Joseph
Smith était-il
envoyé de Dieu ?
Louis
Bertrand
(1808-1875)
Rédacteur
au journal socialiste Le Populaire, baptisé
à Paris par John Taylor le 1er décembre 1850
Article
publié en 1851 sous forme de brochure (voir le
fac-similé
de l'original), alors que l'auteur était
président du district de Paris
Il est du devoir de tout
homme qui croit posséder la vérité, qui a
embrassé des croyances nouvelles, inconnues dans sa patrie,
d'exposer à ses amis et au public les bases sur lesquelles
reposent des convictions profondes. C'est ce que je me propose de
faire dans ce traité.
J'ai parcouru tout le
globe, j'ai cherché à résoudre bien des
problèmes, j'ai examiné de nombreux systèmes,
j'ai étudié les utopies du jour, j'ai dévoré
des milliers de volumes : La vérité, telle qu'une ombre
fugitive, s'est, constamment dérobée à mes
recherches. Que faire, que devenir sans boussole sur cet océan
tumultueux et insondable de la vie ?
Quand on considère
l'état actuel du monde, on est frappé de la confusion
extrême qui y règne, et l'on se demande, avec anxiété,
comment l'humanité, qui semble abandonnée à
elle-même, pourra se relever et sortir de ce chaos ténébreux,
inextricable.
Dieu, principe et fin de
toutes choses, prenant pitié de ma détresse, a fait
luire sur moi un rayon lumineux de son intelligence. Un écrit
de quelques pages m'a dessillé les yeux. Le flambeau de la
révélation, a éclairé soudain mon esprit
de ses clartés ineffables. J'ai reçu le baptême
d'eau et de feu. Je suis croyant, j'ai la foi.
Il y a quelques mois, je
rencontrai sur mon chemin des hommes vertueux, simples, candides,
arrivant de l'Amérique, du fond des montagnes Rocheuses, qui
me tinrent cet étrange langage :
—
Nous
sommes envoyés par le Seigneur pour prêcher en France
l'Évangile éternel. Le Dieu d'Abraham, d'Isaac et de
Jacob, le Dieu de Moïse, des prophètes et des apôtres
a daigné de nouveau se manifester aux hommes. Il a suscité
Joseph Smith, notre compatriote, et l'a investi de son autorité
pour rétablir sur la terre le christianisme primitif dans
toute sa pureté, sa plénitude, sa beauté et sa
puissance. Parée de son originaire simplicité
naturelle, notre religion est une révélation directe de
Dieu à nous et au monde.
—
Mais,
leur dis-je, ce ne sont là que de simples affirmations.
L'Église primitive chrétienne avait à montrer
des preuves vivantes de son origine céleste : Elle avait
des apôtres inspirés comme Paul et Pierre, des diacres
inspirés comme Étienne, des évangélistes
inspirés comme Matthieu, des prophètes inspirés
comme Agabus, et même des prophétesses inspirées
comme les filles de Philippe. Tous ces signes surnaturels et d'autres
encore, qui abondaient dans son sein, provenaient de l'Esprit qui
était en elle et avec elle, en autorité et en
puissance. Votre Église doit posséder les mômes
dons, puisqu'elle a des prétentions à la même
origine. Aucune des Églises modernes, que je sache, ne saurait
apporter de telles preuves ; ce ne sont donc là que des
sectes, ce ne sont à mes yeux que des institutions purement
humaines.
—
L'Église
des saints des derniers jours a non seulement la même
organisation que le christianisme primitif, mais encore la même
puissance apostolique. Voici nos preuves écrites. Lisez et
jugez.
Parmi les divers ouvrages
anglais qu'ils me mirent entre les mains, se trouvait une brochure
intitulée : Autorité divine, ou la question : Joseph
Smith était-il envoyé de Dieu? Par Orson Pratt, l'un
des douze apôtres. Ce qui suit n'en est pas précisément
une traduction fidèle et scrupuleuse, mais j'y ai largement
puisé des arguments à l'appui de ma thèse.
D'après ce qui
précède, il me reste à prouver que Joseph Smith,
fondateur de notre Église, a réellement reçu une
mission divine. En effet, toute la question est là, question
d'une importance capitale, puisqu'elle embrasse la destinée de
toute la génération actuelle.
Premièrement, il
est évident que si Joseph Smith n'a pas été
l'envoyé et le prophète de Dieu sur la terre, notre
Église ne saurait être l'Église du Christ, et que
les centaines de milliers de personnes qui en ont reçu le
baptême n'ont pas obtenu la rémission de leurs péchés
et sont exactement dans le même cas que les milliards d'âmes
qui nous ont précédés dans l'éternité.
La forme, sans l'autorité, n'a pas plus de valeur que ces
innombrables systèmes religieux inventés par les
hommes, qui n'ont aucun trait de ressemblance avec l'Église
primitive apostolique. Cette forme est même plus dangereuse,
parce qu'elle est plus susceptible d'égarer les esprits.
Les autres Églises
n'ont pas la prétention d'avoir des apôtres inspirés,
des prophètes, des évangélistes, etc.; d'où
nous savons, si le Nouveau Testament est vrai, qu'elles ne peuvent
être l'Église de Dieu. Mais les saints des derniers
jours affirment qu'ils ont ces ministres et ces dons parmi eux, et
ils affirment qu'ils ont l'autorité d'administrer toutes les
ordonnances et de conférer toutes les bénédictions
de l'ancienne Église ; d'où nous savons qu'en
admettant comme preuves de sa mission les divers ministères,
les principes doctrinaux, les ordonnances et les cérémonies
du culte, cette Église peut produire un parfait modèle.
En ces choses, les saints anciens et modernes sont exactement
semblables. Donc, nous ne saurions être condamnés par le
Nouveau Testament.
Si les saints des
derniers jours ne sont pas ce qu'ils prétendent être, il
y a une chose certaine, c'est que personne ne sera jamais capable de
réfuter leur doctrine par les Écritures ; quelle
que soit l'imperfection de nos frères, leur doctrine est
infaillible. Peut-on en dire autant de tout autre peuple qui, depuis
1700 ans, a existé sur l'hémisphère oriental ?
Non. Leurs doctrines ont été un mélange
hétérogène de vérité et d'erreur,
qui ne saurait supporter un instant d'examen de la part d'hommes
inspirés de Dieu; il serait facile d'y découvrir
quelque disparité, quelque déviation, soit dans
l'organisation, soit dans les ordonnances de l'Évangile.
Et maintenant, après
tant de siècles, quand la sagesse humaine a déployé
toutes ses forces, quand les plus grands talents ont fait les efforts
les plus gigantesques pour préparer une base solide à
l'édifice à construire, quelle n'est pas notre surprise
en découvrant que tout cela n'est qu'une simple parade, une
ombre vaine, un vrai fantôme créé par l'homme,
sans presque aucun vestige de l'ancienne forme, pour ne rien dire de
l'autorité. Au milieu de tant de ténèbres, un
jeune homme obscur, inconnu, illettré, sans expérience,
annonce un message du ciel, qui répand sur le monde des flots
de lumière, détruit les dogmes humains, renverse de
fond en comble des traditions séculaires, et ébranle
jusqu'en leurs fondements une infinité de systèmes
religieux enfantés par l'esprit de secte.
D'où vient cela ?
Si Joseph Smith n'est qu'un imposteur, où a-t-il donc puisé
sa sagesse incomparable ? Qui a pu lui suggérer la pensée
de fonder une Église exactement conforme au christianisme
primitif ? Comment cet imposteur a-t-il surpassé
tellement la sagesse combinée de dix-sept siècles,
qu'il ait pu créer un système religieux entièrement
différent de tous ceux qui existent, et qui pourtant
s'harmonise en tout point avec la doctrine de Jésus et de ses
apôtres ? Comment notre imposteur dissipe les ténèbres
épaisses accumulées depuis tant de siècles, et
prêche en même temps une doctrine si parfaite sous tous
les rapports, qu'aucun argument scripturaire ne saurait l'atteindre !
La pureté et l'infaillibilité de la doctrine de ce
grand prophète moderne sont assurément des indices
probants en faveur de sa mission divine.
Nous ne prétendons
pas qu'une doctrine parfaite est une preuve infaillible en faveur de
l'autorité divine de celui qui l'enseigne. Nous concevons même
qu'il soit possible, quoique improbable, qu'un homme enseigne une
doctrine pure de toute erreur, sans avoir l'autorité d'en
administrer les ordonnances. Swedenborg, par exemple, et bien
d'autres encore, ont enseigné des doctrines vraies à
quelques égards, et fausses sous d'autres rapports ; ce
qui nous donne le droit de rejeter leur autorité, quand même
ils feraient des miracles. Il n'y a pas d'exemple dans l'histoire
qu'une doctrine, parfaite sous tous les rapports, ait été
enseignée par une personne ou par des personnes, sans qu'elles
fussent inspirées de Dieu et revêtues de l'autorité
divine.
Si Joseph Smith a
enseigné une doctrine fausse en quelque point, on doit le
rejeter comme un imposteur ; quand même il aurait changé
les eaux des rivières en sang, comme les magiciens d'Égypte,
ou quand même il aurait ressuscité des morts, comme la
sorcière d'Endor. D'un autre côté, s'il a
enseigné une doctrine vraiment parfaite, il a dû être
envoyé de Dieu, même s'il n'avait opéré
aucun miracle, comme Jean-Baptiste, ou le prophète Noé,
ou plusieurs autres anciens prophètes. Dans les temps anciens,
plusieurs grands prophètes furent successivement envoyés
de Dieu. Rien ne nous annonce qu'ils firent des miracles, bien que
leurs divers messages fussent d'une importance telle, qu'on ne put
les rejeter sans condamnation.
Quel est l'homme de nos
jours, quels que soient sa science et ses talents, capable de
démontrer que la doctrine de Joseph Smith est fausse ?
Les chrétiens primitifs enseignaient-ils que le baptême
est d'une indispensable nécessité pour le pécheur
repentant ? C'est ce qu'a fait Joseph. Enseignaient-ils la
nécessité de l'imposition des mains pour le don du
Saint-Esprit ? C'est ce qu'a fait Joseph. Enseignaient-ils que
les apôtres, les prophètes, les évangélistes,
les évêques, les anciens, les pasteurs, les diacres,
etc., sont nécessaires dans l'Église ? C'est ce
qu'a fait Joseph. Enseignaient-ils que les songes, les visions, les
nouvelles révélations, le ministère des anges,
les guérisons, les langues, l'interprétation des
langues, et tous les autres dons spirituels sont nécessaires
dans l'Église ? C'est encore ce qu'a fait ce prophète
moderne.
Où est donc la
différence entre la doctrine des anciens saints et celle des
saints des derniers jours ? Nulle part. Les préceptes des
uns sont rigoureusement identiques à ceux des autres. Nous
affirmons de nouveau que cette parfaite coïncidence des deux
doctrines, sous tous les rapports possibles, est un indice probant
pour démontrer que Joseph Smith était envoyé de
Dieu.
Deuxièmement, de
quelle manière Joseph a-t-il déclaré que la
dispensation de l'Évangile lui avait été
confiée ? Il a rendu ce témoignage, qu'un ange du
Seigneur, du nom de Moroni, lui était apparu, et que cet ange
était autrefois un ancien prophète parmi les
descendants de la tribu de Joseph sur le continent américain.
Il atteste que Moroni lui révéla l'endroit où,
il y a quatorze cents ans, il avait déposé les annales
sacrées de sa nation, et que ces annales contenaient
« l'Évangile éternel » tel qu'il
fut enseigné et écrit par cette partie de la maison
d'Israël. Il donna le pouvoir à Joseph Smith de révéler
le contenu de ces annales aux nations de la terre.
Voyons maintenant comment
ce témoignage de Joseph concorde avec le livre des révélations
que Jean reçut de Dieu dans l'île de Patmos. Jean a
prédit que lorsque l'Évangile serait de nouveau propagé
à toutes les nations, ce serait un peu avant la chute de la
grande Babylone et par le moyen d'un ange du ciel. Citons le texte :
« Je vis un autre ange qui volait par le milieu du ciel,
portant l'Évangile éternel, pour l'annoncer à
ceux qui habitent sur la terre, à toute nation, à toute
tribu, à toute langue et à tout peuple ; et il
disait d'une voix forte : Craignez le Seigneur, et rendez-lui
gloire, parce que l'heure de son jugement est venue ; et adorez
celui qui a fait le ciel et la terre, la mer et les sources des
eaux. » (Apocalypse 14:6-7)
Joseph affirme que la
propagation de l'Évangile à toutes les nations lui
avait été confiée par un ange. Jean a fait la
prophétie, Joseph en établit l'accomplissement par son
témoignage. Malgré toute la perfection de sa doctrine,
si Joseph n'eût pas déclaré qu'elle lui avait été
révélée par un ange, nous saurions tous par cela
seul qu'il n'aurait été qu'un imposteur. S'il avait été
un imposteur, par quel prodige étrange autait-t-il pu formuler
une doctrine si parfaite et découvrir en même temps
quelle était l'entremise formelle par laquelle l'Évangile
devait être rétabli sur la terre ?
Est-ce que Swedenborg,
Wesley, et tant d'autres réformateurs modernes ont enseigné
une doctrine pure et déclaré en même temps
qu'elle leur avait été révélée par
un ange du ciel ? Aucun d'eux n'a jamais eu cette prétention.
