Étude
des
ARTICLES
DE FOI
de
l'Église de Jésus-Christ
des
saints des derniers jours
James
E. Talmage (1862-1933)
Président
de l'université d'Utah de 1894 à 1897
Membre
du Collège des Douze de 1911 à 1933
Note de la
Rédaction : L'ÉTUDE
DES ARTICLES DE FOI de James E. Talmage a été
éditée pour la première fois en 1890. La traduction
en français, par Arthur Horbach, a été éditée
en 1931. Après avoir été révisée
par Marcel Kahne, elle a été rééditée
en 1962. L'édition que nous vous proposons est une révision
de l'édition de 1962. Lorsque l'auteur cite les Écritures
modernes, nous en donnons autant que possible la traduction de 1998.
Préface
de l'auteur
Table
des matières
Références
scripturaires
ÉTUDE
DES ARTICLES DE FOI
Examen des
principes doctrinaux de l'Église de Jésus-Christ des
saints des derniers jours
par James E.
Talmage, membre du Collège des des douze apôtres de
l'Église
PRÉFACE
DE L'AUTEUR À LA PREMIÈRE ÉDITION FRANÇAISE
C'est une joie
pour moi de savoir que les Articles de foi ont désormais
accessibles aux personnes qui vivent dans les pays de langue
française.
Cette édition
du livre, la première en français, suit la seizième
édition en anglais ; en outre, des traductions ont été
publiées en allemand, en néerlandais, en japonais, etc.
Connaissant
bien les nombreuses qualités des peuples de langue française
- que je considère comme mes frères et mes sœurs
dans la grande famille humaine, qui est la famille de Dieu - je suis
certain que ceux qui liront honnêtement cette œuvre, en
cherchant la vérité, l'examineront sincèrement
et sans idée préconçue.
La rédaction
de ce livre fut un travail de dévotion et un honneur pour
l'auteur et ne fut entreprise en aucune manière en vue d'un
gain matériel. Il donne, sous une forme concise, un sommaire
partiel des principes doctrinaux et des buts de l'Église de
Jésus-Christ des saints des derniers jours et est offert à
ses lecteurs dans un esprit de persuasion fraternelle, afin qu'ils
examinent pieusement son message.
De toute la
ferveur de mon âme, je sens et je témoigne
solennellement que cette Église est tout ce que son nom
implique - l'Église de Jésus-Christ rétablie sur
terre par la faveur divine et rétablie comme organisation
parmi les hommes en accord strict avec les prédictions des
anciens prophètes. Comme telle, l'Église proclame de
nouveau l'Évangile du Christ qui accorde la rédemption
de la mort à tous les hommes et le salut à toute âme
qui voudra se soumettre aux conditions prescrites par le Rédempteur
et Sauveur du genre humain.
Que le pouvoir
du Saint-Esprit rende témoignage de la vérité
des principes et de la doctrine exposés dans ce livre !
James E.
Talmage
Salt Lake
City, Utah,
Mai 1931
TABLE
DES MATIÈRES
1.
INTRODUCTION -
Les Articles de foi.- La théologie. - La théologie et
la religion. - Les Ouvrages Canoniques de l'Église. - Joseph
Smith, le prophète. - Sa famille et sa jeunesse. - Sa
recherche de la vérité et le résultat. - Visité
par le Père éternel et son Fils Jésus-Christ. -
Visitations angéliques. - Événements ultérieurs,
le martyre. - Authenticité de sa mission. - Un vrai prophète.
2.
DIEU ET LA SAINTE TRINITÉ
-
(Article 1) L'existence de Dieu. - Le témoignage de l'histoire
et de la tradition. - Le témoignage de la raison humaine. - Le
témoignage de la révélation directe. -La
Divinité, une Trinité. - Unité de la Trinité.
- Personnalité de chaque membre de la Divinité. -
Quelques attributs divins. - Idolâtrie et athéisme. -
Conception confessionnelle de la Divinité. - Dieu dans la
nature.
3.
LA TRANSGRESSION ET LA CHUTE
-
(Article 2) Le libre arbitre de l'homme. - La responsabilité
de l'homme. - Le péché. - Le châtiment du péché,
naturel et nécessaire. - Durée du châtiment.
-Réfutation de la fausse doctrine du tourment sans fin. -
Satan, sa position première et sa chute. - Nos premiers
parents en Eden. - La tentation et la chute. - Sage choix d'Adam. -
L'expulsion du jardin. L'Arbre de Vie gardé. -Résultats
de la chute. - La chute prévue. - L'héritage béni
de la mortalité.
4.
L'EXPIATION ET LE SALUT
-
(Article 3) La réconciliation. - Nature de l'Expiation. - Un
sacrifice vicarial. -Volontaire et inspiré par l'amour. -
L'Expiation préordonnée et prédite. - Étendue
de l'Expiation. - Le salut général. - Le salut
individuel. - Le salut et l'exaltation. Les degrés de gloire.
- Les royaumes céleste, terrestre et téleste.
5.
LA FOI ET LA REPENTANCE
-
(Article 4) Nature de la Foi. - Comparaison entre la foi, la croyance
et la connaissance. - La fondation de la foi. - La foi, principe de
pouvoir. - Une condition d'une foi effective. - La foi essentielle au
salut. - Un don de Dieu. - La foi et les oeuvres. - Nature de la
repentance. - Conditions pour obtenir le pardon. - La repentance
essentielle au salut. - La repentance, don de Dieu. - Il n'est pas
toujours possible de se repentir. - Dangers de différer le
jour. de la repentance. - La repentance au-delà du tombeau.
6.
LE BAPTÊME -
(Article 4) Nature de l'ordonnance. - Son établissement. - Le
baptême d'Adam. - Le but du baptême. - Candidats
éligibles. - Le baptême des petits enfants. -Histoire de
cette pratique erronée. - Le pédo-baptême pas
confirmé par la Bible et défendu par d'autres
écritures. - Le baptême essentiel au salut. - Le baptême
du Christ. « Pour accomplir toute justice ».
7.
LE BAPTÊME - Suite
-
(Article 4) Importance d'une méthode correcte dans
l'administration de l'ordonnance. -Dérivation du mot
« baptiser ». L'immersion, mode véritable.
- Symbolisme de l'immersion. - L'immersion, seul mode pratiqué
dans les premiers jours. -Le baptême par immersion chez les
Néphites. - Le baptême moderne. - Le « rebaptême »
n'est pas une ordonnance distincte. - Les rebaptêmes rapportés
dans l'Écriture sont peu nombreux et exceptionnels. - Le
baptême pour les morts. Le ministère du Christ parmi les
trépassés. - Les esprits en prison. - Oeuvre vicariale
des vivants pour les morts. Le Message d'Élie. - Temples
anciens et modernes.
8.
LE SAINT-ESPRIT -
(Article 4) Le Consolateur promis. - Le Saint-Esprit, membre de la
Divinité. - Sa personnalité distincte. - Ses pouvoirs.
Son rôle : officier pour l'Humanité. -À qui
il est donné. Exemples exceptionnels de sa visitation avant le
baptême. L'ordonnance qui le confère. - Le pouvoir de la
prêtrise nécessaire. - Dons de l'Esprit.
9.
L'ORDONNANCE DU REPAS DU SEIGNEUR
-
(Article 4) Institution de l'ordonnance parmi les Juifs. - Également
parmi les Néphites. - Participants dignes de la Sainte-Cène.
But de l'ordonnance. - Les emblèmes de la Sainte-Cène.
Façon de l'administrer.
10.
L'AUTORITÉ DANS LE MINISTÈRE
-
(Article 5) Hommes appelés de Dieu. - Exemples scripturaux. -
Ordination au ministère. - L'imposition des mains par
l'autorité. - Le sacrilège des essais de ministère
sans autorité. Exemples de rétribution divine. -
Instructeurs véritables et faux. - L'autorité divine à
notre époque. Rétablissement de la Prêtrise
d'Aaron par Jean-Baptiste. - Et de la Prêtrise de Melchisédek,
par Pierre, Jacques et Jean. - Préordination d'hommes à
une mission donnée. - Préordination du Christ. -
Préexistence des esprits.
11.
L'ÉGLISE ET LE PLAN DE SON ORGANISATION
-
(Article 6) L'Église primitive. - Apostasie depuis l'Église
primitive. La grande apostasie prédite. - Rétablissement
de l'Église. Plan de gouvernement dans l'Église
rétablie. - Ordres et offices dans la prêtrise. - La
Prêtrise d'Aaron, incluant la prêtrise lévitique.
- L'ordre de Melchisédek. - Offices particuliers dans la
prêtrise. - Diacres, instructeurs, prêtres, anciens,
soixante-dix, grands-prêtres. - Patriarches ou évangélistes.
- Apôtres. - L'épiscopat président. - Les
organisations locales, pieux et paroisses. - La présidence de
pieu. - Le grand conseil. - L'épiscopat de paroisse. Les
Auxiliaires.
12.
LES DONS SPIRITUELS -
(Article 7) Caractéristiques de l'Église. - Nature de
ces dons. - Les miracles. - Énumération partielle des
dons. - Langues et interprétation. - Guérisons.
-Visions et Rêves. - Prophéties. - Révélations.
- Le témoignage des miracles West pas un guide infaillible. -
Imitations de dons spirituels. Miracles accomplis par les mauvais
esprits. - Les démons accomplissent des miracles. - Les dons
spirituels aujourd'hui.
13.
LA BIBLE -
(Article 8) Le premier de nos Ouvrages Canoniques. - Le nom
« Bible ». - L'Ancien Testament. - Son origine
et son développement. - La langue de l'Ancien Testament. - La
version des Septante. - Le Pentateuque. - Livres historiques. -
Livres poétiques. - Livres des prophètes. - Les
apocryphes. -Le Nouveau Testament. - Son origine et son authenticité.
Classification de ses livres. - Premières versions de la
Bible. - Versions modernes. - Réalité et authenticité.
- Témoignage du Livre de Mormon concernant la Bible.
14.
LE LIVRE DE MORMON -
(Article 8) Description et origine. - Visitation de Moroni à
Joseph Smith. . - La page de titre. - La nation néphite. - Les
Jarédites. . - Les anciennes plaques. - Abrégé
des plaques de Néphi, par Mormon. - La traduction du récit.
- Classification et arrangement des livres. - Réalité
du Livre de Mormon. - Témoignage des témoins.
15.
LE LIVRE DE MORMON - Suite
-
(Article 8) Authenticité du Livre de Mormon. - Le Livre de
Mormon et la Bible. - Ancienne prophétie accomplie par la
parution du Livre de Mormon. -Harmonie du livre. - Les prophéties
qu'il contient. - Preuves externes. -Preuves archéologiques de
l'occupation reculée de l'Amérique. - Origine commune
de toutes les « races » natives. - Comparaison
entre la langue du Livre de Mormon et la langue des anciens
d'Amérique.
16.
LA RÉVÉLATION, PASSÉE, PRÉSENTE ET FUTURE
-
(Article 9) La révélation et l'inspiration. - Moyens de
communication de Dieu. -Révélateurs d'autrefois. - Le
Christ, un révélateur. - La doctrine de la révélation
continue, scripturale et raisonnable. - Objections relevées et
réponses. - La révélation des derniers jours. -
Sans révélation, il ne peut. y avoir de véritable
Église. - Révélations encore attendues.
17.
LA DISPERSION D'ISRAËL
-
(Article 10) Israël. - Histoire brève de la nation. - La
dispersion prédite. - Prophéties bibliques. -
Prédictions du Livre de Mormon. - Accomplissement de ces
terribles prophéties. - Sort du royaume d'Israël. -
Dispersion de Juda. - Les tribus perdues.
18.
LE RASSEMBLEMENT D'ISRAËL
-
(Article 10) Prédictions du rassemblement. - Prophéties
dans la Bible et dans le Livre de Mormon. - La révélation
moderne concernant le rassemblement. - Ampleur et but du
rassemblement. - Israël, peuple choisi. - Toutes les nations
bénies en Israël. - Rétablissement des dix tribus.
- Sion doit être établie.
19.
SION -
(Article 10) Deux lieux de rassemblement désignés. -
Jérusalem et la Nouvelle Jérusalem. - Signification de
« Sion ». - La Sion d'Énoch. -
Définition de « Sion » par le Seigneur.
- La révélation moderne concernant Sion. -
L'établissement différé. - Lieu central au
Missouri. - La fondation de Sion dans les derniers jours.
20.
LE RÈGNE DU CHRIST SUR LA TERRE
-
(Article 10) Comparaison entre le premier et le second avènement
du Christ. -Prédictions de Sa seconde venue. - Description des
signes. - Révélations modernes à ce sujet. -
Époque précise inconnue. - Le règne du Christ. -
Le royaume de Dieu. - Le royaume des cieux. - Royaume et Église.
- Le millenium. - Le pouvoir de Satan sera retranché.
21.
LA RÉGÉNÉRATION ET LA RÉSURRECTION
-
(Article 10) La terre sous la malédiction. - Régénération
de la terre. - Absence de preuves du côté de la science.
- Résurrection du corps. - Prédictions. - Deux
résurrections générales. - La résurrection
des justes. - Et celle des injustes. -La résurrection du
Christ et celle qui suivit immédiatement. – La
résurrection à la seconde venue du Christ. - Les païens
à la première résurrection. - La résurrection
après le millenium.
22.
LA LIBERTÉ RELIGIEUSE ET LA TOLÉRANCE
-
(Article 11) Le culte. - La liberté du culte, un droit
inaliénable. - L'intolérance est un péché.
- La tolérance n'implique pas l'acceptation. - La
responsabilité de l'homme. - Les résultats de ses
actes. - Degrés de gloire prévus. - La gloire céleste.
- La gloire terrestre. - La gloire téleste. - Gradation dans
les royaumes. - Les fils de perdition.
23.
LA SOUMISSION À L'AUTORITÉ SÉCULIÈRE
-
(Article 12) Reconnaissance scripturale des pouvoirs séculiers.
- Exemple montré par le Christ et les apôtres. -
Enseignements apostoliques. - Révélation moderne
concernant le devoir envers les lois du pays. - Le peuple de Dieu
doit être observateur de la loi. - Enseignements de l'Église
aujourd’hui.
24.
UNE RELIGION PRAGMATIQUE
-
(Article 13) La religion de la vie journalière. - Universalité
de notre foi. - La bienveillance ordonnée. - Offrandes
volontaires. - Le don du jeûne. - La dîme. - Consécration
et intendance. - L'Ordre uni. - Ordre social dans l'Église. -
Le mariage. Le mariage céleste. - Association illégale
des sexes. - La sainteté du corps. - Le sabbat et les
commandements concernant son observance.
RÉFÉRENCES
SCRIPTURAIRES
Dans les
« Références scripturaires » qui
suivent les différents chapitres, un petit nombre seulement
des passages relatifs au sujet sont assemblés. Les passages
sont fréquemment condensés et ne sont par conséquent
pas présentés comme des citations complètes ou
exactes, leur but étant d'indiquer seulement le sujet de
chaque citation. L'ordre dans lequel ils sont présentés
a pour but de rendre l'étude plus facile, les Écritures
ayant trait au même sujet étant groupées dans
certains cas. Quand il n'est pas vraiment nécessaire de ranger
les sujets les uns par rapport aux autres, les citations sont rangées
dans l'ordre des ouvrages canoniques de l'Église 1. La Bible ;
2. Le Livre de Mormon ; 3. Les Doctrine et Alliances (D&A)
4. La Perle de grand prix (PGP)
CHAPITRE
1 : INTRODUCTION
Les Articles
de foi de l'Église de Jésus-Christ des saints des
derniers jours
1 Nous croyons
en Dieu, le Père éternel, et en son Fils, Jésus-Christ,
et au Saint-Esprit.
2 Nous croyons
que les hommes seront punis pour leurs propres péchés,
et non pour la transgression d'Adam.
3 Nous croyons
que, grâce au sacrifice expiatoire du Christ, tout le genre
humain peut être sauvé en obéissant aux lois et
aux ordonnances de l'Évangile.
4 Nous croyons
que les premiers principes et ordonnances de l'Évangile sont :
premièrement la foi au Seigneur Jésus-Christ,
deuxièmement le repentir, troisièmement le baptême
par immersion pour la rémission des péchés,
quatrièmement l'imposition des mains pour le don du
Saint-Esprit.
5 Nous croyons
que l'on doit être appelé de Dieu par prophétie,
et par l'imposition des mains de ceux qui détiennent
l'autorité, pour prêcher l'Évangile et en
administrer les ordonnances.
6 Nous croyons
à la même organisation que celle qui existait dans
l'Église primitive, savoir : apôtres, prophètes,
pasteurs, docteurs, évangélistes, etc.
7 Nous croyons
au don des langues, de prophétie, de révélation,
de vision, de guérison, d'interprétation des langues,
etc.
8 Nous croyons
que la Bible est la parole de Dieu dans la mesure où elle est
traduite correctement ; nous croyons aussi que le Livre de
Mormon est la parole de Dieu.
9 Nous croyons
tout ce que Dieu a révélé, tout ce qu'il révèle
maintenant, et nous croyons qu'il révélera encore
beaucoup de choses grandes et importantes concernant le royaume de
Dieu.
10 Nous
croyons au rassemblement littéral d'Israël et au
rétablissement des dix tribus. Nous croyons que Sion (la
nouvelle Jérusalem) sera bâtie sur le continent
américain, que le Christ régnera en personne sur la
terre, que la terre sera renouvelée et recevra sa gloire
paradisiaque.
11 Nous
affirmons avoir le droit d'adorer le Dieu Tout-Puissant selon les
inspirations de notre conscience et reconnaissons le même droit
à tous les hommes : qu'ils adorent comme ils veulent, où
ils veulent ou ce qu'ils veulent.
12 Nous
croyons que nous devons nous soumettre aux rois, aux présidents,
aux gouverneurs et aux magistrats, et que nous devons respecter,
honorer et défendre la loi.
13 Nous
croyons que nous devons être honnêtes, fidèles,
chastes, bienveillants et vertueux, et que nous devons faire du bien
à tous les hommes ; en fait, nous pouvons dire que nous
suivons l'exhortation de Paul : nous croyons tout, nous espérons
tout, nous avons supporté beaucoup et nous espérons
être capables de supporter tout. Nous recherchons tout ce qui
est vertueux ou aimable, tout ce qui mérite l'approbation ou
est digne de louange. - Joseph Smith.
La théologie.
- Le mot « théologie » est d'origine
grecque ; il nous vient de theos, qui signifie Dieu, et logos -
. traité, discours, signifiant donc, par dérivation,
connaissance comparée de la Divinité ou science qui
nous enseigne Dieu, impliquant également la relation qui
existe entre lui et ses créatures. Le terme est d'usage ancien
et son origine remonte à des sources païennes. Platon et
Aristote disent de la théologie qu'elle est la doctrine de la
Divinité et des choses divines.
Certains ont
prétendu que les connaissances théologiques ne
constituent pas, à proprement parler, un sujet que l'homme
puisse soumettre à un traitement analytique ou à tout
autre traitement scientifique ; que, étant donné
que la vraie conception de la Divinité, qui constitue l'objet
principal de la théologie, doit nécessairement être
basée sur la révélation divine, nous ne pouvons
que recevoir une telle connaissance quand elle nous est gracieusement
offerte ; et qu'essayer d'en faire un examen critique par les
pouvoirs faillibles du jugement humain équivaudrait à
appliquer comme unité de mesure aux actes de Dieu, la sagesse
tout à fait inadéquate de l'homme. Beaucoup de vérités
sont au-delà de la portée de la raison humaine réduite
à elle-même et il a été déclaré
que les faits théologiques appartenaient à cette
classe. Ceci n'est vrai que dans la mesure où la même
classification est applicable à des vérités
autres que théologiques dans l'acceptation restreinte du
terme ; car toute vérité, étant éternelle,
est supérieure à la raison en ce sens qu'elle est
manifeste à la raison, mais West pas créée par
elle. Cependant les vérités doivent être estimées
et comparées par l'exercice de la raison.
Importance de
l'étude de la théologie. - Pendant la courte durée
de l'existence mortelle, il est impossible à l'homme
d'explorer à fond une partie importante quelconque du vaste
royaume de la connaissance. C’est pourquoi, il est du rôle
de la sagesse de diriger nos efforts vers l'examen du domaine qui
promet les résultats qui auront la plus grande valeur. Toute
vérité est de valeur ; elle est même sans
prix, lorsqu'elle est à sa place ; cependant, eu égard
à leur application possible, certaines vérités
ont une valeur incomparablement plus grande que d'autres. Il est
essentiel au succès du marchand qu'il connaisse les principes
du commerce ; il est exigé du marin qu'il soit au courant
des lois de la navigation ; il est indispensable au fermier
qu'il connaisse le rapport entre le sol et les moissons ; il est
nécessaire à l'ingénieur et à l'astronome
qu'ils comprennent les principes des mathématiques ; et,
de même, il est essentiel au salut de chaque âme humaine,
qui est à même de juger et de discerner, qu'elle ait une
connaissance personnelle de Dieu. Pour cette raison, la valeur de la
connaissance théologique ne devrait pas être
sous-estimée et il est douteux que son importance puisse être
surestimée.
Universalité
de la théologie. - Les frontières ultimes de la
science, si frontières il y a, sont au-delà de ce que
l'homme est capable d'évaluer. La théologie traite de
la Divinité, fontaine de la connaissance, source de la
sagesse ; des preuves de l'existence d’un Être
suprême et d'autres personnalités surnaturelles ;
des conditions dans lesquelles et des moyens par lesquels la
révélation divine est accordée ; des
principes éternels qui gouvernent la création des
mondes ; des lois de la nature dans toutes leurs manifestations
variées. La théologie est, en tout premier lieu, la
science qui traite de Dieu et de la religion ; elle présente,
en bon ordre, les faits de la vérité observée et
révélée et indique le moyen de les appliquer
dans lès tâches de la vie. La théologie traite
donc d'autres faits que de ceux que l'on appelle spécifiquement
spirituels ; son domaine est celui de la vérité.
Les recherches industrielles qui profitent à l'humanité,
les arts qui plaisent et raffinent, les sciences qui développent
et exaltent l'esprit - ce ne sont là que des fragments du
volume de vérité grand, mais encore incomplet qui est
venu sur terre d'une source d'approvisionnement éternel et
infini. C'est pourquoi, une étude complète de la
théologie embrasserait toutes les vérités
connues. Dieu s'est constitué le grand maître ; par
des manifestations personnelles ou par le ministère des
serviteurs qu'il a établis, il instruit ses enfants mortels.
Il apprit à Adam l'art de l'agriculture [1] et lui montra
celui du tailleur [2]. Il instruisit Noé et Néphi
dans la construction de vaisseaux [3] il enseigna à Léhi
et à Néphi les arts de la navigation [4] ; et
pour les guider sur l'eau, comme dans leurs déplacements sur
la terre ferme, il leur prépara le Liahona [5], boussole
mue par une influence plus efficace, pour lui faire remplir son rôle,
que celle du magnétisme terrestre ; de plus, Moïse
reçut des instructions divines en architecture [6].
La théologie
et la religion, bien qu'apparentées, ne sont pas identiques.
On peut être profondément versé en théologie
et cependant avoir un caractère qui laisse à désirer
au point de vue religieux et même moral. Si la théologie
est la théorie, alors la religion est la pratique ; si la
théologie est le précepte, la religion est l’exemple.
Chacune doit être le complément de l'autre ; la
connaissance théologique doit fortifier la foi et la pratique
religieuses. Telle qu'elle est acceptée par les saints des
derniers jours, la théologie comprend le plan de l’Évangile
de Jésus-Christ dans son entièreté. En tant que
science, la théologie concerne les connaissances classées
ou comparées relatives aux rapports entre Dieu et l'homme, en
premier lieu, parce qu'elle s'adresse à l'intellect ;
tandis que la religion inclut l'application de cette connaissance ou
croyance réelle, dans le cours de la vie de chaque individu.
Les Articles
de foi. - Les croyances et les pratiques prescrites de la plupart des
confessions religieuses sont présentées d'habitude sous
forme de credo. Les saints des derniers jours ne proclament aucun
credo de ce genre comme code complet de leur foi, car ils acceptent
le principe de la révélation continue, qui est un trait
essentiel de leur croyance. Joseph Smith, premier prophète
divinement commissionné et premier président de
l'Église de Jésus-Christ à notre époque,
a présenté comme sommaire des principes doctrinaux de
l'Église, les treize professions connues sous le nom
d'« Articles de foi de l'Église de Jésus-Christ
des saints des derniers jours ». Ceux-ci renferment des
principes doctrinaux fondamentaux et caractéristiques de
l'Évangile tel qu'il est enseigné par cette Église ;
mais on ne doit pas les considérer comme un exposé de
croyances complet, car, comme l'affirme l'article 9, « Nous
croyons tout ce que Dieu a révélé, tout ce qu'il
révèle maintenant et nous croyons qu'il révélera
encore beaucoup de choses, grandes et importantes, concernant le
royaume de Dieu. » Depuis l'époque de leur
promulgation originelle, les Articles de foi ont été
acceptés par les membres comme exposé faisant
autorité ; et le 6 octobre 1890, les saints des derniers
jours, assemblés en conférence générale,
réadoptèrent les Articles comme guide [7]de leur
foi et de leur conduite. Comme ces Articles de foi présentent
des principes doctrinaux importants de l'Église dans un ordre
systématique, ils s'offrent d'eux-mêmes comme plan
commode pour l'étude de la théologie de l'Église
de Jésus-Christ des saints des derniers jours.
Les ouvrages
canoniques de l'Église constituent l'autorité écrite
de l'Église en matière de doctrine. Néanmoins,
l'Église se tient prête à recevoir, par
révélation divine, de nouvelles lumières et
connaissances « concernant le royaume de Dieu ».
Nous croyons que Dieu est aujourd'hui plus disposé que jamais
à révéler sa volonté et ses desseins à
l'homme, et qu'il le fait par l'intermédiaire des serviteurs
qu'il a établis - les prophètes, voyants et révélateurs
-investis, par ordination, de l'autorité de la sainte
prêtrise. C'est pourquoi, nous nous reposons sur les
enseignements des oracles vivants de Dieu, les estimant aussi
valables que la doctrine de la parole écrite. Les ouvrages
adoptés, par vote de l'Église, comme guides faisant
autorité en matière de foi et de doctrine, sont au
nombre de quatre : La Bible, le Livre de Mormon, les Doctrine et
Alliances, et la Perle de grand prix [8]. De nombreux livres ont
été et sont encore publiés par des officiers et
des membres de l'Église et peuvent être approuvés
par le peuple et les autorités ecclésiastiques ;
mais les quatre publications citées sont les « Ouvrages
Canoniques de l'Église » officiellement adoptés.
Les Articles de foi peuvent être considérés comme
un sommaire appréciable, quoique partiel des principes
doctrinaux traités dans les livres canoniques qui font
autorité.
JOSEPH SMITH,
LE PROPHÈTE
Joseph Smith,
dont le nom est attaché aux Articles de foi, est le prophète
et révélateur par l'intermédiaire duquel
l'Évangile de Jésus-Christ fut rétabli sur cette
terre à notre époque de la dispensation de la plénitude
des temps (expression tirée de Éphésiens 1:10
dans la version du roi Jacques, ndlr), déclarée et
prédite par des prophètes anciens. La question de
l'authenticité du mandat divin de cet homme est cruciale pour
le monde aujourd'hui. Comme ses prétentions à une
commission divine constituent la fondation de l'Église à
notre époque, la superstructure ne peut pas être stable,
si elle n'est pas fondée. Si, par contre, l'ordination qu'il
affirme avoir reçue des mains de personnages divins a bien eu
lieu, on n'aura pas besoin d'aller chercher plus loin la cause de la
vitalité phénoménale et du développement
continu de l'Église rétablie.
Les
circonstances des rapports divins avec Joseph Smith, l'expansion
merveilleuse de l’œuvre instaurée par ce prophète
des derniers jours (« les derniers jours »,
expression scripturale ; voir Actes 2:17 ; 2 Tim.
3:1 ; 2 P. 3:3, ndlr), l'accomplissement, dont il a été
l'instrument, d'un grand nombre des prédictions les plus
importantes du passé et ses propres paroles prophétiques,
réalisées littéralement, seront bientôt
universellement reconnus comme preuves concluantes de la validité
de son ministère [9]. Les prétentions exaltées
présentées en sa faveur et en faveur de l’œuvre
de sa vie, la renommée qui a fait connaître son nom, en
bien ou en mal, parmi la plupart des nations civilisées de la
terre, la stabilité du système religieux et social
établi au dix-neuvième siècle qui doit son
origine au ministère de cet homme, lui confèrent une
importance individuelle qui réclame une considération
sérieuse et impartiale.
Sa famille et
sa jeunesse. - Joseph Smith, troisième fils et quatrième
enfant d'une famille de dix, naquit le 23 décembre 1805, à
Sharon, comté de Windsor, État de Vermont [10]. Il
était le fils d'un couple de braves gens, Joseph et Lucy Mack
Smith qui, bien que pauvres, vivaient heureux au milieu de leurs
tableaux familiaux d'industrie et de frugalité. Lorsque le
jeune Joseph eut dix ans, la famille quitta le Vermont et s'établit
dans l'État de New York, tout d'abord à Palmyra et,
plus tard, à Manchester. C'est en ce dernier endroit que le
futur prophète devait passer la plupart des jours de sa
jeunesse. Tout comme ses frères et sœurs, il ne reçut
que peu d'instruction et les quelques rudiments d'une éducation
simple qu'il put acquérir par une application sérieuse,
il les dut surtout à ses parents qui avaient pour règle
de consacrer une partie de leurs loisirs limités à
l'éducation des plus jeunes membres du ménage.
Dans ses
inclinations religieuses, la famille favorisait l'Église
presbytérienne ; en fait, la mère et quelques-uns
des enfants se rallièrent à cette Église ;
mais Joseph, quoique favorablement impressionné, à un
certain moment, par les méthodistes, s'abstint de se faire
membre d'une Église, étant très perplexe au
sujet des luttes et des dissensions qui se manifestaient parmi les
Églises de l'époque. Il était en droit de
s'attendre à ce qu'il y eût de l'unité et de
l'harmonie dans l'Église du Christ ; cependant, il ne
voyait, parmi les Églises en dispute, que de la confusion.
Alors que Joseph était dans sa quinzième année,
la région où il habitait vit s'élever une
véritable tempête d'excitation religieuse violente.
Celle-ci, commençant par les méthodistes, devint
bientôt générale parmi toutes les confessions ;
il y eut des réunions prolongées de « réveil
religieux » et les manifestations déshonorantes de
rivalité confessionnelle furent nombreuses et variées.
Cet état de fait ajouta beaucoup à la détresse
du jeune homme qui cherchait la vérité avec ardeur.
Sa recherche
et le résultat. - Voici le propre récit de Joseph du
cours que prirent ses actions [11] :
« Au
milieu de cette guerre de paroles et de ce tumulte d'opinions, je me
disais souvent : Que faut-il faire ? Lequel de tous ces
partis a raison ? Ou ont-ils tous tort, autant qu'ils sont ?
Si l'un d'eux a raison, lequel est-ce, et comment le saurai-je ?
« Tandis
que j'étais travaillé par les difficultés
extrêmes causées par les disputes de ces partis de
zélateurs religieux, je lus, un jour, l'épître de
Jacques, chapitre 1, verset 5, qui dit : Si
quelqu'un d'entre vous manque de sagesse, qu'il la demande à
Dieu, qui donne à tous simplement et sans reproche, et elle
lui sera donnée.
« Jamais
aucun passage de l'Écriture ne toucha le cœur de l'homme
avec plus de puissance que celui-ci ne toucha alors le mien. Il me
sembla qu'il pénétrait avec une grande force dans
toutes les fibres de mon cœur. J'y pensais constamment, sachant
que si quelqu'un avait besoin que Dieu lui donne la sagesse, c'était
bien moi ; car je ne savais que faire, et à moins de
recevoir plus de sagesse que je n'en avais alors, je ne le saurais
jamais, car les professeurs de religion des diverses confessions
comprenaient si différemment les mêmes passages de
l'Écriture que cela faisait perdre toute confiance de régler
la question par un appel à la Bible.
« Enfin,
j'en vins à la conclusion que je devais, ou bien rester dans
les ténèbres et la confusion, ou bien suivre le conseil
de Jacques, c'est-à-dire demander à Dieu. Je me décidai
finalement à « demander à Dieu »,
concluant que s'il donnait la sagesse à ceux qui en
manquaient, et la donnait libéralement et sans faire de
reproche, je pouvais bien essayer.
« Ainsi
donc, mettant à exécution ma détermination de
demander à Dieu, je me retirai dans les bois pour tenter
l'expérience. C'était le matin d'une belle et claire
journée du début du printemps de mil huit cent vingt.
C'était la première fois de ma vie que je tentais une
chose pareille, car au milieu de toutes mes anxiétés,
je n'avais encore jamais essayé de prier à haute voix.
« Après
m'être retiré à l'endroit où je m'étais
proposé, au préalable, de me rendre, ayant regardé
autour de moi et me voyant seul, je m'agenouillai et me mis à
exprimer à Dieu les désirs de mon cœur. À
peine avais-je commencé que je fus saisi par une puissance qui
me domina entièrement et qui eut sur moi une influence si
étonnante que ma langue fut liée, de sorte que je ne
pouvais pas parler. Des ténèbres épaisses
m'environnèrent, et il me sembla un moment que j'étais
condamné à une destruction soudaine.
« Mais
comme je luttais de toutes mes forces pour implorer Dieu de me
délivrer de la puissance de cet ennemi qui m'avait saisi et au
moment même où j'étais prêt à
sombrer dans le désespoir et à m'abandonner à la
destruction — non à un anéantissement imaginaire,
mais à la puissance d'un être réel du monde
invisible qui possédait une puissance étonnante comme
je n'en avais encore senti de pareille en aucun être —
juste à cet instant de grande alarme, je vis, exactement
au-dessus de ma tête, une colonne de lumière, plus
brillante que le soleil, descendre peu à peu jusqu'à
tomber sur moi.
« À
peine était-elle apparue que je me sentis délivré
de l'ennemi qui m'enserrait. Quand la lumière se posa sur moi,
je vis deux Personnages dont l'éclat et la gloire défient
toute description, et qui se tenaient au-dessus de moi dans les airs.
L'un d'eux me parla, m'appelant par mon nom, et dit, en me montrant
l'autre : Celui-ci est mon Fils
bien-aimé. Écoute-le !
« Mon
but, en allant interroger le Seigneur, était de savoir
laquelle des confessions avait raison, afin de savoir à
laquelle je devais me joindre. C'est pourquoi, dès que je fus
assez maître de moi pour pouvoir parler, je demandai aux
Personnages qui se tenaient au-dessus de moi, dans la lumière,
laquelle de toutes les confessions avait raison (car à
l'époque, il ne m'était jamais venu à l'idée
qu'elles étaient toutes dans l'erreur), et à laquelle
je devais me joindre.
« Il
me fut répondu de ne me joindre à aucune, car elles
étaient toutes dans l'erreur ; et le Personnage qui me
parlait dit que tous leurs credo étaient une abomination à
ses yeux ; que ces docteurs étaient tous corrompus ;
que : « ils s'approchent de moi des lèvres,
mais leur cœur est éloigné de moi ; ils
enseignent pour doctrine des commandements d'hommes, ayant une forme
de piété, mais il en nient la puissance. » [11]
Une
connaissance telle que celle qui avait été communiquée
au cours de cette révélation sans précédent
ne pouvait pas rester secrète dans le cœur du jeune
homme. Il n'hésita pas à proclamer la glorieuse vérité,
tout d'abord aux membres de sa famille, qui reçurent son
témoignage avec respect, et ensuite aux ministres des Églises,
qui avaient travaillé avec tant de diligence pour le convertir
à leur croyance respective. À sa surprise, ces
soi-disant docteurs du Christ, traitèrent ses déclarations
avec le plus grand mépris, affirmant que le temps des
révélations de Dieu était passé depuis
longtemps et que la manifestation, si vraiment il en avait reçu
une, était de Satan. Néanmoins, les ministres, avec une
unité de but étrangement opposée à leur
hostilité mutuelle première, mirent tout en oeuvre pour
ridiculiser le jeune homme et dénoncer ses affirmations
simples quoique solennelles. Le voisinage fut soulevé :
une persécution cruelle et vindicative lui fut infligée,
à lui et à sa famille ; on alla jusqu'à
tirer sur lui dans l'intention de l'assassiner. À travers
toutes ces vicissitudes, il fut préservé de toute
blessure corporelle et, en dépit de l'opposition grandissante,
il resta fidèle à son témoignage de la visite
céleste [12]. Il continua, dans ces conditions pénibles,
pendant trois ans, sans recevoir d'autre manifestation directe de la
part d'êtres célestes, attendant, mais ne recevant
jamais la lumière ni les instructions supplémentaires
après lesquelles il soupirait. Il avait le sentiment vif de sa
propre fragilité et était conscient de ses faiblesses
d'homme. Il supplia le Seigneur, reconnaissant ses imperfections et
implorant son secours.
Visitations
angéliques. - La nuit du 21 septembre 1823, tandis qu'il
priait pour obtenir le pardon de ses péchés et pour
savoir ce qu'il devait faire dans la suite, il fut béni par
une autre manifestation céleste. Dans sa chambre apparut une
brillante lumière, au milieu de laquelle se tenait un
personnage vêtu de blanc dont l'aspect était d'une
pureté radieuse. Le visiteur céleste s'annonça
comme étant Moroni, messager envoyé de la présence
de Dieu, et se mit en devoir d'instruire le jeune homme de certains
projets divins dans lesquels son entremise serait d'une grande
importance. L'ange dit que Dieu avait une oeuvre à faire
accomplir à Joseph et que son nom « serait connu en
bien et en mal parmi toutes les nations, familles et langues, ou
qu'on en dirait du bien et du mal parmi tous les peuples. Il dit
qu'il existait, déposé en lieu sûr, un livre
écrit sur des plaques d'or, donnant l'histoire des anciens
habitants de ce continent et la source dont ils étaient issus.
Il dit aussi qu'il contenait la plénitude de l'Évangile
éternel, telle qu'elle avait été donnée
par le Sauveur à ces anciens habitants. En outre, que deux
pierres contenues dans des arcs d'argent - et ces pierres,
fixées à un pectoral, constituaient ce qu'on appelle
l'urim et le thummim - étaient déposées
avec les plaques ; que la possession et l'utilisation de ces
pierres étaient ce qui faisait les « voyants »
dans les temps anciens ou passés ; et que Dieu les avait
préparées en vue de la traduction du livre. »
L'ange
visiteur, Moroni, répéta alors plusieurs prophéties
qui se trouvent dans les anciennes Écritures ;
quelques-unes des citations furent rendues avec des variantes du
texte de la Bible. Des paroles de Malachie, les suivantes furent
données, présentant des variantes, petites mais
significatives, de la version biblique : « Car voici,
le jour vient, ardent comme une fournaise. Tous les hautains et tous
les méchants brûleront comme du chaume ; car ceux
qui viennent les brûleront, dit l'Éternel des armées,
et ils ne leur laisseront ni racine ni rameau ». Et, plus
loin : « Voici, je vous révélerai la
prêtrise par la main d'Élie le prophète avant que
le jour de l'Éternel arrive, ce jour grand et redoutable ».
Et il cita également le verset suivant de manière
différente : « Et il implantera dans le cœur
des enfants les promesses faites aux pères et le cœur
des enfants se tournera vers leurs pères. S'il n'en était
pas ainsi, la terre serait entièrement dévastée
à sa venue » [13]. Entre autres Écritures,
Moroni cita les prophéties d'Ésaïe relatives au
rétablissement d'Israël dispersé et au règne
promis de la justice sur la terre [14] disant que les
prédictions étaient sur le point de s'accomplir ;
également les paroles de Pierre aux Juifs au sujet du prophète
dont Moïse avait dit qu'il serait suscité, expliquant que
le prophète en question était Jésus-Christ et
que le jour était proche où tous ceux qui rejetteraient
les paroles du Sauveur seraient retranchés du milieu du
peuple [15].
Ayant remis
son message, l'ange s'en alla, la lumière dans la chambre
semblant se condenser autour de sa personne et disparaître avec
lui. Mais, au cours de la nuit, il revint deux fois et, à
chaque visite, répéta ce qu'il avait dit lors de la
première, avec des conseils auxquels il ajouta des
avertissements concernant les tentations qui assailliraient le jeune
homme dans l'accomplissement de sa mission. Le jour suivant, Moroni
apparut de nouveau à Joseph, réitérant, une fois
de plus, les instructions et les avertissements de la nuit précédente
et lui disant de mettre son père au courant de tout ce qu'il
avait vu et entendu. Ce que le jeune homme fit, et son père
témoigna promptement que les communications étaient de
Dieu.
Joseph se
rendit alors à la colline qui lui avait été
décrite dans la vision. Il reconnut l'endroit indiqué
par l'ange et, après quelque effort, découvrit une
boîte en pierre contenant les plaques et les autres objets dont
Moroni avait parlé. Le messager se tint de nouveau à
côté de lui et lui défendit de prendre le contenu
de la boîte à ce moment-là, disant que quatre
années devaient s'écouler avant que les plaques ne
fussent remises à ses soins et qu'il serait de son devoir de
visiter l'endroit chaque année à la même date.
Lors de chacune de ces visites, l'ange instruisit le jeune homme plus
complètement dans la grande oeuvre qui l'attendait.
Notre but
actuel n'est pas de revoir en détail la vie et le ministère
de Joseph Smith [16]. Ce qui a été dit plus haut
concernant les premières scènes de la mission qui lui
fut confiée par Dieu, se justifie par la grande importance que
présente l'inauguration des derniers jours (voir l'expression
« les derniers jours » dans Actes 2:17 ;
2 Tim. 3:1 ; 2 P. 3:3, ndlr) ou nouvelle dispensation
de la providence divine, par son entremise.
La parution
des plaques de leur lieu de repos séculaire, leur traduction
par le pouvoir divin, et la publication du document sous le nom de
Livre de Mormon recevront notre attention plus tard. Il suffit de
dire ici que le texte ancien a été traduit, que le
Livre de Mormon a été donné au monde et que le
volume est accepté comme Écriture par les saints des
derniers jours.
Événements
ultérieurs : Le martyre. - En temps opportun, l'Église
de Jésus-Christ des saints des derniers jours fut établie,
la sainte prêtrise ayant été rétablie par
l'ordination de Joseph Smith sous les mains de ceux qui avaient
détenu les clefs de cette autorité dans le passé.
L'organisation de l'Église, en tant que corps constitué,
eut lieu le 6 avril 1830, à Fayette, dans l'État de New
York, et les noms de six personnes seulement sont enregistrées
dans la liste des participants actifs. À cette époque,
il est vrai, bien plus que six personnes avaient adhéré
à ce mouvement nouveau et sans précédent, mais,
étant donné que les lois de l'État spécifiaient
le nombre six comme minimum requis pour l'incorporation d'une société
religieuse, il n'y eut que ce nombre qui prit officiellement part à
la procédure légale. Et toutes ces personnes, sauf une,
étaient relativement inconnues, on pourrait même dire
obscures. Le nom de Joseph Smith le prophète avait déjà
été entendu au-delà de la région où
il vivait. Il était l'objet d'une notoriété
rapidement grandissante, sinon d'une renommée enviable. Le
Livre de Mormon, qui se présente comme une histoire des
peuples aborigènes du continent occidental et, plus
particulièrement, comme un récit des rapports de Dieu
avec ces peuples, bref, les Écritures de ce qui devait être
appelé plus tard le Nouveau Monde, avait déjà
été traduit par lui et publié. C'est par
allusion à la page de titre de ce livre que l'appellation
« mormon », appliquée d'abord par
dérision, comme sobriquet, est devenue une dénomination
populaire de l'Église et de ses membres. Commençant par
le petit nombre de membres mentionné plus haut, l'Église,
du vivant de Joseph Smith, s'augmenta de plusieurs milliers de
membres et sa croissance a continué, avec une rapidité
et une permanence phénoménales, jusqu'aujourd'hui. Un
par un, les pouvoirs et les autorités que possédait
l'Église d'autrefois furent rétablis par
l'intermédiaire de l'homme qui fut ordonné premier
ancien de notre époque. Avec le développement de
l'Église, la persécution augmenta et l'effet de
l'opposition satanique atteignit son paroxysme le 27 juin 1844, dans
le cruel martyre du prophète et de son frère Hyrum,
alors patriarche de l'Église [17]. Les incidents qui
conduisirent au vil meurtre de ces hommes à Carthage, en
Illinois, où ils culminèrent, sont connus de tout le
monde. Prophète et patriarche apposèrent le sceau sacré
de leur sang au témoignage qu'ils avaient si vaillamment porté
en faveur de la vérité, face à une persécution
intolérante pendant presque un quart de siècle.
Authenticité
de la mission de Joseph Smith. - Les preuves de la présence de
l'autorité divine dans l’œuvre établie par
Joseph Smith et du fait que les prétentions émises par
l'homme et en sa faveur sont justifiées, peuvent être
résumées comme suit :
1. Les
anciennes prophéties se sont accomplies par le rétablissement
de l'Évangile et le rétablissement de l'Église
sur la terre par son intermédiaire.
2. Il reçut,
par ordination et nomination directes, des mains de ceux qui
détenaient le pouvoir dans le passé, l'autorité
d'administrer les différentes ordonnances de la sainte
prêtrise.
3. Les
résultats de son ministère montrent qu'il possédait
le pouvoir de véritable prophétie et d'autres dons
spirituels.
4. La doctrine
qu'il a proclamée est vraie et scripturale.
Chacune de ces
catégories de preuves recevra notre attention et trouvera
ample démonstration au cours de cette étude et, à
cet endroit de nos recherches, nous n'en tenterons pas un examen
détaillé ; cependant, quelques brèves
illustrations seront citées [18].
1. L’œuvre
de la vie de Joseph Smith atteste abondamment que les prophéties
sont accomplies. Jean le Révélateur, dans sa vision
prophétique de notre époque, comprit et prédit
que l'Évangile serait de nouveau envoyé des cieux et
rétabli sur terre par le ministère direct d'un ange,
dans les derniers jours : « Je vis un autre ange qui
volait par le milieu du ciel, ayant un Évangile éternel,
pour l'annoncer aux habitants de la terre, à toutes nations, à
toutes tribus, à toutes langues et à tous peuples. Il
disait d'une voix forte : Craignez Dieu, et donnez-lui gloire
car l'heure de son jugement est venue ; et adorez celui qui a
fait le ciel, et la terre, et la mer, et les sources d'eaux » [19].
On peut voir un accomplissement partiel de cette prédiction
dans la manifestation de l'ange Moroni à Joseph Smith, déjà
décrite, par laquelle le rétablissement de l'Évangile
fut annoncée et la réalisation rapide d'autres
prophéties anciennes promises ; et des annales, dont il
est dit, entre autres, qu'elles contiennent « la plénitude
de l'Évangile éternel », tel qu'il fut donné
par le Sauveur aux anciens habitants du continent occidental, furent
confiées à ses soins pour être traduites et
publiées parmi toutes nations, toutes langues et tous peuples.
Un accomplissement supplémentaire se réalisa dans la
visitation personnelle d'êtres ressuscités, qui avaient
exercé leur ministère comme détenteurs de la
sainte prêtrise pendant leur vie mortelle, cette prêtrise
comprenant l'autorité et la vocation divine de prêcher
l'Évangile et d'en administrer les ordonnances. Le reste de la
prédiction de Jean concernant l'appel autorisé à
la repentance et l'exécution du jugement de Dieu en
préparation des scènes des derniers jours, est
actuellement en cours d'accomplissement rapide et littéral.
Malachie
prédit la venue d'Élie, spécialement
commissionné du pouvoir d'inaugurer l’œuvre de
coopération entre les pères et leurs enfants, et
annonça que cette mission serait le préliminaire
nécessaire à l'avènement du « jour de
l'Éternel, ce jour grand et redoutable » [20].
L'ange Moroni confirma la véracité et la signification
de cette prédiction vu la réitérant avec
insistance, comme il a été dit plus haut. Joseph Smith
et son compagnon dans le ministère, Oliver Cowdery,
témoignèrent solennellement avoir été
visités par Élie le prophète, dans le temple de
Kirtland, en Ohio, le 3 avril 1836 ; au cours de cette visite,
l'ancien prophète déclara au prophète des
derniers jours que le jour dont avait parlé Malachie était
arrivé. « C'est pourquoi »,
continua-t-il, « les clefs de cette dispensation sont
remises entre vos mains ; et vous saurez par là que le
jour de l'Éternel, ce jour grand et redoutable, est proche et
même à la porte » [21]. Il a été
expliqué que la nature particulière de l'union des
pères et des enfants, sur laquelle Malachie, Moroni et Élie
insistèrent beaucoup, comprend des ordonnances administrées
par procuration, telles le baptême pour les morts qui ont
quitté la terre sans la connaissance de l'Évangile ou
sans avoir eu l'occasion de se conformer à ses lois et
ordonnances. Dans l'enseignement et la pratique de cette doctrine,
l'Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours
se trouve seule parmi toutes les Églises qui professent le
christianisme.
Les anciennes
Écritures abondent en prophéties concernant le
rétablissement d'Israël dans les derniers jours et le
rassemblement du peuple de parmi les nations et les pays dans
lesquels il a été conduit ou chassé en châtiment
de ses égarements [22]. Une telle prééminence
et une telle importance sont attachées à cette oeuvre
du rassemblement, dans les prédictions des temps anciens que,
depuis l'époque de l'exode d'Israël, les derniers jours
ont été considérés, dans les Écritures
sacrées, comme étant nettement une époque de
rassemblement. Le retour des tribus, après leur longue et
grande dispersion, est représenté comme une oeuvre
préliminaire à l'établissement du règne
prédit de la justice, avec le Christ sur la terre comme
Seigneur et Roi ; et son accomplissement est donné comme
précurseur certain du millenium. Jérusalem doit être
rétablie pour être la ville du grand Roi dans l'Ancien
Monde, et Sion, ou la nouvelle Jérusalem, doit être
bâtie dans le nouveau monde ; les tribus perdues doivent
être ramenées du lieu de leur exil, dans le nord ;
et la malédiction doit être enlevée d'Israël.
Dès les
premiers jours de son ministère, Joseph Smith enseigna que la
doctrine du rassemblement imposait actuellement un devoir à
l'Église et cet aspect de l’œuvre des saints des
derniers jours en est un des traits les plus caractéristiques.
Joseph Smith et Oliver Cowdery affirment que l'autorité de
poursuivre cette oeuvre a été donnée à
l'Église, à travers eux, par Moïse, qui détenait
l'autorité en tant que chef d'Israël, au cours de la
période qu'on appelle mosaïque. Ils rendent leur
témoignage de la façon suivante, dans la description
des manifestations qui eurent lieu dans le temple de Kirtland, le 3
avril 1836 ; « Moïse apparut devant nous et nous
remit les clefs pour rassembler Israël des quatre coins de la
terre et pour ramener les dix tribus du pays du nord » [23].
Pour juger de l'ardeur avec laquelle cette oeuvre a été
commencée et les progrès appréciables qui y ont
déjà été faits, considérez les
centaines de milliers d'individus appartenant aux familles d'Israël,
déjà rassemblés dans les vallées des
Montagnes Rocheuses, autour des temples du Seigneur établis
actuellement ; et écoutez le psaume des armées
d'Israël parmi les nations, chanté sur l'accompagnement
d’œuvres effectives : « Venez, et montons
à la montagne de l'Éternel, à la maison du Dieu
de Jacob, afin qu'il nous enseigne ses voies, et que nous marchions
dans ses sentiers, car de Sion sortira la loi et de Jérusalem,
la parole de l'Éternel » [24].
L'apparition
du Livre de Mormon est considérée par les saints des
derniers jours comme un accomplissement direct de prophéties [25].
En prédisant l'humiliation d'Israël, à qui le
pouvoir de la prêtrise avait été donné aux
premiers jours, Ésaïe se fit la voix de la parole du
Seigneur de cette manière : « Tu seras
abaissée, ta parole viendra de terre, et les sons en seront
étouffés par la poussière ; ta voix sortira
de terre comme celle d'un spectre et c'est de la poussière que
tu murmureras tes discours » [26]. Le Livre de Mormon
est vraiment la voix d'un peuple abaissé, parlant de la
poussière, car c'est de la poussière que le Livre de
Mormon fut littéralement tiré. Le volume est l'histoire
d'une petite branche de la maison d'Israël, en fait une partie
de la famille de Joseph, qui fut conduite, par un pouvoir miraculeux,
dans le nouveau monde, six siècles avant l'ère
chrétienne.
Par la bouche
du prophète Ézéchiel, le Seigneur définit
de la manière suivante leur rôle, qui était de
rendre un témoignage parallèle à celui de Juda,
lequel constitue une partie de la Bible : « Et toi,
fils de l'homme, prends une pièce de bois et écris
dessus : Pour Juda et pour les enfants d'Israël qui lui
sont associés. Prends une autre pièce de bois et écris
dessus : Pour Joseph, bois d'Éphraïm et de toute la
maison d'Israël qui lui est associée. Rapproche-les l'une
de l'autre pour en former une seule pièce, en sorte qu'elles
soient unies dans ta main. Et lorsque les enfants de ton peuple te
diront : Ne nous expliqueras-tu pas ce que cela signifie ?
réponds-leur : Ainsi parle le Seigneur, l'Éternel. ;
voici je prendrai le bois de Joseph, qui est dans la main d'Éphraïm,
et les tribus d'Israël qui lui sont associées, je les
joindrai au bois de Juda et j'en formerai un seul bois, en sorte
qu'ils ne soient qu'un dans ma main » [27]. Les
versets suivants déclarent que le rassemblement et le
rétablissement d'Israël suivront immédiatement les
témoignages réunis des annales de Juda et de Joseph.
Les deux récits sont devant le monde, unis dans leur
témoignage de l'Évangile éternel et l’œuvre
du rassemblement progresse de façon effective.
En outre, il
est évident, selon les Écritures, que la nouvelle
dispensation de l'Évangile dans les derniers jours doit être
une dispensation de rétablissement et de restitution, en
vérité, « une dispensation de la plénitude
des temps » (voir Éphésiens 1:10 dans la
version du roi Jacques, ndlr). Paul déclare que c'est le bon
plaisir du Seigneur « lorsque les temps seraient
accomplis, de réunir toutes choses en Christ, celles qui sont
dans les cieux et celles qui sont sur la terre » [28].
Cette prédiction trouve un parallèle dans les paroles
du prophète Néphi : « C'est pourquoi
toutes les choses qui ont été révélées
aux enfants des hommes seront dévoilées en ce
temps-là » [29]. L'enseignement de Pierre est
en accord avec ceci : « Repentez-vous et
convertissez-vous, pour que vos péchés soient effacés,
afin que des temps de rafraîchissement viennent de la part du
Seigneur et qu'il envoie celui qui vous a été destiné,
Jésus-Christ, que le ciel doit recevoir jusqu'aux temps du
rétablissement de toutes choses, dont Dieu a parlé
anciennement par la bouche de ses saints prophètes » [30].
Et voici que
paraît Joseph Smith qui affirme que l'autorité lui a été
donnée d'ouvrir la dispensation de la plénitude, de la
restitution et du rétablissement ; et que, par son
entremise, l'Église a été dotée de toutes
les clefs et de tous les pouvoirs de la prêtrise, tels qu'ils
furent détenus et exercés au cours des dispensations
précédentes. C'est à l'Église que « le
pouvoir de cette prêtrise a été donné pour
les derniers jours et pour la dernière fois, dans ce qui est
la dispensation de la plénitude des temps. Pouvoir que vous
détenez conjointement avec tous ceux qui ont reçu une
dispensation, à quelque époque que ce soit depuis le
début de la création » [31]. L’œuvre
universelle de l'Église dans son ministère
d'aujourd'hui démontre suffisamment que cette dernière
possède bien ces pouvoirs unifiés et combinés.
2. L'autorité
de Joseph Smith lui fut conférée par le ministère
direct d'êtres célestes dont chacun avait, autrefois,
exercé le même pouvoir sur terre. Nous avons déjà
vu comment l'ange Moroni, d'abord prophète mortel parmi les
Néphites, transmit à Joseph la tâche de faire
paraître au monde le livre que lui, Moroni, avait enterré
plus de quatorze cents ans auparavant. Nous apprenons en outre que,
le 15 mai 1829, la prêtrise inférieure ou Prêtrise
d'Aaron, fut conférée à Joseph Smith et à
Oliver Cowdery par Jean-Baptiste [32] lequel vint, dans son état
immortalisé, avec -cet ordre particulier de la prêtrise,
qui comprend les clefs du ministère d'anges, la doctrine de la
repentance et du baptême pour la rémission des péchés.
C'était le même Jean qui, comme la voix de celui qui
crie dans le désert, prêcha la même doctrine et
administra la même ordonnance en Judée comme précurseur
immédiat du Messie. En remettant son message, Jean- Baptiste
déclara qu'il agissait sous la direction de Pierre, Jacques et
Jean, apôtres du Seigneur, dans les mains desquels reposaient
les clefs de la prêtrise supérieure, ou Prêtrise
de Melchisédek, qui serait donnée également en
son temps. Cette promesse s'accomplit un mois plus tard, lorsque les
apôtres susnommés visitèrent personnellement
-Joseph Smith et Oliver Cowdery, et les ordonnèrent à
l'apostolat [33] qui comprend tous les offices de l'ordre
supérieur de la prêtrise et qui comporte l'autorité
d'administrer toutes les ordonnances établies de l'Évangile.
Ensuite,
quelque temps après que l'Église eût été
dûment organisée, l'autorité nécessaire
pour remplir certaines fonctions fut donnée ; dans chaque
cas, le messager qui apportait la charge était celui qui avait
le droit d'officier de la sorte en vertu de l'autorité qu'il
avait détenue au cours de sa vie mortelle. Ainsi, comme nous
l'avons vu, Moïse conféra l'autorité d'exécuter
l’œuvre du rassemblement ; et Élie, qui,
n'ayant pas goûté la mort, jouissait de rapports
particuliers avec les vivants et les morts, remit l'autorité
du ministère par procuration en faveur des disparus. À
ces commissions divines s'ajoute celle donnée par Elias, qui
apparut à Joseph Smith et à Oliver Cowdery et leur
« remit la dispensation de l'Évangile d'Abraham »
leur disant, comme il avait été dit à ce
patriarche et à ses descendants dans les temps anciens, qu'en
eux et en leur postérité toutes les générations
après eux seraient bénies [34].
Il est donc
évident que les prétentions que l'Église avance
au sujet de son autorité sont complètes et cohérentes
quant à la source des pouvoirs qu'elle professe avoir et aux
procédés par lesquels ils ont de nouveau été
remis sur la terre. L'Écriture et la révélation
anciennes et modernes, soutiennent comme loi inaltérable le
principe que personne ne peut déléguer à autrui
une autorité qu'il ne possède pas lui-même.
3. Joseph
Smith était un vrai prophète. - Aux jours de l'ancien
peuple d'Israël, une méthode efficace fut prescrite pour
éprouver les prétentions de quelqu'un qui se disait
prophète : « Quand ce que dira le prophète
n'aura pas lieu et n'arrivera pas, ce sera une parole que l'Éternel
n'aura point dite. C'est par audace que le prophète l'aura
dite : n'aie pas peur de lui » [35].
Réciproquement, si les paroles du prophète sont
vérifiées par leur accomplissement, il y a là au
moins une preuve qui laisse présumer de son appel divin. Parmi
les nombreuses prédictions prononcées par Joseph Smith
et déjà accomplies ou attendant le temps arrêté
pour leur accomplissement, quelques citations suffiront.
Une des
premières prophéties faites par son intermédiaire
qui, bien que n'étant pas sa parole indépendante mais
celle de l'ange Moroni, fut néanmoins donnée au monde
par Joseph Smith, avait trait au Livre de Mormon, duquel l'ange dit :
« Les
connaissances que contient ce livre parviendront à toutes les
nations, langues et peuples sous les cieux » [36].
Cette déclaration fut faite quatre ans avant que l’œuvre
de traduction ne débutât et quatorze ans avant que les
anciens de l'Église ne commençassent leur oeuvre
missionnaire dans les pays étrangers. Depuis cette époque,
le Livre de Mormon a été publié en de nombreuses
langues et l’œuvre de distribution dans le monde entier
progresse toujours.
En août
1842, alors que l'Église subissait des persécutions en
Illinois et que la partie ouest de ce qui forme maintenant les
États-Unis d'Amérique n'était connue que très
peu et ce, uniquement comme territoire d'une nation étrangère,
Joseph Smith prophétisa « que les saints
continueraient à souffrir beaucoup d'afflictions et seraient
chassés dans les Montagnes Rocheuses », et que,
tandis que beaucoup de ceux qui professaient alors fidélité
à l'Église, apostasieraient et que d'autres, fidèles
à leur témoignage, subiraient le sort des martyrs,
certains vivraient pour « aider à établir
des colonies, à construire des villes et pour voir les saints
devenir un peuple puissant au milieu des Montagnes Rocheuses » [37].
L'accomplissement littéral de cette prédiction faite en
1842, et, pourrait-on ajouter, pressentie par une prophétie
précédente en 1831 [38], l'une cinq ans et l'autre
seize ans avant l'exode de l'Église vers l'Ouest, est attesté
par l'histoire bien connue de l'établissement et du
développement de cette région autrefois inhospitalière.
Même les sceptiques et les adversaires avoués de
l'Église proclament que l'établissement d'un grand État
dans les vallées des Montagnes Rocheuses est un miracle.
Une prédiction
remarquable concernant les affaires nationales américaines fut
prononcée par Joseph Smith, le 25 décembre 1832 ;
elle fut promulguée peu après parmi les membres de
l'Église et fut prêchée par les anciens, mais
elle ne fut imprimée qu'en 1851. La révélation
dit, en partie, ce qui suit : « En vérité,
ainsi dit le Seigneur, au sujet des guerres qui vont se produire,
sous peu, en commençant par la révolte de la Caroline
du Sud, et qui se solderont finalement par la mort et la misère
de beaucoup d'âmes. Le jour viendra où la guerre se
déversera sur toutes les nations en commençant par cet
endroit. Car voici, les États du Sud seront divisés
contre les États du Nord, et les États du Sud feront
appel à d'autres nations, à savoir la nation de
Grande-Bretagne... Et il arrivera, après de nombreux jours,
que les esclaves, mobilisés et disciplinés pour la
guerre, se dresseront contre leurs maîtres » [39].
Toute personne
qui étudie l'histoire des États-Unis connaît les
faits qui établissent l'accomplissement total de cette
stupéfiante prophétie. En 1861, plus de vingt-huit ans
après l'enregistrement de cette prophétie et dix ans
après sa publication en Angleterre, la Guerre de Sécession
éclata aux États-Unis en commençant par la
Caroline du Sud. Les récits horribles de cette lutte
fratricide confirment tristement la prédiction concernant « la
mort et la misère de beaucoup d'âmes »,
quoique ceci n'en constituât qu'un accomplissement partiel. On
sait que des esclaves désertèrent le Sud et
s'enrôlèrent dans l'armée du Nard, et que les
États confédérés sollicitèrent
l'aide de la Grande-Bretagne. Bien qu'aucune alliance ouverte ne fût
contractée entre les États du Sud et le gouvernement
anglais, l'influence britannique donna des secours indirects et des
encouragements substantiels au Sud et ceci d'une telle façon
que cela produisit de graves complications internationales. Des
vaisseaux furent construits et équipés dans des ports
britanniques dans l'intérêt de la Confédération,
et les résultats de cette violation des lois de la neutralité
coûtèrent à la Grande-Bretagne la somme de quinze
millions et demi de dollars, somme qui, à l'arbitrage de
Genève, fut allouée aux États-Unis dans le
règlement de l'affaire du navire « Alabama ».
La Confédération avait envoyé des délégués
en France et en Angleterre ; ces ambassadeurs furent pris de
force, par des policiers des États-Unis, du vapeur anglais sur
lequel ils s'étaient embarqués. Cet acte, que le
gouvernement des États-Unis dut admettre comme ouvert, menaça,
pendant un certain temps, de précipiter une guerre entre les
États-Unis et la Grande-Bretagne.
Une étude
soigneuse de la révélation et de la prophétie
sur la guerre, donnée, comme nous l'avons dit, par
l'intermédiaire du prophète Joseph Smith, le 25
décembre 1832, montre clairement que le conflit entre le Nord
et le Sud en Amérique devait être, comme nous savons
maintenant qu'il l'a été, seulement le commencement
d'une nouvelle ère de luttes et d'effusion de sang. Les
paroles du Seigneur prédisaient clairement la guerre « en
commençant par la révolte de la Caroline du Sud »,
et déclaraient en outre : « Le jour viendra où
la guerre se déversera sur toutes les nations, en commençant
par cet endroit ». La Grande Guerre de 1914-1918
entortilla directement ou indirectement toutes les nations de la
terre ; et le point de savoir comment elles ont pu se remettre
des effets de ce formidable conflit, est un fait qui se situe au-delà
de l’horizon de la vision humaine. Des nations ont été
démembrées ou détruites ; des trônes
sont tombés ; des couronnes royales ont perdu toute
valeur autre que le prix sur le marché de leur or et de leurs
pierres précieuses et, en même temps, de nouveaux
gouvernements ont été créés et des
nations ont vu le jour, littéralement nées en
vingt-quatre heures. Les éléments mêmes sont en
colère, ce que nous appelons les phénomènes de
la nature dépassent, en furie destructrice, tout ce que
l'homme ait enregistré et, en vérité, nous ne
sommes pas encore arrivés à la fin. La parole du
Seigneur, par l'intermédiaire de son prophète, Joseph
Smith, n'a jamais été révoquée :
« Et ainsi, les habitants de la terre se lamenteront à
cause de l'épée et de l'effusion de sang ; et la
famine, la peste, les tremblements de terre, le tonnerre du ciel
ainsi que l'éclair foudroyant et vif feront sentir aux
habitants de la terre la colère, l'indignation et la main
vengeresse d'un Dieu Tout-Puissant, jusqu'à ce que la
destruction décrétée ait mis complètement
fin à toutes les nations. » [40]
La révélation
citée, telle qu'elle fut donnée par l'intermédiaire
de Joseph Smith, contenait d'autres prédictions dont certaines
attendent encore leur accomplissement. Les preuves présentées
suffisent pour démontrer non seulement que Joseph Smith est
éminent parmi les hommes à cause du fait qu'il fut
l'instrument de l'accomplissement des prophéties proclamées
par les représentants du Seigneur dans les temps anciens, mais
aussi que sa place parmi les prophètes est abondamment
justifiée. Mais le don de prophétie si richement
conféré à cet Elias des derniers jours, et
exercé par lui si librement et cependant d'une manière
infaillible, n'est qu'un des nombreux dons spirituels par lesquels il
s'est distingué, en commun avec une foule d'autres hommes qui
ont reçu la prêtrise à travers lui. Les Écritures
déclarent que certains signes accompagneront l'Église
du Christ, parmi lesquels les dons des langues, de guérison,
de l'immunité devant la mort quand elle menace et le pouvoir
de contrôler les mauvais esprits [41].
L'exercice de
ces pouvoirs, duquel résulte ce que l'on appelle ordinairement
les miracles, West, en aucune manière, une preuve infaillible
d'autorité divine ; car, selon les textes, certains vrais
prophètes n’ont accompli aucun prodige de ce genre,
tandis qu'on a connu des hommes qui faisaient des miracles à
l'instigation de mauvais esprits [42]. Néanmoins, la
possession du pouvoir qu'implique l'accomplissement de miracles est
une caractéristique essentielle de l'Église ; et
lorsque de tels actes ont lieu pour réaliser des buts sacrés,
ils prouvent et confirment l'existence de l'autorité divine.
C'est pourquoi nous pouvons nous attendre à trouver, comme
nous le trouvons, du reste, dans le ministère de Joseph Smith
et dans celui de l'Église en général, le récit
attesté de miracles, comprenant des manifestations de tous les
dons de l'Esprit qui ont été promis [43].
4. La doctrine
enseignée par Joseph Smith et par l'Église, de nos
jours, est vraie et scripturale. Pour prouver cette affirmation, nous
devons examiner les enseignements principaux de l'Église en
ordre séparé.
[1] Gen. 2:8 ;
PGP, Moïse 3:15.
[2] Gen.
3:21 ; PGP, Moïse 4:27.
[3] Gen.
6:14 ; 1 Néphi 17:8 ; 18. 1-4.
[4] 1 Néphi
18:12, 21. - 1 Néphi 16:10, 16, 26-30 ; 18:12, 21 ;
Alma 37:38.
[5] Ex. chaps.
25, 26, 27.
[7] Voir note
1, à la fin du chapitre.
[8] Voir note
2, à la fin du chapitre. Gen. 2:8 ; PGP, Moïse 3:15
[9] Voir note
3, à la fin du chapitre
[10] Voir note
4, à la fin du chapitre.
[11] PGP,
Joseph Smith, Histoire, 10-19 ; Hist. of the Ch., vol. 1, p. 4.
[12] voir note
5, à la fin du chapitre.
[13] Voir
Mal., chap. 4.
[14] Voir Es.,
chap. 11
[15] Voir
Actes 3:22, 23.
[16] Voir note
6, à la fin du chapitre.
[17] Voir note
7, à la fin du chapitre.
[18] Voir note
8, à la fin du chapitre.
[19] Apo.,
14:6, 7, voir note 9, à la fin du chapitre.
[20] Mal.,
4:5, 6.
[21] D&A,
110:13-16.
[22] Voir
chaps. 17, 18 du présent ouvrage.
[23] D&A
110: Il.
[24] Mich,
4:2.
[25] Voir
chaps. 14 et 15 du présent ouvrage.
[26] Es.
29:4 ; voir aussi 2 Néphi 3:19.
[27] Ez.
37:16-19.
[28] Eph. 1:9,
10.
[29] 2 Néphi
30:18.
[30] Actes
3:19-21.
[31] D&A
112:30-32.
[32] D&A
sec. 13.
[33] D&A
27:12.
[34] D&A
110:12.
[35] Deut.
18:21, 22.
[36] Times and
Seasons, vol. 2, n° 13.
[37]
Millennial Star, vol. 19, p. 630, et Hist. of the Ch., vol. 5, p. 85.
[38] D&A
49:24, 25.
[39] Voir PGP,
édition britannique de 1851 et Millennial Star vol. 49, p.
396. - La prophétie fait maintenant partie des D&A, sec.
87.
[40] D&A
87:6.
[41] Marc
16:16-18 ; Luc 10:19, etc. ; D&A 84:65-72.
[42] Ex. 7:11,
22 ; 8:7, 18 ; Apo. 13:13-15 ; 16:13, 14.
[43] Voir
chap. 12 du présent ouvrage.
NOTES DU
CHAPITRE 1
1. Les
Articles de foi datent du 1er mars 1841. Les Articles furent publiés
dans l'Histoire de Joseph Smith, Millennial Star, vol. 19, p. 120,
anis que dans Times and Seasons, vol. 3, p. 709. Comme il a été
dit ailleurs, les Articles ont été officiellement
adoptés par l'Église comme sommaire autorisé des
fondements doctrinaux.
2. Les
ouvrages canoniques de l'Église. - La Bible et le Livre de
Mormon -les deux premiers des ouvrages canoniques de l'Église
- sont traités dans les chapitres 13, 14 et 15 du présent
ouvrage. Les Doctrine et Alliances sont un recueil des révélations
modernes données à l'Église à notre
époque. La Perle de grand prix comprend les visions et les
écrits de Moïse révélés à
Joseph Smith, le Livre d'Abraham - traduction de certains anciens
papyrus par Joseph Smith - et quelques-uns des écrits de
Joseph Smith. Ces livres ont été adoptés par les
membres de l'Église, réunis en assemblée
officielle, comme leurs Ouvrages Canoniques.
3. Hommage à
Joseph Smith. - Bien que peu de personnes hors de l'Église
aient eu beaucoup d'éloges à faire de ce prophète
moderne, il est intéressant de noter qu'il existe quelques
exceptions honorables à la règle. Josiah Quincy,
Américain éminent, fit la connaissance de Joseph Smith
peu de temps avant le martyre de ce dernier ; et, peu après
le tragique événement, il écrivit : « Il
n'est pas du tout impossible que quelque futur livre à l'usage
de générations non encore nées, contienne une
question de ce genre ci : Quel Américain historique du
dix-neuvième siècle a exercé l'influence la plus
puissante sur l'esprit de ses compatriotes ? Et il n'est pas du
tout impossible que la réponse à cette question puisse
être écrite comme ceci : Joseph Smith, le prophète
mormon. Et cette réponse, aussi absurde qu'elle paraisse sans
doute à la plupart des hommes qui vivent actuellement, sera
peut-être un lieu commun évident à leurs
descendants. L'histoire nous montre des surprises et des paradoxes
aussi étonnants que celui-ci. L’homme qui établit
une religion en ce siècle de libre débat, qui était
et est encore aujourd'hui accepté par des centaines de
milliers d’individus comme émissaire direct du Très-Haut
- un être humain aussi, rare ne peut pas être expédié
en abreuvant sa mémoire d'épithètes
malsonnantes... Les questions les plus vitales que les Américains
se posent aujourd'hui ont rapport à cet homme et à ce
qu'il nous a laissé... Ce sont des questions brûlantes
qui doivent accorder une place importante dans l’histoire du
pays à cet homme hardi et résolu, à qui j'ai
rendu visite à Nauvoo. Proclamant être un maître
inspiré, Joseph Smith a fait face à une adversité
comme peu d'hommes ont été appelés à en
rencontrer, a joui d'une brève période d'une
prospérité comme peu d'hommes en ont jamais atteint, et
finalement quarante-trois jours après que je le vis, est allé
allègrement à une mort de martyre. Lorsqu'il livra sa
personne au gouverneur Ford, afin d'éviter l'effusion de sang,
le prophète avait un pressentiment de ce qui l'attendait. « Je
vais comme un agneau à J'abattoir », dit-il, « mais
je suis aussi calme qu'un matin d'été. J'ai la
conscience nette de toute offense et je mourrai innocent ».
- Figures of the Past, par Josiah Quincy, p. 376.
4. La famille
de Joseph Smith. - « Joseph Smith était d'humble
naissance. Ses parents et ses ancêtres étaient des
travailleurs, mais leur caractère était pieux et leur
nom sans tache. Vers le milieu du dix-septième siècle,
Robert Smith, un petit propriétaire décidé
d'Angleterre, émigra dans le Nouveau-Monde, la terre promise.
Avec sa femme, Mary, il s'établit à Essex, dans l'État
de Massachusetts. Les nombreux descendants de ces dignes personnes se
marièrent avec plusieurs des familles les plus loyales et les
plus industrieuses de la Nouvelle-Angleterre. Samuel, le fils de
Robert et de Mary, né le 26 janvier 1666, épousa
Rébecca Curtis le 25 janvier 1707. Leur fils, le second
Samuel, naquit le 26 janvier 1714 ; il épousa Priscilla
Gould et fut le père d'Asaël, né le 1er mars 1744.
Asaël Smith prit pour femme Mary Duty, et leur fils Joseph
naquit le 12 juillet 1771. Le 24 janvier 1796, Joseph épousa
Lucy Mack, à Tunbridge, dans l'État de Vermont. Elle
naquit le 8 juillet 1776, et était fille de Salomon et de
Lydia Mack, et la petite-fille d'Ebenezer Mack. » - The
Life of Joseph Smith, the Prophet, par George Q. Cannon, chapitre 1.
Joseph le prophète fut le troisième fils et le
quatrième enfant de Joseph et de Lucy (Mack) Smith ; il
naquit à Sharon, État de Vermont, le 23 décembre
1805.
5. Premières
persécutions de Joseph Smith. - Le prophète écrivit
ce qui suit concernant les persécutions de son adolescence,
qui datent du moment où il parla pour la première fois
de sa vision du Père et du Fils - « Je me fis
sérieusement la réflexion alors, et je l'ai souvent
faite depuis, qu'il était bien étrange qu'un garçon
obscur, d'un peu plus de quatorze ans, qui, de surcroît, était
condamné à la nécessité de gagner
maigrement sa vie par son travail journalier, fût jugé
assez important pour attirer l'attention des grands des confessions
les plus populaires du jour, et ce, au point de susciter chez eux
l'esprit de persécution et d'insulte le plus violent. Mais
aussi étrange que cela fût, il en était ainsi, et
ce fut souvent une cause de grand chagrin pour moi. Cependant, il
n'en restait pas moins un fait que j'avais eu une vision. J'ai pensé
depuis que je devais ressentir plus ou moins la même chose que
Paul quand il se défendit devant le roi Agrippa et qu'il
raconta la vision qu'il avait eue, lorsqu'il avait aperçu une
lumière et entendu une voix ; et cependant, il y en eut
peu qui le crurent ; les uns dirent qu'il était
malhonnête, d'autres dirent qu'il était fou ; et il
fut ridiculisé et insulté. Mais tout cela ne détruisait
pas la réalité de sa vision. Il avait eu une vision, il
le savait, et toutes les persécutions sous le ciel ne
pouvaient faire qu'il en fût autrement. Et quand bien même
on le persécuterait à mort, il savait néanmoins,
et saurait jusqu'à son dernier soupir, qu'il avait vu une
lumière et entendu une voix qui lui parlait ; et rien au
monde n'aurait pu le faire penser ou croire autrement. Il en était
de même pour moi. J'avais réellement vu une lumière,
et au milieu de cette lumière, je vis deux Personnages, et ils
me parlèrent réellement ; et quoique je fusse haï
et persécuté pour avoir dit que j'avais eu cette
vision, cependant c'était la vérité ; et
tandis qu'on me persécutait, qu'on m'insultait et qu'on disait
faussement toute sorte de mal contre moi pour l'avoir racontée,
je fus amené à me dire en mon cœur :
Pourquoi me persécuter parce que j'ai dit la vérité ?
J'ai réellement eu une vision, et qui suis-je pour résister
à Dieu ? » Perle de grand prix, Joseph Smith,
Histoire, 23-25 ; Hist. of the Ch., vol. 1, p. 7.
6. Joseph
Smith et l'Église rétablie. - Voir The Life of Joseph
Smith, the Prophet, par George Q. Cannon. Voir aussi Divine
Authority, or the Question, Was Joseph Smith Sent of God ?
brochure par Orson Pratt ; Joseph Smith's Prophetic Calling ;
Millennial Star, vol. 42, p. 164, 187, 195, 227. A New Witness for
God, vol. 1, par B. H. Roberts. Essentials of Church History, par
Joseph Fielding Smith ; A Brief History of the Church of
Jesus-Christ of Latter-day Saints, par Edward H. Anderson.
7. Le sceau du
martyre. - « La plus grande preuve de sincérité
qu'un homme puisse donner à ses semblables - la meilleure
preuve qu'il dit la vérité dans chaque cas donné
- c'est qu'il persévère Jusqu'à la mort et
scelle son témoignage de son sang... Ce genre de témoignage
prit une si grande importance dans l'estimation de Paul, qu'il dit :
Car là où il y a un testament, il est nécessaire
que la mort du testataire soit constatée. Un testament, en
effet, n'est valable qu'en cas de mort, puisqu'il n'a aucune force
tant que le testateur vit ! (Héb. 9:16-17). À la
lumière de ce principe, et lorsque l'importance du grand
témoignage qu'il donna au monde est prise en considération,
il n'y a pas à s'étonner que Joseph Smith fût
appelé à apposer le grand sceau du martyre à
l’œuvre de sa vie. On aurait pu se plaindre qu'il y avait
quelque chose d'incomplet dans son oeuvre, si cela avait manqué.
Mais il n'en est rien ; sa qualité de prophète fut
arrondie en une plénitude totale lorsqu'il tomba martyr sous
le feu meurtrier d'une populace, à Carthage, dans l'État
d'Illinois ». - B. H. Roberts, dans A New Witness for God,
p. 477-478.
8. Joseph
Smith, un vrai prophète. - L'homme dont nous parlons, Joseph
Smith, le prophète de l'Évangile du Christ dans les
derniers jours, l'homme par qui fut ouverte la dispensation la plus
récente de l’œuvre du Seigneur - une dispensation
appelée nouvelle, quoique caractérisée par le
rétablissement de l'autorité et des pouvoirs de toutes
les dispensations précédentes - cet homme est de ceux
que l'humanité ne peut oublier ni ignorer, quoi qu'elle fasse.
Sa place dans l'histoire est assurée ; son oeuvre est
reconnue comme celle d'une mission déléguée à
lui seul... Un prophète ou un révélateur
véritablement envoyé de Dieu détiendra le
pouvoir et l'autorité d'instruire et d'administrer les
ordonnances de l'Évangile du Christ. Nul envoyé de la
cour des Cieux, nul ambassadeur du trône du Grand Roi, ne sera
envoyé non pourvu des lettres de créance par lesquelles
sa nomination est légalisée ; et un tel messager
ne se présentera pas et ne fera pas valoir ses droits parmi
les hommes sans être muni des insignes de son office. Dans
l'exercice effectif de ses devoirs, le véritable prophète
ne témoignera pas seulement en paroles qu'il a été
désigné et ordonné par l'autorité, mais
il montrera qu'il possède effectivement des dons spirituels et
des pouvoirs particuliers qui appartiennent à l'office
prophétique en les exerçant dûment quand les
conditions l'exigent... Nous affirmons que par ce qui précède
et par toute autre épreuve qui implique les signes
caractéristiques essentiels et distinctifs de la vocation et
de l'office glorieux de prophète, Joseph Smith, était
un prophète du Dieu vivant. - D'un article par l'auteur dans
l'Improvement Era, vol. 9, p. 155, auquel le lecteur est renvoyé.
9. Le
rétablissement de l'Évangile. - Il est clair que la
vision prophétique de Jean (Apo. 14:6, 7), relative au
rétablissement de l'Évangile sur la terre, ne pouvait
pas se rapporter aux annales de l'Évangile qui constituent la
sainte Bible, car ces annales sont restées en la possession de
l'humanité. Comme il est démontré dans le texte,
on en trouve un accomplissement partiel dans la visitation de Moroni
et la parution du Livre de Mormon, qui est pour nous dans les temps
modernes, une nouvelle Écriture et une Écriture
contenant un exposé plus complet de « l'Évangile
éternel ». Cependant, un exposé de
l'Évangile n'est pas l'Évangile lui-même.
L'autorité pour administrer les ordonnances salvatrices de
l'Évangile est essentielle pour qu'elles soient prêchées
et administrées efficacement ; ladite autorité fut
rétablie par Jean-Baptiste qui apporta la Prêtrise
d'Aaron et par Pierre, Jacques et Jean qui apportèrent de
nouveau sur la terre la Prêtrise de Melchisédek. Pour un
commentaire sur Apo. 14:6, 7, voir The Great Apostasv, p. 168, par
l'auteur.
CHAPITRE
2 : DIEU ET LA SAINTE TRINITÉ
ARTICLE 1. -
Nous croyons en Dieu, le Père éternel, et en son Fils,
Jésus-Christ, et au Saint-Esprit.
L'existence de
Dieu. - Puisque la foi en Dieu constitue le fondement de la croyance
et de la pratique religieuse et vu qu'il est essentiel de connaître
les attributs et la nature de la Divinité pour manifester sa
foi en elle d'une manière intelligente, ce sujet réclame
la première place dans notre étude de la doctrine de
l'Église.
L'existence de
Dieu n'est guère matière à dispute rationnelle ;
elle ne demande pas non plus de preuve par les faibles démonstrations
de la logique de l'homme, car le fait est admis par la famille
humaine, sans être pratiquement mis en doute, et la conscience
d'une sujétion à un pouvoir suprême est un
attribut inné de l'humanité. Les Écritures
anciennes ne se consacrent pas à démontrer avant tout
l'existence de Dieu ni à attaquer les sophismes de l'athéisme
et de ce fait, nous pouvons déduire que les erreurs du doute
se développèrent à une époque plus
tardive. L'assentiment universel de l'humanité au sujet de
l'existence de Dieu le confirme du moins fortement. Il y a, dans la
nature humaine, une passion filiale qui lance ses feux vers le ciel.
Chaque nation, chaque tribu, chaque individu soupire après
quelque objet d'adoration. Il est de la nature de l'homme d'adorer ;
son âme n'est satisfaite que lorsqu'elle trouve une divinité.
Lorsque les hommes, par la transgression, tombèrent dans les
ténèbres au sujet du Dieu vrai et vivant, ils se
donnèrent d'autres divinités et c'est ainsi que
naquirent les abominations de l'idolâtrie. Et cependant, même
les plus révoltantes de ces pratiques témoignent de
l'existence d'un Dieu, en montrant la passion héréditaire
de l'homme pour le culte.
Les preuves
sur lesquelles l'humanité base sa conviction de l'existence
d'un Être suprême [1] peuvent être rangées,
pour en faciliter l'étude, dans les trois catégories
suivantes :
1. Le
témoignage de l'histoire de la tradition.
2. Le
témoignage de l'exercice de la raison humaine.
3. Le
témoignage concluant de la révélation directe de
Dieu.
1. L'Histoire
et la tradition. - L'histoire écrite par l'homme et la
tradition authentique transmise de génération en
génération avant la date de tout écrit dont nous
disposions actuellement, donnent des preuves que la Divinité
existe réellement et qu'il y eut des rapports étroits
et personnels entre Dieu et l'homme, aux premiers âges de
l'existence humaine. Un des plus anciens écrits connus, la
sainte Bible, nomme Dieu comme Créateur de toutes choses [2]
et, de plus, déclare qu'il s'est révélé
personnellement à nos premiers parents terrestres et à
beaucoup d'autres personnages saints dans les premiers temps du
monde. Adam et Ève entendirent sa voix [3] dans le Jardin
et, même après leur transgression, ils continuèrent
à prier Dieu et à lui offrir des sacrifices. Il est
donc clair, qu'ils emportèrent, du Jardin, une connaissance
personnelle de Dieu. Après leur expulsion, ils entendirent
« la voix du Seigneur venant de la direction du Jardin
d'Eden », mais ils ne le virent point ; et il leur
donna des commandements auxquels ils obéirent. Alors, un ange
se présenta devant Adam et le Saint-Esprit inspira l'homme et
rendit témoignage du Père et du Fils [4].
Caïn et
Abel apprirent à connaître Dieu, grâce aux
enseignements de leurs parents aussi bien que par les manifestations
qu'ils reçurent personnellement. Quand l'offrande d'Abel eut
été acceptée et celle de Caïn rejetée,
ce qui fut suivi du crime fratricide de Caïn, le Seigneur parla
avec Caïn, et Caïn répondit au Seigneur [5].
Caïn dut donc emporter, d'Eden, au pays où il alla vivre,
une connaissance personnelle de Dieu [6]. Adam vécut neuf
cent trente ans et beaucoup d'enfants lui naquirent. Il les
instruisit dans la crainte de Dieu et beaucoup d'entre eux reçurent
des manifestations directes. Des descendants d'Adam, Seth, Énoch,
Kénan, Mahalaléel, Jéred, Hénoc,
Métuschélah, et Lémec, le père de Noé,
chacun représentant une génération distincte,
vécurent tous du vivant d'Adam. Noé naquit cent
vingt-six ans seulement après la mort d'Adam et, de plus, il
vécut presque six cents ans avec son père Lémec,
par lequel il fut, sans aucun doute, instruit dans les traditions
relatives aux manifestations personnelles de Dieu, que Lémec
avait apprises de la bouche d'Adam. Par Noé et sa famille, une
connaissance de Dieu, par tradition directe, fut transmise après
le déluge et de plus, Noé reçut des
communications directes de Dieu [7] et vécut assez
longtemps pour instruire dix générations de ses
descendants. Ensuite vint Abraham qui jouit aussi d'une communion
personnelle avec Dieu [8] et, après lui, Isaac et Jacob
ou Israël, parmi les descendants duquel le Seigneur accomplit de
grands prodiges par l'intermédiaire de Moïse. Ainsi, n'y
eût-il eu aucun récit écrit, la tradition aurait
conservé et transmis la connaissance de Dieu.
Mais même
si les récits de la plus ancienne communion personnelle de
l'homme avec Dieu s'étaient estompés avec le temps et
s'étaient affaiblis dans leurs effets, ils n’auraient pu
que faire place à d'autres traditions fondées sur des
manifestations ultérieures de la personne divine. Le Seigneur
se fit connaître à Moïse, non seulement derrière
le rideau de feu et l'écran de nuages [9] mais par une
communion face à face, grâce à laquelle l'homme
vit même « la représentation » de
son Dieu [10]. Ce récit de communion directe entre Moïse
et Dieu, à une partie de laquelle le peuple était
autorisé à prendre part [11] dans la mesure où
sa foi et sa pureté le permettaient, a été
conservé par Israël à travers toutes les
générations. Et d'Israël, les traditions de
l'existence de Dieu se sont répandues dans le monde entier, de
sorte que nous retrouvons des traces de cette ancienne connaissance
même dans les mythologies perverties des nations païennes.
2. La raison
humaine, se basant sur l'observation de la nature, déclare
fortement l'existence de Dieu. L'esprit déjà imbu des
vérités historiques de l'existence divine et de ses
relations étroites avec l'homme, trouvera de tous côtés
des preuves confirmatives dans la nature et même celui qui
rejette le témoignage du passé et estime son propre
jugement supérieur à la croyance commune des âges,
ressent l'appel des preuves multiples de l'existence d'un but dans la
nature. L'observateur est impressionné par l'ordre et le
système manifeste de la création ; il note la
succession régulière du jour et de la nuit, pourvoyant
des périodes alternées de travail et de repos à
l'homme, aux animaux et aux plantes ; la suite des saisons
ayant, chacune, ses périodes plus longues d'activité
et de récupération ; la dépendance mutuelle
des animaux et des plantes ; le cycle de l'eau, de la mer aux
nuages et, de nouveau, des nuages à la terre, avec ses effets
bienfaisants. Quand l'homme se met en devoir d'examiner les choses de
plus près, il découvre que, par l'étude et la
recherche scientifique, ces preuves sont multipliées de
nombreuses fois. Il peut apprendre les lois qui gouvernent la terre
et les mondes qui lui sont associés dans leurs orbites, qui
gardent les satellites subordonnés aux planètes et les
planètes aux soleils ; il peut contempler les merveilles
de l'anatomie des végétaux et des animaux ainsi que le
mécanisme supérieur de son propre corps ; et comme
ces appels à sa raison augmentent à chaque pas, sa
perplexité concernant l'ordonnateur de tout cela fait place à
l'adoration pour le Créateur dont la présence et le
pouvoir sont ainsi proclamés avec tant de force ; et
l'observateur devient un adorateur.
Partout dans
la nature, il y a évidence de la cause et de l'effet ; de
tous côtés, il y a démonstration de moyens
adaptés à une fin. Mais de telles adaptations, écrit
un penseur, « indiquent une invention dans un but donné
et l'invention est une preuve d'intelligence et l'intelligence est
l'attribut de l'esprit, et l'esprit intelligent qui construisit cet
univers prodigieux c'est Dieu ». Admettre l'existence d'un
dessinateur par la preuve que constitue le dessin, dire qu'il doit y
avoir un inventeur dans un monde d'inventions intelligentes, croire
en un être qui adapte, quand la vie de l'homme dépend
directement des adaptations les plus parfaites qu'on puisse
concevoir, n'est qu'admettre des vérités qui vont de
soi. Le soin de prouver la non-existence de Dieu doit être
laissé à celui qui met en doute la vérité
solennelle que Dieu vit. « Chaque maison est construite
par quelqu'un ; mais celui qui a construit toutes choses, c'est
Dieu. » [12]. Si claire que soit la vérité
ainsi exprimée, il y en a, parmi les hommes, quelques-uns qui
professent mettre en doute les preuves de la raison et nier l'auteur
de leur propre existence. Étrange, n'est-ce pas, que ça
et là, quelqu'un qui trouve dans l'ingéniosité
dont fait preuve la fourmi qui bâtit sa maison, dans
l'architecture de la ruche et dans les myriades d'exemples de
l'existence d'un instinct de l'ordre parmi les moindres créatures
vivantes, une preuve d'intelligence dont l'homme peut s'inspirer et
tirer profit, mettra cependant en doute l'opération de
l'intelligence dans la création des mondes et la constitution
de l'univers ? [13]
La perception
de l'homme lui parle de sa propre existence ; son observation
lui prouve l'existence d'autres êtres de son espèce et
d'ordres innombrables d'êtres organisés. Nous en
concluons qu'il a toujours dû exister quelque chose, car s'il y
avait eu un temps de non-existence, une période de néant,
l'existence n'aurait jamais pu commencer, car rien ne peut provenir
de rien. L'existence éternelle de quelque chose est donc un
fait incontestable et la question qui demande réponse est :
Quelle est cette chose éternelle - cette existence qui n'a ni
commencement ni fin ? La manière et l'énergie sont
des réalités éternelles ; mais la matière,
d'elle-même, n'est ni vitale, ni active, ni la force,
intelligente par elle-même ; cependant la vitalité
et l'activité caractérisent les choses vivantes et les
effets de l'intelligence sont universellement présents. La
nature n'est pas Dieu ; et prendre l'un pour l'autre, c'est
appeler l'édifice architecte, l'ouvrage inventeur, le marbre
sculpteur et la chose le pouvoir qui la fit. Le système de la
nature est la manifestation d'un ordre qui dénote une
intelligence directrice ; et cette intelligence est de nature
éternelle, du même âge que l'existence elle-même.
La nature elle-même est la déclaration d'un être
supérieur dont elle exhibe la volonté et le but, dans
ses aspects variés. Au-delà et au-dessus de la nature
il y a le Dieu de la nature.
Bien que
l'existence soit éternelle et que, par conséquent, il
n'y ait jamais eu de commencement et qu'il n'y aura jamais de fin à
l'être dans un sens relatif, chaque stade d'organisation doit
avoir eu un commencement et, pour chaque phase de l'existence
manifestée dans chacun des ordres innombrables de choses
créées, il y a eu un premier comme il y aura un
dernier ; quoique chaque fin ou consommation ne soit, dans la
nature, qu'un autre commencement. Ainsi l'ingéniosité
de l'homme a inventé des théories pour illustrer, sinon
pour expliquer, une suite possible d'événements par
lesquels la terre a été transformée d'un état
de chaos à sa condition habitable actuelle ; mais, selon
ces hypothèses, ce globe fut autrefois une sphère
stérile, sur laquelle aucune des formes innombrables de la vie
qui l'occupent maintenant n'aurait pu exister. Le théoricien
doit donc admettre un commencement à la vie sur terre et un
tel commencement n'est explicable que si l'on suppose un acte
créateur, une génération spontanée ou un
apport provenant du dehors de la terre. S'il admet que la vie a été
introduite sur terre d'une autre sphère plus âgée,
il ne fait que reculer les bornes de son enquête sur le
commencement de la vie ; car expliquer l'origine d'un rosier qui
se trouve dans notre jardin en disant qu'il fut transplanté
sous forme de pousse provenant d'un rosier qui croissait ailleurs ne
répond pas à la question de l'origine des roses. La
science se trouve dans la nécessité d'attribuer un
commencement aux phénomènes de la vie sur cette planète
et admet que la terre a une durée limitée dans le cours
de changement progressif actuel ; et il en va des corps célestes
en général comme de la terre.
L'éternité
de l'existence n'indique donc pas plus positivement l'existence d'un
souverain éternel que la suite sans fin de changements dont
chaque phase a un commencement et une fin. La génération
des choses créées, le commencement d'un univers
organisé, sont absolument inexplicables, si on suppose que des
changements spontanés se sont produits dans la matière
ou qu'il y a eu des opérations fortuites ou accidentelles de
ses propriétés.
