LE
MIRACLE DU PARDON
Spencer
W. Kimball (1895-1985)
Membre
du collège des Douze de 1943 à 1970
Président
suppléant du collège des Douze de 1970 à 1972
Président
du collège des Douze de 1972 à 1973
Président
de l’Église de 1973 à 1985
Note
de la Rédaction : Le miracle du
pardon, ouvrage de Spencer W. Kimball, a été
édité en anglais en 1969. La première édition
française date de 1974. La seconde édition,
actuellement en distribution, est sortie des presses quelques années
plus tard, après une révision complète. L'édition
ci-dessous est celle de 1974 améliorée à la
lumière de la seconde édition.
Préface
01. Cette
vie est le moment
02. Rien
d'impur ne peut entrer
03. Aucun
qui fasse le bien, pas même un seul
04. Ces
choses que hait l'Éternel
05. Le
péché le plus grave après le meurtre
06. Le
crime contre nature
07. Péchés
d'omission
08. Telles
que sont les pensées dans son âme
09. Le
point de non retour
10. Repentez-vous
ou périssez
11. La
conviction, l'éveil
12. L'abandon
du péché
13. Enlever
les fardeaux par la confession
14. La
réparation
15. Le
respect des commandements de Dieu assure le pardon
16. Éviter
les pièges
17. Préparer
un chemin sûr
18. Pardonner
pour être pardonné
19. Comme
nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés
20. Le
moment des comptes
21. L'Église
pardonnera
22. Dieu
pardonnera
23. Le
miracle du pardon
PRÉFACE
Et Dieu
faisait des miracles extraordinaires. (Actes
19:11)
Notre Seigneur,
Jésus-Christ, est ce Dieu de miracles. Il dit un jour aux
croyants juifs : « Vous connaîtrez la vérité,
et la vérité vous affranchira » (Jean 8:
32).
Y a-t-il un miracle qui
puisse se comparer à celui accompli par Jésus, lui qui
« détache les chaînes de la méchanceté,
dénoue les liens de la servitude, renvoie libres les
opprimés » (Ésaïe 58:6). Il guérit
les malades, chassa les démons, calma la tempête et
ressuscita même les morts. Mais y a-t-il un miracle qui puisse
égaler celui qui libère l'homme des liens de
l'ignorance, de la superstition et de la transgression ? Joseph
Smith, le prophète, a dit : « Il vaut mieux
sauver un homme qu'en ressusciter un des morts. » Paul
dit : « Ô mort, où est ta victoire ?
Ô mort, où est ton aiguillon ? L'aiguillon de la
mort, c'est le péché » (1 Cor.15:55-56).
Ce qui fait dire « Il n'y a de tragédie que dans le
péché. »
Ce livre n'a pas été
écrit pour distraire, mais dans un objectif sérieux :
celui de présenter des Écritures, des expériences
et des exhortations dans l'espoir qu'ainsi beaucoup seront incités
à se repentir de leurs péchés et de leurs actes
inconsidérés et se mettront en devoir de se purifier et
de rechercher la perfection.
Ce dessein est né
dans mes années de ministère en tant que président
de pieu et apôtre, période pendant laquelle j'ai eu de
nombreuses occasions de traiter avec des transgresseurs, en
particulier avec des gens qui avaient commis des péchés
sexuels, tant dans les liens du mariage qu'en dehors. Les Écritures
étant la base ferme de la loi et du bonheur, j'ai constamment
ressenti la nécessité d'en faire un choix que je
pourrais recommander aux pécheurs. Les références
que j'ai notées sont devenues une collection qui a abouti à
ce livre.
Parce que hommes et femmes
sont humains et ont normalement l'esprit charnel, parce qu'il est
ordinairement plus facile de faire le mal que le bien et parce que
« tous ont péché et sont privés de la
gloire de Dieu », j'ai peut-être noté
beaucoup plus d'Écritures au sujet du péché
sexuel que sur n'importe quel autre.
Pour guérir les
maladies spirituelles qui nous étouffent et empoisonnent notre
vie, le Seigneur nous a donné un remède sûr :
le repentir.
J'avais pris la décision
de ne jamais écrire de livre, mais j'ai changé d'avis
pour trois grandes raisons.
Tout d'abord, le besoin.
Quand j'entre presque quotidiennement en contact avec des foyers
brisés, des enfants délinquants, des gouvernements
corrompus et des groupes apostats et que je me rends compte que tous
ces problèmes sont le résultat du péché,
je voudrais crier avec Alma : « Ô, je
voudrais.. aller... avec une voix à faire trembler la terre,
et crier repentance à tous les peuples ! »
(AIma 29:1). Ce livre souligne donc combien il est grave d'enfreindre
les commandements de Dieu, montre que le péché ne peut
apporter que le chagrin, le remords, la déception et
l'angoisse, et prévient que les petits écarts évoluent
pour en devenir de plus grands et se transforment finalement en
grandes transgressions qui entraînent de lourds châtiments.
Étant donné la prédominance et la gravité
des péchés sexuels et d'autres grands péchés,
ceux-ci seront particulièrement soulignés. Je donne des
signaux d'avertissement et des directives pour réduire le
danger de se laisser aveuglément entraîner dans des
sentiers interdits. Ayant pris conscience de la profondeur de leurs
péchés, beaucoup ont tendance à abandonner tout
espoir, n'ayant pas une connaissance claire des Écritures et
du pouvoir rédempteur du Christ.
Deuxièmement,
j'écris donc pour affirmer joyeusement que l'homme peut être
littéralement transformé par son repentir et par le don
du pardon de Dieu qui s'ensuit pour tous les péchés,
sauf les péchés impardonnables. Il vaut mieux ne pas
avoir commis le péché ; le chemin du transgresseur
est difficile, mais la guérison est possible.
Troisièmement, ceux
d'entre nous que le Seigneur a appelés à diriger ont
une responsabilité à laquelle ils ne peuvent échapper,
c'est celle qu'avaient Jacob et Joseph : « répondre
des péchés du peuple sur notre tête, si nous ne
lui enseignions pas la parole de Dieu avec diligence ; c'est
pourquoi, en travaillant de toutes nos forces, son sang ne viendrait
pas sur nos vêtements » (Jacob 1:19). Ésaïe
lance cet avertissement : « Crie à plein
gosier, ne te retiens pas, élève ta voix comme une
trompette, et annonce à mon peuple ses iniquités, à
la maison de Jacob ses péchés ! »
(Ésaïe 58:1). Ézéchiel lance cet
avertissement aux dirigeants : « Les pasteurs ne
devraient-ils pas paître le troupeau ? »
(Ézéchiel 34:2). Et puis : « Si cet
homme ne sonne de la trompette, et avertit le peuple... et s'il ne se
laisse pas avertir... son sang sera sur sa tête »
(Ézéchiel 33:3-4).
La trompette ne doit
annoncer « que la repentance à cette génération »
(D&A 6:9). Ainsi le message s'adresse au monde entier, et pas
seulement aux membres de la vraie Église de Jésus-Christ
des saints des derniers jours.
Ces raisons et la
prééminence donnée à ce sujet dans les
appels de tous les prophètes et de tous les chefs spirituels
depuis Adam me semblent justifier un livre traitant exclusivement du
péché, de la repentance et du pardon, et ceci en dépit
du fait que beaucoup d'auteurs de l'Église ont parlé de
ce sujet dans le cadre d'un ouvrage plus général.
En écrivant ce
livre, je ne prétends pas faire oeuvre d'originalité ou
de génie littéraire. Il se peut qu'il n'y ait rien de
neuf ni de frappant dans ce que je vais dire. D'autre part, j'ai
délibérément répété
certaines Écritures pour soutenir diverses facettes du sujet
ou pour insister suffisamment dans l'espoir que ceux qui sont
découragés et dans le péché puissent
laver « leurs robes... dans le sang de l'Agneau »,
et que la paix descende sur eux comme la rosée des cieux.
De même, le fait que
l'auteur traite du péché et de la repentance ne
sous-entend pas que lui ou ceux qu'il cite, à part le Seigneur
lui-même, sont sans défaut. Mais nous ne serions guère
poussés à être justes si tous les orateurs et
tous les écrivains remettaient à plus tard toute
discussion et tout avertissement jusqu'à ce qu'ils aient
atteint eux-mêmes la perfection.
Pour reprendre les propos
de Jacob : « Je sais que les paroles de vérité
sont dures contre toute impureté ; mais les justes ne les
craignent pas, car ils aiment la vérité et ne sont pas
ébranlés » (2 Néphi 9:40).
Nous ressentons
probablement ce qu'éprouve Pierre à la fin de sa vie :
« Et je regarde comme un devoir, aussi longtemps que je
suis dans cette tente, de vous tenir en éveil par des
avertissements, car je sais que je la quitterai subitement, ainsi que
notre Seigneur Jésus-Christ me l'a fait connaître. Mais
j'aurai soin qu'après mon départ, vous puissiez
toujours vous souvenir de ces choses » (2 Pierre
1:13-15).
J'assume l'entière
responsabilité du contenu de ce livre. L'Église et ses
dirigeants ne sont en aucune façon responsables des erreurs
qu'on pourrait y trouver. Pas plus qu'à un autre mortel, il ne
m'est possible de sauver l'âme d'autrui, mais j'espère
que ce livre aidera certains de ceux qui souffrent des effets
funestes du péché à trouver le chemin qui mène
des ténèbres à la lumière, de la
souffrance à la paix, de la misère à l'espérance
et de la mort spirituelle à la vie éternelle. Si ce
livre y parvient si peu que ce soit et contribue à confirmer
les autres dans une vie de justice, mes efforts pour l'écrire
auront été justifiés.
Spencer W. Kimball
CHAPITRE
1: CETTE VIE EST LE MOMENT
« ...car
tous les contrats qui ne sont pas faits de la sorte prennent fin
quand les hommes sont morts. » (Doctrine
et Alliances 132:7)
« Car voici,
cette vie est le moment ou les hommes doivent se préparer à
rencontrer Dieu... » (Alma 34:32)
La destinée de
l'esprit de l'homme est de venir sur cette terre et de faire un
voyage d'une durée indéterminée. Il voyage
tantôt dangereusement, tantôt en sécurité,
tantôt avec tristesse, tantôt avec joie. En tout temps,
le chemin est marqué par la volonté divine.
Le voyage traverse la
tendre enfance avec ses activités insouciantes mais son
apprentissage rapide ; l'enfance avec ses petites déceptions
et ses petits bobos, ses sentiments froissés, ses excitations
vives ; la jeunesse avec son exubérance, ses sympathies
et ses antipathies, ses craintes, ses espoirs et ses intensités ;
les débuts du mariage avec ses responsabilités, ses
compétitions, ses ambitions, avec l'éducation des
enfants et tout ce qui en découle ; et l'âge avancé
avec ses réalisations, ses aboutissements, les buts atteints,
la détente et la retraite.
Pendant tout ce voyage, il
y a des occasions d'apprendre, de progresser et de se développer
en vue du but final. Nous voyons des gens qui se contentent de
voyager, n'ayant aucun but, aucune direction, aucune destination,
aucun objectif. Sans carte routière pour les guider, ils se
contentent de suivre le chemin et ramassent à des degrés
divers tout ce qui plaît à l’œil, flatte la
vanité, satisfait la faim, étanche la soif, assouvit
les passions. Et quand la fin de la vie approche, ils ont voyagé
mais ne sont guère plus proches de la destination qu'ils
auraient dû atteindre, qu'au début. Chose regrettable,
certains ont totalement perdu leur chemin.
Le dessein divin de la vie
D'autres préparent
leur itinéraire, prennent des décisions sages et
correctes et atteignent dans une grande mesure leurs objectifs et
leur joyeuse destination. En agissant ainsi, ils coopèrent
avec le Créateur dans son dessein vis-à-vis de la vie,
qu'il a défini ainsi :
« Car voici mon
oeuvre et ma gloire : réaliser l'immortalité et la
vie éternelle de l'homme » (Moïse 1:39).
L'immortalité et la
vie éternelle constituant le seul but de la vie, tous les
autres intérêts et toutes les autres activités
n'en sont que des annexes. Et étant donné que ces
objectifs sont l’œuvre et la gloire de Dieu, ils sont
aussi l’œuvre à laquelle doit s'employer l'homme
et la raison principale pour laquelle il est venu sur la terre. L'un
de ces deux éléments, la grande bénédiction
qu'est l'immortalité, est donnée à l'homme comme
un cadeau du Tout-Puissant sans qu'il fasse le moindre effort.
L'autre, la vie éternelle, est un programme coopératif
devant être réalisé par le Seigneur et ses
enfants sur la terre. L'homme reçoit donc la responsabilité
générale de collaborer pleinement avec le Dieu éternel
pour réaliser cet objectif. Dans ce but, Dieu a créé
l'homme pour qu'il vive dans l'état mortel, et l'a doté
de la capacité de perpétuer le genre humain, de
soumettre la terre, de se perfectionner et de devenir comme Dieu,
omniscient et omnipotent.
Notre Père envoya
alors sur la terre une lignée de prophètes pour
rappeler à l'homme ses devoirs et sa destinée, pour
l'avertir des dangers et lui montrer le chemin conduisant à sa
victoire totale. Il semble que les perceptions spirituelles de
beaucoup de peuples n'ont pas été suffisantes pour leur
faire comprendre pleinement les desseins de Dieu et il les a fait
instruire à des niveaux inférieurs. C'est là
apparemment ce que voulait dire AIma quand il dit :
« Car voici, le
Seigneur accorde à toutes les nations des hommes de la même
nation et de la même langue pour enseigner sa parole, oui, en
sagesse, tout ce qu'il estime convenable qu'elles aient... »
(Alma 29:8).
Malheureusement, le peuple
de Dieu n'a que trop souvent rejeté sa voie, ceci pour sa
propre destruction. Mais le Seigneur n'a jamais permis que ces gens
soient détruits et n'atteignent pas leur but sans les avoir
instruits et avertis. Par exemple, il est écrit à
propos des Juifs :
« ...et aucune
d'elles n'a jamais été détruite, que cela ne lui
ait été annoncé par les prophètes du
Seigneur » (2 Néphi 25:9).
Les Écritures
montrent clairement le but élevé de l'existence de
l'homme. Abraham et Moïse furent particulièrement
explicites à ce sujet, comme le révèlent les
documents mis à notre disposition grâce au prophète
moderne, Joseph Smith. Ce prophète, ayant appris l'histoire et
la raison d'être de tout cela dans les documents anciens aussi
bien que par des visites d'êtres célestes, a continué
à recevoir par la révélation directe d'autres
lumières et d'autres vérités concernant le grand
potentiel de l'homme. Par son entremise, Dieu a abondamment confirmé
que l'homme est la création suprême faite à
l'image et à la ressemblance de Dieu et de son Fils
Jésus-Christ ; que l'homme est enfant de Dieu, que c'est
pour l'homme, et l'homme seul, que la terre a été
créée, organisée, plantée et préparée
pour servir d'habitation à l'humanité ; et que,
ayant en lui le germe de la divinité et étant donc un
dieu en embryon, l'homme a la capacité illimitée de
progression et d'accomplissement.
Importance de la croyance
en Dieu
Ce livre présuppose
que le lecteur croit en Dieu et au but élevé de la vie.
Sans Dieu, le repentir n'aurait guère de signification et le
pardon serait à la fois inutile et irréel. S'il n'y
avait pas de Dieu, la vie elle-même n'aurait pas de sens et,
comme ce fut le cas des antédiluviens, des Babyloniens, des
Israélites et de nombreux autres peuples et civilisations,
nous pourrions nous sentir justifiés dans notre envie de ne
vivre que pour aujourd'hui, de « manger, boire et nous
réjouir », de nous dissiper, et de satisfaire tous
les désirs profanes. S'il n'y avait pas de Dieu, il n'y aurait
pas de rédemption, pas de résurrection, pas d'éternités
à attendre et, par conséquent, pas d'espérance.
Mais il y a un Dieu, et il
est aimant, bon, juste et miséricordieux. Il y a une existence
sans fin. L'homme souffrira ou se réjouira dans son avenir
selon les oeuvres qu'il aura accomplies dans la mortalité. En
conséquence, puisque la vie mortelle n'est qu'un point en
comparaison de la durée infinie de l'éternité,
l'homme doit prendre grand soin que son présent lui assure la
joie, le développement et le bonheur pour son avenir éternel.
Notre connaissance
prémortelle
Rapportant une remarquable
vision, Abraham nous a exposé les desseins en vue desquels
Dieu a créé le monde et nous y a mis.
« Or, le
Seigneur m’avait montré, à moi, Abraham, les
intelligences qui furent organisées avant que le monde fût ;
et parmi toutes celles-là, il y en avait beaucoup de nobles et
de grandes » (Abraham 3:22).
Dans le conseil des cieux,
le Seigneur exposa clairement le plan, ses conditions et ses
avantages. La terre devait être non seulement un lieu de
résidence pour l'homme, mais aussi une école et un lieu
de mise à l'épreuve, une occasion pour l'homme de faire
ses preuves. L'homme recevrait le libre arbitre de manière à
pouvoir choisir par lui-même.
La vie devait comprendre
trois sections ou états : prémortel, mortel et
immortel. Le troisième stade comprendrait l'exaltation - la
vie éternelle avec la divinisation - pour ceux qui
développeraient toutes les possibilités de leur période
mortelle. Les réalisations accomplies dans un des états
affecteraient d'une manière capitale l'état ou les
états suivants. Si une personne gardait son premier état,
il lui serait permis de connaître le deuxième, soit la
vie ici-bas, qui serait une nouvelle période d'épreuve
et d'expériences. S'il tirait profit de son deuxième
état, son expérience terrestre, c'était la vie
éternelle qui l'attendrait. C'est pour cela que les hommes
traversent les nombreuses expériences de la vie terrestre
« pour voir s'ils feront tout ce que le Seigneur, leur
Dieu, leur commandera » (Abraham 3:25).
Nous, les mortels, qui
vivons maintenant sur cette terre, sommes dans notre deuxième
état. Notre présence même ici dans un corps
mortel atteste du fait que nous avons « conservé »
notre premier état. Notre matière d'esprit était
éternelle et coexistante avec Dieu, mais notre Père
céleste l'a organisée en corps d'esprit. Notre corps
d'esprit a traversé une longue période de progression,
de développement et de formation et, ayant réussi
l'épreuve, a finalement été admis sur cette
terre et dans l'état mortel.
Un des buts précis
dans lesquels notre esprit est venu sur cette terre et a revêtu
l'état mortel était l'obtention d'un corps physique. Ce
corps devait être assujetti à toutes les faiblesses,
tentations, fragilités et limitations de la condition mortelle
et devait surmonter son ego.
Nous ne nous souvenons pas
de notre vie prémortelle mais, avant de venir sur cette terre,
nous comprenions tous exactement la raison pour laquelle nous devions
être ici. Il serait attendu de nous que nous obtenions la
connaissance, que nous nous instruisions et que nous nous formions.
Nous devions dominer nos impulsions et nos désirs, maîtriser
nos passions et vaincre nos faiblesses grandes et petites. Nous
devions éliminer les péchés d'omission et de
commission et suivre les lois et les commandements donnés par
notre Père. Les grands penseurs du monde ont reconnu que
l'effort que cela implique donne de la dignité et de la
noblesse à l'homme. Dante, par exemple, l'a exprimé de
cette façon : « Pensez à vos origines ;
vous n'avez pas été formés pour vivre comme des
brutes, mais pour suivre la vertu et la connaissance. »
(Dante, La Divine Comédie)
Nous avons compris aussi
qu'après une période allant de quelques secondes à
des dizaines d'années de vie mortelle, nous mourrions, que
notre corps retournerait à notre mère la terre d'où
il avait été tiré et que notre esprit irait dans
le monde des esprits où nous pourrions continuer à nous
former à notre destinée éternelle. Au bout d'un
certain temps, il y aurait une résurrection, ou réunion
du corps et de l'esprit, qui nous rendrait immortels et nous
permettrait de continuer à progresser vers la perfection et la
divinisation. Cette résurrection nous a été
accordée grâce au sacrifice du Seigneur Jésus-Christ,
Créateur de cette terre, qui nous a rendu ce service
incomparable, un miracle que nous ne pouvions faire pour nous-mêmes.
C'est ainsi que nous a été ouvert le chemin de
l'immortalité et - si nous nous en montrons dignes - de
l'exaltation finale dans le royaume de Dieu.
L’Évangile,
notre carte
Pour situer un lieu de
destination que nous n'avons pas encore visité, nous
consultons d’ordinaire une carte. Le Seigneur Jésus-Christ,
notre Rédempteur et Sauveur, nous a donné comme
deuxième grande bénédiction, notre carte :
un code de lois et de commandements grâce auquel nous pourrions
atteindre la perfection et finalement la divinisation. Cet ensemble
de lois et d'ordonnances s'appelle l'Évangile de Jésus-Christ,
et c'est le seul plan qui exaltera l'humanité. L'Église
de Jésus-Christ des saints des derniers jours est le seul
dépositaire de la plénitude de ce programme sans prix,
qui est mis à la disposition de ceux qui l'acceptent.
Pour atteindre le but (la
vie éternelle, l'exaltation et la divinisation), on doit être
introduit dans le royaume par le baptême correctement
accompli ; on doit recevoir le Saint-Esprit par l'imposition des
mains de ceux ayant reçu l’autorité ;
l'homme doit être ordonné à la prêtrise par
les détenteurs autorisés de la prêtrise ; on
doit être doté et scellé dans la maison de Dieu
par le prophète qui détient les clefs ou par l'un de
ceux à qui les clefs ont été déléguées ;
on doit mener une vie de justice, de pureté et de service. Nul
ne peut accéder à la vie éternelle autrement que
par la bonne porte : Jésus-Christ et ses commandements.
Jésus l'a très
clairement dit en ces termes :
« En vérité,
en vérité, je vous le dis, celui qui n'entre pas par la
porte dans la bergerie, mais qui y monte par ailleurs, est un voleur
et un brigand » (Jean 10:1). « Je suis la
porte. Si quelqu'un entre par moi, il sera sauvé ; il
entrera et il sortira, et il trouvera des pâturages »
(Jean 10:9).
Et Jacob, le théologien
prophète, a lancé cet avertissement :
« Venez donc,
mes frères bien-aimés, venez au Seigneur, le
Très-Saint. Souvenez-vous que ses sentiers sont justes. Voici,
la voie est étroite pour l'homme, mais elle va en ligne droite
devant lui, et le gardien de la porte est le Très-Saint
d'Israël, et il n'y place aucun serviteur ; et il n’y
a pas d'autres voies que la porte ; car il ne peut être
trompé, car Seigneur Dieu est son nom » (2 Néphi
9:41).
Le droit chemin
Nous ne devons pas être
surpris que les exigences de Dieu pour obtenir les récompenses
éternelles soient précises et invariables, puisque même
la société et le gouvernement de l'homme fonctionnent
sur une telle base. Par exemple, quand nous rentrons de l'étranger
dans notre patrie, nous devons répondre à certaines
conditions et fournir des preuves sous forme de passeport, de visa,
de certificats médicaux quant à notre santé, aux
vaccinations, d'extraits d'acte de naissance et d'autres documents.
On ne peut recevoir de salaire sans avoir répondu d'une
manière satisfaisante aux conditions de l'emploi. On ne peut
monter en bus, en train ou en avion sans avoir payé sa place
et on doit en fournir la preuve à la gare ou à
l'aéroport. On ne peut devenir citoyen d'un pays sans avoir
satisfait aux conditions imposées par les lois du dit pays. On
ne peut s'attendre à recevoir un diplôme d'une
université sans avoir payé les frais d'inscription,
étudié et prouvé qu'on a satisfait aux
conditions requises. Les récompenses éternelles de Dieu
dépendront de même de l'obéissance de l'homme aux
conditions requises.
La prédominance de
la temporisation
Un des défauts
humains les plus graves de toutes les époques est la
temporisation, le refus d'accepter dès maintenant les
responsabilités personnelles. Les hommes sont venus
volontairement sur la terre pour faire leur éducation, se
former, se développer et se perfectionner, mais beaucoup se
laissent détourner et se contentent de « couper le
bois et puiser l'eau », esclaves de l'indolence mentale et
spirituelle et de la recherche des plaisirs profanes.
Il y a même beaucoup
de membres de l'Église qui sont mous et insouciants et qui
remettent constamment à plus tard. Ils vivent leur religion
négligemment, pas pieusement. Ils obéissent à
certaines règles, mais ne sont pas vaillants. Ils ne
commettent aucun grand délit, mais ne font tout simplement pas
les choses requises d'eux : par exemple payer la dîme,
respecter la Parole de Sagesse, prier en famille, jeûner,
assister aux réunions, servir. Ils ne considèrent
peut-être pas de telles omissions comme des péchés,
et pourtant c'était là le genre de choses dont étaient
probablement coupables les cinq vierges folles de la parabole de
Jésus. Les dix vierges appartenaient au royaume et avaient
tous les droits aux bénédictions, mais cinq n'étaient
pas vaillantes et n'étaient pas prêtes quand vint le
grand jour. Elles n'étaient pas prêtes parce qu'elles ne
respectaient pas tous les commandements. Elles furent cruellement
déçues de se voir exclues du mariage, comme le seront
aussi leurs imitateurs modernes.
Je connais une sœur
de l'Église qui disait en buvant son café : « Le
Seigneur sait que mon cœur est droit, que j'ai de bonnes
intentions et que je trouverai un jour la force d'arrêter. »
Mais recevra-t-on la vie éternelle sur la base de ces bonnes
intentions ? Peut-on entrer dans un pays, recevoir un diplôme
et ainsi de suite sur le témoignage de bonnes intentions que
ne confirment pas des actes appropriés ? Samuel Johnson a
fait la réflexion que « l'enfer est pavé de
bonnes intentions ». Le Seigneur ne traduira pas en
oeuvres les espérances, les désirs et les intentions
des hommes. Chacun doit faire cela lui-même.
Seuls les vaillants seront
exaltés
On peut être sauvé
dans l'un ou l’autre des trois royaumes de gloire - téleste,
terrestre ou céleste - mais on ne peut atteindre l'exaltation
que dans le plus haut des trois cieux ou degrés de la gloire
céleste. Paul a dit aux Corinthiens :
« Il y a aussi
des corps célestes et des corps terrestres ; mais autre
est l'éclat des corps célestes, autre celui des corps
terrestres. Autre est l'éclat du soleil, autre est l'éclat
de la lune, et autre est l'éclat des étoiles ;
même une étoile diffère en éclat d'une
autre étoile. Ainsi en est-il de la résurrection des
morts... » (1 Corinthiens 15:40-42).
Et par Joseph Smith, le
prophète,, nous avons reçu des précisions sur la
déclaration de Paul :
« Il y a, dans
la gloire céleste, trois cieux ou degrés. Pour obtenir
le plus haut, l'homme doit entrer dans cet ordre de la prêtrise
(à savoir la nouvelle alliance éternelle du mariage).
Sinon, il ne peut l'obtenir. Il peut entrer dans l'autre, mais c'est
là la fin de son royaume ; il ne peut avoir
d'accroissement » (D&A 131:1-4).
Seuls ceux qui sont
vaillants seront exaltés et recevront le plus haut degré
de gloire, par conséquent « beaucoup sont appelés,
mais peu sont élus » (D&A 121:40). Comme l'a
dit le Sauveur :
« ...étroite
est la porte, resserré le chemin qui mènent à la
vie, et il y en a peu qui les trouvent. » Et inversement,
« ... large est la porte, spacieux est le chemin qui
mènent à la perdition, et il y en a beaucoup qui
entrent par là » (Matt. 7:13, 14).
Il est vrai que beaucoup de
saints des derniers jours ayant été baptisés et
confirmés membres de l'Église - certains ayant même
reçu leur dotation et ayant été mariés et
scellés dans le saint temple - ont estimé que les
bénédictions de l'exaltation et de la vie éternelle
leur étaient assurées. Mais il n'en est pas ainsi. Il y
a deux conditions fondamentales que toute âme doit remplir,
sans quoi elle ne peut atteindre les grandes bénédictions
offertes : elle doit recevoir les ordonnances et elle doit être
fidèle, surmontant ses faiblesses. En conséquence, ne
seront pas exaltés tous ceux qui prétendent être
des saints des derniers jours.
Mais pour les saints des
derniers jours qui sont vaillants, qui remplissent fidèlement
et pleinement les conditions, les promesses sont glorieuses et
défient toute description :
« Alors, ils
seront dieux, parce qu’ils n’auront pas de fin ;
c'est pourquoi, ils seront de toute éternité à
toute éternité, parce qu'ils continuent. Alors, ils
seront au-dessus de tout, car tout leur sera soumis. Alors ils seront
dieux, parce qu'ils auront tout pouvoir et que les anges leur seront
soumis » (D&A 132:20).
Les dangers des retards
Parce que les hommes ont
tendance à repousser le moment d'agir et à négliger
les directives, le Seigneur a donné à plusieurs
reprises des injonctions formelles et lancé des avertissements
solennels. Maintes et maintes fois, en des termes différents
et tout au long des siècles, le Seigneur a lancé des
rappels aux hommes pour qu'ils n'aient absolument aucune excuse. Et
la teneur de l'avertissement prophétique a été
que le moment d'agir c'est maintenant dans cette vie mortelle. On ne
peut retarder impunément l'obéissance aux commandements
de Dieu.
Notez les paroles d'Amulek,
spécialement ces passages importants relatifs au temps :
« Oui, je
voudrais que vous vous avanciez et ne vous endurcissiez pas davantage
le cœur ; car voici, le moment et le jour de votre salut,
c'est maintenant, et c’est pourquoi, Si vous voulez vous
repentir et ne point vous endurcir le cœur, le grand plan de la
rédemption sera immédiatement accompli pour vous. Car
voici, cette vie est le moment ou les hommes doivent se préparer
à rencontrer Dieu ; oui, voici, le jour de cette vie est
le jour où les hommes doivent accomplir leurs oeuvres. Et
maintenant, comme je vous l'ai déjà dit, étant
donné que vous avez eu tant de témoignages, pour cette
raison, je vous supplie de ne pas différer le jour de votre
repentance jusqu'à la fin ; car, après ce jour de
vie, qui nous est donné pour nous préparer a
l'éternité, voici, Si nous ne nous améliorons
pas tandis que nous sommes dans cette vie, alors vient la nuit de
ténèbres pendant laquelle nul travail ne peut être
fait. Vous ne pourrez dire, quand vous en arriverez à cette
crise terrible je veux me repentir, je veux retourner à mon
Dieu. Non, vous ne pourrez pas le dire ; car ce même
esprit qui possède votre corps au moment ou vous quittez cette
vie, ce même esprit aura le pouvoir de posséder votre
corps dans le monde éternel ». (Alma 34:31-34).
Même Si nous laissons
de côté les nombreuses Écritures qui rendent un
témoignage semblable, en lisant, en priant et en méditant
sur celle-ci nous recevons la conviction frappante de la nécessité
de nous repentir maintenant !
Melvin J. Ballard, apôtre
moderne, souligne pour nous les paroles d'Amulek en ces termes :
« ... Mais cette
vie est le moment où les hommes doivent se repentir. Qu'aucun
de nous ne s'imagine que nous pouvons descendre au tombeau sans avoir
vaincu les corruptions de la chair et puis perdre au tombeau tous nos
péchés et toutes nos tendances mauvaises. Ils seront
avec nous. Ils seront avec l'esprit quand il est séparé
du corps.
« J'estime que
tout homme et toute femme peuvent faire davantage pour se conformer
aux lois de Dieu en une seule année dans cette vie qu'ils ne
pourraient le faire en dix ans quand ils seront morts. L'esprit ne
peut que se repentir et changer, et ensuite la bataille devra
continuer plus tard avec la chair. Il est beaucoup plus facile de
vaincre et de servir le Seigneur quand la chair et l'esprit sont
combinés. C'est le moment ou les hommes sont le plus souple et
le plus influençable. Nous nous apercevrons quand nous serons
morts que tous les désirs et tous les sentiments seront
considérablement intensifiés. Quand l'argile est
malléable elle est beaucoup plus facile à changer que
quand elle a durci et pris.
« Cette vie est
le moment de nous repentir. C'est pour cela que je pense qu'il nous
faudra mille ans après la première résurrection
pour que le dernier groupe soit prêt à ressusciter. Il
lui faudra mille ans pour faire ce qu'il aurait pu accomplir dans
cette vie en soixante-dix ans. » (Melvin J. Ballard,
Three Degrees of Glory)
La révélation
de 1918 donnée à Joseph F. Smith contient ces propos :
« ... les morts avaient considéré la longue
séparation de leur esprit et de leur corps comme une
servitude. » (Joseph F. Smith, Gospel
Doctrine (SaIt Lake City, Deseret Book Company, 1966, p. 475)
Une autre citation de frère
Ballard détaille la pensée du président Smith :
« Quand nous
quitterons cette vie, que nous laisserons ce corps, nous désirerons
faire beaucoup de choses que nous ne pouvons absolument pas faire
sans le corps. Nous serons gravement handicapés, nous
aspirerons à retrouver le corps et nous prierons pour
retrouver bientôt notre corps. Nous saurons alors quel avantage
c'est d'avoir un corps.
« Alors tous
ceux qui remettent à plus tard, jusqu'à la vie
suivante, la tâche de corriger et de surmonter les faiblesses
de la chair, se condamnent à des années d'esclavage,
car personne ne se lèvera dans la résurrection avant
d'avoir terminé son oeuvre, avant d'avoir vaincu, avant
d'avoir fait tout ce qu'il peut faire. » (Melvin J.
Ballard, Three Degrees of Glory)
Le mariage éternel
maintenant pour les saints des derniers jours
Il n'est aucun endroit où
l'élément de temps soit plus complètement
souligné que dans la question du mariage éternel. Il
est vrai que notre Père, dans sa miséricorde, prend des
dispositions post mortelles spéciales pour ceux qui
n'entendent pas l'Évangile dans cette vie ; mais pour les
saints des derniers jours, le moment c'est maintenant. Lisez la
parole du Seigneur concernant l'alliance du mariage :
« ... Je te
révèle une nouvelle alliance éternelle ; et
si tu ne respectes pas cette alliance, tu seras damné ;
car nul ne peut rejeter cette alliance et recevoir la permission
d'entrer dans ma gloire » (D&A 132:4).
Cette alliance, c'est le
mariage céleste. À ce sujet, dans notre nouvelle
dispensation, le Seigneur s'étend un peu sur une déclaration
qu'il a faite aux habitants de la Palestine :
« Car étroite
est la porte, resserré le chemin qui mènent à
l'exaltation et à la continuation des vies, et il y en a peu
qui les trouvent, parce que vous ne me recevez point dans le monde et
que vous ne me connaissez point. Et si vous me recevez dans le monde,
alors vous me connaîtrez et vous recevrez votre exaltation,
afin que là où je suis, vous soyez aussi. Et ce sont là
les vies éternelles - connaître le seul Dieu sage et
vrai, et Jésus-Christ, qu'il a envoyé. C'est moi. C'est
pourquoi, recevez ma loi. Large est la porte et spacieux le chemin
qui mènent aux morts, et il y en a beaucoup qui entrent par
là, parce qu'ils ne me reçoivent pas et qu'ils ne
demeurent pas dans ma loi » (D&A 132:22-25).
Comme le Seigneur rend
impressionnant l'élément de temps ! Pourquoi
insiste-t-il constamment sur ce fait, si cela n'a pas d'importance ?
Ces expressions dans le monde et hors du monde, voudraient-elles dire
que l'on peut traverser au petit bonheur les années de la vie
mortelle, à « boire, manger et se réjouir »
ignorant tous les commandements et ne menant pas une vie pure et
recevoir quand même les bénédictions ?
Le jugement selon la
connaissance
La connaissance de
l'Évangile ainsi qu'une occasion suffisante de le vivre ont
été données à beaucoup d'hommes et de
femmes dans cette vie. Ceux-là seront jugés par la loi
de l'Évangile. Si quelqu'un n'a pas eu l'occasion d'entendre
et de comprendre l'Évangile dans cette vie mortelle, cette
possibilité lui sera donnée dans l'au-delà. Le
jugement est basé sur la connaissance et sur l'obéissance.
Les saints des derniers
jours se trouvent dans la première catégorie. Ayant été
bénis en recevant les bienfaits de l'Évangile, ils sont
et seront jugés d'après les critères de
celui-ci. Là où la loi existe, c'est une erreur grave
que de ne pas s'y soumettre, comme le soulignent les Écritures
suivantes :
« Jésus
leur répondit : Si vous étiez aveugles, vous
n'auriez pas de péché. Mais maintenant vous dites :
Nous voyons. C'est pour cela que votre péché subsiste »
(Jean 9:41).
« Si je n'étais
pas venu et que je ne leur eusse point parlé, ils n'auraient
pas de péché ; mais maintenant ils n'ont aucune
excuse de leur péché » (Jean 15:22).
« Le serviteur
qui, ayant connu la volonté de son maître, n'a rien
préparé et n'a pas agi selon sa volonté, sera
battu d'un grand nombre de coups. Mais celui qui, ne l'ayant pas
connu, a fait des choses dignes de châtiment, sera battu de peu
de coups. On demandera beaucoup à qui l'on a beaucoup donné
et on exigera davantage de celui à qui l'on a beaucoup
confié... » (Luc 12:47-48).
Les paroles que Jacob
adressa à son peuple auraient aussi bien pu l'être
directement à nous :
« Mais malheur à
celui à qui la loi est donnée, oui, qui a tous les
commandements de Dieu, comme nous, et qui les transgresse, et qui
prodigue les jours de son épreuve, car son état est
terrible ! » (2 Néphi 9:27).
Certaines possibilités
finissent à la mort
Ainsi, pour nous qui
connaissons, mais n'obéissons pas, les possibilités
d'obtenir certaines bénédictions sans limites prennent
fin quand la mort nous ferme les yeux.
« Et Si, après
avoir reçu ceci, vous ne gardez pas mes commandements, vous ne
pourrez pas être sauvés dans le royaume de mon Père »
(D&A 18:46).
La déclaration
frappante du roi Benjamin est vraiment de nature à nous faire
réfléchir :
« C'est
pourquoi, Si cet homme ne se repent pas, s'il reste et meurt ennemi
de Dieu, les exigences de la justice éveillent son âme
immortelle à la conscience vive de son crime, qui le fait
reculer hors de la présence du Seigneur et lui remplit l'âme
de culpabilité, de peine et d'angoisse, ce qui est semblable à
un feu inextinguible dont la flamme monte pour toujours »
(Mosiah 2:38).
Tel est l'état de
ceux qui négligent sciemment de vivre selon les commandements
dans cette vie. Ils s'attireront leur propre enfer.
Bénédictions
du repentir et du pardon
Notre Père aimant
nous a donné le merveilleux principe du repentir comme accès
au pardon. Tous les péchés, sauf ceux que le Seigneur a
exceptés, fondamentalement le péché contre le
Saint-Esprit et le meurtre, seront pardonnés à ceux qui
se repentent totalement, d'une manière suivie et continue pour
produire une transformation sincère et globale de leur vie. Le
pardon existe même pour le pécheur qui commet des
transgressions graves, car l'Église pardonnera et le Seigneur
pardonnera ces choses quand le repentir sera parvenu à
maturité.
Le repentir et le pardon
font partie de la merveilleuse ascension vers la divinisation. Dans
le plan de Dieu, l'homme doit volontairement faire cette ascension,
car l'élément du libre arbitre est fondamental. L'homme
choisit par lui-même, mais il ne peut décider des
châtiments. Ils sont immuables. Les petits enfants et les
arriérés mentaux ne sont pas tenus pour responsables,
mais tous les autres recevront soit des bénédictions,
des avancements et des récompenses, soit des châtiments
et des privations selon leur réaction au plan de Dieu quand il
leur est présenté et selon leur fidélité
à ce plan. Le Seigneur, dans sa sagesse, a pris des
dispositions pour cette situation et a permis qu'il y ait du bien et
du mal, du réconfort et de la douleur. L'alternative nous
donne un choix et, par là, de la progression et du
développement.
L’aide du
Saint-Esprit
Il y a dans la vie de tout
le monde un conflit entre le bien et le mal, entre Satan et le
Seigneur. Quiconque est arrivé à l'âge de
responsabilité, qui est huit ans, ou l'a dépassé
et est baptisé convenablement avec un cœur tout à
fait repentant, recevra le Saint-Esprit de façon sûre.
Si on l'écoute, ce membre de la Divinité guidera,
inspirera, avertira et neutralisera les incitations du Malin. Le
Seigneur l'a dit très clairement :
« C'est
pourquoi, ce que j'ai dit à mes apôtres, je vous le dis
de nouveau : toute âme qui croira à vos paroles et
sera baptisée d'eau pour la rémission des péchés,
recevra le Saint-Esprit » (D&A 84:64).
Nous avons aussi à
ce sujet les paroles classiques de Moroni :
« Et par le
pouvoir du Saint-Esprit vous pouvez connaître la vérité
de toutes choses » (Moroni 10:5).
Suivez le chemin non battu
En résumé, le
chemin de la vie éternelle est clair. Il est bien jalonné.
Il est difficile. Les influences mauvaises et bonnes seront toujours
présentes. Il faut choisir. Généralement le
chemin mauvais est le plus facile et, étant donné que
l'homme est charnel, ce chemin triomphera, à moins qu'il y ait
un effort conscient, constant et vigoureux pour rejeter le mal et
suivre le bien.
« Mais
souvenez-vous que celui qui persiste dans sa nature charnelle et qui
continue dans les voies du péché et de la révolte
contre Dieu, reste dans son état de déchéance,
et le diable a tout pouvoir sur lui » (Mosiah 16:5).
Cette vie terrestre est le
moment de se repentir. Nous ne pouvons nous permettre de prendre le
risque de mourir ennemis de Dieu.
En conséquence il
est important que tous les fils et toutes les filles de Dieu sur
cette terre « voient de leurs yeux, entendent de leurs
oreilles et comprennent avec leur cœur » le but de
la vie et la responsabilité qu'ils ont vis-à-vis
d'eux-mêmes et de leur postérité, et qu'ils
décident de suivre le chemin non battu qui est étroit
et resserré. C'est avant de se mettre en route qu'ils doivent
abandonner les voies mauvaises. Le secret d'une vie réussie
c'est la protection et la prévention. Ceux qui cèdent
au mal sont ordinairement ceux qui se sont mis dans une position
vulnérable.
Oui bénis et heureux
sont ceux qui peuvent résister au mal et vivre tous les jours
de leur vie sans céder à la tentation. Mais pour ceux
qui sont tombés, la repentance est le chemin du retour. La
repentance est toujours possible, même à la onzième
heure, car cette action tardive vaut encore mieux que rien du tout.
Le larron sur la croix qui dit :
« Souviens-toi
de moi, quand tu viendras dans ton règne » était
en meilleure voie que celui qui lança au visage du Seigneur :
« N'es-tu pas le Christ ? Sauve-toi toi-même,
et sauve-nous ! » (Luc 23: 39, 42).
Comme nous l'avons vu, on
peut attendre trop longtemps pour se repentir. C’est ce que
firent beaucoup de Néphites. Samuel le Lamanite dit à
leur sujet :
« Mais voici,
vos jours d'épreuve sont passés ; vous avez
différé le jour de votre salut jusqu’a ce qu’il
soit éternellement trop tard, et votre destruction est
assurée ; oui, car vous avez recherché, tous les
jours de votre vie, ce que vous ne pouviez obtenir ; et vous
avez recherché le bonheur en commettant l'iniquité,
chose qui est contraire à la nature de cette justice qui est
en notre grand Chef Éternel » (Hélaman 13:
38).
Ne croyons pas qu'en
appelant les gens à la repentance, les prophètes ne se
soucient que des péchés les plus graves comme le
meurtre, l'adultère, le vol et ainsi de suite, pas plus que
des seules personnes qui n'ont pas accepté les ordonnances de
l'Évangile. On doit s’être purifié de
toutes les transgressions, avoir surmonté toutes les
faiblesses pour pouvoir atteindre la perfection et la divinisation.
En conséquence, le but de ce livre est de souligner qu'il est
d'importance capitale que chacun de nous transforme sa vie par le
repentir et le pardon. Les chapitres suivants traiteront plus en
détail des divers aspects de ce sujet.
Oliver Wendell Holmes a
dit : « De nombreuses personnes meurent, leur musique
étant encore en eux. Pourquoi en est-il ainsi ? Trop
souvent parce qu'elles sont toujours occupées à se
préparer à vivre. Avant qu'elles ne le sachent, leur
temps est écoulé. » Tagore a exprimé
une pensée semblable en ces termes : « J'ai
passé mes jours à accorder et à désaccorder
mon instrument et le chant que je venais chanter reste inexprimé. »
Mon plaidoyer est donc le
suivant : Tendons les cordes de notre instrument et faisons en
sorte que notre mélodie soit joliment chantée. Ne
mourons pas tandis que notre musique est encore en nous. Utilisons
plutôt cette précieuse épreuve mortelle pour
monter avec assurance et gloire vers la vie éternelle que Dieu
notre Père donne à ceux qui gardent ses commandements.
CHAPITRE
2 : RIEN D’IMPUR NE PEUT ENTRER
« …tous
les hommes de partout doivent se repentir sinon ils ne peuvent
nullement hériter du royaume de Dieu, Car aucune chose impure
ne peut y entrer ou demeurer en sa présence... »
(Moïse 6:57)
Comme nous l'avons vu au
chapitre 1, la route de la vie est parfaitement jalonnée selon
le but divin, la carte de l'Évangile de Jésus-Christ
est mise à la disposition des voyageurs, la destination de la
vie éternelle est clairement indiquée. C'est à
cette destination que notre Père nous attend plein d'espoir,
vivement désireux de saluer ses enfants à leur retour.
Malheureusement beaucoup n'arriveront pas.
La raison en est clairement
donnée par Néphi :
« ...rien
d'impur ne peut entrer dans le royaume de Dieu... »
(1 Néphi 15:34). Et encore : « ...rien
d'impur ne peut habiter avec Dieu ... » (1 Néphi
10:21).
Dans ce contexte, le terme
impur signifie pour les prophètes ce qu'il signifie pour Dieu.
Pour l'homme le mot peut avoir un sens relatif. Une minuscule tache,
par exemple, ne fait pas qu'une chemise ou une robe blanche soit
sale. Mais pour Dieu, qui est perfection, la pureté signifie
la pureté morale et personnelle. Tout ce qui est moins que
cela est, dans une mesure ou dans une autre, de l'impureté et
ne peut par conséquent pas demeurer avec Dieu.
Sans les dons magnifiques
du repentir et du pardon, la situation serait sans espoir pour
l'homme, car nul autre que le Maître n'a jamais vécu
sans péché sur la terre. Il y a naturellement tous les
degrés du péché. Au pire, le pécheur
invétéré est dans les griffes de Satan. Comme
Jésus l'a dit, « tout (son) corps (est) dans les
ténèbres ». Le Sauveur dit ensuite qu'il est
impossible de servir Dieu ou d'être proche de lui dans de
telles circonstances :
« Nul ne peut
servir deux maîtres. Car, ou il haïra l'un, et aimera
l'autre ; ou il s'arrachera à l'un, et méprisera
l'autre. Vous ne pouvez servir Dieu et Mamon » (Matt.
6:24).
Nous appartenons à
celui que nous servons
Pécher, c'est donc
servir Satan. C'est un truisme que de dire que les hommes
appartiennent à celui auquel ils veulent obéir.
Beaucoup d'Écritures le confirment. Jésus a souligné
cette vérité quand il a dit aux Juifs :
« Quiconque se
livre au péché est esclave du péché »
(Jean 8:34).
Paul, écrivant aux
Romains, dit :
« Ne livrez pas
vos membres au péché, comme des instruments
d'iniquité ; mais donnez-vous vous-mêmes à
Dieu, comme étant vivants de morts que vous étiez, et
offrez à Dieu vos membres, comme des instruments de justice.
Car le péché n'aura point de pouvoir sur vous... Ne
savez-vous pas qu'en vous livrant à quelqu'un comme esclaves
pour lui obéir, vous êtes esclaves de celui à qui
vous obéissez, soit du péché qui conduit à
la mort, soit de l'obéissance qui conduit à la
justice ? » (Rom. 6:13, 16).
Pierre souligne aussi cet
esclavage :
« Avec des
discours enflés de vanité, ils amorcent par les
convoitises de la chair, par les dissolutions, ceux qui viennent à
peine d'échapper aux hommes qui vivent dans l'égarement ;
ils leur promettent la liberté, quand ils sont eux-mêmes
esclaves de la corruption, car chacun est esclave de ce qui a
triomphé de lui. » (2 Pierre 2:18-19).
On pourrait observer que le
terme convoitise ne se limite pas nécessairement dans sa
signification au désir sexuel. Il peut impliquer tout appétit
et pulsion charnels ou profanes portés à l'excès.
Satan utilisera avec empressement les autres pulsions qui conviennent
à son but aussi bien que les pulsions sexuelles pour rendre
esclaves les hommes jusqu'à ce que, comme Mormon le dit :
« Ils sont
menés par Satan, comme la paille est chassée par le
vent, ou comme un vaisseau, sans voiles ni ancre et sans rien pour le
diriger, est ballotté par les vagues ; et ils sont comme
lui » (Mormon 5:18).
Satan, un être réel
À notre époque
d'intellectualité et d'erreur, les hommes dépersonnalisent
non seulement Dieu, mais aussi le démon. En vertu de cette
conception, Satan est un mythe utile pour maintenir les gens dans le
droit chemin à une époque moins éclairée,
mais il est démodé à notre époque
civilisée. Rien n'est plus loin de la vérité.
Satan est un être d'esprit parfaitement personnel, mais
dépourvu de corps mortel.
Son désir de se
sceller chacun de nous n'est pas moins ardent dans la méchanceté
que l'est celui de notre Père de nous attirer en justice dans
son royaume éternel. Néphi, dans sa prophétie
relative à notre époque, nous donne un aperçu de
la tactique de Satan aussi bien qu’une esquisse de caractère
d'une effrayante précision :
« Car voici, en
ce jour, il fera rage dans le cœur des enfants des hommes, et
les poussera à la colère contre ce qui est bon. Et il
en pacifiera d'autres, et les endormira dans une sécurité
charnelle, en sorte qu'ils diront : Tout est bien en Sion ;
oui, Sion prospère, tout va bien - c'est ainsi que le diable
trompe leur âme, et les entraîne soigneusement en enfer.
Et voici, il en flatte d’autres, et il leur dit qu'il n'y a
point d'enfer ; et il leur dit : Je ne suis pas un diable,
car il n'y en a point - et c'est ce qu'il leur chuchote aux oreilles,
jusqu'à ce qu'il les saisisse de ses chaînes terribles
d'où il n'y a point de délivrance. Oui, ils seront
saisis par la mort et l'enfer ; et la mort, l'enfer et le
diable, et tous ceux qui auront été saisis par eux, se
tiendront devant le trône de Dieu, pour être jugés
selon leurs œuvres ; d'où ils iront dans le lieu
qui a été préparé pour les recevoir... »
(2 Néphi 28:20-23).
Oui, le démon est
bel et bien une personne. Il est également intelligent et
entraîné. Ayant derrière lui des milliers
d'années d'expérience, il est devenu extraordinairement
efficace et de plus en plus décidé. Les jeunes gens
pensent et disent souvent quand des mains se tendent pour les
gouverner : « Je n'ai besoin de personne. »
En fait, même des adultes plus expérimentés ne
peuvent se permettre d'être surs d'être capables de
résister à Satan. Les adolescents et les adolescentes
doivent assurément être convenablement fortifiés
et protégés s'ils veulent pouvoir affronter les
puissances efficaces, hautement entraînées et
supérieures qui guettent sans répit les occasions de
tenter.
Qu'on soit jeune ou vieux,
il faut avoir l’intelligence d’accepter les conseils et
les instructions des gens expérimentés qui connaissent
les pièges, les murs croulants et les digues lézardées
qui entraînent la destruction.
Vieux péchés,
nouveaux noms
Les péchés
peuvent être classifiés en plusieurs catégories.
Ils vont des simples inconvenances et écarts à
l'effusion du sang innocent et au péché contre le
Saint-Esprit. Il y a des péchés contre nous-mêmes,
des péchés contre ceux que nous aimons, des péchés
contre nos semblables, des péchés contre notre
communauté, des péchés contre l'Église,
des péchés contre l'humanité. Il y a des péchés
qui sont connus du monde et d'autres qui sont Si soigneusement cachés
que le pécheur est le seul être mortel qui soit au
courant de l'erreur.
Parfois une nouvelle
génération donne aux vieux péchés de
nouveaux noms qui sont souvent des désignations visant à
supprimer toute implication de péché - et quand on lit
la longue liste scripturale des transgressions, on ne les reconnaît
pas par leurs noms modernes. Mais tout est là, dans les
Écritures, et tout est ici et pratiqué de nos jours.
Parfois quelqu'un, qui ne
découvre pas dans les Écritures le nom moderne du péché
ou de la perversion dont il s'est particulièrement rendu
coupable, soulage sa conscience en essayant de se convaincre qu'après
tout ce n'est pas si terrible puisque ce n'est pas explicitement
interdit. Par exemple, le mot pelotage ne se trouve pas dans les
Écritures, mais le fait de peloter est condamné à
maintes reprises. De même, d'autres péchés et
perversions peuvent ne pas être désignés dans les
Écritures par leur appellation moderne, mais l'examen soigneux
des Écritures révèlera que ces choses ont été
faites pour leur plus grande honte par les Romains, les Corinthiens,
les Éphésiens, les enfants d'Israël et les autres
peuples au cours des siècles.
En outre, en ayant un
entretien avec des jeunes gens et parfois des personnes plus âgées,
je m'aperçois que beaucoup ne connaissent pas la signification
des noms des péchés dans les anciennes Écritures.
Un jeune m'a dit : « Je sais ce qu'est l'adultère,
mais qu'est-ce que c'est que la fornication, et est-ce mal ? »
Un éminent travailleur social a dit qu'il y avait beaucoup de
jeunes gens parvenus à la maturité physique à
qui on n'avait jamais dit en termes clairs que les relations
sexuelles en dehors du mariage étaient des péchés
graves. En conséquence, bien que ce soit quelque chose de
désagréable à discuter, ce livre traitera de ces
sujets dans les chapitres suivants.
Liste scripturale des
péchés
Puisque le catalogue
scriptural est si complet, en particulier dans les écrits des
apôtres des premiers jours, citons les péchés
décrits par les Écritures. Par exemple, la prophétie
de Paul à Timothée en ce qui concerne la situation de
notre époque s'est réalisée avec une précision
déprimante.
« Sache que,
dans les derniers jours, il y aura des temps difficiles. Car les
hommes seront égoïstes, amis de l'argent, fanfarons,
hautains, blasphémateurs, rebelles à leurs parents,
ingrats, irréligieux, insensibles, déloyaux,
calomniateurs, intempérants, cruels, ennemis des gens de bien,
traîtres, emportés, enflés d'orgueil, aimant le
plaisir plus que Dieu, ayant l'apparence de la piété,
mais reniant ce qui en fait la force. Eloigne-toi de ces hommes-là.
Il en est parmi eux qui s'introduisent dans les maisons, et qui
captivent des femmes d'un esprit faible et borné, chargées
de péchés, agitées par des passions de toutes
espèces... » (2 Tim. 3:16).
Paul mit les Romains en
garde contre des péchés semblables :
« …livrés
à l'impureté, selon les convoitises de leurs cœurs ;
en sorte qu'ils déshonorent eux-mêmes leurs propres
corps ; eux qui... ont adoré et servi la créature
au lieu du Créateur... Dieu les a livrés à des
passions infâmes : car leurs femmes ont changé
l'usage naturel en celui qui est contre nature ; et de même
les hommes, abandonnant l'usage naturel de la femme, se sont
enflammés dans leurs désirs les uns pour les autres,
commettant homme avec homme des choses infâmes... Rapporteurs,
médisants, impies, arrogants, hautains, fanfarons, ingénieux
au mal, rebelles à leurs parents, dépourvus... de
loyauté, d'affection naturelle, de miséricorde. Et,
bien qu'ils connaissent le jugement de Dieu, déclarant dignes
de mort ceux qui commettent de telles choses, non seulement ils les
font, mais ils approuvent ceux qui les font » (Rom
1:24-27, 30-32).
Paul parlant aux
Corinthiens cite encore quelques types de péché :
« …ni les
impudiques, ni les idolâtres, ni les adultères, ni les
efféminés, ni les infâmes, ni les voleurs, ni les
cupides, ni les ivrognes, ni les outrageux, ni les ravisseurs
n'hériteront le royaume de Dieu » (1 Corinthiens
6:10).
Jean le Révélateur
catalogue les transgressions qui mériteront la seconde mort :
« Mais pour les
lâches, les incrédules, les abominables, les meurtriers,
les impudiques, les enchanteurs, les idolâtres et tous les
menteurs, leur part sera dans l'étang ardent de feu et de
soufre, ce qui est la seconde mort » (Apoc. 21:8).
Le péché
sexuel est maintes et maintes fois condamné dans les
Écritures. Pour que nos définitions soient bien
claires, rendons-nous compte que les relations hétérosexuelles
sont le péché de fornication quand elles sont
pratiquées par les célibataires et d'adultère
quand ce sont des gens mariés qui s'y livrent en dehors de
leurs alliances matrimoniales. L'un et l'autre sont des péchés
graves aux yeux de Dieu. Paul a écrit :
« Ne savez-vous
pas que vos corps sont des membres de Christ ? Prendrai-je donc
les membres de Christ, pour en faire des membres d'une prostituée ?
Loin de là ! Ne savez-vous pas que celui qui s'attache à
la prostituée est un seul corps avec elle ? Car, est-il
dit, les deux deviendront une seule chair... Fuyez l'impudicité...
(1 Cor. 6:15-16, 18).
Dans d'autres épîtres,
Paul souligne encore et énumère d'autres péchés
(voir Rom. 1:24-32 ; 1 Cor. 3:16-17 ; 6:9-10 ;
10:8 ; Éph. 5:3-7 ; Gal. 5:19-21 ; Col. 3:5,
7-8 ; 1 Thess. 4:3-5).
En lisant les Écritures
citées ou mentionnées ci-dessus, nous observons
qu'elles reprennent virtuellement toutes les transgressions modernes,
quoique parfois sous des noms anciens. Passons en revue cette longue
liste.
Le meurtre, l'adultère,
le vol, les jurons, l'impiété chez les maîtres,
la désobéissance chez les serviteurs, l'infidélité,
l'imprévoyance, la haine de Dieu, la désobéissance
au mari, le manque d'affection naturelle, la suffisance, la
flatterie, la convoitise, la déloyauté, les
indiscrétions, la médisance, le manque de sincérité,
les coups, les rixes, l’esprit querelleur, l'ingratitude, le
manque d'hospitalité, la tromperie, le manque de respect, la
vantardise, l'arrogance, l'orgueil, les paroles sournoises, la
grossièreté, la calomnie, la corruption, le
détournement, la spoliation, le parjure, l'incontinence,
l'impureté, la bassesse, les relations obscènes, la
folie, la paresse, l'impatience, le manque de compréhension,
l’absence de pitié, l'idolâtrie, le blasphème,
le reniement du Saint-Esprit, la violation du sabbat, l'envie, la
jalousie, la méchanceté, la malignité, la
vindicte, l'implacabilité, la rancune, les vociférations,
l'animosité, la profanation, les injures, le commérage,
la provocation, l'âpreté au gain sordide, la
désobéissance aux parents, la colère, la haine,
la convoitise, le faux témoignage, la perversité, la
lasciveté, l'hérésie, la présomption, le
sacrilège, l'appétit insatiable, l'instabilité,
l'ignorance, l'entêtement, les insultes envers l'autorité,
la malignité ; et dans notre langage moderne, la
masturbation, le pelotage, la fornication, l'adultère,
l'homosexualité et toutes les perversions sexuelles, tous les
péchés cachés et secrets et toutes les pratiques
impies et impures.
Telles sont les
transgressions que le Seigneur a condamnées par ses
serviteurs. Que personne ne justifie ses péchés en se
donnant pour excuse que le péché particulier qu'il
commet n'est ni mentionné ni interdit dans l'Écriture.
La pureté
essentielle pour la vie éternelle
Qu'il y ait ou non d'autres
victimes, tout péché s'exerce contre Dieu, car il tend
à contrarier le programme et les desseins du Tout-Puissant. De
même, tout péché nuit au pécheur, car il
limite sa progression et gêne son développement.
Dans notre voyage vers la
vie éternelle, la pureté doit être notre but
constant. Pour marcher et parler avec Dieu, servir avec Dieu, suivre
son exemple et devenir comme un dieu, nous devons atteindre la
perfection. En sa présence, il ne peut pas y avoir de fraude,
de méchanceté ou de transgression. Dans de nombreuses
Écritures, il a bien clairement dit que toute impiété,
tout mal, toute faiblesse doivent être abandonnés avant
que nous ne puissions monter sur « la montagne de
l'Éternel ». Le psalmiste a demandé :
« Qui pourra
monter à la montagne de l'Éternel ? Qui s'élèvera
jusqu'à son lieu saint ? »
Et il répond à
sa question :
« Celui qui a
les mains innocentes et le cœur pur ; celui qui ne livre
pas son âme au mensonge, et qui ne jure pas pour tromper »
(Psaumes 24:3-4).
Rapportant sa vision de la
cité céleste, Jean dit :
« Il n'entrera
chez elle rien de souillé, ni personne qui se livre à
l'abomination et au mensonge ; il n'entrera que ceux qui sont
écrits dans le livre de vie de l'agneau » (Apoc.
21:17).
Après avoir énuméré
beaucoup de péchés, Paul dit aux Galates :
« …comme
je l'ai déjà dit, (que) ceux qui commettent de telles
choses n'hériteront point le royaume de Dieu »
(GaI. 5:21).
Dès le début,
Dieu n'a laissé aucun doute dans l'esprit de son peuple sur le
fait que seuls ceux qui sont purs hériteront son royaume. Il a
donné ce commandement à Adam :
« C'est
pourquoi, enseignez-le à vos enfants, que tous les hommes de
partout doivent se repentir, sinon ils ne peuvent nullement hériter
du royaume de Dieu, car aucune chose impure ne peut y demeurer ou
demeurer en sa présence... » (Moïse
6:57).
De nombreuses Écritures
attestent du même principe : seuls ceux qui sont purs
peuvent demeurer avec Dieu (par exemple, voyez Mosiah 2:37, AIma
11:37, Tite 1:15-16). Il ne peut en être autrement, car
« ...avoir l'esprit tourné vers le charnel, c'est
la mort, et avoir l'esprit tourné vers le spirituel, c'est la
vie éternelle » (2 Néphi 9:39). Jésus
lui-même exprima admirablement cette pensée dans les
Béatitudes :
« Heureux ceux
qui ont le cœur pur, car ils verront Dieu. » (Matt.
5:8). La pureté de cœur signifie la perfection ;
ceux qui sont parfaits non seulement verront Dieu, mais auront son
amitié.
Cette idée que le
péché éloigne l'homme de Dieu et nous éloignera
de sa présence si nous ne nous en repentons pas, ne se limite
pas aux anciens prophètes. Le prophète moderne Joseph
Smith a vu le péché comme un des principaux obstacles
au salut et à la divinisation. Il dit :
« Si vous voulez
aller où Dieu se trouve, vous devez devenir semblables à
Dieu, ou posséder les principes que Dieu possède, car
si nous ne nous approchons pas de Dieu dans les principes, nous nous
éloignons de Lui et nous nous rapprochons du diable. Oui, je
me tiens au milieu de toutes sortes de gens.
« Sondez votre
cœur, et voyez si vous êtes semblables à Dieu.
J'ai sondé le mien et je sens que je dois me repentir de tous
mes péchés.
« Nous avons
parmi nous des voleurs, des adultères, des menteurs, des
hypocrites. Si Dieu vous parlait des cieux, il vous ordonnerait de ne
pas voler, de ne pas commettre l'adultère, de ne pas
convoiter, de ne pas tromper, mais d'être fidèles en un
petit nombre de choses. Lorsque nous dégénérons
et que nous nous éloignons de Dieu, nous descendons vers le
diable et nous perdons la connaissance, et sans la connaissance nous
ne pouvons pas être sauvés, et tandis que nos cœurs
sont remplis de mal, et que nous étudions le mal, il n'y a pas
de place dans nos cœurs pour le bien, ni pour l'étude du
bien... » (Enseignements du prophète Joseph
Smith, arrangés par Joseph Fielding Smith, p. 302)
La discipline est
nécessaire
Quand j'étais jeune
garçon, je m'occupais d'un bœuf de Jersey qui devint
méchant et me chargea plusieurs fois. Pour arrêter son
attaque, tout ce que j'avais à faire, c'était de donner
un coup sec à la chaîne qui était fixée à
un anneau dans ses naseaux ; il devenait alors docile et j'en
étais maître. Quand il devenait moins traitable,
j'ajoutais une longue perche de bambou fixée à l'anneau
qu'il avait dans les naseaux. Il était maintenant totalement
sous ma coupe, car je pouvais le retenir ou le faire avancer. Il
était sous ma domination.
C'est ainsi que le péché
tient, comme un anneau dans le nez, le pécheur sous sa
domination. Ainsi le péché est comme des menottes aux
poignets, un anneau dans le nez et un collier d'esclave autour du
cou.
Mais pour poursuivre
l'analogie, mon taureau, s'il avait été un humain,
aurait pu se discipliner. Alors, sans anneau dans les naseaux, il
aurait gouverné ses propres actions. Il en va de même du
péché humain : la maîtrise de soi, le
contrôle de soi peuvent être substitués à
la domination du péché, et le pécheur peut
s’approcher de par son propre libre arbitre vers Dieu plutôt
que d'avancer, sous la domination du péché, vers Satan.
Le terme n'est peut-être
pas populaire à notre époque de licence et d'absence de
retenue, mais ce qu'il nous faut c'est de l'autodiscipline.
Pouvons-nous imaginer les anges ou les dieux non maîtres
d'eux-mêmes en quoi que ce soit ? La question est bien
entendu absurde. Comme est également ridicule l'idée
que l'un d'entre nous puisse s'élever au sommet éternel
sans se discipliner et être discipliné par les
circonstances de la vie. La pureté et la perfection que nous
recherchons ne peuvent être atteintes sans cet assujettissement
des pulsions indignes et impies et l'encouragement correspondant de
leurs opposés. Nous ne pouvons assurément pas nous
attendre à ce que les règles soient plus faciles pour
nous que pour le Fils de Dieu, dont il est écrit qu'il :
« ... a appris,
bien qu'il fût Fils, l'obéissance par les choses qu'il a
souffertes, et qui, après avoir été élevé
à la perfection, est devenu pour tous ceux qui lui obéissent
l'auteur d'un salut éternel » (Hébreux
5:7-9).
Pour tous ceux qui lui
obéissent », voilà les mots clefs pour nous.
Et l'obéissance implique toujours la discipline de soi. Il en
va de même de la repentance, qui est le moyen d'annuler les
effets d'un manque d'obéissance précédent dans
notre vie. Les avantages de l'obéissance et de la repentance
valent bien l'effort.
La repentance est la seule
voie
La repentance est toujours
la clef d'une vie meilleure et plus heureuse. Nous en avons tous
besoin, que nos péchés soient graves ou courants. Par
la repentance nous percevons plus clairement les contrastes de
l'affirmation de Paul :
« Car le salaire
du péché, c'est la mort ; mais le don gratuit de
Dieu, c'est la vie éternelle en Jésus-Christ notre
Seigneur » (Rom. 6:23).
Par la repentance nous
pouvons être « sanctifiés de tout péché,
(jouir) des paroles de vie éternelle dans ce monde et de la
vie éternelle dans le monde à venir, à savoir la
gloire immortelle » (Moïse 6:59).
Et il n'y a pas d'autre
manière.
CHAPITRE
3 : AUCUN QUI FASSE LE BIEN, PAS MÊME UN SEUL
« Le
plus grand des péchés c’est de n’en
reconnaître aucun » (Carlyle).
Quand nous entendons des
sermons contre la transgression, insistant sur la nécessité
de se repentir, nous avons pour la plupart étrangement
tendance à appliquer l'idée exclusivement aux autres.
On a dit que nous passons trop de temps à confesser les péchés
des autres. Apparemment il est beaucoup plus facile de voir ces
péchés-là que les nôtres et de traverser
la vie avec complaisance, sans reconnaître la nécessité
dans laquelle nous nous trouvons nous-mêmes de nous amender.
Tous sont pécheurs
Et pourtant, tout le monde
pèche dans une certaine mesure ; par conséquent,
nul ne peut appeler à juste titre les autres à la
repentance sans s'inclure lui-même. C'est ainsi que nous lisons
dans les écrits de Jean :
« Si nous disons
que nous n'avons pas de péché, nous nous séduisons
nous-mêmes, et la vérité n'est point en nous...
Si nous disons que nous n’avons pas péché, nous
le faisons menteur, et sa parole n'est point en nous »
(1 Jean 1:8, 10).
Le psalmiste a de même
chanté :
« L'insensé
dit en son cœur il n'y a point de Dieu ! Ils se sont
corrompus, ils ont commis des actions abominables ; il n'en est
aucun qui fasse le bien. L'Éternel, du haut des cieux, regarde
les fils de l'homme, pour voir s'il y a quelqu'un qui soit
intelligent, qui cherche Dieu. Tous se sont égarés...
il n'en est aucun qui fasse le bien, pas même un seul »
(Psaumes 14:1-3).
D'autres Écritures
mettent l'accent sur la même chose :
« Non, il n'y a
sur la terre point d'homme juste qui fasse le bien et qui ne pèche
jamais » (EccI. 7:20).
« Qui dira j'ai
purifié mon cœur, je suis net de mon péché ? »
(Prov. 20:9).
« C'est
pourquoi, comme par un seul homme le péché est entré
dans le monde, et par le péché la mort, et qu’ainsi
la mort s’est étendue sur tous les hommes, parce que
tous ont péché... » (Rom. 5:12).
Joseph Smith, le prophète,
dans sa prière de dédicace du temple de Kirtland,
implora : « O Jéhovah, sois miséricordieux
envers ce peuple, et, puisque tous les hommes sont pécheurs,
pardonne les transgressions de ton peuple, et qu'elles soient
effacées à jamais » (D&A 109:34).
C'est parce que le péché
est universel, qu'il est grave et que la fin du monde est proche que
le Seigneur a révélé à son prophète
des derniers jours, Joseph Smith, ce commandement : « Ne
parlez que de repentance à cette génération »
(D&A 6:9).
Une des histoires souvent
racontées à propos de J. Golden Kimball rapporte ce
trait d'esprit : « Les Frères ne peuvent pas
me retrancher de l'Église, je me repens trop souvent ».
C'est là une grande leçon si on l'interprète
correctement. Il n'y a absolument aucun jour dans la vie d'un homme
quel qu'il soit ou la repentance ne soit pas essentielle à son
bien-être et à sa progression éternelle.
Mais quand la plupart
d'entre nous pensent à la repentance, ils ont tendance à
limiter leur perspective et à ne la considérer comme
bonne que pour leur mari, leur femme, leurs parents, leurs enfants,
leurs voisins, leurs amis, le monde, tous et chacun, sauf eux-mêmes.
De même, il y a un sentiment très généralisé
et peut-être inconscient que le Seigneur n'a conçu la
repentance que pour ceux qui commettent le meurtre, l'adultère,
le vol ou d'autres crimes atroces. Il n'en est rien. Si nous sommes
humbles et désireux de vivre selon l'Évangile, nous en
viendrons à considérer la repentance comme quelque
chose qui s'applique à tout ce que nous faisons dans la vie,
que ce soit de nature spirituelle ou temporelle. La repentance est
pour toute âme qui n'a pas encore atteint la perfection.
Les membres de l’Église
ont besoin de repentance
Une autre idée
fausse qu'entretiennent les saints des derniers jours est que la
repentance n'est que pour la personne qui n'appartient pas à
l'Église de Jésus-Christ. Cette idée ignore non
seulement la doctrine de l'Évangile et le bon sens, mais aussi
les révélations formelles de Joseph Smith, le prophète,
dans lesquelles le Seigneur a profité de plus d'une occasion
de réprimander les saints et de les appeler à la
repentance pour leurs mauvaises actions. À Kirtland, par
exemple, il s'insurgea contre les pécheurs au sein de l'Église
et leur dit nettement :
« Voici, moi, le
Seigneur, je ne suis pas satisfait d'un grand nombre de ceux qui sont
dans l'Église de Kirtland ; Car ils n'abandonnent pas
leurs péchés et leurs voies perverses, l'orgueil de
leur cœur, leur cupidité et toutes leurs choses
détestables, et n'observent pas les paroles de sagesse et de
vie éternelle que je leur ai données. En vérité,
je vous dis que moi, le Seigneur, je les châtierai et agirai
comme bon me semblera, s'ils ne se repentent pas et n'observent pas
toutes les choses que je leur ai dites » (D&A
98:19-21).
Quelques mois plus tard, le
Seigneur citait les péchés précis dont les
saints du Missouri s'étaient rendus coupables :
« Voici, je vous
le dis, il y avait parmi eux des querelles et des disputes, des
envies, des luttes et des désirs voluptueux et cupides. Ils
ont donc souillé par là leur héritage »
(D&A 101:6).
Même ceux qui
faisaient partie de l'école des prophètes eurent besoin
de réprimandes et de repentance :
« Néanmoins...
des querelles se sont élevées dans l'école des
prophètes, chose qui m'a été très
pénible, dit votre Seigneur ; c'est pourquoi je les ai
envoyés au dehors pour qu'ils soient châtiés »
(D&A 95:10).
Et Emma, la femme du
prophète, fut appelée par révélation à
la repentance :
« Et de plus, en
vérité, je le dis, que ma servante pardonne les
offenses de mon serviteur Joseph, alors les offenses qu'elle a
commises contre moi lui seront pardonnées... » (D&A
132:56).
Même les prophètes
ne sont pas parfaits
Même Joseph Smith, le
prophète, aussi grand qu'il fût, n'était pas
parfait, et le Seigneur dut l'appeler à la repentance :
« Et maintenant,
mon serviteur Joseph, je te commande de te repentir, de marcher avec
plus de droiture devant moi, de ne plus céder aux persuasions
des hommes » (D&A 5:21).
Le jeune prophète
avait besoin de repentance comme tous les hommes. Il confessait
honnêtement ses faiblesses. Dans son adolescence, quand il
avait été solitaire dans l'intense persécution
qui suivit sa glorieuse vision, il fut abandonné à
toutes sortes de tentations. Il dit :
« ... je tombai
fréquemment dans beaucoup d'erreurs insensées et
manifestai les faiblesses de la jeunesse et de la nature humaine ;
ce qui, j'ai le regret de le dire, m'entraîna dans diverses
tentations offensantes aux yeux de Dieu... » (Joseph Smith
2:28).
Bien que Joseph était
humain, et par conséquent faillible, il ne commettait pas de
péchés graves, et il se hâte de le préciser :
« ... Bien que
je fasse cette confession, il ne faut pas penser que je me rendis
coupable de péchés graves ou capitaux. Il n'a jamais
été de ma nature d'être enclin à commettre
de tels péchés. Mais je fus coupable de légèreté
et d'avoir parfois tenu joyeuse compagnie, etc., ce qui ne convenait
pas à la réputation que devait entretenir quelqu'un qui
avait été appelé de Dieu comme je l'avais
été... » (Joseph Smith 2:28).
Il y a des ennemis de la
cause de Dieu qui ont essayé de tirer profit de cette
déclaration, mais les hommes de bien la reconnaissent comme
une confession simple et honnête qui cadre bien avec la
personnalité d'un grand homme, bien qu'encore imparfait.
Une chose importante à
considérer, c'est que le prophète reconnaît ses
erreurs, se repent et prie pour avoir le pardon.
« À la
suite de cela, écrit-il, je me sentis souvent condamné
à cause de ma faiblesse et de mes imperfections... »
et ce soir-là, comme probablement bien des fois avant, il
s'agenouilla à côté de son lit. Comme il le
décrit « ... je me mis à prier et à
supplier le Dieu Tout-Puissant de me pardonner tous mes péchés
et toutes mes folies et aussi de se manifester à moi pour que
je connusse ma situation vis-à-vis de lui... »
(Joseph Smith 2:29).
Tout le monde est sujet au
péché s'il ne veille pas constamment car on n'obtient
la victoire sur Satan que par une vigilance constante. Dans les
Doctrine et Alliances, le Seigneur montre bien que personne n'est à
l'abri des tentations, et que même un prophète ne peut
traiter à la légère les choses sacrées.
Il donne cet avertissement :
« Car bien que
l'homme puisse avoir de nombreuses révélations et avoir
le pouvoir de faire de nombreuses œuvres puissantes, s'il se
vante de sa force personnelle, méprise les conseils de Dieu et
obéit aux caprices de sa volonté, et de ses désirs
charnels, il tombera et encourra la vengeance qu'un Dieu juste fera
tomber sur lui » (D&A 3:4).
La réprimande
poursuit :
« Voici, tu es
Joseph, et tu as été choisi pour accomplir l’œuvre
du Seigneur, mais tu tomberas pour cause de transgression, si tu n'y
prends garde » (D&A 3:9).
Souvenez-vous que la
transgression dont le jeune prophète était coupable
n'était ni le meurtre, ni le péché sexuel, ni
les jurons, ni aucun des actes ordinairement appelés péchés.
Il avait simplement cédé à la puissante
persuasion de son ami et bienfaiteur Martin Harris de lui confier la
traduction anglaise des écrits sacrés du Livre de
Mormon qui, à cause de cette erreur, fut perdue.
« Mais
souviens-toi : Dieu est miséricordieux. C'est pourquoi,
repens-toi de ce que tu as fait de contraire au commandement que je
t'ai donné, et tu seras encore toujours celui que j'ai choisi,
et tu seras de nouveau appelé à l’œuvre ;
mais si tu ne fais pas cela, tu seras abandonné, tu deviendras
comme les autres hommes et tu n'auras plus de don » (D&A
3:10-11).
La réprimande
adressée à Joseph Smith par le Seigneur rappelle celle
faite à un autre prophète, le grand Moïse. À
cause d'un péché momentané, commis en un moment
de tension (voir Nombres 20:9-12), Moïse se vit refuser la
grande bénédiction de faire entrer les enfants d'Israël
dans la Terre Promise après leurs quarante années
d'errance dans le désert.
Si même les prophètes
élus du Seigneur ne sont pas exempts de la nécessité
de se repentir, que dire de nous, les autres ? Il est clair que
la repentance est pour tous, pour les saints des derniers jours aussi
bien que pour les autres.
Péchés parmi
les saints
J'ai eu le plaisir d'aller
souvent dans les foyers des dirigeants de mission, de paroisse et de
pieu de Sion. Je suis profondément reconnaissant du fait que
la plupart des nôtres essaient de vivre les commandements du
Seigneur.
Mais je trouve aussi des
parents qui ont perdu l'affection naturelle pour leurs enfants. Je
trouve des enfants qui renient leurs parents et refusent d'assurer la
charge de leurs parents âgés. Je trouve des maris qui
abandonnent leur femme et leurs enfants et qui se servent de presque
tous les prétextes pour justifier une telle action. Je trouve
des femmes qui sont exigeantes, indignes, querelleuses, qui refusent
de collaborer, qui sont profanes et qui provoquent par là leur
mari à des réactions semblables. Je trouve des maris et
des femmes, vivant sous le même toit, qui sont égoïstes,
inflexibles et refusent de pardonner et qui, par leurs malentendus,
se sont endurci le cœur et ont empoisonné leur esprit et
l'esprit de leurs enfants.
J'en trouve qui commèrent
et portent de faux témoignages contre leur prochain. Je trouve
des frères qui se traînent mutuellement devant les
tribunaux pour des broutilles qui auraient pu être réglées
par eux-mêmes à l'amiable. Je trouve des frères
et des sœurs de sang qui se battent pour des héritages
et se traînent mutuellement devant les tribunaux du pays,
dévoilant au public les secrets de famille les plus intimes et
les plus personnels, ne respectant rien, n'ayant que peu de
considération l'un pour l'autre, ne considérant que le
gain financier qu'ils pourraient retirer d'une action aussi égoïste.
Dans une ville de l'Est des
États-Unis, j'ai vu une famille déchirée par une
querelle honteuse - une moitié des frères et des soeurs
d'un côté, une moitié de l'autre. Au service
funèbre, la moitié assise d'un côté de
l'allée, l'autre moitié de l'autre. Ils refusaient de
se parler. L'héritage ne valait que quelques milliers de
dollars et cependant à cause de lui, des frères et des
soeurs de sang devinrent des ennemis jurés.
J'ai vu des gens dans des
paroisses et des branches qui contestent les mobiles des autorités,
des uns et des autres, et en font des « offenseurs pour un
mot » pour des choses qui ont été dites, ou
dont on a cru ou imaginé qu'elles l'avaient été.
J'ai vu des branches déchirées par des gens qui disent
des choses méchantes l'un au sujet de l'autre, qui ont
introduit dans leurs réunions l'esprit de Lucifer plutôt
que l'esprit du Christ.
Il y en a qui n'acceptent
aucune responsabilité et n'accordent aucun temps au service de
l'Église, mais qui critiquent constamment ceux qui le font. Il
y en a qui sont coupables et profanes, et ne servent que du bout des
lèvres. Il y en a qui font des affirmations hypocrites, mais
ne les mettent pas en pratique ; il y en a qui sont intolérants
et pleins de préjugés ; il y en a qui sont
méchants à l'égard de leur famille.
C'est à cause de ces
excentricités, péchés, transgressions et autres
que je n'ai pas mentionnés, que tous ont besoin de repentance.
Les chapitres suivants parleront davantage des péchés
qui nous menacent personnellement, en tant qu'Église et en
tant que société. Après cela, nous examinerons
le moyen de se repentir et le miracle du pardon que Dieu accomplit
pour ceux qui se repentent vraiment.
CHAPITRE
4 : CES CHOSES QUE HAIT L’ÉTERNEL
« Il
y a six choses que hait l’Éternel et même sept
qu'il a en horreur : les yeux hautains, la langue menteuse, les
mains qui répandent le sang innocent, le cœur qui médite
des projets iniques, les pieds qui se hâtent de courir au mal,
le faux témoin qui dit des mensonges, et celui qui excite des
querelles entre frères. » (Proverbes 6:16-19)
La malédiction de la
terre, c'est le péché. Il couvre tous les domaines. Il
prend de nombreuses formes et revêt de nombreuses espèces
de déguisements, selon des facteurs tels que la couche sociale
où il agit. Mais que l'homme l'appelle convention ou affaire,
ou utilise un autre euphémisme, s'il offense la loi de Dieu,
c'est un péché.
Il y en a qui veulent
classer comme mineurs les péchés dont nous parlons dans
ce chapitre, mais si nous ne nous en repentons pas, ils nous
empêcheront quand même d'arriver à la vie
éternelle. Il est probable que la plupart d'entre nous en ont
eu leur part. Nous ne les traiterons ici que brièvement et
sans imaginer que la liste en soit exhaustive.
L’idolâtrie
Du haut du mont Sinaï,
Dieu a proclamé ce commandement inaltérable :
« Tu n’auras
pas d'autres dieux devant ma face. Tu ne te feras point d'image
taillée, ni de représentation que/conque des choses qui
sont en haut dans les cieux, qui sont en bas sur la terre, et qui
sont dans les eaux plus bas que la terre. Tu ne te prosterneras point
devant elles, et tu ne les serviras point... » (Exode
23:5)
Cette interdiction englobe
non seulement les images sous forme de dieux ou d'hommes, mais la
représentation de tout ce qui est terrestre, sous quelque
forme que ce soit. Cela comprend à la fois les choses
tangibles et les choses moins tangibles, et tout ce qui incite à
s'éloigner du devoir, de la loyauté, de l'amour et du
service de Dieu.
L'idolâtrie compte
parmi les péchés les plus graves. Il y a
malheureusement des millions de gens aujourd1hui qui se prosternent
devant des images d'or, d'argent, de bois, de pierre et d'argile.
Mais l'idolâtrie dont nous nous préoccupons le plus ici,
c'est l'adoration consciente d'autres dieux encore. Il y en a qui
sont de métal, de velours et de chrome, de bois, de pierre et
de tissu. Ils ne sont pas a l'image de Dieu ni à celle de
l'homme, mais sont créés pour donner à l'homme
du confort et de la jouissance, pour satisfaire ses besoins, ses
ambitions, ses passions et ses désirs. Certains n'ont pas de
forme physique du tout, mais sont intangibles.
Beaucoup de gens semblent
« adorer » d'une manière primitive ils
vivent pour boire et manger. Ils sont comme les enfants d'Israël
qui, bien qu'on leur offrît les grandes libertés qui
accompagnaient le développement national sous la direction
personnelle de Dieu, ne pouvaient élever leur esprit au-dessus
des « marmites à viande d'Égypte ».
Il semble qu'ils ne puissent s'élever au-dessus de la
satisfaction de leurs appétits physiques. Comme Paul l'a dit :
« Ils ont pour dieu leur ventre » (Phil. 3:19).
Les idoles ou faux dieux
modernes peuvent prendre des formes telles que vêtements,
maisons, entreprises, machines, autos, bateaux de plaisance et
beaucoup d'autres choses matérielles qui détournent du
chemin de la divinisation. Qu'importe si l'objet concerné n'a
pas la forme d'une idole. Brigham Young a dit : « Je
préférerais voir un homme adorer un petit dieu fait en
cuivre ou en bois que de le voir adorer ses biens. »
(Journal of Discourses 6:196)
Les choses intangibles
deviennent aussi facilement des dieux. Les diplômes, les
lettres et les titres peuvent devenir des idoles. Beaucoup de jeunes
gens décident d'aller à l'université alors
qu'ils devraient tout d'abord aller en mission. Le diplôme, la
richesse et la sécurité qui en découlent
semblent si désirables que la mission vient en second lieu. Il
y en a qui négligent le service de l'Église pendant
qu'ils sont à l'université, désirant donner la
préférence à la formation profane et ignorant
les alliances spirituelles qu'ils ont contractées.
Beaucoup de gens
construisent et meublent une maison, achètent tout d'abord une
auto, pour découvrir ensuite qu'ils « ne peuvent se
permettre » de payer la dîme. Qui adorent-ils ?
Certainement pas le Seigneur du ciel et de la terre, car nous servons
celui que nous aimons et nous donnons la priorité à
l'objet de notre affection et de nos désirs. Les couples de
jeunes mariés qui n'envisagent d'avoir des enfants que
lorsqu'ils auront obtenu leur diplôme seraient sans doute
choqués si on traitait d'idolâtrie la préférence
pour laquelle ils ont opté. Leur justification leur donne des
diplômes aux dépens des enfants. Est-ce là un
échange que l'on peut justifier ? Qui aiment-ils et
adorent-ils : eux ou Dieu ? D'autres couples, conscients
que le premier but de la vie ne réside pas dans le confort,
l'aisance et le luxe, terminent leurs études tout en
progressant dans une vie bien remplie en ayant des enfants et en
servant l'Église et leur communauté.
Beaucoup adorent la chasse,
la pêche, les vacances, les pique-niques et les sorties de
week-end. D'autres ont pour idoles le sport, le base-ball, le
football, les courses de taureaux ou le golf. En général,
ces activités se font aux dépens du culte du Seigneur
et du service rendu à l'édification du royaume de Dieu.
