Neuf
conseils pour la jeunesse
Recueil
de vertus pour les adolescents et leurs parents
ou
Comment être heureux et s'accomplir dans la vie
Gordon
B. Hinckley
Titre
de l'édition d'origine : Way to Be
©2002
À
la génération montante qui devra relever les défis
de l’avenir
Préface
Introduction
1.
Soyez reconnaissants
2.
Soyez intelligents
3.
Soyez engagés
4.
Soyez purs
5.
Soyez loyaux
6.
Soyez positifs
7.
Soyez humbles
8.
Soyez posés
9.
Soyez adonnés à la prière
Conclusion
PRÉFACE
de Steve Young
Pour
moi, ancien champion de football américain, la vie ressemble
beaucoup à un match de football. Je peux vous assurer que voir
une de ses passes interceptée lors du Monday Night Football
devant 80.000 supporters qui vous sifflent et des millions de
téléspectateurs est très embarrassant et
déprimant. Les huées de la foule résonnent à
vos oreilles. Vos coéquipiers vous fusillent du regard. Dans
ces moments-là, vous voudriez pouvoir vous cacher dans un trou
de souris.
Je
dois avouer m’être trouvé dans cette situation un
bon nombre de fois. Il y a une raison à cela. Les gars
baraqués qui vous chargent vous empêchent quasiment de
voir ce qui se passe sur le terrain. Si vous voulez être un bon
arrière, vous devez pouvoir lancer le ballon à
l’aveugle. Si vous attendez de voir le receveur avant de
lancer, il est quasiment toujours trop tard, vous risquez de vous
retrouver au tapis à voir trente-six chandelles et de subir
les moqueries de la foule.
Pour
pouvoir faire des passes à l’aveugle il fallait que
j’aie la foi que toutes les heures d’entraînement,
toute l’expérience accumulée au cours des matchs
et tous les conseils de mes entraîneurs me permettraient de
savoir quand et où envoyer le ballon. Je devais croire que, si
j’appliquais les fondamentaux enseignés par mes
entraîneurs pour être un bon arrière, le ballon
irait en principe là où je voulais qu’il aille.
Si
nous voulons participer au match de la vie, nous devons savoir que
nos passes seront susceptibles d’être interceptées
et que l’erreur est possible. Nous nous trouvons souvent dans
des situations où nous avons le sentiment de lancer à
l’aveugle. Nous devons prendre des décisions sans en
connaître exactement les conséquences. Si nous avons de
bons entraîneurs pour nous conseiller et nous enseigner les
fondamentaux et de bons amis pour nous aider à nous souvenir
de ce que nous avons appris, nous sommes dans la meilleure position
pour faire de bons choix.
Ce
livre est plus important que n’importe quel manuel de tactiques
édité par la Ligue Nationale de Football Américain,
parce qu’il vous aidera à éviter les passes
ratées et les interceptions de l’adversaire de tous les
jours . Tout cela parce que cet ouvrage contient les conseils d’un
homme plein de sagesse, dont le souci est votre bonheur. L’auteur
est comme un entraîneur qui demande l’application d’une
tactique de jeu parce qu’il sait quelle tactique convient quand
le jeu se durcit et que le score est incertain.
Gordon
B. Hinckley n’est pas seulement un homme juste et sage, bien
que ce soit le cas. C’est un dirigeant spirituel respecté
dans le monde entier et mon plus grand entraîneur sur terre.
Ses conseils, qui donnent une place importante aux fondamentaux, vous
aideront tous à gagner le match de la vie.
Steve
Young
INTRODUCTION
Je
crois qu’il n’y a jamais eu une époque comme la
nôtre. Quelle chance de vivre dans cette phase de l’histoire
de l’humanité !
Jamais
auparavant notre société n’a connu une génération
de jeunes comme celle d’aujourd’hui !
Les
problèmes existent, c’est une évidence, et ils
sont nombreux. Il y a des jeunes qui abandonnent leurs études,
ceux qui sont peu courageux à la tâche, ceux qui sont
nonchalants et ceux qui échouent. Pourtant, il est possible de
les sortir de l’ornière. Mais, bien plus important, il y
a un grand nombre de jeunes gens et de jeunes filles brillants et
capables qui souhaitent faire quelque chose de leur vie.
Vous
êtes vraiment une « génération
choisie. » Vous êtes mieux instruits. Vous désirez
faire des choses justes. Beaucoup parmi vous essaient de rester loin
des souillures du monde. Vous êtes remarquables à de
nombreux égards ! Vous êtes exceptionnels ! Je
crois que vous êtes le groupe le plus merveilleux qui ait
jamais vécu sur terre.
Il
est important que vous compreniez que vous faites partie d’une
génération choisie. Votre potentiel est sans limite.
Votre avenir est magnifique dans la mesure où vous en prenez
le contrôle et décidez maintenant que vous ne laisserez
pas votre vie dériver d’une manière infructueuse
et vaine.
Je
suis maintenant âgé, j’ai plus de 90 ans. J’ai
eu une longue vie et j’ai toujours eu beaucoup d’amour
pour les jeunes gens et les jeunes filles de ce monde. Vous êtes
véritablement un groupe merveilleux. Vous parlez diverses
langues. Vous faites tous partie d’une grande famille. Mais
vous êtes aussi des individus, chacun avec ses problèmes,
chacun souhaitant des réponses aux questions qui le rendent
perplexe ou qui le préoccupent. Je vous aime profondément
et prie constamment pour savoir comment vous aider. Votre vie est
remplie de décisions difficiles à prendre, ainsi que de
rêves, d’attentes et d’espoirs de trouver ce qui
vous apportera la paix et le bonheur.
Il
y a longtemps, bien longtemps, j’ai eu votre âge. Je
n’avais pas de problème avec la drogue ou la
pornographie parce qu’on n’y avait pas accès à
l’époque. Je me faisais du souci pour mes études
et ce qu’elles m’apporteraient. C’était au
moment de la terrible dépression économique. Je me
demandais comment je pourrais gagner ma vie. Après avoir fini
mes études universitaires, je suis allé en Angleterre.
Nous avons pris le train jusqu’à Chicago où nous
avons traversé la ville en bus, puis nous avons continué
jusqu’à New-York où nous avons pris un bateau à
vapeur jusqu’aux îles Britanniques. Alors que nous étions
dans le bus à Chicago, une femme a demandé au
chauffeur : « Quel est ce bâtiment devant nous ? » Il a répondu : « Madame, c’est
le siège de la Chambre de Commerce de Chicago. Chaque semaine
il y a un homme ruiné qui se jette d’une de ces
fenêtres. Il n’a plus de raison de vivre. »
C’était
l’esprit de l’époque. Des temps durs et affreux.
Celui qui ne les a pas vécus ne pourra jamais les comprendre
pleinement. J’espère de tout mon cœur que nous ne
reverrons jamais rien de semblable. Je mentionne cela seulement pour
expliquer que j’ai vécu des périodes difficiles
dans ma vie. Je sais ce que cela veut dire que de se faire du souci
pour son avenir et se demander ce qu’il vous réserve.
Aujourd’hui,
vous êtes au seuil de la vie adulte. Vous vous faites du souci
à propos de vos études. Vous vous faites du souci à
propos du mariage. Vous vous faites du souci à propos de la
violence qui semble être partout autour de nous. Vous vous
inquiétez de la manière dont vous gagnerez votre vie.
Vous vous inquiétez d’être distancé dans la
course vers la prospérité. Vous vous faites du souci à
propos de nombreuses autres choses.
Nous
sommes à une époque de grandes possibilités.
Vous avez beaucoup de chance de la vivre. Jamais dans l’histoire
de l’humanité, la vie n’a offert tant de
possibilités et de difficultés. Lorsque je suis né
en 1910, la durée de vie moyenne d’un homme ou d’une
femme aux États-Unis et dans d’autres pays occidentaux
était de cinquante ans. Maintenant, elle est de plus de
soixante-quinze ans. Imaginez-vous cela ? En moyenne, vous pouvez
espérer vivre vingt-cinq ans de plus que quelqu’un qui
vivait en 1910.
Nous
sommes à une époque d’explosion des
connaissances. Par exemple, lorsque j’avais votre âge, il
n’y avait pas d’antibiotiques. Tous ces merveilleux
médicaments ont été découverts et mis au
point par la suite. Certains des fléaux de la terre ont
disparu. La variole décimait des populations entières.
Elle a complètement disparu. C’est un miracle. La polio
était la terreur de toutes les mères. Je me souviens
avoir rendu visite à un homme atteint de polio à
l’hôpital du comté. Il était dans un grand
poumon d’acier qui actionnait ses poumons en pompant de l’air.
Il n‘avait pas d’espoir de survie. Il ne pouvait pas
respirer de manière autonome. Il est mort, laissant sa femme
et ses enfants. Cette maladie terrible a quasiment disparu. C’est
aussi un miracle. Le cancer fait actuellement l’objet d’études
dans de nombreux centres de recherches. On en guérira
certainement dans un proche avenir.
Bien
sûr, vous rencontrez des difficultés. Toutes les
générations qui ont vécu sur la terre ont
rencontré des difficultés. Mais, comparées à
toutes les difficultés du passé, celles que nous avons
aujourd’hui sont, je pense, plus faciles à résoudre.
Vous pouvez être surpris que je dise cela alors que tant de
commentateurs et d’objecteurs que nous voyons régulièrement
à la télévision dénoncent les problèmes
de notre société comme les pires de l’humanité.
Je ne le crois pas. On peut surmonter les difficultés
d’aujourd’hui. Elles concernent en grande partie des
décisions personnelles de mode de conduite, des décisions
que l’on peut prendre et respecter. Et lorsqu’on le fait,
la difficulté est surmontée.
C’est
une des raisons pour lesquelles je dis que vous, qui faites partie de
cette génération choisie, ne pouvez pas rester là
à ne rien faire et laisser le monde dériver vers un
chemin sans but. Il a besoin de votre force, de votre courage, de
votre voix pour défendre les valeurs qui peuvent le sauver et
le rendre meilleur.
Personne
n’a une chance et une responsabilité plus stimulantes
que celles que vous avez ; car l’avenir (de la famille que
vous aurez, de la collectivité et même de la nation dans
laquelle vous vivrez) est entre vos mains. Vous êtes jeunes.
Vous avez de l’énergie. Vous avez des convictions dans
le cœur.
Vous
avez des années devant vous. Vous avez des associés et
des amis avec qui vous pouvez travailler.
Vous
êtes bons. Mais être bon ne suffit pas. Vous devez être
bons à quelque chose. Vous devez contribuer au bien de ce
monde. Le monde doit devenir meilleur grâce à votre
présence. Vous devez transmettre aux autres le bon en vous.
Je
ne pense pas qu’on se rappellera d’un seul d’entre
nous dans mille ans. Je ne pense pas qu’on se rappellera d’un
seul d’entre nous dans cent ans. Mais, dans ce monde rempli de
difficultés, menacé constamment par des défis
sombres et malfaisants, vous pouvez et devez vous élever
au-dessus de la médiocrité, au-dessus de
l’indifférence. Vous pouvez vous engager et parler d’une
voix forte en faveur de ce qui est juste.
Il
n’y a pas très longtemps quelqu’un m’a donné
un exemplaire du vieil album de promotion de mon lycée. J’ai
passé une heure à le feuilleter, en regardant les
photos de mes amis qui composaient ma classe du baccalauréat
en1928. Je regardais les visages des garçons avec qui j’étais
ami. Ils étaient alors jeunes, vifs et énergiques.
Aujourd’hui, ceux qui sont encore en vie sont ridés et
marchent lentement. J’ai regardé les visages des filles
que je connaissais. Beaucoup d’entre elles, qui étaient
alors si belles, sont décédées et les autres
sont au crépuscule de leur vie. 1928 a eu ses périodes
d’espoirs élevés et de rêves splendides.
Dans
les moments plus calmes, nous rêvions tous. Les garçons
rêvaient de montagnes à gravir, de carrières à
bâtir, de fortunes à faire et de familles à
élever. Les filles rêvaient de devenir des mères,
d’accomplir quelque chose de bien dans leur petit monde et de
devenir le genre de femme que la plupart d’entre elles avaient
vu chez leur mère.
Je
suis sûr que c’est la même chose pour chacun
d’entre nous, pour vous qui vous trouvez aujourd’hui là
où mes amis et moi étions il y a plus de soixante-dix
ans.
Alors,
comment pouvez-vous devenir le genre d’homme ou de femme que
vous rêvez de devenir ?
J’espère
que vous étudiez avec diligence et que votre grande ambition
est d’avoir les meilleures notes dans vos différents
cours. J’espère que vos professeurs seront généreux
envers vous, que vous aurez les meilleurs résultats et ferez
d’excellentes études. Je ne pourrais rien vous souhaiter
de mieux pour votre travail scolaire.
Je
vais laisser vos professeurs vous donner les bonnes notes que
j’espère que vous méritez. Quant à moi,
j’aimerais vous donner quelques conseils, et plus précisément,
vous conseiller des manières d’être. Continuez à
travailler pour obtenir des bonnes notes et laissez-moi vous donner
des recommandations au fil de ces pages. Il y a des manières
d’être qui, je crois, rendront votre vie meilleure, plus
riche et plus satisfaisante. Au cours des années, j’en
suis venu à croire qu’il y a des manières d’être
qui sont un modèle type pour le succès de chacun. Voici
neuf manières d’être, neuf suggestions glanées
au cours de plus de neuf décennies de ma vie, qui vous
aideront à atteindre le bonheur et le succès :
Premièrement,
soyez reconnaissants
Deuxièmement,
soyez intelligents
Troisièmement,
soyez actifs
Quatrièmement,
soyez purs
Cinquièmement,
soyez loyaux
Sixièmement,
soyez positifs
Septièmement,
soyez humbles
Huitièmement,
soyez posés
Et
neuvièmement, soyez adonnés à la prière
1.
