LEÇONS SUR LA FOI
Joseph
Smith
Note de la Rédaction :
Les Leçons sur la foi (Lectures on Faith, en anglais) sont une
série de sept cours donnés par Joseph Smith en hiver
1834-1835 à l’École des anciens et inclus à
l'origine dans le recueil des Doctrine et Alliances (d'où la
première moitié du titre : Doctrine). La préface
des Doctrine et Alliances soulignait la différence entre les
cours de théologie et les révélations du
Seigneur qui suivaient. Cette distinction devint la raison d’une
décision prise en 1921 de publier les révélations
sans les Leçons sur la foi pour éviter de créer
une confusion chez le lecteur à propos du statut non canonique
des Leçons. Le but de l'École des anciens était
de préparer les hommes qui étaient sur le point de
partir en mission ou de servir à d’autres appels de
l’Église. Le programme des cours consistait en grammaire
anglaise, écriture, philosophie, gouvernement, littérature,
géographie et histoire ancienne ainsi que moderne. Mais la
théologie était la dominante du cursus. Les Leçons
sur la foi ayant été inclus à l'origine dans le
recueil des Doctrine et Alliances et pour l'occasion numérotés
en versets, nous n'avons pas conservé cette numérotation
dans l'édition ci-dessous. Nous n'avons pas non plus conservé
les tournures spécifiques au langage parlé à
l'origine du texte.
Leçon
1
La foi étant le
premier principe de la religion révélée et la
base de toute justice, elle réclame la première place
dans un cours destiné à favoriser la compréhension
de la doctrine de Jésus-Christ.
En présentant le
sujet de la foi, nous observerons l’ordre suivant :
Ce qu'est la foi,
Sur quoi elle repose. Et,
Ses effets – ce qui
en résulte.
Dans cet ordre, nous allons
d’abord montrer ce qu’est la foi.
L’auteur de l’épître
aux Hébreux, dans Hébreux 11:5, donne la définition
suivante du terme foi :
« Maintenant la
foi est l’assurance des choses que l’on espère,
l’évidence des choses que nous ne voyons pas ».
Nous apprenons ici que la
foi est l’assurance que les hommes ont de l’existence de
choses qu’ils ne voient pas, et le principe d’action de
tout être intelligent.
Si les hommes pouvaient
s’examiner eux-mêmes et analyser les opérations de
leur propre esprit ils découvriraient aisément que le
point de départ de toute action est en eux : que sans cela
l’esprit et le corps seraient dans un état d’inaction,
et que tous leurs efforts, physiques aussi bien que mentaux,
cesseraient.
Est-ce que les membres de
cette classe peuvent revenir en arrière dans l’histoire
de leur vie, depuis la période de leurs premiers souvenirs et
se demander quel principe les a poussés à agir ou
qu’est-ce qui leur a donné l’énergie et
l’activité dans leurs occupations légitimes,
leurs responsabilités, leur profession ?
Ne serait-ce pas leur
assurance de l’existence de choses qu’ils n’avaient
pas encore vues ?
N’était-ce pas
l’espoir que vous aviez en conséquence de votre
croyance, de l’existence de choses non vues, qui a stimulé
votre action et vos efforts pour les obtenir ?
N’êtes-vous pas
dépendants de votre foi, ou croyance, pour l’acquisition
de toute connaissance, sagesse ou intelligence ?
Feriez-vous des efforts
pour gagner de la sagesse et de l’intelligence sans croire que
vous pouvez l'obtenir ?
Sèmeriez-vous si
vous ne croyiez pas que vous pouvez récolter ?
Demanderiez-vous si vous ne
croyiez pas que vous pouvez recevoir ?
Chercheriez-vous si vous ne
croyiez pas que vous pouvez trouver ?
Ou, frapperiez-vous si vous
ne croyiez pas que l’on vous ouvrira ?
En un mot, y a-t-il quelque
chose que vous avez fait, manuellement ou mentalement, sans y avoir
cru à l’avance ?
Est-ce que vos efforts,
dans quelque domaine que ce soit, ne dépendent pas de votre
foi ?
Ne pouvons-nous pas nous
demander si ce que vous avez, ou ce que vous possédez, n'est
rien d'autre que le résultat de votre foi ?
Votre nourriture, vos
vêtements, votre logement, n’ont-ils pas été
obtenus par votre foi ?
Réfléchissez,
et demandez-vous si ce n’est pas le cas.
Réfléchissez
et voyez si la foi n’est pas la cause motrice en vous-même
de toute action de votre part ; et si cet élément
moteur placé en vous n’est pas l’apanage de tout
être intelligent.
Et comme la foi est la
raison motrice de toute action dans le domaine temporel, ainsi en
est-il dans le domaine spirituel ; car le Seigneur a dit : « En
vérité, celui qui croit et sera baptisé, sera
sauvé » (Marc 16:16).
Comme nous recevons par la
foi toutes les bénédictions temporelles, ainsi nous
recevons de la même manière, par la foi, toutes les
bénédictions spirituelles. Mais la foi est non
seulement le principe de l’action, mais aussi le principe du
pouvoir, qui est en tout être intelligent, sur la terre comme
au ciel. Ainsi le dit l’auteur de l’épître
aux Hébreux dans Hébreux 11:3 :
« C'est
par la foi que nous reconnaissons que le monde a été
formé par la parole de Dieu, en sorte que ce qu'on voit n'a
pas été fait de choses visibles. »
Ceci nous permet de
comprendre que le principe du pouvoir qui existait en Dieu et par
lequel les mondes furent faits, était la foi ; et que c’est
par ce principe de pouvoir existant en Dieu que toutes choses
existent ; toutes choses dans les cieux, sur la terre, ou sous la
terre existent grâce à la foi qui est en lui.
N’est-ce pas par le
principe de la foi que les mondes ont été faits ou que
l’homme a été formé de la poussière ?
C’est le principe par lequel oeuvre Jehovah et par lequel il
exerce son pouvoir sur toute chose tant temporelle que spirituelle.
Ôtez ce principe ou cet attribut (car c’est un attribut)
à la Divinité, et elle cesse d’exister.
Qui ne peut s’apercevoir
que, si Dieu a créé les mondes par la foi, c’est
également par la foi qu’il exerce son pouvoir sur eux,
et que la foi est un principe de pouvoir ? Et que ce principe du
pouvoir existe en Dieu aussi bien qu’en l’homme ?
C’est le témoignage de tous les auteurs des Écrits
sacrés et la leçon qu’ils se sont mis en devoir
d’enseigner à l’homme.
Le Sauveur a expliqué
la raison pour laquelle les disciples ne pouvaient pas chasser les
esprits impurs (voir Matthieu 17: 9-20) : à cause de leur
manque de foi. « Je vous le dis en vérité, si
vous aviez de la foi comme un grain de sénevé, vous
diriez à cette montagne : transporte-toi d’ici là
et elle se transporterait, rien ne vous serait impossible. »
Moroni, alors qu’il
abrégeait et compilait les annales de ses pères, nous a
donné la définition suivante de la foi en tant que
principe de pouvoir : Il a dit que c’est la foi d’Alma
et d’Amulek qui causa l’ouverture des murs de la prison,
que c’est la foi de Néphi et de Léhi qui fut la
cause d’un changement qui s’opéra dans le cœur
des Lamanites lorsqu’ils furent enveloppés du
Saint-Esprit et de feu et que c’est par la foi que la montagne
Zérin fut déplacée lorsque le frère de
Jared parla au nom du Seigneur.
En plus de cela, nous
lisons dans Hébreux 11:32 à 35 que par la foi, Gidéon,
Barak, Samson, Japhté, David, Samuel et les prophètes
vainquirent des royaumes, exercèrent la justice, obtinrent des
promesses, fermèrent la gueule des lions, éteignirent
la puissance du feu, échappèrent au tranchant de
l’épée, guérirent de maladies, furent
vaillants à la guerre et mirent en fuite des armées
étrangères.
Josué aussi, aux
yeux de tout Israël, ordonna au soleil de s’arrêter
et à la lune de suspendre sa course, et ainsi fut fait (voir
Josué 10:12-13).
Nous comprenons ainsi que,
selon les auteurs des Écrits sacrés, toutes choses
furent faites par la foi. C'est par la foi que les mondes furent
formés, que Dieu parla, que les éléments
entendirent et que les mondes furent organisés : Grâce
à la foi qui était en lui. Il en va de même pour
l’homme ; par la foi, il parla au nom de Dieu et le soleil
s’arrêta, la lune suspendit sa course, les montagnes se
déplacèrent, les prisons tombèrent, la gueule
des lions se ferma, l'animosité quitta les cœurs, le feu
perdit sa violence, les armées leur pouvoir, l’épée
sa terreur et la mort sa domination ; tout cela grâce à
la foi qui était en lui.
Si cela n'avait pas été
par la foi, n'est-ce pas en vain que les hommes auraient parlé
au soleil, à la lune, aux montagnes, aux prisons, au cœur
humain, au feu, aux armées, à l’épée
ou à la mort ?
La foi est le premier
principe de gouvernement qui ait pouvoir, domination et autorité sur tout ; par elle, toutes choses existent,
sont soutenues, sont changées ou demeurent, selon la volonté
de Dieu. Sans la foi il n’y a pas de pouvoir, et sans pouvoir
il n’y a pas de création ni d’existence.
Leçon
2
Ayant montré dans
notre cours précédent ce qu'est la foi, nous allons
maintenant montrer sur quoi elle repose.
Nous observons ici que Dieu
est le gouverneur suprême et l’être en qui la
plénitude et la perfection demeurent, qu'il est omnipotent,
omniprésent et omniscient, sans commencement de jours ni fin
de vie, qu’en lui demeurent tout bon don et tout bon principe,
qu’il est le Père des lumières, qu’en lui
le principe de la foi demeure indépendamment et que sur lui
repose la foi de tout être rationnel et responsable, pour la
vie et le salut.
Pour mieux expliquer cette
partie du sujet il est nécessaire de retourner en arrière,
de montrer les preuves que depuis la création du monde
l’humanité a reçues pour croire en l'existence de
Dieu.
Est-il utile de mentionner
que ces preuves sont manifestées dans la Création que
nous contemplons chaque jour avec nos yeux naturels ? D’après
une révélation de Jésus-Christ nous voyons que
la Création, par ses dimensions grandioses et sa variété,
est la démonstration évidente d'un pouvoir divin et
éternel.
« En effet, les
perfections invisibles de Dieu, sa puissance éternelle et sa
divinité, se voient comme à l’œil, depuis
la création du monde, quand on les considère dans ses
ouvrages » (Romains 1:20). La première preuve suggérée
à l’esprit humain qu'il y a un Dieu est sa Création.
Nous allons maintenant
examiner la situation de l’homme au moment de sa création.
Moïse, l’historien, nous en a donné le récit
suivant dans son premier chapitre du Livre de la Genèse, du
verset 26 au verset 29. Nous copions la nouvelle traduction.
« Puis
moi, Dieu, je dis à mon Fils unique, qui était avec moi
depuis le commencement : Faisons l'homme à notre image,
selon notre ressemblance. Et cela fut ainsi. Et
moi, Dieu, je dis : Qu'il domine sur les poissons de la mer, sur
les oiseaux du ciel, sur le bétail, sur toute la terre, et sur
tous les reptiles qui rampent sur la terre.