Quelles que soient la pureté et la sainteté de leur
doctrine, ils n'ont pas reçu l'autorité divine
d'administrer des sacrements.
Si Joseph eût
déclaré qu'il avait trouvé ces annales par
hasard, et qu'il avait été inspiré d'en révéler
le contenu à l'aide de l'Urim et du Thummim, ou s'il eût
déclaré qu'il avait reçu le message divin par
l'inspiration du Saint-Esprit, ou par l'Urim et le Thummim, ou de
toute autre manière que celle du ministère d'un ange,
nous saurions, sans autre examen, qu'il n'avait aucune autorité.
Si Joseph est un imposteur, comment a-t-il pu songer à tout
cela ? D'où vient que ni Luther, ni Calvin, ni Wesley, ni
Swedenborg, ni aucun docteur moderne ne se soient avisés de
cela dans leurs conceptions religieuses ? D'où lui sont
donc venues, à lui modeste paysan, à lui pauvre
illettré, ce rare savoir, cette intelligence supérieure,
cette profondeur de jugement, cette prescience extraordinaire, qui
éclipsent si complétement tous les prétendus
réformateurs depuis dix-sept siècles ?
N'est-ce pas un fait
unique dans l'histoire de voir un jeune homme sans éducation
poser ainsi les bases d'un vaste système religieux, qui
bouleverse de fond en comble toutes les élucubrations de nos
sublimes docteurs contemporains ? Jean prophétise que
lorsque l'Évangile éternel sera rétabli sur la
terre, il le sera par un ange. Joseph Smith rend témoignage
qu'il a été rétabli par un ange, et non d'une
autre manière. Voilà un indice probant en faveur de la
divinité de son appel.
Troisièmement, une
révélation et le rétablissement sur la terre de
l'« Évangile éternel » par l'ange
déjà mentionné sous le nom de Moroni au
commencement de cet exposé, n'eussent été
d'aucun bénéfice pour les nations, à moins que
quelqu'un eût reçu l'autorité de prêcher
cet Évangile et d'en administrer les sacrements.
Moroni pouvait fort bien
révéler un livre contenant un glorieux et magnifique
système de salut, mais personne n'en aurait accepté les
principes doctrinaux, même les plus élémentaires,
sans qu'un homme eût reçu l'ordination et l'autorité
légale de prêcher, de baptiser, d'imposer les mains pour
le don du Saint-Esprit, etc.
Est-ce que Moroni ordonna
Joseph Smith apôtre et lui donna l'ordre d'administrer les
ordonnances de l'Évangile ? Nullement. Mais pourquoi ne
lui conféra-t-il pas l'autorité par l'ordination comme
il lui avait révélé l'Évangile éternel ?
Parce que, selon toute probabilité, il n'avait pas le droit de
le faire. Les anges n'ont pas tous la même autorité ni
le même ministère. Moroni avait été
prophète, mais rien ne nous indique qu'il eût rempli le
ministère d'apôtre ; il n'avait donc pas le droit
de conférer un ministère qu'il n'avait pas exercé
lui-même. Il ne fit indubitablement que ce qu'il était
autorisé à faire, à savoir, révéler
le rouleau d'Éphraïm ou annales de ses pères
contenant l'Évangile éternel.
Mais de quelle manière
Joseph fut-il revêtu de l'apostolat, puisque Moroni n'avait pas
l'autorité de le lui conférer ? Joseph Smith a
rendu ce témoignage que Pierre, Jacques et Jean lui apparurent
sous la forme d'anges, l'ordonnèrent apôtre en lui
imposant les mains, lui commandèrent de prêcher, de
baptiser, d'imposer les mains pour le don du Saint-Esprit et
d'administrer toutes les autres ordonnances de l'Évangile,
ainsi qu'ils l'avaient fait eux-mêmes sur la terre lors de la
fondation du christianisme.
Est-ce que les apôtres
de Swedenborg, pour ne citer que ceux-là, est-ce que tous ceux
qui parurent successivement durant les ténèbres du
Moyen Âge, ont un jour affirmé que l'apostolat leur
avait été conféré par ceux qui, les
derniers, ont exercé ce ministère, par ange ayant été
lui-même apôtre ? Non. Ce ne sont donc pas là
des apôtres. Si Joseph avait eu la prétention d'avoir
reçu l'apostolat par révélation du Saint-Esprit,
sans avoir été ordonné par les mains d'un
apôtre, nous aurions su par cela seul qu'il n'était
qu'un imposteur.
Comment a-t-il pu
découvrir cela ? Pourquoi ne s'est-il pas attribué
lui-même l'apostolat ? D'où lui sont venues soudain
sa rare sagacité et sa profonde science ? Qui a pu lui
suggérer l'idée qu'il ne pouvait être apôtre
sans avoir été ordonné par un apôtre. Si
Joseph a été un faux apôtre, il faut avouer qu'il
a su déployer un degré de perspicacité auquel
n'atteignirent jamais tous les soi-disant apôtres qui l'ont
précédé, en dépit de leurs talents et de
leur science. N'est-ce pas là un autre indice probant en
faveur de sa mission divine ?
Une exactitude si
minutieuse sur des sujets d'une si grande importance, sur des points
de doctrine où des millions d'hommes se sont égarés,
annonce une sagesse plus qu'humaine. Elle annonce une intervention
divine. La pureté de la doctrine de Joseph Smith, la parfaite
coïncidence de son témoignage avec celui de Jean sur la
manière dont l'Évangile éternel devait être
rétabli sur la terre et la profondeur de son témoignage
sur le mode correct du rétablissement de l'apostolat sont
autant d'indices probants qui s'harmonisent parfaitement et se
fortifient mutuellement. Ainsi, les preuves s'accumulent et
acquièrent une force nouvelle à mesure que nous
avançons dans notre démonstration.
Quatrièmement, non
seulement Joseph nous assure qu'il a reçu, des mains mêmes
de messagers célestes, l'Évangile éternel et
l'autorité de l'apostolat, mais il affirme qu'il a reçu,
par révélation et commandement de Dieu, le pouvoir de
rassembler les saints de toutes les nations. Or, la doctrine du
rassemblement des saints dans les derniers jours est fausse ou vraie.
Si elle est fausse, Joseph Smith n'est qu'un imposteur. Il n'y a pas
d'autre alternative. Qu'importe qu'il ait été correct
sur tous les autres points de son système ? S'il s'est
trompé sur ce seul point, si la doctrine du rassemblement des
saints est fausse, il peut être considéré comme
un imposteur. Pourquoi ? Pour l'unique
raison qu'il affirme avoir reçu cette doctrine par révélation
directe et par commandement de Dieu. D'un autre côté, si
la doctrine du rassemblement des saints est une doctrine vraie et
scripturaire, nous aurons là un nouvel indice probant de la
mission divine du fondateur de notre Église.
Cependant, une doctrine
peut être vraie et ne pas être scripturaire. Par exemple,
la loi newtonienne de la gravitation universelle des corps est un
principe vrai, mais il n'est pas scripturaire, c'est-à-dire
qu'il ne saurait être prouvé ou réfuté par
les saintes Écritures. Ainsi, la prophétie de Noé
qui l'amena à se mettre à l'abri des eaux du déluge
dans une arche, celle de Lot à quitter Sodome pour se garantir
d'un déluge de feu, celle du Christ à sortir de
Jérusalem et à se réfugier dans les montagnes
pour éviter la mort, toutes ces prédictions étaient
parfaitement vraies, bien qu'elles ne pussent être prouvées
ou réfutées par aucune Écriture antérieure
donnée à d'anciens prophètes.
De la même façon,
la doctrine de Joseph Smith sur le rassemblement des saints dans les
derniers jours pourrait être vraie sans aucune Écriture
antérieure pour prédire un tel événement.
Ce faisant, cette doctrine ne prouverait aucunement que Joseph Smith,
pour l'avoir enseignée, était envoyé de Dieu.
Mais si nous pouvons démontrer que sa doctrine est
parfaitement scripturaire, c'est-à-dire si le rassemblement
des saints a été prédit dans les anciennes
Écritures comme un événement devant avoir lieu à
une certaine époque, d'une certaine manière, et par
certains moyens, et que Joseph Smith vienne, à cette époque,
annoncer qu'il a reçu un message divin pour rassembler les
saints de la même manière et par les mêmes moyens
que ceux prédits dans les Écritures, une telle
coïncidence parfaite entre le message annoncé par Joseph
et les prophéties scripturaires qui prédisent ce
message et cette œuvre, serait assurément une indice de
poids en faveur du caractère divin de sa mission.
La doctrine du
rassemblement des saints dans les derniers jours, y compris le
rassemblement de la Maison d'Israël, a été si
clairement et si manifestement prédite par les anciens
prophètes, que ce serait tout à fait superflu de citer
ici les nombreux passages que nous pourrions invoquer. L'œuvre
par laquelle tous les enfants de Dieu doivent être réunis
en un seul peuple, est appelée par Paul « la
dispensation de la plénitude des temps » (Éphésiens
1:10, Bible du roi Jacques) qu'il présente comme un événement
devant avoir lieu dans l'avenir.
Environ cent ans après
la naissance de notre Sauveur, Jean, l'apôtre bien-aimé,
vit se dérouler devant lui, dans toute leur majestueuse
grandeur, les événements surprenants et les scènes
merveilleuses dont seraient acteurs et témoins les générations
futures. Il vit les Églises de l'Asie, alors sous sa direction
personnelle, déjà tièdes, indifférentes,
corrompues, et comme sur le point d'être frappées de
destruction. Il vit l'universelle apostasie qui devait bientôt
naître et couvrir durant de longs siècles toutes les
nations de la terre. Il vit qu'après que les nations auraient
croupi durant des siècles dans les ténèbres les
plus épaisses, privées de l'Église de Dieu, sans
apôtres, sans prophètes, sans visitation d'anges, sans
aucun message céleste, il y aurait de nouveau une immense
proclamation de miséricorde à tous les peuples — une
nouvelle dispensation de bonnes nouvelles du haut des cieux, qui
serait accomplie par le ministère d'un ange, suivie d'un appel
général et solennel à tous les habitants de la
terre de sortir de Babylone, un message d'avertissement.
Ne perdons jamais de vue
que cette voix était une voix venant du ciel. Ce n'était
pas un de ces plans conçus par des réformateurs sans
direction divine. Ce n'était pas une théorie purement
humaine mais c'était une voix du ciel — un message
envoyé de Dieu — une nouvelle révélation
qui commandait aux saints de sortir de Babylone avant sa chute.
Après toutes les
particularités si remarquables que nous avons déjà
énumérées, comment Joseph Smith, ce prétendu
charlatan, a-t-il encore découvert qu'une émigration
générale des saints devait avoir lieu à partir
de Babylone, et que cette œuvre devait immédiatement
suivre l'introduction de l'Évangile par un ange ?
Pourquoi n'a-t-il pas dit : Ma doctrine est vraie, embrassez-la
pour votre salut, mais que chacun de vous demeure en paix dans sa
patrie ? Quelle que fût la perfection de sa doctrine sur
tous les autres points, s'il avait tenu ce langage à ses
disciples, s'il leur avait permis de vivre et de mourir parmi les
nations de la terre au lieu de les rassembler de toutes parts sur un
point désigné, nous aurions été en droit
de suspecter sa mission. Pire : Cela seul aurait prouvé
qu'il n'était qu'un imposteur.
Les innombrables
novateurs depuis dix-sept siècles, nos grands docteurs
modernes ont tous omis ce point capital dans leurs prétendues
réformes religieuses. Aucun d'eux n'a insisté sur la
nécessité de réunir en un lieu tous les
croyants, preuve certaine qu'ils étaient dépourvus de
toute autorité, qu'ils n'avaient reçu aucune mission de
prêcher l'Évangile, et que jamais une voix du ciel ne
leur avait donné l'ordre de faire sortir les saints de
Babylone.
Il n'y a rien là
d'étonnant. Avant le rétablissement de l'Évangile
par un ange, Dieu n'avait pas de peuple dans « Babylone ».
Il ne pouvait donc pas l'inviter à en sortir. Une prêtrise
sans autorité, sans inspiration divine, prêchant un
évangile dénaturé, n'aurait jamais pu créer
un peuple dans Babylone, car elle-même et ses nombreux affiliés
font partie inrégrante de la grande Babylone. C'est uniquement
lorsque l'Évangile, l'apostolat et l'autorité sont
rétablis de la manière prédite, qu'un peuple de
Dieu peut être formé des peuples de la terre. C'est
alors, et alors seulement, qu'une voix se fait entendre du haut du
ciel pour faire sortir ce peuple du milieu des diverses nations.
Il est merveilleusement
étrange que Joseph Smith ait su ainsi combiner dans son
système toutes les particularités caractéristiques
de la grande dispensation des derniers jours. Que lui importe que les
divers points de sa doctrine soient en opposition directe avec les
préjugés populaires du jour ? Que lui importe de
heurter de front les grandes théories religieuses
contemporaines les plus en vogue ? On dirait, en effet, qu'il
s'est complu à formuler son système sans faire la
moindre attention s'il serait populaire ou impopulaire, s'il plairait
aux savants ou aux ignorants, et s'il contrarierait ou non ses
adhérents dans leur position sociale.