Cette préférence peut ne pas paraître grave pour
ceux qui font ce choix, et pourtant cela indique où se
trouvent leur allégeance et leur loyauté.
Une autre image encore que
les hommes adorent est celle de la puissance et du prestige. Beaucoup
foulent aux pieds les valeurs spirituelles et souvent les valeurs
morales dans leur ascension vers le succès. Ces dieux de la
puissance, de la richesse et de l'influence sont extrêmement
exigeants et sont tout aussi réels que les veaux d'or des
enfants d'Israël dans le désert.
La rébellion
Un péché
courant est la rébellion contre Dieu. Elle se manifeste par le
refus volontaire d'obéir aux commandements de Dieu, par le
rejet des instructions de ses serviteurs, par l'opposition à
l’œuvre du royaume, c'est-à-dire par la parole ou
l'acte de désobéissance délibérée
à la volonté de Dieu.
Un exemple classique de
rébellion contre Dieu est celui de Judas Iscariote qui alla
jusqu'à livrer son Seigneur à des assassins. Un autre
exemple est le roi Saul. Fort et capable, doté au départ
d'un grand potentiel, ce jeune homme élu devint orgueilleux et
rebelle. Nous trouvons cette réprimande adressée par le
prophète Samuel au souverain égocentrique et égoïste :
« ... lorsque tu
étais petit à tes yeux, n'es-tu pas devenu le chef des
tribus d'Israël, et l'Éternel ne t'a-t-il pas oint pour
que tu Sois roi sur Israël ? Pourquoi n'as-tu pas écouté
la voix de l'Éternel ?... l'Éternel trouve-t-il du
plaisir dans les holocaustes et les sacrifices, comme dans
l'obéissance à la voix de l'Éternel ?
Voici, l'obéissance vaut mieux que les sacrifices, et
l'observation de sa parole vaut mieux que la graisse des béliers.
Car la désobéissance est aussi coupable que la
divination, et la résistance ne l'est pas moins que
l'idolâtrie... tu as rejeté la parole de l'Éternel... »
(1 Samuel 15:17, 19, 22-23).
Il est écrit à
propos des peuples du Livre de Mormon qui s'enfonçaient
rapidement dans la méchanceté :
« Or, il ne
péchait pas par ignorance, car il connaissait la volonté
de Dieu à son sujet, car elle lui avait été
enseignée ; c'est pourquoi, il se rebellait
volontairement contre Dieu » (3 Néphi 6:18).
Les saints des derniers
jours ont de même la bénédiction d'avoir la
lumière et la connaissance. Ils sont également
condamnés par le Seigneur s'ils se rebellent contre les
vérités révélées de l'Évangile.
Parmi les membres de l'Église, la rébellion prend
souvent la forme de critique des autorités et des dirigeants.
Ils « ne craignent pas d'injurier les gloires »
et « parlent d'une manière injurieuse de ce qu'ils
ignorent », dit Pierre (2 Pierre 2:10, 12). Ils se
plaignent des programmes, rabaissent les autorités constituées
et se posent d'une manière générale en juges. Au
bout d'un moment, ils s'absentent des réunions de l'Église
pour des offenses imaginaires, ne paient pas la dîme et ne
remplissent pas leurs autres obligations envers l'Église. En
un mot, ils ont l'esprit d'apostasie, qui est presque toujours la
moisson des semences de la critique. S'ils ne se repentent pas, ils
se rabougrissent dans l'élément destructeur qu'ils ont
eux-mêmes préparé, s'empoisonnent avec des
mixtures qu'ils ont confectionnées eux-mêmes ; ou,
comme le dit Pierre, ils « périront par leur propre
corruption ». Et ce n'est pas seulement eux qui souffrent,
mais aussi leur postérité. A l'époque moderne,
le Seigneur a décrit leur sort en ces termes :
« Maudits sont
tous ceux qui lèveront le talon contre mes oints, dit le
Seigneur, et crient qu'ils ont péché, alors qu'ils
n'ont pas péché devant moi, dit le Seigneur... Mais
ceux qui crient : transgression ! le font parce qu'ils sont
serviteurs du péché et sont eux-mêmes les enfants
de la désobéissance. Et ceux qui jugent faussement
contre mes serviteurs... Leur panier ne sera pas rempli, leurs
maisons et leurs granges périront, et ils seront eux-mêmes
méprisés par ceux qui les ont flattés. Ils
n'auront aucun droit à la prêtrise, ni leur postérité
après eux, de génération en génération »
(D&A 121:16-18, 20-21).
Ces gens ne rendent pas
témoignage à leurs descendants, détruisent la
foi au sein de leur foyer et vont jusqu'à refuser « le
droit à la prêtrise » aux générations
leur succédant qui sinon auraient été fidèles
en toutes choses. Cela nous rappelle comment le Seigneur montra son
déplaisir devant la rébellion d'Aaron et de Marie
contre son serviteur Moïse, quand il les réprimanda et
frappa Marie de la lèpre (voir Nombres 12:1-10). Moïse
était l'oint du Seigneur. Critiquer le serviteur et se
plaindre de lui, c'était se rebeller contre le Maître.
On voudrait que les
rebelles prennent le temps de se demander « Ma philosophie
et mes efforts critiques me rapprochent-ils du Christ, de Dieu, de la
vertu, de la prière, de l'exaltation ? »
« Qu'est-ce que j'ai pu gagner par mes critiques : la
paix, la joie et la progression, ou simplement la satisfaction de mon
orgueil ? » « Par mon péché,
qu'est-ce que j'ai gagné d'autre que la satisfaction charnelle
immédiate ? »
Dans les cas où les
rebelles font preuve de repentance, celle-ci peut être allumée
de diverses manières. Certains hommes prennent conscience de
leurs péchés grâce à l'introspection,
tandis que d'autres doivent être amenés sur les genoux
par des forces extérieures. Beaucoup, ayant pris conscience de
leurs transgressions, commencent à se repentir en secret.
D'autres doivent être appréhendés, réprimandés
et punis avant de commencer leur transformation. Certains ont même
besoin d'être disciplinés par l'inactivité
forcée, la disqualification ou même l'excommunication
pour qu'ils se rendent compte de leur situation catastrophique et de
la nécessité de transformer leur vie. Aucun de nous ne
doit être irrité parce qu'on lui rappelle ses
responsabilités et qu'on l'appelle à se repentir de ses
péchés. Le Seigneur peut décider de nous
réprimander de cette manière ou d'une autre, mais tout
cela est pour notre propre bien.
« Mon fils, ne
méprise pas les châtiments du Seigneur, et ne perds pas
courage lorsqu'il te reprend ; car le Seigneur châtie
celui qu'il aime, et il frappe de la verge tous ceux qu'il reconnaît
pour ses fils. Supportez le châtiment : C'est comme des
fils que Dieu vous traite ; car quel est le fils qu'un père
ne châtie pas ? » (Hébreux 12:5-7 ».
Une des autorités de
l'Église parlait d'une façon gentille et claire, mais
fermement, à une conférence de pieu, attirant
l'attention sur certaines faiblesses communes aux gens de cette
communauté. Commentant le discours, quelqu'un fit cette
réflexion : « Je suppose qu'il est le seul qui
arrivera au sommet. Il sera drôlement solitaire. »
La personne aurait pu dire : « C'était une
critique appropriée et je vais commencer a me corriger. »
Elle manifesta, au contraire, l'esprit de rébellion devant une
réprimande légitime. Elle est certainement l'une de
celles qui diraient, si on mentionnait une réprimande
scripturale « Mais cela, c'était le Christ ou les
prophètes d'autrefois ; n'importe qui accepterait des
réprimandes ou des critiques de leur part. » C'est
oublier la déclaration du Seigneur que ce qui est donné
au peuple « ... que ce soit par ma propre voix ou par la
voix de mes serviteurs, c'est tout un » (D&A 1:38).
Une forme de rébellion
très répandue, c'est « la haute critique »
qui réjouit les membres de l'Église qui deviennent
fiers de leurs pouvoirs intellectuels. Se délectant de leur
prétendue supériorité, ils argumentent,
analysent avec leur intellect seul ce qui ne peut être discerné
que par l’œil de la foi ; ils contestent et
déboulonnent les doctrines et les règles de l'Église
qui ne résistent pas à leur examen critique. En tout
cela, ils minent la foi de ceux qui n'ont pas autant de connaissances
et ne maîtrisent pas aussi bien la logique, semblant parfois
trouver du plaisir dans ce résultat. Mais la parole que le
Seigneur adresse à ces gens est toujours ce qu'elle était,
il y a deux mille ans :
« ...si vous ne
vous convertissez et Si vous ne devenez comme les petits enfants,
vous n'entrerez pas dans le royaume des cieux. Malheur au monde à
cause des scandales ! Car il est nécessaire qu'il arrive
des scandales ; mais malheur à l'homme par qui le
scandale arrive ! » (Matt. 18:3, 7).
Un des châtiments de
celui qui se rebelle contre la vérité, c'est qu'il perd
le pouvoir de percevoir la vérité. Ecoutez ces paroles
de Jacob :
« Mais les Juifs
étaient un peuple obstiné. Ils méprisaient les
paroles simples, ils tuaient les prophètes, ils recherchaient
les choses qu'ils ne pouvaient comprendre. C'est pourquoi, à
cause de leur aveuglement, aveuglement qui provenait de ce qu'ils
regardaient au-delà du point marqué, il fallait
nécessairement qu'ils tombent... » (Jacob 4:14).
Les traîtres
Que dira-t-on des membres
qui vont jusqu’à publier leurs critiques de l'Église
encourageant ses ennemis et embarrassant ses dirigeants et les autres
membres fidèles ? Une des définitions du traître
c'est « quelqu'un qui rejette une obligation ou un
devoir », et assurément les membres de l'Église
ont l'obligation de soutenir l'Église et d'en promouvoir les
objectifs.
Que pourrait-il y avoir de
plus méprisable qu'un traître envers un ami, I' Église,
un pays ou une cause ? Paul considérait cette défection
comme suffisamment affreuse pour l'inclure dans sa prophétie
sur les péchés des derniers jours (voir 2 Tim.
3:4). Le traître travaille souvent dans le noir pour tromper.
Nous ne manquons pas de traîtres aujourd'hui dans l'Église,
de gens qui veulent détruire ce qui est bon pour obtenir leur
propre récompense terrestre égoïste ou pour
réaliser leurs vils desseins.
La profanation du sabbat
Nous sommes devenus un
monde de profanateurs du sabbat. Le jour du sabbat, les lacs sont
pleins de bateaux, les plages sont bondées, les cinémas
font de grosses recettes, les terrains de golf sont parsemés
de joueurs. Le sabbat est le jour préféré pour
les rodéos, les assemblées, les pique-niques de
famille ; les matches de football se jouent en ce jour sacré.
Même « l'étranger qui est dans tes portes »
est poussé à travailler. Pour beaucoup, le slogan est :
« Ouvert comme en semaine » et ce saint jour
est devenu un jour de congé. Et parce que tant de gens
traitent ce jour comme un jour de congé, beaucoup d'autres
pourvoient aux besoins des amateurs de plaisir et des amasseurs
d'argent.
Les profanateurs du sabbat
sont également ceux qui achètent des denrées ou
des distractions le jour du sabbat, encourageant ainsi les lieux de
plaisir et les commerces à rester ouverts, chose que sinon ils
ne feraient pas. Si nous achetons, vendons, faisons du commerce ou
soutenons ces activités le jour du Seigneur, nous sommes
rebelles comme les enfants d'Israël ; or, les conséquences
terribles de leur transgression contre ce commandement et d'autres
devraient être un avertissement permanent pour nous tous.
Bien que le prompt et
sévère châtiment d'Israël pour ses
infractions ne soit pas exigé aujourd'hui, cela ne diminue pas
la gravité de l'offense envers le Seigneur qu'est la
profanation de son jour. L'importance d'honorer le sabbat a été
répétée de nos jours à Joseph Smith, le
prophète, dans une révélation donnée par
le Seigneur :
« Et afin que tu
puisses te préserver plus complètement des souillures
du monde, tu iras à la maison de prière en mon saint
jour et tu y offriras tes sacrements. »
On remarquera que c’est
là un commandement positif :
« Car, en
vérité, c'est ce jour qui t'a été désigné
pour que tu te reposes de tes labeurs et pour que tu présentes
tes dévotions au Très-Haut. Néanmoins, tu
offriras tes vœux en justice tous les jours et en tout temps.
Mais souviens-toi qu'en ce jour, le jour du Seigneur, tu offriras tes
oblations et tes sacrements au Très-Haut, confessant tes
péchés à tes frères et devant le
Seigneur. Et en ce jour-là, tu ne feras rien d'autre que de
préparer ta nourriture en toute simplicité de cœur,
afin que ton jeûne soit parfait, ou, en d'autres termes, que ta
joie soit complète » (D&A 59:9-13).
Remarquez ici que si le
Seigneur met l'accent sur l'importance du jour du sabbat et sur la
manière correcte de l'observer ; il exige de son peuple
la « justice tous les jours et en tout temps ».
Ceux qui aiment l’argent
La possession de richesses
ne constitue pas nécessairement un péché. Mais
le péché peut résider dans l'acquisition et dans
l'emploi de la richesse. Paul sous-entendit cette distinction dans sa
déclaration à Timothée :
« Car l'amour de
l'argent est une racine de tous les maux ; et quelques-uns, en
étant possédés, se sont égarés
loin de la foi, et se sont jetés eux-mêmes dans bien des
tourments. Pour toi, homme de Dieu, fuis ces choses, et recherche la
justice, la piété, la foi, la charité, la
patience, la douceur » (1 Tim. 6:10-11).
L'histoire du Livre de
Mormon révèle éloquemment l'effet corrosif de la
passion des richesses. Chaque fois que le peuple devenait juste, il
devenait prospère. Suivait alors la transition de la
prospérité à la richesse, de la richesse à
l'amour de la richesse, puis à l'amour de l'aisance et du
luxe. Il passait alors à l'inactivité spirituelle, puis
au péché et à la méchanceté grave,
puis connaissait une quasi-destruction par la main de ses ennemis.
Ceci le poussait au repentir, ce qui ramenait la justice, puis la
prospérité, et le cycle recommençait.
Si le peuple avait utilisé
sa richesse dans de bons buts, il aurait pu jouir d'une prospérité
constante. Mais il semblait incapable de rester à la fois
riche et juste pendant une période prolongée. Pendant
un temps limité, certaines personnes peuvent « tenir
le coup », mais elles se détériorent
spirituellement quand l'argent abonde. L'auteur des Proverbes dit :
« Un homme
fidèle est comblé de bénédictions, mais
celui qui a hâte de s'enrichir ne reste pas impuni »
(Prov. 28:20).
Jean mit en garde contre
l'amour des choses du monde :
« N'aimez point
le monde, ni les choses qui sont dans le monde. Si quelqu'un aime le
monde, l'amour du Père n'est point en lui ; car tout ce
qui est dans le monde, la convoitise de la chair, la convoitise des
yeux, et l'orgueil de la vie, ne vient point du Père, mais
vient du monde. Et le monde passe, et sa convoitise aussi ; mais
celui qui fait la volonté de Dieu demeure éternellement »
(1 Jean 2:15-17).
Brigham Young a exprimé
sa crainte que les richesses du monde ne corrompent l'âme de
son peuple dans notre dispensation, lorsqu'il dit :
« Prenez
courage, frères... labourez votre champ et semez du blé,
plantez vos pommes de terre... notre devoir est de prêcher
l'évangile, de rassembler Israël, de payer notre dîme
et de construire des temples. La plus grande peur que j'aie au sujet
de ce peuple, c'est qu'il s'enrichisse dans ce pays, oublie Dieu et
son peuple, devienne gras, se chasse lui-même de l'Église
et aille en enfer. Ce peuple résistera aux populaces, aux
vols, à la pauvreté et à toutes les persécutions
et restera fidèle. Mais ma plus grande peur, c'est qu'il ne
puisse résister à la richesse. »
Brigham Young a déclaré
aussi que les saints des derniers jours qui accordent toute leur
attention au gain, se refroidissent bientôt dans leurs
sentiments vis-à-vis des ordonnances de la maison de Dieu. Ils
négligent leurs prières, deviennent peu disposés
à faire des dons, la loi de la dîme devient une trop
grande épreuve pour eux et ils abandonnent finalement leur
Dieu. Ils tombent dans la catégorie décrite par Jacob :
« Mais malheur
aux riches qui sont riches des choses du monde. Car, à cause
de leurs richesses, ils méprisent les pauvres, et ils
persécutent les humbles ; et leur cœur est dans
leurs trésors ; c'est pourquoi, leur trésor est
leur dieu. Et voici, leur trésor périra avec eux
aussi » (2 Néphi 9:30).
Le Seigneur commanda au
jeune homme riche de se débarrasser de sa richesse (Luc
18:22). Il lut certainement les pensées du jeune homme riche
et put se rendre compte que son trésor était son dieu.
Le jeune homme semblait disposé à faire presque
n'importe quoi pour avoir la possibilité de servir le Seigneur
et d'être exalté... sauf abandonner ses richesses.
Le bienveillant Créateur
nous assure que la terre et toutes les bonnes choses qui s'y trouvent
sont pour l'homme.
« ...la
plénitude de la terre est à vous, les animaux des
champs et les oiseaux de l'air, et ce qui grimpe sur les arbres et
marche sur la terre, oui, l'herbe et les bonnes choses qui viennent
de la terre... oui, toutes les choses qui viennent de la terre...
sont faites pour le bénéfice et l'usage de l'homme...
Et il a plu à Dieu de donner toutes ces choses à
l'homme, car elles sont faites pour être utilisées dans
ce but avec jugement, et pas à l'excès ni par
extorsion » (D&A 59:16-18, 20).
Comme c'est bon et généreux
de la part de notre Seigneur aimant et prévoyant ! Il est
clair qu'il ne se réjouit pas de la pauvreté ou de la
souffrance, du besoin ou des privations. Il voudrait que tous les
hommes jouissent de tout ce qui a été créé,
si l'homme pouvait seulement le faire sans perdre sa dépendance
et sa dignité, s'il pouvait seulement s'empêcher de
s'éloigner du Créateur et de s'attacher à la
création.
Le vol
Le vol est un péché
très répandu. L'Écriture dit :
« On ne tient
pas pour innocent le voleur qui dérobe pour satisfaire son
appétit, quand il a faim ; Si on le trouve, il fera une
restitution au septuple, il donnera tout ce qu'il a dans sa maison »
(Prov. 6:30-31).
Dans certains pays
orientaux où la pauvreté est de règle et la
souffrance et la famine sont un spectre courant, on peut comprendre
qu'il y ait une certaine proportion de vols et de malhonnêteté
bien que cela ne soit ni admis ni excusé - mais dans le monde
occidental, où la plupart des gens ont ce qui est nécessaire
dans la vie et même un certain luxe, le vol n'a aucune
justification. Et cependant on rapporte constamment des cambriolages
dans nos grandes villes et le vol est courant. Les maisons doivent
être cadenassées, les voitures fermées à
clef, les vélos enchaînés aux arbres. Les voleurs
ont recours à l'extorsion, au chantage et même à
l'enlèvement.
Y a-t-il quelqu'un qui
puisse dire sincèrement qu'il ne savait pas que le vol est
quelque chose de mal ? Le désir de posséder semble
être une pulsion fondamentale chez les humains, mais si
l'enfant peut vouloir les jouets des autres enfants, il ne tarde pas
à savoir qu'ils ne lui appartiennent pas. Les petits vols
deviennent plus grands si le désir n'est pas maîtrisé.
Les parents qui « couvrent » leurs enfants, les
excusent et paient leurs détournements, manquent une occasion
importante de leur donner une leçon et leur font ainsi un tort
immense. Si on exige de l'enfant qu'il rende la pièce
d'argent, le crayon ou le fruit avec une excuse appropriée, il
y a beaucoup de chances pour que cette tendance à voler soit
freinée. Mais si on le porte aux nues et qu'on en fait un
petit héros, si son détournement est tourné en
plaisanterie, il y a beaucoup de chances pour qu'il continue et
commette des vols de plus en plus importants. La plupart des
cambrioleurs et des voleurs à main armée ne seraient
pas devenus ce qu'ils sont, si on les avait disciplinés dans
leur jeunesse.
Le voleur découvre
généralement que son butin n'en vaut pas la peine quand
il est pris et est puni. Un homme qui avait escroqué son
employeur de plusieurs milliers de dollars et s'était enfui,
fut pourchassé presque d'un bout à l'autre du monde,
rentra finalement chez lui et se rendit aux autorités. Il
n'avait presque plus le sou. Il ne put expliquer ses actes qu'en
disant qu'il était trop faible pour résister à
la tentation. Il dit « Aucune somme d'argent n'en
vaut la peine, que ce soient dix mille dollars ou dix millions.
Presque à chaque heure du jour, pendant les derniers mois,
j'ai voulu cesser de courir. Vous ne pouvez vous rendre compte de ce
que c'est de courir, sans arrêt et de toujours savoir qu'il
n'est pas question de s'arrêter... Le prix que je paie est
lourd : tout ce que j'en ai retiré ne valait pas les
soucis, la peur et l'humiliation que ma famille a subis. »
Ce désir de prendre
les biens de quelqu'un d'autre se manifeste sous diverses formes :
le vol, la corruption, l'âpreté en affaires, la fraude
fiscale, l'extorsion, la convoitise, l'action cupide en justice, la
fausse déclaration dans le but de prendre quelque chose pour
rien et ainsi de suite. Quiconque pratique une de ces formes de
malhonnêteté doit se repentir, retrouver la clarté
de la conscience et se libérer des liens, des chaînes,
des soucis et des craintes.
Maîtres impies
Paul parle des « maîtres
impies » et fait certainement allusion à ceux qui
escroquent les serviteurs ou les employés et ne paient pas
convenablement les travaux effectués ou la marchandise
fournie. Il pense vraisemblablement à ceux qui sont méchants,
exigeants et n'ont aucune considération pour leurs
subordonnés.
« Et vous,
maîtres, agissez de même à leur égard, et
abstenez-vous de menaces, sachant que leur Maître et le vôtre
est dans les cieux, et que devant lui il n'y a point d'acception de
personne» (Éph. 6:9).
L'employeur doit traiter
ses employés selon la règle d'or, se souvenant qu'il y
a un Maître dans les cieux qui juge aussi bien l'employeur que
l'employé. Paul exige de même un niveau élevé
de la part des employés :
« Serviteurs,
obéissez à vos maîtres selon la chair... dans la
simplicité de votre cœur, comme à Christ, non pas
seulement sous leurs yeux, comme pour plaire aux hommes, mais comme
des serviteurs de Christ, qui font de bon cœur la volonté
de Dieu » (Eph. 6:5-6).
Nous pouvons interpréter
ceci en termes modernes comme voulant dire que le serviteur et
l'employé doivent constamment servir avec honnêteté,
d'une manière pleine et entière, et faire pour leur
employeur ce qu'ils voudraient que l'employé fasse pour eux si
eux-mêmes étaient l'employeur. Toute autre façon
de faire exige la repentance.
L’imprévoyance
Le péché
d'imprévoyance est intimement lié à la question
des employeurs et des employés. L'homme a l'obligation morale
et la responsabilité, non seulement de pourvoir à ses
besoins et d'être un serviteur profitable, mais aussi de
s'occuper de sa propre famille et de pourvoir à ses besoins.
« À cause
du froid, le paresseux ne laboure pas ; à la moisson, il
voudrait récolter, mais il n'y a rien » (Prov.
20:4).
De même Paul écrit :
« Si quelqu'un
n'a pas soin des siens, et principalement de ceux de sa famille il a
renié la foi, et il est pire qu'un infidèle »
(1 Tim. 5:8).
Le faux témoignage
Le péché de
faux témoignage se commet de beaucoup de façons. En
sont coupables les commères et les colporteurs d'histoires,
les chuchoteurs, ceux qui ne sont pas sincères, les menteurs,
les querelleurs, ceux qui aiment tromper. Parfois ces faiblesses sont
considérées comme mineures, et cependant elles brisent
les cœurs, détruisent les réputations et ruinent
les vies. Paul a dit aux offenseurs de ce genre :
« Que toute
amertume, toute animosité, toute colère, toute clameur
toute calomnie, et toute espèce de méchanceté
disparaissent du milieu de vous. Soyez bons les uns envers les
autres, compatissants, vous pardonnant réciproquement, comme
Dieu vous a pardonné en Christ » (Eph. 4:31-32).
Dans ce groupe de pécheurs,
il faut inclure ceux que Paul mentionne : les flatteurs, les
fourbes, les médisants, les calomniateurs, ceux qui sont
envieux, pleins d'animosité, jaloux, aigris, ceux qui se
mordent et se dévorent les uns les autres, ceux qui souillent,
les outrageurs, les commères, les provocateurs, ceux qui sont
remplis de haine, ceux qui inventent des choses méchantes, les
pierres d'achoppement.
Bien entendu, personne ne
se reconnaît dans cette catégorie. C'est toujours
l'autre qui commère, invente des histoires, médit et
est fourbe. Mais ne sommes-nous pas tous coupables dans une certaine
mesure et n’avons-nous pas tous besoin de faire notre examen de
conscience ?
Les gens rendent souvent
faux témoignage dans une intention méchante. Par
exemple, les candidats dans une élection font parfois agir le
« chuchoteur », le malin qui ne porte aucune
accusation officielle mais qui, par des sous-entendus, des
demi-vérités et des suggestions subtiles sape
discrètement un adversaire sans méfiance. Souvent, ils
se manifestent la veille de l'élection, trop tard pour qu'on y
réponde. Ce genre de calomnie devrait être en dessous de
la dignité d'un homme honorable. Les émotions viles
comme la jalousie, la convoitise, l'envie et l'esprit de vengeance
suscitent parfois dans la vie quotidienne le même genre de
fausses accusations qu'on laisse couver pendant que la victime ignore
tout de l'attaque.
Un autre aspect du faux
témoignage, c'est le « débat »,
non pas le débat officiel à l'école ou à
l'université, mais celui de l'égotiste qui se sent
obligé de débattre et de discuter de toutes les
situations. En politique, en religion, dans n'importe quel autre
domaine, il luttera de toutes ses forces et aussi longtemps qu'il le
faudra pour marquer un point, quel que soit le côté où
se trouve la vérité. Il y en a qui prennent même
parti pour le côté qui a tort pour gagner le débat
ou pour un salaire.
Nous avons dans l'Église
des instructeurs qui développent dans une leçon un
argument qu'ils appellent discussion et, sous le prétexte de
susciter la participation, font du tort à la foi des membres
de la classe. J'ai entendu parler d'un instructeur qui a proposé
à sa classe, au cours d’une leçon sur la divinité
de la mission du Christ, que lui, l'instructeur, assume la position
que le Christ était un imposteur et son oeuvre une
escroquerie. La classe devait défendre la divinité du
Christ. Étant Si bien préparé et ayant pris sa
classe au dépourvu, l'instructeur prouva par la logique que le
Christ était un escroc ; en tout cas, à la fin de
la leçon, quelques questions capitales restaient sans réponse
et on ne savait pas qui avait raison. L'homme aimait débattre,
argumenter. Mais son témoignage était faux.
Parmi les faux témoins
on peut classer le flatteur, l'hypocrite, le menteur, la commère.
Ésaïe a écrit à leur sujet :
« Malheur à
ceux qui appellent bien ce qui est mal, et mal ce qui est bien ;
qui prennent les ténèbres pour la lumière, et la
lumière pour les ténèbres ; qui prennent le
doux pour l'amer et l'amer pour le doux ! » (2 Néphi
15:20).
Ces choses-là, le
Seigneur les hait.
« Il y a six
choses que hait l'Éternel, et même sept qu'il a en
horreur les yeux hautains, la langue menteuse, les mains qui
répandent le sang innocent, le cœur qui médite
des projets iniques, les pieds qui se hâtent de courir au mal,
le faux témoin qui dit les mensonges, et celui qui excite des
querelles entre frères » (Prov. 6:16-19).
Cela rappelle ce que disait
Diogène en réponse à la question « Quel
est l'animal dont la morsure est la plus venimeuse ? »
Il répondit : « Parmi les animaux domestiques,
le flatteur, parmi les sauvages, le calomniateur. »
Les mensonges et le
commérage qui font du tort aux réputations sont
répandus aux quatre vents comme des semences de pissenlit
soufflées par un enfant. Ni les semences, ni le commérage
ne pourront jamais être récupérés. La
mesure et l'étendue du mal accompli par le commérage
sont incalculables.
La vulgarité
Dans cette catégorie
de péchés, on pourrait aussi inclure les paroles
sottes, les jurons, le fait de prendre le nom du Seigneur en vain,
les paroles lascives. Ceci ne comprendrait-il pas aussi la
pornographie, avec son caractère pervers, son dessein délibéré
de souiller la jeunesse ?
Pour ce qui est des jurons
ou la profanation du nom du Seigneur, on ne doit utiliser les noms de
la Divinité que dans la prière ou dans les paroles ou
les discours empreints de dignité et certainement jamais dans
des expressions inutiles ou familières. L'emploi des jurons
ordinaires, marqué d’un caractère grossier et
insouciant, est déjà assez regrettable, mais
l'utilisation dans un juron de l'un des noms du Seigneur, cela est
absolument inexcusable. Si quelqu'un devait se laisser entraîner
dans ce sens, il devrait se repentir « en prenant le sac
et la cendre » comme s'il avait commis l'un des autres
péchés graves. À ces jurons sont intimement liés
l'impiété, l'irrévérence, la grossièreté,
l'idolâtrie ou le blasphème, le reniement du
Saint-Esprit, le fait d'« injurier les gloires ».
Dans la catégorie de
la profanation du nom du Seigneur, nous pourrions inclure l'emploi du
nom de la Divinité par des personnes non autorisées à
accomplir des ordonnances. Dans les Écritures modernes, le
Seigneur a donné cet avertissement :
« C'est pourquoi
que tous les hommes prennent garde à la façon dont ils
mettent mon nom sur leurs lèvres. Car voici, en vérité,
je le dis, il y en a beaucoup qui sont sous cette condamnation, qui
se servent du nom du Seigneur et l’utilisent en vain, n'ayant
pas l'autorité » (D&A 63:61-62)
Ce sont des gens
présomptueux et des blasphémateurs que ceux qui
prétendent baptiser, bénir, marier ou accomplir
d'autres sacrements au nom du Seigneur alors qu'en fait ils n'ont pas
son autorisation formelle. Et nul ne peut obtenir l'autorité
de Dieu par la lecture de la Bible ou par le simple désir de
servir le Seigneur, aussi purs que soient ses mobiles.
La violation de la parole
de sagesse
Boire est une malédiction
de notre époque comme ce l'était - s'il faut en croire
ses écrits - du temps de Paul. La consommation de boissons
alcoolisées interdites est un péché pour nous
qui avons fait alliance avec Dieu et avons reçu le
commandement de nous en abstenir. Une personne qui n'enfreint jamais
la loi du Seigneur concernant la boisson ne deviendra jamais
alcoolique.
Comme du temps de Noé,
nous mangeons et nous buvons, nous nous marions et marions nos
enfants (Matt. 24:38). Nos nombreux dîners et banquets sont
souvent agrémentés d'alcool dont dépend si
totalement l'ambiance dans certains cercles. L'alcool est courant
dans le train et l'avion. Pour beaucoup l'heure du cocktail est
indispensable. Les budgets des clubs, des entreprises et des
gouvernements lui réservent une place.
Quelle condamnation quand
la vie sociale dans les cours, les salles de banquet, les ambassades
tourne autour de l'alcool et quand des accords et même des
traités sont conclus devant un verre d'alcool ! Comme il
est stérile, l'hôte qui ne peut amuser qu'en servant de
l'alcool à ses invités, comme il est vide, l'invité
qui ne peut s'amuser sans alcool !
La boisson maudit tous ceux
qu'elle touche le vendeur, l'acheteur et le consommateur. Elle impose
la misère et le malheur à de nombreux innocents. Elle
est associée à la corruption, à l'immoralité,
au jeu, à l'escroquerie, au gangstérisme et à la
plupart des autres vices. Dans son sillage, on trouve l'argent
gaspillé, les familles dépouillées, les corps
abîmés, les intelligences rabougries, de nombreux
accidents. Elle a tout contre elle, rien pour elle, et cependant les
États la vendent et en retirent des revenus ; elle est
devenue une partie « normale » et acceptée
de la vie moderne.
L’emploi de cet
instrument de Satan est particulièrement un péché
pour tous les saints des derniers jours qui connaissent la loi de la
Parole de Sagesse. Donnée comme Parole de Sagesse et non comme
commandement en 1833 elle fut proclamée commandement, en
1851 par un prophète de Dieu. Il faut l'envisager sous ce
jour et, si on l'enfreint, s'en repentir comme pour les autres péchés
graves. Le poison est mauvais en lui-même, mais cela est
secondaire comparé à la désobéissance aux
commandements de Dieu. Connaître la loi et ne pas la respecter,
c'est pécher. Le Rédempteur a donné cet
avertissement :
« Prenez garde à
vous-mêmes de crainte que vos cœurs ne s'appesantissent
par l'excès du manger et du boire, et par les soucis de la
vie, et que ce jour ne vienne sur vous à l'improviste »
(Luc 21:34).
Pour ce qui est de l'usage
du tabac, le Seigneur a révélé en 1833:
« De plus, le
tabac n'est ni pour le corps, ni pour le ventre, et n'est pas bon
pour l'homme, mais c'est une herbe pour les contusions et le bétail
malade... » (D&A 89:8).
C'est catégorique.
Ces dernières années, la science a prouvé à
la satisfaction de tous les hommes raisonnables que le tabac est
nocif. Le bon sens en interdit l'usage. Chose bien plus importante
encore, son emploi par les membres de l'Église du Seigneur est
une violation des commandements de Dieu dont il faut se repentir,
comme des autres péchés graves.
L'usage de thé et de
café est, lui aussi, interdit par le Seigneur, les vrais
disciples du Maître désireront vivement lui plaire en
respectant ce commandement et tous les autres. Outre les points
explicitement couverts par la Parole de Sagesse, les gens qui ont de
la sagesse éviteront les autres substances nocives. Le monde
peut dire que fumer, boire en société, prendre du thé
et du café, c'est normal, mais grâce au Seigneur, dans
ce cas, comme dans beaucoup d'autres, son Église a des
« normes » différentes.
La drogue
Une pratique souvent plus
nocive même que la pratique coûteuse, nuisible et
détestable qu'est la boisson, est celle de la drogue. Les
articles relatifs au « trafic de la drogue »
que l'on trouve dans nos journaux et nos magazines sont révoltants.
Un de ces rapports a montré que New York comptait des milliers
d'adolescents drogués. Malgré les efforts locaux,
nationaux et internationaux pour freiner la diffusion de ces poisons,
une commission sénatoriale d'enquête des États-Unis
sur la criminalité a constaté qu'il était facile
de se procurer ces drogues dans la plupart des villes américaines.
On doit éviter cette
habitude comme on éviterait n'importe quel fléau. Les
jeunes aussi bien que les adultes doivent veiller à ne pas
jouer avec des habitudes aussi novices que renifler de la colle,
prendre du LSD, fumer de la marijuana, etc. Elles ne sont pas
seulement pécheresses en elles-mêmes, mais conduisent à
l'emploi de drogues plus dangereuses encore et produisent
l'effondrement spirituel, moral et physique du drogué. Il faut
se repentir de ces mauvaises habitudes et s'en débarrasser une
fois pour toutes. Même les somnifères, les
tranquillisants et autres que l'on pensait inoffensifs, ont parfois
fait du tort et même provoqué une issue fatale ; il
faut les limiter ou les éviter et, si on les utilise, ne les
prendre que sous la stricte surveillance d'un bon médecin.
Les violateurs de
l’Alliance
Le viol de l'alliance est
lui aussi un péché de ce genre. La personne baptisée
promet de garder toutes les lois et tous les commandements de Dieu.
Elle a pris la Sainte-Cène et a de nouveau fait vœu de
fidélité, promettant et faisant alliance de garder
toutes les lois de Dieu. De nombreuses personnes sont allées
au temple et ont de nouveau fait alliance qu'elles respecteraient
tous les commandements de Dieu, feraient en sorte que leur vie soit
pure, dévouée, digne et prête au service. Et
cependant, il y en a beaucoup qui oublient leurs alliances et
enfreignent les commandements, tentant parfois délibérément
d'éloigner les fidèles avec eux.
À propos de ceux qui
enfreignent les alliances et les promesses faites dans les lieux
sacrés et d'une manière solennelle, nous pouvons
appliquer comme suit les paroles du Seigneur :
« Un méchant
homme, qui a méprisé les conseils de Dieu, a violé
les promesses extrêmement sacrées qui furent faites
devant Dieu, s'est fié à son jugement personnel et
s'est vanté de sa propre sagesse » (D&A
3:12-13).
Les impies
Un autre des péchés
cités par Paul est commis par les « impies ».
Les impies, ceux qui haïssent Dieu, font le contraire du
commandement : « Tu n'auras pas d'autres dieux devant
ma face. » Beaucoup d'hommes deviennent hautains quand ils
reçoivent un vernis de connaissance et ils se débarrassent
à force de raisonnements de leur foi en Dieu. Étant
donné que tout ce dont nous jouissons et dont nous profitons
vient du Dieu vrai et vivant, tous ceux qui se sont éloignés
de leur Seigneur, si peu que ce soit, doivent se repentir
profondément pour obtenir leur réconciliation avec lui.
Paul dénonça
sévèrement ceux qui « ont adoré et
servi la créature au lieu du Créateur »,
« les impies ». Il y avait à l'époque,
comme aujourd'hui et parmi nos propres membres, des groupes qui
reniaient le Maître qui les avait rachetés de son propre
sang et cependant se prétendaient membres de son Église
et, dans leur hypocrisie et leur égotisme, font semblant de
lui être fidèles. Il y en a qui reçoivent les
avantages de l'Église alors que non seulement ils n'y
apportent rien, mais vont jusqu'à lui faire du tort, à
elle et à ses principes. Ces incroyants hypocrites font usage
de leurs pouvoirs pour détruire plutôt que pour édifier.
L’ingratitude
L'ingratitude est un péché
affligeant qui allume la colère du Seigneur (voir D&A
59:21), elle se manifeste souvent par la « rébellion
envers les parents » que Paul condamne. Beaucoup de jeunes
exigent et reçoivent beaucoup de leurs parents et montrent peu
ou pas de gratitude, comme si les parents le leur devaient sans qu'il
doive y avoir de leur part ni considération, ni
reconnaissance. Il devait y avoir du temps de Paul des enfants qui
considéraient avec ingratitude et comme leur étant dues
les nombreuses bénédictions et possibilités qui
leur étaient données, car il continua à mettre
les saints de Rome et les autres en garde contre cette faiblesse.
Quand le Sauveur guérit
les dix lépreux et qu'un seul seulement le remercia, il montra
les neuf ingrats pour donner une leçon à tous en disant
« Les dix n'ont-ils pas été guéris ? »
(Luc 17:17). Les adultes aussi bien que les jeunes se rendent souvent
coupables de désobéissance et d'ingratitude vis-à-vis
de leur Père céleste qui leur donne tout. Beaucoup
refusent de montrer leur gratitude par le service, la prière
en famille, le paiement de leur dîme et les diverses autres
formes d'expression que Dieu est en droit d'attendre.
L’absence de
miséricorde
L'absence de miséricorde
est, elle aussi, une faiblesse grave. Paul l'a associée aux
nombreux péchés que nous considérons
généralement comme étant de grande gravité.
Le Seigneur a dit : « Heureux les miséricordieux,
car ils obtiendront miséricorde ! » (Matt.
5:7). Il a souligné cette idée dans la parabole du
serviteur impitoyable qui, bien que s'étant vu remettre une
dette de dix mille talents, refusa de pardonner à son propre
débiteur qui ne lui devait que cent deniers. Le châtiment
qu'il reçut pour sa dureté fut très sévère
(Matt. 18:23-35).
La colère
Paul met en garde contre
les colériques, ceux qui se fâchent quand les choses
vont mal. Quand ils sont relevés de leur poste dans l'Église,
il leur arrive de se fâcher, ils ne veulent plus rendre aucun
service et boudent, se plaignent et critiquent férocement tout
ce qui est accompli par ceux qui les ont offensés. Parfois
leur colère va jusqu'à une haine et une rancune
implacables, et eux et leurs proches souffrent dans leur foi et leur
activité, et parfois dans leur qualité de membres et
leur salut. Il y en a beaucoup qui auraient pu être pratiquants
et fidèles aujourd'hui dans l'Église, mais qui sont à
l'extérieur parce qu'un ancêtre, un père, un
grand-père ou un arrière-grand-père s'est aigri
et a apostasié.
Dieu déteste le
péché
« Il y a six
choses que hait l'Éternel. » Oui, parce que ce sont
des péchés, il les hait. Pour la même raison, il
hait toutes les transgressions dont nous avons parlé dans ce
chapitre et d'autres encore. Bien qu'il aime le pécheur, il
« ne (peut) considérer le péché avec
le moindre degré d'indulgence » (D&A 1:31). En
tant que pécheurs, nous apprécierons mieux son amour et
sa bonté Si une horreur semblable du péché nous
pousse à transformer notre vie par la repentance.
CHAPITRE
5 : LE PÉCHÉ LE PLUS GRAVE APRÈS LE MEUTRE
« Ces
choses sont une abomination à aux yeux du Seigneur ; oui,
le plus abominable des péchés, après celui de
verser le sang innocent, ou celui de nier le Saint-Esprit. »
(Alma 39:5)
Il y a des péchés
qui sont si graves que nous ne leur connaissons aucun pardon. Nous en
parlerons plus en détail dans un chapitre ultérieur. Il
y a aussi des péchés qui approchent en gravité
des péchés impardonnables mais semblent tomber dans la
catégorie de ceux que l'on peut pardonner. Ce sont les délits
diaboliques de l'impureté sexuelle. Sous une forme variée,
ils vont des aberrations comme l'onanisme, la stimulation sexuelle et
la masturbation jusqu'aux pratiques dégoûtantes et
dénaturées avec des partenaires. Qu'elle soit citée
ou non dans les Écritures ou dans les discours, toute pratique
ou acte sexuel qui est « contre nature » ou non
autorisé est un péché.
Il est malheureux que les
dirigeants de l'Église doivent discuter de ces péchés
de corruption, mais ils seraient sous la condamnation s'ils
n'avertissaient, ne prévenaient, ne protégeaient et ne
fortifiaient. Éduquer les gens en matière de morale est
certainement le devoir des conseillers spirituels, même si cela
leur répugne et leur est désagréable. Comme aux
époques précédentes, le peuple de Dieu ne doit
jamais pouvoir invoquer l'excuse de l'ignorance.
Le péché
sexuel souille
La transgression,
l'impureté et la malpropreté se trouvent dans tous les
péchés sexuels. Expliquant une parabole, le Sauveur
dit :
« C’est du
dedans, c'est du cœur des hommes, que sortent les mauvaises
pensées, les adultères, les impudicités, les
meurtres, les vols, les cupidités, les méchancetés,
la fraude, le dérèglement, le regard envieux, la
calomnie, l'orgueil, la folie. Toutes ces choses mauvaises sortent du
dedans, et souillent l'homme » (Marc 7:21-23).
Ce ne sont pas la terre ni
la graisse qui se trouvent sur les mains de quelqu'un qui le
souillent ; ce ne sont pas non plus les ongles « en
deuil », la transpiration accumulée par un labeur
honnête ou l'odeur du corps résultant d'un travail
intense. On peut se baigner à chaque heure, se parfumer
souvent, se laver fréquemment les cheveux, se faire manucurer
tous les jours et être passé maître en paroles
mielleuses tout en étant aussi impur que les fosses de
l'enfer. Ce qui souille, c'est le péché et surtout le
péché sexuel.
En gravité il suit
le meurtre
L'énormité de
ce péché est soulignée par de nombreuses
Écritures et particulièrement par les paroles d'Alma à
son fils immoral :
« Ne sais-tu
pas, mon fils, que ces choses sont une abomination aux yeux du
Seigneur ; oui, le plus abominable des péchés,
après celui de verser le sang innocent, ou celui de nier le
Saint-Esprit » (Alma 39:5).
Le Seigneur range
manifestement l'adultère tout à côté du
meurtre prémédité, car il a dit : « De
plus, je te commande de ne pas convoiter la femme de ton prochain, ni
de chercher à ôter la vie de ton prochain »
(D&A 19:25).
À un jeune homme qui
s'était laissé aller à pratiquer couramment la
fornication, qui demandait de l'aide, mais n'était pas encore
tout à fait repentant, j'ai écrit :
« Votre péché
est la chose la plus grave que vous ayez pu faire dans votre jeunesse
en deçà du meurtre... votre dernière expérience
de l'immoralité a été bien plus abominable que
la première. Vous étiez allé au temple et vous
aviez fait des vœux solennels de chasteté devant Dieu et
les saints anges. Vous aviez fait alliance que vous ne vous livreriez
jamais à des relations aussi impies. Vous l'aviez déjà
fait et vous avez recommencé avec cette promesse solennelle
sur les lèvres... »
La gravité du péché
accroît la difficulté de la repentance. Parfois les
pécheurs arrivent au point de non retour et ne peuvent se
repentir, car l'Esprit du Seigneur ne luttera pas toujours avec
l'homme. Esaü vendit son droit d'aînesse « pour
un mets ». Beaucoup de jeunes gens vendent leur droit
d'aînesse ou le mettent en danger grave pour une heure dans des
endroits sombres, un plaisir interdit, une expérience
excitante dans une voiture ou dans le lit d'une prostituée.
Une triste expérience peut ne pas détruire totalement,
car la repentance est possible, mais une expérience de
fornication peut renverser les barrières, détruire et
marquer une vie et ouvrir à une âme toute une vie de
regrets et d'angoisse.
Les dangers pour la
jeunesse
Ce domaine de la conduite
constitue une immense tentation, surtout pour les jeunes de notre
époque de conversation et de conduite libertines dans les
universités ou autres lieux qui préconisent les
relations sexuelles pré maritales. Comment peut-on croire
profondément en Dieu et en ses Écritures et céder
à l'impudicité. C'est tout à fait erroné.
David O. McKay a supplié :
« ...votre vertu
vaut plus que votre vie. Je vous en prie, jeunes gens, préservez
votre vertu même si vous perdez la vie. Ne jouez pas avec le
péché... Ne vous laissez pas induire en tentation.
Conduisez-vous décemment, vous les jeunes gens en particulier,
et avec le respect qui est dû à la sainteté de la
nature féminine. Ne la souillez pas. »
Un autre prophète
moderne, Heber J. Grant, a souligné dans cet ordre d'idées
la Parole de Sagesse, non pas simplement à cause de son
importance intrinsèque mais à cause de ce à quoi
elle conduit souvent :
« La
consommation d'alcool et de tabac est l'un des principaux moyens dont
dispose l'adversaire pour lui permettre d'écarter les garçons
et les filles de la chasteté lorsqu'ils ont pris au préalable
ces substances, qui excitent les passions au-dedans d'eux ou
diminuent leur résistance et enténèbrent leur
esprit. La consommation de tabac et d'alcool vise à faire
d'eux la proie de pensées et d'actions immorales. »
(Improvement Era, 1941 p. 55)
L'apôtre Paul a
enseigné la continence pour les célibataires :
« Je voudrais
que tous les hommes fussent comme moi... à ceux qui ne sont
pas mariés et aux veuves, je dis qu'il leur est bon de rester
comme moi » (1 Cor. 7:7-8).
Quand on relie ces paroles
à d'autres qu'il a prononcées, il est clair qu'il ne
parle pas du célibat, mais recommande pour le mariage une vie
sexuelle normale et contrôlée et une continence absolue
en dehors du mariage. (Il n'y a aucune preuve réelle que Paul
n'ait jamais été marié, comme le prétendent
certains spécialistes, et il y a en fait des indications dans
le sens contraire.)
Les relations
hétérosexuelles pré maritales tombent
ordinairement dans la catégorie de la fornication qui consiste
en relations sexuelles illicites entre gens non mariés. La
définition ordinaire de l'adultère c'est le même
acte commis par des gens mariés avec d'autres que leur
conjoint respectif. La Bible semble utiliser souvent l'un pour
l'autre les termes adultère et fornication.
Le péché de
fornication est bien connu et les Écritures, du début à
la fin, s'élèvent contre cet acte qui souille.
Cependant beaucoup d'auteurs modernes, parmi lesquels des auteurs
éminents dont des ecclésiastiques, ont dit qu'il ne
peut y avoir de mal si deux personnes consentantes se livrent à
des expériences sexuelles prémaritales. Notre
civilisation se désintégrera immanquablement si une
telle pratique tend à se généraliser. Aucune
nation ne peut continuer longtemps à exister avec une
philosophie aussi irresponsable. Les foyers brisés, les
enfants illégitimes, les maladies vénériennes et
les troubles émotionnels qui accompagnent cette évolution
ne sont certainement pas de la compétence exclusive de « deux
adultes consentants ». Le Seigneur le savait et a donné
des commandements en conséquence ; tous les raisonnements
contraires à ceci sont pécheurs et faux.
Nous avons cependant trop
de jeunes dans l'Église qui ne donnent pas à la loi de
Dieu sur les relations charnelles la priorité qui lui revient.
Une étude a révélé que sept jeunes filles
sur neuf parmi celles qui ont perdu leur vertu ont subi cette perte
dans des voitures, après des bals et des fêtes. Dans une
autre enquête où des instructeurs de séminaire
ont demandé aux élèves de classer des
commandements du Seigneur par ordre d'importance, la Parole de
Sagesse venait au premier plan et la chasteté au cinquième
plan. Une autre enquête encore a montré que dix élèves
sur douze s'étaient livrés au pelotage, au point qu'ils
considéraient avoir perdu leur vertu. Nous espérons que
ces enquêtes ne sont pas typiques de toute notre jeunesse.
Beaucoup se justifient en
disant que cet attrait entre deux personnes non mariées est de
l'amour et cherchent par là à justifier leurs relations
intimes. C'est un des plus faux de tous les mensonges de Satan. C'est
de la volupté, et non de l'amour, qui entraîne hommes et
femmes à la fornication et à l'adultère.
Personne ne ferait du tort à quelqu'un qu'il aime vraiment, et
le péché sexuel ne peut que faire du mal.
L'importance de la
continence chez les personnes non mariées est soulignée
par l'approbation divine qui lui est donnée dans la vision de
Jean le Révélateur, dans laquelle il vit l'Agneau de
Dieu debout sur le mont de Sion et avec lui cent quarante quatre
mille qui avaient écrit sur le front le nom du Père. La
voix du ciel dit à leur sujet :
« Ce sont ceux
qui ne se sont pas souillés avec des femmes, car ils sont
vierges... et dans leur bouche, il ne s'est point trouvé de
mensonge, car ils sont irrépréhensibles »
(Apoc. 14:4, 5).
Les étapes vers la
fornication
Parmi les péchés
sexuels les plus courants que commettent nos jeunes gens, il y a le
pelotage. Non seulement ces relations indécentes conduisent
souvent à la fornication, à la grossesse et à
l'avortement - qui sont tous de répugnants péchés
- mais ils sont en eux-mêmes des maux pernicieux, et les jeunes
ont souvent du mal à voir où l'un se termine et où
l'autre commence~ Ils éveillent la volupté et suscitent
des pensées mauvaises et des désirs sexuels. Ils ne
sont que des membres de toute la famille des péchés et
des inconvenances de la même nature. Paul écrivit comme
s'il s'adressait aux jeunes gens modernes, qui se font croire que
leur pelotage n'est qu'une expression de l'amour : « C'est
pourquoi Dieu les a livrés à l'impureté, selon
les convoitises de leurs cœurs ; en sorte qu'ils
déshonorent eux-mêmes leurs propres corps »
(Romains 1:24). Comment pouvait-on mieux décrire les maux du
pelotage ?
Trop souvent les jeunes
considèrent leur pelotage avec un haussement d'épaules
comme une petite bêtise, tout en admettant que la fornication
est une transgression grossière. Trop nombreux sont ceux
d'entre eux qui sont choqués, ou semblent l'être, quand
on leur dit que ce qu'ils ont fait sous le nom de pelotage était
en réalité de la fornication. La ligne de séparation
est mince et floue, et Paul avait probablement à l'esprit ces
péchés qui vont du pelotage à la fornication
quand il dit : « Car il est honteux de dire ce qu'ils
font en secret » (Eph. 5:12). Et le Seigneur faisait
peut-être allusion à cette perversion lorsqu'il a répété
à notre propre époque les Dix Commandements « ...tu
ne commettras point d'adultère, ni ne tueras, ni ne feras rien
de semblable » (D&A 59:6).
Nos jeunes doivent savoir
que leurs partenaires dans le péché ne les aimeront ni
ne les respecteront pas s'ils ont la liberté de caresser leur
corps. Pareille pratique détruit le respect non seulement pour
l'autre, mais aussi pour soi-même. Il détruit le respect
ultime de la vertu. Et il ignore l'avertissement prophétique
souvent répété que l'on doit donner sa vie
plutôt que de céder à la perte de la vertu.
Trop nombreux sont ceux qui
se sont complètement perdus dans le péché en
passant la porte du pelotage. Le démon sait comment détruire
nos jeunes. Il n'est peut-être pas à même de
pousser quelqu'un à commettre immédiatement le meurtre
ou l'adultère, mais il sait que s'il peut amener un garçon
ou une fille à rester dans une voiture suffisamment tard après
un bal ou à se garer suffisamment longtemps dans le noir au
bout d'une ruelle, le meilleur garçon et la meilleure fille
finiront par succomber et chuter. Il sait que tous ont une résistance
limitée.
Ceux qui ont reçu le
Saint-Esprit après le baptême savent certainement que
tous les contacts corporels de ce genre sont pernicieux et
abominables. Ils reconnaissent aussi que le Dieu d'hier,
d'aujourd'hui et de demain continue à exiger la continence et
à requérir des hommes et des femmes qu'ils arrivent
vierges à l'autel du mariage, purs et exempts de toute
expérience sexuelle.
Presque comme des jumeaux,
« le pelotage » - et en particulier « le
pelotage poussé » - et la fornication sont
identiques. Comme des jumeaux, l'un précède l'autre,
mais ils ont presque les mêmes caractéristiques. Les
mêmes passions sont éveillées et, à une
très petite différence près, on pratique les
mêmes contacts corporels. Et il y a beaucoup de chances pour
qu'en résultent les mêmes frustrations, les mêmes
douleurs, la même angoisse et le même remords.
Tous ceux qui sont tombés
dans la vilaine et répréhensible habitude de
transgresser par la pratique du « pelotage »
doivent immédiatement changer de vie, d'habitudes et de mode
de pensée, se repentir profondément dans « le
sac et la cendre » et, par la confession, obtenir autant
que possible l'approbation du Seigneur et des dirigeants de l'Église
afin qu'une certaine mesure de paix puisse les accompagner pendant
leur vie. Pour ce qui est de ceux qui ont été
convenablement instruits et qui ont correctement évalué
les maux et se sont restreints et se sont protégés
contre ces actes dégoûtants, que Dieu les bénisse
et les aide à conserver leur virginité et leur pureté,
afin qu'ils ne connaissent jamais le remords et l'angoisse qu'ont
ressentis ou que ressentiront leurs frères et leurs sœurs
qui s'y sont laissés aller.
Le fléau de
l’adultère
Par l'intermédiaire
de Moïse a été donné ce commandement
solennel :
« Tu ne
commettras point d'adultère » (Ex. 20:14).
Cet acte entre personnes
mariées est une transgression particulièrement odieuse,
si grave qu'elle a fait le sujet de sermons par les prophètes
et les dirigeants de toutes les dispensations de l'Évangile.
La peine de mort lui était appliquée à l'époque
d'Israël, comme elle le fut aussi pour beaucoup des péchés
sexuels si courants dans la société d'aujourd'hui. II
est possible qu'on n'aurait pu se rendre maître de tels péchés
d'aucune autre façon. Des générations
d'esclavage n'avaient pas beaucoup aidé Israël à
s'élever vers l'exaltation. Il était faible et avait
besoin d'être discipliné. Dans tous les pays où
il entrait, il trouvait les mêmes pratiques maudites :
l'idolâtrie et l'adultère, entremêlés et
intimement liés.
« L'homme et la
femme adultères seront punis de mort » (Lév.
20:10).
Apparemment, la peine de
mort se trouvait toujours dans le livre de la loi du temps du Christ,
car les scribes et les pharisiens amenèrent au Seigneur la
femme prise en adultère, cherchant à le prendre au
piège. Ils dirent que Moïse avait commandé qu'une
telle personne fût lapidée et mise à mort, et lui
demandèrent ce qu'il avait à dire à ce sujet.
Avec sa compréhension sublime habituelle, il dérouta
les tentateurs et envoya la femme se repentir de son péché
(voir Jean 8:1-11).
James E. Talmage a écrit :
« ... les
accusateurs de la femme furent ‘accusés par leur
conscience’ ; honteux et confus, ils partirent tous
furtivement... Ils savaient qu'ils n'étaient pas dignes
d’apparaître que ce fût comme accusateurs ou comme
juges... « S'étant relevé, et ne voyant plus
que la femme, Jésus lui dit : Femme, où sont ceux
qui t'accusaient ? Personne ne t'a-t-il condamnée ?
Elle répondit : Non, Seigneur. Et Jésus lui dit :
Je ne te condamne pas non plus ; va et ne pèche plus. »
(Jésus le Christ, p. 497)
Notez que le Seigneur ne
pardonna pas à la femme son péché grave. Il lui
commanda calmement mais avec force : « Va et ne pèche
plus. » Même le Christ ne peut pardonner quelqu'un
dans le péché. La femme n'avait eu ni le temps ni
l'occasion de se repentir totalement. Quand sa préparation et
sa repentance seraient complètes, elle pourrait espérer
le pardon, mais pas avant.
Selon une statistique
célèbre donnée dans un article de magazine, plus
de la moitié des hommes mariés et plus du quart des
femmes mariées du pays sont infidèles à leurs
alliances matrimoniales. Ils sont coupables du péché
notoire d'adultère qui est encouragé par l'approbation
et le côté « amusant » qu'en
donnent le cinéma et la télévision. L'article
disait que quinze millions de divorcés vivaient aux États-Unis
et qu'il y a annuellement quatre cent mille nouveaux divorces, créant
huit cent mille nouveaux divorcés. Sur ces millions de
personnes divorcées, beaucoup sont des opportunistes et sont
« en chasse ». Des millions de gens mariés,
dont beaucoup sont malheureux, en sont les victimes. Étant
donné que le divorce est souvent dur, peu pratique ou lent à
obtenir, ceux qui sont impatients commettent l'adultère ;
c'est ainsi qu'un nombre plus grand de foyers sont brisés, il
en résulte davantage de familles malheureuses et la population
des divorcés augmente constamment.
Certains relèvent et
voient dans les quatre cent mille nouveaux divorces annuels une
preuve flagrante des besoins sexuels des couples intéressés.
Ils notent que beaucoup mènent une double vie parce qu'ils
considèrent qu'entretenir une deuxième famille est
intolérable, et c'est ainsi que les aventures illégitimes
vont de l'avant et que les mariages restent malheureux. Mais quels
que soient les justifications et les arguments, il n'y a aucune
circonstance qui justifie l'adultère. Quoi que fasse le monde,
l'Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours
doit continuer à fortifier son peuple contre le péché
et à défendre fermement la fidélité
totale, le foyer et la vie de famille.
Avertissement aux épouses
qui travaillent
Un avertissement doit être
donné aux femmes mariées qui vont travailler. Elles
quittent tous les jours leur mari et travaillent souvent en la
présence d'autres hommes ; elles sont exposées au
flirt, aux manifestations d'intérêt et d'affection et
aux confidences, tout cela dans une situation libérée
des soucis familiaux et produisant la détente dans laquelle
peuvent se nouer des attirances romantiques. Cette situation peut
être dangereuse pour le foyer.
Nous savons bien que
certaines veuves et, de temps en temps, des femmes qui ont des
enfants au foyer doivent travailler pour subvenir aux besoins de leur
famille. Mais il ne faut pas le faire quand on peut l'éviter.
Les mères d'enfants non encore mariés doivent rentrer
chez elles et, quand c'est nécessaire, limiter le niveau de
vie et de luxe à ce que l'on peut se permettre avec le salaire
du mari. Les objets superflus sont bien trop coûteux quand le
mariage et le bien-être des enfants sont en jeu. Cette idée
est soulignée dans un sermon de Boyd K. Paker :
« … je
reviendrais au foyer où il y a une mère... je vous le
demande... à quoi bon l'immense baie, les meubles luxueux et
le décor sans prix d'une maison s'il ne s'y trouve pas de
mère ? La mère en tant que mère, et non en
tant que gagne-pain, est un élément essentiel dans
cette bataille contre l'immoralité et la méchanceté.
Je reviendrais aussi à la famille où les enfants sont
responsables et où le père est chef de la famille. Me
considéreriez-vous comme naïf si je devais avancer que
cette bataille sera finalement remportée sur des bases aussi
simples que le fait que les enfants rentrent après l'école
pour retrouver le pain et la confiture faits à la maison et
maman ? Ou sur la base d'un papa et d'une maman qui emmènent
leurs enfants à la réunion de Sainte-Cène ?
Ou ces tendres baisers quand ils vont au lit et quand papa et maman
disent ‘Nous avons besoin de toi dans notre famille. Tu fais
partie de nous, et quels que soient tes ennuis, tu peux rentrer à
la maison’. »
Éviter même la
pensée
L'acte final de l'adultère
n'est pas le seul péché. Commencer à partager
l'affection ou l'intérêt romantique de quelqu'un d'autre
que le conjoint, c'est prendre presque certainement le chemin de
l'adultère. Il ne doit y avoir d'intérêt,
d'attention, de sortie ou de flirt romantique d'aucune espèce
avec qui que ce soit, tant que l'un ou l'autre des participants est
encore légalement marié, quelle que soit la situation
de ce mariage. En fait, même la pensée de l'adultère
est pécheresse, comme Jésus l'a souligné :
« Vous avez
appris qu'il a été dit : Tu ne commettras point
d'adultère. Mais moi, je vous dis que quiconque regarde une
femme pour la convoiter a déjà commis un adultère
avec elle dans son cœur » (Matt. 5:27-28).
Et encore quand Jésus
a détaillé cette pensée en présence des
Néphites :
« Voici, je vous
donne le commandement de ne permettre à aucune de ces choses
d'entrer dans votre cœur ; Car il vaut mieux que vous
refusiez ces choses... que d'être jetés en enfer »
(3 Néphi 12:29-30).
La femme adultère
Une des histoires les plus
inspirantes de l'Ancien Testament est celle de notre ancêtre
Joseph, un jeune qui donna un grand exemple aux jeunes comme aux
vieux. Il résista fermement à sa perverse tentatrice.
Employant les ruses d'une femme méchante et voluptueuse,
déployant tous les avantages qu'elle avait : situation
élevée, beauté et puissance politique, elle fit
tout ce qu'elle put pour attirer ce beau et jeune dirigeant. Quand
tout eut échoué, elle essaya la force, l'intimidation
et le chantage. Mais Joseph tint bon. Il refusa de céder à
ses supplications. Ses vêtements, ou leur absence, ses parfums,
ses avances sexuelles, ses supplications - tout cela bombardait un
jeune homme pur disposé à souffrir n'importe quel
châtiment pour garder sa vertu. Quand toutes ses ruses
féminines eurent échoué et qu'il essaya de lui
échapper, elle s'accrocha à ses vêtements et les
lui arracha du corps. Elle rapporta l'incident d'une manière
mensongère, en rejetant la responsabilité sur lui.
Joseph fut mis en prison pour souffrir injustement pour le délit
même auquel il avait résisté jusqu'à la
fin (voir Gen. 39). Longtemps après, l'auteur des Proverbes,
sachant que ce genre de femme existe dans toutes les générations,
mit l'homme en garde contre elle :
« Ne la convoite
pas dans ton cœur pour sa beauté, et ne te laisse pas
séduire par ses paupières. Car pour la femme prostituée
on se réduit à un morceau de pain, et la femme mariée
tend un piège à la vie précieuse. Quelqu'un
mettra-t-il du feu dans son sein sans que ses vêtements
s'enflamment ? Quelqu'un marchera-t-il sur des charbons ardents,
sans que ses pieds soient brûlés ? Il en est de
même pour celui qui va vers la femme de son prochain. Quiconque
la touche ne restera pas impuni » (Prov. 6:25-29).
Et le sage Salomon avertit
encore :
« Et voici, il
fut abordé par une femme ayant la mise d'une prostituée
et la ruse dans le cœur. Elle le saisit et l'embrassa, et d'un
air effronté lui dit j'ai orné mon lit de couvertures,
de tapis de fil d'Égypte ; j'ai parfumé ma couche
de myrrhe, d'aloès et de cinnamome. Viens, enivrons-nous
d'amour jusqu'au matin, livrons-nous joyeusement à la volupté.
Car mon mari n'est pas à la maison, il est parti pour un
voyage lointain ; Elle le séduisit à force de
paroles, elle l'entraîna par ses lèvres doucereuses. Il
se mit tout à coup à la suivre, comme le bœuf qui
va à la boucherie... comme l'oiseau qui se précipite
dans le filet sans savoir que c'est au prix de sa vie. Elle a fait
tomber beaucoup de victimes... Sa maison, c'est le chemin du séjour
des morts ; Il descend vers les demeures de la mort »
(Prov. 7:10, 13, 16-19, 21-23, 26, 27).
Nous ne savons pas à
quel point on tolérait la double règle morale en ce
temps-là, mais il n'existe certainement pas de nos jours de
double règle aux yeux de Dieu, et les hommes sont souvent les
plus grands offenseurs. Quiconque transige sur la vertu et commet ces
délits odieux sera aussi sévèrement puni par le
Seigneur que la femme. Et qu'on se souvienne que même si le
coup semble souvent tomber le plus lourdement sur la femme, aucun
homme n'échappera à la totalité des châtiments
de la souffrance, de la torture, du remords et des privations.
Le châtiment :
l’excommunication
Le Seigneur a fait, au
profit des saints des derniers jours, une déclaration directe
et bien définie sur l'adultère :
« Si un homme
reçoit une femme dans la nouvelle alliance éternelle,
et si elle est avec un autre homme et que je ne le lui ai point
permis par la sainte onction, elle aura commis l'adultère et
sera détruite. Si elle n'est pas dans la nouvelle alliance
éternelle et qu'elle est avec un autre homme, elle a commis
l'adultère. Si son mari est avec une autre femme, alors qu'il
était lié par un vœu, il a brisé son vœu
et a commis l'adultère » (D&A 132:41-43).
Le châtiment dans
cette vie est de même clairement défini :
« Tu ne
commettras point d'adultère. Celui qui commet l'adultère
et qui ne se repent pas sera chassé » (D&A
42:24).
Être « chassé »,
c'est être excommunié. L'excommunication est suspendue
au-dessus de la tête de l'adultère par un très
fin fil comme l'épée de Damoclès. Le péché
est pardonnable, à condition que la repentance soit
suffisamment complète.
« Mais [si
l’adultère] recommence, il ne lui sera pas pardonné,
mais il sera chassé » (D&A 42:26).
L’amour dans le
mariage
Aucun homme, aucune femme,
ne s'attirera cet adultère qui empoisonnera sa vie, s'il
respecte strictement la loi qui suit :
« Tu aimeras ta
femme (ton mari) de tout ton cœur, et tu t'attacheras à
elle (à lui) et à personne d'autre » (D&A
42:22).
Il y a beaucoup d'aspects
de l'amour dans le mariage, et le sexe en est un important. Tout
comme les conjoints ne sont pas pour les autres, ils sont l'un pour
l'autre. Paul savait comment on approche de l'adultère et
comment éviter de s'en approcher :
« ... que chacun
ait sa femme, et que chaque femme ait son mari. Que le mari rende à
sa femme ce qu'il lui doit, et que la femme agisse de même
envers son mari. La femme n'a pas autorité sur son propre
corps, mais c'est le mari ; et pareillement, le mari n'a pas
autorité sur son corps, mais c'est la femme. Ne vous privez
point l'un de l'autre, si ce n'est d'un commun accord pour un temps,
afin de vaquer à la prière ; puis retournez
ensemble, de peur que Satan ne vous tente par votre incontinence »
(1 Cor. 7:2-5).
Même si la sexualité
peut être une partie importante et satisfaisante de la vie
conjugale, nous devons nous souvenir que le but de la vie n'est pas
uniquement la sexualité. Même le mariage ne rend pas
convenables certains extrêmes dans l'abandon à la
sexualité. Paul s'adressant aux saints d'Ephèse, les
supplia d'être convenables dans le mariage :
« C'est ainsi
que les maris doivent aimer leurs femmes comme leurs propres corps.
Celui qui aime sa femme s'aime lui-même » (Ephésiens
5:28).
Et il se peut que la
condamnation du Seigneur ait inclus les péchés sexuels
secrets dans le mariage quand il dit :
« ... et celles
(ceux) qui ne sont pas pures (purs) et ont dit qu'elles (qu'ils)
étaient pures (purs), seront détruites (détruits),
dit le Seigneur Dieu » (D&A 132:52).
À propos de la vie
sexuelle normale et contrôlée dans le mariage, J. Reuben
Clark dit dans son discours à la conférence de la
Société d’Amélioration Mutuelle de 1954:
« Jeunes mariés
qui êtes allés dans la maison du Seigneur, vous avez été
scellés par le Saint-Esprit de promesse. Vous, le jeune mari,
vous avez la prêtrise. Grâce à ce scellement,
votre épouse a les bénédictions de la prêtrise
et non la prêtrise elle-même. De par le fait que vous
avez la prêtrise, vous devenez le chef de la famille. Quel
genre de chef de famille allez-vous être ? Pour le dire
crûment, en vous épousant, votre femme n'est pas devenue
votre bétail ; elle vous complète dans la famille.
C'est dans ce but qu'elle a été créée
afin que vous avanciez tous les deux dans une vie qui répondra
au commandement qui vous a été donné quand vous
vous êtes mariés : « Multipliez et
remplissez la terre », un des grands commandements donnés
au commencement à Adam... Si vous voulez observer, vous, les
jeunes maris, ce grand principe, il tendra à introduire dans
votre foyer plus de bonheur, de contentement et de paix que toute
autre chose que je pourrais imaginer. Comment allez-vous être
le chef de la famille ? Vous devriez être le chef de la
famille avec patience, longanimité, pardon, bonté,
courtoisie, considération, respect et dans toutes les autres
vertus chrétiennes. Vous devez être le chef de la
famille en dévouement et en loyauté. Si vous êtes
ce genre de chef de famille, il n'aura que du bonheur, même si
cela vous apporte d'autres responsabilités. »
Dans ce commentaire, le
président Clark soulignait la position du mari. Il va sans
dire que la femme a la responsabilité tout aussi grande d'être
une aide pleine de gentillesse et de considération pour son
mari.
Choisir la justice et la
paix
Il est bon de se souvenir
qu'aussi affreux, horribles et graves que soient l'adultère et
les autres péchés sexuels, le Seigneur a accordé
avec bonté le pardon, à condition qu'il y ait une
repentance à la mesure du péché. Mais en ce qui
concerne ces péchés, plus encore que pour des péchés
moins graves, la prévention vaut tellement mieux que la
guérison. Étant avertis, tenons-nous bien à
l'écart du premier pas la pensée romantique en dehors
de votre relation conjugale, la boisson qui émousse le
jugement et libère les inhibitions, les « conversations »
entre garçons et filles dans une auto en stationnement après
le bal et ainsi de suite.
Le fait d'empêcher
les péchés sexuels et autres nous amènera
finalement à l'état béni décrit par
Alma :
« Et puisse le
Seigneur vous bénir, et garder vos vêtements sans tache,
afin que, avec Abraham, Isaac, Jacob et les saints prophètes
depuis le commencement du monde, vous puissiez vous asseoir dans le
royaume des cieux, pour n'en plus sortir, ayant vos vêtements
sans tache comme ils ont leurs vêtements sans tache »
(Alma 7:25).
Prenant ceci comme but à
long terme et avec l'assurance de la paix d'esprit dans cette vie,
les meilleures motivations sont du côté de la justice.
CHAPITRE
6 : LE CRIME CONTRE NATURE
« …
leurs femmes ont changé l'usage naturel en celui qui est
contre nature ; et de même les hommes, abandonnant l'usage
naturel de la femme, se sont enflammés dans leurs désirs
les uns pour les autres, commettant homme avec homme des choses
infâmes… » (Romains 1:26-27)
La plupart des jeunes
entrent très rot en contact avec la masturbation. Beaucoup de
prétendues autorités déclarent que c'est naturel
et acceptable, et souvent les jeunes gens avec lesquels j'ai un
entretien citent ces avocats pour justifier leur pratique. Nous
devons répondre à cela que dans bien des domaines - la
boisson, le tabac et la sexualité en général,
pour n'en mentionner que quelques-uns, les normes du monde s'écartent
de plus en plus de la loi de Dieu. L'Église a des normes
différentes et plus élevées.
C'est ainsi que les
prophètes d'autrefois et d'aujourd'hui condamnent la
masturbation. Elle entraîne des sentiments de culpabilité
et de honte. Elle nuit à la spiritualité. Elle révèle
l'esclavage vis-à-vis de la chair, et non la maîtrise de
la chair et la progression vers la divinité qui est le but de
notre vie ici-bas. Notre prophète moderne a dit qu'aucun jeune
homme qui se livre à cette pratique ne peut être appelé
en mission.
Si nous ne devons pas
considérer cette faiblesse comme le péché
affreux que sont les autres pratiques sexuelles, il est en soi
suffisamment mauvais pour exiger un repentir sincère. Pire
encore, lui aussi conduit souvent à des péchés
graves, entre autres à ce péché contre nature
qu'est l'homosexualité. Car accompli en privé, il
conduit souvent à la masturbation mutuelle - pratiquée
avec une autre personne du même sexe - et de là à
l’homosexualité totale.
Un péché de
tous les siècles
L’homosexualité
est un péché abominable, qui répugne ceux qui
n'y trouvent aucune tentation, aussi bien que beaucoup d'anciens
transgresseurs qui cherchent à échapper à ses
griffes. C'est un sujet embarrassant et désagréable à
discuter, mais comme il est si répandu et du fait de la
nécessité d'avertir les non initiés et par désir
d'aider ceux qui s'y livrent déjà, nous en discutons
dans ce chapitre.
Cette perversion se définit
comme « un désir sexuel envers ceux du même
sexe ou des relations sexuelles entre personnes du même sexe »,
que ce soient des hommes ou des femmes. C'est un péché
de tous les siècles. Il existait dans les temps d'errance
d'Israël, aussi bien qu'après et avant. Il était
toléré par les Grecs. Il était généralisé
dans la Rome décadente. Les vieilles villes de Sodome et de
Gomorrhe sont des symboles de méchanceté plus
spécialement orientée vers cette perversion, comme
l'indique l'incident des visiteurs de Lot (voir Gen. 19:5). Sodome
était devenue si dégénérée qu'on
ne put y trouver dix justes (voir Gen. 18:23-32) et le Seigneur dut
la détruire. Mais cette pratique révoltante a persisté.
Déjà du temps d'Henri VIII, on appelait ce vice « le
crime abominable et détestable contre nature ».
Certains de nos propres statuts ont suivi cette formule précise
et descriptive.
Le péché dans
les pratiques sexuelles tend à faire boule de neige. Quand les
barrières tombent, Satan incite l'homme charnel à une
dégénérescence de plus en plus profonde dans sa
recherche de l'excitation jusqu'à ce que, dans beaucoup de
cas, il ne soit plus capable de discerner ce qu'il appelait autrefois
de la décence. C'est ainsi qu'au cours des siècles,
peut-être comme extension des pratiques homosexuelles, des
hommes et des femmes en sont venus jusqu'à rechercher des
satisfactions sexuelles avec des animaux.
Dénaturée et
mauvaise
Toutes les déviations
par rapport aux relations hétérosexuelles normales et
convenables ne sont pas simplement contre nature, mais mauvaises aux
yeux de Dieu. Comme l'adultère, l'inceste et la bestialité,
elles étaient frappées de mort sous la loi mosaïque.
« Si un homme
couche avec un homme comme on couche avec une femme, ils ont commis
tous deux une horreur ; ils seront punis de mort... Si un homme
à des rapports sexuels avec une bête, il sera puni de
mort ; et vous tuerez la bête. Si une femme s'approche
d'une bête, pour s’accoupler à elle, tu tueras la
femme et la bête ; elles seront mises à mort... »
(Lév. 20:13, 15-16).
La loi est moins sévère
maintenant et, chose regrettable, l'attitude de la communauté
à l'égard de ces graves péchés, l'est,
elle aussi - nouvelle preuve de la détérioration de la
société. Dans certains pays, l'acte en soi n'est même
pas illégal. Ce processus de « libéralisation »
se manifeste aux États-Unis, par les communautés
d'homosexuels dans nos grandes villes, qui exigent qu'on accepte
leurs croyances et leurs pratiques perverses comme « normales »,
organisent des manifestations et des pétitions à cette
fin, sont officiellement organisées, et vont jusqu'à
imprimer leurs propres journaux pervertis. Tout cela se fait
ouvertement, au détriment aussi bien des esprits
impressionnables que des passions sensibles et des bonnes mœurs
de notre pays.
Mais soulignons que le bien
et le mal, la justice et le péché ne dépendent
pas des interprétations, des conventions et de l'attitude des
hommes. Le fait qu’il est accepté par la société
ne change pas le statut d'un acte, transformant le mal en bien. Même
si tous les habitants du monde devaient accepter l'homosexualité
comme elle semble avoir été acceptée à
Sodome et à Gomorrhe, la pratique resterait malgré tout
un péché grave et affreux.
Ceux qui prétendent
que l'homosexuel est un troisième sexe et qu'il n'y a rien de
mal à de telles relations ne peuvent guère croire en
Dieu ou en ses Écritures. Si Dieu n'existait pas, des
pratiques aussi dénaturées et indécentes
pourraient être vues d'une autre façon, mais on ne
pourrait absolument pas les justifier, tout en acceptant les saintes
Écritures.
« Celui qui
rompt la loi et ne se conforme pas à la loi, mais cherche à
se faire la loi à lui-même, veut demeurer dans le péché,
et demeure complètement dans le péché, ne peut
être sanctifié par la loi, ni par la miséricorde,
la justice ou le jugement. C'est pourquoi, il doit demeurer impur »
(D&A 88:35).
Paul a circonscrit le
problème relatif à toutes les perversions et tous les
péchés sexuels quand il a écrit :
« Ne savez-vous
pas que vous êtes le temple de Dieu, et que l'Esprit de Dieu
habite en vous ? Si quelqu'un détruit le temple de Dieu,
Dieu le détruira ; car le temple de Dieu est saint, et
c'est ce que vous êtes » (1 Cor. 3:16-17).
Menace pour la vie
familiale
Parmi les effets sociaux
négatifs de l'homosexualité, il n'en est aucun de plus
important que l'effet sur le mariage et le foyer. Les relations
sexuelles normales voulues par Dieu, sont l'acte procréateur
entre l'homme et la femme, dans un mariage honorable. Elles ont été
exprimées et commandées de cette façon au
premier homme et à la première femme sur terre :
« Dieu créa
l'homme à son image, il le créa à l'image de
Dieu, homme et femme il les créa. Dieu les bénit et
Dieu leur dit : Soyez féconds, multipliez, remplissez la
terre... » (Gen. 1:27-28).
« C'est pourquoi
l'homme quittera son père et sa mère et s'attachera à
sa femme et ils seront une seule chair » (Moïse
3:24).
Dieu a commandé aux
hommes de se marier et Paul dit à Timothée que ceux qui
interdisent le mariage se sont éloignés de la foi pour
s'attacher à des esprits séducteurs et à des
doctrines de démons (1 Tim. 4:1-3).
« Toutefois,
dans le Seigneur, la femme n'est pas sans l'homme, ni l'homme sans la
femme » (1 Cor. 11:11).
Ce concept a été
répété dans notre dispensation :
« Et de plus, en
vérité, je vous dis que quiconque interdit le mariage
n'est pas ordonné de Dieu, car le mariage est un commandement
de Dieu à l'homme. C’est pourquoi, il est tout à
fait conforme à la loi qu'il ait une femme, et tous deux, ils
ne feront qu'une seule chair, et tout cela afin que la terre puisse
répondre au but de sa création » (D&A
49:15-16).
L'institution du mariage
est en outre exaltée à la 132e section des Doctrine et
Alliances où le Seigneur dit clairement que ce n'est que par
leur union éternelle que l'homme et la femme peuvent atteindre
la vie éternelle. Par exemple il dit :
« (La femme est
donnée à l'homme) pour multiplier et remplir la terre,
selon mon commandement et pour remplir la promesse qui fut donnée
par mon Père avant la fondation du monde et pour leur
exaltation dans les mondes éternels, afin qu'elle engendre les
âmes des hommes, car c'est en cela que se poursuit l’œuvre
de mon Père, pour qu'il soit glorifié » (D&A
132:63).
Ces passages ont bien
entendu trait au mariage céleste.
Dans ce contexte, où
se situe la perversion qu'est l'homosexualité ? Il est
clair qu'elle est hostile au dessein de Dieu en ce qu'elle renie son
premier grand commandement de « multiplier et remplir la
terre ». Si cette abominable pratique devenait
universelle, elle dépeuplerait la terre en une seule
génération. Elle annulerait le grand programme que Dieu
a créé pour ses enfants d'esprit en ce qu'elle
laisserait dans le monde céleste d'innombrables esprits non
incarnés à qui n'aurait pas été donnée
l'occasion de profiter des possibilités de la condition
mortelle ; elle refuserait à tous ceux qui se livreraient
à cette pratique la vie éternelle que Dieu met à
notre disposition à tous.
Aussi grave que l’adultère
À cause de sa
gravité, ce péché impose un lourd châtiment
à celui qui ne se repent pas. Le transgresseur peut savoir que
la disqualification ou l'excommunication est le châtiment du
pelotage poussé, de l'adultère, de la fornication et
des péchés du même genre, s'il n'y a pas de
repentir suffisant, mais il pense souvent que parce que ses actes
n'ont pas été commis avec le sexe opposé, il ne
pèche pas. Qu'il soit donc clairement dit que la gravité
du péché d'homosexualité est égale à
celle de la fornication, de l'adultère, ou plus grande
encore ; et que l'Église du Seigneur prendra aussi
promptement des mesures pour disqualifier ou excommunier l'homosexuel
pratiquant et non repentant que le fornicateur ou l'adultère
non repentant.
Le programme d’aide
de l’Église
Reconnaissant la gravité
de ce problème dans la société moderne et la
nécessité d'aider les transgresseurs à revenir à
une vie normale, l'Église a chargé deux Autorités
générales de les aider au niveau de l'Église.
Sous la direction de ces deux Frères, beaucoup ont été
aidés dans des lieux éloignés, aussi bien que
dans des régions proches du siège de l'Église,
par l'intermédiaire des évêques et des présidents
de pieu intéressés. Le succès de ce programme de
réforme est maintenant connu de la police, des tribunaux et
des juges, qui réfèrent directement beaucoup de cas aux
deux Frères, parfois sous forme de période probatoire.
Guérissable et
pardonnable – avec de l’effort
Maintenant que nous avons
examiné les aspects mauvais, la laideur et la généralisation
de l'homosexualité, il y a une chose merveilleuse dont il faut
se souvenir, c'est qu'elle est guérissable et pardonnable. Le
Seigneur a promis que tous les péchés peuvent être
pardonnés, sauf certains qui sont énumérés,
et ce péché n'était pas parmi ceux qui ont été
cités. Il est donc pardonnable si on l'abandonne totalement et
si le repentir est sincère et absolu. Assurément on
peut le surmonter, car il y a de nombreuses personnes heureuses qui
étaient autrefois prises dans ses griffes et qui ont, depuis,
complètement transformé leur vie. C'est pourquoi je
réponds à ceux qui disent que cette pratique, comme
tous les autres défauts est incurable : « Comment
pouvez-vous dire que l'on ne peut ouvrir la porte tant que vos poings
ne sont pas ensanglantés, tant que votre tête n'est pas
contusionnée, tant que vos muscles ne vous font pas mal ?
On peut y arriver. »
Bien entendu, il ne suffit
pas, pour cela de le demander. Cela exige de la maîtrise de
soi. Platon dit à ce sujet : « La première
et la plus grande victoire c'est se conquérir soi-même ;
être conquis par soi-même, c'est la chose la plus
honteuse et la plus vile de toutes ».
Nous sommes ordinairement
les auteurs de nos propres maux. C'est à nous de les
supprimer. L'homme est maître de sa destinée, qu'elle
soit bonne ou mauvaise. L'homme a la capacité inhérente
de se guérir physiquement. Un médecin peut nettoyer une
blessure, la recoudre, la panser convenablement, mais c'est le
pouvoir naturel du corps qui doit effectuer la guérison. De
même, la guérison de l'esprit doit venir de
l'intérieur : de la volonté même de
l'individu. Les autres peuvent contribuer à cautériser
la blessure, à la suturer et à fournir un cadre propre
et convenable pour la guérison, mais c'est le corps, avec
l'aide de l'Esprit, qui doit se guérir lui-même. En
conséquence, certains surmontent totalement l'homosexualité
en quelques mois, d'autres traînent parce qu'ils ont moins de
puissance et ont besoin de plus de temps pour récupérer
totalement. La guérison est aussi permanente que l'intéressé
le veut et, comme la guérison de l'alcoolisme, nécessite
une vigilance constante.
Des hommes sont venus
trouver leurs dirigeants de l'Église, abattus, découragés,
embarrassés, terrifiés et repartis plus tard pleins de
confiance et de foi en eux-mêmes, ayant le respect d'eux-mêmes
et la confiance de leur famille. Dans certains cas, des épouses
sont venues exprimer, les larmes aux yeux, leur reconnaissance pour
leur mari retrouvé. Elles n'ont pas toujours su en quoi
consistait le problème, mais elles l'avaient senti et
s'étaient rendu compte qu'elles avaient perdu leur mari. Les
hommes sont arrivés les yeux baissés et ont quitté
l'entrevue finale des mois plus tard en regardant droit dans les yeux
celui qui les interrogeait. Après la première entrevue,
certains ont reconnu : « Je suis heureux d'avoir été
arrêté. J'ai essayé maintes et maintes fois de me
redresser moi-même, mais je savais qu'il me fallait de l'aide
et je n'avais pas le courage de la demander. »
Des nombreuses personnes
qui ont passé par ce programme spécial de l'Église,
très peu ont été excommuniées. (Ces
quelques personnes étaient vindicatives, rebelles, ne
voulaient pas plier et ont pour ainsi dire réclamé une
telle mesure.) La méthode que nous utilisons serait, à
notre avis, approuvée par le Sauveur. Nous rappelons à
la personne sa ressemblance et son affinité avec Dieu :
« Et moi, Dieu,
je créai l'homme à ma propre image, je le créai
à l'image de mon Fils unique ; je les créai homme
et femme » (Moïse 2:27).
