Au début des années 1910, Edwin F. Parry compilait et publiait des extraits de sermons et d'écrits doctrinaux du prophète Joseph Smith classés par points de doctrine. Ces passages étaient tirés de la History of the Church. Ce petit ouvrage remplit une mission importante, mais suscitait dans le cœur de tous ceux qui s'intéressaient aux paroles du grand prophète des derniers jours le désir d'avoir davantage de ses paroles. Beaucoup de membres fidèles de l'Église ont exprimé le souhait de voir publier un ouvrage plus important de ce genre. D'une manière générale, les membres de l'Église désirent savoir ce que le prophète Joseph Smith a pu dire sur des sujets importants, car ils considèrent que ses paroles sont le fruit de l'inspiration divine.
Beaucoup de ces discours et de ces écrits apparaissent dans la History of the Church, mais d'autres ne se trouvent pas dans cet ouvrage, mais sont dispersés dans les anciennes publications de l'Église. Même les spécialistes ont eu du mal à se procurer ces dernières, parce que les anciennes publications ne sont pas accessibles au public. Pour répondre au désir de beaucoup de disposer d'un recueil plus complet de ces discours et de ces paroles, le Bureau de l'historien s'est chargé de composer ce recueil et l'a proposé à la Première Présidence qui en a approuvé la publication.
Il faut se souvenir que ce recueil contient des discours et des passages tirés des procès-verbaux de réunions de conseil et de la prêtrise qui ne rendent pas compte textuellement des paroles du prophète, mais qui ont été approuvés dans ces procès-verbaux. On n'a pas essayé de classer ces paroles par sujets, parce qu'il arrive souvent que le même article ou discours traite de plusieurs thèmes. Il a été considéré que la meilleure chose à faire était de reproduire chronologiquement chaque article ou fraction d'article avec un index détaillé grâce auquel on pourra trouver les différents sujets. On a éliminé les textes historiques et les passages anecdotiques ou sans importance. Les passages non reproduits sont signalés dans le texte par des points de suspension. Les documents auxquels on peut avoir accès comme le Témoignage de Joseph Smith, qui a été publié sous forme de brochure et se trouve également dans la Perle de grand prix, n'ont pas été inclus dans cet ouvrage. Lorsque c'est nécessaire, le lecteur est invité à se reporter aux révélations contenues dans les Doctrine et Alliances, mais ces révélations ne sont pas reproduites dans cet ouvrage.
Nous avons l'assurance que ce livre répondra à un besoin et augmentera la foi parmi les membres de l'Église. C'est dans cette intention que nous l'envoyons remplir sa mission qui est d'être un témoignage de plus de la divinité de l'appel du prophète Joseph Smith.
Joseph Fielding Smith,
Historien de l'Église
La page de titre du Livre de Mormon
Tandis que notre traduction touchait à sa fin, nous nous rendîmes à Palmyra, dans le comté de Wayne (New York), nous en assurâmes la propriété littéraire et convînmes avec M. Egbert B. Grandin d’en imprimer cinq mille exemplaires pour la somme de trois mille dollars. Je tiens à préciser ici que la page de titre du Livre de Mormon est la traduction littérale, tirée de la toute dernière feuille, située du côté gauche du recueil ou livre de plaques, qui contenait le document qui a été traduit, dont le texte se lit de la même manière que tout écrit hébreu en général, et que ladite page de titre n’est en aucune façon un écrit moderne, que ce soit de moi ou de tout autre homme qui ait vécu ou vive à notre époque. C’est pourquoi, afin de corriger une erreur communément entretenue à son sujet, je donne ci-dessous [1] cette partie de la page de titre de la version anglaise du Livre de Mormon, qui est la traduction authentique et littérale de la page de titre de l’original du Livre de Mormon, telle qu’elle apparaît sur les plaques. — H. C. 1:71 (1830).
La valeur des révélations et des commandements
Pendant presque deux semaines, j’ai passé presque tout mon temps à revoir les commandements et à assister à des conférences, car du premier au douze novembre (1831), nous avons organisé quatre conférences spéciales. Au cours de la dernière, qui a eu lieu chez frère Johnson, à Hiram, après avoir mûrement réfléchi, considérant que le Livre des révélations que l’on allait maintenant imprimer [2], était le fondement de l’Église en ces derniers jours et un bienfait pour le monde, montrant que les clefs et les mystères du royaume de notre Sauveur sont de nouveau confiés à l’homme, et les richesses de l’éternité à la portée de ceux qui sont disposés à vivre selon toute parole qui sort de la bouche de Dieu, en conséquence, la conférence a voté de considérer que les révélations valaient pour l’Église toutes les richesses de la terre, temporellement parlant. Les grands avantages pour le monde qui découlent du Livre de Mormon et des révélations que le Seigneur a jugé bon dans sa sagesse infinie de nous accorder pour notre salut et pour le salut de tous ceux qui veulent croire, ont été dûment appréciés ; et en réponse à une question, j’ai reçu ce qui suit [3] (novembre 1831). — H. C. 1:235-236.
La foi parfaite soulève le voile
Frère Joseph Smith, fils, a dit : Nous nous sommes réunis pour nous occuper des affaires du Seigneur et c’est grâce à la grande miséricorde de notre Dieu que nous sommes épargnés pour nous réunir. Beaucoup d’entre nous ont répondu au commandement du Seigneur, au mépris de tout ce qui est mal, et ont obtenu des bénédictions indicibles grâce auxquelles notre nom est scellé dans le livre de vie de l’Agneau, car le Seigneur l’a dit. Tout ancien a le droit de parler des choses de Dieu, et si nous pouvions tous nous réunir en étant unis de cœur et d’esprit dans une foi parfaite, le voile pourrait aussi bien se déchirer aujourd’hui que la semaine prochaine ou à n’importe quel autre moment, et si nous voulons simplement nous purifier et faire l’alliance devant Dieu de le servir, le droit nous est accordé d’avoir l’assurance que Dieu nous protégera en tout temps [4]. — F. W. R., p. 11 (25 octobre 1831).
L’amour parfait nous aide à ne pas déchoir de la grâce
Frère Joseph Smith, fils, a dit qu’il avait l’intention de faire son devoir devant le Seigneur et espérait que les frères seraient patients, car il avait un chemin considérable (à parcourir). Il a dit aussi que la promesse de Dieu était que les plus grandes bénédictions que Dieu avait à conférer seraient données à ceux qui contribuaient à l’entretien de sa famille pendant qu’il traduisait la plénitude des Écritures. Tant que nous n’avons pas l’amour parfait, nous courons le risque de tomber, et lorsque nous avons le témoignage que notre nom est scellé dans le livre de vie de l’Agneau, nous avons l’amour parfait et alors il est impossible aux faux Christs de nous séduire. Il a dit aussi que le Seigneur imposait à l’Église la responsabilité de pourvoir aux besoins des familles des anciens absents pendant que ceux-ci proclamaient l’Évangile ; en outre, que Dieu avait souvent fermé les cieux à cause de la convoitise existant dans l’Église. Le Seigneur raccourcirait son œuvre en justice, et si l’Église ne recevait pas la plénitude des Écritures, elle finirait par tomber [5]. — F. W. R., p. 16 (25 octobre 1831).
Commentaire sur la révision des Écritures
À mon retour de la conférence d’Amherst, j’ai repris la traduction des Écritures [6].
D’après diverses révélations qui avaient été reçues, il était clair que beaucoup de points importants concernant le salut des hommes avaient été enlevés de la Bible ou perdus avant qu’elle ne fût compilée. D’après les vérités qui restaient, il semblait qu’il allât de soi que si Dieu récompensait chaque homme selon les actions accomplies dans le corps, le terme « ciel », signifiant la demeure éternelle des saints, devait comprendre plus d’un royaume. En conséquence, le 16 février 1832, tandis que nous traduisions l’Évangile de Jean, nous eûmes, frère Rigdon et moi-même, la vision suivante [7]. — H. C. 1:245 (16 février 1832).
Les idées du prophète sur la Vision
Rien de ce qui concerne le royaume du Seigneur ne pourrait être plus agréable pour les saints que la lumière qui a jailli sur le monde grâce à la vision précitée. Depuis la Genèse jusqu’à l’Apocalypse, toutes les lois, tous les commandements, toutes les promesses, toutes les vérités, tous les points relatifs à la destinée de l’homme, où la pureté des Écritures n’a pas été souillée par la folie des hommes, contribuent à montrer la perfection de la théorie « des différents degrés de gloire dans la vie future » et témoignent du fait que le document est une transcription des registres du monde éternel. La sublimité des idées, la pureté de la langue, le domaine laissé à l’action, le temps prolongé accordé pour mener l’action à bien, afin que les héritiers du salut puissent confesser le Seigneur et fléchir le genou, les récompenses pour la fidélité et les châtiments pour les péchés se situent tellement au-delà de la mesquinerie des hommes que chacun est contraint de s’exclamer : « Elle vient de Dieu » (février 1832). — H. C. 1:252-253.
Sondez les révélations de Dieu
Les extraits suivants sont tirés du troisième numéro de l’Evening and Morning Star, publié en août 1832. L’article d’où ont été tirées ces pensées fut écrit par le rédacteur, William W. Phelps, et représente d’une manière exacte l’opinion de Joseph Smith.
Sondez les Écritures : sondez les révélations que nous publions et demandez à votre Père céleste, au nom de Jésus-Christ, de vous manifester la vérité, et si vous le faites en n’ayant en vue que sa gloire, sans douter, il vous répondra par le pouvoir de son Saint-Esprit. Vous saurez alors par vous-même et non par quelqu’un d’autre. Alors la connaissance que vous aurez de Dieu ne dépendra pas de l’homme ; il n’y aura pas non plus de place pour la théorie. Non, car lorsque les hommes reçoivent leurs instructions de celui qui les a faits, ils savent comment il les sauvera. Nous le répétons : sondez les Écritures, sondez les prophètes et apprenez quelle partie d’entre eux s’applique à vous et au peuple du dix-neuvième siècle. Vous vous accorderez certainement avec nous pour dire que vous n’avez aucun droit aux promesses données aux antédiluviens, que vous ne pouvez pas fonder votre espérance de salut sur l’obéissance des enfants d’Israël tandis qu’ils traversaient le désert, pas plus que vous ne pouvez vous attendre à ce que les bénédictions que les apôtres prononcèrent sur les Églises du Christ, il y a dix-huit cents ans, étaient à votre intention. De même, si les bénédictions des autres ne sont pas vos bénédictions, les malédictions des autres ne sont pas vos malédictions ; vous vous trouvez donc en ces derniers jours comme tous l’ont été avant vous, ayant votre libre arbitre pour être jugé selon vos œuvres.
Tout homme a son libre arbitre
Tout homme vit pour lui-même. Adam fut amené à ouvrir la voie vers le monde et à prendre soin du jardin. Noé naquit pour sauver des semences de tout lorsque la terre fut purifiée de sa méchanceté par le déluge, et le Fils de Dieu est venu au monde pour le racheter de la chute. Mais si un homme ne naît de nouveau, il ne peut voir le royaume de Dieu. Cette vérité éternelle règle la question de la religion de tous les hommes. Un homme peut être sauvé, après le jugement, dans le royaume terrestre ou dans le royaume téleste, mais il lui sera totalement impossible de voir le royaume céleste de Dieu sans naître d’eau et de l’Esprit. Il peut recevoir une gloire semblable à la lune (c’est-à-dire une gloire dont la lumière de la lune est typique), ou d’une étoile (c’est-à-dire une gloire dont la lumière des étoiles est typique), mais il ne pourra absolument pas venir au mont de Sion et à la ville du Dieu vivant, la Jérusalem céleste, et à une multitude innombrable d’anges, à l’assemblée générale de l’Église du Premier-né, qui sont écrits dans le ciel et à Dieu, le juge de tous, aux esprits des justes rendus parfaits et à Jésus le Médiateur de la nouvelle alliance, s’il ne devient comme un petit enfant et n’est instruit par l’Esprit de Dieu. C’est pourquoi, nous le répétons, sondez les révélations de Dieu, étudiez les prophéties et réjouissez-vous de ce que Dieu accorde des voyants et des prophètes au monde. Ce sont eux qui ont vu les mystères de la piété, ils ont vu le déluge avant qu’il ne se produisît, ils ont vu des anges monter et descendre sur une échelle qui allait de la terre au ciel, ils ont vu la pierre détachée de la montagne remplir la terre entière, ils ont vu le Fils de Dieu venir des régions du bonheur parfait demeurer sur la terre avec les hommes, ils ont vu le libérateur venir de Sion détourner de Jacob les impiétés et ils ont vu la gloire de Dieu lorsqu’il a montré la transfiguration de la terre sur la montagne, ils ont vu toutes les montagnes abaissées et toutes les vallées exhaussées lorsque le Seigneur se vengerait des méchants, ils ont vu la vérité germer de la terre et la justice regarder du haut des cieux dans les derniers jours, avant que le Seigneur ne vienne pour une seconde fois rassembler ses élus, ils ont vu la fin de la méchanceté sur la terre et le sabbat de la création couronné de paix, ils ont vu la fin des mille années glorieuses, lorsque Satan sera détaché pour un peu de temps, ils ont vu le jour du jugement où tous les hommes recevront selon leurs œuvres et ils ont vu le ciel et la terre s’enfuir pour faire place à la cité de Dieu, lorsque les justes recevront un héritage dans l’éternité. Et vous qui séjournez sur la terre, vous avez le droit de vous purifier et de monter jusqu’à la même gloire et de voir par vous-même et de savoir par vous-même. Demandez et vous recevrez, cherchez et vous trouverez, frappez et l’on vous ouvrira. — E. and M. S. août 1832, H. C. 1:282-284.
Lettre à Monsieur Sexton, rédacteur
Le 4 janvier 1833, le prophète écrivit à M. N. E. Sexton, rédacteur d’un journal de Rochester (État de New York), les conseils et les avertissements suivants concernant l’état du monde et le but poursuivi par le Seigneur dans le rétablissement dont avaient parlé les prophètes d’autrefois.
Kirtland, 4 janvier 1833
Monsieur le Rédacteur : Monsieur, étant donné les principes libéraux qui régissent la publication du journal intéressant et de valeur qui est le vôtre, auquel je suis moi-même abonné, et éprouvant un profond intérêt pour la cause de Sion et pour le bonheur de mes frères de l’humanité, c’est avec plaisir que je prends la plume pour apporter ma modeste contribution en cette période très intéressante et très importante.
Voici quelque temps déjà que j’observe attentivement l’état des choses telles qu’elles apparaissent maintenant dans tout notre pays chrétien et je l’ai contemplé avec des sentiments d’une très douloureuse anxiété. Tandis que, d’une part, je vois que le Saint-Esprit de Dieu s’est manifestement retiré et qu’un voile de stupidité semble tiré sur le cœur des gens ; d’autre part, je vois les jugements de Dieu qui ont balayé et balayent encore dans l’ombre de la mort des centaines et des milliers de gens de notre race qui, je le crains, n’étaient pas préparés. Devant ce fait solennel et alarmant, je suis poussé à m’exclamer : « Comme je voudrais que ma tête soit de l’eau et mes yeux une fontaine de larmes pour que je puisse pleurer jour et nuit. »
Un christianisme endormi
Je pense qu’il est grand temps que le monde chrétien sorte de son sommeil et invoque de toutes ses forces, jour et nuit, ce Dieu dont nous avons justement encouru la colère. Cela n’est-il pas un stimulant suffisant pour réveiller les facultés et réclamer l’énergie de tous les hommes, femmes ou enfants qui possèdent des sentiments de compassion pour leurs semblables ou qui sont si peu que ce soit attachés à la cause naissante de notre Seigneur glorieux ? Je laisse à une société intelligente le soin de répondre à cette question importante, confessant que c’est ceci qui m’a fait oublier ma propre incapacité et a dévoilé ma faiblesse à un monde savant ; mais ayant confiance en ce Dieu qui a dit que ces choses sont cachées aux sages et aux intelligents et sont révélées aux enfants, je m’avance dans l’arène pour vous dire ce que le Seigneur fait et ce que vous devez faire pour jouir des bénédictions de votre Sauveur en ces derniers jours.
L’alliance avec Israël
Le moment est enfin arrivé où le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob a étendu une seconde fois sa main, pour racheter le reste de son peuple dispersé en Assyrie et en Égypte, à Pathros et en Éthiopie, à Élam, à Schinéar et à Hamath, et dans les îles de la mer, pour introduire avec eux la plénitude des Gentils et conclure avec eux cette alliance qui fut promise lorsque leurs péchés leur seraient enlevés. Voir Ésaïe 11, Romains 25, 26 et 27 et aussi Jérémie 31:31, 32 et 33. Cette alliance n’a jamais été conclue avec la maison d’Israël, ni avec la maison de Juda, car il faut deux parties pour conclure une alliance, et ces deux parties doivent être d’accord, sinon aucune alliance ne peut être conclue.
Le Christ, à l’époque où il était dans la chair, avait l’intention de faire alliance avec eux, mais ils le rejetèrent, lui et ses propositions, et en conséquence ils ont été retranchés et aucune alliance n’a été conclue avec eux à cette époque. Mais leur incrédulité n’a pas rendu la promesse de Dieu nulle et non avenue : non, car il y eut, dans David, un nouveau jour limité, qui était le jour de sa puissance, et alors son peuple, Israël, serait un peuple bien disposé et il écrirait sa loi dans leur cœur et l’imprimerait dans leurs pensées, il ne se souviendrait plus de leurs péchés ni de leurs iniquités.
L’alliance avec les Gentils
Ainsi lorsque cette famille élue eut rejeté le Christ et ses propositions, les hérauts du salut leur dirent : « Voici, nous nous tournons vers les païens », et les païens reçurent l’alliance et furent entés à l’endroit où la famille élue avait été retranchée ; mais les païens n’ont pas continué dans la bonté de Dieu, mais se sont écartés de la foi qui avait jadis été remise aux saints et ont rompu l’alliance dans laquelle leurs pères étaient établis (voir Ésaïe 24:5) et sont devenus orgueilleux et n’ont pas craint ; par conséquent, il n’y en aura que peu qui seront rassemblés avec la famille élue. L’orgueil, l’esprit hautain et l’incrédulité des Gentils n’ont-ils pas provoqué le Saint d’Israël à retirer d’eux son Esprit saint et à envoyer ses jugements pour les affliger pour leur méchanceté ? C’est certainement le cas.
La terre souillée
Le Christ a dit à ses disciples (Marc 16:17 et 18) que les signes suivants accompagneraient ceux qui auraient cru : « En mon nom, ils chasseront les démons ; ils parleront de nouvelles langues ; ils saisiront des serpents ; s’ils boivent quelque breuvage mortel, il ne leur fera point de mal ; ils imposeront les mains aux malades et les malades seront guéris », et aussi, dans le même ordre d’idées, lisez la première épître aux Corinthiens, chapitre 12. Les témoignages précités nous permettent de regarder le monde chrétien et de voir l’apostasie qui s’est produite par rapport à l’enseignement apostolique ; et qui peut regarder ceci sans s’exclamer, pour employer les termes d’Ésaïe : « Le pays est profané par ses habitants ; car ils transgressent les lois, violent les ordonnances, ils rompent l’alliance éternelle » ?
La vérité toute simple, c’est que le pouvoir de Dieu commence à s’abattre sur les nations, et la lumière de la gloire des derniers jours commence à traverser l’atmosphère ténébreuse de la méchanceté des Églises, et leur iniquité apparaît aux regards. Les nations des Gentils sont comme les vagues de la mer qui soulèvent la vase et le limon, ou elles sont tout agitées et se préparent en hâte à jouer le rôle qui leur sera imparti lorsque le Seigneur réprimandera les nations, lorsqu’il régnera sur elles avec une verge de fer et les brisera comme le vase d’un potier. Il y a dix-huit mois environ, le Seigneur a déclaré à ses serviteurs qu’il retirerait à ce moment-là son Esprit de la terre, et nous pouvons voir qu’il en est bien ainsi, car non seulement les Églises dépérissent, mais il n’y a pas de conversions ou très peu seulement ; et ce n’est pas là tout : les gouvernements de la terre sont jetés dans l’incertitude et la division ; et le mot Destruction semble, aux yeux de celui qui peut voir les choses spirituelles, être écrit en grandes majuscules par le doigt d’une main invisible sur presque tout ce que nous voyons.
Comment échapper aux jugements
Que reste-t-il donc à faire dans des circonstances telles que celles-ci ? Je vais maintenant vous dire ce que le Seigneur exige de tous les hommes, grands et petits, riches et pauvres, hommes et femmes, ecclésiastiques et laïques, croyants et non-croyants pour qu’ils puissent jouir totalement du Saint-Esprit de Dieu et échapper aux jugements de Dieu qui sont presque prêts à se déverser sur les nations de la terre. Repentez-vous de tous vos péchés et soyez baptisés d’eau pour leur rémission au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit, et recevez l’ordonnance de l’imposition des mains de celui qui est ordonné et scellé à ce pouvoir, afin que vous receviez le Saint-Esprit de Dieu ; et ceci est conforme aux Saintes Écritures et au Livre de Mormon et est la seule façon que l’homme ait de pouvoir entrer dans le royaume céleste. Telles sont les conditions de la Nouvelle Alliance ou les premiers principes de l’Évangile du Christ ; ensuite joignez « à votre foi la vertu, à la vertu la science, à la science la tempérance, à la tempérance la patience, à la patience la piété, à la piété l’amour fraternel, à l’amour fraternel la charité (ou l’amour). Car si ces choses sont en vous, et y sont avec abondance, elles ne vous laisseront point oisifs ni stériles pour la connaissance de notre Seigneur Jésus-Christ. »
Sion et Jérusalem
Le Livre de Mormon est l’histoire des ancêtres de nos tribus indiennes de l’Ouest, découvert grâce au ministère d’un saint ange et traduit dans notre langue par le don et le pouvoir de Dieu après avoir été caché dans la terre pendant les quatorze cents dernières années, et contenant la parole de Dieu qui leur fut remise. Nous apprenons, grâce à lui, que nos tribus d’indiens de l’Ouest sont descendantes de ce Joseph qui fut vendu en Égypte, que l’Amérique est pour eux une terre promise et que toutes les tribus d’Israël y viendront avec tous les Gentils qui se conformeront aux conditions de la Nouvelle Alliance. Mais la tribu de Juda retournera à l’ancienne Jérusalem. La ville de Sion dont parle David au Psaume 102 sera édifiée en Amérique. « Les rachetés de l’Éternel retourneront, ils iront à Sion avec chants de triomphe, et une joie éternelle couronnera leur tête » (Ésaïe 35:10) ; alors ils seront libérés du fléau dévastateur qui déferlera sur le pays. Mais Juda obtiendra la délivrance à Jérusalem. Voyez Joël 2:32, Ésaïe 26:20 et 21, Jérémie 31:12, Psaumes 50:5, Ézéchiel 34:11,12 et 13. Tout cela témoigne que le Bon Berger fera avancer ses propres brebis et les fera sortir de toutes les nations où elles ont été dispersées à une époque sombre et ténébreuse, pour aller en Sion et à Jérusalem ; il y a par ailleurs beaucoup d’autres témoignages que l’on pourrait citer.
Et maintenant je suis en mesure de dire par l’autorité de Jésus-Christ qu’il ne s’écoulera pas beaucoup d’années que les États-Unis ne présentent le spectacle d’une effusion de sang qui n’a pas son égale dans l’histoire de notre nation ; la peste, la grêle, la famine et les tremblements de terre balayeront de la surface du pays les méchants de notre génération, pour ouvrir et préparer le chemin au retour des tribus perdues d’Israël venant du pays du nord. Le peuple du Seigneur, ceux qui se sont conformés aux conditions de la nouvelle alliance, a déjà commencé à se rassembler en Sion, qui se trouve dans l’État du Missouri ; c’est pourquoi je vous annonce l’avertissement que le Seigneur m’a commandé de proclamer à notre génération, me souvenant que mon Créateur a les yeux sur moi et que je suis responsable devant lui de chaque parole que je dis, ne souhaitant rien de pire à mes semblables que leur salut éternel ; c’est pourquoi « craignez Dieu, et donnez-lui gloire, car l’heure de son jugement est venue ». Repentez-vous, repentez-vous, acceptez l’alliance éternelle et fuyez en Sion avant que le fléau dévastateur ne s’abatte sur vous, car il y en a qui vivent maintenant sur la terre dont les yeux ne seront pas fermés par la mort avant qu’ils ne voient s’accomplir tout ce dont j’ai parlé. Souvenez-vous de ceci ; cherchez l’Éternel pendant qu’il se trouve ; invoquez-le tandis qu’il est près, c’est là l’exhortation de votre indigne serviteur.
(signé) Joseph Smith, fils
— H. C. 1:312-316.
Correspondance importante avec les frères de Sion
« La Feuille d’olivier » est le nom que le prophète donne à la merveilleuse révélation de la section 88 des Doctrine et Alliances. Rares sont les révélations données à l’Église — et au monde si celui-ci veut bien les recevoir — qui sont plus grandes que cette « Feuille d’olivier, cueillie de l’arbre du paradis ». Dans cette lettre adressée à W. W. Phelps, un des frères présidents du Missouri, le prophète élève une voix d’avertissement basée sur la parole du Seigneur manifestée dans la révélation et la correspondance reçue du Missouri.
Kirtland, 11 janvier 1833
Frère William W. Phelps,
Je vous envoie « la Feuille d’olivier » que nous avons cueillie sur l’arbre du paradis, le message de paix que le Seigneur nous adresse ; car bien que nos frères de Sion se laissent aller à notre égard à des sentiments qui ne sont pas conformes aux exigences de la nouvelle alliance, nous avons cependant la satisfaction de savoir que le Seigneur nous approuve, nous a acceptés et a établi son nom à Kirtland pour le salut des nations ; car le Seigneur aura un lieu d’où sortira sa parole en pureté en ces derniers jours ; car si Sion ne veut pas se purifier de manière à être approuvée en tout à ses yeux, il se cherchera un autre peuple ; car son œuvre ira de l’avant jusqu’à ce qu’Israël soit rassemblé, et ceux qui ne veulent pas entendre sa voix doivent s’attendre à subir sa colère. Je vous le dis, cherchez à vous purifier, ainsi que tous les habitants de Sion, de peur que la colère du Seigneur ne s’enflamme et ne devienne ardente.
Un avertissement à Sion
Repens-toi, repens-toi, voilà ce que la voix de Dieu dit à Sion ; et aussi étrange que cela puisse paraître, il est cependant vrai que l’humanité persiste à se trouver des excuses jusqu’à ce que toute son iniquité soit démasquée et qu’il ne soit plus possible de la racheter, et que ce qu’elle chérit dans son cœur ne soit exposé à la vue de tous. Je vous le dis (et ce que je vous dis, je le dis à tous), écoutez la voix d’avertissement de Dieu, de peur que Sion ne tombe et que le Seigneur ne jure dans sa colère que les habitants de Sion n’entreront pas dans son repos.
Les frères de Kirtland prient sans cesse pour vous car, sachant à quel point le Seigneur est terrible, ils craignent beaucoup pour vous. Vous verrez que le Seigneur nous a commandé à Kirtland de construire une maison de Dieu et de créer une école pour les prophètes : c’est la parole que le Seigneur nous a adressée, et nous devons obéir ; oui, avec l’aide du Seigneur, nous obéirons, car il nous a promis de grandes choses à condition que nous obéissions ; oui, même de nous visiter des cieux pour nous honorer de sa propre présence. Nous craignons beaucoup devant le Seigneur de peur de ne pas mériter ce grand honneur que notre Maître se propose de nous conférer ; nous recherchons l’humilité et une grande foi de peur d’avoir honte en sa présence. Notre cœur est considérablement affligé de l’esprit qu’exhale votre lettre et celle de frère Gilbert, l’esprit même qui sape la force de Sion comme une peste ; et si on ne le décèle pas et ne le chasse pas loin de vous, il rendra Sion mûre pour les jugements dont Dieu la menace. Souvenez-vous que Dieu voit les ressorts secrets des actions des hommes et connaît le cœur de tous les vivants.
Frère, permettez-nous de parler clairement, car Dieu a du respect pour les sentiments de ses saints et il ne permettra pas qu’ils soient tourmentés impunément… Tout ce que nous pouvons dire pour conclure, c’est que si la fontaine de nos larmes n’est pas tarie, nous pleurerons encore pour Sion. Ceci de la part de votre frère qui tremble pour Sion et devant la colère du ciel qui l’attend si elle ne se repent pas.
(signé) Joseph Smith, fils
— H.C. 1:316.
Une épître de la Première Présidence à l’Église du Christ de Thompson, comté de Geauga (Ohio)
Kirtland, 6 février 1833
Chers Frères,
Nous vous saluons, par cette épître, dans les liens de l’amitié, nous réjouissant de votre fermeté dans la foi qui est en Jésus-Christ, notre Seigneur ; et nous désirons que vous prospériez sur le chemin de la vérité et de la justice dans les entrailles de Jésus-Christ, priant continuellement pour vous, pour que votre foi ne défaille pas et que vous puissiez surmonter tout le mal dont vous êtes entourés et devenir purs et saints devant Dieu, qui est notre Père, à qui gloire soit rendue pour toujours et à jamais. Amen.
Il a paru bon au Saint-Esprit et à nous de vous envoyer notre épître par l’entremise de notre frère bien-aimé Salmon [Gee], votre messager, que nous avons ordonné, conformément aux commandements de Dieu, à l’office d’ancien pour présider l’Église de Thompson, assurant la supervision de celle-ci pour vous diriger et pour enseigner ce qui est conforme à la piété, et en qui nous avons une grande confiance, et nous présumons qu’il en est de même pour vous. Nous vous disons donc, et ce n’est pas nous seulement, mais le Seigneur aussi : recevez-le comme tel, sachant que le Seigneur l’a nommé à cet office pour votre bien, le soutenant par vos prières, priant constamment pour lui pour qu’il soit doté de sagesse et d’intelligence dans la connaissance du Seigneur, afin que par lui vous soyez protégés contre les esprits mauvais et contre toute querelle et toute dissension, et progressiez en grâce et dans la connaissance de notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ.
Frères bien-aimés, persévérez dans l’amour fraternel, marchez dans l’humilité, vaquant à la prière, afin de ne pas être vaincus. Recherchez ce qui contribue à la paix, comme le disait notre frère bien-aimé Paul, afin que vous soyez enfants de notre Père céleste et ne soyez pas une occasion de chute, que ce soit pour le saint ou pour le pécheur. Finalement, frères, priez pour nous, afin que nous puissions accomplir l’œuvre à laquelle nous sommes appelés, pour que vous jouissiez de la plénitude des mystères de Dieu ; et puisse la grâce de notre Seigneur Jésus-Christ être avec vous tous. Amen.
Joseph Smith, fils
Sidney Rigdon
Frederick G. Williams
— H. C. 1:324-325.
Ordre à respecter pour instruire l’Église
Kirtland, 13 avril 1833
Cher frère Carter, votre lettre à frère Jared vient de m’être remise et j’en ai soigneusement étudié le contenu ; et je profite de cette occasion pour y répondre. Nous répondons à vos questions : ... en ce qui concerne la vision dont vous parlez, nous ne nous considérons pas comme tenus de recevoir une révélation quelconque de qui que ce soit, homme ou femme, tant qu’il n’est pas légalement nommé et ordonné à cette autorité et en donne une preuve suffisante.
L’ordre dans lequel la révélation est donnée
Je vous informerai qu’il est contraire au plan de Dieu qu’un membre de l’Église ou n’importe qui d’autre reçoive des instructions pour ceux qui ont un poste d’autorité supérieur au sien ; vous comprendrez par conséquent qu’il n’est pas convenable de lui prêter attention, mais si quelqu’un a une vision ou reçoit la visite d’un messager céleste, ce doit être pour son profit et son instruction personnels ; car les principes fondamentaux, le gouvernement et la doctrine de l’Église, relèvent des clefs du royaume. Dans le cas d’un apostat ou de quelqu’un qui a été retranché de l’Église et qui souhaite y rentrer, la loi de notre Église dit expressément que ce genre de personne doit se repentir, être baptisée et être admise comme la première fois.
Le devoir du grand prêtre est d’administrer les choses spirituelles et saintes et d’être en communion avec Dieu, mais pas d’exercer un gouvernement monarchique ni de convoquer des réunions pour les anciens sans leur consentement. En outre, le devoir des grands prêtres est d’être mieux qualifiés pour enseigner les principes et les doctrines que les anciens ; car l’office d’ancien est une annexe de la prêtrise, et celle-ci est concentrée et centrée sur une seule personne. Pour ce qui est de la façon d’agir avec les membres : nous devons agir avec eux exactement comme le commandent les Écritures. Si ton frère pèche contre toi, va et reprends-le entre toi et lui seul. S’il te donne satisfaction, tu as gagné ton frère ; sinon prends avec toi une ou deux personnes etc., et quand il n’y a pas d’évêque, on le jugera par la voix de l’Église ; et si un ancien ou un grand prêtre est là, c’est lui qui doit prendre la direction de l’affaire ; sinon, c’est celui qui est la plus haute autorité qui doit présider.
Pour ce qui est des préparatifs pour aller en Sion : tout d’abord il serait agréable au Seigneur que l’Église ou les Églises allant en Sion soient organisées et que l’on désigne une personne compétente qui connaît bien la situation de l’Église, et qu’on l’envoie à Kirtland en informer l’évêque et obtenir de lui une licence conformément à la révélation ; ce faisant, vous éviterez la confusion et le désordre et vous échapperez aux nombreuses difficultés que rencontre un groupe non-organisé voyageant dans les derniers jours.
D’autre part ceux qui sont endettés doivent dans tous les cas payer leurs dettes, et les riches ne doivent en aucune façon rejeter les pauvres ou les laisser en arrière, car il est dit que les pauvres hériteront la terre.
Vous avez cité un passage de Jérémie concernant le voyage en Sion ; la parole du Seigneur est certaine, suivez-la donc.
Il y a dans votre lettre deux paragraphes que je n’approuve pas, car ils ont été écrits aveuglément. Vous parlez des anciens qui sont envoyés comme l’éclair par l’arc de Juda, et dans le deuxième, qu’il n’y a pas de secret dans les conseils de Sion. Vous en parlez comme s’il y avait de la crainte dans votre cœur, nous n’y voyons pas d’autre explication. Ajoutons que nous ne demandons jamais de révélation spéciale à Dieu, sauf lorsqu’il n’y a pas eu précédemment de révélation sur le sujet, et ce, uniquement dans un conseil de grands prêtres…
C’est une chose très sérieuse que d’interroger Dieu ou de venir en sa présence, et nous craignons de l’interroger sur des sujets de peu d’importance pour répondre à des questions posées par des personnes privées, en particulier pour des choses dont les hommes devraient obtenir la connaissance par eux-mêmes en toute sincérité devant Dieu et avec humilité par la prière de la foi ; plus particulièrement encore lorsqu’il s’agit d’un instructeur ou d’un grand prêtre de l’Église du Christ. Je dis ceci non par reproche, mais pour vous instruire, et je vous parle comme si je vous connaissais, bien que nous soyons inconnus l’un à l’autre dans la chair.
J’aime votre âme et l’âme des enfants des hommes, et je prie et je fais tout ce que je peux pour le salut de tous.
Je termine maintenant en vous envoyant une salutation de paix au nom du Seigneur Jésus-Christ. Amen.
Joseph Smith, fils
— H. C. 1:338-339.
Instructions relatives à la consécration des biens
Frère Edward Partridge :
Monsieur — J’entreprends de répondre à vos questions concernant la consécration des biens. Premièrement, il n’est pas bien de se laisser aller à faire des inventaires trop minutieux. Le fait est qu’un homme est tenu par la loi de l’Église de consacrer à l’évêque pour pouvoir être considéré comme héritier légal du royaume de Sion ; et ceci il doit le faire sans contrainte ; et s’il ne le fait pas, il ne peut être reconnu devant le Seigneur dans le Livre de l’Église ; par conséquent, pour être précis, je vous dirai que tout homme doit être son propre juge et décider de la quantité qu’il doit recevoir et de la quantité qu’il acceptera de laisser entre les mains de l’évêque. Je parle de ceux qui consacrent plus qu’il ne leur en faut pour leur entretien personnel et celui de leur famille.
Par consentement mutuel
La question de la consécration doit être réglée par le consentement mutuel des deux parties ; car donner à l’évêque le pouvoir de dire combien chacun aura et obliger celui-ci à se conformer au jugement de l’évêque, c’est donner à l’évêque plus de pouvoir qu’un roi ; et d’un autre côté, laisser à chacun le soin de dire de combien il a besoin et obliger l’évêque à se conformer à son jugement, c’est jeter Sion dans la confusion et faire de l’évêque un esclave. En réalité, il faut qu’il y ait un équilibre du pouvoir entre l’évêque et le peuple ; et ainsi l’entente et la bonne volonté pourront être conservées parmi vous.
Par conséquent les personnes qui consacrent des biens à l’évêque en Sion et qui reçoivent ensuite en retour un héritage doivent démontrer d’une manière raisonnable à l’évêque qu’elles ont besoin de tout ce qu’elles réclament. Mais au cas où les deux parties ne peuvent tomber d’accord, l’évêque ne doit pas recevoir de telles consécrations et le cas doit être porté devant un conseil de douze grands prêtres. L’évêque ne fera pas partie du conseil, mais portera l’affaire devant lui.
Nous n’avons pas été peu surpris d’apprendre que certaines de nos lettres de nature publique que nous avons envoyées pour le bien de Sion n’ont pas été remises à l’évêque. C’est une conduite que nous désapprouvons totalement.
Réponses aux questions posées par frère Phelps dans sa lettre du 4 juin
Premièrement, pour ce qui est des pauvres : lorsque les évêques seront nommés conformément à notre recommandation, c’est à eux qu’il incombera de veiller aux pauvres selon les lois de l’Église.
Dites aux frères Hulet et à tous les autres que le Seigneur ne les a jamais autorisés à dire que le diable, ses anges ou les fils de perdition rentreraient un jour en grâce ; car l’état auquel ils sont destinés n’a pas été révélé à l’homme, ne l’est pas et ne le sera jamais, sauf à ceux qui y sont condamnés : par conséquent ceux qui enseignent cette doctrine ne l’ont pas reçue de l’Esprit du Seigneur. C’est à juste titre que frère Oliver a dit que c’était la doctrine des démons. Nous commandons donc que cette doctrine ne soit plus enseignée en Sion. Nous approuvons la décision de l’évêque et de son conseil de considérer que quiconque enseigne cette doctrine est passible d’excommunication.
Nous terminons notre lettre en vous saluant comme d’habitude, en signe de l’alliance nouvelle et éternelle. Nous nous hâtons de terminer, parce que le courrier part à l’instant.
Joseph Smith, fils
Sidney Rigdon
F. G. Williams
P.S. Nous sommes heureux de la façon dont frère William W. Phelps gère le Star en ce moment ; nous espérons qu’il cherchera à le rendre de plus en plus intéressant. Pour ce qui est de la dimension des évêchés : une fois que Sion sera convenablement gérée, il y aura un évêque pour chaque quadrilatère de la grandeur de celui que nous vous envoyons en annexe ; mais pour le moment, il faut se laisser guider par la sagesse. Il est nécessaire, frères, que vous soyez tous d’un seul cœur et d’un seul esprit dans l’accomplissement de la volonté du Seigneur. La plus grande liberté et la plus grande amitié doivent exister parmi les dirigeants de Sion. Nous avons été extrêmement attristés de voir frère Edward Partridge se plaindre dans sa lettre de ce que les lettres qui accompagnaient la Feuille d’olivier ne lui avaient pas été transmises, étant donné qu’il doit savoir tout ce qui a trait à Sion, puisque le Seigneur l’a nommé pour être juge en Sion. Nous espérons, chers frères, que ce genre de choses ne se reproduira plus. Lorsque nous envoyons en Sion, à l’un quelconque des grands prêtres des lettres relatives à la gestion de celle-ci, c’est toujours avec l’intention qu’on les communique à l’évêque de manière à lui permettre de s’acquitter de son devoir. Nous disons ceci avec l’espoir que vous le recevrez en bonne part ; et nos frères veilleront à ne pas se froisser mutuellement et à marcher dans l’amour, s’honorant les uns les autres plus qu’eux-mêmes, comme le Seigneur l’exige.
Toujours vôtres,
J. S.
S. R.
F. G. W.
— H. C. 1:364-368.
Extraits de la deuxième lettre envoyée aux frères en Sion
Kirtland, 2 juillet 1833
Aux frères en Sion,
Le don des langues
Nous sommes occupés à écrire une lettre à [la branche de] Eugene concernant les deux Smith, car nous avons reçu deux lettres d’eux : une de John Smith, l’autre de l’ancien de l’Église [Eden Smith]. Pour ce qui est du don des langues, tout ce que nous pouvons dire, c’est qu’ici nous l’avons reçu comme ceux d’autrefois : nous souhaitons cependant que vous soyez prudents de peur d’être séduits en ceci. Prenez garde aux maux qui peuvent provenir de récits faits par des femmes ou autrement ; soyez prudents en toutes choses de peur que l’animosité n’implante ses racines chez vous et que beaucoup ne soient ainsi souillés. Si vous n’y faites pas attention, Satan vous troublera certainement au sujet du don des langues ; vous ne pourriez le surveiller de trop près ni prier de trop. Puisse le Seigneur vous donner la sagesse en tout. Dans une lettre envoyée la semaine dernière, vous aurez certainement trouvé, avant de recevoir celle-ci, des renseignements concernant la Nouvelle Traduction. Adressez la caisse contenant le Livre des Commandements à N. K. Whitney et Cie, Kirtland, comté de Geauga (Ohio), aux bons soins de Kelly and Walworth, Cleveland, comté de Cuyahoga (Ohio).
Nous terminons en approuvant de tout cœur toutes les mesures prises en vue de la diffusion de la vérité en ces derniers jours et en vous assurant que nos désirs les plus forts et nos prières les plus sincères concernent la prospérité de Sion. Dites à tous les frères et à toutes les sœurs en Sion qu’ils ont notre amour et nos meilleurs souhaits, et que le désir le plus vif de notre esprit est que leur bien-être temporel, spirituel et éternel soit assuré. Nous vous saluons comme toujours au nom du Seigneur Jésus. Amen.
Joseph Smith, fils
Sidney Rigdon
F. G. Williams
— H. C. 1:368-370.
Lettre à Vienna Jaques
4 septembre — J’ai écrit ce qui suit à sœur Vienna Jaques à Independence (Missouri) :
Chère sœur, ayant quelques instants de loisir, je m’assieds pour vous écrire quelques mots que je me sens tenu de rédiger avec soin pour votre satisfaction, si du moins c’est une satisfaction pour vous que de recevoir quelques mots de votre frère indigne en Christ. J’ai reçu, il y a quelque temps déjà, votre lettre contenant l’histoire de votre voyage et de votre arrivée à bon port, ce pour quoi je bénis le Seigneur ; j’ai souvent entendu une voix me chuchoter ceci depuis que j’ai reçu votre lettre : « Joseph, c’est à ton Dieu que tu dois le don fait par ta sœur Vienna, qui a été le coup de pouce décisif dans la solution de tes problèmes financiers. Tu ne dois donc pas l’oublier, car c’est le Seigneur qui a fait ceci et tu dois te souvenir d’elle dans toutes tes prières et aussi par lettre, car elle invoque souvent le Seigneur, disant : Ô Seigneur, inspire ton serviteur Joseph pour qu’il envoie par lettre quelque parole à ton indigne servante. Ne peux-tu prononcer des paroles de paix à ta servante et dire que tous mes péchés me sont pardonnés ? Et n’es-tu pas satisfait du châtiment que tu as infligé à ta servante ? » Oui, sœur, voilà ce qu’un esprit semble me chuchoter, et je vous laisse le soin de juger de quel esprit il s’agit. Je savais, lorsque vous avez quitté Kirtland, que le Seigneur vous châtierait, mais j’ai prié avec ferveur au nom de Jésus pour que vous viviez assez longtemps pour recevoir votre héritage conformément au commandement qui avait été donné à votre sujet. Je ne suis pas du tout étonné de ce qui vous est arrivé ni de ce qui est arrivé à Sion et je pourrais vous dire tout le pourquoi, toutes les raisons de toutes ces calamités. Mais hélas il est vain d’avertir et de donner des préceptes, car tous les hommes sont disposés par nature à suivre leur propre chemin qu’ils ont tracé de leur propre doigt et ne sont pas disposés à envisager et à suivre le chemin impliqué par quelqu’un d’autre qui dit : Voici le chemin, suivez-le, même s’il s’agit d’un guide infaillible et que le Seigneur son Dieu l’a envoyé. Néanmoins je ne me sens pas disposé à critiquer, mais j’ai envie d’invoquer le Seigneur à grands cris pour que tout ce qui s’est passé contribue à donner un bon résultat ; oui, je me sens l’envie de dire : Ô Seigneur, que Sion soit consolée, que ses lieux dévastés soient construits et établis au centuple, que tes saints viennent en Sion de toutes les nations, qu’ils soient exaltés au troisième ciel et que ton jugement soit envoyé pour la victoire ; et après cette grande épreuve, que tes bénédictions tombent sur ton peuple et que ta servante vive jusqu’à ce que son âme soit satisfaite de contempler la gloire de Sion ; car malgré son affliction actuelle, celle-ci se lèvera un jour et se parera de ses beaux vêtements et sera la joie et la gloire de toute la terre. Que votre cœur soit donc consolé, vivez dans l’obéissance stricte aux commandements de Dieu, et il vous exaltera au moment voulu par lui. Les frères ici gagnent du terrain dans les choses spirituelles et essaient de vaincre tout ce qui n’est pas agréable à leur Père céleste. Je tiens à vous assurer que le Seigneur tient compte du don que vous avez fait... Frère David W. Patten vient de rentrer de sa visite dans l’Est et son ministère nous donne de grandes satisfactions. Il a suscité une Église d’environ quatre-vingt-trois membres dans la partie du pays où habitent ses amis : l’État de New York. Beaucoup ont été guéris par son entremise, plusieurs estropiés ont été guéris. Il y en a eu jusque douze à la fois, qui étaient affligés, qui sont venus de loin pour être guéris ; lui et d’autres leur ont fait l’imposition des mains au nom de Jésus et ils ont été guéris. Vous voyez ainsi que les ouvriers de la vigne du Seigneur travaillent de toutes leurs forces pendant que dure le jour, sachant que « bientôt vient la nuit, où personne ne peut travailler ». Je n’ai que peu de temps pour écrire en ce moment, car je travaille de mes propres mains à la maison du Seigneur ; par conséquent je dois vous faire mes adieux et signer cette lettre du nom de votre frère indigne en Christ. Amen.
(signé) Joseph Smith
— H. C. 1:407-409.
Anxiété pour les saints affligés
19 novembre — J’ai écrit ce qui suit de Kirtland à Moses C. Nickerson à Mount Pleasant, Haut Canada :
Frère Moses, nous sommes arrivés en ce lieu le 4 écoulé après un voyage fatigant pendant lequel nous avons eu la bénédiction d’une santé normale. Nous avons pris congé des Nickerson, votre père et votre mère, à Buffalo ; ils étaient en bonne santé et ont manifesté une certaine satisfaction à voir que leur voyage était accompagné de prospérité et de bénédictions.
Depuis notre arrivée ici, frère Sidney est affligé d’une maladie des yeux, ce qui est probablement la raison pour laquelle vous n’avez pas encore eu de nos nouvelles ; il envisageait en effet de vous écrire immédiatement, mais, bien qu’il doive certainement vous écrire bientôt, je pense, attendu que ses yeux vont manifestement mieux, toutefois, pour le cas où vous seriez impatient d’avoir de nos nouvelles, je me suis dit que vous pourriez avoir une certaine satisfaction à recevoir quelques mots de ma part, même s’il leur manque l’élégance des lettrés de notre époque, du moins lorsque vous vous rappelez les rapports étroits qui nous unissent dans les liens éternels de l’Évangile de notre Seigneur Jésus-Christ.
D’une manière générale, nous avons trouvé l’Église et les familles que nous avons en ce lieu en bonne santé. Rien d’important ne s’est produit pendant que nous étions absents, à l’exception du décès d’un de nos frères, David Johnson, un jeune homme d’une grande valeur, un de nos concitoyens, dont nous déplorons la perte à juste titre.
Nous avons la chance de recevoir fréquemment des informations de différentes parties de notre région concernant les progrès de l’Évangile, et nous prions quotidiennement notre Père pour qu’il se répande considérablement, et ce, même jusqu’à ce que toutes les nations entendent la merveilleuse nouvelle et fassent connaissance de la vérité.
Nous avons récemment reçu des lettres de nos frères du Missouri, mais il ne nous est pas possible de savoir, d’après leur contenu, dans quelle mesure les personnes qui désirent les expulser de cette région mettront à exécution leurs desseins illégaux et impies. Nos frères se sont adressés au gouverneur de l’État qui leur a promis toute l’aide que la loi civile peut apporter ; et selon toute probabilité, au moment où j’écris ceci, un procès a déjà été entamé.
On nous apprend cependant que ces personnes sont très violentes et menacent d’extermination immédiate tous ceux qui professent notre doctrine. Nous ne savons pas jusqu’à quel point on leur permettra de mettre leurs menaces à exécution, mais nous avons confiance dans le Seigneur et nous lui laissons le soin de gérer l’événement selon sa sagesse.
J’attendrai une lettre de vous lorsque vous aurez reçu celle-ci, et j’espère que vous me donnerez des informations concernant les frères, leur santé, leur foi, etc., et que vous me donnerez aussi des nouvelles des amis avec lesquels nous avons fait connaissance.
Vous savez certainement, cher frère, que j’ai l’esprit constamment assailli par une anxiété inexprimable au sujet des saints lorsque je vois les nombreuses tentations auxquelles nous soumet la ruse et la flatterie du grand Adversaire de notre âme ; et je peux dire, en vérité, que j’ai invoqué le Seigneur avec beaucoup de ferveur pour nos frères du Canada. Et lorsque je pense à la facilité avec laquelle ils ont reçu la parole de la vérité par notre ministère, à frère Sidney et à moi, je me sens vraiment une grande obligation de m’humilier devant Lui.
La venue du Fils de l’Homme
Lorsque je pense à la vitesse avec laquelle s’avance le jour grand et glorieux de la venue du Fils de l’Homme, où il viendra recevoir ses saints en lui, où ils demeureront en sa présence et seront couronnés de gloire et d’immortalité, quand je pense que bientôt les cieux seront ébranlés et que la terre tremblera et chancellera et que le ciel se retirera comme un livre qu’on roule et que toute montagne et toute île s’enfuiront, je m’écrie dans mon cœur : quelle sorte de personnes devrions-nous être par la sainteté de la conduite et par la piété !
Vous vous souvenez des témoignages que j’ai rendus au nom du Seigneur Jésus concernant la grande œuvre qu’il a suscitée dans les derniers jours. Vous savez comment je me suis exprimé, comment je vous ai annoncé dans ma faiblesse et ma simplicité ce que le Seigneur avait suscité pour notre génération en m’envoyant ses saints anges. Je prie que le Seigneur vous donne la capacité de chérir ces choses dans votre esprit, car je sais que son Esprit rendra témoignage à tous ceux qui recherchent diligemment la connaissance auprès de lui. J’espère que vous sonderez les Écritures pour voir si ces choses concordent avec ce que les prophètes et les apôtres d’autrefois ont écrit.
Je songe à frère Freeman et à sa femme, ainsi qu’à Ransom, à sœur Lydia et au petit Charles ainsi qu’à tous les frères et sœurs. Je vous supplie de vous souvenir de moi dans toutes les prières que vous faites au nom de Jésus devant le trône de grâce. J’espère que le Seigneur m’accordera de vous revoir tous, et par-dessus tout que nous pourrons vaincre et nous asseoir ensemble dans le royaume de notre Père.
Votre frère, etc.
Joseph Smith
— H. C. 1:441-443.
Réflexions du prophète concernant Sidney Rigdon
Ce passage décrit d’une manière frappante la personnalité de Sidney Rigdon et est suivi d’une prière fervente pour qu’il soit sauvé, et d’une prophétie concernant sa postérité. Il est vrai qu’on est parti à la recherche de ses descendants et qu’on en a retrouvé certains. Son fils, John W., est entré il y a bien des années dans l’Église, après avoir erré dans le désert des ténèbres. Un peu plus tard, un de ses petits-fils, maintenant très âgé, entra dans l’Église et un autre petit-fils se dit favorable à l’Église. Nous voyons ainsi, du moins en partie, se réaliser cette supplication fervente du prophète Joseph Smith.
Il ne s’est rien passé d’important depuis la pluie d’étoiles du 13, à ce jour, 19 novembre. Depuis qu’il y a eu ce grand signe dans les cieux, j’ai le cœur quelque peu attristé, mais j’ai confiance au Seigneur, le Dieu de Jacob. J’ai appris au cours de mes voyages, qu’à peu d’exceptions près, les hommes sont traîtres et égoïstes.
Sidney Rigdon
Frère Sidney est un homme que j’aime, mais il n’est pas capable d’éprouver cet amour pur et ferme à l’égard de ses bienfaiteurs qui devrait caractériser un président de l’Église du Christ. Ceci et quelques autres petites choses comme l’égoïsme et l’indépendance d’esprit qui, lorsqu’une personne les manifeste trop souvent, détruisent la confiance de ceux qui donneraient leur vie pour lui. Mais malgré tout, c’est un homme très grand et très bon, un homme très puissant en paroles, et il peut s’acquérir très vite l’amitié de ses auditeurs. C’est un homme que Dieu soutiendra s’il reste fidèle à son appel. Accorde, ô Dieu, qu’il le puisse, dans l’intérêt du royaume du Seigneur. Amen.
Et de plus que frère Sidney soit béni : bien qu’il soit destiné à être haut et élevé, néanmoins il courbera son épaule sous le fardeau. Il est semblable à un âne qui se couche sous son fardeau et doit apprendre la volonté de son maître à coups de baguette. Ainsi dit le Seigneur : toutefois, moi, le Seigneur, j’aurai pitié de lui, et il produira beaucoup de fruits, tout comme une bonne vigne lorsque ses grappes sont mûres avant le moment des vendanges, et le Seigneur lui réjouira le cœur comme le vin doux, grâce à Celui qui avance la main pour le sortir d’un bourbier profond et lui montre le chemin et guide ses pas lorsqu’il trébuche et le rend humble lorsqu’il devient orgueilleux. Bénis sont ses descendants ; toutefois on les recherchera comme un homme recherche un âne qui s’est égaré dans le désert, le trouve directement et le ramène dans l’enclos. C’est ainsi que le Seigneur veillera sur sa postérité afin qu’elle soit sauvée. Ainsi soit-il, amen.
Les maximes du prophète
Celui qui veut bien faire, nous devons louer ses vertus et ne pas parler de ses défauts derrière son dos. Il n’est pas facile de pardonner à celui qui se détourne intentionnellement de son ami sans raison. On ne doit jamais oublier la gentillesse d’un homme. Celui qui ne trahit jamais la confiance qu’on lui fait devrait toujours avoir la plus haute considération dans notre cœur et notre amour ne devrait jamais manquer, mais augmenter de plus en plus, et c’est là mon attitude, ce sont là mes sentiments. — H.C. 1:443-444.
Instructions sur la vente de terres en Sion
Le passage suivant est extrait d’une lettre adressée aux saints de Sion qui avaient été chassés de chez eux et honteusement persécutés par une populace dans le comté de Jackson (Missouri).
Kirtland, 5 décembre 1833
Je voudrais, lorsque vous recevrez cette lettre, que vous réunissiez tous les détails concernant la populace depuis le début et nous envoyiez un exposé correct des faits tels qu’ils se sont produits de temps en temps, afin que nous soyons à même de donner au public des renseignements corrects sur ce sujet, et que vous nous informiez aussi de la situation des frères en ce qui concerne leurs moyens de subsistance.
Je tiens à vous informer qu’il n’est pas de la volonté du Seigneur que vous vendiez vos terres en Sion si vous pouvez trouver le moyen d’assurer votre subsistance sans cela. Il faut faire tous vos efforts pour défendre la cause que vous avez embrassée et pour veiller dans la mesure du possible aux besoins les uns des autres dans cette grande calamité qui est la vôtre ; souvenez-vous de ne pas murmurer contre la façon dont Dieu traite ceux qu’il a créés. Vous n’êtes pas encore amenés dans des circonstances aussi éprouvantes que les prophètes et les apôtres d’autrefois. Souvenez-vous de Daniel, des trois jeunes Hébreux, de Jérémie, de Paul, d’Étienne et de beaucoup d’autres trop nombreux à citer, qui ont été lapidés, sciés, torturés, tués par l’épée, qui sont allés çà et là vêtus de peaux de brebis et de peaux de chèvres, dénués de tout, persécutés, maltraités — eux dont le monde n’était pas digne. Ils ont erré dans les déserts et les montagnes, dans les cavernes et les antres de la terre ; cependant il a été rendu témoignage à leur foi à tous et, au milieu de toutes leurs afflictions, ils se sont réjouis d’être considérés comme dignes de subir des persécutions pour l’amour du Christ.
Nous ne savons pas ce que nous serons appelés à endurer avant que Sion ne soit délivrée et installée ; c’est pourquoi il est très nécessaire que nous vivions de manière à être proches de Dieu et que nous obéissions toujours strictement à tous ses commandements, afin d’avoir une conscience sans reproche devant Dieu et devant les hommes. Vous avez le droit d’utiliser tous les moyens légaux qui sont en votre pouvoir pour demander réparation des torts que vous ont infligés vos ennemis et de les poursuivre en justice dans la mesure où la loi le permet ; mais il nous sera impossible de vous donner aucune aide temporelle, car nos moyens sont déjà épuisés et nous sommes profondément endettés, et nous ne connaissons aucun moyen de nous en sortir.
Les habitants de ce comté nous menacent de destruction et nous ne savons pas dans combien de temps il leur sera permis de suivre l’exemple des Missouriens ; mais nous avons confiance en Dieu et nous sommes décidés, avec l’aide de sa grâce, de défendre la cause et de rester fermes et fidèles jusqu’à la fin, afin d’être couronnés de couronnes de gloire céleste et d’entrer dans le repos qui est préparé pour les enfants de Dieu.
Nous sommes occupés à trier les caractères d’imprimerie et nous avons l’intention de commencer à composer aujourd’hui et à publier un journal à la fin de cette semaine ou au début de la semaine prochaine. Nous avons écrit à frère Phelps il y a quelque temps d’ici et nous avons aussi fait demander par frère Hyde la liste des noms des abonnés du Star, liste que nous n’avons pas encore reçue ; et tant que nous ne l’aurons pas reçue, la plupart des abonnés seront privés du journal ; lorsque vous recevrez cette lettre, si vous n’avez pas encore envoyé la liste, je voudrais que vous vous en occupiez immédiatement, car tout retard causerait beaucoup de désagrément. Nous apprenons par frère Phelps que les frères ont rendu leurs armes aux Missouriens et fuient de l’autre côté du fleuve. Si tel est le cas, il ne convient pas qu’ils reprennent les hostilités avec eux ; dans le cas contraire, vous devez défendre le terrain tant qu’il reste un seul homme, car le coin de terre où vous vous trouvez est l’endroit désigné par le Seigneur pour votre héritage et il est juste aux yeux de Dieu que vous luttiez pour lui jusqu’au bout.
Vous vous souviendrez que le Seigneur a dit que Sion ne serait pas enlevée de sa place ; c’est pourquoi les saints ne doivent pas vendre le terrain, mais le conserver jusqu’à ce que le Seigneur, dans sa sagesse, ouvre la voie à votre retour ; et entre-temps, si vous pouvez acheter du terrain dans le comté de Clay pour répondre aux nécessités d’urgence actuelles, il est juste que vous le fassiez, si vous le pouvez, et que vous ne vendiez pas vos terres du comté de Jackson. Il est dangereux pour nous de vous envoyer une révélation écrite à ce sujet, mais ce qui précède est conforme à la sagesse. Je me hâte de terminer pour laisser de la place à frère Oliver, et je reste vôtre dans les liens de l’alliance éternelle.
Joseph Smith, fils
— H. C. 1:448-451.
Lettre du prophète Joseph Smith aux saints exilés du Missouri
Cette lettre montre la tendresse et la compassion du prophète à l’égard des saints du Missouri et son désir de les encourager et de les fortifier par la foi et l’espérance en cette grande heure de leur profonde affliction.
Kirtland Mills, Ohio
10 décembre 1833
Edward Partridge, W. W. Phelps, John Whitmer, A. S. Gilbert, John Corrill, Isaac Morley et tous les saints que cela peut concerner :
Frères bien-aimés, le courrier de ce matin nous a apporté des lettres de l’évêque Partridge et des frères Corrill et Phelps, toutes postées le 19 novembre à Liberty, qui nous ont apporté la triste nouvelle de votre fuite hors du pays de votre héritage, ayant été chassés par vos ennemis de cet endroit.
D’autres lettres nous avaient déjà appris qu’un certain nombre de nos frères avaient été tués, mais nous n’avions pas pu apprendre par lesdites lettres qu’on en avait tué plus d’un, à savoir frère Barber, et que frère Dibble était blessé aux intestins. Nous avons été reconnaissants d’apprendre que personne d’autre n’avait été tué et nous prions quotidiennement pour que le Seigneur ne permette pas que ses saints, qui sont montés à son pays pour garder ses commandements, souillent sa sainte montagne de leur sang.
Sion subira des afflictions
L’Esprit ne m’a donné aucune information m’apprenant que Sion ait perdu son droit à une couronne céleste, en dépit du fait que le Seigneur ait permis qu’elle soit ainsi affligée, si ce n’est certaines personnes qui ont été désobéissantes et ont abandonné les nouvelles alliances ; tous ces gens-là seront démasqués en temps opportun par leurs œuvres. Je me suis toujours attendu, d’après ce que j’ai pu apprendre dans les commandements qui ont été donnés, à ce que Sion souffre des afflictions. Mais je voudrais vous rappeler un certain passage d’un de ces commandements qui dit qu’après beaucoup de tribulations vient la bénédiction. Par cette révélation et aussi par d’autres, et aussi par une que j’ai récemment reçue, je sais que Sion sera rachetée au temps voulu par le Seigneur ; mais pour ce qui est du nombre des jours de sa purification, de ses tribulations et de son affliction, le Seigneur l’a dissimulé à mes yeux, et quand je l’interroge à ce propos, la voix du Seigneur me dit : Sois calme et sache que je suis Dieu ; tous ceux qui souffrent pour mon nom régneront avec moi et celui qui donne sa vie pour moi la retrouvera.
Maintenant il y a deux choses que j’ignore, et le Seigneur ne veut pas me les montrer, peut-être dans un but sage connu de lui, je veux dire à certains égards — et voici de quoi il s’agit : pourquoi Dieu a permis qu’une aussi grande calamité s’abatte sur Sion et quelle est la cause profonde de cette grande affliction ; ensuite comment il va la ramener dans son héritage, avec des chants de joie éternelle sur la tête. Ces deux choses, frères, me sont partiellement cachées de sorte qu’elles ne m’apparaissent pas clairement ; mais il y a des choses qui me sont tout à fait évidentes, qui nous ont valu le déplaisir du Tout-Puissant.
Les justes souffrent avec les coupables
Lorsque je pense à tout ce qui a été manifesté, je me rends compte que je ne devrais pas murmurer, et je ne murmure pas si ce n’est en ceci que ceux qui sont innocents sont obligés de souffrir pour les iniquités des coupables ; et je ne peux l’expliquer que de cette façon, que la parole du Sauveur n’a pas été strictement observée : « Si ton œil droit est pour toi une occasion de chute, arrache-le et jette-le loin de toi. Et si ta main droite est pour toi une occasion de chute, coupe-la et jette-la loin de toi. » Il est un fait que si l’un des membres de notre corps est malade, le reste de notre corps en sera affecté, et à ce moment-là le tout est entraîné collectivement dans la servitude ; et cependant, en dépit de tout ceci, j’ai beaucoup de mal à maîtriser mes sentiments lorsque je sais que vous, mes frères, avec qui j’ai connu tant d’heures heureuses — étant assis pour ainsi dire dans des lieux célestes en Christ Jésus et ayant également le témoignage que je ressens et que j’ai toujours ressenti, de la pureté de vos intentions — êtes chassés et êtes comme des étrangers et des pèlerins sur la terre, exposés à la faim, au froid, à la nudité, aux dangers, à l’épée — je le dis, lorsque je pense à cela, j’ai du mal à m’abstenir de me plaindre et de murmurer contre les gens de notre époque, mais je me rends compte que ce n’est pas bien ; puisse Dieu permettre que, malgré vos grandes afflictions et vos grandes souffrances, rien ne nous sépare de l’amour du Christ.
Frères, lorsque nous apprenons quelles sont vos souffrances, cela éveille toute la compassion de notre cœur, cela nous afflige profondément, nous ne pouvons nous abstenir de pleurer et cependant nous ne pouvons nous rendre compte qu’en partie de vos souffrances ; et j’entends souvent les frères dire qu’ils voudraient être avec vous afin de supporter une partie de vos souffrances ; et moi-même j’aurais été avec vous si Dieu ne l’avait pas empêché selon l’ordre de sa Providence, afin que le joug de l’affliction soit moins pénible pour vous, Dieu m’ayant prévenu, à ce propos, dans votre intérêt ; en outre frère Cowdery ne pourrait pas aller alléger vos afflictions en demeurant plus longtemps avec vous, car sa présence aurait rendu vos ennemis d’autant plus furieux ; c’est pourquoi Dieu a agi avec miséricorde à notre égard. Ô frères, soyons reconnaissants de ce que notre situation est aussi bonne qu’elle l’est et de ce que nous sommes toujours en vie ; qui sait ? Dieu a peut-être beaucoup de bonnes choses en réserve pour nous dans cette génération et peut-être nous permettra-t-il d’encore glorifier son nom.
La valeur d’un héritage
Je suis reconnaissant qu’il n’y en ait pas plus qui ont renié la foi ; je prie Dieu au nom de Jésus que vous soyez tous conservés dans la foi jusqu’à la fin : quelles que soient vos souffrances, il vaut mieux aux yeux de Dieu que vous mouriez que d’abandonner le pays de Sion, les héritages que vous avez achetés de votre argent ; car quiconque n’abandonne pas son héritage, dût-il mourir, lorsque le Seigneur viendra, il s’y tiendra et, avec Job, dans sa chair il verra Dieu. C’est pourquoi voici ce que je vous recommande : conservez vos terres jusqu’à la dernière limite et utilisez tous les moyens légaux pour demander réparation à vos ennemis ; et priez Dieu jour et nuit pour qu’il vous ramène en paix et en sécurité dans les terres de votre héritage ; et si le juge ne vous donne pas satisfaction, faites appel au gouverneur ; et si le gouverneur ne vous donne pas satisfaction, faites appel au président ; et si le président ne vous donne pas satisfaction, et que toutes les lois ne vous donnent pas satisfaction, et que l’humanité du peuple ne vous donne pas satisfaction, et que rien d’autre ne vous donne satisfaction, si ce n’est Dieu seul, ne cessez pas de le lasser en l’importunant, comme la pauvre femme le fit avec le juge inique. Il ne manquera pas de vous faire justice de vos ennemis et de venger ses élus qui l’invoquent jour et nuit. Voici, il ne vous abandonnera pas ! Il viendra avec ses saintes myriades, et tous ses adversaires seront détruits par le souffle de ses lèvres ! Tous ceux qui conservent leur héritage, même s’ils sont battus et chassés, seront semblables aux vierges sages qui avaient mis de l’huile dans leur lampe. Mais tous ceux qui sont incrédules et ont peur seront semblables aux vierges folles qui n’avaient pas mis d’huile dans leur lampe : et lorsqu’ils reviendront et diront aux saints : donnez-nous de vos terres, voici on ne trouvera pas de place pour eux. Pour ce qui est de donner des titres de propriété, je vous recommande de donner des titres de propriété lorsque les frères y ont légalement et justement droit, et ensuite que chacun réponde devant Dieu de ce qu’il en fait.
Je voudrais proposer quelques idées à frère Phelps, sans savoir si elles auront quelque utilité, mais je les propose à sa méditation. Je serais content s’il était ici, s’il lui était possible de venir, mais je n’ose pas le lui conseiller, ne sachant pas ce qui nous arrivera, car nous subissons ici des menaces très redoutables et très graves de la part de beaucoup de gens.
Mais il se peut que les gens de Liberty se sentent disposés, Dieu ayant le pouvoir d’adoucir le cœur de tous les hommes, à y installer une presse d’imprimerie ; si pas là alors ailleurs, là où cela conviendra le mieux et où il sera possible d’y parvenir ; Dieu sera disposé à ce qu’elle se trouve n’importe où on peut l’installer en toute sécurité. Nous devons être prudents comme les serpents et simples comme les colombes. Je voudrais aussi que frère Phelps réunisse toutes les informations et nous donne l’histoire véridique des débuts et de la naissance de Sion, de ses calamités, etc.
Une prière pour les saints affligés
Écoutez maintenant la prière de votre frère indigne dans les liens de l’alliance nouvelle et éternelle : Ô mon Dieu ! Toi qui en as appelé et choisi quelques-uns par commandement, par l’intermédiaire de ton faible instrument, et les as envoyés au Missouri, un endroit que tu as appelé Sion, et qui as commandé à tes serviteurs de te le consacrer comme lieu de refuge et de sécurité pour le rassemblement de tes saints, pour qu’ils soient édifiés comme une ville sainte, en toi, et puisque tu as dit qu’aucun autre endroit semblable à celui-ci ne serait désigné, je te demande donc au nom de Jésus-Christ de ramener ton peuple dans ses maisons et ses héritages pour jouir du fruit de ses labeurs ; que tous les endroits déserts puissent être édifiés, que tous les ennemis de ton peuple, qui ne veulent pas se repentir et se tourner vers toi, soient exterminés de la face de la terre et qu’une maison soit construite et établie en ton nom ; et que toutes les pertes que ton peuple a subies lui soient rendues même plus qu’au quadruple, que les frontières de Sion puissent être élargies à jamais et qu’elles soient établies pour ne plus être renversées, et que tous tes saints, lorsqu’ils sont dispersés comme des brebis et sont persécutés, fuient en Sion et soient établis en son sein ; et qu’elles soient organisées selon ta loi et que cette prière soit inscrite à jamais devant ta face. Donne ton Esprit saint à mes frères à qui j’écris ; envoie tes anges les garder et délivre-les de tout mal ; et quand ils tournent le visage vers Sion et se prosternent devant toi et prient, puissent leurs péchés ne jamais monter devant ta face ni avoir place dans le livre de ton souvenir ; et puissent-ils s’écarter de toutes leurs iniquités. Fournis-leur de la nourriture comme tu le fais pour les corbeaux, fournis des vêtements pour couvrir leur nudité et des maisons afin qu’ils puissent y demeurer, donne-leur des amis en abondance et que leur nom soit éternellement inscrit devant ta face dans le livre de vie de l’Agneau. Amen.
Finalement, frères, que la grâce de notre Seigneur Jésus-Christ soit avec vous tous jusqu’à sa venue dans son royaume. Amen.
Joseph Smith, fils
— H. C. 1:453-456.
Bénédictions données à Oliver Cowdery et à la famille du prophète
Le dix-huit décembre 1833, le prophète et un certain nombre de frères dirigeants de l’Église se réunirent dans l’atelier d’imprimerie que l’on venait de construire, et le prophète Joseph Smith consacra cet atelier. Après la cérémonie, le prophète entreprit de bénir Oliver Cowdery et plusieurs membres de la famille Smith, après avoir conféré à Joseph Smith, père, l’office et la prêtrise de patriarche de l’Église. Des extraits des bénédictions furent enregistrés dans le journal personnel de Joseph Smith pour ce jour-là. Plus tard, le 23 septembre 1835, Oliver Cowdery en rédigea un compte rendu plus complet dans le premier registre des bénédictions patriarcales. Les bénédictions qui suivent sont prises tantôt dans l’une, tantôt dans l’autre source.
Bénédiction d’Oliver Cowdery
Frère Cowdery est béni du Seigneur, toutefois il y a en lui deux défauts dont il a besoin de se débarrasser, sinon il ne pourra absolument pas échapper aux tourments de l’Adversaire. S’il se débarrasse de ces défauts, il lui sera pardonné et il sera rendu semblable à l’arc que le Seigneur a placé dans les cieux et sera un signe et un étendard pour les nations. Voici, il est béni du Seigneur pour sa constance et sa fermeté dans son œuvre ; c’est pourquoi il sera béni dans sa postérité et elle ne sera jamais retranchée, et il sera délivré de beaucoup de difficultés ; et s’il garde les commandements et écoute le conseil du Seigneur, son repos sera glorieux.
Bénédiction du prophète sur son père et sa mère
Ainsi parla le Voyant, et telles sont les paroles qui tombèrent de ses lèvres tandis que les visions du Tout-Puissant étaient ouvertes à ses yeux. Il dit :
« Mon père est béni du Seigneur, car il se tiendra au milieu de sa postérité et sera consolé par ses bénédictions lorsqu’il sera vieux et courbé par les ans ; il sera appelé leur prince et sera compté parmi ceux qui détiennent le droit à la prêtrise patriarcale, et même aux clefs de ce ministère, car il réunira sa postérité comme le fit Adam, et l’assemblée que celui-ci convoqua sera un exemple pour mon père, car voici ce qui est écrit à son sujet :
Trois ans avant sa mort, Adam convoqua Seth, Énosch, Kénan, Mahalaleel, Jéred, Hénoc et Metuschélah, qui étaient tous grands prêtres, avec ceux de sa postérité qui étaient justes, dans la vallée d’Adam-ondi-Ahman, et prononça sur eux sa dernière bénédiction. Le Seigneur leur apparut, et ils se levèrent, bénirent Adam et l’appelèrent Michel, le Prince, l’Archange. Le Seigneur consola Adam et lui dit : Je t’ai placé à la tête ; une multitude de nations sortiront de toi et tu es leur Prince à jamais. Ainsi en sera-t-il de mon père : il sera appelé prince de sa postérité, détenant les clefs de la prêtrise patriarcale sur le royaume de Dieu sur la terre, qui est l’Église des saints des derniers jours, et il siégera dans l’assemblée générale des patriarches, en conseil avec l’Ancien des jours, lorsqu’il siégera, et tous les patriarches avec lui, et exercera son droit et son autorité sous la direction de l’Ancien des jours.
Ma mère, elle aussi, est bénie, car c’est une mère en Israël et elle participera avec mon père à toutes ces bénédictions patriarcales.
Mes frères et mes sœurs sont bénis, eux aussi, car ils trouveront un jour la rédemption dans la maison du Seigneur, et leurs descendants seront une bénédiction, une joie et une consolation pour eux.
Bénie est ma mère, car son âme est sans cesse remplie de bienveillance et de philanthropie et, malgré son âge, elle recevra encore de la force et sera consolée au sein de sa maison. Ainsi dit le Seigneur : elle aura la vie éternelle.
Et de plus, béni est mon père, car la main du Seigneur sera au-dessus de lui et il sera rempli du Saint-Esprit, car il prédira tout ce qui arrivera à sa postérité jusqu’à la dernière génération et il verra l’affliction de ses enfants se dissiper et leurs ennemis sous leurs pieds ; et lorsque sa tête sera tout à fait mûre, il se verra lui-même tel un olivier dont les branches ploient sous les nombreux fruits. Voici, les bénédictions données à Joseph par son père viendront jusqu’à l’extrême limite sur la tête de mon père et de sa postérité après lui à savoir la partie qui dit qu’il sera le rejeton d’un arbre fertile ; il sera comme le rejeton d’un arbre fertile près d’une source, dont les branches s’élèvent au-dessus de la muraille, et sa postérité demeurera et sera puissante et ses bras seront rendus forts par les mains du Dieu puissant de Jacob et du Dieu de ses pères ; le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob l’aidera ainsi que sa postérité après lui ; le Tout-Puissant lui donnera, à lui et à sa postérité après lui, les bénédictions des cieux en haut et les bénédictions des eaux en bas, et sa postérité se lèvera et le dira heureux. Il sera comme la vigne aux excellents raisins lorsque ses grappes sont tout à fait mûres, et il possédera aussi une demeure là-haut dans le royaume céleste. Des milliers de personnes lui demanderont conseil et il aura une place dans la Maison du Seigneur, car il sera puissant dans le conseil des anciens, et ses jours seront prolongés ; et lorsqu’il s’en ira, il partira en paix et son repos sera glorieux ; et on se souviendra de son nom jusqu’à la fin. Amen.
Oliver Cowdery,
greffier et historien
— M. S. S., 18 décembre 1833 (Premier registre des bénédictions patriarcales, 23 septembre 1835)
Bénédiction du prophète sur son frère Hyrum
Mon frère Hyrum est béni du Seigneur pour l’intégrité de son cœur ; il sera ceint de vérité et la fidélité sera la force de ses reins. De génération en génération, il sera un trait dans la main de son Dieu pour passer jugement sur ses ennemis, et il sera caché par la main du Seigneur de sorte qu’aucune des parties secrètes de son corps ne sera découverte à ses ennemis pour son malheur. Son nom sera considéré comme une bénédiction parmi les hommes. Il connaîtra des rois et les nations et les rois qui sont au loin le rechercheront afin de lui demander de siéger en conseil ; et il sera un instrument aux mains de son Dieu pour amener au salut des milliers d’âmes. Lorsqu’il aura des difficultés et que de grandes afflictions s’abattront sur lui, il se souviendra du Dieu de Jacob et celui-ci le protégera du pouvoir de Satan. Le Très-Haut le conseillera dans sa maison afin de fortifier son espérance. Il sera comme une source rafraîchissante qui jaillit au pied de la montagne, ombragée de beaux arbres, ployant sous les fruits mûrs qui satisfont l’appétit et étanchent la soif, rafraîchissant ainsi le voyageur fatigué ; et ses pieds le mèneront toujours près des rivières d’eau vive. Il ne se trompera jamais dans son jugement par manque de connaissance, car le Seigneur son Dieu avancera la main, l’élèvera et l’appellera de sa voix sur le chemin dans lequel il est engagé, afin qu’il soit établi à jamais. Il suivra les traces de son père et sera compté parmi ceux qui détiennent le droit à la prêtrise patriarcale, à savoir la prêtrise évangélique, et du pouvoir sera sur lui afin que son nom soit magnifié sur la terre quand il sera vieux. Voici, il aura en bénédiction l’abondance des richesses de la terre : de l’or, de l’argent et des trésors de pierres précieuses, de diamant et de platine. Ses chars seront nombreux et son bétail se multipliera en abondance : les chevaux, les mules, les ânes, les chameaux, les dromadaires et les animaux rapides, afin qu’il puisse magnifier le nom du Seigneur et faire du bien aux pauvres. Oui, tel sera le désir de son âme : consoler les nécessiteux et guérir ceux qui ont le cœur brisé. Ses enfants seront nombreux et sa postérité vaste, et ils se lèveront et le diront heureux. Et il aura la vie éternelle. Amen.
