Le
pouvoir des conseils
Comment
délibérer en conseil
pour le bien de l’Église
et de la famille
M.
Russell Ballard
Titre
de l'édition d'origine : Counseling with our Councils
©1997
M. Russell Ballard
PRÉFACE
De
nombreux aspects du monde actuel sont en opposition directe avec les
enseignements du Seigneur Jésus-Christ. La forte influence de
Satan est visible tout autour de nous. La famille est attaquée
et nos jeunes sont constamment soumis à des influences
néfastes. Au cours des dernières décennies, nous
avons bénéficié de progrès technologiques
extraordinaires de toute sorte, mais dans le même temps, nous
avons assisté à une augmentation spectaculaire de
l’immoralité, de l’avortement, des divorces, des
sévices aux enfants, du ravage de la drogue, des crimes
violents et de nombreux autres maux de la société.
On
peut se soucier tout particulièrement des effets de ces maux
sur la famille. Un journaliste a écrit que « non
seulement le taux des naissances illégitimes actuel est sans
précédent sur les deux derniers siècles, mais
que, pour autant que nous le sachions, il est également
inégalé dans l’histoire de l’Amérique
en remontant jusqu’à l’époque des colonies
et dans l’histoire de l’Angleterre depuis le règne
des Tudor » (Himmelfarb, De-moralization of Society, p.
23). Lawrence Stone, éminent historien en sociologie,
professeur à l’université de Princeton, a dit :
« Depuis 1960, le nombre de divorces en occident n’a
pas de précédent historique que je connaisse et semble
unique... Il n’y a rien eu de semblable au cours des 2000
dernières années et probablement depuis plus
longtemps. » (cité dans Popenoe, « World
without Fathers », p. 13)
Les
circonstances sont tellement différentes aujourd’hui de
l’époque où j’étais adolescent, de
celle où j’étais jeune évêque et
même de celle où j’ai été évêque
pour la deuxième fois. Comme le président Ezra Taft
Benson l’a déclaré : « La
méchanceté se répand rapidement dans tous les
secteurs de notre société. ... Elle est plus organisée,
plus habilement déguisée et promue avec plus de moyens
que jamais. » (« Je témoigne »,
L’Étoile, janvier 1989, p. 75)
Face
à cette situation, je suis préoccupé depuis
plusieurs années par la question suivante : comment
l’Église peut-elle préparer au mieux tous ses
membres à faire face aux défis de notre époque
et à un environnement en perpétuel changement ?
Il
n’est plus possible, pour un dirigeant, homme ou femme - ou
même pour un parent - d’apporter à lui seul ce qui
manque si désespérément dans la vie des familles
et des membres de l’Église. Si nous voulons parvenir à
conduire les enfants de notre Père céleste vers la vie
éternelle, nous devons tenir conseil ensemble et nous soutenir
les uns les autres.
Mes
pensées se tournent régulièrement vers le
système inspiré des réunions de conseil qui
existe dans l’Église. Pour moi, il est évident
que le Seigneur a mis à notre disposition cet outil solide
pour nous aider à servir plus efficacement notre peuple et à
résoudre les problèmes auxquels doivent faire face les
personnes et les familles.
Nous
avons tous la responsabilité première de répondre
à nos besoins temporels et spirituels, et la plupart d’entre
nous peuvent se tourner vers la famille proche ou élargie pour
trouver de l’aide, des conseils et de l’encouragement.
Mais le Seigneur a aussi établi, à la fois dans
l’Église et dans nos foyers, un système de
conseils pour fortifier et élever chaque saint des derniers
jours. Du conseil de la Première Présidence et du
Collège des douze apôtres jusqu’au conseil de
famille, chaque conseil joue un rôle essentiel dans la
bénédiction et le salut des âmes. À
l’intérieur de l’Église, une grande partie
de cette œuvre sacrée est accomplie par les paroisses et
les pieux (dans ce livre, les termes pieux et paroisses
s’appliqueront aussi aux districts et aux branches).
Beaucoup
de nos évêques et de nos présidents de pieu sont
accablés par les problèmes personnels des membres de
leur unité. Tous les moyens doivent être utilisés
pour gagner la bataille pour l’âme des enfants de notre
Père. Je ressens fortement que la meilleure façon de
soulager le fardeau des dirigeants est d’inviter les membres
des conseils tenus dans les pieux et les paroisses à
participer à la recherche et à la mise en œuvre
des solutions que contient l’Évangile de Jésus-Christ.
Les pages vierges de la fin de ce livre peuvent vous servir à
noter les idées qui vous viendront, les réponses que
vous aurez trouvées et les actions que vous aurez décidé
de mettre en œuvre.
Dans
des circonstances appropriées, il serait bon de faire
participer les dirigeants des organisations auxiliaires aux
discussions menées pour trouver des solutions aux problèmes
rencontrés. Les sœurs dirigeantes sont membres des
conseils de pieu et de paroisse tout comme des comités
d’entraide de pieu et de paroisse. Les dirigeants de la
prêtrise ne peuvent pas se permettre d’ignorer
l’expérience, la sagesse, la sensibilité et
l’intuition que les femmes apportent à de telles
délibérations. Un de mes objectifs en écrivant
ce livre est d’encourager les dirigeants de la prêtrise à
inviter les sœurs à participer plus pleinement à
l’élaboration de solutions qui répondent aux
difficultés auxquelles doivent faire face les membres de
l’Église.
La
clarté des déclarations de nos dirigeants nous permet
de mieux comprendre l’aide essentielle que les sœurs
peuvent apporter. Le président Howard W. Hunter a écrit :
« Il me semble qu’il y a un grand besoin de battre
le rappel des femmes de l’Église pour qu’elles
fassent front avec les Autorités générales, pour
endiguer le déferlement du mal qui nous entoure et faire
avancer l’œuvre de notre Sauveur... Si nous obéissons
au Christ, nous constituons une majorité. Mais ce n’est
qu’ensemble que nous pouvons accomplir l’œuvre
qu’il nous a confiée et être préparés
le jour où nous le verrons. » (« Aux
femmes de l’Église », L’Étoile,
juillet 1995, p. 120)
Mon
souhait est que ce livre aidera tous ceux qui ont été
appelés à diriger et à servir dans l’Église
à entrevoir le potentiel des conseils mis en place dans
l’Église de Jésus-Christ des saints des derniers
jours.
Je
remercie les nombreuses personnes qui ont contribué à
la réalisation de cet ouvrage. Ma secrétaire, Carolyn
Hyde, a été une aide précieuse grâce à
ses recherches et à sa préparation et sa révision
du manuscrit. Plusieurs amis et collègues ont lu les
brouillons de cet ouvrage et ont fait des recommandations inspirées
pour son amélioration. Mes échanges avec Joseph Walker
et Andrew Wilson m’ont aidé à faire avancer le
projet. Ron Millett et Sheri Dew, de Deseret Book, ont encouragé
ce projet dès ses débuts et d’autres membres de
l’équipe de Deseret Book, y compris Kent Ware, Suzanne
Brady, Richard Erickson et Tonya Facemyer, m’ont aidé à
finaliser le manuscrit et à donner à l’ouvrage sa
forme définitive. Comme toujours, j’exprime mon amour et
mon appréciation à ma femme, Barbara, pour sa patience
et ses encouragements constants. Malgré les excellentes
contributions et suggestions de toutes ces personnes et de beaucoup
d’autres, je porte seul la responsabilité du contenu de
ce livre.
INTRODUCTION :
LA SYNERGIE SPIRITUELLE
Dans
mon introduction au livre « Our Search for Happiness »,
je demandais au lecteur de méditer un moment sur le mot
compréhension. J’écrivais : « Voici
un mot tout simple que la plupart d’entre nous prononcent
quotidiennement. Pourtant, sa portée est remarquable. Grâce
à la compréhension, nous pouvons améliorer des
relations, renforcer un bon voisinage, unifier des nations et même
instaurer la paix dans notre monde troublé. Sans elle prennent
place souvent le chaos, l’intolérance, la haine et la
guerre. En un mot : l’incompréhension. »
(Ballard, Our Search for Happiness, p. 1)
Tout
comme pour l’ouvrage cité, mon principal objectif, en
écrivant ce livre, est de faciliter la compréhension.
J’écris en priorité pour les membres de l’Église
qui ont été appelés à servir dans un des
nombreux conseils tenus dans l’Église, comme une
présidence de pieu, un épiscopat, un conseil de pieu ou
de paroisse, ou la présidence d’une organisation
auxiliaire. De plus, de nombreux membres de l’Église
tiennent des conseils de famille. Mon espoir sincère est que
ceux qui liront ces pages auront une meilleure notion de ce qu’est
un conseil de l’Église, de la manière dont il
fonctionne et de la manière dont les membres de l’Église
peuvent apporter une meilleure contribution aux débats tenus
au sein de ces conseils. En un mot : la compréhension.
Il
y a plusieurs années, j’ai reçu la tâche
d’assister à une conférence de pieu en Europe.
Quand je suis arrivé au centre de pieu, j’ai rencontré
la présidente de la Société de secours du pieu
qui était occupée à préparer une
collation pour la présidence de pieu et moi-même. J’en
ai profité pour parler avec elle en privé et la
remercier pour son service fidèle. Au cours de notre
conversation, je l’ai questionnée sur ses sentiments à
propos de son service dans l’Église.
Avec
une pointe d’exaspération, elle m’a dit :
« Frère Ballard, les frères dans l’Église
comprendront-ils un jour que les sœurs veulent apporter une
contribution aux problèmes réels posés à
l’Église et à ses membres ? »
Comme
vous pouvez l’imaginer, j’ai été quelque
peu surpris par sa réponse et la frustration dont elle
témoignait. Je lui ai alors demandé des précisions.
« Quelquefois,
j’ai le sentiment d’être une figurante à la
table du conseil. Je suis là pour servir mais pas pour donner
mon avis. Quand ils parlent des moyens d’accomplir la mission
de l’Église, ils ne me demandent jamais mon avis et
quand ils s’adressent aux dirigeants de pieu pour des
décisions, ils ne me considèrent jamais comme une
dirigeante capable d’apporter sa contribution à la
progression spirituelle du pieu. Parfois, ils parlent même en
ma présence des moyens de répondre aux besoins des
sœurs du pieu sans m’inviter à participer. J’ai
des tâches à accomplir et je fais ce qu’on me
demande. Mais je n’ai jamais le sentiment qu’on me
demande mon avis. Est-ce de cette façon que les choses sont
censées fonctionner ? »
Ma
première pensée a été : « Comment
est-ce possible ? Elle fait partie du conseil de pieu et elle
dirige la Société de secours dans son pieu. Comment se
fait-il qu’elle ne se sente pas partie prenante ? »
Je lui ai assuré qu’il n’entrait pas dans le plan
du Seigneur d’ignorer les capacités spirituelles de
celles qui sont appelées par inspiration à présider
les organisations de la Société de secours, des Jeunes
Filles et de la Primaire dans les pieux et les paroisses. Dieu a
inspiré la création d’un système de
conseils qui a pour but de réunir la vision et l’expérience
de tous ceux qui ont été appelés à servir
à des postes-clés dans les pieux et les paroisses.
Cette
conversation avec cette charmante sœur m’a fait
réfléchir. Combien de nos présidentes de Société
de secours ont le même sentiment ? Combien de présidentes
de Primaire ? Combien de présidentes des Jeunes Filles ?
Combien de nos présidents de collèges d’anciens,
de nos chefs de groupes de grands prêtres, de nos membres de
grands conseils et d’autres dirigeants d’organisations se
sentent non représentés autour de la table du conseil
ou à l’intérieur de la communauté du pieu
ou de la paroisse où ils servent ? Comprenons-nous bien
le système des conseils ? Sommes-nous conscients du
pouvoir, de la dynamique et de la force que peuvent apporter les
conseils à notre époque dans nos responsabilités
respectives au service des enfants de Dieu ?
Cette
expérience et d’autres m’ont incité à
évoquer ce sujet au cours d’une conférence
générale. En fait, lors de deux conférences
successives, j’ai parlé au pupitre du Tabernacle de Salt
Lake City de l’importance du système des conseils dans
l’Église de Jésus-Christ des saints des derniers
jours. J’ai essayé de montrer le pouvoir spirituel et la
direction inspirée qui découlent des réunions de
conseil tenues dans les pieux, les paroisses et les familles
lorsqu’elles sont dirigées correctement. J’ai
promis aux parents que leur famille sera grandement bénie
s’ils prennent conseil l’un de l’autre. J’ai
aussi promis aux dirigeants de pieu et de paroisse que leur service
sera plus efficace s’ils apprennent à profiter de la
sagesse, de l’expérience, de la foi et du témoignage
de tous les membres des conseils dans l’Église.
Après
mon premier discours à ce sujet, j’étais
impatient de savoir si mes propos avaient été compris,
particulièrement par nos évêques. Peut-être
est-ce dû à mon passé professionnel mais je suis
toujours impatient de voir des résultats. Ainsi, pendant les
sessions de formation que j’ai animées en divers
endroits à travers le monde, j’ai mis l’accent sur
le conseil de paroisse. Pendant la formation, je demandais à
quelques participants de simuler une réunion de conseil de
paroisse. Un évêque dans l’assistance était
désigné pour diriger cette réunion et je lui
donnais un cas pratique impliquant une famille moins-pratiquante. Je
demandais ensuite à l’évêque d’utiliser
le conseil de paroisse pour établir un plan pour remotiver
cette famille.
À
chaque fois, l’évêque se saisissait du problème
et disait : « Voici la situation et voici ce que je
pense que nous devrions faire. » Ensuite, il distribuait
des tâches aux membres du conseil de paroisse. C’était
peut-être un bon exercice de délégation mais
l’expérience et la sagesse des membres du conseil
n’étaient pas utilisées. Au bout d’un
moment, je suggérais à l’évêque
d’essayer de nouveau, mais cette fois, en demandant des idées
et des recommandations aux membres de son conseil avant de prendre
des décisions. Je l’encourageais tout particulièrement
à demander des idées aux sœurs. J’essayais
d’enseigner le concept que, bien que les hommes et les femmes
ont des responsabilités différentes, ils apportent à
leur responsabilité dans l’Église leur passé,
leurs talents, leur expérience et leur point de vue. Ce n’est
pas un secret de dire que les hommes et les femmes ont tendance à
voir les choses selon une perspective qui leur est propre aux uns et
aux autres (perspectives aussi valables, utiles et nécessaires
les unes que les autres dans le travail des conseils). Évidemment,
quand l’évêque ouvrait la réunion en
invitant les membres du conseil à discuter ensemble, c’était
comme si les écluses des cieux s’ouvraient : un
réservoir de visions et d’inspiration se déversait
soudainement parmi les membres du conseil alors qu’ils
planifiaient le soutien à apporter à une famille
moins-pratiquante.
En
observant le même scénario se reproduire à chaque
fois, j’ai décidé qu’il serait utile
d’écrire plus en détail sur l’importance
des conseils parce que les dirigeants, en particulier les présidents
de pieu, les évêques et les parents ont grand besoin de
comprendre et d’obtenir le pouvoir spirituel qui réside
dans les conseils. Il n’existe aucun problème dans une
famille, une paroisse ou un pieu qui ne puisse être résolu
si nous recherchons la solution à la manière du
Seigneur en tenant conseil les uns avec les autres.
À ce stade, il serait utile de s’arrêter un instant sur la
définition du mot conseil, afin de s’assurer que nous
abordons le sujet sous le même angle. Si nous faisons une
recherche dans le dictionnaire, nous trouvons plusieurs définitions.
Pour servir mon objectif, je voudrais mentionner la définition
succincte des conseils de l’Église que donne
l’Encyclopedia of Mormonism :
Le
concept du conseil dans l’Église de Jésus-Christ
des saints des derniers jours renferme des principes d’ordre
administratif et organisationnel. Il existe des conseils permanents,
tels que le Conseil des douze apôtres,... les grands conseils
de pieu et les conseils formés de dirigeants de collèges
de la prêtrise et d’officiers d’organisations
auxiliaires qui travaillent ensemble. Quelquefois, des représentants
directement concernés sont invités (activités
sportives, jeunes adultes...) Les conseils de l’Église
prévoient et coordonnent les activités, rassemblent des
informations, planifient des programmes ou des évènements,
prennent des décisions et résolvent les problèmes
de leur unité...
La
philosophie d’un conseil est ce que le sociologue Thomas O’Dea
a appelé une « démocratie participative »
dans la culture mormone (The Mormons, Chicago, 1964, p. 165). Au
cours des réunions périodiques des conseils, les
besoins individuels et organisationnels sont pris en compte.
Reconnaissant les conditions uniques entourant une unité
particulière, une zone géographique ou un groupe de
personnes, les conseils identifient les programmes et les activités
qui doivent être planifiés et organisés (le
conseil n’a pas pouvoir de décision finale ; ce
pouvoir revient au dirigeant de l’unité, comme le
président de pieu ou l’évêque).
Les
conseils sont plus que des mécanismes de coordination. Ils
servent aussi de vecteur d’enseignement et de développement
pour la famille, la paroisse, le pieu, la région, ou l’Église.
En participant aux conseils, les membres de l’Église
sont mis face à des défis organisationnels plus larges.
Ils voient les dirigeants en action, apprennent à planifier, à
analyser des problèmes, à prendre des décisions
et à s’organiser au-delà des limites de leur
propre sphère de responsabilité. La participation des
membres de l’Église aux conseils contribue à les
préparer à leurs futures responsabilités de
dirigeants. (« Priesthood Councils », Ludlow,
Encyclopedia of Mormonism, vol. 3, p. 1141-1142)
Je
crois que le jour est venu où on ne peut pas espérer
édifier l’Église et amener le cœur et l’âme
de ses membres au Christ sans utiliser chaque ressource que le
Seigneur met à notre disposition. Dans toute l’Église,
les dirigeants sont soucieux de la spiritualité des membres.
Nous nous soucions du manque d’assiduité des nouveaux
convertis. Je crois que la réponse à ces soucis se
trouve dans la compréhension et l’usage correct de nos
conseils, en particulier du conseil de paroisse. Est-il vain de
croire que les évêques et les présidents de
branche de l’Église peuvent exploiter les ressources
collectives dont ils disposent pour stopper cette perte inutile de
tant d’enfants de notre Père céleste ?
Si
le dirigeant de mission de paroisse comprenait que les organisations
auxiliaires sont une ressource pour l’aider dans l’œuvre
missionnaire, il pourrait suggérer à la présidence
de la Société de secours de rendre visite à une
famille d’amis de l’Église enseignés par
les missionnaires pour inviter la mère à assister à
une activité ou à une réunion de la Société
de secours. Pour ce faire, il n’y a la nécessité
d’aucune réunion particulière, seulement d’un
dirigeant de mission de paroisse qui cherche à engager le
conseil de paroisse dans une action avec les missionnaires pour
accueillir une famille dans l’Église. Les dirigeants des
Jeunes Gens, des Jeunes Filles et de la Primaire peuvent s’impliquer
de même pour le bien des membres des familles qui relèvent
de leur responsabilité. Ne pensez-vous pas qu’il serait
facile et approprié d’élaborer un plan
d’intégration qui contribuerait à la conversion
et à la rétention de chaque homme, femme, adolescent ou
enfant qui s’intéresse à l’Église ?
Si dans les conseils de l’Église chaque participant est
soucieux de soutenir les missionnaires, je crois que bien plus de
convertis seront mieux intégrés dans l’Église.
Le
même concept s’applique à presque tous les
problèmes qui se posent à une branche, à une
paroisse, à un pieu ou à une famille. Par exemple, nous
nous inquiétons des membres moins-pratiquants de l’Église.
Nous passons des heures dans diverses réunions à parler
d’eux et à planifier les moyens d’apporter des
bénédictions dans leur vie. Percevez-vous le potentiel
de la prêtrise et des organisations auxiliaires qui travaillent
ensemble pour tendre la main à toutes ces familles et à
toutes ces personnes ? Je crois que nous pouvons trouver les
réponses aux problèmes de la pratique religieuse
auxquels ont à faire face nos paroisses et nos pieux grâce
à la prêtrise et aux organisations auxiliaires. Je crois
aussi que l’adversaire ne veut pas que nous sachions utiliser
les conseils de la bonne façon.
Les
Frères se sont inquiétés depuis des années
de la lourde charge qui pèse sur nos évêques et
nos présidents de branche. Pour moi, le meilleur moyen de
soulager leur fardeau est qu’ils tiennent conseil dans leurs
réunions.
Pendant
de nombreuses années avant d’être appelé à
servir en tant qu’Autorité générale de
l’Église de Jésus-Christ des saints des derniers
jours, j’ai travaillé dans la vente d’automobiles,
tout comme mon père avant moi. Au cours de ces années,
j’ai appris à reconnaître le bruit et la
performance d’un moteur bien réglé. Pour moi,
c’est de la musique. Cela va du gentil ronronnement d’un
moteur au ralenti au rugissement d’un accélérateur
enfoncé à fond. Le plus excitant est la puissance du
moteur que reflète son bruit. Il n’y a rien de tel que
de se trouver au volant d’une belle voiture dont le moteur
tourne parfaitement et dont chaque pièce remplit sa fonction
correctement.
D’un
autre côté, il n’y a rien de plus exaspérant
qu’une voiture en mauvais état de fonctionnement. Peu
importe que la peinture soit belle ou que la sellerie soit
confortable, une voiture dont le moteur est défaillant n’est
qu’une coquille vide et en-deçà de son potentiel.
Même s’il est possible qu’une voiture fonctionne
sur quelques cylindres seulement, elle n’ira jamais aussi vite
ni aussi loin ni ne sera aussi souple et agréable qu’un
véhicule correctement réglé. La perte de
plusieurs cylindres réduit radicalement la performance du
moteur.
Malheureusement,
dans l’Église, il existe trop de pieux, de paroisses et
de familles qui ne fonctionnent que sur quelques cylindres ou même
qui essaient de s’en sortir avec un seul. La paroisse à
un cylindre est celle où l’évêque s’occupe
de tous les problèmes, prend toutes les décisions,
assure le suivi de toutes les tâches et fait face à tous
les défis. Comme tout cylindre surcompressé, il
commence bientôt à crachoter et à se comporter
bizarrement et finit par casser.
Je
me souviens d’une conversation avec un jeune évêque.
Alors qu’il parlait de son ministère avec passion, il
m’a fait part d’une angoisse écrasante. Il m’a
dit : « La plus grande frustration est qu’il
n’y a jamais assez de temps dans la journée pour faire
tout ce qui doit être fait. »
Comme
je me souviens bien moi-même d’avoir eu ce sentiment
lorsque j’étais évêque ! En essayant
de ne pas montrer que je plaisantais, je lui ai dit : « Vous
êtes sûrement le premier évêque dans toute
l’histoire de l’Église à ressentir cela ! »
Certes,
les exigences qui pèsent sur nos évêques sont
grandes. Il y a des clés de la prêtrise qu’eux, et
eux seuls, détiennent, et des rôles dans la paroisse
qu’eux seuls peuvent remplir. Mais il n’est pas prévu
qu’ils fassent plaisir à tout le monde. Ils sont appelés
à présider et à diriger pour apporter l’amour
de Dieu à ses enfants. Mais personne, et surtout pas notre
Père céleste, n’attend d’eux qu’ils
fassent tout, tout seuls.
On
peut en dire de même de nos présidents de pieu, de nos
présidents de collège, des présidents des
organisations auxiliaires et des mères et pères de
famille. Tous font face à des responsabilités qui
nécessitent beaucoup de temps, de talents et d’énergie.
Mais aucun n’est laissé seul pour le faire. Dieu, le
Maître Organisateur, a inspiré la création d’un
système de comités et de conseils. S’il est bien
compris, soigneusement mis en œuvre et utilisé, ce
système allégera le fardeau de tout dirigeant
individuellement et étendra la portée et l’impact
de son ministère en réunissant le jugement, les talents
et la sagesse de nombreux dirigeants qui ont droit à la
direction et à l’inspiration du Saint-Esprit. Le système
des conseils agit également comme un garde-fou pour l’Église
en apportant soutien et force là où des dirigeants
pourraient être individuellement faibles.
En
tant que membre du Collège des douze apôtres, je
participe à un certain nombre de conseils et de comités
généraux de l’Église. C’est une
grande bénédiction pour moi que de travailler et de
servir avec des hommes et des femmes dévoués dont le
plus grand désir est de faire la volonté de leur Père
céleste. Nous avons vécu de merveilleuses expériences
au cours de réunions de conseil qui duraient quelquefois des
heures durant lesquelles nous élaborions des plans, des
programmes et des directives pour bénir et fortifier tous les
membres de l’Église et les aider à faire face aux
défis et aux épreuves de ces temps difficiles.
Bien
que je considère cette implication comme une occasion rare et
édifiante, je ne crains pas de dire que notre tâche
n’est pas toujours aussi facile qu’il n’y paraît.
La riche diversité de langues, de cultures et d’environnements
qui existe actuellement dans l’Église exige que tous les
plans que nous élaborons et toutes les mesures que nous
prenons au niveau mondial soient à la fois généraux
et ciblés : suffisamment généraux pour
répondre aux besoins de millions de membres de l’Église
dans des dizaines de nations différentes et suffisamment
ciblés pour atteindre l’individu. C’est pourquoi
les dirigeants de la prêtrise et des organisations auxiliaires
se tournent régulièrement vers le Seigneur, à
genoux, et implorent sa direction et son aide. C’est ainsi que
nous avons été édifiés par l’esprit
d’inspiration et de révélation quand il s’est
manifesté.
À
bien des égards, nos conseils généraux de
l’Église fonctionnent comme les conseils locaux ou de
famille devraient fonctionner. Sous la direction de la prêtrise
et l’influence du Saint-Esprit, ces conseils devraient
permettre une discussion ouverte et libre et une communication aisée
et concise. Les buts que nous recherchons ensemble devraient toujours
être clairs pour tous. Tout ce que nous faisons, tout ce que
nous enseignons, chaque plan que nous élaborons devrait
contribuer à aider les enfants de Dieu à jouir de
toutes les bénédictions de l’Évangile. Ce
faisant, les conseils devraient soutenir les familles et veiller à
ne jamais entrer en dualité avec elles.
En
effet, nos réunions de conseil ont pour objet le devoir et la
responsabilité, pas la concurrence. Elles donnent une occasion
à la prêtrise et aux organisations auxiliaires de
l’Église de se retrouver dans un esprit d’amour et
de coopération pour aider notre Père céleste à
accomplir son œuvre et sa gloire qui sont de « réaliser
l’immortalité et la vie éternelle de l’homme »
(Moïse 1:39). Il en est de même dans nos conseils de
famille, sauf que dans ce cas, il s’agit de parents et
d’enfants qui coopèrent de façon énergique
et dynamique pour s’assurer qu’il n’y aura pas de
place vide à la table de la famille éternelle.
S’il
y a une époque où un tel effort coopératif entre
les membres de la famille et les dirigeants de l’Église
en faveur des enfants de notre Père céleste est
nécessaire, c’est bien aujourd’hui. Notre époque
est périlleuse et nécessite une vigilance absolue de la
part de ceux auxquels a été confié le soin de
veiller sur le royaume. Nos responsabilités individuelles sont
grandes, mais la responsabilité que nous partageons avec
d’autres, dans notre foyer et dans l’Église, de
travailler ensemble pour apporter des bénédictions dans
la vie des membres de notre famille et de tous nos frères et
sœurs éternels est tout aussi importante.
LA
SYNERGIE SPIRITUELLE
Les
scientifiques appellent ce processus synergie que l’on définit
comme « un phénomène par lequel plusieurs
facteurs ou influences agissant ensemble créent un effet plus
grand que la somme des effets de chacun s’ils avaient opéré
indépendamment » (Thorndike-Barnhardt Dictionary,
« synergism »). Le moraliste et fabuliste grec
de l’antiquité, Esope, avait l’habitude
d’illustrer ce concept en montrant un bâton et en
demandant à un volontaire qui s’en croyait capable,
parmi son auditoire, de le briser. Bien sûr, le volontaire
pouvait facilement briser le bâton. Ensuite, Esope assemblait
deux bâtons de même taille et demandait au même
volontaire de briser les deux bâtons ensemble. C’était
plus difficile mais habituellement, cela se faisait sans trop de
peine. Le processus était répété, un
bâton étant ajouté à chaque fois jusqu’à
ce que le volontaire ne puisse plus briser le jeu de bâtons. La
morale de la démonstration d’Esope était simple :
individuellement, nous sommes faibles mais ensemble nous sommes
forts.
Il
n’a jamais été dans l’intention de Dieu de
laisser ses enfants seuls face à des décisions
importantes ou face à leurs responsabilités. Pendant
notre existence prémortelle, il a lui-même organisé
un grand conseil pour présenter son plan en vue de notre
bien-être éternel. Son Église est organisée
en conseils à tous les niveaux, du conseil de la Première
Présidence et du Collège des douze apôtres aux
conseils de pieu, de paroisse et de famille. L’apôtre
Paul a enseigné que l’organisation complète de
l’Église, avec des apôtres, des prophètes
et d’autres officiers et instructeurs, a été
instaurée par le Sauveur « pour le perfectionnement
des saints en vue de l’édification du ministère
et de l’édification du corps du Christ, jusqu’à
ce que nous soyons tous parvenus à l’unité de la
foi. » (Éphésiens 4:11-13)
Dans
sa première lettre aux saints Corinthiens, Paul a comparé
les membres de l’Église et leurs diverses
responsabilités au fonctionnement de notre corps :
« Ainsi,
le corps n’est pas un seul membre mais il est formé de
plusieurs membres...
« Maintenant
Dieu a placé chacun des membres dans le corps comme il l’a
voulu.
« Si
tous étaient un seul membre, où serait le corps ?
« Maintenant
donc, il y a plusieurs membres, et un seul corps.
« L’œil
ne peut pas dire à la main : Je n’ai pas besoin de
toi ; ni la tête dire aux pieds : Je n’ai pas
besoin de vous...
« Afin
qu’il n’y ait pas de division dans le corps, mais que les
membres aient également soin les uns des autres.
« Et
si un membre souffre, tous les membres souffrent avec lui ; si
un membre est honoré, tous les membres se réjouissent
avec lui. » (1 Corinthiens 12:14, 18-21, 25-26)
Les
Écritures précisent que, bien que nos rôles
respectifs peuvent être différents et changer de temps
en temps, tous ont une importance égale dans le fonctionnement
de l’Église. Nous avons besoin que les collèges
de la prêtrise affirment leur autorité et remplissent
les responsabilités divinement placées sur eux, tout
comme nous avons besoin que la Société de secours, la
Primaire, les Jeunes Filles, l’École du Dimanche et les
comités d’activités remplissent leur fonction.
Nous avons besoin aussi que toutes ces organisations travaillent
ensemble en conseil, en s’aidant les unes les autres quand cela
est nécessaire, pour le bien des personnes et des familles.
Il
y a seulement quelques années, Sherry, mère célibataire
de deux jolies filles, a emménagé dans une nouvelle
paroisse. Elle n’était plus pratiquante depuis longtemps
dans l’Église mais, les derniers temps, elle ressentait
un manque dans le domaine spirituel. Aussi a-t-elle été
heureuse quand les membres de la présidence du collège
des anciens l’ont aidée à emménager et
elle a accepté leur invitation à une activité
sociale du collège prévue plus tard dans la semaine.
Le
lendemain soir, la présidence de la Société de
secours lui a rendu visite, puis la consultante des Jeunes Filles
pour une de ses filles et l’instructrice de la Primaire pour
l’autre. Lorsque l’épiscopat est arrivé
plus tard dans la soirée, Sherry avait le sentiment de
connaître déjà toute la paroisse. Chaque
rencontre avait été chaleureuse et amicale et avant que
le dimanche arrive, Sherry et ses filles étaient désireuses
d’assister aux réunions de l’Église.
Sherry
a dit plus tard : « Aucune de ces personnes ne me
connaissait et pourtant, elles m’ont donné le sentiment
que j’étais chez moi. »
En
réalité, c’était le cas. Les marques
d’affection et d’intérêt qu’elle a
reçues lui ont donné le courage dont elle avait besoin
pour apporter des changements significatifs à sa vie. Dans la
semaine, elle recevait un appel à servir dans la paroisse et
ses filles étaient intégrées dans les activités
et les projets de leurs classes respectives.
Alors
que Sherry s’engageait dans sa nouvelle paroisse où elle
était accueillie et acceptée, elle est devenue
réceptive à l’Esprit du Seigneur. Son témoignage
a été consolidé et sa foi ranimée. Un peu
plus d’un an après son arrivée dans la paroisse,
beaucoup de ses nouveaux amis et voisins l’accompagnaient au
temple où elle contractait des alliances sacrées
qu’elle garde fidèlement depuis.
Il
n’y a pas très longtemps, j’ai eu l’occasion
de parler de cette expérience avec l’évêque
de Sherry. Il m’a dit : « J’aimerais
pouvoir vous dire que les choses se passent toujours aussi bien.
Cependant, quand le programme complet de l’Église est
appliqué au cours d’une réunion de conseil qui se
concentre sur les besoins spécifiques d’une famille ou
d’une personne, des miracles peuvent se produire et ils se
produisent. »
Je
témoigne que de tels miracles ne peuvent arriver que dans la
mesure où nous sommes préparés à
travailler ensemble - hommes et femmes qui servent dans les collèges
et les organisations auxiliaires de l’Église - pour
qu’il en soit ainsi. L’œuvre dans laquelle nous
sommes engagés n’est pas celle des hommes et des femmes
qui y participent. Tout est l’œuvre de Dieu. Nous sommes
en mission pour lui et nous servons selon sa volonté.
Le
président Ezra Taft Benson a dit un jour :
« Il
y a un principe cité dans les Doctrine et Alliances qui, bien
qu’il concerne spécifiquement les collèges
dirigeants de l’Église, s’applique à tous
les conseils dans le gouvernement de l’Église. Je cite
la section 107 : ‘Les décisions de ces collèges
[ou conseils]... doivent être prises en toute justice, en
sainteté, avec humilité de cœur, douceur et
longanimité, avec foi, vertu, connaissance, tempérance,
patience, divinité, amour fraternel et charité.’
[D&A 107:30]... Pour moi, cela est le modèle selon lequel
le Seigneur voudrait que nous travaillions dans les conseils de la
prêtrise à tous les niveaux du gouvernement de l’Église.
Nous devons être un dans tous les aspects de cette œuvre...
car tout est spirituel pour celui que nous reconnaissons comme notre
Maître. » (« Church Government through
Councils », p. 88-89)
Mon
expérience m’a appris que là où les
dirigeants font un usage sage des comités et des conseils, des
gens sont bénis. Tout comme une voiture qui est bien conçue
et qui fonctionne au maximum de sa performance, de telles
organisations de l’Église font avancer l’œuvre
du Seigneur plus vite et plus loin. Ces dirigeants sont unis, et,
ensemble, ils font l’expérience d’un voyage
beaucoup plus agréable sur la route du service dans l’Église.
Un
des meilleurs moyens d’augmenter l’unité et
l’efficacité de nos conseils de paroisse et de pieu est
de nous souvenir que tous les membres du conseil ont une double
responsabilité : ils représentent non seulement
les besoins et les vues de l’organisation qu’ils sont
appelés à diriger mais chacun d’eux sert en tant
que membre du conseil et, à ce titre, partage avec les autres
un sentiment d’intendance pour le succès de l’œuvre
du Seigneur dans leur région. Ainsi, quand un sujet qui
concerne tous les membres de la paroisse et du pieu est abordé,
on doit porter son attention sur le point de vue personnel et les
recommandations de chaque membre du conseil, frère ou sœur.
D’une telle approche résulteront des décisions
plus sages et un plus grand engagement dans leur mise en œuvre.
Quand
les dirigeants de l’Église permettent à ceux qui
ont été appelés à servir avec eux par le
Seigneur de faire partie de l’équipe chargée de
résoudre les problèmes, des choses merveilleuses se
produisent. Nous élargissons notre base d’expériences
et de compréhension, ce qui nous amène à être
meilleurs et plus perspicaces pour trouver des solutions. Nous
stimulons les personnes en leur donnant une chance de collaborer et
d’être entendues. Nous préparons les futurs
dirigeants en leur permettant de participer et d’apprendre.
Quand davantage de personnes se sentent responsables d’un
problème, davantage de personnes sont disposées à
travailler à la solution, ce qui augmente grandement la
probabilité de succès.
Une
fois que les conseils appropriés sont mis en place et amorcés,
les dirigeants peuvent commencer à regarder au-delà de
leur intendance et de la réponse aux besoins des gens pour
trouver le moyen de faire de ce monde un meilleur endroit où
vivre. Il n’y a aucune raison pour que les ordres du jour des
conseils de paroisse ne comportent pas des sujets tels que la
violence des gangs, le délabrement urbain, le chômage et
les sévices de toute sorte. Les évêques
pourraient demander aux conseils de paroisse : « Comment
pouvons-nous changer quelque chose dans notre collectivité et
dans nos familles dans ces domaines importants ? »
Une telle ouverture d’esprit et un tel engagement au sein de
nos collectivités seraient non seulement stimulants et
épanouissants, mais ils constituent le comportement que nous
devrions adopter en tant que saints des derniers jours et chrétiens.
En
d’autres termes, une des grandes forces du système des
conseils est la flexibilité qu’il permet dans
l’élaboration et la mise en œuvre de solutions
locales pour des problèmes locaux. Au fur et à mesure
que les besoins et les situations des personnes, des familles et des
collectivités évoluent avec le temps, les conseils de
paroisse et de pieu, sous la direction de la prêtrise et des
instructions établies par l’Église, peuvent
orienter leur sagesse collective et l’inspiration des cieux sur
ces besoins, pour le bien et l’édification de toutes les
personnes qui se trouvent sous leur influence.
LE
POUVOIR DES CONSEILS
Au
cours de mes années de service dans l’Église,
j’ai vu des exemples extraordinaires du pouvoir de la
délibération dans nos conseils. Il y a des années,
alors que je servais en tant qu’évêque, une grande
famille de notre paroisse a dû faire face à une
situation difficile quand le père a perdu son emploi. J’ai
été particulièrement soucieux de leur bien-être
pendant cette période délicate. J’ai rendu visite
à ce foyer pour leur donner des conseils et pour leur offrir
l’aide et le soutien de l’Église. Curieusement,
ils hésitaient à répondre à mon offre
d’aide temporaire. J’ai alors présenté le
sujet au comité d’entraide et au conseil de paroisse.
Dans un esprit de confidentialité aimante, j’ai partagé
avec eux mon inquiétude pour cette famille et leur ai demandé
leur opinion pour savoir comment apporter des bénédictions
dans la vie des frères et sœurs qui vivaient dans ce
foyer. Notre présidente de la Société de secours
s’est portée volontaire pour rendre visite à la
mère afin d’évaluer leurs besoins temporels et de
les aider à obtenir tout ce dont ils avaient besoin (ceci
étant, bien sûr, de sa responsabilité selon le
programme de l’Église). En deux jours, elle a été
capable d’accomplir ce que je n’avais pas pu faire et la
famille a accepté humblement et avec reconnaissance l’entraide
proposée. Le président du collège des anciens
s’est entretenu avec le père (ce qui, bien sûr,
était son droit et son devoir) et a travaillé avec lui
sur le moyen d’améliorer sa situation professionnelle.
Notre président des Jeunes Gens avait remarqué que la
maison avait absolument besoin d’un coup de peinture et il
s’est organisé pour que les prêtres repeignent la
maison avec les grands-prêtres.
Au
cours de mes conversations avec les parents, j’ai découvert
qu’ils étaient lourdement endettés et en retard
dans les remboursements de leur prêt immobilier. En accord avec
les directives approuvées du programme d’entraide, je me
suis renseigné sur la capacité de la famille élargie
à les aider en ces temps difficiles mais je n’ai obtenu
que peu d’informations. Néanmoins, notre présidente
de la Société de secours a appris que la mère
avait un frère qui était aisé.
La
mère a dit : « Il n’y a pas de raison de
le contacter. Nous ne nous parlons pas depuis des années. Je
ne peux pas l’appeler et lui dire : ‘Bonjour !
Tu te souviens ? Je suis ta sœur. Peux-tu me prêter
de l’argent ?’ »
J’ai
compris son dilemme et, néanmoins, je sentais qu’il
était important de suivre l’ordre établi par
l’Église. J’ai alors parlé avec elle et
j’ai finalement reçu sa permission de contacter son
frère qui vivait dans une ville éloignée. Je
l’ai appelé et lui ai expliqué la situation
difficile dans laquelle sa jeune sœur se trouvait. En moins de
trois jours, il était à Salt Lake City et aidait sa
sœur à mettre de l’ordre dans ses comptes. Pendant
ce temps, notre président du collège des anciens aidait
le père à trouver un emploi stable et correctement
rémunéré. Immédiatement, la famille a été
plus en sécurité qu’elle ne l’avait jamais
été.
Cependant,
le plus important était qu’ils formaient une famille
plus unie. Je pense que je ne pourrai pas oublier la tendresse des
retrouvailles entre le frère et la sœur après des
années de brouille. Bien que son frère ait été
exclu de l’Église, il se créa immédiatement
un lien d’esprit à esprit qui ne peut être compris
que dans le contexte de l’Évangile. Je ne vous
surprendrai probablement pas en vous disant que le résultat de
cette expérience a été finalement le retour du
frère à l’activité dans l’Église
et le rétablissement de sa relation avec tous les membres de
sa famille. Tout cela s’est produit grâce au travail
inspiré d’un conseil de paroisse fidèle qui
fonctionnait conformément au programme mis en place par Dieu
pour ses enfants par l’intermédiaire de ses serviteurs.
À
la lumière de telles expériences accumulées au
fil des années, j’en suis venu à croire de tout
mon cœur que le système des conseils de l’Église
a été divinement conçu pour être une
source de bienfaits dans la vie des enfants de notre Père
céleste. Pour être parfaitement honnête, je
confesse avoir parfois du mal à comprendre pourquoi tant de
nos dirigeants ne voient pas que travailler en conseil augmente leur
capacité d’accomplir tout ce que le Seigneur attend
d’eux dans leur intendance.
Par
exemple, un grand défi auquel l’Église fait face
aujourd’hui est le besoin de fraternité et de maintien
dans l’Église d’un nombre toujours croissant de
convertis. Dans quelques endroits du monde où l’équivalent
de l’effectif d’une paroisse est baptisé chaque
année, c’est une tâche vraiment impressionnante.
Ce serait difficile, voire impossible, pour un évêque ou
un président de branche d’envisager même de
remplir cette lourde responsabilité sans l’action
continuelle de conseils avisés dont les membres sont unis pour
le bien de tous les enfants de Dieu dans leur paroisse ou branche.
De
même, les conseils de paroisse qui délibèrent
régulièrement sur la manière dont les collèges
et les organisations auxiliaires peuvent apporter des occasions
d’intégrer ceux qui s’intéressent à
l’Église et étudient avec les missionnaires,
feront beaucoup pour cultiver un esprit d’accueil dans toute la
paroisse. Par exemple, si les sœurs de la Primaire invitaient
les enfants des membres potentiels de l’Église à
assister à la Primaire, ces enfants rencontreraient de
nouveaux amis et sentiraient que l’Église se soucie
vraiment d’eux. Cela aiderait sûrement les missionnaires
dans la conversion de ces familles. Tous les membres du conseil
devraient favoriser les occasions de donner une chance aux amis de
l’Église de se lier avec un membre de l’Église
autre que les missionnaires. Le dirigeant de mission de paroisse peut
coordonner cela grâce au comité exécutif de la
prêtrise et directement avec les dirigeants des organisations
auxiliaires. Souvenez-vous, le dirigeant de mission de paroisse
rencontre chaque semaine les missionnaires à plein-temps pour
parler des familles qu’ils enseignent et pour coordonner leur
travail.
Dans
une grande mesure, le conseil de paroisse est « l’outil
d’accueil » de l’Église. Quand les
conseils de paroisse fonctionneront comme il se doit, chaque converti
sera bien accueilli, aura des instructeurs au foyer et des
instructrices visiteuses et recevra un appel à servir dans
l’Église dans les jours qui suivront son baptême.
Les moins-pratiquants aussi recevront un appel à servir,
preuve qu’on a besoin d’eux et qu’ils comptent
parmi les membres de la paroisse.
Depuis
1985, je sers dans un conseil composé de douze hommes. Nous
venons d’horizons différents et apportons au Collège
des douze apôtres une diversité d’expériences
vécues dans l’Église et dans le monde.
Assurément, nous n’attendons pas passivement, lorsque
nous sommes réunis, que le président du collège
nous dise ce que nous devons faire. Nous délibérons et
nous nous écoutons les uns les autres en ayant un profond
respect pour les diverses compétences que nos Frères
apportent au collège. Nous débattons d’une large
variété de sujets qui vont de l’administration de
l’Église aux événements mondiaux et nous
le faisons ouvertement et franchement. Quelquefois des sujets sont
traités pendant des semaines, voire des mois et,
occasionnellement, même des années, avant qu’une
décision ne soit prise. Nous ne sommes pas toujours d’accord
au début de nos discussions. Cependant, une fois la décision
prise, nous sommes toujours unis.