« Le Seigneur
Dieu dit à Énoch : Regarde ceux-ci qui sont tes
frères ; ils sont l’œuvre de mes propres
mains ; je leur ai donné leur connaissance le jour où
je les ai créés ; dans le jardin d'Éden,
j'ai donné à l'homme son libre arbitre »
(Moïse 7:32).
Cette manière
d'aborder la chose, consistant à vouloir aider et non à
condamner, à comprendre et non à accuser, à
compatir et non à menacer, a amené beaucoup d'hommes à
s'agenouiller pour exprimer leur reddition et leur reconnaissance ;
elle les a aidés à revenir à l'état
normal. Avec cette inspiration, l'homme a un espoir nouveau. S'il est
à l'image de Dieu, il est poussé à tendre vers
le haut, car il doit maintenant être comme Dieu dont il est le
Fils. Il a de nouvelles prises. Il n'est plus bas et dégénéré.
Il doit grimper.
Le contact constant semble
être utile. Demander à un homme de revenir parler des
succès qu'il a remportés ou même parler d'un
échec partiel est utile, et c'est à ces entretiens
constants que l'on peut, en grande partie, attribuer les guérisons.
Une force supplémentaire découle de la prise de
conscience qu'ils vont devoir faire rapport ; ainsi les gens se
dominent, eux et leurs pensées, jour après jour,
semaine après semaine ; bientôt les mois ont passé,
leurs pensées sont maîtrisées et leurs actes
au-dessus de tout reproche.
Ainsi notre approche est
positive, s'attardant sur les gloires de l'Évangile et toutes
ses bénédictions, le bonheur d'une bonne vie de
famille, la joie de la pureté personnelle. Son succès
se reflète dans les nombreuses vies qui ont été
complètement guéries.
Il est capital d’accepter
votre responsabilité personnelle
Comme pour tout autre
péché, le pardon et la guérison dépendent
du repentir du transgresseur, qui commence quand il reconnaît
le péché et accepte la responsabilité qu'il en
a. Il y en a qui sont profondément incrustés dans
l'habitude et n'ont aucun désir apparent de se purifier et de
construire une vie morale. Ils sont vindicatifs et refusent
totalement de collaborer.
Un jeune homme mentait
continuellement. Il tenait absolument à ce qu'on lui dise qui
l'avait dénoncé. On lui expliqua que ce qui était
important, ce n'était pas de savoir qui l'avait dénoncé,
mais avec quelle vitesse il entreprenait de se soigner
spirituellement. Quand il quitta la pièce, on lui dit avec
bonté : « Manifestement vous ne souhaitez pas
discuter de ce problème ce soir. Vous ne tarderez pas à
changer d'avis et vous trouverez la porte ouverte et notre cœur
vous sera ouvert. » Plusieurs mois s'écoulèrent
sans que nous entendions parler de lui, puis un jour le téléphone
sonna. C'était lui. Il demandait un rendez-vous. Il vint nous
voir et déchargea volontairement son âme. Cela le
soulagea et sa récupération commença.
La faute la plus grave,
après le refus de reconnaître le péché,
c'est la tentative de se justifier dans cette perversion. On a dit, à
tort, à beaucoup qu'ils sont impuissants en la matière,
qu'ils ne sont pas responsables de la tendance qui est en eux et que
« c'est Dieu qui les a faits ainsi ». C'est
aussi faux que tous les autres mensonges diaboliques que Satan a
inventés. C'est un blasphème. L'homme est fait à
l'image de Dieu. Le perverti pense-t-il que Dieu est « ainsi » ?
À ces faibles qui
raisonnent de cette façon, Jacques répond :
« Heureux
l'homme qui supporte patiemment la tentation (c'est-à-dire y
résiste) ; car, après avoir été
éprouvé, il recevra la couronne de vie, que le Seigneur
a promise à ceux qui l'aiment. Que personne, lorsqu'il est
tenté, ne dise : C'est Dieu qui me tente. Car Dieu ne
peut être tenté par le mal, et il ne tente lui-même
personne. Mais chacun est tenté quand il est attiré et
amorcé par sa propre convoitise. Puis la convoitise,
lorsqu'elle a conçu, enfante le péché ; et
le péché, étant consommé, produit la
mort. Ne vous y trompez pas, mes frères bien-aimés »
(Jacques 1:12-16).
Parfois ce sont non pas les
parents célestes mais les parents terrestres qui sont tenus
pour responsables. Il est vrai que certaines situations permettent à
quelqu'un de devenir plus facilement un perverti, mais le deuxième
Article de Foi enseigne que l'homme sera puni pour ses propres
péchés. S'il est normal, il peut s'élever
au-dessus des frustrations de l'enfance et prendre sa vie en main.
« L'âme
qui pèche, c'est celle qui mourra. Le fils ne portera pas
l'iniquité de son père, et le père ne portera
pas l'iniquité de son fils... » (Ézéchiel
18:20).
L'homme peut raisonner et
s'excuser jusqu'à ce que l'ornière soit si profonde
qu'il ne puisse en sortir sans de grandes difficultés. Mais
tout le monde connaît des tentations. La différence
entre le réprouvé et la personne digne est généralement
que l'un a cédé et que l'autre a résisté.
Et si la personne qui cède continue à lâcher
prise, elle peut finir par atteindre le point de non retour. L'Esprit
« ne luttera pas toujours avec l'homme » (D&A
1:33).
Il y en a qui disent que le
mariage est une pratique en train d'échouer. Si le nombre de
divorces nous fait craindre et reconnaître que c'est en partie
vrai, le principe du mariage, lui, est juste. Certains ont changé
leurs désirs et leurs aspirations et se sont convaincus qu'ils
sont différents des autres et n'ont pas de désirs
vis-à-vis du sexe opposé. Ceci est parfaitement
compréhensible si l'intéressé s'est laissé
aller dans l'autre sens et a prodigué suffisamment longtemps
ses intérêts, ses désirs, ses affections et ses
passions à quelqu'un de son propre sexe. Cela devient une
habitude invétérée. Mais que cette personne se
repente de sa perversion, s'oblige à retourner aux activités,
aux amitiés, aux intérêts, et aux actes normaux
avec le sexe opposé, et cette conduite normale peut redevenir
naturelle.
Pas de retour en arrière
Il est absolument
indispensable que quand on s'est engagé sur le chemin de la
guérison et de la maîtrise de soi, il n'y ait pas de
retour en arrière.
« Quiconque met
la main à la charrue, et regarde en arrière »,
dit le Sauveur, « n'est pas propre au royaume de Dieu »
(Luc 9:62).
Cependant Satan ne lâchera
pas prise facilement. Il enverra au contraire probablement une foule
de nouvelles tentations pour affaiblir la résolution du
pénitent. Luc en fait un tableau explicite :
« Lorsque
l'esprit impur est sorti d'un homme, il va dans des lieux arides,
pour chercher du repos. N'en trouvant point, il dit : Je
retournerai dans ma maison d'où je suis sorti ; et, quand
il arrive, il la trouve balayée et ornée. Alors il s'en
va, et il prend sept autres esprits plus méchants que lui ;
ils entrent dans la maison, s'y établissent, et la dernière
condition de cet homme est pire que la première »
(Luc 11:24-26).
Le pénitent doit
éviter toute personne, tout endroit, toute chose ou situation
qui pourrait lui rappeler le passé sordide. Il doit éviter
la pornographie sous toutes ses formes : toutes les histoires,
images, ou disques qui stimulent les passions. Il doit se séparer
du « ... Prince de ce monde » (le diable Jean
14:30) et toutes les fréquentations de ce genre. Il doit se
faire de nouveaux amis, s'établir ailleurs et commencer une
vie totalement nouvelle. Il doit appliquer le conseil de Paul :
« Nous vous
recommandons, frères, au nom de notre Seigneur Jésus-Christ,
de vous éloigner de tout frère qui vit dans le
désordre... » (2 Thess. 3:6).
Il doit faire tout ce qui
peut se révéler nécessaire pour réaliser
la rupture, une rupture claire et nette - de manière à
pouvoir recommencer à zéro. Pour ceux qui protestent
devant le prix à payer ou le dérangement, je cite :
« Et que
servirait-il à un homme de gagner tout le monde, s'il perdait
son âme ? Ou, que donnerait un homme en échange de
son âme ? » (Matt. 16:26).
Le goût délicieux
de la liberté
Il arrive aux bureaux de
l’Église beaucoup de lettres de témoignages de
reconnaissance exprimant la joie de leurs auteurs de s'être
dominés et d'avoir obtenu la victoire et la satisfaction
qu'ils trouvaient dans leurs réalisations. Une lettre envoyée
par un jeune homme est révélatrice. Sa déviation
s'était produite alors qu'il n'avait que dix ans et avait
résulté de la curiosité. Mais il ne pouvait en
effacer totalement le souvenir. Il écrivit :
« Plus tard,
j'étais trop honteux pour en parler à qui que ce fût
jusqu'au moment où j'approchai de l'âge d'être
missionnaire. Je savais que, étant un acte d'enfant, ce
n'était pas si grave, mais néanmoins, ç'avait
été un fardeau pendant ces années et je me
sentais coupable. Quand j'eus un entretien pour la mission, je reçus
la paix merveilleuse que j'aurais dû avoir pendant toutes ces
années, car mon bon évêque a passé
l'éponge sur le passé et m'a félicité
pour les nombreuses années de pureté que j'avais
vécues. Comme je fus reconnaissant de pouvoir mettre mon
fardeau sur les épaules de l'évêque. Je me
sentais bien et pur. »
Un autre jeune homme qui
avait nagé en eau trouble écrivit :
« Je travaille
toujours et je m'adapte à la nouvelle attitude mentale que
j'ai adoptée l'année passée... Je suis très
heureux et satisfait. Il y a encore des luttes, mais malgré
tout je peux regarder en arrière et voir une amélioration
lente mais sûre... Je ne pourrai jamais exprimer pleinement ma
reconnaissance pour l'aide que l'Église m'a donnée.
Enfin, je suis libre des entraves de cet esclavage infernal. Je vous
remercie sincèrement.
Souvent, dans leurs
confessions, ces hommes, soulagés de leur tension et heureux
de leur perspective d'une vie nouvelle, désirent vivement que
l'on aide leurs anciens tentateurs et leurs anciennes fréquentations.
Ils encouragent ces gens à demander de l'aide, et si ceux-ci
souhaitent recevoir de l'aide par le programme de l'Église,
celle-ci leur est donnée avec plaisir. Comme nous l'avons dit,
on les aborde avec gentillesse et non par des accusations. On laisse
la personne raconter son histoire à sa façon, puis on
l'aide de manière confidentielle à changer.
Dieu aime le pécheur
Voici en un mot le
programme de l'Église :
1. La maladie : le
péché mental et physique.
2. Le véhicule :
l'Église, ses agences et ses programmes.
3. Le médicament :
l'Évangile de Jésus-Christ avec sa pureté, sa
beauté et ses riches promesses.
4. La cure : une
attitude correcte et la maîtrise de soi par l'activité
et les bonnes oeuvres.
Les évêques et
les présidents de pieu et de mission doivent être
attentifs et traiter avec bonté, mais fermeté, tous les
pécheurs de ce genre dont les offenses sont portées à
leur connaissance. Dans les entretiens approfondis que font les
dirigeants, il y a des chances pour que ces faiblesses soient
révélées. Beaucoup de ceux qui s'abandonnent à
cette vilaine pratique sont fondamentalement de braves gens qui se
sont laissés prendre au piège du péché.
Ils réagissent bien quand on les aborde avec bonté et
serviabilité. Ceux qui refusent doivent être soumis à
une action disciplinaire quand les autres traitements échouent.
Souvenez-vous que le
Seigneur aime l'homosexuel comme tous ses autres enfants. Quand cette
personne se repentira et corrigera sa vie, le Seigneur sourira et la
recevra.
CHAPITRE
7 : PÉCHÉS D’OMISSION
« Le
malfaiteur est souvent quelqu’un qui a négligé de
faire quelque chose, et pas toujours celui qui a fait quelque chose »
(Marc Aurèle).
Jusqu'à présent,
nous avons principalement discuté des péchés de
commission, des actes mauvais accomplis, des mauvaises pensées
entretenues et ainsi de suite. Dans ce chapitre, nous allons traiter
de l'autre catégorie de péchés, les péchés
d'omission le fait de ne pas faire ce qui est bien.
L'effet des deux types de
péché peut être grave, non seulement d'une
manière intrinsèque, mais parce que chaque type conduit
tout naturellement à l'autre et le renforce. Par exemple,
l'acte mauvais qui consiste à aller à la pèche
le dimanche implique qu'on omet d'aller à la réunion de
Sainte-Cène ; inversement, le simple fait de ne pas
assister à cette réunion peut, au bout d'un certain
temps, amener une personne à consacrer le dimanche à
des activités qui ne conviennent pas au sabbat, comme la
pêche. D'une manière comme d'une autre, c’est
Satan qui gagne.
Mesures en vue de la
justice
Les gens ont souvent
tendance à mesurer leur justice d'après l'absence
d'actes mauvais dans leur vie, comme si la passivité était
le but de l'existence. Mais Dieu a créé « les
choses qui se meuvent » et « celles qui sont
mues » (2 Néphi 2:14), et l'homme se trouve
dans la première catégorie. Il n'accomplit la mesure de
sa création que s'il se meut, et ce en justice. Jacques nous
lance cet avertissement :
« Celui donc qui
sait faire ce qui est bien, et qui ne le fait pas, commet un péché »
(Jacques 4:17).
Et qui mieux qu'un saintdes
derniers jours « sait faire ce qui est bien » ?
Le Seigneur a prononcé une parole qui renforce cette idée,
quand il a dit que les saints avaient « commis... un péché
très grave » en n'exécutant pas l'ordre de
construire le temple de Kirtland (D&A 95:3).
Les maux de l’apathie
spirituelle
Jacob pensait en partie au
péché d'omission, quand il prononça les paroles
solennelles :
« Mais malheur à
celui à qui la loi est donnée, oui, qui a tous les
commandements de Dieu, comme nous, et qui les transgresse, et qui
prodigue les jours de son épreuve, car son état est
terrible » (2 Néphi 9:27).
Le gaspillage est
injustifié, et en particulier le gaspillage de temps - aussi
limité que soit ce luxe dans nos jours d'épreuve. On
doit vivre, et non se contenter d'exister ; on doit agir, et pas
simplement être ; on doit grandir, et pas simplement
végéter. Jean le Révélateur a écrit
pour nous, d'une façon significative :
« Heureux ceux
qui font ces commandements, afin d'avoir droit à l'arbre de
vie, et d'entrer par les portes dans la ville (éternelle) »
(Apocalypse 22:14, version du roi Jacques).
C'est ce même apôtre
et prophète qui transmit les paroles de condamnation du
Seigneur aux Laodicéens, dirigées sans doute contre le
même genre d'indifférence, d'apathie dans les choses
spirituelles que nous trouvons aujourd'hui chez certains membres de
l'Église :
« Je connais tes
œuvres. Je sais que tu n'es ni froid ni bouillant. Puisses-tu
être froid ou bouillant ! Ainsi, parce que tu es tiède,
et que tu n'es ni froid ni bouillant, je te vomirai de ma bouche »
(Apoc. 3:15-16).
Le symbolisme du figuier
stérile (Matt. 21:19) est éloquent. L'arbre improductif
fut maudit à cause de sa stérilité. Quelle perte
pour l'intéressé et pour l'humanité si la vigne
ne grandit pas, si l'arbre ne porte pas de fruits, si l'âme ne
grandit pas par le service !
Dans cet ordre d'idées,
le père et la mère qui ne font aucun effort pour vivre
les principes de l'Évangile, qui ne servent pas, qui
n'assistent pas à leurs réunions et ne s’acquittent
pas de leurs autres devoirs dans le royaume peuvent être dans
un état de péché grave. Ils donnent le mauvais
exemple à leurs enfants qui, en conséquence, suivront
très souvent le chemin des parents dans la négligence.
Il est souvent difficile aux parents de reconnaître l'effet de
leur exemple avant que le dommage soit fait, avant que la stérilité
de leur arbre spirituel soit bien visible pour tout le monde. Ces
parents assumeront une responsabilité terrible.
Être passif est
mortel ; cesser d'agir, c'est mourir. Il y a ici un parallèle
intime avec la vie physique. Si on ne mange et ne boit pas, le corps
s'émacie. De même, si on ne nourrit pas son esprit,
celui-ci se rabougrit et s'enténèbre. Charles Steizle
l'a montré en termes frappants :
« Que dois-je
faire pour être damné ? Rien. C'est tout. Vous êtes
damnés - condamnés - si vous restez simplement
immobiles. Telle est la loi de ce monde physique. Si vous restez
assis suffisamment longtemps, vous ne vous lèverez plus
jamais. Si vous ne levez jamais le bras, vous serez bientôt
incapable de le soulever si peu que ce soit. Si vous restez dans le
noir et que vous n'utilisez jamais vos yeux, vous deviendrez bientôt
aveugle. C'est la loi du monde mental. Si vous n'exercez jamais votre
cerveau, ne lisez et n'étudiez jamais, ni ne parlez à
quiconque, si vous ne permettez jamais à quelqu'un de vous
parler, votre esprit deviendra vide, peut-être deviendrez-vous
fous. Le châtiment le plus horrible que l'on pourrait vous
infliger, ce n'est pas vingt ans de travaux forcés, mais vingt
ans de réclusion solitaire. C'est la loi du monde spirituel.
Fermez simplement le cœur à toute vérité,
et au bout d'un certain temps vous ne serez plus à même
de croire quoi que ce soit : c'est le châtiment le plus
grave que l'on puisse subir pour n'avoir pas accepté la
vérité. Le processus de désintégration et
de mort commence dès l'instant ou l'homme s'exclut des forces
qui contribuent à la vie. Le corps et l'esprit sont maintenus
en vie par un usage constructif constant. » (Utah Labor
News, 12 décembre 1937)
À propos de
l'apathie spirituelle que cet état représente, le
président David O. McKay a dit ce qui suit :
« Le danger de
ce siècle, c'est l'apathie spirituelle. De même que le
corps a besoin de sommeil, de bonne nourriture, d'exercice suffisant
et de repos, de même l'esprit de l'homme a besoin du soleil du
Saint-Esprit, de l'exercice correct des fonctions spirituelles,
d'éviter les maux qui affectent la santé spirituelle et
dont les effets sont plus ravageurs que le typhus, la pneumonie ou
les autres maladies qui attaquent le corps. »
Au cours de mes entretiens
avec de nombreux jeunes gens avant leur mission, je leur ai demandé
quelles notes ils avaient reçues au lycée et à
l'université. Bien des fois ils ont reconnu avec une certaine
gêne qu'ils auraient pu faire mieux. Etre médiocre quand
un peu d'application et de diligence auraient permis d’atteindre
l'excellence est une erreur apparentée au péché.
Cela rappelle le commentaire d'Arnold Bennett :
« La vraie
tragédie est la tragédie de l'homme qui, jamais de sa
vie, ne tend les muscles pour faire l'effort suprême, qui
jamais ne s'étend jusqu'à sa pleine capacité,
qui jamais ne s'élève jusqu'à sa pleine
stature. »
Soit dit entre parenthèses,
il est agréable de remarquer que beaucoup de ces mêmes
jeunes gens, stimulés dans le champ de la mission, animés
d'un but, sont retournés à la même université
et ont reçu d'excellentes notes.
Nous faisons alliance
d’agir
Se faire baptiser, c'est
contracter une alliance de commission. Mais ne pas se faire baptiser
quand on est convaincu que l’œuvre est divine, est un
péché d'omission, et des châtiments seront
imposés pour le refus d'accepter cette loi. Des dizaines de
milliers de personnes qui ont entendu l'Évangile ont refusé
le baptême, donnant des excuses sans valeur. C'est là un
péché très grave. Le Seigneur a dit à
Nicodème que lui et les autres ne verraient même pas le
royaume de Dieu, s'ils rejetaient le baptême requis.
Les alliances que nous
contractons avec Dieu comportent la promesse d'agir, et pas
simplement de s'abstenir d'agir, d'accomplir des œuvres de
justice aussi bien que d'éviter le mal. Les enfants d'Israël
ont fait des alliances de ce genre par l'intermédiaire de
Moïse, disant « Nous ferons tout ce que l'Éternel
a dit » (Exode 19:8), mais Moïse avait à peine
le dos tourné qu'ils enfreignaient leur promesse par une
mauvaise action. Dans les eaux du baptême, nous nous engageons
à la même entreprise et nous renouvelons nos promesses
dans l'ordonnance de la Sainte-Cène. Ne pas honorer ces
promesses, refuser de servir ou d'accepter des responsabilités
et ne pas faire tout ce qu’on peut est un péché
d'omission. Nous ne pouvons pas non plus chercher impunément à
annuler de telles obligations, comme pensait pouvoir le faire un
homme fourvoyé quand il m'a écrit ce qui suit :
« Je vous serais
reconnaissant de bien vouloir rayer mon nom des registres de
l'Église. Je trouve que les restrictions et les exigences de
l'Église sont trop grandes. Je suis incapable de me passer des
quatre interdits : le thé, le café, le tabac et
l'alcool. Refuser ces choses que je désire me cause une
angoisse que je ne puis supporter. Ma personnalité exige
d'être acceptée des autres et je ne me sens pas accepté
quand je ne peux partager les plaisirs de mes compagnons. J'estime
aussi que je ne peux pas donner de trois à cinq heures le
dimanche et le dixième de mes gains. C'est contre ma nature
fondamentale... mais il y a des gens qui le surmontent. »
Le refus d'agir après
avoir fait l'alliance de le faire, reculer devant les responsabilités
dans le royaume, entraînent une condamnation inévitable.
Cette situation rappelle la Parabole des deux fils racontée
par le Sauveur :
« Que vous en
semble ? Un homme avait deux fils ; et, s'adressant au
premier, il dit : Mon enfant, va travailler aujourd'hui dans ma
vigne. Il répondit : Je ne veux pas. Ensuite, il se
repentit, et il alla. S'adressant à l'autre, il dit la même
chose. Et ce fils répondit : Je veux bien, seigneur. Et
il n'alla pas. Lequel des deux a fait la volonté du père ?
Ils répondirent : le premier. Et Jésus leur dit :
Je vous le dis en vérité, les publicains et les
prostituées vous devanceront dans le royaume de Dieu »
(Matt. 21:28-31).
Refuser de servir quand on
est appelé peut constituer un péché d'omission
aussi bien qu'un péché de commission. C'est
certainement un péché d'omission que d'accepter la
responsabilité, de faire alliance avec le Seigneur, puis de ne
pas accomplir le travail du mieux que l'on peut. De tels gens ne
suivent pas la lumière qu'ils voient, péché que
le Sauveur a condamné chez les pharisiens et par implication
chez tous les hommes qui préfèrent volontairement les
ténèbres ou une moindre lumière.
« Puis Jésus
dit : Je suis venu dans ce monde pour un jugement, pour que ceux
qui ne voient point voient, et que ceux qui voient deviennent
aveugles. Quelques pharisiens qui étaient avec lui, ayant
entendu ces paroles, lui dirent : Nous aussi, sommes-nous
aveugles ? Jésus leur répondit : Si vous
étiez aveugles, vous n'auriez pas de péché. Mais
maintenant vous dites : Nous voyons. C'est pour cela que votre
péché subsiste » (Jean 9:39-41).
Les détenteurs de la
Prêtrise de Melchisédek et ceux qui ont reçu leur
dotation du temple, ont fait des promesses supplémentaires et
précises d’agir, d'accomplir des actes de justice. Le
Seigneur a dit des promesses mutuelles entre notre Père
céleste et les détenteurs de la prêtrise que
c'est « un serment et une alliance » dont il
sera parlé dans un chapitre ultérieur. Qu'il suffise de
dire ici que l'on viole l'alliance de la prêtrise en
transgressant les commandements mais aussi en négligeant ses
devoirs. En conséquence, pour enfreindre cette alliance, il
suffit de ne rien faire.
De nombreuses occasions
d’omettre
Il est clair que le risque
de commettre des péchés d'omission est aussi grand que
la possibilité opposée de faire des œuvres de
justice. Examinons quelques exemples.
L'instructeur au foyer qui
reçoit la responsabilité d'instruire les familles ne
doit pas négliger d'enseigner ou d'accomplir sa tâche.
Le châtiment est plus sévère qu'il ne le pense.
Il sera tenu pour responsable des situations difficiles qui se
produisent dans une famille dont il est responsable et qu'il aurait
pu maîtriser s'il avait été diligent.
La dîme est une loi
de Dieu et elle est exigée de ses disciples. Ne pas
s’acquitter pleinement de cette obligation, c'est omettre
quelque chose d'important. C'est une transgression, et non un oubli
sans conséquence.
Le sabbat est un saint jour
où l'on fait des choses dignes et saintes. Il est important de
s'abstenir de travailler et de se divertir, mais c'est insuffisant.
Le sabbat exige des pensées et des actes constructifs, et si
l'on se contente de rester à ne rien faire le jour du sabbat,
on l'enfreint. Pour l'observer, on doit s'agenouiller pour prier,
préparer des leçons, étudier l'Évangile,
méditer, visiter les malades et ceux qui sont dans la
détresse, dormir, faire de bonnes lectures et assister à
toutes les réunions auxquelles on est censé assister ce
jour-là. Ne pas faire ces choses requises, c'est transgresser
par omission.
Un autre exemple, c'est le
mariage. Le Seigneur a dit qu'en lui l'homme n'est point sans la
femme ni la femme sans l'homme. En d'autres termes, le mariage est
une obligation aussi bien qu'un privilège. Toute personne
normale doit trouver un conjoint approprié et être
scellée pour l'éternité dans le temple du
Seigneur. Ne pas le faire, c'est désobéir et commettre
un péché d'omission, à moins que tous les
efforts appropriés n'aient été faits.
Une fois l'alliance du
mariage contractée, il est concevable qu'un homme puisse ne
jamais se rendre coupable de violence ou d'infidélité
et cependant perdre les plus grandes bénédictions
possibles parce qu'il échoue dans son alliance du mariage. Il
doit s'efforcer d'être un mari et un père parfaits, et
faire positivement tout ce qui est possible pour que les relations
familiales deviennent ce que le Seigneur voudrait qu'elles soient. La
même chose est exigée de la femme.
Pour pousser plus loin
encore la responsabilité, le commandement de multiplier, de
remplir la terre et de l'assujettir vient aussi du Seigneur. Refuser
ou s'abstenir d'engendrer des enfants est une faute d'omission. Bien
entendu, le simple fait de mettre des enfants au monde ne nous
acquitte pas de l'obligation. Les parents n'ont pas non plus rempli
toutes leurs responsabilités quand ils nourrissent, habillent,
instruisent et donnent des distractions à leurs enfants. La
grande responsabilité des parents n'est remplie que quand père
et mère font tout ce qui est en leur pouvoir pour amener leurs
enfants à prier et à marcher en droiture devant le
Seigneur, donnant le bon exemple et un enseignement verbal positif.
La vie familiale quotidienne, si elle est bien orientée et
bien réglée, complétée par la prière
familiale deux fois par jour à genoux, l'enseignement au foyer
et la soirée familiale, transformeront certainement les
enfants en fils et en filles inébranlables de Dieu, éligibles
pour l'exaltation et la vie éternelle. Tout égoïsme
de la part des parents qui priverait les enfants de cette formation
serait un péché d'omission et ils devraient en répondre
devant le grand Juge quand viendra le moment du jugement.
Participer à l’œuvre
missionnaire et avertir nos voisins de la divinité de
l'Évangile est un commandement que le Seigneur a réitéré :
« ... il
convient que chaque homme qui a été averti mette son
prochain en garde » (D&A 88:81).
Plus récemment, le
prophète vivant a lancé le mot d'ordre « Chaque
membre un missionnaire. » Jouir passivement de tous les
avantages de l'Évangile et de l'Église et ne pas les
faire connaître aux autres enfants de Dieu constitue un grave
péché d'omission.
De même, ne pas
jeûner est un péché. Au chapitre 58 d'Ésaïe,
le Seigneur fait de grandes promesses à ceux qui jeûnent
et aident les nécessiteux. Il promet que ceux qui le font
seront exempts des frustrations, de l'esclavage et auront la
bénédiction de la paix. L'inspiration et l'orientation
spirituelle accompagneront ceux qui sont justes et proches de notre
Père céleste. Ne pas accomplir cet acte de justice
qu'est le jeûne, ce serait nous priver de ces bénédictions.
Pensez aux dix
commandements. Il y en a qui sont négatifs, d'autres positifs.
Ceci est significatif. Il ne suffit pas de s'abstenir de faire
d'autres dieux de pierre, de bois ou d'or, mais on doit aimer et
servir activement le vrai Dieu vivant de tout son cœur, de
toute son âme, de toutes ses forces et de tout son esprit.
Tout interdit implique
aussi une obligation. Il ne suffit pas de ne pas adorer les créations
faites par l'homme, mais il incombe à l'homme de se prosterner
humblement devant notre Père céleste et de le servir.
Il ne suffit pas de ne pas jurer et de ne pas blasphémer le
nom de la Divinité et de ne pas avoir à son égard
de pensées irrespectueuses, l'homme doit aussi invoquer
souvent son nom, avec respect et adoration, dans des prières
personnelles, familiales et publiques. Nous devons souvent parler de
lui et de son plan. Nous devons lire ce qui le concerne, lui et ses
œuvres.
Il ne suffit pas de ne pas
tuer ou de ne pas commettre de meurtre, nous devons protéger
aussi les autres de tels crimes. Non seulement le suicide est un
crime, mais on est obligé de protéger, de sauver et de
prolonger sa propre vie. Non seulement nous n'ôterons pas la
vie, mais nous avons l'obligation de donner la vie, tant en
engendrant des enfants dans la mortalité qu'en conduisant les
gens vers la vie éternelle en enseignant, en faisant du
prosélytisme et en les influençant fortement dans ce
sens.
Il n'est pas suffisant de
s'abstenir de faire du mal aux parents. Nous devons les honorer. Il
ne suffit pas non plus de s'abstenir de l'adultère. On doit
être positif, garder les mains propres et le cœur pur et
avoir des pensées au-dessus de tout reproche. Non seulement
nous ne devons pas voler, mais nous devons protéger les biens
des autres. Nous employons des policiers, nous collaborons avec eux
et avec les juges ; nous contribuons à créer un
monde où le vice n'est pas profitable, où il n'est pas
confortable et où il est décevant. Non seulement nous
ne devons jamais porter de faux témoignage contre nos voisins,
mais les Écritures disent que nous devons aimer nos
semblables, les servir, dire du bien d'eux et les édifier.
Pour ce qui est de la
convoitise, le Seigneur a clairement dit que non seulement nous ne
devons pas convoiter quelque chose qui appartient à quelqu'un
d'autre, mais nous devons partager avec plaisir nos propres biens.
Notre œuvre d'entraide, nos dons de jeûne, notre
programme de dîme, notre œuvre missionnaire, toutes ces
activités comportent cet élément de partage des
profits avec ceux qui ont moins de chance.
Les excuses sont hors de
propos
Nombreuses et variées
sont les excuses en faveur des péchés d'omission, mais
elles sont toutes hors de propos. L'une d'elles est le refus de
s'impliquer. Dans un incident maintenant célèbre qui
s'est produit il y a quelques années, beaucoup de gens à
New York ont été témoins de l'assassinat d'une
jeune femme qui criait à l'aide, mais personne ne fit le
moindre effort pour l'aider ou même pour alerter la police. De
même, beaucoup de gens passent devant le lieu d'un accident
sans essayer de savoir s'ils peuvent soulager les souffrances des
blessés ou avertir la police.
Dans la Parabole du bon
Samaritain, le prêtre et le lévite étaient de
vils pécheurs. Ils trouvèrent une personne dans une
grande détresse, ayant besoin de l'aide qu'ils auraient pu lui
donner, mais ils traversèrent la rue et ne voulurent pas s'en
mêler. S'il était mort, ils auraient endossé une
part de la responsabilité. Ses souffrances supplémentaires
dues au fait qu'ils étaient passés à côté
de lui et l'avaient laissé sans secours leur seraient aussi
imputées.
Pilate tenta de se laver
les mains pour se dégager de la responsabilité de
défendre le Christ, ou à moins, d'assurer que justice
soit faite. Il dit à la foule agitée qui hurlait :
« Je ne trouve rien de coupable en cet homme. »
Cependant il fit flageller le Maître et permit aux soldats de
blesser le Seigneur en lui mettant la couronne d'épines, de se
moquer de lui, de lui mettre un manteau de pourpre, de le frapper et
de le narguer. A quoi bon l'eau dans le bassin ? Comment Pilate
pouvait-il se purifier de la responsabilité de la crucifixion
en se lavant publiquement les mains ou en annonçant :
« Je suis
innocent du sang de ce juste. Cela vous regarde » (Matt.
27:24).
De même, les membres
de l'Église dont l'attitude est de laisser les choses aux
autres auront de grands comptes à rendre. Il y en a beaucoup
qui disent : « Ma femme fait le travail de
l'Église ! » D'autres disent : « Je
ne suis pas du genre religieux », comme s'il ne fallait
pas que la plupart des gens fassent un effort pour servir et faire
leur devoir. Mais Dieu nous a donné des talents et du temps,
des capacités latentes et des occasions de les utiliser et de
les développer à son service. Il attend par conséquent
beaucoup de nous qui sommes ses enfants privilégiés. La
Parabole des talents est un résumé brillant des
nombreux passages scripturaux soulignant les promesses qui attendent
les diligents et les châtiments qui attendent les paresseux
(voir Matt. 25:14-30). Ceci nous montre que ceux qui refusent de
mettre leurs talents au service de la cause de Dieu peuvent
s'attendre à ce que leur potentiel leur soit enlevé et
donné à quelqu'un de plus digne. Comme le figuier
stérile (voir Matt. 21:18-20), leur vie stérile sera
maudite. C'est sur eux que s'abattra au jour du jugement l'équivalent
de ces paroles dévastatrices :
« ... serviteur
méchant et paresseux... il te fallait donc remettre mon argent
aux banquiers... ôtez-lui donc le talent, et donnez-le à
celui qui a les dix talents... et le serviteur inutile, jetez-le dans
les ténèbres du dehors, où il y aura des pleurs
et des grincements de dents » (Matt. 25:26-29, 30).
Le repentir s’impose
Oui, les péchés
d'omission ont beaucoup en commun avec le péché de
commission. Comme nous l'avons vu, un trait commun est leur capacité
de damner le pécheur. Un point tout aussi vrai mais plus
encourageant est que, comme celui qui fait mal, le serviteur
paresseux, ou qui n'est pas à la hauteur, peut se repentir,
transformer l'apathie en diligence et recevoir le pardon de Dieu. Et
s'il veut le faire sans remettre à plus tard, la grande
récompense éternelle du Seigneur l'attend :
« C'est bien,
bon et fidèle serviteur ; tu as été fidèle
en peu de chose, je te confierai beaucoup : entre dans la joie
de ton maître » (Matt. 25:21).
CHAPITRE
8 : TELLES QUE SONT LES PENSÉES DANS SON ÂME
« …
ces hommes… entraînés par leurs rêveries,
souillent pareillement leur chair… » (Jude
1:8)
La pensée est la
mère de l'action
Les « péchés
en pensée » sont apparentés aux péchés
d’omission. Un des proverbes nous apprend :
« Car il est tel
que sont les pensées dans son âme » (Prov.
2:7).
Les pensées
façonnent notre vie
Un homme est littéralement
ce qu'il pense, sa personnalité étant la somme de
toutes ses pensées. Sur ce thème Henry Van Dyke a écrit
le poème suivant :
Les Pensées sont des
choses,
J'affirme que les pensées
sont des choses ;
Elles n'ont corps, souffle
et ailes ;
Et nous les envoyons
remplir
Le monde de bons ou mauvais
résultats.
Ce que nous appelons notre
pensée secrète
Court jusqu'au fin fond de
la terre,
Laissant ses bénédictions
ou ses misères
Comme un sillage sur son
chemin.
Nous édifions notre
avenir, pensée après pensée,
En bien ou mal, et ne le
savons pas.
Et pourtant c'est ainsi que
l'univers fut créé.
La pensée est un
autre nom du destin ;
Choisis donc ta destinée
et attends.
Car l'amour apporte l'amour
et la haine la haine.
Non seulement on devient ce
que l'on pense, mais souvent cela se marque sur les traits. Si on
adore le dieu de la guerre, le visage a tendance à se couvrir
de traits durs. Si on adore le dieu de la volupté, la vie
désordonnée marquera les traits. Si on adore le dieu de
la paix et de la vérité, on aura le visage empreint de
sérénité. Un poète méditatif nous
a donne ceci :
J'aime regarder le visage
humain
Y relever les passions de
l'âme ;
L'esprit y écrit de
nouveau
Chaque pensée et
sentiment sur un rouleau.
Là, l'esprit raconte
ses mauvaises actions,
Là, parlent ses plus
nobles actions ;
Tout comme les cloches qui
sonnent
Annoncent mort ou noces.
Anonyme
Nous récoltons
inéluctablement ce que nous semons. Si le fermier veut avoir
du blé, il doit semer du blé, s'il veut des fruits, il
doit planter des arbres fruitiers et il en va de même de toute
autre récolte. Le principe est tout aussi valable dans les
sphères mentale et spirituelle ; James Allen l'a dit dans
son célèbre livre As a Man Thinketh :
« De même
que la plante provient de la semence et ne pourrait être sans
elle, de même tous les actes d'un homme proviennent des
semences cachées de la pensée et n'auraient pu
apparaître sans elles. Ceci s’applique tout autant aux
actes dits « spontanés » et « non
prémédités » qu'à ceux qui ont
été délibérément exécutés...
dans l'armurerie de la pensée (l'homme) forge les armes avec
lesquelles il se détruit ; il façonne aussi les
outils avec lesquels il s'édifie des demeures célestes
de joie, de force et de paix... Entre ces deux extrêmes, il y a
tous les degrés de caractère et l'homme est leur
créateur et leur maître... l'homme est le maître
de la pensée, celui qui façonne la personnalité
et qui fait et forme les situations, le milieu et la destinée. »
Effet cumulatif des pensées
Cette relation entre la
personnalité et la pensée ne saurait être trop
soulignée. Comment pourrait-on devenir ce qu'on ne pense pas ?
Il n'y a non plus aucune pensée, quand on la cultive
constamment, qui soit trop petite pour avoir son effet. La « divinité
qui préside à notre destinée » est en
effet en nous-mêmes. C'est notre moi lui-même.
À propos de la
formation de la personnalité, David O. McKay a dit :
« Vos outils
sont vos idéaux. La pensée qui est en ce moment dans
votre esprit contribue, si peu que ce soit, de manière presque
imperceptible, à la formation de votre âme, jusqu'aux
traits mêmes de votre visage... même les pensées
vaines, passagères, laissent une impression. Les arbres qui
peuvent résister à l'ouragan cèdent parfois aux
parasites destructeurs qu'on ne peut voir qu'au microscope. De même,
les plus grands ennemis de l'individu ne sont pas toujours les maux
criants de l'humanité, mais l'influence subtile de la pensée
et de la fréquentation constante des compagnons. »
L'effet cumulatif de notre
pensée et son pouvoir sur les circonstances de la vie est
exprimé de manière frappante par James Allen :
« L'homme
n'arrive pas à l'asile de nuit ou à la prison par la
tyrannie du destin ou des circonstances, mais par le chemin des
pensées abjectes et des désirs vils. Un homme qui a
l'esprit pur ne tombe pas non plus soudainement dans la criminalité
sous l'effet des pressions ou des simples forces extérieures ;
la pensée criminelle a été longtemps entretenue
secrètement dans le cœur, et l'occasion a révélé
la puissance qu'elle a rassemblée. Les circonstances ne font
pas l'homme ; elles le révèlent à lui-même.
Il ne peut exister de situation où quelqu'un descend dans le
vice et les souffrances qui l'accompagnent sans qu'il n'y ait
d'inclination vicieuse, ou ne monte vers la vertu et son pur bonheur
sans culture continuelle d’aspirations vertueuses, et l'homme,
en tant que seigneur et maître de ses pensées, se fait
lui-même, forme et crée son milieu... Qu'un homme change
radicalement ses pensées et il sera étonné de la
rapide transformation que cela produira dans les conditions
matérielles de sa vie. Les hommes imaginent que la pensée
peut rester secrète, mais c'est impossible. Elle se
cristallise rapidement en habitude et l'habitude se solidifie en
circonstances (James Allen, As a Man Thinketh)
Cette « solidification
en circonstances » est la clef de la plupart des histoires
de réussite que nous lisons. L'homme qui réussit pense
qu'il le peut. Comme on l'a dit brièvement et avec à
propos « Que vous pensiez que vous pouvez ou que
vous ne pouvez pas, vous avez raison. » Allen élabore
sur cette idée :
« Celui qui
chérit une belle vision, un idéal élevé
dans son cœur le réalisera un jour. Colomb chérissait
la vision d'un autre monde et il le découvrit ; Copernic
chérissait la vision de multiplicités de mondes et d'un
univers plus vaste, et il le révéla ; Bouddha eut
la vision d'un monde spirituel d'une beauté sans tache et
d'une paix parfaite, et il y entra. » (op. cit.)
Les pensées
gouvernent les actes et les attitudes
L'expression « Car
il est tel que sont les pensées dans son cœur »
pourrait tout aussi bien être rendue ainsi : « Car
il agit selon les pensées qu'il a dans le cœur. »
Si on pense à quelque chose suffisamment longtemps, il est
vraisemblable qu'on le fera. Un pasteur que je connaissais assez bien
a été découvert par sa femme, pendu aux poutres
du grenier. Ses pensées lui avaient ôté la vie.
Depuis deux ans ou plus, il était devenu morose et déprimé.
Assurément il n'était pas arrivé au suicide
d'une façon soudaine, car je l'avais connu heureux et
agréable. Ce dut être un long déclin, toujours
plus accentué, tout d'abord contrôlable par lui et
peut-être devenu incontrôlable quand il arriva à
la fin du sentier. Quelqu'un « qui a ses esprits »,
particulièrement s'il comprend l'Évangile, ne se
laissera jamais arriver à ce « point de non
retour ».
Ce ne sont pas seulement
les actes, mais aussi les attitudes qui dépendent des pensées
dont nous nous nourrissons l'esprit. Un jeune couple s'était
disputé et querellé à un point tel que le
mariage prit fin par un divorce. Tous deux avaient eu des relations
romantiques avec un autre couple, lui aussi dans l'erreur. L'homme et
la femme m'écrivirent tous deux, essayant de bien présenter
les choses et de m'amener à accepter leurs fausses
conclusions. J'accusai réception de leurs lettres en ces
termes :
« Les
raisonnements spécieux ont finalement convaincu deux personnes
fondamentalement bonnes que « le mal est bien et le bien
mal » et les liens sont maintenant brisés, les
contrats solennels sont annulés et les promesses solennelles
abrogées quand les esprits sont devenus des incubateurs dans
lesquels de petites pensées ont grandi pour devenir des
pensées vicieuses, et de petits actes d'inconvenance sont
devenus des actes presque impardonnables, gâchant la vie de
quatre adultes et de beaucoup d'enfants. Vous vous êtes mis au
pas avec le monde qui semble vivement désireux de croire que
le bien est mal et le mal bien, que le noir est blanc et que les
ténèbres sont lumière. »
Nos pensées
influencent les autres
Nul n'a le droit de
façonner arbitrairement les pensées des autres, mais
cela ne veut pas dire que les pensées que nous entretenons
soient entièrement notre affaire. Chacun de nous affecte
inévitablement les autres par la personnalité que ses
pensées et ses actes ont façonnée. Chacun de
nous fait partie de l'humanité et donne aux autres tout comme
il reçoit d'eux. Un commentaire pénétrant, dont
je ne connais pas l'auteur, l'a dit ainsi :
« Chaque
personne reçoit une merveilleuse puissance de faire le bien ou
le mal : l'influence silencieuse inconsciente, invisible de sa
vie. C'est simplement le rayonnement constant de ce que l'homme est
réellement, et non de ce qu'il fait semblant d'être...
La vie est un état de rayonnement et d'absorption constant ;
exister, c'est rayonner ; exister, c'est recevoir des
rayonnements… L'homme ne peut échapper un seul instant
à ce rayonnement de sa personnalité, à
l'affaiblissement ou à l'affermissement constant des autres.
Il ne peut se soustraire à la responsabilité en disant
que c'est une influence inconsciente. Il peut choisir les qualités
qu'il va faire rayonner. Il peut choisir le calme, la confiance, la
générosité, la vérité, la justice,
la loyauté, la noblesse les rendre actifs et vivants dans sa
personnalité et par ces qualités il affectera
constamment le monde.
La responsabilité de
nos pensées
Jusqu’à
présent, nous avons essentiellement examiné l'effet que
les pensées ont sur notre vie ici-bas. Mais qu'en est-il de
l'au-delà ?
Quand j'avais environ
quatorze ans, j'ai lu la Bible d'un bout à l'autre. Cela a été
pour moi une tâche longue et ardue, mais je l'ai terminée
avec une certaine fierté. Quand j'ai lu que tous les hommes
seraient jugés selon leurs œuvres, cela m'a paru
plausible et j'ai pensé que je devais faire attention à
mes actes et à mes œuvres. Alors j'ai lu ce que le
Sauveur a dit aux habitants de la Palestine :
« ... les hommes
rendront compte de toute parole vaine qu'ils auront proférée.
Car par tes paroles tu seras justifié et par tes paroles tu
seras condamné » (Matt. 12:36-37).
Cela me paraissait poussé,
car quand je pestais contre les vaches qui me lançaient leur
queue dans la figure ou renversaient le seau de lait, je regardais
autour de moi et il n'y avait pas une âme dans l'enclos pour
m'entendre. Et si la vache pouvait entendre, elle ne pouvait sans
doute pas interpréter. Et quand je me querellais avec mes
frères dans le champ, j'étais sûr qu'il n'y avait
pas d'oreilles à des centaines de mètres à la
ronde pour m'entendre. Comment pouvait-on alors être jugé
par ses paroles ?
C'était déjà
grave, mais cela allait être pire encore, car je lus plus tard
dans le Livre de Mormon les paroles d'un prophète disant que
même nos pensées nous condamneront :
« ... nos
paroles nous condamneront ; oui, toutes nos œuvres nous
condamneront... et nos pensées nous condamneront aussi. Dans
cet épouvantable état, nous n'aurons pas la hardiesse
de lever nos yeux vers Dieu... » (Alma 12:14).
Il est bon que nous nous
rendions tous compte que nos péchés en pensée
sont enregistrés au ciel comme tous les autres péchés.
La révélation moderne nous dit ceci :
« Néanmoins
vous êtes bénis, car le témoignage que vous avez
rendu est inscrit dans le ciel pour que les anges le voient ;
ils se réjouissent de vous et vos péchés vous
sont pardonnés » (D&A 62:3).
Et ceci :
« Car, en
vérité, la voix du Seigneur s'adresse à tous les
hommes, et il n’en est aucun qui puisse s'y dérober ;
et il n'est point d’œil qui ne verra pas, point d'oreille
qui n'entendra pas, point de cœur qui ne sera pas pénétré »
(D&A 1:2).
Si les actes secrets des
hommes doivent être révélés, il y a
beaucoup de chances pour que leurs pensées secrètes le
soient, elles aussi, car les iniquités des rebelles seront
proclamées du haut des toits.
Celui qui entretient de
mauvaises pensées se sent parfois en sécurité,
convaincu qu'il est, que ses pensées sont inconnues des autres
et que, comme les actes des ténèbres, on ne peut les
discerner. Jean le Révélateur, sembla éclaircir
cette question quand il écrivit :
« Et je vis les
morts, les grands et les petits, qui se tenaient devant le trône.
Des livres furent ouverts. Et un autre livre ouvert, celui qui est le
livre de vie. Et les morts furent jugés selon leurs œuvres,
d'après ce qui était écrit dans ces livres"
(Apoc. 20:12).
Et dans les derniers jours,
un ange « sonnera de sa trompette et révèlera
les actes secrets des hommes, et les pensées et les intentions
de leur cœur... « (D&A 88:109).
En conséquence, les
actes et les pensées de l'homme doivent être inscrits
dans les cieux, et les anges qui les inscrivent ne manqueront pas
d'enregistrer complètement nos pensées et nos actes.
Nous payons notre dîme et l'évêque l'enregistre
dans son livre et nous donne un reçu. Mais même si
l'inscription n'entre pas dans le registre de la paroisse, la dîme
que nous avons payée nous sera entièrement créditée.
Il n'y aura pas d'omission dans les registres célestes, et ils
seront tous disponibles au jour du jugement. John Taylor a souligné
ceci :
« L'homme dort
du sommeil de la mort, mais l'esprit vit là oiî sont
tenus les registres de ses actes… L'homme dort pendant un
certain temps au tombeau, et bientôt il se relève
d'entre les morts et va au jugement ; alors les pensées
secrètes de tous les hommes sont révélées
devant celui à qui nous avons à faire ; nous ne
pouvons les cacher ; ce serait alors vain de dire : ‘Je
n'ai pas agi de telle et telle manière’ ; le
commandement serait : Ouvrez et lisez le bilan de ses actes et
qu'ils témoignent à ce sujet, et tout le monde pourra
le voir. » (Journal of Discourses, vol. 11, p.
78-79)
Ce jour-là, nous
pourrons être certains que nous recevrons un jugement
équitable. Les juges auront les faits tels qu'ils pourront
être reproduits à partir de nos propres
enregistrements ; nos voix, les images de nos actes et les
enregistrements de nos pensées témoigneront contre nous
et pour nous.
J. Reuben Clark a
approfondi cette pensée :
« Mais il y en a
un que vous ne trompez pas, c'est le Christ, notre Seigneur. Il sait
tout. Personnellement j'ai senti que personne n'a besoin de tenir
grand-chose comme registre à mon sujet, sauf ce que je garde
moi-même dans mon cerveau et qui fait partie de mon esprit. Je
me demande souvent s'il faudra beaucoup de témoins en plus de
mes propres mauvaises actions. »
Peut-être avons-nous
tous ressenti un jour ou l'autre que nous étions mal jugés
et que nos efforts sincères et bien intentionnés
n'étaient pas compris. Quelle consolation que de savoir que le
jour du jugement nous serons traités équitablement et
justement et à la lumière de l'ensemble des faits et du
discernement du Juge !
Rien de secret pour Dieu
Il n'y a pas de coin si
sombre, pas de désert si inhabité, pas de gorge si
reculée, pas d'auto si cachée, pas de maison si bien
fermée et cadenassée que celui qui voit tout ne puisse
y pénétrer et observer. Les fidèles l'ont
toujours su. Ceux qui en doutent devraient sérieusement jeter
un coup d’œil sur la situation à la lumière
des machines électroniques que l'on utilise de plus en plus
depuis ces quelques dernières années, qui sont souvent
délicates et minuscules, mais si puissantes qu'elles peuvent
presque annihiler l'intimité personnelle de l'homme.
Ces appareils peuvent
manifestement être utilisés pour révéler
des actions et même puiser dans les pensées. Le
détecteur de mensonge est presque courant. Les rêves
sont analysés. Les tables d'écoute sont d'un usage très
répandu. On a utilisé une peinture comme conductrice
d'électricité. Un minuscule micro peut enregistrer tout
ce que l'on dit dans une pièce. On installe des émetteurs
dans des cadres de tableau, des poignées de porte, des
machines à écrire, des horloges et d'autres choses. Un
microphone directionnel grand comme la paume, avec un récepteur
de poche et un écouteur, peut enregistrer un chuchotement à
quinze mètres. Un enfant de huit ans dans une ville de l'Est
peut enregistrer une conversation à trente mètres chez
d'autres personnes. Un agent de police a orienté l'appareil à
une distance de quarante cinq mètres et a pu comprendre la
plupart des choses que l'on disait. Un des spécialistes avait
son instrument dans l'olive placée dans le Martini qu'il avait
devant lui ; un autre dans le pavillon du téléphone ;
un autre dans la boite à gants de la voiture, dans la poignée
de sa valise, et même dans la cavité d'une dent d'un de
ses comparses.
À la lumière
de ces merveilles modernes, est-il quelqu'un qui puisse douter que
Dieu entend les prières et discerne les pensées
secrètes ? Une caméra d'imprimeur peut faire un
négatif de plus d'un mètre carré. Quel
agrandissement ! Si les yeux et les oreilles des hommes peuvent
à ce point pénétrer la vie personnelle de
quelqu'un, que pouvons-nous attendre des hommes rendus parfaits avec
une vision rendue parfaite !
Tous les jours, nous
enregistrons notre voix sur des magnétophones. Tous les jours,
on fait des photos, on enregistre des voix et on inscrit les actes
dans des émissions en direct à la télévision.
Les Écritures indiquent l'existence de registres de nos œuvres
et de nos paroles. Assurément il ne faut pas faire un trop
gros effort d'imagination dans les temps modernes pour croire que nos
pensées aussi seront enregistrées par un moyen qui
n'est connu actuellement que d'êtres supérieurs !
Quand j'étais petit
garçon, un conteur qui avait beaucoup d'imagination racontait
cette histoire qui était, selon lui, sa meilleure. Il
s'agissait d'hommes des bois dans le grand Nord, qui étaient
assis autour du feu de camp par une température bien en
dessous de zéro et qui, tout à coup, se sont aperçus
que leur voix ne se transformait pas en sons. Il faisait si froid que
les sons étaient gelés. Plus tard, quand les rayons
chauds du soleil de printemps sont venus, les sons gelés par
le froid de l'hiver se sont mis à fondre et toutes les
conversations qui avaient eu lieu par cette nuit froide dans le camp
ont été restituées.
Aujourd'hui où des
sons en provenance du monde entier, sont enregistrés dans les
airs, l'histoire ne paraît pas aussi invraisemblable qu'elle
nous le paraissait il y a longtemps.
Le discernement des
serviteurs de Dieu
Dieu « connaît
tes pensées et les intentions de ton cœur »
(D&A 6:16). Au puits de Jacob, le Sauveur qui n'avait jamais vu
la Samaritaine adultère auparavant, lui dit : « ...
tu as eu cinq maris, et celui que tu as maintenant n'est pas ton
mari... » (Jean 4:18). Le Seigneur était au courant
de son adultère comme il était au courant de toute sa
vie. De même, le Seigneur regardait dans les coins sombres des
cœurs froids et corrompus des scribes et des pharisiens qui lui
amèneraient la femme prise en adultère. Le Sauveur fit
sa célèbre réponse : « Que celui
de vous qui est sans péché jette le premier la pierre
contre elle » (Jean 8:7). Leurs pensées les
condamnaient et ils fondirent comme neige au soleil d'été.
Les hommes reçoivent
un pouvoir de discernement et de perception similaire quand ils
deviennent parfaits et que les entraves qui obstruent la vision
spirituelle sont dissoutes. Par exemple, Ananias et Saphira (voir
Actes 5:1-10) conspirèrent en secret de mentir à Dieu,
mais Pierre fut inspiré à lire leurs pensées. Il
y a de ce pouvoir beaucoup d'exemples tant anciens que modernes. Il y
a dans ma famille une histoire relative à mon grand-père
Heber C. Kimball. Je la répète telle qu'elle m'a été
racontée :
« Étant
responsable de la Maison des Dotations pendant que le temple était
en cours de construction, Heber C. Kimball rencontra un groupe qui
envisageait d'entrer au temple pour des ordonnances. Il eut le
sentiment qu'il y en avait qui n’étaient pas dignes d'y
entrer et il suggéra tout d'abord que s'il y en avait parmi
ceux qui étaient là qui n’étaient pas
dignes, qu'ils se retirent. Comme personne ne réagissait, il
dit qu'il y en avait parmi ceux qui étaient présents
qui ne devaient pas entrer dans le temple parce qu'ils étaient
indignes et il leur demanda de partir pour que les autres puissent
continuer. Il y eut un silence de mort et personne ne bougea, ni ne
réagit. Il parla une troisième fois, disant qu'il y
avait deux personnes présentes qui étaient en état
d'adultère et que si elles ne partaient pas, il citerait leurs
noms. Deux personnes sortirent et le groupe entra dans le temple. »
Les hommes de Dieu ont
droit à ce discernement.
Les paroles du Sauveur sur
les péchés en pensée
Quelque chose qui est
d'intérêt capital pour nous, c'est l'interprétation
du Seigneur concernant les péchés en pensée. Ses
grands sermons prononcés au début de son ministère
révélèrent une nouvelle conception. Il avait été
l'auteur de la loi selon laquelle avaient vécue les enfants
d'Israël. Il semblait maintenant espérer que son peuple
pourrait commencer à vivre selon les lois supérieures.
Du moins, il éprouvait le désir de les exposer et
invita les gens à les observer. Il rappela la loi inférieure
et ajouta ensuite la loi supérieure :
« Vous avez
entendu qu'il a été dit aux anciens Tu ne tueras
point... Mais moi, je vous dis que quiconque se met en colère
contre son frère mérite d'être puni par les
juges... » (Matt. 5:21-22).
Tuer est un acte
d'agression. Mais la colère est un péché en
pensée. Elle peut être le précurseur du meurtre.
Mais si nos pensées ne deviennent ni méchantes ni
violentes, nous ne risquons guère d'ôter la vie.
De nouveau, Jésus
parla de la pratique du talion et énonça la loi
supérieure :
« Si quelqu'un
te frappe sur la joue droite, présente-lui aussi l'autre »
(Matt. 5:39).
Ce serait là quelque
chose de très difficile à faire et c’est la
réaction d'un homme bien avancé sur le chemin de la
perfection, mais son caractère correct est manifeste. Répondre
et rendre les coups, c'est humain ; mais accepter les
humiliations comme le fit le Seigneur, c'est divin. Il se peut qu'il
ait déjà prévu le moment où lui-même
serait mis à l'épreuve, où il se laisserait
embrasser sans résister, par quelqu'un qu'il savait être
un traître, où il serait pris par une foule méchante
sans permettre à son loyal apôtre Pierre de le défendre,
bien que celui-ci fût manifestement disposé à
mourir en se battant pour lui.
On trouve une idée
semblable dans ce contraste entre les lois inférieure et
supérieure :
« Vous avez
appris qu'il a été dit : Tu aimeras ton prochain,
et tu haïras ton ennemi. Mais moi, je vous dis : Aimez vos
ennemis, bénissez ceux qui vous maudissent, faites du bien à
ceux qui vous haïssent, et priez pour ceux qui vous maltraitent
et qui vous persécutent » (Matt. 5:43, 44).
Ensuite nous avons les lois
morales. Le Seigneur se souvenait de la débauche, de la
volupté et de la bestialité des temps anciens et contre
lesquelles des lois si strictes avaient été décrétées.
Il se peut qu'à l'époque, Si on pouvait s'abstenir de
l'adultère physique proprement dit, on pouvait être
considéré comme très juste, mais maintenant
venait la loi supérieure :
« Vous avez
appris qu'il a été dit : Tu ne commettras point
d'adultère. Mais moi, je vous dis que quiconque regarde une
femme pour la convoiter a déjà commis un adultère
avec elle dans son cœur » (Matt. 5:27, 28).
La pensée qui a
suscité le regard qui a provoqué le désir était
mauvaise dès le départ. Vouloir, désirer,
ressentir comme un besoin, c'est de la volupté. Ainsi, quand
naît la pensée qui provoque une réaction en
chaîne, le péché a déjà été
commis. Si la pensée est semée, puis se transforme en
volupté, il est quasiment certain qu'elle finira par produire
toute la moisson qui est la commission de ce péché
hideux, l'adultère. Notez que le terme volupté a
d'autres sens encore que le sens sexuel.
Le meurtre est généralement
considéré comme un acte prémédité,
et il est certain qu'aucun acte de ce genre n'a jamais été
accompli sans que la pensée ait précédé
l'action. Personne n'a jamais cambriolé de banque avant
d'avoir organisé le vol et prévu une « retraite ».
De même l'adultère n'est pas le résultat d'une
seule pensée. Il y a tout d'abord la détérioration
de la pensée. Beaucoup de pensées pécheresses en
chaîne ont traversé l'esprit du pécheur avant que
le péché physique ne soit commis.
Oui, l'homme agit comme
sont ses pensées en son cœur. S'il y pense suffisamment
longtemps, il est vraisemblable qu'il le fera, que ce soit le vol, le
péché sexuel ou le suicide. Ainsi le moment de se
protéger contre la calamité, c'est quand la pensée
commence à prendre forme. Détruisez la semence et la
plante ne grandira jamais.
Seul de toutes les
créations de la terre, l'homme peut changer son mode de pensée
et devenir l'architecte de sa destinée.
Évitez la motivation
initiale
Un exemple frappant de ceci
a été porté à mon attention, il y a
quelques années. Dans une ville du nord, je rendais de temps
en temps visite à un homme qui avait au-dessus de son bureau,
dans son imprimerie, un énorme tableau d'une femme nue. Il
riait de l'idée qu'elle pouvait nuire à sa morale. Mais
un jour, des années plus tard, il vint me trouver, l'âme
entachée : il avait commis l'adultère. Son univers
s'était écroulé sur lui. Assurément les
pensées provoquées par les choses qu'il avait toujours
devant les yeux durent avoir un effet d'érosion sur lui. Il
peut y avoir eu d'autres facteurs, mais assurément celui-ci a
joué sa part.
Nous ferions tous bien
d'éviter la motivation menant à la pensée
mauvaise. Si nous y résistons de manière persévérante,
elle « comprendra » et restera à
l'écart. Lorsque je faisais des affaires en Arizona, le
marchand de calendriers venait chaque année ; nous en
achetions toujours et les donnions comme publicité aux
clients. La première année, le marchand étala
sur le bureau de grandes photos en couleurs de filles à peine
vêtues, charmantes mais choquantes. Nous les poussâmes
toutes de côté et nous choisîmes des scènes,
des paysages et des images édifiantes. Pendant toutes les
années qui ont suivi, ce marchand ne m'a plus jamais sorti de
photos suggestives de sa voiture.
Ayez des pensées
vertueuses
J'ai lu la phrase suivante
dont je ne connais pas l'auteur :
« Un artiste
célèbre a dit qu'il ne se permettrait jamais de
regarder un dessin ou un tableau de qualité inférieure,
de faire quoi que ce soit de mal ou d'immoral, de peur qu'en les
fréquentant trop, cela n'entache son propre idéal et ne
se communique ainsi à son pinceau. »
Il serait bon que chacun de
nous respecte le même principe, de peur que le ternissement de
notre idéal ne soit communiqué à notre âme
éternelle. Que notre pensée s'attarde donc sur les
choses sacrées.
« … que
la vertu orne tes pensées incessamment ; alors ton
assurance deviendra grande en la présence de Dieu ; et la
doctrine de la prêtrise se distillera sur ton âme comme
la rosée des cieux » (D&A 121:45).
Le président McKay
aime citer ce qui suit :
Sème une pensée,
tu récolteras un acte ;
Sème un acte, tu
récolteras une habitude ;
Sème une habitude,
tu récolteras une personnalité ;
Sème une
personnalité, tu récolteras une destinée
éternelle.
Tel est le pouvoir - et le
résultat - de nos pensées.
CHAPITRE
9 : LE POINT DE NON RETOUR
« Mais
quiconque rompt cette alliance après l'avoir reçue et
s'en détourne complètement n'aura pas la rémission
des péchés dans ce monde ni dans le monde à
venir. » (D&A 84:41)
Il est vrai que le grand
principe du repentir est toujours à notre disposition, mais
pour les méchants et les rebelles il y a des réserves
graves à cela. Par exemple le péché a le grand
pouvoir de créer des habitudes et pousse parfois des hommes au
point tragique de non retour. Sans le repentir, il ne peut y avoir de
pardon, et sans pardon toutes les bénédictions de
l'éternité sont en danger. A mesure que le
transgresseur s’enfonce dans son péché, que
l'erreur s'incruste plus profondément et que la volonté
de changer s'affaiblit, la situation devient de plus en plus
désespérée ; il glisse de plus en plus bas,
jusqu'à ce qu'il ne veuille plus remonter ou ait perdu le
pouvoir de le faire.
Éternellement trop
tard
C'est le Livre de Mormon
qui contient sans doute les meilleurs exemples et les meilleures
références à ce sujet. Pour employer les termes
d'Amulek :
« Car voici, si
vous avez différé le jour de votre repentance, même
jusqu'à la mort, voici, vous vous êtes assujettis à
l'esprit du diable, et il vous scelle à lui comme siens ;
c'est pourquoi, l'Esprit du Seigneur s'est retiré de vous, et
n'a aucune place en vous, et le diable a tout pouvoir sur vous ;
et c'est là l'état final du méchant »
(AIma 34:35)
Cette dernière
phrase a un ton définitif bien triste. EIle fait écho
aux paroles de Samuel le Lamanite adressées à ceux qui
remettaient à plus tard le jour de leur salut « Il
(est) éternellement trop tard, et votre destruction est
assurée » (Hél. 13:38) ; elle rappelle
la formule de Mormon à propos de ses contemporains méchants
« le chagrin des damnés » (Mormon 2:13).
Le facteur-clef dans une
telle situation est le retrait de l'Esprit du Seigneur. Dans les
derniers jours de bataille des Jarédites, « l'Esprit
du Seigneur avait cessé de lutter avec eux, et Satan avait
plein pouvoir sur le cœur du peuple... » (Éther
5:19) et les Néphites à un moment donné
persistèrent dans leur méchanceté jusqu'à
ce qu'ils fussent laissés à eux-mêmes pour
« regimber contre les aiguillons ».
« Et ils
voyaient qu'ils étaient devenus faibles, semblables à
leurs frères, les Lamanites, et que l'Esprit de Dieu ne les
préservait plus ; oui, il s'était retiré
d'eux, parce que l'Esprit du Seigneur n'habite pas des temples
impurs… C'est pourquoi, le Seigneur cessa de les préserver
de son pouvoir miraculeux et incomparable, car ils étaient
tombés dans un état d'incrédulité et de
terrible perversité » (Hél. 4:24, 25).
Les péchés
qui mènent à la mort
En discutant du sujet du
péché et en déclarant que le Seigneur et son
Église pardonnent les transgressions, il convient de dire
nettement qu'il y a « des péchés qui mènent
à la mort », Jean nous dit :
« Il y a un
péché qui mène à la mort ; ce n'est
pas pour ce péché-là que je dis de prier. Toute
iniquité est un péché, et il y a tel péché
qui ne mène pas à la mort. (1 Jean 5:16, 17).
En d'autres termes, les
péchés comportent divers degrés de gravité.
Il y en a que l'on peut pardonner et d'autres pour lesquels on ne
peut pas promettre de pardon. Le péché qui mène
à la mort est d'une nature tellement grave qu'on nous dit de
ceux qui le commettent :
« …nul
homme au monde ne connaît sa fin et ne la connaîtra
jamais, jusqu'à ce qu'il vienne devant moi en jugement »
(D&A 43:33).
Le péché
impardonnable, souvent mentionné, est d'importance
monumentale. Joseph Smith, le prophète, a dit à ce
sujet :
Tous les péchés
seront pardonnés, excepté le péché contre
le Saint-Esprit ; car Jésus sauvera tout le monde excepté
les fils de perdition. Que doit faire un homme pour commettre le
péché impardonnable ? Il doit recevoir le
Saint-Esprit, voir les cieux ouverts devant lui, connaître
Dieu, et alors pécher contre Lui. Après qu'un homme a
péché contre le Saint-Esprit, il n'y a pas de
repentance possible pour lui. Il doit dire que le soleil ne brille
pas alors qu'il le voit ; il doit renier Jésus-Christ
alors que les cieux lui ont été ouverts, et renier le
plan du salut alors que ses yeux en voient la vérité.
Et à partir de ce moment-là il commence à être
un ennemi. C'est là le cas de beaucoup d'apostats de l'Église
de Jésus-Christ des saints des derniers jours…
Lorsqu'un homme commence à devenir l'ennemi de cette oeuvre,
il se met à me pourchasser, il essaye de me tuer, et ne cesse
jamais d'avoir soif de mon sang. Il reçoit l'esprit du diable
- le même esprit qui possédait ceux qui ont crucifié
le Seigneur de la Vie - ce même esprit qui pèche contre
le Saint-Esprit. Vous ne pouvez sauver de telles personnes ;
vous ne pouvez les amener à la repentance ; ils font la
guerre totale comme le diable, et terribles en sont les
conséquences. » (Enseignements du prophète
Joseph Smith, p. 504-505)
Pour ce qui est de
l'effusion du sang innocent, dans un sens, sang innocent pourrait
être interprété comme étant le sang des
personnes qui sont sans fraude, ou des petits enfants qui n'ont pas
péché. On pourrait aussi le considérer comme
étant le sang des autres que l'assassin tue délibérément.
Assurément la crucifixion du Fils parfait de Dieu constituait
une effusion de sang innocent. Le sang de Joseph Smith versé
dans la prison de Carthage était innocent - du moins il a
dit : « J'ai la conscience libre de toute offense
envers Dieu et envers tous les hommes. » Les Écritures
modernes donnent l'interprétation suivante :
« Le blasphème
contre le Saint-Esprit qui ne sera pas pardonné dans le monde
ni hors du monde, consiste à commettre un meurtre dans lequel
on verse le sang innocent et consent à ma mort après
avoir reçu la nouvelle alliance éternelle, dit le
Seigneur Dieu... » (D&A 132:27).
Joseph Fielding Smith nous
éclaire encore davantage sur ceci :
« …
l'effusion du sang innocent consiste, selon les Écritures, en
ce que l'on consent à la mort de Jésus-Christ et en ce
qu'on l'expose à l'ignominie. Pour ceux qui ont eu le
témoignage du Saint-Esprit, combattre avec une haine méchante
contre ses serviteurs autorisés, c'est la même chose,
car si on le fait à eux, on le fait aussi contre lui. Pour les
hommes qui ont eu la lumière du Saint-Esprit et qui se
détournent et luttent contre la vérité avec une
haine meurtrière, et ceux qui sont autorisés à
la proclamer, il n'y a pas de pardon dans ce monde ni dans le monde à
venir. » (Improvement Era, juillet 1955, p. 494)
Ceci cadre bien avec
l'enseignement donné dans Hébreux :
« Car il est
impossible que ceux qui ont été une fois éclairés,
qui ont goûté le don céleste, qui ont eu part au
Saint-Esprit, qui ont goûté la bonne parole de Dieu et
les puissances du siècle à venir, et qui sont tombés,
soient encore renouvelés et amenés à la
repentance, puisqu'ils crucifient pour leur part le Fils de Dieu et
l'exposent à l'ignominie » (Hébr. 6:4-6).
Pendant son ministère,
le Sauveur a fait un commentaire instructif sur le péché
contre le Saint-Esprit, qui est rendu comme suit dans la Version
Inspirée de la Bible par Joseph Smith :
« C'est pourquoi
je vous dis : Tout péché et tout blasphème
sera pardonné aux hommes qui me reçoivent et se
repentent ; mais le blasphème contre le Saint-Esprit ne
sera point pardonné aux hommes. Quiconque parlera contre le
Fils de l'Homme, il lui sera pardonné ; mais quiconque
parlera contre le Saint-Esprit, il ne lui sera pardonné ni
dans ce monde, ni dans le monde à venir » (Version
Inspirée, Matt. 12:31-32).
Les mots en italique dans
le passage ci-dessus semblent limiter les péchés
impardonnables à ceux qui ont reçu l'évangile.
Ainsi donc, « les œuvres mortes » ne
sauveront personne. La sincérité, la foi, le repentir
et la dignité doivent caractériser celui qui reçoit
l'ordonnance.
« C'est
pourquoi, un homme fût-il baptisé cent fois, cela ne lui
sert à rien, car vous ne pouvez pas entrer par la porte
étroite, par la loi de Moïse, ni par vos œuvres
mortes » (D&A 22:2).
Persévérez
jusqu'à la fin
Ayant reçu les
ordonnances salvatrices nécessaires : le baptême,
le don du Saint-Esprit, les ordonnances du temple et les scellements,
on doit vivre selon les alliances contractées. On doit
persévérer dans la foi. Quelques brillants qu'aient été
les services rendus par l'évêque ou le président
de pieu ou quelqu'un d'autre, s'il faiblit plus tard dans la vie et
ne vit pas en justice « jusqu'à la fin »,
les bonnes œuvres qu'il a accomplies sont toutes en danger. En
fait, celui qui sert et ensuite s'écarte, peut se trouver dans
la catégorie dont a parlé Pierre :
« Le chien est
retourné à ce qu'il avait vomi, et la truie lavée
s'est vautrée dans le bourbier » (voir 2 Pierre
2:22).
« Et celui qui
ne persévère pas jusqu'à la fin, celui-là
sera abattu et jeté au feu, d'où personne ne revient
plus à cause de la justice du Père »
(3 Néphi 27:17).
Corianton était
apparemment en danger de ne pas persévérer jusqu'à
la fin (s'étant rendu coupable d'immoralité) quand son
père, Alma, lui dit :
« Car voici, si
tu nies le Saint-Esprit, une fois qu'il a eu place en toi, et que tu
saches que tu le nies, voici c'est un péché
impardonnable ; oui, et quiconque commet un meurtre contre la
lumière et la connaissance de Dieu, il ne lui est pas facile
d'obtenir le pardon. » (Alma 39:6).
Dans quelle mesure le
Saint-Esprit doit-il avoir « une place en vous » ?
Joseph F. Smith a dit ceci :
« Nul ne peut
pécher contre la lumière tant qu'il ne l'a pas ;
ni contre le Saint-Esprit, tant qu'il ne l'a pas reçu par le
don de Dieu par le moyen désigné. Pécher contre
le Saint-Esprit, l'Esprit de vérité, le Consolateur, le
Témoin du Père et du Fils, le reniant volontairement et
le défiant, après l'avoir reçu constitue ce
péché… » (Gospel Doctrine, p. 434)
Il est important pour tous
les hommes qu'ils veillent à ne même pas approcher du
point tragique du péché impardonnable. De nombreuses
personnes ont perdu l'Esprit par immoralité et par la
rébellion suscitées par les sophismes et la philosophie
des hommes, et parfois suite à des offenses imaginaires.
L'aigreur a une manière bien à elle d'empoisonner et de
tuer l'esprit. On ne doit pas prendre le risque de laisser de telles
situations s'envenimer et se gangrener, car qui peut dire où
l'on pourrait glisser de l'autre côté de la ligne. Le
faire plutôt que de persévérer jusqu'à la
fin, c'est peut-être se trouver dans la catégorie que
Pierre a décrite :
« En effet, si
après s'être retiré des souillures du monde, par
la connaissance du Seigneur et Sauveur Jésus-Christ, ils s'y
engagent de nouveau et sont vaincus, leur dernière condition
est pire que la première. Car mieux valait pour eux n'avoir
pas connu la voie de la justice, que de se détourner, après
l'avoir connue, du saint commandement qui leur avait été
donné » (2 Pierre 2:20-21).
Le péché
contre le Saint-Esprit
Les péchés
qui mènent à la mort peuvent être considérés
comme assez difficiles à définir et à délimiter
avec précision. D'après les paroles de Joseph Smith
citées ci-dessus, nous remarquons que « ...
beaucoup d'apostats de l'Église de Jésus-Christ des
saints des derniers jours » tomberont dans cette
catégorie. Nous ne pouvons les désigner
individuellement avec précision étant donné
qu'il nous est impossible de connaître l'étendue de leur
connaissance, la profondeur de leur illumination et la sûreté
de leur témoignage avant leur chute.
Quand on a reçu le
Saint-Esprit, on a un compagnon qui nous inspirera et nous instruira
constamment (voir Moroni 10:5). S'il n'est pas chassé par
l'impureté ou par une méchanceté persistante, le
Saint-Esprit rendra toujours un témoignage croissant de la
vérité de l'Évangile. La puissance de son
influence est soulignée dans cette explication de Joseph
Fielding Smith :
« La raison pour
laquelle le blasphème contre le Fils de Dieu peut être
pardonné, même si le Fils s'est manifesté dans
une vision ou un songe, est que pareille manifestation ne frappe pas
l'âme d'une manière aussi profonde que le témoignage
du Saint-Esprit. L'influence du Saint-Esprit est celle de l'Esprit
qui parle à l'esprit, et l'impression indélébile
est une impression telle qu'elle produit dans l'âme la
conversion et la conviction comme ne pourrait le faire aucune autre
influence. Le Saint-Esprit révèle la vérité
d'une manière évidente qui ne laisse aucun doute et est
par conséquent bien plus impressionnante qu'une vision reçue
par l'œil. » (The Improvement Era, juillet 1955, p.
494)
La profondeur et le
caractère durable des impressions données par « un
Esprit parlant à un esprit » expliquent peut-être
pourquoi le Seigneur a dit à Thomas après sa
résurrection :
« Parce que tu
m'as vu, tu as cru. Heureux ceux qui n'ont pas vu, et qui ont cru »
(Jean 20:29).
Il faisait là
allusion à un témoignage plus sûr. Les yeux
peuvent être séduits, tout comme peuvent l'être
les autres sens physiques, mais le témoignage du Saint-Esprit
est certain.
Le péché
contre le Saint-Esprit exige une connaissance telle qu'il est
manifestement impossible à la masse des membres de commettre
pareil péché. Il y a relativement peu de membres de
l'Église qui commettent un meurtre où ils versent le
sang innocent, et nous espérons que peu seulement nieront le
Saint-Esprit.
Le serment et l'alliance de
la prêtrise
Dans le cadre de ce sujet
rentrent les paroles du Seigneur relatives au serment et à
l'alliance de la prêtrise. Il y est dit, entre autres :
« Car tous ceux
qui, par leur fidélité, obtiennent ces deux prêtrises
dont j'ai parlé et magnifient leur appel, sont sanctifiés
par l'Esprit et leur corps sera renouvelé. Ils deviennent les
fils de Moïse et d'Aaron, la postérité d'Abraham,
l'Église et le royaume, et les élus de Dieu »
(D&A 84:33-34).
Dans les termes
« magnifient leur appel », il y a bien plus,
semble-t-il, que le simple fait d'aller aux réunions de la
prêtrise, d'administrer la Sainte-Cène, de faire
l'imposition des mains aux malades et de travailler dans l'Église.
Une condition que tous les hommes ne remplissent sans doute pas,
c'est la manifestation d'une fidélité suffisante pour
avoir le droit de recevoir la prêtrise. Et magnifier leurs
appels semble impliquer une totalité que peu d'hommes, s'il en
est, atteignent dans la mortalité. La perfection de corps et
d'esprit semble y être postulée. En outre, dans les cinq
versets suivants, il y a beaucoup de choses qui sont sous-entendues
mais ne sont pas pleinement détaillées :
« Et tous ceux
qui reçoivent cette prêtrise, me reçoivent, dit
le Seigneur ; Car celui qui reçoit mes serviteurs me
reçoit, et celui qui me reçoit reçoit mon Père,
et celui qui reçoit mon Père, reçoit le royaume
de mon Père, c'est pourquoi tout ce que mon Père
possède lui sera donné. Et ceci est conforme au serment
et à l'alliance qui appartiennent à la prêtrise »
(D&A 84:35-39).
Le mot « recevoir »
dans ces phrases a un sens profond. Recevoir, dans cet ordre d'idées,
signifie plus que simplement accepter négligemment, mais
magnifier, développer et traduire dans la réalité.
Recevoir les serviteurs peut signifier accepter des appels et des
responsabilités et servir bien et fidèlement ;
recevoir le Seigneur signifie l'aimer et obéir à tous
ses commandements ; recevoir le Père signifie ne rien
négliger pour arriver à la perfection personnelle ;
et tout cela signifie l'exaltation et la vie éternelle, car la
promesse est le royaume et « tout ce que le Père
possède ». Un instant de réflexion nous
rappellera la connaissance infinie, le pouvoir, la domination, les
royaumes, les exaltations et la joie qui nous sont offerts ici dans
un serment et une alliance que le Père ne peut enfreindre. Si
nous nous montrons à la hauteur, des bénédictions
sans limites nous sont garanties. Et pour que l'énorme
difficulté de la tâche ne nous décourage pas
d'accepter la prêtrise, le Seigneur a donné cet
avertissement :
« Et malheur à
tous ceux qui ne viennent pas à cette prêtrise... »
(D&A 84:42).
J'ai connu des gens qui ont
refusé d'être baptisés et confirmés, et
qui n'ont pas voulu recevoir la prêtrise à cause des
graves responsabilités qu'il leur faudrait assumer en
l'acceptant. Il est clair qu'on n'échappera pas à la
condamnation en refusant d'accepter la responsabilité.
De même, le Seigneur
spécifie les conditions dans lesquelles nous recevons la
prêtrise :
« C'est
pourquoi, tous ceux qui reçoivent la Prêtrise, reçoivent
ce serment et cette alliance de mon Père, qu'il ne peut rompre
et qui est immuable. Mais quiconque rompt cette alliance après
l'avoir reçue et s'en détourne complètement
n'aura pas le pardon de ses péchés dans ce monde ni
dans le monde à venir » (D&A 84:40-41).
Le verset 41 pourrait
bien nous remplir le cœur de terreur quand nous nous rendons
compte de ses implications et cependant, dans nos faiblesses et notre
incapacité à être pleinement à la hauteur,
nous nous réjouissons de ce que le mot « complètement »
ait été inséré. Il semble impliquer le
rejet que celui qui rejette le programme et ne fait aucun effort pour
s'y conformer n'aura pas la bénédiction promise. Il
semble impliquer aussi que tant que l'on fait tous ses efforts pour
être à la hauteur, quoique l'on n'atteigne pas la
perfection, on peut garder l'espoir.
Les fils de perdition
Ceux qui ont suivi Lucifer
dans sa rébellion dans la vie prémortelle et ceux qui,
dans la mortalité, pèchent contre le Saint-Esprit sont
les fils de perdition. Les fils de perdition de la mortalité
ressusciteront comme tous les autres ; mais ils subiront
finalement la seconde mort, la mort spirituelle, car « ils
sont de nouveau retranchés des choses de la justice »
(voir Hélaman 14:18).
Il y avait apparemment à
l'époque du rétablissement des gens qui enseignaient
que le diable et ses anges et les fils de perdition seraient un jour
sauvés. Joseph Smith, le prophète, se refusa à
cautionner cet enseignement, et sanctionna la décision de
l'évêque selon laquelle quiconque l'enseignait serait
exclu de la communion des saints (voir Enseignements du prophète
Joseph Smith, p. 27).
Dans les régions de
la perdition ou le royaume des ténèbres, où il
n'y a pas de lumière, Satan et les esprits non incarnés
de la préexistence demeureront ensemble avec ceux de la
condition mortelle qui rétrogradent au niveau de la perdition.
Ceux-ci ont perdu tout pouvoir de régénération.
Ils sont descendus si bas qu'ils ont perdu toute inclination et toute
capacité de se repentir et, en conséquence, le plan de
l'Évangile est inutile pour eux en tant qu'instrument de
croissance et de développement.
« Et celui qui
n'est pas capable de se conformer à la loi d'un royaume
téleste ne peut supporter une gloire téleste ;
c'est pourquoi il ne convient pas pour un royaume de gloire. C'est
pourquoi il doit demeurer dans un royaume qui n’est pas un
royaume de gloire » (D&A 88:24).
« Ainsi dit le
Seigneur concernant tous ceux qui connaissent mon pouvoir et à
qui il a été donné d'y prendre part, qui ont
permis au pouvoir du diable de les vaincre, et de leur faire renier
la vérité et défier mon pouvoir – Ce sont
ceux qui sont les fils de perdition, de qui je déclare qu'il
aurait mieux valu pour eux qu'ils ne fussent jamais nés ;
car ils sont les vases de colère, condamnés à
subir la colère de Dieu avec le diable et ses anges pour
l'éternité, à propos desquels j'ai dit qu'il n'y
a pas de pardon dans ce monde ni dans le monde à venir - Car
ils ont renié le Saint-Esprit après l'avoir reçu,
ont renié le Fils unique du Père, l'ont crucifié
et l'ont exposé à une honte ouverte. Ce sont ceux qui
s'en iront dans le lac de feu et de soufre avec le diable et ses
anges, les seuls sur lesquels la seconde mort aura un pouvoir
quelconque. Oui, en vérité, les seuls qui ne seront pas
rachetés au temps fixé par le Seigneur, après
avoir souffert sa colère » (D&A 76:31-38).
Ceux-ci renient le Fils et
l'Évangile de repentance et perdent ainsi le pouvoir de se
repentir. Leur demeure sera là où « ... le
feu ne s'éteint pas, ce qui est leur tourment et nul n'en
connaît la fin, ni le lieu, ni leur tourment. Et cela n'a pas
été révélé à l'homme, ne
l'est pas et ne le sera jamais, si ce n'est à ceux qui y sont
condamnés » (D&A 76:44-46).
Joseph Smith, le prophète,
nous donne encore ce tableau :
« Ceux qui
commettent le péché impardonnable sont condamnés
à Gnolom à demeurer en enfer à toute éternité.
De même qu'ils ont ourdi des scènes d'effusion de sang
dans ce monde, de même ils se lèveront dans cette
résurrection qui est comme l'étang de feu et de soufre.
Certains ressusciteront dans les embrasements éternels de
Dieu ; car Dieu demeure dans des embrasements éternels et
il y en a qui ressusciteront pour la damnation de leur propre
impureté, qui est un tourment aussi raffiné que l'étang
de feu et de soufre. » (Documentary History of the Church,
vol. 6, p. 317)
Il est inutile de spéculer
sur le point de savoir qui sera fils de perdition. Certains, se
basant sur des passages scripturaux, ont envoyé Judas Iscariot
à cette condamnation (voir Jean 12:6 ; 6:70 ;
17:12 ; Actes 1:20). Joseph F. Smith met en doute cette
interprétation :
« Il m'apparaît
fortement qu'aucun des disciples ne possédait suffisamment de
lumière, de connaissance ou de sagesse au moment de la
crucifixion pour être soit exalté, soit condamné ;
car c'est plus tard que leur esprit a été ouvert pour
comprendre les Écritures et qu'ils ont été dotés
de la puissance d'en haut ; dépourvus de cela ils
n'étaient que des enfants en connaissance par comparaison avec
ce qu'ils devinrent plus tard sous l'influence de l'Esprit. »
(Gospel Doctrine, p. 433)
Le meurtrier
Jean a écrit :
« Aucun meurtrier n'a la vie éternelle demeurant en
lui. » Le meurtrier se prive du salut dans le royaume
céleste et, dans ce sens, il ne peut lui être pardonné
pour son crime. Le cas du premier meurtre est instructif. Bien que
ses parents lui eussent enseigné pleinement l'Évangile,
Caïn « aima Satan plus que Dieu ». Il
devint rebelle, « charnel, sensuel et diabolique ».
Caïn allait devenir le père des mensonges de Satan et
être appelé perdition. Son péché suprême
fut l'assassinat de son frère Abel, qu'il commit en faisant
alliance secrète avec Satan et pour obtenir les biens d'Abel.
Pour le punir, le Seigneur condamna le méchant Caïn à
être un fugitif et un vagabond et mit sur lui un signe qui
révélerait son identité.
À propos de la
triste personnalité de Caïn, il y a une histoire
intéressante qui nous est racontée dans le livre de
Lycurgus A. Wilson sur la vie de David W. Patten. Je cite de ce livre
un extrait d'une lettre d'Abraham O. Smoot, donnant ses souvenirs du
récit fait par David Patten de sa rencontre avec « un
personnage très remarquable qui s'était présenté
comme étant Caïn ».