Il ne s'arrêta pas
pour considérer si l'émigration et le rassemblement des
saints seraient des mesures agréables aux propriétaires
de riches domaines, de belles maisons, et aux autres hommes entourés
de tous les agréments de la vie. Ne prenant nul souci de
toutes ces choses, il dit : « Ainsi a dit le
Seigneur », formule qu'il employa constamment pour tous
les points de doctrine qu'il eut à promulguer. Or, voir un
tout jeune homme, illettré, sans expérience, annoncer
ainsi la parole de Dieu sur des sujet d'une si haute importance,
révéler une doctrine en opposition directe, non
seulement à ses propres traditions, mais aux dogmes et aux
enseignements des nombreuses confessions, les plus populaires et les
plus influentes de l'époque, doctrine ayant une coïncidence
parfaite non seulement avec l'ancien Évangile, mais avec tous
les minutieux détails prédits par Jean sur la
dispensation des derniers jours, voir tout cela, n'est-ce pas un
spectacle capable de faire une impression profonde sur l'esprit de
tout homme ? N'est-ce pas là une preuve que Joseph, le
modeste fondateur de notre Église, était réellement
envoyé de Dieu ?
En plus de « l'Évangile
éternel » que renferme le Livre de Mormon, il
contient l'histoire sommaire, mais fidèle, d'une petite
branche de la tribu de Joseph, ainsi que les révélations
qui lui furent données avant et après le Christ et qui
furent successivement écrites par divers prophètes,
descendants directs de Joseph. Ce livre contient donc, dans toute la
force du mot, les Écritures ou annales de la tribu de Joseph.
On y lit de nombreuses et importantes prophéties qui annoncent
expressément et positivement que le siècle où
ces annales seront révélées aux nations par le
pouvoir de Dieu , sera également celui où la maison
d'Israël sera rassemblée, et que ces annales, réunies
à celles des Israélites, deviendront un puissant
instrument entre les mains des serviteurs de Dieu pour réaliser
cette grande oeuvre.
Voyons maintenant comment
ceci est conforme à la parole qu'Ézéchiel reçut
du Seigneur sur ce même sujet. Ce prophète reçut
l'ordre d'écrire sur deux rouleaux, l'un pour Juda et l'autre
pour Joseph, et de les réunir pour n'en faire qu'un seul
livre. Et lorsque les enfants d'Israël lui demanderaient ce que
signifient ces Écritures de Juda et de Joseph, il aurait à
leur dire que l'Éternel réunirait un jour les annales
de Joseph à celles de Juda et qu'immédiatement après
il prendrait les enfants d'Israël répandus parmi les
Gentils et les rassemblerait de toutes parts pour les ramener sur
leur propre terre, qu'il n'en ferait qu'une seule nation sur les
montagnes d'Israël, qu'il n'y aurait qu'un seul roi pour toutes
les tribus et qu'elles ne seraient jamais plus divisées en
deux nations ou royaumes.
Ézéchiel a
témoigné que les annales de Joseph seraient un jour
réunies aux annales de Juda. Joseph Smith présente à
notre génération un livre de plusieurs centaines de
pages faisant profession de contenir les Écritures sacrées
des prophètes inspirés de la tribu de Joseph, qui ont
jadis habité le grand hémisphère occidental.
Ézéchiel a témoigné que les enfants
d'Israël seraient un jour rassemblés pour ne plus être
jamais séparés, immédiatement après la
réunion de ces deux annales. Les annales de Joseph, mises au
jour par le fondateur de notre Église, attestent de la manière
la plus positive que l'époque actuelle est celle où les
enfants d'Israël seront rassemblés par la parole et le
pouvoir de Dieu, que contiennent les deux annales. Ézéchiel
a fait la prophétie, Joseph Smith en présente
l'accomplissement. Voilà un nouvel indice probant en faveur de
l'autorité divine de sa mission.
En effet, si le
rassemblement d'Israël n'eut pas été compris dans
sa mission, comme une partie importante, essentielle, de la grande
œuvre de la dernière dispensation, nous aurions eu
pleinement raison de le rejeter sans autre examen. Le ministère
d'un ange, le rétablissement de l'Évangile,
l'investiture de l'apostolat, la fondation du royaume de Dieu, le
rassemblement des saints, la révélation des annales de
Joseph et leur réunion aux annales juives, enfin le
rétablissement de toute la maison d'Israël sur sa propre
terre, tels sont les merveilleux événements qui doivent
s'accomplir dans la grande « dispensation de la plénitude
des temps ». Toute personne ou toutes les personnes
chargées d'une mission divine dans l'accomplissement de cette
dispensation doivent être investies de l'autorité légale
pour pouvoir coopérer à cette œuvre.
Si Joseph Smith eût
inclus tous ces grands événements dans sa mission, à
l'exception d'un seul, cette seule exception eût été
pour nous une preuve suffisante qu'il avait agi sans autorité.
Mais, nous le demandons, où trouver cette omission ? Quel
événement ou circonstance particulière,
appartenant à la dispensation dont il a fait profession de
détenir les clefs, a-t-il exclu de son système ?
Jean a-t-il prophétisé
le rétablissement de l'Évangile par un ange ? Ce
rétablissement est compris dans le système de notre
prophète. Jean a-t-il prédit que les saints recevraient
un message du ciel leur enjoignant de sortir de Babylone ? Le
rassemblement des saints est aussi compris dans le système de
Joseph, et nos frères répandus sur toute la terre se
disposent à partir pour Sion. Le prophète Ézéchiel
a-t-il prédit le rassemblement final de la maison d'Israël,
comme devant être le résultat immédiat de l'union
des annales de Joseph à celles de Juda ? Cela est
également compris dans le système de Joseph Smith. Les
deux annales, formant déjà par leur réunion un
double témoignage, accompliront promptement l'œuvre pour
laquelle elles ont été mises au jour.
Que manque-t-il donc ?
Y a-t-il un prophète, y a-t-il un des écrivains
inspirés des anciens temps qui ait indiqué quelque
autre voie à suivre pour l'accomplissement de la dernière
dispensation ? Qui pourra nous démontrer que l'Évangile
ne devait pas être rétabli par un ange sur la terre, ou
qu'un message du ciel ne devait pas ordonner aux saints de sortir de
Babylone ? Ou que les annales de Joseph ne seraient pas un jour
réunies aux annales juives, c'est-à-dire à la
Bible ? Ou que la maison d'Israël ne serait pas rassemblée
sur sa propre terre par la voie d'une nouvelle révélation ?
Ou que le royaume de Dieu ne serait pas fondé dans les
derniers jours ? Ou que le ministère des apôtres et
celui des prophètes ne seraient pas rétablis sur la
terre comme au temps de l'Église primitive ?
Si toutes ces choses sont
possibles, probables et scripturaires, si tous ces événements
doivent s'accomplir en leur temps, et de la manière qui a été
prédite, qui pourra nous prouver que ce temps-ci n'est pas
l'époque désignée par les anciennes prophéties,
et que le Livre de Mormon n'est pas le livre sacré de Joseph
dont Ézéchiel a prophétisé ?
Qui pourra nous démontrer
que Joseph Smith ne devait pas recevoir le ministère d'un
ange, et qu'il ne devait pas être ordonné apôtre
ou prophète, ou recevoir des révélations et des
commandements du Seigneur ? Si l'Évangile
doit être rétabli sur la terre par un ange, il faut
nécessairement que ce ministère soit d'abord confié
à un homme. Pourquoi Joseph Smith ne serait pas cet homme ?
Si les annales de deux différentes tribus doivent être
réunies ensemble pour ne former qu'un seul livre, pourquoi le
Livre de Mormon et la Bible ne seraient pas ces annales ?
Pourquoi Joseph Smith n'aurait pas été l'instrument
dont Dieu se serait servi pour accomplir cette prophétie ?
Si ces choses ne sont pas
l'accomplissement des prophéties, est-ce que la génération
qui vivra lorsque cet accomplissement aura lieu, sera plus disposée
à croire à cette œuvre que ne le font nos
contemporains ? Sera-t-elle plus disposée à
recevoir de nouvelles révélations, à croire aux
visions, aux anges, et à adopter d'anciennes annales sacrées ?
Quand Dieu établira son royaume sur la terre, est-ce que le
genre humain montrera plus de dispositions à reconnaître
l'autorité des apôtres, des prophètes et des
autres ministres inspirés de ce royaume que n'en montrent de
nos jours les incrédules ?
Une chose est certaine :
Si l'ange n'est pas venu, si l'Évangile n'a pas été
rétabli, si les annales de Joseph n'ont pas été
révélées, il n'y a pas de royaume de Dieu sur la
terre, il n'existe parmi les hommes aucune autorité pour
prêcher l'Évangile et en administrer les ordonnances,
tout n'est partout que confusion, ténèbres épaisses,
incertitude cruelle. Notre seule alternative est d'attendre jusqu'à
ce que la voix de l'ange se fasse entendre, et que commence la grande
œuvre de la dernière dispensation. Mais alors
serons-nous mieux disposés à accueillir la vérité ?
Est-ce que nos préjugés ne seront pas alors aussi
profonds, aussi répandus qu'ils le sont de nos jours contre
notre Église ? Est-ce que son fondateur a manqué
de quelques qualifications indispensables à son ministère ?
A-t-il professé une doctrine contraire à celle des
saintes Écritures ? Quels sont les principes compris dans
son système qui soient incompatibles avec les anciennes
prophéties ?
Si la perfection en
toutes choses est le trait caractéristique dans le vaste plan
de salut tracé par ce moderne prophète, qui pourra donc
nier qu'il ait été envoyé de Dieu ? Qui
osera faire de l'opposition à cette œuvre sublime, sans
pouvoir d'aucune manière en démontrer la fausseté ?
Quel est l'homme assez dépourvu de raison et d'intelligence
pour ne pas se rendre aux preuves irréfragables que nous
trouvons partout et que nous développons ici, pour établir
la mission divine de Joseph Smith ? Quel est celui qui, après
avoir examiné avec impartialité sa mission ou son
système, pourra trouver une seule objection pour les
combattre ?
Pourquoi
les philosophes, les savants, les théologiens, les puissants
de la terre, les incrédules de haut et bas étage,
n'ont-ils recours qu'aux armes de l'ironie et de la calomnie pour
combattre et entraver une œuvre d'une telle importance ?
Pourquoi tant d'ignobles vociférations contre notre Église ?
Que nos adversaires emploient des moyens honorables ou bien qu'ils se
taisent !
Sixièmement,
l'accord parfait entre la prophétie d'Ésaïe 29 et
la manière dont Joseph Smith a trouvé et traduit le
Livre de Mormon est une autre preuve en faveur de sa mission divine.
Joseph a déclaré
que les plaques, dont ce livre est la fidèle traduction,
avaient été retirées par lui de la terre, du
même endroit où elles avaient été
primitivement déposées par le prophète Moroni,
qu'elles étaient renfermées dans une boîte en
pierre construite de manière à préserver son
intérieur de l'humidité du sol, et qu'il trouva avec
les plaques un Urim et Thummim, à l'aide duquel il put ensuite
traduire ce livre en anglais. Après avoir obtenu ces plaques,
il copia sur papier un certain nombre de caractères dont elles
étaient couvertes, qu'il envoya à divers savants des
États-Unis pour savoir s'ils pourraient les traduire. Parmi
ces érudits, nous mentionnerons M. Anthon, professeur au
collège de Columbia, dans la ville de New-York. Mais personne
ne fut capable de les lire ou de les déchiffrer.
Notre prophète
illettré, Joseph, a rendu ce témoignage qu'il reçut,
par l'inspiration du Saint-Esprit, l'ordre de traduire les caractères
sacrés des plaques, à l'aide de l'Urim et Thummim, et
que le Livre de Mormon est cette traduction. Or, le prophète
Ésaïe dit à Israël : « Tu seras
abaissé, et tu parleras de la terre, et ta parole sera comme
venant de la poussière, et ta voix sera comme celle d'une
personne ayant un esprit familier, elle sortira de la terre, et ta
parole chuchotera du fond de la poussière. » (Ésaïe
29:4)
Qui n'aperçoit ici
la parfaite harmonie entre la prédiction d'Ésaïe
et le témoignage de Joseph ? Ésaïe, comme
pour le graver dans l'esprit des générations futures,
ne répète pas moins que quatre fois la même
prédiction dans le même passage, pour nous informer,
dans le langage le plus précis, qu'après l'abaissement
de la maison d'Israël, elle nous ferait entendre sa voix de la
terre et nous parlerait bas de la poussière.
Joseph a été
l'instrument dont le Seigneur s'est servi pour accomplir cette
prophétie à la lettre. II a retiré de la terre
l'histoire ancienne d'une hémisphère de notre globe,
les annales sacrées d'une grande nation d'Israël, les
archives d'un reste de la tribu de Joseph, peuple jadis puissant et
florissant dans l'hémisphère occidental.
Les ruines de leurs
anciennes fortifications, de leurs nombreuses villes, aussi vastes
que magnifiques, proclament à l'univers leur grandeur passée
et forment un désolant contraste avec l'état actuel de
leurs descendants. Ils ont été abattus et humiliés
comme les autres enfants de la maison d'Israël, mais les paroles
de leurs anciens prophètes parlent maintenant « de la
terre » et se font entendre aux oreilles de la présente
génération comme si elles sortaient de la poussière.
Elles révèlent aux hommes d'une façon très
« familière » l'histoire de l'ancienne
Amérique, jusqu'alors entièrement inconnue aux nations
de la terre.
Ésaïe a
prophétisé qu'Israël « parlerait de la
terre ». Joseph Smith a attesté qu'il avait obtenu les
annales de la tribu de Joseph « du sein de la terre ».