« Et
moi, Dieu, je créai l'homme à mon image, je le créai
à l'image de mon Fils unique, je créai l'homme et la
femme.
« Et
moi, Dieu, je les bénis, et je leur dis : Soyez féconds,
multipliez, remplissez la terre et l'assujettissez ; et dominez
sur les poissons de la mer, sur les oiseaux du ciel, et sur tout
animal qui se meut sur la terre.
« Et
moi, Dieu, je dis à l'homme : Voici, je vous donne toute
herbe portant de la semence et qui est à la surface de toute
la terre, et tout arbre ayant en lui du fruit d'arbre et portant de
la semence ; ce sera votre nourriture. »
Puis Genèse 2:15
à 17, 19 et 20 :
« Et
moi, le Seigneur Dieu, je pris l'homme et le plaçai dans le
jardin d'Éden pour le cultiver et pour le garder.
« Et
moi, le Seigneur Dieu, je donnai cet ordre à l'homme : Tu
pourras manger de tous les arbres du jardin,
« mais
tu ne mangeras pas de l'arbre de la connaissance du bien et du mal ;
néanmoins, tu peux choisir par toi-même, car cela t'est
donné ; mais souviens-toi que je le défends, car
le jour où tu en mangeras, tu mourras. »
« Et
moi, le Seigneur Dieu, je formai de la terre tous les animaux des
champs et tous les oiseaux du ciel, et je leur commandai d'aller vers
Adam, pour voir comment il les appellerait ; et ils étaient
également des êtres vivants, car moi, Dieu, je soufflai
en eux un souffle de vie et commandai que tout être vivant
portât le nom qu'Adam lui aurait donné.
« Et
Adam donna des noms à tout le bétail, aux oiseaux du
ciel et à tous les animaux des champs. »
D’après ce
passage, nous apprenons quelle était la situation de l’homme
lors de sa création, quelle connaissance il avait et la
position élevée et exaltée qu’il occupait,
celle de seigneur et maître de tout ce qui se trouvait sur la
terre tout en bénéficiant en même temps d'une
relation directe avec son Créateur, sans voile pour les
séparer. Nous allons maintenant examiner le récit de la
chute de l'homme et de son départ du jardin d’Éden
et de la présence du Seigneur.
Moïse dit : « Alors
ils entendirent la voix du Seigneur Dieu, tandis qu'ils parcouraient
le jardin vers le soir. Et l'homme et sa femme allèrent se
cacher loin de la face du Seigneur Dieu, au milieu des arbres du
jardin.
« Et
moi, le Seigneur Dieu, j'appelai Adam et lui dis : Où
vas-tu ?
« Et
il répondit : J'ai entendu ta voix dans le jardin, et
j'ai eu peur, parce que j'ai vu que j'étais nu, et je me suis
caché.
« Et
moi, le Seigneur Dieu, je dis à Adam : Qui t'a dit que tu
étais nu ? As-tu mangé de l'arbre dont je t'avais
commandé de ne pas manger, sinon tu mourrais ?
« Et
l'homme dit : La femme que tu m'as donnée et à qui
tu as commandé qu'elle reste avec moi m'a donné du
fruit de l'arbre, et j'ai mangé.
« Et
moi, le Seigneur Dieu, je dis à la femme : Qu'as-tu fait
là ? Et la femme dit : Le serpent m'a séduite,
et j'ai mangé.
« Et
moi, le Seigneur Dieu, je dis au serpent : Parce que tu as fait
cela, tu seras maudit entre tout le bétail et entre tous les
animaux des champs. Tu marcheras sur ton ventre, et tu mangeras de la
poussière tous les jours de ta vie.
« Et
je mettrai inimitié entre toi et la femme, entre ta postérité
et sa postérité ; il t'écrasera la tête
et tu lui blesseras le talon.
« Moi,
le Seigneur Dieu, je dis à la femme : J'augmenterai la
souffrance de tes grossesses. Tu enfanteras avec douleur, et tes
désirs se porteront vers ton mari, mais il dominera sur toi.
« Et
moi, le Seigneur Dieu, je dis à Adam : Parce que tu as
écouté la voix de ta femme, et que tu as mangé
du fruit de l'arbre au sujet duquel je t'avais commandé :
Tu n'en mangeras point ! le sol sera maudit à cause de
toi. C'est à force de peine que tu en tireras ta nourriture
tous les jours de ta vie.
« Il
te produira des épines et des ronces, et tu mangeras de
l'herbe des champs.
« C'est
à la sueur de ton visage que tu mangeras du pain, jusqu'à
ce que tu retournes dans la terre - car tu mourras - car c'est de là
que tu as été pris, car tu étais poussière
et tu retourneras à la poussière. »
(Genèse 3:8-19)
Deux points importants
ressortent de ces citations.
Premièrement, après
que l’homme fut créé, il ne fut pas (pour son
bonheur) laissé sans intelligence et dans l’ignorance et
le doute sur la question de savoir qui l’avait créé
et auprès de qui il était responsable de rendre compte
de sa conduite.
Dieu conversait avec lui
face à face. Il lui était permis de se tenir en sa
présence et d'être instruit par lui. Il entendit sa
voix, marcha devant lui et contempla sa gloire. Sa compréhension
et son intelligence furent divinement éclairées et lui
permirent de donner des noms au diverses et nombreuses créations
de son Créateur.
Deuxièmement, nous
avons vu que, bien que l’homme transgressât, sa
transgression ne le priva pas de la précieuse connaissance
qu’il avait reçue de l’existence et de la gloire
de son Créateur ; car aussitôt qu’il entendit la
voix de Dieu, il pensa à se cacher de sa présence.
Après avoir montré
que Dieu commença à converser avec l’homme
immédiatement après avoir « soufflé
dans ses narines un souffle de vie » et qu’il n’eut
de cesse de se manifester à lui, même après sa
chute, nous allons maintenant montrer que bien qu’il fut chassé
du jardin d’Éden, sa connaissance de l’existence
de Dieu ne fut pas perdue et que Dieu ne cessa pas de se manifester à
lui.
Nous allons maintenant
présenter le récit de la révélation
directe que l’homme reçut après qu’il fut
chassé du jardin d’Éden en continuant d'en donner
la nouvelle traduction.
Après qu’Adam
eut été conduit hors du jardin d’Éden il
« commença
à cultiver la terre, à dominer sur tous les animaux des
champs et à manger son pain à la sueur de son front,
comme moi, le Seigneur, je le lui avais commandé. »
« Et
ils entendirent la voix du Seigneur venant de la direction du jardin
d'Éden, leur parlant, mais ils ne le virent pas ; car ils
étaient exclus de sa présence.
« Et
il leur donna des commandements selon lesquels ils devaient adorer le
Seigneur, leur Dieu, et offrir les premiers-nés de leurs
troupeaux en offrande au Seigneur ; et Adam obéit aux
commandements du Seigneur.
« Et
après de nombreux jours, un ange du Seigneur apparut à
Adam, et lui dit : Pourquoi offres-tu des sacrifices au
Seigneur ? Et Adam lui dit : Je ne le sais, si ce n'est que
le Seigneur me l'a commandé.
« Et
alors l'ange parla, disant : C'est une similitude du sacrifice
du Fils unique du Père, qui est plein de grâce et de
vérité.
« C'est
pourquoi, tu feras tout ce que tu fais au nom du Fils, tu te
repentiras et invoqueras dorénavant Dieu au nom du Fils.
« Ce
jour-là, le Saint-Esprit, qui rend témoignage du Père
et du Fils, descendit sur Adam. »
Cette dernière
citation montre un fait important : que même si nos premiers
parents furent chassés du jardin d’Éden, et
qu’ils furent séparés de la présence de
Dieu par un voile, ils conservèrent tout de même une
connaissance de son existence, et que cela fut suffisant pour les
inciter à invoquer son nom. Et que plus tard, aussitôt
que le plan de rédemption fut révélé à
l’homme, celui-ci commença à invoquer Dieu et le
Saint-Esprit lui fut donné, et il rendit témoignage du
Père et du Fils.
Moïse nous donne aussi
un récit, dans Genèse 4, de la transgression de Caïn,
de la justice d’Abel et du fait que Dieu s'adressa à
eux. Il dit : « Au
bout de quelque temps, il arriva que Caïn fit au Seigneur une
offrande des fruits de la terre.
« Et
Abel, de son côté, en fit une des premiers-nés de
son troupeau et de leur graisse. Le Seigneur porta un regard
favorable sur Abel et sur son offrande ;
« mais
il ne porta pas un regard favorable sur Caïn ni sur son
offrande. Or, Satan sut cela et cela lui fut agréable. Caïn
fut très irrité et son visage fut abattu.
« Et
le Seigneur dit à Caïn : Pourquoi es-tu irrité,
et pourquoi ton visage est-il abattu ?
« Certainement,
si tu agis bien, tu relèveras ton visage, et si tu agis mal,
le péché se couche à la porte, et Satan désire
t'avoir ; et si tu n'obéis pas à mes
commandements, je te livrerai, et il te sera fait selon son désir.
»
« Et
Caïn alla dans les champs, et Caïn adressa la parole à
son frère Abel. Et il arriva que tandis qu'ils étaient
dans les champs, Caïn se jeta sur son frère Abel, et le
tua.
« Et
Caïn se glorifia de ce qu'il avait fait, disant : Je suis
libre, les troupeaux de mon frère tomberont certainement entre
mes mains.
« Et
le Seigneur dit à Caïn : Où est ton frère
Abel ? Il répondit : Je ne sais pas ; suis-je
le gardien de mon frère ?
« Et
le Seigneur dit : Qu'as-tu fait ? La voix du sang de ton
frère crie de la terre jusqu'à moi.
« Et
maintenant, tu seras maudit de la terre qui a ouvert sa bouche pour
recevoir de ta main le sang de ton frère.
« Quand
tu cultiveras le sol, il ne te donnera plus sa richesse. Tu seras
errant et vagabond sur la terre.
« Et
Caïn dit au Seigneur : Satan m'a tenté à
cause des troupeaux de mon frère. Et j'étais irrité
aussi, car tu as accepté son offrande et pas la mienne ;
mon châtiment est trop grand pour être supporté.
« Voici,
tu me chasses aujourd'hui loin de la face du Seigneur ; je serai
caché loin de ta face, je serai errant et vagabond sur la
terre, et quiconque me trouvera me tuera à cause de mes
iniquités, car ces choses ne sont pas cachées au
Seigneur.
« Et
moi, le Seigneur, je lui dis : Si quelqu'un te tuait, tu serais
vengé sept fois. Et moi, le Seigneur, je mis un signe sur
Caïn, pour que quiconque le trouverait ne le tuât point.
L’objet des citations
ci-dessus est de montrer à cette classe le chemin qu’a
parcouru l’humanité lorsqu’elle eut cette
connaissance première de l’existence de Dieu ; à
savoir qu’il y a eu manifestation de Dieu à l’homme,
et que Dieu continua, après la transgression de l’homme,
à se manifester à lui et à sa postérité
; et que, bien qu’elle fut séparée de sa présence
immédiate, les hommes ne pouvaient plus voir sa face mais
continuaient à entendre sa voix.