« Tandis que je
chevauchais ma mule, je remarquai soudain qu'un personnage très
étrange marchait à côté de moi... Sa tête
était à peu près à la hauteur de mes
épaules quand j'étais assis en selle. Il ne portait pas
de vêtements, mais était couvert de poils. Sa peau était
très sombre. Je lui demandai où il habitait et il
répondit qu'il n'avait pas de demeure qu'il errait sur la
terre et voyageait çà et là. Il dit qu'il était
malheureux et que, pendant son séjour sur la terre, il avait
recherché avec ferveur la mort, mais qu'il ne pouvait mourir
et que sa mission était de détruire l'âme des
hommes. Quand il eut dit cela, je le réprimandai au nom du
Seigneur Jésus-Christ et en vertu de la Sainte Prêtrise,
et je lui commandai de s'éloigner, et il disparut
immédiatement de ma vue… » (Lycurgus A.
Wilson, Salt Lake City Deseret News, 1900, p. 50)
Un autre personnage
scriptural qui commit le meurtre - et ceci en même temps que
l'adultère - ce fut le grand roi David. Après cela, il
rechercha pendant toute sa vie le pardon de son terrible crime.
Certains psaumes décrivent l'angoisse de son âme, et
cependant David paie toujours pour son péché. Il ne
reçut pas la résurrection au moment de la résurrection
de Jésus-Christ. Pierre déclara que son corps était
toujours au tombeau (voir Actes 2:29-34).
Joseph F. Smith a fait ce
commentaire sur la situation de David :
« Mais même
David, quoique coupable d'adultère et du meurtre d'Urie,
obtint la promesse que son âme ne resterait pas en enfer, ce
qui signifie, si je le comprends bien, que même lui échappera
à la seconde mort. » (Gospel Doctrine, p. 434)
Joseph Smith, le prophète,
a souligné la gravité du péché du meurtre
pour David, comme pour tous les hommes, et le fait qu'il n'y a pas de
pardon pour ce péché :
« Un meurtrier,
par exemple, quelqu'un qui répand le sang innocent, ne peut
pas recevoir le pardon. David, se repentant du meurtre d'Urie,
chercha à obtenir le pardon de Dieu, et y mit tous ses soins
et toutes ses larmes. Mais il ne put l'obtenir qu'en passant par
l'enfer ; néanmoins, il obtint la promesse que son âme
ne serait pas laissée en enfer. Bien que David fût roi,
il n'obtint jamais l'esprit ni le pouvoir d'Elie, ni la plénitude
de la prêtrise. Et la prêtrise qu'il reçut, ainsi
que son trône et son royaume lui seront enlevés et
donnés à un autre du nom de David dans les derniers
jours, lequel sera issu de lui. » (Enseignements du
prophète Joseph Smith, p. 477)
Il se peut qu'une des
raisons pour lesquelles le meurtre est si atroce, c'est que l'homme
ne peut rendre la vie qu'il a prise. La vie mortelle de l'homme lui
est donnée pour se repentir et se préparer pour
l'éternité, et si l'un de ses semblables met fin à
sa vie et limite ainsi sa progression en tendant son repentir
impossible, c'est un acte atroce, une responsabilité immense
que le meurtrier pourrait être incapable d'expier de son
vivant.
Bien entendu, les lois tant
du pays que de Dieu reconnaissent qu'il y a une grande différence
entre l'assassinat ou homicide volontaire et l'homicide non
prémédité. De même, les hommes doivent
malheureusement ôter la vie aux autres dans la guerre. Certains
de nos jeunes gens scrupuleux ont été troublés
et préoccupés parce qu'ils étaient obligés
de tuer. Il y a des circonstances atténuantes, mais assurément
le blâme et la responsabilité reposent lourdement sur la
tête de ceux qui ont amené la guerre, rendant nécessaire
d'ôter la vie. Il est concevable que même dans la guerre,
il puisse y avoir beaucoup d'occasions où il y a un choix
légitime et où des combattants ennemis pourraient être
faits prisonniers plutôt que tués.
Voici un extrait du message
de la Première Présidence du 6 avril 1942:
« Le monde
entier est au milieu d'une guerre qui semble être la pire de
tous les temps. L'Église est une Église mondiale. Ses
membres dévoués se trouvent dans les deux camps. Ils
sont les instruments innocents de leur gouvernement en guerre. De
part et d'autre ils croient qu'ils luttent pour leur foyer, leur pays
et leur liberté. De part et d'autre, nos frères prient
le même Dieu, au même nom, pour avoir la victoire. Les
deux parties ne peuvent avoir pleinement raison ; peut-être
ne sont-elles pas sans torts l'une et l'autre. Dieu établira
en son temps et de sa manière souveraine la justice et le bon
droit du conflit, mais il ne tiendra pas pour responsables du conflit
les instruments innocents de la guerre, nos frères en armes.
C'est là une grande crise dans la vie de l'homme dans le
monde. Dieu est au gouvernail. »
Même parmi les
meurtriers volontaires, il y a des degrés et des catégories.
Il y a les Hérode, les Eichmann et les Heydrich qui tuent par
plaisir sadique. Il y a ceux qui tuent en état d'ivresse, dans
leur rage, leur colère, leur jalousie. Il y en a qui tuent
pour le gain, pour le pouvoir, par peur. Il y en a qui tuent par
passion. Ils subiront certainement des degrés différents
de châtiment dans l'au-delà. Le châtiment
terrestre approprié pour le crime est clairement exposé
dans les Écritures et appliqué à toutes les
époques du monde. Ce châtiment est la prérogative
et la responsabilité des autorités gouvernementales,
étant donné qu'aucune personne non autorisée ne
peut faire justice soi-même et tuer un de ses semblables :
« Si quelqu'un
verse le sang de l'homme, par l'homme son sang sera versé, car
Dieu a créé l'homme à son image »
(Gen. 9:6).
« Celui qui
frappera un homme mortellement sera puni de mort » (Exode
21:12).
« Celui qui
frappera un homme mortellement sera puni de mort » (Lév.
24 :17).
« Tu ne tueras
point ; mais celui qui tue mourra » (D&A 42:19).
Chose regrettable aussi, il
y a des gens qui, quand ils sont finalement découverts dans
leurs détournements de fonds, dans des transgressions graves
dans le domaine de la morale et qui affectent famille et amis, et
dans d'autres péchés, commencent à envisager le
suicide. Parfois la tentation du suicide vient quand une personne est
accablée de douleur par la perte d'un être cher ou
qu'elle a le sentiment de ne pas pouvoir affronter et régler
les situations difficiles qu'elle rencontre. En finir ! Mais ce
grand crime ne met fin à rien du tout. Quand il a tous ses
esprits, seul un insensé pourrait jamais envisager de s'ôter
la vie.
L'Église et le
meurtrier
De temps en temps, des gens
qui ont assassiné viennent à l'Église demander
le baptême, ayant pris partiellement conscience de l'énormité
du délit. Les missionnaires quand ils sont au courant de la
situation, ne baptisent pas ces gens-là. Plutôt que
d'assumer cette grande responsabilité, ils réfèrent
le problème à leur président de mission qui, de
son côté, en réfère à la Première
Présidence de l'Église. Cette réaction cadre
avec le commentaire de Joseph Smith sur les meurtriers et en
particulier ceux du Sauveur : Pierre fit mention du même
sujet le jour de la Pentecôte, mais la multitude ne fut pas
revêtue du même pouvoir que Pierre ; mais, plusieurs
jours plus tard, les gens demandèrent : « Hommes
frères, que ferons-nous ? » Et Pierre dit :
« Je sais que vous avez fait cela par ignorance »,
s'agissant de la crucifixion du Sauveur, etc. Il ne leur dit pas
« Repentez-vous et soyez baptisés pour la rémission
de vos péchés », mais « Repentez-vous
donc et convertissez-vous, pour que vos péchés soient
effacés, afin que des temps de rafraîchissement viennent
de la part du Seigneur » (Actes 3:19).
C'est le cas des
meurtriers. Ils ne purent donc pas être baptisés pour la
rémission de leurs péchés, parce qu'ils avaient
versé le sang innocent. » (Enseignements du
prophète Joseph Smith, p. 477)
La parole est claire pour
les membres de l'Église :
« Et maintenant,
voici, je parle à l'Église. Tu ne tueras point ;
celui qui tue n'aura pas de pardon dans ce monde ni dans le monde a
venir » (D&A 42:18).
« Et il arrivera
que si une personne quelconque parmi vous tue, elle sera livrée
et traitée selon les lois du pays ; car souvenez-vous
qu'il n'y a pas de pardon pour elle ; et les preuves seront
établies selon les lois du pays » (D&A 42:79).
Quand un membre de l'Église
est jugé coupable de meurtre ou de ce qui semble approcher de
ce terrible crime, il convient d'envisager l'excommunication qui est
dans la plupart des cas le châtiment requis.
Éviter les premiers
pas
Même les péchés
impardonnables exigent que l'on s'en repente. Le meurtrier n'a pas la
vie éternelle demeurant en lui, mais Dieu, qui est
miséricordieux, accordera à toute âme des
récompenses adaptées pour chaque bonne action qu'elle
accomplit. Dieu est juste. Il récompensera tout effort pour
faire le bien, se repentir, vaincre le mal. Même le meurtrier
est justifié quand il se repent, répare et constitue un
crédit en sa faveur.
Il vaut beaucoup mieux
éviter les étapes qui mènent au péché
impardonnable. C'est ainsi qu'en fait de mesure préventive
contre le meurtre, on devrait éviter la colère et la
haine, la cupidité et l'avarice, et toutes les autres
impulsions qui sont à la source de cet acte. Néphi dit
que ses frères étaient des meurtriers dans leur cœur.
On commet ordinairement souvent l'acte dans ses pensées avant
de le commettre délibérément dans la réalité.
De même, le membre de
l'Église qui est sage, ne fera pas le premier pas consistant à
se séparer de l'Église, comme le font beaucoup par
l'apostasie. Il priera fréquemment et régulièrement,
lira les Écritures, et restera généralement
proche du Seigneur. Il accomplira diligemment ses devoirs dans
l'Église et la famille et suivra les instructions de ses chefs
spirituels. Ce faisant, il pourra toujours se repentir de ses péchés
en suivant le chemin escarpé ; il n'approchera jamais du
péché impardonnable, il ne s'approchera jamais du point
de non retour.
CHAPITRE
10 : REPENTEZ-VOUS OU PÉRISSEZ
« …si
vous ne vous repentez, vous périrez tous également »
(Luc 13:3).
Le repentir est la clef du
pardon. Il ouvre la porte du bonheur et de la paix et montre le
chemin du salut dans le royaume de Dieu. Il libère l'esprit
d'humilité dans l'âme de l'homme et le rend contrit de
cœur et soumis à la volonté de Dieu.
« Le péché
est la transgression de la loi » (1 Jean 3:4), et
dans le cadre de la loi éternelle, un châtiment est
prévu pour une telle transgression. Toute personne normale est
responsable des péchés qu'elle commet et serait de même
assujettie au châtiment prévu pour ces lois enfreintes.
Cependant, la mort du Christ sur la croix nous exempte du châtiment
éternel pour la plupart des péchés. Il a pris
sur lui le châtiment des péchés du monde entier,
étant entendu que ceux qui se repentent et viennent à
lui se verront pardonner leurs péchés et seront libérés
du châtiment.
Le message des siècles
Dans ces circonstances, il
n'est pas étonnant que, par ses prophètes, Dieu, dans
son amour, ait constamment souligné l'appel au repentir. Il
serait intéressant d'avoir dans l'ordre un enregistrement de
chaque dispensation de l'Évangile et d'entendre les
invitations et les commandements à se repentir répétés
au cours de six millénaires. Il serait impressionnant de voir
l'orateur et d'entendre l'intonation de sa voix : forte,
pénétrante, douce, suppliante, avertissante et
plaidante. Ce seraient des paroles prodigieuses. Nous entendrions la
voix de Jacob s'acquittant de la responsabilité qui pesait
lourdement sur lui :
« Il est utile
et même nécessaire que je vous enseigne les conséquences
du péché » (2 Néphi 9:48).
Et du haut de l'Aréopage,
où les intellectuels athéniens discutaient de leurs
nombreux dieux, nous entendrions les paroles de Paul dénonçant
leurs divinités et expliquant leur ‘dieu inconnu’ :
« Dieu, sans
tenir compte des temps d'ignorance, annonce maintenant à tous
les hommes, en tous lieux, qu'ils aient à se repentir »
(Actes 17:30).
Il y aurait aussi les voix
d'Adam, de Noé, de Léhi, d'AIma, d'Abraham et d'Ésaïe
et de beaucoup d'autres, toutes comme Jean-Baptiste prêchant
dans le désert :
« produisez donc
du fruit digne de la repentance” (Matt. 3:8).
Et nous entendrions surtout
la voix de Jésus-Christ lui-même, donnant la priorité
à cet appel capital, quand il ouvrit la dispensation du Midi
des temps par ces paroles :
« Repentez-vous,
car le royaume des cieux est proche » (Matt. 4:17).
Le châtiment des
impénitents
Le message prophétique
a toujours été accompagné du même
châtiment, car nul ne peut rejeter impunément l'appel du
Dieu de loi et de justice. C'est pourquoi le Seigneur nous a donné
le choix : nous repentir ou périr !
Abinadi donne cet
avertissement solennel :
« Mais pour
vous, craignez et tremblez devant Dieu, car vous devriez trembler,
car le Seigneur ne rachète point ceux qui lui sont rebelles,
et meurent dans le péché ; oui, même tous
ceux qui, depuis le commencement du monde, sont morts dans leurs
péchés, qui se sont volontairement révoltés
contre Dieu, qui ont connu les commandements de Dieu et ne les ont
point observés ; ce sont ceux qui n'ont point de part à
la première résurrection » (Mosiah 15:26).
Cette misère et
cette souffrance sans fin attendent le pécheur non repentant ;
c'est ce que montrent très bien les saintes Écritures.
Par exemple :
« Et si leurs
œuvres sont mauvaises, elles leur sont rendues pour le mal.
Ainsi, toutes choses seront remises dans leur ordre propre, chaque
chose dans sa forme naturelle - la mortalité ressuscitée
à l'immortalité, la corruption à
l'incorruptibilité - ressuscitées à une félicité
sans fin pour hériter du royaume de Dieu, ou à une
misère sans fin pour hériter du royaume du diable, l'un
d'un côté, l'autre de l'autre » (Alma 41:4).
Le meilleur résumé
de la multitude d'Écritures qui mettent en garde contre les
châtiments qui tomberont sur les impénitents est sans
doute la comparaison que le Seigneur fait entre ces châtiments
et sa propre souffrance sacrificatoire :
« C'est pourquoi
je te commande de te repentir - repens-toi de peur que je ne te
frappe de la verge de ma bouche, de ma colère et de ma fureur
et que tes souffrances ne soient cruelles - et tu ne sais pas combien
elles sont cruelles, tu ne sais pas combien elles sont extrêmes,
oui, tu ne sais pas combien elles sont intolérables. Car
voici, moi, Dieu, j'ai souffert ces choses pour tous, afin qu'ils ne
souffrent pas s'ils se repentent. Mais s'ils ne veulent pas se
repentir, ils doivent souffrir tout comme moi. Et ces souffrances
m'ont fait trembler moi-même, moi, Dieu, le plus grand de tous,
à cause de la douleur, et elles m'ont fait saigner à
chaque pore, m'ont torturé à la fois le corps et
l'esprit...” (D&A 19:15-18).
Civilisations détruites
par le péché
On aurait pu croire que
tous les appels et tous les avertissements que le Seigneur a lancés
par ses prophètes au cours des siècles, produiraient un
niveau général de justice très élevé.
Il n'en est malheureusement rien. Apparemment il est plus facile à
l'homme de pécher que de mener une vie de justice ; par
conséquent il faut faire un plus grand effort pour éviter
le mal et conformer notre vie aux principes édifiants de
l'Évangile. Ceci est compréhensible, étant donné
que
« l'homme
naturel est l'ennemi de Dieu, l'a été depuis la chute
d'Adam et le sera pour toujours et à jamais, à moins
qu'il ne se rende aux persuasions du Saint-Esprit, qu'il ne se
dépouille de l'homme naturel, ne devienne un saint par
l'expiation du Christ, le Seigneur, et ne devienne comme un enfant,
soumis, doux, humble, patient, plein d'amour, disposé à
se soumettre à toutes les choses que le Seigneur jugera bon de
lui infliger, tout comme l'enfant se soumet à son père »
(Mosiah 3:19).
Cet ascendant de l'homme
naturel, ce rejet de l'appel de Dieu au repentir, a provoqué
la destruction de civilisations entières. Dans les premières
générations, il est vrai que ceux qui étaient
suffisamment justes suivirent Énoch dans sa translation ;
mais il n'y en eut que huit, Noé, ses fils et leurs quatre
femmes qui furent protégés plus tard dans le grand
déluge, tous les autres étant noyés. Dans leur
débauche, les Babyloniens non repentants perdirent leur
royaume et les habitants de cette nation mirent leur âme en
grave danger quand ils ne se repentirent pas. De même Sodome et
Gomorrhe, les villes de la plaine, furent détruites. Elles
avaient aussi eu leur chance de se repentir, mais refusèrent
d'écouter la voix d'avertissement des prophètes qui
vinrent vers elles.
Pourra-t-on jamais oublier
les tribulations des tribus d'Israël quand les nations
étrangères les attaquèrent, pillèrent
leurs villes et leur pays, violèrent leurs femmes, crevèrent
les yeux à leur roi et les emmenèrent captifs pour
servir d'esclaves ? Leur temple fut profané, leurs vases
sacrés expropriés, leur identité nationale
annihilée. Nous lisons, le cœur triste, le chant de
regret, d'angoisse et de solitude chanté par les survivants
juifs :
« Sur les bords
des fleuves de Babylone, nous étions assis et nous pleurions,
en nous souvenant de Sion. Aux saules de la contrée, nous
avions suspendu nos harpes. Là, nos vainqueurs nous
demandaient des chants et nos oppresseurs de la joie. Chantez-nous
quelques-uns des cantiques de Sion ! Comment chanterions-nous
les cantiques de l'Éternel sur une terre étrangère ?
Si je t'oublie Jérusalem, que ma droite m'oublie ! Que ma
langue s'attache à mon palais, si je ne me souviens de toi, si
je ne fais de Jérusalem le principal sujet de ma joie »
(Psaumes 137:1-6).
Malgré cela, quand
les exilés reçurent plus tard la permission de rentrer
dans leur pays natal, ils oublièrent la leçon, le mal
domina la vie du peuple et tous les avertissements et toutes les
menaces ne servirent à rien. Les Juifs rejetèrent et
crucifièrent même leur Seigneur et Maître. Alors
tout le poids du châtiment tomba finalement sur eux, sous la
forme des légions romaines qui les écrasèrent,
détruisirent leurs palais, tuèrent et dispersèrent
le peuple.
Et que dire du triste sort
de la postérité de Léhi, qui apparemment oublia
très vite ses afflictions après en avoir été
soulagé ? Persistant dans sa méchanceté, il
lui fallut être réprimandée de nombreuses fois et
elle fut finalement retranchée. Il nous semble entendre les
gémissements de Mormon pleurant sur elle :
« Ô belles
créatures, comment avez-vous pu quitter les voies du
Seigneur ! Ô belles créatures, comment avez-vous pu
rejeter ce Jésus qui se tenait pour vous recevoir à
bras ouverts. Voici, si vous ne l'aviez pas fait, vous ne seriez pas
tombés ! Mais voici, vous êtes tombés, et je
pleure votre perte » (Mormon 6:17, 18).
Ma femme et moi avons passé
une année nos vacances en pays maya. Nous avons passé
des journées à Chichen Itza et à Uxmal et nous
avons escaladé les vieilles pyramides et les ruines des
civilisations antiques. En montant ces marches abruptes, en tâtonnant
dans les couloirs sombres et en contemplant cette vaste région,
la pensée me hantait : Pourquoi, pourquoi ces indiens
mayas ne continuent-ils pas à construire des temples et
d’autres merveilleux édifices ?
Nous sommes entrés
dans quelques-unes des petites maisons mayas d'aujourd'hui. Ce sont
de petites maisons de forme elliptique, deux fois plus longues que
larges, n'ayant qu'un sol en terre battue. Elles sont faites de
piquets couverts de boue. Elles ont des toits de chaume faits avec
l'herbe qui pousse dans la jungle omniprésente.
Je me suis de nouveau
demandé : Pourquoi rampent-ils aujourd'hui sur la terre,
alors que dans le passé lointain ils avaient leurs
observatoires et regardaient dans les cieux ? La réponse
revient avec force : Parce qu'ils ont oublié le but de la
vie ! Ils ont oublié pourquoi ils étaient venus
sur la terre et y ont vécu et ont mené une vie
terrestre. Et le moment est venu où Dieu n'a pas pu le tolérer
plus longtemps et a permis qu'ils soient décimés et
détruits.
Quand nous sommes allés
à l'étranger, parmi les choses intéressantes que
nous avons vues en Italie, il y avait la ville de Pompéi.
Lorsque j'étais enfant, au début de mon adolescence,
j'avais lu dans la bibliothèque de mon père “Les
derniers jours de Pompéi”. Cela m'intriguait. Je l'ai lu
bien des fois. Et ce jour-là quand nous avons traversé
la frontière pour aller en Italie, j'étais impatient de
voir Pompéi.
Après avoir passé
quelques jours parmi les ruines de Rome, nous sommes allés à
Naples pour monter sur le Vésuve et voir Pompéi. Nous
sommes allés le plus haut que nous pouvions sur la montagne en
taxi, et puis nous avons fait à pied le reste du chemin
jusqu'au sommet. Nous sommes allés dans le cratère et à
moins d'un mètre sous nos pieds, il y avait la masse
bouillonnante de la lave. Nous pouvions en sentir le souffle
enflammé, nous pouvions en voir la riche couleur. Le Vésuve
était toujours actif. Et puis nous nous sommes souvenus qu'en
79 de notre ère, le Seigneur, l'a laissé entrer en
éruption.
Cette ville de Pompéi,
comme nous avons pu le constater par nous-mêmes, était
une ville profane. Les politiciens, les riches, les mondains venaient
de Rome à Pompéi, près de la côte
méditerranéenne. Ils y dépensaient leur argent
et leur temps en une vie luxueuse et dissolue.
Pompéi a maintenant
été mise à jour. Les routes de pierre révèlent
les marques des roues de chariot. Les routes sont plus basses que les
trottoirs et nous avons pu voir les endroits où les moyeux des
chariots étaient entrés dans les pierres au coin des
pâtés de maisons. Nous avons pénétré
dans leurs boulangeries où on avait préparé de
la nourriture. Nous sommes entrés dans leurs maisons où
ils avaient vécu. Nous sommes allés dans leurs théâtres
et dans leurs bains. Leurs maisons de prostitution vides étaient
cadenassées et portaient des panneaux en italien :
‘Réservé aux hommes.’ Ces lieux de honte
étaient encore là après dix-neuf siècles,
témoins de leur dégradation ; et sur les murs dans
ces bâtiments, encore conservées en couleurs, pendant
près de deux millénaires, il y avait des
représentations de tous les vices que pouvaient commettre les
êtres humains, tous les péchés vicieux qui se
sont accumulés depuis que Caïn a commencé ses
actes pervers.
Je me suis alors rendu
compte de la raison pour laquelle Pompéi avait été
détruite. Il vint un temps où il fallait tout
simplement qu'elle le fût. Et quand le Vésuve entra en
éruption, il éclata et les cendres se répandirent
dans le ciel sur des kilomètres et des kilomètres :
il y en eut des millions de tonnes. La lave descendit le long du bord
de cet édifice conique et poussa devant elle tout ce qui était
sur son chemin, brûlant les vignes, les vergers et certaines
des maisons. Elle détruisit tout sur son passage, et certaines
petites villes furent complètement brûlées ou
totalement couvertes.
Mais Pompéi ne brûla
pas tout à fait. Elle n'était pas sur le chemin de la
lave, mais les cendres qui étaient dans l'air retombèrent
finalement, recouvrant complètement la ville. Les gens furent
étouffés dans leurs bâtiments. On retrouva plus
tard leurs corps, se serrant mutuellement en une étreinte
mortelle. Des chats et des chiens étaient là dans les
bâtiments. On les trouva tels qu'ils étaient morts
couverts de cendre, de sorte que quand les fouilles furent terminées,
les maisons et leur contenu étaient à leur place. Il
n'y avait pas eu d'incendie généralisé, mais
beaucoup de toits avaient brûlé. Pompéi était
détruite. Je crois savoir pourquoi. C'était à
cause de sa méchanceté, de sa dépravation. Je
pense que Pompéi devait être à peu près
dans la même situation lamentable que Sodome et Gomorrhe
longtemps auparavant.
Les pécheurs
modernes s'exposent à des châtiments semblables
Il paraît étrange
que, malgré tous ces exemples historiques de peuples qui ont
été détruits parce qu'ils ne se repentaient pas
de leurs péchés, tant de gens suivent la même
voie aujourd'hui, même en Amérique. Et pourtant la
promesse a été faite aux grandes nations d'Amérique
qu'elles ne tomberont jamais tant qu’elles serviront Dieu. Ceux
qui sont au service du Seigneur dans ces nations ne représentent
qu'un nombre symbolique. Le diable règne ; le péché
est partout dans les cercles politiques, religieux, sociaux. Le mal
est appelé bien et le bien mal.
« Mangeons,
buvons et réjouissons-nous, car demain nous mourrons »,
tel a été le slogan des sages selon le monde depuis le
commencement des temps. Pour employer une terminologie plus moderne
‘Donnons-nous du bon temps.’ Cela veut dire :
Amusons-nous aujourd'hui, nous verrons bien de quoi demain sera fait.
Il y a les amateurs de plaisir qui s'asseyent à la table de
banquet, boivent leur alcool chez eux et dans leurs clubs,
enfreignent les lois morales. Et puis, il y a une autre catégorie
de gens qui ont pour obsession d'accumuler les richesses profanes,
même au prix de la spiritualité et de la morale. Le
Seigneur a donné à ceux-là la parabole du riche
insensé :
« Et il leur dit
cette parabole : Les terres d'un homme riche avaient beaucoup
rapporté. Et il raisonnait en lui-même ; disant :
Que ferai-je ? car je n'ai pas de place pour serrer ma récolte.
Voici, dit-il, ce que je ferai : j'abattrai mes greniers, j'en
bâtirai de plus grands, j'y amasserai toute ma récolte
et tous mes biens ; et je dirai à mon âme :
Mon âme, tu as beaucoup de biens en réserve pour
plusieurs années ; repose-toi, mange, bois et te réjouis.
Mais Dieu lui dit : Insensé ! cette nuit même
ton âme te sera redemandée ; et ce que tu as
préparé, pour qui sera-t-il ? Il en est ainsi de
celui qui amasse des trésors pour lui-même, et qui n'est
pas riche pour Dieu » (Luc. 12:16-21).
Certains se laissent
séduire par la prospérité des méchants.
Ils avancent que beaucoup obtiennent leurs richesses de façon
malhonnête et qu'en négligeant les commandements du
Seigneur, ils connaissent des profits constants. Cette conception se
limite à tort à une vision à court terme. Les
méchants peuvent sembler triompher temporairement, comme le
semblaient ceux qui crucifièrent le Maître, mais la
parabole de l'ivraie prévoit cette situation. Comme l'ivraie,
les méchants peuvent mûrir... pour être finalement
détruits.
Le péché
entraîne des conséquences naturelles
S'il y a des lecteurs qui
pensent que le Seigneur est un Dieu colérique et cruel qui se
venge sur les gens parce qu'ils n'obéissent pas à ses
lois, qu'ils réfléchissent à nouveau. Il a
organisé un plan qui était naturel, un programme de
cause à effet. Il est inconcevable que Dieu désire
punir ou voir ses enfants souffrir moralement ou physiquement ou être
dans la détresse. C'est un Dieu de paix et de sérénité.
Il offre la joie, la progression, le bonheur et la paix. Par
l'intermédiaire d'Ézéchiel, le Seigneur
demande :
« Ce que je
désire, est-ce que le méchant meure ? dit le
Seigneur, l'Éternel. N'est-ce pas qu'il change de conduite et
qu'il vive ? » (Ézéchiel 18:23).
Et le psalmiste ajoute :
« Que les
méchants tombent dans leurs filets... » (Psaumes
141:10).
Oui, les causes entraînent
inévitablement des effets. On peut éviter les fils à
haute tension, ayant appris qu'ils sont dangereux, ou bien on peut
les toucher et en subir les conséquences. De même, on
peut apprendre en obéissant de bon cœur aux lois de Dieu
ou bien on peut apprendre par la souffrance. Et ceci s'applique à
n'importe quelle époque : en 4 000 av. J.-C., en
2 000 av. J.-C., du temps du Sauveur ou au vingtième
siècle.
Beaucoup de gens ont du mal
à accepter la responsabilité de leurs malheurs. Il faut
toujours qu'il y ait un bouc émissaire. S'ils tombent, ils
regardent autour d'eux pour voir qui les a poussés. S'ils
échouent, ils attribuent l'échec à ceux qui les
ont gênés ou ne les ont pas aidés. C'est ainsi
que si ce qu'ils appellent ‘la malchance’ s'abat sur eux,
ils ont tendance à maudire le sort plutôt qu'eux-mêmes.
Et en fin de compte, le Seigneur est blâmé pour beaucoup
de nos malheurs, et rarement remercié pour nos réalisations.
À ce propos, deux
des prophètes du Livre de Mormon remettent les choses en
place. AIma dit à son fils Corianton :
« et ainsi ils
résistent ou tombent ; car voici, ils sont leurs propres
juges, que ce soit pour faire le bien ou pour faire le mal »
(Alma 41:7).
Et Mormon nous apprend
que :
« … c'est
par les méchants que les méchants sont punis »
(Mormon 4:5).
Malgré ses efforts,
l'homme ne peut échapper aux conséquences du péché.
Elles s'ensuivent comme la nuit suit le jour. Parfois les châtiments
tardent à venir, mais ils sont aussi certains que la vie
elle-même. Le remords et l'angoisse viennent. Même
l'ignorance des lois n'empêche pas le châtiment bien
qu'elle puisse l’atténuer. Le remords peut être
rejeté avec défi et à force d’auto-persuasion,
mais il reviendra pour pincer et tourmenter. On peut le noyer dans
l'alcool ou le matraquer temporairement dans les péchés
croissants qui suivent, mais la conscience finira par s'éveiller,
le remords et le chagrin seront suivis par la douleur physique et
morale et, finalement, une torture et une détresse à ce
degré d’atrocité dont parle le Seigneur dans le
passage que nous avons précédemment cité dans ce
chapitre. Plus on relègue le repentir dans les coulisses, plus
atroce sera le châtiment quand il envahira finalement la scène.
Les paroles d'AIma nous
donnent ce qui est peut-être la meilleure description
scripturale des souffrances intenses du pécheur :
« Mais j'étais
torturé d'un tourment éternel, car mon âme était
déchirée au plus haut degré et torturée
par tous mes péchés. Oui, je me rappelais tous mes
péchés, toutes mes iniquités, et j'en subissais
les peines de l'enfer ; je voyais que j'avais été
rebelle à mon Dieu, et que je n'avais pas gardé ses
saints commandements. J'avais tué un grand nombre de ses
enfants, ou plutôt je les avais conduits à la
destruction ; oui, et enfin mes iniquités avaient été
si grandes que la seule pensée d'entrer en présence de
mon Dieu torturait mon âme d'une horreur inexprimable. O,
pensais-je, que ne puis-je être banni et anéanti corps
et âme, afin de n’être point amené en
présence de mon Dieu pour être jugé de mes
œuvres. Ainsi, pendant trois jours et trois nuits je fus
torturé des tourments d'une âme damnée »
(Alma 36:12-16).
Si seulement les hommes
laissaient leurs péchés les troubler très tôt,
quand ces derniers sont petits et peu nombreux, quelle angoisse leur
serait épargnée ! Ceux qui n'ont jamais connu la
douleur et ‘les grincements de dents’ par lesquels doit
passer le pécheur ne peuvent comprendre. Les dirigeants de
l'Église reçoivent beaucoup de personnes qui commencent
à prendre conscience de la gravité de leurs erreurs.
Les voir se tordre et brûler mentalement dans leurs
souffrances, c'est connaître un peu de ce que le Seigneur
voulait dire quand il dit que leurs souffrances seraient cruelles et
intolérables. Malheureusement beaucoup de transgresseurs
endurcissent leur conscience et persistent dans leurs péchés
jusqu'à ce que vienne un jour de jugement.
Malheureusement aussi les
conséquences naturelles du péché ne se limitent
pas aux transgresseurs. L'une des caractéristiques les plus
tristes du péché, c'est qu'il fait du tort à
ceux qui aiment le pécheur les enfants innocents, l'épouse
consciente de ses devoirs, le mari lésé et les vieux
parents. Tous ceux-là subissent des châtiments.
On ne peut échapper
aux conséquences
Celui qui essaie d'échapper
à la réalité et d'éviter les châtiments,
d'éviter d'affronter la situation, est un peu comme le
roublard qui avait commis des délits graves et fut incarcéré
au pénitencier avec une condamnation à perpétuité.
Il estimait qu'il avait été très malin dans ses
manipulations et que ce n'était que par une erreur ou un tour
du sort qu'il avait été pris.
Pendant les longues heures
impitoyables derrière les barreaux, il prépara sa
fuite. Avec beaucoup d'organisation et d'efforts, il se fit une scie
minuscule, et il travailla presque sans cesse au milieu de la nuit
jusqu'a ce qu’il eût finalement scié un barreau.
Il attendit ce qui lui sembla être un moment propice dans le
calme de la nuit pour se glisser par l'ouverture ; comme il se
dégageait des barreaux, la pensée lui vint à
l'esprit : « Ah, enfin, je suis libre ! »
Il se rendit compte alors qu'il n'était que dans les couloirs
et qu'il n'était pas encore sorti.
Il se glissa furtivement le
long du couloir jusqu'à la porte et resta dans l'ombre d'un
coin jusqu'à ce qu'arrive le garde. Il l'assomma, lui prit les
clefs et ouvrit la porte. En aspirant l'air frais du dehors, la
pensée lui vint de nouveau à l'esprit : « Je
suis libre ! Je suis intelligent. Personne ne peut me retenir,
personne ne peut m'obliger à payer le châtiment. »
En sortant silencieusement, il remarqua qu’il était
toujours dans les cours extérieures de l'enceinte de la
prison. Il était toujours prisonnier.
Mais il avait bien fait ses
plans. Il trouva une corde, la jeta pardessus le mur, l'accrocha et
se hissa au sommet du mur. « Enfin, je suis libre, se
dit-il, je n'ai pas besoin de payer le châtiment. Je suis assez
malin pour échapper à mes poursuivants ». A
ce moment-là, les lumières s'allumèrent au
mirador, des armes se mirent à crépiter et on donna
l'alerte. Il sauta vite au bas du mur à l'extérieur,
dans le noir, et courut se mettre à l'abri. Pendant qu'il
s'éloignait de la prison, il entendit les chiens aboyer, mais
il brouilla sa piste en marchant pendant quelque temps dans le
ruisseau. Il trouva une cachette dans la ville jusqu'à ce que
ses poursuivants eussent perdu sa trace.
Finalement il se rendit
dans l'est de l'État et se fit embaucher comme berger. Il
était bien loin dans les montagnes. Personne ne semblait le
reconnaître. Il changea d'aspect en se laissant pousser les
cheveux et la barbe. Les mois passèrent. Tout d'abord il se
réjouit de sa liberté et s'enorgueillit de sa ruse, de
la façon dont il avait échappé à tous les
poursuivants et n'avait maintenant ni témoins, ni accusateurs,
et qu'il était libre et ne devait rien à personne. Mais
les mois étaient stériles et ternes, les moutons
monotones, le temps n'en finissait pas ; ses rêves n'en
finiraient jamais. Il se rendit enfin compte qu'il ne pouvait
échapper ni à lui-même ni à sa conscience
accusatrice. Il finit par savoir qu'il n'était pas libre,
qu'il était en fait enchaîné et esclave ; et
il lui semblait qu'il y avait des oreilles qui entendaient ce qu'il
disait, des yeux qui voyaient ce qu'il faisait, des voix silencieuses
qui l'accusaient constamment de ce qu'il avait fait. La liberté
dont il s'était réjoui s'était transformée
en chaîne.
L'évadé finit
par quitter ses moutons, alla au village et dit qu'il ne voulait plus
travailler. Puis il retourna à la grande ville, alla trouver
les officiers de la loi et leur dit qu'il était prêt à
payer pour pouvoir être libre.
Cet homme apprit le prix du
péché. Beaucoup n'apprennent pas ce prix dans cette
vie, simplement parce que les paiements peuvent être différés.
Quel effet cela aurait-il si les paiements étaient toujours
effectués ‘rubis sur l'ongle’ ? C'est ce
qu'envisage un commentaire pénétrant, dont je ne
connais pas l'auteur :
« Je suis
convaincu que si chaque acte mauvais que nous avons fait portait une
étiquette avec le prix, le monde connaîtrait un
changement phénoménal. C'est-à-dire si nous
pouvions voir ce que coûte chacune de ces mauvaises actions,
nous réfléchirions à deux fois avant de la
commettre. Malheureusement, nous n'avons souvent qu'une vague idée
du prix terrible à payer, ou bien nous laissons Satan embellir
notre conception des circonstances. Mais prenons le temps d'examiner
quelques-uns de ces prix. Il est tout à fait certain que si
toutes les récompenses des bonnes actions étaient
immédiatement mises à notre disposition et si tous les
châtiments des mauvaises actions étaient immédiatement
infligés et subis, on recommencerait rarement, mais cela
nuirait à notre précieux libre arbitre. »
Nous pourrions ajouter que
le poste que l'on détient ne change rien au fait que l'on ne
peut échapper aux conséquences du péché.
Dans l'Église, l'évêque, le président de
pieu, l'apôtre, tous sont sujets aux mêmes lois de vie
correcte ; les châtiments suivent leurs péchés
au même titre que pour les autres membres de l'Église.
Nul n'est exempt des résultats du péché en ce
qui concerne l'action de l'Église contre l'offenseur ou les
effets du péché sur l'âme.
Ne mourez pas dans le péché
Quand nous pensons au grand
sacrifice de notre Seigneur Jésus-Christ et aux souffrances
qu'il a endurées pour nous, nous serions des ingrats si nous
ne l'appréciions pas dans la mesure de nos possibilités.
Il a souffert et est mort pour nous, et cependant si nous ne nous
repentons pas, toutes les angoisses et toute la douleur qu'il a
connues pour nous sont futiles. Il a déclaré :
« Car voici,
moi, Dieu, j’ai souffert ces choses pour tous afin qu'ils ne
souffrent pas s'ils se repentent. Mais s'ils ne veulent pas se
repentir, ils doivent souffrir tout comme moi. Et ces souffrances
m'ont fait trembler moi-même, moi, Dieu, le plus grand de tous,
à cause de la douleur, et elles m'ont fait saigner à
chaque pore, m'ont torturé à la fois le corps et
l'esprit... » (D&A 19:16-18).
Abinadi a montré
qu'il était dangereux de remettre son repentir à plus
tard :
« Mais
souvenez-vous que celui qui persiste dans sa nature charnelle et qui
continue dans les voies du péché et de la révolte
contre Dieu, reste dans son état de déchéance,
et le diable a tout pouvoir sur lui ; c'est pourquoi, il est
comme si aucune rédemption n'avait été faite,
étant ennemi de Dieu ; et de même, le diable est un
ennemi de Dieu » (Mosiah 16:5).
Ceci ne fait que souligner
l'importance capitale de se repentir dans cette vie, de ne pas mourir
dans ses péchés. Dans une entrevue que j'eus avec un
jeune homme à Mesa (Arizona), je vis qu'il ne regrettait qu'un
peu d'avoir commis l'adultère ; je n'étais pas
certain qu'il voulait se purifier. Après de longues
discussions dans lesquelles il me semblait que je n'avançais
guère contre son esprit rebelle, je dis finalement : “Au
revoir, BilI, mais je t'avertis, n'enfreins pas la limitation de
vitesse, fais attention à ce que tu manges, ne risque pas ta
vie. Fais attention dans la circulation, car tu ne dois pas mourir
avant d'avoir réglé cette affaire. Ne t'avise pas de
mourir.” Je citai cette Écriture :
« C’est
pourquoi, s'ils mouraient dans leur iniquité, ils seraient
rejetés aussi, quant aux choses qui sont spirituelles, qui
appartiennent à la justice ; c'est pourquoi, ils
devraient être amenés à comparaître devant
Dieu pour être jugés selon leurs œuvres... et rien
d'impur ne peut entrer dans le royaume de Dieu ; c'est pourquoi,
il faut nécessairement qu'il y ait un lieu d'impureté
préparé pour ce qui est impur » (1 Néphi
15:33, 34).
Une mort lente a ses
avantages sur le décès subit. La victime du cancer qui
est chef de famille, par exemple, utilisera son temps pour conseiller
ceux qui vont lui survivre. La période d'inactivité qui
suit le moment où le patient apprend qu'il n'y a plus d'espoir
pour lui, peut être une période de grande productivité.
Comme c'est plus vrai encore de quelqu'un qui s'est laissé
aller à pécher délibérément !
Il ne doit mourir que quand il a fait la paix avec Dieu. Il doit
faire attention de ne pas avoir d'accident.
Comment s'éloigner
du péché
Ce qui est le plus triste
dans le péché, c’est sans doute le fait que nos
mauvaises actions font du tort aux autres. Les enfants innocents, les
épouses, les parents, les maris lésés, tous
ressentent l'acuité du chagrin. Adam S. Bennion a ressenti
ceci à propos d'un de ses amis. Je l'ai entendu raconter
l'histoire quand j'étais très jeune et je m'en suis
souvenu pendant toute ma vie. Cet ancien ami à lui était
dans le couloir des condamnés, au pénitencier. Adam S.
Bennion lui rendit visite et avant de partir lui posa cette
question : « Quel message puis-je remettre de votre
part aux jeunes de Sion ? » La réponse fut
prompte et positive. « Dites-leur, dit le condamné,
de garder leur vie si pleine de bonnes œuvres, qu'il n'y ait
pas de place pour le mal. »
Par bonheur il est possible
à la plupart d'entre nous de sortir du brouillard du péché.
Dieu qui est sage et juste, nous a donné le moyen d'éliminer
la dégradation morale qui s'abat sur les êtres humains à
cause du péché. En d'autres termes, le grand médecin
a rendu le remède du repentir adéquat pour contrecarrer
la maladie du péché.
On raconte qu'un vaisseau
s'échoua au large de la côte d'Amérique du Sud.
Son capitaine demanda par signaux à un bateau qui passait de
partager son eau avec ses passagers, car ceux-ci souffraient de la
soif. L'autre bateau lui répondit par signaux, lui disant de
descendre son seau dans l'eau où il s'était échoué,
parce qu'ils étaient à l'embouchure de l'Amazone et que
l'eau était fraîche.
Le message séculaire
lancé à tous ceux qui sont échoués dans
leurs péchés est qu'ils sont en territoire ami et que
tout ce qu'ils ont besoin de faire, c'est de descendre leur seau et
d'étancher leur soif. Le Maître est toujours prêt
à écouter le cri d'une personne repentante et à
la faire boire libéralement à la source de la vie.
CHAPITRE
11 : LA CONVICTION, L’ÉVEIL
« L'éveil
de la conscience est la grandeur de l’âme »
(Charles A. Callis)
Le repentir est une loi
douce et miséricordieuse. Elle est d'une grande portée
et elle embrasse tout. Contrairement à ce que l'on pense
ordinairement, elle se compose de plusieurs éléments
dont chacun est indispensable à un repentir complet. C'est ce
que fait bien ressortir la définition suivante donnée
par Joseph F. Smith :
« Le vrai
repentir n'est pas seulement le regret du péché et la
pénitence et la contrition humble devant Dieu, mais il
implique la nécessité de s'en détourner, de
cesser toute pratique et tout acte mauvais, de réformer
complètement sa vie, de passer radicalement du mal au bien, du
vice à la vertu, des ténèbres à la
lumière. Non seulement cela, mais de réparer dans la
mesure du possible tout le mal que nous avons fait, de payer nos
dettes et de rendre à Dieu et à l'homme leur dû.
C'est là le vrai repentir, et il faut employer sa volonté
et tous les pouvoirs du corps et de l'esprit pour mener à bien
cette merveilleuse œuvre de repentir… »
(Gospel Doctrine, p. 100-101)
Il n'y a pas de route
royale vers le repentir, pas de sentier privilégié qui
mène au pardon. Tout homme doit suivre la même voie,
qu'il soit riche ou pauvre, instruit ou ignorant, grand ou petit,
prince ou misérable, roi ou roturier.
« Car devant
Dieu, il n'y a point d'acception de personnes » (Rom.
2:11).
Il n'y a qu'une seule voie.
Elle est longue, parsemée de ronces et d'épines, de
pièges et de problèmes. C'est un chemin qui doit être
gardé ouvert sinon le désert, la brousse l'envahissent
de nouveau et s'en rendent maître tout comme la forêt a
envahi les cités florissantes et les terres cultivées
des temps passés.
La première étape
Avant de mettre en route
les nombreux éléments du repentir, il faut qu'il y ait
un premier pas. Ce premier pas est la croisée des chemins où
le pécheur reconnaît consciemment son péché.
C'est l'éveil, la conviction de sa culpabilité. Sans
cela, il ne peut pas y avoir de vrai repentir, parce que le péché
n'est pas reconnu.
Il y a beaucoup d'âmes
qui sont trop entêtées pour reconnaître leurs
péchés même vis-à-vis d'elles-mêmes.
Elles n'ont pas d'échappatoire. Elles ont encore beaucoup à
apprendre. À propos de ces gens-là, Jérémie
fait cette réflexion pénétrante :
« Ils seront
confus, car ils commettent des abominations ; ils ne rougissent
pas, ils ne connaissent pas la honte ; c'est pourquoi ils
tomberont... dit l'Éternel » (Jérémie
6:15).
Ce refus de reconnaître
que nos erreurs nous retient, fait que la vie stagne. David O. McKay
le prophète a exprimé cette pensée en ces
termes :
« Quelle
progression peut-il y avoir pour un homme qui n'est pas conscient de
son défaut ? Un tel homme a perdu l'élément
fondamental de la progression, qui est la prise de conscience qu'il y
a quelque chose de plus grand, de meilleur et de plus désirable
que l'état dans lequel il se trouve maintenant. Dans la terre
de la suffisance, la vraie progression a peu de nourriture. Ses
racines trouvent de grands secours dans le mécontentement. Nos
plaisirs et nos mécontentements sont les étapes par
lesquelles nous pouvons monter. Puisse le ciel avoir pitié de
celui qui n'est pas conscient d'avoir un défaut. Ayez pitié
aussi de celui qui est ignorant de son ignorance. Ni l'un ni l'autre
ne sont le chemin du salut. »
Quand nous avons pris
conscience de la gravité de notre péché, nous
pouvons conditionner notre esprit de manière à ce qu'il
suive le processus qui nous débarrassera des effets du péché.
Alma essaya de le faire comprendre à Corianton quand il dit :
« (laisse) tes
péchés... te tourmenter de ce tourment qui te mènera
au repentir... ne tente pas de t'excuser, si peu que ce soit... »
(Alma 42:29-30).
Les scrupules
Pour éviter cette
expérience désagréable qui consiste à
reconnaître leurs péchés, beaucoup se justifient.
Il y en a qui imputent leur chute à Dieu ou à ses lois,
et en éliminant Dieu et son Église de leur vie, ils
pensent trouver le soulagement. Mais celui qui raisonne ainsi et
minimise le péché montre qu'il méprise ou ignore
les Écritures et le programme de Dieu, car Samuel le Lamanite
a dit :
« Et si vous
croyez en son nom, vous vous repentirez de tous vos péchés,
pour que vous en ayez de cette manière la rémission par
ses mérites » (Hélaman 14:13).
On a dit : « Se
justifier, c'est ramener ses idéaux au niveau de sa conduite.
Se repentir, c'est élever sa conduite au niveau de ses
idéaux ».
Les lèvres auront
beau nier le péché, il est difficile d'échapper
aux accusations de la conscience. J'ai bien souvent entendu des gens
me dire : « Je n'ai jamais rien fait de mal »,
alors qu'ils étaient profondément embourbés dans
des transgressions qu'ils n'avaient pas cataloguées. Les gens
savent généralement quand ils font le mal. Assurément
quiconque possède le Saint-Esprit et vit de manière à
être digne de ses chuchotements saura quand il passe les portes
du péché. Moroni dit :
« par le pouvoir
du Saint-Esprit vous pouvez connaître la vérité
de toutes choses » (Moroni 10:5).
Tant qu'on ne s'est pas
endurci la conscience, cette influence est un guide auquel on peut
faire confiance.
La naissance ou la
renaissance de la conscience s'effectue au moyen de l'enseignement et
de la formation. Les parents doivent former leurs enfants de manière
à ce qu'ils connaissent le Seigneur et ses lois. Pour
regretter le péché, on doit avoir une idée de
ses implications graves, et pour apprendre cela aussi, nous avons les
Écritures, les dirigeants de l'Église et les
enseignements des parents. C'est grave si les parents n'instruisent
pas leurs enfants comme le Seigneur nous le dit dans les Doctrine et
Alliances 68:25-28. De même, nos dirigeants nous exhortent
constamment :
« Mais
exhortez-vous les uns les autres chaque jour, aussi longtemps qu'on
peut dire : aujourd'hui ! Afin qu’aucun de vous ne
s'endurcisse par la séduction du péché »
(Hébr. 3:13).
Même les tout petits
enfants qui sont convenablement instruits dans des foyers de justice
savent discerner dans une très grande mesure le bien du mal ;
le Seigneur dit que quand les enfants ont huit ans, ils sont
responsables de leurs actes et de leurs pensées. A ce
moment-là, dans la providence de Dieu, les enfants peuvent
être baptisés et recevoir le Saint-Esprit, ouvrant ainsi
la voie pour être guidés, consolés et recevoir
les vérités promises par l'intermédiaire de
cette influence céleste. Tandis que l'enfant grandit, sa
conscience est stimulée et sa connaissance du bien et du mal
est développée par la soirée familiale, le
programme de l'enseignement au foyer et les autres organisations et
programmes de l'Église.
Comme il est merveilleux
que Dieu nous dote de ce guide sensible, et cependant puissant, que
nous appelons conscience ! Quelqu'un a dit à juste titre
que ‘la conscience est une étincelle céleste que
Dieu a mise en tout homme dans le but de sauver son âme’.
Assurément c’est l'instrument qui éveille l'âme
à la conscience du péché, incite l'individu à
prendre la décision de s'aligner, à se convaincre
lui-même de la transgression sans minimiser l'erreur, à
être disposé à voir la réalité en
face, à affronter la situation et à payer le châtiment
nécessaire ; tant que l'intéressé n'est pas
dans cet état d'esprit, il n'a pas commencé à se
repentir. Regretter est une approche, abandonner la mauvaise action
est un commencement, mais tant qu'on n'a pas eu la conscience
suffisamment émue pour être amené à
prendre des dispositions en la matière, tant qu'il y a des
excuses et des justifications, on a à peine commencé à
approcher du pardon. C'est ce que voulait dire Alma quand il dit à
son fils Corianton que :
« Nul n'est
sauvé, si ce n'est le vrai pénitent” (Alma
42:24).
Le Saint-Esprit peut jouer
un rôle important pour convaincre le pécheur de son
erreur. Il contribue à révéler « la
vérité de toutes choses » (Moroni 10:5), à
tout enseigner et à tout nous rappeler (Jean 14:26) et à
réprimander le monde pour ses péchés (Jean
16:8).
La tristesse ne suffit pas
Souvent les gens prétendent
s'être repentis, alors que tout ce qu'ils ont fait a été
d'exprimer du regret pour une mauvaise action. Mais le vrai repentir
se marque par cette tristesse selon Dieu, qui change, transforme et
sauve. Regretter ne suffit pas. Il se peut que le criminel au
pénitencier, prenant conscience du prix élevé
qu'il doit payer pour son acte insensé, souhaite ne pas avoir
commis son crime. Ce n'est pas du repentir. Le perverti qui subit une
condamnation sévère pour viol peut regretter
profondément d'avoir fait ce qu'il a fait, mais il ne se
repent pas si sa lourde condamnation est la seule raison de sa
tristesse. Cela, c'est la tristesse selon le monde.
L'homme vraiment repentant
regrette avant qu'on ne l'arrête. Il regrette même si son
secret n'est jamais connu. Il désire faire volontairement
amende honorable. Le coupable que l'on doit démasquer par
dénonciation ou par un enchaînement de circonstances qui
finit par révéler l'offense n'a pas ‘la tristesse
selon Dieu’. Le voleur qui continue à commettre des
délits graves jusqu'à ce qu'il soit pris n'est pas
repentant. Le repentir selon Dieu signifie que l'on doit reconnaître
le péché et, sans la pression de sources extérieures,
commencer sa transformation. Paul l'a dit ainsi aux saints de
Corinthe :
« Je me réjouis
à cette heure, non pas de ce que vous avez été
attristés, mais de ce que votre tristesse vous a portés
à la repentance, car vous avez été attristés
selon Dieu, afin de ne recevoir de notre part aucun dommage. En
effet, la tristesse selon Dieu produit une repentance à salut
dont on ne se repent jamais, tandis que la tristesse du monde produit
la mort » (2 Cor. 7:9-10).
À quel point le mal
est-il mal ?
Nous entendons parfois un
jeune de l'Église dire à propos des péchés
sexuels : « Je ne savais pas que c'était
mal. » C'est impensable. Où étaient les
enseignements du foyer, de la Primaire, de l'Ecole du Dimanche, de la
Société d’Amélioration Mutuelle et ainsi
de suite ? Où étaient les chuchotements de la
conscience, les directives du Saint-Esprit auxquelles il avait droit
jusqu'au moment où il a chassé cet Esprit par le
péché ? Certaines au moins de ces incitations ont
dû s'attarder dans son cœur pour lui dire que l'acte
était mauvais ! Même s'il ne savait pas à
quel point c'était mal, il savait que c'était un péché.
Sinon pourquoi cacher l'acte et garder le secret sur l'erreur ?
Un jeune couple est venu me
trouver parce qu'il avait un problème. Lors de l'entrevue je
leur dis : « Oui, c'est mal quand deux membres se
marient en dehors du temple. Mais ce que vous avez fait qui vous a
empêchés d'entrer au temple est infiniment plus grave. »
Et le fait même qu'ils voulaient quand même aller
rapidement au temple et insistaient pour le faire, révélait
qu'ils n'avaient pas encore pris conscience de la gravité de
leur péché.
Cette transgression dont
ils étaient coupables n'est pas simplement une infraction à
l'étiquette. Ce ne sont pas seulement de mauvaises manières
et une chose ‘qui ne se fait pas’. C'est la violation
d'une loi de Dieu, infraction que le Seigneur, depuis le
commencement, a toujours traitée comme abominable. Ce n'est
pas une chose que l'on oublie d'un haussement d'épaules, ou
même avec une tristesse feinte, ou même avec la volonté
de ne plus jamais répéter l'erreur. C'est la violation
d'une loi fondamentale.
Manifestement on avait
enseigné très correctement à ces deux jeunes, au
cours des années, qu'ils devaient se marier au temple. Mais
ils n'avaient pas saisi l'idée que négliger de le faire
à ce moment-là était une petite faute par
comparaison au péché de fornication, et que la valeur
de leur mariage au temple pouvait être mise en danger s'ils
commettaient le péché sexuel sans s'en repentir. Ce
péché abominable ne les préoccupait que peu.
Leurs valeurs étaient déformées. Il y en a
beaucoup comme eux qui, quand le péché est long d'un
kilomètre, disent qu'il n'a qu'un mètre, quand le péché
pèse une tonne, disent que ce n'est qu'un kilo, quand le péché
est d'un mètre cube de volume, disent que ce n’est qu'un
litre. Ce processus de dévaluation fait beaucoup de tort, car
il empêche les gens de se repentir. Et tant qu'il n'y a pas de
vrai repentir, il ne peut absolument pas y avoir de pardon.
« Vous voulez
dire que nous ne pouvons pas nous marier au temple ? »
demanda le couple. Et je répondis par une question.
« Pensez-vous honnêtement que l'on doive vous
permettre d'aller au temple après une transgression aussi
méprisable ? Ne vous rendez-vous pas compte de ce que
vous avez fait ? Si je devais vous donner l'entière
responsabilité d'y aller librement, iriez-vous ? Si vous
aviez commis un meurtre et que vous vous sentiez simplement un peu
contrits, estimeriez-vous que l'on doive vous accorder immédiatement
tous les privilèges de la liberté que vous possédiez
précédemment, simplement parce que vous avez
l'intention de ne jamais recommencer ? Pensez-vous que vous ne
devriez payer aucun prix ? Aucun châtiment ? Ne faire
aucun ajustement ? Analysez la question. Pensez-vous que vous
vous en trouveriez mieux, si vous étiez remis en liberté ?”
Si l'adultère ou la
fornication justifiait la peine de mort dans les temps anciens, et
même à l'époque du Christ, le péché
est-il moindre aujourd'hui parce que les lois du pays ne le punissent
pas de la peine de mort ? L'acte est-il moins grave ? Il
faut qu'il y ait un lavage, une purge, un changement d'attitude, une
correction de point de vue, un renforcement vers la maîtrise de
soi. Et ce processus de purification ne peut s'accomplir aussi
facilement que de prendre un bain, de se laver les cheveux ou
d'envoyer un complet au nettoyage. Il faut qu'il y ait beaucoup de
prières et une grande quantité de larmes. Il faut qu'il
y ait plus qu'une admission verbale. Il faut qu'il y ait la
conviction intérieure, donnant au péché tout son
poids diabolique. « Mes péchés sont
dégoûtants – hideux », voilà
comment on devrait envisager ces vils péchés, comme le
psalmiste qui utilisait ces mots :
« Mes plaies
sont infectes et purulentes, par l'effet de ma folie »
(Ps. 38:5).
Il doit y avoir un
dévouement accru et beaucoup de méditation et d'étude.
Il faut un réveil, un renforcement, une renaissance. Et cela
demande de l'énergie, du temps et s'accompagne souvent d'un
embarras considérable, de grandes privations et d'épreuves
profondes, même Si on n'est pas excommunié de l'Église,
perdant toutes les bénédictions spirituelles.
Un autre jeune couple fit
preuve d'une ignorance semblable de la gravité du péché
et surtout du péché sexuel. Ils vinrent me trouver en
juin, s'étant officiellement fiancés en échangeant
des bagues au mois de décembre précédent ;
au cours de cet intervalle de six mois leur péché
sexuel s'était souvent répété. En juin
ils allèrent trouver leurs évêques respectifs
pour demander des recommandations pour le temple. L'évêque
de la jeune fille, sachant qu'elle avait toujours été
pratiquante, ne l'interrogea pas en profondeur quant à sa
pureté et elle empocha bientôt une recommandation en vue
de son mariage au mois de juin. L'évêque de l'autre
paroisse questionna soigneusement le jeune homme et fut mis au
courant des six mois de transgression.
Dans mon bureau, le couple
reconnut franchement son péché et me choqua en disant :
« Il n'y a rien de bien grave, n'est-ce pas, puisque nous
étions officiellement fiancés et que nous allions
bientôt nous marier ? » Ils ne comprenaient pas
l'ampleur du péché. Ils étaient prêts à
aller dans le saint temple pour leur mariage, sans se douter qu'ils
allaient souiller la maison du Seigneur. Comme leur formation était
insuffisante ! Comme leur point de vue manquait de sincérité.
Ils furent très troublés lorsqu'il fallut retarder leur
mariage pour leur laisser le temps de se repentir. Ils avaient, par
le raisonnement, quasiment effacé leur péché.
Ils insistèrent sur une date, la date la plus proche possible
qu'ils pouvaient fixer et où ils pourraient célébrer
leur mariage au temple. Ils ne comprenaient pas que le pardon n'est
pas une affaire de jours, de mois ou même d'années, mais
est une question d'intensité de sentiment et de transformation
de soi. Une fois de plus, ceci révélait une distorsion
d'attitude, un manque de conviction de la gravité de leur
profonde transgression. Ils n'avaient pas confessé leur grave
péché. Ils ne l'avaient reconnu que quand on l'avait
découvert. Il y a une très grande différence
entre les deux situations.
Ce couple semblait n'avoir
aucune idée de ce qu'il fallait satisfaire le Seigneur, payer
le châtiment complet, obtenir un pardon, faire les ajustements
qui pourraient être considérés comme définitifs
et être acceptés par le Seigneur. Je leur posai la
question : « Quand vous réfléchissez à
cette transgression, avez-vous le sentiment que vous devez être
excommuniés de l'Église ? » Ils furent
surpris d'une telle question. Ils ne considéraient leur
abominable péché que comme une petite folie. Ils
étaient membres de l'Église de naissance et ils avaient
reçu le don du Saint-Esprit à huit ans. Mais au cours
des nuits successives de leur perfidie, ils avaient chassé le
Saint-Esprit. Ils l'avaient rendu indésirable. Ils
n'écoutaient pas ses incitations. Il est inconcevable qu'ils
n'aient pas su à quel point leur péché était
grave, mais ils s'étaient convaincus en opposition avec la
vérité. Ils s'étaient endurci la conscience
comme à coups de marteau.
La conviction ouvre la
porte au repentir
Quand nous reconnaissons
notre péché avec sincérité et sans
réserve, nous sommes prêts à suivre des processus
qui nous libèreront des effets du péché. Énos
nous en donne un bon exemple. Quand il commença à se
rendre compte de sa véritable situation devant son Maître,
il médita sur son état : il était né
dans la foi et avait été formé par un bon père
qui lui avait enseigné la justice, les commandements et les
exhortations du Seigneur. Quand il se trouva tout à fait
isolé, tout au fond de la forêt où il était
seul avec lui-même, il commença à s'accuser de
ses péchés. La vie éternelle commença à
lui apparaître comme quelque chose de très désirable,
et il dit : « les paroles (de)... la vie éternelle,
et le bonheur des saints, pénétrèrent
profondément mon cœur. Mon âme était
affamée... »
Maintenant qu'il s'était
convaincu d'être dans une ornière profonde, il commença
à mettre les choses en ordre dans son esprit. « Je
m'agenouillai devant mon Créateur », dit-il,
« l'implorant pour mon âme en de ferventes prières
et en vives supplications… »
La sincérité
de ce changement de cœur se manifesta dans ses efforts
prolongés pour faire les adaptations nécessaires et
obtenir le pardon : « je l'implorai tout le jour ;
et la nuit paraissait déjà, qu'encore j'élevais
ma voix vers les cieux » (Énos 3:4).
Quand le transgresseur est
dans cet état d’esprit et qu'il se met à la merci
de Dieu, il commence à recevoir le soulagement qui se
transformera finalement en repentir total.
Le jeune Alma était
si profondément pris dans son péché, qu'il lui
fut extrêmement difficile de s'humilier pour se repentir ;
mais quand ses expériences brisèrent sa résistance,
adoucirent sa rébellion et vainquirent son entêtement,
il commença à se voir sous sa vraie lumière et à
évaluer sa situation comme elle l'était réellement.
Son cœur fut adouci. Ce fut le début du repentir.
Ecoutez sa confession. Bien que ces paroles d'Alma soient utilisées
dans ce livre en relation avec d'autres domaines de l’Évangile,
nous les répétons ici parce qu'elles nous montrent
quelqu'un convaincu de sa culpabilité :
« Mais j'étais
torturé d'un tourment éternel, car mon âme était
déchirée au plus haut degré et torturée
par tous mes péchés. Oui, je me rappelais tous mes
péchés, toutes mes iniquités, et j'en subissais
les peines de l'enfer ; je voyais que j'avais été
rebelle à mon Dieu, et que je n'avais pas gardé ses
saints commandements. J'avais tué un grand nombre de ses
enfants, ou plutôt je les avais conduits à la
destruction ; oui, et enfin mes iniquités avaient été
si grandes que la seule pensée d'entrer en présence de
mon Dieu torturait mon âme d'une horreur inexprimable. O,
pensais-je, que ne puis-je être banni, et anéanti corps
et âme, afin de n'être point amené en présence
de mon Dieu pour être jugé de mes œuvres. Ainsi,
pendant trois jours et trois nuits je fus torturé des
tourments d'une âme damnée » (AIma 36:12-16).
Cette condamnation
produisit ‘une tristesse qui produit la repentance’ à
cause des tourments de la mémoire. Ses souffrances dues à
ses péchés étaient atroces et amères.
AIma s'était convaincu. La grande assurance lui fut donnée
que son repentir avait été accepté et une grande
paix pénétra dans son âme :
« Car, dit-il,
je me suis repenti de mes péchés, et j’ai été
racheté par le Seigneur ; voici, je suis né de
l'Esprit. Le Seigneur m'a dit : Ne t'étonne pas que toute
l'humanité, hommes, femmes, toutes nations, toutes familles,
langues et peuples doivent naître de nouveau ; oui, naître
de Dieu, changés de leur état charnel et déchu,
à un état de justice, étant rachetés par
Dieu, devenant ses fils et ses filles » (Mosiah 27:24-25).
Jusqu'où Énos
et Alma auraient-ils progressé, s'ils n'avaient pas ainsi
reconnu leur état pécheur ? Un jeune homme me fut
amené par son père soucieux pour examiner les
perversions sexuelles auxquelles il se livrait. Il n'était pas
convaincu que ses pratiques fussent si mauvaises. Il avait lu dans
des livres publiés par des pervertis que c'était une
activité normale. Les Écritures ne signifiaient pas
grand-chose pour lui : il estimait qu'elles n'interdisaient pas
la pratique à laquelle il se livrait. Il pensait que son père
était démodé et était en retard sur les
nouvelles tendances. Il avait parlé à d'autres
pervertis qui l'avaient convaincu qu'il appartenait à un
troisième sexe - une situation normale. En général,
il nous est facile de croire ce que nous souhaitons croire. Pendant
quatre heures nous examinâmes la question de tous les points de
vue - logique, bon sens, Écritures - et finalement le jeune
homme reconnut qu'il était convaincu. Maintenant, mais
maintenant seulement, il pouvait avancer vers le repentir.
La clef c'est l'humilité
Bien entendu, même le
fait de se convaincre de culpabilité n'est pas suffisant. Ceci
pourrait être dévastateur et destructeur, si ce n'était
pas accompagné d'efforts pour se débarrasser de sa
culpabilité. La conviction doit donc s'accompagner du désir
fervent de se débarrasser de sa culpabilité et de
compenser les pertes subies à cause de l'erreur.
Reconnaître sa
culpabilité doit donner un sentiment d'humilité, ‘le
cœur brisé et l'esprit contrit’ et amener
l'intéressé à l'attitude proverbiale ‘du
sac et de la cendre’. Cela ne veut pas dire que l'on doit être
servile et s'effacer jusqu'à la destruction, mais cela veut
dire qu'il faut avoir le désir honnête de réparer
le mal.
La conviction doit
s'accompagner de la reconnaissance que la loi enfreinte était
la loi de Dieu, que toutes ses lois sont conçues pour le
profit et la gloire ultimes de l'homme et que dans son omniscience
aimante Dieu sait ce qui est le mieux pour chacun de nous. Ensuite,
avec respect, révérence et un amour croissant pour
Dieu, nous voyons naître en nous le désir de lui plaire
et finalement d'être comme lui et près de lui. Ceci nous
donne la motivation et la volonté d'avancer sur le chemin qui
nous permettra de réaliser ces desseins, y compris
l'accomplissement de tout ce qui est nécessaire pour obtenir
le pardon qui nous permettra de finalement réaliser ces
objectifs. Telle est la véritable humilité, dans le
contexte de la prise de conscience de sa culpabilité.
Cette humilité doit
être volontaire, comme elle le sera normalement quand le
pécheur se convainc de son péché sans l'aide de
pressions extérieures.
« Oui, celui qui
s'humilie réellement, se repent de ses péchés,
et persévère jusqu'à la fin, celui-là
sera béni - oui, beaucoup plus béni que ceux qui sont
contraints à l'humilité... C'est pourquoi, bénis
sont ceux qui s'humilient sans être obligés d'être
humbles... » (Alma 32:15-16).
Quelles que soient nos
prédispositions quand nous sommes influencés par
l'orgueil de notre cœur, la personne convaincue de son péché
et souffrant d'une tristesse selon Dieu en toute humilité est
réduite ou plutôt dans ce cas élevée aux
larmes. Elle exprime ainsi son angoisse pour sa folie et pour la
douleur qu'elle a infligée aux innocents. Ceux qui n'ont pas
passé par cette expérience ne comprendront sans doute
pas cette réaction, mais les auteurs des Écritures,
avec leur profonde compréhension, savaient qu'il y a un baume
guérisseur dans les larmes pour l'âme humble qui cherche
à atteindre Dieu. Jérémie a écrit :
« Oh ! Si
ma tête était remplie d'eau, si mes yeux étaient
une source de larmes, je pleurerais jour et nuit... »
(Jér. 9:1).
Le psalmiste s'écria
dans son angoisse :
« Je m'épuise
à force de gémir ; chaque nuit ma couche est
baignée de mes larmes, mon lit est arrosé de mes
pleurs » (Ps. 6:7).
Et il supplia encore :
« Regarde-moi et
aie pitié de moi, car je suis abandonné et malheureux »
(Ps. 25:16).
Test de la conviction
Le retour total aux
expériences spirituelles est une étape indispensable
vers le repentir. La perte de la foi va de pair avec la perte de la
vertu et de la justice. « Nous aimons celui que nous
servons. » Nous haïssons ceux que nous ignorons, ceux
dont nous enfreignons les lois. Beaucoup semblent penser que s'ils
éliminent Dieu et son Église de leur vie, ils peuvent
résoudre leurs problèmes, ne se rendant guère
compte que, ce faisant, ils abandonnent le système qui leur
sauvera la vie et ‘la barre de fer’ qui pourrait les
sauver.
Il y a un bon test verbal à
appliquer pour déterminer la profondeur de la conviction que
l'on a de son péché, et par conséquent pour voir
à quel point on se trouve sur le chemin du repentir. Un frère
qui avait commis des péchés abominables essayait de me
dire qu'il s'était repenti. J'étais loin d'être
convaincu et je lui posai quelques questions. Longtemps avant que
j'eusse cessé de poser les questions, il baissa la tête
et reconnut qu'il avait à peine commencé son repentir.
Il ne croyait pas qu'il avait autant d'aspects. Voici les questions
que je lui posai :
Souhaitez-vous être
pardonné ?
Pourriez-vous accepter
l'excommunication pour votre péché, si cela était
estimé nécessaire ?
Pourquoi, selon vous, ne
devriez-vous pas être excommunié ?
Si vous l'étiez,
vous aigririez-vous contre l'Église et ses officiers ?
Cesseriez-vous vos
activités dans l'Église ?
Voudriez-vous vous efforcer
de revenir au baptême et de retrouver les anciennes
bénédictions, même si cela prend des années ?
Qu'avez-vous fait pour
prouver votre repentir ?
À quel point
avez-vous prié avant de commettre le péché ?
Et pendant ?
Et depuis que vous l'avez
admis ?
À quel point
étudiiez-vous les Écritures avant vos ennuis ?
Et à quel point
depuis ?
Assistez-vous aux
réunions ?
Donnez-vous la dîme ?
L'avez-vous dit à
votre femme ou à vos parents ?
Avez-vous confessé
vos péchés en totalité ?
Êtes-vous humble
maintenant ?
Est-ce parce que ‘vous
êtes forcé d'être humble’ ?
Avez-vous lutté avec
vos problèmes comme Énos l'a fait ?
Votre âme a-t-elle eu
faim du bien-être de votre âme ?
Avez-vous invoqué
Dieu en une prière de tout un jour et jusque dans la nuit et
avez-vous élevé bien haut votre voix pour qu'elle
touche les cieux, comme l'a fait Énos ?
Avez-vous souvent jeûné ?
À quel point
avez-vous souffert ?
Votre culpabilité
est-elle ‘balayée’ ?
Faites le premier pas
Les implications de ces
questions ne sont pas belles, elles ne sont pas agréables
comme Satan fait apparaître le péché. Mais ce
sont des implications inévitables quand on fait les premiers
pas du repentir après un péché grave et certains
d'entre eux - comme dans le cas d'Énos - s'appliquent à
tous ceux d'entre nous qui ne sont pas encore au niveau de la
sanctification.
C'est pourquoi, grâce
au grand message de l'Évangile, notre Père aimant
insiste : Abstenez-vous des péchés graves.
Repentez-vous en si vous en avez commis. Repentez-vous constamment et
avec persévérance, dominez vos péchés et
vos faiblesses et recevez ainsi le pardon qui facilitera et embellira
le voyage ascendant.
La première étape
dans tout ceci, c'est d'être conscient de ses péchés.
CHAPITRE
12 : L’ABANDON DU PÉCHÉ
« C'est
ainsi que vous pourrez savoir qu'un homme se repent de ses péchés :
Voici, il les confessera et les délaissera. »
(Doctrine et Alliances 58:43)
Il y a un test crucial de
la repentance. C'est l'abandon du péché. À
condition que l'intéressé abandonne son péché
pour de bons motifs - parce qu'il prend de plus en plus conscience de
la gravité du péché et est disposé à
se conformer aux lois du Seigneur - il se repent sincèrement.
Ce critère a été fixé par le Seigneur :
« C'est ainsi
que vous pourrez savoir si un homme se repent de ses péchés :
Voici, il les confessera et les délaissera » (D&A
58:43).
Le désir ne suffit
pas
En d'autres termes, il n'y
a de repentance réelle que quand on a abandonné
l'erreur de ses voies et qu'on s'est lancé sur un nouveau
chemin. On a dit qu'il n'y a qu'une seule manière d'abandonner
une mauvaise habitude, c'est d'arrêter. Le pouvoir salvateur ne
s'étend pas à celui qui désire simplement
changer de vie. La vraie repentance pousse à l'action.
On ne doit pas être
surpris si un effort est requis et pas simplement le désir.
Après tout, c'est le travail qui développe nos muscles
moraux aussi bien que nos muscles physiques.
Ralph Parlette l'a exprimé
ainsi :
« La force et la
lutte vont de pair. La récompense suprême de la lutte,
c'est la force. La vie est une bataille et la plus grande joie c'est
de vaincre. La recherche des choses faciles affaiblit les hommes. Ne
vous équipez pas de pouvoir supérieur pour espérer
échapper à la responsabilité et au travail. Cela
ne peut se faire. C'est suivre la loi du moindre effort qui rend
tortueux cours d'eaux et hommes. »
Essayer ne suffit pas
La repentance n'est pas
complète non plus quand on se contente d'essayer d'abandonner
le péché. Essayer avec une attitude et un effort
faibles, c'est s'assurer la faiblesse face aux puissants efforts de
Satan dans l'autre sens. Ce qu'il faut, c'est une action résolue.
Une histoire pourrait illustrer ceci.
Un officier de l'armée
fit venir à lui un soldat et lui commanda de porter un message
à un autre officier. Le soldat le salua et dit :
« J'essayerai ! J'essayerai ! » A
quoi l'officier répondit : « Je ne veux pas
que vous essayiez, je veux que vous remettiez ce message. »
Le Soldat, un peu embarrassé, répondit alors :
« Je ferai de mon mieux ! » Là-dessus,
l'officier, maintenant dégoûté, répondit
avec une certaine vigueur : « Je ne veux pas que vous
essayiez et je ne veux pas que vous ‘fassiez de votre mieux’.
Je veux que vous remettiez ce message. » Alors le jeune
soldat se redressa de toute sa hauteur, aborda la question d'une
manière splendide, pensait-il, en saluant de nouveau et en
disant : « Je le ferai, dussé-je en mourir ! »
A quoi l'officier maintenant furieux répondit : « Je
ne veux pas que vous mouriez, et je ne veux pas que vous fassiez
simplement de votre mieux, et je ne veux pas que vous essayiez. Ma
demande est raisonnable : le message est important, la distance
n'est pas longue, vous êtes valide, vous pouvez faire ce que je
vous ai commandé. Sortez d'ici et remplissez votre mission. »
Il est normal que les
enfants essaient. Ils tombent et se relèvent de nombreuses
fois avant de pouvoir marcher avec assurance. Mais les adultes, qui
ont passé cette période d'apprentissage, doivent
décider de ce qu'ils veulent faire, et ensuite le faire.
« Essayer » c'est faible. « Faire de
son mieux », ce n'est pas fort. Nous devons toujours faire
mieux que nous pouvons. Ceci est vrai dans tous les domaines de la
vie. Nous avons un Compagnon qui a promis : « Demandez,
et l'on vous donnera ; cherchez, et vous trouverez ;
frappez, et l'on vous ouvrira » (Matt. 7:7). Avec
l'inspiration du Seigneur nous pouvons nous élever plus haut
que ne le permettent nos capacités personnelles, nous étendre
bien au-delà de notre potentiel personnel.
Pas de pardon sans
repentance
Cette liaison entre
l'effort et la repentance qui attire le pardon du Seigneur est
souvent mal comprise. Dans mon enfance, on nous fit des leçons
à l'Ecole du Dimanche sur le chapitre 8 de Jean et l'on nous
instruisait de la femme qui s'était jetée aux pieds du
Rédempteur pour être jugée. Ma gentille
instructrice de l'Ecole du Dimanche louait le Seigneur d'avoir
pardonné à la femme. Elle ne comprenait pas que pareil
acte était impossible. Depuis lors, au cours de ma vie, j'ai
entendu maintes et maintes fois des gens louer le Seigneur de sa
miséricorde parce qu'il a pardonné à la femme
adultère. Cet exemple a été utilisé
maintes et maintes fois pour montrer avec quelle facilité on
peut être pardonné d'un péché grave.
Mais le Seigneur
pardonna-t-il à la femme ? Pouvait-il lui pardonner ?
Il semble qu'il n'y ait aucun signe de pardon. Son commandement fut :
« Va et ne pèche plus. » Il commandait à
la pécheresse de continuer son chemin, d'abandonner sa vie
mauvaise, de ne plus commettre de péchés, de
transformer sa vie. Il lui disait : Va-t'en, femme, et commence
à te repentir ; et il lui indiquait le premier pas :
abandonner ses transgressions.
Le prophète du
Seigneur, Amulek, a dit nettement : « vous ne pouvez
être sauvés dans vos péchés »
(Alma 11:37). C'est ce même Seigneur Jésus-Christ qui a
fait les lois, et nous devons les observer. En conséquence,
comment aurait-il pu pardonner à la femme dans son grave
péché ? Quand elle aurait eu le temps de se
repentir, quand elle aurait abandonné ses voies mauvaises et
ses mauvaises fréquentations, quand elle aurait réparé
dans la mesure du possible et quand elle aurait prouvé par ses
œuvres et par le respect des commandements qu'elle était
« née de nouveau » et était une
personne nouvelle - quand elle aurait fait toutes ces choses-là,
le pardon du Seigneur pourrait l'atteindre, la réclamer et lui
donner la paix.
Une autre erreur, c'est de
croire que les péchés du malfaiteur sur la croix lui
furent pardonnés quand le Christ mourant lui répondit :
« Aujourd'hui tu seras avec moi dans le paradis »
(Luc 23:43). Ces hommes sur la croix étaient des malfaiteurs.
Comment le Seigneur pourrait-il pardonner à un malfaiteur ?
Ils avaient enfreint des lois. Il n'y avait aucun doute quant à
la culpabilité des deux hommes, car l'un des deux la confessa
volontairement.
Le Seigneur ne peut pas
sauver les hommes dans leurs péchés, mais seulement de
leurs péchés et ce, uniquement quand ils ont montré
une vraie repentance. L'un des malfaiteurs fit preuve d'une certaine
compassion, était-ce dans un espoir égoïste, nous
n'en savons rien. Il confessait, mais comment pouvait-il abandonner
ses pratiques mauvaises alors que les murs du cachot rendaient les
actes mauvais impossibles ? Comment pouvait-il rendre les biens
volés alors qu'il était accroché à la
croix ? Comment pouvait-il, comme Jean-Baptiste l'exigeait,
« produire du fruit digne de la repentance » ?
Comment pouvait-il vivre les commandements du Seigneur, assister à
ses réunions, payer sa dîme, servir son prochain ?
Tout cela prend du temps. Le temps était une chose qui allait
très rapidement lui manquer. « Rien d'impur ne peut
entrer dans le royaume des cieux. » Cette pensée a
été répétée bien des fois tout au
long des Écritures et est une vérité
fondamentale. Nous pouvons être certains que les instructions
du Sauveur au malfaiteur sur la croix étaient comparables à
celles qu'il donna à la femme prise en adultère :
« Va, transforme-toi et repens-toi. »
Dans quelques heures, la
vie du malfaiteur allait s'éteindre et son esprit abandonner
le corps sans vie pour aller dans le monde des esprits, où le
Christ allait organiser son programme missionnaire (voir 1 Pierre
3:18-20 ; 4-6). Il y vivrait avec les antédiluviens et
tous les autres qui étaient morts dans leurs péchés.
Tout ce que la phrase du Seigneur promettait au malfaiteur, c'était
que tous deux seraient bientôt dans ce monde des esprits. La
manifestation de repentir du malfaiteur sur la croix était
tout en sa faveur, mais ses quelques paroles n'annulaient pas une vie
de péché. Le monde doit savoir que puisque le Seigneur
lui-même ne peut pas sauver les hommes dans leurs pêchés,
nul homme sur la terre ne peut administrer de sacrements qui
accomplissent cette chose impossible. Par conséquent le simple
fait de manifester sa foi ou sa repentance sur son lit de mort ne
suffit pas.
Quand le Seigneur, vers le
moment de mourir, se tourna vers le Père et demanda :
« Père, pardonne-leur, car ils ne savent ce qu'ils
font » (Luc 23:34), il parlait des soldats qui le
crucifiaient. Ils agissaient sous l'autorité d'une nation
souveraine. C'étaient les Juifs qui étaient coupables
de la mort du Seigneur. Encore une fois, comment pouvait-il leur
pardonner, comment son Père pouvait-il leur pardonner, alors
qu'ils ne se repentaient pas. Ces gens méchants qui
s'écrièrent : « que son sang retombe
sur nous et sur nos enfants ! » (Matt. 27:25) ne
s'étaient pas repentis. Ceux qui « l'injurièrent »
sur le calvaire (Matt. 27:39) ne s'étaient pas repentis. Les
dirigeants juifs qui jugèrent illégalement Jésus,
exigeant de Pilate qu'il le crucifie et incitèrent la populace
à ses actes les plus vils, ne s'étaient pas repentis.
Pas plus que les soldats romains qui, bien que certainement tenus par
la loi militaire de crucifier Jésus comme on le leur
commandait, n’étaient absolument pas obligés
d'ajouter les insultes et les cruautés auxquelles ils
soumirent le Sauveur avant sa crucifixion. Le Seigneur pouvait-il
pardonner à Pilate ? Certainement pas sans la repentance
de celui-ci. Pilate se repentit-il ? Nous ne savons pas ce qu'il
a fait après avoir disparu de l'Écriture. Il avait le
désir de favoriser le Sauveur. Il ne montra pas suffisamment
de courage pour résister à la pression du peuple.
Aurait-il pu sauver la vie du Seigneur ? Encore une fois, nous
ne le savons pas. Nous laissons Pilate au Seigneur, comme nous lui
laissons tous les autres pécheurs, mais souvenez-vous que
« savoir et ne pas faire », c'est pécher.
La repentance prend du
temps
La repentance est
inséparable du temps. Nul ne peut se repentir sur la croix, en
prison, ni en détention préventive. On doit avoir
l'occasion de commettre le mal pour être réellement
repentant. Celui qui a les menottes au poignet, le prisonnier qui est
au pénitencier, l'homme au moment de se noyer ou de mourir -
celui-là ne peut pas totalement se repentir. Il peut souhaiter
le faire, il peut avoir l'intention de changer de vie, il peut
décider de le faire, mais ce n'est que le début.
C'est pourquoi nous ne
devons pas attendre l'au-delà, mais devons abandonner nos
mauvaises habitudes et nos faiblesses pendant que nous sommes dans la
chair sur la terre. Melvin J. Ballard a mis le doigt sur le
problème :
« L'homme peut
recevoir la prêtrise et tous ses privilèges et toutes
ses bénédictions, mais ce n'est que quand il apprend à
vaincre la chair, son humeur, sa langue, sa disposition à se
livrer aux choses que Dieu a interdites, qu'il peut entrer dans le
royaume céleste de Dieu : il doit vaincre soit dans cette
vie, soit dans la vie à venir. Mais cette vie est le moment où
les hommes doivent se repentir. Que personne parmi nous ne s'imagine
qu'il peut descendre au tombeau sans avoir vaincu les corruptions de
la chair et ensuite perdre dans le tombeau tous ses péchés
et toutes ses tendances mauvaises. Ils seront avec nous. Ils seront
avec l'esprit quand il est séparé du corps. »
(Ballard, Three Degrees of Glory)
Il est donc clair qu'il est
difficile de se repentir dans le monde des esprits des péchés
impliquant des habitudes et des actions physiques. Là, on a
l'esprit, mais pas le pouvoir physique de surmonter une habitude
physique. On peut désirer changer de vie, mais comment peut-on
surmonter les convoitises de la chair si on n'a pas de chair à
dominer et à transformer ? Comment peut-on surmonter
l'habitude du tabac ou de la boisson dans le monde des esprits où
il n'y a pas d'alcool ni de tabac, ni de chair pour les désirer ?
Il en va de même des autres péchés qui impliquent
un manque de contrôle du corps.
La repentance est plus
facile avant que le péché ne soit enraciné
Si la repentance est
possible à n'importe quelle étape du processus du
péché, elle est certainement plus facile dans les
premiers stades. Les habitudes pécheresses peuvent se comparer
à un cours d'eau qui coule lentement et tranquillement au
début, puis prend de l'accélération à
mesure qu'il se rapproche des chutes au bord du précipice. Là
où il est lent et tranquille, on peut le traverser en barque
avec une certaine facilité. Plus le courant accélère,
plus il devient difficile à traverser, mais c'est toujours
possible. Quand l'eau approche des chutes, il faut un effort presque
surhumain pour le traverser sans être balayé
impitoyablement dans le vide. La barque et son passager ont peu de
chances quand le flot accéléré se prépare
à bondir dans la gorge en bas. Mais même maintenant,
avec beaucoup d'aide extérieure, on peut quand même être
sauvé de la destruction. De même, dans le courant du
péché, il est relativement facile de se repentir au
début, mais à mesure que le péché
s'enracine de plus en plus, il devient de plus en plus difficile de
vaincre.
Si on ne fait pas attention
au rugissement des chutes plus bas, on est condamné ; si
on ne veut pas écouter les avertissements, on est aspiré
dans les courants rapides vers la destruction.