SOYEZ RECONNAISSANTS
Il
y a un petit mot qui signifie peut-être plus que tous les
autres. C’est « Merci ». Il y a un mot
comparable dans toutes les langues : gracias, danke, obrigado,
domo, etc.
Dans
mon enfance, mes parents consacraient une soirée particulière
chaque semaine pour passer du temps en famille. Pendant notre soirée
familiale, nous faisions beaucoup de choses, y compris interpréter
des rôles les uns pour les autres. Nous étions de
piètres artistes. Demander à l’un des enfants de
chanter en solo pouvait s’apparenter à demander à
une glace de ne pas fondre dans le four. Nous riions et faisions des
remarques malines et comiques (ou que nous croyions telles) sur les
interprétations des autres. Nos parents ont persisté.
Ils étaient résolus à ce que notre famille passe
du temps ensemble, même si nos capacités musicales
laissaient grandement à désirer. Nous chantions donc
ensemble. Nous priions ensemble. Nous écoutions sagement
pendant que maman nous lisait des histoires. Et nous aimions les
récits que papa nous racontait en piochant dans ses souvenirs.
Notre père racontait très bien et je me souviens encore
de quelques contes qu’il nous a narrés. Une de ces
histoires ressemblait à peu près à cela :
Un
garçon et son jeune compagnon marchaient le long d’un
chemin qui menait à un champ. Ils virent un vieux manteau et
une paire de chaussures d’homme très usées au
bord de la route et aperçurent plus loin leur propriétaire
travaillant dans les champs.
Le
plus jeune garçon suggéra de cacher les chaussures, et
de se dissimuler ensuite pour observer la perplexité sur le
visage du propriétaire quand il reviendrait.
Le
plus âgé des garçons pensa que ce ne serait pas
très charitable. Il dit que le propriétaire devait être
un homme très pauvre. Alors, après avoir discuté,
sur sa suggestion, ils décidèrent de tenter une autre
expérience. Au lieu de cacher les chaussures, ils décidèrent
de mettre un dollar en argent [une pièce utilisée
couramment à l’époque] dans chaque chaussure et
de voir ce que le propriétaire ferait quand il découvrirait
l’argent. L’homme revint bientôt des champs, mit
son manteau, glissa son pied dans une chaussure, sentit quelque chose
de dur, enleva sa chaussure et trouva le dollar en argent.
L’étonnement et la surprise se lisaient sur son visage.
Il regarda le dollar encore et encore, regarda autour de lui et ne
vit personne puis mit l’autre chaussure. Quand, à sa
grande surprise, il trouva un autre dollar, l’émotion
l’envahit. Il s’agenouilla et offrit une prière
d’actions de grâce à haute voix dans laquelle il
parla de sa femme malade, démunie et de ses enfants affamés.
Il remercia avec ferveur le Seigneur pour cette bonté issue de
mains inconnues et implora les bénédictions des cieux
sur ceux qui lui avaient apporté cette aide précieuse.
Les
garçons restèrent cachés jusqu’à ce
qu’il fût parti. Ils avaient été émus
par sa prière et son expression sincère de gratitude.
En reprenant le chemin, l’un dit à l’autre :
« N’éprouves-tu pas un bon sentiment ? »
(adapté de Bryant S. Hinckley, Not by Bread Alone, Bookcraft,
1955, p.95)
La
gratitude engendre le plus merveilleux des sentiments. Elle peut
résoudre les disputes. Elle peut fortifier l’amitié.
Elle rend les hommes et les femmes meilleurs.
L’habitude
de dire merci est une marque de bonne éducation. Qui déplaît
le plus au Seigneur ? Ceux qui ne confessent pas sa main en toutes
choses. C’est-à-dire, ceux qui ne sont pas
reconnaissants de tout ce qu’ils ont, ni de tout ce qu’ils
sont. Alors, mes chers jeunes amis, ma première suggestion est
que vous marchiez avec de la gratitude dans le cœur. Soyez
reconnaissants pour les merveilleuses bénédictions qui
sont les vôtres. Soyez reconnaissants pour les chances immenses
que vous avez. Soyez reconnaissants pour vos parents, qui se soucient
tant de vous et qui ont travaillé si dur pour vous mettre à
l’abri du besoin. Dites merci à votre mère et à
votre père qui vous aiment et qui vous donnent la possibilité
de faire tant de choses. Dans la plupart des cas, il n’existe
pas deux personnes qui se soucient davantage de vous que vos parents.
Dites merci à vos grands-parents, vos oncles et vos tantes qui
souvent se dévouent pour vous rendre la vie meilleure.
Dites
merci à vos amis. Dites merci au voisin qui est compréhensif
quand vous jouez au basket tard le soir ou quand vous piétinez
accidentellement ses parterres de fleurs. Exprimez de l’appréciation
pour chaque personne qui vous fait une faveur ou vous aide d’une
manière ou d’une autre. Vous serez surpris du nombre de
fois où vous direz simplement « merci ».
Remerciez
le Seigneur de sa bonté à votre égard.
Shakespeare a dit : « O Seigneur, qui me prête
la vie, prête-moi un cœur rempli de gratitude. »
(Henri VI, 2e partie, Acte I, scène 1 vers 19-20) Remerciez-le
de son grand exemple, de ses enseignements merveilleux, de la main
qu’il nous tend. Enrichissez-vous de connaissances à son
sujet et lisez ses paroles. Lisez-les tranquillement pour vous-mêmes
et méditez-les ensuite. Épanchez votre cœur à
votre Père céleste avec gratitude pour le don de son
Fils bien-aimé.
Remerciez-le
pour vos amis et vos êtres chers, pour vos parents et vos
frères et sœurs, pour votre famille. Remerciez-le
d’avoir un corps solide, un esprit sain, des instructeurs qui
vous guident et des mentors qui se soucient tout particulièrement
de vous. Remerciez-le pour ceux qui sont prêts à vous
former et à vous préparer à développer de
nouveaux talents ou à devenir meilleurs dans un domaine que
vous aimez.
Remerciez-le
de vivre dans un pays de liberté où vous pouvez aller
et venir à votre guise et faire des choix qui sont les vôtres.
Remerciez-le de vivre à une époque de relative
prospérité. Remerciez-le pour les avancées de la
communication qui vous permettent de rester proches de ceux que vous
aimez et de dialoguer quasi instantanément avec des gens à
l’autre bout du monde. Remerciez-le pour la facilité de
voyager et la chance d’acquérir de l’instruction.
Mais remerciez-le aussi pour les luttes que vous avez à mener
car elles vous rendront plus forts si vous le leur permettez. Vous
constaterez alors que les gens adoptent une attitude différente
envers vous. Et chose surprenante, vous remarquerez que vous êtes
plus heureux que jamais. Votre gratitude stimulera les autres à
être reconnaissants en retour.
C’est
votre attitude qui montrera si vous êtes ou non vraiment
reconnaissants pour la vie, pour les bénédictions qui
sont les vôtres, pour le bien-être temporel, les chances
et les occasions dont vous bénéficiez, pour les talents
dont vous êtes dotés, pour tout ce qui vous est donné.
Soyez
reconnaissants. Comptez vos bénédictions, vos dons, vos
privilèges et voyez comme la liste est longue. Je suppose que
chacun d’entre vous aura des difficultés. Personne ne
peut les éviter. Mais ne vous installez pas dans le désespoir.
Ne renoncez pas. Recherchez le soleil à travers les nuages et
soyez reconnaissants de ce que vous avez.
Essayez
d’être reconnaissants même quand vous affrontez les
défis et les épreuves de la vie, car vous les
rencontrerez. Comme tout le monde, vous devrez surmonter des
difficultés. Elles ne dureront pas toujours. Et Dieu ne vous
abandonnera pas.
Laissez
un esprit d’actions de grâce guider vos jours et vos
nuits et être une bénédiction pour vous. Œuvrez
dans ce sens. Vous trouverez que cela génère de
merveilleux résultats.
Vous
entrez dans la période la plus compétitive que le monde
ait jamais connue.
La
compétition est partout autour de vous. Vous avez besoin de
toute l’instruction que vous pouvez recevoir. Dispensez-vous
d’une voiture ou de toute autre chose s’il le faut, et
donnez la priorité à votre qualification pour pouvoir
travailler dans le monde. Dans une large mesure, ce monde vous
rémunérera à la hauteur de ce que vous valez sur
le marché du travail. Votre valeur augmentera alors que vous
consoliderez votre qualification et vos compétences dans le
domaine que vous aurez choisi.
Tandis
que vous avancerez dans la vie, entraînez votre intelligence et
votre dextérité afin d’avoir une bonne influence.
En faisant cela et en travaillant dans l’excellence, vous vous
honorerez ainsi que votre famille. Vous serez considérés
comme un homme ou une femme intègre, capable, consciencieux et
habile. Soyez intelligents. Ne soyez pas stupides. Vous ne pouvez pas
bluffer ou tromper les autres sans vous bluffer ou vous tromper
vous-mêmes.
En
vous invitant à être intelligents, je ne veux pas dire
être un « monsieur je-sais-tout » ou quoi
que ce soit de la sorte. Je veux dire : soyez sages, soyez
futés. Soyez intelligents en choisissant votre formation pour
l’avenir. Soyez sages en vous préparant pour ce qui vous
attend.
Il
y a de nombreuses années, j’ai travaillé pour les
chemins de fer aux bureaux centraux de Denver, au Colorado. J’étais
responsable du suivi du trafic passagers. À cette époque,
presque tout le monde voyageait par le train. Un matin, j’ai
reçu un appel de mon homologue de Newark, dans le New-Jersey.
Il m’a dit : « Le train numéro untel est
arrivé sans le wagon des bagages. Il y a 300 passagers qui ont
perdu leurs bagages et ils sont furieux. ».
Je
me suis immédiatement mis au travail pour savoir où le
wagon avait pu être dérouté. J’ai appris
qu’il avait été correctement chargé et
accroché au bon convoi à Oakland, en Californie. Il
avait été aiguillé vers notre voie ferrée
à Salt Lake City, puis acheminé à Denver,
ensuite jusqu’à Pueblo, dérouté sur une
autre ligne et envoyé à Saint-Louis. Là, il
aurait dû être pris en charge par une autre compagnie qui
devait le convoyer jusqu’à Newark, dans le NewJersey. Un
aiguilleur négligent de la gare de SaintLouis avait déplacé
une commande d’aiguillage, une petite pièce métallique
d’environ dix centimètres, puis avait tiré le
levier pour détacher le wagon. Nous avons découvert que
le wagon à bagages qui devait être à Newark, dans
le New-Jersey était en fait à la Nouvelle-Orléans,
en Louisiane, à 2400 kilomètres de sa destination. Le
déplacement d’une commande d’aiguillage de
quelques centimètres par un employé irréfléchi
de la gare de Saint-Louis avait mal aiguillé le wagon et la
distance le séparant de sa destination réelle s’était
allongée singulièrement.
Il
en est de même dans notre vie. Au lieu de suivre une direction
constante, nous nous laissons dérouter par des leurres et
sommes attirés dans une autre direction. L’écart
avec notre destination initiale peut sembler insignifiant, mais si
nous continuons dans cette direction, le tout petit écart
devient très grand et nous nous trouvons loin du but que nous
nous étions fixé.
Avez-vous
déjà regardé de près un de ces portails
de ferme qui mesure près de 5 mètres ? Quand on
l’ouvre, sa portée est impressionnante. Du côté
des charnières, le mouvement est minime, alors qu’à
l’autre extrémité la trajectoire est très
importante. En général, ce sont les petites choses qui
font une grande différence dans notre vie.
Soyez
intelligents. Préparez-vous. Étudiez bien à
l’école. Ne tombez pas dans le piège de croire
que ce que vous faites maintenant n’a pas d’importance,
car cela en a beaucoup. Les habitudes que vous instaurez aujourd’hui
dans votre manière d’étudier influenceront dans
une grande mesure votre soif de connaissance tout au long de votre
vie. Il n’y a rien de plus lamentable que de se fermer à
la curiosité, perdre le goût de l’aventure et
rejeter toute acquisition de connaissance.
L’instruction
est un raccourci vers les compétences. Elle permet de
surpasser les erreurs du passé. Elle permet d’exceller
et de progresser plus vite.
Peu
importe le métier que vous choisissez d’exercer, vous
pouvez réduire la durée du chemin qui y mène en
acquérant de l’instruction. Soyez donc futés en
croissant en intelligence. Ne galvaudez pas la scolarité qui
améliorera votre avenir pour satisfaire vos désirs de
plaisir immédiat et fugace. Développez l’image du
long terme dans votre vie. Vous allez être ici-bas pendant
encore un bon moment.
Vous
n’avez pas besoin d’être un génie pour faire
de grandes choses. Dans ce monde, le travail le plus important est
accompli, en majeure partie, par des gens ordinaires qui font leur
travail d’une manière extraordinaire.
Peu
importe que vous choisissiez de devenir homme d’affaires,
professeur, charpentier, informaticien, médecin ou quelque
autre métier honorable. La chose essentielle est que vous vous
qualifiiez pour être utile à la société.
Il est si simple et pourtant si tragique de devenir vagabond, drogué
ou d’abandonner ses études. À l’opposé,
quelle stimulation et quelle satisfaction que de produire et de
construire non seulement des bâtiments ou sa carrière,
mais surtout sa vie !
Le
Sauveur, qui est l’exemple parfait en toutes choses, est un
modèle de croissance intellectuelle. Dans un des versets qui
nous donne un aperçu de sa vie entre le moment où il
fut trouvé, enfant, dans le temple en train d’enseigner
les anciens et son ministère formel, nous apprenons qu’il
« croissait en sagesse, en stature, et en grâce,
devant Dieu et devant les hommes » (Luc 2:52). En d’autres
termes, même le Sauveur a dû apprendre, croître et
progresser en sagesse, c’est-à-dire se développer
intellectuellement.