Oliver Cowdery,
greffier et historien
Donné à Kirtland, le 18 décembre 1833 (enregistré le 23 septembre 1835).
Bénédiction sur Samuel et William Smith
Mon frère Samuel est béni du Seigneur parce que le Seigneur lui dira : Samuel, Samuel ! C’est pourquoi il deviendra instructeur dans la Maison du Seigneur, et le Seigneur donnera de la maturité à son esprit pour le jugement, et il obtiendra ainsi l’estime et l’amitié de ses frères et son âme sera affermie et il sera une bénédiction pour la Maison du Seigneur, parce qu’il obtiendra, dans sa fidélité, la réponse à ses prières.
Frère William est comme le lion féroce qui ne partage pas la dépouille à cause de sa force ; et dans l’orgueil de son cœur, il négligera les choses les plus importantes jusqu’à ce que son âme soit courbée dans la douleur ; alors il reviendra et invoquera le nom de son Dieu, trouvera le pardon et deviendra vaillant, c’est pourquoi il sera sauvé jusqu’au bout, et de même que le lion rugissant de la forêt au milieu de ses proies, de même la main de sa postérité sera levée contre ceux qui sont placés en haut lieu, qui luttent contre le Dieu d’Israël ; elle sera intrépide et courageuse à la bataille, à venger les innocents pour les torts qui leur ont été infligés, et à soulager les opprimés, c’est pourquoi les bénédictions du Dieu de Jacob seront au sein de sa maison en dépit de son cœur rebelle.
Et maintenant, ô Dieu, souviens-toi toujours du reste de la maison de mon père, afin de le sauver de la main de l’oppresseur et d’affermir ses pieds sur le roc des siècles, afin qu’il ait une place dans ta maison et soit sauvé dans ton royaume ; et que tout soit comme je l’ai dit, pour l’amour du Christ. Amen. — H. C. 1:466-467.
Conseil et exhortation
Chers frères en Christ et compagnons de tribulations, il nous paraît bon de vous écrire quelques mots pour vous donner des instructions quant à la conduite des affaires du royaume de Dieu qui nous a été confiée en ces derniers jours par la volonté et le testament de notre Médiateur dont les intercessions en notre faveur demeurent dans le sein du Père éternel, lequel ne tardera pas à éclater en bénédictions sur la tête de tous les fidèles.
Nous avons tous été enfants et ne le sommes encore que trop en ce moment ; mais nous espérons dans le Seigneur que nous pourrons progresser en grâce et être prêts à tout ce que l’avenir pourra nous révéler. Le temps avance rapidement et les prophéties doivent s’accomplir. Les jours de tribulations approchent rapidement et le moment de mettre à l’épreuve la fidélité des saints est arrivé. La rumeur aux dix mille langues chuchote ses bruits incertains dans presque toutes les oreilles, mais en cette époque d’épreuve pénible, que les saints soient patients et voient le salut de Dieu.
Ceux qui ne peuvent pas supporter la persécution ni tenir ferme au moment de l’affliction ne pourront rester debout le jour où le Fils de Dieu déchirera le voile et apparaîtra dans toute la gloire de son Père avec tous les saints anges.
L’inconvénient des ordinations hâtives
À propos de l’ordination quelques mots sont nécessaires. Dans de nombreux cas, on a été trop pressé dans ce domaine et on a trop négligé l’exhortation de Paul qui dit : « N’impose les mains à personne avec précipitation. » Il y en a qui ont été ordonnés au ministère et puis n’ont jamais agi en tant que tels et n’ont pas du tout magnifié leur appel. Ceux-là peuvent s’attendre à perdre leur titre à moins qu’ils ne s’éveillent et n’honorent leurs fonctions. Que les anciens à l’étranger soient extrêmement prudents dans ce domaine, et lorsqu’ils ordonnent un homme au saint ministère, que ce soit un homme fidèle qui est à même d’instruire également les autres afin que la cause du Christ ne souffre pas. Ce n’est pas la multitude des prédicateurs qui réalisera le glorieux millénium, mais ce sont ceux qui sont « appelés, choisis et fidèles ».
Éviter les disputes
Que les anciens fassent grande attention de ne pas troubler ni de bouleverser inutilement les sentiments des gens. Souvenez-vous que votre travail est de prêcher I’Évangile en toute humilité et en douceur et d’avertir les pécheurs de ce qu’ils ont à se repentir et à venir au Christ.
Évitez les querelles et les discussions inutiles avec des hommes à l’esprit corrompu qui ne désirent pas connaître la vérité. Souvenez-vous que « ce jour est un jour d’avertissement, et pas le moment de faire de longs discours ». Si on ne reçoit pas votre témoignage dans un endroit, fuyez dans un autre, veillant à ne faire aucun reproche ni à prononcer aucune parole hostile. Si vous faites votre devoir, vous en serez tout aussi bénis que si tous les hommes acceptaient l’Évangile.
Veillez à ne pas envoyer des garçons prêcher l’Évangile au monde ; s’ils y vont, qu’ils soient accompagnés de quelqu’un qui est capable de les guider dans la bonne voie, de peur qu’ils ne s’enflent d’orgueil et ne tombent sous la condamnation et dans le piège du diable. Finalement, en cette époque critique, soyez prudents, invoquez jour et nuit le Seigneur, gardez-vous de l’orgueil, gardez-vous des faux frères qui se glisseront parmi vous pour épier votre liberté. Éveillez-vous à la justice et ne péchez pas ; que votre lumière luise, et présentez-vous comme des ouvriers qui n’ont pas à rougir, qui dispensent droitement la parole de la vérité. Appliquez-vous diligemment à l’étude, afin d’avoir l’esprit rempli de toutes les informations nécessaires.
Nous restons vos frères en Christ, priant avec anxiété pour que vienne le jour futur de la rédemption où l’iniquité sera balayée de la terre et où la justice éternelle sera introduite. Adieu. — H. C. 1:467-469 (décembre 1833).
Extraits d’une épître des anciens de l’Église de Kirtland à leurs frères au dehors
Chers frères en Christ et compagnons de tribulations :
Les ténèbres spirituelles
Réfléchissez un instant, frères, à l’accomplissement des paroles du prophète ; car nous voyons que les ténèbres couvrent la terre et l’obscurité l’esprit de ses habitants, que les crimes de toutes sortes sont en augmentation parmi les hommes, que l’on pratique des vices d’une énorme gravité, que la génération montante grandit dans la plénitude de l’orgueil et de l’arrogance, que les vieux perdent tout sentiment de conviction et bannissent apparemment toute idée d’un jour du châtiment, que l’intempérance, l’immoralité, l’extravagance, l’orgueil, la cécité de cœur, l’idolâtrie, la perte de l’affection naturelle, l’amour de ce monde et l’indifférence à l’égard des choses de l’éternité augmentent parmi ceux qui professent croire en la religion du ciel, et que l’infidélité se répand en conséquence, que les hommes se laissent aller à commettre des actes de l’espèce la plus répugnante et les actes les plus noirs, mentant, blasphémant, diffamant, escroquant, détruisant la réputation de leurs voisins, volant, dérobant, assassinant, étant partisans de l’erreur et opposés à la vérité, abandonnant l’alliance du ciel et reniant la foi de Jésus. Et au milieu de tout cela, le jour du Seigneur s’approche rapidement, ce jour où il ne sera permis à personne, sauf à ceux qui portent le vêtement de noces, de manger et de boire en la présence de l’Époux, le Prince de la paix !
L’état déplorable du monde
Conscients de la réalité de ce qui précède, quels peuvent être les sentiments de ceux qui ont goûté le don céleste, qui ont goûté la bonne parole de Dieu et les puissances du siècle à venir ? Qui, si ce n’est ceux qui peuvent voir le terrible précipice au bord duquel se trouve le monde de l’humanité de notre génération, peut travailler dans la vigne du Seigneur sans éprouver le sentiment de la situation déplorable du monde ? Qui, si ce n’est ceux qui ont dûment réfléchi à la condescendance du Père de notre esprit par laquelle il a assuré un sacrifice pour sa création, un plan de rédemption, un pouvoir d’expiation, un système de salut, dont un des grands objectifs est de ramener les hommes en la présence du roi du ciel, les couronnant dans la gloire céleste et les faisant héritiers avec son Fils de cet héritage qui ne se peut ni corrompre, ni souiller, ni flétrir, qui, si ce n’est ceux-là, peut se rendre compte à quel point il est important de marcher dans une voie intègre devant tous les hommes et dans la diligence à inviter tous les hommes à prendre part à ces bénédictions ? Quelle gloire indescriptible ces choses n’ont-elles pas pour l’humanité ! On peut à juste titre les considérer comme la bonne nouvelle d’une grande joie pour toutes les nations, et en plus une nouvelle qui devrait remplir la terre et réjouir le cœur de chacun lorsqu’il l’entend. Le fait de savoir que chacun recevra selon sa diligence et sa persévérance pendant qu’il est dans la vigne devrait inciter tous ceux qui sont appelés à être messagers de cette bonne nouvelle de mettre à ce point leur talent en pratique qu’ils pourront en acquérir d’autres, afin que lorsque le Maître s’assiéra pour demander des comptes de leur conduite à ses serviteurs, il puisse dire : C’est bien, bon et fidèle serviteur ; tu as été fidèle en peu de chose, je te confierai beaucoup ; entre dans la joie de ton Maître. Il y en a qui prennent sur eux de dire que le monde à notre époque progresse rapidement dans la justice, qu’est terminée l’époque sombre de la superstition et de l’aveuglement où la foi du Christ n’était connue et pratiquée que par un petit nombre, où le pouvoir ecclésiastique exerçait une domination presque universelle sur la chrétienté et où la conscience des hommes était maintenue captive par les chaînes puissantes de la puissance cléricale ; mais que maintenant les sombres nuages se sont déchirés et que l’Évangile brille de toute la gloire resplendissante d’un jour apostolique, et que le royaume du Messie se répand considérablement, que l’Évangile de notre Seigneur est porté à diverses nations de la terre, que les Écritures sont traduites en différentes langues, que les messagers de la vérité traversent le vaste océan pour proclamer aux hommes qui sont dans les ténèbres le Sauveur ressuscité et pour dresser l’étendard d’Emmanuel là où la lumière n’a jamais brillé, et que l’idole est détruite, que le temple des images taillées est abandonné ; et que ceux qui, peu de temps seulement auparavant, suivaient les traditions de leurs pères et sacrifiaient leurs propres enfants pour apaiser la colère de quelque Dieu imaginaire élèvent maintenant la voix pour adorer le Très-Haut et tournent leurs pensées vers lui en s’attendant pleinement à être un jour joyeusement reçus dans son royaume éternel !
La loi du libre arbitre
Mais il suffit, pensons-nous, de réfléchir un instant avec honnêteté aux principes de ces systèmes, à la façon dont ils sont gérés, aux personnes qu’on y emploie, à l’objectif visible qu’on leur présente comme incitation pour les pousser à l’action, pour permettre à tout homme sincère d’en déduire dans son cœur si c’est là l’ordre du ciel ou pas. Nous croyons que tous les hommes sont créés égaux et que tous ont le droit sacré de penser par eux-mêmes dans tous les domaines relatifs à la conscience ; c’est là un principe juste dont chacun devrait méditer la grande valeur. C’est pour cela que nous n’avons pas l’intention, si nous en avions le pouvoir, de priver qui que ce soit du droit d’exercer cette indépendance d’esprit que le ciel a si généreusement accordée à la famille humaine et qui est un de ses plus beaux dons ; mais nous prenons la liberté (et ceci nous avons le droit de le faire) de regarder quelques instants cet ordre de choses et de le contraster avec l’ordre de Dieu tel que nous le trouvons dans les Écritures sacrées. Dans cette étude nous présenterons les points tels que nous considérons que le grand Donateur voulait réellement qu’on les comprenne et les résultats heureux qui découlent de l’accomplissement des conditions requises par le ciel, telles qu’elles ont été révélées, pour quiconque y obéit, et les conséquences qui découlent d’une mauvaise interprétation, d’une mauvaise compréhension ou d’une signification forcée que le Seigneur n’avait absolument pas à l’esprit lorsqu’il condescendit à parler aux hommes du haut des cieux pour leur salut.
L’obéissance aux gouvernements est nécessaire
Tous les gouvernements régulièrement organisés et bien établis ont certaines lois grâce auxquelles les innocents sont plus ou moins protégés et les coupables punis. Nous reconnaissons que certaines lois sont bonnes, équitables et justes et devraient lier celui qui les reconnaît et l’inciter à obéir d’une manière stricte à ces lois. Ces lois, lorsque cette personne les enfreint, doivent, en toute justice, la convaincre avec une puissance double, si c’est possible, de l’étendue et de l’ampleur de son délit, parce qu’elle ne pourrait pas plaider son ignorance et que son acte de transgression a été commis ouvertement en dépit de la lumière et de la connaissance. Mais la personne qui est ignorante et qui transgresse ou viole les lois sans s’en rendre compte, même si la voix du pays exige qu’elle souffre, néanmoins elle ne ressentira jamais ce remords de conscience qu’éprouvera l’autre, et il ne s’élèvera jamais dans son sein ce regret incisif et tranchant qu’elle aurait si elle avait accompli l’acte ou commis l’offense, sachant pleinement qu’elle enfreignait la loi de son pays et ayant précédemment reconnu celle-ci comme étant juste. En disant ceci, nous n’avons pas l’intention d’essayer de mettre la loi de l’homme à égalité avec la loi du ciel, parce que nous ne considérons pas qu’elle est conçue avec la même sagesse et la même équité ; nous ne considérons pas non plus qu’elle suffit en elle-même pour conférer à l’homme quoi que ce soit de comparable à ce que peut donner la loi du ciel, même si elle le promettait. Les lois des hommes peuvent garantir à un peuple la protection dans les activités honorables de cette vie, ainsi que le bonheur temporel que l’on éprouve quand on est protégé contre des insultes et des torts injustes ; une fois qu’on a dit cela, c’est en vérité tout ce que l’on peut dire du pouvoir, de l’étendue et de l’influence des lois des hommes en dehors de la loi de Dieu. La loi du ciel est présentée à l’homme, et comme telle garantit à tous ceux qui y obéissent une récompense dépassant de loin tout ce que l’on peut envisager sur le plan terrestre, bien qu’elle ne promette pas que le croyant, à toutes les époques, doive être à l’abri des afflictions et des ennuis provenant de sources diverses suite aux actes d’hommes mauvais sur la terre. Et cependant au milieu de tout cela, il y a là une promesse basée sur le fait que c’est la loi du ciel, qui transcende la loi de l’homme, autant que la vie éternelle transcende la vie temporelle, tout comme les bénédictions que Dieu est capable de donner sont plus grandes que celles que l’homme peut accorder. Ainsi donc il est certain que si la loi de l’homme lie celui-ci une fois qu’il la reconnaît, à combien plus forte raison cela ne doit-il pas être le cas de la loi du ciel ! Et puisque la loi du ciel est plus parfaite que la loi de l’homme, la récompense doit être d’autant plus grande si on y obéit. La loi de l’homme promet la sécurité dans la vie temporelle, mais la loi de Dieu promet cette vie qui est éternelle, à savoir un héritage à la droite de Dieu même, à l’abri de tous les pouvoirs du Malin.
Lorsque l’homme s’approche de Dieu, il est éclairé
Nous considérons que Dieu a créé l’homme en le dotant d’un esprit capable d’être instruit et de facultés qui peuvent être augmentées en fonction de l’attention et de la diligence accordées à la lumière que le ciel communique à l’intelligence ; et que plus un homme approche de la perfection, plus ses idées sont claires et plus sa jouissance est grande, jusqu’à ce qu’il ait surmonté les maux de sa vie et perdu tout désir de pécher et, comme les anciens, arrive à ce point de la foi où il est enveloppé du pouvoir et de la gloire de son Créateur et enlevé pour demeurer avec lui. Mais nous considérons que c’est là un état auquel personne n’est jamais arrivé du jour au lendemain : il faut qu’il ait été instruit graduellement du gouvernement et des lois de ce royaume jusqu’à ce que son esprit soit capable dans une certaine mesure d’en saisir le bien-fondé, la justice, l’équité et l’harmonie. Vous trouverez d’autres instructions dans Deut. 32 où le Seigneur dit que Jacob est la part de son héritage. Il l’a trouvé dans une contrée déserte, dans une solitude aux effroyables hurlements ; il l’a entouré, il en a pris soin, il l’a gardé comme la prunelle de son œil, etc., ce qui vous montrera la force du dernier point que nous avons avancé, à savoir qu’il est nécessaire que les hommes parviennent à une certaine compréhension des lois du royaume céleste avant d’avoir la permission d’y entrer : nous voulons dire la gloire céleste. Les gouvernements des hommes sont si dissemblables et leurs lois si divergentes du gouvernement et des lois du ciel, qu’un homme, par exemple, apprenant qu’il y a sur ce globe un pays appelé les États-Unis d’Amérique du Nord pourrait faire un voyage jusqu’ici sans avoir tout d’abord appris les lois de son gouvernement ; mais l’état du royaume de Dieu est tel que tous ceux qui prennent part à cette gloire se trouvent dans la nécessité d’apprendre tout d’abord quelque chose à son sujet avant d’y entrer. Mais l’étranger peut venir dans notre pays sans connaître une syllabe de ses lois, sans même s’engager à y obéir après son arrivée. Pourquoi ? Parce que le gouvernement des États-Unis ne l’exige pas : il n’exige une obéissance à ses lois que lorsque l’intéressé est arrivé sur le territoire qui se trouve sous leur juridiction.
Les lois de l’homme ne sont pas en parallèle avec les lois du ciel
Comme nous l’avons précédemment noté, nous n’essayons pas de mettre la loi de l’homme en parallèle avec la loi du ciel ; mais nous allons avancer une autre idée pour souligner davantage la nécessité d’obéir à la loi du ciel, lorsque l’on aura reconnu que les lois de l’homme lient l’homme. Si un roi devait étendre sa domination sur la terre habitable et publier ses lois qui seraient de l’espèce la plus parfaite et commandait à tous ses sujets d’y obéir et ajoutait comme récompense à l’intention de ceux qui y obéiraient qu’à un moment donné ils seraient invités à assister au mariage de son fils qui, en temps voulu, recevrait le royaume, et qu’ils seraient rendus égaux à lui dans celui-ci ; et décidait comme châtiment en cas de désobéissance que quiconque était coupable serait chassé lors du festin des noces et n’aurait aucune part dans son gouvernement, quel est l’esprit rationnel qui pourrait, ne fût-ce qu’un instant, accuser le roi d’injustice s’il punissait les sujets rebelles de ce genre ? En premier lieu, ses lois étaient justes, il était facile d’y obéir, et elles étaient parfaites : aucune tyrannie n’était exercée sur eux ; mais la base même des lois était l’équité et la beauté et donnerait le plus grand bonheur possible à ceux qui y obéissaient, outre le dernier grand avantage de s’asseoir vêtu d’une robe royale en la présence du roi lors du grand festin de noces de son fils et d’être rendu égal à lui dans toutes les affaires du royaume.
« Ainsi dit le roi »
Lorsque ces lois royales ont été décrétées et promulguées dans tout le vaste domaine, chaque sujet, lorsqu’on lui a demandé s’il croyait qu’elles venaient de son souverain ou non, a répondu : oui, je sais qu’elles viennent de lui, je connais la signature, car c’est l’écriture habituelle. Ainsi dit le roi ! Ceci étant admis, le sujet est lié en vertu de toutes les règles de l’honneur vis-à-vis de son pays, de son roi et de sa propre réputation, d’obéir au sens le plus strict du terme à toutes les exigences de l’édit royal. Si quelqu’un échappait aux recherches des ambassadeurs du roi et n’entendait jamais parler de ces dernières lois, donnant à ses sujets des avantages aussi merveilleux, on pourrait trouver une excuse en sa faveur, et il pourrait échapper à la censure du roi. Mais pour ceux qui ont entendu, qui ont reconnu et qui ont promis d’obéir à ces lois justes, on ne pourrait trouver aucune excuse, et lorsqu’ils seront amenés en la présence du roi, la justice exigera certainement qu’ils subissent le châtiment. Ce roi pourrait-il être juste s’il permettait à ces personnes rebelles de jouir de tous les avantages avec son fils et avec ceux qui ont été obéissants à ses commandements ? Certainement pas. Parce qu’ils n’ont pas fait attention à la voix de leur roi légitime, ils n’ont eu aucune considération pour ses lois vertueuses, pour sa dignité, ni pour l’honneur de son nom, pas plus que pour l’honneur de leur pays, ni pour leur vertu privée ! Ils n’ont pas considéré que son autorité suffisait pour lui obéir et ils n’ont eu aucun égard pour les bénédictions et les avantages immédiats découlant de ces lois s’ils leur obéissaient, tant ils étaient dépourvus de vertu et de bonté ; et par-dessus tout, ils ont considéré comme si peu de chose la joie et la satisfaction d’avoir un siège légal en la présence légale du Fils unique du roi et le fait de lui être rendus égaux dans toutes les bénédictions, tous les honneurs, tout le confort et toute la félicité de son royaume, qu’ils ont rejeté l’espérance d’en jouir et ont considéré qu’il ne valait pas la peine qu’ils s’en préoccupent pour le moment, bien qu’ils n’aient pas le moindre doute quant à l’authenticité absolue de l’édit royal.
De telles personnes seraient des individus dangereux dans n’importe quel gouvernement. Comment un gouvernement pourrait-il être géré dans l’entente si ses administrateurs étaient animés de dispositions et de principes aussi différents ? Pourrait-il prospérer ? Pourrait-il fleurir ? L’entente régnerait-elle ? L’ordre serait-il établi et la justice pourrait-elle être exécutée en droiture dans toutes les divisions de ses ministères ? Non ! Il s’y trouvait deux catégories d’hommes aussi différents que la lumière diffère des ténèbres, la vertu du vice, la justice de l’injustice, la vérité du mensonge, la sainteté du péché. Une catégorie serait parfaitement inoffensive et vertueuse : elle saurait ce qu’est la vertu pour l’avoir pleinement vécue, et sa fidélité à la vérité aurait été bien mise à l’épreuve par une série d’années d’obéissance fidèle à tous ses préceptes célestes. Elle saurait ce qu’est le bon ordre, car elle aurait été disciplinée et aurait obéi aux lois qui lui étaient imposées par son sage souverain et aurait fait l’expérience des bienfaits qui découlent d’une vie passée sous son gouvernement jusqu’à ce qu’il ait maintenant jugé bon de la rendre égale à son fils. Ces personnes rehausseraient certainement de leur présence toute cour dont une des principales raisons d’agir serait la perfection et brilleraient avec beaucoup plus d’éclat que le joyau le plus riche de la couronne du prince.
Dieu parle du haut du ciel
Nous prenons dans nos mains les écrits sacrés et reconnaissons qu’ils ont été donnés par inspiration directe pour le bien de l’homme. Nous croyons que Dieu a condescendu à parler du haut du ciel et a annoncé sa volonté concernant la famille humaine, pour lui donner des lois justes et saintes, pour régler sa conduite et la guider sur un chemin direct, afin qu’en temps voulu il puisse la prendre à lui et la faire cohéritière avec son Fils. Mais lorsque l’on admet ce fait que la volonté immédiate du ciel est contenue dans les Écritures, n’est-on pas tenu, en tant que créature raisonnable, de vivre conformément à tous ses préceptes ? Le simple fait de reconnaître que ceci est la volonté du ciel nous serait-il jamais profitable si nous ne nous conformions pas à tous ses enseignements ? Ne faisons-nous pas violence à l’intelligence suprême du ciel lorsque nous reconnaissons la véracité de ses enseignements et n’y obéissons pas ? Ne descendons-nous pas en dessous de notre connaissance et du bon sens dont le ciel nous a dotés en agissant ainsi ? Pour ces raisons, si des révélations directes nous sont données du ciel, assurément ces révélations n’ont jamais été données pour qu’on les traite à la légère, sans que l’insouciant n’attire sur sa tête le déplaisir et la vengeance, s’il y a une justice dans le ciel ; et il y en a une, c’est ce que doit reconnaître quiconque admet la vérité et la force des enseignements de Dieu, ses bénédictions et ses malédictions qui se trouvent dans le livre sacré.
Les fidèles recevront le repos céleste
Nous avons donc ici cette partie de notre sujet à examiner maintenant : Dieu a en réserve un moment ou une période désignée par lui, où il amènera tous ses sujets qui ont obéi à sa voix et gardé ses commandements dans son repos céleste. Ce repos est d’une telle perfection et d’une telle gloire que l’homme a besoin de se préparer pour pouvoir, selon les lois de ce royaume, y entrer et jouir de ses bénédictions. Ceci étant, Dieu a donné à la famille humaine certaines lois qui suffisent, si elle les observe, à la préparer à hériter de ce repos. Nous en concluons que c’est pour cela que Dieu nous a donné ses lois ; sinon pourquoi ou dans quel but ont-elles été données ? Si la famille tout entière de l’homme s’en tirait aussi bien sans elles qu’avec elles, dans quel but ou avec quelle intention ont-elles jamais été données ? Est-ce que Dieu voulait simplement montrer qu’il pouvait parler ? Ce serait de la sottise que de croire qu’il condescendrait à parler pour rien : car ce serait en vain et absolument pour rien (si la loi de Dieu ne profitait en rien à l’homme) : parce que tous les commandements contenus dans la loi du Seigneur s’accompagnent de la promesse certaine d’une récompense pour tous ceux qui obéissent, ceci parce que ce sont véritablement les promesses d’un Être qui ne peut pas mentir, de quelqu’un qui est amplement à même de réaliser chaque trait de lettre de sa parole : et si l’homme était aussi bien préparé, ou pouvait être aussi bien préparé à rencontrer Dieu sans qu’elles aient jamais été données, alors pourquoi l’ont-elles jamais été ? Car assurément, dans ce cas, elles ne peuvent lui faire aucun bien maintenant.
Tous les gouvernements ont des lois
Comme nous l’avons déjà noté, tous les gouvernements bien établis et convenablement organisés ont certaines lois fixées et importantes pour en assurer la gestion et l’administration. Si l’homme a acquis de la sagesse et est capable de comprendre que les lois sont nécessaires pour gouverner des nations, peut-on s’attendre à moins de la part de celui qui gouverne et soutient l’univers ? Pouvons-nous penser qu’il a un royaume sans lois ? Ou croyons-nous qu’il se compose d’une foule innombrable d’êtres qui sont entièrement au-delà de toute loi ? Et par conséquent n’ont besoin de rien pour les gouverner ou les gérer ? De telles idées ne seraient-elles pas une insulte à notre Père céleste et une tentative de flétrir sa glorieuse personnalité ? Ne serait-ce pas affirmer que l’homme a découvert un secret situé au-delà de la Divinité ? Qu’il a appris qu’il était bon d’avoir des lois, tandis que Dieu, après avoir existé de toute éternité et ayant le pouvoir de créer l’homme, n’a pas découvert qu’il était bon d’avoir des lois pour son gouvernement ? Nous admettons que Dieu est la grande source d’où provient tout ce qui est bien, qu’il est une intelligence parfaite et que sa sagesse suffit à elle seule pour gouverner et administrer les immenses créations et mondes qui brillent et flamboient avec une telle magnificence et une telle splendeur au-dessus de nos têtes, comme s’ils étaient touchés de son doigt et mus par sa parole toute-puissante. Et s’il en est ainsi, c’est fait et réglé par la loi, car sans loi tout doit assurément tomber dans le chaos. Par conséquent si nous admettons que Dieu est la source de toute sagesse et de toute intelligence, nous devons reconnaître que par son inspiration directe, il a enseigné à l’homme que la loi est nécessaire pour gouverner et gérer ses intérêts et son bien-être immédiats, pour la bonne raison que la loi est profitable pour favoriser la paix et le bonheur parmi les hommes. Et comme nous l’avons déjà noté, Dieu est la source d’où provient tout ce qui est bon ; et si l’homme tire profit de la loi, alors assurément la loi est bonne ; et si la loi est bonne, alors la loi, ou son principe, a émané de Dieu ; car Dieu est la source de tout ce qui est bon ; ainsi donc il a été le premier Auteur de la loi ou de son principe pour l’humanité.
Quel est le but de l’existence ?
Réfléchissez un instant à la grandeur de l’Être qui a créé l’univers et demandez-vous : pourrait-il être aussi inconséquent avec lui-même que de laisser l’homme sans loi ni règle pour gérer sa conduite après l’avoir mis ici où, selon la constitution de sa nature, il va au bout de peu de temps retourner à la poussière ? N’y a-t-il rien de plus, n’y a-t-il aucune existence au-delà de ce voile de la mort qui va si soudainement être jeté sur nous tous ? Si oui, pourquoi cet Être, qui a eu le pouvoir de nous mettre ici, ne nous informerait-il pas de certaines choses relatives à l’au-delà ? Si nous avons eu le pouvoir de nous placer dans l’existence actuelle, pourquoi n’aurions-nous pas le pouvoir de savoir ce qui viendra ensuite lorsque ce voile de ténèbres sera jeté sur notre corps ? Si c’est dans cette vie que nous recevons tout ce à quoi nous pouvons nous attendre, si lorsque nous retombons en poussière nous ne sommes plus, de quelle source sommes-nous sortis, et quel était le but de notre existence ? Si cette vie-ci était tout, nous serions amenés à nous demander s’il y avait ou non un sens quelconque à l’existence et nous pourrions à juste titre dire : « Mangeons, buvons et réjouissons-nous, car demain nous mourrons ! » Mais si cette vie est tout, alors pourquoi ces labeurs constants, pourquoi ces guerres continuelles, et pourquoi ces ennuis sans fin ? Mais cette vie n’est pas tout, la voix de la raison, la langue de l’inspiration, et l’Esprit du Dieu vivant, notre Créateur, nous enseignent, lorsque nous tenons dans nos mains le livre de la vérité, que tel n’est pas le cas, qu’il n’en est pas ainsi ; car les cieux racontent la gloire de Dieu, et l’étendue manifeste l’œuvre de ses mains ; et il suffit d’un instant de réflexion pour apprendre à tout homme d’intelligence normale que tout cela n’est pas le simple résultat du hasard, ni ne pourrait être soutenu par une puissance moindre qu’une main toute-puissante ; et celui qui peut reconnaître la puissance de l’omnipotence inscrite dans les cieux, peut également voir la propre écriture de Dieu dans le livre sacré : et celui qui le lit le plus souvent sera celui qui l’aimera le mieux, et celui qui le connaît, reconnaîtra l’écriture chaque fois qu’il pourra la voir, et une fois qu’il l’aura découverte, non seulement il la reconnaîtra, mais obéira à tous ses préceptes célestes. Réfléchissez un instant : dans quel but notre Père aurait-il bien pu nous donner une loi ? Était-ce pour qu’on puisse y obéir ou y désobéir ? Réfléchissez encore en outre non seulement à la nécessité mais aussi à l’importance d’obéir à ses lois dans tous leurs détails. Ainsi donc, s’il y a quelque chose d’important là-dedans, n’y a-t-il pas une très lourde responsabilité qui repose sur ceux qui sont appelés à proclamer ses vérités aux hommes ? Si nous pouvions vous proposer une comparaison valable de ceci, nous le ferions avec plaisir ; mais notre aptitude ne nous suit pas en ceci, et nous sommes enclins à penser que l’homme est incapable, s’il ne reçoit pas une aide plus grande que ce qui a été donné à ceux qui l’ont précédé, d’exprimer en mots la grande œuvre de cet important sujet. Nous pouvons seulement dire que si l’attente des joies de la gloire céleste dont il est témoigné dans le cœur des humbles ne suffit pas, nous vous laisserons vous réserver à vous-même le résultat de votre propre diligence, car Dieu ne tardera pas à appeler tous ses serviteurs devant lui et là ils recevront de sa propre main la juste récompense de tous leurs travaux.
L’homme s’est écarté du gouvernement du Seigneur
Il est raisonnable de penser que l’homme s’est écarté des premiers enseignements ou instructions qu’il a reçus du ciel au cours du premier âge et a refusé par sa désobéissance de se laisser gouverner par eux. Par conséquent, il a créé les lois qui convenaient le mieux à son désir, ou, comme il le pensait, étaient le mieux adaptées à sa situation. Mais nous n’hésitons pas à croire que Dieu a influencé plus ou moins l’homme depuis ce temps-là dans la création de lois pour son profit ; car, comme nous l’avons déjà noté, étant la source de tout ce qui est bon, il a influencé dans une mesure plus ou moins grande toute loi juste et équitable. Et, bien que l’homme, dans la sagesse qu’il s’attribue, n’ait pas voulu reconnaître l’influence d’un pouvoir supérieur au sien, cependant dans des desseins sages et grands, pour le bien et le bonheur de sa création, Dieu a commandé à l’homme de créer des lois sages et saines, puisqu’il s’était écarté de lui et avait refusé de se laisser gouverner par les lois que Dieu avait données au commencement d’en haut, de sa propre voix. Mais en dépit de la transgression par laquelle l’homme s’était exclu de toute relation directe avec son Créateur, sans Médiateur, il apparaît que le grand et glorieux plan de sa rédemption avait été précédemment prévu, le sacrifice préparé, l’expiation accomplie dans le dessein de Dieu en la personne du Fils par l’entremise duquel l’homme devait maintenant chercher à être accepté et qui était le seul, lui enseignait-on maintenant, à avoir les mérites par lesquels il pouvait trouver la rédemption depuis qu’avait été prononcé le décret : Tu retourneras à la poussière.
La loi du sacrifice
Mais l’homme n’était pas à même de créer lui-même un système ou un plan qui aurait suffisamment de pouvoir pour le libérer de la destruction qui l’attendait ; ceci est évident puisque Dieu, comme nous l’avons déjà noté, a préparé un sacrifice, donnant son propre Fils qui serait envoyé en temps voulu pour, selon sa propre sagesse, préparer un chemin ou ouvrir une porte par laquelle l’homme pourrait entrer en sa présence d’où il avait été chassé pour désobéissance. De temps en temps cette bonne nouvelle a été annoncée aux hommes à différentes époques du monde jusqu’au temps de la venue du Messie. C’est par la foi en cette expiation ou plan de rédemption qu’Abel offrit à Dieu un sacrifice qui fut accepté, qui se composait des premiers-nés du troupeau. Caïn offrit d’entre les fruits de la terre et ne fut pas accepté, parce qu’il ne pouvait pas le faire avec la foi, il ne pouvait pas avoir la foi ou ne pouvait exercer une foi contraire au plan du ciel. Il fallait l’expiation du sang du Fils unique pour expier pour l’homme, car tel était le plan de la rédemption, et sans l’effusion du sang il n’y avait pas de rémission, et comme le sacrifice avait été institué comme type, permettant à l’homme de discerner le grand sacrifice que Dieu avait préparé, en offrant un sacrifice contraire à celui-là, on ne pouvait exercer aucune foi, parce que la rédemption ne s’achetait pas de cette manière-là, ni le pouvoir de l’expiation institué selon cet ordre ; par conséquent Caïn ne pouvait pas avoir la foi, et tout ce qui n’est pas de la foi est péché. Mais Abel offrit un sacrifice acceptable par lequel il fut déclaré juste, Dieu lui-même approuvant ses offrandes. Assurément l’effusion du sang d’un animal ne pourrait être profitable à personne s’il n’était fait par imitation, ou comme type, ou explication de ce qui allait être offert par le don de Dieu lui-même ; et ceci devait être accompli avec l’espérance, par la foi dans le pouvoir de ce grand sacrifice pour la rémission des péchés. Mais quelque divergentes qu’aient pu être et que soient actuellement les opinions des hommes concernant la conduite d’Abel et la connaissance qu’il avait concernant l’expiation, il est évident pour nous qu’il avait été instruit plus complètement du plan que ce que nous en révèle la Bible, car comment aurait-il pu offrir un sacrifice par la foi, espérant de Dieu la rémission de ses péchés par le pouvoir de la grande expiation sans avoir été précédemment instruit de ce plan ? Et en outre, s’il était accepté de Dieu, quelles étaient les autres ordonnances accomplies en plus de l’offrande des premiers-nés du troupeau ?
Le Seigneur parla à Abel
Paul dit dans sa lettre aux frères hébreux qu’Abel obtint d’être déclaré juste, Dieu approuvant ses offrandes. À qui Dieu déclara-t-il qu’il approuvait les offrandes d’Abel, était-ce à Paul ? Nous avons très peu de choses, dans la première partie de la Bible, sur ce sujet important. Mais il y est dit qu’Abel lui-même obtint d’être déclaré juste. Ainsi donc Dieu lui parla certainement : en effet, il y est dit que Dieu parla avec lui ; et s’il le fit, ne lui communiquerait-il pas, voyant qu’Abel était juste, le plan tout entier de l’Évangile ? Et l’Évangile n’est-il pas la nouvelle de la rédemption ? Comment Abel pouvait-il faire un sacrifice et espérer avec foi du Fils de Dieu la rémission de ses péchés sans comprendre l’Évangile ? Le simple fait de verser le sang d’animaux ou d’offrir quoi que ce soit d’autre en sacrifice ne pourrait pas procurer la rémission des péchés, si ce n’était pas accompli avec la foi en quelque chose à venir ; sinon l’offrande de Caïn aurait été aussi bonne que celle d’Abel. Et si la venue du Fils de Dieu fut enseignée à Abel, ses ordonnances ne lui furent-elles pas enseignées également ? Nous reconnaissons tous que l’Évangile a des ordonnances, et s’il en est ainsi, n’a-t-il pas toujours eu des ordonnances et ses ordonnances n’ont-elles pas toujours été les mêmes ?
Les ordonnances de l’Évangile depuis le commencement
Nos amis diront peut-être que l’Évangile et ses ordonnances étaient inconnus jusqu’au temps de Jean, le fils de Zacharie, à l’époque d’Hérode. Mais nous allons examiner ici ce point de vue : pour notre propre part, nous ne pouvons croire que les anciens de toutes les époques aient été aussi ignorants du système du ciel que beaucoup le croient, puisque tous ceux qui ont jamais été sauvés l’ont été par le pouvoir de ce grand plan de rédemption tout aussi bien avant la venue du Christ que depuis ; sinon Dieu a mis en application différents plans (qu’on nous pardonne de le dire ainsi), pour ramener les hommes demeurer avec lui ; et cela nous ne pouvons le croire puisqu’il n’y a pas eu de changement dans la nature de l’homme depuis sa chute ; et l’ordonnance ou la pratique d’offrir du sang en sacrifice n’était censée être accomplie que jusqu’au moment où le Christ serait offert et aurait versé son sang — comme nous l’avons déjà dit — afin que l’homme puisse espérer ce moment-là avec foi. On remarquera que selon Paul (voir Gal. 3:8), l’Évangile fut prêché à Abraham. Nous aimerions que l’on nous dise au nom de qui l’Évangile fut prêché à ce moment-là, si c’était au nom du Christ ou au nom de quelqu’un d’autre. Si c’est au nom de quelqu’un d’autre, était-ce l’Évangile ? Et si c’était l’Évangile et qu’il était prêché au nom du Christ, avait-il des ordonnances ? Sinon, était-ce l’Évangile ? Et s’il avait des ordonnances qu’étaient-elles ? Nos amis diront peut-être qu’il n’y a jamais eu d’autres ordonnances que l’offrande de sacrifice avant la venue du Christ et qu’il n’y aurait de sacrifice avant la venue du Christ et qu’il n’aurait pas été possible que l’Évangile ait été appliqué alors que la loi des sacrifices sanglants était en vigueur. Mais on se souviendra qu’Abraham faisait des sacrifices, et malgré cela l’Évangile lui était prêché. L’offrande de sacrifices ne servait qu’à tourner l’esprit vers le Christ : c’est ce que nous déduisons de ces paroles remarquables de Jésus aux Juifs : « Abraham, votre père, a tressailli de joie de ce qu’il verrait mon jour : il l’a vu, et il s’est réjoui » (Jean 8:56). Ainsi donc le fait que les anciens offraient des sacrifices ne les empêchait pas d’entendre l’Évangile, mais cela servit, comme nous l’avons déjà dit, à leur ouvrir les yeux et à leur permettre d’espérer le moment de la venue du Sauveur et de se réjouir de sa rédemption. Nous constatons aussi que lorsque les Israélites sortirent d’Égypte, l’Évangile leur fut prêché, comme Paul l’affirme dans sa lettre aux Hébreux, qui dit : « Car cette bonne nouvelle nous a été annoncée aussi bien qu’à eux ; mais la parole qui leur fut annoncée ne leur servit de rien, parce qu’elle ne trouva pas de la foi chez ceux qui l’entendirent » (voir Hé. 4:2). Il est encore dit dans Gal. 3:19 que la loi (de Moïse ou loi lévitique) fut « donnée ensuite » pour cause de transgression. À la suite de quoi, nous le demandons, cette loi fut-elle donnée si ce n’est pas à la suite de l’Évangile ? Il doit être clair qu’elle fut donnée après l’Évangile, puisque nous apprenons que l’Évangile leur avait été prêché. Nous concluons de ces quelques éléments que chaque fois que le Seigneur s’est révélé aux hommes dans les temps anciens et leur a commandé de lui faire un sacrifice, ce fut fait afin qu’ils pussent espérer avec foi le moment de sa venue et être assurés que cette expiation avait le pouvoir de leur assurer la rémission de leurs péchés. Et ceci ils l’ont fait, des milliers de personnes qui nous ont précédés, dont les vêtements sont sans tache et qui, comme Job, attendent, avec une assurance semblable à la sienne, le moment où ils le verront au dernier jour sur la terre et ce, dans leur chair [1].
Nous pouvons en conclure que bien qu’il y ait eu différentes dispensations, néanmoins tout ce que Dieu a communiqué à son peuple visait à attirer son attention sur le grand but, et à lui apprendre à se reposer sur Dieu seul comme Auteur du salut contenu dans sa loi.
Toute la révélation ne se trouve pas dans la Bible
D’après ce que nous pouvons retirer des Écritures en ce qui concerne les enseignements du ciel, nous sommes amenés à penser que l’homme a reçu depuis le commencement beaucoup d’instructions que nous ne possédons pas maintenant. Ceci peut ne pas concorder avec les opinions de certains de nos amis qui s’écrient que tout ce que Dieu a jamais dit à l’homme depuis le commencement du monde est écrit dans la Bible et que s’il avait jamais dit quelque chose de plus, nous l’aurions certainement reçu. Mais, demandons-nous, un peuple qui n’a jamais eu suffisamment de foi pour faire descendre la moindre parcelle de révélation des cieux et qui doit tout ce qu’il a maintenant à la foi d’un autre peuple qui a vécu des centaines et des milliers d’années avant lui, est-ce à lui de dire à quel point Dieu a parlé et à quel point il n’a pas parlé ? Nous avons ce que nous avons, et la Bible contient ce qu’elle contient ; mais dire que Dieu n’a jamais rien dit d’autre à l’homme que ce qui s’y trouve, ce serait autant dire que nous avons enfin reçu une révélation, car il en faut une pour pouvoir avancer une telle chose, car il n’est dit nulle part dans ce livre, par la bouche de Dieu, qu’après avoir donné ce qui s’y trouve, il ne parlerait plus ; par conséquent si quelqu’un a découvert d’une manière formelle que la Bible contient tout ce que Dieu a jamais révélé à l’homme, il l’a appris par révélation directe, autre que ce qui a été précédemment écrit par les prophètes et les apôtres. Mais grâce à la bonté de notre Père, une partie de sa parole qu’il a communiquée à ses saints d’autrefois est tombée entre nos mains, nous est présentée avec la promesse d’une récompense si nous y obéissons et d’un châtiment si nous y désobéissons. Tous ceux qui en reconnaissent l’authenticité divine doivent reconnaître que ces lois ou ces enseignements ont un intérêt profond pour eux.
Les bénédictions pour les fidèles : la résurrection
Il peut être bon que nous accordions ici notre attention à quelques-unes des nombreuses bénédictions que nous promet cette loi du ciel comme récompense à ceux qui obéissent à ses enseignements. Dieu a fixé un jour où il jugera le monde, et il nous en a donné l’assurance en ressuscitant son Fils Jésus-Christ d’entre les morts, résurrection sur laquelle repose l’espérance de ceux qui croient au livre inspiré, pour leur bonheur et leur joie futurs ; car « si Christ n’est pas ressuscité, dit Paul aux Corinthiens, votre foi est vaine, vous êtes encore dans vos péchés, et par conséquent aussi ceux qui sont morts en Christ sont perdus » (voir 1 Cor. 15). Si la résurrection d’entre les morts n’est pas quelque chose d’important, n’est pas un article de notre foi, nous devons confesser que nous n’y connaissons rien ; car s’il n’y a pas de résurrection d’entre les morts, alors le Christ n’est pas ressuscité ; et si le Christ n’est pas ressuscité, il n’était pas le Fils de Dieu ; et s’il n’était pas le Fils de Dieu, il n’y a pas ni ne peut y avoir de Fils de Dieu si le livre actuellement appelé les Écritures est vrai ; car le temps est passé où, selon ce livre, il devait faire son apparition. Mais à ce propos, nous nous rappelons les paroles de Pierre au sanhédrin juif, lorsqu’il parlait du Christ : il dit que Dieu l’a ressuscité des morts et nous (les apôtres) sommes témoins de ces choses, de même que le Saint-Esprit que Dieu a donné à ceux qui lui obéissent (voir Actes 5). De sorte qu’après le témoignage des Écritures à ce sujet, l’assurance est donnée par le Saint-Esprit, rendant témoignage à ceux qui lui obéissent, que le Christ lui-même est assurément ressuscité d’entre les morts ; et s’il est ressuscité d’entre les morts, il amènera par sa puissance tous les hommes à comparaître devant lui ; car s’il est ressuscité d’entre les morts ; les liens de la mort temporelle sont brisés de sorte que la tombe n’a pas de victoire. Ainsi donc si la tombe n’a pas de victoire, ceux qui gardent les paroles de Jésus et obéissent à ses enseignements ont non seulement la promesse de ressusciter d’entre les morts, mais l’assurance d’être admis dans son royaume glorieux, car il dit lui-même : « Là où je suis, là aussi sera mon serviteur » (voir Jean 12).
Le festin des noces
Au 22e chapitre du récit de Matthieu sur le Messie, nous voyons le royaume des cieux comparé à un roi qui fit un mariage pour son fils. On ne contestera pas que ce fils était le Messie, puisque c’était le royaume des cieux qui était représenté dans la parabole ; et il est évident que les saints ou ceux qui sont considérés comme fidèles au Seigneur, sont les personnes qui seront estimées dignes d’hériter d’une place au festin des noces, si l’on se reporte aux paroles de Jean dans l’Apocalypse où il dit que le son qu’il entendit dans le ciel était semblable à celui d’une foule nombreuse ou comme un bruit de forts tonnerres, disant : Le Seigneur Dieu tout-puissant est entré dans son règne. Réjouissons-nous et soyons dans l’allégresse, et donnons-lui gloire ; car les noces de l’agneau sont venues, et son épouse s’est préparée, et il lui a été donné de se revêtir d’un fin lin, éclatant, pur. — Car le fin lin, ce sont les œuvres justes des saints (Ap. 19).
Ceux qui persévèrent jusqu’à la fin
Les points suivants de la lettre de Paul à Timothée, écrite juste avant sa mort, montrent bien que ceux qui gardent les commandements du Seigneur et ceux qui suivent ses ordonnances jusqu’à la fin sont les seules personnes à qui il sera permis de prendre place à cette fête glorieuse. Il dit : « J’ai combattu le bon combat, j’ai achevé la course, j’ai gardé la foi. Désormais la couronne de justice m’est réservée ; le Seigneur, le juste juge, me la donnera dans ce jour-là, et non seulement à moi, mais encore à tous ceux qui auront aimé son avènement. » Aucun de ceux qui croient aux Écritures ne mettra ne fût-ce qu’un instant en doute cette affirmation de Paul qui fut faite, comme il le savait, juste avant qu’il ne dût prendre congé du monde. Bien que, selon sa propre parole, il persécutât autrefois l’Église de Dieu et la ravageât, néanmoins après avoir embrassé la foi, il œuvra incessamment à diffuser la bonne nouvelle et, comme un soldat fidèle, lorsqu’il fut appelé à donner sa vie pour la cause qu’il avait adoptée, il la donna, comme il dit, avec l’assurance d’une couronne éternelle. Suivez les travaux de cet apôtre depuis le moment de sa conversion jusqu’au moment de sa mort, et vous aurez un bon exemple d’industrie et de patience à promulguer l’Évangile du Christ. On se moquait de lui, on le fouettait et on le lapidait, mais dès l’instant où il échappait aux mains de ses persécuteurs, il proclamait avec plus de zèle que jamais la doctrine du Sauveur. Et tous peuvent savoir qu’il n’a pas embrassé la foi pour avoir des honneurs dans cette vie ni pour obtenir des biens terrestres. Qu’est-ce qui pouvait donc l’inciter à entreprendre ce labeur ? C’était, comme il le dit, pour obtenir cette couronne de justice de la main de Dieu. Personne, espérons-nous, ne doutera que Paul ait été fidèle jusqu’à la fin. Personne ne dira qu’il n’a pas gardé la foi, qu’il n’a pas combattu le bon combat, qu’il n’a pas prêché et persuadé jusqu’à la fin. Et que devait-il recevoir ? Une couronne de justice. Et que recevront les autres qui ne travaillent pas fidèlement et ne continuent pas jusqu’à la fin ? Nous leur laissons le soin de découvrir leurs propres promesses s’ils en ont ; et s’ils en ont, nous en serons heureux pour eux, car le Seigneur dit que chacun recevra selon ses œuvres. Réfléchissez un instant, frères, et demandez-vous si vous vous considéreriez comme dignes d’avoir une place au festin des noces avec Paul et d’autres comme lui si vous aviez été infidèles ? Si vous n’aviez pas combattu le bon combat et gardé la foi, pourriez-vous vous attendre à recevoir ? Avez-vous la promesse de recevoir une couronne de justice de la main du Seigneur avec l’Église du Premier-né ? Il nous apparaît donc bien que Paul mettait son espérance dans le Christ parce qu’il avait gardé la foi et avait aimé son avènement, et il avait la promesse de recevoir de sa main une couronne de justice.
Une couronne pour les justes
Si les saints ne doivent pas régner, pourquoi les couronne-t-on ? Dans une exhortation du Seigneur à une certaine Église d’Asie qui fut édifiée à l’époque des apôtres, à qui il fit part en cette occasion de sa parole par son serviteur Jean, il dit : « Je viens bientôt. Retiens ce que tu as, afin que personne ne prenne ta couronne. » Et encore : « Celui qui vaincra, je le ferai asseoir avec moi sur mon trône, comme moi j’ai vaincu et me suis assis avec mon Père sur son trône » (voir Ap. 3). De plus, il est écrit : « Bien-aimés, nous sommes maintenant enfants de Dieu, et ce que nous serons n’a pas encore été manifesté ; mais nous savons que, lorsque cela sera manifesté, nous serons semblables à lui, parce que nous le verrons tel qu’il est. Quiconque a cette espérance en lui se purifiera, comme lui-même est pur » (1 Jean 3:2, 3). Comment se fait-il que ces apôtres d’autrefois disent tant de choses à propos de la venue du Christ ? Il était certainement déjà venu ; mais Paul dit : La couronne sera donnée à tous ceux qui auront aimé son avènement ; et Jean dit : Lorsque cela sera manifesté, nous serons semblables à lui, parce que nous le verrons tel qu’il est. Pouvons-nous nous tromper sur un langage comme celui-ci ? Ne faisons-nous pas violence à notre propre bon sens lorsque nous nions la seconde venue du Messie ? Quand a-t-il pris le fruit de la vigne avec ses anciens apôtres dans le royaume de son Père comme il a promis, juste avant sa crucifixion, qu’il le ferait ? Dans l’épître de Paul aux Philippiens (3:20, 21), il dit : « Mais notre cité à nous est dans les cieux, d’où nous attendons aussi comme Sauveur le Seigneur Jésus-Christ, qui transformera le corps de notre humiliation, en le rendant semblable au corps de sa gloire, par le pouvoir qu’il a de s’assujettir toutes choses. » Nous trouvons une autre promesse aux personnes vivant dans l’Église de Sardes qui n’avaient pas souillé leurs vêtements : « Ils marcheront avec moi en vêtements blancs, parce qu’ils en sont dignes. Celui qui vaincra sera revêtu ainsi de vêtements blancs, et je n’effacerai point son nom du livre de vie, mais je confesserai son nom devant mon Père et devant ses anges. » Jean dit que le son qu’il entendit au ciel était un chant rendant grâce et gloire à Dieu, disant que l’Agneau était digne de prendre le livre et d’en ouvrir les sceaux ; car il avait été immolé et il avait fait d’eux des rois et des prêtres pour Dieu ; et ils régneraient sur la terre (voir Ap. 5). Au vingtième chapitre est spécifiée une durée au cours de laquelle Satan sera enfermé en son lieu propre, et les saints régneront en paix. Toutes ces promesses et ces bénédictions sont contenues dans la loi du Seigneur, et les justes en jouiront. Et nous pourrions énumérer beaucoup d’autres passages où les mêmes promesses ou des promesses semblables sont faites aux fidèles, mais nous ne considérons pas qu’il est important de les reproduire ici, cette épître étant maintenant longue ; et nos frères les connaissent certainement toutes.
Les saints d’autrefois obtinrent des promesses
Il est cependant tout à fait certain que les anciens, quoique persécutés et affligés par les hommes, obtinrent de Dieu des promesses d’une telle grandeur et d’une telle gloire que notre cœur est souvent rempli de reconnaissance qu’il nous soit ne fût-ce que permis d’y penser tout en nous disant qu’il n’y a pas d’acception de personnes à ses yeux, mais qu’en toute nation celui qui craint Dieu et qui pratique la justice lui est agréable. Mais nous pouvons, à partir des quelques points précédemment cités, tirer la conclusion qu’il y aura un jour où tous seront jugés selon leurs œuvres et récompensés en conséquence ; que ceux qui auront gardé la foi seront couronnés d’une couronne de justice, revêtus de vêtements blancs, admis au festin des noces, libérés de toute affliction, et régneront avec le Christ sur la terre où, selon l’antique promesse, ils prendront du fruit de la vigne avec lui dans le royaume de gloire ; du moins nous constatons que de telles promesses ont été faites aux saints d’autrefois. Bien que nous ne puissions réclamer le droit à ces promesses qui ont été faites aux anciens, parce qu’elles ne sont pas notre propriété simplement parce qu’elles ont été faites aux saints d’autrefois, néanmoins si nous sommes les enfants du Très-Haut et sommes appelés du même appel qui leur a été fait, contractons la même alliance qu’eux et sommes fidèles au témoignage de notre Seigneur comme eux, nous pouvons approcher le Père au nom du Christ comme eux l’ont fait et obtenir les mêmes promesses pour nous. Ces promesses, si jamais nous les obtenons, nous ne les obtiendrons pas parce que Pierre, Jean et les autres apôtres, avec les églises de Sardes, de Pergame, de Philadelphie et d’ailleurs ont marché dans la crainte de Dieu et ont eu le pouvoir et la foi de l’emporter et de les obtenir, mais ce sera parce que nous-mêmes nous avons la foi et abordons Dieu au nom de son Fils Jésus-Christ, comme ils l’ont fait ; et lorsque nous aurons obtenu ces promesses, ce seront des promesses qui seront directement pour nous, sinon elles ne nous feront aucun bien. Elles seront communiquées pour notre bien, étant notre propriété personnelle (par le don de Dieu), méritées par notre propre diligence à garder ses commandements et à marcher en droiture devant lui. Sinon à quoi sert l’Évangile de notre Seigneur Jésus-Christ et pourquoi nous a-t-il jamais été communiqué ?
Les apostats exclus de la communion des saints
Le royaume du Messie sur la terre appartient à ce genre de gouvernement où il y a toujours eu de nombreux apostats pour la raison toute simple qu’il n’admet pas qu’on ne se repente pas de ses péchés et exclut le contrevenant de sa communion. Notre Seigneur a dit : « Efforcez-vous d’entrer par la porte étroite. Car, je vous le dis, beaucoup chercheront à entrer, et ne le pourront pas. » En outre il y a beaucoup d’appelés mais peu d’élus. Paul a dit aux anciens de l’Église d’Éphèse, après avoir travaillé trois ans avec eux, qu’il savait que certains d’entre eux se détourneraient de la foi et chercheraient à entraîner des disciples après eux. Nous pensons que personne de notre génération ne prétendra qu’il a eu comme Paul l’expérience d’édifier l’Église du Christ et cependant, lorsqu’il eut quitté l’Église d’Éphèse, beaucoup, même parmi les anciens, se détournèrent de la vérité ; et, comme c’est presque toujours le cas, cherchèrent à entraîner des disciples après eux. Aussi étrange que cela puisse paraître à première vue, il n’en est pas moins étrange que vrai qu’en dépit de toutes leurs prétentions à être décidés à vivre selon la piété, les apostats, après s’être détournés de la foi du Christ, à moins de se repentir promptement, sont tôt ou tard tombés dans les filets du Malin et se sont retrouvés privés de l’Esprit de Dieu pour manifester leur méchanceté aux yeux des foules. C’est de la part des apostats que les fidèles ont subi les persécutions les plus violentes. Judas fut réprimandé et trahit immédiatement son Seigneur et le livra entre les mains de ses ennemis, parce que Satan était entré en lui. Il y a une intelligence supérieure qui est conférée à ceux qui obéissent de tout leur cœur à l’Évangile ; et s’ils pèchent contre elle, les apostats restent nus et privés de l’Esprit de Dieu et ils sont en vérité près d’être maudits et leur destinée finale est d’être brûlés. Une fois que cette lumière qui était en eux leur est enlevée, ils deviennent aussi enténébrés qu’ils étaient précédemment éclairés et alors il n’est pas étonnant qu’ils exercent tout leur pouvoir contre la vérité et que, comme Judas, ils cherchent la perte de ceux qui étaient leurs plus grands bienfaiteurs. Judas pouvait-il avoir sur la terre ou au ciel un ami plus proche que le Sauveur ? Et son premier but fut de le faire mourir. Qui, parmi tous les saints en ces derniers jours, peut se considérer comme aussi bon que notre Seigneur ? Qui est aussi parfait ? Qui est aussi pur ? Qui est aussi saint que lui ? Peut-on en trouver ? Il n’a jamais transgressé ni enfreint de commandement ou de loi céleste. Il n’y avait pas de tromperie dans sa bouche ni de fraude dans son cœur. Et cependant quelqu’un qui avait mangé avec lui, qui avait souvent bu dans la même coupe fut le premier à lever le talon contre lui. Où y en a-t-il un qui soit semblable au Christ ? On ne peut pas le trouver sur la terre. Alors pourquoi ses disciples devraient-ils se plaindre s’ils sont persécutés par ceux qu’ils appelaient autrefois frères et considéraient comme leurs plus proches parents dans l’alliance éternelle ? D’où émane le principe qui a toujours été manifesté par ceux qui ont apostasié de la vraie Église qui veut qu’ils persécutent avec une diligence redoublée et cherchent avec une persévérance redoublée à faire mourir ceux qu’ils prétendaient jadis aimer, avec qui ils étaient jadis en communion et avec qui ils avaient autrefois fait alliance de lutter de toutes leurs forces selon la justice pour obtenir le repos de Dieu ? Nos frères diront peut-être que c’est le même que celui qui a incité Satan à chercher à renverser le royaume de Dieu, parce que lui-même était mauvais et que le royaume de Dieu est saint.
Le don du salut
Le grand plan du salut est un thème qui devrait retenir notre plus grande attention et être considéré comme un des meilleurs dons du ciel à l’humanité. Aucune considération ne doit nous empêcher de nous montrer dignes d’approbation aux yeux de Dieu, selon son commandement divin. Il n’est pas rare que les hommes oublient qu’ils dépendent du ciel pour toutes les bénédictions dont il leur est permis de jouir et que pour chaque possibilité qui leur est accordée, ils doivent rendre compte. Vous savez, frères, que quand le maître dans la parabole des talents racontée par le Sauveur fit comparaître ses serviteurs, il leur donna plusieurs talents à faire fructifier pendant qu’il serait pendant un certain temps à l’étranger, et lorsqu’il revint, il demanda des comptes. Il en va de même maintenant. Notre Maître n’est absent que pendant un certain temps et à la fin de ce temps il appellera chacun d’entre nous pour rendre des comptes ; et là où cinq talents auront été conférés, il en sera exigé dix ; et celui qui ne les aura pas fait fructifier sera chassé comme un serviteur inutile, tandis que les fidèles jouiront d’honneurs éternels. C’est pourquoi nous implorons de tout notre cœur notre Père pour que sa grâce repose sur vous, par Jésus-Christ son Fils, afin que vous ne faiblissiez pas à l’heure de la tentation ni ne soyez vaincus au moment de la persécution. — H. C. 2:4-24 (22 janvier 1834).
Devoirs des soixante-dix
Les soixante-dix doivent constituer des collèges voyageurs pour aller sur toute la terre, partout où les douze apôtres les appelleront. — H. C. 2:202 (8 février 1834).
L’ordre dans les conseils
J’ai fait la réflexion, lors d’un conseil des grands prêtres et des anciens (greffier : Orson Hyde), réunis le soir du 12 février (1834), chez moi, à Kirtland, que je devrais m’efforcer de présenter au conseil la dignité de l’office qui m’avait été conféré par le ministère de l’ange de Dieu, par sa propre voix et par la voix de notre Église ; que je n’avais jamais exposé à aucun conseil l’ordre complet dans lequel il devrait être dirigé, ce qui a peut-être privé les conseils de certaines ou de nombreuses bénédictions. Et j’ai continué et dit que nul n’est capable de juger d’une question en conseil si son propre cœur n’est pas pur ; et que nous sommes souvent tellement remplis de préjugés, ou avons une poutre dans notre propre œil, que nous ne sommes pas capables de prendre des décisions justes.
Mais pour en revenir au sujet de l’ordre ; dans les temps anciens, les conseils étaient dirigés avec une discipline tellement stricte qu’il n’était permis à personne de chuchoter, d’être las, de quitter la salle ou de s’agiter si peu que ce soit jusqu’à ce que la voix du Seigneur, par révélation, ou la voix du conseil par l’Esprit, était obtenue, ce qui n’a pas été observé jusqu’à présent dans notre Église. Il était bien compris dans les temps anciens que si un homme pouvait rester en conseil, un autre le pouvait aussi ; et si le président pouvait y consacrer son temps, les membres le pouvaient aussi ; mais d’une manière générale dans nos conseils l’un est mal à l’aise, un autre dort, l’un prie, un autre pas, l’un pense aux affaires du conseil, un autre pense à quelque chose d’autre.
Nos actes sont enregistrés
Nos actes sont enregistrés et ils nous seront un jour mis sous les yeux, et s’il nous arrive de ne pas juger convenablement et de faire du tort à nos semblables, ils seront sans doute là pour nous condamner ; là nos actes sont d’une grande importance, et pour moi la conséquence parait en être d’une gravité au-delà de tout ce que je pourrais exprimer. Demandez-vous, frères, à quel point vous vous êtes livrés à la prière depuis que vous avez entendu parler de ce conseil ; et si vous êtes maintenant prêts à siéger en conseil pour juger l’âme de votre frère.
J’ai ensuite fait le récit de ma situation à l’époque où j’ai obtenu le livre [Livre de Mormon], des persécutions que j’ai dû affronter et j’ai prophétisé que je resplendirai comme le soleil au firmament lorsque mes ennemis et ceux qui contestent mon témoignage seront abattus et retranchés et que leur nom sera effacé d’entre les hommes. — H. C. 2:25-26. M. S. S., p. 424.
L’alliance de la dîme
Ce soir, 29 novembre, Joseph et Oliver se sont unis en prière pour que les bénédictions continuent. Après avoir rendu grâce pour le soulagement que le Seigneur nous avait récemment envoyé en ouvrant le cœur de certains frères de l’Est pour qu’ils nous prêtent quatre cent trente dollars, après avoir conversé et nous être réjouis devant le Seigneur en cette occasion, nous convînmes de contracter l’alliance suivante avec le Seigneur, à savoir :
Que si le Seigneur veut nous rendre prospères dans nos affaires et ouvrir la voie devant nous pour que nous obtenions le moyen de payer notre dette, que nous ne soyons ni ennuyés ni jetés dans le discrédit devant le monde ni son peuple, après cela, de tout ce qu’il nous donnera, nous donnerons le dixième pour l’offrir aux pauvres de son Église ou comme il le commandera et que nous serons fidèles à veiller sur ce qu’il a confié à nos soins afin d’obtenir beaucoup, et que nos enfants après nous se souviendront de respecter cette alliance sacrée et sainte ; et pour que nos enfants et les enfants de nos enfants soient au courant, nous avons signé ceci de notre propre main devant le Seigneur (29 novembre 1834).
(Signé)
Joseph Smith, fils
Oliver Cowdery
— H. C. 2:174-175.
Importance de la révélation
À une conférence des anciens de l’Église organisée le 21 avril 1834 chez Jared Carter, le prophète lut le deuxième chapitre de Joël et fit ensuite les réflexions suivantes :
À cause de la tradition, il nous est très difficile de communiquer aux Églises tout ce que Dieu nous a révélé, car nous nous situons différemment de tous les autres peuples qui ont jamais existé sur la terre ; par conséquent les anciennes révélations ne peuvent être adaptées à notre situation ; elles ont été données à d’autres peuples qui nous ont précédés ; mais dans les derniers jours Dieu devait appeler un reste dans lequel serait la délivrance aussi bien en Jérusalem qu’en Sion. Maintenant si Dieu nous donnait plus de révélations, où trouverions-nous Sion et ce reste ? Le moment est proche où la désolation couvrira la terre, et alors Dieu aura un lieu de délivrance dans son reste et dans Sion.
Enlevez le Livre de Mormon et les révélations, et où est notre religion ? Nous n’en avons pas ; car sans Sion et sans lieu de délivrance, nous devons tomber ; parce que le moment est proche où le soleil se changera en ténèbres, et la lune en sang, où les étoiles tomberont du ciel et où la terre chancellera. Alors si c’est le cas et si nous ne sommes pas sanctifiés et rassemblés dans les lieux que Dieu a fixés, malgré toutes nos anciennes croyances et notre grand amour pour la Bible, nous tomberons inévitablement ; nous ne pouvons demeurer, nous ne pouvons être sauvés, car Dieu rassemblera ses saints d’entre les Gentils ; alors viendra la désolation et la destruction et personne ne pourra échapper, si ce n’est ceux qui ont le cœur pur, qui sont rassemblés. — H. C. 2:52.
La bonté envers les animaux est requise de l’homme
Les incidents suivants se produisirent pendant que le camp de Sion était en route de Kirtland vers le Missouri.
En dressant ma tente, nous trouvâmes trois massasaugas ou serpents à sonnettes de prairie que les frères étaient sur le point de tuer, mais je dis : « Laissez-les tranquilles, ne leur faites pas de mal ! Comment le serpent perdra-t-il jamais son venin, si les serviteurs de Dieu ont les mêmes dispositions et continuent à lui faire la guerre ? Les hommes doivent devenir inoffensifs avant le monde animal, et lorsque les hommes auront perdu leur méchanceté et cesseront de détruire la gent animale, le lion et l’agneau pourront demeurer ensemble et le nourrisson pourra jouer sans danger avec le serpent. » Les frères prirent prudemment les serpents sur des baguettes et les portèrent de l’autre côté du ruisseau. J’exhortai les frères à ne pas tuer de serpent, d’oiseau, ni d’animal d’aucune sorte pendant notre voyage, sauf si cela devenait nécessaire pour nous protéger contre la faim (26 mai 1834). — H. C. 2:71.
On ne badine pas avec les promesses de Dieu
Martin Harris s’étant vanté auprès des frères qu’il pouvait manipuler des serpents sans le moindre danger, se fit mordre au pied gauche tandis qu’il taquinait un serpent noir avec ses pieds nus. On me mit au courant et j’en profitai pour le réprimander et exhorter les frères à ne jamais badiner avec les promesses de Dieu : je leur dis que c’était de la présomption que d’inciter un serpent à mordre, mais si un homme de Dieu était accidentellement mordu par un serpent venimeux, il pouvait avoir la foi, ou ses frères pouvaient avoir la foi pour lui, pour que le Seigneur entende sa prière et qu’il soit guéri ; mais lorsqu’un homme incite sciemment un serpent à le mordre, le principe est le même que lorsqu’un homme boit un poison mortel sachant que c’en est. Dans ce cas, personne n’a droit aux promesses de Dieu d’être guéri (16 juin 1834). — H. C. 2:95-96.
Instructions importantes données aux Douze
Kirtland, 27 février 1835
Ce soir, neuf des Douze, à savoir Lyman Johnson, Brigham Young, Heber C. Kimball, Orson Hyde, David W. Patten, Luke Johnson, William E. M’Lellin, John F. Boynton et William Smith, se sont réunis chez le président Joseph Smith, fils, qui était présent, avec Frederick G. Williams, Sidney Rigdon, l’évêque Whitney et trois anciens. Parley P. Pratt était allé à New Portage et Orson Pratt et Thomas B. Marsh n’étaient pas encore arrivés pour recevoir leur ordination.
L’importance des registres
Après une prière par le président Joseph Smith, fils, il dit que si nous écoutions patiemment il pourrait présenter au conseil un sujet qui serait d’importance. Il avait personnellement appris par expérience un fait qui, en y repensant, lui causait toujours une profonde tristesse. Il est un fait que si j’avais maintenant en ma possession toutes les décisions qui ont été prises sur des sujets importants de doctrine et de devoirs depuis le commencement de cette œuvre, je ne m’en séparerais pour aucune somme d’argent ; mais nous avons négligé de dresser des procès-verbaux de ce genre de choses, pensant peut-être qu’elles ne nous profiteraient jamais par après ; si nous les avions maintenant, elles décideraient de presque tous les points de doctrine que l’on pourrait soulever. Mais ceci a été négligé, et maintenant nous ne pouvons pas rendre témoignage à l’Église et au monde des manifestations grandes et glorieuses qui nous ont été données, avec autant de puissance et d’autorité que nous le pourrions si nous avions maintenant ces documents à publier au dehors.
Puisque les douze sont maintenant choisis, je souhaite leur indiquer une voie qu’ils peuvent suivre, qui leur sera profitable plus tard, dans un domaine dont ils ne se doutent pas. S’ils veulent, chaque fois qu’ils se réunissent, désigner une personne pour les présider pendant la réunion, et une ou plusieurs pour enregistrer leurs travaux, et si, une fois qu’une décision est prise sur quelque question que ce soit, ils la font écrire, cette décision restera enregistrée à tout jamais et paraîtra comme une alliance ou une doctrine. Une question dont il aura ainsi été décidé pourra sembler, au moment-même, n’avoir que peu ou pas d’importance, mais si elle était publiée et que vous mettiez la main dessus par la suite, l’un ou l’autre d’entre vous, vous verriez qu’elle aura une valeur infinie, non seulement pour vos frères, mais pour votre propre âme pour qui ce sera un festin.
Les registres, protection contre le mal
Ceci est un autre point important. Si vous vous réunissez de temps en temps et vous mettez à discuter de questions importantes, et prenez des décisions à leur sujet, si vous ne les notez pas, vous serez bientôt poussés dans des situations difficiles d’où vous ne serez pas à même de vous extirper parce que vous risquez de vous trouver dans une situation où vous ne pourrez pas faire porter votre foi avec une perfection ni un pouvoir suffisants pour obtenir l’information désirée ; ou peut-être, pour avoir négligé d’écrire ces choses quand le Seigneur les avait révélées, n’estimant pas qu’elles avaient une valeur suffisante, l’Esprit peut se retirer et Dieu être irrité ; et il y a, ou il y a eu, une vaste connaissance d’une importance infinie qui est maintenant perdue. Quelle a été la cause de cela ? Ç’a été la conséquence de la paresse ou le fait qu’on a négligé de désigner un homme pour consacrer quelques instants à rédiger toutes ces décisions.
Je voudrais ici prophétiser. Le moment viendra où, si vous négligez de faire ceci, vous tomberez sous la main d’hommes impies. Si vous deviez comparaître devant les autorités et être accusés d’un crime ou d’une infraction quelconque, même si vous êtes aussi innocents que les anges de Dieu, si vous ne pouvez pas prouver que vous étiez ailleurs, vos ennemis l’emporteront contre vous, mais si vous pouvez amener douze hommes pour témoigner que vous étiez en un certain endroit, à ce moment-là vous échapperez à leurs mains. Maintenant si vous voulez veiller soigneusement à dresser le procès-verbal de vos activités, comme je l’ai dit, ce sera un des registres les plus importants qu’on ait jamais vus ; car toutes les décisions de ce genre demeureront dorénavant comme article de doctrine et alliances (tiré du procès-verbal des instructions au Conseil des Douze, 7 février 1835). — H. C. 2:198-199.
L’appel des apôtres
Le président Smith proposa la question suivante : Quelle importance donne-t-on à l’appel des douze apôtres par opposition aux autres appels ou officiers de l’Église ? Lorsque la question eut été commentée par les conseillers Patten, Young, Smith et M’Lellin, le président Joseph Smith, fils, rendit la décision suivante :
Ce sont les douze apôtres, qui sont appelés à l’office de grand conseil voyageur, qui doivent présider les Églises des saints parmi les Gentils, lorsque aucune présidence n’est établie ; et ils doivent voyager et prêcher parmi les Gentils jusqu’à ce que le Seigneur leur commande d’aller aux Juifs. Ils doivent détenir les clefs de ce ministère, pour ouvrir les portes du royaume du ciel à toutes les nations et pour prêcher l’Évangile à toute la création. C’est la puissance, l’autorité et la vertu de leur apostolat.
Oliver Cowdery, greffier
— H. C. 2:200 (27 février 1835).
Instructions aux Douze et aux soixante-dix
L’ordre des conseils
Le président Joseph Smith dit que les Douze n’auront pas le droit d’aller en Sion ni dans aucun des pieux pour entreprendre d’en régler les affaires lorsqu’il s’y trouve un grand conseil permanent ; mais leur devoir est d’aller au dehors et de régler toutes les questions relatives aux différentes branches de l’Église. Lorsque les Douze sont ensemble, ou un quorum d’entre eux, dans une Église quelconque, ils auront l’autorité d’agir indépendamment et de prendre des décisions et ces décisions seront valides. Mais lorsqu’il n’y aura pas de quorum, ils devront régler les affaires par la voie de l’Église. Aucun grand conseil permanent n’a l’autorité d’aller dans les Églises au dehors et d’en régler les affaires, car ceci revient aux Douze. Aucun grand conseil permanent ne sera jamais établi ailleurs qu’en Sion ou dans un de ses pieux. Lorsque les Douze prennent une décision, c’est au nom de l’Église ; par conséquent elle est valide.
Aucun officier de l’Église n’a l’autorité d’aller dans une de ses branches et d’ordonner un dirigeant pour cette Église, si ce n’est par la voix de cette branche. Aucun ancien n’a l’autorité d’aller dans une branche quelconque de l’Église et de convoquer des réunions ou d’essayer de régler les affaires de l’Église sans l’avis et le consentement de l’ancien qui préside cette branche.
Appel de soixante-dix
Si les premiers soixante-dix sont tous utilisés et qu’un plus grand nombre d’ouvriers sont nécessaires, les sept présidents des premiers soixante-dix auront le devoir d’appeler et d’ordonner d’autres soixante-dix et de les envoyer travailler dans la vigne jusqu’à ce qu’ils aient mis à part, si c’est nécessaire, sept fois soixante-dix, et même jusqu’à ce qu’il y en ait cent quarante quatre mille ainsi mis à part pour le ministère. Les soixante-dix ne doivent pas assister aux conférences des Douze à moins qu’ils ne soient appelés ou invités à le faire par les Douze. Les Douze et les soixante-dix doivent particulièrement dépendre de leur ministère pour leur soutien et celui de leur famille, et ils ont le droit, en vertu de leur office, de faire appel aux Églises pour qu’elles les aident.
La situation des présidents des soixante-dix fut examinée séparément en vue de leurs déplacements dans la vigne : et il fut convenu à l’unanimité qu’ils devaient se tenir prêts à partir à l’appel des Douze lorsque le Seigneur ouvrirait la voie. Vingt-sept des soixante-dix furent également envisagés et il fut décidé qu’ils devraient se tenir prêts à voyager dans le ministère à l’appel du président des soixante-dix lorsque le Seigneur ouvrirait la voie.
Voté que tous les anciens de l’Église sont tenus de voyager dans le monde pour prêcher l’Évangile de tout leur cœur, de toute leur âme et de toutes leurs forces, lorsque leur situation le leur permettra ; et que la porte est maintenant ouverte.
Voté que les frères Brigham Young, John P. Greene et Amos Orton soient chargés d’aller prêcher l’Évangile aux restes de Joseph, la porte devant être ouverte par frère Brigham Young, et ceci ouvrira la porte à toute la maison de Joseph. Voté que lorsqu’un autre soixante-dix sera requis, la présidence des premiers soixante-dix le choisira, l’ordonnera et le mettra à part d’entre les plus expérimentés des anciens de l’Église. — Tiré du procès-verbal d’une réunion générale de la prêtrise tenue le 2 mai 1835. — H. C. 2:220-222.
Épître aux saints dispersés au dehors
L’amour mutuel
Chers frères, c’est un devoir dont tout saint devrait s’acquitter libéralement à l’égard de ses frères : de toujours les aimer et de toujours venir à leur secours. Pour être justifiés devant Dieu, nous devons nous aimer les uns les autres, nous devons vaincre le mal. Nous devons visiter les orphelins de père et la veuve dans leur affliction et nous devons nous préserver des souillures du monde : car c’est le genre de vertu qui découle de la grande source de la religion pure. Nous devons fortifier notre foi en y ajoutant toutes les qualités qui ornent les enfants du bienheureux Jésus, nous pouvons prier quand il faut prier, nous pouvons aimer notre prochain comme nous-mêmes et être fidèles dans les épreuves, sachant que la récompense de ce genre de conduite est plus grande dans le royaume des cieux. Quelle consolation ! Quelle joie ! Puissé-je vivre la vie du juste, et puisse ma récompense être semblable à la sienne !