Nous pouvons trouver une
autre analogie dans la nature. Les premiers colons de la vallée
de la Gila en Arizona ont dit que quand ils sont arrivés, ils
pouvaient franchir d'un saut le filet d'eau qui traversait la vallée
de San Simon, petit affluent de la rivière Gila. Mais la
vallée sur laquelle trop de vaches avaient été
menées paître céda à l'érosion. Les
petits filets d'eau suivirent les pistes des vaches et creusèrent
de profondes ornières. Chaque inondation provenant des orages
minait les remparts de terre, rendant la gorge de plus en plus
profonde et large. Les murs minés s'écroulèrent
et la piste des vaches devint une ornière. L'ornière
devint une cuvette profonde, et la cuvette s'élargit et devint
un gouffre très large, très profond et presque
impossible à traverser. Il en va de même de la
transgression. Quand on répète constamment un péché,
le canal devient de plus en plus profond. Et même si on peut
colmater l'entaille dans la terre, n’importe quel afflux d'eau
risque de retrouver le lit de la cuvette et de le suivre, le rendant
encore plus profond. De façon identique, même si on
abandonne le péché et que celui-ci est pardonné,
une action imprudente ou délibérée peut le
ramener.
Le pardon annulé en
cas de retour au péché
Les anciens péchés
reviennent, dit le Seigneur dans ses révélations
modernes. Beaucoup de gens ne le savent pas ou l'oublient parce que
cela les arrange. « Allez et ne péchez plus »,
a dit le Seigneur en guise d'avertissement. Et encore « les
premiers péchés retourneront à l'âme qui
pèche, dit le Seigneur votre Dieu » (D&A 82:7)
Cela voudrait-il dire que
la personne qui est retournée au péché qu'elle a
affirmé avoir abandonné doit recommencer le processus
de la repentance au départ ? Que l'on ne peut retourner
au péché et puis commencer à se repentir là
où on s'est arrêté ?
Revenir au péché
est quelque chose d'extrêmement destructeur pour le moral de
l'intéressé et donne à Satan une nouvelle prise
sur sa victime. Ceux qui ont le sentiment qu'ils peuvent pécher
et être pardonnés et ensuite retourner au péché
et être de nouveau pardonnés maintes et maintes fois
doivent corriger leur façon de voir. Chaque péché
précédemment pardonné est ajouté au
nouveau et le tout devient une charge très lourde.
Ainsi quand un homme a pris
la décision de changer de vie, il ne doit pas y avoir de
retour en arrière. Toute rechute, même petite, lui fait
grand tort. L'alcoolique qui ne fait que « reprendre une
gorgée » risque de perdre tout le terrain qu'il a
conquis. Le perverti qui se relâche et retourne à ses
anciens compagnons ou à ses anciennes situations court de
nouveau un grave danger. L'ancien fumeur qui fume, ne fût-ce
qu'une cigarette, retourne sur le chemin de l'esclavage. C'est Mark
Twain qui a dit qu'il savait qu'il pouvait cesser de fumer parce
qu'il l'avait fait mille fois. Quand on cesse, on doit cesser. En
général ceux qui essaient de diminuer graduellement
constatent que c'est une tâche impossible.
Quelqu'un qui avait été
esclave de l'alcool la majeure partie de sa vie d'adulte fut
convaincu par les divers programmes de l'Église qu'il devait
cesser cette habitude et se préparer à aller au temple.
Avec de grands efforts il cessa de fumer. Il alla s'installer très
loin de l'endroit où vivaient ses camarades buveurs et, bien
que son corps se languit, souffrît et le rongeât pour
obtenir ce stimulant dont il dépendait depuis si longtemps, il
finit par le surmonter. Il était à toutes ses réunions
de l'Église et payait sa dîme. Ses nouveaux amis dans
l'Église semblaient le fortifier. Il était heureux dans
sa toute nouvelle activité et la vie était
merveilleuse. Sa femme était radieuse parce que maintenant
toute la famille était toujours réunie. Voilà ce
dont elle avait rêvé pendant toute leur vie conjugale.
Ils obtinrent leur
recommandation pour le temple et le jour heureux arriva et ils
allèrent pour ce grand événement à la
ville où se trouvait le temple. Ils arrivèrent tôt
et chacun avait des courses à faire. Par hasard, le mari
rencontra quelques-uns de ses anciens amis. Ils essayèrent de
l'entraîner au café. Non, il ne voulait pas, dit-il, il
avait d'autres choses importantes à faire. Il pouvait au moins
prendre une boisson non alcoolisée, insistèrent-ils.
Dans les meilleures intentions, il finit par céder. Mais quand
vint le moment où il dut rencontrer sa femme au temple, il
était si ivre que la famille rentra chez elle gênée,
peinée et déçue.
Des mois passèrent
et une nouvelle réforme eut lieu et il était de nouveau
prêt pour aller au temple. Malheureusement l'expérience
précédente se répéta. Il savait qu'il
était assez fort maintenant pour y résister, mais de
nouveau la possibilité d'aller au temple dut attendre. Et,
chose triste, il décéda avant qu'une nouvelle réforme
ne pût se produire.
Ayant été
élevé à la ferme, le sais que quand les cochons
sortaient, je cherchais tout d'abord les trous qu'ils avaient
précédemment utilisés pour s'enfuir. Quand la
vache avait quitté son pâturage à la recherche
d'herbe plus verte ailleurs, je savais où chercher en premier
lieu, pour trouver l'endroit où elle avait fui. C'était
très certainement l'endroit où elle avait sauté
la clôture précédemment ou l'endroit où la
clôture avait été brisée. De même,
le démon sait où tenter, où porter ses coups les
plus efficaces. Il trouve l'endroit vulnérable. Là où
on a déjà été faible, on sera de nouveau
très facilement tenté.
En abandonnant le péché,
on ne peut simplement se contenter de souhaiter de meilleures
conditions. On doit les créer. Il peut être nécessaire
d'en arriver à haïr les vêtements tachés et
à mépriser le péché. Il faut être
certain, non seulement d'avoir abandonné le péché,
mais d'avoir changé les situations qui entourent le péché.
Il faut éviter les lieux, les circonstances et les conditions
où le péché s'est produit, car ceux-ci
pourraient très facilement l'engendrer de nouveau. Il faut
abandonner les gens avec qui on a commis le péché. Il
se peut qu'on ne haïsse pas les personnes en question, mais il
faut les éviter, elles et tout ce qui est associé au
péché. Il faut liquider toutes les lettres, toutes les
babioles et toutes les choses qui rappellent les « temps
anciens ». Il faut oublier les adresses, les numéros
de téléphone, les gens, les lieux et les situations du
passé pécheur et édifier une vie nouvelle. Il
faut éliminer tout ce qui pourrait agiter les vieux souvenirs.
Cela veut-il dire que celui
qui a cessé de fumer ou de boire ou qui a abandonné des
péchés sexuels, trouve la vie vide pendant un certain
temps ? Les choses qui l'occupaient, lui plaisaient et
remplissaient ses pensées sont parties, et de meilleurs
remplacements n’ont pas encore rempli les vides. C'est là
l'occasion que Satan attendait. L'homme prend le départ, mais
peut s'apercevoir que la perte des habitudes d'hier est si grande
qu'il est tenté de retourner à ses voies mauvaises et
son sort empire ainsi infiniment. Le Sauveur pensait à ce
genre de situation quand il dit :
« Lorsque
l'esprit impur est sorti d'un homme, il va dans des lieux arides,
pour chercher du repos. N'en trouvant point, il dit : je
retournerai dans ma maison d'où je suis sorti ; et, quand
il arrive, il la trouve balayée et ornée. Alors il s'en
va, et il prend sept autres esprits plus méchants que lui ;
ils entrent dans la maison, s'y établissent, et la dernière
condition de cet homme est pire que la première »
(Luc 11:24-26).
La victoire dans la lutte
pour abandonner le péché, dépend d'une vigilance
constante.
Un exemple de l'importance
de cette vigilance, c'est l'histoire de mon abricotier. On avait
étendu la pelouse sous cet arbre qui était mon favori.
Tous les autres arbres avaient été enlevés.
L'abricotier avait été taillé et un moignon
assez acéré d'une brandie inférieure était
partiellement caché par le feuillage. La nouvelle pelouse
avait bien poussé et était prête à être
tondue. Après avoir été un peu partout avec la
tondeuse, j'arrivai en dessous de l'arbre et me cognai contre
l'extrémité acérée de la branche. Mon
front reçut le choc, je titubai et tombai. En me relevant, je
me dis : « Quelle stupidité ! On ne m'y
reprendra plus. »
Pendant tout l'été,
je tondis la pelouse, me souvins de l'arbre et m'écartai de la
branche dangereuse. Puis l'hiver vint et passa, et quand le printemps
revint, il fallut travailler au jardin. J'avais oublié ma
douleur. Je ne veillais pas avec vigilance et de nouveau je me cognai
en plein contre la branche acérée et tombai. J'avais
relâché ma vigilance. Je ne m'étais pas assez
fortifié. La douleur me rappela à mes sens et je me
protégeai maintenant pour que cela ne se répète
pas.
En ce qui concerne le
péché, beaucoup de gens se cognent constamment contre
cette branche acérée. Ils reviennent maintes et maintes
fois faire la même erreur. Connaissant le point dangereux, ils
y retournent quand même. La jeune fille qui connaît le
risque d'une sortie avec un jeune homme qui la préoccupe,
court de nouveau le risque et de nouveau, jusqu'à ce qu'elle
commette l'irréparable. La personne qui s'est mariée en
dehors de l'Église et dont le mariage s'est brisé, se
marie de nouveau hors de l'Église et du temple, n'ayant pas
appris grand-chose. Au bout d'un certain temps, le « front »
ne guérit plus. Celui qui ne peut pas apprendre grâce
aux erreurs des autres est stupide. Celui qui ne peut apprendre par
ses propres erreurs est un insensé.
Beaucoup de ceux qui ont
cessé leurs mauvaises habitudes ont trouvé que la
solution consiste en partie à les remplacer par autre chose ;
ils ont dominé une mauvaise habitude en la remplaçant
par une habitude bonne ou inoffensive. Le cas classique consiste à
abandonner l'habitude de mâcher du tabac, tout en acquérant
l'habitude de mâcher de la gomme.
En Australie, j'ai été
frappé par une expression qu'on utilise souvent là-bas :
« Il a laissé tomber son paquet. » En
parlant de quelqu'un qui était devenu non pratiquant ou avait
rétrogradé et était retombé dans ses
anciennes habitudes, certains appliquaient cette expression locale et
disaient avec dégoût : « Il a laissé
tomber son paquet. »
Tout ce qu'on a dit et
écrit à ce sujet devrait avertir ceux qui sont dignes
au départ de ne pas se laisser entraîner dans
l'iniquité. Mais il ne faut pas y voir l'affirmation qu'il est
futile de recommencer quand on est retourné au péché.
Étant un dieu en embryon, ayant en soi les germes de la
divinité soigneusement mis de côté en soi-même,
et avec le pouvoir de devenir finalement un dieu, l'homme ne doit pas
désespérer. Il ne doit pas abandonner. S'il a eu des
problèmes et a glissé en dehors du chemin de la
rectitude et de la droiture, il doit s'arrêter dans sa
glissade, faire demi-tour et se transformer. Il doit recommencer.
S'il fait un faux pas, il doit se rattraper et se protéger de
nouveaux écarts et ne plus retourner au péché.
Si, dans sa faiblesse, il échoue constamment, il ne doit
néanmoins pas désespérer, mais faire en sorte
que chaque effort soit plus grand que le précédent.
La faiblesse humaine semble
amener les gens à oublier. Ayant une fois été
esclaves du péché et ayant finalement rejeté le
joug, beaucoup se repentent profondément pendant un certain
temps et transforment leur vie pour qu'elle se conforme à
toutes les règles du pardon. Mais le temps a l'art de rendre
floues les impressions, et certains retombent dans le péché.
« Si le juste se
détourne de sa justice et commet l'iniquité, s'il imite
toutes les abominations du méchant, vivra-t-il ? Toute sa
justice sera oubliée, parce qu'il s'est livré à
l'iniquité et au péché ; à cause de
cela, il mourra » (Ézéchiel 18:24)
Satan désire les
dirigeants de l'Église
Quel jour triste quand des
hommes qui ont reçu beaucoup de connaissance, beaucoup de
manifestations de l'Esprit et même des visions célestes,
se détournent ensuite de la justice ! Nous avons
l'exemple déchirant de beaucoup d'hommes des premiers temps de
l'Église qui étaient destinés à des
postes élevés et à de grandes récompenses,
mais qui devinrent mécontents, quittèrent la foi et
s'éloignèrent de tout ce qui pouvait les sanctifier et
leur donner la vie éternelle.
Un exemple de ce genre fut
Oliver Cowdery qui connut quelques-unes des bénédictions
les plus spectaculaires de toutes celles qui ont été
données à l'homme sur la terre. Pour des raisons qu'il
considérait, semble-t-il, comme suffisantes, il se
désolidarisa des Frères et de l'Église en
progression rapide. Lorsqu'il se fut éloigné pendant un
temps très long, le prophète Joseph eut compassion et
voulut qu'il revienne. Écrivant à ses frères
dans son journal, à la date du mercredi 19 avril 1843, Joseph
Smith dit :
« Écrivez
à Oliver Cowdery et demandez-lui s'il n'y a pas assez
longtemps qu'il mange des carouges ? S'il n'est pas bientôt
prêt à revenir, à se revêtir de robes de
justice et à monter à Jérusalem ? Orson
Hyde a besoin de lui. » (Une lettre fut écrite en
conséquence) (Documentary History of the Church, vol. 5, p.
368)
Mais ce grand homme, à
qui s'adressèrent plus d'une douzaine de révélations
du Seigneur et au sujet duquel un nombre égal fut donné,
et qui avait reçu bien des fois des visiteurs célestes,
se détourna de cette bénédiction et des
possibilités qui lui étaient offertes.
Lucifer désire tous
ceux qui sont bons. Il tenta même le Sauveur en au moins trois
occasions qui nous sont rapportées. Il avait des intentions à
l'égard de Pierre, qui devait bientôt être le
numéro un dans le monde de la justice. Le Seigneur avertit
Pierre de ce qu'il devait être sur ses gardes, car il dit :
« Simon, Simon,
Satan vous a réclamés, pour vous cribler comme le
froment. Mais j'ai prié pour toi afin que ta foi ne défaille
point ; et toi, quand tu seras converti, affermis tes frères »
(Luc 22:31-32).
Satan veut tous les hommes,
mais il recherche spécialement les dirigeants qui ont de
l'influence. Il pourrait peut-être essayer bien plus fort de
s'attaquer aux hommes qui risquent d'être ses plus grands
opposants, des hommes qui ont des postes élevés, qui
pourraient en persuader beaucoup d'autres de ne pas devenir
serviteurs de Satan.
Il semble que les
missionnaires soient sa cible spéciale. Le jeune homme va
passer deux années exclusivement à détourner les
gens de l'erreur et à les convertir à la vérité,
à enseigner aux hommes à quitter l'emploi de Lucifer et
à servir le Seigneur, à faire sortir les gens des
ténèbres où ils sont extrêmement
vulnérables pour les amener dans la lumière où
il y a une certaine protection et où ils peuvent acquérir
des forces nouvelles. Satan s'intéresse spécialement à
ce genre de travailleurs.
Nous pouvons faire ce que
nous voulons
S'il faut admettre qu'il
n'est pas facile de transformer sa vie de mal en bien, nous ne
pouvons trop insister sur le fait que toute personne dotée de
facultés normales peut y arriver. Richard L. Evans a dit :
« Dans la vie,
on ne peut reparcourir aucun chemin comme on l'a déjà
parcouru une fois. Nous ne pouvons recommencer là où
nous étions. Mais nous pouvons commencer là où
nous sommes, et dans l'éternité de l'existence, c'est
là un fait rassurant. Il n'y a virtuellement rien dont un
homme ne puisse se détourner, s'il le veut réellement...
Il n'y a virtuellement aucune habitude qu'il ne puisse abandonner,
s'il se met sincèrement en tête de le faire... »
Se mettre en tête de
le faire, voilà le point-clef. Il faut qu'il y ait de la
résolution et de la volonté. L'abandon du péché
doit être permanent. La volonté d'agir doit être
forte et maintenue forte. On dit que Napoléon a inventé
l'expression : « Celui qui a peur d'être
conquis est certain de la défaite. » Si on a peur,
on ne peut pas gagner ; si on se contente d'essayer, on risque
d'échouer.
Quelqu'un nous a donné
cette vérité :
« Le sommet du
succès d'un homme se calcule d'après sa maîtrise
de soi, la profondeur de son échec par son propre abandon. Il
n'y a pas d'autre limitation dans un sens ou dans un autre, et cette
loi est l'expression de la justice éternelle. Celui qui ne
peut pas assurer la domination sur lui-même n'aura aucune
domination sur les autres. Celui qui se maîtrise sera roi. »
L'Esprit aide celui qui se
repent
Jacques a donné la
formule pour vaincre : « Soumettez-vous donc à
Dieu ; résistez au diable, et il fuira loin de vous »
(Jacques 4:7). En abandonnant le mal, en transformant la vie, en
changeant la personnalité, en façonnant le caractère
ou en le refaçonnant, nous avons besoin de l'aide du Seigneur
et nous pouvons être assurés que nous l'aurons, si nous
faisons notre part. Celui qui s'appuie fortement sur le Seigneur
devient maître de lui-même et peut accomplir tout ce
qu'il envisage de faire, que ce soit de se procurer les plaques
d'airain, de construire un bateau, de surmonter une habitude ou de se
débarrasser d'une transgression profondément enracinée.
Celui qui a une plus grande
force que Lucifer, celui qui est notre forteresse et notre force,
peut nous soutenir dans les temps de grande tentation. Si le Seigneur
ne sort jamais de force quelqu'un du péché ou des bras
du tentateur, il exerce son Esprit pour amener le pécheur à
le faire avec l'aide divine. Et celui qui cède à la
douce influence et aux supplications de l'Esprit et fait tout ce qui
est en son pouvoir pour rester dans une attitude repentante, se voit
garantir la protection, la puissance, la liberté et la joie.
CHAPITRE
13 : ENLEVER LES FARDEAUX PAR LA CONFESSION
« …car
moi, le Seigneur, je pardonne les péchés et je suis
miséricordieux envers ceux qui confessent leurs péchés,
le cœur humble » (Doctrine et Alliances 61:2)
La confession du péché
est un élément nécessaire du repentir et, par
conséquent, de l'obtention du pardon. C'est l'une des marques
du vrai repentir, car
« C'est ainsi
que vous pourrez savoir si un homme se repent de ses péchés.
Voici, il les confessera et les délaissera » (D&A
58:43).
La confession est exigée
aujourd’hui comme autrefois
Ezra Taft Benson et Mark E.
Petersen du Collège des Douze, dans une étude faite
pour les Frères, ont dit à propos de la confession :
Il semble clairement établi
dans le Nouveau Testament et dans les Écritures modernes que
la reconnaissance du péché commis est une condition
importante à remplir pour recevoir le pardon et réparer.
L'apôtre Jacques exhorta les saints comme suit :
« …
confessez donc vos péchés les uns aux autres, et priez
les uns pour les autres... » (Jacques 5:16).
L'apôtre Paul donna
les instructions suivantes aux Romains :
« … car
c’est en croyant du cœur qu'on parvient à la
justice, et c'est en confessant de la bouche qu'on parvient au
salut. » (Rom. 10:10).
Plusieurs des révélations
des Doctrine et Alliances parlent de l'obligation de ceux qui ont
péché de confesser leurs mauvaises actions. À la
section 59 où sont données des instructions concernant
la sanctification du jour du sabbat, le Seigneur mentionne l'offrande
d’oblations et de sacrements « au Très-Haut,
confessant tes péchés à tes frères et
devant le Seigneur » (D&A 59:12). Cependant, c'est la
section 42 qui semble contenir, sur ce sujet, les instructions
les plus complètes que l'on puisse trouver dans les saintes
Écritures. Dans cette révélation non seulement
il est commandé aux hommes d'aimer leur femme et de s'attacher
à elle et à aucune autre, mais ils sont condamnés
pour avoir regardé une femme pour la convoiter. Les péchés
d'adultère et de fornication sont mis en relief et les
principes de la confession et du pardon exposés.
La confession est sans
doute l'un des obstacles les plus durs à franchir pour le
pécheur repentant. Sa honte l'empêche souvent de faire
connaître sa culpabilité et de reconnaître son
erreur. Parfois le manque de confiance qu'il professe éprouver
vis-à-vis de mortels à qui il doit confesser son péché
justifie dans son esprit le fait qu'il garde son secret enfermé
dans son cœur.
Malgré la difficulté
que le pécheur repentant peut ressentir, l'exigence demeure,
comme le Seigneur l'a souligné dans son Église à
l'époque moderne :
« Et celui qui
ne se repent pas de ses péchés et ne les confesse pas,
vous l'amènerez devant l'Église et vous ferez de lui ce
que l'Écriture vous dit, soit par commandement, soit par
révélation » (D&A 64:12).
Il en a été
de même dans toutes les dispensations de l'Évangile. Le
Livre de Mormon nous donne des exemples concrets et précis.
AIma reçut des instructions directement de Dieu sur la manière
de traiter le pécheur repentant dans l'Église, sujet
sur lequel il fut écrit plus tard :
« Et ceux qui se
repentirent de leurs péchés et les confessèrent,
il (AIma) les compta parmi le peuple de l'Église. Et ceux qui
ne voulurent pas confesser leurs péchés, ni se repentir
de leur iniquité, ceux-là ne furent pas comptés
parmi le peuple de l'Église, et leurs noms furent rayés »
(Mosiah 26:35-36).
Et en vertu du modèle
établi après le ministère personnel du Sauveur
sur le continent américain, ce même système de
discipline de l'Église fut en vigueur :
« Et ils étaient
stricts à observer qu'il n'y eut point d'iniquité parmi
eux ; et tous ceux qui étaient trouvés commettant
l'iniquité, trois témoins de l'Église les
condamnaient devant les anciens, et s'ils ne se repentaient pas et ne
confessaient pas, leur nom était rayé, et ils n'étaient
plus comptés parmi le peuple du Christ » (Moroni
6:7).
Les péchés
importants confessés aux autorités de l'Église
Connaissant le cœur
des hommes et leurs intentions, et leur capacité de se
repentir et de se régénérer, le Seigneur attend
pour pardonner que le repentir soit devenu mûr. Le
transgresseur doit avoir ‘le cœur brisé et
l'esprit contrit’ et être disposé à
s'humilier et à faire tout ce qui est requis. Entre autres
conditions requises par le Seigneur, il faut qu'il confesse ses
péchés graves à une autorité appropriée
de l'Église. Parmi ces péchés, il y a
l'adultère, la fornication, les autres transgressions
sexuelles et autres péchés de gravité semblable.
Ce procédé de la confession permet de contrôler
et de protéger correctement l'Église et son peuple et
oriente le transgresseur sur le chemin du vrai repentir.
Beaucoup de transgresseurs,
dans leur honte et dans leur orgueil, satisfont leur conscience, du
moins temporairement, par quelques prières silencieuses au
Seigneur et se justifient en disant que c'est là une
confession suffisante de leurs péchés. « Mais
j'ai confessé mon péché à mon Père
céleste, soulignent-ils, et cela doit suffire. » Ce
n'est pas vrai quand il s'agit d'un péché grave. Il
faut alors deux types de pardon pour apporter la paix au
transgresseur : l'un venant des autorités appropriées
de l'Église du Seigneur et l'autre du Seigneur lui-même.
C'est ce qui ressort de l'explication de l'administration de l'Église
que donne le Seigneur à Alma :
« C'est pourquoi
je te dis : Va ; et celui qui transgresse contre moi, tu le
jugeras selon les péchés qu'il a commis ; et s'il
confesse ses péchés devant toi et moi, et se repent
dans la sincérité de son cœur, tu lui
pardonneras, et je lui pardonnerai aussi » (Mosiah 26:29).
D'après ceci et
d'après la parole du Seigneur adressée à
l'Israël moderne « confessant tes péchés
à tes frères et devant le Seigneur » (D&A
59:12), il est clair qu'il y a deux confessions à faire l'une
au Seigneur et l'autre ‘aux frères’, c'est-à-dire
aux officiers ecclésiastiques appropriés. On pourrait
interpréter les passages scripturaux qui suivent comme
signifiant que c'est au Seigneur qu'il faut se confesser, mais il n'y
a aucune indication dans aucun d'eux, que la confession ne doit pas
aussi être faite aux autorités locales.
« Moi, le
Seigneur, je pardonne les péchés de ceux qui les
confessent devant moi et en demandent le pardon et qui n'ont pas
commis de péché entraînant la mort... »
(D&A 64:7).
« Si nous
confessons nos péchés, il est fidèle et juste
pour nous les pardonner, et pour nous purifier de toute iniquité »
(1 Jean 1:9).
La confession doit être
complète
Dans une déclaration
aux saints romains, Paul souligne le fait que le cœur doit
participer totalement à la confession proférée
par les lèvres :
« Car c'est en
croyant du cœur qu'on parvient à la justice, et c'est en
confessant de la bouche qu'on parvient au salut » (Rom.
10:10).
Ainsi, on ne doit pas faire
de compromis, ni d'équivoque on doit faire une confession
nette et complète. Quand les pommes pourrissent dans un
tonneau, il ne suffit pas de jeter la moitié des pommes gâtées
et de les remplacer par des pommes fraîches. Ce seraient alors
toutes les pommes qui pourriraient. Il serait au contraire nécessaire
de vider le tonneau, de le nettoyer et de frotter complètement,
peut-être même de désinfecter, tout l'intérieur.
Alors, on pourrait peut-être sans crainte remplir de nouveau le
tonneau de pommes. De même, dans le nettoyage des problèmes
de notre vie, il est bon aussi d'aller au fond des choses et de
confesser toutes les transgressions pour que le repentir commence
sans demi-vérités, sans faux-semblants et sans résidus
impurs.
Joseph Smith, le prophète,
a dit :
« De plus, que
les Douze et tous les saints soient prêts à confesser
tous leurs péchés, sans en cacher une partie. Que les
Douze soient humbles, qu'ils ne se louent pas. Prenez garde à
l'orgueil, et n'essayez pas de l'emporter les uns sur les autres,
mais agissez pour le bien de chacun, et priez l'un pour l'autre.
Honorez vos frères et mentionnez leurs noms honorablement, ne
les calomniez pas et ne les dévorez pas. »
(Enseignements du Prophète Joseph Smith, p. 211)
La confession volontaire
est préférable
Il s'ensuit que la
confession idéale est volontaire, et non forcée. Elle
provient de l'intérieur de l'âme du transgresseur, et
n’est pas suscitée par le fait qu'il est découvert
dans son péché. Cette confession, comme l'humilité
volontaire, dont parlait AIma (AIma 32:13-16) est le signe d'un
repentir croissant. Elle montre que le pécheur est convaincu
de son péché et qu'il désire abandonner les
pratiques mauvaises. La confession volontaire est infiniment plus
acceptable aux yeux du Seigneur que la confession forcée,
manquant d'humilité, arrachée à un individu par
des questions quand sa culpabilité est évidente. Cette
admission forcée n'est pas la preuve d'un cœur pur qui
appelle la miséricorde du Seigneur :
« car moi, le
Seigneur, je pardonne les péchés et je suis
miséricordieux envers ceux qui confessent leurs péchés,
le cœur humble » (D&A 61:2).
Le méchant Caïn
nia sa culpabilité quand il fut accusé. Il ne confessa
absolument pas son grave péché, mais finit par le
reconnaître quand il fut découvert. Même quand il
fut mis en face de son acte infâme, il essaya de l'éluder
en disant « Suis-je le gardien de mon frère ? ».
Il y a des années,
un missionnaire d'Amérique du Sud écrivit une longue
lettre de confession. Il avait enfreint la loi de chasteté.
Personne d'autre que la jeune fille et lui-même n'étaient
au courant de la transgression, mais il était immédiatement
allé trouver son président de mission et avait confessé
entièrement.
Ce missionnaire n'était
membre de l'Église que depuis quelques mois et ses nombreuses
années d'adulte, tandis qu'il était ‘du monde’,
avaient produit une faiblesse qui était difficile à
surmonter. Il cita : « L'esprit est disposé
mais la chair est faible. » Il ne se donna pas d'excuse,
ne se prévalut pas d'immunité spéciale ni ne
s'appuya sur des circonstances atténuantes. Il dit « Je
savais que je devais payer tout le châtiment, je savais que
dans la vie ou dans la mort je devais répondre de ce péché.
Je voulais en finir et être sur le chemin du pardon final. Je
préférais confesser, accepter mon châtiment et
retourner le plus tôt possible sur le chemin du pardon, et je
ne voulais pas que mon éternité fût encombrée
de ces ternissures. »
Il fut excommunié.
Après ce qui lui parut être une éternité,
par sa fidélité et son repentir, il fut baptisé
et finalement sa prêtrise et les bénédictions du
temple lui furent rendues. Il trouva la paix par un repentir complet,
dont sa confession totale et volontaire était une partie
capitale.
Malheureusement beaucoup
doivent être amenés à reconnaître
involontairement ou de force qu'ils ont péché. Ceci se
produit quand les circonstances et les informations indiquent la
culpabilité de la personne qui cherche à cacher son
péché. Cela précède souvent sa confession
finale, et passe par le sentier des mensonges, puis des excuses quand
ces mensonges se sont effondrés. Cette manière de faire
le couvre d'autres péchés encore.
Un jeune homme vint un jour
me trouver pour un entretien pour une mission. Il ne reconnut rien de
mal sauf ce qu'il appelait ‘un peu’ de masturbation. Je
le fis revenir. Entre-temps, sa conscience l'avait ‘un peu’
travaillé. La semaine suivante, il reconnut qu'il s'était
livré à ‘un peu’ de pelotage, rien de plus.
Lors des visites ultérieures, il reconnut faute après
faute, jusqu'à reconnaître finalement qu'il avait commis
la fornication.
Même reconnaître
les faits quand on est confronté avec eux vaut mieux que de
continuer de mentir et d'éluder la vérité. En
fait beaucoup de ceux qui sont forcés, tôt ou tard, de
reconnaître leurs péchés parviennent à un
repentir total et sincère et à l'humble désir de
recevoir le pardon. Ceci nécessite de nouveau les mêmes
étapes vers le repentir, avec la conviction, l'abandon des
péchés et la confession qui sont les points
fondamentaux du processus.
Confession devant les
serviteurs de Dieu
Dans le Livre de Mormon, on
trouve l'avertissement suivant :
« Et malheur à
ceux qui cherchent profondément pour cacher leurs desseins au
Seigneur ! Leurs œuvres sont dans les ténèbres,
et ils disent Qui nous voit ? Qui nous connaît ? Mais
voici, je leur montrerai, dit le Seigneur des armées, que je
connais toutes leurs œuvres...” (2 Néphi
27:27).
Précédemment,
dans ce livre, nous avons discuté du principe que nous ne
pouvons rien cacher à Dieu. Il est parfois possible, il est
vrai, en mentant, en éludant, et par des demi-vérités,
de cacher la vérité aux serviteurs de Dieu sur la
terre, mais dans quel but ? Il sera impossible de mentir à
Dieu au jour du jugement, par conséquent les péchés
dont on ne s'est pas repenti seront certainement révélés
à ce moment-là. Il vaut beaucoup mieux les confesser et
les abandonner maintenant et se débarrasser de leur fardeau !
Comment quelqu'un peut-il
mentir au Seigneur ou à ses serviteurs, surtout quand il sait
que les serviteurs du Seigneur peuvent discerner son mensonge ?
La section une des Doctrine et Alliances dit :
« Les rebelles
seront percés de grandes afflictions, car leurs iniquités
seront proclamées du haut des toits, et leurs actions secrètes
seront révélées » (D&A 1:3).
Le commandement dit :
« Tu ne mentiras point. » Jacob a proclamé :
« Malheur au
menteur, car il sera précipité en enfer »
(2 Néphi 9:34).
Et par l'intermédiaire
de Joseph Smith, le prophète, le Seigneur nous a avertis que
ceux qui ne sont pas purs et ont dit qu'ils l'étaient, seront
détruits (voir D&A 132:52).
Ceux qui mentent aux
dirigeants de l'Église oublient ou ignorent une règle
et une vérité importantes que le Seigneur a fixées :
quand il a appelé des hommes à des postes élevés
dans son royaume et les a recouverts du manteau de l'autorité,
leur mentir revient à mentir au Seigneur ; dire une
demi-vérité à ses dirigeants, c'est dire une
demi-vérité au Seigneur ; une rébellion
contre ses serviteurs est comparable à une rébellion
contre le Seigneur, et toute infraction contre les Frères qui
détiennent les clefs de l'Évangile est une pensée
ou un acte contre le Seigneur. Comme il l'a dit :
« Car celui qui
reçoit mes serviteurs me reçoit, et celui qui me reçoit
reçoit mon Père » (D&A 84:36, 37).
Et il l'a formulé
très clairement encore quand il a dit :
« Ce que moi, le
Seigneur, ai dit, je l'ai dit, et je ne le rétracte pas ;
et même si les cieux et la terre passent, ma parole ne passera
pas, mais sera entièrement accomplie, que ce soit par ma
propre voix ou par la voix de mes serviteurs, c'est tout un »
(D&A 1:38, voir aussi 3 Néphi 28:34).
En ce qui concerne les
pensées des hommes, j'ai parlé dans un précédent
chapitre du discernement qui est souvent donné aux serviteurs
de Dieu. S'ils sont sur la bonne longueur d'onde, les dirigeants de
l'Église ont le droit « de discerner... de peur
qu'il y en ait parmi vous qui professent être de Dieu, tout en
ne l'étant pas » (D&A 46:27). Non seulement les
Autorités générales, mais les évêques
et les présidents de pieu et de mission ont souvent discerné
des situations et ont pu ainsi protéger l'Église et
amener le pécheur au repentir. Laissez-moi vous citer un
exemple.
Un jour, j'étais à
mon bureau occupé à un entretien avec un futur
missionnaire. Quand nous eûmes parlé des questions de
finances, de santé et autres, j'abordai les conditions
morales. Je lui demandai s'il était vertueux et s'abstenait de
toute pratique immorale.
Il répondit qu'il
s'abstenait de ces péchés et de ces bêtises. Je
n'avais aucune raison claire de douter de sa parole, mais une sorte
de dépression et de malaise pesa lourdement sur moi. J'hésitai
un instant, puis je lui redemandai : « Avez-vous été
immoral d'une manière quelconque ? Je dois le savoir.
Ceci est la dernière entrevue. » Il me regarda dans
les yeux et nia de nouveau toute indignité.
Je savais malgré
tout que tout n'était pas en règle chez ce jeune homme.
Je pris les papiers, les mis au bord de mon bureau - sans les
accepter, sans les signer - et je lui dis : « Il
faudra que je vous revoie plus tard. » Il quitta la pièce
et je continuai mon travail. Quelques heures plus tard, on frappa à
la porte et il entra en larmes. Les formules de recommandation
étaient toujours sur le bureau, je n'y avais pas touché.
Quand il cessa de sangloter, il bégaya : « Vous
saviez que je vous mentais. Vous saviez que je n'étais pas
digne de remplir une mission. » Il se révéla
qu'il avait eut une conduite immorale pendant tout un temps et
s'était plusieurs fois livré à la fornication.
Il resta chez lui, se repentit, transforma sa vie et devint un membre
fidèle de l'Église.
Le Seigneur a prévu
un processus ordonné dans ce domaine. C'est la véritable
voie, même s'il y a eu des distorsions et même si on a
avancé des programmes de valeur douteuse. Certains se sont
plaints de la nécessité de confesser ses péchés
aux autorités de l'Église, disant que cela ressemblait
aux pratiques d'autres Églises. Dans beaucoup de domaines du
service de l'Église, il y a l'authentique et le faux. Mais le
fait qu'il y ait du cléricalisme n'est pas une raison de
rejeter la vraie prêtrise ; ce n'est pas parce qu'il y a
une forme fausse de baptême, qu'il faut renoncer à la
vraie porte pour entrer dans l'Église ; ce n'est pas
parce qu'il y a des prétentions et des pratiques
présomptueuses et fausses, qu'il faut que l'Église
abandonne ce qui est vrai et correct.
On peut se confesser
confidentiellement aux dirigeants de l'Église. Un dignitaire
de l'Église n'est pas obligé par la loi de révéler
au tribunal les sujets qui lui sont confiés en toute confiance
en tant que conseiller spirituel. Il respectera les confidences qui
lui sont faites. L'évêque ou le président de pieu
respectera les confidences, aussi soigneusement et aussi résolument
qu'il voudrait que quelqu'un d'autre respecte ses propres
confidences, si la situation était inversée. Par
exemple, il serait tout à fait injustifié que le
dirigeant ecclésiastique confie à sa femme ou à
ses amis les secrets du cœur d'un autre, du moins si cet autre
ne lui en a pas donné l'autorisation.
Confession à
d’autres personnes
Si les péchés
graves qui ont été précédemment cités
dans ce chapitre exigent d'être confessés aux autorités
appropriées de l'Église, il est clair que cette
confession n'est ni nécessaire, ni désirable pour tous
les péchés. Ceux de gravité moindre qui ont
offensé d'autres personnes, les différents entre
conjoints, les petites crises de colère, les désaccords
et autres divergences, doivent plutôt être confessés
à la personne ou aux personnes blessées et la question
doit être réglée entre les intéressés,
normalement sans avoir recours à une autorité de
l'Église. Et si l'un confesse ses péchés, il est
nécessaire pour les membres de l'Église d'accepter et
de pardonner, d'arracher de leur cœur le souvenir de la
transgression ou des mauvais sentiments. Le Seigneur a dit dans la
révélation moderne par l'intermédiaire de Joseph
Smith :
« Si ton frère
ou ta sœur t'offensent, tu les prendras à part, et s'ils
confessent, vous vous réconcilierez. S'ils ne confessent pas,
tu les livreras à l'Église, pas aux membres, mais aux
anciens... Si ton frère ou ta sœur en offensent
beaucoup, ils seront châtiés devant beaucoup. Si
quelqu'un offense ouvertement, il sera réprimandé
ouvertement, afin qu'il ait honte. Et s'il ne confesse pas, il sera
livré à la loi de Dieu. Si quelqu'un offense en secret,
il sera réprimandé en secret, afin qu'il ait l'occasion
de confesser en secret à celui ou à celle qu'il a
offensé, et à Dieu... Et c'est ainsi que vous
procéderez en toutes choses » (D&A 42:88-93)
Et voici ce qui a été
dit à l'Église dans les temps anciens :
« Confessez donc
vos péchés les uns aux autres, et priez les uns pour
les autres, afin que vous soyez guéris... »
(Jacques 5:16).
Quand on a fait du tort à
quelqu'un par une transgression grave ou de moindre importance, il
faut que le transgresseur, qui est la cause de l'offense, quelle que
soit l'attitude de l'autre partie, fasse immédiatement amende
honorable en confessant à la personne lésée et
en faisant tout ce qui est en son pouvoir pour régler la
question et rétablir de bons sentiments entre les deux
parties.
La confession ne doit pas
être répétée
Brigham Young a dit en ce
qui concerne la confession des péchés :
« Je crois qu'il
faut dire clairement et honnêtement ce qui doit être
rendu public et garder pour nous-mêmes ce qui doit l'être.
Si vous avez des faiblesses, cachez-les autant que vous le pouvez à
vos frères. Vous ne m'entendez jamais demander aux gens de
dire leurs sottises... ne parlez pas de votre conduite insensée
que personne d'autre que vous-même ne connaît. »
(Journal of Discourses, vol. 8, p. 326)
Ce passage d'un discours du
président Young suggère qu’il était irrité
par beaucoup de gens qui venaient lui confesser des sottises de
nature secondaire. Quant à moi j’ai rencontré des
gens qui semblaient avoir l'obsession de confesser leurs faiblesses
et qui sont revenus maintes et maintes fois à mon bureau pour
ajouter encore une petite confession ou un autre petit détail
à propos d'une confession précédente.
Indubitablement le président Young voyait venir à lui
des gens comme cela qui étaient disposés à
confesser des péchés pour obtenir audience auprès
du prophète. Son conseil ici est de garder pour soi-même
les bêtises qui ne concernent pas les autres. Il est certain
qu'il n'est pas nécessaire de faire étalage de ses
petites fautes. Cependant un péché grave implique
quelque chose de plus que les deux parties contractantes. La loi de
Dieu a été enfreinte, la loi de l'Église a été
attaquée. Les transgresseurs ont offensé leur Dieu,
l’Église et le peuple de l'Église. Ainsi la
confession des péchés graves doit être faite aux
dirigeants appropriés de l'Église, tandis que les
péchés moins graves doivent être confessés
aux personnes offensées.
D'une manière
générale, il n'est pas sage, et tout à fait
inutile, de confesser sans cesse le même péché.
Si une transgression grave a été pleinement confessée
et traitée par l'autorité appropriée, la
personne pourra ordinairement considérer la question comme
réglée lors de toutes les entrevues futures, en
expliquant qu'il en est ainsi et en donnant le nom de l'autorité.
À condition que l'offense n'ait pas été répétée
et qu'aucune autre transgression grave n'ait été
commise, on pourra ordinairement considérer l'affaire comme
réglée.
La paix par la confession
La confession apporte la
paix. Combien de fois des gens n'ont-ils pas quitté mon
bureau, soulagés et le cœur plus léger qu'ils ne
l'avaient eu depuis longtemps ! Leurs fardeaux étaient
plus légers, ayant été partagés. Ils
étaient libres. La vérité les avait affranchis.
Ayant mis en garde contre
une douleur et des châtiments atroces, le Seigneur dit :
« je te
commande... de confesser tes péchés, de peur que tu ne
souffres ces châtiments dont j'ai parlé... »
(D&A 19:20).
La confession a une force
psychologique substantielle. Elle ne consiste pas seulement à
révéler les erreurs aux autorités appropriées,
mais à partager les fardeaux pour les alléger. On se
débarrasse au moins d'une partie de son fardeau et on le met
sur d'autres épaules qui sont capables d'aider à le
porter et disposées à le faire. On a alors la
satisfaction d'avoir avancé dans l'accomplissement de tout ce
qui est possible pour se débarrasser du fardeau de la
transgression.
Ceux qui confessent
honnêtement leur péché avancent dans le processus
du repentir, de l'ajustement de leur vie, de la réconciliation
avec Dieu. Pour illustrer ceci, je cite ci-dessous une lettre que
j'ai reçue d'un jeune transgresseur qui, après avoir
été excommunié, était en train de
retrouver le chemin des bénédictions de l'Évangile
et de l'Église.
« Je vous écris
cette lettre dans l'espoir que je pourrai bientôt être
rebaptisé dans l'Église. J'ai été
excommunié... Je regrettais beaucoup mes péchés
et j'en étais horrifié. J'ai beaucoup lu dans le Livre
de Mormon, cherchant un peu à me justifier pour n’être
pas allé me confesser au président de mission. J'ai lu
le passage sur Alma et Corianton et j'ai essayé de me
convaincre de ce que, puisque je m’étais repenti
(pensais-je), je n'avais pas besoin de me confesser à qui que
ce soit d'autre qu'à Dieu. J'ai beaucoup prié. Lorsque
tous les autres étaient au lit, je restais à lire et à
prier. Finalement, un soir, une voix au-dedans de moi m'a dit « Tu
sais ce que tu dois faire, alors fais-le. » Quelques jours
plus tard, à une conférence, je me suis confessé
au président de mission... Je n'avais pas le choix, si je
voulais jamais obtenir le pardon. Après m'être confessé,
alors même que je savais que je serais excommunié, j'ai
ressenti une très grande paix dans mon âme... et je
remercie Dieu... de m'avoir donné le courage de le faire.
Quand je suis rentré à la maison, humilié et
plein de crainte, ma famille a été extrêmement
bonne et compréhensive, comme l'a été l'évêque
qui... m'a donné l'occasion de me lever à la réunion
de prêtrise... et... de demander... pardon. C'était
extrêmement difficile... mais je suis reconnaissant de l'avoir
fait. Ensuite, l'évêque m'a dit que je devais... serrer
la main aux gens et ne pas fuir. Je suis heureux aussi de l'avoir
fait, car cela m'a facilité les choses. Ils ont paru me
pardonner et m'ont de nouveau accepté parmi eux. Leur attitude
véritablement chrétienne m'a aidé à avoir
la force d'aller à toutes les réunions auxquelles je
pouvais assister. Étant donné que ce week-end était
le dimanche de jeûne, j'ai commencé à jeûner
vendredi après le dîner et samedi je suis allé
dans les montagnes et j'ai passé cinq heures tout seul, à
réfléchir et à prier, et j'ai lu une partie du
Livre de Mormon, en particulier le Livre d’Enos. Tandis que je
priais mon Père à haute voix, j'ai éprouvé
la douleur la plus atroce que j'aie jamais ressentie. J'ai eu une
légère idée de ce que c'est réellement de
souffrir d'une tristesse selon Dieu, à cause de ses péchés...
J'avais supplié d'être pardonné pour mes péchés
et d'être une si grande cause de souffrance pour ma famille et
pour le Seigneur Jésus-Christ. Je comprenais - très
vaguement il est vrai - que le Christ avait pris sur lui mes péchés
et qu'il avait souffert une douleur indicible pour moi. J'ai prié
pour avoir le pardon, pour être libéré des effets
mortels du péché qui m'emprisonnait et pour savoir que
j'étais pardonne. J'ai eu le sentiment... que je recevrais le
pardon si je continuais à être humble, si je jeûnais
et priais. Je crains qu'il me faille connaître bien des fois le
chagrin que j'ai connu hier avant que tous les effets mauvais du
péché ne soient enlevés et que je ressente cette
liberté à laquelle aspire mon esprit. Je demande en
toute humilité, conscient que les responsabilités d'un
membre sont grandes, à être à nouveau accepté
dans l'Église et sur le chemin dont je me suis écarté.
Je sais que Dieu est vivant et que son Fils Jésus-Christ a
réellement pris sur lui nos péchés et qu'il vit
aujourd'hui. Je sais que l'Église a été rétablie
par le bien-aimé Joseph Smith et que toutes les clefs sont
aujourd'hui dans l'Église...
Bien fraternellement,
P.S. Je respecte la Parole
de Sagesse et je donne ma dîme à ma mère. Elle la
paie à l'évêque au nom de mon père. J'ai
estimé que l'argent appartenait au Seigneur et que je ne
pouvais pas le voler. Je suis aussi pur en pensée et en actes
depuis mon excommunication. »
Ce jeune homme avait reçu
la conviction de sa culpabilité, il avait abandonné le
péché, il avait confessé la transgression comme
il le fallait. Il était bien engagé sur le chemin du
pardon complet et de la paix de l'âme qu'il apporte.
CHAPITRE
14 : LA RÉPARATION
« …s'il
rend le gage, s'il restitue ce qu'il a ravi, s'il suit les préceptes
qui donnent la vie, sans commettre l'iniquité, il vivra, il ne
mourra pas. Tous les péchés qu'il a commis seront
oubliés… » (Ézéchiel
31:15-16)
Dans les précédents
chapitres, nous avons décrit quelques-unes des étapes
qui sont peut-être les plus évidentes dans le repentir -
la prise de conscience du péché, la renonciation ou
l'abandon du péché, la confession du péché.
Quand quelqu'un a ressenti la douleur et l'humilité profondes
suscitées par la prise de conscience du péché,
quand il a rejeté le péché et a pris résolument
la décision de le haïr dorénavant, quand il a
humblement confessé son péché à Dieu et
aux personnes habilitées sur la terre - quand tout cela est
fait, il reste encore à réparer. Il faut rendre ce que
l'on a endommagé, volé ou lésé.
Joseph F. Smith a mis la
réparation à la place qui lui revient dans le processus
du repentir. Nous avons déjà cité ce passage
dans ce livre, mais nous le répétons ici pour bien le
souligner :
« Le repentir
véritable n’est pas seulement le regret du péché,
la pénitence et la contrition humble devant Dieu, mais elle
implique la nécessité de s'en détourner, de
cesser toute pratique et tout acte mauvais, de réformer à
fond sa vie, de passer radicalement du mal au bien, du vice à
la vertu, des ténèbres à la lumière. En
plus de cela de réparer dans la mesure du possible tout le mal
que nous avons fait, de payer nos dettes et de rendre à Dieu
et à l'homme leur dû. » (Gospel Doctrine, p.
100-101)
La réparation fait
toujours partie du repentir
Il y a beaucoup d'Écritures
qui montrent que la réparation est une partie importante du
vrai repentir. Certaines vont jusqu'à prescrire la somme des
réparations qu'il faut faire en retour d'une mauvaise action.
Par exemple, Moïse enseignait :
« Si un homme
dérobe un bœuf ou un agneau, et qu'il l'égorge ou
le vende, il restituera cinq bœufs pour le bœuf et quatre
agneaux pour l'agneau. Si ce qu'il a dérobé, bœuf,
âne ou agneau, se trouve encore vivant entre ses mains, il fera
une restitution au double. Si un homme fait du dégât
dans un champ ou dans une vigne, et qu'il laisse son bétail
paître dans le champ d'autrui, il donnera en dédommagement
le meilleur produit de son champ et de sa vigne. Si un feu éclate
et rencontre des épines, et que du blé en gerbes ou sur
pied, ou bien le champ, soit consumé, celui qui a causé
l'incendie sera tenu à un dédommagement. »
(Ex. 22:1, 4-6).
Il est vrai que Moïse
se souciait de gouverner et de dominer une population plus vaste que
beaucoup de nos villes modernes, et ainsi certains considèrent
ses lois comme étant d'ordre séculier. Mais remarquez
que, dans la citation qui suit, le Seigneur assimile les actes contre
son voisin à ‘une infidélité envers
l'Éternel’ ou, comme il le dit ensuite, au péché.
Ainsi la réparation mentionnée ne devait pas être
simplement une exigence légale pour assurer la justice
terrestre, mais devait aussi faire partie du processus du repentir.
« Lorsque
quelqu'un péchera et commettra une infidélité
envers l'Éternel, en mentant à son prochain au sujet
d'un dépôt, d'un objet confié à sa garde,
d'une chose volée ou soustraite par fraude, en niant d'avoir
trouvé une chose perdue, ou en faisant un faux serment sur une
chose quelconque de nature à constituer un péché ;
lorsqu'il péchera ainsi et se rendra coupable, il restituera
la chose qu'il a volée ou soustraite par fraude, la chose qui
lui avait été confiée en dépôt, la
chose perdue qu'il a trouvée, ou la chose quelconque sur
laquelle il a fait un faux serment. Il la restituera en son entier, y
ajoutera un cinquième, et la remettra à son
propriétaire, le jour même où il offrira son
sacrifice de culpabilité. » (Lév. 5:21-24).
Il est souvent question
d'une restitution au quadruple pour une mauvaise action. Dans une loi
donnée dans des dispensations précédentes de
l'Évangile, et réitérée à notre
époque, le Seigneur stipule ce qui suit :
« Et de plus, en
vérité, je vous le dis, si votre ennemi, après
vous avoir attaqué la première fois, se repent et vient
vous demander votre pardon, vous lui pardonnerez et vous ne le
retiendrez plus comme témoignage contre votre ennemi. Et ainsi
de suite, jusqu'à la deuxième et la troisième
fois ; et toutes les fois que votre ennemi se repent de
l'offense dont il s'est rendu coupable vis-à-vis de vous, vous
le lui pardonnerez jusqu’à septante fois sept fois. Et
s'il vous offense et ne se repent pas la première fois,
néanmoins vous lui pardonnerez. Et s'il vous offense une
deuxième fois et ne se repent pas, néanmoins vous lui
pardonnerez. Et s'il vous offense une troisième fois et ne se
repent pas, vous lui pardonnerez également. Et s'il vous
offense une quatrième fois, vous ne lui pardonnerez pas, mais
vous produirez ces témoignages devant le Seigneur, et ils ne
seront pas effacés avant qu'il se repente et vous rende au
quadruple dans toutes ces choses dans lesquelles il vous a offensé.
Et s'il le fait, vous lui pardonnerez de tout votre cœur, et
s'il ne le fait pas, moi, le Seigneur, je vous vengerai de votre
ennemi au centuple » (D&A 98:39-45).
On peut commettre ‘une
infidélité’ dans l'ignorance. Si quelqu'un est
dans le péché sans être conscient de la nature
mauvaise de ses actes, il faut exiger de lui qu'il répare dans
la mesure du possible quand il prend conscience de son péché.
Un exemple classique de
réparation dans le cadre du repentir, est celui de Zachée.
Ce riche publicain était de petite taille mais d'une grande
envergure morale. De son poste d'observation dans le sycomore, il
pouvait voir le Seigneur passer au milieu de la foule. Non seulement
il devait voir le Maître, mais être même son hôte,
car le Sauveur lui commanda de se hâter de descendre,
ajoutant :
« … car
il faut que je demeure aujourd'hui dans ta maison » (Luc
19:5).
Les habitants de Jéricho
qui virent cet incident, se plaignirent de ce que le Christ allait
être l'invité d'un pécheur. Comme pour rassurer
le Sauveur de ce que sa confiance n'était pas mal placée :
« …
Zachée, se tenant devant le Seigneur, lui dit : Voici,
Seigneur, je donne aux pauvres la moitié de mes biens, et, si
j'ai fait tort de quelque chose à quelqu'un, je lui rends le
quadruple. Jésus lui dit : Le salut est entré
aujourd'hui dans cette maison, parce que celui-ci est aussi un fils
d'Abraham » (Luc 19:8-9).
La réparation
complète est parfois impossible
Ces citations et ces
exemples montrent bien que le pécheur repentant doit réparer
dans la mesure du possible. Je dis ‘dans la mesure du possible’
parce qu'il y a des péchés pour lesquels on ne peut pas
réparer d'une manière adéquate et d'autres pour
lesquels on ne peut réparer que partiellement.
Un voleur ou un cambrioleur
peut réparer partiellement en rendant ce qu'il a volé.
Un menteur peut faire connaître la vérité et
corriger dans une certaine mesure le mal causé par le
mensonge. Une commère qui a terni la réputation de
quelqu'un d'autre peut faire une réparation partielle par de
grands efforts pour rendre à la personne lésée
son bon renom. Si, par péché ou négligence, le
délinquant a détruit des biens, il peut payer tout ou
en partie.
Si les actions d'un homme
ont causé du chagrin et de la honte à sa femme et à
ses enfants, il doit, dans sa réparation, faire les plus
grands efforts pour obtenir de nouveau leur confiance et leur amour
par un surcroît de dévouement et de fidélité.
Ceci est vrai aussi pour les épouses et les mères. De
même, si les enfants ont fait du tort à leurs parents,
une partie de leur programme de repentir doit être de réparer
ces torts et d'honorer leurs parents.
En règle générale,
il y a beaucoup de choses qu'une âme repentante peut faire pour
s'amender. ‘Le cœur brisé et l'esprit contrit’
trouveront ordinairement le moyen de réparer dans une certaine
mesure. Le véritable esprit de repentir exige que celui qui
fait du tort fasse tout ce qui est en son pouvoir pour réparer
le mal.
Un homme qui avait confessé
avoir été infidèle fut pardonné par sa
femme qui voyait beaucoup de bonnes choses en lui et croyait en son
repentir total. Je lui dis : « Frère Untel,
vous devez dorénavant être le meilleur mari qu'une femme
ait jamais eu. Vous devez être disposé à lui
pardonner ses petites excentricités, fermer les yeux sur ses
faiblesses, car elle vous a pardonné le péché à
dix mille talents et vous pouvez vous permettre de lui pardonner de
nombreuses petites erreurs à cent deniers. »
Pas de réparation
adéquate pour le meurtre
Pour ce qui est des délits
pour lesquels aucune réparation adéquate n'est
possible, j'ai dit dans un précédent chapitre que la
raison pour laquelle le meurtre est un péché
impardonnable est sans doute qu'une fois qu'on a enlevé une
vie - que cette vie soit innocente ou répréhensible -
le tueur ne peut la rendre. Il peut donner sa propre vie comme
paiement, mais cela ne défait pas entièrement le mal
qu'il a accompli par son délit. II peut subvenir aux besoins
de la veuve et des enfants, il peut faire beaucoup d'autres choses
nobles, mais une vie a été supprimée et il est
impossible de réparer pleinement. Le repentir dans le sens
ordinaire semble futile.
Le meurtre est si traître
et sa portée est si vaste ! Ceux qui perdent leurs biens
peuvent récupérer leurs richesses. Ceux qui sont
diffamés peuvent encore se révéler au-dessus de
tout reproche. Même la perte de la chasteté laisse l'âme
dans la mortalité, avec la possibilité de se reprendre,
de se repentir et de s'amender dans une certaine mesure. Mais ôter
la vie, que ce soit celle de quelqu'un d'autre ou la sienne propre,
c'est supprimer les expériences de la mortalité pour la
victime et, par là, ses occasions de se repentir, et de garder
les commandements de Dieu dans cette vie terrestre. Cela affecte sa
capacité de recevoir « plus de gloire sur (sa) tête
pour toujours et à jamais » (Abraham 3:26).
Réparation pour la
perte de la chasteté
La perte de la chasteté
a aussi un effet très étendu. Une fois qu'elle est
donnée, prise ou volée, la chasteté ne peut
jamais être récupérée. Même dans un
contact forcé comme le viol ou l'inceste, la personne lésée
est profondément outragée. Si elle n'a pas coopéré
et contribué à cet acte abominable, elle se trouve bien
entendu dans une situation plus favorable. Il n'y a pas de
condamnation là où il n'y a pas de participation
volontaire. Il vaut mieux mourir en défendant sa vertu que de
vivre en l'ayant perdue sans la moindre résistance.
Comme nous l'avons dit tout
au long de ce livre, si l'on peut se relever dans une grande mesure
des péchés sexuels, ils sont néanmoins hideux
et, à cause de leur gravité, le Seigneur les a mis,
dans l'ordre de gravité, très près des péchés
impardonnables.
Le principe de la
réparation entre clairement en jeu quand deux jeunes
célibataires ont commis un péché à cause
duquel les deux vies sont endommagées, surtout s'il y a eu
perte de la vertu. Dans de telles circonstances, il faut sérieusement
envisager un mariage qui gardera le péché dans une
seule famille. Pourquoi ne pas se marier alors que par leur acte
inique, ils se sont plongés dans un rôle adulte ?
Ceci est particulièrement
vrai si ce péché a pour résultat une grossesse.
Dans cette situation, c'est la jeune fille qui souffre le plus. Elle
ne doit pas se faire avorter, car ce serait ajouter un péché
grave à un autre péché grave. EIle porte la plus
grande partie des fardeaux, tandis que le garçon s'en tire
souvent sans être pénalisé. La jeune fille doit
traverser les neuf mois d'inconfort avec leurs détresses,
leurs privations, leurs limitations et leurs embarras, puis la
douleur et la dépense de l'accouchement et la vie difficile
par la suite. C'est être lâche que de ne pas proposer le
mariage, de ne pas payer le prix, de ne pas partager les privations
et l'embarras. Et cependant beaucoup de jeunes gens s'éloignent
et abandonnent la jeune fille à tous les paiements
dévastateurs pour le péché qu'ils ont commis
tous les deux. Les parents excusent souvent le fils sous un prétexte
ou sous un autre et laissent la jeune fille souffrir pour les péchés
qu'ils ont tous deux commis. Parfois, les parents du garçon se
sentent curieusement magnanimes quand ils proposent de payer le coût
financier de l'accouchement, sans tenir compte du fait que la
réparation financière est quelque chose qui se fait une
seule fois, tandis que la jeune fille aura pendant toute sa vie, les
problèmes, qui sont de lourds fardeaux.
Acheter la jeune fille ou
l'abandonner dans le problème qu'elle aura toute sa vie n'est
ni courageux, ni équitable, ni juste. Le temps viendra où
chacun paiera le prix complet, et peut-être avec intérêt,
pour toutes les obligations encourues, même si à
l'époque c'était caché ou couvert.
La jeune fille qui pèche
doit se rendre compte que tous les chagrins, tout l'inconfort et
toute la souffrance qu'elle traverse parce qu'elle porte et met au
monde un enfant ne constituent pas pleinement le pardon de son péché.
Elle doit se repentir et prendre les mesures nécessaires. Que
le garçon se rende compte aussi qu'aucune des souffrances de
la jeune fille ne minimise sa culpabilité à lui, mais
ne fait que l'augmenter. Pour de nombreuses raisons, il peut ne pas
être prêt à s'installer dans la vie de famille,
mais par son acte immoral, il s'est projeté dans la vie adulte
et s’est attiré des responsabilités qu'il fera
bien d'accepter et dont il devra s'acquitter aussi honorablement
qu'il le peut. Comme la jeune fille, il doit trouver le chemin du
repentir total et ce chemin passe par l'acceptation de la
responsabilité, il ne s'en écarte pas.
Les prophètes ont
clairement compris les faiblesses des hommes et le risque de les voir
fuir leurs responsabilités dans ce domaine. Moïse a écrit
la loi :
« Si un homme
séduit une vierge qui n'est point fiancée, et qu'il
couche avec elle, il paiera sa dot et la prendra pour femme »
(Exode 2:16).
Et encore :
« Si un homme
rencontre une jeune fille vierge non fiancée, lui fait
violence et couche avec elle, et qu'on vienne à les
surprendre... il la prendra pour femme, et il ne pourra pas la
renvoyer, tant qu'il vivra » (Deut. 22:28-29).
Pour le garçon, les
parents peuvent peut-être glisser sur l'affaire et l'étouffer
parce qu'ils cherchent à éviter la publicité et
un scandale, mais se sont-ils rendu compte de ce qu'ils font pour
l'âme de leur fils quand il double sa transgression en ne se
repentant pas ? Le vrai repentir signifie réparer,
satisfaire à toutes les obligations et réparer dans la
mesure du possible tous les torts. Il est cependant étrange de
noter le nombre de fois où les parents du garçon
décident que la jeune fille qui était assez bonne pour
qu'il sorte avec elle, est soudain devenue une débauchée,
et, de ce fait, maintenant indigne de leur fils ; étrange
aussi combien peu de parents accusent le garçon d'impureté
et en conséquence encouragent leur fils à négliger
ses responsabilités même à son propre détriment ;
étrange combien de parents accusent la jeune fille d'avoir
pris au piège leur fils et considèrent maintenant leur
fils comme un ange et la jeune fille comme n'étant pas digne
qu'on perde encore son temps à penser à elle !
J'ai connu beaucoup de
jeunes couples qui avaient eu des mœurs ‘libres’ et
qui, ayant chacun prostitué le corps de l'autre, s'étaient
aperçu qu'ils allaient devenir parents. Dans certains cas,
chacun accusait l'autre, chacun commençait à se méfier
de l'autre, chacun commençait à haïr l'autre. Tous
deux reconnaissaient leur péché, mais maintenant le
garçon essayait de s'esquiver. Ses parents l'encourageaient à
se tirer du pétrin. Ils connaissaient les nombreux problèmes
qu'apportent le mariage.
Dans mon bureau, j'ai parlé
du mariage à un jeune couple partiellement repentant :un
mariage discret et immédiat, sans atours, sans pompe ni
publicité. Ils avaient fait ce qu'il fallait pour abandonner
beaucoup de ces choses quand ils avaient méprisé la loi
de la chasteté. Il était tout disposé à
se marier quand les deux entrèrent dans mon bureau la première
fois, mais quand il revint la deuxième fois, ses parents lui
ayant fait la leçon, il refusa d'envisager la question.
Je les exhortai à se
marier au domicile de l'un des deux par l'évêque. La
jeune fille, qui commençait maintenant à se rendre
compte de la situation dans laquelle elle se trouvait, était
disposée, bien que son respect ou son affection pour ce garçon
faible et égoïste diminuât rapidement. Mais pas le
garçon ! Il demanda : « Pourquoi ?
Pourquoi me marier ? Comment pouvons-nous nous marier ? Je
n'ai pas d'emploi. Je n'ai pas terminé mes études. Où
vivrions-nous ? Comment pourrais-je payer les notes de médecin
et d'hôpital ? Comment nous passer de voiture ?
Comment prendre la responsabilité d'avoir des enfants et
d'être des parents ? »
Alors je lui posai quelques
questions. Pourquoi vous êtes-vous précipités
dans cette situation exigeante ? Pourquoi avez-vous commis
l'acte qui ferait de vous des parents ? Pourquoi vous êtes-vous
engagés dans une situation qui exige un foyer, un métier,
une position dans la société ? Votre acte tout à
fait irréfléchi et votre réaction montrent
immédiatement que vous n'avez aucune maturité. Vous ne
savez pas ce qu'est la responsabilité. Vous paraissez vous
intéresser hautement à vous-même, à votre
confort et à vos désirs. Allez-vous prendre la fuite et
laisser la jeune fille porter votre bébé et aussi tous
vos châtiments ? Il est temps que vous grandissiez tous
les deux, que vous mûrissiez et que vous affrontiez les
réalités. Cette situation n'a été voulue
par aucun de vous, mais est le résultat de votre immoralité.
Vous avez choisi quand vous avez enfreint la loi de la chasteté.
Vous saviez que c'était mal. Vous saviez que ce problème
pouvait en résulter. Maintenant, si vous voulez devenir
adultes et regarder la vie en face, si vous voulez être
équitables et justes, si vous voulez commencer une bonne vie
sur le droit chemin, commencez dès maintenant à
affronter vos responsabilités. Quand vous avez abandonné
votre vertu à ce moment même votre liberté a été
remplacée par des liens tyranniques (car la transgression est
un poids et une chaîne, ce sont des menottes dures et lourdes)
vous avez accepté des entraves et des limitations, des
souffrances et des regrets éternels, alors que vous auriez pu
avoir la liberté et la paix. Aujourd'hui est le moment idéal
pour commencer une vie nouvelle, en êtres responsables et mûrs.
Cessez de blâmer les autres, commencez à accepter votre
propre responsabilité. Prenez votre décision. Vous avez
causé ceci ensemble, résolvez maintenant vos problèmes
ensemble. Pardonnez-vous mutuellement et faites le nécessaire
pour tirer le meilleur parti d'une situation difficile, mais ne la
fuyez pas. Vous avez tous deux commis un péché
abominable. Voulez-vous porter ce terrible fardeau toute votre vie ou
aimeriez-vous en être pardonnés ? Pour être
pardonné, on doit se repentir. Le repentir signifie non
seulement vous convaincre vous-même de l'horreur du péché,
mais le confesser, l'abandonner et réparer dans toute la
mesure du possible auprès de tous ceux qui ont été
lésés ; puis passez le reste de votre vie à
essayer de suivre les commandements du Seigneur pour qu'il puisse
finalement vous pardonner et vous purifier.
Réparer et pardonner
J'ai connu beaucoup de
jeunes couples qui ont fait un faux pas pendant leurs fiançailles
et ont commis ce péché grave et se sont mariés,
ont eu une bonne vie et effacé l'embarras de leur jeunesse.
Dans une situation difficile où la réparation complète
était impossible, ils ont fait à ce moment-là du
mieux qu'ils pouvaient et, s'étant repentis, ont été
pardonnés.
Dans le processus du
repentir, nous devons réparer complètement quand c'est
possible, sinon réparer le plus que nous pouvons. Et dans tout
cela, nous devons nous souvenir que le pécheur qui plaide et
qui désire réparer doit aussi pardonner aux autres
toutes les offenses commises contre lui. Le Seigneur ne nous
pardonnera que si notre cœur est pleinement débarrassé
de toute haine, de toute rancune et de toute accusation à
l'égard de nos semblables.
CHAPITRE
15 : LE RESPECT DES COMMANDEMENTS DE DIEU ASSURE LE PARDON
« Néanmoins
celui qui se repent et obéit aux commandements du Seigneur
sera pardonné » (Doctrine et Alliances 1:32)
« Et
il n'est pas de chose ou l'homme offense Dieu tant qu'en ne
confessant pas sa main en toutes choses et en n'obéissant pas
à ses commandements, et il n'est pas d’homme qui allume
tant sa colère que celui-là » (Doctrine et
Alliances 59:21)
Dans sa préface à
la révélation moderne, le Seigneur a énoncé
ce qui est une des conditions les plus difficiles du vrai repentir.
Pour certains, c’en est la partie la plus dure, car elle nous
met en garde pour le reste de notre vie. Le Seigneur dit :
« moi, le
Seigneur, je ne puis considérer le péché avec le
moindre degré d'indulgence. Néanmoins, celui qui se
repent et obéit aux commandements du Seigneur sera pardonné »
(D&A 1:31-32).
Cette Écriture est
extrêmement précise. Tout d'abord on se repent. On doit
alors suivre les commandements du Seigneur pour conserver son
avantage. Ceci est nécessaire pour obtenir le pardon complet.
Aucune étape du
processus de repentir n'est universellement facile, ce qui est une
des raisons pour lesquelles il est préférable de se
tenir à l'écart des chaînes du péché.
Le degré de difficulté de chaque étape varie
selon la personne.
Nécessité du
dévouement et de l'effort
Sous l'humiliation d'une
conscience coupable, avec peut-être le risque d'être
démasqué et le scandale et la honte qui pourraient
s’ensuivre, avec un esprit qui lutte et qui pousse à des
positions, avec une telle motivation, les premières étapes
du chagrin, de l'abandon, de la confession et de la restitution
peuvent être moins difficiles pour certains. Mais garder les
commandements de Dieu est un défi lancé à la foi
et à la force de volonté de l'âme la plus
résolue.
Suivre les commandements du
Seigneur, comme le réclame l'Écriture ci-dessus, est un
effort qui dure pendant tout le reste de la vie. ‘Jusqu'à
la fin’ est une expression qu'utilisent souvent les Écritures
et elle signifie littéralement jusqu'à la fin de la
vie. Cette expression prend maintenant un sens nouveau et plus grand
pour celui qui se repent :
« seul celui qui
persévère jusqu'à la fin est sauvé »
(D&A 53:7)
Et encore :
« Si tu veux
faire le bien, oui, et rester fidèle jusqu'à la fin, tu
seras sauvé dans le royaume de Dieu... » (D&A
6:13).
Étant donné
que nous péchons tous à un degré plus ou moins
grand, nous avons tous besoin de nous repentir constamment, de viser
sans cesse plus haut et de faire mieux. On ne peut guère
accomplir les commandements du Seigneur en un jour, une semaine, un
mois ou un an. C'est un effort qui doit s'étendre sur le reste
de notre vie. Pour l'accomplir, toute âme doit acquérir
le même esprit de dévouement et de consécration à
l’œuvre du Seigneur que celui de l'évêque et
de la présidente de la Société de Secours. La
plupart du temps, leur dévouement est quasi total.
Ce dévouement doit
être autant appliqué à l'effort mental qu'à
l'effort spirituel et physique. Pour comprendre l'Évangile de
manière à obéir vraiment et intelligemment à
ses exigences, il faut du temps et de l'application. L'enfant qui
naît dans l'Église va à la Primaire et à
l'Ecole du Dimanche ; plus tard, il va à la Société
d’Amélioration Mutuelle, au séminaire et à
l'institut, il travaille comme scout et comme explorateur ; plus
tard, il participe à la Société de Secours et à
beaucoup d'autres travaux spécialisés, outre qu'il
sert, assiste et participe à d'autres réunions et
conférences ; tout ceci en plus de l'étude de
l'Évangile et de beaucoup d'heures passées à
genoux à prier. Le converti adulte peut compenser une grande
partie de cette formation par une étude, une méditation
et une prière intensives.
Cependant beaucoup de gens
espèrent obtenir une connaissance et une compréhension
de tout le plan de l'Évangile, de ses implications et de ses
associations éternelles en une très courte période
de temps. Ils sont tout disposés à faire des années
et des années d'étude intensive pour maîtriser
partiellement un des rudiments de l'ensemble de la connaissance pour
devenir dentistes, médecins, juges, professeurs, spécialistes
dans un domaine quelconque ; et cependant beaucoup rejettent
l'Évangile parce qu'on ne peut ni le discerner, ni le
comprendre en quelques leçons faciles. Ils ne ‘vivent
pas selon les commandements’, et par conséquent ne se
repentent pas.
Le repentir doit se faire
de tout cœur
À propos du
repentir, les Écritures utilisent l'expression « de
tout son cœur » (D&A 42:25). Manifestement ceci
exclut toute réserve. Le repentir doit impliquer une reddition
totale et complète au programme du Seigneur. Le transgresseur
qui néglige de payer sa dîme, ne va pas à ses
réunions, enfreint le sabbat, ne prie pas en famille, ne
soutient pas les autorités à l'Église, enfreint
la Parole de Sagesse et n'aime ni le Seigneur ni son prochain, n'est
pas pleinement repentant. L'adultère qui se réforme,
mais qui boit ou jure, n'est pas repentant. Le cambrioleur repentant
qui se livre à des jeux sexuels n'est pas prêt pour le
pardon. Dieu ne peut pas pardonner tant que le transgresseur ne
montre pas un vrai repentir qui s'étend à tous les
domaines de sa vie.
Le Seigneur connaît,
comme l'intéressé, la mesure de contrition manifestée ;
la récompense lui sera donnée en conséquence,
car Dieu est juste. Il connaît le cœur. Il sait si on
fait preuve d'un vrai repentir ou non. Feindre le repentir ou bluffer
est inutile, car le transgresseur et le Seigneur connaissent tous
deux le degré de sa sincérité.
Apporter l'Évangile
à d'autres aide au repentir
‘Vivre
selon les commandements’ comprend les nombreuses activités
requises des fidèles, dont un petit nombre seulement ont été
mentionnées ci-dessus. Les bonnes œuvres en général
et le dévouement accompagné d'une attitude
constructive, voilà ce qu'il faut. En outre, une manière
saine de neutraliser les effets du péché dans notre vie
consiste à amener la lumière de l'Évangile à
d'autres qui n'en jouissent pas actuellement. Ceci peut signifier
travailler aussi bien auprès des membres non pratiquants de
l'Église que de non-membres - probablement le plus souvent
auprès de ces derniers. Notez la façon dont le Seigneur
a relié le pardon des péchés au fait de tendre
son témoignage concernant l’œuvre des derniers
jours :
« Car je vous
pardonnerai vos péchés avec ce commandement : Que
vous restiez fermes, avec ferveur et l'esprit de prière, à
rendre témoignage au monde entier de ce qui vous est
communiqué » (D&A 84:61).
Le Seigneur est apparemment
déçu des nombreuses personnes qui ne rendent pas leur
témoignage, car il dit :
« Mais il en est
dont je ne suis pas satisfait, car ils ne veulent pas ouvrir la
bouche, mais cachent le talent que je leur ai donné, à
cause de la crainte de l'homme. Malheur à eux, car ma colère
est allumée contre eux » (D&A 60:2).
Ce refus de rendre
témoignage serait particulièrement grave pour ceux qui
ont des péchés mortels à vaincre et à
neutraliser. Il faut particulièrement remarquer l'Écriture
donnée en 1831 par l'intermédiaire de Joseph
Smith, le prophète, et qui s'adresse à lui-même
et aux anciens qui étaient en route avec lui pour Sion. Le
Seigneur leur dit :
« Néanmoins,
vous êtes bénis, car le témoignage que vous avez
rendu est inscrit dans le ciel pour que les anges le voient ;
... et vos péchés vous sont pardonnés »
(D&A 62:3).
Il promet ici le pardon des
péchés aux anciens qui avaient été
vaillants à faire du prosélytisme et à rendre
témoignage. Les anges comme notre Père céleste
se réjouiraient certainement de ces membres qui, avec une
grande sincérité, surmontent leurs péchés
et en reçoivent la rémission, partiellement par leurs
efforts pour relever le niveau spirituel de leurs semblables en
rendant témoignage de l'Évangile rétabli.
Une autre parole du
Seigneur - celle-ci par l'intermédiaire de Jacques - renforce
la valeur du témoignage dans la lutte contre le péché.
Le témoignage vient de l'étude, de la prière et
du respect des commandements, et la répétition du
témoignage l'édifie et le stabilise. Jacques dit que,
grâce à cette œuvre missionnaire qui consiste à
sauver l'âme des autres, on en arrive au point de s’apporter
le salut et la sanctification à soi-même.
« Mes frères,
si quelqu'un parmi vous s’est égaré, loin de la
vérité, et qu'un autre l'y ramène, qu'il sache
que celui qui ramènera un pécheur de la voie où
il s’était égaré sauvera une âme de
la mort et couvrira une multitude de péchés »
(Jacques 5:19, 20).
Quiconque commence le long
voyage pour s'émanciper de l'esclavage du péché
et du mal trouvera de la consolation dans la pensée exprimée
par Jacques. Nous pourrions l'étendre quelque peu et rappeler
au transgresseur que tous les témoignages qu'il rend, toutes
les prières qu'il fait, tous les sermons qu'il prêche,
toutes les Écritures qu'il lit, toute l'aide qu'il donne pour
stimuler et édifier les autres, tout cela le fortifie et
l'élève à des niveaux supérieurs.
La motivation correcte pour
faire œuvre missionnaire quelle qu'elle soit, comme pour tout
service dans l'Église, est bien entendu l'amour du prochain,
mais ce genre d'activité a toujours un effet secondaire sur
notre propre vie. C'est ainsi que quand nous devenons des instruments
entre les mains de Dieu pour changer la vie des autres, notre propre
vie ne peut qu'être élevée. On ne peut guère
aider quelqu'un à gravir jusqu'au sommet de la colline sans y
grimper soi-même.
Nous ne pouvons pas tous
nous livrer au service missionnaire à plein temps où
nous pourrions avoir l'occasion d'expliquer l'Évangile et de
rendre plusieurs fois par jour témoignage de sa divinité.
Nous ne pouvons pas non plus être tous mis officiellement à
part comme missionnaires de pieu où il y a des possibilités
semblables à celles des missionnaires à plein temps,
bien qu'à un degré un peu moindre. Mais ce que tout
membre peut absolument faire, c'est suivre le slogan inspiré
du président McKay : ‘Chaque membre un
missionnaire.’ Il peut se lier d'amitié et intégrer
des voisins, des amis et des connaissances non membres ; par son
intérêt et ses fréquentations il peut s'efforcer
d'amener ces non-membres à être disposés à
recevoir les missionnaires de pieu ou les missionnaires à
plein temps. Nul ne doit se soucier de ne pouvoir enseigner
convenablement l'Évangile à ses amis. Les missionnaires
qui ont été mis à part sont préparés
pour le faire. Ce que tout membre doit faire, par le bon exemple et
en rendant témoignage, c'est de décrire aux non-membres
les joies que l'on connaît à suivre et à
comprendre l'Évangile, contribuant ainsi à les amener
au stade où ils accepteront un enseignement officiel.
Outre les possibilités
de l’œuvre missionnaire dans des domaines tels que les
activités de collège, d'auxiliaires et de comités
de l'Église, on trouve des occasions presque illimitées
d'élever les autres, s'attirant ainsi des bénédictions
soi-même. Tous les mois se tiennent des réunions de
témoignages où chacun a l'occasion de rendre son
témoignage. Passer de telles occasions, c'est négliger
dans cette même mesure d'accumuler un avoir face aux erreurs et
aux transgressions accumulées.
La foi et les œuvres
Étant donné
l'accent mis jusqu’à présent sur l'importance des
bonnes œuvres quand on revient du péché et que
l'on s'installe dans une vie repentante, il pourrait être bon
de dire un mot sur l'idée du salut par la foi seule. Il y a
des gens, qui ne sont pas de notre Église, qui aiment citer,
en faveur de cette idée, les paroles de Paul :
« Car c'est par
la grâce que vous êtes sauvés, par le moyen de la
foi. Et cela ne vient pas de vous, c'est le don de Dieu. Ce n'est
point par les œuvres, afin que personne ne se glorifie »
(Éph. 2:8-9).
L'une des doctrines les
plus fausses inventées par Satan et avancées par
l'homme est que l'homme est sauvé par la seule grâce de
Dieu ; que la foi en Jésus-Christ seule est tout ce qu'il
faut pour avoir le salut. En même temps que toutes les autres
œuvres nécessaires à l'exaltation de l'homme dans
le royaume de Dieu, ceci pourrait exclure la nécessité
de se repentir. Cela pourrait autoriser le péché et,
étant donné qu'il ne serait pas nécessaire que
l'homme travaille à son salut, pourrait accepter au lieu de
cela un service du bout des lèvres, le ‘repentir’
sur le lit de mort et une confession superficielle et sans
signification des péchés.
Les membres de l'Église
ont vraiment de la chance d'avoir les Écritures publiées
à notre époque, qui éclaircissent sans laisser
l'ombre d'un doute les questions doctrinales de ce genre. Un passage
du Livre de Mormon, écrit peut-être dans la même
intention que la phrase de Paul ci-dessus - souligner et susciter
l'appréciation pour le don gratuit du salut offert à
condition d'obéir - est particulièrement instructif :
« Car nous
travaillons diligemment à écrire pour persuader nos
enfants et nos frères de croire au Christ et de se soumettre à
Dieu ; car nous savons que c’est par la grâce que
nous sommes sauvés, après tout ce que nous pouvons
faire” (2 Néphi 25:23).
Et le Seigneur a encore
davantage souligné ce fait :
« Et aucune
chose impure ne peut rentrer dans son royaume, c'est pourquoi,
n'entrent dans son repos que ceux qui ont lavé leurs vêtements
dans mon sang, à cause de leur foi, du repentir de tous leurs
péchés, et de leur fidélité jusqu'à
la fin. Maintenant, voici le commandement : Repentez-vous tous,
bouts de la terre, et venez à moi, et soyez baptisés en
mon nom, pour que vous soyez sanctifiés par la réception
du Saint-Esprit, afin d'être sans tache devant moi au dernier
jour » (3 Néphi 27:19-20).
Ceci rend claires les deux
facettes dont aucune, à elle seule, n'apporterait à
l'homme le salut la grâce du Christ, en particulier telle
qu'elle est représentée par son sacrifice expiatoire,
et l'effort individuel. Aussi bonnes que puissent être les
œuvres d'une personne, elle ne pourrait être sauvée
si Jésus n'était pas mort pour ses péchés
et ceux de tous les autres. Et aussi puissante que puisse être
la grâce salvatrice du Christ, elle n'apportera pas
l'exaltation à quelqu'un qui ne se conforme pas aux œuvres
de l'Évangile.
Nous devons, bien entendu,
comprendre les termes. Si on entend par le mot ‘salut’ le
simple fait d'être sauvé ou racheté du tombeau,
la ‘grâce de Dieu’ suffit. Mais si le terme ‘salut’
signifie rentrer en la présence de Dieu, jouissant de la
progression et d'un accroissement éternels et d'une
divinisation finale, pour cela il faut assurément avoir la
‘grâce de Dieu’, telle qu'elle est généralement
définie, plus la pureté personnelle, le fait de
surmonter le mal, et les bonnes ‘œuvres’ rendues si
importantes dans les exhortations du Sauveur, de ses prophètes
et de ses apôtres.
Rares sont ceux qui ont
mieux compris cette question que l'apôtre Paul qui aurait été
surpris si on lui avait dit qu'on pouvait interpréter ses
paroles autrement. Dans tous ses écrits, il souligne
l'importance des actes de justice. Il prêche contre les péchés
de toutes sortes, incitant au repentir et déclarant que le
pardon est un élément nécessaire au salut. Il
dit dans son épître aux Romains que « la
colère de Dieu se révèle du ciel contre toute...
injustice des hommes... » (Rom. 1:18). Non seulement il
condamne toutes les choses mauvaises, mais promet que Dieu « rendra
à chacun selon ses œuvres » (Rom 2:6). Il
promet la vie éternelle à ceux « qui, par la
persévérance à bien faire, cherchent l'honneur,
la gloire et l'immortalité » (Rom. 2:7). Il
souligne : « Ce ne sont pas, en effet, ceux qui
écoutent la loi qui sont justes devant Dieu, mais ce sont ceux
qui la mettent en pratique qui seront justifiés »
(Rom. 2:13). Et comme nous l'avons déjà vu dans ce
livre, il énonce les péchés avec précision
et en grand nombre et invite les hommes à s'en repentir.
La vie repentante recherche
la perfection
On pourrait multiplier les
citations presque à l'infini mais on en a dit assez pour bien
montrer que la vie repentante, la vie qui tend constamment vers la
perfection, doit reposer sur les œuvres aussi bien que sur la
foi. L'Évangile est un programme d'action, un programme où
l'on fait des choses. L'immortalité et la vie éternelle
de l'homme sont les buts de Dieu (Moïse 1:39). L'immortalité
a été réalisée par le sacrifice du
Sauveur. La vie éternelle est dans la balance, attendant les
œuvres des hommes.
Cette progression vers la
vie éternelle revient à atteindre la perfection. Le
respect de tous les commandements garantit le pardon total des péchés
et assure l'exaltation par la perfection qui vient de ce que l'on se
conforme à la formule que le Seigneur nous a donnée.
Dans son Sermon sur la Montagne, il a commandé à tous
les hommes :
« Soyez donc
parfaits comme votre Père céleste est parfait »
(Matt. 5:48).
Être parfait signifie
triompher du péché. C'est un ordre du Seigneur. Il est
juste, sage et bon. Il n'exigerait jamais de ses enfants quelque
chose qui ne soit pas pour leur avantage et qu'ils ne puissent
atteindre. La perfection est donc un but réalisable.
Le Sauveur a donné
les mêmes instructions à ses dirigeants néphites
quand il leur énonça les conditions de l'Évangile
être comme lui (3 Néphi 12:48). Le Sauveur avait
respecté les commandements de son Évangile ; il
était maintenant requis de tous les hommes qu'ils respectent
de même les commandements. Néphi cita le Sauveur dans le
même sens :
« Et la voix du
Fils m'est parvenue, disant : À celui qui est baptisé
en mon nom, mon Père donnera le Saint-Esprit, comme à
moi. Suivez-moi donc, et faites ce que vous m'avez vu faire »
(2 Néphi 31:12).
Le Seigneur a détaillé
quelque peu ses paroles aux Néphites quand, après de
longues dissertations sur la progression vers la perfection en vivant
selon l'Évangile, il posa à ses disciples cette
question pertinente « C'est pourquoi, quel genre
d'hommes devez-vous être ? » Peut-être
essayait t'il simplement de bien leur faire comprendre la vérité
et de la renforcer, ou peut-être a-t-il posé cette
question pour voir à quel point ils avaient saisi les vérités
fondamentales qu'il leur enseignait. Il n'attendit pas leur réponse,
mais ajouta promptement :
« En vérité,
je vous le dis, vous devez être tels que je suis moi-même »
(3 Néphi 27:27).
La perfection s'obtient en
réalité par la victoire. Le Seigneur a révélé
par l'intermédiaire de Jean :
« Celui qui
vaincra, je le ferai asseoir avec moi sur mon trône, comme moi
j'ai vaincu et me suis assis avec mon Père sur son trône »
(Apoc. 3:21).
Il semble que le mal soit
toujours autour de nous. Un des frères des débuts de
l'Église a estimé qu'il y a des centaines d'esprits
mauvais qui travaillent contre chacun de nous. En conséquence,
nous devons être constamment en alerte. Nous devons cataloguer
nos faiblesses et nous y attaquer pour les vaincre. Le Christ devint
parfait en remportant la victoire. Ce n'est qu'en vainquant que nous
deviendrons parfaits et que nous avancerons vers la divinisation.
Comme je l'ai déjà dit, le moment pour le faire, c'est
maintenant dans la condition mortelle.