Bien
sûr, même dans le Collège des douze apôtres,
nous n’oublions jamais le principe important de la révélation
qui nous guide par l’intermédiaire de ceux qui
détiennent les clés de la direction et de l’autorité
de la prêtrise. Bien que la délibération en
conseil soit essentielle à la bonne administration de
l’Église, ceux qui servent dans les conseils doivent
être prudents et ne pas se méprendre sur le rôle
des conseils dans ce processus. Le conseil n’est pas un forum
démocratique. Ni veto, ni règle de la majorité
ne s’y appliquent. Aussi nécessaire que soient les
apports du conseil dans le fonctionnement de toutes les unités
de l’Église, ils ne supplantent jamais la direction du
Saint-Esprit quand il se manifeste par la révélation à
ceux qui détiennent les clés de la prêtrise.
Le
président David O. McKay a évoqué une réunion
du Collège des douze apôtres de l’époque où
il en était membre, au cours de laquelle une question de
grande importance a été posée. Lui-même et
les autres apôtres ressentaient fortement que certaines
dispositions devaient être prises et ils étaient prêts
à partager leurs sentiments au cours de la réunion avec
la Première Présidence plus tard ce matin-là.
Mais, à leur grande surprise, le président Joseph F.
Smith ne leur a pas demandé leur avis à ce sujet
contrairement à son habitude. Au lieu de cela, il s’est
levé et a dit : « Voici ce que le Seigneur
veut. »
« Bien
que ce n’était pas totalement en accord avec ce que
[nous] avions décidé », a écrit le
président McKay, « le président Francis M.
Lyman, président des Douze, a été le premier
debout pour dire : ‘Frères, je propose que cela
devienne l’opinion et le jugement de ce Conseil’.
« ’J’appuie
la décision’ a dit un autre et ce fut unanime. Six mois
ne s’étaient pas écoulés que la sagesse de
ce dirigeant était démontrée. »
(Gospel Ideas, p. 264)
Je
remercie le Seigneur pour le principe de la révélation
dans l’Église. Mais nous ne devons pas sous-estimer la
valeur de l’apport des membres du conseil dans le processus de
délibération. Cela fait partie du miracle des conseils
de l’Église. En s’écoutant les uns les
autres et en écoutant l’Esprit, les membres du conseil
peuvent faire avancer l’œuvre du Seigneur de manière
significative. Quand nous nous soutenons les uns les autres et que
nous participons aux conseils dans l’Église, nous
commençons à comprendre comment Dieu peut prendre des
hommes et des femmes ordinaires et en faire des dirigeants
extraordinaires. Les meilleurs dirigeants ne sont pas ceux qui se
tuent à la tâche en essayant de tout faire tout seuls.
Les meilleurs dirigeants sont ceux qui appliquent le plan de Dieu en
se réunissant pour travailler en conseils.
Par
l’intermédiaire du prophète Ésaïe, le
Seigneur a dit : « Venez et plaidons »
(Ésaïe 1:18). Dans notre dispensation, il a répété
cette invitation : « Raisonnons ensemble, afin que
vous compreniez » (D&A 50:10). Ce livre tentera de
décrire en détail le plan du Seigneur du « raisonner
ensemble » par les conseils de famille, de paroisse et de
pieu. Nous explorerons le fondement doctrinal du système des
conseils, nous débattrons des fonctions et des buts d’une
grande variété de conseils et nous ferons des
suggestions pratiques aux membres et dirigeants des conseils. Le
monde actuel exige des membres et des dirigeants de l’Église
le meilleur raisonnement et l’usage le plus sage de chaque
ressource que notre Père céleste a mis à notre
disposition pour édifier et protéger ses enfants et son
Église.
Toutes
les expériences et tous les exemples qui seront cités
sont véridiques mais j’ai choisi de ne dévoiler
aucun nom ni aucun lieu pour protéger la vie privée de
ceux qui ont partagé leur histoire avec moi. Un grand nombre
de ces expériences m’a été soumis par des
courriers de présidents de pieu, d’officiers de pieu ou
de paroisse, d’évêques ou d’autres qui sont
témoins oculaires du pouvoir merveilleux et positif de la
délibération en conseil.
Avant
d’en arriver à ces expériences, nous allons jeter
un regard sur l’histoire spirituelle des conseils en commençant
par le rassemblement important (dont aucun d’entre nous ne peut
se souvenir) que fut le grand conseil de la vie prémortelle.
CHAPITRE
1 : LE GRAND CONSEIL DES CIEUX
Mon
grand-père maternel, Hyrum Mack Smith, était le fils
aîné du président Joseph F. Smith, sixième
président de l’Église. Quand mon grand-père
est mort subitement en 1918, juste deux mois avant son
quarante-sixième anniversaire, tous ceux qui l’avaient
connu et aimé se trouvaient dans une grande tristesse, y
compris son père, le prophète. Comme tout parent
éprouverait un sentiment d’angoisse à la mort
d’un enfant bien-aimé, le président Smith a passé
de longs moments en prière fervente et en contemplation
spirituelle, en cherchant à être réconforté
dans les jours qui suivirent la mort de son fils. Il méditait
tout particulièrement sur le plan de salut de Dieu et sur ses
implications pour chacun d’entre nous dans cette vie et la
suivante.
Le
3 octobre 1918, juste quelques mois après la mort d’Hyrum,
le président Smith était assis dans sa chambre, occupé
« à méditer sur les Écritures »
(D&A 138:1) quand une vision merveilleuse s’est ouverte
devant lui. Le président Smith a eu l’occasion unique de
regarder au-delà du voile et de voir une partie de ce qui
s’était produit dans le monde des esprits avant cette
vie et ce qui nous attend dans l’éternité.
Ce
qu’il a appris au cours de cette expérience est
extraordinaire. Il lui a été donné de
comprendre, par exemple, le concept significatif suivant à
propos de dirigeants de l’Église comme son père
et son oncle, Hyrum et Joseph Smith, ainsi que Brigham Young, John
Taylor, Wilford Woodruff et d’autres : « Avant
même de naître, ils avaient reçu, avec bien
d’autres, leurs premières leçons dans le monde
des esprits et avaient été préparés pour
paraître au temps fixé du Seigneur pour travailler dans
sa vigne au salut de l’âme des hommes. » (D&A
138:56)
Une
des leçons-clés que notre Père céleste
nous a enseignée dans le « monde des esprits »
est le rôle important des conseils et de la délibération
dans l’art de gouverner selon l’Évangile. Depuis
le tout début, Dieu a accompli son œuvre grâce à
un système de conseils.
Le
premier conseil dont nous avons connaissance s’est tenu avant
que le monde dans lequel nous vivons ne soit créé.
Dieu, notre Père céleste, était l’autorité
présidente de ce rassemblement des plus importants. À
ses côtés se tenait son Premier-né, Jéhovah,
que nous connaissons sous le nom de Jésus-Christ. Nous ne
connaissons pas exactement le déroulement ou la procédure
qui a été suivie. Bien que nous parlions du conseil
tenu dans les cieux comme d’un seul conseil, il se peut qu’il
y ait eu plusieurs réunions de conseil où l’Évangile
a été prêché, où les prophètes
et d’autres ont été préordonnés et
où des tâches ont été confiées. Le
président Joseph Fielding Smith a fait la déclaration
suivante à propos des conseils tenus dans la vie prémortelle :
« Lorsqu’arriva pour nous le moment d’être
promus dans la gradation de notre existence en passant par cette
épreuve mortelle, des conseils furent tenus et les enfants
d’esprit furent instruits de ce qui concernait les conditions
d’existence dans la vie mortelle et la raison de cette
existence. » (Doctrine du Salut, vol. 1, p. 62)
Nous
savons qu’à un moment, au cours de ces évènements,
le plan de notre Père céleste pour notre progression et
notre joie éternelles a été annoncé à
ses filles et à ses fils d’esprit. En tant que
participants à ce conseil, nous avons eu la possibilité
d’accepter ou de rejeter le plan tel qu’il nous était
proposé et je suis certain que nous avons suivi avec attention
les discussions sur la création du monde, la chute d’Adam
et Ève, l’Expiation, la résurrection et le
jugement final (voir « Council in Heaven »,
dans Ludlow, Encyclopedia of Mormonism, vol. 1, p. 328-329). Nous
avons poussé « des cris de joie » (Job
38:7) à la perspective de la vie terrestre, de sa promesse et
de son potentiel, bien que nous ayons ressenti quelque inquiétude
à propos de la possibilité d’échouer.
Nous
savons que Satan a cherché à amender le plan afin de
s’exalter au-dessus de Dieu (voir Moïse 4:1 ; Ésaïe
14:12-14). Parce que la question du libre arbitre était
cruciale dans le plan de notre Père (voir D&A 29:35 ;
Moïse 4:1,3) et parce qu’il a choisi son Fils bien-aimé
qui s’était proposé pour être le Rédempteur
(Moïse 4:2), Lucifer s’est rebellé, est devenu
Satan et a persuadé un tiers des armées célestes
de le suivre. Il est arrivé ensuite ce qui est appelé
la guerre dans les cieux, qui a eu pour conséquence
l’expulsion des esprits rebelles (Moïse 4:3-4 ;
Abraham 3:28).
Bien
sûr, nous ne savons pas tout ce qui s’est passé au
cours de ce conseil dans la vie prémortelle. Mais sur la base
de ce que nous savons, la façon dont notre Père céleste
a mené ce grand conseil illustre parfaitement plusieurs
principes-clés de la prise de décision au sein des
conseils.
LE
DIRIGEANT EFFICACE EST QUELQU’UN QUI A UNE VISION GLOBALE
En
tant que dirigeant du grand conseil des cieux, Dieu avait conçu
un plan. Ici-bas, si les dirigeants des conseils peuvent utiliser
leur conseil pour concevoir des plans, ils doivent cependant arriver
à leur réunion de conseil en ayant une vision globale
des choses. Cette vision ne doit pas nécessairement inclure
chaque détail de ce qui est à faire. Mais, si le
conseil doit prendre des décisions significatives, le
dirigeant doit savoir où aller et à quoi parvenir. Sans
cette direction et cette vision, comment le conseil saurait-il qu’une
décision prise est appropriée ?
Dans
l’Église, quand un dirigeant inspire les membres du
conseil par sa vision, il les aide à se concentrer sur leur
vraie mission qui est d’être au service des gens plutôt
qu’administrer simplement des programmes. En même temps,
cette concentration renforce l’esprit d’équipe, ce
qui améliore les relations de travail parmi les membres du
conseil.
Dans
la vie, la vision fait toute la différence. Pourquoi la
réaction de Néphi à la volonté de son
père Léhi de suivre les conseils du Seigneur et de
guider sa famille dans le désert a-t-elle été si
différente de celle de ses frères aînés,
Laman et Lémuel ? Probablement parce que Néphi
s’était tourné vers le Seigneur en privé
et avait souhaité recevoir son propre témoignage ou sa
propre vision de la directive donnée à son père
par le Seigneur. « Et il arriva que moi, Néphi,
étant extrêmement jeune, étant néanmoins
d’une haute stature, et ayant aussi le grand désir de
connaître les mystères de Dieu, c’est pourquoi,
j’invoquai le Seigneur ; et voici, il me visita et adoucit
mon cœur, de sorte que je crus toutes les paroles qui avaient
été dites par mon père ; c’est
pourquoi je ne me rebellai pas contre lui comme mes frères »
(1 Néphi 2:16). Néphi a cherché sa propre vision
et son cœur a été adouci. Il a eu une meilleure
vision de la destination de sa famille et il a été
capable de s’engager à suivre le Seigneur. Comme Salomon
l’a expliqué : « Quand il n’y a
pas de vision, le peuple périt. » (Proverbes 29:18,
traduction littérale de la King James Version, ndt)
Presque
universellement, les gens sont motivés quand ils sentent qu’il
y a un objectif et qu’ils servent une grande cause. C’est
le droit et la responsabilité des dirigeants de donner à
ceux qu’ils dirigent une vision claire et prédominante.
LE
DIRIGEANT EFFICACE EST QUELQU’UN QUI ENCOURAGE LA LIBRE
EXPRESSION
Deuxièmement,
le grand conseil des cieux a permis que des plans différents
soient présentés. Ce que Satan a proposé à
l’assemblée était très différent du
plan du Père. Evidemment, les arguments de Satan étaient
persuasifs puisque beaucoup de nos frères et sœurs
d’esprit ont choisi de le suivre. De la même manière,
nos conseils devraient laisser du temps pour discuter et prendre en
compte les différences de point de vue. Nous ne serons pas
toujours d’accord avec tout ce que les autres disent mais nous
progresserons tous en ayant l’occasion de nous exprimer et de
prendre en considération les opinions ou les façons
d’aborder un problème qui sont parfois très
différentes des nôtres.
De
telles expériences soulignent le besoin qu’ont les
dirigeants d’être préparés, mentalement,
émotionnellement et spirituellement et d’avoir
soigneusement étudié le sujet à l’avance
pour qu’ils puissent présenter la vision qu’ils en
ont, comme mentionné précédemment. Un aspect
significatif du « manteau de la direction »,
qui s’applique tout particulièrement à l’autorité
présidente, est le droit et la responsabilité de tracer
la route pour le groupe et d’indiquer clairement vers où
le conseil doit se diriger.
LE
DIRIGEANT EFFICACE EST QUELQU’UN QUI RESPECTE LE LIBRE ARBITRE
Un
autre principe important que nous observons dans le grand conseil des
cieux est que tous ses membres jouissaient du don précieux du
libre arbitre. Ce n’était pas un exercice sous
contrainte ou sous domination, même si on peut considérer
que c’était vraiment là un conseil administré
par un dirigeant digne d’exercer une autorité absolue.
Mais c’était plutôt un exercice de libre arbitre.
En prenant la plus significative de toutes les décisions
éternelles au cours d’un conseil, notre Père
céleste a offert l’illustration suprême de la
manière dont l’expression libre et ouverte, associée
à une direction visionnaire, encourage généralement
la prise de bonnes décisions. Bien que la liberté
comporte toujours certains risques, défis et responsabilités,
elle apporte aussi un pouvoir réel à ceux qui
choisissent de l’utiliser avec sagesse. Cela donne à
tous ceux qui sont ainsi dotés, le sentiment que les décisions
du conseil leur appartiennent. Il est démontré qu’une
telle expérience est un élément clé dans
la réussite du fonctionnement du conseil. De plus, personne ne
peut prétendre n’avoir pas compris ou n’avoir pas
eu l’occasion de s’exprimer.
Si
le grand conseil tenu dans les cieux nous donne une excellente
illustration du gouvernement dans l’Évangile au moyen de
conseils à grand effectif (tels que les conseils de paroisse
ou de pieu), un autre conseil tenu dans la vie prémortelle
nous apprend d’importantes leçons sur le travail de
groupes plus petits, plus intimes (tels que les présidences et
les épiscopats). Dans La Perle de Grand Prix nous apprenons
qu’un conseil des Dieux, sous la direction de Dieu, notre Père
céleste, a travaillé pour créer physiquement le
monde dans lequel nous vivons : « Alors le Seigneur
dit : Descendons. Et ils descendirent au commencement, et ils,
c’est-à-dire les Dieux, organisèrent et formèrent
les cieux et la terre. » (Abraham 4:1)
Pendant
toute la durée de la Création, ce conseil a travaillé
très étroitement : il a reçu des
instructions spécifiques de Dieu, a exécuté
attentivement ces instructions et, ensuite, est revenu pour faire
rapport des progrès dans l’attente de nouvelles
directives. Abraham nous dit que quand est venu le temps de créer
l’homme, « les Dieux tinrent conseil entre eux »
pour savoir comment cela se ferait. Ils ont décidé de
descendre et de former l’homme à leur image, selon leur
ressemblance, et de lui donner « domination sur les
poissons de la mer, sur les oiseaux du ciel, sur le bétail,
sur toute la terre, et sur tous les reptiles qui rampent sur la
terre. » (Abraham 4:26)
Au
chapitre 6, vous trouverez la plus grande partie de notre exposé
sur les conseils de présidence ou d’épiscopat et
sur les autres conseils restreints. Dans ce chapitre-ci nous
prendrons en considération plusieurs principes illustrés
par le conseil de la Création, principes qui s’appliquent
aux dirigeants et aux conseils de l’Église à tous
les niveaux.
LE
DIRIGEANT EFFICACE EST QUELQU’UN QUI DONNE DES INSTRUCTIONS
CLAIRES ET PRÉCISES
L’histoire
de la Création enseigne d’importantes leçons à
ceux qui servent dans un épiscopat ou un autre conseil de
présidence. Pour les officiers présidents tels que les
présidents et les évêques, la Création
illustre trois grands principes de direction applicables dans les
travaux réalisés par un conseil. Premièrement,
nous remarquons que notre Père céleste a donné
des instructions claires et précises. Il a envoyé ses
représentants en leur disant clairement ce qu’il
attendait d’eux, et, ensuite, les a laissés décider
de la façon de réaliser les détails.
Un
président de pieu que je connais a appris un jour à ses
dépens l’importance de donner des instructions précises.
Pendant une réunion de présidence de pieu, il a dit à
son second conseiller qu’il pensait que le moment était
venu de réorganiser la présidence de la Primaire de
pieu. Le conseiller était d’accord et a attendu une
discussion ou des instructions plus approfondies. Ne voyant rien
venir, il a supposé que le président voulait qu’il
agisse. Lors de la réunion de présidence de pieu
suivante, le conseiller a déclaré qu’une nouvelle
présidente de la Primaire de pieu avait été
appelée et qu’il réfléchissait au choix de
ses conseillères.
Le
président de pieu était stupéfait. « Je
ne voulais pas que la présidente de la Primaire soit
relevée », a-t-il dit. « J’avais
juste le sentiment qu’il était temps de changer ses
conseillères et peut-être quelques membres de son
organisation ! »
S’il
avait seulement pris le temps de parler clairement avec son
conseiller, ce bon président de pieu aurait évité
une situation particulièrement délicate. De plus, le
second conseiller aurait dû se faire préciser sa tâche
par son dirigeant au lieu d’agir sur une supposition. Dans ce
cas précis, le modèle de communication au sein de cette
présidence laissait quelque peu à désirer.
LE
DIRIGEANT EFFICACE EST QUELQU’UN QUI TRAVAILLE PAR ÉTAPES
La
deuxième leçon sur l’art de diriger que nous
apprend le conseil de la Création, a trait à l’étendue
et à la cadence des instructions que Dieu a données et
concerne les présidents, les évêques, les
dirigeants de groupe et les parents. Il n’a pas dit aux membres
de son conseil : « Allez et créez un monde. »
Bien qu’ayant la vision complète de ce qu’il
voulait faire réaliser, il a guidé son conseil étape
par étape, en lui donnant, en cours de route, de nombreuses
occasions de rendre compte, de délibérer et de faire le
suivi.
Un
évêque que je connais a compris immédiatement
après son appel à l’épiscopat que son plus
grand défi serait le programme de la Prêtrise d’Aaron
de la paroisse. De par son caractère divin, cette
responsabilité n’était pas seulement la plus
écrasante ; c’était la plus contrariante
dans cette paroisse où la Prêtrise d’Aaron devait
faire face à des défis inhabituels. Alors que l’évêque
siégeait avec ses conseillers pour leur première
réunion d’épiscopat, une certaine anxiété
fut exprimée à propos de cette situation.
L’un
des conseillers a déclaré : « Je crains
que nous n’ayons déjà perdu certains de ces
garçons. »
L’autre
conseiller a ajouté : « Et ceux qui vont à
l’église accepteraient probablement difficilement que
nous essayions de leur faire faire davantage que ce qu’ils font
lors des activités du soir. »
L’évêque
avait pris en considération, dans un esprit de prière,
cette responsabilité très importante depuis son appel à
l’épiscopat et il avait une vision assez claire de ce
qui devait être fait. Mais il comprenait aussi que cela
n’arriverait pas d’un coup. Le nouvel épiscopat
s’est alors engagé dans un processus par étapes.
L’évêque
a demandé : « Qui est le dirigeant de la
paroisse le plus qualifié pour travailler avec les jeunes ? »
Les
deux conseillers ont immédiatement donné le nom d’un
homme qui servait alors dans un office de pieu. L’évêque
a réfléchi un instant à cet homme et a ressenti
que c’était la bonne personne.
Il
a alors demandé : « Ne pensez-vous pas qu’il
serait un consultant exceptionnel pour le collège des
diacres ? »
Son
premier conseiller a dit : « Il serait exceptionnel
dans n’importe quel poste auquel vous pourriez l’appeler.
Mais, même si nous pouvons le récupérer du pieu,
ne pensez-vous pas qu’il serait mieux de faire de lui le
président des Jeunes Gens pour qu’il puisse contrôler
le programme dans son ensemble ? »
L’évêque
a dit : « Frères, nous sommes la présidence
de la Prêtrise d’Aaron de cette paroisse. Et si quelqu’un
doit ‘contrôler’ le programme, ce sera nous. Mais
si nous devons reconstruire le programme, nous avons besoin de
commencer par les fondations. Et il me semble que cela signifie de
commencer par le collège de diacres le plus fort que nous
puissions créer. »
Les
conseillers ont ressenti la sagesse de ce que leur évêque
disait. Le président de pieu a accepté de relever le
frère pour qu’il serve dans la paroisse et en peu de
temps, la paroisse avait un excellent collège des diacres. Son
succès s’est finalement transmis aux collèges des
instructeurs et des prêtres. Au moment où l’évêque
a été relevé, chaque détenteur de la
Prêtrise d’Aaron était prêt à faire
une mission et la paroisse avait le meilleur programme de la Prêtrise
d’Aaron de tout le pieu, voire de toute l’Église.
Ceci arriva en premier lieu parce que l’évêque
avait compris le processus du travail par étapes au sein des
conseils. Il est intéressant de noter que le programme de la
Prêtrise d’Aaron du pieu tout entier a été
amélioré grâce à l’exemple de ce
collège de diacres.
LE
DIRIGEANT EFFICACE EST QUELQU’UN QUI DÉLÈGUE
La
troisième leçon que les présidents, les évêques,
les dirigeants de groupe et les parents peuvent apprendre du conseil
de la Création est que notre Père céleste n’a
pas fait tout le travail tout seul, même s’il en était
assurément capable. Étant Dieu, il avait toute
l’autorité et le pouvoir nécessaires pour créer
le monde et, bien sûr, lui seul avait la vision complète
du projet. Néanmoins, il a choisi de déléguer
les responsabilités en demandant toujours un rapport de suivi
pour s’assurer que le travail avait été accompli
correctement.
Pourquoi
aurait-il agi ainsi, alors que probablement, cela aurait été
accompli plus vite et plus efficacement s’il avait tout fait
lui-même ? À mon avis, une raison pour laquelle il
a agi de cette manière était de nous donner un modèle
à suivre. En déléguant un travail aussi
important que la création de la terre, il nous a appris à
ne pas être réticents à déléguer
dans le cadre de nos tâches et de nos offices dans l’Église
en nous justifiant par notre sentiment de suffisance.
J’ai
récemment entendu parler d’une nouvelle présidente
de Société de secours de paroisse qui a décidé
qu’elle devrait visiter personnellement les sœurs de la
paroisse le jour de leur anniversaire. Ensuite, elle a décidé
d’apporter une carte d’anniversaire, alors elle écrivait
rapidement une carte à chaque sœur et la lui donnait en
lui rendant visite. Ensuite, elle a décidé que la carte
serait jointe à un pain frais qu’elle faisait elle-même
à la maison. Ensuite, elle a décidé que le pain
et la carte devaient être emballés dans un tissu de lin,
tissu qu’elle coudrait rapidement elle-même. Ensuite,
elle a décidé que le paquet devait être associé
à un pot de ses conserves familiales préparées
par ses soins.
Après
avoir fait ses livraisons d’anniversaire pendant quelques mois,
cette sœur s’est traînée jusqu’au
bureau de l’évêque et a demandé à
être relevée.
« C’est
trop de travail », a-t-elle dit. « Je n’y
arrive pas. »
L’évêque
n’a pas mis longtemps pour découvrir le cœur du
problème. Il a dit : « Les cartes
d’anniversaire sont une bonne idée mais vous avez
peut-être besoin d’un peu d’aide. »
L’évêque a expliqué qu’il y avait des
tâches dont elle seule devait s’occuper et que toutes les
autres pouvaient être déléguées. En
discutant, ils ont trouvé comment donner à plusieurs
sœurs la chance de participer à une forme allégée
du projet d’anniversaire, ce qui procurerait à quelques
femmes qui avaient particulièrement besoin de s’investir
des occasions de lier des amitiés et de rendre service. En
déléguant, le projet de la présidente a été
accompli sans épuiser complètement son temps et son
énergie.
Les
présidents et les évêques devraient donner la
priorité aux domaines dans lesquels eux seuls ont l’autorité
d’agir et y apporter toute leur attention et laisser aux autres
- les conseillers et les membres du conseil - les tâches qui
peuvent raisonnablement être accomplies par quelqu’un
d’autre. Tout dirigeant qui s’enlise dans une suite sans
fin de détails court le risque d’ébranler
l’efficacité de son ministère.
Une
autre raison de déléguer est que cela confère du
pouvoir à de futurs dirigeants et les prépare pour leur
service à venir. L’un des signes les plus importants
d’une direction efficace est le nombre de frères et de
sœurs en exercice qui sont prêts à poursuivre
l’œuvre.
Jéthro,
le patriarche biblique, a donné un conseil sage à son
gendre Moïse. Quand le vieil homme a rendu visite à la
famille de sa fille et qu’il a vu les demandes constantes
faites au prophète par le peuple, il a dit à Moïse :
« Ce que tu fais n’est pas bien. Tu t’épuiseras
toi-même, et tu épuiseras ce peuple qui est avec toi ;
car la chose est au-dessus de tes forces, tu ne pourras pas y suffire
seul. » (Exode 18:17-18)
Avec
tact, Jéthro a continué à enseigner à son
gendre comment déléguer une partie de ses
responsabilités. Il lui a dit que non seulement cela lui
rendrait les choses plus faciles mais que ce serait aussi une
bénédiction pour ceux qui servaient avec lui car ils
porteraient la charge avec lui (Exode 18:22). En effet, ceux qui sont
chargés personnellement de résoudre un problème
se sentent davantage concernés et passionnés. À
l’inverse, il est difficile de se soucier de problèmes
pour lesquels on ne se sent pas particulièrement impliqué.
Ainsi, le conseil de Jéthro à Moïse est aussi une
excellente recommandation pour les dirigeants d’aujourd’hui.
LE
DIRIGEANT EFFICACE EST QUELQU’UN QUI DONNE UN EXEMPLE DE
TRAVAIL ASSIDU
Le
conseil de la Création apporte aussi des enseignements à
ceux qui servent en tant que conseillers. Ces enseignements portent
sur l’importance d’écouter, de suivre
attentivement les instructions et de revenir faire rapport. Parmi ces
principes, le plus fondamental qui soit illustré par ceux qui
ont mis en œuvre les instructions de notre Père céleste
lors de la Création est probablement le principe du « Allons
et faisons ».
Quand
Jéhovah a été désigné par Dieu
pour accomplir certaines tâches de la Création, il n’a
pas répondu : « Nous verrons »,
ou : « Nous essaierons », ou :
« Cherchons un moment dans notre emploi du temps ».
Au contraire, il a répondu avec détermination :
« Descendons... » (Abraham 4:1). Son attitude
indique qu’il était désireux de faire la volonté
de son Père et non de rester passif et de se contenter d’en
parler. « Je ne puis rien faire de moi-même »,
a dit le Sauveur « …parce que je ne cherche pas ma
volonté, mais la volonté de celui qui m’a
envoyé. » (Jean 5:30)
Le
Sauveur a personnifié cette attitude tout au long de sa vie
terrestre. Même quand il était enfant, il comprenait
l’importance d’« aller » et de
« faire ». Quand il a disparu de son entourage
familial pendant un voyage de Jérusalem à Nazareth, ses
parents l’ont finalement retrouvé dans le temple,
« assis au milieu des docteurs, les écoutant et les
interrogeant.
« Tous
ceux qui l’entendaient étaient frappés de son
intelligence et de ses réponses.
« Quand
ses parents le virent, ils furent saisis d’étonnement,
et sa mère lui dit : Mon enfant, pourquoi as-tu agi de la
sorte avec nous ? Voici, ton père et moi, nous te
cherchions avec angoisse.
« Il
leur dit : Pourquoi me cherchiez-vous ? Ne saviez-vous pas
qu’il faut que je m’occupe des affaires de mon Père ? »
(Luc 2:46-49)
Tout
au long de son ministère, Jésus a enseigné à
ses disciples l’importance de faire. Après avoir raconté
la parabole du bon Samaritain, dans laquelle l’accent est mis
sur la valeur de faire plutôt que sur les croyances et les
promesses pieuses, le Sauveur a demandé à son
auditeur : « Lequel de ces trois te semble avoir été
le prochain de celui qui était tombé au milieu des
brigands ?
« C’est
celui qui a exercé la miséricorde envers lui, répondit
le docteur de la loi. Et Jésus lui dit : Va, et toi, fais
de même. » (Luc 10:36-37)
A
une autre occasion, il a rappelé à ses disciples :
« Ceux qui me disent : Seigneur, Seigneur !
n’entreront pas tous dans le royaume des cieux, mais celui-là
seul qui fait la volonté de mon Père qui est dans les
cieux. » (Matthieu 7:21) Même quand il réfléchissait
à la pénible fin de son séjour dans la condition
mortelle, il renforça son message d’engagement à
faire la volonté de Dieu par cette humble déclaration
d’obéissance : « Père, si tu
voulais éloigner de moi cette coupe ! Toutefois, que ma
volonté ne se fasse pas, mais la tienne. » (Luc
22:42)
A
notre époque, nos prophètes sont bien connus pour des
phrases telles que « Vas-y », « Fais-le »,
« Fais-le maintenant ». J’ai entendu le
président Gordon B. Hinckley dire que le seul moyen qu’il
connaît de faire les choses est premièrement de se
mettre à genoux et de prier, puis de se lever et d’agir.
Ce désir d’« aller » et de
« faire » la volonté du Seigneur a été
la marque de nos présidents-prophètes tout au long de
leur vie.
Bien
sûr, « aller et faire » n’est pas
toujours facile ou agréable. De temps en temps, cela nécessite
des sacrifices de notre part, en termes de temps, d’énergie
ou de volonté personnelle. Mais cela en vaut généralement
la peine, quel que soit l’effort qui nous est demandé,
en particulier quand il s’agit de suivre les instructions de
dirigeants de conseils qui sont inspirés et qui cherchent à
amener des âmes au Christ.
LE
DIRIGEANT EFFICACE EST QUELQU’UN QUI ENSEIGNE PAR LE PRÉCEPTE
ET PAR L’EXEMPLE
On
ne peut pas remettre en cause le fait que Jésus était
engagé dans le processus des conseils. Dans les temps anciens,
il a personnellement organisé deux fois son Église sur
la terre et, à chaque fois, il a établi des conseils
pour la gouverner. À la fois en Terre sainte du Nouveau
Testament et en terre promise du Livre de Mormon, il a passé
un temps considérable à enseigner, à instruire
et à former des conseils et des dirigeants et les a laissés,
ensuite, faire part à d’autres de ce qu’ils
avaient appris. Bien que les circonstances qui entourent les deux
expériences soient différentes, elles ont en commun au
moins deux points qui illustrent l’administration exemplaire
des conseils par le Sauveur.
Premièrement,
il a instruit avec minutie par le précepte et par l’exemple
les participants des conseils des temps anciens. Il leur a appris
comment prier et, ensuite, il a prié avec eux et pour eux. Il
leur a enseigné comment diriger l’ordonnance sacrée
de la Cène du Seigneur et, ensuite, il a béni le pain
et le vin et les leur a offerts. Il leur a dit comment utiliser
l’autorité de leur prêtrise pour être une
source de bienfaits dans la vie des autres et, ensuite, il a utilisé
l’autorité de la prêtrise pour accomplir des
miracles parmi eux.
Vers
la fin de son ministère terrestre, Jésus a célébré
la fête de la Pâque avec ses disciples bien-aimés.
Bien qu’il allait affronter les moments cruciaux de la fin de
sa vie, et toutes les souffrances et les peines qui les
accompagneraient, son attention était concentrée sur
ceux qui le suivaient. Une fois que la fête fût terminée,
« Il
se leva de table, ôta ses vêtements, et prit un linge,
dont il se ceignit.
« Ensuite
il versa de l’eau dans un bassin, et il se mit à laver
les pieds des disciples, et à les essuyer avec le linge dont
il était ceint.
« Il
vint donc à Simon Pierre ; et Pierre lui dit : Toi,
Seigneur, tu me laves les pieds !
« Jésus
lui répondit : Ce que je fais, tu ne le comprends pas
maintenant, mais tu le comprendras bientôt.
« Pierre
lui dit : Non, jamais tu ne me laveras les pieds. Jésus
lui répondit : Si je ne te lave, tu n’auras point
de part avec moi.
« Simon
Pierre lui dit : Seigneur, non seulement les pieds, mais encore
les mains et la tête...
« Après
qu’il leur eut lavé les pieds, et qu’il eut pris
ses vêtements, il se remit à table, et leur dit :
Comprenez-vous ce que je vous ai fait ?
« Vous
m’appelez Maître et Seigneur ; et vous dites bien,
car je le suis.
« Si
donc je vous ai lavé les pieds, moi, le Seigneur et le Maître,
vous devez aussi vous laver les pieds les uns aux autres ;
« car
je vous ai donné un exemple, afin que vous fassiez comme je
vous ai fait.
« En
vérité, en vérité, je vous le dis, le
serviteur n’est pas plus grand que son seigneur, ni l’apôtre
plus grand que celui qui l’a envoyé.
« Si
vous savez ces choses, vous êtes heureux, pourvu que vous les
pratiquiez. » (Jean 13:4-9, 12-17)
Oh,
si tous les dirigeants des conseils pouvaient comprendre la valeur du
service les uns aux autres tel qu’il fut enseigné avec
tant de puissance par le Sauveur !
LE
DIRIGEANT EFFICACE EST QUELQU’UN QUI SERT AVEC AMOUR
Deuxièmement,
le Sauveur aimait ceux avec qui il servait en conseil. « Comme
le Père m’a aimé, je vous ai aussi aimés »,
a-t-il dit à ses apôtres (Jean 15:9). Ensuite, il a
ajouté : « C’est ici mon commandement :
Aimez-vous les uns les autres, comme je vous ai aimés. »
(Jean 15:12)
« Je
vous donne un commandement nouveau : Aimez-vous les uns les
autres ; comme je vous ai aimés, vous aussi, aimez-vous
les uns les autres.
« À
ceci tous connaîtront que vous êtes mes disciples, si
vous avez de l’amour les uns pour les autres. »
(Jean 13:34-35)
Combien
il est fondamental que ceux qui servent ensemble dans le royaume de
Dieu le fassent en étant fondés sur l’amour :
l’amour pour le Seigneur, l’amour pour son œuvre et
l’amour les uns pour les autres. Si nous ne nous aimons pas
vraiment les uns les autres, nous ne pouvons raisonnablement pas
espérer transmettre le plein pouvoir de l’Évangile
d’amour, même si nous multiplions les actions et que nous
appliquons à la lettre les instructions des manuels et les
directives. Je ne peux m’empêcher de penser que lorsque
les dirigeants de l’Église rayonnent un sentiment
d’amour sincère, les membres n’hésitent pas
à leur demander conseil. Manifestement, les miracles suivent
les dirigeants de l’Église qui sont motivés par
un sentiment fervent de dévotion aimante pour ceux qu’ils
président.
En
voyageant dans nos églises, j’ai noté que les
assemblées des pieux avaient tendance à refléter
l’attitude des dirigeants et leurs relations entre eux. Toutes
les fois que je ressens un esprit de fraternité aimante et de
coopération parmi les membres de la présidence d’un
pieu, je retrouve inévitablement ce même esprit à
chacune des réunions de ce pieu auxquelles j’assiste.
Malheureusement, l’inverse se vérifie aussi.
« Bien-aimés »,
a écrit l’apôtre Paul, « aimons-nous
les uns les autres ; car l’amour est de Dieu, et quiconque
aime est né de Dieu et connaît Dieu.
« Celui
qui n’aime pas n’a pas connu Dieu, car Dieu est amour.
« L’amour
de Dieu a été manifesté envers nous en ce que
Dieu a envoyé son Fils unique dans le monde, afin que nous
vivions par lui.
« Et
cet amour consiste, non point en ce que nous avons aimé Dieu,
mais en ce qu’il nous a aimés et a envoyé son
Fils comme victime expiatoire pour nos péchés.
« Bien-aimés,
si Dieu nous a ainsi aimés, nous devons aussi nous aimer les
uns les autres. » (1 Jean 4:7-11)
Une
paroisse que je connais bien a fait l’expérience de
l’accroissement spectaculaire de l’assistance des
moins-pratiquants parce que le nouvel évêque a pris dix
minutes à chaque réunion de conseil de paroisse pour
parler des moyens grâce auxquels les membres du conseil
pourraient se tourner vers ceux qui étaient dans le besoin,
spirituellement et temporellement. Sous la direction de cet évêque
compatissant, des personnes ayant les mêmes pôles
d’intérêt que ceux qui étaient dans le
besoin furent désignées pour créer des liens
avec eux. Sur une période de trois ans, pendant laquelle les
membres des conseils ont montré de l’amour et de la
considération pour ceux dont ils prenaient soin, près
d’une douzaine de familles ont été remotivées.
FAIRE
UNE DIFFÉRENCE
Ainsi,
depuis le tout début, « Dieu a tant aimé le
monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque
croit en lui ne périsse point, mais qu’il ait la vie
éternelle » (Jean 3:16). C’est de ces
conseils tenus dans la vie prémortelle qu’est née
l’occasion qui nous est offerte de venir sur terre pour
travailler à notre salut par la grâce et l’amour
du Seigneur Jésus-Christ.
Par
le rayonnement de l’amour du Christ qui émane des
conseils de l’Église pour le bien des membres d’un
collège, d’une organisation auxiliaire, d’une
paroisse ou d’un pieu, une différence significative peut
se produire dans notre vie, dans la vie des membres de notre famille
et dans la vie de tous les enfants de notre Père céleste.
Faire une différence dans la vie des gens est, après
tout, la grande mission des conseils de l’Église qui ont
leur origine dans les conseils célestes que nous avons vécus
dans l’existence prémortelle.
CHAPITRE
2 : LES CONSEILS GÉNÉRAUX DE L’ÉGLISE
Vers
la fin du mois de juin 1829, une transition importante s’est
produite dans le rétablissement de l’Évangile de
Jésus-Christ. Une fois la traduction du Livre de Mormon
terminée, Joseph Smith a invité sa famille à le
rejoindre dans la maison de Peter Whitmer à Fayette, dans
l’Etat de New York, où ils auraient la permission de
lire pour la première fois l’œuvre qui avait fait
l’objet d’une attention soutenue pendant de nombreux
mois.
Dès
leur arrivée à Fayette, un petit groupe composé
de Joseph, ses parents, Martin Harris, Oliver Cowdery et David
Whitmer, commença la lecture du manuscrit. « Nous
nous réjouissions extrêmement », écrivit
Lucy Mack Smith, la mère de Joseph. « Il apparut
alors à ceux d’entre nous qui ne mesuraient pas la
grandeur de l’œuvre que la plus grande difficulté
venait d’être surmontée. » (Smith,
History of Joseph Smith by His Mother, p. 151)
Bien
que Joseph n’en était qu’au début du
processus long et ardu du rétablissement et qu’il était
prêt à recevoir de l’aide, nul n’avait été
appelé à partager le fardeau de l’intendance
importante qui lui avait été confiée. De
nombreuses personnes croyaient en lui et soutenaient son œuvre,
quelquefois en prenant des risques personnels et des mesures
financières importantes. Cependant, au cours des neuf années
précédant la rencontre qui eut lieu à Fayette,
il avait été quasiment seul dans sa mission et dans son
témoignage.
C’est
avec sûrement de l’empressement que, le lendemain de son
arrivée à Fayette, Joseph s’est approché
de Martin pendant les services religieux du groupe ce matin-là
et lui a dit : « Martin Harris, vous devez vous
humilier devant le Seigneur aujourd’hui, afin d’obtenir
le pardon de vos péchés. Si vous le faites, ce sera la
volonté du Seigneur que vous puissiez regarder les plaques en
compagnie d’Oliver Cowdery et de David Whitmer. »
Lucy
Mack Smith, qui était présente ce matin-là, a
dit que ces paroles étaient empreintes d’« une
telle solennité que j’en frissonne encore aujourd’hui
quand j’y repense. » (op. cit. p. 152)
Selon
la révélation, le Seigneur demanda à Joseph
d’appeler Martin Harris, Oliver Cowdery et David Whitmer à
être des témoins du Livre de Mormon
« pour
que mon serviteur, Joseph Smith, fils, ne soit pas détruit,
pour que je réalise mes justes desseins envers les enfants des
hommes dans cette œuvre.
« Et
vous témoignerez que vous les avez vus, tout comme mon
serviteur Joseph Smith, fils, les a vus ; car c’est par ma
puissance qu’il les a vus, et c’est parce qu’il
avait la foi.
« Il
a traduit le livre, c’est-à-dire cette partie que je lui
ai commandé de traduire, et, aussi sûrement que votre
Seigneur et votre Dieu est vivant, il est vrai.
« C’est
pourquoi, vous avez reçu le même pouvoir, la même
foi et le même don que lui.
Et
si vous exécutez ces derniers commandements que je vous ai
donnés, les portes de l’enfer ne prévaudront pas
contre vous, car ma grâce vous suffit, et vous serez exaltés
au dernier jour.
« Et
moi, Jésus-Christ, votre Seigneur et votre Dieu, je vous l’ai
dit afin de réaliser mes justes desseins envers les enfants
des hommes. Amen. » (D&A 17:4-9)
Peu
après que l’appel à témoigner leur fût
présenté, les quatre hommes se sont retirés dans
un bosquet proche pour recevoir la révélation promise.
Plus tard, dans l’après-midi, ils sont revenus à
la maison des Whitmer et Joseph s’est exclamé :
« Mon père ! Ma mère ! Vous ne
pouvez pas savoir à quel point je suis heureux. Le Seigneur a
dévoilé les plaques à trois autres que moi. Ils
ont vu un ange qui leur a rendu témoignage et ils devront
témoigner de la véracité de ce que j’ai
dit, car maintenant ils savent personnellement que je ne trompe pas
les gens, et je suis soulagé d’un fardeau terrible qui
était presque trop lourd pour moi. Ils devront maintenant en
porter une part et cela réjouit mon âme de ne plus être
entièrement seul au monde » (Smith, History of
Joseph Smith by His Mother, p. 152). Moins d’un an plus tard,
l’Église de Jésus-Christ des saints des derniers
jours était organisée officiellement avec Joseph Smith
comme « premier ancien de l’Église »
et Oliver Cowdery comme « deuxième ancien de
l’Église » (D&A 20:2, 3). À la
même époque, le Seigneur a révélé
ses instructions aux apôtres, aux anciens, aux prêtres,
aux instructeurs, aux diacres et aux membres de l’Église
sur les responsabilités et les devoirs spécifiques de
chacun de ceux qui acceptaient leur part de l’intendance dans
le ministère de Joseph. Finalement, l’Église fut
organisée en collèges et en conseils, avec des
présidences diverses « pour administrer les choses
spirituelles. » (D&A 107:8)
Selon
la révélation : « Les décisions
de ces collèges, ou de l’un ou l’autre d’entre
eux, doivent être prises en toute justice, en sainteté,
avec humilité de cœur, douceur et longanimité,
avec foi, vertu, connaissance, tempérance, patience, divinité,
amour fraternel et charité. Car il est promis que si ces
choses abondent en eux, ils ne seront pas stériles pour la
connaissance du Seigneur. » (D&A 107:30-31)
« C’est
pourquoi », poursuit le Seigneur, « que chaque
homme s’instruise de son devoir et apprenne à remplir
l’office auquel il est désigné, et ce, en toute
diligence. Le paresseux ne sera pas considéré comme
digne de demeurer, et celui qui ne s’instruit pas de son devoir
et se montre déméritant ne sera pas considéré
comme digne de demeurer. » (D&A 107:99-100)
Ayant
fait l’expérience de la solitude spirituelle dans les
débuts de son ministère et ayant ensuite été
enseigné par le Seigneur, Joseph Smith appréciait toute
la valeur du travail des conseils dans l’Église de
Jésus-Christ. Peu après l’organisation du premier
grand conseil, le prophète posa ses mains sur douze
conseillers, et demanda qu’une bénédiction reposa
sur eux, qu’ils puissent avoir la sagesse et le pouvoir de
tenir conseil en justice, sur tous les sujets qui pourraient leur
être présentés.