Adam, qui connaissait Dieu,
communiqua sa connaissance à sa postérité ; et
ce fut par ses dires que fut suggérée à leur
esprit la pensée qu’il y avait un Dieu, ce qui constitua
le fondement de leur foi, foi grâce à laquelle ils
pouvaient obtenir une connaissance de sa personne et de sa gloire.
Non seulement il y eut une
manifestation de Dieu à Adam, mais Moïse nous informe,
comme cité précédemment, que Dieu eut la
condescendance de parler avec Caïn après la grande
transgression que fut le meurtre de son frère, et que Caïn
sût que le Seigneur lui parla. Lorsqu’il fut retiré
de la présence de ses frères, Caïn emporta avec
lui la connaissance de l’existence de Dieu. Et par lui sa
postérité sut que Dieu existait.
Nous pouvons ainsi voir
qu'au début toute la famille humaine dans ses différentes
ramifications avait cette connaissance ; et qu’ainsi, dans les
premiers temps, l’existence de Dieu devint un objet de foi. Et
les témoins directs qu'étaient leurs pères
constituaient les preuves que ces hommes avaient de l’existence
de Dieu.
La raison pour laquelle
nous avons insisté sur cette partie du sujet est que cette
classe puisse voir que Dieu devint un objet de foi parmi les hommes
après la Chute ; et que c’est ce qui a suscité la
foi de nombreux hommes et leur désir de chercher la
connaissance de sa personne, de sa perfection et de ses attributs –
pour qu’ils le connaissent et soient proches de lui au point de
pouvoir contempler sa gloire, mais aussi pour qu'ils partagent son
pouvoir et se tiennent en sa présence.
Que cette classe remarque
en particulier que le témoignage de ces hommes de l’existence
de Dieu était un témoignage humain. Avant qu’un
membre de la postérité d’Adam eut obtenu une
manifestation de Dieu, Adam, leur père à tous, leur
avait témoigné lui-même de l’existence de
Dieu, de son pouvoir éternel et de sa divinité.
Par exemple, Abel, avant de
recevoir l’assurance des cieux que son offrande était
acceptable à Dieu, avait reçu de son père
l'information importante qu’un tel Être existait, qui
était le créateur et le gouverneur de tout. Personne ne
peut mettre en doute le fait qu’Adam fut le premier à
communiquer la connaissance de l’existence de Dieu à sa
postérité ; et que toute la foi du monde, depuis ce
temps jusqu’à maintenant, découle dans une
certaine mesure de la connaissance qui fut communiquée à
l'origine par la première génération, comme nous
allons le voir dans les livres sacrés.
Adam avait 130 ans lorsque
Seth naquit (voir Genèse 5:3). Et les jours d’Adam,
après la naissance de Seth furent de 800 ans, ce qui fait
qu’Adam mourut à l’âge de 930 ans (voir
Genèse 5:5). Seth avait 105 ans lorsque naquit Énosch
(voir Genèse 5:6). Énosch avait 90 ans à la
naissance de Kénan (voir Genèse 5:9). Kénan
avait 70 ans lorsque Mahalaleel naquit (voir Genèse 5:12).
Mahalaleel avait 65 ans à la naissance de Jéred (Genèse
5:15). Jéred avait 162 ans à la naissance d'Hénoc
(voir Genèse 5:18). Hénoc avait 65 ans lorsque naquit
Métuschélah (voir Genèse 5 :21). Métuschélah
avait 187 ans à la naissance de Lémec (voir Genèse
5 :25). Et Lémec avait 182 ans à la naissance de Noé
(Genèse 5:28).
Il apparaît ainsi que
Lémec, le 9ème depuis Adam et le père de Noé,
avait 56 ans quand Adam mourut. Métuschélah avait 243
ans, Énosch 308 ans, Jéred 470 ans, Malalaleel 535 ans,
Kénan 605 ans, Hénoc 695 ans et Seth 800 ans.
Ainsi Lémec, le père
de Noé, Métuschélah, Hénoc, Jéred,
Mahalaleel, Kénan, Énosch, Seth et Adam furent tous
contemporains et prêchèrent tous la droiture.
Moïse nous dit plus
tard que Seth vécut 807 ans après avoir engendré
Énosch, ce qui fait qu’il mourut à l’âge
de 912 ans (voir Genèse 5:7-8). Énosch vécut 815
ans après avoir engendré Kénan, ce qui fait
qu’il mourut à l’âge de 905 ans (voir Genèse
5:10-11). Kénan vécut 940 ans après avoir
engendré Mahalaleel, ce qui fait qu’il mourut à
l’âge de 910 ans (voir Genèse 5:13-14). Mahalaleel
vécut 830 ans après avoir engendré Jéred,
ce qui fait qu’il mourut à l’âge de 895 ans
(voir Genèse 5:16-17). Jéred vécut 800 ans après
avoir engendré Hénoc, ce qui fait qu’il mourut à
l’âge de 962 ans (voir Genèse 5:19-20). Et Hénoc
marcha avec Dieu après qu’il eut engendré
Métuschélah à l’âge de 300 ans, ce
qui fait qu’il avait 365 ans lorsqu’il fut enlevé
(voir Genèse 5:22-23. Pour l’âge d'Hénoc,
voir D&A 107:49). Métuschélah vécut 782 ans
après avoir engendré Lémec, ce qui fait qu’il
mourut à l’âge de 969 ans (voir Genèse
5:26-27). Et Lémec vécut 595 ans après avoir
engendré Noé, ce qui fait qu’il mourut à
l’âge de 777 ans (voir Genèse 5:30-31).
Selon ce récit, Adam
mourut en l’an 930 du monde ; Hénoc fut enlevé en
l'an 987, Seth mourut en l'an 1042, Énosch en l'an 1140, Kénan
en l'an 1235, Mahalaleel en l'an 1290, Jéred en l'an 1422 et
Métuschélah en l'an 1655, la même année
que le Déluge.
Ainsi, Noé avait 84
ans lorsqu’Énosch mourut, 176 ans lorsque Kénan
mourut, 234 ans lorsque Mahalaleel mourut, 366 ans quand Jéred
mourut, 595 ans quand Lémec mourut et 600 ans lorsque
Métuschélah mourut.
Nous pouvons voir
qu’Énosch, Kénan, Mahalaleel, Jéred,
Métuschélah, Lémec et Noé vécurent
tous sur la terre à la même époque ; et
qu’Énosch, Kénan, Mahalaleel, Jéred,
Métuschélah et Lémec connurent Adam et Noé.
On peut facilement déduire
de ceci non seulement la façon dont la connaissance de Dieu
vint dans le monde, mais aussi comment elle fut conservée ;
comment, depuis le moment où elle fut communiquée, elle
resta dans l’esprit des hommes justes qui l’enseignèrent
à leur postérité aussi bien qu’au monde.
Ainsi n’y avait-t-il pas besoin de nouvelle révélation
entre la création d’Adam et l'époque de Noé
pour la connaissance ou la notion de l'existence de Dieu.
Ayant retracé la
chronologie du monde d’Adam à Noé, nous allons
maintenant retracer celle de Noé à Abraham : Sem
naquit lorsque Noé avait 502 ans et avait 98 ans après
le déluge, lorsque Noé avait 600 ans. Moïse nous
dit que Noé vécut 350 ans après le déluge,
ce qui fait qu’il mourut à l’âge de 950 ans
(voir Genèse 9:28-29).
Sem avait 100 ans quand
Arpacschad naquit (voir Genèse 11:10). Arpacschad avait 35 ans
à la naissance de Schélach (Genèse 11:12).
Schélach avait 30 ans à la naissance d'Héber
(voir Genèse 11:14). Héber avait 34 ans quand naquit
Péleg (voir Genèse 11:16), à l'époque où
la terre fut divisée. Péleg avait 30 ans à la
naissance de Réhu (voir Genèse 11:18). Réhu
avait 32 ans à la naissance de Sérug (voir Genèse
11:20). Sérug avait 30 ans à la naissance de Nahor
(voir Genèse 11:22). Nahor avait 29 ans quand naquit Térach
(voir Genèse 11:24). Et Térach avait 70 ans quand Haran
et Abraham naquirent (voir Genèse 11:26).
Il existe une difficulté
concernant le récit donné par Moïse au sujet de la
naissance d’Abraham. Certains ont supposé qu’Abraham
ne naquit que lorsque Térach eut 130 ans. Cette conclusion est
démontrée d’après plusieurs Écritures.
Il n’est pas dans notre intention de les citer maintenant. Ceci
ne prête pas à conséquence pour nous de savoir si
Abraham est né lorsque Térach avait 70 ans ou 130 ans.
Mais afin qu’il n’y ait aucun doute dans notre esprit au
sujet de ce qui nous concerne maintenant, nous allons dater la
naissance d’Abraham en présentant la chronologie
suivante à partir de la période où Térach
avait 130 ans. D'après ceci il apparaît qu’il
s’écoula 352 ans entre le Déluge et la naissance
d’Abraham.
Moïse nous dit que Sem
vécut 500 ans après avoir engendré Arpacschad.
Ceci ajouté aux 100 ans qu’avait Sem à la
naissance d’Arpacschad, fait que Sem mourut à l’âge
de 600 ans.
Arpacschad vécut 403
ans après avoir engendré Schélach (voir Genèse
11:13). Ceci ajouté aux 35 ans qu’il avait lorsqu’il
engendra Schélach fait qu’Arpacschad mourut à 438
ans.
Schélach vécut
403 ans après avoir engendré Héber (voir Genèse
11:15). Ceci ajouté aux 30 ans qu’il avait quand il
engendra Héber fait que Schélach avait 433 ans quand il
mourut.
Héber vécut
430 ans après avoir engendré Péleg (voir Genèse
11:17). Ceci ajouté aux 34 ans qu’il avait quand il
engendra Péleg fait qu’Héber mourut à
l’âge de 464 ans.
Péleg vécut
209 ans après avoir engendré Réhu (voir Genèse
11:19). Ceci ajouté aux 30 ans qu’il avait quand il
engendra Réhu fait que Péleg mourut à l’âge
de 239 ans.
Réhu vécut
207 ans après avoir engendré Sérug (voir Genèse
11:21). Ceci ajouté aux 32 ans qu’il avait quand il
engendra Sérug fait que Réhu mourut à l’âge
de 239 ans.
Sérug vécut
200 ans après avoir engendré Nachor (voir Genèse
11:23). Ceci ajouté aux 30 ans qu’il avait quand il
engendra Nachor fait que Sérug mourut à l’âge
de 230 ans.
Nachor vécut 119 ans
après avoir engendré Térach (voir Genèse
11:25). Ceci ajouté aux 29 ans qu’il avait quand il
engendra Térach fait que Nachor mourut à l’âge
de 148 ans.
Térach avait 130 ans
à la naissance d’Abraham et il est supposé avoir
vécu 75 ans après, ce qui fait qu’il serait mort
à l’âge de 205 ans.
Selon ce récit,
Péleg mourut à la 1996e année du
monde, Nachor à la 1997e année, et Noé
à la 2006e année. Péleg (à
l'époque où la terre fut divisée) et Nachor, le
grand-père d’Abraham, moururent avant Noé –
Péleg à l’âge de 239 ans et Nachor à
148 ans. On peut voir qu’ils furent contemporains de Noé.