On a dit : « Celui
qui envisage de se corriger a une étape de retard. Il devrait
passer du stade des intentions à celui de l'action. C'est
aujourd'hui qu'il faut commencer. » Il est certain que la
maîtrise de soi est un programme continu : un voyage, et
pas simplement un premier pas. Les hommes ne deviennent pas soudain
justes, pas plus qu'un minuscule gland ne devient soudain un chêne.
La progression vers la perfection peut néanmoins être
rapide si on avance résolument à grands pas vers le
but.
La perspective est
importante
Dans la marche vers la
perfection par la victoire sur le péché, il est
important d'avoir une perspective correcte. Par exemple, certaines
personnes confondent la fin et les moyens. Beaucoup ont le sentiment
que la Parole de Sagesse a pour but principal d'augmenter notre santé
et d'allonger notre vie mortelle, mais une étude plus
soigneuse de la révélation (D&A 89) montre qu'il y
a un but plus profond. Bien entendu, son observance stricte
fortifiera notre corps, le fera survivre plus longtemps pour qu'il y
ait un temps plus long pour perfectionner le corps et
particulièrement l'esprit, l’œil fixé sur
une élévation éternelle et des joies éternelles.
Le Seigneur a fait des promesses solennelles à tous les saints
qui se souviennent de ses paroles pour les mettre en pratique,
marchant dans l'obéissance aux commandements (voir D&A
89:18). Ici les engagements du Seigneur sont doubles. Tout d'abord il
promet à ceux qui obéissent qu'ils « ...
recevront la santé en leur nombril et de la moelle en leurs
os... », que grâce à une bonne santé
physique ils « courront et ne se fatigueront point, et ils
marcheront et ne faibliront point ». C'est là une
promesse merveilleuse.
Mais les promesses
spirituelles dépassent considérablement les promesses
physiques. Pour ceux qui observent ces instructions particulières
et obéissent à tous les commandements du Seigneur, les
bénédictions sont réellement accrues et
amplifiées. L'ange de la mort passera à côté
de ces saints-là, promet-il, et ne les frappera pas. Cette
promesse nous ramène à l'Exode où nous lisons
que le Seigneur a mis à l'épreuve la foi des enfants
d'Israël pour voir s'ils suivraient le grand Moïse.
Maintenant la promesse de
la révélation précédemment citée
est semblable à l'épreuve de l'ancien Israël et en
diffère, comme c'est le cas en général pour les
comparaisons. Dans les deux situations, il y a l'élément
de la Pâque, l'élément d'obéissance de la
foi sans connaître toutes les raisons du commandement.
« L'obéissance de la foi » est
fondamentale. Sans elle, le miracle ne peut pas se produire. Si
Israël n'avait pas obéi, ses fils premiers-nés
n'auraient pas été protégés.
La récompense de
l'observance de la Parole de Sagesse, c'est la vie ; pas
seulement la vie mortelle prolongée, mais la vie éternelle.
Il n'y a aucune promesse dans la Parole de Sagesse que celui qui
l'observe fidèlement ne mourra pas. « Comme tous
meurent en Adam, de même aussi tous revivront en Christ »
(1 Cor. 15:22). Pour l'Israël d'autrefois, c'était
la vie physique ou la mort physique. Dans notre promesse moderne,
c'est la vie spirituelle ou la mort spirituelle. Si on ignore ‘ces
paroles’ et que l'on néglige ‘l'obéissance
aux commandements’, on est sûr de mourir, mais si on
obéit implicitement, on se voit assurer la vie éternelle
par la perfection. L'ange de la mort raccourcit notre vie mortelle à
cause de notre désobéissance ; l'ange de lumière
dégage le chemin pour la vie spirituelle éternelle.
L’individu a
l’initiative
Nous avons déjà
parlé ailleurs de cette autre catégorie de gens qui
sont fondamentalement non repentants parce qu'ils refusent de ‘vivre
selon les commandements’. Il y a des membres de l'Église
qui sont en pleine léthargie. Ils ne boivent pas, ne
commettent pas de péchés sexuels. Ils ne jouent pas à
des jeux d'argent, ne volent pas et ne tuent pas. Ils sont bons
citoyens et d'excellents voisins mais, spirituellement parlant, ils
semblent se trouver dans un long et profond sommeil. Ils ne font rien
de très grave, sauf qu'ils négligent de faire les
choses qui doivent être faites pour obtenir leur exaltation.
C'est à ces personnes que pourraient s'appliquer les paroles
de Léhi :
« Oh, Si vous
pouviez vous éveiller ; vous éveiller d'un profond
sommeil, oui, même du sommeil de l'enfer et secouer les
terribles chaînes qui vous lient, qui sont les chaînes
qui lient les enfants des hommes pour les emmener captifs dans le
gouffre éternel de la misère et du malheur »
(2 Néphi 1:13)
Le chapitre 3 de
l'Apocalypse contient ces paroles du Sauveur :
« Voici, je me
tiens à la porte, et je frappe. Si quelqu'un entend ma voix et
ouvre la porte, j’entrerai chez lui, je souperai avec lui, et
lui avec moi » (Apoc. 3:20).
L'artiste Holman Hunt se
sentit inspiré à traduire cette Écriture
émouvante sur toile. Un jour qu'il montrait son image du
‘Christ frappant à la porte’ à un ami,
celui-ci s'exclama soudain :
- Il y a quelque chose qui
cloche dans ton tableau.
- Quoi ? demanda
l'artiste.
- La porte à
laquelle Jésus frappe n'a pas de poignée, répliqua
son ami.
- Ah, répondit M.
Hunt, ce n'est pas une erreur. Cette porte, vois-tu, donne sur le
cœur humain. Elle ne peut s'ouvrir que de l'intérieur.
C'est ainsi qu'il en est.
Jésus peut se tenir à la porte et frapper, mais chacun
de nous décide d'ouvrir ou non. L'Esprit est impuissant à
obliger un homme à bouger. C'est l'homme lui-même qui
doit prendre l'initiative. Il doit lui-même désirer se
repentir et prendre les dispositions nécessaires. Il doit,
comme Paul l'a recommandé, « se revêtir de
toutes les armes de Dieu » et veiller ainsi à
« pouvoir tenir ferme contre les ruses du diable »
(Eph. 6:11). Ces armes sont incomplètes sans un effort
constant pour vivre selon les commandements de Dieu. Sans effort de
ce genre, le repentir est, lui aussi, incomplet. Et le repentir
incomplet n'a jamais apporté le pardon complet.
CHAPITRE
16 : ÉVITER LES PIÈGES
« Veillez
et priez, afin que vous ne tombiez pas dans la tentation ;
l'esprit est bien disposé, mais la chair est faible »
(Matthieu 26:41)
Paul parle en ces termes de
la nécessité d'élever une voix positive et sans
équivoque en faveur de la cause de la vérité :
« Et si la
trompette rend un son confus, qui se préparera au combat ?
De même vous, si par la langue vous ne donnez pas une parole
distincte, comment saura-t-on ce que vous dites ? Car vous
parlerez en l'air. Quelque nombreuses que puissent être dans le
monde les diverses langues, il n'en est aucune qui ne soit une langue
intelligible » (1 Cor. 14:8-10).
Les trompettes ont résonné,
les avertissements ont été donnés, des voix ont
été enregistrées dans les chapitres de ce livre.
Les pièges qui guettent les jeunes et les moins jeunes, les
dangers tout proches et les chemins interdits à tous ont été
indiqués. Savoir où est le danger et pouvoir le
reconnaître dans toutes ses manifestations, c'est se protéger.
Le Malin est attentif. Il est toujours prêt à séduire
et prend pour victime quiconque n'est pas sur ses gardes, quiconque
est imprudent, quiconque est rebelle. Paul a mis en garde les
Éphésiens :
« Car nous
n'avons pas à lutter contre la chair et le sang, mais contre
les dominations, contre les autorités, contre les princes de
ce monde de ténèbres, contre les esprits méchants
dans les lieux célestes » (Eph. 6:12).
Caractère insidieux
du péché
Que l'on se repente ou non
d'un péché grave, le véritable esprit de
repentir que tous doivent manifester comporte le désir de se
tenir à l'écart du péché. On ne peut
simultanément être repentant et courtiser la
transgression.
Comme un voyage, le péché
commence par la première étape ; et la sagesse et
l'expérience enseignent qu'il est plus facile de résister
à la première tentation qu'aux tentations ultérieures
quand l'habitude de la transgression a commencé à
s'installer. C'est ce que démontre l'histoire de l'alouette.
Assise dans les hautes branches d'un arbre à l'abri du danger,
elle voit un voyageur qui traverse la forêt, portant une
mystérieuse petite boîte noire. L'alouette descend et se
perche sur l'épaule du voyageur.
- Qu'avez-vous dans la
petite boîte noire ? demande-t-elle.
- Des vers, répond
le voyageur.
- Ils sont à
vendre ?
- Oui, et très bon
marché en plus. Le prix n'est qu'une plume pour un ver.
L'alouette réfléchit
un instant. « Je dois avoir un million de plumes. Je ne
verrai pas la différence s'il en manque quelques-unes. Voilà
l'occasion d'obtenir un bon repas sans devoir travailler. »
Elle dit donc à l'homme qu'elle va en acheter un. Elle cherche
soigneusement sous son aile une plume minuscule. Elle fait la grimace
en l'arrachant, mais la taille et la qualité du ver lui font
rapidement oublier la douleur. Remontée très haut dans
l'arbre, elle commence à chanter aussi joliment qu'avant.
Le lendemain, elle voit le
même homme et, une fois de plus, elle échange une plume
contre un ver. Quelle manière splendide et facile d'obtenir
son repas !
À partir de ce
moment-là, tous les jours l'alouette abandonne une plume et
chaque perte lui fait de moins en moins mal. Au commencement, elle
avait beaucoup de plumes, mais avec le temps, elle s'aperçoit
qu'il lui est plus difficile de voler. Finalement, après avoir
perdu une de ses grandes plumes, il lui devient impossible
d'atteindre le sommet de l'arbre et, bien entendu, de voler haut dans
le ciel. En fait, il ne lui est plus possible que de voleter à
quelques mètres de haut dans l'air et elle se trouve obligée
de chercher sa nourriture avec les moineaux querelleurs et
chamailleurs.
L’homme aux vers ne
vient plus, car il n'y a plus de plumes pour payer les repas.
L'alouette ne chante plus parce qu'elle a trop honte de son état
déchu.
C'est comme cela que les
habitudes indignes s'emparent de nous tout d'abord douloureusement,
puis plus facilement, jusqu'à ce qu'enfin nous nous trouvions
dépouillés de tout ce qui nous faisait chanter et nous
élever. C'est comme cela que l'on perd la liberté.
C'est comme cela que l’on est pris au piège du péché.
Le péché
grave entre dans notre vie quand nous cédons tout d'abord à
nos petites tentations. Il est rare que l'on se lance dans des
transgressions profondes sans avoir tout d'abord cédé à
des tentations moindres qui ouvrent la porte aux tentations plus
fortes. Donnant l'exemple d'un type de péché, quelqu'un
a dit « Un homme honnête ne devient pas soudainement
malhonnête, pas plus qu'un champ propre n'est soudain rempli de
mauvaises herbes. »
Il est extrêmement
difficile, pour ne pas dire impossible, au démon d'entrer par
une porte qui est fermée. II semble ne pas avoir de clef pour
les portes qui sont fermées à clef. Mais si la porte
est légèrement entr'ouverte, il introduit l'orteil et
bientôt celui-ci est suivi par le pied, puis la jambe, puis le
corps et la tête, et finalement il entre complètement.
Cette situation rappelle la
fable du chameau et du chamelier qui traversent les dunes
sablonneuses du désert lorsque survient une tempête. Le
voyageur dresse rapidement la tente et s'y installe, fermant les
cordons pour se protéger du sable cinglant de la tempête
qui fait rage. Le chameau reste bien entendu à l'extérieur
et comme le vent violent lance le sable contre son corps et dans ses
yeux et ses naseaux,
Il trouve cela
insupportable et demande finalement à entrer dans la tente.
- Je n'ai de place que pour
moi, dit le voyageur.
- Mais est-ce que je ne
peux pas simplement passer le nez de manière à pouvoir
respirer un air qui ne soit pas rempli de sable ? demande le
chameau.
- Oui, cela tu pourrais
peut-être le faire, répond le voyageur et il ouvre juste
un tout petit peu le pan, et le long museau du chameau entre. Comme
le chameau se sent bien maintenant ! Mais bientôt il se
lasse du sable qui lui fait mal aux oreilles et aux yeux et il est
tenté de demander de nouveau.
- Le sable poussé
par le vent est comme une lime sur ma tête. Est-ce que je
pourrais simplement entrer la tête ?
Le voyageur raisonne de
nouveau que cela ne lui ferait pas de mal d'accepter, car la tête
du chameau peut occuper l'espace au sommet de la tente que lui-même
n'utilise pas. Le chameau entre donc la tête et l'animal est de
nouveau satisfait mais pour peu de temps seulement.
Rien que les pattes de
devant, suggère-t-il, et de nouveau le voyageur cède et
bientôt les pattes de devant et les épaules du chameau
sont dans la tente. Finalement, à force de supplier et de
céder, le torse du chameau, ses pattes de derrière et
tout le reste sont dans la tente. Mais maintenant elle est trop
petite pour les deux, et le chameau chasse le voyageur dans le vent
et la tempête.
Comme le chameau, Lucifer
devient très vite le maître quand on succombe à
ses premières flatteries. Bientôt, la conscience est
complètement réduite au silence, le pouvoir mauvais
règne en maître et la porte du salut est fermée
jusqu'à ce qu'un profond repentir l'ouvre de nouveau.
L'exemple du Sauveur
L'importance qu'il y a à
ne pas se laisser tenter est soulignée par l'exemple du
Sauveur. Ne reconnut-il pas le danger quand il était sur la
montagne avec son frère déchu, Lucifer, terriblement
tenté par ce maître des tentateurs ? Il aurait pu
ouvrir la porte et courtiser le danger en disant « D'accord,
Satan, je vais écouter ta proposition. Je n'ai pas besoin de
succomber, je n'ai pas besoin de céder, je n'ai pas besoin
d'accepter, mais je vais écouter. »
Le Christ ne raisonna pas
de cette manière-là. Il mit nettement et promptement
fin à la discussion et commanda « Retire-toi,
Satan », ce qui voulait vraisemblablement dire « Hors
de ma vue, hors de ma présence, je ne veux pas écouter,
je ne veux rien avoir de commun avec toi. » Ensuite,
lisons-nous, « le diable le laissa. »
Voilà notre modèle
si nous voulons empêcher le péché plutôt
que de nous trouver devant la tâche beaucoup plus difficile de
le guérir. En étudiant l'histoire du Rédempteur
et ses tentations, je suis certain qu'il consacra son énergie
à se fortifier contre la tentation plutôt qu'à la
combattre pour la dominer.
Ne courtisez pas la
tentation
Pour traduire ceci en
termes pratiques et modernes, que signifie ce principe ? Entre
autres choses, il signifie que pour être un abstinent total, on
ne doit fréquenter ni les cafés ni les bars, qu'on ne
prend jamais le premier verre. Pour éviter l'habitude du
tabac, on ne fréquente pas ceux qui fument pendant les heures
de loisirs. On peut peut-être travailler avec des pervertis
sexuels et être peu touché, mais jouer et se détendre
avec eux, c'est ouvrir la porte à une tentation qui peut
finalement être trop puissante.
Cela veut dire que le
garçon qui sort, ne fût-ce qu'une fois, avec une jeune
fille dont les principes moraux sont douteux, prend des risques. Il
joue avec une tentation puissante. La jeune fille qui sort ne
serait-ce qu'une fois avec un garçon immoral est en danger. Le
jeune homme qui prend une seule cigarette ou une seule boisson ‘joue
avec le feu’. La jeune fille qui commence à s'autoriser
des contacts sexuels est dans une situation dangereuse. Une étape
appelle l'autre et il n'est pas facile de s'en détourner.
Pour souligner encore par
une analogie les dangers qu'il y a à courtiser la tentation,
voici l'histoire souvent racontée de trois hommes qui se
présentèrent pour un emploi de conducteur d'autobus
dans une société de transport. Le candidat qui serait
accepté conduirait sur des routes de haute montagne,
périlleuses. Quand on lui demanda s'il savait bien conduire,
le premier répondit :
- Je suis un bon conducteur
expérimenté. Je peux rouler si près du bord du
précipice que la large jante du véhicule frôlera
le bord sans le dépasser.
- C'est ce qui s'appelle
bien conduire, dit l'employeur.
Le deuxième se
vanta :
- Je peux faire mieux que
cela. Je peux conduire avec tant de précision, que le pneu du
véhicule débordera, la moitié du pneu sur le
bord du précipice et l'autre moitié dans le vide.
L'employeur se demanda ce
que le troisième homme allait dire et il eut la surprise et le
plaisir d'entendre :
- Moi, monsieur, je peux
rester aussi loin que possible du bord.
Inutile de demander lequel
des hommes obtint l'emploi.
Faites attention aux points
vulnérables
Le fait que nous ne faisons
pas attention à quel point nous sommes proches du péché
nous rend vulnérables aux ruses de Satan. Le mythique Achille
n'était physiquement vulnérable qu'au talon que sa mère
avait tenu pendant qu'elle le plongeait dans le fleuve magique pour
l'immuniser contre tout mal physique ; une flèche
empoisonnée dans son talon mit fin à une vie de grande
valeur sur le champ de bataille. Comme Achille, la plupart d'entre
nous ont des points vulnérables par lesquels le désastre
peut nous vaincre si nous ne sommes pas convenablement protégés
et immunises.
Même le géant
Goliath avait un point vulnérable. Sterlin W SilI, dans un de
ses beaux discours, nous en a parlé. Je le cite :
« Dans le comhat
historique de David et de Goliath, le géant de Gath s'était
couvert d'une lourde cuirasse à écailles pesant 5 000
sicles d'airain. Le bois de sa lance était comme une ensouple
de tisserand et le fer de sa lance pesait 600 sicles de fer. Goliath
devait se sentir tout à fait assuré du succès en
allant à la rencontre du fils d'Isaï qui n'était
même pas encore en âge de porter les armes. Mais Goliath
commit l'erreur d'avoir confiance en sa force plutôt que de
protéger sa vulnérabilité. Son corps géant
et ses jambes énormes étaient enfermés dans de
l'airain, mais son vaste et large front restait découvert.
C'est l'endroit que David visa avec succès avec sa fronde, et
Goliath tomba comme Achille était tombé, parce qu'il
fut frappé là ou il n'était pas protégé. »
(Sterling W. Sill, The Way to Success, Salt Lake
City, Bookcraft 1964, p. 278)
L'histoire donne beaucoup
d'autres exemples de force et d'orgueil, d’individus comme de
nations, qui ont succombé à l'attaque dirigée
contre leur point faible. Si ces points étaient souvent, du
moins en surface, physiques, Lucifer et ses disciples connaissent les
habitudes, les faiblesses et les points faibles de tout le monde et
en profitent pour nous conduire à la destruction spirituelle.
Pour l'un, cela peut être la soif d'alcool, un autre peut avoir
une faim insatiable, un autre a laissé ses pulsions sexuelles
le dominer, un autre aime l'argent ainsi que le luxe et le confort
qu'il permet d'acheter, un autre a soif de puissance, et ainsi de
suite.
À la conférence
de juin 1959 de la Société d’Amélioration
Mutuelle, Delbert L. Stapley, du Collège des Douze, a fait des
commentaires à ce sujet. Il a dit entre autres choses :
« La lumière
dissipe les ténèbres et en prend la place. Les ténèbres
ne peuvent prendre la place de la lumière. Ce n'est que quand
la lumière s’éteint que les ténèbres
règnent... reconnaître les faiblesses inhérentes
et ne rien faire pour les surmonter... est une preuve d'instabilité
de caractère. »
Piège de
l'autojustification
C'est probablement ce genre
de dextérité mentale qu'Alexander Pope, le poète
anglais, avait à l'esprit quand il écrivit avec
beaucoup de discernement :
Le vice est un monstre si
horrible
Qu'il suffit de le voir
pour le haïr ;
Mais quand on le voit trop
souvent, on connaît son visage
On le supporte, puis on
s'apitoie et puis on l'embrasse.
Il est facile de se
justifier par des raisonnements quand on se livre à des
habitudes pécheresses. Par exemple, la personne qui est
libérée de toute entrave, pour la première fois
peut-être, se dit qu'elle va examiner certaines des choses dont
elle a entendu parler et va les essayer pour satisfaire sa curiosité.
Ce sont bien entendu les choses interdites qui semblent avoir le plus
grand attrait. Elle prend sa première cigarette, sa première
boisson. Elle entre dans les divers domaines sexuels interdits. Elle
essaie son premier vol ou son premier cambriolage. Elle joue un petit
peu. Elle se dit sans doute qu'il est bon d'essayer, ne fût-ce
qu'une seule fois, ‘rien que pour l'expérience’.
Elle ne pense certainement pas qu'elle va aller plus loin dans le
péché ni se permettre de répéter les
actes. Mais même si ces pratiques interdites sont suivies de
sentiments de regret et même de honte et de chagrin, elle est
maintenant devenue si experte en autojustification qu'elle se
persuade de ne pas se repentir.
Il n'existe apparemment que
ces deux voies : se repentir et faire le nécessaire pour
se purifier complètement ou se débarrasser des
conséquences et des reproches de sa conscience par
l'autojustification. Le repentir semble être un processus très
difficile, long et pénible, qui est ordinairement
embarrassant. Le chemin de l'autojustification est temporairement
beaucoup plus facile. Il cache les transgressions. La conscience, qui
tout d'abord souffre, se cautérise de plus en plus facilement
jusqu'à ce qu'elle se retire pour laisser la victime
entièrement à la merci des puissances mauvaises et
tentatrices. Il est clair que la première étape, qui
consiste à justifier le péché à coups de
raisonnements, est un piège à éviter.
Pièges pour les
jeunes
Dans ce livre, j'ai
délibérément fait souvent allusion aux péchés
sexuels et ceci à cause de leur gravité et de leur
fréquence. Dans le présent chapitre, on ne saurait
mettre trop l'accent sur ces erreurs en parlant d'éviter les
pièges du péché, surtout en ce qu'ils affectent
les jeunes de l'Église dans une ère d'immoralité,
de relâchement et de tentations commerciales accrues.
Notre Créateur, dans
sa sagesse, a façonné l'âme de l'homme, le corps
et l'esprit, y incorporant une croissance, des désirs et des
besoins appropriés à l'âge de sorte que la vie se
développe convenablement et normalement. Il y a un moment pour
la tendre enfance, avec sa dépendance totale vis-à-vis
des autres, un temps pour l'enfance, avec son existence sans souci,
un temps pour l'adolescence avec son accroissement d'intérêts
et de responsabilités. II y a un moment pour une jeunesse plus
mûre, et un accroissement de décisions et de comptes à
rendre. Il y a un temps pour les jeunes mariés, avec leurs
responsabilités mutuelles et leurs intérêts sans
cesse plus larges ; un temps pour l'âge mûr, avec sa
moisson automnale d'expériences ; un temps pour la
vieillesse pendant les hivers au coin du feu, avec des souvenirs, des
fréquentations joyeuses et des satisfactions. Toutes ces
phases de la croissance, quand elles sont recherchées en
accord avec le plan divin, conduisent fermement et inébranlablement
l'âme le long du chemin de la vie éternelle. Il n'est
pas d'étape de la vie qui soit plus importante en vue du
résultat final que les années de jeunesse. Les
décisions et les activités de cette période
marquent l'avenir de ce qui peut être une trace ineffaçable,
particulièrement en ce qu'elle affecte le mariage et la vie de
la famille qui en résulte. Les activités, les
fréquentations de ce moment-là ont souvent une
influence capitale.
Le besoin d'activités
de groupe est normal pour les jeunes, quand ils ne sont pas
prématurément et imprudemment stimulés dans
d'autres directions, et les activités récréatives
et sociales du groupe doivent être saines et divertissantes. La
sécurité physique et morale est accrue dans la
multiplicité des amis. Les activités récréatives
de groupe créées par les jeunes eux-mêmes peuvent
non seulement être très amusantes, mais extrêmement
profitables. Les veillées peuvent créer des amitiés,
inspirer et former l'esprit. Les pique-niques de groupe peuvent
apprendre aux jeunes la courtoisie, la camaraderie et élargir
le cercle des amis intimes.
Les sports peuvent aider le
corps à acquérir force et endurance. Ils peuvent
apprendre à l'esprit à affronter les difficultés,
les défaites et les succès, enseigner le
désintéressement et la compréhension et inculqué
sportivité et tolérance au participant comme aux
spectateurs. Le théâtre peut développer les
talents, enseigner la patience et encourager l'amitié et la
camaraderie. Les activités musicales de groupe ont des effets
semblables et peuvent aussi adoucir et attendrir l'esprit et
satisfaire les besoins esthétiques.
Une soirée dansante
correctement organisée peut être une bénédiction.
Elle donne l'occasion de passer un moment agréable avec
beaucoup de gens sur un accompagnement musical. Elle peut permettre
de nouer et développer des amitiés qui seront chéries
plus tard dans la vie. Elle peut aussi par contre devenir une
expérience restrictive.
Les bals bien ordonnés
constituent de bons endroits, des moments agréables et des
circonstances favorables pour rencontrer de nouvelles personnes et
élargir le cercle de ses amis. Ils peuvent être la porte
ouverte au bonheur. Lors d'une soirée dansante et de
conversations agréables, on peut faire la connaissance de
beaucoup de jeunes gens splendides dont chacun a des traits de
caractère admirables et peut être supérieurs à
tout camarade donné en au moins certaines qualités.
C'est ici que les partenaires peuvent commencer à évaluer,
à noter les qualités, les réalisations et les
supériorités par comparaison et par contraste. Des
amitiés fondées sur ces observations peuvent être
à la base de sorties sages, bien choisies et occasionnelles
pour ceux qui ont une maturité et un âge suffisants, ce
qui sera suivi plus tard, en temps voulu, par une amitié plus
intime et plus tard encore par des fiançailles couronnées
par un mariage éternel heureux.
Par contre, quand un jeune
danse toute la soirée avec une seule partenaire, ce que nous
pourrions appeler danse ‘à monopole’, cela n'est
pas seulement anti-social, mais limite les plaisirs et les
possibilités légitimes de chacun. Cela peut aussi
encourager, par son caractère exclusif, une intimité
inconvenante. Danser, que l'on soit accompagné ou non,
présuppose un échange de partenaires que nous pourrions
appeler danse ‘multiple’.
Les esprits sérieux
reconnaîtront la sagesse de cette façon de faire. Les
sorties précoces en couple et les danses ‘à
monopole’ ouvrent toute grande une porte donnant sur des
cavernes dangereuses et ferment de nombreuses portes qui mènent
à des expériences intéressantes, saines et
enrichissantes.
Sauter les expériences
appropriées et naturelles de la jeunesse ou ignorer les
signaux avertisseurs, c'est introduire dans la vie une déformation
avec ses ennuis et ses tribulations et limiter et grever, sinon
ruiner, les périodes ultérieures de la vie et du
développement normal.
Pour être plus
précis, imposer aux enfants une pression indue et inopportune
pour qu'ils assument le rôle de jeunes, laisser le jeune
adolescent sauter les jours de cette période et se précipiter
dans les expériences de la fin de l'adolescence ou laisser les
jeunes arrivés à la fin de l'adolescence contracter le
mariage avant d'être convenablement préparés tout
cela engendre la frustration et la perte d'une partie importante de
sa vie.
Les dangers des amitiés
intimes précoces
Les amitiés intimes
précoces de gens trop jeunes conduisent à un mariage
rapide avant que les préparatifs suffisants n'aient été
faits en vue de l'avenir, avant que l'on n'ait même terminé
son instruction et avant que la jeune vie ait eu ses nombreuses et
belles expériences de formation.
Quelqu'un a écrit un
long article intitulé ‘Le mariage n'est pas pour les
enfants’ qui montrait bien la nécessité dans
laquelle se trouvent les jeunes de faire leurs plans avec un esprit
mûr. Il disait que jusqu'à quatre-vingt-dix pour cent
des mariages de lycéens finissent par un divorce. Il faisait
ressortir que les mariages contractés à un âge
très jeune ont tendance à mettre fin aux études
et à la préparation des participants à un métier
et que l'absence d'emploi qui en résulte conduit à un
niveau de crise, les problèmes déjà graves d'un
mariage précoce.
Les sorties en couple au
début de l'adolescence conduisent aussi à des amitiés
intimes précoces, avec leurs nombreux dangers et problèmes
et souvent à un mariage prématuré et décevant.
Ce genre de fréquentations n'est pas rare et rencontre souvent
l'approbation des parents. Cependant il est presque criminel de
soumettre un tendre enfant aux tentations de l'âge mûr.
Des mariages précoces qui sont presque certains d'échouer,
sont ordinairement le résultat de sorties en couple précoces,
tandis qu'une préparation appropriée au mariage se
traduit par des fiançailles au moment voulu.
Mon cœur se fend
presque tous les jours quand je vois les enfants qui sortent trop tôt
en couple. Un père et une mère sont venus me trouver
avec leur problème. Ils ne savaient pas ce qu'ils devaient
faire de leur fille. Elle n'avait que seize ans et pourtant c'était
une ‘femme’ qui avait gravement péché,
s'était mariée très jeune, avait connu un
enfantement humiliant et un divorce qui l'avait marquée. Que
lui restait-il dans la vie ? Des questions me vinrent à
l'esprit telles que « Maman, où étiez-vous
quand elle sortait constamment avec le même garçon à
quatorze ans ? Etiez-vous partie travailler ou vous
contentiez-vous de dormir ? Ou essayiez-vous de revivre l'amour
romantique par procuration ? Où étiez-vous quand
votre fille a commencé à sortir ? »
La voiture :
bénédiction et malédiction
Les sorties précoces
exigent ordinairement une voiture et semblent impliquer une attitude
possessive mutuelle et exclusive dans les sorties et les danses.
Quelle conception erronée et abêtissante ! Dans le
temps, les jeunes sortaient à pied avec leurs compagnes ;
plus tard, ils allaient à cheval ou dans des carrioles ;
mais maintenant, il semble qu’il leur faille la voiture.
Certaines jeunes filles sont comme l'une qui demandait au garçon
qui l'invitait à sortir avec lui « As-tu une
voiture ? » La réponse fut négative.
Elle répliqua « Repasse quand tu en auras
une. » Je peux seulement me dire que si un jeune n'est
désirable et n'a de succès qu'avec des boucles
d'oreilles qui balancent, de l'argent à dépenser et une
voiture enchanteresse, c'est que véritablement un vernis mince
et périssable a été substitué à
l'idéal fondamental de la valeur et de la personnalité.
Étant donné
que le but final de tout jeune doit être un mariage et une vie
de famille réussis et heureux, la période des
fréquentations devient un moment important pour évaluer
et pour trouver le compagnon ou la compagne qui sera compatible,
agréable et engageant et aura les autres qualités
nécessaires. Il est possible que ceux qui ont la richesse, des
voitures décapotables et une vivacité feinte soient
ceux qui sont le plus désavantagés en ce qui concerne
les véritables valeurs dans les fiançailles. Le jeune
homme qui a la voiture la plus luxueuse n'a-t-il pas le plus grand
handicap ? Comment peut-il savoir quelle mesure de sa popularité
est le résultat de la voiture et quelle proportion de sa
propre personnalité ? La jeune fille qui est riche, qui a
une voiture luxueuse et ‘de l'argent à jeter’ peut
avoir du mal à savoir quelle proportion de son succès
est due au vernis et quelle proportion à son charme personnel.
La voiture peut être
une bénédiction ou une malédiction, comme l'eau
qui peut sauver un mourant ou dans laquelle un homme peut se noyer ;
comme le feu qui peut réchauffer un corps gelé ou le
calciner ; comme la puissance atomique qui peut propulser des
navires ou ruiner des villes. La voiture peut transporter ses
occupants vers la maison, l'école ou le temple. Elle peut
aussi les conduire dans des endroits isolés, vers les dangers
moraux où la conscience est réduite au silence, où
les justes inhibitions sont étouffées et les anges
gardiens anesthésiés. En bref, la voiture peut
transporter un couple, jeune ou moins jeune, à de très
grandes distances des lieux sûrs. Elle peut fournir une
intimité dangereuse et stimuler la tentation.
La voiture est réservée
à des conducteurs dont le jugement est mur. Les législateurs
l'ont senti en refusant le permis de conduire à ceux qui n'ont
pas atteint un certain âge. Les accidents causés par des
adolescents dépassent de loin ceux causés par les
personnes plus âgées. Mais ces dangers physiques sont
les moindres. Les morts peuvent revivre, les invalides peuvent
ressusciter avec un corps sain, mais l'âme dévastée,
la vie marquée, la jeunesse violée avec sa vertu
perdue, voilà les vraies tragédies.
Les fonds de ruelle, les
défilés de canyon, les lieux désertiques et les
rues silencieuses tard le soir sont des endroits où l'on ne
parle guère d'art, de musique ou de doctrine de l'Évangile
mais où l'on pense souvent à des choses plus viles et
parle de sujets plus bas. Et quand on n'a plus rien à se dire,
il y a des choses à faire, dont l'accomplissement apporte de
la poussière et des cendres, là où devraient
fleurir les roses. Quand j'interroge des jeunes gens repentants,
aussi bien que certaines personnes plus âgées, on me dit
souvent que le couple a rencontré sa défaite dans le
noir, à des heures tardives, dans des endroits isolés.
Les ennuis, comme les photographies, se développent dans le
noir. La voiture a été, dans la plupart des cas, le
siège confessé de la difficulté. Elle est
devenue leur maison de passe. Tout d'abord ils n'avaient pas
l'intention de mal faire, mais l'isolement a facilité les
passions sexuelles qui les ont subrepticement envahis comme un
serpent se glisse dans l'herbe.
« D'où
viens-tu ? » demande la mère inquiète.
La réponse est surprenante. « D'un cinéma en
plein air, ils jouaient ‘La cave aux passions’ ;
c'était un film ‘chaud’. » Dans la
voiture, dans l'intimité, le noir, avec sur l'écran des
scènes suggestives et voluptueuses, le cadre presque parfait
du péché organisé par Satan était là.
Avec l'apparence extérieure de la décence et de la
respectabilité, avec l'absence des influences saintes et avec
des légions de tentateurs vicieux attroupés, même
de bons jeunes sont pris au piège et commettent des actes
immoraux, des actes qu'on courrait beaucoup moins le risque de voir
au salon ou dans le cinéma convenable de la grand-rue.
Personne d'autre que les
participants n'est témoin du péché accompli dans
le noir, du moins personne sur la terre. Mais les prophètes
ont parlé du péché commis dans le noir. Job, par
exemple, rapporte les paroles d'Eliphaz :
« Et tu dis :
Qu'est-ce que Dieu sait ? Peut-il juger à travers
l'obscurité ? » (Job 22:13).
Ésaïe a donné
cet avertissement :
« Malheur à
ceux qui cachent leurs desseins pour les dérober à
l'Éternel, qui font leurs œuvres dans les ténèbres,
et qui disent : Qui nous voit et qui nous connaît ? »
(Ésaïe 29:15).
De même, notre
Seigneur a laissé entendre que les hommes :
« …ont
préféré les ténèbres à la
lumière, parce que leurs œuvres étaient
mauvaises. Car quiconque fait le mal hait la lumière... »
(Jean 3:19-20).
L'impudeur
Il y a d'autres choses que
les voitures et les ténèbres qui encouragent
l'impudicité et l'immoralité. L'une d'entre elles est
l'impudeur. Les jeunes d'aujourd'hui parlent avec la plus grande
facilité du sexe. Ils en entendent parler dans les vestiaires
et dans la rue, ils le voient et l'entendent au cinéma et à
la télévision, ils le lisent partout dans les livres
pornographiques. Ceux qui ne résistent pas à cette
influence l'absorbent et l'encouragent. L'esprit d'impudeur s'est
développé au point que rien ne semble être sacré.
L'un des facteurs qui
contribuent à l'impudicité et à l'effondrement
des valeurs morales, ce sont les vêtements modernes portés
par nos jeunes filles et leurs mères. Je vois des jeunes
filles, et des femmes plus âgées, portant des shorts
dans la rue. Ceci n'est pas bien. C'est chez elles, dans leur maison
et dans leur jardin que les femmes porteront des shorts. Je vois
certaines de nos mères, de nos épouses et de nos filles
membres de l'Église, qui portent des robes de coupe extrême
et suggestive. Il y a même des pères qui encouragent
cela. Je me demande si nos sœurs se rendent compte de la
tentation qu'elles présentent pour les hommes quand elles
laissent leur corps partiellement découvert ou quand elles
s'habillent de chandails collants qui révèlent le corps
et ses formes.
Il n'y a pas de raisons
pour qu'une femme doive porter une robe impudique parce que c'est la
mode. Nous pouvons être à la mode sans être
extrémistes. Nous pouvons créer une mode à nous.
La femme est belle surtout quand son corps est convenablement habillé
et que son beau visage est orné de ses jolis cheveux. Elle n'a
pas besoin d'autres attraits. C'est à ce moment-là
qu'elle est dans ses plus beaux atours et que les hommes l'aimeront à
cause de cela. Les hommes ne l'aimeront pas plus parce que son cou
est dénudé. Jeunes filles, si le jeune homme est
pudique et digne de vous, il vous aimera d'autant plus si vous êtes
convenablement habillée. Bien entendu, si c'est un vicieux, il
aura d'autres idées.
On a l'impression que
certains aspects de l'impudeur dans le vêtement, tant chez les
hommes que chez les femmes, frisent l'exhibitionnisme, le
comportement perverti par lequel les gens satisfont leurs désirs
voluptueux en montrant leur corps à d'autres. On a descendu
bien bas la pente quand on a recours à cette expression
détestable, bien qu'heureusement on puisse se régénérer,
se rétablir et se transformer par le repentir total et être
pardonné. Malgré tout, seul un dépravé
peut approuver cette pratique ou la cautionner.
Mais cet abominable étalage
de l’intimité du corps à d'autres est-il si
éloigné de ces situations où des hommes qui font
leur jardin ne portent que des pantalons et des souliers et de ceux
qui roulent en voiture en découvrant le haut de leur corps ?
Cet exhibitionnisme est-il si différent et si éloigné
de celui de ces femmes jeunes, et moins jeunes, qui vont jusqu'à
porter des vêtements collants qui accentuent le corps humain,
de celles qui montrent leur dos, leur poitrine et leurs membres
inférieurs ? On impute ces extrêmes à la
mode, mais on peut encore une fois se demander s'il n'y aurait pas
des satisfactions, sexuelles et autres, dans ce qui semble être
un mépris pervers pour la décence pudique. Les
vêtements de bain réduits au strict minimum, les
porte-t-on à cause de la mode ou pour choquer, émouvoir
ou tenter ? Peut-il y avoir dans toutes ces expressions une
innocence et une pudeur totales ? Il y a des lois contre le
déshabillage indécent, mais pourquoi mettre en prison
l'homme qui expose son corps à peine plus que les femmes qui
montrent à peine moins ? Se peut-il que dans toute cette
impudicité il y ait quelques-uns des mêmes désirs
qui poussent l'exhibitionniste à découvrir son corps et
à le parader devant les autres ?
Nous ne pouvons trop
insister sur le fait que l'impudeur est un des pièges qu'il
faut éviter, si nous voulons éviter la tentation et
rester purs.
La lasciveté écrite
et parlée
Un genre qui est intimement
lié au piège de l'impudicité et qui en découle
partiellement, c'est celui de la pornographie.
La pornographie est devenue
un commerce extrêmement profitable qui colporte des magazines,
des livres et des images ‘sexy’ abominables et vicieuses.
Il y a un immense commerce de cette littérature, et très
souvent les garçons et les filles de nos lycées, et
même des plus jeunes, sont victimes de cet abominable commerce.
Au cours de ces dernières années, cette même
lasciveté s'est glissée dans les chansons et les
histoires perverses enregistrées sur disques. Un éditorialiste
du Deseret News écrivait :
« Les dents
pernicieuses de la pornographie, mordant dans le commerce des
disques... constituent un aspect nouveau et abominable de ce problème
lancinant. L'action répressive des parents et des
organisations scandalisés a considérablement réduit
la quantité de littérature obscène dans les
rayons des librairies des environs, mais les pourvoyeurs d'obscénité
semblent avoir trouvé un autre domaine tentant et
rémunérateur. On trouve maintenant en circulation plus
d'une vingtaine d'enregistrements de chants et de récitations
sur les sujets les plus vils. Une mère zélée a
trouvé un disque de ce genre chez elle. Il était caché
dans la chambre de sa fille âgée de quinze ans. Il fut
remis entre les mains de membres du Comité pour la protection
de la jeunesse en vue de sa lutte contre la pornographie. Il était
si obscène que certains des auditeurs ne purent pas supporter
d'entendre plus d'un ou deux des dix morceaux qui se trouvaient sur
les deux faces du disque. Et cependant, cette chose malpropre avait
été achetée par deux jeunes filles de quinze ans
chez un marchand de musique considéré comme de bonne
réputation. »
Les parents doivent être
avertis de ces maux et faire tout ce qu'ils peuvent pour protéger
leurs fils et leurs filles d'une corruption qui a pour but de
stimuler les passions sexuelles et d'ouvrir la porte à des
transgressions plus graves. Par un effort concerté, ils
peuvent faire disparaître ce matériel des rayons à
journaux et du courrier et faire comparaître en justice ceux
qui veulent vendre la morale d'une génération pour leur
profit personnel.
Les conversations et les
plaisanteries lascives constituent un autre danger menaçant,
cherchant comme proie quiconque les admet, comme première
étape pour salir l'esprit et par conséquent l'âme.
Un magazine a parlé
d'un amuseur dans un club de New York qui fut averti que la police
allait enregistrer sur bande son programme. Il s'était mis en
tête « de donner aux clients une heure de mots
obscènes auxquels allaient s'ajouter de viles attaques contre
la maternité, les Testaments, Ancien et Nouveau, et des
descriptions colorées des processus physiques et sexuels les
plus vils ». Son patron l'avertit de ‘filet doux’.
Il en résulta que le programme fut une heure entière de
comédie sans la moindre grossièreté et fut
antiseptiquement propre. Quelqu'un fit la réflexion que cet
amuseur pouvait travailler proprement, et on lui répondit :
« Bien sûr. Ses programmes dans les clubs de nuit et
les variétés étaient propres et il gagnait cent
dollars par semaine. Mais en orientant tous ses efforts sur un
spectacle malpropre, il gagne cinq mille dollars par semaine. C'est
pour cela qu'il colporte les saletés. » La
différence est de quatre mille neuf cents dollars par semaine.
Qui faut-il blâmer ?
Le colporteur de saletés, bien entendu, mais plus encore que
ce vulgaire amuseur, le consommateur de saletés, le public.
Tant que les hommes seront corrompus et se vautreront dans la fange
des égouts, des amuseurs leur vendront ce qu'ils demandent. On
peut faire voter des lois, procéder à des arrestations,
les avocats peuvent plaider, les tribunaux peuvent condamner et les
prisons se refermer sur des hommes à l'esprit corrompu, mais
la pornographie et les attentats à la pudeur qui lui sont
alliées ne prendront fin que lorsque les hommes se seront
purifié l'esprit et cesseront de réclamer et de payer
pour des choses aussi viles. Quand le client en aura assez d'être
noyé sous les saletés par les comédiens, il ne
payera plus pour cette saleté et sa source tarira.
Bien entendu, il n'y a que
peu de gens qui vont dans des clubs de nuit, mais pendant la
récréation, la pause, au vestiaire, à la table
du banquet, presque partout, il y a des gens vulgaires qui prolongent
la vie de ce qui est grossier et indécent par leurs narrations
et leurs applaudissements. Mais si personne ne rit pour encourager,
s'il n'y a pas d'oreilles pour écouter, pas de lèvres
pour applaudir ou répéter la vulgarité, le
narrateur se fatiguera de ses histoires qu'on n'apprécie pas.
Spectacles dégradants
Les autres points dangereux
qui risquent d'avoir un grand attrait pour les jeunes et qu'il faut
éviter comme la peste sont les films indésirables et
les programmes de télévision inconvenants. Un éditorial
du Deseret News a dit à ce propos :
« Bien qu'il
soit vraiment encourageant de remarquer le nombre croissant de
protestations élevées dans tout le pays contre les
films et les programmes de télévision indésirables
dont on afflige le public américain, en particulier les jeunes
qui constituent une grande partie des deux auditoires, il est
écœurant de noter le nombre de productions douteuses que
sortent encore les studios. Les juges d'enfants, les policiers des
brigades des mœurs et les travailleurs sociaux sont d'accord
pour dire qu'un fort pourcentage des délits d'aujourd'hui ont
leur origine dans les spectacles de bas niveau que regardent tant de
jeunes. Mais parce que le mal avec tous ses agréments
hollywoodiens, reluit comme l'or, et parce que ce qui est suggestif
est toujours attrayant pour beaucoup de personnes, les producteurs de
ces spectacles trouvent profitable de poursuivre ce genre de films. »
Après avoir analysé
ce problème en détail, l'éditorial conclut :
« Il n'y a
probablement pas assez de ressentiment public pour obliger les
producteurs de cinéma et de télévision à
purifier leur production, parce que l'argent parle plus fort que les
protestations du public. Mais il est certain que l'Église et
le foyer peuvent faire quelque chose pour enseigner les principes à
leurs enfants. Ils peuvent certainement réglementer ce que les
jeunes voient, par la persuasion que tout bon foyer peut exercer. On
peut développer le bon goût et avec lui le désir
d'éliminer les spectacles malpropres, tout comme nous
éliminons l'alcool, les cigarettes et le pelotage de la vie de
nos jeunes. »
Les meilleurs jeunes
peuvent chuter
Ceci dit, nos jeunes saints
des derniers jours sont les meilleurs du monde. Il n'y a nulle part,
d'un océan à l'autre, de groupes qui puissent se
comparer si peu que ce soit à eux. Je crois que pratiquement
tous nos jeunes gens et toutes nos jeunes filles grandissent avec le
désir d'être justes. Je pense qu'ils sont
fondamentalement bons. Cependant, il y a trop de malheurs parmi eux.
Il y en a trop qui s'égarent.
Le diable sait comment les
détruire. Il sait, jeunes gens et jeunes filles, qu'il ne peut
pas vous pousser à commettre immédiatement l'adultère,
mais il sait aussi qu'il peut vous amollir par des fréquentations
lascives, des conversations vulgaires, un habillement impudique, des
films ‘sexy’ et ainsi de suite. Il sait aussi que s'il
peut amener à boire ou entraîner dans son programme de
pelotage les meilleurs garçons et les meilleures filles ils
finiront par succomber et chuter.
Il est important de
comprendre ce piège. C'est un sujet sur lequel il n'est pas
facile de parler ou d'écrire, mais quand des évêques
viennent me trouver en me racontant les tristes histoires de foyers
brisés, de vies gâchées, de cœurs brisés,
de chagrins et de remords, quand j'interroge des gens qui sont tombés
dans le piège, je leur dis presque avec désespoir :
« Que pouvons-nous faire ? Que peut faire l'Église
pour éviter cela ? Que pouvons-nous faire pour protéger
la prochaine génération, les jeunes qui nous arrivent ?
Dites-le moi. »
En guise de réponse,
le jeune homme ou la jeune fille dit souvent : « On
ne nous instruit pas avec assez de franchise. Nous recevons beaucoup
d'éducation sexuelle de diverses sources, mais elle nous fait
du tort. Nous entendons constamment ce qui est vulgaire. Nous avons
besoin d'avertissements, d'avertissements francs. »
J'espère sincèrement que les avertissements donnés
dans ce livre sont suffisamment francs et clairs.
Du côté
positif, si nos jeunes veulent éviter les pièges, ils
seront fermes dans leurs principes et non vacillants comme l'homme
ivre. Ils goûteront leur enfance et leur jeune adolescence chez
eux avec leurs parents, et ensuite pendant quelques années en
participant aux activités de groupe. Dans les bals, ils
changeront de partenaires pour le plaisir et l'avantage que cela
donne. Il n'y aura pas de sorties au début de l'adolescence,
des sorties occasionnelles seulement vers les quinze, seize ans, et
pas de fréquentation assidue de personnes de l'autre sexe tant
qu'ils ne sont pas prêts à chercher un conjoint éternel
dans un mariage convenable. Les fréquentations resteront
exemptes de toute inconvenance. Les baisers seront réservés
au moins jusqu'à ces jours futurs et sacrés des
fiançailles, quand ils seront dissociés de questions du
sexe et qu'ils auront un sens sacré. Et dans tout ceci, ils
conserveront une attitude saine et constructive vis-à-vis du
foyer, de l'école et de l'Église et vis-à-vis
des autres en général. Ils grandiront ainsi à
l'abri des contaminations du monde.
Rester du côté
du Seigneur
La différence entre
l'homme bon et l'homme mauvais n'est pas que l'un a eu des tentations
et qu'elles ont été épargnées à
l'autre. C'est que l'un est resté fort et a résisté
à la tentation et que l'autre s'est mis dans des endroits et
des situations compromettantes et s'est justifié par des
raisonnements. Il est donc évident que pour rester pur et
digne, on doit rester clairement et résolument à
l'écart du territoire du démon, évitant le
moindre pas vers le mal. Satan laisse l'empreinte de ses mains. Elle
est facile à distinguer pour quiconque est averti. En
conséquence, le signal de danger est mis bien en évidence
à un endroit où il est toujours visible pour un œil
averti. C'est comme le grand trou que l'on a fait un jour dans la rue
où j'habite. Y faire passer la voiture aurait été
friser le danger ou l'accident. J'ai remarqué que les voitures
des voisins sortaient de la rue du côté non dangereux et
évitaient l'endroit où se trouvait le danger. J'ai fait
la même chose.
À cet égard,
nous ne pourrions donner de meilleure conclusion à ce chapitre
qu'en citant l'exhortation fréquente du regretté George
Albert Smith qui a dit :
« Mon grand-père
disait toujours à sa famille : « Il y a une
ligne de démarcation, bien définie, entre le territoire
du Seigneur et celui du diable. Si vous restez du côté
du Seigneur, vous serez sous son influence et vous n'aurez pas le
désir de faire le mal ; mais si vous traversez d'un pouce
la ligne du côté du diable, vous êtes au pouvoir
du Tentateur, et s'il réussit, vous ne pourrez pas penser ni
même raisonner convenablement, parce que vous aurez perdu
l'esprit du Seigneur. » Quand, parfois, j'ai été
tenté de faire certaine chose, je me suis demandé :
De quel côté de la ligne suis-je ? Si j’estimais
être du bon côté, du côté du
Seigneur, je faisais à chaque coup ce qu'il fallait. Ainsi
donc, quand la tentation vient, réfléchissez et priez à
propos de votre problème, et l'influence de l'Esprit du
Seigneur vous permettra de décider avec sagesse. Nous ne
sommes en sécurité que quand nous sommes du côté
du Seigneur. »
CHAPITRE
17 : PRÉPARER UN CHEMIN SÛR
« Quand
un homme ne sait pas vers quel port il se dirige, il n’y en a
aucun qui soit bon » (Anonyme)
Si nous voulons éviter
les lieux dangereux qui conduisent à la transgression, au
chagrin et à la perte de nos chances d'exaltation, il serait
sage d'établir l'itinéraire de notre vie.
Nous ne pouvons évidemment
pas connaître toutes les circonstances de la vie ni organiser
tous les détails à l'avance. Mais nous pouvons établir
un itinéraire général de telle manière
que nous ne dévierons guère ou pas du tout du ‘chemin
étroit et resserré’. Ce genre de planification
nécessite que l'on se fixe des idéaux et des buts qui
en valent la peine. La personne qui a ces buts et qui ensuite
s'efforce constamment de les atteindre, est celle qui a le plus de
chances d'affronter avec succès les dangers et de contourner
les pièges susceptibles de changer le chemin du bonheur en un
sentier de destruction.
Faites vos plans tôt
dans la vie
Cette planification doit
commencer tôt. On a dit que ‘même le voyage le plus
long commence par le premier pas’. Ainsi donc, quand ce premier
pas est à faire, il devra l'être le long d'un itinéraire
correctement tracé. Sinon nous prenons des habitudes sans nous
en rendre compte, et le péché nous tient dans ses
griffes avant que nous ne nous en rendions compte.
Autant que le fait de se
fixer des buts dignes, celui d'organiser son itinéraire
empêche de mener une vie sans orientation, menée au
petit bonheur, une existence erratique. Dans les plaines de l'Utah, à
flanc de colline et le long des clôtures des vallées
pousse une plante appelée “tumbleweed”. Quand elle
est mûre et sèche, cette plante se détache de ses
racines et c'est alors un lacis sphérique de branches raides
et légères qui se déplace comme une balle. Si le
vent souffle vers l'ouest, la plante roule contre les clôtures
de l'ouest. Avec chaque changement de direction du vent, la plante
roule avec lui, suivant la loi du moindre effort jusqu'à ce
qu'elle soit arrêtée par des clôtures, des murs ou
des fossés. Quand le vent souffle le long de la route, le
“tumbleweed” roule comme une énorme bille lancée
par une main géante.
Beaucoup de gens, et en
particulier beaucoup de nos jeunes, mènent une existence
erratique comme celle du “tumbleweed”. Ils ont tendance à
suivre les dirigeants qui sont dominateurs et puissants, qu'ils
soient bons ou mauvais. Ils veulent savoir ce que les autres font.
Quel genre de chandail portent-ils ? Quel genre de souliers ?
Les robes sont-elles longues ou courtes, collantes ou amples ?
Les filles en vue portent-elles les cheveux courts, à la
garçonne ou flottant dans le vent, avec des tresses, à
l'italienne ou à la française ? Les garçons
portent-ils les favoris longs, les cheveux par-dessus les oreilles,
dans le cou ou jusqu'aux épaules ?
Ce ne sont peut-être
là que de toutes petites choses, mais il y a des domaines plus
importants et plus dangereux où nos jeunes, en particulier,
sont emportés par leur désir de faire comme le groupe.
Que faut-il faire pour ne pas être traité de bourgeois,
de ‘coincé’, de ‘petit fi-fils à sa
mè-mère’ ? Les jeunes doivent-ils fréquenter
tôt ceux de l'autre sexe, prendre l'habitude d'embrasser et de
peloter, danser toute la soirée avec le même
partenaire ?
La personne intelligente
fait ses plans
Par contre, les jeunes gens
intelligents se disciplinent tôt, établissent un
itinéraire à long terme comprenant tout ce qui est sain
et excluant tout ce qui est destructif. Le constructeur de ponts,
avant de commencer la construction, fait des plans, calcule la
résistance des matériaux, le coût et les
dangers ; l'architecte, avant même que l'on ne commence à
creuser, fait un plan du bâtiment depuis les fondations
jusqu'au faîte du toit. De même, une personne
intelligente fait des plans soigneux et organise sa vie depuis son
premier éveil mental jusqu'à la fin de sa vie. « Tout
comme le constructeur souhaite que son bâtiment résiste
à la tempête et aux remous des éléments,
de même jeunes et vieux souhaiteront une vie que ne toucheront
ni les adversités, ni les calamités, ni les ennuis
pendant toute l'éternité. Ayant établi un tel
itinéraire, les hommes prudents orienteront leur vie, leurs
activités, leurs ambitions et leurs aspirations, de manière
à avoir tous les avantages, dans l'accomplissement total d'une
juste destinée. »
La vie donne le choix à
tous. Vous pouvez vous satisfaire de la médiocrité si
vous le désirez. Vous pouvez être commun, ordinaire,
morne, terne ; ou vous pouvez canaliser votre vie de manière
à ce qu'elle soit propre, vibrante, progressiste, utile,
exaltante et enrichissante. Vous pouvez salir votre histoire,
souiller votre âme, piétiner la vertu, l'honneur et la
bonté et perdre ainsi l'exaltation dans le royaume de Dieu.
Vous pouvez être juste, forçant le respect et
l'admiration de vos fréquentations dans tous les domaines de
la vie et jouissant de l'amour du Seigneur. Votre destinée est
entre vos mains et vos décisions capitales, c'est à
vous de les prendre.
Bien entendu vos choix ne
seront pas les choix corrects, ceux qui vous conduiront sans
hésitation sur le chemin de la grande récompense
éternelle, s'ils ne sont pas faits sous les contrôles
appropriés. Dans ce domaine, le plus grand contrôle
c'est la maîtrise de soi. Le commentaire qui suit, dont je ne
connais pas l'auteur, dénote sa profondeur :
« Le plus grand
combat de la vie se mène dans les chambres silencieuses de
l'âme. Une victoire dans le cœur d'un homme vaut cent
conquêtes sur les champs de bataille de la vie. Être
maître de soi-même est la meilleure garantie que l'on
sera maître de la situation. Connais-toi toi-même. La
couronne de la personnalité est la maîtrise de soi. »
Le monde et ses habitants
ont besoin d'être guidés et contrôlés.
Imaginez une voiture en mouvement sans conducteur, un train sans
mécanicien, un avion sans pilote aux commandes. A notre époque
de missiles téléguidés, nous devrions peut-être
réfléchir un peu plus à l'idée de guider
les âmes. Lancer des missiles dans l'air sans les guider ni les
contrôler pourrait tuer des gens, détruire des
propriétés et répandre la terreur, mais son
effet à long terme serait relativement réduit par
comparaison avec ce qui arriverait si on permettait aux âmes de
démarrer et de continuer leur cours sans être guidées
ni contrôlées.
Ainsi nos jeunes doivent
poser très tôt des jalons marquant leur chemin. Les
jalons sont de deux types : « Voici ce que je vais
faire » et « Voici ce que je ne vais pas
faire ». Ces décisions concernent les activités
générales, les principes, les buts spirituels et les
programmes personnels. Elles doivent comprendre des prévisions
pour le mariage et la famille. Très tôt, les jeunes
doivent avoir vécu selon un plan. Le jeune homme et la jeune
fille sages profitent de l'expérience des autres et se fixent
très tôt une voie dans leurs études, une mission,
la découverte d'un être aimé pur, qui sera le
compagnon ou la compagne pour la vie, leur mariage au temple et leur
service dans l'Église. Quand on établit un tel
itinéraire et que l'on se fixe un but, il est plus facile de
résister aux nombreuses tentations et de dire ‘non’
à la première cigarette, ‘non’ au premier
verre, ‘non’ à la promenade en voiture qui conduit
dans les lieux sombres, solitaires et dangereux, ‘non’
aux premières avances inconvenantes qui finissent par conduire
aux pratiques immorales.
Tracer le chemin vers le
mariage
Lorsque nos jeunes sont en
âge de comprendre et d'établir l'itinéraire de
leur vie, ils ne sont plus qu'à quelques années de la
plus grande décision de leur vie, le mariage. C'est pourquoi,
ce chapitre se concentre sur le chemin à suivre vers et dans
le mariage. Et je pourrai ajouter ici que si ses avantages sont
d'autant plus grands qu'ils commencent tôt, la planification
est bonne pour toutes les étapes de la vie.
Pour un membre de l'Église
les plans et les décisions relatifs au mariage doivent être
axés vers le but de l'exaltation et vers un programme pour les
enfants à naître qui peuvent apporter la gloire aux
parents. Quand des enfants naissent dans un vrai foyer de saints des
derniers jours, par un mariage scellé par le Saint-Esprit de
promesse, dans un foyer où il y a de la paix et du
contentement, des idéaux et des principes communs, la vie leur
réserve de grandes promesses. Les enfants qui ont la chance de
naître dans des foyers où préside la prêtrise,
où l'Esprit du Seigneur est toujours présent, où
les prières en famille unifient, où règne un
véritable amour familial, sont vraiment bénis.
Si les couples mènent
leur vie conjugale convenablement, formant leurs enfants dans la
crainte et les exhortations du Seigneur comme ils vivent eux-mêmes,
il n'y a guère de risques pour que leur foyer produise des
délinquants, des transgresseurs ou des criminels. La plupart
des gens s'accordent pour dire que les problèmes de la vie
commencent ou trouvent leur encouragement au foyer. Les guerres
cesseraient, les cours d'assises fermeraient, les prisons et les
pénitenciers ne seraient plus guère utilisés, si
tous les enfants étaient instruits par le précepte et
par l'exemple de parents dignes qui s'aiment et se consacrent l'un à
l'autre avec une fidélité totale.
Les actes qui contribuent à
cet état heureux sont donc manifestement de la plus haute
importance. Il est capital que chaque jeune établisse
soigneusement son itinéraire pour être sûr qu'il
n'y ait ni laideur, ni erreur dans sa vie. Les sorties doivent être
protégées, ainsi que les fiançailles, le mariage
et la vie de famille. Il ne doit pas y avoir d'erreur quant aux
personnes fréquentées et quant à la protection
du processus. La vie conjugale doit être affectueuse, tendre et
généreuse.
Caractère insensé
des mariages mixtes
Nos jeunes posent souvent
cette question vitale : « Qui vais-je épouser ? »
La réponse appropriée à cette question apporte
la réponse appropriée à beaucoup d'autres. Si
vous épousez la personne qui convient, vous êtes certain
de vous marier à l'endroit approprié et vous aurez
infiniment plus de chances de bonheur ici et dans l'éternité.
La plus grande cause, et de loin, du malheur, des foyers brisés,
des vies ruinées, du péché et du chagrin parmi
les saints des derniers jours, c'est le fait que l'on ne s'est pas
marié à la personne qui convient, à l'endroit
qui convient et par l'autorité qui convient. Ceci découle
clairement d'un sondage fait il y a bien des années.
Quinze cents mariages
environ, impliquant trois milles personnes, dont la plupart étaient
membres de l'Église, ont été examinés
dans ce sondage. Sur ces quinze cents couples, près de mille,
soient deux mille personnes, se sont mariés en dehors du
temple, certains avec des non membres. Au cours des années, il
y a eu beaucoup de malheurs dans beaucoup de ces familles formées
hors de la religion, hors du temple, beaucoup de destruction dans la
vie des parents, beaucoup de frustration dans la vie de beaucoup
d'enfants qui grandissent sans conception religieuse de la vérité.
Il y a eu beaucoup de foyers brisés : deux cent quatre
des couples, soit quatre cent huit personnes, ont divorcé dans
les quinze ans.
Quelques-unes de ces
personnes, ayant connu la souffrance et la désillusion, ont su
retenir la leçon et se remarier dans l'Église, au
temple et aux personnes appropriées, mais beaucoup n'ont pas
appris, se sont remariées hors de l'Église et ont
continué leur détresse. Sur les trois mille personnes
initiales, près de deux mille ont perdu leur chemin. Leurs
yeux ont été couverts de cataracte spirituelle et elles
tâtonnent dans le brouillard, incapables de voir clairement.
Elles se perdent dans les labyrinthes et beaucoup ne se retrouveront
probablement jamais. La grande majorité de ces personnes ne se
sont pas encore reprises au cours des années qui ont suivi,
mais errent toujours et tâtonnent dans les ténèbres
spirituelles et l'inconfort conjugal. Cela ne veut pas dire que tous
les membres de l'Église soient dignes et les non membres
indignes, mais l'étude continue de montrer que c'est une
erreur que d'épouser des gens d'une autre religion. Les
principes, les idéaux, la formation et les croyances
différentes augmentent les problèmes du mariage.
Les mariages avec des
conjoints de religions différentes entraînent
généralement une perte de spiritualité. Souvent
le divorce en résulte, ainsi que beaucoup de misère
même s'il n'y a pas divorce. Chez les gens d'autres religions
que la nôtre, des études ont également montré
que les mariages mixtes rendent les ajustements des tensions
religieuses difficiles et que souvent l'un des deux partenaires ou
les deux abandonnent totalement la pratique religieuse. Étant
donné que les parents abandonnent leur religion, un nombre
croissant d'enfants seront élevés sans aucune attache
religieuse ni la foi qu'elle pourrait engendrer.
Le membre de l'Église
qui envisage de se marier en dehors de l'Église pense
souvent : « Oh ! l'aspect religieux n'a pas
d'importance. Nous nous entendrons. Nous nous adapterons. Nous
donnerons chacun un peu. Mon conjoint me permettra de faire ce que je
veux, ou je m'adapterai. Nous vivrons et nous adorerons tous les deux
à notre manière. » C'est un leurre. Cela
marche si rarement qu'il est trop dangereux de prendre le risque. Il
y a des gens qui disent : « Mais je crois qu'il faut
être large d'esprit dans ce domaine. » Ce n'est pas
de la largesse d'esprit, mais même si cela l'était,
avoir l'esprit large avec le programme éternel du Seigneur, ce
serait un peu comme être généreux avec l'argent
de quelqu'un d'autre.
Les chercheurs semblent
s'accorder pour dire que même dans les mariages qui ne se
dissolvent pas, le désaccord sur les questions religieuses est
une cause bien précise de malheur. Beaucoup d'hommes et de
femmes de valeur sont perdus pour l'Église et se détournent
du chemin étroit et resserré à cause de ces
mariages malavisés. Dans l'étude sus-mentionnée,
on s'est aperçu que près de la moitié de ceux
qui se sont mariés en dehors de l'Église ont cessé
d'être pratiquants dans l'Église. Il y a deux fois plus
de ces partenaires de mariages mixtes qui sont non pratiquants dans
l'Église que parmi ceux qui se sont mariés en dehors du
temple, mais se sont mariés dans l'Église. Ceci est
significatif. Vingt-neuf pour cent seulement des membres de l'Église
qui ont épousé des membres, même par des mariages
civils, étaient non pratiquants, alors que près de
quarante-six pour cent des partenaires de mariages mixtes étaient
non pratiquants.
Mariez-vous dans l'Église
Les instructions que les
membres de l'Église ont reçues là-dessus sont
sans équivoque. Joseph F. Smith a dit :
« Nous disons à
nos jeunes : Mariez-vous et mariez-vous correctement.
Mariez-vous dans la foi, et que la cérémonie se fasse
dans le lieu que Dieu a désigné. Vivez de manière
à être dignes de cette bénédiction... Mais
n'épousez pas ceux qui sont hors de l'Église, car de
telles unions conduisent presque invariablement au malheur... Je
préférerais moi-même aller au tombeau que d'être
associé avec une épouse en dehors des liens de la
nouvelle alliance éternelle ... J'aimerais voir les saints des
derniers jours épouser des saintes des derniers jours, les
méthodistes épouser des méthodistes, les
catholiques des catholiques et les presbytériens des
presbytériennes et ainsi de suite jusqu’au bout. Qu'ils
restent dans les limites de leur propre foi et de leur Église… »
(Gospel Doctrine, p. 275-279)
Paul dit aux Corinthiens :
« Ne vous mettez
pas avec les infidèles sous un joug étranger... »
Paul voulait peut-être
leur faire voir que les différences religieuses sont des
différences fondamentales. Les différences religieuses
impliquent des domaines plus étendus de conflit. Les loyautés
religieuses et les loyautés familiales se heurtent. La vie des
enfants est souvent difficile. Le non membre peut être tout
aussi brillant, aussi bien formé et aussi séduisant, et
il peut avoir la plus agréable des personnalités, mais
sans religion commune, il y a des difficultés en réserve
pour ce mariage. Il y a des exceptions, mais la règle est dure
et impitoyable.
Il n'y a, dans cet
enseignement ni intention partiale, ni préjugé. Il
s'agit de suivre un certain programme pour atteindre un but précis.
Une tendre épouse protestante dit de son brave mari
protestant : « Mais mon mari est gentil, honorable,
digne, il s'occupe bien de sa famille et il vaut mieux que beaucoup
de membres de l'Église de Jésus-Christ des saints des
derniers jours. Je suis sûr qu'il recevra les bénédictions
et que nous serons unis à toute éternité. »
Il n'y a pas de raccourci pour les membres infidèles de
l'Église qui négligent leurs obligations. Ils perdront
aussi les bénédictions éternelles, c'est
certain, mais la personne qui n'est pas membre de l'Église du
Seigneur, qui n'a pas reçu les ordonnances célestes, ne
peut recevoir le royaume céleste. Le Sauveur l'a expliqué
clairement quand il a dit :
« Si un homme ne
naît d'eau et d'Esprit, il ne peut entrer dans le royaume de
Dieu » (Jean 3:5)
Se marier en dehors de sa
religion a toujours été interdit. Par exemple, le
Seigneur a poussé Abraham à épouser une proche
parente plutôt qu'une gentile. À propos de la future
épouse de son fils, Abraham chargea son serviteur de faire un
long et inconfortable voyage pour chercher une jeune fille de la
religion d'Isaac :
« Et je te ferai
jurer par l'Éternel... de ne pas prendre pour mon fils une
femme parmi les filles des Cananéens au milieu desquels
j'habite, mais d'aller dans mon pays et dans ma patrie prendre une
femme pour mon fils Isaac » (Gen. 24:3-4).
De même Isaac, lui
aussi, attristé par les mariages de son fils Esaü avec
des gentiles, interdit à Jacob de faire la même chose et
le renvoya à Charan pour se marier dans la foi (voir Genèse
28:1-2). Des siècles plus tard, le Seigneur donna comme suit
un commandement formel aux Israélites :
« Tu ne
contracteras point de mariage avec (les gentils), tu ne donneras
point tes filles à leurs fils, et tu ne prendras point leurs
filles pour tes fils ; car ils détourneraient de moi tes
fils, qui serviraient d'autres dieux... » (Deut. 7:3-4).
Et au midi des temps, comme
nous l'avons partiellement cité ci-dessus, le même mot
d'ordre fut donné :
« Ne vous mettez
pas avec les infidèles sous un joug étranger »
(2 Corinthiens 6:14).
Bien des fois des femmes
viennent me trouver en larmes. Comme elles aimeraient pouvoir éduquer
leurs enfants dans l'Évangile de Jésus-Christ !
Mais elles sont incapables de le faire, parce qu'il y a
incompatibilité religieuse avec un mari non membre. Comme
elles voudraient accepter des postes dans l'Église !
Comme elles voudraient payer leur dîme ! Comme elles
aimeraient aller au temple pour recevoir leur dotation et œuvrer
pour les morts ! Comme elles voudraient pouvoir être
scellées pour l'éternité et avoir la promesse de
se voir sceller pour l'éternité leur chair et leur
sang, leurs enfants ! Parfois ce sont les hommes qui sont dans
cette pénible situation. Mais ils ont fermé les portes
et les portes se sont souvent rouillées sur leurs gonds.
Importance de choisir ses
fréquentations
Il est clair qu'un bon
mariage commence par de bonnes fréquentations. On épouse
en général quelqu'un d'entre ceux que l'on fréquente,
avec qui on fait ses études, avec qui on va à l'église,
avec qui on sort. Par conséquent nous insistons sur cet
avertissement. Ne courez pas le risque de sortir avec des non membres
ou des membres qui ne sont pas formés et qui n'ont pas de foi.
Une jeune fille dira : « Oh, je n'ai pas l'intention
d'épouser cette personne. Je sors pour m'amuser. »
Mais on ne peut pas se permettre de courir le risque de tomber
amoureux de quelqu'un qui peut ne jamais accepter l'Évangile.
Il est vrai qu'un petit pourcentage finit par se faire baptiser après
avoir épousé des membres de l'Église. Il y a des
gens de bien qui se joignent à l'Église après le
mariage mixte et restent dévoués. Nous en sommes fiers
et reconnaissants. Ils sont notre heureuse minorité. D'autres
qui ne sont pas devenus membres de l'Église sont néanmoins
pleins de bonté, de considération et de coopération
et permettent au conjoint d'adorer et de servir selon la manière
de l'Église. Mais la majorité ne deviennent pas membres
de l'Église et, comme nous l'avons déjà dit, les
frictions, les frustrations et le divorce marquent un grand nombre de
leurs mariages.
Dans des cas isolés,
il se pourrait qu’une excellente jeune femme soit à ce
point écartée géographiquement des autres
membres de l'Église qu'elle doive soit se marier hors de
l'Église, soit rester célibataire. Certaines pourraient
se sentir justifiées dans de telles circonstances en faisant
exception à la règle et en épousant un
non-membre. Mais, qu'il y ait ou non justification, il est important
de reconnaître que les dangers d'un tel mariage demeureraient.
Pour réduire les dangers au minimum, la jeune fille doit
absolument veiller à épouser un homme honorable et bon,
de sorte que même s'il ne peut être amené pour le
moment à accepter l'Évangile, il ait une bonne chance
d'être converti plus tard.
Le mariage céleste
est le chemin du bonheur
Dans les paragraphes
précédents, j'ai présumé que se marier
dans l'Église signifie se marier au temple, comme cela doit
être pour tous les membres qui peuvent se rendre dans un
temple. La porte ouvrant sur les verts pâturages de la
béatitude éternelle, c'est le mariage au temple et une
vie de famille juste et abondante. La vie conjugale peut être
un état céleste constant ou une torture perpétuelle
ou bien peut se situer n'importe où entre ces deux extrêmes.
La réussite du mariage dépend dans une grande mesure
des préparatifs faits pour l'aborder, ce qui est important
pour notre sujet qui est d'établir un itinéraire. On ne
peut cueillir le fruit mûr, riche et savoureux d'un arbre qui
n'a jamais été planté, entretenu ni taillé
et n'a pas été protégé contre ses
ennemis.
Une étude effectuée
parmi les membres de l'Église a révélé
qu'il n'y avait qu'un divorce pour 16 mariages scellés au
temple tandis qu'il y avait un divorce pour 5, 7 mariages non scellés
au temple. Cela signifie que la personne scellée au temple a
environ deux fois et demie plus de chances d'avoir un mariage réussi,
et par conséquent d'être heureuse, que celle qui fait un
mariage civil. En d'autres termes, elle a environ deux fois et demie
plus de chances de continuer à vivre dans le bonheur et la
joie avec son conjoint pendant la mortalité. Ce n'est pas
seulement l'ordonnance elle-même, mais aussi les préparatifs
pour l'ordonnance et la conscience profonde de ce qu'elle vaut qui
aident à atteindre ce but.
L’une des raisons
fondamentales du mariage éternel est que la vie est
éternelle ; et le mariage, pour être en accord avec
les objectifs éternels, doit avoir la même durée
que la vie. Le mariage célébré par les officiers
de l’État civil ou par les officiers de l'Église
en dehors des temples n'est fait que pour le temps, jusqu'à ce
que la mort sépare les conjoints ou tant qu'ils seront tous
deux en vie. Il prend fin à la mort. Seul le mariage céleste
s’étend au-delà du tombeau. Le mariage éternel
est accompli par le prophète du Seigneur ou par une des très
rares personnes à qui il a délégué
l'autorité. Il se célèbre dans les saints
temples érigés et consacrés dans ce but. Il n'y
a que ce genre de mariage qui transcende la tombe et perpétue
dans et à travers l'éternité les relations de
mari à épouse et de parents à enfants.
L'exaltation dans le
royaume céleste ne sera accordée qu'à ceux qui
contractent et observent fidèlement l'alliance du mariage
céleste. Le Christ dit en termes sans équivoque :
« Il y a, dans
la gloire céleste, trois cieux ou degrés. Pour obtenir
le plus haut, l'homme doit entrer dans cet ordre de la prêtrise
(à savoir la nouvelle alliance éternelle du mariage),
Sinon, il ne peut l'obtenir. Il peut entrer dans l'autre, mais c'est
là la fin de son royaume ; il ne peut avoir
d'accroissement » (D&A 131:1-4).
Il ne peut avoir
d'accroissement ! Il ne peut avoir d'exaltation ! Cela veut
dire à toute éternité. Lorsque quelqu'un a été
assigné à sa place dans un royaume, que ce soit dans le
téleste, le terrestre ou le céleste, ou dans son
exaltation, il ne passera jamais de la gloire qui lui est assignée
à une autre. Cela est éternel ! C'est pour cela
que nous devons prendre nos décisions tôt dans la vie et
pourquoi il est impérieux que ces décisions soient
justes.
On se souviendra que le
Seigneur répondit aux sadducéens hypocrites qui,
essayant de le prendre au piège, lui soumirent le problème
difficile de l'épouse dont les sept maris l'avaient précédée
dans la mort :
« À la
résurrection, duquel d'entre eux sera-t-elle la femme ?
Car les sept l'ont eue pour femme” (Marc 12:23).
La réponse du
Rédempteur fut claire, concise et sans équivoque :
« N'êtes-vous
pas dans l'erreur, parce que vous ne comprenez ni les Écritures,
ni la puissance de Dieu ? Car, à la résurrection
des morts, les hommes ne prendront point de femme, ni les femmes de
mari, mais ils seront comme les anges dans les cieux »
(Marc 12:24-25).
Que signifie cette
réponse ? James E. Talmage écrit :
« L'intention du
Seigneur était claire, dans l'état ressuscité,
il n'y a aucun doute sur le point de savoir auquel des sept frères
la femme appartiendra pour l'éternité, puisque tous
sauf le premier l'avaient épousée pour la durée
de la vie mortelle seulement… » (Jésus le
Christ, p. 666)
Le Seigneur dit clairement,
et essaie d'en convaincre ses enfants ici-bas, qu'ils ne peuvent se
permettre de commettre d'erreur dans le domaine des vérités
éternelles. Il promet une gloire transcendante à ceux
qui respectent ses lois.
« si un homme
épouse une femme par ma parole qui est ma loi et par la
nouvelle alliance éternelle et que leur union est scellée
par le Saint-Esprit de promesse, par celui qui est oint, à qui
j'ai donné ce pouvoir et les clefs de cette prêtrise...
ce sera parfaitement valide lorsqu'ils seront hors du monde. Et ils
passeront devant les anges et les dieux qui sont placés là,
vers leur exaltation et leur gloire en toutes choses... laquelle
gloire sera une plénitude et une continuation des postérités
pour toujours et à jamais. Alors, ils seront dieux, parce
qu'ils n'auront pas de fin... alors, ils seront au-dessus de tout,
car tout leur sera soumis. Alors ils seront dieux, parce qu'ils
auront tout pouvoir et que les anges leur seront soumis »
(D&A 132:19-20).
Ensuite, comme pour ne
laisser aucune possibilité de doute en la matière, le
Seigneur continue :
« En vérité,
en vérité, je te le dis, si tu ne respectes pas ma loi,
tu ne pourras atteindre cette gloire » (D&A 132:21).
Joseph Smith, le prophète,
reçut les mêmes clefs que détenait Pierre. Le
Seigneur lui dit :
« ...tout ce que
tu scelles sur la terre sera scellé dans les cieux, et tout ce
que tu lies sur la terre en mon nom et par ma parole, dit le
Seigneur, sera éternellement lié dans les cieux... »
(D&A 132:46).
Il est clair que pour
atteindre la vie éternelle, il ne suffit pas d'être
quelqu'un de bien. C'est là un des deux éléments
importants, mais on doit pratiquer la justice et recevoir les
ordonnances. Ceux qui ne mettent pas leur vie en accord avec les lois
de Dieu et ne reçoivent pas les ordonnances nécessaires
que ce soit dans cette vie ou (si c'est impossible) dans l'autre, se
sont ainsi privés eux-mêmes et resteront séparés
et célibataires dans les éternités. Là
ils n'auront ni conjoint, ni enfant. Si on veut être dans le
royaume de l'exaltation de Dieu, où Dieu demeure dans toute sa
gloire, on y sera comme mari ou femme et pas autrement. Quelles que
soient ses vertus, la personne célibataire, ou celle qui ne
s'est mariée que pour cette vie, ne peut être exaltée.
Toutes les personnes normales doivent se marier et élever des
enfants. Pour citer Brigham Young :
« Nul homme ne
peut être parfait sans la femme, et nulle femme ne peut être
parfaite sans un homme pour la diriger. Je vous dis la vérité
telle qu'elle est dans le sein de l'éternité. S'il veut
être sauvé, il ne peut l'être sans une femme à
son côté. »
Le mariage céleste
est aussi important que cela. Pour en souligner la beauté, la
splendeur et la gloire, voici un tableau verbal dressé par
Lorenzo Snow de l'importance et de la bénédiction du
mariage céleste :
« Quand deux
saints des derniers jours sont unis dans le mariage, il leur est fait
concernant leur descendance des promesses qui s'étendent
d'éternité en éternité. Il leur est
promis qu'ils auront le pouvoir et le droit de gouverner, de
contrôler et d'administrer à tout jamais le salut,
l'exaltation et la gloire à leurs descendants. Et les
descendants qu'ils n’ont pas ici, ils auront sans aucun doute
l'occasion de les avoir dans l'au-delà. Qu'est-ce que l'homme
pourrait souhaiter d'autre ? Un homme et une femme, dans l'autre
vie, ayant un corps céleste, exempt de maladie, glorifié
et embelli au-delà de toute description, se tenant au milieu
de leur postérité, la gouvernant et la contrôlant,
administrant la vie, l'exaltation et la gloire à tout
jamais. » (Deseret News, 13 mars 1897)
En lisant ceci, pouvez-vous
imaginer l'immensité de ce programme ? Pouvez-vous ne
serait-ce que l'entrevoir ? Souvenez-vous de ceci l'exaltation
n'est accessible qu'aux membres justes de l'Église de
Jésus-Christ, qu'à ceux qui acceptent l'Évangile,
qu'à ceux qui ont reçu leur dotation dans les saints
temples de Dieu, ont été scellés pour l'éternité
et qui continuent ensuite à vivre en justice pendant toute
leur vie. De nombreux membres de l'Église seront déçus.
Tous ceux qui ne mènent pas une vie digne se verront refuser
ces bénédictions, même si les ordonnances du
temple ont été faites pour eux.
Dangers de retarder le
mariage céleste
Trop souvent les gens
pensent que la décision concernant le mariage céleste
peut être retardée et qu'on peut s'en occuper plus tard.
Ces pensées sont les instruments de Satan. Il prend plaisir à
la temporisation et l'utilise beaucoup. S'il ne peut pas convaincre
les gens d'ignorer ces sujets importants, ces ordonnances dans le
mariage céleste, il utilisera la stratégie de la
temporisation en partant du principe que cela lui permettra de
réaliser finalement ses objectifs.
Mais c'est maintenant qu'il
faut agir. Toute erreur coûtera cher. Nous ne devons pas
laisser l'attrait de l'instant entraîner le désastre
pour les éternités. Tous les contrats qui ne sont pas
faits en vertu du pouvoir de scellement de la prêtrise prennent
fin à la mort.
Bien entendu, ceux qui
n'ont jamais entendu parler de l'Évangile, n'ont pas eu
l'occasion de l'accepter, recevront ce droit soit dans cette vie,
soit dans l'autre. Ils peuvent l'entendre dans le monde des esprits,
l’œuvre nécessaire pour être faite par
procuration pour eux sur la terre, et ils peuvent ainsi recevoir le
mariage éternel. Mais pour nous qui avons entendu la parole du
Seigneur, qui avons les Écritures, qui avons eu de nombreux
témoignages, qui avons été informés -
pour nous, demain c'est trop tard ! Nous pourrons être des
anges si nous sommes suffisamment justes. Même sans être
mariés, nous pouvons atteindre les régions inférieures
du royaume céleste, mais là nous ne serons que des
anges au service des autres, « ... lesquels anges sont des
serviteurs au service de ceux qui sont dignes d'un poids de gloire
beaucoup plus grand, extrême et éternel ». Le
Seigneur poursuit :
« Car ces anges
ne se sont pas conformés à ma loi ; c'est
pourquoi, ils ne peuvent s'accroître, mais restent séparés
et célibataires, sans exaltation, dans leur état sauvé,
à toute éternité. Et dès lors, ils ne
sont pas dieux, mais anges de Dieu pour toujours et à jamais »
(D&A 132:16, 17).
La même révélation
souligne la nécessité du mariage céleste dès
maintenant dans cette vie :
« si tu ne
respectes pas ma loi (le mariage céleste), tu ne pourras
atteindre cette gloire. Car étroite est la porte, resserré
le chemin qui mènent à l'exaltation et à la
continuation des vies, et il y en a peu qui les trouvent, parce que
vous ne me recevez point dans le monde et que vous ne me connaissez
point. Et si vous me recevez dans le monde, alors vous me connaîtrez
et vous recevrez votre exaltation, afin que là où je
suis, vous soyez aussi » (D&A 132:21-23).
Et Joseph Smith, le
prophète, a dit :
« Si un homme et
sa femme ne font pas une alliance éternelle et ne se marient
pas pour l'éternité par le pouvoir et l'autorité
de la Sainte Prêtrise, tandis qu'ils se trouvent dans cet état
de probation, ils cesseront de s'accroître lorsqu'ils mourront,
ou, en d'autres termes, ils n'auront pas d'enfants après la
résurrection. Mais ceux qui se marient par le pouvoir et
l'autorité de la prêtrise dans cette vie, et qui
persévèrent sans commettre le péché
contre le Saint-Esprit, continueront à s'accroître et
auront des enfants dans la gloire céleste. »
(Enseignements du Prophète Joseph Smith, p. 420)
Tandis qu'ils se trouvent
dans cet état de probation et dans cette vie indiquent
certainement la durée de notre vie mortelle. Les Écritures
nous présentent un tableau assez clair du sort des gens de
l'époque de Noé qui, comme beaucoup de gens
d'aujourd'hui, ont méprisé les témoignages des
Écritures et des prophètes vivants. Luc rapporte les
paroles du Sauveur :
« Ce qui arriva
du temps de Noé arrivera de même aux jours du Fils de
l'homme. Les hommes mangeaient, buvaient, se mariaient et mariaient
leurs enfants, jusqu'au jour où Noé entra dans
l'arche ; le déluge vint, et tous périrent »
(Luc 17:26, 27).
Ils furent noyés
dans leurs péchés. Leur mariage était pour le
temps. Ils se vautraient dans ce qui est du monde. Ils étaient
probablement comme beaucoup de gens d'aujourd'hui qui n'imposent
aucune limite à leur manger, à leur boisson et à
leur débauche. Leur ignorance des lois de Dieu et de
l'avertissement des prophètes continua jusqu'au jour même
où Noé et sa famille entrèrent dans l'arche.
Alors ce fut trop tard. Trop tard ! Ce qu'il y a de définitif
dans cette expression ! En suivant leur histoire éternelle,
nous voyons Pierre dire à leur propos plus de deux mille ans
plus tard :
« Christ aussi a
souffert une fois pour les péchés, lui juste pour des
injustes, afin de nous amener à Dieu, ayant été
mis à mort quant à la chair, mais ayant été
rendu vivant quant à l'esprit, dans lequel aussi il est allé
prêcher aux esprits en prison, qui autrefois avaient été
incrédules, lorsque la patience de Dieu se prolongeait, aux
jours de Noé pendant la construction de l'arche, dans laquelle
un petit nombre de personnes, c'est-à-dire huit, furent
sauvées à travers l'eau » (1 Pierre
3:18-20).
Enfin, ils avaient une
occasion dans le monde des esprits d'entendre à nouveau la
voix des missionnaires et des prophètes. Mais si tard !
Quels mots tristes ! Près de deux mille ans encore sont
entrés dans l'histoire et nous entendons de nouveau parler
d'eux dans la révélation moderne. À propos de la
révélation donnée en 1832 à Joseph
Smith et à Sidney Rigdon, le prophète écrit :
« Ensuite, nous
vîmes le monde terrestre, et voici, ce sont ceux qui sont du
terrestre... ceux qui sont les esprits des hommes gardés en
prison, que le Fils visita et à qui il prêcha
l'évangile, afin qu'ils puissent être jugés selon
les hommes dans la chair ; Qui n’ont pas accepté le
témoignage de Jésus dans la chair, mais qui l'ont
accepté ensuite » (D&A 76:71, 73, 74).