Le devoir du grand conseil et des anciens
Selon l’ordre du royaume qui a commencé dans les derniers jours pour préparer les hommes au repos du Seigneur, les anciens de Sion ou dans sa région immédiate n’ont ni l’autorité ni le droit de se mêler de ses affaires spirituelles, de régler ses intérêts ou de convoquer des conseils pour expulser des membres, vu son état de non-organisation. Le grand conseil a été expressément organisé pour gérer toutes ses affaires spirituelles, et l’évêque et son conseil sont responsables de ses affaires temporelles ; de sorte que les actes des anciens sont nuls et non avenus. Pour le moment le Seigneur veut que l’ivraie et le blé poussent ensemble, car Sion doit être rachetée par le jugement et ses convertis par la justice. Tout ancien qui le peut, après avoir pourvu aux besoins de sa famille (s’il en a une) et avoir payé ses dettes, doit s’en aller purifier ses vêtements du sang de cette génération. Pendant qu’ils sont dans cette région, au lieu de juger les membres pour des transgressions ou des offenses, que chacun travaille à se préparer pour la vigne mettant un peu de temps de côté pour consoler ceux qui sont endeuillés, pour guérir ceux qui ont le cœur brisé, pour réformer celui qui est relaps, pour ramener celui qui s’égare, pour réinviter dans le royaume ceux qui ont été retranchés en les encourageant à se mettre à l’œuvre pendant que dure le jour et pour accomplir des actes de justice et se préparer d’un seul cœur et d’un seul esprit à contribuer à racheter Sion, cette belle terre de promission où ceux qui sont bien disposés et ceux qui sont obéissants seront bénis. Les âmes sont plus précieuses que jamais aux yeux de Dieu ; et les anciens n'ont jamais été appelés à enfoncer qui que ce soit en enfer, mais à persuader et à inviter tous les hommes de partout à se repentir, afin qu’ils deviennent héritiers du salut. C’est l’année de grâce du Seigneur : libérez les captifs afin qu’ils puissent chanter Hosanna. Les prêtres, eux non plus, ne doivent pas être oisifs ; leurs devoirs sont clairs, et s’ils ne les accomplissent pas diligemment, ils ne pourront pas s’attendre à être approuvés. La justice doit être l’objectif des saints en toutes choses et lorsque les alliances seront publiées, ils apprendront que de grandes choses seront attendues d’eux. Faites du bien et accomplissez la justice en n’ayant en vue que la gloire de Dieu, et vous récolterez votre récompense lorsque le Seigneur rétribuera chacun selon son œuvre. Les instructeurs et les diacres sont les ministres permanents de l’Église et, en l’absence d’autres officiers, il est requis d’eux qu’ils accomplissent de grandes choses et marchent dans la sainteté. Ils doivent fortifier la foi des membres, persuader ceux qui sont en dehors du chemin de se repentir et de se tourner vers Dieu et de vivre ; persuader humblement et exhorter chacun à pardonner aux autres toutes leurs transgressions, toutes leurs offenses et tous leurs péchés, afin qu’ils travaillent à leur salut avec crainte et tremblement.
Cherchez à sauver des âmes
Frères, soyez patients et supportez-vous mutuellement, car c’est ce que le Seigneur fait avec nous. Priez pour vos ennemis dans l’Église et ne maudissez pas vos ennemis à l’extérieur, car à moi la vengeance, à moi la rétribution, dit le Seigneur. À tout membre ordonné et à tous nous disons : Soyez miséricordieux et vous obtiendrez miséricorde. Cherchez à contribuer à sauver des âmes, pas à les détruire ; car en vérité vous savez que « il y aura plus de joie dans le ciel pour un seul pécheur qui se repent, que pour quatre-vingt dix-neuf justes qui n’ont pas besoin de repentance. » Ne vous disputez pas à propos des mystères du royaume ; ne jetez pas vos perles devant les pourceaux, ne donnez pas le pain des enfants aux chiens, de peur que vous ne souffriez, vous et les enfants, et que vous offensiez par là votre juste juge. Vos frères qui quittent leurs familles, avec qui ils ont connu une mesure terrestre de paix et de joie, pour porter la bonne nouvelle de par le monde, attendent de grandes choses de vous, au moment où vous avez la chance de jouir des bénédictions de la compagnie des saints. Ils prient notre Père céleste pour que vous priiez beaucoup, soyez très humbles et très charitables, travaillant diligemment, spirituellement et temporellement, pour la rédemption de Sion, afin que ceux qui ont le cœur pur puissent retourner avec des chants de joie éternels pour édifier ses endroits déserts et rencontrer le Seigneur lorsqu’il viendra dans sa gloire. Frères, au nom de Jésus-Christ, nous vous supplions de vivre de manière à être dignes des bénédictions qui viendront après beaucoup de tribulations rassasier l’âme de ceux qui demeurent fidèles jusqu’à la fin.
— M. and A. 1:137-138 (juin 1835).
La substance de l’article précité du Messenger and Advocate se trouve également, selon l’histoire de John Whitmer (manuscrit, page 52), dans une lettre à Hezekiah Peck, signée par Joseph Smith, fils, Oliver Cowdery, Sidney Rigdon, Frederick G. Williams, W. W. Phelps et John Whitmer. Voici le premier paragraphe de cette lettre :
Les officiers qui transgressent
« La présidence de Kirtland et de Sion dit que le Seigneur a manifesté par révélation de son Esprit que les grands prêtres, instructeurs, prêtres et diacres ou, en d’autres termes, tous les officiers du pays du comté de Clay, dans le Missouri, appartenant à l’Église sont plus ou moins en transgression parce qu’ils n’ont pas suffisamment joui de l’Esprit de Dieu pour pouvoir comprendre leurs devoirs à l’égard d’eux-mêmes et à l’égard du bien-être de Sion ; ils ont été ainsi abandonnés pour agir d’une manière qui est nuisible à l’intérêt et est aussi une gêne à la rédemption de Sion. S’ils veulent avoir de la sagesse, ils s’humilieront tout particulièrement, afin que Dieu ouvre les yeux de leur intelligence. Le dessein et les intentions du Tout-Puissant à leur égard et à l’égard des enfants de Sion seront clairement manifestés, à savoir qu’ils doivent laisser le grand conseil, qui est nommé de Dieu et ordonné à cette fin, organiser et régler toutes les affaires de Sion et que Dieu veut que les enfants de Sion s’arrêtent et voient le salut de la rédemption. » Suit alors la substance de l’article du Messenger and Advocate. Cette lettre est suivie du post-scriptum suivant écrit personnellement par le prophète à frère Peck ; elle est un joyau qui montre la profonde compassion du prophète pour les fidèles en Israël :
P. S. Frère Ezekiah Peck : Nous nous souvenons de votre famille comme de toutes les familles de l’Église qui ont été les premières à embrasser la vérité. Nous nous souvenons de vos pertes et de vos afflictions ; nos premiers liens ne sont pas brisés ; nous prenons part avec vous au mal aussi bien qu’au bien, aux tristesses aussi bien qu’aux joies ; notre union, nous en sommes assurés, est plus forte que la mort et ne sera jamais rompue. Rappelez-nous à tous ceux qui croient en la plénitude de l’Évangile de notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ. Nous vous autorisons par la présente, Hezekiah Peck, notre frère bien-aimé, à lire cette épître et à la communiquer à tous les frères de cette région du pays.
Dictée par moi, votre frère indigne et compagnon de travail dans le témoignage du Livre de Mormon. Signé de ma propre main sous le signe de l’alliance éternelle.
Joseph Smith, fils
— M. and A., juin 1835, ainsi que H. C. 2:229-231.
Extraits d’une épître aux anciens de l’Église des saints des derniers jours
Après tant de temps, et après que tant de choses aient été dites, j’estime qu’il est de mon devoir de vous laisser entendre qu’il se pourrait bien que l’on puisse aider dans une certaine mesure en matière de doctrine et dans la manière de remplir leurs devoirs les anciens qui parcourent le monde pour avertir les habitants de la terre de fuir devant la colère à venir et de se sauver de cette génération indocile. Il y a huit ans que je travaille dans cette cause, et pendant ce temps, j’ai beaucoup voyagé et j’ai eu beaucoup d’expériences. En février 1831, j’ai déménagé du comté de Seneca (New York), pour aller m’installer dans le comté de Geauga, Ohio.
Le commandement du prophète d’aller au Missouri
Au mois de juin suivant, j’ai reçu par une vision céleste le commandement de me mettre en route pour les frontières ouest de l’État du Missouri et y désigner l’endroit même qui devait être le lieu central pour le début du rassemblement de ceux qui embrassent la plénitude de l’Évangile éternel. En conséquence, je me suis mis en route avec certains de mes frères et, après un voyage long et fastidieux, souffrant de privations et de vicissitudes nombreuses, suis arrivé au comté de Jackson (Missouri) ; et lorsque nous eûmes examiné la région, cherchant diligemment l’aide de Dieu, il se manifesta à moi et me désigna, à moi et à d’autres, l’endroit même où il avait l’intention de commencer l’œuvre du rassemblement et l’édification d’une « ville sainte » qui serait appelée Sion, Sion parce que ce sera un lieu de justice et que tous ceux qui y construisent doivent adorer le Dieu vrai et vivant et tous croire en une seule doctrine, à savoir la doctrine de notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ. « Tes sentinelles élèveront la voix ; d’une voix unanime elles chanteront, car elles seront du même avis lorsque le Seigneur ramènera Sion » (Ésaïe 52:8) [2].
Emplacement de Sion
Après nous être assurés de l’emplacement exact et ayant le bonheur de voir pas mal de familles de mes frères confortablement installées dans le pays, je pris congé d’eux et repris le voyage vers l’Ohio, et j’utilisai toute l’influence et tous les arguments que j’avais en mon pouvoir pour inciter ceux qui croyaient en l’alliance éternelle, dont la situation le permettait et dont la famille était d’accord, de déménager à l’endroit que j’avais maintenant désigné comme étant le pays de Sion ; et ainsi la nouvelle du rassemblement et de la doctrine se répandit dans le monde, et il y en a beaucoup, nous avons des raisons de le craindre, ayant un zèle ne correspondant pas à leurs connaissances, et ne comprenant pas les principes purs de la doctrine de l’Église, qui ont sans aucun doute, dans la ferveur de leur enthousiasme, enseigné et dit beaucoup de choses qui font du tort à la nature et aux principes véritables de l’Église ; et cela, nous le regrettons vivement, et nous nous en excuserions si les excuses pouvaient servir à quelque chose.
Principes de l’Évangile
Mais nous nous arrêtons ici, et nous faisons une réflexion sur le bruit qui, avons-nous appris, s’est répandu et a été traité d’une manière nuisible à la cause de la vérité, disant : « Qu’en prêchant la doctrine du rassemblement, nous brisons les familles et donnons aux hommes la permission de quitter leurs familles, les femmes leurs maris, les enfants leurs parents, les esclaves leurs maîtres, troublant ainsi l’ordre et détruisant l’entente et la paix de la société. » Nous allons montrer ici notre foi et mettre ainsi, espérons-nous humblement, fin à ces médisances mensongères et perverses qui ont amené, nous avons toutes les raisons de le croire, des milliers de personnes à penser qu’elles rendaient service à Dieu en persécutant les enfants de Dieu, alors que si elles avaient pu jouir de la vraie lumière et avaient compris correctement nos principes, elles les auraient adoptés de tout leur cœur et se seraient réjouies de l’amour de la vérité. Et maintenant pour montrer notre doctrine sur ce sujet, nous commencerons par les premiers principes de l’Évangile, qui sont le repentir et le baptême pour la rémission des péchés, et le don du Saint-Esprit par l’imposition des mains. Nous croyons que c’est là notre devoir : enseigner à toute l’humanité la doctrine du repentir que nous nous efforcerons de montrer à l’aide des citations suivantes :
« Alors il leur ouvrit l’esprit, afin qu’ils comprissent les Écritures. Et il leur dit : Ainsi il est écrit que le Christ souffrirait, et qu’il ressusciterait des morts le troisième jour, et que la repentance et le pardon des péchés seraient prêchés en son nom à toutes les nations, à commencer par Jérusalem » (Luc 4:45, 46, 47).
Nous apprenons par là qu’il fallait que le Christ souffrît, fût crucifié et ressuscitât le troisième jour expressément pour que le repentir et la rémission des péchés fussent prêchées à toutes les nations.
La repentance
« Pierre leur dit : Repentez-vous, et que chacun de vous soit baptisé au nom de Jésus-Christ, pour le pardon de vos péchés ; et vous recevrez le don du Saint-Esprit. Car la promesse est pour vous, pour vos enfants, et pour tous ceux qui sont au loin, en aussi grand nombre que le Seigneur notre Dieu les appellera » (Actes 2:38, 39). Nous apprenons par là que la promesse du Saint-Esprit est pour tous ceux à qui la doctrine du repentir devait être prêchée ; or elle devait l’être à toutes les nations. Et nous découvrons aussi que la promesse devait s’étendre par la lignée, car Pierre dit non seulement : à vous, mais « pour vos enfants, et pour tous ceux qui sont au loin ». Nous en déduisons qu’elle devait continuer jusqu’aux enfants de leurs enfants et même jusqu’à toutes les générations qui suivraient, toutes celles que le Seigneur leur Dieu appellerait. Nous découvrons ici que nous faisons fusionner deux principes dans ces citations. Le premier est le principe du repentir, et le second est le principe de la rémission des péchés. Et nous apprenons de Pierre que la rémission des péchés s’obtient par le baptême au nom du Seigneur Jésus-Christ ; et le don du Saint-Esprit s’ensuit inévitablement, car, dit Pierre, « vous recevrez le don du Saint-Esprit. »
Nous croyons donc qu’il faut prêcher la doctrine du repentir dans le monde entier, tant aux vieux qu’aux jeunes, aux riches qu’aux pauvres, aux esclaves qu’aux hommes libres, car nous allons nous efforcer de montrer ci-après comment, de quelle manière et à quel point elle engage la conscience de l’humanité, faisant les distinctions qui conviennent entre vieux et jeunes, hommes, femmes, enfants et serviteurs. Mais nous découvrons que pour profiter de la doctrine du repentir, nous devons croire que nous pouvons obtenir la rémission des péchés. Et pour obtenir la rémission des péchés, nous devons croire en la doctrine du baptême au nom du Seigneur Jésus-Christ. Et si nous croyons au baptême pour la rémission des péchés, nous pouvons nous attendre à voir s’accomplir la promesse du Saint-Esprit, car la promesse est donnée à tous ceux que le Seigneur notre Dieu appellera, et n’a-t-il pas certainement dit, comme vous le trouverez au dernier chapitre de l’Apocalypse : « Et l’Esprit et l’épouse disent : Viens. Et que celui qui entend dise : Viens. Et que celui qui a soif vienne ; que celui qui veut prenne de l’eau de la vie, gratuitement » (Ap. 22:17).
Le Seigneur dit aussi : « Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués et chargés, et je vous donnerai du repos. Prenez mon joug sur vous et recevez mes instructions, car je suis doux et humble de cœur ; et vous trouverez du repos pour vos âmes. Car mon joug est doux et mon fardeau léger » (Matt. 11:28, 29, 30).
De plus Ésaïe dit : « Tournez-vous vers moi, et vous serez sauvés, vous tous qui êtes aux extrémités de la terre ! Car je suis Dieu, et il n’y en a point d’autre. Je le jure par moi-même, la vérité sort de ma bouche et ma parole ne sera point révoquée : tout genou fléchira devant moi, toute langue jugera par moi. En l’Éternel seul, me dira-t-on, résident la justice et la force ; à lui viendront, pour être confondus, tous ceux qui étaient irrités contre lui » (És. 45:22-24).
[Il cite ensuite Actes 5:31, 32 ; 8:12-17, 36-40 ; 10:44-48 ; 16:13-15, 25-35 ; 19:1-6 ; 22:12-16 ; Héb. 5:12-14]
Progresser au-delà des premiers principes
« C’est pourquoi, laissant les éléments de la parole de Christ, tendons à ce qui est parfait, sans poser de nouveau le fondement du renoncement aux œuvres mortes, de la foi en Dieu, de la doctrine des baptêmes, de l’imposition des mains, de la résurrection des morts, et du jugement éternel. C’est ce que nous ferons, si Dieu le permet. Car il est impossible que ceux qui ont été une fois éclairés, qui ont goûté le don céleste, qui ont eu part au Saint-Esprit, qui ont goûté la bonne parole de Dieu et les puissances du siècle à venir — et qui sont tombés — soient encore renouvelés et amenés à la repentance, puisqu’ils crucifient pour leur part le Fils de Dieu et l’exposent à l’ignominie » (Héb. 6:1-6).
Joseph Smith, fils
— M. and A., septembre 1835, p. 179-182 et aussi H. C. 2:253-259.
Aux anciens de l’Église des saints des derniers jours
À la fin de ma lettre du numéro de septembre du Messenger and Advocate, j’ai promis de poursuivre le sujet que j’avais abordé. Je le fais dans l’espoir que cela profitera aux anciens et les aidera dans leurs efforts pour combattre les préjugés d’une race fausse et perverse, en ayant en leur possession mes principes religieux tels qu’ils sont, que déforment presque tous ceux dont l’emploi est menacé par ceux-ci. Et aussi pour aider ceux qui s’informent avec empressement et ont été incités à le faire à cause des rumeurs, pour avoir une idée correcte de ce que sont mes principes. J’ai été poussé à procéder de cette façon par la persécution et par la présentation erronée de mes sentiments.
La justice se répandra sur la terre
Mais je poursuis : dans la lettre en question, ce n’étaient pas seulement les principes du repentir et du baptême pour la rémission des péchés qui étaient exposés, mais beaucoup de passages d’Écritures étaient cités pour bien éclairer le sujet ; je tiens à ajouter que je m’appuie absolument sur la véracité des principes inculqués dans le Nouveau Testament et ensuite je passe des points susmentionnés au sujet du rassemblement et expose mes idées à ce sujet, qui est un point que je considère être de la plus grande importance pour ceux qui cherchent le salut dans notre génération ou dans ce que l’on peut appeler « les derniers temps », car tout ce que les prophètes ont écrit depuis le temps d’Abel le juste jusqu’au dernier homme qui ait laissé par écrit un témoignage à notre intention, en parlant du salut d’Israël dans les derniers jours, montre directement qu’il consiste en l’œuvre du rassemblement.
Je citerai tout d’abord la prophétie d’Hénoc, à propos des derniers jours : « Je ferai descendre la justice des cieux, et je ferai monter la vérité de la terre, pour rendre témoignage de mon Fils unique, de sa résurrection des morts [j’entends par là la résurrection du corps physique], oui, et aussi de la résurrection de tous les hommes, et je ferai en sorte que la justice et la vérité se répandent sur la terre comme un déluge, pour rassembler mes élus des quatre coins de la terre, en un lieu que je préparerai, une Ville sainte, afin que mon peuple puisse se ceindre les reins et attendre le temps de ma venue ; car là sera mon tabernacle, et elle sera appelée Sion, une Nouvelle Jérusalem » (Moïse 7:62).
La résurrection en gloire
J’entends par cette citation que Dieu a bien montré à Hénoc la rédemption qu’il avait préparée en proposant le Messie comme Agneau immolé dès avant la fondation du monde ; [et] en vertu de cette rédemption se produit la glorieuse résurrection du Sauveur et la résurrection de toute la famille humaine, la résurrection du corps et la justice et la vérité se répandront sur la terre comme un déluge. Je vous le demande, comment la justice et la vérité se répandront-elles sur la terre comme un déluge ? Je vais vous le dire. Les hommes et les anges collaboreront pour réaliser cette grande œuvre, et une Sion sera préparée, une Nouvelle Jérusalem, pour les élus qui seront rassemblés des quatre coins de la terre et qui seront constitués en Ville sainte, car le tabernacle du Seigneur sera avec eux.
Les élus seront rassemblés
Hénoc n’était pas seul dans ses idées à ce sujet : « Et j’entendis du trône une voix forte qui disait : Voici le tabernacle de Dieu avec les hommes ! Il habitera avec eux, et ils seront son peuple, et Dieu lui-même sera avec eux » (Ap. 21:3).
Je découvre dans cette citation que Jean, dans l’île de Patmos, vit, relativement aux derniers jours, les mêmes choses que Hénoc avait vues. Mais pour que le tabernacle puisse être avec les hommes, il faut que les élus soient rassemblés des quatre coins de la terre. Et pour en montrer davantage à propos de cette question du rassemblement, Moïse, après avoir prononcé la bénédiction et la malédiction sur les enfants d’Israël, pour leur obéissance ou leur désobéissance, dit ceci :
« Lorsque toutes ces choses arriveront, la bénédiction et la malédiction que je mets devant toi, si tu les prends à cœur au milieu de toutes les nations chez lesquelles l’Éternel, ton Dieu, t’aura chassé, si tu reviens à l’Éternel, ton Dieu, et si tu obéis à sa voix de tout ton cœur et de toute ton âme, toi et tes enfants, selon tout ce que je te prescris aujourd’hui, alors l’Éternel, ton Dieu, ramènera tes captifs et aura compassion de toi, et il te rassemblera encore du milieu de tous les peuples chez lesquels l’Éternel, ton Dieu, t’aura dispersé. Quand tu seras exilé à l’autre extrémité du ciel, l’Éternel, ton Dieu, te rassemblera de là, et c’est là qu’il t’ira chercher » (De. 30:1-4).
La nouvelle Jérusalem
Beaucoup de savants et de sages ou d’historiens ont dit que les indiens ou les aborigènes du continent américain appartiennent aux tribus perdues d’Israël. Beaucoup d’autres ont pensé que les aborigènes du continent américain ne font pas partie des tribus d’Israël, mais que les dix tribus ont été emmenées dans des régions inconnues du nord. Quoi qu’il en soit, la prophétie que je viens de citer « ira les chercher » dans les derniers jours et les mettra dans le pays que leurs pères possédaient. Et vous trouverez au verset 7 du chapitre 30 cette citation : « L’Éternel, ton Dieu, fera tomber toutes ces malédictions sur tes ennemis, sur ceux qui t’auront haï et persécuté. » Beaucoup diront peut-être que cette Écriture est accomplie, mais qu’ils fassent très attention à ce que le prophète dit : « Quand même tu serais exilé à l’autre extrémité du ciel » (ce qui doit signifier à l’autre bout de la terre). Cette promesse est bonne pour tous ceux, s’il devait y en avoir, qui sont chassés, même dans les derniers jours, c’est pourquoi les enfants des pères ont droit à ce jour et si ces malédictions doivent tomber sur la tête de leurs ennemis, malheur aux Gentils (voir 3 Néphi 16:8). « Malheur aux Gentils incrédules, dit le Père. » En outre (voir 3 Néphi 20:22) : « Voici, j’établirai ce peuple dans ce pays, en accomplissement de l’alliance que j’ai faite avec votre père Jacob ; et il sera une nouvelle Jérusalem. » Nous apprenons par le Livre de Mormon le continent et le lieu exacts où se trouvera la nouvelle Jérusalem, et elle sera enlevée conformément à la vision que Jean eut dans l’île de Patmos.
Beaucoup se sentiront disposés à dire que cette nouvelle Jérusalem, dont il est question, est la Jérusalem que les Juifs construiront dans l’Ancien Monde. Mais vous verrez d’après Apocalypse 21:2 qu’une nouvelle Jérusalem descendit du ciel d’auprès de Dieu, parée comme une épouse pour son époux ; qu’après cela le révélateur fut enlevé en esprit sur une très haute montagne et vit la grande ville sainte descendre du ciel d’auprès de Dieu. Il est question ici de deux villes et comme on ne peut pas tout dire dans un cadre aussi étroit que celui d’une lettre, je dirai en bref qu’il y a une nouvelle Jérusalem installée sur le continent américain et en outre que Jérusalem sera reconstruite dans l’Ancien Monde (voir Livre de Mormon, Éther 13:1-12). « Voici, Éther vit les jours du Christ, et il parla aussi touchant la Maison d’Israël et la Jérusalem d’où Léhi viendrait ; qu’après avoir été détruite, elle serait bâtie de nouveau, ville sainte dans le Seigneur ; c’est pourquoi elle ne pouvait pas être une nouvelle Jérusalem, car elle avait existé dans les temps passés. » Ceci pourra suffire, en ce qui concerne le rassemblement, jusqu’à ma prochaine lettre.
Devoirs des anciens
Je veux maintenant, à la fin de ma lettre, faire quelques réflexions sur le devoir des anciens à l’égard de l’enseignement des parents et des enfants, des maris et des femmes, des maîtres et des esclaves ou des serviteurs, etc., comme j’ai promis de le faire dans ma précédente lettre.
Et tout d’abord il convient qu’un ancien, quand il parcourt le monde, avertissant les habitants de la terre de se rassembler, afin d’édifier une ville sainte au Seigneur, au lieu de commencer par les enfants, ceux qui dépendent de leurs parents ou leur tuteur pour leur influencer l’esprit, les écartant ainsi du devoir dont ils sont légitimement redevables à ces personnes, il doit commencer ses efforts par les parents ou les tuteurs, et ses enseignements doivent être de nature à tourner le cœur des pères vers les enfants et le cœur des enfants vers les pères, et il ne faut user auprès des enfants d’aucune influence allant à l’encontre du consentement de leurs parents ou de leurs tuteurs ; mais tous ceux qui peuvent être persuadés de manière légitime et juste et avec le consentement commun, nous devons considérer que c’est notre devoir de les inciter à se rassembler avec le peuple de Dieu. Sinon que la responsabilité repose sur la tête des parents ou des tuteurs et que toute la condamnation ou conséquence soit sur leur tête conformément à la dispensation qu’il nous a confiée ; car Dieu a voulu que son œuvre soit raccourcie en justice dans les derniers jours ; c’est pourquoi instruisez d’abord les parents et ensuite, avec leur consentement, qu’ils persuadent les enfants d’embrasser également l’Évangile. Si les enfants embrassent l’Évangile et que leurs parents ou leurs tuteurs sont des incroyants, enseignez-leur à rester chez eux et à obéir à leurs parents ou à leurs tuteurs, s’ils l’exigent ; mais s’ils consentent à ce qu’ils se rassemblent avec le peuple de Dieu, qu’ils le fassent et rien de mal ne sera fait ; et que tout se fasse avec soin et avec justice et Dieu protégera personnellement de telles personnes.
Deuxièmement, il est du devoir des anciens, lorsqu’ils entrent dans une maison, de faire en sorte que leurs travaux et leur voix d’avertissement s’adressent au maître de cette maison ; s’il reçoit l’Évangile, il pourra exercer son influence sur sa femme aussi, avec consentement, dans le cas où elle recevrait l’Évangile ; mais si l’homme ne reçoit pas l’Évangile, mais consente que sa femme le reçoive et qu’elle croie, qu’elle le reçoive. Mais si un homme interdit à sa femme ou à ses enfants, avant qu’ils ne soient majeurs, de recevoir l’Évangile, le devoir de l’ancien est de passer son chemin et de n’exercer aucune influence contre lui, et que la responsabilité soit sur sa tête ; secoue la poussière de tes pieds en témoignage contre lui, et les pans de ton habit seront blanchis de leur âme. Leurs péchés ne retomberont pas sur ceux que Dieu a envoyés pour les avertir de fuir la colère à venir et de se sauver de cette génération perverse. Les serviteurs de Dieu n’auront pas parcouru les nations des Gentils avec la voix d’avertissement que l’ange destructeur commencera à dévaster la terre de ses habitants, et comme le prophète l’a dit : « Son bruit seul donnera l’épouvante. » Je parle ainsi parce que je me préoccupe de mon prochain, je le fais au nom du Seigneur, étant poussé par le Saint-Esprit. Que ne puis-je les arracher au tourbillon de misère dans lequel je les vois se plonger par leurs péchés, afin que par la voix d’avertissement je puisse devenir l’instrument qui les amènera à une repentance non feinte, afin qu’ils aient la foi pour résister au mauvais jour !
Troisièmement, il est du devoir d’un ancien, lorsqu’il entre dans une maison, de saluer le maître de cette maison, et s’il obtient son consentement, alors il peut prêcher à tous ceux qui sont dans cette maison ; mais s’il n’obtient pas son consentement, qu’il n’aille pas auprès de ses esclaves ou de ses serviteurs, mais que la responsabilité et les conséquences soient sur la tête du maître de cette maison, et la culpabilité de cette maison ne sera plus sur tes habits, tu es libre : c’est pourquoi secoue la poussière de tes pieds et passe ton chemin. Mais si le maître de cette maison te donne son consentement de prêcher à sa famille, à sa femme, à ses enfants, à ses domestiques, à ses serviteurs ou à ses servantes, ou à ses esclaves, alors le devoir de l’ancien est de représenter hardiment la cause du Christ et d’avertir ces gens de ce qu’ils doivent se repentir unanimement et être baptisés pour la rémission des péchés et pour le Saint-Esprit, leur commandant toujours, au nom du Seigneur, dans l’esprit de douceur, d’avoir de l’affection les uns pour les autres, que les pères soient bons pour leurs enfants, les maris pour leurs femmes, les maîtres pour leurs esclaves ou leurs serviteurs, les enfants obéissant à leurs parents, les femmes à leurs maris et les esclaves ou les serviteurs à leurs maîtres.
L’amour entre maris et femmes
« Femmes, soyez soumises à vos maris, comme au Seigneur ; car le mari est le chef de la femme comme Christ est le chef de l’Église, qui est son corps, et dont il est le Sauveur. Or, de même que l’Église est soumise à Christ, les femmes aussi doivent l’être à leurs maris en toutes choses. Maris, aimez vos femmes, comme Christ a aimé l’Église, et s’est livré lui-même pour elle, afin de la sanctifier par la parole, après l’avoir purifiée par le baptême d’eau, afin de faire paraître devant lui cette Église glorieuse, sans tache, ni ride, ni rien de semblable, mais sainte et irrépréhensible. C’est ainsi que les maris doivent aimer leurs femmes comme leurs propres corps. Celui qui aime sa femme s’aime lui-même. Car jamais personne n’a haï sa propre chair ; mais il la nourrit et en prend soin, comme Christ le fait pour l’Église, parce que nous sommes membres de son corps. C’est pourquoi l’homme quittera son père et sa mère, et s’attachera à sa femme, et les deux deviendront une seule chair » (Éph. 5:22-31). Femmes, soyez soumises à vos maris, comme il convient dans le Seigneur. Maris, aimez vos femmes, et ne vous aigrissez pas contre elles. Enfants, obéissez en toutes choses à vos parents, car cela est agréable dans le Seigneur. Pères, n’irritez pas vos enfants, de peur qu’ils ne se découragent. Serviteurs, obéissez en toutes choses à vos maîtres selon la chair, non pas seulement sous leurs yeux, comme pour plaire aux hommes, mais avec simplicité de cœur, dans la crainte de Dieu » (Col. 3:18-22). Mais je dois terminer cette lettre et reprendre le sujet dans un autre numéro.
Dans les liens de l’alliance nouvelle et éternelle.
Joseph Smith, fils
— M. and A., novembre 1835, p. 209-12 ainsi que H. C. 2: 259-264.
Réflexions
Vendredi 6 novembre — À la maison. Je suis allé à l’école pendant les heures de cours, je suis rentré et j’ai passé la soirée chez moi. Ce matin on m’a présenté un homme de l’Est. Après avoir entendu mon nom, il a fait la réflexion que je n’étais qu’un homme, voulant dire par là qu’il avait cru que quelqu’un à qui le Seigneur jugeait bon de révéler sa volonté devait être quelque chose de plus qu’un homme. Il semblait avoir oublié cette parole qui nous vient des lèvres de saint Jacques, qu’Élie était un homme ayant les mêmes passions que nous, et cependant il avait une telle puissance auprès de Dieu que celui-ci, en réponse à sa prière, ferma les cieux de sorte qu’ils ne donnèrent pas de pluie pendant trois ans et six mois ; et c’est de nouveau en réponse à sa prière que les cieux donnèrent la pluie et que la terre produisit du fruit et, en effet, telles sont les ténèbres et l’ignorance de notre génération qu’elle considère qu’il est incroyable qu’un homme ait des rapports quelconques avec son Créateur (6 novembre 1835). — H. C. vol. 2:302.
Paroles du prophète aux Douze
Le 12 novembre 1835 à 6 heures les apôtres se réunirent en conseil avec la Première Présidence et, en cette occasion, le prophète leur adressa les paroles suivantes :
Je suis heureux de la possibilité qui m’est offerte de me réunir en cette occasion avec ce conseil. Je suis certain que l’Esprit du Seigneur est ici et je suis content de tous les frères présents ; il est inutile que je dise que vous avez ma confiance la plus absolue et que j’ai l’intention de vous soutenir au maximum, car je sais bien que vous devez défendre ma réputation contre les calomnies et les reproches vils de notre génération impie, et que vous avez de la joie à le faire.
Les ténèbres règnent aujourd’hui comme à l’époque où Jésus-Christ allait être crucifié. Les puissances des ténèbres s’efforçaient d’obscurcir le soleil brillant de la justice qui commençait à se lever sur l’aube et allait bientôt jaillir en grandes bénédictions sur la tête des fidèles ; et laissez-moi vous dire, frères, que de grandes bénédictions vous attendent maintenant et seront bientôt déversées sur nous si nous sommes fidèles en tout, car nous avons même droit à de plus grandes bénédictions qu’eux, parce qu’ils avaient la personne du Christ avec eux pour les instruire du grand plan de salut. Sa présence personnelle, nous ne l’avons pas, c’est pourquoi nous avons besoin d’une foi plus grande vu la situation spéciale dans laquelle nous sommes ; et suis décidé de faire tout ce que je peux pour vous soutenir, même s’il m’arrive de faire par inadvertance beaucoup de choses qui ne sont pas justes aux yeux de Dieu.
Ordonnances spéciales
Vous voulez connaître les nombreuses choses qui vous attendent, afin de savoir comment vous préparer en vue des grandes choses que Dieu est sur le point de réaliser. Mais il y a une grande déficience, un grand obstacle sur la route, qui nous prive des bénédictions supérieures ; et pour rendre complet et permanent le fondement de notre Église, nous devons écarter cet obstacle c’est-à-dire vaquer à certains devoirs dont nous ne nous sommes pas encore occupés. Je pensais avoir établi notre Église sur une base permanente lorsque je me suis rendu au Missouri, et c’est effectivement une chose que j’avais faite, car si j’avais été enlevé, cela aurait suffi, mais je vis toujours et par conséquent Dieu exige davantage de moi. Le sujet sur lequel je souhaite plus particulièrement attirer votre attention ce soir, c’est l’ordonnance du lavement des pieds. Nous ne l’avons pas encore faite, mais elle est aussi nécessaire maintenant que du temps du Sauveur, et il faut avoir un endroit préparé pour vaquer à cette ordonnance à l’écart du monde.
Nous n’avons pas désiré beaucoup de choses de la part du Seigneur avec le genre de foi et d’obéissance que nous devrions avoir, et cependant nous avons joui de grandes bénédictions et nous ne nous en rendons pas autant compte que nous le devrions. Quand, et où Dieu a-t-il permis qu’un des témoins ou des premiers anciens de notre Église tombe ? Jamais ni nulle part. Au milieu de toutes les calamités et de tous les jugements qui se sont abattus sur les habitants de la terre, son bras tout-puissant nous a soutenus, les hommes et les démons ont fait rage et ont dépensé leur méchanceté en vain. Nous devons veiller à ce que tous soient prêts et convoquer notre assemblée solennelle comme le Seigneur nous l’a commandé, afin de pouvoir accomplir sa grande œuvre, et il faut que cela se fasse à la manière de Dieu. La Maison du Seigneur doit être préparée et l’assemblée solennelle doit y être convoquée et y être organisée conformément à l’ordre de la Maison de Dieu, et nous devons y pratiquer l’ordonnance du lavement des pieds. Elle n’est destinée qu’aux membres officiels. Son but est d’unir notre cœur, afin que nous soyons un dans nos sentiments et que notre foi soit forte de sorte que Satan ne puisse nous renverser ni avoir aucun pouvoir sur nous.
L’ordre de la Maison de Dieu est toujours le même
La dotation que vous êtes si vivement désireux d’obtenir, vous ne pouvez la comprendre maintenant, et Gabriel ne pourrait pas non plus l’expliquer à l’intelligence de votre esprit ténébreux ; mais efforcez-vous d’être préparés dans votre cœur, soyez fidèles en tout, et lorsque nous nous réunirons dans l’assemblée solennelle, c’est-à-dire lorsque se réuniront ceux que Dieu nommera parmi tous les membres officiels, nous devons être purs à tous égards. Soyons fidèles et silencieux, frères, et si Dieu vous donne une manifestation, gardez-la pour vous ; veillez et priez, et vous aurez un avant-goût de ces joies que Dieu déversera en ce jour-là. Ne cherchez pas l’iniquité les uns chez les autres : si vous le faites, vous n’obtiendrez pas de dotation, car le Seigneur ne la conférera pas à de telles personnes. Mais si nous sommes fidèles et vivons selon toute parole qui sort de la bouche de Dieu, j’irai jusqu’à prophétiser que nous obtiendrons une bénédiction qu’il vaudra la peine de se rappeler, dussions-nous vivre aussi longtemps que Jean le Révélateur ; nous aurons des bénédictions comme nous n’en avons encore jamais imaginé, avant, ni dans notre génération. L’ordre de la Maison de Dieu a toujours été et sera toujours le même, même après que le Christ sera venu ; et après la fin des mille ans, il sera le même ; et nous entrerons finalement dans le royaume céleste de Dieu et en jouirons à jamais.
La dotation est nécessaire
Vous avez besoin, frères, d’une dotation pour être préparés et capables de vaincre toutes choses ; et ceux qui rejettent votre témoignage seront damnés. Par votre entremise les malades seront guéris, les boiteux marcheront, les sourds entendront et les aveugles verront. Mais laissez-moi vous dire qu’après la dotation, vous n’aurez pas le pouvoir de guérir ceux qui n’ont pas la foi, ni de leur faire du bien, car vous pourriez tout autant vous attendre à faire du bien à un démon en enfer qu’à ceux qui possèdent son Esprit et sont disposés à le conserver : car ils sont les habitations des démons et ne conviennent qu’à sa société. Mais lorsque vous serez dotés et préparés à prêcher l’Évangile à toutes les nations, familles et langues, dans leurs propres langues, vous devrez fidèlement avertir tout le monde, et lier le témoignage et sceller la loi, et l’ange destructeur sera sur vos talons et exercera sa redoutable mission à l’égard des enfants de la désobéissance et détruira ceux qui commettent l’iniquité, tandis que les saints seront rassemblés de parmi eux et se tiendront en des lieux saints, prêts à rencontrer l’Époux quand il viendra.
Je me sens disposé à vous dire encore quelques mots, mes frères, concernant la dotation : tous ceux qui sont préparés et sont suffisamment purs pour supporter la présence du Sauveur, le verront dans l’assemblée solennelle.
Les frères exprimèrent leur satisfaction pour les instructions que je leur avais données. Nous terminâmes ensuite par la prière. Puis je rentrai chez moi et me mis au lit. — H. C. 2:308-310.
Les grands conseils et les Douze
J’ai décidé que le grand conseil n’avait rien à voir avec les Douze, ni avec les décisions des Douze. Mais si les Douze se trompaient, ils ne seraient responsables, conformément aux révélations, que devant le conseil général des autorités de toute l’Église (26 septembre 1835). — H. C. 2:285.
Les Indiens sont d’Israël
Paroles prononcées par le prophète lors d’une réunion du grand conseil à Kirtland.
Le rassemblement d’Israël
Ces derniers temps, le gouvernement général a beaucoup dit et a beaucoup fait en ce qui concerne les Indiens (Lamanites) qui se trouvent dans les limites territoriales des États-Unis. Un des points les plus importants de la foi de l’Église des saints des derniers jours, par la plénitude de l’Évangile éternel, c’est le rassemblement d’Israël (dont les Lamanites font partie), ce beau moment où Jacob montera à la Maison du Seigneur pour l’adorer en esprit et en vérité, pour vivre dans la sainteté, lorsque le Seigneur rétablira ses juges tels qu’ils étaient autrefois, et ses conseillers tels qu’ils étaient au commencement, lorsque chaque homme habitera sous sa vigne et sous son figuier et qu’il n’y aura personne pour les troubler, lorsqu’il leur donnera des lèvres pures et que la terre sera remplie de connaissance sacrée, comme les eaux recouvrent le fond de la mer ; lorsqu’on ne dira plus : l’Éternel est vivant, lui qui a fait monter du pays d’Égypte les enfants d’Israël, mais l’Éternel est vivant, lui qui a fait monter les enfants d’Israël du pays du septentrion et de tous les pays où il les avait chassés. Ce jour-là est d’importance capitale pour tous les hommes.
Étant donné son importance, ainsi que tout ce que les prophètes en ont dit avant nous, nous tenons à émettre quelques idées à propos des déclarations officielles du gouvernement concernant les Indiens. Quand nous parlons du rassemblement, nous voulons qu’il soit bien entendu que nous en parlons conformément aux Écritures, le rassemblement des élus du Seigneur hors de toutes les nations de la terre, et le fait de les amener à l’endroit du Seigneur des armées où sera construite la ville de justice et où les hommes seront d’un seul cœur et d’un seul esprit quand le Sauveur viendra : oui, lorsque les hommes marcheront avec Dieu comme Hénoc et seront exempts de péchés. La parole du Seigneur est précieuse ; et lorsque nous lisons que le voile tendu au-dessus de toutes les nations sera détruit et que ceux qui ont le cœur pur verront Dieu et régneront mille ans avec lui sur la terre, nous voulons que tous les hommes honnêtes aient l’occasion de se rassembler et d’édifier une ville de justice où il sera écrit même sur les clochettes des chevaux : « Sainteté à l’Éternel ».
Le Livre de Mormon a révélé qui est Israël sur ce continent. Et quand nous voyons le gouvernement des États-Unis rassembler les Indiens et les installer sur des territoires qui seront à eux, comme il est agréable de penser qu’ils pourront un jour être rassemblés par l’Évangile ! (6 janvier 1836) — H. C. 2:357.
Les ordres dans les conseils
Réflexions inscrites par Joseph Smith dans son journal concernant une réunion de la prêtrise au temple de Kirtland.
En étudiant ce sujet [c’est-à-dire une loi pour gouverner la Maison du Seigneur], j’ai découvert que beaucoup de ceux qui avaient discuté de cette question avaient l’esprit enténébré, ce qui m’a incité à faire quelques réflexions concernant les droits des autorités de l’Église, qu’elles devaient parler chacune à son tour et à sa place, au moment voulu, afin qu’il y ait un ordre parfait en tout, et que chacun, avant de faire objection à un point soumis à son examen, doit veiller à pouvoir jeter de la lumière sur le sujet plutôt que de répandre les ténèbres, et que son objection soit fondée sur la droiture, ce que nous pouvons faire en nous appliquant attentivement à l’étude de la volonté du Seigneur dont l’Esprit manifeste et démontre toujours la vérité à l’intelligence de tous ceux qui possèdent son Esprit (15 janvier 1836). — H. C. 2:370.
Aux anciens de l’Église des saints des derniers jours
La parabole du semeur
Dans ma dernière lettre, je vous ai montré d’une manière que je crois satisfaisante pour votre esprit, que l’Écriture sainte parle de deux Jérusalem ; j’ai du moins donné mes idées sur la question ; je vais maintenant commenter quelques paroles du Sauveur qui se trouvent au treizième chapitre de son Évangile selon saint Matthieu qui, à mon avis, donnent sur l’important sujet du rassemblement l’idée la plus claire que l’on puisse trouver dans la Bible. Au moment où le Sauveur formule ses belles paroles et paraboles qui se trouvent dans le chapitre précité, nous le voyons assis dans un bateau à cause de la foule qui se pressait autour de lui pour entendre ses paroles ; et il commença à les instruire en disant :
« Un semeur sortit pour semer. Comme il semait, une partie de la semence tomba le long du chemin : les oiseaux vinrent et la mangèrent. Une autre partie tomba dans les endroits pierreux, où elle n’avait pas beaucoup de terre : elle leva aussitôt, parce qu’elle ne trouva pas un sol profond ; mais, quand le soleil parut, elle fut brûlée et sécha, faute de racines. Une autre partie tomba parmi les épines : les épines montèrent et l’étouffèrent. Une autre partie tomba dans la bonne terre : elle donna du fruit, un grain cent, un autre soixante, un autre trente. Que celui qui a des oreilles pour entendre entende. »
Celui qui ne veut pas recevoir la lumière perdra la lumière
« Les disciples s’approchèrent, et lui dirent : Pourquoi leur parles-tu en paraboles ? [Je voudrais faire la réflexion ici que le ‘leur’ utilisé dans cette question, est un pronom personnel et désigne la foule.] Jésus leur répondit [c’est-à-dire aux disciples] : Parce qu’il vous a été donné de connaître les mystères du royaume des cieux, et que cela ne leur [c’est-à-dire aux incroyants] a pas été donné. Car on donnera à celui qui a, et il sera dans l’abondance, mais à celui qui n’a pas, on ôtera même ce qu’il a. » Cette parole nous permet de comprendre que ceux qui avaient précédemment cherché la venue du Messie selon le témoignage des prophètes, recherchaient à ce moment-là un Messie, mais n’avaient pas suffisamment de lumière à cause de leur incrédulité pour discerner en lui leur Sauveur ; et comme il était le vrai Messie, par conséquent ils devaient être déçus et perdre même toute la connaissance, ou se voir enlever toute la lumière, toute la compréhension et toute la foi qu’ils avaient à ce sujet : c’est pourquoi celui qui ne veut pas recevoir la plus grande lumière se verra enlever toute la lumière qu’il a, et si la lumière qui est en vous devient ténèbres, voici combien seront grandes ces ténèbres ! « C’est pourquoi », dit le Sauveur, « je leur parle en paraboles, parce qu’en voyant ils ne voient point, et qu’en entendant ils n’entendent ni ne comprennent. Et pour eux s’accomplit cette prophétie d’Ésaïe : Vous entendrez de vos oreilles, et vous ne comprendrez point ; vous regarderez de vos yeux, et vous ne verrez point. »
Maintenant nous découvrons que la raison même donnée par ce prophète pour laquelle ils ne voulaient pas recevoir le Messie c’était parce qu’ils ne comprenaient pas ou ne voulaient pas comprendre, que, voyant, ils ne voyaient pas ; « car le cœur de ce peuple est devenu insensible ; ils ont endurci leurs oreilles, et ils ont fermé leurs yeux, de peur qu’ils ne voient de leurs yeux, qu’ils n’entendent de leurs oreilles, qu’ils ne comprennent de leur cœur, qu’ils ne se convertissent, et que je ne les guérisse. » Mais que dit-il à ses disciples ? « Mais heureux sont vos yeux parce qu’ils voient, et vos oreilles parce qu’elles entendent ! Je vous le dis en vérité, beaucoup de prophètes et de justes ont désiré voir ce que vous voyez, et ne l’ont pas vu, entendre ce que vous entendez, et ne l’ont pas entendu. »
Les ténèbres sont la condamnation du monde
Nous faisons de nouveau une réflexion ici, car nous trouvons que le principe même selon lequel les disciples étaient considérés comme heureux, c’était qu’il leur était permis de voir de leurs yeux et entendre de leurs oreilles et que la condamnation qui reposait sur la foule qui ne recevait pas ses paroles venait de ce qu’elle n’était pas disposée à voir de ses yeux et à entendre de ses oreilles ; non qu’elle ne le pouvait pas et qu’elle n’avait pas la possibilité de voir et d’entendre, mais parce qu’elle avait le cœur rempli d’iniquité et d’abominations ; « ce que vos pères ont été, vous l’êtes aussi ». Le prophète, prévoyant qu’ils s’endurciraient ainsi le cœur, le déclara clairement et c’est en cela que réside la condamnation du monde, que la lumière est entrée dans le monde et que les hommes ont préféré les ténèbres à la lumière, parce que leurs œuvres sont mauvaises. Ceci est si clairement enseigné par le Sauveur que même les insensés ne pourront s’y égarer.
Écoutez encore la parabole du semeur. Les hommes ont l’habitude, lorsque la vérité est exposée par les serviteurs de Dieu, de dire : tout est mystère ; on l’exprime en paraboles, par conséquent il ne faut pas le comprendre. Il est vrai qu’ils ont des yeux pour voir et ne voient pas, mais nul n’est aussi aveugle que ceux qui ne veulent pas voir, et bien que le Sauveur ait adressé cette parabole à ce genre de personnages, néanmoins il l’explique clairement à ses disciples et nous avons de bonnes raisons d’être véritablement humbles devant le Dieu de nos pères, de ce qu’il nous ait laissé tout cela par écrit, si clairement que malgré les efforts et l’influence combinés des prêtres de Baal ils n’ont pas le pouvoir de nous aveugler les yeux et d’enténébrer notre intelligence, du moment que nous ouvrons les yeux et lisons un instant avec sincérité.
Explication de la parabole du semeur
Mais écoutez l’explication de la parabole : « Lorsqu’un homme écoute la parole du royaume et ne la comprend pas, le Malin vient et enlève ce qui a été semé dans son cœur. » Notez cette expression : ce qui a été semé dans son cœur. C’est celui qui reçoit la semence le long du chemin. Les hommes qui n’ont aucun principe de justice en eux-mêmes et dont le cœur est rempli d’iniquité et qui n’ont pas le désir des principes de la vérité, ne comprennent pas la parole de la vérité quand ils l’entendent. Le diable enlève la parole de la vérité de leur cœur, parce qu’il n’y a pas de désir de justice en eux. « Celui qui a reçu la semence dans les endroits pierreux, c’est celui qui entend la parole et la reçoit aussitôt avec joie ; mais il n’a pas de racine en lui-même, il manque de persistance, et, dès que survient une tribulation ou une persécution à cause de la parole, il y trouve une occasion de chute. Celui qui a reçu la semence parmi les épines, c’est celui qui entend la parole, mais en qui les soucis du siècle et la séduction des richesses étouffent cette parole, et la rendent infructueuse. Celui qui a reçu la semence dans la bonne terre, c’est celui qui entend la parole et la comprend ; il porte du fruit, et un grain en donne cent, un autre soixante, un autre trente. » C’est ainsi que le Seigneur lui-même explique à ses disciples la parabole qu’il avait exposée et ne laisse ni mystère ni ténèbres dans l’esprit de ceux qui croient fermement en ses paroles.
Nous en tirons donc la conclusion que la raison même pour laquelle la foule, ou le monde, comme le Sauveur l’appelait, ne reçut pas l’explication de ses paraboles, c’était à cause de l’incrédulité. À vous, dit-il (parlant à ses disciples), il vous est donné de connaître les mystères du royaume de Dieu. Et pourquoi ? À cause de la foi et de la confiance qu’ils avaient en lui. Cette parabole fut donnée pour montrer les effets que produit la prédication de la parole ; et nous croyons qu’elle est une allusion directe au commencement ou à l’installation du royaume à cette époque-là ; nous continuerons donc à suivre à partir de ce moment-là ses paroles concernant ce royaume même jusqu’à la fin du monde.
La parabole de l’ivraie
« Il leur proposa une autre parabole [qui faisait également allusion à l’établissement du royaume à cette époque-là du monde], et il dit : le royaume des cieux est semblable à un homme qui a semé une bonne semence dans son champ. Mais pendant que les gens dormaient, son ennemi vint, sema de l’ivraie parmi le blé, et s’en alla. Lorsque l’herbe eut poussé et donné du fruit, l’ivraie parut aussi. Les serviteurs du maître de la maison vinrent lui dire : Seigneur, n’as-tu pas semé une bonne semence dans ton champ ? D’où vient donc qu’il y a de l’ivraie ? Il leur répondit : C’est un ennemi qui a fait cela. Et les serviteurs lui dirent : Veux-tu que nous allions l’arracher ? Non, dit-il, de peur qu’en arrachant l’ivraie, vous ne déraciniez en même temps le blé. Laissez croître ensemble l’un et l’autre jusqu’à la moisson, et, à l’époque de la moisson, je dirai aux moissonneurs : Arrachez d’abord l’ivraie, et liez-la en gerbes pour la brûler, mais amassez le blé dans mon grenier. »
Cette parabole nous apprend non seulement l’établissement du royaume du temps du Sauveur, qui est représenté par la bonne semence qui produisait du fruit, mais aussi les corruptions de l’Église, qui sont représentées par l’ivraie semée par l’ennemi, que ses disciples auraient eu plaisir à arracher ou dont ils auraient volontiers purifié l’Église, si le Sauveur avait partagé leurs idées. Mais lui, connaissant toutes choses, dit : Non pas. Autant dire : Vos idées ne sont pas correctes, l’Église est dans sa prime enfance et si vous prenez cette mesure précipitée, vous détruirez le blé, ou l’Église, avec l’ivraie ; il vaut donc mieux les laisser grandir ensemble jusqu’à la moisson, ou la fin du monde, ce qui signifie la destruction des méchants, qui n’est pas encore accomplie, comme nous le montrerons plus loin dans l’explication de la parabole par le Sauveur, une parabole qui est si claire qu’elle ne laisse aucune place au doute dans l’esprit en dépit du cri des prêtres : « Paraboles ! Paraboles ! Figures, figures ! Mystère, mystère ! Tout est mystère ! » Mais il n’y a pas de place pour le doute ici, car les paraboles ont toutes été clairement expliquées.
La parabole de l’Église dans les derniers jours
Il leur proposa encore une autre parabole faisant allusion au royaume qui serait établi juste avant le moment ou au moment de la moisson, parabole qui dit ceci : « Le royaume des cieux est semblable à un grain de sénevé qu’un homme a pris et semé dans son champ. C’est la plus petite de toutes les semences ; mais, quand il a poussé, il, est plus grand que les légumes et devient un arbre, de sorte que les oiseaux du ciel viennent habiter dans ses branches. » Nous pouvons ici clairement découvrir que cette image est donnée pour représenter l’Église telle qu’elle paraîtra dans les derniers jours. Le royaume des cieux lui est comparé. Or, qu’est-ce qui lui est semblable ?
Prenons le Livre de Mormon qu’un homme prit et cacha dans son champ, le protégeant par sa foi, pour qu’il reparaisse dans les derniers jours, en temps voulu ; voyons-le sortir de terre, lui que l’on considérait effectivement comme la plus petite de toutes les semences, mais voyez-le produire des branches, oui, devenir gigantesque avec d’immenses branches et une majesté divine jusqu’à ce qu’il devienne la plus grande de toutes les plantes. Et il est la vérité et il a germé et il est sorti de la terre et la justice commence à regarder du haut des cieux et Dieu envoie d’en haut ses pouvoirs, ses dons et ses anges pour habiter dans ses branches.
Le royaume des cieux est semblable à un grain de sénevé. Voyez, ne sommes-nous donc pas le royaume des cieux qui lève la tête dans les derniers jours dans la majesté de son Dieu, l’Église des saints des derniers jours, comme un rocher impénétrable et immuable au milieu de l’immense abîme, exposé aux orages et aux tempêtes de Satan mais qui, jusqu’à présent, est resté ferme et continue à braver les vagues, hautes comme des montagnes, de l’opposition, qui sont poussées par les vents déchaînés des machinations qui s’effondrent, qui se sont jetées et se jettent encore avec une écume formidable sur son front triomphant, excitées avec une fureur redoublée par l’ennemi de la justice, avec sa fourche de mensonges, comme vous le verrez assez bien reproduit sur une image qui se trouve dans Mormonism Unvailed, de M. Howe. Et nous espérons que cet adversaire de la vérité continuera à agiter le cloaque de l’iniquité, afin que les gens puissent discerner plus facilement entre les justes et les méchants.
Les fils modernes de Sceva
Nous remarquons aussi un des fils modernes de Sceva, qui aurait bien aimé faire croire aux gens qu’il pouvait chasser les démons, et ceci par une certaine brochure [le Millennial Harbinger, par Alexander Campbell], qui a fait le tour de tout notre pays, qui s’est senti parfaitement autorisé à flétrir « Jo » Smith en le qualifiant d’Élymas, le magicien, et de dire avec Paul : « Homme plein de toute espèce de ruses et de fraudes, fils du diable, ennemi de toute justice, ne cesseras-tu point de pervertir les voies droites du Seigneur ? » Nous répondrons à ce monsieur : nous connaissons Paul et nous savons qui est Jésus, mais vous, qui êtes-vous ? Et nous lui dirons avec les meilleurs sentiments, dans les termes de Paul à l’égard de ceux qui disaient qu’ils étaient les disciples de Jean, mais n’avaient même pas entendu dire qu’il y eût un Saint-Esprit, de se repentir et d’être baptisé pour la rémission des péchés, par ceux qui ont autorité légale, et de leurs mains vous recevrez le Saint-Esprit conformément aux Écritures :
« Alors Pierre, Jacques et Jean leur imposèrent les mains, et ils reçurent le Saint-Esprit » (Actes 8:17). « Lorsque Paul leur eut imposé les mains, le Saint-Esprit vint sur eux, et ils parlaient en langues et prophétisaient » (Actes 19:6). « De la doctrine des baptêmes, de l’imposition des mains, de la résurrection des morts, et du jugement éternel » (Hébreux 6:2). « Comment donc invoqueront-ils celui en qui ils n’ont pas cru ? Et comment croiront-ils en celui dont ils n’ont pas entendu parler ? Et comment en entendront-ils parler, s’il n’y a personne qui prêche ? Et comment y aura-t-il des prédicateurs, s’ils ne sont pas envoyés ? selon qu’il est écrit : Qu’ils sont beaux les pieds de ceux qui annoncent la paix, de ceux qui annoncent de bonnes nouvelles » (Rom. 10:14, 15). Mais si cet homme ne veut pas écouter notre exhortation, mais persévère dans sa voie mauvaise, nous espérons qu’il continuera à essayer de chasser les démons, afin que nous ayons la preuve bien claire que le royaume de Satan est divisé contre lui-même et par conséquent ne peut demeurer ; car un royaume divisé contre lui-même prend rapidement fin.
La parabole du levain
« Il leur dit cette autre parabole : Le royaume des cieux est semblable à du levain qu’une femme a pris et mis dans trois mesures de farine, jusqu’à ce que la pâte soit toute levée. » Cela peut signifier que l’Église des saints des derniers jours est née d’un peu de levain qui a été mis dans trois témoins. Voyez à quel point cela ressemble à la parabole ! Elle fait actuellement lever rapidement les morceaux et fera bientôt lever toute la pâte. Mais continuons.
« Jésus dit à la foule toutes ces choses en paraboles, et il ne lui parlait point sans parabole, afin que s’accomplit ce qui avait été annoncé par les prophètes : J’ouvrirai ma bouche en paraboles, je publierai des choses cachées depuis la création du monde. Alors, il renvoya la foule, et entra dans la maison. Ses disciples s’approchèrent de lui, et dirent : Explique-nous la parabole de l’ivraie du champ. Il répondit : Celui qui sème la bonne semence, c’est le Fils de l’homme ; le champ, c’est le monde ; la bonne semence, ce sont les fils du royaume ; l’ivraie, ce sont les fils du malin. » Que nos lecteurs maintenant notent l’expression « le champ, c’est le monde, l’ivraie, ce sont les fils du malin, l’ennemi qui l’a semée, c’est le diable, la moisson, c’est la fin du monde [qu’ils fassent particulièrement attention à cette expression : la fin du monde], les moissonneurs, ce sont les anges. »
La destruction des méchants sera la fin du monde
Les hommes n’ont absolument aucune raison pour dire que ceci est figuratif, ou ne veut pas dire ce que cela dit : car il explique maintenant ce qu’il avait précédemment dit en paraboles ; et selon ce langage, la fin du monde c’est la destruction des méchants, la moisson et la fin du monde font directement allusion au genre humain dans les derniers jours, et non pas à la terre comme beaucoup l’ont imaginé ; et ce qui précédera la venue du Fils de l’homme et le rétablissement de toutes choses, dont Dieu a parlé depuis le commencement du monde par la bouche de tous les saints prophètes ; et les anges auront quelque chose à faire dans cette grande œuvre, car ils sont les moissonneurs. Par conséquent, de même que l’ivraie est rassemblée et jetée au feu, de même en sera-t-il à la fin de ce monde, c’est-à-dire que lorsque les serviteurs de Dieu s’en vont avertir les nations, les prêtres et le peuple, et que ceux-ci s’endurcissent le cœur et rejettent la lumière de la vérité, ceux-ci seront d’abord livrés aux tourments de Satan, la loi et le témoignage étant scellés comme ce fut le cas pour les Juifs, ils sont abandonnés dans les ténèbres et livrés au jour qui brûlera, étant ainsi entravés par leurs croyances, leurs liens étant rendus forts par leurs prêtres, ils sont préparés en vue de l’accomplissement de la parole du Sauveur : « Le Fils de l’homme enverra ses anges, qui arracheront de son royaume tous les scandales et ceux qui commettent l’iniquité : et ils les jetteront dans la fournaise ardente, où il y aura des pleurs et des grincements de dents. »
Nous voyons que l’œuvre de rassemblement du blé dans des greniers, ou granges, se produira pendant qu’on lie l’ivraie et qu’on la prépare pour le jour où on la brûlera ; et qu’après le jour des flambées, les justes resplendiront comme le soleil dans le royaume de leur Père. Que celui qui a des oreilles pour entendre entende.
Le trésor caché dans un champ
Mais pour illustrer ce rassemblement avec plus de clarté, nous avons une autre parabole : « Le royaume des cieux est encore semblable à un trésor caché dans un champ. L’homme qui l’a trouvé le cache ; et, dans sa joie, il va vendre tout ce qu’il a, et achète ce champ. » Vous retrouvez cette façon de faire dans l’Église des saints des derniers jours où les saints vendent tout ce qu’ils ont et se rassemblent en un endroit qu’ils peuvent acheter comme héritage afin d’être ensemble et de supporter les afflictions les uns des autres pendant les temps de calamité.
« Le royaume des cieux est encore semblable à un marchand qui cherche de belles perles. Il a trouvé une perle de grand prix ; et il est allé vendre tout ce qu’il avait, et l’a achetée. » Vous retrouvez cette façon de faire dans les hommes qui voyagent pour trouver des lieux pour Sion et ses pieux ou restes, qui, lorsqu’ils trouvent l’emplacement de Sion, ou la perle de grand prix, vendent directement ce qu’ils ont et l’achètent.
Le filet jeté dans la mer
« Le royaume des cieux est encore semblable à un filet jeté dans la mer et ramassant des poissons de toute espèce. Quand il est rempli, les pêcheurs le tirent ; et, après s’être assis sur le rivage, ils mettent dans des vases ce qui est bon, et ils jettent ce qui est mauvais. » Vous retrouvez cette façon de faire en regardant la postérité de Joseph répandre le filet de l’Évangile sur la face de la terre, rassemblant des gens de toute espèce, pour que le bon soit sauvé dans des vases préparés à cette fin et que les anges s’occupent des mauvais. Ainsi en sera-t-il à la fin du monde : les anges viendront et sépareront les méchants d’avec les justes, et ils les jetteront dans la fournaise ardente, et il y aura des pleurs et des grincements de dents.
« Avez-vous compris toutes ces choses ? — Oui, répondirent-ils. » Et nous disons : oui ; et nous ferions bien de dire : oui, car ces choses sont si claires et si merveilleuses que tout saint des derniers jours doit y répondre par un amen du fond du cœur.
« Et il leur dit : C’est pourquoi, tout scribe instruit de ce qui regarde le royaume des cieux est semblable à un maître de maison qui tire de son trésor des choses nouvelles et des choses anciennes. »
Vous retrouvez un exemple de cette façon de faire en voyant le Livre de Mormon sortir du trésor du cœur. Et aussi les alliances données aux saints des derniers jours ainsi que la traduction de la Bible, faisant ainsi sortir du cœur des choses nouvelles et anciennes, ce qui correspond à trois mesures de farine subissant le contact purificateur par une révélation de Jésus-Christ et le ministère d’anges qui ont déjà commencé dans les derniers jours cette œuvre qui correspondra au levain qui a fait lever toute la pâte. Amen.
Je termine, mais je continuerai à traiter le sujet dans un autre numéro. Dans les liens de l’alliance nouvelle et éternelle.
Joseph Smith, fils
— M. and A., décembre 1835, p. 225-230 et H. C. 2:264-272.
Fausses doctrines de Joshua, le ministre juif
Pendant que j’étais assis chez moi, ce matin entre dix et onze heures, un homme est entré et s’est présenté à moi en se donnant le nom de « Joshua, le ministre juif ». Il avait un aspect assez singulier, portant une barbe d’environ sept centimètres de long, qui était tout à fait grise ; il avait aussi les cheveux longs et considérablement argentés par l’âge ; à mon avis il devait avoir environ cinquante à cinquante-cinq ans ; il était grand et droit, svelte, le visage mince, les yeux bleus et le teint clair ; il portait une redingote vert d’eau, un pantalon de la même couleur, un chapeau de fourrure noire à bord étroit et, tandis qu’il parlait, fermait souvent les yeux, l’air renfrogné. J’essayai de savoir son nom, mais n’obtins pas de réponse précise. Nous nous mîmes bientôt à parler de religion, et lorsque j’eus fait quelques réflexions concernant la Bible, je me mis à lui raconter les circonstances dans lesquelles le Livre de Mormon était apparu...
Tandis que je racontais cette brève histoire de l’établissement de l’Église du Christ dans les derniers jours, Joshua semblait beaucoup s’amuser. Lorsque j’eus terminé, je fis la remarque que l’heure du culte et l’heure de dîner étaient maintenant arrivées et je l’invitai à demeurer, à quoi il consentit. Après le dîner, la conversation reprit et Joshua se mit à faire quelques réflexions sur les prophéties, comme suit : il fit la réflexion qu’il savait que je pouvais supporter une nourriture plus solide que beaucoup d’autres et que par conséquent il allait m’exprimer ses idées d’autant plus librement : Daniel nous a dit qu’à la fin des jours il serait debout pour son héritage ; selon sa vision, il avait le droit de la tenir secrète et de la révéler de nouveau après de nombreux jours, ou dans des temps éloignés. La statue de Daniel dont la tête était d’or et le corps, les bras, les jambes et les pieds étaient composés des différents matériaux décrits dans sa vision, représentent différents gouvernements. La tête d’or devait représenter Nébucadnetsar, roi de Babylone ; les autres parties d’autres rois et d’autres formes de gouvernement que je ne mentionnerai pas maintenant en détail, mais je limiterai plus particulièrement mes réflexions aux pieds de la statue. La politique de l’esprit mauvais est de séparer ce que Dieu a uni et d’unir ce qu’il a séparé, ce qu’il a réussi à faire d’une manière admirable dans l’état actuel de la société qui est semblable à du fer et à de l’argile.
Tout est en confusion, aussi bien le politique que le religieux ; et malgré tous les efforts que l’on fait pour réaliser une union, la société reste désunie et toutes les tentatives faites pour unifier sont aussi stériles que d’essayer d’unir le fer et l’argile. Les pieds de la statue sont le gouvernement de nos États-Unis. D’autres nations et d’autres royaumes cherchent en eux un exemple d’union, de liberté et d’égalité des droits et par conséquent l’adorent comme Daniel le vit dans la vision, bien qu’ils commencent à perdre confiance en eux, voyant les querelles et les discordes qui déchirent leur horizon politique et religieux. Cette image est caractéristique de tous les gouvernements et de toutes les institutions ou de la plupart d’entre eux ; car ils commencent avec une tête d’or et prennent fin dans les méprisables pieds de fer et d’argile, ayant d’abord un aspect splendide, ayant l’intention de faire beaucoup plus qu’ils ne peuvent réaliser, et finalement tombent dans la dégradation et s’enfoncent dans l’infamie ; nous devons non seulement commencer à sortir de Babylone, mais la quitter entièrement de peur d’être renversés dans ses ruines ; nous devons continuer à nous améliorer et à nous réformer. Vingt-quatre heures d’amélioration maintenant valent autant qu’une année il y a cent ans. L’esprit des pères qui fut abattu, ou ceux qui étaient sous l’autel, se lève maintenant : c’est la première résurrection. L’ancien qui tombe le premier se lèvera le dernier. Nous ne devons nous faire d’opinion que pour le présent, et laisser le résultat de l’avenir à Dieu. Je suis sorti de l’obscurité mais je n’étais qu’un jeune homme qu’on me demandait conseil dans les choses temporelles. Il n’est pas nécessaire que Dieu nous donne tout pour commencer, ou dans la première mission qu’il nous donne, mais dans sa deuxième. Jean a vu l’ange remettre l’Évangile dans les derniers jours, ce qui ne serait pas nécessaire s’il était déjà dans le monde : cette formule serait illogique. Les petites lumières que Dieu a données suffisent pour nous conduire hors de Babylone ; quand nous en serons sortis, nous aurons une lumière plus grande.
La transmigration est une doctrine du diable
Je dis à Joshua que je ne le comprenais pas en ce qui concerne la résurrection et souhaitais qu’il fût plus explicite à ce sujet. Il répondit qu’il ne se sentait pas poussé par l’Esprit à le développer davantage pour le moment, mais qu’il le ferait peut-être à un autre moment.
Je me retirai alors pour régler des affaires avec une autre personne qui était venue me voir. Il dit à mon secrétaire qu’il était né dans le comté de Washington, dans la ville de Cambridge à New York. Il dit que tous les chemins de fer, canaux et autres perfectionnements sont réalisés par des esprits de la résurrection. Le silence dont parle Jean le Révélateur, qui se fera pendant une demi-heure dans le ciel, se situe entre 1830 et 1851, temps pendant lequel les jugements de Dieu se déverseront ; après ce temps-là, il y aura la paix...
On soupçonnait ledit Joshua d’être le fameux Matthias de New York dont on parlait tellement dans les journaux à cause des procès qui lui avaient été faits en ce lieu devant un tribunal pour meurtre, homicide involontaire, outrages aux magistrats, pour avoir fouetté sa fille, etc. ; il fut emprisonné pour les deux derniers délits et était sorti environ quatre mois plus tôt. Après quelques tergiversations, il confessa qu’il était réellement Matthias.
Après le souper, je lui proposai de nous faire un exposé. Il le fit, assis sur sa chaise. Il commença en disant : Dieu a dit : que la lumière soit, et la lumière fut, et il s’étendit sur ce sujet pendant tout son discours. Il fit quelques excellentes réflexions, mais son esprit était manifestement rempli de ténèbres...
Je repris la conversation avec Matthias et lui demandai de m’éclaircir davantage sur ses idées relatives à la résurrection.
Il dit qu’il possédait l’esprit de ses pères, qu’il était descendant littéral de Matthias, l’apôtre, qui fut choisi à la place de Judas, lequel était tombé ; que son esprit est ressuscité en lui et que c’est là la voie ou le plan de la vie éternelle : cette transmigration de l’âme ou de l’esprit de père en fils.
Je lui dis que sa doctrine était du diable, qu’il était en réalité possédé par un esprit pervers et dépravé, quoique professant être l’esprit de vérité même ; et il disait aussi qu’il possédait l’âme du Christ.
Il s’attarda jusqu’au mercredi 11 ; après le petit déjeuner je lui dis que mon Dieu me disait que son Dieu était le diable, et que je ne pouvais plus le garder et qu’il devait s’en aller. Et c’est ainsi que pour une fois je chassai le démon sous forme humaine, et, je crois, un assassin (9-10 novembre 1835). — H. C. 2:304-307.
Autorité des Douze
Tiré du procès-verbal d’une réunion spéciale avec les douze apôtres.
Je me mis ensuite à expliquer la question du devoir des Douze et leur autorité, qui vient immédiatement après la présidence actuelle et que la raison pour laquelle l’assemblée tenue le 15 de ce mois en ce lieu avait été disposée de telle sorte que les grands conseils de Kirtland avaient été mis le plus près de la présidence, c’était que l’affaire à traiter, à savoir remplir les divers collèges de Kirtland, était une affaire relevant tout particulièrement de ce groupe, et non parce que celui-ci avait la préséance, et que la disposition était la plus judicieuse que l’on pût adopter pour cette occasion ; en outre, les Douze ne sont soumis à personne d’autre qu’à la Première Présidence, c’est-à-dire « moi-même, dit le prophète, Sidney Rigdon et Frederick G. Williams », qui sont maintenant mes conseillers, et là où je ne suis pas, il n’y a pas de Première Présidence au-dessus des Douze.
Le prophète dit aussi aux Douze qu’il n’approuvait pas les termes durs dans lesquels le président Cowdery s’était adressé à eux, et ne l’admettrait ni de sa propre part ni de la part d’aucun homme, « bien que, dit-il, j’aie parfois parlé trop durement sous l’impulsion du moment, et si je vous ai blessés dans vos sentiments, frères, je vous demande pardon, car je vous aime et je vous soutiendrai de tout mon cœur en toute justice, devant le Seigneur, et devant tous les hommes ; car soyez assurés, frères, que je suis disposé à endiguer le torrent de toute opposition, dans les orages, dans les tempêtes, dans les tonnerres et dans l’éclair, sur terre et sur mer, dans le désert ou parmi les faux-frères ou les populaces, ou en quelque lieu que Dieu dans sa providence nous appelle. Et je suis décidé à ne pas permettre ni aux hauteurs, ni aux profondeurs, ni aux principautés, ni aux puissances, ni aux choses présentes, ni aux choses à venir, ni à aucune autre créature de me séparer de vous. Et je veux maintenant faire alliance avec vous devant Dieu de ne prêter d’attention ou d’accorder de crédit à aucun bruit péjoratif à l’égard d’aucun d’entre vous, ni de vous condamner sur la foi d’aucun témoignage sous les cieux si ce n’est ce témoignage qui est infaillible, jusqu’à ce que je puisse vous voir face à face et savoir avec certitude ; et j’accorderai une confiance sans bornes à votre parole, car je crois que vous êtes des hommes de vérité. Et je demande la même chose de vous, lorsque je vous dis quelque chose, que vous accordiez une confiance égale à ma parole, car je ne vous dirai pas que je sais quelque chose que je ne sais pas. Mais j’ai déjà pris plus de temps que je n’en avais l’intention quand j’ai commencé et je vais maintenant laisser la place à mes collègues » (16 janvier 1836). — H. C. 2:373, 374.
Vision du royaume céleste
Le 21 janvier 1836, la Première Présidence et un certain nombre d’entre les frères présidents de l’Église se rassemblèrent au temple de Kirtland où ils vaquèrent aux ordonnances de la dotation dans la mesure où celle-ci avait été révélée à l’époque. Le prophète dit que lorsque ceci fut fait « tous les membres de la présidence posèrent les mains sur moi et prononcèrent sur ma tête beaucoup de prophéties et de bénédictions ; il y en a beaucoup parmi elles que je ne relèverai pas en ce moment ». « Tous les membres de la présidence », c’étaient Oliver Cowdery et Joseph Smith, père, ainsi que les deux conseillers, Sidney Rigdon et Frederick G. Williams. Après cette ordonnance, la vision et la révélation suivantes furent données au prophète, lui révélant, à lui, et à l’Église, par son intermédiaire, un des principes les plus importants relatifs au salut des hommes.
Les cieux s'ouvrirent à nous, et je vis le royaume céleste de Dieu et la gloire de ce royaume, si ce fut dans mon corps ou hors de mon corps, je ne sais. Je vis la beauté transcendante de la porte par laquelle les héritiers de ce royaume entreront, porte qui était semblable à des flammes tournoyantes ; et aussi le trône flamboyant de Dieu sur lequel étaient assis le Père et le Fils. Je vis les belles rues de ce royaume, qui paraissaient pavées d’or. Je vis notre père Adam, et Abraham, et mon père et ma mère, mon frère Alvin, qui repose depuis longtemps, et me demandai comment il se faisait qu’il avait obtenu un héritage dans ce royaume, attendu qu’il avait quitté cette vie avant que le Seigneur eut étendu la main pour rassembler Israël [pour la seconde fois], et n’avait pas été baptisé pour la rémission des péchés.
Ainsi me parvint la voix du Seigneur, disant :
Révélation
Tous ceux qui sont morts sans connaître l’Évangile, qui l’auraient reçu s’il leur avait été permis de demeurer, seront héritiers du royaume céleste de Dieu ; en outre, tous ceux qui mourront dorénavant sans le connaître, qui l’auraient reçu de tout leur cœur, seront héritiers de ce royaume, car moi, le Seigneur, je jugerai tous les hommes selon leurs œuvres, selon les désirs de leur cœur. Et je vis aussi que tous les enfants qui meurent avant de parvenir à l’âge de responsabilité sont sauvés dans le royaume céleste de Dieu. — H. C. 2:380-381.
Vision des apôtres
Je vis les douze apôtres de l’Agneau, qui sont maintenant sur la terre, qui détiennent les clefs de ce dernier ministère ; ils étaient dans des pays étrangers, debout ensemble en cercle, très fatigués, les vêtements en lambeaux et les pieds enflés, les yeux baissés, et Jésus [debout] au milieu d’eux, et ils ne le voyaient pas. Le Sauveur les contemplait et pleurait (21 janvier 1836). - H. C. 2:381.
Le prophète voit les Douze
Je vis aussi frère M’Lellin dans le sud, debout sur une colline, entouré d’une vaste multitude, en train de lui prêcher, et un estropié debout devant lui soutenu par ses béquilles ; sur une parole de lui, il les jeta sur le sol et bondit comme un cerf, par la grande puissance de Dieu. Je vis aussi frère Brigham Young qui se trouvait dans un pays étranger, dans l’extrême sud-ouest, dans un lieu désert, sur un rocher au milieu d’une douzaine environ d’hommes de couleur, qui semblaient hostiles. Il leur prêchait dans leur propre langue et l’ange de Dieu se tenait au-dessus de sa tête, l’épée à la main, pour le protéger, mais il ne le voyait pas. Et je vis finalement les Douze dans le royaume céleste de Dieu. Je vis aussi la rédemption de Sion et beaucoup de choses que la langue de l’homme ne peut décrire complètement (21 janvier 1836). — H. C. 2:380-381.
Journal de Joseph Smith.
Projet de résolutions du prophète
Primo. Résolu que personne ne sera ordonné à un office dans l’Église dans ce pieu de Sion à Kirtland sans la voix unanime des différents corps qui constituent ce collège, qui sont nommés pour régler les affaires de l’Église au nom de ladite Église, à savoir la présidence de l’Église, le Conseil des douze apôtres de l’Agneau, les douze membres du grand conseil de Kirtland, les douze membres du grand conseil de Sion, l’évêque de Kirtland et ses conseillers, l’évêque de Sion et ses conseillers, et les sept présidents des soixante-dix, jusqu’à ce que lesdits collèges l’ordonnent autrement.
Secundo. Résolu en outre, que personne ne sera ordonné dans les branches de ladite Église au dehors, s’il n’est recommandé par la voix de la branche particulière de l’Église à laquelle il appartient, auprès d’une conférence générale nommée par les chefs de l’Église et ne reçoit de cette conférence son ordination (12 février 1836). — H. C. 2:394.
Les maux de l’intempérance
On m’a appris aujourd’hui qu’un homme appelé Clark (qui était sous l’influence de boissons alcoolisées) est mort de froid hier soir près d’ici. Ô mon Dieu, combien de temps ce monstre qu’est l’intempérance fera-t-il des victimes sur la terre ! Il me semble que ce sera jusqu’à ce que la terre soit balayée par la colère et l’indignation de Dieu et que le royaume du Christ devienne universel. Ô viens, Seigneur Jésus, et raccourcis ton œuvre en justice (12 mars 1836). — H. C. 2:406.
Les Douze en tant que révélateurs
J’ai invité ensuite les collèges et l’assemblée des saints à reconnaître les douze apôtres qui étaient présents en tant que prophètes et voyants, et témoins spéciaux auprès de toutes les nations de la terre, détenant les clefs du royaume, pour l’ouvrir, ou le faire ouvrir, parmi eux, et les soutenir par leurs prières, ce à quoi ils consentirent en se levant (27 mars 1836). — H. C. 2:417.
