utilisèrent pour décrire la fonction de celui qui
deviendrait le Rédempteur divin. Pensez à ce qu'il fait pour nous
rendre un statut convenable aux yeux de Dieu et nous donner une
sécurité future, ainsi qu'une 'postérité' éternelle. » (Rasmussen,
Introduction to the Old Testament, 1:157)
RUTH 3
Voir commentaire de Ruth 2:18 à 4:10.
Ruth 3
Naomi conseille à Ruth d’accomplir un rituel dont elle espère qu’il aura pour résultat le mariage de Ruth avec Boaz (v. 1–5). Ce que Ruth fait en réalité, lorsqu’elle se couche aux pieds de Boaz, c’est lui proposer de l’épouser. Quand Ruth dit: « Étends ton aile sur ta servante », elle veut dire : « Protège-moi, occupe-toi de moi ». Quand le mari de Ruth est mort, son parent masculin le plus proche était censé épouser Ruth. Boaz n’était pas le parent masculin le plus proche, mais il accepte d’épouser Ruth si celui-ci ne souhaite pas le faire.
Ruth 3:6-9. Comment Ruth a-t-elle proposé à Boaz de l'épouser ?
«
Quand Boaz se réveilla, près du tas de gerbes qu'il gardait, comme
c'était la coutume au moment de la moisson, il fut très étonné par la
présence de Ruth. Elle lui fit une offre sans détour. Elle lui demanda
de la prendre sous son aile. Gesenius, le célèbre hébraïste, dit que
c'était une demande de mariage en bonne et due forme, même si c'était
la femme qui faisait l'offre ! » (Rasmussen, Introduction to the Old
Testament, 1 157)
Cette expression signifie « protège-moi » ou, en d'autres termes, « sois mon mari et mon protecteur ».
«
Selon nos coutumes, l'acte de Naomi et de Ruth semble être
répréhensible d'un point de vue moral, mais il ne l'était pas quand on
en jugeait d'après les coutumes du peuple d'Israël à l'époque. Boaz,
qui était un homme honorable et, selon Ruth (Ruth 3:10), d'un âge mûr,
félicita celle-ci d'avoir cherché refuge auprès de lui et promit de
répondre à ses désirs quand il se serait assuré que celui qui avait sur
elle un droit de rachat plus grand renoncerait à son droit et devoir
(voir versets 10-11). En reconnaissant par cette déclaration que dans
certaines circonstances il serait de son devoir d'exercer son droit de
rachat et d'épouser Ruth, il ne fut pas offensé par la manière qu'elle
employa pour lui demander de devenir sa femme. Au contraire, il
considéra que c'était une preuve de vertu féminine et de pudeur qu'elle
ne recherche point les jeunes gens, mais qu'elle propose d'être
l'épouse d'un homme âgé comme lui. La conduite qu'il adopta prouve
suffisamment que les femmes pouvaient lui faire confiance et il ne
ferait pas quelque chose d'inconvenant. Et il justifia une telle
confiance. » (Keil et Delitzsch, Commentary, 2:1:483)
En épousant Boaz, Ruth entrait dans le lignage royal d’Israël et devenait l’ancêtre du roi David et de Jésus-Christ.
RUTH 4
Voir commentaire de Ruth 2:18 à 4:10.
Ruth 4:7-12. Est-ce qu'un accord fait en public était un lien légal ?
« La vie publique d'un village israélite était concentrée près de l'entrée principale. C'était là que les litiges étaient exposés pour être jugés par les anciens de la communauté. Ils étaient également les témoins officiels de transactions comme celles où Boaz acceptait d'épouser Ruth si le parent de celle-ci renonçait à tous les droits qu'il avait sur les biens de son mari. Un homme renonçant à ce droit de propriété enlevait sa sandale et la présentait au nouveau propriétaire, geste que tout le monde comprenait et considérait comme légal si les anciens étaient témoins. » (Great People of the Bible and How They Lived, p. 133)