La raison
humaine, si sujette à se tromper quand elle traite de
questions de moindre importance, ne pourrait pas, d'elle-même,
mener son possesseur à une connaissance convaincante de Dieu ;
cependant l'exercice de la raison aidera l'homme dans sa recherche,
fortifiant et confirmant l'instinct héréditaire qui le
porte vers son Créateur [14].
« L'insensé
dit en son cœur : Il n'y a point de Dieu » [15].
Dans ce passage, comme dans l'usage scriptural ailleurs,
l'insensé [16] est un méchant qui a perdu sa
sagesse en faisant le mal, jetant les ténèbres sur son
esprit au lieu de la lumière et l'ignorance au lieu de la
connaissance. Engagé dans une telle voie, l'esprit devient
dépravé et incapable d'apprécier les arguments
plus raffinés de la nature. Le pécheur volontaire
devient sourd à la voix de l'intuition et de la raison dans
les choses saintes, et perd la bénédiction de communier
avec son Créateur, perdant ainsi les moyens les plus puissants
de parvenir à une connaissance personnelle de Dieu.
3. La
révélation donne à l'homme sa connaissance la
plus sûre de Dieu. Les Écritures abondent en exemples où
le Seigneur, plus particulièrement Jéhovah, s'est
manifesté à ses prophètes dans les temps anciens
comme dans les temps plus récents. Nous avons déjà
noté que le fondement de nombreuses traditions qui se
rapportent à l'existence et à la personnalité de
Dieu est constituée par ses révélations de
lui-même à Adam et à d'autres patriarches
antédiluviens ; ensuite, à Noé, à
Abraham, à Isaac, à Jacob et à Moïse. Un
exemple brièvement mentionné dans la Genèse est
celui d'Hénoc, le père de Métuschélah ;
nous lisons de lui qu'il marcha avec Dieu [17] et, de plus, que
le Seigneur se manifesta, de façon particulièrement
distincte, à ce juste prophète [18], lui révélant
le cours des événements jusqu'à l'époque
du ministère prévu de Jésus dans la chair, le
plan de salut par le sacrifice du Fils unique, et ce qui suivrait,
jusqu'au jugement final.
Quant à
Moïse, nous lisons qu'il entendit la voix de Dieu, qui lui parla
du milieu du buisson ardent ' sur le mont Horeb, disant : « Je
suis le Dieu de ton Père, le Dieu d'Abraham, le Dieu d'Isaac
et le Dieu de Jacob. Moïse se cacha le visage, car il craignait
de regarder Dieu » [19]. Dieu apparut, dans une nuée,
à Moïse et à Israël assemblés,
accompagné du bruit terrifiant des tonnerres et des éclairs,
sur le Sinaï : « Tu parleras ainsi aux enfants
d'Israël : Vous avez vu que je vous ai parlé depuis
les cieux. » [20]. Nous apprenons, au sujet d'une
manifestation ultérieure : « Moïse monta
avec Aaron, Nadab et Abihu, et soixante-dix anciens d'Israël.
Ils virent le Dieu d'Israël ; sous ses pieds c'était
comme un ouvrage de saphir transparent, comme le ciel lui-même
dans sa pureté » [21].
Au temps de
Josué et des Juges et au cours du règne des Rois, le
Seigneur manifesta sa présence et son pouvoir à Israël.
Ésaïe vit le Seigneur sur son trône, au milieu
d'une compagnie glorieuse, et il s'écria : « Malheur
à moi ! Je suis perdu, car je suis un homme dont les
lèvres sont impures, j'habite au milieu d'un peuple dont les
lèvres sont impures, et mes yeux ont vu le roi, l'Éternel
des Armées » [22]. À une époque
ultérieure, lorsque le Christ émergea des eaux du
baptême, la voix du Père se fit entendre, déclarant :
Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j'ai mis toute mon
affection » [23]. Et à l'occasion de la
transfiguration de notre Seigneur, la même voix répéta
ces mêmes paroles glorieuses et solennelles. » [24].
Tandis qu'Étienne subissait le martyre que ses compatriotes,
cruels et fanatiques, lui infligeaient, les cieux furent ouverts et
il vit « la gloire de Dieu et Jésus debout à
la droite de Dieu » [25].
Le Livre de
Mormon est rempli d'exemples de communications entre Dieu et son
peuple, la plupart par des visions et par le ministère d'anges
mais aussi par la manifestation directe de la présence divine.
Ainsi, nous lisons qu'une colonie quitta la tour de Babel et se
rendit sur le continent américain sous la conduite d'un homme,
connu dans le récit sous le nom de frère de Jared. Au
cours des préparatifs pour le voyage à travers l'Océan,
cet homme pria pour que le Seigneur touchât du doigt et rendît
ainsi lumineuses certaines pierres pour que les voyageurs eussent de
la lumière dans leurs vaisseaux. En réponse à
cette requête, le Seigneur étendit la main et toucha les
pierres, révélant son doigt qui, à la grande
surprise de l'homme, ressemblait à un doigt humain. Alors le
Seigneur, heureux de voir la foi de l'homme, se rendit visible et
montra au frère de Jared que l'homme avait été
littéralement formé à l'image de son
Créateur [26]. Aux Néphites, qui habitaient le
continent occidental, le Christ se révéla après
sa résurrection et son ascension. À ces brebis du
troupeau de l'ouest, il rendit témoignage du mandat qu'il
avait reçu du Père, montra les blessures de ses mains,
de ses pieds et de son côté, et servit de nombreuses
façons les multitudes croyantes [27].
Dieu s'est
révélé à son peuple à notre
époque. Grâce à sa foi et à la sincérité
de ses intentions, Joseph Smith, bien qu'encore tout jeune, obtint
personnellement une manifestation de la présence de Dieu, et
même la bénédiction de voir, ensemble, le Père
éternel et Jésus-Christ, le Fils. Son témoignage
de l'existence de Dieu ne dépend pas de la tradition ni de
déductions étudiées ; il déclara au
monde que Dieu le Père et Jésus-Christ, le Fils, sont
tous deux vivants, car il avait vu leurs personnes et entendu leur
voix. En plus de la manifestation citée, Joseph Smith et son
compagnon de service, Sidney Rigdon, affirment que, le 16 février
1832, ils virent le Fils de Dieu et conversèrent avec lui dans
une vision céleste. Décrivant cette manifestation, ils
disent ceci : « Et tandis que nous méditions
ces choses, le Seigneur toucha les yeux de notre intelligence et ils
furent ouverts, et la gloire du Seigneur resplendit tout à
l'entour. Et nous vîmes la gloire du Fils, à la droite
du Père, et reçûmes de sa plénitude. Nous
vîmes les saints anges et ceux qui sont sanctifiés
devant son trône, adorant Dieu et l'Agneau, qu'ils adorent pour
toujours et à jamais. Et maintenant, après les nombreux
témoignages qui ont été rendus de lui, voici le
témoignage, le dernier de tous, que nous rendons de lui :
Qu'il vit ! Car nous le vîmes, et ce à la droite de
Dieu ; et nous entendîmes la voix rendre témoignage
qu'il est le Fils unique du Père - que par lui, à
travers lui et en lui, les mondes sont et furent créés,
et que les habitants en sont des fils et des filles engendrés
en Dieu » [28].
De nouveau, le
3 avril 1836, dans le temple de Kirtland, en Ohio, le Seigneur se
manifesta à Joseph Smith et à Oliver Cowdery, qui
décrivent l'événement comme suit : « Nous
vîmes le Seigneur debout sur la balustrade de la chaire, devant
nous ; sous ses pieds, il y avait un pavement d'or pur, d'une
couleur semblable à l'ambre. Ses yeux étaient de
flamme, ses cheveux étaient blancs comme la neige immaculée,
son visage était plus brillant que l'éclat du soleil et
sa voix était comme le bruit du déferlement des grandes
eaux, savoir la voix de Jéhovah, disant : Je suis le
premier et le dernier ; je suis celui qui vit, je suis celui qui
a été immolé ; je suis votre avocat auprès
du Père » [29].
La Divinité :
La Trinité. - Trois personnages, composant le grand conseil
président de l'univers, se sont révélés à
l'homme : (1) Dieu, le Père éternel ; (2) son
Fils Jésus-Christ et (3) le Saint-Esprit. Les récits
acceptés des rapports divins avec l'homme démontrent
que ces trois Êtres sont des individus séparés,
physiquement distincts l'un de l'autre.
À
l'occasion du baptême du Sauveur, Jean reconnut le signe du
Saint-Esprit ; il vit devant lui, dans un corps de chair, le
Christ auquel il venait d'administrer la sainte ordonnance et il
entendit la voix du Père [30]. Les trois personnages de
la Divinité étaient présents, se manifestant
chacun d'une façon différente et chacun distinct des
autres. Plus tard, le Sauveur promit à ses disciples que le
Consolateur [31] qui est le Saint-Esprit, leur serait envoyé
par son Père ; ici encore les trois membres de la
Divinité sont définis séparément.
Etienne, au moment de son martyre, fut béni du pouvoir de
vision céleste et vit Jésus à la droite de
Dieu [32]. Joseph Smith, alors qu'il invoquait le Seigneur en
une ardente prière, vit le Père et le Fils debout au
milieu d'une lumière qui dépassait en clarté
celle du soleil et l'un d'eux déclara en montrant l'autre :
« Celui-ci est mon Fils bien-aimé. Écoute-le ! »
Chacun des membres de la Trinité est appelé Dieu [33] ;
ensemble, ils constituent la Divinité.
Unité
de la Divinité. - La Divinité est un type d'unité
dans les attributs, les pouvoirs et les buts de ses membres. Jésus,
alors qu'il se trouvait sur terre [34] se manifestant à
ses serviteurs néphites [35] a témoigné
souvent de l'union qui existait entre le Père et lui et entre
eux et le Saint-Esprit. Rationnellement, on ne peut pas interpréter
cela comme signifiant que le Père, le Fils et le Saint-Esprit
sont un en substance et en personne ni que les noms représentent
le même personnage sous différents aspects. Une seule
référence suffira à prouver l'erreur de tout
point de vue de ce genre. Immédiatement avant d'être
trahi, Je Christ pria pour ses disciples, les Douze et les autres
convertis, pour qu'ils fussent préservés dans leur
union [36] « afin qu'ils soient parfaitement un »
comme le Père et le Fils sont un. Nous ne pouvons pas supposer
que le Christ pria pour que ses disciples perdissent leur
individualité et ne devinssent qu'une personne, même si
un changement aussi directement opposé à la nature eût
été possible. Le Christ désirait que tous
fussent unis de cœur, ayant la même volonté et le
même but, car telle est l'unité qui existe entre son
Père et lui, et entre eux et le Saint-Esprit.
Cette unité
est un modèle de perfection ; la volonté de
n'importe quel membre de la Trinité est la volonté des
autres voyant, comme chacun d'eux le fait, avec l’œil de
la perfection, ils voient et comprennent de la même façon.
Dans n'importe quelle circonstance donnée, chacun agirait de
la même manière, guidé par les mêmes
principes de justice et d'équité infaillibles. L'unité
de la Divinité dont les Écritures témoignent si
abondamment, n'implique aucune union mystique de substance, ni aucune
fusion contre nature et, par là, impossible de personnalités.
Père, Fils et Saint-Esprit sont aussi distincts l'un de
l'autre dans leur personne et leur individualité que trois
personnages quelconques dans la mortalité. Cependant leur
unité de but et d'action est telle que leurs décisions
sont unanimes et leur volonté la volonté de Dieu. Même
en apparence physique, le Père et le Fils sont semblables et
c'est pourquoi, alors que Philippe l'importunait pour qu'il lui
montrât le Père, le Christ lui parla en ces termes :
« Il y a si longtemps que je suis avec vous, et tu ne m'as
pas connu, Philippe ! Celui qui m'a vu a vu le Père ;
comment dis-tu : Montre-nous le Père ? Ne crois-tu
pas que je suis dans le Père et que le Père est en
moi ? Les paroles que je vous dis, je ne les dis pas de
moi-même, et le Père, qui demeure en moi, c'est lui qui
fait les oeuvres. Croyez-moi, je suis dans le Père et le Père
est en moi » [37].
Personnalité
de chaque membre de la Divinité. Les preuves déjà
présentées montrent clairement que le Père est
un être personnel, possédant une forme définie,
des parties corporelles et des passions spirituelles. Jésus-Christ,
qui était avec le Père [38] en esprit, avant de
venir habiter dans la chair et par qui les mondes furent créés [39]
vécut, homme parmi les hommes, avec toutes les
caractéristiques physiques d'un être humain ; après
sa résurrection, il apparut sous la même forme [40]
c'est sous cette forme qu'il monta aux cieux [41] et c'est sous
cette forme qu'il se manifesta aux Néphites et aux prophètes
modernes. Nous sommes assurés que le Christ était à
l'image expresse de son Père [42] à l'image duquel
l'homme aussi a été créé [43]. C'est
pourquoi, nous savons que le Père et le Fils sont des hommes
parfaits en forme et en stature : Chacun d'eux possède un
corps tangible infiniment pur et parfait, revêtu d'une gloire
transcendante, mais qui est néanmoins un corps de chair et
d'os [44].
Le
Saint-Esprit, appelé aussi Esprit et Esprit du Seigneur [45],
Esprit de Dieu [46], Consolateur [47] et Esprit de
Vérité [48], n'est pas revêtu d'un corps de
chair et d'os, mais est un personnage d'esprit [49]. Nous savons
cependant que l'Esprit s'est manifesté sous la forme d'un
homme [50]. C'est par le ministère de l'Esprit que le
Père et le Fils opèrent dans leurs communications avec
les hommes [51] ; c'est par lui que la connaissance est
communiquée [52] et c'est par lui que s'accomplissent les
buts de la Divinité [53]. Le Saint-Esprit est le témoin
du Père et du Fils [54] déclarant leurs attributs
à l'homme et rendant témoignage des autres membres de
la Divinité [55].
Quelques-uns
des attributs divins. - Dieu est omniprésent - Il n'y a pas
d'endroit de la création, si éloigné soit-il,
dans lequel Dieu ne puisse pénétrer ; au moyen de
l'Esprit, la Divinité est en communication directe avec toutes
choses en tout temps. Il a été dit, pour cette raison,
que Dieu est présent partout ; mais cela ne signifie pas
que la personne même d'un membre quelconque de la Divinité
puisse être physiquement présente en plus d'un lieu à
la fois. Les sens de chaque membre de la Trinité sont doués
d'une puissance infinie, leur esprit d'une capacité
illimitée ; leur pouvoir de se transporter d'un lieu à
l'autre sont infinis. Il est clair, cependant, que leur personne ne
peut pas être en plus d'un endroit à la fois. Si nous
admettons la personnalité de Dieu, nous sommes forcés
d'accepter le fait qu'il est matériel ; en effet, un
« être immatériel » - terme sans
signification par lequel certains ont voulu désigner la
condition de Dieu - ne peut pas exister, car l'expression elle-même
est contradictoire en ses termes. Si Dieu possède une forme,
cette forme est, nécessairement, de proportions déterminées
et, par conséquent, de dimensions limitées dans
l'espace. Il lui est donc impossible d'occuper, à la fois,
plus d'un espace de mêmes dimensions et, pour cette raison, il
n'est pas étonnant d'apprendre, par les Écritures,
qu'il se meut d'un lieu à l'autre. C'est ainsi que nous
lisons, en relation avec le récit de la tour de Babel :
« L'Éternel [c'est-à-dire Jéhovah,
le Fils] descendit pour voir la ville et la tour » [56].
De plus, Dieu apparut à Abraham et ayant déclaré
qu'il était « le Dieu Tout-Puissant »,
il parla avec le patriarche et établit une alliance avec lui.
Nous lisons ensuite : « Lorsqu'il eut achevé
de lui parler, Dieu s'éleva au-dessus d'Abraham » [57].
Dieu est
omniscient. - C'est par lui que la matière a été
organisée et l'énergie dirigée. Il est donc le
Créateur de tout ce qui a été créé,
« le Seigneur, qui fait ces choses, et à qui elles
sont connues de toute éternité » [58].
Son pouvoir et sa sagesse sont également incompréhensibles
à l'homme, car ils sont infinis. Étant lui-même
éternel et parfait, sa connaissance ne peut être
autrement qu'infinie. Pour se comprendre lui-même, Être
infini, il doit posséder une intelligence infinie. Par
l'entremise des anges et de ses serviteurs, il est en communication
permanente avec toutes les parties de la création et peut les
visiter personnellement, selon sa volonté.
Dieu est
omnipotent. - Il est, à juste titre, appelé le
Tout-Puissant. L'homme peut discerner de toutes parts les preuves de
l'omnipotence divine, dans les forces qui contrôlent les
éléments de la terre et guident les sphères
célestes dans leur course prescrite. Ce que sa sagesse indique
qu'il est nécessaire de faire, Dieu peut le faire et le fera.
Les moyens par lesquels il opère peuvent ne pas être
d'une capacité infinie en eux-mêmes, mais ils sont
dirigés par un pouvoir infini. Une conception rationnelle de
son omnipotence serait : le pouvoir de faire tout ce qu'il peut
vouloir faire.
Dieu est bon,
bienveillant et aimant - tendre, prévenant et indulgent,
supportant patiemment les faiblesses de ses enfants. Il est juste et
miséricordieux dans ses jugements [59] ; cependant
ces qualités plus douces sont combinées avec une grande
fermeté à venger les torts [60]. Il est
jaloux [61] de son propre pouvoir et du respect qu'on lui rend ;
c'est-à-dire qu'il a le zèle des principes de vérité
et de pureté, qui ne sont manifestés nulle part à
un plus haut degré que dans ses attributs personnels. Cet Être
est l'auteur de notre existence, c'est à lui qu'il nous est
permis de nous adresser comme Père [62]. Notre foi en lui
augmentera avec la connaissance que nous acquérons de lui.
Idolâtrie
et athéisme. - D'après les preuves abondantes de
l'existence de la Divinité dont l'idée est si
généralement acceptée par la famille humaine, il
semble qu'il y ait peu de raisons sur lesquelles l'homme puisse,
rationnellement, appuyer et maintenir une incroyance en Dieu et,
étant donné les preuves nombreuses de la nature
bienveillante des attributs divins, il ne devrait y avoir que peu de
tendance à se tourner vers de faux et indignes objets de
culte. Cependant, l'histoire du genre humain montre que le théisme,
qui est la doctrine de la croyance en Dieu et de l'acceptation de
Dieu, se voit opposer de nombreuses variétés
d'athéisme [63] que l'homme est enclin à démentir
ses prétentions à la raison et à offrir son
culte dans des sanctuaires idolâtres. L'athéisme s'est
probablement développé au cours d'époques plus
récentes, tandis que l'idolâtrie se révèle
être un des premiers pêchés du genre humain. Même
au temps de l'exode d'Israël hors d'Égypte, Dieu jugea
nécessaire de commander, par statut : « Tu
n'auras pas d'autres dieux devant ma face » [64] ;
cependant, alors même qu'il gravait ces paroles sur les tables
de pierre, son peuple se souillait devant le veau d'or, façonné
sur le modèle d'une idole égyptienne.
L'homme
possède l'instinct du culte ; il aspire à un objet
d'adoration et en trouvera un. Lorsqu'il tomba dans les ténèbres
d'une transgression persistante et oublia son Créateur et le
Dieu de ses pères, il chercha d'autres divinités. Les
uns en arrivèrent à considérer le soleil comme
type du suprême et ils se prosternèrent devant ce
luminaire, pour l'invoquer. Les autres choisirent des phénomènes
terrestres pour objet de leur culte ; ils s'émerveillèrent
devant le mystère du feu et adorèrent la flamme.
D'autres virent ou crurent voir en l'eau l'emblème de la
pureté et du bien et firent leurs dévotions près
des cours d'eau. D'autres encore, frappés de crainte et de
respect par la grandeur des montagnes gigantesques, se rendirent dans
ces temples naturels et adorèrent l'autel au lieu de Celui par
le pouvoir duquel il avait été élevé. Une
autre classe, plus imbue de respect pour tout ce qui est emblème,
chercha à se créer des objets artificiels d'adoration.
Ils se firent des images en taillant des figurines grossières
dans des troncs d'arbres et en ciselant des formes étranges
dans la pierre et ils se prosternèrent devant cela [65].
Les pratiques
idolâtres, dans certains de leurs aspects, finirent par
s'associer à des rites d'une cruauté horrible comme
dans la coutume de sacrifier des enfants à Moloch et, parmi
les Hindous, au Gange ; comme aussi dans le massacre d'êtres
humains sous la tyrannie des druides. Les dieux que les hommes se
sont donné sont sans cœur, sans pitié et
cruels [66].
L'athéisme
est la négation de l'existence de Dieu ; sous une forme
moins prononcée, il peut consister à ignorer la
Divinité. Mais celui qui professe l'athéisme est sujet,
comme ses frères mortels croyants, à la passion
universelle de l'homme pour le culte. Quoiqu'il refuse de reconnaître
le Dieu vrai et vivant, il déifie consciemment ou
inconsciemment quelque loi, quelque principe, quelque attribut de
l'âme humaine ou, à l'occasion, quelque création
matérielle. Et il se tourne vers cela pour chercher un
semblant du réconfort que le croyant trouve en abondance dans
la prière qu'il adresse à son Père et son Dieu.
Je doute qu'il existe un véritable athée, un athée
qui, avec la sincérité d'une conviction bien établie,
nie en son cœur, l'existence d'un pouvoir intelligent et
suprême.
L'idée
de Dieu est une caractéristique inhérente de l'âme
humaine. Le philosophe reconnaît la nécessité
d'une telle idée dans ses théories de l'être. Il
peut se refuser à reconnaître ouvertement l'existence
d'un Dieu personnel, cependant il suppose l'existence d'un pou voir
directeur, d'un grand inconnu, de l'inconnaissable, de l'illimitable,
de l'inconscient. Ô homme savant quoique peu sage, pourquoi
rejeter les bénédictions qui te sont accordés
par l'Être omnipotent et omniscient à qui tu dois la
vie, et dont tu ne veux cependant pas reconnaître le nom ?
Aucun mortel ne peut s'approcher de lui et contempler ses perfections
et sa puissance sans éprouver de la crainte et du respect.
Rien déjà qu'en le considérant comme Créateur
et Dieu, nous sommes confondus lorsque nous pensons à lui.
Mais il nous a donné le droit d'aller vers lui parce que nous
sommes ses enfants, et de l'invoquer sous le nom de Père. Même
l'athée éprouve, aux heures les plus solennelles de sa
vie, un élan de l'âme vers un Père spirituel,
aussi naturellement que ses affections humaines le tournent vers le
père qui lui a donné la vie mortelle. L'athéisme
d'aujourd'hui n'est, après tout, qu'une forme de paganisme.
Vues
confessionnelles de la Divinité. - La doctrine cohérente,
simple et authentique de la nature et des attributs de Dieu, telle
qu'elle a été enseignée par le Christ et ses
apôtres, dégénéra lorsque la révélation
cessa et lorsque les ténèbres, résultant de
l'absence d'autorité divine, se répandirent sur le
monde, après que les apôtres et la prêtrise eurent
été chassés de la terre. À la place de
cette doctrine, apparurent de nombreux dogmes et théories, de
facture humaine, dont beaucoup sont absolument incompréhensibles
à cause de leur inconséquence et de leur mysticisme.
En 325, le
Concile de Nicée fut convoqué sur l'ordre de l'empereur
Constantin, qui chercha à obtenir de cette assemblée
une déclaration de foi chrétienne qui serait acceptée
comme faisant autorité, et qui serait le moyen d'arrêter
les dissensions sans cesse croissantes occasionnées par le
désaccord qui régnait au sujet de la nature de la
Divinité et d'autres sujets théologiques. Le Concile
condamna certaines théories alors courantes, y compris celle
d'Arius qui affirmait que le Fils avait été créé
par le Père et, par conséquent, ne pouvait pas être
co-éternel avec le Père. Le Concile promulgua ce qui
est connu sous le nom de credo de Nicée ; et ce credo fut
suivi, plus tard, par le credo d'Athanase, au sujet duquel des
controverses se sont cependant élevées quant à
son véritable auteur [67]. Voici ce credo : « Nous
adorons un seul Dieu dans la Trinité, et la Trinité en
Unité, sans confondre les personnes ni diviser la substance,
car il y a une personne pour le Père, une autre pour le Fils,
et une autre pour le Saint-Esprit. Mais la Divinité du Père,
du Fils et du Saint-Esprit est tout une ; la gloire égale,
la majesté coéternelle. Tel que le Père est, tel
est le Fils et tel est le Saint-Esprit. Le Père incréé,
le Fils incréé et le Saint-Esprit incréé.
Le Père incompréhensible, le Fils incompréhensible
et le Saint-Esprit incompréhensible. Le Père éternel,
le Fils éternel et le Saint-Esprit éternel, mais un
seul éternel. Et il n'y a pas non plus, trois
incompréhensibles ni trois incréés ; mais
un seul incréé et un seul incompréhensible. De
même, le Père est Tout-Puissant, le Fils Tout-Puissant
et le Saint-Esprit Tout-Puissant ; et cependant il n'y a pas
trois Tout-Puissants, mais un seul Tout-Puissant. De même, le
Père est Dieu, le Fils est Dieu, et le Saint-Esprit est Dieu
et cependant il n'y a pas trois Dieux, mais un seul Dieu. - »
Il serait difficile de concevoir un plus grand nombre d'incohérences
et de contradictions exprimées en si peu de mots.
L'Église
anglicane enseigne actuellement comme orthodoxe la conception
suivante de Dieu : « Il n'y a qu'un seul Dieu vrai et
vivant, éternel, sans corps, sans parties ni passions ;
d'une puissance, d'une sagesse et d'une bonté infinies ».
L'immatérialité de Dieu, affirmée par ces
déclarations de foi confessionnelles, diffère
totalement des Écritures et est absolument contredite par les
révélations de la personne et des attributs de Dieu,
comme le démontrent les citations déjà faites.
Nous affirmons
que nier la matérialité de la personne de Dieu est nier
Dieu ; car une chose sans parties n'a pas de tout et un corps
immatériel ne peut pas exister [68]. L'Église de
Jésus-Christ des saints des derniers jours s'élève
contre la notion d'un Dieu incompréhensible, sans « corps,
sans parties ni passions », affirmant qu'une telle chose
ne peut pas exister, et proclame sa croyance et sa fidélité
au Dieu vrai et vivant des Écritures et de la révélation.
[1] « Voir
notes 1, 2, 3 à la fin du chapitre.
[2] Voir Gen.,
chap. 1 ; voir aussi PGP, Moïse, chap. 2 ; Abraham,
chap. 4.
[3] Voir Gen.
3:8 ; voir aussi PGP, Moïse 4:14.
[4] Voir PGP,
Moïse 5:6-9.
[5] Voir Gen.
4:9-16 ; voir aussi PGP, Moïse 5:22-26, 34-40.
[6] Voir Gen.
4:16 ; voir aussi PGP, Moïse 5:41.
[7] Voir Gen.
6:13 ; 7:1-4 ; 8:15-17 ; 9:1-17.
[8] Voir Gen.
chap. 12 ; voir aussi PGP, Abraham 1:16-19 ; 2:6-11 ;
19, 22-24 ; 3:3-10, 12-21, 23.
[9] Voir Ex.
3:4 ; 19:18 ; Nom. 12:5.
[10] Voir Nom.
12:8 ; voir aussi PGP, Moïse 1:1, 2, 11, 31.
[11] Voir Ex.
19:9, 11, 17-20.
[12] Héb.
3:4.
[13] Voir note
4, à la fin du chapitre.
[14] Voir note
5, à la fin du chapitre.
[15] Ps. 14:1.
[16] Voir Ps.
107:17 Prov. 1:7 10:21 ; 14:9.
[17] Voir Gen.
5:18-24 ; voir aussi Héb. 11:5 ; Jude 14.
[18] PGP,
Moïse chaps. 6, 7.
[19] Ex. 3:6.
[20] Ex.
20:18-22.
[21] Ex. 24:9,
10.
[22] Es.
6:1-5.
[23] Matt.
3:16, 17 ; Marc 1:11.
[24] Voir
Matt. 17:1-5 ; voir aussi Luc 9:35.
[25] Actes
7:54-60.
[26] Éther
chap. 3.
[27] 3 Néphi
chaps. 11-28.
[28] D&A
76:19-24.
[29] D&A
110:2-4.
[30] Voir
Matt. 3 16, 17 ; voir aussi Marc 1:9-11 Luc 3:21, 22.
[31] Voir Jean
14:26 ; 15 26.
[32] Voir
Actes 7:55, 56.
[33] Voir 1
Cor. 8:6 ; Jean 1:1-14 ; Matt. 4 10 ; 1 Tim. 3 -.16 ;
1 Jean 5:7 Mosiah 15 1, 2.
[34] Voir Jean
10:30, 38 ; 17:11, 22.
[35] Voir 3
Néphi 11:27, 36 ; 28:10 ; voir aussi Alma 11:44 ;
Mormon 7:7.
[36] Voir Jean
17:11-21.
[37] Jean
14:9-11 ; voir aussi Héb. 1:3.
[38] Voir Jean
17:5.
[39] Voir Jean
1:3 ; Héb. 1:2 ; Eph. 3:9 ; Col. 1:16
[40] Voir Jean
20:14, 15, 19, 20, 26, 27 ; 21:1-14 ; Matt. 28:9 ; Luc
24:15-31,36-44.
[41] Actes
1:9-11.
[42] Voir Héb.
1:3 ; Col. 1:15 ; 2 Cor. 4:4
[43] Voir Gen.
1:26, 27 ; Jaq. 3:8, 9.
[44] D&A
130:22.
[45] Voir 1
Néphi 4:6 ; 11:1-12 ; Mosiah 13:5 ; Marc 1:10 ;
Jean 1:32 ; Actes 2:4 ; 8:29 ;10:19 ; Rom. 8:10,
26 ; 1 Thess. 5:19.
[46] Voir
Matt. 3:16 ; 12:28 ; 1 Néphi 13:12, 13.
[47] Voir Jean
14:16, 26 ; 16:7.
[48] Voir Jean
15:26 ; 16:13.
[49] Voir D&A
130:22.
[50] voir 1
Néphi 11:11.
[51] Voir
Néh.9:30 ; Es. 42:1 ; Actes 10:19 ; Alma 12:3 ;
D&A 105. 36 ; 97:1
[52] Voir Jean
16:13 ; 1 Néphi 10:19 ; D&A 35:13 ; 50:10.
[53] Voir
Gen.1:2 ; Job 26:13 ; Ps. 104:30 ; D&A 29:31.
[54] Voir Jean
15:26 ; Actes 5:32 ; 20:23 ; 1 Cor. 2:11 ; 12:3 ;
3 Néphi 11:32.
[55] Voir
chap. 8 du présent ouvrage.
[56] Gen.
11:5.
[57] Gen.
17:1, 22.
[58] Actes
15 ; 18 ; voir aussi PGP, Moïse 1:6, 35, 37 ; 1
Néphi 9:6.
[59] Voir
Deut. 4:31 2 Chron. 30:9 ; Ex. 20:6 ; 34:6 ; Néh.
9:17, 31 ; Ps. 116:5 ; 103:8 ; 86:15 ; Jér.
32:18.
[60] Voir Ex.
20:5 ; Deut. 7:21 ; 10:17 ; Ps. 7:11.
[61] Ex.
20:5 ; 34:14 ; Deut. 4:24 ; 6:14, 15 ; Jos.
24:19, 20.
[62] Voir note
11, à la fin du chapitre.
[63] Voir note
6, à la fin du chapitre.
[64] Ex. 20 -
3.
[65] Voir note
7, à la fin du chapitre.
[66] Voir
notes 8 et 10, à la fin du chapitre.
[67] Voir The
Great Apostasy, du même auteur, chap. 7.
[68] Voir note
9, à la fin du chapitre.
NOTES DU
CHAPITRE 2
1. Il est
naturel de croire en un Dieu. - « La grande vérité
primaire « qu'il y a un Dieu », a prévalu
parmi les hommes, presque universellement et dans tous les âges,
de sorte que les saintes Écritures qui parlent de Dieu à
chaque page et qui font allusion aux sentiments de l'humanité
pendant une période d'à peu près quatre
mille ans, présentent toujours cette vérité
comme admise. En effet, dans les premiers âges du monde, il n'y
a pas de preuve positive que le théisme spéculatif ait
eu des partisans quelconques et si, à une période
ultérieure, « l'insensé dit en son cœur :
il n'y a pas de Dieu », le sentiment apparaît plus
fort dans ses affections que dans son jugement ; et en outre, il
eut une si faible influence sur l'esprit des hommes que les écrivains
sacrés ne jugèrent jamais nécessaire de
combattre l'erreur, ni par des arguments formels, ni par un appel à
des manifestations miraculeuses. Le polythéisme, et non
l'athéisme, était le péché dominant ;
c'est pourquoi le but des hommes inspirés n'était pas
tant de prouver l'existence d'un Dieu, que la non-existence des
autres - pour maintenir son autorité, mettre à
exécution ses lois, à l'exclusion de tous les
prétendants rivaux. » - Cassell's Bible Dictionary,
article « God ».
2. Importance
de la croyance en Dieu. - « L'existence d'un Être
suprême est, sans aucun doute, la conception la plus sublime
qui puisse entrer dans l'esprit humain, et même, comme question
scientifique, elle ne peut avoir d'égale, car elle prétend
fournir la cause des causes, le grand fait ultime en philosophie, la
dernière et la plus sublime généralisation de la
vérité scientifique. Cependant, c'est elle qui réclame
le moins notre étude, car elle est à la base même
de la moralité, de la vertu et de la religion ; elle
supporte le tissu social et donne de la cohésion à
toutes ses parties, elle renferme la question importante de
l'immortalité de l'homme et de sa responsabilité envers
l'autorité suprême et est inséparablement liée
à ses espoirs les plus brillants et à ses joies les
plus grandes. En effet, elle n'est pas simplement une vérité
fondamentale, mais la grande vérité centrale de toutes
les autres vérités. Toute autre vérité de
la science, de la morale et de la religion en rayonne. C'est la
source de laquelle elles découlent toutes, le centre vers
lequel elles convergent toutes et la seule proposition sublime de
laquelle elles portent toutes témoignage. Elle n'a, pour cette
raison, pas de parallèle dans sa grandeur solennelle et ses
aboutissements vitaux. » - Cassell's Bible Dictionary,
article « God ».
3. La croyance
en Dieu, naturelle et nécessaire. - Joseph Le Conte, ancien
professeur de géologie et d'histoire naturelle à
l'université de Californie, a écrit ce qui suit :
« Le théisme, ou croyance en Dieu ou dans des
dieux, ou dans un pouvoir surnaturel de quelque genre, qui contrôle
les phénomènes autour de nous, est la base et la
condition fondamentale de toute religion ; et, pour cette
raison, il est universel, nécessaire et intuitif. C'est
pourquoi je n'essayerai pas de donner des preuves de ce qui se trouve
derrière toute preuve et est déjà plus certain
que tout ce à quoi on peut arriver par un procédé
de raisonnement quelconque. La base de cette croyance repose dans la
nature même de l'homme : c'est la fondation même et
le fond de la raison. C'est cette croyance et elle seule qui donne de
la signification à la nature ; sans elle, ni la religion,
ni la science, ni même la vie humaine ne serait possible. Car,
observez quelle est la caractéristique de l'homme dans ses
rapports avec la nature extérieure. Pour la brute, les
phénomènes de la nature ne sont rien que des phénomènes
sensibles ; mais l'homme, dans la proportion exacte dans
laquelle il emploie ses facultés humaines, remonte
instinctivement des phénomènes à leur cause.
Cela est inévitable par une loi de notre nature, mais les
moyens d'élévation sont différents pour les
races cultivées et pour les races ignorantes. L'homme
ignorant, quand un phénomène se produit, dont la cause
n'est pas perçue immédiatement ; passe d'un coup
du phénomène sensible à la cause première ;
tandis que l'homme cultivé et surtout l'homme de science passe
des phénomènes sensibles par une chaîne de causes
secondaires, à la cause première. La région des
causes secondaires, et celle-là seule, est le domaine de la
science. La science, en fait, peut être définie comme
l'étude des modes d’opération de la cause
première. Il est évident, par conséquent, que la
reconnaissance des causes secondaires ne peut pas exclure l'idée
de l'existence de Dieu... Ainsi le théisme est nécessaire,
intuitif et par conséquent universel. Nous ne pourrions pas
nous en défaire même si nous le voulions. Chassez-le,
comme beaucoup le font, par une porte, et il rentrera de nouveau,
peut-être non reconnu, par la porte de derrière.
Mettez-le dehors dans ses formes nobles, tel qu'il est révélé
dans les Écritures, et il rentrera de nouveau sous ses formes
ignobles, que ce soit comme magnétisme, électricité
ou gravité, ou quelque autre pouvoir supposé efficace
pour contrôler la nature. Sous une forme ou l'autre, noble ou
ignoble, il deviendra l'hôte du cœur humain. C'est
pourquoi je répète que le théisme ne demande ni
n'admet de preuves. Mais, ces derniers temps, il y a une forte
tendance à transformer le théisme en panthéisme
et, ainsi, la croyance religieuse est dépouillée de
tout son pouvoir sur le cœur humain. C'est pourquoi il est
nécessaire que j'essaie de montrer, non pas l'existence, mais
bien la personnalité de la Divinité... Parmi une
certaine classe d'esprits cultivés et surtout parmi les hommes
de science, il y a un sentiment qui se développe, quelquefois
ouvertement exprimé, quelquefois ressenti d'une manière
vague seulement, que ce que nous appelons Dieu n'est qu'un principe
universel, qui imprègne tout, qui anime la nature - un
principe général d'évolution - une force de vie
inconsciente, impersonnelle sous laquelle tout l'univers se développe
lentement. Cette forme de théisme peut probablement satisfaire
les demandes d'une philosophie purement spéculative, mais ne
peut pas satisfaire les désirs ardents du cœur humain...
L'argument en faveur de la personnalité de la Divinité
est dérivé des preuves qu'il existe des combinaisons et
des buts intelligents dans la nature, ou dans l'ajustement de parties
pour former un tout défini et intelligent. Habituellement, on
l'appelle « l’argument de la cause ». La
force de cet argument est tout de suite sentie intuitivement par
toutes les intelligences et son effet est irrésistible et
écrasant pour tout esprit clair et honnête, qui n'est
pas infecté par les subtilités métaphysiques. »
- Joseph Le Conte, dans Religion and Science, p. 12-14.
4. Dieu dans
la nature. - Isaac Newton, écrivant à son ami, le
Docteur Bentley, en 1692, dit au sujet de l'univers naturel :
« Faire un tel système avec tous ses mouvements,
exigea une Cause qui comprît et comparât ensemble les
quantités de matière dans les corps respectifs du
soleil et des planètes et les pouvoirs de gravité qui
en résultent, les distances respectives des planètes
primaires au soleil, et des secondaires à Saturne, à
Jupiter et à la terre ; et les vélocités
avec lesquelles ces planètes peuvent faire leur révolution
autour de ces quantités de matière dans les corps
centraux ; comparer et ajuster toutes ces choses ensemble dans
une si grande variété de corps démontre que la
Cause n'était pas aveugle et fortuite, mais très versée
en mécanique et en géométrie. »
5. Indications
naturelles de l'existence de Dieu. - « Il ne se peut pas,
il n'est pas vraisemblable que l'on puisse trouver Dieu avec le
microscope et le scalpel, avec les éprouvettes ou les cornues,
avec le goniomètre ou le télescope ; mais avec de
tels outils, le savant qui travaille sérieusement ne peut pas
manquer de reconnaître un pouvoir qui se situe au-delà
de sa vision, mais dont les pulsations et les mouvements sont
indubitables. L'étendue de notre système solaire
semblait autrefois plus limitée à l'homme qu'à
présent ; et la découverte du membre le plus
distant de la famille planétaire fut due au fait que l'on
constata l'existence d'une force d'attraction que l'on ne pouvait
expliquer qu'en supposant l'existence d'une autre planète.
L'astronome, en suivant les planètes connues dans leur course
orbitale, put sentir la traction, put voir le fil qui les éloignait
d'une orbite qui aurait dû être plus restreinte ; il
ne voyait pas Neptune tandis qu'il empilait les calculs, feuille
après feuille ; mais l'existence de cet astre était
incontestable, et en se conformant aux indications qu'il avait
trouvées, il le chercha, et le trouva. La théorie seule
n'aurait jamais pu le révéler, quoique la théorie
fût incomplète et insatisfaisante sans lui ; mais
la recherche pratique, incitée par la théorie,
conduisit à la grande démonstration. Et qu'est toute la
science sinon de la théorie, si on la compare à
l'influence pratique de la confiance pieuse en l'assistance d'un
pouvoir tout-puissant et omniscient ? Ne méprisez pas les
indications de votre travail de science - les oscillations de
l'aiguille qui révèlent l'influence magnétique ;
l'instinct inné qui parle d'une vie et d'un Donneur de vie qui
sont bien au-delà du pouvoir d'explication ou de compréhension
humaine. Lorsque vous êtes assis sous la voûte céleste
comme sous un dais, méditant dans le silence de la nuit sur
les perturbations, les aspirations que l'âme ne peut ignorer,
tournez-vous dans la direction indiquée par ces impulsions et
cherchez, avec la lentille pénétrante de la prière
et de la foi, qui annihile l'espace et annule le temps, la source de
cette force dominante. » - L'auteur dans un sermon de
baccalauréat, Utah University Quarterly, sept. 1895.
6. Théisme,
athéisme, etc. - Selon l'usage courant, théisme
signifie croyance en Dieu - acceptation d'un Être vivant et
éternel qui s'est révélé à
l'homme. Le théisme implique que l'on professe croire en Dieu,
mais nie à la Divinité le pouvoir de se révéler
et proclame ne pas croire au christianisme ; le terme est
employé dans différents sens dont les principaux
sont :1) Croyance que Dieu est un Être intelligent et
éternel, tout en refusant l'idée d'une providence
soucieuse de l'humanité ; 2) Croyance en Dieu, mais
négation d'un état futur de l'âme ; 3) Selon
la définition de Kant, négation d'un Dieu personnel,
bien qu'affirmant une croyance en une force infinie, inséparablement
associée avec la matière et opérant comme
première grande cause. Le panthéisme considère
la matière et l'intelligence comme une, embrassant chaque
chose, finie et infinie, et appelle cette existence universelle :
Dieu. Dans ses aspects philosophiques, le panthéisme « a
trois formes génériques avec des variations :1) le
panthéisme de la substance unique qui attribue à l'être
universel, les attributs de l'esprit et de la matière, de la
pensée et de l'étendue, comme dans le système de
Spinoza ; 2) le panthéisme matérialiste qui lui
attribue seulement les attributs de la matière, comme dans le
système de Strauss ; 3) le panthéisme idéaliste
qui lui attribue seulement les attributs de l'esprit, comme dans le
système de Hegel ». Dans son aspect doctrinal, le
panthéisme comprend « l'adoration de la nature et
de l'humanité fondée sur la doctrine que l'univers
phénoménal en entier, l'homme et la nature inclus, est
la manifestation toujours changeante de Dieu. » Le
polythéisme est la doctrine de la pluralité de dieux
qui sont habituellement regardés comme personnifications des
forces ou des phénomènes de la nature. Le monothéisme
est la doctrine du Dieu unique. L'athéisme signifie incroyance
en Dieu, ou négation de son existence. L'athéisme
dogmatique nie, tandis que l'athéisme négatif ignore
l'existence d'un Dieu. Infidélité est quelquefois
employé comme synonyme d'athéisme, quoique le terme
indique essentiellement une forme plus atténuée
d'incroyance, se manifestant par le scepticisme en matière
religieuse, une incroyance dans la religion de la Bible, et
naturellement le rejet de la doctrine du christianisme.
L'agnosticisme prétend que Dieu est inconnu et inconnaissable,
que son existence ne peut être prouvée ni reniée ;
il n'affirme ni ne nie l'existence d'un Dieu personnel ; c'est
la doctrine du « Nous ne savons pas » - Voir
Standard Dictionary.
7. Les
pratiques idolâtres en général. - L'âme de
l'homme, une fois abandonnée à la dépravation,
est fortement tentée de s'éloigner de Dieu et de ses
institutions. « De là », dit Burder,
« les autels et les démons de l'antiquité
païenne, leurs fictions extravagantes et leurs orgies
abominables. De là, l'adoration parmi les Babyloniens et les
Arabes, des corps célestes, la première forme de
l'idolâtrie ; parmi les Canaanites et les Syriens
l'adoration de Baal Tammuz, Magog et Astarté ; parmi les
Phéniciens, l'immolation des enfants à Moloch ;
parmi les Égyptiens, les honneurs divins accordés à
des animaux, à des oiseaux, à des insectes, à
des poireaux, à des oignons ; parmi les Perses,
l'adoration religieuse du feu ; et parmi les Grecs raffinés
la reconnaissance, dans leur système de foi, de trente mille
dieux. De là, encore, de nos jours, parmi la plupart des
tribus païennes, les superstitions les plus extrêmes, les
rites les plus cruels et les plus sanglants, et la licence et les
vices les plus révoltants pratiqués au nom de la
religion. » History of all Religions, p. 12.
8. Exemples
d'idolâtrie atroce. - L'adoration de Moloch est généralement
citée comme exemple de l'idolâtrie la plus cruelle et la
plus détestable qui soit connue de l'homme. Moloch, appelé
aussi Molech, Malcham, Milcom, Baal-Melech, etc., était une
idole ammonite ; elle est mentionnée, dans l'Écriture,
à propos de ses rites cruels (Lév. 18 21 ; 20:2-5
voir aussi 1 Rois 11:5, 7, 33 ; 2 Rois 23:10, 13 ; Am.
5:26 ;Soph. 1:5 ; Jér. 32:35). Keil et Delitzsch
décrivent l'idole comme « représentée
par une statue d'airain qui était creuse, pouvait être
chauffée, et avait une tête de taureau, et les bras
étendus pour recevoir les enfants qui devaient être
sacrifiés ». Bien que l'adoration de cette idole ne
comprît pas invariablement de sacrifices humains, il est
certain que des rites aussi hideux caractérisaient ces autels
abominables. Les auteurs cités en dernier lieu disent :
« À partir du temps d'Achaz, des enfants furent
tués à Jérusalem, dans la vallée de
Ben-Hinnom, et ensuite sacrifiés en étant déposés
dans les bras chauffés où ils étaient brûlés. »
(2 Rois 23:10 ; 16:3 ; 17. 17 ; 21:6 ; Jér.
32:35 ; Ez. 16:20, 21 ; 20:31 ; comparez Ps. 106:37,
38). Beaucoup d'autorités déclarent que le sacrifice
des enfants à ce monstre hideux antidata de beaucoup le temps
d'Achaz. « L'offrande de victimes vivantes fut
probablement le comble de l'énormité dans ce système,
et il est dit que Tophet, où elle se faisait, tirait son nom
des roulements de tambour destinés à étouffer
les cris et les gémissements de ceux qui étaient brûlés
à mort. Le même lieu était appelé « Vallée
de Hinnom », et les horribles... choses associées à
ce lieu firent que Tophet et Géhenne (« Vallée
d'Hinnorn ») furent adoptés comme noms et symboles
des tourments futurs. » Pour des faits précédents
et d'autres, voir The Pentaieuch, par Keil et Delitzsch, et Cassell's
Bible Dictionary.
Les pratiques
du suicide volontaire sous le char de l'idole Jaggernaut et la noyade
des enfants dans le Gange sacré comme cela se pratique chez
les Hindous étaient non moins horribles. Les pratiques du
druidisme chez les Bretons anciens fournissent un autre exemple de
dégradation dans la religion, par l'absence de guides revêtus
d'autorité et de la lumière de la révélation.
Les druides professaient une vénération pour le chêne,
et accomplissaient la plupart de leurs cérémonies
distinctives dans des bosquets sacrés. Les sacrifices humains
caractérisaient leur système religieux. Quelques-uns de
leurs temples, par exemple ceux de Stonehenge, dans la plaine de
Salisbury, dans le Wiltshire et d'autres à Kent, existent
encore. Ces enclos circulaires, qui étaient ouverts à
l'air libre, étaient appelés cirques de la
condamnation ; près du centre de chacun se trouvait un
autel (dolmen), sur lequel des victimes étaient sacrifiées.
Les horribles cérémonies incluaient, à
l'occasion d'événements spéciaux, la mort par le
feu d'un grand nombre d'êtres humains vivants, enfermés
dans d'immenses cages d'osier.
9.
Immatérialistes et athées. - « Il y a deux
classes d'athées dans le monde. Une classe nie l'existence de
Dieu de la façon la plus positive ; l'autre nie son
existence en durée ou en espace. L'un dit : « Il
n'y a pas de Dieu » ; l'autre dit -. « Dieu
n'est ici ni là, pas plus qu'il n'existe maintenant ou
alors ». L'infidèle dit : « Dieu
n'existe nulle part ». L'immatérialiste dit :
« Il existe nulle part ». L'infidèle
dit : Il n'y a pas de substance qui soit Dieu.
L'immatérialiste
dit : « Il y a une substance qui est Dieu, mais elle
est sans parties ». L'athée dit : « Il
n'y a pas de substance qui soit esprit ». L'immatérialiste
dit : « Un esprit bien qu'il vive et agisse n'occupe
pas de place et ne remplit aucun espace de la même façon
que la matière, ni même autant que le plus menu grain de
sable ». L'athée ne cherche pas à cacher son
infidélité, mais l'immatérialiste dont la
croyance déclarée arrive aux mêmes résultats
que l'athée, s'efforce de cacher son infidélité
sous le couvert creux de quelques mots... L'immatérialiste est
un athée religieux ; il diffère simplement de
l'autre classe d'athées en revêtant un néant
indivisible et sans dimensions des pouvoirs d'un Dieu. Une classe ne
croit en aucun dieu, l'autre croit que Rien est dieu et l'adore comme
tel. » Orson Pratt, dans la brochure Absurdities of
Immaterialism, p.11.
10.
L'athéisme, croyance fatale. - « Pendant le règne
de la Terreur, l'Assemblée Nationale déclara que les
Français étaient une nation d'athées ; mais
une brève expérience les convainquit qu’une
nation d'athées ne pouvait exister longtemps. Robespierre
« proclama alors, devant la Convention, que la croyance à
l'existence de Dieu était nécessaire, à ces
principes de vertu et de morale sur lesquels la République
était fondée ; et le 7 mai [1794], les
représentants nationaux qui s'étaient récemment
prosternés devant la Déesse de la Raison, votèrent
par acclamations que le peuple français reconnaissait
l'existence d'un Être suprême et l'immortalité de
l'âme. » Students' France, 27, 6.
11. Le Père
et le Fils. Dans le traitement de la « personnalité
de chaque membre de la Divinité » et des
« attributs divins », aucune tentative n'a été
faite pour séparer les allusions faites au Père et au
Fils. Il faut se souvenir que le Personnage le plus généralement
désigné dans l'Ancien Testament comme Dieu ou
l'Éternel, est celui qui, dans l'état mortel, a été
connu comme Jésus-Christ et dans l'état pré-mortel
comme Jéhovah. - Voir l’ouvrage de l'auteur, « Jesus
the Christ », chap. 4. Le fait que Jésus-Christ ou
Jéhovah est appelé le Père dans certaines
Écritures ne justifie en aucune manière la prétention
que son Père, Élohim, et lui, sont identiques. Ce point
a été expliqué par les autorités
présidentes de l'Église comme suit :
Le Père
et le Fils : Un exposé de doctrine par la Première
Présidence et les Douze. - Les Écritures affirment
clairement et à plusieurs reprises que Dieu est le Créateur
de la terre et des cieux et de toute choses qui s'y trouvent. Dans le
sens ainsi exprimé, le Créateur est un Organisateur.
Dieu créa la terre comme sphère organisée, mais
il ne créa certainement pas, dans le sens d'amener à
une existence primaire, les éléments ultimes des
matières qui constituent la terre, car « les
éléments sont éternels » (D&A
93:33).
De même
aussi, la vie est éternelle et non créée ;
mais la vie ou la force vitale peut être infusée dans
une matière organisée, bien que les détails du
processus n'aient pas été révélés
à l'homme. Pour illustrer par des exemples, voir Gen. 2:7 ;
Moïse 3:7 ; et Abraham 5:7. Chacune de ces Écritures
affirme que Dieu insuffla dans le corps de l'homme le souffle de la
vie. Voir en outre Moïse 3:19, pour l'affirmation que Dieu
insuffla le souffle de vie dans le corps des bêtes et des
oiseaux. Dieu montra à Abraham « les intelligences
qui furent organisées avant que le monde fût » ;
et par « intelligences » nous devons comprendre
les « esprits » personnels (Abraham 3:22, 23) ;
néanmoins, il nous est expressément dit que
« l'intelligence, ou la lumière de la vérité,
n'a été ni créée ni faite, et, en vérité,
ne peut l'être. » (D&A 93:29)
Le terme
« Père », appliqué à la
Divinité, apparaît dans le livre sacré avec des
significations clairement différentes. Chacune des quatre
significations spécifiées dans le traité suivant
doit être soigneusement séparée.
1. « Père »,
dans le sens littéral. - Les Écritures qui incorporent
la signification ordinaire - littéralement celle de Père
sont trop nombreuses et précises pour exiger une citation. Le
but de ces Écritures est, en effet, de montrer que Dieu, le
Père éternel que nous désignons par le nom et
titre exalté « Élohim », est le
Père littéral de notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ
et des esprits du genre humain. Élohim est le Père en
chaque sens dans lequel Jésus-Christ est ainsi désigné
et distinctivement il est le Père des esprits. Ainsi nous
lisons dans l'épître aux Hébreux :
« D'ailleurs, puisque nos pères selon la chair nous
ont châtiés, et que nous les avons respectés, ne
devons-nous pas à bien plus forte raison nous soumettre au
Père des esprits, pour avoir la vie ? » (Héb.
12:9). C'est pour cela que Jésus-Christ nous enseigne à
prier : « Notre Père qui es aux cieux que ton
nom soit sanctifié. »
Jésus-Christ
s'applique les deux titres « Fils » et
« Père ». En effet, il dit nettement au
frère de Jared « Voici, je suis Jésus-Christ.
Je suis le Père et le Fils » (Éther 3 14).
Jésus-Christ est le Fils d'Élohim autant comme
descendant spirituel que corporel ; c'est-à-dire
qu'Élohim est littéralement le Père de l'esprit
de Jésus-Christ et également du corps dans lequel
Jésus-Christ accomplit sa mission dans la chair, corps qui
mourut sur la croix et fut ensuite enlevé par le processus de
la résurrection, et est maintenant le tabernacle immortalisé
de l'esprit éternel de notre Seigneur et Sauveur. Nulle
explication plus étendue du titre « Fils de Dieu »
appliquée à Jésus-Christ ne paraît
nécessaire.
2. « Père
dans le sens de Créateur ». - Une seconde
signification scripturale de « Père »
est celle de Créateur, par exemple, dans les passages qui
appellent l'un des membres de la Divinité « le Père
des cieux et de la terre, et de toutes les choses qui s'y trouvent »
(Éther 4:7 ; voir aussi Alma 11:3 8, 3 9 et Mosiah 15:4).
Dieu n'est pas
le Père de la terre comprise comme un des mondes dans
l'espace, ni des corps célestes en tout ou en partie, ni des
objets inanimés et des plantes et des animaux sur la terre,
dans le sens littéral dans lequel il est le Père des
esprits de l'humanité. C'est pourquoi, il faut comprendre que
les Écritures qui appellent Dieu, d'une façon
quelconque, le Père des cieux et de la terre, signifient que
Dieu est l'Auteur, l'Organisateur, le Créateur des cieux et de
la terre.
Dans ce sens,
comme le contexte le montre dans chaque cas, Jéhovah, qui est
Jésus-Christ, le Fils d'Élohim, est appelé « le
Père » et même « le Père
éternel même du ciel et de la terre » (voir
les passages cités avant. et aussi Mosiah 16:15). Dans une
signification analogue Jésus-Christ est appelé « Le
Père éternel » (Es. 9:6 ; comparez 2
Néphi 19:6).
Le fait que
Jésus-Christ, que nous connaissons aussi sous le nom de
Jéhovah, a été l'exécuteur du Père,
Élohim, dans l’œuvre de la création, est
exposé dans le livre Jesus the Christ, chapitre 4.
Jésus-Christ, étant le Créateur, est logiquement
appelé le Père du ciel et de la terre dans le sens
expliqué plus haut ; et puisque ses créations sont
de qualité éternelle, il est très justement
appelé le Père éternel du ciel et de la terre.
3.
Jésus-Christ le « Père » de ceux
qui vivent selon son Évangile. - Un troisième sens dans
lequel Jésus-Christ est considéré comme le
« Père » a rapport à la relation
qui existe entre lui et ceux qui acceptent son Évangile et
deviennent ainsi héritiers de la vie éternelle. Dans ce
qui suit, il y a quelques Écritures qui illustrent cette
signification.
Dans la
fervente prière qu'il offrit juste avant son entrée à
Gethsémané, Jésus-Christ supplia son Père
en faveur de ceux que le Père lui avait donnés, en
particulier les apôtres, et plus généralement,
tous ceux qui accepteraient et demeureraient dans l'Évangile
par le ministère des apôtres. Lisez, dans les propres
paroles de notre Seigneur, l'affirmation solennelle que ceux pour qui
il priait particulièrement étaient siens, et que son
Père les lui avait donnés : « J’ai
fait connaître ton nom aux hommes que tu m'as donnés du
milieu du monde. Ils étaient à toi, et tu me les as
donnés ; et ils ont gardé ta parole. Maintenant
ils ont connu que tout ce que tu mas donné vient de toi. Car
je leur ai donné les paroles que tu m'as données ;
et ils les ont reçues, et ils ont vraiment connu que je suis
sorti de toi, et ils ont cru que tu m'as envoyé. C'est pour
eux que je prie. Je ne prie pas pour le monde, mais pour ceux que tu
m'as donnés, parce qu'ils sont à toi ; et tout ce
qui est à moi est à toi, et ce qui est à toi est
à moi ; et je suis glorifié en eux. Je ne suis
plus dans le monde, et ils sont dans le monde, et je vais à
toi. Père saint, garde en ton nom ce que tu m'as donné,
afin qu'ils soient un comme nous. Lorsque j'étais avec eux
dans le monde, je les gardais en ton nom. J'ai gardé ceux que
tu m'as donnés, et aucun d'eux ne s'est perdu, sinon le fils
de perdition, afin que l'Écriture fût accomplie (Jean
17:6-12).
Et en outre :
« Ce n'est pas pour eux seulement que je prie, mais encore
pour ceux qui croiront en moi par leur parole, afin que tous soient
un, comme toi, Père, tu es en moi, et comme je suis en toi,
afin qu'eux aussi soient un en nous, pour que le monde croie que tu
m'as envoyé. Je leur ai donné la gloire que tu m'as
donnée, afin qu'ils soient un comme nous sommes un - moi en
eux, et toi en moi, afin qu'ils soient parfaitement un, et que le
monde connaisse que tu m'as envoyé et que tu les as aimés
comme tu m'as aimé. Père, je veux que là où
je suis, ceux que tu m'as donnés soient aussi avec moi, afin
qu'ils soient ma gloire, la gloire que tu m'as donnée, parce
que tu m'as aimé avant la fondation du monde. »
(Jean 17:20-24).
Le Seigneur a
dit à ses fidèles serviteurs, à notre époque :
« Ne craignez pas, petits enfants, car vous êtes à
moi, et j'ai vaincu le monde, et vous êtes de ceux que mon Père
m'a donnés. » (D&A 50:41)
Le salut ne
peut être atteint que par l'obéissance aux lois et aux
ordonnances de l'Évangile ; et tous ceux qui sont ainsi
sauvés deviennent fils et filles en Dieu dans un sens
distinctif. Dans une révélation donnée par
Joseph le prophète à Emma Smith, le Seigneur Jésus
appela la femme « Ma fille » et dit :
« car en vérité, je te le dis, tous ceux qui
acceptent mon Évangile sont des fils et des filles dans mon
royaume. » (D&A 25:1). Dans beaucoup d'exemples, le
Seigneur a appelé les hommes ses fils (p. ex. : D&A
9:1 ; 34:3 ; 121:7).
Le fait que
par l'obéissance à l'Évangile les hommes peuvent
devenir fils de Dieu, à la fois en tant que fils de
Jésus-Christ et, par lui, en tant que fils de son Père,
est montré dans un grand nombre de révélations
données à notre époque. Ainsi nous lisons dans
une déclaration du Seigneur Jésus-Christ à Hyrum
Smith en 1829, « Voici, je suis Jésus-Christ, le
Fils de Dieu. Je suis la vie et la lumière du monde. C'est moi
qui suis venu chez les miens et les miens ne m'ont pas reçu ;
mais en vérité, en vérité, je te dis qu'à
tous ceux qui me recevront, je donnerai le pouvoir de devenir les
fils de Dieu, oui, à ceux-là qui croient à mon
nom. Amen » (D&A 11:28-30). Le Seigneur adressa les
paroles suivantes à Orson Pratt, par l'intermédiaire de
Joseph le voyant, en 1830 : « Mon fils Orson, prête
l'oreille et écoute, car voici ce que je te dirai, moi, le
Seigneur Dieu, Jésus-Christ, ton Rédempteur, la lumière
et la vie du monde ; une lumière qui luit dans les
ténèbres et les ténèbres l'ont rejetée ;
qui a tant aimé le monde qu'il a donné sa propre vie,
afin que tous ceux qui croient puissent devenir les fils de Dieu.
C'est pourquoi tu es mon fils » (D&A 34:1-3). En 1830,
le Seigneur adressa les paroles suivantes à Joseph Smith et à
Sidney Rigdon : « Écoutez la voix du Seigneur
votre Dieu, l'Alpha et l'Oméga. le commencement et la fin,
dont la course est une ronde éternelle, toujours la même,
aujourd'hui aussi bien qu'hier et à jamais. Je suis
Jésus-Christ, le Fils de Dieu, qui fut crucifié pour
les péchés du monde, afin que tous ceux qui croient en
mon nom puissent devenir les fils de Dieu, même un en moi comme
je suis un dans le Père, et comme le Père est un en
moi, afin que nous puissions être un » (D.&A.
35:1-2). Considérez aussi ce qui suit, donné en 1831 :
« Prêtez l'oreille et écoutez la voix de
celui qui est de toute éternité à toute
éternité, le grand JE SUIS, même Jésus-Christ,
la lumière et la vie du monde ; une lumière qui
luit au milieu des ténèbres et les ténèbres
ne la comprennent pas ; c'est moi qui suis venu au méridien
des temps chez les miens, et les miens ne m'ont point reçu ;
mais à tous ceux qui m'ont reçu j'ai donné le
pouvoir de devenir mes fils ; et je donnerai aussi, à
tous ceux qui me recevront, le pouvoir de devenir mes fils »
(D.&A 39:1-4). Dans une révélation donnée
par l'intermédiaire de Joseph Smith, en mars 1831, nous
lisons : « Car en vérité, je vous dis
que je suis l'Alpha et l'Oméga, le commencement et la fin, la
lumière et la vie du monde - une lumière qui brille
dans les ténèbres et les ténèbres ne la
comprennent pas. Je suis venu chez les miens, et les miens ne m'ont
point reçu ; mais à tous ceux qui m'ont reçu
j'ai donné le pouvoir de faire de nombreux miracles et de
devenir les fils de Dieu, et à ceux qui ont cru à mon
nom, j'ai donné le pouvoir d'obtenir la vie éternelle »
(D&A 45:7-8).
Un grand
exposé de cette relation entre Jésus-Christ en sa
qualité de Père et ceux qui obéissent aux
exigences de l'Évangile en leur qualité d'enfants fut
donnée par Abinadi, des siècles avant la naissance de
notre Seigneur dans la chair : « Et maintenant, je
vous le dis, qui déclarera sa génération ?
Voici, je vous dis que quand son âme aura été
donnée en offrande pour le péché, alors il verra
sa postérité. Or qu'en dites-vous ? Qui sera sa
postérité ? Voici, je vous dis que quiconque a
entendu les paroles des prophètes, oui, de tous les saints
prophètes qui ont prophétisé sur l'avènement
du Seigneur - je vous dis que tous ceux qui ont été
attentifs à leurs paroles, qui ont cru que le Seigneur
rachètera son peuple, qui attendent ce jour pour la rémission
de leurs péchés, je vous dis que ceux-là sont sa
postérité ou les héritiers du royaume de Dieu.
Car ce sont ceux dont il a porté les péchés, ce
sont ceux pour qui il est mort afin de les racheter de leurs
transgressions. Alors ne sont-ils pas sa postérité ?
Oui, et tous les prophètes, chacun de ceux qui ont ouvert la
bouche pour prophétiser et qui ne sont pas tombés dans
la transgression ; je veux dire tous les saints prophètes
depuis le commencement du monde ne le sont-ils pas aussi ? Je
vous dis qu'ils sont sa postérité. » (Mosiah
15:10-13)
En contraste
tragique avec l'état béni de ceux qui deviennent les
enfants de Dieu en obéissant à l'Évangile de
Jésus-Christ, il y a l'état de ceux qui ne sont pas
régénérés, qui sont expressément
appelés les enfants du diable. Notez les paroles du Christ,
alors qu'il était dans la chair, à certains Juifs
méchants qui se vantaient d'être de la lignée
d'Abraham : « Si vous étiez enfants d'Abraham,
vous feriez les oeuvres d'Abraham... Vous faites les oeuvres de votre
père... Si Dieu était votre père, vous
m'aimeriez... Vous avez pour père le diable, et vous voulez
accomplir les désirs de votre père » (Jean
8:3 9, 41, 42, 44). Ainsi Satan est désigné comme le
père des méchants, quoique nous ne puissions assumer
qu'il existe une relation personnelle quelconque de parent à
enfant entre lui et eux. Une double illustration qui montre que les
justes sont les enfants de Dieu et les méchants les enfants du
diable apparaît dans la parabole de l'ivraie : « La
bonne semence, ce sont les fils du royaume ; l'ivraie, ce sont
les fils du malin. » (Matt. 13:38)
Les hommes
peuvent devenir enfants de Jésus-Christ en naissant de nouveau
-en naissant en Dieu, comme les paroles inspirées le disent :
« Celui qui pèche est du diable, car le diable
pèche dès le commencement. Le Fils de Dieu a paru afin
de détruire les oeuvres du diable. Quiconque est né de
Dieu ne pratique pas le péché, parce que la semence de
Dieu demeure en lui, et il ne peut pécher, parce qu'il est né
de Dieu. C'est par là que se font reconnaître les
enfants de Dieu et les enfants du diable. Quiconque ne pratique pas
la justice n'est pas de Dieu, non plus que celui qui n'aime pas son
frère. » (1 Jean 3:8-10)
Ceux qui sont
nés en Dieu en obéissant à l'Évangile
peuvent, par un dévouement vaillant à la justice,
obtenir l'exaltation et même atteindre l'état de la
divinité. Nous lisons d'eux : « C'est
pourquoi, comme il est écrit, ils sont dieux, oui, les fils de
Dieu » (D&A 76:58 ; comparez 132:20 ; et
mettez en contraste le paragraphe 17 de la même section ;
voir aussi paragraphe 37). Cependant, quoiqu'ils soient des dieux,
ils sont encore soumis à Jésus-Christ leur Père,
dans ces relations glorieuses et ainsi nous lisons dans le paragraphe
suivant la citation plus haut : « et ils sont au
Christ, et le Christ est à Dieu. » (76:59)
Par la
nouvelle naissance - celle d'eau et d'Esprit les hommes peuvent
devenir enfants de Jésus-Christ, étant, grâce aux
moyens pourvus par lui « des fils et des filles engendrés
en Dieu » (D&A 76:24). Cette vérité
solennelle est soulignée, en outre, dans les paroles du
Seigneur Jésus-Christ données par Joseph Smith en
1833 : « Et maintenant, en vérité, je
vous le dis, j'étais au commencement avec le Père, et
je suis le Premier-né ; et tous ceux qui sont engendrés
par mon intermédiaire participent à la même
gloire et sont l'Église du Premier-né » (D&A
93:21, 22). Pour un emploi figuré identique du terme
« engendré », appliqué à
ceux qui sont nés en Dieu, voir l'explication de Paul :
« puisque c'est moi qui vous ai engendrés en
Jésus-Christ par l'Évangile » (1 Cor. 4:15).
Un exemple analogue de cette qualité de fils reçue en
récompense de bons services, se trouve dans la révélation
qui se rapporte à l'ordre et aux fonctions de la prêtrise,
donnée en 1832 : « Car tous ceux qui, par leur
fidélité, obtiennent ces deux prêtrises dont j'ai
parlé, et magnifient leur appel, sont sanctifiés par
l’Esprit et leur corps sera renouvelé. Ils deviennent
les fils de Moïse et d'Aaron, la postérité
d'Abraham, l'Église, le royaume et les élus de Dieu. »
(D&A 84:33, 34)
S'il est
correct de dire de ceux qui acceptent l'Évangile et qui y
demeurent qu'ils sont les fils et les filles du Christ - et sur ce
point les Écritures sont formelles et ne peuvent pas être
contredites ni niées - il est logiquement correct de dire de
Jésus-Christ qu'il est le Père des justes, étant
donné qu'ils sont devenus ses enfants et lui leur Père
par la seconde naissance - la régénération
baptismale.
4.
Jésus-Christ « Père », par
investiture divine d'autorité. Une quatrième raison qui
justifie l'application du titre de « Père »,
à Jésus-Christ réside dans le fait que, dans
tous ses rapports avec la famille humaine, Jésus, le Fils, a
représenté et représente encore Élohim,
son Père, en pouvoir et en autorité. Ceci est vrai pour
le Christ dans son état préexistant, prémortel
ou non incarné, dans lequel il était connu comme
Jéhovah ; également pendant son incarnation ;
et pendant ses oeuvres comme esprit désincarné dans le
royaume des morts ; et depuis cette période dans son état
ressuscité. Aux Juifs, il dit : « Moi et le
Père, nous sommes un. » (Jean 10:30 ; voir
aussi 17:11, 22) ; cependant il déclara : « Le
Père est plus grand que moi » (Jean 14:28), et en
outre : « Je suis venu au nom de mon Père »
(Jean 5:43 ; voir aussi 10:25). La même vérité
fut déclarée par le Christ lui-même aux Néphites
(voir 3 Néphi 20 - 35 et 28:10), et a été
réaffirmée par la révélation à
notre époque (D.&A. 50:43). Ainsi le Père plaça
son nom sur le Fils ; et Jésus-Christ parla et exerça
son ministère au nom et par le nom du Père ; et en
ce qui concerne le pouvoir, l'autorité et la Divinité,
ses paroles et ses actes furent et sont ceux du Père.
Nous lisons,
par analogie, que Dieu plaça son nom sur ou dans l'ange qui
fut désigné pour exercer un ministère en faveur
du peuple d'Israël pendant l'exode. De cet ange, le Seigneur
dit : « Tiens-toi sur tes gardes en sa présence
et écoute sa voix ; ne lui résiste point, parce
qu'il ne pardonnera pas vos péchés, car mon nom est en
lui. » (Ex. 23:21)
L'apôtre
Jean reçut la visitation d'un ange qui exerça son
ministère et parla au nom de Jésus-Christ. Comme nous
le lisons : « Révélation de
Jésus-Christ, que Dieu lui a donnée, pour montrer à
ses serviteurs les choses qui doivent arriver bientôt, et qu'il
a fait connaître, par l'envoi de son ange, à son
serviteur Jean » (Apo. 1:1). Jean était sur le
point d'adorer l'être angélique qui parlait au nom du
Seigneur Jésus-Christ, mais cela lui fut défendu :
« C'est moi, Jean, qui ai entendu et vu ces choses. Et
quand j'eus entendu et vu je tombai aux pieds de l'ange qui me les
montrait, pour l'adorer. Mais il me dit : Garde-toi de le
faire ! Je suis ton compagnon de service, celui de tes frères
les prophètes, et de ceux qui gardent les paroles de ce livre.
Adore Dieu » (Apo. 22:8-9). Et alors l'ange continua à
parler comme s'il était le Seigneur lui-même :
« Voici, je viens bientôt, ma rétribution est
avec moi, pour rendre à chacun selon ce qu'est son oeuvre. Je
suis l'alpha et l'oméga, le premier et le dernier, le
commencement et la fin » (versets 12, 13). Le Seigneur
ressuscité, Jésus-Christ, qui avait été
exalté à la droite de Dieu, son Père, avait
placé son nom sur l'ange envoyé à Jean et l'ange
parla à la première personne, disant « Je
viens bientôt », « Je suis l'alpha et
l'oméga », quoiqu'il voulut dire que Jésus-Christ
viendrait et que Jésus-Christ était l'alpha et l'oméga.
Cependant,
aucune de ces considérations ne peut changer quoi que ce soit
au fait solennel que les relations de Père à Fils entre
Élohim et Jésus-Christ sont littérales. Parmi
les enfants spirituels d'Élohim, le premier-né fut et
est Jéhovah ou Jésus-Christ, par rapport auquel tous
les autres sont cadets. Les Écritures suivantes confirment
cette grande vérité. Paul, écrivant aux
Colossiens, dit de Jésus-Christ : « Il est
l'image du Dieu invisible, le premier-né de toute la création.
Car en lui ont été créées toutes les
choses qui sont dans les cieux et sur la terre, les visibles et les
invisibles, trônes, dignités, dominations, autorités.
Tout a été créé par lui et pour lui. Il
est avant toutes choses, et toutes choses subsistent en lui. Il est
la tête du corps de l'Église ; il est le
commencement, le premier-né d'entre les morts, afin d'être
en tout le premier. Car Dieu a voulu que toute plénitude
habitât en lui » (Col. 1:15-19). De cette Écriture
nous apprenons que Jésus-Christ fut le premier-né de
toute la création », et il est évident que
l'ancienneté exprimée ici, doit concerner l'existence
prémortelle, car le Christ ne fut pas l'aîné de
tous les mortels dans la chair. Il est, en outre, appelé « le
premier-né d'entre les morts », ceci voulant dire
qu'il fut le premier à être ressuscité des morts,
ou, comme il est écrit ailleurs, « les prémices
de ceux qui sont morts » (l Cor. 15:20 ; voir aussi
verset 23) : et « le premier*né des morts »,
(Apo. 1:5 ; comparez Actes 26:23). L'auteur de l'épître
aux Hébreux affirme que Jésus-Christ occupe le rang de
premier-né des enfants spirituels de son Père et exalte
la prééminence du Christ lorsqu'il fut incarné
dans la chair : « Et lorsqu'il introduit de nouveau
dans le monde le premier-né, il dit : Que tous les anges
de Dieu l'adorent ! » (Héb.1:6 ; lisez
les versets précédents). Le fait que les esprits qui
étaient cadets du Christ furent prédestinés à
naître à l'image de leur Frère Aîné,
est attesté ainsi par Paul : « Nous savons, du
reste, que toutes choses concourent au bien de ceux qui aiment Dieu,
de ceux qui sont appelés selon son dessein. Car ceux qu'il a
connus d'avance, il les a aussi prédestinés à
être semblables à l'image de son Fils, afin que son Fils
fût le premier-né entre plusieurs frères »
(Rom. 8:28, 29). Jean le Révélateur reçut le
commandement d'écrire au chef de l'église de Laodicée,
comme si c'étaient les paroles du Seigneur Jésus-Christ :
« Voici ce que dit l'Amen, le témoin fidèle
et véritable, le commencement de la création de Dieu »
(Apo. 3:14). Au cours d'une révélation donnée
par Joseph Smith en mai 1833, le Seigneur Jésus-Christ dit,
comme il a été cité auparavant : « Et
maintenant, en vérité, je vous le dis, j'étais
au commencement avec le Père et je suis le Premier-né »
(D&A 93 . 21). Un verset ultérieur éclaire le fait
que les êtres humains existèrent généralement
d'une manière similaire dans l'état spirituel antérieur
à leur incarnation dans la chair : « Vous
étiez aussi au commencement avec le Père ; ce qui
est l'Esprit, même l'Esprit de vérité. »
(verset 23)
Il n'y a donc
aucune inconvenance à dire de Jésus-Christ qu'il est le
Frère Aîné du reste du genre humain. L'épître
aux Hébreux montre qu'il est, par la naissance spirituelle,
Frère du reste d'entre nous : « En
conséquence, il a dû être rendu semblable en
toutes choses à ses frères, afin qu'il fût un
souverain sacrificateur miséricordieux et fidèle dans
le service de Dieu, pour faire l'expiation des péchés
du peuple » (Héb. 2:17). Qu'on n'oublie pas,
cependant, qu'il est essentiellement plus grand que n'importe quel
autre, en raison :1) de sa supériorité d'âge
comme aîné ou premier-né ; 2) de son rang
unique dans la chair, comme issu d'une mère mortelle et d'un
Père immortel ou ressuscité et glorifié ;
3) de sa sélection et de sa préordination comme seul et
unique Rédempteur et Sauveur du genre humain ; et 4) de
son innocence transcendante.
Jésus-Christ
n'est pas le Père des esprits qui ont pris ou prendront encore
un corps sur cette terre, car il est l'un d'eux. Il est le Fils,
comme ils sont fils et filles d'Élohim. Dans la mesure où
les étapes de la progression et des réalisations
éternelles ont été communiquées par la
révélation divine, nous devons comprendre que seuls des
êtres ressuscités et glorifiés peuvent devenir
parents de descendants spirituels. Seules ces âmes exaltées
ont atteint la maturité dans le cours fixé de la vie
éternelle ; et les esprits qui leur sont nés dans
les mondes éternels passeront par la même succession à
travers les étapes ou états respectifs par lesquels les
parents glorifiés ont atteint l'exaltation.
LA PREMIÈRE
PRÉSIDENCE ET LE CONSEIL DES DOUZE APÔTRES DE L'ÉGLISE
DE JÉSUS-CHRIST DES SAINTS DES DERNIERS JOURS, Salt Lake City,
Utah, le 30 juin 1916.
RÉFÉRENCES
SCRIPTURAIRES
Dieu est un
personnage
Notez que dans
les passages suivants, la distinction n'est pas toujours établie
entre le Père éternel ou Élohim et le Fils, qui
est Jéhovah ou Jésus-Christ. Dans la version anglaise
autorisée, ou version du roi Jacques de l'Ancien Testament,
Jéhovah est rendu par LORD (Seigneur), imprimé en
caractères majuscules ; tandis que LORD God (Seigneur
Dieu) désigne la personne d’Élohim ou de Jéhovah
ou le Père et le Fils à la fois (pour ce qui est des
versions françaises : la version Crampon [catholique]
emploie indifféremment « Dieu »,
« Yahway », « Yahweh Dieu »,
etc... La version Segond [protestante] emploie « Dieu »,
« l'Éternel », ou « le
Seigneur, l'Éternel », ndt). Voir « Jesus
the Christ », chap. 4.
L'homme à
l'image de Dieu - Gen. 1:26, 27 ; 5:1.
Dieu a fait
l'homme à son image - d'où, le meurtre est haïssable
- Gen. 9:6.
Les hommes
créés à la ressemblance de Dieu - Jaq. 3 - 9.
Christ, qui est l'image de Dieu - 2 Cor. 4:4 ; Col. 1:15 Phil.
2:6.
Le Fils est
l'empreinte de la personne du Père - Héb. 1:3.
Jésus a
dit : Celui qui me voit, voit celui qui m'a envoyé Jean
12:45. Jésus dit à Philippe : Celui qui m'a vu, a
vu le Père - Jean 14:9.
Le Christ, qui
devait venir dans la chair, serait à l'image de laquelle
l'homme fut créé au commencement, à l'image de
Dieu - Mosiah 7:27.
L'homme créé
à l'image de Dieu - Alma 18:34. Jésus-Christ, avant son
incarnation, se montra au frère de Jared, disant :
Vois-tu que vous êtes créés à mon image ?
- Éther 3:15.
L'humanité
créée à l'image et à la ressemblance de
Dieu - D&A. 20. 18.
Le Père
et le Fils ont chacun un corps de chair et d'os aussi tangible que
celui de l'homme - D&A 130:22.
L'homme à
l'image du Père et du Fils unique - Moïse 2:27. Moïse
à l'image du Fils unique - Moïse 1:6.
Dieu créa
l'homme à l'image de son propre corps - Moïse 6:9.
L'homme et la femme organisés à l'image des Dieux -
Abraham 4:27.
Le Seigneur
parla à Moïse face à face, comme un homme parle à
son ami - Ex. 33:11 ; voir aussi Nom. 12:8 ; Deut. 34:10.
Moïse,
Aaron et d'autres, en compagnie de soixante-dix anciens, virent le
Dieu d'Israël - Ex. 24.- 10.
Moïse vit
Dieu face à face et parla avec lui - Moïse, 1:2, 11.
Joseph Smith vit le Père et le Fils - PGP, Joseph Smith,
Histoire, 17.
Joseph Smith
et Sidney Rigdon virent le Seigneur à la droite de Dieu - D&A
76:23.
Joseph Smith
et Sidney Rigdon virent le Seigneur dans le temple de Kirtland - D&A
110:2.
Dieu est un
être qui a des parties et des passions
Le Seigneur
parla à Moïse face à face - voir ci-dessus. Et
bouche à bouche - Nom. 12:8 ; voir aussi Moïse,
chaps. 1 à 5.
La voix de
Dieu se fait entendre à Adam et à Ève - Gen.
3:8 ; à Caïn - Gen. 4:9 ; à Moïse,
à Aaron et à Marie - Nom. 12:4 ; aux Israélites
en bloc - Deut. 5:22.
Moi,
l'Éternel, ton Dieu, je suis un Dieu jaloux - Ex. 20:5.
L'Éternel
porte le nom de jaloux, il est un Dieu jaloux - Ex. 34:14 ; voir
aussi Deut. 4:24 ; Jos. 24:19.
L'Éternel
est un Dieu jaloux, sa colère peut s'allumer - Deut. 6:15.
La colère
de l'Éternel s'enflamma contre Israël - Juges 2 - 14
3:8 ; voir aussi 2 Rois 13:3 ; Es. 30:27.
L'Éternel
est irrité - Jér. 7:19, 20 ; voir aussi 1 Rois
22:53.
La colère
de Dieu contre l'iniquité - Rom. 1:18 ; voir aussi
Apo.15:1, 7 ; D.&A. 1:9.
Et je vis que
la colère de Dieu était répandue - 1 Néphi
14:15.
Ce sont des
choses que je hais, dit l'Éternel - Zach. 8:17.
Les tendres
miséricordes du Seigneur sur les hommes - 1 Néphi 1:20.
La miséricorde
du Père envers les Gentils - 3 Néphi 16:9.
L'Éternel
fait miséricorde - Ex. 20:6.
L’Éternel
est appelé miséricordieux, compatissant, lent à
la colère, riche en bonté et en fidélité ;
pardonne le péché mais ne tient point le coupable pour
innocent - Ex. 34:6-7.
L’Éternel,
ton Dieu, est un Dieu de miséricorde - Deut. 4:31 voir aussi
7:9.
Dieu est prêt
à pardonner, compatissant et miséricordieux, lent à
la colère et riche en bonté - Néh. 9:17 ;
voir aussi Ps. 116:5 ; Jaq. 5:11.
Il est plein
de miséricorde, de justice, de grâce, de vérité
et de paix - D&A 84:102.
L'Éternel
aimait Israël - Deut. 7:8 ; voir aussi 10:15, 18 ; Ps.
69:16 ; Osée 11:1.
Le Père
lui-même vous aime - Jean 16:27 ; voir aussi 1 Jean 3:1.
Dieu est amour
- 1 Jean 4:8-11, 16, 19.
Pour toujours
entouré des bras de son amour - 2 Néphi 1:15.
La sagesse de
Dieu, sa miséricorde et sa bonté - 2 Néphi 9:8.
La bonté
de Dieu, sa sagesse, sa patience, etc. - Mosiah 4:6.
Y a-t-il rien
qui soit étonnant de la part de l'Éternel ? - Gen.
18:14.
Ses jugements
insondables, ses voies incompréhensibles - Rom 11:33.
Dieu, Dieu,
l'Éternel le sait - Jos. 22:22.
C'est par la
sagesse que l'Éternel a fondé la terre - Prov. 3:19.
À qui
elles sont connues de toute éternité - Actes 15:18 ;
voir aussi Ps. 139 ; Prov. 5:21.
La gloire de
Dieu c'est l'intelligence - D&A 93:3 6.
Toutes choses
ont été faites par la sagesse de celui qui sait tout -
2 Néphi 2:24.
À Dieu
tout est possible - Matt. 19:26 ; voir aussi Job 42:2 Jér.
32:17.
Le Seigneur
gouverne et comprend toutes choses - D&A 88:40, 41.
La Sainte
Trinité : trois personnages
Le Père,
le Fils et le Saint-Esprit, cités individuellement - Luc
3:22 ; voir aussi Matt. 3:16, 17 ; Jean 1:32, 33 ;
15-26 ; Actes 2:33 ; 1 Pi. 1:2.
Le baptême
doit être administré au nom des Trois - Matt. 28 19 3
Néphi 11:25 ; D&A 20:73.
Le Père,
le Fils et le Saint-Esprit - 3 Néphi 11:27, 36.
Le
Saint-Esprit porte témoignage du Père et du Fils - 3
Néphi 28:11 ; D&A 20:27.
Le Père,
le Fils et le Saint-Esprit - D&A 20:28.
Mandat de
baptiser au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit - D&A
68:8.
Idolâtrie
Tu n'auras
point d'autres dieux devant ma face ; l'idolâtrie est
interdite - Ex. 20:3-5 ; Deut. 5:7-9.
Idolâtrie
parmi Éphraïm et le châtiment - Os. 13:1-4.
Les Israélites
adorent le veau d'or - Ex., chap. 32 ; voir aussi Actes 7:40, 4
1.
Malheur à
ceux qui adorent les idoles - 2 Néphi 9:37.
Les Néphites
coupables d'idolâtrie - Hélaman 6:31.
Sacrifices
humains aux idoles par les Lamanites - Mormon 4:14.
Les ancêtres
d'Abraham étaient idolâtres - Abraham 1:5-7.
Idolâtres
égyptiens ; Abraham désigné comme victime -
Abraham 1:8-18.
L'idolâtrie
dans le monde actuel - D&A 1:16.
Qu'il ne se
pratique point d'idolâtrie ni d'iniquité - D&A
52:39.
CHAPITRE
3 : LA TRANSGRESSION ET LA CHUTE
ARTICLE 2. -
Nous croyons que les hommes seront punis pour leurs propres péchés,
et non pour la transgression d'Adam.
LA
TRANSGRESSION ET SES RÉSULTATS
Le libre
arbitre de l'homme. - L'Église enseigne, comme doctrine
strictement scripturale, que l'homme a hérité, parmi
les droits inaliénables qui lui ont été conférés
par son Père divin, de la liberté de choisir le bien ou
le mal dans cette vie, d'obéir ou de désobéir
aux commandements du Seigneur, selon son désir. Ce droit ne
peut être gardé avec un soin plus jaloux qu'il ne l'est
par Dieu lui-même ; car, dans tous ses rapports avec
l'homme, il a laissé la créature mortelle libre de
choisir et d'agir, sans contrainte et sans restriction, à part
l'influence de ses conseils et de ses instructions paternelles [1].
Il a donné, il est vrai, des commandements et établi
des statuts, avec promesse de bénédictions en cas
d'obéissance et de châtiments en cas d'infraction ;
mais dans le choix qu'ils font de ceux-ci, les hommes sont
parfaitement libres de toute entrave. À cet égard,
l'homme n'est pas moins libre que ne le sont les anges, sauf
lorsqu'il s'est empêtré dans les liens du péché
et a ainsi perdu l'exercice de sa volonté et sa force d'âme.
L'individu est aussi pleinement capable de violer les lois de la
santé, les exigences de la nature et les commandements de
Dieu, tant en matière temporelle que spirituelle, que de s’y
conformer. Dans le premier cas, il s'attire les châtiments qui
découlent de la transgression de la loi ; et dans le
second cas, il hérite des bénédictions et du
surcroît de liberté qui récompensent une vie de
soumission aux lois. L'obéissance à la loi est
l'habitude de l'homme libre ; le transgresseur craint la loi,
car il attire sur lui la dépossession et la restriction, non
pas à cause' de la loi, qui l'aurait protégé
dans sa liberté, mais à cause de son antagonisme à
la loi.
L'attribut
prédominant de la justice, reconnu comme faisant partie de la
nature divine, interdit la pensée que l'homme puisse recevoir
des promesses de récompense pour ses bonnes actions et des
menaces de châtiment pour ses mauvaises actions, sans posséder
le pouvoir d'agir d'une manière indépendante. Il
n'entre pas plus dans le plan de Dieu de forcer les hommes à
faire le bien, que de permettre aux puissances du mal d'obliger ses
enfants à pécher. À l'époque de l'Éden,
le premier homme vit placer devant lui des commandements et des
lois [2] avec l'explication des châtiments qui suivraient
la violation de ces lois. En toute justice, aucune loi n'aurait pu
lui être donnée s'il n'avait été libre
d'agir de son propre chef. « Néanmoins, tu peux
choisir par toi-même, car cela t'est donné ; mais
souviens-toi que je le défends » [3] dit le
Seigneur Dieu à Adam. Au sujet de ses rapports avec le premier
patriarche du genre humain, Dieu a déclaré à
notre époque : « Voici, je lui accordai d'agir
à sa guise » [4].
Lorsque les
deux frères, Caïn et Abel, offrirent leurs sacrifices, le
plus âgé se mit en colère parce que son offrande
avait été rejetée. Alors le Seigneur raisonna
avec Caïn et s'efforça de lui enseigner qu'il devait
s'attendre à ce que les résultats de ses actions
fussent de même nature que les actions elles-mêmes,
c'est-à-dire bons ou mauvais : « Si tu agis
bien, tu relèveras ton visage, et si tu fais mal, le péché
se couche à la porte » [5].
La
connaissance du bien et du mal est essentielle à l'avancement
que Dieu a permis à ses enfants d'atteindre ; et la
meilleure façon d'acquérir cette connaissance, c'est
par l'expérience réelle qui permet de discerner
clairement entre le bien et son opposé. C'est pour cela que
l'homme a été placé sur cette terre, soumis à
l'influence des puissances du bien et du mal, avec la connaissance
des conditions qui l'entourent et le droit que le ciel lui a donné
de choisir de son plein gré. Les paroles du prophète
Léhi sont explicites : « C'est pourquoi, le
Seigneur Dieu laissa l’homme libre d'agir par lui-même.
Et l'homme ne pourrait agir par lui-même, s'il n'était
entraîné par l'attrait de l'un ou de l'autre... Ainsi
les hommes sont libres selon la chair ; et toutes les choses qui
sont utiles à l'homme leur sont données. Et ils sont
libres de choisir la liberté et la vie éternelle par
l'entremise de la grande médiation donnée à tous
les hommes ou de choisir la captivité et la mort selon la
captivité et le pouvoir du diable ; car il cherche à
rendre tous les hommes malheureux comme lui » [6].
Un autre
prophète néphite déclara, à propos de
ceux qui étaient morts, qu'ils étaient allés
« recueillir leur récompense selon leurs oeuvres,
bonnes ou mauvaises, pour récolter le bonheur éternel
ou le malheur éternel, selon l'esprit auquel elles avaient
voulu obéir, bon ou mauvais. Car tout homme reçoit des
gages de celui auquel il veut obéir, selon les paroles de
l'esprit de prophétie » [7].
Samuel,
Lamanite converti sur lequel reposait l'esprit des prophètes,
exhorta ainsi ses frères : « Et maintenant,
souvenez-vous, souvenez-vous, mes frères, que quiconque périt,
périt à lui-même et que quiconque commet
l'iniquité, la commet à lui-même ; car
voici, vous êtes libres, il vous est permis d'agir par
vous-même. Car voici, Dieu vous a donné la connaissance
et il vous a faits libres. Il vous a donné le pouvoir de
discerner le bien du mal et il vous a donné pouvoir de choisir
la vie ou la mort » [8].
Alors que l'on
discutait, dans les cieux, les plans de création et de
peuplement de la terre, Lucifer essaya de détruire le libre
arbitre de l'homme en obtenant le pouvoir de forcer la famille
humaine à faire sa volonté, promettant au Père
que par ce moyen il rachèterait toute l'humanité, de
telle sorte que pas une seule âme ne serait perdue [9].
Cette
proposition fut rejetée, tandis que le plan originel du Père
- user envers les habitants de la terre de l'influence persuasive de
préceptes sains et d'exemples de sacrifice, puis les laisser
libres de choisir à leur gré - était adopté.
Celui que l'on allait appeler le Fils unique fut désigné
comme agent principal chargé de mener à bien
l'exécution de ce plan.
La
responsabilité de l'homme pour les actes qu'il commet
personnellement est aussi complète que sa liberté de
choisir par lui-même [10]. Le résultat final des
bonnes actions c'est le bonheur ; la conséquence du mal
c'est la misère ; ils entrent dans la vie de chaque homme
en suivant des lois inviolables. Il existe un plan de jugement [11]
divinement préétabli, selon lequel chaque homme sera
appelé à répondre de ses actes ; et non
seulement de ses actes, mais aussi de ses paroles et même des
pensées de son cœur. « Je vous le dis :
au jour du jugement, les hommes rendront compte de toute parole vaine
qu'ils auront proférée » [12]. Ce sont
là les paroles du Sauveur lui-même. « Que nul
en son cœur ne pense le mal contre son prochain, et n'aimez pas
le faux serment, car ce sont là toutes choses que je hais, dit
l'Éternel » [13]. Il fut accordé à
Jean le Révélateur d'apprendre en vision quelque chose
des scènes relatives au jugement dernier ; il écrivit :
« Et je vis les morts, les grands et les petits, qui se
tenaient devant le trône. Des livres furent ouverts. Et un
autre livre fut ouvert, celui qui est le livre de vie. Et les morts
furent jugés selon leurs oeuvres, d'après ce qui était
écrit dans ces livres. La mer rendit les morts qui étaient
en elle, la mort et le séjour des morts rendirent les morts
qui étaient en eux et chacun fut jugé selon ses
oeuvres » [14].
L'exécution
du jugement ne suit pas toujours immédiatement les actes des
hommes ; il se peut que les bonnes actions ne soient pas
récompensées sur-le-champ et que le mal ne soit pas
puni de façon péremptoire ; et cela a lieu
conformément à la sagesse divine, car s'il en était
autrement, la mise à l'épreuve du caractère de
l'individu et de la foi humaine, qui est le seul but pour lequel
cette probation mortelle fut avant tout prévue, serait
grandement diminuée, étant donné que la
certitude d'une souffrance ou d'un plaisir immédiats
déterminerait généralement les humains à
agir de façon à éviter la première et à
s'assurer le second. C'est pourquoi, le jugement est remis à
plus tard, afin que chacun puisse s'éprouver, l'homme bon
croissant en droiture, et le méchant ayant l'occasion de se
repentir et de faire réparation. À de rares occasions,
un prompt jugement, de nature temporelle, a été
exécuté, les résultats tangibles de bénédictions
temporelles, pour récompenser le bien [15] et de
calamités, pour châtier le mal [16] suivant
rapidement les actes. La question de savoir si une telle rétribution
satisfait entièrement ou non les exigences de la justice, ou
si un jugement ultérieur doit avoir lieu après cette
vie, importe peu. De tels actes sont exceptionnels dans
l'administration divine.
Jésus-Christ
a la prérogative [17] de juger l'humanité et il le
fera de façon à servir au mieux ses buts, qui sont
aussi les buts de son Père. Jean rapporte les paroles du
Christ : « Le Père ne juge personne, mais il a
remis tout jugement au Fils, afin que tous honorent le Fils comme ils
honorent le Père » [18]. Et Pierre, alors
qu'il exposait l'Évangile au pieux Gentil, Corneille, déclara,
au sujet de Jésus-Christ, que « c'est lui qui a été
établi par Dieu juge des vivants et des morts » [19].