La prêtrise et l’organisation de l’Église
Tandis que j’attendais [la Sainte-Cène], je fis les réflexions suivantes : que le temps que nous devions rester à Kirtland pour être dotés serait accompli dans quelques jours et qu’alors les anciens s’en iraient et que chacun devrait se suffire à lui-même, qu’il n’était pas nécessaire qu’on les envoyât deux par deux comme autrefois, mais qu’ils devaient aller en toute humilité, avec sérieux, et prêcher Jésus-Christ et Jésus-Christ crucifié, ne pas lutter avec d’autres à propos de leur foi ou de leur système religieux, mais accomplir leur tâche avec fermeté. Ceci je le dis sous forme de commandement, et tous ceux qui ne le respectent pas attireront la persécution sur leur tête, tandis que ceux qui le respectent seront toujours remplis du Saint-Esprit ; ceci je le déclarai comme prophétie et le scellai par un hosanna et amen. En outre que les soixante-dix ne sont pas appelés à administrer la Sainte-Cène ou à présider les Églises, à régler les difficultés, mais doivent prêcher l’Évangile et édifier les Églises et en laisser d’autres, des grands prêtres qui n’appartiennent pas à ces collèges, les présider. Les Douze non plus ne doivent pas administrer la Sainte-Cène, mais porter les clefs du royaume à toutes les nations, et les ouvrir, et inviter les soixante-dix à les suivre et à les aider. Les Douze sont libres d’aller où ils veulent, et si l’un d’eux dit : Je souhaite aller en tel endroit, que tous les autres disent amen.
Les cérémonies nécessaires révélées
Les soixante-dix sont libres d’aller à Sion, s’ils le veulent, ou d’aller où ils veulent prêcher l’Évangile ; et que la rédemption de Sion soit notre but, et efforçons-nous de la réaliser en envoyant toute la force de la maison de Sion partout où nous la trouvons ; et je veux contracter l’alliance suivante, que s’il y en a encore parmi nos frères qui sont tués ou chassés de leurs terres du Missouri par la populace, que nous ne nous accorderons aucun repos que nous ne soyons vengés jusqu’à l’extrême limite de nos ennemis. Cette alliance fut scellée unanimement par un hosanna et amen.
Je fis ensuite remarquer aux collèges que j’avais maintenant terminé l’organisation de l’Église et que nous étions passés par toutes les cérémonies nécessaires [3], que je leur avais donné toutes les instructions dont ils avaient besoin, et qu’ils étaient maintenant libres, après avoir obtenu leur licence, de s’en aller édifier le royaume de Dieu, et qu’il fallait que la présidence et moi-même allions au lit, ayant passé la nuit précédente à servir le Seigneur dans son temple, et devant assister le lendemain à une autre consécration, ou terminer celle qui avait été commencée le sabbat précédent, pour le profit de ceux de mes frères et sœurs qui n’avaient pas pu entrer dans la Maison lors de la précédente occasion, mais qu’il fallait que les frères restent toute la nuit et adorent devant le Seigneur dans sa Maison (30 mars 1836). — H. C. 2:431-432.
Les grands prêtres ne doivent pas être soixante-dix
Le jeudi 6 avril, au début de la matinée, les membres officiels se réunirent dans la Maison du Seigneur où les différents collèges passèrent les deux ou trois premières heures à laver les pieds, chanter, prier et se préparer à recevoir les instructions de la présidence. Les présidents, avec les soixante-dix et leurs présidents, se rendirent dans la salle ouest de l’étage mansardé où, vu que le temps avait manqué le soir précédent, il fut nécessaire de sceller l’onction de ceux qui avaient récemment été oints et pas scellés.
Un autre sujet d’une importance capitale pour l’Église, ce fut l’établissement des degrés des différents collèges. On constata que tous les présidents des soixante-dix, sauf un, étaient grands prêtres, et quand on avait ordonné et mis à part des membres du collège des anciens au collège des soixante-dix, on leur avait également conféré la haute prêtrise. Ceci, fut-il déclaré, était erroné et n’était pas conforme à l’ordre du Ciel. Par conséquent de nouveaux présidents des soixante-dix furent ordonnés pour remplacer ceux d’entre eux qui étaient grands prêtres, et les ex-présidents et ceux des Douze qui avaient été légalement ordonnés grands prêtres furent priés de s’unir au collège des grands prêtres (6 avril 1837). — H. C. 2:475-476.
Instructions sur la prêtrise
Une assemblée solennelle des membres officiels de I’Église eut lieu au temple de Kirtland ; elle commença le lundi 3 avril et continua chaque jour jusqu’au jeudi 6. Le dernier jour, lorsque ces membres officiels eurent reçu leur dotation dans la mesure où elle avait été révélée dans le temple de Kirtland, le prophète leur parla de nombreux sujets, et en fit dans son journal un résumé en ce qui concerne la prêtrise, comme suit :
Comment et par qui la révélation est donnée
Le président Joseph Smith, fils, s’adressa à l’assemblée et dit que la Haute Prêtrise de Melchisédek n’était rien d’autre que la prêtrise du Fils de Dieu, qu’il y a des ordonnances qui appartiennent à la prêtrise, d’où découlent certains résultats ; et les présidents ou la présidence dirigent l’Église ; et les révélations de la volonté de Dieu à l’égard de l’Église doivent être données par l’intermédiaire de la présidence. Tel est l’ordre du Ciel et le pouvoir et le droit sacré de cette prêtrise. C’est aussi, pour tout officier de notre Église, le droit d’obtenir des révélations pour ce qui concerne son appel et son devoir particulier dans l’Église. Tous sont liés par les principes de la vertu et du bonheur, mais une grande prérogative de la prêtrise c’est d’obtenir les révélations de la volonté de Dieu. La Prêtrise de Melchisédek a également le droit de reprendre, de réprimander et d’exhorter aussi bien que de recevoir la révélation. Si l’Église connaissait tous les commandements, elle en condamnerait la moitié par préjugé et par ignorance.
Offices de la prêtrise
Un grand prêtre est membre de la même Prêtrise de Melchisédek que la présidence, mais n’a pas le même pouvoir ou autorité dans l’Église. Les soixante-dix sont aussi membres de la même prêtrise [c’est-à-dire la Haute Prêtrise], ils sont une sorte de conseil ou prêtrise qui voyage et peuvent présider une Église ou des Églises jusqu’à ce que l’on ait un grand prêtre. Les soixante-dix doivent être pris dans le collège des anciens et ne doivent pas être grands prêtres. Ils sont soumis à la direction et aux directives des Douze qui ont les clefs du ministère. Tous doivent prêcher l’Évangile par le pouvoir et l’influence du Saint-Esprit, et personne ne peut prêcher l’Évangile sans le Saint-Esprit.
L’évêque est un grand prêtre, et ce par nécessité, parce qu’il doit présider la branche particulière des affaires de l’Église que l’on nomme la Moindre Prêtrise et parce que nous n’avons pas de descendants directs d’Aaron à qui cela appartiendrait de droit. C’est la même prêtrise ou une branche de la même prêtrise, ce qui peut être illustré par l’image du corps humain, qui a différents membres, qui ont différents offices à remplir ; tous sont nécessaires à leur place et le corps n’est pas complet sans tous les membres.
Quand on passe en revue les conditions requises des serviteurs de Dieu pour prêcher l’Évangile, on en trouve peu qui sont qualifiés ne fût-ce que pour être prêtres, et si un prêtre comprend son devoir, son appel et son ministère et prêche par le Saint-Esprit, son plaisir est aussi grand que s’il était un membre de la présidence, et ses services sont nécessaires dans le corps, comme le sont ceux des instructeurs et des diacres. Par conséquent, lorsque nous contemplons l’Église dans son ensemble, nous pouvons au sens strict la qualifier comme étant une seule prêtrise. Le président Smith dit aussi :
La valeur d’une juste réprimande
« Je réprimande et reprends souvent mes frères, et cela parce que je les aime, et non parce que je souhaite encourir leur déplaisir ou gâter leur bonheur. Pareil comportement n’est pas de nature à s’attirer la bonne volonté de tous, mais plutôt la mauvaise volonté de beaucoup. C’est pourquoi la situation dans laquelle je me trouve est importante ; vous voyez donc, frères, que plus l’autorité est grande, plus l’office représente de difficultés ; mais ces réprimandes et ces admonestations sont rendues nécessaires par la perversité des frères, pour leur bien-être temporel aussi bien que spirituel. En effet, elles font partie des devoirs de mon office et de mon appel. D’autres ont d’autres devoirs à accomplir qui sont importants et beaucoup plus enviables et peuvent être tout aussi bons, comme les pieds et les mains dans leurs rapports avec le corps humain — ni les uns ni les autres ne peuvent réclamer la priorité ou dire aux autres : je n’ai pas besoin de vous. Après tout ce qui a été dit, le devoir le plus grand et le plus important est de prêcher l’Évangile.
« Il y a beaucoup de causes d’embarras, dans le domaine pécuniaire, qui accable actuellement les chefs de l’Église. Ils ont commencé pauvres, ils étaient nécessiteux, dépourvus et furent vraiment affligés par leurs ennemis ; néanmoins le Seigneur leur commanda d’aller prêcher l’Évangile, de sacrifier leur temps, leurs talents, leur réputation et de mettre leur vie en danger ; et en plus de cela, ils devaient construire une Maison pour le Seigneur et préparer le rassemblement des saints. Il est donc facile de voir que ceci [a] dû les entraîner [dans des difficultés financières]. Au commencement, ils n’avaient pas de moyens temporels à la hauteur d’une telle entreprise ; mais cette œuvre doit être accomplie, ce lieu [Kirtland] devait être édifié. On a signé d’importants contrats pour obtenir des terres de tous les côtés, là où nos ennemis ont signé l’abandon de leurs droits. Nous sommes endettés vis-à-vis d’eux, mais il suffit que nos frères du dehors viennent avec leur argent, prennent ces contrats, soulagent leurs frères des embarras pécuniaires dans lesquels ils se débattent maintenant et se procurent un lieu de repos paisible parmi nous. Cet endroit doit être et sera édifié et tout frère qui s’y mettra et aidera à nous assurer ces contrats qui ont été signés et à les exécuter sera riche » (6 avril 1837). — H. C. 2:477-479.
La devise politique de l’Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours [1]
La constitution de notre pays fut créée par les Pères de la liberté. Paix et bon ordre dans la société. Amour envers Dieu et bonne volonté envers les hommes. Que toutes les lois bonnes et saines, et par-dessus toutes choses la vertu et la vérité, et le gouvernement des meilleurs, vivent à jamais ! Mais malheur aux tyrans, aux populaces, à l’aristocratie, à l’anarchie et au torysme et à tous ceux qui inventent ou recherchent des procès injustes et vexatoires sous prétexte et couleur de loi ou d’office, que ce soit religieux ou politique. Dressez bien haut l’étendard de la démocratie ! À bas celui du cléricalisme, et que tout le peuple dise amen ! Afin que le sang de nos pères ne crie pas de la terre contre nous. Sacré est le souvenir de ce sang qui nous a acheté notre liberté.
Joseph Smith, fils
Thomas B. Marsh
David W. Patten
Brigham Young
Samuel H. Smith
George M. Hinkle
John Corrill
George W. Robinson
(Mars 1838)
— D. H. 3:9.
La Parole de Sagesse
Le président Joseph Smith fit ensuite quelques réflexions sur la Parole de Sagesse, expliquant la raison pour laquelle elle avait été donnée, disant qu’on devait l’observer [2] (8 avril 1838). — F. W. R., p. 117.
Révélation donnée à Brigham Young à Far West
En vérité, ainsi dit le Seigneur, que mon serviteur Brigham Young aille à l’endroit qu’il a acheté, sur le Mill Creek, et y pourvoie aux besoins de sa famille jusqu’à ce qu’une porte efficace soit ouverte pour le soutien de sa famille, jusqu’à ce que je lui commande de partir de là, et de ne quitter sa famille que lorsqu’il aura été amplement pourvu à ses besoins. Amen (17 avril 1838). — H. C. 3:23.
Un mal, le jugement hâtif
Dimanche, 6 mai 1838 — J’ai prêché aux saints, exposant les maux qui existaient et qui existeraient en raison des jugements hâtifs ou des décisions prises concernant un sujet quelconque donné par une personne quelconque, ou en jugeant avant d’avoir entendu les deux aspects d’une question. J’ai également mis les saints en garde contre les hommes qui venaient parmi eux geignant et grognant au sujet de leur argent, parce qu’ils avaient entretenu les saints et supporté une petite part du fardeau avec d’autres, pensant ainsi que d’autres qui étaient encore plus pauvres et ont supporté de plus lourds fardeaux qu’eux devraient compenser leurs pertes. J’ai invité les saints à se méfier de ces gens-là, car ils lançaient des insinuations çà et là pour décocher une flèche contre les meilleurs intérêts de l’Église et si possible détruire le bon renom de sa présidence. J’ai également donné des instructions sur les mystères du royaume de Dieu comme l’histoire des planètes, les écrits d’Abraham sur les systèmes planétaires, etc. [3]
L’après-midi, j’ai de nouveau parlé sur divers sujets : le principe de la sagesse et la Parole de Sagesse (6 mai 1838). — H. C. 3:27.
Réponse du prophète à diverses questions
Au cours de mon avant-dernier voyage de Kirtland au Missouri, j’ai répondu aux questions qui m’étaient souvent posées ; ceci est reproduit dans l’Elders’ Journal, vol. I, numéro II, pages 28 et 29, comme suit :
Premièrement : « Croyez-vous en la Bible ? »
Si nous y croyons, nous sommes le seul peuple sous le ciel qui y croie, car il n’y en a aucune parmi les confessions religieuses de notre époque qui y croit.
Deuxièmement : « En quoi différez-vous des autres Églises ? »
Parce que nous croyons en la Bible et que toutes les autres Églises professent croire en leur interprétation de la Bible et en leurs credo.
Troisièmement : « Tout le monde sera-t-il damné sauf les mormons ? »
Oui, et une grande partie d’entre eux, à moins qu’ils ne se repentent et n’accomplissent des œuvres de justice.
Quatrièmement : « Comment et où avez-vous obtenu le Livre de Mormon ? »
Moroni, qui déposa les plaques à partir desquelles le Livre de Mormon fut traduit dans une colline de Manchester, comté d’Ontario, New York, étant mort et ressuscité m’apparut et me dit où elles étaient et me donna les directives pour me les procurer. Je les obtins et avec elles l’urim et le thummim grâce auxquels je traduisis les plaques ; c’est ainsi que le Livre de Mormon a paru.
Cinquièmement : « Vous croyez-vous, vous, Joseph Smith, fils, prophète ? »
Oui, comme le croit tout autre homme qui a le témoignage de Jésus. Car le témoignage de Jésus est l’esprit de la prophétie. — Apocalypse 19, verset 10.
Sixièmement : « Les mormons croient-ils qu’il faut avoir tout en commun ? »
Non.
Septièmement : « Les mormons croient-ils qu’il faut avoir plus d’une épouse ? »
Non, pas en même temps. Mais ils croient que si leur conjoint meurt, ils ont le droit de se remarier. Mais nous désapprouvons la coutume, qui s’est répandue dans le monde et a été pratiquée par nous, pour notre grande mortification, qui consiste à se marier cinq ou six semaines, ou même deux ou trois mois après la mort du conjoint. Nous croyons qu’il faut respecter comme il convient la mémoire des morts et les sentiments des amis et des enfants [4].
Huitièmement : « Les mormons peuvent-ils ressusciter les morts ? »
Non, pas plus qu’aucun autre peuple qui vit maintenant ou a jamais vécu. Mais Dieu peut ressusciter les morts en utilisant l’homme comme instrument.
Neuvièmement : « Quels signes Joseph Smith donne-t-il de la divinité de sa mission ? »
Les signes qu’il plaît à Dieu de lui laisser donner selon le jugement de sa sagesse, pour pouvoir juger le monde conformément à son plan.
Dixièmement : « Joseph Smith ne faisait-il pas des fouilles pour trouver de l’argent ? »
Oui, mais ce ne fut jamais un travail profitable pour lui, car cela ne lui rapportait que quatorze dollars par mois.
Onzièmement : « Joseph Smith n’a-t-il pas volé sa femme ? »
Demandez-le lui, elle était majeure, elle peut répondre elle-même.
Douzièmement : « Les gens doivent-ils céder leur argent quand ils entrent dans son Église ? »
Aucune autre condition n’est requise que de porter leur part des dépenses de l’Église et de soutenir les pauvres.
Treizièmement : « Les mormons sont-ils abolitionnistes ? »
Non, à moins que l’on ne considère comme tel le fait de libérer le peuple du cléricalisme, et les prêtres du pouvoir de Satan. Mais nous ne croyons pas qu’il faille libérer les Noirs [5].
Quatorzièmement : « N’incitent-ils pas les Indiens à la guerre et à commettre des déprédations ? »
Non, et ceux qui ont raconté cette histoire savaient qu’elle était fausse lorsqu’ils l’ont mise en circulation. Les prêtres répandent ces racontars et d’autres du même genre parmi les gens pour les tromper et c’est là la [seule] raison pour laquelle nous ayons jamais envisagé d’y répondre.
Quinzièmement : « Les mormons baptisent-ils au nom de ‘Joe’ Smith ? »
Non, mais s’ils le faisaient, ce serait aussi valable que le baptême accompli par les prêtres des Églises.
Seizièmement : « Si la doctrine mormone est vraie, qu’est-il advenu de tous ceux qui sont morts depuis le temps des apôtres ? »
Tous ceux qui n’ont pas eu l’occasion d’entendre l’Évangile et de recevoir dans la chair le ministère d’un homme inspiré doivent l’avoir dans l’au-delà avant de pouvoir être finalement jugés.
Dix-septièmement : « ’Joe’ Smith ne professe-t-il pas être Jésus-Christ ? »
Non, mais il professe être son frère, comme l’ont fait et le font encore maintenant tous les autres saints : Matthieu 12:49, 50 : « Puis, étendant la main sur ses disciples, il dit : Voici ma mère et mes frères. Car, quiconque fait la volonté de mon père qui est dans les cieux, celui-là est mon frère, et ma sœur, et ma mère. »
Dix-huitièmement : « Y a-t-il quelque chose dans la Bible qui vous autorise à croire en la révélation de nos jours ? »
Y a-t-il quelque chose qui ne nous autorise pas à le croire ? Si c’est le cas, nous n’avons pas encore pu le trouver.
Dix-neuvièmement : « Le canon des Écritures n’est-il pas complet ? »
S’il l’est, il y a un grand défaut dans le livre, sinon il nous l’aurait dit.
Vingtièmement : « Quels sont les principes fondamentaux de votre religion ? »
Les principes fondamentaux de notre religion sont le témoignage des apôtres et des prophètes concernant Jésus-Christ, qu’il est mort, a été enterré et est ressuscité le troisième jour et est monté au ciel ; et toutes les autres choses qui ont trait à notre religion n’en sont que des annexes. Mais à ce propos nous croyons au don du Saint-Esprit, au pouvoir de la foi, à la jouissance des dons spirituels selon la volonté de Dieu, au rétablissement de la Maison d’Israël et au triomphe final de la vérité.
J’ai publié les réponses précitées pour m’éviter l’ennui de répéter mille fois la même chose (8 mai 1838). — H. C. 3:28-30.
Le prophète et d’autres personnes à Tower Hill ou Adam-ondi-Ahman
Samedi 19 — Ce matin nous avons levé la tente et nous sommes mis en colonne, traversant la Grand River au confluent de Honey Creek et Nelson’s Ferry. La Grand River est un grand fleuve, beau, profond et rapide pendant les crues du printemps et permettra certainement la navigation par bateau à vapeur et autres embarcations. Au confluent de Honey Creek, il y a un bon débarcadère. Nous avons continué à remonter le fleuve la plupart du temps à travers bois sur une trentaine de kilomètres environ et sommes arrivés chez le colonel Lyman Wight. Il habite aux pieds de Tower Hill (nom que j’ai donné à l’endroit à cause de la présence de restes d’un vieil autel ou tour néphite qui se trouvait là), où nous avons campé pour le sabbat.
L’après-midi j’ai remonté le fleuve sur environ huit cents mètres jusqu’à Wight’s Ferry, accompagné du président Rigdon et de mon secrétaire George W. Robinson, dans le but de choisir et de demander l’attribution d’un terrain municipal situé près dudit bac dans le comté de Daviess, que les frères appelèrent « Spring Hill », mais que la bouche du Seigneur appela Adam-ondi-Ahman, parce que, dit-il, c’est le lieu où Adam viendra visiter son peuple, autrement dit le lieu où l’Ancien des jours s’assiéra, comme le dit Daniel le prophète (19 mai 1838). — H. C. 3:34-35.
Lettre du prophète à l’Église, écrite dans la prison de Liberty
16 décembre 1838
À l’Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours du comté de Caldwell, et aux saints dispersés au dehors, persécutés, mis dans la désolation et affligés de diverses manières pour l’amour du Christ et de l’Évangile et dont les périls sont considérablement augmentés par la méchanceté et la corruption de faux frères.
Que la grâce, la miséricorde et la paix soient et demeurent avec vous ; et malgré toutes vos souffrances, nous vous assurons que nos prières et nos désirs fervents vous accompagnent jour et nuit pour que vous ayez le bien-être. Nous croyons que ce Dieu qui nous voit en ce lieu entendra nos prières et vous le rendra.
Dans les liens pour le témoignage de Jésus
Sachez avec certitude, chers frères, que c’est pour le témoignage de Jésus que nous sommes dans les liens et en prison. Mais nous vous disons que nous considérons notre situation comme meilleure (en dépit de notre souffrance) que celle de ceux qui nous ont persécutés, nous ont frappés et ont porté de faux témoignages contre nous ; et nous croyons avec une certitude absolue que ceux qui portent de faux témoignages contre nous semblent pour le moment remporter un grand triomphe sur nous. Mais nous tenons à ce que vous vous souveniez de Haman et de Mardochée : vous savez que Haman ne pouvait être satisfait tant qu’il voyait Mardochée à la porte du roi, et il chercha à ôter la vie à Mardochée et au peuple juif. Mais le Seigneur arrangea les choses pour qu’Haman fût pendu à son propre gibet.
Il en sera de même du pauvre Haman dans les derniers jours. Ceux qui, par leur incrédulité et leur méchanceté et le principe de la voyoucratie, ont cherché à nous détruire, nous et le peuple de Dieu, en le tuant et en le dispersant au dehors, et nous ont perversement et méchamment livrés entre les mains d’assassins, désirant que nous soyons mis à mort, nous faisant par là traîner çà et là dans les chaînes et jeter en prison. Et pour quelle raison ? Parce que nous étions des hommes honnêtes et décidés à défendre la vie des saints au prix de la nôtre. Je vous dis que ceux qui nous ont traités d’une manière aussi vile seront, comme Haman, pendus à leur propre gibet, ou, en d’autres termes, tomberont dans leur propre filet, dans leur propre piège, dans leur propre fossé et dans leur propre traquenard, qu’ils nous ont tendu, et reculeront, trébucheront et tomberont, et leur nom sera effacé, et Dieu les récompensera selon toutes leurs abominations.
Bien qu’emprisonnés, ils ne sont pas découragés
Chers frères, ne pensez pas que nous soyons découragés comme si quelque chose d’étrange nous était arrivé, car nous avons vu toutes ces choses à l’avance et en avons été assurés, et avons la certitude d’une meilleure espérance que celle de nos persécuteurs. C’est pourquoi Dieu a élargi nos épaules, afin que nous puissions le supporter. Nous tirons gloire de notre épreuve, parce que nous savons que Dieu est avec nous, qu’il est notre ami et qu’il sauvera notre âme. Nous ne nous soucions pas de ceux qui peuvent tuer le corps ; ils ne peuvent faire de mal à notre âme. Nous ne demandons aucune faveur des populaces, ni du monde, ni du diable, ni de ses émissaires, les dissidents. Nous n’avons jamais feint ni ne le ferons jamais pour sauver notre vie.
Ainsi donc, étant donné que nous savons que nous nous sommes efforcés de tout notre cœur, de toute notre âme et de toute notre force de faire la volonté de Dieu et tout ce qu’il nous a commandé ; et quant aux discours frivoles que nous avons tenus de temps en temps, ils n’ont rien à voir avec le ferme dessein de notre cœur ; qu’il nous suffise donc de dire que notre âme a été tourmentée journellement. Nous vous renvoyons à Ésaïe, qui parle de ceux qui condamnent les autres en justice et tendent des pièges à qui défend sa cause à la porte. Nous croyons que le prophète d’antan disait bien la vérité. Nous ne rétractons en rien, nous avons défendu notre cause à la porte et des hommes nous ont tendu des pièges. Nous avons été en justice et on nous a condamnés. Et en dépit de tout cela, notre esprit n’est pas assombri, mais nous nous sentons forts dans le Seigneur. Mais voici les paroles du Sauveur : « Si la lumière qui est en toi est ténèbres, combien seront grandes ces ténèbres ! » Regardez les dissidents. Et en outre : « Si vous étiez du monde, le monde aimerait ce qui est à lui. »
Heureux ceux qui sont persécutés
Nos frères diront peut-être, parce que nous écrivons ceci, que ces personnages nous offensent. Si c’est le cas, ce n’est pas parce qu’ils nous ont fait condamner en justice, ni parce qu’ils ont défendu leur cause à la porte, mais parce qu’ils ont contribué à verser le sang innocent. Ne sont-ils donc pas des assassins au fond d’eux-mêmes ? Ne portent-ils pas la marque de la flétrissure dans leur propre conscience ? Nous confessons qu’ils nous ont offensés ; mais le Sauveur a dit : « Il est nécessaire qu’il arrive des scandales ; mais malheur à l’homme par qui le scandale arrive. » Et encore : « Heureux serez-vous, lorsqu’on vous outragera, qu’on vous persécutera et qu’on dira faussement de vous toute sorte de mal, à cause de moi. Réjouissez-vous et soyez dans l’allégresse, parce que votre récompense sera grande dans les cieux ; car c’est ainsi qu’on a persécuté les prophètes qui ont été avant vous. »
Chers frères, s’il y a des hommes qui ont jamais eu des raisons de prétendre à cette promesse, c’est bien nous ; car nous savons que le monde non seulement nous hait, mais dit toutes sortes de mal contre nous, pour une seule raison : parce que nous nous sommes efforcés d’enseigner la plénitude de l’Évangile de Jésus-Christ.
Lorsque Hinkle nous a troqués et que nous avons été emmenés dans le camp de la milice, nous avons eu toutes les preuves que nous pouvions souhaiter que le monde nous haïssait cordialement. S’il y avait des prêtres de toutes les confessions de toutes espèces, ils nous haïssaient. S’il y avait des généraux, ils nous haïssaient ; s’il y avait des colonels, ils nous haïssaient, et les soldats, les officiers de toutes sortes nous haïssaient ; et les plus grossiers, les plus blasphémateurs, et les plus ivrognes, et les débauchés nous haïssaient : ils nous haïssaient tous, de tout leur cœur. Et pourquoi nous haïssaient-ils ? Tout simplement à cause du témoignage de Jésus-Christ. Était-ce parce que nous étions menteurs ? Nous savons que certains l’ont raconté, mais c’était un faux bruit. Était-ce parce que nous avons commis une trahison à l’égard du gouvernement du comté de Daviess, des cambriolages, des larcins, des incendies ou un quelconque autre acte illégitime dans le comté de Daviess ? Nous savons que cela vient de certains prêtres, de certains hommes de loi et de certains juges qui sont les instigateurs, les aides et les complices d’une certaine bande d’assassins et de voleurs, qui sont occupés depuis un certain nombre d’années à exécuter un plan de voyoucratie pour soutenir leur cléricalisme contre les saints des derniers jours, et ont essayé, par un plan bien mûri et bien prémédité, d’abattre par la puissance physique un système de religion auquel le monde n’a pas pu résister, ni par ses réalisations mutuelles, ni par aucun moyen équitable.
Accusés par de faux témoins
C’est ainsi que la populace a été encouragée par les prêtres et les lévites, par les pharisiens, les sadducéens et les esséniens et les hérodiens et la bande d’hommes la plus indigne, la plus dépravée et la plus débauchée, la plus déréglée, la plus inhumaine et la plus bestiale que la terre ait jamais portée — et en effet on ne peut en trouver d’équivalent nulle part ailleurs — à se réunir pour voler, piller, affamer et exterminer, et brûler les maisons des mormons.
Tels sont les personnages qui, par leurs actes manifestes de trahison, ont dépeuplé et dévasté le comté de Daviess. Tels sont les personnages qui voudraient faire croire au monde entier que nous sommes coupables des actes précités. Mais ils mentent sur nous.
Nous vous disons que nous n’avons commis aucune trahison ni aucun acte illégal dans le comté de Daviess. Est-ce pour meurtre dans le comté de Ray, contre la milice de la populace qui était dès le départ comme un loup avec la peau, les poils, les dents, les pattes et la queue, qui devint plus tard une milice revêtue d’une peau de brebis couverte de laine, qui peut se jeter en plein jour sur le troupeau, grogner, montrer les dents, disperser et dévorer le troupeau, et se rassasier de sa proie, et ensuite retourner furtivement dans les ronces pour se cacher dans cette peau couverte de laine qui a bien fait ses preuves ?
Nous savons bien qu’il y a un certain groupe de prêtres, de satellites et de voyous qui aimeraient faire croire au monde que nous sommes les chiens qui ont aboyé sur ce loup hurlant qui a fait une telle hécatombe parmi les moutons, qui, lorsqu’il s’est retiré, a hurlé et bêlé si désespérément que si quelqu’un avait été là, il aurait cru que tous les loups, qu’ils aient été habillés de peau de mouton ou de peau de chèvre ou de n’importe quelle autre peau, bref toutes les bêtes de la forêt, étaient en état d’alerte et, flairant la proximité du sang innocent, se sont précipités avec un immense hurlement et des cris de toutes sortes ; et on n’a jamais entendu parler d’un tel hurlement ni d’une telle hécatombe ; il est impossible de trouver dans toutes les annales de l’histoire un tel exemple d’inhumanité, de cruauté et d’impitoyable barbarie.
Or ces personnages qui voudraient faire croire au monde que nous avons commis le meurtre en lançant une attaque sur ce loup hurlant, alors que nous étions chez nous au lit et endormis, et n’en savions pas plus sur ce troc que nous n’en savons sur ce qui se passe en Chine pendant que nous sommes entre ces murs. C’est pourquoi nous vous le répétons, nous sommes innocents de ces choses et ils ont menti à notre égard. Est-ce pour avoir commis l’adultère ? Nous savons que des calomnies ont été répandues, car on nous les a répétées. Ce sont des mensonges aussi. Des mormons dissidents et renégats parcourent le monde, disséminant des informations viles et calomniatrices contre nous, pensant ainsi acquérir l’amitié du monde, parce qu’ils savent que nous ne sommes pas du monde et que le monde nous hait ; c’est pourquoi il [le monde] utilise ces individus [les dissidents] et essaie grâce à eux de faire tout le mal qu’il peut ; et après cela il les déteste encore plus que nous, parce qu’il les considère comme de vils traîtres et de vils délateurs.
Une vie consacrée
Ces individus, Dieu les hait ; nous ne pouvons les aimer. Le monde les hait, et nous pensons parfois que le diable devrait avoir honte d’eux.
Nous avons entendu rapporter par certains qu’il y en a parmi nous qui ont dit que nous ne consacrons pas seulement nos biens, mais également notre famille au Seigneur ; et Satan, profitant de ceci, l’a défiguré pour en faire de la débauche, parlant de mise en commun des épouses, ce qui est une abomination aux yeux de Dieu.
Quand nous consacrons nos biens au Seigneur, c’est pour pourvoir aux besoins des pauvres et des nécessiteux, car c’est la loi de Dieu ; ce n’est pas pour le bénéfice des riches, de ceux qui n’ont pas besoin ; et quand un homme consacre ou dédie son épouse et ses enfants, il ne les donne pas à son frère ou à son voisin, car ce genre de loi n’existe pas, car la loi de Dieu c’est : Tu ne commettras point d’adultère. Tu ne convoiteras point la femme de ton prochain. Quiconque regarde une femme pour la convoiter a déjà commis un adultère avec elle dans son cœur. Quand un homme consacre ses biens, sa femme et ses enfants au Seigneur, il ne fait ni plus ni moins que nourrir les affamés et revêtir les nus, visiter la veuve et l’orphelin, les malades et les affligés et faire tout ce qu’il peut pour les soulager dans leurs afflictions, et faire en sorte que lui et sa maison servent le Seigneur. Pour ce faire, lui et toute sa maison doivent être vertueux et doivent éviter toute apparence du mal.
Si quelqu’un a présenté quoi que ce soit d’une autre manière que ce que nous écrivons maintenant, c’est un menteur, qui a donné une fausse idée de nous : et c’est là une autre sorte de mal que l’on dit à tort sur nous.
Nous avons appris aussi depuis que nous sommes en prison que le Dr Avard a enseigné beaucoup de choses fausses et pernicieuses qui sont de nature à égarer considérablement les saints et à faire beaucoup de mal prétendant qu’elles viennent de la Présidence, et nous avons des raisons de craindre que beaucoup de conspirateurs corrompus comme lui enseignent beaucoup de choses dont la Présidence, avant d’être jetée en prison, ne savait absolument pas qu’on les enseignait dans l’Église. Si elle l’avait su, elle les aurait rejetées avec mépris, elles et leurs auteurs, comme si c’étaient les portes de l’enfer. Ainsi nous constatons qu’il se passe des falsifications, des abominations secrètes et des œuvres mauvaises de ténèbres, jetant l’esprit des personnes faibles et non averties dans le désarroi et dans l’affolement, et pendant tout ce temps-là, ils faisaient croire que cela venait de la Présidence, alors qu’entre-temps la Présidence était ignorante aussi bien qu’innocente de ces choses que l’on pratiquait en son nom dans l’Église, et s’occupait de ses soucis familiaux, accablée de chagrin, dans les dettes, dans la pauvreté, affamée, ayant besoin de quelqu’un pour la nourrir et étant cependant obligée de s’entretenir elle-même, recevant de temps en temps des dons charitables, mais qui ne suffisaient pas à assurer sa subsistance ; et parce qu’on lui faisait ces dons, elle était enviée et haïe par ceux qui professaient être ses amis.
Mais malgré le fait que nous parlons ainsi, nous honorons l’Église, lorsque nous parlons de l’Église en tant que telle pour sa libéralité, sa gentillesse, sa patience et sa longanimité, et sa bonté continuelle à notre égard.
Le péché prémédité est impardonnable
En outre, si nous péchons volontairement après avoir reçu la connaissance de la vérité, il ne reste plus de sacrifice pour le péché, mais une attente certaine dans la terreur du jugement et de l’indignation ardente à venir, qui dévorera nos adversaires. Car celui qui méprisait la loi de Moïse mourait sans miséricorde sur la parole de deux ou de trois témoins. De quel châtiment bien plus sévère, croyez-vous, ne sera-t-il pas considéré comme digne, celui qui a vendu son frère et renié l’alliance nouvelle et éternelle par laquelle il a été sanctifié, la qualifiant de chose impie et agissant à l’encontre de l’esprit de grâce ?
Nous vous disons encore que puisqu’il y a de la vertu en nous, que la Sainte Prêtrise nous a été conférée et que les clefs du royaume ne nous ont pas été enlevées, car en vérité ainsi dit le Seigneur : « Prenez courage, car les clefs que je vous ai données sont encore avec vous », c’est pourquoi nous vous disons, chers frères, au nom du Seigneur Jésus-Christ, nous livrons ces individus aux tourments de Satan jusqu’au jour de la rédemption, afin qu’il leur soit fait selon leurs œuvres ; et dorénavant leurs œuvres seront manifestées.
Exhortation
Et maintenant, chers et bien-aimés frères — et lorsque nous disons frères, nous entendons par là ceux qui sont restés fidèles dans le Christ, hommes, femmes et enfants — nous voulons vous exhorter, au nom de Jésus-Christ, d’être forts dans la foi dans l’alliance nouvelle et éternelle, et de ne pas vous laisser effrayer par les adversaires. Car ce qui nous est arrivé est pour eux une preuve de perdition, mais pour nous le salut ; et cela de la part de Dieu. C’est pourquoi restez fermes même jusqu’à la mort ; car « celui qui voudra sauver sa vie la perdra, mais celui qui perdra sa vie à cause de moi et de la bonne nouvelle la sauvera », dit Jésus-Christ.
Frères, que dorénavant la vérité et la justice règnent et abondent en vous ; et soyez tempérés en toutes choses ; abstenez-vous de toute apparence du mal, de l’ivrognerie, du langage profane et de tout ce qui est injuste ou impie ainsi que de l’inimitié, de la haine, de la convoitise et de tous les désirs impies. Soyez honnêtes les uns avec les autres, car il semble que certains soient déficients dans ces choses et que certains aient manqué de charité et aient fait preuve de cupidité à cause de leurs dettes vis-à-vis de ceux qui ont été persécutés et traînés dans les chaînes sans raison et emprisonnés. Ces personnes, Dieu les hait et leur tour de souffrir viendra lorsque tournera la grande roue, car elle roule et personne ne peut l’en empêcher. Sion vivra, bien qu’elle paraisse morte.
Souvenez-vous qu’on vous mesurera avec la mesure dont vous mesurez. Nous vous le disons, frères, n’ayez pas peur de vos adversaires ; luttez résolument contre les populaces et contre les œuvres illégales des dissidents et des ténèbres.
Et le Dieu de paix sera avec vous et vous ouvrira la voie pour que vous puissiez échapper à l’adversaire de votre âme. Nous vous recommandons à Dieu et à la parole de sa grâce, qui peuvent nous rendre sages à salut. Amen.
Joseph Smith, fils
— H. C. 3:226-233.
Épître du prophète à l’Église, écrite le 25 mars 1839 dans la prison de Liberty, comté de Clay (Missouri)
À l’Église des saints des derniers jours, à Quincy (Illinois), et dispersés au dehors, et à l’évêque Partridge en particulier [6] ;
Votre humble serviteur, Joseph Smith, fils, prisonnier pour l’amour du Seigneur Jésus-Christ, et pour les saints, pris et gardé par le pouvoir de la voyoucratie, sous le règne exterminateur de son Excellence le gouverneur Lilburn W. Boggs, avec ses compagnons de captivité et frères bien-aimés, Caleb Baldwin, Lyman Wight, Hyrum Smith et Alexander McRae, vous envoient à tous leurs salutations. Que la grâce de Dieu le Père et de notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ repose sur vous tous et demeure éternellement avec vous. Que la connaissance soit multipliée pour vous par la miséricorde de Dieu. Et que la foi, la vertu, la science, la tempérance, la patience, la piété, l’amour fraternel, la charité soient avec abondance en vous, afin que vous ne soyez point oisifs ni stériles en quoi que ce soit.
L’amour de Dieu est un soutien
Car attendu que nous savons que la plupart d’entre vous connaissent bien les torts, l’injustice et la cruauté arbitraire dont nous sommes victimes, attendu que nous avons été faits prisonniers, accusés faussement de toute sorte de mal et jetés en prison, enfermés dans des murs solides, entourés d’une forte garde qui veille constamment jour et nuit, aussi infatigable que le diable à tenter et à tendre des pièges au peuple de Dieu :
C’est pourquoi, frères tendrement aimés, nous sommes d’autant plus prêts et disposés à faire appel à votre amitié et à votre amour. Car notre situation est de nature à éveiller notre esprit au souvenir sacré de tout, tout comme le vôtre, pensons-nous, et que par conséquent rien ne peut nous séparer de l’amour de Dieu et de notre communion mutuelle ; et que toutes les espèces de méchanceté et de cruauté que l’on nous inflige ne tendront qu’à lier nos cœurs et à les sceller les uns aux autres dans l’amour. Il ne nous est pas nécessaire de vous dire que nous sommes gardés dans les liens sans cause, et il n’est pas nécessaire que vous nous disiez : nous sommes chassés de chez nous et frappés sans cause. Nous comprenons les uns et les autres que si les habitants de l’État du Missouri avaient laissé les saints tranquilles et avaient désiré la paix autant qu’eux, il n’y aurait eu jusqu’à ce jour que paix et tranquillité dans l’État ; nous n’aurions pas été dans cet enfer, entourés de démons (sinon ceux qui sont damnés, ce sont ceux qui le seront) et où nous sommes obligés de n’entendre que des jurons blasphématoires et d’être témoins de blasphèmes, d’ivrognerie, d’hypocrisie et de toutes sortes de débauche.
La persécution des saints
En outre les cris d’orphelins et de veuves ne seraient pas montés à Dieu contre eux. Le sang innocent n’aurait pas non plus souillé la terre du Missouri. Mais oh ! quelle main impitoyable ! Quelle inhumanité et quel esprit meurtrier que ceux de ce peuple ! Cela choque toute la nature ! C’est impossible à décrire, cela défie toute description ; c’est une odyssée de malheur, une histoire lamentable, oui, une douloureuse histoire ; c’est trop pour qu’on la raconte, trop pour qu’on y réfléchisse, trop pour les êtres humains ; on ne peut trouver cela parmi les païens, on ne peut trouver cela parmi les nations où des rois et des tyrans sont sur le trône ; on ne peut trouver cela parmi les sauvages du désert ; oui, et je crois qu’on ne peut pas le trouver parmi les bêtes sauvages et féroces de la forêt : qu’un homme soit mutilé pour le plaisir ! Que des femmes soient dépouillées de tout ce qu’elles ont, de leur dernière bouchée de nourriture, et soient ensuite violées pour satisfaire les désirs diaboliques de la populace, et enfin abandonnées pour périr, leurs enfants impuissants accrochés à leur cou.
Mais ce n’est pas tout. Lorsqu’un homme est mort, il faut qu’ils le déterrent de sa tombe et qu’ils le mutilent dans le seul but de satisfaire leur fiel contre la religion de Dieu.
Ils pratiquent ces choses sur les saints qui ne leur ont fait aucun mal, qui sont innocents et vertueux, qui aimaient le Seigneur leur Dieu et étaient disposés à tout abandonner pour l’amour du Christ. Ces choses sont affreuses à raconter, mais elles ne sont que trop vraies. Il faut que le scandale arrive, mais malheur à ceux par qui il vient.
Un appel à la justice du ciel
Ô Dieu, où es-tu ? Et où est la tente qui couvre ta cachette ? Combien de temps retiendras-tu ta main ? Combien de temps ton œil, oui, ton œil pur contemplera-t-il des cieux éternels les injustices commises à l'égard de ton peuple et de tes serviteurs et ton oreille sera-t-elle pénétrée de leurs cris ? Oui, ô Seigneur, combien de temps souffriront-ils ces injustices et ces oppressions illégales avant que ton cœur ne s'adoucisse envers eux et que tes entrailles ne soient émues de compassion envers eux ?
Ô Seigneur Dieu Tout-Puissant, Créateur du ciel, de la terre, des mers et de tout ce qui s'y trouve, qui contiens et soumets le diable et le domaine sombre et enténébré de Schéol, étends ta main, que ton œil perce, que ta tente soit relevée, que ta cachette ne soit plus couverte, que ton oreille soit attentive, que ton cœur soit adouci et tes entrailles émues de compassion envers nous. Que ta colère s'allume contre nos ennemis ; et dans la furie de ton cœur, venge-nous, par ton épée, des injustices que nous avons subies. Souviens-toi de tes saints affligés, ô notre Dieu, et tes serviteurs se réjouiront éternellement à cause de ton nom.
Des temps difficiles
Frères tendrement aimés, nous voyons que des temps difficiles sont venus comme il en a été témoigné. Nous pouvons donc nous attendre avec une assurance absolument parfaite à l’accomplissement de tout ce qui a été écrit et avec plus d’assurance que jamais auparavant lever les yeux vers le luminaire du jour et dire dans notre cœur : bientôt tu voileras ta face rougissante. Celui qui a dit : « Que la lumière soit » et la lumière fut, l’a annoncé. Et en outre, et toi, lune, toi, la moindre lumière, toi, le luminaire de la nuit, tu te transformeras en sang.
Nous voyons que tout s’accomplit et que le temps viendra bientôt où le Fils de l’homme descendra dans les nuées du ciel. Notre cœur ne se serre pas, et nous ne sommes pas non plus totalement brisés par le fardeau pesant qui est mis sur nous. Nous savons que Dieu aura nos oppresseurs en dérision, qu’il rira de leurs calamités et se moquera lorsque leur crainte viendra.
Que ne pouvons-nous être avec vous, frères, et vous manifester nos sentiments ! Nous dirions que nous aurions dû être libérés au moment où frère Rigdon le fut, en vertu de l’ordre d’habeas corpus, si nos propres avocats n’avaient pas interprété la loi à l’encontre de ce qu’elle dit, en notre défaveur, ce qui nous a empêchés de présenter notre témoignage devant la caricature de tribunal.
Ils nous font beaucoup de tort depuis le commencement. Ils ont récemment reconnu que la loi avait été mal interprétée, s’en sont servis pour nous torturer et nous ont entièrement abandonnés et ont renié leurs serments et leurs engagements ; nous avons droit à des dédommagements de leur part, car ils collaborent avec la populace.
Un changement dans l’opinion publique
D’après ce que nous pouvons apprendre, il y a longtemps que l’opinion publique tourne en notre faveur, et la majorité est maintenant amicale ; et les avocats ne peuvent plus nous intimider en disant que telle ou telle chose est une affaire d’opinion publique, car l’opinion publique n’est pas disposée à le tolérer ; car elle commence à éprouver des sentiments d’indignation à l’égard de nos oppresseurs et à dire que les mormons n’étaient pas en tort le moins du monde. Nous pensons que la vérité, l’honneur, la vertu et l’innocence finiront par en sortir triomphants. Nous aurions dû porter un habeas corpus devant le grand juge et échapper d’une manière sommaire à la populace ; mais malheureusement pour nous, le bois constituant le mur étant très dur, les manches de nos vrilles ont cédé et nous ont retenus plus longtemps que nous ne l’espérions ; nous avons fait appel à un ami, et une imprudence minime a donné lieu à des soupçons, et notre plan a été découvert avant que nous ne puissions pleinement réussir. Tout était prêt, sauf la dernière pierre, et nous aurions pu fuir en une minute et aurions admirablement réussi s’il n’y avait pas eu une petite imprudence ou trop d’empressement de la part de notre ami.
Le shérif et le geôlier ne nous ont pas reproché notre tentative ; c’était un beau trou qui a coûté une somme rondelette au comté ; mais l’opinion publique dit qu’on aurait dû nous permettre de fuir ; qu’alors c’était nous qui aurions eu les torts, mais que maintenant c’était l’État qui l’endossait ; qu’on ne peut maintenir aucune accusation contre nous et que la conduite de la populace, les meurtres commis à Haun’s Mills, l’ordre d’extermination du gouverneur et les actes partiaux et ignobles du gouvernement ont damné l’État du Missouri à toute éternité. Je tiens à ajouter aussi que le général Atchison s’est révélé aussi méprisable que tous les autres.
Il y a longtemps que nous essayons d’amener nos avocats à nous rédiger des pétitions à l’intention des juges suprêmes de cet État, mais ils ont absolument refusé. Nous avons examiné la loi et rédigé nous-mêmes les pétitions et nous avons obtenu d’abondantes preuves pour contrecarrer tous les témoignages portés contre nous, de sorte que si le juge suprême ne nous accorde pas notre liberté, c’est qu’il agit sans raison, contrairement à l’honneur, au témoignage, à la loi ou à la justice, uniquement pour plaire au diable, mais nous espérons quelque chose de mieux et nous sommes assurés qu’il ne s’écoulera pas beaucoup de temps que Dieu n’arrange notre cas de telle manière que nous serons mis en liberté et pourrons aller nous installer auprès des saints.
La sympathie des amis
Nous avons reçu des lettres hier soir — une d’Emma, une de Don C. Smith, et une de l’évêque Partridge — toutes dégageant un esprit de gentillesse et de consolation. Nous avons été très heureux de leur contenu. Il y avait longtemps que nous n’avions plus reçu d’informations ; et quand nous avons eu ces lettres, elles ont été pour notre âme comme la brise qui rafraîchit, mais notre joie était mêlée de tristesse à cause des souffrances des saints pauvres et gravement maltraités. Et il est inutile que nous vous disions que les écluses de notre cœur se sont ouvertes et que nos yeux ont été une fontaine de larmes, mais ceux qui n’ont pas été enfermés entre les murs d’une prison sans raison ni provocation ne peuvent avoir qu’une faible idée de la douceur de la voix d’un ami ; un seul signe d’amitié, de quelque source qu’il vienne, éveille et met en action tous les sentiments de sympathie ; il ramène en un instant tout ce qui est passé, il saisit le présent avec l’avidité de l’éclair, il tend les bras vers le futur avec la férocité d’un tigre, il pousse l’esprit en arrière et en avant, d’une chose à l’autre, jusqu’à ce que finalement toute inimitié, toute méchanceté, et toute haine, et toutes les divergences, tous les malentendus et toutes les bévues du passé soient victorieusement abattus aux pieds de l’espérance ; et quand le cœur est suffisamment contrit, la voix de l’inspiration s’y glisse et chuchote.
La valeur des épreuves
Mon fils, que la paix soit en ton âme ! Ton adversité et tes afflictions ne seront que pour un peu de temps ; et alors, si tu les supportes bien, Dieu t'exaltera en haut ; tu triompheras de tous tes ennemis. Tes amis se tiennent à tes côtés, et ils t'accueilleront de nouveau, le cœur chaleureux et la main amicale. Tu n'es pas encore comme Job, tes amis ne te combattent pas et ne t'accusent pas de transgression comme ceux de Job ; et ceux qui t'accusent de transgression, leurs espoirs s'évanouiront et leurs prévisions fondront comme la gelée blanche fond sous les rayons ardents du soleil levant. Et de plus, Dieu a étendu sa main et mis son sceau pour changer les temps et les moments et leur aveugler l'esprit, afin qu'ils ne comprennent pas ses œuvres merveilleuses, afin de les mettre également à l'épreuve et de les surprendre dans leurs artifices ; et aussi afin que, puisque leur cœur est corrompu, les choses qu'ils sont disposés à infliger aux autres et qu'ils aiment voir les autres souffrir, s'abattent sur eux à l'extrême, afin qu'ils soient également déçus et que leurs espoirs soient brisés. Et que dans peu d'années ils soient, eux et leur postérité, balayés d'en dessous des cieux, dit Dieu, de sorte que pas un d'entre eux ne soit laissé pour se tenir près du mur. Maudits sont tous ceux qui lèveront le talon contre mes oints, dit le Seigneur, et crient qu'ils ont péché, alors qu'ils n'ont pas péché devant moi, dit le Seigneur, mais ont fait ce qui était convenable à mes yeux et que je leur avais commandé. Mais ceux qui crient : transgression ! le font parce qu'ils sont serviteurs du péché et sont eux-mêmes les enfants de la désobéissance. Et ceux qui jurent faussement contre mes serviteurs, afin de les amener dans la servitude et la mort : malheur à eux ! Parce qu'ils ont offensé mes petits, ils seront retranchés des ordonnances de ma maison. Leur corbeille ne sera pas remplie, leurs maisons et leurs granges périront, et ils seront eux-mêmes méprisés par ceux qui les ont flattés. Ils n'auront pas droit à la prêtrise, ni leur postérité après eux, de génération en génération. Il aurait mieux valu pour eux qu'on eût suspendu à leur cou une meule de moulin et qu'on les eût jetés au fond de la mer.
Malheur à tous ceux qui tourmentent mon peuple, le chassent, l'assassinent et témoignent contre lui, dit le Seigneur des armées. Une génération de vipères n'échappera pas à la damnation de l'enfer. Voici, mes yeux voient et connaissent toutes leurs œuvres, et j'ai en réserve un jugement rapide, en son temps, pour eux tous. Car un temps est désigné pour chaque homme, selon ce que seront ses œuvres.
Un peuple éprouvé
Et maintenant, frères bien-aimés, nous vous disons que puisque Dieu a dit qu’il voulait un peuple éprouvé, qu’il l’épurerait comme on épure l’or, nous pensons maintenant que cette fois il a choisi son propre creuset dans lequel nous avons été éprouvés ; et nous pensons que si nous en sortons plus ou moins indemnes et en ayant gardé la foi, ce sera pour notre génération un signe tout à fait suffisant pour la laisser sans excuse ; nous pensons aussi que ce sera une épreuve de notre foi égale à celle d’Abraham, et que les anciens n’auront pas de quoi se vanter plus que nous au jour du jugement pour avoir été appelés à passer par des afflictions plus terribles ; que nous pesons autant dans la balance qu’eux ; mais maintenant, après avoir subi un si grand sacrifice et avoir traversé une si longue période d’afflictions, nous avons l’assurance qu’un bélier se fera bientôt prendre dans le buisson pour soulager les fils et les filles d’Abraham de leur grande anxiété et pour faire briller la lampe du salut sur leur visage, afin qu’ils persévèrent maintenant après s’être engagés si loin sur le chemin de la vie éternelle.
Un emplacement pour les saints
Maintenant, frères, en ce qui concerne les lieux qui serviront d’emplacement pour les saints, nous ne pouvons vous conseiller comme nous pourrions le faire si nous étions là avec vous ; et pour ce qui est des choses qui ont été écrites jusqu’à présent, nous ne les considérions pas comme faisant force de loi, par conséquent nous disons une fois pour toutes que nous pensons que la meilleure chose à faire, tant que votre humble serviteur reste en servitude, c’est qu’une conférence générale des autorités les plus fidèles et les plus respectables de l’Église règle les affaires générales de l’Église qu’il est nécessaire de traiter et que l’on peut dresser le procès-verbal de ces décisions et le transmettre de temps en temps à votre humble serviteur ; et si la parole du Seigneur y apporte des corrections, celles-ci seront volontiers transmises, et votre humble serviteur approuvera tout ce qui est acceptable à Dieu. Si nous avons proposé quoi que ce soit ou cité des noms autrement que par commandement, ou ainsi dit le Seigneur, nous ne considérons pas que cela fait force de loi ; c’est pourquoi notre cœur ne sera pas affligé si on prend d’autres dispositions. Néanmoins nous vous recommandons de faire attention à l’ambition, à l’esprit qui a souvent poussé des hommes à faire des discours déloyaux et incité l’Église à rejeter des conseils plus modérés et a finalement contribué à attirer la mort et l’affliction sur l’Église.
Prendre garde à l’orgueil
Nous ajouterons : prenez garde à l’orgueil aussi ; car le sage l’a bien dit, et c’est véridique, que l’arrogance précède la ruine, et l’orgueil précède la chute. En outre, l’apparence extérieure n’est pas toujours un critère permettant de juger nos semblables ; mais les lèvres trahissent les pensées hautaines et arrogantes du cœur ; qu’il soit jugé par ses paroles et par ses actes. La flatterie est aussi un poison mortel. La réprimande franche et directe incite l’homme bon à l’émulation ; et lorsque les difficultés viendront, il sera votre meilleur ami ; mais d’autre part, elle fera sortir toutes les corruptions des cœurs corrompus, et le mensonge et le venin des aspics est sous leur langue ; et ils font jeter en prison ceux qui ont le cœur pur, parce qu’ils les veulent hors de leur chemin.
Prenez garde à l’imagination fantasque, fleurie et enflammée, car les choses de Dieu ont une profonde importance ; il n’y a que le temps, l’expérience et des pensées soigneuses, réfléchies et solennelles qui peuvent les trouver. Ton esprit, ô homme, si tu veux conduire une âme au salut, doit s’élever aussi haut que les extrémités des cieux et scruter et contempler l’abîme le plus ténébreux et la vaste étendue de l’éternité : tu dois communier avec Dieu. Comme les pensées de Dieu sont plus dignes et plus nobles que l’imagination vaine du cœur humain ! Il n’y a que les insensés qui se jouent de l’âme des hommes.
Comme ils ont été vains et frivoles, notre esprit, nos conférences, nos conseils, nos réunions, nos conversations privées aussi bien que publiques : trop bas, trop mesquins, trop vulgaires, trop condescendants pour la personnalité empreinte de dignité que doivent posséder ceux qui sont appelés et élus de Dieu, selon les desseins de sa volonté dès avant la fondation du monde ! Nous sommes appelés à détenir les clefs du mystère des choses qui ont été gardées secrètes depuis la fondation du monde jusqu’à maintenant. Certains ont goûté un peu de ces choses, dont beaucoup seront déversées du ciel sur la tête d’enfants à la mamelle ; oui, sur ceux qui sont faibles, obscurs et méprisés sur la terre. Nous vous supplions donc, frères, d’avoir de la patience pour ceux qui ne se sentent pas plus dignes que vous-mêmes tandis que nous nous exhortons mutuellement pour nous réformer tous, jeunes et vieux, enseignants et enseignés, grands et petits, riches et pauvres, esclaves et libres, hommes et femmes ; que l’honnêteté, la sobriété, la franchise, le sérieux, la vertu, la pureté, l’humilité et la simplicité couronnent notre tête en tous lieux ; et finalement devenons comme de petits enfants, sans malice, sans ruse ni hypocrisie.
La révélation de la vérité éternelle
Et maintenant, frères, après vos tribulations, si vous faites cela et priez toujours avec ferveur et avez foi aux yeux de Dieu, [Dieu vous donnera, par son Esprit-Saint, oui, par le don ineffable du Saint-Esprit, une connaissance qui n'a pas été révélée depuis le commencement du monde jusqu'à maintenant, dont nos ancêtres ont attendu avec une vive impatience qu'elle soit révélée dans les derniers temps, à propos de laquelle les anges attiraient leur attention sur le fait qu'elle était tenue en réserve pour la plénitude de leur gloire ; un temps à venir dans lequel rien ne sera retenu, qu'il y ait un seul Dieu ou de nombreux dieux, ils seront manifestés. Tous les trônes et les dominations, les principautés et les puissances seront révélés et conférés à tous ceux qui ont persévéré vaillamment pour l'Évangile de Jésus-Christ. Et il sera révélé également si des limites ont été fixées aux cieux ou aux mers, ou à la terre sèche ou au soleil, à la lune ou aux étoiles ; tous les temps de leurs révolutions, tous les jours, mois et années qui leur ont été désignés, et tous les jours de leurs jours, mois et années, et toutes leurs gloires, lois et temps fixés seront révélés dans les jours de la dispensation de la plénitude des temps, selon ce qui a été décrété au sein du conseil du Dieu éternel de tous les autres dieux avant que ce monde fût, qui serait réservé pour l'achèvement et la fin de celui-ci, lorsque tous les hommes entreront en sa présence éternelle et dans son repos immortel.
L’ignorance retarde l’Église
Mais qu’il me soit permis de vous dire, frères, que l’ignorance, la superstition et le sectarisme, apparaissant là où il ne faudrait pas, s’opposent souvent à la prospérité de notre Église, comme le torrent de pluie venu des montagnes qui inonde le ruisseau le plus pur et le plus cristallin de boue, de saleté et d’impureté et obscurcit tout ce qui était clair auparavant et tout déferle en un déluge généralisé ; mais le temps survit à la marée ; et même si nous sommes culbutés pour le moment dans la fange du raz de marée, il se peut bien qu’avec le temps la prochaine lame nous amène à la source claire comme le cristal et pure comme la neige tandis que la saleté, les débris et les déchets restent en arrière et sont expulsés en chemin.
On ne peut arrêter la main du Seigneur
Combien de temps des eaux qui coulent peuvent-elles rester impures ? Quel pouvoir arrêtera les cieux ? L'homme pourrait tout aussi bien étendre son bras chétif pour arrêter le Missouri dans son cours fixé ou le faire remonter à sa source qu'empêcher le Tout-Puissant de déverser la connaissance du haut des cieux sur la tête des saints des derniers jours.]
Qu’est-ce que Boggs ou sa bande d’assassins si ce n’est des saules murmurant sur le rivage pour retenir les débris de bois ? Autant essayer de prétendre que l’eau n’est pas eau, parce que les torrents de montagne précipitent en bas de la boue et troublent le ruisseau cristallin, bien qu’après ils le rendent plus pur qu’avant, ou que le feu n’est pas le feu, parce qu’on peut l’éteindre en y déversant de l’eau, que de dire que notre cause est perdue parce que des renégats, des menteurs, des prêtres, des voleurs et des assassins qui sont tous les uns autant que les autres accrochés avec ténacité à leur artisanat et à leurs croyances, ont déversé, du haut de leur méchanceté spirituelle qu’ils exercent en haut lieu, et depuis leurs bastions du diable, un déluge de terre, de boue et de saleté et vomissent sur notre tête.
Non ! À Dieu ne plaise. L’enfer peut déverser sa fureur comme la lave brûlante du Vésuve ou de l’Etna, ou de la plus terrible des montagnes crachant le feu ; et cependant le mormonisme résistera. L’eau, le feu, la vérité et Dieu sont tous des réalités. La vérité, c’est le mormonisme. Dieu en est l’Auteur. Il est notre bouclier. C’est par lui que nous sommes nés. C’est par sa voix que nous avons été appelés à une dispensation de son Évangile au début de la plénitude des temps. C’est par lui que nous avons reçu le Livre de Mormon et c’est par lui que nous demeurons à ce jour ; et c’est par lui que nous resterons si c’est pour notre gloire ; et en son nom tout-puissant, nous sommes décidés, comme de bons soldats, à supporter les épreuves jusqu’à la fin.
Mais, frères, nous continuerons nos réflexions dans notre prochaine épître. Vous apprendrez d’ici à ce que vous ayez lu ceci, et si vous ne l’apprenez pas, vous pourrez l’apprendre, que les murs et les fers, les portes et les gonds grinçants, les gardes, les geôliers à moitié morts de terreur, ricanant comme des esprits de damnés, de peur qu’un innocent ne fuie pour mettre en lumière les actes condamnables d’une populace meurtrière, sont de nature à donner à l’âme de l’honnête homme le sentiment qu’elle est plus forte que les puissances de l’enfer.
Mais nous devons mettre fin à notre épître. Nous envoyons nos respects aux pères et aux mères, aux épouses et aux enfants, aux frères et aux sœurs ; ils font l’objet de nos souvenirs les plus sacrés.
Nous voudrions être informés sur frère Rigdon ; s’il ne nous a pas oubliés, cela ne nous a pas été signifié par sa lettre. Frère George W. Robinson aussi ; et frère Cahoon, nous nous souvenons de lui, mais nous aimerions lui rafraîchir un peu la mémoire à propos de la fable de l’ours et des deux amis qui avaient convenu entre eux de se défendre mutuellement. Et il ne serait peut-être pas inopportun de citer l’oncle John [Smith] et divers autres. Un mot de consolation et une bénédiction seraient les bienvenus de qui que ce soit tandis que l’ours chuchote de si près dans nos oreilles. Mais nous sommes prêts à excuser absolument tout le monde, oui d’autant plus quand nous voyons que nous sommes entre les mains de personnes qui sont pires qu’un ours, car l’ours ne s’acharnerait pas sur un cadavre.
Nos respects, notre amour et notre amitié à tous les saints vertueux. Nous sommes vos frères et compagnons de souffrance et prisonniers de Jésus-Christ pour l’amour de l’Évangile et pour l’espérance de gloire qui est en nous. Amen.
Suite des réflexions
Nous continuons à proposer nos réflexions à l’évêque Partridge et à l’Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours que nous aimons d’un amour fervent et que nous avons toujours à l’esprit dans toutes nos prières adressées au trône de Dieu. Nous avons toujours le sentiment très fort que l’Église ferait bien de s’assurer le contrat pour le terrain qui lui est proposé par M. Isaac Galland et d’entretenir les sentiments amicaux de ce monsieur dans la mesure où il se révèle être homme d’honneur et ami de l’humanité, ainsi que Isaac Van Allen Esq., procureur général du territoire de l’Iowa, et du gouverneur Lucas pour le cas où la providence de Dieu pourrait les inciter à faire du bien à son peuple. Nous pensons vraiment, si notre jugement est correct, que ce genre d’esprit se dégage de la lettre de M. Galland. Nous vous recommandons de prier avec ferveur pour tous ceux qui manifestent si peu de compassion que ce soit pour les enfants de Dieu dans la souffrance.
Nous pensons que l’inspecteur des États-Unis pour le territoire de l’Iowa peut faire beaucoup de bien à l’Église si c’est la volonté de Dieu à cet égard ; et nous devons montrer que nos reins sont ceints de la justice.
Préparatifs en vue de la colère de Dieu
Notre esprit est profondément pénétré du sentiment que les saints devraient se saisir de toute porte qui paraît s’ouvrir à eux pour prendre pied sur la terre, et qu’ils doivent faire tous les préparatifs qui sont en leur pouvoir en vue des orages terribles qui se rassemblent maintenant dans les cieux, « un jour de ténèbres et d’obscurité, un jour de nuées et de brouillards », comme le disent les prophètes, qui ne peut plus beaucoup tarder maintenant, car il nous semble entendre chuchoter que les anges du ciel à qui a été confiée la responsabilité dans ce domaine pour les derniers jours, se sont consultés ; et parmi toutes les affaires générales qui doivent être traitées dans leur honorable conseil, ils ont pris connaissance du témoignage de ceux qui ont été assassinés à Haun’s Mill et aussi de ceux qui ont été martyrisés avec David W. Patten et ailleurs et ont peut-être pris des décisions en faveur des saints et de ceux qui ont été appelés à souffrir sans raison.
Ces décisions seront communiquées en temps voulu et le conseil prendra en considération toutes ces choses qui offensent.
Nous avons le désir fervent que, dans vos conférences générales, on discute de tout avec beaucoup de soin et de bienséance de peur d’affliger le Saint-Esprit qui sera déversé en tout temps sur votre tête lorsque vous êtes animés des principes de justice qui sont en accord avec la volonté de Dieu, avez les sentiments qui conviennent les uns envers les autres et veillez soigneusement à vous souvenir de ceux qui sont dans la servitude, ont le cœur lourd et sont profondément affligés à cause de vous. Et s’il y en a parmi vous qui aspirent à leur propre gloire et recherchent leur propre opulence pendant que leurs frères gémissent dans la pauvreté et sont cruellement éprouvés et tentés, ils ne peuvent recevoir le bénéfice de l’intercession du Saint-Esprit qui intercède pour nous jour et nuit par des soupirs inexprimables.
Nous devrions en tout temps veiller avec grand soin à ce qu’un tel orgueil n’ait jamais de place dans notre cœur, mais nous laisser attirer par ce qui est humble et supporter avec longanimité les faiblesses de ceux qui ne le sont pas.
Il y a beaucoup d’appelés mais peu d’élus
Voici, il y a beaucoup d'appelés, mais peu d'élus. Et pourquoi ne sont-ils pas élus ? Parce que leur cœur se porte tellement vers les choses de ce monde et aspire tant aux honneurs des hommes, qu'ils n'apprennent pas cette grande leçon : que les droits de la prêtrise sont inséparablement liés aux pouvoirs du ciel et que les pouvoirs du ciel ne peuvent être maîtrisés ou utilisés que selon les principes de la justice. Il est vrai qu'ils peuvent nous être conférés, mais lorsque nous entreprenons de couvrir nos péchés ou d'assouvir notre orgueil, notre vaine ambition, ou d'exercer, avec quelque degré d'injustice que ce soit, une emprise, une domination ou une contrainte sur l'âme des enfants des hommes, voici, les cieux se retirent ; l'Esprit du Seigneur est attristé, et lorsqu'il est retiré, c'est la fin de la prêtrise ou de l'autorité de cet homme. Voici, avant qu'il s'en aperçoive, il est laissé à lui-même pour regimber contre les aiguillons, persécuter les saints et combattre Dieu.
Nous avons appris par triste expérience qu'il est de la nature et des dispositions de presque tous les hommes de commencer à exercer une domination injuste aussitôt qu'ils reçoivent un peu d'autorité ou qu'ils croient en avoir. C'est pour cela que beaucoup sont appelés, mais peu sont élus.
La prêtrise est douce et longanime
Aucun pouvoir, aucune influence ne peuvent ou ne devraient être exercés en vertu de la prêtrise autrement que par la persuasion, par la longanimité, par la gentillesse et la douceur, et par l'amour sincère, par la bonté et la connaissance pure qui épanouiront considérablement l'âme sans hypocrisie et sans fausseté — réprimandant avec rigueur en temps opportun, sous l'inspiration du Saint-Esprit ; et faisant preuve ensuite d'un redoublement d'amour envers celui que tu as réprimandé, de peur qu'il ne te considère comme son ennemi ; afin qu'il sache que ta fidélité est plus forte que les liens de la mort. Que tes entrailles soient également remplies de charité envers tous les hommes et envers les frères en la foi, et que la vertu orne sans cesse tes pensées ; alors ton assurance deviendra grande en la présence de Dieu, et la doctrine de la prêtrise se distillera sur ton âme comme la rosée des cieux. Le Saint-Esprit sera ton compagnon constant et ton sceptre, un sceptre immuable de justice et de vérité ; et ta domination sera une domination éternelle et, sans moyens de contrainte, elle affluera vers toi pour toujours et à jamais.
Les extrémités de la terre s'informeront de ton nom, les insensés te tourneront en dérision, et l'enfer fera rage contre toi, tandis que ceux qui ont le cœur pur, les sages, les nobles et les vertueux chercheront constamment les conseils, l'autorité et les bénédictions de tes mains. Et ton peuple ne se tournera jamais contre toi à cause du témoignage de traîtres. Et bien que leur influence te cause des ennuis et te jette derrière les barreaux et les murs, on te tiendra en honneur ; encore un tout petit peu de temps, et, à cause de ta justice, ta voix sera plus terrible au milieu de tes ennemis que le lion féroce ; et ton Dieu se tiendra à tes côtés, pour toujours et à jamais.
L’expérience par la souffrance
Si tu es appelé à traverser des tribulations, si tu es en péril parmi de faux frères, si tu es en péril parmi des brigands, si tu es en péril sur terre ou sur mer, si tu es victime de toutes sortes de fausses accusations, si tes ennemis s'abattent sur toi, s'ils t'arrachent à la compagnie de ton père, de ta mère, de tes frères et de tes sœurs ; et si tes ennemis t'arrachent à la pointe de l'épée du sein de ta femme et de tes enfants, et que ton fils aîné, bien que n'ayant que six ans, s'accroche à tes vêtements et dise : Mon père, mon père, pourquoi ne peux-tu rester avec nous ? Ô mon père, que vont faire ces hommes de toi ? Et si on te l'arrache alors par l'épée, que tu es traîné en prison, et que tes ennemis rôdent autour de toi comme des loups assoiffés du sang de l'agneau ; et si tu dois être jeté dans la fosse, ou entre les mains d'assassins, et que la peine de mort soit passée sur toi ; si tu es jeté dans l'abîme, si les vagues houleuses conspirent contre toi, si des vents féroces deviennent tes ennemis, si les cieux s'enténèbrent et que tous les éléments s'unissent pour te barrer la route, et par-dessus tout si la gueule même de l'enfer ouvre ses mâchoires béantes pour t'engloutir, sache, mon fils, que toutes ces choses te donneront de l'expérience et seront pour ton bien. Le Fils de l'Homme est descendu plus bas que tout cela. Es-tu plus grand que lui ?
Le rassemblement des saints
Maintiens-toi donc sur ta route, et la prêtrise restera avec toi ; car leurs limites sont fixées, ils ne peuvent pas passer. Tes jours sont connus et tes années ne seront pas diminuées ; c'est pourquoi, ne crains pas ce que l'homme peut faire, car Dieu sera avec toi pour toujours et à jamais.
Je voudrais maintenant, frères, je voudrais que la conférence envisage le sujet suivant. Le conseil ou les conférences doivent bien comprendre qu’il est de sagesse que nos frères dispersés au dehors, qui ont compris l’esprit du rassemblement, rallient les lieux de refuge ou de sûreté que Dieu leur ouvrira entre Kirtland et Far West. Ceux de l’Est et de l’Ouest et des pays lointains, qu’ils se rassemblent quelque part entre ces deux frontières dans les lieux les plus sûrs et les plus tranquilles qu’ils peuvent trouver ; que ce soit là l’arrangement actuel jusqu’à ce que Dieu nous ouvre de meilleures possibilités à examiner.
En outre, nous proposons aussi que le conseil examine le point suivant : il ne faut pas que des groupes importants s’organisent sur le principe de la mise des biens en fonds commun ou de grosses sociétés commerciales jusqu’à ce que le Seigneur nous le signifie de la manière appropriée, car cela ouvre un champ d’action terrible aux cupides, aux indolents et à ceux dont le cœur est corrompu, pour exploiter les innocents, les vertueux et les honnêtes.
Nous avons des raisons de croire que beaucoup de choses ont été introduites parmi les saints avant que Dieu ne leur ait annoncé que le moment était venu ; et bien que les principes et les plans aient pu être bons, néanmoins des hommes ambitieux ou, en d’autres termes, des hommes qui n’étaient pas entourés de l’esprit de piété, ont peut-être entrepris de manipuler des outils tranchants. Les enfants, vous le savez, aiment les outils alors qu’ils ne sont pas encore capables de les utiliser.
Mais le temps et l’expérience sont les seuls remèdes sûrs contre de tels maux. Il y a beaucoup d’instructeurs, mais peut-être pas beaucoup de pères. Des temps viennent ou Dieu désignera beaucoup de choses qui sont nécessaires au bien-être des saints ; mais le moment n’est pas encore venu, mais viendra dès qu’on leur aura fait de la place et qu’on sera prêts à les recevoir.
Recueillir les faux bruits
Et de plus, nous soumettons à votre considération qu'il serait opportun que tous les saints rassemblent des informations sur tous les faits, les souffrances et les mauvais traitements que leur a infligés la population de cet État ; et aussi sur tous les biens et sur le montant des dommages qui ont été subis, les outrages tant à la réputation qu'aux personnes, ainsi qu'aux biens fonciers ; et aussi les noms de toutes les personnes qui ont pris part à leurs oppressions, dans la mesure où ils peuvent s'en saisir et les trouver. Et l'on pourrait désigner un comité pour découvrir toutes ces choses et recueillir les déclarations et les attestations sous serment, et aussi pour réunir les publications diffamatoires qui sont en circulation, et toutes celles qui se trouvent dans les magazines et dans les encyclopédies et toutes les histoires diffamatoires qui sont publiées, qui sont écrites, et par qui, et présenter tout cet enchaînement de gredineries diaboliques et les actes abominables et meurtriers qui ont été pratiqués sur ce peuple, afin que non seulement nous les publiions au monde entier, mais que nous les présentions dans toute leur couleur ténébreuse et infernale aux chefs du gouvernement comme le dernier effort que notre Père céleste nous ordonne de faire avant que nous puissions pleinement et complètement réclamer cette promesse qui le fera sortir de sa cachette ; et aussi afin que la nation tout entière soit laissée sans excuse avant qu'il puisse envoyer le pouvoir de son bras puissant.
Un devoir vis-à-vis des femmes et des enfants
C'est un devoir impérieux que nous avons vis-à-vis de Dieu, des anges, parmi lesquels nous serons amenés à nous trouver, et aussi de nous-mêmes, de nos femmes et de nos enfants qui ont été courbés de chagrin, de tristesse et de souci sous la main exécrable du meurtre, de la tyrannie et de l'oppression, soutenue, poussée et maintenue par l'influence de cet esprit qui a si fortement rivé dans le cœur des enfants les croyances des pères, lesquels ont hérité de mensonges, qui a rempli le monde de confusion, est devenu de plus en plus fort et est maintenant la source même de toute corruption, et la terre entière gémit sous le poids de son iniquité.
C'est un joug de fer, c'est un lien puissant ; ce sont les menottes, les chaînes, les fers et les entraves mêmes de l'enfer.
C'est pourquoi, c'est un devoir impérieux que nous avons, non seulement vis-à-vis de nos femmes et de nos enfants, mais vis-à-vis des veuves et des orphelins, dont les maris et les pères ont été assassinés sous sa main de fer ; lesquels actes noirs et ténébreux suffisent à faire frémir l'enfer lui-même, à le rendre pâle et frappé d'effroi et à faire trembler et paralyser les mains du diable lui-même. Et c'est aussi un devoir impérieux que nous avons vis-à-vis de toute la génération montante et de tous ceux qui ont le cœur pur — car il y en a encore beaucoup sur la terre, parmi toutes les sectes, tous les partis et toutes les confessions, qui sont aveuglés par la tromperie des hommes et leur ruse dans les moyens de séduction et qui ne sont empêchés d'accéder à la vérité que parce qu'ils ne savent pas où la trouver — c'est donc un devoir impérieux que nous avons de consacrer toute notre vie à mettre au jour toutes les choses cachées des ténèbres que nous connaissons ; et elles sont réellement manifestées des cieux.
Il faut donc s'en occuper avec la plus grande diligence. Que nul ne les considère comme de petites choses, car beaucoup de choses qui ont trait aux saints, et qui sont encore dans l'avenir, en dépendent. Vous savez, frères, que pendant une tempête un très grand bateau tire très avantageusement parti du très petit gouvernail qui le maintient face au vent et aux vagues.
C'est pourquoi, frères tendrement aimés, faisons de bon gré tout ce qui est en notre pouvoir ; alors nous pourrons nous tenir là avec la plus grande assurance pour voir le salut de Dieu, et voir son bras se révéler.
Mise en garde contre les sociétés secrètes
Et de plus je voudrais encore vous faire remarquer qu’il ne convient pas d’organiser des groupes ou des compagnies, par alliance ou serments, par châtiments ou obligation du secret ; mais que notre expérience et nos souffrances passées dues à la méchanceté du Dr Avard suffisent et que notre alliance soit celle de l’Alliance éternelle contenue dans l’Écriture Sainte et les choses que Dieu nous a révélées. L’amitié pure est toujours affaiblie dès l’instant où vous entreprenez de la renforcer par des serments assortis de châtiments et par le secret.
Votre humble serviteur, vos humbles serviteurs ont l’intention de désapprouver dorénavant tout ce qui n’est pas en accord avec la plénitude de l’Évangile de Jésus-Christ et n’est pas d’une nature ouverte, franche et droite. Ils ne se tairont pas — comme ils l’ont fait dans le passé quand ils voient l’iniquité commencer à lever la tête — par peur des traîtres ou des conséquences qui en résulteront s’ils réprimandent ceux qui s’introduisent et se glissent furtivement à l’intérieur, afin d’obtenir quelque chose qui leur permettra de détruire le troupeau. Nous croyons que l’expérience passée des saints a été suffisante, que dorénavant ils seront toujours prêts à obéir à la vérité sans admirer les personnes par motif d’intérêt. Il faut que nous soyons conscients de ce genre de choses ; et nous devrions toujours être conscients des préjugés qui se présentent parfois d’une manière si étrange et cadrent si bien avec la nature humaine, à l’encontre de nos amis, de nos voisins et de nos frères du monde qui décident de ne pas être d’accord avec notre opinion en matière de foi. Notre religion est entre notre Dieu et nous. Leur religion est entre leur Dieu et eux.