Soyez
intelligents. Ne soyez pas stupides.
Vous
aurez besoin de votre intelligence dans d’autres domaines que
l’acquisition de l’instruction. Soyez intelligents dans
votre apparence et dans vos manières. Je ne suggère pas
que vous sortiez habillés comme un top modèle. Je
suggère que vous ayez une apparence propre et soignée,
que vous soyez modérés dans vos paroles, que vous soyez
polis et respectueux. Dans notre monde moderne, tant de gens ont
l’air négligé et agissent dans le même état
d’esprit. Une tenue vestimentaire négligée trahit
un laisser-aller à l’identique dans le comportement et
un raisonnement confus.
Quand
j’étais un jeune garçon, nos parents insistaient
pour que nous soyons habillés soigneusement pour aller à
l’école. Une apparence peu soignée n’était
pas tolérée. Les garçons portaient une chemise,
une cravate et un pantalon court. Nous portions des chaussettes
noires qui montaient au-dessus du genou. Elles étaient en
coton, s’usaient facilement et devaient être raccommodées
fréquemment. Même nous, les garçons, savions
raccommoder car il était impensable d’aller à
l’école avec une chaussette trouée.
Je
réalise que cette époque est loin derrière nous,
mais nous en avons retiré un enseignement. Nous avons appris
l’importance d’être propres et soignés, une
leçon dont j’ai tiré profit tout au long de ma
vie. Car si nous sommes soignés et bien ordonnés dans
de petites choses, ces habitudes ont un impact plus grand et à
plus long terme dans des domaines plus importants. Tout comme les
vêtements négligés indiquent des manières
et des pensées peu ordonnées, une apparence soignée
est un signe de compétence et de fiabilité.
Alors,
de nouveau, je suggère que vous soyez intelligents. Tirez des
enseignements des succès et des erreurs des autres.
Préparez-vous et formez-vous en vue de ce qui vous attend.
Quel que soit le domaine qui vous intéresse ou celui que vous
choisirez, éduquez votre esprit et votre dextérité.
Si vous choisissez de réparer des ordinateurs ou d’opérer
des cœurs défaillants, vous devez vous former. Cherchez
à accéder à la meilleure scolarité.
Devenez un travailleur intègre dans le monde. Vous vous
honorerez vousmêmes ainsi que votre famille et vous serez
récompensés généreusement grâce à
votre formation.
Il
n’y a aucun doute, absolument aucun, que l’instruction
acquise portera des fruits. Ne court-circuitez pas votre instruction.
N’interrompez pas vos études. Si vous le faites, vous en
ferez les frais et en pâtirez encore et encore.
3.
SOYEZ ENGAGÉS
Quand
je dis « soyez engagés », il faut comprendre
« soyez engagés dans de bonnes actions ».
Ou en d’autres termes, soyez disposés à
travailler.
Pendant
mon enfance, dans notre maison, nous avions une cuisinière à
feu de bois dans la cuisine et un autre poêle dans la salle à
manger. Plus tard, nous avons installé un calorifère.
C’était une chose merveilleuse pendant les froides
nuits d’hiver, mais il était terriblement gourmand en
charbon et nous n’avions pas de chargeur automatique. Nous
devions jeter le charbon dans le fourneau à l’aide d’une
pelle et le charger avec précaution pour la nuit. Ce
calorifère nous a enseigné une leçon : si
on voulait avoir chaud, il fallait manier la pelle.
Mon
père souhaitait que ses fils apprennent à travailler
tout au long de l’année, alors il a acheté une
ferme maraîchère où nous passions nos étés.
Nous avions un grand verger et devions tailler les arbres au
printemps. Notre père nous a emmenés voir des
démonstrations de coupes faites par des experts de
l’université agricole de l’Etat. Là, nous
avons appris une grande vérité : il est possible
d’imaginer quel genre de fruits vous récolterez en
septembre selon la manière dont vous avez taillé en
février. J’ai appris par expérience qu’on
récolte ce qu’on sème et que si nous travaillions
bien en février, nous pouvions nous attendre à une
belle récolte à l’automne. Naturellement,
l’inverse aussi est vrai. Si notre travail du printemps était
bâclé, nous en aurions les conséquences au moment
de la récolte.
La
plupart d’entre nous ont tendance à être paresseux
par nature. Nous préférons jouer plutôt que
travailler. Nous préférons flâner plutôt
qu’œuvrer. De temps en temps, on peut jouer ou flâner
un peu. Mais c’est le travail qui fait la différence
dans la vie d’un jeune. Le travail et l’effort expliquent
souvent la différence entre l’athlète qui
remporte la médaille d’or et ceux qui finissent une
fraction de seconde derrière. Le travail fournit la nourriture
que nous mangeons, les vêtements que nous portons, le logement
dans lequel nous vivons, les notes et l’instruction que nous
recevons. Le travail nous donne un sentiment d’accomplissement.
Il nous permet de contribuer pour faire une différence dans ce
monde.
Quand
j’étais enfant, mon père avait un cheval et une
carriole. Puis, un jour de l’été 1916, quelque
chose de magique est arrivé. Il est rentré à la
maison au volant d’une Ford modèle T toute neuve, d’un
noir brillant. À l’époque, elle était
considérée comme une machine merveilleuse. D’après
les standards modernes, elle était rudimentaire et
capricieuse. Par exemple, elle ne démarrait pas à la
clef, il fallait utiliser une manivelle.
En
démarrant une voiture à la manivelle, vous appreniez
rapidement une chose. Ou vous retardiez l’étincelle, ou
la manivelle revenait en arrière et vous cassait la main. La
chose la plus intéressante concernait les feux. La voiture
n’avait pas de batterie. L’électricité
était produite par ce qu’on appelle une magnéto.
La puissance de la magnéto était liée à
la vitesse du moteur. Si le moteur tournait vite, les feux
brillaient. Si le moteur ralentissait, les feux devenaient d’un
jaune blafard. Si vous vouliez voir loin devant vous sur la route,
vous deviez faire tourner le moteur à grande vitesse. En
vieillissant, j’ai appris qu’il en est de même pour
chacun d’entre nous. Vous devez rester debout et continuer à
avancer si vous voulez que votre vie ne soit pas dans l’obscurité.
Rien
de concret ne vient sans effort. Les époques diverses de
l’histoire ont été appelées âges :
l’âge de la pierre, l’âge du feu, l’âge
de l’industrie, et ainsi de suite. Quelqu’un a décrit
notre époque comme l’âge des loisirs. Le fait est
qu’on dépense plus de temps et d’argent à
essayer de satisfaire nos désirs récréatifs que
jamais auparavant dans l’histoire de l’humanité.
Je
ne suis pas opposé aux distractions. Quiconque travaille sans
répit et ne s’alloue aucune distraction est une personne
bien ennuyeuse. Mais nous sommes en danger quand l’amusement
devient une fin en soi.
À
l’école primaire, j’avais un ami que j’appellerai
Louis. Louis s’attirait toujours des ennuis. Il peinait à
se mettre au travail et à faire ses devoirs, en particulier
quand le printemps arrivait et que ce qu’il se passait à
l’extérieur de la classe semblait plus attractif que ce
qu’il se passait à l’intérieur. Il
empoisonnait la vie de notre maîtresse. Un jour, vers onze
heures, alors que Louis perturbait la classe, notre maîtresse
lui a demandé de s’enfermer dans un placard jusqu’à
ce qu’elle le rappelle. Obéissant, Louis est entré
dans le placard et a fermé la porte derrière lui. Quand
la cloche a sonné à midi, Louis est sorti du placard en
mâchant la dernière bouchée du déjeuner de
notre maîtresse. Nous avons tous ri aux éclats, tous
sauf notre maîtresse, et les choses ont empiré. Louis a
continué à faire le clown tout au long de sa vie. Il
n’a jamais appris à se concentrer sur ce qu’il se
passait. Il n’a jamais appris à se concentrer sur une
tâche. Il n’a jamais appris à travailler. Et, plus
tristement, il n’a jamais connu le sentiment d’accomplissement,
sentiment que l’on éprouve quand on a bien fait son
travail.
Il
a été dit que c’est le vent du nord qui a fait
les Vikings. De la même manière, c’est seulement
grâce au travail que les nations sont plus fortes, les villes
plus attrayantes, les familles plus unies et les gens plus solides.
Dans ce monde, il n’existe pas de substitut au bon travail à
l’ancienne. La plus grande partie du bon travail fourni dans ce
monde est accomplie par des gens qui se concentrent sur quelque chose
et s’y attèlent jusqu’à ce que ce soit
terminé. C’est de cette manière que les rêves
deviennent réalité. C’est le meilleur antidote
contre l’inquiétude et le meilleur médicament
face au désespoir. C’est le processus qui mène à
des accomplissements effectifs. C’est le processus grâce
auquel nous grandissons et progressons. C’est le processus qui
nous aide à nous sentir bien dans notre identité et
dans notre destinée.
L’écrivain
des Proverbes a déclaré : « Si tu vois
un homme habile dans son ouvrage, Il se tient auprès des
rois » (Proverbes 22:29).
Alors
soyez engagés. Engagez-vous dans de bonnes œuvres pour
de bonnes causes. Soyez disposés à travailler car cela
fera toute la différence dans votre vie.
4.
SOYEZ PURS
Quand
j’étais enfant, la plupart des maisons étaient
chauffées au moyen de poêle à charbon. Presque
toutes les cheminées recrachaient de la fumée noire.
Vers la fin de l’hiver, la crasse et la suie noircissaient
tout, à la fois l’intérieur et l’extérieur
des maisons. Chaque année, nous suivions un rituel qui, à
notre avis n’était pas très plaisant. Il
mobilisait chaque membre de la famille. On l’appelait le
nettoyage de printemps. Quand, après la longue période
hivernale, le temps se réchauffait, on planifiait environ une
semaine qui était consacrée au nettoyage. Elle
comprenait en règle générale deux samedis et
incluait un jour férié.
Maman
dirigeait la manœuvre. On décrochait tous les rideaux et
on les lavait ensuite très soigneusement. Les vitres étaient
nettoyées à l’intérieur et à
l’extérieur. C’était un lourd travail dans
notre maison à deux étages. Il y avait du papier peint
sur tous les murs et papa apportait plusieurs bidons de nettoyant
pour tapisseries. Le nettoyant ressemblait à une pâte à
pain et était de couleur rose au moment de l’ouverture
du bidon. L’odeur en était intéressante, c’était
une odeur plaisante et rafraîchissante dont je peux encore me
souvenir des années après. Tout le monde mettait la
main à la pâte, y compris papa. Nous pétrissions
la mixture, grimpions à l’échelle et commencions
par le plafond pour descendre ensuite le long des murs. La pâte
devenait vite noire en enlevant la saleté du papier peint.
C’était une tâche ingrate mais le résultat
relevait de la magie. Nous prenions un peu de recul pour comparer la
surface sale et celle qui venait d’être traitée.
Cela nous étonnait de voir comme les murs propres paraissaient
plus beaux.
Nous
sortions tous les tapis et les portions dans l’arrière-cour
où nous les étendions sur les sèchelinge, un par
un. Chacun des garçons avait ce que nous appelions une batte à
tapis, un outil fait de tiges de métal léger réunies
à une poignée en bois.
En
battant les tapis, nous faisions voler la poussière et nous
devions insister jusqu’à ce qu’il n’y en ait
plus. Nous détestions ce travail. Mais, quand tout était
fini, et quand tout était remis en place, le résultat
était merveilleux. La maison était propre, notre
énergie était renouvelée et le monde entier
semblait plus beau.
Tout
ce qui est propre semble plus beau. Il en va de même pour nous
et notre vie. Pendant mon enfance, les gens tombaient malades tout
comme aujourd’hui, bien que je pense que davantage de personnes
étaient plus souvent malades autrefois. Quand quelqu’un
avait la varicelle ou la rougeole, le médecin avertissait le
service de santé de la ville et un homme venait installer une
pancarte à la fenêtre de la façade. C’était
un avertissement signalant que tous ceux qui souhaitaient entrer le
faisaient à leurs risques et périls. Si la maladie
diagnostiquée était la variole ou la diphtérie,
le panneau était d’un orange brillant avec des lettres
noires et disait : « Éloignez-vous de cet
endroit. »
Ainsi,
nous avons appris que les choses sont plus belles et sentent meilleur
quand elles sont propres et à nous tenir éloignés
des zones qui ne sont pas saines. Ces pratiques m’ont bien aidé
car nous vivons dans un monde de souillures et de choses répugnantes,
un monde qui sent le mal. On le trouve tout autour de nous. Sur les
écrans de télévision. Au cinéma. Dans la
littérature populaire. Sur Internet. On le trouve dans les
paroles des chansons à la mode. On y a accès via le
téléphone. Vous ne pouvez pas vous permettre d’y
porter un regard ou de l’écouter. Vous ne pouvez vous
permettre de laisser le poison de l’impureté vous
toucher. Restez-en éloignés. Évitez-le. Fuyez-le
comme la peste. Vous ne pouvez pas louer des vidéocassettes
qui dépeignent des choses dégradantes en espérant
qu’elles ne vous affecteront pas d’une manière
destructrice.
Abstenez-vous
de parler grossièrement. Ne prenez pas le nom de Dieu en vain.
Au milieu des éclairs du mont Sinaï, le doigt du Seigneur
a écrit sur les tables de pierre : « Tu ne
prendras point le nom du Seigneur, ton Dieu, en vain. »
(Exode 20:7) Ce n’est pas un signe de virilité que
d’utiliser négligemment et de manière
irrespectueuse le nom du Tout-puissant ou de son Fils bien-aimé
d’une façon vaine et désinvolte comme beaucoup le
font à notre époque. Un tel langage est la marque de
quelqu’un qui n’a aucun respect pour les choses sacrées.