S'il nous eût déclaré tenir son livre comme
Swedenborg prétendait avoir obtenu le sien, ou les Shakers les
leurs, c'est-à-dire s'il nous eût déclaré
qu'il avait été mis en possession de son livre de toute
autre manière que du sein de la terre, nous aurions eu raison
de mettre en doute sa véracité et de le considérer
comme un charlatan.
En parlant de ce même
livre, le prophète Ésaïe s'exprime en ces termes
si remarquables : « Et toutes les visions vous sont devenues
comme les paroles d'un livre cacheté, qu'on donnerait à
un homme qui saurait lire, en lui disant : Nous te prions, lis ceci ;
et qui répondrait : Je ne saurais, car il est cacheté ;
puis si on le donnait à quelqu'un qui ne sait pas lire, en lui
disant : Nous te prions, lis ceci ; il répondrait : Je ne
sais pas lire. C'est pourquoi, le Seigneur dit : Puisque ce peuple
s'approche de moi de sa bouche, et qu'ils m'honorent de leurs lèvres,
mais qu'ils ont éloigné leur cœur de moi, et que
la crainte qu'ils ont de moi est un commandement qui leur a été
enseigné par des hommes ; à cause de cela, voici,
je m'en vais faire une œuvre étrange parmi ce peuple,
même une œuvre étrange et merveilleuse ; car
la sagesse de ses sages périra, et l'intelligence de ses
hommes intelligents s'évanouira. » (Ésaïe
29:11-14)
Tout cela fut accompli
avant que Joseph eut connaissance que le prophète Ésaïe
en avait clairement fait la prédiction. Il envoya « les
paroles d'un livre » qu'il avait trouvé, comme nous
l'avons dit, à plusieurs savants américains, entre
autres au professeur Anthon. Mais ce fut comme un livre cacheté
pour ces hommes érudits : aucun d'eux ne put déchiffrer
les caractères de la langue aborigène de l'ancienne
Amérique. Ils se trouvèrent dans un aussi grand
embarras que les Mages de Babylone pour interpréter l'écriture
qu'une main mystérieuse grava sur le mur de la salle du
festin. La science et la sagesse humaine furent, dans ce cas, tout à
fait insuffisantes. Il fallut un autre Daniel pour interpréter
les paroles divines. Il se trouva dans la personne de Joseph Smith.
Oeuvre étrange et
merveilleuse ! Combien la sagesse des sages et la science des savants
furent confondues par le don d'interprétation accordé à
ce jeune paysan illettré ! Si les prétentions du
Livre de Mormon sont fondées, s'il contient les annales
sacrées de la tribu de Joseph, il ne peut être que le
livre même dont il est question dans la prédiction
d'Ésaïe.
Si le Livre de Mormon est
réellement ce qu'il fait profession d'être — une
histoire sacrée — il ne peut être autre chose
que le Livre mentionné dans la prédiction d'Ésaïe.
Car le prophète Néphi, l'un des écrivains sacrés
du Livre de Mormon, qui vivait il y a plus de 2400 ans, nous apprend
que ces annales parviendraient aux hommes aux derniers jours, en
accomplissement de la prédiction d'Ésaïe. En
outre, il nous donne une prophétie sur ce même Livre, et
il prédit plusieurs événements qui s'y
rattachent, non mentionnés par Ésaïe. Voici un
extrait remarquable de sa prédiction, ainsi que des citations
qu'il emprunte à Ésaïe :
« Mais dans
les derniers jours, aux jours des Gentils, toutes les nations des
Gentils et les Juifs aussi, tous ceux qui viendront sur cette terre,
comme ceux qui habiteront d'autres terres, oui, tous les pays de la
terre, voici, ils sont ivres d'iniquités et de toutes sortes
d'abominations ; et quand ce temps viendra, ils seront visités
par le Seigneur des armées, avec le tonnerre, les tremblements
de terre, un grand bruit, avec des ouragans, des tempêtes, et
des flammes d'un feu dévorant. Et toutes les nations, qui
combattent contre Sion et qui l'oppriment, seront comme un songe
d'une vision nocturne.
« Oui,
il leur arrivera ce qui arrive à l'homme affamé qui
songe qu'il mange, qui s'éveille et son âme est vide ;
ou ce qui arrive à l'homme altéré, qui songe
qu'il boit, qui se réveille et se trouve languissant, et l'âme
assoiffée. Oui, il en sera ainsi de toutes les nations qui
combattent contre le mont Sion. Vous tous qui commettez l'iniquité,
arrêtez-vous et soyez stupéfaits, car vous pousserez de
grands cris, et vous vous écrierez ; vous serez ivres,
mais non pas de vin ; vous chancellerez, mais non pas de
cervoise. L'Éternel a répandu sur vous un esprit de
profond sommeil : vous avez fermé les yeux, et vous avez
rejeté les prophètes ; et il a aveuglé vos
dominateurs et vos voyants, à cause de vos iniquités.
« Et il arrivera
que le Seigneur Dieu vous fera parvenir les paroles d'un livre ;
et ce seront les paroles de ceux qui ne sont plus. Le livre sera
scellé ; et dans ce livre, il y aura une révélation
de Dieu, depuis le commencement du monde jusqu'à la fin. C'est
pourquoi, à cause des choses qui y sont scellées,
celles qui sont scellées ne seront point dévoilées
durant le temps de la perversité et de l'abomination des
peuples.
« Le livre
leur sera tenu caché. Mais il sera livré à un
homme ; et il donnera à un autre les mots de ce livre,
qui sont les paroles de ceux qui reposent dans la poussière ;
mais il ne donnera ni le livre, ni les mots qui y sont scellés.
Car il sera scellé par la puissance de Dieu, et la révélation
qu'il contient sera scellée jusqu'au temps arrêté
par le Seigneur, où il devra être mis au jour. Car il
révèle toutes choses, depuis le commencement du monde
jusqu'à la fin.
« Alors les
paroles du livre, qui auront été scellées,
seront lues sur les toits des maisons, et ce sera par le pouvoir du
Christ ; et toutes choses seront révélées
aux enfants des hommes, tant celles qui ont été que
celles qui seront parmi les enfants des hommes jusqu'à la
consommation des temps.
« C'est
pourquoi, au jour où le livre sera livré à
l'homme dont j'ai parlé, le livre sera caché aux
regards du monde, en sorte que personne ne le verra, hors les trois
témoins qui le verront par le pouvoir de Dieu, et celui à
qui le livre aura été livré ; et ils
témoigneront de la vérité du livre et des choses
qui y sont contenues.
« Et nul autre
ne l'examinera, si ce n'est un petit nombre, selon la volonté
de Dieu, pour porter témoignage de sa parole aux enfants des
hommes ; car le Seigneur Dieu a dit que les paroles des fidèles
parleraient comme si elles provenaient des morts. Et le Seigneur Dieu
commencera à faire connaître les paroles du livre ;
et il établira sa parole par la bouche d'autant de témoins
qu'il lui semblera bon ; et malheur à celui qui rejettera
la parole de Dieu.
« Et le
Seigneur Dieu dira à celui à qui il aura livré
le livre : Prenez ces mots qui ne sont pas scellés, et
donnez-les à un autre pour qu'il les montre au savant,
disant : Lisez ceci, je vous en prie. Et le savant dira :
Apportez ici le livre et je le lirai ; et ce n'est que pour la
gloire du monde et pour obtenir du gain qu'il parle ainsi, et non
pour la gloire de Dieu. Et l'homme dira : Je ne puis apporter le
livre, car il est scellé. Alors le savant dira : Je ne
puis le lire.
« C'est
pourquoi le Seigneur Dieu livrera le livre et les mots à celui
qui n'est pas savant ; et l'homme qui n'est pas savant dira :
Je ne suis pas instruit. Alors le Seigneur Dieu répondra :
Les savants ne les liront point, car ils les ont rejetés, et
je suis capable de faire ma propre œuvre ; ainsi tu liras
les mots que je te donnerai.
« Ne touche
pas aux choses scellées, car je les manifesterai dans le temps
arrêté : je veux montrer aux enfants des hommes que
je puis faire ma propre œuvre. Ainsi, quand tu auras lu les
mots que je t'ordonne de lire, et que tu auras les témoins que
je t'ai promis, alors tu scelleras de nouveau le livre, et tu le
cacheras pour moi, pour que je conserve les mots que tu n'auras pas
lus, jusqu'à ce que je juge convenable, dans ma sagesse, de
révéler toutes choses aux enfants des hommes.
« Voici, je
suis Dieu, un Dieu de miracles, et je montrerai au monde que,
toujours, je suis le même, aujourd'hui, hier et à
l'éternité ; et je n'agis envers les enfants des
hommes, que selon le degré de leur foi.
« Et le
Seigneur dira encore à celui qui lira les mots qui lui auront
été livrés : Parce que ce peuple m'approche
de bouche et m'honore des lèvres, quand son cœur est
éloigné de moi, et parce qu'il n'a crainte de moi qu'à
cause des maximes des hommes, je commencerai et je continuerai une
œuvre qui sera merveilleuse parmi ce peuple ; oui, une
œuvre merveilleuse qui sera une cause d'étonnement ;
car la sagesse de leurs sages et de leurs savants périra, et
l'intelligence de leurs hommes prudents sera voilée.
« Et malheur à
ceux qui cherchent profondément à cacher leurs desseins
au Seigneur. Leurs œuvres sont dans les ténèbres,
et ils disent : Qui nous voit ? qui nous connaît ?
Ils disent encore : Assurément, votre œuvre, qui
tourne les choses sens dessus dessous, sera estimée comme une
terre à potier. Mais je leur montrerai, dit le Seigneur des
armées, que je connais leurs œuvres. Car l'œuvre
dira-t-elle de celui qui l'a faite : Il ne m'a pas faite ?
Ou la chose créée dira-t-elle de celui qui l'a créée :
Il n'avait point d'intelligence.
« Mais, dit le
Seigneur des armées, je montrerai aux enfants des hommes,
qu'encore très peu de temps et le Liban sera changé en
champ fertile ; et le champ fertile sera réputé
une forêt. Et en ce temps-là, les sourds entendront les
paroles du livre ; les yeux des aveugles seront délivrés
de l'obscurité et des ténèbres ; ceux qui
sont doux et humbles croîtront et se réjouiront dans le
Seigneur ; et les pauvres parmi les hommes, seront dans
l'allégresse du Très-Saint d'Israël.
« Car
assurément, comme Dieu vit, ils verront que le terrible est
anéanti, que le moqueur n'est plus, et que tous ceux qui
veillent pour l'iniquité sont retranchés ; eux et
tous ceux qui considèrent un homme comme un offenseur pour un
mot, ceux qui tendent un piége pour celui qui reprend à
la porte, et repoussent les justes pour rien.
« C'est
pourquoi, ainsi dit le Seigneur qui racheta Abraham, touchant la
maison de Jacob : Désormais, Jacob n'aura plus de honte,
et sa face ne pâlira pas. Mais, lorsqu'il verra ses enfants,
les œuvres de mes mains, au milieu de lui, ils glorifieront mon
nom, et sanctifieront le Très-Saint de Jacob, et craindront le
Dieu d'Israël. Et ceux dont l'esprit était égaré
viendront à l'intelligence, et ceux qui murmuraient
apprendront la doctrine. »
On voit, parce qui
précède, qu'il faut que le Livre de Mormon soit
réellement le livre prédit par Ésaïe, sinon
ce n'est qu'une imposture. Le livre dont parle Ésaïe
devait avoir tous les caractères qui semblent accompagner le
Livre de Mormon.
Ésaïe a-t-il
prédit que les sourds entendraient les paroles du livre, et
que les yeux des aveugles, délivrés de l'obscurité
et des ténèbres, verraient ? Cela s'est accompli
par l'avénement du Livre de Mormon. Ésaïe a-t-il
dit que, lorsque ce livre parlerait de la terre, alors ceux qui
erraient en esprit comprendraient, et que ceux qui murmuraient,
apprendraient la doctrine ? Cela s'est encore accompli
strictement à la lettre par l'avénement du Livre de
Mormon.
Des centaines de milliers
de personnes honnêtes, qui s'étaient égarées
dans un labyrinthe d'aberrations humaines, ont été
amenées à comprendre. Divers points de doctrine qui
avaient été en controverse durant des siècles,
ont été parfaitement élucidés dans le
Livre de Mormon. Et alors, ceux qui murmuraient à cause de
l'obscurité et des ténèbres que le savoir humain
avait si sagement répandues sur les Écritures, ont
compris la doctrine.
Ésaïe a-t-il
prophétisé que, lorsque ce livre ferait son apparition,
alors la maison d'Israël n'aurait plus de honte, et que le
visage de Jacob ne serait plus pâle ? Le Livre de Mormon
nous annonce positivement que le temps est arrivé où la
maison de Jacob sera rassemblée, pour ne plus être
dispersée. Ésaïe a-t-il prédit qu'au jour
de la révélation d'un certain livre, le terrible sera
réduit au néant, le moqueur sera consumé, ceux
qui recherchent l'iniquité seront retranchés et
finalement que toutes les nations qui combattent contre le Mont Sion
passeront comme le songe d'une vision nocturne et seront détruites
par des tremblements de terre et par les flammes d'un feu dévorant ?
Le Livre de Mormon vient en témoignant que l'heure de ces
jugements est proche.