Il y a un amour venant de Dieu qu’il faut manifester à l’égard de ceux de notre foi, qui marchent dans la droiture, qui est d’un genre bien particulier, mais il est sans préjugés ; il donne aussi de la perspective à l’esprit, ce qui nous permet de nous comporter avec une plus grande libéralité vis-à-vis de tous ceux qui ne sont pas de notre foi que celle qu’ils utilisent entre eux. Ces principes sont plus proches de l’Esprit de Dieu, parce qu’ils sont comme Dieu, ou divins.
Le principe de la liberté religieuse
Voici également un principe qui doit inévitablement nous préoccuper, ceci en commun avec tous les hommes, en ce qui concerne des choses telles que les gouvernements et les lois, et les règlements relatifs aux affaires civiles de la vie. Ce principe garantit à tous les partis, Églises et confessions et catégories de religion des droits égaux, cohérents et inaliénables ; ce sont des choses qui ont trait à cette vie ; c’est pourquoi cela intéresse tout le monde ; cela constitue nos responsabilités l’un vis-à-vis de l’autre dans le domaine des choses corruptibles, tandis que les précédents principes ne détruisent pas le dernier, mais nous lient avec plus de force les uns aux autres et nous donnent des responsabilités non seulement les uns vis-à-vis des autres, mais aussi vis-à-vis de Dieu. Nous disons donc que la Constitution des États-Unis est un étendard glorieux, est basée sur la sagesse de Dieu. C’est une bannière céleste ; elle est pour tous ceux qui ont la chance de goûter aux bienfaits de la liberté, comme l’ombre protectrice et les eaux rafraîchissantes d’un grand rocher dans une terre assoiffée et lasse. C’est comme un grand arbre sous les branches duquel les hommes venus de toutes parts peuvent être protégés des rayons brûlants du soleil. Nous, frères, nous sommes privés de la protection de ses merveilleux principes par la cruauté du cruel, par ceux qui ne recherchent que le temps présent, une pâture comme les animaux des champs, uniquement pour se satisfaire et oublient que les mormons, aussi bien que les presbytériens et ceux de toutes les autres catégories et espèces ont des droits égaux à prendre des fruits du grand arbre de notre liberté nationale. Mais bien que nous voyions ce que nous voyons, ressentions ce que nous ressentons et sachions ce que nous savons, néanmoins ce fruit n’est pas moins précieux ni moins délicieux à notre goût ; on ne peut pas nous sevrer du lait ni nous chasser du sein ; nous ne nierons pas non plus notre religion à cause de la main de l’oppression, mais nous tiendrons fermes jusqu’à la mort.
Nous disons que Dieu est vrai, que la Constitution des États-Unis est vraie, que la Bible est vraie, que le Livre de Mormon est vrai, que le Livre des Alliances est vrai, que le Christ est vrai, que le ministère d’anges envoyés de Dieu est vrai et que nous savons que nous avons dans le ciel un édifice qui est l’ouvrage de Dieu, une demeure éternelle qui n’a pas été faite de main d’homme ; une consolation que nos oppresseurs ne pourront pas ressentir lorsque le sort ou le destin posera sur eux sa main de fer comme il l’a posée sur nous. Maintenant nous le demandons : qu’est-ce que l’homme ? Souvenez-vous, frères, que le temps et le sort arrivent à tous les hommes. Nous poursuivrons nos réflexions dans notre prochaine lettre.
Nous, les soussignés, sommes vos amis sincères et vos frères dans les liens de l’Évangile éternel, prisonniers de Jésus-Christ, pour l’amour de l’Évangile et des saints. Nous prononçons les bénédictions du ciel sur la tête des saints qui cherchent à servir Dieu sans partage, au nom de Jésus-Christ. Amen.
Joseph Smith, fils
Hyrum Smith
Lyman Wight
Caleb Baldwin
Alexander McRae
— H. C. 3:289-305.
Instructions du prophète sur diverses doctrines
La foi vient de ce qu’on entend la parole de Dieu par le témoignage des serviteurs de Dieu ; ce témoignage s’accompagne toujours de l’esprit de prophétie et de révélation.
La repentance est une chose que l’on ne peut pas prendre à la légère tous les jours. La transgression quotidienne et le repentir quotidienne ne sont pas ce qui plaît aux yeux de Dieu.
Le baptême est une sainte ordonnance qui prépare à recevoir le Saint-Esprit ; c’est là le canal et la voie par lesquels sera administré le Saint-Esprit.
Le don du Saint-Esprit par l’imposition des mains ne peut se recevoir en vertu d’aucun autre principe que celui de la justice, car si l’on ne se soumet pas aux prémices, il est inutile, mais se retire.
Les langues ont été données dans le but de prêcher parmi ceux dont on ne comprend pas la langue, comme le jour de la Pentecôte, etc., et il n’est pas nécessaire que l’on enseigne particulièrement le don des langues à l’Église, car quiconque a le Saint-Esprit peut parler des choses de Dieu dans sa propre langue aussi bien que parler dans une autre ; car la foi ne vient pas des signes, mais de ce que l’on entend la parole de Dieu.
Les doctrines de la résurrection et de l’élection
Il est nécessaire de prêcher, parmi les premiers principes de l’Évangile de Jésus-Christ, les doctrines de la résurrection des morts et du jugement éternel.
La doctrine de l’Élection. Pierre nous exhorte à affermir notre vocation et notre élection. C’est là le pouvoir de scellement dont parle Paul ailleurs.
« 13. En lui vous aussi, après avoir entendu la parole de la vérité, l’Évangile de votre salut, en lui vous avez cru et vous avez été scellés du Saint-Esprit qui avait été promis,
« 14. Lequel est un gage de notre héritage, pour la rédemption de ceux que Dieu s’est acquis, à la louange de sa gloire. » — Éphésiens, chapitre un.
Ce principe devrait être enseigné (au moment voulu), car Dieu n’a rien révélé à Joseph qu’il ne révélera aux Douze, et même le moindre des saints peut tout savoir aussi vite qu’il est capable de le supporter, car le jour viendra où aucun n’enseignera plus son concitoyen, en disant : Connais le Seigneur ! Car tous (ceux qui resteront) le connaîtront, depuis le plus petit jusqu’au plus grand d’entre eux. Comment cela se fera-t-il ? Cela se fera par ce pouvoir de scellement et par l’autre Consolateur dont il est parlé, qui sera manifesté par révélation.
Les deux Consolateurs
Il y a deux Consolateurs qui sont mentionnés. L’un est le Saint-Esprit, celui-là même qui fut donné le jour de la Pentecôte, et que tous les saints reçoivent après la foi, le repentir et le baptême. Ce premier Consolateur ou Saint-Esprit n’a pas d’autre effet que l’intelligence pure. Il est plus puissant à élargir l’esprit, à illuminer l’intelligence et à remplir de connaissance présente l’intellect d’un homme qui est de la postérité littérale d’Abraham, que de quelqu’un qui est Gentil, même si cela n’a pas la moitié autant d’effet visible sur le corps ; car lorsque le Saint-Esprit tombe sur quelqu’un de la postérité littérale d’Abraham, il est calme et serein ; et son âme et son corps tout entiers sont seulement animés par l’esprit pur de l’intelligence ; tandis que l’effet du Saint-Esprit sur un Gentil est de purifier le vieux sang et de faire de lui un membre véritable de la postérité d’Abraham. Celui qui n’a rien du sang d’Abraham (par nature) doit recevoir une création nouvelle du Saint-Esprit. Dans ce cas, l’effet sur le corps peut être plus puissant et être visible à l’œil que sur un Israélite, tandis que l’Israélite pourrait au départ être loin en avant sur le Gentil en intelligence pure.
Le deuxième Consolateur
L’autre Consolateur dont il est parlé est l’objet d’un grand intérêt et il n’y en a peut-être que peu dans notre génération qui le comprennent. Lorsqu’une personne a foi au Christ, se repent de ses péchés, est baptisée pour la rémission de ses péchés et reçoit le Saint-Esprit (par l’imposition des mains), ce qui est le premier Consolateur, qu’elle continue à s’humilier devant Dieu, ayant faim et soif de justice, et vivant selon toute parole de Dieu, et le Seigneur lui dira bientôt : Mon fils, tu seras exalté. Lorsque le Seigneur l’aura totalement mis à l’épreuve et constatera que l’homme est décidé à le servir à tout prix, alors l’homme verra affermies sa vocation et son élection, alors il aura le droit sacré de recevoir l’autre Consolateur que le Seigneur a promis aux saints comme le rapporte le témoignage de saint Jean, au quatorzième chapitre, du douzième au vingt-septième versets.
Notez les versets 16, 17, 18, 21, 23 :
« 16. Et moi, je prierai le Père, et il vous donnera un autre Consolateur, afin qu’il demeure éternellement avec vous,
« 17. L’Esprit de vérité, que le monde ne peut recevoir, parce qu’il ne le voit point, et ne le connaît point ; mais vous, vous le connaissez, car il demeure avec vous, et il sera en vous.
« 18. Je ne vous laisserai pas orphelins. Je viendrai à vous...
« 21. Celui qui aime mes commandements et qui les garde, c’est celui qui m’aime ; et celui qui m’aime sera aimé de mon Père, je l’aimerai, et je me ferai connaître à lui.
« 23. Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole, et mon Père l’aimera ; nous viendrons à lui, et nous ferons notre demeure chez lui. »
Or quel est cet autre Consolateur ? Ce n’est ni plus ni moins que le Seigneur Jésus-Christ lui-même ; et c’est cela le fond de l’affaire : que quand quelqu’un reçoit ce dernier Consolateur, il aura la personne de Jésus-Christ pour s’occuper de lui, ou lui apparaître de temps en temps, et il lui manifestera même le Père, et ils feront leur demeure chez lui, les visions des cieux lui seront ouvertes, le Seigneur l’instruira face à face et il pourra avoir la connaissance parfaite des mystères du royaume de Dieu ; et tels sont l’état et le lieu auxquels arrivaient les saints d’autrefois lorsqu’ils avaient d’aussi merveilleuses visions : Ésaïe, Ézéchiel, Jean sur l’île de Patmos, saint Paul dans les trois cieux, et tous les saints qui étaient en communion avec l’assemblée générale et l’Église du Premier-né.
L’Esprit de révélation
L’Esprit de révélation est lié à ces bénédictions. On peut en profiter en faisant attention au premier signe de l’Esprit de révélation ; par exemple, lorsque vous sentez l’intelligence pure couler en vous, elle peut vous donner des inspirations soudaines, de sorte qu’en le remarquant vous pouvez le voir s’accomplir le même jour ou bientôt ; (c’est-à-dire) les choses qui ont été présentées à votre esprit par l’Esprit de Dieu se réaliseront, et ainsi en apprenant l’Esprit de Dieu et en le comprenant, vous pouvez progresser dans le principe de la révélation jusqu’à ce que vous deveniez parfaits en Christ Jésus.
L’évangéliste
L’évangéliste est un patriarche, c’est-à-dire l’aîné du sang de Joseph ou de la postérité d’Abraham. Partout où l’Église du Christ est établie sur la terre, il doit y avoir un patriarche pour le bénéfice de la postérité des saints, comme il en fut de Jacob qui donna sa bénédiction patriarcale à ses fils, etc. (27 juin 1839). — H. C. 3:379-381.
Discours du prophète aux Douze
L’après-midi du mardi 2 juillet 1839, le prophète se réunit avec les apôtres et quelques-uns des soixante-dix qui, conformément à la révélation du Seigneur, étaient sur le point de partir en mission en Grande-Bretagne, et leur donna des instructions. Il écrivit un résumé de son discours dans son journal et nous le reproduisons ici en entier tel qu’il est donné dans l’Histoire de l’Église.
Prenez garde à l’orgueil
Utilisez constamment les principes de la miséricorde, et soyez prêts à pardonner à votre frère au premier signe de repentance et de disposition à demander pardon ; et si nous allions jusqu’à pardonner à notre frère ou à notre ennemi avant qu’il ne le demande, notre Père céleste serait tout aussi miséricordieux à notre égard...
Et nous devrions aussi être disposés à nous repentir de tous nos péchés et à les confesser sans rien cacher ; et que les Douze soient humbles et pas hautains, prennent garde à l’orgueil et ne cherchent pas à se dépasser mutuellement, mais agissent pour le bien l’un de l’autre, utilisant mutuellement leurs noms en des termes honorables dans leurs prières devant le Seigneur et devant leurs semblables, ne médisent pas et ne dévorent pas leurs frères. Pourquoi l’homme ne veut-il pas apprendre la sagesse par le précepte et par l’exemple en cette époque tardive du monde, alors que nous avons une telle nuée de témoins et d’exemples devant nous sans être obligés d’apprendre tout ce que nous savons par triste expérience. Les nouveaux qui sont choisis pour prendre la place de ceux qui sont tombés du Collège des Douze doivent-ils commencer à s’enfler d’orgueil jusqu’à ce qu’ils deviennent tellement hautains qu’ils trébuchent et que leur chute ne soit grande et qu’ils aillent se vautrer dans la boue, la fange et les ténèbres, comme Judas, jusqu’aux tourments de Satan, comme l’ont fait plusieurs des Douze, ou apprendront-ils la sagesse et en auront-ils ? Ô Dieu ! Donne-leur de la sagesse, et garde-les humbles, je t’en prie.
Lorsque les Douze ou tout autre témoin de Jésus-Christ se tiennent devant les assemblées de la terre et qu’ils prêchent avec le pouvoir et la manifestation du Saint-Esprit et que les gens sont étonnés et confondus devant la doctrine et disent : « Que cet homme a prêché un discours puissant, un merveilleux sermon », que cet homme ou ces hommes veillent à ne pas s’en attribuer la gloire, mais fassent attention à être humbles et à en attribuer l’éloge et la gloire à Dieu et à l’Agneau ; car c’est par le pouvoir de la Sainte Prêtrise et du Saint-Esprit qu’ils ont le pouvoir de parler de cette façon. Qu’es-tu, ô homme, si ce n’est de la poussière ? Et de qui reçois-tu ton pouvoir et tes bénédictions, si ce n’est de Dieu ?
Pas envoyés pour être instruits
Ensuite, ô Douze ! Faites attention à cette clef, et ayez de la sagesse pour l’amour du Christ et pour votre propre âme. Vous n’êtes pas envoyés au dehors pour être instruits, mais pour enseigner. Que votre parole soit toujours accompagnée de grâce. Soyez sobres, veillez. Souvenez-vous que c’est un jour d’avertissement, et pas le moment de faire de longs discours. Agissez avec honnêteté devant Dieu et devant les hommes. Prenez garde aux sophismes des Gentils, comme par exemple vous incliner bien bas devant des hommes en qui vous n’avez aucune confiance. Soyez honnêtes, ouverts et francs dans toutes vos relations avec l’humanité.
Ne trahissez pas les frères
Ô Douze ! Et tous les saints ! Profitez de cette clef importante : que dans toutes vos épreuves, vos ennuis, vos tentations, vos afflictions, vos liens, vos emprisonnements et la mort, vous veilliez à ne pas trahir le ciel, à ne pas trahir Jésus-Christ, à ne pas trahir vos frères, à ne pas trahir les révélations de Dieu, qu’elles soient dans la Bible, dans le Livre de Mormon ou dans les Doctrine et Alliances, ou toute autre parole de Dieu qui ait jamais été ou sera jamais donnée et révélée à l’homme dans ce monde ou dans celui qui est à venir. Oui, autant que vous vous débattiez et que vous piétiniez, veillez à ne pas faire ceci, de peur que le sang de pauvres innocents ne se trouve sur les pans de votre habit et que vous n’alliez en enfer. Tous les autres péchés ne peuvent se comparer au péché contre le Saint-Esprit et au fait de se révéler traître à l’égard des frères. Nous pourrons toujours savoir par ce signe que nous courons le risque d’être conduits à la chute et à l’apostasie lorsque nous cédons au diable de telle manière que nous négligeons la première doctrine connue, mais quoi que vous fassiez, ne trahissez pas votre ami.
Une clef des mystères
Je vais vous donner une des clefs des mystères du royaume. C’est un principe éternel qui existe de toute éternité auprès de Dieu : celui qui se dresse pour condamner les autres, critiquant l’Église, disant qu’ils sont hors du chemin, alors que lui-même est juste, sachez avec certitude que cet homme est sur la grand-route de l’apostasie ; et s’il ne se repent pas, il apostasiera, aussi vrai que Dieu vit. Le principe est aussi correct que celui que Jésus a avancé quand il a dit que celui qui cherche un signe est adultère ; et ce principe est éternel, immuable et ferme comme les piliers du ciel car chaque fois que vous voyez un homme rechercher un signe, vous pouvez être sûrs que c’est un adultère (2 juillet 1839). — H. C. 3:383-385.
Déclaration du prophète sur la prêtrise
La prêtrise fut donnée en premier lieu à Adam ; il reçut la Première Présidence et en détient les clefs de génération en génération. Il l’obtint lors de la création, avant que le monde fût formé, comme nous le voyons dans Genèse 1:26, 27, 28. Il reçut la domination sur tous les êtres vivants. Il est Michel, l’archange, dont parlent les Écritures. Elle fut ensuite donnée à Noé, qui est Gabriel, et qui suit immédiatement Adam dans l’autorité de la prêtrise ; il fut appelé par Dieu à cet office, et il fut le père de tous les vivants à son époque et c’est à lui que fut donnée la domination. Ces hommes détinrent les clefs d’abord sur la terre et ensuite dans le ciel.
La prêtrise éternelle
La prêtrise est un principe éternel ; elle a existé avec Dieu de toute éternité et existera à toute éternité, sans commencement de jours ni fin d’années. Les clefs doivent être amenées du ciel chaque fois que l’Évangile est envoyé. Lorsqu’elles sont révélées du ciel, c’est par l’autorité d’Adam.
Adam, l’homme le plus ancien
Daniel, en son chapitre sept, parle de l’Ancien des jours ; il entend par là l’homme le plus ancien, notre père Adam, Michel : il réunira ses enfants et tiendra un conseil avec eux pour les préparer pour la venue du Fils de l’homme. Il (Adam) est le père de la famille humaine et préside sur les esprits de tous les hommes, et tous ceux qui ont eu les clefs doivent se tenir devant lui dans ce grand conseil. Ceci peut se produire avant que certains d’entre nous quittent cette vie. Le Fils de l’Homme se tient devant lui et la gloire et la domination lui sont données. Adam remet son intendance au Christ, ce qui lui fut remis comme détenteur des clefs de l’univers, mais conserve sa place de chef de la famille humaine.
L’esprit de l’homme
L’esprit de l’homme n’est pas un être créé [1] ; il a existé de toute éternité et existera à toute éternité. Ce qui est créé ne peut être éternel ; et la terre, l’eau, etc., ont existé de toute éternité dans un état élémentaire. Notre Sauveur parle des enfants et dit : Leurs anges voient continuellement la face de mon Père. Le Père convoqua tous les esprits lors de la création de l’homme et les organisa. Il (Adam) est à la tête, et il lui fut dit de multiplier. Les clefs lui furent tout d’abord données, et par lui à d’autres. Il devra rendre compte de son intendance et eux à lui.
Les clefs données à Pierre, Jacques et Jean
La prêtrise est éternelle. Le Sauveur, Moïse et Élie donnèrent les clefs à Pierre, Jacques et Jean, lorsqu’ils furent transfigurés devant lui. La prêtrise est éternelle, elle est sans commencement de jours ou fin d’années, sans père, sans mère, etc. S’il n’y a pas de changement d’ordonnances, il n’y a pas de changement de prêtrise. Partout où sont administrées les ordonnances de l’Évangile, là se trouve la prêtrise.
Le lignage de la prêtrise
Comment sommes-nous arrivés à détenir la prêtrise dans les derniers jours ? Elle est descendue jusqu’à nous en succession régulière. Pierre, Jacques et Jean la reçurent et la donnèrent à d’autres. Le Christ est le Grand-Prêtre Suprême, puis vient Adam. Paul dit que l’Église s’est approchée des myriades qui forment le chœur des anges — du Juge qui est le Dieu de tous — des esprits des justes parvenus à la perfection, de Jésus qui est le Médiateur de la Nouvelle Alliance (Hébreux 12:22-24).
J’ai vu Adam dans la vallée d’Adam-ondi-Ahman. Il réunit ses enfants et les bénit en leur donnant une bénédiction patriarcale. Le Seigneur apparut au milieu d’eux et il (Adam) les bénit tous, et il prédit ce qui leur arriverait jusqu’à la dernière génération.
C’est pour cela qu’Adam bénit sa postérité ; il voulait l’amener en la présence de Dieu. Ils attendaient une cité, etc. [« dont Dieu est l’architecte et le constructeur » (Hébr. 11:10)]. Moïse chercha à amener les enfants d’Israël en la présence de Dieu par le pouvoir de la prêtrise, mais il ne le put. Dans les premiers temps du monde, ils essayèrent d’établir la même chose ; et des Élies furent suscités qui essayèrent ces gloires mêmes, mais ne les obtinrent pas ; mais ils prophétisèrent qu’un jour viendrait où cette gloire serait révélée. Paul parla de la dispensation de la plénitude des temps où Dieu réunirait toutes choses, etc. ; et ces hommes à qui ces clefs ont été données devront être là ; afin qu’ils ne parviennent pas sans nous à la perfection. Ces hommes sont au ciel, mais leurs enfants sont sur la terre. Leurs entrailles aspirent après nous. Dieu envoie pour cette raison des hommes sur la terre. « Le Fils de l’Homme enverra ses anges, qui arracheront de son royaume tous les scandales et ceux qui commettent l’iniquité » (Mt. 13:41). Tous ces personnages revêtus d’autorité descendront et s’uniront pour réaliser cette œuvre.
Nous ne pouvons être parfaits sans nos morts.
Le royaume des cieux est semblable à un grain de sénevé. Le grain de sénevé est petit, mais produit un grand arbre, et les oiseaux viennent habiter dans les branches. Les oiseaux sont les anges. Ainsi les anges descendent, s’unissent pour rassembler leurs enfants et les rassemblent. Nous ne pouvons être rendus parfaits sans eux, ni eux sans nous ; lorsque cela sera fait, le Fils de l’Homme descendra, l’Ancien des jours siégera ; nous pourrons nous approcher des myriades qui forment le chœur des anges, communier avec eux et recevoir des instructions de leur part. Paul a parlé des travaux de Moïse, a parlé du baptême des enfants d’Israël (1 Co. 10:1-4). Il savait cela, il savait que toutes les ordonnances et toutes les bénédictions étaient dans l’Église. Paul avait ces choses-là, et nous pouvons faire en sorte que les oiseaux du ciel habitent dans les branches, etc.
La « corne » fit la guerre aux saints et les vainquit, jusqu’à la venue de l’Ancien des jours ; l’Ancien des jours donna droit aux saints du Très-Haut, et le temps arriva où les saints furent en possession du royaume. Ceci ne fait pas seulement de nous des ministres ici, mais dans l’éternité.
Pas de salut sans la révélation
Le salut ne peut se produire sans la révélation ; il est vain d’exercer un ministère sans elle. Personne n’est ministre de Jésus-Christ sans être un prophète. Nul ne peut être ministre de Jésus-Christ s’il n’a le témoignage de Jésus ; et cela c’est l’esprit de la prophétie. Chaque fois que le salut a été administré, cela a été par témoignage. Les enfants du temps présent témoignent du ciel et de l’enfer, et n’ont jamais vu ni l’un ni l’autre ; et je dirai que personne ne sait ces choses sans cela.
Les signes de la Seconde Venue ont commencé
Les hommes professent prophétiser. Je vais prophétiser que les signes de la venue du Fils de l’Homme ont déjà commencé. Un fléau après l’autre apportera la dévastation. Nous aurons bientôt la guerre et l’effusion de sang. La lune se transformera en sang. Je témoigne de cela et de ce que la venue du Fils de l’Homme est proche et même à notre porte. Si notre âme et notre corps n’aspirent pas à la venue du Fils de l’Homme, et si, après notre mort nous n’y aspirons pas, etc., nous serons parmi ceux qui diront aux rochers de tomber sur eux.
Le cœur des enfants sera ramené vers les pères
Il faudra que le cœur des enfants soit ramené vers les pères, et les pères vers les enfants, vivants ou morts, pour les préparer pour la venue du Fils de l’Homme. Si Élie ne venait pas, la terre entière serait frappée.
Il y aura çà et là un pieu [de Sion] pour le rassemblement des saints. Certains ont peut-être crié à la paix, mais les saints et le monde auront dorénavant peu de paix. Que ceci ne nous empêche pas d’aller vers les pieux ; car Dieu nous a dit de fuir, sans traîner, sinon nous serons dispersés, un ici, l’autre là. Là-bas vos enfants seront bénis et vous, vous serez au milieu d’amis où vous pourrez être bénis. Le filet de l’Évangile en rassemble de toutes sortes.
Je prophétise que celui qui s’attarde après avoir l’occasion de partir sera affligé par le diable. Les guerres sont proches ; nous ne devons pas tarder, mais il n’est pas requis de nous que nous fassions des sacrifices. Nous devrions avoir comme but principal l’édification de Sion. Quand les guerres viendront, nous devrons fuir à Sion. Le cri est : dépêchons-nous ! La dernière révélation dit : Vous n’aurez pas le temps de parcourir la terre que ces choses n’arrivent. Cela viendra comme le choléra, la guerre, les incendies et les tremblements de terre, un fléau après l’autre, etc., jusqu’à ce que vienne l’Ancien des jours, et alors droit sera donné aux saints.
Pas de paix si ce n’est en Sion
Quoi que l’on ait pu vous dire sur moi ou sur Kirtland, n’y prêtez pas attention ; car si c’est un lieu de refuge, le diable fera ses plus grands efforts pour prendre les saints au piège. Vous devez vous familiariser avec ces hommes qui, comme Daniel, prient trois fois par jour tournés vers la Maison du Seigneur. Tournez les yeux vers la présidence et recevez des instructions. Quiconque a peur, est cupide, etc., sera pris au filet. Le moment viendra bientôt où personne n’aura la paix si ce n’est en Sion et dans ses pieux.
J’ai vu des hommes pourchasser leurs propres fils pour leur ôter la vie, frère assassiner frère, des femmes tuer leurs propres filles et des filles chercher à tuer leurs mères. J’ai vu les armées rangées contre des armées. J’ai vu le sang, la dévastation, les incendies, etc. Le Fils de l’Homme a dit que la mère sera contre la fille et la fille contre la mère, etc. Tout cela est proche. Ils suivront les saints de Dieu de ville en ville. Satan fera rage et l’esprit du diable est maintenant en fureur. Je ne sais pas dans combien de temps tout cela se produira ; mais quand je les vois, vais-je crier à la paix ? Non ; j’élèverai la voix et en témoignerai. Combien de temps aurez-vous de bonnes récoltes et la famine sera-t-elle retardée, je n’en sais rien ; lorsque les feuilles poussent sur le figuier, vous connaissez que l’été est proche.
Éprouver les esprits
Nous pouvons espérer les anges et recevoir leur ministère, mais nous devons éprouver les esprits et les mettre à l’épreuve, car il arrive souvent que les hommes commettent une erreur à cet égard. Dieu a prévu que lorsqu’il a communiqué, il ne faut accepter comme vision que ce que vous voyez de vos yeux ou entendez de vos oreilles. Quand vous avez une vision, priez pour en avoir l’interprétation ; si vous ne l’obtenez pas, n’en parlez pas ; vous devez être certains à cet égard. Une vision ouverte manifestera ce qui est le plus important. Des esprits menteurs parcourent la terre. Il y aura de grandes manifestations d’esprit, tant fausses que vraies.
Les anges n’ont pas d’ailes
C’est par l’Esprit de Dieu, par l’intermédiaire des ordonnances, qu’on naît de nouveau. Un ange de Dieu n’a jamais d’ailes. Il y en a qui diront qu’ils ont vu un esprit, qu’il leur a donné la main, mais qu’ils ne l’ont pas touchée. C’est un mensonge. Tout d’abord, c’est contraire aux plans de Dieu ; un esprit ne peut venir qu’en gloire ; un ange a chair et os, nous ne voyons pas sa gloire. Le diable peut apparaître sous forme d’un ange de lumière. Demandez à Dieu de le révéler ; si c’est du diable, il fuira d’auprès de vous ; s’il est de Dieu, il se manifestera ou veillera à ce que ce soit manifeste. Nous pouvons aller à Jésus et le lui demander ; il sera au courant ; s’il vient un petit enfant, il s’adaptera au langage et à la capacité d’un petit enfant.
Ce ne sont pas tous les esprits, toutes les visions ou tous les chants qui sont de Dieu. Le diable est un orateur, il est puissant, il a emporté notre Sauveur sur le haut du temple, il l’a fait rester quarante jours dans le désert. Le don de discernement des esprits sera donné à l’Ancien qui préside. Priez pour lui, pour qu’il ait ce don. Ne parlez pas avec le don des langues sans le comprendre, ou sans interprétation. Le diable peut parler en langues, l’adversaire viendra avec son œuvre ; il peut tenter toutes les sortes de gens, il peut parler en anglais ou en hollandais. Que personne ne parle en langues sans interpréter, si ce n’est avec le consentement de celui qui est mis pour présider. Alors il peut discerner ou interpréter, ou un autre peut le faire. Recherchons la gloire d’Abraham, de Noé, d’Adam, des apôtres ; soyons en communion avec ces choses [ayons-en la connaissance], et alors nous serons parmi eux lorsque le Christ viendra (2 juillet 1839). — H. C. 3:385-392.
Les saints n’échapperont pas aux jugements
J’ai parlé et expliqué l’inutilité de prêcher au monde concernant de grands jugements, mais plutôt de prêcher l’Évangile tout simple. J’ai expliqué ce qui concernait la venue du Fils de l’Homme et aussi que c’est une fausse idée que de croire que les saints échapperont à tous les jugements pendant que les méchants souffrent ; car toute chair est sujette à la souffrance et « les saints auront aussi du mal à échapper » ; néanmoins beaucoup de saints échapperont, car le juste vivra par la foi ; néanmoins beaucoup de justes seront la proie de la maladie, des fléaux, etc., en raison de la faiblesse de la chair, et cependant seront sauvés dans le royaume de Dieu. De sorte que c’est un principe impie que de dire qu’un tel et un tel ont transgressé puisqu’ils sont la proie de la maladie ou de la mort, car toute chair est sujette à la mort ; et le Sauveur a dit : « Ne jugez point, afin que vous ne soyez point jugés » (29 septembre 1839). — H. C. 4:11.
Lettre du prophète aux frères Hyde et Page : une mission en Palestine est envisagée
Nauvoo, comté de Hancock (Illinois)
Le 14 mai 1840
À Orson Hyde et John E. Page :
Chers frères, je suis heureux d’apprendre par votre lettre que votre mission devient « de plus en plus vaste ». C’est une mission grande et importante, une mission qui vaut la peine que les intelligences qui entourent le trône de Jéhovah s’y appliquent. Bien qu’elle paraisse grande pour le moment, cependant vous ne faites que commencer de prendre conscience de la grandeur, de l’étendue et de la gloire de cette mission. S’il y a quelque chose qui soit de nature à intéresser l’esprit des saints, à éveiller en eux les sentiments les plus raffinés et à les éveiller à l’entreprise et à l’effort, assurément ce sont les grandes et précieuses promesses que notre Père céleste a faites aux enfants d’Abraham ; et ceux qui s’occupent à rechercher les exilés d’Israël et les dispersés de Juda ne peuvent manquer de jouir de l’Esprit du Seigneur et de voir les plus grandes bénédictions du ciel reposer en effusions copieuses sur eux.
Une bénédiction pour le peuple de l’alliance
Frères, vous êtes sur le chemin de la renommée éternelle et de la gloire immortelle ; et étant donné que vous éprouvez de l’intérêt pour le peuple de l’alliance du Seigneur, le Dieu de leurs pères vous bénira. Ne vous laissez pas décourager par la grandeur de l’œuvre ; soyez seulement humbles et fidèles, et puis vous pourrez dire : « Qui es-tu, grande montagne, devant Zorobabel ? Tu seras aplanie. » Celui qui dispersa Israël a promis de le rassembler ; c’est pourquoi étant donné que vous allez être les instruments de cette grande œuvre, il vous dotera de pouvoir, de sagesse, de puissance et d’intelligence, et de toutes les qualifications nécessaires, tandis que votre esprit s’ouvrira de plus en plus, jusqu’à ce que vous puissiez englober la terre et les cieux, pour avancer dans l’éternité et contempler les actes puissants de Jéhovah dans toute leur variété et toute leur gloire.
La publication de livres
En réponse à vos questions concernant la traduction et la publication du Livre de Mormon, du livre de cantiques, de l’histoire de l’Église, etc., je dirai que je les approuve totalement et donne mon consentement, sauf pour le livre des cantiques, étant donné qu’une nouvelle édition, contenant une plus grande diversité de cantiques, sera bientôt publiée ou imprimée ici, livre qui sera, je pense, un ouvrage officiel. Dès qu’il sera publié, je vous en ferai envoyer, et vous pourrez les faire traduire et imprimer dans toutes les langues que vous voulez.
Si nous ne sommes pas à même de vous en envoyer, et s’il y a une grande demande de livres de cantiques là où vous vous trouvez, je ne verrai aucune objection à ce que vous publiiez le livre actuel. Si vous publiez le Livre de Mormon, les Doctrine et Alliances ou le livre de cantiques, je souhaite que vous en assuriez les droits d’auteur en mon nom.
Pour ce qui est de la publication de tout autre livre, soit original, soit ceux qui ont déjà été publiés, vous vous laisserez guider par les circonstances. Si vous pensez qu’il est nécessaire de le faire, je n’y verrai aucune objection. Il sera bon que vous veilliez à la clarté et à la simplicité dans tout ce que vous publiez, « car mon âme prend plaisir à être claire. »
Le devoir des soixante-dix
Je suis très heureux de l’esprit de votre lettre, et soyez assurés, chers frères, de ma cordiale collaboration et de mes prières pour votre bien-être et votre succès. En réponse à votre question d’une précédente lettre concernant le devoir des soixante-dix dans l’administration des Églises, etc., je dis que les devoirs des soixante-dix sont plus particulièrement de prêcher l’Évangile et d’édifier des Églises plutôt que de les administrer, qu’un grand prêtre peut les prendre en charge. Si un grand prêtre néglige son devoir et égare ou laisse égarer l’Église, la laisse s’écarter des ordonnances du Seigneur, alors il est du devoir d’un des soixante-dix, agissant sous la direction spéciale des Douze, étant dûment chargé par eux de leur autorité déléguée, d’aller vers l’Église, et si cela convient à la majorité des membres de ladite Église, de se mettre en devoir de l’administrer et la mettre en ordre ; sinon il ne peut avoir aucune autorité d’agir.
Joseph Smith, fils
— H. C. 4:128-129.
Procès devant le grand conseil
Samedi 11 juillet 1840. Le grand conseil s’est réuni dans mon bureau et je lui ai enseigné des principes relatifs à ses devoirs en tant que conseil, et pour qu’il soit guidé par eux à l’avenir, j’ai ordonné que cela soit enregistré comme suit : « Que le conseil ne peut juger d’aucun cas sans que les deux parties ne soient présentes ou n’aient eu l’occasion d’être présentes ; il ne doit pas non plus écouter la plainte d’une des parties avant que son cas ne soit amené en jugement, ni tolérer que la réputation de qui que ce soit ne soit mise à nu devant le grand conseil sans que la personne ne soit présente et ne soit prête à se défendre ; que l’esprit des conseillers ne doit pas avoir de préjugés favorables ou défavorables à l’égard de toute personne sur le cas de laquelle ils peuvent être appelés à statuer » (11 juillet 1840). — H. C. 4:154.
Lettre du prophète à William W. Phelps, saluant son retour dans l’Église
Nauvoo, comté de Hancock (Illinois)
Le 22 juillet 1840
Cher frère Phelps — Je dois dire que c’est avec des sentiments peu ordinaires que je m’efforce de vous écrire quelques lignes en réponse à votre lettre du 29 écoulé ; en même temps je me réjouis de l’occasion qui m’est donnée.
Vous pouvez vous rendre compte dans une certaine mesure de ce qu’ont été mes sentiments, aussi bien que ceux de frère Rigdon et de frère Hyrum, lorsque nous avons lu votre lettre : vraiment notre cœur a fondu de tendresse et de compassion lorsque nous avons pris connaissance de vos résolutions. Je peux vous assurer que je me sens disposé à décider de votre cas d’une manière qui rencontrera l’approbation de Jéhovah (dont je suis le serviteur), et conformément aux principes de la vérité et de la justice qui ont été révélés ; et étant donné que la longanimité, la patience et la miséricorde ont toujours caractérisé les rapports de notre Père céleste envers ceux qui sont humbles et pénitents, je me sens disposé à copier son exemple, à chérir les mêmes principes et, ce faisant, à être un sauveur de mes semblables.
Il est vrai que nous avons beaucoup souffert de votre comportement : la coupe de fiel, déjà suffisamment pleine à boire pour des mortels a vraiment été remplie à déborder lorsque vous vous êtes tourné contre nous. Vous, notre confident et notre ami, vous avec qui nous avions éprouvé beaucoup de périodes de rafraîchissement de la part du Seigneur, « ce n’est pas un ennemi qui nous outrage, nous le supporterions ». « Le jour où tu te tenais en face de lui, le jour où des étrangers emmenaient captive son armée, où des étrangers entraient dans ses portes, et jetaient le sort sur [Far West], toi aussi tu étais comme l’un d’eux. Tu n’aurais pas dû repaître ta vue du jour de ton frère, du jour de son malheur, tu n’aurais pas non plus dû ouvrir une grande bouche au jour de la détresse. »
Cependant la coupe a été bue, la volonté de notre Père a été faite et nous sommes toujours vivants, chose pour laquelle nous remercions le Seigneur. Et ayant été délivrés des mains d’hommes méchants par la miséricorde de notre Dieu, nous disons que vous avez la possibilité d’être délivré des puissances de l’Adversaire, d’être amené dans la liberté des enfants bien-aimés de Dieu et de reprendre votre place parmi les saints du Dieu Très-Haut et, par la diligence, l’humilité et l’amour sincère, vous recommander à notre Dieu et à votre Dieu et à l’Église de Jésus-Christ.
Croyant que votre confession est réelle et votre repentance sincère, je serai heureux de vous donner de nouveau la main droite de l’amitié et de me réjouir du retour du prodigue.
Votre lettre a été lue dimanche dernier aux saints et nous leur avons demandé ce qu’ils en pensaient ; il a été unanimement résolu que W. W. Phelps soit accepté dans la communion des saints.
« Viens, cher frère, puisque la guerre a pris fin. Amis au début, nous sommes amis enfin. »
Toujours vôtre,
Joseph Smith, fils
— H. C. 4:162-164.
Réflexions sur la prêtrise faites à la conférence du 5 octobre 1840
La Prêtrise de Melchisédek détient toute autorité
Pour traiter du sujet de la prêtrise, si important pour notre génération aussi bien que pour toutes les générations successives, je vais suivre le sujet aussi loin que je le peux à partir des Ancien et Nouveau Testaments.
Les Écritures parlent de deux prêtrises, à savoir celle de Melchisédek et celle d’Aaron ou lévitique. Bien qu’il y ait deux prêtrises, néanmoins la Prêtrise de Melchisédek englobe la Prêtrise d’Aaron ou lévitique, et est la direction suprême et détient la plus haute autorité relative à la prêtrise — les clefs du royaume de Dieu à toutes les époques du monde — jusqu’à la dernière postérité sur la terre, et elle est le canal par lequel sont révélés du ciel toute connaissance, toute doctrine, le plan de salut et tout ce qui est important.
Elle fut instituée avant « la fondation de la terre, avant que les étoiles du matin n’eussent éclaté en chants d’allégresse, et que les fils de Dieu n’eussent poussé des cris de joie », et c’est la prêtrise la plus haute et la plus sainte, elle est selon l’ordre du Fils de Dieu, et toutes les autres prêtrises ne sont que des parties, des ramifications, des pouvoirs et des bénédictions appartenant à celle-ci, et sont détenues, gérées et dirigées par elle. C’est le canal par lequel le Tout-Puissant a commencé à révéler sa gloire au commencement de la création de cette terre, par lequel il a continué à se révéler aux enfants des hommes jusqu’à présent, et par lequel il fera connaître ses desseins jusqu’à la fin des temps.
Adam le premier homme
À commencer par Adam, qui fut le premier homme [2], dont il est dit dans Daniel qu’il est « l’Ancien des jours » ou en d’autres termes le premier et le plus vieux de tous, le tout grand ancêtre dont il est dit ailleurs qu’il est Michel, parce qu’il fut le premier et le père de tous, non seulement par le lignage, mais le premier à détenir les bénédictions spirituelles, à qui il fut révélé le plan des ordonnances pour le salut de sa postérité jusqu’à la fin, et à qui le Christ fut pour la première fois révélé, par l’entremise de qui le Christ a été révélé du ciel et continuera dorénavant à être révélé. Adam détient les clefs de la dispensation de la plénitude des temps ; c’est-à-dire que les dispensations de tous les temps ont été et seront révélées par son intermédiaire depuis le commencement jusqu’au Christ, et du Christ jusqu’à la fin des dispensations qui seront révélées. « Nous faisant connaître le mystère de sa volonté, selon le bienveillant dessein qu’il avait formé en lui-même, pour le mettre à exécution lorsque les temps seraient accomplis, de réunir toutes choses en Christ, celles qui sont dans les cieux et celles qui sont sur la terre » (Ép. 1:9, 10).
Les ordonnances sont toujours les mêmes
Or le dessein qu’il avait formé en lui-même pour la fin de la dernière dispensation, c’est que tout ce qui a trait à cette dispensation serait dirigé d’une manière s’accordant précisément sur les précédentes dispensations.
En outre, Dieu avait formé en lui-même le dessein qu’il n’y aurait de plénitude éternelle que lorsque toutes les dispensations seraient accomplies et rassemblées en une seule et que toutes les choses qui seraient rassemblées dans une de ces dispensations pour la même plénitude et la même gloire éternelle seraient en Christ Jésus. C’est pourquoi il décida que les ordonnances seraient les mêmes pour toujours et à jamais et mit Adam pour veiller sur elles, pour les révéler du ciel à l’homme ou pour envoyer des anges les révéler. « Ne sont-ils pas tous des esprits au service de Dieu, envoyés pour exercer un ministère en faveur de ceux qui doivent hériter du salut ? » (Hé 1:14).
Ces anges sont sous la direction de Michel ou Adam, qui agit sous la direction du Seigneur. La citation ci-dessus nous apprend que Paul comprenait parfaitement les buts de Dieu en ce qui concerne ses rapports avec l’homme et cet ordre glorieux et parfait qu’il établit en lui-même, par lequel il a envoyé du pouvoir, des révélations et de la gloire.
Adam reçut des commandements de Dieu
Dieu ne reconnaîtra pas ce qu’il n’a pas appelé, ordonné et choisi. Au commencement Dieu appela Adam par sa propre voix. « Mais l’Éternel Dieu appela l’homme, et lui dit : Où es-tu ? Il répondit : J’ai entendu ta voix dans le jardin, et j’ai eu peur, parce que je suis nu, et je me suis caché » (voir Genèse 3:9, 10). Adam reçut de Dieu des commandements et des instructions ; tel fut l’ordre depuis le commencement. Il est incontestable qu’il a reçu des révélations, des commandements et des ordonnances au commencement ; sinon comment aurait-on fait pour commencer à offrir des sacrifices à Dieu d’une manière acceptable ? Et si on a offert des sacrifices, il fallait qu’on y soit autorisé par ordination. Nous lisons dans Genèse 4:4 qu’Abel apporta d’entre les premiers-nés du troupeau et leur graisse et le Seigneur porta un regard favorable sur Abel et sur son offrande. En outre « c’est par la foi qu’Abel offrit à Dieu un sacrifice plus excellent que celui de Caïn ; car c’est par elle qu’il fut déclaré juste, Dieu approuvant ses offrandes ; et c’est par elle qu’il parle encore, quoique mort » (Hé 11:4). Comment parle-t-il encore ? Eh bien, parce qu’il a honoré la prêtrise qui lui avait été conférée il est mort en juste, et c’est pourquoi il est devenu un ange de Dieu, étant ressuscité, détenant toujours les clefs de sa dispensation, et fut envoyé du ciel à Paul pour lui apporter des paroles de consolation et pour lui apporter la connaissance des mystères de la piété.
Et si tel ne fut pas le cas, comment, je le demande, Paul en savait-il autant sur Abel, et pourquoi dirait-il qu’il parlait encore quoique mort ? Par conséquent s’il a parlé quoique mort, c’est qu’il avait été envoyé du ciel pour exercer un ministère.
Adam détient les clefs de la présidence
Telle est donc la nature de la prêtrise ; chacun détenant la présidence de sa dispensation et un seul homme détenant la présidence sur eux tous, à savoir Adam ; et Adam recevant sa présidence et son autorité du Seigneur, mais il ne peut recevoir de plénitude que lorsque le Christ présentera le royaume au Père, ce qui se fera à la fin de la dernière dispensation.
Caïn maudit parce qu’injuste
Le pouvoir, la gloire et les bénédictions de la prêtrise ne pouvaient durer pour ceux qui recevaient l’ordination que tant qu’ils restaient justes ; car Caïn, étant également autorisé à offrir des sacrifices, mais ne les offrant pas en justice, fut maudit. Cela signifie donc que les ordonnances doivent être respectées de la manière prescrite par Dieu ; sinon leur prêtrise se révélera être une malédiction plutôt qu’une bénédiction.
La mission d’Hénoc
Si Caïn avait accompli la loi de la justice comme le fit Hénoc, il aurait pu marcher avec Dieu tous les jours de sa vie et jamais aucune bénédiction ne lui aurait manqué. « Hénoc, après la naissance de Metuschélah, marcha avec Dieu trois cents ans ; et il engendra des fils et des filles. Tous les jours d’Hénoc furent de trois cent soixante-cinq ans. Hénoc marcha avec Dieu ; puis il ne fut plus parce que Dieu le prit » (Ge 5:22, 23). Or cet Hénoc, Dieu se le réserva, pour qu’il ne mourût pas à ce moment-là, et lui confia un ministère auprès de corps terrestres sur lesquels peu de choses seulement ont été révélées. Il est réservé aussi pour la présidence d’une dispensation, et nous en dirons davantage sur lui et sur les corps terrestres dans un autre traité. C’est un ange chargé d’un ministère pour l’exercer auprès de ceux qui seront héritiers du salut et il est apparu à Jude comme Abel est apparu à Paul ; c’est pourquoi Jude a parlé de lui (versets 14, 15). Et Hénoc, le septième depuis Adam, a révélé ces paroles : « Voici, le Seigneur vient avec dix mille de ses saints. »
Paul connaissait aussi ce personnage et reçut des instructions de lui. « C’est par la foi qu’Énoch [Hénoc] fut enlevé pour qu’il ne vît point la mort, et qu’il ne parut plus parce que Dieu l’avait enlevé ; car, avant son enlèvement, il avait reçu le témoignage qu’il était agréable à Dieu. Or, sans la foi il est impossible de lui être agréable ; car il faut que celui qui s’approche de Dieu croie que Dieu existe, et qu’il est le rémunérateur de ceux qui le cherchent » (Hé 11:5, 6).
La doctrine de la translation
La doctrine de la translation est un pouvoir qui appartient à cette prêtrise. Il y a beaucoup de choses qui appartiennent aux pouvoirs de la prêtrise et à ses clefs qui ont été tenues cachées dès avant la fondation du monde ; elles sont cachées aux sages et aux intelligents pour être révélées dans les derniers temps.
Il se peut que beaucoup aient pensé que la doctrine de la translation était une doctrine par laquelle les hommes étaient emmenés immédiatement dans la présence de Dieu et dans une plénitude éternelle, mais c’est là une idée erronée. Le lieu qu’ils habitent est d’un ordre terrestre, un lieu préparé pour les gens qu’il gardait en réserve pour être les anges chargés d’un ministère auprès de beaucoup de planètes et qui jusqu’à présent ne sont pas encore entrés dans une plénitude aussi grande que ceux qui ressuscitent d’entre les morts. « D’autres furent livrés aux tourments, et n’acceptèrent point de délivrance, afin d’obtenir une meilleure résurrection » (voir Hé 11:35).
Il était donc manifeste qu’il y avait une meilleure résurrection, sinon Dieu ne l’aurait pas révélé à Paul. En quoi peut-on donc dire que c’est une meilleure résurrection ? Cette distinction existe entre la doctrine de la résurrection proprement dite et la translation ; la translation permet d’être délivré des tortures et des souffrances du corps, mais leur existence se prolongera en ce qui concerne les travaux et les labeurs du ministère avant qu’ils ne puissent entrer dans un repos et une gloire si grands. D’autre part, ceux qui ont été torturés, n’acceptant pas la délivrance, ont reçu un repos immédiat de leurs œuvres. « Et j’entendis du ciel une voix qui disait : Écris : Heureux dès à présent les morts qui meurent dans le Seigneur ! Oui, dit l’Esprit, afin qu’ils se reposent de leurs travaux, car leurs œuvres les suivent » (voir Ap 14:13).
Ils se reposent de leurs travaux pendant un temps prolongé, et cependant leur œuvre est gardée en réserve pour eux, afin qu’il leur soit permis d’accomplir la même œuvre lorsqu’ils recevront la résurrection pour leur corps. Mais nous laisserons ce sujet et le sujet des corps terrestres pour une autre fois, afin de les traiter d’une manière plus complète.
Les clefs de la prêtrise
Le tout grand patriarche suivant [après Hénoc] qui détint les clefs de la prêtrise, c’était Lémec. « Lémec, âgé de cent quatre-vingt-deux ans, engendra un fils. Il lui donna le nom de Noé, en disant : celui-ci nous consolera de nos fatigues et du travail pénible de nos mains, provenant de cette terre que l’Éternel a maudite » (voir Ge. 5:28, 29). La prêtrise continua de Lémec à Noé : « Alors Dieu dit à Noé : la fin de toute chair est arrêtée par devers moi ; car ils ont rempli la terre de violence ; voici, je vais les détruire avec la terre » (Ge. 6:13).
Nous voyons donc que les clefs de cette prêtrise consistaient à recevoir la voix de Jéhovah, de sorte qu’il parla avec lui [Noé] d’une manière familière et amicale, qu’il lui transmit les clefs, les alliances, le pouvoir et la gloire qu’il donna au commencement en bénédiction à Adam, et l’offrande de sacrifices, qui sera également poursuivie au dernier temps ; car toutes les ordonnances et tous les devoirs qui ont jamais été requis par la prêtrise sous les directives et les commandements du Tout-Puissant dans n’importe laquelle des dispensations, on les aura toutes dans la dernière dispensation, par conséquent tout ce qui existait en vertu de l’autorité de la prêtrise à n’importe quelle période antérieure, on l’aura de nouveau, réalisant le rétablissement dont il a été parlé par la bouche de tous les saints prophètes ; alors les fils de Lévi présenteront une offrande acceptable au Seigneur. « Il s’assiéra, fondra et purifiera l’argent ; il purifiera les fils de Lévi, il les épurera comme on épure l’or et l’argent, et ils présenteront à l’Éternel des offrandes avec justice » (voir Mal. 3:3).
Le sacrifice fera partie intégrante du rétablissement
Il sera nécessaire ici de faire quelques observations sur la doctrine exposée dans la citation ci-dessus, et on pense en général que le sacrifice fut entièrement aboli lorsque fut fait le grand sacrifice [c’est-à-dire le sacrifice du Seigneur Jésus], et qu’à l’avenir l’ordonnance du sacrifice ne sera plus nécessaire ; mais ceux qui affirment ceci ne connaissent certainement pas les devoirs, les droits sacrés et l’autorité de la prêtrise, ou les prophètes.
L’offrande de sacrifices a toujours été liée à la prêtrise et constitue une partie des devoirs de celle-ci. Elle a commencé avec la prêtrise et continuera jusqu’après la venue du Christ, de génération en génération. On nous dit souvent que les serviteurs du Très-Haut faisaient des sacrifices dans les temps anciens, avant la loi de Moïse, ordonnances qui continueront lorsque la prêtrise sera rétablie avec toute son autorité, tout son pouvoir et toutes ses bénédictions.
La mission d’Élie
Élie fut le dernier prophète à détenir les clefs de la prêtrise, et, avant la dernière dispensation, il rétablira l’autorité et remettra les clefs de la prêtrise, afin que toutes les ordonnances s’accomplissent selon la justice. Il est vrai que le Sauveur avait l’autorité et le pouvoir de conférer cette bénédiction ; mais les fils de Lévi avaient trop de préjugés. « Voici, je vous enverrai Élie, le prophète, avant que le jour de l’Éternel arrive, ce jour grand et redoutable... » Pourquoi envoyer Élie ? Parce qu’il détient les clefs de l’autorité pour administrer toutes les ordonnances de la prêtrise, et si l’autorité n’est pas donnée, les ordonnances ne peuvent pas être administrées selon la justice.
D’une manière très générale, on croit que les sacrifices que l’on faisait autrefois étaient entièrement consumés. Tel n’était pas le cas ; si vous lisez Lévitique 2:2,3, vous verrez que les prêtres en prenaient une partie comme souvenir et l’offraient devant le Seigneur, tandis que le reste était conservé pour l’entretien des prêtres ; de sorte que les offrandes et les sacrifices ne sont pas tous consumés sur l’autel, mais on asperge le sang et on consomme la graisse et certaines autres parties.
Le rétablissement de toutes les ordonnances
Ces sacrifices, ainsi que toutes les ordonnances appartenant à la prêtrise, seront entièrement rétablis lorsque le temple du Seigneur sera construit et les fils de Lévi purifiés, et ils seront administrés avec tous leurs pouvoirs, ramifications et bénédictions. Ceci a toujours existé et existera toujours quand les pouvoirs de la Prêtrise de Melchisédek se manifestent suffisamment ; sinon comment le rétablissement de toutes choses dont ont parlé tous les saints prophètes pourrait-il se réaliser ? Il ne faut pas entendre par là que la loi de Moïse sera rétablie avec tous ses rites et toute la diversité de ses cérémonies ; cela les prophètes ne l’ont jamais dit ; mais les choses qui existaient avant le temps de Moïse, à savoir le sacrifice, continueront.
Certains demanderont peut-être : à quoi bon le sacrifice puisque le grand sacrifice a été fait ? En réponse à quoi je dirai : si le repentir, le baptême et la foi existaient avant le temps du Christ, à quoi bon tout cela depuis ce temps-là ? La prêtrise descend en ligne régulière de père en fils, au cours de leurs générations successives (voir livre des Doctrine et Alliances) (5 octobre 1840). — H. C. 4:207-212.
Une épître du prophète aux Douze
Au grand conseil voyageur et aux anciens de l’Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours en Grande-Bretagne :
Frères bien-aimés, puissent la grâce, la miséricorde et la paix reposer sur vous de la part de Dieu le Père et du Seigneur Jésus-Christ. Plusieurs lettres de mes frères les Douze se trouvent devant moi, dont certaines méritaient que j’y réponde plus tôt, mais à cause de la multiplicité des affaires qui retiennent nécessairement mon attention, j’ai remis jusqu’à présent la tâche de vous écrire.
Soyez assurés, mes frères bien-aimés, que je ne suis pas un observateur indifférent des choses qui se passent sur la face de toute la terre ; et parmi les mouvements généraux qui sont en cours, il n’en est pas qui soient d’une plus grande importance que l’œuvre glorieuse dans laquelle vous êtes maintenant engagés ; par conséquent j’éprouve une certaine anxiété à votre sujet, espérant que par votre vertu, votre foi, votre diligence et votre charité vous pouvez vous recommander les uns aux autres, à l’Église du Christ et à votre Père qui est au ciel, par la grâce duquel vous avez été appelés à un appel si saint et êtes à même d’accomplir les grands devoirs lourds de responsabilités qui reposent sur vous. Et je peux vous assurer que d’après les renseignements que j’ai reçus, je suis certain que vous n’avez pas été négligents dans votre devoir mais que votre diligence et votre fidélité ont été de nature à vous assurer les sourires de ce Dieu dont vous êtes les serviteurs et [aussi] la bonne volonté des saints dans le monde entier.
L’Évangile en Angleterre
La diffusion de la vérité dans toute l’Angleterre est certainement une chose agréable ; y penser ne peut que susciter des sentiments peu ordinaires dans le sein de ceux qui ont dû supporter la chaleur et le fardeau du jour et qui en ont été les fermes défenseurs et les avocats ardents dans sa tendre enfance, tandis qu’ils se trouvaient au milieu des circonstances les plus défavorables et que de toutes parts la destruction menaçait, tout comme la barque courageuse, qui a bravé saine et sauve la tempête, présente sa toile à la brise et se fraye noblement son chemin à travers les vagues qui cèdent devant elle, plus consciente que jamais de la force de sa coque et de l’expérience et de la capacité de son capitaine, de son pilote et de son équipage.
C’est de même une grande source de satisfaction pour mon esprit qu’une si bonne compréhension ait existé entre vous et que les saints aient écouté de si bon cœur des instructions, et ont rivalisé entre eux dans cette œuvre d’amour et dans l’avancement de la vérité et de la justice. C’est ainsi qu’il doit en être dans l’Église de Jésus-Christ. L’unité, c’est la force. « Oh ! Qu’il est agréable, qu’il est doux pour des frères de demeurer ensemble ! » Que les saints du Très-Haut cultivent toujours ce principe, et les plus merveilleuses bénédictions en résulteront, non seulement pour eux personnellement, mais pour l’Église tout entière : l’ordre du royaume sera conservé, ses officiers respectés et ses exigences volontiers et joyeusement suivies.
L’amour, caractéristique de la Divinité
L’amour est une des principales caractéristiques de la Divinité, et ceux qui aspirent à être les fils de Dieu devraient le manifester. Un homme rempli de l’amour de Dieu ne se contente pas de faire du bien à sa famille seulement, mais parcourt le monde entier, vivement désireux de faire du bien à tout le genre humain. Tel a été votre sentiment et il vous a incité à abandonner les plaisirs du foyer, afin d’être une bénédiction pour les autres qui sont candidats à l’immortalité, mais qui ignoraient les principes de la vérité ; et parce que vous faites cela, je prie que les plus grandes bénédictions du ciel reposent sur vous.
Puisqu’on me demande de donner mon conseil sur le point de savoir s’il convient que vous reveniez au printemps, je le fais volontiers. J’ai réfléchi un certain temps à ce sujet et je suis d’avis qu’il serait sage de votre part de faire des préparatifs pour quitter votre champ de travail au printemps. Ayant porté le témoignage à ce pays et un grand nombre l’ayant reçu, par conséquent le levain peut maintenant se répandre sans que vous soyez obligés de rester.
Autre chose : l’Esprit m’a chuchoté qu’il y aura de l’agitation, de l’excitation et des difficultés dans le pays dans lequel vous travaillez maintenant. Je dis donc : entre-temps soyez diligents, organisez les Églises et que chacun remplisse son office de sorte que ceux qui ne peuvent vous accompagner au printemps ne soient pas abandonnés comme des brebis sans berger.
Un lieu de rassemblement
Je voudrais de même remarquer que puisque ce lieu a été désigné pour le rassemblement des saints, il est nécessaire qu’on s’en occupe selon l’ordre voulu par le Seigneur. Je dirai dans ce but que comme il y a en Angleterre un grand nombre de saints qui sont extrêmement pauvres et ne sont pas habitués aux travaux de la ferme, pour qui certains préparatifs doivent être faits avant qu’ils ne puissent s’entretenir dans ce pays, pour éviter la confusion et la déception quand ils arriveront ici, que les hommes qui sont habitués à faire des machines et ceux qui peuvent disposer d’un capital, si petit soit-il, viennent ici dès qu’ils le peuvent, et installent des machines et fassent les autres préparatifs nécessaires, de sorte que lorsque les pauvres arriveront ils aient un emploi qui les attende. Ce lieu a, pour l’industrie et le commerce, des avantages dont très peu peuvent se vanter ; et la création de filatures de coton, de fonderies, de poteries, etc., permettrait d’apporter de la richesse et de l’élever à un niveau très important.
Il n’est pas nécessaire que je consacre plus d’espace à ce sujet, étant donné que son caractère raisonnable doit être évident pour tout le monde.
L’impression de livres
Dans ma précédente épître, je vous ai donné mon avis concernant l’impression du Livre de Mormon, du livre de cantiques, etc. J’ai eu le plaisir de recevoir un livre de cantiques de vous, et d’après l’examen que j’en ai fait, je l’approuve hautement, et je pense que c’est un recueil très précieux. On me dit que le Livre de Mormon est également imprimé, chose que je suis heureux d’apprendre, et je serais heureux d’apprendre qu’il a été imprimé dans toutes les langues de la terre. Vous pouvez faire selon votre bon plaisir concernant l’impression des Doctrine et Alliances. Si elles sont très demandées, je n’ai pas d’objection, mais l’encouragerais plutôt.
Je suis heureux de dire que dans la mesure où j’ai été informé de vos mouvements, je suis parfaitement assuré qu’ils ont été faits avec sagesse, et je ne doute pas que l’Esprit du Seigneur vous ait dirigés, et ceci me prouve que vous avez été humbles et que vos désirs ont été tournés vers le salut de vos semblables et non vers votre propre gloire et vos intérêts égoïstes. Tant que les saints manifestent une telle disposition d’esprit, les choses qu’ils auront décidées en commun seront approuvées et leurs efforts couronnés de succès.
Il y a beaucoup de choses très importantes sur lesquelles vous demandez conseil, mais sur lesquelles je crois que vous êtes parfaitement capables de décider, attendu que vous connaissez mieux les circonstances particulières que moi ; et j’éprouve une grande confiance en votre sagesse unie ; c’est pourquoi vous me permettrez de ne pas entrer dans le détail. Si je voyais quoi que ce soit qui ne va pas, je prendrais la liberté de vous faire connaître mon avis et d’attirer votre attention sur ce qui est mal.
Si frère Parley P. Pratt souhaite rester un peu plus longtemps en Angleterre que le reste des Douze, qu’il se considère comme libre de le faire, puisque sa famille est avec lui ; par conséquent il est dans une situation quelque peu différente des autres et de même il faut qu’il reste quelqu’un qui connaît bien les règles de l’Église et continue le journal que l’on publie. Par conséquent, tout bien considéré, je n’insisterai pas pour que frère Pratt retourne au printemps.
Les saints prospèrent
Je suis heureux de vous informer que nous prospérons en ce lieu, et que les saints sont en meilleure santé que par le passé ; et vu la diminution des maladies en cette saison, par comparaison avec la précédente, j’en viens à la conclusion que l’endroit finira par devenir sain. Il y a actuellement quelque trois mille habitants à Nauvoo et il en arrive quotidiennement un grand nombre. Plusieurs pieux ont été installés dans différentes parties du pays, pieux qui prospèrent.
La nourriture est de beaucoup meilleur marché que quand vous êtes partis. La farine vaut quatre dollars le baril. Le maïs environ vingt cents le boisseau, les pommes de terre environ vingt cents et d’autres choses coûtent à peu près dans la même proportion. Il y a vraiment eu une récolte très abondante dans toute l’Union.
Le temple
Vous verrez, d’après le Times and Seasons, que nous sommes sur le point de construire ici un temple pour le culte de notre Dieu. Les préparatifs sont maintenant en cours ; les frères d’ici consacrent un jour sur dix à extraire des roches, etc. Nous nous sommes procuré pour lui un des plus beaux sites qui soient dans cette région. Il est prévu qu’il sera beaucoup plus grand, et de proportions beaucoup plus magnifiques que celui de Kirtland ; il attirera certainement l’attention des grands hommes de la terre.
Nous avons présenté au gouvernement de l’État une proposition de loi en vue d’assurer l’érection de la ville de Nauvoo en municipalité et la création d’un séminaire et d’autres projets, et j’espère qu’elle sera passée sous peu.
Décès du patriarche Joseph Smith
Vous aurez aussi été informés de la mort de mon père, décédé le 14 septembre 1840 ; si cet événement a été douloureux pour la famille et pour l’Église en général, néanmoins son témoignage définitif de la véracité de l’œuvre du Seigneur fut vraiment une source de satisfaction. Frère Hyrum lui succède comme patriarche de l’Église conformément à ses dernières directives et bénédictions.
Plusieurs personnes occupant un rang éminent et distingué dans la société sont entrées dans l’Église et sont devenues obéissantes à la foi ; et je suis heureux de vous apprendre que l’œuvre se répand très rapidement sur ce continent. Certains des frères sont maintenant à New Orleans et nous espérons avoir un grand rassemblement dans le sud. J’ai eu le plaisir d’accueillir d’Angleterre environ cent frères qui sont venus avec frère Turley ; on me dit que les autres se sont arrêtés à Kirtland, n’ayant pas le moyen d’aller plus loin. Je pense que ceux qui sont venus ici cet automne n’ont pas suivi le meilleur itinéraire qui soit, ni le moins coûteux. La plupart des frères ont trouvé un emploi d’une sorte ou d’une autre, paraissent assez satisfaits et semblent disposés à écouter les instructions qu’on leur donne.
La diffusion de l’Évangile
Les frères Robinson et Smith ont récemment reçu une lettre des frères Kimball, Smith et Woodruff de Londres qui nous donnaient des renseignements sur les débuts de l’œuvre du Seigneur dans cette ville, renseignements que je fus heureux de recevoir. J’apprends de même que des anciens sont partis en Australie et dans les Indes orientales. Mon désir est que toutes les ouvertures providentielles de ce genre soient remplies et qu’avant de quitter l’Angleterre vous envoyiez l’Évangile dans le plus grand nombre possible de régions.
Frères bien-aimés, vous devez être dans une certaine mesure conscients de mes sentiments, lorsque je pense à la grande œuvre qui est maintenant en cours et l’intérêt que je lui porte tandis qu’elle se répand dans les pays et les îles au loin et que des milliers de personnes l’adoptent. Je me rends compte dans une certaine mesure de ma responsabilité et du besoin du soutien d’en haut qui est le mien, et de la sagesse d’en haut afin de pouvoir instruire ce peuple, qui est maintenant devenu un grand peuple, des principes de la justice et le conduire conformément à la volonté du ciel, pour qu’il puisse être rendu parfait et prêt à rencontrer le Seigneur Jésus-Christ lorsqu’il apparaîtra en grande gloire. Puis-je compter sur vos prières en ma faveur à notre Père céleste, et sur toutes les prières de tous mes frères et sœurs d’Angleterre (que j’aime sans les avoir vus), afin que je puisse échapper à tous les stratagèmes de Satan, surmonter toutes les difficultés et amener ce peuple à jouir des bénédictions qui sont réservées aux justes ? Je demande ceci de vous et d’eux au nom du Seigneur Jésus-Christ.
Que les saints se souviennent que de grandes choses dépendent de leurs efforts personnels et qu’ils sont appelés à être collaborateurs avec nous et avec le Saint-Esprit dans l’accomplissement de la grande œuvre des derniers jours ; et, compte tenu de l’étendue, des bénédictions et des gloires de cette œuvre, que tout sentiment égoïste soit non seulement enterré mais annihilé et que l’amour de Dieu et de l’homme prédomine et règne triomphalement dans tous les esprits, afin que leur cœur devienne comme celui d’Hénoc autrefois, pour qu’ils comprennent toutes les choses passées, présentes et futures et qu’il ne leur « manque aucun don, dans l’attente de la manifestation de notre Seigneur Jésus-Christ » (1 Cor. 1:7).
Les saints vivront pour Dieu
L’œuvre dans laquelle nous sommes engagés de commun accord n’est pas d’un genre ordinaire. Les ennemis contre lesquels nous devons lutter sont subtils et habiles à la manœuvre ; il convient donc que nous soyons en alerte pour concentrer notre énergie, et que les meilleurs sentiments existent parmi nous ; et alors, avec l’aide du Tout-Puissant, nous irons de victoire en victoire et de conquête en conquête ; nos passions mauvaises seront soumises, nos préjugés s’en iront, nous ne trouverons pas de place dans notre sein pour la haine ; le vice cachera sa tête difforme et nous serons approuvés aux yeux du ciel et reconnus comme fils de Dieu.
Rendons-nous compte que nous ne devons pas vivre pour nous-mêmes, mais pour Dieu ; ce faisant les plus grandes bénédictions reposeront sur nous aussi bien dans le temps que dans l’éternité.
Le baptême pour les morts
Je présume que la doctrine du « baptême pour les morts » est déjà parvenue à vos oreilles et a pu soulever dans votre esprit quelques questions à ce propos. Je ne peux vous donner dans cette lettre toutes les informations que vous pouvez désirer sur ce sujet, mais en dehors d’une connaissance indépendante de la Bible, je dirai qu’elle était certainement pratiquée par les Églises d’autrefois ; et saint Paul s’efforce de prouver la doctrine de la résurrection à partir de cette pratique, et dit : « Autrement, que feraient ceux qui se font baptiser pour les morts ? Si les morts ne ressuscitent absolument pas, pourquoi se font-ils baptiser pour eux ? »
J’ai parlé de cette doctrine pour la première fois en public lorsque j’ai fait l’oraison funèbre de frère Seymour Brunson ; et depuis lors j’ai donné des instructions générales à l’Église sur ce sujet. Les saints ont la grande bénédiction d’être baptisés pour ceux de leurs parents qui sont morts, qui, croient-ils, auraient accepté l’Évangile s’ils avaient eu la chance de l’entendre, et qui ont reçu l’Évangile dans l’esprit, par l’intermédiaire de ceux qui peuvent avoir été chargés de leur prêcher tandis qu’ils étaient en prison.
Sans m’étendre sur le sujet, vous en verrez certainement la logique et le caractère raisonnable ; et il présente l’Évangile du Christ sur une échelle probablement plus vaste que certains l’ont imaginé. Mais étant donné que l’accomplissement de ce rite est plus particulièrement limité à ce lieu, il ne sera pas nécessaire d’entrer dans le détail ; en même temps, je suis toujours heureux de donner tous les renseignements dont je dispose, mais le manque de place ne me permettra pas de le faire.
Nous avons reçu, il y a quelques jours, une lettre de frère Hyde qui est dans le New Jersey et espère partir pour l’Angleterre dès que frère Page arrivera jusqu’à lui. Il a demandé dans sa lettre à savoir si les Juifs convertis doivent aller à Jérusalem ou venir en Sion. Je souhaite donc que vous l’informiez que les Juifs convertis doivent venir ici...
Faites part de mon affection à tous les frères et sœurs, et dites-leur que j’aurais été heureux d’aller en Angleterre les voir, mais je crains de me trouver dans la nécessité de rester quelque temps ici ; c’est pourquoi je leur lance une invitation pressante à venir me voir.
Je suis, chers frères, affectueusement vôtre,
Joseph Smith
(15 décembre 1840)
— H. C. 4:226-232.
Description de Paul
Donnée le 5 janvier 1841 par le prophète Joseph lors de l’organisation d’une école : « Il a environ un mètre cinquante, des cheveux très noirs, le teint sombre, la peau sombre, un grand nez romain, le visage anguleux, de petits yeux noirs aussi perçants que l’éternité, le dos voûté, une voix dolente, sauf lorsqu’il l’élevait, et alors elle ressemblait presque au rugissement du lion. C’était un bon orateur, actif et diligent, s’employant toujours à faire du bien à ses semblables. »
Différents degrés de la Prêtrise de Melchisédek
« Réponse à la question : La Prêtrise de Melchisédek fut-elle enlevée lorsque Moïse mourut ? Toute prêtrise est de Melchisédek, mais il en existe différentes fractions ou degrés. La fraction qui amena Moïse à parler face à face avec Dieu fut enlevée, mais celle qui apportait le ministère d’anges demeura. Tous les prophètes avaient la Prêtrise de Melchisédek et furent ordonnés par Dieu lui-même. »
Les éléments sont éternels
Les éléments sont éternels. Ce qui a un commencement aura certainement une fin ; prenez un anneau, il n’a ni commencement ni fin ; coupez-le pour obtenir un endroit où il commence, vous aurez en même temps un endroit où il finit.
Une clef : tout principe venant de Dieu est éternel et tout principe qui n’est pas éternel est du diable. Le soleil n’a ni commencement ni fin ; les rayons qui viennent de lui n’ont pas de limites, par conséquent ils sont éternels.
Il en va de même de Dieu. Si l’âme de l’homme avait un commencement, elle aurait sûrement une fin. Dans la traduction « informe et vide », il faut lire : vide et désolée. Le mot créa devrait être forma ou organisa.
Réflexion sur le Dieu des Églises
« Ce qui est sans corps, partie ou passion n’est rien. Il n’y a pas d’autre Dieu dans le ciel que ce Dieu qui a chair et os. Jean 5:26 : « Comme le Père a la vie en lui-même, ainsi il a donné au Fils d’avoir la vie en lui-même. » Dieu le Père a pris la vie en lui-même exactement comme Jésus l’a fait.
« La première étape dans le salut des hommes, ce sont les lois des principes éternels et existant par eux-mêmes. Les esprits sont éternels. Lors de la première organisation dans le ciel, nous étions tous présents et nous avons vu choisir et nommer le Sauveur et établir le plan de salut et nous l’avons sanctionné.
« Nous sommes venus sur cette terre afin d’avoir un corps et de le présenter pur devant Dieu dans le royaume céleste. Le grand principe du bonheur consiste à avoir un corps. Le diable n’a pas de corps, et c’est en cela que réside son châtiment. Il est heureux quand il peut obtenir la tente de l’homme, et lorsqu’il fut chassé par le Sauveur, il demanda à entrer dans le troupeau de pourceaux, montrant qu’il préférait le corps d’un pourceau à ne pas en avoir du tout.
« Tous les êtres qui ont un corps ont du pouvoir sur ceux qui n’en ont pas. Le diable n’a de pouvoir sur nous que dans la mesure où nous le lui permettons. Dès l’instant où nous nous révoltons contre quelque chose qui vient de Dieu, le diable acquiert du pouvoir. Notre terre sera ramenée en la présence de Dieu et couronnée de gloire céleste. »
Extraits d’une proclamation de la Première Présidence aux saints dispersés au dehors
Nauvoo
Le nom de notre ville (Nauvoo) est d’origine hébraïque et signifie un bel emplacement ou endroit, comportant aussi l’idée de repos, et décrit vraiment ce lieu ravissant. Il est situé sur la rive est du Mississippi au-dessus des rapides de Des Moines, dans le comté de Hancock, limité à l’est par une immense plaine d’une beauté transcendante et au nord, à l’ouest et au sud par le Mississippi. Certains ont fait objection au choix de ce lieu à cause de la maladie qui a régné au cours des mois d’été, mais… toutes les parties orientales et méridionales de la ville de Nauvoo sont, pour les citoyens acclimatés, aussi saines que n’importe quelle autre partie de la région de l’Ouest ou du monde…
La population de notre ville s’accroît avec une rapidité sans égale, comptant plus de trois mille habitants. On dispose de toutes les facilités dans la ville et dans la campagne environnante, dans le comté de Hancock, pour se livrer avec succès aux arts de la mécanique et aux agréables activités de l’agriculture. On peut l’utiliser avec succès et d’une manière quasiment illimitée pour les besoins de l’industrie (15 janvier 1841). — H. C. 4:268, T. S. 11:273-274.
Le temple
La construction du temple du Seigneur avance ici ; les saints s’y rendront pour adorer le Dieu de leurs pères selon l’ordre de sa Maison et les pouvoirs de la Sainte Prêtrise et il sera construit de manière à nous permettre d’exercer comme il se doit toutes les fonctions de la prêtrise, et les instructions du Très-Haut y seront reçues et iront de ce lieu dans les pays lointains. Concentrons tous nos pouvoirs, en vue des dispositions de notre grande charte accordée par le gouvernement de l’Illinois à la « ville de Nauvoo » et à la campagne environnante, et efforçons-nous d’imiter les actes des pères et des patriarches de l’alliance, de jadis, dans les choses qui ont une si vaste importance pour notre génération et toutes celles qui la suivront (15 janvier 1841). — H. C. 4:269, T. S. 11:274.
Le rassemblement des saints
La grande abondance de bénédictions temporelles et spirituelles qui découlent toujours de la fidélité et de l’effort concerté, n’a jamais accompagné les efforts ou les entreprises d’une personne agissant seule. L’histoire de toutes les époques passées le prouve abondamment. Outre toutes les bénédictions temporelles, les saints n’ont aucune autre façon d’être sauvés en ces derniers jours [que par le rassemblement] comme le prouvent clairement les témoignages concordants de tous les saints prophètes, car il est écrit : « Et ils viendront de l’orient et seront rassemblés de l’occident ; le septentrion donnera et le midi ne retiendra pas. » « Les fils de Dieu seront rassemblés des pays lointains, et ses filles de l’extrémité de la terre. »
C’est aussi le témoignage concordant de tous les prophètes que ce rassemblement de tous les saints doit se produire avant que le Seigneur ne vienne « se venger des impies » et ne soit « glorifié et admiré par tous ceux qui obéissent à son Évangile. » Le cinquantième psaume, du premier au sixième verset inclusivement, décrit la gloire et la majesté de cet événement (15 janvier 1841). — H. C. 4:272, T. S. 11:276.
L’ordre de la prêtrise dans la construction des temples
Les instructions suivantes furent données le 6 avril 1841 au moment de la pose des pierres angulaires du temple de Nauvoo.
Si l’on respectait l’ordre strict de la prêtrise dans la construction des temples, la Première Présidence de l’Église poserait la première pierre au coin sud-est. Ensuite on poserait celle du coin sud-ouest. Ensuite viendrait le troisième coin, le coin nord-ouest, et finalement le quatrième coin ou coin nord-est. La Première Présidence doit poser la pierre du coin sud-est et décider quelles sont les personnes appropriées pour poser les quatre pierres angulaires.
Si on construit un temple au loin et que la Première Présidence n’est pas là, alors c’est le collège des douze apôtres qui doit dicter l’ordre pour ce temple ; et en l’absence des douze apôtres, alors c’est la présidence du pieu qui posera la pierre angulaire du sud-est, la présidence de pieu posant les pierres angulaires du côté est du temple, la Moindre Prêtrise celles du côté ouest. — H. C. 4:331.
Rapport de la Première Présidence à la conférence d’avril 1841
La présidence de l’Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours éprouve un grand plaisir à se réunir avec les saints pour une nouvelle conférence générale dans des circonstances aussi favorables et aussi réjouissantes ; et c’est avec un cœur reconnaissant à l’égard du Dieu Tout-Puissant pour sa sollicitude providentielle qu’elle s’unit cordialement en cette occasion avec les saints pour attribuer l’honneur, la gloire et la louange à son saint nom.
C’est avec un plaisir sincère qu’il lui revient de faire connaître l’accroissement constant et rapide de l’Église dans cet État, aux États-Unis et en Europe. De toutes parts, le vif désir de faire la connaissance des principes de l’Évangile est intense et le cri : « Venez nous aider » parvient aux anciens sur les ailes de tous les vents, tandis que des milliers de personnes qui ont entendu l’Évangile lui ont prêté obéissance et se réjouissent de ses dons et de ses bénédictions. Les préjugés, avec le cortège de maux qui les accompagne, reculent devant la force de la vérité dont les rayons bienveillants pénètrent les pays lointains.