Trop tard ! Pour eux
le terrestre ! Cela aurait pu être le céleste, et
cela aurait pu être l'exaltation ! Mais ils remirent à
plus tard le jour de leur préparation. Le même cri
lamentable de ‘Trop tard’ s'appliquera à beaucoup
de membres de l'Église d'aujourd'hui qui n'ont pas écouté
l'avertissement mais se sont - parfois avec insouciance, parfois par
défi - liés pendant la mortalité à ceux
qui ne pouvaient pas ou ne voulaient pas se préparer pour les
bénédictions qui leur étaient réservées.
Le programme du Seigneur ne
peut être changé. Ses lois sont immuables. Elles ne
seront pas modifiées. Votre opinion ou la mienne ne changent
pas les lois. Beaucoup dans le monde, et même certains dans
l'Église, semblent penser que finalement le Seigneur sera
miséricordieux et leur donnera la bénédiction
qu'ils n'ont pas méritée. Mais le Seigneur ne peut être
miséricordieux aux dépens de la justice.
Prenez de fermes décisions
avant le mariage
Les jeunes qui établissent
leur itinéraire en vue du mariage au temple ont déjà
établi un mode de pensée qui leur permettra de faire
mutuellement des plans avec le conjoint choisi, une fois qu'ils
l'auront trouvé. Même avant que leur mariage ne soit
célébré dans le saint lieu, ils feront les plans
de leur vie commune, et continueront le processus comme jeunes mariés
quand ils prendront le temps de tracer leur chemin le long d'une vie
heureuse, réussie et empreinte de spiritualité vers
l'exaltation dans le royaume de Dieu. Maintenant, ils vont enfoncer
quelques ‘jalons’.
L'un des ‘jalons’
qu'enfonce le mari c'est celui de l'assistance à la réunion
de prêtrise toutes les semaines de l'année, pendant
toute sa vie. Tous deux enfoncent les ‘jalons’ de leur
assistance chaque jour de sabbat à l'Ecole du Dimanche et à
la réunion de Sainte-Cène, emmenant leurs bébés
et leurs petits enfants, enracinant ainsi fermement cette pratique
dans le programme familial, que les enfants poursuivront presque
certainement dans les familles qu'ils fonderont plus tard. Un autre
‘jalon’ est la décision de payer régulièrement
et en permanence une dîme honnête. Cette décision
ayant été fermement prise, la question d'aller aux
réunions n'aura pas besoin d'être réexaminée
chaque dimanche matin et le couple ne devra pas se demander chaque
fois qu'il recevra son salaire, s'il va ou non payer la dîme.
Il en va de même pour les autres buts importants.
L'importance de respecter
les vœux du mariage
Dans un mariage de saints
des derniers jours convenablement organisé, on doit être
conscient de la nécessité de s'oublier et d'aimer son
compagnon ou sa compagne plus que soi-même. On ne retardera pas
la venue au monde d'enfants, mais on désirera avoir des
enfants comme le Seigneur l'a voulu et sans limiter la famille comme
le fait le monde. Les enfants seront désirés et aimés.
Il y aura la fidélité et la confiance, les yeux
n'erreront jamais et les pensées ne s'écarteront jamais
vers des aventures extra-conjugales. Dans un sens tout à fait
littéral, le mari et la femme se réserveront l'un à
l'autre dans l'esprit et le corps.
L'infidélité
est un des grands péchés de notre génération.
Le cinéma, les livres, les magazines, tout semble présenter
d'une manière enchanteresse l'infidélité des
maris et des femmes. Rien n'est sacré, pas même les vœux
du mariage. La femme infidèle est décrite comme étant
l'héroïne et le héros est conçu de telle
manière qu'il ne peut apparemment faire aucun mal. Cela nous
rappelle Ésaïe qui disait :
« Malheur à
ceux qui appellent le mal bien, et le bien mal »
(Es.5:20).
Il y a des gens mariés
qui laissent leurs yeux errer et leur cœur vagabonder, qui
pensent que ce n'est pas inconvenant de flirter un peu, de partager
leur cœur et d'éprouver du désir pour quelqu'un
d'autre que son conjoint. Le Seigneur dit très nettement :
« Tu aimeras ta
femme de tout cœur, et tu t'attacheras à elle et à
aucune autre » (D&A 42:22).
Les mots aucune autre
éliminent absolument tout le reste. Le conjoint devient alors
prééminent dans la vie du mari ou de la femme et, ni la
vie sociale, ni la vie professionnelle, ni la vie politique, ni aucun
autre intérêt, ni aucune autre personne ou chose ne
prendra jamais la préséance sur le conjoint. Nous
voyons parfois des femmes qui se donnent entièrement aux
enfants et les couvent aux dépens du mari, les éloignant
parfois même de lui. Ceci est une violation directe du
commandement : aucune autre.
J'ai déjà
parlé du péché d'avoir des aventures en dehors
de ses vœux matrimoniaux, mais je le souligne de nouveau ici
dans le contexte de l'organisation d'une vie dans laquelle la
première pensée dans cette direction ne se produit
jamais. Le mariage présuppose une fidélité
totale. Chaque conjoint prend son partenaire en sachant bien qu'il se
donne totalement à lui en retour : tout le cœur,
toute la force, toute la loyauté, l'honneur et l'affection en
toute dignité.
Ceux qui affirment que leur
amour est mort doivent rentrer chez eux avec toute leur loyauté,
leur fidélité, leur honneur et leur pureté, et
l'amour qui n'est plus que cendres se rallumera avec une flamme
scintillante. Si l'amour décline ou meurt, c'est souvent
l'infidélité de pensée ou d'action qui a donné
la potion mortelle. Je supplie tous les humains, jeunes et vieux,
tenus par les vœux et les alliances du mariage de rendre ce
mariage sacré, de le garder frais, d'exprimer leur affection
d'une manière sincère et fréquente. C'est ainsi
qu'on évitera les pièges qui détruisent le
mariage.
Détruire un foyer
est un péché ; toute pensée, acte ou
fréquentation qui aura tendance à détruire son
propre foyer ou le foyer d'un autre est une transgression grave. Une
jeune fille était célibataire et par conséquent
libre de choisir convenablement un conjoint, mais elle tourna son
attention vers un homme marié de qui elle reçut, à
son tour, des attentions. Elle était en transgression. Elle
prétendit que le mariage prenait ‘déjà
l'eau’, que l'épouse de son nouvel ami ‘ne le
comprenait pas’, qu'il était très malheureux chez
lui, et qu'il n'aimait pas sa femme.
Mais quel que fût
l'état de l'homme marié, la jeune fille commettait une
erreur grave en le consolant et en écoutant les critiques
déloyales qu'il lançait contre sa femme. Cet homme
commettait un péché grave. Il était déloyal
et infidèle. Tant qu'un homme est marié son devoir
l'oblige à protéger et à défendre sa
femme et, la même responsabilité incombe à sa
femme.
Dans un des nombreux cas
qui ont été portés à mon attention, mari
et femme se querellaient et avaient atteint un tel degré
d'incompatibilité qu'ils s'étaient lancé l'un à
l'autre la menace du divorce et avaient déjà consulté
des avocats dans cette intention. Tous deux, aigris l'un contre
l'autre, avaient trouvé d'autres compagnies. C'était là
un péché. Quelque violentes que fussent leurs
divergences, aucun des deux n'avait le droit de commencer à
courtiser ou à rechercher des amis. Toute sortie ou autre
fréquentation de ce genre par des gens mariés en dehors
du mariage est inique. Même si deux personnes en viennent au
divorce, pour être morales et honorables, elles doivent
attendre que le divorce soit prononcé avant d'être
libres de s'engager dans d'autres aventures.
Une femme dont le mariage
était brisé se remaria dans les heures qui suivirent
son divorce. Il était manifeste qu'elle avait été
infidèle à ses vœux conjugaux, car elle
fréquentait quelqu'un d'autre pendant qu'elle était
encore mariée. Si on ne peut pas se remarier avant que le
divorce ne soit décrété, il doit être
évident que l'on est toujours marié. Alors comment
peut-on justifier d'autres relations pendant qu'on a toujours un
conjoint vivant dont on n'est pas divorcé ?
Même si ces aventures
commencent presque innocemment, il en est comme chez une pieuvre, les
tentacules avancent graduellement pour étrangler. Quand
commencent les sorties, les soupers, les promenades ou d'autres
contacts, l'abîme de la tragédie ouvre sa gueule béante.
On a atteint une profonde iniquité quand on se livre aux
contacts physiques de toute nature. Les tragédies qui en
résultent affectent les conjoints, les enfants et les autres
êtres chers. Par l'intermédiaire de Jacob, le Seigneur
dit à ce propos aux hommes de la nation néphite :
« Et moi, dit le
Seigneur, j’ai vu la douleur et entendu les lamentations des
filles de mon peuple... à cause de la méchanceté
et des abominations de leurs époux... vous avez brisé
le cœur de vos tendres épouses et perdu la confiance de
vos enfants, à cause des mauvais exemples que vous leur
montrez ; et les sanglots de leur cœur montent à
Dieu contre vous... beaucoup de cœurs sont morts, percés
de blessures profondes » (Jacob 2:31, 35).
Les femmes sont, elles
aussi, condamnées pour leurs égarements
extra-conjugaux. Elles provoquent souvent les désirs sexuels
des hommes par leurs vêtements impudiques, leurs actions et
leurs manières relâchées, leurs oeillades, leur
maquillage exagéré et leurs flatteries.
Pour un jeune couple
amoureux et qui commence la vie conjugale, ces avertissements peuvent
paraître superflus, malheureusement ils ne le sont pas. Trop
tombent dans ce péché. Ceux qui programment leur vie
avec sagesse incluront dans leur planification la résolution
ferme de ne jamais faire le premier pas qui les écarterait de
leurs vœux matrimoniaux.
Trouver le temps de vivre
selon l'Évangile en famille
Quand on planifie
convenablement sa vie pendant sa jeunesse, on ne permet pas au
métier, à la vie de société ou aux
distractions de dominer sa vie et de reléguer au second rang
les choses fondamentales. Par conséquent, le temps doit être
équilibré. Il y aura du temps pour servir dans les
organisations et les collèges de l'Église, du temps
pour le service missionnaire, du temps pour être président
de collège, dirigeante d'auxiliaire, évêque,
présidente de la Société de Secours,
instructeur ; et du temps pour soutenir de toutes les manières
le programme de l'Église.
La dévotion et la
prière feront partie intégrante d'une vie orientée
sur une vraie voie spirituelle. Il y aura toujours du temps pour
prier. Il y aura toujours des moments de solitude bénie,
d'intimité avec notre Père céleste, de
libération des choses et des soucis profanes.
Quand nous nous
agenouillons pour prier en famille, nos enfants à genoux à
nos côtés apprennent des habitudes qui leur resteront
toute leur vie. Si nous ne prenons pas le temps de prier, ce que nous
disons réellement à nos enfants, c'est « De
toutes façons, ce n'est pas très important. Nous ne
nous en préoccupons pas. Si cela nous convient, nous ferons la
prière, mais si la sonnerie de l'école retentit, que
l'autobus arrive et que le métier appelle, alors la prière
n'est pas très importante et nous la ferons quand cela nous
conviendra. » Si on ne lui fait pas une place, elle
semblera toujours venir au mauvais moment. D'un autre côté,
quelle chose joyeuse que de créer de telles coutumes et de
telles habitudes dans le foyer de sorte que, quand les parents
visiteront les enfants chez eux lorsqu'ils seront mariés, ils
s'agenouilleront tout naturellement avec eux de la manière
ordinaire et établie pour prier !
Dans l'Église, nous
essayons de remettre une plus grande partie de la formation et de la
responsabilité des enfants, des jeunes gens, aux parents et au
foyer comme le veut notre conception fondamentale, et laissons la
Primaire, l'Ecole du Dimanche et la Société
d'Amélioration Mutuelle, le séminaire et les autres
moyens ajouter leurs bénédictions. C'est aux parents
qu'incombe la responsabilité d'instruire leurs enfants au
foyer, de les élever en justice et de les garder dans un
milieu approprié. Au foyer, les jeunes gens doivent être
instruits de la doctrine et fortifiés de telle manière
que les problèmes des enfants et des jeunes soient réduits
au minimum. La soirée familiale est conçue et établie
dans ce but même. Comme pour les prières, on ne doit pas
négliger de trouver le temps et l'occasion pour cette activité
très fructueuse.
Organisez-vous pour que la
mère reste au foyer
La présence de la
maman au foyer est d'une importance capitale dans l'éducation
de l'enfant. Ces dernières années, les mères ont
quitté en si grand nombre leur foyer pour aller au travail que
les Autorités de l'Église se font beaucoup de souci et
lancent un appel aux mères :
« Rentrez à
la maison, mamans, rentrez à la maison. » Nous
savons bien qu'il arrive parfois qu'une mère doive aller
travailler. Il y a des mères dont les enfants sont déjà
élevés et qui ont ainsi la liberté de
travailler. Mais il est dangereux pour une mère, de quitter
ses enfants alors que ce n'est pas une nécessité
absolue. En général, les enfants ne peuvent pas grandir
aussi bien, élevés par des gardes d'enfants, aussi
bonnes soient-elles, qu'ils peuvent l'être avec une mère
qui les aime au point qu'elle mourrait pour eux.
Je me souviens d'une
expérience impressionnante qui m'a renforcé dans ma
conviction qu'il est important que la mère reste au foyer.
J'étais dans une ville du nord-ouest pour une soirée
missionnaire. J'étais arrivé tôt dans la journée
par le seul avion disponible. Le président de pieu était
un homme occupé et je lui dis « Continuez
votre travail. Donnez-moi simplement une table et votre machine à
écrire, j'ai beaucoup de choses à faire tout
l'après-midi. » Je me mis donc au travail. Deux ou
trois heures passèrent si rapidement que je me rendis à
peine compte que le temps avait passé à toute allure et
il devait être environ quinze heures quand j'entendis la porte
d'entrée s'ouvrir. Pendant que le père était au
travail, la mère était à l'étage, à
repasser et à coudre. La porte d'entrée s'entrouvrit et
une voix d'enfant dit :
« Maman ! »
J'écoutai et j'entendis la voix chaude et aimante dire d'en
haut : « Je suis ici en haut, chéri. Tu veux
quelque chose ? »
« Rien, maman »,
dit le petit garçon et il claqua la porte et s'en alla jouer.
Quelques minutes plus tard,
la porte se rouvrit et un autre garçon entra, et une voix un
petit peu plus âgée cria : « Maman ! »
J'entendis de nouveau la voix d'en haut dire : « Je
suis ici, chéri. Tu veux quelque chose ? »
« Non »,
fut la réponse, et la porte se referma et le second enfant
s'en alla jouer.
Un peu plus tard, il y eut
encore une autre voix, celle d'une jeune fille de quinze ans. Elle
entra en courant, toute surprise de trouver un étranger à
la maison. Elle aussi cria : « Maman ! »
À quoi il fut de nouveau répondu : « Je
suis en haut, chérie. Je repasse. » Cela parut
satisfaire complètement cette jeune fille et elle s'en alla
répéter au piano.
Un peu plus tard, il y eut
une quatrième voix, celle d'une jeune fille de dix-sept ans.
L'appel fut répété et la même voix de mère
répondit et l'invita à monter si elle voulait. Mais
elle se contenta de s'asseoir à la table du salon, étala
ses livres et se mit à étudier.
Maman était à
la maison ! C'était cela l'important ! Il y avait la
sécurité ! Il y avait là tout ce dont
l'enfant semblait avoir besoin. Mais supposez qu'il rentre à
la maison et crie « Maman ! » pour trouver
une maison silencieuse, supposez qu’une autre voix réponde
et crie :
« Votre mère
n'est pas à la maison. Elle rentrera à cinq heures et
demie. » Si ceci était répété
jour après jour, les enfants cesseraient de crier « maman » !
Ils deviendraient indépendants et s'organiseraient sans maman
et perdraient ce sentiment de sécurité qui vient de ce
que maman est à la maison pour répondre au salut et
être là pour résoudre leurs problèmes de
jeunes.
Nous devons passer plus de
temps avec les enfants et moins dans les clubs, les jeux de bowling,
les banquets et les réunions de société. Pères
et mères, nous devons ‘rentrer à la maison’.
Nous devons sacrifier quelques-uns de nos autres intérêts
et mieux organiser nos programmes de l'Église pour que les
parents et les jeunes ne soient pas si souvent éloignés
de chez eux. Nous devons amener plus de gens à travailler dans
l'Église pour que le fardeau ne tombe pas si lourdement sur un
petit nombre. Ensuite nous devons nous organiser et faire tout ce que
nous pouvons dans le moins de temps possible pour qu'il y ait plus de
vraie vie au foyer.
Organiser l'itinéraire
des enfants
Les jeunes parents doivent
instituer dans leur foyer et leur vie de famille un mode de vie qui
guidera les enfants d'une manière ferme, mais aimante, et ne
laissera pas les enfants gouverner au foyer. Il faut leur donner des
responsabilités et des devoirs pour leur donner le sens des
responsabilités. Comme nous l'avons déjà dit,
leurs activités et leurs habitudes doivent être
conformes à leur âge et les parents doivent les guider
en conséquence. Quand ils commencent à entrer dans leur
adolescence, ils doivent être guidés dans la vie de
société, dans les activités de groupe, les
pique-niques de groupe, les fêtes de groupe, aller en groupe à
l'église, organiser des veillées - rien que des
groupes, pas de sorties à deux. Nos petites filles et nos
petits garçons doivent comprendre ceci longtemps avant d'aller
aux réunions de la Société d'Amélioration
Mutuelle. Il faut leur faire comprendre que quand ils seront plus
âgés il y aura dans leur vie d'autres activités
et d'autres intérêts qui sont tout aussi importants,
mais entre-temps, il y a les activités de groupe. Les parents
sages comprendront ceci et définiront les activités de
groupe pour leurs enfants jusqu'à ce que ceux-ci soient plus
mûrs.
Quand les jeunes commencent
à mûrir - disons, vers quinze, seize ans - les parents
peuvent assouplir un peu les règles et permettre à
leurs fils et à leurs filles de sortir un peu, mais à
ce moment-là, pas de sortir constamment avec la même
personne. Cet âge est le moment où Marie doit faire la
connaissance de plusieurs garçons pour apprendre les qualités
de chacun et où Jean doit faire la connaissance de plusieurs
jeunes filles pour voir les qualités de chacune. C'est à
cet âge qu'ils commencent à créer un personnage
composite, ‘la jeune fille de mes rêves’ ou ‘le
garçon de mes rêves’ et commencent à
rechercher celui ou celle qui fera le mari idéal ou la femme
parfaite.
Ce genre d'orientation des
enfants ne peut se faire convenablement qu'en vertu d'un programme
organisé. Il est souvent trop tard pour résoudre les
problèmes quand ces derniers dressent déjà leur
tête hideuse à cause du manque de planification et d'un
enseignement insuffisant.
Dans un foyer de saints des
derniers jours convenablement planifié, les jeunes, surtout
les jeunes gens, envisageront une mission. Convenablement instruit
des doctrines, le garçon est amené à comprendre
sa voie. Il sera diacre, instructeur, prêtre, ancien. Il
assistera aux réunions de la prêtrise et aux séminaires,
à l'Ecole du Dimanche et à la Société
d’Amélioration Mutuelle et fera son enseignement au
foyer. Il remplira une mission honorable et fera ses études.
Il se mariera dans le saint temple avec une jeune sainte des derniers
jours qui a les mêmes idéaux et dont la vie a suivi un
itinéraire organisé similaire chez elle et à
l'église pour la préparer à être une
épouse et une mère aimante. Ces jeunes gens sont dûment
fortifiés contre des maux tels que les engagements
sentimentaux précoces. Ils grandiront sans pelotage ni
immoralité, ni aucune des choses graves et nuisibles qui
ruinent une vie. Les parents doivent organiser et guider le cours de
la vie de leurs enfants dans les jeunes années. Alors il n'y
aura aucune de ces activités sexuelles qui impliquent péché
et ruine.
Les parents doivent rester
proches des enfants
Toute mère doit
s'organiser pour rester suffisamment proche de sa fille, de manière
à pouvoir lui parler avant et lorsqu'elle a des ennuis. Je dis
aux jeunes filles qui ont des ennuis : « Votre mère
et votre père sont-ils au courant ? »
Invariablement, la réponse est « Oh ! non, je
ne pourrais pas parler de cela à ma mère. Je pourrais
parler à mon évêque et je pourrais parler à
mon président de pieu et à vous, mais je ne pourrais
jamais en parler à ma mère ou à mon père. »
Une petite jeune fille
d'Idaho prête à avoir son enfant est venue à mon
bureau. Il n'y avait pas de père pour le bébé et
il n'y avait pas de nom pour le petit malheureux. « Je
n'ai pas pu le dire à ma mère, dit-elle. Je vais rester
ici à Salt Lake, je donnerai naissance à mon bébé,
et je le donnerai pour qu'il soit adopté ; mais je ne le
dirai jamais à ma mère. » C'est triste de
voir combien de fois cette situation se répète.
Nous nous rendons tous
compte que la communication est une voie à deux sens et que
les jeunes dressent souvent leurs propres barrières. Mais les
parents organisent-ils bien leur façon de faire dans ce
domaine ? Mamans, êtes-vous si occupées par la vie
de société, les clubs, le travail hors de chez vous ou
les travaux du ménage que vous n'ayez pas le temps de vous
asseoir pour parler à vos petites filles et leur dire ce
qu'elles doivent connaître quand elles ont neuf ans, dix ans,
onze ans et plus ? Pouvez-vous être franches et aimantes
avec elles de manière qu'à leur tour, elles puissent
être franches et se confier à vous ?
Et vous, pères,
êtes-vous si occupés à gagner votre vie, à
jouer au golf, aux boules, à chasser, que vous n'ayez pas le
temps de parler à vos garçons, de les tenir proches de
vous et de gagner leur confiance ? Ou les envoyez-vous promener
de sorte qu'ils n'osent pas venir vous parler de ces choses ?
Les parents sont
responsables de la formation des enfants
Le Seigneur considère
que les parents ont la responsabilité de former leurs enfants
dans la justice.
« De plus, s'il
y a des parents qui ont des enfants en Sion, ou dans l'un de ses
pieux organisés, qui ne leur enseignent pas à
comprendre la doctrine de la repentance, de la foi au Christ, le Fils
du Dieu vivant, du baptême et du don du Saint-Esprit, par
l'imposition des mains, à l'âge de huit ans, que le
péché soit sur la tête des parents. Et ils
enseigneront aussi à leurs enfants à prier et à
marcher en droiture devant le Seigneur » (D&A 68:25,
28).
Nous ne pouvons pas
échapper à cette responsabilité. Ce n'est qu’en
organisant convenablement notre vie de famille que nous pouvons
guider nos enfants et les garder à l'abri des pièges
qui conduisent au péché et à la destruction et
les mettre sur le chemin du bonheur et de l'exaltation. Dans ceci, il
n'est rien de plus puissant que l'exemple de leurs propres parents et
l'influence de leur vie au foyer. La vie de nos enfants ressemblera
beaucoup à ce qu'ils voient chez eux pendant qu’ils
deviennent des adultes. Nous devons par conséquent organiser
notre vie en fonction du chemin que nous voulons voir nos enfants
suivre.
Organiser le bonheur
Le bonheur est quelque
chose d'insaisissable. Comme le vase d'or à l'extrémité
de l'arc-en-ciel. Si nous allons délibérément à
sa recherche, nous risquons d'avoir du mal à l'attraper. Mais
si nous suivons de près les directives, organisant notre vie
en conséquence, nous n’aurons pas besoin de le
poursuivre. Il nous rattrapera et restera avec nous.
« Quel est le
prix du bonheur ? » On pourrait être surpris de
la simplicité de la réponse. La maison du trésor
du bonheur est ouverte à ceux qui vivent selon l'Évangile
de Jésus-Christ dans sa pureté et sa simplicité.
Celui qui traverse la vie sans plan est comme un marin sans étoiles,
comme un voyageur sans boussole. L'assurance du bonheur suprême,
la certitude d'une vie réussie ici-bas et de l'exaltation et
de la vie éternelle dans l'au-delà sont accordées
à ceux qui s'organisent pour mener leur vie en accord total
avec l'Évangile de Jésus-Christ et suivent ensuite
d'une manière ininterrompue la voie qu'ils se sont tracée.
CHAPITRE
18 : PARDONNER POUR ÊTRE PARDONNÉ
« Si
vous pardonnez aux hommes leurs offenses, votre Père céleste
vous pardonnera aussi ; mais si vous ne pardonnez pas aux
hommes, votre Père ne vous pardonnera pas non plus vos
offenses. » (Matthieu 6:14-15)
« Pardonne-nous
nos offenses, comme nous aussi nous pardonnons à ceux qui nous
ont offensés. » (Matthieu 6:12)
L’exaltation,
consécration des justes aspirations de l'homme, ne lui est
accordée que s'il est pur, digne et rendu parfait. Étant
donné que l'homme est faible et pécheur, il doit être
purifié avant d'atteindre l'état exalté de la
vie éternelle et cette purification ne peut être
accordée que par le pardon consécutif au repentir.
Le pardon étant une
condition absolue pour atteindre la vie éternelle, l'homme se
demande naturellement quelle est la meilleure manière
d'obtenir ce pardon ? Un des nombreux facteurs fondamentaux se
révèle immédiatement indispensable : on
doit pardonner pour être pardonné. Le ‘Notre Père’
le souligne bien :
« Notre Père
qui est aux cieux ! Que ton nom soit sanctifié ; que
ton règne vienne ; que ta volonté soit faite sur
la terre comme au ciel. Donne-nous aujourd'hui notre pain quotidien ;
pardonne-nous nos offenses, comme nous aussi nous pardonnons à
ceux qui nous ont offensés, ne nous induis pas en tentation,
mais délivre-nous du malin. Car c’est à toi
qu'appartiennent, dans tous les siècles, le règne, la
puissance et la gloire. Amen ! » (Matt. 6:9-13).
Le Seigneur revint
immédiatement à son message comme s'il ne l'avait pas
encore assez souligné. Il le fortifiait maintenant dans le
positif aussi bien que dans le négatif, donnant des raisons en
même temps que le commandement implicite.
« Si vous
pardonnez aux hommes leurs offenses, votre Père céleste
vous pardonnera aussi ; mais si vous ne pardonnez pas aux
hommes, votre Père ne vous pardonnera pas non plus vos
offenses » (Matt. 6:14-15).
Le Seigneur devait
considérer ceci comme fondamental. Il avait fait longtemps
auparavant la même déclaration à son peuple du
continent américain par l'intermédiaire de son grand
prophète Alma quand il la leur formula dans des termes
équivalents :
« Et vous vous
pardonnerez aussi vos offenses les uns aux autres ; car, en
vérité, je vous le dis, celui qui ne pardonne point les
offenses de son prochain quand il déclare qu'il se repent,
celui-là s'est attiré la condamnation »
(Mosiah 26:31).
Le pardon doit être
sincère
Le commandement de
pardonner et la condamnation que l'on encourt quand on ne le fait
pas, ne pouvaient être énoncés plus clairement
que dans cette révélation moderne à Joseph
Smith, le prophète :
« Dans les temps
anciens, mes disciples cherchaient à s'accuser les uns les
autres et ne se pardonnaient pas les uns les autres dans leur cœur ;
et pour ce mal, ils furent affligés et sévèrement
châtiés. C'est pourquoi, je vous dis que vous devez vous
pardonner les uns aux autres ; car celui qui ne pardonne pas à
son frère ses offenses est condamné devant le Seigneur,
car c'est en lui que reste le plus grand péché. Moi, le
Seigneur, je pardonnerai à qui je veux pardonner, mais de vous
il est requis de pardonner à tous les hommes » (D&A
64:8-10).
Notez la réflexion
du Seigneur quand il dit que ses disciples des premiers jours ne
pardonnaient pas suffisamment. On ne nous dit pas ce que furent au
juste leurs souffrances, mais les châtiments furent cruels.
La leçon demeure
aujourd'hui pour nous. Beaucoup de gens, quand ils sont appelés
à se réconcilier avec d'autres, disent qu'ils
pardonnent, mais ils continuent à tenir rancune, continuent à
soupçonner l'autre, continuent à ne pas croire en la
sincérité de l'autre. C'est là un péché,
car lorsqu'une réconciliation a été effectuée
et que l'offenseur s'est dit repentant, chacun doit pardonner et
oublier, reconstruire immédiatement les clôtures qui ont
été brisées et rétablir l'ancienne
compatibilité.
Les premiers disciples
disaient manifestement qu'ils pardonnaient et extérieurement
prenaient les dispositions qu'il fallait, mais « ne se
pardonnaient pas les uns les autres dans leur cœur ».
Ce n'était pas un pardon, il y avait un relent d'hypocrisie,
de tromperie et de subterfuge. Comme l'implique la prière
modèle du Christ, il faut que ce soit une action du cœur
et une épuration de l'esprit. Le pardon signifie l'oubli. Une
femme ‘avait opéré’ une réconciliation
dans une branche et avait pris les dispositions physiques et fait les
déclarations verbales qui l'indiquaient, et sa bouche exprima
des paroles de pardon. Puis avec des éclairs dans les yeux,
elle fit cette réflexion : « Je lui
pardonnerai, mais j'ai une mémoire d'éléphant.
Je n'oublierai jamais. » Son prétendu arrangement
était sans valeur et était nul et non avenu. Elle
conservait de la rancune. Ses paroles d’amitié étaient
comme une toile d'araignée, les clôtures qu'elle avait
reconstruites étaient comme de la paille et elle-même
continuait à souffrir sans avoir la paix de l'esprit. Chose
plus grave encore, elle était ‘condamnée’
devant le Seigneur, et il restait en elle un péché plus
grand encore que chez celle qui, prétendait-elle, lui avait
fait du tort.
Cette femme hostile ne se
rendait pas compte qu'elle n'avait pas pardonné du tout. Elle
avait seulement fait semblant. Elle faisait tourner ses roues et
n'allait nulle part. Dans l'Écriture citée ci-dessus,
l'expression dans leur cœur a un sens profond. Cela doit être
une purification des sentiments, des pensées et des amertumes.
Les mots à eux seuls ne servent à rien.
« Car voici, si
un homme méchant offre un don, il le fait à
contrecœur ; c'est pourquoi cela lui est imputé
comme s'il avait retenu le don, c’est pourquoi, il est
considéré comme mauvais devant Dieu »
(Moroni 7:8).
Henry Ward Beecher a
exprimé cette pensée de cette manière :
« Je peux vous pardonner, mais je ne peux pas oublier est
une autre manière de dire je ne peux pas pardonner. »
J'ajouterai que si une
personne ne pardonne pas ses offenses à son frère de
tout son cœur, elle n'est pas digne de prendre la Sainte-Cène.
« Car celui qui
mange et boit sans discerner le corps du Seigneur, mange et boit un
jugement contre lui-même. C'est pour cela qu'il y a parmi vous
beaucoup d'infirmes et de malades, et qu'un grand nombre sont morts »
(1 Cor. 11:29-30).
Les transgresseurs ne
doivent pas être pourchassés
Il y a des gens qui, non
seulement ne peuvent pas ou ne veulent pas pardonner et oublier les
transgressions des autres, mais vont jusqu'à l'autre extrême
qui consiste à pourchasser le prétendu transgresseur.
J'ai reçu bien des lettres et des coups de téléphone
de personnes déterminées à prendre elles-mêmes
l'épée de la justice et à veiller
personnellement à ce que le transgresseur soit puni. « Cet
homme doit être excommunié, déclara une femme, et
je n'aurai de cesse que son affaire ne soit réglée. »
Une autre disait : « Je n'aurai pas de repos tant que
cette personne sera membre de l'Église. » Une autre
disait : « Je n'entrerai plus à l'église
tant que l'on permettra à cette personne d'y entrer. Je veux
qu'elle passe devant le conseil de discipline. » Un homme
alla jusqu'à faire plusieurs voyages à SaIt Lake City
et à écrire de longues lettres pour protester contre
l'évêque et le président de pieu qui ne prenaient
pas de mesures disciplinaires sommaires contre une personne qui,
prétendait-il, enfreignait les lois de l'Église.
Nous lisons à
l'intention de ces gens qui veulent faire justice eux-mêmes,
cette déclaration formelle du Seigneur :
« c’est en
lui que reste le plus grand péché » (D&A
64:9).
La révélation
poursuit :
« Et vous
devriez dire en votre cœur : Que Dieu juge entre moi et
toi, et te récompense selon tes actes » (D&A
64:11).
Lorsque l'intéressé
a dûment fait connaître les transgressions aux officiers
ecclésiastiques appropriés de l'Église, il doit
considérer l'affaire comme close et laisser la responsabilité
aux officiers de l'Église. Si ces officiers tolèrent le
péché dans les rangs, c'est une terrible responsabilité
pour eux et ils seront tenus pour responsables.
Une femme téléphonait
chaque semaine pour savoir si son ex-gendre avait été
excommunié. Je lui dis de laisser tomber l'affaire, qu'elle
avait fait tout son devoir en révélant l'affaire aux
autorités appropriées et que maintenant elle ferait
bien de laisser tomber et de laisser les mesures disciplinaires aux
officiers appropriés. Une autre femme pleine de rancune perdit
presque la raison, tant elle était décidée à
ce que son mari dont elle avait divorcé paie le châtiment
le plus sévère. Il était manifeste que son
mobile était la vengeance et non la justice. Elle avait
personnellement des problèmes, mais elle les oubliait dans sa
frénésie à chercher vengeance.
Un autre couple avait eu
beaucoup d'ennuis qui finirent par un divorce. La femme avait reconnu
qu'elle était infidèle et avait fait tout ce qu'elle
pouvait pour faire les ajustements nécessaires par
l'intermédiaire de son évêque, s'était
remariée et semblait avoir fait un mariage heureux. L'homme,
de son côté, avait été extrêmement
exigeant et semblait décidé à veiller à
ce qu'elle fût sévèrement punie. Il porta son
affaire d'une autorité à l'autre, répétant
toutes les faiblesses et toutes les excentricités de son
ex-femme, les enjolivant considérablement et exigeant que
l'Église prenne des mesures.
Il se livra à des
vitupérations rancunières et à d'affreuses
calomnies. Il cita des Écritures, il cita le manuel, il répéta
la politique et la pratique de l'Église en la matière.
La vengeance semblait l'obséder. Il fut nécessaire de
lui dire : « Vous avez fait votre devoir quand vous
avez fait connaître les méfaits à l'autorité
appropriée. Il n'est pas nécessaire d'aller plus
loin. » Et comme il persévérait, il fut
finalement nécessaire de lui dire que s'il ne cessait pas des
mesures seraient prises contre lui. La vengeance est douce à
certains, mais « la vengeance m'appartient, dit le
Seigneur ». Encore une fois, celui qui ne veut pas
pardonner est pire que le premier coupable.
La vengeance est étrangère
à l'Évangile
L'esprit de vengeance, de
représailles, de rancune est entièrement étranger
à l'Évangile du bon et miséricordieux Jésus.
Même la vieille loi mosaïque que l'on considère
ordinairement comme plus dure interdisait cet esprit. Depuis le Sinaï
et le désert nous vient le commandement impérissable,
approprié à toutes les époques :
« Tu ne
répandras point de calomnies parmi ton peuple. Tu ne
t'élèveras point contre le sang de ton prochain. Je
suis l'Éternel. Tu ne haïras point ton frère dans
ton cœur ; tu auras soin de reprendre ton prochain, mais
tu ne te chargeras point d'un péché à cause de
lui. Tu ne te vengeras point, et tu ne garderas point de rancune
contre les enfants de ton peuple. Tu aimeras ton prochain comme
toi-même. Je suis l'Éternel » (Lévitique
19:16-18).
Jacques, lui aussi, met en
garde contre la rancune :
« Ne vous
plaignez pas les uns des autres, frères, afin que vous ne
soyez pas jugés. Voici, le juge est à la porte »
(Jacques 5:9)
Et on l'a dit : « L’un
des fardeaux les plus lourds qu'un homme puisse porter, c'est la
rancune. »
Au milieu des sons
discordants de la haine, de la rancune et de la vengeance qui
s'expriment si souvent aujourd'hui, la note douce du pardon vient
comme un baume guérisseur. Et son effet sur celui qui pardonne
n'est pas moindre.
« Un des
merveilleux aspects des principes du pardon est l'effet purificateur
et ennoblissant que son application a sur la personnalité de
celui qui pardonne. On a dit avec sagesse : Celui qui n'a pas
pardonné une mauvaise action ou un tort n'a pas encore goûté
à un des plaisirs les plus sublimes de la vie. L'âme
humaine s'élève rarement à des sommets de force
et de noblesse aussi sublimes que quand elle élimine tous les
ressentiments et pardonne les erreurs et la méchanceté. »
(Message des instructrices visiteuses, octobre 1963)
Les représailles ne
sont certainement pas le repentir, mais, d'autre part, le fait de
subir des indignités peut être le chemin vers ce but. Le
Sermon sur la Montagne, ce sermon sans pareil du Seigneur, fournit la
meilleure voie, sans vengeance ni représailles. Et Paul a dit
aux Romains :
« Ne rendez à
personne le mal pour le mal... ne vous vengez point vous-mêmes,
bien-aimés, mais laissez agir la colère ; car il
est écrit : À moi la vengeance, à moi la
rétribution, dit le Seigneur » (Romains 12:17, 19).
Spinoza l'a exprimé
ainsi :
« Celui qui veut
venger des torts par une haine réciproque vivra dans la
misère. Mais celui qui s'efforce de chasser la haine par
l'amour, lutte avec plaisir et confiance ; il résiste
aussi bien à un qu'à plusieurs hommes, et n'a guère
besoin de l'aide de la chance. Ceux qu'il vainc produisent avec joie,
non par manque de force, mais par un accroissement. »
Ne jugez point
Un homme vint avec sa femme
pécheresse, et après qu'elle eut été
punie de disqualification, il la provoqua en disant : « Eh !
bien, qu'en dis-tu maintenant ? Tu ne peux pas prendre la
Sainte-Cène. Tu ne regrettes pas de ne pas m’avoir
écouté ? » En entendant ce mari
méprisable juger, cela m'a rappelé les hommes corrompus
qui amenèrent la femme adultère au Seigneur, dont la
douce réponse mit tous ses accusateurs en fuite :
« Que celui de
vous qui est sans péché jette le premier la pierre
contre elle » (Jean 8:7).
Les Écritures sont
très strictes au sujet de ceux qui jugent sans autorité.
Le Seigneur lui-même l'a dit d'une manière claire et
nette :
« Ne jugez
point, afin que vous ne soyez point jugés. Car on vous jugera
du jugement dont vous jugez, et l'on vous mesurera avec la mesure
dont vous mesurez » (Matt. 7:1, 2).
Le Seigneur nous jugera
avec la même mesure que nous avons utilisée. Si nous
sommes durs, nous ne devons rien attendre d'autre que la dureté.
Si nous sommes miséricordieux envers ceux qui nous font du
tort, il sera miséricordieux avec nous dans nos erreurs. Si
nous sommes impitoyables, il nous laissera patauger dans nos péchés.
Si les Écritures
sont claires dans leur déclaration que l'homme se verra
appliquer la même mesure qu'il utilise pour son prochain,
émettre un jugement même justifié n'est pas pour
le laïc, mais pour les autorités appropriées de
l'Église et de l'État. C'est le Seigneur qui en
dernière analyse jugera.
L'évêque, par
son ordination à cet office, devient ‘juge en Israël’
pour ceux de sa paroisse, mais pour aucune autre personne qui n'est
pas ainsi placée sous sa juridiction. Le président de
pieu, du fait de sa mise à part, est fait juge des habitants
du pieu qu'il préside. De même un président de
branche et un président de mission ont des responsabilités
à peu près semblables. Les Autorités générales
ont bien entendu juridiction générale et ont le devoir
de porter jugement dans certaines circonstances.
Le Seigneur peut juger les
hommes selon leurs pensées aussi bien que selon ce qu'ils
disent et font, car il connaît même les intentions de
leur cœur, mais cela n'est pas vrai des humains. Nous entendons
ce que les gens disent, nous voyons ce qu'ils font, mais étant
incapables de discerner ce qu'ils pensent ou ont l'intention de
faire, nous jugeons souvent à tort si nous essayons
d'approfondir le sens et les mobiles de leurs actions et d'y apposer
notre propre interprétation.
Celui qui juge autrui,
court autant le risque de juger les dirigeants de son Église,
introduisant souvent ainsi la mésentente et les querelles dans
nos paroisses et dans nos branches. Mais ce qu'il faut, c'est
l'esprit du pardon et non du jugement : le pardon et la
compréhension. Si ceux qui semblent si gênés par
les actes de leurs dirigeants voulaient seulement prier le Seigneur
de tout cœur, disant constamment : « Que ta
volonté soit faite » et « Père,
conduis-moi sur la bonne voie et j'accepterai », ils
changeraient d'attitude et retourneraient au bonheur et à la
paix.
Les gens qui sont enclins à
porter jugement sur les autres devraient lire et relire ces paroles
de Paul aux Romains :
« Ô homme,
qui que tu sois, toi qui juges, tu es donc inexcusable ; car, en
jugeant les autres, tu te condamnes toi-même, puisque toi qui
juges, tu fais les mêmes choses. Nous savons, en effet, que le
jugement de Dieu contre ceux qui commettent de telles choses est
selon la vérité. Et penses-tu, ô homme, qui juges
ceux qui commettent de telles choses, et qui les fais, que tu
échapperas au jugement de Dieu ? » (Rom.
2:1-3).
Le principe de non-jugement
du Rédempteur n'est pas un programme régissant une
seule occasion seulement, c'est une exigence quotidienne de la vie.
Il nous dit que nous devons tout d'abord nous débarrasser de
nos propres erreurs, enlever les défauts grands comme des
poutres. Alors, et alors seulement, nous sommes justifiés
quand nous tournons notre attention vers les excentricités ou
les faiblesses d'un autre.
« Pourquoi
vois-tu la paille qui est dans l’œil de ton frère,
et n'aperçois-tu pas la poutre qui est dans ton oeil ? Ou
comment peux-tu dire à ton frère : Laisse-moi ôter
une paille de ton œil, toi qui as une poutre dans le tien ? »
(Matt. 7:3, 4).
Ceci ne doit laisser de
doute dans aucun esprit. L'inégalité de la poutre et de
la paille est révélatrice. Une paille, c'est comme une
petite écharde, tandis que la poutre est ordinairement une
grosse pièce de bois qui va d'un mur à un autre pour
supporter le lourd toit du bâtiment. Quand on est écrasé
par des faiblesses et des péchés grands comme des
poutres, il est certainement mal d'oublier sa propre position
difficile pendant que l'on fait une montagne des erreurs minimes de
son frère.
Notre vue est complètement
obscurcie quand nous n'avons aucun miroir à dresser devant nos
propres erreurs et ne recherchons que les faiblesses des autres.
Quand nous suivons les instructions du Seigneur, nous sommes si
occupés à nous perfectionner que nous nous rendons
compte que les défauts des autres sont petits par comparaison.
Nous devons donc prendre la merveilleuse habitude de minimiser les
faiblesses des autres et augmenter ainsi nos propres vertus.
Celui qui ne veut pas
pardonner aux autres, détruit le pont qu'il doit traverser
lui-même. C'est là une vérité que le
Seigneur a enseignée dans la parabole du serviteur impitoyable
qui exigeait d'être pardonné mais était
impitoyable envers quelqu'un qui lui demandait pardon (voir Matt.
18:23-35).
Il est intéressant
de noter la différence de dette. Le serviteur impitoyable
devait dix mille talents et n'était créancier que de
cent deniers. Le dictionnaire de la Bible dit qu'un talent vaut sept
cent cinquante onces tandis qu'un denier romain est le huitième
d'une once. Donc dans la parabole, le serviteur impitoyable qui
devait dix mille talents et qui supplia qu'on lui accorde du temps et
de la miséricorde condamnait et emprisonnait pour dettes
l'homme qui lui devait une somme relativement minime, le six cent
millième de sa propre dette. Paul ne disait-il pas que nous
sommes ordinairement coupables des mêmes transgressions et des
mêmes erreurs dont nous accusons et pour lesquelles nous
condamnons nos semblables ?
Je me suis trouvé un
jour dans une situation du genre ‘talents et deniers’,
‘paille et poutre’ quand un mari lésé a
fini par persuader son épouse adultère de l'accompagner
à mon bureau. Elle reconnut sa culpabilité, mais se
justifia en disant qu'elle avait perdu tout intérêt pour
son foyer à cause du fait que son mari était si juste,
si intègre et si honorable que cela lui donnait un complexe
d'infériorité. Je lui demandai ce qu'il faisait pour la
troubler et pour justifier son abandon du foyer, de ses enfants et de
lui-même. Elle ne put pas trouver grand-chose à
critiquer en lui. Il pourvoyait bien à ses besoins, était
un bon père, était bon et prévenant, un bon
membre de l'Église, mais parce qu'elle avait de mauvaises
tendances et des pensées impures, elle se sentait inférieure.
C'était elle qui avait la poutre, c'était elle qui
commettait l'erreur des dix mille talents, et lui la paille et
l'erreur de cent deniers.
Pas d'échappatoire
sans pardon
Si les défauts de
deux personnes s’équivalent davantage, si l'un et
l'autre ont la vue obscurcie par une poutre, cela ne justifie pas
pour autant une attitude égoïste et impitoyable. C'est
dans cet ordre d'idées que j'ai écrit un jour à
une femme avec qui j'avais eu précédemment l'occasion
de discuter en détail de ses problèmes familiaux. Je
lui avais donné des conseils dans mon désir d'empêcher
d'autres malentendus et d'éviter une séparation ou un
divorce. Au bout de quelques semaines, elle écrivit qu'elle
accepterait ma décision. Je répondis entre autres ce
qui suit :
« Ce n'est pas
ma décision : c'est à vous de prendre les
décisions. Vous avez votre libre arbitre. Si vous êtes
décidée à divorcer, c'est à vous
qu'incomberont la responsabilité et les souffrances si vous
n'êtes pas disposée à faire les ajustements
nécessaires. Quand j'ai conversé avec vous, je pensais
que vous vous étiez pardonné mutuellement et que vous
alliez partir de là pour édifier une belle vie. Je me
trompais manifestement. Tous mes avertissements et toutes mes
supplications semblent être tombés dans les oreilles de
sourds. Je tiens à ce que vous sachiez que je ne justifie
aucune des mauvaises actions de votre mari, mais j'ai constaté
d'un bout à l'autre que tout n'était pas de sa faute.
Je n'ai jamais pu avoir le sentiment que vous aviez complètement
éliminé l'égoïsme de votre propre âme.
Je sais que deux personnes aussi apparemment intelligentes et mûres
que vous deux pourraient être heureuses si vous vouliez tous
les deux commencer à vous soucier l'un de l'autre plutôt
que de votre moi égoïste. L'évadé ne
s'échappe jamais. Si deux personnes, égoïstes et
égocentriques, dénuées de l'esprit du pardon,
échappent l'une à l'autre, elles ne peuvent s'échapper
à elles-mêmes. Ce n'est pas la séparation ou le
divorce qui guérissent la maladie et elle se poursuivra très
certainement dans le sillage des mariages futurs. La cause doit être
éliminée. Étant jeunes, vous allez
vraisemblablement vous remarier l'un et l'autre. Chacun de vous
introduira probablement dans le prochain mariage toutes les
faiblesses, tous les péchés et toutes les erreurs qu'il
a maintenant, à moins que vous ne vous repentiez et ne vous
transformiez. Et si vous voulez changer de vie pour un nouveau
conjoint, pourquoi ne pas le faire pour le conjoint actuel ?
Vous vous êtes peut-être dit que votre foyer était
le seul qui fût embourbé dans des problèmes.
Sachez que la plupart des couples ont des malentendus, mais beaucoup
résolvent leurs problèmes au lieu de les laisser les
écraser. Beaucoup d'épouses ont versé des larmes
amères et beaucoup de maris ont passé des nuits
blanches, mais le Seigneur soit loué de ce qu'un grand nombre
de ces personnes ont eu l'intelligence de résoudre leurs
difficultés. »
Je continuai ma lettre
comme suit :
« Les
partenaires restent en affaires pendant des années. Ils
peuvent être aussi différents que le jour et la nuit,
mais du fait qu'il y a une raison contraignante et compensatrice au
maintien de leurs bonnes relations, ils ferment les yeux sur les
faiblesses, se fortifient et travaillent ensemble. Ils dissolvent
rarement une association où l'un et l'autre connaîtraient,
ce faisant, de lourdes pertes financières. Un mariage céleste
est quelque chose qui vaut bien plus la peine qu'on fasse des
efforts, qu'on vive et qu'on s'adapte pour le préserver que
tout autre arrangement financier profitable qui lierait deux
partenaires. Maintenant, mes chers amis... l'affaire est entre vos
mains : vous pouvez faire ce que vous voulez, mais je vous
avertis que le problème est plus profond que vous ne le pensez
et ne sera pas facilement résolu par le divorce. Et je vous
avertis aussi que, séparés ou vivant ensemble, vous
serez endommagés, rongés, empoisonnés et
amoindris par l'aigreur, la haine et le mépris. La première
nécessité c'est d'être maîtres de
vous-mêmes. »
Le poison de la rancune
Dans cette lettre, je citai
la rancune et la haine qui, si souvent, accompagnent l'esprit qui ne
veut pas pardonner. La rancune empoisonne avant tout celui qui
l'entretient dans son cœur. Elle engendre la haine et
« …quiconque
hait son frère est un meurtrier, et vous savez qu'aucun
meurtrier n'a la vie éternelle demeurant en lui »
(1 Jean 3:15).
En général,
celui qui est haï ne sait même pas à quel point est
féroce l'animosité nourrie contre lui. Il peut dormir
la nuit et jouir d'une paix raisonnable, mais celui qui hait se met
au ban des gens de bien, rabougrit son cœur, rapetisse son âme
et fait de lui-même un pygmée malheureux.
Ordinairement pareille
personne crie sur tous les toits ses ennuis, ses préjugés
et sa haine ; elle est par conséquent encore moins
appréciée par ses semblables que celui qui doit
toujours parler de ses infirmités physiques et expliquer ses
opérations. Cela devient lassant et les gens sont ennuyés
par les harangues. Seule la politesse empêche les gens de fuir
quand apparaît celui qui se plaint, qui hait et qui critique.
J'ai connu un homme qui ne
ratait jamais aucune occasion de critiquer un de ses collègues
parce qu'il sautait la réunion hebdomadaire de Sainte-Cène.
Ses dénonciations et ses condamnations étaient
hargneuses et fréquentes. Je remarquai plus tard que ce même
critique s'absentait souvent de sa réunion de Sainte-Cène
et il semblait dans tous les cas pouvoir se justifier, mais il
n'avait pas eu la même tolérance pour son frère
dans les mêmes situations. N'est-ce pas pour le médisant
que le médisant est le plus dur ? Ne sont-ce pas les
autres critiques que le critique critique le plus ?
Le Seigneur et son Église
ne justifient aucune mauvaise action de la part d'aucun de nous. Mais
si chacun de nous garde son cœur pur et son esprit libre de
toute rancune et sert le Seigneur de tout son cœur, de tout son
pouvoir et de toutes ses forces, il peut être en paix. Il peut
être certain que toutes les autres âmes, comme lui-même,
devront payer tout le prix de leurs mauvaises actions et recevront
les récompenses que méritent leurs bonnes actions.
« J'ai encore vu
sous le soleil que la course n'était point aux agiles ni la
guerre aux vaillants, ni le pain aux sages, ni la richesse aux
intelligents, ni la faveur aux savants ; car tout dépend
pour eux du temps et des circonstances » (EccI. 9:11).
Notre mission est de sauver
et non de blesser ou de détruire. Il est bien regrettable que
les gens ne soient pas toujours prudents et diplomates dans leurs
relations avec les autres. Parfois les meilleures personnes, et même
les meilleurs dirigeants de l'Église, même animés
des meilleures intentions, offensent et blessent sans le vouloir. Je
rencontre trop souvent cela dans mon travail.
Mais ni les offenses
réelles, ni les offenses imaginaires des autres, qu'ils soient
dirigeants ou non, ne justifient l'esprit d'égoïsme, de
jalousie, de récrimination et de ressentiment qui allume et
puis rallume les conflits et l'hostilité. C'est ce même
esprit, entretenu par des sentiments blessés et des torts
imaginaires, qui produit les cassures et les conflits dans les
paroisses et les branches. Ceux qui détiennent l'autorité
voient parfois leurs actes et leurs mobiles mis en doute et sentent
la rancune dont ils sont l'objet de la part des membres de leur
paroisse, de leur branche et de leur pieu alors que ces membres
devraient être compréhensifs, pardonner et être
disposés à accepter les instructions des dirigeants.
J'ai connu un homme qui
avait eu un véritable conflit avec son voisin pour une
question d'eau et de remplissage d'un fossé commun aux deux
fermes. La haine s'accrut au point qu'ils finirent par s'observer en
chien de faïence. Si l'un allait à l'église,
l'autre restait chez lui. Si l'un allait en ville, l'autre restait à
la ferme pour ne pas le rencontrer. Quand ils se rencontraient à
l'improviste, leur poignée de main était glaciale. Ils
contestaient chacun les motifs de l'autre ; chacun interprétait
l'acte de bonne volonté de l'autre comme étant motivé
par une arrière-pensée. Quand l'un des deux devint
dirigeant de l'Église, l'autre et sa famille cessèrent
de travailler dans l'Église. Quand une réorganisation
eut lieu et que l'autre famille obtint un poste de direction, il
devint impossible d'amener la famille autrefois pratiquante à
vaquer à ses devoirs.
J'ai connu un président
de pieu qui fut relevé avant d'éprouver le désir
d'être remplacé. Il s'aigrit considérablement et
exprima sa rancune en n'assistant plus aux réunions de
l'Église, en critiquant les dirigeants qui l'avaient relevé
et puis, peu à peu, les dirigeants qui le remplaçaient
et finalement l'Église à laquelle il faisait maintenant
du tort. Il continua à glisser vers l'apostasie. Son dépit
et sa haine ne firent du tort qu'à lui. Le pieu continua à
prospérer.
Le tort fait à celui
qui critique et s'établit comme juge est grand, surtout s'il
critique les dirigeants de l'Église que le Seigneur a
désignés. Depuis la crucifixion, il y a eu des dizaines
de milliers d'hommes qui ont été appelés par le
Sauveur pour remplir des postes, dont pas un n'a été
parfait, et cependant tous sont appelés par le Seigneur et
doivent être soutenus par ceux qui veulent être des
disciples du Seigneur. C'est le véritable esprit de
l'Évangile.
Il est extrêmement
regrettable que des personnes se laissent à ce point troubler
par les actes de leurs dirigeants. Je suis certain que si ces
personnes priaient le Seigneur de tout leur cœur, de tout leur
esprit et de toute leur voix, disant constamment « Que
ta volonté soit faite » et « Père
guide-moi dans la bonne voie et j'accepterai », elles
auraient une autre attitude et reviendraient au bonheur et à
la paix.
Pas compris
Il y a beaucoup de raisons
de ne pas juger nos semblables, outre que c'est un commandement du
Seigneur. Une raison importante, c'est qu'ordinairement nous ne
disposons pas de tous les faits pour fonder notre jugement. Nous ne
comprenons pas. Un cantique écrit par Thomas Bracken, mis en
musique par Evan Stephens, transmet, dans cet ordre d'idées,
un message si puissant que j'en cite des extraits :
Pas compris. Nous retirons
de fausses impressions
Et les serrons de plus en
plus contre nous avec les années.
Pas compris. De pauvres
âmes à la vue limitée
Mesurent souvent des géants
avec leurs œillères.
Pas compris. Comme des
vétilles souvent nous changent.
La phrase irréfléchie
ou l'insulte imaginaire
Détruisent de
longues années d'amitié et nous éloignent ;
Et sur notre âme
tombe une sécheresse glaciale :
Pas compris. Pas compris.
Oh Dieu, puissent les
hommes voir un peu plus clair,
Ou juger moins sévèrement
quand ils ne peuvent voir !
Le Seigneur peut juger les
hommes d'après leurs pensées aussi bien que d'après
ce qu'ils disent et font, car il connaît même les
intentions de leur cœur, mais il n'en va pas de même de
nous, humains. Nous entendons ce que les autres disent, nous voyons
ce qu'ils font, mais nous ne pouvons pas toujours dire ce qu'ils
pensent ni ce qu'ils ont l'intention de faire. Nous jugeons donc
souvent à tort si nous essayons de sonder leurs intentions et
y apposons notre propre interprétation.
Le pardon est l'ingrédient
miraculeux qui assure l'harmonie et l'amour dans le foyer ou la
paroisse. Sans lui, il y a des querelles. Sans compréhension,
ni pardon, il y a des dissensions suivies par un manque d'harmonie ;
ceci engendre la déloyauté au foyer, dans les branches
et dans les paroisses. D'autre part le pardon est en harmonie avec
l'esprit de l'Évangile, avec l'esprit du Christ. C'est
l'esprit que nous devons tous posséder si nous voulons
recevoir le pardon de nos propres péchés et être
sans tache devant Dieu.
CHAPITRE
19 : COMME NOUS PARDONNONS À CEUX QUI NOUS ONT OFFENSÉS
« Ô
homme, oublie ton ennemi mortel, ne lui rends jamais coup pour coup ;
car toutes les âmes de la terre qui vivent, pour être
pardonnées doivent pardonner. Pardonne-lui septante fois sept
fois ; Car toutes les bienheureuses âmes du ciel à
la fois pardonnent et sont pardonnées. »
(Alfred Lord Tennyson)
Au chapitre précédent,
je me suis essentiellement attardé sur les aspects négatifs
de ce sujet, sur les gens qui n'ont pas pardonné et sur
l'esprit et l'attitude qui les accompagnent. Dans le présent
chapitre, je vais mettre en relief le côté positif,
indiquant la joie qui est donnée à ceux qui pardonnent
vraiment.
Un message d'instruction au
foyer nous dit ceci :
« On peut dire
sans risque de se tromper que rien de ce que Jésus a fait ne
lui a apporté plus de joie que de pardonner à ses
semblables. Il a donné sa vie même pour que la
transgression d'Adam soit pardonnée et que nous nous en
voyions épargner les conséquences. Que chacun
réfléchisse à son passé et se souvienne
du moment où il a pardonné à quelqu'un. Y a-t-il
une joie qui ait été plus grande pour lui ? Y
a-t-il un sentiment qui ait été plus élevant ?
Les sentiments destructeurs de petitesse, de mesquinerie et de haine
ou l'aspiration à la vengeance sont chassés par
l'attitude de pardon. Le pardon vaut mieux que la vengeance, car il
est le signe d'une nature douce, alors que la vengeance est le signe
d'une nature sauvage. » (Message de l'instructeur au
foyer, janvier 1944)
Le grand Abraham Lincoln
comprenait ce principe mieux que la plupart des gens. Il avait la
réponse à beaucoup de problèmes. Son ministre de
la Guerre, Edwin Stanton, était un de ses problèmes.
Edwin Stanton écrivit une lettre violente à un général
qui l'avait insulté et l'avait accusé de favoritisme.
Il lut la lettre à Lincoln qui écouta et s'exclama
ensuite : « Excellent, Stanton, vous l'avez touché
en plein dans le mille ! »
Comme Stanton remettait la
lettre dans son enveloppe, Lincoln demanda vivement : « Eh
là, qu'est-ce que vous allez en faire maintenant ? »
« La lui
envoyer. »
« Non, non, cela
gâcherait tout, répondit Lincoln. Classez-la. C'est le
genre de classement qui la garde fraîche et ne blesse pas
l'autre. »
Paul et Étienne
pardonnaient à leurs ennemis
Savoir pardonner est le
signe de la vraie grandeur. Voyez la vie de Paul. Bien qu'il n'ait
pas été parfait, il fut, après sa conversion, un
homme extrêmement juste. Il nous a donné un bel exemple
de pardon. Il dit :
« Alexandre, le
forgeron, m'a fait beaucoup de mal. Le Seigneur lui rendra selon ses
œuvres » (2 Tim. 4:14).
Paul était disposé
à laisser le jugement et le châtiment au Seigneur qui
serait sage et juste. Malgré tout ce qu'il avait souffert de
la part de ses oppresseurs, dont certains étaient des faux
frères, il n'était pas consumé de haine ou de
rancune. Tout au contraire.
Aux Corinthiens, il
recommanda les traits de caractère mêmes qu'il avait si
pleinement développés en lui (2 Corinthiens
11:23-28). Nous voyons ici le noble Paul qui avait beaucoup souffert
aux mains de ses contemporains ; Paul qui avait été
roué de coups, qui avait subi l'incarcération dans de
nombreuses prisons ; Paul qui avait reçu deux cents coups
de fouet sur le dos, qui avait été battu de verges,
Paul qui avait été lapidé et laissé pour
mort et qui à trois reprises avait fait naufrage et avait
lutté plusieurs heures dans l'eau ; Paul qui avait
souffert des voleurs, avait été caché à
ses poursuivants et s'était échappé dans un
panier pardessus le mur ; ce Paul qui avait tellement souffert à
cause des autres arriva vers la fin de sa vie disposé à
pardonner et dit :
« Dans ma
première défense, personne ne m'a assisté, mais
tous m'ont abandonné. Que cela ne leur soit point imputé ! »
(2 Tim. 4:16).
Étienne fut lui
aussi un exemple de la nature divine du pardon. L'un des sept hommes
choisis pour l’œuvre temporelle de l'Église,
c'était un homme ‘plein de foi et d'esprit saint’.
Sa vie était à tel point proche de la perfection, que
pour beaucoup « son visage... parut comme celui d'un
ange » (Actes 6:15). Après le sermon cinglant qu'il
adressa à ses antagonistes, les méchants de l'endroit,
il fut victime d'un assassinat expéditif et pervers commis par
des hommes qui se précipitèrent sur lui,
« … le
traînèrent hors de la ville et le lapidèrent. Les
témoins déposèrent leurs vêtements aux
pieds d'un jeune homme nommé Saul. Et ils lapidaient Étienne,
qui priait et disait : Seigneur Jésus, reçois mon
esprit ! Puis, s'étant mis à genoux, il s'écria
d'une voix forte Seigneur ne leur impute pas ce péché !
Et, après ces paroles, il s'endormit » (Actes
7:58-60).
Le grand exemple de Jésus
Nous avons l'exemple
suprême de force d'âme, de bonté, de charité
et de pardon chez celui qui fut le modèle parfait, notre
Sauveur Jésus-Christ, qui nous commande à tous de le
suivre. Toute sa vie il avait été victime de la
méchanceté. Nouveau-né, on l'avait caché
sur l'ordre d'un ange apparu en songe pour lui sauver la vie et il
avait été emmené en Égypte. À la
fin de sa vie mouvementée, il avait fait preuve d'une dignité
silencieuse, pleine de retenue et divine pendant que des hommes
méchants lui couvraient le visage d'abominables crachats
chargés de germes de maladies. Quelle horreur ! Mais quel
calme il manifesta ! Quelle maîtrise de soi !
Ils le poussèrent çà
et là, le bousculèrent et le tourmentèrent. Pas
un mot de colère n'échappa à ses lèvres.
Quelle maîtrise de soi ! Ils le giflèrent et le
frappèrent. Quelle humiliation ! Comme ce dut être
douloureux ! Et cependant il demeura résolu, ne se
laissant pas intimider. Il suivit littéralement sa propre
exhortation quand il tourna l'autre joue pour qu'on pût la
gifler et la frapper, elle aussi.
Ses propres disciples
l'avaient abandonné et s'étaient enfuis. C'est dans
cette position difficile qu'il affronta la canaille et ses
dirigeants. Il resta seul à la merci de ses assaillants et de
ses détracteurs brutaux et criminels.
Les mots sont, eux aussi,
difficiles à accepter. Les accusations, les récriminations
et leurs blasphèmes contre les choses, les personnes, les
lieux, les situations qui lui étaient sacrés, durent
être difficiles à accepter. Ils traitèrent sa
douce et innocente mère de fornicatrice, et cependant il tint
bon, ne bronchant jamais. Pas de révolte, pas de protestation,
pas de réfutation. Quand de faux témoins mercenaires
furent payés pour mentir à son propos, il parut ne pas
les condamner.
Ils déformèrent
ses paroles et interprétèrent faussement ses
intentions, et cependant il demeura calme et impassible. Ne lui
avait-il pas été enseigné de prier pour ceux
‘qui vous maltraitent’ ?
Il fut battu,
officiellement flagellé. On lui fit porter une couronne
d'épines, torture perverse. On se moqua de lui et on le
railla. Il subit toutes les indignités de la part de son
propre peuple. « Je suis venu chez les miens, et les miens
ne m'ont point reçu », dit-il. Il dut porter sa
propre croix, fut emmené au calvaire, cloué sur une
croix et subit des souffrances atroces. Finalement, alors que les
soldats et ses accusateurs étaient au-dessous de lui, il
regarda les soldats romains et dit ces paroles immortelles :
« Père,
pardonne-leur car ils ne savent ce qu'ils font » (Luc
23:34).
Nous devons pardonner en
toutes circonstances
Il aurait été
facile à Paul, à Étienne et à Jésus
d'être vindicatifs, je veux dire s'ils n'avaient pas assidûment
cultivé l'esprit de pardon. La vengeance est une réaction
de l'homme charnel et non de l'homme spirituel. Elle entre dans notre
vie quand nous le lui permettons par des malentendus et des offenses.
Dans notre propre
dispensation, le Seigneur a parlé explicitement de ce sujet et
a fait une déclaration qui est surprenante par ce qu'elle
implique. On la trouve dans les Doctrine et Alliances, section 64,
que nous avons déjà citée. Je n'oublierai jamais
cette Écriture, car elle est venue à moi d’une
manière qui m'a semblé miraculeuse.
Je me débattais avec
un problème communautaire dans une petite paroisse de l'Est où
deux hommes importants, des dirigeants, étaient empêtrés
dans un long et impitoyable conflit. Un malentendu les avait séparés,
et ils se haïssaient. Au fil des jours, des semaines et des
mois, la rupture n'avait cessé de s'aggraver. Les familles de
chacun des adversaires commencèrent à prendre parti et
finalement presque tous les membres de la paroisse furent impliqués.
Les rumeurs se répandirent, des différends furent
dévoilés et le commérage se déchaîna,
au point que la petite communauté était divisée
par un gouffre profond. Je fus envoyé régler l'affaire.
Après une longue conférence de pieu qui dura presque
deux jours, j'arrivai le dimanche vers six heures du soir dans cette
communauté frustrée et me réunis immédiatement
avec les principaux belligérants.
Comme nous luttâmes !
Comme je suppliai, mis en garde, priai et exhortai ! Rien ne
paraissait les émouvoir. Chaque antagoniste était si
sûr d'avoir raison et d'être justifié, qu'il était
impossible de le faire bouger.
Les heures passaient - il
était maintenant bien plus de minuit, et le désespoir
semblait envelopper l'endroit ; l'atmosphère était
toujours une atmosphère de mauvaise humeur et d'agressivité.
La résistance entêtée ne voulait pas céder.
C'est alors que l'événement se produisit. J'ouvris de
nouveau Doctrine et Alliances au hasard et je tombai sur ce passage.
Je l'avais lu bien des fois dans les années précédentes
et il n'avait pas eu de signification spéciale à ce
moment-là. Mais ce soir, c'était la réponse
qu'il me fallait. C'était un appel, une supplication et une
menace et elle semblait venir directement du Seigneur. Je lus à
partir du verset 7, mais les participants querelleurs ne bougèrent
pas d'un pouce jusqu'au moment où j'arrivai au verset 9. Alors
je les vis fléchir, surpris, méditatifs. Se pouvait-il
que ce fût juste ? Le Seigneur nous disait à nous
tous « c'est pourquoi, je vous dis que vous devez vous
pardonner les uns aux autres ».
C'était une
obligation. Ils l'avaient déjà entendue. Ils l'avaient
dite en répétant le ‘Notre Père’.
Mais maintenant « ... car celui qui ne pardonne pas
à son frère ses offenses est condamné devant le
Seigneur... »
Dans leur cœur, ils
s'étaient peut-être dit : « Eh !
bien, je pourrais pardonner s'il se repent et demande pardon, mais il
doit faire le premier pas. » Alors ils semblèrent
être touchés par tout l'impact de la dernière
ligne : « car c'est en lui que reste le plus grand
péché. »
Quoi ? Cela veut-il
dire que je doive pardonner, même si mon antagoniste reste
froid, indifférent et méchant ? C'est clair et
net.
On commet souvent l'erreur
de penser que l'offenseur doit s'excuser et s'humilier dans la
poussière avant que le pardon soit requis. Assurément
celui qui fait le mal doit réparer totalement, mais l'offensé,
lui, doit pardonner à l'offenseur quelle que soit l'attitude
de l'autre. Parfois les hommes trouvent de la satisfaction à
voir l'adversaire à genoux, rampant dans la poussière,
mais ce n'est pas la façon de faire de l'Évangile.
Secoués, les deux
hommes se redressèrent sur leur chaise, écoutèrent,
réfléchirent un instant, puis commencèrent à
céder. Cette Écriture, s'ajoutant à toutes
celles qui avaient été lues, les fit mettre à
genoux. A deux heures du matin, les deux adversaires jurés se
serraient la main, souriant, pardonnant et demandant pardon. Les deux
hommes s’étreignaient, geste qui en disait long. En
cette heure sainte, les vieux griefs étaient pardonnés
et oubliés, et les ennemis redevenaient des amis. Plus jamais
il ne fut fait allusion aux différends. Les ombres étaient
chassées et chassées pour de bon et la paix était
revenue.
À cet égard,
on peut appliquer maintenant, comme à l'époque,
l'exhortation de Joseph F. Smith, faite en 1902 :
« Nous espérons
de tout cœur que vous... vous pardonnerez et que dorénavant...
vous ne garderez pas rancune à un de vos semblables. Il est
extrêmement préjudiciable à un homme qui détient
le don du Saint-Esprit de nourrir un esprit d'envie, de rancune, de
représailles ou d'intolérance vis-à-vis de son
prochain. Nous devons dire dans notre cœur « Que
Dieu juge entre moi et toi, quant à moi je te pardonne. »
Je tiens à vous dire que les saints des derniers jours qui
nourrissent de la rancune sont plus condamnables que celui qui a
péché contre eux. Rentrez chez vous et chassez de votre
cœur l'envie et la haine, liquidez le sentiment de rancune et
cultivez dans votre âme l'esprit du Christ qui s’est
écrié sur la croix : « Père,
pardonne-leur, car ils ne savent ce qu'ils font. » Tel est
l'esprit que les saints des derniers jours doivent posséder
tout au long du jour. »
Oui, pour être dans
notre bon droit, nous devons pardonner, et nous devons le faire sans
nous occuper de savoir si notre antagoniste se repent ou non, ni si
sa transformation est sincère, ni s'il demande ou non notre
pardon. Nous devons suivre l'exemple et l'enseignement du Maître,
qui disait : « ... vous devriez dire en votre cœur
- Que Dieu juge entre moi et toi, et te récompense selon tes
actes » (D&A 64:11). Mais les hommes sont souvent peu
disposés à laisser les choses au Seigneur, craignant
peut-être que le Seigneur ne soit trop miséricordieux,
moins sévère qu'il ne le faut dans le cas en question.
En ceci, nous devons toujours tirer une leçon du grand David.
Quand il était
poursuivi pour être tué par le roi Saül qui était
jaloux de lui, et qu'il eut une occasion de le tuer facilement, le
jeune et pur David s'abstint de se débarrasser de son ennemi.
Il coupa le bord du manteau de Saül pour prouver au roi qu'il
avait été à sa merci. Il dit plus tard à
Saül :
« Je n'ai point
péché contre toi. Et toi, tu me dresses des embûches,
pour m'ôter la vie ! L'Éternel sera juge entre moi
et toi, et l'Éternel me vengera de toi ; mais je ne
porterai point la main sur toi. Des méchants vient la
méchanceté » (1 Samuel 24:11-13).
Et Saül, quand il se
rendit compte combien il avait été impuissant quand il
était à la merci de David, répondit :
« Tu es plus
juste que moi ; car tu m'as fait du bien, et moi je t'ai fait du
mal » (1 Sam. 24:18).
Une des plus belles
montagnes du monde, située dans le parc national de Jasper au
Canada a reçu le nom d'Edith CaveIl, une infirmière qui
fut exécutée par ses ennemis pour avoir caché,
soigné et nourri des soldats blessés. Quand elle se
trouva devant le peloton d'exécution, elle prononça ces
paroles immortelles, qui sont maintenant préservées
dans le bronze et le granit :
« Je sais que le
patriotisme ne suffit pas. Je ne dois avoir ni haine ni rancune
contre qui que ce soit. »
Le pardon suprême
Parfois l'esprit de pardon
est porté jusqu'aux sommets les plus sublimes : aider
l'offenseur. Ne pas se venger, ne pas rechercher ce que la justice
outragée pourrait exiger, mais laisser l'offenseur entre les
mains de Dieu : cela est admirable. Mais rendre le bien pour le
mal, c'est l'expression sublime de l'amour chrétien.
Nous avons à cet
égard l'exemple stimulant de George Albert Smith. On lui fit
dire que quelqu'un avait volé la bâche de son buggy. Au
lieu de se fâcher, il répondit : « Dommage
que nous ne savions pas qui c'était, car nous aurions pu aussi
lui donner la couverture, car il devait avoir froid, et aussi de la
nourriture, car il devait avoir faim. »
Ceci me rappelle l'histoire
classique de Jean Valjean dans l’œuvre immortelle de
Victor Hugo « Les Misérables ». Henry D.
Moyle a résumé ce passage pour nous dans son discours
rapporté dans l'lmprovement Era de novembre 1957:
« La description
que Victor Hugo nous fait de Jean Valjean après dix-neuf ans
de peine aux galères est inoubliable. Son premier délit
avait été de voler un pain pour nourrir la famille
affamée de sa mère. À ce moment-là, il
n'était qu'un petit garçon. Quand il fut libéré
de prison, lorsque tous les autres l'eurent rejeté comme
ancien bagnard méprisé, il trouva finalement un ami en
l'évêque M. Beauvian. Cet évêque traira
Jean Valjean avec beaucoup de bonté et de générosité.
Il lui fit confiance et lui donna nourriture et logement. Jean
Valjean, incapable de surmonter les impulsions mauvaises entretenues
pendant ces années de prison, récompensa l'évêque
en lui volant son argenterie qui se composait de beaucoup de reliques
de famille sans prix. Il fût peu après appréhendé
par les gendarmes et ramené avec, dans son sac, le trésor
de l'évêque. L'évêque pardonna à
Jean Valjean et, au lieu de l'accuser de ce lâche acte
d'ingratitude, lui dit à l'instant : « Vous
avez oublié les chandeliers », et, les donnant à
Jean Valjean, lui dit qu'ils étaient aussi en argent. Lorsque
les policiers furent partis, l'évêque dit à
l'ancien bagnard : « Jean Valjean, mon frère,
tu n'appartiens plus au mal mais au bien... je la tirerai (son âme)
des pensées ténébreuses et de l'esprit de
perdition... »
Cet acte de pardon de la
part d'un homme dont les biens avaient été volés
éveilla les vertus latentes de Jean. Elles étaient
restées dix-neuf ans en veilleuse. Même son long séjour
aux galères ne pouvait détruire le désir
inhérent chez cet homme, de faire du bien. L'un de ses tout
premiers actes après le saint geste de l'évêque
fut de se faire l'ami d'une petite fille aux cheveux blonds appelée
Cosette qui se trouvait dans une grande détresse. La
description finale de Jean Valjean par l'auteur montre la profonde
transformation qui s'était effectuée dans la
personnalité de ce malheureux. Cosette termina la réforme
de la vie de cet homme qu’avait commencée l'évêque.
Victor Hugo écrit : « L'évêque
avait fait paraître l'aube de la vertu sur son horizon, Cosette
évoquait l'aube de l'amour. »
Après une vie
remplie de charité, de pardon et d'autres bonnes actions, Jean
Valjean sacrifia sa vie même pour le bonheur et le bien-être
de Cosette et de son mari. Dans la dernière lettre qu'il lui
écrivit, il dit :
« J'écris
maintenant à Cosette. Elle trouvera ma lettre. Je lui lègue
les deux chandeliers qui sont sur le manteau de la cheminée.
Ils sont en argent, mais pour moi, ils sont comme de l'or. Ce sont
des diamants... je ne sais pas si celui qui me les a donnés
est content de moi... j'ai fait ce que je pouvais. »
Un geste de pardon complet
avait entièrement changé la vie de cet ancien bagnard.
Pendant toute sa vie, il fut pourchassé et connut
l'humiliation et la dégradation presque au-delà de ce
qu'un homme peut endurer. Les gendarmes recherchaient constamment des
raisons mesquines de le remettre en prison. Néanmoins il
réussit à respecter le deuxième grand
commandement pendant toutes les années qui lui restaient à
vivre. Il avait de nouveau reconquis les qualités de vertu,
d'amour et de pardon qu'il exerça consciencieusement par la
suite envers ceux qui le poursuivaient et le persécutaient.
Nous voyons aussi dans
l'histoire de la vie de Jean Valjean à quel point il se
repentit vite après avoir été pardonné
par l'homme à qui il avait fait du tort. Par la suite il
produisit du fruit digne du repentir.
On peut le faire
Un homme s'aperçut
qu’il avait une grosseur suspecte qui présageait des
ennuis graves. Quand le médecin eut fait une biopsie et
constaté que la grosseur était maligne, l'homme prit
les dispositions nécessaires à l'hôpital pour une
intervention chirurgicale radicale. Quand il apprit la vérité
- c'est-à-dire que sa vie était en jeu - ce brave homme
eut d'abord un mouvement de recul, puis se résigna, se
détendit et sourit en disant au médecin :
« Avant d'aller
à l'hôpital, docteur, il y a quatre choses que je n'ai
pas encore terminées. Tout d'abord, je veux vérifier
mes polices d'assurance et mes titres ; deuxièmement, je
vais régler toutes mes obligations financières ;
troisièmement, je vais revérifier mon testament et
quatrièmement, je vais aller voir BilI et lui demander pardon
pour les choses déplaisantes que j'ai dites à son
sujet, lui demander pardon pour la rancune que j'ai longtemps
entretenue contre lui. Alors je serai prêt à aller à
l'hôpital et au tombeau, si c'est nécessaire. »
Dans le contexte de
l'esprit de pardon, un bon frère m'a demandé « Oui
c'est cela qu'il faudrait faire, mais comment s'y prendre ? Ne
faut-il pas être un surhomme ? »
« Oui, dis-je,
mais il nous est commandé d'être des surhommes. Le
Seigneur a dit : « Soyez donc parfaits comme votre
Père céleste est parfait » (Matt. 5:48).
Nous sommes des dieux en embryon, et le Seigneur exige de nous la
perfection. »
« Oui, le Christ
a pardonné à ceux qui lui ont fait du mal, mais il
était plus qu'humain », répliqua-t-il. Et je
répondis : « Mais il y a beaucoup d'humains
qui ont réussi à faire cette chose divine. »
Il y en a apparemment
beaucoup qui, comme ce brave frère, entretiennent la théorie
confortable que l'esprit de pardon, tel qu'il se révèle
dans les exemples que j'ai cités, est plus ou moins le
monopole de personnages des Écritures ou de roman et qu'on ne
peut guère l'attendre de la part de gens réels dans le
monde d'aujourd'hui. Tel n'est pas le cas. Que l'esprit de pardon
peut être acquis aujourd'hui est démontré par les
récits qui suivent, dans lesquels, on le remarquera, la
provocation était, dans la plupart des cas, beaucoup plus
grande que ce que nous rencontrons pour la plupart d'entre nous.
On peut surmonter la haine
et la rancune
Voici les récits de
certains contemporains qui se sont élevés à de
grands sommets de maîtrise de soi, par contraste avec les
nombreuses personnes qui nourrissent de la rancune pour des torts
réels ou imaginaires. Parfois les personnes lésées
puisent du courage et de la force auprès d'autres personnes
qui ont eu de grandes épreuves et qui, malgré tout, ont
enduré. Telle est l'expérience de Mme Ruby Spilsburg
Brown, d'EI Paso (Texas) et de son mari George, maintenant décédé,
qui perdirent leur fils pendant la Deuxième Guerre mondiale,
s'aigrirent à cause de cet événement et tinrent
rancune aux Japonais. Dans leur épreuve ils puisèrent
beaucoup de courage dans l'histoire de Glenn Kempton qui est racontée
plus loin dans ce chapitre, et peut-être beaucoup de lecteurs
seront-ils fortifiés en apprenant que d'autres personnes ont
de grandes épreuves, et en sortent grandies.
Voici l'histoire de Robert
Brown, telle qu'elle est racontée par sa mère :
« Notre fils,
Bobby, fut fait prisonnier par les Japonais au moment de la chute de
Bataan en avril 1941 et échappa ainsi à l'infâme
Marche de la Mort. Il arriva au camp de prisonniers de Cabanatuan
avant le reste des troupes et resta près de la clôture
pendant qu'ils entraient lentement. Il en manquait beaucoup parmi
eux, d'autres étaient gravement blessés et tous étaient
pitoyablement affamés et affaiblis. Rien d'étonnant à
ce qu'en les voyant, il pleurât toutes les larmes de son corps.
« En octobre
1940 Bobby s'était engagé dans la garde nationale du
Nouveau Mexique et fut appelé sous les drapeaux en janvier
1941. Lorsque son unité partit à la fin du mois d'août
pour des lieux inconnus, il était devenu sergent-major ;
en janvier 1942 il reçut une mission de combat comme
premier lieutenant et fut placé à la tête de la
section de ravitaillement.
« Pendant
dix-neuf mois, le Ministère de la Guerre ne nous fit tenir
aucune autre nouvelle que le bref ‘Disparu au combat’. Au
cours des deux ans et demi pendant lesquels il fût dans les
camps de prisonniers, nous ne reçûmes que cinq messages
de lui. Ils étaient très brefs, écrits sur des
cartes postales, imprimées d'avance comportant des vides que
l'expéditeur devait remplir. Elles étaient signées
par notre fils, mais fortement censurées. C'était du
moins son écriture et comme nous les chérissions !
Le reste de l'histoire nous l'apprîmes par bribes par ses
camarades qui vinrent nous voir lorsqu'ils rentrèrent après
l'armistice.
« Bobby fut
envoyé dans l'île de Mindanao, aux Philippines, où
les garçons furent mis au travail dans les champs de riz et
les élevages de poules. On nous dit que là nos garçons,
pour pouvoir rester en vie, étaient contraints de prendre de
la nourriture partout où ils pouvaient en trouver. On tuait
une poule malade pour empêcher le reste d'être infecté,
et des oeufs remplaçaient l'eau dans leur gourde. Ces ruses
fournissaient un peu de nourriture supplémentaire pour leurs
corps émaciés. Bobby apprit à les rouler à
leur propre jeu et put utiliser sa ruse et ses capacités pour
le bien de ses hommes éprouvés.
« Le major Bob
Davey, de Sait Lake City, dit qu'il entendit chanter dans la jungle
voisine et pouvait à peine en croire ses oreilles, car le
cantique était ‘Un ange saint de Dieu’. Sautant au
bas de son lit, il se fraya un chemin à travers les sous-bois
de la jungle jusqu'à une petite clairière où une
poignée de prisonniers de guerre mormons, à moitié
morts de faim et en guenilles, étaient rassemblés pour
adorer le Seigneur, et notre Bobby dirigeait la musique. Le major
Davey nous a raconté beaucoup de choses sur Bobby, notamment
qu'il avait appris à comprendre le japonais et pouvait ainsi
aider beaucoup de ses copains qui ne pouvaient comprendre les ordres
des gardes. Ceci leur épargna beaucoup de coups brutaux.
« En septembre
1944, sept cent cinquante environ de nos garçons furent
chargés dans un navire sans identification pour être
envoyés au Japon. A peine sorti de l'île, le bateau fût
torpillé par notre Navy qui fit un grand trou dans le bateau.
« Les hommes qui
étaient dans la cale du bateau se précipitèrent
pour se mettre en sécurité, mais les Japonais
tournèrent leurs mitrailleuses contre eux. Bobby et le médecin
de la compagnie intercédèrent, suppliant les Japonais
de leur donner une possibilité de s'échapper sans être
massacrés, car ils n'étaient qu'à quelques
milles au large de la baie de Zamboaga. La dernière fois que
l'on avait vu Bobby vivant, c'était quand lui et le médecin
avaient sauté dans l'eau pour aider quelques-uns des garçons
qui avaient été gravement blessés. Ils
essayaient de rester à flot en s'accrochant à des
débris et en tentant d'aider les blessés. Quand Bobby
leur cria à tous de plonger pour échapper aux
mitrailleuses, tous plongèrent, mais il ne fût pas parmi
ceux qui remontèrent.
« Pendant bien
des années, George, mon mari maintenant décédé,
fut Deputy Marshal des États-Unis et eut à s'occuper de
centaines de prisonniers fédéraux. Parmi ceux-ci, il y
avait beaucoup de Japonais qui étaient considérés
comme espions. Nous avions, lui et moi, laissé la haine
grandir dans notre cœur, car nous estimions que tous les
Japonais que nous voyions étaient un peu responsables des
souffrances et de la mort de Bobby. Sachant cela, notre juge fédéral
A. E. Thomason, par déférence pour nos sentiments, fit
appel à d'autres policiers pour s'occuper des prisonniers de
cette nationalité. Nos sentiments de rancune commencèrent
à affecter notre famille et, conscients de cela, nous priâmes
pour être aidés à surmonter cette situation.
C'est alors que frère Kempton, membre de notre grand conseil
de pieu, raconta comment il avait surmonté sa rancune et sa
haine pour les hommes qui étaient responsables de la mort de
son père. Après avoir entendu son histoire, qui
ressemblait beaucoup à notre propre triste histoire, George et
moi estimâmes que si Glenn Kempton pouvait se maîtriser
et contrôler ses sentiments, nous pouvions le faire, nous
aussi. Nous fîmes de plus grands efforts par la prière
et le jeûne pour recevoir l'aide de Dieu et nous nous rendîmes
compte que le Seigneur peut consoler les cœurs remplis de
rancune et de haine.
« C'est alors
que vous, frère Kimball, êtes aussi venu à El
Paso ; nous avons soigneusement écouté vos
conseils et vous nous avez fait comprendre que pour que le Seigneur
puisse consoler notre cœur brisé, il fallait tout
d'abord que nous en expulsions la haine et la rancune. Par le jeûne,
la prière et la volonté, nous pûmes expulser ces
sentiments. Le Seigneur vint à notre aide.
« Plus tard les
membres de notre famille et quelques amis intimes se réunirent
dans le bureau du commandant de Fort Bliss. On y remit à titre
posthume les médailles de Bobby, parmi lesquelles il y avait
deux cœurs de pourpre et la fameuse Etoile de Bronze, cinq en
tout. »
Sœur Brown raconte
ensuite comment une certaine consolation lui fut apportée, à
elle et à son mari, concernant la mort de Bobby quand ils
virent quelques-unes des épaves de corps et d'esprit qui
parvinrent à rentrer chez elles, et quand ils reconnurent
qu'il y a beaucoup de choses qui sont pires que la mort, surtout
quand cette mort survient chez un digne détenteur de la
prêtrise qui va dans l'éternité, pur et exempt
des péchés du monde.