Enfin, il n'y a aucune
circonstance dans cette prédiction d'Ésaïe, ayant
trait à la révélation et à la traduction
du livre dont il parle, qui ne s'applique exactement au Livre de
Mormon. Si Joseph Smith est un imposteur, et qu'il ait voulu singer
le rôle du grand prophète qui doit préparer la
voie pour l'avénement du Seigneur, comment a-t-il pu découvrir
toutes ces minutieuses particularités contenues dans la
prédiction d'Ésaïe, de manière à les
adapter toutes si parfaitement, sans en oublier une seule, à
son grand plan d'imposture ? Si ce jeune illettré est un
trompeur, il faut avouer qu'il a surpassé tous les profonds
docteurs ou imposteurs des derniers dix-huit siècles : Il
a su harmoniser sur tous les points son vaste système, non
seulement avec l'ancien Évangile, mais avec les anciennes
prophéties ; et cela d'une façon si habile que nul
ne saurait découvrir la fourberie.
Lecteur, est-ce qu'un
pareil plan n'exhale pas un suave parfum de vérité ?
Ne faut-il pas un plus grand effort d'esprit pour ne pas croire à
un tel système que pour y croire ? Si ce plan ne mérite
pas votre confiance, où trouver dans le monde entier un plan
ou un système plus digne de notre considération ?
Où trouver un plan de salut plus parfait que celui de Joseph
Smith ? Peut-on en trouver un autre qui l'égale en
perfection ? Peut-on en trouver un qui contienne la vingtième
partie de vérité que renferme son système ?
Si vous mettez en doute l'autorité divine de Joseph, combien
plus vous devez suspectez l'autorité de tout autre homme sur
la terre ? Si l'on doit rejeter la doctrine parfaite de Joseph,
assurément tous les autres systèmes ou doctrines, que
l'on peut démontrer comme étant dix fois plus
imparfaits, doivent être rejetés. Si un système
mérite d'être adopté, c'est assurément
celui qui paraît réunir tous les éléments
d'une doctrine vraie, et dans lequel on ne peut découvrir la
moindre trace d'imposture.
Inventer un système
admirablement approprié à la dernière
dispensation ou à l'œuvre préparatoire pour le
deuxième avènement du Seigneur, faire concorder ce
système sur tous les points avec les innombrables
circonstances et les événements sans nombre prédits
par les anciens prophètes, annonce une sagesse de beaucoup
supérieure à celle de l'homme ; on ne peut voir là
que la sagesse de Dieu. Cette suite continuelle de circonstances,
toutes s'harmonisant, toutes se combinant, toutes se concentrant
comme dans un seul foyer, porte avec elle une telle évidence
irrésistible de vérité, qu'il est presque
impossible à un lecteur attentif de rejeter la divinité
de la mission de Joseph Smith. De même qu'en explorant les
œuvres de la nature, plus on examine ce système, et plus
on aperçoit la sagesse de Dieu gravée sur toutes ses
composantes.
Septièmement,
d'après le Livre de Mormon, tout le grand continent
occidental, avec ses vallées, ses collines, ses montagnes, ses
richesses et ses ressources naturelles, fut donné au reste de
la tribu de Joseph, comme sa « terre promise ».
Le Tout-Puissant scella cette alliance et promit par un serment de
lui donner ce pays à toujours. Le monde occidental, comprenant
l'Amérique du Nord et l'Amérique du Sud, est la « terre
promise » du reste de Joseph, dans le même sens que
la Palestine est la terre promise des douze tribus d'Israël.
Or, ce témoignage
du Livre de Mormon s'accorde admirablement avec la bénédiction
prophétique que le patriarche Jacob prononça sur la
tête de Joseph. Nous savons tous, qu'avant sa mort, il fit
appeler ses fils et qu'il prophétisa sur chacun d'eux ce qui
leur arriverait, ou à leur tribu, « aux derniers
jours ». Voici la bénédiction sur la tribu
de Joseph (Genèse 49:22-26) : « Joseph est un
rameau fertile, même un rameau fertile près d'une
fontaine, dont les branches ont dépassé la muraille :
les archers lui ont donné beaucoup d'amertume, ont tiré
contre lui, et l'ont haï ; mais son rameau est demeuré
en sa force, et ses bras et ses mains ont été fortifiés
par les mains du puissant Dieu de Jacob (il est ainsi devenu le
pasteur, le rocher d'Israël), même par le Dieu de ton
père, qui t'aidera ; et par le Tout-Puissant, qui te
comblera des bénédictions des cieux en haut, des
bénédictions de l'abîme en bas, des bénédictions
des mamelles et de la matrice : les bénédictions
de ton père ont surpassé celles de mes aïeux,
jusqu'aux limites extrêmes des collines éternelles :
elles seront sur la tête de Joseph, et sur le sommet de la tête
de celui qui était séparé de ses frères.
»
Dans ce chapitre de la
Genèse, il dit en bénissant les deux fils de Joseph :
« Qu'ils deviennent une multitude au milieu de la terre. »
Et encore : « Sa postérité (celle d'Éphraïm,
fils de Joseph) sera une multitude de nations. » Nous voyons
d'après ces prophéties que Jacob avait obtenu de Dieu
une plus grande bénédiction en faveur de la tribu de
Joseph que celle qu'Abraham et Isaac, ses aïeux, avaient
obtenue. Tandis que la bénédiction des aïeux de
Jacob fut limitée à la terre de la Palestine, Joseph
reçut, lui, une bénédiction, une région
bien autrement considérable que la Palestine, un lointain
pays, représenté par les limites extrêmes des
collines éternelles.
Quelques-unes des
« branches » du « rameau fertile »
de Joseph devaient s'élancer loin de l'arbre paternel ;
elles devaient dépasser la muraille de l'immense océan ;
et elles devaient devenir une multitude de nations au milieu de la
terre. Là, au milieu des « collines éternelles »,
elles devaient « être fortifiées par les
mains du puissant Dieu de Jacob ». C'est là, au
milieu d'une « multitude de nations » de la
postérité de Joseph, que le « pasteur, le
rocher d'Israël », devait établir un royaume,
qui briserait en pièces tous les autres royaumes, et
« remplirait toute la terre ».
Il y a en Amérique
une multitude de nations, que nous appelons Indiens. Aucune autre
partie du monde ne présente ce singulier spectacle de tant de
nations diverses, parlant deux mille langues parfaitement distinctes.
C'est là un phénomène unique au monde, bien
digne d'attirer l'attention des savants. Ces Indiens sont évidemment
sortis de la même origine, comme l'indiquent leur couleur,
leurs traits, leurs coutumes, leurs dialectes, etc. Il est également
évident que cette origine est Israélite d'après
leurs cérémonies religieuses, leur langue, leurs
traditions, la découverte d'inscriptions hébraïques,
etc.
Si l'Amérique
n'est pas le pays donné à une branche de Joseph, en
quel lieu, ou en quelle partie du monde cette tribu recevra
l'accomplissement de la prédiction de Jacob ? Quelle est
la région, si ce n'est en Amérique, qui ait été
peuplée d'une multitude de nations issues de la postérité
de Joseph ? Trouve-t-on une multitude de nations d'origine
Israélite en Europe, en Asie, en Afrique, ou dans une des îles
adjacentes ? Si cela n'existe nulle autre part, il faudra donc
convenir que l'Amérique est l'unique pays au monde où
cette grande prophétie a dû recevoir son
accomplissement.
Le Livre de Mormon
déclare que l'Amérique est « la terre de
Joseph » donnée à ses descendants par
promesse. N'est-ce pas là une preuve supplémentaire que
Joseph Smith a été envoyé de Dieu ? Si
Joseph Smith était un imposteur, comment a-t-il pu découvrir
que la tribu de Joseph devait recevoir un héritage immensément
plus riche que celui des autres tribus d'Israël ?
On m'objectera peut-être
qu'il était facile de découvrir cela dans les
Écritures. Mais, je le demande, pourquoi ni Swedenborg, ni
Wesley, ni Irving, ou aucun des Réformateurs modernes n'a-t-il
fait cette découverte scripturaire, et ne l'a incorporée
dans sa prétendue dispensation ?
À la première
vue, il eût été sans doute bien plus naturel de
supposer que les Indiens américains étaient les dix
tribus d'Israël perdues ; c'est là, en effet,
l'opinion de bien des savants contemporains. Pourquoi ce prophète
moderne, s'il était un imposteur, n'a-t-il pas mis son perfide
système plus en harmonie avec les opinions du monde érudit ?
ou pourquoi a-t-il été choisir un reste de la tribu de
Joseph pour peupler l'ancienne Amérique ? Parmi les douze
tribus d'Israël, pourquoi n'a-t-il fait choix que d'une simple
branche d'une tribu pour peupler ce vaste continent ?
Tout le monde peut voir
maintenant pourquoi le Livre de Mormon fait profession d'être
l'histoire d'un reste d'une tribu, au lieu d'être l'histoire
des dix tribus. Chacun peut voir pourquoi l'Amérique devait
être représentée comme une terre promise à
Joseph, et non à Ruben, à Siméon, ou à
l'une des autres tribus. Chacun peut voir maintenant, chose qu'on ne
pouvait voir auparavant, que si le Livre de Mormon était
différent de ce qu'il est réellement, c'est-à-dire,
s'il avait fait profession de contenir une histoire des dix tribus
perdues, ou s'il avait donné le grand continent occidental à
tout autre peuple, ou à toute autre tribu que celle de Joseph,
il eût prouvé par cela seul que ce n'était qu'une
imposture. Ce n'eût pas été le livre ou les
annales prédits par les prophètes pour amener la grande
dispensation des derniers jours.
Un imposteur eût
été forcé de prendre en considération
toutes ces minutieuses circonstances, dont plusieurs sont en
opposition directe aux opinions reçues de nos jours ; et
pourtant il lui eût été impossible d'en négliger
une seule sans porter atteinte à son système. Mais
notre Joseph, avec toute l'exactitude d'un profond mathématicien,
a su combiner tous ces divers éléments de doctrine ou
de prophétie dans son merveilleux plan : rien n'y manque.
Quelque partie de son système qu'on examine, tout est
invulnérable. Quelle inestimable accumulation de preuves pour
établir la divinité de la mission de Joseph Smith !
Huitièmement, dans
le Livre de Mormon sont donnés les noms et les situations
locales de nombreuses villes d'une vaste étendue, qui jadis
étaient florissantes parmi les anciennes nations de
l'Amérique. La partie septentrionale de l'Amérique du
Sud, ainsi que l'Amérique centrale, avaient la plus nombreuse
population. De splendides édifices, des palais, des tours, des
forteresses et des villes s'y élevaient dans toutes les
directions. Un lecteur attentif de ce livre peut découvrir la
situation et la distance de beaucoup de ces villes les unes des
autres ; et si les caractéristiques géographiques
et l'état actuel de ces pays lui sont familiers, il peut, au
moyen des descriptions données dans ce livre, déterminer
presque entièrement le point précis que ces villes
occupaient autrefois.
Et chose bien digne de
remarque, depuis la publication de ce livre inestimable, les ruines
d'un grand nombre de superbes édifices, de fortifications et
de villes d'une vaste étendue, ont été
découvertes par messieurs Stephens et Cafherwood dans les
solitudes intérieures de l'Amérique Centrale, dans
cette région même où existaient les anciennes
cités décrites dans le Livre de Mormon. Voilà
une preuve supplémentaire que le jeune traducteur illettré
du Livre de Mormon était inspiré de Dieu.
La traduction de Joseph
Smith décrit un pays où de grandes et populeuses cités
existaient anciennement, ainsi que leur situation et leur distance
approximative les unes des autres. Des années après,
messieurs Stephens et Cathenvood découvrent les ruines de
quarante-quatre de ces mêmes villes, situées dans le
même endroit où elles sont décrites. Qui, si ce
n'est par le pouvoir de Dieu, aurait pu révéler
d'avance ce fait inconnu, démontré plusieurs années
après par une découverte réelle ? La
récente découverte faite en Californie de splendides
ruines, qui, soit par leur antiquité, soit par l'immensité
de leur étendue, n'ont pas d'égales sur toute la terre,
sont une autre preuve extérieure de la divinité du
Livre de Mormon. Nous reviendrons sur ces ruines.
Neuvièmement,
l'accomplissement d'un nombre considérable de prophéties
données par Joseph Smith est une autre preuve de sa mission
divine. Parmi les centaines de ses prédictions accomplies,
nous donnerons les suivantes pour exemples.
1. Après avoir
trouvé les plaques, Joseph en commença bientôt la
traduction. Il n'y avait pas fait de grands progrès, quand il
découvrit, en traduisant la prophétie de Néphi
déjà mentionnée, que « trois
témoins », outre lui-même, verraient le livre
par le pouvoir de Dieu, connaîtraient sa véracité
et en rendraient témoignage. Quelque temps après,
c'est-à-dire au cours du mois de juin 1829, le Seigneur donna
une révélation, par Joseph Smith, à Olivier
Cowdery, David Whitmer, et Martin Harris, leur promettant que, s'ils
voulaient exercer leur foi, ils verraient les plaques, ainsi que
l'Urim et Thummim.
Cette prédiction
fut ensuite accomplie, et ces trois personnes envoyèrent leur
témoignage écrit, conjointement avec le Livre de
Mormon, à toutes nations, familles, langues et peuples,
déclarant qu'un ange de Dieu était descendu du ciel,
avait pris les plaques et les leur avait montrées, et qu'en
même temps la voix du Seigneur leur avait témoigné
des cieux de la vérité de ces annales traduites par
Joseph Smith. Or, un imposteur pourrait sans doute prédire
l'apparition de « trois témoins », mais
il ne pourrait jamais appeler un ange du ciel, en présence de
ces témoins, pour accomplir sa prédiction.