Les rapports missionnaires sont satisfaisants
Les rapports envoyés par les douze apôtres d’Europe sont très satisfaisants et disent que l’œuvre continue à progresser avec une rapidité sans égale et que la moisson est vraiment grande. Dans les États de l’Est [des États-Unis], les ouvriers fidèles rencontrent du succès et beaucoup s’attroupent autour de la bannière de la vérité. Le midi ne retient pas. Des Églises ont été installées dans les États du sud et de l’ouest et nous avons reçu de la Nouvelle-Orléans une invitation très pressante pour que certains des anciens visitent cette ville, chose qui a été faite. Dans notre propre État et dans les environs immédiats beaucoup affirment leur attachement aux principes de notre sainte religion et ont fait acte d’obéissance à la foi.
La paix et la prospérité nous accompagnent, et nous trouvons grâce aux yeux de Dieu et des hommes vertueux. Il fut un temps où nous étions considérés comme des séducteurs et où on estimait que le mormonisme ne tarderait pas à passer, n’aboutirait à rien et serait oublié. Mais l’époque où on pouvait le considérer comme quelque chose qui n’aurait qu’un temps ou ne serait qu’une bulle sur la vague est passée, et il prend maintenant profondément racine dans le cœur et les sentiments de tous ceux qui sont suffisamment généreux pour mettre de côté les préjugés de l’éducation et étudier le sujet avec franchise et honnêteté. La vérité, comme le chêne robuste, est restée indemne au milieu des éléments en fureur qui se sont jetés sur elle avec une force inouïe. Les flots ont déferlé, vague après vague, en succession rapide, et ne l’ont pas engloutie. « Les fleuves élèvent, ô Éternel ! Les fleuves élèvent leur voix. Plus que la voix des grandes, des puissantes eaux, des flots impétueux de la mer, l’Éternel est puissant » ; ni les flammes de la persécution, avec toute l’influence des populaces, n’ont pu le détruire ; mais comme le buisson de Moïse il est resté sans se consumer et en ce moment même constitue un spectacle important tant pour les hommes que pour les anges. Où pouvons-nous tourner les yeux pour en voir un autre comme lui ? Nous contemplons un peuple qui a embrassé un système impopulaire de religion, et sa fidélité à celle-ci lui a valu des persécutions répétées. Un peuple qui, à cause de son amour pour Dieu et de son attachement à sa cause, a souffert la faim, la nudité et les dangers et presque toutes les privations. Un peuple qui, pour l’amour de sa religion, a pleuré la mort prématurée de parents, de maris, d’épouses et d’enfants. Un peuple qui a préféré la mort à l’esclavage et à l’hypocrisie et a honorablement défendu sa réputation et est resté ferme et immuable à des moments qui ont mis à l’épreuve l’âme des hommes. Restez fermes, saints de Dieu, résistez encore un peu de temps, et la tempête de la vie sera passée et vous serez récompensés par ce Dieu dont vous êtes les serviteurs et qui appréciera en justice tous vos labeurs et toutes vos afflictions pour l’amour du Christ et de l’Évangile. Votre nom passera à la postérité comme celui de saints de Dieu et d’hommes vertueux.
Une prière pour que la paix continue
Mais nous espérons que ces scènes sanglantes ne se reproduiront plus, mais que les saints seront témoins de beaucoup, d’un très grand nombre de scènes comme celles que nous vivons en ce moment, et que dans le temple, dont nous avons eu tant de joie à poser les fondations, les saints du Très-Haut continueront à s’assembler d’année en année dans la paix et la sécurité.
Étant donné la gentillesse et la générosité manifestées par les citoyens de cet État depuis que nous séjournons parmi eux, nous pouvons continuer à nous attendre à jouir de toutes les bénédictions de la liberté civile et religieuse, garantie par la constitution. Les citoyens de l’Illinois se sont fait honneur à eux-mêmes en jetant le manteau de la Constitution sur un peuple persécuté et affligé et ont donné la preuve manifeste que non seulement ils jouissent eux-mêmes des droits sacrés d’hommes libres, mais qu’ils accordent de bon cœur et avec joie cette bénédiction sans prix à d’autres, et qu’ils accordent libéralement leur dû à la fidélité et à la vertu.
Les mesures prises par le gouvernement de l’État à l’égard des citoyens de ce lieu sont empreintes de philanthropie et de bienveillance ; et nous sommes maintenant, d’une manière profonde et durable, leurs obligés, car ils nous ont accordé les diverses chartes libérales dont nous jouissons maintenant et grâce auxquelles nous espérons prospérer jusqu’à ce que notre ville devienne la plus splendide, notre université la plus érudite et notre légion la plus efficace de toutes celles de l’Union.
Les saints appauvris
Suite à l’appauvrissement des saints, les bâtiments qui sont en cours de construction ne progressent pas aussi vite que l’on pourrait le désirer ; mais grâce à l’intérêt que manifestent d’une manière générale les saints de partout, nous espérons réaliser beaucoup de choses grâce à un effort combiné et à une action concertée et ériger le temple et d’autres bâtiments publics dont nous avons un si grand besoin pour nous instruire mutuellement et éduquer nos enfants.
D’après les rapports que nous avons reçus, nous pouvons nous attendre cette saison à une émigration importante. La proclamation qui a été envoyée il y a quelque temps aux Églises du dehors a été entendue, et un grand nombre de personnes font des préparatifs pour venir s’installer dans cette ville et son voisinage. Ce que nous voyons en ce moment nous pousse à regarder l’avenir avec une confiance heureuse, et nous nous attendons à voir bientôt les milliers d’Israël s’attrouper dans cette région pour obéir au commandement céleste, de nombreux habitants — des saints — parsemant en concentrations denses les vastes prairies fleuries de l’Illinois, construire des temples pour le culte de notre Dieu en divers endroits et une grande paix reposer sur Israël. Nous voudrions attirer plus particulièrement l’attention des saints sur la construction du temple, car de grandes bénédictions dépendent de sa construction rapide. Le zèle que les saints manifestent dans cette ville est véritablement digne d’éloge et, espérons-nous, sera imité par les saints dans les divers pieux et les diverses branches de l’Église et que ceux qui ne peuvent apporter leur main-d’œuvre apporteront leur or et leur argent, leur cuivre et leur fer, avec le sapin et le buis pour l’embellir.
Nous sommes heureux d’apprendre l’organisation des divers collèges dans cette ville et nous espérons que tous les pieux et toutes les branches de l’Église veilleront à en organiser, car le Tout-Puissant aime l’ordre et le bon gouvernement.
À voir la fidélité et l’industrie des saints en général, nous nous sentons grandement encouragés et vaquons avec joie aux devoirs importants qui nous incombent, sachant que non seulement nous avons l’approbation du ciel, mais aussi que nos efforts pour l’établissement de Sion et la diffusion de la vérité sont joyeusement secondés par les milliers d’Israël.
Nous dirons en conclusion, frères, soyez fidèles, que votre amour et votre modération soient connus de tous les hommes ; soyez patients, souvenez-vous d’observer tous les commandements de votre Père céleste, et le Dieu de toute grâce vous bénira. Ainsi soit-il. Amen.
Joseph Smith, président
Robert B. Thompson, greffier
— H. C. 4:336-339.
Discours du prophète sur les principes de l’Évangile
À dix heures du matin [le 16 mai 1841], un grand concours de saints se rassembla sur le terrain de réunion et entendit le président Joseph Smith, qui parla longuement.
La doctrine du libre arbitre
Il commença ses réflexions en observant que la bonté de notre Père céleste réclamait notre profonde gratitude. Il dit ensuite que l’on jetait généralement le blâme sur Satan pour les choses mauvaises que nous faisions, mais s’il était la cause de toute notre méchanceté, on ne pourrait condamner les hommes. Le diable ne peut pas obliger l’humanité à faire le mal ; tout était volontaire. Ceux qui résistent à l’Esprit de Dieu risquent d’être conduits en tentation, et ensuite la compagnie du Ciel est retirée à ceux qui ont refusé d’être rendus participants à une aussi grande gloire. Dieu ne voulait exercer aucune pression, et le diable ne le pouvait ; et les idées que beaucoup entretenaient [sur ces sujets] étaient absurdes. La création était soumise à la vanité, non de son plein gré, mais le Christ l’y avait soumise avec l’espérance : nous sommes tous soumis à la vanité tandis que nous parcourons les sentiers tortueux et les difficultés qui nous entourent. Où est celui qui est à l’abri de la vanité ? Personne d’autre que Jésus n’a jamais été parfait ; et pourquoi était-il parfait ? Parce qu’il était le Fils de Dieu et avait la plénitude de l’Esprit et un pouvoir plus grand que n’importe quel homme. Mais malgré notre vanité, nous nous tournons vers l’avenir avec l’espérance (parce que nous sommes « soumis avec l’espérance » ) de voir venir le temps de notre délivrance.
Les premiers principes
Il fit ensuite des réflexions sur les premiers principes de l’Évangile, notant que beaucoup de saints qui étaient venus d’États et de pays différents avaient seulement une connaissance très superficielle de ces principes, ne les ayant pas entendu traiter à fond.
Il énonça ensuite brièvement les principes de la foi, du repentir et du baptême pour la rémission des péchés auxquels croyaient certaines des sociétés religieuses de l’époque, mais elles rejetaient la doctrine de l’imposition des mains pour le don du Saint-Esprit.
L’orateur les renvoya alors au sixième chapitre des Hébreux, versets 1 et 2 : « Sans poser de nouveau le fondement du renoncement aux œuvres mortes » etc., mais de la doctrine des baptêmes, de l’imposition des mains, de la résurrection des morts et du jugement éternel, etc. D’après plusieurs passages de l’Écriture, il est clair que l’apôtre comprenait parfaitement la doctrine du jugement éternel. Pierre prêcha le repentir et le baptême pour la rémission des péchés aux Juifs que leurs dirigeants avaient conduits à des actes de violence et d’effusion de sang ; mais aux chefs, il dit : « Je sais que vous avez agi par ignorance ainsi que vos chefs. » « Repentez-vous donc et convertissez-vous, pour que vos péchés soient effacés, afin que des temps de rafraîchissement (de rédemption) viennent de la part du Seigneur, et qu’il envoie celui qui vous a été destiné, Jésus-Christ », etc. Le moment de la rédemption désigne ici le moment où le Christ viendrait ; c’est alors et pas avant que leurs péchés seraient effacés. Pourquoi ? Parce qu’ils étaient assassins, et qu’un assassin n’a pas la vie éternelle. Même David doit attendre ces temps de rafraîchissement pour pouvoir ressusciter et voir ses péchés effacés. Car Pierre dit de lui : « David n’est point monté au ciel, car son sépulcre existe encore aujourd’hui parmi nous. » Ses restes étaient à ce moment-là au tombeau. Or nous lisons que plusieurs corps des saints ressuscitèrent au moment de la résurrection du Christ, probablement tous les saints, mais il semble que ce ne fut pas le cas de David. Pourquoi ? Parce qu’il avait été un assassin. Si les ministres de la religion comprenaient convenablement la doctrine du jugement éternel, on ne les verrait pas assister l’homme qui paie de sa vie l’infraction qu’il a commise contre les lois de son pays en versant le sang innocent ; car ce genre de personnage ne peut recevoir le pardon tant qu’il n’a pas payé le dernier quadrant. Les prières de tous les ministres du culte du monde ne pourraient absolument pas fermer les portes de l’enfer à un assassin.
La doctrine de l’élection
Il parla ensuite sur le sujet de l’élection et lut le neuvième chapitre des Romains d’où il ressortait clairement que l’élection dont il y était parlé avait trait à la chair et concernait la postérité d’Abraham selon la promesse faite à Abraham, disant : « En toi et en ta postérité toutes les familles de la terre seront bénies. » C’est à elle qu’appartenaient l’adoption et les alliances, etc. Paul dit, lorsqu’il vit son incrédulité : « Je voudrais moi-même être anathème » — selon la chair, non selon l’esprit. Pourquoi Dieu dit-il à Pharaon : « C’est pour cela que je t’ai suscité [3] ? » Parce que Pharaon était l’instrument qui convenait : un homme méchant qui avait commis des actes de cruauté du genre le plus atroce. L’élection de la postérité promise continue et dans les derniers jours, la prêtrise lui sera rendue, et elle constituera « les sauveurs sur le mont de Sion », les « ministres de notre Dieu » ; s’il n’y avait pas le reste qui subsistait, nous pourrions être comme Sodome et Gomorrhe. Le chapitre tout entier avait trait à la prêtrise et à la Maison d’Israël ; et les apôtres n’enseignaient pas l’élection inconditionnelle de personnes à la vie éternelle. Dieu a assurément élu ou décidé à l’avance que tous ceux qui seraient sauvés, seraient sauvés en Christ Jésus et par l’obéissance à l’Évangile ; mais il ne passe sur les péchés de personne, mais leur inflige des châtiments correctifs, et si ses enfants ne veulent pas se repentir de leurs péchés il les rejettera.
Ceci est l’esquisse très imparfaite d’un discours très intéressant qui dura plus de deux heures et que la vaste assemblée présente écouta avec une attention soutenue (16 mai 1841).
— H. C. 4:358-360 ; T. S. II:425-30 (juin 1841).
Trois principes indépendants
16 mai 1841. Il y a trois principes indépendants : l’Esprit de Dieu, l’esprit de l’homme et l’esprit du diable. Tous les hommes ont le pouvoir de résister au diable.
Ceux qui ont un corps ont du pouvoir sur ceux qui n’en ont pas. La doctrine du jugement éternel, Actes 2:38. Pierre prêcha : « Repentez-vous, et soyez baptisés au nom de Jésus-Christ, pour le pardon de vos péchés » etc. ; mais dans Actes 3:19, il dit : « Repentez-vous et convertissez-vous, pour que vos péchés soient effacés, afin que des temps de rafraîchissement viennent » et qu’il envoie Jésus, etc.
Les trois personnages
Une alliance éternelle fut faite entre trois personnages avant que notre terre ne fût organisée, et elle a trait à ce qu’ils devaient dispenser aux hommes sur la terre ; ces personnages, selon le document d’Abraham, sont appelés Dieu le premier, le Créateur, Dieu le second, le Rédempteur, et Dieu le troisième, le témoin ou testateur. — M. S. S.
Les Douze viennent après la Première Présidence
Le président Joseph Smith, étant maintenant arrivé, se mit en devoir d’exposer longuement à la conférence le but de leur présente réunion et, outre ce que le président Young avait dit le matin, que le moment était venu d’appeler les Douze à prendre leur place après la Première Présidence, à veiller à l’installation des émigrants et à aider à porter victorieusement le royaume aux nations, et comme ils avaient été fidèles et avaient supporté la fatigue du jour et la chaleur, il était juste qu’ils aient l’occasion de pourvoir à leurs besoins et à ceux de leur famille et en même temps de le soulager pour qu’il pût vaquer au travail de traduction.
Proposé, soutenu et adopté que la conférence approuve les instructions du président Smith en ce qui concerne les Douze et qu’en conséquence ils s’attachent à veiller aux devoirs de leur office (16 août 1841). — H. C. 4:403.
Avoir confiance en Dieu quand on est malade
Dimanche 5 septembre 1841. J’ai prêché en chaire à une vaste assemblée sur la science et la pratique de la médecine, désirant persuader les saints de faire confiance à Dieu quand ils sont malades et non au bras de la chair et de vivre par la foi et non par le médicament ou le poison ; et quand ils étaient malades et avaient demandé aux anciens de prier pour eux et qu’ils n’étaient pas guéris, d’utiliser des herbes et de la nourriture légère. — H. C. 4:414.
Enseignements divers
Le baptême pour les morts
Le président Joseph Smith, à la demande de certains des douze apôtres, donna des instructions sur la doctrine du baptême pour les morts que la vaste assemblée écouta avec un intérêt intense. L’orateur présenta le baptême pour les morts comme le seul moyen par lequel les hommes peuvent apparaître comme sauveurs sur le mont de Sion.
La proclamation des premiers principes de l’Évangile était un moyen de salut pour les hommes à titre personnel, et c’était la vérité, et non les hommes qui les sauvait ; mais les hommes, en se livrant activement à des rites de salut devenaient par substitution le moyen d’amener des multitudes de membres de leur famille dans le royaume de Dieu.
Les anges et les esprits chargés d’un ministère
Il expliqua la différence entre un ange et un esprit chargé d’un ministère ; l’un un corps ressuscité ou enlevé, dont l’esprit exerce un ministère auprès des esprits incarnés — l’autre un esprit désincarné, visitant les esprits désincarnés et exerçant un ministère auprès d’eux. Jésus-Christ devint un esprit chargé d’un ministère (pendant que son corps était couché au sépulcre) auprès des esprits en prison, pour accomplir une partie importante de sa mission sans laquelle il n’aurait pas pu rendre parfaite son œuvre ou entrer dans son repos. Après sa résurrection, il apparut en tant qu’ange à ses disciples, etc.
Les corps enlevés ne peuvent entrer dans le repos que quand ils ont subi un changement équivalent à la mort. Les corps enlevés sont prévus pour des missions futures.
L’ange qui apparut à Jean dans l’île de Patmos était un corps [c’est-à-dire un personnage] enlevé ou ressuscité. Après sa résurrection, Jésus-Christ alla dans son corps exercer son ministère auprès des corps enlevés et ressuscités. Il y a une chaîne d’autorité et de pouvoir depuis Adam jusqu’au temps présent.
La seule manière d’obtenir la vérité et la sagesse n’est pas de la demander à des livres, mais d’aller trouver Dieu dans la prière et d’obtenir l’enseignement divin. Il n’est pas plus incroyable que Dieu puisse sauver les morts que de les ressusciter.
Un principe éternel : la miséricorde qui pardonne
Il n’y a jamais de moment où l’esprit est trop vieux pour s’approcher de Dieu. Tous sont à la portée de la miséricorde qui pardonne tous ceux qui n’ont pas commis le péché impardonnable pour lequel il n’y a pas de pardon, que ce soit dans ce monde ou dans le monde à venir. Il y a une manière de libérer les esprits des morts : c’est par le pouvoir et l’autorité de la prêtrise, en liant et en déliant sur la terre. Cette doctrine semble glorieuse, étant donné qu’elle montre la grandeur de la compassion et de la bienveillance divines dans l’envergure du plan du salut des hommes.
Cette glorieuse vérité est bien de nature à augmenter la compréhension et à soutenir l’âme dans les ennuis, les difficultés et les détresses. À titre d’illustration, l’orateur présenta en guise de supposition le cas de deux hommes, des frères, aussi intelligents, instruits, vertueux et aimables l’un que l’autre, marchant dans la droiture et en toute bonne conscience, dans toute la mesure où ils ont pu discerner le devoir du flot boueux de la tradition ou de la page entachée du livre de la nature.
L’un d’eux meurt et est enterré, n’ayant jamais entendu parler de l’Évangile de la réconciliation ; le message du salut est envoyé à l’autre, il l’entend et l’embrasse, et devient héritier de la vie éternelle. L’un participera-t-il à la gloire et l’autre sera-t-il condamné à une perdition sans espoir ? N’a-t-il aucune chance d’y échapper ? Le sectarisme répond : « Aucune ! Aucune ! Aucune ! » Pareille idée est pire que l’athéisme. La vérité brisera et mettra en pièces tout ce pharisaïsme sectaire ; les dénominations sectaires seront passées au crible, ceux qui ont le cœur honnête en seront sortis et leurs prêtres laissés au milieu de leur corruption.
Le baptême des confessions chrétiennes
L’orateur répondit ensuite aux objections soulevées contre les saints des derniers jours par ceux qui n’admettaient pas la validité du baptême fait par les confessions chrétiennes et ne permettaient pas à celles-ci d’être en communion avec eux. Or ce serait comme mettre du vin nouveau dans de vieilles outres et mettre du vieux vin dans de nouvelles outres. Quoi ? Des révélations nouvelles dans les vieilles Églises ? Les nouvelles révélations défonceraient le fond de leur puits sans fond. Du vin nouveau dans de vieilles outres ! Les outres se rompent et le vin se répand ! Quoi ! Des sadducéens dans la nouvelle Église ! Le vieux vin dans les nouvelles outres de cuir suintera par les pores et s’en échappera. C’est ainsi que les saints sadducéens se moquent de l’autorité, ruent dans les brancards et courent dans les montagnes de la perdition, laissant derrière eux l’écho prolongé de leur braillement.
L’orateur contrasta ensuite le [manque de] charité des Églises qui dénoncent tous ceux qui ne sont pas de leur avis et participent à la persécution des saints, avec la foi des saints qui croient que même ceux-là peuvent être sauvés dans ce monde et dans le monde à venir (à l’exception des assassins et des apostats).
Le salut pour les morts
Cette doctrine, dit-il, présentait avec clarté la sagesse et la miséricorde manifestées par Dieu en prévoyant une ordonnance pour le salut des morts, ceux-ci étant baptisés par procuration, leur nom inscrit au ciel et eux-mêmes jugés conformément aux actions accomplies dans le corps. Cette doctrine était la substance des Écritures. Les saints qui négligent de l’appliquer en faveur de leur parenté décédée le font au péril de leur propre salut. La dispensation de la plénitude des temps mettra en lumière les choses qui ont été révélées dans toutes les précédentes dispensations ainsi que d’autres choses qui n’ont pas encore été révélées. Il enverra Élie, le prophète, etc. et rétablira toutes choses en Christ.
L’orateur annonça alors : « Il n’y aura plus de baptêmes pour les morts avant que l’ordonnance ne puisse être accomplie dans les fonts de la Maison du Seigneur ; et l’Église ne tiendra plus de conférence générale avant qu’elle puisse se réunir dans ladite Maison. Car ainsi dit le Seigneur ! [4] » (3 octobre 1841).
— H. C. 4:424-426 ; T. S. II:577-78 (15 octobre 1841).
N’accusez pas les frères
Il invita les saints à ne pas suivre l’exemple de l’adversaire en accusant les frères, et dit : « Si vous ne vous accusez pas mutuellement, Dieu ne vous accusera pas. Si vous n’avez pas d’accusateur, vous entrerez au ciel, et si vous voulez suivre les révélations et les instructions que Dieu vous donne par mon intermédiaire, je vous emmènerai au ciel en vous portant sur mon dos. Si vous voulez ne pas m’accuser, je ne vous accuserai pas. Si vous voulez jeter un manteau de charité sur mes péchés, je ferai de même pour vous, car la charité couvre une multitude de péchés. Ce que beaucoup de gens appellent pécher, n’est pas pécher ; j’ai fait beaucoup de choses pour renverser la superstition, et je la renverserai » ; je parlai de la malédiction de Cham pour s’être moqué de Noé pendant qu’il était dans son ivresse, mais ne faisait pas de mal. Noé était un juste et cependant il but du vin et s’enivra. Le Seigneur ne l’abandonna pas pour autant, car il conserva tout le pouvoir de sa prêtrise, et lorsqu’il fut accusé par Canaan, il le maudit par la prêtrise qu’il détenait et le Seigneur tint compte de sa parole et de la prêtrise qu’il détenait en dépit du fait qu’il était ivre, et la malédiction reste à ce jour sur la postérité de Canaan (7 novembre 1841). — H. C. 4:445-446.
La qualité du Livre de Mormon
Dimanche 28 — J’ai passé le reste de la journée en conseil avec les douze apôtres chez le président Brigham Young, conversant avec eux sur divers sujets. Frère Joseph Fielding était présent, ayant été absent pendant quatre années pour une mission en Angleterre... J’ai dit aux frères que le Livre de Mormon était le plus correct de tous les livres de la terre et la clef de voûte de notre religion, et qu’un homme se rapprocherait davantage de Dieu en en suivant les préceptes que par n’importe quel autre livre (28 novembre 1841). — H. C. 4:461.
Instructions importantes
La valeur du châtiment
Le président Joseph se leva et dit : « Frère Kimball vous a donné une explication véritable de la parabole » [du potier dans Jérémie 18:1-11], puis il lut la parabole du cep et de ses sarments et l’expliqua, et dit : « Si nous gardons les commandements de Dieu, nous devons produire du fruit, être les amis de Dieu et savoir ce que notre Seigneur a fait.
« Il y en a qui disent que je suis un prophète déchu, parce que je ne produis pas davantage de la parole du Seigneur. Pourquoi ne le fais-je pas ? Sommes-nous capables d’en recevoir ? Non ! Pas une seule personne dans cette pièce. Il nous réprimanda ensuite pour notre méchanceté et notre incrédulité, ‘sachant que le Seigneur châtie celui qu’il aime, et il frappe de la verge tous ceux qu’il reconnaît pour ses fils’, et si nous ne recevons pas de châtiment, alors nous sommes des enfants illégitimes, et non des fils. »
À propos de la révélation, dit-il, un homme pourrait commander à son fils d’arracher des pommes de terre et de seller son cheval, mais avant qu’il n’ait fini ces deux tâches, il pourrait lui dire de faire quelque chose d’autre. Et tout cela est considéré comme bon, mais dès que le Seigneur donne un commandement, révoque ce décret et commande quelque chose d’autre, alors on considère que le prophète est déchu. Parce que nous ne voulons pas être châtiés par le prophète et les apôtres, le Seigneur nous châtie en nous donnant la maladie et la mort. Que personne ne crie partout sa justice, car d’autres peuvent voir cela pour lui ; qu’il confesse plutôt ses péchés, et alors il lui sera pardonné et il produira de bons fruits. Lorsqu’un homme corrompu est puni, il se fâche et ne veut pas le supporter. La raison pour laquelle les secrets du Seigneur ne nous sont pas révélés, c’est parce que nous ne les gardons pas et les révélons ; nous ne gardons pas nos propres secrets, mais révélons nos difficultés au monde même à nos ennemis, alors comment garderions-nous les secrets du Seigneur ? Je peux garder un secret jusqu’au jugement dernier. Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis ; alors pourquoi ne pas lutter pour notre ami jusqu’à ce que nous mourrions ? (19 décembre 1841) — H. C. 4:478-479.
Le don des langues
Dimanche 26 décembre 1841 — La réunion publique des saints a eu lieu ce soir chez moi et lorsque le patriarche Hyrum Smith et frère Brigham Young eurent parlé des principes de la foi et des dons de l’esprit, je lus le treizième chapitre de la première épître aux Corinthiens et aussi une partie du quatorzième chapitre, et fis la réflexion que le don des langues était nécessaire dans l’Église ; mais que si Satan ne pouvait parler en langues, il ne pouvait tenter un Hollandais ni aucune nation si ce n’est les Anglais, car il peut tenter l’Anglais, car il m’a tenté, et je suis Anglais ; mais le don des langues, par le pouvoir du Saint-Esprit dans l’Église, est pour le profit des serviteurs de Dieu pour prêcher aux incroyants comme le jour de la Pentecôte. Lorsque des hommes pieux de toutes les nations se rassembleront pour entendre les choses de Dieu, que les anciens leur prêchent dans leur langue maternelle, que ce soit l’allemand, le français, l’espagnol ou l’irlandais, ou n’importe quelle autre, et que ceux qui comprennent la langue utilisée l’interprètent dans leur langue maternelle, et c’est cela que l’apôtre voulait dire dans premier Corinthiens 14:27 (26 décembre 1841). — H. C. 4:485-486.
Annonce relative à la construction du temple
Aux frères de la ville de Nauvoo : Salutations — Il est extrêmement important pour l’avancement du temple que l’on répartisse d’une manière égale le travail dans le temps, car une surabondance de main-d’œuvre une semaine et aucune la semaine suivante a tendance à retarder l’avancement des travaux ; c’est pourquoi nous invitons chaque frère à veiller à travailler le jour mis à part pour lui dans sa paroisse et à se souvenir que celui qui sème peu moissonnera peu, de sorte que si les frères veulent une moisson abondante, ils feront bien d’être à temps le matin à leur lieu de travail, apportant tous les outils nécessaires selon leur métier et que ceux qui ont des attelages les amènent aussi à moins que le comité du temple ne leur donne d’autres instructions. Si quelqu’un est empêché par des circonstances inévitables de venir à son travail au jour fixé, qu’il travaille le lendemain ou le premier jour où c’est possible. N. B. — Les capitaines des paroisses respectives sont particulièrement invités à être au chantier lors de leurs jours respectifs, à noter avec précision le travail de chacun et à être prêts à en montrer une liste quand on le demandera.
Le cœur de l’Administrateur se réjouit quotidiennement des bons sentiments des frères manifestés dans les efforts qu’ils font pour faire avancer l’œuvre du Seigneur et ériger son temple ; et nous espérons que dorénavant ni les plantations, ni les semailles, ni la récolte ne pourront gêner les règles susmentionnées.
Joseph Smith
Administrateur
(21 février 1842)
— H. C. 4:517.
Le sermon du prophète sur la vie et la mort, la résurrection et le salut des enfants
Le président Smith lut le quatorzième chapitre de l’Apocalypse et dit : La voix d’avertissement résonne de nouveau parmi nous, montrant l’incertitude de la vie humaine ; et à mes moments de loisirs, j’ai médité sur ce sujet et j’ai posé la question : comment se fait-il que des bébés, des enfants innocents, nous sont enlevés, en particulier ceux qui paraissent être des êtres extrêmement intelligents ?
Réponse : Ce monde est un monde très méchant ; et c’est un proverbe que « le monde devient plus faible et plus sage » ; si tel est le cas, le monde devient plus méchant et plus corrompu. Dans les premiers temps du monde, un juste, et un homme de Dieu, un homme intelligent, avait plus de chance de faire le bien, d’être cru et reçu qu’actuellement ; mais de nos jours pareil homme rencontre beaucoup d’opposition et est persécuté par la plupart des habitants de la terre, et il doit passer par beaucoup d’afflictions. Par conséquent le Seigneur en enlève beaucoup tandis qu’ils sont encore dans leur tendre enfance, afin qu’ils échappent à l’envie de l’homme et aux chagrins et aux maux du monde actuel ; ils étaient trop purs et trop beaux pour vivre sur la terre ; c’est pourquoi, tout bien considéré, au lieu de nous lamenter nous avons toute raison de nous réjouir, car ils sont délivrés du mal et nous les retrouverons bientôt.
Ne remettez pas le repentir à plus tard
Quel risque d’infidélité y a-t-il lorsque nous nous séparons presque quotidiennement de nos amis ? Absolument aucun. L’infidèle se raccrochera à n’importe quoi pour avoir de l’aide jusqu’à ce qu’il se trouve face à face avec la mort, et alors son infidélité s’envole, car la réalité du monde éternel s’impose à lui avec une grande puissance ; et lorsque tous les soutiens et tous les appuis terrestres lui font défaut, il sent d’une manière tangible les vérités éternelles de l’immortalité de l’âme. Nous devons écouter l’avertissement et ne pas attendre d’être sur notre lit de mort pour nous repentir : tout comme nous voyons le bébé enlevé par la mort, de même le jeune homme et l’homme mûr peuvent aussi bien que le bébé être appelés dans l’éternité. Que ceci se révèle donc être un avertissement pour tous de ne pas remettre à plus tard leur repentance, ou d’attendre jusqu’à ce qu’ils soient sur leur lit de mort, car la volonté de Dieu est que l’homme se repente et le serve avec la santé, avec la force et la puissance de son esprit, afin de s’assurer sa bénédiction et n’attende pas d’être appelé à mourir.
La rédemption des petits enfants
La doctrine qui veut que l’on baptise les enfants ou qu’on les asperge sinon ils brûleront en enfer est une doctrine qui n’est pas vraie, qui n’a pas le soutien de l’Écriture sainte et n’est pas en accord avec la personnalité de Dieu. Tous les enfants sont rachetés par le sang de Jésus-Christ et, dès l’instant où ils quittent ce monde, ils sont emmenés dans le sein d’Abraham. La seule différence entre la mort des vieux et la mort des jeunes, c’est que l’un vit plus longtemps au ciel et dans la lumière et la gloire éternelle que l’autre et est délivré un peu plus tôt de notre monde misérable et méchant. En dépit de toute cette gloire, nous la perdons un instant de vue et pleurons la perte, mais nous ne pleurons pas comme ceux qui n’ont pas d’espérance.
Les décrets sont fixés et immuables
Mon intention était de traiter du sujet du baptême, mais comme nous sommes en présence d’un cas de décès, il m’a semblé convenable de parler de ce sujet. Toutefois je vais maintenant dire quelques mots sur le baptême, comme j’en avais l’intention. Dieu a lancé certains décrets qui sont fixés et immuables ; par exemple, Dieu a mis dans les cieux le soleil, la lune et les étoiles et leur a donné leurs lois, leurs conditions et leurs limites qu’ils ne peuvent dépasser, si ce n’est selon ses commandements ; ils se déplacent tous dans une harmonie parfaite dans leur sphère et dans leur ordre et sont pour nous comme des lumières, des prodiges et des signes. La mer, elle aussi, a ses limites qu’elle ne peut franchir. Dieu a mis beaucoup de signes sur la terre aussi bien que dans le ciel ; par exemple le chêne de la forêt, le fruit de l’arbre, l’herbe du champ, tous portent le signe qu’une semence a été plantée là ; car le décret du Seigneur est que tout arbre, tout fruit ou herbe portant semence produirait selon son espèce et ne peut naître selon aucune autre loi ou principe [5]. C’est en vertu du même principe que je prétends que le baptême est un signe ordonné de Dieu, que celui qui croit au Christ doit prendre sur lui pour entrer dans le royaume de Dieu, « car si vous ne naissez d’eau et d’Esprit, vous ne pouvez entrer dans le royaume de Dieu », a dit le Sauveur. C’est un signe et un commandement que Dieu a fixés pour que l’homme entre dans son royaume. Ceux qui cherchent à entrer d’une autre façon chercheront en vain, car Dieu ne les recevra pas et les anges ne reconnaîtront pas que leurs œuvres sont acceptées, car ils n’ont pas pris sur eux ces ordonnances et les signes que Dieu a ordonné que l’homme reçoive pour obtenir une gloire céleste ; et Dieu a décrété que tous ceux qui ne veulent pas obéir à sa voix n’échapperont pas au châtiment de la géhenne. Qu’est-ce que le châtiment de la géhenne ? Se retrouver dans la société de ceux qui n’ont pas obéi à ses commandements.
Le baptême et le don du Saint-Esprit
Le baptême est un signe pour Dieu, pour les anges et pour le ciel que nous faisons la volonté de Dieu, et il n’y a sous le ciel aucun autre moyen ordonné par Dieu pour permettre à l’homme de venir à lui, et tout autre procédé est inutile : Dieu a décrété et ordonné que l’homme devait se repentir de tous ses péchés, être baptisé pour la rémission de ses péchés, ensuite il peut venir à Dieu au nom de Jésus-Christ, avec foi ; alors nous avons la promesse de recevoir le Saint-Esprit.
Quel est le signe de la guérison des malades ? L’imposition des mains est le signe ou la manière décrite par Jacques et la coutume des saints d’autrefois commandée par le Seigneur, et nous ne pouvons obtenir la bénédiction si nous suivons une autre voie que le chemin que Dieu a tracé. Et si nous essayons d’obtenir le Saint-Esprit d’une autre manière que par le signe ou la manière que Dieu a désignés : l’obtiendrions-nous ? Certainement pas ; tous les autres moyens échoueraient. Le Seigneur dit : faites de telle et telle façon, et je vous bénirai.
Mots-clefs de la prêtrise
Il y a certains mots-clefs et signes qui appartiennent à la prêtrise, et qu’il faut observer afin d’obtenir la bénédiction. Le signe de Pierre était de se repentir et d’être baptisé pour la rémission des péchés, avec la promesse du don du Saint-Esprit ; et le don du Saint-Esprit ne s’obtient d’aucune autre façon.
Différence entre le Saint-Esprit et le don du Saint-Esprit
Il y a une différence entre le Saint-Esprit et le don du Saint-Esprit. Corneille reçut le Saint-Esprit avant d’être baptisé, ce qui était le pouvoir de Dieu pour le convaincre de la véracité de l’Évangile, mais il ne put recevoir le don du Saint-Esprit qu’après avoir été baptisé. S’il n’avait pas pris sur lui ce signe, cette ordonnance, le Saint-Esprit, qui l’avait convaincu de la véracité de l’existence de Dieu, l’aurait quitté. Avant de se conformer à ces ordonnances et de recevoir le don du Saint-Esprit par l’imposition des mains, selon l’ordre de Dieu, il n’aurait pas pu guérir les malades ou commander à un esprit malin de sortir d’un homme et être obéi de lui, car l’esprit aurait pu lui dire, comme aux fils de Scéva : nous connaissons Jésus-Christ, et nous savons qui est Paul, mais toi, qui es-tu ? » Peu importe que nous vivions longtemps ou non sur cette terre après avoir acquis la connaissance de ces principes et leur avoir obéi. Je sais que tous les hommes seront damnés s’ils ne viennent pas par la voie que Dieu a désignée.
La résurrection universelle
Pour ce qui est de la résurrection, je dirai simplement que tous les hommes sortiront du tombeau tels qu’ils s’y seront couchés, qu’ils soient vieux ou jeunes ; on ne leur ajoutera ni ne leur retirera une coudée de leur taille ; tous seront ressuscités par le pouvoir de Dieu, ayant l’esprit de Dieu dans leur corps et non du sang. Les enfants seront mis sur leur trône en la présence de Dieu et de l’Agneau avec un corps ayant la même taille [6] que celui qu’ils avaient sur la terre, ayant été rachetés par le sang de l’Agneau ; ils y jouiront de la plénitude de cette lumière, de cette gloire et de cette intelligence que l’on reçoit dans le royaume céleste de Dieu. « Heureux les morts qui meurent dans le Seigneur, car ils se reposent de leurs travaux, car leurs œuvres les suivent. »
Avant de terminer, l’orateur invita la vaste assemblée qu’il avait devant lui à s’humilier avec foi devant Dieu et à invoquer son saint nom en prière fervente et dans le jeûne jusqu’à ce que les éléments fussent purifiés au-dessus de notre tête, que la terre fût sanctifiée sous nos pieds et que les habitants de notre ville pussent échapper au pouvoir de la maladie, de la peste et du destructeur qui chevauche sur la face de la terre, et que le Saint-Esprit de Dieu repose sur cette vaste multitude.
Accomplissement de baptêmes
À la fin de la réunion, le président Smith dit à l’assemblée qu’à deux heures il appliquerait l’ordonnance du baptême dans la rivière près de sa maison, et à l’heure fixée la rive du Mississippi était garnie d’une multitude de gens, et le président Joseph Smith entra dans la rivière et baptisa de ses propres mains environ quatre-vingts personnes pour la rémission de leurs péchés, et ce qui augmenta la joie du tableau, c’est que la première personne baptisée fut le Dr Lorenzo D. Wasson, neveu de sœur Emma Smith, le premier de sa famille à embrasser la plénitude de l’Évangile.
À la fin de cet intéressant événement, l’officiant leva les mains au ciel et l’implora pour que la bénédiction de Dieu reposât sur le peuple ; et en vérité l’Esprit de Dieu reposa sur la multitude pour la joie et la consolation de notre cœur.
Après le baptême, l’assemblée retourna au bosquet, près du temple pour vaquer à l’ordonnance de la confirmation, et bien que le président Smith eût parlé au peuple en plein air, se fût tenu dans l’eau et eût baptisé environ quatre-vingts personnes, une cinquantaine d’entre les personnes baptisées reçurent, plus tard dans la journée, leur confirmation de ses mains. Pendant l’intervalle entre ces réunions, les Douze en baptisèrent et en confirmèrent encore autant dans les fonts baptismaux pour leur parenté décédée (20 mars 1842). — H. C. 4:553-557.
Résumé du sermon du prophète sur le baptême pour les morts
Ce fut une journée intéressante. Une grande assemblée se réunit dans le bosquet près du temple. Frère Amasa Lyman parla à l’assemblée et fit de nombreux commentaires intéressants. Il fut suivi de Joseph, le voyant, qui fit des réflexions édifiantes concernant le baptême pour les morts. Il dit que la Bible soutenait la doctrine, citant 1 Corinthiens 15:29 : « Autrement, que feraient ceux qui se font baptiser pour les morts ? Si les morts ne ressuscitent absolument pas, pourquoi se font-ils baptiser pour eux ? » S’il y a une seule parole du Seigneur qui soutient la doctrine du baptême pour les morts, elle suffit pour en faire une vraie doctrine. Je le répète, si nous pouvons baptiser un homme au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit pour la rémission des péchés, nous avons tout autant le droit d’agir comme agents, et d’être baptisés pour la rémission des péchés pour et en faveur de notre parenté décédée qui n’a pas entendu l’Évangile ou sa plénitude (27 mars 1842). — H. C. 4:568-569.
Résumé des paroles du prophète à la Société de secours des femmes le 30 mars 1842
Le président Joseph Smith se leva. Parla de l’organisation de la Société de secours des femmes ; dit qu’il était profondément intéressé, qu’elle pourrait être édifiée pour le Très-Haut d’une manière acceptable, que ses règles devaient être respectées, que ne devraient être reçues que celles qui étaient dignes ; proposa un examen soigneux de chaque candidate, que la société allait trop vite, et qu’elle devait grandir graduellement, devait commencer par quelques personnes, avoir ainsi une société d’élite composée de femmes vertueuses, de femmes qui marcheraient avec circonspection ; les félicita pour leur zèle, mais dit que parfois leur zèle n’était pas selon la connaissance. Un des buts principaux de l’institution était d’éliminer l’iniquité ; dit qu’elles devaient être extrêmement soigneuses dans tous leurs examens, sinon les conséquences seraient graves.
Toutes les difficultés qui pourraient traverser et traverseraient notre chemin devaient être surmontées. Bien que l’âme fût mise à l’épreuve, que le cœur manquât et que les mains fussent languissantes, nous ne devions pas faire marche arrière ; à part la compassion, il fallait avoir un caractère décidé. Quand nous recevons des instructions, nous devons obéir à cette voix, observer la constitution de la société, afin que les bénédictions du ciel reposent sur nous. Toutes doivent agir de concert, sinon rien ne pourra être fait, et agir selon l’antique prêtrise ; il y aurait ainsi une société d’élite, séparée de tous les maux du monde : de choix, vertueuse et sainte. Joseph Smith dit qu’il allait faire de cette société un sacerdoce royal, comme du temps d’Hénoc, comme du temps de Paul : que chaque membre a le droit de vivre longtemps et de jouir de la santé (30 mars 1842). — H. C. 4:570.
« Éprouvez les esprits »
L’éditorial du prophète dans le Times and Seasons
De récents événements qui se sont produits parmi nous font que le devoir impérieux m’incombe de dire quelque chose concernant les esprits qui animent les hommes. Il découle clairement des écrits de l’apôtre que beaucoup de faux esprits existaient de leur temps et étaient « venus dans le monde », et qu’il fallait une intelligence que Dieu seul pouvait conférer pour détecter les faux esprits et les éprouver pour savoir quels esprits étaient de Dieu. Le monde en général a fait preuve d’une profonde ignorance à l’égard de ce principe, et pourquoi en serait-il autrement, car « personne ne connaît les choses de Dieu, si ce n’est l’Esprit de Dieu ».
Les Égyptiens ne furent pas capables de découvrir la différence entre les miracles de Moïse et ceux des magiciens jusqu’au moment où ils en vinrent à être mis à l’épreuve ensemble ; et si Moïse n’était pas paru parmi eux, ils auraient indubitablement pensé que les miracles des magiciens étaient accomplis par la grande puissance de Dieu, car c'étaient de grands miracles qu’ils accomplissaient : une force surnaturelle était mise en application et un grand pouvoir manifesté.
Il nous aurait été aussi difficile de dire par quel esprit le prophète prophétisait ou par quel pouvoir les apôtres parlaient et accomplissaient des miracles. Qui aurait pu dire si le pouvoir de Simon, le magicien, était de Dieu ou du diable ?
Il semble qu’il y ait toujours eu à toutes les époques un manque d’intelligence dans ce domaine. Des esprits de toutes sortes se sont manifestés à toutes les époques et presque parmi tous les hommes. Si nous allons parmi les païens, ils ont leurs esprits ; les mahométans, les Juifs, les chrétiens, les Indiens, tous ont leurs esprits, tous ont une force surnaturelle et tous prétendent que leurs esprits sont de Dieu. Qui résoudra le mystère ? « Éprouvez les esprits », dit Jean, mais qui va le faire ? Le savant, celui qui a de l’éloquence, le philosophe, le sage, le théologien : tous sont ignorants. Les païens se vantent de leurs dieux et des grandes choses qui ont été manifestées par leurs oracles. Le musulman se vante de son Coran et des communications divines que ses ancêtres ont reçues. Les Juifs ont eu parmi eux de nombreux cas, aussi bien antiques que modernes, d’hommes qui ont professé être inspirés et envoyés pour réaliser de grands événements, et le monde chrétien n’a pas été lent à les égaler en nombre.
Ignorance de la nature des esprits
« Éprouvez les esprits » : mais comment ? Devons-nous les mettre à l’épreuve selon les confessions des hommes ? Quelle sottise ridicule, quelle ignorance pure, quelle folie ! Éprouver les mouvements et les actes d’un être éternel (car je prétends que tous les esprits sont tels) par quelque chose qui a été conçu dans l’ignorance et produit par la sottise : une toile d’araignée d’hier ! Les anges se voileraient la face et les démons seraient honteux et insultés, et diraient : « Nous connaissons Jésus, et nous savons qui est Paul ; mais vous, qui êtes-vous ? » Que chacun dans la société crée une confession et éprouve par elle les esprits mauvais, et le diable se tiendra les côtes ; c’est tout ce qu’il demanderait, tout ce qu’il désirerait. Pourtant beaucoup d’entre eux le font, et par conséquent « beaucoup d’esprits sont venus dans le monde. »
Un grand mal c’est que les hommes sont ignorants de la nature des esprits, de leur pouvoir, de leurs lois, de leur gouvernement, de leur intelligence, etc. et s’imaginent que quand il se manifeste quelque chose qui ressemble au pouvoir, à la révélation ou à la vision, cela doit être de Dieu. C’est pour cela que les méthodistes, les presbytériens et d’autres sont souvent possédés d’un esprit qui les pousse à se coucher, et pendant son opération tout signe de vie est souvent totalement suspendu ; ils considèrent que c’est le pouvoir de Dieu et une manifestation glorieuse de Dieu : une manifestation de quoi ? Y a-t-il une intelligence qui ait été communiquée ? Les rideaux du ciel sont-ils écartés ou les desseins de Dieu développés ? Ont-ils vu un ange et conversé avec lui ou les gloires du futur ont-elles jailli à leurs yeux ? Non ! Mais leur corps a été inanimé, le fonctionnement de leur esprit suspendu et tout ce que l’on peut obtenir d’eux comme renseignement quand ils se lèvent, c’est un cri de « gloire » ou « alléluia » ou quelque expression incohérente ; mais ils ont eu « le pouvoir ».
Le Shaker tournoie sur son talon, poussé par une force ou un esprit surnaturel et pense qu’il est gouverné par l’Esprit de Dieu ; et le Sauteur saute et se lance dans toutes sortes d’extravagances. Le méthodiste primitif pousse des cris sous l’influence de cet esprit jusqu’à ce qu’il déchire les cieux de ses cris tandis que les Quakers (ou Amis) poussés, pensent-ils, par l’Esprit de Dieu, restent assis immobiles et ne disent rien. Dieu est-il l’Auteur de tout ceci ? Sinon tout cela, qu’est-ce qu’il reconnaît là-dedans ? Il est certain qu’une masse aussi hétérogène de confusion ne peut entrer dans le royaume des cieux.
Discerner les esprits par le pouvoir de la prêtrise
Chacun de ceux-ci professe être compétent pour éprouver l’esprit de son prochain, mais aucun ne peut éprouver le sien, et quelle en est la raison ? Parce qu’ils n’ont pas de clef pour ouvrir, pas de règle pour mesurer, pas de critère pour l’évaluer. Y a-t-il quelqu’un qui pourrait dire la longueur, la largeur ou la hauteur d’un bâtiment, s’il n’a pas de règle ? Éprouver la qualité des métaux sans critère ou décrire les mouvements du système planétaire sans connaître l’astronomie ? Certainement pas ; et si on manifeste une ignorance pareille à propos d’un esprit de cette sorte, qui peut décrire un ange de lumière si Satan devait apparaître sous cette forme en gloire ? Qui peut dire sa couleur, ses signes, son aspect, sa gloire ou de quelle façon il se manifeste ? Qui peut détecter l’esprit des prophètes français avec leurs révélations, leurs visions, leur pouvoir et leurs manifestations ? Ou qui peut indiquer l’esprit des irvingites, avec leurs apôtres et leurs prophètes, et leurs visions et leurs langues et leurs interprétations, etc. ? Ou qui peut traîner au grand jour et étaler les mystères cachés des faux esprits qui se manifestent si souvent parmi les saints des derniers jours ? Nous répondons que nul ne peut le faire sans la prêtrise et sans avoir la connaissance des lois qui gouvernent les esprits ; car comme « personne ne connaît les choses de Dieu, si ce n’est l’Esprit de Dieu », de même nul ne connaît l’esprit du diable, ni sa puissance, ni son influence, si ce n’est en possédant une intelligence qui est plus qu’humaine et en voyant exposé par l’intermédiaire de la prêtrise le fonctionnement mystérieux de ses stratagèmes ; sans connaître la forme angélique, l’air et le geste sanctifiés et le zèle qu’il manifeste fréquemment pour la gloire de Dieu, conjointement avec l’esprit prophétique, la gracieuse influence, l’aspect pieux, et les saints vêtements qui sont si caractéristiques de ses actions et ses mystérieux mouvements.
L’homme doit avoir le discernement des esprits pour pouvoir traîner au grand jour cette influence diabolique et l’exposer au monde dans toutes ses couleurs diaboliques, destructrices pour l’âme, et abominables ; car rien ne fait plus de tort aux enfants des hommes que d’être sous l’influence d’un faux esprit alors qu’ils pensent avoir l’Esprit de Dieu. Des milliers de personnes ont senti l’influence de son pouvoir terrible et de ses effets pernicieux. Elles ont entrepris de longs pèlerinages et enduré des pénitences, et la souffrance, la misère et la ruine les ont suivies dans leur sillage ; des nations ont été bouleversées, des royaumes renversés, des provinces dévastées, et le sang, le carnage et la désolation sont les vêtements dont il s’est revêtu. Les Turcs, les Hindous, les Juifs, les chrétiens, les Indiens, en fait toutes les nations ont été séduites, trompées et lésées par les effets néfastes de faux esprits.
L’Esprit de Dieu, esprit de connaissance
Comme nous l’avons déjà dit, la grande difficulté réside dans l’ignorance de la nature des esprits, des lois qui les gouvernent et des signes auxquels on peut les reconnaître ; s’il faut l’Esprit de Dieu pour connaître les choses de Dieu, et si l’esprit du diable ne peut être démasqué que par ce moyen, alors il s’ensuit, comme conséquence naturelle, que si une ou plusieurs personnes n’ont pas de communication ou de révélation de la part de Dieu, leur dévoilant les agissements de l’esprit, elles resteront à tout jamais ignorantes de ces principes ; car je prétends que si un seul homme ne peut comprendre ces choses que par l’Esprit de Dieu, dix mille hommes ne le peuvent ; c’est tout autant hors de portée de la sagesse des savants, de la langue de ceux qui sont éloquents, du pouvoir de ceux qui sont puissants. Et nous devrons finalement en arriver à cette conclusion, quoi que nous pensions de la révélation, que sans elle nous ne pouvons ni connaître ni comprendre quoi que ce soit de Dieu ou du diable ; et aussi peu disposé que soit le monde à admettre ce principe, il ressort clairement des innombrables croyances et idées à ce sujet qu’il ne comprend rien à ces principes et il est tout aussi clair que, sans information divine, il doit rester dans l’ignorance. Le monde a toujours confondu les faux prophètes avec les vrais, et ceux qui étaient envoyés par Dieu, il les a considérés comme de faux prophètes, et par conséquent il a tué, lapidé, puni et emprisonné les vrais prophètes, et ceux-ci ont été obligés de se cacher « dans les déserts, dans les cavernes et les antres de la terre » et bien qu’étant les hommes les plus honorables de la terre, il les a bannis de sa société comme étant des vagabonds, tandis qu’il chérissait, honorait et soutenait des coquins, des vagabonds, des hypocrites, des imposteurs et les plus vils des hommes.
Le don du discernement des esprits
Comme nous l’avons déjà dit, l’homme doit avoir le discernement des esprits pour comprendre ces choses, et comment va-t-il obtenir ce don s’il n’y a pas de dons de l’Esprit ? Et comment peut-on obtenir ces dons sans révélation ? « Étant monté en haut, le Christ a fait des dons aux hommes ; et il a donné les uns comme apôtres, les autres comme prophètes, les autres comme évangélistes, les autres comme pasteurs et docteurs. » Et comment les apôtres, les prophètes, les pasteurs, les docteurs et les évangélistes étaient-ils choisis ? Par prophétie (révélation) et par l’imposition des mains — par une communication divine et une ordonnance prévue par Dieu, par le moyen de la prêtrise organisée selon l’ordre de Dieu, sur désignation divine. Les apôtres des temps anciens détenaient les clefs de cette prêtrise, des mystères du royaume de Dieu, et par conséquent étaient à même de révéler et d’éclaircir tout ce qui a trait au gouvernement de l’Église, au bien-être de la société, à la destinée future des hommes et au libre arbitre, au pouvoir et à l’influence des esprits, car ils pouvaient les contrôler selon leur plaisir, leur ordonner de s’éloigner au nom de Jésus et détecter leur action maligne et mystérieuse alors qu’ils essayaient de s’imposer par subterfuge à l’Église sous le couvert de la religion et de militer contre les intérêts de l’Église et de la diffusion de la vérité. Nous lisons qu’ils « chassent des démons par le nom de Jésus », et lorsqu’une femme possédant l’esprit de Python, s’écria devant Paul et Silas : « ces hommes sont les serviteurs du Dieu Très-Haut, et ils vous annoncent la voie du salut », ils détectèrent l’esprit. Et bien qu’elle parlât favorablement d’eux, Paul commanda à l’esprit de sortir d’elle et s’épargnèrent l’opprobre qui aurait pu retomber sur leur tête en lui faisant confiance, lorsque ces principes mauvais se seraient manifestés, dont ils auraient certainement été accusés s’ils n’avaient pas réprimandé l’esprit mauvais.
Les prophètes détenaient le don
Un pouvoir semblable à celui-ci exista à diverses époques par le moyen de la prêtrise. Moïse put détecter le pouvoir des magiciens et montrer qu’il était le serviteur de Dieu : il savait (par révélation) quand il était sur la montagne qu’Israël se livrait à l’idolâtrie ; il put démasquer le péché de Koré, de Dathan et d’Abiram, détecter les sorcières et les magiciens dans leurs activités et montrer les vrais prophètes du Seigneur. Josué sut comment démasquer celui qui avait volé le lingot d’or et le manteau de Schinéar. Michée put désigner le faux esprit qui animait les quatre cents prophètes ; et si on avait suivi son conseil beaucoup de vies auraient été épargnées (2 Chron. 18). Élie, Élisée, Ésaïe, Jérémie, Ézéchiel et beaucoup d’autres prophètes possédaient ce pouvoir. Notre Sauveur, les apôtres et même les membres de l’Église possédaient ce don, car, dit Paul (1 Cor. 12:10) : « À l’un est donné le don des langues, à un autre l’interprétation des langues, à un autre, le don d’opérer des miracles ; à un autre, la prophétie ; à un autre, le discernement des esprits. » Tous ceux-là provenaient du même Esprit de Dieu et étaient dons de Dieu. L’Église d’Éphèse fut rendue capable par ce principe « [d’éprouver] ceux qui se disent apôtres et qui ne le sont pas, et que tu les as trouvés menteurs » (Apoc. 2:2).
Différence entre le corps et l’esprit
Quand on remonte l’affaire jusqu’au fondement et qu’on l’envisage philosophiquement, on constate qu’il y a une différence très sensible entre le corps et l’esprit ; le corps est censé être de la matière organisée et beaucoup considèrent que l’esprit est immatériel, sans substance. Nous ne sommes pas d’accord avec cette dernière opinion et disons que l’esprit est une substance, qu’il est matériel, mais que c’est une matière plus pure, plus souple et plus raffinée que le corps, qu’elle existait avant le corps, peut exister dans le corps et existera séparément du corps, lorsque le corps tombera en poussière, et lui sera de nouveau réunie dans la résurrection.
Les esprits sont éternels
Sans essayer de décrire cette mystérieuse association et les lois qui gouvernent le corps et l’esprit de l’homme, leurs relations mutuelles et le dessein de Dieu en ce qui concerne le corps et l’esprit humains, je dirai simplement que l’esprit de l’homme est éternel, qu’il est gouverné par la même prêtrise que celle qui gouvernait Abraham, Melchisédek et les apôtres : qu’il est organisé selon cette prêtrise qui est éternelle, « sans commencement de jours ou fin d’années », qu’il se meut dans sa sphère respective et est gouverné par la loi de Dieu ; que quand il apparaît sur la terre, il est dans un état probatoire et se prépare, s’il est juste, à une gloire future et plus grande, que l’esprit des hommes qui sont bons ne peuvent se mêler des affaires des méchants au-delà des limites qui leur sont prescrites, car Michel, l’archange, n’osa pas porter un jugement injurieux contre le diable, mais dit : « Que le Seigneur te réprime, Satan. »
Le pouvoir des esprits mauvais est limité
Il semblerait aussi que les esprits mauvais aient leurs limites, leurs bornes, et des lois qui les gouvernent ou les gèrent et connaissent leur destin futur ; c’est pour cela que ceux qui étaient dans le démoniaque dirent à notre Sauveur : « Es-tu venu ici pour nous tourmenter avant le temps ? » et quand Satan se présenta devant le Seigneur parmi les fils de Dieu, il dit qu’il venait « de parcourir la terre et de [s’] y promener » ; et on l’appelle explicitement le Prince de la puissance de l’air ; et il est tout à fait évident qu’ils possèdent un pouvoir dont nul autre que ceux qui détiennent la prêtrise ne peut être maître, comme nous l’avons déjà laissé entendre dans le cas des fils de Scéva.
Ceci dit sur les principes généraux, sans parler de la situation, de l’influence et du pouvoir étrange des magiciens d’Égypte, des mages et des sorcières des Juifs, de leurs nécromanciens, mages et astrologues, des fous ou de ceux qui étaient possédés de démons du temps des apôtres, nous remarquerons et essayerons de détecter (dans la mesure où nous avons les Écritures pour nous aider) un petit nombre d’exemples de la manifestation de faux esprits à notre époque moderne et ce, de nos jours.
Faux prophètes
Les « prophètes français » [Camisards] étaient possédés d’un esprit séducteur ; ils existaient en grand nombre en 1688 dans le Vivarais et le Dauphiné ; il y avait beaucoup de garçons et de filles de sept à vingt-cinq ans ; ils avaient d’étranges accès, tremblant et se pâmant, ce qui leur faisait étirer les jambes et les bras comme quand on s’évanouit ; ils restaient un certain temps en transe, et quand ils en sortaient, exprimaient tout ce qui leur venait à la bouche (voir le dictionnaire théologique de Buck).
Or Dieu n’a jamais eu de prophètes qui agissaient de cette manière ; il n’y a rien eu d’inconvenant, à quelque époque que ce soit, dans la façon de faire des prophètes du Seigneur ; et les apôtres et les prophètes du temps des apôtres n’avaient rien non plus de cette sorte. Paul dit : « Vous pouvez tous prophétiser, un par un, et si quelque chose est révélé à un autre, que le premier se taise, car l’esprit des prophètes est soumis aux prophètes » ; mais ici nous voyons que les prophètes sont soumis à l’esprit, et, tombant par terre, ont des mouvements saccadés, culbutent et se pâment sous l’influence de cet esprit, étant entièrement dominés par lui. Paul dit : « Que tout se fasse avec bienséance et avec ordre », mais nous voyons ici le plus grand désordre et la plus grande malséance dans la conduite des hommes et des femmes, comme décrit ci-dessus. La même règle s’appliquerait aux chutes, aux mouvements saccadés, aux évanouissements, aux tremblements et aux transes de beaucoup de nos revivalistes modernes.
Joanna Southcott professait être prophétesse, et écrivit en 1804 un livre de prophéties ; elle devint la fondatrice d’un peuple qui existe en ce moment. Elle allait donner naissance, dans un endroit déterminé, à un fils qui allait être le Messie, chose qui ne s’est pas produite. Mais indépendamment de ceci, où lisons-nous dans la parole de Dieu qu’une femme ait été la fondatrice d’une Église ? Paul dit aux femmes de son temps qu’elles « se taisent dans les assemblées et que si elles voulaient s’instruire sur quelque chose, qu’elles interrogent leurs maris à la maison » ; il ne voulait pas permettre à la femme « d’enseigner, ni de prendre de l’autorité dans l’Église » ; mais ici nous voyons une femme qui est la fondatrice d’une Église, la révélatrice et le guide, l’Alpha et l’Omega, à l’encontre de tous les principes, règles et ordres reconnus.
Jemimah Wilkinson fut une autre prophétesse qui fut bien connue au siècle dernier en Amérique. Elle disait qu’elle était tombée malade et était morte et que son âme était allée au ciel où elle se trouve toujours. Peu à peu son corps fut de nouveau animé de l’esprit et du pouvoir du Christ, et là-dessus elle s’installa comme instructrice publique et déclara qu’elle avait une révélation immédiate. Or les Écritures affirment formellement que « Christ [est les] prémices, puis ceux qui appartiennent à Christ, lors de son avènement. Ensuite viendra la fin ». Mais Jemimah, selon son témoignage, mourut et ressuscita avant le temps mentionné dans les Écritures. L’idée que son âme était au ciel pendant que son corps était sur la terre, est également ridicule. Lorsque Dieu souffla dans les narines de l’homme, celui-ci devint une âme vivante, avant cela il ne vivait pas, et lorsque cela lui fut enlevé son corps mourut ; et ce fut aussi le cas de notre Sauveur quand l’esprit quitta le corps, et son corps ne vécut que lorsque son esprit revint avec le pouvoir de la résurrection. Mais l’âme (la vie) de madame Wilkinson était au ciel et son corps sans âme (ou vie) sur la terre, vivant (sans l’âme ou) sans vie !
Les Irvingites
Les Irvingites sont peut-être de toutes nos Églises modernes le peuple qui a le plus contrefait la vérité. Ils ont commencé il y a environ dix ans à Londres, en Angleterre ; ils ont des églises constituées dans diverses parties de l’Angleterre et de l’Écosse et un petit nombre dans le haut Canada. M. Irving, leur fondateur, était un pasteur érudit et talentueux de l’Église d’Écosse, c’était un grand logicien et un puissant orateur, mais en même temps débridé et enthousiaste dans ses idées. Le fait d’évoluer dans les cercles de la haute société et de posséder du talent et du zèle le mit en mesure de devenir un personnage en vue et de susciter une société semblable à celle qui porte son nom.
Les Irvingites ont des apôtres, des prophètes, des pasteurs, des instructeurs, des évangélistes et des anges. Ils professent avoir le don des langues et l’interprétation des langues et, dans un petit nombre de cas, avoir le don de guérison.
Le premier esprit prophétique qui fut manifesté était dans des demoiselles Campbell que M. Irving rencontra pendant qu’il était en voyage en Écosse ; elles avaient (ce qu’on appelle dans leur organisation) « des propos » qui venaient manifestement d’une force surnaturelle. M. Irving tomba dans l’erreur courante de considérer toutes les manifestations surnaturelles comme étant de Dieu, les emmena à Londres et les présenta à son Église.
Elles y furent honorées comme les prophétesses de Dieu et, quand elles parlaient, M. Irving ou n’importe lequel de ses ministres devaient se taire. Elles étaient prises d’une agitation étrange devant l’assemblée et émettaient d’étranges propos, prononcés d’une voix aiguë qui n’était pas naturelle et, avec des intonations pleines d’émotion, elles faisaient fréquemment usage de quelques phrases hachées et décousues, qui étaient ambiguës, incohérentes et incompréhensibles ; à d’autres moments il était plus facile de les comprendre. Elles s’écriaient souvent : « Il y a de l’iniquité ! Il y a de l’iniquité ! » et M. Irving a été amené, sous l’influence de cette accusation, à tomber à genoux devant l’assemblée publique et à confesser son péché, ne sachant pas s’il avait péché, ni en quoi, ni si la chose le concernait, lui, ou quelqu’un d’autre. Pendant que ceci se passait, le corps des personnes qui parlaient était puissamment agité, leur visage se contorsionnait, elles avaient de fréquentes crispations nerveuses des mains, et leur organisme tout entier était animé par intervalles de terribles convulsions ; cependant (suppose-t-on), elles parlaient parfois dans des langues correctes, et avec de vraies interprétations.
C’est sous l’influence de cet esprit que ces femmes organisèrent l’Église ; on appela bientôt des apôtres, des prophètes, etc. et on introduisit un ordre systématique de choses, comme mentionné plus haut. Un certain M. Baxter (qui devint plus tard un des principaux prophètes) dit qu’en entrant dans une de leurs réunions, « je vis un pouvoir se manifester et pensai que c’était le pouvoir de Dieu, et demandai qu’il tombât sur moi, ce qu’il fit, et je commençai à prophétiser ». Il y a huit ou neuf ans, ils avaient quelque soixante prédicateurs qui parcouraient les rues de Londres témoignant que Londres serait le lieu où les « deux témoins » dont parle Jean allaient prophétiser ; qu’ils (l’Église et l’Esprit) étaient les témoins et qu’à la fin de trois ans et demi, il y aurait un tremblement de terre et une grande destruction et que notre Sauveur viendrait. Leurs apôtres furent réunis au moment prévu pour observer l’événement, mais Jésus ne vint pas et on expliqua la prophétie avec ambiguïté. Ils avaient souvent des signes qui leur étaient donnés par l’Esprit pour leur prouver que ce qui leur était manifesté se produirait. M. Baxter raconta une impression qu’il avait reçue concernant un enfant. Il lui fut manifesté qu’il devait visiter l’enfant et lui faire l’imposition des mains et qu’il serait guéri ; et pour lui prouver que ceci était de Dieu, il rencontrerait en un certain lieu son frère qui lui dirait certaines paroles. Son frère lui parla exactement de la façon désignée par la manifestation. Le signe eut lieu, mais quand il posa les mains sur l’enfant, il ne guérit pas. Je ne peux pas garantir l’authenticité de cette dernière affirmation, car M. Baxter avait quitté à ce moment-là les Irvingites, mais c’est conforme à beaucoup de leurs façons de faire et on n’a jamais essayé de nier la chose.
Tout ceci est mal
On demandera peut-être, qu’y a-t-il de mal dans tout ceci ?
Premièrement leur Église fut organisée par des femmes ; or Dieu a mis dans l’Église premièrement des apôtres, secondement des prophètes et non premièrement des femmes ; mais M. Irving a mis dans son Église premièrement des femmes, secondement des apôtres et l’Église fut fondée et organisée par elles. Une femme n’a pas le droit de fonder ou d’organiser une Église : Dieu ne les a jamais envoyées pour faire cela.
Deuxièmement ces femmes parlaient au milieu d’une réunion et réprimandaient M. Irving ou n’importe qui de l’Église. Or l’Écriture dit formellement : « Tu ne réprimanderas pas un ancien, mais le supplieras comme un père » [7] ; non seulement cela, mais elles accusaient fréquemment les frères, se mettant ainsi à la place de Satan qui est explicitement appelé « l’accusateur de nos frères ».
Troisièmement M. Baxter reçut l’Esprit en le demandant sans effectuer les ordonnances, et se mit à prophétiser, alors que la manière scripturaire d’obtenir le don du Saint-Esprit, c’est par le baptême et par l’imposition des mains.
Quatrièmement, comme nous l’avons dit en ce qui concerne d’autres, l’esprit des prophètes est soumis aux prophètes ; mais ces prophètes étaient soumis aux esprits, l’esprit étant maître de leur corps selon son plaisir.
On demandera peut-être comment M. Baxter pouvait recevoir un signe d’une seconde personne ! Nous répondrons à ceci que le frère de M. Baxter était sous l’influence du même esprit que lui, et, étant soumis à cet esprit, il pouvait être facile de lui faire dire à M. Baxter tout ce que l’esprit dictait ; mais l’esprit n’avait pas le pouvoir de guérir l’enfant.
Satan peut donner des manifestations en langues
On demandera peut-être encore comment il se fait qu’ils pouvaient parler en langues s’ils étaient du diable. Nous répondrons qu’on pouvait les faire parler dans une autre langue aussi bien que dans la leur, puisqu’ils étaient sous le contrôle de cet esprit et que le diable peut tenter le Hottentot, le Turc, le Juif ou n’importe quelle autre nation ; et si ces hommes étaient sous l’influence de son esprit, ils pourraient bien entendu parler hébreu, latin, grec, italien, hollandais ou toute autre langue connue du diable. Certains diront : « Éprouvez les esprits » par la parole. « Tout esprit qui confesse Jésus-Christ venu en chair est de Dieu ; et tout esprit qui ne confesse pas que Jésus-Christ est venu dans la chair n’est pas de Dieu » (1 Jean 4:2, 3). Un des Irvingites cita un jour ce passage tandis qu’il était sous l’influence d’un esprit et puis dit : « Je confesse que Jésus-Christ est venu dans la chair. » Et cependant ces prophéties échouèrent, leur Messie ne vint pas et les grandes choses qu’ils avaient dites sont tombées à zéro. Qu’est-ce qui se passe ici ? L’apôtre n’avait-il pas dit la vérité ? Certainement : mais il parlait à un peuple qui était sous peine de mort dès l’instant où il embrassait le christianisme ; et jamais une personne qui ne savait pas ce fait ne confesserait, s’exposant ainsi à la mort, et ceci fut par conséquent donné comme critère à l’Église ou aux Églises à qui Jean écrivait. Mais le diable en une certaine occasion s’écria : « Je sais qui tu es : le Saint de Dieu ! » C’était là un aveu franc, dans d’autres circonstances, que « Jésus était venu dans la chair ». Une autre fois le diable dit : « Nous connaissons Paul et nous savons qui est Jésus », bien entendu « venu dans la chair ». Aucun homme ni groupe d’hommes, sans les autorités régulièrement constituées, la prêtrise et le discernement des esprits, ne peut discerner les vrais des faux esprits. Ce pouvoir, on le possédait du temps des apôtres, mais il y a des siècles qu’il a quitté le monde.
De faux esprits dans l’Église
L’Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours a également eu ses faux esprits ; et comme elle est constituée de toutes ces différentes confessions qui professent toutes les variétés d’opinions, et ayant été sous l’influence de tant de sortes d’esprits, il n’est pas étonnant que l’on trouve de faux esprits parmi nous.
Peu après l’établissement de l’Évangile à Kirtland et pendant l’absence des autorités de l’Église, beaucoup de faux esprits furent introduits, il y eut beaucoup de visions étranges et on entretint des idées insensées et enthousiastes ; des hommes sortaient en courant sous l’influence de cet esprit, et certains d’entre eux montaient sur des souches d’arbres et criaient et se livraient à toutes sortes d’extravagances ; un homme poursuivit une boule qu’il disait voir voler dans l’air, jusqu’à ce qu’il arrivât à un précipice ; là-dessus il sauta et tomba sur le sommet d’un arbre, ce qui lui sauva la vie ; et on se livra à beaucoup de choses ridicules de nature à attirer la honte sur l’Église de Dieu, à amener l’Esprit de Dieu à se retirer et à déraciner et à détruire les merveilleux principes qui avaient été manifestés pour le salut de la famille humaine. Et quand les autorités revinrent, l’esprit fut manifesté, les membres qui en étaient animés comparurent en jugement et ceux qui ne voulurent pas se repentir et l’abandonner furent retranchés.
Plus tard, un esprit de shaker fut sur le point d’être introduit, et à un autre moment le pouvoir qui faisait tomber les méthodistes et les presbytériens, mais l’esprit fut réprimandé et abattu, et ceux qui ne voulurent pas se soumettre à la règle et au bon ordre furent disqualifiés. Nous avons également eu des frères et des sœurs qui ont eu faussement le don des langues ; ils marmonnaient d’une voix qui n’était pas naturelle et leur corps se contorsionnait comme les Irvingites dont nous avons précédemment parlé ; alors qu’il n’y a rien de non naturel dans l’Esprit de Dieu. Une situation de ce genre se produisit dans le haut Canada mais fut réprimandée par l’ancien qui présidait ; une autre, une femme près du même endroit confessait avoir le discernement des esprits et commença à accuser une autre sœur de choses dont elle n’était pas coupable, choses qu’elle disait savoir être ainsi à cause de l’esprit, mais il fut prouvé plus tard que c’était faux ; elle s’était mise dans une situation « d’accusatrice des frères » et personne, par le discernement des esprits, ne peut porter d’accusation contre d’autres, il faut qu’on prouve, par des preuves irréfutables, qu’ils sont coupables, sinon ils restent innocents.
Il y a eu aussi dans l’Église des anges qui exerçaient un ministère, qui étaient de Satan apparaissant comme un ange de lumière. Une sœur dans l’État de New York eut une vision, et elle dit qu’il lui fut déclaré que si elle allait dans un certain endroit dans les bois, un ange lui apparaîtrait. Elle alla au moment convenu et vit un personnage descendre en gloire, vêtu de blanc, avec des cheveux couleur de sable ; il commença par lui dire de craindre Dieu et dit que son mari était appelé à faire de grandes choses, mais qu’il ne devait pas s’éloigner de plus de cent soixante kilomètres de chez lui, sinon il ne reviendrait pas, alors que Dieu l’avait appelé à se rendre aux extrémités de la terre, et depuis lors il a été à plus de seize cents kilomètres de chez lui et il est toujours vivant. Ce personnage dit beaucoup de choses qui étaient vraies et beaucoup de choses qui étaient fausses. On demandera : comment savait-on que c’était un mauvais ange ? À la coloration des cheveux ; c’est un des signes par lesquels on peut le reconnaître, et par le fait qu’il contredit une révélation antérieure.
Nous avons aussi eu des frères et des sœurs qui ont eu des révélations écrites et qui se sont mis en devoir de diriger notre Église. Tel fut le cas d’un jeune garçon à Kirtland, Isaac Russell du Missouri, et Gladden Bishop et Oliver Olney de Nauvoo. Le garçon habite maintenant avec ses parents qui se sont soumis aux lois de l’Église. M. Russell demeurait à Far West, d’où il devait se rendre dans les Montagnes Rocheuses, conduit par trois Néphites. Mais les Néphites ne vinrent jamais et ses amis l’abandonnèrent, tous sauf quelques personnes qui lui étaient apparentées par le sang, qui ont été presque exterminées depuis lors par la populace. M. Bishop fut jugé par le grand conseil, ses papiers examinés, condamnés et brûlés et lui fut retranché de l’Église. Il reconnut la justice de la décision et dit « qu’il voyait maintenant son erreur, car s’il s’était laissé guider par les révélations précédemment données, il aurait pu savoir que personne d’autre que Joseph Smith ne devait écrire de révélations pour l’Église », et il demanda que les frères prient pour lui et lui pardonnent. M. Olney a également été jugé par le grand conseil et a été disqualifié parce qu’il ne voulait pas que ses écrits fussent mis à l’épreuve par la parole de Dieu ; prouvant manifestement qu’il préfère les ténèbres à la lumière, parce que ses œuvres sont mauvaises (1er avril 1842).
— H. C. 4:571-581 ; T. S. III:743-48 (1er avril 1842).
Paroles du prophète lors des funérailles d’Ephraïm Marks
Les saints de Nauvoo se rassemblèrent à une heure matinale chez le président Marks pour rendre les derniers honneurs au corps d’Ephraïm Marks, fils du président William Marks qui était mort le soir du 7. Une grande procession se forma et se rendit à pied jusqu’au Bosquet où une nombreuse assemblée s’était réunie. Le président Joseph Smith parla en cette occasion avec beaucoup d’émotion et d’intérêt. Il dit entre autres : « C’est un moment grave et terrible. Je ne me suis jamais senti plus sérieux ; cela me rappelle la mort de mon frère aîné, Alvin, qui mourut à New York, et de mon frère cadet, Don Carlos Smith, qui mourut à Nauvoo. Il m’a été dur de vivre sur la terre et de voir enlevés d’auprès de nous, en pleine jeunesse, ces jeunes gens sur le soutien et la consolation desquels nous nous sommes reposés. Oui, il a été difficile de se faire à cette idée. J’ai parfois pensé que je me serais davantage fait à l’idée d’être appelé moi-même à mourir si cela avait été la volonté de Dieu ; cependant je sais que nous devrions nous taire et savoir que c’est de Dieu, et nous soumettre [à sa volonté] ; tout est bien. Il ne s’écoulera que peu de temps avant que nous ne soyons appelés de la même façon : ce peut être mon cas aussi bien que le vôtre. Il y en a qui ont pensé que frère Joseph ne pouvait pas mourir ; mais c’est là une erreur : il est vrai qu’il y a eu des moments où il m’a été promis que la vie me serait accordée pour accomplir telle et telle chose, mais ayant [maintenant] accompli ces choses, je n’ai pas de bail sur la vie actuellement, je suis susceptible de mourir comme les autres hommes.
Je peux dire dans mon cœur que je n’ai rien fait que j’aie à regretter contre Ephraïm Marks, et je demanderai à ses compagnons, s’ils ont fait quoi que ce soit contre lui qu’ils aient à regretter ou dont ils n’aimeraient pas avoir à répondre en rencontrant Dieu à sa barre ; s’il en est ainsi, que cela soit pour tous un avertissement qu’ils doivent agir avec justice devant Dieu et avec toute l’humanité, alors nous serons innocents le jour du jugement.
Lorsque nous perdons un ami proche et cher, à qui nous avons donné notre cœur, ce doit être pour nous un avertissement de ne pas nous attacher trop fermement à d’autres, sachant qu’ils peuvent nous être enlevés de la même manière. Notre affection doit être donnée avec plus d’intensité à Dieu et à son œuvre qu’à nos semblables (9 avril 1842). — H. C. 4:587.
Résumé des paroles du prophète : réprobation à l’égard de toute méchanceté
Joseph le Voyant se leva dans la puissance de Dieu, blâma et réprimanda la méchanceté devant le peuple au nom du Seigneur Dieu. Il souhaitait dire quelques mots selon la situation de l’ensemble du peuple, puis il dit : je parlerai avec l’autorité de la prêtrise au nom du Seigneur Dieu et cela se révélera être une odeur de vie, donnant la vie, ou une odeur de mort, donnant la mort. Bien que cette assemblée professe être constituée de saints, néanmoins je me trouve au milieu de toutes [sortes de] d’individus et de catégories d’hommes. Si vous voulez aller là où est Dieu, vous devez être comme Dieu ou posséder les principes que Dieu possède, car si nous ne nous approchons pas de Dieu par le principe, nous nous éloignons de lui et nous dirigeons vers le diable. Oui, je me trouve au milieu de toutes sortes de gens.
Sondez votre cœur et voyez si vous êtes comme Dieu. J’ai sondé le mien, et je me sens enclin à me repentir de tous mes péchés.