1
SAMUEL
I 01 I 02 I
03 I 04 I
05 I 06 I
07 I 08 I
09 I 10 I
11 I 12 I
13 I 14 I
15 I 16 I
17 I 18 I
19 I 20 I
21 I 22 I
23 I 24 I
25 I 26 I
27 I 28 I
29 I 30 I
31 I
1 SAMUEL 1
1 Samuel 1:4-5. Qu'est-ce que les « portions » qu'Elkana a données à ses femmes et à ses enfants ?
Quand Elkana emmena ses femmes et leurs enfants à Silo (où se trouvait le tabernacle, lorsque les tribus ont conquis Canaan) pour offrir des sacrifices, il fit une offrande de paix. Quand la graisse, les reins et d'autres parties animales étaient brûlées, le prêtre avait coutume de recevoir la poitrine et l'épaule droite. Le reste de l'animal sacrifié était rendu à celui qui faisait l'offrande pour être mangé lors d'un festin. Sur sa part, Elkana donna des portions de viande à sa famille. Anne en reçut davantage que les autres ou elle eut un meilleur morceau parce qu'Elkana l'aimait (voir Clarke, Bible Commentary, 2:206).
1 Samuel 1:6-7. Qui était la rivale d'Anne et pourquoi la provoquait-elle ?
«
Peninna, l'autre épouse, essayait constamment de l'irriter, de la
contrarier, de faire en sorte qu 'elle se tourmente, qu'elle soit
mécontente de son sort, car le Seigneur ne lui avait pas donné
d'enfant. Quand toute la famille se rendit à Silo, Peninna avait des
fils et des filles qui l'accompagnaient, mais Anne n'en avait aucun.
Peninna saisit l'occasion pour reprocher à Anne sa stérilité en
exhibant ses enfants. Anne fut très affligée, car c'était un grand
reproche pour une femme juive d'être stérile, car, disent certains,
tout le monde espérait que le Messie viendrait de cette lignée. » (Clarke, Bible Commentary, 2:207)
1 Samuel 1:9. Que signifie le fait que le sacrificateur était assis sur un siège près d'un poteau du temple ?
Aux temps anciens, au Moyen-Orient, certaines personnalités avaient l'habitude de mettre un tabouret ou un siège dans la cour ou près de la porte d'une ville et ils s'y asseyaient pour juger, écouter les cas particuliers ou les plaintes. Ces sièges n'avaient pas de dossier, en général, et ils étaient placés près d'un mur ou d'un poteau pour qu'on puisse s'y adosser. Cela explique pourquoi Éli était assis près d'un poteau. C'est probablement sur un tel siège que cet homme était assis quand on lui apprit que ses fils étaient morts et qu'il tomba à la renverse, se tuant ainsi (voir 1 Samuel4:18).
1 Samuel 1:9-11
« Je crois que la personne… qui a sa part de soucis et d’ennuis, peut, mieux et plus rapidement que quiconque, résoudre ses problèmes dans la maison du Seigneur. Si elle veut… accomplir l’œuvre du temple pour elle-même et pour ses morts, elle apportera une immense bénédiction à ceux qui l’ont précédée et… elle recevra une bénédiction; en effet, aux moments les plus inattendus, dans le temple et en dehors du temple, lui viendra par révélation la solution des problèmes qui contrarient sa vie. C’est le don qui est accordé à ceux qui entrent dans le temple en en étant dignes. » (John A. Widtsœ, cité par David B. Haight, L’Étoile, janvier 1991, p. 58)
1 Samuel 1:11
L'alliance qu'Anne fit avec le Seigneur et selon laquelle, si elle
avait un enfant, « le rasoir » ne passerait pas sur sa tête, semble
être une promesse d'élever Samuel comme un naziréen, quelqu'un qui
promettait à Dieu de ne jamais se couper les cheveux. Samuel fournit un
grand contraste avec Samson, car il respecta ses voeux de naziréen
toute sa vie et devint un homme de Dieu puissant, alors que Samson
viola tous ses voeux et devint l'exemple de l'échec dans le service de
Dieu.
1 Samuel 1:20
Le nom Samuel signifie, en hébreu, « entendu par Dieu » (voir Keil and
Delitzsch, Commentary, 2:2:25). Anne voulait que ce nom soit un rappel
constant, pour elle et pour Samuel, des circonstances et des
engagements qui furent pris avant sa naissance.