« J’ai
aussi prié pour qu’ils puissent être délivrés
des maux auxquels ils pourraient être exposés, que leur
vie soit prolongée sur la terre...
« Ensuite,
j’ai donné aux assistants présidents la charge
solennelle d’accomplir leur devoir en justice, et dans la
crainte de Dieu ; j’ai aussi donné de la même
manière une charge aux douze conseillers, le tout au nom de
Jésus-Christ.
« Nous
avons tous levé la main aux cieux en signe de l’alliance
éternelle et le Seigneur nous a bénis par son Esprit.
Ensuite, j’ai déclaré que le conseil était
organisé selon l’ordre ancien, et aussi selon la volonté
du Seigneur. » (History of the Church, vol. 2, p. 32-33)
Bien
que très engagés dans le service du Seigneur, les
disciples de Joseph Smith ont occasionnellement eu des difficultés
avec le concept des conseils. Le prophète a écrit :
« J’ai
fait la remarque, lors d’un conseil des grands-prêtres et
des anciens... réunis le soir du 12 février [1834],
chez moi à Kirtland, que je devrais m’efforcer de me
présenter devant le conseil avec toute la dignité qui
sied à l’office qui m’avait été
conféré par le ministère de l’ange de
Dieu, par sa propre voix et par la voix de cette Église ;
que je n’avais jamais tenu aucun conseil selon l’ordre
dans lequel il devrait être dirigé, ce qui a pu priver
les conseils de certaines bénédictions, voire de
nombreuses bénédictions.
« Et
j’ai continué en disant que nul n’est capable de
juger d’une question en conseil si son propre cœur n’est
pas pur ; et que souvent nous sommes tellement remplis de
préjugés, ou avons une poutre dans notre propre œil,
que nous ne sommes pas capables de prendre des décisions
justes.
« Mais
pour en revenir au sujet de l’ordre : dans les temps
anciens, les conseils étaient dirigés par une
discipline tellement stricte qu’il n’était permis
à personne de chuchoter, d’être las, de quitter la
salle ou de s’agiter si peu que ce soit jusqu’à ce
que la voix du Seigneur, par révélation, ou la voix du
conseil par l’Esprit, était obtenue, ce qui n’a
pas été observé jusqu’à présent
dans notre Église. Il était bien compris dans les temps
anciens que si un homme pouvait rester en conseil, un autre le
pouvait aussi ; et si le président pouvait y consacrer
son temps, les autres le pouvaient aussi ; mais, d’une
manière générale dans nos conseils l’un
est mal à l’aise, un autre dort, l’un prie, un
autre pas, l’un pense aux affaires du conseil et un autre pense
à autre chose.
« Nos
actes sont enregistrés et ils nous seront un jour mis sous les
yeux, et s’il nous arrive de ne pas juger correctement et de
faire du tort à nos semblables, ils seront sans doute là
pour nous condamner ; ici nos actes sont d’une grande
importance, et pour moi la conséquence paraît en être
d’une gravité au-delà de tout ce que je pourrais
exprimer. Demandez-vous, frères, à quel point vous vous
êtes livrés à la prière depuis que vous
avez entendu parler de cette recommandation ; et si vous êtes
maintenant prêts à siéger en conseil pour juger
de l’âme de votre frère. » (History of
the Church, vol. 2, p. 25-26)
Un
an plus tard, quasiment jour pour jour, le Seigneur a donné
par révélation à Joseph Smith des informations
complémentaires pour gouverner par le conseil afin de soulager
partiellement la pression qu’il ressentait en tant que
dirigeant de l’Église :
« Le
huitième jour de février, dans l’année du
Seigneur 1835, Joseph Smith, le prophète, a appelé les
anciens Brigham et Joseph Young à le rejoindre dans la chambre
de sa résidence, à Kirtland en Ohio, ce jour étant
le jour de sabbat. Après s’être assis et avoir
prononcé quelques paroles préliminaires, il a commencé
à relater à ces frères une vision sur l’état
et la condition des hommes qui étaient morts dans le camp de
Sion dans le Missouri.
« Il
dit : « Frères, j’ai vu ces hommes qui
sont morts du choléra dans notre camp ; et le Seigneur
sait que si j’obtiens une demeure aussi brillante que la leur,
je ne demande rien de plus. » Suite à cette
déclaration, il pleura et ne put plus parler pendant un
moment. Quand il se rétablit de ses émotions, il reprit
la conversation en décrivant la vision et s’adressa à
Brigham Young. Il lui dit : « Je souhaite que vous
informiez tous les frères vivant dans les branches à
une distance raisonnable d’ici de se réunir en
conférence générale samedi prochain. Je
désignerai sur le champ douze témoins spéciaux
pour ouvrir la porte de l’Évangile aux nations
étrangères, et vous », dit-il en s’adressant
à Brigham Young, « serez l’un d’eux ».
« Il
a ensuite continué à expliquer les devoirs relevant de
leur office. L’intérêt manifesté à
l’occasion de cette annonce produisit une grande émotivité
et de nombreuses réflexions dans l’esprit des deux
anciens présents ; ayant précédemment
notifié à Frère Brigham Young qu’il serait
l’un de ces témoins, il ne dit rien à Joseph
(Young) qu’après avoir pris un certain temps à
formuler l’ensemble de ses sentiments à propos des
Douze. Puis, avec la sincérité de quelqu’un dont
la vision spirituelle était encore plus ample, il se tourna
vers frère Joseph Young, et lui dit : « Frère
Joseph, le Seigneur vous a nommé président des
soixante-dix. »
« Ils
avaient entendu parler de Moïse et des soixante-dix anciens
d’Israël et de Jésus nommant « d’autres
soixante-dix » mais ils n’avaient jamais entendu
parler de douze apôtres et de soixante-dix appelés dans
cette Église. La phrase « le Seigneur vous a nommé
président des soixante-dix » était étrange,
comme si cela avait déjà eu lieu, et laissa ces frères
émerveillés. Le prophète ne dit pas que d’autres
frères seraient appelés à porter ce message à
l’étranger, mais par déduction il semblait
certain qu’il en serait ainsi. Selon la requête exprimée
à Brigham Young, les branches furent averties et une réunion
des frères en conférence générale se tint
à Kirtland, dans la nouvelle école sous l’imprimerie
le samedi suivant 14 février, pendant laquelle les Douze
furent nommés et ordonnés, puis la conférence
fut ajournée pendant deux semaines. » (Joseph
Young, père, « History of the Organization of the
Seventies », 1878, p. 1-2 ; cité dans History
of the Church, vol. 2, p. 181)
LES
CONSEILS GÉNÉRAUX DE L’ÉGLISE
Au
cours des années, les formes et les structures d’organisation
pour administrer et gouverner l’Église ont été
adaptées pour répondre à des temps et des à
besoins changeants. Mais elles ont toujours été
caractérisées par leur dépendance des conseils,
pour une solidarité et une force continues. En 1953, le
président Stephen L. Richards a dit :
« Je
ne sais pas s’il est possible à une quelconque
organisation de pouvoir réussir dans l’Église...
sans adopter le génie du gouvernement de notre Église.
Quel est-il ? À mon avis, le génie du gouvernement
de notre Église est le gouvernement par les conseils : le
Conseil de la Présidence, le Conseil des douze, le Conseil de
la présidence de pieu, ou du collège, si nous
choisissons d’utiliser ce terme, le conseil de l’épiscopat,
et le conseil de la présidence du collège. J’ai
vécu suffisamment d’expériences pour connaître
la valeur des conseils. Il ne se passe quasiment pas de jour où
je ne vois la sagesse de Dieu dans les conseils qu’il a
créés... pour gouverner son royaume. Dans l’esprit
dans lequel nous travaillons, les hommes peuvent se rassembler en
ayant des points de vue divergents et des parcours très
différents et, sous l’influence de l’Esprit,
délibérer ensemble et parvenir à un accord ;
et cet accord... représente la sagesse du conseil qui agit par
l’Esprit. » (Conference Report, octobre 1953, p. 86)
Tout
comme au temps de Joseph Smith, le conseil président de
l’Église de Jésus-Christ des saints des derniers
jours est aujourd’hui la Première Présidence.
Elle est constituée du président de l’Église
et de ses deux conseillers. Selon les Écritures : « les
clefs du royaume... appartiennent toujours à la présidence
de la Haute Prêtrise » (D&A 81:2). Les membres
de ce conseil sont soutenus pas le corps entier de l’Église
comme « prophètes, voyants et révélateurs » ;
ils sont ceux à qui il est donné de « recevoir
les oracles pour l’Église entière »
(D&A 124:126) ; et ils ont « le droit d’officier
dans tous les offices de l’Église » (D&A
107:9).
Au
cours de mon service au Collège des douze apôtres, j’ai
eu l’occasion d’observer le comportement de la Première
Présidence dans de nombreuses situations et circonstances.
Alors que j’ai toujours été impressionné
par la force et la capacité de chacun des hommes qui composent
la Première Présidence, j’ai aussi été
inspiré, voire subjugué par la manière puissante
dont ils travaillent en conseil et continuent de le faire même
quand une partie des membres du conseil n’est pas
opérationnelle.
En
autorité, le Collège des douze apôtres vient
aussitôt après la Première Présidence.
C’est le conseil auquel j’appartiens. Selon les
Écritures, les apôtres sont appelés en tant que
« témoins spéciaux » du nom du
Christ (D&A 27:12) avec la mission spécifique d’« annoncer
mon Évangile, tant au Gentil qu’au Juif »
(D&A 18:26). En tant que conseil, ils « forment un
collège égal, en autorité et en pouvoir »
à la Première Présidence (D&A 107:24). Comme
le président Joseph Fielding Smith l’a expliqué,
cela signifie que les Douze « ont le pouvoir de prendre la
direction des affaires de l’Église lorsque la Présidence
est dissoute par la mort du président. » (Doctrine
du Salut, vol. 1, p. 244 de l’édition de 1982, p. 238 de
la réimpression de 1993)
En
effet, quand le président de l’Église meurt, la
Première Présidence est immédiatement suspendue,
les conseillers du président regagnent leur place respective
dans le Collège des douze apôtres et ce Collège
préside l’Église jusqu’à ce qu’un
nouveau président soit nommé. Au cours de mes douze
années de service dans le Collège des douze apôtres,
j’ai participé trois fois à ce processus en étant
témoin de la formation d’une nouvelle Première
Présidence sous chacun des trois prophètes suivants de
notre dispensation : les présidents Ezra Taft Benson,
Howard W. Hunter et Gordon B. Hinckley. Hormis de brèves
périodes d’intérim après la mort d’un
président de l’Église, le Collège des
douze apôtres fonctionne dans le cadre de son intendance pour
« enseigner, expliquer, exhorter, baptiser et veiller sur
l’Église. » (D&A 20:42)
L’élaboration
de « La famille, Déclaration au monde »
est un bon exemple de la manière dont le processus des
conseils fonctionne. Au cours de nos réunions régulières,
l’idée de la déclaration a été
acceptée par la Première Présidence et le
Collège des douze apôtres en raison du besoin évident
qui existe, dans l’Église tout comme dans le monde
entier, de comprendre le rôle divinement ordonné du
foyer et de la famille. Le Collège des douze apôtres est
un groupe composé d’hommes d’origines diverses qui
possèdent des capacités spirituelles extraordinaires et
nous nous sommes appuyés sur cette diversité pour
élaborer le document. Cela a nécessité de
nombreuses révisions et modifications traitées lors de
nos réunions en conseil, avant que la Première
Présidence n’approuvât son envoi dans le monde
entier. Chaque membre de l’Église devrait lire et
comprendre cette déclaration si importante.
Nous
reconnaissons que ce n’est pas une mince affaire que le monde
reçoive une telle déclaration et un avertissement de la
part de la Première Présidence et du Collège des
douze apôtres. Notre tâche a été accomplie
en s’appuyant sur la diversité des expériences,
des compétences et des dons spirituels des membres du Collège
et au moyen du programme inspiré par le Seigneur qu’est
la délibération en conseil.
A
propos à la fois de la Première Présidence et du
Collège des douze apôtres, le Seigneur a dit que « les
décisions de ces collèges, ou de l’un ou l’autre
d’entre eux, doivent être prises en toute justice, en
sainteté, avec humilité de cœur, douceur et
longanimité, avec foi, vertu, connaissance, tempérance,
patience, divinité, amour fraternel et charité. Car il
est promis que si ces choses abondent en eux, ils ne seront pas
stériles pour la connaissance du Seigneur. » (D&A
107:30-31)
Cette
promesse est d’une importance vitale pour tous ceux qui servent
dans les conseils importants de l’Église.
Rulon
G. Craven, qui a été membre du deuxième Collège
des soixante-dix, a décrit le processus de prise de décision
qui est mis en œuvre dans les réunions du Collège
des douze apôtres :
« J’ai
eu l’honneur de siéger en tant que secrétaire
exécutif du Collège des douze apôtres dans
quelques-uns des conseils supérieurs de l’Église
et d’être le témoin des processus de communication
qui sont en place dans la conduite des affaires de l’Église.
Au cours de ces expériences, j’ai observé que les
affaires de l’Église sont menées sous l’influence
de l’Esprit. Je sais que la droiture des personnes qui siègent
dans ces conseils contribue pour beaucoup à l’inspiration
et à l’efficacité des réunions de conseil.
« J’ai
apprécié de voir les Frères travailler à
partir d’un ordre du jour qui contient de nombreux points et de
les voir aborder chaque point efficacement. J’ai noté
que chacun des Frères n’est pas tant soucieux d’exprimer
son point de vue que d’écouter celui des autres et de
faire de son mieux pour créer un bon climat dans les réunions
du Conseil. Ils sont sensibles aux pensées des autres et
s’interrompent rarement. Pendant la discussion, ils ne mettent
pas leurs idées en avant mais se soucient de trouver ce qui
sera le mieux pour le royaume.
« Laissez-moi
vous faire part d’une expérience vécue lors d’une
réunion représentative du Collège des Douze. Ils
travaillent toujours à partir d’un ordre du jour.
L’ordre du jour est distribué à chaque membre du
Collège des Douze le soir précédant la réunion
pour qu’il puisse lire, méditer et prendre en
considération chaque point pour se préparer à
cette réunion. Quand ils se retrouvent, ils expriment
généralement leur amour et leur sollicitude les uns
pour les autres. Après une prière d’ouverture,
dans laquelle on demande que l’Esprit du Seigneur soit présent
au cours de la réunion, le président des Douze présente
chaque point de l’ordre du jour un par un. Il peut faire un
court commentaire d’introduction sur chaque sujet lorsqu’il
le juge opportun, puis il le développe lui-même ou
demande à l’un des Douze de le présenter pour en
débattre.
« Les
Frères expriment alors leurs pensées et leurs
sentiments. Ce sont des hommes d’une forte personnalité
et de formations différentes. Ils ne sont certainement pas des
« bénis oui-oui ». Ils s’expriment
selon l’Esprit. Ils s’efforcent de ressentir l’influence
de l’Esprit lorsqu’ils abordent un point de l’ordre
du jour, ce qui peut les amener à changer leur point de vue
pour être en accord avec tous les membres du Conseil. Quand le
président des Douze estime que l’unanimité est
acquise sur l’un des points de l’ordre du jour, il peut
soumettre une proposition en vue d’une décision ou
demander à l’un des Douze de le faire. Cette proposition
résume parfaitement les sentiments de l’ensemble du
Conseil.
« Le
président déclare ensuite : « Nous vous
soumettons une proposition. Avons-nous besoin d’en parler
davantage ? » Chaque membre du Collège des
Douze a de nouveau l’occasion de s’exprimer. Ils ne
répètent pas ce qui a déjà été
dit mais sont très brefs dans leurs propos en vue de ratifier
le point de vue du Conseil. Après que tous ceux qui ont désiré
prendre la parole se sont exprimés, la proposition peut être
modifiée. Ensuite, elle est présentée sous forme
de motion par un membre du Collège des Douze et est appuyée
par un autre. Le président des Douze demande alors le vote du
Collège ; ainsi, les Douze prennent dans l’unité
et la foi des décisions en harmonie avec le point de vue de
chacun des membres du conseil et en harmonie avec l’Esprit. »
(Called to the Work, p. 111-113)
Comme
le président Gordon B. Hinckley l’a expliqué,
c’est grâce aux réunions de conseil de la Première
Présidence et du Collège des douze apôtres,
tenues chaque semaine dans le temple de Salt Lake City, que l’Église
est gouvernée par révélation :
Toutes
questions importantes concernant les règles, les modalités,
les programmes ou la doctrine font l’objet d’un libre
débat, dans un esprit de prière, entre la Première
Présidence et les Douze. Ces deux collèges, le Collège
de la Première Présidence et le Collège des
douze apôtres, réunis, étudient toute question
importante, chacun ayant la totale liberté de s’exprimer.
Maintenant,
je cite... les paroles du Seigneur : « Toute décision
prise par l’un ou l’autre de ces collèges doit
l’être à l’unanimité des voix qui le
composent ; c’est-à-dire que chaque membre de
chaque collège doit être d’accord avec ses
décisions pour que les décisions prises aient le même
pouvoir ou la même validité dans l’un que dans
l’autre. » (D&A 107:27)
Aucune
décision n’émane des délibérations
de la Première Présidence et des Douze tant qu’il
n’y a pas une totale unanimité. Au départ, il
peut y avoir des différences d’opinion dans les
questions soulevées. On peut s’attendre à cela.
Ces hommes ont des parcours personnels différents. Ils se
forgent des opinions personnelles. Mais avant qu’une décision
finale ne soit prise, il y a une unanimité d’esprit et
d’expression...
J’ajoute
en témoignage personnel qu’au cours des 20 ans où
j’ai servi en tant que membre du Conseil des Douze et pendant
les presque treize années où j’ai servi dans la
Première Présidence, il n’y a jamais de décision
essentielle prise sans que cette procédure ne soit observée.
J’ai vu des différences d’opinions présentées
au cours de ces délibérations. Grâce à ce
système où chacun peut exprimer ses pensées, on
passe au crible et on examine soigneusement les idées et les
concepts. Mais je n’ai jamais observé de différends
sérieux ou d’inimitié personnelle parmi mes
Frères. Au contraire, j’ai observé quelque chose
de beau et de remarquable - le rapprochement, sous l’influence
du Saint-Esprit et par la force de la révélation de
vues divergentes jusqu’à ce qu’elles soient en
accord total et en parfaite harmonie. Seulement alors, la mise en
pratique est faite. Cela, j’en témoigne, représente
l’esprit de révélation manifesté
continuellement dans la direction de l’œuvre du Seigneur.
(« Dieu est à la barre », L’Étoile,
Juillet 1994, p. 62)
Il
existe d’autres collèges et conseils dont l’autorité
s’étend à l’Église entière :
la Présidence des soixante-dix, les Collèges des
soixante-dix, l’épiscopat président et les
présidences générales des organisations
auxiliaires (Société de secours, Jeunes Filles, Jeunes
Gens, École du dimanche et Primaire) ainsi que leurs conseils
respectifs. Il existe aussi toute une variété de
comités qui fonctionnent en tant que conseils sous la
direction des Autorités générales pour gérer
des domaines de responsabilité spécifiques. Bien que
les tâches et les domaines spécifiques de ces comités
puissent changer de temps en temps, l’application du concept
des conseils est absolument essentielle à leur efficacité
dans le plan global de l’Évangile.
Des
conseils semblables opèrent à travers le monde dans
diverses interrégions, pieux, missions, districts, paroisses
et branches de l’Église. Nous examinerons ces conseils
plus en détail dans les chapitres suivants. Mais il y a un
sujet que nous devons explorer dès maintenant parce que son
application est d’importance dans beaucoup de conseils de
l’Église.
LE
RÔLE DES FEMMES DANS LES CONSEILS DE L’ÉGLISE
En
examinant les nombreux conseils et comités qui existent dans
toute l’organisation de l’Église, vous noterez
qu’ils sont dirigés par la prêtrise. Il existe une
bonne raison à cela. Comme le président John Taylor l’a
dit, la prêtrise est « le gouvernement de Dieu, sur
la terre comme au ciel, car c’est par ce pouvoir que toute
chose est soutenue. Il gouverne toute chose, dirige toute chose,
soutient toute chose et concerne toute chose qui a trait à
Dieu et à la vérité. » (Millenial
Star, 1er nov. 1847, p. 321 ; cité dans Taylor, Gospel
Kingdom, p. 129)
En
même temps, il doit être rappelé à ceux qui
détiennent l’autorité de la prêtrise que
« les droits de la prêtrise sont inséparablement
liés aux pouvoirs du ciel et que les pouvoirs du ciel ne
peuvent être maîtrisés ou utilisés que
selon les principes de la justice. » (D&A 121:36)
Quels
sont ces « principes de la justice » à
travers lesquels on peut maîtriser (ou du moins attirer) « les
pouvoirs du ciel » ? Le Seigneur a enseigné à
Joseph Smith que le pouvoir ou l’influence de la prêtrise
sont maintenus par des vertus telles que « la
persuasion... la longanimité... la gentillesse... la
douceur... l’amour sincère... la bonté et la
connaissance pure qui épanouiront considérablement
l’âme sans hypocrisie et sans fausseté »
(D&A 121:41-42). En examinant les vertus grâce auxquelles
le peuple de Dieu reçoit du pouvoir de sa part, je les trouve
en accord avec la sensibilité qui fait partie de la riche
tradition de spiritualité, de gentillesse, de douceur et
d’amour de nombreuses femmes de l’Église.
J’observe beaucoup de persuasion, de longanimité et de
connaissance pure et peu d’hypocrisie et de fausseté
parmi les femmes qui servent dans les conseils de l’Église,
que ce soit au niveau général ou local.
En
s’adressant aux représentants régionaux en 1989,
Marvin J. Ashton, du Collège des douze apôtres, a dit :
« Nous...
reconnaissons l’importance et les vertus du travail de soutien
puissant des organisations auxiliaires et particulièrement
celles dirigées par nos femmes (la Primaire, les Jeunes Filles
et la Société de secours). Quand, à la fois les
organisations auxiliaires et les collèges sont fortifiés
et commencent à assumer leurs responsabilités dans
l’accomplissement de la mission de l’Église, le
lourd fardeau habituellement porté par les évêques
dans de nombreux domaines commence à s’alléger...
Nous sommes attentifs aux femmes de l’Église. Le travail
de ces femmes merveilleuses est vital... Il est extrêmement
important pour les conseils et les comités de pieu et de
paroisse de constamment se soucier des questions qui affectent les
familles, les femmes, la jeunesse et les enfants. Ces questions
doivent régulièrement être inclues à
l’ordre du jour de ces réunions et nos dirigeantes
doivent prendre part aux discussions. Nos femmes sont des dirigeants
à part entière pour aider chacun à recevoir les
bénédictions de l’Église et à
recevoir l’attention, le développement et la protection
que l’Église procure. S’il vous plaît, ne
négligez pas la grande force qui peut venir et qui vient de
nos femmes. » (Séminaire des représentants
régionaux, 31 mars 1989, p. 2)
Notez
aussi la déclaration du président Gordon B. Hinckley :
« Comme
les femmes de l’Église de Jésus-Christ des saints
des derniers jours sont précieuses ! Vous aimez l’Église,
vous acceptez sa doctrine, vous honorez votre rôle dans son
organisation, vous apportez rayonnement, force et beauté à
ses assemblées. Comme nous vous sommes reconnaissants !
Comme vous êtes aimées, respectées et honorées...
« Vous
apportez une part de plénitude. Vous avez une grande force.
Avec dignité et une grande compétence, vous faites
progresser les programmes remarquables de la Société de
secours, des Jeunes Filles et de la Primaire. Vous enseignez à
l’École du dimanche. Nous marchons à vos côtés
en tant qu’associés et frères ; nous vous
respectons, nous vous aimons, nous vous honorons et nous vous
admirons. C’est le Seigneur qui a décidé que les
hommes de son Église doivent détenir la prêtrise.
C’est lui qui vous a donné la capacité de
parfaire cette organisation grande et remarquable qui est l’Église
et le royaume de Dieu. Devant le monde entier, je témoigne de
votre valeur, de votre grâce, de votre bonté, de vos
capacités remarquables et de vos contributions énormes. »
(« Les femmes de l’Église »,
L’Étoile, janvier 1997, p. 79-80)
Ce
sage conseil du président de l’Église exprime le
potentiel du rôle des femmes quand elles participent aux
conseils de pieu et de paroisse dans l’Église. Nous
avons besoin de témoignages plus forts et d’un
engagement plus profond et les dirigeantes peuvent aider la prêtrise
à trouver des solutions et à enseigner, à
fortifier et à préparer les mères, les jeunes
filles et les enfants à avoir un plus grand amour et un plus
grand dévouement pour le Seigneur Jésus-Christ et son
Église.
En
conséquence, je voudrais encourager vivement les frères
de la prêtrise qui président les conseils de pieu et de
paroisse à s’appuyer sur le grand potentiel, la sagesse
et la vision que les femmes peuvent apporter dans ces conseils. Nos
sœurs peuvent contribuer au pouvoir de la foi grâce
auquel « le monde a été formé par la
parole de Dieu » (Hébreux 11:3). Elles peuvent
apporter le pouvoir de la pureté, grâce auquel nous
pouvons être purifiés comme le Seigneur est pur (voir
Moroni 7:48). Elles possèdent généralement le
pouvoir de l’amour, que l’apôtre Paul appelle la
charité, la plus grande de toutes les vertus divines (voir 1
Corinthiens 13:13). Un dirigeant de la prêtrise qui ne voit pas
l’intérêt de faire participer les soeurs pour
bénéficier de la compréhension et de
l’inspiration qu’elles possèdent, est un dirigeant
imprévoyant.
La
dirigeante générale d’une organisation auxiliaire
de l’Église m’a parlé de la merveilleuse
expérience qu’elle a vécue dans le travail avec
son évêque alors qu’elle servait en tant que
présidente de la Société de secours de sa
paroisse. « Je servais seulement depuis peu de temps quand
cet évêque a été appelé »,
a-t-elle dit. « Une des première choses qu’il
a faite après avoir été ordonné et mis à
part en tant qu’évêque a été de me
demander de le rencontrer dans son bureau. Il a dit : ‘Je
veux que vous sachiez qu’il m’est impossible de remplir
mon ministère dans l’Église et d’assumer
mes responsabilités envers le Seigneur sans votre aide. Je
veux que vous me fassiez connaître les besoins des sœurs
et je veux que vous sachiez que peu importe ce que vous aurez à
nous dire en conseil de paroisse, nous vous écouterons’.
Cela a placé ma considération pour mon office sur un
plan totalement différent parce que je sentais qu’on
avait besoin de moi. »
Nous
avons besoin des sœurs de l’Église. Que vous ayez
dix-huit ou quatre-vingts ans, que vous soyez mariée ou
célibataire, que vous parliez anglais ou portugais, que vous
viviez sur une île ou en montagne, que vous ayez des enfants ou
simplement de l’amour pour les enfants, que vous ayez un
diplôme élevé ou très peu d’éducation,
que vous ayez un mari moins-pratiquant ou que vous soyez mariée
à un président de pieu, vous êtes la bienvenue !
L’Église a instamment besoin de vous, de vos talents, de
votre force et de votre vision. Comme Eliza R. Snow, la deuxième
présidente générale de la Société
de secours, l’a dit : « Aucune sœur n’est
à ce point isolée, ni sa sphère si réduite,
qu’elle ne puisse faire quelque chose pour l’établissement
du royaume de Dieu sur la terre. » (discours donné
lors d’une réunion de la Société de
secours, le 14 août 1873 ; cité dans Woman’s
Exponent, 15 septembre 1873, p. 62)
Notre
Père céleste aime tous ses enfants de la même
manière, parfaitement et infiniment. Son amour pour ses filles
n’est pas différent de son amour pour ses fils. Notre
Sauveur, le Seigneur Jésus-Christ, aime lui aussi les hommes
et les femmes de la même manière. Son expiation et son
Évangile sont pour tous les enfants de Dieu. Pendant son
ministère terrestre, Jésus a été au
service des hommes aussi bien que des femmes. Il a guéri les
hommes et les femmes et il a enseigné les hommes et les
femmes.
L’Évangile
de Jésus-Christ sanctifie les hommes et les femmes de la même
manière et selon les mêmes principes. Par exemple, les
principes de la foi et du repentir, les ordonnances du baptême
et du don du Saint-Esprit s’appliquent de la même manière
aux enfants de Dieu, quel que soit leur sexe. Il en est de même
à propos des alliances et des bénédictions du
temple : l’homme et la femme doivent recevoir de la même
façon toutes les ordonnances du salut. L’œuvre et
la gloire de notre Père sont de réaliser l’immortalité
et la vie éternelle de ses enfants. Il nous aime tous de la
même manière, et son plus grand don, le don de la vie
éternelle, est accessible à tous.
Même
si l’homme et la femme sont égaux devant Dieu dans leur
potentiel éternel, ils ont des devoirs distincts dans son plan
éternel, et pourtant ces rôles et devoirs sont d’une
importance égale aux yeux de Dieu. Nous devons comprendre que
Dieu, dans son infinie sagesse, considère tous ses enfants
avec équité. Il est en son pouvoir de nous donner des
occasions identiques de croissance et de développement tout en
tenant compte de nos différences et même en les
encourageant.
Alors
que nous vivions encore avec lui en tant que filles et fils d’esprit,
notre Père céleste a attribué à l’homme
et à la femme des responsabilités spécifiques
pour leur séjour dans la condition mortelle. Il a donné
à ses fils la prêtrise et les responsabilités de
la paternité et, à ses filles, les responsabilités
de la maternité, chaque responsabilité étant
associée à certaines fonctions. La création du
monde, l’expiation de Jésus-Christ et le rétablissement
de l’Évangile à notre époque par
l’intermédiaire de Joseph Smith, le prophète, ont
tous un but unique : permettre à tous les enfants
d’esprit de notre Père céleste d’obtenir un
corps physique et, grâce au don du libre arbitre, de suivre le
plan de la rédemption rendu possible par l’expiation du
Sauveur. Dieu a préparé tout cela afin que nous
puissions revenir dans notre foyer céleste, revêtus
d’immortalité et de vie éternelle pour vivre avec
lui en famille.
Une
famille ne peut vivre avec lui que si l’homme et la femme sont
scellés pour l’éternité par le pouvoir de
la sainte prêtrise. Nous reconnaissons que beaucoup dans
l’Église désirent cette grande bénédiction
mais ont peu d’espoir de la voir se réaliser dans cette
vie. Néanmoins, la promesse de l’exaltation reste un but
réaliste pour chacun d’entre nous. Les prophètes
ont clairement déclaré qu’aucune bénédiction
ne sera refusée aux fils et aux filles de Dieu s’ils
l’aiment, ont foi en lui, gardent ses commandements et
persévèrent fidèlement jusqu’à la
fin.
La
plus grande partie de ce que l’homme et la femme doivent faire
pour se qualifier pour l’exaltation en famille repose sur des
objectifs et des responsabilités partagés. De
nombreuses exigences sont les mêmes pour l’homme et la
femme. Par exemple, l’obéissance aux lois de Dieu est
requise à la fois de l’un et de l’autre. Les
exigences pour entrer dans le temple sont les mêmes pour les
deux et tous ceux qui entrent dans cet édifice sacré
ont le droit d’être revêtus de pouvoir et d’y
trouver une maison de connaissance, une maison de gloire, une maison
de Dieu. L’homme et la femme ont le même devoir de prier.
Tous deux ont le même droit de recevoir des réponses à
leurs prières et, ainsi, d’obtenir une révélation
personnelle pour leur bien-être spirituel.
L’homme
et la femme doivent l’un comme l’autre être au
service de leur famille et d’autrui mais la façon de le
faire diffère de temps en temps de l’un à
l’autre. Par exemple, Dieu a révélé par
ses prophètes que tous les hommes doivent être ordonnés
à la prêtrise, devenir pères, et avec gentillesse
et amour - un amour pur et sincère - diriger et élever
leur famille en toute justice, en prenant pour modèle la
manière dont le Sauveur dirige l’Église. Les
hommes ont aussi pour première obligation de répondre
aux besoins temporels et physiques de leur famille. Les femmes ont la
capacité de faire venir au monde des enfants et ont reçu
comme intendance et rôle principal de diriger, de nourrir et
d’enseigner leurs enfants dans un environnement d’amour,
serein et spirituel. Dans ce partenariat divinement arrêté,
maris et femmes travaillent ensemble, chacun apportant sa
contribution unique à la famille. De tels couples donnent aux
enfants nés de leur union un foyer où ils seront
pleinement accompagnés par une mère et un père.
En donnant des responsabilités différentes à
l’homme et à la femme, notre Père céleste
offre la meilleure possibilité d’accroissement, de
service et de progrès.
La
raison pour laquelle ce modèle est celui qui a été
arrêté par le Seigneur n’est pas complètement
explicite. Le Seigneur a choisi de ne révéler que sa
volonté à ce sujet, pas les raisons sous-jacentes. En
réalité, en ce qui nous concerne, les raisons sont sans
importance parce que le sujet n’est pas ouvert au débat.
Le consensus et l’opinion publique sont sans rapport avec
quelque tergiversation que ce soit sur la doctrine de Dieu parce
qu’elle est reçue par révélation et non
par la législation ou la négociation. La seule chose
qui nous importe est de savoir si nous choisissons d’accepter
ou non la doctrine de la prêtrise et de vivre selon ses
préceptes. C’est une question de foi, ni plus, ni moins.
Bien
sûr, notre foi est parfois éprouvée. Il est
facile de comprendre pourquoi beaucoup de femmes sont frustrées
quand elles siègent en conseil avec les dirigeants de la
prêtrise et ne sont pas invitées à y apporter de
contribution significative. Elles sont en mesure d’apporter
beaucoup dans la solution des problèmes qui se présentent
aux dirigeants de la prêtrise. Le Seigneur avait peut-être
à l’esprit l’image d’un dirigeant arrogant
qui ignorerait ou écarterait la sagesse des membres de son
conseil quand il a donné cet avertissement à Joseph
Smith, le prophète : « ...lorsque nous
entreprenons de couvrir nos péchés ou d’assouvir
notre orgueil, notre vaine ambition, ou d’exercer, avec quelque
degré d’injustice que ce soit, une emprise, une
domination ou une contrainte sur l’âme des enfants des
hommes, voici, les cieux se retirent; l’Esprit du Seigneur est
attristé, et lorsqu’il est retiré, c’est la
fin de la prêtrise ou de l’autorité de cet
homme. » (D&A 121:37)
En
d’autres termes, celui qui revendique un privilège
particulier en raison de sa prêtrise ne comprend pas la nature
de son autorité. La prêtrise c’est le service, pas
la servitude ; la compassion, pas la force ; le souci, pas
le contrôle. Ceux qui pensent autrement œuvrent en-dehors
des paramètres de leur autorité et sont grandement dans
l’erreur.
Ceci
ayant été dit, nous sommes maintenant prêts à
aborder le sujet des conseils locaux de l’Église. Pour
ce faire, évoquons le défi lancé par le
président Joseph F. Smith qui anticipait le jour « où
chaque conseil de la prêtrise dans l’Église de
Jésus-Christ des saints des derniers jours comprendra son
devoir, assumera ses responsabilités, magnifiera son appel et
tiendra sa place dans l’Église, en faisant tout son
possible, selon l’intelligence et la capacité qu’il
possède... Quand ils seront parfaitement conscients des
exigences qui leur sont fixées, ils accompliront leur devoir
plus fidèlement et l’œuvre du Seigneur sera plus
forte, plus puissante et plus influente dans le monde. »
(Conference Report, avril 1906, p. 3)
CHAPITRE
3 : LES CONSEILS LOCAUX DE PRÉSIDENCE
Étant
donné la rapidité de la croissance de l’Église
et la dégradation accélérée de la
moralité de la société et de la vie spirituelle
en général, il est encore plus impératif de
donner du pouvoir aux dirigeants des pieux, des paroisses et des
foyers pour faire tout ce qui est nécessaire, en harmonie avec
les principes de l’Évangile, pour amener les gens au
Christ. Dans un sens, chaque personne et chaque situation est unique.
Bien que les principes soient applicables universellement, les
pratiques ne le sont pas. Tout comme les parents qui ont essayé
d’éduquer leur deuxième enfant exactement comme
le premier, ce qui fonctionne dans une situation peut échouer
dans une autre.
L’activité
primordiale des dirigeants est l’enseignement (par l’exemple,
puis par le précepte). Ensuite, les dirigeants deviennent une
source d’aide auprès de ceux qui, ayant reçu une
intendance, assument leur responsabilité et font preuve
d’initiative pour effectuer tout ce qui est nécessaire,
en accord avec les principes enseignés, pour remplir la
mission qui leur a été confiée.
La
philosophie de direction la plus avancée, la plus universelle
et la plus pratique jamais présentée a été
donnée dans cette simple déclaration de Joseph Smith,
le prophète : « Je leur enseigne de bons
principes et ils se gouvernent eux-mêmes » (cité
par John Taylor, dans Journal of Discourses, vol. 10, p. 57-58). Les
présidences d’interrégion doivent enseigner aux
présidences de pieux la vision, la direction, le but et les
principes corrects de l’Église et les laisser ensuite
gouverner ou gérer leur pieu. Le même modèle
s’applique aux évêques et à leur paroisse
ainsi qu’aux parents et à leur famille. « C’est
pourquoi, que chaque homme s’instruise de son devoir et
apprenne à remplir l’office auquel il est désigné,
et ce, en toute diligence. » (D&A 107:99)
Ce
processus de transfert de pouvoir nécessite une grande
patience de la part des dirigeants tandis qu’ils font montre
d’une attitude chrétienne, établissent des
relations de confiance et chaleureuses avec les gens, leur attribuent
des responsabilités claires et des objectifs précis,
leur indiquent les sources d’aide disponibles et exigent d’eux
d’être responsables et de rendre compte. Généralement,
les dirigeants de l’Église enseignent les principes, pas
les pratiques. Les membres inspirés des conseils de pieu, de
paroisse ou de famille apprennent à appliquer les principes
dans des actions appropriées grâce aux murmures du
Saint-Esprit. Par exemple, après avoir enseigné le
principe de la prière familiale quotidienne, un père
peut demander : « Comment et quand devrions-nous
prier en famille ? » La famille peut décider
de faire la prière familiale juste avant le départ des
enfants pour l’école. Cela peut devenir une pratique
pendant de nombreuses années. Plus tard, la famille pourra
trouver qu’il est plus pratique de faire la prière
familiale au moment du dîner ou du coucher. Les pratiques
peuvent changer mais les principes et les buts fondamentaux ne
changent pas.
Alors
que les dirigeants travaillent dans leur conseil, une grande
attention doit être portée sur l’admonition
suivante du Seigneur : « Car voici, il n’est
pas convenable que je commande en tout, car celui qu’il faut
contraindre en tout est un serviteur paresseux et sans sagesse ;
c’est pourquoi il ne reçoit pas de récompense. En
vérité, je le dis, les hommes doivent œuvrer avec
zèle à une bonne cause, faire beaucoup de choses de
leur plein gré et produire beaucoup de justice. Car ils ont en
eux le pouvoir d’agir par eux-mêmes. Et si les hommes
font le bien, ils ne perdront en aucune façon leur
récompense » (D&A 58:26-28). Quand ils sont
dotés de ce pouvoir, les membres du conseil deviennent
singulièrement créatifs et veulent prendre l’initiative
de faire tout ce qui est nécessaire pour atteindre des
objectifs louables inscrits dans la bonne compréhension des
principes et des directives.
En
plus des principes et des buts de l’enseignement, il est
important que les dirigeants enseignent explicitement ce qu’il
ne faut pas faire, tout comme le Seigneur l’a formulé
dans plusieurs des dix commandements. Ceci laisse ouverts tous les
chemins appropriés de la créativité du conseil
pour que ses membres se sentent responsables et obtiennent des
résultats plutôt que de penser quelque chose du genre :
« Bien, nous avons fait ce qui nous a été
demandé de faire et cela ne marche pas. Maintenant, que
veulent-ils que nous fassions ? »
L’UNANIMITÉ
DANS LE CONSEIL
Le
principe de l’unanimité est un des principes importants
qui gouvernent les conseils de direction dans l’Église
de Jésus-Christ des saints des derniers jours. En règle
générale, les problèmes examinés par les
conseils de présidence devraient être débattus et
évalués jusqu’à ce qu’un plan
d’action soit unanimement approuvé. Dans le Collège
des douze apôtres, par exemple, les décisions pour
lesquelles il n’y a pas d’unanimité sont ajournées
pour y accorder plus de temps de réflexion, de prière
et de discussion. Même si nous avons un président que
nous respectons et que nous révérons, et que nous
sommes organisés selon une ligne d’autorité, nous
recherchons le consensus dans tout ce que nous faisons. Par exemple,
il est arrivé qu’un sujet soit examiné sur une
longue période de temps pendant laquelle notre décision
était débattue et peaufinée. Finalement, lorsque
le consensus est atteint, notre délibération aboutit
sur une décision mieux pensée et plus mûrie.
Bien
sûr, il n’est pas toujours possible pour les épiscopats
et les présidences d’accorder tout ce temps aux
décisions à prendre. Lorsque des problèmes
nécessitent une prise en charge rapide et que, même
après une discussion ouverte au cours de laquelle toutes les
idées et perspectives ont été abordées,
des points de vue disparates et divergents demeurent, il est de la
responsabilité du président ou de l’évêque
de prendre une décision finale qui s’appuie sur les
sentiments et les impressions qui lui sont perceptibles grâce
aux clés de la prêtrise et aux attributions de son
intendance. Il est alors de la responsabilité de tous les
membres du conseil de soutenir la décision du dirigeant du
conseil comme si c’était une décision prise
unanimement.
Il
y a plusieurs années, lors d’une session de la prêtrise
d’une conférence générale, le président
James E. Faust a mis l’accent sur l’importance vitale de
ce principe :
L’unité
doit régner constamment au sein de la prêtrise. Nous
devons être loyaux aux dirigeants qui ont été
appelés à présider et à détenir
les clefs de la prêtrise. Nous nous souvenons encore des
paroles de J. Reuben Clark, fils : « Mes frères,
soyons unis. » Il a expliqué :
« Un
élément essentiel de l’unité est la
loyauté. La loyauté est une qualité très
difficile à acquérir. Elle suppose la faculté de
renoncer à l’égoïsme, à la
convoitise, à l’ambition et à tous les traits
indignes de l’âme humaine. Nous ne pouvons être
loyaux que si nous sommes disposés à l’abnégation...
Nous devons renoncer à nos préférences et à
nos désirs personnels, et ne voir que le grand dessein à
réaliser. » (Immorality and Eternal Life,
Melchisedek Priesthood Course of Study, 1968-69, p. 158-163)
Dans
certaines assemblées législatives du monde, il y a des
groupes dits « d’opposition loyale ». Je
ne trouve pas un tel principe dans l’Évangile de
Jésus-Christ. Le Sauveur nous a adressé cette mise en
garde solennelle : « Soyez un ; et si vous
n’êtes pas un, vous n’êtes pas de moi »
(D&A 38:27). Le Seigneur a indiqué clairement que dans
chacun des collèges présidents toute décision
prise « doit l’être à l’unanimité
des voix qui le composent ; c’est-à-dire que chaque
membre de chaque collège doit être d’accord avec
les décisions de celui-ci » (D&A 107:27). Cela
signifie qu’après une discussion franche et libre, les
décisions sont prises en conseil sous la direction de
l’officier président qui a l’autorité de
décider en dernier ressort. Cette décision est alors
soutenue parce que notre unité provient du plein accord avec
les principes justes et de la réponse générale à
l’opération de l’Esprit de Dieu (voir « Respecter
les alliances et honorer la prêtrise », L’Étoile,
janvier 1994, p. 41-42).
Peu
après avoir été appelé à servir en
tant qu’évêque, tous les évêques du
pieu se sont réunis avec la présidence de pieu pour ce
qui était alors appelé le conseil des évêques
de pieu. À cette époque, il était demandé
aux évêques d’établir des budgets annuels
d’entraide de pieu et, au cours de plusieurs réunions,
nous avons donné notre avis et exprimé nos
recommandations. Lorsque la présidence nous a soumis la
proposition finale du budget pour un vote de soutien, j’ai été
surpris quand deux évêques ont voté négativement
en raison de leur désaccord sur quelques éléments
du budget.