Réhu mourut à
la 2026e année du monde, Sérug à la
2049e année, Térach à la 2083e
année, Arpacschad à la 2096e année,
Schélach à la 2126e année, Sem à
la 2158e année, Abraham à la 2183e
année et Héber à la 2187e année,
c'est-à-dire 4 ans après la mort d’Abraham. Héber
était le 4e après Noé.
Nachor, le frère
d’Abraham, avait 58 ans à la mort de Noé. Térach
en avait 128, Sérug 187, Réhu 219, Héber 283,
Schélach 313, Arpacschad 344 et Sem 448.
Il apparaît par
conséquent que Nachor, le frère d’Abraham,
Térach, Nachor [le grand-père d'Abraham], Sérug,
Réhu, Péleg, Héber, Schélah, Arpacschad,
Sem et Noé vécurent tous sur la terre à la même
époque, et qu’Abraham avait 18 ans quand Réhu
mourut, 41 ans quand Sérug et son frère Nachor
moururent, 75 ans quand Térach mourut, 88 ans quand Arpacschad
mourut, 118 ans quand Schélach mourut, 150 ans quand Sem
mourut, et qu’Héber vécut 4 ans après la
mort d’Abraham.
Que Sem, Arpacschad,
Schélach, Héber, Réhu, Sérug, Térach
et Nachor, le frère d’Abraham, et Abraham furent
contemporains.
Et que Nachor, frère
d’Abraham, Térach, Sérug, Réhu, Héber,
Schélach, Arpacschad et Sem connurent très bien Noé
et Abraham.
Nous avons maintenant
retracé la chronologie du monde selon le récit donné
dans notre Bible actuelle d’Adam à Abraham ; nous avons
clairement établi, sans controverse possible, qu’il n’y
eut aucune difficulté pour répandre la connaissance de
Dieu dans le monde depuis la création d’Adam, ainsi que
sa perpétuation dans sa descendance immédiate, comme
nous l’avons expliqué précédemment dans ce
cours.
Ainsi, il n'y a plus de
doute à avoir sur ce sujet, car on peut facilement voir qu’il
ne peut en avoir été autrement, mais que la
connaissance de l’existence de Dieu a dû se perpétuer
de père en fils, au moins en tant que tradition.
Car nous ne pouvons
supposer qu’une connaissance de cette importance ait pû
exister dans l’esprit de qui que ce soit parmi les personnes
mentionnées, sans qu’elle ait été
transmise à leur postérité.
Nous avons montré
comment advint dans l’esprit de tous la pensée d'un être
tel que Dieu, créateur et gouverneur de toute chose, grâce
à la manifestation qui fut faite d’abord à notre
père Adam lorsqu’il se tint en sa présence et
qu’il conversa face à face avec lui à l'époque
de la Création.
Observons que lorsque
chaque partie de la famille humaine eut reçu la connaissance
de ce fait important, l'existence d'un Dieu créateur et
gouverneur de tout – le développement de la connaissance
de sa personne et de sa gloire dépendait de la diligence et de
la foi de ceux qui la recherchaient, jusqu’à ce que,
tels Hénoc, le frère de Jared et Moïse, ils
obtiennent assez de foi en Dieu et de pouvoir en lui pour le voir
face à face.
Nous avons clairement
montré comment Dieu devint un objet de foi pour les êtres
rationnels, et aussi sur quoi reposait le témoignage des
anciens saints qui, par un désir vif et une recherche
diligente, obtinrent la connaissance de la gloire de Dieu.
Nous avons vu que c’était
le témoignage humain, et le témoignage humain
seulement, qui suscita d’abord leur souhait.
C’est le crédit
qu’ils accordèrent au témoignage de leurs pères
qui les poussa à rechercher la connaissance de Dieu, cette
recherche se terminant souvent, sinon toujours lorsqu’elle
était bien menée, dans les découvertes les plus
glorieuses et la certitude éternelle.
Leçon
3
Dans le deuxième
cours il a été montré comment la connaissance de
l’existence de Dieu arriva dans le monde et comment la première
pensée de l'existence réelle d'un tel Être fut
suggérée à l’esprit humain ; et que la
connaissance de son existence fut le fondement sur lequel pouvait
s'exercer la foi en lui, le seul Être vers lequel la foi devait
se diriger pour la vie et le salut.
Car la foi ne pouvait pas
se diriger vers un être dont on ignorait l'existence, puisque
l’idée de son existence est essentielle à
l’exercice de la foi en lui.
Romains 10:14 :
« Comment donc invoqueront-ils celui en qui ils n’ont
pas cru ? Et comment croiront-ils en celui dont ils n’ont
pas entendu parler ? Et comment en entendront-ils parler, s’il
n’y a personne qui prêche ? » « Ainsi
donc, la foi vient en écoutant la parole de Dieu »
(nouvelle traduction).
Nous observons ici que
trois choses sont nécessaires pour qu’un être
intelligent et rationnel puisse exercer sa foi en Dieu pour la vie et
le salut :
Premièrement, l’idée
qu’il existe réellement.
Deuxièmement, une
idée correcte de sa personnalité, de sa perfection et
de ses attributs.
Troisièmement, la
connaissance qu’il poursuit le cours de son existence selon sa
volonté.
Car, sans ces trois faits
importants, la foi de tout être rationnel serait imparfaite et
improductive ; mais avec cette compréhension, elle peut
devenir parfaite et porter des fruits en abondance et en justice pour
l’adoration et la gloire de Dieu le Père et du Seigneur
Jésus-Christ.
Nous étant
familiarisés avec la façon dont l’idée de
l’existence de Dieu arriva dans le monde, nous allons
maintenant examiner sa personnalité, sa perfection et ses
attributs pour que les membres de cette classe puissent voir non
seulement dans quels domaines ils peuvent exercer leur foi en lui,
pour la vie et le salut, mais aussi les raisons pour lesquelles le
monde entier devrait exercer sa foi en lui, le Père de tous
les vivants.
De même que nous
sommes redevables à Dieu de s'être révélé
à ses créatures dans les premiers temps, afin que
l’homme eut l’idée de son existence, de même
nous lui sommes redevables de s'être révélé
à nous afin que nous ayons une compréhension correcte
de sa personnalité, de sa perfection et de ses attributs. Car
aucun homme ne peut trouver Dieu par lui-même si Dieu n'accorde
pas la révélation (voir Job 11:7-10).
« Mais,
comme il est écrit, ce sont des choses que l'oeil n'a point
vues, que l'oreille n'a point entendues, et qui ne sont point montées
au coeur de l'homme, des choses que Dieu a préparées
pour ceux qui l'aiment. Dieu nous les a révélées
par l'Esprit. Car l'Esprit sonde tout, même les profondeurs de
Dieu. Lequel des hommes, en effet, connaît les choses de
l'homme, si ce n'est l'esprit de l'homme qui est en lui ? De
même, personne ne connaît les choses de Dieu, si ce n'est
l'Esprit de Dieu. » (1 Corinthiens
2:9-11)
Nous allons examiner la
personnalité de Dieu selon les révélations qu’il
nous a adressées.
Moïse nous a donné
le récit suivant dans Exode 34:6 : « Et
l'Éternel passa devant lui, et s'écria :
L'Éternel, l'Éternel, Dieu miséricordieux et
compatissant, lent à la colère, riche en bonté
et en fidélité... »
Nous lisons dans Psaumes
103:17-18 : « Mais la bonté de l’Éternel
dure à jamais pour ceux qui le craignent, et sa miséricorde
pour les enfants de leur enfants, pour ceux qui gardent son alliance,
et se souviennent de ses commandements de les accomplir ».
Dans Psaumes 90:2 :
« Avant que les montagnes fussent nées, et que tu
eusses créé la terre et le monde, d’éternité
en éternité tu es Dieu ».
Dans Hébreux
1:10-12 : « Et encore, toi, Seigneur, tu as au
commencement fondé la terre, et les cieux sont l’ouvrage
de tes mains. Ils périront mais tu subsistes ; ils vieilliront
tous comme un vêtement, tu les rouleras comme un manteau et ils
seront changés, mais toi, tu restes le même, et tes
années ne finiront point » .
Dans Jacques 1:7 :
« Toute grâce excellente et tout don parfait
descendent d’en haut du Père des lumières, chez
lequel il n’y a ni changement ni ombre de variation ».
Dans Malachie 3:6 :
« Car je suis l’Éternel, je ne change pas ;
et vous, enfant de Jacob, vous n’avez pas été
consumés ».
Dans D&A 3:2 :
« Car Dieu ne marche pas dans des sentiers tortueux ; il
ne tourne ni à droite ni à gauche et il ne dévie
pas de ce qu’il a dit ; c’est pourquoi ses sentiers
sont droits et sa route est une ronde éternelle ».
Dans D&A 35:1 :
« Écoutez la voix du Seigneur votre Dieu, l’Alpha
et l’Omega, le commencement et la fin, dont la course est une
ronde éternelle, toujours le même, aujourd’hui
aussi bien qu’hier et à jamais ».
Dans Nombres 23:19 :
« Dieu n’est point un homme pour mentir, ni fils
d’un homme pour se repentir. Ce qu’il a dit, ne le
fera-t-il pas ? Ce qu’Il a déclaré, ne
l’exécutera-t-il pas ? »
Dans Jean 4:8 :
« Celui qui n’aime pas n’a pas connu Dieu, car
Dieu est amour ».
Dans Actes 10:34-35 :
« Alors Pierre, ouvrant la bouche, dit : En vérité,
je reconnais que Dieu ne fait point acception de personnes, mais
qu’en toute nation, celui qui le craint et qui pratique la
justice lui est agréable ».
D’après ces
témoignages nous apprenons ce qui suit sur la personnalité
de Dieu :
1. qu’il était
Dieu avant que le monde ne soit créé et qu’il
était le même après que le monde fut créé,
2. qu’il est
miséricordieux et compatissant, lent à la colère,
riche en bonté, qu’il est depuis toute éternité
et qu’il sera à toute éternité,
3. qu’il ne change
pas, et qu’il n’y a rien de changeant en lui ; mais qu’il
est le même d’éternité en éternité,
étant le même hier, aujourd’hui et à jamais
; que sa course est une ronde éternelle, sans changement.
4. qu’il est un Dieu
de vérité et ne peut mentir.
5. qu’il ne fait
point acception de personnes, mais que tout homme de quelque nation
que ce soit, qui craint Dieu, et agit en droiture, est accepté
de lui.
6. qu’il est amour.
La connaissance de ses
attributs divins, de sa personnalité divine, est absolument
nécessaire à n'importe quel être rationnel pour
appuyer sa foi sur lui pour la vie et le salut.
Car s’il ne croit pas
qu’il est Dieu, c’est-à-dire le créateur et
gouverneur de toutes choses, il ne peut appuyer sa foi sur lui pour
la vie et le salut mais craindra plutôt que, comme les dieux
païens, il soit incapable de tenir ses promesses.
Mais s’il voit qu’il
y a un Dieu sur tout, d’éternité en éternité,
créateur et gouverneur de toutes choses, une telle crainte ne
peut pas exister dans l’esprit de ceux qui mettent leur
confiance en lui et leur foi ne peut défaillir.