Quant au sort réservé aux méchants pour le jour
du jugement, de nombreux prophètes en ont rendu
témoignage [20] et le président de ce terrible
tribunal a donné, de sa propre bouche, des descriptions si
vives et si frappantes [21] qu'elles ne laissent pas l'ombre
d'un doute que chaque âme vivante sera appelée à
reconnaître ce qu'elle aura fait et à accepter les
résultats de ses actes. Les paroles du Seigneur et celles de
ses prophètes sont sans équivoque : il ne fait
point acception de personnes [22] et toute espèce de
faveur étrangère à la justice lui est inconnue.
Nul ne doit craindre ce jugement, hormis le pécheur qui ne
veut pas se repentir ; pour les justes ce sera l'heure de leur
triomphe [23].
Le péché.
- Quelle est la nature du péché ? À cette
question, l'apôtre Jean répond : « Le
péché est la transgression de la loi » [24].
Dans la langue originelle des livres bibliques, nous trouvons de
nombreux mots qui ont été rendus par notre seul terme
« péché » ; tous, cependant,
comportent le sens commun d'opposition à la volonté
divine [25]. Étant donné que Dieu est la
personnification de la perfection, pareille opposition est une
rébellion contre les principes de progression et une adhésion
aux pratiques qui mènent à la dégradation. Le
péché est toute condition, que ce soit omission des
choses requises ou commission d'actes interdits, qui a tendance à
entraver ou à empêcher le développement de l'âme
humaine. De même que le bon chemin conduit à la vie
éternelle, de même le péché mène
vers les ténèbres de la seconde mort. Le péché
fut introduit dans le monde par Satan [26] ; cependant,
c'est avec la permission divine que les humains sont mis en contact
avec le péché, apprenant ainsi, par expérience,
le contraste qui existe entre le bien et le mal.
Selon la
définition technique du péché, il consiste en la
violation de la loi, et, dans ce sens restreint, un péché
peut être commis par inadvertance ou par ignorance. Cependant
il ressort clairement de la doctrine scripturale de la responsabilité
humaine et de la justice infaillible de Dieu que, dans ses
transgressions, comme dans ses bonnes actions, l'homme sera jugé
selon sa capacité de comprendre la loi et d'y obéir.
Les exigences de la loi supérieure ne s'appliquent pas à
celui qui ne l'a jamais connue. Pour les péchés commis
sans connaissance - en d'autres termes, pour les lois violées
dans l'ignorance - une propitiation a été pourvue, dans
l'Expiation accomplie par le sacrifice du Sauveur ; et les
pécheurs qui appartiennent à cette catégorie ne
sont pas condamnés, mais l'occasion leur sera donnée
d'apprendre et d'accepter ou de rejeter les principes de l'Évangile.
Jacob enseigna
cette doctrine : « Là où aucune loi
n'est donnée, il n'y a pas de châtiment ; et là
où il n'y a pas de châtiment, il n'y a pas de
condamnation ; et là où il n'y a pas de
condamnation, les miséricordes du Très-Saint d'Israël
s'étendent sur eux à cause de l'Expiation ; car
ils sont délivrés par son pouvoir. Car l'Expiation
satisfait aux exigences de sa justice pour tous ceux à qui la
loi n'a pas été donnée ; ainsi ils sont
délivrés de ce terrible monstre, la mort et l'enfer, et
le diable, et le lac de feu et de soufre qui est le tourment sans
fin ; et ils sont rendus à ce Dieu qui leur a donné
le souffle et qui est le Très-Saint d'Israël ».
Ensuite, par contraste, le prophète ajoute : « Mais
malheur à celui à qui la loi est donnée, oui,
qui a tous les commandements de Dieu, comme nous, et qui les
transgresse et qui prodigue les jours de son épreuve, car son
état est terrible ! » [27]. Ceci
s'accorde étroitement avec les enseignements de Paul aux
Romains : « Tous ceux qui ont péché
sans la loi, périront aussi sans la loi, et tous ceux qui ont
péché avec la loi, seront jugés par la
loi » [28]. Et la parole des Écritures
modernes confirme la même chose, car la révélation
moderne adressée à l'Église nous dit que parmi
ceux qui doivent recevoir les bénédictions de la
rédemption sont « ceux qui sont morts sans
loi » [29]. Cela inclut les nations païennes
dont la rédemption est promise avec cette déclaration
supplémentaire : « Ceux qui n'ont pas connu de
loi auront part à la première résurrection » [30].
Le châtiment
des péchés. - De même que les récompenses
des bonnes actions sont proportionnées aux mérites des
actes, de même le châtiment prescrit pour le péché
est rendu adéquat à l'offense [31]. Mais, qu'on
s'en souvienne, la récompense et le châtiment sont tous
deux des conséquences naturelles. Le châtiment est
infligé au pécheur dans un but disciplinaire et
réformatoire, selon la justice. Il n'y entre de la part de la
nature divine, aucun esprit de vengeance, aucun désir de
provoquer la souffrance ; au contraire, notre Père
connaît chaque douleur et ne permet l'affliction que dans un
but bienfaisant. La miséricorde de Dieu se manifeste dans les
souffrances qu'il permet comme punition aussi bien que dans les
bénédictions de paix qui proviennent de lui. Il n'est
guère profitable de spéculer sur la nature exacte des
souffrances spirituelles imposées comme châtiment du
péché. La comparaison faite avec les tourments
physiques [32] tels que les tortures du feu dans un lac de
soufre, sert à montrer que l'esprit humain est incapable de
concevoir l'étendue de ces châtiments. Les souffrances
qu'entraîne la condamnation sont plus à craindre que
n'importe quelle torture physique qu'on puisse infliger ;
l'esprit, l'âme tout entière sont appelés à
souffrir et nul dans la chair n'en connaît le tourment.
Considérez
la parole du Seigneur au sujet de ceux qui ont commis le péché
impardonnable et dont la transgression les a placés au-delà
de l'horizon actuel d'une rédemption possible. Ils ont sombré
si bas dans leur iniquité qu'ils ont perdu la puissance et
même le désir d'essayer de se réformer [33].
Ils sont appelés fils de perdition. Ce sont ceux qui, ayant
appris à connaître la puissance de Dieu, s'en détournent
ensuite ; ceux qui pèchent volontairement alors qu'ils
sont dans la pleine lumière de la connaissance ; ceux qui
ouvrent leur cœur au Saint-Esprit et ensuite se moquent du
Seigneur et lui font affront en le reniant ; et ceux qui
commettent le meurtre en versant le sang innocent [34] ce sont
ceux dont le Seigneur a déclaré qu'il serait préférable
qu'ils ne fussent jamais nés [35]. Ils doivent partager
le châtiment du diable et de ses anges - châtiment si
terrible que la connaissance en est cachée de tous sauf de
ceux qui sont livrés à cette condamnation, quoiqu'il
soit permis à certains [36] d'avoir une vision temporaire
de ce tableau. Ces pécheurs sont les seuls sur lesquels la
seconde mort aura pouvoir : « Oui, en vérité,
les seuls qui ne seront pas rachetés, au temps fixé,
par le Seigneur » [37].
La durée
du châtiment. - Quant à la durée du châtiment,
nous pouvons être sûrs qu'elle sera proportionnelle à
la gravité du péché ; et que la conception
que toutes les sentences pour les méfaits sont interminables,
est fausse [38]. Aussi grand que soit l'effet de cette vie
ici-bas sur la vie dans l'au-delà et aussi sûrs que nous
soyons de porter la responsabilité des occasions de nous
repentir que nous avons perdues, Dieu détient le pouvoir de
pardonner au-delà du tombeau. Cependant, les Écritures
parlent de châtiment infini et éternel. Tout châtiment
ordonné par Dieu est éternel, parce qu'il est
éternel [39]. Il a un système de châtiment
sans fin, car il existera toujours un lieu destiné à
recevoir les esprits désobéissants ; cependant le
châtiment infligé aura une fin dans chaque cas où
la repentance et la réparation seront trouvées
acceptables. Et la repentance n'est pas impossible dans le monde des
esprits [40]. Néanmoins, comme nous l'avons déjà
vu, il y a des péchés qui sont tellement grands que les
châtiments réservés à ce genre de péchés
n'ont pas été révélés à
l'homme [41] ; ces châtiments extrêmes sont à
l'intention des fils de perdition.
La fausse
doctrine que le châtiment réservé aux âmes
égarées est sans fin, et que chaque sentence pour le
péché a une durée interminable, doit être
considérée comme l'un des résultats les plus
pernicieux de l'interprétation erronée des Écritures.
Ce n'est qu'un dogme énoncé par des sectaires sans
autorité et égarés, non-scriptural,
déraisonnable et révoltant pour quelqu'un qui aime la
miséricorde et honore la justice. Il est vrai que les
Écritures parlent de flammes éternelles, d'une
damnation éternelle et de la vengeance du feu éternel [42]
à propos des jugements prévus pour les méchants ;
cependant, dans aucun cas, on n'est justifié en déduisant
que le pécheur devra subir la colère de la justice
offensée aux siècles des siècles. La punition,
dans chaque cas, est suffisamment sévère sans qu'on y
ajoute encore l'horreur suprême de la faire durer à
l'infini. La justice doit recevoir son dû ; mais lorsque
le « dernier quadrant » aura été
payé, les portes de la prison s'ouvriront et le prisonnier
sera libre. Mais la prison reste et la loi qui prescrit le châtiment
des offenses ne sera pas révoquée.
Si généraux
étaient les mauvais effets de la doctrine communément
acceptée concernant les tourments sans fin qui attendaient
chaque pécheur, quelque fausse et opposée aux Écritures
qu'elle fût, que même avant que l'Église ne fût
officiellement organisée à notre époque, le
Seigneur donna une révélation à ce sujet par
l'intermédiaire du prophète Joseph Smith, dans laquelle
nous lisons : « Et certainement chaque homme doit se
repentir ou souffrir, car moi, Dieu, je suis infini. C'est pourquoi
je ne révoque pas les jugements que je prononcerai et parmi
ceux qui se trouveront à ma gauche, il y aura de la douleur,
des pleurs, des lamentations et des grincements de dents. Néanmoins,
il n'est pas écrit qu'il n'y aura pas de fin à ce
tourment, mais il est écrit tourment infini. Il est aussi
écrit damnation éternelle... Car voici, je suis infini
et le châtiment qui vient de ma main est un châtiment
infini, car Infini est mon nom. C'est pourquoi, le châtiment
éternel est le châtiment de Dieu, le châtiment
infini est le châtiment de Dieu » [43].
Satan. - Nous
avons eu fréquemment l'occasion de faire allusion à
l'auteur du mal parmi les hommes ; c'est Satan [44],
l'adversaire ou l'ennemi du Seigneur, le chef des mauvais esprits,
appelé aussi le Diable [45], Béelzébul [46]
ou le Prince des Démons, Perdition [47] et Bélial [48].
Les termes figurés dragon et serpent sont appliqués à
Satan lorsqu'on fait allusion à sa chute [49]. D'après
la parole révélée [50] nous apprenons que
Satan était autrefois un ange de lumière, connu alors
sous le nom de Lucifer, Fils du Matin ; mais son ambition
égoïste le poussa à aspirer à la gloire et
au pouvoir du Père ; c'est dans ce but qu'il fit la
proposition pernicieuse de racheter la famille humaine par la force ;
ayant échoué dans sa tentative, il dirigea une
rébellion ouverte contre le Père et le Fils, entraînant
un tiers des armées célestes dans sa ligne impie [51].
Ces esprits rebelles furent expulsés des cieux et ont suivi
depuis les impulsions de leur nature mauvaise en essayant de conduire
les âmes des hommes vers les ténèbres où
ils se trouvent eux-mêmes. Ce sont là le diable et ses
anges. Le droit de libre-arbitre, maintenu et assuré par la
guerre dans les cieux, rend impossible l'emploi de la coercition dans
cette oeuvre infernale de dégradation. Mais ces esprits malins
usent à l'extrême de leurs pouvoirs de tentation et de
persuasion. Satan tenta Ève et poussa celle-ci à
transgresser la loi de Dieu [52] ; c'est lui qui confia au
fratricide Caïn le secret du meurtre pour un profit [53].
Satan exerce
son empire sur les esprits qui ont été corrompus par
ses pratiques ; il est le premier parmi les anges qui furent
précipités en bas, et l'instigateur de la ruine de ceux
qui tombent dans cette vie ; il cherche à molester et à
entraver l'humanité dans ses bons efforts, en tentant au
péché ; ou bien, ce peut être en imposant la
maladie ou peut-être la mort [54]. Cependant, dans toutes
ces actions malignes, il ne peut aller plus loin que ne le lui
permettent les transgressions de la victime, ou que ne le lui permet
la sagesse de Dieu ; et il peut être arrêté
n'importe quand par le pouvoir supérieur. Et même les
opérations de sa plus grande malice peuvent être
détournées vers l'accomplissement de buts divins. Les
Écritures nous prouvent que les jours du pouvoir de Satan sont
comptés [55] son sort est arrêté, et, au
temps voulu par le Seigneur, il sera complètement vaincu. Il
sera lié pendant le règne millénaire [56]
et après ces mille ans de paix, il sera relâché
pour un peu de temps ; ensuite sa défaite deviendra
complète, et son pouvoir sur les enfants de Dieu sera détruit.
LA CHUTE
Nos premiers
parents en Eden [57] - L'apothéose du grand drame de la
création fut la formation de l'homme à l'image de son
Père spirituel, Dieu [58]. Pour recevoir le premier
homme, le Créateur avait préparé une région
exceptionnellement belle de la terre et l'avait parée de
beautés naturelles pour réjouir le cœur de son
possesseur. « L'Éternel Dieu planta un jardin en
Eden, du côté de l'orient [59], et il y mit l'homme
qu'il avait formé » [60]. Peu après
l'avènement de l'homme sur la terre, le Seigneur créa
une compagne pour l'aider, déclarant qu'il n'était pas
bon que l'homme fût seul [61]. C'est ainsi que, homme et
femme, Adam et Ève, son épouse, furent placés
dans le jardin. Ils avaient reçu domination « sur
les poissons de la mer, sur les oiseaux du ciel et sur tout animal
qui se meut sur la terre » [62]. En même temps
que ce grand pouvoir, certains commandements leur furent donnés,
dont le premier, par ordre d'importance, était d'être
« féconds, de multiplier, de remplir la terre et de
l'assujettir » ; ensuite, ils ne devaient pas manger,
ni même toucher le fruit d'un certain arbre, l'arbre de la
connaissance du bien et du mal, qui se trouvait au milieu du jardin,
bien qu'ils fussent libres de manger de tous les autres fruits à
volonté. Voici les paroles mêmes que Dieu prononça
au sujet de ce commandement et du châtiment prévu pour
sa violation : « Et moi, le Seigneur Dieu, je donnai
un commandement à l'homme, disant : De chaque arbre du
jardin tu peux manger à discrétion, mais de l'arbre de
la connaissance du bien et du mal tu n'en mangeras Pas ;
néanmoins tu peux choisir par toi-même, car cela t'est
donné ; mais souviens-toi que je le défends, car
le jour où tu en mangeras, tu mourras sûrement » [63].
La tentation
de désobéir à cette injonction se produisit
bientôt. Satan se présenta à Ève, dans le
jardin et, par la bouche du serpent, la questionna sur les
commandements que Dieu avait donnés au sujet de l'arbre de la
connaissance du bien et du mal. Ève répondit qu'il leur
était même interdit de toucher le fruit de cet arbre,
sous peine de mort. Satan chercha alors à séduire la
femme, contredisant la déclaration du Seigneur et affirmant
que la mort ne suivrait pas la violation de l'injonction divine ;
mais que, d'autre part, en faisant ce que le Seigneur avait défendu,
son mari et elle deviendraient semblables aux dieux, connaissant
d'eux-mêmes le bien et le mal. La femme fut séduite par
ce que Satan lui faisait miroiter et, désireuse de jouir des
avantages décrits par le diable, elle désobéit
au commandement du Seigneur et prit du fruit défendu. Elle ne
craignait pas le mal, car elle ne le connaissait pas. Alors, faisant
part à Adam de ce qu'elle avait fait, elle l'exhorta à
manger du fruit aussi.
Adam se trouva
dans une situation où il lui était impossible d'obéir
à la fois aux deux commandements bien précis que le
Seigneur lui avait donnés. Sa femme et lui avaient reçu
le commandement de multiplier et de remplir la terre. Adam n'était
pas encore déchu à l'état mortel, mais Ève
l'était déjà ; et, dans des conditions
tellement dissemblables, les deux ne pouvaient pas demeurer ensemble
et, par conséquent, ne pouvaient pas accomplir le commandement
divin concernant la procréation. D'un autre côté,
Adam désobéirait à un autre commandement de Dieu
s'il répondait à l'invitation d'Ève. Il décida,
délibérément et sagement, de s'en tenir au
premier et plus grand commandement ; et ainsi, pleinement
conscient de la nature de son acte, il prit aussi du fruit que
portait l'arbre de la connaissance. Le fait qu'Adam agit en pleine
connaissance de cause est affirmé par les Écritures.
Paul, écrivant à Timothée, expliqua que « ce
n'est pas Adam qui a été séduit, c'est la femme
qui, séduite, s'est rendue coupable de transgression » [64].
Le prophète Léhi, exposant les Écritures à
ses fils, déclara : « Adam tomba pour que les
hommes fussent, et les hommes sont pour avoir de la joie » [65].
L'arbre de
vie. - Il y avait, en Éden, un autre arbre qui possédait
des vertus particulières ; son fruit assurait la vie à
celui qui en mangeait. Aussi longtemps qu'Adam et Ève avaient
vécu dans l'innocence, sans être assujettis à la
mort, cet arbre ne leur avait pas été interdit. Mais
maintenant qu'ils avaient transgressé, maintenant que, par
décret divin, la mort était devenue leur lot, il
fallait, de toute nécessité, que le fruit de l'arbre de
vie ne fût plus à leur portée. C'est pourquoi ils
furent chassés du jardin, et des chérubins armés
d'épées flamboyantes gardèrent le chemin pour
empêcher l'homme d'y retourner dans son état dégénéré.
Nos premiers parents acquirent, par la transgression, une
connaissance qu'ils ne possédaient pas dans leur condition
première d'innocence - la connaissance expérimentale du
bien et du mal. Le résultat de leur chute n'aurait pu avoir
que de mauvais effets s'ils étaient redevenus immédiatement
immortels, sans repentance et sans Expiation.
Dans le
désespoir qui suivit leur prise de conscience du grand
changement qui s'était opéré en eux, et à
la lumière de la connaissance qu'ils avaient obtenue au prix
des vertus de l'arbre de vie, c'est tout naturellement qu'ils
auraient recherché l'avantage apparent d'une échappatoire
immédiate en prenant de cette nourriture qui rendait l'homme
immortel. La miséricorde divine les empêcha d'agir de la
sorte.
Les paroles du
Créateur déclarent clairement qu'il était
nécessaire de bannir Adam et Ève d'Eden :
« L'Éternel Dieu dit : Voici, l'homme est
devenu comme l'un de nous, pour la connaissance du bien et du mal.
Empêchons-le maintenant d'avancer sa main, de prendre de
l'arbre de vie, d'en manger et de vivre éternellement. Et
l'Éternel Dieu le chassa du jardin d'Eden, pour qu'il cultivât
la terre, d'où il avait été pris. C'est ainsi
qu'il chassa Adam ; et il mit à l'orient du jardin d'Éden
les chérubins qui agitent une épée flamboyante,
pour garder le chemin de l'arbre de vie » [66].
Alma, le
prophète néphite, saisit ce qui aurait résulté
si Adam et sa femme avaient mangé du fruit de l'arbre de vie ;
voici son explication : « Nous voyons que l'homme
était devenu comme Dieu, connaissant le bien et le mal ;
et de crainte qu'il n'étendît la main pour prendre aussi
du fruit de l'arbre de vie pour en manger et vivre à jamais,
le Seigneur Dieu plaça des chérubins et l'épée
flamboyante, afin qu'il ne pet pas du fruit. - Nous voyons ainsi
qu'un temps fut donné à l'homme pour se repentir, oui,
un temps d'épreuve, un temps pour se repentir et servir Dieu.
Car voici, si Adam avait immédiatement avancé la main
et pris du fruit de l'arbre de vie, il aurait vécu à
jamais, selon la parole de Dieu, n'ayant aucun intervalle pour se
repentir ; oui, et la parole de Dieu aurait aussi été
sans effet, et le grand plan de salut aurait avorté » [67].
Le résultat
immédiat de la chute fut la substitution de la mortalité,
avec toutes ses faiblesses, à la vigueur, l'état
immortel primitif. Adam sentit directement les effets de la
transgression lorsqu'il trouva une terre nue et désolée
avec un sol relativement stérile, au lieu de la beauté
et la fertilité d'Eden. Au lieu de plantes utiles et
agréables, il y trouva des ronces et des épines ;
et l'homme dut travailler péniblement et endurer la fatigue et
les souffrances physiques pour cultiver le sol afin de se procurer la
nourriture nécessaire. C'est sur Ève que retomba le
châtiment des infirmités corporelles ; les peines
et les douleurs qui ont été considérées,
depuis ce temps-là, comme le lot naturel de la femme
s'abattirent sur elle et elle fut assujettie à l'autorité
de son mari. Ayant perdu le sens de leur innocence antérieure,
ils devinrent honteux de leur nudité et le Seigneur leur fit
des vêtements de peau. L'homme et la femme subirent tous deux
le châtiment de la mort spirituelle, car le jour même,
ils furent bannis d'Éden et chassés de la présence
du Seigneur. Le serpent, qui avait servi les buts de Satan, fut
l’objet du mécontentement divin et fut condamné à
ramper à jamais dans la poussière et à subir
l'inimitié qui, fut-il décrété, serait
placée dans le cœur des enfants d'Ève.
Une expiation
prévue. - Dieu ne laissa pas ses enfants, maintenant mortels,
sans espérance. Il donna d'autres commandements à Adam,
lui enjoignant d'offrir des sacrifices au nom du Fils unique et lui
promettant la rédemption, à lui et à tous ceux
de ses descendants qui se conformeraient aux conditions prescrites.
Il fut expliqué à nos parents qu'il était
possible de recevoir la récompense du vainqueur en triomphant
du mal, et ils se réjouirent. Adam déclara :
« Béni soit le nom de Dieu, car, à cause de
ma transgression, mes yeux sont ouverts et j'aurai de la joie dans
cette vie et je verrai de nouveau Dieu dans la chair ».
Ève se réjouit également et dit : « Si
nous n'avions pas transgressé, nous n'aurions jamais eu de
postérité et nous n'aurions jamais connu le bien et le
mal, la joie de notre rédemption et la vie éternelle
que Dieu donne à tous ceux qui obéissent » [68].
La chute ne se
produisit pas par hasard. - Il ne serait pas raisonnable de supposer
que la transgression d'Adam et d'Ève fut une surprise pour le
Créateur. Grâce à sa prescience infinie, Dieu
savait ce que serait le résultat de la tentation d'Ève
par Satan, et ce qu'Adam ferait dans les circonstances qui
s'ensuivraient. De plus, il fut, de toute évidence, prévu
que la chute serait le moyen de donner à l'homme l'expérience
directe du bien et du mal, afin qu'il choisît l'un ou l'autre
par l'exercice de son libre-arbitre et se préparât
ainsi, par les expériences d'une probation mortelle, à
l'exaltation prévue dans le plan bienfaisant de sa création.
« Car voici mon oeuvre et ma gloire : réaliser
l'immortalité et la vie éternelle de l'homme »,
dit le Seigneur à Moïse [69]. Le but de Dieu était
de mettre à la portée des esprits engendrés par
lui dans les cieux le moyen de l'effort individuel et l'occasion
d'obtenir non pas simplement la rédemption de la mort, mais
aussi le salut et même l'exaltation, avec le pouvoir de
progresser et de croître éternellement. C'est pourquoi,
il était nécessaire que les descendants spirituels de
Dieu quittassent les scènes de leur première enfance
pour entrer à l'école de l'expérience mortelle,
afin d'y rencontrer, d'y affronter, et d'y vaincre le mal, selon
leurs degrés de force et de foi respectifs. Adam et Eve
n'auraient jamais pu être les parents d'une postérité
mortelle s'ils n'étaient devenus eux-mêmes mortels ;
la mortalité était un élément essentiel
dans le plan divin à l'égard de la terre et les
habitants qui lui avaient été désignés.
Et afin d'introduire la mortalité, le Seigneur plaça
une loi devant les progéniteurs du genre humain, sachant ce
qui s'ensuivrait.
Ève
accomplit les buts prévus de Dieu par le rôle qu'elle
joua dans le grand drame de la chute ; cependant, elle n'avait
pas cet objet en vue lorsqu'elle prit du fruit défendu ;
son intention était d'agir à l'encontre du commandement
divin, séduite qu'elle était par les sophismes de
Satan, qui contribua d'ailleurs ainsi à l'accomplissement des
buts du Créateur en tentant Ève ; pourtant son
dessein était de faire avorter le plan du Seigneur. On nous
dit clairement qu'il « ne connaissait pas la volonté
de Dieu, c'est pourquoi il essaya de détruire le monde » [70].
Cependant, son effort diabolique, loin d'être le premier pas
vers la destruction, fut un apport au plan de progression éternelle
de l'homme. Le rôle joué par Adam dans ce grand
événement fut essentiellement différent de celui
de sa femme. Il ne fut pas séduit. Au contraire, c'est
délibérément qu'il décida de faire selon
le désir d'Ève, afin de pouvoir accomplir les buts de
son Créateur concernant le genre humain dont il avait été
ordonné premier patriarche.
Même les
transgressions des hommes peuvent servir à l'accomplissement
de buts élevés. La mort sacrificatoire du Christ fut
ordonnée avant la fondation du monde ; cependant Judas,
qui le trahit, et les Juifs, qui crucifièrent le Fils de Dieu,
n'en sont pas moins coupables de ce crime affreux.
Il est devenu
pratique courante, parmi les hommes, d'accabler de reproches les
progéniteurs de la famille humaine et de décrire l'état
soi-disant béni dans lequel nous vivrions s'il n'y avait pas
eu la chute, alors que nos premiers parents ont droit à notre
plus profonde gratitude pour l'héritage qu'ils ont laissé
à leur postérité -le moyen d'acquérir le
droit à la gloire, à l'exaltation et à la vie
éternelle. Sans l'occasion qui a été ainsi
donnée, les esprits des enfants de Dieu seraient toujours
demeurés dans un état d'enfance innocente, sans péché
sans aucun effort de leur part ; sauvés de façon
négative, non pas du péché, mais de l'occasion
de faire face au péché, incapables de remporter les
lauriers de la victoire parce qu'empêchés de prendre
part au conflit. Dans l'état actuel des choses, ils héritent
du droit de naissance des descendants d'Adam : la mortalité
avec ses possibilités illimitées et sa liberté
d'action, don de Dieu. De notre père Adam, nous avons hérité
de tous les maux qui sont légués à la chair ;
mais ceux-ci accompagnent nécessairement la connaissance du
bien et du mal, connaissance qui, sagement employée, permet à
l'homme de devenir même semblable aux Dieux !
[1] Voir note
1, à la fin du chapitre.
[2] Voir Gen.
1:27-29 2:15-17 ; PGP, Moïse 2:27-29 ; 3:15-17.
[3] PGP, Moïse
3 17.
[4] D&A
29:35.
[5] Gen. 4:7.
[6] 2 Néphi
2:16, 27 ; voir aussi 2 Néphi 10:23 ; Alma 31 ;
29:4. 5 ; 30:9.
[7] Alma 3:26,
27.
[8] Hélaman
14:30-31.
[9] Voir PGP,
Moïse 4:1 ; voir aussi PGP, Abraham 3:27 28 ; et Jesus
the Christ, chap. 2.
[10] Voir note
4, à la fin du chapitre.
[11] Voir
Matt. 10:15 ; 11:22 ; 2 Pi. 2:9 ; 3:7 ; 1
Jean4:17.
[12] Matt.
12:36.
[13] Zach.
8:17
[14] Apo. 20
12, 13.
[15] Voir Job
42:10-17.
[16] Voir Nom.
12:1, 2, 10-15 ; 15:32-36 ; chap. 16 ; 21:4-6 ; 1
Sam. 6:19 ; 2 Sam. 6:6. 7: Actes 5:1-11.
[17] Voir Jean
5:22-27 ; voir aussi Actes 10:42 ; 17:3 1 ; Rom.
2:16 ; 2 Cor. 5:10 ; 2 Tim. 4:1, 8 ; D&A 133:
[18] Jean
5:22, 23.
[19] Voir
Actes 10:42.
[20] Voir Dan.
7:9-12 ; voir aussi 2 Thess. 1:7, 8 ; 3 Néphi
26:3-5 ; D&A 76:31-49, 103-106.
[21] Voir
Matt. 25 31-46 ; D&A. 1:9-12.
[22] Voir
Actes 10:34, 35 ; voir aussi Rom. 2:11 ; Eph. 6:9 ;
Col. 3:25
[23] Voir 2
Tim. 4:8.
[24] 1 Jean
3:4.
[25] Voir note
2, à la fin du chapitre.
[26] Voir PGP,
Moïse 4:4, voir aussi Gen., chap. 3.
[27] 2 Néphi
9:25-27.
[28] Rom.
2:12 ; voir aussi Actes 17 30, 3 1.
[29] D&A.
76:72.
[30] D&A.
45:54
[31] Voir D&A
76:82-85 ; 82:21 ; 104:9 ; 63:17 ; 2 Néphi
1:13 ; 9:27 ; 28:23.
[32] Voir D&A
76:36, 44 ; voir aussi Jacob 6:10 ; Alma 12:16, 17 ; 3
Néphi 27:11, 12.
[33] Voir D&A
76:26, 32, 43 ; Jean 17:12 ; 2 Thess.2:3.
[34] Voir D&A
13 2:27.
[35] Voir D&A
76:32 ; voir aussi Matt. 26:24 ; Marc 14:21.
[36] Voir D&A
76:45-48.
[37] D&A
76:38, 39.
[38] Voir D&A
19:6-12 ; 76:3 61 44.
[39] Voir D&A
19:10-12.
[40] Voir 1
Pi. 3:18-20 ; 4:6 ; D « & A. 76:73.
[41] Voir D&A.
76:45.
[42] Voir
Matt. 18:8 ; 25:41-46 ; 2 Thess 1:9 ; Marc 3:29 ;
Jude 7.
[43]
Révélation donnée en mars 1830 ; D&A
19:4-12.
[44] Voir Job
1:6-22 ; 2:1-7 ; Zach. 3:1, 2.
[45] Voir
Matt. 4:5, 8, 11 ; voir aussi 1 Pi. 5:8.
[46] Voir
Matt. 12:24.
[47] D&A
76:26.
[48] 2 Cor.
6:15.
[49] Voir Apo.
12:9 ; 20:2.
[50] Voir D&A
76:25-27 ; voir aussi Es. 14:12.
[51] Voir D&A
29:36, 37 ; voir aussi PGP, Moïse, 4:3-7 ; Abraham
3:27:28 ; Jesus the Christ, p. 8, 9 ; Dan 8:10 ; Apo.
12:4.
[52] Voir Gen.
3:4, 5 - voir aussi P. de G P., Moïse 4:6-11.
[53] Voir PGP,
Moïse 5:29-33
[54] Voir Luc
13:16 ; voir aussi Job, chap. 1.
[55] Voir Jean
12:31 ; 16:11.
[56] Voir Apo.
20:1-10.
[57] Lire
Gen., chaps. 2, 3 ; voir aussi PGP, Moïse 3:4 ;
Abraham 5:7-21.
[58] Voir Gen.
1:26, 27 ; voir aussi PGP, Moïse 2:26, 27.
[59] Voir note
3, à la fin du chapitre.
[60] Gen. 2:8,
9.
[61] Voir Gen.
2:18 ; voir aussi PGP, Moïse 3:18, 21-24.
[62] Gen.
1:28 ; voir aussi PGP, Moïse 2:28 ; Abraham 4:28.
[63] PGP,
Moïse 3:16, 17 ; voir aussi Gen. 2:16, 17.
[64] 1 Tim. 2.
14.
[65] 2 Néphi
2:25.
[66] Gen.
3:22-24 ; voir aussi PGP, Moïse 4 3 1.
[67] Alma
42:3-5.
[68] PGP,
Moïse 5:10, 11 ; voir aussi notes 6, 7 et 8, à la
fin du chapitre.
[69] PGP,
Moïse 1:39.
[70] PGP,
Moïse 4:6.
[71] Voir note
5, à la fin du chapitre.
NOTES DU
CHAPITRE 3
1. Le libre
arbitre de l'homme donné par Dieu. - Ce qui suit est un
extrait d'un discours donné par le président Brigham
Young, le 5 juillet 1855 (voir Journal of Discourses de cette date et
le Millennial Star, vol. 20, p. 43). « Quel est le
fondement des droits de l'homme ? Le Seigneur Tout-Puissant a
organisé l'homme dans le but exprès qu'il devienne un
être indépendant comme lui et lui a donné son
libre arbitre individuel. L'homme est fait à la ressemblance
de son Créateur, le grand archétype de l'espèce
humaine, qui lui conféra les principes de l'éternité,
implantant l'immortalité en lui, et le laissant libre d'agir
dans la voie qui lui semblerait bonne - libre de choisir ou de
refuser, de lui-même, d'être un saint des derniers jours
ou un méthodiste wesleyen, d'appartenir à l'Église
anglicane, la fille aînée de l'Église mère,
à la vieille Mère elle-même, à sa sœur,
l'Église grecque, ou d'être un infidèle et de
n'appartenir à aucune église. Lorsque le royaume de
Dieu sera complètement établi sur la surface de la
terre et prendra la prééminence sur toutes les autres
nations et royaumes, il protégera les hommes dans la
jouissance de tous leurs droits, peu importe ce qu'ils croiront, ou
ce qu'ils professeront, ou ce qu'ils adoreront. »
2. La nature
du péché. - Le mot français péché
représente une variété de termes qui se trouvent
dans les langues originelles dont la traduction littérale
démontre une grande similitude de l'un à l'autre.
Ainsi, dans l’Ancien Testament, on trouve entre autres les
termes hébreux suivants : setim (il y est fait allusion
dans Ps. 101:3), signifiant « dévier de la voie » ;
Shegagah (Lév. 4:2 ; Nom. 15:27), « errer dans
la voie » ; avon, « le tortueux ou le
perverti » ; avel, « se détourner ».
Dans le Nouveau Testament, nous trouvons, parmi les originaux grecs,
hamartia, « fait de manquer le but » ;
parabasis, « transgression d'une règle » ;
parakoê, « désobéissance à une
voix » ; paraptoma, « tombant de la
droiture » ; agnoema, « ignorance
injustifiable » ; hettema, « ne donnant
qu'une partie de sa mesure » ; saomia, « non
observation de la loi » ; plemmeleia, « discorde ».
Les illustrations données ci-dessus sont prises, pour la
plupart, de Müller et French. Dans toutes ces expressions,
l'idée dominante est celle d'un éloignement depuis les
voies de Dieu, de séparation de sa compagnie par l'opposition
aux exigences divines. Le péché fut introduit dans le
monde de l'extérieur ; ce n'était pas un produit
naturel de la terre. La semence de la désobéissance fut
plantée dans l'Esprit d'Ève par Satan ; cette
semence prit racine et les nombreux fruits, dont la nature est ce que
nous, avec nos mots irréfléchis, appelons calamités,
en sont le résultat. C'est pour nous délivrer de ces
ronces et de ces épines de la mortalité, qu'un Sauveur
a été préparé.
3. L'Éden.
- Dans la langue hébraïque d'où notre met Éden
est tiré, ce terme signifie quelque chose de particulièrement
délicieux - un endroit d'agrément ; l'endroit est
aussi appelé le « jardin du Seigneur ».
Un endroit particulier du pays d'Éden fut préparé
par le Seigneur qui en fit un jardin ; celui-ci était
situé à l'est d'Éden. De ce jardin, les parents
du genre humain furent chassés après la chute ;
bien qu'il soit raisonnable de supposer qu'ils demeurèrent
dans le pays ou la région d'Éden. Nous lisons qu'à
une date ultérieure, Caïn, le premier meurtrier, « s'en
alla de la présence du Seigneur et habita dans le pays de Nod,
à l'est d'Eden » (Gen. 4:16). Bien qu'il n'y ait
pas de croyance uniforme parmi les savants chrétiens sur la
situation géographique d'Éden, la majorité
prétend que c'était en Perse. Les saints des derniers
jours ont une connaissance plus exacte de ce sujet, une révélation
ayant été donnée par l'intermédiaire de
Joseph Smith à Spring Hill, dans le Missouri, le 19 mars 1838,
dans laquelle cet endroit est appelé « Adam-ondi-Ahman »
par le Seigneur parce que, dit-il, c'est l'endroit où Adam
viendra pour visiter son peuple, ou l'endroit où l'Ancien des
Jours s'assiéra comme le dit Daniel le prophète (D&A,
sec. 116). Par autre révélation, nous apprenons (D&A
107:52, 53) que trois ans avant sa mort, Adam réunit dans la
vallée d'Adam-ondi-Ahman, ceux de ses fils qui avaient été
nommés grands-prêtres avec le reste des justes de sa
postérité, et là, il leur donna ses bénédictions
patriarcales, l'événement étant marqué
par des manifestations du Seigneur (voir aussi D&A 117:9). Il n'y
a pas de texte authentique selon lequel le genre humain ait habité
l'hémisphère oriental avant le déluge. Le
continent occidental appelé maintenant le Nouveau Monde,
comprend, en effet, les régions habitées les plus
anciennes de la terre. C'est l'Ouest et non l'Est qui est le
« berceau des nations ».
4. Le « péché
originel ». - Nos premiers parents désobéirent
u commandement de Dieu en absorbant une nourriture impropre à
leur condition ; et, conséquence naturelle, ils subirent
la dégénérescence physique, par laquelle la
faiblesse corporelle, la maladie et la mort vinrent dans le monde.
Leur postérité a hérité des maux qui en
résultèrent et dont nous disons maintenant que la chair
est héritière ; et il est vrai que ces
imperfections humaines sont venues par la désobéissance
et sont par conséquent les fruits du péché.
Mais, quant à la responsabilité pour la transgression
d’Adam, en toute justice, Adam seul doit en répondre.
L'état déchu actuel de l'humanité, exprimé
dans notre condition mortelle, fut inauguré par Adam et Ève ;
mais la justice divine défend que nous soyons considérés
comme pécheurs simplement parce que nos parents ont
transgressé. Quoique les privations, les vicissitudes et le
labeur incessant imposés par l'état d'existence
mortelle, fassent partie de l'héritage d'Adam nous sommes
enrichis par eux ; car c'est justement dans ces conditions que
nous trouvons l'occasion de développer les pouvoirs de l'âme
qui nous rendront capables de vaincre le mal, de choisir le bien et
de gagner le salut de l'exaltation dans les demeures de notre Père.
-Vitality of Mormonism, par l'auteur, p. 45, article « Original
Sin ».
5. La
mortalité, un bienfait. - L'homme dans son état mortel
est l'union d'un esprit préexistant avec un corps composé
d'éléments terrestres. Cette union d'esprit et de corps
marque un progrès de l'état non-incarné à
l'état incarné et est un avancement inestimable dans le
cours de la progression de l'âme. La pénalité
encourue par l'orgueilleux Lucifer et ses hordes rebelles pour leur
tentative de contrecarrer le but divin dans la question du libre
arbitre de l'homme, fut la condamnation de se voir refuser des corps
de chair. La naissance mortelle est un bienfait auquel seuls les
esprits qui gardèrent leur premier état sont éligibles
(voir Jude 6). Pour exprimer le terrible état de ceux qui sont
entièrement déchus parmi les hommes, de ceux qui se
sont enfoncés à de telles profondeurs dans le péché
qu'ils deviennent « fils de perdition », le
Seigneur a appliqué la malédiction extrême que
pour eux, il eût mieux valu qu'ils ne fussent jamais nés
(voir Matt. 26:24 ; D&A 76:32). La félicité de
l'avancement à l'état mortel réside dans les
possibilités de grandir qu'il implique. La mortalité
est l'école préparatoire pour l'éternité.
Son cours d'études est vaste et réclame tous nos
efforts. Dans ses laboratoires, nous, les élèves, nous
trouvons les errances qui vérifient et éprouvent en une
démonstration individuelle de précepte et de la
profession. La terre fut créée pour fonder et maintenir
cette école. Voir Vitality of Mormonism, par l'auteur, p.
236-239, articles « We Lived Before We Were Born »
et « Man is Eternal ».
6. Résultats
bienfaisants de la chute. - « Honore ton père et ta
mère ». Ce fut un des dix commandements spéciaux
donnés à Israël, pendant un grand déploiement
du pouvoir et de la gloire de Dieu sur le mont Sinaï. Au milieu
des siècles de ténèbres passés, ce
commandement paraît avoir perdu sa signification dans le monde
chrétien. Il ne semble pas se rendre compte que l'honneur est
dû aux premiers parents du genre humain. On lui a enseigné
pendant longtemps qu'Adam et Ève étaient de grands
transgresseurs et on s'est lamenté du fait qu'ils prirent du
fruit défendu et introduisirent la mort dans le monde. Il
n'est pas possible que la chute de l'homme fût un accident ou
un hasard, pas plus que ne le fut sa création. Si c'était
un accident, pourquoi Christ était-il préparé
dès avant la fondation du monde pour expier le péché
et pour ouvrir la voie à l'homme vers l'immortalité ?
La médiation du Christ fut une conséquence de la
chute. » (voir Actes 5:31)
« Sans
la chute, il n'y aurait pas eu de loi enfreinte et par conséquent,
rien dont on eût eu à se repentir ; et il n'aurait
pu y avoir de pardon pour les péchés sans l'expiation
du Christ. Le Livre de Mormon jette suffisamment de lumière
sur ce sujet :
« Et
maintenant voici, si Adam n'eût pas transgressé, il ne
serait pas tombé, mais il serait resté dans le jardin
d'Eden. et toutes les choses qui ont été créées
auraient dû rester dans l'état même où
elles se trouvaient après leur création ; et elles
auraient dû demeurer toujours, et ne pas avoir de fin. Ils
n'auraient pas eu d'enfants et seraient demeurés dans un état
d'innocence, sans ressentir de joie, car ils ne connaissaient aucune
misère, sans faire le bien, car ils ne connaissaient aucun
péché. » (2 Néphi 2:22-23), ... Nous,
les enfants d'Adam, n'avons aucun droit d'accuser le patriarche du
genre humain. Mais nous devrions plutôt nous réjouir
avec eux, de ce que par leur chute et par l'expiation de
Jésus-Christ, le chemin de la vie éternelle nous ait
été ouvert. » - A Compendium of the
Doctrines of the Gospel. F. D. Richard et J. A. Little.
7. La chute
prévue. - Le mormonisme accepte la doctrine de la chute et le
récit de la transgression en Eden, tel qu'il est exposé
dans la Genèse, mais il affirme que nul homme sauf Adam,
n'aura jamais à répondre de la désobéissance
d'Adam ; que l'humanité en général est
absolument absoute de la responsabilité de ce « péché
originel », et que chacun ne répondra que de ses
propres transgressions ; que la chute fut prévue par Dieu
- que c'était le moyen accepté par lequel la condition
nécessaire de la mortalité devait être inaugurée,
et qu'un Rédempteur avait été pourvu avant que
le monde fût ; que le salut général dans le
sens de la rédemption des effets de la chute, vient à
tous sans qu'ils le cherchent ; mais que le salut individuel ou
la délivrance des effets des péchés personnels,
doit être obtenue par chacun pour soi-même, par la foi et
les bonnes oeuvres, par la rédemption accomplie par
Jésus-Christ. - The Philosophy of Mormonism, par l'auteur.
8. La chute,
une dégénérescence physique. - Pour un traité
concis de ce sujet, voir Jesus the Christ, par l'auteur, p. 19 et 29.
RÉFÉRENCES
SCRIPTURAIRES
Le libre
arbitre
L'Éternel
Dieu donna à Adam un commandement et prescrivit le châtiment
en cas de désobéissance - Gen. 2:16, 17.
Tu n'en
mangeras point, néanmoins tu peux choisir par toi-même,
car cela t'est donné - Moïse 3:17.
Et nous les
mettrons à l'épreuve pour voir s'ils feront tout ce que
le Seigneur, leur Dieu, leur commandera - Abraham 3:25.
Si tu fais
bien, tu relèveras ton visage [Si tu fais bien, ne
seras-tu pas accepté ? (version anglaise, ndt)] - Gen.
4:7.
Vois, je mets
aujourd'hui devant vous la bénédiction et la
malédiction - Deut. 11:26 ; voir aussi 30:15.
Si tu obéis
à la voix de l'Éternel, ton Dieu - Deut. 28:1 ;
voir aussi 1 Rois 3:14.
Choisissez
aujourd'hui qui vous voulez servir - Jos. 24:15.
Jusqu'à
quand clocherez-vous des deux côtés ? - 1 Rois 18:2
1.
La mort sera
préférable à la vie - Jér. 8:3.
Et le Seigneur
laissa l'homme libre d'agir par lui-même - 2 Néphi 2:16.
Les hommes
sont libres de choisir la voie de la mort éternelle ou celle
de la vie éternelle - 2 Néphi 10:23.
Malheur à
celui qui veut obéir à l'esprit mauvais - Mosiah 2:33.
Pour
recueillir le bonheur éternel ou le malheur éternel,
selon l'esprit auquel elles avaient voulu obéir - Alma
3:26-27.
Les hommes
placés dans un état où ils peuvent faire le bien
ou le mal, selon leur bon plaisir - Alma 12:3 1.
Même
ceux qui furent appelés dès la fondation du monde
étaient libres de choisir le bien ou le mal - Alma 13:3.
Dieu accorde
aux hommes selon leur désir... selon leur volonté... -
Alma 29:4.
Privilège
de l'homme de servir Dieu - Alma 30:9
Vous êtes
libres, il vous est permis d'agir par vous-même - Hélaman
14:30.
Adam était
libre d'agir par lui-même - D&A 29:35.
Un tiers des
armées du ciel se tourna vers le mal, à cause de son
libre arbitre - D&A 29:36.
La tentation
est nécessaire pour éprouver le libre arbitre de
l'homme - D&A 29:39.
Les hommes ont
le pouvoir, puisqu'ils sont libres d'agir par eux-mêmes - D&A
58:28 ; voir aussi 104:17.
Satan chercha
à détruire le libre arbitre des hommes - Moïse
4:3.
Il est donné
aux hommes de connaître le bien et le mal et, ainsi, de choisir
par eux-mêmes - Moïse 6:56.
Il faut qu'il
y ait de l'opposition en toutes choses - 2 Néphi 2:11, 15.
La
responsabilité de l'homme - Le jugement
Le péché
est la transgression de la loi - 1 Jean 3:4 voir aussi 5:17.
Pour tout cela
Dieu t'appellera en jugement - Ecc. 11:9 ; aussi 12:14.
L'Éternel
punit les crimes - Es. 26:21.
Il rendra à
chacun selon ses oeuvres - Es. 59:18.
Chacun mourra
pour sa propre iniquité - Jér. 31:30.
On vous jugera
du jugement dont vous jugez - Matt. 7:2.
Il
récompensera chacun selon ses oeuvres - Matt. 16:27.
Un jour fixé
pour juger le monde - Actes 17 - 31.
Ce qu'un homme
aura semé, il le moissonnera aussi - Gal. 6:7 voir aussi D&A
6:33.
Je viens
bientôt, et ma rétribution est avec moi, pour rendre à
chacun selon ce qu'est son oeuvre - Apo. 22:12.
Il est
conforme à la justice de Dieu que les hommes soient jugés
selon leurs oeuvres - Alma 41:3 et 4.
Le châtiment,
préparé de leurs mains, retombera sur eux - 2 Néphi
13:11.
Pour être
jugés selon leurs oeuvres, bonnes ou mauvaises - 3 Néphi
26:4 ; aussi verset 5.
Ces paroles
qui sont celles qui les jugeront au dernier jour - 2 Néphi
25:18.
Tous
ressusciteront de la mort pour être jugés - Alma 11:41.
Ils doivent
être amenés devant Dieu pour être jugés
selon leurs oeuvres - 1 Néphi 15:33 ; aussi Alma 5:15 et
11:41.
Jugeant chaque
homme selon ses oeuvres - D&A 19:3.
Chaque homme
responsable de ses propres, péchés - D&A 101:78.
Le Seigneur
viendra, sa récompense sera avec lui et il récompensera
chaque homme - D&A 56:19.
Les justes et
les méchants seront séparés - D&A 29:27.
Pour
récompenser chaque homme selon ce que son oeuvre sera - D&A
101:65.
Ceux qui
gardent leur premier état recevront davantage - Abraham 3:26.
Satan
Et il fut
précipité, le grand dragon, le serpent ancien, appelé
le diable et Satan, celui qui séduit toute la terre - Apo.
12:9 ; voir aussi Luc 10:18.
Lucifer, fils
du Matin, sa mauvaise ambition et son destin - Es.14:12 et les
versets suivants ; voir aussi D&A 76:25-28.
Appelé
aussi Perdition ; et ceux qui pèchent au point d'être
exclus de la rédemption sont appelés fils de perdition
- D&A 76:26, 32, 43.
Il tenta Ève
et provoqua la chute - Gen. chap. 3 ; Moïse, chap. 4 D&A
29:40.
Pécheur
depuis le commencement - 1 Jean 3:8 ; Moïse 4:1-4
Père du
mensonge ; menteur depuis le commencement - Jean 8:44 -, D&A
93:25, 37 ; 2 Néphi 2:18.
Il tenta Caïn
et lui enseigna le meurtre - Moïse 5:16-24.
Il vint avec
d'autres qui se présentèrent devant le Seigneur - Job
1:6-12.
Tenta le
Christ - Matt. 4:1-11.
Poussa Judas
Iscariot à trahir le Christ - Jean 13:2.
Satan enchaîné
pendant le millenium - Apo. 20:1-3.
Sa fin est
décrétée - Apo. 20:7-10 ; voir aussi Matt.
25:41.
Déchu
des cieux et malheureux, il chercha le malheur de l'humanité -
2 Néphi 2:18, 27.
Celui qui
commet le péché est du diable - 1 Jean 3:8.
Résistez
au diable et il fuira loin de vous - Jaq. 4:7.
Votre
adversaire, le diable, rôde comme un lion rugissant, cherchant
qui il dévorera - 1 Pi. 5:8.
Conduits selon
la volonté du diable, et réduits en sa captivité
- 2 Néphi 1:18.
Ce qui est mal
vient du diable - Moroni 7:12.
Satan désire
vous avoir - 3 Néphi 18:18.
Le diable
dominera sur son propre royaume - D&A 1:35.
Excite à
la contention sur des points de doctrine - D&A 10:63 ; voir
aussi 3 Néphi 11:28, 29.
Le diable fera
rage dans le cœur des hommes et les poussera à la
colère ; et il en pacifiera d'autres et les endormira
dans une sécurité charnelle - 2 Néphi 28:19-23.
La Chute
Tentation
d'Adam et d'Ève - Gen., chap. 3 ; Moïse, chap. 4 ;
D&A 29:40 ; voir aussi 2 Cor. 11:3.
C'est par un
homme que le péché est entré dans le monde -
Rom. 5:12, 18.
La chute avait
amené sur toute l'humanité une mort spirituelle aussi
bien qu'une mort temporelle - Alma 42:9.
Discours de
Léhi sur la chute et ses conséquences - 2 Néphi
2:14-27.
Par la chute
d'Adam, l'humanité devint un peuple déchu - Alma
12:20-24 ; voir aussi Hélaman 14:16.
Adam tomba
pour que les hommes fussent et les hommes sont pour avoir de la joie
- 2 Néphi 2:25.
La
résurrection vient à cause de la chute - 2 Néphi
9:6.
Le sang du
Christ expie pour ceux qui sont tombés par la transgression
d'Adam - Mosiah 3:11.
L'esprit de
chaque homme innocent au commencement - D&A 93:38.
Adam se
réjouit des bénédictions qui suivent sa
transgression - Moïse 5:10, 11.
C'est parce
qu'Adam est tombé que nous sommes ; et c'est par sa chute
que la mort vint - Moïse 6:48.
Et comme tous
meurent en Adam, de même aussi tous revivront en Christ -
1 Cor. 15:21-22 ; voir aussi Rom. 5:11-19.
CHAPITRE
4 : L'EXPIATION ET LE SALUT
ARTICLE 3. -
Nous croyons que, grâce au sacrifice expiatoire du Christ, tout
le genre humain peut être sauvé en obéissant aux
lois et aux ordonnances de l'Évangile.
L'EXPIATION
L'expiation du
Christ est la doctrine principale que toutes les Églises qui
professent le christianisme enseignent. L'expression est tellement
commune, et le point essentiel de sa signification est admis de façon
si générale, que les définitions peuvent
paraître superflues ; néanmoins une importance
particulière s'attache à l'emploi du mot « expiation »
dans le sens théologique. La doctrine de l'Expiation comprend
la preuve du caractère divin du ministère terrestre du
Christ et la nature vicariale [1] du sacrifice préordonné
et volontaire que fut sa mort, prévue comme propitiation
efficace pour les péchés de l'humanité, devenant
ainsi le moyen d'obtenir le salut.
Le Nouveau
Testament, qui est considéré, à juste titre,
comme l'Écriture de la mission du Christ parmi les hommes, est
imprégné, d'un bout à l'autre, de la doctrine du
salut par l’œuvre expiatoire accomplie par le Sauveur ;
et pourtant, le mot expiation n'est employé qu'une fois dans
le livre ; et dans cet exemple unique, selon l'opinion de la
plupart des autorités bibliques, il est employé à
tort. L'exemple cité se trouve dans les paroles de Paul aux
saints de Rome : « Nous nous glorifions en Dieu par
notre Seigneur Jésus-Christ, par qui maintenant nous
avons [reçu l'expiation] » [2]. La note
marginale donne « réconciliation » au
lieu d'expiation et une forme apparentée du premier mot est
employée dans le verset précédent. Une tradition
logique qui mettrait l'anglais entièrement d'accord avec le
grec, rendrait le verset cité et celui qui le précède
immédiatement de cette façon - Car si, lorsque nous
étions ennemis, nous avons été réconciliés
avec Dieu par la mort de son Fils, à plus forte raison, étant
réconciliés, serons-nous sauvés par sa vie. Et
non seulement cela, mais nous nous glorifions en Dieu par notre
Seigneur Jésus-Christ, par qui maintenant nous avons obtenu la
réconciliation [3]. On rencontre le terme « expiation »
à maintes reprises dans l'Ancien Testament et avec une
fréquence marquée dans trois des livres du Pentateuque,
l'Exode, le Lévitique et les Nombres ; et le sens dans
lequel il est employé est celui d'un sacrifice de
propitiation, ordinairement associé à la mort d'une
victime acceptable, grâce à laquelle la réconciliation
devait se faire entre Dieu et l'homme.
Et c'est là
la signification du sacrifice sauveur du Rédempteur, par
lequel il expia la transgression de la chute qui introduisit la mort
dans le monde, et fournit à l'homme le moyen prompt et
efficace de parvenir à l'immortalité par la
réconciliation avec Dieu.
La nature de
l'Expiation. - L'expiation accomplie par Jésus-Christ est la
suite nécessaire de la transgression d'Adam ; et, de même
que la prescience infinie de Dieu lui fit voir clairement la
transgression avant même qu'Adam, ne fût placé sur
la terre, de même la miséricorde du Père prépara
un Sauveur pour l'humanité avant que le monde ne fût
créé. Par la chute, Adam et Ève ont attiré
les conditions de la mortalité sur leurs descendants ;
c'est pourquoi, tous les êtres qui naissent de parents
terrestres sont sujets à la mort corporelle. La sentence de
bannissement de la présence de Dieu était de la nature
d'une mort spirituelle ; et ce châtiment, qui fut infligé
à nos premiers parents le jour de la transgression a suivi
aussi comme héritage commun de l'humanité. Comme ce
châtiment entra dans le monde par un acte individuel, il serait
manifestement injuste que tous en souffrissent. éternellement,
sans disposer d'aucun moyen de délivrance. C'est pour cela que
le sacrifice promis de Jésus-Christ fut ordonné comme
propitiation pour la violation de la loi afin de satisfaire
pleinement la Justice et donner à la Miséricorde libre
cours d'exercer son influence bienfaisante sur les âmes des
hommes [4].
Tous les
détails du plan glorieux, qui assure le salut de la famille
humaine, peuvent ne pas être à la portée de
l'intelligence de l'homme. Mais l'homme a appris, par ses essais
futiles de sonder les causes primaires des phénomènes
de la nature, que ses pouvoirs de compréhension sont limités ;
et il doit admettre que le fait de nier un effet parce qu'il est
incapable d'en élucider la cause équivaudrait à
abandonner ses prétentions à la raison et à
l'observation.
Aussi simple
que soit le plan de la rédemption dans ses lignes générales,
ses détails sont, de l'avis de tous, un mystère pour
l'esprit fini. Voici ce que le président John Taylor a écrit
à ce sujet : « Jésus a, d'une manière
mystérieuse et incompréhensible, assumé la
responsabilité qui aurait naturellement dû retomber sur
Adam, mais qui ne pouvait s'accomplir que par sa propre médiation,
et en prenant sur lui les peines des hommes, en assumant leurs
responsabilités, et en portant leurs transgressions ou péchés.
D'une manière pour nous incompréhensible et
inexplicable, il a porté le poids des péchés du
monde entier, non seulement d'Adam, mais de sa postérité ;
et, ce faisant, il a ouvert le royaume des cieux non seulement à
tous ceux qui croient et à tous ceux qui ont obéi à
la loi de Dieu, mais aussi à plus d'une moitié de la
famille humaine qui meurt avant de parvenir à maturité,
aussi bien qu'aux païens qui, étant morts sans loi,
ressusciteront sans loi grâce à sa médiation,
seront jugés sans loi et prendront ainsi part, selon leurs
capacités, leurs oeuvres et leur dignité, aux
bénédictions de son expiation » [5].
Aussi
incomplète que puisse être notre compréhension du
plan de rédemption par le sacrifice vicarial du Christ dans
tous ses détails, nous ne pouvons cependant pas le rejeter
sans être infidèles ; car c'est là la
doctrine fondamentale de toutes les Écritures, l'essence même
de l'esprit de prophétie et de révélation, la
plus remarquable de toutes les déclarations de Dieu à
l'homme.
L'Expiation
est un sacrifice vicarial. C'est, pour beaucoup, une source
d'étonnement sans bornes, que le sacrifice volontaire d'un
seul être puisse servir de moyen de rançon au reste des
hommes. En cela, comme en d'autres choses, les Écritures
peuvent être expliquées par l'esprit d'interprétation
scripturale. Les écrits sacrés des anciens temps, les
paroles inspirées des prophètes des derniers jours, les
traditions des hommes, les rites du sacrifice et même les
sacrilèges des idolâtries païennes, tout inclut la
notion d'expiation vicariale. Dieu n'a jamais refusé
l'offrande présentée par quelqu'un qui a
l'autorité, en faveur de ceux qui sont tout à fait
incapables de rendre le service requis eux-mêmes. Si le bouc
émissaire [6] et la victime de l'autel [7] chez
l'ancien Israël étaient offerts avec repentance et
contrition, ils étaient acceptés par le Seigneur en
expiation des péchés du peuple. Il est intéressant
de noter que si les cérémonies du sacrifice formaient
une partie si importante et si essentielle des lois mosaïques,
ces rites précédèrent de beaucoup
l'établissement d'Israël comme peuple distinct, car,
comme nous l'avons déjà montré, Adam offrit des
sacrifices sur l'autel. Le symbolisme de l'immolation d'animaux comme
prototype du grand sacrifice qui devait suivre sur le Calvaire fut
donc institué dès le commencement de l'histoire
humaine.
Les nombreux
genres de sacrifices prescrits par la loi mosaïque peuvent être
classés comme sanglants et non-sanglants. Seules les offrandes
de la première classe, où la mort était
infligée, étaient acceptables comme propitiation ou
expiation du péché, et la victime devait être
pure, saine et sans tache. De même, pour le grand sacrifice,
dont les effets devaient être infinis, seul un sujet innocent
pouvait être accepté. Le Christ avait le droit de
devenir le Sauveur, étant le seul être sans péché
sur terre, le Fils unique du Père, et, par-dessus tout, celui
qui fut ordonné dans les cieux pour être le Rédempteur
de l'humanité ; et bien que l'exercice de ce droit
comprit un sacrifice dont l'homme ne peut comprendre l'étendue,
cependant le Christ accomplit ce sacrifice volontairement et de plein
gré. Jusqu'au dernier moment, il eut le moyen de mettre fin
aux tortures de ses persécuteurs en utilisant ses pouvoirs
inhérents [8]. D'une certaine façon, bien que
cette façon puisse être inexplicable pour nous, le
Christ prit sur lui le lourd fardeau des péchés des
hommes. Le moyen employé peut être un mystère
pour notre intelligence limitée, mais le résultat est
notre salut.
Quelque chose
de l'agonie du Sauveur, quand il gémissait sous ce poids de
culpabilité qui devait être en soi cruel à
l'extrême pour lui, type de la pureté, nous est rapporté
par le Seigneur lui-même : « Car voici, moi,
Dieu, j'ai souffert ces choses pour tous, afin qu'ils ne souffrent
pas, s’ils se repentent ; mais s'ils ne veulent pas se
repentir, ils doivent souffrir tout comme moi ; et ces
souffrances m'ont fait trembler moi-même, moi, Dieu, le plus
grand de tous, à cause de la douleur, elles m'ont fait saigner
par chaque pore, m'ont torturé à la fois le corps et
l'esprit - m'ont fait souhaiter ne pas devoir boire à la coupe
amère, et m'ont fait reculer d'effroi - Néanmoins,
gloire soit au Père, j'ai bu à la coupe et j'ai terminé
tout ce que j'avais préparé pour les enfants des
hommes » [9]. On trouve d'autres exemples de la
validité du service vicarial dans les rites du baptême
pour les morts [10] enseigné à l'époque
apostolique et de nos jours, et dans l'institution d'autres
ordonnances du temple [11] à notre époque.
Le sacrifice
du Christ fut volontaire et inspiré par l'amour. - Nous avons
noté, en passant, que le Christ donna sa vie, volontairement
et de plein gré, pour la rédemption de l'humanité.
Au cours du conseil primitif dans les cieux, il s'était offert
comme victime du sacrifice expiatoire rendu nécessaire par la
transgression prévue du premier homme ; et le
libre-arbitre qu'il possédait et qu'il exerça au cours
de ce premier stade de sa mission salvatrice, il le conserva jusqu'à
la dernière minute du douloureux accomplissement du plan qu'il
avait accepté. Bien qu'il ait vécu sur terre comme
homme dans tous les détails qui nous intéressent dans
le respect que nous avons pour lui, l'exemple de piété
dans l'humanité, il ne faut cependant pas oublier que, bien
que né d'une mère mortelle, il fut engendré dans
la chair par un Père immortel ; en lui étaient
ainsi réunis la capacité de mourir et le pouvoir de
tenir la mort indéfiniment en suspens. Il donna sa vie ;
elle ne lui fut pas enlevée contre sa volonté. Notez la
signification de sa propre déclaration : Le Père
m'aime, parce que je donne ma vie, afin de la reprendre. Personne ne
me l'ôte, mais je la donne de moi-même ; j'ai le
pouvoir de la donner et j'ai le pouvoir de la reprendre » [12].
Une autre fois, Jésus témoigna de lui-même en ces
termes : « Car, comme le Père a la vie en
lui-même, ainsi il a donné au Fils d'avoir la vie en
lui-même. Et il lui a donné le pouvoir de juger, parce
qu'il est Fils de l'Homme » [13]. Au milieu des
scènes tragiques de la trahison, alors que quelqu'un qui avait
professé être son disciple et son ami le donnait avec un
traître baiser à ses persécuteurs, et que Pierre
avec une impétuosité causée par son zèle
personnel, tirait l'épée et s'en servait pour le
défendre, le Maître dit : « Penses-tu
que je ne puisse pas invoquer mon Père, qui me donnerait à
l'instant plus de douze légions d'anges ? Comment donc
s'accompliraient les Écritures, d'après lesquelles il
doit en être ainsi ? » [14]. Et ainsi,
jusqu'à la dernière minute, jusqu'à
l'expiration, marquée par le cri de triomphe « Tout
est consommé ! », le Dieu incarné
tenait soumis en lui-même le pouvoir de contrecarrer ses
bourreaux, s'il l'avait voulu.
Le mobile qui
l'inspira et le soutint pendant toute sa mission, depuis le moment de
son ordination primitive jusqu'au moment de la consommation
victorieuse sur la croix, était double : premièrement,
le désir de faire la volonté de son Père en
accomplissant la rédemption de l'humanité ; en
second lieu, son amour des hommes, du bien-être et de l'avenir
desquels il avait assumé la charge. Loin de faire preuve du
moindre sentiment de vengeance contre ceux qui le mettaient à
mort, il montra de la compassion envers eux jusqu'à son
dernier soupir. Écoutez-le prier à haute voix, à
l'heure de son agonie extrême : « Père,
pardonne-leur, car ils ne savent ce qu'ils font ! » [15].
Et l'amour de Dieu n'est pas moindre, comme le prouve le fait qu'il
accepta l'offre de son Fils et qu'il permit à celui qu'il lui
plaisait d'appeler son Bien-aimé de souffrir comme seul un
Dieu peut souffrir : « Car Dieu a tant aimé le
monde qu'il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit
en lui ne périsse point, mais qu'il ait la vie éternelle,
Dieu, en effet, n'a pas envoyé son Fils dans le monde pour
qu'il juge le monde, mais pour que le monde soit sauvé par
lui » [16]. Plus loin, nous lisons les enseignements
de l'apôtre que le Seigneur aimait tant : « L'amour
de Dieu a été manifesté envers nous en ce que
Dieu a envoyé son Fils unique dans le monde, afin que nous
vivions par lui » [17].
L'Expiation
fut préordonnée et prédite. - Comme nous l'avons
déjà montré, le plan du Père d'ouvrir la
voie à la rédemption de l'humanité, puis de
laisser à tous les hommes l'exercice de leur libre arbitre,
fut adopté par le concile céleste après rejet du
plan de coercition de Lucifer. C'est déjà à
cette période reculée que Jésus fut désigné
comme médiateur pour tous les hommes, en réalité
« Jésus contracta une alliance avec son Père,
par laquelle il s'engageait à expier les péchés
du monde, et c'est ainsi que, comme il a été dit, il
devint « l'Agneau immolé dès avant la
fondation du monde » [18]. Des prophètes qui
vécurent des siècles avant l'époque de la
naissance du Christ rendirent témoignage de lui et de la
grande oeuvre qu'il avait été appelé à
accomplir. Il avait été permis à ces hommes de
Dieu de voir, au cours de visions prophétiques, un grand
nombre des scènes liées à la mission terrestre
du Sauveur, et ils rendirent solennellement témoignage de ces
manifestations. Le témoignage du Christ est l'esprit de
prophétie et, sans lui, nul ne peut prétendre, à
juste titre, à l'honneur d'être un prophète de
Dieu. Le désespoir qu'Adam éprouva au moment de la
chute se transforma en joie lorsque, par la révélation,
il prit connaissance du plan de rédemption qui devait être
exécuté par le Fils de Dieu dans la chair [19].
Énoch,
le juste, enseigna les mêmes vérités, qui lui
avaient été déclarées des cieux [20].
Ce témoignage fut rendu par Moïse [21], Job [22],
David [23], Zacharie [24], Ésaïe [25] et
Michée [26]. La même déclaration fut faite
par Jean-Baptiste dont le Seigneur dit qu'il était plus qu'un
prophète [27].
S'il y avait
le moindre doute quant à l'application de ces prophéties,
nous avons le témoignage concluant du Christ qu'elles se
rapportent à lui. Ce jour mémorable qui suivit
immédiatement sa résurrection, tandis qu'il marchait
incognito avec deux disciples sur le chemin d'Emmaüs, il leur
enseigna les prophéties qui avaient été écrites
concernant le Fils de Dieu, « et, commençant par
Moïse et par tous les prophètes, il leur expliqua dans
toutes les Écritures ce qui le concernait » [28].
Quelques heures après cet événement, le Seigneur
apparut aux onze à Jérusalem. « Il leur
ouvrit l'esprit, afin qu'ils comprissent les Écritures. Et il
leur dit : Ainsi il est écrit que le Christ
souffrirait... » [29], témoignant par là
qu'il avait exécuté un plan tracé préalablement.
Pierre, l'un des associés les plus intimes de Jésus sur
cette terre, parle de lui en ces termes : « ... un
agneau sans défaut et sans tache, prédestiné
avant la fondation du monde... » [30]. Dans son
épître aux Romains, Paul dit de Jésus-Christ que
« c'est lui que Dieu a destiné, par son sang, à
être, pour ceux qui croiraient, victime propitiatoire, afin de
montrer sa justice, parce qu'il avait laissé impunis les
péchés commis auparavant » [31]. Ce ne
sont là que quelques-unes des preuves bibliques de la
préordination du Christ ; les écrits de l'Ancien
et du Nouveau Testament abondent tous deux en preuves de l’œuvre
dont le Messie était chargé.
Ce qui
caractérise les prophètes du Livre de Mormon, c'est
leur manière directe de rendre témoignage au sujet du
Messie. À cause de sa foi, il fut accordé au frère
de Jared de contempler le Sauveur, vingt-deux siècles avant le
méridien des temps et de voir que l'homme avait été
créé à l'image du Seigneur, et il apprit en même
temps les desseins du Père [32], selon lesquels le Fils
devait revêtir la chair et demeurer sur la terre [33].
Notez la déclaration personnelle du Rédempteur
préordonné à ce prophète : « Voici,
je suis celui qui fut préparé depuis la fondation du
monde pour racheter mon peuple. Voici, je suis Jésus-Christ.
Je suis le Père et le Fils. En moi, toute l'humanité
aura la lumière, et cela éternellement, même ceux
qui croiront en mon nom ; et ils deviendront mes fils et mes
filles » [34].
Néphi
rapporte la prophétie de son père Léhi
concernant l'avènement futur du Fils dans la chair, son
baptême, sa mort et sa résurrection ; et cette
prophétie spécifie la date exacte de la naissance du
Sauveur, six cents ans après l'exode de Léhi de
Jérusalem. La mission de Jean-Baptiste est décrite, et
l'endroit du baptême est même désigné [35].
Peu de temps après la vision de Léhi, l'Esprit montra
les mêmes choses à Néphi et beaucoup d'autres
encore, dont il écrivit certaines mais dont il lui fut
interdit d'écrire la plus grande partie, étant donné
qu'un autre, l'apôtre Jean, avait été choisi pour
les écrire dans un livre qui ferait partie de la Bible. Mais
d'après le récit partiel de sa vision, nous apprenons
qu'il vit, à Nazareth, la Vierge Marie, tout d'abord seule et
peu après avec un enfant dans les bras ; et que celui qui
lui montrait la vision lui apprit que l'enfant était l'Agneau
de Dieu, le Fils du Père éternel. Alors Néphi
vit le Fils accomplissant son ministère parmi les enfants des
hommes, proclamant la parole, guérissant les malades, et
accomplissant d'autres grands miracles étonnants ; il vit
Jean, le prophète du désert, allant devant lui ;
il vit le Sauveur baptisé par Jean, et le Saint-Esprit
descendant sur lui, avec le signe visible de la colombe. Il vit alors
et prophétisa que douze apôtres suivraient le Sauveur
dans son ministère ; que le Fils serait pris et jugé
par les hommes et serait finalement mis à mort par eux.
Pénétrant l'avenir même au-delà de
l'époque de la crucifixion, Néphi vit la lutte du monde
contre les apôtres de l'Agneau et le triomphe final de la cause
de Dieu [36].
Jacob, le
frère de Néphi, prophétisa à ses frères
que le Christ apparaîtrait dans la chair parmi les Juifs et
qu'il serait battu de verges et crucifié [37]. Le roi
Benjamin éleva la voix pour soutenir le même témoignage
et prêcha à son peuple la juste condescendance de
Dieu [38]. Abinadi [39], Alma [40], Amulek [41]
et Samuel, le prophète lamanite [42] firent des
déclarations dans le même sens. L'accomplissement
littéral de ces prophéties est la preuve de leur
véracité. Les signes et les miracles qui devaient
indiquer la naissance [43] et la mort du Christ furent tous
réalisés [44] ; et après sa mort et
son ascension, le Sauveur se manifesta personnellement parmi les
Néphites, tandis que le Père le proclamait à la
multitude [45].
Les anciennes
Écritures déclarent donc clairement que le Christ vint
sur terre pour accomplir une oeuvre qui lui avait été
confiée au préalable. Il vécut, souffrit et
mourut conformément à un plan qui avait été
conçu, en toute justice, avant même que le monde fût,
pour la rédemption des enfants d'Adam. La parole de la
révélation des derniers jours par laquelle le Fils
s'est proclamé l'Alpha et l'Oméga, le commencement et
la fin, l'Avocat de l'homme auprès du Père, le
Rédempteur universel, est également importante et
explicite [46]. Considérez une seule citation de parmi
les nombreuses révélations reçues à notre
époque au sujet du Christ : « Ecoutez la voix
du Seigneur votre Dieu, l'Alpha et l'Oméga, le commencement et
la fin, et dont la course est une ronde éternelle, toujours la
même, aujourd'hui aussi bien qu'hier et à jamais. Je
suis Jésus-Christ, le Fils de Dieu, qui fut crucifié
pour les péchés du monde, afin que tous ceux qui
croient en mon nom puissent devenir les fils de Dieu, même un
en moi comme je suis un dans le Père et comme le Père
est un en moi, afin que nous puissions être un » [47].
La portée
de l'Expiation est universelle et s'applique identiquement à
tous les descendants d'Adam. Même l'incroyant, le païen,
et l'enfant qui meurt avant d'atteindre l'âge de discernement,
sont tous rachetés, par le sacrifice expiatoire du Sauveur,
des conséquences individuelles de la chute [48]. Il est
prouvé par les Écritures que la résurrection du
corps est l'une des victoires que le Christ a remportées grâce
à son sacrifice expiatoire. Il a, lui-même, proclamé
la vérité éternelle : « Je suis
la résurrection et la vie » [49]. Et il fut le
premier de tous les hommes à se lever de la tombe à
l'immortalité - « les prémices de ceux qui
sont morts » [50]. Les Écritures ne laissent
aucun doute quant au fait que la résurrection sera
universelle. Le Seigneur annonça à ses apôtres le
commencement de cette oeuvre de délivrance du tombeau. Écoutez
ses propres paroles : « Ne vous étonnez pas de
cela ; car l'heure vient où tous ceux qui sont dans les
sépulcres entendront sa voix et en sortiront. Ceux qui auront
fait le bien ressusciteront pour la vie, mais ceux qui auront fait le
mal ressusciteront pour le jugement » [51]. Ou bien,
comme la dernière partie de cette déclaration a été
rendue par inspiration à notre époque, « ceux
qui ont fait le bien pour la résurrection des justes, et ceux
qui ont fait le mal pour la résurrection des injustes » [52].
Paul prêcha
la doctrine de la résurrection universelle : Il y aura
une résurrection des justes et des injustes » [53].
Une autre fois, il écrivit : « Et comme tous
meurent en Adam, de même tous revivront en Christ » [54].
Jean le Révélateur rend témoignage de la vision
qu'il eut de l'avenir : « Et je vis les morts, les
grands et les petits, qui se tenaient devant le trône... La mer
rendit les morts qui étaient en elle, la mort et le séjour
des morts rendirent les morts qui étaient en eux » [55].
Ainsi, il est clair que l'effet de l'Expiation, dans la mesure où
elle s'applique à la victoire sur la mort temporelle ou
corporelle, embrasse le genre humain tout entier. Il est également
clair que la délivrance de la mort spirituelle, celle-ci étant
le bannissement de la présence de Dieu, est offerte à
tous ; de sorte que si un homme perd son salut, il ne peut
imputer cette perte qu'à lui-même et ne sera en aucune
manière l'effet inéluctable de la transgression d'Adam.
Le fait que le don de la rédemption par Jésus-Christ
est accordé gratuitement à tous les hommes, a été
enseigné de façon bien nette par les apôtres
d'autrefois. C'est ainsi que Paul nous dit : « Ainsi
donc, comme par une seule offense la condamnation a atteint tous les
hommes, de même par un seul acte de justice la justification
qui donne la vie s'étend à tous les hommes » [56].
Et plus loin : « Car il y a un seul Dieu, et aussi un
seul médiateur entre Dieu et les hommes, Jésus-Christ
homme, qui s'est donné lui-même en rançon pour
tous » [57]. Jean parla du sacrifice du Rédempteur
en ces termes : « Il est lui-même une victime
expiatoire pour nos péchés, non seulement pour les
nôtres, mais aussi pour ceux du monde entier » [58].
Les mêmes
vérités furent enseignées parmi les Néphites.
Benjamin, le roi intègre, prêcha « l'expiation
préparée dès la fondation du monde, pour tous
les hommes qui aient jamais été depuis la chute d'Adam
ou qui sont ou qui seront jamais, même jusqu'à la fin du
monde » [59]. Dans la révélation
moderne, nous lisons que le Christ est venu dans ce monde pour
souffrir et mourir : « Pour que tous ceux que le Père
a mis en son pouvoir et a faits par lui puissent être sauvés
par son intermédiaire » [60].
Mais outre
cette application universelle de l'Expiation, par laquelle tous les
hommes sont rachetés des effets de la transgression d'Adam en
ce qui concerne à la fois la mort corporelle et le péché
hérité, ce même grand sacrifice s'applique
également en tant que moyen de propitiation pour les péchés
individuels par la foi et les bonnes oeuvres du pécheur. Ce
double effet de l'Expiation est impliqué dans l'article de
notre foi que nous sommes en train d'examiner. Le premier effet est
d'assurer à tous les hommes, de façon égale,
l'exemption du châtiment de la chute, pourvoyant ainsi un plan
de salut général. Le second effet est d'ouvrir la voie
au salut Individuel, grâce auquel les hommes peuvent obtenir la
rémission de leurs péchés personnels. Comme ces
péchés sont le résultat d'actes individuels il
n'est que juste qu'ils soient pardonnés à la condition
que l'individu qui les a commis se soumette à ce qui est
prescrit, c'est-à-dire « l'obéissance aux
lois et aux ordonnances de l'Évangile ».
L'effet
général de l'Expiation, dans la mesure où il
s'applique à tous ceux qui sont arrivés à l'âge
de responsabilité et de jugement, a été démontré
par les Écritures déjà citées. Il
convient que nous accordions maintenant notre attention à son
application aux enfants. L'Église de Jésus-Christ des
saints des derniers jours enseigne, et c'est là une doctrine
fondée sur la raison, la justice et les Écritures, que
tous les enfants sont innocents devant Dieu et que, jusqu'à ce
qu'ils atteignent un âge de responsabilité personnelle,
le baptême n'est ni requis ni indiqué pour eux ;
que, en résumé, ils sont sauvés par l'expiation
du Christ. Dans une certaine mesure, les enfants naissent héritiers
de la bonne ou de la mauvaise nature de leurs parents. Les effets de
l'hérédité sont chose admise. Les bonnes et les
mauvaises inclinations, les bénédictions et les
malédictions sont transmises de génération en
génération. Dans cet ordre divinement établi
dont la justice apparaît clairement à la lumière
de la connaissance révélée sur l'état
prémortel des esprits des hommes, les enfants d'Adam sont
héritiers naturels des maux de la mortalité. Mais,
grâce à l'expiation du Christ, ils sont tous rachetés
de la malédiction de cet état déchu. La dette
qui leur est léguée est payée pour eux et ainsi
ils sont libres. Les enfants qui meurent avant d'avoir atteint l'âge
auquel ils sont responsables de leurs actes, sont innocents aux yeux
de Dieu, en dépit du fait qu'ils sont issus de transgresseurs.
Nous lisons dans le Livre de Mormon : « Les petits
enfants ne peuvent se repentir ; c'est donc une affreuse impiété
de nier les pures miséricordes de Dieu à leur égard,
car ils sont tous vivants en lui, à cause de sa miséricorde...
Car sache que tous les petits enfants sont vivants dans le Christ, de
même que tous ceux qui n'ont pas la loi. Car le pouvoir de la
rédemption embrasse tous ceux qui n'ont pas de loi » [61].
Le prophète
Mormon, écrivant à son fils Moroni, exprima, en ces
termes, sa conviction de l'innocence des enfants : « Écoute
les paroles du Christ, ton Rédempteur, ton Seigneur et ton
Dieu. Voici, je suis venu au monde, non pas pour appeler les justes,
mais les pécheurs au repentir. Ce ne sont pas ceux qui ont la
santé qui ont besoin du médecin, mais ce sont ceux qui
sont malades ; c'est pourquoi les petits enfants ont la santé,
car ils sont incapables de commettre le péché ; et
la malédiction d'Adam leur est enlevée en moi, de sorte
qu'elle n'a aucun pouvoir sur eux... Voici, je te dis que tu
enseigneras cette chose - le repentir et le baptême à
ceux qui sont responsables et capables de commettre le péché ;
oui, enseigne aux parents qu'il faut qu'ils se repentent et qu'ils
soient baptisés, et qu'ils s'humilient pour devenir comme
leurs petits enfants, et ils seront tous sauvés avec leurs
petits enfants ; et leurs petits enfants n'ont besoin ni de
repentir ni de baptême. Voici, le baptême est pour la
repentance, pour l'accomplissement des commandements, pour la
rémission des péchés. Mais les petits enfants
sont vivants dans le Christ même depuis la fondation du
monde » [62].
Dans une
révélation reçue par l'intermédiaire du
prophète Joseph Smith, le Seigneur a dit : « Mais
voici, je vous dis que les petits enfants sont rachetés depuis
la fondation du monde par l'entremise de mon Fils unique ; c'est
pourquoi ils ne peuvent pécher, car le pouvoir de tenter les
petits enfants n'est donné à Satan que lorsqu'ils
commencent à devenir responsables devant moi » [63].
Le président John Taylor, après avoir cité des
exemples de l'affection du Christ pour les petits enfants et des
preuves de ce que le ciel les considère être dans un
état d'innocence, déclare : « Sans la
transgression d'Adam, ces enfants n'auraient pas pu exister. Grâce
à l'Expiation, ils sont placés dans un état de
salut sans aucune action de leur part. Selon l'opinion des
statisticiens, cela représenterait plus de la moitié de
la famille humaine qui pourrait attribuer son salut uniquement à
la médiation et à l'expiation du Sauveur » [64].
L'effet
individuel de l'Expiation donne à toute âme le moyen
d'obtenir l'absolution des effets des péchés
personnels, grâce à la médiation du Christ. Mais
cette intercession salvatrice doit être invoquée par
l'effort individuel qui se manifeste par la foi, la repentance et la
persévérance dans les oeuvres de justice. Les lois sous
lesquelles le salut individuel peut s'obtenir ont été
prescrites par le Christ, qui possède le droit de déterminer
comment les bénédictions rendues possibles par son
sacrifice doivent être administrées. Tous les hommes ont
besoin de la médiation du Sauveur, car tous sont
transgresseurs. Ce sont là les enseignements des apôtres
d'autrefois : « Car tous ont péché et
sont privés de la gloire de Dieu » [65]. Et
aussi : « Si nous disons que nous n'avons pas de
péché, nous nous séduisons nous-mêmes et
la vérité n'est point en nous » [66].
Bien que la bénédiction que constitue le rachat des
péchés individuels soit à la disposition et à
la portée de tous, elle s'obtient néanmoins par
l'effort personnel ; ce fait est proclamé aussi
clairement que cette autre vérité : l'humanité
est sauvée sans conditions de la mort qui résulta de la
chute. Il y a un jugement préparé pour tous et tous
seront jugés selon leurs oeuvres. Le libre arbitre de l'homme
lui permet de choisir ou de rejeter, de suivre le sentier de la vie
ou le chemin qui mène à la destruction. C'est pourquoi,
il n'est que juste qu'il soit appelé à rendre compte de
l'exercice de son pouvoir de choisir et à subir les
conséquences de ses actes.
D’où
la justice de la doctrine scripturale que l'individu n'obtient le
salut que par l'obéissance. « Il est devenu, pour
tous ceux qui lui obéissent, l'auteur d'un salut
éternel » [67] est-il dit du Christ. Et, plus
loin, Dieu « rendra à chacun selon ses oeuvres
réservant la vie éternelle à ceux qui, par la
persévérance à bien faire, cherchent l'honneur,
la gloire et l'immortalité ; mais l'irritation et la
colère à ceux qui, par esprit de dispute, sont rebelles
à la vérité et obéissent à
l'injustice ; tribulation et angoisse sur toute âme qui
fait le mal, sur le Juif premièrement, puis sur le Grec !
Gloire, honneur et paix pour quiconque fait le bien, pour le Juif
premièrement, puis pour le Grec ! Car, devant Dieu, il
n'y a point d'acception de personnes » [68]. On peut
ajouter à cela les paroles prononcées par le Sauveur
ressuscité : « Celui qui croira et qui sera
baptisé sera sauvé, mais celui qui ne croira pas sera
condamné » [69].
Considérez,
en outre, la prophétie que le roi Benjamin proclama à
la multitude néphite : Le sang du Christ « expie
les péchés de ceux qui sont tombés par la
transgression d'Adam, sont morts sans avoir connu la volonté
de Dieu ou ont péché par ignorance. Mais malheur,
malheur à celui qui sait qu'il se rebelle contre Dieu !
Car le salut n'est pas pour lui, ou ses pareils, à moins qu'il
rie se repente et ait foi au Seigneur Jésus-Christ » [70].
Mais à
quoi bon multiplier les citations scripturales alors que la teneur
entière de l'Écriture sainte soutient cette doctrine ?
Sans le Christ personne ne peut être sauvé et le salut
donné au prix des souffrances et de la mort corporelle du
Christ n'est offert qu'à certaines conditions bien définies,
que l'on peut résumer en ces termes : e l'obéissance
aux lois et aux ordonnances de l'Évangile ».
Le salut et
l'exaltation. - Un certain degré de salut sera accordé
à ceux qui n'y auront pas perdu droit. L'exaltation n'est
accordée qu'à ceux-là seuls qui auront mérité,
par leurs efforts et leur justice, les libéralités
miséricordieuses de Dieu par lesquelles elle est accordée.
Parmi ceux qui seront sauvés, tous ne seront pas exaltés
aux plus grandes gloires ; les récompenses ne seront pas
accordées en dépit de la justice ; les châtiments
ne seront pas infligés sans miséricorde. Personne ne
peut être admis dans quelque ordre de gloire que ce soit, ou en
d'autres termes, personne ne peut être sauvé avant que
la justice n'ait été satisfaite pour la transgression
de la loi. Notre croyance en l'application universelle de l'Expiation
n'implique nullement que nous supposons que toute l'humanité
sera sauvée avec des investitures égales de gloire et
de pouvoir. Dans le royaume de Dieu, il y a de nombreux degrés
ou gradations préparés pour ceux qui en sont dignes. Il
y a de nombreuses demeures dans la maison de notre Père, où
ne sont admis que ceux qui sont préparés. La fausse
supposition, basée sur des dogmes sectaires que, dans
l'au-delà, il n'y aura que deux lieux ou états pour les
âmes des hommes -le ciel et l'enfer, avec la même gloire
dans toutes les parties de l'un et les mêmes terreurs partout
dans l'autre - est insoutenable à la lumière de la
révélation divine. Grâce à la parole
directe du Seigneur, nous apprenons qu'il existe divers royaumes de
gloire.
Les degrés
de gloire. - Les révélations de Dieu ont défini
les royaumes ou degrés de gloire des principaux suivants
préparés par le Christ pour les enfants des hommes.
1. La gloire
céleste [71] - en est qui se sont efforcés d'obéir
à tous les commandements divins, qui ont accepté le
témoignage du Christ, obéi aux « lois et aux
ordonnances de l'Évangile » et reçu le
Saint-Esprit ; ce sont ceux qui ont vaincu le mal par les bonnes
oeuvres et qui, par conséquent, ont droit à la plus
haute gloire ; ce sont ceux qui appartiennent à l'Église
du Premier-né, à qui le Père a donné
toutes choses ; ils deviennent prêtres et rois du
Très-Haut, selon l'ordre de Melchisédek ; ils
possèdent des corps célestes, « dont la
gloire est celle du soleil, même la gloire de Dieu, la plus
haute de toutes, gloire dont il est écrit que le soleil du
firmament en est le type » ; ils sont admis parmi les
glorifiés et couronnés d'exaltation dans le royaume
céleste.
2. La gloire
terrestre [72] - Nous lisons que d'autres reçoivent une
gloire d'un second ordre, différente de la plus haute comme
« la lune diffère du soleil » dans le
firmament. Ce sont ceux qui, quoique honorables, ne se sont pas
conformés aux conditions requises pour l'exaltation, qui ont
été aveuglés par les artifices des hommes et
incapables d'accepter les lois supérieures de Dieu et de s'y
conformer. Ils ne « sont pas vaillants dans le témoignage
de Jésus », c'est pourquoi ils n'ont pas droit à
la plénitude de la gloire.
3. La gloire
téleste [73] - Il existe un autre degré, différent
des ordres plus élevés comme les étoiles
diffèrent des astres plus brillants du firmament. C'est pour
ceux qui n'ont pas accepté le témoignage du Christ,
mais qui, néanmoins, n'ont pas nié le Saint-Esprit, qui
ont mené une vie qui les exempte des châtiments les plus
sévères, mais dont la rédemption est remise
jusqu'à la dernière résurrection. Il y a, dans
le monde téleste, d'innombrables degrés, comparables à
la lumière variée des étoiles [74].
Cependant tous ceux qui reçoivent de n'importe lequel de ces
ordres de gloire seront enfin sauvés, et Satan n'en pourra
finalement réclamer aucun. Même la gloire téleste
surpasse toute compréhension, « et nul ne la
connaît, si ce n'est celui à qui Dieu l'a
révélée » [75]. Restent ceux qui
ont perdu tout droit à la miséricorde immédiate
de Dieu et dont les actions les mettent au rang de Perdition et de
ses anges [76].
[1] Selon le
sens originel du latin vicarlus : qui tient la place d'un autre,
substitué à un autre.
[2] Rom. 5:11.
[3] Ce qui
précède ne vaut que pour la Version du Roi Jacques
employée par J'auteur. Nous avons employé la Version
Segond pour la traduction en substituant, entre crochets, la
traduction de l'anglais au texte français là où
la version anglaise diffère de la version française.
Les mots expiation, expiatoire sont employés un nombre limité
de fois dans la version Segond, ndt. Rom. 5:10, 11 ; voir la
Revised Version.
[4] Voir note
1, à la fin du chapitre.
[5] John
Taylor, Mediation and Atonernent, p. 148, 149 ; voir aussi note
5, à la fin du chapitre.
[6] Voir Lév.
16:20-22.
[7] Voir Lév.
chap. 4.
[8] Voir Matt.
26:53, 54 ; Jean 10:17, 18.
[9] D&A
19:16-19 ; voir Jesus the Christ, p. 610-614.
[10] Voir 1
Cor.15:29 ; voir aussi chap. 7 du présent ouvrage
[11] Voir D&A
127:4-9 ; sec. 128
[12] Jean
10:17, 18 ; voir Jésus the Christ, p. 22, 23, 81, 418.
[13] Jean
5:26,27.
[14] Matt.
26:53, 54.
[15] Luc
23:34.
[16] Jean
3:16, 17.
[17] 1 Jean
4:9 ; voir aussi Jesus the Christ, chaps. 2, 3.
[18] John
Taylor, dans Mediation and Atonement, p. 97 ; voir aussi note 4,
à la fin du chapitre.
[19] Voir PGP,
Moïse 5:9-11 ; voir aussi note 6, à la fin du
chapitre.
[20] Voir PGP,
Moïse 6:51-68.
[21] Voir
Deut. 18:15, 17-19.
[22] Voir Job
19:25-27.
[23] Voir Ps.
2.
[24] Voir
Zach. 9:9 ; 12:10 ; 13:6.
[25] Voir Es.
7:14 ; 9:6, 7.
[26] Voir
Mich. 5:2.
[27] Voir
Matt. 3:11.
[28] Voir Luc
24:27.
[29] Luc
24:45, 46 ; voir Jesus the Christ, p. 685-690.
[30] 1
pi.1:19, 20.
[31] Rom.
3:25.
[32] Voir Rom.
16:25, 26 ; Eph. 3:9-11 ; Col. 1 24-26 ; 2 Tim.
1:8-10 ; Ti 1:2, 3 ; Apo. 13:8.
[33] Voir
Éther 3:13, 14 ; 13 10, 11.
[34] Éther
3:14 ; Iire aussi 8-16 ; voir note 11. à la fin du
chapitre 2.
[35] Voir 1
Néphi 10:3-11.
[36] Voir 1
Néphi 11:14-35 ; voir aussi 2 Néphi 2:3-21 ;
25 20-27 ; 26:24.
[37] Voir 2
Néphi 6:8-10 ; 9:5, 6.
[38] Voir
Mosiah 3 5-27 ; 4 1-8.
[39] Voir
Mosiah 15:6-9 ; chap. 16.
[40] Voir Alma
7:9-14.
[41] Voir Alma
11:36-44.
[42] Voir
Hélaman 14:2-8.
[43] Voir
Hélaman 14:2-5, 20-27.
[44] Voir 3
Néphi 1:5-21 ; 8:3-25.
[45] Voir 3
Néphi 11:1-17 ; voir aussi Jesus the Christ, chap. 39.
[46] Voir D&A
6:21 ; 14 9 ; 18:10-12 ; 19:1, 2, 24 ; 21:9 ;
1-9:1 ; 34:1-3 ; 35:1, 2 ; 38:1-5 ; 39:1-3 ;
45:3-5 ; 46:13, 14 ; 76:1-4, 12-14, 19-24, 68, 69 ;
93:1-17, 38.
[47] D&A
35 1, 2.
[48] Voir note
2, à la fin du chapitre.
[49] Jean
11:25.
[50] 1 Cor.
15:20 voir Actes 26:23.
[51] Jean
5:28, 29.
[52] D&A
76:17.
[53] Actes
24:15.
[54] 1 Cor.
15:22.
[55] Apo.
20:12, 13.
[56] Rom. 5:18
[57] Tim 2:5,
6.
[58]1 Jean
2:2.
[59] Mosiah
4:7.
[60] D&A
76:42.
[61] Moroni
8:19-22.
[62] Moroni
8:8-12.
[63] D&A
29:46, 47.
[64] Mediation
and Afonement, p. 148 ; voir aussi note 3, à la fin du
chapitre.
[65] Rom.
3:23.
[66] 1 Jean
1:8
[67] Héb.
5:9.
[68] Rom.
2:6-11.
[69] Marc
16:16.
[70] Mosiah
3:11, 12.
[71] Voir D&A
76:50-70 ; 92-96.
[72] Voir D&A
76:71-80, 87, 91, 97.
[73] Voir D&A
76:81-86, 88-90, 98-106, 109-112.
[74] Voir D&A
76:81-86, 98.
[75] D&A
76:89-90.
[76] Voir
chap. 3, le paragraphe intitulé « Le châtiment
des péchés » et chap. 22, le paragraphe
intitulé « Les fils de perdition ».