2. Avant que l'Église
de Jésus-Christ des saints des derniers jours ait une
existence sur la terre, la prophétie de Moroni fut traduite et
imprimée dans le Livre de Mormon. Il est formellement prédit
dans cette prophétie qu'au jour où ce livre serait
révélé, le sang des saints crierait au Seigneur
de la terre, à cause de la perversité du peuple, et que
le temps arriverait bientôt que, à cause des cris et des
lamentations des veuves et des orphelins, dont les maris et les pères
auraient été mis à mort par des mains
criminelles, le Seigneur vengerait le sang de ses saints.
En août 1831, la
parole du Seigneur vint à Joseph, disant que a les saints
seraient maltraités et chassés de ville en ville, de
synagogue en synagogue, et que « peu » de ceux
qui appartiendraient alors à l'Église « resteront
fermes pour recevoir un héritage » (Doctrine et
Alliances 63:31). Le sang de plusieurs centaines de saints qui ont
été tués et martyrisés dans cette Église
est une preuve incontestable de la vérité de la
prédiction. Joseph devait être assurément un
prophète de Dieu pour avoir prévu non seulement la
naissance de l'Église des saints, mais aussi que leur sang
crierait hautement vengeance de la terre sur la nation qui aurait
commis ces actes sanguinaires. Aucune prévision humaine
n'aurait pu prévoir les scènes de sang qui devaient
avoir lieu après la fondation de l'Église.
Toutes les apparences
naturelles dans les États-Unis étaient contre
l'accomplissement de cette terrible prédiction. Toutes les
sociétés religieuses de l'Union étaient
fortement protégées contre toute espèce de
persécution et garanties de l'intolérance par le bras
puissant de la loi civile. La Constitution de ce grand peuple libre
assurait la liberté religieuse à tous les enfants du
sol américain. Eh bien, au milieu de cette terre tant vantée
de la liberté humaine, où la paix universelle semblait
avoir choisi son asile, on entend la voix d'un grand prophète
qui prédit la fondation de l'Église des saints, et les
persécutions sanguinaires qui la suivraient « de
ville en ville, et de synagogue en synagogue ». Jamais
depuis la création du monde, des prophéties ne furent
plus littéralement et plus visiblement accomplies.
Si prédire des
événements futurs qu'il était impossible à
la sagesse humaine de prévoir, événements que
toute les apparences extérieures semblaient rendre très
improbables ; si la prédiction de tels événements
et leur accomplissement subséquent constituent un vrai
prophète, alors Joseph a dû être un vrai
prophète ; et s'il a été un vrai prophète,
il a dû être envoyé de Dieu.
Dixièmement, il y
a des milliers de témoins vivants qui affirment que Dieu leur
a révélé la vérité du Livre de
Mormon, par des songes, des visions, des révélations du
Saint-Esprit, le ministère d'anges, et par sa propre voix. Or,
si Joseph Smith a été un imposteur, tous ces témoins
sont aussi des imposteurs. On dira peut-être que ces témoins
ne sont pas des imposteurs, mais qu'ils ont été trompés
eux-mêmes. Mais, je le demande, un homme peut-il témoigner
qu'il sait qu'une doctrine fausse est vraie, et ne pas être un
imposteur ? Il arrive souvent que des hommes se trompent en
émettant leurs propres opinions, mais ils ne se trompent
jamais quand ils témoignent qu'ils ont une connaissance
positive, qu'ils ont la certitude de tel ou tel fait. De deux choses
l'une, de tels hommes doivent être des imposteurs, ou bien leur
témoignage doit être vrai.
Or, ne serait-ce pas une
chose merveilleusement étrange, si trois ou quatre hommes,
nullement liés ensemble, étrangers les uns aux autres
entreprenaient de tromper le genre humain en témoignant qu'un
ange de Dieu est descendu des cieux en leur présence, ou
qu'ils ont eu une vision céleste, ou que Dieu leur a manifesté
d'une autre manière miraculeuse l'authenticité divine
du Livre de Mormon ? Si le témoignage de trois ou quatre
imposteurs paraissait merveilleux, combien ne doit pas être
infiniment plus merveilleux le témoignage de dizaines de
milliers d'imposteurs dans différents pays, séparés
au loin les uns des autres, sans s'être jamais vus, et qui
pourtant s'efforcent tous d'imposer à l'univers cette même
grande imposture ? Si des milliers de témoins affirment
hardiment, et avec sincérité, que Dieu leur a révélé
que c'est là l'Église ou le royaume qui doit être
fondé aux derniers jours, nous aurons alors une masse
écrasante de preuves collatérales pour établir
la mission divine de Joseph Smith.
Onzièmement, les
nombreux miracles que faisait Joseph ne sont pas des preuves de peu
d'importance pour établir son autorité divine. Au nom
du Seigneur, il chassait les démons, guérissait les
malades, parlait de nouvelles langues, interprétait
d'anciennes langues, et prédisait de futurs événements.
Un grand nombre de ces miracles furent opérés devant de
nombreuses multitudes de croyants et d'incrédules, et sur des
personnes qui n'appartenaient pas à notre Église.
Et les innombrables
miracles opérés par des milliers d'elders et de membres
de cette Église sont de nouvelles preuves additionnelles que
l'homme qui l'a fondée devait être envoyé de
Dieu. Les milliers de malades qui ont été
miraculeusement guéris dans toutes les parties de la terre où
cet Évangile a été prêché, sont un
témoignage éclatant et presque irrésistible que
l'autorité de Joseph émanait du ciel.
Mais bien que la grande
majorité des hommes considère les miracles comme une
preuve infaillible en faveur de l'autorité divine de celui qui
les fait, nous sommes d'une opinion diamétralement opposée.
Si les miracles sont
admis comme une preuve infaillible, on doit admettre aussi que tous
ceux qui ont fait des miracles avaient été envoyés
de Dieu. Les magiciens d'Égypte opérèrent de
brillants miracles devant leur nation ; ils créèrent
des serpents et des grenouilles, et changèrent les eaux des
rivières en sang.
Si les miracles sont
admis comme une preuve infaillible, les Égyptiens étaient
tenus de recevoir les messages contradictoires de Moïse et des
magiciens comme émanant tous de l'autorité divine.
D'après cette idée, la sorcière d'Endor aurait
dû établir victorieusement sa mission divine, en
évoquant du tombeau un homme mort en présence de Saül,
roi d'Israël. Un certain pouvoir satanique, dont parle Jean dans
l'Apocalypse (chapitre 13), devait faire des miracles et de grandes
merveilles, et faire descendre le feu du ciel sur la terre à
la vue des hommes.
Si les miracles sont des
preuves infaillibles, assurément nul homme ne devrait rejeter
l'autorité divine de la bête de l'Apocalypse. Jean vit
encore (Apocalypse 16) trois esprits immondes, semblables à
des grenouilles, qui, selon son expression formelle, sont des esprits
de démons faisant des prodiges, et qui vont vers les rois de
la terre et de tout le monde, afin de les assembler pour le combat du
grand jour de Dieu tout-puissant.
Les savants docteurs et
membres du clergé du dix-neuvième siècle
affirment hardiment que les miracles sont une preuve infaillible de
la mission divine de celui qui les fait. S'il en est ainsi, qui
pourrait blâmer les « rois de la terre »,
ces sublimes docteurs et tous leurs disciples, de recevoir le message
de ces démons divinement inspirés. Car, d'après
leurs arguments, ils ne pourraient nullement les rejeter, puisqu'ils
prouvent leur mission par des témoignages qui, disent-ils,
sont infaillibles.
À ce compte, nous
espérons voir dans quelques années une armée
innombrable de prêtres et de ministres de toutes les
confessions partir avec les rois, et se mettre en marche pour la
grande vallée d'Armaguédon, près de Jérusalem,
et prouver ainsi par leurs œuvres qu'ils croient réellement
à l'infaillibilité des miracles.
Les démons peuvent
faire des miracles aussi bien que Dieu, et comme ils ont déjà
persuadé au monde religieux que les miracles sont des preuves
infaillibles de l'autorité divine, il leur sera facile
d'établir la divinité de leur mission aux yeux des
enfants de la Babylone moderne.
Mais les saints des
derniers jours ne croient pas à l'infaillibilité des
miracles. Nous croyons fermement que les dons miraculeux du
Saint-Esprit sont absolument nécessaires dans l'Église
du Christ, sans lesquels elle ne peut exister sur la terre. Les
miracles, joints à une doctrine pure, sainte et parfaite, à
une doctrine raisonnable et scripturaire, sont une forte preuve
collatérale en faveur de cette doctrine, et de l'autorité
divine de ceux qui la prêchent.
Mais des miracles seuls,
pris séparément, et sans être liés à
d'autres témoignages, au lieu d'être des preuves
infaillibles, ne prouvent absolument rien. Ainsi le baptême
pour la rémission des péchés est essentiel dans
l'Église du Christ, et, pris conjointement avec les autres
points de doctrine compris dans l'Évangile, il est un indice
probant en faveur de l'autorité divine de celui qui le prêche.
Mais le baptême « pour la rémission des
péchés », sans être raccordé
aux autres parties de la doctrine du Christ, ne saurait servir de
preuve ni pour ni contre l'autorité divine d'aucun homme.
Les milliers de miracles
opérés dans cette Église, réunis à
une doctrine infaillible et à un nombre considérable
d'autres preuves, ont porté une conviction presque
irrésistible dans l'esprit d'une multitude innombrable
d'hommes, qui ont obéi à l'Évangile, et sont
ainsi devenus les heureux dépositaires du pouvoir de Dieu, par
lequel ils peuvent eux-mêmes guérir les malades et
opérer par la foi au nom du Seigneur, se démontrant à
eux-mêmes la vérité de cette promesse du
Sauveur : que certains signes miraculeux suivraient ceux qui
croiraient (voir Marc 16).
Mais il y a une chose
appartenant au message de Joseph Smith qui tranchera la question de
savoir s'il a été un imposteur ou un vrai prophète.
C'est une certaine promesse contenue dans une révélation
qu'il reçut du Seigneur, en 1832, pour les apôtres de
cette Église. En voici les termes :
« Allez par
tout le monde, et envoyez dans tous les lieux, afin que votre
témoignage puisse se répandre sur toute la terre et
parvenir à toute créature humaine. Et ce que j'ai dit à
mes apôtres, je le dis à vous, car vous êtes mes
apôtres, et même les grands prêtres de Dieu ;
vous êtes ceux que mon Père m'a donnés, vous êtes
mes amis. C'est pourquoi, ce que j'ai dit à mes apôtres,
je le dis de même à vous : toute âme qui
croira en vos paroles et qui sera baptisée d'eau pour la
rémission des péchés, recevra le Saint-Esprit.
« Et
ces signes suivront ceux qui croiront : Ils feront en mon nom
beaucoup de choses merveilleuses ; en mon nom, ils chasseront
des démons ; en mon nom, ils guériront les
malades ; en mon nom, ils rendront la vue aux aveugles, l'ouïe
aux sourds et l'usage de la parole aux muets ; et si quelqu'un
leur donne du poison, ils n'en recevront aucun mal ; et le venin
du serpent n'aura sur eux aucun pouvoir. En vérité, en
vérité, je vous le dis, ceux qui ne voudront pas croire
en vos paroles, et qui ne seront pas baptisés dans l'eau en
mon nom pour la rémission de leurs péchés, afin
qu'ils puissent recevoir le Saint-Esprit, ceux-là seront
condamnés, et ils n'entreront point dans le royaume céleste,
où mon Père et moi nous trouvons. Et cette révélation
et commandement sont dès à présent en force sur
toute la terre. » (Doctrine
et Alliances 84:75)
Voilà en quels
termes non équivoques ce grand prophète moderne se
présente au monde, en faisant ouvertement une promesse à
toute âme qui croira à son message, promesse que nul
imposteur n'aurait osé faire avec le moindre espoir de succès.
Un imposteur aurait pu sans doute faire une telle promesse à
ses disciples, mais ceux-ci n'auraient pu la voir se réaliser.
Si ces signes miraculeux
ne s'étaient pas manifestés conformément à
la promesse, les dizaines de milliers de personnes qui ont obéi
à l'Évangile auraient alors reconnu que Joseph n'était
qu'un imposteur ; elles l'auraient toutes abandonné, et
là aurait fini l'imposture. Mais le simple fait que de grandes
multitudes entrent constamment dans l'Église et continuent
d'augmenter d'année en année le nombre de ses membres,
est une preuve concluante que la promesse est remplie, que le
Saint-Esprit est donné, ainsi que les signes miraculeux.
Est-ce que les autres
sociétés religieuses dans tout l'univers osent faire
une pareille promesse à leurs membres ? Elles s'en
garderaient bien, car elles savent parfaitement que ce serait la
chute rapide et l'anéantissement de leurs vaines prétentions
à l'autorité divine.