Deuxièmement, à
moins qu’il ne soit miséricordieux et compatissant, lent
à la colère, riche en bonté et en fidélité,
la faiblesse de la nature humaine est telle et les imperfections des
hommes si grandes, que s'ils ne croient pas que ces qualités
excellentes existent dans la personnalité divine, ils n'auront
pas la foi nécessaire au salut.
Mais le doute se
substituera à la foi, et ceux qui connaissent leur faiblesse
et leur disposition à pêcher douteront de leur capacité
à être sauvés sans l’excellence de la
personnalité de Dieu qui est lent à la colère,
fidèle, prêt à pardonner et qui oublie
l’iniquité, la transgression et le péché.
Cette connaissance balaie
tout doute et permet une foi extrêmement forte.
Pour avoir foi en lui, les
hommes doivent aussi savoir que Dieu ne change pas ; car, sans
la notion de l’invariabilité de la personnalité
divine, le doute peut tout autant se substituer à la foi.
Mais en sachant qu'il ne
change pas, leur foi repose sur l’excellence de sa personnalité
avec une confiance inébranlable, croyant qu’il est le
même hier, aujour’hui et à jamais, et que sa
course est une ronde éternelle.
De plus, savoir qu’il
est un Dieu de vérité et qu’il ne peut mentir est
aussi nécessaire à l’exercice de la foi en lui
que la notion de son invariabilité.
Car, sans l’idée
qu’il est un Dieu de vérité, qu’il ne peut
mentir, l'homme ne pourrait avoir confiance en sa parole et ne
pourrait exercer sa foi en lui.
Mais, en sachant qu’il
n’est pas homme à mentir, cela renforce l'esprit de ceux
qui exercent leur foi en lui.
Ensuite, il est nécessaire
que les hommes sachent qu’il ne fait acception de personnes,
car malgré l'excellence des autres traits de sa personnalité,
sans celui-ci les hommes ne pourraient pas exercer leur foi en lui ;
car s’il faisait acception de personnes, ils ne pourraient pas
savoir quels sont leurs droits, jusqu’à quel point ils
doivent exercer leur foi en lui ou même s'ils y sont autorisés,
ce qui provoquerait une confusion totale.
Mais aussitôt que
l’esprit de l’homme a connaissance de cette vérité,
à savoir qu’il ne fait acception de personnes, s'ouvre à
lui la possibilité par la foi d’atteindre la vie
éternelle, le plus grand de tous les dons des cieux, Dieu ne
faisant pas acception de personnes et chaque homme dans chaque nation
ayant le même droit.
Enfin, il est important,
pour exercer sa foi en lui, de savoir que Dieu est amour ; car malgré
toute l'excellence des autres traits de sa personnalité, sans
celui-ci pour les influencer, ils n’auraient pas suffisamment
de pouvoir sur l’esprit de l’homme.
Mais quand l’idée
est semée dans leur esprit que Dieu est amour, on comprend
comment les hommes de chaque nation, famille et langue doivent
exercer leur foi en Dieu pour obtenir la vie éternelle.
Ce que nous avons énoncé
sur la personnalité de la Divinité a été
donné à l’homme par révélation et
est une fondation solide pour l’exercice de la foi en lui parmi
tous les peuples, nations et familles, de génération en
génération.
Observons ici que ce que
nous avons énoncé sur la personnalité de Dieu a
été donné par révélation aux
saints des premiers jours, mais que c'est aussi ce qui a été
révélé sur sa personnalité aux saints des
derniers jours.
Les saints des premiers
jours et les saints des derniers jours ont d’aussi bonnes
connaissances les uns que les autres sur la personnalité de
Dieu pour exercer leur foi en lui.
Leçon
4
Ayant montré dans le
troisième cours que la connaissance correcte de la
personnalité de Dieu est nécessaire à l'exercice
de la foi en lui pour la vie et le salut ; que sans la
connaissance de sa personnalité, l’esprit de l'homme n’a
pas le pouvoir d'exercer la foi nécessaire à la
bénédiction de la vie éternelle ; et que la
connaissance correcte de sa personnalité est un fondement sur
lequel la foi peut être exercée afin de jouir de la
plénitude des bénédictions de l’Évangile
de Jésus-Christ et de la gloire éternelle ; nous allons
maintenant montrer le rapport qu’il y a entre une connaissance
correcte des attributs de Dieu et la foi en lui pour la vie
éternelle.
Le but réel du Dieu
du ciel lorsqu’il fit connaître ses attributs à la
famille humaine était que l’homme, par la connaissance
de ces attributs soit capable d’exercer sa foi en lui afin
d'obtenir la vie éternelle. Car sans la connaissance des
attributs de Dieu, l’esprit humain n’aurait pas le
pouvoir d’exercer sa foi en lui pour atteindre la vie
éternelle.
Le Dieu des cieux,
connaissant parfaitement la constitution humaine et les faiblesses de
l’homme, savait qu’il serait nécessaire de révéler
cette connaissance à son esprit pour qu'il puisse exercer sa
foi en lui pour avoir la vie éternelle.
Ceci étant dit, nous
allons examiner les attributs de Dieu tels qu’ils sont décrits
dans ses révélations à la famille humaine et
allons montrer combien une connaissance correcte des attributs de
Dieu est nécessaire pour permettre à l’homme
d’exercer sa foi en lui ; sans cette connaissance implantée
dans l’esprit de l’homme, personne ne pourrait exercer sa
foi en Dieu pour obtenir la vie éternelle.
Aussi, les communications
divines faites à l’homme dès sa création
étaient destinées à établir dans son
esprit la connaissance nécessaire à l’exercice de
sa foi en Dieu, grâce à quoi il pourrait participer à
sa gloire.
Les révélations
que la famille humaine a reçues comportent ce qui suit à
propos de ses attributs :
LA CONNAISSANCE
Actes 15:18 « …et
à qui elles sont connues de toute éternité »
Ésaïe 46:9-10 :
« Souvenez-vous de ce qui s’est passé dès
les temps anciens, car je sui Dieu et il n’y en a point
d’autre. Je suis Dieu et nul autre n’est semblable à
moi. J’annonce dès le commencement ce qui doit arriver,
et longtemps d’avance ce qui n’est pas encore accompli ;
Je dis : Mes arrêts subsisteront et j’exécuterai
toute ma volonté ».
LA FOI OU LE POUVOIR
Hébreux 11:3 :
« C’est par la foi que nous reconnaissons que le
monde a été formé par la parole de Dieu en sorte
que ce qu’on voit n’a pas été fait de
choses visibles ».
Genèse 1:1 :
« Au commencement, Dieu créa les cieux et la
terre ».
Ésaïe
14:24-27 : « L’Éternel des armées
l’a juré en disant : oui, ce que j’ai décidé
arrivera, ce que j’ai résolu s’accomplira.
L’Éternel des armées a pris cette résolution :
qui s’y opposera ? Sa main est étendue : qui
la détournera ? »
LA JUSTICE
Psaumes 89:15 : « La
justice et l’équité sont la base de ton trône.
La bonté et la fidélité sont devant ta face ».
Ésaïe 45:21 :
« Déclarez-le et faites-les venir ! Qu’ils
prennent conseil les uns des autres ! Qui a prédit ces
choses dès le commencement ? Et depuis longtemps les a
annoncées ? N’est-ce pas moi, l’Éternel ?
Il n’y a point d’autre Dieu que moi. Je suis le seul Dieu
juste et qui sauve ».
Sophonie 3:5 :
« L’Éternel est juste au milieu d’elle.
Il ne commet point d’iniquité ; chaque matin il
produit à la lumière ses jugements, sans jamais y
manquer. Mais celui qui est inique ne connaît pas la honte ».
Zacharie 9:9 : « Sois
transportée d’allégresse, fille de Sion !
Pousse des cris de joie, fille de Jérusalem ! Voici ton
roi vient à toi ; Il est juste et victorieux. Il est
humble et monté sur un âne, le petit d’une
ânesse ».
LE JUGEMENT
Psaumes 89:15 (cité
plus haut)
Deutéronome 32:4 :
« Il est le rocher ; Ses œuvres sont parfaites,
car toutes ses voies sont justes ; C’est un Dieu fidèle
et sans iniquité. Il est juste et droit ».
Psaumes 9:8 :
« L’Éternel règne à jamais. Il
a dressé son trône pour le jugement ; Il juge le monde
avec justice. Il juge les peuples avec droiture ».
Psaumes 9:17 :
« L’Éternel se montre. Il fait justice. Il
enlace le méchant dans l’œuvre de ses mains ».
LA MISÉRICORDE
Psaumes 89 :15 : « …la
bonté et la fidélité sont devant ta face ».
Exode 34:6 : «
Et l’Éternel passa devant lui et s’écria :
l’Éternel, l’Éternel, Dieu miséricordieux
et compatissant, lent à la colère, riche en bonté
et en fidélité… »
Néhémie
9:17 : « …mais toi, tu est un Dieu prêt
à pardonner, compatissant et miséricordieux, lent à
la colère et riche en bonté… »
LA VÉRITÉ
Psaumes 89:15 : « …
la bonté et la fidélité sont devant ta face ».
Exode 34:6 :
« L’Éternel, l’Éternel,
l’Éternel, Dieu miséricordieux et compatissant,
lent à la colère, riche en bonté et en
fidélité… »
Deutéronome 32:4 :
« Il est le rocher. Ses œuvres sont parfaites, car
toutes ses voies sont justes ; c’est un Dieu fidèle et
sans iniquité. Il est juste et droit ».
Psaumes 31:6 : « Je
remets mon esprit entre tes mains ; Tu me délivreras,
Éternel, Dieu de vérité ! »
La connaissance des
attributs divins est nécessaire pour permettre à tout
être rationnel d’exercer sa foi en lui ; car sans la
connaissance de l’existence de ces attributs divins, l’homme
ne pourrait pas exercer sa foi en lui pour la vie et le salut ; ce
qui montre que si Dieu ne connaissait pas toutes choses, il ne
pourrait sauver aucune de ses créatures. Car c’est grâce
à sa connaissance de tout, de l'alpha et de l'oméga,
qu’il peut en faire part à ses créatures pour
qu’elles partagent avec lui la vie éternelle.
Si l’homme n’avait
pas la certitude que Dieu a toute connaissance, il lui serait
impossible d’exercer sa foi en lui.
Il est important que les
hommes aient connaissance du pouvoir de la Divinité ; car
si Dieu n’avait pas pouvoir sur toutes choses et n'était
pas capable par son pouvoir de contrôler toutes choses, de
sauver les créatures qui mettent leur confiance en lui et de
les délivrer de ceux cherchent à les détruire,
les hommes ne pourraient être sauvés. Mais, forts de
leur connaissance de cet attribut divin, les hommes qui placent leur
confiance en Dieu savent qu’ils n’ont rien à
craindre et croient en son pouvoir de sauver tous ceux qui viennent à
lui.
Il est également
nécessaire, pour exercer la foi en Dieu afin d’obtenir
la vie et le salut, que les hommes aient la connaissance de sa
justice ; car sans notion de la justice de Dieu les hommes ne
pourraient avec confiance se placer sous sa direction ; la
confusion et le doute à propos de sa justice les empêcheraient
d’exercer leur foi en lui pour la vie et le salut.