NOTES DU
CHAPITRE 4
1. L'Expiation
d'accord avec la loi divine. - Nous n'avons appris que peu de choses
sur les lois éternelles qui opèrent dans les cieux ;
mais il est hors de doute que les buts de Dieu sont accomplis au
moyen de la loi et par elle. Il ne peut y avoir aucune irrégularité,
inconséquence, arbitraire ou caprice dans ses actions, car
cela signifierait injustice. C'est pourquoi, l'Expiation doit avoir
été effectuée en accord avec la loi. La vie
d'abnégation, l'agonie indescriptible et la mort volontaire de
celui qui avait la vie en lui-même, avec le pouvoir d'arrêter
ses bourreaux à n'importe quel stade et que nul ne pouvait
immoler jusqu'à ce qu'il le permît, doit avoir constitué
l'obéissance à la loi éternelle de la justice,
de la propitiation et de l'expiation par lesquelles la victoire sur
le péché et la mort pouvait être et a été
remportée. Au moyen de la vie mortelle et de la mort
sacrificatoire de notre Seigneur Jésus-Christ, les exigences
de la justice ont été pleinement satisfaites, et la
voie est ouverte à l'administration légitime de la
miséricorde en ce qui concerne les effets de la chute. Le
péché, suivi de la mort, vint dans le monde par la
transgression d'un seul homme. La conséquence de la mortalité
sur la postérité de cet homme, avec tous ses éléments
d'un état déchu, est naturelle, disons-nous, parce que
nous croyons connaître quelque chose sur l'hérédité.
Est-il vraiment plus naturel que la transgression d'un homme soit
d'un effet universel, que le sacrifice rédempteur et sauveur
d'un autre entièrement rempli de pouvoir et qualifié
pour l’œuvre de l'Expiation, résulte en une
bénédiction universelle ? Les anciens apôtres
furent formels dans leur réponse. Paul parla ainsi :
« Ainsi donc, comme par une seule offense la condamnation
a atteint tous les hommes, de même par un seul acte de justice
la justification qui donne la vie s'étend à tous les
hommes » (Rom. 5:18). Et plus loin : « Car
il y a un seul Dieu, et aussi un seul médiateur entre Dieu et
les hommes, Jésus-Christ homme, qui s'est donné
lui-même en rançon pour tous » (1 Tim. 2:5,
6). - De Vitality of Mormonism, de l'auteur, article « Philosophy
of the Atonement », p. 58, auquel le lecteur est renvoyé.
2. La
rédemption de la chute, universelle et inconditionnelle. -
« Nous croyons que par les souffrances, la mort
et l'expiation de Jésus-Christ, toute l'humanité,
sans exception, doit être complètement et entièrement
sauvée, autant le corps que l'esprit, de la malédiction
et du bannissement sans fin auxquels elle a été
consignée par la transgression d'Adam ; et que ce salut
et cette rédemption universels de toute la famille humaine de
la pénalité sans fin pour le péché
originel, sont effectués sans condition aucune de sa part ;
c'est-à-dire que les hommes n'ont pas à croire ou à
se repentir, ou à être baptisés ou à faire
n'importe quelle autre chose afin d'être rachetés de
cette pénalité ; car, qu'ils croient ou ne croient
pas, qu'ils se repentent ou restent impénitents, qu'ils soient
baptisés ou non, qu'ils gardent les commandements ou les
enfreignent, qu'ils soient justes ou mauvais, cela ne fait aucune
différence au point de vue de leur rédemption, autant
de l'âme que du corps, de la pénalité pour la
transgression d'Adam. L'homme le plus juste qui ait jamais vécu
sur la terre et la plus grande canaille de toute la famille humaine
furent placés tous deux sous la même malédiction
sans transgression ou action de leur part et tous deux auront de même
la rédemption de cette malédiction, sans aucune action.
et sans aucune condition de leur part. » - Orson Pratt
dans Remarkable Visions.
3. Le Christ,
l'auteur de notre salut. - Le président John Taylor dit de la
mort du Christ qu'elle est un sacrifice expiatoire et il ajoute :
« Le Sauveur devient ainsi maître de la situation -
la dette est payée, la rédemption est faite, l'alliance
accomplie, la justice satisfaite, la volonté de Dieu exécutée,
et tous les pouvoirs sont maintenant remis entre les mains du Fils de
Dieu - le pouvoir de la résurrection, le pouvoir de la
rédemption, le pouvoir du salut, le pouvoir de décréter
des lois pour l'exécution et l'accomplissement de ce
dessein... Le plan, l'arrangement, l'accord, l'alliance furent faits,
proposés et acceptés avant la fondation du monde, ils
furent préfigurés par les sacrifices et furent
effectués et consommés sur la croix. D'où, étant
le Médiateur entre Dieu et l'homme, il devient, de droit, le
dictateur et le directeur, sur la terre et dans les cieux, des
vivants et des morts, pour le passé, le présent et
l'avenir de l'homme, ainsi que de cette terre ou des cieux, pour le
temps ou pour l'éternité, le chef de notre salut,
l'apôtre et le grand-prêtre de notre profession, le
Seigneur et Donneur de la vie. » - Mediation and
Atonement, John Taylor, p.171.
4. L'Expiation
inaugurée par le Christ. - « L'apôtre Paul
résume d'une manière parfaite les résultats de
la mort et de la résurrection du Christ : « Mais
maintenant Christ est ressuscité des morts, il est les
prémices de ceux qui sont morts. Car, puisque la mort est
venue par un homme, c'est aussi par un homme qu'est venue la
résurrection des morts. Et comme tous meurent en Adam, de même
tous revivront en Christ » (1 Cor. 15:20-22). C'est-à-dire
que, la mort étant venue sur tous les hommes par la
désobéissance d'Adam, ainsi tous les hommes devront
ressusciter à l'immortalité et à la vie
éternelle par la mort et la résurrection du Christ.
Paul dit aussi que « le dernier ennemi qui sera détruit,
c'est la mort » (verset 26). Jean le Révélateur
déclare qu'il vit la mort et l'enfer jetés dans le lac
de feu (Apo. 20:14). L'expiation accomplie par Jésus-Christ
signifie de plus qu'il a ouvert la voie à l'homme vers la
rédemption de ses propres péchés, par la foi
dans les souffrances, la mort et la résurrection du Christ.
L'apôtre
Paul exprime bien ceci : « Car tous ont péché
et sont privés de la gloire de Dieu, et ils sont gratuitement
justifiés par sa grâce, par le moyen de la rédemption
qui est en Jésus-Christ. C'est lui que Dieu a destiné
par son sang à être pour ceux qui croiraient, victime
propitiatoire, afin de montrer sa justice, parce qu'il avait laissé
impunis les péchés commis auparavant, au temps de sa
patience » (Rom. 3:23-26). Ces passages prouvent que la
rédemption de la mort par les souffrances du Christ, est pour
tous les hommes, pour les justes comme pour les méchants, pour
cette terre et pour toutes les choses créées sur elle.
La teneur complète des Écritures nous assure que, bien
qu'ils soient assurés de ressusciter de la mort sans égard
à leurs actes personnels, ils seront néanmoins
récompensés pour leurs oeuvres, qu'elles soient bonnes
ou mauvaises, et que la rédemption des péchés
personnels peut seulement s'obtenir par l'obéissance aux lois
de l'Évangile et une vie de bonnes oeuvres. La transgression
d'Adam étant infinie dans ses conséquences, ces
conséquences ne peuvent être évitées que
par une expiation infinie. » - Compendium, de F. D.
Richards et J. A. Little, p. 8, 9.
5. L'Expiation
nécessaire. - « Dans l'économie de Dieu et
le Plan proposé pu le Tout-Puissant, il fut prévu que
l’homme serait placé sous un loi apparemment simple en
elle-même, cependant, l’épreuve de cette loi était
grosse des plus graves conséquences. L’observation de
cette loi assurait la vie éternelle, et la pénalité
de l’infraction pour cette loi était la mort…Si
la loi n’avait pas été enfreinte, l’homme
aurait vécu, mais l’homme vivant ainsi aurait-il été
capable de perpétuer son espèce et aurait-il pu ainsi
accomplir le dessein de Dieu en préparant des tabernacles pour
les esprits qui avaient été créés dans le
monde des esprits ? Et de plus, aurait-il pu y avoir la
nécessité d'un médiateur qui devait agir comme
propitiation pour la violation de cette loi, qui, d'après les
circonstances, semblait destinée à être violée ;
ou la perpétuité et l'accroissement éternels de
l'homme auraient-ils continué et sa haute exaltation à
la Divinité aurait-elle été accomplie sans
l'expiation propitiatoire et le sacrifice du Fils de Dieu ? »
- Mediation and Atonement, John Taylor, p. 128, 129.
6. La
nécessité d'un Rédempteur. - Pour un traité
particulier de ce sujet, voir Jesus le Christ, par l'auteur, p.
17-31.
RÉFÉRENCES
SCRIPTURAIRES
L'Expiation
accomplie par Jésus-Christ
La mort
sacrificatoire du Christ préfigurée par les sacrifices
sur l'autel sous la loi de Moïse : Car c'est le sang qui
fera l'expiation pour l'âme - Lév. 17:11 (version
anglaise du roi Jacques, ndt).
Pour les
péchés du peuple, sacrifices sanglants d'animaux devant
le Seigneur - Lév. chap. 4 ; voir aussi 5:5-10.
Ordre à
Adam d'offrir les premiers-nés du troupeau, en symbole du
sacrifice du Fils unique - PGP, Moise 5:5-8 ; voir aussi verset
26.
La vierge
deviendra enceinte, elle enfantera un fils et elle lui donnera le nom
d'Emmanuel - Es. 7:14 ; voir aussi Matt. 1:21-23. L
a vie et
l’œuvre du Sauveur prédites - Es. 53:3-12. Mon
Fils unique est et sera le Sauveur - Moïse 1:6.
Le plan de
salut par tous les hommes par le sang de mon Fils unique - Moïse
6:62.
Le Fils unique
préparé avant la fondation du monde - Moïse 5:57.
Le Fils de
Dieu a expié le péché originel - Moïse
6:54.
Doit être
purifié par le sang, même celui du Fils unique - Moïse
6:59.
Jésus-Christ
qui s'est donné en rançon pour tous - Matt. 20:28, voir
aussi 1 Tim. 2:5_6.
L'Agneau de
Dieu qui ôte le péché du monde - Jean 1:29.
Je donne ma
vie pour mes brebis - Jean 10:15.
Mon sang qui
est répandu pour plusieurs pour la rémission des péchés
- Matt. 26:28 ; voir aussi Luc 22:19 ; Jean 6:51.
Je donne ma
vie afin de la reprendre - Jean 10:17 ; voir aussi versets 11 et
15.
Le Fils de
l'Homme élevé pour que l'homme puisse avoir la vie
éternelle - Jean 3:14-15 ; voir aussi 8:28 ; 12:32.
Le Christ
élevé à la droite de Dieu comme Prince et
Sauveur pour donner la repentance et le pardon des péchés
- Actes 5:3 1.
Le Christ
devait souffrir - Actes 17:3 ; voir les paroles du Seigneur -
Luc 24:26, 46.
Le Christ est
mort pour que nous soyons sauvés par lui de la colère -
Rom. 5:8, 9.
Le Christ est
mort, et il a vécu, afin de dominer sur les morts et sur les
vivants - Rom. 14:9.
Le Christ vint
dans le monde pour sauver les pécheurs - 1 Tim. 1:15 ; en
rançon pour tous - 2:6 ; le Sauveur de tous les hommes -
4:10 ; il a aboli la mort - 2 Tim. 1 10.
Pour faire
l'expiation des péchés du peuple - Héb. 2:17 ;
l'auteur d'un salut éternel - 5:9 ; le médiateur
d'une nouvelle alliance - 9:15.
Lui, qui a
porté lui-même nos péchés en son corps - 1
Pi. 2:24 ; ayant souffert dans la chair - 4:1.
L'agneau qui a
été immolé est digne - Apo. 5:12.
Léhi
prophétise sur le Messie qui doit venir - 1 Néphi
10:14-17 ; vision du Messie donnée à Néphi
- 1 Néphi 11.
Le Messie doit
venir pour racheter les hommes de la chute - 2 Néphi 2:26.
Jacob enseigne
que l'expiation est infinie - 2 Néphi, chapitre 9.
De la mort par
la résurrection ; de la mort éternelle par le
pouvoir de l'expiation - 2 Néphi 10:25.
Nulle autre
voie, ni aucun autre nom donnés sous les cieux par lesquels
l'homme peut être sauvé - 2 Néphi 31:21 ;
voir aussi Hélaman 5:9-12 ; D&A 18:23-25.
Réconciliez-vous
avec lui par l'expiation du Christ - Jacob 4:11.
Venez au
Christ et prenez part à son salut - Omni 26.
La loi de
Moïse ne sert de rien, si ce n'est par l'expiation - Mosiah
3:15.
La loi de
Moïse accomplie par le Christ, par lequel la loi a été
donnée - 3 Néphi 12:17 ; 15:2-6.
Ils ont la vie
éternelle par le Christ, qui a brisé les liens de la
mort - Mosiah 15:23 ; également versets 24-28.
Pas de rachat
si ce n'est par la mort, les souffrances du Christ et l'expiation de
son sang - Alma 21:9 ; voir aussi Hélaman 5:9-11 ;
14:16-17.
Il est
expédient qu'une expiation soit faite - Alma 34:9-16.
La miséricorde
vient à cause de l'expiation - Alma 42:23.
Le Seigneur ne
rachètera pas les hommes dans leurs péchés, mais
de leurs péchés - Hélaman 5:10.
Je suis venu
apporter la rédemption au monde - 3 Néphi 9:21 voir
aussi D&A 49:5.
J'ai glorifié
le Père en prenant sur moi les péchés du monde -
3 Néphi 11:11.
C'est à
cause de Jésus-Christ qu'est venue la rédemption de
l'homme - Mormon 9:12, 13 ; il a accompli la rédemption
du monde - 7:7.
Celui qui
prétend que les petits enfants ont besoin de baptême nie
les miséricordes du Christ et tient pour nulle son expiation
Moroni 8:20.
Le Sauveur
souffrit pour tous les hommes et mourut pour qu'ils puissent venir à
lui - D&A 18:11 ; Jésus-Christ, le seul nom donné
par lequel les hommes peuvent être sauvés versets
23-24 ; moi, Dieu, j'ai souffert ces choses pour tous, afin que,
s'ils veulent se repentir, ils puissent ne pas souffrir, 19:16 ;
voir aussi Moïse 6:52.
Le salut prévu
pour tous les hommes dans tous les âges - D&A 20:23-29.
Votre
Rédempteur qui, dans sa miséricorde, a expié vos
péchés - D&A 29:1 ; les petits enfants
rachetés - versets 46, 47.
Le Fils unique
envoyé dans le monde pour la rédemption du monde - D&A
49:5.
Moi, le
Seigneur, qui fus crucifié pour les péchés du
monde D&A 53:2 ; aussi 54:1 ; 76:41.
Le Seigneur
est Dieu, et il n'y a d'autre Sauveur que lui - D&A 76:1 ;
voir versets 39 à 42.
Par la
rédemption vient la résurrection - D&A 88:14-17.
Par la
rédemption de la chute les hommes redevinrent innocents - D&A
93:38.
Mon Fils
unique est et sera le Sauveur - Moïse 1:6 ; voir aussi
verset 39.
Similitude du
sacrifice du Fils unique - Moïse 5:7.
Que tu puisses
être racheté, de même que toute l'humanité,
tous ceux qui le voudront. - Moïse 5:9.
Le salut
Appel
prophétique au salut - Es. 55:1, 7 ; voir aussi Luc
3:3-6.
Peut être
obtenu grâce au Christ - Es. 61:10 ; voir aussi Luc
19:10 ; 24:46, 47 ; Jean 3:14, 17 ; Actes 4:12 ;
13:38 ; Rom. 5:15-21 ; D&A 18:23 ; Moïse
5:15 ; voir références ci-dessus sous L'Expiation.
La
réconciliation avec Dieu effectuée par l'intermédiaire
de Jésus-Christ - 2 Cor. 5:18, 19 ; voir aussi Col.
1:19-23.
Persévérez
jusqu'à la fin pour être sauvés - Matt. 24:13 ;
voir aussi 10:22 ; Héb. 3:14 ; D&A. 53:7.
Repose sur
l'obéissance - Matt. 28:19, 20 ; Marc 1:4 ; 16:16.
Travaillez à
votre salut avec crainte et tremblement - Phil. 2:12.
La parole qui
a été plantée en vous et qui peut sauver toutes
les âmes - Jaq. 1:2 1.
Le salut est
gratuit - 2 Néphi 2:4 ; voir aussi 26 - 24 ; doit
être proclamé à chaque nation - Mosiah 15:28 ;
Matt. 24:14. Voir références sous le libre arbitre à
la suite du chap. 3 du présent ouvrage.
Il est
possible de différer le jour du salut jusqu'à ce qu'il
soit trop tard - Hélaman 13:3 8.
Les justes
recueilleront le salut de leurs âmes - Alma 9:28.
Pas de don
plus grand que le salut - D&A 6:13 ; voir aussi 11:7.
Les conditions
du salut exposées - D&A 49:5.
Impossible
d'être sauvé dans l'ignorance - D&A 131:6.
Le salut sans
exaltation - D&A 132:17.
Degrés
de salut ; l'exaltation est supérieure - Jean 14:2 1 Cor.
15:40-42 ; D&A sec. 76 ; 132:19-21.
Révélation
à Adam concernant les conditions du salut - Moïse
CHAPITRE
5 : LA FOI ET LA REPENTANCE
ARTICLE 4. -
Nous croyons que les premiers principes et ordonnances de l'Évangile
sont : premièrement la foi au Seigneur Jésus-Christ,
deuxièmement le repentir...
LA FOI
La nature de
la foi. - Le sens prédominant dans lequel le terme foi est
employé dans toutes les Écritures est celui d'une
confiance et d'une fidélité totales envers l'être,
les buts et les paroles de Dieu. Une telle confiance ' si elle est
implicite, enlève tout doute à l'égard de ce que
Dieu accomplit ou promet, même si ces choses ne sont pas
apparentes aux sens ordinaires des mortels ni explicables par eux. De
là cette définition de la foi donnée par Paul :
e Or la foi est une ferme assurance des choses qu'on ne voit
pas » [1]. Il est clair qu'un tel sentiment de
confiance peut varier en degré selon les personnes. En effet,
la foi peut se manifester depuis la première phase qui n'est
guère plus qu'une faible croyance, à peine exempte
d'hésitation et de crainte, jusqu'à la force de la
confiance inébranlable, qui défie le doute et les
sophismes.
Croyance, foi
et connaissance. - Les termes foi et croyance sont parfois considérés
comme synonymes ; néanmoins, chacun d'eux a un sens bien
particulier dans notre langue, quoique l'on n'ait fait, autrefois,
que peu de distinction entre eux ; c'est pourquoi les deux
termes sont employés interchangeablement dans beaucoup de
passages scripturaux. La croyance, dans un de ses sens reconnus, peut
consister en un simple assentiment intellectuel, tandis que la foi
implique le genre de confiance et de conviction qui poussent à
l'action. La croyance est un assentiment mental à la véracité
ou à la réalité d'une chose, cependant elle
exclut, dans ce type d'assentiment, l'élément moral de
responsabilité qui est inclus dans la foi. La croyance est,
dans un sens, passive, un accord ou une acceptation seulement. La foi
est active et positive, comprenant l'assurance et la confiance qui
mènent aux oeuvres. La foi au Christ est la croyance en lui
combinée à une confiance totale en lui. On rie peut pas
avoir la foi sans la croyance ; cependant on peut croire et
malgré tout manquer de foi. La foi est une croyance vivifiée,
animée, vivante.
Il existe
certainement une grande différence de degré entre les
deux, même si l'on n'admet pas une distinction essentielle en
espèce. Comme nous allons maintenant le démontrer, la
foi en la Divinité est essentielle au salut ; c'est, en
vérité, un pouvoir sauveur qui mène celui qui le
possède dans les sentiers de la sainteté, tandis que la
simple croyance en l'existence et aux attributs de la Divinité
ne possède pas ce même pouvoir. Notez les paroles de
Jacques [2] dans son épître générale
aux saints où il réprimande ses frères pour
certaines professions creuses. En substance, il dit : Vous vous
complaisez avec orgueil à proclamer votre croyance en Dieu,
vous vous vantez de ce que vous vous distinguez des idolâtres
et des païens parce que vous acceptez un seul Dieu ; vous
faites bien de le proclamer et de le croire ; mais,
souvenez-vous-en, d'autres font de même ; même les
démons croient ; et si fermement qu'ils tremblent à
la pensée du sort que leur croyance leur fait voir clairement.
Satan et ses disciples croient au Christ ; et leur croyance se
monte à une connaissance de ce qu'il est, de ce qui constitue
son rôle passé, présent et futur dans le plan
divin de l'existence et du salut des hommes. Rappelez-vous le cas de
l'homme possédé par des mauvais esprits, dans le pays
des Gadaréniens, homme si cruellement tourmenté qu'il
était la terreur de tous ceux qui l'approchaient. On ne
pouvait ni le dompter ni le lier ; les gens avaient peur de
s'approcher de lui. Cependant, lorsqu'il vit le Christ il courut
l'adorer, et l'esprit pervers qui était en lui implora la
miséricorde de ce Juste, l'appelant « Jésus,
Fils du Dieu Très-Haut » [3]. Une autre fois,
dans la synagogue de Jérusalem, un esprit impur implora Jésus
de ne pas employer son pouvoir, lui disant, dans son angoisse :
« Je sais qui tu es : le Saint de Dieu » [4].
Une autre fois, Jésus était suivi d'une foule composée
de gens d'Idumée, de Jérusalem, de Tyr et de Sidon ;
il y en avait beaucoup parmi eux qui étaient possédés
de mauvais esprits, et ceux-ci, lorsqu'ils virent le Christ, se
mirent à genoux devant lui, s'écriant : « Tu
es le Fils de Dieu » [5]. Y eut-il jamais croyant
mortel qui confessa plus franchement sa connaissance de Dieu et du
Fils de Dieu que le firent ces serviteurs de Satan ? Satan
connaît Dieu et le Christ ; il se souvient peut-être
du rang qu'il occupait jadis lui-même en tant que Fils du
Matin [6] ; cependant, avec toute cette connaissance, il
est toujours Satan. Ni la croyance, ni la connaissance réelle,
qui lui est supérieure, ne suffisent pour sauver ; car
aucune n'est la foi. Si la croyance est le fruit de l'esprit, la foi
est le fruit du cœur ; la croyance est fondée sur
la raison, et la foi, en grande partie, sur l'intuition.
Nous entendons
souvent dire que la foi est une connaissance imparfaite ; que la
première disparaît lorsque la seconde prend sa place ;
que maintenant nous marchons par la foi, mais qu'un jour nous
marcherons à la lumière sure de la connaissance.
Dans un sens
cela est vrai ; cependant il faut se rappeler que la
connaissance peut être aussi morte et improductive en bonnes
oeuvres que la croyance sans foi. Ces confessions des démons,
que le Christ était le Fils de Dieu, étaient basées
sur la connaissance ; cependant cette grande vérité
qu'ils connaissaient, ne changea pas leur mauvaise nature. Quelle
différence entre leur témoignage du Sauveur de celui de
Pierre qui, à la question du Maître : « Qui
dites-vous que je suis ? » répliqua en se
servant pratiquement des mots employés par les esprits impurs,
que nous avons cités plus haut : « Tu es le
Christ, le Fils du Dieu vivant » [7]. La foi de
Pierre avait déjà montré son pouvoir vivifiant ;
elle l'avait fait quitter beaucoup de ce qui lui avait été
cher, suivre son Seigneur au milieu des persécutions et des
souffrances, et délaisser les attraits de la mondanité
avec ses fascinations pour la piété pleine de sacrifice
que sa foi rendait tellement désirable. La connaissance qu'il
avait que Dieu était le Père et que le Fils était
le Rédempteur, n'était peut-être pas plus grande
que celle des esprits impurs ; mais, tandis que pour eux cette
connaissance ne faisait qu'ajouter à leur condamnation, pour
lui elle était un moyen de salut.
La simple
possession de la connaissance ne donne aucune assurance qu'il en
résultera un bénéfice quelconque. On raconte
qu'au cours d'une épidémie de choléra dans une
grande ville, un savant prouva, à sa propre satisfaction, par
des tests chimiques et microscopiques, que l'eau de distribution
était infectée, et que c'était elle qui
répandait la contagion. Il proclama le fait dans toute la
ville et mit tout le monde en garde contre l'emploi d'eau non
bouillie. Beaucoup de gens, bien qu'incapables de comprendre ses
méthodes de recherche, et encore moins de répéter
ses expériences eux-mêmes, eurent foi en ses paroles
d'avertissement, suivirent ses instructions, et échappèrent
à la mort, à laquelle succombèrent leurs
concitoyens insouciants et incrédules. Leur foi était
une foi salvatrice. Pour le savant lui-même, cette vérité,
qui avait sauvé tant de vies était une affaire de
connaissance. Il avait réellement perçu, sous le
microscope, l'existence de germes mortels dans l'eau ; il avait
prouvé leur virulence ; il savait de quoi il parlait.
Néanmoins, dans un moment d'oubli, il but de l'eau qui n'avait
pas été stérilisée ; il mourut peu
après, victime de l'épidémie. Sa connaissance ne
le sauva pas, aussi convaincante qu'elle fût, cependant
d'autres, qui ne s'appuyaient que sur leur confiance ou leur foi en
la vérité qu'il avait déclarée,
échappèrent à la destruction qui les menaçait.
Il avait la connaissance, mais était-il sage ? La
connaissance est à la sagesse ce que la croyance est à
la foi, l'une un principe abstrait, l’autre une application
vivante. Ce n'est pas la possession seulement, mais bien le bon
emploi de la connaissance qui constitue la sagesse.
La fondation
de la foi. - Fondamentalement, et dans le sens théologique,
nous considérons la foi comme une confiance vivante et
inspirante en Dieu et le fait d'accepter sa volonté comme
notre loi et sa parole comme guide de notre vie. La foi en Dieu est
possible seulement lorsque nous apprenons qu'il existe et en outre
qu'il est un Être dont la personnalité et les attributs
sont dignes.
C'est sur une
telle connaissance de l'existence de Dieu, de la dignité de sa
nature et de la perfection de ses attributs, que se fonde la foi de
l'homme en l'Être suprême. La foi en Dieu ne peut exister
en l'absence de toute connaissance à son sujet. Cependant,
même les païens enténébrés jouissent
de certains fruits de la foi, car ils ont au moins la conviction
innée qui provient de l'intuition naturelle de l'homme qu'il
existe un pouvoir suprême. Dans chaque âme humaine, même
dans celle du sauvage, se trouve une base pour la foi, quelque
réduite et imparfaite que les ténèbres de
l'hérédité ou du péché volontaire
l'aient rendue. La foi du païen peut être faible et
imparfaite, car ses capacités de reconnaître les preuves
sur lesquelles repose la croyance en Dieu peuvent être bien
limitées. Bien que les premiers élans de foi vers Dieu
puissent être l'effet d'une intuition naturelle, le
développement ultérieur de cette foi sera, en grande
partie, le résultat d'un examen et d'une recherche de la
vérité, effectués avec impartialité et
dans l'esprit de prière.
La vraie foi
jaillira de preuves dignes de confiance correctement interprétées ;
les faux raisonnements ne peuvent engendrer qu'une foi déformée
et mal placée. Nos conclusions au sujet de toute question
examinée seront influencées, dans une grande mesure,
par le nombre et la crédibilité des témoins, ou
par le poids des preuves lorsque nous nous livrons nous-mêmes à
l'enquête. Aussi improbable qu'une déclaration puisse
nous paraître, si des témoins, en qui nous avons
confiance, en affirment la véracité, nous sommes
enclins à l'admettre comme vraie, du moins provisoirement. Si
de nombreux témoins dignes de foi apportent leur témoignage,
et si, de plus, des preuves collatérales apparaissent, nous
pouvons considérer le fait déclaré comme prouvé.
Néanmoins, nous serons toujours incapables d'affirmer la
véracité du fait en question par expérience
personnelle jusqu'à ce que nous ayons vu de nos propres yeux
et entendu de nos propres oreilles, jusqu'à ce que, en fait,
chacun de nous soit devenu un témoin digne de foi par son
observation personnelle. Illustrons : Relativement peu de
citoyens des États-Unis ont visité le siège du
gouvernement. Les masses ne connaissent rien du Capitole, ni de la
Maison Blanche, ni des immeubles d'importance et d'intérêt
national, de par leur observation personnelle. Très peu de
gens ont rencontré personnellement le président des
États-Unis, qui y réside. Comment tous ceux qui n'ont
rien vu de tout cela connaissent-ils la ville de Washington, le
Capitole et le président ? Par le témoignage des
autres. Ils peuvent avoir, parmi leurs connaissances, des gens qui se
sont rendus à Washington et dont ils acceptent les
déclarations comme vraies. Ils ont certainement écouté
ou lu les descriptions de ceux qui y sont allés eux-mêmes.
Alors ils apprennent que des lois y sont créées et que
des décrets sont émis du siège de la nation.
Leurs études à l'école, les cartes géographiques
et les livres qu'ils ont employés et beaucoup d'autres
incidents ajoutent aux preuves, qui deviennent bientôt
décisives. Leurs déductions se multiplient, et se
développent en une conviction positive. Ils acquièrent
la foi en l'existence d'un centre de gouvernement national et le
respect envers les lois qui en émanent.
Prenons une
autre illustration : Les astronomes nous disent que la terre
appartient, avec certaines étoiles, à un certain
ordre ; qu'elle est l'une d'une famille de planètes qui
tournent autour du soleil en orbites concentriques ; et que
quelques-unes de ces planètes ont de nombreuses fois la
dimension de notre globe. Nous pouvons ne pas être versés
dans les méthodes de calcul et d'observation de l'astronomie
et nous pouvons, par conséquent, être incapables de
vérifier, par nos propres moyens, la véracité de
ces déclarations. Mais nous trouvons une telle masse de
preuves, résultats des témoignages concordants de ceux
dont les connaissances et les talents scientifiques nous inspirent
confiance, que nous acceptons leurs conclusions comme prouvées.
De même,
au sujet de l'existence, de l'autorité et des attributs de
Dieu, les témoignages d'un grand nombre d'hommes saints dans
les temps anciens et modernes de prophètes dont la crédibilité
est établie par l'accomplissement de leurs prédictions
- nous sont parvenus, déclarant à l'unisson ces vérités
solennelles, et la nature fournit, de toutes parts, un témoignage
concordant. Rejeter une telle évidence sans la réfuter,
c'est, ignorer les méthodes les plus approuvées
d'examen et de recherche connues de l'homme. Le développement
de la foi à partir de l'évidence est illustrée
par ce qui se passa lors d'une certaine fête de Pentecôte,
au cours de laquelle des milliers de Juifs, imbus de l'opinion
préconçue que Jésus était un imposteur,
entendirent le témoignage des apôtres et furent témoins
des signes qui accompagnèrent ce témoignage. Trois
mille d'entre eux furent convaincus de la vérité et
devinrent disciples du Fils de Dieu, leur préjugé
faisant place à la croyance, et la croyance se transformant en
foi, avec les oeuvres qui l'accompagnent [8]. La fondation de la
foi en Dieu est donc une croyance sincère en lui ou une
connaissance de sa personne, croyance ou connaissance reposant sur
les preuves et le témoignage.
La foi est un
principe de pouvoir. - Au sens large, la foi - l'assurance de choses
que nous espérons et la démonstration de choses que nos
sens ne peuvent discerner - est le principe moteur qui pousse les
hommes aux résolutions et aux actes. Sans l'exercice de la
foi, nous ne ferions aucun effort dont les résultats seraient
futurs ; sans la foi qu'il récoltera en automne, l'homme
ne planterait pas au printemps ; il n'essayerait pas non plus de
bâtir s'il n'avait pas confiance qu'il terminerait le bâtiment
et jouirait de son usage, si l'étudiant n'avait pas la foi
qu'il lui serait possible de poursuivre ses études avec
succès, il ne suivrait pas ses cours. La foi devient ainsi
pour nous la fondation de l'espérance, d'où jaillissent
nos aspirations, nos ambitions, et notre confiance en l'avenir.
Enlevez la foi. de l'homme en la possibilité de tout succès
désiré et vous le privez de ce qui le pousse à
l'effort. Il n'étendrait pas la main pour saisir s'il ne
croyait pas. en la possibilité de se procurer la chose vers
laquelle il tend la main. Ce principe devient donc la force motrice
qui détermine les hommes à lutter pour exceller, et à
supporter souvent des vicissitudes et des souffrances pour parvenir à
leur but. La foi est le secret de l'ambition, l'âme de
l'héroïsme, le pouvoir moteur de l'effort.
L'exercice de
la foi est agréable à Dieu, et c'est par cela que l'on
peut obtenir son interposition. C'est par la foi que les Israélites,
au cours de leur exode d'Égypte, suivirent leur chef sur le
lit de la mer Rouge ; et par l'action protectrice de Dieu que
cette foi attirait, ils furent sauvés, tandis que les
Égyptiens rencontraient la destruction en essayant de les
suivre [9]. Avec une confiance pleine et entière dans les
instructions et les promesses de Dieu, Josué et ses intrépides
soldats mirent le siège devant Jéricho ; et les
murs de cette ville pécheresse tombèrent devant la foi
des assiégeants, sans l'usage de béliers ou d'autres
engins de guerre [10]. Par le même pouvoir, Josué
reçut l'aide des luminaires du ciel tandis qu'il travaillait à
sa victoire contre les Amorites [11]. Paul nous cite
également [12] les exemples de Gidéon [13],
de Barak [14] de Samson [15] de Jephthé [16] de
David [17] de Samuel [18] et des prophètes « qui,
par la foi, vainquirent des royaumes, exercèrent la justice,
obtinrent des promesses, fermèrent la gueule des lions,
éteignirent la puissance du feu, échappèrent au
tranchant de l'épée ; guérirent de leurs
maladies ». C'est par la foi qu'Alma et Amulek furent
délivrés de leur captivité lorsque les murs de
leur prison s'écroulèrent [19]. C'est par la foi
que Néphi et Léhi [20], fils d'Hélaman,
furent protégés de leurs ennemis lamanites par le feu,
au milieu duquel ils furent préservés sans la moindre
brûlure ; et un plus grand miracle encore s'accomplit dans
le cœur de leurs persécuteurs, car ceux-ci reçurent
la lumière et se repentirent. Sous l'action de la foi, les
vagues mêmes de la mer peuvent être domptées [21] ;
les arbres sont soumis à la voix de celui qui commande par la
foi [22] ; les montagnes peuvent être déplacées
pour l'accomplissement de buts justes [23] ; les malades
peuvent être guéris [24] ; les mauvais esprits
chassés [25] et les morts ramenés à la
vie [26]. Tout s'accomplit par la foi [27].
On peut
objecter que la foi, en elle-même, n'est pas une source de
pouvoir ; que son effet est dû à l'intervention
extérieure de l'aide divine, à laquelle la foi fait
simplement appel. Et le sceptique peut ajouter qu'un Dieu omniscient,
bon et aimant, agirait indépendamment et donnerait sans
attendre l'appel de la foi et de la prière. On trouve une
réponse suffisante dans les preuves abondantes fournies par
les Écritures, que le Tout-Puissant agit en conformité
avec la loi, et qu'il est contraire à sa nature d'agir
arbitrairement et avec caprice. De quelque manière que les
lois des cieux aient été formulées,
l'application de leurs mesures bienfaisantes à l'humanité
dépend de la foi et de l'obéissance des mortels.
Considérez
la défaite d'Israël par les hommes d'Aï ; une
loi de justice avait été violée, et des choses
qui étaient maudites avaient été introduites
dans le camp du peuple de l'alliance. Cette transgression interposa
de la résistance au courant de l'aide divine et le pouvoir ne
fut rendu au peuple que quand il se fut sanctifié [28].
De plus, le Christ était influencé et, dans une
certaine mesure, contrôlé dans ses miracles parmi les
hommes par la foi ou le manque de foi du peuple. Cette bénédiction
bien connue : « Ta foi t'a guéri »,
par laquelle il annonçait l'intervention salutaire, est une
preuve de ce fait. Nous apprenons aussi qu'à une certaine
occasion, dans son propre pays, il ne put pas accomplir d’œuvre
puissante, en étant empêché par l'incrédulité
du peuple [29].
Une condition
d'une foi efficace. - Une condition essentielle à l'exercice
d'une foi vivante, croissante et fortifiante en la Divinité
est la conscience que possède l'homme qu'au moins il s'efforce
de vivre conformément aux lois de Dieu, telles qu'il les a
apprises. Le fait de savoir qu'il pèche volontairement et
gratuitement contre la vérité le privera de la
sincérité dans la prière et la foi et
l'éloignera de son Père. Il doit sentir que la
direction générale de sa vie est acceptable, et que,
compte tenu des faiblesses humaines et de la fragilité des
mortels, il jouit, dans une certaine mesure, de l'approbation du
Seigneur ; sinon il lui est impossible de supplier le trône
de grâce avec confiance. La conscience de l'effort sincère
vers la sainteté est une puissance en elle-même qui
fortifie celui qui la possède au milieu des sacrifices et des
persécutions, et qui le soutient dans toutes ses bonnes
oeuvres. C'est cette assurance que la communion était assurée
entre Dieu et eux qui permit aux saints d'autrefois de persévérer
comme ils le firent, bien que leurs souffrances fussent extrêmes.
Nous lisons, à leur sujet, que certains « furent
livrés aux tourments, et n'acceptèrent point de
délivrance, afin d'obtenir une meilleure résurrection ;
d'autres subirent les moqueries et le fouet, les chaînes et la
prison ; ils furent lapidés, sciés, torturés,
ils moururent tués par l'épée, ils allèrent
ça et là, vêtus de peaux de brebis et de peaux de
chèvres, dénués de tout, persécutés,
maltraités - eux dont le monde n'était pas digne -
errant dans les déserts et les montagnes, dans les cavernes et
dans les antres de la terre » [30]. Aujourd'hui comme
autrefois, les saints ont été soutenus dans toutes
leurs souffrances par la connaissance sûre qu'ils étaient
approuvés de Dieu ; et la foi des justes a toujours
grandi à cause du fait qu'ils étaient conscients de la
sincérité et de la dévotion de leurs efforts.
La foi,
essentielle au salut. - Étant donné que le salut ne
peut s'obtenir que par la médiation et l'expiation du Christ,
et que cela ne s'applique au péché individuel que dans
la mesure où il y a obéissance aux lois de la justice,
il s'ensuit que la foi en Jésus-Christ est essentielle au
salut. Mais personne ne peut vraiment croire en Jésus-Christ
et, en même temps, douter de l'existence, ou du Père, ou
du Saint-Esprit ; c'est pourquoi, la foi en la Divinité
tout entière est essentielle au salut. Paul déclare que
sans la foi il est impossible d'être agréable à
Dieu « car il faut que celui qui s'approche de Dieu croie
que Dieu existe et qu'il est le rémunérateur de ceux
qui le cherchent » [31]. Les Écritures
abondent en assurances que ceux qui font preuve de foi envers Dieu et
qui se conforment aux exigences que cette foi rend claires, seront
sauvés. Les paroles du Christ à ce sujet sont
définitives : « Celui qui croira et sera
baptisé sera sauvé, mais celui qui ne croira pas sera
condamné » [32]. Et encore : « Celui
qui croit au Fils a la vie éternelle celui qui ne croit pas au
Fils ne verra point la vie, mais la colère de Dieu demeure sur
lui » [33]. Après sa mort, ses apôtres
enseignèrent une doctrine similaire tous les jours de leur
ministère [34]. Un résultat naturel de la foi
implicite en la Divinité sera la confiance croissante dans les
Écritures qui contiennent la parole de Dieu et dans les
paroles et les oeuvres de ses serviteurs autorisés qui sont
ses oracles vivants.
La foi, un don
de Dieu. - Bien qu'étant à la portée de tous
ceux qui s'efforcent diligemment de l'acquérir, la foi est
néanmoins un don divin [35]. Comme il convient à
une perle si précieuse, elle n'est donnée qu'à
ceux qui montrent, par leur sincérité, qu'ils en sont
dignes et qui promettent de se conformer à ses inspirations.
Bien que la foi soit appelée principe de l'Évangile du
Christ, bien qu'elle soit, en réalité, le fondement de
la vie religieuse, cependant même la foi est précédée
par la sincérité des intentions et par l'humilité
de l'âme, grâce auxquelles la parole de Dieu peut faire
impression sur le cœur [36]. Aucune coercition n'est
employée pour amener les hommes à la connaissance de
Dieu ; cependant, aussitôt que nous ouvrons notre cœur
à l'influence de la droiture, la foi qui mène à
la vie éternelle nous est donnée par notre Père.
La foi et les
oeuvres. - La foi dans un sens passif, ou la simple croyance, dans le
sens plus superficiel du terme, est inefficace comme moyen de salut.
Cette vérité fut exposée clairement par le
Christ et ses apôtres et il se peut que la vigueur avec
laquelle elle fut déclarée indique qu'une doctrine
extrêmement pernicieuse naquit très tôt celle de
la justification par la croyance seule. Le Sauveur enseigna que les
oeuvres étaient essentielles à la validité de la
profession de la foi et à son efficacité. Notez bien
ses paroles : « Ceux qui me disent : Seigneur !
Seigneur ! n'entreront pas tous dans le royaume des cieux, mais
celui-là seul qui fait la volonté de mon Père
qui est dans les cieux » [37].
Celui qui a
mes commandements et qui les garde, c'est celui qui m'aime ; et
celui qui m'aime, sera aimé de mon Père ; je
l'aimerai, et je me ferai connaître à lui » [38]
L'exposé
suivant, de Jacques, est particulièrement explicite :
« Mes frères, que sert-il à quelqu'un de
dire qu'il a la foi, s'il n'a pas les oeuvres ? La foi peut-elle
le sauver ? Si un frère ou une sœur sont nus et
manquent de la nourriture de chaque jour, et que l'un d'entre vous
leur dise : Allez en paix ! Chauffez-vous et vous
rassasiez, et que vous ne leur donniez pas ce qui est nécessaire
au corps, à quoi cela sert-il ? Il en est ainsi de la
foi : si elle n'a pas les oeuvres, elle est morte en elle-même.
Mais quelqu'un dira : Toi, tu as la foi et moi j'ai les oeuvres.
Montre-moi ta foi sans les oeuvres et moi je te montrerai ma foi par
mes oeuvres » [39]. Et on peut ajouter à cela
les paroles de Jean : « Si nous gardons ses
commandements, par là nous savons que nous l'avons connu.
Celui qui dit : Je l'ai connu, et qui ne garde pas ses
commandements est un menteur, et la vérité n'est point
en lui. Mais celui qui garde sa parole, l'amour de Dieu est
véritablement parfait en lui : par là nous savons
que nous sommes en lui » [40].
On peut
ajouter à ces enseignements beaucoup de paroles inspirées
extraites des Écritures néphites [41] et des
révélations modernes [42], affirmant toutes la
nécessité des oeuvres, et niant l'efficacité
salvatrice de la croyance passive. Cependant en dépit de la
clarté de la parole de Dieu, les hommes ont érigé
en dogme l'idée que le salut peut s'obtenir par la foi seule,
et qu'une profession de foi verbale ouvre les portes du ciel au
pécheur [43]. Les Écritures citées et le
sens, de la justice inhérent à l'homme suffisent à
réfuter ces fausses assertions [44].
LA REPENTANCE
La nature de
la repentance. - Le terme repentance est employé dans les
Écritures dans plusieurs sens différents, mais, étant
donné qu'il représente le devoir requis de tous ceux
qui veulent obtenir le pardon de leurs transgressions, il indique un
chagrin pieux pour le péché commis, qui produit une
réforme de la vie[45] et comprend :1) la conviction de la
culpabilité ; 2) le désir de se libérer des
conséquences désastreuses du péché ;
et 3) la détermination sincère de délaisser le
péché et de faire le bien. La repentance est la
conséquence de la contrition de l'âme, qui jaillit d'un
sens profond d'humilité, et celle-ci, à son tour,
provient de l'exercice d'une foi durable en Dieu. C'est pourquoi la
repentance occupe, à juste raison, le rang de deuxième
principe de l'Évangile, suivant immédiatement la foi à
laquelle elle est étroitement associée. Aussitôt
que quelqu'un reconnaît l'existence et le pouvoir de Dieu, il
éprouve du respect pour les lois divines et est convaincu de
sa propre indignité. Son désir de plaire au Père
qu'il a si longtemps ignoré, le poussera à délaisser
le péché. Et cette impulsion se fortifiera du désir
naturel et louable du pécheur de faire réparation, si
possible, et d'écarter ainsi, les résultats désastreux
de ses égarements. Avec le zèle inspiré par sa
conviction toute fraîche, il aspirera à l'occasion de
prouver par ses bonnes oeuvres, la sincérité de sa
nouvelle foi ; et il considérera la rémission de
ses péchés comme la plus désirable des
bénédictions. Il apprendra alors que ce don de
miséricorde n'est accordé qu'à certaines
conditions déterminées [46]. Dans le premier pas
vers l'état béni du pardon, le pécheur confesse
ses péchés ; dans le deuxième, il pardonne
à ceux qui ont péché contre lui ; et dans
le troisième, il montre qu'il accepte le sacrifice expiatoire
du Christ, en se conformant aux commandements divins.
1. La
confession des péchés est essentielle, car sans elle,
la repentance est incomplète. Jean nous dit : « Si
nous disons que nous n'avons pas de péché, nous nous
séduisons nous-mêmes et la vérité n'est
point en nous. Si nous confessons nos péchés, il est
fidèle et juste pour nous les pardonner, et pour nous purifier
de toute iniquité » [47]. Nous lisons aussi :
« Celui qui cache ses transgressions ne prospère
point, mais celui qui les avoue et les délaisse obtient
miséricorde » [48]. Et aux saints de notre
époque, le Seigneur a dit : « En vérité,
je vous dis que moi, le Seigneur, je pardonne les péchés
de ceux qui les confessent devant moi, et en demandent le pardon, et
qui n'ont pas commis de péché entraînant la
mort » [49]. Et ces paroles du Seigneur montrent bien
que cet acte de confession est inclus dans la repentance : « Et
c'est ainsi que vous pouvez savoir si un homme se repent de ses
péchés - voici, il les confessera et les
délaissera » [50].
2. Le pécheur
doit être prêt à pardonner aux autres, s'il espère
obtenir le pardon. La repentance d'un homme n'est que superficielle
si son cœur n'est pas adouci au point de tolérer les
faiblesses de ses semblables. En enseignant à ceux qui
l'écoutaient comment prier, le Sauveur leur recommanda de
demander au Père : « Pardonne-nous nos
offenses, comme nous aussi nous pardonnons à ceux qui nous ont
offensés » [51]. Il ne leur donna aucune
assurance de pardon, si, dans leur cœur, ils ne se pardonnaient
pas les uns aux autres : « Si vous pardonnez aux
hommes leurs offenses, votre Père Céleste vous
pardonnera aussi ; mais si vous ne pardonnez pas aux hommes,
votre Père ne vous pardonnera pas non plus vos
offenses » [52]. Le pardon de l'homme, pour être
acceptable aux yeux du Seigneur, doit être sans limites.
Répondant à la question de Pierre : « Seigneur,
combien de fois pardonnerai-je à mon frère lorsqu'il
péchera contre moi ? Sera-ce jusqu'à sept fois ? »
Jésus lui dit : « Je ne te dis pas jusqu'à
sept fois, mais jusqu'à septante fois sept fois ».
Une autre fois, voici comment il enseigna ses disciples : « Si
ton frère a péché, reprends-le ; et, s'il
se repent, pardonne-lui. Et s'il a péché contre toi
sept fois dans un jour, et que, sept fois il revienne à toi,
disant : « Je me repens - tu lui pardonneras » [53].
Illustrant
davantage l'intention divine de mesurer les hommes avec la mesure
dont ils se servent pour leurs semblables [54], le Sauveur
raconta la parabole du roi à qui l'un de ses sujets devait une
forte somme d'argent, dix mille talents ; mais lorsque son
débiteur s'humilia devant lui et implora sa miséricorde,
le cœur compatissant du roi fut ému et il remit la dette
à son serviteur. Mais ce même serviteur, sortant de la
présence du roi, rencontra l'un de ses compagnons qui lui
devait une petite somme et, oubliant la miséricorde qui lui
avait été faite si récemment, il saisit son
compagnon et le fit jeter en prison jusqu'à ce qu'il eût
payé sa dette. Alors le roi, ayant appris cela, fit appeler le
méchant serviteur, et, le dénonçant pour son
manque de gratitude et de considération, il le livra au
bourreau [55]. Le Seigneur n'a pas promis d'écouter les
demandes ni d'accepter les offrandes de celui dont le cœur est
rempli d'amertume envers autrui : « Va d'abord te
réconcilier avec ton frère ; puis, viens présenter
ton offrande » [56]. Dans sa parole révélée
aux saints de notre époque, le Seigneur a insisté
particulièrement sur cette condition nécessaire :
« C'est pourquoi je vous dis que vous devez vous pardonner
les uns aux autres ; car celui qui ne pardonne pas à son
frère ses offenses est condamné devant le Seigneur ;
car c’est en lui que reste le plus grand péché » [57]
et pour enlever tout doute quant aux personnes à qui il
convient que les hommes pardonnent, il est ajouté :
« Moi, le Seigneur, je pardonnerai à qui je veux
pardonner, mais de vous il est requis de pardonner à tous les
hommes ».
3. La
confiance dans le sacrifice expiatoire du Christ constitue la
troisième condition essentielle pour obtenir la rémission
des péchés. Le nom de Jésus-Christ est le seul
nom sous les cieux par lequel les hommes peuvent être
sauvés [58] et il nous est enseigné d'offrir nos
prières au Père au nom du Fils. Adam reçut cette
instruction de la bouche d'un ange [59] et le Sauveur, en
personne, adressa la même recommandation aux Néphites [60].
Mais personne ne peut véritablement faire profession de foi au
Christ et refuser d'obéir à ses commandements ;
c'est pourquoi l'obéissance est essentielle à la
rémission des péchés, et le pécheur
vraiment repentant cherchera avec empressement à apprendre ce
qui est requis de lui.
La repentance,
pour mériter son nom, doit comprendre quelque chose de plus
que le simple fait de reconnaître ses erreurs ; elle ne
consiste pas en lamentations, ni en confessions verbeuses, mais dans
l'aveu, fait du fond du cœur, de la culpabilité, aveu
qui entraîne l'horreur du péché et la résolution
bien déterminée de réparer les erreurs du passé
et de faire mieux à l'avenir. Si pareille conviction est
sincère, elle se caractérise par cette « tristesse
selon Dieu » qui, selon Paul, « produit une
repentance à salut dont on ne se repent jamais, tandis que la
tristesse du monde produit la mort » [61]. Orson
Pratt a dit très sagement : « Il ne servirait
à rien à un pécheur de confesser ses péchés
à Dieu s'il n'était pas déterminé à
y renoncer ; il ne lui serait d'aucun profit de regretter le mal
commis s'il n'avait pas l'intention de ne plus faire le mal ; ce
serait folie de confesser devant Dieu le tort causé à
ses semblables si on n'est pas déterminé à faire
tout ce qu'on peut pour réparer. La repentance n'est donc pas
seulement une confession des péchés, faite d'un cœur
affligé et contrit, mais la détermination ferme et bien
arrêtée de s'abstenir de toutes les voies du mal ».
La repentance
est essentielle au salut. - Cette preuve de sincérité,
ce commencement d'une vie meilleure, est exigé de tout
candidat au salut. Pour recevoir la miséricorde divine, la
repentance est aussi indispensable que la foi et doit être à
la mesure des péchés commis. Où pouvons-nous
trouver un mortel sans péché ? C'est avec raison
que le sage d'autrefois a déclaré : « Non,
il n'y a sur la terre point d'homme juste qui fasse le bien et qui ne
pèche jamais » [62]. Qui donc n'a pas besoin
de pardon, ou qui est exempt des exigences de la repentance ?
Dieu a promis le pardon à ceux qui se repentent vraiment ;
c'est ceux-là qui jouissent des bénéfices du
salut individuel, grâce à l'expiation du Christ. Ésaïe
exhorte ainsi à la repentance, promettant avec assurance le
pardon : « Cherchez l'Éternel pendant qu'il se
trouve, invoquez-le tandis qu'il est près ; que le
méchant abandonne sa voie et l'homme d'iniquité ses
pensées ; qu'il retourne à l'Éternel qui
aura pitié de lui, à notre Dieu qui ne se lasse pas de
pardonner » [63].
La charge de
tous les prédicateurs inspirés à tous les âges
a été d'appeler à la repentance. C'est dans ce
sens que se fit entendre la voix de Jean criant dans le désert :
« Repentez-vous car le royaume des cieux est
proche » [64].
Et le Sauveur
suivit avec « Repentez-vous et croyez à la bonne
nouvelle » [65], et « Si vous ne vous
repentez, vous périrez tous » [66]. C'est
ainsi aussi que les apôtres d'autrefois proclamèrent que
Dieu « annonce maintenant à tous les hommes, en
tous lieux, qu'ils aient à se repentir » [67].
Et, à notre époque, nous avons entendu cette parole :
« Et nous savons que tous les hommes doivent se repentir,
croire au nom de Jésus-Christ, adorer le Père en son
nom et persévérer avec foi en son nom, jusqu'à
la fin, sinon ils ne pourront pas être sauvés dans le
royaume de Dieu » [68].
La repentance
est un don de Dieu. - La repentance est un moyen de pardon ;
c'est donc un des grands dons de Dieu à l'homme. On ne la
reçoit pas en la demandant avec insouciance ; on ne la
trouve pas le long du chemin ; néanmoins elle est donnée
avec une libéralité sans bornes à ceux qui ont
montré par leurs oeuvres qu'ils sont dignes de la
recevoir [69]. En d'autres termes, tous ceux qui se préparent
à la repentance seront conduits par l'influence adoucissante
et mortifiante du Saint-Esprit à la véritable
possession de ce grand don. Lorsque Pierre fut accusé par ses
frères d'avoir violé la loi parce qu'il s'était
associé à des Gentils, il raconta à ses
auditeurs les manifestations divines qu'il avait reçues si
récemment ; ils crurent et déclarèrent :
« Dieu a donc accordé la repentance aussi aux
païens, afin qu'ils aient la vie » [70]. Paul
également, écrivant aux Romains, enseigne que la
repentance vient par la bonté de Dieu [71].
La repentance
n'est pas toujours possible. - Le don de repentance est accordé
aux hommes qui s'humilient devant le Seigneur ; c'est le
témoignage de l'Esprit à leur cœur. S'ils
n'écoutent point « la voix », elle les
quittera, car l'Esprit de Dieu ne luttera pas toujours avec
l'homme [72]. Plus le péché est volontaire, plus
la repentance devient difficile ; c'est par l'humilité et
la contrition du cœur que les pécheurs peuvent accroître
leur foi en Dieu et obtenir ainsi de lui le don de repentance. À
mesure que l'on remet à plus tard le moment de la repentance,
la capacité de se repentir devient plus faible ; négliger
les occasions dans les choses saintes engendre l'incapacité.
En donnant des commandements à Joseph Smith, dans les premiers
jours de l'Église actuelle, le Seigneur dit : « Car
moi, le Seigneur, je ne puis considérer le péché
avec le moindre degré d'indulgence ; néanmoins,
celui qui se repent et obéit aux commandements du Seigneur
sera pardonné ; et à celui qui ne se repent pas on
ôtera même la lumière qu'il a reçue car mon
Esprit ne luttera pas toujours avec l'homme, dit le Seigneur des
armées » [73].
La repentance
ici-bas et dans l'au-delà. - Alma, prophète néphite,
décrivit cette existence terrestre comme un état de
probation accordé à l'homme pour qu'il se
repente [74] ; cependant les Écritures nous
apprennent que la repentance peut s'obtenir à certaines
conditions, au-delà du voile de la mortalité. Entre le
moment de sa mort et celui de sa résurrection, le Christ
« alla prêcher aux esprits en prison qui, autrefois,
avaient été, incrédules, lorsque la patience de
Dieu se prolongeait aux jours de Noé » [75] ;
le Fils visita ces esprits et leur prêcha l'Évangile,
« afin qu'ils pussent être jugés selon les
hommes dans la chair ; qui n'ont pas accepté le
témoignage de Jésus dans la chair, mais qui l'ont
accepté ensuite » [76].
Aucune âme
n'est justifiée lorsqu'elle remet à plus tard ses
efforts vers la repentance à cause de cette assurance de
longanimité et de miséricorde. Nous ne connaissons pas
entièrement les conditions dans lesquelles la repentance
pourra s'obtenir dans l'au-delà ; mais supposer que l'âme
qui a rejeté volontairement l'occasion de se repentir dans
cette vie-ci pourra facilement se repentir dans l'au-delà, est
contraire à la raison. Différer le jour de notre
repentance c'est nous mettre délibérément au
pouvoir de l'adversaire. C'est ce qu'Amulek enseigna à la
multitude et ce à quoi il l'exhorta autrefois : « Car
voici, cette vie est le moment où les hommes doivent se
préparer à rencontrer Dieu... pour cette raison, je
vous supplie de ne pas différer le jour de votre repentance
jusqu'à la fin... Vous ne pourrez pas dire quand vous en
arriverez à cette crise terrible : je veux me repentir,
je veux retourner à mon Dieu. Non, vous ne pourrez pas le
dire : car ce même esprit qui possède votre corps
au moment où vous quittez cette vie, ce même esprit aura
le pouvoir de posséder votre corps dans le monde éternel.
Car voici, si vous avez différé le jour de votre
repentance, même jusqu'à la mort, voici, vous vous êtes
assujettis à l'esprit du diable et il vous scelle à lui
comme siens » [77].
[1] Héb.
11:1.
[2] Voir Jaq.
2:19 ; note 1, à la fin du chapitre.
[3] Marc
5:1-18 ; aussi Matt. 8:28-34.
[4] Marc 1:24.
[5] Marc
3:8-11 voir Jesus the Christ, p. 181, 310-312.
[6] Voir D&A
76:25-27.
[7] Matt.
16:15, 16 ; voir aussi Marc 8:29 ; Luc 9:20.
[8] Voir
Actes, chap. 2.
[9] Voir Ex.
14:22-29 ; Héb. 11:29.
[10] Voir Jos.
6:20 ; Héb. 11:30.
[11] Voir Jos.
10 12.
[12] Voir Héb.
11:32-34.
[13] Voir
Juges 6:11.
[14] Voir
Juges 4:6.
[15] Voir
Juges 13:24.
[16] Voir
Juges 11:1 ; 12:7.
[17] Voir 1
Sam. 16:1, 13 ; 17:45.
[18] Voir 1
Sam. 1:20 ; 12:20.
[19] Voir Alma
14:26-29 voir aussi Éther 12:13.
[20] Voir
Hélaman 5:20-52 voir aussi Éther 12 14.
[21] Voir
Matt. 8:23-27 ; voir aussi Marc 4 36-41 Luc 8:22-25 ; Matt.
14:24-32 ; Marc 6:47-51 Jean 6:16-21.
[22]Voir Matt.
21:17-22 ; voir aussi Marc 11:12-14, 20-24 ; Luc 17:6 ;
Jacob 4 6.
[23] Voir
Matt. 17:20 ; 21:21 voir aussi Marc 11 23, 24 ; Éther
12 30 Jacob 4:6.
[24] Voir Luc
13:11-13 ; 14:2-4 ; 17:11-19 ; 22:50, 51 ; voir
aussi Matt. 8:2, 3, 5-13, 14, 15, 16, etc.
[25] Voir
Matt. 8:28-32 17:18 ; voir aussi Marc 1:23-26, etc.
[26] Voir Luc
7 11-16 voir aussi Jean 11:43-45 ; 1 Rois 17:17-24 ; 3
Néphi 7:19 ; 19 4 ; 26 15.
[27] Voir
Matt. 17:20 ; voir aussi Marc 9:23 ; Eph. 6:16 ; 1
Jean 5:4 ; D&A 35:8-11, etc.
[28] Voir
Jos., chaps. 7, 8.
[29] Voir
Matt. 13:58 ; Marc 6:5, 6.
[30] Héb.
11:35-38.
[31] Héb.
11:6.
[32] Marc
16:16.
[33] Jean
3:36 ; voir aussi Jean 3:15 ; 4:42 ; 5:24 ;
11:25 ; Gal. 2-20 ; 1 Néphi 10:6, 17 ; 2 Néphi
25:25 ; 26 8 ; Énos 1:8 ; Mosiah 3:17 ;
Hélaman 5:9 ; 3 Néphi 27:19 ; D&A 45:8.
[34] Voir
Actes 2:38 ; 10 * 42 ; 16:31 ; Rom. 10:9 ; Héb.
3:19 ; 11:6 ; 1 Pi. 1:9 ; 1 Jean 3:23 ; 5:14.
[35] Voir
Matt. 16:17 ; Jean 6:44, 65 ; Eph. 2:8 ; 1 Cor. 12:9 ;
Rom. 12:3 ; Moroni 10:11.
[36] Voir Rom.
10:17.
[37] Matt.
7:21.
[38] Jean
14:21.
[39] Jaq.
2:14-18.
[40] 1 Jean
2:3-5.
[41] Voir 1
Néphi 15:33 ; 2 Néphi 29:11 ; Mosiah 5:15 ;
Alma 7 27 ; 9:28 ; 37:32-34 ; 41:3-5.
[42] Voir D&A
en entier.
[43] Voir
notes 2 et 3, à la fin du chapitre ; aussi Vitality of
Mormonism, du même auteur, l'article « Knowing and
Doing », p. 282.
[44] Voir
Vitality of Mormonism, l'article « Obedience is Heaven's
First Law », p. 75.
[45] Voir Alma
36:6-21.
[46] Voir note
4, à la fin du chapitre.
[47] Jean 1:8,
9 ; voir aussi Ps. 32:5 ; 38:18 ; Mosiah 26:29, 30.
[48] Prov.
28:13.
[49] D&A
64:7.
[50] D&A
58:43.
[51] Matt.
6:12 voir aussi Luc 11:4.
[52] Matt.
6:14, 15 ; 3 Néphi 13 14, 15.
[53] Matt.
18:22, 23 ; Luc 17 3, 4.
[54] Voir
Matt. 7:2 ; Marc 4:24 Luc 6:38.
[55] Voir
Matt. 18 23-35 voir Jesus the Christ, p. 392-395.
[56] Matt.
5:23, 24 ; 3 Néphi 12 23, 24.
[57] D&A
64:9, 10.
[58] Voir PGP,
Moïse 6:52.
[59] Voir PGP,
Moïse 5:6-8.
[60] Voir 3
Néphi 27:5-7.
[61] 2 Cor.
7:10.
[62] Ecc.
7:20 ; voir aussi Rom. 3:10 ; 1 Jean 1:8.
[63] Es. 55:6,
7 ; voir aussi 2 Néphi 9:24 ; Alma 5:31-36, 49-56 ;
9:12 ; D&A 1:32, 33 ; 19:4 ; 20:29 ; 29:44 ;
133:16.
[64] Matt.
3:2.
[65] Marc
1:15.
[66] Luc 13:3.
[67] Actes
17:30.
[68] D&A
20:29.
[69] Voir
Matt. 3:7, 8 ; Actes 26:20.
[70] Actes
11:18.
[71] Voir Rom.
2:4 ; 2 Tim. 2:25.
[72] Voir Gen.
6:3 ; D&A 1:33.
[73] D&A
1:31-33 ; voir aussi Alma 45:16 ; note 5, à la fin
du chapitre.
[74] Alma
12:24 ; 34:32 ; 42:4.
[75] 1 Pi.
3:19, 20.
[76] D&A
76:73, 74 ; 1 Pi. 4:6 ; voir Jesus the Christ, chap. 36.
[77] Alma
34:32-35.
NOTES DU
CHAPITRE 5
1. Emploi du
terme foi. - « Dans le Nouveau Testament, le mot grec
pistis a été traduit « foi » 235
fois, et « croyance » une fois (2 Thess. 2:13)
(texte anglais), mais il n'y a aucune raison apparente pour ne pas
l'avoir traduit « , foi » dans ce texte aussi.
Nous n'avons aucun verbe (anglais) pour foi, mais nous employons
« croire » qui, par dérivation, signifie
vivre selon (Systematic Theology, par le Dr. Charles Hodge, vol. 3,
p. 42, 43). Dans notre langue, « croire » admet
certainement des degrés d'assurance depuis la plus légère
perception de la vérité ou de l'erreur, jusqu'à
l'assurance la plus complète. Mais ce n'est pas la façon
dont il est employé dans la Bible par les auteurs originaux.
Dans leur vocabulaire, la « croyance » est une
pleine assurance et « croire » est vivre en
conséquence. Le mot grec est pisteuô, duquel nous avons
pistis. Il se rencontre au moins 211 fois et chaque fois il signifie
avoir foi. Il y a, cependant, un autre mot, peithomai, qui a été
traduit « croire » dans les Actes 17:4 ;
27:11 ; et 28:24. Cela signifie « être
persuadé » sans avoir positivement accepté
la « foi » (pistis). En cinq endroits pisteuô
(« croire ») pourrait bien être traduit
par « être ferme ».
Mais le mot
« foi » (pistis) a fréquemment une autre
signification dans le Nouveau Testament que « confiance »,
ou « assurance ». Il veut dire « credo »
ou plutôt l'Évangile du Christ, par contraste avec la
loi de Moïse - l'ère nouvelle qui prit la place de
l'ancienne (voir Actes 6:7 ; 13:8 ; 14:22, 27 ; Rom.
1:5 ; 3:27 ; 10:8 ; Gal. 1:23 ; 2:16, 20 ;
3:2, 5 ; Eph. 2:8 ; 1 Tim. 1:2 ; 4:1 et beaucoup
d'autres passages). Dans tous ceux-ci « foi »
est presque synonyme d' « Évangile ». Il
est fréquemment employé dans ce sens en anglais. De la
confusion et des discussions inutiles se sont élevées
du fait que ce sens évident, quoique secondaire, de « foi »
n'a pas reçu l'attention qu'il fallait dans l'étude des
Écritures. » - D'une note à l'auteur par J.
M. Sjodahl.
2. Le dogme
confessionnel de la justification par la foi seule a exercé
une mauvaise influence. L'idée sur laquelle cette doctrine
pernicieuse fut fondée, fut d'abord associée avec celle
d'une prédestination absolue, par laquelle l'homme était
prédestiné à la destruction, ou à un
salut immérité. Ainsi Luther enseigna ce qui suit :
« L'excellente, infaillible et seule préparation
pour la grâce est l'élection et la prédestination
éternelle de Dieu. » « Depuis la chute
de l'homme, le libre arbitre n'est qu'une parole en l'air »
. « Un homme qui s'imagine arriver à la grâce
en faisant tout ce dont il est capable, ajoute péché
sur péché, et est doublement coupable. »
« L'homme qui accomplit beaucoup d’œuvres
n'est pas justifié, mais celui qui, sans oeuvres, a beaucoup
de foi au Christ. » (Pour ces principes doctrinaux et
beaucoup d'autres de la soi-disant « Réforme »,
voir l'Histoire de la Réforme, par D'Aubigné, Volume 1,
p. 82, 83, 119, 122). Dans l'Histoire de l'Église, par Miller
(vol. 4, p. 514) nous lisons : « Le point que le
réformateur [Luther] avait le plus à cœur
dans tous ses ouvrages, dans toutes ses contestations, dans tous ses
dangers, était la justification par la foi seule. »
Mélanchton rapporte la doctrine de Luther dans ces mots :
« La justification de l'homme devant Dieu procède
de la foi seule. Cette foi entre dans le cœur de l'homme par la
grâce de Dieu seule » ; et plus loin « Comme
toutes choses qui ont lieu, ont nécessairement lieu selon la
prédestination divine, il n'y a rien qui ressemble à la
liberté dans nos volontés » (D'Aubigné,
Vol. 3, p. 340). Il est vrai que Luther dénonça et
rejeta véhémentement la responsabilité des excès
que ces enseignements soulevèrent, mais il n'en proclama pas
moins cette doctrine avec vigueur. Notez ces paroles : « Moi,
Docteur Martin Luther, indigne héraut de l'Évangile de
notre Seigneur Jésus-Christ, confesse cet article que la foi
seule, sans les oeuvres, justifie devant Dieu ; et je déclare
qu'il restera à jamais, en dépit de l'empereur des
Romains, de l'empereur des Turcs, de l'empereur des Perses - en dépit
du pape et de tous les cardinaux, avec les évêques, les
prêtres, les moines et les nonnes - en dépit des rois,
des princes, des nobles, et en dépit du monde entier et des
démons ; et que, s'ils s'efforcent de combattre cette
vérité, ils attireront les feux de l'enfer sur leur
tête. Ceci est le vrai et saint Évangile et ma
déclaration à moi, Docteur Luther, selon les
enseignements du Saint-Esprit » (D'Aubigné, vol. 1,
p. 70). Il faut se souvenir, cependant, que Luther, et même les
champions les plus déterminés de la doctrine de la
justification par la foi, affirmèrent la nécessité
de la sanctification aussi bien que de la justification. Fletcher,
End of Religious Controversy, p. 90, illustre l'extrême vicieux
auquel cette doctrine perverse conduisit en accusant un de ses
adhérents d'avoir dit : « Même
l'adultère et le meurtre ne nuisent pas aux enfants élus,
mais travaillent plutôt pour leur bien. Dieu ne voit pas de
péché chez les croyants ; quel que soit le péché
qu'ils commettent... C'est l'erreur la plus pernicieuse, chez les
instructeurs, que de distinguer le péché selon le fait
et non selon la personne. Quoique je blâme ceux qui disent :
Péchons pour que la grâce puisse abonder, cependant
l'adultère, l'inceste et le meurtre me rendront, après
tout, plus saint sur terre et plus heureux dans les cieux. »
Un sommaire de
la controverse médiévale concernant les moyens de la
grâce, comprenant la doctrine de Luther et d'autres, est
présenté dans les « Outlines of
Ecclesiastical History », par Roberts, troisième
partie, deuxième section, auquel nous renvoyons le chercheur.
Les citations données plus haut y sont incorporées.
3. La foi
inclut les oeuvres. - En isolant certains passages de l'Écriture
et en les considérant comme s'ils étaient complets en
eux-mêmes, certains lecteurs ont prétendu qu'il y avait
de l'inconséquence sinon de la contradiction. Paul a été
représenté à tort comme un avocat de la foi sans
les oeuvres, et Jacques a été cité en opposition
à lui. Comparez Rom. 4:25 ; 9:11 ; Gal. 2:16 ;
2 Tim. 1:9 ; Tite 3:5, avec Jaq. 1:22, 23 ; 2:14-26. Paul
spécifie que les formes et les cérémonies
extérieures de la loi de Moïse, qui avaient été
supplantées par les exigences supérieures de
l'Évangile, sont des oeuvres non-essentielles. Jacques dit que
l'effort positif et les actions effectives sont les oeuvres qui
résultent de la vraie foi en Dieu et en ses exigences. Mais,
après tout, les différences apparentes résident
dans les mots et non dans l'esprit ou dans le fait. La note suivante
par J. M. Sjodahl, du Bureau de l'Historien de l'Église, est
instructive et à propos : « Si nous comprenons
pleinement la signification dans laquelle les auteurs des Écritures
emploient le mot « foi », nous verrons qu'il
n'y a pas de différence de sens entre la vraie foi et les
oeuvres de la foi. Dans la Bible, les deux termes signifient la même
chose. Jacques ne contredit pas Paul. Car « croire »
c'est vivre selon les lois de l'Évangile. Les verbes credere
et vivere sont synonymes, puisque la foi sans les oeuvres est morte.
C'est l'enseignement de Jacques, et Paul n'enseigne certainement pas
le salut au moyen de la foi morte. »
4. Le pardon
n'est pas toujours immédiat. À cause de l'importance
des péchés commis, la repentance n'est pas toujours
suivie du pardon et du rétablissement. Par exemple, lorsque
Pierre prêchait aux Juifs qui avaient tué Jésus
et pris son sang sur eux et sur leurs enfants, il ne dit pas :
Repentez-vous et soyez baptisés pour la rémission de
vos péchés ; mais : « Repentez-vous
donc et convertissez-vous, pour que vos péchés soient
effacés, quand les temps de rafraîchissement viendront
de la présence du Seigneur ; et [quand] il enverra
Jésus-Christ qui vous a été prêché
avant : que le ciel doit recevoir jusqu'au temps de la
restitution de toutes choses » (Actes 3:19-21).
C'est-à-dire : Repentez-vous maintenant et croyez en
Jésus-Christ afin que vous puissiez être pardonnés
quand celui que vous avez tué reviendra au jour de la
restitution de toutes choses et vous prescrira les conditions dans
lesquelles vous pourrez être sauvés. » * -
Compendium, p. 28.
* Traduit de
la version anglaise, employée par l'auteur. La version Segond
donne un texte différent qui ne permet pas le commentaire
ci-dessus : « Repentez-vous donc et
convertissez-vous, pour que vos péchés soient effacés,
afin que des temps de rafraîchissement viennent de la part du
Seigneur, et qu'il envoie celui qui vous a été destiné,
Jésus-Christ, que le ciel doit recevoir jusqu'aux temps du
rétablissement de toutes choses », ndt.
5. Le péché
et le pécheur. - « Car moi, le Seigneur, je ne puis
voir le péché avec le moindre degré
d'indulgence ; néanmoins, celui qui se repent et garde
les commandements du Seigneur sera pardonné » (D&A
1:31-32 ; voir aussi Alma 45:16). Dans cette puissante
épigramme, une distinction claire est faite entre le péché
et le pécheur. Beaucoup éprouvent de la difficulté
à séparer l'un de l'autre, à comprendre le péché
comme une conception abstraite séparée de la
culpabilité, personnelle. Peut-il y avoir vol sans voleur,
falsification sans falsificateur, meurtre sans meurtrier ?
Les hommes
peuvent être des menteurs, des voleurs ou des meurtriers en
puissance, mais, manquant de l'occasion de devenir criminels en fait
ou réprimant leurs impulsions mauvaises par des considérations
de politique ou d'avantage personnel, ils peuvent garder des signes
extérieurs de probité. Le loup rapace qui revêt
une toison de brebis n'emploie pas un camouflage moderne. Mais dans
toutes tes dissimulations, le but mauvais existe ; et le but, la
pensée, ou le désir mauvais est, en lui-même,
essentiellement un péché ; et un tel cas, par
conséquent, ne représente aucun phénomène
de culpabilité abstraite, mais une offense réelle et
individuelle ; car celui qui pense le mal est un pécheur.
Qui de nous
peut regarder la tuberculose, la petite vérole ou la grippe
insidieuse et mortelle avec d'autres sentiments que la répugnance
et la crainte ? Cependant nous traitons la personne affligée
avec effort pour lui rendre la santé, nous ne la haïssons
pas parce qu'elle est devenue malade ; mais au contraire, nous
avons d'autant plus de sollicitude pour elle. Les inspecteurs
d'hygiène et le corps médical ne regardent pas la
maladie avec compromis, tolérance ou indulgence. Ils sont les
adversaires méthodiques de la maladie physique, quel qu'en
soit le déguisement, et leurs meilleurs moyens pour faire la
guerre à la maladie, c'est de soigner chaque affligé
tout en prenant toutes les mesures possibles pour protéger
ceux qui sont sains contre l'infection.
Les germes de
la maladie existent, qu'ils trouvent à se loger dans le corps
humain ou non ; et, par analogie, nous pouvons dire que l'esprit
ou la tentation du vol, de l'adultère ou du meurtre, est
vivant, de même que la contagion définie du mal, quoique
les hommes puissent être ou ne pas être réellement
vaincus par lui. Or, dans le cas de l'affliction physique, un
traitement défini est employé ; et l'obéissance
à des conditions prescrites est de rigueur, aussi longtemps
que le patient s'y soumettra.
Avec une
ironie fine et intentionnée, le Guérisseur Divin
répondit à la science casuistique de certains scribes
et pharisiens qui se croyaient eux-mêmes justes, par la
déclaration : « Ce ne sont pas ceux qui se
portent bien qui ont besoin de médecin, mais les malades. Je
ne suis pas venu appeler des justes, mais des pécheurs. »
(Marc 2:17)
Mais comme les
Écritures l'affirment abondamment, et comme l'expérience
le démontre, il n'est aucun de nous qui soit entièrement
libre du péché ; au contraire, chacun a besoin des
soins guérisseurs du Grand Docteur. « Le péché
est la transgression de la loi » (1 Jean 3:4). En outre :
« Il n'y a point de juste, pas même un seul »
(Rom. 3:10) ; et encore : « Si nous disons que
nous n'avons pas de péché, nous nous séduisons
nous-mêmes, et la vérité n'est point en nous. »
(1 Jean 1:8)
Le traitement
pour les mortels infectés du péché est celui
prescrit dans l'Évangile de Jésus-Christ, et, par
l'obéissance à cet Évangile, les ravages de la
contagion qui détruit l'âme peuvent être arrêtés
et une immunité relative contre les attaques ultérieures
peut être assurée en développant les pouvoirs de
résistance. La prescription est simple ; les moyens sont
facilement accessibles ; ils sont les mêmes aujourd'hui
qu'ils étaient aux jours anciens et qu'ils resteront tant
qu'il y aura du péché dans le monde. Ces moyens sont
l'obéissance aux ordonnances de l'Évangile.
Faites ces
choses, en continuant à mener une vie juste, et, aussi infecte
que puisse jamais être l'atmosphère méphitique du
péché autour de vous, vous serez préservés
pour atteindre la vie éternelle, qui, de tous les dons de Dieu
à l'homme, est le plus grand. - D'un article par l'auteur
intitulé « Sin and the Sinner », Série
C-10.
RÉFÉRENCES
SCRIPTURAIRES
La Foi
En considérant
les passages cités ci-dessous, le chercheur devrait se
souvenir que dans les versions françaises, les termes « foi »,
« croyance » et « connaissance »
avec leurs verbes et leurs adjectifs, sont fréquemment
employés dans le même sens ou presque.
Confiez-vous
en l'Éternel votre Dieu, et vous serez affermis - 2 Chron.
20:20.
Que vous le
sachiez, que vous me croyiez - Es. 43:10.
Le juste vivra
par sa foi - Héb. 2:4 ; voir aussi Rom. 1:17 Gal. 3:11 ;
Héb. 10:38.
Abraham eut
confiance en l'Éternel, qui le lui imputa à justice -
Gen. 15:6 ; voir aussi Rom. 4:3 ; Gal. 3 . 6.
À cause
de sa foi, Abraham fut appelé l'ami de Dieu - Jaq. 2:23 ;
voir aussi Es. 41:8.
Lorsqu'il fut
appelé à partir, il s'en alla, ne sachant où -
Gen. 12:1-4 ; Héb. 11:8. Gens de peu de foi - Matt. 6:3
0 ; 8:26.
Comment
n'avez-vous point de foi ? - Marc 4:40 ; Où est
votre foi ? - Luc 9:25.
Il ne fit pas
beaucoup de miracles en ce lieu à cause de leur incrédulité
- Matt. 13:58 ; Marc 6:5, 6 ; voir aussi 3 Néphi
19:3 5 ; Éther 12:12.
Je crois !
Viens au secours de mon incrédulité ! - Marc 9:24.
Guérisons
accomplies par Jésus grâce à la foi : Ta foi
t'a guérie - Matt. 9:22 ; Marc 5:34 ; Luc 8:48 ;
voir aussi Marc 10:52. Luc 7:50.
Qu'il vous
soit fait selon votre foi - Matt. 9:29.
À cause
de la foi, le Seigneur dit : Homme, tes péchés te
sont pardonnés - Luc 5:20 ; voir aussi Luc 7:47.
La fille de
Jairus ressuscitée des morts ; Jésus dit : Ne
crains pas, crois seulement et elle sera sauvée - Luc 8:50.
Ceux qui
croyaient au Christ reçurent le pouvoir de devenir enfants de
Dieu - Jean 1:12 ; voir aussi Moroni 7:26 ; Moïse 7:1.
Si vous ne
croyez pas ce que je suis, vous mourrez dans vos péchés
- Jean 9:24.
Celui qui
croit en moi fera aussi les oeuvres que je fais - Jean 14:12.
Croyez que
Jésus est le Christ, le Fils de Dieu - Jean 20:31.
Celui qui ne
croira pas sera condamné - Marc 16:16.
Quand le Fils
de l'Homme viendra trouvera-t-il la foi sur la terre ? - Luc
18:8.
Quiconque
croit en lui ne périt point - Jean 3:16 ; voir aussi
5:24.
La vie
éternelle, connaître Dieu et le Sauveur - Jean 17:3.
Demandez et
vous recevrez, etc. - Luc 11:9 ; voir aussi Énos 15 ;
D. et A. 66:9.
Purifiant le
cœur des Gentils par la foi - Actes 15:9.
La foi vient
de ce qu'on entend, et ce qu'on entend vient de la parole du Christ -
Rom. 10:17.
Tout ce qui
n'est pas le produit d'une conviction est péché - Rom.
14:23.
Nous marchons
par la foi et non par la vue - 2 Cor. 5:7.
Je vis dans la
foi au Fils de Dieu - Gal. 2:20.
Le salut par
la foi en Jésus-Christ - 2 Tim. 3:15.
J'ai gardé
la foi - 2 Tim. 4-7.
La foi plus
que la vue ; la démonstration de ce qu’on ne voit
pas grandes oeuvres accomplies par la foi - Héb. chap. 11 ;
voir aussi Éther, chaps. 3 et 12 ; 4 Néphi 5.
Qu'il la
demande avec foi, sans douter - Jaq. 1:6.
Par les
oeuvres, la foi fut rendue parfaite - Jaq. 2:22.
La prière
de la foi sauvera le malade - Jaq. 5:15.
Sans la foi il
est impossible d'être agréable à Dieu - Héb.
11:6 ; D&A 63:11.
La foi est un
don de Dieu : Ce ne sont pas la chair et le sang qui t'ont
révélé cela, mais c'est mon Père qui est
dans les cieux - Matt. 16:17.
Nul ne peut
venir au Christ si le Père ne l'attire - Jean 6:44, 65.
Si quelqu'un
veut faire la volonté de Dieu, il connaîtra de lui-même
- Jean 7:17.
Selon la
mesure de foi que Dieu a départie à chacun - Rom. 12:3.
À un
autre la foi est donnée par le Saint-Esprit - 1 Cor. 12:8.
Sauvés
par la grâce, par le moyen de la foi, don de Dieu - Eph. 2:8.
La foi
essentielle au salut : Celui qui croira et qui sera baptisé
sera sauvé ; mais celui qui ne croira pas sera condamné
- Marc 16:16 ; voir aussi Éther 4:18 ; 3 Néphi
11:33, 34, 35 D&A 68:9 ; Moïse 5:15.
Celui qui ne
croit pas est déjà jugé parce qu'il n'a pas cru
au nom du Fils unique de Dieu - Jean 3:18.
Vous
obtiendrez le salut de vos âmes pour prix de votre foi -1 Pi.
1:9.
Mettez en
pratique la parole et ne vous bornez pas à l'écouter en
vous trompant vous-même - Jaq. 1:22 -
Nul ne peut
être sauvé s'il n'a foi en Jésus-Christ - Moroni
7:38 ; voir aussi D&A 20:29.
Le pouvoir du
Saint-Esprit reçu par la foi au Fils de Dieu - 1 Néphi
10:17.
Ayant la foi
parfaite dans le Très Saint d'Israël - 2 Néphi
9:23.
Par la parole
du Christ, avec une foi inébranlable en lui - 2 Néphi
31:19.
La rémission
des péchés effectuée par la foi - Mosiah 4:3.
Ce n'est pas
la foi qu'avoir une connaissance parfaite des choses - Alma 32:21,
26, 40.
Exhortation
vive à la foi et au repentir - Alma chap. 13.
Levez les yeux
vers le Fils de Dieu, avec foi, pour avoir la vie éternelle -
Hélaman 8:15.
Rémission
des péchés par la persévérance de la foi
jusqu'à la fin - Moroni 3:3 ; 8:3.
Rapport entre
la foi, l'espérance et la charité - Moroni, chap. 7.
Ils
s'appropriaient par la foi tout ce qui est bon - Moroni 7:25.
Dieu est
miséricordieux envers tous ceux qui croient en son nom - Alma
32:22 ; 34:15 ; Mormon 7:5.
Afin que les
enfants des hommes puissent prendre part au salut, par la foi en son
nom - Mosiah 3:9.
C'est lui qui
vient ôter les péchés du monde - Alma
5:48 11:40 ; 12:15 ; 19:36 ; 22:13 ; Hélaman
14:2.
Le
Saint-Esprit traite avec les hommes d'après leur foi - Jarom
4.
Vous recevrez
toutes choses par la foi - D&A 26:2.
Sans foi vous
ne pouvez rien faire - D&A 8:10 ; 18:19.
Il vous sera
fait selon votre foi - D&A 8:11 ; 10:47 ; 11:17 ;
52:20.
La foi ne
vient pas par les signes, mais les signes suivent la foi - D&A
63:9 ; 68:10 ; 84:65 ; comparez 63:12.
Celui qui aura
la foi pour être guéri sera guéri - D&A
42:48-52.
Les esprits
assombris à cause de l'incrédulité - D&A
84:54.
Les fidèles
vaincront et seront protégés - D&A 61:9, 10 ;
63:47 ; 75:16 ; 79:3.
La
repentance
Toute
l'humanité a besoin de se repentir. Si nous confessons nos
péchés, il est juste pour nous pardonner - 1 Jean 1:8-9
voir aussi Rom. 3:10 ; Ecc. 7:20.
Retournez à
Dieu, qui ne se lasse pas de pardonner - Es. 55:27.
Celui qui
revient de sa méchanceté fera vivre son âme - Ez.
18:27.
Proclamée
par Jean-Baptiste : Repentez-vous - Matt. 3:2, 8 Marc 1:4 ;
Luc 3:3.
Prêchée
par Jésus-Christ : Repentez-vous car le royaume des cieux
est proche - Matt. 4:17 ; voir aussi Marc 1:15 ; 2:17.
Le Christ est
venu pour appeler les pécheurs à la repentance - Luc 5
32.
Joie dans le
ciel pour le pécheur repentant - Luc 15 7, 10.
La repentance
et la rémission des péchés prêchées
en son nom - Luc 24:47.
Punition qui
suit le refus de se repentir - Apo. 2:5, 16 ; comparez 3:19.
Malheur aux
habitants de toute la terre, à moins qu'ils ne se repentent -
3 Néphi 9:2.
Combien de
fois vous rassemblerai-je si vous voulez vous repentir - 3 Néphi
10:6.
Quiconque se
repentira et sera baptisé sera sauvé - 3 Néphi
23:5.
Prêchée
par les apôtres : ils prêchèrent la
repentance - Marc 6:12.
Repentez-vous
et que chacun de vous soit baptisé - Actes 2:38 ; voir
aussi 3:19 ; 8:22.
Dieu commande
à tous les hommes de se repentir - Actes 17:30.
Se réjouissent
au sujet de ceux dont la tristesse les porte à la repentance -
2 Cor. 7:9-10.
La repentance
accordée aux païens - Actes 11:8.
Bénédiction
à celui qui ramènera une âme à la
repentance - Jaq. 5:20 ; voir aussi D&A 18:15-16.
Le Seigneur
veut que tous arrivent à la repentance - 2 Pi. 3:9.
La voie est
préparée pour tous les hommes s'ils se repentent - 1
Néphi 10:18.
Ce sera bien
pour les Gentils s'ils se repentent ; quiconque ne se repent pas
périra - 1 Néphi 14:5.
Les Gentils
qui se repentiront doivent devenir le peuple de l'alliance ; les
Juifs qui ne se repentiront pas seront retranchés - 2 Néphi
30:2 ; 3 Néphi 16:13.
Toutes les
nations demeureront en sûreté dans le Très Saint
d'Israël si elles se repentent - 1 Néphi 22, 28.
Les jours des
hommes miséricordieusement prolongés pour qu'ils se
repentent - 2 Néphi 2:21.
Délai
accordé pour que les hommes puissent se repentir état
probatoire, temps pour se préparer à rencontrer Dieu -
Alma12:24 ; 34:32.
Le peuple de
Dieu doit persuader tous les hommes de se repentir - 2 Néphi
26:27.
Malédiction
sur le pays et destruction du peuple s'il ne veut pas se repentir -
Jacob 3:3.
Croyez que
vous devez vous repentir - Mosiah 4:10.
Repentance
prêchée par Alma au lieu appelé Mormon - Mosiah
18:7, 20.
Paroles de
l'Esprit : si vous ne vous repentez, vous ne pouvez en aucune
façon hériter du royaume des cieux - Alma 5:51 ;
voir aussi 7:14.
Ne différez
point le jour de votre repentance - Alma 34:32-35.
Celui qui est
repentant et fidèle, il est donné de connaître
les mystères de Dieu - Alma 26:22.
Que je
voudrais être un ange, pour crier le repentir à tous les
peuples - Alma 29:1-2.
Le Seigneur a
le pouvoir de racheter les hommes de leurs péchés, à
cause du repentir - Hélaman 5:11.
Ô repentez-vous,
repentez-vous ! pourquoi vouloir mourir ? - Hélaman
7:17.
Je voudrais
vous persuader, vous, tous les bouts de la terre, de vous repentir -
Mormon 3:22.
Le repentir
est pour tous ceux qui sont sous la condamnation et sous la
malédiction d'une loi violée - Moroni 8:24.
Châtiés
afin qu'ils se repentent - D&A 1:27.
La lumière
sera enlevée à celui qui ne se repent pas ;
l'Esprit du Seigneur ne luttera pas toujours avec l'homme - D&A 1
- 33 ; voir aussi Moïse 8:17.
Chaque homme
doit se repentir ou souffrir - D&A 19:4, 15.
Tous les
hommes doivent se repentir et croire au nom de Jésus-Christ,
adorer le Père et persévérer, sinon ils ne
pourront pas être sauvés - D&A 20:29.
Appelez les
nations à la repentance - D&A 43:20.
Si un homme se
repent de ses péchés, il les confessera et les
délaissera - D&A 58:43.
Leurs douleurs
seront grandes à moins qu'ils ne se repentent promptement -
D&A 136:35.
Personne ne
sera reçu dans l'Église s'il n'est capable de se
repentir - D&A 20:71.
Ce qui a le
plus de valeur pour vous c'est de prêcher la repentance au
peuple - D&A 16:6 ; voir aussi 18:15-16.
Il fut
commandé à Adam et à sa postérité
immédiate de se repentir - Moïse 5:8, 14, 15.
Adam appelle
ses fils au repentir - Moïse 6:1 ; ils appelèrent
tous les hommes à la repentance - 6:23 ; voir versets 50
et 57.
Énoch
appela le peuple au repentir - Moïse 7:12.
Si les hommes
ne se repentent pas, je ferai venir le déluge sur eux - Moïse
8:17 ; voir versets 20, 24, 25.
CHAPITRE
6 : LE BAPTÊME
ARTICLE 4. -
Nous croyons que les premiers principes et ordonnances de l'Évangile
sont : ...troisièmement le baptême par immersion
pour la rémission des péchés...
Nature du
baptême. Dans la théologie de l'Église de
Jésus-Christ des saints des derniers jours, le baptême
d'eau occupe le rang de troisième principe et de première
ordonnance essentielle de l'Évangile. Le baptême est la
porte par laquelle on entre dans le troupeau du Christ, le portail de
l'Église, le rite établi de naturalisation dans le
royaume de Dieu. Le candidat à l'admission dans l'Église,
ayant acquis et professant la foi en notre Seigneur Jésus-Christ
et s'étant sincèrement repenti de ses péchés,
est invité, comme il convient, à donner des preuves de
cette sanctification spirituelle au moyen d'une ordonnance
extérieure, prescrite par l'autorité comme signe ou
symbole de sa nouvelle profession de foi. L'ordonnance initiatrice
est le baptême d'eau, qui doit être suivi du baptême
supérieur du Saint-Esprit ; et, en résultat de cet
acte d'obéissance, la rémission des péchés
est accordée.
Bien simples
sont les moyens ainsi décrétés pour être
admis dans le troupeau ; ils sont à la portée des
plus pauvres et des plus faibles, comme aussi des riches et des
puissants. Quel symbole pourrait-on trouver, pour mieux exprimer la
purification des péchés, que le baptême d'eau ?
Le baptême est le signe de l'alliance convenue entre le pécheur
repentant et son Dieu, par laquelle le premier s'engage à
s'efforcer d'observer les commandements divins.
À ce
propos, Alma, le prophète, exhorta et instruisit le peuple de
Gidéon de cette manière : « Oui, je
vous le dis, venez et ne craignez point, délaissez tout péché,
qui vous obsède aisément et vous entraîne à
la destruction ; oui, venez montrer à votre Dieu que vous
êtes disposés à vous repentir de vos péchés,
et à faire alliance avec lui de garder ses commandements et de
le lui témoigner, aujourd'hui, en entrant dans les eaux du
baptême » [1].
Le pécheur
devenu humble, convaincu de sa transgression par la foi et la
repentance, accueillera avec la plus grande joie tout moyen de se
purifier de ses souillures maintenant si repoussantes à ses
yeux. Toutes les personnes qui se trouvent dans une condition
semblable, s'écrieront comme la multitude touchée le
jour de la Pentecôte : « Que ferons-nous ? »
Et c'est à elles que s'adresse la réponse du
Saint-Esprit, par l'intermédiaire des Écritures ou de
la bouche des serviteurs élus du Seigneur :
« Repentez-vous, et que chacun de vous soit baptisé
au nom de Jésus-Christ pour la rémission des
péchés » [2]. Étant l'une des
conséquences de la contrition de l'âme, le baptême
a été appelé, à juste titre, les premiers
fruits de la repentance [3].
L'établissement
du baptême date de l'époque de l'histoire la plus
reculée du genre humain. Lorsque le Seigneur se manifesta à
Adam après l'expulsion de celui-ci du Jardin d'Eden, il promit
au patriarche du genre humain : « Si tu veux te
tourner vers moi, écouter ma voix, croire, te repentir de
toutes tes transgressions et être baptisé, même
dans l'eau, au nom de mon Fils unique, qui est plein de grâce
et de vérité, lequel est Jésus-Christ, le seul
nom qui sera donné sous les cieux par lequel le salut viendra
aux enfants des hommes, tu recevras le don du Saint-Esprit, et tu
demanderas toutes choses en son nom et tout ce que tu demanderas te
sera donné... Et il arriva que, lorsque le Seigneur eut parlé
avec Adam, notre père, Adam invoqua le Seigneur, fut enlevé
par l'Esprit du Seigneur, fut emporté dans l'eau, immergé
sous l'eau et sorti de l'eau. C'est ainsi qu'il fut baptisé,
l'Esprit de Dieu descendit sur lui, et c'est ainsi qu'il naquit de
l'Esprit et fut vivifié dans l'homme intérieur » [4].
Énoch prêcha la doctrine de la repentance et du baptême,
baptisant ceux qui croyaient et se repentaient. Et tous ceux qui
acceptèrent ces enseignements et se soumirent aux conditions
requises par l'Évangile furent sanctifiés aux yeux de
Dieu.
Le but du
baptême est d'accorder l'admission dans l'Église du
Christ en même temps que là rémission des péchés.
Quel besoin avons-nous d'autres paroles pour prouver la valeur de
cette ordonnance divinement instituée ? Quel don plus
grand pourrait-on offrir au genre humain que le moyen sûr
d'obtenir le pardon des transgressions ? La justice interdit
qu'un pardon universel et sans condition soit accordé pour les
péchés commis, si ce n'est par l'obéissance à
la loi décrétée ; mais un moyen simple et
efficace est prévu par lequel le pécheur repentant peut
faire alliance avec Dieu, en scellant cette alliance du sceau qui est
reconnu valable dans les cieux, et par laquelle il s'engage à
se soumettre aux lois de Dieu. Il se place ainsi à la portée
de la Miséricorde, sous l'influence protectrice de laquelle il
peut gagner la vie éternelle.