Les hommes sont sauvés en obéissant à la connaissance
Nous avons parmi nous des voleurs, des adultères, des menteurs, des hypocrites. Si Dieu parlait du haut du ciel, il vous commanderait de ne pas voler, de ne pas commettre l’adultère, de ne pas convoiter, de ne pas séduire, mais d’être fidèles en un petit nombre de choses. Dans la mesure où nous dégénérons et nous écartons de Dieu, nous descendons vers le diable et perdons la connaissance, et sans la connaissance nous ne pouvons pas être sauvés, et tandis que notre cœur est rempli de méchanceté et que nous étudions le mal, il n’y a pas de place dans notre cœur pour le bien ou l’étude du bien. Dieu n’est-il pas bon ? Alors soyez bons. S’il est fidèle, alors soyez fidèles. Joignez à votre foi la vertu, à la vertu la science, et cherchez tout ce qui est bon.
L’Église doit être purifiée et je m’élève contre toute iniquité. L’homme n’est pas sauvé plus vite qu’il n’acquiert de la connaissance, car s’il n’acquiert pas de la connaissance, il sera conduit en captivité par une puissance mauvaise dans l’autre monde, car les esprits mauvais auront plus de connaissance et par conséquent plus de pouvoir que beaucoup d’hommes qui sont sur la terre. Il faut par conséquent la révélation pour nous aider et nous donner la connaissance des choses de Dieu.
Quelle est la raison pour laquelle les prêtres de notre époque n’obtiennent pas la révélation ? Ils demandent seulement dans le but de satisfaire leurs passions. Ils ont le cœur corrompu et ils couvrent leur iniquité en disant qu’il n’y a plus de révélations. Mais s’il y a des révélations qui sont données de Dieu, les prêtres et la chrétienté en général s’y opposent universellement ; car elles révèlent leur méchanceté et leurs abominations (10 avril 1842). — H. C. 4:588.
Le baptême pour les morts
La génération dans laquelle nous vivons, qui se dit sage et intelligente, comprend très peu les grands desseins de Dieu en ce qui concerne le salut de la famille humaine. Les avis des hommes concernant le plan du salut, les exigences du Tout-Puissant, les préparatifs nécessaires en vue du ciel, l’état et la situation des esprits des morts et le bonheur ou le malheur qui sont la conséquence de la pratique de la justice et de l’iniquité sont divers et contradictoires selon leurs idées respectives de la vertu et du vice.
Le musulman condamne comme infidèles les païens, le Juif, le chrétien et toute l’humanité qui rejettent son Coran et les voue en bloc à la perdition. Le Juif croit que le monde entier qui rejette sa foi et n’est pas circoncis est constitué de chiens de Gentils et sera damné. Le païen est tout aussi tenace concernant ses principes, et le chrétien voue à la perdition tous ceux qui ne peuvent se plier à sa croyance et se soumettre à ses dogmes.
La justice du grand Législateur
Mais tandis qu’une partie du genre humain juge et condamne impitoyablement l’autre, le Père suprême de l’univers contemple la famille humaine tout entière avec un souci et une considération paternels ; il la considère comme sa postérité et sans aucun de ces sentiments mesquins qui influencent les enfants des hommes, « fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, et il fait pleuvoir sur les justes et sur les injustes ». Il tient en main les rênes du jugement ; c’est un législateur sage et il jugera tous les hommes, non pas selon les idées étroites et mesquines des hommes, mais « selon le bien ou le mal qu’ils auront fait, étant dans leur corps », que ces œuvres aient été accomplies en Angleterre, en Amérique, en Espagne, en Turquie ou en Inde. Il jugera les hommes « non pas selon ce qu’ils n’ont pas, mais selon ce qu’ils ont », ceux qui ont vécu sans loi seront jugés sans loi et ceux qui ont une loi seront jugés par cette loi. Nous ne devons pas douter de la sagesse et de l’intelligence du grand Jéhovah ; il distribuera les jugements ou la miséricorde à toutes les nations selon leur mérite respectif, leurs moyens d’obtenir de la connaissance, les lois par lesquelles elles sont gouvernées, les facilités qui leur sont données d’obtenir des renseignements corrects et ses desseins impénétrables concernant la famille humaine ; et quand les desseins de Dieu seront manifestés et que le voile de l’avenir sera retiré, nous devrons tous finalement confesser que le Juge de toute la terre a bien agi.
Le Christ a prêché aux esprits en prison
La situation des nations chrétiennes après la mort est un sujet qui a mis en branle toute la sagesse et tout le talent du philosophe et du théologien et l’opinion généralement entretenue est que le destin de l’homme est irrévocablement fixé à sa mort et qu’il est rendu soit éternellement heureux soit éternellement malheureux ; que si l’homme meurt sans connaître Dieu, il sera éternellement damné sans que son châtiment ne soit mitigé, sa souffrance soulagée, sans qu’il ait la moindre espérance d’être délivré tandis que les éternités sans fin passeront. Aussi orthodoxe que soit ce principe, nous verrons qu’il est en contradiction avec le témoignage de l’Écriture sainte, car notre Sauveur dit que tout péché et tout blasphème sera pardonné aux hommes, mais le blasphème contre l’Esprit ne sera point pardonné ni dans ce siècle ni dans le siècle à venir, ce qui montre manifestement qu’il y a des péchés qui peuvent être pardonnés dans le monde à venir, bien que le péché de blasphème [contre le Saint-Esprit] ne puisse être pardonné. Pierre, lui aussi, à propos de notre Sauveur, dit : « Il est allé prêcher aux esprits en prison, qui autrefois avaient été incrédules, lorsque la patience de Dieu se prolongeait, aux jours de Noé » (1 Pierre 3:19,20). Nous avons donc ici un compte rendu de la prédication de notre Sauveur auprès des esprits en prison, auprès d’esprits qui avaient été emprisonnés depuis le temps de Noé ; et qu’est-ce qu’il leur a prêché ? Qu’ils allaient devoir rester là ? Certainement pas ! Que sa propre déclaration témoigne. « Il m’a envoyé pour guérir ceux qui ont le cœur brisé, pour proclamer aux captifs la délivrance, et aux aveugles le recouvrement de la vue, pour renvoyer libres les opprimés » (Luc 4:18). Pour parler comme Ésaïe : « Pour faire sortir de prison le captif, et de leur cachot ceux qui habitent dans les ténèbres » (Ésaïe 42:7). Il découle clairement de ceci qu’il n’est pas seulement allé leur prêcher, mais les délivrer ou les faire sortir de la prison. Ésaïe, témoignant des calamités qui s’abattront sur les habitants de la terre, dit : « La terre chancelle comme un homme ivre, elle vacille comme une cabane ; son péché pèse sur elle, elle tombe, et ne se relève plus. En ce temps-là, l’Éternel châtiera dans le ciel l’armée d’en haut, et sur la terre les rois de la terre. Ils seront assemblés, captifs dans une prison, ils seront enfermés dans des cachots, et, après un grand nombre de jours, ils seront visités. » [8] Nous voyons donc que Dieu traitera toute la famille humaine avec équité et que de même que les antédiluviens ont eu leur jour où ils ont été visités, de même les personnages dont parle Ésaïe auront le jour où ils seront visités et délivrés après avoir passé de nombreux jours en prison.
Le plan de salut avant que le monde fût
Le grand Jéhovah envisagea l’ensemble des événements liés à la terre, relatifs au plan de salut avant qu’elle ne prenne son départ dans l’existence ou même avant que « les étoiles du matin [éclatent] en chants » de joie ; pour lui le passé, le présent et l’avenir étaient et sont un « maintenant » éternel ; il était au courant de la chute d’Adam, des iniquités des antédiluviens, de l’iniquité profonde qui caractériserait la famille humaine, sa faiblesse et sa force, son pouvoir, sa gloire, ses apostasies, ses crimes, sa justice et son iniquité ; il comprenait la chute de l’homme et sa rédemption, il connaissait le plan de salut et l’expliqua, il connaissait la situation de toutes les nations et leur destin, il ordonna tout selon sa volonté ; il connaît la situation des vivants et des morts et a pris toutes les dispositions utiles en vue de leur rédemption selon leur situation respective et les lois du royaume de Dieu, que ce soit dans ce monde ou dans le monde à venir.
Fausses doctrines dans le monde
L’idée que certains hommes se font de la justice, du jugement et de la miséricorde de Dieu est trop insensée pour qu’un homme intelligent l’envisage ; par exemple, il est courant pour beaucoup de nos prédicateurs orthodoxes de croire que si l’homme n’est pas ce qu’ils appellent converti, s’il meurt dans cet état, il restera éternellement en enfer sans aucune espérance. « Il devra passer des années infinies dans le tourment et elles n’auront jamais, jamais, jamais de fin », et cependant cette misère éternelle on la fait souvent dépendre de l’accident le plus bête. Un lacet qui se casse, une déchirure à la robe de ceux qui officient, ou l’endroit un peu spécial où une personne vit, peuvent être indirectement ce qui conduira à sa damnation ou fera qu’il ne sera pas sauvé. Je vais imaginer un cas qui n’est pas extraordinaire : deux hommes, qui ont été aussi méchants l’un que l’autre, qui ont négligé la religion, tombent tous les deux malades en même temps. L’un d’eux a la chance de recevoir la visite d’un homme pieux et il se convertit quelques minutes avant de mourir ; l’autre fait venir trois différents hommes pieux, un tailleur, un cordonnier et un ferblantier ; le ferblantier a un manche à souder à une casserole, le tailleur a une boutonnière à faire sur un vêtement dont il a besoin d’urgence, et le cordonnier a une pièce à mettre à la botte de quelqu’un ; aucun d’entre eux ne peut arriver à temps, l’homme meurt et va en enfer : l’un des deux est exalté dans le sein d’Abraham, il s’assied en la présence de Dieu et jouit d’un bonheur éternel et sans interruption, tandis que l’autre qui était aussi bon que lui, tombe dans la damnation éternelle, la misère irrévocable et le désespoir sans fond parce qu’un homme avait une botte à réparer, la boutonnière d’un vêtement à faire ou une poignée à souder à une casserole.
Les plans de Jéhovah sont justes
Les plans de Jéhovah ne sont pas aussi injustes, les déclarations de l’Écriture sainte aussi visionnaires ni le plan de salut pour la famille humaine aussi incompatible avec le bon sens ; Dieu rejetterait avec indignation de tels procédés, les anges se voileraient la face de honte et tout homme vertueux et intelligent reculerait avec horreur.
Si les lois humaines récompensent chacun selon ses mérites et punissent tous les délinquants selon leurs délits respectifs, assurément le Seigneur ne sera pas plus cruel que l’homme, car c’est un Législateur sage et ses lois sont plus équitables, ses décrets plus justes et ses décisions plus parfaites que celles de l’homme ; et de même que l’homme juge son semblable par la loi et le punit selon le châtiment de cette loi, de même le Dieu du ciel juge « selon les œuvres faites dans le corps ». Dire que les païens seraient damnés parce qu’ils n’ont pas cru en l’Évangile serait ridicule, et dire que les Juifs qui ne croient pas en Jésus seraient tous damnés, serait tout aussi absurde ; car « comment croiront-ils en celui dont ils n’ont pas entendu parler ? Et comment en entendront-ils parler, s’il n’y a personne qui prêche ? Et comment y aura-t-il des prédicateurs, s’ils ne sont pas envoyés ? » Par conséquent ni le Juif ni le païen ne peut être coupable pour avoir rejeté les opinions en conflit des Église ni pour avoir rejeté tout autre témoignage que celui qui est envoyé de Dieu, car comme le prédicateur ne peut pas prêcher s’il n’est pas envoyé, de même l’auditeur ne peut croire que s’il entend un prédicateur « envoyé » et ne peut être condamné pour ce qu’il n’a pas entendu et, étant sans loi, devra être jugé sans loi.
Et les pères ?
Quand nous parlons des bénédictions relatives à l’Évangile et des conséquences qui découlent de la désobéissance aux conditions requises, on nous pose souvent la question : qu’est-il advenu de nos pères ? Seront-ils tous damnés pour n’avoir pas obéi à l’Évangile alors qu’ils ne l’ont jamais entendu ? Certainement pas. Mais ils posséderont le même droit sacré dont nous jouissons ici par le moyen de la prêtrise éternelle qui non seulement administre sur la terre, mais aussi au ciel et les sages dispensations du grand Jéhovah ; par conséquent les personnes dont parle Ésaïe seront visitées par cette prêtrise et sortiront de leur prison en vertu du même principe que ceux qui furent incrédules du temps de Noé furent visités par notre Sauveur (qui possédait la Prêtrise éternelle de Melchisédek) et ils s’entendirent prêcher l’Évangile par lui en prison ; et pour qu’ils pussent remplir toutes les conditions requises par Dieu, leurs amis vivants étaient baptisés pour les amis morts et satisfaisaient ainsi la condition requise par Dieu, qui dit : « Si un homme ne naît d’eau et d’Esprit, il ne peut entrer dans le royaume de Dieu. » Ils étaient bien entendu baptisés, non pour eux-mêmes, mais pour leurs morts.
Chrysostome dit que les Marcionites pratiquaient le baptême pour leurs morts. « Lorsqu’un catéchumène mourait, ils cachaient un homme vivant sous le lit du décédé ; ensuite s’approchant du mort ils lui demandaient s’il voulait recevoir le baptême, et comme lui ne répondait pas, l’autre répondait pour lui et disait qu’il voulait être baptisé à sa place ; et c’est ainsi qu’ils baptisaient les vivants pour les morts. » Bien entendu l’Église de l’époque avait dégénéré et la forme particulière utilisée pouvait être incorrecte, mais la chose est suffisamment claire dans les Écritures ; c’est pourquoi Paul, à propos de la doctrine, dit : « Autrement, que feraient ceux qui se font baptiser pour les morts ? Si les morts ne ressuscitent absolument pas, pourquoi se font-ils baptiser pour eux ? » (1 Cor. 15:29).
La responsabilité des Juifs
C’est ainsi qu’une si grande responsabilité incombait à la génération dans laquelle notre Sauveur vécut, car, dit-il, « afin que retombe sur vous tout le sang innocent répandu sur la terre, depuis le sang d’Abel le juste jusqu’au sang de Zacharie, fils de Barachie, que vous avez tué entre le temple et l’autel. Je vous le dis en vérité, tout cela retombera sur cette génération » (Matt. 23:35, 36). Par conséquent étant donné qu’ils possédaient de plus grandes bénédictions que n’importe quelle autre génération, non seulement en ce qui le concernait particulièrement, mais en ce qui concernait leurs morts, leur péché était plus grand, car non seulement ils négligèrent leur propre salut, mais aussi celui de leurs ancêtres, et par conséquent leur sang retombait sur eux.
Sauveurs sur le mont de Sion
Et maintenant que les grands desseins de Dieu se hâtent vers leur accomplissement et que les choses dont il a été parlé dans les prophètes s’accomplissent, que le royaume de Dieu est établi sur la terre et que l’ordre antique des choses est rétabli, le Seigneur nous a manifesté ce devoir et ce droit sacré et il nous est commandé d’être baptisés pour nos morts, accomplissant ainsi les paroles d’Abdias, lorsqu’il parlait de la gloire des derniers jours : « Des libérateurs monteront sur la montagne de Sion, pour juger la montagne d’Ésaïe ; et à l’Éternel appartiendra le règne. » La vue de ces choses réconcilie les Écritures de la vérité, justifie la façon de faire de Dieu avec l’homme, met la famille humaine sur un pied d’égalité et est en accord avec tous les principes de la rectitude, de la justice et de la vérité. Nous conclurons par les paroles de Pierre : « C’est assez, en effet, d’avoir dans le temps passé accompli la volonté des païens. » « Car l’Évangile a été aussi annoncé aux morts, afin que, après avoir été jugés comme les hommes quant à la chair, ils vivent selon Dieu quant à l’Esprit » (15 avril 1842).
— H. C. 4:595-599 ; T. S. III:759-761.
Paroles du Prophète adressées à la société de secours des femmes
28 avril 1842
Tous les offices de l’Église sont honorables
Le président Smith se leva et attira l’attention de la réunion sur le chapitre 12 de la première épître aux Corinthiens : « Pour ce qui concerne les dons spirituels, je ne veux pas que vous soyez dans l’ignorance. » Dit que le passage du troisième verset qui dit : « Nul ne peut dire : Jésus est le Seigneur ! si ce n’est par le Saint-Esprit », devrait être traduit : « Nul ne peut savoir que Jésus est le Seigneur si ce n’est par le Saint-Esprit. » Il continua à lire le chapitre et à donner des instructions concernant les différents offices et la nécessité dans laquelle se trouvait chacun d’agir dans la sphère qui lui était impartie et de remplir les différents offices auxquels ils étaient nommés. Il parla de la disposition de l’homme à considérer les offices inférieurs de l’Église comme déshonorants et qu’ils regardaient avec des yeux jaloux la place des autres ; que c’était la sottise du cœur humain qui poussait une personne à aspirer à d’autres postes que [celui auquel elle est] nommée par Dieu ; qu’il valait mieux que les gens remplissent honorablement leurs appels respectifs et attendent patiemment que Dieu leur dise de monter plus haut.
Il dit que la raison pour laquelle il faisait ces réflexions c’était qu’on faisait circuler dans la Société une petite histoire selon laquelle certaines personnes n’agissaient pas bien en posant les mains sur les malades, etc. Dit que si les gens avaient la même compassion, ils se réjouiraient de ce que l’on puisse guérir les malades, qu’il n’y avait pas encore eu de moment où ces choses-là pouvaient être dans leur ordre propre, que l’Église n’est pas organisée maintenant selon son ordre propre et ne peut l’être que quand le temple sera terminé.
Dons de l’Évangile
Le président Smith poursuivit sur le sujet en faisant allusion à la tâche donnée aux anciens apôtres [dans Marc chapitre 16, versets 15, 16, 17 et 18] : « Allez par tout le monde, et prêchez la bonne nouvelle à toute la création. Celui qui croira et qui sera baptisé sera sauvé, mais celui qui ne croira pas sera condamné. Voici les miracles qui accompagneront ceux qui auront cru : en mon nom, ils chasseront les démons ; ils parleront de nouvelles langues ; ils saisiront des serpents ; s’ils boivent quelque breuvage mortel, il ne leur fera point de mal ; ils imposeront les mains aux malades, et les malades seront guéris. »
Quelle que soit la personne qui croit, ces signes, tels que guérir les malades, chasser les démons, etc. doivent accompagner tous ceux qui croient, qu’ils soient hommes ou femmes. Il demanda aux membres de la Société si elles ne pouvaient pas voir d’après cette formule universelle ce à quoi elles étaient ordonnées, si c’est le droit de celles qui sont mises à part pour administrer dans cette autorité qui leur est conférée ; et si les sœurs ont la foi pour guérir les malades, que tout le monde se taise, et que tout continue à marcher.
Il dit : si Dieu l’a désigné et l’a choisi comme instrument pour diriger l’Église, pourquoi ne pas le laisser la conduire jusqu’au bout ? Pourquoi se mettre en travers du chemin lorsqu’il est désigné pour faire une chose ? Qui connaît la volonté de Dieu ? Ne révèle-t-il pas les choses autrement que ce que nous attendons ? Il fit la réflexion qu’il montait constamment, bien qu’il eût tout pour l’abattre, se mettre en travers de son chemin et s’opposer à lui ; malgré toute cette opposition, il s’en sort toujours bien à la fin.
Quant à la question de savoir si des femmes peuvent faire l’imposition des mains pour la guérison des malades, ajouta-t-il, il ne pouvait y avoir de mal à cela, si Dieu donnait sa caution en guérissant ; qu’une femme ne commettait pas davantage de péché en faisant l’imposition des mains et en priant pour les malades qu’en appliquant de l’eau sur le visage ; il n’y a pas de péché lorsque quelqu’un qui a la foi pratique l’imposition des mains ou si le malade a la foi pour être guéri par son imposition des mains.
Il réprimanda ceux qui avaient tendance à critiquer la gestion des affaires [de l’Église], disant que s’il entreprenait de diriger l’Église, il la dirigeait correctement ; qu’il a l’intention d’organiser l’Église selon l’ordre qui convient.
Les ambitieux
Le président Smith continua en parlant des difficultés qu’il avait eu à surmonter depuis le début de l’œuvre à cause des ambitieux. « De grands gros anciens », comme il les appelait, qui lui causaient beaucoup d’ennuis, qu’il avait instruits dans les conseils privés et ils allaient ensuite dans le monde proclamer les choses qu’il leur avait enseignées comme si c’était leurs propres révélations ; dit que la même tendance ambitieuse existera dans notre Société et qu’il faut s’en garder ; que chacune doit se tenir et agir dans la place qui lui est désignée et ainsi sanctifier la Société et la rendre pure. Il dit qu’il avait été piétiné par des anciens qui étaient ambitieux, car tous étaient contaminés par cet esprit ; par exemple P. P. Pratt, O. Pratt, O. Hyde et John E. Page avaient été ambitieux ; ils ne pouvaient être exaltés, mais devaient s’enfuir comme s’ils étaient investis du soin et de l’autorité de l’Église. Il dit que nous avions un démon subtil à affronter et que nous ne pourrions le dompter qu’en étant humbles.
Le prophète pressent sa mort
Comme il avait cette occasion, il allait instruire la Société et lui montrer la manière de se diriger afin d’agir selon la volonté de Dieu, qu’il ne savait pas s’il aurait beaucoup d’occasions de les instruire, car elles allaient être laissées à elles-mêmes ; elles ne l’auraient pas longtemps pour les instruire, l’Église n’aurait pas longtemps son enseignement et le monde ne serait plus ennuyé longtemps par lui et n’aurait pas ses enseignements [par lui personnellement.
Il parla des clefs de la prêtrise qui avaient été données à l’Église, et dit que les membres fidèles de la Société de secours devraient les recevoir avec leurs maris, afin que les saints dont l’intégrité avait été mise à l’épreuve et qui s’étaient montrés fidèles pussent savoir comment demander au Seigneur et recevoir une réponse. Car, à la suite de ses prières, Dieu l’avait appelé ailleurs.
Il exhorta les sœurs à concentrer leur foi et leurs prières et à accorder leur confiance à ceux que Dieu a désignés à des postes d’honneur, que Dieu a mis à la tête [de l’Église] pour diriger, que nous devions les armer de nos prières, que les clefs du royaume sont sur le point de leur être données, afin qu’ils puissent détecter tout ce qui est faux, aussi bien que tous les anciens.
On ne doit pas trouver des excuses pour la corruption
Il dit que si un membre se corrompt et que vous le savez, vous devez immédiatement l’éloigner. Les sympathies des chefs de l’Église les ont amenés à supporter ceux qui étaient corrompus, et la conséquence c’est que tous sont contaminés ; vous devez abattre l’iniquité et par votre bon exemple inciter les anciens à de bonnes œuvres ; si vous agissez bien il n’y a aucun danger que vous alliez trop vite.
Il dit que la vitesse à laquelle nous courions sur le chemin de la vertu lui était égal ; résistez au mal et il n’y a pas de danger ; Dieu, les hommes, les anges et les démons ne peuvent condamner ceux qui résistent à tout ce qui est mal ; le diable pourrait tout aussi bien essayer de détrôner Jéhovah que renverser cette âme qui résiste à tout ce qui est mal.
Cette Société est une société charitable et conforme à votre nature ; il est naturel que les femmes aient des sentiments de charité. Vous êtes maintenant mises dans une situation où vous pouvez agir conformément aux sentiments de compassion que Dieu a implantés dans votre cœur.
Pour demeurer avec Dieu, l’âme doit être pure
Si vous calquez votre vie sur ces principes, comme ce sera splendide et merveilleux ! Si vous vivez de manière à être dignes de vos droits sacrés, on ne pourra empêcher les anges d’être vos compagnons. Les femmes, si elles sont pures et innocentes, peuvent entrer en la présence de Dieu ; car qu’y a-t-il de plus agréable à Dieu que l’innocence ; vous devez être innocentes, sinon vous ne pouvez vous présenter à Dieu ; si nous voulons nous présenter à Dieu, soyons purs.
Le pouvoir séducteur du diable
Le diable a un grand pouvoir de séduire ; il transforme les choses au point que l’on regarde bouche bée ceux qui font la volonté de Dieu. Il ne faut pas taquiner les hommes à cause de leurs actes, mais que le poids de l’innocence se fasse sentir, elle qui est plus puissante qu’une meule de moulin pendue au cou ; non pas la guerre, non pas les querelles, non pas la contradiction, mais la douceur, l’amour, la pureté : telles sont les choses qui doivent nous grandir. Acan [voir Josué 7] doit être amené au grand jour, l’iniquité doit être extirpée ; lorsque le voile sera déchiré et que les bénédictions du ciel descendront à flots, elles descendront à flots comme le Mississippi. Notre Société aura le pouvoir de commander aux reines en leur sein.
Je le dis maintenant comme prophétie que d’ici que dix ans s’écoulent, les reines de la terre viendront présenter leurs respects ; elles viendront avec leurs millions et contribueront de leur abondance au soulagement des pauvres. Si vous voulez être pures, rien ne peut l’empêcher.
Après cet enseignement, vous serez responsables de vos propres péchés ; c’est un honneur que de vous sauver ; nous avons tous la responsabilité de nous sauver.
Prenez garde au pharisaïsme
Le président Smith, après avoir lu dans le chapitre susmentionné, continua à donner des instructions concernant l’ordre de Dieu tel qu’il est établi dans l’Église, disant que tout le monde ne devait aspirer qu’à remplir honorablement son office, etc. Il se mit ensuite à lire le treizième chapitre : « Quand je parlerais les langues des hommes et des anges, si je n’ai pas la charité, je suis un airain qui résonne, ou une cymbale qui retentit » et dit : Ne vous limitez pas dans vos idées en ce qui concerne les vertus de votre prochain, mais limitez-vous en ce qui concerne vos propres vertus et ne vous considérez pas comme plus justes que d’autres, vous devez ouvrir votre âme aux autres si vous voulez faire comme Jésus et porter vos semblables dans le sein d’Abraham. Il dit qu’il avait fait preuve de longanimité et que nous devions le faire aussi.
Le président Smith lut ensuite le second verset : « Et quand j’aurais le don de prophétie, la science de tous les mystères et toute la connaissance, quand j’aurais même toute la foi jusqu’à transporter des montagnes, si je n’ai pas la charité, je ne suis rien. » Il dit ensuite que même si quelqu’un devenait puissant, faisait de grandes choses, renversait les montagnes, etc. et se détournait ensuite pour manger et boire avec les ivrognes, tous ses actes passés ne le sauveraient pas, mais il irait à la destruction ! Pendant que vous progressez dans l’innocence et la vertu, pendant que vous progressez dans la bonté, que votre cœur s’ouvre, qu’il s’ouvre aux autres ; vous devez être longanimes et supporter les défauts et les erreurs de l’humanité.
Comme elle est précieuse l’âme des hommes ! La partie féminine risque d’entretenir des idées étroites. Vous ne devez pas être mesquines, vous devez être libérales dans vos sentiments. Que cette Société enseigne aux femmes comment agir vis-à-vis des maris, à les traiter avec gentillesse et affection. Quand un homme est écrasé d’ennuis, quand il est dans le désarroi, s’il peut rencontrer un sourire plutôt que la dispute, s’il peut rencontrer la douceur, cela calmera son âme et apaisera ses sentiments ; quand l’esprit est sur le point de désespérer, il a besoin d’une consolation.
Instructions par l’intermédiaire de la prêtrise
Cette Société recevra des instructions par l’intermédiaire de l’ordre que Dieu a établi, par le moyen de ceux qui sont désignés pour diriger ; et je tourne maintenant la clef pour vous au nom de Dieu, et cette Société se réjouira, et la connaissance et l’intelligence descendront dorénavant à flots ; ceci est le commencement de jours meilleurs pour cette Société.
Quand vous rentrez chez vous, n’extériorisez jamais votre mauvaise humeur en paroles, mais que la gentillesse, la charité et l’amour couronnent dorénavant vos œuvres ; n'enviez pas les pécheurs, ayez-en pitié, car Dieu les détruira sous peu s’ils ne se repentent et ne se tournent vers lui.
Que vos efforts se limitent essentiellement à celles qui vous entourent, dans votre propre cercle ; pour ce qui est de la connaissance, elle peut s’étendre au monde entier, mais limitez votre administration au cercle de vos connaissances immédiates, et plus spécialement aux membres de la Société. Celles qui sont désignées pour diriger la Société sont autorisées à nommer aux divers offices, selon que les circonstances le réclameront.
Le don des langues
S’il y en a qui ont quelque chose à révéler, que ce soit dans leur propre langue ; ne vous laissez pas trop aller au don des langues, sinon le diable profitera des innocents. Vous pouvez parler en langues pour votre propre consolation, mais je vous donne ceci pour règle que si on enseigne quoi que ce soit par le don des langues, il ne faut pas l’accepter comme doctrine.
Le président Smith donna ensuite des instructions concernant le point de savoir s’il est convenable que les femmes administrent aux malades par la prière de la foi, l’imposition des mains ou l’onction d’huile et dit qu’il fallait se conformer à la révélation selon laquelle les malades seront soignés tendrement avec des herbes et une nourriture légère et ce, pas de la main d’un ennemi. Qui est mieux qualifié pour administrer que nos sœurs fidèles et zélées, dont le cœur est rempli de foi, de tendresse, de sympathie et de compassion. Personne. Il dit qu’il n’avait jamais été mis dans des circonstances semblables et n’avait jamais donné ces instructions ; il termine en exprimant sa sincère satisfaction de pouvoir profiter de cette occasion.
L’Esprit du Seigneur se déversa d’une manière très puissante que ne devaient jamais oublier les personnes présentes à cet intéressant événement (28 avril 1842). — H. C. 4:602-607.
Le temple
Diligence des saints à construire le temple
Ce noble édifice avance avec une grande rapidité ; de toutes parts on fait de gros efforts pour en faciliter la construction et des matériaux de toutes sortes sont prêts en grande quantité, et nous espérons que d’ici l’automne prochain, nous verrons le bâtiment fermé, si pas la pierre principale posée « au milieu des acclamations : grâce, grâce pour elle ! » Souvent, pendant l’hiver, il y a eu jusqu’à cent ouvriers pour extraire des roches à la carrière, tandis qu’une foule d’autres s’occupaient du transport et d’autres sortes de travaux.
Une expédition a été constituée l’automne dernier pour se rendre dans la région des pins pour acheter des scieries et se préparer à scier du bois pour le temple et la Maison de Nauvoo, et les nouvelles que nous recevons d’elle sont très favorables : une autre expédition s’est mise en route la semaine dernière pour prendre sa place et soulager ceux qui sont déjà là ; à leur retour ils amèneront un très grand radeau de bois qui sera utilisé dans les bâtiments susmentionnés.
Pendant que les multitudes affairées se livraient ainsi à leurs travaux respectifs, accomplissant leurs labeurs quotidiens et travaillant le dixième de leur temps, d’autres n’ont pas été moins disposés à apporter leurs dîmes et leurs consécrations à ce même grand but. Jamais depuis que s’est formée notre Église, nous n’avons vu se manifester une plus grande volonté de se conformer aux exigences de Jéhovah, un désir plus ardent de faire la volonté de Dieu, déployer des efforts plus opiniâtres ou consentir de plus grands sacrifices que depuis que le Seigneur a dit : « Que le temple soit construit par la dîme de mon peuple. » On aurait dit que l’esprit d’entreprise, de philanthropie et d’obéissance reposait simultanément sur jeunes et vieux, et des frères et des sœurs, des garçons et des filles et même des étrangers qui n’étaient pas dans l’Église s’unirent avec une libéralité sans précédent pour réaliser cette grande œuvre ; dans bien des cas on ne pouvait pas non plus empêcher la veuve de déposer des oboles tirées de ses maigres ressources.
Nous éprouvons en ce moment le désir d’exprimer à tous, jeunes et vieux, ceux qui sont dans l’Église et ceux qui sont en dehors, nos remerciements sincères pour la libéralité, la gentillesse, la diligence et l’obéissance sans précédent qu’ils ont manifestées si opportunément en cette occasion. Non que cela nous profite personnellement ou individuellement du point de vue pécuniaire, mais lorsque les frères manifestent une unité de but et d’intention et que tous poussent à la roue, nos soucis, nos labeurs, nos travaux et notre anxiété sont sensiblement diminués, notre joug est rendu doux et notre fardeau est léger.
La cause de Dieu, une cause commune
La cause de Dieu est une seule cause commune à laquelle tous les saints sont également intéressés ; nous sommes tous membres d’un seul et même corps et tous sont abreuvés du même esprit, sont baptisés d’un seul baptême et possèdent d’une même manière la même glorieuse espérance. L’avancement de la cause de Dieu et l’édification de Sion sont autant l’affaire d’un homme que d’un autre. La seule différence c’est que l’un est appelé à accomplir un devoir et un autre, un autre devoir ; « et si un membre souffre, tous les membres souffrent avec lui ; si un membre est honoré, tous les membres se réjouissent avec lui et l’œil ne peut pas dire à la main : je n’ai pas besoin de toi ; ni la tête dire aux pieds : je n’ai pas besoin de vous » ; il faut perdre de vue dans la cause commune, dans l’intérêt du tout, les sentiments partisans, les intérêts séparés, les desseins exclusifs.
Toutes choses seront réunies
L’édification de Sion est une cause qui a intéressé le peuple de Dieu à toutes les époques, c’est un thème sur lequel les prophètes, les prêtres et les rois se sont étendus avec de grands délices, ils ont espéré dans une joyeuse attente le jour où nous vivons et, enflammés d’une espérance céleste et joyeuse, ils ont chanté, écrit et prophétisé ce jour qui est le nôtre ; mais ils sont morts sans voir ; nous sommes le peuple favorisé que Dieu a choisi pour réaliser la gloire des derniers jours ; c’est à nous qu’il appartient de voir, de participer et d’aider à faire avancer la gloire des derniers jours, « la dispensation de la plénitude des temps, où Dieu réunira toutes choses, celles qui sont dans les cieux et celles qui sont sur la terre » [9] où les saints de Dieu seront rassemblés de toutes les nations, familles, peuples et langues, où les Juifs seront rassemblés, les méchants seront aussi rassemblés pour être détruits comme l’ont dit les prophètes ; l’Esprit de Dieu demeurera aussi avec son peuple et sera retiré du reste des nations et toutes choses, que ce soit dans les cieux ou sur la terre, seront réunies en Christ. La prêtrise céleste s’unira à la terrestre pour réaliser ces grands desseins ; et tandis que nous sommes ainsi unis en une seule cause commune pour faire avancer le royaume de Dieu, la prêtrise céleste ne reste pas en spectatrice oisive, l’Esprit de Dieu sera déversé d’en haut et il demeurera parmi nous. Les bénédictions du Très-Haut reposeront sur nos tentes et notre nom sera transmis aux siècles futurs ; nos enfants se lèveront et nous diront bienheureux ; et les générations encore à naître s’attarderont avec un plaisir extraordinaire sur les scènes par lesquelles nous sommes passés, les privations que nous avons endurées, le zèle inlassable que nous avons manifesté, les difficultés quasiment insurmontables que nous avons vaincues pour jeter les bases d’une œuvre qui a réalisé la gloire et la bénédiction dont ils se rendront compte ; une œuvre que Dieu et les anges ont envisagé avec joie pendant des générations, qui a enflammé l’âme des patriarches et des prophètes d’autrefois, une œuvre qui est destinée à produire la destruction des pouvoirs des ténèbres, le renouvellement de la terre, la gloire de Dieu et le salut de la famille humaine (2 mai 1842). — H. C. 4:608-610 ; T. S. III:775-76.
Une catacombe de momies découverte au Kentucky
Si, au cours de ses recherches, M. Ash avait consulté le Livre de Mormon, son problème aurait été résolu et il n’aurait eu aucune difficulté à expliquer la découverte de momies dans le cas susmentionné. Le Livre de Mormon donne l’histoire de la venue sur le continent américain d’un certain nombre de descendants d’Israël ; et il est notoire que l’art de l’embaumement était bien connu parmi les Hébreux aussi bien que parmi les Égyptiens quoique peut-être pas d’une manière aussi généralisée parmi les premiers que parmi les derniers ; et leur méthode d’embaumement pouvait également différer de celle des Égyptiens. Jacob et Joseph furent certainement embaumés à la manière des Égyptiens puisqu’ils moururent dans ce pays (Gen. 50:2, 3, 26). Quand notre Sauveur fut crucifié, son ensevelissement hâtif les obligea à se borner à envelopper son corps dans un linceul avec cent livres de myrrhe, d’aloès et d’épices du même genre (qui faisaient partie des ingrédients utilisés dans l’embaumement) que Nicodème avait données à cette fin ; mais Marie et d’autres saintes femmes avaient préparé des aromates et des parfums pour l’embaumer (Matt. 27:59 ; Luc 23:56 ; Jean 19:39, 40).
Cet art fut certainement transmis de Jérusalem au continent américain par les émigrants susmentionnés, ce qui explique la découverte des momies et est en même temps une preuve importante de plus de l’authenticité du Livre de Mormon (2 mai 1842). — T. S. 3:781-782.
Révélation de l’ordre le plus haut de la prêtrise
Mercredi 4 : J’ai passé la journée dans la partie supérieure du magasin, c’est-à-dire dans mon bureau privé… en conseil avec le général James Adams de Springfield, le patriarche Hyrum Smith, les évêques Newel K. Whitney et George Miller et le président Brigham Young et les frères Heber C. Kimball et Willard Richards, les instruisant des principes et de l’ordre de la prêtrise, vaquant aux ablutions, aux onctions, aux dotations et à la communication des clefs appartenant à la Prêtrise d’Aaron et ainsi de suite jusqu’à l’ordre le plus haut de la Prêtrise de Melchisédek, exposant l’ordre appartenant à l’Ancien des jours et tous les plans et tous les principes par lesquels une personne quelconque est rendue capable de s’assurer la plénitude des bénédictions qui ont été préparées pour l’Église du Premier-né et de venir demeurer en la présence des Élohim dans les mondes éternels. Dans ce conseil fut institué pour la première fois dans ces derniers jours l’ordre ancien des choses. Et les communications que je fis à ce conseil concernaient les choses spirituelles et ne devaient être reçues que par ceux qui étaient tournés vers le spirituel : et rien ne fut révélé à ces hommes qui ne sera révélé à tous les saints des derniers jours dès qu’ils seront prêts à recevoir et qu’un endroit approprié sera préparé pour les communiquer même aux plus faibles des saints ; c’est pourquoi que les saints soient diligents à édifier le temple et toutes les maisons que Dieu leur a commandé ou leur commandera plus tard de construire ; et attendent leur temps avec patience en toute humilité, en toute foi, en toute persévérance jusqu’à la fin, sachant avec certitude que tout ce dont il a été parlé dans ce conseil est toujours gouverné par le principe de la révélation (4 mai 1842) ; — H. C. 5:1-2.
Discours du Prophète à la Société de secours
26 mai 1842
Prenez garde au zèle excessif
Le président Joseph Smith lut le 14e chapitre d’Ézéchiel ; dit que le Seigneur avait déclaré par le prophète que chacun dans le peuple devait être autonome et ne compter sur aucun homme ou groupe d’hommes dans cet état de corruption de l’Église juive — que les justes ne pouvaient délivrer que leur propre âme — l’appliqua à l’état actuel de l’Église des saints des derniers jours — que si le peuple s’éloignait de Dieu, il tomberait — qu’il comptait sur le prophète, et par conséquent avait l’esprit enténébré de s’être négligé, était envieux vis-à-vis des innocents, tandis qu’il afflige les vertueux des traits de son envie.
Il y a une autre erreur qui ouvre la porte pour livrer passage à l’Adversaire. Comme les femmes possèdent des sentiments et une sensibilité raffinés, elles sont également victimes d’un excès de zèle qui se révélera toujours dangereux et les incitera à être rigides dans le domaine religieux ; [elles] doivent être armées de miséricorde malgré l’iniquité qui existe parmi nous.
L’esprit de pardon
Dit qu’il avait contribué à démasquer l’iniquité : c’était une pensée triste et affreuse que tant de personnes soient sous la condamnation du diable et aillent à leur perte. Avec une émotion profonde, il dit qu’elles sont des mortelles comme nous, nous les avons jadis aimées, ne les encouragerons-nous pas à se corriger ? Nous ne leur avons pas encore pardonné soixante-dix fois sept fois ; peut-être ne leur avons-nous pas pardonné une seule fois. Il y a maintenant un jour de salut pour celles qui se repentent et se corrigent ; elles doivent être chassées de cette Société ; cependant nous devons les persuader de revenir à Dieu, de peur qu’elles n’échappent pas à la damnation de l’enfer ! Là où il y a un sommet de montagne, il y a aussi une vallée ; nous devons agir en toutes choses au niveau qui convient à chaque esprit immortel. Bien que les indignes soient parmi nous, les vertueuses ne doivent pas, dans le sentiment de leur propre importance, affliger et opprimer inutilement ces malheureuses ; même elles doivent être encouragées à vivre dorénavant de manière à être honorées par cette Société qui est la meilleure partie de la communauté. Dit qu’il avait deux choses à recommander à la Société : faire deux fois attention à leur langue ; il est absolument impossible à un groupe organisé d’exister sans cela. Tous les groupes organisés ont leurs maux, leurs faiblesses et leurs difficultés particuliers ; le but est de rendre ceux qui ne sont pas tellement bons égaux à ceux qui sont bons et même détenir les clefs du pouvoir, ce qui incitera à la vertu et à la bonté — doivent punir et réprimander et garder le silence sur tout cela, ne même plus en parler ; alors vous vous installerez dans le pouvoir, la vertu et la sainteté et la colère de Dieu sera détournée.
Faites attention à votre langue
J’ai une demande à faire à la présidente et à la Société : que vous examiniez vous-mêmes : la langue est un membre indiscipliné ; gardez le silence sur les choses qui n'ont pas d’importance ; un petit racontar met le feu au monde. En ce moment, il ne faut pas dire ouvertement la vérité sur les coupables : aussi étrange que cela puisse paraître, c’est la politique à suivre. Nous devons faire preuve de précaution quand nous amenons des pécheurs devant la justice, de peur qu’en démasquant ces péchés abominables, nous n’attirions sur nous l’indignation d’un monde gentil (et ce, selon leur imagination, à juste titre). Il est nécessaire de conserver une influence dans le monde et nous épargner ainsi une extermination ; et aussi réaliser notre but qui est de répandre l’Évangile ou la sainteté sur la terre. Si la désolation s’abattait sur nous, les désobéissants ne trouveraient aucune aide. Il y en a qui sont obéissants, cependant les hommes ne peuvent redresser l’arche — mon bras ne peut le faire — c’est Dieu qui doit le faire. Faites preuve de miséricorde envers les iniques.
Certains des chefs de l’Église me recommandent de dire à la Société de secours d’être vertueuse, mais d’épargner à l’Église la désolation et l’épée ; prenez garde, taisez-vous, soyez prudentes, repentez-vous, corrigez-vous, mais faites-le de manière à ne pas tout détruire autour de vous. Je ne veux pas couvrir l’iniquité d’un manteau : tout ce qui est contraire à la volonté de Dieu doit être chassé de parmi nous, mais ne faites pas plus de tort que de bien avec votre langue : ayez le cœur pur. Jésus a l’intention de sauver le peuple de ses péchés. Jésus a dit : « Vous ferez l’œuvre que vous me voyez faire. » Ce sont là les grands mots-clefs sur lesquels la Société doit baser son action. Si je n’étais pas parmi vous pour vous aider, vous conseiller, le diable vous vaincrait. Je veux que les innocents restent libres ; plutôt épargner dix iniques parmi vous que condamner une innocente. « Ne t’irrite pas contre les méchants. » Dieu y veillera (26 mai 1842). — H. C. 5:19-21.
Procès-verbal de la réunion de la Société de secours, 9 juin 1842 au Bosquet de Nauvoo
(Dressé par Miss E. R. Snow)
Le principe de la miséricorde
Le président Joseph Smith ouvrit la réunion par une prière et se mit en devoir de parler à l’assemblée sur le dessein de l’Institution. Dit que peu importe à quelle vitesse la Société grandit, si toutes [les membres] sont vertueuses ; que nous devons être aussi attentives en ce qui concerne la moralité des membres [maintenant], que quand la Société a été créée ; que parfois des personnes souhaitent s’introduire dans une société de ce genre alors qu’elles n’ont pas l’intention de suivre les chemins de la pureté et de la justice, comme si la Société devait être pour elles un abri dans leur iniquité.
Il dit que dorénavant personne ne sera admis qu’en présentant une demande en bonne et due forme signée par deux ou trois membres honorables de la Société, et quiconque entre doit être de bonne réputation.
Dit qu’il allait prêcher la miséricorde. Supposons que Jésus et des anges nous critiquent pour des choses frivoles, qu’adviendrait-il de nous ? Nous devons être miséricordieuses et fermer les yeux sur les petites choses.
Le Christ a dit qu’il était venu appeler les pécheurs au repentir, les sauver. Le Christ fut condamné par les Juifs [qui se considéraient comme] justes parce qu’il acceptait des pécheurs dans sa société ; il les admettait étant bien entendu qu’ils se repentaient de leurs péchés. Le but de cette Société est de corriger les personnes, pas de prendre celles qui sont corrompues ; mais si elles se repentent, nous sommes tenus de les prendre et par la gentillesse les sanctifier et les purifier de toute injustice par I’influence que nous exercerons sur elles en veillant sur elles. Rien n’aura plus d’influence sur les gens que la peur d’être disqualifiés par une aussi bonne Société que celle-ci.
Rien n’est plus de nature à inciter les gens à abandonner le péché que de leur donner la main et de veiller sur eux avec tendresse. Quand des personnes me montrent la moindre gentillesse et le moindre amour, oh ! quel pouvoir cela a sur mon esprit, tandis que la manière inverse a tendance à susciter tous les sentiments durs et à déprimer l’esprit humain.
Satan retarde l’esprit humain
Quand on voit les sentiments étriqués et le manque de charité, on a une preuve de ce que les hommes ne connaissent pas les principes de la piété. La puissance et la gloire de la piété sont étalées sur le principe général d’ouvrir bien grand le manteau de la charité. Dieu ne considère pas le péché avec indulgence, mais quand les hommes ont péché, il faut faire preuve d’indulgence à leur égard.
Le monde religieux tout entier se vante de sa justice : c’est la doctrine du diable pour retarder l’esprit humain et retarder notre progrès en nous remplissant de pharisaïsme. Plus nous nous rapprochons de notre Père céleste, plus nous sommes disposés à éprouver de la compassion pour les âmes qui périssent, à les prendre sur nos épaules et à jeter leurs péchés derrière notre dos. Je vais parler à toute cette Société : si vous voulez que Dieu ait pitié de vous, ayez pitié les unes des autres.
On ne peut pas obliger les hommes à entrer dans le royaume
Il fit ensuite une promesse au nom du Seigneur, disant que l’âme qui a suffisamment de justice pour demander à Dieu, tous les jours de sa vie, dans ses lieux secrets, d’avoir la vie, vivra jusqu’à soixante-dix ans. Nous devons marcher en droiture tout le jour. Comme ils sont merveilleux les principes de la justice ! Nous sommes pleins d’égoïsme ; le diable nous flatte en nous disant que nous sommes très justes, tandis que nous nous repaissons des défauts des autres. Nous ne pouvons vivre qu’en adorant notre Dieu ; tous doivent le faire personnellement ; personne ne peut le faire pour quelqu’un d’autre. Avec quelle douceur le Sauveur agit vis-à-vis de Pierre, disant : « Quand tu seras converti, affermis tes frères. » Une autre fois il dit : « M’aimes-tu ? » « Pais mes brebis. » Si les sœurs aiment le Seigneur, qu’elles paissent les brebis et ne les détruisent pas. Combien de fois des hommes et des femmes sages n’ont-ils pas cherché à dicter leur volonté à frère Joseph en disant : « Oh, si j’étais frère Joseph, je ferais ceci et cela » ; mais s’ils étaient dans les souliers de frère Joseph, ils s’apercevraient que l’on ne peut obliger les hommes à entrer dans le royaume de Dieu, mais qu’il faut les traiter avec longanimité et que finalement nous les sauverons. La manière de garder tous les saints ensemble et de maintenir l’œuvre en mouvement, c’est d’attendre en toute longanimité jusqu’à ce que Dieu fasse comparaître de tels individus devant la justice. Il ne doit pas y avoir de licence pour le péché, mais la miséricorde doit aller de pair avec la réprimande.
Sœurs de cette Société, y aura-t-il des conflits parmi vous ? Je n’en veux pas. Vous devez vous repentir et obtenir l’amour de Dieu. Au diable le pharisaïsme ! La meilleure mesure, le meilleur principe pour amener les pauvres à au repentir, c’est de pourvoir à leurs besoins. La Société non seulement soulagera les pauvres, mais sauvera des âmes.
Le président Smith dit ensuite qu’il donnerait une parcelle de terre à la Société en en faisant don à la trésorière, afin que la Société puisse construire des maisons pour les pauvres. Il dit aussi qu’il donnerait une maison, charpente inachevée, et que frère Cahoon l’installerait sur le terrain précité, et la Société peut le payer en donnant des commandes pour le magasin ; que c’était un bon plan de mettre au travail ceux qui doivent à des œuvres et leur donner ainsi une compensation, etc. — H. C. 5:23-25.
Le don du Saint-Esprit
Éditorial du prophète dans le « Times and Seasons »
Les avis des hommes concernant le don du Saint-Esprit sont divers et en conflit. Il y en a qui ont pris l’habitude de décréter que toute manifestation surnaturelle est l’effet de l’Esprit de Dieu, tandis qu’il y en a d’autres qui pensent qu’il n’y a absolument aucune manifestation qui soit liée à lui ; et ce n’est qu’une simple impulsion d’esprit, ou un sentiment intérieur, une impression ou un témoignage ou une preuve secrète que les hommes possèdent et qu’une manifestation extérieure, cela n’existe pas. Il n’est pas étonnant que les hommes soient dans une grande mesure ignorants des principes de salut, plus particulièrement de la nature de l’office, du pouvoir, de l’influence, des dons et des bénédictions du don du Saint-Esprit, quand on voit que la famille humaine a été enveloppée pendant de nombreux siècles dans des ténèbres et une ignorance grossières, sans révélation ni aucun critère correct pour arriver à connaître les choses de Dieu que l’on ne peut connaître que par l’Esprit de Dieu. Par conséquent il n’est pas rare qu’il arrive que quand les anciens de notre Église prêchent aux habitants du monde que s’ils obéissent à l’Évangile ils recevront le don du Saint-Esprit, que les gens s’attendent à voir quelque manifestation merveilleuse, quelque grand étalage de pouvoir, ou s’accomplir quelque miracle extraordinaire ; et le cas se présente souvent que de jeunes membres de notre Église, manquant d’une meilleure information, amènent leurs vieilles idées des choses et tombent parfois dans des erreurs monumentales. Nous avons eu ces derniers temps des informations concernant un petit nombre de membres qui sont dans ce dilemme et, pour leur information, nous faisons quelques réflexions sur ce sujet.
Les dons de l’Esprit
Nous croyons que l’on jouit autant du don du Saint-Esprit maintenant que du temps des apôtres ; nous croyons qu’il [le don du Saint-Esprit] est nécessaire pour faire et organiser la prêtrise, que nul ne peut être appelé sans cela à remplir un office dans le ministère ; nous croyons aussi dans la prophétie, les langues, les visions, les révélations, les dons et les guérisons, et que l’on ne peut jouir de tout cela sans le don du Saint-Esprit. Nous croyons que c’est poussés par le Saint-Esprit que les hommes d’autrefois ont parlé et que c’est par le même principe que parlent les saints hommes de nos jours ; nous croyons qu’il est consolateur et qu’il rend témoignage, qu’il rappelle toutes les choses passées à notre souvenir, nous conduit dans toute la vérité et nous annonce les choses à venir ; nous croyons que « nul ne peut savoir que Jésus est le Christ si ce n’est par le Saint-Esprit ». Nous y croyons [en ce don du Saint-Esprit] dans toute sa plénitude, son pouvoir, sa grandeur et sa gloire ; mais bien que nous y croyions, nous y croyons rationnellement, logiquement et scripturairement et non selon les divagations délirantes, les idées folles et les traditions des hommes.
Diversité de dons
Nous croyons que le Saint-Esprit est conféré par l’imposition des mains par ceux qui ont l’autorité et que le don des langues et aussi le don de prophétie et le don de l’Esprit s’obtiennent par ce moyen ; mais dire ensuite que les hommes ont toujours prophétisé et parlé en langues quand ils avaient l’imposition des mains, ce serait dire ce qui n’est pas vrai, contraire à la pratique des apôtres et à l’encontre de l’Écriture sainte, car Paul dit : « À l’un est donné le don des langues, à un autre le don de prophétie et à un autre le don de guérison » ; et encore : « Tous sont-ils prophètes ? Tous parlent-ils en langues ? Tous interprètent-ils ? » Montrant manifestement que tous ne possédaient pas ces divers dons, mais que l’un recevait un don, un autre recevait un autre don : tous ne prophétisaient pas, tous ne parlaient pas en langues, tous ne faisaient pas des miracles, mais tous recevaient le don du Saint-Esprit ; tantôt ils parlaient en langues et prophétisaient du temps des apôtres, tantôt pas. Tel est le cas aussi pour nous dans nos administrations, où le plus souvent il n’y a pas de manifestation du tout qui soit visible pour la foule alentour ; ceci apparaît clairement quand nous consultons les écrits des apôtres et remarquons leur façon de faire dans ce domaine. Paul dit dans 1 Corinthiens 12 : « Pour ce qui concerne les dons spirituels, je ne veux pas, frères que vous soyez dans l’ignorance. » Il est donc clair que certains d’entre eux étaient dans l’ignorance de cette question, sinon ils n’auraient pas besoin d’instructions.
Le don de prophétie
Il dit encore au chapitre 14 : « Recherchez la charité. Aspirez aussi aux dons spirituels, et surtout à celui de prophétie. » Ces Écritures montrent très clairement que beaucoup d’entre eux n’avaient pas de dons spirituels, car s’ils avaient des dons spirituels quel besoin Paul avait-il de leur dire de les rechercher ? Et il est tout aussi évident qu’ils ne recevaient pas tous ces dons par l’imposition des mains ; car ils avaient été baptisés, en tant qu’Église, et confirmés par l’imposition des mains — et cependant Paul se trouva dans la nécessité de dire à une Église de ce genre, qui se trouvait sous l’inspection et la surintendance immédiate des apôtres : « Recherchez la charité. Aspirez aussi aux dons spirituels, mais surtout à celui de prophétie », ce qui montre de toute évidence que ces dons se trouvaient dans l’Église, mais que tous n’en jouissaient pas dans leur manifestation extérieure.
Mais supposons que tous jouissent immédiatement, dès l’imposition des mains, des dons de l’Esprit dans toute leur plénitude et tout leur pouvoir, le sceptique serait toujours aussi loin de recevoir un témoignage autrement que par un pur hasard comme auparavant, car tous les dons de l’Esprit ne sont pas visibles à l’œil naturel ou à l’intelligence de l’homme ; en fait très peu d’entre eux le sont. Nous lisons que « le Christ est monté au ciel et a fait des dons aux hommes ; il a donné les uns comme apôtres, les autres comme prophètes, les autres comme évangélistes, les autres comme pasteurs et docteurs » (Éphésiens 4).
L’Église est un corps compact
L’Église est un corps compact composé de différents membres et est strictement analogue à l’organisme humain, et Paul, après avoir parlé de différents dons, dit : « Vous êtes le corps de Christ, et vous êtes ses membres, chacun pour sa part. Et Dieu a établi dans l’Église premièrement des apôtres, secondement des prophètes, troisièmement des docteurs, ensuite ceux qui ont le don des miracles, puis ceux qui ont les dons de guérir, de secourir, de gouverner, de parler diverses langues. Tous sont-ils apôtres ? Tous sont-ils prophètes ? Tous sont-ils docteurs ? Tous ont-ils le don des miracles ? Tous ont-ils le don de guérison ? Tous parlent-ils en langues ? Tous interprètent-ils ? » Il est évident que non ; cependant ils sont tous membres d’un seul corps. Tous les membres du corps naturel ne sont pas l’œil, l’oreille, la tête ou la main : cependant l’œil ne peut pas dire à l’oreille : je n’ai pas besoin de toi, ni la tête au pied : je n’ai pas besoin de toi ; tous sont autant de composantes de la machine parfaite : le corps unique ; et si un membre souffre, l’ensemble des membres souffre avec lui ; et si un membre se réjouit, tous les autres sont honorés avec lui.
Ce sont donc là tous dons ; ils viennent de Dieu, ils sont de Dieu, ce sont tous les dons du Saint-Esprit ; c’est pour les conférer que le Christ est monté au ciel ; et cependant comme il y en a peu d’entre eux que la généralité des hommes pourrait connaître ! Pierre et Jean étaient apôtres, et pourtant le tribunal juif les flagella comme imposteurs. Paul était à la fois apôtre et prophète, et pourtant on le lapida et on le mit en prison. Bien qu’il eût en sa possession le don du Saint-Esprit, les gens n’en savaient rien. Notre Sauveur fut « oint d’une huile de joie au-dessus de ses égaux », et cependant les gens étaient si loin de le connaître qu’ils dirent qu’il était Béelzébul et le crucifièrent comme imposteur. Qui aurait pu montrer du doigt un pasteur, un docteur ou un évangéliste rien qu’à leur aspect, et pourtant ils avaient le don du Saint-Esprit.
Le monde ne peut pas connaître les dons de l’Esprit
Mais pour en arriver aux autres membres de l’Église et examiner les dons dont parle Paul, nous constaterons qu’en général le monde ne peut rien y connaître et qu’il n’y en a qu’un ou deux que l’on pourrait connaître immédiatement s’ils étaient tous déversés immédiatement au moment de l’imposition des mains. Dans 1 Corinthiens 12 Paul dit : « Il y a diversité de dons, mais le même Esprit ; diversité de ministères, mais le même Seigneur ; diversité d’opérations, mais le même Dieu qui opère tout en tous. Or, à chacun la manifestation de l’Esprit est donnée pour l’utilité commune. En effet, à l’un est donnée par l’Esprit une parole de sagesse, à un autre, une parole de connaissance, selon le même Esprit ; à un autre, la foi, par le même Esprit ; à un autre, le don des guérisons par le même Esprit ; à un autre, le don d’opérer des miracles ; à un autre, la prophétie ; à un autre, le discernement des esprits ; à un autre, la diversité des langues ; à un autre, l’interprétation des langues. Un seul et même Esprit opère toutes ces choses, les distribuant à chacun en particulier comme il veut. » On ne peut connaître les choses de Dieu que par l’Esprit de Dieu.
Plusieurs dons sont cités ici et pourtant lequel de tous ceux-ci un observateur pourrait-il déceler au moment de l’imposition des mains ? La parole de sagesse et la parole de connaissance sont des dons au même titre que n’importe quel autre, et cependant si une personne possédait ces deux dons ou les recevait par l’imposition des mains, qui le saurait ? Une autre pourrait recevoir le don de la foi et les gens l’ignoreraient tout autant. Supposons qu’un homme ait le don de guérir ou le pouvoir d’accomplir des miracles, cela ne se manifesterait pas à ce moment-là ; il faudrait le temps et les circonstances pour mettre tous ces dons en application. Supposez qu’un homme ait le discernement des esprits, qui s’en trouverait plus sage ? Ou s’il avait l’interprétation des langues, à moins que quelqu’un ne parle dans une langue inconnue, il devrait évidemment garder le silence ; il n’y a que deux dons qui pourraient être rendus visibles : le don des langues et le don de prophétie. Ce sont là les choses dont on parle le plus, et cependant si quelqu’un parlait dans une langue inconnue, selon le témoignage de Paul, il serait un barbare pour ceux qui sont là. Ils diraient que c’est du charabia ; et s’il prophétisait, ils traiteraient cela de sottise. Le don des langues est sans doute le don le plus petit de tous, cependant c’est celui que l’on recherche le plus.
De sorte que selon le témoignage de l’Écriture et les manifestations de l’Esprit dans les temps anciens, la foule environnante ne pouvait en connaître que très peu de choses, sauf lors de l’une ou l’autre occasion extraordinaire, comme le jour de la Pentecôte.
Un observateur ne saurait rien des dons les plus grands, les meilleurs et les plus utiles. Il est vrai qu’un homme peut prophétiser, ce qui est un grand don, un don que Paul dit au peuple — à l’Église — de rechercher et de convoiter plutôt que de parler en langues ; mais que sait le monde de l’art de prophétiser ? Paul dit qu’il « n’est un signe que pour les croyants ». Mais les Écritures ne disent-elles pas qu’ils parlaient en langues et prophétisaient ? Oui ; mais qui est-ce qui écrit ces Écritures ? Non les profanes ou les observateurs occasionnels, mais les apôtres : des hommes qui discernaient un don d’un autre et étaient bien entendu capables d’écrire à ce sujet ; si nous avions le témoignage des scribes et des pharisiens concernant le déversement de l’Esprit le jour de la Pentecôte, ils nous auraient dit que ce n’était pas un don, mais que les gens étaient « pleins de vin doux », et nous en arrivons finalement à la même conclusion que Paul : « Personne ne connaît les choses de Dieu, si ce n’est par l’Esprit de Dieu », car lorsque Paul eut les grandes révélations, lorsqu’il fut enlevé au troisième ciel et vit des choses qu’il n’était pas permis d’exprimer, personne n’en sut rien jusqu’au moment où il en parla lui-même quatorze ans plus tard ; et quand les tentures du ciel furent tirées devant Jean et que dans une vision il traversa la sombre perspective des siècles à venir, et contempla les événements qui se produiraient dans toutes les périodes ultérieures du temps jusqu’au tableau final — tandis qu’il portait le regard sur les gloires du monde éternel, voyait une foule innombrable d’anges et entendait la voix de Dieu — c’était dans l’Esprit, le jour du Seigneur, sans être remarqué ni observé du monde.
La nécessité de la prière
On ne peut pas toujours connaître le Seigneur par le tonnerre de sa voix, par le déploiement de sa gloire ou par la manifestation de son pouvoir, et ceux qui ont le plus vif désir de voir ces choses-là sont les moins préparés à les affronter, et si le Seigneur manifestait ses pouvoirs comme il le fit aux enfants d’Israël, ces personnages seraient les premiers à dire : « Que le Seigneur ne parle plus, de peur que nous, son peuple, ne mourions. »
Nous disons aux frères : cherchez à connaître Dieu dans vos chambres secrètes, invoquez-le dans les champs. Suivez les directives du Livre de Mormon et priez pour et au sujet de vos familles, de votre bétail, de vos troupeaux de petites et grosses bêtes, de votre maïs et de tout ce que vous possédez ; demandez la bénédiction de Dieu sur tous vos travaux et sur tout ce que vous entreprenez. Soyez vertueux et purs, soyez des hommes remplis d’intégrité et de vérité, gardez les commandements de Dieu et alors vous serez à même de comprendre plus parfaitement la différence entre le bien et le mal, entre les choses de Dieu et les choses des hommes, et votre chemin sera semblable à celui des justes, dont l’éclat va croissant jusqu’au milieu du jour.
L’usage véritable des langues
Ne soyez pas si curieux au sujet des langues, ne parlez pas en langues s’il n’y a pas d’interprète présent ; le but final des langues est de parler à des étrangers, et si des personnes sont vivement désireuses d’étaler leur intelligence, qu’elles parlent à ceux-là dans leur propre langue. Les dons de Dieu sont tous utiles à bon escient, mais quand on les applique à des fins non voulues par Dieu, ils se révèlent être un préjudice, un piège et une malédiction au lieu d’une bénédiction. Il se peut qu’un jour nous traitions d’une manière plus complète ce sujet, mais ceci suffira pour le moment (15 juin 1842). — H. C. 5:26-32.
Le gouvernement de Dieu
Éditorial du prophète sur l’échec des gouvernements d’origine humaine et le droit de régner qui appartient à Dieu
Le gouvernement du Tout-Puissant a toujours été très différent du gouvernement des hommes, que nous parlions de son gouvernement religieux ou du gouvernement des nations. Le gouvernement de Dieu a toujours eu tendance à promouvoir la paix, l’unité, l’entente, la force et le bonheur ; tandis que celui de l’homme a suscité la confusion, le désordre, la faiblesse et le malheur.
Le gouvernement de l’homme apporte le malheur et la destruction
Les plus grands actes des hommes puissants ont été de dépeupler des nations et de renverser des royaumes ; et s’ils se sont élevés et se sont couverts de gloire, cela s’est fait aux dépens de la vie des innocents, du sang des opprimés, des gémissements de la veuve et de l’orphelin.
L’Égypte, Babylone, la Grèce, la Perse, Carthage, Rome se sont chacune élevées à la dignité au milieu du cliquetis des armes et du vacarme de la guerre ; et tandis que leurs chefs triomphants ont conduit leurs armées victorieuses à la gloire et à la victoire, les gémissements des mourants et le malheur et la détresse de la famille humaine leur résonnaient aux oreilles ; avant eux la terre était un paradis, derrière eux un désert désolé ; leurs royaumes étaient fondés sur le carnage et l’effusion de sang et soutenus par l’oppression, la tyrannie, le despotisme. D’un autre côté, les desseins de Dieu ont été de promouvoir le bien universel du monde universel, d’installer la paix et la bonne volonté parmi les hommes, de favoriser les principes de la vérité éternelle, de réaliser un état de choses qui unira l’homme à son prochain, de faire en sorte que les hommes « de leurs glaives (...) forge[nt] des hoyaux, et de leurs lances des serpes », d’amener les nations de la terre à demeurer dans la paix et de réaliser la gloire millénaire, où « la terre donnera ses produits, reprendra sa gloire paradisiaque et deviendra comme le jardin de l’Éternel ».
L’échec des gouvernements des hommes
Les grands et sages des temps anciens ont échoué dans toutes leurs tentatives de promouvoir le pouvoir éternel, la paix et le bonheur. Leurs nations se sont effondrées, leurs trônes ont été renversés à leur tour, et leurs villes et leurs œuvres d’art monumentales ont été anéanties ; ou bien leurs tours délabrées ou leurs monuments décrépits ne nous ont laissé que de faibles traits de leur ancienne splendeur et de leur antique grandeur. Ils proclament avec une voix de tonnerre ces vérités impérissables : que la force de l’homme est faiblesse, sa sagesse folie et sa gloire sa honte. Des formes monarchiques, aristocratiques et républicaines de gouvernement dans leurs espèces et leurs degrés divers ont été à leur tour élevées à la dignité et ont mordu la poussière. Les plans des plus grands politiciens, des sénateurs les plus sages et des hommes d’État les plus profonds ont été déjoués et les actions des plus grands chefs, des généraux les plus braves et des rois les plus sages ont été réduits à néant. Une nation a succédé à l’autre et nous n’avons hérité que de leur folie. L’histoire rapporte leurs plans puérils, leur gloire éphémère, leur faible intellect et leurs actes ignobles.
L’intelligence de l’homme s’est-elle accrue ?
Notre connaissance ou notre intelligence se sont-elles accrues ? Où y a-t-il un homme qui peut s’avancer et changer le destin des nations et promouvoir le bonheur du monde ? Ou encore où y a-t-il un royaume ou une nation qui peut promouvoir le bonheur de ses propres sujets ou même leur bien-être général ? Notre nation, qui possède de plus grandes ressources que n’importe quelle autre, est déchirée du centre à la circonférence par les luttes entre partis, l’intrigue politique et les intérêts partisans ; nos conseillers sont frappés de panique, nos législateurs sont étonnés et nos sénateurs sont confus, nos marchands sont paralysés, nos commerçants sont découragés, nos mécaniciens sans emploi, nos fermiers dans la détresse et nos pauvres crient pour avoir du pain, nos banques sont en faillite, notre crédit est ruiné et nos États écrasés sous les dettes, et cependant nous avons et nous avons eu la paix.
L’homme n’est pas capable de se gouverner lui-même
Que se passe-t-il ? Sommes-nous seuls en ceci ? En vérité non. Malgré tous nos maux, nous sommes mieux lotis que n’importe quel autre pays. Que l’Égypte, la Turquie, l’Espagne, la France, l’Italie, le Portugal, l’Allemagne, l’Angleterre, la Chine ou n’importe quelle autre nation parle et raconte le récit de ses ennuis, de son embarras et de sa détresse et nous verrions que sa coupe était pleine et qu’elle se préparait à boire le chagrin jusqu’à la lie. L’Angleterre, qui se vante de sa littérature, de sa science, de son commerce, etc., a les mains rouges du sang innocent à l’étranger, et les cris des opprimés résonnent à ses oreilles au pays. Le chartisme, l’o’connelisme et le radicalisme lui rongent les entrailles au pays ; et l’Irlande, l’Écosse, le Canada et l’Orient la menacent de destruction à l’étranger. La France est profondément déchirée, l’intrigue, la perfidie et la trahison rôdent dans les ténèbres, et le meurtre et l’assassinat s’affichent au grand jour. La Turquie, jadis la gloire des nations européennes, a été dépouillée de sa force, est tombée dans le gâtisme et a été obligée de demander à ses alliés de lui proposer des conditions de paix qui lui sont défavorables ; et la Russie et l’Égypte ouvrent chacun leurs mâchoires pour la dévorer. Voici des années que l’Espagne est le théâtre d’effusions de sang, de misère et de malheur. La Syrie est maintenant bouleversée par la guerre et l’effusion de sang. Le grand et puissant empire de Chine, qui pendant des siècles a résisté aux attaques des barbares, est devenu tributaire d’un ennemi étranger, ses batteries ont été renversées, beaucoup de ses villes détruites et ses villages abandonnés. Nous pourrions mentionner les Rajahs orientaux, les misères et les oppressions des Irlandais, les convulsions d’Amérique centrale, la situation du Texas et du Mexique, l’état de la Grèce, de la Suisse et de la Pologne ; que dis-je, le monde lui-même présente un grand spectacle de misère, de malheur et « l’angoisse chez les nations qui ne savent que faire ». Toutes, toutes disent d’une voix de tonnerre que l’homme n’est pas capable de se gouverner, de légiférer pour lui-même, de se protéger, de promouvoir ce qui est pour son propre bien ni pour le bien du monde.
Le dessein de Jéhovah
Jéhovah a pour dessein depuis le commencement du monde et a pour dessein maintenant de régler les affaires du monde au moment voulu par lui, d’être à la tête de l’univers et de prendre les rênes du gouvernement dans ses propres mains. Lorsque cela sera fait, la justice sera administrée avec équité ; l’anarchie et la confusion seront détruites et « les nations n’apprendront plus la guerre ». C’est parce que ce grand principe dirigeant a manqué que toute cette confusion a existé ; « ce n’est pas à l’homme, quand il marche, à diriger ses pas » ; ceci nous l’avons démontré.
S’il y a eu quoi que ce soit de grand ou de bon dans le monde, c’est venu de Dieu. La construction du premier navire fut donnée par révélation à Noé. La conception de l’arche fut donnée par Dieu « image des choses célestes ». La science des Égyptiens et leur connaissance de l’astronomie, comme le témoignent leurs annales, leur fut certainement enseignée par Abraham et Joseph, qui les avaient eux-mêmes reçues du Seigneur. L’art de travailler le bronze, l’argent, l’or et les pierres précieuses fut enseigné dans le désert par révélation. Les plans architecturaux du temple de Jérusalem, ainsi que ses ornements et sa beauté furent donnés de Dieu. Salomon et les juges d’Israël reçurent la sagesse de gouverner la maison d’Israël ; et s’il avait toujours été leur roi, et eux soumis à son autorité et obéissants à ses lois, ils auraient quand même été un peuple grand et puissant : les chefs de l’univers et la merveille du monde.
Le gouvernement établi par Dieu
Si Nébucadnetsar, ou Darius, ou Cyrus, ou n’importe quel autre roi possédait la connaissance ou le pouvoir, cela venait de la même source, comme le témoignent abondamment les Écritures. Ainsi donc si Dieu en installe un et dépose l’autre selon son bon plaisir et fait des rois des instruments à leur insu pour accomplir ses prophéties, à combien plus forte raison aurait-il pu, si l’homme s’était soumis à son autorité, régler les affaires de ce monde et promouvoir la paix et le bonheur parmi la famille humaine !
Le Seigneur a commencé ce genre de gouvernement à diverses époques et a proposé ses services à la famille humaine. Il choisit Hénoc, qu’il dirigea et à qui il donna sa loi et au peuple qui était avec lui ; et quand le monde en général ne voulut pas obéir aux commandements de Dieu après avoir marché avec Dieu, il enleva Hénoc et son Église, et la prêtrise ou gouvernement du ciel fut ôtée.
Abraham fut guidé par le Seigneur dans toutes ses affaires familiales ; il lui fut dit où il devait aller et quand s’arrêter. Des anges et le Seigneur parlèrent avec lui et il prospéra extrêmement dans tout ce à quoi il mettait la main ; c’était parce que sa famille et lui obéissaient aux conseils du Seigneur.
Lorsque l’Égypte était sous la surintendance de Joseph, elle prospéra parce qu’il était instruit par Dieu ; quand elle opprima les Israélites, la destruction s’abattit sur elle. Quand les enfants d’Israël furent choisis avec Moïse à leur tête, ils devaient être un peuple qui lui appartînt, parmi lequel Dieu mettrait son nom ; leur devise était : « L’Éternel est notre Juge, l’Éternel est notre Législateur, l’Éternel est notre Roi : et il régnera sur nous. » Pendant qu’ils étaient dans cet état, ils pouvaient dire à juste titre : « Heureux le peuple dont l’Éternel est le Dieu ! » Leur gouvernement était une théocratie ; ils avaient Dieu pour faire leurs lois et des hommes choisis par lui pour les administrer ; il était leur Dieu et ils étaient son peuple. Moïse reçut de Dieu lui-même la parole du Seigneur ; et il fut la bouche de Dieu pour Aaron, et Aaron instruisit le peuple tant dans les affaires civiles que dans les affaires ecclésiastiques ; ils étaient un, il n’y avait pas de distinction ; ainsi en sera-t-il quand les desseins de Dieu seront accomplis : quand « l’Éternel sera roi de toute la terre » et « Jérusalem son trône ». « De Sion sortira la loi, et de Jérusalem la parole de l’Éternel. »
La paix universelle viendra de Dieu
C’est la seule chose qui peut réaliser « le rétablissement de toutes choses dont Dieu a parlé anciennement par la bouche de ses saints prophètes », « la dispensation de la plénitude des temps, lorsque Dieu rassemblera toutes choses en une ». Les autres tentatives de promouvoir la paix et le bonheur universels dans la famille humaine se sont révélées vaines ; tous les efforts ont échoué, tous les plans et tous les projets sont tombés à néant ; il faut la sagesse de Dieu, l’intelligence de Dieu et le pouvoir de Dieu pour accomplir ceci. Le monde a eu largement l’occasion d’essayer pendant six mille ans ; le Seigneur essayera le septième millénaire lui-même ; « celui dont c’est le droit, possédera le royaume et régnera jusqu’à ce qu’il ait tout mis sous ses pieds » ; l’iniquité y cachera sa tête blanche, Satan sera lié et les œuvres des ténèbres seront détruites ; de la droiture sera faite une règle et de la justice un niveau et « seul celui qui craint l’Éternel sera élevé ce jour-là ». Pour réaliser cet état de choses, il faut nécessairement qu’il y ait une grande confusion parmi les nations de la terre ; « de l’angoisse chez les nations qui ne sauront que faire ». Me demande-t-on quelle est la cause de la détresse actuelle ? Je répondrai : « Arrive-t-il un malheur dans une ville, sans que l’Éternel en soit l’auteur ? »
La terre gémit maintenant sous la corruption
La terre gémit sous la corruption, l’oppression, la tyrannie et l’effusion de sang ; et Dieu sort de sa cachette, comme il a dit qu’il le ferait, pour affliger les nations de la terre. Daniel, dans sa vision, vit bouleversement sur bouleversement ; « je regardai jusqu’à ce que les trônes fussent renversés, et l’ancien des jours s’assit » [1] ; et on amena devant lui quelqu’un de semblable au Fils de l’Homme ; et toutes les nations, familles, langues et peuples le servirent et lui obéirent. C’est à nous d’être justes afin d’être sages et de comprendre ; car aucun des méchants ne comprendra ; mais les sages comprendront et ceux qui en tournent beaucoup vers la justice brilleront pour toujours et à jamais comme les étoiles.
Il nous incombe d’avoir de la sagesse
Nous, l’Église et le peuple, il nous incombe d’avoir de la sagesse et de chercher à connaître la volonté de Dieu, et ensuite d’être disposés à la faire ; car « heureux ceux qui écoutent la parole de Dieu, et qui la gardent », disent les Écritures. « Veillez donc et priez tout le temps », dit notre Sauveur, « afin que vous ayez la force d’échapper à toutes ces choses qui arriveront, et de paraître debout devant le Fils de l’Homme. » Si Hénoc, Abraham, Moïse, les enfants d’Israël et tout le peuple de Dieu étaient sauvés en gardant les commandements de Dieu, nous, si nous sommes sauvés, nous le serons en vertu du même principe. De même que Dieu a gouverné Abraham, Isaac et Jacob en tant que familles et les enfants d’Israël en tant que nation, de même nous, en tant qu’Église, nous devons être sous sa direction si nous voulons prospérer, être préservés et soutenus. Nous ne devons faire confiance qu’à Dieu, n’obtenir notre sagesse que de lui, et lui seul doit être notre protecteur et notre sauvegarde, spirituellement et temporellement, sinon nous tomberons.
Nous avons été châtiés jusqu’à présent par la main de Dieu pour n’avoir pas obéi à ses commandements, bien que nous n’ayons jamais violé aucune loi humaine ou transgressé aucun précepte humain ; cependant nous avons traité ses commandements à la légère, nous nous sommes écartés de ses ordonnances, et le Seigneur nous a sévèrement châtiés, et nous avons senti son bras et baisé la verge ; soyons donc sages dans les temps à venir et souvenons-nous toujours que « l’obéissance vaut mieux que les sacrifices, et l’observation de sa parole vaut mieux que la graisse des béliers ». Le Seigneur nous a dit de construire le temple et la maison de Nauvoo ; et ce commandement fait force de loi pour nous comme n’importe quel autre ; et celui qui ne s’engage pas à ces choses transgresse autant que s’il avait enfreint n’importe quel autre commandement ; il ne fait pas la volonté de Dieu ni n’accomplit ses lois.