Oh ! quelle immense
différence entre la religion établie par Joseph Smith
et celle des innombrables confessions qui se disent chrétiennes,
entre son autorité et celle de leurs docteurs enflés
d'orgueil ! L'un promet tous les dons miraculeux du
Saint-Esprit, et l'autre est aussi impuissante que du chaume sec
destiné à être brûlé. Tandis que les
disciples de ce grand prophète chassent les démons,
parlent de nouvelles langues, guérissent les malades, rendent
la vue aux aveugles, font marcher les boiteux, ont des visions
célestes, et conversent avec les anges, les ministres de ces
confessions sans autorité, ainsi que leurs fidèles, non
seulement nient ces dons glorieux ou les attribuent au pouvoir du
démon, mais ils courent aux armes pour exterminer les saints,
et les chassent brutalement de ce qu'ils appellent la société
civilisée.
Tandis que les uns
souffrent le martyre par centaines pour leur témoignage, leurs
ennemis nagent dans les richesses et se pavanent dans toute la
splendeur de la grande Babylone, avec de gros salaires.
Comme nous venons
d'examiner quelle est la nature des preuves qu'on peut apporter à
l'appui de la mission divine de Joseph, il serait peut-être bon
de donner à la fin de ce travail un précis de nos
arguments.
1. La doctrine de Joseph
Smith est raisonnable, scripturaire, parfaite, et infaillible dans
tous ses préceptes, commandements, ordonnances, promesses,
dons et bénédictions. Dans son organisation de
l'Église, aucun des ministères mentionnés dans
la Bible n'est omis. Les apôtres et les prophètes
inspirés y sont considérés comme aussi
nécessaires que les pasteurs, les instructeurs, ou toute autre
fonction.
2. Le récit de
Joseph sur le rétablissement de l'Évangile par un ange,
la découverte dans la terre des annales sacrées de la
tribu de Joseph, leur traduction en anglais par le pouvoir de Dieu,
le fait que le grand continent occidental avait été
donné à un reste de Joseph où il était
devenu une multitude de nations, sont tous des événements
clairement prédits par les anciens prophètes et apôtres
juifs, ainsi que toutes les circonstances minutieuses qui s'y
rattachent. Le temps et l'époque auxquels ces événements
viendront à la connaissance des hommes, et les desseins qu'ils
accompliront en leur étant révélés, y
sont également prédits d'une manière positive.
Joseph Smith en présente au monde l'accomplissement au temps
prédit, de la manière prédite et pour le temps
prédit, tel qu'il fut anciennement spécifié.
3. Joseph Smith comprend
dans sa mission le rassemblement des saints de Babylone, ainsi que
tous les autres événements prédits qui doivent
caractériser la grande dispensation préparatoire pour
le deuxième avènement de notre Seigneur Jésus.
4. Les révélations
dans le Livre de Mormon indiquant la situation locale de beaucoup
d'anciennes villes, dont les ruines ont été plus tard
découvertes par messieurs Stephens et Catherwood ;
l'accomplissement précis et formel de plusieurs prophéties
de Joseph Smith, que nulle sagacité humaine n'aurait pu
prévoir, et que toutes les apparences et circonstances
naturelles semblaient rendre tout à fait improbable ;
l'apparition d'un grand nombre d'autres témoins qui ont
témoigné du ministère d'anges et des
manifestations du pouvoir de Dieu en confirmation de ce message ;
les nombreux et puissants miracles opérés par Joseph
Smith et ses disciples, et la promesse formelle des dons spirituels à
tous ceux qui croiraient et embrasseraient ce message, sont autant de
preuves que nul imposteur ne donna jamais, ou ne pourrait jamais
donner. Ce sont là des preuves d'une telle force, qu'elles
assureront le salut à toute âme qui recevra le message,
et la damnation à celles qui le rejetteront.
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Credo
de l'Église de Jésus-Christ
des saints des derniers jours
par
Louis Bertrand
Depuis que j'appartiens à
l'Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours,
depuis surtout que les journaux politiques et religieux de Paris se
sont occupés des mormons, on m'a fait bien souvent cette
question : Qu'est-ce donc que le mormonisme ? C'est à
mes yeux le plus grand mouvement religieux qui ait jamais éclaté
sur la terre. Telle est ma réponse invariable.
Mais, poursuit-on,
quelles sont les principes généraux de doctrine que
professe votre Église ? Expliquez-nous,
par exemple, comment vous entendez la Rédemption, etc. C'est
en vue de répondre à ces nombreuses questions, que je
vais donner à nos lecteurs un aperçu sur nos croyances
religieuses. Le voici :
Premièrement, nous
croyons qu'il n'y a qu'un seul vrai système de principes et de
culte religieux, révélé du ciel aux hommes, par
lequel ils puissent être dirigés et gouvernés, et
obtenir la vie éternelle (voir Galates 1:6-11).
Deuxièmement,
nous croyons que ce seul vrai système a été
révélé au commencement du monde par le Créateur
et le Père du genre humain, en se manifestant lui-même à
ses enfants et en conversant avec eux, en leur envoyant des anges et
en leur donnant des visions et l'esprit de révélation
et de prophétie.
Troisièmement,
nous croyons
que cet unique plan de salut a été souvent perverti et
perdu de vue par l’homme, à tel point qu'il devint
nécessaire que le Père du ciel et de la terre, le
révélât de nouveau, par les mêmes voies
qu'au commencement. De là la nécessité de
diverses dispensations et manifestations de la miséricorde
divine envers les hommes, à différentes époques
et en divers pays (Noé, Abraham, Moïse, Jean-Baptiste).
Quatrièmement,
nous croyons que Jésus-Christ, le Messie, après sa
résurrection, remplit un ministère en personne auprès
des Juifs en Palestine (voir Jean 20:19-26), du reste de Joseph en
Amérique, des dix tribus perdues d'Israël dans les pays
du nord (voir Livre de Mormon, 3 Néphi 15:11 à
16:4), des esprits en prison (voir 1 Pierre 3:19, 20 ;
4:6), c'est-à-dire ceux qui étaient morts sans la
connaissance de l'Évangile, et que l’Évangile et
le royaume de Dieu furent établis par ce moyen dans les
différentes parties de la terre.
Cinquièmement,
nous croyons que les Gentils aussi eurent part à ce plan de
salut, après Jésus-Christ, non par son ministère
personnel parmi eux, mais par celui de ses apôtres, et par le
Saint-Esprit qui le révélait et rendait témoignage
à leur esprit qu'il était ressuscité des morts
comme Roi et Sauveur des hommes (voir Actes 10-11 ; 13:46).
Sixièmement,
nous croyons que cet unique plan de salut a été
corrompu, altéré, par les Juifs et les Gentils, au
point que ses vrais principes et son pouvoir ont été
perdus de vue depuis de longs siècles, et qu'ils ne sont nulle
part compris et possédés dans leur plénitude parmi
les hommes. De là, cette anarchie universelle, ces guerres
sans fin, qui ont désolé la terre et fourvoyé
l'esprit humain (voir Ésaïe 24).
Septièmement,
nous croyons que de nos jours cet unique système a été
de nouveau rétabli sur la terre, par les mêmes moyens
qu'autrefois, c'est-à-dire, par la voix de Dieu, par le
ministère des anges, par des visions et des révélations
du Seigneur (voir Apocalypse 14:6, 7 ; Joël 2:28, 32).
Voici
maintenant quels sont les principes de la plénitude de
l'Évangile, telle qu'on l'avait aux anciens jours, et telle
qu'elle a été rétablie.
D'abord,
nous croyons en Dieu le Père éternel, en Jésus-Christ
son Fils unique, et au Saint-Esprit, qui sont un Dieu à
travers tous les siècles et à tout jamais (voir
Matthieu 28:19).
Nous
croyons que tous les hommes, par la transgression de nos premiers
parents, et non point par leurs propres péchés, avaient
été amenés sous la malédiction et la
pénalité de cette transgression, qui les condamnait à
un éternel bannissement de la présence de Dieu, leur
corps à un sommeil sans fin dans la poussière, et leur
esprit à une misère perpétuelle sous la
domination de Satan ; et que, dans cette affreuse situation, ils
étaient totalement déchus et perdus, sans pouvoir en
sortir par eux-mêmes (voir Romains 5).
Nous
croyons que par les souffrances, la mort et l'expiation de
Jésus-Christ, tous les hommes, sans aucune exception, ont été
pleinement rachetés, corps et esprit, du bannissement éternel
et de la malédiction que leur avait valus la transgression
d'Adam (voir 1 Corinthiens 15:22) ; et que cette rédemption
universelle de la famille humaine tout entière de la pénalité
du péché originel, est effectuée sans aucune
condition quelconque de leur part : c'est-à-dire, qu'ils
ne sont pas tenus de croire, de se repentir, d'être baptisés,
ou de faire tout autre chose, pour être rachetés de
cette pénalité ; car, qu'ils croient on ne croient
pas, qu'ils se repentent on restent dans leur impénitence,
qu'ils soient baptisés ou non, qu'ils gardent les
commandements ou les violent, qu'ils soient vertueux ou corrompus,
tout cela ne fera aucune différence pour ce qui concerne la
rédemption, soit de leur âme, soit de leur corps, de la
pénalité de la transgression d'Adam.
L'homme
le plus saint qui ait jamais vécu sur la terre, et l'être
le plus dépravé de toute la famille humaine, étaient
placés tous les deux sous la même malédiction
sans aucune transgression de leur part, et ils seront tous les deux
également rachetés de cette malédiction, sans
aucun acte ou une quelconque condition de leur part. Paul dit :
« C'est pourquoi, comme c'est par un seul péché
que la condamnation est sur tous les hommes, de même c'est par
une seule justice que tous les hommes recevront la justification qui
donne la vie » (Romains 5:18). Voilà pourquoi tous
les hommes sont rachetés du sépulcre. Voilà
pourquoi l'esprit de tout homme est rendu à son
corps. Voilà pourquoi tous les hommes sont rachetés de
leur premier bannissement et ramenés en la présence de
Dieu. Et c'est pourquoi le Sauveur a dit : « Et moi,
quand j'aurai été élevé de la terre,
j'attirerai tous les hommes à moi » (Jean 12:32).
Après
cette rédemption, pleine, entière, universelle, après
cette restauration de toute la race d'Adam, par l'expiation de
Jésus-Christ, sans foi, repentance et baptême, ou sans
autre oeuvre quelconque, alors tous et chacun,
s'ils
n’ont commis aucun péché,
posséderont
la vie éternelle et jouiront d'une félicité sans
fin, pour ne plus être jamais bannis de la présence de
Dieu : La pénalité du péché originel
ne peut plus avoir de pouvoir sur eux, car Jésus a détruit
ce pouvoir ; il a brisé les liens de la première
mort, remporté la victoire sur le sépulcre, en a
délivré tous les captifs et les a ramenés de
leur premier bannissement en la présence de son Père.
Voilà pourquoi la vie éternelle sera leur partage,
s’ils
n'ont transgressé aucune loi.
Nous
croyons que tous les hommes, dans leur bas âge, sont incapables
de discerner le bien du mal et d'obéir ou de désobéir
à une loi ; que par conséquent aucune loi ne leur
a été donnée, et que là où il n'y
a pas de loi il n'y a pas de transgression (voir Romains 4:15) ;
qu'ils sont donc innocents et que s'ils mouraient tous en bas âge,
ils jouiraient de la vie éternelle, n'étant pas
transgresseurs ni responsables du péché d'Adam (voir
Matthieu 18:2, 6 ; 19:14).
Nous
croyons que tous les hommes, par suite de la Chute, après
avoir atteint l'âge de raison, connaissent le bien et le mal,
et deviennent capables d'obéir ou de désobéir à
une loi (voir Jean 1:9) ; qu'une loi est donnée contre la
perpétration du mal, et que la pénalité qui y
attachée est un deuxième bannissement de la présence
de Dieu, qui est infligée au corps et à l'esprit, après
avoir été rachetés du premier bannissement et
ramenés en sa présence (voir Jean 5:29).
Nous
croyons que tous ceux qui ont commis le mal, en ayant connaissance de
la loi, ou qui plus tard viennent à la connaître en
cette vie, sont soumis à sa pénalité, qui n'est
pas infligée dans ce monde, mais dans le monde à venir.
C'est pourquoi, après leur mort, ceux-là sont mis et
gardés en prison selon les prescriptions de la loi ; et
ils y attendent avec une crainte extrême l'heure du jugement
(voir Ésaïe 24:22 ; Hébreux 10:27), quand la
pénalité leur sera infligée qui les condamnera à
un deuxième bannissement de la présence de leur
Rédempteur, qui les avait rachetés de la pénalité
de la première loi.
Mais,
dira le pécheur, ne reste-t-il aucune voie pour mon évasion ?
Ma situation est-elle sans espérance ? Ne pourrai-je
trouver un moyen pour m'affranchir de la pénalité de
cette deuxième loi et échapper à ce deuxième
bannissement ? Je réponds : Si tu ne peux te cacher
aux yeux scrutateurs d'un Dieu partout présent pour qu'il ne
puisse te trouver, ou si tu ne peux faire en sorte que sa justice
n'ait pas son cours, ou si tu ne peux t’armer de puissance et
lutter contre le Tout-Puissant pour l'empêcher d'exécuter
la sentence de la loi, alors tu ne saurais lui échapper. Si tu
ne peux faire que le repentir, ou le baptême dans l'eau, ou
aucune œuvre de ta part, expient la moindre de tes
transgressions, alors tu es hors d'état d'échapper de
toi-même au terrible châtiment qui t'attend. Mais sois
bien convaincu, ô pécheur, que tu ne saurais rien
imaginer par toi-même ni rien faire pour expier tes péchés.
Ta situation est donc sans espérance, à moins que Dieu
n'ait trouvé le moyen de te délivrer.