Le blasphème est la marque d’une personne sans
instruction, inculte et négligente.
Je
n’oublierai jamais le jour où en rentrant de l’école
j’ai jeté mes livres sur la table et pris le nom du
Seigneur en vain pour exprimer mon soulagement à la fin de la
journée. Ma mère m’a entendu et a été
choquée. Elle m’a pris par la main et m’a emmené
dans la salle de bains. Là, elle a pris un gant de toilette et
une barre de savon. Elle m’a dit d’ouvrir la bouche et a
entrepris de me laver avec cet horrible savon. J’ai pleuré
et protesté. Elle a continué le traitement longtemps et
a dit ensuite : « Que je n’entende plus jamais
de telles paroles sortir de ta bouche. »
Le
goût en était horrible. La réprimande était
pire. Je ne l’ai jamais oubliée.
J’avais
un ami cher, un homme que j’admirais immensément, qui a
subi de nombreuses interventions chirurgicales. Un jour, alors qu’on
le transportait vers le bloc opératoire, le brancardier a
trébuché et a poussé un juron en utilisant le
nom du Seigneur. Mon ami, qui était encore sous l’effet
de l’anesthésie, a réussi à dire d’une
voix faible :
« S’il
vous plaît ! S’il vous plaît ! C’est
le nom de mon Seigneur que vous vilipendez. » Il y a eu un
silence de mort et le jeune homme a murmuré ensuite d’une
voix soumise : « Je suis désolé. »
Je
n’ai jamais oublié cette leçon qui m’amène
tout droit à vous demander avec insistance de bien choisir vos
amis. Ce sont eux qui vous guideront dans une direction ou une autre.
Tout le monde veut avoir des amis. Tout le monde a besoin d’amis.
Personne ne souhaite être laissé seul. Mais ne perdez
jamais de vue le fait que ce sont vos amis qui seront avec vous sur
les chemins que vous suivrez. Vous devez vous montrer amicaux avec
tout le monde, mais choisissez avec grand soin ceux que vous
souhaitez avoir dans votre entourage. Ils seront votre protection
dans les situations où vous risquez d’hésiter
dans vos choix, et vous aurez peut-être l’occasion de les
sauver à votre tour.
Soyez
purs. Ne gâchez pas votre temps ni votre argent à des
distractions destructrices. J’ai été informé
de spectacles grossiers et lascifs présentés pas divers
groupes de toutes sortes. Des jeunes de nombreuses villes paient de
fortes sommes d’argent pour y assister. Et qu’obtiennent-ils
pour leur argent ? Rien qu’une voix séductrice qui les
encourage pour les attirer vers les choses sales de la vie. Je vous
supplie de vous éloigner de cette saleté. Cela ne vous
fera aucun bien. Cela ne peut vous faire que du mal.
Je
suis inquiet des modes qui semblent avoir infiltré notre
société et d’une manière particulière,
un grand nombre de jeunes. Je reconnais que le fait de mentionner ces
modes sera impopulaire pour certains et considéré par
d’autres comme totalement démodé, mais je le fais
car j’ai vu passer de nombreuses modes.
L’une
d’entre elles que je souhaite mentionner est le tatouage. Sans
aucune exception, les tatouages qui couvrent une grande partie des
bras, des jambes et même du visage et du cou sont hideux.
Je
suis anéanti par cette tendance qui semble avoir été
adoptée par beaucoup. Quelle création est plus belle
que le corps humain ? Quelle merveille que cette œuvre suprême
du Tout Puissant !
Dans
une lettre aux Corinthiens, Paul a dit : « Ne
savez-vous pas que vous êtes le temple de Dieu, et que l’Esprit
de Dieu habite en vous ? Si quelqu’un détruit le temple
de Dieu, Dieu le détruira ; car le temple de Dieu est
saint, et c’est ce que vous êtes » (1
Corinthiens 3:16-17).
Avez-vous
déjà pensé que votre corps est sacré ?
Avez-vous déjà pensé qu’il est comme un
temple ? Avez-vous oublié un jour que votre corps est un don
de Dieu ?
Vous
êtes un enfant de Dieu. Votre corps est sa création.
Allez-vous défigurer cette création avec des
représentations de personnes, d’animaux et des textes
gravés sur votre peau ? Voudriez-vous défigurer votre
corps d’une manière encore pire avec des scènes
ou des mots aguicheurs ?
Si
vous avez des tatouages, je vous promets que le temps viendra où
vous le regretterez. Ils sont permanents. Ils ne peuvent être
effacés qu’au moyen d’un procédé
douloureux et coûteux. Si vous avez un tatouage, vous devrez
certainement le porter tout le reste de votre vie. Je crois que le
temps viendra où ce sera pour vous une cause d’embarras.
Je vous implore d‘éviter le tatouage.
Une
autre mode est celle des boucles d’oreilles et des anneaux
placés sur d’autres parties du corps. Ce n’est pas
viril. Ce n’est pas attirant. Vous, jeunes gens, êtes
plus beaux sans cela et je crois que vous vous sentirez mieux sans.
Et vous, jeunes filles, il est inutile de vous orner de boucles ou
d’anneaux de haut en bas des oreilles. Une seule paire est
beaucoup plus belle qu’un étalage de métal qui
détourne la beauté naturelle du visage et des cheveux.
Je mentionne ces choses car elles concernent votre corps.
Comme
une jeune fille soignée, qui est pure de corps et d’esprit,
est réellement belle ! Elle est une fille de Dieu et son
Père céleste est fier d’elle. Comme un jeune
homme soigné est beau ! Il est un fils de Dieu et son
Père céleste est fier de lui. Il n’a pas besoin
de tatouages, ni de boucles d’oreilles, ni d’anneaux sur
ou dans son corps.
D’autres
menaces peuvent affecter notre pureté personnelle. Au cours
des années, j’ai voyagé de nombreuses fois en
Asie. Au début des années 1960, je suis allé
souvent visiter l’île d’Okinawa à une époque
où il y avait de très nombreux militaires américains
basés là-bas. Quelques-uns possédaient des
voitures et elles étaient souvent terriblement rouillées.
Il y avait des trous dans les ailes et sur les portières. Le
peu de peinture qui subsistait était terne. Tout cela était
le résultat du sel marin corrosif présent dans l’air
et qui mangeait tout.
C’est
la même chose avec la pornographie. Cette grossièreté
scabreuse ressemble au sel corrosif. Elle mangera votre armure si
vous vous y exposez. Elle corrodera vos mœurs, vos valeurs et
l’estime de vousmêmes. Les fabricants et les
distributeurs de cette souillure s’enrichissent pendant que
leurs clients sombrent dans la déchéance. Les
producteurs et les fournisseurs de grivoiseries travaillent à
une mine d’or qui leur rapporte des millions de dollars. Leurs
produits sont destinés à titiller et à stimuler
les plus bas instincts. Plus d’un homme qui a goûté
au fruit défendu pour découvrir ensuite que ce fruit
avait détruit son mariage, lui avait fait perdre l’estime
de lui-même, avait brisé le cœur de son conjoint,
a réalisé que la piste piégée dans
laquelle il s’était engagé avait commencé
par la lecture ou le voyeurisme de documents pornographiques.
Certains qui ne boiraient même pas une goutte d’alcool ou
ne prendraient pas de drogue ont relativisé leur penchant pour
accéder à la pornographie.
La
pornographie est une industrie qui pèse 10 milliards de
dollars aux États-Unis où quelques hommes
s’enrichissent aux frais de milliers de personnes qui sont
leurs victimes. Ne vous en approchez pas. Elle semblera excitante au
début mais elle vous détruira. Elle pervertira vos
sens. Elle déformera vos idées à propos du sexe
et de l’amour. Elle créera en vous un appétit que
rien n’apaisera. Ne créez pas de relations via
l'Internet et les forums de discussion. Elles peuvent vous précipiter
dans un abîme de chagrin et d’amertume.
Éloignez-vous
de la pornographie comme vous le feriez d’une maladie
contagieuse. Mettez systématiquement un panneau
d’avertissement orange vif avec des lettres noires devant toute
source de documentation sexuellement dégradante. La
pornographie corrodera vos mœurs et vos valeurs tout aussi
sûrement que les embruns mangeaient les voitures à
Okinawa. Ceux qui s’adonnent à la pornographie ne
peuvent plus s’en passer. Elle fera de vous son esclave.
La
drogue fera aussi de vous son esclave. Peut importe le type de drogue
que vous utilisez. Toutes vous détruiront si vous les
consommez. Vous deviendrez esclaves. Une fois en leur pouvoir, vous
ferez n’importe quoi pour obtenir de l’argent et en
acheter davantage.
J’ai
été abasourdi d’apprendre que dans vingt pour
cent des cas ce sont les parents qui ont amené leurs enfants à
la drogue. Je ne peux pas comprendre ce que je considère comme
de la pure stupidité de la part de ces parents. Quel avenir
pour leurs enfants, autre que l’esclavage, peuvent-ils voir
dans la drogue ? La drogue détruit totalement ceux qui en
deviennent dépendants.
Mon
conseil, ma prière pour vous, jeunes gens et jeunes filles,
est de vous abstenir totalement de ce genre de choses. Ne faites pas
l’expérience de la drogue. Regardez autour de vous les
effets qu’elle a sur les autres. Éloignez-vous de ces
dépendances qui altéreront votre cerveau et qui
créeront des accoutumances. Elles vous voleront votre argent,
votre libre arbitre, votre liberté de faire ce que vous voulez
et dans beaucoup de cas, l’avenir qui pouvait être le
vôtre.
Maintenant,
prenez conscience que ceux qui s’abandonnent à la
pornographie ou aux drogues et aux autres substances créant
des dépendances et des accoutumances telles que l’alcool
essaieront de vous faire croire que vous vivez dans l’obscurantisme
si vous n’en prenez pas. Mais « l’ivrogne et
celui qui se livre à des excès s’appauvrissent,
Et l’assoupissement fait porter des haillons. »
(Proverbes 23:21)
Les
prétendues soirées « bière à
la pression » sont devenues incontournables au moment du
baccalauréat. Est-ce la meilleure manière de célébrer
l’accomplissement d’années d’études ?
Boire de l’alcool, que ce soit de la bière, du vin ou du
whisky peut devenir source d’accoutumance ou de dépendance.
Vous n’en avez pas besoin. Vous pouvez vous en passer.
C’est
la même chose pour le tabac. Qu’est-ce que cela peut vous
apporter ? Il fera de vous un esclave par son emprise soutenue. Une
fois l’habitude prise, il est difficile de s’en libérer.
La recherche médicale a démontré indubitablement
que fumer des cigarettes raccourcit la durée de vie. Le
cancer, l’emphysème et d’autres maladies graves et
douloureuses sont causées par l’usage de la cigarette.
Quand
je vois un jeune en train de fumer, je ne peux m’empêcher
de penser : « Ne savent-ils pas lire ? Comment
peuvent-ils être aussi stupides et peu clairvoyants ? »
Fumer est une sale habitude. Cela n’apporte aucune valeur
salvatrice.
Sachez,
s’il vous plaît, qu’il y a des milliers, si ce ne
sont des millions de jeunes qui ne touchent pas à ce genre
d’activités dangereuses, trompeuses et créatrices
d’accoutumances. Beaucoup d’étudiants recherchent
les meilleures notes et à participer à des activités
périscolaires de qualité. Beaucoup viennent de foyers
où l’on met en pratique la religion et où l’on
suit un code d’éthique et de moralité. Beaucoup
de jeunes n’ont jamais bu un verre d’alcool, ni touché
à la drogue, ni eu de relations sexuelles avant le mariage.
Je
félicite ceux d’entre vous qui entrent dans cette
catégorie parce qu’ils conservent la maîtrise
d’eux-mêmes et se considèrent avec suffisamment de
respect pour ne pas suivre la mode du monde. Je vous félicite
pour votre force et la défense de vos convictions. Vous n’êtes
pas seuls. Vous êtes simplement sages et faites ce qui est
juste, intelligent et pur.
Et
maintenant, quelques mots sur le problème le plus courant et
le plus difficile à résoudre pour beaucoup de jeunes
gens et de jeunes-filles. Vous avez affaire avec l’instinct
humain le plus beau et le plus puissant. Il n’y a sans doute
que l’instinct de survie qui le surpasse.
Après
une vie d’observation consacrée à l’histoire,
Will et Ariel Durrant ont écrit : « Un jeune
homme dont les hormones le travaillent se demandera pourquoi il ne
donnerait pas libre cours à ses désirs sexuels. S’il
n’est pas cadré par la tradition, la moralité ou
la loi, il pourrait bien gâcher sa vie avant d’avoir
acquis suffisamment de maturité pour comprendre que les
relations sexuelles sont comme une rivière de feu qui doit
être endiguée et refroidie par un grand nombre de
restrictions pour ne pas consumer dans le chaos, à la fois
l’individu et le groupe. » (Lessons of History,
Simon & Schuster,
1968,
35-36)
Pour
accomplir son grand dessein, le Seigneur nous a rendus attirants les
uns pour les autres. Mais si on ne la maîtrise pas, cette
attirance peut devenir aussi dangereuse qu’un baril de poudre.
Elle est belle lorsqu’elle est maîtrisée de la
bonne manière mais elle est mortelle quand elle échappe
à notre contrôle.
Ceux
qui s’abandonnent à une activité sexuelle en
dehors des liens du mariage se font du tort à eux-mêmes
et volent à la personne avec qui ils transgressent ce qui ne
pourra jamais plus être réparé. Il n’y a
rien d’intelligent dans ce genre de soi-disant conquête.
Elle n’apporte ni lauriers, ni victoire, ni satisfaction
durable. Elle apporte seulement la honte, la tristesse, les regrets ;
et souvent, la maladie. Ceux qui s’y abandonnent trichent avec
eux-mêmes et volent les autres. En faisant cela, ils offensent
leur Père céleste car ils sont enfants de Dieu. Je sais
que j’utilise un langage dur et direct. Mais la légèreté
de notre époque nécessite un tel langage.