« Frères,
pourquoi ne prendriez-vous pas le temps de réfléchir et
de prier à ce propos », a gentiment suggéré
notre président de pieu. « Nous demanderons un
nouveau vote lors de notre prochaine réunion. »
Lors
du conseil des évêques de pieu suivant, on a de nouveau
soumis au vote le soutien du budget d’entraide de pieu. De
nouveau, les deux évêques ont voté par la
négative. Cette fois-ci, notre président de pieu n’a
pas été aussi conciliant.
« Frères,
en tant que présidence de pieu, c’est ce budget
d’entraide qui nous semble satisfaisant », a-t-il
dit fermement mais gentiment. « Nous avons écouté
vos recommandations et avons fait de notre mieux pour mettre en
application vos suggestions. Et maintenant nous avons pris une
décision, que nous ressentons validée par l’Esprit. »
« Tel
que je perçois les choses », a poursuivi le
président, « soit Dieu travaille à travers
nous, soit nous sommes des dirigeants déchus. Cela signifie
que votre choix est simple : soutenez-nous ainsi que ce budget
ou écrivez une lettre à la Première Présidence
pour demander que nous soyons relevés. Maintenant, que ceux
qui sont en faveur du budget d’entraide proposé se
manifestent, s’il vous plaît, par le signe habituel. »
Cette
fois-ci, tous les évêques du conseil ont levé la
main en signe d’approbation. Quelques mois plus tard, chaque
évêque pouvait constater la sagesse et l’inspiration
qui avaient guidé le choix du budget recommandé par la
présidence de pieu.
Le
même principe est vrai pour des conseils plus petits, y compris
les épiscopats et les présidences d’organisations
auxiliaires de pieu et de paroisse. L’unanimité doit
toujours être recherchée par une discussion ouverte et
libre. Quand il existe une différence de point de vue et que
la décision n’a pas besoin d’être immédiate,
il est quelquefois utile de laisser du temps aux membres du conseil
pour qu’ils aient la possibilité de réfléchir
à la décision et peut-être l’unanimité
se fera-t-elle naturellement. Mais, quand le temps est venu de
prendre une décision et qu’il existe toujours une
divergence d’opinions, le dirigeant du conseil doit s’appuyer
sur l’Esprit et prendre la décision qu’il ou elle
considère comme la meilleure. Dans de tels moments, il est
particulièrement important que les membres du conseil
soutiennent la décision du dirigeant du conseil - même
s’ils ne sont pas personnellement d’accord avec cette
décision - et aient foi dans l’esprit de révélation
qui agit sur l’évêque ou le président. Si
nous ne pouvons pas trouver d’unanimité pour une
décision spécifique, nous pouvons au moins trouver une
unanimité dans le soutien de notre dirigeant et dans notre
désir de voir l’œuvre du Seigneur avancer d’une
manière coopérative et positive. Bien que nous ayons
des opinions et des points de vue différents, quand nous
sortons d’une délibération en conseil, nous
sommes un et nous soutenons la décision finale du conseil
comme si elle était notre décision personnelle.
« Ayez
un même sentiment », a vivement conseillé
l’apôtre Paul aux premiers dirigeants des saints de
Corinthe (2 Corinthiens 13:11). Aux saints de Philippe, il a écrit :
« Seulement, conduisez-vous d’une manière
digne de l’Évangile de Christ... demeurez fermes dans un
même esprit, combattant d’une même âme pour
la foi de l’Évangile » (Philippiens 1:27). À
notre époque, par l’intermédiaire de Joseph
Smith, le prophète, le Seigneur a conseillé à
ses disciples d’être un, « et si vous n’êtes
pas un, vous n’êtes pas de moi » (D&A
38:27). Ce conseil divin est important pour chaque conseil de
l’Église, et en particulier pour les pieux et les
paroisses. Si nous sommes un en objectif, en esprit, en principe et
en foi alors, peu importe que nous ne soyons pas toujours du même
avis. Les avis changent et peuvent facilement évoluer avec le
temps, les expériences et les circonstances. Mais les
principes, les buts, la spiritualité et la foi sont des
valeurs immuables qui peuvent nous lier et nous unir malgré
des désaccords.
LA
CONFIDENTIALITÉ DANS LE CONSEIL
Le
principe de confidentialité est un autre principe important de
gouvernement dans les conseils de présidence de l’Église.
On ne peut qu’insister catégoriquement sur l’importance
de garder confidentiels les débats des conseils. Joseph Smith,
le prophète, a dit un jour : « La raison pour
laquelle les secrets du Seigneur ne nous sont pas révélés,
c’est parce que nous ne les gardons pas et les révélons ;
nous ne gardons pas nos propres secrets, mais révélons
nos difficultés au monde, même à nos ennemis,
alors comment garderions-nous les secrets du Seigneur ? Je peux
garder un secret jusqu’au jugement dernier. »
(History of the Church, vol. 4, p. 479 ; Enseignements du
prophète Joseph Smith, p. 156-157)
Un
évêque a appris personnellement comme cela peut être
destructeur quand les membres du conseil n’ont pas la prudence
de protéger les choses qui sont abordées dans les
réunions. Un membre du conseil laissa par inadvertance un
exemplaire de l’ordre du jour du conseil sur un banc. Dans
l’ordre du jour, il y avait des annotations sur une famille qui
faisait l’objet d’une attention particulière du
conseil. L’ordre du jour fut trouvé par un adolescent,
membre de cette famille.
Imaginez
l’effet d’une telle négligence sur les membres de
cette famille. Offensés par le fait qu’ils avaient été
le sujet de discussions par les dirigeants de la paroisse, les
parents étaient offusqués. Bien que l’évêque
et les membres du conseil n’avaient que le souci d’aider,
les blessures engendrées par cette négligence rendirent
difficile d’apaiser le ressentiment et l’embarras de la
famille.
Chaque
membre du conseil a l’obligation de garder confidentiels les
sujets dont il ou elle parle et qu’il ou elle entend. Les
membres des présidences ou des épiscopats se voient
souvent confier des sujets sensibles et ils compromettent leur
position de confiance quand ils partagent des informations de manière
inappropriée. De telles brèches peuvent avoir des
répercussions très destructrices. Un président
de pieu avait établi comme règle que les membres du
grand conseil ne devaient pas parler des affaires du conseil
en-dehors de la réunion du conseil, même entre eux. Il
n’y a aucune raison pour que les membres d’un conseil
partagent avec d’autres (y compris leur conjoint) des détails
sur les affaires du conseil, en particulier quand cela concerne des
besoins individuels ou des différences de point de vue. Si
nous devons être une source de bienfaits dans la vie des gens
et éviter de les blesser, nous devons simplement apprendre à
garder confidentiel ce qui est confidentiel.
LA
VALEUR DE L’ÉCOUTE DANS LE CONSEIL
Les
présidents et les évêques qui utilisent le plus
efficacement les conseils sont ceux qui écoutent beaucoup au
cours des réunions de conseil. Si vous êtes l’officier
président, cela ne signifie pas que vous soyez sagement assis.
Cela signifie que vous soyez vraiment à l’écoute
de ce que vos conseillers et d’autres personnes du conseil
disent et ressentent et que vous posiez des questions pertinentes et
profondes quand vous ne comprenez pas leur point de vue. Bien qu’il
soit vrai que les décisions et directions finales reposent sur
la personne qui a été appelée à présider,
il n’est pas très utile d’avoir des membres du
conseil qui ont des points de vue, des expériences et des
capacités diverses si vous ne prêtez pas attention à
ce qu’ils ont à dire. Faites savoir aux membres de votre
conseil que leur apport a de la valeur et que vous attendez d’eux
qu’ils s’expriment. Puisque l’officier président
donne le ton de chaque réunion, il vous appartient de vous
assurer que ceux qui servent sous votre direction sentent que leur
participation est la bienvenue. Habituellement, il est préférable
d’écouter les avis des autres avant de donner le vôtre.
Trop souvent, les discussions se terminent prématurément
quand le dirigeant exprime son avis en premier.
« Désignez
parmi vous un instructeur », a dit le Seigneur, « et
que tous ne soient pas porte-parole en même temps mais qu’une
personne parle à la fois, et que tous écoutent ce
qu’elle dit, afin que lorsque tous ont parlé, tous
soient édifiés par tous, et que chacun ait un droit
égal. » (D&A 88:122)
En
même temps, celui qui est appelé à faire partie
d’un conseil de l’Église doit se souvenir que
participer au conseil est un honneur. Et que cet honneur est
accompagné d’une responsabilité, celle de
travailler dans les limites de l’organisation, d’être
préparé, de partager et défendre fermement la
position qu’il ou elle croit être juste, mais aussi de
soutenir la décision finale du dirigeant du conseil, ce qui
est tout aussi important.
De
plus, chaque membre du conseil a la responsabilité d’être
en harmonie avec l’Esprit quand il prend part aux réunions
du conseil pour qu’il ou elle puisse apporter une contribution
à la recherche de solutions aux problèmes évoqués.
Par exemple, Joseph Smith, le prophète, a enseigné que
« chaque homme, avant de faire une objection sur un sujet
qui est présenté devant le conseil devrait être
sûr qu’il peut faire la lumière sur un point
plutôt que d’apporter de la confusion, et que son
objection est fondée sur la droiture, ce qui est possible
quand les hommes s’appliquent minutieusement à étudier
la volonté du Seigneur, dont l’Esprit manifeste toujours
la vérité à l’entendement de toute
personne dotée de l’Esprit » (History of the
Church, vol. 2, p. 370). Si nous faisons cela, nos conseils seront
dirigés dans un esprit d’amour et de compassion et
suivront l’exemple du Seigneur qui conseille « avec
sagesse, et avec justice, et avec une grande miséricorde »
(Jacob 4:10).
En
étant à l’écoute des membres du conseil,
les présidents et les évêques peuvent partager
avec les autres dirigeants le fardeau qu’ils ont été
appelés à porter. Nous avons déjà évoqué
le conseil d’un père en Israël bon et juste appelé
Jéthro à son gendre Moïse. Quand Jéthro a
rendu visite à Moïse, il a observé ce qui suit :
« Moïse
s’assit pour juger le peuple, et le peuple se tint devant lui
depuis le matin jusqu’au soir.
« Le
beau-père de Moïse vit tout ce qu’il faisait pour
le peuple, et il dit : Que fais-tu là avec ce peuple ?
Pourquoi sièges-tu seul, et tout le peuple se tient-il devant
toi, depuis le matin jusqu’au soir ?
« Moïse
répondit à son beau-père : C’est que
le peuple vient à moi pour consulter Dieu.
« Quand
ils ont quelque affaire, ils viennent à moi ; je prononce
entre eux, et je fais connaître les ordonnances de Dieu et ses
lois.
« Le
beau-père de Moïse lui dit : Ce que tu fais n’est
pas bien.
« Tu
t’épuiseras toi-même, et tu épuiseras ce
peuple qui est avec toi ; car la chose est au-dessus de tes
forces, tu ne pourras pas y suffire seul.
« Maintenant
écoute ma voix ; je vais te donner un conseil, et que
Dieu soit avec toi ! Sois l’interprète du peuple
auprès de Dieu, et porte les affaires devant Dieu.
« Enseigne-leur
les ordonnances et les lois ; et fais-leur connaître le
chemin qu’ils doivent suivre, et ce qu’ils doivent faire.
« Choisis
parmi tout le peuple des hommes capables, craignant Dieu, des hommes
intègres, ennemis de la cupidité ; établis-les
sur eux comme chefs de mille, chefs de cent, chefs de cinquante et
chefs de dix.
« Qu’ils
jugent le peuple en tout temps ; qu’ils portent devant toi
toutes les affaires importantes, et qu’ils prononcent eux-mêmes
sur les petites causes. Allège ta charge, et qu’ils la
portent avec toi.
« Si
tu fais cela, et que Dieu te donne des ordres, tu pourras y suffire,
et tout ce peuple parviendra heureusement à sa destination. »
(Exode 18:13-23)
Cet
exemple est non seulement une grande leçon pour nous tous sur
l’importance de déléguer l’autorité
de la prêtrise mais il illustre aussi le besoin qu’ont
les présidents et les évêques de permettre à
leurs conseillers, aux dirigeants des organisations auxiliaires et à
leurs autres associés de porter la charge avec eux. Présidents
et évêques, souvenez-vous que l’appel de vos
associés à leur poste est tout aussi divinement inspiré
que le vôtre, et, par voie de conséquence, qu’ils
ont droit à l’inspiration dans leur responsabilité
spécifique. Appuyez-vous sur eux. Apprenez d’eux.
Aimez-les. Écoutez-les.
LA
DIRECTION DU CONSEIL
Je
voudrais aussi faire cette suggestion aux présidents et aux
évêques : n’oubliez jamais qu’en tant
que dirigeant du conseil vous êtes le premier responsable de
toutes les décisions. Cela peut sembler contradictoire avec ce
qui précède sur l’importance d’écouter
les suggestions des autres membres du conseil, mais ce n’est
pas le cas. Il s’agit plutôt de l’aboutissement
naturel de la direction des conseils dans l’Église. Le
modèle idéal est simple et direct : appelez de
bonnes personnes à servir à vos côtés,
écoutez attentivement leurs conseils et prenez en compte leur
contribution, et ensuite écoutez les chuchotements du
Saint-Esprit qui vous guide pour prendre de bonnes décisions.
Le bon fonctionnement d’un conseil ne signifie pas de prendre
des décisions de groupe. Cela signifie simplement que le
dirigeant du conseil s’appuie sur les diverses capacités,
points de vue, expériences et inspirations des membres du
conseil qui l’aident à prendre de bonnes décisions
sous l’influence de l’Esprit. Bien que nous recherchions
l’unanimité, la décision finale est toujours du
ressort du dirigeant du conseil.
Un
évêque m’a parlé d’une expérience
où, peu après son appel à l’épiscopat,
la paroisse a eu besoin d’une nouvelle présidente des
Jeunes Filles. « J’avais une impression spirituelle
certaine à propos de la personne qui devait être la
nouvelle présidente », a dit l’évêque.
« Mais quand j’ai parlé de l’attribution
de ce poste avec mes conseillers, ils avaient un autre nom à
l’esprit et ils ont présenté des arguments
indiscutables et justes pour qu’une autre personne serve dans
ce poste important.
« J’étais
tout nouveau dans l’office d’évêque et
j’avais un grand respect pour ces deux hommes bons qui étaient
mes conseillers », a-t-il poursuivi. « Je pense
que j’avais plus confiance en eux qu’en ma propre
sensibilité spirituelle car j’ai choisi d’ignorer
ce que je ressentais et d’accepter leur recommandation comme
étant la décision du conseil. »
L’évêque
ne fût pas en mesure de procéder à l’appel
de la personne avant son départ pour un long voyage
d’affaires. Il a alors demandé à son premier
conseiller de présenter à la sœur désignée
son nouvel appel. Deux jours plus tard, quand il a appelé son
conseiller pour lui demander comment cela s’était passé,
celui-ci lui a dit qu’il y avait eu un problème. La
femme, une jeune sœur fidèle et dévouée,
n’était pas à l’aise à l’idée
de cette attribution et demandait un jour ou deux de réflexion.
« Cela
ne semble pas correct », a-t-elle dit après deux
jours passés dans un esprit de prière. « De
toute ma vie, je n’ai jamais refusé d’appel à
servir et je ne refuserai pas celui-ci. Mais je ressens que je dois
vous demander de demander à l’évêque s’il
est vraiment sûr que c’est la volonté du Seigneur
pour les jeunes filles de la paroisse aujourd’hui. Si c’est
le cas, alors je suppose que le problème vient de moi et
j’accepterai volontiers la tâche. »
« Bien
sûr qu’elle est mal à l’aise », a
dit l’évêque quand son conseiller lui a expliqué
la situation. « Ce n’est pas ce que le Seigneur
veut. Il m’a fait savoir qui doit être la nouvelle
présidente des Jeunes Filles et je l’ai ignoré. »
L’évêque
a alors donné pour instruction à son conseiller de
faire savoir à la sœur qu’elle n’avait pas
de problème avec sa faculté de ressentir l’Esprit.
Le conseiller était ensuite chargé de présenter
l’appel à la sœur que l’évêque
avait initialement été inspiré à appeler.
La
réponse que fit cette autre sœur prouva le bien-fondé
de l’appel : « Depuis deux semaines j’avais
l’impression que j’allais recevoir cet appel à
servir. »
L’évêque
a dit : « Cette expérience ne m’a pas
enseigné à ignorer mes conseillers. Leur apport était
important : la sœur qu’ils ont proposée a été
appelée à servir en tant que consultante des Jeunes
Filles et elle a fait un excellent travail. Mais j’ai appris
que de toutes les voix que je dois écouter en tant qu’évêque,
la plus importante est la voix de l’Esprit quand il guide mes
pensées, mes paroles et mes actions. »
Il
est important que les membres du conseil comprennent le rôle
très distinct et significatif du dirigeant du conseil et
qu’ils apprennent à ne pas être offensés
quand sa décision est différente de ce qu’ils
auraient choisi. La prise de décisions n’est pas la
responsabilité première des conseillers. Les
conseillers sont appelés pour donner des conseils, aider,
fortifier et soutenir. Leur rôle est de participer - activement
et sincèrement - au processus de prise de décisions, de
soutenir toutes les décisions du conseil et de les faire
appliquer dans leurs organisations respectives.
UTILISER
LES CONSEILS POUR ACCOMPLIR LA MISSION DE L’ÉGLISE
Le
principe directeur fondamental de chaque conseil de l’Église
est, bien évidemment, d’accomplir la mission de
l’Église. Tout débat, tout plan et toute activité
organisée devraient avoir pour objectif central d’amener
des âmes au Christ, que ce soit par la proclamation de
l’Évangile, le perfectionnement des saints ou le rachat
des morts - ou en combinant plusieurs de ces objectifs. Si un point
de l’ordre du jour ne s’inscrit pas logiquement et
naturellement dans le cadre de l’un de ces objectifs éternels
(sans distorsion pour l’inclure de force dans ce cadre), c’est
qu’il ne doit peut-être pas y figurer.
De
temps en temps, la Première Présidence et le Collège
des douze apôtres mettent un accent particulier sur les
principes fondamentaux de l’Évangile pour aider à
former les dirigeants dans l’accomplissement de la mission de
l’Église. Tous les conseils de l’Église
doivent être attentifs et prêts à soutenir toute
nouvelle directive mise en valeur par la Première Présidence
et le Collège des Douze. Je suppose que de nombreux dirigeants
et membres de conseils seront surpris de découvrir combien
leur travail sera bien mieux ciblé s’ils l’abordent
en ayant en vue le salut des âmes à travers la mission
de l’Église.
Un
président de pieu a enseigné ce concept important à
un jeune évêque que je connais. « Je servais
en tant qu’évêque depuis environ un an »,
m’a-t-il dit. « J’avais d’excellents
conseillers et nous travaillions tous dur et dépensions
beaucoup de temps et d’énergie à accomplir notre
tâche. Nous avions beaucoup d’activités réussies
et nos réunions étaient toujours bien planifiées
et dirigées. Nous faisions toutes les choses que nous pensions
être de notre intendance mais il nous semblait que nous
n’accomplissions pas ce qui avait une portée réelle
et durable dans la vie des membres de notre paroisse. Nous étions
tellement occupés à être efficaces que nous
n’avions plus de temps pour ce qui avait vraiment de
l’importance. Nous ne suivions que peu les moins-pratiquants,
aucun ancien potentiel n’était avancé dans la
prêtrise de Melchisédek, nos jeunes gens ne partaient
pas en mission et personne ne pouvait se souvenir à quand
remontait le dernier baptême de converti de la paroisse. »
Cette
description ne vous semble-t-elle pas familière ? La
plupart d’entre nous l’ont vécue. Le service dans
l’Église est exigeant, en particulier si nous servons
dans une présidence ou un épiscopat. Il y a beaucoup à
faire et il y a beaucoup de détails à régler.
Quelquefois, nous nous soucions tellement de voir les gens aller à
l’église que nous oublions que nous sommes censés
les amener au Christ. Trop souvent, nos réunions de conseil
reflètent ce manque d’attention. Nous nous retrouvons
pendant les réunions à passer tout notre temps précieux
à coordonner des évènements ou à
coordonner des calendriers. Au lieu de nous occuper des affaires du
Seigneur - ce qui, en général, signifie d’apporter
des bénédictions dans la vie des personnes et des
familles - nous nous enlisons dans des affaires administratives. Nous
considérons qu’une réunion est réussie
quand les rapports sont présentés et que des tâches
sont distribuées, même si aucun débat sérieux
n’a été mené sur la manière de
faire avancer l’organisation dans la proclamation de
l’Évangile, le perfectionnement des saints et le rachat
des défunts, alors que chacune de ces missions nécessite
de toucher et d’influencer les gens.
Il
n’est donc pas étonnant que de nombreux présidents
et évêques à la tête de telles
organisations se sentent dépassés et insatisfaits, tout
comme l’était mon jeune ami. Vous pouvez être
découragé si votre service est devenu simplement une
longue liste de choses à faire (des activités à
planifier, des leçons à préparer, des tâches
à accomplir, des réunions à tenir). C’est
seulement lorsque nous dépassons les aspects administratifs de
notre ministère et que nous nous concentrons sur les principes
du service aux enfants de Dieu, ce qui apporte les bénédictions
de l’Évangile dans leur vie, que notre appel à
servir dans l’Église prend toute sa signification et que
nous faisons l’expérience de la satisfaction et de la
joie qui enrichissent notre service dans le royaume.
Par
exemple, une réunion de Sainte-Cène attentivement
planifiée devrait être une fête spirituelle
pendant laquelle nous adorons notre Père céleste et son
Fils bien-aimé, notre Seigneur et Sauveur, Jésus-Christ
et sommes enseignés à leur propos. Sans aucun doute,
les membres de nos paroisses devraient discerner le pouvoir de
l’Esprit dans leur vie au moins une fois par semaine. La
réunion de Sainte-Cène devrait leur fournir cette
occasion. Les évêques qui sont enlisés dans les
détails se retrouvent souvent à passer plus de temps à
des choses insignifiantes et moins de temps à s’assurer
que les réunions de Sainte-Cène sont un festin
spirituel. C’est alors qu’il peut être sage
d’inviter les membres du conseil de paroisse et les conseillers
à émettre des suggestions sur la façon de faire
de chaque réunion de Sainte-Cène une expérience
plus spirituelle. Les conseils doivent aussi enseigner aux membres
que l’église est un endroit particulier où nous
allons dans un esprit de respect pour Dieu et de révérence
pour son saint Fils. Je suis sûr qu’à la demande
de l’évêque, les présidents des
organisations auxiliaires pourraient enseigner au cours de leurs
réunions la nécessité d’améliorer
le niveau de révérence pendant nos réunions de
Sainte-Cène. Les sœurs peuvent s’enseigner les
unes aux autres et à leur famille que la salle de culte est un
lieu à part, le seul lieu où nous pouvons adorer et
honorer le Seigneur Jésus-Christ en prenant la Sainte-Cène
et en renouvelant nos alliances avec lui. Tous les dirigeants peuvent
aider à ce que le Saint-Esprit soit présent dans nos
réunions par ses chuchotements paisibles, de sorte que la
lumière et l’édification spirituelles entrent
dans notre vie. Quand nous porterons notre attention sur de tels
aspects qui proviennent directement de notre prise de conscience de
la mission de l’Église, les conseils de présidence
changeront leur angle d’action pour passer de l’administration
au service et les membres du conseil feront l’expérience
de la joie d’être à l’origine du changement
significatif qui se produit alors dans la vie des gens.
Heureusement,
l’évêque bien intentionné mais frustré
et légèrement harcelé que nous avons mentionné
plus haut avait un président de pieu perspicace qui comprenait
ce principe.
« Avez-vous
un exemplaire de l’ordre du jour d’une de vos réunions
d’épiscopat ? » a demandé le
président de pieu lors d’un de leurs entretiens de
prêtrise habituels. Le président a étudié
pendant un moment l’ordre du jour qui lui avait été
présenté puis l’a posé sur son bureau et a
demandé : « Quand parlez-vous des besoins
spirituels des gens ? »
Mon
ami a été surpris par la question. « Eh
bien », a-t-il dit, « nous en parlons tout le
temps. »
Le
président de pieu a jeté un coup d’œil à
l’ordre du jour. « Je ne le vois pas ici »,
a-t-il observé.
« Ce
n’est peut-être pas un point de l’ordre du jour,
mais nous en parlons », a dit l’évêque.
« Donnez-moi
un exemple », a insisté le président de
pieu.
C’était
maintenant au tour de mon ami d’étudier l’ordre du
jour. « Juste là », a-t-il finalement
répondu, en montrant du doigt un point de l’ordre du
jour intitulé Postes à pourvoir. « Nous
avons parlé d’appeler de nouveaux instructeurs pour la
Primaire et la Société de secours. »
L’évêque, mal à l’aise, a fait une
pause puis a ajouté : « Je me souviens que
nous avons dit qu’il était important d’appeler de
bons instructeurs. »
« Bon,
d’accord », a dit le président de pieu.
« Mais je suis toujours curieux de savoir pourquoi vous ne
parlez pas spécifiquement des besoins spirituels des gens.
Souvenez-vous, frère : proclamer l’Évangile,
perfectionner les saints et racheter les morts sont les directives
qui nous aident à édifier spirituellement notre peuple
et, ce faisant, à fortifier l’Église. »
« Oui,
président, je sais », a dit l’évêque.
« Et nous en parlons. Simplement, ce n’est pas porté
à l’ordre du jour. »
« Je
vois cela », a répondu le président, « et
je me demande pourquoi. Je vois dans votre ordre du jour beaucoup de
tâches organisationnelles : postes à pourvoir,
annonces de pieu, entretiens, rapports d’activités,
calendrier. Avec tout ce que vous avez à faire là,
toute discussion sur la façon de répondre aux besoins
spirituels serait purement accessoire ou n’arriverait que
tardivement dans votre réunion et il n’y aurait plus de
temps pour étudier avec sérieux ces sujets. »
L’évêque
a regardé de nouveau son ordre du jour. Il a remarqué
le dernier point de l’ordre du jour (remotivation) et s’est
souvenu que, souvent, ils n’avaient pas le temps d’aborder
ce sujet important. « Je pense que je saisis votre pensée,
président », a-t-il dit. « Mais je ne
suis pas tout à fait sûr de ce que je dois faire à
ce sujet. Je pense que les tâches organisationnelles doivent
être traitées. »
« Bien
sûr », a dit le président. « Mais
elles ne doivent pas être le point central de vos réunions
d’épiscopat. » Après une pause, le
président a sorti un document de son bureau. « Voici
l’ordre du jour de notre dernière réunion de
présidence de pieu. » L’évêque a
vu qu’après la prière d’ouverture et la
pensée spirituelle, les procès-verbaux et les rapports
sur les tâches, l’ordre du jour était divisé
en trois sections (Proclamer l’Évangile, Perfectionner
les saints, Racheter les morts) avec des points spécifiques à
aborder sous chaque titre. En regardant de plus près, il a
remarqué sur l’ordre du jour un certain nombre de noms
et peu de détails de gestion.
« Comment
faites-vous cela ? » a-t-il demandé. « Le
pieu semble avancer en douceur et efficacement. Comment pouvez-vous
faire avancer les choses sans passer du temps à élaborer
des détails et des plans ? »
« Nous
le faisons », a répondu le président. « Mais
nous nous occupons de ces problèmes rapidement pendant une
période de rapports au début de la réunion. Nous
nous occupons beaucoup de la gestion en-dehors de la réunion
de présidence. Notre objectif est de passer autant de temps
que possible sur ce qui est vraiment important. Et ce qui est
vraiment important concerne toujours les gens : leurs besoins,
leurs soucis, leur foi et leur situation par rapport à la
force spirituelle de l’Église et la façon dont
ils en bénéficient. »
Mon
jeune ami a tiré la leçon du sage conseil de son
président de pieu et a commencé à modifier
l’ordre du jour de la réunion d’épiscopat
en fonction des besoins spirituels et temporels des membres de la
paroisse. « Au début », a-t-il dit,
« cela nous a semblé bizarre de passer autant de
temps à parler des besoins des gens et d’autres
problèmes importants et nous étions un peu
désorganisés. Mais maintenant, nous savons résoudre
les affaires de la paroisse sans passer tout notre temps de la
réunion d’épiscopat à en parler. Et nous
trouvons qu’en appliquant les principes fondamentaux de
l’Évangile, nous sommes beaucoup plus impliqués
dans les besoins de nos paroissiens et plus aptes à faire une
différence dans leur vie pour les aider à s’élever
spirituellement. »
Ce
que l’évêque a appris grâce à cette
expérience s’applique à chaque épiscopat,
à chaque présidence et à chaque conseil de
l’Église. Une des choses les plus importantes qu’un
évêque ou qu’un président puisse faire est
de maintenir une attention soutenue sur les besoins des gens au cours
de ses réunions et dans son administration. En qualité
d’autorité qui préside le conseil, il ou elle
donne le ton à tous les autres membres de son organisation. La
réunion de présidence ou d’épiscopat est
l’endroit idéal pour faire une mise au point précise
inspirée par le principe qui doit compter le plus dans les
conseils de toute l’Église : amener des âmes
au Christ et les stabiliser grâce à un témoignage
spirituel.
Chaque
conseil doit choisir entre ce qui compte le plus et le reste. Il est
de la responsabilité des conseillers et des membres du conseil
d’aider le président ou l’évêque ou
le dirigeant de l’organisation auxiliaire à rester
concentré sur ce qui est important, à savoir la
progression spirituelle de chaque personne vivant dans l’unité
qu’ils dirigent. Si nous passons tout notre temps à
parler de futilités, notre travail sera futile. Cependant,
c’est l’œuvre de Dieu et elle est tout sauf futile.
Si nous gardons nos objectifs à l’esprit et nous
concentrons dessus, nous pouvons travailler grâce à nos
conseils pour faire avancer la mission de l’Église dans
nos pieux, dans nos paroisses, dans nos collèges et dans nos
organisations auxiliaires.
ORIENTATION
DE LA FORMATION DES DIRIGEANTS
Pour
aider les dirigeants de la prêtrise et des organisations
auxiliaires à concentrer leur travail sur l’accomplissement
de la mission de l’Église, la Première Présidence
et le Collège des douze apôtres ont édité
un document intitulé « Orientation de la formation
des dirigeants » qui contient les instructions suivantes :
Familles :
Enseigner l’importance du foyer et de la famille comme cellule
de base de l’Église. Encourager tous les membres de la
famille, parents et enfants, à étudier les Écritures,
à prier régulièrement et à suivre
l’exemple du Sauveur en tout.
Adultes :
Encourager chaque adulte à être digne de recevoir les
ordonnances du temple. Enseigner à tous les adultes à
identifier leurs ancêtres et à accomplir les ordonnances
sacrées du temple pour eux.
Jeunes :
Aider à préparer chaque jeune homme à recevoir
la Prêtrise de Melchisédek, à recevoir les
ordonnances du temple et à être digne de faire une
mission à plein temps. Aider à préparer chaque
jeune fille à être digne de contracter et de respecter
des alliances sacrées, et à recevoir les ordonnances du
temple.
Tous
les membres : Dirigeants, membres et missionnaires de pieu et à
plein temps œuvrent de façon coordonnée en un
effort concerté pour aider à convertir, garder dans
l’Église et ramener à l’Église les
enfants de notre Père céleste. Enseigner aux membres à
subvenir à leurs propres besoins, à ceux de leur
famille et à ceux des pauvres et des nécessiteux à
la façon du Seigneur. (« Orientation de la
formation des dirigeants », 20 septembre 1995)
Voilà
les choses qui comptent. Ce sont ces choses qui feront une différence
positive dans la vie des gens. Ce sont elles qui doivent être
l’objectif de chaque conseil de présidence dans l’Église
tandis que nous cherchons à nous unir au Seigneur dans son
œuvre et sa gloire qui sont de « réaliser
l’immortalité et la vie éternelle de l’homme »
(Moïse 1:39).
CHAPITRE
4 : LES CONSEILS DE PIEU ET DE DISTRICT
Un
ami, que j’appellerai Brent, était quelque peu découragé
par son nouvel office dans l’Église. Pendant une plus
grande partie de l’année précédente, il
avait détenu ce qu’il appelait « le meilleur
appel » : instructeur de l’École du
dimanche d’un groupe de jeunes de seize et dix-sept ans, bien
élevés, enthousiastes et curieux. Ils avaient vécu
de merveilleux moments ensemble, quelques expériences
spirituelles exceptionnelles, avaient beaucoup ri et
occasionnellement pleuré. Le groupe était très
lié et, lorsque le président de l’École du
dimanche avait dit à Brent que lui et ses conseillers ne
voulaient pas entraver l’élan spirituel qui était
donné à la classe et qu’ils avaient prévu
qu’il reste avec ce groupe l’année suivante, il
fut transporté de joie.
C’est
pour cela que Brent ne s’est pas inquiété quand
le nouvel évêque de sa paroisse a sollicité un
entretien avec lui et son épouse. Comme sa femme servait déjà
en tant que présidente de la Société de secours,
ils supposaient que l’entretien n’était pas prévu
pour qu’elle reçoive un appel. Comme Brent s’en
doutait, l’appel fait par l’évêque était
pour lui. Il était appelé à servir comme
président des Jeunes Gens.
« Au
début, j’étais déçu », a
admis Brent. « Je ne voulais pas quitter cette classe.
Mais comme le président des Jeunes Gens est aussi le
consultant du collège des prêtres, je serais toujours
avec les jeunes gens qui étaient dans la classe de l’École
du dimanche et je pourrais croiser les jeunes filles lors des
activités communes, il ne m’a donc pas fallu trop de
temps pour me faire à cette idée. En fait, j’étais
assez enthousiaste à ce sujet lorsque la conférence de
pieu arriva la semaine suivante. »
Ah,
oui, la conférence de pieu ! Ce fut une conférence
de pieu particulière au cours de laquelle le pieu dont Brent
était membre fut divisé et une grande réorganisation
eût lieu. À la fin de la conférence, le travail
de Brent en tant que président des Jeunes Gens pendant une
semaine avait pris fin et il était devenu membre du grand
conseil du nouveau pieu. C’est là que le découragement
s’est installé.
« Le
changement rapide ne me dérangeait pas. Je comprends que des
choses comme cela arrivent dans une Église dynamique et en
pleine croissance », m’a dit Brent. « C’est
juste que, vous savez, être officier de pieu… »
Je
comprenais ce qu’il essayait de dire. Nous en avions parlé
auparavant quand il avait déjà servi en tant que membre
d’un autre grand conseil. La première fois que j’ai
rencontré Brent, il était évêque et il
aimait officier au niveau de la paroisse à cause de la
proximité avec les paroissiens et de l’occasion que cela
lui donnait d’être impliqué d’une manière
significative dans leur vie.
« Quand
vous êtes officier de paroisse, vous pouvez vraiment être
au service des gens : vous pouvez faire une différence
dans leur vie », a-t-il dit. « Les offices de
pieu sont juste... administratifs. Vous brassez du papier. Vous vous
occupez des détails. Vous allez à des réunions,
beaucoup de réunions. Mais, en réalité, vous ne
faites rien. Ce que je veux dire c’est : quand avez-vous
entendu quelqu’un dire, pour la dernière fois, que sa
vie a été changée par un orateur du grand
conseil ? »
Beaucoup
de ceux qui ont servi comme officiers de pieu peuvent probablement
comprendre ce que mon ami Brent disait. L’impact d’un
service efficace a tendance à être plus immédiat,
plus perceptible et ressenti plus personnellement quand on est
officier de paroisse que lorsqu’on est officier de pieu. Quand
on est officier de paroisse, on est au service des gens ; quand
on est officier de pieu, on enseigne et on est au service de ceux qui
sont au service des gens. Mais le ministère peut être
tout aussi important (et, à long terme, tout aussi profond) si
on prend au sérieux son rôle d’officier de pieu et
qu’on y apporte la même détermination et le même
dévouement qu’on apporterait à son rôle
d’officier de paroisse. La dirigeante des Jeunes Filles de pieu
qui peut aider son homologue de paroisse à mieux comprendre le
programme et à être plus efficace dans son service et
qui peut lui donner une vision de l’impact de son service,
apporte des bénédictions dans la vie des jeunes filles
aussi sûrement que le fait la dirigeante de paroisse ;
simplement elle le fait indirectement. Aider un instructeur ou un
consultant à être plus efficace pour toucher la jeunesse
de la paroisse est vraiment un grand service. De la même
manière, le membre du grand conseil qui consacre du temps à
dispenser une formation et une instruction excellentes lors des
réunions de formation de pieu rend un service de valeur à
ceux dont la vie est enrichie suite à cette formation. Bien
qu’il soit souvent plus difficile de voir l’impact à
long terme du rôle d’un office de pieu, son rôle
peut être tout aussi satisfaisant et épanouissant pour
ceux qui comprennent la nécessité d’être au
service de ceux qui sont au service des gens.
Les
objectifs des conseils tenus au niveau du pieu sont légèrement
différents de ceux des conseils équivalents tenus au
niveau des paroisses (quand une équivalence existe), mais les
principes qui doivent gouverner ces conseils sont identiques. Que ce
soit dans les réunions de pieu ou de paroisse, il est tout
aussi important de porter son attention sur les fondements de
l’Évangile et sur les gens (plutôt que sur les
programmes) et il est tout aussi important que ceux qui participent
aux conseils puissent le faire dans un esprit de délibération
ouverte et libre. Les principes du débat dans nos conseils
sont vrais, qu’il s’agisse d’un conseil de pieu ou
d’un conseil de paroisse, et les résultats obtenus
lorsqu’ils sont mis en œuvre efficacement peuvent être
tout aussi importants dans la vie des personnes et des familles.
Alors
que peuvent exister des comités et des conseils de pieu ad
hoc, nous porterons ici notre attention sur trois conseils permanents
du pieu.
Le
comité exécutif de prêtrise de pieu est formé
par la présidence de pieu et le grand conseil. Le comité
exécutif de prêtrise de pieu, souvent appelé
« réunion du grand conseil » se tient au
moins deux fois par mois (quand c’est faisable) pour traiter
des affaires des organisations auxiliaires et de la prêtrise du
pieu. Le président de pieu préside et dirige cette
réunion. Le secrétaire exécutif de pieu et le
greffier de pieu y assistent. Le comité de la Prêtrise
de Melchisédek de pieu et le comité de la Prêtrise
d’Aaron de pieu sont des sous-comités du comité
exécutif de prêtrise de pieu.
Le
comité d’entraide de pieu est formé en ajoutant,
au comité exécutif de prêtrise de pieu, la
présidence de la Société de secours de pieu et
le président du conseil d’entraide des évêques.
Le comité se réunit au moins trimestriellement pour
coordonner les activités et les services d’entraide du
pieu.
Le
conseil de pieu comprend les membres du comité exécutif
de prêtrise de pieu, le président de mission de pieu
(poste aujourd’hui soustrait de l’organisation de
l’Église, ndt) et les présidents des
organisations auxiliaires du pieu. Le président de pieu peut
aussi inviter d’autres personnes, si nécessaire. Bien
que quelques pieux continuent d’appeler cet ensemble « conseil
de coordination de pieu », il est plus correct de
l’appeler conseil de pieu car sa portée et sa vision
devraient aller bien au-delà d’une simple coordination
d’activités. Bien que la planification et la
coordination soient des activités clés des membres du
conseil de pieu, ce groupe devrait aussi prendre en considération
les questions importantes, les besoins et les soucis auxquels sont
soumises les personnes qui vivent dans la circonscription du pieu.
APPORTER
DES BÉNÉDICTIONS DANS LA VIE DES GENS GRÂCE AUX
CONSEILS DE PIEU
La
fréquentation du temple par les membres du pieu était
l’une des préoccupations des dirigeants d’un pieu.
Ils s’en préoccupaient car ils pensaient que les membres
du pieu ne profitaient pas pleinement de l’occasion de recevoir
les bénédictions qui découlent de la
fréquentation du temple. La présidence de pieu a
discuté longuement de cette question et a essayé de
l’évoquer lors des conférences et des réunions.
Mais ils n’avaient pas fait part de leur préoccupation
au conseil de pieu.
« Nos
réunions de conseil de pieu ne nous avaient jamais paru très
utiles », a admis le président de pieu. « C’était
plus des réunions de mise en commun des calendriers qu’autre
chose. Nous planifiions deux réunions du conseil de pieu
chaque année, principalement parce que le manuel disait que
nous devions avoir des réunions régulières du
conseil. Deux réunions nous semblaient largement
suffisantes. »
Mais,
après avoir regardé une vidéocassette de
formation sur les conseils de pieu et de paroisse et avoir entendu
les recommandations données par les dirigeants généraux
de l’Église, la présidence de pieu a décidé
d’adopter une approche différente du conseil de pieu.
« Lors de la réunion suivante du conseil, nous
avons montré une partie de la vidéocassette de
formation et nous avons parlé de la raison d’organiser
cette réunion particulière », a dit le
président de pieu. « Nous avons dit que ce n’était
pas une réunion de gestion du calendrier mais une réunion
qui aiderait notre pieu à avancer dans l’accomplissement
de la mission de l’Église qui est de proclamer
l’Évangile, perfectionner les saints et racheter les
morts. »
Ensuite,
le président de pieu a présenté aux membres du
conseil de pieu la question de la fréquentation du temple et
leur a demandé leurs commentaires et leurs suggestions.
« L’Esprit nous accompagnait et les idées
affluaient », a dit le président de pieu. « Les
sœurs présentes apportaient leur aide en faisant des
suggestions pour faciliter la fréquentation du temple des
femmes qui travaillaient et des mères qui avaient de petits
enfants à la maison. »
« Cela
a été un moment positif pour chaque personne qui y a
assisté », a-t-il continué. « Tout
le monde participait parce que tous les membres du conseil se
sentaient écoutés et voyaient que leurs suggestions
étaient prises en compte. »
La
réunion du conseil a débouché sur une longue
liste d’idées dont quelques-unes ont structuré
finalement le plan du pieu pour encourager la fréquentation du
temple. « Mais le plus exceptionnel a été
que tous ont dit qu’il faudrait organiser des réunions
du conseil de pieu plus souvent », a dit le président
de pieu. « Maintenant que nous avons trouvé comment
tirer parti de notre conseil de pieu, nous planifions des réunions
de conseil de pieu trimestriellement, avec la possibilité de
nous réunir plus souvent, si nécessaire. Maintenant que
nous savons comment utiliser le conseil de pieu, nous avons besoin de
ce qu’il peut nous apporter. »
Un
autre pieu a vécu une expérience similaire. Les
conseils de pieu avaient été suspendus et étaient
remplacés par des réunions individuelles régulières
entre la présidence de pieu et les présidences des
organisations auxiliaires du pieu. Suite aux conseils de dirigeants
de l’Église, le président de pieu et ses
conseillers ont décidé de rétablir le conseil de
pieu.
« Lors
de la première de ces réunions, nous avons parlé
entre autres sujets des grandes lignes des conférences de
paroisse et de la conférence de pieu », a dit le
président de pieu. « Les commentaires et les
suggestions des membres du conseil de pieu étaient essentiels
pour établir l’ordre du jour des conférences de
paroisse et de pieu. En l’occurrence, nos conférences de
paroisse et de pieu ont été extrêmement positives
et, dans les deux cas, l’assistance avait augmenté. »
« Nous
avons aussi constaté qu’en remaniant la forme de nos
conférences de paroisse, nous étions plus précis
dans la réponse apportée aux besoins des dirigeants et
des membres individuellement », a poursuivi le président
de pieu. « De plus, nous avons renforcé la
participation des sœurs aux conférences de paroisse et
cela a été très positif. »
Un
autre président de pieu a appris lors d’une réunion
interrégionale de formation des dirigeants de la prêtrise
ce que la Première Présidence et le Collège des
douze apôtres ressentaient sur l’importance de faire part
de son témoignage et d’enseigner la doctrine pure dans
toutes les réunions de l’Église pour édifier
la spiritualité des saints. La présidence de
l’interrégion a présenté le document
« Orientation de la formation des dirigeants »
(voir chapitre 3) et a demandé aux présidents de pieu
de mettre l’accent sur la préparation des membres de
leur pieu à recevoir les bénédictions du temple.
Le président de pieu a rejoint ses unités, déterminé
à trouver un moyen de mettre l’accent sur ce message
dans chacune de ses paroisses. D’abord, il a tenu conseil avec
ses conseillers, et, ensemble, ils ont choisi les principes enseignés
dans le document « Orientation de la formation des
dirigeants » qui devaient être compris et enseignés
dans le pieu. Ensuite, ils ont organisé une réunion
élargie du conseil de pieu qui incluait les évêques
à laquelle, avec ses conseillers, ils ont présenté
le message. Lors de cette réunion, les membres du conseil ont
parlé des moyens de mettre en œuvre l’instruction
des dirigeants dans tout le pieu.
Chaque
évêque a parlé avec son conseil de paroisse pour
déterminer quelles actions entreprendre dans le cadre du
message de la présidence de pieu.