À l'inverse, lorsque
la connaissance de la justice divine est bien implantée dans
l’esprit humain, il n’y a plus de place pour le doute
dans le cœur des hommes et leur esprit est alors capable de se
soumettre au Tout-Puissant avec une confiance absolue, sachant que le
Juge de toute la terre sera juste.
Il est de même
important, pour que les hommes puissent exercer leur foi en Dieu pour
la vie et le salut, qu'ils aient la connaissance du jugement de
Dieu ; car sans la connaissance de cet attribut de la Divinité,
il leur serait impossible d’exercer leur foi pour la vie et le
salut, étant donné que c’est par l’exercice
de cet attribut que les disciples de Jésus-Christ sont
délivrés des mains de ceux qui cherchent leur
destruction.
Car, si Dieu ne venait avec
un jugement rapide sur les méchants et sur le pouvoir des
ténèbres, ses saints ne pourraient être sauvés,
car c’est par son jugement que le Seigneur délivre ses
saints des mains de tous leurs ennemis et de ceux qui rejettent
l’Évangile de notre Seigneur Jésus-Christ.
Aussitôt que cette
connaissance est enracinée dans l’esprit humain, elle
donne du pouvoir dans l’exercice de la foi et dans la confiance
en Dieu et dès lors, les hommes sont capables, par la foi, de
croire aux promesses qui leur ont été faites de
traverser toutes les tribulations et afflictions qui viennent des
persécutions de ceux qui ne connaissent pas Dieu et qui
n’obéissent pas à l’Évangile de
notre Seigneur Jésus-Christ. Ils ont alors foi que le Seigneur
viendra, en son temps, déverser ses jugements sur leurs
ennemis et qu’ils seront retranchés de sa présence.
Ils ont foi qu'en temps voulu, il les fera héritiers de tout.
De plus, il est important
que les hommes aient une idée de la miséricorde divine,
afin qu'ils puissent exercer leur foi en Dieu pour la vie et le
salut.
Car, sans notion de cet
attribut divin, l'esprit des saints serait anéanti au milieu
des tribulations, des afflictions et des persécutions qu’ils
ont d’ailleurs endurées pour le bien de la justice.
Mais, quand l’idée
de cet attribut est bien ancré dans l’esprit humain,
elle donne vie et énergie à l'esprit des saints qui ont
alors foi que la miséricorde de Dieu sera déversée
au milieu même de leurs afflictions, qu’il aura
compassion d’eux dans leurs souffrances, que la miséricorde
de Dieu les entourera, qu'il les réconfortera des bras de son
amour et qu’ils recevront une récompense pleine et
abondante pour toutes leurs souffrances.
Et enfin, il n’est
pas moins important pour l’exercice de leur foi en Dieu que les
hommes sachent que la vérité demeure en lui, car sans
la connaissance de cet attribut, l’esprit humain ne saurait où
appuyer sa foi avec certitude ; il n'y aurait que confusion et
doute.
Mais avec la connaissance
de cet attribut divin, tous les enseignements, toutes les promesses
et toutes les bénédictions se concrétisent et
les hommes peuvent y croire avec certitude et confiance, sachant que
tout cela et tout ce que le Seigneur a dit s’accomplira en
temps voulu et que d'un autre côté toute malédiction,
toute condamnation et tout jugement prononcé sur la tête
des méchants sera exécuté en son temps.
Sachant que la vérité
demeure en Dieu, l’homme peut contempler sa délivrance
et son salut comme étant une chose certaine.
En réfléchissant
sincèrement et impartialement sur la connaissance des
attributs divins énumérés ci-dessus nous verrons
qu'elle constitue une base solide pour l’exercice de la foi en
Dieu pour la vie et le salut.
Puisqu'il possède
toute connaissance, il peut faire toute chose nécessaire au
salut des saints.
Puisqu’il possède
tout pouvoir, il peut les délivrer du pouvoir de leurs ennemis
.
Puisque Dieu est juste, il
les jugera sur des critères de droiture et d’équité
et leur accordera une juste récompense pour les afflictions et
les souffrances qu'ils auront endurées pour l’amour de
la vérité.
Puisque le jugement est
aussi un attribut de la Divinité, ses saints peuvent avoir la
plus grande confiance en ce qu’en temps opportun ils
obtiendront une parfaite délivrance des mains de leurs ennemis
et une victoire complète sur tous ceux qui auront cherché
à leur nuire et à les détruire.
Enfin, comprenant que la
vérité est un attribut de la Divinité, l’esprit
est amené à se réjouir au milieu de toutes ces
épreuves et tentations, dans l’espoir de la gloire qui
sera manifestée lors de la venue de Jésus-Christ et de
la couronne qui sera placée sur la tête des saints au
jour où le Seigneur les rétribuera, couronne de gloire
que le Seigneur a promis de leur décerner lorsqu’il les
emmènera sur son trône pour demeurer éternellement
en sa présence.
Alors, au regard de ces
attributs, la foi des saints peut devenir extrêmement forte et
conduire à une grande droiture pour la louange et la gloire de
Dieu. Elle peut exercer son influence puissante par la recherche de
la sagesse et de la compréhension jusqu’à ce
qu’elle ait obtenu une connaissance de tout ce qui est
nécessaire à la vie et au salut.
Ainsi donc, le fondement de
l'exercice de la foi en Dieu pour la vie et le salut est posé
par la révélation de ses attributs ; et étant
donné que les attributs de la Divinité sont éternels
(étant les mêmes hier, aujourd’hui et à
jamais) ils donnent aux saints des derniers jours le même
pouvoir et la même autorité d’exercer leur foi en
Dieu qu'aux saints des premiers jours ; afin que tous les saints
aient été égaux jusqu’à la fin des
temps ; car Dieu ne change pas, ses attributs et sa personnalité
restent les mêmes à jamais.
Le fondement de l’exercice
de la foi en Dieu pour la vie et le salut sera par conséquent
toujours le même. Tous les hommes auront ainsi une chance
égale.
Leçon
5
Dans nos cours précédents,
nous avons traité de l’être, de la personnalité,
de la perfection et des attributs de Dieu.
Ce que nous voulons dire
par le mot perfection, c'est la perfection qui caractérise
chaque attribut de la nature divine. Dans ce cours nous parlons de la
Divinité, c’est-à-dire du Père, du Fils et
du Saint-Esprit.
Il y a deux personnages qui
constituent le grand, l’inégalable, le suprême
pouvoir qui gouverne tout, par lequel toutes choses ont été
et sont créées, toutes choses visibles ou invisibles au
ciel, sur la terre, sous la terre et dans l’immensité de
l’espace.
Ce sont le Père et
le Fils – le Père étant un personnage dont
l’esprit, la gloire et le pouvoir atteignent toute perfection
dans leur plénitude – le Fils, qui était dans le
sein du Père, un personnage tangible, fait ou façonné
comme un homme, ou ayant la forme et l'image d’un homme,
l’homme ayant été fait à son image ; il
est également l’image exacte du personnage du Père,
possédant toute la plénitude du Père, ou la même
plénitude que le Père, ayant été engendré
par lui et ordonné dès avant la fondation du monde pour
être la victime propitiatoire pour les péchés de
tous ceux qui croiraient en son nom, et appelé le Fils parce
qu’il prit un corps de chair sur la terre et qu’il
souffrit au-delà de ce que l’homme peut souffrir.
En d’autres termes,
il souffrit les plus grandes souffrances et fut exposé à
des épreuves plus fortes que celles que l’homme ne peut
supporter.
Malgré tout cela il
garda la loi de Dieu et resta sans péché, montrant par
là qu’il est dans le pouvoir de l’homme de garder
la loi et de rester sans péché et que par lui, un
jugement juste viendra sur toute chair et que tous ceux qui ne
suivent pas la loi de Dieu seront justement condamnés par la
loi et n’auront aucune excuse pour leurs péchés.
Il est le Premier-Né
du Père, étant plein de grâce et de vérité,
ayant triomphé de la mort et reçu une plénitude
de la gloire du Père, possédant le même esprit
que le Père, à savoir le Saint-Esprit qui rend
témoignage du Père et du Fils, les trois étant
unis ou, en d’autres termes, ces trois personnages constituant
le plus grand, l’inégalable, le suprême pouvoir
qui gouverne tout, par lequel toutes choses ont été
créées.
Ces trois constituent la
Divinité et sont un, le Père et le Fils possédant
le même esprit, la même sagesse, la même gloire, le
même pouvoir et la même plénitude –
remplissant tout en tout ; le Fils étant rempli de la
plénitude de l’esprit, de la gloire, du pouvoir du Père
- toute la connaissance, toute la gloire et le même
royaume ; étant assis à la droite de son pouvoir, étant
l’image exacte du Père, à sa ressemblance, étant
médiateur pour l’homme, rempli de toute la plénitude
de l’esprit du Père, lequel Esprit est déversé
sur tous ceux qui croient en son nom et qui gardent ses
commandements.
Tous ceux qui gardent ses
commandements progresseront de grâce en grâce,
deviendront héritiers du royaume céleste, deviendront
co-héritiers de Jésus-Christ et posséderont le
même esprit, étant transformés à son image
ou à sa ressemblance, même à son image exacte qui
remplit tout en tout et seront remplis de la plénitude de sa
gloire, devenant un en lui, comme le Père, le Fils et le
Saint-Esprit sont un.
Avec ce qui précède
au sujet de la Divinité, qui a été donné
par révélation, les saints ont une base solide pour
exercer leur foi pour la vie et le salut, par l’expiation et la
médiation de Jésus-Christ, par le sang de qui ils
reçoivent le pardon de leurs péchés. Ils ont
aussi une récompense certaine préparée pour eux
dans les cieux où ils auront part à la plénitude
du Père par l’Esprit. Comme le Fils jouit de la
plénitude du Père par l’Esprit, de même les
saints pourront, par le même Esprit, jouir de la même
plénitude et de la même gloire.
Car, comme le Père
et son Fils sont un, de même les saints pourront être un
en eux. Par l’amour du Père, par la médiation de
Jésus-Christ et par le don du Saint-Esprit, ils pourront
devenir héritiers de Dieu et co-héritiers de
Jésus-Christ.
Leçon
6
Ayant traité dans
les cours précédents de la personnalité, de la
perfection et des attributs de Dieu, nous allons traiter de la
connaissance que les gens doivent avoir pour savoir si le cours de
leur vie est en accord avec la volonté de Dieu, afin qu’ils
puissent exercer leur foi en lui pour la vie et le salut.
Cette connaissance occupe
une place importante dans la religion révélée ;
car c’est grâce à cette connaissance que les
anciens furent capables d’endurer comme s’ils le
voyaient.
Savoir que le cours de sa
vie est en accord avec la volonté de Dieu, cette connaissance
concrète est tout à fait nécessaire pour
permettre à chacun d’avoir la confiance en Dieu sans
laquelle personne ne peut obtenir la vie éternelle.
C'est ce qui permit aux
anciens saints d’endurer toutes leurs afflictions et
persécutions et d’accepter joyeusement d'être
privés de leurs biens, en sachant (pas seulement en croyant)
que les attendaient de meilleurs biens qui dureraient toujours.
Hébreux 10:34 :
« En effet, vous avez eu de la compassion pour les
prisonniers, et vous avez accepté avec joie l’enlèvement
de vos biens, sachant que vous avez des biens meilleurs et qui durent
toujours ».