Les preuves
bibliques, que le baptême est le moyen choisi pour assurer à
l'homme la rémission des péchés, sont
nombreuses. Jean-Baptiste fut le prédicateur particulier de
cette doctrine et l'administrateur autorisé de l'ordonnance,
aux jours qui précédèrent immédiatement
le ministère du Sauveur dans la chair ; et la voix de ce
prêtre du désert émut Jérusalem et fit
écho dans toute la Judée, proclamant la rémission
des péchés comme fruits d'un baptême
acceptable [5].
Saul de Tarse,
persécuteur zélé des disciples du Christ, alors
qu'il se rendait à Damas dans l'intention d'exercer encore son
zèle mal dirigé, reçut une manifestation du
pouvoir de Dieu et fut converti avec des signes et des prodiges. Il
entendit la voix du Christ et y répondit, et devint ainsi
témoin particulier de son Seigneur. Cependant, même
cette manifestation extraordinaire de la faveur divine était
insuffisante. Aveuglé par la gloire qui lui avait été
manifestée, humble et fervent, convaincu du fait qu'il avait
persécuté son Rédempteur, il s'écria dans
l'angoisse de son âme : « Seigneur, que veux-tu
que je fasse ? » Il reçut l'ordre de se rendre
à Damas où il en apprendrait davantage sur la volonté
du Seigneur à son égard. C'est avec joie qu'il reçut
le messager du Seigneur, le dévot Ananias, qui lui imposa les
mains de sorte qu'il recouvra la vue, et lui enseigna ensuite que le
baptême était le moyen d'obtenir le pardon [6].
Saul, connu
maintenant sous le nom de Paul, devenu prédicateur de justice
et apôtre du Seigneur Jésus-Christ, enseigna aux autres
ce même grand principe du salut, que c'est par le baptême
d'eau que vient la régénération du pécheur [7].
Avec une grande puissance de langage et le concours de manifestations
du pouvoir divin, Pierre déclara cette même doctrine à
la multitude repentante. Écrasée de remords au récit
de ce qu'elle avait fait au Fils de Dieu, elle s'écria :
« Hommes, frères, que ferons-nous ? »
La réponse vint promptement, revêtue de l'autorité
apostolique : « Repentez-vous, et que chacun de vous
soit baptisé au nom de Jésus-Christ, pour la rémission
des péchés » [8].
Les prophètes
du Livre de Mormon rendirent le même témoignage au
troupeau occidental du Christ. C’était là le sens
des paroles qu'adressa Néphi, fils de Léhi, à
ses frères : « Car la porte par laquelle vous
devez entrer, c'est le repentir et le baptême d'eau ; et
alors vient la rémission de vos péchés par le
feu et par le Saint-Esprit » [9]. Alma enseigna la
même chose au peuple de Gidéon, comme nous l'avons déjà
mentionné [10]. Néphi, petit-fils d'Hélaman,
précédant immédiatement l'avènement du
Christ sur la terre, se rendit parmi son peuple, baptisant du baptême
de repentance, et, de son ministère, s'ensuivit « une
grande rémission des péchés » [11].
Néphi ordonna des hommes pour l'aider dans le ministère,
« afin que tous ceux qui viendraient à eux fussent
baptisés d'eau, et cela en gage et en témoignage devant
Dieu et au peuple, qu'ils s'étaient repentis et avaient reçu
la rémission de leurs péchés » [12].
Mormon ajoute son témoignage en sa qualité de
représentant du Christ, exhortant le peuple à délaisser
ses péchés et à se faire baptiser pour en
obtenir la rémission [13].
La révélation
des derniers jours, concernant le baptême et son objet, montre
que le Seigneur attribue la même importance à cette
ordonnance de nos jours qu'autrefois ; qu'il ne peut y avoir de
doute quant à l'application de cette doctrine à
l'Église à notre époque, que le principe a été
énoncé et la loi décrétée de
nouveau pour notre gouverne. Les anciens de l'Église sont
chargés de prêcher que la rémission des péchés
peut être obtenue grâce au baptême effectué
par l'autorité [14].
Candidats
prêts au baptême. - Étant donné que le
premier objet du baptême est l'admission dans l'Église
avec la rémission des péchés, et que ceci ne se
produit que quand on a foi en Dieu et qu'on se repent devant lui, il
s'ensuit naturellement que le baptême ne peut, en toute
justice, être requis que de ceux qui sont à même
de faire preuve de foi et d'une repentance active [15]. Dans une
révélation concernant le gouvernement de l'Église,
donnée par l'entremise de Joseph le prophète en avril
1830, le Seigneur mentionne explicitement les conditions dans
lesquelles les candidats peuvent être admis dans l'Église
par le baptême : « Tous ceux qui s'humilient
devant Dieu, désirent être baptisés. se
présentent le cœur brisé et l'esprit contrit,
témoignent devant l'Église qu'ils se sont sincèrement
repentis de tous leurs péchés et sont disposés à
prendre sur eux le nom de Jésus, étant déterminés
à le servir jusqu'à la fin, et montrent vraiment par
leurs oeuvres qu'ils ont reçu une portion de l'Esprit du
Christ pour la rémission de leurs péchés,
ceux-là seront reçus par le baptême dans son
Église [16].
Ces conditions
excluent tous ceux qui ne sont pas arrivés à l'âge
de discernement et de responsabilité ; et, par
commandement direct, le Seigneur a interdit à l'Église
de recevoir quiconque n'a pas atteint cet âge [17]. Par
révélation, le Seigneur a désigné l'âge
de huit ans comme celui auquel il convient de baptiser les enfants
dans l'Église ; et il est requis des parents qu'ils
préparent leurs enfants aux ordonnances de l'Église en
leur enseignant les principes doctrinaux de la foi, de la repentance,
du baptême et de l'imposition des mains pour le don du
Saint-Esprit. Le fait de négliger ce devoir est considéré,
par le Seigneur, comme un péché qui retombe sur la tête
des parents [18].
Le baptême
des tout petits enfants. - Les saints des derniers jours s'opposent à
la pratique du baptême des tout petits enfants, qu'ils croient
être, en réalité, un sacrilège. Aucun de
ceux qui ont foi en la parole de Dieu ne peut considérer un
petit enfant comme méchant d'une manière coupable ;
un être aussi innocent n'a pas besoin d'être initié
dans le troupeau, car il ne s'en est jamais égaré ;
il n'a pas besoin de rémission des péchés parce
qu'il n'a commis aucun péché. Et s'il meurt avant
d'avoir été contaminé par les péchés
de la terre, il sera reçu, sans baptême, dans le paradis
de Dieu. Cependant, il existe beaucoup de docteurs soi-disant
chrétiens qui enseignent que puisque tous les enfants sont nés
dans un monde méchant, ils sont eux-mêmes méchants,
et doivent être purifiés par les eaux du baptême
pour être acceptables aux yeux de Dieu. Une telle doctrine est
haïssable. L’enfant, que le Seigneur désigna comme
exemple à suivre par ceux mêmes qui avaient reçu
l'apostolat sacré [19], symbole choisi par le Seigneur
pour représenter le royaume des cieux, cet esprit favorisé
dont l'ange se trouve à jamais en présence du Père,
rapportant fidèlement tout ce que l'on fait à la petite
âme qui est sous sa garde [20], ce petit enfant, va-t-il
être rejeté et précipité dans les
tourments parce que ses tuteurs terrestres ont négligé
de le faire baptiser ? Enseigner une doctrine aussi fausse est
un péché.
L'histoire du
baptême des tout petits enfants est instructive en ce qu'elle
jette de la lumière sur l'origine de cette pratique erronée.
Il est certain que le baptême des tout petits enfants, ou
pédobaptême (grec pais, paidos, enfant, et baptismos,
baptême) comme on l'appelle dans le langage de la théologie,
ne fut enseigné ni par le Sauveur ni par ses apôtres.
Certains citent l'incident au cours duquel le Seigneur bénit
les petits enfants et réprimanda ceux qui voulaient empêcher
les petits d'aller à lui [21] comme preuve en faveur du
baptême des petits enfants ; mais comme il a été
dit sagement dans cette remarque concise, « Déduire
de cette action du Christ bénissant les enfants qu'ils doivent
être baptisés ne prouve rien tant, que l'on manque d'un
meilleur argument ; car la conclusion la plus probable es
celle-ci : le Christ bénit les petits enfants puis les
renvoya, mais il ne les baptisa pas ; donc les petits enfants ne
doivent pas être baptisés » [22].
Il n'existe
pas d'écrit authentique rapportant que le baptême des
tout petits enfants ait été pratiqué au cours
des deux premiers siècles après Jésus-Christ et
la coutume ne devint probablement pas générale avant le
cinquième siècle ; cependant depuis ce dernier
moment jusqu'à la Réforme, il fut accepté par
l'Église prédominante, l'Église catholique
romaine. Mais même au cours de cette période de
ténèbres, de nombreux théologiens élevèrent
la voix contre ce rite impie [23]. Au cours de la première
partie du seizième siècle, un parti religieux assez
nombreux, celui des anabaptistes (du grec ana, de nouveau, et
baptizein, baptiser) acquit de l'importance en Allemagne ; elle
se distinguait par son opposition au baptême des tout petits
enfants, et tirait son nom du fait qu'il était exigé de
tous les membres qui avaient été baptisés en bas
âge qu'ils fussent baptisés de nouveau. Les baptistes,
en général, sont unis dans leur croyance qui s'oppose
au baptême des enfants irresponsables, mais là s'arrête
leur ressemblance avec les anabaptistes.
Certains
baptiseurs de petits enfants ont essayé de prouver qu'il y
aurait une analogie entre le baptême et la circoncision, mais
sans aucune garantie scripturale. La circoncision devint le signe
d'une alliance entre Dieu et Abraham [24] symbole qui, pour les
descendants d'Abraham, indiquait qu'ils étaient libres de
l'idolâtrie des temps, et qu'ils étaient acceptés
par Dieu. On ne trouve nulle part que la circoncision était le
moyen d'obtenir la rémission des péchés. Ce rite
était applicable aux mâles seulement ; le baptême
est administré aux deux sexes. La circoncision devait être
accomplie le huitième jour après la naissance, même
si cela coïncidait avec le jour du sabbat [25]. Au
troisième siècle, un concile d'évêques se
tint sous la présidence de Cyprien, évêque de
Carthage, au cours duquel il fut gravement décidé qu'il
était dangereux de remettre le baptême jusqu'au huitième
jour après la naissance, et que, par conséquent, cela
ne devait pas être permis.
Le baptême
des tout petits enfants est interdit dans le Livre de Mormon ;
nous en déduisons qu'il s'était élevé une
dispute à ce sujet parmi les Néphites. Mormon, ayant
reçu une révélation du Seigneur en la matière,
écrivit une épître à ce sujet à son
fils Moroni, dans laquelle il dénonce la pratique du baptême
des petits enfants et déclare que quiconque suppose que les
petits enfants ont besoin du baptême est dans le fiel de
l'amertume et dans les liens de l'iniquité, niant les
miséricordes du Christ, et tenant pour nuls son expiation et
le pouvoir de sa rédemption [26].
Le baptême
est essentiel au salut. - Les démonstrations qui concernent le
but du baptême s'appliquent avec une force égale à
la proposition que le baptême est nécessaire au salut ;
car, étant donné que la rémission des péchés
constitue un des buts du baptême, et qu'aucune âme ne
peut être sauvée dans le royaume de Dieu avec des péchés
non pardonnés, il est clair que le baptême est essentiel
au salut. Le salut est promis à l'homme à condition
qu'il obéisse aux lois et aux ordonnances de l'Évangile ;
et, comme les Écritures le prouvent de façon
concluante, le baptême est l'un des commandements les plus
importants. Le baptême, étant commandé par Dieu,
doit être essentiel à l'accomplissement du but pour
lequel il est institué, car Dieu n'agit pas avec des
formalités qui ne sont pas nécessaires. Le baptême
est requis de tous ceux qui ont atteint l'âge de responsabilité
aucun n'en est exempt.
Même le
Christ, homme sans péché au milieu d'un monde pécheur,
fut baptisé « pour accomplir tout ce qui est
juste » [27] tel étant le but que le Sauveur
déclara au prêtre hésitant, qui, aussi zélé
qu'il fût pour accomplir sa grande » mission,
reculait cependant quand il lui fut, demandé de baptiser
quelqu'un qu'il considérait être sans péché.
Des siècles avant ce grand événement, Néphi,
prophétisant au milieu du peuple sur le continent occidental,
prédit le baptême du Sauveur, et expliqua comment toute
justice serait ainsi accomplie [28] : « Et
maintenant, si l'Agneau de Dieu qui est saint, a besoin d'être
baptisé d'eau pour accomplir toute justice, oh, alors combien
plus nous, qui ne sommes pas saints, n'avons-nous pas besoin d'être
baptisés ? »
Pendant son
ministère dans la chair, le Sauveur enseigna que le baptême
est essentiel au salut. Un certain notable juif, Nicodème,
vint trouver le Christ pendant la nuit et témoigna de sa
confiance dans le ministère de Jésus, qu'il appela « un
docteur venu de Dieu ». Voyant sa foi, Jésus lui
enseigna une des lois principales des cieux, disant : « Si
un homme ne naît de nouveau, il ne peut voir le royaume de
Dieu ». Une question de Nicodème provoqua cette
déclaration supplémentaire : « En
vérité, en vérité, je te le dis, si un
homme ne naît d'eau et d'esprit, il ne peut entrer dans le
royaume de Dieu » [29]. Il est pratiquement
indiscutable que la naissance d'eau mentionnée ici comme
essentielle à l'entrée dans le royaume est le baptême.
Nous apprenons ensuite au sujet de l'attitude du Christ envers le
baptême qu'il requit cette ordonnance de ceux qui voulaient
devenir ses disciples [30]. Lorsqu'il apparut, ressuscité,
à ses onze apôtres, pour leur faire ses adieux et leur
donner ses instructions finales, il leur donna cet ordre :
« Allez, faites de toutes les nations des disciples, les
baptisant au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, et
enseignez-leur à observer tout ce que je vous ai
prescrit » [31]
Et, à
propos des résultats du baptême, il leur déclara :
« Celui qui croira et qui sera baptisé sera sauvé ;
mais celui qui ne croira pas sera condamné » [32].
Aussi clair
que paraisse l'esprit de ces instructions et de ces promesses, il y
en a néanmoins beaucoup qui, bien que professant enseigner la
doctrine du Rédempteur, éludent la signification de ses
préceptes, et supposent, parce qu'il a dit « Celui
qui ne croira pas sera condamné », au lieu de
« Celui qui ne sera pas baptisé sera condamné »,
que le baptême après tout n'est pas une partie
essentielle du plan de salut, mais simplement une convenance ou une
simple commodité dans le plan de salut.
C'est se
moquer de la foi que de professer croire au Christ et de refuser en
même temps de se conformer à ses commandements. Croire
en la parole de Dieu et ne pas l'observer c'est accroître notre
culpabilité, car c'est ajouter l'hypocrisie aux autres péchés.
Il est certain que le châtiment entier prévu pour
l'incroyance volontaire sera le lot du soi-disant croyant qui refuse
d'obéir aux principes mêmes dans lesquels il se vante
d'avoir foi. En outre, comment peut-on qualifier la sincérité
de quelqu'un qui refuse d'obéir aux commandements divins si
des châtiments ne sont pas prévus en cas de
désobéissance ? La repentance d'une telle personne
peut-elle être sincère, si elle se soumet seulement par
crainte du châtiment ? Cependant, lorsque le Seigneur
proclame ce principe pour le gouvernement des saints à notre
époque, ses paroles sont plus précises : « Et
celui qui croira et sera baptisé sera sauvé, et celui
qui ne croira pas et ne sera pas baptisé sera damné » [33].
Cette même
doctrine de la nécessité du baptême fut prêchée
par les disciples du Christ, particulièrement par ceux qui lui
furent intimement associés dans le ministère. Jean
Baptiste témoigna qu'il avait été chargé
de baptiser d'eau [34] et, concernant ceux qui acceptèrent
les enseignements de Jean, le Sauveur affirma que, bien qu'ils
fussent publicains, ils avaient justifié Dieu, tandis que les
pharisiens et les docteurs de la loi qui avaient refusé le
baptême « ont rendu nul à leur égard
le dessein de Dieu » [35] abandonnant ainsi comme
nous devons le conclure, leurs droits au salut. Comme nous l'avons
déjà montré, Pierre, le chef des apôtres,
n'avait qu'une seule réponse à donner à la
multitude anxieuse de connaître ce qui était essentiel
au salut : « Repentez-vous, et que chacun de vous
soit baptisé » [36].
L'humble
obéissance du Christ à la volonté de son Père
en se soumettant au baptême malgré qu'il fût sans
péché, proclame au monde, avec plus d'éloquence
que les paroles que personne n'est exempté de ce commandement,
et que le baptême est vraiment une condition du salut. C'est
pourquoi, nulle preuve de faveur divine, nulle dispensation de dons
célestes, ne dispense l'homme de l'obéissance à
cette loi-ci ni aux autres lois et ordonnances de l'Évangile.
Saul de Tarse, bien qu'il lui fût permis d'entendre la voix du
Rédempteur, ne put entrer dans l'Église du Christ que
par la porte du baptême d'eau et du Saint-Esprit [37].
Dans la suite, il prêcha le baptême, déclarant que
par cette ordonnance « nous revêtons le Christ »,
devenant les enfants de Dieu. Corneille, le centurion, fut reconnu de
Dieu à cause de ses prières et de ses aumônes, et
il reçut la visite d'un ange qui lui donna l'ordre d'envoyer
chercher Pierre, lequel lui dirait ce qu'il devrait faire. L'apôtre
ayant été spécialement préparé par
le Seigneur pour cette mission, entra dans la maison du Gentil
repentant, bien que cela constituât une violation des coutumes
des Juifs, et prêcha Jésus-Christ à Corneille et
à sa famille. Alors même que Pierre était en
train de parler, le Saint-Esprit tomba sur ses auditeurs de sorte
qu'ils rendirent témoignage, par le don des langues et
glorifièrent Dieu [38]. Cependant la dispensation de dons
aussi grands ne les exempta aucunement de la soumission à la
loi du baptême ; et Pierre leur commanda d'être
baptisés au nom du Seigneur.
Les ministres
du Christ sur le continent américain ne furent pas moins
formels lorsqu'ils proclamèrent la doctrine du baptême.
Léhi[39] et son fils Néphi [40] témoignèrent
tous deux du baptême du Sauveur qui devait suivre, et de la
nécessité absolue du baptême d'eau et du
Saint-Esprit pour tous ceux qui cherchent le salut. Néphi
compara avec force la repentance et le baptême d'eau et
d'Esprit à la porte qui mène à la bergerie du
Christ [41]. Alma prêcha que le baptême était
indispensable au salut, exhortant le peuple à témoigner
au Seigneur, en se conformant à ce principe, qu'il contractait
l'alliance d'observer ses commandements. Alma le jeune, fils du
premier, prêcha que le baptême était un moyen
d'obtenir le salut, et consacra des prêtres pour baptiser [42].
Au cours du
dernier siècle qui précéda la naissance du
Christ, l’œuvre de Dieu parmi les Lamanites fut commencée
par la prédication de la foi, de la repentance et du baptême.
Nous trouvons Ammon prêchant cette doctrine au roi Lamoni et à
son peuple [43]. Hélaman prêcha le baptême [44]
et, au cours de son ministère, moins d'un demi-siècle
avant la naissance du Christ, nous lisons que des dizaines de
milliers de personnes s'unirent à l'Église par le
baptême. C'est ce que prêchèrent également
les fils d'Hélaman [45] et son petits-fils Néphi [46].
Ces baptêmes étaient administrés au nom du Messie
qui devait venir, mais lorsqu'il vint visiter son troupeau
occidental, il ordonna qu'il fût baptisé au nom du Père,
et du Fils, et du Saint-Esprit ; et il conféra à
douze hommes l'autorité nécessaire pour administrer
cette ordonnance [47] promettant le salut à tous ceux qui
se conformeraient à sa loi, et à ceux-là seuls.
Les preuves
abondent que le Seigneur considérait le baptême comme la
condition essentielle pour devenir membre de son Église. C'est
pourquoi, lorsqu'il institua le sacrement du pain et du vin parmi les
Néphites, il donna l'ordre à ses disciples de
l'administrer seulement à ceux qui avaient été
baptisés correctement [48]. De plus, nous apprenons que
ceux qui furent baptisés comme Jésus l'avait ordonné
furent appelés « L'Église du Christ » [49].
Fidèle à la promesse du Seigneur, le Saint-Esprit
descendit sur ceux qui avaient été baptisés par
l'autorité qu'il avait ordonnée, ajoutant ainsi au
baptême d'eau, le baptême supérieur du
Saint-Esprit [50] et beaucoup d'entre eux reçurent des
manifestations de l'approbation divine, voyant et entendant des
choses indicibles, qu'il n'était pas permis d'écrire.
La foi du peuple se montra dans de bonnes oeuvres [51] dans les
prières et le jeûne [52] en réponse auxquels
le Seigneur réapparut, se manifestant cette fois-ci aux
disciples qu'il avait appelés au ministère. Il leur
réitéra les promesses qu'il avait faites auparavant au
sujet de tous ceux qui étaient baptisés de son
baptême ; et il ajouta à cela que, s'ils
persévéraient jusqu'à la fin, ils seraient
considérés comme innocents au jour du jugement [53].
C'est alors qu'il répéta le commandement par
l'obéissance auquel le salut est promis : « Repentez
vous tous, bouts de la terre, et venez à moi, et soyez
baptisés en mon nom pour que vous soyez sanctifiés par
la réception du Saint-Esprit, afin d'être sans tache
devant moi au dernier jour » [54].
Près de
quatre siècles plus tard, cette même proclamation fut
entendue de la bouche de Mormon [55]. Ensuite Moroni, son fils,
le survivant solitaire d'un peuple autrefois puissant, pleurant la
destruction de sa nation, laisse ce qu'il supposait être alors
son témoignage d'adieu concernant la véracité de
cette doctrine [56] mais ayant été épargné
contrairement à son attente, il revient de nouveau sur ce
thème sacré, se rendant compte de la valeur
incalculable de cette doctrine pour tous ceux qui liraient ces pages.
Et, dans ce qui pourrait être considéré comme ses
dernières paroles, il témoigne que le baptême
d'eau et d'Esprit est le moyen vers le salut [57].
Ce principe
fondamental, proclamé autrefois, reste inaltéré
aujourd'hui ; il est la vérité et ne change pas.
Les anciens de l'Église des derniers jours ont reçu
leur charge à peu près dans les mêmes termes que
ceux qui furent employés pour investir les apôtres
d'autrefois : « Allez dans le monde, prêchez
l'Évangile à toute créature, agissant avec
l'autorité que je vous ai donnée, baptisant au nom du
Père, et du Fils, et du Saint-Esprit. Et celui qui croira et
sera baptisé sera sauvé, et celui qui ne croira pas
sera damné » [58]. Écoutez ensuite la
parole du Seigneur à travers Joseph le prophète aux
anciens de l'Église : « C'est pourquoi ce que
j'ai dit à mes apôtres, je vous le dis de nouveau :
Toute âme
qui croira à vos paroles, et sera baptisée d'eau pour
la rémission des péchés, recevra le
Saint-Esprit ». Mais « En vérité,
en vérité je vous le dis, ceux qui ne croiront pas à
vos paroles, et qui ne seront pas baptisés d'eau en mon nom
pour la rémission de leurs péchés, afin de
recevoir le Saint-Esprit, seront damnés et ne viendront pas
dans le royaume de mon Père, là où mon Père
et moi sommes » [59]. Dociles à ce
commandement, les anciens de cette Église ont proclamé
sans cesse l'Évangile parmi les nations, prêchant que la
foi, la repentance, et le baptême d'eau et du Saint-Esprit sont
essentiels au salut.
Au sujet du
baptême, nous avons examiné les principes doctrinaux
courants parmi les Juifs, les Néphites, et l'Église de
Jésus-Christ à notre époque, et nous avons
trouvé que les principes enseignés sont toujours les
mêmes. En réalité, nous sommes remontés
plus loin, jusqu'à l'histoire la plus reculée du genre
humain, et nous avons appris qu'il fut annoncé que le baptême
était un principe sauveur grâce auquel Adam reçut
la promesse du pardon et du salut. Nul n'a de raison d'espérer
le salut si ce n'est en se conformant à la loi de Dieu, dont
le baptême est une partie essentielle.
[1] Alma 7:15.
[2] Voir Actes
2:37, 38
[3] Voir
Moroni 8:25.
[4] PGP, Moïse
6:52-65.
[5] Voir Marc
1 4 ; Luc 3:3.
[6] Voir Actes
22:1-16.
[7] Voir Ti.
3:5.
[8] Actes
2:36-38 voir aussi 1 Pi. 3:21.
[9] 2 Néphi
31:17 lire jusqu'à la fin du chapitre.
[10] Voir Alma
7:14, 15.
[11] 3 Néphi
1:23.
[12] 3 Néphi
7:24-26.
[13] Voir 3
Néphi 30. 2.
[14] Voir D&A
19:31 ; 55 2 ; 68:27 ; 76:51, 52 ; 84:27, 74.
[15] Voir note
1, à la fin du chapitre.
[16] D&A
20:37.
[17] Voir D&A
20:71.
[18] Voir D&A
68:25-27.
[19] Voir
Matt. 18:1-6.
[20] Voir
Matt. 18:10.
[21] Matt.
19:13 ; Marc 10:13 ; Luc 18:15.
[22] On
attribue cette remarque à Jeremy Taylor, évêque
anglais, qui mourut en 1667, mais, que ce soit à tort ou à
raison, l'auteur ne peut le dire. Quel qu'en soit l'auteur tel qu'il
est exprimé ci-dessus l'argument est juste.
[23] Voir note
2, à la fin du chapitre.
[24] Voir Gen
17:1-14.
[25] Voir Jean
7:22, 23.
[26] Voir
Moroni, chap. 8 ; lire l'épître tout entière.
[27] Voir
Matt. 3:15.
[28] Voir 2
Néphi 31:5-8 [29] Jean 3:1-5.
[29] Jean
3:1-5.
[30] Jean.
4:1, 2.
[31] Matt.
28:19.
[32] Marc
16:16.
[33] D&A
112:29.
[34] Voir Jean
1:33.
[35] Luc 7:30.
[36] Actes
2:38 ; voir aussi 1 Pi. 3:21.
[37] Voir
Actes 9:1-18 ; 22:1-16.
[38] Voir
Actes 10:30-48.
[39] Voir 1
Néphi 10:7-10.
[40] Voir 2
Néphi 31:4-14.
[41] Voir 2
Néphi 31:17.
[42] Voir
Mosiah 18:8-17 ; Alma 5:61, 62 ; 9:27.
[43] Voir Alma
19:35.
[44] Voir Alma
62:45.
[45] Voir
Hélaman 5:14-19.
[46] Voir 3
Néphi 1:23.
[47] Voir 3
Néphi 11:22-25 ; 12:1, 2.
[48] Voir 3
Néphi 18:5, 11, 28-30.
[49] Voir 3
Néphi 26:21.
[50] 3 Néphi
26:17, 18 ; 28:18 ; 4 Néphi 1.
[51] Voir 3
Néphi 26:19,20.
[52] Voir 3
Néphi 27:1, 2.
[53] Voir 3
Néphi 27:16.
[54] Voir 3
Néphi 27:20.
[55] Voir
Mormon 7:8-10.
[56] Voir
Mormon 9:22, 23.
[57] Voir
Moroni 6:1-4.
[58] D&A
68:8, 9.
[59] D&A
84:64, 74 ; voir aussi 112:28, 29.
NOTES DU
CHAPITRE 6
1. La
préparation au baptême. - La doctrine que le baptême,
pour être acceptable, doit être précédé
d'une préparation efficace, fut enseignée et comprise
d'une manière générale du temps du Christ ainsi
que dans la période qu'on appelle apostolique et l'époque
qui suivit immédiatement. Mais cette croyance dégénéra
graduellement, et on en vint à considérer le baptême
comme une forme extérieure, dont l'application dépendait
peu ou presque pas, de l'appréciation ou de la conception
qu'avait le candidat de son but ; comme il est dit dans le
texte, le Seigneur a annoncé de nouveau la doctrine à
notre époque. Nous donnons ici quelques évidences
concernant la première croyance :
« Dans
les premiers âges du christianisme, les hommes et les femmes
étaient baptisés sur une profession de foi au Seigneur
Jésus-Christ. » - Le chanoine Farrar.
« Mais
comme le Christ leur enjoint (Marc 16:15-16) d'enseigner avant de
baptiser, et désire que seuls des croyants soient admis au
baptême, il apparaîtrait que le baptême n'est pas
administré correctement à moins d'être précédé
par la foi... À l'époque apostolique, on ne trouve pas
une seule personne qui ait été admise au baptême
sans une profession de foi et de repentance préalables. »
- Calvin.
« Vous
n'êtes pas d'abord baptisés pour recevoir ensuite la foi
et avoir le désir ; mais lorsque vous êtes
baptisés, vous faites connaître votre volonté à
l'instructeur, vous faites une confession complète de votre
foi et de votre propre bouche. » - Arnobius (rhétoricien
qui écrivit au cours de la dernière partie du troisième
siècle).
« Dans
l’Église primitive, l’instruction précédait
le baptême, selon l’ordre de Jésus-Christ :
« Allez, enseignez toutes les nations, les baptisants… »,
etc. » - Saurin (protestant français, 1677-1730).
« Dans
les deux premiers siècles, on n’était capable de
se déclarer croyant ; à cause de ces mots :
« Celui qui croira et sera baptisé ». »
- Salmasius (auteur français 1588-1653).
2. Notes
historiques sur le baptême des petits enfants. « Le
baptême des petits enfants dans les deux premiers siècles
après Jésus-Christ était totalement inconnu. La
coutume du baptême des petits enfants ne commença pas
avant le troisième siècle après la naissance du
Christ. Dans les premiers siècles, il n'en apparaît
aucune trace ; et il fut introduit sans le commandement du
Christ. » - Curcellaeus.
« Il
est certain que le Christ n'ordonna pas le baptême des petits
enfants... Nous ne pouvons pas prouver que les apôtres
ordonnèrent le baptême des petits enfants. Des passages
mentionnant le baptême de toute une famille (comme dans les
Actes 16:33 ; 1 Cor. 1:16) nous ne pouvons pas tirer une telle
conclusion, car il reste encore à savoir s'il y avait, dans
cette famille, des enfants d'un âge où ils n'étaient
pas capables de recevoir le christianisme intelligemment ; car
tel est le seul point sur lequel l'argument repose... Comme le
baptême était intimement uni à une initiation
consciente dans la communion chrétienne, la foi et le baptême
étaient toujours liés l'un à l'autre ; et
ainsi, il est extrêmement probable que le baptême ait
seulement été administré dans les deux cas où
les deux se rencontraient et que la pratique du baptême des
petits enfants ait été inconnue à cette période
(apostolique)... Que, jusqu'à la période tardive
d'Irénée (au moins pas avant) aucune trace de baptême
de petits enfants n'apparaît ; et le fait qu'il ne fut
reconnu pour la première fois comme tradition apostolique,
qu'au cours du troisième siècle, est une preuve plutôt
contre que pour l'admission de son origine apostolique. »
- Jean Neander (théologien allemand, qui vécut dans la
première moitié de ce siècle).
« Par
conséquent, qu'ils viennent lorsqu'il sont en âge -
lorsqu'ils peuvent comprendre - lorsqu'on leur a enseigné où
ils doivent venir. Qu'ils deviennent chrétiens lorsqu'ils
peuvent connaître Christ - Tertullien (un des « pères
chrétiens » latins, qui vécut de 150 à
220 ap. J-C.). L'opposition presque violente de Tertullien a la
pratique du pédobaptême est citée par Neander
comme « une preuve qu'alors elle n'était pas
habituellement considérée comme une ordonnance
apostolique, car, en ce cas, il ne se serait pas aventuré à
parler si fortement contre elle. »
Martin Luther,
qui écrivit au commencement du seizième siècle,
déclara : « On ne peut pas prouver par les
Écritures sacrées que le baptême des enfants fut
institué par le Christ, ou commença avec les premiers
chrétiens après les apôtres ».
« Par
tekna, l'apôtre entend, non pas les petits enfants, mais la
postérité, signification dans laquelle le mot apparaît
en de nombreux endroits du Nouveau Testament (voir entre autres Jean
8:39) d'où il apparaît que l'argument qui est
communément tiré de ce passage, en faveur du baptême
des petits enfants, n'a aucune force et ne sert à rien. »
- Limborch (natif de Hollande et théologien réputé
vécut de 1633 à 1712).
RÉFÉRENCES
SCRIPTURAIRES
Le baptême
pour la rémission des péchés
Jean-Baptiste
baptisa et prêcha le baptême de repentance pour la
rémission des péchés - Marc 1:4 ; voir
aussi Luc 3:3, et comparez 1:76, 77.
Repentez-vous
et soyez baptisés au nom de Jésus-Christ pour la
rémission de vos péchés. - Actes 2:38 ;
voir aussi 22:16 ; D&A 33. 11.
La porte par
laquelle vous devez entrer c'est la repentance et le baptême...
alors vient la rémission de vos péchés - 2 Néphi
31:17.
Soyez baptisés
au repentir, afin que vous puissiez être lavés de vos
péchés - Alma 7:14.
Baptisant au
repentir ; et il y eut une grande rémission de péchés
- 3 Néphi 1:23.
Le Christ
enseigna aux Néphites que par le baptême ils recevraient
la rémission - 3 Néphi 12. 2 ; aussi 30:2.
La Prêtrise
d'Aaron détient l'autorité de baptiser par immersion
pour la rémission des péchés - D&A 13:1.
Tu prêcheras
la repentance et la rémission des péchés par le
baptême - D&A 19:31 ; aussi 55:2.
Soyez baptisés
pour la rémission de vos péchés - D&A 33:11.
Évangile
de repentance, de baptême, et de rémission des péchés
- D&A 84:27.
Le baptême
essentiel est au salut
Si un homme ne
naît d'eau et d'esprit, il ne peut entrer dans le royaume de
Dieu - Jean 3:5.
Celui qui
croira et qui sera baptisé sera sauvé - Marc 16:16 3
Néphi 11:33 ; D&A 112:29.
Les pharisiens
et les docteurs de la loi ont rendu nul le dessein de Dieu, en ne se
faisant pas baptiser par Jean - Luc 7:30.
Nous sommes
baptisés dans un seul Esprit, pour former un seul corps - 1
Cor. 12:13.
Vous tous, qui
avez été baptisés en Christ, vous avez revêtu
Christ - Gal. 3:27.
La figure du
baptême qui maintenant vous sauve - 1 Pi. 3:21.
Un seul
Seigneur, une seule foi, un seul baptême - Eph. 4:5.
Tous les
hommes doivent être baptisés, sinon ils ne peuvent pas
être sauvés dans le royaume de Dieu - 2 Néphi
9:23.
Soyez baptisés
en mon nom, car celui qui croit et est baptisé sera sauvé
- Éther 4:18 ; aussi Moroni 7:34 ; 3 Néphi
21:6.
Veillez à
ne pas être baptisés indignement - Mormon 9:29.
Tous ceux qui
se repentiront, qui seront baptisés et persévéreront,
seront sauvés - D&A 18:22.
Il fut
enseigné à Adam que le baptême est essentiel -
Moïse 6:52.
Baptême
d'Adam - Moïse 6:64-68.
Jésus-Christ
fut baptisé
Pour accomplir
tout ce qui est juste - Matt. 3:15.
Il est montré,
ainsi, que le baptême est requis de tout homme ; voir
aussi Marc 1:9 ; Luc 3:21.
Si l'Agneau de
Dieu, qui est saint, a besoin d'être baptisé, alors
combien plus, nous qui ne sommes pas saints, n'avons-nous pas besoin
d'être baptisés ? - 2 Néphi 31:5.
Préparation
au baptême
Les citations
précédentes montrent clairement que la foi au Seigneur
Jésus-Christ et une repentance sincère sont des
conditions requises avant le baptême. La connaissance est donc
nécessaire et l'instruction est requise.
Le Christ
commanda aux apôtres d'enseigner toutes les nations, de les
baptiser ensuite, et alors de les enseigner davantage - Matt.
28:19-20.
Ceux qui
reçurent avec joie les instructions de Pierre furent baptisés
- Actes 2:41.
Ceux qui
crurent aux enseignements de Philippe concernant le royaume de Dieu
furent baptisés - Actes 8:12.
Pierre
instruisit Corneille et sa maison avant de les baptiser - Actes
10:25-48.
Paul
instruisit le gardien de la prison et sa maison avant leur baptême
- Actes 16:29-33.
Jean-Baptiste
exigeait les preuves de la repentance avant le baptême - Luc
3:7-14.
Sommaire des
conditions requises - Moroni 6:1-4. Les petits enfants, incapables de
comprendre et de se repentir, ne doivent pas être baptisés
- Moroni Chap. 8.
Les parents
doivent enseigner leurs enfants, et les préparer ainsi au
baptême lorsqu'ils ont huit ans - D&A 68:25.
Personne ne
peut être reçu dans l'Église avant d'avoir
atteint l'âge de responsabilité et d'être capable
de repentance - D&A 20:71 ; voir aussi verset 37.
CHAPITRE
7 : LE BAPTÊME - Suite
ARTICLE 4. -
Nous croyons que les premiers principes et ordonnances de l'Évangile
sont : ...troisièmement le baptême par immersion
pour la rémission des péchés...
LE MODE DU
BAPTÊME
Importance du
mode d’administration du baptême. - En considérant
l’objet et la nécessité du baptême, nous
avons vu l’importance que le Seigneur attache à ce rite
initiateur. Il n’est pas surprenant que le mode
d’administration de l’ordonnance ait été
prescrit de façon bien définie. Beaucoup de confessions
chrétiennes possèdent un rite d’initiation bien
établi, dans lequel l’eau fait figure d’élément
nécessaire bien que, dans certaines, la cérémonie
ne soit rien de plus que le fait du prêtre de placer son doigt
humecté sur le front du candidat, ou d’asperger le
visage d’eau ; tandis que d’autres considèrent
l’immersion complète du corps comme nécessaire.
Les saints des derniers jours affirment que les Écritures sont
entièrement exemptes d’ambiguïté au sujet du
mode acceptable de baptême ; et ils proclament avec
assurance leur croyance que l’immersion du corps par un
serviteur ou représentant du Sauveur dûment
commissionné, est la seule forme véritable. Le raisons
de cette croyance peuvent se résumer comme suit : la
dérivation et l’ancien usage du mot baptême et des
mots qui lui sont apparentés révèlent
l’immersion. Le symbolisme du rite n’est conservé
dans aucune autre forme. L’autorité scripturale, la
parole révélée de Dieu par la bouche des
prophètes anciens et des derniers jours, prescrivent
l’immersion comme véritable forme du baptême.
Le verbe
« Baptiser », du grec baptô ou baptizô
signifiait littéralement plonger ou immerger. Comme c’est
le cas pour toute langue vivante, les mots subirent de grands
changements de sens ; et certains écrivains déclarent
que le terme en question peut tout aussi bien s’employer pour
l’aspersion que pour l’immersion réelle. Il
devient alors très intéressant de chercher à
connaître la signification courante du terme à l’époque
ou vers l’époque du Christ, car, étant donné
que, de toute évidence, le Sauveur estima inutile, dans le
cours de ses instructions sur le baptême, de s’étendre
sur la signification du terme, c’est que celui-ci avait une
signification bien nette pour ceux qui recevaient ses enseignements.
D’après l’emploi que font les auteurs grecs et
latins du terme originel [1] il est clair qu’il signifiait
pour eux une véritable immersion dans l’eau. Pour les
Grecs modernes le baptême signifie un ensevelissement dans
l’eau, et c’est pourquoi, lorsqu’ils choisissent de
professer le christianisme, ils pratiquent l’immersion comme
forme correcte du baptême [2]. Au sujet de ce genre
d’argumentation, nous devons nous rappeler que les preuves
philologiques ne sont pas des plus décisives. Passons donc à
la considération d’autres raisons meilleures.
Le symbolisme
du rite baptismal n’est conservé dans aucune autre forme
que l’immersion. Le Sauveur compara le baptême à
une naissance, et déclara que c’était la chose
nécessaire et même essentielle à la vie qui mène
au royaume de Dieu [3]. Personne ne peut dire qu’une
naissance est symbolisée par l’aspersion d’eau sur
le visage. L’un des traits distinctifs, et non des moindres,
qui ont contribué à donner au Christ la première
place comme maître des maîtres, consiste en l’usage
précis et puissant qu’il fait de la langue ; ses
comparaisons et ses métaphores sont toujours expressives et
ses paraboles convaincantes ; et il serait totalement étranger
aux méthodes du Seigneur d’employer une analogie aussi
inappropriée que celle qu’implique ce mauvaise
représentation de la naissance.
Le baptême
a été également comparé, de façon
très impressionnante, à un ensevelissement suivi d’une
résurrection ; et c’est dans ce symbole de la mort
et de la résurrection du corps de son Fils que Dieu a promis
d’accorder la rémission des péchés.
Écrivant aux Romains, Paul dit : « Ignorez-vous
que nous tous qui avons été baptisés en
Jésus-Christ, avons donc été ensevelis avec lu
par le baptême en sa mort, afin que, comme Christ est
ressuscité des morts, par la gloire du Père, de même
nous aussi nous marchions en nouveauté de vie. En effet, si
nous sommes devenus une même plante avec lui par la conformité
à sa mort, nous le serons aussi par la conformité à
sa résurrection. » [4]. Et le même
apôtre écrit plus loin : « Ayant été
ensevelis avec lui par le baptême, vous êtes aussi
ressuscités en lui et avec lui par la foi en la puissance de
Dieu, qui l’a ressuscité des morts » [5].
De toutes les formes variées de baptême pratiquées
par l’homme, l’immersion seule représente une
naissance marquant le commencement d’une nouvelle carrière,
ou le sommeil du tombeau suivi de la victoire sur la mort.
L’autorité
scripturale ne justifie aucune autre forme que l’immersion.
Jésus-Christ fut baptisé par immersion. Nous lisons
qu’après l’ordonnance il « sortit
aussitôt de l’eau » [6]. Le fait que le
baptême du Sauveur était acceptable aux yeux du Père
est abondamment prouvé par les manifestations qui suivirent
immédiatement - la descente du Saint-Esprit et la déclaration
du Père : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé,
en qui j’ai mis toute mon affection ». Jean,
surnommé le Baptiste à cause de sa mission divine,
baptisa dans le Jourdain [7] et peu de temps après nous
apprenons qu’il baptisait à Énon, près de
Salim [8] parce qu’il y avait là beaucoup d’eau,’
cependant, si Jean avait baptisé par aspersion, une, petite
quantité d’eau aurait suffit à une multitude.
Nous lisons
également le récit du baptême qui suivit la
conversion quelque peu rapide d’un eunuque éthiopien,
intendant de la reine Candace. Philippe lui prêcha la doctrine
du Christ alors qu’ils voyageaient tous deux sur le char de
l’Éthiopien ; l’eunuque, croyant aux paroles
de son instructeur inspiré, demanda le baptême et
Philippe y consentit. « Il fit arrêter le char ;
Philippe et l’eunuque descendirent tous deux dans l’eau,
et Philippe baptisa l’eunuque. Quand ils furent sortis de
l’eau, l’Esprit du Seigneur enleva Philippe, et l’eunuque
ne le vit plus tandis que, joyeux, il poursuivait sa route » [9].
L’histoire
autre que scripturale prouve que pendant plus de deux siècles
après Jésus-Christ, l’immersion fut le mode de
baptême généralement pratiqué par ceux qui
se disaient chrétiens ; et que ce n’est que vers la
fin du treizième siècle que d’autres formes
devinrent générales [10]. On peut s’attendre
à des distorsions des ordonnances instituées par
l’autorité lorsque, en l’absence de cette autorité
même pour les administrer, on tente de reproduire la forme
extérieure de ces ordonnances. Cependant ces distorsions se
produisent graduellement ; les déformations provenant de
désordres dans la constitution ne se développent pas en
un jour. C’est pourquoi - et c’est le cas pour n’importe
quelle autre ordonnance instituée par Jésus-Christ -
nous pouvons examiner la période qui suivit immédiatement
son ministère personnel et celui de ses apôtres pour y
trouver la forme la plus proche du mode originel du baptême.
Dans la suite,
lorsque les ténèbres de l’incroyance devinrent
plus épaisses, l’autorité conférée
par le Christ ayant été enlevée de la terre avec
ses serviteurs martyrisés, de nombreuses innovations
apparurent ; et les dignitaires des diverses Églises
firent désormais la loi pour eux-mêmes et leurs fidèles.
Au début du troisième siècle, l’évêque
de Carthage décida que les personnes de santé délicate
pouvaient être baptisées d’une manière
acceptable par aspersion ; et, une fois cette permission
accordée, la forme véritable du baptême tomba
graduellement en disgrâce et des pratiques non autorisées,
conçues par l’homme, prirent sa place.
Le baptême,
parmi les Néphites, était administré par
immersion seulement. Nous avons déjà montré avec
queue intensité le baptême avait été
prêché et pratiqué parmi le peuple, de Léhi
à Moroni. Lorsque le Sauveur apparut à son peuple sur
le continent américain, il lui donna des instructions très
précises sur le mode d’administration de l’ordonnance.
Voici ses paroles : « En vérité, je
vous dis que tous ceux qui se repentiront de leurs péchés
après vos paroles, et désireront être baptisés
en mon nom, vous les baptiserez de cette manière : Voici,
vous descendrez et vous vous tiendrez dans l’eau, et vous les
baptiserez en mon nom. Et maintenant voici les paroles que vous
prononcerez en les appelant par leur nom : « Ayant
reçu l’autorité de Jésus-Christ, je vous
baptise au nom du Père, et du Fils et du Saint-Esprit. Amen.
Et alors, vous les plongerez dans d’eau, et puis vous les
sortirez de l’eau » [11].
Le baptême
à notre époque, tel qu’il a été
prescrit par révélation, suit le même mode. Les
premiers baptêmes de notre époque furent ceux de Joseph
Smith et d’Oliver Cowdery, qui se baptisèrent l’un
l’autre selon les instructions de l’ange duquel ils
avaient reçu l’autorité d’administrer cette
sainte ordonnance, et qui n’était autre que le
Jean-Baptiste d’autrefois, le précurseur du Messie.
Joseph Smith décrit ainsi l’événement :
« En conséquence nous allâmes nous baptiser.
Je le [Oliver Cowdery] baptisai d’abord et il me baptisa
ensuite... Sitôt que nous fûmes sortis de l’eau,
après notre baptême, nous reçûmes de
grandes et glorieuses bénédictions » [12].
Dans une
révélation au sujet du gouvernement de l’Église,
datée d’avril 1830, le Seigneur prescrivit le mode exact
du baptême, tel qu’il désire que l’ordonnance
soit administrée à notre époque. Il dit –
« Le baptême doit être administré de la
façon suivante à ceux qui se repentent : La
personne qui est appelée de Dieu et a reçu de
Jésus-Christ l’autorité de baptiser, descendra
dans l’eau avec la personne qui s’est présentée
pour le baptême et dira en appelant celle-ci par son nom :
Ayant reçu l’autorité de Jésus-Christ, je
vous baptise au nom du Père, et du Fils et du Saint-Esprit.
Amen. Alors il l’immergera dans l’eau et sortira de
l’eau » [13].
Le Seigneur
n’aurait pas prescrit les paroles de cette ordonnance s’il
n’avait pas voulu que cette forme-là seule fût
employée ; c’est pourquoi les anciens et les
prêtres de l’Église de Jésus-Christ des
saints des derniers jours n’ont aucune autorité
personnelle qui leur permette de changer la forme prescrite par Dieu,
que ce soit par addition, omission ou altération de tout
genre.
BAPTÊME
ET « REBAPTÊME »
La répétition
de l’ordonnance du baptême en faveur du même
individu est permise dans certaines conditions bien déterminées.
C’est ainsi que si quelqu’un, étant entré
dans l’Église par le baptême, s’en retire
ensuite ou bien en est excommunié, et puis se repent et désire
retrouver sa qualité de membre dans l’Église, il
ne peut le faire que par le baptême. Cependant, ce second
baptême ne sera que la répétition de l’ordonnance
initiatrice administrée la première fois. Il n’y
a pas d’ordonnance de rebaptême dans l’Église
qui soit distincte sans sa nature, sa forme ou son but, de l’autre
baptême. C’est pourquoi, lorsque le baptême est
administré à une personne qui a déjà été
baptisée une première fois, la forme de l’ordonnance
est exactement la même que lors du premier baptême.
L’expression « je vous rebaptise » au
lieu de « je vous baptise », et les additions
« pour le renouvellement de vos alliances » ou
« pour la rémission de vos péchés »
ne sont pas autorisées. La voix de la raison s’unit à
celle des autorités présidentes de l’Église
pour décourager toute déviation du cours fixé
par le Seigneur. Les changements dans les ordonnances prescrites par
l’autorité ne peuvent être effectués que
par cette même autorité.
Les rebaptêmes
rapportés par les Écritures sont rares et, dans chaque
cas, les circonstances justifiant une telle action apparaissent
clairement. C’est ainsi que nous lisons que Paul baptisa
certains disciples à Éphèse, bien qu’ils
eussent déjà été baptisés selon le
baptême de Jean [14]. Mais dans ce cas, l’apôtre
avait des raisons de douter que le baptême dont ceux-ci
parlaient eût été administré par des mains
autorisées, ou après un enseignement préliminaire
convenable des candidats, car lorsqu’il éprouva
l’efficacité de leur baptême en leur demandant :
« Avez-vous reçu le Saint-Esprit quand vous avez
cru ? », ils lui répondirent : « Nous
n’avons même pas entendu dire qu’il y ait un
Saint-Esprit ». Surpris, il leur demanda : « De
quel baptême avez-vous donc été baptisés ? »,
et ils répliquèrent : « Du baptême
de Jean ». Mais Paul savait comme nous le savons, que bien
que Jean prêchât le baptême de repentance par
l’eau, il déclarait que celui-ci n’était
qu’un préliminaire au baptême supérieur du
Saint-Esprit, que le Christ devait apporter. C’est pourquoi,
étant donné l’insuffisance des preuves quant à
la validité de leur baptême, Paul fit baptiser ces douze
fidèles Éphésiens au nom du Seigneur
Jésus-Christ, après quoi il leur imposa les mains, et
ils reçurent le Saint-Esprit.
Le baptême
instituée par le Christ parmi les Néphites[15] était,
en grande partie, un rebaptême, car, nous l’avons déjà
vu, la doctrine du baptême avait été enseignée
et pratiquée parmi le peuple depuis le temps de Léhi.
Et il est certain que Néphi, le premier à qui le
Seigneur donna l’autorité de baptiser après son
départ, avait été baptisé auparavant,
car, avec ses collaborateurs dans le ministère, il avait
prêché avec zèle la nécessité du
baptême [16]. Cependant, dans ce cas aussi, des
altérations s’étaient probablement produites dans
la façon d’administrer l’ordonnance ou dans
l’esprit dans lequel cela se faisait. Car le Seigneur, en leur
donnant des instructions minutieuses sur la forme du baptême,
les réprimanda à cause de l’esprit de contention
et de dispute qui avait existé auparavant parmi eux au sujet
de cette ordonnance [17]. C’est pourquoi le baptême
de ces gens fut rendu valide par une administration autorisée
et conforme au mode prescrit par le Seigneur.
Les baptêmes
répétés de la même personne ne sont pas
sanctionnés par l’Église. C’est une erreur
de croire que le baptême offre le moyen d’obtenir le
pardon des péchés quel que soit le nombre de fois qu’on
le répète. Pareille croyance tend plutôt à
excuser le péché qu’à le prévenir,
puisque les effets nuisibles du péché paraissent
pouvoir être écartés facilement. Ni la loi
écrite, ni les instructions de la prêtrise vivante
n’indiquent que le baptême est un moyen, pour ceux qui
sont déjà dans le troupeau du Christ, de s’assurer
le pardon. Le pardon de leurs péchés leur a été
promis à condition qu’ils se confessent et se repentent
d’un cœur sincère ; la répétition
du rite baptismal n’est pas requise d’eux. Et même
s’ils étaient baptisés à plusieurs
reprises, ils ne recevraient la rémission de leurs péchés
que s’ils se repentaient très sincèrement. Les
faiblesses de la chair et notre penchant au péché nous
mènent continuellement vers l’erreur ; mais si nous
faisons alliance avec le Seigneur dans les eaux du baptême et
que nous essayons ensuite d’observer ses lois, dans sa
miséricorde, il nous pardonne volontiers nos petites
transgressions, si notre repentance est sincère et vraie. Sans
une telle repentance, le baptême ne nous sert à rien.
LE BAPTÊME
POUR LES MORTS
Le baptême
requis de tous. Nous nous sommes déjà étendus
sur le caractère universel de la loi du baptême. Nous
avons déjà montré que l’obéissance
à cette loi est essentielle au salut, et que cette condition
s’applique à toute l’humanité. Nulle part,
dans les Écritures, nous ne trouvons qu’une distinction
ait été établie à cet égard entre
les vivants et les morts. Les morts sont ceux qui ont vécu
dans la mortalité sur la terre ; les vivants sont les
mortels qui ne sont pas encore passés par ce changement fixé
que nous appelons la mort. Tous sont les enfants du même Père ;
tous seront jugés et récompensés ou punis par la
même justice infaillible, tempérée par la même
miséricorde bienveillante. Le sacrifice expiatoire du Christ
fut offert non seulement pour les quelques hommes qui vivaient sur la
terre tandis qu’il était dans la chair, ni pour ceux qui
viendraient au monde après sa mort, mais pour tous les
habitants de la terre qui étaient à ce moment-là
passés, présents et futurs. Il fut choisi par le Père
pour être le juge des vivants et des morts [18] il est
aussi bien le Seigneur des vivants que des morts [19] selon que
les hommes parlent des vivants et des morts, bien qu’en réalité
ils ne forment qu’une seule catégorie, car tous vivent
en lui [20].
L’Évangile
est encore inconnu de beaucoup de gens. Des multitudes d’êtres
humains qui ont déjà vécu et sont morts, peu ont
entendu les lois de l’Évangile et moins encore y ont
obéi. Au cours de l’histoire du monde il y a eu de
longues périodes de ténèbres spirituelles, au
cours desquelles l’Évangile ne fut pas prêché
parmi les hommes, où il n’y eut aucun représentant
autorisé du Seigneur pour administrer les ordonnances
salvatrices du royaume. De telles conditions n’ont jamais
existé qu’à la suite de l’incroyance et de
l’iniquité. Lorsque les hommes ont persisté à
fouler aux pieds les perles de la vérité dans la fange
et à tuer et à déchirer ceux qui portaient ces
joyaux, autant par miséricorde que par justice, ces trésors
des cieux ont été repris et retenus jusqu’à
ce qu’une génération qui les apprécierait
mieux soit suscitée. On peut demander avec raison : Qu’y
a-t-il de prévu, dans l’économie de Dieu, pour le
salut final de ceux qui ont ainsi négligé les exigences
de l’Évangile et pour ceux qui ne l’ont jamais
entendu ?
Selon certains
dogmes populaires parmi de nombreuses Églises au cours de
l’obscurité de la nuit spirituelle, et qui sont
aujourd’hui encore promulgués avec zèle, le
châtiment sans fin ou une béatitude interminable
inchangeables en nature ou en degré, seront le lot de chaque
âme, la rétribution étant prononcée selon
la condition de l’esprit au moment de la mort corporelle. C’est
ainsi qu’une vie de péché peut être effacée
entièrement par la repentance sur le lit de mort, et qu’une
carrière honorable peut être suivie par les tortures de
l’enfer sans espoir de soulagement, si elle ne se termine pas
par les cérémonies des Églises établies.
Une telle conception doit être mise au rang de cette affreuse
hérésie qui proclame la damnation des petits enfants
innocents qui n’ont pas été aspergés par
l’autorité supposée de l’homme.
C’est
blasphémer que d’attribuer un tel caprice et une telle
cruauté à la nature divine. Selon la justice de Dieu,
aucune âme ne sera condamnée selon une loi qui n’aura
pas été portée à sa connaissance. Il est
vrai que le châtiment éternel a été
décrété comme lot des méchants ;
mais la signification de cette expression a été donnée
par le Seigneur lui-même [21] le châtiment éternel
est le châtiment de Dieu ; le châtiment infini est
le châtiment de Dieu, car « Éternel »
et « Infini » sont parmi ses noms, et décrivent
ses attributs. Aucune âme ne restera en prison ou ne subira les
tourments plus longtemps qu’il ne faudra pour accomplir la
réforme nécessaire et pour satisfaire les exigences de
la justice, ce qui est le seul but dans lequel le châtiment est
infligé [22]. Et personne n’aura la permission
d’entrer dans quelque royaume de gloire que ce soit qu’il
n’aura pas mérité par l’obéissance à
la loi.
L’Évangile
prêché aux morts. - Il est donc évident, que
l’Évangile doit être proclamé dans le monde
des esprits ; et les Écritures prouvent abondamment
qu’une telle oeuvre a été prévue. Pierre,
décrivant la mission du Rédempteur, proclame ainsi
cette vérité : « Car l’Évangile
a été aussi annoncé aux morts, afin que, après
avoir été jugés comme les hommes quant à
la chair, ils vivent selon Dieu quant à l’Esprit » [23].
L’inauguration de cette oeuvre parmi les morts fut effectuée
par le Christ dans l’intervalle entre sa mort et sa
résurrection. Tandis que son corps se trouvait dans le
tombeau, son esprit alla prêcher aux esprits des décédés :
« Dans lequel aussi il est allé prêcher aux
esprits en prison, qui autrefois avaient été
incrédules, lorsque la patience de Dieu se prolongeait, aux
jours de Noé, pendant la construction de l’arche, dans
laquelle un petit nombre de personnes, c’est-à-dire
huit, furent sauvées à travers l’eau » [24].
D’autres
Écritures soutiennent le point de vue que le Christ désincarné
se rendit à un tout autre endroit que celui appelé
communément ciel - la demeure de son Père - et qu’il
travailla parmi les morts qui avaient grand besoin de son ministère.
Un des malfaiteurs, qui fut crucifié à ses côtés,
obtint par son humilité cette promesse du Sauveur mourant :
« Aujourd’hui tu seras avec moi dans le
paradis » [25]. Et trois jours plus tard, le Seigneur
alors ressuscité déclara à Marie-Madeleine :
« Je ne suis pas encore monté vers mon Père » [26].
S’il fut
estimé convenable et juste de porter l’Évangile
aux esprits qui s’étaient montrés désobéissants
aux jours de Noé, il est raisonnable de conclure que la même
occasion est mise à la portée de ceux qui ont rejeté
la parole à différentes époques. Car le même
esprit de négligence, de désobéissance et
d’opposition à la loi qui caractérisa l’époque
de Noé s’est manifesté depuis [27]. De plus
si, dans le plan de Dieu, quelque chose a été prévu
pour la rédemption de ceux qui désobéissent
volontairement, de ceux qui méprisent vraiment la vérité,
pouvons-nous croire que les multitudes plus nombreuses encore
d’esprits qui n’ont jamais entendu l’Évangile
doivent rester éternellement punies ? Non ; Dieu a
décrété que même les nations païennes
et ceux qui n’ont pas connu de loi seront rachetés [28].
Les dons de Dieu ne sont pas limités à cette sphère
d’action, mais seront accordés, en toute justice,
pendant toute l’éternité. Les peines prévues
seront infligées à tous ceux qui rejettent la parole de
Dieu dans cette vie ; mais après le paiement de la dette
les portes de la prison seront ouvertes, et les esprits autrefois
confinés au châtiment, maintenant châtiés
et purs, en sortiront pour jouir de la gloire réservée
à leur classe.
L’œuvre
du Christ parmi les morts fut prédite. Des siècles
avant que le Christ ne vint dans la chair, les prophètes se
réjouirent sachant que par lui le salut serait porté
aux morts aussi bien qu’aux vivants. À propos de la
rétribution des orgueilleux et des hautains de la terre, Ésaïe
déclare : « Et ils seront réunis
captifs dans l’abîme, et ils seront emprisonnés
dans la prison ; et après un grand nombre de jours ils
seront visités » (version Crampon et version
anglaise du roi Jacques, ndt) [29]. Le même prophète
témoigne en ces termes au sujet de l’œuvre du
futur Rédempteur : il vient « pour ouvrir les
yeux des aveugles ; pour faire sortir de prison le captif, et de
leur cachot ceux qui habitent dans les ténèbres » [30].
David, chantant sur la musique de l’inspiration concernant la
rédemption des hommes du tombeau, s’exclame :
« Aussi mon cœur est dans la joie, mon esprit dans
l’allégresse, et mon corps repose en sécurité.
Car tu ne livreras pas mon âme au séjour des morts, tu
ne permettras pas que ton bien-aimé voie la corruption. Tu me
feras connaître le sentier de la vie ; il y a d’abondantes
joies devant ta face, des délices éternelles à
ta droite » [31].
L’œuvre
des vivants en faveur des morts. - La rédemption des morts
s’effectuera conformément à la loi de Dieu, qui
est écrite avec justice et établie avec miséricorde.
Il est également impossible à un esprit, dans la chair
ou désincarné, d’obtenir une promesse de gloire
éternelle, si ce n’est par l’obéissance aux
lois et aux ordonnances de l’Évangile. Et, de même
que le baptême est essentiel au salut des vivants, il est
indispensable également au salut des morts. Cela était
connu des saints d’autrefois, aussi la doctrine du baptême
pour les morts fut-elle enseignée parmi eux. Dans une épître
adressée à l’Église de Corinthe, Paul
exposa les principes de la résurrection, par laquelle les
corps des morts sortiront du tombeau -le Christ comme prémices
et ensuite tous ceux qui lui appartiennent - et comme preuve que
cette doctrine de la résurrection était incluse dans
l’Évangile tel qu’ils l’avaient reçu,
l’apôtre demande : « Autrement, que
feraient ceux qui se font baptiser pour les morts ? Si les morts
ne ressuscitent absolument pas, pourquoi se font-ils baptiser pour
eux ? » [32]. Ces mots sont dépourvus de
toute ambiguïté et le fait qu’ils sont présentés
sans explication ou commentaire prouve que le principe du baptême
pour les morts était compris par les personnes auxquelles
l’épître était adressée.
Nous voyons
ici la nécessité de l’œuvre vicariale - les
vivants administrant les ordonnances en faveur des morts, les enfants
faisant pour leurs pères ce qu’il est impossible à
ceux-ci de faire pour eux-mêmes. Nombreuses et variées
sont les interprétations présentées par la
sagesse humaine faillible concernant cette simple question de Paul.
Cependant l’étudiant simple et sincère éprouvera
peu de difficulté à en comprendre la signification.
Dans les dernières phrases de l’Ancien Testament, le
prophète Malachie prédit la grande oeuvre qui serait
accomplie en faveur des morts dans les derniers jours : « Voici,
je vous enverrai Élie le prophète, avant que le jour de
l’Éternel arrive, ce jour grand et redoutable. Il
ramènera le cœur des pères à leurs
enfants, et le cœur des enfants à leurs pères, de
peur que je ne vienne frapper le pays d’interdit » [33].
La croyance est courante, parmi beaucoup de spécialistes de la
Bible, que cette prophétie se rapportait à la naissance
et au ministère de Jean-Baptiste [34] sur lequel l’esprit
et le pouvoir d’Elias demeurèrent en effet, comme l’ange
l’avait prédit [35] ; mais il n’est
rapporté nulle part qu’Élie visita Jean ;
et, de plus, les résultats du ministère de ce dernier
ne permettent absolument pas de conclure que la prophétie
trouva sa réalisation complète en lui.
Nous devons
donc chercher une date ultérieure dans l’histoire du
monde pour trouver l’accomplissement de la prophétie -de
Malachie. Le 21 septembre 1823, Joseph Smith [36] reçut
la visite d’un être ressuscité, qui se présenta
sous le nom de Moroni, envoyé de la présence de Dieu.
Au cours des instructions qu’il donna au jeune homme, Moroni
cita la prophétie de Malachie que nous avons mentionnée
ci-dessus, mais dans un langage quelque peu différent de celui
de la Bible et certainement plus expressif. La version de l’ange
est la suivante : « Car voici, le jour vient, ardent
comme une fournaise. Tous les hautains et tous les méchants
brûleront comme du chaume ; car ceux qui viennent les
brûleront, dit l’Éternel des armées, et ils
ne leur laisseront ni racine ni rameau... Voici, je vous révélerai
la prêtrise de la main d’Élie le prophète,
avant que le jour de l’Éternel arrive, ce jour grand et
redoutable. Et il implantera dans le cœur des enfants les
promesses faites aux pères et le cœur des enfants se
tournera vers leurs pères. S’il n’en était
pas ainsi, la terre serait entièrement dévastée
à sa venue » [37].
Au cours d’une
manifestation glorieuse à Joseph Smith et à Oliver
Cowdery, dans le temple de Kirtland, le 3 avril 1836, Élie le
prophète, le même qui avait été enlevé
au ciel sans passer par la mort, leur apparut et leur dit :
« Voici, le temps est pleinement arrivé, ce temps
dont il a été parlé par Malachie, lorsqu’il
témoigna qu’il [Élie] serait renvoyé
avant que le jour de l’Éternel arrive, ce jour grand et
redoutable, pour tourner le cœur des pères vers les
enfants, et le cœur des enfants vers les pères, de peur
que la terre tout entière ne soit frappée de
malédiction. C’est pourquoi les clefs de cette
dispensation sont remises entre vos mains ; et vous saurez par
là que le jour de l’Éternel, ce jour grand et
redoutable est proche, même à la porte » [38].
Dépendance
mutuelle des pères et des enfants. L’un des grands
principes qui se trouvent à la base de la doctrine du salut
pour les morts est celui de la dépendance mutuelle des pères
et des enfants, des ancêtres et de leur postérité.
Comme le prophète Joseph Smith l’enseigna aux
saints [39], s’il n’y avait pas l’établissement
d’un lien unissant les pères décédés
aux enfants vivants, la terre serait frappée de malédiction.
Le plan divin prévoit que ni les enfants ni les pères
ne peuvent devenir parfaits tout seuls ; et l’union
nécessaire est effectuée par le baptême et les
autres ordonnances qui lui sont associées, administrées
par les vivants en faveur des morts. La façon dans laquelle
les cœurs des enfants et les cœurs des pères sont
tournés les uns vers les autres est expliquée
clairement par ces Écritures. Lorsque les enfants apprennent
que sans leurs pères ils ne peuvent atteindre la perfection,
leurs cœurs s’ouvrent, leur foi est renforcée, et
ils essayent de faire de bonnes oeuvres pour la rédemption de
leurs morts. Et ceux-ci, apprenant par les ministres de l’Évangile
qui travaillent parmi eux, qu’ils dépendent de leurs
enfants, leurs sauveurs par procuration, chercheront à
soutenir leurs représentants mortels par leur foi et leurs
prières pour le perfectionnement de cette oeuvre d’amour.
L’amour,
qui est une puissance en lui-même, est ainsi intensifié.
À part les émotions provoquées à
l’intérieur de l’âme par la présence
du divin, il est peu de sentiments plus forts et plus purs que
l’amour que nous éprouvons pour notre parenté. Le
ciel ne pourrait pas être tout ce que nous souhaitons qu’il
soit si l’amour familial y était inconnu [40].
L’affection
là-bas différera de sa contrepartie terrestre en ce
qu’elle sera plus profonde, plus forte et plus pure. C’est
ainsi que, dans la miséricorde de Dieu, ses enfants mortels et
pécheurs, qui ont pris sur eux le nom de Jésus-Christ
sur terre, peuvent devenir, chacun dans une sphère limitée,
des sauveurs dans la maison de leurs pères, grâce à
une oeuvre et un sacrifice vicariaux accomplis avec humilité
et, comme le représente l’ordonnance du baptême,
typique de la mort, de l’ensevelissement et de la résurrection
du Rédempteur.
L’œuvre
pour les morts est double. - Ce qui est accompli sur terre serait
incomplet s’il n’y avait pas son supplément et sa
contrepartie au-delà du voile. L’œuvre
missionnaire y est en progrès, et la bonne nouvelle est
apportée aux esprits décédés, qui
apprennent ainsi l’œuvre faite en leur faveur sur cette
terre. Dans la mesure où la loi divine a été
révélée, elle requiert qu’un représentant
dans la chair, qualifié, agissant comme mandataire pour le
mort, se charge des ordonnances extérieures, telles que le
baptême d’eau l’imposition des mains pour le don du
Saint-Esprit, et les investitures supérieures qui suivent. Les
résultats de telles œuvres doivent être laissés
à la discrétion du Seigneur. Il ne doit pas être
supposé que les décédés sont de quelque
façon que ce soit forcés par ces ordonnances d’accepter
cette obligation, ni qu’ils sont entravés si peu que ce
soit dans l’exercice de leur libre arbitre. Ils accepteront ou
rejetteront selon l’humilité ou l’hostilité
dont ils font preuve vis-à-vis de l’Évangile ;
mais l’œuvre faite ainsi pour eux, sur terre, servira
lorsqu’un enseignement sain et la vraie pénitence leur
auront montré la véritable situation dans laquelle ils
se trouvent [41].
LES TEMPLES
Des temples ou
d’autres lieux sacrés sont requis pour l’administration
des ordonnances relatives au salut pour les morts, et de certaines
ordonnances pour les vivants. Il n’est que juste que de tels
édifices soient le meilleur produit de l’industrie du
peuple. À chaque âge du monde, le peuple de l’alliance
a été un peuple bâtisseur de temples. Peu de
temps après qu’Israël eût été
délivré de l’esclavage d’Égypte, le
Seigneur lui donna l’ordre d’édifier un sanctuaire
à son nom, sanctuaire dont il spécifie minutieusement
le plan. Bien qu’il ne fût qu’une tente, il fut
décoré et meublé somptueusement, les objets les
plus précieux du peuple étant employés dans sa
construction [42]. Le Seigneur accepta cette offrande en y
manifestant sa gloire et en s’y révélant [43].
Lorsque le peuple se fut établi dans la terre promise, le
tabernacle, ou tente d’assignation, reçut un emplacement
plus permanent [44] cependant il fut toujours honoré en
raison de sa destination sacrée jusqu’à ce qu’il
fût remplacé par le temple de Salomon comme sanctuaire
du Seigneur [45].
Ce temple,
l’un des bâtiments les plus imposants jamais érigés
par l’homme pour le service sacré, fut dédié
au milieu de cérémonies solennelles. Cependant, sa
splendeur fut de courte durée, car, moins de quarante ans
après son achèvement, sa gloire déclina, et il
devint finalement la proie des flammes. Un rétablissement
partiel du temple eut lieu lorsque les Juifs revinrent de leur
captivité et grâce à l’influence amicale de
Cyrus et de Darius, le temple de Zorobabel fut dédié.
Le fait que le Seigneur accepta cet effort fait par son peuple pour
maintenir un sanctuaire à son nom est amplement démontré
par l’esprit qui anima les officiers de ce temple, parmi
lesquels nous trouvons Zacharie, Aggée et Malachie. Ce temple
demeura debout pendant près de cinq siècles ; et
ce n’est que quelques années avant la naissance du
Sauveur que la reconstruction de l’édifice fut
entreprise par Hérode le Grand, et que le temple d’Hérode
fit son apparition dans l’histoire [46]. Le voile de ce
temple se déchira à l’époque de la
crucifixion [47] et vers l’an 70 ap. J-C., comme prédit,
le temple fut rasé sur l’ordre de Titus.
Temples des
derniers jours. - Depuis ce moment jusqu’à notre époque,
aucun autre temple n’a été élevé
sur l’ancien continent. Il est vrai que des édifices
imposants ont été érigés dans des buts de
culte ; mais un bâtiment colossal ne constitue pas
nécessairement un temple. Un temple est plus qu’une
église, une chapelle, un tabernacle ou une synagogue ;
c’est un lieu spécialement préparé par
consécration au Seigneur, et marqué de son approbation,
pour l’exécution d’ordonnances appartenant à
la sainte prêtrise. Les saints des derniers jours, fidèles
aux traits caractéristiques du peuple de l’alliance [48]
ont été, dès le début, une organisation
de bâtisseurs de temples. À notre époque,
quelques mois seulement après l’établissement de
l’Église, le Seigneur fit allusion à la
construction d’un temple [49]. En juillet 1831, le
Seigneur désigna un terrain à Independence, dans le
Missouri, comme emplacement d’un temple futur [50] ;
mais l’œuvre de construction n’y a pas encore été
entreprise, comme c’est aussi le cas de l’emplacement du
temple à Far-West, où les pierres angulaires ont été
posées le 4 juillet 1838, et posées une deuxième
fois le 26 avril 1839.
L’Église
de Jésus-Christ des saints des derniers jours a construit des
temples, dont chacun est un édifice imposant et coûteux,
à Kirtland, en Ohio ; à Nauvoo, en Illinois ;
à St. George, à Logan, à Manti et à Salt
Lake City, en Utah ; à Cardston, au Canada ; à
Laie, aux îles Hawaï ; à Mesa, en Arizona ;
à Idaho Falls, en Idaho (depuis la mort de l'auteur, de
nombreux autres temples ont été construits sur tous les
continents ; on en comptait près de 130 à la fin
de 2010, ndlr). Les temples de Kirtland et de Nauvoo furent
abandonnés lorsque les membres de l’Église, qui
les avaient bâtis au prix de sacrifices indicibles, furent
chassés vers l’ouest par la furie des persécutions.
Le bâtiment de Kirtland est maintenant employé comme
lieu de réunions ordinaires par une petite Église qui
ne fait preuve d’aucune activité dans les oeuvres
sacrées pour lesquelles les temples sont nécessaires.
Le temple de Nauvoo fut détruit par des, incendiaires.
L’ampleur et la grandeur des oeuvres sacrées accomplies
dans les temples à notre époque pour le salut des
vivants et des morts, donnent l’assurance que le Seigneur les
approuve et les accepte [51].
[1] Voir note
1, à la fin du chapitre.
[2] Voir note
2, à la fin du chapitre.
[3] Voir Jean
3:3-5.
[4] Rom.
6:3-5.
[5] Col. 2:12.
[6] Matt.
3:16, 17 ; Marc 1:10, 11.
[7] Voir Marc
1:4, 5.
[8] Jean 3:23.
[9] Actes
8:26-39.
[10] Voir note
3, à la fin du chapitre.
[11] 3 Néphi
11 . 23-27.
[12] PGP,
Joseph Smith, Histoire, 71-73.
[13] D&A.
20:72-74.
[14] Voir
Actes 19:1-6.
[15] Voir 3
Néphi 11:21-28.
[16] Voir 3
Néphi 7:23-26, etc.
[17] Voir 3
Néphi 11:27-30.
[18] Voir
Actes 10:42 ; 2 Tirn. 4:1 ; 1 Pi. 4:5.
[19] Voir Rom.
14:9.
[20] Voir Luc
20:36, 38.
[21] D&A.
19:10-12.
[22] Voir
Vitality of Mormonism, article “How Long Shall Hell Last ?”,
p. 263.
[23] 1 Pi.
4:6.
[24] 1 Pi.
3:18-20.
[25] Luc
23:39-43.
[26] Jean
20:17, voir aussi Jesus the Christ, chap. 36.
[27] Voir Luc
17:26
[28] Voir D&A.
45:54.
[29] Es.
24:22.
[30] Es. 42:6,
7
[31] Ps.
16:9-11.
[32] 1 Cor.
15:29 ; voir The House of the Lord, chap. 4.
[33] Mal. 4:5,
6 ; PGP, Joseph Smith, Histoire, 38-39.
[34] Voir
Matt. 11:14 ; 17:11 ; Marc 9:11 ; Luc 1:17.
[35] Voir Luc
1:17 ; D&A. 27:7, aussi Jesus the Christ, p. 375.
[36] Voir
pages 13, 14 du présent ouvrage.
[37] Comparez
versets 1, 5 et 6, Mal, chap. 4 ; PGP, Joseph Smith, Histoire,
37-39.
[38] D& A.
110:13-16.
[39] Voir D&A.
128:18 ; voir aussi cette section en entier et la section 127.
[40] Voir note
4, à la fin du chapitre.
[41] Voir The
House of the Lord, chap. 3.
[42] Voir Ex.
chap. 25 ; 35 22 ;voir The House of the Lord, chap. 2 note
5, à la fin du chapitre.
[43] Voir Ex.
40:34-38.
[44] Voir Jos.
18:1.
[45] Voir1
Rois, chaps. 6-8.
[46] Esdras,
chaps. 1, 3, 6.
[47] Matt.
27:50, 51.
[48] D&A
124:39 ; voir The House of the Lord, chap. 1.
[49] Voir D&A.
36:8.
[50] Voir D&A.
57:3.
[51] Pour un
examen plus complet de ce sujet, voir l’ouvrage du même
auteur, The House of the Lord - A Study of Holy Sanctuaries, Ancient
and Modern ; 336 p. avec illustrations.
NOTES DU
CHAPITRE 7
1. Emploi du
terme ‘baptiser’ dans les temps anciens. Les exemples
suivants montrent la signification ordinaire attachée au terme
grec dont notre mot « baptiser » dérive.
Dans tous, l’idée de l’immersion ressort
clairement (pour ces exemples et d’autres, voir Millennial
Star, vol. 21, p. 687-688).
Polybe,
écrivain historique, qui vécut au deuxième
siècle avant Jésus-Christ, emploie les expressions
suivantes : En décrivant un combat naval entre les
flottes carthaginoise et romaine au large des côtes de Sicile,
il dit : « Si l’un d’entre eux était
trop pressé par l’ennemi, il battait en retraite, sain
et sauf, à cause de sa course rapide en haute mer et, se
retournant et tombant sur les plus proches de ses poursuivants, il
leur infligeait des coups fréquents et baptisait beaucoup de
leurs vaisseaux » (Livre 1, chap. 51).
Le même
écrivain décrit ainsi le passage des soldats romains à
travers la Trébie : « Quand il fallut
traverser la Trébie, dont le courant était plus fort
que d’habitude à cause des pluies, l’infanterie y
parvint très difficilement étant baptisée
jusqu’à la poitrine. » (Livre 3, chap. 72)
Décrivant
une catastrophe qui survint aux vaisseaux romains à Syracuse,
Polybe dit : « Quelques-uns chavirèrent, mais
le plus grand nombre, ayant la proue précipitée de
haut, furent baptisés et remplis d’eau. »
Strabon, qui
vécut au temps du Christ, emploie le terme « baptisé »
dans le même sens. Il décrit ainsi un instrument de
pêche : « et s’il tombe à la mer,
il n’est pas perdu ; car il est fait de chêne et de
pin, de sorte que, même si le chêne est baptisé
par son poids, la partie restante flotte et est facilement
récupérée. »
Strabon
écrivit à propos de la portance de certaines eaux
salines : « Elles ont le goût de l’eau
salée mais sont d’une nature différente, car même
les personnes qui ne savent pas nager ne peuvent s’y baptiser,
mais elles flottent comme des morceaux de bois à la surface. »
À
propos d’une source salée à Tatta, le même
écrivain dit : « L’eau forme si
facilement une croûte autour de tout ce qu’on y baptise
que si l’on y plonge un anneau de jonc on en retire une
couronne de sel. »
À
propos d’une espèce de poix du lac Sirbonis, Strabon
dit : « Elle flottera sur la surface à cause
de la nature de l’eau, qui, comme nous le disions, est telle
qu’elle rend la nage inutile et que celui qui marche dessus
n’est pas baptisé. »
Dion Cassius
dit, à propos des effets d’une forte tempête, près
de Rome : « Les vaisseaux qui étaient sur le
Tibre, qui étaient à l’ancre près de la
ville, et à l’embouchure du fleuve, furent baptisés. »
Le même
auteur fait ainsi allusion au sort de quelques-uns, des soldats de
Curius, lorsqu’ils fuyaient devant les forces de Juba :
« Beaucoup de ces fugitifs périrent, quelques-uns
étant abattus pendant leurs tentatives pour atteindre les
vaisseaux, et d’autres, même quand ils étaient sur
les bateaux, étant baptisés par leur poids. »
Faisant
allusion au sort des Byzantins qui cherchèrent à
échapper au siège en prenant la mer, il dit :
« Certains d’entre eux, par l’extrême
violence du vent, furent baptisés. »
2. Le baptême
parmi les Grecs. – « Les natifs grecs doivent
comprendre leur propre langue mieux que les étrangers, et ils
ont toujours donné au mot baptiser le sens de plonger ;
c’est pourquoi, depuis qu’ils ont accepté le
christianisme jusqu’à ce jour, ils ont toujours baptisé
et baptisent encore par immersion. »- Robinson.
3. Première
forme du baptême chrétien. - L’histoire fournit
des preuves abondantes que, pendant le premier siècle après
la mort du Christ, le baptême fut administré seulement
par immersion. Tertullien raconte ainsi la cérémonie de
l’immersion commune de son temps : « Il n’y
a pas de différence, que l’on soit lavé dans la
mer ou dans un étang, dans une rivière ou à une
fontaine, dans un lac ou dans un canal... Nous sommes immergés
dans l’eau. »
Voici quelques
exemples seulement de tous ceux qui sont rapportés (voir
Millennial Star, vol. 21, p. 769-770) :
Justin Martyr
décrit la cérémonie pratiquée par
lui-même. Décrivant d’abord l’examen,
préparatoire du candidat, il continue : « Après
cela, ils sont conduits par nous là où il y a de l’eau,
et naissent de nouveau du même genre de nouvelle naissance par
laquelle nous naquîmes de nouveau. Car au nom de Dieu, le Père
et Seigneur de tous, et de Jésus-Christ, notre Sauveur, et du
Saint-Esprit, l’immersion dans l’eau est accomplie, parce
que le Christ a aussi dit : Si un homme ne naît de
nouveau, il ne peut entrer dans le royaume des cieux. »
L’évêque
Bennett dit, concernant les pratiques des premiers chrétiens :
« Ils les conduisaient dans l’eau et les couchaient
dans l’eau, comme un homme est couché dans le tombeau ;
et ils disaient ces mots : « Je te baptise (ou lave)
au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit » alors
ils les relevaient et des vêtements propres leur étaient
mis de là vinrent les expressions : être baptisé
dans la mort du Christ, être enseveli avec lui par le baptême
dans la mort ; ressusciter avec Christ, se revêtir du
Seigneur Jésus-Christ, ou se dépouiller du vieil homme
et revêtir l’homme nouveau. »
« Il
ne fait aucun doute que les apôtres immergeaient ceux qu’ils
baptisaient... et les innombrables témoignages des pères
montrent clairement que l’ancienne Église suivait leur
exemple. » - Vossius.
« Ensevelir,
pour ainsi dire, la personne baptisée dans l’eau puis
l’en retirer était sans conteste la méthode la
plus ordinaire anciennement. » - L'archevêque
Secker.
« L’immersion
était la méthode ordinaire d’administrer le
baptême dans l’Église ancienne... L’immersion
était sans doute la méthode la plus commune
d’administrer le baptême et ne fut pas suspendue lorsque
le baptême des petits enfants prévalut... L’aspersion
prit graduellement la place de l’immersion sans aucune
renonciation officielle à cette dernière. »
- Le chanoine Farrar.
4. Les pères
et les enfants. – « On peut dire que la révélation
de la doctrine du baptême pour les morts en ces jours, a
constitué une nouvelle époque dans l’histoire de
l'humanité. Au moment où le prophète Joseph
reçut cette révélation, la croyance était
générale dans la chrétienté qu’à
la mort le destin de l’âme était fixé
irrévocablement et pour toute éternité. Si elle
n’était pas récompensée par le bonheur
éternel, les tourments sans fin devenaient alors son arrêt,
en dehors de toute possibilité de rédemption ou de
changement. On croyait généralement l’horrible et
monstrueuse doctrine, si différente de tout élément
de justice divine, que les nations païennes qui sont mortes sans
connaissance du vrai Dieu, ni de la rédemption effectuée
par son Fils Jésus-Christ, seraient toutes éternellement
plongées dans l’enfer. La croyance sur ce point est
illustrée par la réplique d’un certain évêque
à la demande faite par un roi des Francs, alors que le roi
était prêt à recevoir le baptême des mains
de l’évêque. Le roi était païen, mais
il avait résolu d’accepter la forme de religion alors
appelée christianisme. La pensée lui vint que, si le
baptême était nécessaire pour son salut,
qu’était-il donc advenu de ses chers ancêtres qui
étaient morts païens ? Cette pensée se
traduisit par une question qu’il adressa à l’évêque.
Le prélat, moins diplomate que beaucoup de son Église,
lui répondit crûment qu’ils étaient partis
en enfer. « Alors, par Thor, j’irai là-bas
avec eux », dit le roi, et là-dessus, il refusa
d’accepter le baptême et de devenir chrétien. »
-George Q. Cannon, dans Life of Joseph Smith, p. 510.
5. Temples et
lieux sacrés. – « Lorsque l’Éternel
tira Israël d’Égypte ; déterminé
à faire de ce peuple sa nation, aussitôt qu’ils
furent arrivés à une distance sûre des peuples
avoisinants, il leur commanda de construire un tabernacle, qui est
quelquefois appelé le temple, dans lequel il pourrait
instituer certaines ordonnances et règles pour leur direction
et leur culte. Celui-ci, au commencement de leur émigration
dans le désert, fut rendu portatif, avec les matériaux
les meilleurs et les plus précieux à leur portée,
et une des tribus fut mise à part pour en prendre soin, ainsi
que de ses accessoires. Tel a toujours été le but du
Seigneur. Ce tabernacle leur servit pendant leur voyage et dans la
terre promise de Canaan, jusqu’à ce qu’une
richesse suffisante permît à Salomon d’ériger
un temple magnifique sur le mont Moriah, appelé depuis le mont
de Sion, sur lequel tout Israël venait chaque année
adorer ou assister aux conférences. Le Seigneur nous a
informés (D&A. 124:39) qu’il a toujours commandé
à son peuple de construire des temples ou des maisons saintes
en son saint nom. Ceci explique que nous lisions dans le Livre de
Mormon que tant de temples ont été érigés
le continent américain. Cela explique aussi pourquoi le
prophète Joseph ordonna si tôt l’érection
d’un temple dans chaque lieu important des saints. »
Compendium. F. D.
Richards et J.
A. Little, p. 283-288. Consultez Ex. chap. 25-28 ; 1 Rois,
chaps. 6-8 ; Esd., chap. 6 ; 2 Néphi 5:16 et
comparez Jacob 1:17 ; 2:2-11 ; Mos. 1:18 ; 2:6-7 ;
Alma 16:13 ; 23:2 ; 26:29 ; Hélaman 3:9 ;
10:8 ; D&A. 84:3-5, 31 ; 97:10 ; 124:29-51, 55.
Voir Temples, de J. M. Sjodahl, Salt Lake City 1892. Voir The House
of the Lord, a Study of Holy Sanctuaries, Ancient and Modern, de
James E. Talmage, Salt Lake City, 1912.
RÉFÉRENCES
SCRIPTURAIRES
Le baptême
par immersion
Jésus,
ayant été baptisé, sortit aussitôt de
l'eau - Matt. 3:16.
Tous les
habitants de Judée et de Jérusalem allaient à
Jean et étaient baptisés par lui dans le Jourdain.
Jésus fut baptisé par Jean dans le Jourdain. Au moment
où il sortait de l’eau - Marc 1:5, 9, 10.
Jean aussi
baptisait à Énon, près de Salim, parce qu'il y
avait là beaucoup d eau - Jean 3:23.
Philippe et
l'eunuque descendirent tous deux dans l’eau, et ils sortirent
de l'eau - Actes 8:3 8.
Lève-toi,
sois baptisé et lavé de tes péchés -
Actes 22 - 16 ; voir aussi D&A 39:10.
Mais vous avez
été lavés - 1Cor.6:11.
Adam fut
descendu dans l'eau, couché sous l'eau et sorti de l'eau lors
de son baptême - Moïse 6:64, 65.
Récit
des baptêmes effectués aux eaux de Mormon. Alma, Hélam
et les autres furent ensevelis dans Peau - Mosiah 18:8-16.
Beaucoup
furent baptisés dans les eaux de Sidon - Alma 4:4.
Instructions
du Seigneur ressuscité aux Néphites : Vous
descendrez et vous vous tiendrez dans l'eau... Et alors vous les
plongerez dans l'eau - 3 Néphi 11:22-26. Des instructions
similaires ont été données à notre époque
- D&A 20:72-74.
Néphi
descendit dans l'eau et fut baptisé, et il sortit de l'eau - 3
Néphi 19:11-13.
Le symbole de
la naissance et de la mort, auxquels le baptême est comparé,
est le mieux représenté par l'immersion. Jésus a
dit si un homme ne naît de nouveau, il ne peut voir le royaume
de Dieu - Jean 3:3 et 5. Ensevelis avec lui par le baptême en
sa mort - Rom. 6:4, voir aussi Col. 2:12. Ceux qui reçoivent
la gloire céleste doivent avoir été ensevelis
dans l’eau au nom du Christ - D&A 76:51. Et ils sont nés
de moi, même d'eau et d'Esprit - D&A 5:16.
Le baptême
pour les morts
Autrement, que
feraient ceux qui se font baptiser pour les morts, si les morts ne
ressuscitent absolument pas ? Pourquoi se font-ils baptiser pour
eux ? - 1 Cor. 15:29.
Élie
envoyé dans les derniers jours pour tourner les cœurs
des pères vers leurs enfants et les cœurs des enfants
vers leurs pères - Mal. 4:5 ; aussi 3 Néphi
25:5-6 ; PGP, Joseph Smith, Histoire, 37-39 ; D&A sec.
2. La mission d'Élie comprend l’œuvre vicariale
des vivants en faveur de leurs morts - D&A 27:9.
Élie
est venu et a remis ce pouvoir - D&A 100:13-16.
Le baptême
pour les morts est une ordonnance de la maison du Seigneur d'où
la nécessité de temples - D&A 124:28-31, 36, 39.
Cette ordonnance fut instituée avant la fondation du monde -
verset 33.
Les baptêmes
pour les morts doivent être enregistrés - D&A
127:6 ; 128:1-7. Écritures relatives au baptême
pour les morts - D&A 128:15-18.
Le Christ
prêcha aux morts entre sa mort et sa résurrection :
il alla prêcher aux esprits en prison - 1 Pi. 3:18-20 ;
4:6 ; comme il avait été prédit - Voir Es.
24:22. Étant donné que le baptême est essentiel
au salut des hommes, et que c'est une ordonnance appartenant à
cette vie mortelle, il doit être administré par
procuration pour les morts.
CHAPITRE
8 : LE SAINT-ESPRIT
ARTICLE 4. -
Nous croyons que les premiers principes et ordonnances de l'Évangile
sont : ...quatrièmement l'imposition des mains pour le
don du Saint-Esprit.
Le
Saint-Esprit promis. – Jean-Baptiste, lorsqu'il prêchait
dans le désert la repentance et le baptême d'eau, prédit
un second baptême, supérieur, qu'il appela baptême
du feu et du Saint-Esprit ; ce baptême devait suivre son
administration à lui, Jean-Baptiste [1] et devait être
donné par ce Plus Puissant dont Jean se considérait
indigne de dénouer la courroie de ses souliers. Le fait que
celui qui détenait cette autorité supérieure
n'était autre que Jésus-Christ, est prouvé par
ces paroles solennelles de Jean lui-même : « Voici
l'Agneau de Dieu... C'est celui dont j'ai dit : Après moi
vient un homme qui m'a précédé car il était
avant moi... Je ne le connaissais pas, mais celui qui m'a envoyé
baptiser d'eau, celui-là m'a dit : Celui sur qui tu
verras l'Esprit descendre et s'arrêter, c'est celui qui baptise
du Saint-Esprit » [2].
En déclarant
à Nicodème [3] la nécessité du
baptême, le Seigneur ne se borna pas à mentionner
seulement la naissance d'eau qui est incomplète sans
l'influence vivifiante de l'Esprit. « Naître d'eau
et d'Esprit » est la condition requise de celui qui veut
être admis dans le royaume de Dieu. Un grand nombre des
passages des Écritures que nous avons cités pour
démontrer le but et la nécessité du baptême
montrent que le baptême du Saint-Esprit est étroitement
associé à l'ordonnance prescrite de l'immersion dans
l'eau.
Les
instructions du Christ aux apôtres comprennent des promesses
répétées concernant la venue du Consolateur et
de l'Esprit de Vérité [4] termes expressifs qui
désignent le Saint-Esprit. Au cours de sa dernière
entrevue avec les apôtres, à la fin de laquelle il monta
au ciel, le Seigneur réitéra ces assurances qu'un
baptême spirituel aurait bientôt lieu [5]. Cette
grande prédiction se réalisa à la Pentecôte
suivante, lorsque les apôtres, s'étant réunis,
furent investis d'un grand pouvoir des cieux [6] ils furent
remplis du Saint-Esprit de sorte qu'ils parlèrent en langues
autres que la leur sous l'inspiration du Saint-Esprit. Parmi d'autres
manifestations de cette investiture spirituelle, on peut mentionner
l'apparition de langues de feu, qui reposèrent au-dessus de
chacun d'eux. La promesse si miraculeusement remplie en leur faveur,
fut répétée par les apôtres à tous
ceux qui venaient chercher leurs enseignements. Pierre, s'adressant
aux Juifs ce jour même, déclara que pour autant que leur
repentance et leur baptême soient acceptables « Vous
recevrez le Saint-Esprit » [7].
Les preuves
présentées par le Livre de Mormon ne sont pas moins
concluantes quant à la visite du Saint-Esprit à ceux
qui obéissent aux conditions requises du baptême d'eau.
Néphi, le fils de Léhi, rendit solennellement
témoignage que cette vérité [8] lui fut
révélée par la voix de Dieu. Et les paroles du
Sauveur ressuscité aux Néphites se font entendre avec
une clarté indiscutable et une autorité qui ne peut
être mise, en doute, proclamant le baptême de feu et du
Saint-Esprit à tous ceux qui obéissent aux conditions
préliminaires [9].
Cette même
grande promesse a été faite aux saints de notre époque.
« Je vous le dis de nouveau », déclara
le Seigneur, s'adressant à certains anciens de l'Église,
« toute âme qui croira à vos paroles et sera
baptisée d'eau pour la rémission des péchés,
recevra le Saint-Esprit » [10].
La
personnalité et les pouvoirs du Saint-Esprit. Le Saint-Esprit
est associé au Père et au Fils dans la Divinité.
À la lumière de la révélation, nous
sommes instruits de la personnalité distincte du Saint-Esprit.
C'est un être doué des attributs et des pouvoirs de la
Trinité et non pas une simple force ou essence. Le terme
Saint-Esprit et ses synonymes ordinaires, Esprit de Dieu [11],
Esprit du Seigneur ou tout simplement Esprit [12],
Consolateur [13] et Esprit de Vérité [14] se
rencontrent dans les Écritures avec des significations
clairement différentes, se rapportant, dans certains cas, à
la personne de Dieu le Saint-Esprit et, dans d'autres cas, au pouvoir
ou à l'autorité de ce grand personnage ou bien aux
moyens par lesquels il exerce son ministère. Le contexte de
ces passages montre laquelle de ces significations s'applique.