Les
présidents des organisations auxiliaires du pieu ont aussi
tenu conseil avec leurs organisations respectives. Par exemple, la
présidence de la Société de secours de pieu a
proposé un plan qui comprenait l’enseignement de ces
principes aux présidentes des Sociétés de
Secours de paroisse lors des réunions de formation dispensées
par le pieu. Ce thème serait aussi repris lors de la
conférence annuelle des femmes. Ainsi, les instructrices de la
Société de secours seraient encouragées à
enseigner plus efficacement la doctrine et à faire part de
leur témoignage ; une formation personnalisée plus
pointue serait donnée aux présidentes et il serait
suggéré aussi de répercuter le message de la
meilleure façon dans les réunions d’édification.
« Pour
la première fois, nous avons ressenti que nous faisions partie
de l’équipe dirigeante du pieu », a souligné
la présidente de la Société de secours de pieu.
« Nous nous sommes réjouies d’être
considérées comme des dirigeantes à part
entière, capables de contribuer à la spiritualité
de notre pieu. »
FAIRE
FONCTIONNER LES CONSEILS DE PIEU
Percevez-vous
le modèle proposé par ces exemples de conseils de pieu
efficaces ? Il semble que trois clés permettent de
réussir à animer les conseils de pieu conformément
à leur vocation. Premièrement, les membres de la
présidence de pieu doivent être convaincus du concept
des conseils et faire tout leur possible pour s’assurer que les
conseils sont composés et dirigés comme ils le
devraient. Deuxièmement, ils doivent donner du pouvoir aux
conseils ; c’est-à-dire, donner aux membres du
conseil un travail spécifique à réaliser.
Troisièmement, ils doivent les laisser travailler et permettre
au conseil de pieu de fonctionner.
Un
président de pieu évoque de la façon suivante
une discussion avec son comité exécutif de prêtrise
de pieu à propos d’un projet de séminaire de
préparation au temple : « En tant que
présidence de pieu, nous arrivions aux réunions et nous
disions au frères comment le séminaire devait être
organisé. Ils nous écoutaient sagement, sans aucune
expression de soutien ou d’enthousiasme. »
Ceci
a fait réfléchir les membres de la présidence de
pieu, et lors de la réunion de présidence suivante, ils
ont délibéré ensemble sur la manière
d’améliorer le comité exécutif de prêtrise
de pieu. « Nous avons réalisé que nous
avions l’habitude de dire au grand conseil comment nous allions
faire les choses au lieu de tenir conseil avec eux et de recevoir
leurs commentaires et leur idées », a dit le
président de pieu. « Lors de la réunion
suivante du comité exécutif de prêtrise, nous
avons abordé le séminaire de préparation au
temple d’une manière différente. Nous leur avons
demandé leurs suggestions et leurs recommandations et avons
attendu leurs réponses. Au début, ils étaient
hésitants - c’était une nouvelle manière
de procéder. Mais l’élan a été
donné et des idées ont commencé à
affluer. Dans un bon esprit, quelques très bonnes idées
ont été proposées qui ont amélioré
notre planification du séminaire de préparation au
temple.
« Après
la réunion, un des frères est venu me voir et m’a
dit : ‘C’est une des réunions les plus
productives auxquelles j’ai jamais assisté. Je me suis
bien senti ici. Merci’. »
Trop
souvent dans l’Église, nous appelons des dirigeants de
la prêtrise avisés à œuvrer au sein du
grand conseil où ils perçoivent que leur rôle est
d’entériner sans discussion les plans et les programmes
de la présidence de pieu et de remplir des missions
ecclésiastiques pour les frères de la présidence.
Dans de telles conditions, les membres du grand conseil deviennent
des conseillers « stériles ». Sans la
nourriture spirituelle du service constructif, ils perdent de leur
enthousiasme, de leur énergie et de leur engagement dans
l’œuvre. De la même manière, des femmes
douées spirituellement et talentueuses appelées en tant
que dirigeantes des organisations auxiliaires sont trop souvent
traitées par les dirigeants de la prêtrise comme si leur
seul rôle était de s’occuper des casseroles et
d’organiser les activités de pieu et de paroisse. Le
fait est qu’elles sont des dirigeantes spirituelles qui doivent
être encouragées à participer activement, sous la
direction de la prêtrise, à la direction spirituelle de
la paroisse, du pieu ou du foyer. Quand les présidences de
pieu permettent aux conseils de se sentir responsables du programme,
il y a plus de chances pour que les membres des conseils prennent une
part dynamique à la solution des défis rencontrés
par les pieux.
L’INSPIRATION
D’UN MEMBRE DU GRAND CONSEIL
Il
y a quelque temps, j’ai vécu une expérience en
Idaho alors que j’assistais à une conférence de
pieu. Le président de pieu m’a annoncé qu’il
avait une surprise pour moi et m’a demandé : « Vous
me ferez confiance ? » J’ai répondu :
« Eh bien, nous faisons confiance à tous les
présidents de pieu ; je vous fais confiance si vous avez
raison. » Il a dit : « Eh bien, je pense
que vous apprécierez ce qui va se passer demain lors de la
session générale de la conférence. »
Voici
ce qui s’est passé. Pendant la session du dimanche
matin, il a demandé à une petite fille d’environ
dix ans de faire part de son témoignage de « missionnaire
de la Primaire ». Le président de pieu avait
autorisé le membre du grand conseil consultant auprès
de la Primaire à mettre en application l’idée que
les enfants peuvent aussi être des missionnaires. Ce membre du
grand conseil est allé dans les paroisses enseigner aux petits
enfants qu’ils étaient aussi des missionnaires. Cette
gentille petite fille, que nous appellerons Katie, a appris du membre
du grand conseil qu’elle pouvait être une missionnaire.
Elle est allée voir son père, qui était l’évêque
d’une des paroisses et lui a dit : « Papa, je
suis une missionnaire de la Primaire et je veux partager l’Évangile
avec quelqu’un. » L’évêque a
dit : « Bien, ma chérie, c’est une chose
merveilleuse mais dans le secteur géographique de la paroisse
il n’y a qu’une ou deux familles qui ne sont pas membres
de l’Église, alors cela peut être un peu
difficile. » Mais la petite fille a demandé :
« Comment s’appellent-ils ? »
L’évêque lui a donné le nom des familles
qui n’étaient pas membres de l’Église et sa
fille a rapidement répondu : « Allons les voir
et invitons-les à venir à la maison pour la Soirée
familiale. »
Ceux
d’entre vous qui sont pères de petites filles savent
combien il est facile de succomber quand une gentille petite fille
vous regarde avec des yeux innocents et confiants. C’est ce qui
s’est passé pour l’évêque. Alors,
avec Katie, ils sont allés frapper à la porte d’une
des familles. Quand la mère a ouvert, la petite Katie a dit :
« Je suis une missionnaire de la Primaire et nous voulons
vous inviter chez nous pour la Soirée familiale. »
Cette mère a eu le même problème devant ces
grands yeux innocents et a accepté d’amener sa famille à
la Soirée familiale. Ils y sont allés. Ils ont passé
une bonne soirée. Ils n’ont pas été
convertis.
À
peu près deux semaines plus tard, Katie est arrivée à
la maison au moment où sa mère sortait du four des
gâteaux à la banane. Katie a demandé :
« Est-ce que je peux avoir un de ces gâteaux ? »
Sa mère a dit : « Oui chérie, mais
qu’est-ce que tu vas en faire ? »
« Je
vais l’apporter à Mme Johnson », a-t-elle
répondu.
Quand
Mme Johnson a ouvert la porte, Katie a dit : « J’ai
quelque chose à vous donner mais je ne vous le donnerai qu’à
une condition. » Quand Mme Johnson a demandé quelle
était la condition, Katie a répondu : « Que
vous laissiez les missionnaires vous enseigner l’Évangile. »
Mme Johnson a souri et a dit : « Si c’est la
seule condition pour que nous ayons du gâteau à la
banane, alors je suis d’accord pour que nous laissions les
missionnaires nous enseigner l’Évangile. »
Les
missionnaires ont enseigné l’Évangile aux membres
de la famille Johnson et ils se sont fait baptiser.
Après
que Katie eût partagé son témoignage lors de la
conférence, sœur Johnson a pris la parole. Je
n’oublierai jamais ce que j’ai ressenti quand elle a
remercié la petite missionnaire de la Primaire âgée
de dix ans qui avait eu le courage d’inviter sa famille à
écouter l’Évangile.
Quand
mon tour est venu de prendre la parole, j’ai invité
l’évêque et sa famille, y compris Katie, à
venir vers moi et j’ai ensuite invité la famille Johnson
(les parents et leurs trois enfants) à venir. Je leur ai dit :
« Vous avez vécu une expérience formidable.
Frère, Katie et vous avez partagé avec votre prochain
la chose la plus précieuse de votre vie : l’Évangile
de Jésus-Christ. Mais je veux vous dire que si vous pensez que
votre cœur est rempli de joie aujourd’hui, attendez d’ici
un an le jour où la famille Johnson s’agenouillera à
l’autel du temple d’Idaho Falls pour être scellée
pour le temps et toute l’éternité. Ce sera un
moment de votre vie terrestre que vous n’oublierez jamais. »
Un
an plus tard, j’ai accompli leur scellement. Quand je suis
arrivé au temple, Katie était dans la salle d’attente.
Alors âgée de onze ans, la missionnaire de la Primaire
ne pouvait pas aller dans la salle de scellement car elle était
trop jeune mais elle était là en attendant que sa
famille de convertis soit scellée. La salle de scellement
était remplie par les membres de la paroisse. Quand les trois
enfants Johnson se sont agenouillés autour de l’autel et
que je les ai scellés à leurs parents, nous avions
l’impression d’être au ciel. Tout cela a été
possible grâce à une petite fille qui avait pris au
sérieux la tâche donnée par un membre du grand
conseil inspiré et motivé qui avait eut l’idée
que les enfants pouvaient aussi être des missionnaires et qui
avait enseigné à la petite Katie qu’elle pouvait
faire part de l’Évangile aux autres.
LES
COMITÉS TEMPORAIRES
Les
comités temporaires créés pour répondre à
des questions et préoccupations spécifiques
accomplissent un travail en conseil des plus intéressants dans
les pieux et les paroisses. Par exemple, une présidence de
pieu était face à un dilemme : sur la soixantaine
de jeunes adultes seuls du pieu, seuls une quarantaine voulaient
faire partie de la branche des jeunes adultes seuls du pieu.
Quelques-uns allaient de paroisse en paroisse sans avoir de
responsabilité nulle part. Les autres assistaient aux réunions
d’autres unités d’une grande zone urbaine.
« Pour
quelques-uns d’entre eux, nous n’étions même
pas sûrs qu’ils assistaient aux réunions »,
a dit le président de pieu. « C’était
là le problème. Nous voulions être sûrs de
ne perdre personne et nous voulions avoir un programme significatif
destiné à ceux qui ne voulaient pas aller aux réunions
dans leur branche. »
Sous
la direction du conseil de pieu, un comité temporaire a été
formé. Il était composé des présidents
des Jeunes Gens et des présidentes des Jeunes Filles et de la
Société de secours de pieu ; de quatre membres du
grand conseil (dont les responsabilités respectives
comprenaient les organisations des Jeunes Gens, des Jeunes Filles,
des membres seuls et de la Société de secours de pieu),
du président de branche, du président du collège
des anciens et de la présidente de la Société de
secours de la branche des jeunes adultes seuls, ainsi que de la
présidence de pieu. Lors de la première réunion,
on a exposé le problème et il a été
demandé à tous les membres du comité de faire
part de leurs impressions, pensées et observations à
propos de la branche. Le groupe a évoqué aussi
l’enrôlement réel de la branche, l’enrôlement
potentiel et le nom des jeunes susceptibles de se joindre à la
branche au cours des quatre années à venir.
« J’ai
été impressionné par le fait que l’information
qui circulait dans le groupe n’avait jamais été
présentée auparavant », a dit le président
de pieu. « Les membres du comité, et
particulièrement les sœurs, ont parlé de points
et de situations qu’ils n’avaient jamais eu l’occasion
d’exprimer. Nous savions que nous avions un problème
mais nous n’avions aucune idée de sa forme ni de son
ampleur jusqu’à ce que nous convoquions ce comité
temporaire. Immédiatement, il nous est apparu que les Sociétés
de Secours de nos paroisses ne savaient pas comment s’occuper
des sœurs de dix-huit ans qui quittaient le lycée mais
étaient trop jeunes pour aller aux réunions de la
branche pour célibataires. Des parents étaient frustrés
parce qu’ils voyaient leurs jeunes adultes perdre de l’intérêt
pour l’Église et qu’ils étaient impuissants
à inverser cette tendance. Des évêques chassaient
des jeunes adultes de leur paroisse d’origine, qu’ils
veuillent assister ou non aux réunions de la branche pour
célibataires. Et certains jeunes ne s’intéressaient
pas à la branche pour célibataires et voulaient
vraiment assister aux réunions dans leur paroisse d’origine
mais sentaient que rien n’était fait pour eux. »
Suite
à cette discussion, des tâches ont été
données pour commencer à répondre à
quelques-uns des besoins urgents du pieu. Premièrement, il a
été demandé à tous les membres du comité
temporaire de relire le programme officiel de l’Église
pour les adultes seuls pour déterminer si le pieu était
en accord avec les directives de l’Église. Une enquête
a été réalisée auprès de tous les
évêques et de toutes les présidentes de Société
de secours de paroisse pour savoir ce qu’ils faisaient dans
leur paroisse respective à l’égard des jeunes
adultes seuls. L’information recueillie par le comité
temporaire a été présentée au conseil de
pieu où un dialogue franc et ouvert a débouché
sur la formation d’un plan parfaitement aligné sur le
programme de l’Église pour les célibataires.
« En
revenant au programme de l’Église, nous avons changé
quelques-unes de nos habitudes bien enracinées et cela a été
douloureux à certains égards », a dit le
président de pieu. « J’ai rencontré à
nouveau le président de la branche pour célibataires et
j’ai revu avec lui ce que nous ressentions que le Seigneur
voulait que nous fassions. J’ai répondu à ses
objections et nous nous sommes agenouillés en prière.
En quelques jours nous avions tout son soutien. »
Le
plan proposé a été présenté
ensuite au conseil des évêques du pieu pour un vote de
soutien. On a répondu aux questions et aux réserves
émises et les évêques ont soutenu le plan de la
présidence de pieu et commencé à mettre en œuvre
le programme approuvé.
Le
président de pieu a dit : « Dans notre cas, le
comité et le conseil de pieu ont recommandé que les
jeunes adultes assistent aux réunions du dimanche dans leur
paroisse d’origine. Les évêques de ces paroisses
se sont engagés à trouver pour chaque jeune adulte une
responsabilité valorisante. Le pieu augmenterait le rythme des
activités des jeunes adultes et encouragerait quelques
activités multipieux. Tous les jeunes adultes seuls du pieu
étaient aussi encouragés à assister aux classes
de l’Institut de religion. Chaque membre du comité
temporaire et du conseil de pieu qui a participé à ce
processus est maintenant personnellement engagé dans le
programme pour les célibataires et est désireux de le
voir réussir. Nous ne le faisons pas parce que le président
de pieu en a décidé ainsi ; nous le faisons parce
que tous ceux qui ont œuvré face à ce défi
ont reçu leur propre témoignage que c’était
ce que Dieu voulait que nous fassions dans ce pieu. »
RÉPONDRE
AUX BESOINS DU PIEU EN UTILISANT LES CONSEILS
Pour
autant que je sache, il n’y a pas de problème ou de
souci auquel un pieu de Sion ait à faire face qui ne puisse
être traité grâce à la délibération
en conseil. Quand la présidence d’un pieu a décidé
qu’il était nécessaire que les membres du pieu
montrent plus de respect pour les bâtiments de l’Église
et plus de révérence au cours des réunions, le
président de pieu et ses conseillers ont présenté
le problème au conseil de pieu. « La réunion
est devenue une réunion de ‘remue-méninges’
et les idées ont abondé », a dit le
président de pieu. Les suggestions suivantes faisaient partie
des idées émises lors de cette première
réunion : un thème, « Le respect de nos
bâtiments » ; des discours à ce sujet
par les membres du grand conseil lors des réunions de
Sainte-Cène ; des recommandations spécifiques aux
parents de jeunes enfants pour les encourager vivement à bien
choisir les aliments qu’ils amènent dans les bâtiments
de l’Église et leur demander d’enseigner à
leurs enfants les concepts de la révérence et du
respect ; des messages à diffuser dans le bulletin de
paroisse ; et des instructions aux évêques pour
mettre l’accent sur le respect et la révérence
par tout autre moyen.
Des
tâches ont été confiées et les membres du
conseil de pieu se sont mis au travail. Les membres du grand conseil
ont préparé leur message. Le secrétaire exécutif
de pieu a informé les évêques du rôle
important qu’ils joueraient en mettant l’accent sur la
révérence et le respect dans leur paroisse respective.
Un membre du grand conseil a contacté le rédacteur du
bulletin de chaque paroisse pour y insérer des rappels sur
l’importance de la révérence et du respect. Le
président des Jeunes Gens de pieu s’est rapproché
des consultants de la Prêtrise d’Aaron et leur a demandé
d’encourager les Jeunes Gens à accepter la
responsabilité de laisser les bâtiments propres le
dimanche. La présidente de la Primaire de pieu a encouragé
les dirigeantes des Primaires de paroisse à enseigner la
révérence et le respect pendant les périodes
d’échange de la Primaire. Les présidences des
Jeunes Filles et de la Société de secours ont aussi
proposé de travailler auprès des sœurs pour les
aider à mieux saisir la notion de révérence.
« Les
résultats du travail du conseil de pieu ont été
très satisfaisants », a dit le président de
pieu. « Le niveau de révérence s’est
amélioré. Le respect pour nos bâtiments est très
visible. Les membres du pieu, à la fois les adultes et les
enfants, ont répondu aux efforts du conseil pour enseigner la
révérence et le respect. »
Dans
un autre pieu, le comité de la prêtrise de Melchisédek
a joué un rôle capital en mettant à jour le plan
d’urgence du pieu et en élargissant son action à
la collectivité locale pour encourager l’engagement de
ceux qui ne sont pas de notre foi. Les membres du comité ont
dirigé des sessions de formation, ont coordonné la
certification de volontaires pour les urgences locales grâce à
l’équipe des sapeurs pompiers et ont créé
des contacts avec les autres Églises et organisations pour
solliciter leur engagement et leur soutien.
« Les
idées, la direction et l’énergie qui
sous-tendaient ces actions ont été le résultat
de l’inspiration et de la synergie de groupe survenues pendant
les réunions de notre comité de la prêtrise de
Melchisédek », a dit le président de pieu.
« Pour nous, cela a été un outil très
efficace pour atteindre un certain nombre d’objectifs dans
notre pieu. »
C’est
exactement cela que chaque conseil de pieu pourrait être et
devrait être : un outil efficace dans les mains de « ceux
qui sont au service de ceux qui servent » pour atteindre
les objectifs du pieu et accomplir la mission de l’Église.
INCLURE
TOUS LES MEMBRES DU CONSEIL, HOMMES ET FEMMES
Un
président de pieu ou un évêque avisé
considère les présidents des organisations auxiliaires
comme des dirigeants spirituels plutôt que comme des
organisateurs de fêtes. Beaucoup trop de nos dirigeantes sont
sous-utilisées et mal appréciées, souvent parce
que les dirigeants de la prêtrise n’ont pas une
compréhension correcte et une vision juste de la contribution
significative que les sœurs peuvent apporter. Elles aussi
portent le manteau de présidence et elles ont été
mises à part et bénies pour aider la prêtrise à
amener les sœurs et leurs familles au Christ. De plus, les
femmes dévouées et fidèles sont d’habitude
très réceptives à l’Esprit et peuvent
jouer un rôle inégalé en aidant à
promouvoir la spiritualité parmi les femmes, les enfants et
les jeunes qu’elles dirigent.
Il
y a des années, Boyd K. Packer, alors simple membre du Collège
des douze apôtres, lors d’une conférence générale,
a souligné la nécessité que soit ressentie dans
l’Église l’influence des femmes inspirées
et fidèles :
« Nous
avons besoin de femmes qui soutiennent la décence et la
qualité en toute chose, de la mode des vêtements
jusqu’aux problèmes sociaux d’importance cruciale.
Nous avons besoin de femmes qui sont organisées et qui savent
organiser. Nous avons besoin de femmes qui ont des dons de dirigeants
et qui peuvent organiser, diriger et administrer ; des femmes
qui peuvent enseigner, des femmes qui peuvent s’exprimer sans
hésitation. Nous avons grand besoin de femmes qui peuvent
recevoir l’inspiration pour les guider personnellement dans
leurs enseignements et dans leurs responsabilités de
direction. Nous avons besoin de femmes douées de la faculté
de discernement, qui peuvent voir les tendances du monde, détecter
celles qui, bien que populaires, sont creuses et dangereuses. Nous
avons besoin de femmes qui peuvent discerner les positions qui
risquent de ne pas être populaires du tout, mais qui sont
justes. » (« La Société de
secours », L’Étoile, avril 1979, p.
12-13)
Frères,
souvenez-vous que l’intérêt d’avoir des
femmes impliquées dans nos conseils est de bénéficier
de leur contribution dans les affaires importantes de l’Église.
Souvenez-vous qu’elles sont désireuses de vous soutenir
et de vous aider à accomplir l’œuvre de Dieu. Je
crois que leurs sentiments sont bien exprimés dans ce
commentaire d’une ancienne présidente de Société
de secours de pieu : « Quand les dirigeantes des
organisations auxiliaires sentent qu’elles sont écoutées
et légitimement considérées comme des
dirigeantes spirituelles, elles remuent ciel et terre pour les
dirigeants de la prêtrise sous la direction desquels elles
servent. »
Il
y a quelques années, alors que j’assistais à une
réunion de conseil général de l’Église
avec les présidences des organisations auxiliaires des femmes,
les sœurs m’ont dit que peu de femmes de l’Église
exprimaient de l’intérêt à détenir
la prêtrise. Mais elles voulaient être écoutées
et valorisées et elles voulaient apporter une contribution
constructive aux pieux et aux paroisses où elles vivent. Elles
voulaient être au service des gens et du Seigneur et participer
à accomplir la mission de l’Église.
Un
exemple de l’importance de bénéficier de la
perception d’une femme a été mis en évidence
lors d’une réunion où nous parlions de la dignité
des jeunes pour accomplir une mission. La présidente Elaine
Jack, qui servait alors en tant que présidente générale
de la Société de secours, a dit : « Vous
savez, frère Ballard, les sœurs de l’Église
pourraient apporter des suggestions valables sur la manière de
préparer les jeunes à la mission si seulement on le
leur demandait. Après tout, vous savez, nous sommes leurs
mères ! » Les suggestions des sœurs
peuvent également aider les dirigeants de la prêtrise
quand ils sont aux prises avec la question de la fréquentation
du temple ou avec de nombreuses autres préoccupations.
À
nouveau, frères, s’il vous plaît, assurez-vous que
vous cherchez à recevoir l’apport vital des sœurs
lors de vos réunions de conseil. Encouragez tous les membres
du conseil à faire part de leurs suggestions et de leurs idées
sur la manière dont le pieu ou la paroisse peuvent être
plus efficaces à proclamer l’Évangile, à
perfectionner les saints et à racheter les morts.
Pour
être le plus efficace, les femmes doivent apprendre à
travailler activement avec et sous la direction de la prêtrise.
Sœurs, soyez préparées mentalement et
spirituellement à parler des besoins des personnes qui se
trouvent dans la sphère de votre intendance. Ayez de
l’assurance. Soyez déterminées. Soyez confiantes
lorsque vous soulevez des sujets et des soucis importants. Vous avez
autant le droit d’apporter votre contribution et de
l’inspiration que n’importe quel autre membre du conseil.
Le dirigeant de la prêtrise à qui vous faites rapport
sera plus fort que vous ne l’imaginez s’il écoute
ce que vous avez à dire. Dans de nombreux cas, vous verrez les
besoins et les soucis des femmes, de la jeunesse, des enfants et des
familles avec plus d’empathie et de compréhension que ne
le feront vos dirigeants de la prêtrise. Ensuite, avec les
autres dirigeants, suivez ceux qui détiennent les clés
de l’administration de la prêtrise dans votre région
et soutenez volontiers leurs décisions. À tous les
niveaux du gouvernement de l’Église, tout le monde
prospère en suivant et en soutenant ceux qui détiennent
les clés. Les frères et les sœurs doivent
comprendre les problèmes, exercer un bon jugement et trouver
des solutions équilibrées en délibérant
en conseil.
Le
président Howard W. Hunter a souvent parlé de la force
et du pouvoir qui se manifeste quand les femmes et les hommes
unissent leurs forces, leur foi et leur témoignage et quand
ils travaillent ensemble pour le bien de ceux au service desquels ils
sont placés. Il a dit : « Nous, ses
serviteurs, dans toute l’Église, nous avons besoin de
vous, femmes de l’Église, pour faire front avec nous et
endiguer le déferlement du mal qui menace de nous emporter »
(« Aux femmes de l’Église »,
L’Étoile, janvier 1993, p. 120).
Peut-être
pourrions-nous envisager les contributions respectives des hommes et
des femmes de la façon suivante : nous avons certainement
déjà rencontré un ophtalmologiste pour un examen
oculaire. Pour déterminer l’acuité visuelle du
patient, le médecin va habituellement la tester en lui
demandant de regarder dans un appareil une série de cadres
dont quelques-uns sont flous. Il n’est pas rare que le docteur
détecte que le patient a un œil plus faible que l’autre.
C’est seulement quand il détermine la prescription
exacte pour les deux yeux que la vue du patient peut être
corrigée avec précision.
D’une
manière tout à fait semblable, les hommes et les femmes
s’expriment différemment et ont tendance à avoir
des compétences, des talents et des points de vue différents.
Quand un point de vue est pris isolément, l’image qui en
résulte peut être floue, subjective ou déformée
d’une façon ou d’une autre. L’image n’est
équilibrée et complète que quand les deux
perspectives s’assemblent. Les hommes et les femmes ont la même
valeur dans l’œuvre ininterrompue de l’Évangile.
CHAPITRE
5 : LES CONSEILS DE PAROISSE ET DE BRANCHE
Il
y a quelques années, Fawn et sa mère ont emménagé
dans une paroisse. Fawn était une femme aimante et pieuse qui
avait élevé une famille juste, tout en étant
mère célibataire. À présent, elle menait
une lutte difficile contre un ennemi qu’elle ne pourrait
peut-être pas vaincre : le cancer. Au moment où
elle a emménagé, elle ne pouvait quasiment plus rien
faire par elle-même. Sa mère essayait de s’occuper
d’elle, mais son âge et sa santé l’empêchaient
de faire tout ce qui était nécessaire. Elles avaient
besoin d’aide mais leurs ressources financières étaient
limitées. Alors que la santé de Fawn déclinait,
la situation de la famille est devenue critique.
Au
moment où Fawn et sa mère ont emménagé,
les membres du conseil de paroisse de sa nouvelle unité
réévaluaient l’efficacité du travail de
leur conseil. « Nous nous étions rendus compte que
nous avions passé la plus grande partie de notre temps à
coordonner des activités, à gérer les
calendriers et à recevoir les rapports de l’instruction
au foyer et des visites d’instruction », a dit
l’évêque. « Nous réalisions que
nous avions besoin de passer plus de temps à parler de la
manière dont nous pouvions amener les bénédictions
de l’Évangile dans la vie des membres de la paroisse. »
Quand
le conseil de paroisse a reçu des informations sur la
situation de Fawn et sur les problèmes qu’elle
affrontait, l’Esprit a agi sur les membres du conseil
collectivement et individuellement. « Il nous semblait que
c’était l’occasion idéale de mettre en
pratique ce que nous avions appris sur le service grâce aux
conseils », a dit l’évêque. « Au
lieu de simplement mentionner son nom en passant, la situation de
Fawn est devenue le sujet principal des discussions du conseil. Nous
sentions que notre conseil de paroisse pouvait lui apporter
l’assistance nécessaire qui l’aiderait alors
qu’elle faisait face aux défis quotidiens de la vie
malgré son cancer. »
Pendant
leurs réunions, les membres du conseil se sont référés
plusieurs fois aux enseignements du Sauveur rapportés dans le
vingt-cinquième chapitre de Matthieu :
« Lorsque
le Fils de l’homme viendra dans sa gloire, avec tous les anges,
il s’assiéra sur le trône de sa gloire.
« Toutes
les nations seront assemblées devant lui. Il séparera
les uns d’avec les autres, comme le berger sépare les
brebis d’avec les boucs ;
« et
il mettra les brebis à sa droite, et les boucs à sa
gauche.
« Alors
le roi dira à ceux qui seront à sa droite : Venez,
vous qui êtes bénis de mon Père ; prenez
possession du royaume qui vous a été préparé
dès la fondation du monde.
« Car
j’ai eu faim, et vous m’avez donné à
manger ; j’ai eu soif, et vous m’avez donné à
boire ; j’étais étranger, et vous m’avez
recueilli ;
« j’étais
nu, et vous m’avez vêtu ; j’étais
malade, et vous m’avez visité ; j’étais
en prison, et vous êtes venus vers moi.
« Les
justes lui répondront : Seigneur, quand t’avons-nous
vu avoir faim, et t’avons-nous donné à manger ;
ou avoir soif, et t’avons-nous donné à boire ?
« Quand
t’avons-nous vu étranger, et t’avons-nous
recueilli ; ou nu, et t’avons-nous vêtu ?
« Quand
t’avons-nous vu malade, ou en prison, et sommes-nous allés
vers toi ?
« Et
le roi leur répondra : Je vous le dis en vérité,
toutes les fois que vous avez fait ces choses à l’un de
ces plus petits de mes frères, c’est à moi que
vous les avez faites. » (Matthieu 25:31-40)
Après
avoir délibéré entre eux, les membres du conseil
de paroisse ont décidé que la paroisse devait apporter
une aide sérieuse à Fawn et à sa mère. La
Société de secours a apporté régulièrement
des repas aux deux femmes. Les Jeunes Filles leur ont écrit
des cartes et des lettres ; elles nettoyaient de temps en temps
la maison et apportaient des fleurs. Les Jeunes Gens prenaient soin
du jardin. Les collèges de la prêtrise, de concert avec
les instructeurs au foyer de Fawn, apportaient leur aide en
arrangeant les choses autour de la maison, en bénissant la
Sainte-Cène et en donnant des bénédictions.
« Cela
a duré quelques mois, et pendant cette période,
beaucoup de membres de la paroisse sont venus me voir et ont exprimé
leur gratitude pour la bénédiction d’aider ses
deux gentilles sœurs », a dit l’évêque.
« Grâce à elles, nous ressentions tous la
joie que l’on éprouve quand on rend des services
compatissants dans le royaume de Dieu. »
Lors
du décès de Fawn, sa mère a exprimé avec
émotion son appréciation pour le service généreux
et la gentillesse des dirigeants et des membres de la paroisse. Parmi
les dernières pensées exprimées à
l’évêque, Fawn a dit qu’elle n’avait
jamais vécu dans une paroisse qui l’avait aimée
de cette façon : à la façon du Seigneur.
Plus
tard, l’évêque a dit : « En tant
que membres du conseil, nous avons tous été
impressionnés par la manière merveilleuse dont le plan
de service du Seigneur pourvoit aux besoins de ses enfants. Sous la
direction de l’Esprit, le conseil a émis des
recommandations sur les étapes qui pourraient être mises
en œuvre pour fournir à Fawn un service aimant. Après
avoir fait l’expérience de la satisfaction joyeuse qui
découle de la délibération constructive, je ne
pense pas qu’un seul de ceux qui siégeaient dans ce
conseil pourrait jamais revenir aux réunions de gestion du
calendrier et de coordination auxquelles nous nous étions
habitués. »
Au
cours des dernières années, j’ai appris que ce
même scénario s’est répété
maintes et maintes fois quand les évêques et les membres
des conseils de paroisse ont acquis la compréhension de la
délibération en conseil. Il n’existe
littéralement aucun problème dans la famille, la
paroisse ou le pieu qui ne puisse être mieux compris et résolu
que par des dirigeants de l’Église qui cherchent des
solutions à la manière du Seigneur. Des personnes sont
bénies quand nous faisons un usage sage des comités et
des conseils. C’est particulièrement vrai au niveau des
paroisses et des branches où les dirigeants sont à même
d’apporter une influence quotidienne immédiate dans le
bien-être éternel des personnes et des familles. Les
organisations auxiliaires sont des géants endormis dans la
grande tâche du perfectionnement des saints, en particulier
quand il s’agit de fortifier le foyer. Bien que les parents
aient la responsabilité principale de diriger leur famille et
ne peuvent être remplacés dans ce rôle, les
programmes et les organisations auxiliaires devraient faire davantage
pour soutenir et fortifier les familles.
Comme
je l’ai mentionné plus tôt, j’ai servi deux
fois en tant qu’évêque. En écrivant ce
livre, j’ai souvent repensé à cette époque.
Les membres de mon conseil de paroisse étaient une vraie
source d’aide pour moi. Les sœurs qui dirigeaient la
Société de secours, les Jeunes Filles et la Primaire
ont eu un impact durable dans la vie des femmes, des jeunes filles et
des garçons et des filles de la paroisse à cause de
leur force spirituelle et de leur amour profond pour l’Évangile.
Il
m’est impossible d’énumérer les nombreux
actes discrets de service de ces chères sœurs envers les
membres de la paroisse. Il n’était pas inhabituel que
mes conseillers et moi, en rendant visite à un membre de la
paroisse qui était malade, apprenions que la Société
de secours venait de passer pour apporter le repas du soir à
la famille. Au-delà des milliers de repas livrés, il
m’est impossible de dire combien de familles ont bénéficié
des sages conseils et du soutien spirituel de sœurs qui
voulaient simplement aider. Le travail merveilleux des femmes de
l’Église est vital. Des milliers de jeunes ont vu leur
témoignage et leur courage fortifiés par des
dirigeantes fidèles. Je suppose que beaucoup d’entre
nous peuvent se souvenir d’une dirigeante ou d’une
instructrice de la Primaire qui nous a aidés à
mémoriser les Articles de foi. Nous devons apprécier et
ne jamais ignorer la contribution importante qu’apportent les
sœurs de l’Église tout comme nous devrions
toujours travailler à soutenir les dirigeants de la prêtrise
dans nos paroisses et nos pieux.
Dans
ce contexte, je vais maintenant présenter brièvement
quelques-uns des comités et des conseils qui devraient être
mis en place au niveau de la paroisse.
Le
comité exécutif de prêtrise de paroisse,
communément appelé « C.E.P. » est
formé de l’épiscopat, du chef de groupe des
grands prêtres, du président du collège des
anciens, du dirigeant de mission de paroisse et du président
des Jeunes Gens. L’évêque préside et dirige
le comité et le secrétaire exécutif et le
greffier de paroisse y assistent. Notez, s’il vous plaît,
que la présidente de la Société de secours et
d’autres sœurs sont absentes de cette liste. Bien que de
nombreux évêques ont été enclins à
inviter la présidente de la Société de secours
de paroisse à assister aux réunions de C.E.P. parce
qu’elle est la dirigeante la mieux informée de ce qui se
passe dans la vie des membres de la paroisse, ce n’est pas
approprié. Le comité exécutif de prêtrise
de paroisse est tout simplement un conseil composé de
dirigeants de la prêtrise.
Quand
le programme de coordination de l’Église a été
présenté en 1963, Harold B. Lee, alors membre du
Collège des Douze, a expliqué lors d’une
conférence générale que l’accent devait
être mis sur « la responsabilité de
l’ensemble de la prêtrise de ‘veiller sur l’Église’
comme cela est commandé dans la révélation
moderne, de se soucier de toute la famille en tant que groupe et en
tant que personnes. » Il a aussi annoncé qu’un
« comité de l’instruction au foyer de
paroisse » devait être instauré dans chaque
paroisse de l’Église et que ses membres devraient
« constituer le noyau de ceux qui dorénavant
devaient ‘veiller sur l’Église’ »
(« The Correlation Program » p. 504-505). Par
la suite, ce comité a pris le nom de « comité
exécutif de prêtrise de paroisse »
(Priesthood Home Teaching Handbook, p. 7).
Étant
donné que les dirigeants de la prêtrise sont mandatés
par le Seigneur pour veiller sur tous les enfants de notre Père
placés sous leur juridiction, il est nécessaire qu’ils
se rencontrent régulièrement pour remplir leur devoir.
Ils doivent aussi faire leur part pour être autant informés
que les sœurs de la Société de secours des
situations personnelles difficiles qui affectent les membres des
collèges et de la paroisse. Le C.E.P. se réunit chaque
semaine sous la direction de l’évêque pour étudier
les besoins spirituels de ceux qui résident dans la
circonscription de la paroisse. Fréquemment, les sujets
présentés sont délicats et réclament la
confidentialité. Comme pour tous les conseils, les membres du
C.E.P. devraient faire tout ce qu’ils peuvent pour protéger
la vie privée quand ils font rapport et donnent des tâches.
Le
comité d’entraide de paroisse comprend tous les membres
du comité exécutif de prêtrise et la présidence
de la Société de secours. La participation de la
présidente de la Société de secours dans ce
comité est particulièrement importante car elle porte
la lourde responsabilité de visiter les personnes, d’évaluer
leurs besoins et de trouver le moyen de répondre à ces
besoins selon les directives de l’évêque.
Ce
comité se réunit au moins tous les mois sous la
direction de l’évêque pour étudier les
besoins temporels des membres de la paroisse. Bien que l’évêque
soit seul responsable de l’utilisation du fonds d’entraide,
le comité joue un rôle important dans le secours porté
aux démunis. Le comité planifie et coordonne
l’utilisation des autres ressources de la paroisse comme les
talents, le temps, le matériel et les services compatissants.
Grâce aux collèges de la prêtrise et à la
Société de secours, le comité d’entraide
de paroisse édifie la foi des membres de la paroisse et leur
enseigne à vivre d’une manière prévoyante
pour subvenir à leurs besoins et à ceux de leur famille
et pour aider les autres. Les membres du comité devraient
aider l’évêque à gérer l’entraide
et à s’assurer que les familles comprennent les
principes de l’entraide et sont capables de les appliquer. Ils
devraient aussi trouver des solutions à long terme aux besoins
d’entraide.
Le
comité épiscopal des jeunes se réunit une fois
par mois. Il est constitué de l’épiscopat, d’un
assistant du collège des prêtres, des présidents
du collège des diacres et du collège des instructeurs,
des présidentes des classes des Jeunes Filles, des présidents
des Jeunes Gens et des Jeunes Filles et du président du comité
d’activités de paroisse. Bien que le but principal de ce
comité soit de planifier et de coordonner les programmes de la
jeunesse, l’accent devrait être constamment mis sur la
motivation et les occasions pour la jeunesse de faire l’expérience
du service et de la croissance spirituelle.
Le
conseil de paroisse est constitué du comité exécutif
de la prêtrise, des présidents de l’École
du dimanche, des Jeunes Gens, de la Société de secours,
des Jeunes Filles et de la Primaire, et du président du comité
d’activités. L’évêque peut aussi
inviter d’autres personnes, selon les besoins. Le conseil de
paroisse se réunit habituellement tous les mois mais peut
aussi se retrouver plus souvent s’il y a des besoins
particuliers, pour passer en revue les progrès de la paroisse
dans les divers domaines qui ont un impact sur la vie des personnes
et sur la communauté. Toutes les autres réunions ne
devraient pas supplanter les réunions de l’épiscopat
ou du comité exécutif de la prêtrise.
À
mon avis, la réunion du conseil de paroisse est l’une
des réunions les plus importantes de l’Église
pour la bonne raison que les dirigeants des collèges de
prêtrise et des organisations auxiliaires peuvent parler avec
l’épiscopat du travail à accomplir dans le mois à
venir et le planifier. Les dirigeants peuvent ensuite se rencontrer
entre eux aussi souvent que nécessaire pour aider à
atteindre les objectifs du conseil. Parmi tous les comités et
conseils de l’Église, je suis convaincu que le conseil
de paroisse est celui qui peut avoir le plus grand impact pour aider
les enfants de notre Père. Si ce livre peut aider les évêques
et les présidents de branche à comprendre le pouvoir du
conseil de paroisse ou de branche et à utiliser correctement
les conseils pour accomplir l’œuvre du Seigneur, mes
efforts pour l’écrire n’auront pas été
vains.
LES
RESPONSABILITÉS DES MEMBRES DU CONSEIL DE PAROISSE
Le
caractère essentiel du conseil de paroisse dans le succès
de l’accomplissement de la mission de l’Église
n’est pas surfait. Observez autour de la table du conseil :
deux dirigeants détiennent les clés de la prêtrise
(l’évêque et le président du collège
des anciens) et d’autres sont appelés à diriger
en vertu de leur autorité de présidence dans leur
organisation respective. Quand vous considérez les buts de ces
organisations, vous commencez à avoir un aperçu du
potentiel du conseil de paroisse.
Par
exemple, la présidente de la Primaire apporte une perspective
très spécifique à la table du conseil. Pour
autant que son service dans l’Église est concerné,
chacune de ses pensées et de ses prières est orientée
en faveur des enfants de la paroisse. La présidente générale
de la Primaire de l’Église a déclaré :
« La Primaire a pour but d’enseigner l’Évangile
de Jésus-Christ aux enfants et de les aider à vivre en
accord avec ses principes. Les objectifs de la Primaire sont les
suivants : enseigner aux enfants qu’ils sont enfants de
Dieu et que notre Père céleste et Jésus-Christ
les aiment ; aider les enfants à aimer notre Père
céleste et Jésus-Christ ; aider les enfants à
se préparer au baptême, à recevoir le
Saint-Esprit et à respecter les alliances du baptême ;
aider les enfants à mieux comprendre le plan de l’Évangile
et leur offrir des occasions de vivre selon les principes de
l’Évangile ; aider les garçons à se
préparer à recevoir la prêtrise et à être
dignes d’utiliser ce pouvoir pour bénir et servir les
autres ; aider les fillettes à se préparer à
être des jeunes filles justes, à comprendre les
bénédictions de la prêtrise et du temple, et à
servir les autres » (Instructions pour les dirigeants de
la prêtrise et des auxiliaires à propos de la Primaire,
p. 1, document refondu dans l’actuel Manuel 2 :
Administration de l'Église, ndt). Il est facile de voir
comment cette perspective peut être bénéfique au
conseil de paroisse quand on demande à ses membres de prendre
en considération un sujet qui aurait un impact sur les enfants
de la paroisse, ou même de prendre en considération un
enfant en particulier ou une famille vivant dans le secteur
géographique de la paroisse, qu’ils soient membres de
l’Église ou non.
Autour
de la table, les autres membres du conseil ont des perspectives tout
aussi ciblées. La présidente de la Société
de secours connaît bien chaque femme de plus de dix-huit ans de
la paroisse. Selon la présidence générale de la
Société de secours, le but de l’organisation
qu’elle dirige est « d’aider les femmes et les
familles à aller au Christ et de soutenir les collèges
de la prêtrise dans l’accomplissement de la mission de
l’Église. » En travaillant à apporter
des bénédictions dans la vie des sœurs de la
paroisse individuellement et à les édifier, la
présidente de la Société de secours de paroisse
fait tout son possible pour aider les sœurs, grâce à
la formation et à la révélation personnelle, à
bâtir leur témoignage personnel, à développer
et à exprimer leur charité, à fortifier la
fraternité et l’unité de la famille et à
participer pleinement aux bénédictions du temple.
La
présidente des Jeunes Filles de la paroisse concentre son
attention, dans un esprit de prière, sur les jeunes filles
âgées de douze à dix-huit ans. Selon la
présidence générale des Jeunes Filles, il est de
sa responsabilité d’« aider chaque jeune
fille à se préparer à faire et à garder
des alliances sacrées et à recevoir les ordonnances du
temple. » Les termes puissants et inspirants du thème
des Jeunes Filles donnent un excellent aperçu de la
perspective que la présidente des Jeunes Filles apporte à
la table du conseil : « Nous sommes les filles de
notre Père céleste qui nous aime et que nous aimons.