Pour
toutes ces raisons, je vous déconseille de nouveau de sortir
en couple prématurément ou du moins de ne pas sortir
constamment avec la même personne. Cette suggestion n’est
pas destinée à vous blesser d’une manière
ou d’une autre ni à entraver toute affinité
relationnelle.
Fréquenter
assidûment à un jeune âge se termine souvent en
tragédie. Des études ont montré que plus un
garçon et une fille sortent longtemps ensemble, plus il est
probable qu’ils perdront la maîtrise d’eux-mêmes
et se mettront en difficulté. Il est nettement préférable
de fréquenter des personnes différentes jusqu’à
ce que vous soyez mûr pour le mariage. Passez de très
bons moments avec vos amis mais évitez des relations trop
intimes.
Gardez
vos mains dans vos poches. Ce n’est pas facile mais c’est
possible.
Le
péché sexuel est tout simplement un péché !
Notre société, et en particulier les médias,
l’ont rendu séduisant mais il ne l’est pas. Les
relations sexuelles pratiquées au mauvais moment et au mauvais
endroit finissent toujours par du chagrin, un cœur brisé
et des ennuis inutiles. Sir Galahad a bien dit : « J’ai
la force de dix personnes parce que j’ai le cœur pur. »
(Alfred, Lord Tennyson, Sir Galahad [1842], strophe 1) Je le crois.
Mes
chers jeunes amis, vous savez ce qui est juste en matière de
relations sexuelles. Vous savez quand vous êtes en terrain
dangereux, où il est si facile de trébucher et de
tomber dans le piège de la transgression. Je vous supplie
d’être prudents, de rester loin de l’abîme du
péché dans lequel il est si facile de tomber.
Préservez-vous des maux de la transgression sexuelle qui
apportent ténèbres et désillusion. Marchez en
pleine lumière, dans la paix qui émane de la vertu.
À
présent, si l’un d’entre vous a franchi la limite
et glissé dans la transgression, n’abandonnez pas tout
espoir. Il y a l’espérance. Il y a le repentir. Et il y
a le pardon. Ce processus commence par la prière. Parlez de
votre fardeau avec Dieu. Si vous le pouvez, parlez de votre fardeau
avec vos parents. Et prenez conseil d’un dirigeant de l’Eglise,
si vous le pouvez. Si vous avez glissé, vous en paierez le
prix mais si vous voulez vous repentir, une vie heureuse vous est
possible.
Après
avoir examiné tous ces défis, je ne vous demande pas
d’être prudes. Je vous demande seulement d’être
purs. Éviter la tentation relève quasi entièrement
de la maîtrise de soi. Vous connaissez la différence
entre le bien et le mal. Quand vous vous rendrez compte que vous
dérapez dans une direction que vous savez être mauvaise,
il sera peut-être difficile de vous arrêter et de faire
demi-tour. Mais c’est possible. Des millions de personnes qui
ont été soumises aux mêmes tentations
émotionnelles et physiques y sont arrivées.
Soyez
purs. Soyez purs en toutes choses. Un jour, vous rencontrerez l’homme
ou la femme de vos rêves. Soyez purs pour l’amour de
votre futur conjoint. Soyez purs pour l’amour de votre
postérité. Soyez purs pour votre estime personnelle.
Dans
ce monde, il n’y a rien de plus magnifique que la vertu. Elle
brille sans se ternir. Elle est précieuse et belle. Elle n’a
pas de prix. Elle ne peut être ni achetée ni vendue.
Elle est le fruit de la maîtrise de soi.
Réjouissez-vous
d’être purs. Savourez le défi de vous tenir
au-dessus et au-delà des modes du monde. Vous ne le
regretterez pas.
5.
SOYEZ LOYAUX
Shakespeare
a dit : « Avant tout, sois loyal envers toi-même ;
et aussi infailliblement que la nuit suit le jour, tu ne pourras être
déloyal envers personne. » (Hamlet, acte I, scène
3, traduction de Victor Hugo)
Pendant
ma première année au collège, il s’est
produit une chose impensable. Bien qu’un nouveau bâtiment
ait été construit au collège dont nous étions
la première classe à franchir les portes, il était
encore trop petit pour nous accueillir et notre classe de sixième
(la classe des plus jeunes) a été renvoyée à
l’école primaire pour une année supplémentaire.
Nous
nous sentions insultés. Nous étions furieux. Nous
avions déjà passé six ans en primaire dans ce
bâtiment et nous pensions que nous méritions mieux. Nous
étions grands maintenant. Nous n’avions pas à
retourner à l’école avec les « petits ».
Après l’école, les garçons de la classe se
sont retrouvés et nous avons décidé que nous
n’accepterions pas d’être traités de la
sorte. Nous étions déterminés à prendre
en main le problème en nous mettant en grève.
Le
lendemain, nous ne sommes pas allés à l’école.
Nous ne savions où aller. Nous ne pouvions pas rester à
la maison car nos mères nous auraient posé des
questions. Nous n’avons pas envisagé d’aller au
cinéma en ville car, à cette époque, nous
n’avions pas d’argent pour cela. Nous ne souhaitions pas
aller au parc parce que nous avions peur de nous faire surprendre par
M. Clayton, le surveillant général. Nous n’avons
pas imaginé nous retrouver derrière l’école
pour raconter des histoires véreuses car nous n’en
connaissions aucune. Nous n’avions jamais entendu parler de
drogue ou de quoi que ce soit de la sorte. Alors nous avons
simplement passé la journée à flâner.
Le
lendemain matin, M. Stearns se tenait avec raideur à l’entrée
de l’école pour nous accueillir. Il nous a parlé
durement et a dit ensuite que nous ne pourrions revenir à
l’école sans un mot de nos parents. C’était
ma première expérience d’expulsion. Il nous a dit
que se mettre en grève n’était pas le moyen de
régler le problème. On attendait de nous que nous
soyons des citoyens responsables et que si nous avions une
réclamation, nous pouvions nous rendre dans le bureau du
principal pour en parler.
Il
ne me restait plus qu’une chose à faire : rentrer à
la maison pour obtenir un mot écrit de mes parents.
Je
me souviens être rentré à la maison d’un
air penaud. Maman m’a demandé ce qui n’allait pas.
Je lui ai raconté ce que j’avais fait la veille et que
j’avais maintenant besoin d’un mot pour le principal.
Elle a écrit le mot. Il était court. Ce fut la
réprimande la plus blessante qu’elle m’ait jamais
infligée. Elle disait ceci :
« Cher
M. Stearns,
« Veuillez,
s’il vous plaît, excuser l’absence de Gordon hier.
Son action relevait d’une simple tendance à suivre les
autres comme un mouton de panurge. »
Elle
l’a signé et me l’a tendu.
Je
n’ai jamais oublié le mot de ma mère. Bien que
j’aie pris une part active dans l’action que nous avions
menée, j’ai décidé à ce moment-là
de ne plus jamais faire quelque chose pour le simple fait de suivre
les autres. J’ai pris l’engagement à ce moment-là
que je prendrai mes propres décisions sur la base de leur
valeur et non pas sous l’influence de mon entourage. J’ai
décidé que je serais fidèle à ce que je
croyais être juste.
Cette
décision a été une bénédiction
pour moi à de très nombreuses reprises au cours de ma
vie et de bien des manières, quelquefois alors que je me
trouvais dans des situations très inconfortables. Cela m’a
empêché de faire des choses qui, si je les avais faites,
m’auraient, au pire, attiré de sérieux ennuis et
dans le meilleur des cas m’auraient coûté la perte
de mon estime personnelle.
Soyez
loyaux. Soyez loyaux envers la personne que vous êtes. Soyez
loyaux envers vos parents qui vous élèvent et se
soucient de vous. Soyez loyaux envers la famille dont vous portez le
nom. Soyez loyaux envers votre pays et la terre que vous appelez
votre patrie. Soyez loyaux envers ceux qui appartiennent à la
sphère de vos amis. Et par-dessus tout, soyez loyaux envers
vous-mêmes.
Dans
mon album de promotion de mon lycée, il y a la photo d’une
jeune fille. Elle était brillante, exubérante et belle.
Elle était charmante. Pour elle, la vie pouvait se résumer
en un mot : A-M-U-S-E-M-E-N-T. Elle sortait avec des garçons
et dansait toute la nuit, étudiait un peu mais pas trop, juste
assez pour obtenir les notes qui lui permettraient d’aller
jusqu’au baccalauréat. Elle s’est mariée
avec un garçon qui lui ressemblait. L’alcool a dominé
sa vie. Elle ne pouvait s’en passer. Elle en était
esclave. Son corps a succombé à son emprise traîtresse.
Tristement, sa vie s’est éteinte sans gloire.
Dans
ce livre, il y a la photo d’une autre jeune fille. Elle n’était
pas particulièrement jolie, mais elle faisait une bonne
impression, avec des yeux pétillants et un sourire qui
illuminait son visage. Elle était amicale avec tout le monde.
Tous l’appréciaient. Elle savait pourquoi elle allait à
l’école. Elle était là pour apprendre.
Oui, elle savait s’amuser et elle savait aussi quand s’arrêter
pour tourner son esprit vers d’autres choses.
Il
y avait aussi un garçon à l’école. Il
venait de la campagne. Il avait très peu d’argent. Il
apportait son déjeuner dans un sac en papier marron. Il
ressemblait un peu à la ferme d’où il venait. Il
n’était pas spécialement beau ni élégant.
C’était un bon élève. Il s’était
fixé un but. C’était un but noble qui parfois
semblait quasiment inaccessible.
Les
deux sont tombés amoureux. Les gens disaient « Qu’est-ce
qu’elle lui trouve ? » ou « Qu’est-ce
qu’il lui trouve ? » Mais chacun voyait dans l’autre
quelque chose de merveilleux que personne d’autre ne voyait.
Après
avoir obtenu leur diplôme à l’université,
ils se sont mariés. Ils ont travaillé et économisé
chichement. Ils avaient du mal à faire rentrer de l’argent.
Il a continué ses études jusqu’au troisième
cycle. Elle a continué à travailler un certain temps,
puis ils ont eu des enfants. Elle s’est occupée d’eux,
les a élevés. D’une manière ou d’une
autre, ils survivaient. Puis avec le temps, ils ont prospéré.
Il
y a quelques années, je rentrais de la côte Est par
avion. C’était tard le soir et, alors que je me
déplaçais dans l’allée, dans la pénombre
j’ai remarqué une femme endormie sur l’épaule
de son mari. Elle s’est réveillée quand je me
suis approché. J’ai immédiatement reconnu la
fille et le garçon que j’avais connus à l’école,
il y a bien longtemps. Ils avaient vieilli. Elle me dit fièrement
qu’ils rentraient de la côte Est où son mari avait
tenu une conférence. Lors d’un grand symposium, il avait
été honoré par ses pairs venus de tout le pays.
J’ai
appris qu’ils avaient rendu service à de nombreuses
personnes au cours des années. Il avait eu du succès en
toutes choses. Ils avaient atteint les buts nobles qu’ils
s’étaient fixés. Ils étaient honorés
et respectés et avaient contribué grandement à
la société dans laquelle ils évoluaient.
Conjointement et individuellement, ils avaient réussi au-delà
de leurs rêves.
En
revenant à mon siège, j’ai pensé à
ces deux filles.
La
vie d’une d’entre elles s’épelait :
A-M-U-SE-M-E-N-T. Elle avait vécu sans but, sans stabilité,
sans rien apporter à la société, sans ambition.
Cela s’était terminé dans la misère, la
douleur, la déception et une mort précoce.
La
vie de l’autre avait été difficile. Elle avait
été faite d’économie et de restrictions.
Elle avait été faite de travail et d’efforts pour
progresser. Elle avait été faite de nourriture et
vêtements simples et d’un appartement très modeste
au moment où son mari s’est lancé dans sa
carrière. Mais dans ce sol quasi stérile, une plante
avait poussé, oui, deux plantes, côte à côte
qui avaient fleuri et s’étaient épanouies d’une
manière belle et merveilleuse. En méditant à la
conversation avec ces deux vieux amis, je me suis promis de faire
mieux, d’être un petit peu plus dévoué,
d’avoir une vision plus élevée, d’aimer ma
femme un peu plus tendrement, de l’aider et de la chérir
et de me soucier d’elle.
La
justice et la loyauté dans ce que nous croyons être
juste et bon a des répercussions dans tous les domaines. Je
pense au championnat de base-ball de 1912. Quand ce match a eu lieu,
je n’avais que deux ans et je ne m’en souviens pas. Mais
j’ai lu des articles à ce sujet. C’était
une série de huit matchs acharnés. Un des matchs avait
été arrêté à minuit à cause
de l’obscurité. Les terrains de sport n’étaient
pas éclairés à cette époque. C’était
le dernier match et le score serré était de 1 partout.
Les Red Sox de Boston étaient à la batte et les Giants
de New-York dans le champ de jeu. Un batteur a frappé une
balle qui est montée très haut. Deux joueurs de
New-York ont couru après la balle. Fred Snodgrass qui était
au centre a fait signe à son coéquipier qu’il
allait l’attraper. Il s’est placé bien en face
sous la balle qui est tombée dans son gant. Mais la balle lui
est passée entre les doigts et est tombée au sol. Une
clameur est montée des tribunes. Les supporters hurlants ne
pouvaient y croire. Snodgrass avait lâché la balle. Il
avait attrapé des centaines de balles auparavant. Il avait
intercepté la balle avec succès des dizaines de fois
dans cette seule série de matchs. Mais, à ce moment
crucial, il avait fait tomber la balle. Les Giants de New-York
avaient perdu. Les Red Sox gagnaient le championnat.