Avec l’assurance
qu’ils suivaient un chemin qui était agréable à
Dieu, ils purent non seulement accepter joyeusement la privation de
leurs biens et la destruction de leur subsistance, mais aussi
souffrir la mort sous ses formes les plus terribles.
Ils savaient (et ne
croyaient pas seulement) que lorsque la tente où ils
habitaient sur terre serait détruite, ils auraient dans le
ciel un édifice qui est l’ouvrage de Dieu, une demeure
éternelle qui ne serait pas faite de main d’homme.
2 Corinthiens 5:1 :
« Nous savons, en effet, que, si cette tente où
nous habitons sur la terre est détruite, nous avons dans le
ciel un édifice qui est l’ouvrage de Dieu, une demeure
éternelle qui n’a pas été faite de main
d’homme ».
Sachant que sans la
connaissance sûre de suivre le bon chemin conformément à
la volonté de Dieu - et il en sera de même en ce
qui concerne les saints de Dieu : ils seront las et faibles, car
il en a toujours été et il en sera toujours ainsi.
L’opposition des
incroyants et de ceux qui ne connaissent pas Dieu contre la religion
pure et sans tâche (seul moyen qui assure la vie éternelle)
consistera à persécuter à l’extrême
tous ceux qui adorent Dieu selon ses révélations, qui
reçoivent la vérité pour l’amour de la
vérité et se soumettent à sa volonté pour
être guidés et dirigés.
Cette opposition poussera
les saints à de telles extrémités qu'à
moins d’une connaissance sûre de l’existence des
cieux et à moins d'accepter l’ordre des choses que Dieu
a établies pour la rédemption de l’homme, ils ne
pourront exercer leur confiance en lui, confiance qui est nécessaire
pour qu’ils puissent vaincre le monde et obtenir la couronne de
gloire qui est réservée à ceux qui craignent
Dieu.
Car pour qu’un homme
abandonne tout, son moi, sa réputation, son honneur, sa
renommée, ses biens, ses frères, ses sœurs, sa
femme, ses enfants et même sa vie – considérant
que cela n'est rien en comparaison de l’excellence de la
connaissance de Jésus-Christ – cela nécessite
plus que la simple croyance ou supposition qu’il est en train
de faire la volonté de Dieu.
Cela nécessite la
connaissance sûre que, lorsque ses souffrances seront
terminées, il entrera dans le repos éternel de Dieu et
partagera sa gloire.
Car, pour une personne qui
n'a pas la certitude d'agir selon la volonté de Dieu, c'est
faire insulte à la dignité du Créateur que de
dire qu’elle partagera sa gloire alors qu’elle vit comme
le monde.
Mais si cette personne a
cette connaissance et sait de la façon la plus sûre
qu’elle accomplit la volonté de Dieu, alors sa confiance
sera assez forte pour qu'elle puisse avoir part à la gloire de
Dieu.
Une
religion qui ne requiert pas le sacrifice de tout
n'a pas le pouvoir de produire la foi nécessaire à la
vie et au salut
car,
depuis
que l'homme existe, la foi nécessaire pour jouir de la vie et
du salut n’a pu être obtenue que par le sacrifice.
Dieu requiert des hommes le
sacrifice pour qu'ils puissent jouir de la vie éternelle.
C'est par le sacrifice de tout bien terrestre que les hommes savent
avec certitude qu’ils font ce qui est agréable à
Dieu.
Quand un homme a tout
sacrifié pour l’amour de la vérité,
jusqu’à faire don de sa vie, avec la conviction qu’il
a été appelé à faire ce sacrifice et que
c'est la volonté de Dieu, cet homme sait avec la plus grande
assurance que Dieu accepte son sacrifice et son offrande et qu'il
n'aura pas cherché sa face en vain.
C'est seulement dans ces
circonstances qu'il peut obtenir la foi nécessaire à la
vie éternelle.
Il est vain de s’imaginer
que l'on pourra devenir héritier avec ceux qui ont tout donné
et qui, grâce à cela, ont obtenu la foi en Dieu
nécessaire à la vie éternelle et gagné
cette bénédiction, à moins d'offrir le même
sacrifice et, par cette offrande, d'obtenir la connaissance que l’on
est accepté de Dieu.
C'est en offrant des
sacrifices qu’Abel, le premier martyr, obtint la connaissance
qu’il était accepté de Dieu. Depuis cette époque
jusqu’à aujourd'hui, la connaissance d'être
accepté de Dieu s’obtient de la même façon,
par le sacrifice.
Dans les derniers jours
avant son retour le Seigneur rassemblera ceux qui auront fait une
alliance de sacrifice avec lui.
Psaumes 1:3-5 : « Il
est comme un arbre planté près d’un courant
d’eau, qui donne son fruit en sa saison, et dont le feuillage
ne flétrit point : tout ce qu’il fait lui réussit.
Il n’en est pas ainsi des méchants : ils sont comme la
paille que le vent dissipe. C’est pourquoi, les méchants
ne résistent pas au jour du jugement, ni les pêcheurs
dans l’assemblée des justes : car l’Éternel
connaît la voie des justes, et la voie des pêcheurs mène
à la ruine ».
Ceux qui offrent le
sacrifice auront le témoignage que leur vie est acceptable aux
yeux de Dieu. Et ceux qui ont ce témoignage auront la foi
qu’ils obtiendront la vie éternelle et ils seront
capables, par la foi, d’endurer jusqu’à la fin et
recevront la couronne promise : l’amour de notre Seigneur
Jésus-Christ et son apparition.
Mais ceux qui ne font pas
le sacrifice ne peuvent avoir cette foi, parce que les hommes doivent
faire ce sacrifice pour pouvoir obtenir cette foi. Sinon ils ne
peuvent compter sur la vie éternelle, parce que les
révélations de Dieu ne la leur garantissent pas, et
sans cette garantie, il ne peut y avoir de foi.
Tous les saints que nous
connaissons dans les révélations qui nous sont
parvenues ont obtenu la connaissance qu’ils étaient
acceptés de Dieu par le sacrifice qu’ils lui ont offert.
Et par la connaissance ainsi obtenue, leur foi est devenue
suffisamment forte pour recevoir la promesse de la vie éternelle
et supporter sa vue, et ils ont été capables, par la
foi, de combattre le pouvoir des ténèbres, de déjouer
les ruses de l’adversaire, de vaincre le monde et d’obtenir
la finalité de leur foi, à savoir le salut de leur âme.
Mais ceux qui n’auront
pas fait ce sacrifice à Dieu ne sauront pas si leur vie
convient à ses yeux ; car quelle que soit leur croyance
ou opinion, il y aura toujours un doute et une incertitude dans leur
esprit. Or, là où il y a doute et incertitude, il n’y
a pas de foi et il ne peut y en avoir. Car le doute et la foi ne
peuvent co-exister.
Ceux dont l’esprit
est dans le doute et la crainte ne peuvent pas avoir en même
temps une confiance inébranlable ; et là où il
n’y a pas de confiance inébranlable, la foi est faible ;
et ceux dont la foi est faible ne pourront surmonter toutes les
oppositions, tribulations et afflictions qu’ils rencontreront
avant de devenir héritiers de Dieu et co-héritiers de
Jésus-Christ ; et leur esprit faiblira et l’adversaire
aura du pouvoir sur eux et les détruira.
Leçon
7
Dans les leçons
précédentes nous avons traité de ce qu’est
la foi et du fondement sur lequel elle repose. Comme prévu
nous allons maintenant parler de ses effets.
Après avoir vu dans
les cours précédents que la foi est le principe
d’action et de pouvoir de tous les êtres intelligents,
tant au ciel que sur la terre, nous devons pouvoir, dans un cours de
cette nature, réussir à en exposer les effets.
Ce n'est d'ailleurs pas
notre objectif de les exposer tous car cela comprendrait toutes
choses tant dans les cieux que sur la terre et engloberait toutes les
créations de Dieu, dans leur variété infinie.
Car aucun monde n’a été créé si ce
n’est par la foi, et aucun être intelligent qui vient au
monde n'a été créé autrement que par la
foi.
Aucun changement et aucune
révolution dans la création de Dieu ne se sont produits
autrement, car c’est par la foi qu'oeuvre la Divinité.
Précisons ici ce que
nous entendons quand nous disons qu’un homme travaille par la
foi. Nous comprenons que lorsqu’un homme travaille par la foi
il travaille par un effort mental plutôt que physique.
Quand un être
travaille par la foi, c'est davantage par la parole que par ses
facultés physiques.
Dieu dit : « Que
la lumière soit, et la lumière fut ».
Josué parla et les
grands luminaires que Dieu avait créés interrompirent
leur course. Élie commanda et les cieux ne donnèrent
plus d’eau pendant trois ans et six mois. Il commanda de
nouveau, et les cieux donnèrent de la pluie. Tout cela fut
fait par la foi. Et le Sauveur dit : « Je vous le dis
en vérité, si vous aviez la foi comme un grain de
sénevé, vous diriez à cette montagne :
transporte-toi d’ici, là, et elle se transporterait ;
rien ne vous serait impossible » (Matthieu 17:20).
La foi passe par la parole,
et c’est par la parole que les œuvres de Dieu ont été
et seront accomplies.
Il est inutile de prouver
que c’est sur ce principe que reposent toutes les actions de
l’éternité, car chaque esprit réfléchi
devrait savoir que c’est grâce à ce pouvoir que
toutes les armées des cieux accomplissent, avec majesté
et gloire, leur oeuvre prodigieuse.
Les anges se meuvent en
vertu de ce pouvoir grâce auquel ils peuvent descendre des
cieux sur la terre ; si ce n’était pas par le
pouvoir de la foi, ils ne pourraient pas exercer leur ministère
auprès de ceux qui peuvent devenir héritiers du salut ;
ils ne pourraient pas agir en tant que messagers célestes, car
ils n'auraient pas le pouvoir nécessaire pour accomplir la
volonté de Dieu.
Toute la création
visible, telle qu’elle existe maintenant, est le produit de la
foi. C'est par la foi qu’elle fut formée ; c’est
par le pouvoir de la foi qu’elle continue dans sa forme
organisée et par ce même pouvoir que les planètes
tournent sur leur orbite et qu’elles étincellent de leur
gloire.
La foi est le premier
principe de la théologie. Elle est active du début à
la fin, d’éternité en éternité.
Si la foi est le principe
par lequel les armées célestes oeuvrent et par lequel
elles jouissent de toute leur félicité, nous devons
nous attendre à trouver ce principe dans les révélations
de Dieu, principe selon lequel ses créatures ici-bas doivent
agir pour obtenir la félicité dont jouissent les saints
dans le monde éternel. Nous devons nous attendre à
trouver que quand Dieu entreprend de susciter des hommes il leur
enseigne la nécessité de vivre par la foi et
l’impossibilité de jouir des bénédictions
de l’éternité sans elle, sachant que toutes les
bénédictions de l’éternité sont le
produit de la foi.
C'est ainsi qu'il a été
dit que « sans la foi, il est impossible de plaire à
Dieu ».