Nous serons ‘les témoins de Dieu, en tout temps, et en
toutes choses, et en tous les lieux...’ en nous efforçant
d’atteindre l’idéal des Vertus pour les jeunes
filles : la foi, la nature divine, la valeur personnelle, la
connaissance, le choix, la responsabilité, le dévouement
et l’intégrité. Nous croyons qu’en
acceptant ces vertus et en les pratiquant, nous nous préparerons
à faire et à garder des alliances sacrées et à
recevoir les ordonnances du temple et les bénédictions
de l’exaltation. » (Manuel de la Dirigeante des
Jeunes Filles, p. 4, manuel refondu dans l’actuel Manuel 2 :
Administration de l'Église, ndt)
De
l’autre côté de la table du conseil se trouve le
président des Jeunes Gens dont l’attention, de par son
service dans l’Église, est concentrée sur les
jeunes gens de la paroisse âgés de douze à
dix-huit ans. Lui et ses conseillers aident la présidence de
la Prêtrise d’Aaron de la paroisse (c’est-à-dire,
l’épiscopat) à gérer le programme de la
Prêtrise d’Aaron de la paroisse. Ils dirigent aussi le
programme du scoutisme. La mission de la prêtrise d’Aaron
est « d’aider chaque jeune homme à se
convertir à l’Évangile de Jésus-Christ et
à vivre selon ses enseignements, à honorer ses appels
dans la prêtrise, à rendre service, à se préparer
à recevoir la Prêtrise de Melchisédek, à
s’engager à faire une mission honorable à plein
temps, à s’y préparer dignement et à la
faire, à être digne de recevoir les alliances du temple,
et à se préparer à devenir un époux et un
père digne. » (Manuel du Dirigeant de la Prêtrise
d’Aaron, p. 6, manuel refondu dans l’actuel Manuel 2 :
Administration de l'Église, ndt)
Les
dirigeants de la Prêtrise de Melchisédek qui
appartiennent au conseil de paroisse (le chef de groupe des grands
prêtres et le président du collège des anciens)
sont responsables du bien-être temporel et spirituel des hommes
sur lesquels ils président. Une grande partie du travail qui
est actuellement fait par les évêques dans les familles
pourrait tout à fait être accompli par les dirigeants de
collège et de groupe qui sont chargés de « suivre
l’exemple de bon dirigeant qu’a donné le
Sauveur... En dirigeant comme le Sauveur l’a fait, les
dirigeants de la prêtrise devraient aider les membres à
ressentir plus d’amour pour Dieu le Père et son Fils,
éprouver plus d’amour pour les autres, faire connaître
l’Évangile, faire l’œuvre du temple, faire
de la généalogie, servir sans penser à en tirer
de récompense, aider les pauvres et les nécessiteux et
servir les personnes souffrant de solitude celles qui sont affligées,
recevoir les ordonnances et contracter avec le Seigneur les alliances
qui les mèneront à la vie éternelle, obéir
aux commandements, devenir plus humbles, plus repentants et plus
miséricordieux, prier et étudier les Écritures
chaque jour, assister régulièrement aux réunions
de l’Église et prendre dignement la Sainte-Cène,
parvenir à l’autonomie spirituelle, émotionnelle
et matérielle, [et] aller régulièrement au
temple. » (Manuel du Dirigeant de la Prêtrise de
Melchisédek, p. 1-2, manuel refondu dans les actuels Manuels 1
et 2, ndt)
Le
dirigeant de mission de paroisse siège aussi à la table
du conseil. Il est attentif aux personnes qui ne sont pas membres de
l’Église et vivent dans la circonscription de la
paroisse et il a le devoir sacré d’aider les membres de
la paroisse à remplir leur responsabilité missionnaire.
Il coordonne l’œuvre missionnaire avec les missionnaires
à plein-temps et veille sur l’accueil des nouveaux
convertis. Deux autres membres du conseil sont le président de
l’École du dimanche qui est responsable de toute
l’instruction de l’Évangile dispensée
pendant le temps de l’École du dimanche du programme des
horaires groupés du dimanche et le président du comité
d’activités de la paroisse, chargé de la
planification d’activités sociales et édifiantes
dans le but de fortifier la foi et l’amitié parmi les
membres de la paroisse.
Ensemble,
avec l’épiscopat, ces dirigeants membres du conseil de
paroisse constituent un groupe d’hommes et de femmes chargés
par le Seigneur d’apporter des bénédictions dans
la vie de chaque personne - homme ou femme, parent ou enfant, membre
de l’Église ou non - qui vit dans la circonscription de
la paroisse. En conséquence de leur appel, ils ont chacun
droit à la direction divine dans leur domaine de
responsabilité respectif. En tant que pères et mères,
voisins et amis, ils comprennent parfaitement les besoins
particuliers de la paroisse et de ses membres.
UTILISER
LES CONSEILS DE LA PAROISSE POUR APPORTER DES BÉNÉDICTIONS
DANS LA VIE DES PERSONNES ET DES FAMILLES
Des
miracles arrivent dans la vie des personnes et des familles quand les
dirigeants des paroisses utilisent le système inspiré
des conseils et fédèrent les actions des collèges
et des organisations auxiliaires pour améliorer le bien-être
temporel et spirituel des membres de la paroisse. Mais ces miracles
n’arrivent que dans la mesure où nous - les hommes et
les femmes qui servons dans les collèges et les organisations
auxiliaires de l’Église - sommes préparés
à travailler ensemble pour que cela se produise. Nous sommes
en mission pour le Seigneur quand nous sommes au service de ses
enfants. À cette fin, voici trois suggestions spécifiques
qui, si elles sont suivies, peuvent nous aider tous à
travailler plus efficacement en tant que membres des conseils de
l’Église, à la fois au niveau du pieu et de la
paroisse.
Premièrement,
concentrez-vous sur les fondamentaux. Assurez-vous que la doctrine
est pure. Restez fidèles au programme approuvé. Suivez
les manuels prescrits, et étudiez et méditez les
Écritures individuellement et en famille. Dans un monde plein
de confusion et rempli de conflits, on trouve la paix et la sécurité
dans la vérité révélée. Une
présidence de pieu dont j’ai connaissance était
réputée pour enseigner à tous les dirigeants de
leur pieu à utiliser les Écritures comme texte de base
de l’Évangile. Ils mettaient en pratique ce qu’ils
enseignaient. Une année, alors qu’ils se préparaient
pour les conférences de paroisse, ils ont invité les
membres adultes de chaque paroisse à soumettre à
l’avance leurs questions sur l’Évangile. Au cours
de la classe de Doctrine de l’Évangile qui se tenait
pendant le temps de l’École du dimanche de chaque
conférence de paroisse, ils ont guidé les membres de la
classe dans un exercice de recherche des passages scripturaires qui
répondaient à chaque question, démontrant ainsi
la possibilité de trouver des réponses aux problèmes
personnels dans la parole révélée de Dieu.
Un
évêque que je connais était soucieux du manque
croissant de révérence dans sa paroisse, en particulier
juste avant la réunion de Sainte-Cène. Quand, lors de
la conférence générale, un orateur a dit que la
révérence pouvait être un sujet approprié
à prendre en considération au cours d’un conseil
de paroisse, l’évêque a été surpris
et éclairé.
« Je
ne sais pas pourquoi, mais il ne m’était jamais venu à
l’esprit de présenter ce genre de problème au
conseil de ma paroisse », a dit l’évêque.
« Entendre cette suggestion a, en quelque sorte, allumé
une lumière dans mon esprit. »
L’évêque
a lu, dans son exemplaire du Manuel d’Instructions Générales
[devenu l’actuel Manuel 1 : Présidents de pieu et
évêques, ndt] que « la réunion de
Sainte-Cène est organisée pour que les membres prennent
la Sainte-Cène, adorent dans un esprit de recueillement et
soient instruits de l’Évangile » et que
« l’épiscopat organise toutes les réunions
de Sainte-Cène et les dirige d’une manière
respectueuse et digne ». Le manuel indiquait aussi que le
conseil de paroisse devait « examiner les progrès
réalisés » et traiter « de tous
les programmes et de toutes les activités de paroisse ».
Concernant la qualité des réunions de Sainte-Cène
de sa paroisse, il était évident pour lui que le manque
de révérence à l’église était
un problème et que tout plan d’amélioration dans
ce domaine devrait inclure « tous les programmes et de
toutes les activités de paroisse ». Alors, sur
l’ordre du jour du conseil de paroisse suivant, la révérence
était un sujet placé en évidence pour en
débattre.
L’évêque
a dit : « J’ai rapidement découvert que
les autres membres du conseil partageaient mon souci et ils
proposaient d’excellentes suggestions d’amélioration
. » Plusieurs de ces suggestions ont été
retenues dans le plan d’action de la paroisse pour atteindre un
plus haut niveau de révérence. Il était proposé
par exemple qu’un prélude musical soit joué
doucement par divers membres talentueux de la paroisse (y compris des
jeunes) dix minutes avant le début de la réunion de
Sainte-Cène ; que l’épiscopat au complet
soit assis sur l’estrade plusieurs minutes avant le début
de la réunion ; et que des huissiers soient désignés
et placés aux portes pour que les gens soient incités à
être révérencieux quand ils entrent dans la salle
de culte.
« Je
suis heureux de faire rapport d’une grande amélioration
de notre niveau de révérence », a dit
l’évêque. « Nous avons fait une
différence dans notre paroisse en suivant le conseil inspiré
des dirigeants de l’Église et en mettant en œuvre
les procédures du manuel d’instructions. »
Un
autre évêque a demandé aux membres de son conseil
de paroisse leurs suggestions pour améliorer le niveau de
révérence pendant les réunions de la paroisse.
Hésitante, la présidente de la Primaire a levé
la main. « Eh bien », a-t-elle dit, « une
personne fait systématiquement des salutations enthousiastes
dans la salle de culte juste avant et juste après la réunion
de Sainte-Cène. Ceci peut être très dérangeant. »
L’évêque
n’avait pas remarqué quelqu’un de particulièrement
bruyant dans la salle de culte mais il a dit qu’il parlerait
avec la personne en cause. Il a demandé à la sœur
de qui il s’agissait.
Après
avoir pris son élan, elle a dit : « C’est
vous, frère. Je sais que vous vous souciez des gens et nous
apprécions votre désir de saluer tous ceux qui
assistent à la réunion. Mais quand d’autres vous
voient vous déplacer dans la salle de culte en parlant aux
gens pendant le prélude musical, ils pensent qu’il est
normal qu’ils en fassent autant. »
Quand
d’autres membres du conseil ont acquiescé de la tête,
l’évêque l’a remerciée et a demandé
des recommandations. Le conseil a bientôt décidé
que l’épiscopat, y compris l’évêque,
serait en place sur l’estrade cinq minutes avant la réunion
de Sainte-Cène et donnerait un exemple de révérence
dans la salle de culte. Lors d’une discussion d’évaluation,
les membres du conseil ont indiqué unanimement que le plan
simple avait fonctionné et que le niveau de révérence
lors des réunions de Sainte-Cène s’était
amélioré de façon sensible.
Dans
une autre paroisse, l’épiscopat était préoccupé
par la soudaine recrudescence des activités criminelles des
bandes urbaines. Quelques jeunes de la paroisse avaient été
approchés par des chefs de bandes persuasifs. Les parents et
les dirigeants s’inquiétaient d’un problème
social qui, jusqu’alors, était quelque chose dont ils
avaient seulement entendu parler au journal télévisé
du soir. Quand le sujet a été porté devant le
conseil de paroisse, une discussion saine et énergique s’en
est suivie. Pendant plusieurs semaines – durant lesquelles les
dirigeants des Jeunes Gens et des Jeunes Filles ont accompli leur
tâche d’en apprendre davantage sur le sujet – le
conseil a conçu un plan d’action qui prévoyait
des veillées pour la jeunesse, une formation aux parents, des
entretiens avec la jeunesse et une action de toute la paroisse pour
mieux préparer les jeunes à faire face à la
pression des bandes. Bien que le problème ait été
long à résoudre, avec le temps, tous les jeunes qui
étaient presque entrés dans une bande sont revenus à
l’activité dans la paroisse.
Deuxièmement,
portez votre attention sur les gens, pas sur les programmes. Bien
qu’il y ait un temps et un lieu pour coordonner les programmes
et les calendriers, trop de réunions de conseils ne vont pas
au-delà. Plutôt que d’écouter une litanie
de plans et de rapports d’organisation, le conseil devrait
passer la plus grande partie de son temps à s’occuper de
points de l’ordre du jour tels que l’intégration
des nouveaux membres de l’Église, la remotivation des
moins-pratiquants, les soucis de la jeunesse, la détresse
économique de certains membres de la paroisse et les besoins
des mères célibataires et des veuves. Quand les
rapports des organisations sont présentés, ils
devraient être évalués en terme de réponse
à ces buts liés aux personnes.
Un
évêque m’a rapporté : « les
gens sont l’attention première de la réunion de
notre conseil de paroisse. À tout moment, nous nous
concentrons sur quelques familles qui pourraient bénéficier
d’une petite attention supplémentaire, et chaque
organisation participe à l’effort. »
Une
famille qui a fait l’objet de cet effort était
constituée des parents, de trois adolescents (deux filles et
un garçon), et de deux enfants en âge de la Primaire.
Les parents étaient membres de l’Église mais la
famille entière était moins-pratiquante depuis son
arrivée dans la région, sept ans auparavant. Suite à
l’attention portée sur cette famille par le conseil, des
initiatives spécifiques ont été mises en œuvre
par la Primaire, les Jeunes Filles, les Jeunes Gens, la Société
de secours, le collège des anciens et l’épiscopat,
comme des visites, des coups de téléphone, des
invitations aux activités et une activité commune des
Jeunes Gens et des Jeunes Filles qui avait été
spécifiquement planifiée autour des intérêts
des deux jeunes filles de la famille et de leur mère.
« Ce
processus a duré environ sept mois avant que la famille ne
déménage », m’a dit l’évêque.
« Au moment de leur déménagement, le père
avait davantage d’intérêt pour l’Église
et se préparait à baptiser lui-même ses plus
jeunes enfants. Les deux jeunes filles étaient pratiquantes et
l’une d’elles servait dans la présidence de la
classe des Abeilles. La fréquentation de l’Église
par les membres de cette famille avait nettement augmenté et
j’ai éprouvé un réel plaisir à
informer leur nouvel évêque des progrès qu’ils
avaient accomplis. »
Suite
à ce genre d’expérience, l’évêque
a dit : « Le conseil de paroisse est tout le temps
concentré sur l’aide aux personnes. La réunion du
conseil elle-même devient une vraie réunion de service,
tout le contraire d’une réunion administrative. Tous les
dirigeants de la paroisse voient leur office et leurs relations entre
eux sous un jour différent. Ils réalisent qu’ils
sont les serviteurs du Seigneur et que leur ministère est
quelque chose qu’ils partagent et coordonnent avec les autres
membres du conseil. »
Un
autre évêque a fait part de l’expérience
suivante qui illustre admirablement l’importance de porter
l’attention du conseil sur les gens :
Il
n’y a pas très longtemps, notre président de pieu
nous a demandé, en tant que conseil de paroisse, de nous
concentrer sur au moins trois familles. Nous devions porter une plus
grande attention sur ces familles et nous souvenir d’elles dans
nos prières. Moins d’un mois après que nous ayons
commencé à prier pour les familles que nous avions
sélectionnées, la mère d’une de ces
familles m’a appelé et a demandé un rendez-vous
pour me parler.
Le
soir même, elle s’est rendue au bureau de l’évêque
dans le bâtiment de la paroisse. Elle était très
nerveuse et a commencé à expliquer qu’environ
trois semaines auparavant elle avait ressenti qu’elle devait
relire le Livre de Mormon. Elle s’était jointe à
l’Église à l’âge de dix-neuf ans et,
avec son mari, ils étaient rapidement devenus moins
pratiquants. Pour elle, lire le Livre de Mormon après tant
d’années était un événement en soi.
Elle n’était pas très bavarde. Je lui ai demandé
si elle savait pourquoi elle était venue à mon bureau.
« Je
ne sais pas », a-t-elle répondu.
J’ai
expliqué que c’était parce que, le mois écoulé,
notre conseil de paroisse avait prié de façon continue
pour sa famille.
« Je
l’ai ressenti », a-t-elle dit doucement.
Nous
avons parlé de son mari, qui n’était pas bien
disposé envers l’Église, et nous avons envisagé
plusieurs choses que nous pourrions faire pour l’aider.
L’Esprit nous a rendu témoignage à tous les deux
que la main du Seigneur était présente dans tout cela.
Les
choses ont commencé à bouger après cet
entretien. La famille comptait deux enfants, une fille de onze ans et
un fils de quatorze ans et aucun d’eux n’avait été
baptisé. Nous nous sommes réunis en conseil et nous
avons parlé de ce que la prêtrise et les organisations
auxiliaires pourraient faire pour aider cette famille à
redevenir pratiquante. Le dirigeant de mission de paroisse a rendu
visite aux membres de la famille et les a invités à
recevoir les leçons missionnaires, ce qu’ils ont fait.
La présidence de la Primaire a rendu visite à la fille
et l’a invitée à la Primaire et la présidence
des Jeunes Gens a invité le garçon à assister
aux activités et aux leçons des Jeunes Gens. La Société
de secours, la présidence du collège des anciens et
l’épiscopat ont tous rendu visite à la famille et
l’ont invitée à participer, tout comme l’ont
fait leurs nouveaux instructeurs au foyer et les nouvelles
instructrices visiteuses. Les parents ont aussi rencontré la
présidence de pieu. Grâce à toutes ces actions
coordonnées, la famille a vécu une série
d’expériences spirituelles qui l’a ramenée
à la pratique dans l’Église.
Le
point culminant de ce que nous avons vécu avec les membres de
cette famille a eu lieu dans le temple d’Arizona, où ils
ont été scellés pour devenir une famille
éternelle. Beaucoup de membres de notre conseil de paroisse
étaient présents à cet événement
sacré et ont versé des larmes d’humble
appréciation. Ils ont alors appris personnellement ce qui peut
arriver dans la vie des gens quand on suit le programme du Seigneur.
L’évêque
a conclu : « l’attention portée par le
conseil de paroisse sur les besoins des membres de cette famille a,
selon moi, permis deux choses : cela a ouvert leur cœur
pour recevoir de nouveau l’Évangile dans leur vie, et
cela a aussi ouvert nos cœurs pour les recevoir. Quand ils ont
commencé à revenir à l’Église, les
membres du conseil de paroisse ont apporté un soin particulier
à les accueillir parce qu’ils sentaient que leurs
prières avaient joué un rôle dans leur retour. »
Troisièmement,
les conseils sont mis en place pour délibérer et
échanger des idées, pas simplement pour recevoir des
rapports et donner des cours magistraux. Une discussion ouverte et
libre est essentielle si nous voulons tirer profit des expériences,
du discernement et de l’inspiration de chaque membre du
conseil. Les dirigeants devraient travailler à établir
un climat qui conduit à une telle ouverture d’esprit et
dans lequel chaque personne ou groupe est important et où
chaque opinion est valorisée. N’oubliez pas : lors
de nos réunions de conseil, les officiers présidents
devraient écouter au moins autant qu’ils ne parlent et
quelquefois davantage.
Quand
une mère célibataire s’est tournée vers
son évêque à propos de la possibilité de
trouver un « grand frère » pour son fils
de sept ans, l’évêque a porté la demande
devant le conseil de paroisse.
« Le
garçon est débordant d’énergie »,
a expliqué l’évêque au conseil de paroisse.
« Il représente un défi pour ses
instructeurs à la Primaire et pour sa maîtresse à
l’école. Sa mère pense que ce serait bien pour
lui d’avoir un frère adulte qui pourrait passer du temps
avec lui pour faire des choses de ‘garçon’ et
bénéficier de l’influence positive d’un
homme. »
Après
avoir présenté le problème au conseil pour
débat, l’évêque a écouté les
commentaires sans intervenir. Quelques bonnes idées ont été
données mais la réunion a pris une tout autre tournure
lorsqu’un conseiller du président du collège des
anciens qui remplaçait à cette réunion son
président qui était retenu, a levé la main pour
demander la parole.
« J’ai
été dans la même situation que ce garçon
aujourd’hui », a dit le conseiller. « Ma
mère était célibataire quand j’étais
jeune et elle voulait que j’aie un ‘grand frère’. »
Il a ensuite expliqué que ses meilleures expériences se
sont produites quand un « grand frère »
a amené avec lui un jeune fils ou un autre garçon de
son âge et il a vivement encouragé le conseil à
trouver dans la paroisse, pour le jeune homme, un « grand
frère » qui amène aussi un « petit
frère ».
« La
vision et la compréhension de cet homme juste ont été
une bénédiction pour notre conseil », a dit
l’évêque. « Nous avons conclu cette
partie de notre conseil en donnant des tâches inspirées
des recommandations de ce frère. On a trouvé une
combinaison appropriée grand frère - petit frère.
Comme je suis reconnaissant que notre conseil de paroisse ait
fonctionné de la manière dont nous avions été
encouragés à le faire, par une discussion ouverte et
libre sur tous les problèmes soumis, entre toutes les
personnes présentes. »
Une
lettre que le président Gordon B. Hinckley a reçue
d’une mère célibataire et dont il a fait part
lors de la conférence générale d’octobre
1996 reflète les effets positifs du travail concerté
des dirigeants de la prêtrise dans le souci des personnes et
des familles :
J’élève
seule nos quatre garçons,... mais je ne me sens pas seule.
J’ai une merveilleuse famille, la paroisse qui m’entoure...
La
présidente de la Société de secours est
disponible pour m’aider dans mes plus grandes difficultés
en m’encourageant à développer ma spiritualité,
à prier seule et à aller au temple.
Notre
évêque nous prodigue la nourriture et les vêtements
nécessaires et il a aidé à envoyer deux des
garçons en camp. Il a eu des entretiens avec nous tous et nous
a donné des bénédictions et les encouragements
dont nous avions besoin. Il m’a aidée à faire un
budget et à faire mon possible pour aider mes enfants.
Nos
instructeurs au foyer sont venus régulièrement et ont
même donné des bénédictions aux garçons
qui commençaient une nouvelle année scolaire.
Notre
président de pieu et ses conseillers ont veillé
régulièrement sur nous en prenant le temps de parler
avec nous à l’Église, au téléphone
ou en passant chez nous.
Cette
Église est vraie et mes garçons et moi sommes une
preuve vivante que Dieu nous aime et que la ‘famille de la
paroisse’ peut faire toute la différence.
Nos
dirigeants de la prêtrise ont beaucoup contribué à
ce que les garçons restent pratiquants dans l’Église
et dans le programme scout. L’un d’eux est aigle scout et
reçoit sa quatrième palme cette semaine. [Un autre] est
aigle scout avec trois palmes. [Le troisième] vient de faire
cette semaine sa demande pour la distinction d’aigle. Le
quatrième est louveteau.
On
nous salue toujours chaleureusement. L’attitude chrétienne
du pieu et de notre paroisse nous a aidés à traverser
les épreuves que nous n’aurions jamais cru pouvoir
surmonter.
La
vie a été dure... mais nous nous sommes revêtus
des armes de Dieu en nous agenouillant chaque jour en famille pour
demander l’aide et la direction et pour remercier Dieu des
bénédictions reçues. Je prie chaque jour afin
d’avoir la compagnie du Saint-Esprit pour apprendre à
bien élever ces garçons afin qu’ils deviennent
missionnaires, et pour les encourager à rester fidèles
à l’Évangile et à la prêtrise qu’ils
détiennent.
Je
suis fière de dire que je suis membre de l’Église
de Jésus-Christ des saints des derniers jours. Je sais que
cette Église est vraie et je soutiens mes dirigeants de
l’Église. Nous allons bien et je remercie chacun de son
amour, de ses prières et de son accueil.
Le
président Hinckley a continué en disant : « Quelle
belle lettre ! Comme elle parle bien du fonctionnement de cette
Église et du fonctionnement qu’elle devrait avoir dans
le monde entier. J’espère que chaque femme qui se trouve
dans le même genre de situation a la bénédiction
d’avoir un évêque aussi compréhensif et
secourable, une présidente de la Société de
secours qui sache aussi bien l’aider, des instructeurs au foyer
qui connaissent autant leur devoir et la manière de l’assumer,
et une foule de membres de la paroisse qui sont aussi serviables sans
devenir importuns. » (« Les femmes de
l’Église », L’Étoile,
janvier 1997, p. 79)
Bien
sûr, la fonction des conseils de l’Église ne doit
pas être limitée dans le temps et l’espace.
Quelquefois, le service le plus efficace est donné en-dehors
du bureau et à d’autres moments que les réunions
régulièrement organisées. Dans une paroisse, le
comité d’entraide de paroisse a ressenti le besoin
d’enseigner la préparation personnelle parmi les membres
de la paroisse. Le conseil a planifié et mis en œuvre un
« colloque de la préparation » très
organisé qui comprenait toute une variété de
présentations et d’ateliers et qui était suivi
d’une formation mensuelle. Les membres d’un autre comité
d’entraide de paroisse ont mis en commun leurs compétences
individuelles pour aider une famille à traverser une crise
financière. Ils ont pris des renseignements, ont étudié
les détails de la situation de la famille, lui ont enseigné
les principes de l’autonomie et ont fait une série de
suggestions qui pourraient finalement libérer la famille de
l’esclavage financier. Dans les deux cas, les membres du
conseil sont allés au-delà de leurs réunions
organisées pour apporter des bénédictions aux
gens.
Comme
je l’ai mentionné plus tôt, les dirigeantes
peuvent apporter aux conseils de paroisse des perspectives et des
impressions spécifiques qui aideront à résoudre
beaucoup des défis auxquels font face l’évêque
et les membres de la paroisse. Les réunions et les programmes
de la Société de secours, des Jeunes Filles et de la
Primaire seront souvent l’endroit le plus efficace pour
commencer le processus d’accueil des membres de la paroisse.
La
plupart des dirigeants des pieux et des paroisses feraient volontiers
les efforts requis de leur rôle de membre du conseil, si
seulement ils connaissaient et comprenaient ces concepts importants.
C’est pourquoi ces concepts doivent être enseignés
et cet enseignement doit être constant. L’application de
ces principes doit être mise en exergue sans cesse, adaptée
constamment et suivie de près. Ce n’est que lorsque ces
principes seront assimilés par les membres des comités
et des conseils de l’Église que nous commencerons à
exploiter le pouvoir exceptionnel que le Seigneur a promis à
ceux qui servent ensemble, à sa façon, pour accomplir
son œuvre.
CHAPITRE
6 : LES PRÉSIDENCES ET LES AUTRES CONSEILS RESTREINTS
Quand
Ronald Black a été appelé à servir en
tant qu’évêque, il a immédiatement ressenti
la bénédiction du Seigneur de deux façons. Alors
qu’il rentrait chez lui en voiture du bureau du président
de pieu, où il avait reçu l’appel, il a éprouvé
un profond amour pour les gens au service desquels il était
appelé.
« C’est
incroyable », a dit l’évêque Black.
« Aussitôt que je suis entré dans le secteur
géographique de la paroisse, j’ai ressenti un
débordement irrésistible d’amour pour chaque
personne de ce lieu, même pour celles que je ne connaissais
pas. Je pense que Dieu me donnait un aperçu de l’étendue
et du pouvoir de son amour pour ces personnes et c’était
un sentiment remarquable. Mieux : ce sentiment ne m’a pas
quitté pendant tout mon ministère. Je me suis trouvé
poussé à faire des choses que je devais faire en tant
qu’évêque parce que j’aime les gens que je
sers et je reconnais la main de Dieu qui m’a béni par
cette révélation. »
Selon
l’évêque Black, la seconde grande bénédiction
reçue du Seigneur a été l’inspiration qui
l’a guidé dans le choix de ses conseillers :
« Je
n’avais aucune idée de l’importance qu’auraient
pour moi ces deux hommes, bien que j’aie été l’un
des conseillers de l’évêque précédent »,
a-t-il dit. « Je dépends non seulement de leur avis
et de leur soutien mais j’ai appris qu’il m’est
difficile d’y arriver sans eux. Bien que je détienne les
clés spirituelles de l’organisation de notre paroisse,
il est manifeste que la paroisse va mieux quand les membres de
l’épiscopat sont unis, avancent ensemble, travaillent en
équipe. Chaque fois que j’essaie de faire les choses
seul, l’œuvre en souffre. »
QUAND
LES DIRIGEANTS TRAVAILLENT EN ÉQUIPE
Je
partage le point de vue de l’évêque Black. Quand
j’ai été appelé à servir en tant
qu’évêque pour la première fois, j’avais
seulement vingt-neuf ans. J’avais été conseiller
de l’évêque précédent et nous avions
vécu des expériences extraordinaires. Mais j’étais
encore très jeune et j’avais des choses à
apprendre. Je suis reconnaissant au Seigneur de m’avoir entouré
de deux conseillers qui avaient beaucoup à m’apprendre.
Ils étaient tous deux beaucoup plus vieux que moi et avaient
beaucoup plus d’expérience de la vie. Je ne puis dire
combien j’ai appris de ces deux grands hommes alors que nous
délibérions ensemble pendant la durée du
ministère que nous avons partagé dans l’épiscopat.
C’est
exactement ainsi que les choses doivent être. Un appel à
servir comme membre d’un épiscopat ou d’une
présidence est un appel à servir dans l’un des
conseils les plus importants de l’Église. C’est là
qu’on donne le ton pour toute l’organisation sur laquelle
le conseil préside. Quand, dans un épiscopat ou une
présidence, l’amour chrétien est manifeste, il a
un effet captivant, engageant, et salutaire sur toute l’organisation.
Quasiment sans aucune exception, les membres des épiscopats,
des présidences de pieu et des présidences des
organisations auxiliaires qui s’aiment et se respectent les uns
les autres ont un effet irrésistible sur les personnes placées
dans leur sphère d’influence. L’amour est
contagieux ; l’acceptation est un baume pour l’âme.
Quand la chaleur et la camaraderie sont évidentes parmi les
membres d’une présidence, des sentiments comparables se
répercutent dans la congrégation tout entière.
De la même façon, quand les épiscopats et les
présidences se concentrent sur la mission de l’Église,
les autres conseils tenus dans les diverses organisations de l’Église
suivent leur initiative et travaillent à proclamer l’Évangile,
à perfectionner les saints et à racheter les morts.
De
grandes choses peuvent arriver quand les membres des épiscopats
et des présidences travaillent ensemble d’une manière
constructive. Il n’y a pas très longtemps, j’ai
entendu parler des membres de la présidence d’une classe
des Abeilles dans une petite ville du Middle West qui étaient
découragées et soucieuses parce que beaucoup des filles
de leur âge avaient déménagé. Avec l’aide
de leur consultante et les encouragements du second conseiller de
l’épiscopat, elles ont décidé de faire
quelque chose. Elles ont invité leur classe à consacrer
leur jeûne du dimanche de jeûne suivant à demander
au Seigneur d’envoyer dans leur paroisse de nouvelles familles
comptant des filles de l’âge des Abeilles.
Dans
la classe, tout le monde a participé. Tout juste deux semaines
plus tard, une fille qui allait bientôt avoir douze ans a
emménagé dans la paroisse. Elle s’inquiétait
de trouver de nouvelles amies dans la paroisse et a été
grandement rassurée de rencontrer un groupe de filles qui
étaient prêtes à l’accueillir à bras
ouverts parce qu’elles voyaient dans son arrivée une
réponse à leurs prières. Quelques semaines plus
tard, une autre fille de l’âge des Abeilles a emménagé
et une troisième le mois suivant. Très tôt dans
leur vie, ces jeunes filles ont fait l’expérience du
pouvoir qui se manifeste quand les dirigeants et les membres d’une
organisation de l’Église dirigent leur foi et leurs
prières vers un but commun. Et comme cette histoire le
démontre, c’est la présidence de l’organisation
qui donne la vision à laquelle les autres adhéreront.
Il
peut sembler inhabituel, voire même incorrect de donner le nom
de conseil à une présidence ou à un épiscopat.
Mais c’est réellement de cela qu’il s’agit,
ou du moins, ce que cela devrait être. Bien que le président
de pieu, le président du collège des anciens ou
l’évêque détienne les clés de la
prêtrise et soit connu comme étant la personne qui prend
les décisions finales dans tous les domaines, cela ne signifie
pas qu’il doive avoir toutes les idées. Ceci est
également vrai pour les présidents des organisations
auxiliaires qui ne détiennent pas de clé de la prêtrise
mais assument des responsabilités de direction similaires au
sein de leur organisation respective. Les présidents et les
évêques avisés inviteront leurs conseillers à
participer et à parler librement. Les conseillers avisés
comprendront qu’il y a un temps pour parler et un temps où
ils doivent soutenir « le manteau » de la
présidence qui est distinct de tout autre. Sous la direction
de l’évêque ou du président, les réunions
de l’épiscopat ou de la présidence (ou dans le
cas des groupes des grands prêtres, les réunions de
direction du groupe) devraient être caractérisées
par une discussion ouverte et libre sur les problèmes
importants auxquels l’organisation doit faire face. L’apport
des conseillers doit aussi être sollicité et doit être
pris en considération attentivement et dans un esprit de
prière avant qu’une décision finale ne soit
prise.
APPELER
DES CONSEILLERS FORTS
Je
voudrais suggérer ce qui suit aux évêques et aux
présidents qui ont le désir sincère de diriger
leur organisation pour atteindre les buts spirituels et temporels du
Seigneur : quand, dans un esprit de prière, vous
réfléchissez pour choisir et appeler un nouveau
conseiller, assurez-vous que vous cherchez une personne qui est forte
là où vous sentez que vous avez des lacunes. Cela
signifie que vous devez avoir une vision juste de vos propres
aptitudes et faiblesses, tout comme vous devez avoir une vision juste
des capacités - et des lacunes - de ceux qui serviront à
vos côtés. Un président qui est porteur de
projets motivants mais qui est un piètre administrateur
devrait chercher des conseillers qui ont de bonnes compétences
administratives. De la même manière, un évêque
qui est excellent dans ses relations avec les enfants de la Primaire
peut avoir besoin de l’aide de conseillers qui sont plus
efficaces que lui pour travailler avec les collèges de la
Prêtrise d’Aaron et les Jeunes Filles ou pour s’occuper
de détails d’ordre organisationnel. L’apôtre
Paul a enseigné aux saints de Corinthe :
« Il
y a diversité de dons, mais le même Esprit ;
« diversité
de ministères, mais le même Seigneur ;
« diversité
d’opérations, mais le même Dieu qui opère
tout en tous.
« Or,
à chacun la manifestation de l’Esprit est donnée
pour l’utilité commune.
« En
effet, à l’un est donnée par l’Esprit une
parole de sagesse ; à un autre, une parole de
connaissance, selon le même Esprit ;
« à
un autre, la foi, par le même Esprit ; à un autre,
le don des guérisons, par le même Esprit ;
« à
un autre, le don d’opérer des miracles ; à
un autre, la prophétie ; à un autre, le
discernement des esprits ; à un autre, la diversité
des langues ; à un autre, l’interprétation
des langues.
« Un
seul et même Esprit opère toutes ces choses, les
distribuant à chacun en particulier comme il veut. »
(1 Corinthiens 12:4-11)
Les
évêques et les présidents raisonnables
reconnaîtront et apprécieront une telle diversité
de dons. Ils chercheront à accroître les compétences
de leur présidence, de leur épiscopat et des autres
conseils en incluant ceux qui apportent de nouveaux dons et
aptitudes. Paul a continué en comparant l’organisation
de l’Église - ou, dans notre contexte, le conseil de
l’Église - aux parties de notre corps et a insisté
sur l’importance de chaque partie pour un bon fonctionnement de
l’ensemble :
« Maintenant
Dieu a placé chacun des membres dans le corps comme il a
voulu...
« L’œil
ne peut pas dire à la main : Je n’ai pas besoin de
toi ; ni la tête dire aux pieds : Je n’ai pas
besoin de vous.
« Mais
bien plutôt, les membres du corps qui paraissent être les
plus faibles sont nécessaires...
« Vous
êtes le corps de Christ, et vous êtes ses membres, chacun
pour sa part.
« Et
Dieu a établi dans l’Église premièrement
des apôtres, secondement des prophètes, troisièmement
des docteurs, ensuite ceux qui ont le don des miracles, puis ceux qui
ont les dons de guérir, de secourir, de gouverner, de parler
diverses langues.
« Tous
sont-ils apôtres ? Tous sont-ils prophètes ?
Tous sont-ils docteurs ? Tous ont-ils le don des miracles ?
« Tous
ont-ils le don des guérisons ? Tous parlent-ils en
langues ? Tous interprètent-ils ?
« Aspirez
aux dons les meilleurs. » (1 Corinthiens 12:18, 21-22,
27-31)
Les
évêques et les présidents feraient bien
d’« aspirer aux dons les meilleurs »
quand ils appellent ceux qui serviront à leurs côtés.
Ne soyez pas intimidés par ceux dont les compétences et
les talents innés sont plus visibles - et peuvent sembler de
plus grande valeur - que les vôtres. Chaque personne peut
apporter une contribution particulière. Je dis bien :
chaque personne.
Quand
j’ai été appelé à servir en tant
que président de la mission canadienne de Toronto, je me suis
senti dépassé par le défi passionnant qui
m’attendait. Néanmoins, j’étais absolument
confiant que Dieu me qualifierait pour la tâche, sauf dans un
domaine : quand je suis arrivé au Canada, je ne
connaissais rien de Toronto et j’en connaissais encore moins
sur l’Église dans l’Ontario. Je ne savais pas où
se trouvaient les choses, je ne savais pas où l’Église
était forte ou faible, et je n’avais aucune idée
des personnes qui pourraient m’aider au mieux dans ce
ministère. Je suis reconnaissant que le Seigneur m’ait
inspiré à appeler deux hommes extraordinaires comme
conseillers. C’étaient des dirigeants de la prêtrise
expérimentés, dotés d’une connaissance des
gens et de l’histoire locale de l’Église qui était
si importante pour les saints des derniers jours dans la région
de Toronto. Ces deux conseillers, par leur vision et leur savoir,
étaient inestimables à mes yeux et pour l’œuvre
que nous accomplissions au Canada. Ils avaient une connaissance que
je n’aurais jamais pu avoir et j’appréciais de
plus en plus au fil des années leur façon de m’aider
parce qu’ils apportaient dans notre présidence un vécu
et une expérience que je n’avais pas. En conséquence,
notre présidence – et, pas tout à fait par
hasard, ma présidence en tant que président de mission
– a été améliorée, mieux remplie et
plus efficace.
Mon
expérience en tant qu’évêque et en tant que
président de mission m’a enseigné le caractère
vital du rôle des conseillers pour le succès de toute
présidence ou épiscopat. Une fois encore, la vie de
Moïse illustre le principe que nous évoquons. Pendant une
grande bataille entre le peuple d’Amalek et les enfants
d’Israël, Moïse se tenait sur une colline, la verge
de Dieu dans la main. « Lorsque Moïse élevait
sa main, Israël était le plus fort ; et lorsqu’il
baissait sa main, Amalek était le plus fort. Les mains de
Moïse étant fatiguées, ils prirent une pierre
qu’ils placèrent sous lui, et il s’assit dessus.
Aaron et Hur soutenaient ses mains, l’un d’un côté,
l’autre de l’autre ; et ses mains restèrent
fermes jusqu’au coucher du soleil. » (Exode
17:11-12)
Dans
un sens très réel, les conseillers des dirigeants de la
prêtrise et des organisations auxiliaires ont le même
rôle qu’Aaron et Hur pour Moïse : ils
soutiennent et gardent fermement les choses.
TENIR
DES RÉUNIONS DE PRÉSIDENCE ET D’ÉPISCOPAT
EFFICACES
J’aimerais
faire plusieurs suggestions pour aider les épiscopats et les
présidences à accomplir la mission de l’Église
au cours de leurs réunions de présidence. Premièrement,
comme nous l’avons indiqué au chapitre 3, restez
concentrés sur les choses qui ont le plus d’importance.
On peut facilement se fourvoyer dans des détails
administratifs. Les dirigeants de l’Église seront plus
efficaces si leur intérêt premier se porte sur la
réponse aux besoins des personnes et des familles. Les
présidences et les épiscopats devraient se concentrer
sur l’objectif d’amener des âmes au Christ grâce
aux ordonnances et aux alliances de l’Évangile. Le
président Boyd K. Packer a dit :
« Nous
vous encourageons vivement à vous concentrer maintenant sur la
mission de l’Église plutôt que simplement gérer
des organisations et des programmes...
« Vous
vous demandez peut-être comment mettre en œuvre la
mission de l’Église dans la vie des gens. Où
devez-vous concentrer votre attention et votre énergie ?...
« Nous
devons réaliser l’immortalité et la vie éternelle
de l’homme en nous concentrant sur les ordonnances et les
alliances qui y sont associées...
« Si
nous mettons dans notre esprit les mots ordonnances et alliances et
que nous levons les yeux, la lumière passera. Ensuite, vous
saurez comment vous positionner et tracer votre route...
« Un
test utile à appliquer pour chaque décision importante
prise par un dirigeant dans l’Église est de savoir si la
direction choisie mène vers les alliances ou en éloigne...
« Nous
ferions bien de nous assurer que dans l’administration des
organisations de l’Église, toutes les routes mènent
au temple. Car c’est là que nous sommes préparés
en tout à nous qualifier pour entrer en la présence du
Seigneur. » (Séminaire des représentants
régionaux, 3 avril 1987, p. 3-5)
Pour
accomplir cela, vous devriez vous assurer que l’ordre du jour
écrit de chaque réunion de présidence,
particulièrement au sein de la paroisse et du collège,
se concentre prioritairement sur les gens plutôt que sur les
programmes et ensuite vous assurer que vous suivez cet ordre du jour.
Chaque réunion devrait viser un but et commencer et finir à
l’heure. Si vous êtes l’officier président,
laissez suffisamment de temps pour discuter des besoins des gens.
Prenez en considération chaque nom mentionné sur
l’ordre du jour en invitant vos conseillers à donner des
idées et des recommandations pour aider la personne dont il
est question à progresser grâce aux ordonnances et aux
alliances de l’Évangile. Après une écoute
sincère et attentive de ces recommandations, prenez une
décision ou donnez une tâche qui aura pour résultat
une action spécifique et mesurable. Il est important de
prendre de telles décisions dans un esprit de prière et
il est important aussi que vous et vos conseillers soyez d’accord
sur l’action à entreprendre.
Bien
sûr, il n’est généralement pas suffisant de
parler de ce qui devrait être fait. Nous devons aussi le faire.
Toutes les décisions et tâches doivent être
enregistrées et communiquées à ceux qui sont
chargés de les mener à bien. Chaque tâche devrait
faire l’objet d’un suivi par un membre de l’épiscopat
ou de la présidence à qui on devrait demander de
« revenir et faire rapport » à une date
précise (une liste des tâches en cours, mise à
jour par votre secrétaire ou secrétaire exécutif,
vous permettra de demander un compte-rendu bref sur toutes les tâches
lorsque la date est atteinte). Aussi, quand une tâche est
déléguée, elle devrait normalement être
donnée en terme de « quoi » plutôt
que de « comment » ; c’est-à-dire
que la personne qui la reçoit doit être responsable d’un
résultat à atteindre plutôt que d’être
chargée d’appliquer une méthode précise.
Ceci lui permet de rechercher l’inspiration et d’exercer
sa créativité, en accord avec les règles et les
procédures établies de l’Église, pour
accomplir la tâche qui lui a été confiée.
LES
AUTRES CONSEILS DE L’ÉGLISE
La
structure de l’Église comprend d’autres conseils
importants. Comme les épiscopats et les présidences,
ces conseils sont généralement plus petits que les
conseils de pieu et de paroisse mais sont aussi chargés
d’accomplir l’œuvre du Seigneur. Parmi ceux-ci on
trouve les comités des organisations auxiliaires, les comités
des groupes et des collèges, les entretiens personnels de
prêtrise et les entretiens d’instruction au foyer. Les
principes et les suggestions dont nous avons parlé à
propos des épiscopats et des présidences s’appliquent
aussi de nombreuses façons à ces autres conseils.
Par
exemple, l’évêque a un entretien au moins tous les
trimestres avec le président du collège des anciens et
le chef du groupe des grands prêtres pour parler avec eux des
« progrès des personnes et des familles de la
paroisse ». En tenant conseil lors de ces entretiens,
l’évêque « met les moyens de la
paroisse à la disposition des dirigeants de la prêtrise
pour accomplir leur responsabilité d’instruire et de
fortifier les pères, les familles et les membres seuls et de
veiller sur eux. Les dirigeants, quant à eux, mettent les
moyens du collège ou du groupe à la disposition des
membres de l’épiscopat dans le cadre de leurs
responsabilités. » (Manuel du Dirigeant de la
Prêtrise de Melchisédek, p. 22, manuel refondu dans les
actuels Manuels 1 et 2, ndt)
De
même, les comités de groupe et de collège sont
formés pour mener à bien les trois missions de
l’Église. Il est demandé aux dirigeants de la
Prêtrise de Melchisédek « d’organiser
trois comités pour aider leurs membres à proclamer
l’Évangile, à perfectionner les saints et
racheter les morts. Bien utilisés, ces comités peuvent
réduire la charge de travail des dirigeants de la prêtrise
et donner aux membres de bonnes occasions de participation… Un
membre de la présidence du collège ou l’un des
dirigeants du groupe est responsable d’un comité. ».