Mais
garde-toi de t'abandonner au désespoir : car quoique tu
sois justement condamné pour avoir transgressé la loi,
quoique tu ne puisses expier tes péchés et t'en
racheter toi-même, il y a encore de l'espoir dans ta
situation ; celui qui a donné la loi a trouvé un
moyen pour te délivrer. Ce même Jésus, qui a
expié le péché originel, et qui en rachètera
tout le genre humain, a aussi expié tes péchés,
et t'offre le salut et la délivrance à certaines
conditions auxquelles tu dois te soumettre.
Nous
croyons que la première de ces conditions indispensables de la
part de tout pécheur, est de croire en Dieu (voir Hébreux
11:6) ; aux souffrances et à la mort de Jésus-Christ
son Fils unique, pour l'expiation des péchés de toute
la terre (voir Jean 1:29) ; à sa résurrection et à
son ascension au ciel où il est assis à la droite du
Père (voir Actes 2:32, 33 ; Marc 16:19), pour intercéder
pour les enfants des hommes (voir Hébreux 7:25) ; et au
Saint-Esprit, qui est donné à tous ceux qui obéissent
à l'Évangile (voir Actes 2:38).
Que la
deuxième condition est de se repentir (voir Actes 2:38) :
c'est-à-dire, que tous ceux qui croient conformément à
la première condition, sont tenus de venir humblement devant
Dieu, de lui confesser leurs péchés (voir 1 Jean
1:9) avec un coeur brisé et un esprit contrit, de les
abandonner, de renoncer à tout mal, et de faire restitution
pour tout le dommage qu'ils ont causé, autant que cela est
possible.
Que la
troisième condition est d'être baptisé par
immersion dans l'eau (voir Actes 8:38) au nom du Père, du
Fils, et du Saint-Esprit (voir Matthieu 28:19) pour la rémission
des péchés (voir Actes 2:38) ; que cette
ordonnance doit être administrée par un homme appelé
et autorisé de Jésus-Christ pour baptiser (voir Héb.
5:4 ; Actes 19:5), qu'autrement elle est illégale, sans
aucun avantage, et non acceptée par lui ; et qu'elle ne
doit être administrée qu'aux personnes qui croient et se
repentent, conformément aux deux conditions précédentes
(voir Marc 1:4 ; 16:16).
Et que
la quatrième condition est de recevoir l’imposition des
mains, au nom de Jésus-Christ, pour le don du Saint-Esprit
(voir Actes 8:47) ; que cette ordonnance doit être
administrée par les apôtres ou les anciens, que
Jésus-Christ a appelés, et à qui il a donné
l'autorité d'imposer les mains, autrement elle serait sans
aucun avantage, étant illégale aux yeux de Dieu (voir
Actes 19:13, 46) ; et qu'elle ne doit être administrée
qu'aux personnes qui croient, se repentent et sont baptisées
dans cette Église, conformément aux trois conditions
précédentes.
Voilà
les premières conditions de l'Évangile. Tous ceux qui
s'y conforment, ont leurs péchés pardonnés et
reçoivent le don du Saint-Esprit (voir Actes 2:38). Par ces
conditions, ils deviennent les fils adoptifs de Dieu (voir Romains
8:14, 17). Par ces ordonnances ils naissent de nouveau, d'abord de
l'eau, ensuite de l'Esprit (voir Jean 3:5) ; ils deviennent
les enfants du royaume, les héritiers de Dieu, les saints du
Très-Haut, l'Église du Premier-né, le peuple
élu, et héritiers du céleste héritage
éternel en présence de Dieu (voir Hébreux 12:22,
24 ; Romains 8:17).
C'est le
devoir et le droit sacré des saints, ainsi organisés
d'après l'Évangile éternel, de croire et de
posséder tous les dons, les pouvoirs et les bénédictions
qui viennent du Saint-Esprit. Tels sont, par exemple, les dons de
révélation et de prophétie, les visions, le
ministère des anges, la guérison des malades par
l'imposition des mains au nom de Jésus-Christ, les miracles,
enfin tous les dons mentionnés dans les Écritures, ou
comme les avaient les anciens saints (voir 1 Corinthiens 12).
Nous croyons que les apôtres et les prophètes inspirés,
ainsi que tous les ministères mentionnés dans le
Nouveau Testament, sont de nos jours nécessaires dans l'Église
(1 Corinthiens 12:28 ; Éphésiens 4:11).
Nous
croyons qu'il y a eu une apostasie universelle de la religion du
Nouveau Testament (voir 1 Timothée 4:1, 3), de telle
sorte que tout le monde connu a été privé durant
des siècles de l'Église de Jésus-Christ, et
d'une prêtrise autorisée de Dieu pour administrer les
ordonnances (voir Ésaïe 29:9, 10) ; et que
l’Évangile a été dénaturé
par les Églises, les unes d'une manière les autres
d'une autre (voir 2 Timothée 4:3, 4).
Par
exemple, presque toutes les Églises ont abandonné le
baptême par
immersion
pour
la rémission des péchés (voir Actes 8:38). Les
quelques-uns qui l'administrent encore pour la rémission des
péchés, ont mis de côté l'ordonnance de
l'imposition des mains sur les croyants baptisés pour le don
du Saint-Esprit (voir Actes 2: 38 ; 19:6). D'une part, les
quelques-uns qui ont conservé cette dernière ordonnance
ont dénaturé la première, ou ils ont perdu les
anciens dons, les pouvoirs et les bénédictions qui
viennent du Saint-Esprit (voir Marc 16:17), ou bien ils ont dit aux
apôtres et aux prophètes inspirés (voir Actes
11:27 ; 13:1) : Nous n'avons pas besoin de vous de nos
jours dans le corps de l'Église.
D'autre
part les quelques-uns qui ont reconnu la nécessité des
dons miraculeux et du pouvoir du Saint-Esprit, ont dénaturé
les ordonnances ou les ont abandonnées. Paul dit : « Mais
si quelqu'un vous annonce un autre Évangile que celui que nous
vous avons annoncé, quand ce serait nous-mêmes, ou un
ange du ciel, qu'il soit anathème » (Galates 1:8).
C'est ainsi que toutes les Églises qui prêchent de
fausses doctrines, au lieu d'être investies de l'autorité
de Dieu pour en administrer les ordonnances, sont sous sa malédiction
pour avoir dénaturé l'Évangile.
Nous
croyons qu'il y a beaucoup de gens, humbles, sincères et
honnêtes, qui font de leur mieux pour se sauver mais que, sous
bien des rapports, ils ont été égarés par
de faux docteurs et par des théories purement humaines (voir
2 Timothée 4:1, 4), et qu'ils recevront avec joie la
plénitude de l'Évangile aussitôt qu'elle leur
sera annoncée.
L'Évangile
du Livre de Mormon (voir 3 Néphi 11 à 26) est le
même que celui du Nouveau Testament : il est révélé
dans ce livre avec une grande simplicité, au point que tous
ceux qui le lisent ne peuvent se méprendre sur ses principes.
Il a été révélé par un ange, pour
être prêché comme un témoignage à
toutes les nations, d'abord aux Gentils, ensuite aux Juifs ; et
alors viendra la chute de Babylone, en accomplissement de la vision
que Jean eut dans l'île de Pathmos :
« Et
je vis un autre ange qui volait par le milieu du ciel, portant
l'Évangile éternel, pour l'annoncer à ceux qui
habitent sur la terre, à toute nation, à toute tribu, à
toute langue, et à tout peuple ; et qui disait d'une voix
forte : Craignez Dieu, et lui donnez gloire, car l'heure de son
jugement est venue ; et adorez celui qui a fait le ciel, la
terre, la mer, et les sources des eaux. Et un autre ange le suivit
qui disait : Elle est tombée, elle est tombée
Babylone, cette grande ville, parce qu'elle a fait boire à
toutes les nations du vin de la fureur de son impudicité. »
(Apocalypse 14:6-8)
Un grand
nombre de révélations et de prophéties ont été
données à cette Église depuis son origine, et
livrées au public. Elles contiennent aussi l'Évangile
dans toute sa simplicité et des instructions d'une importance
infinie pour les saints. Elles dévoilent les grands événements
qui attendent cette génération, les terribles jugements
qui frapperont les méchants (voir Ésaïe 11:4 ;
Jérémie 25:31, 33), et la gloire et les bénédictions
qui seront données aux justes (voir Malachie 4:1, 3).
Nous
croyons que Dieu continuera de donner des révélations
par des visions, par le ministère des anges, et par
l'inspiration du Saint-Esprit ; jusqu'à ce que les saints
soient initiés à toute vérité,
c'est-à-dire, jusqu'à ce qu'ils aient obtenu la
possession de toute la vérité qui existe, ainsi que la
perfection et le savoir absolu (voir Éphésiens 4:13).
Ainsi, aussi longtemps qu'ils ignoreront quelque chose du passé,
du présent, et de l'avenir, aussi longtemps, croyons-nous, ils
jouiront du don de révélation (voir 1 Corinthiens
13:10).
Et
lorsqu'ils auront atteint l'état de perfection et
d'immortalité, lorsqu'ils seront parvenus « à
la mesure de la stature de la plénitude du Christ »
(Éphésiens 4:13), lorsqu'ils seront tous devenus
parfaits dans l'unité, et semblables à leur Sauveur,
alors ils seront en possession de toute connaissance, de toute
sagesse, de toute intelligence ; alors toutes choses seront à
eux, principautés ou puissances, trônes ou dominations
(voir Colossiens 1:16), alors enfin ils seront remplis de la
plénitude de Dieu. Et qu'auront-ils de plus à
apprendre ? Qu'auront-ils de plus à connaître ?
Qu'auront-ils à posséder ? Alors seulement ils
n'auront plus besoin de révélation.
Nous
croyons que partout où les hommes ont possédé la
religion du Nouveau Testament, ils ont aussi possédé
les dons de visions, de révélation, le ministère
des anges, etc. ; et que là où cessent ces
bénédictions, là disparaît aussi la
religion du Nouveau Testament (voir Marc 16:10, 17).
Nous
croyons que Dieu a suscité cette Église, afin de
préparer un peuple pour son deuxième avènement
dans les nues du ciel, en grande gloire et en puissance (voir Luc
21:27 ; 2 Thessaloniciens 1:7, 10) ; et que les saints
qui dorment dans la tombe seront alors ressuscités (voir
1 Thessaloniciens 4:13, 17) et régneront avec lui sur la
terre pendant mille ans (voir Apocalypse 20:4 ; 5:9, 10).
Nous
croyons que de grands et terribles jugements surprendront les nations
de la terre, et que si elles rejettent le message après qu'on
le leur aura suffisamment annoncé, elles seront désolées
et détruites au point de disparaître de la scène
du monde (voir Ésaïe 24:1, 6). Des fléaux inouïs,
sans précédents, décimeront les peuples, en
déjouant l'habileté des médecins les plus
savants et les plus expérimentés ; dépeuplant
des villes entières, et emportant des millions de misérables
créatures sur toute la surface du globe. Les nations, n'étant
plus retenues par l'Esprit de Dieu, qui cessera de les influencer,
s'élèveront les unes contre les autres jusqu'à
ce que la terre entière, comparativement parlant, soit remplie
de sang et de carnage (voir Apocalypse 6:8). « Les trônes
et les empires s'écrouleront » (Daniel 2:44 ;
Ésaïe 24:21, 22), les nouveaux gouvernements qui les
remplaceront auront le même sort. La paix sera enlevée
de parmi les nations (voir Apocalypse 6:4).
Mais les
justes échapperont (voir Joël 2:32), car Dieu les
rassemblera de toutes les nations dans un lieu de paix et de sûreté
(voir Marc 13:27) ; il étendra ses bras pour les protéger
et sa gloire brillera pour leur défense : « ils
seront le seul peuple sur la terre qui ne sera pas en guerre avec les
autres peuples », car ainsi a dit le Seigneur.
Nous
croyons que dans cette génération une maison du
Seigneur sera bâtie par les saints sur la montagne de Sion
(voir Michée 4), qu'un nuage de gloire reposera sur elle le
jour et un feu flamboyant durant la nuit (voir Ésaïe
4:5), que la face du Seigneur y sera dévoilée et que
les bommes au coeur pur le verront et pourront vivre. De grandes
foules viendront à Sion pour apprendre à marcher dans
les voies du Seigneur ; car de Sion sortira une loi parfaite qui
établira le règne de la justice sur la terre (voir
Ésaïe 2:2, 5).
Nous
croyons que les dix tribus d'Israël, avec les dispersés
de Juda, seront bientôt ramenés sur leurs propres
terres, conformément aux alliances que Dieu a contractées
autrefois avec leurs pères (voir Jérémie 30:3,
4 ; Ézéchiel 28:23, 26) et que lorsque cette
oeuvre importante de rétablissement aura lieu, le pouvoir du
Seigneur se manifestera par des signes, par des prodiges et de
puissants actes, laissant bien loin derrière eux ceux qui
signalèrent leur sortie du pays d'Égypte (voir Jérémie
16:14, 15). Jérusalem sera rebâtie, ainsi que son
glorieux temple (voir Jérémie 30:18) et le Seigneur les
visitera, aussi bien que les saints à Sion (voir Malachie
3:1). En ce jour-là, le nom de l'Éternel sera devenu
grand jusqu'aux extrémités de la terre (voir Zacharie
19:9), et toutes les nations le serviront et lui rendront hommage.