L'histoire de Kempton
Mon souvenir me ramène
à 1918 et à une autre histoire de pardon qui, à
ma connaissance, a rarement trouvé son égale. Elle
concerne mon bon ami Glenn Kempton, qui s'éleva à des
sommets spirituels que l'homme mortel n'atteint pas souvent.
En février 1918,
dans le Sud de l'Arizona, se produisit une des tragédies les
plus sensationnelles de l'histoire de cet État. Quatre
représentants de la loi s'en allèrent dans les repaires
des montagnes pour obliger les garçons Powers à obéir
à la loi du service militaire car ils ne s'étaient pas
inscrits. Trois des quatre officiers furent tués. Je me
souviens bien de l'enterrement, des trois cercueils recouverts du
drapeau des États-Unis et des trois jeunes veuves avec leurs
dix-neuf enfants orphelins assis aux premiers rangs. Connaissant
intimement les familles, la communauté tout entière de
la Gila Valley était profondément émue.
Nous vîmes les jeunes
veuves traverser péniblement les années dans leur
solitude, élevant la presque vingtaine d'enfants qu'elles
avaient. Nous vîmes les jeunes devenir adultes et éminents
dans la communauté, tandis que Sisson et les garçons
Powers passaient de longues années désolées dans
le pénitencier de l'État.
Lorsque la tuerie de
Kilburn Canyon fut terminée, « Sisson et les
garçons Powers s'enfuirent et pendant vingt-six jours
esquivèrent un détachement de police de trois mille
hommes, comprenant environ deux cents hommes de la cavalerie. »
(El Paso Times, 31 mai 1960)
Les journaux de l'Arizona
portaient d'énormes manchettes. L'excitation était à
son comble. Le pays tout entier était enfiévré.
Les hommes se rendirent le 8 mars 1918 à vingt-deux kilomètres
au sud de la frontière du Mexique. Ils furent jugés,
reconnus coupables et condamnés à la détention à
vie dans le pénitencier d'Arizona.
Quarante-deux années
impitoyables et sans fin s'étaient écoulées.
Sisson était mort trois ans auparavant. Les garçons
Powers, maintenant des hommes âgés, furent libérés
en avril 1960 par le gouverneur de l'Arizona et sortirent sur « leurs
jambes encore arquées dans la parenthèse des cavaliers,
leurs cheveux plus rares devenus gris. Chacun avait perdu l’œil
gauche dans le combat ». (El Paso Times, 31 mai 1960)
Notre intérêt
pour cette histoire tragique tient maintenant à ce grand
homme, Glenn Kempton, l’un des dix-neuf orphelins de 1918 qui
eut la grandeur de pardonner. Il grandit privé de père
et fut soumis aux préjugés, aux haines et aux rancunes
habituels qui entourent naturellement un jeune garçon dans une
telle situation. Il a eu la gentillesse de me raconter l'histoire à
sa manière :
« Cela arriva le
10 février 1918, là-haut dans les forteresses des
montagnes Galiuro, dans le sud de l'Arizona. C'était une aube
froide et grise, le ciel était couvert, et la neige tombait
doucement, quand mon père fût abattu par derrière.
Deux autres représentants de la loi perdirent aussi la vie
dans la rafale qui sortit de la petite forteresse en rondins dans
laquelle les réfractaires s'étaient réfugiés.
« Après
avoir prudemment attendu dix ou quinze minutes, ils sortirent pour
contempler les restes de leur affreux travail. S'étant assurés
qu'ils avaient tué tout le monde, ils portèrent leur
père, qui avait reçu une blessure mortelle, dans un
tunnel proche, le couvrirent d'une vieille couverture et firent
savoir à un fermier voisin qu'il devait s'occuper de lui,
sellèrent leurs chevaux et se dirigèrent vers le sud.
Destination l'ancien Mexique !
« Il s'ensuivit
alors une des plus grandes chasses à l'homme de l'histoire du
Sud-Ouest. Les réfractaires furent finalement rattrapés
et arrêtés près de la frontière du
Mexique. Ils furent jugés, reconnus coupables de meurtre et
condamnés à la détention a vie.
« J'étais
un jeune adolescent à l'époque et il naquit dans mon
cœur une rancune et une haine vis-à-vis de celui qui
avait confessé avoir assassiné mon père, car Tom
Powers avait reconnu avoir tué papa.
« Les années
passèrent rapidement ; je grandis, mais ce lourd
sentiment demeurait quand même en de moi. Je terminai mes
études au lycée, et je reçus alors un appel pour
partir dans la mission des États de l'Est. Là, ma
connaissance et mon témoignage de l'Évangile grandirent
rapidement, et je consacrai tout mon temps à l'étudier
et à le prêcher. Un jour que je lisais le Nouveau
Testament, je tombai sur Matthieu, chapitre 5, versets 43 à
45 où Jésus disait :
« Vous avez
appris qu'il a été dit : Tu aimeras ton prochain,
et tu haïras ton ennemi. Mais moi, je vous dis : Aimez vos
ennemis, bénissez ceux qui vous maudissent, faites du bien à
ceux qui vous haïssent, et priez pour ceux qui vous maltraitent
et qui vous persécutent, afin que vous soyez fils de votre
Père qui est dans les cieux... »
« C'était
là les paroles du Sauveur disant que nous devons pardonner.
Cela s'appliquait à moi. Je relus ces versets maintes et
maintes fois, et cela signifiait toujours que je devais pardonner.
Peu de temps après, je trouvai à la soixante-quatrième
section des Doctrine et Alliances, yersets 9 et 10 d'autres paroles
du Sauveur :
« C'étaient
là les paroles du Sauveur disant que nous devons pardonner aux
autres ; car celui qui ne pardonne pas à son frère
ses offenses est condamné devant le Seigneur, car c'est en lui
que reste le plus grand péché. Il ajoutait :
« Moi, le Seigneur, je pardonne à qui je veux
pardonner, mais de vous il est requis de pardonner à tous les
hommes. »
« Et puis, il y
a eu ces paroles opportunes de John Taylor : Le pardon est en
avance sur la justice en ce qui concerne la repentance.
« Je ne savais
pas si Tom Powers s'était repenti ou non, mais je savais
maintenant que j'avais un rendez-vous à respecter lorsque je
serais rentré chez moi ; je pris la résolution dès
avant de quitter le champ de la mission, de le faire.
« Après
être rentré chez moi, je rencontrai et épousai
une excellente jeune sainte des derniers jours, et le Seigneur bénit
notre foyer en nous donnant cinq beaux enfants. Les années
passèrent rapidement et le Seigneur avait été
bon pour nous ; cependant, je me sentais coupable chaque fois
que je pensais au rendez-vous que je n'avais pas respecté.
« Il y a
quelques années, juste un peu avant Noël, une période
de l'année où l'amour du Christ abonde et où
l'esprit du don et du pardon entre en nous, ma femme et moi avions
fait un court voyage à Phoenix. Ayant terminé de régler
nos affaires au milieu du deuxième après-midi, nous
nous mîmes en route pour la maison. Tandis que nous roulions,
j'exprimai le désir de faire un détour et de rentrer
par Florence, car c'est là que se trouve la prison de l'État.
Ma femme accepta immédiatement.
« Nous arrivâmes
après les heures de visite, mais j'entrai et demandai à
voir le directeur. On me conduisit à son bureau.
« Lorsque je me
fus présenté et exprimai le désir de rencontrer
Tom Powers et de lui parler, le directeur eut un air étonné,
mais après une très légère hésitation,
il dit : Je suis sûr qu'on peut arranger cela. Là-dessus
il envoya un garde dans le bloc cellulaire et celui-ci revint bientôt
avec Tom. On nous présenta et on nous conduisit dans le
parloir où nous eûmes une longue conversation. Nous
retournâmes à ce froid matin gris de février,
trente ans auparavant, reconstituant toute cette horrible tragédie.
Nous parlâmes pendant peut-être une heure et demie. Je
dis finalement : Tom, vous avez commis une erreur pour laquelle
vous devez à la société une dette que j'estime
que vous devez continuer à payer, tout comme je dois continuer
à payer le prix d'avoir été élevé
sans père.
« Puis, je me
levai et tendis la main. Il se leva et la prit. Je continuai :
De tout cœur, je vous pardonne cette chose terrible qui s'est
produite dans notre vie.
« Il inclina la
tête et je le laissai là. Je ne sais pas ce qu'il a
éprouvé à ce moment-là, et je ne sais pas
maintenant ce qu'il ressent, mais je vous rends mon témoignage
que c'est quelque chose de merveilleux quand la rancune et la haine
sortent de votre cœur et que le pardon y entre.
« Je remerciai
le directeur de sa bonté et en passant la porte et en
descendant cette longue volée d'escaliers, je sus que le
pardon valait mieux que la vengeance, car je l'avais ressenti.
« Tandis que
nous roulions vers la maison dans la nuit tombante, un calme doux et
paisible m'envahit. Par pure reconnaissance, j'enlaçai ma
femme, qui comprit, car je sais que nous avions trouvé
maintenant une vie plus pleine et plus abondante. »
Non seulement Glenn Kempton
avait trouvé la joie de pardonner, mais l'exemple qu'il donna
comme saintdes derniers jours fidèle eut une profonde
influence sur beaucoup d'autres personnes qui connaissent son
histoire et entendirent son témoignage.
« Heureux les
miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde. »
Autres exemples modernes
Il y avait cette jeune mère
qui avait perdu son mari. La famille était pauvre et la police
d'assurance ne s'élevait qu'à deux mille dollars. La
société remit promptement un chèque de ce
montant, dès que la preuve du décès fut fournie.
La jeune veuve décida qu'elle pouvait le garder en vue d'une
urgence et le déposa en conséquence à la banque.
D'autres étaient au courant de son épargne, et un
parent la convainquit de lui prêter les deux mille dollars à
un taux d'intérêt élevé.
Les années passèrent
et elle n'avait reçu ni principal ni intérêt ;
elle remarqua que l'emprunteur l'évitait et faisait des
promesses évasives quand elle l'interrogeait au sujet de
l'argent. Elle avait maintenant besoin de cet argent et elle ne
pouvait l'obtenir.
« Comme je le
déteste ! » me dit-elle, et sa voix exprimait
la haine et la rancune et ses yeux sombres lançaient des
éclairs. Pensez qu'un homme valide dépouille une jeune
veuve avec des enfants à charge ! « Comme je
le méprise ! ne cessait-elle de répéter.
Alors je lui racontai l'histoire de Kempton. Elle écouta
intensément. Je vis qu'elle était frappée. À
la fin, les larmes aux yeux, elle chuchota : « Merci.
Merci sincèrement. Je dois certainement, moi aussi, pardonner
à mon ennemi. Je vais maintenant purifier mon cœur de sa
rancune. Je ne m'attends pas à jamais recevoir l'argent, mais
je laisse mon offenseur entre les mains du Seigneur. »
Des semaines plus tard,
elle me revit et confessa que les semaines qui s'étaient
écoulées entre-temps avaient été les plus
heureuses de sa vie. Une paix nouvelle l'avait remplie et elle fut
capable de prier pour l'offenseur et de lui pardonner, même si
elle ne récupéra jamais le moindre dollar.
Je vis un jour une femme
dont la petite fille avait été violée. « Tant
que je vivrai, je ne pardonnerai jamais au coupable »,
répétait-elle chaque fois que cela lui venait à
l'esprit. L'acte était vicieux et abominable. Tout le monde
serait choqué et troublé devant un tel crime, mais ne
pas vouloir pardonner n'est pas chrétien. Cet acte atroce
avait été commis et ne pouvait pas être défait.
Le coupable avait été puni. Dans sa rancune, la femme
se rapetissait et se rabougrissait.
Comparez cette femme à
la jeune sainte des derniers jours qui fit preuve d'une maîtrise
de soi suprême quand elle pardonna à l'homme qui avait
défiguré son beau visage. Laissons le journaliste de la
United Press, Neal Corbett, raconter son histoire telle qu'elle parut
dans les pages des journaux du pays.
« Je pense qu'il
doit souffrir, quelqu'un qui est comme cela, nous devons avoir pitié
de lui », dit April Aaron à propos de l'homme qui
l'avait envoyée pour trois semaines à l'hôpital,
après une attaque brutale au couteau à San Francisco.
April Aaron est une mormone dévote de vingt-deux ans ... c’est
une secrétaire aussi jolie que son nom, mais son visage a un
défaut : l'oeil droit lui manque. April l'a perdu sous
les coups de couteau d'un voleur à l'esbroufe près du
Golden Gare Park de San Francisco pendant qu'elle se rendait, le 18
avril dernier, à un bal de la Société
d’Amélioration Mutuelle. En luttant avec son assaillant,
elle a subi aussi de profondes entailles au bras gauche et à
la jambe droite après avoir trébuché et être
tombée dans ses efforts pour l'éviter, à un pâté
de maisons seulement de l'église mormone...
« J’ai
couru pendant une centaine de mètres avant qu'il ne m'attrape.
On ne peut pas courir très vite avec des talons hauts »,
dit April avec un sourire : Les entailles dans sa jambe étaient
si profondes que les médecins ont craint un moment de devoir
l'amputer. La lame de l'arme n'a pu endommager ni le caractère
vivace ni la compassion d'April. « je voudrais que
quelqu'un puisse faire quelque chose pour lui, pour l'aider. Il
faudrait le traiter. Qui sait ce qui amène quelqu'un à
faire une chose comme celle-là ? Si on ne le trouve pas,
il risque de recommencer.
« April Aaron a
conquis le cœur des habitants de la région de la baie de
San Francisco par son courage et sa bonne humeur face à la
tragédie. Sa chambre de l'hôpital Saint-Francis a été
remplie de fleurs pendant tout son séjour, et les infirmières
ont dit qu'elles ne pouvaient se souvenir de quelqu'un qui ait reçu
plus de cartes et de vœux. »
Ce qui suit est tiré
d'un journal de Los Angeles, attestant de la force de gens qui se
sont élevés au-dessus de la vengeance sordide et de la
rancune hideuse qui règnent si souvent dans de telles
circonstances :
« Les trois
hommes appréhendés pour l'enlèvement et le
meurtre de Marvin V. Merrill, étaient des Noirs. Il y en a qui
pourraient transformer cet incident en un déchaînement
incontrôlable de haine raciale, mais c'était exactement
l'esprit opposé qui régnait au service funèbre
la semaine dernière à Matthews Ward. Les facteurs de
Wagener Station ont choisi Angelo B. Rollins, un employé des
postes noir, pour les représenter en lisant son éloge
funèbre. Marvin V. Merrill travaillait à
l'administration des postes depuis plus de vingt ans. Un peu partout
dans la chapelle et dans la salle adjacente, il y avait des dizaines
de facteurs venus directement de leurs tournées, toujours en
uniforme. Beaucoup de ces hommes étaient des Noirs... Rollins
dit : Nul ne peut justifier les actes des criminels qui ont mis
fin à sa vie. Ces actes pervers et vils qui nous font pencher
la tête de honte montrent d'un doigt accusateur des millions de
personnes innocentes comme étant une nation de criminels. Dans
ma faiblesse pécheresse, je leur aurais arraché membre
après membre, mais le murmure doux et léger du Maître
a dit : À moi la vengeance... Ce frère mormon,
Norman Merrill, ferme dans la force de sa foi, et ferme dans les
enseignement du Christ, aurait probablement dit d'eux, comme notre
Sauveur au calvaire : « Père, pardonne-leur,
car ils ne savent ce qu'ils font ». »
La réconciliation
par les voies de l'Église
Quand les membres de
l'Église ne peuvent résoudre seuls leurs problèmes
mutuels, ils arrivent parfois à un point où l'Église
intervient pour les aider. On attira mon attention sur une situation
de ce genre, il y a quelques années, dans un cas impliquant
deux saints des derniers jours âgés dans l'Est, qui
étaient devenus des ennemis jurés au point que chacun
portait un revolver pour se protéger de l'autre. La cause de
leur inimitié était un achat de propriété ;
le contrat avait été mal rédigé et
beaucoup de malentendus s'étaient produits. Le vendeur était
riche, l'acheteur était pauvre. Chacun était certain de
se souvenir exactement de la transaction. Chacun porta des
accusations furieuses et les sentiments devinrent de plus en plus
rancuniers et intenses.
On demanda aux hommes de se
réunir avec leurs présidents de branche, mais ils
refusèrent de le faire, craignant de recevoir un mauvais coup
de l'autre s'ils se rencontraient. Le cas fut porté devant les
tribunaux et on engagea des avocats. Pendant les mois qui suivirent
la rancune flamba et l'antagonisme bouillonna.
Au lieu de cette attitude
rancunière et vengeresse qu'ils avaient adoptée,
qu'aurait-il fallu faire ? Paul dit aux saints de Corinthe :
« Ne vous vengez
point vous-mêmes, bien-aimés, mais laissez agir la
colère, car il est écrit : À moi la
vengeance, à moi la rétribution, dit le Seigneur. Si
ton ennemi a faim, donne-lui à manger, s'il a soif, donne-lui
à boire ; car en agissant ainsi, ce sont des charbons
ardents que tu amasseras sur sa tête. Ne te laisse pas vaincre
par le mal, mais surmonte le mal par le bien » (Rom.
12:19-21).
Nous nous souvenons aussi
du commandement du Seigneur :
« ...je vous dis
de ne pas résister au méchant. Si quelqu'un te frappe
sur la joue droite, présente-lui aussi l'autre. Si quelqu'un
veut plaider contre toi, et prendre ta tunique, laisse-lui encore ton
manteau. Si quelqu'un te force à faire un mille, fais-en deux
avec lui » (Matt. 5:39-41).
Mais les deux antagonistes
étaient maintenant loin de telles pensées. Toutefois
les tentatives de médiation continuèrent et par des
efforts persévérants de la part de leur sage président
de mission, les hommes furent finalement réunis chez un
président de branche. Pendant tout ce temps, les épouses
des deux hommes n'avaient cessé de prier pour qu'une entente
se produisît et qu'il en résultât le pardon.
Quand la question fut
pleinement expliquée et que chaque point de vue eut été
énoncé, dans l'esprit de l'Évangile, les deux
hommes acceptèrent la décision et se donnèrent
la main en signe de pardon et de camaraderie. Le vendeur avait aussi
un fond serviable, car dans un geste surprenant, il signa
volontairement un chèque du montant qui était disputé
et le présenta à l'acheteur qui lui avait demandé
pardon. C'est ainsi que par l'esprit de compréhension et de
pardon, les deux hommes et leurs femmes reconnaissantes rentrèrent
chez eux, assurés de la pensée que tout était
réglé. La paix fut rétablie ; honteux, les
hommes cachèrent les deux revolvers et redevinrent frères.
On pouvait maintenant mettre en toute conscience les offrandes sur
l'autel.
« Si donc tu
présentes ton offrande à l'autel, et que là tu
te souviennes que ton frère a quelque chose contre toi, laisse
là ton offrande devant l'autel, et va d'abord te réconcilier
avec ton frère ; puis, viens présenter ton
offrande » (Matt. 5:23-24).
Litiges entre membres de
l'Église
Paul va plus loin dans
l'esprit de pardon quand il dit qu'il vaut mieux qu'un membre de
l'Église accepte même une injustice d'un autre membre
plutôt que de s’adresser au tribunal. Les conflits
devraient plutôt être réglés par les voies
de l'autorité de l'Église. Aime-t-on son prochain si on
le traîne devant les tribunaux ? Paul découvrit ce
défaut chez ses convertis corinthiens et leur adressa cette
exhortation :
« Quelqu'un de
vous, lorsqu'il a un différend avec un autre, ose-t-il plaider
devant les injustes, et non devant les saints ? Mais un frère
plaide contre un frère, et cela devant des infidèles !
C'est déjà certes un défaut chez vous que
d'avoir des procès les uns avec les autres. Pourquoi ne
souffrez-vous pas plutôt quelque injustice ? Pourquoi ne
vous laissez-vous pas plutôt dépouiller ? »
(1 Cor. 6:1, 6, 7).
Orgueil ou paix
Souvent l'orgueil nous
entrave et devient notre pierre d'achoppement. Mais chacun de nous
doit se poser la question : ‘Ton orgueil est-il plus
important que ta paix ?’
Trop souvent, quelqu'un qui
a accompli beaucoup de choses splendides dans la vie et fait
d'excellents apports, permet à l'orgueil de lui faire perdre
la grande récompense à laquelle il aurait droit. Nous
devons toujours porter ‘le sac et la cendre’ d'un cœur
miséricordieux et d'un esprit contrit, étant toujours
disposés à faire preuve d'une humilité sincère
comme le publicain, et à demander au Seigneur de nous aider à
pardonner.
En 1906, mon père
reçut une lettre de son cher ami Matthias F. Cowley qui avait
été considérablement embarrassé du fait
de son exclusion du Collège des Douze. Sa lettre montrait un
grand courage et un esprit plein de bonté et dénué
d'amertume : « En ce qui concerne l'épreuve
qui m'a été apportée, je dirai que je l'accepte
en toute humilité et en toute douceur, sans critique contre
mes frères, mais avec le fort désir de continuer à
être fidèle et à consacrer ma vie et toute mon
énergie au service du Seigneur. »
Dans l'esprit d'amour
Inspiré par le
Seigneur Jésus-Christ, Paul nous a donné la solution
aux problèmes de la vie qui exigent la compréhension et
le pardon.
« Soyez bons les
uns envers les autres, compatissants, vous pardonnant réciproquement,
comme Dieu vous a pardonné en Christ » (Eph. 4:32).
Si cet esprit de pardon
plein de bonté et de compassion l'un pour l'autre pouvait être
porté dans tous les foyers, l'égoïsme, la méfiance
et la rancune qui brisent tant de familles disparaîtraient et
les hommes vivraient en paix.
Cet esprit de pardon a un
aspect quantitatif aussi bien que qualitatif. Le pardon ne peut pas
être l'affaire d'une seule fois. Pierre avait certainement été
irrité par certains récidivistes qui retournaient à
leurs péchés même après avoir été
pardonnés. Pour clarifier la question, il demanda au
Rédempteur :
« Seigneur,
combien de fois pardonnerai-je à mon frère, lorsqu'il
péchera contre moi ? Sera-ce jusqu'à sept fois ?
Jésus lui dit : Je ne te dis pas jusqu'à sept
fois, mais jusqu'à septante fois sept fois » (Matt.
18:21, 22).
Ceci cadre bien entendu
avec l'enseignement et la pratique par le Maître de la loi
supérieure de l'Évangile, la loi d'amour :
« Je vous donne
un commandement nouveau : Aimez-vous les uns les autres ;
comme je vous ai aimés, vous aussi, aimez-vous les uns les
autres. À ceci tous connaîtront que vous êtes mes
disciples, si vous avez de l'amour les uns pour les autres »
(Jean 13:34, 35).
Difficile mais possible
Difficile à faire ?
Bien entendu. Le Seigneur n'a jamais promis de chemin facile, ni
d'Évangile simple, ni de principes ou de normes bas. Le prix
est élevé, mais les biens obtenus valent tout ce qu’ils
coûtent. Le Seigneur lui-même a tendu l'autre joue, il a
permis qu'on le tourmente et qu'on le batte sans protester, il a subi
toutes les indignités sans pour autant prononcer un seul mot
de condamnation. Et la question qu'il nous pose à tous est :
« C'est
pourquoi, quel genre d'hommes devez-vous être ? »
et il nous répond : « Tel que je suis
moi-même » (3 Néphi 27:27).
Dans son Prince of Peace
(Prince de la Paix), William Jennings Bryan écrivait :
« La vertu la
plus difficile de toutes à cultiver est l'esprit de pardon. La
vengeance semble être naturelle chez l'homme ; c’est
humain de vouloir rendre la pareille à l'ennemi. Il a été
même populaire de se vanter de son esprit vengeur ; on a
inscrit un jour sur le monument d'un homme qu'il avait rendu à
ses amis et à ses ennemis plus qu'il n'avait reçu. Tel
n'était pas l'esprit du Christ. »
Si on nous a fait du tort
ou du mal, pardonner signifie l'effacer complètement de notre
esprit. Pardonner ou oublier est une recommandation éternelle.
« Être lésé ou volé »,
disait le philosophe chinois Confucius, « n'est rien tant
que vous ne continuez pas à vous en souvenir ».
Les torts infligés
par les voisins, les parents ou les conjoints sont généralement
d'importance assez mineure, du moins au départ. Nous devons
leur pardonner. Et puisque le Seigneur est si miséricordieux,
ne devons-nous pas l'être, nous aussi ? « Heureux
les miséricordieux car ils obtiendront miséricorde »
est une autre version de la Règle d'Or. « Tout
péché et tout blasphème sera pardonné aux
hommes », dit le Seigneur, « mais le blasphème
contre l'Esprit ne sera point pardonné ». Si le
Seigneur est si généreux et si bon, nous devons l'être
aussi.
Parfois les poètes,
dans leurs vers expressifs, touchent notre cœur mieux encore
que ne pourrait le faire la prose. John Greenleaf Whittier nous a
donné ces vers dignes d'être médités :
J'avais le cœur
lourd, car sa confiance avait été
Abusée, sa bonté
récompensée par le mal ;
Me détournant ainsi
sombrement de mes semblables,
Par un sabbat d'été,
je me promenais parmi
Les tertres verts du
cimetière du village ;
Là, voyant comme
tout amour et toute haine humaine
Trouvent un même
triste niveau, et comment, tôt ou tard,
Offensés et
offenseurs, chacun le visage adouci,
Les mains froides jointes
sur le cœur immobile,
Passent le seuil de notre
tombe commune,
Où se dirigent tous
les pas, d'où personne ne part,
Rempli de crainte pour
moi-même, et plein de pitié pour ma race,
Notre douleur commune,
comme une vague puissante,
Balayant tout mon orgueil,
et, tremblant, je pardonnai.
Quand des gens tels que la
veuve, l'évêque Kempton, les Brown et d'autres personnes
profondément lésées peuvent pardonner, quand des
hommes comme Étienne et Paul peuvent pardonner les attaques
féroces lancées contre eux et donner l'exemple du
pardon, alors tous les hommes doivent pouvoir pardonner dans leur
recherche de la perfection.
Au-delà des déserts
stériles de la haine, de la cupidité et de la rancune,
il y a la belle vallée du paradis. Nous lisons constamment
dans les journaux et entendons à la télévision
que le monde ‘est dans un terrible pétrin’. Ce
n'est pas vrai ! Le monde est encore très beau. C'est
l'homme qui n'est pas à sa place. Le soleil continue à
illuminer le jour et à donner la lumière et la vie à
toutes choses, la lune continue à éclairer la nuit, les
océans continuent à nourrir le monde et à
assurer le transport, les fleuves continuent à drainer la
terre et à fournir de l'eau d'irrigation pour nourrir le blé.
Même les ravages du temps n'ont pas érodé la
majesté des montagnes. Les fleurs s'épanouissent
toujours et les oiseaux chantent encore et les enfants continuent à
rire et à jouer. Ce qui ne va pas dans le monde, c'est ce qui
est fait par l'homme.
On peut y arriver. L'homme
peut se dominer. L'homme peut vaincre. L’homme peut pardonner à
tous ceux qui l'ont offensé et continuer à recevoir la
paix dans cette vie et la vie éternelle dans le monde à
venir.
CHAPITRE
20 : LE MOMENT DES COMPTES
« …préparer
les saints pour l'heure du jugement qui doit venir. Afin que leur âme
échappe à la colère de Dieu, à la
désolation de l'abomination qui attend les méchants,
tant dans ce monde que dans le monde à venir... »
(D&A 88:84-85)
Il y a deux choses très
importantes dont nous pouvons être absolument certains :
qu'il n'est pas vain de servir le Seigneur et que le jour du jugement
viendra pour tous, justes et injustes. Le moment des comptes est
aussi certain que le passage du temps et l'arrivée de
l'éternité. Tous ceux qui vivent se tiendront un jour
devant la barre de Dieu pour être jugés selon leurs
œuvres. Leur affectation finale sera la récompense et le
châtiment qu'ils auront mérité selon le genre de
vie qu'ils auront menée sur la terre.
La prospérité
des méchants est temporaire
C'est sur cette assurance
que nous devons baser notre foi et édifier notre vie ;
que les méchants fassent ce qu'ils veulent. Il y a quelque
temps, une sœur m'a dit : « Comment se fait-il
que ceux qui en font le moins pour l'édification du royaume
semblent être le plus prospères ? Nous conduisons
une Ford, nos voisins conduisent une Cadillac. Nous respectons le
sabbat et assistons à nos réunions, ils jouent au golf,
vont à la chasse et à la pêche et jouent. Nous
nous abstenons de ce qui est interdit, ils mangent, boivent, se
réjouissent et ne se limitent pas. Nous payons beaucoup pour
la dîme et les autres offrandes pour l'Église ; ils
ont tous leurs gros revenus à dépenser pour eux-mêmes.
Nous sommes liés à notre maison avec tous nos petits
enfants qui sont souvent malades ; ils sont totalement libres
pour la vie de société, pour dîner et danser.
Nous portons du coton et de la laine, et je porte le même
manteau pendant trois saisons ; eux portent de la soie et des
vêtements coûteux, et elle porte un manteau de vison.
Nous devons tirer sur nos maigres revenus qui semblent ne jamais
suffire pour nos besoins, alors que leur richesse semble inépuisable
et peut leur fournir tout le luxe qu'on peut avoir. Et cependant le
Seigneur promet des bénédictions aux fidèles !
Il me semble que cela ne paie pas de vivre selon l'Évangile,
que les orgueilleux et les violateurs d'alliances sont ceux qui sont
prospères. »
Je répondis à
cette sœur : « Je me souviens que Job dans sa
grande détresse a parlé comme vous. »
« Job prit la
parole et dit : Pourquoi les méchants vivent-ils ?
Pourquoi les voit-on vieillir et accroître leur force ?
Leur postérité s'affermit avec eux et en leur présence,
leurs rejetons prospèrent sous leurs yeux. Dans leurs maisons
règne la paix, sans mélange de crainte ; la verge
de Dieu ne vient pas les frapper. Leurs taureaux sont vigoureux et
féconds, leurs génisses conçoivent et n'avortent
point. Ils laissent courir leurs enfants comme des brebis et les
enfants prennent leurs ébats. Ils passent leurs jours dans le
bonheur, et ils descendent en un instant au séjour des morts.
Ils disent pourtant à Dieu : Retire-toi de nous ;
Nous ne voulons pas connaître tes voies. Qu'est-ce que le
Tout-Puissant, pour que nous le servions ? Que gagnerons-nous à
lui adresser nos prières ? » (Job 21:1, 7-11,
13-15).
Le prophète Jérémie
a posé une question du même genre :
« Tu es trop
juste, Éternel, pour que je conteste avec toi ; Je veux
néanmoins t'adresser la parole sur tes jugements. Pourquoi la
voie des méchants est-elle prospère ? Pourquoi
tous les perfides vivent-ils en paix ? Jusqu'à quand le
pays sera-t-il dans le deuil, et l'herbe de tous les champs
sera-t-elle desséchée ? À cause de la
méchanceté des habitants... » (Jérémie
12:1, 4).
Malachie, lui aussi, fait
dire au Seigneur :
« Vos paroles
sont rudes contre moi, dit l'Éternel. Et vous dites :
Qu'avons-nous dit contre toi ? Vous avez dit : C'est en
vain que l'on sert Dieu ; Qu'avons-nous gagné à
observer ses préceptes ; Et à marcher avec
tristesse à cause de l'Éternel des armées ?
Maintenant nous estimons heureux les hautains ; Oui, les
méchants prospèrent ; Oui, ils tentent Dieu, et
ils échappent ! » (Malachie 3:13-15)
Le jugement viendra
inévitablement
Le Seigneur a répondu
dans la parabole de l'ivraie à ceux qui se soucient de ce
problème - et il y en a beaucoup :
« Il leur
proposa une autre parabole, et il dit : Le royaume des cieux est
semblable à un homme qui a semé une bonne semence dans
son champ. Mais, pendant que les gens dormaient, son ennemi vint,
sema de l'ivraie parmi le blé, et s'en alla. Lorsque l'herbe
eut poussé et donné du fruit, l'ivraie parut aussi. Les
serviteurs du maître de la maison vinrent lui dire :
Seigneur, n'as-tu pas semé une bonne semence dans ton champ ?
D'où vient donc qu'il y ait de l'ivraie ? Il leur
répondit : C'est un ennemi qui a fait cela. Et les
serviteurs lui dirent : Veux-tu que nous allions l'arracher ?
Non, dit-il, de peur qu'en arrachant l'ivraie, vous ne déraciniez
en même temps le blé. Laissez croître ensemble
l'un et l'autre jusqu'à la moisson, et à l'époque
de la moisson, je dirai aux moissonneurs : Arrachez d'abord
l'ivraie, et liez-la en gerbes pour la brûler, mais amassez le
blé dans mon grenier » (Matt. 13:24-30).
L'interprétation de
la parabole donnée par le Seigneur lui-même montre bien
qu'on ne fait pas les comptes tous les jours, mais plutôt au
moment de la récolte, le jour du jugement. Malachie écrit
encore à ce sujet :
« Alors ceux qui
craignent l'Éternel se parlèrent l'un à
l'autre ; l'Éternel fut attentif et il écouta ;
et un livre de souvenir fut écrit devant lui pour ceux qui
craignent l'Éternel et qui honorent son nom. Ils seront à
moi, dit l'Éternel des armées, ils m'appartiendront, au
jour que je prépare ; j'aurai compassion d'eux, comme un
homme a compassion de son fils qui le sert. Et vous verrez de nouveau
la différence entre le juste et le méchant, entre celui
qui sert Dieu et celui qui ne le sert pas » (Malachie
3:16-18).
Nous trouvons dans les
écrits de ce même prophète :
« Car voici, le
jour vient, ardent comme une fournaise. Tous les hautains et tous les
méchants seront comme du chaume. Le jour qui vient les
embrasera, dit l'Éternel des armées, il ne leur
laissera ni racine ni rameau. Mais pour vous qui craignez mon nom se
lèvera le soleil de la justice, et la guérison sera
sous ses ailes ; vous sortirez, et vous sauterez comme les veaux
d'une étable » (Malachie 4:1-2).
Je dis à cette sœur
malheureuse : « Vous avez beaucoup de bénédictions
aujourd'hui. Pour beaucoup de récompenses, il n'est pas
nécessaire d'attendre le jour du jugement. Vous avez tous vos
beaux enfants. Quelle merveilleuse récompense pour ces
prétendus sacrifices ! Vous avez la grande bénédiction
d'être mère. Avec vos limitations, une grande paix peut
remplir votre âme. Ce sont là des bénédictions,
et il y en a beaucoup d'autres, dont vous jouissez et que l'on ne
peut acheter avec toute la richesse de votre voisin. » Je
lui rappelai alors la parabole du filet de l'Évangile qui dit
ceci :
« Le royaume des
cieux est encore semblable à un filet jeté dans la mer
et ramassant des poissons de toute espèce. Quand il est
rempli, les pécheurs le tirent ; et, après s'être
assis sur le rivage, ils mettent dans des vases ce qui est bon, et
ils jettent ce qui est mauvais. Il en sera de même à la
fin du monde. Les anges viendront séparer les méchants
d'avec les justes, et ils les jetteront dans la fournaise ardente, où
il y aura des pleurs et des grincements de dents » (Matt.
13:47-50).
Les gens qui se soucient de
la prospérité des méchants sont parfois
incapables de voir leurs propres faiblesses et cependant grandissent
considérablement les erreurs des autres. Si d'autres hommes
commettent des erreurs ou enfreignent délibérément
les lois et les commandements, nous pouvons être certains
qu'ils payeront ‘jusqu'au dernier quadrant’. Ils
n'échapperont pas à la colère de Dieu et ils
payeront le plein prix de leur folie. Il y aura un Dieu sage et juste
qui jugera tous les hommes. Il peut y avoir un retard dans le
jugement. Les méchants peuvent prospérer pendant un
certain temps, les rebelles peuvent sembler profiter de leurs
transgressions, mais le temps vient où, à la barre de
la justice, tous les hommes seront jugés, « chacun...
selon ses œuvres » (Apoc. 20:13). Personne ne s'en
tirera sans rien. Ce jour-là, personne n'échappera au
châtiment de ses actes, nul ne perdra les bénédictions
qu'il a gagnées. Encore une fois, la parabole des brebis et
des boucs nous donne l'assurance qu'il y aura une justice totale
(voit Matthieu 25:31-46).
Les bénédictions
de la vie actuelle que nous vaut l'obéissance
À certains moments,
quand nous sommes enclins à penser qu'il est vain de servir le
Seigneur, nous devrions ranimer notre foi, croire aux grandes
promesses de Dieu et obéir... et attendre avec patience. Le
Seigneur accomplira toutes les belles promesses qu'il nous a faites.
Paul dit :
« Ce sont des
choses que l’œil n'a point vues, que l'oreille n'a point
entendues, et qui ne sont point montées au cœur de
l'homme, des choses que Dieu a préparées pour ceux qui
l'aiment » (1 Cor. 2:9).
Même pour la vie
présente, de grandes bénédictions sont promises
à ceux qui obéissent. Prenez par exemple la promesse
faite au payeur de dîme :
« Apportez à
la maison du trésor toutes les dîmes, afin qu'il y ait
de la nourriture dans ma maison ; mettez-moi de la sorte à
l'épreuve, dit l'Éternel des armées. Et vous
verrez si je n'ouvre pas pour vous les écluses des cieux, si
je ne répands pas sur vous la bénédiction en
abondance. Pour vous, je menacerai celui qui dévore, et il ne
vous détruira pas les fruits de la terre, et la vigne ne sera
pas stérile dans vos campagnes, dit l'Éternel des
armées. Toutes les nations vous diront heureux... »
(Malachie 3:10-12).
D'abondantes récompenses
sont offertes aux fidèles. Il y aura des bénédictions
qui dépassent notre entendement. La terre produira en
abondance et la paix règnera. Bien entendu les orgueilleux,
les infidèles, les riches cupides ne pourront jamais jouir de
la douce saveur des récompenses du jeûne et des
offrandes aux pauvres :
Alors (si tu vis ces
commandements), ta lumière poindra comme l'aurore, et ta
guérison germera promptement ; ta justice marchera devant
toi, et la gloire de l'Éternel t'accompagnera. Alors tu
appelleras, et l'Éternel répondra ; tu crieras, et
il dira : Me voici... ta lumière se lèvera sur
l'obscurité, et tes ténèbres seront comme le
midi. L'Éternel sera toujours ton guide, et il rassasiera ton
âme dans les lieux arides, et il redonnera de la vigueur à
tes membres ; tu seras comme un jardin arrosé, comme une
source dont les eaux ne tarissent pas » (Ésaïe
58:8-11).
Que pourrait-on demander de
plus ? La compagnie du Seigneur, la lumière et la
connaissance, la santé et la vigueur, la direction constante
du Seigneur comme une source éternelle qui ne tarit jamais !
Que pourrait-on désirer de plus ? Et dans notre Écriture
moderne, il y a encore d'autres grandes promesses pour les fidèles
qui cherchent à servir le Seigneur :
« Et ils
trouveront de la sagesse et de grands trésors de connaissance,
oui, des trésors cachés ; et ils courront et ne se
fatigueront point, et ils marcheront et ne faibliront point. Et moi,
le Seigneur, je leur fais la promesse que l'ange destructeur passera
à côté d'eux, comme il l'a fait pour les enfants
d'Israël, et ne les frappera point. Amen. » (D&A
89:19-21).
Les grandes promesses de
l'éternité
Aussi grandes que soient
les bénédictions qui suivent la justice dans la
condition mortelle, elles ne sont rien à côté de
celles qui nous attendent dans le monde à venir. Bien entendu,
il est requis des fidèles qu'ils renoncent à certaines
des choses de ce monde quand ils recherchent celles du monde éternel.
On considère souvent ceci comme un sacrifice, pourtant ceux
qui arrivent finalement au sommet ne le verront certainement plus
ainsi à ce moment-là. Ecoutez les paroles du Sauveur à
propos des résultats du sacrifice sincère pour le
royaume :
« Et quiconque
aura quitté, à cause de mon nom, ses frères ou
ses sœurs, ou son père, ou sa mère, ou sa femme,
ou ses enfants, ou ses terres, ou ses maisons, recevra le centuple,
et héritera la vie éternelle » (Matt.19:29).
Celui qui se réjouit
de tout le luxe du monde actuel, aux dépens de la
spiritualité, ne vit que pour l'instant. Son jour c'est
maintenant. Il se verra interdire les récompenses de la vie
supérieure qu'il a rejetée.
Dans l'impressionnante
parabole du fils prodigue, le Seigneur nous a donné une leçon
remarquable. Ce dépensier ne vivait que pour le jour même.
Il passait sa vie dans la débauche. Il méprisait les
commandements de Dieu. Son héritage pouvait se dépenser
et il le dépensa. Il ne devait plus jamais en jouir, car il
était irrévocablement parti. Quels que fussent ses
larmes, ses regrets ou son remords, cela ne pouvait le ramener. Son
père lui pardonna, dîna avec lui, le vêtit et
l'embrassa, mais il ne pouvait rendre au fils indigne ce qu il avait
dissipé. Mais l'autre frère, qui avait été
fidèle, loyal, juste et constant, conserva son héritage,
et le père le rassura : « Tout ce que j'ai est
à toi. »
Cette parabole du Fils
Prodigue mérite que nous l'examinions de plus près. On
la trouve dans Luc 15:11-32.
« Il dit
encore : Un homme avait deux fils. Le plus jeune dit à
son père : Mon père, donne-moi la part de bien qui
doit me revenir. Et le père leur partagea son bien. Peu de
jours après, le plus jeune fils, ayant tout ramassé,
partit pour un pays éloigné, où il dissipa son
bien en vivant dans la débauche. Lorsqu'il eut tout dépensé,
une grande famine survint dans ce pays, et il commença à
se trouver dans le besoin. Il alla se mettre au service d'un des
habitants du pays, qui l'envoya dans ses champs garder les pourceaux.
Il aurait bien voulu se rassasier des carouges que mangeaient les
pourceaux, mais personne ne lui en donnait. Étant rentré
en lui-même, il se dit : Combien de mercenaires chez mon
père ont du pain en abondance, et moi, ici, je meurs de faim !
Je me lèverai, j'irai vers mon père, et je lui dirai :
Mon père, j'ai péché contre le ciel et contre
toi, je ne suis plus digne d'être appelé ton fils ;
traite-moi comme l'un de tes mercenaires. Et il se leva, et alla vers
son père. Comme il était encore loin, son père
le vit et fut ému de compassion, il courut se jeter à
son cou et le baisa. Le fils lui dit Mon père, j'ai péché
contre le ciel et contre toi, je ne suis plus digne d'être
appelé ton fils. Mais le père dit à ses
serviteurs : Apportez vite la plus belle robe, et l'en revêtez ;
mettez-lui un anneau au doigt, et des souliers aux pieds. Amenez le
veau gras, et tuez-le. Mangeons et réjouissons-nous ; car
mon fils que voici était mort, et il est revenu à la
vie ; il était perdu, et il est retrouvé. Et ils
commencèrent à se réjouir. Or, le fils aîné
était dans les champs. Lorsqu'il revint et approcha de la
maison, il entendit la musique et les danses. Il appela un des
serviteurs, et lui demanda ce que c'était. Ce serviteur lui
dit Ton frère est de retour, et parce qu'il l'a retrouvé
en bonne santé, ton père a tué le veau gras. Il
se mit en colère, et ne voulut pas entrer. Son père
sortit, et le pria d'entrer. Mais il répondit à son
père : Voici, il y a tant d'années que je te sers,
sans avoir jamais transgressé tes ordres, et jamais tu ne m'as
donné un chevreau pour que je me réjouisse avec mes
amis. Et quand ton fils est arrivé, celui qui a mangé
ton bien avec des prostituées, c'est pour lui que tu as tué
le veau gras. Mon enfant, lui dit le père, tu es toujours avec
moi, et tout ce que j'ai est à toi ; mais il fallait bien
s'égayer et se réjouir, parce que ton frère que
voici était mort et qu'il est revenu à la vie, parce
qu'il était perdu et qu'il est retrouvé. »
Ainsi résolu, le
fils se mit en route pour rentrer chez lui, et son père, le
voyant revenir, alla à sa rencontre, l'accueillit par un
baiser, une étreinte, une compassion et un pardon sincères.
Le fils reconnut qu'il avait été prodigue :
« Mon père,
j'ai péché contre le ciel et contre toi, et je ne suis
plus digne d'être appelé ton fils. »
Il ne demanda pas à
être admis comme domestique comme il avait envisagé de
le faire, peut-être parce que, suite à un accueil aussi
chaleureux, il espérait sans doute être totalement
réhabilité ; car le père, joyeux, mit sur
lui le meilleur manteau, lui mit un anneau au doigt et des souliers
aux pieds et tua le veau gras pour célébrer ce grand
événement, exprimant sa joie en ces termes :
« Parce que mon
fils que voici était mort et qu'il est revenu à la vie,
parce qu'il était perdu et qu'il est retrouvé. »
Le fils aîné,
en revenant des travaux des champs, fut irrité de l'étalage
de luxueuses festivités pour le frère qui avait
gaspillé son bien avec les prostituées et il se
plaignit à son père qui insistait pour qu'il participât
au banquet :
« ...voici, il y
a tant d'années que je te sers, sans avoir jamais transgressé
tes ordres, et jamais tu ne m'as donné un chevreau pour que je
me réjouisse avec mes amis. »
À cela, le père
aurait pu dire quelque chose de ce genre : « Mon
garçon, c'est ton bien, en entier. Tout est à toi. Ton
frère a gaspillé sa part. Tu as tout. Il n'a rien
d'autre qu'un emploi, notre pardon et notre amour. Nous pouvons nous
permettre de bien le recevoir. Nous ne lui donnerons pas ton domaine
et nous ne pouvons pas non plus lui rendre tout ce qu'il a
stupidement gaspillé. » Mais il dit :
« Ton frère
que voici était mort et il est revenu à la vie, il
était perdu et il est retrouvé... » Et il
dit : « Mon enfant, tu es toujours avec moi, et tout
ce que j'ai est à toi. »
Cette déclaration du
père n'est-elle pas significative ? Cela ne signifie-t-il
pas la vie éternelle ?
Quand j'étais
enfant, à l'Ecole du Dimanche, mon instructrice attira mon
attention sur le caractère méprisable de la colère
et des plaintes du fils aîné, tout en immortalisant le
prodigue adultère qui était censé avoir exprimé
du repentir. Mais qu'aucun lecteur ne compare les rouspétances
et la mauvaise humeur avec les péchés dégradants
de l'immoralité et de la fréquentation de prostituées
dans la débauche. Jean a dit : « Il y a un
péché qui mène à la mort » et
les transgressions du fils cadet pouvaient approcher cet état
terrifiant s'il ne se repentait pas et ne se détournait pas de
ses voies mauvaises. James E. Talmage fait ce commentaire sur les
péchés des deux frères :
« Nous n'avons
pas le droit d'exalter la vertu de repentir du prodigue au-dessus des
services fidèles et pénibles de son frère qui
était resté au foyer, fidèle aux devoirs exigés
de lui. Le fils dévoué était l'héritier ;
le père ne minimisait pas sa valeur ni ne niait ses mérites.
Le déplaisir qu'il manifesta à cause de la joie
qu'avait provoquée le retour de son frère débauché,
était une preuve de manque de libéralisme et
d'étroitesse d'esprit ; mais des deux frères,
c'était l'aîné qui était le plus fidèle,
quels qu'aient pu être ses défauts mineurs... Il ne s'y
trouve pas un seul mot qui approuve ou excuse le péché
du prodigue ; celui-ci, le père ne pouvait le considérer
avec le moindre degré d'indulgence ; mais Dieu et la
maison du ciel se réjouissent du repentir et de la contrition
d'âme de ce pécheur... Rien ne justifie la déduction
qu'un pécheur repentant sera préféré à
une âme juste qui a résisté au péché ;
Si telle était la voie de Dieu, alors le Christ, l'Homme pur
par excellence, serait surpassé dans l'estime du Père
par des transgresseurs régénérés. Aussi
formellement scandaleux que soit le péché, le pécheur
est cependant précieux aux yeux du Père, parce qu'il
lui est possible de se repentir et de revenir à la justice. La
perte d'une âme est une perte très réelle et très
grande pour Dieu. Il en est peiné et affligé, car sa
volonté est qu'il n'en périsse pas une seule. »
(Jésus le Christ, p. 562-563)
Cette parabole superbe
contient beaucoup de leçons relatives au sujet de ce livre.
Elle enseigne l'importance de rester pur et sans tache et de
conserver la vertu et la justice ; elle enseigne les lourds
châtiments de la transgression. Elle met l'accent sur le
principe du repentir comme moyen d'obtenir le pardon et de se
reprendre. Elle enseigne l'horreur de l'orgueil, de la jalousie, de
la maussaderie, du manque de compréhension et de la colère
et elle souligne les bénédictions merveilleuses et
finales qui sont accessibles à ceux qui sont dignes, même
s'ils manifestent des faiblesses mineures.
Le fils prodigue avait
certainement toutes les possibilités de jouir en permanence
d'une propriété pleine et précieuse avec le
confort, la joie, l'entente et la paix qui y étaient attachés.
Il avait la sécurité. Tout lui était accessible
jusqu'au moment où il quitta le chemin et dissipa sa fortune,
haïssant son droit de naissance. Il avait exigé de son
père « ... la part de bien qui devait lui
revenir ». Il emmena « tout » dans
un pays lointain et là, pressé par les exigences d'un
monde charnel, gaspilla son bien dans une vie de débauche. Il
dépensa « tout » son bien et fut réduit
à la pénurie et à la faim.
Il reconnut plutôt
qu'il ne confessa la violation de ses alliances. Et quelle différence
entre reconnaître et confesser ! Il reconnut son indignité
mais ne parla absolument pas de passer de l'injustice à la
pureté en réformant sa vie. « Rentré
en lui-même » semble être davantage une prise
de conscience de sa misère physique, des affres de la faim et
de l'absence d'emploi qu'un vrai repentir. Est-il fait allusion à
des objectifs nouveaux, à une vie transformée, à
des idéaux et des attitudes propres à l'élever ?
Il parlait du pain du four plutôt que du « pain de
vie », de l'eau du puits plutôt que de « l'eau
vive ». Il ne parla pas de remplir une couronne de joyaux
d'accomplissements justes, mais tenait beaucoup à remplir un
estomac qui s'était contracté par la famine.
Le fait que le fils aîné
était toujours avec son père est significatif. Si cette
parabole rappelle le voyage de la vie, nous nous souvenons que pour
les fidèles qui vivent les commandements, il y a la grande
promesse de voir le Seigneur et de toujours être avec lui dans
l'exaltation. Par ailleurs, le fils cadet ne pouvait pas espérer
davantage que le salut comme serviteur, étant donné
qu'il avait « méprisé son droit de
naissance » et dissipa « tout » son
héritage, ne laissant rien à développer et
accumuler de nouveau en vue d'un héritage éternel. Il
l'avait vendu pour un plat de lentilles comme l'avait fait Esaü,
un autre prodigue.
Il avait vendu quelque
chose qu'il ne pouvait retrouver. Il avait échangé
l'héritage sans prix, d'une grande valeur durable, pour la
satisfaction temporelle du désir physique, l'avenir pour le
présent, l'éternité pour le temps, les
bénédictions spirituelles pour la nourriture physique.
Bien que regrettant son échange imprudent, il était
maintenant si tard, « éternellement trop tard ».
Apparemment ni ses efforts, ni ses larmes ne pouvaient lui rendre ses
bénédictions perdues. Ainsi donc Dieu pardonnera au
pécheur repentant qui pèche contre la loi divine, mais
ce pardon ne peut jamais rendre les pertes qu'il a subies pendant le
temps où il péchait.
Mais beaucoup de torts
peuvent être réparés si le repentir est sincère.
Joseph F. Smith a détaillé cette pensée comme
suit :
« Quand nous
commettons un péché, il est nécessaire de nous
en repentir et de réparer dans la mesure où nous le
pouvons. Quand nous ne pouvons réparer le mal que nous avons
fait, alors nous devons demander que la grâce et la miséricorde
de Dieu nous purifient de cette iniquité. Les hommes ne
peuvent pardonner leurs propres péchés, ils ne peuvent
se purifier des conséquences de leurs péchés.
Les hommes peuvent cesser de pécher, ils peuvent faire le bien
à l'avenir, et, dans cette mesure, leurs actes sont
acceptables devant le Seigneur et dignes d'être retenus. Mais
qui va réparer les torts qu'ils se sont faits à
eux-mêmes et à d'autres et qu'il leur semble impossible
de réparer eux-mêmes ? Par l'expiation de
Jésus-Christ, les péchés de ceux qui se
repentent seront lavés ; fussent-ils écarlates,
ils seront rendus blancs comme la laine. C'est la promesse qui vous
est faite. Nous qui n'avons pas payé notre dîme dans le
passé, et avons par conséquent vis-à-vis du
Seigneur des obligations que nous ne sommes pas en mesure de
satisfaire, le Seigneur ne l'exige plus de nous, mais nous pardonnera
pour le passé, si nous observons honnêtement sa loi à
l'avenir. C'est généreux et bon, et j'en suis
reconnaissant. » (Conference Report, octobre 1899, p. 42)
Quand on prend conscience
de l'immensité, de la richesse, de la gloire de ce « tout »
que le Seigneur promet de conférer à ses fidèles,
cela vaut tout ce que cela coûte de patience, de foi, de
sacrifices, de sueur et de larmes. Les bénédictions de
l'éternité envisagées dans ce « tout »
apportent aux hommes l'immortalité et la vie éternelle,
la progression éternelle, la direction éternelle,
l'accroissement, la perfection éternelle et avec tout cela, la
divinisation.
La barre du jugement
Les Écritures
attestent amplement que l'homme doit affronter le jour des comptes et
se tenir devant la barre du jugement pour recevoir les récompenses
de la droiture ou les châtiments du péché. Ce
jour là l'homme ne pourra pas cacher sa méchanceté,
car ses actes l'accuseront comme Alma le prédit :
« Et maintenant,
mes frères, je vous le demande, comment vous sentirez-vous si
vous vous tenez devant la barre de Dieu, les vêtements tachés
de sang et de toutes sortes d'impureté ? Que témoigneront
ces choses contre vous ? »
Après avoir décrit
la rédemption de l'homme par le Sauveur, Jésus-Christ,
une « rédemption d'un sommeil sans fin ;
duquel sommeil tous les hommes seront éveillés par la
puissance de Dieu, quand la trompette sonnera... », Moroni
dit à ses auditeurs :
« Et alors vient
le jugement du Très-Saint sur eux ; et c'est alors que
vient le temps ou celui qui est impur restera impur, que celui qui
est juste restera juste ; celui qui est heureux restera heureux
et celui qui est malheureux restera malheureux » (Mormon
9:14).
La barre du jugement de
Dieu est mentionnée dans le tout dernier verset du Livre de
Mormon où Moroni, prêt à clore les annales de son
peuple, écrit :
« Et maintenant,
je vous dis à tous adieu. Je vais bientôt me reposer
dans le paradis de Dieu, jusqu'à ce que mon esprit et mon
corps soient réunis de nouveau, et que je sois ramené
triomphant dans les airs, pour vous rencontrer devant la barre
agréable du grand Jéhovah, le Juge éternel des
vivants et des morts. Amen » (Moroni 10:34).
Faisant un plaidoyer pour
le repentir afin d'éviter l'horreur du châtiment qui
doit être déversé sur les méchants, au
jour du jugement, Jacob dit :
« Ne savez-vous
pas que si vous faites ces choses, le pouvoir de la rédemption
et de la résurrection qui est dans le Christ vous amènera
devant la barre de Dieu couverts de honte et d'une culpabilité
terrible ? Ô alors, repentez-vous, mes frères
bien-aimés, entrez par la porte étroite, et suivez le
chemin resserré jusqu'à ce que vous obteniez la vie
éternelle. Ô soyez sages ; que puis-je dire de
plus ? Enfin, je vous dis adieu jusqu'au moment où je
vous verrai devant la barre agréable de Dieu, à cette
barre où les méchants sont frappés d'une crainte
et d'un effroi terrible » (Jacob 6:9, 11-13).
Et qui seront les juges qui
entendront si équitablement nos cas ? Des centaines
d'années avant que le Christ ne vienne sur terre, Néphi
vit en vision « ... les cieux s'ouvrir, et l'Agneau de
Dieu descendre du ciel... le Saint-Esprit descendit sur douze autres
hommes ; et ils furent ordonnés de Dieu et choisis »
(1 Néphi 12:6, 7).
L'ange dit alors à
Néphi :
« Voici les
douze disciples de l'Agneau, qui sont choisis pour enseigner ta
postérité. Et ces douze ministres que tu vois jugeront
ta postérité... (1 Néphi 12: 8, 10).
L'ange dit aussi :
« Tu te
rappelles les douze apôtres de l'Agneau ? (C'est-à-dire
ceux qui avaient été appelés en Palestine.)
Voici, ce sont eux qui jugeront les douze tribus d'Israël ;
c'est pourquoi les douze ministres de ta postérité
seront jugés par eux. Car vous êtes de la maison
d'Israël » (1 Néphi 12:9).
Ceci se rattache à
la réponse que le Sauveur adressa à Pierre qui
demandait :
« Voici, nous
avons tout quitté et nous t’avons suivi ; qu’en
sera-t-il pour nous ? » (Matt. 19:27).
La réponse du
Rédempteur fût précise :
« ...je vous le
dis en vérité, quand le Fils de l'homme, au
renouvellement de toutes choses, sera assis sur le trône de sa
gloire, vous qui m'avez suivi, vous serez de même assis sur
douze trônes, et vous jugerez les douze tribus d'Israël »
(Matt. 19:28).
Repentez-vous ici-bas
J'ai déjà
parlé de l'importance de cette vie dans l'application du
repentir, mais je vais la souligner ici à propos du jugement
final. On ne peut reporter le repentir à l'autre vie, au monde
des esprits, et s'y préparer convenablement pour le jour du
jugement pendant que l'on fait pour nous l’œuvre par
procuration pour les morts sur la terre. Il faut se souvenir que
l’œuvre par procuration pour les morts est pour ceux qui
n'ont pas pu accomplir l’œuvre pour eux-mêmes. Les
hommes et les femmes qui vivent ici-bas et qui ont entendu ici
l'Évangile ont eu leur temps, leurs soixante-dix ans pour
mettre leur vie en accord, pour accomplir les ordonnances, se
repentir et parfaire leur vie.
Le peuple du temps de Noé
entendit le message de l'Évangile prêché par les
prophètes de Dieu. Ces gens menèrent une vie profane.
Ils mangeaient, buvaient et se réjouissaient. Ils mariaient
leurs fils et leurs filles, ce qui signifie des foyers brisés,
des divorces et une vie profane. Ils ignoraient les nombreux
témoignages des prédicateurs de justice. Puis ils
moururent noyés. Pour eux, la moisson était venue. La
fin de leurs ‘jours’ était venue et la ‘nuit’
allait être ténébreuse et longue. Ils attendaient
ce qui devait leur paraître une période interminable ;
et finalement le Sauveur vint et par son programme missionnaire leur
enseigna de nouveau l'Évangile, leur donnant une chance de se
repentir. Mais reçurent-ils les bénédictions de
la fidélité terrestre ? Relisez ceci dans les
Doctrine et Alliances en ce qui concerne les habitants du monde
terrestre :
« Et aussi ceux
qui sont les esprits des hommes gardés en prison, que le Fils
visita et à qui il prêcha l'évangile, afin qu'ils
puissent être jugés selon les hommes dans la chair ;
Qui n'ont pas accepté le témoignage de Jésus
dans la chair, mais qui l'ont accepté ensuite »
(D&A 76:73, 74).
Devaient-ils jamais
recevoir le royaume céleste ? Ils avaient eu leur chance,
ils avaient gaspillé le temps de leur épreuve, ils
avaient ignoré les témoignages des serviteurs de Dieu,
ils avaient suivi le monde et mené une vie profane. Peut-être
que beaucoup d'entre eux avaient pris l'attitude qui consiste à
dire « Je ne suis pas du genre religieux. »
« Je n'aime pas aller aux réunions. »
« Je suis trop occupé ; je n'ai pas le
temps. » « J'ai d'autres choses plus
intéressantes à faire. »
Encore une fois,
indubitablement, beaucoup de ces gens dans cette prison d'esprit,
comme leurs frères de cette génération, avaient
dû être de braves gens en ce sens que ce n'étaient
pas des criminels. Ils durent être des « hommes
honorables de la terre ». Peut-être que beaucoup
d'entre eux étaient honnêtes, de bons voisins, de bons
citoyens qui ne commirent pas de délits graves, mais n'étaient
pas vaillants. Les Écritures ne disent-elles pas clairement
qu'ils ont perdu leur occasion d'obtenir l'exaltation ? N'est-il
pas clair qu'il était éternellement trop tard pour eux
quand ils furent noyés, qu'ils avaient gaspillé leur
temps ?
Les gens vraiment corrompus
ne jouiront pas du royaume terrestre car ils n'obtiendront que le
téleste. Et le terrestre ne sera pas non plus donné à
ceux qui sont vaillants, fidèles, à ceux qui se sont
rendus parfaits, car ils iront dans le royaume céleste préparé
pour ceux qui vivent selon les lois célestes. Mais dans le
terrestre iront ceux qui ne sont pas à la hauteur pour entrer
dans le céleste. Parlant d'une catégorie de gens du
terrestre, le Seigneur dit :
« Ce sont ceux
qui ne sont pas vaillants dans le témoignage de Jésus,
c'est pourquoi ils n'obtiennent pas la couronne du royaume de notre
Dieu » (D&A 76:79).
Le saint des derniers jours
qui n'est pas ‘vaillant’ se trouvera là-bas.
Il est vrai, qu'il vaut
toujours la peine de se repentir. Mais le repentir dans le monde des
esprits ne peut compenser ce qui pouvait et aurait dû être
fait sur la terre.
Le jugement sur les nations
Tout comme les bénédictions
pour les justes sont promises pour cette vie, de même des
jugements pour les méchants ont été promis et
ceci est vrai pour les nations aussi bien que pour les individus.
Notre monde est en bouleversement. Ses maux ont souvent été
diagnostiqués, et des maladies complexes cataloguées.
Mais tous les remèdes appliqués ont été
inefficaces, l'infection s'est installée et les souffrances du
malade s'intensifient.
Dans une situation ancienne
assez comparable à la nôtre, il y eut une grande
destruction, et quand le silence vint, ceux qui étaient
épargnés se lamentèrent :
« Oh, si nous
nous étions repentis avant ce grand et terrible jour, alors
nos frères auraient été épargnés...
(et) nos mères, nos belles-filles et nos enfants... n'auraient
pas été ensevelis... » (3 Néphi
8:24, 25).
Aujourd'hui, nous sommes à
une autre époque, il est vrai, mais l'histoire se répète.
Les hommes « ont été frappés de
génération en génération pour leur
iniquité ; et (aucun d'eux), n'a jamais été
(détruit), que cela ne lui ait été annoncé
par les prophètes du Seigneur » (2 Néphi
25:9). Et les prophètes modernes donnent l'avertissement
fréquent et constant que les hommes sont en train d'être
détruits par leurs propres actes.
Le sort de l'Amérique
L'Amérique est un
pays grand et merveilleux. Elle est « préférable
à toutes les autres terres ». Elle a un passé
tragique et sanglant, mais pourrait avoir un avenir glorieux et
paisible si ses habitants apprenaient réellement à
servir leur Dieu. Elle a été consacrée comme
terre de promission pour les habitants de l'Amérique, à
qui Dieu a donné cette promesse conditionnelle :
« Ce sera un
pays de liberté pour son peuple. Il ne sera jamais emmené
en captivité. Il n'y aura personne pour le molester. C'est un
pays de promesses. Il ne connaîtra pas l'esclavage. Il sera
libéré de toutes les nations sous le ciel. Aucun ennemi
n'entrera dans ce pays. Il n'y aura pas de roi dans le pays. Ce pays
sera fortifié contre toutes les autres nations. Celui qui
lutte contre Sion périra. »
Le Seigneur a fait ces
promesses. Mais aussi généreuses qu'elles puissent
être, aussi désirables qu'elles soient, elles ne peuvent
se produire que « Si elle (la nation) veut bien servir le
Dieu du pays, qui est Jésus-Christ ».
Jésus-Christ notre
Seigneur n'a aucune obligation de nous servir si ce n'est dans la
mesure où nous nous repentons. Nous l'avons ignoré,
nous n'avons pas cru en lui et nous ne l'avons pas suivi. Nous avons
changé les lois et enfreint l'alliance éternelle. Nous
sommes à sa merci qui ne nous sera accordée que si nous
nous repentons. Mais dans quelle mesure nous sommes-nous repentis ?
Un autre prophète a dit :
« Nous appelons
le mal bien et le bien mal. » A force de justifications,
nous nous sommes amenés à penser que « nous
ne sommes pas si mal ». Nous voyons le mal chez nos
ennemis, mais nous n'en voyons pas chez nous. Sommes-nous pleinement
mûrs ? La pourriture de l'âge et l'affaissement se
sont-ils installés ? Allons-nous changer ?
Apparemment nous préférons
faire les choses à la manière du démon qu'à
la manière du Seigneur. Il semble, par exemple, que nous
préférions payer les impôts jusqu'à
devenir esclaves plutôt que de payer notre dîme,
construire des abris, des missiles et des bombes plutôt que de
nous mettre à genoux avec notre famille en prière
solennelle soir et matin devant notre Dieu qui nous protégerait.
Il semble que plutôt
que jeûner et prier, nous préférons nous gorger
aux tables de banquet et boire des cocktails. Au lieu de nous
discipliner, nous cédons aux impulsions physiques et aux
désirs charnels. Au lieu d'investir pour édifier notre
corps et embellir notre âme, nous payons des milliards de
dollars pour acheter de l'alcool, du tabac et d'autres substances qui
détruisent le corps et abêtissent l'âme.
Trop nombreuses sont nos
femmes et nos mères qui préfèrent le luxe
supplémentaire provenant de deux revenus aux satisfactions de
voir les enfants grandir dans la crainte et l'amour de Dieu. Nous
faisons du golf, du bateau, de la chasse et de la pêche et nous
regardons les sports plutôt que de célébrer le
sabbat. La morale intégrale ne se trouve ni parmi le peuple,
ni parmi les dirigeants de l'État. Les intérêts
personnels et les arrière-pensées bloquent le chemin.
L'autojustification est toujours là pour nous dire que nous
avons raison de nous lancer dans cette déviation, et parce que
nous ne sommes pas assez pervertis pour être enfermés
dans un pénitencier, nous nous disons que nous ne sommes pas
indignes. Les masses du peuple ressemblent peut-être beaucoup à
ceux qui ont échappé à la destruction de ce
continent dans les temps anciens. Le Seigneur leur dit :
« Ô vous
tous qui avez été épargnés parce que vous
étiez plus justes qu'eux (ceux qui avaient perdu la vie), ne
voulez-vous pas maintenant revenir à moi, vous repentir de vos
péchés et vous convertir, pour que je vous guérisse ? »
(3 Néphi 9:13).
« L'expérience
est une dure école » disait Benjamin Franklin,
« mais les insensés ne veulent s'instruire dans
aucune autre. » C'est ainsi que notre nation persiste dans
son impiété. Pendant que les rideaux de fer tombent et
s'épaississent, nous mangeons, nous buvons et nous nous
réjouissons. Pendant que les armées se constituent,
marchent et s'entraînent et que des officiers enseignent aux
hommes à tuer, nous continuons à boire et à
festoyer comme d'ordinaire. Pendant que l'on fait sauter et que l'on
essaie des bombes, et que les retombées s'instillent sur le
monde déjà malade, nous demeurons dans l'idolâtrie
et l'adultère.
Tandis que les couloirs
sont menacés et que les concessions sont faites, nous vivons
dans la débauche, nous divorçons et nous nous marions
cycliquement, comme les saisons. Tandis que les dirigeants se
querellent et que les rédacteurs écrivent, que les
autorités analysent et font des pronostics, nous enfreignons
toutes les lois du catalogue de Dieu. Pendant que les ennemis
s'infiltrent dans notre nation pour nous saper, nous intimider et
nous ramollir, nous persistons dans notre philosophie destructrice :
« Cela ne peut pas arriver ici. »
Si seulement nous voulions
croire les prophètes ! Car ils ont averti que si les
habitants de ce pays sont jamais emmenés en captivité
et rendus esclaves, « ce sera à cause de leurs
iniquités ; car si l'iniquité abonde, le pays sera
maudit... » (2 Néphi 1:7). Notre pays est un
pays que le Seigneur a préservé « ... pour
un peuple juste… » (Éther 2:7).
« Et maintenant,
nous pouvons voir les décrets de Dieu touchant ce pays ;
que c'est une terre de promission ; et que toute nation qui la
possédera servira Dieu ; sinon, elle sera balayée,
quand la plénitude de sa colère tombera sur elle. Et la
plénitude de sa colère tombe sur elle, quand elle a
mûri dans l'iniquité » (Éther 2:9).
Dieu, le vrai protecteur
Ah ! Si les hommes
voulaient écouter ! Pourquoi faut-il qu'il y ait de la
cécité spirituelle au jour des perspectives
scientifiques et technologiques les plus éclatantes ?
Pourquoi faut-il que les hommes se reposent sur les fortifications et
les armements physiques, alors que le Dieu du ciel aspire à
les bénir ? Un seul geste de sa main toute puissante
pourrait rendre impuissantes toutes les nations opposantes et sauver
un monde même en agonie. Et pourtant les hommes évitent
Dieu et mettent leur confiance dans les armes de guerre, dans le
« bras de la chair ».
Tout ceci continue malgré
les leçons de l'histoire. La grande muraille de Chine, avec
ses deux mille cinq cents kilomètres de murs impénétrables,
ses huit mètres de haut imprenables, ses tours de garde
innombrables, fut mise en brèche par la traîtrise de
l'homme. La ligne Maginot en France, dont les forts étaient
considérés comme si puissants et si imprenables, fut
contournée comme si elle n'était pas là.
Les murailles de Babylone
étaient trop hautes pour être escaladées, trop
épaisses pour être renversées, trop fortes pour
s'effondrer, mais pas trop profondes pour être minées
quand l'élément humain céda. Quand les
protecteurs dorment et que les dirigeants sont hors d'état
d'agir à cause des ripailles, de l'ivresse et de l'immoralité,
l'ennemi envahisseur peut détourner un cours d'eau de son lit
et entrer par un lit de rivière.
Les murs immenses sur les
hautes collines de Jérusalem détournèrent
pendant un certain temps les flèches et les lances des
ennemis, les catapultes et les tisons enflammés des armées
assiégeantes. Mais même alors la méchanceté
ne diminua pas ; les hommes n'apprirent pas les leçons.
La faim escalada les murs, la soif renversa les portes, l'immoralité,
l'idolâtrie, l'impiété, le cannibalisme même
se déchaînèrent jusqu'à ce que vînt
la destruction.
Nous tournerons-nous jamais
entièrement vers Dieu ? La peur enveloppe le monde qui
pourrait être à l'aise et en paix. En Dieu est la
protection, la paix, la sécurité. Il a dit « je
combattrai pour vous ». Mais il ne s'engage qu'à
condition que nous soyons fidèles. Il promit aux enfants
d'Israël :
« Je vous
donnerai la pluie en sa saison. La terre donnera de son surplus et
les arbres leurs fruits. Les greniers et les granges seront bondés
au moment des semailles et de la moisson. Vous mangerez votre pain en
abondance. Vous demeurerez en sécurité dans votre pays
et personne ne vous fera peur. L'épée ne traversera pas
non plus votre pays. Cinq d'entre vous en pourchasseront cent et cent
d'entre vous en mettront dix mille en fuite. »
Étant donné
les promesses que Dieu a faites concernant l'Amérique, qui
peut douter qu'il soit disposé à faire pour nous ce
qu'il a fait autrefois pour Israël ? Inversement, ne
devons-nous pas nous attendre aux mêmes châtiments si
nous ne le servons pas ? Ceux-ci ont jadis été
cités à Israël :
La terre sera stérile
(peut-être radioactive ou frappée par la sécheresse).
Les arbres seront sans
fruits et les champs sans verdure.
Il y aura du rationnement,
la nourriture sera rare et la faim sera aiguë.
Aucune circulation
n'encombrera les grandes routes désolées.
La famine traversera
brutalement vos portes, l'ogre du cannibalisme vous dépouillera
de vos enfants et ce qui vous reste de vertu se désintègrera.
Il y aura une peste
incontrôlable.
Vos corps morts seront
empilés sur les choses matérialistes que vous avez tant
essayé d'accumuler et de sauver.
Je ne vous protégerai
pas contre vos ennemis.
Ceux qui vous haïssent
règneront sur vous.
Les cœurs seront
faibles, ‘le bruit d'une feuille agitée’ vous
mettra en fuite, et vous fuirez quand personne ne vous poursuivra.
Votre puissance - votre
suprématie - votre orgueil d'être supérieur -
seront brisés.
Votre ciel sera comme le
fer et votre terre comme l'airain. Le ciel n'entendra pas vos
supplications et la terre ne produira pas sa récolte.
Vous dépenserez en
vain vos forces pour labourer, semer et cultiver.
Vos villes seront
saccagées, vos églises en ruines.
Vos ennemis seront étonnés
de l'aridité, de la stérilité, de la désolation
du pays qu'on leur avait dit être si excellent, si beau, si
fécond. Alors le pays jouira de ses sabbats sous la force.
Vous n'aurez pas le pouvoir
de résister à vos ennemis.
Votre peuple sera dispersé
parmi les nations comme esclaves et domestiques.
Vous payerez le tribut, et
l'esclavage et des entraves vous lieront.
Quelle sinistre
prédiction ! Et pourtant « tels sont les
statuts, les ordonnances et les lois, que l'Éternel établit
entre lui et les enfants d'Israël, sur la montagne du Sinaï,
par Moïse » (Lévitique 26:46). Les Israélites
ne firent pas attention à l'avertissement. Ils ignorèrent
les prophètes. Ils subirent l'accomplissement de chaque
terrible prophétie.
Nous, les gens du vingtième
siècle, avons-nous des raisons de croire que nous pouvons être
exemptés des mêmes conséquences tragiques du
péché et de la débauche, si nous ignorons les
mêmes lois divines ?
La perspective est
sinistre, mais la tragédie imminente peut être écartée.
Les nations, comme les individus, doivent « se repentir ou
souffrir ». Il n'y a qu'un seul remède à
l'état maladif de la terre. Ce remède infaillible est
simplement la justice, l'obéissance, la piété,
l'honneur, l'intégrité. Rien d'autre ne suffira.
Le temps des comptes pour
tous
Un jour de comptes va
s'abattre sur la nation impie. Il y a de même pour chaque
individu, juste ou injuste, un temps de jugement, un temps pour
rendre compte de son épreuve mortelle quand cette phase de
l'existence éternelle sera terminée. À ce
moment-là, les livres seront enfin clos, toutes les dettes
devront être payées.
Nous avons heureusement du
temps pour payer nos dettes avant que n'arrive ce jour terrible du
jugement. En nous repentant maintenant, dans cette vie, et en menant
dorénavant une vie de justice, nous pouvons apparaître
purs et sains devant Dieu. Si nous le faisons, pour nous comme pour
Moroni, le lieu du jugement sera « la barre agréable
du grand Jéhovah » (Moroni 10:34). Elle ne sera pas
terrifiante pour nous comme pour ceux qui ne se seront pas repentis.
Et nous entendrons alors les paroles douces et aimantes de
félicitations et d'accueil :
« Venez, vous
les bénis de mon Père ; prenez possession du
royaume qui vous a été préparé dès
la fondation du monde » (Matt. 25:34).
CHAPITRE
21 : L’ÉGLISE PARDONNERA
« …
celui qui transgresse contre moi, tu le jugeras selon les péchés
qu'il a commis ; et s'il confesse ses péchés
devant toi et moi, et se repent dans la sincérité de
son cœur, tu lui pardonneras, et je lui pardonnerai aussi. »
(Mosiah 26:29).
Les membres consciencieux
de la vraie Église de Jésus-Christ ne peuvent manquer
de se faire du souci pour leurs péchés et ceux des
autres, en ce qui concerne les relations au sein de l'Église.
Rappelons-nous à ce sujet les effets du péché et
le pouvoir de la repentance décrits dans un discours de Hugh
B. Brown :
« Le péché
crée un conflit intérieur, cause la perte du respect de
soi, sape la force morale, fait du tort aux autres et les éloigne
de nous, rend les hommes plus sensibles à la tentation et
retarde, freine et bloque en de nombreuses autres manières
subtiles notre voyage vers notre but. Ces incitations ont tendance à
nous écarter des idéaux moraux et à obscurcir
notre perspective des objectifs désirables. Le vrai repentir
arrête cette désintégration et, quand il est
suivi du baptême et du don du Saint-Esprit, nous oriente sur le
chemin d'une vie réussie. Avec la compagnie de cet Esprit, on
peut libérer la puissance qui est dans l'âme humaine,
tout comme les hommes ont pu libérer la puissance de l'atome.
Cette puissance, quand elle est libérée et divinement
dirigée, conduit à l'immortalité et à la
vie éternelle. » (tiré d'un discours à
la radio prononcé le 7 décembre 1947)
En vérité, on
a cette puissance quand on est membre fidèle de l'Église,
celle-ci étant le moyen principal par lequel on peut l'exercer
et la développer. Il est donc important qu'un membre soit
pleinement intégré dans l'Église. Un péché
grave produit une perte de puissance, car le pécheur se
retranche presque invariablement des fréquentations de
l'Église et des influences qui viennent de la fréquentation
des gens qui recherchent la justice. La puissance est alors mise en
veilleuse et reste inefficace dans l'âme du transgresseur.
Mais la puissance peut être
libérée de ses chaînes d'esclavage. Le repentir
et sa promesse de pardon la libèreront pour qu'elle soit de
nouveau efficace dans notre vie. Et pour ce faire, quand le péché
est de grandes proportions, il y a deux pardons que celui qui ne se
repent pas doit obtenir : le pardon du Seigneur et le pardon de
l'Église du Seigneur, par les autorités appropriées.
Le pardon de I'Église
Nous traiterons du pardon
du Seigneur dans le prochain chapitre. Sur le sujet général
du pardon de l'Église, j'ai écrit entre autres ce qui
suit à un jeune homme qui avait confessé avoir commis
l'adultère :
« L'autre pardon
s'obtient par l'intermédiaire de votre dirigeant
ecclésiastique : l'évêque, le président
de pieu, le président de mission ou l'Autorité générale
qui a l'autorité de lever les châtiments. Vous avez
offensé l'Église et son peuple aussi bien que le
Seigneur en enfreignant la loi de chasteté, ce qui est le
péché le plus grave après le meurtre. Si vous
êtes arrogant, effronté et impénitent, vous
pouvez être ‘retranché’ ou excommunié
de l'Église. Mais si l'officier ecclésiastique est
convaincu de votre repentir total et soutenu, il peut lever ce
châtiment - ce que l'on peut qualifier dans un sens de pardon.
Simultanément le transgresseur doit commencer à
demander au Seigneur le pardon final. Dieu peut effacer ou absoudre
les péchés. Votre évêque n'a pas de
pouvoir de ce genre. Votre Père céleste a promis le
pardon si vous vous repentez totalement et si vous répondez à
toutes les conditions requises, mais ce pardon, il ne suffit pas de
le demander pour l'obtenir. Il faut qu'il y ait des œuvres -
beaucoup d’œuvres - et une reddition totale avec une
grande humilité et ‘le cœur brisé et
l'esprit contrit’. C'est de vous qu'il dépend que vous
soyez ou non pardonné et quand. Il peut se passer des
semaines, des années, des siècles avant que ne vienne
ce jour heureux où vous aurez l'assurance positive que le
Seigneur vous a pardonné. Cela dépend de votre
humilité, de votre sincérité, de vos œuvres,
de votre attitude. Continuez vos efforts avec un zèle accru et
vos prières avec une intensité plus grande. Lisez le
Livre d'Énos et (va, et toi fais de même). Lisez les
Écritures ci-incluses et apprenez par cœur les plus
courtes. »
Fonction des dirigeants de
l'Église
Les affaires de l'Église
de Jésus-Christ sont administrées par la présidence
de l'Église et les douze apôtres, avec l'aide de
nombreuses autres Autorités générales, et aussi
par l'intermédiaire des présidents de pieu et de
mission et par les évêques. Ces hommes sont les bergers
du troupeau. Le Seigneur les a placés pour diriger son royaume
sur la terre et leur a conféré l'autorité et la
responsabilité, chacun dans sa sphère particulière.
Il leur a donné la Prêtrise de Melchisédek qui
est son pouvoir et son autorité délégués
aux hommes. Il reconnaît et ratifie les actes de ces serviteurs
choisis et oints.
Le Seigneur pardonnera à
ceux qui se repentent vraiment. Mais avant que le Seigneur ne puisse
pardonner, le pécheur doit lui ouvrir son cœur avec une
contrition et une humilité totales, se déchargeant, car
le Seigneur voit dans notre âme même. De même, pour
avoir le pardon de l'Église, il faut que l'on se décharge
de son péché sur ceux qui sont dûment nommés
à cet effet dans l'Église.
La fonction des autorités
constituées de l'Église en matière de pardon est
double :
1. Exiger le châtiment
approprié - par exemple, lancer une action officielle en ce
qui concerne le pécheur dans les cas qui justifient soit la
disqualification, soit l'excommunication ;
2. Lever le châtiment
et tendre la main avec fraternité au transgresseur. Quelle que
soit celle des deux mesures qui est prise, que ce soit le pardon ou
les mesures disciplinaires de l'Église, cela doit se faire à
la lumière de tous les faits et d'après l'inspiration
qui peut être accordée à ceux qui prennent la
décision. Il est donc important que le transgresseur repentant
se confesse pleinement à l'autorité appropriée.
Les châtiments
impliquent la privation
Tout écart par
rapport au droit chemin est sérieux. Celui qui enfreint une
seule loi est coupable de toutes, dit l'Écriture (Jacques
2:10). Cependant il y a des offenses moindres qui, si le Seigneur,
ses dirigeants ou l'Église ne peuvent fermer les yeux sur
elles, ne sont pas punies sévèrement. Puis il y a des
péchés graves qui ne peuvent être tolérés
sans jugement, qui doivent être examinés par le
dirigeant habilité et qui mettent en cause la situation du
pécheur dans l'Église.
Les châtiments de
l'Église pour le péché impliquent des privations
le refus des bénédictions du temple, des avancements à
la prêtrise, des positions et autres occasions de servir et de
progresser. Ces privations résultent d'erreurs qui ne sont pas
toujours punissables par des mesures graves mais qui rendent le
coupable indigne de diriger et de recevoir de hauts honneurs et de
hautes bénédictions dans le royaume de Dieu. Ce sont là
tous des retards dans sa progression éternelle que l'intéressé
s'attire sur lui-même. Même sans aucune action officielle
de l'Église, par exemple, une personne qui enfreint la Parole
de Sagesse s'exclut des offices et souvent - en n'allant pas aux
réunions - de la fraternité de l'Église.
Quand l'évêque
est ordonné, il devient juge de son peuple. Il détient
les clefs qui mènent aux temples et aucun des membres de sa
paroisse ne peut entrer dans un temple sans que l'évêque
ne tourne la clef. S'il considère quelqu'un indigne de
recevoir ces merveilleux privilèges du temple, il peut punir
en refusant le privilège. Beaucoup d'autres bénédictions
sont refusées pour donner à l'intéressé
un peu de temps pour mettre sa vie au niveau requis. La privation est
donc la méthode ordinaire pour discipliner dans l'Église.
Dans les cas extrêmes décrits ci-après le
transgresseur se voit privé de l'activité et de la
participation par la disqualification ou est totalement exclu par
l'excommunication.
Pouvoirs des officiers de
l'Église
Ce n'est pas tout le monde
ni n'importe quel détenteur de la prêtrise qui est
autorisé à recevoir les confessions sacrées de
culpabilité du transgresseur. Le Seigneur a organisé un
programme ordonné et logique. Tout membre de l'Église
est responsable devant une autorité ecclésiastique.
Dans la paroisse c'est l'évêque, dans la branche le
président, dans le pieu ou la mission, le président, et
à l'échelon d'autorité supérieur, les
Autorités générales avec la Première
Présidence et les douze apôtres à la tête.
La fonction de chacun
ressemble à celle de l'évêque, c'est pourquoi
nous allons le mentionner particulièrement puisqu'il donne le
modèle. L'ordre du ciel prévoit que les membres de la
paroisse consultent l'évêque. Il est, de par la nature
même de son appel et de par son ordination, un ‘Juge en
Israël (voir D&A 107:72). Le Seigneur lui a donné
dans son ordination, certains pouvoirs et une certaine autorité.
« Et il devra
être donné à l'évêque de l'Église
et à tous ceux que Dieu nommera et ordonnera pour veiller sur
l'Église et pour être anciens de l'Église, de
discerner tous ces dons, de peur qu'il y en ait parmi vous qui
professent être de Dieu, tout en ne l'étant pas »
(D&A 46:27).
« Ainsi nul ne
sera exempté de la justice et des lois de Dieu, afin que tout
se fasse dans l'ordre et la dignité devant lui, selon la
vérité et la justice » (D&A 107:84).
L'évêque
déterminera les mérites du cas. C'est lui qui décidera
d'après les faits et par le pouvoir de discernement qui lui
appartient, si la nature du péché et le degré de
repentir manifesté justifient le pardon. Il peut
considérer le péché comme étant d'une
gravité suffisante, le degré de repentir comme
suffisamment douteux et la publicité et le mal faits de
proportions si considérables, que le cas doive être
traité par un tribunal de l'Église selon la procédure
prévue par le Seigneur. Toute cette responsabilité
repose sur les épaules de l'évêque. Les
instructeurs de séminaire, les directeurs d'institut, les
officiers des auxiliaires et les autres officiers de l'Église
peuvent exercer une puissante influence sur les gens en détresse
en les conseillant et en leur manifestant leur sympathie et leur
compréhension, mais ils n'ont aucune autorité ni aucune
juridiction ecclésiastique et n'essayeront pas de supprimer
les châtiments, mais enverront le pécheur à son
évêque qui doit déterminer la mesure de
confession publique et de discipline nécessaire.
Si un examen soigneux en
révèle la nécessité, on envisage la
disqualification, ce qui retire à l'intéressé
les bénédictions de l'activité et de la
participation dans l'Église mais ne le prive pas de sa qualité
de membre ou de sa prêtrise. Quand une telle mesure est prise,
il reste au pécheur repentant à continuer de s'efforcer
d’être fidèle et de se montrer digne de faire tout
ce qu'il lui serait normalement permis de faire. Quand ceci est
accompli à suffisance, à la satisfaction du tribunal de
l'Église qui a imposé le châtiment, on peut, en
général, réintégrer celui qui a erré
et lui permettre de reprendre une activité et une
participation complètes.
Mais si, une fo