À
propos de l’organisation des collèges de la Prêtrise
de Melchisédek, le président Stephen L. Richards a dit
un jour :
« Maintenant,
mes frères des présidences des collèges de la
prêtrise : Vous avez besoin de ces conseils et je n’hésite
pas à vous donner l’assurance, si vous voulez conférer
en conseil tel que cela est attendu de vous, que Dieu vous donnera
les solutions aux problèmes que vous rencontrez qui concernent
vos collèges. Et il vous permettra de trouver le moyen et la
façon de vous approcher des hommes que vous souhaiteriez
toucher pour les amener à être en accord avec votre
collège et de les voir profiter de son esprit... Peu importe
combien de comités vous organisez, la présidence du
collège est responsable de chaque homme du collège ;
et je suis sûr que vous ne pouvez pas être déchargé
de cette responsabilité, quoi que vous voudrez avoir
l’assistance de tous ceux qui veulent vous aider. »
(Conference Report, octobre 1953, p. 86)
« VOUS
METTRE D’ACCORD SUR MA PAROLE »
Je
crois que nous négligeons parfois le pouvoir immense d’un
autre type de conseil de la prêtrise pour amener les familles
et les personnes au Christ : l’entretien d’instruction
au foyer. C’est essentiellement grâce à cet
entretien que les dirigeants de collège et de groupe peuvent
apporter la vision et la direction nécessaires au programme
d’instruction au foyer de la prêtrise, qui est « la
façon du Seigneur de veiller sur les saints. Par
l’enseignement au foyer, les frères de la prêtrise
sont associés au Seigneur dans l’accomplissement de ses
desseins. » (Manuel du Dirigeant de la Prêtrise de
Melchisédek, p. 5, manuel refondu dans les actuels Manuels 1
et 2, ndt)
Je
fais référence à l’entretien d’instruction
au foyer en tant que conseil de la prêtrise en raison de son
objectif sacré et parce que le Seigneur a promis que « là
où deux ou trois sont assemblés en mon nom... voici, je
serai là au milieu d’eux. » Quand nous lisons
cette promesse dans un contexte scripturaire, nous pouvons voir que
cela s’applique spécifiquement à ceux qui se
rencontrent dans le but d’apprendre ce que le Seigneur voudrait
qu’ils fassent : « Je vous dis encore que, si
deux d’entre vous s’accordent sur la terre pour demander
une chose quelconque, elle leur sera accordée par mon Père
qui est dans les cieux. Car là où deux ou trois sont
assemblés en mon nom, je suis au milieu d’eux »
(Matthieu 18:19-20). Il a fait la même promesse à ses
serviteurs à notre époque : « En
vérité, en vérité, je vous le dis, comme
je l’ai dit à mes disciples — là où
deux ou trois sont assemblés en mon nom, pour quoi que ce
soit, voici, je serai là au milieu d’eux — de
même, je suis au milieu de vous. » (D&A 6:32)
Tenir
conseil ensemble pour s’accorder sur la volonté du
Seigneur semble être un des thèmes importants des
Écritures. Considérez cette révélation
donnée par l’intermédiaire de Joseph Smith, le
prophète : « Car en vérité, je
le dis, puisque vous vous êtes assemblés selon le
commandement que je vous avais donné, que vous êtes
d’accord en ce qui concerne ce sujet particulier et que vous
avez interrogé le Père en mon nom, ainsi donc, vous
allez recevoir » (D&A 42:3). Et à nouveau :
« Ecoutez, ô anciens de mon Église que j’ai
appelés, voici, je vous donne le commandement de vous
assembler pour vous mettre d’accord sur ma parole ; et
vous recevrez ma loi, par la prière de votre foi, afin de
savoir comment gouverner mon Église et avoir tout en ordre
devant moi. » (D&A 41:2-3)
Ceci
décrit exactement le but des entretiens d’instruction au
foyer. Leur seule fonction est de permettre au dirigeant de la
prêtrise et à l’instructeur au foyer de tenir
conseil ensemble dans un esprit de prière et de s’accorder
sur une série d’actions qui aideront les membres du
collège et leur famille à aller au Christ et à
être rendus parfaits en lui (voir Moroni 10:32). Le président
Ezra Taft Benson a dit : « Nous demandons aux
dirigeants de collège de procéder tous les mois à
des entretiens d’enseignement au foyer spirituels. Au cours de
ces entretiens, ils entendront un rapport des activités, des
instructeurs au foyer, évalueront les besoins actuels, leur
confieront des tâches pour le mois suivant et les instruiront,
les édifieront et leur apporteront de l’inspiration pour
leur appel sacré. Dans le cadre de ces entretiens, les
dirigeants ont l’occasion de mesurer les progrès et de
mieux servir les membres qui leur ont été confiés. »
(« Aux instructeurs au foyer de l’Église »,
L’Étoile, juillet 1987, p. 50)
Cette
tâche exige une vision et un engagement certains de la part des
dirigeants de la Prêtrise de Melchisédek, mais elle peut
être remplie. Un jeune président d’un collège
d’anciens a rappelé quelques-uns des évènements
qui l’ont aidé à découvrir la valeur des
entretiens d’instruction au foyer :
« Quand
j’ai été appelé à servir en tant
que président de collège, je ne pense pas que j’avais
réellement un témoignage des entretiens d’instruction
au foyer, et j’imagine que mon attitude a déteint sur
mes conseillers et les membres du collège. Je ne planifiais
pas les entretiens aussi souvent que je le devais et quand j’essayais
de les planifier, la plupart des instructeurs au foyer n’étaient
pas très enthousiastes pour y venir. L’un d’eux
m’a même demandé : « Pourquoi
devons-nous nous rencontrer pour ce qui ne prendrait que deux minutes
au téléphone ? »
« Au
cours de l’un de mes entretiens trimestriels avec le président
de pieu, j’ai mentionné ce problème que nous
avions. Nous en avons parlé un moment et il m’a aidé
à comprendre pourquoi nous avions du mal à faire venir
les frères aux entretiens d’instruction au foyer. Il m’a
lu un verset des Doctrine et Alliances qui dit que le devoir du
dirigeant de la prêtrise est de « siéger en
conseil » avec les membres de son collège et « de
les instruire conformément aux alliances » (D&A
107:89). Il a ensuite expliqué que le contenu concret d’un
entretien d’instruction au foyer est d’examiner ensemble
la façon d’aider chaque membre du collège à
aller au Christ.
« Il
a dit que notre présidence aurait plus de succès si
nous concentrions chaque entretien sur la question : « Qu’est-ce
que le Seigneur veut que nous fassions pendant les trente prochains
jours pour aider chaque frère et sa famille à se
rapprocher des ordonnances et des alliances du temple ? »
Il a aussi suggéré quelques moyens d’assurer le
suivi des décisions et des tâches qui seraient discutées
pendant les entretiens.
« Lors
de notre réunion de présidence suivante, j’ai
parlé avec mes conseillers de ma discussion avec le président
de pieu. Nous nous sommes mis d’accord pour avoir des
entretiens plus réguliers et essayer une approche différente.
Je me souviens que nous avons organisé trois ou quatre équipes
d’instruction au foyer ce soir-là et que nous étions
beaucoup plus attentifs que d’habitude. Quand nous avons prié
à la fin de la réunion, nous avons tous eu un bon
sentiment à propos de nos décisions. Je pense que les
choses ont vraiment commencé à changer dans notre
collège à partir de cette réunion.
« Ce
dimanche-là, au lieu de simplement distribuer les nouvelles
affectations d’instruction au foyer comme nous le faisions
d’habitude, nous avons eu un entretien avec chaque instructeur
au foyer qui avait une nouvelle affectation et avons expliqué
ce que nous attendions de lui. Certains étaient plus
enthousiastes que d’autres mais je me souviens tout
particulièrement de l’entretien que j’ai eu avec
Gary Martinez. Gary était l’un de ceux qui pensaient que
nous devions avoir nos entretiens au téléphone. J’étais
un petit peu nerveux à l’idée de lui demander de
me rencontrer mais cela n’a pas semblé le gêner.
« Après
que nous nous soyons agenouillés et que nous ayons prié,
j’ai passé quelques minutes à parler à
Gary de ses nouvelles familles. Ed Barker était l’un des
hommes sur la liste. Il avait emménagé dans la paroisse
quelques semaines auparavant. J’ai dit à Gary que nous
l’appelions « en mission » pour aider Ed
à recevoir la prêtrise de Melchisédek et à
amener sa famille au temple. Je lui ai dit que mes conseillers et moi
avions prié à ce sujet et que nous ressentions qu’il
était l’homme que le Seigneur voulait comme instructeur
au foyer de cette famille. Gary a dit qu’il ferait de son mieux
et il semblait sérieux à ce sujet. Je lui ai demandé
s’il voulait venir à un entretien d’instruction au
foyer chaque mois pour que nous puissions parler des moyens
d’atteindre le but que nous nous étions fixé à
propos d’Ed. Il a souri quand j’ai dit cela mais il a été
d’accord pour venir.
Une
des raisons pour lesquelles nous avions désigné Gary
comme instructeur au foyer d’Ed était qu’ils
aimaient tous les deux bricoler des voitures et qu’il serait
facile pour Gary de passer du temps chez Ed. Lors de nos entretiens,
Gary et moi parlions de l’étape suivante pour aider la
famille Barker à aller au temple et j’ai pu voir qu’il
prenait son « appel en mission » très au
sérieux. Notre première étape, avec l’aide
de la présidence de la Primaire, a été
d’intégrer le fils d’Ed qui avait neuf ans dans le
programme des louveteaux. Après cela, Gary a réussi à
faire venir Ed et sa femme, Julie, à l’église une
ou deux fois. Un mois, il a pu faire faire une prière à
Ed et quelques semaines plus tard, la famille Barker allait chez lui
pour la Soirée familiale. J’écrivais toujours les
buts sur lesquels nous nous accordions et lors de l’entretien
suivant Gary me disait s’il avait été en mesure
de les accomplir. La plupart du temps il réussissait, mais pas
toujours.
« Au
bout de sept ou huit mois après que Gary a commencé, et
après une discussion que j’avais eue avec l’évêque,
j’ai ressenti que le moment était venu d’inviter
Ed à se préparer ainsi que sa famille à aller au
temple. Je me souviens de l’entretien quand Gary et moi en
avons parlé. Il avait l’air vraiment sérieux et
semblait un peu inquiet mais il a dit qu’il le ferait. Nous
nous sommes agenouillés et avons prié à ce
propos et l’Esprit était vraiment présent. Je lui
ai dit que tout le conseil de paroisse prierait pour lui et la
famille Barker ce mois-là, ce que nous avons fait.
Ed
et Julie ont été d’accord pour assister au
séminaire de préparation au temple et Ed a été
ordonné ancien lors de la conférence de pieu suivante.
Il a même demandé à Gary de l’ordonner.
Mais le jour qui a compté le plus pour nous tous a été
le samedi quand Ed et Julie et leur fils ont été
scellés dans le temple pour le temps et toute l’éternité.
Ed et Gary sont tous deux des hommes grands et costauds mais ils ont
versé des larmes quand ils se sont étreints dans la
salle de scellement ce jour-là.
Lors
de notre entretien suivant, Gary et moi avons simplement parlé
de ce qui était arrivé au cours de l’année
précédente et de ce que cela signifiait pour nous. Il
m’a dit : « Quand tu m’as demandé
de demander à Ed d’amener sa famille au temple, j’ai
été quelque peu effrayé. Quand nous avons prié
à ce propos, j’ai su que c’était juste mais
j’ai su aussi que je ne pourrais pas y parvenir seul. J’avais
vraiment besoin de l’aide du Seigneur. Et je pense qu’il
m’a aidé. Alors que je me trouvais dans la salle de
scellement avec la famille Barker, j’ai soudain réalisé
que j’avais été un instrument dans les mains du
Sauveur pour aider à les amener à lui et dans le
temple. Cela s’est passé exactement comme lorsque nous
en parlions lors de nos entretiens. Cela a été une des
plus belles expériences de ma vie. »
« Depuis,
je n’ai plus jamais eu de difficulté à faire
venir Gary à un entretien d’instruction au foyer. En
fait, il est un des plus fidèles instructeurs au foyer dans
notre collège, tout comme Ed. »
Le
président James E. Faust a dit : « Nous devons
faire tout ce qui est en notre pouvoir pour nous assurer qu’aucun
membre de l’Église ne quitte cette terre sans avoir reçu
les ordonnances et les alliances du temple nécessaires... En
gardant les alliances du temple, nous plaçons le Sauveur au
centre de notre vie, développons un plus grand amour pour les
autres, recevons la protection contre les influences du mal et
obtenons la force spirituelle, le bonheur, la paix de l’esprit
et la vie éternelle. » (discours donné lors
d’un séminaire des représentants régionaux,
le 1er avril 1988 ; cité dans Church News, 9 avril 1988,
p. 5)
Tout
type de conseil dans l’Église, qu’il soit grand ou
petit, est vraiment essentiel à l’œuvre sacrée
d’amener des âmes au Seigneur. Puisse le Seigneur bénir
chacun d’entre nous tandis que nous nous acquittons de notre
intendance dans son royaume, agissons sous la direction de son Esprit
et suivons le modèle divin qu’il a révélé
par l’intermédiaire de ses prophètes.
CHAPITRE
7 : LES CONSEILS DISCIPLINAIRES
Plus
j’avance en âge, plus je suis reconnaissant au Seigneur
de nous avoir donné un plan pour nous aider à croître
et à progresser. Dans le cadre de ce plan, il nous a enseigné
la manière de surmonter les erreurs graves et le péché.
Son désir est que tous ses enfants reviennent à lui,
qu’ils partagent tous le fruit précieux de la vie
éternelle (voir Ézéchiel 18:21-23).
Grâce
à la miséricorde de Dieu pour ses enfants, son plan
donne à celui qui tombe en transgression l’occasion de
trouver le pardon. Le processus du repentir n’est pas toujours
facile ; dans nombre de cas, il ne peut être accompli que
par la discipline officielle de l’Église. Ainsi, Dieu a
inspiré la mise en place d’un autre conseil important de
l’Église : le conseil disciplinaire. Dans les pages
suivantes, je vais parler de ce remarquable outil inspiré par
l’amour. Ce ne sera pas une revue complète des conseils
disciplinaires mais plutôt un ensemble de sentiments,
d’impressions et de conseils sur ce sujet sacré. Les
dirigeants de la prêtrise doivent se référer au
Manuel d’Instructions Générales [devenu Manuel d'Instructions de l'Église, puis Manuel 1 : Présidents de pieu et évêques,
ndt] pour un exposé approfondi de la procédure et des
principes en matière de discipline.
Le
Seigneur et ceux qui le représentent dans son Église se
tiennent prêts à accueillir à bras ouverts tous
ceux qui s’égarent. La Première Présidence
a fait cette invitation :
En
toute sincérité, nous exprimons notre amour et notre
gratitude pour les frères et les sœurs de partout. Nous
sommes soucieux de ceux qui sont moins pratiquants, d’autres
qui sont devenus critiques et sont enclins à trouver des
fautes et de ceux qui ont été disqualifiés ou
excommuniés à cause de transgressions graves. Nous
tendons la main à tous avec amour. Nous sommes désireux
de pardonner... Nous encourageons les membres de l’Église
à pardonner à ceux qui ont pu leur faire du tort. À
ceux qui ont cessé toute activité dans l’Église
et à ceux qui sont devenus critiques, nous disons :
« Revenez. Revenez et faites-vous un festin à la
table du Seigneur et goûtez de nouveau aux fruits délicieux
et satisfaisants de la communion avec les saints. » (« An
Invitation to Come Back », p. 3)
Quand
des membres de l’Église doivent se voir retirer
certaines bénédictions, l’objectif du Seigneur
est de les enseigner aussi bien que de les sanctionner. Les conseils
disciplinaires de paroisse et de pieu tenus pour appliquer les
mesures disciplinaires de l’Église ne sont pas complets
tant qu’ils ne sont pas suivis d’un conseil de
réadmission et de retour dans l’Église. Bien que
l’œuvre de ces conseils soit moins publique et
généralement moins visible que les autres conseils de
paroisse et de pieu, elle a néanmoins des répercussions
dans la vie d’un certain nombre de personnes et de familles
dans l’Église et elle mérite qu’on s’y
attarde.
Je
me souviens qu’étant enfant, il m’arrivait de me
présenter à la table du dîner dans une tenue
négligée. Sagement, ma mère m’envoyait
dans une autre pièce pour que je m’apprête et
revienne ensuite. Mes parents auraient été peinés
si je m’étais offensé et si je m’étais
enfui (ce qui aurait d’ailleurs été stupide). De
la même manière, il arrive que les serviteurs du
Seigneur sentent qu’ils doivent, dans un souci d’amour,
envoyer quelques-uns des enfants de Père céleste dans
une autre pièce pour qu’ils puissent en revenir à
nouveau propres. Le Seigneur ne veut pas que nous « manquions
le repas ». Au contraire, il a préparé un
festin pour ceux qui reviennent de l’autre pièce propres
et purs. En réalité, il est terriblement attristé
quand quelqu’un décide d’être impur et de
sauter le repas, ou trouve une excuse pour être offensé
ou s’éloigner. Son désir est de donner à
chacun la chance de tout recommencer.
J’ai
connu quelques personnes rebelles qui n’ont pas tenu compte des
commandements et ont transgressé les lois de Dieu. J’ai
vu la détresse et la peine qui en découlaient. J’ai
aussi vu leur joie quand, redevenues humbles et pleinement
repentantes, elles sont revenues à l’Église et
ont reçu la restitution de leur prêtrise et de toutes
les bénédictions du temple.
Il
y a quelque temps, la Première Présidence m’a
demandé de rendre visite à un homme au cours d’un
voyage pour me rendre à une conférence de pieu. Cet
homme avait été excommunié de l’Église,
s’était totalement repenti et avait été
trouvé digne d’être réadmis dans l’Église
par le baptême. Mais le baptême ne lui avait pas rendu sa
prêtrise et ses bénédictions du temple. J’étais
chargé de procéder à cela au nom du Seigneur et
sous la direction du président de l’Église.
Le
président de pieu, le représentant régional et
moi-même avons trouvé l’homme sur un lit
d’hôpital. Il souffrait d’une maladie qui le
rendait incapable de bouger ou de parler. En le voyant, j’ai
réalisé qu’il serait impossible de faire
l’entretien habituel. Au lieu de cela, j’ai ressenti que
je devais avoir un entretien avec sa femme qui était présente.
Nous avons trouvé une chambre vide et j’ai eu un
merveilleux entretien avec cette femme, mère de huit enfants.
Elle était restée aux côtés de son mari,
fidèle dans tous ses combats et difficultés.
Maintenant, tout comme son mari, elle désirait ardemment qu’il
retrouve ses bénédictions.
Quand
nous sommes revenus dans la chambre du mari, j’ai demandé
à sa femme de m’aider à communiquer avec lui.
Pendant les deux années où son corps s’était
détérioré, il avait mis au point un moyen de
communiquer par les yeux. Je me suis penché au-dessus du lit
et j’ai dit : « Je m’appelle frère
Ballard. J’ai été envoyé ici par le
président de l’Église. J’ai l’autorisation
de vous rendre vos bénédictions. Le souhaitez-vous ? »
J’ai rapidement vu que je n’aurais pas besoin de l’aide
de sa femme. Des larmes emplissaient ses yeux et coulaient le long de
ses joues en réponse affirmative.
J’ai
placé mes mains sur sa tête et, en prononçant les
paroles appropriées dans ce cas, lui ai rendu la Prêtrise
de Melchisédek. Il sanglotait. C’était peut-être
les premiers sons qu’il exprimait depuis un certain temps. Je
lui ai rendu son office dans la prêtrise. Ensuite, par le
pouvoir de la prêtrise, je lui ai restitué la sainte
dotation qu’il avait reçue quand il était allé
au temple la première fois. Finalement, je lui ai rendu ce qui
avait peut-être le plus de valeur à ses yeux : son
scellement à sa femme et à ses enfants.
À la fin de la bénédiction, nous étions tous très
émus. J’ai regardé sa femme et j’ai eu
l’impression que je devais la bénir aussi. J’ai
dit : « Sœur, aimeriez-vous que je vous donne
une bénédiction ? »
« Oh,
j’aimerais beaucoup avoir une bénédiction, frère
Ballard », a-t-elle répondu. « Je n’ai
pas eu de bénédiction depuis longtemps. »
Je
lui ai demandé de s’asseoir. Ensuite, les autres
dirigeants de la prêtrise se sont joints à moi en
plaçant leurs mains sur sa tête. Mais les mots ne sont
pas venus quand j’ai essayé de la bénir. J’ai
soudain compris ce qui faisait obstacle à l’Esprit. Nous
avons ôté nos mains de sa tête et j’ai dit :
« Frères, approchons la chaise du lit . »
Nous avons poussé la chaise assez près du lit pour que
je puisse lever la main du mari et la placer sur la tête de sa
femme. Quand nous avons recommencé la bénédiction,
les mots ont afflué. Des bénédictions ont été
données et la conviction et le réconfort ont suivi.
Depuis,
j’ai pensé à la merveilleuse leçon que
cette expérience nous enseigne. Cet homme avait péché
et il avait été requis par son Père céleste
aimant qu’il se repente pour qu’il puisse être
digne d’être à nouveau compté parmi les
saints. Par la suite, il avait fait la volonté de notre Père
céleste. Il avait changé sa vie, il s’était
repenti. Maintenant, de retour dans l’Église et en voie
de progression, il était digne de retrouver ses plus grandes
bénédictions. Il était capable d’utiliser
immédiatement la prêtrise qui lui avait été
rendue et d’aider à donner à sa femme une
bénédiction de la prêtrise.
LES
OPTIONS DISCIPLINAIRES
Quand
un évêque (ou, dans quelques cas, un président de
pieu) est avisé d’une transgression, habituellement par
la confession de la personne concernée, il tient premièrement
conseil avec elle. Si le péché n’est pas grave,
l’évêque peut juger par inspiration qu’une
action disciplinaire n’est pas nécessaire. Il peut
continuer à donner des conseils et des avertissements à
la personne pour l’aider à résister à la
tentation et à éviter une transgression plus grave.
Une
autre possibilité qu’a l’évêque est
de placer la personne en mise à l’épreuve non
officielle, ce qui restreint temporairement ses droits de membre de
l’Église comme le droit de prendre la Sainte-Cène,
d’avoir un poste dans l’Église ou d’entrer
dans le temple. De plus, il peut demander à la personne de
faire des changements positifs spécifiques dans son attitude,
de lire des Écritures ou de la littérature de l’Église
choisies et d’assister aux réunions de l’Église.
Aucun enregistrement officiel d’une mise à l’épreuve
non officielle n’est fait, ni conservé. L’évêque
garde un contact étroit avec la personne et peut interrompre
la période de mise à l’épreuve quand il
sent que c’est le moment de le faire.
Dans
les cas énoncés, la discipline non officielle peut
annuler la nécessité d’une action disciplinaire
officielle et par conséquent la réunion d’un
conseil. Puisque le repentir et un retour à une conduite
meilleure sont les objectifs premiers de la plupart des actions
disciplinaires de l’Église, l’évêque
ou le président de pieu peut ressentir que la personne a fait
ou est en train de faire tout ce qui est nécessaire pour se
repentir et qu’un conseil disciplinaire serait inutile.
D’un
autre côté, l’esprit d’inspiration ou la
gravité de la transgression peuvent nécessiter que le
dirigeant de l’Église réunisse un conseil
disciplinaire. Un conseil disciplinaire est obligatoire pour
certaines offenses sérieuses et spécifiques telles que
le meurtre et l’inceste ainsi que pour des transgressions
graves commises par une personne détenant un poste en vue dans
l’Église. Dans ce contexte, une transgression grave
signifie une atteinte importante à la morale, comme la
tentative de meurtre, le viol, les sévices sexuels, le fait
d’infliger intentionnellement des blessures graves à
d’autres, l’adultère, la fornication, les
relations homosexuelles, les sévices aux enfants (sexuels ou
physiques), les sévices à son conjoint, l’abandon
délibéré des responsabilités familiales,
le vol, le cambriolage, le détournement de fonds, la vente de
drogue, la fraude, le faux témoignage, ou le parjure.
Dans
les Écritures, le Seigneur a donné des directives au
sujet des conseils disciplinaires de l’Église (voir D&A
102). Le conseil y est présenté comme une procédure
d’aide, une procédure d’amour et de prévenance
qui témoigne de la plus grande considération pour le
salut et la bénédiction du transgresseur.
LE
BUT DES CONSEILS DISCIPLINAIRES
Les
membres de l’Église demandent parfois pourquoi l’Église
tient des conseils disciplinaires. La réponse consiste en
trois points : (1) sauver l’âme du transgresseur ;
(2) protéger les innocents ; (3) sauvegarder la pureté,
l’intégrité et la bonne image de l’Église.
La
Première Présidence a donné l’instruction
qu’un conseil disciplinaire doit être tenu en cas de
meurtre, d’inceste, d’apostasie, ou de propagation ou
enseignement de doctrines apostâtes ou opposées à
l’Église. En plus de ces cas et de ceux qui concernent
un dirigeant en vue dans l’Église, un conseil
disciplinaire doit être tenu quand le transgresseur est un
prédateur qui représente une menace pour les autres,
quand la personne montre une série de récidives de
transgressions graves ou quand une transgression grave est de
notoriété publique.
Bien
qu’il ne soit pas obligatoire de tenir un conseil pour une
personne qui n’a pas un poste en vue dans l’Église,
un tel conseil devrait être envisagé lorsqu’un
membre de l’Église commet une transgression grave telle
que celles déjà mentionnées.
Les
conseils disciplinaires ne sont pas appelés à traiter
des affaires civiles ou criminelles. En fait, les inculpations
peuvent nécessiter ou non la discipline de l’Église.
La décision d’un tribunal civil peut aider à
décider si un conseil disciplinaire de l’Église
devrait être réuni. Cependant, la décision d’un
tribunal civil ne dicte pas la décision d’un conseil
disciplinaire.
On
ne tient pas de conseil disciplinaire pour des choses telles que ne
pas payer la dîme, ne pas obéir à la Parole de
Sagesse, ne pas assister aux réunions de l’Église
ou ne pas recevoir les instructeurs au foyer. On n’en tient pas
dans les cas de faillite ou du non-paiement de dettes. Ils ne sont
pas prévus pour régler les disputes entre membres de
l’Église. On n’en tient pas non plus pour les
personnes qui demandent à ce que leur nom soit rayé des
registres de l’Église, sauf quand une personne qui a
commis une transgression grave demande que son nom soit rayé
pour échapper à une excommunication ou à une
disqualification. Le retrait du nom d’une personne des
registres de l’Église est un acte très grave mais
est traité par une action administrative.
L’épiscopat,
après consultation du président de pieu, a la
responsabilité et l’autorité de tenir des
conseils disciplinaires pour les membres de la paroisse. Néanmoins,
si un détenteur de la Prêtrise de Melchisédek est
susceptible d’être excommunié, le problème
est transmis à la présidence de pieu, qui, avec l’aide
du grand conseil, peut réunir un conseil disciplinaire de pieu
pour ce détenteur de la Prêtrise de Melchisédek.
Si
une personne estime qu’elle a été traitée
injustement par un conseil disciplinaire de l’Église,
elle peut faire appel. L’appel d’une décision du
conseil disciplinaire de paroisse remonte à la présidence
de pieu et au grand conseil. Au-delà, tout appel va à
la Première Présidence pour être pris en
considération.
Les
missions, les districts et les branches ont des juridictions
semblables à celles des pieux et des paroisses, les présidents
de mission ayant juridiction sur les missionnaires et les membres des
branches dans les districts des missions.
COMMENT
FONCTIONNENT LES CONSEILS DISCIPLINAIRES ?
Après
convocation et confirmation du rendez-vous, le conseil disciplinaire
se réunit. Il commence par une prière d’ouverture,
suivie d’une déclaration de l’officier président
ou de son représentant désigné sur l’inconduite
signalée. Si la personne nie l’inconduite signalée,
on présente la preuve de l’inconduite. La personne peut
présenter ensuite ses témoins et ses preuves et peut
ajouter tout commentaire ou déclaration sur ses sentiments et
les étapes du repentir qu’il a engagées, si c’est
le cas. Après avoir répondu aux questions de
clarification posées par le conseil, la personne se retire, et
les dirigeants délibèrent et prient ensemble.
Finalement, la décision repose sur l’officier président
qui se prononce sous l’inspiration. On demande aux autres
dirigeants de la prêtrise concernés de soutenir la
décision et on résout les différences de point
de vue.
Le
conseil prend en considération plusieurs facteurs tels que :
la rupture des alliances du mariage ou du temple ; l’abus
d’une position d’autorité ou de confiance ;
la répétition, la gravité et l’ampleur de
la transgression ; l’âge, la maturité et
l’expérience du transgresseur ; l’intérêt
des victimes innocentes et des membres innocents de la famille ;
le caractère volontaire ou non de la confession ; la
preuve du repentir.
Ceux
qui siègent en conseil doivent garder le sujet strictement
confidentiel et le traiter dans un esprit d’amour. Cela
implique une attitude respectueuse et empreinte de dignité
tout au long du processus disciplinaire. Imaginez comment vous vous
sentiriez si vous étiez la personne repentante et qu’en
attendant la décision finale du président de pieu à
votre sujet vous entendiez des éclats de voix et des rires
venant de la salle du grand conseil ! Que cette conversation ou
ces rires aient à voir ou non avec la situation, ils seraient
inappropriés et inconvenants. Souvenez-vous, l’objectif
du conseil n’est pas la sanction ; mais d’aider la
personne à faire les changements nécessaires pour se
tenir de nouveau pur devant Dieu. Ceux qui se présentent
devant un conseil disciplinaire de l’Église ont droit à
être traités avec respect et courtoisie.
Quand
un membre de l’Église accusé de méfaits se
présente devant un conseil disciplinaire, le conseil peut
prendre une des quatre décisions suivantes : (1) aucune
action, (2) la mise à l’épreuve officielle, (3)
la disqualification, (4) l’excommunication.
Même
si une transgression a été commise, le conseil peut
décider de n’entreprendre aucune action à ce
stade (la personne sera encouragée à recevoir davantage
de conseils de son évêque).
La
mise à l’épreuve officielle est une sanction
temporaire imposée comme moyen d’aider la personne à
se repentir pleinement. L’officier président du conseil
précise les conditions sous lesquelles la mise à
l’épreuve prendra fin. Pendant la mise à
l’épreuve, l’évêque ou le président
de pieu gardera un contact étroit avec la personne pour
l’aider à progresser.
Comme
la mise à l’épreuve officielle, la
disqualification est habituellement une forme de sanction temporaire
pour aider au processus du repentir. Les personnes disqualifiées
restent membres de l’Église. On les encourage à
assister aux réunions publiques de l’Église mais
elles ne sont pas autorisées à faire des prières
publiques ou à prononcer des discours. Elles ne peuvent pas
détenir de poste dans l’Église, prendre la
Sainte-Cène, voter lors du soutien des officiers de l’Église,
détenir une recommandation à l’usage du temple ou
exercer leur prêtrise. Néanmoins, elles peuvent payer
leur dîme et leurs offrandes et continuer à porter le
sous-vêtement du temple si elles sont dotées.
L’excommunication
est le jugement le plus grave qu’un conseil disciplinaire
puisse imposer. Les personnes excommuniées ne sont plus
membres de l’Église. En conséquence, les droits
des membres de l’Église leur sont refusés, y
compris le port du sous-vêtement du temple et le paiement de la
dîme et des offrandes. Elles peuvent assister aux réunions
publiques de l’Église mais, comme les personnes
disqualifiées, elles ne peuvent pas participer. On encourage
les personnes excommuniées à se repentir et à
vivre d’une manière telle que, finalement, elles
pourront se qualifier pour devenir à nouveau membres de
l’Église par le baptême.
On
fait très attention à la confidentialité des
décisions d’un conseil disciplinaire de l’Église.
Aucune annonce n’est faite quand une personne est en mise à
l’épreuve officielle. Les décisions de
disqualification et d’excommunication ne sont généralement
pas annoncées publiquement, sauf si la transgression est
largement connue ou si le comportement du transgresseur constitue une
menace pour l’Église ou la société. Une
annonce peut aussi être nécessaire pour dissiper des
rumeurs. Même quand une annonce est faite, on se limite à
une déclaration générale sur la décision.
FACILITER
LE CHANGEMENT GRÂCE AUX CONSEILS
Il
n’est pas prévu que l’action disciplinaire de
l’Église soit la fin du processus - au contraire, elle
est destinée à être le début d’un
cheminement qui ramènera le pécheur à l’activité
dans l’Église et à toutes les bénédictions
de l’Église. Les dirigeants de la prêtrise font
tout ce qu’ils peuvent pour répondre au besoin de
compréhension, d’encouragement, de conseil et d’aide
de la personne excommuniée. Ils travaillent pour s’assurer
qu’elle a des entretiens réguliers avec son évêque,
que des instructeurs au foyer mûrs et compréhensifs lui
sont attribués ainsi que d’autres personnes pour
l’aider, et que les membres de son foyer reçoivent
l’attention, le conseil et l’amitié dont ils ont
besoin dans la période difficile au cours de laquelle la
sanction est imposée.
Le
résultat attendu est que la personne fasse tous les
changements nécessaires pour revenir pleinement et
complètement à l’Église et pour être
capable d’en recevoir les bénédictions. Quand une
personne a progressé jusqu’à ce point, l’évêque
ou le président de pieu en exercice (qui peut avoir changé
suite au déménagement de la personne dans une autre
paroisse ou un autre pieu ou suite à un changement d’épiscopat
ou de présidence de pieu) a l’autorité de réunir
un nouveau conseil disciplinaire pour envisager de suspendre la
sanction.
Après
qu’une personne excommuniée a été
rebaptisée, son certificat de membre indique les dates
originelles de baptême et d’ordonnances sans aucune
référence à l’excommunication. Dans le cas
de certaines fautes, l’approbation de la Première
Présidence est requise avant qu’une personne ne soit
réadmise dans l’Église. Un homme qui détenait
précédemment la prêtrise mais n’était
pas doté devrait, généralement, être
ordonné à l’office qu’il détenait
précédemment dans la prêtrise. À nouveau,
son certificat de membre indiquera la date originelle de son
ordination et ne portera aucune référence à
l’excommunication.
Une
personne qui a été dotée dans le temple et qui
est excommuniée ne peut retrouver la prêtrise ou les
bénédictions du temple que par l’ordonnance de la
restitution des bénédictions. C’est une
ordonnance accomplie par une Autorité générale
mandatée par la Première Présidence. Un nouveau
certificat de membre est ensuite établi, qui indique les dates
originelles de baptême, de dotation, de scellement et
d’ordination à la prêtrise. Dans les cas
mentionnés ci-dessus, aucune référence à
l’excommunication ne se trouve sur le certificat de nouveau
créé.
Quand
ses fils et ses filles ont fait preuve d’un repentir sincère
et complet, notre Père céleste est heureux de voir que
leurs bénédictions antérieures leur sont
restituées.
AIDER
LE PÉNITENT
Le
traumatisme causé par une disqualification ou une
excommunication de l’Église ne sera probablement jamais
pleinement compris par ceux qui ne l’ont pas vécu.
« Le
choc que j’ai ressenti a été terrible »,
a dit un homme. « Mais je savais que c’était
la volonté du Seigneur. J’ai pu ressentir la
préoccupation qu’avaient pour moi les frères
présents quand on m’a annoncé la décision
du conseil. Je n’ai ressenti qu’amour et compassion. »
Néanmoins,
la douleur était dure à supporter. « Laissé
seul pour faire face à l’angoisse et au chagrin qui
m’habitaient », a-t-il dit, « j’ai
pleuré, j’ai prié, je n’ai pas dormi de la
nuit, effrayé à l’idée de perdre ma femme
et mes enfants à jamais. Bien que j’aie continué
à rencontrer mon évêque, je me sentais seul,
nourrissais très souvent des sentiments de rébellion
dans mon cœur et en ressentais ensuite de la culpabilité.
« Quand
j’y repense, travailler à chaque défi personnel a
été terriblement difficile mais nécessaire, et
finalement tout ce processus a été une grande
bénédiction. Le repentir est quelque chose que chacun
doit trouver pour lui-même au cours du temps. »
Une
autre personne qui a été excommuniée décrit
ses sentiments en ces termes : « La progression
éternelle est une grande bénédiction. C’est
comme nager dans une rivière pour atteindre sa source pure.
Une chose importante à propos de la progression n’est
pas de savoir à quel point de la rivière vous vous
situez ; c’est plutôt que vous soyez en train de
nager en remontant le courant. Après avoir été
emporté loin en aval à cause du péché, on
se sent bien quand on est délivré du poids de la faute
et quand on est capable de commencer à nager à nouveau
vers les sources spirituelles. »
Les
amis et la famille sont d’une importance vitale pour quelqu’un
qui lutte pour revenir sur le sentier de l’Évangile. Les
personnes de son entourage doivent s’abstenir de juger. Ils
doivent faire tout ce qu’ils peuvent pour faire preuve d’amour.
Le Seigneur a commandé : « C’est
pourquoi je vous dis que vous devez vous pardonner les uns aux
autres ; car celui qui ne pardonne pas à son frère
ses offenses est condamné devant le Seigneur, car c’est
en lui que reste le plus grand péché. Moi, le Seigneur,
je pardonne à qui je veux pardonner, mais de vous il est
requis de pardonner à tous les hommes. » (D&A
64:9-10)
Une
femme qui avait été présidente de la Société
de secours parle de l’amour et du soutien qu’elle a reçus
pendant une période douloureuse de disqualification :
« Quand les frères de l’épiscopat
m’ont écoutée, j’ai pu ressentir un amour
comme je n’en avais jamais ressenti auparavant. Ils ont tous
pleuré avec moi. »
Bien
qu’elle ait ressenti au départ que son cœur allait
« se briser en un million de morceaux », le
jour suivant, elle a senti à nouveau du réconfort
spirituel et a réalisé qu’elle ne serait pas
abandonnée.
Aller
à l’église le dimanche suivant a été,
pour elle, une des choses les plus difficiles, même si cela a
été beaucoup plus facile qu’elle ne l’avait
imaginé. L’évêque a mis un point d’honneur
à l’accueillir. Par la parole et les actes, les membres
de l’épiscopat qui avaient participé au conseil
ont exprimé leur préoccupation et leur amour. Personne
d’autre n’était au courant. « Il n’y
a eu aucun signe de manque de respect », a-t-elle dit.
Au
cours des semaines et des mois suivants, elle a découvert que
sa douleur et sa souffrance favorisaient, en fait, le processus de
guérison et de purification qu’elle vivait. La douleur
que traversaient les membres de sa famille a été
soulagée en partie par l’attention aimante et prévenante
que d’autres leur témoignaient.
Elle
reconnaît avec angoisse : « Chaque membre de
l’Église doit réaliser qu’il ou elle est
capable de pécher. Comme j’ai payé pour m’être
trompée sur ce que je faisais ! »
SE
PROTÉGER DU PÉCHÉ
Nous
devons veiller constamment à nos pensées. Le péché
grave commence toujours par des pensées indignes. Il y a
quelques années, à la demande de la Première
Présidence, j’ai eu un entretien avec un homme pour lui
restituer la prêtrise et les bénédictions du
temple. Ce frère avait été excommunié
alors qu’il occupait un poste important dans sa paroisse. Au
cours d’une discussion, je lui ai demandé :
« Comment tout cela est-il arrivé ? »
En
termes simples, il a dit : « Tout a commencé
quand j’ai ramassé un magazine pornographique et que je
l’ai lu. À partir de cette amorce subtile, j’ai
été conduit à regarder de plus en plus de choses
érotiques, y compris des films et des vidéos interdits
au moins de seize ou dix-huit ans, jusqu’à ce que je
commette l’adultère avec une prostituée. »
Il
a continué : « En y repensant, j’ai du
mal à croire que j’ai commis des choses aussi affreuses.
Mais je les ai commises et tout a commencé en lisant un
magazine pornographique. Frère Ballard, dites aux membres de
l’Église d’être prudents dans ce qu’ils
lisent et ce qu’ils regardent à la télévision,
dans les films et les vidéos. »
Un
autre jeune homme qui s’est retrouvé à peu près
dans la même situation a plus tard attribué son retour à
l’Église à la bienveillance de plusieurs amis et
membres de la paroisse qui l’ont pris sous leur aile et l’ont
aidé à sentir qu’il était une âme de
valeur. En particulier, le président du collège des
anciens avec toute sa famille s’est lié d’amitié
avec cet homme et sa femme. Ils ont fait en sorte que ce couple en
détresse se sente aimé, utile et valorisé et ont
aidé l’homme à se sentir le bienvenu dans
l’Église.
Une
sœur qui a été sanctionnée après
des années de service fidèle et de dévouement
dans l’Église a dit : « Je n’imaginais
pas que j’étais capable de commettre une transgression
grave. J’avais supposé que si je savais qu’une
chose était mauvaise, je ne la ferais pas. Je ne comprenais
pas bien la dynamique parfois étrange du comportement humain
ou ce dont j’étais capable. »
N’oubliez
jamais cela. Satan est bien réel et il a le pouvoir de saisir
les mortels « de ses chaînes éternelles... et
les entraîne soigneusement sur la pente de l’enfer »
(2 Néphi 28:19, 21). Les conseils disciplinaires de paroisse
et de pieu sont une partie importante du plan de Dieu pour racheter
ses enfants des chaînes du péché. Tous ceux qui
servent dans ces conseils ou qui travaillent avec des êtres
chers qui ont été sanctionnés doivent se
rappeler d’aimer sans juger, d’être sensibles et
attentionnés sans curiosité, d’être
chaleureux et compréhensifs sans être condescendants, de
pardonner et d’oublier. Par-dessus tout, nous devons nous
souvenir que le Seigneur a dit : « Voici, celui qui
s’est repenti de ses péchés est pardonné,
et moi, le Seigneur, je ne m’en souviens plus. »
(D&A 58:42)
Pouvons-nous
être justifiés en faisant moins que cela alors que nous
sommes tous devenus spirituellement impurs à un degré
ou à un autre à cause du péché, et
qu’ainsi nous avons besoin du sacrifice expiatoire du Seigneur
Jésus-Christ ?
CHAPITRE
8 : LE CONSEIL DE FAMILLE
Quand
l’un de mes amis est devenu président d’université,
il a emménagé avec sa femme et leurs trois enfants dans
la maison allouée au président, située près
du campus universitaire. Comme ils n’avaient pas de prêt
immobilier à rembourser, il a décidé qu’ils
pouvaient se permettre d’acheter une nouvelle voiture. Mais au
lieu de décider seul d’essayer les voitures, de négocier
avec les concessionnaires et de faire l’achat, il a décidé
de réunir un conseil de famille pour prendre la décision.
« Il
a présenté l’idée à la famille au
cours d’une soirée familiale », se rappelle
un de ses fils. « Il a demandé notre avis, nos
recommandations, nos préférences et nos idées à
nous, les trois enfants qui étions tous à l’école
élémentaire, et à notre mère. Nous en
sommes venus à la conclusion que nous n’avions pas assez
de renseignements pour prendre une décision, et nous avons
commencé à réunir de la documentation pour
l’examiner tous ensemble. »
Mon
ami a apporté à la maison des brochures, des
photographies et même des diapositives de nouveaux modèles
de voitures. Les enfants sont allés à la bibliothèque,
ont passé au peigne fin la publicité des magazines et
des journaux, et ont parlé avec leurs amis de leurs
préférences en matière d’automobiles. Lors
d’une autre soirée familiale, la famille a examiné
les informations glanées et a commencé à se
fixer sur un modèle. Ensuite, ils ont fait plusieurs
déplacements chez des concessionnaires pour essayer différents
véhicules.
Finalement,
les membres de la famille se sont décidés pour une
marque et un modèle. Mais ils n’en étaient qu’au
début du processus de prise de décision. Ils devaient
encore choisir la couleur et les options. Chaque membre de la famille
a alors exprimé ses préférences, avant de passer
au vote.
« En
fin de compte », a expliqué l’un des fils,
« l’opinion de la majorité s’est
accordé sur une voiture rose métallisée à
l’intérieur bleu pastel. Maman a choisi le tissu des
sièges mais je pense qu’elle n’a pas obtenu la
majorité des voix sur les coloris. »
Étant
donné que peu de concessionnaires disposent de voitures de
couleur rose à l’extérieur et bleu pastel à
l’intérieur, une commande a été faite au
constructeur à Detroit. En attendant l’arrivée de
sa nouvelle voiture, la famille a continué à tenir
conseil pour planifier les vacances qui lui permettraient de faire un
accueil au nouveau membre rose et bleu de la famille. En suivant le
principe qui consiste à rassembler des renseignements, à
exprimer des préférences et à délibérer
en conseil de famille, ils se sont décidés pour un
voyage jusqu’à Yellowstone Park et Grand Tetons.