Snodgrass
a continué à jouer la saison suivante et a joué
brillamment pendant encore neuf ans. Il a vécu jusqu’à
l’âge de quatre-vingt-six ans. Mais suite à cette
maladresse, pendant les soixante-deux ans qui ont suivi ce match,
quand on le présentait à quelqu’un, il arrivait
souvent qu’on lui dise: « Ah, oui, vous êtes
celui qui a lâché la balle. »
Ce
phénomène n’est pas seulement réservé
aux disciplines du sport. Cela arrive dans la vie de tous les jours :
C’est
l’étudiant qui pense se débrouiller suffisamment
bien et qui, avec le stress de l’examen final, échoue.
C’est
le conducteur qui a un passé irréprochable et qui, dans
un moment d’inattention, a un accident tragique.
C’est
l’employé modèle dont les résultats sont
excellents et qui succombe à la tentation de voler un peu son
employeur. Il portera une étiquette qui ne s’effacera
jamais tout à fait.
C’est
la vie vécue dans l’intégrité jusqu’à
une transgression morale destructrice qui hantera la personne à
jamais.
C’est
l’explosion de colère qui détruit brutalement une
longue relation.
Dans
tous ces cas, quelqu’un a « fait tomber la balle ».
Quelqu’un n’a pas été loyal envers luimême,
son équipe, ce qu’il savait être juste, son code
interne d’éthique et de moralité.
Athènes,
capitale de la Grèce, a été reconnue dans
l’Antiquité comme une ville unique et influente dans le
monde. Chaque jeune homme qui arrivait à l’âge de
dix-sept ans devait prêter ce serment :
« Je
ne déshonorerai pas ces armes sacrées ; je
n’abandonnerai pas mon compagnon dans la bataille ; je
combattrai pour les aïeux et pour mon foyer, seul ou avec
d’autres. Je ne laisserai pas la patrie diminuée, mais
je la laisserai plus grande et plus forte que je ne l’aurai
reçue. J’obéirai aux ordres que la sagesse des
magistrats saura me donner. Je serai soumis aux lois en vigueur et à
celles que le peuple fera d’un commun accord ; si
quelqu’un veut renverser ces lois ou leur désobéir,
je ne le souffrirai pas, mais je combattrai pour elles, ou seul ou
avec tous. Je respecterai les cultes de mes pères. »
Cet
engagement solennel de la part des jeunes Athéniens a été
le fondement des principes et de l’attitude qui ont fait
d’Athènes la capitale culturelle du monde.
Imaginez
ce qui arriverait dans nos pays, nos familles, nos lieux de travail
et nos villes si chaque jeune homme et chaque jeune fille prêtait
ce serment et l’honorait. Les résultats seraient
spectaculaires !
Soyez
loyaux à ce qui est bien, juste et honnête. Consacrez
vos forces à lutter contre les choses qui affaiblissent le
caractère des hommes et des femmes. Défendez
l’intégrité dans votre salle de classe, parmi vos
amis, dans votre foyer et votre famille et dans la société
où vous jouez un rôle important. On a besoin d’entendre
votre voix. Le poids de vos paroles pourra faire basculer la balance
dans le sens de la vérité.
Soyez
loyaux envers vos parents et votre héritage. Il est
regrettable que certains parents agissent d’une manière
terriblement injuste envers leurs enfants. Ces cas sont relativement
peu nombreux. Personne ne s’intéresse davantage à
votre bonheur que votre mère ou votre père. Ils ont eu
votre âge. Vos problèmes ne sont pas réellement
différents de ce qu’étaient les leurs. Ils vous
imposent quelquefois des restrictions parce qu’ils voient le
danger qui se profile. Écoutez-les. Il se peut que vous
n’aimiez pas ce qu’ils vous demandent. Mais vous serez
plus heureux si vous suivez leurs conseils.
Soyez
loyaux envers les autres et envers vousmêmes en disant la
vérité. Devenez une personne qui est honnête en
toutes circonstances. Ne trichez jamais. Aimeriez-vous subir une
opération chirurgicale dont votre vie dépend, pratiquée
par un chirurgien qui a triché pendant ses études de
médecine ? Il vaut mieux échouer que tricher.
Soyez
loyaux envers la vérité ! Combien de gens vendent
leur nom à peu de prix ! Parmi les courriers anonymes que
j’ai reçus, il y en a eu un qui contenait un billet de
20 dollars et un petit mot qui déclarait que, des années
auparavant, l’expéditeur était venu un jour chez
moi. Comme personne n’avait répondu après qu’il
a sonné, il a tourné la poignée de la porte et,
comme elle n’était pas fermée à clef, il
est entré dans la maison. Il a vu un billet de vingt dollars
sur un buffet. Il l’a pris et est parti sans se faire
remarquer. Pendant des années, sa conscience l’avait
tourmenté et il renvoyait maintenant l’argent.
Il
n’avait pas inclus les intérêts pour le temps
pendant lequel il avait utilisé l’argent. Mais, en
lisant cette lettre pathétique, j’ai pensé à
l’érosion morale à laquelle il s’était
lui-même soumis pendant un quart de siècle, harcelé
sans fin par sa conscience. Il n’a trouvé la paix qu’en
restituant ce qu’il avait pris.
Soyez
loyaux. Soyez loyaux envers vos propres convictions. Vous savez ce
qui est bien et ce qui est mal. Vous savez quand vous faites des
choses correctes. Vous savez quand vous apportez votre soutien à
une cause juste. Soyez loyaux. Soyez fidèles.
6.
SOYEZ POSITIFS
Soyez
positifs face à la vie. Quasiment chaque jour, je jette un
coup d’œil à divers journaux. J’aime savoir
ce qui se passe dans le monde. Et, quand j’ai du temps,
j’écoute les commentateurs à la télévision
et à la radio. Ces éditorialistes et ces commentateurs
sont intelligents. Ces hommes et ces femmes sont passés
maîtres dans l’art d’écrire et de parler.
Mais, dans la plupart des cas, leur attitude est négative et
péjorative. Ils semblent incapables de traiter leurs sujets
d’une manière objective bien qu’ils affirment très
fort le contraire. Ils nous servent constamment une nourriture faite
de dénigrement, de critique permanente et de médisance
les uns à l’égard des autres, qui caricature les
faits et déforme la vérité. Peu importe la
personne dont ils parlent ou sur laquelle ils écrivent, ils
semblent ne chercher que ses échecs ou ses faiblesses. Ils
critiquent constamment et ne font que peu de louanges.
Les
commentateurs et les journalistes ne sont pas les seuls à
avoir un esprit négatif. Lisez le courrier des lecteurs de la
presse régionale. Vous le trouverez souvent rempli de venin,
écrit par des personnes qui ne semblent rien trouver de bien
dans le monde. À les lire, aucun homme ou femme politique
n’est intègre. Il est vrai que, de temps en temps, nos
dirigeants nous déçoivent. Mais on trouve beaucoup
d’hommes et de femmes qui servent avec honneur et intégrité.
L’esprit d’animosité nous a tous infectés à
divers degrés. Nous le voyons dans les émissions à
la télévision. Nous l’entendons dans les couloirs
des écoles. Nous l’entendons quand nous nous parlons les
uns aux autres. Dans nos foyers, certains jeunes finissent par
renoncer sous la critique en règle de leurs parents. L’essence
même de nos conversations s’appuie trop souvent sur des
remarques sournoises, des moqueries sarcastiques et la critique des
autres. Je suis désolé de dire que la tendance
d’aujourd’hui est de critiquer les autres en permanence,
de porter jugement alors que nous sanctionnons leur vie et leurs
choix. Il y a beaucoup trop de critiques dans nos foyers. La critique
précède le divorce, cultive la révolte et,
quelquefois, est le catalyseur qui mène à l’échec.
J’aimerais
vous inviter à cesser de chercher les orages de la vie pour
profiter de son soleil. Je vous suggère d’accentuer le
positif. Je demande que nous regardions davantage le bien, que nous
cessions nos paroles d’insultes et de sarcasmes, que nous
complimentions plus généreusement la vertu et l’effort.
Il y a du bien tout autour de nous, si seulement nous voulons le
rechercher.
Je
ne suis pas en train de dire que toutes les critiques doivent être
tues. L’amélioration vient de la correction. La force
vient du repentir. Je ne suggère pas que nous soyons tout miel
dans nos conversations. Sage est le jeune homme ou la jeune fille qui
est capable de reconnaître ses erreurs et d’en sortir
meilleur.
Ce
que je suggère, c’est que nous recherchions le bien
parmi ceux qui nous entourent et vivent autour de nous, que nous
parlions des vertus et des qualités les uns des autres plutôt
que des fautes, que l’optimisme remplace le pessimisme, et que
notre foi surpasse nos peurs. Quand j’étais jeune et que
j’avais tendance à être critique à l’égard
des autres, mon père disait souvent sagement : « Les
cyniques n’apportent rien, les sceptiques ne créent
rien, les dubitatifs n’arrivent à rien. » Qui
voudrait être dans l’entourage de celui qui prédit
toujours des catastrophes ? Qui souhaiterait être constamment
nourri de propos négatifs ? À l’opposé,
être optimiste et voir le côté positif des choses
redonne confiance à tous.
Au
cours de ma vie, j’ai découvert un secret. J’ai
appris que quand des personnes respectables font face aux défis
de la vie avec optimisme, les choses tournent toujours bien !
C’est une réalité ! Peu importe les
conditions difficiles du moment, les gens qui ont la foi et vont de
l’avant dans un esprit plein d’entrain verront toujours
les choses tourner à leur avantage.
Si
jamais un homme a personnifié cela, c’est bien Winston
Churchill, le premier ministre anglais pendant la seconde guerre
mondiale. 1940 a été une année terrible quand
les bombes tombaient sur Londres. La machine de guerre allemande
avait vaincu la majeure partie de l’Europe et envahissait la
Russie. Une grande partie de l’Europe était sous la
botte de la tyrannie et l’Angleterre était menacée.
Dans ces heures sombres, alors que les hommes perdaient espoir, que
la peur s’emparait de chacun, Churchill a donné un
discours où il a dit :
« Ne
parlons pas de jours sombres ; parlons plutôt de jours
difficiles. Ce ne sont pas des jours sombres ; ce sont de grands
jours les plus grands jours que notre pays ait jamais vécus et
nous devons tous remercier Dieu de nous permettre à chacun
d’entre nous, selon ses fonctions, de jouer un rôle pour
rendre ces jours inoubliables dans l’histoire de notre race. »
Après
la terrible catastrophe de Dunkerque, les prophéties
défaitistes annonçaient la fin de la Grande-Bretagne.
Dans ces heures sombres et solennelles, j’ai entendu cet homme
remarquable dire dans un message radiodiffusé dans toute
l’Amérique :
« Nous
n’échouerons pas... nous nous battrons en France, nous
nous battrons sur les mers et les océans, nous nous battrons
avec une confiance et une force croissantes dans les airs, nous
défendrons notre île, peu en importe le prix. Nous nous
battrons sur les plages, nous nous battrons sur nos terrains
d’atterrissage, nous nous battrons dans les champs et dans les
rues, nous nous battrons sur les collines ; nous ne nous
rendrons jamais. » (Discours sur Dunkerque, Chambre des
Communes, 4 juin 1940)
C’est
ce genre de discours qui témoignait d’un rayon de soleil
à travers l’horrible obscurité, qui a sauvé
la Grande-Bretagne d’une amère défaite.
Il
y a des années, j’ai lu un article de Sydney Harris qui
disait que Sir Walter Scott et Lord Byron avaient tous deux eu des
difficultés en scolarité, que Thomas Edison était
considéré comme idiot, que Burns et Boccacio n’étaient
pas bons à l’école, que Thomas d’Aquin, qui
est devenu plus tard un des plus fins érudits parmi les
penseurs catholiques, était « le bonnet d’âne »
de sa classe et que Sir Isaac Newton était le dernier de sa
classe. Chacun de ces hommes a été reconnu plus tard
comme un génie.
J’imagine
que chacun d’entre nous sera sous-estimé à un
degré ou un autre au cours de sa vie. Et je suis sûr que
vous aurez tous des difficultés à l’avenir.
Personne ne peut les éviter. Mais ne désespérez
pas. N’abandonnez pas. Elles ne dureront pas toujours. Dieu ne
vous abandonnera pas.
Je
suis reconnaissant pour les paroles de mon cantique préféré :
Lorsque
les ennuis, les peines, le chagrin, Troubleront ta vie au long de ton
chemin, Compte les bienfaits accordés chaque jour,
Dénombre-les en pensant à son amour.
Si
donc le combat, qu’il soit grand ou petit, Chaque jour te
forge, dis à Dieu merci ! Compte les bienfaits alors
viendra l’espoir, Au bout du voyage t’attend la victoire.
(« Compte
les bienfaits », Cantiques, n° 156)
Mes
chers amis, en qui j’ai tellement confiance, ne participez pas
à l’esprit de notre époque. Ne regardez pas
constamment le côté sombre de la vie. Recherchez le bon.
Il y a tant à bâtir sur ce qui est doux, décent
et positif.
Cultivez
une attitude optimiste. Sachez que Dieu veille sur vous, qu’il
entend vos prières et y répondra, qu’il vous aime
et vous manifestera son amour.
7.
SOYEZ HUMBLES
Quand
j’étais un jeune homme, entre 20 et 25 ans, j’ai
rempli une mission pour
l’Église.
J’ai été envoyé en Angleterre et la
première ville où j’ai vécu a été
Preston, dans le Lancashire. À cause de la crise économique,
on avait peu d’argent. Si un homme gagnait cinquante dollars
par mois par son travail, il pouvait se considérer comme
riche. J’ai quitté des gens qui étaient pauvres
pour prêcher à des gens qui étaient tout aussi
pauvres.
Avant
d’aller en Angleterre, je n’avais jamais vu l’océan.