Il ne fait
aucun doute que le Saint-Esprit possède des affections et des
pouvoirs personnels ; ces attributs existent en lui à la
perfection. C'est ainsi qu'il enseigne et guide [15] rend
témoignage du Père et du Fils [16] réprimande
pour le péché [17] parle, commande et
commissionne [18], intercède en faveur des pécheurs [19],
est attristé [20], sonde tout [21], persuade [22]
et connaît toutes choses [23]. Ce ne sont pas là
des expressions figurées, mais des déclarations claires
des attributs et des caractéristiques du Saint-Esprit. Le fait
que l'Esprit du Seigneur est capable de se manifester sous la forme
et les traits d'un homme, est indiqué par la merveilleuse
entrevue entre l'Esprit et Néphi, au cours de laquelle il se
révéla au prophète, le questionna sur ses désirs
et sur ses croyances et l'instruisit des choses de Dieu, en parlant
face à face avec l'homme. « Je lui parlais, dit
Néphi, comme un homme parle ; car je voyais qu'il avait
la forme d'un homme ; néanmoins, je savais que c'était
l'Esprit du Seigneur ; et il me parla comme un homme parle à
un autre » [24]. Cependant le Saint-Esprit ne possède
pas de corps de chair et d'os, comme le Père et le Fils, mais
c'est un personnage d'esprit [25].
Une grande
partie de la confusion qui règne dans les conceptions humaines
de la nature du Saint-Esprit provient de ce qu'on ne sépare
communément pas sa personne et ses pouvoirs. Il est clair que
des expressions telles qu'être rempli du Saint-Esprit [26]
et « le Saint-Esprit descendit sur lui » se
rapportent aux pouvoirs et aux influences qui émanent de Dieu
et qui sont caractéristiques de lui ; car le Saint-Esprit
peut, de cette façon, opérer simultanément sur
beaucoup de personnes, même si elles sont séparées
par de grandes distances, tandis que la personne du Saint-Esprit ne
peut être à plus d'un endroit à la fois.
Cependant nous lisons que c'est par l'intermédiaire du pouvoir
du Saint-Esprit que le Père et le Fils opèrent dans
leurs actes créateurs et leurs rapports généraux
avec la famille humaine [27]. Le Saint-Esprit peut être
considéré comme le ministre de la Divinité,
exécutant les décisions du Conseil Suprême.
Dans
l'exécution de ses grands desseins, le Saint-Esprit dirige et
contrôle les diverses forces de la nature dont quelques-unes
seulement, et peut-être d'un ordre mineur - quelque
merveilleuse que la moindre d'entre elles apparaisse à l'homme
- ont été examinées et étudiées
par les mortels. La gravitation, le son, la chaleur, la lumière
et le pouvoir mystérieux et apparemment surnaturel de
l'électricité, ne sont que les serviteurs ordinaires du
Saint-Esprit dans ses opérations. Aucun vrai penseur, aucun
chercheur sincère ne suppose qu'il connaît toutes les
forces qui existent dans la matière et qui opèrent sur
elle ; en vérité, les phénomènes
observés de la nature qui lui sont encore tout à fait
inexplicables, sont infiniment plus nombreux que ceux pour lesquels
il a découvert une explication même partielle. Il y a
des pouvoirs et des forces au service de Dieu en comparaison desquels
l'électricité est comme le cheval de trait à la
locomotive, comme le coureur au télégraphe, comme le
radeau au vapeur océanique.
En dépit
de toutes ses connaissances scientifiques, l'homme ne sait que peu de
chose du mécanisme de la création ; et cependant,
les quelques forces qui sont connues de lui ont accompli des miracles
et des merveilles qui seraient incroyables s'ils n'avaient pas été
réalisés. Ces moyens puissants et les moyens plus
puissants encore qui sont toujours inconnus de l'homme et dont
beaucoup, peut-être, sont inconnaissables à l'esprit
humain dans la situation actuelle, ne constituent pas le
Saint-Esprit, mais sont les moyens dont il se sert pour accomplir ses
buts.
Plus subtils,
plus puissants et plus mystérieux qu'aucune de toutes les
forces physique de la nature, sont les pouvoirs qui opèrent
sur les organismes conscients, les moyens par lesquels l'esprit, le
cœur, l'âme de l'homme peuvent être animés
et vivifiés par des forces spirituelles. Dans notre ignorance
de la véritable nature de l'électricité, nous
pouvons l'appeler un fluide ; de même, par analogie, les
forces qui gouvernent l'esprit de l'homme ont été
appelées fluides spirituels. La véritable nature de ces
manifestations d'énergie nous est inconnue, car les éléments
de comparaison et d'analogie, si indispensables à notre
raisonnement humain, manquent ; néanmoins, tous en
ressentent les effets. De même que le conducteur, dans un
circuit électrique, n'est capable de transporter qu'un courant
limité - la capacité maximum dépendant de la
résistance offerte par le conducteur - et de même que
des circuits séparés, variant en degré de
conductibilité, peuvent conduire des courants d'intensité
très variée, de même les âmes des hommes
présentent toute une gamme de capacités pour recevoir
les pouvoirs supérieurs. Mais lorsque le conducteur est
purifié et les obstructions enlevées, la résistance
à l'énergie décroît, et les forces se
manifestent avec une plus grande intensité. Par des procédés
de purification analogues, notre esprit peut devenir plus susceptible
aux forces de la vie, qui sont des émanations du Saint-Esprit.
C'est pourquoi, on nous enseigne à prier, oralement et par nos
actions, afin de recevoir une portion toujours croissante de
l'Esprit, c'est-à-dire du pouvoir de l'Esprit qui est une
mesure de ce don que Dieu nous destine.
Les fonctions
du Saint-Esprit dans son ministère parmi les hommes sont
décrites dans les Écritures. Il est envoyé par
le Père pour enseigner [28] et à ceux qui ont
droit à son enseignement, il révèle tout ce qui
est nécessaire à l'avancement de l'âme. Grâce
à l'influence du Saint-Esprit, les pouvoir s de l'esprit
humain peuvent être accrus et vivifiés, de façon
à ramener au souvenir les choses du passé. Il sert de
guide dans les choses divines à tous ceux qui veulent lui
obéir [29] éclairant chaque homme [30] en
proportion de son humilité et de son obéissance [31]
dévoilant les mystères de Dieu [32] lorsque la
connaissance ainsi révélée peut provoquer un
progrès spirituel. plus grand ; transmettant la
connaissance depuis Dieu jusqu'à l'homme [33] sanctifiant
ceux qui ont été purifiés par l'obéissance
aux lois de l'Évangile [34] manifestant toutes
choses [35] et rendant témoignage aux hommes de
l'existence et de l'infaillibilité du Père et du
Fils [36].
Non seulement
le Saint-Esprit rappelle à l'esprit les choses du passé
et explique les choses du présent, mais son pouvoir se
manifeste dans les prophéties sur l'avenir. « Il
vous montrera les choses à venir », déclara
le Sauveur aux apôtres lorsqu'il promit la venue du
Consolateur. Adam, le premier prophète de cette terre, sous
l'influence du Saint-Esprit, « prédit tout ce qui
arriverait à sa postérité jusqu'à la
dernière génération » [37]. Le
pouvoir du Saint-Esprit est donc l'esprit de prophétie et de
révélation ; ses fonctions consistent à
éclairer l'esprit, à vivifier l'intelligence et à
sanctifier l'âme.
À qui
le Saint-Esprit est-il donné ? - Pas à tous
indistinctement. Jésus-Christ déclara aux apôtres
d'autrefois : « Et moi, je prierai le Père et
il vous donnera un autre consolateur, afin qu'il demeure
éternellement avec vous, l'Esprit de vérité, que
le monde ne peut recevoir, parce qu'il ne le voit point et ne le
connaît point » [38]. Il apparaît donc
clairement qu'une certaine condition est requise du candidat avant
que le Saint-Esprit ne puisse lui être conféré,
ou, en d'autres termes, avant que la personne ne puisse avoir droit à
la compagnie et aux services du Saint-Esprit. Dieu accorde le don du
Saint-Esprit à ceux qui obéissent et ce don suit la
foi, la repentance et le baptême d'eau.
Les apôtres
d'autrefois ne promirent le don du Saint-Esprit qu'à ceux qui
avaient reçu le baptême d'eau pour la rémission
des péchés [39]. Jean-Baptiste n'assura que ceux
qui étaient baptisés du baptême de repentance
qu'ils seraient visités par le Saint-Esprit [40]. Nous
avons déjà examiné le cas de Paul rebaptisant
les douze convertis d'Éphèse avant de leur conférer
le don du Saint-Esprit, parce qu'il y avait un manque probable
d'exactitude ou d'autorité dans leur premier baptême [41].
Nous lisons le récit d'une manifestation remarquable de
pouvoir parmi le peuple de Samarie [42] au milieu duquel
Philippe alla prêcher le Seigneur Jésus ; le
peuple, d'un seul et même accord, accepta son témoignage
et demanda le baptême. Pierre et Jean allèrent alors
chez eux et par leur ministère, le Saint-Esprit descendit sur
les nouveaux convertis ; jusqu'alors, bien que tous eussent été
baptisés, aucun d'entre eux n'avait cependant reçu le
Saint-Esprit.
Le
Saint-Esprit ne demeure pas dans des tabernacles impurs et indignes.
Paul fait cette déclaration sublime que l'homme peut devenir
le temple de Dieu, l'Esprit de Dieu demeurant en lui ; et
l'apôtre spécifie le châtiment prévu quand
on souille un édifice sanctifié par une présence
aussi sainte [43]. La foi en Dieu mène à la
repentance des péchés, celle-ci est suivie du baptême
d'eau pour la rémission des péchés, et celle-ci,
à son tour, du don du Saint-Esprit, ou du droit et du titre à
l'association personnelle et à l'inspiration du Saint-Esprit,
par le pouvoir duquel viennent la sanctification et les dons
particuliers de Dieu.
Une exception
à cet ordre prescrit est rapportée dans le cas du pieux
Gentil, Corneille : Le Saint-Esprit descendit sur lui et sur
toute sa famille avec une telle puissance qu'ils parlèrent de
nouvelles langues pour la glorification de Dieu, et cela avant leur
baptême [44]. Mais nous trouvons raison suffisante pour
cette déviation de l'ordre habituel dans le préjugé
que les Juifs nourrissaient à l'égard des autres
nations, préjugé qui aurait empêché Pierre
d'administrer les ordonnances de l'Évangile aux Gentils, si le
Seigneur ne lui avait pas donné des instructions directes.
Dans cet état de choses, cet acte de l'apôtre fut
condamné par son propre peuple ; mais il répondit
à leurs critiques en rapportant la leçon que Dieu lui
avait donnée et la manifestation de la preuve indéniable
de la volonté divine lorsque Corneille et sa famille reçurent
le don du Saint-Esprit avant le baptême.
Dans un autre
sens, le Saint-Esprit a fréquemment opéré pour
le bien par l'intermédiaire de personnes qui n'étaient
pas baptisées. En effet, une certaine mesure de son pouvoir
est donnée à tous les hommes, car, comme nous l'avons
déjà vu, le Saint-Esprit communique l'intelligence, la
sagesse, la direction, le développement, la vie. La
manifestation du pouvoir de Dieu, que les opérations de
l'Esprit révèlent clairement, sont visibles dans les
triomphes des beaux-arts, les découvertes de la science et les
événements de l'histoire ; bien que, malgré
tout cela, l'esprit charnel puisse croire que Dieu ne s'intéresse
pas directement à l'homme. Pas une seule vérité
n'a été ajoutée au patrimoine de l'humanité
si ce n'est par le pouvoir de ce grand esprit qui existe pour
exécuter la volonté du Père et du Fils. Et
cependant, la compagnie réelle du Saint-Esprit, le droit
divinement accordé de jouir de ses services, le baptême
de feu qui sanctifie, ne sont donnés comme bien permanent et
personnel qu'aux candidats au salut qui sont remplis de foi,
repentants et baptisés. Et ce don demeurera avec tous ceux-là,
à moins qu'il ne soit perdu par la transgression.
Le don du
Saint-Esprit, qui doit être considéré comme un
droit accordé d'avoir recours à ses services, est
effectué par l'ordonnance, suivante ; une bénédiction
orale est prononcée sur la tête du candidat, par
l'autorité spécifiée de la sainte prêtrise,
bénédiction qui est accompagnée de l'imposition
des mains de celui ou de ceux qui officient. Les Écritures
juives prouvent que ce fut le mode suivi par les apôtres
d'autrefois ; l'histoire montre que ce fut le mode pratiqué
par les premiers Pères chrétiens ; le Livre de
Mormon atteste clairement que ce fut la méthode reconnue parmi
les Néphites. Et l'autorité pour observer la même
pratique à notre époque est venue directement du ciel.
Parmi les cas
rapportés dans le Nouveau Testament, nous pouvons mentionner
les suivants. Pierre et Jean conférèrent le
Saint-Esprit sur les convertis de Philippe à Samarie et
l'ordonnance fut administrée par la prière et
l'imposition des mains [45]. Paul administra cette ordonnance de
la même manière aux Éphésiens qu'il avait
fait baptiser ; et « Lorsque Paul leur eut imposé
les mains, le Saint-Esprit vint sur eux, et ils parlaient en langues
et prophétisaient » [46]. Paul mentionne
également cette ordonnance lorsqu'il exhorte Timothée à
ne pas négliger le don de Dieu ainsi conféré [47].
De plus, nous apprenons, par l'épître aux Hébreux,
que les ordonnances et les principes cardinaux de l'Église du
Christ comprennent l'imposition des mains suivant le baptême [48].
Alma invoquait
de cette façon le pouvoir du Saint-Esprit en faveur de ses
collaborateurs [49] : « Alma imposa les mains
sur tous ceux qui l'accompagnaient. Et voici, comme, il leur imposait
les mains, ils furent remplis du Saint-Esprit ». Le
Sauveur conféra l'autorité aux douze disciples
néphites [50] en les touchant un par un ; c'est
ainsi qu'ils furent commissionnés du pouvoir de conférer
le Saint-Esprit.
À notre
époque, un des devoirs de la prêtrise est « de
confirmer ceux qui sont baptisés dans l'Église, en
imposant les mains pour le baptême de feu et du
Saint-Esprit » [51]. Le Seigneur a promis que le don
du Saint-Esprit suivrait ces actes autorisés de ses
serviteurs [52]. L'ordonnance de l'imposition des mains pour le
don du Saint-Esprit est associée à celle de la
confirmation dans l'Église. L'ancien qui officie, agissant au
nom et par l'autorité de Jésus-Christ, dit :
« Recevez le Saint-Esprit », et « Je
vous confirme membre de l'Église de Jésus-Christ des
saints des derniers jours ». Même ces paroles ne
sont pas prescrites, mais leur sens devrait être exprimé ;
l'officiant peut ajouter toute autre bénédiction ou
invocation selon l'inspiration de l'Esprit du Seigneur.
L'autorité
de conférer ainsi le Saint-Esprit appartient à la
prêtrise supérieure ou Prêtrise de
Melchisédek [53] tandis que le baptême d'eau peut
être administré par un prêtre chargé des
ordonnances de la prêtrise inférieure ou Prêtrise
d'Aaron [54]. Cet ordre dans l'autorité, donné par
la révélation, explique le fait que, bien que Philippe
eût l'autorité d'administrer l'ordonnance du baptême
aux Samaritains convertis, d'autres, qui détenaient la
prêtrise supérieure, durent être envoyés
pour conférer le Saint-Esprit à ces mêmes
personnes [55].
Les dons de
l'Esprit. - Comme nous l'avons déjà noté,
l'office du Saint-Esprit est d'éclairer et d'ennoblir
l'esprit, de purifier et de sanctifier l'âme, d'inciter aux
bonnes oeuvres, et de révéler les choses de Dieu. Mais,
outre ces bénédictions générales,
certaines investitures bien déterminées ont été
promises dans le cadre des dons du Saint-Esprit. Le Sauveur a dit :
« Et voici les miracles qui accompagneront ceux qui auront
cru : en mon nom ils chasseront les démons ; ils
parleront de nouvelles langues ; ils saisiront des serpents, et
s'ils boivent quelque breuvage mortel, il ne leur fera point de mal ;
ils imposeront les mains aux malades et les malades seront
guéris » [56].
Ces dons de
l'esprit sont répartis selon la sagesse de Dieu pour le salut
de ses enfants. Voici ce que Paul dit à leur sujet :
« Pour ce qui concerne les dons spirituels, je ne veux
pas, frères, que vous soyez dans l'ignorance... Il y a
diversité de dons, mais le même Esprit... Or, à
chacun la manifestation de l'Esprit est donnée, pour l'utilité
commune. En effet, à l'un est donnée par l'Esprit une
parole de sagesse ; à un autre, une parole de
connaissance, selon le même Esprit ; à un autre, la
foi, par le même Esprit ; à un autre, le don des
guérisons, par le même Esprit ; à un autre,
le don d'opérer des miracles ; à un autre, la
prophétie ; à un autre, le discernement des
esprits ; à un autre, la diversité des langues ;
à un autre, l'interprétation des langues. Un seul et
même Esprit opère toutes ces choses, les distribuant à
chacun en particulier comme il veut » [57].
[1] Voir Matt.
3:2, 3, 11 ; Marc 1:8 ; Luc 3:16.
[2] Jean
1:29-33.
[3] Voir Jean
3:3-5.
[4] Voir Jean
14:16, 17, 26 ; 15:26 ; 16:7, 13.
[5] Voir Actes
1:5.
[6] Voir Actes
2:1-4.
[7] Voir Actes
2:38.
[8] Voir 2
Néphi 31:8, 12-14, 17.
[9] Voir 3
Néphi 11:35 ; 12:2.
[10] D&A.
84:64.
[11] Voir
Matt. 3:16 ; 12:28 ; 1 Néphi 13:12.
[12] Voir 1
Néphi 4:6 ; 11:8 ; Mosiah 13:5 ; Actes 2:4 ;
8:29 ; 10:19 ; Rom. 8:10, 26 ; 1 Thess 5:19.
[13] Voir Jean
14:16, 26 ; 15:26.
[14] Voir Jean
15:26 ; 16 ; 13.
[15] Voir Jean
14:26 ; 16:13 ; note 1, à la fin du chapitre. 1,
[16] Voir Jean
15:26.
[17] Voir Jean
16:8.
[18] Voir
Actes 10:19 ; 13:2 ; Apo. 2:7 ; 1 Néphi
4:6 ;11:2-12.
[19] Voir Rom.
8:26.
[20] Voir Eph.
4:30.
[21] Voir 1
Cor. 2:4-10.
[22] Voir
Mosiah 3:19.
[23] Voir Alma
7:13.
[24] 1 Néphi
11:11.
[25] D&A
130:22.
[26] Voir Luc
1:15, 67 ; 4:1 ; Actes 6:3 ; 13:9 ; Alma 36.24 ;
D&A 107:56.
[27] Voir Gen.
1:2 ; Néh. 9:20 ; Job 26:13 ; Ps. 104:30 Es.
42, 1 ; Actes 10:19 ; 1 Néphi 10 19 ; Alma
12:3 ; D&A 97:1 ; 105:36 ; voir note 3, à
la fin du Chapitre.
[28] Jean
14:26.
[29] D&A
45:57.
[30] D&A
84:45-47.
[31] Voir D&A
136:33.
[32] Voir 1
Néphi 10:19.
[33] Voir D&A
121:43.
[34] Voir Alma
13:12.
[35] Voir D&A
18:19.
[36] Voir Jean
15:26 ; Actes 5 .32 ; 20:23 ; 1 Cor. 2:11 ;
12:3 ; 3 Néphi 11:32.
[37] Voir D&A
107:56.
[38] Jean
14:16, 17.
[39] Voir
Actes 2:38.
[40] Voir
Matt. 3:11 ; Marc 1:8.
[41] Voir
Actes 19:1-7, voir p. 166.
[42] Voir
Actes 8:5-8, 12, 14-17.
[43] Voir 1
Cor. 3:16 ; voir aussi 6:19 ; 2 Cor. 6:16 ; D&A 93
-.35.
[44] Voir
Actes, chap. 10.
[45] Voir
Actes 8:14-17 ; lire le récit sur Simon le magicien dans
le même chapitre.
[46] Voir
Actes 19:2-6.
[47] Voir 2
Tim. 1:6.
[48] Voir Héb.
6:1, 2 ; voir note 2, à la fin du chapitre.
[49] Voir Alma
31:36.
[50] Voir 3
Néphi 18:3 6, 3 7.
[51] D&A
20:41, 43 ; voir note 4, à la fin du chapitre.
[52] Voir D&A
35 6 ; 39:6, 23 ; 49:11-14.
[53] Voir D&A
20:38-43.
[54] Voir D&A
20 46, 50.
[55] Voir
Actes 8:5-17.
[56] Marc
16:17, 18 ; D&A 84:65-73.
[57] 1 Cor.
12:1-11 ; voir aussi Moroni 10:8-19.
NOTES DU
CHAPITRE 8
1. Effets du
Saint-Esprit sur l'individu. - « Un être intelligent
à l'image de Dieu possède chaque organe, attribut,
sens, sympathie, affection, volonté, sagesse, amour, pouvoir
et don possédé par Dieu lui-même. Mais l'homme,
dans son état rudimentaire, ne les possède que dans un
sens subordonné du mot. Ou, en d'autres termes, ces attributs
sont en embryon et doivent être graduellement développés.
Ils ressemblent à un bourgeon, à un germe qui se
développe graduellement et devient fleur et puis, par
progression, produit le fruit mûr selon son espèce. Le
don du Saint-Esprit s'adapte à tous ces organes ou attributs.
Il éveille toutes les facultés intellectuelles,
accroît, agrandit, répand et purifie toutes les passions
et affections naturelles et les adapte par le don de la sagesse, à
leur usage légitime. Il inspire, développe, cultive et
mûrit toutes les sympathies bien placées, les joies, les
goûts, et les sentiments et affections apparentés de
notre nature. Il inspire la vertu, l'amabilité, la bonté,
la tendresse, la gentillesse et la charité. Il développe
la beauté, les formes et les traits de la personne. Il tend à
la santé, à la vigueur, à l'animation et au
sentiment social. Il développe et donne de la vigueur à
toutes les facultés de l'homme physique et intellectuel. Il
développe, fortifie et règle les nerfs. En résumé,
il est pour ainsi dire comme de la moelle pour les os, de la joie
pour le cœur, de la lumière pour les yeux, de la musique
pour les oreilles et de la vie pour tout l'être. » -
Parley P. Pratt, dans Key to Theology, p. 96, 97 (4e éd.)
2.
L'imposition des mains. - D'après les Écritures citées,
il est clair que le procédé ordinaire employé
pour conférer le don du Saint-Esprit consistait, en partie, en
l'imposition des mains par ceux qui en avaient l'autorité
(Actes 8:17 ; 9:17 ; 19:2-6 ; Alma 31:36 ; 3
Néphi 18:36, 37 ; D&A 20:41). Le même signe
extérieur marqua d'autres actes autorisés ; par
exemple l'ordination à la prêtrise et l'administration
aux affligés. Il est probable que Paul faisait allusion à
l'ordination de Timothée, quand il l'exhorta ainsi : « Ne
néglige pas le don qui est en toi et qui t'a été
donné par prophétie, avec l'imposition des mains de
l'assemblée des anciens » (1 Tim. 4:14). Et de
nouveau : « C'est pourquoi je t'exhorte à
ranimer le don de Dieu que tu as reçu par l'imposition des
mains » (2 Tim. 1: 6). La première ordination à
la prêtrise dans les derniers temps fut faite par l'imposition
des mains par Jean-Baptiste (D&A 13). Il est certain que le
Christ, pour guérir les malades, leur imposa quelquefois les
mains (Marc 6:5) ; et il laissa à ses apôtres la
promesse que la guérison suivrait l'imposition des mains faite
par l'autorité (Marc 16:15, 18). La même promesse a été
répétée de nos jours (D&A 42:43, 44).
Cependant, malgré l'importance donnée à ce signe
d'autorité, l'imposition des mains n'est qu'exceptionnelle
dans les pratiques des nombreuses Églises de nos jours qui
professent être chrétiennes.
3. L'opération
du Saint-Esprit. - Les moyens par lesquels le Saint-Esprit opère
ne sont pas plus le Saint-Esprit en personne que la lumière,
la chaleur et l'énergie actinique du soleil ne sont le soleil
lui-même. L'influence, l'esprit ou le pouvoir du Saint-Esprit
est un pouvoir de lumière et de progression, et celles-ci sont
données à l'homme en proportion de sa réceptivité
et de sa dignité ; mais le droit à
l'administration du troisième membre de la Divinité
peut seulement être obtenu par l'obéissance aux
commandements préliminaires de l'Évangile : la
foi, la repentance et le baptême. Le Saint-Esprit est un
personnage individuel, le troisième membre de la Divinité ;
l'Esprit Saint, dans un sens distinctif, est « l'essence
divine » au moyen de laquelle la Divinité opère
sur l'homme et dans la nature. - Voir Jesus the Christ, p. 720.
4. Manière
de conférer le Saint-Esprit. - Des questions peuvent s'élever
quant au mode de confirmation et de dispensation du Saint-Esprit, et
particulièrement s'il convient de dire : Recevez le
Saint-Esprit ou Recevez le don du Saint-Esprit. Puisque la compagnie
du Saint-Esprit embrasse toutes les grâces et dons spirituels
autant qu'ils soient mérités et appropriés aux
personnes, l'Église enseigne que les anciens qui officient en
confirmant les candidats baptisés emploient la formule -
Recevez le Saint-Esprit.
En expliquant
la réception du Saint-Esprit par les anciens apôtres, la
Première Présidence de l'Église publia une
déclaration intéressante le 5 février 1916. Voir
Deseret News de cette date et Improvement Era, mars 1916 et pour un
extrait du même, voir Jesus the Christ, p. 720.
RÉFÉRENCES
SCRIPTURAIRES
Le
Saint-Esprit est un des Personnages de la Divinité
Le baptême
au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit - Matt. 28:19 ;
3 Néphi 11:25 ; D&A 20:73 ; 68:8.
Le blasphème
contre le Saint-Esprit ne sera pas pardonné - Matt. 12:31,
32 ; aussi D&A 132:27.
La voix du
Fils déclare que le Père donnera le Saint-Esprit - 2
Néphi 31 - 12 et 13.
Le Père,
le Fils et le Saint-Esprit, un seul Dieu - D&A 20:28.
Le
Saint-Esprit est un personnage d'esprit - D&A 130:22.
Le
Saint-Esprit promis et donné aux apôtres
Ce n'est pas
vous qui parlerez, mais l'Esprit Saint - Marc. 13:11 ; voir
aussi Matt. 10:19-20 ; Luc 21:14, 15.
Le
Saint-Esprit vous enseignera à l'heure même ce qu'il
faudra dire - Luc 12:11, 12.
Le Seigneur
ressuscité aux onze apôtres : Recevez le
Saint-Esprit - Jean 20:22.
Concernant la
promesse que le Seigneur fit d'un Consolateur qui devait venir - Jean
14:16, 17, 26 ; 15:26 ; 16:7-14 ; Actes 1:5, 8.
Pierre et
d'autres, remplis du Saint-Esprit, annonçaient la parole de
Dieu avec assurance - Actes 4:31.
Les apôtres
remplis du Saint-Esprit à la Pentecôte - Actes 2:1-4.
Ils prêchaient
avec assurance, étant remplis du Saint-Esprit - Actes 4:31 ;
voir aussi 5:12, 32 ; 7:5.
Ministère
du Saint-Esprit à la suite du baptême d'eau
Il descendit,
sous une forme matérialisée, sur Jésus-Christ
après le baptême de celui-ci - Luc 3:22 ; voir
aussi Matt. 3:16 Marc 1:9-11 ; comparez Jean 1:32-33 ; 1
Néphi 11:27.
Moi, je vous
ai baptisés d'eau ; lui, il vous baptisera du
Saint-Esprit - Marc 1:8 ; voir aussi Actes 1:5 ; 11:16 ;
19:5-6.
Après
la repentance et le baptême ; vous recevrez le don du
Saint-Esprit - Actes 2:38.
Douze
personnes environ furent baptisées à Éphèse,
et quand Paul leur imposa les mains, le Saint-Esprit descendit sur
elles - Actes 19:1-7.
Le Père
donne le Saint-Esprit à ceux qui sont baptisés - 2
Néphi 31:12, 13 ; 3 Néphi 11:33-36.
Quiconque se
repent et est baptisé selon le saint commandement recevra le
don du Saint-Esprit - D&A 49:12-14 ; voir aussi 33:15.
La rémission
des péchés par le baptême et par le feu,
c'est-à-dire le Saint-Esprit - D&A 19:3 1.
Noé
promit le Saint-Esprit après la foi, la repentance et le
baptême - Moise 8:24.
Invocation
du Saint-Esprit par l'imposition des mains autorisée
Pierre et Jean
imposèrent les mains sur les Samaritains convertis, qui
reçurent le Saint-Esprit - Actes 8:14-17. Notez que bien que
Philippe détînt l'autorité de prêcher et de
baptiser, des hommes qui détenaient l'autorité
supérieure furent envoyés pour conférer le
Saint-Esprit aux convertis de Samarie. C'est ici que se montre
clairement la distinction entre l'autorité de la Prêtrise
d'Aaron ou prêtrise inférieure et celle de la prêtrise
supérieure ou Prêtrise de Melchisédek.
Sur la
doctrine du baptême et de l'imposition des mains - Héb.
6:2.
Le Christ
ressuscité donna, par contact physique aux disciples néphites,
le pouvoir de conférer le Saint-Esprit - 3 Néphi 18:36,
3. Vous donnerez le Saint-Esprit à celui à qui vous
imposerez les mains - Moroni, chap. 2.
Il imposera
les mains sur toi, et tu recevras le Saint-Esprit - D&A 25:8.
Le don du
Saint-Esprit est donné aux baptisés, par l'imposition
des mains effectuée par les anciens - D&A 49:14.
Promesse que
le don du Saint-Esprit suivra la confirmation par l'imposition des
mains - D&A 3 3:15.
Quelques
attributs et opérations du Saint-Esprit
Le
Saint-Esprit vous enseignera - Luc 12:12.
Le
Consolateur, l'Esprit Saint vous enseignera - Jean 14:26 voir aussi
Jean 16:7-15.
Le Christ, par
le Saint-Esprit, donna des ordres aux apôtres - Actes 1 - 2.
Vous recevrez
une puissance, le Saint-Esprit, survenant sur vous - Actes 1:8.
Le
Saint-Esprit est un témoin du Christ - Actes 5:32 ; Héb.
10:15 ; 1 Néphi 12:18 ; 3 Néphi 28:11.
Il dirige
l’œuvre du ministère - Actes 13:2-4 ; 16:6.
Les disciples
étaient remplis de joie et du Saint-Esprit - Actes 13:52.
Voici ce que
déclare le Saint-Esprit - Actes 21:11.
Le
Saint-Esprit parla par le prophète Ésaïe - Actes
28:25.
Étant
sanctifiée par l'Esprit Saint - Rom. 15 16.
Ce que
l'Esprit enseigne - 1 Cor. 2:13.
Nul homme ne
peut dire : Jésus est le Seigneur si ce n'est par le
Saint-Esprit - 1 Cor. 12:3.
Par la pureté,
par la science, par la longanimité, par la bonté, par
l'Esprit Saint - 2 Cor. 6:6.
Dieu
confirmant leur témoignage... par les dons du Saint-Esprit -
Héb. 2:4.
Les saints
hommes d'autrefois parlèrent poussés par le
Saint-Esprit - 2 Pi. 1:21.
Les anciens
d'aujourd'hui doivent parler selon l'inspiration du Saint-Esprit -
D&A 68:3.
Exercera son
ministère envers les Gentils - 3 Néphi 20 - 27.
Est l'esprit
de révélation - D&A 8:2, 3.
Enseigne les
choses paisibles du royaume - D&A 39:6.
Les prophètes
ont parlé sous l'inspiration du Saint-Esprit - D&A 20:26.
Il rend
témoignage du Père et du Fils - D&A 20:27 ;
Moïse 1:24 ; 5:9.
Chaque
officier doit être ordonné par le pouvoir du
Saint-Esprit - D&A 20:60.
Tout ce qu'ils
diront sous l'inspiration du Saint-Esprit sera Écriture - D&A
68:4.
Connaissance
donnée par le don ineffable du Saint-Esprit - D&A 121:26 ;
124.5.
Il rendit
témoignage à Adam - Moïse 5:9.
Le Seigneur
appela des hommes par le Saint-Esprit du temps d'Adam - Moïse
5:14.
Le
Saint-Esprit manifesta son pouvoir sur Joseph Smith et Oliver Cowdery
à la suite de leur baptême - PGP, Joseph Smith.
CHAPITRE
9 : L'ORDONNANCE DU REPAS DU SEIGNEUR en relation avec le
quatrième article de foi
La
Sainte-Cène. - Au cours de notre étude des principes et
ordonnances de l'Évangile mentionnés dans le quatrième
des Articles de foi, c'est à juste titre que le sujet de
l'ordonnance du Repas du Seigneur réclame notre attention [1]
l'observance de cette ordonnance étant requise de tous ceux
qui sont devenus membres de l'Église du Christ en se
conformant aux exigences de la foi, de la repentance, et du baptême
d'eau et du Saint-Esprit.
Institution de
la Sainte-Cène parmi les Juifs. L'ordonnance du Repas du
Seigneur date de la nuit de la fête de la Pâque [2]
qui précéda immédiatement la crucifixion du
Sauveur. Lors de cette occasion solennelle, le Christ et les apôtres
étaient assemblés à Jérusalem, observant
cette fête dans une chambre haute, qui avait été
préparée expressément sur son ordre [3]. En
tant que Juif, le Christ paraît s'être montré
fidèle aux usages établis de son peuple ; et ce
dut être sous l'empire de sentiments extraordinaires qu'il
commença cette fête commémorative, la dernière
de son espèce à avoir la signification de type d'un
sacrifice futur ainsi que de rappel des bénédictions
accordées par le Seigneur à Israël dans le passé.
Sachant bien les expériences terribles qui l'attendaient dans
l'avenir immédiat, -Jésus communia avec les Douze à
la table pascale, le cœur rempli d'angoisse ; c'est là
qu'il prophétisa la trahison dont il devait être bientôt
la victime et qui devait être perpétrée par un de
ceux qui mangeaient en sa compagnie. Ensuite, il prit le pain, le
bénit et le donna aux autres, disant : « Prenez,
mangez, ceci est mon corps » [4] : « Faites
ceci en mémoire de moi » [5]. Puis, prenant la
coupe, il en bénit le contenu et le leur administra, en
prononçant ces paroles : « Buvez-en tous, car
ceci est mon sang, le sang de l'alliance, qui est répandu pour
plusieurs pour la rémission des péchés » [6].
Il est intéressant de noter que le récit, par Paul [7]
de la Sainte-Cène et de son but, ressemble si fort aux
descriptions rapportées par les évangélistes,
qu'elle leur est presque identique. Le nom de Repas du Seigneur,
donné à la Sainte-Cène, n'est employé par
aucun autre auteur biblique que Paul.
Institution de
la Sainte-Cène parmi les Néphites. - Lors de sa visite
aux Néphites, qui eut lieu peu de temps après
l'ascension au mont des Oliviers, le Christ instaura la Sainte-Cène
parmi cette portion de son troupeau. Il ordonna aux disciples qu'il
avait choisis d'apporter du pain et du vin ; alors, prenant le
pain, il le rompit, le bénit, et le leur donna en leur
commandant d'en manger et de distribuer ensuite le reste à la
multitude. Et il promit de conférer l'autorité
nécessaire pour administrer cette ordonnance. « Vous
veillerez toujours à faire ceci, dit-il, comme je l'ai fait...
Et vous ferez ceci en souvenir de mon corps que je vous ai montré.
Et ce sera un témoignage au Père que vous vous souvenez
toujours de moi. Et si vous vous souvenez toujours de moi, vous aurez
mon Esprit avec vous » [8]. Le vin fut administré
dans le même ordre, d'abord aux disciples, et ensuite, par
ceux-ci, au peuple. Cela devait aussi faire partie de l'ordonnance
établie parmi le peuple : « Et vous le ferez
en souvenir de mon sang que j'ai versé pour vous, afin que
vous témoigniez au Père que vous vous souvenez toujours
de moi ». Il réitéra ensuite cette promesse
significative : « Et si vous vous souvenez toujours
de moi, vous aurez mon Esprit avec vous » [9].
Être
digne de prendre la Sainte-Cène. - Les instructions divines au
sujet du caractère sacré de cette ordonnance sont
explicites et il est clair par conséquent qu'il faut éviter
avec le plus grand soin de la prendre indignement. En s'adressant aux
saints de Corinthe, Paul les met solennellement en garde contre toute
participation hâtive ou indigne à la Sainte-Cène,
et déclare que la maladie et même la mort seront le
châtiment de ceux qui violeront les conditions sacrées :
« Car toutes les fois que vous mangez ce pain et que vous
buvez cette coupe, vous annoncez la mort du Seigneur jusqu'à
ce qu'il vienne. C'est pourquoi celui qui mangera le pain ou boira la
coupe du Seigneur indignement, sera coupable envers le corps et le
sang du Seigneur. Que chacun donc s'éprouve soi-même, et
qu'ainsi il mange du pain et boive de la coupe ; car celui qui
mange et boit sans discerner le corps du Seigneur, mange et boit un
jugement contre lui-même. C'est pour cela qu'il y a parmi vous
beaucoup d'infirmes et de malades, et qu'un grand nombre sont
morts » [10].
Lorsqu'il
instruisit les Néphites, Jésus insista beaucoup sur la
dignité de ceux qui prenaient la Sainte-Cène ; et,
de plus, il donna aux officiers de l'Église, dont c'était
le devoir d'administrer la Sainte-Cène, la responsabilité
de ne permettre à personne de prendre indignement la
Sainte-Cène à leur su. « Et maintenant
voici, ceci est le commandement que je vous donne : vous ne
permettrez sciemment à qui que ce soit de prendre ma chair et
mon sang indignement quand vous l'administrerez ; car quiconque
mange et boit ma chair et mon sang indignement, mange et boit de la
damnation pour son âme. C'est pourquoi, si vous savez qu'un
homme est indigne de manger et de boire de ma chair et de mon sang,
vous le lui interdirez » [11].
La parole
directe du Seigneur aux saints à notre époque leur
ordonne de ne permettre à aucun transgresseur de prendre la
Sainte-Cène jusqu'à ce que la réconciliation ait
été faite ; néanmoins, il est recommandé
aux saints de faire preuve d'une charité abondante envers
leurs semblables dans l'erreur, et de ne pas les rejeter des
assemblées, tout en leur refusant la Sainte-Cène [12].
Dans le système d'organisation de notre Église, les
officiers ecclésiastiques locaux sont chargés de la
responsabilité d'administrer la Sainte-Cène, et il est
requis du peuple qu'il reste digne de prendre les emblèmes
sacrés.
On ne trouve
rien dans les Écritures qui permette de donner la Sainte-Cène
à quiconque n'est pas un membre fidèle de l'Église
de Jésus-Christ. Le Christ administra l'ordonnance aux
apôtres, sur le continent oriental ; et nous avons la
preuve écrite qu'ils ne la donnèrent qu'à ceux
qui avaient pris sur eux le nom du Christ. Parmi son troupeau
occidental, le Christ établit la loi que seuls les véritables
membres de son Église pouvaient la prendre. En promettant de
conférer à l'un d'entre eux le pouvoir d'officier dans
l'administration de la Sainte-Cène, le Sauveur spécifia
que l'homme ainsi choisi devait l'administrer au peuple de son
Église, à tous ceux qui croyaient et étaient
baptisés en son nom [13]. Seuls ceux qui avaient été
ainsi baptisés étaient appelés « l'Église
du Christ » [14]. Continuant ses instructions aux
disciples au sujet de la Sainte-Cène, le Sauveur dit :
« Et vous ferez toujours ceci à ceux qui se
repentent et sont baptisés en mon nom » [15].
La même
loi est toujours en vigueur aujourd'hui. Les membres de l'Église [16]
sont exhortés à se réunir souvent pour observer
la Sainte-Cène ; et l'Église n'y inclut pas les
personnes ayant atteint l'âge de raison qui n'ont pas été
baptisées par l'autorité de la sainte prêtrise [17].
But de la
Sainte-Cène. - D'après les passages des Écritures
déjà cités, il est clair que la Sainte-Cène
est administrée pour commémorer l'expiation du Seigneur
Jésus, consommée dans son agonie et sa mort ;
c'est un témoignage devant Dieu que nous nous souvenons
toujours du sacrifice accompli par son Fils en notre faveur, que nous
professons toujours le nom du Christ, et que nous sommes déterminés
à faire tous nos efforts pour garder ses commandements, dans
l'espoir de toujours avoir son Esprit avec nous. Le fait de prendre
la Sainte-Cène dignement peut donc être considéré
comme le renouvellement de nos vœux devant le Seigneur, une
déclaration de fraternité avec les membres, et un
témoignage solennel de notre prétention et de notre
profession de membres de l'Église de Jésus-Christ. La
Sainte-Cène n'a pas été instituée comme
moyen déterminé d'obtenir la rémission des
péchés, ni pour aucune autre bénédiction,
si ce n'est celle du don permanent du Saint-Esprit, ce qui,
cependant, comprend toutes les bénédictions
nécessaires. Si la Sainte-Cène avait été
instituée spécialement pour la rémission des
péchés, elle ne serait pas interdite à ceux qui
ont le plus grand besoin de pardon. Cependant la participation à
cette ordonnance est limitée à ceux dont la conscience
est nette de toute offense grave, à ceux qui, par conséquent,
sont acceptables aux yeux du Seigneur, ceux qui, en vérité,
ont aussi peu besoin d'une rémission que la nature humaine et
mortelle le permet.
Les emblèmes
de la Sainte-Cène. - En instituant la Sainte-Cène parmi
les Juifs et les Néphites, le Christ employa le pain et le vin
comme emblèmes de son corps et de son sang [18] et à
notre époque il a révélé sa volonté
que les saints se réunissent souvent pour prendre le pain et
le vin dans cette ordonnance commémorative [19]. Mais il
a aussi montré que d'autres formes de nourriture et de boisson
peuvent être employées au lieu de pain et de vin. Peu
après que l'Église eût été
organisée, le prophète Joseph Smith était sur le
point d'acheter du vin pour pouvoir administrer la Sainte-Cène,
lorsqu'un messager de Dieu vint à sa rencontre et lui remit
les instructions suivantes : « Car voici, je vous le
dis, peu importe ce que vous mangez ou ce que vous buvez lorsque vous
prenez la Sainte-Cène, si vous le faites en vue de ma gloire -
vous souvenant, dans le Père, de mon corps qui a été
déposé pour vous, et de mon sang qui a été
versé pour la rémission de vos péchés.
C'est pourquoi je vous donne le commandement de ne pas acheter de vin
ni de boisson forte de vos ennemis ; vous n'en boirez donc pas,
à moins que ce ne soit du vin nouveau fait parmi vous ;
oui, dans ce royaume qui est celui de mon Père, qui sera
édifié sur terre » [20]. En vertu de
cette révélation les saints des derniers jours
administrent de l'eau, dans leur service de Sainte-Cène, de
préférence au vin.
Mode
d'administration de la Sainte-Cène. - Les saints des derniers
jours, dans toutes les paroisses ou branches régulièrement
organisées de l'Église, ont coutume de tenir des
réunions de Sainte-Cène chaque sabbat. L'autorité
du prêtre de l'ordre d'Aaron est requise pour consacrer les
emblèmes et, naturellement, quiconque a été
ordonné à l'ordre supérieur de la prêtrise
détient l'autorité d'officier en la matière. Le
pain est tout d'abord rompu en petits morceaux et placé dans
des récipients appropriés sur la table de Sainte-Cène ;
et alors, selon les instructions du Seigneur, l'ancien ou le prêtre
le consacre, de la manière suivante : « Il
s'agenouillera en face des membres de l'Église et invoquera le
Père en prière solennelle, disant : « 0
Dieu, Père éternel, nous te demandons au nom de ton
Fils Jésus-Christ, de bénir et de sanctifier ce pain
pour les âmes de ceux qui en prennent, afin qu'ils le mangent
en souvenir du corps de ton Fils, et te témoignent, ô
Dieu, Père éternel, qu'ils veulent prendre sur eux le
nom de ton Fils, se souvenir toujours de lui et garder les
commandements qu'il leur a donnés, afin qu'ils aient toujours
son Esprit avec eux. Amen » [21].
Quand le pain
a été distribué à la congrégation,
service auquel les diacres et instructeurs peuvent prendre part, sous
la direction du prêtre officiant, le vin ou l'eau est consacré
comme suit :
« Ô
Dieu, Père éternel, nous te demandons, au nom de ton
Fils Jésus-Christ, de bénir et de sanctifier ce vin [ou
cette eau] pour les âmes de tous ceux qui en boivent, afin
qu'ils le fassent en souvenir du sang de ton Fils, qui a été
versé pour eux ; afin qu'ils te témoignent, Ô
Dieu, Père éternel, qu'ils se souviennent toujours de
lui, et qu'ils aient son Esprit avec eux. Amen » [22].
La clarté
des instructions du Seigneur aux saints au sujet de cette ordonnance,
n'excuse aucune dispute au sujet du mode qui convient, car,
assurément, aucun de ceux qui officient dans ces rites sacrés
ne peut sentir qu'il est justifié s'il en change les formes,
ne serait-ce qu'en altérant un mot. Les annales des Néphites
montrent que la façon d'administrer la Sainte-Cène à
leur époque [23] était la même que celle qui
fut révélée pour guider les saints à
notre époque.
[1] Voir notes
1 et 2, à la fin du chapitre.
[2] Voir note
3, à la fin du chapitre.
[3] Voir Luc
22:8-13.
[4] Matt.
26:26.
[5] Luc
22:19 ; voir aussi Marc 14:22-25.
[6] Matt.
26:27, 28 ; voir The Great Apostasy, p. 119, 120.
[7] Voir 1
Cor. 11l :20-25.
[8] 3 Néphi
18:6, 7.
[9] 3 Néphi
18:11 ; voir Jesus the Christ, chap. 39.
[10] 1 Cor.
11:26-30.
[11] 3 Néphi
18:28, 29.
[12] Voir D&A
46:4 ; voir aussi 3 Néphi 18:30.
[13] Voir 3
Néphi 18:5.
[14] Voir 3
Néphi 26:21.
[15] 3 Néphi
18:11.
[16] Voir D&A
20:75
[17] Voir D&A
20:37
[18] Voir
Matt. 26:27-29 3 Néphi 18:1, 8
[19] Voir D&A
20:75
[20] Voir D&A
27:2-4
[21] D&A
20:76, 77 ; comparez Moroni, chap. 4
[22] D&A
20:78, 79 ; comparez Moroni, chap. 5
[23] Voir
Moroni, chaps. 4 et 5. - Voir sommaire des erreurs commises au sujet
de la Sainte-Cène, note 4, à la fin du chapitre ;
voir traité plus complet dans The Great Apostasy, p. 119.
NOTES DU
CHAPITRE 9
1. Le terme
« sacrement » est employé* dans un sens
autant général que particulier ; suivant sa
dérivation, il signifie une chose sacrée, ou une
ordonnance sainte et il est appliqué dans ce sens par
différentes Églises à plusieurs cérémonies.
Ainsi, les protestants parlent de deux sacrements, le baptême
et le Repas du Seigneur ; les catholiques romains et grecs
reconnaissent sept sacrements : les deux nommés plus haut
et aussi la confirmation, le mariage, la dispensation des ordres de
l'Église, la pénitence et l'extrême-onction. On
dit que certaines sections de l'Église grecque excluent la
confirmation et l'extrême-onction des sept sacrements.
Cependant, le sens spécifique du mot est, Repas du Seigneur**.
Eucharistie et Sainte Communion sont des termes employés par
certaines Églises comme synonyme du sacrement du Repas du
Seigneur. De la coutume qui considère la cérémonie
de la communion, c'est-à-dire la participation à la
Sainte-Cène, comme une preuve de bonne réputation dans
une église, et de la règle qui veut que ce droit soit
interdit à ceux qui sont jugés indignes d'avoir la
communion, vient le terme excommunier appliqué à la
perte de la qualité de membre dans une église,
signifiant littéralement « rejeter de la
communion ».
* En anglais,
ndt.
** En anglais.
Dans les pays de langue française, le terme couramment employé
par les confessions autres que catholiques n'est pas « sacrement »,
mais « Sainte-Cène », ndt.
2. Le repas du
Seigneur. - Comme il a été dit, cette désignation
de la Sainte-Cène ne se rencontre qu'une seule fois dans la
Bible. Paul parle du « Repas du Seigneur » dans
son épître aux Corinthiens. Selon toute probabilité,
ce nom fut employé parce que le rite eut d'abord lieu au
moment du deipnon, le repas du soir, qui était le repas
principal du jour chez les Juifs.
3. La Pâque
et la Sainte-Cène. - La fête de la Pâque était
la principale des cérémonies annuelles des Juifs et
tirait son nom des circonstances de son origine. En étendant
la main pour délivrer Israël de l'esclavage d'Égypte,
le Seigneur accomplit de nombreux miracles et de nombreux prodiges
devant Pharaon et sa maison idolâtre ; et dans la dernière
des six plaies auxquelles les Égyptiens furent soumis, le
premier-né de chaque famille fut frappé de mort en une
seule nuit. Sur un ordre donné au préalable, les
Israélites avaient marqué les deux poteaux et le
linteau de leur porte du sang d'un agneau tué à cette
occasion, ce sang ayant été aspergé au moyen
d'un bouquet d'hysope.
La mort passa
au-delà des maisons ainsi marquées (Ex. 12:12-13) ;
tandis que dans toutes les maisons égyptiennes le coup fatal
tomba. De là, le nom de Pâque (passage) de pasach,
passer devant. La chair de l'agneau pascal fut mangée dans la
hâte du départ. Pour commémorer leur délivrance
de l'esclavage, le Seigneur commanda aux Israélites de
célébrer chaque année, cette événement
appelé Fête de la Pâque et, également, Fête
des Pains sans Levain, ce dernier nom venant de ce que le Seigneur
commanda que, pendant le temps spécifié pour cette
célébration, on ne pourrait pas trouver de levain dans
les maisons du peuple (Ex. 12:15) et on devait profiter de l'occasion
de la fête pour instruire les enfants des oeuvres
miséricordieuses de Dieu envers leurs pères (Es.
12:26-27). Mais outre son but commémoratif, la Pâque
devint pour le peuple le type de sacrifice sur le Calvaire. Paul
dit : « Christ notre Pâque a été
immolé (1 cor. 5:7). Étant typique de la mort
expiatoire future du Christ, la Pâque perdit une partie de sa
signification par la crucifixion et fut supplantée par la
Sainte-Cène. Il n’y a peut-être pas de relation
plus étroite entre les deux ordonnances que celle-ci. Il est
certain que la Sainte-Cène ne fut pas désignée
pour supplanter complètement la Pâque, car celle-ci fut
établie comme fête perpétuelle. « Vous
conserverez le souvenir de ce jour, et vous le célébrerez
par une fête en l'honneur de l'Éternel, vous le
célébrerez comme une loi perpétuelle pour vos
descendants. » (Ex. 12:14)
4. Les erreurs
concernant la Sainte-Cène, sa signification et la manière
de l'administrer, se multiplièrent rapidement pendant les
premiers siècles de l'ère chrétienne. Dès
que le pouvoir de la prêtrise n'exista plus, de nombreuses
discussions s'élevèrent concernant l'ordonnance, et
l'observation de la Sainte-Cène fut altérée. Des
professeurs de théologie s'efforcèrent de faire naître
l'idée qu'il y avait un grand mystère dans ce rite
naturellement simple et des plus impressionnants ; que tous ceux
qui n'étaient pas en entière communion avec l'Église
devaient être exclus, non seulement de la participation à
l'ordonnance, ce qui était justifiable, mais du droit
d'assister au service, pour ne pas profaner le rite mystique par leur
présence impie. Ensuite naquit l'hérésie de la
transsubstantiation - qui prétend que les emblèmes de
la Sainte-Cène perdaient, par la cérémonie de la
consécration, leur caractère naturel de simple pain et
vin et devenaient en réalité de la chair et du sang -
des parties réelles du corps crucifié du Christ.
Point n'est
besoin d'arguments contre de tels dogmes. Alors suivit la vénération,
par le peuple, des emblèmes, le pain et le vin, considérés
comme parties du corps du Christ, élevés dans la messe
pour l'adoration du peuple ; et plus tard la coutume de la
suppression de la moitié du sacrement fut introduite. Par
l'innovation mentionnée en dernier lieu, le pain seul fut
administré, l'assertion dogmatique étant que le corps
et le sang sont représentés d'une façon mystique
dans un des « éléments ». Il est
certain que le Christ commanda à ses disciples de manger et de
boire en souvenir de lui Voir The Great Apostasy, p. 119, 128.
RÉFÉRENCES
SCRIPTURAIRES
L'Ordonnance
du Repas du Seigneur
Institué
parmi les Juifs par le Seigneur, la nuit de sa trahison - Matt.
26:26-28 ; Marc 14:22-25 ; Luc 22:19, 20.
Institué
parmi les Néphites par le Seigneur ressuscité - 3 Néphi
18-1-11.
Administré
parmi les Néphites une deuxième fois par le Sauveur - 3
Néphi 20:3-5 ; et souvent dans la suite - 26:13.
Préfiguration
de la Sainte-Cène - Jean 6:52-56.
Appelé
par Paul le « Repas du Seigneur » - 1 Cor.
11:20.
Les convertis
juifs continuèrent à pratiquer la doctrine des apôtres
et à rompre le pain - Actes 2:42 ; voir verset 46.
Le premier
jour de la semaine, lorsque les disciples se rassemblèrent
pour rompre le pain, Paul se mit à leur prêcher - Actes
20:7.
L'institution
de la Sainte-Cène par le Christ révélée à
Paul - 1 Cor. 11:23-25.
La prendre
indignement est un péché ; son châtiment - 1
Cor. 11:26-34.
Veillez à
ne point prendre la Sainte-Cène du Christ indignement - Mormon
9:29.
La communion
du corps et du sang du Christ - 1 Cor. 10:16, la coupe du Seigneur et
la table du Seigneur, verset 21.
Celui qui
mange et qui boit ainsi, mange et boit mon corps et mon sang en son
âme - 3 Néphi 20:8.
Un homme
ordonné pour administrer la Sainte-Cène - 3 Néphi
18:5.
Seuls les
membres de l'Église peuvent la prendre - 3 Néphi 18:11.
Vous ne
permettrez sciemment, à qui que ce soit, de prendre mon corps
et mon sang indignement - 3 Néphi 18:28, 29.
L'Église
se réunissait souvent pour prendre le pain et le vin - Moroni
6:6.
Rite prescrit
pour administrer les emblèmes parmi les Néphites -
Moroni, chaps. 4 et 5 ; parmi les saints, à notre époque
- D&A 20:75-79.
Emblèmes
du corps et du sang du Christ - D&A 20:40.
Les prêtres
peuvent administrer la Sainte-Cène - D&A 20:46 ; les
instructeurs et les diacres n'ont pas l'autorité d'administrer
- verset 58.
Les membres de
l'Église qui viennent d'être baptisés, dûment
instruits, doivent la prendre - D&A 20:68.
Le vin peut
être employé - D&A 89:5, 6 ; mais n'est pas
essentiel - 27:1-5.
CHAPITRE
10 : L'AUTORITÉ DANS LE MINISTÈRE
ARTICLE 5. -
Nous croyons que l'on doit être appelé de Dieu par
prophétie, et par l'imposition des mains de ceux qui
détiennent l'autorité, pour prêcher l'Évangile
et en administrer les ordonnances.
HOMMES APPELÉS
DE DIEU
Exemples
scripturaux. - Il n'est pas moins conforme à la voix de la
raison humaine qu'en harmonie avec le plan d'organisation parfaite
qui caractérise l'Église de Jésus-Christ, que
tous ceux qui administrent les ordonnances de l'Évangile
soient appelés et commissionnés par l'autorité
divine avant de pouvoir remplir leurs devoirs sacrés. Les
Écritures soutiennent ce point de vue de façon
absolue ; elles nous présentent toute une succession
d'hommes dont la vocation divine est attestée, et dont les
oeuvres puissantes proclament un pouvoir plus grand que celui des
forces humaines laissées à elles-mêmes. D'un
autre côté, on ne trouve pas, dans les saintes
Écritures, un seul cas où quelqu'un se soit approprié
l'autorité d'officier dans les ordonnances sacrées et
ait été accepté du Seigneur dans une telle
administration.
Considérons
le cas de Noé qui « trouva grâce aux yeux de
l'Éternel » [1] au milieu d'un monde plongé
dans l'iniquité. C'est à lui que le Seigneur parla, lui
faisant part de son courroux contre les méchants habitants de
la terre et de l'intention divine au sujet du déluge, et c'est
à lui que le Seigneur montra comment il devait bâtir
l'arche et la remplir. On sait que Noé proclama la parole de
Dieu à ses contemporains pervers, par ce que Pierre dit de la
mission du Christ dans le monde des esprits - que le Sauveur prêcha
parmi ceux qui s'étaient montrés désobéissants
aux jours de Noé, en dépit de la patience de Dieu à
leur égard, et qui, par conséquent, avaient dû
subir les privations de la prison dans l'intervalle [2].
Personne ne peut mettre en doute la source divine de l'autorité
de Noé, ni la justice de la rétribution qui suivit le
rejet volontaire de ses enseignements, car ses paroles étaient
les paroles de Dieu.
Il en est de
même pour Abraham, que le Seigneur appela [3] et avec
lequel il fit alliance pour toutes les générations de
sa postérité. Isaac [4] reçut la même
faveur, et aussi Jacob [5] à qui le Seigneur se manifesta
lorsqu'il reposait sur son oreiller de pierre dans le désert.
La voix du Seigneur parvint à Moïse [6] du milieu de
l'ardeur du feu, appelant et chargeant l'homme de se rendre en Égypte
et d'en délivrer le peuple dont les cris étaient montés
jusqu'à lui avec tant d'effet. Aaron [7] fut appelé
à aider son frère dans cette oeuvre ; et plus
tard, Aaron et ses fils [8] furent choisis, par commandement
divin, du milieu des enfants d'Israël, pour servir dans l'office
de prêtre. Lorsque Moïse [9] vit que ses jours
étaient comptés, il demanda au Seigneur de désigner
son successeur à la position sacrée qu'il occupait ;
et, par commandement, Josué, fils de Nun, fut choisi pour
remplir ces fonctions particulières.
Samuel, qui
devint un grand prophète en Israël, commissionné
pour consacrer, commander et réprimander les rois, diriger les
armées, et servir d'oracle de Dieu au peuple, fut choisi alors
qu'il était tout jeune garçon et appelé par la
voix du Seigneur [10]. Tel était le pouvoir qui suivit
cet appel que tout Israël, depuis Dan jusqu'à Beershéba,
sut que Samuel était établi comme prophète du
Seigneur [11]. Les Écritures nous parlent de beaucoup
d'autres hommes puissants, qui reçurent leur pouvoir de Dieu,
et dont l'histoire nous montre en quel honneur le Seigneur tient ses
ministres autorisés. Songeons à la vision céleste
par laquelle Ésaïe fut appelé et instruit dans les
devoirs de son office prophétique [12] à Jérémie,
à qui la parole du Seigneur fut adressée aux jours de
Josias [13] au prêtre Ézéchiel, qui fut le
premier à recevoir le message divin dans le pays des
Chaldéens [14] et qui la reçut aussi plus tard, à
différentes reprises à Osée [15] et à
tous les autres prophètes jusqu'à Zacharie [16] et
Malachie [17].
Les apôtres
du Seigneur furent appelés par sa propre voix au cours de son
ministère ; et l'autorité du Sauveur est
indiscutable, justifiée qu'elle est par les oeuvres puissantes
de l'Expiation accomplie au milieu des souffrances et de l'angoisse
de la mort, et par les déclarations du Père. Pierre et
André, son frère, alors qu'ils jetaient leurs filets
dans la mer, furent appelés ainsi : « Suivez-moi,
et je vous ferai pêcheurs d'hommes » [18] et
peu après, Jacques et Jean, les fils de Zébédée,
reçurent le même appel. Il en fut de même pour
tous ces Douze qui collaborèrent au ministère du
Maître. Et il apparut après sa résurrection, aux
onze apôtres qui étaient demeurés fidèles,
leur donnant des commissions particulières pour l’œuvre
du royaume [19]. Le Christ affirme expressément qu'il a
choisi ses apôtres, et qu'il les a ordonnés à
leur glorieux office [20].
Au cours de la
période qui suivit immédiatement la mission terrestre
du Christ, les ministres de l'Évangile furent tous choisis et
nommés par une autorité indiscutable. Matthias fut
choisi par le sort mais après que la volonté du
Seigneur eût été invoquée, pour remplir la
place laissée vacante dans le groupe des Douze par la mort de
Judas Iscariot. Saul de Tarse, par la suite Paul, l'apôtre, qui
avait été converti avec des signes étonnants et
des manifestations merveilleuses [21] dut être
commissionné officiellement à l’œuvre que
le Seigneur désirait lui voir accomplir. Et on nous dit que le
Saint-Esprit parla aux prophètes et aux instructeurs de
l'Église à Antioche, alors que ceux-ci jeûnaient
devant le Seigneur, et leur dit : « Mettez-moi à
part Barnabas et Saul pour l’œuvre à laquelle je
les ai appelés » [22].
L'ordination
des hommes au ministère, sanctionnée par les précédents
scripturaux et établie par révélation directe de
la volonté de Dieu, doit s'effectuer par le don de prophétie
et par l'imposition des mains par ceux qui possèdent
l'autorité requise. Par prophétie, on entend le droit
de recevoir et le pouvoir d'interpréter les manifestations de
la volonté divine. Nous avons déjà vu dans
plusieurs des cas déjà cités, que l'imposition
des mains est une partie habituelle de l'ordonnance ; néanmoins,
les Écritures rapportent de nombreuses ordinations aux offices
de la prêtrise sans spécifier l'imposition des mains ni
aucun autre détail. De tels cas ne justifient pas la
conclusion que l'imposition des mains fut omise. Et, à la
lumière de la révélation moderne, il est clair
que l'imposition des mains accompagnait habituellement l'ordination
ainsi que la confirmation de bénédictions [23] et
le don du Saint-Esprit.
C'est ainsi
que la sainte prêtrise fut transmise d'Adam à Noé
sous les mains des pères [24]. Énos fut ordonné
de la main d'Adam ; et il en fut de même pour Mahalaléel,
Jared, Énoch et Métuschélah. Lamech fut ordonné
de la main de Seth ; Noé reçut son autorité
de la main de Métuschélah.
Et on peut
ainsi suivre la sainte prêtrise, conférée sous
l'inspiration de l'esprit de prophétie, par la main de l'un
sur l'autre, jusqu'au temps de Moïse. Melchisédek, qui
conféra cette autorité à Abraham, reçut
la sienne par la lignée directe de ses pères, depuis
Noé. Ésaïas, contemporain d'Abraham, reçut
son ordination sous la main de Dieu. De la main d'Esaïas,
l'autorité fut transmise à Gad, puis, de la même
manière, à Jérémie, à Élihu,
à Caleb, et à Jéthro, le prêtre de Madian,
celui-là même qui ordonna Moïse [25]. Josué,
le fils de Nun, fut mis à part, selon les instructions de
Dieu, par l'imposition des mains de Moïse [26].
À
l'époque des apôtres, les circonstances rendirent
nécessaire la nomination d'officiers spéciaux dans
l'Église pour prendre soin des pauvres et distribuer des
approvisionnements ; ces officiers furent choisis avec soin et
mis à part par la prière et l'imposition des
mains [27]. Timothée fut ordonné de la même
façon, comme en témoignent les exhortations que lui
adresse Paul : « Ne néglige pas le don qui est
en toi, et qui t'a été donné par prophétie
avec l'imposition des mains de l'assemblée des anciens » [28].
Et aussi : « C'est pourquoi je t'exhorte à
ranimer le don de Dieu que tu as reçu par l'imposition de mes
mains » [29]. Le Seigneur s'est engagé par
alliance à reconnaître les actes de ses serviteurs
autorisés. Le Saint-Esprit viendra sur tous ceux à qui
les anciens de l'Église le promettent après un baptême
acceptable [30]. Tout ce que la prêtrise lie ou délie
sur terre, en accord avec les commandements du Seigneur, doit être
lié ou délié dans les cieux [31] les
malades sur lesquels les anciens imposent les mains doivent
guérir [32] et beaucoup d'autres signes doivent
accompagner ceux qui croient. Le Seigneur est tellement jaloux du
pouvoir d'officier en son nom que, lors du jugement, tous ceux qui
auront aidé ou persécuté ses serviteurs seront
récompensés ou punis comme s'ils avaient fait ces
choses à lui-même [33].
Les
administrations inautorisées dans les fonctions sacerdotales
ne sont pas seulement sans valeur, mais constituent en plus un grave
péché. Dans ses rapports avec les hommes, Dieu
reconnaît et honore la prêtrise établie sous sa
direction et ne sanctionne aucune usurpation d'autorité. C'est
la leçon que nous enseigne le cas de Korê et de ses
amis, qui se soulevèrent contre l'autorité de la
prêtrise en ce sens qu'ils prétendirent, à tort,
avoir le droit de remplir lés fonctions de prêtre. Le
Seigneur les châtia promptement de leurs péchés ;
à son commandement la terre se fendit et engloutit tous ces
gens ainsi que tous leurs biens [34].
Considérez
aussi l'affliction qui s'abattit sur Marie, la sœur de Moïse,
qui était prophétesse en Israël [35]. Avec
Aaron, elle murmura contre Moïse, disant : « Est-ce
seulement par Moïse que l'Éternel parle ? - Et
l'Éternel l'entendit » [36]. Jéhovah
descendit dans une nuée et se tint devant la porte du
tabernacle, dénonçant leur présomption et
justifiant l'autorité de son oracle, Moïse. Lorsque la
nuée quitta le tabernacle on vit que Marie était
lépreuse, blanche comme neige. Selon la loi, elle fut conduite
hors du camp d'Israël. Cependant, en réponse aux
supplications ferventes de Moïse, le Seigneur guérit la
femme et il lui fut permis, par la suite, de rentrer dans le camp.
Considérez
le sort d'Uzza, l'Israélite qui trouva une mort soudaine dans
la colère de Dieu, parce qu'il avait étendu la main
pour soutenir l'arche de l'alliance [37]. Uzza fit cela en dépit
de la loi qui interdisait à tous, sauf aux prêtres, de
toucher tout ce qui avait trait à l'arche de l'alliance ;
nous lisons que pas même les porteurs attitrés de
l'arche n'avaient la permission d'en toucher la partie la plus sacrée
sous peine de mort [38].
Pensez aussi à
Saül, qui avait été appelé, alors qu'il se
trouvait dans les champs, pour devenir roi d'Israël. Lorsque les
Philistins marchèrent contre Israël, à Micmash,
Saül attendit Samuel [39] dont la main l'avait oint roi[40]
et qu'il avait toujours considéré comme son guide aux
jours de son humilité ; il avait demandé au
prophète de venir offrir des sacrifices au Seigneur en faveur
du peuple. Mais, s'impatientant devant le retard de Samuel, Saül
prépara l'holocauste lui-même, oubliant que bien qu'il
occupât le trône, et portât la couronne et le
sceptre, ces insignes du pouvoir royal ne lui donnaient même
pas le droit d'officier comme diacre dans la prêtrise de Dieu ;
et c'est pour cela, et pour d'autres cas encore où il se
montra trop présomptueux, qu'il fut rejeté par Dieu et
qu'un autre devint roi à sa place.
Un exemple
frappant de la jalousie divine, qui est le juste zèle, à
propos des fonctions sacerdotales, est l'expérience d'Ozias,
roi de Juda. Il fut élevé sur le trône à
l'âge de seize ans ; et aussi longtemps qu'il rechercha le
Seigneur, il prospéra à tel point que son nom devint la
terreur de ses ennemis. Mais il laissa l'orgueil envahir son cœur
et entretint l'illusion que sa royauté le rendait suprême.
Il entra dans le temple et essaya de brûler de l'encens sur
l'autel. Horrifiés devant ce blasphème, Azaria, le
souverain sacrificateur du temple et, avec lui, quatre-vingts
sacrificateurs de l'Éternel, s'opposèrent au roi et lui
dirent : « Tu n'as pas le droit, Ozias, d'offrir des
parfums à l'Éternel ! Ce droit appartient aux
sacrificateurs, fils d'Aaron, qui ont été consacrés
pour les offrir. Sors du sanctuaire, car tu commets un péché ».
À cette réprimande et à cette condamnation de la
part de ses sujets, bien qu'ils fussent prêtres du Seigneur, le
roi se mit en colère ; mais, à l'instant même,
le fléau de la lèpre s'abattit sur lui ; les
signes de cette maladie redoutée apparurent sur son front ;
devenu maintenant physiquement impur, sa présence souillait
d'autant plus le sanctuaire divin. Azaria et les autres prêtres
jetèrent le roi hors du temple ; et, maudit, Ozias
s'enfuit de la maison du Seigneur pour ne plus jamais franchir son
enceinte sacrée. Au sujet du reste de son châtiment,
nous lisons ce qui suit : « Le roi Ozias fut lépreux
jusqu'au jour de sa mort, et il demeura dans une maison écartée
comme lépreux ; car il fut exclu de la maison de
l'Éternel » [41].
Une
illustration saisissante de la futilité des faux rites ou de
la forme seule des ordonnances sacrées lorsque l'autorité
en est absente, c'est l'histoire des sept fils de Scéva, que
l'on trouve dans le Nouveau Testament. Ceux-ci, avec tant d'autres,
s'étaient émerveillés devant le pouvoir
miraculeux que possédait Paul lequel fut tellement béni
du Seigneur dans son apostolat que les malades étaient guéris
et les mauvais esprits chassés par le simple contact de
mouchoirs et de linges envoyés par lui. Les fils de Scéva,
que le chroniqueur sacré met au nombre des exorcistes juifs
ambulants, essayèrent aussi de chasser un mauvais esprit :
« Je vous conjure par Jésus que Paul prêche »,
dirent-ils. Mais l'esprit malin les railla pour leur manque
d'autorité, s'exclamant : « Je connais Jésus,
et je sais qui est Paul ; mais vous, qui êtes-vous ? ».
Alors la personne affligée en qui le mauvais esprit habitait
« s'élança sur eux, se rendit maître
de tous deux, et les maltraita de telle sorte qu'ils s'enfuirent de
cette maison nus et blessés » [42].
Vrais et faux
instructeurs. - Nul, si ce n'est ceux qui sont dûment autorisés
à enseigner, ne peut être considéré comme
véritable prédicateur de la parole de Dieu. Les
remarques de Paul au sujet des souverains sacrificateurs sont
applicables à chaque office de la prêtrise : « Nul
ne s'attribue cette dignité, s'il n'est appelé de Dieu,
comme le fut Aaron » [43]. Et Aaron, comme nous
l'avons déjà vu, fut appelé par l'intermédiaire
de Moïse, auquel Dieu avait révélé sa
volonté à ce sujet. Cette autorité d'agir au nom
du Seigneur est donnée à ceux-là seuls qui sont
choisis par Dieu ; il ne suffit pas de la demander pour la
recevoir ; on ne l'achète pas avec de l'or. Nous lisons
que Simon, le magicien, convoitait le pouvoir que possédaient
les apôtres ; il leur offrit de l'argent, disant :
« Accordez-moi aussi ce pouvoir, afin que celui à
qui j'imposerai les mains reçoive le Saint-Esprit ».
Mais Pierre, rempli d'une juste indignation, lui répondit -
« Que ton argent périsse avec toi, puisque tu as
cru que le don de Dieu s'acquérait à prix d'argent. Il
n'y a pour toi ni part ni lot dans cette affaire, car ton cœur
n'est pas droit devant Dieu » [44].
Les apôtres
d'autrefois savaient que les hommes essayeraient de s'arroger le
droit d'officier dans les choses divines, devenant ainsi les
serviteurs de Satan. S'adressant à une conférence
d'anciens d'Éphèse, Paul prophétisa ces maux et
avertit les bergers du troupeau de bien veiller à ceux dont
ils avaient la charge [45] et, dans une épître à
Timothée, l'apôtre réitéra cette
prophétie. L'exhortant à prêcher la parole avec
diligence, il déclara : « Car il viendra un
temps où les hommes ne supporteront pas la saine doctrine ;
mais, ayant la démangeaison d'entendre des choses agréables,
ils se donneront une foule de docteurs selon leurs propres désirs,
détourneront l'oreille de la vérité, et se
tourneront vers les fables » [46]. Les déclarations
de Pierre sur le même sujet ne sont pas moins claires.
S'adressant aux saints de son temps, il mentionne les faux prophètes
d'autrefois et ajoute Il y aura parmi vous de faux docteurs, qui
introduiront des sectes pernicieuses, et qui, reniant le Maître
qui les a rachetés, attireront sur eux une ruine soudaine...
Plusieurs les suivront dans leurs dissolutions, et la voie de la
vérité sera calomniée à cause
d'eux » [47].
L'autorité
divine à notre époque. Nous affirmons que l'autorité
d'administrer au nom de Dieu existe et opère dans l'Église
de Jésus-Christ des saints des derniers jours aujourd'hui ;
et que ce pouvoir ou commission fut conféré aux
premiers officiers de l'Église, par ordination sous les mains
de ceux qui avaient détenu ce même pouvoir dans le
passé. Le fait que l'autorité de la sainte prêtrise
devait être enlevée de la terre à la mort des
apôtres et que, nécessairement, elle devait être
rétablie par les cieux avant que l'Église pût
être établie de nouveau, peut être démontré
par les Écritures. Le 15 mai 1829, tandis que Joseph Smith et
Oliver Cowdery étaient occupés à prier avec
ferveur pour obtenir des instructions au sujet du baptême pour
la rémission des péchés, dont Joseph Smith avait
trouvé mention dans les plaques dont il était alors
occupé à traduire le Livre de Mormon, un messager du
ciel descendit dans une nuée de lumière. Il annonça
qu'il était Jean, appelé autrefois Baptiste, et déclara
qu'il était venu sous la direction de Pierre, Jacques et Jean,
qui détenaient les clefs de la prêtrise supérieure.
L'ange imposa les mains sur les deux jeunes gens et les ordonna à
l'autorité, disant : « À vous, mes
compagnons de service, au nom du Messie, je confère la
Prêtrise d'Aaron qui détient les clefs du ministère
d'anges, de l'Évangile de repentance et du baptême par
immersion, pour la rémission des péchés ;
et elle ne sera plus jamais enlevée de la terre, jusqu'à
ce que les fils de Lévi fassent de nouveau une offrande au
Seigneur selon la justice » [48].
Peu de temps
après cet événement, Pierre, Jacques et Jean
apparurent à Joseph Smith et à Oliver Cowdery, et, les
ordonnèrent tous deux à la prêtrise supérieure,
dite de Melchisédek, leur conférant les clefs de
l'apostolat, que ces messagers célestes avaient détenues
et exercées dans le passé. Cet ordre de la prêtrise
détient l'autorité sur tous les offices de l'Église,
et comprend le pouvoir d'administrer dans les choses
spirituelles [49] ; par conséquent, toute l'autorité
et tous les pouvoirs nécessaires pour établir et
développer l'Église furent rétablis sur terre
par cette visitation.
Personne ne
peut officier dans aucune des ordonnances de l'Église de
Jésus-Christ des saints des derniers jours, à moins
d'avoir été ordonné à l'ordre ou à
l'office particulier de la prêtrise, par ceux qui possèdent
l'autorité requise. Ainsi, personne ne reçoit la
prêtrise si ce n'est des mains de quelqu'un qui détient
cette prêtrise lui-même ; et celui-ci doit l'avoir
reçue d'autres qui furent commissionnés avant lui. Et
ainsi, quiconque détient, aujourd'hui, la sainte prêtrise
peut faire remonter son autorité aux mains de Joseph Smith, le
prophète [50] qui reçut son ordination des mains
des apôtres Pierre, Jacques et Jean ; et ils avaient été
ordonnés par Jésus-Christ. Il est évident,
d'après les Écritures, que les hommes qui sont appelés
par Dieu à exercer l'autorité du ministère sur
cette terre, ont pu être choisis pour remplir une telle mission
avant même d'avoir revêtu leur corps mortel. C'est à
juste titre que cette question réclame notre attention dans le
cadre de ce chapitre ; et son examen nous amène aux
sujets qui suivent.
LA
PRÉORDINATION ET LA PRÉEXISTENCE
La
préordination. - Au cours d'une entrevue avec Abraham, le
Seigneur révéla beaucoup de choses qui sont
ordinairement cachées aux mortels. Voici ce que le patriarche
écrivit à ce sujet : « Or, le Seigneur
m'avait montré, à moi, Abraham, les intelligences qui
furent organisées avant que le monde fût ; et parmi
toutes celles-là, il y en avait beaucoup de nobles et de
grandes. Et Dieu vit ces âmes, il vit qu'elles étaient
bonnes, et il se tint au milieu d'elles et il dit : « De
ceux-ci je ferai mes gouverneurs. Car il se tint parmi ceux qui
étaient esprits, et il vit qu'ils étaient bons, et il
me dit : « Abraham, tu es l'un d'eux ; tu fus
choisi avant ta naissance » [51]. C'est là
l'une des nombreuses preuves scripturales que les esprits des hommes
existaient avant leur probation terrestre dans une condition dans
laquelle ces intelligences vécurent et exercèrent leur
libre arbitre avant de revêtir des corps mortels. Ainsi, la
nature, la disposition et les tendances des hommes sont connues du
Père de leur esprit, avant même qu'ils ne naissent dans
la mortalité. La parole du Seigneur fut adressée à
Jérémie, lui disant qu'avant d'avoir été
conçu dans la chair, il avait été ordonné
pour servir de prophète aux nations [52].
Les preuves
abondent que Jésus-Christ fut choisi et ordonné pour
être le Rédempteur du monde, même au commencement.
Nous lisons la position prééminente qu'il occupait
parmi les fils de Dieu lorsqu'il s'offrit en sacrifice pour exécuter
la volonté du Père. C'est lui qui « a été
prédestiné avant la fondation du monde » [53].
Paul enseigna
la doctrine de la sélection divine et de la préordination
comme suit : « Car ceux qu'il a connus d'avance, il
les a aussi prédestinés à être semblables
à l'image de son Fils... Et ceux qu'il a prédestinés,
il les a aussi appelés » [54]. Et aussi :
« Dieu n'a point rejeté son peuple qu'il a connu
d'avance » [55].
Alma, le
prophète néphite, parla des prêtres qui avaient
été ordonnés selon l'ordre du Fils et ajouta :
« Et voici de quelle manière ils étaient
ordonnés - appelés et préparés dès
la fondation du monde selon la prescience de Dieu, à cause de
leur foi extrême et de leurs bonnes oeuvres ; laissés
libres avant tout de choisir le bien ou le mal et ayant choisi le
bien et fait preuve d'une foi extrêmement grande, ils sont
appelés d'un saint appel, oui, de ce saint appel qui a été
préparé avec et selon une rédemption
préparatoire pour ceux-là » [56].
La
préordination n'implique pas la contrainte. La doctrine de la
prédestination absolue, résultant en l'annulation du
libre-arbitre de l'homme, a été proclamée, avec
diverses modifications, par différentes Églises.
Néanmoins, de tels enseignements ne sont absolument pas
justifiés, ni par la lettre, ni par l'esprit des Écritures
sacrées. La prescience de Dieu concernant la nature et les
capacités de ses enfants lui permet de voir ce que sera la fin
de leur carrière terrestre même depuis le commencement :
« Le Seigneur... fait ces choses... elles [lui] sont
connues de toute éternité » [57].
Beaucoup de gens ont été amenés à
considérer cette prescience de Dieu comme une prédestination
par laquelle les âmes sont désignées pour
recevoir soit la gloire, soit la damnation avant même de naître
dans la chair, et sans égard pour leurs mérites ou
démérites individuels. Cette doctrine hérétique
cherche à dépouiller Dieu de sa miséricorde, de
sa justice et de son amour ; elle veut faire paraître Dieu
capricieux et égoïste, dirigeant et créant toutes
choses uniquement pour sa propre gloire et ne se souciant pas des
souffrances de ses victimes. Qu'une telle idée de Dieu est
affreuse et invraisemblable ! Elle mène à la
conclusion absurde, que la simple connaissance des événements
à venir est l'influence qui détermine l'accomplissement
de ces choses. La connaissance que possède Dieu de la nature
spirituelle et humaine lui permet de conclure avec certitude quelles
seront les actions de n'importe lequel de ses enfants dans des
circonstances données ; cependant, cette connaissance
n'exerce aucune contrainte sur la créature » [58].
Sans aucun
doute, il sait que certains esprits n'attendent que l'occasion de
pouvoir choisir entre le bien et le mal pour choisir ce dernier et
travailler à leur propre destruction. C'est de ceux-là
que Jude dit que leur « condamnation est écrite
depuis longtemps » [59]. Pour leur éviter ce
sort, leur libre arbitre devrait leur être enlevé ils ne
peuvent être sauvés que par la force seulement et la
contrainte est interdite par les lois des cieux, que ce soit pour le
salut ou pour la condamnation. Il y a d'autres esprits dont
l'intégrité et la fidélité ont été
prouvées dans leur état primitif ; le Père
sait qu'il peut avoir confiance en eux sans réserve, et
beaucoup d'entre eux sont appelés, même dans leur
jeunesse mortelle, à des tâches particulières et
glorieuses comme serviteurs commissionnés du Très-Haut.
La
préexistence des esprits. - Les faits déjà
présentés au sujet de la préordination donnent
la preuve que les esprits des hommes sont passés par un stade
d'existence antérieur à leur épreuve terrestre.
Cette période prémortelle est souvent appelée.
le stade de notre première enfance ou premier état. Le
fait que ces esprits ont existé en tant qu'intelligences
organisées et ont exercé leur libre arbitre au cours de
ce stade antérieur apparaît clairement dans les
déclarations du Seigneur à Abraham : « Et
ceux qui gardent leur premier état recevront davantage ;
et ceux qui ne gardent pas leur premier état n'auront point de
gloire dans le même royaume que ceux qui gardent leur premier
état et ceux qui gardent leur second état recevront
plus de gloire sur leur tête pour toujours et à
jamais » [60].
Aucun de ceux
qui reconnaissent Jésus-Christ comme le Fils de Dieu ne peut
logiquement nier son existence prémortelle ni mettre en doute
sa position de membre de la Trinité avant de venir ici sur
terre comme Fils de Marie. L'interprétation commune donnée
à l'introduction de l'évangile de Jean soutient le
point de vue de la divinité originelle de Jésus-Christ
-. « Au commencement était la Parole, et la Parole
était avec Dieu, et la Parole était Dieu ».
Nous lisons plus loin : « Et la Parole a été
faite chair, et elle a habité parmi nous » [61].
Les affirmations du Rédempteur supportent cette vérité.
Lorsque ses disciples se disputaient au sujet de sa doctrine
concernant sa personne, il dit : « Et si vous voyez
le Fils de l'Homme monter où il était
auparavant ? » [62]. Une autre fois, il prononça
ces paroles « Je suis sorti du Père, et je suis
venu dans le monde maintenant je quitte le monde et je vais au
Père » [63]. Et ses disciples, se réjouissant
de cette déclaration bien nette qui confirmait peut-être
ce qu'ils croyaient déjà au plus profond de leur cœur,
lui dirent : « Voici, maintenant tu parles
ouvertement, et tu n'emploies aucune parabole... c'est pourquoi nous
croyons que tu es sorti de Dieu » [64]. À
certains méchants Juifs qui se vantaient de ce qu'ils
descendaient d'Abraham, et qui essayaient de dissimuler leurs péchés
sous le manteau du nom du grand patriarche, le Sauveur déclara :
« En vérité, en vérité, je
vous le dis, avant qu'Abraham fût, je suis » [65].
En prière solennelle, le Fils implora : « Et
maintenant, toi Père, glorifie-moi auprès de toi-même
de la gloire que j'avais auprès de toi avant que le monde
fût » [66]. Cependant le Christ naquit, enfant,
parmi les mortels ; et il est logique de déduire que si
sa naissance terrestre fut l'union d'un esprit préexistant ou
prémortel à un corps mortel, il en est de même
pour la naissance de tout membre de la famille humaine.
Mais nous ne
sommes pas limités à une simple déduction basée
sur une analogie ; les Écritures enseignent clairement
que les esprits des hommes étaient connus du Seigneur avant
leur avènement terrestre, et que Dieu en connaissait le
nombre. Lors de ses adieux à Israël, Moïse chanta :
« Rappelle à ton souvenir les anciens jours....
quand le
Très-Haut donna un héritage aux nations, quant il
sépara les enfants des hommes, il fixa les limites des peuples
d'après le nombre des enfants d'Israël » [67].
D'après ceci, nous apprenons que la terre fut répartie
entre les nations selon le nombre des enfants d'Israël ; il
est donc évident que le nombre était connu avant
l'existence de la nation israélite dans la chair ; cela
s'explique très facilement sur la base d'une existence
antérieure au cours de laquelle les esprits des nations
futures étaient connus.
Il n'y a donc
pas de place pour le hasard dans le nombre ou l'ampleur des créations
temporelles de Dieu [68]. La population de la terre est fixée
selon le nombre d'esprits désignés pour venir revêtir
des corps de chair sur cette planète ; lorsque ceux-ci
seront tous venus à l'époque fixée et dans
l'ordre préétabli, alors, et alors seulement, viendra
la fin.
[1] Gen. 6:8.
[2] Voir 1 Pi.
3:19, 20.
[3] Voir Gen.
chaps. 12-25 ; PGP, Abraham 2:6-11.
[4] Voir Gen.
26:2-5.
[5] Voir Gen.
28:10-15.
[6] Voir Ex.
3:210.
[7] Voir Ex.
4:14-16, 27.
[8] Voir Ex.
28:1.
[9] Nom,
27:15-23.
[10] Voir 1
Sam. 3:4-14.
[11] Voir 1
Sam. 3:20.
[12] Voir Es.
1:1 ; 2:1 ; 6:8, 9.
[13] Voir Jér
1:2-10.
[14] Voir Ez.
1:3.
[15] Voir Os.
1:1.
[16] Voir
Zach. 1:1.
[17] Voir Mal.
1:1.
[18] Voir
Matt. 4:18-20.
[19] Voir
Matt. 18:19, 20 ; Marc 16:15.
[20] Voir Jean
6:70 ; 15:16.
[21] Voir
Actes, chap. 9.
[22] Voir
Actes 13:1, 2.
[23] Voir Gen.
48:14-19 ; comparez 2 Rois 5 ; 11 ; Matt. 8:15 ;
Marc 6:5 ; 16:15-18.
[24] Voir D&A
107:40-52.
[25] Voir D&A
84:6-14.
[26] Voir Nom.
27:18 ; Deut. 34:9.
[27] Voir
Actes 6:1-6.
[28] 1 Tim.
4:14.
[29] 2 Tim.
1:6.
[30] Voir
Actes 2:38 ; 3 Néphi 11:35 ; 12:2 ; D&A
84:64.
[31] Voir
Matt. 16:19 ; D&A 1:8 ; 128:8-11.
[32] Voir Marc
16:15-18.
[33] Voir
Matt. 18 4-6 ; 25:31-46 ; D&A 75:19-22 ; 84:88,
90.
[34] Voir Nom.
chap. 16.
[35] Voir Ex.
15 ; 20.
[36] Nom.
chap. 12.
[37] Voir 1
Chron. 13:10.
[38] Voir Nom.
4:15.
[39] Voir 1
Sam. 13:5-14.
[40] Voir 1
Sam., chap. 10.
[41] 2 Chron.,
chap. 26.
[42] Voir
Actes 19:13-17.
[43] Héb.
5 4.
[44] Actes
8:8-24.
[45] Voir
Actes 20:28-30.
[46] 2 Tira.
4:2-4.
[47] 2 Pi.
2:1-3.
[48] PGP,
Joseph Smith, Histoire, 69 ; D&A sec. 13.
[49] Voir D&A
sec. 107.
[50] Voir note
1, à la fin du chapitre.
[51] PGP,
Abraham 3:22, 23 ; voir aussi Jér. 1:4, 5.
[52] Voir Jér.
1:4.
[53] 1 Pi.
1:20 ; voir Jesus the Christ, chap. 2.
[54] Rom.
8:29, 30.
[55] Rom.
11:2.
[56] Alma
13:3, et 10, 11.
[57] Actes
15:18.
[58] Voir
Jesus the Christ, p. 18, 28 ; et The Great Apostasy, p. 19 ;
aussi note 2, à la fin du chapitre.
[59] Jude 4.
[60] PGP,
Abraham 3:26.
[61] Jean 1:1,
14.
[62] Jean
6:62.
[63] Jean
16:28.
[64] Jean
16:29, 30.
[65] Jean
8:58 ; voir Jesus the Christ, p. 37, 411.
[66] Jean
17:5 ; 2 Néphi 9:5 ; 25:12 ; Mosiah 3:5 ;
13:33, 34 ; 15:1.
[67] Deut.
32:7, 8.
[68] Voir note
3, à la fin du chapitre.
NOTES DU
CHAPITRE 10
1. Autorité
donnée par Dieu. - « La preuve la plus grande que
Joseph Smith reçut l'autorité et le pouvoir de la
sainte prêtrise est que les oeuvres de Jean-Baptiste, de Jésus
et de ses apôtres, sont de nouveau accomplies sur la terre par
son administration. Pour recevoir les pouvoirs de cette prêtrise,
il est nécessaire que les hommes obéissent aux lois et
aux ordonnances de l'Évangile. Le Seigneur est apparu
personnellement à quelques hommes et a fait alliance avec eux
comme il l'a fait avec Abraham (voir Gen. 12:1-3 ; 13:14-17). Le
Seigneur appela aussi personnellement et donna l'autorité à
ses douze apôtres juifs. Ils étaient autorisés à
travailler pour lui et à agir en son nom à tel point
qu'il leur dit : « Celui qui vous reçoit, me
reçoit, et celui qui, me reçoit, reçoit celui
qui m'a envoyé » (Matt. 10:40). C'est, d'une façon
plus générale, des prophètes et des apôtres
du Christ que les hommes reçoivent la prêtrise. Beaucoup
la reçurent des mains des apôtres du passé. Ceux
qui l'ont reçue à notre époque l'ont reçue
de Joseph Smith et d'Oliver Cowdery ; et ce faisant, ils l'ont
reçue, par la voie légale, de Dieu le Père et de
son Fils Jésus-Christ. Ceux qui ont reçu cette prêtrise
ont fait alliance avec Dieu le Père, et le Père avec
eux. Ceci est évidemment le point de vue qu'a sur le sujet le
passage de Matthieu cité plus haut. La doctrine est plus
complètement illustrée : « Et de même
tous ceux qui reçoivent cette prêtrise me reçoivent,
dit le Seigneur ; car celui qui reçoit mes serviteurs, me
reçoit ; et celui qui me reçoit, reçoit mon
Père, c'est pourquoi tout ce qui appartient à mon Père
lui sera donné ; et ceci est selon le serment et
l'alliance qui appartiennent à la prêtrise. »
(D&A 84:35-39) » - Compendium, F. D. Richards et J. A.
Little, p. 66, 67.
2.
Préordination et prescience. - Dans une note à
l'auteur, J. M. Sjodahl, du bureau de l'Historien de l'Église,
dit : « La doctrine de la préordination ou de
l'élection, comme on l'appelle aussi, me semble être
exposée dans l'Écriture dans le but de nous montrer que
Dieu agit indépendamment du conseil humain pour mener à
bien ses buts et accomplir ses plans dans l'intérêt de
tous. Cela nous donne à comprendre que le succès du
royaume du Christ est absolument assuré, malgré
l'incroyance et l'inimitié réelle de tous les
adversaires. La préordination prend en considération la
repentance, la foi et l'obéissance de la part de l'homme,
quoique l'incroyance et la désobéissance ne puissent
pas empêcher, mais seulement retarder le plan divin. Dieu est
souverain dans son royaume ; c'est la grande vérité
enseignée par la doctrine de la préordination.
La véritable
relation entre la prescience et la préordination est difficile
à expliquer. Dieu prédit, par ses prophètes, par
exemple, la division du royaume de Salomon, la captivité
d'Israël et le lieu même de l’exil. La raison
humaine conclurait naturellement que, si Dieu vit que ces choses
allaient arriver, alors elles devaient arriver, quoi que pût
faire l'homme. Mais l'histoire montre qu'elles arrivèrent par
les péchés des dirigeants et du peuple et que le
Seigneur les avertit sans cesse contre ces péchés,
comme s'il avait été anxieux d'empêcher la
prédiction de devenir vraie. La désobéissance
même aux avertissements devint la justification immédiate
de la punition prédite. Le peuple aurait-il pu se repentir et
éviter les calamités prédites et prévues ?
Si oui, comment auraient-elles pu être prévues si ce
n'est conditionnellement ? Peut-être, l'histoire de Jonas
et Ninive, en montrant que la repentance évite le désastre
même lorsqu'il est prédit, offre-t-elle la seule réponse
satisfaisante à cette question. »
3. Créations
spirituelles. - La condition de la préexistence n'est pas
propre aux âmes humaines seules ; toute chose sur terre a
une existence spirituelle, dont la structure temporelle ne forme que
la contrepartie. Nous lisons la création de « chaque
plante des champs avant qu'elle ne fût sur la terre, et chaque
herbe des prés avant qu'elle ne crût » (Gen.
2:5). Ceci est montré plus complètement dans une autre
révélation à Moïse : « Ce
sont là les origines du ciel et de la terre, lorsqu'ils furent
créés, le jour où moi, le Seigneur Dieu, je fis
le ciel et la terre, et chaque plante des champs avant qu'elle fût
sur la terre, et chaque herbe des champs avant qu'elle crut. Car moi,
le Seigneur Dieu, je créai spirituellement toutes les choses
dont j'ai parlé, avant qu'elles fussent naturellement sur la
face de la terre... Et moi, le Seigneur Dieu, j'avais créé
tous les enfants des hommes, mais pas encore d'homme pour cultiver le
sol, car c'est dans le ciel que je les avais créés, et
il n'y avait pas encore de chair sur la terre, ni dans l'eau, ni dans
l'air ; mais moi, le Seigneur Dieu, je parlai et un brouillard
monta de la terre, et arrosa toute la surface du sol. Et moi, le
Seigneur Dieu, je formai l'homme de la poussière de la terre,
et j'insufflai dans ses narines le souffle de la vie ; et
l'homme devint une âme vivante, la première chair sur la
terre, et aussi le premier homme ; néanmoins toutes les
choses avaient été créées auparavant ;
mais c'est spirituellement qu'elles avaient été créées
et faites selon ma parole. » - Perle de grand prix :
Moïse 3:4-7.
RÉFÉRENCES
SCRIPTURAIRES
L'autorité
dans le ministère
Antérieurement
à la période mosaïque : Adam chargé
d'enseigner - Moïse 6:57, 58 ; ordonné selon l'ordre
de Dieu - verset 67. Le Seigneur donna des ordres à Noé
- Gen. 6:13, 14, 22 ; 7:1. Et le Seigneur ordonna Noé
selon son ordre propre - Moïse 8:19. Le Seigneur donna des
commandements à Abraham - Gen. 12:1 ; 15:9 ; 17:1-9.
Abraham devint grand-prêtre - Abraham 1:2, 3. Voir le livre
d'Abraham dans la PGP : Le Seigneur fit alliance avec Abraham
concernant la prêtrise - Abraham 2:9-11. Melchisédek,
prêtre du Dieu très-haut - Gen. 14:18-20 ; voir
aussi Alma 13:18. Tu es sacrificateur pour toujours, à la
manière de Melchisédek - Ps. 110:4 ; Héb.
5:6-10 ; 6:-20 ; 7:1-3. Le Seigneur fit alliance avec Isaac
- Gen. 26:2-5 ; et avec Jacob - Gen. 28:10-15.
Autorité
donnée à Moïse et à d'autres : Moïse
chargé de délivrer les enfants d'Israël - Ex.