À ceux qui
poseraient la question : Pourquoi est-il impossible de plaire à
Dieu sans la foi ? La réponse serait : parce que sans la
foi, il est impossible aux hommes d’être sauvés,
et que puisque Dieu désire le salut de l'homme, il désire
qu’ils aient la foi. Et il ne peut être satisfait que
s'ils l’obtiennent, sinon il se réjouirait de leur
destruction.
Les nombreuses exhortations
à la foi données par des hommes inspirés à
ceux qui ont reçu la parole de Dieu n’étaient pas
seulement des sujets d’ordre commun, mais étaient faites
pour la meilleure des raisons, parce que sans la foi il n’y a
pas de salut, ni dans ce monde, ni dans le monde à venir.
Quand les hommes commencent
à vivre par la foi, il commencent à se rapprocher de
Dieu, et quand la foi est vécue à la perfection, ils
sont comme lui, et parce qu’il est sauvé, ils sont
sauvés aussi, car ils seront dans la même situation et
seront comme lui, car ils le verront tel qu’il est.
Étant donné
que toute la création visible est le produit de la foi, ainsi
en est-il du salut. Nous voulons dire le salut dans son sens le plus
large, temporel aussi bien que spirituel.
Afin de mieux cerner ce
sujet demandons-nous quel devrait être le statut d’une
personne pour être sauvée, ou quelle est la différence
entre une personne sauvée et une personne qui ne l’est
pas ?
Nous répondrons,
d’après ce que nous avons observé auparavant des
mondes célestes, que ce doit être des personnes qui
peuvent travailler par la foi et qui sont capables, par la foi,
d’être des esprits exerçant leur ministère
auprès de ceux qui seront héritiers du salut, et
qu’elles doivent avoir une foi qui les rend capables d’agir
dans la présence du Seigneur, sans quoi elles ne peuvent être
sauvées.
Et ce qui constitue la
différence réelle entre une personne sauvée et
une personne qui ne l’est pas est la différence dans le
degré de leur foi. La foi de l’une est devenue
suffisamment parfaite pour obtenir la vie éternelle, et celle
de l’autre, non.
Mais, pour être plus
précis, demandons-nous où trouver un prototype
possédant ces critères et auquel nous pourrions être
assimilés, pour pouvoir être faits héritiers de
la vie et du salut.
En d’autres termes,
où trouver un être sauvé ? car si nous
pouvions trouver un être sauvé, nous pourrions sans
beaucoup de difficulté savoir avec certitude comment tous les
autres doivent être pour être sauvés.
Nous pensons ne pas
susciter la contradiction en disant que deux être qui ne sont
pas identiques dans ce domaine ne peuvent pas être sauvés
tous les deux, car ce qui constitue le salut de l’un constitue
le salut de toute la création. Par l'un nous pourrons voir ce
que doivent être tous les autres et qui ne l'est pas.
Nous nous demandons alors
où est le prototype. Où est l’être sauvé ?
Pour répondre à cette question nous disons, sans
controverse possible pour ceux qui croient en la Bible, que c’est
le Christ.
Tous seront d’accord
pour dire qu’il est le prototype, le modèle du salut, en
d’autres termes qu’il est un être sauvé.
Et si nous poursuivions
notre interrogation en nous demandant pourquoi il est sauvé,
la réponse serait : parce qu’il est un être
juste et saint ; et s’il avait été en quoi
que ce soit différent de cela, il n’aurait pas pu être
sauvé, car son salut dépend précisément
de ce qu’il est et de rien d’autre.
Et s’il était
possible qu’il varie ne serait-ce que d'un degré en
moins, il perdrait sans doute le salut et sa domination, son pouvoir,
son autorité et sa gloire qui constituent le salut.
Car le salut consiste en la
gloire, l’autorité, la majesté, le pouvoir et la
domination que Jéhovah possède et en rien d’autre
; et personne ne peut le posséder exepté lui ou
quelqu’un qui est comme lui.
1 Jean 3:2-3 :
« Bien aimés, nous sommes maintenant enfants de
Dieu, et ce que nous serons n’a pas encore été
manifesté, mais nous savons que, lorsque cela sera manifesté,
nous serons semblables à lui, parce que nous le verrons tel
qu’il est. Quiconque a cette espérance en lui se
purifie, comme lui-même est pur ».
Pourquoi nous purifier
comme lui-même est pur ? Parce que si nous ne le faisons
pas nous ne pourrons pas être comme lui.
Le Seigneur a dit à
Moïse dans Lévitique 19:2 : « Parle à
toute l’assemblée des enfants d’Israël et tu
leur diras : Soyez saints, car Je suis saint, moi l’Éternel,
votre Dieu ».
Et Pierre dit dans 1 Pierre
1:15-16 : « Mais, puisque celui qui vous a appelés
est saint vous aussi soyez saints dans toute votre conduite, selon
qu’il est écrit : Vous serez saints, car je suis
saint ».
Et le Sauveur dit dans
Matthieu 5:48 : « Soyez donc parfaits comme votre
Père céleste est parfait ».
Si quelqu’un
demandait pourquoi toutes ces citations, la réponse serait
dans l’épître de Jean : quand le Seigneur
apparaîtra, les saints seront comme lui, et s’ils ne sont
pas saints comme il est saint et parfaits comme il est parfait, ils
ne pourront être comme lui, car personne ne peut jouir de sa
gloire sans posséder sa perfection et sa sainteté, et
personne ne pourrait régner dans son royaume sans son pouvoir.
Ceci établit
clairement la justesse des paroles du Sauveur enregistrées
dans le témoignage de Jean 14:12 : « En
vérité, en vérité, je vous le dis, celui
qui croit en moi fera aussi les œuvres que je fais, et il en
fera de plus grandes, parce que je m’en vais au Père ».
Ce passage mis en parallèle
avec quelques-unes des paroles de la prière du Sauveur, telles
qu’elles se trouvent dans le chapitre 17, donne une grande
clarté à ce propos.
Il dit dans Jean 17:20-24 :
« Ce n’est pas pour eux seulement que je prie, mais
encore pour ceux qui croiront en moi par leur parole, afin que tous
soient un, comme toi, Père, tu es en moi, et comme je suis en
toi, afin qu’eux aussi soient un en nous, pour que le monde
croie que tu m’as envoyé. Je leur ai donné la
gloire que tu m’as donnée, afin qu’ils soient un
comme nous sommes un, moi en eux, et toi en moi, afin qu’ils
soient parfaitement un, et que le mode connaisse que tu m’as
envoyé et que tu les as aimés comme tu m’as aimé.
Père, je veux que là où je suis ceux que tu m’as
donnés soient aussi avec moi, afin qu’ils voient ma
gloire, la gloire que tu m’as donnée, parce que tu m’as
aimé avant la fondation du monde ».
Toutes ces paroles mises
ensemble donnent une description aussi claire que le langage puisse
le faire de l’état des saints glorifiés. Les
œuvres que Jésus a faites, ils devaient les faire aussi,
et même de plus grandes que celles qu’il a faites parmi
eux, et cela parce qu’il s’en allait au Père.
Il dit au verset 24 :
« Père, je veux que là où je suis
ceux que tu m’as donnés soient aussi avec moi, afin
qu’ils voient ma gloire… ». Ces paroles mises
en parallèle rendent évident le fait que les plus
grandes œuvres que devaient faire ceux qui croyaient en son
nom, devaient se faire dans l’éternité, où
il s’en allait et là où ils pourraient contempler
sa gloire.
Il dit dans un autre
passage de sa prière, qu’il désirait de son Père
que ceux qui croiraient en lui puissent être un en lui, comme
lui et le Père sont un (Jean 17:20-21) : « Ce
n’est pas pour eux seulement que je prie, mais encore pour ceux
qui croiront en moi par leur parole, afin que tous soient un… »,
c’est-à-dire les apôtres eux-mêmes mais
aussi ceux qui croiraient en lui grâce aux paroles des apôtres.
« …comme
toi, Père, tu es en moi, et comme je suis en toi, afin qu’eux
aussi soient un en nous pour que le monde croie que tu m’as
envoyé ».
Peut-il y avoir un langage
plus clair ? Le Sauveur avait sûrement l’intention
d’être compris de ses disciples, et il parla de sorte
qu’ils le comprennent, car il déclare à son Père,
dans un langage qui peut difficilement être mal compris, qu’il
voulait que tous ses disciples soient comme lui et comme le Père,
afin que, comme lui et son Père sont un, ils puissent de même
être un avec eux.
Et ce qui est au verset 22
est établit encore plus fermement cette croyance, s’il
en était besoin. Il dit : « Je leur ai donné
la gloire que tu m’as donnée afin qu’ils soient un
comme nous sommes un. » (Jean 17:22)
Autant dire que s'ils
n’obtiennent la gloire que le Père lui donne, ils ne
peuvent être un avec eux, puisqu’il dit qu’il leur
donne la gloire que le Père lui donne pour qu’ils
puissent être un.
Ceci nous renseigne
pleinement sur ce sujet et montre clairement que le Sauveur espérait
de ses disciples qu’ils comprennent qu’ils devaient
devenir héritiers de toutes choses avec lui, et même
devenir héritiers de sa gloire.
Il est absolument
nécessaire ici d’observer ce que nous avons précédemment
noté, à savoir, que la gloire que le Père et le
Fils possèdent, ils l’ont parce qu’ils sont des
êtres saints et justes et que s’il leur manquait un des
attributs parfaits qu'ils possèdent, ils ne pourraient jouir
de la gloire qu’ils ont car il est requis d'eux d’être
précisément le genre d’être qu’ils
sont pour pouvoir jouir de cette gloire.
Et si le Sauveur donne
cette gloire à d’autres, c'est de la façon
énoncée dans la prière adressée à
son Père : en les faisant un avec lui comme lui et son
Père sont un.
Ainsi, il leur donne la
gloire que le Père lui a donnée, et lorsque ses
disciples sont rendus un avec le Père et le Fils, comme le
Père et le Fils sont un, alors « en vérité,
en vérité, je vous le dis, celui qui croit fera aussi
les œuvres que je fais, et il en fera de plus grandes, parce
que je m’en vais au Père. » (Jean 14:12)
Ces enseignements du
Sauveur nous montrent très clairement la nature du salut et ce
qu’il propose aux membres de la famille humaine lorsqu’il
propose de les sauver, c’est-à-dire de les rendre comme
lui, lui qui est comme le Père, le grand prototype de tous les
êtres sauvés. Pour toute la famille humaine, être
sauvé signifie être rendu semblable à leur image,
et ne pas l’être signifie être détruit.
C’est sur ce gond que tourne la porte du salut.
Qui ne peut voir alors que
le salut est le résultat de la foi ?
Car, comme nous l’avons
précédemment observé, tous les êtres
célestes oeuvrent par ce principe, et c’est parce qu’ils
sont capables de faire ainsi qu’ils sont sauvés, car
rien d’autre ne peut les sauver.
Et c’est la leçon
que le Dieu des cieux, par la bouche de ses saints prophètes,
a voulu enseigner au monde.
C'est pourquoi il nous est
dit qu’il est impossible de plaire à Dieu sans la foi.
Romains 4:16 : « C'est
pourquoi les héritiers le sont par la foi, pour que ce soit
par grâce, afin que la promesse soit assurée à
toute la postérité, non seulement à celle qui
est sous la loi, mais aussi à celle qui a la foi d'Abraham,
notre père à tous ».