Les saints soumis au conseil divin
Pour ce qui est de l’édification de Sion, il faut qu’elle se fasse sur les conseils de Jéhovah, par les révélations du ciel ; et nous devons être disposés à dire : « Si le Seigneur ne marche pas lui-même avec nous, ne nous fais point partir d’ici. » Nous disons aux saints qui viennent ici : nous avons jeté les bases du rassemblement du peuple de Dieu en ce lieu et il s’attend à ce que quand les saints viendront ils soient sous la direction de ceux que Dieu a désignés. Les Douze sont mis à part pour conseiller les saints sur ce sujet ; et nous attendons de ceux qui viennent ici qu’ils envoient devant eux leurs hommes sages selon la révélation ; ou si ce n’est pas faisable, qu’ils se soumettent aux conseils que Dieu a donnés, sinon ils ne peuvent recevoir d’héritage parmi les saints ou être considérés comme étant le peuple de Dieu, et ils seront traités comme transgresseurs des lois de Dieu. Nous essayons ici de nous ceindre les reins et d’éliminer du milieu de nous ceux qui commettent l’iniquité ; et nous espérons que quand nos frères arriveront de l’étranger, ils nous aideront à faire avancer cette bonne œuvre et à accomplir ce grand dessein, afin que « Sion soit édifiée dans la justice et que toutes les nations accourent sous son étendard » afin que, en tant que peuple de Dieu, sous sa direction, et obéissant à sa loi, nous progressions dans la justice et la vérité ; afin que lorsque ses desseins seront accomplis, nous puissions recevoir un héritage avec les sanctifiés (15 juillet 1842). — H. C. 5:61-66 ; T. S. III 15 juillet 1842, p. 855-58.
Lettre du prophète au gouverneur Carlin : satisfait de l’attitude du gouverneur
Excellence — Votre estimée du 27 courant par le général de division breveté Wilson Law se trouve devant moi. Je ne peux laisser passer cette occasion sans vous exprimer mes remerciements les plus cordiaux pour la façon amicale dont vous avez traité mon épouse aussi bien que les personnes qui étaient avec elle lors de la dernière visite et aussi pour les sentiments amicaux qui se dégagent de votre lettre. Votre Excellence peut être assurée que je les apprécie comme il convient et les payerai de retour.
Je suis parfaitement satisfait en ce qui concerne le sujet en cause et vos réflexions. Je me considérerai, moi et nos concitoyens, comme étant à l’abri de tout mal sous le vaste dais de la loi sous votre administration. Nous vous demandons protection au cas où quelque violence serait manifestée à notre égard, sachant que notre innocence en ce qui concerne toutes les accusations que l’on fait circuler sera dûment prouvée devant un public éclairé.
Tout service que nous pouvons rendre n’importe quand à l’État sera accompli volontiers, car notre ambition est d’être utiles à notre pays.
Avec mes sentiments de respect et d’estime, je reste votre humble serviteur.
Joseph Smith
— H. C. 5:83.
Prophétie que les saints seraient chassés dans les Montagnes Rocheuses
Samedi 6 août 1842 — Ai traversé le fleuve vers Montrose (Iowa) en compagnie du général Adams, du colonel Brewer et d’autres et ai assisté à l’installation des officiers de la loge du Soleil Levant, des Maçons de l’ancienne York à Montrose, par le général James Adams, Grand Maître-député d’Illinois. Pendant que le Grand Maître-député était occupé à donner les instructions requises au Maître-élu, j’eus une conversation avec un certain nombre de frères à l’ombre du bâtiment au sujet de nos persécutions au Missouri et des ennuis constants qui nous suivent depuis que nous avons été chassés de cet État. Je prophétisai que les saints continueraient à souffrir beaucoup d’afflictions et seraient chassés dans les Montagnes Rocheuses, que beaucoup apostasieraient, que d’autres seraient mis à mort par nos persécuteurs ou mourraient de froid ou de maladie, et certains d’entre vous vivront pour aller aider à fonder des colonies et à construire des villes et voir les saints devenir un peuple puissant au milieu des Montagnes Rocheuses (6 août 1842). — H. C. 5:85.
Le bonheur est le but de l’existence
Le bonheur est l’objet et le but de notre existence et en sera la fin si nous suivons le chemin qui y mène ; et ce chemin, c’est la vertu, l’intégrité, la fidélité, la sainteté et le respect de tous les commandements de Dieu. Mais nous ne pouvons pas respecter tous les commandements sans les connaître tout d’abord, et nous ne pouvons nous attendre à tout savoir, ou davantage que nous n’en savons maintenant, si nous ne suivons ou ne respectons ceux que nous avons déjà reçus. Ce qui est mal dans une circonstance peut être et est souvent bien dans une autre.
Dieu a dit : « Tu ne tueras point » ; à un autre moment il a dit : « Tu dévoueras par interdit » [Tu détruiras totalement]. Tel est le principe selon lequel le gouvernement du ciel est géré, par la révélation adaptée aux circonstances dans lesquelles sont placés les enfants du royaume. Tout ce que Dieu exige est juste, peu importe ce que c’est, bien que nous ne puissions en voir la raison que longtemps après que les événements se soient produits. Si nous cherchons premièrement le royaume de Dieu, toutes les bonnes choses seront ajoutées. Tel fut le cas de Salomon : tout d’abord il demanda la sagesse, et Dieu la lui donna, et avec elle tous les désirs de son cœur, même les choses qui pourraient être considérées comme abominables pour tous ceux qui ne comprennent que partiellement l’ordre du ciel, mais qui en réalité étaient justes parce que Dieu donnait et sanctionnait par révélation spéciale.
Un père ou une mère peut donner une correction à un enfant, et ce à juste titre, parce qu’il a volé une pomme ; tandis que si l’enfant avait demandé la pomme et si le père ou la mère l’avait donnée, l’enfant l’aurait mangée avec un meilleur appétit ; il n’y aurait pas eu de coups, tout le plaisir de la pomme aurait été assuré, tout le malheur qui accompagne le vol évité.
Tout don de Dieu est juste
Ce principe s’applique à juste titre à toutes les relations de Dieu avec ses enfants. Tout ce que Dieu nous donne est légitime et juste ; et il convient que nous jouissions de ses dons et de ses bénédictions toutes les fois que et partout où il est disposé à les conférer ; mais si nous nous emparons de ces mêmes bénédictions et de ces mêmes agréments sans lois, sans révélations, sans commandements, ces bénédictions et ces agréments se révéleront finalement être des malédictions et des désagréments et nous devrons nous coucher dans le chagrin et des lamentations de regret éternel. Mais dans l’obéissance, il y a une joie et une paix sans tache, sans mélange ; et comme Dieu a conçu notre bonheur et le bonheur de toute sa création, il n’a jamais institué, ni n’instituera jamais une ordonnance ou donnera à son peuple un commandement qui ne tend pas de par sa nature à favoriser ce bonheur qu’il a prévu et qui ne finira pas par assurer le plus grand bien et la plus grande gloire à ceux qui deviennent les bénéficiaires de sa loi et de ses ordonnances. Les bénédictions proposées mais rejetées ne sont plus des bénédictions, mais deviennent comme le talent caché dans la terre par le serviteur méchant et paresseux ; le bien offert retourne au donateur, la bénédiction est conférée à ceux qui la recevront et l’utiliseront ; car on donnera à celui qui a, et il sera dans l’abondance, mais à celui qui n’a pas on ôtera même ce qu’il a ou aurait pu avoir.
Soyez sages aujourd’hui ; c’est folie que de tarder ; le lendemain le précédent fatal peut plaider. Et ainsi jusqu’à ce que la sagesse soit poussée hors du temps dans l’éternité.
Les hommes sont jugés selon leurs actes
Notre Père céleste est plus libéral dans ses vues et plus illimité dans sa miséricorde et ses bénédictions que nous ne sommes disposés à le croire ou à le recevoir ; et en même temps, il est plus terrible à l’égard de ceux qui commettent l’iniquité, plus affreux dans l’exécution de ses punitions et plus prêt à détecter toute fausse manière que nous pourrions le croire de sa part. Il veut que ses enfants le questionnent. Il dit : « Demandez et vous recevrez, cherchez et vous trouverez » ; mais si vous voulez prendre ce qui ne vous appartient pas ou ce que je ne vous ai pas donné, vous serez récompensés selon vos actes ; mais je ne refuserai rien de bon à ceux qui marchent en droiture devant moi et font ma volonté en toutes choses : qui écoutent ma voix et la voix de mon serviteur que j’ai envoyé ; car je me réjouis de ceux qui cherchent diligemment à connaître mes préceptes et respectent les lois de mon royaume, car tout leur sera révélé au moment choisi par moi, et à la fin ils auront la joie (27 août 1842). — H. C. 5:134-136.
Procès-verbal de la réunion de la Société de secours des femmes : paroles du prophète
31 août 1842
L’Église l’emportera sur les puissances du mal
Le président Joseph Smith se leva et dit : « Je suis heureux et reconnaissant de la possibilité d’être présent en cette occasion. Nos ennemis ont fait de grands efforts, mais ils n’ont pas réalisé leur objectif. Dieu m’a donné la possibilité d’échapper à leurs mains. J’ai mené un bon combat au point que j’ai déjoué la stratégie de toute l’armée de Bennett et l’ai battue à plate couture.
Pour le moment, mes sentiments sont que puisque le Seigneur tout-puissant m’a protégé [jusque] aujourd’hui, il continuera à me préserver par la foi et les prières unies des saints jusqu’à ce que j’aie complètement accompli ma mission dans cette vie et établi si fermement la dispensation de la plénitude de la prêtrise dans les derniers jours que tous les pouvoirs de la terre et de l’enfer ne pourront jamais l’emporter contre elle.
Cette persécution constante me rappelle [les paroles du] Sauveur quand il dit aux pharisiens : « Allez, et dites à ce renard : voici, je chasse les démons et je fais des guérisons aujourd’hui et demain, et le troisième jour j’aurai fini. » Je crois que notre Père céleste a décrété que les Missouriens ne m’auront pas ; si oui, ce sera parce que je ne reste pas hors de leur chemin.
Je triompherai de mes ennemis : j’ai commencé à triompher d’eux au pays et je le ferai au dehors. Tous ceux qui se dressent contre moi sentiront le poids de leur iniquité sur leur propre tête. Ceux qui disent du mal sont des personnages abominables, pleins d’iniquité. Toutes les histoires et tout le remue-ménage contre moi sont comme le feu follet qu’on ne peut pas trouver.
Personne n’est sans défaut
Bien que j’agisse mal, je ne fais pas le mal que l’on m’accuse de faire ; le mal que je fais vient de la faiblesse de la nature humaine comme les autres hommes. Personne ne vit sans défaut. Pensez-vous que même Jésus, s’il était ici, serait sans défaut à vos yeux ? Ses ennemis ont dit toute sorte de mal contre lui : tous recherchaient l’iniquité [en lui]. Comme il était facile pour Jésus de faire sortir toute l’iniquité du cœur de ceux parmi lesquels il était !
Le plus grand mal vient de petits maux
Il est requis des serviteurs du Seigneur qu’ils se gardent des choses qui sont de nature à faire le plus de mal. Les petits renards ravagent les vignes : les petits maux sont ce qui fait le plus de mal à l’Église. Si vous avez de mauvais sentiments et vous en parlez les uns aux autres, cela a tendance à faire du mal. Cela a pour résultat ces maux qui sont de nature à couper la gorge aux chefs de l’Église.
Quand je fais du mieux que je peux — quand j’accomplis le plus grand bien, c’est alors que les plus grands maux se dressent contre moi. Plût à Dieu que vous fussiez sages. Je vous conseille maintenant que si vous savez quoi que ce soit, taisez-vous, c’est ce qui fera le moins de mal.
La Société de secours des femmes a joué le rôle le plus actif dans mon bien-être face à mes ennemis, en envoyant une pétition au gouverneur. Ces mesures étaient toutes nécessaires. Ne voyez-vous que j’ai vu à l’avance, par l’esprit de prophétie, ce qui allait arriver ? Tout a eu une influence pour me sauver de la main de mes ennemis. Si ces mesures n’avaient pas été prises, des conséquences plus graves en auraient résulté. Je suis venu ici pour vous bénir. La Société a bien marché : ses principes sont de pratiquer la sainteté. Dieu vous aime et vos prières en ma faveur serviront beaucoup : qu’elles ne cessent pas de monter continuellement à Dieu en ma faveur.
La persistance des méchants
L’ennemi ne se lassera jamais. Je m’attends à ce qu’il réunisse tout contre moi. Je m’attends à une guerre terrible. Celui qui mènera la guerre chrétienne verra les anges des démons et tous les pouvoirs infernaux des ténèbres se dresser continuellement contre lui. Quand des hommes méchants et corrompus s’opposent, c’est un critère qui permet de juger si un homme mène le combat chrétien. Heureux êtes-vous lorsque tous les hommes disent [faussement] du mal de vous, etc. Doit-on considérer un homme comme mauvais quand les hommes disent du mal de lui ? Non. Si un homme se lève et s’oppose au monde du péché, il peut s’attendre à ce que tout se ligue contre lui. Mais cela ne sera que pour peu de temps et toutes ces afflictions seront détournées de nous si nous sommes fidèles et ne sommes pas vaincus par ces maux. En voyant les bénédictions de la dotation affluer et le royaume croître et se répandre d’une mer à l’autre, nous nous réjouissons de ne pas avoir été vaincus par ces sottises.
Le baptême pour les morts
Certaines choses m’ont été manifestées pendant mon absence concernant le baptême pour les morts, choses que je communiquerai le prochain sabbat si rien ne se produit pour m’en empêcher.
Le président Smith dit : « J’ai une réflexion à faire, concernant le baptême pour les morts, qui suffira pour le moment jusqu’à ce que j’aie l’occasion de discuter plus en détail de ce sujet : toutes les personnes baptisées pour les morts doivent le faire en la présence d’un greffier, afin qu’il soit témoin pour en attester. Il sera nécessaire, dans le grand conseil, qu’il soit témoigné de ces choses ; qu’on y veille dorénavant. S’il y a une lacune, ce peut être aux dépens de nos amis ; ils risquent de ne pas se lever [dans la première résurrection] etc. [2] » (31 août 1842). — H. C. 5:139-141.
La persécution est l’héritage des justes
D’un éditorial du prophète dans le « Times and Seasons »
Abel fut mis à mort pour sa justice, et combien d’autres encore jusqu’au déluge : cela n’a pas beaucoup d’importance pour nous maintenant. Mais si nous croyons en la révélation actuelle, telle qu’elle a été publiée au printemps dernier dans le « Times and Seasons », Abraham, le prophète du Seigneur, fut couché sur le lit de fer pour être immolé ; et le livre de Jasher, qui n’a pas été réfuté comme étant un mauvais auteur, dit qu’il fut jeté dans le feu des Chaldéens. Moïse, l’homme de Dieu qui tua un persécuteur égyptien des enfants d’Israël, fut chassé de son pays et de sa famille. Élie dut fuir son pays, car on cherchait à lui ôter la vie, et il fut nourri par des corbeaux. Daniel fut jeté dans une fosse aux lions ; Michée fut nourri du pain d’affliction et Jérémie fut jeté dans la citerne malpropre sous le temple ; ces afflictions s’abattirent-elles sur ces prophètes du Seigneur pour cause de transgression ? Non ! C’était la main de fer de la persécution, comme les chaînes du Missouri ! Et remarquez : lorsque ces anciens prophètes souffraient, la vengeance de Dieu suivait en son temps et laissait les opposants pervers des oints du Seigneur comme Sodome et Gomorrhe, comme les Égyptiens, comme Jézabel, qui fut mangée par les chiens, et comme tout Israël, qui fut emmené en captivité jusqu’au moment où le Seigneur eut épuisé sa fureur sur lui : même jusqu’à ce jour.
Venons-en à l’époque du Nouveau Testament : il y en a tant qui louent toujours le Seigneur et ses apôtres. Nous commençons par Jean-Baptiste. Lorsque fut décrété l’édit d’Hérode de mettre à mort les petits enfants, Jean avait environ six mois de plus que Jésus et tomba sous cet édit diabolique, et Zacharie dit à sa mère de le conduire dans les montagnes où il se nourrit de sauterelles et de miel sauvage. Quand il refusa de révéler l’endroit où l’enfant était caché, son père, étant le grand prêtre qui officiait cette année-là au temple, fut mis à mort sur l’ordre d’Hérode, entre le portique et l’autel, comme Jésus le dit. La tête de Jean fut portée sur un plateau à Hérode, fils de cet infanticide, en dépit du fait qu’il n’y avait jamais eu de plus grand prophète né d’une femme que lui !
Jésus, le Fils de Dieu, fut crucifié, les mains et les pieds cloués au bois !
Les saints passent par des tribulations
C’est une honte pour les saints de parler de châtiments et de transgressions alors que tous les saints avant eux, prophètes et apôtres, ont dû passer par de grandes tribulations ; que ce soit un Hérode, un Néron ou un Boggs qui cause l’affliction ou qui fait verser le sang, c’est la même chose : ces assassins auront leur récompense ! Et les saints la leur. Combien ont dû errer, vêtus de peaux de brebis et de peaux de chèvres et vivre dans les cavernes et des antres dans les montagnes parce que le monde était indigne de leur société ! Était-ce pour une question de transgression ou de châtiment que le monde les exclut du plaisir de vivre en société ? Non ! Mais souvenez-vous, frères, celui qui offense un des plus petits des saints, il vaudrait mieux pour lui qu’une meule de moulin lui soit liée au cou et que la pierre et lui soient plongés dans les profondeurs de la mer ! Souvenez-vous que celui qui donne un verre d’eau froide au nom d’un disciple à un des saints en prison ou séparé de ses amis à cause de procès vexatoires dont le but est de persécuter, ne perdra nullement sa récompense.
Que l’on n’entende jamais, tant que l’esprit de liberté ou la vertu d’un saint vit dans la chair, n’entendons jamais parler de gens, qui professent être gouvernés par la loi de Dieu et purifient leurs vêtements dans le sang de l’Agneau, se soustraire à l’heure du danger à l’obligation d’aider ceux qui portent l’arche du Seigneur !
Le baptême
En parcourant les pages sacrées de la Bible, en sondant les prophètes et les paroles des apôtres, on ne trouve aucun sujet aussi étroitement lié au salut que celui du baptême. Toutefois comprenons bien en tout premier lieu que le mot baptiser provient du grec « baptizo » et signifie immerger ou submerger et qu’asperger découle du verbe grec « rantizo » et signifie disperser en particules ; nous pouvons alors traiter le sujet comme un sujet qui est inséparablement lié à notre bien-être éternel et toujours nous souvenir que c’est une des seules méthodes par lesquelles nous pouvons obtenir la rémission des péchés dans ce monde et être préparés à entrer dans les joies de notre Seigneur dans le monde à venir.
Comme il est bien connu que des opinions diverses règnent dans une grande partie du monde religieux à propos de cette importante ordonnance de l’Évangile, il n’est peut-être pas inopportun de présenter les instructions et les commandements de Jésus lui-même à ce propos : il dit aux Douze ou plutôt aux Onze à l’époque : Allez, faites de toutes les nations des disciples, les baptisant au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, et enseignez-leur à observer tout ce que je vous ai prescrit. Voilà ce que rapporte Matthieu. Dans Marc, nous avons ces mots importants : Allez par tout le monde, et prêchez la bonne nouvelle à toute la création. Celui qui croira et qui sera baptisé sera sauvé, mais celui qui ne croira pas sera condamné. Et pour montrer comment on peut distinguer les croyants des incroyants, il dit ensuite : Voici les miracles qui accompagneront ceux qui auront cru : en mon nom, ils chasseront les démons ; ils parleront de nouvelles langues ; ils saisiront des serpents ; s’ils boivent quelque breuvage mortel, il ne leur fera point de mal ; ils imposeront les mains aux malades, et les malades seront guéris. Et dans Luc nous trouvons la condition finale sous cette forme : qu’il était nécessaire que le Christ mourût et ressuscitât le troisième jour afin que la rémission des péchés pût être prêchée en son nom parmi toutes les nations, en commençant à Jérusalem. Et vous êtes témoins de ces choses.
Témoins
Nous allons maintenant examiner les témoins. Ils devaient, on s’en souviendra, attendre à Jérusalem d’être dotés du pouvoir d’en haut et ensuite ils devaient aller enseigner à toutes les nations tout ce que le Seigneur leur avait commandé. Comme Pierre détenait les clefs du royaume, c’est lui que nous examinerons tout d’abord.
Le jour de la Pentecôte, lorsqu’il y eut une merveilleuse manifestation des dons selon la promesse de Marc, beaucoup eurent le cœur touché et dirent à Pierre et au reste des apôtres : Hommes frères, que ferons-nous ? Pierre leur dit : Repentez-vous, et que chacun de vous soit baptisé au nom de Jésus-Christ pour le pardon de vos péchés ; et vous recevrez le don du Saint-Esprit, etc. Ici un des témoins dit noir sur blanc : Repentez-vous et soyez baptisés. Et nous sommes d’avis que Pierre, ayant été instruit par le Seigneur, chargé de mission par le Seigneur et doté par le Seigneur serait le conseiller ou l’ambassadeur le plus correct auprès duquel nous ou eux pouvaient s’enquérir pour connaître la bonne voie pour entrer dans le royaume.
Luc dit encore dans son livre des Actes des apôtres : Pendant qu’Apollos était à Corinthe, Paul, après avoir parcouru les hautes provinces de l’Asie, arriva à Éphèse. Ayant rencontré quelques disciples, il leur dit : Avez-vous reçu le Saint-Esprit, quand vous avez cru ? Ils lui répondirent : Nous n’avons pas même entendu dire qu’il y ait un Saint-Esprit. Il dit : De quel baptême avez-vous donc été baptisés ? Ils répondirent : Du baptême de Jean. Alors Paul dit : Jean a baptisé du baptême de repentance, disant au peuple de croire en Celui qui venait après lui, c’est-à-dire en Jésus. Sur ces paroles, ils furent baptisés au nom du Seigneur Jésus. Lorsque Paul leur eut imposé les mains, le Saint-Esprit vint sur eux, et ils parlaient en langues et ils prophétisaient. Les témoins ci-dessus nous apprennent que le baptême était l’élément essentiel pour recevoir le don du Saint-Esprit. Il semble que du raisonnement ci-dessus découle que quelques Juifs sectaires étaient occupés à baptiser comme Jean, mais avaient oublié de les informer qu’il y en avait un autre qui devait suivre au nom de Jésus-Christ, pour baptiser de feu et du Saint-Esprit : ce qui montra à ces convertis que leur premier baptême était illégal, et quand ils entendirent ceci, ils furent baptisés avec joie, et après qu’ils eurent reçu l’imposition des mains et des dons selon la promesse, ils parlèrent en langues et prophétisèrent… L’apôtre dit que l’Évangile est le pouvoir de Dieu pour le salut pour ceux qui croient ; et nous apprend aussi que la vie et l’immortalité ont été mises en évidence par l’Évangile, que l’Écriture, comme Paul le dit aux Galates, prévoyant que Dieu justifierait les païens par la foi, a d’avance annoncé cette bonne nouvelle à Abraham : toutes les nations seront bénies en toi.
L’Évangile est toujours le même
Si nous admettons que les Écritures disent ce qu’elles pensent, et pensent ce qu’elles disent, nous avons suffisamment de raisons pour continuer et prouver à partir de la Bible que l’Évangile a toujours été le même, les ordonnances pour en accomplir les exigences les mêmes et les officiers pour officier les mêmes, les signes et les fruits résultant des promesses les mêmes ; par conséquent, comme Noé était un prédicateur de justice, il a dû être baptisé et ordonné à la prêtrise par l’imposition des mains, etc. car nul ne s’attribue cette dignité s’il n’est appelé de Dieu comme le fut Aaron, et Aaron fut baptisé dans la nuée et dans la mer avec tout Israël, comme le rapporte l’apôtre dans les Corinthiens. De cette prise de position ou fait il est témoigné de cette manière : l’alliance de la circoncision faite par Abraham et pratiquée constamment jusqu’à ce qu’Israël sorte d’Égypte fut abandonnée dans le désert pendant quarante ans et renouvelée par Josué lorsqu’il traversa le Jourdain et campa à Guilgal, où il fit des couteaux acérés et circoncit toute la partie masculine de I’Église.
L’homme doit naître de nouveau
Nicodème vint trouver Jésus la nuit et lui dit : Rabbi, nous savons que tu es un docteur venu de Dieu : car personne ne peut faire ces miracles que tu fais, si Dieu n’est avec lui. Jésus lui répondit : En vérité, en vérité, je te le dis, si un homme ne naît de nouveau, il ne peut voir le royaume de Dieu. Nicodème lui dit : Comment un homme peut-il naître quand il est vieux ? Peut-il rentrer dans le sein de sa mère et naître ? Jésus répondit : En vérité, en vérité, je te le dis, si un homme ne naît d’eau et d’Esprit, il ne peut entrer dans le royaume de Dieu. Cette réponse fort affirmative de Jésus concernant le baptême d’eau règle la question : si Dieu est le même hier, aujourd’hui et à jamais, il n’est pas étonnant qu’il soit positif dans la grande déclaration : celui qui croit et est baptisé sera sauvé et celui qui ne croit pas sera condamné ! Il n’y avait sous le ciel aucun autre nom qui eût été donné parmi les hommes par lequel les hommes pouvaient être sauvés : il n’est pas étonnant que l’apôtre ait dit, étant « ensevelis avec lui par le baptême » vous ressusciterez d’entre les morts ! Il n’est pas étonnant que Paul ait dû se lever, être baptisé et se laver de ses péchés. Il n’est pas étonnant que l’ange ait dit au bon vieux Corneille qu’il devait faire venir Pierre pour apprendre comment être sauvé : Pierre pouvait baptiser et les anges ne le pouvaient pas tant qu’il y avait des officiers légitimes dans la chair détenant les clefs du royaume ou l’autorité de la prêtrise. Il y a encore une preuve dans ce domaine, et c’est que Jésus lui-même, quand il apparut à Paul sur le chemin de Damas, ne l’instruisit pas de la façon dont il pouvait être sauvé. Il avait mis dans l’Église premièrement des apôtres, secondement des prophètes, pour l’œuvre du ministère, pour le perfectionnement des saints etc. ; et comme la toute grande règle du ciel était qu’il ne fallait rien faire sur la terre sans que le secret ne fût révélé à ses serviteurs les prophètes, conformément à Amos 3:7, ainsi Paul ne pouvait en apprendre autant du Seigneur en ce qui concernait son devoir dans le salut commun de l’homme qu’il pouvait en apprendre d’un des ambassadeurs du Christ, appelé du même appel céleste du Seigneur et doté du même pouvoir d’en haut : de sorte que ce qu’il déliait sur la terre serait délié dans les cieux et ce qu’il liait sur la terre serait lié dans les cieux : lui, le Seigneur, étant sacrificateur à jamais selon l’ordre de Melchisédek et le Fils oint de Dieu dès avant la fondation du monde, et eux les fils engendrés de Jésus par l’Évangile pour instruire toutes les nations — et voici, je suis avec vous tous les jours, jusqu’à la fin du monde, c’est-à-dire par l’autre Consolateur que le monde ne peut recevoir — car vous êtes les témoins — ayant le témoignage de Jésus qui est l’Esprit de la prophétie.
La nécessité de du repentir
D’après ce qui a déjà été présenté comme témoignage pour prouver que personne ne peut être sauvé sans le baptême, on verra et on reconnaîtra que si le péché était parmi les hommes, le repentir était aussi nécessaire à une époque du monde qu’à une autre et que personne ne peut poser un autre fondement que celui qui a été posé, à savoir Jésus-Christ. Ainsi donc si Abel était un juste il fallait qu’il le devienne en gardant les commandements ; si Hénoc était suffisamment juste pour entrer en la présence de Dieu et marcher avec lui, il dut le devenir en gardant ses commandements et il en fut de même de tous les justes, que ce fût Noé, prédicateur de justice, Abraham, le père des fidèles, Jacob, celui qui l’emporta sur Dieu, Moïse, celui qui écrivit sur le Christ et donna la loi sur commandement, comme pédagogue pour mener les hommes au Christ, ou que ce fût Jésus-Christ lui-même, qui n’a pas besoin de repentance, n’ayant pas de péché selon sa déclaration solennelle à Jean : laisse faire maintenant, car il est convenable que nous accomplissions ainsi tout ce qui est juste. Ainsi donc il est certain que s’il était convenable que Jean et Jésus, le Sauveur, fussent baptisés pour accomplir tout ce qui est juste, ainsi donc, assurément, il est convenable que toute autre personne qui cherche le royaume du ciel aille et fasse de même ; car il est la porte, et si quelqu’un monte par ailleurs, c’est un voleur et un brigand !
Le baptême exigé à toutes les époques
Dans les anciens temps du monde, avant que le Sauveur ne vint dans la chair, « les saints » étaient baptisés au nom de Jésus-Christ qui devait venir, parce qu’il n’y avait jamais eu d’autre nom par lequel les hommes pouvaient être sauvés ; et lorsqu’il fut venu dans la chair et eut été crucifié, les saints furent baptisés au nom de Jésus-Christ crucifié, ressuscité d’entre les morts et monté au ciel, afin qu’il fût enseveli dans le baptême comme lui et fût élevé à la gloire comme lui, que comme il n’y avait qu’un seul Seigneur, une seule foi, un seul baptême, un seul Dieu et Père de tous, de même il n’y eût qu’une seule porte menant aux demeures célestes. Amen (1er septembre 1842). — T. S. 3:902-905.
« Les faits sont chose tenace »
Grandeur des Jarédites et des Néphites
On verra, grâce à un extrait de « Incidents of Travel in Central America, Chiapas and Yucatan » [Incidents d’un voyage en Amérique centrale, à Chiapas et dans le Yucatan], de Stephens, que la preuve que les Néphites et les Lamanites ont demeuré sur ce continent, conformément au récit du Livre de Mormon, se dessine d’une manière plus satisfaisante que n’aurait pu s’y attendre le croyant le plus optimiste en cette révélation. Cela nous apporte certainement une satisfaction dont le monde de l’humanité ne jouit pas que de donner de la publicité à des découvertes aussi importantes des restes et des ruines de ce grand peuple.
Lorsque nous lisons dans le Livre de Mormon que Jared et son frère vinrent sur ce continent lors de la confusion et de la dispersion à la Tour, y vécurent plus de mille ans et couvrirent le continent tout entier d’une mer à l’autre de villes et de cités, et que Léhi descendit le long de la mer Rouge jusqu’au grand océan du sud, le traversa jusqu’à ce pays, aborda un peu au sud de l’isthme de Darien et cultiva le pays conformément à la parole du Seigneur, étant une branche de la Maison d’Israël, et ensuite que nous lisons un aussi bon récit basé sur les traditions que celui que nous reproduisons ci-dessous, nous ne pouvons nous empêcher de penser que le Seigneur fait quelque chose pour réaliser son œuvre étrange et prouver aux yeux de tous les hommes que le Livre de Mormon est vrai. L’extrait ci-dessous est aussi proche de la réalité que les quatre évangélistes de la crucifixion de Jésus. En vérité « les faits sont chose tenace ». Il en sera comme il en a toujours été : le monde prouvera par des preuves circonstanciées, dans des expériences, que Joseph Smith est un vrai prophète, comme il l’a fait pour Moïse et Élie. Maintenant lisez l’histoire de Stephens : « Selon Fuentès, le chroniqueur du royaume du Guatemala, les rois des Quichés et des Cakchiquels descendaient des indiens Toltèques qui, lorsqu’ils vinrent dans ce pays, le trouvèrent déjà habité par des gens de différentes nations. Selon les manuscrits de Don Juan Torrès, petit-fils du dernier roi des Quichés, qui étaient en la possession du général de division nommé par Pedro de Alvarado et dont Fuentès dit qu’il l’obtint grâce au Père Francis Vasquès, l’historien de l’ordre de Saint François, les Toltèques eux-mêmes descendaient de la Maison d’Israël qui fut libérée par Moïse de la tyrannie du pharaon et après avoir traversé la mer Rouge tomba dans l’idolâtrie. Pour éviter les reproches de Moïse ou de peur qu’il ne leur infligeât des châtiments, ils se séparèrent de lui et de ses frères et, sous la direction de Tanub, leur chef, passèrent d’un continent à l’autre, jusqu’à un endroit qu’ils appelèrent les sept cavernes, dans le royaume du Mexique, où ils fondèrent la célèbre ville de Tula. » (15 septembre 1842). — T. S. 3:914-915, 921-922, 927.
Les effets de la désobéissance aux conseils
Vers dix heures du matin je montai à cheval pour voir le temple. J’exprimai ma satisfaction devant les dispositions prises et fus satisfait des progrès faits dans l’édifice sacré. Après avoir bavardé avec plusieurs des frères et avoir serré la main à un certain nombre qui étaient très réjouis de revoir leur prophète, je rentrai chez moi ; mais, peu de temps après, me rendis au magasin où étaient réunis un certain nombre de frères et des sœurs qui étaient arrivés ce matin de la région de New York, Long Island, etc. Lorsque les frères Taylor, Woodruff et Samuel Bennett eurent parlé aux frères et aux sœurs, je leur parlai longuement, leur montrant la bonne marche à suivre et la façon d’agir dans le domaine de l’achat de terres, etc.
Je leur montrai que c’était généralement parce que les frères négligeaient les conseils ou y désobéissaient qu’ils devenaient mécontents et murmuraient ; et beaucoup, quand ils arrivaient ici, étaient mécontents de la conduite de certains des saints parce que tout n’était pas fait parfaitement bien, et ils se fâchent et ainsi le diable profite d’eux pour les détruire. Je leur dis que je n’étais qu’un homme et qu’ils ne devaient pas attendre de moi que je fusse parfait ; s’ils attendaient de moi la perfection, je l’attendrais d’eux ; mais s’ils voulaient supporter mes infirmités et les infirmités des frères, je supporterais de même leurs infirmités.
Je leur dis que je devrais vraisemblablement de nouveau me cacher dans les bois, mais qu’ils ne devaient pas être découragés, mais édifier la ville, le temple, etc. Quand mes ennemis m’enlèvent mes droits, je le supporte et je reste hors de leur chemin ; mais s’ils vous enlèvent vos droits, je me battrai pour vous. Je les bénis et partis (29 octobre 1842). — H. C. 5:181.
Le règne du Christ au millénium
Tandis que j’étais en conversation, au cours de la soirée, avec le juge Adams, je dis que le Christ et les saints ressuscités régneront sur la terre, mais ne demeureront pas sur la terre, la visiteront quand cela leur plaît ou quand c’est nécessaire pour la gouverner. Il y aura des hommes méchants [3] sur la terre pendant les mille ans. Les nations païennes qui ne veulent pas venir adorer seront détruites (30 décembre 1842). — H. C. 5:212.
Qu’est-ce qui constitue un prophète ?
Si quelqu’un me demandait si j’étais prophète, je ne le nierais pas, car cela ferait de moi un menteur ; car, selon Jean, le témoignage de Jésus est l’esprit de la prophétie ; par conséquent si je professe être témoin ou instructeur et n’ai pas l’esprit de prophétie, qui est le témoignage de Jésus, je suis fatalement un faux témoin ; mais si je suis un véritable instructeur et un vrai témoin, je dois posséder l’esprit de prophétie et c’est ce qui fait un prophète ; et quiconque dit qu’il est instructeur ou prédicateur de justice et nie l’esprit de prophétie est un menteur, et la vérité n’est point en lui ; et c’est grâce à cette clef que l’on peut détecter les faux instructeurs et les imposteurs (30 décembre 1842). — H. C. 5:215-216.
Situation du Noir
À cinq heures me suis rendu chez M. William Sollars avec les frères Hyde et Richards. Frère Hyde demanda : « Quelle est la situation du Noir ? » Je répondis qu’ils venaient au monde mentalement et physiquement esclaves. Remplacez leur situation par celle des Blancs et ils seraient comme eux. Ils ont une âme et sont susceptibles d’être sauvés. Allez à Cincinnati et trouvez un Noir instruit, qui roule dans sa voiture, il s’est élevé par le pouvoir de son esprit à son état élevé de respectabilité. Les esclaves à Washington sont plus raffinés que les présidents, les garçons [noirs] surpassent beaucoup de ceux qu’ils brossent et servent.
Frère Hyde fit la réflexion : « Mettez-les à égalité, et ils s’élèveront au-dessus de moi. » Je répondis : Si je vous élevais pour que vous soyez mon égal et essayais ensuite de vous opprimer, ne seriez-vous pas rempli d’indignation et n’essayeriez-vous pas de vous élever au-dessus de moi ? Oliver Cowdery, Peter Whitmer et beaucoup d’autres ont dit que j’étais déchu et qu’ils étaient capables de diriger le peuple [bien que je n’aie jamais essayé de les opprimer, mais les ai toujours élevés]. Si j’avais quoi que ce soit à voir avec les Noirs, je les limiterais par une loi stricte à leur propre espèce et leur donnerais l’égalité nationale.
La nécessité de la foi
Parce que la foi manque, il n’y a pas de fruits. Personne depuis que le monde existe n’a jamais eu de foi sans avoir quelque chose d’autre avec elle. Les anciens éteignaient la violence du [feu], échappaient au fil de l’épée, les femmes retrouvaient leurs morts, etc. C’est par la foi que les mondes furent faits. Un homme qui n’a aucun des dons n’a pas la foi ; il se séduit lui-même s’il croit l’avoir. La foi a manqué non seulement parmi les païens, mais aussi dans la soi-disant chrétienté, de sorte que les langues, les guérisons, la prophétie et les prophètes et les apôtres et tous les dons et toutes les bénédictions ont manqué.
Certaines personnes dans l’assemblée pensaient que je n’étais pas un prophète très doux ; je leur dis donc : « Je suis doux et humble de cœur » et je vais représenter un instant Jésus pour illustrer [le principe] : « Malheur à vous, docteurs ; malheur à vous, scribes, pharisiens et hypocrites ! » Vous ne pouvez trouver un endroit où je suis allé où j’ai critiqué leur nourriture, leur boisson, leur maison ou leur logement ; non jamais ; et c’est cela que l’on entend par la douceur et l’humilité de Jésus.
Faux bruits
M. Sollars dit que James Mullone, menuisier de Springfield, lui dit ce qui suit : « Je suis allé à Nauvoo et j’ai vu Joe Smith, le prophète ; il avait un cheval gris, et je lui ai demandé où il l’avait obtenu ; et le prophète dit : « Vous voyez ce nuage blanc ? » « Oui. » « Eh bien, au moment où il est passé, j’ai pris le cheval dans ce nuage. » Joseph répondit : « C’est un mensonge, je ne lui ai jamais dit cela. »
Qu’est-ce qui inspire en nous l’espérance du salut ? C’est cette influence doucereuse et pervertie du diable par laquelle il séduit le monde entier. M. Sollars dit : « Ne puis-je pas me repentir et être baptisé et ne pas faire attention aux songes, aux visions, etc. » Je répondis : « Supposons que je voyage et sois affamé, et rencontre un homme et lui dis que j’ai faim. Il me dit d’aller là-bas, il y a une auberge, allez, frappez, et vous devez vous conformer à toutes les règles de la maison, sinon vous ne pouvez satisfaire votre faim ; frappez, demandez de la nourriture, asseyez-vous et mangez ; et je vais, je frappe et je demande de la nourriture et je m’assieds à la table, et je ne mange pas : vais-je satisfaire ma faim ? Non. Il faut que je mange. Les dons sont la nourriture ; les grâces de l’Esprit sont les dons de l’Esprit. Quand j’ai commencé cette œuvre et que j’ai eu deux ou trois personnes qui croyaient, j’ai fait quelque cinquante kilomètres avec Oliver Cowdery, avec un cheval pour nous deux, pour les voir. Quand nous sommes arrivés, une populace de cent personnes a marché sur nous avant que nous ayons eu le temps de manger et nous a pourchassés toute la nuit ; et nous sommes revenus à la maison un peu après le lever du jour, ayant parcouru environ cent kilomètres en tout, et sans nourriture. J’ai souvent voyagé toute la nuit pour voir les frères ; et souvent j’ai été chassé sans nourriture » (2 janvier 1843). — H. C. 5:217-219.
Le royaume de Dieu
Il y en a qui disent que le royaume de Dieu ne fut pas établi sur la terre avant le jour de la Pentecôte, et que Jean ne prêcha pas le baptême de repentance pour la rémission des péchés. Mais je dis, au nom du Seigneur, que le royaume de Dieu a été établi sur la terre depuis le temps d’Adam jusqu’à présent chaque fois qu’il y a eu un juste sur la terre à qui Dieu révélait sa parole et à qui il donnait le pouvoir et l’autorité d’administrer en son nom. Et là où il y a un prêtre de Dieu, un ministre qui a de Dieu le pouvoir et l’autorité d’administrer les ordonnances de l’Évangile et d’officier dans la prêtrise de Dieu, là est le royaume de Dieu, et c’est parce que l’on a rejeté l’Évangile de Jésus-Christ et les prophètes que Dieu a envoyés que les jugements de Dieu sont tombés sur les hommes, les villes et les nations à diverses époques du monde, ce qui fut le cas des villes de Sodome et de Gomorrhe qui furent détruites pour avoir rejeté les prophètes.
Là où le royaume de Dieu n’est pas, il n’y a pas de salut
Je vais maintenant rendre mon témoignage. Peu m’importent les hommes. Je parle hardiment et loyalement, et avec autorité. Qu’en est-il du royaume de Dieu ? Où le royaume de Dieu a-t-il commencé ? Là où il n’y a pas de royaume de Dieu, il n’y a pas de salut. Qu’est-ce qui constitue le royaume de Dieu ? Là où il y a un prophète, un prêtre ou un juste à qui Dieu révèle ses oracles, là est le royaume de Dieu ; et là où les oracles de Dieu ne sont pas, là n’est pas le royaume de Dieu.
Dans ces paroles, je ne fais pas allusion aux royaumes de la terre. Nous voulons respecter les lois du pays ; nous ne parlons pas contre elles, nous ne l’avons jamais fait, et nous ne pouvons guère faire mention de l’État du Missouri, des persécutions que nous avons subies là-bas, sans que l’on aille crier partout que nous sommes coupables de larcins, de cambriolages, d’incendies volontaires, de trahisons, de meurtres, etc., etc., ce qui est faux. Nous parlons du royaume de Dieu sur la terre, non des royaumes des hommes.
La nécessité de la révélation
L’excuse de beaucoup de gens de nos jours c’est que nous n’avons pas le droit de recevoir des révélations ; mais si nous ne recevons pas de révélations, nous n’avons pas les oracles de Dieu ; et s’ils n’ont pas les oracles de Dieu, ils ne sont pas le peuple de Dieu. Mais direz-vous : Qu’adviendra-t-il du monde ou des divers adeptes des religions qui ne croient pas que la révélation et les oracles de Dieu aient continué dans son Église à toutes les époques du monde lorsqu’il avait un peuple sur la terre ? Je vous le dis, au nom de Jésus-Christ, ils seront damnés ; et quand vous arriverez dans le monde éternel, vous constaterez qu’il en est ainsi, ils ne peuvent pas échapper à la damnation de l’enfer.
Jean détenait les clefs de la Prêtrise d’Aaron
Pour ce qui est de l’Évangile et du baptême que Jean prêchait, je dirai que Jean est venu prêcher l’Évangile pour la rémission des péchés ; il avait son autorité de Dieu, et les oracles de Dieu étaient avec lui, et le royaume de Dieu parut un certain temps reposer sur Jean seul. Le Seigneur promit à Zacharie qu’il aurait un fils qui serait descendant d’Aaron, le Seigneur ayant promis que la prêtrise continuerait avec Aaron et sa postérité tout au long de leurs générations. Que personne ne s’attribue cette dignité s’il n’est appelé de Dieu comme le fut Aaron ; et Aaron reçut son appel par révélation. Un ange de Dieu apparut aussi à Zacharie tandis qu’il était au temple et lui dit qu’il aurait un fils qui s’appellerait Jean et qu’il serait rempli du Saint-Esprit. Zacharie était un prêtre de Dieu et il officiait au temple, et Jean fut prêtre selon son père et détint les clefs de la Prêtrise d’Aaron et fut appelé par Dieu pour prêcher l’Évangile du royaume de Dieu. Les Juifs, en tant que nation, s’étant écartés de la loi de Dieu et de l’Évangile du Seigneur, préparèrent la voie pour le transférer aux Gentils.
Mais, dira-t-on, le royaume de Dieu ne pouvait être établi du temps de Jean, car Jean disait que le royaume était proche. Mais je demanderai s’il aurait pu être plus près d’eux qu’en étant dans les mains de Jean. Il n’était pas nécessaire que les gens attendent le moment de la Pentecôte pour trouver le royaume de Dieu, car Jean l’avait avec lui, et il sortit du désert, criant : « Repentez-vous, car le royaume des cieux est proche », autant dire : « J’ai ici le royaume de Dieu et vous pouvez le recevoir, et je viens vous chercher ; et si vous ne le recevez pas, vous serez damnés » ; et les Écritures nous disent que tout Jérusalem alla au baptême de Jean. Il y avait un administrateur légitime, et ceux qui étaient baptisés étaient les sujets d’un roi ; et les lois et les oracles de Dieu étaient là aussi ; c’est pourquoi le royaume de Dieu était là ; car personne ne pouvait avoir de meilleure autorité pour administrer que Jean ; et notre Sauveur se soumit lui-même à cette autorité en étant baptisé par Jean ; c’est pourquoi le royaume de Dieu fut établi sur la terre du temps même de Jean.
Le royaume et ses fruits
Il y a une différence entre le royaume de Dieu et les fruits et les bénédictions qui découlent du royaume ; parce qu’il y avait plus de miracles, de dons, de visions, de guérisons, de langues, etc. du temps de Jésus-Christ et de ses apôtres et le jour de la Pentecôte que sous l’administration de Jean, cela ne prouve absolument pas que Jean n’avait pas le royaume de Dieu, pas plus que le fait qu’une femme n’a pas une cruche de lait ne prouverait pas qu’elle n’a pas de cruche à lait, car si l’on peut comparer la cruche au royaume, le lait pourrait être comparé aux bénédictions du royaume. Jean était prêtre selon l’ordre d’Aaron et avait les clefs de cette prêtrise, et il parut prêchant le repentir et le baptême pour la rémission des péchés, et en même temps il s’écrie : « Il vient après moi celui qui est plus puissant que moi, et je ne suis pas digne de délier, en me baissant, la courroie de ses souliers », et le Christ est venu selon les paroles de Jean et il était plus grand que Jean, parce qu’il détenait les clefs de la Prêtrise de Melchisédek et du royaume de Dieu et avait précédemment révélé la prêtrise de Moïse ; cependant le Christ fut baptisé par Jean pour accomplir tout ce qui est juste ; et Jésus, dans son enseignement, dit : « Sur cette pierre je bâtirai mon Église, et les portes du séjour des morts ne prévaudront point contre elle. » Quelle pierre ? La révélation.
Il dit encore : « Si un homme ne naît d’eau et d’Esprit, il ne peut entrer dans le royaume de Dieu » ; et « le ciel et la terre passeront, mais mes paroles ne passeront point ». Si un homme naît d’eau et d’Esprit, il peut entrer dans le royaume de Dieu. Il est évident que le royaume de Dieu était sur la terre et que Jean préparait des sujets pour le royaume en leur prêchant l’Évangile et en les baptisant ; il prépara le chemin devant le Sauveur, ou vint comme précurseur et prépara des sujets pour la prédication du Christ ; et le Christ prêcha à travers Jérusalem sur le même territoire où Jean avait prêché ; et quand les apôtres furent suscités, ils travaillèrent à Jérusalem et Jésus leur commanda d’y demeurer jusqu’à ce qu’ils fussent dotés du pouvoir d’en haut. N’avaient-ils pas du travail à faire à Jérusalem ? Ils firent du travail et préparèrent un peuple pour la Pentecôte. Le royaume de Dieu était avec eux avant le jour de la Pentecôte aussi bien qu’après ; et il fut aussi avec Jean et il prêcha le même Évangile et le même baptême que Jésus et les apôtres prêchèrent après lui. La dotation devait préparer les disciples pour leurs missions auprès du monde.
L’autorité divine est nécessaire pour rendre les ordonnances valables
Chaque fois que les hommes peuvent découvrir la volonté de Dieu et trouver un administrateur légalement autorisé par Dieu, là est le royaume de Dieu ; mais quand ceux-ci ne sont pas, le royaume de Dieu n’est pas. Tous les ordonnances, systèmes et administrations de la terre sont inutiles aux enfants des hommes, à moins qu’ils soient ordonnés et autorisés par Dieu ; car rien d’autre qu’un administrateur légal ne sauvera l’homme ; car aucun autre ne sera reconnu que ce soit par Dieu ou par les anges.
Je sais ce que je dis ; je comprends ma mission et mon affaire. Le Dieu Tout-Puissant est mon bouclier ; et que peut faire l’homme si Dieu est mon ami ? Je ne serai pas sacrifié avant que mon temps ne soit venu ; alors je serai volontiers offert. Toute chair est comme l’herbe et un gouverneur n’est pas mieux que les autres hommes ; quand il meurt il n’est qu’un sac de poussière. Je remercie Dieu de m’avoir préservé de mes ennemis ; je n’ai d’ennemis que pour l’amour de la vérité. Je n’ai d’autre désir que de faire du bien à tous les hommes. J’ai le désir de prier pour tous les hommes. Nous ne demandons pas aux gens de jeter ce qu’ils ont de bon ; nous leur demandons simplement de venir en chercher davantage. Et si le monde entier adoptait l’Évangile ? Il verrait alors de ses propres yeux, et les bénédictions de Dieu seraient déversées sur les hommes, ce qui est le désir de toute mon âme. Amen (22 janvier 1843). — H. C. 5:256-259.
La politique
À l’éditeur de The Wasp :
Monsieur, j’ai été récemment sollicité à de multiples reprises de faire quelque chose à propos de la farce politique qui consiste à diviser le comté ; mais comme mes sentiments se révoltent à l’idée d’avoir quoi que ce soit à voir avec la politique, j’ai refusé dans tous les cas d’avoir quoi que ce soit à voir avec ce sujet. Je pense qu’il serait bien que les politiciens règlent leurs propres affaires. Je souhaite qu’on me laisse tranquille, afin que je puisse vaquer strictement au bien-être spirituel de l’Église.
Veuillez insérer ce qui précède, je vous en serai obligé.
Joseph Smith
— Nauvoo, 23 janvier 1843.
The Wasp, 28 janvier 1843, page 3.
La grandeur et la mission de Jean-Baptiste
Une question s’est posée à propos de la parole de Jésus : « Parmi ceux qui sont nés de femmes, il n’y en a point de plus grand que Jean. Cependant, le plus petit dans le royaume de Dieu est plus grand que lui. » Comment se fait-il que Jean ait été considéré comme un des plus grands prophètes ? Ses miracles n’auraient pas pu constituer sa grandeur.
Premièrement. La mission divine de préparer la voie devant la face du Seigneur lui fut confiée. À qui pareil dépôt a-t-il été confié avant ou depuis ? Personne.
Deuxièmement. Il lui fut confié et requis de lui de baptiser le Fils de l’Homme. Qui a jamais fait cela ? Qui a jamais eu une bénédiction et une gloire aussi grandes ? Qui a jamais conduit le Fils de Dieu dans les eaux du baptême et a eu la chance de voir le Saint-Esprit descendre sous la forme d’une colombe, ou plutôt sous le signe de la colombe ? Le signe de la colombe fut institué avant la création du monde, témoin du Saint-Esprit, et le diable ne peut venir sous le signe d’une colombe. Le Saint-Esprit est un Personnage et il a la forme d’un personnage. Il ne se limite pas à la forme d’une colombe, mais au signe de la colombe. Nul ne considère davantage le livre comme sacré que moi. Le Saint-Esprit ne peut être transformé en une colombe ; mais le signe d’une colombe fut donné à Jean pour attester la véracité de l’acte, car la colombe est un emblème ou signe de vérité et d’innocence.
Troisièmement. Jean était à l’époque le seul administrateur légal sur la terre, détenant les clefs du pouvoir. Les Juifs devaient obéir à ses instructions ou être damnés, et ce en vertu de leur propre loi ; et le Christ lui-même accomplit tout ce qui était juste en devenant obéissant à la loi qu’il avait donnée à Moïse sur la montagne, la magnifia ainsi et la rendit honorable au lieu de la détruire. Le fils de Zacharie arracha les clefs, le royaume, le pouvoir et la gloire aux Juifs par la sainte onction et le décret du ciel, et ces trois raisons font de lui le plus grand prophète né d’une femme.
Les Juifs considéraient le Christ comme le plus petit dans le royaume
Deuxième question : Comment le plus petit dans le royaume des cieux était-il plus grand que lui ?
J’ai demandé en guise de réponse : De qui Jésus parlait-il ? Jésus était considéré comme ayant le moins de droits dans le royaume de Dieu et [apparemment] avait le moins de qualités requises pour qu’ils crussent qu’il était prophète ; comme s’il avait dit : « Celui qui est considéré comme étant le plus petit parmi vous est plus grand que Jean, c’est-à-dire moi-même. »
Les paraboles de Jésus et l’interprétation des Écritures
Pour ce qui est du fils prodigue, j’ai dit que c’était un sujet sur lequel je ne m’étais jamais attardé ; que beaucoup y voyaient un des sujets complexes des Écritures ; et même les anciens de notre Église ont beaucoup prêché là-dessus sans avoir aucune règle d’interprétation. Quelle règle faut-il suivre dans l’interprétation ? Absolument aucune interprétation : c’est tout. La comprendre exactement tel qu’il apparaît. J’ai une clef qui me permet de comprendre l’Écriture. Je demande : Quelle était la question qui suscita la réponse ou incita Jésus à donner la parabole ? Il n’est pas national, il n’a pas trait à Abraham, à Israël, etc. ou aux Gentils, en tant que nation, comme certains le supposent. Pour en découvrir le sens, nous devons déterrer la racine et découvrir ce qui a fait dire cette parole à Jésus.
Tandis que Jésus instruisait le peuple, tous les publicains et les gens de mauvaise vie s’approchaient de Jésus pour l’entendre ; « et les pharisiens et les scribes murmuraient, disant : cet homme accueille des gens de mauvaise vie, et mange avec eux ». Voilà le mot-clef qui déclenche la parabole du fils prodigue. Elle fut donnée en réponse aux murmures et aux questions des sadducéens et des pharisiens, qui contestaient, critiquaient et disaient : « Comment se fait-il que cet homme, aussi grand qu’il prétende être, mange avec des publicains et des gens de mauvaise vie ? » Jésus n’y fut pas contraint, mais il aurait pu trouver quelque chose pour illustrer son sujet s’il l’avait destiné à une nation ou à des nations ; mais tel n’était pas le cas. C’était pour des hommes à titre individuel ; et toutes les interprétations forcées à ce sujet sont sans valeur. « Cet homme accueille des gens de mauvaise vie, et mange avec eux » ... Mais il leur dit cette parabole : Quel homme d’entre vous, s’il a cent brebis, etc. [et qu’il en perde une, ne laisse les quatre-vingt-dix-neuf autres dans le désert pour aller après celle qui est perdue, jusqu’à ce qu’il la trouve ? Lorsqu’il l’a trouvée, il la met avec joie sur ses épaules, et, de retour à la maison, il appelle ses amis et ses voisins et leur dit : Réjouissez-vous avec moi, car j’ai trouvé ma brebis qui était perdue. De même, je vous le dis, il y aura plus de joie dans le ciel pour un seul pécheur qui se repent, que pour quatre-vingt-dix-neuf justes qui n’ont pas besoin de repentance. » Les cent brebis représentent] cent sadducéens et pharisiens, comme si Jésus avait dit : « Si vous, pharisiens et sadducéens, êtes dans la bergerie, je n’ai pas de mission pour vous ; je suis envoyé pour trouver les brebis qui sont perdues ; et quand je les aurai trouvées, je les mettrai sur mon dos et j’apporterai de la joie au ciel. » Ceci représente le fait de partir à la recherche d’un petit nombre de personnes ou d’un seul publicain que vous méprisez et de les mettre sur son épaule.
Il leur donna aussi la parabole de la femme et de ses dix drachmes, racontant comment elle perdit une drachme, et en cherchant diligemment la retrouva, ce qui donna plus de joie parmi les amies et les voisines que les neuf qui n’avaient pas été perdues ; de même, je vous le dis, il y a de la joie devant les anges de Dieu pour un seul pécheur qui se repent, plus que pour quatre-vingt-dix-neuf personnes justes qui sont si justes ; elles seront damnées de toutes façons ; vous ne pouvez pas les sauver (29 janvier 1843). — H. C. 5:260-262.
Correction d’une Écriture
« L’Esprit lui-même intercède, etc. [par des soupirs inexprimables]. Ce serait mieux comme ceci : « L’Esprit lui-même intercède pour nous avec des efforts qui ne peuvent être exprimés » (2 février 1843). — H. C. 5:264.
L’appel d’un prophète
Mercredi 8 février — Leçon d’allemand. Bavardé avec des frères et des sœurs du Michigan qui pensaient que « un prophète est toujours un prophète » ; mais je leur dis qu’un prophète n’est pas toujours prophète ; uniquement quand il agit comme tel. — H. C. 5:265.
Le chercheur de signes
Quand je prêchais à Philadelphie, un quaker voulut un signe. Je lui dis de se taire. Après le sermon, il voulut un signe. Je dis à l’assemblée que c’était un adultère, qu’une génération méchante et adultère demande un miracle, et que le Seigneur m’avait dit dans une révélation que quiconque voulait un signe était un adultère. « C’est vrai, dit quelqu’un, car je l’ai pris sur le fait », chose que l’homme confessa plus tard quand il fut baptisé (9 février 1843). — H. C. 5:268.
Idées du prophète sur les pouvoirs constitutionnels
Situés comme nous le sommes, avec un flot d’immigration se déversant constamment sur nous, je considère qu’il n’est pas seulement prudent, mais absolument nécessaire de protéger les habitants de cette ville pour qu’ils ne soient pas dupés par une fausse monnaie. Beaucoup de nos amis de l’Est et du vieux pays ignorent totalement la situation des banques dans cette région du pays ; et comme ils apportent généralement des espèces avec eux, ils courent perpétuellement le danger d’être roulés par des spéculateurs. D’ailleurs il y a tant d’incertitude dans la solvabilité des meilleures banques que je crois qu’il est beaucoup plus sûr d’adopter intégralement le système des espèces monnayées. J’ai lu la Constitution à ce sujet et je constate que mes doutes sont écartés. La Constitution n’est pas une loi, mais elle donne au peuple le pouvoir de faire des lois. Par exemple, la Constitution gouverne la loi de l’Iowa, mais ce n’est pas une loi pour le peuple. La Constitution nous dit ce qui n’est pas une monnaie légale. L’article un, section dix, déclare que l’on n’utilisera rien d’autre que l’or et l’argent comme monnaie légale ; cela ne dit pas que l’or et l’argent sont une monnaie légale. Cela prévoit seulement que les États peuvent promulguer une loi rendant l’or et l’argent monnaie légale. Je ne connais aucun État de l’Union qui ait passé pareille loi ; et je suis sûr que l’Illinois ne l’a pas fait. Le gouvernement de l’État nous a cédé le droit de décréter les lois qui ne sont pas en désaccord avec la Constitution des États-Unis et l’État de l’Illinois ; et nous sommes dans la même situation par rapport à l’État que l’État par rapport à l’Union. Cette clause dont il est question dans la Constitution est pour le gouvernement de l’État, ce n’est pas une loi pour le peuple. Les différents États et même le Congrès lui-même ont passé beaucoup de lois diamétralement opposées à la Constitution des États-Unis.
Cet État [l’Illinois] a passé un moratoire permettant d’utiliser les biens comme monnaie légale pour le paiement des dettes ; et si nous n’avons pas de loi dans ce domaine, nous devons nous laisser gouverner par lui. Serons-nous bêtes au point de respecter leurs lois qui sont inconstitutionnelles ? Non ! Nous ferons une loi pour l’or et l’argent ; et alors leurs lois cessent et nous pouvons récupérer nos dettes. Les pouvoirs non délégués aux États ou non réservés aux États sont constitutionnels. Le Congrès ou la Constitution a reconnu que le peuple avait tout pouvoir qui ne leur était pas réservé. Je suis homme de loi, je suis un grand homme de loi et j’enveloppe le ciel et la terre pour produire une connaissance qui couvrira tous les hommes de loi, docteurs et autres grosses légumes, etc. Telle est la doctrine de la Constitution, ainsi m’aide Dieu. La Constitution n’est pas une loi pour nous, mais elle contient des dispositions pour nous par lesquelles nous pouvons faire des lois. Le passage ou elle stipule qu’on n’empêchera personne d’adorer Dieu selon sa conscience est une loi. Aucun gouvernement d’État ne peut promulguer une loi pour l’interdire. La Constitution contient des dispositions pour contrôler les groupes d’hommes et non les personnes privées (25 février 1843). — H. C. 5:289-290.
Le « signe » du Fils de l’Homme
Monsieur, parmi les nombreux signes des temps et autres choses étranges qui agitent constamment l’esprit des hommes, je remarque une petite spéculation dans le Chicago Express signée par un certain Hyrum Redding du comté d’Ogle [Illinois], disant qu’il a vu le signe du Fils de l’Homme dans le ciel comme prédit au vingt-quatrième chapitre de Matthieu.
L’allusion calomniatrice à un « sérail » comme celui du grand Turc que l’éditeur m’applique, il peut la prendre pour lui-même, « car c’est de l’abondance du cœur que la bouche parle ». Tout homme honnête qui a visité la ville de Nauvoo depuis son existence peut rendre témoignage de choses meilleures et me mettre dans les premiers rangs de ceux qui sont connus pour faire le bien par bonté et montrer à tous les menteurs, à tous les hypocrites et à tous les êtres abominables que, tandis que le vice les plonge dans les ténèbres et la misère, la vertu nous élève, les saints et moi, à la lumière et à l’immortalité.
L’éditeur, aussi bien que d’autres, « pense que Joe Smith a enfin trouvé son maître », parce que M. Redding atteste qu’il a vu le signe du Fils de l’Homme. Mais j’utiliserai mon droit et déclarerai que bien que M. Redding ait pu voir un matin au lever du soleil une merveilleuse apparition dans les nuages (ce qui n’est rien de très rare pendant la saison hivernale), il n’a pas vu le signe du Fils de l’Homme comme prédit par Jésus ; et aucun homme ne l’a vu, et aucun homme ne le verra jusqu’à ce que le soleil soit changé en ténèbres et la lune en sang ; car le Seigneur ne m’a montré aucun signe de ce genre ; et il doit en être comme le prophète le dit : « Car le Seigneur, l’Éternel, ne fait rien sans avoir révélé son secret à ses serviteurs les prophètes » (voir Amos 3:7). C’est pourquoi, entends ceci, ô terre : le Seigneur ne viendra pas régner sur les justes dans ce monde en 1843 ni avant que tout soit prêt pour l’Époux.
Respectueusement vôtre,
Joseph Smith
(28 février 1843)
— H. C. 5:290-291.
La bataille de Gog et de Magog
La bataille de Gog et de Magog aura lieu après le millénium. Le reste de toutes les nations qui combattent Jérusalem reçut le commandement de monter à Jérusalem pour adorer pendant le millénium (4 mars 1843). — H. C. 5:298 ; T. S. IV:113, 1er mars 1843.
Donner des bénédictions est fatigant
Jedediah M. Grant m’a demandé pourquoi je pâlissais et perdais ma force hier soir pendant que je bénissais des enfants. Je lui ai dit que j’avais vu que Lucifer userait de son influence pour causer la perte des enfants que je bénissais, et je luttais avec toute la foi et tout l’esprit que j’avais pour sceller sur eux une bénédiction qui protégerait leur vie sur la terre ; et une telle vertu était sortie de moi pour entrer dans les enfants que je devins faible, et je ne m’en suis pas encore remis ; et je parlai du cas de la femme qui toucha le bord du vêtement de Jésus (Luc 8:46). La force dont il est question ici est l’esprit de vie ; et un homme qui fait preuve d’une grande foi quand il fait l’imposition des mains aux malades, bénit les petits enfants ou confirme risque d’être affaibli (14 mars 1843). — H. C. 5:303.
Une prophétie
J'ai prophétisé, au nom du Seigneur Jésus-Christ, que Porter Rockwell échapperait aux Missouriens (15 mars 1843). - H. C. 5:305.
Déclaration
Aux citoyens de Nauvoo,
Attendu qu'il apparaît, par la nouvelle publication des délibérations et de la déclaration précitée, que je n'ai pas changé d'idées sur le sujet du vol ;
Attendu que le bruit court qu'il existe maintenant une bande d'hommes prêts à tout, liés par serment de garder le secret sous peine de châtiments graves au cas où un membre quelconque de l'association divulgue leurs plans de voler et de transporter des biens de poste en poste, en montant et en descendant le Mississippi et par d'autres itinéraires ;
Attendu que le bruit court que la crainte de la mise à exécution des peines et des châtiments prévus par leur serment secret sur leurs personnes empêche certains membres de ladite association secrète (qui ont été pris dans leurs filets par le mensonge et la tromperie) de les divulguer aux autorités légalement constituées du pays ;
Qu'il soit par conséquent connu que moi, Joseph Smith, maire de la ville de Nauvoo, accorderai et assurerai la protection contre toute violence personnelle de la part de la populace à tout citoyen de cette ville qui se présentera librement et volontairement devant moi et révélera en toute sincérité les noms de tous les personnages abominables qui sont engagés dans ladite association secrète pour voler ou lui servent de complices de quelque manière que ce soit. Et je sollicite respectueusement la collaboration de tous les officiers de justice de cet État et des États voisins pour extirper du milieu de nous une bande de hors-la-loi voleurs. Fait de ma main à la ville de Nauvoo, ce 25e jour de mars de l'an de grâce 1843.
Joseph Smith,
Maire de ladite ville
- H. C. 5:310-11.
Paroles du Prophète à propos de la seconde venue du Christ
Discours fait à la conférence de l'Église
On m'a posé la question de savoir si une personne qui n'appartient pas à l'Église peut faire comparaître un membre devant le grand conseil et le faire juger. Je réponds non. Je ne demande pas de juridiction en matière religieuse : Je donne simplement mon avis quand on me le demande. Si l'on a été choqué à Nashville parce que j'ai donné mon avis, c'est sans raison. J'ai seulement conseillé aux frères de venir d'Iowa et qu'ils viennent si cela leur plaît. Si je n'avais pas vraiment entrepris cette œuvre et été appelé de Dieu, je me retirerais. Mais je ne peux pas me retirer : je n'ai aucun doute sur sa véracité. Si je devais prophétiser, je prophétiserais que la fin [du monde] ne viendrait pas en 1844, 5 ou 6 ni dans quarante ans. Il y en a parmi la génération montante qui ne goûteront pas la mort jusqu'à ce que le Christ vienne.
Un jour je priais avec une grande ferveur à ce sujet et une voix me dit : « Mon fils, si tu vis jusqu'à l'âge de quatre-vingt-cinq ans, tu verras la face du Fils de l'Homme. » Le soin me fut laissé de tirer mes propres conclusions concernant ceci ; et je pris la liberté de conclure que si je vivais jusqu'à ce moment-là, il ferait son apparition. Mais je ne dis pas s'il fera son apparition ou si j'irai là où il est. Je prophétise au nom du Seigneur Dieu et que ce soit écrit : le Fils de l'Homme ne viendra pas dans les cieux avant que je n'aie quatre-vingt-cinq ans (...) puis lisez le quatorzième chapitre de l'Apocalypse, 6e et 7e versets : « Je vis un autre ange qui volait par le milieu du ciel, ayant un Évangile éternel, pour l'annoncer aux habitants de la terre, à toute nation, à toute tribu, à toute langue, et à tout peuple. Il disait d'une voix forte : Craignez Dieu, et donnez-lui gloire, car l'heure de son jugement est venue. » (...) Et Osée 6:2, dans deux jours, etc. - 2520 ans : ce qui nous amène à 1890. (...) La venue du Fils de l'Homme ne sera jamais - ne pourra jamais être - avant que les jugements dont il est parlé pour ce moment-là ne soient déversés : jugements qui ont commencé. Paul dit : « Vous êtes des enfants de la lumière et non des ténèbres pour que ce jour vous surprenne comme un voleur dans la nuit. » Le Tout-Puissant n'a pas l'intention de venir sur la terre l'écraser et la moudre pour en faire de la poudre, mais il le révélera à ses serviteurs les prophètes...
Juda doit revenir, Jérusalem doit être reconstruite, et le temple, et de l'eau sortir d'en dessous du temple et les eaux de la mer Morte devenir saines. Il faudra du temps pour reconstruire les murs [de la ville] et le temple, etc. ; et tout ceci doit être fait avant que le Fils de l'Homme ne fasse son apparition. Il y aura des guerres et des bruits de guerre, des signes dans les cieux en haut et sur la terre en bas, le soleil se changera en ténèbres et la lune en sang, il y aura des tremblements de terre en divers lieux, les mers débordant de leur lit ; alors apparaîtra un grand signe du Fils de l'Homme dans le ciel. Mais que fera le monde ? On dira que c'est une planète, une comète, etc. Par conséquent le Fils de l'Homme viendra comme le signe de la venue du Fils de l'Homme, comme la lumière du matin vient de l'orient (6 avril 1843). - H. C. 5:336-337.
À propos de ceux qui quittent les réunions un peu avant la fin
Le président Joseph Smith dit que les affaires de la conférence étaient terminées et que le reste du temps serait consacré à donner des instructions. C'est une insulte pour une réunion lorsque des gens sortent juste avant que nous ne terminions. S'ils doivent sortir, qu'ils partent une demi-heure avant. Les gens bien élevés ne sortent pas d'une réunion juste avant la fin (7 avril 1843). - H. C. 5:338-339.
Le prophète explique des Écritures
Les êtres vivants de l'Apocalypse de Jean
Le sujet sur lequel j'ai l'intention de parler ce matin est un sujet auquel j'ai rarement touché depuis que j'ai commencé mon ministère dans l'Église. Il fait l'objet de grandes spéculations, aussi bien parmi les anciens de notre Église que parmi les théologiens du jour : il s'agit des êtres vivants dont parle Jean le Révélateur. J'ai rarement cité l'Apocalypse ; mais comme mon sujet est une source constante de spéculation parmi les anciens, causant une division d'avis et d'opinions en ce qui le concerne, je le fais maintenant pour que les divisions et les divergences d'opinion cessent et non parce que l'on ait tellement besoin pour le moment d'avoir une connaissance correcte sur le sujet.
Il n'est pas absolument essentiel que les anciens aient de la connaissance en ce qui concerne la signification des êtres vivants, des têtes et des cornes et des autres symboles utilisés dans l'Apocalypse ; néanmoins cela peut être nécessaire pour empêcher les querelles et les divisions et mettre fin à l'incertitude. Si nous nous enflons d'orgueil en pensant que nous avons beaucoup de connaissances, nous risquons d'avoir un esprit querelleur, et une connaissance correcte est nécessaire pour chasser cet esprit.
Le châtiment de l'incertitude
Le mal qui consiste à être boursouflé de connaissances correctes (quoique inutiles) n'est pas aussi grand que le mal que constituent les querelles. La connaissance met fin aux ténèbres, à l'incertitude et au doute ; car ces derniers ne peuvent exister là où est la connaissance.
Il n'y a pas de souffrances aussi terribles que celle de l'incertitude. C'est le châtiment des méchants ; leur doute, leur anxiété et leur incertitude causent des pleurs, des lamentations et des grincements de dents.
Il y a un pouvoir dans la connaissance. Dieu a plus de pouvoir que tous les autres êtres parce qu'il a une plus grande connaissance ; par conséquent il sait comment s'assujettir tous les autres êtres. Il a pouvoir sur tous.
Je vais m'efforcer de vous instruire sur la signification des êtres vivants et des personnages dont il est parlé. Je n'aurais pas introduit le sujet s'il n'y avait pas eu cette circonstance. Frère Pelatiah Brown, un des hommes âgés les plus sages que nous ayons parmi nous et que je vois maintenant devant moi, a prêché sur l'être vivant qui était plein d'yeux devant et derrière ; et pour ceci des comptes lui ont été demandés à un tribunal du grand conseil.
Le grand conseil a entrepris de réprimander et de corriger frère Brown, à cause de ses enseignements concernant les êtres vivants. Qu'il ait pu le corriger ou non, j'en doute un peu, mais cela m'est égal. Frère Brown est venu me trouver pour savoir ce qu'il devait faire à ce propos. Le sujet dont il était particulièrement question était les quatre êtres vivants et les vingt-quatre vieillards mentionnés dans Apocalypse 5:8 : « Quand il eut pris le livre, les quatre êtres vivants et les vingt-quatre vieillards se prosternèrent devant l'Agneau, tenant chacun une harpe et des coupes d'or remplies de parfums, qui sont les prières des saints. »
Frère Brown s'est mis au travail et a confondu toute la chrétienté en prouvant que les quatre êtres vivants représentaient les différents royaumes de Dieu sur la terre. Les sages de l'époque n'ont rien pu faire de lui, et pourquoi devrions-nous critiquer ? Tout est bon pour fustiger le sectarisme, pour abattre les intrigues de prêtres et permettre à la famille humaine de connaître la vérité. Il vaut mieux qu'un pauvre homme ait un bâton pour se battre que pas d'arme du tout.
Frère Brown a effectivement fustigé le sectarisme, et c'est bien ainsi ; mais je n'ai pu m'empêcher de rire à l'idée que Dieu ait utilisé la forme d'une bête [1] pour représenter son royaume sur la terre, qui se compose d'hommes, alors qu'il aurait aussi bien pu utiliser une forme beaucoup plus noble et plus logique. Quoi ! Le Seigneur se serait servi de la forme d'une créature de l'espèce animale pour représenter ce qui est plus noble, plus glorieux et plus important : les gloires et la majesté de son royaume ? En prenant une forme inférieure pour en représenter une plus grande, vous avez manqué votre coup cette fois, mon vieil ami ; mais ceux du monde religieux n'en savaient pas assez pour vous prendre en défaut.
Quand Dieu utilisait la forme d'une bête dans les visions accordées aux prophètes, il le faisait pour représenter les royaumes qui avaient dégénéré et étaient devenus corrompus, sauvages et semblables à des bêtes dans leurs dispositions à savoir les royaumes dégénérés du monde méchant ; mais il n'utilisait jamais la forme d'une bête ni d'aucun être de l'espèce animale pour représenter son royaume.
Les animaux de la vision de Daniel
Daniel dit (chapitre 7, verset 16) quand il eut la vision des quatre animaux : « Je m'approchai de l'un de ceux qui étaient là, et je lui demandai ce qu'il y avait de vrai dans toutes ces choses », l'ange interpréta la vision à Daniel ; mais nous constatons dans l'interprétation que les représentations d'animaux ne sont pas une allusion au royaume de Dieu. Vous voyez là que les animaux dont il est question représentent les royaumes du monde, dont les habitants étaient des individus bestiaux et abominables ; c'étaient des assassins, ils étaient corrompus et carnivores et de dispositions brutales. Le lion, l'ours, le léopard et l'animal à dix cornes représentaient les royaumes du monde, dit Daniel ; car je me reporte aux prophètes pour justifier les observations que je fais pour que les jeunes anciens qui en savent tant ne se dressent comme un essaim de frelons pour me piquer. Je veux rester en dehors d'un tel nid de guêpes.
Jean et sa vision de l'avenir
Il y a une grande différence et une grande distinction entre les visions et les représentations dont parlent les anciens prophètes et celle dont il est question dans les révélations de Jean. Les choses que Jean vit n'avaient rien à voir avec les événements de l'époque d'Adam, d'Hénoc, d'Abraham ou de Jésus, si ce n'est dans la mesure où Jean le dit expressément et l'expose clairement. Jean ne vit que ce qui se trouvait dans le futur et qui devait arriver bientôt. Voir Apocalypse 1:1-3 qui donne la clef de toute l'affaire : « Révélation de Jésus-Christ, que Dieu lui a donnée pour montrer à ses serviteurs les choses qui doivent arriver bientôt, et qu'il a fait connaître par l'envoi de son ange à son serviteur Jean - lequel a attesté la parole de Dieu et le témoignage de Jésus-Christ, tout ce qu'il a vu. Heureux celui qui lit et ceux qui entendent les paroles de la prophétie, et qui gardent les choses qui sont écrites ! Car le temps est proche. » Également Apocalypse 4:1 : « Après cela, je regardai, et voici, une porte était ouverte dans le ciel. La première voix que j'avais entendue, comme le son d'une trompette, et qui me parlait, dit : Monte ici, et je te ferai voir ce qui doit arriver dans la suite. »
Les quatre êtres vivants et les vingt-quatre vieillards provenaient de toutes les nations ; car ils chantaient un cantique nouveau, disant : « Tu es digne de prendre le livre, et d'en ouvrir les sceaux ; car tu as été immolé, et tu as racheté pour Dieu par ton sang des hommes de toute tribu, de toute langue, de tout peuple, et de toute nation » (voir Ap. 5:9). Ce serait un fameux bourrage que d'entasser toutes les nations dans quatre bêtes et vingt-quatre vieillards.
Maintenant je fais cette déclaration que les choses que Jean vit dans le ciel n'avaient rien à voir avec quoi que ce soit qui eût été sur la terre avant ce temps-là, parce qu'elles étaient la représentation de « choses qui doivent arriver bientôt » et non de ce qui s'était déjà passé. Jean vit des bêtes qui avaient à voir avec des choses de la terre, mais pas de temps passés. Les bêtes que Jean vit devaient dévorer les habitants de la terre dans les jours à venir. « Je regardai, quand l'Agneau ouvrit un des sept sceaux, et j'entendis l'un des quatre êtres vivants qui disait comme d'une voix de tonnerre : Viens. Je regardai, et voici, parut un cheval blanc. Celui qui le montait avait un arc ; une couronne lui fut donnée, et il partit en vainqueur et pour vaincre. Quand il ouvrit le second sceau, j'entendis le second être vivant qui disait : Viens. Et il sortit un autre cheval roux. Celui qui le montait reçut le pouvoir d'enlever la paix de la terre, afin que les hommes s'égorgeassent les uns les autres ; et une grande épée lui fut donnée » (Ap. 6:1, 2, 3, 4). L'Apocalypse est un des livres les plus clairs que Dieu ait jamais fait écrire.
Les révélations ne nous informent d'aucune chose du passé concernant le royaume de Dieu. Ce que Jean vit et dont il parle étaient les choses qu'il vit au ciel ; celles que Daniel vit étaient sur la terre et relatives à elle.
Objections aux traductions de la Bible
Je vais maintenant élever des objections contre la traduction actuelle de la Bible à propos de ces questions. Nous pouvons déterminer notre latitude et notre longitude dans l'hébreu originel avec une bien plus grande précision que dans la version anglaise. Il y a une importante distinction à faire entre ce que les prophètes voulaient réellement dire et la traduction actuelle. Les prophètes ne déclarent pas qu'ils ont vu une bête ou des bêtes, mais qu'ils ont vu l'image ou la représentation d'une bête. Daniel ne vit pas un ours ou un lion véritable, mais l'image ou la représentation de ces animaux. La traduction aurait dû dire « image » au lieu de « animal » dans chacun des cas où les prophètes parlent d'animaux. Mais Jean vit la bête réelle dans le ciel, ce qui montra à Jean que des bêtes y existaient réellement, et non pour montrer la représentation de choses sur la terre. Quand les prophètes disent qu'ils voient des animaux dans leurs visions,