3:4-17. Je te fais Dieu pour Pharaon - Ex. 7:1. Jéthro, prêtre
de Madian - Ex. chap. 18 ; conféra la sainte prêtrise
à Moïse - D&A 84. 6. Josué ordonné de
la main de Moïse - Nom. 27:18-23 ; Deut. 34:9.
Notez les
exemples de châtiment sur certains qui osèrent officier
sans autorité - Nom. chap. 16 ; 1 Chron. 13:10 ; 1
Sam. 13:5-14 ; 2 Chron. chap. 26.
Prêtres
qui furent oints et consacrés au ministère - Nom. 3:3
Lévites désignés - verset 9. Soixante-dix hommes
des anciens d'Israël - Nom. 11:16, 25.
Le Seigneur
les a choisis pour qu'ils le servent - Deut. 21:5.
On vous
appellera sacrificateurs de l'Éternel - Es. 61:6.
Jérémie
fut ordonné prophète ; les paroles du Seigneur
sont dans sa bouche - Jér. 1:4-9.
La parole de
l'Éternel fut adressée à Ézéchiel,
le sacrificateur - Ez. 1:3.
Aggée,
envoyé de l'Éternel, dit au peuple - Aggée 1:13.
La parole du
Seigneur adressée à Zacharie - Zach. 1:1.
Le
sacrificateur est un envoyé de l'Éternel des armées
- Mal. 2:7.
L'autorité
conférée par Jésus-Christ tandis qu'il était
dans la mortalité
Il donna
pouvoir à douze disciples - Matt. 10:1.
Il ordonna
douze hommes - Marc 3:14 ; qu'il appela apôtres Luc 6:13.
Je vous ai
choisis et je vous ai établis - Jean 15:16 ; voir aussi
17:18.
Le Seigneur
désigna encore soixante-dix autres disciples et les envoya -
Luc 10:1, 17.
Je te
donnerai [à Pierre] les clefs du royaume des cieux -
Matt. 16:19.
Les apôtres
chargés de baptiser et d'enseigner - Matt. 28:19, 20.
Péchés
remis ou retenus de par l'autorité donnée aux apôtres
- Jean 20:21-23.
L'ordination
du temps des apôtres
Matthias
compté parmi les apôtres - Actes 1:21-26.
Sept hommes
choisis et ordonnés par l'imposition des mains - Actes 6:2-6.
Philippe
exerça le ministère avec autorité ; des
signes suivirent - Actes 8:5-12 ; comparez 6:5. Notez que les
apôtres Pierre et Jean administrèrent les ordonnances
supérieures aux Samaritains convertis par le ministère
de Philippe - Actes 8:14-17.
Barnabas et
Saul reçurent l'imposition des mains - Actes 13:1-3.
Des anciens
ordonnés dans chaque Église - Actes 14:23 voir aussi
Ti. 1:5.
Paul appelé
à l'apostolat - Rom. 1:1 ; 1 Cor. 1:1 ; voir aussi
Rom. 1:5.
Comment y
aura-t-il des prédicateurs s'ils ne sont pas envoyés ?
Rom. 10:14, 15.
Pour lequel
j'ai été établi prédicateur et apôtre
- 1 Tim. 2:7 ; aussi 2 Tim. 1:11.
Le don qui a
été donné par prophétie, avec
l'imposition des mains de l'assemblée des anciens - 1 Tim.
4:14 ; aussi 2 Tim. 1:6.
Une race
élue ; un sacerdoce royal - 1 Pi. 2:9.
Il a donné
les uns comme apôtres, les autres comme prophètes - Eph.
4:11.
Jésus-Christ,
sacrificateur selon l'ordre de Melchisédek - Héb.
5:1-8.
Si quelqu'un
parle, que ce soit comme annonçant les oracles de Dieu - 1 Pi.
4 -11.
Néphi
appelé à gouverner et à enseigner - 1 Néphi
2:22 ; 3:29 2 Néphi 5:19.
Néphi
consacre Jacob et Joseph prêtres - 2 Néphi 5:26.
Jacob appelé
par Dieu et ordonné selon son saint ordre - 2 Néphi
6:2.
Alma fut
consacré grand-prêtre de l'Église - Alma 4:4 ;
8:23 16:5.
La haute
prêtrise selon l'ordre du Fils de Dieu - Alma 13:1-19.
Alma ordonna
des prêtres et des anciens par l'imposition des mains - Alma
6:1.
Tous ceux qui
avaient été ordonnés du saint ordre de Dieu -
Alma 49:30.
Ceux
d'autrefois furent appelés selon le saint ordre de Dieu -
Éther 12:10.
Le Seigneur
toucha de la main les douze disciples choisis et leur donna le
pouvoir de conférer le Saint-Esprit - 3 Néphi 18:3 6,
37 ; Moroni, chap. 2.
D'autres
disciples ordonnés - 4 Néphi 14.
Les disciples
ordonnèrent des prêtres et des instructeurs - Moroni,
chap. 3.
Prêtrise
d'Aaron conférée à Joseph Smith et à
Oliver Cowdery par Jean-Baptiste - D&A sec. 13.
Voici, ceci
est mon autorité et l'autorité de mes serviteurs - D&A
1:6.
Je vous
révélerai la prêtrise par l'intermédiaire
d'Élie le prophète - D&A 2:1.
Joseph Smith
et Oliver Cowdery s'ordonnent mutuellement, comme il fut commandé
- PGP, Joseph Smith, v. 71.
Ordinations
requises ; chaque ordination doit être effectuée
par quelqu'un détenant l'autorité - D&A 42:11.
Les évêques
doivent être des grands-prêtres, à moins qu'ils ne
soient descendants littéraux d'Aaron ; droits des
descendants littéraux d'Aaron - D&A 68:14-21.
Grâce à
cette prêtrise, sauveurs de mon peuple, Israël - D&A
86:11.
Révélation
sur la prêtrise, donnant la lignée des anciens
patriarches, et les devoirs des divers offices dans la prêtrise
- D&A sec. 84.
Celui qui est
ordonné par moi et envoyé pour prêcher la parole
de vérité - D&A 50:17.
Prêchez
l'Évangile, agissant avec l'autorité que je vous ai
donnée - D&A 68:8.
Le Seigneur
enleva Moïse du milieu d'Israël, ainsi que la sainte
prêtrise ; et la moindre prêtrise continua - D&A
84:25, 26.
Tous ceux qui,
par leur fidélité, obtiennent ces deux prêtrises,
deviennent les fils de Moïse et d'Aaron, et la postérité
d'Abraham - D&A 84:33, 34.
Malheur à
ceux qui n'acceptent pas cette prêtrise - D&A 84:42.
Les Douze
appelés à aller dans le monde entier prêcher
l'Évangile - D&A 18:27-29. Instructions relatives aux
Douze versets 31 à 36.
Les Douze :
un grand conseil président voyageur chargé d'édifier
l'Église - D&A 107:33. Les soixante-dix doivent agir sous
la direction des Douze - D&A 107:34.
Les Douze
apôtres sont des témoins spéciaux du nom du
Christ dans le monde entier - D&A 107. 23.
Révélation
relative aux collèges de prêtrise et à leurs
devoirs - D&A sec. 107.
Un seul homme
à la fois, détient les clefs du pouvoir de sceller sur
terre - D&A 132:7.
Cette même
prêtrise, qui était au commencement, sera aussi à
la fin du monde - Moïse 6:7.
Le Seigneur
dit à Abraham : Je te prendrai pour te donner mon nom,
savoir la prêtrise de ton père - Abraham 1:18.
Les annales
des pères, des patriarches eux-mêmes, concernant le
droit de la prêtrise - Abraham 1:31.
La
préexistence et la préordination
Dieu est le
Père des esprits de toute chair - Héb. 12:9 ; voir
aussi Nom. 16:22 ; 27:16 ; Job 12:10.
Après
la mort, l'esprit retourne à Dieu qui l'a donné - Ecc.
12:7.
Jérémie
était connu de Dieu et fut ordonné avant de naître
- Jér. 1:5.
Et si vous
voyez le Fils de l'Homme monter où il était
auparavant ? - Jean 6 -. 62.
Je suis sorti
du Père : maintenant je quitte le monde et je vais au
Père - Jean 16 - 28.
Le Christ pria
pour être glorifié de la gloire qu'il avait auprès
du Père avant que le monde fût - Jean 17:5.
Qui a péché,
cet homme ou ses parents, pour qu'il soit né aveugle ? -
Jean 9:2.
Considérez
les nombreux cas où Jéhovah, c'est-à-dire
Jésus-Christ, se manifesta aux anciens prophètes des
deux hémisphères avant sa naissance dans la chair.
Prédictions
que le Seigneur Omnipotent, qui régnait alors, descendrait et
demeurerait dans une enveloppe d'argile, et naîtrait de Marie -
Mosiah 3:5-8.
Le Seigneur
montra à Abraham les intelligences qui furent organisées
avant que le monde fût, et pour lesquelles la terre a été
créée - Abraham 3:22-26.
Le Seigneur
ressuscité déclara aux Néphites qu'il créa
les cieux et la terre et qu'il était avec le Père
depuis le commencement - 3 Néphi 9:15.
Le Seigneur
déclara à Néphi, fils de Néphi, la nuit
avant sa naissance : Demain, je viendrai sur la terre - 3 Néphi
1:13.
Appelés
et préparés dès la fondation du monde, selon la
prescience de Dieu - Alma 13:3 ; préparé
d'éternité à toute éternité, selon
sa prescience - verset 7.
Le Christ, qui
fut préparé dès la fondation du monde - Mosiah
18:13 - Je suis celui qui a été préparé
depuis la fondation du monde - Éther 3:14.
Élus
selon la prescience de Dieu - 1 Pi. 1:2.
En lui, Dieu
nous a élus avant la fondation du monde - Eph. 1:4.
Ayant été
Prédestinés suivant la résolution du Seigneur -
Eph. 1:11.
Que Dieu a
préparées d'avance, afin que les hommes fassent de
bonnes oeuvres - Eph. 2:10.
Vous êtes
héritiers légaux, et, avec le Christ, vous avez été
dissimulés au monde en Dieu - D&A 86:9, 10.
Les choses de
Dieu qui étaient depuis le commencement, avant que le monde
fût - D&A 76:13.
Décrété
par le Conseil du Dieu éternel avant que le monde fût -
D&A 121:32.
Le Seigneur
choisit parmi les esprits non-incarnés ceux dont il voulait
faire ses conducteurs dans la chair - Abraham 3:23.
CHAPITRE
11 : L'ÉGLISE ET LE PLAN DE SON ORGANISATION
Article 6. -
Nous croyons à la même organisation que celle qui
existait dans l'Église primitive, savoir : apôtres,
prophètes, pasteurs, docteurs, évangélistes,
etc.
L'ÉGLISE
DANS LES PREMIERS ET DANS LES DERNIERS JOURS
L'Église
primitive. - Au midi des temps [1] Jésus-Christ établit
son Église sur la terre et y nomma les officiers nécessaires
pour mener à bien la réalisation des buts du Père.
Chaque personne ainsi nommée reçut l'autorité
divine nécessaire pour officier dans les ordonnances de son
appel ; et, après l'ascension du Christ, la même
organisation continua d'exister, ceux qui avaient reçu
l'autorité en ordonnant d'autres aux divers offices de la
prêtrise. C'est ainsi que furent donnés à
l'Église des apôtres, des prophètes, des
évangélistes, des pasteurs [2], des
grands-prêtres [3], des soixante-dix [4], des
anciens [5], des évêques [6], des prêtres [7],
des instructeurs [8] et des diacres [9].
Outre ces
offices déterminés de la prêtrise, il y en eut
d'autres d'une nature plus temporelle, pour lesquels des hommes
furent aussi mis à part par les autorités. Ce fut, par
exemple, le cas des sept hommes de bon renom qui, du temps des
apôtres, furent désignés pour s'occuper des
pauvres, laissant ainsi aux Douze plus de liberté pour
s'acquitter des devoirs particuliers de leur office [10]. Cette
nomination illustre la nature des auxiliaires et des
administrations [11] établies dans l'Église pour
seconder l’œuvre sous la direction des officiers
réguliers de la prêtrise.
Les ministres
ainsi nommés et les membres au milieu desquels ils travaillent
constituent l'Église du Christ qui a été
comparée d'une manière impressionnante à un
corps parfait, les individus étant les membres séparés,
possédant chacun sa fonction propre, et coopérant tous
au bien-être de l'ensemble [12]. Chaque office ainsi
établi, chaque officier ainsi commissionné est
nécessaire au développement de l'Église et à
l'accomplissement de son oeuvre. Une organisation établie par
Dieu ne renferme rien de superflu ; l’œil,
l'oreille, la main, le pied, chaque organe du corps est essentiel à
la symétrie et à la perfection de la structure
physique. Dans l'Église, nul officier ne peut dire avec raison
à un autre : « Je n'ai pas besoin de
toi. » [13]
L'existence de
ces officiers, et particulièrement leur fonctionnement avec
des accompagnements d'aide et de pouvoirs divins, peuvent être
considérés comme des traits caractéristiques et
distinctifs de l'Église à tous les âges du monde
- l'épreuve cruciale par laquelle la validité ou
l'invalidité de toute prétention à l'autorité
divine peut être déterminée. L'Évangile de
Jésus-Christ est l'Évangile éternel ; ses
principes, ses lois et ses ordonnances, et l'organisation de l'Église
qui est fondée sur eux, doivent toujours être les mêmes.
Par conséquent, celui qui est à la recherche de la
véritable Église, doit chercher une organisation qui
comprend les offices établis autrefois, ceux d'apôtres,
de prophètes, d'évangélistes, de grands-prêtres,
de soixante-dix, de pasteurs, d'évêques, d'anciens, de
prêtres, d'instructeurs, de diacres - pas simplement des hommes
portant ces titres, mais des ministres à même de
justifier leurs prétentions aux fonctions d'officiers au
service du Seigneur, par les manifestations de pouvoir et d'autorité
qui accompagnent leur ministère.
Apostasie
depuis l’Église primitive. - L'investigateur sérieux
peut se demander si ces autorités, accompagnées des
dons probants du Saint-Esprit, sont restées avec les hommes
depuis les temps apostoliques jusqu'à présent ;
bref, si l'Église de Jésus-Christ est restée sur
la terre pendant ce long intervalle. Qu'on considère en guise
de réponse les faits suivants. Depuis la période qui
suivit immédiatement celle du ministère des apôtres
d'autrefois, jusqu'au dix-neuvième siècle, aucune
organisation n'a affirmé sa prétention à la
révélation directe de Dieu. En fait, pendant des
siècles, la teneur des enseignements des soi-disant ministres
de l'Évangile a été que ces dons de Dieu oui
cessé, que les jours des miracles sont passés, et que
le présent ne s'appuie entièrement que sur le passé
pour se guider. L'histoire offre une interprétation qui saute
aux yeux - les hommes se sont beaucoup écartés du
chemin du salut tracé par le Sauveur, il y a eu une apostasie
universelle depuis l'Église du Christ [14]. À
peine l'Église qui porte son nom eut-elle été
organisée par le Sauveur, que les puissances des ténèbres
formèrent les rangs pour entrer en lutte avec ce corps
organisé. Même du temps du ministère personnel de
notre Seigneur dans la chair, la persécution fit rage contre
lui et ses disciples. Elle commença avec les Juifs, et,
d'abord dirigée contre le Maître et ses plus proches
collaborateurs, cette vague d'opposition enveloppa bientôt tous
les disciples connus du Sauveur, de telle sorte que le nom même
de chrétien fut employé comme épithète de
dérision.
Cependant,
dans le premier quart du quatrième siècle, un
changement se produisit dans l'attitude du paganisme envers le
christianisme ; il fut marqué par la prétendue
conversion de Constantin le Grand, sous le patronage duquel le
christianisme monta de plus en plus en faveur et devint en fait la
religion d'état. Mais quelle foi, quelle religion elle était
devenue à cette époque-là ! Sa simplicité
avait disparu ; la dévotion fervente et la sincérité
pleine d'abnégation ne distinguaient plus les ministres de
l'Église. Ces soi-disant disciples de l'humble prophète
de Nazareth, ces hommes qui prétendaient représenter le
Seigneur dont le royaume n'était pas de ce monde, ces gens qui
se proclamaient, à grand bruit, amis de l'Homme des Douleurs,
habitué à la souffrance, vivaient dans des conditions
étrangement opposées à la vie de leur Exemple
divin. Les charges ecclésiastiques étaient recherchées
à cause de l'honneur et des richesses qu'elles procuraient ;
les ministres de l'Évangile affectaient le rang de dignitaires
séculiers ; les évêques étalaient la
pompe des princes, les archevêques vivaient comme des rois, et
les papes comme des empereurs. Ces innovations furent accompagnées
de nombreux changements dans les ordonnances de cette prétendue
église - les rites du baptême furent pervertis ; la
Sainte-Cène fut altérée ; le culte public
devint une exhibition d'art ; des hommes furent canonisés ;
des martyrs devinrent l'objet d'un culte ; le blasphème
fit des progrès rapides en ce que des hommes sans autorité
essayèrent d'exercer les prérogatives de Dieu. Des
siècles de ténèbres s'abattirent sur la terre ;
le pouvoir de Satan semblait presque suprême.
S'il veut
s'informer particulièrement des preuves d'une apostasie
générale depuis l'Église du Christ, l'étudiant
doit consulter les autorités en histoire ecclésiastique.
Bien que l'existence d'une apostasie ne soit admise que par peu de
ces auteurs, les événements historiques qu'ils
rapportent révèlent l'affreuse vérité.
Nous pouvons suivre, depuis les jours des apôtres jusque vers
la fin du dixième siècle, un changement constant de
forme dans l'organisation de l'Église qui, à la
dernière date citée, n'avait plus que très peu
de ressemblance avec l'Église établie par le Sauveur.
Cette apostasie est admise par certains historiens et, comme nous
allons le voir, fut nettement prédite par des prophéties
faisant autorité.
John Wesley,
fondateur d'une Église influente, déclara que les dons
distinctifs du Saint-Esprit n'étaient plus dans l'Église,
ayant été enlevés à cause de l'indignité
de ceux qui professaient être chrétiens, qu'il appelait
d'ailleurs païens, ne possédant qu'une forme morte de
culte[15] . Dans l'Homélie Contre le Péril de
l'Idolâtrie, de l'Église anglicane, nous lisons ceci :
« Et c'est ainsi que les laïques et le clergé,
les érudits et les ignorants, les hommes, les femmes, les
enfants de toute la chrétienté, de tout âge, de
toutes confessions et de toutes conditions - chose horrible et
épouvantable à penser - ont été plongés
tous en même temps dans l'idolâtrie abominable, de tous
les vices celui le plus haï de Dieu et le plus damnable pour
l'homme ; et cela pendant une période de huit cents ans
et plus. » Le Livre des Homélies date du milieu du
seizième siècle environ ; et nous y trouvons ainsi
officiellement proclamé que la soi-disant Église et le
monde religieux tout entier avaient été plongés
dans une apostasie complète pendant huit siècles ou
plus avant l'établissement de l'Église anglicane [16].
Cette grande
apostasie fut prédite. - La prescience de Dieu lui fit
connaître, même depuis le commencement, cette déviation
de la vérité et, par l'inspiration, les prophètes
d'autrefois avertirent solennellement le monde du danger qui
approchait. Ésaïe faisait allusion à cette ère
de ténèbres spirituelles lorsqu'il déclara :
« Le pays était profané par ses habitants ;
car ils transgressaient les lois, violaient les ordonnances, ils
rompaient l'alliance éternelle » [17]. Très
impressionnantes également sont les paroles que le Seigneur
prononça par la bouche de Jérémie : « Car
mon peuple a commis un double péché : ils m'ont
abandonné, moi qui suis une source d'eau vive, pour se creuser
des citernes, des citernes crevassées, qui ne retiennent pas
l'eau. » [18]
Les prophéties
des apôtres, relatives aux faux docteurs qui devaient bientôt
troubler le troupeau, montrent que l'apostasie, approchait déjà
alors à grands pas. Paul mit les saints de Thessalonique en
garde afin qu'ils ne fussent point séduits par ceux qui
s'écriaient que la seconde venue du Christ était alors
proche : « Car, dit l'apôtre, il faut que
l'apostasie soit arrivée auparavant, et qu'on ait vu paraître
l'homme du péché, le fils de la perdition, l'adversaire
qui s'élève au-dessus de tout ce qu'on appelle Dieu ou
de ce qu'on adore, jusqu'à s'asseoir dans le temple de Dieu,
se proclamant lui-même Dieu » [19]. Cette
apostasie avait commencé même du temps des apôtres :
« il y a maintenant plusieurs antéchrists »,
dit Jean [20]. Et Paul, s'adressant aux Galates, déclara :
« Il y a des gens qui vous troublent et qui veulent
renverser l'Évangile de Christ. » [21].
Les prophéties
contenues dans le Livre de Mormon au sujet de cette grande apostasie
ne sont pas moins concluantes. Néphi, fils de Léhi,
prédit que les Indiens du nord de l'Amérique seraient
opprimés par les Gentils, et déclara qu'à cette
époque le peuple serait enflé d'orgueil, s'étant
détourné des ordonnances de la maison de Dieu ;
ils se bâtiraient beaucoup d'églises, mais dans ces
églises ils prêcheraient leur propre sagesse, se livrant
à l'envie, aux querelles et à la malice, et niant,
cependant, le pouvoir et les miracles de Dieu [22].
Rétablissement
de l'Église. - D'après les faits déjà
mentionnés, il est évident que l'Église fut
littéralement chassée de la terre. Au cours des dix
premiers siècles qui suivirent immédiatement le
ministère du Christ, l'autorité de la sainte prêtrise
fut perdue parmi les hommes, et aucun pouvoir humain ne pouvait la
rétablir. Mais le Seigneur, dans sa miséricorde,
pourvut au rétablissement de son Église dans les
derniers jours, et pour la dernière fois. Et les prophètes
d'autrefois prédirent cette ère de réapparition
de la lumière et célébrèrent son
avènement en chants joyeux [23]. Ce rétablissement
fut effectué par le Seigneur, par l'intermédiaire du
prophète Joseph Smith qui, avec Oliver Cowdery, reçut,
en 1. 829, la Prêtrise d'Aaron des mains de Jean-Baptiste ;
et, plus tard, la Prêtrise de Melchisédek, sous les
mains des apôtres des premiers jours, Pierre, Jacques et Jean.
Grâce à l'autorité ainsi conférée,
l'Église a été organisée à
nouveau, dans son intégralité d'autrefois, et les
hommes se réjouissent une fois de plus de ce précieux
bienfait de recevoir les conseils de Dieu. Les saints des derniers
jours affirment posséder l'organisation de la véritable
église, semblable dans tous les points essentiels, à
l'organisation établie par Jésus-Christ parmi les
Juifs. Ce peuple des derniers jours déclare détenir la
prêtrise du Tout-Puissant, le pouvoir d'agir au nom de Dieu,
pouvoir qui commande le respect à la fois sur la terre et dans
les cieux.
PLAN DU
GOUVERNEMENT DE L'ÉGLISE RÉTABLIE
Ordre et
offices de la prêtrise [24]. - L'Église de
Jésus-Christ des saints des derniers jours reconnaît
deux ordres de prêtrise, l'ordre inférieur dit d'Aaron
et l'ordre supérieur portant le nom d'ordre de Melchisédek.
La Prêtrise
d'Aaron tire son nom d'Aaron, qui fut adjoint à Moïse
pour être son porte-parole, pour agir sous sa direction dans
l'accomplissement des buts de Dieu concernant Israël [25].
C'est pour cette raison qu'elle est quelquefois appelée la
prêtrise Inférieure ; mais bien qu'inférieure,
elle n'est ni petite ni insignifiante. Tandis qu'Israël
voyageait dans le désert, Aaron et ses fils furent appelés
par prophétie et mis à part pour remplir les devoirs de
l'office de prêtre [26].
Plus tard, le
Seigneur choisit la tribu de Lévi pour aider Aaron dans ses
fonctions sacerdotales, le devoir spécifique des Lévites
étant de garder les instruments et de faire le service du
tabernacle. Les Lévites devaient prendre la place des
premiers-nés de toutes les tribus, que le Seigneur avait
réclamés pour son service depuis l'époque de la
dernière plaie d'Égypte, lorsque le premier-né
de chaque maison égyptienne avait été frappé
de mort tandis que le premier-né de chaque maison israélite
était épargné et consacré [27]. La
charge ainsi donnée aux Lévites est parfois appelée
prêtrise Lévitique [28] elle doit être
considérée comme une annexe à la Prêtrise
d'Aaron, étant donné qu'elle ne comprend pas les
fonctions plus hautes du prêtre. La Prêtrise d'Aaron,
rétablie sur la terre à notre époque, inclut
l'ordre lévitique [29]. La Prêtrise d'Aaron détient
les clefs du ministère d'anges et l'autorité
d'administrer les ordonnances extérieures, la lettre de
l'Évangile [30] elle comprend les offices de diacre,
d'instructeur et de prêtre, l'épiscopat détenant
les clefs de la présidence.
La Prêtrise
de Melchisédek est ainsi appelée d'après le roi
de Salem, grand-prêtre éminent [31] avant l'époque
duquel elle était appelée « La Sainte
Prêtrise selon l'Ordre du Fils de Dieu. Mais par respect ou
révérence pour le nom de l'Être suprême,
afin d'éviter la répétition trop fréquente
de son nom, l'Église, dans les temps anciens, appela cette
prêtrise du nom de Melchisédek. » [32].
Cette prêtrise détient le droit de présidence
dans tous les offices de l'Église ; elle a pour fonction
d'administrer les choses spirituelles, et comprend les clefs de
toutes les bénédictions spirituelles de l'Église,
le droit « de voir les cieux s'ouvrir devant eux [les
détenteurs de cette prêtrise], de communier avec
l'assemblée générale et l'Église du
Premier-Né, et de jouir de la communion et de la présence
de Dieu le Père et de Jésus, le médiateur de la
nouvelle alliance » [33]. Les offices de la Prêtrise
de Melchisédek sont ceux d'apôtre, de patriarche ou
évangéliste, de grand-prêtre, de soixante-dix et
d'ancien. La révélation divine a déterminé
les devoirs relatifs à chacun de ces offices ; et de la
même autorité supérieure, des officiers
présidents ont été choisis de parmi ceux qui ont
été ordonnés aux différents offices de
ces deux prêtrises [34].
Devoirs de la
prêtrise. – L'office de Diacre est le premier ou le plus
bas dans la Prêtrise d'Aaron. Les devoirs de cet office sont
principalement de nature temporelle, comprenant l'entretien des
maisons de culte, le confort des fidèles, et divers services à
rendre aux membres de l'Église selon les instructions de
l'évêque. Cependant, en toutes choses, le diacre peut
être appelé à aider l'instructeur dans sa
tâche [35]. Douze diacres forment un collège.
Les
Instructeurs sont des officiers locaux dont les fonctions consistent
à se mêler aux saints, les exhortant a remplir leurs
devoirs, et fortifiant l'Église par leur ministère
constant ; ils doivent veiller à ce qu'il n'y ait pas
d'iniquité dans l'Église, à ce que les membres
n'entretiennent pas de mauvais sentiments les uns envers les autres,
mais observent la loi de Dieu concernant leurs devoirs dans l'Église.
Ils peuvent prendre la direction des réunions en l'absence de
prêtre ou d'autre officier supérieur. L'instructeur et
le diacre peuvent tous deux prêcher la parole de Dieu quand ils
y sont invités par l'autorité compétente ;
mais ils ne détiennent pas le pouvoir d'officier
indépendamment dans quelque ordonnance spirituelle que ce
soit, telle que le baptême, l'administration de la Sainte-Cène
ou l'imposition des mains [36]. Vingt-quatre instructeurs
forment un collège comprenant un président et deux
conseillers.
Les prêtres
sont chargés de prêcher, d'instruire, d'exposer les
Écritures, de baptiser, d'administrer la Sainte-Cène,
de visiter les foyers des membres pour les exhorter à la
diligence. Invité par l'autorité compétente, le
prêtre peut ordonner des diacres, des instructeurs et d'autres
prêtres ; et il peut être appelé à
aider l'ancien dans sa tâche. Un collège de prêtres
comprend quarante-huit membres, sous la présidence personnelle
d'un évêque.
Les anciens
ont le pouvoir d'officier dans n'importe laquelle ou dans toutes les
charges appartenant aux offices inférieurs de la prêtrise ;
et, de plus, ils peuvent ordonner d'autres anciens, confirmer membres
de l'Église les candidats qui ont été validement
baptisés et leur conférer le Saint-Esprit. Les anciens
possèdent l'autorité de bénir les enfants de
l'Église, et de se charger des réunions, les dirigeant
selon l'inspiration que leur donne le Saint-Esprit [37].
L'ancien peut officier au lieu du grand-prêtre en l'absence de
celui-ci. Quatre-vingt-seize anciens forment un collège ;
trois d'entre eux constituent la présidence de ce groupe [38].
Les
soixante-dix sont, avant tout, des anciens voyageurs, spécialement
ordonnés pour proclamer l'Évangile parmi les nations de
la terre, « aux Gentils premièrement, puis aux
Juifs ». Ils doivent agir sous la direction des apôtres
dans cette oeuvre particulière [39]. Un collège
complet comprend soixante-dix membres, dont sept présidents.
Les
grands-prêtres reçoivent, en vertu de leur ordination,
le pouvoir d'officier, lorsqu'ils sont mis à part ou qu'ils y
sont invités par l'autorité compétente, dans
toutes les ordonnances et dans toutes les bénédictions
de l'Église. Ils peuvent voyager, comme les soixante-dix, pour
porter l'Évangile aux nations ; mais ils ne sont pas
spécifiquement chargés de ce devoir ; leur
responsabilité particulière étant de servir ou
de présider à demeure. Les grands-prêtres de
n'importe quel pieu de l'Église peuvent s'organiser en
collège, sans qu'il y ait de limite au nombre ; ce
collège est présidé par, trois de ses membres :
un président et deux conseillers [40].
Les
patriarches ou évangélistes sont chargés de
bénir les membres de l'Église. Naturellement, ils ont
également l'autorité d'officier dans d'autres
ordonnances. Il y a un seul « patriarche de l'Église »,
connu officiellement sous le nom de patriarche président, dont
la juridiction générale s'étend à toute
l'Église ; il détient les clefs de l'office
patriarcal, et la promesse lui est faite, « que celui
qu'il bénit soit béni, et que celui qu'il maudit soit
maudit ; afin que tout ce qu'il lie sur terre soit lié
dans les cieux et que tout ce qu'il délie sur terre soit délié
dans les cieux » [41].
Le Seigneur a
dit au su et de l'autorité patriarcale : « Il
a été décrété que l'ordre de cette
prêtrise doit se transmettre de père en fils, et qu'il
appartient de droit aux descendants littéraux de la postérité
choisie, à qui les promesses ont été faites. Cet
ordre fut institué au temps d'Adam et fut transmis par
lignage » [42]. Mais, outre cet office de pouvoir
patriarcal général, il existe un certain nombre de
patriarches locaux ordonnés dans les branches de l'Église,
tous soumis aux conseils et aux instructions que leur donne le
patriarche président, suivant les directives de la Première
Présidence ou du Conseil des Douze, possédant cependant
dans le territoire de leur district, les mêmes droits et la
même autorité que le patriarche président détient
pour toute l'Église. « Les Douze ont le devoir
d'ordonner, dans toutes les grandes branches de l'Église, les
ministres évangéliques qui leur seront désignés
par révélation » [43].
Les apôtres
sont appelés comme témoins du nom du Christ dans le
monde entier [44] ils ont le pouvoir d'édifier et
d'organiser les branches de l'Église et peuvent officier dans
n'importe quelle ordonnance. Ils doivent voyager parmi les saints,
régler les affaires de l'Église partout où ils
vont, mais particulièrement là où il n'existe
pas d'organisation locale complète. Ils ont l'autorisation
d'ordonner des patriarches et d'autres officiers de la prêtrise,
selon que l'Esprit de Dieu le leur dicte [45]. Dans tout leur
ministère, ils agissent sous la direction de la Première
Présidence de l'Église. Douze apôtres, dûment
mis à part, constituent le Collège ou Conseil des
Douze.
Présidence
et organisation des collèges. - La parole révélée
de Dieu a pourvu à l'établissement d'officiers
présidents « issus de ceux qui sont ordonnés
aux divers offices de ces deux prêtrises ou nommés par
eux ou de parmi eux » [46]. Conformément aux
principes d'ordre qui prédominent dans toute son oeuvre, le
Seigneur a ordonné que les détenteurs de la prêtrise
soient organisés en collèges afin de mieux les aider à
apprendre et à remplir les devoirs de leurs offices
respectifs. Certains de ces collèges sont généraux
dans leur étendue et leur autorité, d'autres ont une
juridiction locale. Les Autorités Générales de
l'Église et tous les officiers, qu'ils aient une juridiction
générale ou locale, doivent être soutenus dans
leurs positions respectives par le vote des membres qu'ils sont
appelés à présider. Les officiers de pieu et de
paroisse sont approuvés par le vote des organisations locales,
les autorités générales et les officiers
généraux par l'Église assemblée en
conférence. Les conférences de l'Église ont lieu
semestriellement, tandis que les conférences de pieu et de
paroisse se tiennent trimestriellement. Un point important du
programme de ces conférences est le vote du peuple sur les
nominations aux offices. Le principe du consentement commun est ainsi
observé dans toutes les organisations de l'Église [47].
La Première
Présidence constitue le collège président de
l'Église. Par ordre divin, un président est désigné
de parmi les membres de la haute prêtrise pour présider
l'Église tout entière. Il porte le nom de président
de la haute prêtrise de l'Église, ou grand-prêtre
président de la haute prêtrise de l'Église [48].
Il est appelé à être « voyant,
révélateur, traducteur et prophète, ayant tous
les dons que Dieu confère au chef de l'Église » [49].
Le Seigneur compare son poste à celui du Moise d'autrefois,
qui fut le porte-parole du Seigneur à Israël. Dans sa
tâche glorieuse parmi les membres de l'Église, ce
grand-prêtre président est aidé par deux autres
hommes qui détiennent la même prêtrise, et ces
trois grands-prêtres, lorsqu'ils sont nommés et ordonnés
correctement et soutenus par la confiance, la foi et les prières
de l'Église « forment le Collège de la
Présidence de l'Église » [50].
Le Collège
des douze apôtres. - Douze hommes détenant l'apostolat,
correctement organisés, constituent le Collège des
douze apôtres, appelé également le conseil des
Douze. Ce sont eux que le Seigneur désigne pour être les
douze conseillers voyageurs [51] ; ils forment le grand
conseil président voyageur et officient, sous la direction de
la Première Présidence, dans toutes les parties du
monde. Ils constituent un collège dont les décisions
unanimes font force de loi en pouvoir et en autorité au même
titre que celles de la Première Présidence de
l'Église [52]. Lorsque la Première Présidence
est désorganisée à la suite du décès
du président ou de son incapacité physique, l'autorité
directrice dans le gouvernement revient immédiatement au
Collège des douze apôtres, qui effectue la nomination à
la Présidence.
La présidence
des soixante-dix. - Le premier collège des soixante-dix forme
un corps dont les décisions unanimes font force de loi au même
titre que celles des douze apôtres, sur les questions
régulièrement présentées devant les
soixante-dix et réclamant leur action officielle. De nombreux
collèges de soixante-dix peuvent être nécessaires
dans l’œuvre de l'Église. La présidence de
chaque collège est assurée par sept présidents.
Cependant, les sept présidents du premier collège des
soixante-dix président tous les autres collèges et
leurs présidents [53].
L'épiscopat
président, tel qu'il est constitué à présent,
comprend l'évêque président de l'Église et
deux conseillers. Ce corps détient la juridiction sur les
devoirs des autres évêques de l'Église, et sur
toutes les organisations et activités relatives à la
Prêtrise d'Aaron. Le représentant vivant le plus âgé
parmi les fils d'Aaron a droit à cet office de présidence,
pourvu qu'il en soit digne et capable à tous les égards ;
cependant, il doit être choisi et ordonné par la
Première Présidence de l'Église [54]. Si
l'on trouve et ordonne ce descendant littéral d'Aaron, il peut
agir sans conseiller sauf lorsqu'il siège pour juger l'un des
présidents de la haute prêtrise, auquel cas il doit être
assisté de douze grands-prêtres [55]. Mais en
l'absence de tout descendant direct d'Aaron justement qualifié,
un grand-prêtre de la Prêtrise de Melchisédek peut
être appelé et mis à part par la Première
Présidence de l'Église à l'office d'évêque
président ; il doit être assisté de deux
autres grands-prêtres, correctement ordonnés et mis à
part pour être ses conseillers [56].
Organisations
locales de la prêtrise. - Là où les saints sont
établis de façon permanente, des pieux de Sion [57]
sont organisés, chaque pieu comprenant un certain nombre de
paroisses ou de branches. Au-dessus de chaque pieu se trouve une
présidence de pieu, qui consiste en un président et
deux conseillers ; ceux-ci sont des grands-prêtres mis à
part pour cet office. La présidence de pieu est assistée,
dans ses fonctions judiciaires, par un grand conseil permanent,
composé de douze grands-prêtres choisis et ordonnés
à cet office. La présidence du pieu préside ce
conseil et celui-ci constitue la cour de justice suprême du
pieu.
Les présidents
des pieux et les évêques des paroisses sont les pasteurs
du troupeau ; leurs devoirs sont analogues à ceux des
pasteurs du passé. Les grands-prêtres et les anciens de
chaque pieu sont organisés en collèges, comme nous
l'avons déjà décrit, le nombre des premiers
n'étant pas limité, les autres formant un ou plusieurs
collèges de quatre-vingt-seize membres chacun. Des patriarches
sont aussi mis à part pour officier parmi la population du
pieu.
Un épiscopat
de paroisse est établi dans chaque paroisse complètement
organisée de l'Église. Ce corps consiste en trois
grands-prêtres, dont l'un est ordonné évêque
et mis à part pour présider la paroisse, les deux
autres étant mis à part comme conseillers de l'évêque.
La juridiction de l'évêque s'étend aux collèges
de la prêtrise inférieure dans sa paroisse et aussi aux
détenteurs de la prêtrise supérieure en tant que
membres de sa paroisse ; mais il n'a pas la présidence
directe des collèges de l'ordre de Melchisédek comme
tels, qui peuvent être compris dans son territoire.
Grand-prêtre président, il préside légitimement
sa paroisse tout entière. La paroisse comprend des collèges
de prêtres, d'instructeurs et de diacres, un, ou davantage de
chacun, suivant l'importance numérique de la paroisse, et
aussi les organisations auxiliaires, mentionnées ci-après.
Organisations
auxiliaires de l'Église. - Outre ces autorités et
offices constitués dans la prêtrise, il existe des
organisations secondaires établies dans des buts moraux,
éducatifs et bienfaisants. Elles comprennent :,
Les sociétés
de la Primaire pourvoyant à l'instruction et à la
formation morale des jeunes enfants.
Les Sociétés
d'amélioration mutuelle, comprenant des organisations séparées
pour les sexes ayant pour but d'éduquer et de former la
jeunesse dans les sujets d'intérêt pratique.
L’enseignement comprend : la littérature et
l'histoire, le théâtre et la musique, les sciences et
les arts, les lois de la santé, et un grand nombre d'autres
branches des connaissances utiles. Des accessoires sont prévus,
permettant des activités récréatives nombreuses
et variées.
Les Écoles
du dimanche, comprenant des classes, graduées selon les âges,
destinées à l'étude des Écritures, à
l'enseignement de la théologie, des devoirs moraux et
religieux, et de la discipline de l'Église. Les Écoles
du Dimanche, bien que destinées avant tout aux jeunes, sont
ouvertes à tous et comprennent les classes du jardin d'enfants
et des parents, avec toutes les gradations intermédiaires.
Les Écoles
de l'Église pourvoient à l'instruction séculière
et religieuse et s'étendent du niveau de l'école
maternelle à celui de l'université.
Les Classes de
religion. - Dans celles-ci se donne un cours d'instruction progressif
en théologie et en religion, offert comme complément et
supplément aux enseignements séculiers des écoles
laïques. Il existe des séminaires de théologie à
l'usage des étudiants de lycée et d'université.
Les Sociétés
de secours sont composées de femmes qui ont pour devoir de
veiller au bien-être des pauvres et au soulagement des
souffrances des affligés.
La plupart de
ces organisations auxiliaires fonctionnent dans chaque paroisse de
l'Église, de même que dans les missions du monde entier.
Des officiers sont nommés pour diriger les diverses
organisations auxiliaires de la paroisse et, bien qu'ils soient sous
le contrôle général de l'épiscopat de la
paroisse, c'est des comités généraux et de pieu
des organisations respectives qu'ils reçoivent des
instructions détaillées quant au plan et aux méthodes
préconisés par l'accomplissement de leur tâche
particulière. Selon le principe du consentement commun, qui
caractérise l'administration de l'Église en général,
les officiers des organisations auxiliaires, bien qu'ils soient
nommés par les officiers administratifs de la prêtrise
ou avec leur approbation, sont soutenus dans leurs offices par le
vote des membres des unités locales ou générales
dans lesquelles ils sont appelés à servir.
[1] Voir PGP,
Moïse 5:57 ; D&A 20:26 ; 39:3.
[2] Voir Eph.
4:11.
[3] Voir Héb.
5:1-5.
[4] Luc
10:1-11.
[5] Voir Actes
14:23 ; 15:6 ; 1 Pi. 5:1.
[6] Voir 1
Tim. 3:1. Ti. 1:7.
[7] Voir Apo.
1:6.
[8] Voir Actes
13:1.
[9] Voir 1
Tim. 3:8-12.
[10] Voir
Actes 6:1-6.
[11] Voir 1
Cor. 12:28.
[12] Voir 1
Cor. 12:12-27 ; Rom. 12:4, 5 ; Eph. 4:16.
[13] 1 Cor.
12:21.
[14] Voir
notes 1 et 2, à la fin du chapitre ; et aussi The Great
Apostasy, chap. 9 et le petit ouvrage instructif The Reign of
Antichrist, or The Great « Falling Away », par
J. M. Sjodahl, Salt Lake City, 1913.
[15] Voir John
Wesley's Works, vol. 7, pp 26, 27.
[16] Voir
Philosophical Basis of Mormonism, de l'auteur, sec. 7, et The Great
Apostasy, chap. 10.
[17] Es. 24:5.
[18] Jér.
2:13.
[19] 2 Thess.
2:3, 4.
[20] 1 Jean
2-18 ; voir aussi 2 Pi. 2:1-3 Jude 17, 18.
[21] Gal.
1:7 ; aussi Actes 20:29, 30 ; 1 Tim. 4:1-3 ; 2 Tim. 4
1-4 ; voir The Great Apostasy, chap. 2.
[22] Voir 2
Néphi 26:19-22 ; 27:1 ; 28:3,6 ; 29:3 ; 1
Néphi 13:5 ; 22:22,23.
[23] Voir Dan.
2:44, 45 ; 7:27 ; Matt. 24:14 ; Apo. 14:6-8.
[24] Voir D&A,
sec. 107.
[25] Voir Ex.
4:14-16.
[26] Voir Ex.
28:1.
[27] Voir Nom.
3:12, 13, 39, 44, 45, 50, 51.
[28] Voir Héb.
7:11.
[29] Voir D&A
107:1.
[30] Voir D&A
107:20.
[31] Voir Gen.
14:18 ; Héb. 7:1-17.
[32] D&A
107:2-4.
[33] D&A
107:8, 18,19.
[34] Voir D&A
107:21.
[35] Voir D&A
20:57 ; 107:85.
[36] Voir D&A
20:53-59 ; 107:86.
[37] Voir D&A
20:38-45, 70 107:11, 12.
[38] Voir D&A
107:89.
[39] Voir D&A
107:34, 35, 97, 98.
[40] Voir D&A
107:10 ; 124:134. 135.
[41] D&A
124:92, 93.
[42] Voir D&A
107:40-57.
[43] Voir D&A
107:39.
[44] Voir D&A
107:23.
[45] Voir D&A
107:39, 58 ; 20:38-44.
[46] D&A
107:21.
[47] Voir note
3, à la fin du chapitre.
[48] Voir D&A
107:64-68.
[49] D&A
107:91, 92.
[50] D&A
107:22.
[51] Voir D&A
107:23, 33.
[52] Voir D&A
107:24.
[53] Voir D&A
107:25, 26, 34, 93-97.
[54] Voir D&A
68:18-20.
[55] Voir D&A
107:82, 83.
[56] Voir D&A
68:19.
[57] Dans le
langage de l'Ancien Testament, Israël est comparé à
une tente (Ésaïe 54:2-7 ; 33:20) ; de là,
l'emploi du terme « pieu » pour désigner
les divisions territoriales de I’Église, ndt.
NOTES DU
CHAPITRE 11
1. La
dégénérescence du culte accompagne l'apostasie.
On peut raisonnablement déduire des écrits de
l'histoire que, lorsque la prêtrise disparut de la terre après
la période apostolique, les formes de culte furent perverties,
tandis que beaucoup d'influences et de pratiques païennes
s'introduisirent. Mosheim, une autorité notable dans
l'histoire ecclésiastique, dit ceci, concernant les
innovations païennes pendant le quatrième siècle :
« Les évêques chrétiens introduisirent
avec peu d'altérations dans le culte chrétien, les
rites et les institutions par lesquels les Grecs et les Romains, et
d'autres nations, avaient autrefois manifesté leur piété
et leur vénération envers leurs dieux imaginaires,
supposant que le peuple embrasserait plus vite le christianisme s'il
voyait que les rites, à lui transmis par ses pères,
existaient inchangés parmi les chrétiens, et s'ils
s'apercevaient que le Christ et les martyrs étaient adorés
de la même manière que l'étaient les dieux
autrefois. Il y avait, bien entendu, peu de différence, en ces
temps-là, entre l'adoration publique des chrétiens et
celle des Romains et des Grecs ; chez les uns comme chez les
autres, il y avait de splendides robes, des mitres, des tiares, des
cierges, des crosses, des processions, des illustrations, des images,
des vases d'or et d'argent et une multitude d'autres choses. »
Concernant la
forme d'adoration soi-disant chrétienne, au cinquième
siècle, la même autorité dit : « Partout
l'adoration publique prenait une forme plus calculée pour la
vue et le plaisir des yeux, des ornements variés furent
ajoutés aux vêtements sacerdotaux afin d'accroître
la vénération du peuple pour l'ordre clérical...
En quelques endroits, il fut décidé que les louanges de
Dieu seraient chantées perpétuellement nuit et jour,
les chanteurs se succédant sans interruption ; comme si
l'Être suprême prenait plaisir dans les clameurs et le
bruit, et dans les flatteries des hommes. La magnificence des temples
ne connut plus de bornes. De splendides tableaux y furent placés...
L'image de la Vierge Marie tenant son enfant dans ses bras occupait
la place la plus en vue. »
2.
Commencement précoce de l'apostasie. - Orson Pratt a écrit
ce qui suit concernant l'éloignement rapide depuis les
pratiques autorisées de l'Église : « La
grande apostasie de l'Église chrétienne commença
au premier siècle, alors qu'il y avait encore des apôtres
et des prophètes inspirés parmi eux ; ainsi, Paul,
un peu avant son martyre, énumère un grand nombre de
ceux qui « ont fait naufrage par rapport à la
foi », et « se sont égarés dans
de vains discours », enseignant « que la
résurrection est déjà passée »,
ajoutant foi à des fables et à des généalogies
sans fin, « ayant la maladie des questions oiseuses et des
disputes de mots, d'où naissent l'envie, les querelles, les
calomnies, les mauvais soupçons, les vaines discussions
d'hommes corrompus d'entendement, privés de la vérité
et croyant que la piété est une source de gain. »
Cette apostasie était devenue si générale que
Paul déclare à Timothée : « que
tous ceux qui demeurent en Asie l'ont abandonné »,
et de plus, il dit - « dans la première défense,
personne ne m'a assisté, mais tous m'ont abandonné » ;
en outre, il dit : « qu'il y a beaucoup de gens
rebelles, de vains discoureurs et des séducteurs, enseignant
pour un gain honteux ce qu'on ne doit pas enseigner ». Ces
apostats sans doute prétendaient être très
justes, « car, dit l'apôtre, ils font profession de
connaître Dieu, mais ils le renient par leurs oeuvres, étant
abominables, rebelles et incapables d'aucune bonne oeuvre ».
3. La règle
de la prêtrise. - Il est clair que le pouvoir de la prêtrise
doit être exercé dans un esprit de patience et d'amour,
et non en opposition au libre arbitre individuel, dans beaucoup
d'Écritures, parmi lesquelles celle qui suit : « Voici,
il y a beaucoup d'appelés mais peu d'élus. Et pourquoi
ne sont-ils pas élus ? Parce que leur cœur se porte
tellement vers les choses de ce monde, et aspire tant aux honneurs
des hommes, qu'ils n'apprennent pas cette grande leçon, que
les droits de la prêtrise sont inséparablement liés
aux pouvoirs des cieux, et que les pouvoirs des cieux ne peuvent être
contrôlés ou exercés que selon les principes de
la justice. Ces droits peuvent nous être conférés,
il est vrai ; mais lorsque nous entreprenons de couvrir nos
péchés, ou de flatter notre orgueil ou notre vaine
ambition, ou d'exercer un contrôle, une domination -ou une
contrainte sur l'âme des enfants des hommes, avec quelque degré
d'injustice que ce soit, voici, les cieux se retirent ; l'Esprit
du Seigneur est affligé, et lorsqu'il est retiré, Amen
à la prêtrise ou à l'autorité de cet
homme. Voici, avant même qu'il s'en aperçoive, il est
laissé à lui-même, pour regimber contre les
aiguillons, persécuter les saints, et lutter contre Dieu. Nous
avons appris, par triste expérience, qu'il est de la nature et
des dispositions de presque tous les hommes de commencer à
exercer une domination injuste aussitôt qu'ils reçoivent
un peu d'autorité, ou qu'ils croient en avoir. C'est pour cela
que beaucoup sont appelés mais peu sont élus. Aucun
pouvoir, aucune influence ne peut ou ne doit être exercée
en vertu de la prêtrise si ce n'est par la persuasion, la
longanimité, la gentillesse, l'humilité et l'amour
sincère ; par la bonté et la connaissance pure,
qui élèveront considérablement l'âme sans
hypocrisie et sans fausseté - réprimandant avec
sévérité, quand il le faut, sous l'inspiration
du Saint-Esprit ; et faisant preuve ensuite d'un redoublement
d'amour envers celui que tu as réprimandé, de peur
qu'il ne croie que tu es son ennemi ; afin qu'il sache que ta
fidélité est plus forte que les liens de la mort. Que
tes entrailles soient remplies aussi de charité envers tous
les hommes, et envers les frères en la foi, et que la vertu
orne tes pensées incessamment ; alors ton assurance
deviendra grande en la présence de Dieu ; et la doctrine
de la prêtrise se distillera sur ton âme comme la rosée
des cieux. Le Saint-Esprit sera ton compagnon constant, et un sceptre
immuable de justice et de vérité ; et ta
domination sera une domination éternelle, et, sans moyen de
contrainte, elle affluera vers toi pour toujours et à
jamais. » (D&A 121:34-46)
RÉFÉRENCES
SCRIPTURAIRES
L'Église
avant la naissance du Christ
Le fait que le
mot « Église » ne se trouve pas dans
l'Ancien Testament est très significatif. Du temps de Moïse
à l'avènement du Christ, les gens vécurent sous
la juridiction de la Loi entre laquelle et l'Évangile,
personnifié par l'Église établie par
Jésus-Christ, il existe une importante distinction. Cependant,
parmi les Néphites qui se trouvaient à l'écart
sur le continent américain, l'Église existait en tant
qu'organisation avant l'avènement de notre Seigneur
Jésus-Christ.
Tous ceux
qu'ils baptisaient appartenaient à l'Église de Dieu -
Mosiah 25:18 ; 26:28.
Persécutions
contre ceux qui appartenaient à l'Église de Dieu - Alma
1:19.
Je vous parle
à titre de commandement, à vous qui appartenez à
l'Église - Alma 5:62.
Alma consacra
des instructeurs, des prêtres et des anciens dans l'Église
- Alma 4:7 ; Alma conserva l'office de grand-prêtre -
verset 18 ; Alma était le grand-prêtre de l'Église
de Dieu - Alma 8:23.
Le peuple de
l'Église était rempli d'allégresse - Hélaman
6:3. L'Église s'étendit sur toute la surface du pays -
Hélaman 11:21.
L'Église
primitive sur l'ancien continent
Sur cette
pierre je bâtirai mon Église - Matt. 16:18.
S'il refuse de
les écouter, dis-le à l'Église - Matt. 18:17.
Le Seigneur
ajoutait chaque jour à l'Église ceux qui étaient
sauvés - Actes 2:47.
Il y eut une
grande persécution contre l'Église de Jérusalem
- Actes 8:1. Le roi Hérode se mit à maltraiter quelques
membres de l'Église - Actes 12:1. Des anciens avaient été
nommés dans chaque Église - Actes 14:23.
Alors il parut
bon aux apôtres et aux anciens, et à toute l'Église
- Actes 15:22.
Paul envoya
chercher à Éphèse les anciens de l'Église
- Actes 20:17 ; les exhorte à paître l'Église
du Seigneur - verset 28.
C'est ainsi
que je l'ordonne dans toutes les Églises - 1 Cor. 7-17.
Et Dieu a
établi dans l'Église, premièrement des apôtres
- 1 Cor. 12:28. Le Christ est le chef de l'Église - Eph. 5:23.
De même
que l'Église est soumise à Christ - Eph. 5:24. Comme
Christ a aimé l'Église - verset 25.
Qu'il appelle
les anciens de l'Église - Jac. 5:14.
Jean aux sept
Églises d'Asie - Apo. 1:4.
Moi, Jésus,
j'ai envoyé mon ange pour vous attester ces choses dans les
Églises - Apo. 22:16.
L'Église
réglementée et continuée par le Christ sur le
Nouveau Continent
La Sainte-Cène
doit être administrée à l'Église du Christ
- 3 Néphi 18:5.
De même
vous prierez dans mon Église - 3 Néphi 18:16.
Si les Gentils
veulent se repentir, l'Église du Christ sera établie
parmi eux - 3 Néphi 21:22.
L'Église
sera connue et appelée du nom de Jésus-Christ - 3 Néphi
27 ; 1-8.
L'Église
se rassemblait souvent pour prendre le pain et le vin - Moroni 6:5 ;
voir, aussi versets 2, 4, 7, 9.
L'Église
de Jésus-Christ établie à notre époque
Écoutez,
ô vous, peuple de mon Église - D&A 1:1.
Autorité
donné de poser les fondements de l'Église et de la
tirer de l'obscurité - D&A 1:30.
Celle qui est
la seule Église vraie et vivante sur toute la surface de la
terre même verset. Maintenant que mon Église va
commencer à s'élever et à sortir du désert
- D&A 5:14.
Si cette
génération n'endurcit pas son cœur, j'établirai
mon Église au milieu d'elle - D&A 10:53. Quiconque
appartient à mon Église ne doit éprouver aucune
crainte - verset 55. Quiconque se repent et vient à moi,
celui-là est mon Église - verset 67 ; voir aussi
versets 68 à 70.
Tout ce qui
touche à la fondation de mon Église, mon Évangile
et mon roc - D&A 18:4, 5.
L'Église
du Christ organisée et établie le 6 avril 1830 - D&A
20:1.
Premier et
deuxième anciens de l'Église - D&A 20:2, 3.
Au sujet des
devoirs des différents officiers de l'Église - D&A
secs. 20 et 84.
Révélation
donnée lors de l'organisation de l'Église - D&A
sec. 21.
Aucun de ceux
qui appartiennent à l'Église... n'est exempt de cette
loi - D&A. 70:10.
Devoir de
l'Église de prêcher l'Évangile - D&A 84:76 ;
comment les anciens apôtres édifièrent l'Église
- D&A 84:108.
Le nom de
l'Église est révélé : L'Église
de Jésus-Christ des saints des derniers jours - D&A 115:4.
La Première
Présidence recevra les oracles pour toute l'Église -
D&A 124:126.
CHAPITRE
12 : LES DONS SPIRITUELS
ARTICLE 7. -
Nous croyons au don des langues, de prophétie, de révélation,
de vision, de guérison, d'interprétation des langues,
etc.
Les dons
spirituels, signes caractéristiques de l'Église. - Il a
été affirmé que tous ceux qui veulent officier
légitimement dans les ordonnances de l'Évangile doivent
être commissionnés à leurs devoirs exaltés
par l'autorité des cieux. Une fois investis de la sorte, ces
serviteurs du Seigneur ne manqueront pas de preuves de leur
commission divine, car c'est un trait caractéristique des
voies du Seigneur qu'il manifeste son pouvoir en accordant une
variété de grâces ennoblissantes, appelées,
à juste titre, dons de l'Esprit. Elles sont souvent
manifestées d'une manière tellement différente
de l'ordre ordinaire des choses qu'on les dit miraculeuses et
surnaturelles. C'est de cette façon que le Seigneur se fit
connaître dans les premiers temps de l'histoire scripturale ;
et, d'Adam à nos jours, les prophètes de Dieu ont été
généralement doués d'un tel pouvoir.
Chaque fois
que le pouvoir de la prêtrise a opéré par
l'intermédiaire d'une Église organisée sur la
terre, les membres ont été fortifiés dans leur
foi et bénis de mille façons par la possession de ces
dons. Nous pouvons considérer à coup sûr
l'existence de ces pouvoirs spirituels comme l'une des
caractéristiques essentielles de l'Église ; là
où ils ne sont pas, la prêtrise de Dieu ne fonctionne
pas.
Mormon [1]
déclara solennellement que le jour des miracles ne cesserait
pas dans l'Église aussi longtemps qu'il y aurait, sur terre,
un homme à sauver. « Car, dit-il, c'est par la foi
que se font les miracles, et c'est par la foi que les anges
apparaissent aux hommes et les servent. C'est pourquoi, si ces choses
ont cessé, malheur aux enfants des hommes, car c'est à
cause de l'incrédulité, et tout est vain. »
Et Moroni, s'attendant à tout instant à quitter la
terre, rendit son témoignage indépendant que les dons
et les grâces de l'Esprit ne disparaîtront jamais, tant
que le monde existera, à moins que ce ne soit à cause
de l'incrédulité des hommes [2].
Écoutez
les paroles de ce prophète [3] adressées à
« vous qui niez les révélations de Dieu, qui
dites qu'elles ont cessé, qu'il n'y a pas de révélations,
ni de prophéties, ni de dons, ni de guérisons, ni de
dons des langues, ni d'interprétation des langues. Voici, je
vous dis, celui qui nie ces choses ne connaît pas l'Évangile
du Christ ; oui, il n'a pas lu les Écritures et s'il les
a Lues, il ne les comprend pas. Car ne lisons-nous pas que Dieu est
le même hier, aujourd'hui et à jamais et qu'il n'y a en
lui ni variation ni ombre de changement ? Et maintenant, si vous
vous êtes imaginé un dieu qui varie et en qui il y a une
ombre de changement, alors vous vous êtes imaginé un
dieu qui n'est pas le Dieu de miracles. Mais voici, je vous montrerai
un Dieu de miracles, même le Dieu d'Abraham, le Dieu d'Isaac et
le Dieu de Jacob ; et c'est ce même Dieu qui a créé
les cieux et la terre, et tout ce qu'ils contiennent ».
Nature des
dons spirituels. - Les dons dont il est parlé ici sont
essentiellement des attributions de pouvoir et d'autorité,
grâce auxquelles les buts de Dieu s'accomplissent, parfois dans
des conditions qui peuvent paraître surnaturelles. C'est par
ces dons que les malades sont guéris, que les influences
malignes sont vaincues, et que les esprits des ténèbres
sont soumis ; que les saints, humbles et faibles, proclament
leurs témoignages et expriment leurs louanges à Dieu en
des langues nouvelles et étranges tandis que d'autres
interprètent leurs paroles ; que l'intellect humain est.
fortifié par l'effluve divine des visions et des rêves
spirituels et voit et comprend des choses ordinairement dérobées
aux sens mortels ; que la communication directe avec la source
de toute sagesse est établie et que les révélations
du divin sont obtenues.
Ces dons ont
été promis par le Seigneur à ceux qui croient en
son nom [4] ; ils sont la récompense de ceux qui
obéissent aux exigences de l'Évangile. Parmi les
croyants, ces dons sont destinés à encourager ainsi
qu'à développer un plus haut degré de communion
avec l'Esprit [5]. Ils ne sont pas donnés comme signes
pour satisfaire la curiosité chamelle ou le désir
morbide du spectaculaire. Des hommes ont été conduits à
la lumière par des manifestations miraculeuses ; mais les
événements de la vie de ces hommes montrent soit qu'ils
sont de ceux qui auraient trouvé la vérité d'une
autre façon, soit qu'ils ne sont touchés que
superficiellement et, aussitôt la nouveauté de cette
sensation disparue, ils s'égarent de nouveau dans les ténèbres
d'où ils n'ont émergé que pour un moment. Le but
premier des miracles n'est pas de démontrer la puissance de
Dieu ; il n'a sûrement pas besoin de cela ; les
événements plus simples, les oeuvres plus ordinaires de
la création suffisent à cela. Mais pour le cœur
déjà adouci et purifié par le témoignage
de la vérité, pour l'âme éclairée
par le pouvoir de l'Esprit et consciente de ce qu'elle sert
docilement au milieu des exigences de l'Évangile, la voix des
miracles apporte des nouvelles réjouissantes, des preuves plus
fraîches et plus abondantes de la magnanimité d'un Dieu
parfaitement miséricordieux [6].
Cependant le
témoignage des miracles devrait solliciter même
l'incroyant, quand ce ne serait que pour le déterminer à
chercher par quel pouvoir ils sont accomplis ; et dans de tels
cas, les miracles sont comme « une voix forte qui
s'adresse à ceux qui sont durs d'oreille ». Le but
des dons spirituels dans l'Église est explicitement exposé
dans une révélation du Seigneur à Joseph Smith :
« C'est pourquoi prenez garde qu'on ne vous trompe ;
et, afin de n'être point trompés, cherchez ardemment les
meilleurs dons, vous souvenant toujours du but dans lequel ils sont
donnés, car en vérité, je vous le dis, ils sont
donnés pour le bénéfice de ceux qui m'aiment et
qui gardent tous mes commandements, et de celui qui s'efforce de
faire ainsi ; afin que puissent en bénéficier tous
ceux qui cherchent ou qui me demandent, mais non ceux qui me
demandent un signe pour le consommer sur leur convoitise » [7].
Les miracles
sont considérés communément comme des événements
opposés aux lois de la nature. Pareille conception est, de
toute évidence, erronée, car les lois de la nature sont
inviolables. Cependant, étant donné que la
compréhension humaine de ces lois est, pour le moins,
imparfaite, des événements strictement conformes aux
lois naturelles peuvent apparaître opposés à ces
lois. La constitution entière de la nature [8] est fondée
sur le système et l'ordre ; cependant, les lois de la
nature sont graduées comme le sont les lois de l'homme.
L'opération d'une loi supérieure, dans un cas
particulier quelconque, ne détruit pas la réalité
de l'existence d'une loi inférieure. Par exemple, la société
a décrété une loi qui interdit à tout
homme de s'approprier les biens d'un autre ; cependant, bien
souvent, des officiers de la loi saisissent de force les biens de
leurs semblables contre lesquels des jugements peuvent avoir été
rendus ; et ces actes sont posés pour satisfaire et non
pour violer la justice. Jéhovah a commandé : « Tu
ne tueras point ! » et l'humanité a de nouveau
décrété cette loi, prescrivant des châtiments
pour sa violation. Cependant l'histoire sainte atteste que, dans
certains cas, le Législateur lui-même a commandé
directement que justice fût faite par la peine de mort. Le juge
qui condamne un meurtrier à la peine capitale, et le bourreau
qui exécute la sentence agissent non à l'opposé
du « Tu ne tueras point », mais en réalité
pour soutenir ce décret.
Nous
connaissons, jusqu'à un certain point, quelques-uns des
principes par lesquels les forces de la nature opèrent, et
lorsque nous les méditons nous ne sommes plus surpris, bien
qu'une étude plus profonde puisse montrer que même les
phénomènes les plus communs ne sont que très peu
compris. Mais tout événement au-delà de
l'ordinaire est considéré par les gens peu réfléchis
comme miraculeux, surnaturel, si pas contre nature [9]. Lorsque
le prophète Elisée fit flotter la hache sur le
fleuve [10] il appela à son service une force supérieure
à celle de la gravité. Sans aucun doute, le fer était
plus lourd que l'eau ; cependant, par l'action de cette force
supérieure, il fut supporté, suspendu ou soutenu à
la surface, comme s'il était tenu par une main humaine ou
comme s'il était rendu suffisamment léger par des
flotteurs qui y auraient été attachés.
Ordinairement,
le vin consiste en quatre cinquièmes d'eau, le reste étant
une variété de composés chimiques dont les
éléments se trouvent en abondance dans le sol. La
méthode ordinaire - que nous appelons aussi la méthode
naturelle - de combiner ces éléments c'est de planter
le raisin, puis de cultiver la vigne jusqu'à ce que son fruit
soit prêt à donner son jus dans la presse. Mais par un
pouvoir qui n'est pas à la portée des humains,
Jésus-Christ, aux noces de Cana [11] réunit tous
ces éléments, et effectua, dans les jarres, une
transmutation chimique qui produisit du vin. De même aussi,
lorsqu'il nourrit les multitudes, sous son toucher sacerdotal et sa
bénédiction revêtue d'autorité, la
substance du pain et du poisson s'accrut et parvint à une
quantité telle qu'il aurait fallu des mois de croissance dans
ce que nous considérons l'ordre naturel. Lors de la guérison
des lépreux, des paralytiques et des infirmes, les parties
affectées du corps furent ramenées à leur état
normal et sain ; les impuretés qui agissaient comme des
poisons dans les tissus furent enlevées par des moyens plus
rapides et plus efficaces que ceux qui relèvent de la
médecine.
Aucun
observateur intéressé, aucun esprit raisonnable ne peut
douter de l'existence d'intelligences et d'organismes que les sens de
l'homme, sans aide, ne révèlent pas. Ce monde est
l'incarnation temporelle des choses spirituelles. Le Créateur
nous a dit qu'il avait formé toutes choses spirituellement
avant qu'elles fussent créées temporellement [12].
Les fleurs qui s'épanouissent et meurent sur cette terre sont
peut-être représentées, dans l'au-delà,
par des floraisons impérissables de beauté et de
parfum. L'homme est formé à l'image de la Divinité ;
son esprit, bien qu'enténébré par les traditions
et affaibli par les habitudes pernicieuses, est, malgré tout,
le type déchu d'une pensée immortelle ; et bien
que l'espace qui sépare l'humain du divin, en pensée,
en désir et en action, soit aussi vaste que celui qui sépare
la mer du ciel - car autant les étoiles sont au-dessus de la
terre, autant les voies de Dieu sont au-dessus de celles des hommes -
nous pouvons cependant affirmer une analogie entre le spirituel et le
temporel. Lorsque les yeux du serviteur d'Élisée furent
ouverts, l'homme vit les armées de guerriers célestes
couvrant les collines autour de Dothan - fantassins, cavaliers et
chars, armés pour combattre les Syriens [13]. Ne nous
est-il pas permis de croire que lorsque Israël assiégea
Jéricho [14] le capitaine de l'armée du Seigneur
et toute sa suite céleste étaient là et que
c'est devant leur puissance super-mortelle, soutenue par la foi et
l'obéissance de l'armée humaine, que les murs
s'écroulèrent ? [15]
Quelques-unes
des dernières et des plus grandes réalisations de
l'homme dans le domaine de l'utilisation des forces de la nature
approchent des conditions des opérations spirituelles. Compter
le tic-tac d'une montre à des milliers de kilomètres de
distance ; parler de façon ordinaire et être
entendu de part et d'autre d'un continent entier ; envoyer un
signal d'un hémisphère et être compris sur
l'autre bien que des océans grondent et rugissent entre eux ;
amener l'éclair dans nos maisons pour nous servir de feu et de
torche ; naviguer dans les airs et voyager sous la surface de
l'océan ; réduire les énergies chimiques et
atomiques au service de notre volonté - ne sont-ce pas là
des miracles ? Avant leur réalisation véritable,
l'idée que pareilles choses puissent être possibles
n'aurait pas été acceptée. Néanmoins, ces
miracles-là et d'autres s'accomplissent conformément
aux lois de la nature, qui sont les lois de Dieu.
L'homme ne
peut énumérer complètement les dons de l'Esprit.
- Cependant les plus communes de ces manifestations spirituelles ont
été spécifiées par des auteurs inspirés,
et par la révélation. Paul, écrivant aux saints
de Corinthe [16], Moroni, rédigeant son dernier appel aux
Lamanites [17] et la voix du Seigneur s'adressant au peuple de
son Église à notre époque [18], chacun cite
un grand nombre des dons particuliers de l'Esprit. Grâce à
ces Écritures, nous apprenons que chaque homme a reçu
un don ou l'autre de Dieu ; et, étant donné la
grande diversité des dons, tous ne reçoivent pas le
même. « Il est donné à certains, par
le Saint-Esprit, de connaître les différences
d'administration... Et de plus, il est donné à
certains, par le Saint-Esprit, de connaître les diversités
d'opérations pour savoir si elles sont de Dieu, afin que les
manifestations de l'Esprit soient données à chaque
homme pour son bénéfice. Et de plus, en vérité,
je vous le dis, à certains est donnée, par l'Esprit de
Dieu, la parole de sagesse. À un autre est donnée la
parole de connaissance, afin que l'on enseigne à tous à
avoir de la sagesse et de la connaissance. Et de plus, à
certains il est donné d'avoir la foi, pour être guéris ;
et à d'autres il est donné d'avoir la foi pour guérir.
Et de plus, à certains il est donné d'opérer des
miracles ; et à d'autres il est donné de
prophétiser ; et à d'autres de discerner les
esprits. Et de plus, il est donné à certains de parler
en langues ; et à un autre est donnée
l'interprétation des langues. Et tous ces dons viennent de
Dieu, pour le bénéfice des enfants de Dieu. » [19]
Le don des
langues et d'interprétation. - Le don des langues constitua
l'une des premières manifestations miraculeuses du
Saint-Esprit aux apôtres d'autrefois. Il fut inclus par le
Seigneur parmi les signes qui devaient suivre le croyant : « En
mon nom », dit-il, « ils parleront de nouvelles
langues » [20]. La prompte réalisation de
cette promesse dans le cas des apôtres eux-mêmes, eut
lieu à la Pentecôte suivante, lorsqu'ils furent remplis
du Saint-Esprit et se mirent à parler en langues
étrangères [21]. Lorsque les portes de l'Évangile
furent ouvertes pour la première fois aux Gentils, les
convertis se réjouirent dans le Saint-Esprit qui était
descendu sur eux et qui les faisait parler en langues." Ce don,
en même temps que d'autres, se manifesta parmi certains
disciples à Éphèse [22] lorsqu'ils reçurent
le Saint-Esprit. À notre époque, ce don, qui a été
de nouveau promis aux saints, s'est manifesté assez souvent.
Son objet principal est de louer plutôt que d'instruire et de
prêcher ; et ceci est conforme aux enseignements de Paul :
« En effet, celui qui parle en langue, ne parle pas aux
hommes, mais à Dieu » [23]. Une manifestation
extraordinaire de ce don eut lieu lors de la conversion, déjà
citée, des Juifs, le jour de la Pentecôte, lorsque les
apôtres, s'adressant à la multitude, furent compris de
toute cette assemblée cosmopolite, chaque auditeur entendant
dans sa propre langue [24]. Ce don était associé
ici à une investiture supérieure de pouvoirs ;
c'était une occasion d'instruire, d'exhorter et de
prophétiser. Le don d'interprétation -peut être
donné à la personne qui parle en langues, mais plus
souvent, les dons séparés se manifestent en des
personnes différentes.
Le don de
guérison fut exercé abondamment à l'époque
du Sauveur et des apôtres. En effet, les guérisons
constituent, de loin, la plus grande partie des miracles effectués
à cette époque et qui nous ont été
rapportés. Sous l'administration de la véritable
autorité, les yeux des aveugles furent ouverts, les muets
parlèrent, les sourds entendirent, les estropiés
sautèrent de joie ; des mortels affligés, courbés
sous les infirmités se redressèrent et jouirent de la
vigueur de la jeunesse ; les paralytiques furent guéris ;
les lépreux furent purifiés ; l'impotence fut
bannie et les fièvres furent calmées. À notre
époque, l'Église est en possession de ce pouvoir, qui
se manifeste fréquemment parmi les saints des derniers jours.
Des milliers de bénéficiaires peuvent témoigner
de l'accomplissement de la promesse du Seigneur, que si ses
serviteurs imposent les mains aux malades, ceux-ci guériront [25].
La méthode
habituelle d’administrer les affligés est l'imposition
des mains par ceux qui possèdent l’autorité
nécessaire de la prêtrise, conformément aux
instructions du Seigneur autrefois [26] et à la
révélation divine de nos jours [27]. Cette partie
de l'ordonnance est ordinairement précédée d'une
onction d'huile consacrée au préalable. Les saints des
derniers jours professent se conformer au conseil donné
autrefois par Jacques [28] : « Quelqu'un parmi
vous est-il malade ? Qu'il appelle les anciens de l'Église,
et que les anciens prient pour lui, en l'oignant d'huile au nom du
Seigneur ; la prière de la foi sauvera le malade, et le
Seigneur le relèvera : et s'il a commis des péchés,
il lui sera pardonné ».
Bien que
l'autorité d'administrer les malades appartienne aux anciens
de l'Église en général, certains possèdent
ce pouvoir à un degré extraordinaire, l'ayant reçu
comme don de l'Esprit. Un autre don, allié à celui-ci,
c'est le don d'avoir la foi pour être guéri [29]
qui se manifeste à différents degrés. Les
administrations des anciens ne sont pas toujours suivies de guérisons
immédiates. Il peut être permis que les affligés
souffrent dans leur corps pour l'accomplissement de buts justes [30]
et, à l'heure fixée, tous doivent passer par la mort
corporelle. Mais observons les conseils de Dieu sur l'administration
des affligés ; alors, s'ils guérissent, ils vivent
dans le Seigneur ; et la promesse rassurante est ajoutée
que ceux qui mourront dans de telles conditions mourront dans le
Seigneur [31].
Les visions et
les songes ont constitué un moyen de communication entre Dieu
et les hommes à toutes les époques où l'autorité
de prêtrise a été exercée sur terre. En
général, les visions sont manifestées aux sens
éveillés tandis que les songes sont donnés au
cours du sommeil. Cependant dans la vision, les sens peuvent être
affectés au point de rendre la personne pratiquement
inconsciente, ou du moins insensible à tout phénomène
ordinaire, alors qu'elle est à même de distinguer la
manifestation céleste. Autrefois, le Seigneur communiquait
fréquemment à l'aide de visions et de songes, révélant
souvent aux prophètes les événements de
l'avenir, même jusqu'aux dernières générations.
Considérez le cas d'Énoch [32] à qui le
Seigneur parla face à face, lui montrant le cours suivi par la
famille humaine jusqu'à la seconde venue du Sauveur et
au-delà. Le frère de Jared [33] à cause de
sa droiture, fut béni de Dieu à tel point que tous les
habitants de la terre lui furent montrés, tous ceux qui
avaient vécu auparavant aussi bien que ceux qui devaient venir
après. La volonté du Seigneur fut révélée
à Moïse, avec la manifestation visuelle du feu [34].
C'est au moyen de songes que Léhi reçut l'ordre de
quitter Jérusalem [35] et, par la suite, à maintes
reprises, le Seigneur communiqua avec ce patriarche du monde
occidental par des songes et des visions. Les prophètes de
l'Ancien Testament eurent ces mêmes faveurs, tels Jacob, le
père de tout Israël [36], Job, la patiente
victime [37], Jérémie [38], Ézéchiel [39],
Daniel [40], Habakuk [41], Zacharie [42].
L'époque du
Christ et des apôtres fut marquée par des manifestations
semblables. La naissance de Jean-Baptiste fut prédite à
son père, alors que celui-ci remplissait ses fonctions
sacerdotales [43]. Joseph, fiancé à la Vierge,
reçut, par la visite d'un ange [44], la nouvelle de la
naissance toute proche du Christ ; et, à plusieurs
reprises, par la suite, il reçut des avertissements et des
instructions en rêve concernant le bien-être du Saint
Enfant [45]. Les mages d'Orient, retournant de leur pèlerinage
d'adoration, furent avertis en rêve des desseins perfides
d'Hérode [46]. Saul de Tarse contempla, en vision, le
messager que Dieu était sur le point de lui envoyer pour lui
administrer les ordonnances de la prêtrise [47] et
d'autres visions suivirent [48]. Pierre fut préparé
au ministère parmi les Gentils grâce à une
vision [49] ; et Jean fut tellement favorisé de Dieu
à cet égard que le récit en remplit le livre de
l'Apocalypse.
La plupart des
visions et des songes rapportés dans les Écritures ont
été reçus par l'intermédiaire du
ministère de la prêtrise ; mais il existe des cas
exceptionnels où de telles manifestations ont été
données à des gens qui, à l'époque, ne
s'étaient pas encore jointes au troupeau. Tel fut, par
exemple, le cas de Saul et de Corneille. Mais dans ces cas-là,
les manifestations divines précédèrent
immédiatement la conversion. Des songes comportant des
significations particulières furent donnés à
Pharaon [50] à Nebucadnetsar [51] et à
d'autres ; mais il fallut l'aide d'un pouvoir supérieur
au leur pour les interpréter, et Joseph et Daniel furent
appelés à officier. Le songe accordé au soldat
madianite, et son interprétation, par son compagnon [52]
annonçant la victoire de Gédéon étaient
de véritables manifestations, de même que le rêve
de la femme de Pilate [53] par lequel elle apprit l'innocence du
Christ accusé.
Le don de
prophétie permet de distinguer son possesseur comme prophète,
- littéralement « celui qui parle pour un autre »,
et en particulier, « celui qui parle pour Dieu » [54].
Paul déclare que c'est l'un des dons spirituels les plus
désirables et il discute longuement de la supériorité
de ce don au don des langues [55]. Prophétiser consiste à
recevoir et à proclamer la parole de Dieu, et à
déclarer sa volonté au peuple. La fonction de
prédiction, souvent considérée comme seul
élément essentiel de la prophétie, n'est qu'une
des nombreuses caractéristiques de ce pouvoir divinement
donné- Le prophète peut être tout aussi préoccupé
du passé que du présent ou de l’avenir ; il
peut se servir de son don pour enseigner en mettant à profit
l'expérience des événements passés aussi
bien qu'en annonçant des événements à
venir. Les prophètes de Dieu reçoivent ses confidences
et ont la bénédiction d'apprendre sa volonté et
ses desseins. Il a été affirmé que le Seigneur
ne fait rien sans avoir révélé son secret à
ses serviteurs les prophètes [56]. Ces oracles servent de
médiateurs entre Dieu et les mortels, plaidant en faveur du
peuple ou contre lui [57].
Aucune
ordination à la prêtrise n'est essentielle pour qu'un
homme reçoive le don de prophétie. Des détenteurs
de la Prêtrise de Melchisédek, Adam, Noé, Moïse
et une multitude d'autres étaient prophètes, mais pas
plus que d'autres qui étaient expressément appelés
à l'ordre d'Aaron ; le cas de Jean-Baptiste en est un
exemple [58]. Les ministères de Marie [59] et de
Déborah [60] montrent que ce don peut être
également possédé par les femmes. À
l'époque de Samuel, les prophètes étaient
organisés en un ordre dans le but d'étudier et de
s'améliorer [61].
À notre
époque, ce don se manifeste avec une abondance égale à
celle de toutes les époques du passé. La volonté
du Seigneur concernant les tâches actuelles est révélée
par la bouche des prophètes, et des événements
de grande importance ont été prédits [62].
Le fait de l'existence actuelle et de la vitalité de l'Église
est un témoignage indéniable de l'existence réelle
de la prophétie dans les derniers jours. L'Église
constitue de nos jours un corps de témoins, de centaines de
milliers de témoins, qui rendent témoignage de
l'existence de ce don, l'un des plus grands de Dieu.
La révélation
est la communication ou divulgation directe de la volonté de
Dieu à l'homme. Dans les circonstances qui conviennent le
mieux aux buts divins, par les songes du sommeil ou par des visions
de l'esprit à l'état de veille, par des voix sans
apparition à la vue ou par des manifestations réelles
de la Présence Divine devant les yeux, Dieu fait connaître
ses desseins, et donne ses instructions à ses révélateurs.
Sous l'influence de l'inspiration, ou de sa manifestation plus
puissante, la révélation, l'esprit de l'homme est
éclairé et son énergie est vivifiée, lui
permettant d'accomplir des merveilles dans l’œuvre du
progrès humain. Touché par une étincelle de
l'autel divin, le révélateur abrite le feu sacré
en son âme et le communique aux autres selon les instructions
qu'il reçoit ; il est la voie par laquelle la volonté
de Dieu est transmise. Les paroles de celui qui parle par la
révélation, à son plus haut degré, ne
sont pas les siennes ; ce sont les paroles de Dieu lui-même.
Le porte-parole mortel n'est que le messager de confiance chargé
de ces messages célestes. Avec le péremptoire « Ainsi
dit le Seigneur », le révélateur remet le
message confié à ses soins.
Lorsque le
Seigneur donne des révélations à ses serviteurs,
il observe les principes d'ordre et de capacité. Bien que
chaque personne puisse vivre de façon à mériter
ce don dans les affaires de sa sphère de responsabilité,
seuls ceux qui sont choisis et ordonnés aux offices de
présidence peuvent être révélateurs pour
le peuple tout entier. Concernant le président de l'Église,
qui, à l'époque de la révélation
mentionnée ci-dessous, était le prophète Joseph
Smith, le Seigneur a dit aux anciens de l'Église : « Et
vous saurez ceci en toute certitude, qu'aucun autre n'est désigné
parmi vous pour recevoir mes commandements et mes révélations,
jusqu'à ce que je le reprenne, s'il me reste fidèle...
Et ceci sera une loi pour vous, pour que vous n'acceptiez pas, comme
révélations ou commandements, les enseignements de
quiconque viendra devant vous ; et ceci, je vous le donne afin
que vous ne soyez pas trompés, afin que vous sachiez
reconnaître qu'ils ne sont pas de moi » [63].
Le témoignage
des miracles. - La promesse du Sauveur, autrefois [64] comme à
notre époque [65], est bien claire : des dons de
l'Esprit spécifiés doivent suivre le croyant en signe
d'approbation divine. La possession de tels dons peut ainsi être
considérée comme un trait essentiel de l'Église
de Jésus-Christ [66]. Néanmoins, nous ne sommes
pas justifiés si nous considérons la présence de
miracles comme preuve d'autorité divine ; d'autre part
les Écritures affirment que des pouvoirs spirituels d'un genre
plus vil ont accompli des miracles, et continueront à en
faire, pour en séduire beaucoup qui manquent de discernement.
Si l'on accepte les miracles comme preuve infaillible de la présence
du pouvoir de Dieu, les magiciens d'Égypte ont, du fait des
prodiges qu'ils ont accomplis en vue de s'opposer au plan voulu pour
la délivrance d'Israël, autant de droit à notre
respect que Moïse [67]. Jean le Révélateur
vit en vision une puissance maligne accomplir des miracles, et
séduire par là beaucoup de gens, faire de grands
prodiges, et même attirer le feu du ciel [68]. Il vit
aussi des esprits impurs, qu'il savait être « des
esprits des démons, qui font des prodiges » [69].
À ce
propos, considérez cette prédiction faite par le
Seigneur : « Car il s'élèvera de faux
Christs et de faux prophètes ; ils feront de grands
prodiges et des miracles, au point de séduire, s'il était
possible, même les élus » [70]. Le
Christ a déclaré, à propos des événements
relatifs au grand jugement, que les miracles ont peu de valeur pour
prouver qu'un ministère a été autorisé
par Dieu : « Plusieurs me diront, en ce jour-là :
Seigneur, Seigneur, n'avons-nous pas prophétisé par ton
nom ? n'avons-nous pas chassé des démons par ton
nom ? et n'avons-nous pas fait beaucoup de miracles par ton
nom ? Alors je leur dirai ouvertement : Je ne vous ai
jamais connus, retirez-vous de moi, vous qui commettez
l'iniquité » [71]. Les Juifs, à qui ces
enseignements s'adressaient, savaient fort bien que des prodiges
pouvaient être accomplis par les puissances du mal, car ils
accusèrent le Christ de faire des miracles par l'autorité
de Béelzébul, le prince des démons [72].
Si
l'accomplissement de miracles était exclusivement une
caractéristique de la sainte prêtrise, nous nous
attendrions à ce que l’œuvre de chaque prophète
et ministre autorisé du Seigneur soit accompagnée du
témoignage de manifestations merveilleuses, alors que, dans le
cas de Zacharie, de Malachie et d'autres prophètes, nous ne
trouvons pas mention de miracles ; alors que de Jean-Baptiste
dont le Christ a déclaré qu'il était plus qu'un
prophète [73] il est dit clairement qu'il ne fit point de
miracles [74] ; néanmoins, en rejetant la doctrine
de Jean, les incroyants méprisaient les conseils de Dieu aux
dépens de leur propre âme [75]. Pour être
valides en tant que témoignages de la vérité,
les miracles doivent être accomplis au nom de Jésus-Christ
et en son honneur, pour l'avancement du plan de salut. Comme il a été
dit, ils ne sont pas donnés pour satisfaire les curieux ni les
luxurieux, ni pour assurer la notoriété de celui par
l'intermédiaire duquel ils sont accomplis. Ces dons du
véritable Esprit sont manifestés pour confirmer le
message des cieux, pour confirmer les paroles prononcées par
l'autorité et pour bénir les individus.
Imitations des
dons spirituels. - Les cas, déjà cités, de
réalisations miraculeuses par des pouvoirs autres que celui de
Dieu, et les prédictions scripturales au sujet de ces
manifestations trompeuses dans les derniers jours, devraient être
un avertissement efficace contre les fausses imitations des dons du
Saint-Esprit. Satan s'est prouvé un stratège accompli
et un imitateur habile ; les plus déplorables de ses
victoires sont dues à ses simulations du bien, par lesquelles
les gens sans discernement ont été emmenés
captifs. Que personne ne se laisse leurrer par la pensée que
tout acte, dont les résultats immédiats paraissent être
bénins, produira nécessairement un bien permanent. Il
peut servir les sombres desseins de Satan d'exploiter le sens humain
de la bonté, même jusqu'au point de guérir le
corps et, selon toute apparence, d'écarter la mort.
Le
rétablissement de la prêtrise sur terre à cet âge
du monde, fut suivie d'une croissance phénoménale de
divagations de spiritualisme par lesquelles beaucoup se laissèrent
entraîner à placer leur confiance en ces imitations
sataniques du pouvoir éternel de Dieu. Le développement
du don de guérison dans l'Église est imité de
nos jours, exactement de la même façon dont les
magiciens d'Égypte simulèrent les miracles de Moïse,
par toute une variété de guérisons par la foi et
leurs nombreuses modifications. Pour ceux à qui les signes
miraculeux suffisent entièrement, l'imitation aura autant de
prix que la chose réelle. Mais pour l'âme qui considère
le miracle sous son jour véritable, comme un seul des nombreux
éléments du système du Christ, que l'on ne peut
considérer comme critère positif que s'il est
accompagné de toutes les autres caractéristiques de
l'Église, cette âme ne sera pas trompée.
Les dons
spirituels dans l'Église aujourd'hui. - Les saints des
derniers jours affirment posséder, dans l'Église, tous
les signes et dons promis en héritage au croyant. Ils citent
les témoignages incontestés de milliers de personnes
qui ont été bénies par des manifestations
directes et personnelles du pouvoir divin ; les personnes
autrefois aveugles, sourdes, muettes, estropiées, et faibles
de corps, qui ont été guéries de leurs
infirmités par leur foi et par les administrations de la
sainte prêtrise ; une multitude de gens qui ont rendu leur
témoignage en langues qui leur étaient naturellement
étrangères, ou qui ont montré qu'ils possédaient
ce don en faisant preuve d'une connaissance phénoménale
des langues étrangères lorsqu~une telle connaissance
était nécessaire pour remplir leurs devoirs de
prédicateurs de la parole de Dieu ; le grand nombre de
personnes qui ont joui d'une communion personnelle avec des êtres
célestes ; d'autres qui ont prophétisé en
des termes qui ont trouvé une justification rapide dans leur
accomplissement ; et l'Église elle-même, dont la
croissance a été guidée par la voix de Dieu, qui
s'est faite entendre par le don de révélation [76].
[1] Moroni
7:35-37.
[2] Moroni
10:19, 23-27.
[3] Mormon
9:7-11.
[4] Marc
16:17, 18 ; D&A 84:64-73.
[5] Matt.
12:38, 39 ; 16:1-4 ; Marc 8:11, 12 ; Luc 11:16-30.
[6] Voir note
6, à la fin du chapitre ; aussi Jesus the Christ, p. 147.
[7] D&A
46:8, 9.
[8] Voir note
1, à la fin du chapitre.
[9] 2 Rois
6:5-7.
[10] Jean
2:1-11 voir « Miracles », dans Jesus the
Christ, p. 147, 151.
[11] Voir note
3, à la fin du chapitre 10.
[12] 2 Rois
6:13-18 [
[13] Josué,
chap. 6.
[14] Josué
5:13, 14.
[15] 1 Cor.
12:4-11.
[16] Moroni
10:7-19.
[17] D&A
46:8-29.
[18] D&A
46:11-26 ; voir aussi 1 Cor. 12:4-11.
[19] Marc
16:17.
[20] Actes 2
4.
[21] Actes
10:46.
[22] Actes
19:6.
[23] 1 Cor.
14:2.
[24] Actes
2:6-12.
[25] Marc
16:18, aussi D&A 84:68
[26] Idem voir
aussi Jaq. 5:14, 15.
[27] D&A
42:43-44.
[28] Jaq.
4:14, 15.
[29] D&A
46:19 ; 42:48-51 ; aussi Actes 14:9 ; Matt. 8:10 ;
9:28, 29.
[30] Voir
exemples de Job.
[31] D&A
42:44-46.
[32] PGP,
Moïse 6:27-39.
[33] Éther,
chap. 3.
[34] Ex. 3:2.
[35] 1 Néphi
2:2-4.
[36] Gen.
46:2.
[37] Job
4:12-2 1.
[38] Jér.
1:11-16.
[39] Ez. 1:1 ;
2:9, 10 ; 3:22, 23 ; 37:1-10, etc...
[40] Dan.
chaps. 7 et 8.
[41] Héb.
2:2, 3.
[42] Zach.
1:8-11, 18-21 ; 2:1, 2 ; chaps. 4, 5 ; 6:1-8
[43] Luc
1:5-22.
[44] Matt. 1,
20.
[45] Matt.
2:.13, 19, 22.
[46] Matt.
2:12.
[47] Actes
9:12.
[48] Actes 16
9 ; 18:9 ; 10 ; 22:17-21.
[49] Actes
10:10-16 ; 11:5-10.
[50] Gen.,
chap. 41 voir autres exemples dans Gen., chap. 40.
[51] Dan.,
chap. 21.
[52] Juges
7:13, 14.
[53] Matt.
27:19.
[54] Voir note
2, à la fin du chapitre.
[55] 1 Cor.
14:1-9.
[56] Amos 3:7.
[57] 1 Rois
18:36, 37 Rom. 11:2, 3 Jaq. 5:16-18 ; Apo.11:6.
[58] Matt.
11:8-10.
[59] Ex.
15:20.
[60] Juges
4:4.
[61] Voir note
3, à la fin du chapitre.
[62] D&A
1:4 ; sec. 87.
[63] D&A
43:3, 5, 6.
[64] Marc
16:17, 18.
[65] D&A
84:65-73.
[66] Voir
notes 4 et 5, à la fin du chapitre.
[67] Ex.,
chaps. 7-11.
[68] Apo
13:11-18.
[69] Apo.
16:13, 14.
[70] Matt.
24:24.
[71] Matt.
7:22, 23.
[72] Matt.
12:22-30 ; Marc 3:22 ; Luc 11:15 ; voir Jesus the
Christ, p. 265.
[73] Matt.
11:9
[74] Jean
10:41.
[75] Luc 7:30.
[76] Voir note
7, à la fin du chapitre.
NOTES DU
CHAPITRE 12
1. Un semblant
de miracle. - Il est dit que Werner Siemens, un savant allemand
renommé, visita la pyramide de Giseh et, accompagné de
deux guides arabes, monta jusqu'au sommet. Il observa que les
conditions atmosphériques étaient très
favorables aux manifestations électriques. Fixant un grand
bouton de cuivre à une gourde vide dans les mains d'un des
Arabes, et plaçant ensuite ses jointures à une courte
distance du bouton, il en tira un succession de brillantes étincelles
accompagnées naturellement du bruit de craquement
caractéristique aux décharges électriques. Les
guides regardèrent cette exhibition de pouvoir surnaturel avec
un étonnement et une terreur qui atteignirent leur paroxysme
quand leur maître éleva son bâton au-dessus de sa
tête et que le bâton fut surmonté d'un magnifique
feu Saint-Elme. Ce spectacle était plus que n'en pouvaient
supporter les superstitieux Bédouins ; ils tremblaient
devant un enchanteur qui pouvait jouer avec l'éclair et le feu
comme avec un jouet, et qui portait le tonnerre en miniature dans la
poche de son gilet ; aussi dégringolèrent-ils les
marches avec une dangereuse précipitation et disparurent
bientôt dans le désert.
2. Le terme
« Prophète » apparaît dans la
Bible française comme traduction d'un certain nombre d'anciens
termes, le plus usité étant nabhi (hébreu)
signifiant « déverser comme une fontaine ».
Un autre des mots originaux est rheo (grec), signifiant « couler »
et par dérivation « parler »,
« prononcer », « déclarer ».
Un prophète est donc un homme de la bouche duquel coulent les
paroles d'une autorité supérieure. Aaron est pris comme
prophète ou porte-parole de Moïse (Ex. 7:1), mais dans le
sens habituel, le prophète est le représentant de Dieu.
Étroitement lié au rôle de prophète, il y
a celui du voyant ; en effet, déjà avant Samuel,
la désignation commune de l'oracle de Dieu était
voyant : « Car celui qu'on appelle aujourd'hui un
prophète, s'appelait autrefois le voyant » (1 Sam.
9:9). Il était permis au voyant de regarder les visions de
Dieu, au prophète de déclarer les vérités
ainsi apprises ; les deux rôles étaient
habituellement réunis dans la même personne. Le Seigneur
communiquait ordinairement avec le prophète et voyant en
visions et en songes ; mais des exceptions furent faites, comme
dans le cas de Moïse, qui était si fidèle dans
toutes les bonnes choses, que le Seigneur communia avec lui face à
face (Nom. 12:6-8).
3. Les
prophètes organisés. - L'office du prophète
exista parmi les hommes aux premières périodes de
l'histoire. Adam fut un prophète (D&A 107:53-56) comme le
furent également Énoch (Jude 14 ; PGP, Moïse
6:26), Noé (Gen. chap. 6:7 ; PGP, Moïse 8:19 ;
2 Pi. 2:5), Abraham (Gen. 20:7), Moïse (Deut. 34:10) et une
multitude d'autres qui officièrent à des époques
intermédiaires et ultérieures. Samuel, qui fut établi
aux yeux de tout Israël comme prophète de Dieu (1 Sam.