À l’époque, se rendre dans les îles
britanniques était une grande aventure. J’ai aimé
l’Angleterre mais, en ce temps-là, les gens n’étaient
pas très intéressés à parler de religion.
Ils nous claquaient la porte au nez. Les chiens nous poursuivaient et
aboyaient à nos talons. Et pour rendre les choses encore pire,
la campagne luxuriante et verte d’Angleterre a chamboulé
mon rhume des foins. Au moment même où j’ai foulé
le sol anglais, mes yeux et mon nez ont commencé à
couler. J’étais malheureux.
Pour
toutes ces raisons, après avoir passé un peu de temps à
Preston, et réalisant que quitter ma famille la mettait à
l’épreuve, j’ai écrit à mon père
pour lui dire que je gaspillais son argent et mon temps et que je
ferais mieux de rentrer à la maison plutôt que de rester
les deux ans que j’étais censé passer là-bas.
La
réponse arriva rapidement. Elle était courte et
directe :
« Cher
Gordon, j’ai reçu ton courrier de telle date. Je n’ai
qu’une seule suggestion : oublie-toi et mets-toi au
travail. »
À
peu près le jour même où j’ai reçu
cette lettre, j’ai lu ce verset du Nouveau Testament :
« Celui qui conservera sa vie la perdra, et celui qui
perdra sa vie à cause de moi la retrouvera. »
(Matthieu 10:39) Je peux me revoir me mettant à genoux et
implorant le pardon pour mon attitude égoïste. La lettre
de mon père et ce verset d’Écriture m’ont
amené à prendre une résolution qui a changé
mon attitude et ma conception de la vie. Je peux faire remonter tout
ce qui m’est arrivé de bon à cette seule décision
de m’oublier moi-même et de me mettre au travail.
Soyez
humbles. Ne soyez pas arrogants. Le monde est rempli de gens
arrogants. Comme ils sont exécrables ! Il n’y a pas
de place pour l’arrogance dans votre vie. Il n’y a pas de
place pour la suffisance. Il n’y a pas de place pour
l’égotisme. Je crois que si nous sommes sans suffisance,
ni fierté mal placée, ni arrogance, alors nous pouvons
demander à Dieu de nous guider par la main. Que pouvons-nous
demander de plus grand ?
Je
crois que vous – oui, la personne que vous êtes –
pouvez faire une différence dans le monde. Si petite
soit-elle, elle comptera pour le bien collectif.
J’ai
lu les mots suivants pour la première fois il y a près
de soixante-dix ans dans un cours d’anglais au collège :
Quel
chef-d’œuvre que l’homme ! Qu’il est
noble dans sa raison ! Qu’il est infini dans ses
facultés ! Dans sa force et dans ses mouvements, comme il
est expressif et admirable ! Par l’action, semblable à
un ange ! Par la pensée, semblable à un Dieu !
(Hamlet, acte II, scène 2, vers 303-306)
Je
reconnais qu’Hamlet prononce ces mots sur un ton ironique. Et
néanmoins, ils portent une grande vérité en eux.
Ils décrivent l’excellence potentielle des hommes et des
femmes. Ils sont solidaires des paroles du roi David :
Quand
je contemple les cieux, ouvrage de tes mains, la lune et les étoiles
que tu as créées : Qu’est-ce que l’homme,
pour que tu te souviennes de lui ? Et le fils de l’homme, pour
que tu prennes garde à lui ? Tu l’as fait de peu
inférieur à Dieu, et tu l’as couronné de
gloire et de magnificence (Psaumes 8:3-5).
Ces
paroles magnifiques proclament le miracle de la création
humaine, de chacun d’entre nous. Nous sommes plus que le fils
ou la fille de M. et Mme Untel qui habitent à tel endroit.
Nous sommes tous enfants de Dieu, et il y a quelque chose de divin en
chacun de nous.
C’est
précisément en comprenant notre héritage et
notre potentiel divins que nous devrions être humbles. Cela ne
signifie pas que nous devons être faibles mais plutôt que
nous acceptons d’être enseignés. Il n’est
pas requis que nous soyons foulés aux pieds. Cela signifie que
nous reconnaissons l’origine de notre force et de nos
compétences. Cela signifie aussi que nous ne sommes pas sur
terre pour mesurer l’importance du statut social que nous
pouvons atteindre mais pour faire une réelle différence
dans la vie des autres.
Il
n’y a pas longtemps j’ai pris un vieux livre et j’ai
lu la vie de Florence Nightingale. Bien que j’aie déjà
lu ce livre auparavant, sa relecture m’a donné un
nouveau sentiment d’admiration et de respect pour cette jeune
femme anglaise qui a fait une différence énorme à
son époque.
Elle
est née dans une famille fortunée, pour faire la fête
et danser, pour aller aux courses de chevaux et pour paraître
en société. Mais elle ne s’est intéressée
à rien de cela. Ses parents ne pouvaient pas la comprendre.
Même quand elle était jeune, son grand désir
était de soulager la douleur et la souffrance, de hâter
la guérison, de faire que les hôpitaux de l’époque
soient moins sinistres. Elle ne s’est jamais mariée.
Elle a dévoué sa vie au métier d’infirmière
et elle est devenue experte en la matière.
En
1854, la Grande-Bretagne s’est engagée dans la guerre de
Crimée. Mademoiselle Nightingale avait des amis dans le
gouvernement et elle les a sollicités sans cesse et les a
persuadés de la nommer directrice de l’hôpital de
Scutari où des milliers de victimes de la guerre avaient été
amenées.
Ce
qu’elle y a découvert était d’un désespoir
et d’une consternation absolus. Un vieil entrepôt servait
d’hôpital. Les conditions sanitaires étaient
déplorables. Les hommes blessés étaient entassés
dans de grandes salles empestées d’odeurs fétides
et où se faisaient entendre des cris de souffrance.
Cette
femme d’apparence fragile s’est mise au travail. Son
biographe a écrit ceci :
« À
ceux qui la voyaient à l’œuvre parmi les malades,
allant de lit en lit jour et nuit, habitée par un courage
inflexible et une vigilance infatigable, il semblait que la force
concentrée d’un dévouement entier et sans égal
pourrait à peine suffire à la plus petite partie de la
tâche. Dans ces grands pavillons, quand une souffrance en était
à son paroxysme ou quand le besoin d’aide était
le plus grand, mademoiselle Nightingale était là, comme
par magie. » (Lytton Strachey, Life of Florence
Nightingale, Travelers Library, Doubleday, Doran & Cie, 1934)
Les
lits où se trouvaient les hommes souffrants s’étendaient
littéralement sur des kilomètres avec très peu
d’espace entre chaque lit. Mais, quoiqu’il en soit, au
bout de six mois, la confusion et la pression dans les pavillons
était terminée ; l’ordre y régnait
ainsi que la propreté ; les approvisionnements étaient
abondants et rapides ; d’importants travaux sanitaires
avaient été accomplis. La comparaison de deux chiffres
révèle assez bien le changement extraordinaire :
le taux de mortalité parmi les cas traités avait chuté
de 42 pour cent à 22 pour mille. (Ibid., p. 1186)
Florence
Nightingale avait réalisé un véritable miracle.
Des milliers de vies étaient sauvées. Des hommes sans
espoir avaient retrouvé l’espoir.
La
guerre a pris fin. Elle aurait pu revenir à Londres en
héroïne. La presse avait chanté ses louanges. Mais
elle est rentrée incognito pour échapper à
l’adulation. Elle a continué son œuvre pendant
encore cinquante ans en améliorant la situation des hôpitaux
civils et militaires d’Angleterre.
Peut-être
qu’aucune autre femme n’a fait plus dans l’histoire
du monde pour atténuer le malheur parmi les hommes que cette
dame à la lampe, qui marchait dans les vastes pavillons de
Scutari au milieu du dix-neuvième siècle, pour
dispenser des encouragements et du réconfort et susciter la
foi et l’espoir chez ceux qui se tordaient de douleur. Elle
était née pour être privilégiée. Au
lieu de cela, elle a vécu une vie d’excellence grâce
à sa profonde humilité qui a créé en elle
le désir de servir et d’aider les autres.
À
vous qui avez toute la vie devant vous, je vous adresse une requête :
parmi les activités et le va-etvient de la vie, donnez aussi
quelque chose qui rendra le monde un peu meilleur.
Un
jour, à l’aéroport de Dallas, un homme s’est
approché de moi et s’est présenté. Il
était médecin et se rendait en Amérique
centrale. Il y va chaque année et reste un mois sur place pour
y accomplir de nombreuses opérations afin d’aider ceux
qui ne peuvent pas se payer le genre d’aide qu’il leur
apporte.
Prendriez-vous
l’engagement dès ce jour de consacrer une partie de
votre vie à ceux qui sont dans la détresse et le besoin ? En faisant cela, vous garderez les pieds sur terre. Cela vous
aidera à vous défendre de l’état d’esprit
qui est de croire que d’une manière ou d’une autre
le monde vous est redevable de quelque chose. Cela vous conduira vers
l’humilité.
Soyez
humbles ! Reconnaissez que tout ce que vous avez votre temps,
vos talents, votre santé et votre énergie, vos
réalisations et même votre vie est un don gratuit de
votre Père céleste. Comme vous devriez être
reconnaissants pour sa bonté envers vous. Comme vous devriez
être humbles en pensant qu’il sait qui vous êtes et
qu’il attend de vous guider à chaque pas.
8.
SOYEZ POSÉS
Le
monde est tellement bruyant. De toutes parts des voix essaient de
nous influencer. Nous avons besoin de prendre le temps de penser.
Nous avons besoin de couvrir la clameur et le bruit et d’être
tout simplement tranquilles. Nous avons besoin de temps pour méditer,
pour réfléchir et pour contempler les choses profondes
de la vie. Nous avons besoin de temps pour lire et nous immerger dans
les pensées de grands esprits.
Notre
vie est tellement saturée d’obligations. Nous courons
d’une chose à l’autre. Nous nous épuisons
dans nos études, nos activités sociales et notre
poursuite de l’argent. S’il vous plaît,
comprenez-moi bien : je ne dis pas que toutes ces choses sont
mauvaises. Mais nous avons le droit de passer un peu de temps avec
nous-mêmes. Nous avons besoin de passer du temps dans la nature
où nous pouvons penser et respirer profondément, sentir
la terre et écouter le bruit de l’océan, de la
forêt ou de la montagne.
Je
peux très nettement me rappeler l’image de mon père
à l’époque où il a commencé à
vieillir. Il vivait dans une maison où il y avait un mur de
pierre dans la propriété. C’était un mur
bas et, quand il faisait chaud, il allait s’asseoir sur le mur.
Quand j’étais jeune homme, je me demandais pourquoi mon
père restait simplement assis sur ce mur pendant des heures.
Il pensait, méditait et réfléchissait à
des choses à dire et à écrire, car c’était
un orateur et un écrivain doué. Même à un
âge avancé, il lisait avec avidité. Il n’a
jamais cessé de s’instruire. Pour lui, la vie était
une aventure dans la pensée et la lecture.
Mon
père et ma mère étaient des éducateurs
et, dans la maison de mon enfance, ils ont construit une grande
bibliothèque qui était remplie de livres. Dans cette
pièce, il y avait une grande table où nous pouvions
étudier à l’aide de bonnes lampes pour lire.
Quand j’étais jeune, je trouvais constamment des excuses
pour éviter de faire mes devoirs. Mais j’aimais lire et
l’importance que mes parents ont donnée à la
lecture dans notre famille m’a contaminé. Depuis lors
j’ai toujours aimé lire.
Un
homme que je connais et qui vit sous pression et a de lourdes
responsabilités m’a dit un jour :
« Si
seulement j’avais le temps de lire un bon livre. »
Il pourrait prendre le temps. Prenez cette habitude dès
maintenant. Lisez, étudiez et méditez pour que vous
continuiez à le faire tout au long de votre vie.
Vos
désirs en la matière varieront selon votre âge et
votre situation. Mais chacun d’entre nous en a besoin. Je vous
demande de réfléchir au temps que vous passez devant
votre ordinateur à surfer peutêtre sur l’Internet
ou plongé dans un jeu vidéo ou à regarder un
programme débile ou du sport à la télévision.
Je ne suis pas contre le sport. J’apprécie un bon match
de football américain ou de basketball. Mais j’ai vu
tant d’hommes et de femmes devenir dépendants du sport
ou de l’Internet ou des jeux vidéo. Je connais beaucoup
trop de gens qui sont conditionnés par les bruits et les avis
qu’ils captent constamment dans leur esprit. Je crois que leur
vie serait plus riche et plus significative si, au moins
occasionnellement, ils laissaient tomber un match qui sera oublié
dès le lendemain, délaissaient l’exploration d’un
site Internet supplémentaire et consacraient un peu de temps à
lire et à penser, ou tout simplement s’ils faisaient une
pause.
Ils
seraient bénis s’ils sortaient à l’occasion
dans l’obscurité de la nuit pour regarder les étoiles
et méditer à leur propre rôle dans le monde.
Trouvez
du temps pour échapper au bruit du monde. Trouvez votre propre
version du mur de pierre et saisissez les occasions qui se présentent
pour vous interroger sur votre vie. Prenez le temps de penser au
genre d’homme ou de femme que vous voulez devenir.
Les
Écritures nous exhortent : « Arrêtez, et
sachez que je suis Dieu. » (Psaumes 46:10)
9.
SOYEZ ADONNÉS À LA PRIÈRE
Vous
ne pouvez pas réussir tout seuls. Je sais que partout dans le
monde il y a des
jeunes
de tous les milieux et de toutes les cultures qui prient. Je sais que
beaucoup d’entre vous se mettent à genoux et parlent
avec le Seigneur. Vous savez qu’il est la source de toute
sagesse.