Un
des enfants a déclaré : « On a fait un
super voyage dans une super voiture ! On ne l’oubliera pas
de sitôt, ni la façon dont c’est arrivé ! »
Le
fait que ces évènements se soient passés en 1957
et qu’on s’en souvienne toujours avec tendresse atteste
du pouvoir du conseil de famille pour fortifier les liens familiaux,
construire l’unité familiale et créer de bons
souvenirs.
L.
Tom Perry, du Collège des douze apôtres, a expliqué
que le conseil de famille est un cadre idéal pour enseigner
aux enfants « à se préparer à leur
rôle de membres de la famille et de futurs parents. »
Il a dit qu’au cours des conseils de famille, les mères
et les pères peuvent enseigner par exemple « la
préparation pour le temple, la préparation
missionnaire, la gestion du foyer, les finances familiales, la
formation professionnelle, l’instruction, la participation dans
les affaires civiques, la formation culturelle, l’acquisition
et l’entretien des biens fonciers et personnels, le calendrier
des activités familiales, l’utilisation des loisirs et
la répartition du travail. » Avant de se réunir
pour discuter de ces sujets en conseil, il a aussi suggéré
que les parents pourraient en profiter pour tenir une « réunion
de comité exécutif de famille afin de planifier [les]
activités. Le comité exécutif, formé des
conjoints, se réunirait pour communiquer, discuter, planifier
et faire à fond les préparatifs nécessaires pour
remplir son rôle de directeur dans l’organisation
familiale. » (« Ce qu’un homme a semé,
il le moissonnera aussi », L’Étoile,
avril 1981, p. 14-15)
Comme
tous les autres conseils, le conseil de famille peut être une
force positive dans la vie des membres de l’Église. Il
peut aider à ramener de l’ordre dans un foyer ; il
peut offrir un cadre de discussion pour apaiser des sentiments
blessés ; il peut être pour les parents un outil
important pour combattre les influences extérieures ; il
peut donner l’occasion d’enseigner des vérités
profondes de l’Évangile. Mais, comme tous les autres
conseils, le conseil de famille ne sera efficace que dans la mesure
où il est correctement réuni et mené. En effet,
les principes qui gouvernent les conseils de famille sont
fondamentalement les mêmes que ceux qui gouvernent les conseils
de l’Église. L’objectif général est
identique. Nous voulons pour notre famille la même chose que
notre Père céleste désire pour sa famille :
« l’immortalité et la vie éternelle »
(Moïse 1:39). Nous voulons développer des relations
d’amour qui iront au-delà de cette vie.
Il
y a quelque temps, contre toute attente, je me suis retrouvé
dans un état d’essoufflement anormal après avoir
gravi une petite colline. Inquiet, je suis allé voir mon
médecin et, avant que je ne le réalise, je me suis
retrouvé alité à l’hôpital de
l’Église à Salt Lake City. Mon médecin m’a
informé que je devais subir une opération à cœur
ouvert. Le chirurgien est venu à onze heures du matin et m’a
expliqué en quoi cela consisterait. En quittant ma chambre, il
a dit : « Rassemblez votre famille autour de vous
avant l’opération. »
Je
n’ai pas prêté attention à cette
instruction comme je l’aurais dû. Quand il est revenu à
deux heures de l’après-midi pour me rendre visite, il
m’a demandé : « Vous êtes-vous
organisé pour réunir votre famille ici ? »
« Eh
bien, non », ai-je dit, « je ne l’ai pas
fait. »
Il
m’a regardé comme seul un chirurgien qui comprenait ce
que j’allais subir pouvait le faire et m’a répété
son conseil : « Rassemblez votre famille autour de
vous. »
Ce
n’est qu’à cet instant que j’ai commencé
à comprendre que l’opération serait un petit peu
plus complexe que je ne l’imaginais. J’ai alors demandé
à ma famille de venir pour un conseil de famille au cours
duquel s’est produit quelque chose de très intéressant.
Quand ils furent tous autour de mon lit d’hôpital, j’ai
ressenti fortement le désir de donner des instructions aux
enfants au cas où quelque chose m’arriverait. La
première idée qui m’est venue à l’esprit
était qu’ils devaient s’occuper de leur mère ;
la seconde était qu’ils devaient se soucier les uns des
autres. Personne n’est plus important ici-bas que nos proches
et nous devons chercher et saisir les occasions de tenir conseil
ensemble. Grâce au sage conseil de mon chirurgien et ami, nous
avons passé en famille un moment qui restera à tout
jamais un souvenir précieux pour chacun de nous. Peu importe
la difficulté de certains défis, pourvu que nous les
relevions ensemble.
Dans
la révélation, nous lisons : « Voici,
ma maison est une maison d’ordre, dit le Seigneur Dieu, et pas
une maison de confusion » (D&A 132:8). De plus, le
Seigneur a donné comme instruction à ses disciples du
dix-neuvième siècle : « Organisez-vous,
préparez tout ce qui est nécessaire et établissez
une maison qui sera une maison de prière, une maison de jeûne,
une maison de foi, une maison de connaissance, une maison de gloire,
une maison d’ordre, une maison de Dieu » (D&A
88:119). Bien que ces versets soient directement liés aux
saints temples de Dieu, les mêmes principes peuvent et doivent
être appliqués à l’intérieur des
murs de notre foyer. Les conseils de famille, dirigés par des
parents aimants et justes qui font de leur mieux pour enseigner à
leurs enfants à s’aimer et à se respecter les uns
les autres, peuvent faire une différence dans le foyer en
suscitant le sens de la discipline, de l’ordre et de la
coopération.
LA
DÉCLARATION SUR LA FAMILLE
En
1995, la Première Présidence et le Collège des
douze apôtres ont présenté un document important
appelé « La famille : Déclaration au
monde ». Dans l’histoire de l’Église,
il n’y a eu que cinq fois où la Première
Présidence et le Collège des douze apôtres ont
ressenti la nécessité de faire une déclaration
au monde. Vous pouvez être certains que l’organisation
éternelle que nous appelons la famille est d’une
importance extraordinaire dans le royaume de notre Père
céleste. Lisez les termes de cette déclaration qui
concerne directement les conseils de l’Église et les
conseils de famille :
Nous,
Première Présidence et Conseil des douze apôtres
de l’Église de Jésus-Christ des saints des
derniers jours, déclarons solennellement que le mariage de
l’homme et de la femme est ordonné de Dieu et que la
famille est essentielle au plan du Créateur pour la destinée
éternelle de ses enfants.
Tous
les êtres humains, hommes et femmes, sont créés à
l’image de Dieu. Chacun est un fils ou une fille d’esprit
aimé de parents célestes, et, à ce titre, chacun
a une nature et une destinée divines. Le genre masculin ou
féminin est une caractéristique essentielle de
l’identité et de la raison d’être
individuelle prémortelle, mortelle et éternelle.
Dans
la condition prémortelle, les fils et les filles d’esprit
connaissaient et adoraient Dieu, leur Père éternel. Ils
acceptèrent son plan selon lequel ses enfants pourraient
obtenir un corps physique et acquérir de l’expérience
sur la terre de manière à progresser vers la
perfection, et réaliser en fin de compte leur destinée
divine en héritant la vie éternelle. Le plan divin du
bonheur permet aux relations familiales de perdurer au-delà de
la mort. Les ordonnances et les alliances sacrées que l’on
peut accomplir dans les saints temples permettent aux personnes de
retourner dans la présence de Dieu, et aux familles d’être
unies éternellement.
Le
premier commandement que Dieu a donné à Adam et Ève
concernait leur potentiel de parents, en tant que mari et femme.
Nous déclarons que le commandement que Dieu a donné à
ses enfants de multiplier et de remplir la terre reste en vigueur.
Nous déclarons également que Dieu a ordonné que
les pouvoirs sacrés de procréation ne doivent être
employés qu’entre l’homme et la femme,
légitimement mariés.
Nous
déclarons que la manière dont la vie dans la condition
mortelle est créée a été ordonnée
par Dieu. Nous affirmons le caractère sacré de la vie
et son importance dans le plan éternel de Dieu.
Le
mari et la femme ont la responsabilité solennelle de s’aimer
et de se chérir et d’aimer et de chérir leurs
enfants. « Les enfants sont un héritage de
l’Eternel » (Psaumes 127:3 ; traduction
littérale de la King James Version). Les parents ont le devoir
sacré d’élever leurs enfants dans l’amour
et la droiture, de subvenir à leurs besoins physiques et
spirituels, de leur apprendre à s’aimer et à se
servir les uns les autres, à observer les commandements de
Dieu et à être des citoyens respectueux des lois, où
qu’ils vivent. Les maris et les femmes (les mères et les
pères) seront responsables devant Dieu de la manière
dont ils se seront acquittés de ces obligations.
La
famille est ordonnée de Dieu. Le mariage entre l’homme
et la femme est essentiel à son plan éternel. Les
enfants ont le droit de naître dans les liens du mariage et
d’être élevés par un père et une
mère qui honorent leurs vœux de mariage dans la fidélité
totale. On a le plus de chances d’atteindre le bonheur en
famille lorsque celle-ci est fondée sur les enseignements du
Seigneur Jésus-Christ. La réussite conjugale et
familiale repose, dès le départ et constamment, sur la
foi, la prière, le repentir, le pardon, le respect, l’amour,
la compassion, le travail et les divertissements sains. Par décret
divin, le père doit présider sa famille dans l’amour
et la droiture, et a la responsabilité de pourvoir aux besoins
vitaux et à la protection de sa famille. La mère a pour
première responsabilité d’élever ses
enfants. Dans ces responsabilités sacrées, le père
et la mère ont l’obligation de s’aider en qualité
de partenaires égaux. Un handicap, la mort ou d’autres
circonstances peuvent nécessiter une adaptation particulière.
La famille élargie doit apporter son soutien quand cela est
nécessaire.
Nous
lançons une mise en garde : les personnes qui enfreignent
les alliances de la chasteté, qui font subir des sévices
à leur conjoint ou à leurs enfants, ou qui ne
s’acquittent pas de leurs responsabilités familiales
devront un jour en répondre devant Dieu. Nous faisons
également cette mise en garde : la désagrégation
de la famille attirera sur les gens, les collectivités et les
nations les calamités prédites par les prophètes
d’autrefois et d’aujourd’hui.
Nous
appelons les citoyens responsables et les dirigeants des
gouvernements de partout à promouvoir des mesures destinées
à sauvegarder et à fortifier la famille dans son rôle
de cellule de base de la société.
Qui
peut lire et méditer cela sans ressentir l’importance
incomparable du foyer et de la famille dans l’accomplissement
de la volonté de Dieu pour tous ses enfants ? Jamais dans
l’histoire de l’humanité, le monde n’a eu
davantage besoin de force et de sécurité qui
proviennent des sillons profonds et fertiles de l’amour
familial. Il n’y a jamais eu d’époque où la
famille a été autant attaquée par ceux qui
cherchent à éteindre à tout prix sa source
puissante de lumière et à y opposer les ténèbres
de l’adversaire. En ces temps périlleux, certains outils
sont nécessaires pour édifier des familles réussies.
L’un des plus efficaces de ces outils est le conseil de
famille, autant quand il est organisé régulièrement
que lorsqu’il est tenu pour répondre à un besoin
particulier. Dans un conseil de famille, on planifie les activités
familiales, on partage les joies et les fardeaux les uns des autres
et on tient conseil ensemble pour garder chaque membre du foyer dans
le bon chemin.
PARTAGER
LES FARDEAUX ET LES JOIES DANS LE CONSEIL DE FAMILLE
Lorsque
les querelles ont commencé à augmenter dans leur foyer,
les membres de la famille concernée ont réuni un
conseil de famille pour en parler. « J’ai commencé
à expliquer ce que j’avais observé et ce que je
ressentais », a dit le père. « Ma femme
a fait de même. Ensuite, chacun de nos enfants, du plus âgé
au plus jeune, a eu l’occasion d’exprimer ses
sentiments. »
En
écoutant leurs enfants, les parents ont appris que, depuis le
départ du foyer des deux aînés, l’un pour
se marier et l’autre pour aller à l’université,
un fardeau injuste de responsabilités avait été
involontairement reporté sur les deux enfants les plus âgés
restant à la maison. Le conseil de famille a été
suivi d’une distribution plus équitable des
responsabilités parmi les enfants, ce qui a réduit de
façon significative la tension dans la famille.
Une
chose semblable est arrivée dans une autre famille de sept
enfants. « Comme vous pouvez vous y attendre, avec sept
enfants je me retrouvais souvent frustrée par les problèmes
de la vie quotidienne », a dit la mère.
« Quelquefois, je me sentais dépassée et
découragée. Ces sentiments finissaient toujours par
passer mais je me demandais si nous saurions faire quelque progrès
réel pour devenir le genre de famille que nous savions devoir
être. »
Ensuite,
les parents ont entendu un des Frères enseigner que le conseil
de base de l’Église est le conseil de famille.
« Cela
m’a particulièrement interpellée », a
dit la mère. « Après en avoir discuté
avec mon mari, nous avons décidé de tenir des conseils
de famille dans notre foyer. Nous l’avons expliqué aux
enfants et avons commencé à tenir un conseil de famille
chaque dimanche soir.
« J’ai
été stupéfaite et ravie des résultats »,
a-t-elle poursuivi. « Nous nous sommes attaqués un
à un aux problèmes de notre famille. Sous de nombreux
aspects, nous ne sommes pas une famille parfaite mais, pour la
première fois, je vois que nous commençons à
faire de réels progrès. Quand un problème
m’apparaît, je le note sur un papier. Chaque membre de la
famille fait de même, et nous apportons nos notes au conseil de
famille suivant. Les problèmes sont traités et réglés
sur-le-champ. »
Trop
souvent, on tient des conseils de famille uniquement quand les
parents sentent qu’il y a un problème et qu’ils
pensent en avoir la réponse. Tout comme les présidents
ou les évêques dans les conseils de l’Église,
ils commettent l’erreur de croire que leur responsabilité
est d’arriver avec les réponses aux problèmes et
aux soucis auxquels font face leur organisation respective. Les
parents se privent d’une intuition et d’une inspiration
de valeur s’ils choisissent de ne pas porter attention aux
idées que leurs enfants apportent au conseil de famille.
Rappelez-vous que bien que les enfants n’ont pas à être
irrespectueux envers leurs parents, ils ont le droit d’être
entendus. Ils ont besoin d’un cadre serein où l’on
peut discuter des règles et principes qu’ils ne
comprennent pas et où ils seront écoutés. Les
conseils de famille sont des forums idéaux pour installer une
communication efficace. Les procédures et les règles
familiales auront plus de chances d’être acceptées
et suivies si tous les membres de la famille ont eu l’occasion
de participer à leur définition et de s’accorder
à leur propos.
Un
couple était préoccupé quand l’une de
leurs filles adolescente a semblé sortir du bon chemin pour
choisir des amis dont les valeurs et les principes moraux étaient
différents de ceux de leur famille et de l’Église.
Ils étaient particulièrement peinés de voir une
relation amoureuse se développer entre leur fille et un jeune
homme qui avait mauvaise réputation. Ils ont essayé de
combattre l’influence mauvaise qui entrait dans la vie de leur
fille en imposant une série de nouvelles règles
familiales, de menaces et de mesures disciplinaires. Mais cela n’a
servi qu’à augmenter la tension et les querelles dans le
foyer.
Finalement,
les parents ont décidé de tenir un conseil de famille
entre eux et leur fille aînée qui avait un an de plus
que la jeune fille en difficulté. « Chacun d’entre
nous a versé des larmes en faisant part de notre amour les uns
pour les autres et de nos craintes sur la direction prise par notre
seconde fille », a dit le père. « Notre
fille aînée a gentiment suggéré que nous
cessions de critiquer les amis de sa sœur, ce qui éloignait
sa sœur de notre foyer en même temps que ses amis. Elle
nous a recommandé de créer dans notre foyer un
environnement amical qui encouragerait notre fille à amener
ses amis chez nous, où nous aurions peut-être une
influence positive sur eux. »
Après
avoir réfléchi, jeûné et prié, les
membres de ce conseil de famille restreint ont décidé
d’un plan d’action : chacun essaierait d’être
aussi positif que possible et s’efforcerait de voir le bien
chez les amis de la jeune fille. « Nous voulions devenir
amis avec ses amis pour qu’ils ne soient pas enclins à
encourager notre fille à nous résister », a
dit le père. « Nous l’avons aussi encouragée
à inviter ses amis à venir souvent à la maison,
ce qui nous permettrait de veiller sur la situation tout en
satisfaisant son besoin de les fréquenter. »
Lors
de ce conseil il a aussi été décidé
d’inviter plus souvent les missionnaires à plein-temps à
dîner. « Au moment où notre fille a commencé
à faire connaissance avec les missionnaires et à leur
faire confiance, nous lui avons suggéré naturellement
et logiquement d’inviter ses amis à écouter les
leçons missionnaires », a dit le père.
« Nous l’avons félicitée en lui disant
qu’elle était le seul missionnaire actif de la famille
parce qu’elle était la seule à avoir des amis
non-membres à qui elle pouvait présenter l’Évangile. »
Le
résultat de cette expérience missionnaire a été
mitigé. La première fois que les missionnaires ont
enseigné le meilleur ami de la fille de ce couple, ils ont dit
que c’était une des leçons les plus spirituelles
qu’ils aient jamais donnée. Cependant, quand les
missionnaires ont continué à enseigner les leçons
au jeune homme, il ne les a pas bien reçues. Mais cette
famille allait trouver qu’à tout malheur bonheur est
bon. « Nous avons remarqué qu’après
deux ou trois semaines, le jeune homme avait cessé de venir
chez nous et d’appeler au téléphone »,
a dit le père. « Plus tard, nous avons appris qu’il
disait aux gens que notre famille était trop ‘mormone’
pour lui. »
Ces
parents attribuent le mérite d’avoir gardé leur
famille unie, au conseil de leur fille aînée donné
lors du conseil de famille restreint. « Pour je ne sais
quelle raison, son apport a fait toute la différence »,
a dit le père. « Comme nous sommes reconnaissants
que l’Esprit du Seigneur ait été capable de
travailler en elle pour le bien de notre famille ! »
Combien
ces parents ont été sages de porter attention aux idées
et aux sentiments exprimés par leur fille pendant ce conseil
de famille particulier !
DES
FAMILLES DIFFÉRENTES, DES CONSEILS DIFFÉRENTS
Il
y a autant de conseils de famille qu’il y a de familles. Les
conseils de famille peuvent être constitués d’un
parent et d’un enfant, d’un parent et de plusieurs
enfants, des parents et d’un enfant, des parents et de
plusieurs enfants ou simplement des parents. Peu importe la taille et
la composition du conseil de famille, le plus important est d’avoir
des motivations inspirées par l’amour, une atmosphère
qui encourage une discussion ouverte et libre et la volonté de
prendre en considération l’apport honnête de tous
les membres du conseil et d’écouter les chuchotements du
Saint-Esprit quand il confirme la vérité et les
décisions.
Un
jour, un couple d’âge mûr a profité d’un
rare moment de disponibilité du mari pour passer deux heures
ensemble sous leur véranda à étudier les
Écritures. Le mari, qui servait alors en tant que président
de pieu, a interrompu leur discussion sur le livre de Matthieu pour
demander conseil à sa femme sur un problème du pieu.
« Je
ne parle jamais des situations personnelles avec elle mais je
ressentais que je devais lui faire part du souci que représentait
pour le pieu la situation des familles qui étaient
matériellement en situation d’échec »,
a-t-il dit. « J’étais inquiet de notre
inefficacité évidente à utiliser le pouvoir de
la prêtrise pour freiner cette tendance. Nous avions essayé
d’envoyer les dirigeants de la prêtrise dans les foyers
des saints pour qu’ils aient une connaissance réelle de
ce qui se passait dans la vie des familles plutôt que de rester
dans leur bureau, mais nous n’avions pas eu beaucoup de succès.
J’ai alors demandé à ma femme, qui servait en
tant que présidente de la Société de secours de
notre paroisse, de me donner son point de vue. »
Elle
avait une vision remarquable des choses. Comme la plupart des
présidentes de la Société de secours, elle avait
passé un temps considérable au service des sœurs
de la paroisse et en visite chez elles. Elle a indiqué que sa
plus grande frustration était de ne pas avoir le temps de
faire part aux dirigeants de la prêtrise des résultats
de ses contacts personnels, des visites d’instruction et des
rapports de services compatissants qu’elle recevait.
« Le
comité d’entraide mensuel n’y suffit pas »,
a-t-elle dit. « Bien que je parle fréquemment avec
l’évêque, nos échanges portent
habituellement sur des problèmes d’entraide spécifiques
et urgents. »
En
l’écoutant, son mari a commencé à sentir
le pouvoir de la Société de secours et des sœurs
dans l’Église et il éprouvait encore plus de
gratitude pour la bénédiction que représentait
son épouse.
« Ce
conseil de famille entre mari et femme nous a donné l’occasion
de tenir conseil ensemble de façon constructive »,
a dit le président. « L’Esprit du Seigneur
était présent et en conséquence de notre
discussion libre et ouverte, nous nous sommes rapprochés du
Seigneur et l’un de l’autre et avons été
plus à même d’œuvrer dans nos
responsabilités respectives dans l’Église. »
Les
conseils de famille peuvent être une bénédiction
dans la vie des familles ou des membres de la famille, dans cette vie
et dans toute l’éternité. Grâce à
eux, nous pouvons nous rapprocher de notre famille et de Dieu. Ils
sont aussi une occasion unique pour les pères et les mères
de montrer leur influence aimante d’une manière
significative. Un autre père raconte :
Récemment,
ma mère a eu une attaque cérébrale, qui a
paralysé son côté gauche et l’a laissée
incapable d’avaler. Il semblait qu’elle décéderait
paisiblement le soir même. Bien qu’elle nous ait demandé
à l’avance que dans une telle situation aucun
appareillage ne soit utilisé pour la maintenir en vie, le
médecin a parlé avec mon père et a décidé
de rendre ses dernières heures plus paisibles en la mettant
sous oxygène et sous perfusion.
Soudain,
pendant cette longue nuit, notre mère a été
consciente un bref instant et a levé trois doigts comme si
elle indiquait qu’elle savait que son quatrième enfant
n’était pas à son chevet. Ensuite elle a fixé
l’espace au-dessus de son lit, a levé les bras et a
souri. Nous avions l’impression qu’elle voyait quelque
chose que nous ne pouvions pas voir.
Lorsque
le jour s’est levé, elle était en vie mais dans
le coma. Elle est restée dans cet état toute la journée
et, en début de soirée, mon beau-frère a suggéré
que nous tenions un conseil de famille. Tout en tenant compte de
l’autorité de chef de famille de mon père, il a
gentiment suggéré que nous fassions une prière
autour du lit de notre mère. Nous l’avons faite et notre
mère s’est réveillée immédiatement.
Elle a fait signe à chaque membre de la famille, maintenant
que tous étaient rassemblés dans la chambre, y compris
son quatrième enfant. Un par un, de sa main valide, elle leur
a pris le bras et a étreint chacun respectueusement. Ensuite
elle s’est détendue et a sombré dans le coma.
Nous lui avons donné une bénédiction de la
prêtrise pour qu’elle ne se fasse pas de souci pour nous
et reparte vers son Père céleste.
Le
lendemain matin, elle était toujours de ce monde. Les deux
jours suivants, les médecins ont fait des examens pour
déterminer s’il y avait une possibilité qu’elle
récupère. Ils nous ont finalement informés que
sa situation était irréversible et que seul le
traitement par intraveineuse la gardait en vie. Les médecins
ont dit que c’était à nous de déterminer
le moment approprié de cesser le traitement.
Mon
père a réuni un autre conseil de famille. Tous les
enfants, leurs conjoints et ma tante et mon oncle étaient là.
Une fois tout le monde assis, mon père âgé de
quatre-vingt-six ans s’est levé et, après la
prière d’ouverture, a demandé gentiment l’avis
de chaque personne présente. Je regardais mon père
prendre la responsabilité et la direction du conseil comme je
l’avais souvent vu faire auparavant. Il semblait devenir plus
fort tandis qu’il dirigeait le conseil avec dignité,
respect et par le pouvoir de la prêtrise. Finalement, nous
avons décidé d’attendre deux jours avant de
permettre aux médecins de cesser le traitement par
intraveineuse. Après que mon père eût exprimé
son amour pour notre mère et pour nous, le conseil s’est
conclu par une prière, et l’influence du Consolateur a
persisté longtemps dans les heures qui ont suivi.
Notre
mère est morte paisiblement plusieurs jours plus tard, après
s’être réveillée une fois pour reconnaître
sa sœur et une autre fois alors que mon père lui donnait
une bénédiction. On aurait dit qu’elle
s’attardait jusqu’à ce qu’en tant que
famille, nous soyons fermes dans nos pensées et unis dans
notre choix. Cette unité et cette paix sont effectivement
venues, ceci grâce au conseil de la prêtrise, ce
processus ordonné de Dieu.
Quand
les membres de la famille vivent des moments comme ceux-ci,
délibèrent ensemble en ayant la vision que donne
l’Évangile et la compréhension que nous sommes
membres de la famille de Dieu, nous savons que Dieu nous aime. Nous
sommes précieux à ses yeux. Il est attentif. Il veut
nous aider. Il veut nous donner le soutien et l’aide dont nous
avons besoin en temps de crise. Une grande partie de ce soutien et de
cette force vient en tenant conseil les uns avec les autres.
CHAPITRE
9 : « VENEZ ET PLAIDONS ! »
Un
mercredi soir, l’évêque d’une paroisse avait
quelques minutes entre deux entretiens et a décidé
d’assister aux exercices d’ouverture de l’activité
commune des Jeunes Gens et des Jeunes Filles pour juste voir comment
cela se déroulait. Ce qu’il a observé l’a
choqué et troublé.
« Je
ne pouvais pas le croire », a dit l’évêque
en secouant tristement la tête. « Trois de mes
jeunes prêtres était assis sur la table de la
Sainte-Cène et riaient aux éclats, pendant que la
présidente des Lauréoles essayait de commencer la
réunion. Plusieurs Eglantines étaient étendues
sur les bancs d’un côté de la salle de culte et
parlaient fort, pendant que deux scouts faisaient un bras de fer sur
un banc de l’autre côté.
« J’ai
regardé autour de moi pour voir ce que les consultants
faisaient pour reprendre le contrôle de la situation et je n’ai
pu voir que les consultantes des Jeunes Filles en train de discuter
au fond de la salle, apparemment indifférentes à ce qui
se passait. Ni le président des Jeunes Gens, ni la présidente
des Jeunes Filles n’étaient dans la salle. C’était
le chaos. »
L’évêque
s’est déplacé jusqu’à l’avant
de la salle de culte et a rétabli l’ordre. Mais, pendant
toute la semaine, l’image de ces adolescents agissant d’une
manière si irrespectueuse dans la salle de culte n’a
cessé de lui revenir. Le dimanche suivant, lors de la réunion
d’épiscopat, il a raconté son expérience à
ses conseillers et leur a demandé leur avis sur les mesures à
prendre. Ils ont parlé du problème pendant quelques
minutes et ont décidé que ce serait un bon sujet à
présenter au conseil de paroisse. La semaine suivante,
l’évêque a présenté le problème
au conseil de paroisse. « Tel que je vois les choses »,
a-t-il dit, « le problème réside dans la
façon dont les jeunes considèrent l’endroit
particulier qu’est la salle de culte et leur manque de respect
pour cette pièce importante où, chaque dimanche, une
ordonnance sacrée est accomplie. Enseignons-nous cela avec
éloquence à nos jeunes ? »
Un
silence de plomb régnait dans le bureau de l’évêque.
Les membres du conseil regardaient l’évêque en
attendant qu’il poursuive. Finalement, le chef du groupe des
grands prêtres a pris la parole : « Frère,
que voulez-vous que nous fassions ? » « Je
ne sais pas », a dit l’évêque.
« Honnêtement, je n’ai aucune réponse à
ce sujet. J’ai quelques idées mais je suis curieux
d’entendre ce que vous, mes amis, avez à dire. Vous êtes
les parents de ces jeunes. Vous êtes leurs dirigeants et leurs
instructeurs. Vous les connaissez et vous les aimez, tout comme moi.
Je veux vraiment savoir ce que vous pensez. Comment les
touchons-nous ? Comment les enseignons-nous ? »
« Eh
bien », s’est hasardée la présidente
de la Société de secours, « si vous voulez
connaître la vérité à ce sujet, il n’y
a pas que les jeunes qui ont un problème avec ce principe.
Nous avons aussi des adultes qui ne savent pas se comporter de façon
révérencieuse dans la salle de culte. »
« C’est
encore pire dans la salle culturelle », a répondu
le président du collège des anciens. « Avez-vous
vu le comportement qui prévaut pendant les matchs de
basket-ball des équipes masculines ? Quelquefois, j’ai
besoin de me rappeler que la plupart des frères avec qui je
joue sont d’anciens missionnaires et que nous jouons dans un
lieu de réunions consacré au Seigneur. On pourrait
penser que ce seul fait nous inciterait à élever juste
un petit peu le niveau de notre comportement. »
« Vous
devriez essayer d’obtenir l’attention de tous au début
de la réunion de Sainte-Cène », a dit un des
conseillers de l’évêque. « La semaine
dernière, quand j’ai commencé à lire les
annonces, ma femme m’a dit qu’elle pouvait à peine
m’entendre dans le brouhaha. »
« On
est d’accord pour dire que nous avons un problème »,
a déclaré l’évêque. « Que
pouvons-nous faire ? »
« Il
y a un chant que les enfants chantent à la Primaire qui ne
cesse de me revenir à l’esprit », a dit la
présidente de la Primaire. « Il dit, ‘Le
respect, c’est plus qu’être assis sagement :
C’est penser au Père toujours. Sachant qu’il me
bénit ; je suis reconnaissant : Le recueillement,
c’est l’amour. Quand je suis recueilli, j’agis et
parle bien, je vois clairement mon chemin. Dans mon cœur, je
sens Jésus tout près de moi, et je sais que mon Père
me voit’. » (« Le recueillement, c’est
l’amour », Chants pour les enfants, p. 12)
La
présidente de la Primaire a poursuivi : « Je
pense que c’est ce que nous devons enseigner à nos
enfants, à nos jeunes et aux adultes. Ce n’est pas
simplement se tenir tranquille pendant la réunion de
Sainte-Cène. Notre amour et notre respect pour notre Père
céleste et Jésus-Christ sont au cœur du problème.
Tout ce que nous pouvons faire qui n’est pas en relation avec
cela ne nous aidera pas. »
« En
d’autres termes », a dit le président des
Jeunes Gens, « agir avec un tel manque de respect dans la
salle de culte est une manifestation extérieure d’un
problème plus profond qui semble exister dans toute la
paroisse. Le problème est le témoignage personnel. Si
nous pouvons fortifier le témoignage des membres de la
paroisse, ils vont naturellement être plus révérencieux. »
« Mais
nous devons aussi enseigner ce qui est une attitude correcte et ce
qui ne l’est pas », a dit la présidente des
Jeunes Filles. « Nous ne devons pas simplement supposer
que parce qu’ils ont un témoignage fort, les gens savent
naturellement comment se comporter dans la salle de culte. Je pense
que les jeunes qui ont eu une attitude inappropriée l’autre
soir ont un témoignage assez fort ; ils ne savent tout
simplement pas ce qui ne convient pas dans la salle de culte.
Personne ne le leur a enseigné une autre façon d’agir
et ils font simplement ce qu’ils voient les autres faire. »
« Je
suis d’accord avec ces deux idées », a dit
l’évêque. « Nous avons besoin de faire
un meilleur travail en fortifiant le témoignage et en
enseignant une meilleure attitude. Comment y parviendrons-nous ?
Commençons par l’idée d’enseigner la
révérence, le respect et l’amour pour notre Père
céleste et sa maison. Comment pourrions-nous aider chacun à
faire preuve de plus de dévotion et de sensibilité ? »
« Je
trouve que les grands prêtres les plus spirituels sont ceux qui
vont au temple régulièrement », a dit le
dirigeant du groupe des grands prêtres. « Être
dans le temple augmente notre sensibilité aux lieux saints. Je
suggère que la solution inclue un effort important pour aider
les adultes à être dignes de détenir une
recommandation à l’usage du temple et à
fréquenter le temple régulièrement. »
« C’est
une excellente idée », a dit la présidente
de la Société de secours. « Mais ne limitons
pas l’influence de la fréquentation du temple aux seuls
adultes. Je ne me souviens pas de la dernière fois où
nos jeunes sont allés au temple pour accomplir des baptêmes
pour les morts. Si nous essayons d’enseigner la révérence
et le respect pour le Seigneur, il n’y a pas de meilleur
endroit que le temple pour qu’ils fassent l’expérience
de ce sentiment. »
« C’est
une excellente suggestion », a dit l’évêque.
« Notre plan devrait inclure une composante sur la dignité
pour le temple et sur la fréquentation du temple. D’autres
suggestions ? »
« Peut-être
pourrions-nous déplacer les exercices d’ouverture des
activités communes des jeunes dans la salle de la Primaire
pendant un temps, au moins jusqu’à ce que nous puissions
contrôler les choses », a suggéré le
président des Jeunes Gens. « De cette manière
nous pourrions faire passer aux jeunes l’idée que
l’attitude de la semaine dernière dans la salle de culte
est inacceptable et ne peut être tolérée. »
La
présidente des Jeunes Filles a dit : « Peut-être
pourrions-nous faire un meilleur travail en leur enseignant comment
se comporter dans la salle de culte. Comme l’évêque
l’a dit, il n’y avait que deux consultantes présentes
pendant les exercices d’ouverture et elles ne faisaient rien
pour contrôler la situation. Peut-être que si nous
passions du temps en classe pour mettre l’accent sur ce que
signifie montrer de l’amour et du respect pour le Seigneur et
qu’ensuite les consultants s’engagent à être
présents pour s’assurer que les jeunes se souviennent à
qui appartient la maison où ils se trouvent, nous pourrions
les aider à apprendre sur le terrain ce que signifie se
comporter de façon paisible et révérencieuse
dans la salle de culte et ce qu’on ressent alors. »
« C’est
excellent, mais, une fois encore, nous parlons d’un problème
qui a une application plus large que notre jeunesse », a
dit le dirigeant de mission de paroisse. « Vous vous
souvenez de la famille que j’ai amenée à la
réunion de Sainte-Cène il y a deux mois ? Deux
choses les ont vraiment gênés pendant la réunion :
les bébés qui pleuraient et le bruit des conversations
entre adultes avant le début de la réunion. Ne pensez
pas que les adultes n’ont pas besoin d’être
instruits sur la manière de se comporter dans la salle de
culte. »
« D’accord,
alors comment faire ? » a demandé l’évêque.
Le
silence régnait de nouveau pendant que les membres du conseil
réfléchissaient.
La
présidente des Jeunes Filles a suggéré :
« Peut-être devrions-nous nous demander ce que nous
voulons voir arriver plutôt que ce que nous voulons faire.
Pouvons-nous définir le résultat que nous attendons et
ensuite déterminer comment nous y arriverons ? »
Le
groupe a réfléchi à la question un moment. « La
chose que je voudrais voir arriver », a dit l’un des
conseillers de l’évêque, « est que les
gens puissent entrer à tout moment dans la salle de culte et
s’y sentir en paix, sereins et révérencieux. »
« Je
pense que nous voulons que nos réunions soient du genre de
celles qui peuvent faire une différence dans la vie des
gens », a dit le président de l’Ecole du
dimanche.
« Cela
revient à dire », a dit le président du
collège des anciens, « que nous voulons que les
gens ressentent l’Esprit quand ils sont à l’église. »
« Plus
que cela, nous voulons que chacun apprenne à être
réceptif à l’Esprit », a ajouté
la présidente de la Primaire.
« Nous
voulons que les gens fassent l’expérience du sentiment
de marcher humblement devant Dieu, à la fois à l’église
et dans leur vie quotidienne », a dit la présidente
de la Société de secours.
L’évêque
a réfléchi à ces suggestions et a fait un signe
d’approbation. « Nous voulons que tout cela
arrive », a-t-il dit, « et nous avons deux
bonnes idées pour y parvenir. Avez-vous d’autres idées
pour résoudre ce problème ? »
Le
dirigeant de mission de paroisse a levé la main d’un air
gêné et a dit : « J’hésite
à le dire mais il me semble que tout ce que nous allons faire
commence et finit en quelque sorte avec le groupe que nous formons
ici. Si nous nous donnons des tapes amicales dans le dos et parlons
fort dans la salle de culte ou si nous discutons entre nous quand
nous sommes sur l’estrade, ou si nous faisons des choses
contraires à une atmosphère de respect et de révérence
dans la salle de culte, ce que nous dirons ou ferons par ailleurs
aura peu d’influence. Nous devons être des dirigeants.
Nous devons être ceux qui font preuve de respect et de
révérence, en particulier dans la salle de culte, et
chacun de nous doit aider sa famille à suivre son exemple.
« Autour
de cette table », a-t-il continué, « il
y a onze familles représentées. Additionnées,
elles totalisent environ cinquante à soixante personnes. Nos
conjoints travaillent dans les diverses organisations de la paroisse.
Nos enfants font partie des Jeunes Gens, des Jeunes Filles et de la
Primaire. Si nous enseignons le principe de la révérence
dans nos propres familles, ce sera un bon départ donné
à notre programme. Et si nous étendons cela à
toutes les familles de ceux qui servent avec nous (nos conseillers,
les consultants, et les membres des organisations), nous avons là
l’occasion de faire une différence significative dans la
vie des membres de cette paroisse. »
Faisons
un aparté pour dire que, trop souvent, on manque de respect
pour les instructeurs et les dirigeants. Trop souvent, des
conversations privées ont lieu pendant les classes de l’École
du dimanche et pendant les réunions de la Société
de secours et de la prêtrise. Dans nos salles de culte, le
bruit et la confusion qui précèdent les réunions
de Sainte-Cène indiquent que nous ne comprenons pas bien ce
qu’est la révérence. La révérence
se définit comme un profond respect mêlé d’amour
et de crainte. Pour compléter notre compréhension de la
révérence, on peut y associer d’autres notions
comme la gratitude, l’honneur, la vénération et
l’admiration. La racine du mot révérer implique
aussi une notion de crainte. Ainsi, la révérence peut
être comprise comme une attitude de profond respect et d’amour
et un désir d’honorer Dieu et de lui montrer de la
reconnaissance en même temps que la crainte de l’offenser.
Comme ce serait merveilleux si, en entrant dans la salle de culte,
nous pouvions, pour nous préparer à la réunion
de Sainte-Cène, méditer paisiblement pendant quelques
minutes sur nos bénédictions que sont la paix, le
pardon, l’amour, la miséricorde, la compréhension
et le plus grand de tous les dons : la vie éternelle
rendue possible grâce à la vie et au sacrifice de
Jésus-Christ. Vous n’avez pas idée des
découvertes que nous pouvons faire, des leçons que nous
pouvons apprendre, si nous prenons cinq ou dix minutes avant chaque
réunion de Sainte-Cène pour écouter le prélude
musical joué doucement et pour méditer sur notre vie et
sur celui que nous sommes venus adorer.
Revenons
à notre conseil de paroisse. L’évêque, en
observant les hommes et les femmes assis autour de lui, a fait une
pause pour repasser dans son esprit les recommandations du conseil de
paroisse. Finalement, il a souri et a déclaré :
« Merci, frères et sœurs. Vous avez partagé
d’excellentes idées sur ce que nous voulons voir arriver
et sur ce que nous devons faire pour y arriver. Je trouve très
bien notre programme de dignité pour le temple et de
fréquentation du temple. Je suis certain c’est
exactement ce que le Seigneur veut que nous fassions. J’aime
bien aussi l’idée d’enseigner la révérence
et le respect par le précepte et par l’exemple et je
suis tout à fait d’accord avec l’idée que
nous et nos familles pouvons être des éléments
clé du succès de ce programme. C’est la direction
dans laquelle nous devons aller. À présent, prenons des
mesures spécifiques... »
Cet
exemple de conseil de paroisse vous semble-t-il familier ? Je
l’espère, car c’est de cette façon qu’un
conseil local de l’Église fonctionne quand un dirigeant
visionnaire favorise la libre participation de tous ceux qui y
assistent. Pour résumer, vous aurez observé que
•
le
problème est présenté et formulé
succinctement, mais le conseil ne s’attarde pas sur les points
négatifs.
•
le
dirigeant du conseil canalise la discussion sans la dominer. Il pose
des questions, demande l’avis des participants et écoute.
•
les
membres du conseil donnent leur avis de membre de la paroisse, pas
seulement de représentant de leur organisation respective (par
exemple, dans la réunion relatée, la présidente
de la Société de secours a demandé instamment
que les adolescents participent aux baptêmes pour les morts).
•
l’attention
est portée sur « ce à quoi parvenir »
plutôt que sur « ce qui est à faire ».
•
au
cours des délibérations, le conseil ne s’éloigne
jamais de la mission de l’Église, à savoir :
amener des âmes au Christ par la proclamation de l’Évangile,
le perfectionnement des saints et le rachat des morts.
•
les
membres du conseil n’oublient pas l’importance de leur
influence et de leur exemple personnels.
• on
demande l’avis de chacun mais la décision finale
appartient au dirigeant du conseil ; celui-ci s’appuie sur
l’inspiration plus que sur son avis personnel pour guider les
décisions du conseil.
LA
DÉLIBÉRATION EN CONSEIL
Délibérer
en conseil de la façon que nous avons décrite peut
s’appliquer non seulement aux présidences de pieu, aux
épiscopats et aux conseils de pieu et de paroisse, mais peut
également aider les familles, les dirigeants des collèges
de la prêtrise et des organisations auxiliaires à
accomplir leur mission et à atteindre leurs buts respectifs.
Le système des conseils peut aussi aider la direction de
groupe des grands prêtres, la présidence de collège
des anciens et les comités de groupe et de collège à
remplir leurs responsabilités importantes. Les dirigeants des
Jeunes Gens constaterons que les conseils - tels que les présidences
des Jeunes Gens de paroisse et de pieu, les comités de la
Prêtrise d’Aaron, les comités Jeunes Gens - Jeunes
Filles, les comités épiscopaux des jeunes et les
comités et les présidences des collèges - les
aident à accomplir la mission de la Prêtrise d’Aaron.
Les conseils de bureau et de présidence peuvent être
importants pour aider les dirigeantes de la Société de
secours de paroisse et de pieu à atteindre les buts de la
Société de secours. Les présidences des Jeunes
Filles de pieu et de paroisse, les comités Jeunes Gens -
Jeunes Filles, les comités épiscopaux des jeunes et les
présidences des classes des Jeunes Filles devraient tenir
conseil pour aider les jeunes filles à mener une vie qui
reflète la philosophie du thème des Jeunes Filles. Les
présidences et les conseils de bureau de la Primaire peuvent
mettre en œuvre le système des conseils pour « enseigner
l’Évangile de Jésus-Christ aux enfants et les
aider à vivre en accord avec ses principes ». Les
conseils de famille peuvent donner l’occasion d’une
communication ouverte et neutre qui permet aux parents et aux enfants
de s’enseigner et de se fortifier les uns les autres.
Ce
sont là des buts suprêmes qui correspondent au caractère
élevé et éternel de l’œuvre du
royaume de Dieu à notre époque. Nous travaillons pour
aider nos frères et sœurs à recevoir tout ce que
notre Père céleste a à donner à ses
enfants fidèles, y compris les bénédictions du
royaume céleste. Rien de plus, rien de moins. En nous appelant
à des postes d’autorité dans son Église,
Dieu a fait preuve d’une confiance sacrée à notre
égard. Le Seigneur a inspiré aux dirigeants de l’Église
de mettre en œuvre des conseils dans toutes les organisations
de l’Église. En utilisant la pratique des conseils, nous
pouvons remplir notre responsabilité plus efficacement. Le
gouvernement par les conseils est plus qu’une bonne idée ;
c’est le plan de Dieu. C’est de cette façon que
nous partageons le fardeau des responsabilités de l’Évangile.
C’est la manière dont nous accomplissons la mission de
l’Église. Et c’est de cette manière que
Dieu reçoit toute sa gloire en réalisant
« l’immortalité et la vie éternelle de
l’homme ». Comme le Seigneur l’a dit par
l’intermédiaire du prophète Ésaïe :
« Venez et plaidons ! » (Ésaïe
1:18).
Je
prie sincèrement pour que nous sachions tous trouver le moyen
d’utiliser plus efficacement le merveilleux pouvoir qui découle
de la délibération en conseil. Je témoigne que
ce n’est que de cette façon que nous pourrons apporter
la pleine force du plan révélé de Dieu dans nos
responsabilités respectives, à la fois dans la famille
et dans l’Église.