3:19-20), organisa les prophètes en une société
pour l'instruction et l'édification communes. Il établit
des écoles pour les prophètes, où les hommes
étaient instruits dans les choses appartenant aux saints
offices ; les étudiants étaient généralement
appelés « fils des prophètes » (1
Rois 20:35 ; 2 Rois 2:3, 5, 7 ; 4:1, 38 ; 9:1). Des
écoles semblables furent établies à Rama (1 Sam.
19:19-20), Bethel (2 Rois 2:3), Jéricho (2 Rois 2:5), Guilgal
(2 Rois 4:38). Les membres semblent avoir vécu ensemble, en
société (2 Rois 6:1-4). À notre époque,
une organisation semblable a été créée
sous la direction du prophète Joseph Smith ; celle-ci
reçut également le nom d'École des prophètes.
4. Le déclin
des dons spirituels aux anciens jours est admis par beaucoup
d'autorités en histoire ecclésiastique et en doctrine
chrétienne. Comme exemple de témoignage de ce genre,
concernant le départ des grâces spirituelles de l'église
apostate, les paroles suivantes de John Wesley peuvent être
appliquées : « Il ne semble pas que ces dons
extraordinaires du Saint-Esprit aient été communs dans
l'Église pendant plus de deux ou trois siècles. Nous en
entendons rarement parler quand, après la période
fatale où Constantin se donna le nom de chrétien, et,
s'imaginant avec vanité promouvoir ainsi la cause chrétienne,
il répandit la richesse, le pouvoir et les honneurs sur les
chrétiens en général, mais en particulier sur le
clergé chrétien. Dès ce moment, ils cessèrent
presque totalement ; on en trouve très peu d'exemples. La
cause de ceci n'était pas, comme on l'a supposé, qu'il
n'y avait plus de raison d'en avoir puisque tout le monde était
devenu chrétien. C'est une grave erreur ; pas un
vingtième du inonde n'était chrétienne de nom.
La raison réelle en était que l'amour de beaucoup, de
presque tous les soi-disant chrétiens, s'était
refroidi. Les chrétiens n'avaient pas plus l'esprit du Christ
que les autres païens. Quand le Fils de l'Homme vint sur la
terre pour examiner son Église, il ne put guère trouver
de foi sur la terre. Ceci est la cause réelle pour laquelle il
n'était plus possible de trouver les dons extraordinaires du
Saint-Esprit dans l'Église chrétienne - parce que les
chrétiens étaient redevenus païens et n'avaient
qu'une forme morte. de foi, » - Oeuvres de Wesley, vol. 7,
89:26, 27.
5. Vues
confessionnelles concernant la suite ou le déclin des dons
spirituels. - « Les écrivains protestants
soutiennent que l'âge des miracles se clôtura avec le
quatrième ou le cinquième siècle et qu'après
cela on ne doit pas chercher les dons extraordinaires du
Saint-Esprit. Les écrivains catholiques, d'un autre côté,
maintiennent que le pouvoir d'accomplir des miracles a toujours
existé dans l'Église ; cependant, les
manifestations spirituelles qu'ils décrivent après le
quatrième ou le cinquième siècle sentent
l'invention de la part des prêtres et l'incrédulité
enfantine de la part du peuple -, ou autrement, il s'en faut de
beaucoup pour que ce qui est proclamé miraculeux approche de
la puissance et de la dignité des manifestations spirituelles
que l'Église primitive était habituée à
voir. Les vertus et les prodiges imputés aux os et autres
reliques des saints et des martyrs sont puérils en comparaison
des guérisons par l'onction d'huile et l'imposition des mains,
le don des langues, d'interprétation, de prophétie, de
révélation, le don de chasser les démons au nom
de Jésus-Christ ; pour ne rien dire des dons de la foi,
de la sagesse, de la connaissance, du discernement des esprits, etc.,
communs dans l'Église au temps des apôtres (1 Cor.
12:8-10). Il n'y a rien non plus dans les Écritures, ou dans
la raison, qui amènerait quelqu'un à croire qu'ils
devaient cesser. Pourtant les chrétiens modernes expliquent
l'absence de ces pouvoirs spirituels parmi eux, en prétendant
que les dons extraordinaires du Saint-Esprit devaient seulement
accompagner la proclamation de l'Évangile pendant les quelques
premiers siècles jusqu'à ce que l'Église fût
capable de suivre sa route sans eux et alors ils devaient
disparaître. Il est suffisant de remarquer, à ce sujet,
que c'est purement et simplement de la théorie et que ni les
Écritures ni la raison vraie ne l'autorisent ; et cela
prouve que la religion de Jésus-Christ fut tellement changée
par les hommes qu'elle devint une forme de piété sans
pouvoir. » - B. H. Roberts, dans Outlines of
Ecclesiastical History, deuxième partie, sec. 5:6-8.
6. Les
miracles, aide à la croissance spirituelle. - Orson Pratt,
commentant les paroles de Paul concernant la disparition de certains
dons spirituels (1 Cor. chap. 13) écrit entre autres ce qui
suit : « L'Église dans son état
militant et imparfait, comparé avec son état
triomphant, immortel et parfait, est (dans le onzième verset)
représentée par les deux états très
différents de l'enfance et de l'homme. « Quand
j'étais enfant, dit saint Paul, je parlais comme un enfant, je
comprenais comme un enfant, je pensais comme un enfant ; mais
quand je suis devenu homme j'ai laissé les choses de
l'enfance. » Dans les divers stades d'éducation, de
l'enfance à l'état d'homme, certaines règles,
diagrammes et instruments scientifiques indispensables sont employés
pour l'usage et le bénéfice de l'élève,
afin qu'il puisse acquérir une connaissance correcte des
sciences et se perfectionner dans ses études. Une fois que les
principes sont acquis et que l'étudiant est perfectionné
dans chaque branche de son éducation, il peut se dispenser de
beaucoup de ses cartes, tableaux, sphères, livres, diagrammes,
etc., choses enfantines qui ne sont plus nécessaires ;
elles étaient utiles avant que son éducation ne fût
perfectionnée, pour donner la connaissance désirée,
mais une fois qu'elles ont accompli leurs buts, il n'a plus besoin de
leur aide... il en est de même pour l'Église à
propos des dons spirituels. Tandis qu'elle est dans cet état
d'existence, elle est représentée comme un enfant :
la prophétie, la révélation, les langues et les
autres dons spirituels sont les instruments d'éducation.
L'enfant ou l'Église, ne peut pas plus se perfectionner dans
son éducation sans l'aide des instruments que sont ces dons.
que ne le pourrait le chimiste dans ses recherches s'il était
privé des appareils nécessaires à ses
expériences. De même que le chimiste a besoin de son
laboratoire pour ses expériences aussi longtemps qu'il reste
une vérité à découvrir relative aux
éléments et à la composition de notre globe,
ainsi, de même, l'Église a besoin du grand laboratoire
de connaissances spirituelles- à savoir la révélation
et la prophétie - aussi longtemps qu'elle ne connaîtra
qu'en partie... De même qu'un être humain quand il est
enfant, parle comme un enfant, comprend comme un enfant et pense
comme un enfant, ainsi de même l'Église, dans cet état
d'existence. ne connaît qu'en partie ; mais comme l'enfant
qui, lorsqu'il devient homme, rejette les choses de l'enfance, ainsi
l'Église rejettera les choses de son enfance telles que la
« prophétie en partie », la
« connaissance en partie » et la « vue
en partie » lorsqu'elle deviendra, à l'aide de ces
choses, un homme parfait en Jésus-Christ ;ce qui est fait
en partie sera abandonné ou absorbé dans la plus grande
plénitude de connaissance qui y règne. - Divine
Authenticity of the Book of Mormon, 1:15.
Mais aucun de
ces dons ne cessera aussi longtemps que l'occasion de les employer
existera. Il est clair que c'était là la conviction
d'Orson Pratt, dont nous avons cité les paroles plus haut, si
l'on en croit les paroles suivantes de la même autorité :
« L'affliction des démons, la confusion des
langues, les poisons mortels et les maladies, sont tous des
malédictions qui ont été introduites dans le
monde par la méchanceté de l'homme. Les bénédictions
de l'Évangile sont accordées pour combattre ces
malédictions. Par conséquent, aussi longtemps que ces
malédictions existeront, les signes promis (Marc 16:16-18 ;
D&A 84:65-72) sont nécessaires pour combattre leurs
conséquences mauvaises. Si Jésus n'avait pas voulu que
les bénédictions soient aussi étendues et aussi
illimitées au point de vue temps que les malédictions,
il aurait certainement inclus quelque chose à ce sujet dans
ses paroles. Mais lorsqu'il fait une promesse universelle de certains
pouvoirs, pour permettre à chaque croyant de l'Évangile
dans le monde de vaincre certaines malédictions, léguées
à l'homme de ne pas croire la bénédiction
promise nécessaire, aussi longtemps que les malédictions
abondent parmi les hommes. »
7. Les
manifestations modernes. - Les publications officielles et
auxiliaires de l'Église abondent en exemples de manifestations
miraculeuses à notre époque. De nombreux récits
prouvés avec de nombreux cas pourront se trouver dans ce qui
suit : Divine Authenticity of the Book of Mormon, par Orson
Pratt, chap. 5 ; A New Witness for God, par B. H. Roberts, chap.
18.
Pour un traité
bref de « l'attitude de la science envers les miracles »
voir Jesus the Christ, p. 151 ; note 7 - sommaire d'un article
publié par l'Institut Victoria ou Société
Philosophique de Grande-Bretagne.
RÉFÉRENCES
SCRIPTURAIRES
Les dons
spirituels caractéristiques de l'Église du Christ
Voici les
miracles qui accompagneront ceux qui auront cru : en mon nom ils
chasseront les démons, etc. - Marc 16:16-18.
Promesse du
Seigneur : Celui qui croira en moi fera aussi les oeuvres que je
fais, et il en fera de plus grandes - Jean 14:12.
Pour ce qui
concerne les dons spirituels... - 1 Cor. 12:1 -11, 27-31 ; voir
aussi 14:1, 12.
Les apôtres
parlaient en d'autres langues, selon que l'esprit leur donnait de
s'exprimer - Actes 2:4-8 ; voir aussi versets 9 à 18.
Car ils les
entendaient parler en langues et glorifier Dieu - Actes 10:4
Lorsque Paul
leur eut imposé les mains, le Saint-Esprit vint sur eux, et
ils parlaient en langues et prophétisaient - Actes 19:6.
À un
autre, le don d'opérer des miracles ; à un autre,
la prophétie à un autre, le discernement des esprits ;
à un autre, la diversité des langues ; à un
autre, l'interprétation des langues - 1 Cor. 12:10 ; voir
aussi versets 28, 30 et 13:1 ; 14:2-28.
Citation de la
prophétie de Joël au sujet des dons de prophétie,
des visions et des songes - Actes 2:16, 17 ; voir aussi Joël
2:28, 29.
Excellence du
don de prophétie - 1 Cor. 14:1-5, 24-39.
Don de vision
et de révélation manifesté à Saul, connu
plus tard sous le nom de Paul, l'apôtre - Actes, chap. 9.
Le Seigneur
dit à Paul, en vision, pendant la nuit :... - Actes 18:9.
La nuit suivante, le Seigneur apparut à Paul, et dit :
prends courage - Actes 23:11 ; voir aussi Actes 27:23, 24.
Communication
de la volonté du Seigneur à Pierre par une vision -
Actes 10:10, 17 ; voir aussi 11:5.
Révélation
de Jésus-Christ à son serviteur Jean - Apo. 1:1.
Ils imposeront
les mains aux malades et les malades seront guéris - Marc
16:18.
Au nom de
Jésus-Christ de Nazareth, lève-toi et marche –
Actes 3:6.
Saul recouvra
la vue par l'administration d'Ananias – Actes 9:17, 18.
Guérisons
par l'intermédiaire de Paul - Actes 14:9-11 ; 28:8.
Quelqu'un
parmi vous est-il malade ? Qu'il appelle les anciens de
l'Église, et que les anciens prient pour lui, en l'oignant
d'huile au nom du Seigneur - Jaq. 5:14, 15.
Le Christ
donna à ses disciples le pouvoir de chasser les esprits
impurs, et de guérir toute maladie et toute infirmité -
Matt. 10:1.
Guérison
de Zeezrom repentant par l'intermédiaire d'Alma - Alma -
15:6-12.
Les malades
guéris et les mauvais esprits chassés parmi les
Néphites repentants - 3 Néphi 7:22.
Néphites
malades et affligés amenés au Christ ressuscité,
et guéris - 3 Néphi 17:9, 10.
Le Christ
ressuscité monta au ciel après avoir opéré
beaucoup de guérisons miraculeuses et ressuscité un
homme de parmi les morts - 3 Néphi 26:15.
Timothée
ressuscité des morts par son frère Néphi - 3
Néphi 19:4.
L'ordonnance
de guérison requise par la personne affligée - D&A
24:13, 14.
Manière
d'administrer l'ordonnance de la guérison - D&A 42:44.
Foi requise
pour que se manifeste le pouvoir de guérir - D&A 42:48.
Le don d'avoir
la foi pour être guéri et celui d'avoir la foi pour
guérir - D&A 46:19, 20 ; voir énumération
d'autres dons spirituels dans les versets 8-18 et 21-31.
Afin que vous
ne soyez pas déçus, cherchez ardemment les meilleurs
dons - D&A 46:8.
Le Seigneur a
promis à ses serviteurs, à notre époque, qu'ils
feront beaucoup d’œuvres merveilleuses en son nom - D&A
84:64-73.
Car il y a de
nombreux dons, et à chaque homme est donné un don par
l'Esprit de Dieu - D&A 46:11.
Afin qu'à
certains il soit donné d'avoir tous ces dons, de sorte qu'il y
ait un chef... - D&A 46:29.
Abondance
multipliée par les manifestations de l'Esprit - D&A 70:13.
L'Esprit donne
la lumière à chaque homme qui vient au monde - D&A
84:46.
Par l'Esprit
vos corps tout entiers seront remplis de lumière - D&A
88:66, 67.
Dans les
choses temporelles vous serez égaux... autrement l'abondance
des manifestations de l'Esprit sera arrêtée - D&A
70:14.
Toutes les
administrations spirituelles doivent être faites au nom du
Christ - D&A 46:31.
L'homme ne
peut voir Dieu s'il n'est vivifié par l'Esprit de Dieu - D&A
67:11.
À tous
ceux qui m'ont reçu j'ai donné le pouvoir de faire de
nombreux miracles - D&A 45:8.
Opérer
des miracles est un don de Dieu - D&A 46:21.
Dieu n'a pas
cessé d'être un Dieu de miracles - Mormon 9:15.
Prédiction
d'un jour où l'on dira que les miracles ont cessé -
Mormon 8:26.
Le Seigneur
affirme qu'il montrera des miracles, des signes et des prodiges - D&A
35:8.
CHAPITRE
13 : LA SAINTE BIBLE
ARTICLE 8. -
Nous croyons que la Bible est la parole de Dieu dans la mesure où
elle est traduite correctement...
Comment nous
acceptons la Bible. - L'Église de Jésus-Christ des
saints des derniers jours accepte la sainte Bible comme le premier de
ses livres canoniques, le premier des livres qui ont été
proclamés être ses guides écrits en foi et en
doctrine. Dans le respect sacré que les saints des derniers
jours ont pour la Bible, ils ont la même position que les
confessions chrétiennes en général ; mais
là où ils diffèrent d'elles c'est lorsqu'ils
reconnaissent, en outre, certaines autres Écritures comme
authentiques et sacrées, Écritures qui concordent avec
la Bible et servent à supporter et à souligner ses
faits et ses principes doctrinaux.
Les données
historiques et autres sur lesquelles repose la foi chrétienne
actuelle, quant à l'authenticité des écrits
bibliques, sont acceptées sans réserve par les saints
des derniers jours, comme elles le sont par les membres de n'importe
quelle Église, et en interprétation littérale,
il est probable que cette Église excelle.
Néanmoins,
l'Église fait des réserves en cas de traduction
erronée, celle-ci pouvant résulter de l'incapacité
humaine, et même dans cette mesure de précaution, nous
ne sommes pas seuls car les érudits bibliques admettent
généralement la présence d'erreurs de ce genre à
la fois de traduction et de transcription du texte. Les saints des
derniers jours croient que les textes originaux sont la parole de
Dieu à l'homme, et que, pour autant que ces textes ont été
traduits correctement, les traductions en sont considérées
comme d'authenticité égale. La Bible anglaise professe
être une traduction faite par la sagesse de l'homme. ; les
hommes les plus savants ont été enrôlés
pour la préparer et cependant pas une seule version n'a été
publiée sans que des erreurs aient été admises.
Cependant, un chercheur impartial trouvera plus de raisons de
s'étonner du petit nombre d'erreurs qui ont été
commises que du fait qu'on y trouve des erreurs.
Il n'y a pas
et il ne peut y avoir de traduction absolument exacte et sûre
de ces Écritures ou d'autres Écritures à moins
qu'elle ne soit faite grâce au don de traduction, l'un des dons
du Saint-Esprit. Le traducteur doit avoir l'esprit du prophète
s'il veut rendre dans une autre langue, les paroles du prophète ;
et la sagesse humaine seule ne suffit pas pour posséder cet
esprit. Que la Bible soit donc lue avec révérence et un
soin pieux, le lecteur recherchant toujours, par la prière, la
lumière de l'Esprit afin de pouvoir discerner les erreurs des
hommes.
Le nom
« Bible ». - Selon l'usage actuel, le terme
Sainte Bible désigne la collection d'écrits sacrés
connus encore sous le nom d'Écritures Hébraïques,
qui contiennent un récit des relations de Dieu avec la famille
humaine ; récit qui est entièrement limité
- à l'exception du récit des événements
antédiluviens - au Proche-Orient. Le mot Bible, quoique de
nombre singulier, est la forme française d'un pluriel grec,
Biblia, qui signifie littéralement livres. L'emploi de ce mot
remonte probablement au quatrième siècle, époque
à laquelle nous trouvons Chrysostome [1] employant ce
terme pour désigner les livres scripturaux reconnus alors
comme canoniques par les chrétiens grecs. Il faut noter que
l'idée d'une collection de livres prédomine dans tous
les usages anciens du mot Bible ; les Écritures étaient
alors, comme maintenant, composées des écrits de
nombreux auteurs, séparés les uns des autres par de
longues périodes de temps. On peut trouver, dans l'harmonie et
l'unité qui règnent dans toutes ces productions
diverses, une preuve importante de leur authenticité.
Le mot Biblia
fut ainsi doté d'un sens particulier en grec, signifiant les
livres saints, pour distinguer les Écritures sacrées
des autres écrits. Le terme devint bientôt courant en
latin, langue dans laquelle il fut employé, dès le
début, dans son sens particulier. Par l'usage du latin -
peut-être au cours du treizième siècle - le mot
finit par être considéré comme nom singulier
signifiant le livre ; cette déviation du sens pluriel,
invariablement associé au terme dans le grec original, tend à
obscurcir les faits. Il semble peut-être que la dérivation
d'un mot soit de peu d'importance ; cependant, dans ce cas, la
forme originale et l'usage premier du titre maintenant courant de ce
volume sacré présentent un intérêt
instructif, étant donné qu'ils projettent une certaine
lumière sur la compilation du livre dans sa forme actuelle.
Il est évident
que le nom Bible, avec sa signification courante, ne peut pas être
de lui-même un terme biblique ; son emploi pour désigner
les Écritures hébraïques est tout à fait
extérieur à ces Écritures elles-mêmes.
Dans sa première application, qui date des temps
post-apostoliques, il embrassait la plupart sinon tous les livres de
l'Ancien et du Nouveau Testament. Antérieurement à
l'époque du Christ, les livres de l'Ancien Testament n'étaient
pas connus sous un seul nom collectif, mais étaient désignés
par groupe :
(1) le
Pentateuque, ou les cinq livres de la Loi ; (2) les Prophètes ;
et (3) les hagiographes, qui comprennent tous les livres sacrés
non inclus dans les autres groupes. Mais nous pouvons le mieux
considérer les différentes parties de la Bible en
prenant les divisions principales séparément. La Bible
est divisée tout naturellement par le ministère
terrestre de Jésus-Christ ; les écrits des temps
pré-chrétiens prirent le nom d'Ancienne Alliance ;
ceux qui datent de l'époque du Sauveur et des années
qui suivirent immédiatement, prirent le nom de Nouvelle
Alliance [2]. Le terme Testament (du latin « testamentum »,
traduction du grec « diatêkê »,
alliance, ndt) fut de plus en plus employé et les termes
Ancien Testament et Nouveau Testament devinrent communs.
L'ANCIEN
TESTAMENT
Son origine et
son développement. - À l'époque du ministère
de notre Seigneur dans la chair, les Juifs étaient en
possession de certaines Écritures qu'ils considéraient
comme canoniques ou faisant autorité. Il ne peut guère
y avoir de doute quant à l'authenticité de ces
ouvrages, car ils furent fréquemment cités par le
Christ et ses apôtres, qui les appelaient « les
Écritures » [3]. Le Seigneur les mentionne
expressément sous les termes acceptés pour les
classifier : la loi de Moïse, les prophètes et les
Psaumes [4]. Les livres ainsi acceptés par le peuple à
l'époque du Christ sont parfois désignés sous le
nom de « canon juif des Écritures ». Le
terme canon, employé couramment aujourd'hui, suggère
non pas des livres qui sont simplement dignes de foi, authentiques ou
même inspirés, mais les livres qui sont reconnus comme
des guides faisant autorité en foi et en pratique. Le terme a
une dérivation instructive. Son original grec, kanôn,
signifiait règle droite à mesurer et, de là, il
prit le sens de critère de comparaison, loi, épreuve,
s'appliquant aux sujets moraux aussi bien qu'aux objets matériels.
Quant à
la formation du canon juif, ou Ancien Testament, nous lisons que
Moïse en écrivit la première partie, c'est-à-dire
la Loi, et qu'il la confia aux soins des Prêtres ou Lévites,
en leur donnant l'ordre de la conserver dans l'arche de
l'alliance [5] pour être témoin contre Israël
dans ses transgressions. Prévoyant qu'Israël serait un
jour gouverné par un roi, Moïse donna le commandement que
le monarque fit une copie de la Loi pour lui servir de guide [6].
Josué, qui succéda à Moïse dans certaines
des fonctions de conducteur du peuple d'Israël, écrivit
davantage sur les relations de Dieu avec le peuple, et les préceptes
divins ; et, selon toute évidence, il ajouta cet écrit
à la loi telle qu'elle avait été écrite
par Moïse [7]. Trois siècles et demi après
l'époque de Moïse, pendant lesquels la théocratie
fut remplacée par une monarchie, Samuel, le prophète
approuvé du Seigneur, écrivit au sujet de ce
changement, « dans un livre, qu'il déposa devant
l'Éternel » [8]. Ainsi la loi de Moïse
s'augmenta d'écrits ultérieurs faisant aussi autorité.
D'après les écrits d'Ésaïe, nous apprenons
que le peuple avait accès au Livre du Seigneur ; car le
prophète exhorta à le chercher et à le lire [9].
Il est évident, alors, qu'à l'époque d'Ésaïe
le peuple disposait d'une autorité écrite en doctrine
et en pratique.
Près de
quatre siècles plus tard, vers 640-630 av. J.-C., alors que
l'intègre roi Josias occupait le trône de Juda, après
la division d'Israël, Hilkijah, grand-prêtre et père
du prophète Jérémie, découvrit, dans le
temple, « un livre de la loi du Seigneur » [10]
qui fut lu devant les rois [11]. Ensuite, au cours du cinquième
siècle av. J.-C., à l'époque d'Esdras, l'édit
du Cyrus permit au peuple captif de Juda, reste du peuple d'Israël
autrefois uni, de retourner à Jérusalem [12] pour
y rebâtir le temple du Seigneur, selon la loi [13] de Dieu
qui se trouvait alors entre les mains d'Esdras. Nous pouvons en
déduire que la loi écrite était connue alors ;
et c'est à Esdras qu'est généralement attribué
le mérite d'avoir compilé les livres de l'Ancien
Testament tel qu'il pouvait se présenter à son époque ;
il y ajouta ses propres écrits [14]. Il fut probablement
assisté dans ce travail de compilation pair' Néhémie
et les membres de la Grande Synagogue, collège juif composé
de cent vingt savants [15]. Le livre de Néhémie,
qui continue les annales historiques commencées par Esdras,
est supposé avoir été écrit par le
prophète dont il porte le nom et, en partie du moins, du
vivant d'Esdras. Ensuite, un siècle plus tard, Malachie [16]
le dernier de cette lignée de grands prophètes qui
fleurirent avant l'époque du Christ, ajouta ses écrits,
complétant et fermant virtuellement le canon pré-chrétien,
par une promesse prophétique sur le Messie et sur le messager
dont la tâche serait de préparer les voies du Seigneur,
surtout en ce qui concerne les derniers jours, notre époque
actuelle.
Ainsi, il est
évident que l'Ancien Testament se développa par
l'apport des écrits successifs d'auteurs autorisés et
inspirés, de Moïse à Malachie, et que sa
compilation fut un procédé naturel et graduel, chaque
addition étant « déposée devant le
Seigneur », comme le disent les Écritures sacrées,
en compagnie des écrits précédents. Sans aucun
doute les Juifs connaissaient beaucoup d'autres livres qui ne sont
pas inclus dans l'Ancien Testament tel que nous le connaissons à
présent ; nous trouvons d'abondantes allusions à
ces livres dans les Écritures elles-mêmes, allusions qui
prouvent que beaucoup de ces livres extra-canoniques étaient
considérés comme ayant une autorité
considérable' Mais nous étudierons cette question plus
loin à propos des Apocryphes. La canonicité reconnue
des livres de l'Ancien Testament est attestée par les
nombreuses mentions que l'on trouve dans les derniers livres au sujet
des premiers, et par les nombreuses citations de l'Ancien Testament
que l’on trouve dans le Nouveau.
On a relevé
environ deux cent trente citations ou mentions directes, et, en plus
de cela, on y rencontre des centaines d'allusions moins directes.
Le langage de
l’Ancien Testament. - Presque tous les livres de l'Ancien
Testament ont été écrits à l'origine en
hébreu. Des savants affirment avoir trouvé des preuves
que des petites parties des livres d'Esdras et de Daniel ont été
écrites en chaldéen ; mais le fait que l'hébreu
prévaut comme langue des Écritures originales a valu à
l'Ancien Testament l'appellation commune de Canon Juif ou Hébreu.
Du Pentateuque, deux versions ont été reconnues - la
version hébraïque, propre, et la samaritaine [17]
qui fut conservée dans les caractères hébreux
les plus anciens par les Samaritains, qui étaient méprisés
des Juifs.
La version des
Septante et le Peshito. - Nous reconnaissons d'abord la traduction
importante du canon hébreu connue sous le nom de Version des
Septante [18]. C'est une version grecque de l'Ancien Testament,
traduite de l'hébreu sur les instances d'un monarque égyptien,
probablement Ptolémée Philadelphe, vers l'an 286 av.
J.-C. Le nom Version des Septante a été donné,
dit-on, parce que la traduction fut l’œuvre de
soixante-douze anciens, soixante-dix ou septante en chiffres ronds ;
ou, selon d'autres traditions, parce que le travail fut accompli en
soixante-dix ou soixante-douze jours ; ou bien encore, selon
d'autres histoires, parce que la version reçut la sanction du
conseil ecclésiastique juif, le Sanhédrin, qui comprend
soixante-douze membres. Ce qui est certain, c'est que la version des
Septante, parfois désignée par les chiffres romains
LXX, était la version courante parmi les Juifs à
l'époque du ministère terrestre du Christ, et fut citée
par le Sauveur et ses apôtres dans leurs allusions à
l'ancien canon. Elle est considérée comme la plus
authentique des versions anciennes, et elle est en usage de nos jours
parmi les catholiques grecs et les autres Églises orientales.
Il est ainsi évident que depuis environ trois cents ans avant
Jésus-Christ, l'Ancien Testament a été d'usage
courant, à la fois en hébreu et en grec ; et cette
duplication a été un moyen de protection efficace
contre les altérations.
Une autre
compilation, le Peshito, fut faite, selon la tradition, à une
date assez ancienne mais indéterminée et est appelée
« la plus ancienne version syriaque de là Bible ».
Elle contient les livres canoniques de l'Ancien Testament et un grand
nombre de livres du Nouveau Testament, omettant toutefois 2 Pierre, 2
et 3 Jean, Jude et l'Apocalypse. Le Peshito est considéré
par les érudits comme, un ouvrage d'une grande valeur
critique.
La compilation
actuelle reconnaît trente-neuf livres dans l'Ancien Testament ;
ceux-ci furent originellement combinés en vingt-deux livres,
correspondant aux lettres de l'alphabet hébreu. Les
trente-neuf livres, tels qu'ils sont constitués à
présent, peuvent être classés de façon
commode comme suit :
Le Pentateuque
ou les Livres de la Loi : 5
Les Livres
Historiques : 12
Les Livres
Poétiques : 15
Les Livres des
Prophètes : 17
Les livres de
la loi. - Les cinq premiers livres de la Bible portent collectivement
le nom de Pentateuque (pente - cinq, teukhos - volume) et
s'appelaient, parmi les anciens Juifs, la Torah, ou la loi. Moïse
est traditionnellement considéré comme leur auteur [19]
et, par conséquent, « Les Cinq Livres de Moïse »
est une autre appellation communément employée. Ils
donnent l'histoire, aussi brève qu'elle soit, du genre humain
de la création au déluge, et de Noé à
Israël ; ensuite un récit plus détaillé
de la vie des Israélites lors de leur esclavage en Égypte ;
et de là, des quarante années de voyage dans le désert
jusqu'au moment où les Israélites campèrent du
côté le plus éloigné de la Jordanie.
Les livres
historiques, au nombre de douze, comprennent : Josué, les
Juges, Ruth, les deux livres de Samuel, les deux livres des Rois, les
deux livres des Chroniques, Esdras, Néhémie, Esther.
Ils racontent l'histoire de l'entrée des Israélites
dans la terre promise et du chemin qu'ils parcoururent ensuite à
travers trois périodes distinctes de leur existence de peuple
(1) en tant que nation théocratique, organisée en
tribus unies par les liens de la religion et du sang ; (2) en
tant que monarchie, d'abord royaume uni, ensuite nation divisée
contre elle-même ; (3) en tant que peuple partiellement
conquis dont les vainqueurs devaient restreindre l'indépendance.
Les livres
poétiques, sont au nombre de cinq : Job, les Psaumes, les
Proverbes, l'Ecclésiaste et le Cantique des Cantiques. On les
appelle fréquemment ouvrages doctrinaux ou didactiques et le
terme désignatif grec Hagiographes (hagios - saint et graphe -
écrit) est encore appliqué [20]. Ils proviennent
d'époques très différentes et le fait qu'ils
sont associés dans la Bible est probablement dû au fait
que les Églises juives les ont employés comme règles
à suivre dans leurs dévotions.
Les livres des
prophètes comprennent les ouvrages plus volumineux :
Ésaïe, Jérémie, y compris ses Lamentations,
Ézéchiel et Daniel, communément appelés
les écrits des quatre Grands Prophètes ; et les
douze livres suivants, plus petits -Osée, Joël, Amos,
Abdias, Jonas, Michée, Nahum, Habakuk, Sophonie, Aggée,
Zacharie, et Malachie, appelés les livres des Petits
Prophètes. Ils donnent la teneur de la parole du Seigneur à
son peuple, de l'encouragement, des avertissements et des reproches,
selon leur condition, avant, pendant et après leur
captivité [21].
Les Apocryphes
comprennent un certain nombre de livres d'authenticité
douteuse, bien qu'ayant été, à certaines
époques, tenus en grande estime. C'est ainsi qu'ils furent
ajoutés à la version des Septante, et, pendant un
certain temps, ils furent acceptés par les Juifs d'Alexandrie.
Cependant, leur origine étant trop douteuse, ils n'ont jamais
été généralement admis. Ils ne sont pas
cités dans le Nouveau Testament. Le qualificatif apocryphe
signifiant caché ou secret, fut appliqué pour la
première fois à ces livres par Jérôme.
L'Église romaine professe les reconnaître comme
Écritures, cette décision ayant été prise
par le Concile de Trente (1546), quoique un certain doute sur
l'authenticité de ces ouvrages semble exister toujours, même
parmi les autorités de l'Église catholique romaine. Le
sixième article de la Liturgie de l'Église anglicane
définit les vues orthodoxes de l'Église quant au but et
à la signification des saintes Écritures ; et,
après avoir spécifié les livres de l'Ancien
Testament qui sont considérés comme canoniques,
poursuit ainsi : « Et les autres livres (comme le dit
Hiérome [Jérôme]), l'Église les lit
en tant qu'exemple pour la vie et instruction pour la conduite ;
mais, cependant, elle ne les applique pas pour établir de
doctrine ; et voici ces livres : Le Troisième Livre
d'Esdras ; Le Quatrième Livre d'Esdras ; Le Livre de
Tobie ; Le Livre de Judith ; Le reste du Livre d'Esther ;
Le Livre de la Sagesse ; Jésus, le Fils de Sirach ;
Baruch le Prophète ; Le Cantique des Trois Enfants ;
L'Histoire de Suzanne ; de Bel et le Dragon ; La Prière
de Manassé ; Le Premier Livre des Machabées ;
Le Second Livre des Machabées ».
LE NOUVEAU
TESTAMENT
Son origine et
son authenticité. - Depuis la dernière partie du
quatrième siècle de notre ère, il ne s'est guère
élevé de question importante au sujet de l'authenticité
des livres du Nouveau Testament, tel qu'il est constitué à
présent. Pendant des siècles, le Nouveau Testament a
été accepté comme canon des Écritures par
ceux qui professent la foi chrétienne [22]. On trouve
couramment, au quatrième siècle, des listes des livres
du Nouveau Testament tels que nous les possédons maintenant ;
nous pouvons mentionner, parmi ces listes, les catalogues d'Athanase,
d'Épiphane, de Jérôme, de Rufin, d'Augustin
d'Hippone, et la liste publiée par le troisième Concile
de Carthage. À ces catalogues on peut en ajouter quatre autres
qui diffèrent des précédents en ce qu'ils
omettent l'Apocalypse de Jean dans trois cas, et l'épître
aux Hébreux dans un.
Cette
abondance de preuves au sujet de la constitution du Nouveau Testament
au quatrième siècle est un résultat des
persécutions anti-chrétiennes de cette époque.
Au début du siècle en question, les mesures
d'oppression de Dioclétien, empereur de Rome, étaient
dirigées non seulement contre les chrétiens
individuellement et collectivement, mais aussi contre leurs écrits
sacrés, que le monarque fanatique essaya de détruire [23].
Certaines mesures de clémence étaient prévues à
l'intention de ceux qui livraient les livres saints confiés à
leur garde ; et pas mal de gens saisirent cette occasion de
sauver leur vie. Lorsque les rigueurs de la persécution se
relâchèrent, les Églises essayèrent de
juger ceux de leurs membres qui avaient faibli dans leur fidélité
à la foi, en livrant les Écritures, et tous furent
frappés d'anathème pour trahison.
Étant
donné qu'un grand nombre de livres ainsi livrés sous
menace de mort n'étaient pas, à cette époque,
acceptés généralement comme sacrés, ce
devint une question de première importance de décider
que les livres au juste étaient reconnus à ce point
sacrés que leur abandon ferait d'un homme un traître [24].
C'est de là que nous trouvons Eusèbe répartissant
les livres de la période messianique et apostolique en deux
classes : (1) ceux dont la canonicité était
reconnue ; les évangiles, les épîtres de
Paul, les Actes, 1 Jean, 1 Pierre et probablement l'Apocalypse ;
(2) ceux dont l'authenticité était discutée :
les épîtres de Jacques, 2 Pierre, 2 et 3 Jean, et Jude.
À ces deux catégories il en ajouta une troisième
comprenant les livres qui étaient reconnus comme faux [25].
La liste
publiée par Athanase, qui date approximativement du milieu du
quatrième siècle, donne la constitution du Nouveau
Testament, tel que nous le possédons maintenant ; et, à
cette époque, tout doute sur l'exactitude de l'énumération
semble avoir été écarté ; et nous
trouvons le Nouveau Testament, accepté communément par
les chrétiens de Rome, d'Égypte, d'Afrique, de Syrie,
d'Asie Mineure et de la Gaule. Le témoignage d'Origène,
qui écrivit au troisième siècle, et celui de
Tertullien, qui vécut au deuxième furent examinés
et prononcés concluants, par les auteurs qui vinrent après,
en faveur de la canonicité des évangiles et des écrits
apostoliques. Chaque livre fut jugé d'après ses propres
mérites, et tous furent déclarés, par
consentement commun, faisant autorité et obligatoires dans les
églises.
S'il faut
remonter plus haut, nous pouvons noter le témoignage d'Irénée,
connu dans l'histoire ecclésiastique comme Evêque de
Lyon ; il vécut dans la seconde moitié du deuxième
siècle et fut, dit-on, disciple de Polycarpe, qui fut
personnellement associé avec Jean le Révélateur.
Ses écrits volumineux affirment l'authenticité de la
plupart des livres du Nouveau Testament et déterminent les
auteurs de ces livres tels qu'ils sont admis à présent.
À ces témoignages peuvent être ajoutés
ceux des saints de Gaule, qui écrivirent à leurs
compagnons de souffrance en Asie, citant à profusion les
évangiles, les épîtres et l'Apocalypse [26]
les déclarations de Méliton, évêque de
Sardes, qui fit un voyage dans l'Est pour déterminer quels
étaient les livres canoniques, particulièrement de
l'Ancien Testament [27] a et les attestations solennelles de
Justin Martyr, qui embrassa le christianisme après l'avoir
étudié sérieusement et savamment et qui subit la
mort pour ses convictions. En plus des témoignages individuels
nous avons ceux des conciles ecclésiastiques et des collèges
officiels par lesquels les questions d'authenticité furent
jugées et tranchées. À cet égard, on peut
mentionner le Concile de Nicée, en 325 ap. J.-C. ; le
Concile de Laodicée, en 363 ap. J.-C. ; le Concile
d'Hippone, en 393 ap. J.-C. ; les troisième et sixième
Conciles de Carthage, en 397 et en 419 ap. J.-C.
Depuis cette
dernière date, aucune dispute au sujet de l'authenticité
du Nouveau Testament n'a réclamé beaucoup d'attention.
Il est maintenant trop tard et la distance qui nous sépare de
son origine est trop grande pour qu'il soit sage de remettre la
question sur le tapis. Le Nouveau Testament doit être accepté
pour ce qu'il affirme être ; et bien que beaucoup de
parties précieuses en aient peut-être été
supprimées ou perdues, tandis que certaines corruptions ont pu
se glisser dans les textes et des erreurs s'introduire par
inadvertance, suite à l'incapacité des traducteurs,
dans l'ensemble, le volume doit être accepté comme
authentique et digne de foi, et comme partie essentielle des saintes
Écritures [28].
Classification
du Nouveau Testament. - Le Nouveau Testament comprend vingt-sept
livres, classés commodément comme suit :
Historiques :
5
Didactiques :
21
Prophétiques :
1
Les livres
historiques comprennent les quatre évangiles et les Actes des
Apôtres. Les auteurs de ces ouvrages sont appelés
évangélistes et sont Matthieu, Marc, Luc et Jean ;
c'est à Luc que sont attribués les Actes des Apôtres.
Les livres
didactiques comprennent les épîtres ; et celles-ci
peuvent être rangées en trois groupes : (1) Les
épîtres de Paul comprenant (a) ses lettres doctrinales
adressées aux Romains, aux Corinthiens, aux Galates, aux
Éphésiens, aux Philippiens, aux Colossiens, aux
Thessaloniciens et aux Hébreux ; (b) ses communications
pastorales à Timothée, à Tite et à
Philémon ; (2) Les épîtres générales
de Jacques, Pierre, Jean et Jude.
Les ouvrages
prophétiques, qui consistent en la révélation de
Jean connue sous le nom d'Apocalypse.
LA BIBLE DANS
L'ENSEMBLE
Premières
versions de la Bible. - De nombreuses versions de l'Ancien Testament
et des Testaments combinés ont paru à différentes
époques. Nous avons déjà noté le texte
hébreu et le double samaritain du Pentateuque, et la version
grecque des Septante avec une mention sur le Peshito. Des révisions
et des traductions modifiées rivalisèrent avec la
version des Septante aux premiers siècles de l'ère
chrétienne ; Théodose, Aquila et Symmaque
publièrent chacun une nouvelle version. Une des premières
traductions latines fut la Version Italique, probablement préparée
au cours du deuxième siècle ; cette version fut,
plus tard, corrigée et amendée, et reçut le nom
de Vulgate, que l'Église catholique romaine considère
encore aujourd'hui comme la version authentique. Cette version
comprend l'Ancien et le Nouveau Testament.
Versions
modernes de la Bible. - Jean des Vignes fut le premier à
traduire une partie des saintes Écritures, les épîtres
et les évangiles, en langue française. La première
version française protestante du Nouveau et de l'Ancien
Testament fut publiée par Olivétan, avec l'aide de Jean
Calvin, à Neuchâtel, Suisse, en 1535, et à Genève
en 1540. Une autre édition de cette bible parut en 1588 et fut
appelée Bible de Genève parce qu'elle avait été
revue par le Collège des Docteurs de Genève. David
Martin publia en 1707, à Amsterdam, une révision de
cette bible, édition qui fut revue et corrigée dans la
suite par l'évêque Luscombe. D'autre part, Pierre de
Vaux fit publier, à Lyon, vers 1160, une version du Nouveau
Testament en langue populaire.
Quant aux
versions françaises catholiques, nous citerons celle de
Lemaistre de Sacy, du dix-septième siècle, celle de
Glaire et la version moderne de Crampon.
En 1611, fut
publiée la version anglaise autorisée, ou traduction du
roi Jacques ; c'était une nouvelle traduction de l'Ancien
et du Nouveau Testament, faite d'après les textes hébreux
et grecs, par quarante-sept savants, sur l'ordre du roi Jacques 1er,
d'Angleterre. Cette version remplaça toutes les versions
précédentes et est restée, jusqu'à
présent, en dépit des défauts nombreux et graves
qu'elle contient, la version la plus populaire et la plus couramment
employée par les Protestants dans les pays de langue anglaise.
En 1885, une Version Revisée fut publiée ;
-cependant celle-ci n'a pas encore été acceptée
généralement.
Authenticité
de la Bible. - Aussi intéressantes et instructives que
puissent être ces données historiques et littéraires
sur les Écritures hébraïques, l'examen de
celles-ci est subordonné à celui de l'authenticité
des livres. Car puisque, en commun avec le reste du monde chrétien,
nous les avons acceptés comme la parole de Dieu, il convient
particulièrement que nous examinions l'authenticité des
écrits sur lesquels notre foi se base dans une si grande
mesure. Toutes les preuves présentées par la Bible
elle-même, tels sa langue, les détails historiques et la
cohérence de son contenu, s'unissent pour confirmer la
prétention de la Bible que les différents livres ont
bien été écrits par les auteurs auxquels ils
sont attribués. Dans une multitude de cas, la comparaison est
aisée entre le récit de la Bible et l'histoire
séculière, surtout en ce qui concerne les biographies
et les généalogies ; et, dans de tels cas, il a
été découvert que les deux concordaient
généralement [29]. Nous trouvons une autre preuve
dans l'individualité dont fait preuve chaque écrivain,
ce qui a pour résultat une diversité bien marquée
de styles ; tandis que l'unité qui règne dans
l'ensemble de l'ouvrage proclame l'opération d'une influence
directrice à travers tous les âges du développement
du livre ; et celle-ci ne peut être rien moins que le
pouvoir d'inspiration, qui influença tous ceux qui furent
acceptés comme instruments de la volonté divine pour
préparer ce livre des livres. La tradition, l'histoire,
l'analyse littéraire, et par-dessus tout cela, l'épreuve
de la recherche par la prière et de l'étude tournée
vers la découverte de la vérité, s'unissent pour
prouver l'authenticité de ce volume d'Écritures et pour
montrer la voie, définie dans ses pages, qui ramène les
hommes dans la Présence éternelle.
Témoignage
du Livre de Mormon concernant la Bible. - Les saints des derniers
jours acceptent le Livre de Mormon comme volume d'Écritures
sacrées qui, de même que la Bible, contient la parole de
Dieu. Dans le chapitre suivant, le Livre de Mormon sera l'objet de
notre attention particulière ; mais il peut être
utile de mentionner ici les preuves collatérales fournies par
cet ouvrage en faveur de l'authenticité des Écritures
juives ; et de l'intégrité générale
de ces dernières dans leur forme actuelle. Selon le Livre de
Mormon, le prophète Léhi et sa famille, en compagnie de
quelques autres personnes, quittèrent Jérusalem, sur
l'ordre de Dieu, en 600 av. J.-C., au cours de la première
année du règne de Sédécias. Avant de
quitter leur pays natal, les voyageurs se procurèrent
certaines annales, gravées sur des plaques d'airain. Parmi ces
écrits, se trouvaient une histoire des Juifs et certaines
Écritures considérées à l'époque
comme authentiques.
Léhi
examina les annales : « Et il vit qu'elles
contenaient les cinq livres de Moïse, qui donnaient l'histoire
de la création du monde, et aussi d'Adam et d'Eve, qui furent
nos premiers parents ; et aussi une histoire des Juifs depuis le
début jusqu'au commencement du règne de Sédécias,
roi de Juda ; et aussi les prophéties des saints
prophètes, depuis le début jusqu'au commencement du
règne de Sédécias ; et aussi, beaucoup de
prophéties qui ont été dites de la bouche de
Jérémie » [30]Cette allusion directe au
Pentateuque et à certains prophètes juifs est une
preuve externe précieuse de l'authenticité de ces
parties des annales bibliques.
Néphi,
fils de Léhi, apprit dans une vision de l'avenir, les desseins
de Dieu concernant la famille humaine et vit qu'un livre de grande
valeur, contenant la paroles de Dieu et les alliances du Seigneur
avec Israël, parviendrait des Juifs aux Gentils [31]. Nous
apprenons, plus loin, que la compagnie de Léhi, qui, comme
nous le verrons, fut conduite à travers les eaux sur le
continent occidental, où elle s'établit et devint, par
la suite, un peuple nombreux et puissant, avait l'habitude d'étudier
les Écritures gravées sur les plaques d'airain ;
et, de plus, leurs écrivains en incorporèrent de
longues citations dans leurs propres annales grandissantes [32].
Voilà pour le témoignage du Livre de Mormon sur
l'authenticité de l'Ancien Testament ou du moins de ces
parties du canon juif qui étaient complètes lorsque la
petite colonie d'émigrants de Léhi quitta Jérusalem,
pendant le ministère du prophète Jérémie.
Mais, en
outre, cette voix de l'Ouest n'est pas muette au sujet des Écritures
du Nouveau Testament. Dans des visions prophétiques, de
nombreux prophètes néphites virent et ensuite prédirent
le ministère du Christ au méridien des temps, et
écrivirent des prédictions concernant les événements
principaux de la vie et de la mort du Sauveur, le tout avec une
fidélité et des détails frappants. Ce témoignage
est rapporté de Néphi [33] de Benjamin [34]
qui était à la fois prophète et roi,
d'Abinadi [35], de Samuel, le Lamanite converti [36] et
d'autres. En plus de ces prophéties et de beaucoup d'autres
concernant la mission de Jésus-Christ, qui concordent toutes
avec le récit de leur accomplissement rapporté par le
Nouveau Testament, nous trouvons dans le Livre de Mormon, le récit
de la mission du Sauveur ressuscité parmi les Néphites,
au cours de laquelle il établit son Église parmi eux,
selon le modèle que nous trouvons dans le Nouveau Testament ;
et, de plus, il leur donna ses instructions en employant des paroles
presque identiques à celles de ses enseignements parmi les
Juifs, en Orient [37].
[1] Voir note
1, à la fin du chapitre.
[2] Voir 1
Cor. 11:25 ; comparer Jér. 31:31-33.
[3] Jean
5:39 ; Actes 17:11.
[4] Voir Luc
24:24.
[5] Voir Deut.
31:9, 24-26.
[6] Voir Deut.
17:18.
[7] Voir Josué
24:26
[8] Sam.
10:25.
[9] Voir Es.
34:16.
[10] 2 Chron.
34:14, 15 ; voir aussi Deut. 31:26.
[11] Voir 2
Rois 22:8-10.
[12] Voir
Esdras 1:1-3.
[13] Voir
Esdras 7:12-14.
[14] Voir le
Livre d'Esdras.
[15] Cette
information historique est donnée dans certains ouvrages
apocryphes ; voir Esdras.
[16] Mal.,
chaps., 3, 4.
[17] Voir note
2, à la fin du chapitre.
[18] Voir note
3, à la fin du chapitre.
[19] Voir
Esdras 6:18 ; 7:6: Néhémie 8:1 ; Jean 7:10.
[20] Comme il
a été dit, on entend généralement par
« Hagiographes » ou écrits sacrés,
les cinq ouvrages poétiques de l'Ancien Testament. Certaines
autorités étendent la liste pour lui faire inclure tous
les livres, mentionnés dans le Talmud comme hagiographes, à
savoir : les Proverbes, l'Ecclésiaste, le Cantique des
Cantiques, les Lamentations et Daniel.
[21] Voir note
4, à la fin du chapitre. Pour les écrits mentionnés
dans la Bible mais ne s'y trouvant pas, voir note 8, à la fin
du chapitre.
[22] Voir
notes 5 et 6, à la, fin du chapitre.
[23] Voir The
Great Apostasy, du même auteur, p. 73.
[24] Voir
Hisforic Evidence of the Origin... of the Books of the New Testaent
12, par Tregelles.
[25] Voir
Eusèbe Ecclesiastical History 3:25.
[26] Voir
Eusèbe, livre 4.
[27] Eusèbe
4:26.
[28] Comparez
Jean 5:39.
[29] Voir note
7, à la fin du chapitre.
[30] 1 Néphi
5:10-13.
[31] 1 Néphi
13:21-23.
[32] Voir 1
Néphi chaps. 20-21 ; 2 Néphi chaps. 7, 8 ;
12-24.
[33] Voir 1
Néphi 10 4, 5 ; chaps. 11-14 ; 2 Néphi
25:26 ; 26:24.
[34] Mosiah,
chap. 3 ; 4:3.
[35] Mosiah,
chaps. 13-16.
[36] Hélaman
14:12.
[37] Voir 3
Néphi, chaps. 9-26 ; comparer, pour les références
du Nouveau Testament, avec Matt. chaps. 5-7, etc. ; et pour les
mentions de l'Ancien Testament, avec Es., chap. 54 ; Mal.,
chaps. 3, 4.
NOTES DU
CHAPITRE 13
1. Jean
Chrysostome, un des « Pères Chrétiens »
grecs, vécut pendant la seconde moitié du quatrième
siècle ; il fut patriarche de Constantinople, mais fut
déposé et exilé quelque temps avant sa mort qui
eut lieu en 407. Son emploi du terme biblia pour désigner le
canon scriptural est parmi les premières applications que l'on
ait trouvées jusqu'à présent. Il conseilla à
son peuple de profiter de la richesse des ouvrages inspirés,
de cette façon : « Écoutez, j'exhorte
tous ceux qui sont encore dans la vie séculière
d'acheter les biblia, les remèdes de l'âme. »
À propos des chrétiens juifs, il dit : « Ils
ont les biblia, mais nous avons les trésors des biblia, ils
ont les lettres, mais nous avons les lettres et l'interprétation. »
Quant aux
erreurs de traduction ou fautes dues à d'autres causes,
Bengel, théologien luthérien allemand, qui mourut en
1752, est cité comme ayant écrit : « Mangez
le pain de l'Écriture en simplicité, comme vous l'avez,
et ne soyez pas troublés si vous trouviez de-ci de-là
un grain de sable que la meule du moulin aurait laisser passer. Si
les saintes Écritures, qui ont été si souvent
compilées, étaient absolument sans variation, ce serait
un si grand miracle que la foi en elles ne serait plus de la foi. »
2. La copie
samaritaine du Pentateuque. - Dans sa précieuse série
de discours sur des sujets bibliques, David McKenzie présenta
ce qui suit avec référence aux écrits de Horne :
« Neuf cent soixante-dix ans avant Jésus-Christ, la
nation d'Israël se divisa en deux royaumes ; tous deux
gardèrent le même livre de la loi. La rivalité
empêcha l'un et l'autre d'altérer la loi ou d'y ajouter.
Après qu'Israël fut emmené en Assyrie, d'autres
nations occupèrent la Samarie. Celles-ci reçurent le
Pentateuque (2 Rois 17:26-28). La langue était hébraïque
ou phénicienne, alors que la copie juive fut changée en
chaldéen ; la corruption ou l'altération furent
ainsi rendues impraticables ; cependant, les textes restent
presque identiques. »
3. Versions de
la Bible ou de parties de la Bible. – La Version des Septante -
« Des opinions variées ont été émises
pour expliquer son appellation de Version des Septante ;
certains disent que Ptolémée Philadelphe demanda au
Grand-Prêtre Eléazar une copie des Écritures
hébraïques, et six savants juifs de chaque tribu
(soixante-douze au total), compétents pour les traduire en
grec ; ceux-ci furent enfermés dans l'île de Pharos
et en soixante-douze jours, ils achevèrent leur tâche ;
le libraire principal du roi, Démétrius Phalère,
la transcrivit telle qu'ils la dictèrent, mais ceci est
actuellement considéré comme une fable. D'autres disent
que ces mêmes interprètes, ayant été
enfermés dans des cellules séparées, écrivirent
chacun une traduction et elles coïncidèrent si
extraordinairement, autant en mots qu'en sentiments que l'évidence
de leur inspiration par le Saint-Esprit fut ainsi démontrée ;
cette opinion a aussi été rejetée comme trop
extravagante. Il est possible que soixante-douze écrivains
aient été employés pour la traduction ;
mais il est plus probable qu'elle acquit le nom de Version des
Septante parce qu'elle reçut l'approbation du Sanhédrin
juif qui comprenait soixante-douze personnes. Certains affirment
qu'elle a été exécutée à
différentes époques ; et Horne dit qu'il est plus
que probable que cette version fut faite pendant le règne de
Ptolémée Lagus et de son fils Philadelphe, vers 285 ou
286 avant Jésus-Christ. »
La Vulgate :
« version très ancienne de la Bible, fut traduite
de la Version des Septante en latin, mais par qui et quand, cela est
inconnu. Elle était d'un usage général au temps
de Jérôme et était appelée la Version
Latine ou Italique. Vers la fin du quatrième siècle
Jérôme commença une nouvelle version du texte
hébreu en latin, qu'il compléta graduellement. À
la fin, elle reçut l'approbation du Pape Grégoire 1er .
et est employée depuis le septième siècle. La
Vulgate actuelle, déclarée authentique par le Concile
de Trente au seizième siècle, est l'ancienne version
italique, révisée et améliorée par les
corrections de Jérôme et d'autres, et est la seule
permise par l'Église de Rome. »
La Version
Autorisée. « Certaines objections s'étant
élevées contre la Bible des Évêques à
la conférence de Hampton Court, en 1603, le roi Jacques 1er
ordonna de faire une nouvelle traduction. –Quarante-sept
personnes, éminentes par leur piété et leurs
connaissances bibliques, furent choisies à cette fin ;
elles furent divisées en six comités, deux pour siéger
à Oxford, deux à Cambridge et deux à
Westminster ; et chaque comité se vit confier une
certaine partie des Écritures. Ils commencèrent leur
tâche en 1607, et le tout fut terminé et imprimé
en 1611. Cette version est appelée La Version Anglaise
Autorisée et est maintenant celle qui est en usage. »
- Tiré de Analysis of Scripture History de Pinnock, p. 3, 5
(6e éd.)
4. Les Livres
prophétiques de l'Ancien Testament sont arrangés avec
peu ou pas du tout de considération pour l'ordre
chronologique, l'étendue des choses contenues plaçant
les plus grandes oeuvres les premières. L'arrangement
chronologique serait probablement : Jonas, Joël, Amos,
Osée, Ésaïe, Michee, Nahum, Sophonie, tous
prophétisèrent avant la captivité ; ensuite
viennent Jérémie, Habakuk, Ézéchiel et
Daniel qui écrivirent pendant la captivité, puis Aggée,
Zacharie et Malachie, après le retour des Juifs de captivité.
5. Copies
manuscrites du Nouveau Testament. - Trois manuscrits des écrits
du Nouveau Testament existant maintenant sont considérés
comme authentiques. Ils sont connus sous le nom de Manuscrit du
Vatican (maintenant à Rome), l'Alexandrin (maintenant à
Londres), et le Sinaïtique (placé dans la bibliothèque
de Saint-Pétersbourg). Le dernier nommé, le Sinaïtique,
est considéré comme la plus ancienne copie existante du
Nouveau Testament. Le manuscrit fut découvert en 1859 dans les
archives d'un monastère du mont Sinaï, d'où son
nom. Il fut découvert par Tischendorf et était dans la
bibliothèque impériale à Saint-Pétersbourg,
maintenant Léningrad, en Russie.
6. Concernant
l'authenticité de quelques parties du Nouveau Testament. - En
réponse à des objections élevées par des
critiques sur la véracité ou l'authenticité de
certains livres du Nouveau Testament, le groupe de témoignages
suivant peut être pris en considération. Les points sont
présentés ici tels qu'ils ont été réunis
par David McKenzie, et tels qu'il s'en sert dans ses discours sur la
Bible :
LES QUATRE
ÉVANGILES
1. Matthieu.
Papias, évêque d'Hiérapolis, fut un auditeur de
l'apôtre Jean. À propos de l'évangile de saint
Matthieu, Eusèbe cite les paroles suivantes de lui :
« Matthieu composa les Oracles dans la. langue hébraïque
et chacun les interprétait comme il pouvait. »
(Eusèbe, Histoire Ecclésiastique 3, 39)
2. Marc.
Papias dit aussi des écrits de Marc : « Marc,
étant devenu l'interprète de Pierre, écrivit
exactement tout ce dont il se rappela, sans cependant rapporter dans
l'ordre ce qui avait été dit ou fait par le Christ. Car
il n'entendit pas le Seigneur, ni ne le suivit, mais, plus tard,
assista Pierre qui adapta ses instructions aux besoins de ses
auditeurs, mais n'avait aucun dessein de donner un récit suivi
des oracles (ou discours) du Seigneur. » - Traductions de
l'évêque Lighfoot dans Conteniporary Review, août
1875.
3. Luc. Les
preuves internes montrent que l'évangile de Luc et les Actes
des Apôtres furent composés par le même auteur.
Saint Paul dit de Luc qu'il est médecin et le Docteur Hobart,
en 1882, publia, à Londres, un traité sur The Medical
Language of Saint Luke, et fait ressortir le fréquent emploi
de termes médicaux dans les écrits de Luc qui imprègne
tout le troisième évangile et les Actes des Apôtres.
Même M. Renan fait une admission semblable. Il dit : « Une
chose qui est hors de doute, c'est que les Actes ont eu le même
auteur que le troisième évangile et sont une
continuation de cet évangile. Point n'est besoin de s'arrêter
à prouver cette proposition, qui n'a jamais été
sérieusement contestée. Les préfaces qui sont en
tête des deux écrits, la dédicace de l'un et de
l'autre à Théophile, la parfaite ressemblance du style
et des idées fournissent à cet égard
d'abondantes démonstrations. » « Une
deuxième proposition, c'est que l'auteur des Actes est un
disciple de Paul, qui l'a accompagné dans une partie
considérable de ses voyages. » -- Ernest Renan,
dans Les Apôtres ; voir la préface.
4. Jean.
Irénée, évêque de Lyon vers 177 ap. J.-C.,
élève de Polycarpe qui fut martyrisé en 155 ou
156, relate, dans une lettre à un condisciple, ses souvenirs
de ce qu'il a entendu Polycarpe dire au sujet de ses relations avec
Jean et avec le reste de ceux qui ont vu le Seigneur et au sujet du
Seigneur, de ses miracles et de ses enseignements. Il aurait écrit
tout ceci en accord avec les Écritures (Eusèbe,
Histoire Ecclésiastique 5:20). Il est évident par le
texte qu'Irénée voulait dire par les « Écritures »
Matthieu, Marc, Luc, Jean. En outre, il proclame que « non
seulement quatre évangiles uniquement ont été
transmis depuis le commencement, mais que dans la nature des choses,
il ne pouvait y avoir plus ou moins de quatre évangiles. Il y
a quatre régions dans le monde et quatre vents principaux, et
pour cela, l'Église, destinée à avoir les mêmes
limites que le monde, doit être supportée par quatre
évangiles comme quatre piliers - Contemporary Review, août
1876, p. 413 [L'analogie forcée assumée par Irénée
entre les quatre évangiles et les quatre vents, etc., est,
bien entendu, sans fondement et son emploi paraît absurde ;
néanmoins le fait qu'il le note fournit une preuve que les
quatre évangiles étaient acceptés à son
époque -J. E. T].
LES ÉPITRES
DE PAUL
Les extraits
suivants du témoignage des critiques du Tübingen sur
quatre des épîtres de Paul sont instructifs.
De Wette dit,
dans son introduction aux Livres du Nouveau Testament (123 a) :
« Les lettres de Paul portent la marque de son génie
puissant. L'authenticité des plus importantes d'entre elles
est au-dessus de toute contradiction ; elles forment le noyau
solide du livre du Nouveau Testament. »
Baur dit dans
son Apôtre Paul (1:8) : « Non seulement aucune
suspicion concernant l'authenticité de ces épîtres
ne s'est élevée, mais elles portent si
incontestablement le sceau de l'originalité de Paul, qu'on ne
peut comprendre pour quelle raison les critiques. purent élever
la moindre objection contre elles. »
Weizsaecker
écrit (Apost. Zeitalter, 1866, p. 190) : « Les
lettres aux Galates et aux Corinthiens sont, sans aucun doute, de la
main de l'apôtre ; de sa main aussi vint incontestablement
l'épître aux Romains. »
Holtzmann dit
(Einleit. N. T., p. 224) : « Ces quatre épîtres
sont les homologoumènes de Paul (livres universellement
reconnus) dans l'acceptation moderne du mot. Nous pouvons réaliser,
eu égard à elles, la preuve d'authenticité
entreprise par Paley contre les libres penseurs de son temps. »
M. Renan, dans
Les Évangiles (p. 40-41), s'exprime ainsi : « Les
épîtres de Paul ont un avantage inégalé
dans cette histoire, c'est leur absolue authenticité. »
Renan dit des épîtres aux Corinthiens, aux Galates et
aux Romains qu'elles sont « indiscutables et
indiscutées », et ajoute : « Les
critiques les plus sévères, tels que Christian Baur,
les acceptent sans objection. »
7. Preuves
archéologiques qui confirment la Bible. - Le professeur A. H.
Sayce, M. A., résume ainsi son traité approfondi sur le
témoignage des anciens monuments : « Les
objections critiques à la véracité de l'Ancien
Testament, que, l'on tirait jadis de l'armurerie des écrivains
grecs et latins, ne peuvent plus jamais être émises ;
elles ont été discutées et rejetées une
fois pour toutes ; les réponses à ces objections
sont venues des papyrus, de l'argile et des pierres, des tombeaux de
l'ancienne Égypte, des tertres de Babylone et des palais en
ruines des rois assyriens. »
8. Écritures
manquantes. - Ceux qui s'opposent à la doctrine de la
révélation continue entre Dieu et son Église,
sous prétexte que la Bible est une collection complète
d'Écritures sacrées et que toute prétendue
révélation qui ne s'y trouve pas doit par conséquent
être fausse, peuvent profitablement prendre note des nombreux
livres qui ne sont pas compris dans la Bible et qui y sont cependant
mentionnés, généralement de façon à
ne laisser aucun doute quant au fait qu'ils furent autrefois
considérés comme authentiques. Parmi ces Écritures
extra-bibliques, les suivantes peuvent être nommées ;
quelques-unes existent de nos jours et sont classées parmi les
apocryphes, mais la plupart sont inconnues. Nous citerons le Livre de
l'Alliance (Ex. 24:7) ; le Livre des Guerres de l'Éternel
(Nom. 21:14) ; le Livre du Juste (Jos. 10:13) ; le Livre
des Statuts (l Sam. 10:25) ; le Livre d'Énoch (Jude 14) ;
le Livre des Actes de Salomon (l Rois 11:14) ; le Livre de
Nathan le prophète et celui de Gad, le prophète (1
Chron. 29:29) ; le Livre de d'Achija de Silo et les révélations
de Jéedo le prophète (3 Chron. 9:29) ; le Livre de
Schemaeja (2 Chron. 12:15) ; les mémoires du prophète
Iddo (2 Chron. 13:22) ; les mémoires de Jéhu (2
Chron. 20:34) ; les Actes d'Ozias par Ésaïe le fils
d'Amots (2 Chron. 26:22) ; le Livre de Hozai (2 Chron. 33:19)
une épître manquante de Paul aux Corinthiens (1 Cor.
5:9) ; une épître manquante aux Éphésiens
(Eph. 3:3) ; l'épître manquante aux Colossiens,
écrite de Laodicée (Col. 4:16) ; une épître
manquante de Jude (Jude 3) ; une déclaration de foi
mentionnée par Luc (1:1).
RÉFÉRENCES
SCRIPTURAIRES
Les
Écritures saintes
Vous êtes
dans l'erreur, parce que vous ne comprenez pas les Écritures,
ni la puissance de Dieu - Matt. 22:29.
Vous sondez
les Écritures, parce que vous pensez avoir en elles la vie
éternelle - Jean 5:39 ; voir aussi verset 46.
Abraham
répondit : Ils ont Moïse et les prophètes -
Luc 16:29.
Exemples du
Christ citant les Écritures - Matt. 4:4 ; Marc 12:10 ;
Luc 24:27.
L'Écriture
sainte donnée par le Saint-Esprit - Actes 1:16.
Toute Écriture
est inspirée de Dieu et utile pour enseigner - 2 Tim. 3:16.
Ce n'est -pas
par une volonté d'homme qu'une prophétie a jamais été
apportée, mais c'est poussés par le Saint-Esprit que
les hommes ont parlé de la part de Dieu - 2 Pi. 1:21.
Les Écritures
'témoignent du Christ - Jean 5:39 ; Actes 10:43 18:28 ;
1 Cor. 15:3.
Que par la
patience et par la consolation que donnent les Écritures nous
possédions l'espérance - Rom. 15:4.
Manifesté
maintenant par les écrits des prophètes - Rom. 16:26.
Car ils ne
connaissaient pas encore que, selon les Écritures, Jésus
devait ressusciter des morts - Jean 20:9.
Mais ces
choses ont été écrites afin que vous croyiez que
Jésus est le Christ - Jean 20:3 1.
Écritures
mentionnées et citées par les apôtres - Actes
chaps. 2 et 3 ; 8:32 ; 17:2 ; voir aussi 18:24 ;
28:23.
Aucune
prophétie de l'Écriture ne peut être un objet
d'interprétation particulière - 2 Pi. 1:20.
Les saintes
lettres qui peuvent te rendre sage à salut par la foi 2 Tim.
3:15.
Que signifie
ce passage de l'Écriture où il est dit que Dieu plaça
des chérubins ? - Alma 12:21.
Car ainsi
disent les Écritures : Choisissez aujourd'hui - Alma
30:8.
Néphi
lit au peuple des extraits du livre de Moïse et du livre
d'Ésaïe, et fait une application de toutes les Écritures
à leurs conditions - 1 Néphi 19:23.
Car mon âme
met toute sa joie dans les saintes Écritures, et mon cœur
les médite - 2 Néphi 4. 15.
Ce peuple ne
comprend pas les Écritures, car il cherche à s'excuser
- Jacob 2 23.
Après
je lui dis Crois-tu aux saintes Écritures ? - Jacob 7:10.
Alma confondit
Zeezrom en lui exposant les Écritures - Alma, chap. 12.
Voici, les
Écritures sont devant vous. Si vous voulez en fausser le sens,
ce sera pour votre propre destruction - Alma 13:20.
Vous vous
trompez grandement, et vous devriez sonder les Écritures -
Alma 33:2.
Mais ils
s'égaraient en cela, faute de n'avoir pas compris les
Écritures - 3 Néphi 1:24.
Lorsque Jésus
eut expliqué toutes ces Écritures aux Néphites -
3 Néphi 23:6 ; voir aussi verset 14.
N'a-t-il pas
lu les Écritures qui disent : Il vous faut prendre le nom
du Christ ? - 3 Néphi 27:5.
Écritures
gravées sur les plaques d'airain apportées de Jérusalem
- 2 Néphi 4:15.
La Bible
mentionnée dans une révélation divine à
Néphi : Ils auront une Bible et elle sortira de la bouche
des Juifs - 2 Néphi 29:3-6.
D'autres
Écritures doivent paraître - 2 Néphi 29:7-14.
Parce que vous
avez une Bible, vous ne devez point supposer qu'elle contient toutes
mes paroles - 2 Néphi 29:10.
Partie des
annales bibliques trouvées sur les plaques d'airain apportées
de Jérusalem - 1 Néphi 5:10-13.
Anciennes
annales qui contiennent ces parties de mon Écriture dont mon
Esprit a parlé - D&A 8:1.
Tout ce qu'ils
diront selon l'inspiration du Saint-Esprit sera Écriture - D&A
68:4.
Sous
l'influence de Satan, les gens déforment les Écritures
et ne les comprennent pas - D&A 10. 63.
Exhortation,
dans les derniers jours, à étudier les Écritures
- D&A 11:22.
Prouvant au
monde que les saintes Écritures sont vraies - D&A 20:11.
Principes de
l'Évangile contenus dans la Bible et le Livre de Mormon - D&A
42:12.
Écritures
données pour instruire ; et le pouvoir du Saint-Esprit
vivifie toutes choses - D&A 33:16.
Saintes
Écritures citées par l'Ange Moroni à Joseph
Smith - PGP, Joseph Smith, Histoire.
Un livre de
souvenir fut tenu dans la langue d'Adam - Moïse 6. 5. Écrit
selon le modèle donné par le doigt de Dieu - verset 46.
CHAPITRE
14 : LE LIVRE DE MORMON
ARTICLE 8. -
...Nous croyons aussi que le Livre de Mormon est la parole de Dieu.
DESCRIPTION ET
ORIGINE
Qu'est-ce que
le Livre de Mormon ? - Le Livre de Mormon est un écrit
divinement inspiré composé par les prophètes des
anciens peuples qui habitèrent le continent américain
des siècles avant et après le temps du Christ ;
annales qui ont été traduites au cours de cette
génération par le don de Dieu et sur son ordre. Le
traducteur autorisé et inspiré de ces Écritures
sacrées, par l'intermédiaire duquel elles ont été
données au monde en langue moderne, est Joseph Smith, dont
nous avons mentionné le premier contact avec ces plaques dans
notre premier chapitre. Comme nous l'avons déjà dit, au
cours de la nuit du 21 au 22 septembre 1823, Joseph Smith reçut,
en réponse à sa prière fervente, la visite d'un
personnage ressuscité [1] qui se présenta sous le
nom de Moroni. Des révélations ultérieures lui
apprirent que ce dernier était l'ultime représentant
d'une longue lignée de prophètes dont les écrits
traduits constituent le Livre de Mormon ; c'est par lui que les
anciennes annales avaient été clôturées ;
c'est par lui que les plaques gravées avaient été
déposées en terre ; et c'est par son ministère
qu'elles furent remises entre les mains du prophète et voyant
des derniers jours, dont l’œuvre de traduction se trouve
devant nous.
Lors de sa
première visite à Joseph Smith, Moroni lui parla de
l'existence des annales, qui dit-il, étaient gravées
sur des plaques d'or, enfouies, à ce moment-là, sur le
versant d'une colline proche de la maison de Joseph. Cette colline,
appelée Cumorah par un groupe des 'peuples anciens et Ramah
par un autre groupe, est située près de Palmyra, dans
l'État de New-York. L'endroit précis où les
plaques reposaient fut montré à Joseph en vision ;
et il n'éprouva aucune difficulté à le trouver
le lendemain de la visite dont nous venons de parler. Voici comment
Joseph Smith a rapporté les paroles de Moroni au sujet des
plaques : « Il dit qu'il existait un livre, gravé
sur des plaques d'or, donnant l'histoire des anciens habitants de
l'Amérique et la source dont ils étaient issus. Il dit
aussi que la plénitude de l'Évangile éternel y
était contenue, telle qu'elle avait été donnée
par le Seigneur à ces anciens habitants ; en outre, que
deux pierres contenues dans des arcs d'argent - et ces pierres fixées
à un pectoral, constituaient ce qu'on appelle l'urim et
thummim étaient déposées avec les plaques ;
que la possession et l'emploi de ces pierres étaient ce qui
faisait les « voyants » dans les temps anciens
et que Dieu les avait préparées pour la traduction du
livre » [2].
Joseph trouva
une grande pierre à l'endroit indiqué sur la colline de
Cumorah ; sous la pierre se trouvait une boîte, également
de pierre ; il en souleva le couvercle au moyen d'un levier ;
il vit alors à l'intérieur de la boîte, les
plaques et le pectoral avec l'urim et thummim décrits par
l'ange. Alors qu'il était sur le point d'enlever le contenu de
la boîte, Moroni lui apparut une fois de plus et lui défendit
d'emporter les choses sacrées à ce moment-là,
disant que quatre années devraient se passer avant qu'elles ne
fussent remises à sa garde personnelle, et que, entre-temps,
Joseph serait dans l'obligation de visiter l'endroit une fois par an.
C'est ce que le jeune révélateur fit, et il reçut
lors de chaque visite des instructions complémentaires au
sujet des annales et des buts de Dieu à leur égard. Le
22 septembre 1827, Joseph reçut de l'ange Moroni les plaques
et l'urim et thummim, avec le pectoral. Il reçut le
commandement de les garder avec le plus grand soin et il lui fut
promis que s'il faisait de son mieux pour les protéger, ils
resteraient inviolés entre ses mains et qu'à la fin du
travail de traduction, Moroni viendrait lui rendre visite de nouveau
pour recevoir les plaques.
La raison
justifiant l'avertissement qui fut donné à Joseph de
prendre soin des plaques et des autres objets, se manifesta bientôt,
car au cours de son bref trajet de retour chez lui, avec les reliques
sacrées, il fut attaqué ; mais grâce à
l'aide divine, il fut à même de résister à
ses assaillants et arriva finalement chez lui sain et sauf avec les
plaques et les autres objets. Cette attaque ne fut que le
commencement d'un véritable siège de persécutions,
qui ne cessèrent jamais de le harceler aussi longtemps que les
plaques restèrent sous sa garde. La nouvelle qu'il possédait
les plaques se répandit bientôt ; et de nombreuses
tentatives, la plupart accompagnées de violences, furent
faites pour les lui arracher des mains. Mais elles furent protégées ;
et, lentement, en dépit de beaucoup d'obstacles dus aux
persécutions de la part des méchants et à sa
pauvreté, qui l'obligeait à travailler et ne lui
laissait que peu de loisirs pour accomplir la tâche qui lui
avait été confiée, Joseph travailla à la
traduction ; et, en 1830, le Livre de Mormon fut publié
pour la première fois au monde.
La page de
titre du Livre de Mormon. - Notre meilleure réponse à
la question : « Qu'est-ce que le Livre de Mormon » ?
se trouve à la page de titre du volume. Nous y lisons :
LE LIVRE DE
MORMON, Récit écrit sur plaques DE LA MAIN DE MORMON
d’après les Plaques de Néphi.
Ce livre est
donc un abrégé des annales du peuple de Néphi et
aussi des Lamanites - Écrit à l'intention des
Lamanites, qui sont un reste de la maison d'Israël, et aussi à
l'intention des Juifs et des Gentils - Écrit par commandement
et aussi par l'esprit de prophétie et de révélation
- Écrit scellé et caché dans le Seigneur afin
qu'il ne soit pas détruit - Pour reparaître par le don
et le pouvoir de Dieu, pour être interprété -
Scellé de la main de Moroni et caché dans le Seigneur
pour reparaître, en temps voulu, par le ministère des
Gentils - L'interprétation de ce livre par le don de Dieu.
Il comprend
aussi un abrégé tiré du livre d'Éther,
qui contient les annales du peuple de Jared, lequel fut dispersé
à l'époque où le Seigneur confondit la langue
des hommes, alors que ceux-ci bâtissaient une tour pour
atteindre le ciel. Le but de ce livre est de montrer au reste de la
maison d'Israël les grandes choses que le Seigneur a faites en
faveur de. ses pères et de lui faire connaître les
alliances du Seigneur, et de lui faire savoir qu'il n'est pas rejeté
à tout jamais ; et aussi de convaincre les Juifs et les
Gentils que JÉSUS est le CHRIST, le DIEU ÉTERNEL, qui
se manifeste à toutes les nations - Et maintenant, s'il
contient des fautes, ce sont celles des hommes ; c'est pourquoi
ne condamnez pas les choses de Dieu, afin que vous soyez trouvés
sans tache devant le siège du jugement du Christ.
Cette
combinaison de titre et de préface est une traduction de la
dernière page des plaques et fut, très probablement,
écrite par Moroni, qui, comme nous l'avons déjà
dit, scella et cacha jadis les annales [3].
Divisions
principales du livre. - La page de titre nous apprend que, dans le
Livre de Mormon, nous nous trouvons en présence de l'histoire
de deux nations qui furent florissantes en Amérique et
descendaient de petites colonies amenées du continent oriental
par les directives divines. Pour plus de commodité, nous
appellerons ces deux nations les Néphites et les Jarédites.
La nation
néphite fut la seconde dans le temps et, sous le rapport de
l'ampleur des annales, la plus importante. Les ancêtres de ce
peuple furent emmenés de Jérusalem, vers l'an 600 av.
J.-C., par Léhi, prophète juif de la tribu de Manassé.
Sa famille immédiate, à l'époque de leur départ
de Jérusalem, comprenait sa femme Sariah, et leurs fils Laman,
Lémuel, Sam et Néphi ; à un stade ultérieur
de leur histoire des filles sont mentionnées, mais on ne nous
dit pas s'il y en eut parmi elles qui naquirent avant l'exode de la
famille. Outre sa propre maison, la colonie de Léhi comprenait
Zoram et Ismaël, ce dernier étant un Israélite de
la tribu d'Éphraïm [4]. Ismaël et sa famille se
joignirent au groupe de Léhi dans le désert et ses
descendants furent comptés avec la nation dont nous parlons.
Il apparaît que le groupe voyagea plus ou moins vers le
sud-est, en restant à proximité du rivage de la mer
Rouge ; ensuite, changeant leur orientation vers l'est, ils
traversèrent la péninsule arabique et là, sur
les rives de la mer d'Oman, construisirent un navire, qu'ils
chargèrent de provisions et dans lequel ils s'en remirent à
la providence divine sur les flots. On croit que leur navigation les
emmena vers l'est, à travers l'océan Indien, puis à
travers le Pacifique jusqu'à la côte occidentale de
l'Amérique, OÙ ils débarquèrent vers 590
av. J.-C. Le lieu de débarquement n'est pas décrit dans
le livre lui-même avec des détails suffisants pour
permettre des conclusions définitives à ce sujet.
Le peuple
s'établit sur ce qui était pour lui la terre promise ;
de ' nombreux enfants naquirent et, après quelques
générations, le pays fut occupé par une
postérité nombreuse. Après la mort de Léhi,
le peuple se divisa, une partie reconnaissant, comme chef, Néphi,
qui avait été dûment désigné à
l'office de prophète, tandis que l'autre partie proclamait
Laman, le fils aîné de Léhi, comme son chef. Dès
lors, les deux groupes de ce peuple maintenant divisé prirent
respectivement le nom de Néphites et de Lamanites. Par
intervalles, ils observaient entre eux un semblant de relations
amicales ; mais, généralement, ils furent ennemis,
les Lamanites manifestant une * hostilité et une haine
implacables envers leurs frères Néphites. Les Néphites
se développèrent dans les arts de la civilisation,
bâtirent de grandes villes et des royaumes prospères.
Cependant, ils tombaient souvent en transgression et le Seigneur les
châtiait en permettant à leurs ennemis héréditaires
de les vaincre. On croit traditionnellement qu'ils se répandirent
vers le nord pour occuper un territoire considérable en
Amérique Centrale et s'étendirent ensuite vers l'est et
vers le nord sur une partie de ce qui est maintenant les États-Unis
d'Amérique. Les Lamanites, tout en croissant en nombre,
subirent la malédiction du courroux divin ; ils devinrent
sombres de peau et enténébrés d'esprit,
oublièrent le Dieu de leurs pères, menèrent une
vie nomade sauvage et dégénérèrent pour
en arriver à l'état déchu dans lequel les
Indiens d'Amérique - leurs descendants en ligne directe -
furent trouvés par ceux qui redécouvrirent le continent
occidental beaucoup plus tard. Les luttes finales entre Néphites
et Lamanites eurent lieu dans le voisinage de la colline de Cumorah,
dans Ce qui est maintenant l’État de New-York et
aboutirent à la destruction des Néphites en tant que
nation, vers l'an 400 ap. J.-C. Le dernier représentant
néphite fut Moroni qui, errant de lieu en lieu pour sauver sa
vie, s'attendant chaque jour à être tué par les
Lamanites victorieux, écrivit les dernières pages du
Livre de Mormon, et cacha les annales dans la colline de Cumorah.
C'est ce même Moroni qui, ressuscité, remit les annales
entre les mains de Joseph Smith à notre époque.
La nation
jarédite. - Des deux nations dont l'histoire constitue le
Livre de Mormon, la première, dans l'ordre chronologique, est
le peuple de Jared, qui suivit son chef depuis la tour de Babel à
l'époque de la confusion des langues. Son histoire fut écrite
sur vingt-quatre plaques d'or par Éther, lé dernier de
ses prophètes qui, prévoyant la destruction de son
peuple à cause de ses iniquités, cacha les annales
historiques. Celles-ci furent trouvées, par après, vers
122 av. J.-C., par une expédition envoyée par le roi
Limhi, un souverain néphite. Les annales gravées sur
ces plaques furent abrégées, dans la suite, par Moroni
et ce dernier annexa ensuite le récit condensé aux
annales du Livre de Mormon ; il apparaît dans la
traduction moderne sous, le nom de Livre d'Éther.
Le premier et
principal prophète des Jarédites n'est pas mentionné
par son nom dans les annales telles qu'elles nous ont été
transmises ; il est connu seulement sous le nom de frère
de Jared. Au sujet de son peuple, nous apprenons que, au milieu de la
confusion de Babel, Jared et son frère importunèrent le
Seigneur pour qu'il leur épargnât, à eux, à
leurs parents et à leurs amis la dislocation imminente. Leur
prière fut entendue et le Seigneur les conduisit avec un
groupe important de personnes qui, comme eux, étaient libres
de la corruption de l'idolâtrie, loin de chez eux, promettant
de les guider dans un pays de choix, supérieur à tous
les autres pays. Leur itinéraire n'est pas donné avec
exactitude, nous apprenons seulement qu'ils atteignirent l'océan
et qu'ils y construisirent huit navires appelés barques, dans
lesquels ils s'engagèrent sur les eaux. Ces navires étaient
petits et sombres à l'intérieur ; mais le Seigneur
rendit certaines pierres lumineuses et celles-ci donnèrent de
la lumière aux voyageurs emprisonnés. Après une
navigation de trois cent quarante-quatre jours, la colonie débarqua
sur les rivages de l'Amérique.
Ils y
devinrent une nation florissante ; mais cédant, avec le
temps, à des dissensions internes, ils se divisèrent en
factions, qui se firent la guerre entre elles jusqu'à leur
destruction totale. Cette destruction, qui eut lieu près de la
colline de Ramah, appelée plus tard Cumorah par les Néphites,
eut probablement lieu à l'époque du débarquement
de Léhi, vers 590 av. J.-C. Le dernier représentant de
cette race infortunée fut Coriantumr, le roi, au sujet duquel
Éther avait prophétisé qu'il survivrait à
tous ses sujets et qu'il vivrait pour voir un autre peuple posséder
le pays. Cette prédiction fut accomplie lorsque le roi, dont
le peuple avait été exterminé, arriva, lors
d'une de ses courses errantes et solitaires, dans une région
occupée par le peuple de Mulek, que nous devons mentionner ici
comme la troisième ancienne colonie d'émigrants venus
du continent oriental.
Mulek était
le fils de Sédécias, roi de Juda, encore bébé
à l'époque de la mort violente de ses frères et
des cruelles tortures subies par son père sur l'ordre du roi
de Babylone [5]. Onze ans après le départ de Léhi
de Jérusalem, une autre colonie quitta la ville ; parmi
les membres de cette colonie se trouvait Mulek. La colonie prit son
nom, probablement à cause de ses droits de chef reconnus, en
vertu de son lignage. Le Livre de Mormon ne nous donne que peu de
renseignements au sujet de Mulek et de son peuple. Nous apprenons,
cependant, que la colonie fut amenée, à travers les
eaux ' à un point situé probablement sur la côte
de la partie septentrionale du continent américain. Les
descendants de ces colons furent découverts par les Néphites
sous Mosiah ; ils étaient devenus nombreux, mais, n'ayant
point eu d'Écritures pour les guider, ils étaient
tombés dans les ténèbres spirituelles. Ils se
joignirent aux Néphites, et leur histoire fusionne avec celle
de cette plus grande nation [6]. Les Néphites donnèrent
à une partie de l'Amérique du Nord le nom de Pays de
Mulek.
LES PLAQUES
ANCIENNES ET LA TRADUCTION
Les plaques du
Livre de Mormon, remises à Joseph Smith par l'ange Moroni,
étaient, selon la description qu'en fit le prophète des
derniers jours et autant qu'il pouvait s'en rendre compte, en or, de
dimensions uniformes ayant chacune environ dix-sept centimètres
de large et vingt centimètres de long, et étant un peu
moins épaisses qu'une feuille ordinaire de fer-blanc. Elles
étaient attachées ensemble par trois anneaux qui
perçaient les plaques près d'un de leurs bords.
Ensemble elles formaient un livre de près de quinze
centimètres d'épaisseur, mais tout n'a pas été
traduit, une partie ayant été scellée. Les
plaques étaient couvertes, des deux côtés, de
petits caractères gravés, dont ceux qui les examinèrent
dirent qu'ils étaient d'un ouvrage curieux, ayant l'apparence
d'être d'origine ancienne..
Trois groupes
de plaques sont mentionnés sur la page de titre du Livre de
Mormon :
1. Les plaques
de Néphi, qui, comme nous le verrons, étaient de deux
sortes : a) les grandes plaques, et b) les petites plaques.
2. Les plaques
de Mormon, contenant un abrégé des plaques de Néphi,
avec des additions apportées par Mormon et son fils Moroni.
3. Les plaques
d'Éther, contenant l'histoire des Jarédites.
On peut
ajouter à celles-ci un autre groupe de plaques, mentionnées
dans le Livre de Mormon et sous le rapport du temps, les plus
anciennes de toutes :
4. Les plaques
d'airain de Laban, apportées de Jérusalem par le peuple
de Léhi, contenant les Écritures et les généalogies
de Juifs, dont beaucoup d'extraits figurent dans les annales
néphites.
Nous devons
maintenant examiner, de façon plus spécifique, les
plaques de Néphi et l'abrégé qu'en fit Mormon.
Les Plaques de
Néphi sont ainsi appelées parce qu'elles furent
préparées par Néphi, le fils de Léhi, qui
fut le premier à y écrire. Ces plaques étaient
de deux sortes [7] que l'on peut désigner du nom de
grandes plaques et de petites plaques. Néphi commença
sa tâche de chroniqueur en gravant sur ses plaques un récit
historique de son peuple depuis le départ de son père
de Jérusalem. Ce récit comprend l'histoire de leurs
migrations, de leur prospérité et de leur détresse,
du règne de leurs rois et des guerres et des contentions du
peuple ; ces annales avaient la nature d'une histoire séculière.
Ces plaques
furent transmises d'un historien à l'autre au cours de toutes
les générations du peuple néphite et c'est ainsi
que lorsque Mormon les abrégea, les annales couvraient une
période d'environ mille ans, depuis 600 av. J.-C., date de
l'exode de Léhi de Jérusalem. Bien que ces plaques
portent le nom du premier auteur, l'œuvre séparée
de chaque historien porte, en général, le nom de
celui-ci, de telle sorte que ces annales sont composées de
plusieurs livres distincts.
Sur l'ordre du
Seigneur, Néphi fit d'autres plaques, sur lesquelles il
rapporta particulièrement ce qui peut être appelé,
au sens large, l'histoire ecclésiastique de son peuple, ne
mentionnant, des événements autres que religieux, que
ceux qui étaient nécessaires et propres à
assurer l'ordre et la suite de la narration. « J'ai reçu
du Seigneur, dit Néphi, le commandement de faire ces plaques
dans le but spécial d'y graver l'histoire du ministère
de mon peuple » [8]. Le but de cette histoire était
inconnu de Néphi ; c'était assez pour lui que le
Seigneur réclamât ce travail. Mais nous allons voir que
c'était dans un but sage.
L'abrégé
de Mormon. - Avec le temps, les annales accumulées arrivèrent
dans les mains de Mormon [9] qui entreprit de faire un abrégé
de ces ouvrages volumineux sur des plaques faites de ses mains [10].
Par ce procédé, fut composé un document plus
concis et d'un style, d'une langue et d'un traitement plus proches de
l'uniformité que ce n'aurait pu être le cas avec les
écrits variés d'auteurs aussi nombreux que ceux qui
avaient donné leurs apports à la grande histoire
pendant les nombreux siècles de sa croissance. Mormon
reconnaît l'inspiration de Dieu qui le poussa à
entreprendre cette grande tâche et en rend témoignage [11].
En préparant cette histoire plus courte, Mormon conserva la
division des annales en livres selon l'arrangement des textes
originaux ; et c'est ainsi que, bien que le langage puisse être
celui de Mormon -excepté dans le cas de citations extraites de
plaques de Néphi, qui sont très nombreuses - nous
trouvons les Livres de Néphi, le Livre d'Alma, le Livre
d'Hélaman, etc., la première personne du singulier
étant généralement conservée dans la
forme du discours.
Lorsque
Mormon, au cours de son travail d'abrègement des volumineuses
annales, arriva au temps du règne du roi Benjamin, il fut
profondément impressionné par le récit gravé
sur les petites plaques de Néphi - l'histoire des relations de
Dieu avec le peuple pendant la période d'environ quatre
siècles qui s'étend de l'époque où Léhi
partit de Jérusalem, jusqu'à l'époque du roi
Benjamin. Mormon avait un grand respect pour ces annales qui
comprenaient tant de prophéties au sujet de la mission du
Sauveur. Il n'essaya pas de transcrire ces plaques, mais il inclut
les originaux dans son propre abrégé des grandes
plaques, faisant des deux un seul livre. Les annales compilées
par Mormon contenaient donc un double exposé sur les
descendants de Léhi pour les quatre cents premières
années de leur histoire - la brève histoire séculière
condensée des grandes plaques et le texte complet des petites
plaques. Mormon déclare, dans une langue solennelle, et avec
une insistance dont les événements futurs devaient
montrer toute la signification, la sagesse cachée du dessein
dans lequel le Seigneur fit faire ce double « Et je le
fais dans un sage dessein, car j'y suis poussé par
l'inspiration de l'Esprit du Seigneur qui est en moi. Cependant, je
ne sais pas toutes choses ; mais le Seigneur connaît
toutes les choses à venir ; c'est pourquoi il me pousse à
faire selon sa volonté » [12].
Le dessein du
Seigneur dans la préparation et la conservation des petites
plaques, dont Mormon et Néphi témoignent [13] est
rendu clair par certains événements qui accompagnèrent
la traduction des annales par Joseph Smith. Lorsque le prophète
eût préparé la traduction de la première
partie des écrits de Mormon, le manuscrit échappa à
sa garde suite aux sollicitations iniques de Martin Harris dont il se
considérait le débiteur pour l'aide matérielle
qu'il recevait pendant qu'il consacrait son temps à l’œuvre.
Ce manuscrit cent seize pages en tout, ne fut jamais rendu à
Joseph mais, par les machinations ténébreuses des
puissances malignes, il tomba entre les mains d'ennemis, qui
conçurent sur-le-champ un plan pervers pour ridiculiser et
faire avorter les desseins de Dieu. Ce plan consistait en ce que les
conspirateurs attendraient jusqu'à ce que Joseph eût
retraduit la section qui manquait, et alors, le manuscrit volé,
qui, entre-temps, aurait été modifié de façon
à faire exprimer aux mots le contraire du vrai livre, serait
publié pour prouver que le prophète était
incapable de traduire les mêmes passages deux fois de la même
façon. Mais la sagesse du Seigneur s'interposa et réduisit
à néant ces ténébreux desseins.
Ayant châtié
le prophète en le privant, pendant un certain temps, de son
don de traduction et aussi de la garde des annales sacrées,
parce qu'il avait commis la faute de permettre que les écrits
passent en des mains inautorisées, le Seigneur fit
généreusement rentrer son serviteur repentant dans sa
faveur, lui révéla les desseins de ses ennemis [14]
et lui montra, en même temps, comment ces machinations
perverses seraient déjouées. Joseph reçut
l'ordre de ne pas essayer de retraduire cette partie de l'abrégé
de Mormon, dont la première traduction avait été
volée ; mais de traduire, au lieu de cela, l'histoire
relative à la même période, des plaques de Néphi
-le groupe de petites plaques que Mormon avait incorporé à
ses propres écrits. La traduction ainsi faite fut publiée
comme celle des annales de Néphi et non comme le texte de
Mormon, et il n'y eut pas de seconde traduction des parties qui
avaient fourni le texte du manuscrit volé.
La Traduction
du Livre de Mormon fut effectuée par le pouvoir de Dieu
manifesté dans l'octroi du don de révélation. Le
livre déclare ne pas relever de la sagesse ni de la science de
l'homme ; son traducteur n'était pas versé en
langues ; ses capacités étaient d'un ordre
différent et plus efficace. Avec les plaques, Joseph Smith
reçut de l'ange d'autres trésors sacrés,
comprenant un pectoral, auquel étaient attachés l'urim
et thummim [15] appelés Interprètes par les
Néphites ; et c'est grâce à l'emploi de ces
instruments qu'il fut à même de traduire les anciennes
annales en anglais moderne. Les détails du travail de
traduction n'ont pas été rapportés, à
part que le traducteur examinait les caractères gravés
au moyen des instruments sacrés et dictait ensuite au
secrétaire les phrases anglaises.
Joseph
commença son travail avec les plaques en copiant patiemment un
certain nombre de caractères, ajoutant sa traduction à
certaines des pages ainsi préparées. Le premier
assistant du prophète dans l’œuvre, Martin Harris,
obtint la permission d'emporter certaines de ces transcriptions dans
le but de les soumettre à l'examen d'érudits en langues
anciennes. Il plaça certaines de ces feuilles sous les yeux du
professeur Charles Anthon, du Collège de Columbia, qui, après
examen, certifia que les caractères appartenaient, en général,
à l'ancien égyptien, et que les traductions qui les
accompagnaient paraissaient être correctes. Apprenant comment
ces anciennes annales étaient parvenues entre les mains de
Joseph, le professeur Anthon demanda à M. Harris de lui
apporter le livre original afin de l'examiner, déclarant qu'il
désirait entreprendre la traduction du livre. Apprenant alors
qu'une partie du livre était scellée [16]
remarqua : « Je ne puis lire un livre scellé »,
accomplissant ainsi, à son insu, la prophétie d'Ésaïe
concernant la parution du volume : « Toute la
révélation est pour vous comme les mots d'un livre
cacheté que l'on donne à un homme qui sait lire, en
disant : Lis donc cela ! et qui répond : Je ne
puis, car il est cacheté » [17]. Un autre
linguiste, un certain docteur Mitchell, de New-York, ayant examiné
les caractères, rendit à leur sujet un témoignage
qui, dans tous ses points importants, correspond à celui du
professeur Anthon.