1 Samuel 1:20-28. Samuel est présenté au Tabernacle
«
Les Israélites sevraient leurs enfants très tard. Selon 2 Maccabées
7:27, les mères hébraïques avaient l'habitude de nourrir leurs enfants
pendant trois ans. Quand l'enfant serait sevré, Anne l'emmènerait au
sanctuaire, pour qu'il soit devant le Seigneur et qu'il y reste à
jamais, c'est-à-dire toute sa vie. Généralement, les Lévites n'étaient
obligés d'accomplir le service du sanctuaire qu'entre leur
vingt-cinquième et leur cinquantième année (voir Nombres 8:24-25), mais
Samuel devait être présenté au Seigneur immédiatement après avoir été
sevré, et il devait rester au sanctuaire à jamais, c'est-à-dire être
entièrement au service du Seigneur. C'est dans ce but qu'il devait être
formé au sanctuaire, afin que dès qu'il s'éveillerait sur le plan spirituel,
il puisse recevoir les impressions données par la présence sacrée de
Dieu. » (Keil et Delitzsch, Commentary, 2:2:26)
1 SAMUEL 2
1 Samuel 2:1-11
La prière d'Anne montre qu'elle avait une grande foi et qu'elle aimait
Dieu qui lui avait donné la possibilité d'avoir un enfant. Le rocher
(verset 2) était une image de protection. Jésus-Christ est le rocher ou
la pierre d'Israël qui protège du mal (voir Matthieu 21:42-44).
1 Samuel 2:8
Le peuple de l'époque d'Anne ne pensait pas que le monde était plat et
qu'il reposait sur des colonnes, comme le supposent certains. Cette
superstition était une invention du Moyen-Age. Anne utilisait un
langage poétique pour montrer la puissance de l'Éternel.
1 Samuel 2:12-22
Hophni et Phinées étaient les fils d’Éli, le souverain sacrificateur, et ils étaient eux-mêmes sacrificateurs. Mais ils étaient corrompus. Lorsque des Israélites se présentaient pour faire des sacrifices au tabernacle, Hophni et Phinées prenaient de force la chair des animaux du sacrifice avant que le gras n’ait été brûlé sur l’autel. Ils prenaient aussi une partie de la viande que l’offrant faisait bouillir pour le repas sacrificatoire (v. 12–17). C’étaient là des transgressions graves des lois de Dieu et revenaient à dépouiller Dieu. Les fils d’Éli commettaient aussi le péché extrêmement grave de séduire les femmes qui s’assemblaient à la porte du tabernacle (v. 22).
1 Samuel 2:13-36. Si les prêtres avaient droit à une partie de certains sacrifices, pourquoi les fils d'Éli furent-ils punis ?
«
Dans ces offrandes, la portion qui revenait légalement au prêtre était
la cuisse et la poitrine. Et il devait la recevoir lorsque les portions
de graisse du sacrifice avaient été brûlées sur l'autel (voir Lévitique
7:30-34). Prendre la chair de l'animal sacrificatoire et la rôtir avant
que cette offrande soit faite était un crime qui équivalait à un vol
des biens de Dieu… En plus, les prêtres ne pouvaient pas prétendre
recevoir la chair que celui qui offrait le sacrifice faisait bouillir
pour le repas sacrificatoire, après avoir brûlé les portions de graisse
sur l' autel et leur avoir donné les parties qui leur revenaient, sans
parler de la prendre de force dans les marmites pendant qu'on la
faisait bouillir (voir 1 Samuel 2:12-17). Une telle conduite de la part de jeunes gens (les
serviteurs des prêtres), était un grand péché aux yeux de Dieu, parce
qu'ils méprisaient ainsi le sacrifice du Seigneur. » (Keil et
Delitzsch, Commentary, 2:2:35-36)
Le mauvais exemple des prêtres faisait que certains Israélites méprisaient « les offrandes de l'Éternel » (verset 17). Mais ce n'était pas tout, car les fils d'Éli séduisaient des femmes et commettaient l'adultère à la porte même du tabernacle, manifestement en faisant mauvais usage de leur office de prêtre pour les tenter (voir le verset 22). D'après la loi de Moïse, désobéir volontairement aux parents était puni par la mort, et les parents étaient obligés de s'assurer que la punition était accomplie. Hophni et Phinées aggravèrent leurs péchés, qui étaient déjà sérieux, en désobéissant à leur père, et Éli ne s'acquitta pas de sa responsabilité parentale ainsi que de son office de grand-prêtre. Bien qu'il ait réprimandé ses fils, il ne prit aucune mesure pour que les abominations ayant cours dans sa famille et au tabernacle ne se reproduisent plus. En conséquence, « un homme de Dieu » (un prophète qui n'est pas nommé) vint le voir et maudit sa maison au nom de Dieu parce que : « tu honores tes fils plus que moi » (versets 27, 29). C'est-à-dire qu'Éli attachait une plus grande valeur aux rapports qu'il avait avec ses fils qu'à ceux qu'il avait avec Dieu.