Vous
avez besoin de son aide et vous le savez. Vous ne pouvez pas réussir
tout seuls. Vous vous en rendrez compte de plus en plus au fil des
années. Vivez donc de manière à pouvoir parler
au Seigneur avec une bonne conscience. Agenouillez-vous et
remerciez-le pour sa bonté pour vous et exprimez-lui les
justes aspirations de votre cœur. Ce qui est miraculeux, c’est
qu’il entend. Il répond. Pas toujours comme nous le
voudrions, mais je n’ai aucun doute qu’il répond.
J’ai
aussi appris cela quand j’étais enfant.
La
ferme maraîchère où nous passions nos étés
se trouvait à la campagne où les nuits sont sombres. Il
n’y avait pas de réverbère ni d’aucune
sorte d’éclairage dans les alentours. Mon frère
et moi dormions souvent à la belle étoile. Par les
nuits claires, nous nous allongions sur le dos et regardions les
myriades d’étoiles dans le ciel. Nous pouvions
identifier certaines constellations et étoiles qui étaient
illustrées dans notre encyclopédie. Chaque nuit, nous
tracions la Grande Ourse, la poignée et la casserole, pour
trouver l’Étoile Polaire.
Nous
en sommes venus à connaître la constance de cette
étoile. Alors que la terre tournait, les autres étoiles
semblaient bouger dans la nuit. Mais l’Etoile Polaire restait
en position, alignée sur l’axe de la terre. Et c’est
pour cette raison qu’elle est ainsi appelée. À
travers les siècles, elle a guidé le voyage des marins.
Ils estimaient leur direction grâce à sa constance,
évitant ainsi de voyager en cercle ou dans une mauvaise
direction alors qu’ils traversaient des mers immenses et sans
repère.
Depuis
mes songeries d’enfance, l’Étoile Polaire a une
signification importante à mes yeux. Elle est une constante au
milieu du changement. On peut toujours compter sur elle, c’est
une balise fiable, une ancre dans un firmament changeant et instable.
Puis-je
suggérer que la prière peut devenir une Étoile
Polaire dans votre vie. Dans un monde mouvant et quelquefois
trompeur, elle peut devenir une constante. La communication avec
votre Père céleste, la prière peut vous apporter
un sentiment de sécurité. Elle peut être une
bénédiction pour vous en vous apportant la paix, le
réconfort et la sagesse. Elle peut vous apporter inspirations
et directives.
Nos
parents nous ont appris à prier. Nous avons appris comment
nous présenter devant notre Père céleste et lui
parler de nos soucis et de nos inquiétudes. Nous avons appris
à le remercier chaque jour pour tout ce qu’il faisait
pour nous. Puis est venu le jour où j’ai commencé
à comprendre combien la prière pouvait être
puissante dans ma vie.
Dès
ma jeunesse, j’ai su que mon père aimait ma mère.
Il l’encourageait en toutes choses. Il se souciait constamment
de son confort. Étant enfants, nous considérions nos
parents comme égaux entre eux, des compagnons qui
travaillaient ensemble, s’aimaient et s’appréciaient
l’un l’autre. Savoir que nos parents s’aimaient
profondément nous apportait un sentiment de sécurité.
À
l’âge de cinquante ans, ma mère a développé
un cancer. Je me souviens de nos prières familiales et de nos
supplications éplorées. Mon père a fait tout ce
qu’il a pu pour que notre mère obtienne le traitement
dont elle avait besoin, y compris en l’envoyant auprès
des meilleurs spécialistes de la côte Ouest, mais sans
résultat. Je me souviens encore intensément du jour où
mon père est revenu de Los Angeles, le cœur brisé,
après le décès de ma mère. Il est
descendu du train et a embrassé ses enfants accablés de
douleur. Nous avons marché solennellement sur le quai jusqu’au
wagon à bagages d’où le cercueil a été
déchargé. Nous avons encore mieux mesuré la
tendresse du cœur de notre père. J’ai aussi appris
ce qu’étaient le chagrin et la séparation
l’accablement écrasant des enfants qui perdent leur mère
mais aussi la sérénité et la certitude que la
mort ne peut pas être la fin de l’âme.
Nous
ne parlions pas ouvertement de notre amour les uns pour les autres à
cette époque. Mais nous avons prié ensemble. Nous avons
prié pour avoir du réconfort, de la force et de la
compréhension. Nous avons prié pour avoir de la paix.
Nous avons prié pour notre mère qui était partie
avant nous. Nous avons prié pour être capables de vivre
à la hauteur de l’héritage qu’elle nous
avait laissé. Nous avons prié pour que le cœur de
notre père guérisse et que notre Père céleste
guérisse nos cœurs brisés et nous rende plus
forts. Nous avons ressenti la force tranquille qui touche les
familles où l’on prie ensemble.
Aucun
d’entre nous ne peut y arriver seul. Sans aide, vous ne pourrez
probablement pas obtenir le succès dont vous rêvez. Je
sais, par expérience personnelle, que Dieu fera pleuvoir en
abondance la sagesse et un sentiment de paix sur la tête de
ceux qui se mettent à genoux et lui parlent.
Je
le répète, vous avez besoin de son aide, et vous savez
que vous avez besoin de son aide. Non seulement, vous ne pouvez pas y
arriver seul mais il est vain d’essayer de le faire seul. Il y
aura des moments où il semblera que les réponses à
vos prières ne vous sont pas accordées. Mais le
Seigneur est plus sage que nous. Il écoutera toujours nos
prières et assurément il y répondra.
Pendant
de nombreuses années, j’ai travaillé avec un
homme que j’aimais entendre prier parce que ses prières
étaient quasiment composées de remerciements plutôt
que de demandes.
Ce
qui est merveilleux à propos de la prière, c’est
que les paroles que vous adressez à votre Père céleste
sont personnelles, individuelles et privées. Demandez à
Dieu de vous pardonner vos péchés. Demandez-lui de vous
bénir. Demandezlui de vous aider à atteindre vos
ambitions justes et dignes. Demandez-lui de vous aider dans vos
études. Demandez-lui de balayer vos inquiétudes et vos
peurs. Demandez-lui de vous aider à trouver un conjoint avec
qui vous pourrez partager votre vie. Demandez-lui toutes les choses
qui ont de l’importance à vos yeux. Il se tient prêt
à vous aider parce que vous êtes ses fils et ses filles.
N’oubliez jamais cela.
Quand
j’ai été interviewé par Mike Wallace pour
l’émission de CBS appelée « 60
Minutes », il m’a posé cette question :
« Les gens disent que vous êtes un prophète.
Est-ce que Dieu vous parle ? » J’ai répondu
en lui disant qu’un prophète n’est pas un diseur
de bonne aventure. C’est plus probable que ce soit comme quand
Élie a appelé Dieu à l’aide. L’Ecriture
dit qu’il y a eu un grand vent, et le Seigneur n’était
pas dans le vent. Il y a eu un tremblement de terre et le Seigneur
n’était pas dans le tremblement de terre. Il y a eu un
feu et, après le feu, une petite voix douce. C’est la
voix de l’Esprit qui parlait et elle vous parlera de vos
propres problèmes si vous recherchez la sagesse et la
compréhension dans vos prières.
George
Washington croyait à la prière. Un ami de Washington,
du nom de Potts, était présent avec le général
Washington et sa jeune armée à Valley Forge pendant le
terrible hiver 1777. Un jour, alors qu’il marchait le long d’un
sentier, Potts a entendu la voix d’une personne parlant très
sincèrement. Il s’est rapproché de l’endroit
d’où provenait la voix. Il a trouvé George
Washington, le commandant en chef des armées américaines,
agenouillé en prière, implorant les cieux en faveur de
ses troupes. Potts est rentré chez lui et a dit à sa
femme que tout irait bien, ajoutant ceci :
J’ai
vu aujourd’hui une chose à laquelle je ne m’attendais
pas. Tu sais que j’ai toujours considéré que
l’épée et l’Evangile étaient en
totale contradiction ; et qu’aucun homme ne pouvait être
chrétien et soldat en même temps. Mais George Washington
m’a convaincu aujourd’hui de mon erreur. (De Mason Locke
Weems, Life of Washington, Armonk, New-York : M. E. Sharpe,
1986, p. 147)
La
prière changera votre vie. Elle vous apportera la paix. Elle
vous donnera directives et conseils. Elle vous aidera à savoir
que vous n’êtes pas seul dans ce grand monde parfois
brutal. Le Seigneur répondra à vos prières. Je
sais cela. J’en ai fait l’expérience encore, et
encore, et encore.
Je
me souviens d’avoir lu l’histoire de William Robert
Anderson, qui a amené le sous-marin Nautilus sous le pôle
Nord. Il portait dans son portefeuille une carte écornée
sur laquelle ces paroles étaient écrites :
Je
crois que je suis toujours divinement guidé. Je crois que je
choisirai toujours la bonne route. Je crois que Dieu créera un
chemin là où il n’y en a pas.
Je
le crois aussi. Je crois aussi que Dieu créera un chemin,
ouvrira une fenêtre, nous montrera une route même
lorsqu’il nous semble qu’il n’y a aucune issue.
J’espère que chaque jeune homme et chaque jeune fille se
mettra à genoux matin et soir et parlera au Seigneur. Nous
pouvons être parfaits dans nos prières.
CONCLUSION
C’est
maintenant qu’il faut être heureux. C’est
maintenant qu’il faut ressentir de la joie, se faire des amis
et apprécier ce qu’il y a de mieux dans la vie. Dans ce
livre, j’ai simplement essayé de mettre en avant
quelques suggestions, glanées au cours des nombreuses années
de ma vie, pour vous aider à vivre cette félicité.
Le monde vous dira que des choses bien spécifiques vous
apporteront le bonheur ; des choses telles que la popularité,
les possessions matérielles et la satisfaction de vos désirs
les plus instinctifs.
Jeunes
gens et jeunes filles, vous avez une immense responsabilité.
Vous êtes le produit de toutes les générations
qui vous ont précédés. Tout ce qui constitue
votre corps et votre esprit vous a été transmis par
l’intermédiaire de vos parents. Un jour, vous deviendrez
parents et vous transmettrez aux générations suivantes
les qualités physiques et mentales que vous avez reçues
du passé. Ne brisez pas la chaîne des générations
de votre famille. Préservez-en l’éclat et la
force. Tant de choses dépendent de vous. Vous avez une immense
valeur.
Vous
pouvez vous amuser. Bien sûr que vous le pouvez ! Je veux
que vous vous amusiez. Je ne veux pas que vous soyez prudes. Je veux
que vous soyez énergiques et joyeux, que vous chantiez et
dansiez, que vous riiez et soyez heureux.
Mais,
ce faisant, soyez humbles et adonnés à la prière,
et vous aurez les faveurs du ciel.
Je
ne pourrais rien souhaiter de mieux pour vous sinon que votre vie
soit fructueuse, que vous serviez avec dévouement et de
manière désintéressée, que vous
contribuiez à accroître la connaissance et le bien-être
du monde dans lequel vous vivez, et que vous le fassiez humblement et
fidèlement devant votre Dieu. Il vous aime. Je vous aime. Je
crois en vous. Et je veux que vous soyez heureux, que vous
réussissiez, que vous apportiez de grandes contributions au
monde où vous vivez.
Alors,
voici mes neuf recommandations sur votre manière d’être :
•
Soyez
reconnaissants
•
Soyez
intelligents
•
Soyez
engagés
•
Soyez
purs
•
Soyez
loyaux
•
Soyez
positifs
•
Soyez
humbles
•
Soyez
posés
•
Soyez
adonnés à la prière
Si
elles sont observées, ces neuf recommandations apporteront de
grands bienfaits à tout jeune homme et à toute jeune
fille. Elles mettront de l’éclat à vos jours et
apporteront la paix à vos nuits. Elles vous sauveront des
peines de cœur et de la douleur. Elles vous fourniront un but
dans la vie et canaliseront votre énergie.
Elles
vous donneront des amis qui vous ressemblent. Elles vous protégeront
de fréquentations qui pourraient vous entraîner vers le
bas et vous détourner de votre voie.
N’oubliez
pas que vous avez beaucoup plus d’années devant vous que
derrière. Ces années peuvent être productives et
enrichissantes. Les bonnes choses auxquelles vous aspirez peuvent
devenir réalité.
Aujourd’hui,
si vous pensez être comme une feuille ballotée par le
courant, ressaisissez-vous et décidez de faire mieux.
Des
panneaux d’avertissement étaient autrefois usuels aux
passages à niveau. Deux bras croisés étaient
accompagnés des mots : « Arrêtez-vous,
Regardez, Écoutez. » Ils voulaient dire qu’un
train rugissant pouvait être sur les voies et que vous feriez
mieux d’être sur vos gardes.
Il
y a des années, je voyageais en train dans le Midwest. J’ai
regardé par la fenêtre sur ma gauche. Une route longeait
la voie ferrée. Une voiture avec un garçon et une fille
à bord allait à toute vitesse le long de cette route,
juste un peu plus vite que le train. La voiture a continué à
prendre de l’avance jusqu’à ce que je ne puisse
plus la voir. Tout à coup, on a entendu le sifflet de la
locomotive puis le train s’est arrêté dans un
crissement lorsque les freins ont bloqué les roues.
Nous
avons regardé par la fenêtre de l’autre côté.
Il y avait une voiture broyée. Rapidement, les voitures de
police sont arrivées, suivies par une ambulance. Le garçon
et la fille étaient morts.
La
route qu’ils suivaient traversait la voie. Ils ne se sont pas
arrêtés, n’ont pas regardé ni écouté.
Tout est arrivé en un instant.
En
suivant les neuf conseils qui vous ont été donnés,
vous adopterez la meilleure manière d’être.
Prenez
cette résolution dès aujourd’hui. Les années
passeront inexorablement et elles passeront vite. Prenez aujourd’hui
l’engagement de faire quelque chose de bon de cette vie
précieuse que Dieu vous a donnée.