UNE
OEUVRE MERVEILLEUSE
ET
UN PRODIGE
LeGrand
Richards (1886-1983)
Évêque
Président de 1938 à 1952
Membre
du Collège des Douze de 1952 à 1983
Note
de la Rédaction : La première
édition anglaise de l'ouvrage de LeGrand Richards date de
1950. La première édition française, traduite
par Fernand Talmas et imprimée en Belgique, date de 1964.
L'édition française suivante, imprimée également
en Belgique, date de 1981, après une retraduction à
partir de l'édition anglaise de 1976. La version ci-dessous
est une révision de l'édition de 1981.
Préface
Chapitre
1 : L'Église à notre époque
Chapitre
2 : La visite du Père et du Fils
Chapitre
3 : La personnalité du Père et du Fils
Chapitre
4 : Les fausses doctrines et l'apostasie universelle
Chapitre
5 : Une oeuvre merveilleuse et un prodige vont
s'accomplir
Chapitre
6 : L'avénement du Livre de Mormon
Chapitre
7 : Le Livre de Mormon accomplit les prophéties
bibliques
Chapitre
8 : Preuves de l'authenticité divine du Livre de
Mormon
Chapitre
9 : Le rétablissement de l'autorité de la
prêtrise
Chapitre
10 : L'ordonnance du baptême
Chapitre
11 : La mission du Saint-Esprit
Chapitre
12 : L'établissement du royaume de Dieu sur
terre
Chapitre
13 : La mission d'Élie
Chapitre
14 : Le mariage pour le temps et pour toute éternité
Chapitre
15 : Le rassemblement d'Israël
Chapitre
16 : Israël dans les derniers jours
Chapitre
17 : La venue d'Élias
Chapitre
18 : La véritable Église, une Église
missionnaire
Chapitre
19 : Différences fondamentales entre le salut et la vie
éternelle
Chapitre
20 : D'où vient l'homme ?
Chapitre
21 : Pourquoi l'homme est-il ici ?
Chapitre
22 : Où va l'homme ?
Chapitre
23 : Le jour du sabbat
Chapitre
24 : Prédestination et préordination
Chapitre
25 : La Parole de sagesse
Chapitre
26 : La loi de la dîme
Chapitre
27 : Vous les reconnaîtrez à leurs fruits
Chapitre
28 : Vous les reconnaîtrez à leurs fruits
(suite)
Chapitre
29 : Résumé
PRÉFACE
Lorsque
LeGrand Richards fut relevé de ses fonctions en 1937, dans la
présidence de la Mission des États du Sud de l'Église
de Jésus-Christ des saints des derniers jours, il laissait aux
missionnaires de l'Église de Jésus-Christ des saints
des derniers jours un précis intitulé « Le
message du mormonisme ». Ce précis avait été
rédigé pour aider les missionnaires à étudier
l'Évangile et à le présenter d'une façon
systématique et logique. Depuis lors il a été
utilisé dans un certain nombre de missions et par les
missionnaires de pieu. À maintes reprises on en proposa
l'impression. En conséquence, il fut décidé de
développer le précis original et de l'éditer en
un volume. Nous le présentons ici sous le titre « Une
oeuvre merveilleuse et un prodige ».
Il y a peu de
temps nous recevions d'un président de mission une lettre nous
demandant l'autorisation d'utiliser ce précis. En voici un
passage :
« Voici quelque temps que je rêve
d'un programme de leçons que les missionnaires puissent
utiliser dans leurs contacts et le suivi avec leurs investigateurs ;
des leçons présentées dans un ordre naturel qui
en rende le message plus efficace et plus compréhensible. Ce
matin, je nettoyais un tiroir lorsque je tombai sur ce dont je
rêvais, abandonné et couvert de poussière.
C'était un opuscule intitulé « Le message du
mormonisme », par LeGrand Richards. Je l'ai lu d'un bout à
l'autre ; il représente exactement ce que je voudrais
mettre dans les mains de tous les missionnaires. Accepteriez-vous que
je le fasse reproduire dans ce but ? Il est excellent et apte à
stimuler une étude systématique et des présentations
bien ordonnées. »
Un autre encouragement à
éditer ce précis nous est venu d'un professeur de
l'université Brigham Young qui demandait l'autorisation de le
reproduire et de l'utiliser dans son travail à cet
établissement. Pendant huit ans il l'avait utilisé en
tant que missionnaire, puis en tant qu'instructeur de séminaire,
puis à l'université Brigham Young où il faisait
des études approfondies de religion, donnant trois cours de
deux heures. Voici un extrait de sa lettre :
« Depuis
que je travaille dans l'Église, j'ai découvert que ce
précis était la plus précieuse des introductions
à l'Évangile rétabli. J'ai souvent pensé
que ce précis devrait absolument être répandu
dans toutes les missions de l'Église afin que tous les
missionnaires puissent en tirer profit, car il présente d'une
façon si claire et si complète le message que nous
devons transmettre au monde, et il le présente dans un ordre
si logique... J'estime qu'il est excellent. C’est en fait le
meilleur que j'aie vu et je vous écris ceci dans l'espoir
qu'il sera plus, oui, beaucoup plus connu et répandu. Voilà
huit ans que je le mets à l'épreuve dans mes activités
pour l'Église et je ne l'ai pas trouvé en
défaut. »
Quand ce précis fut
distribué pour la première fois aux missionnaires de la
Mission des États du Sud, une lettre d'accompagnement ajoutait
des conseils pour la présentation du message de l'Évangile,
ceci entre autres :
« C'est par nous que
l'Évangile doit être prêché dans le monde
entier pour servir de témoignage à toutes les nations
(voir Matt. 24:14 ; Apoc. 14:6, 7).
« Nous
sommes ces pêcheurs et ces chasseurs que le Seigneur a promis
d'envoyer dans les derniers jours pour pêcher et chasser Israël
« de toutes les montagnes et de toutes les collines, et
des fentes des rochers » (voir Jér. 16:16).
« Nous
sommes envoyés deux par deux comme les soixante-dix de jadis
(voir Luc 10:1) avec ces instructions du Maître : Dans
quelque maison que vous entriez, dites d'abord : Que la paix
soit sur cette maison ! Et s'il se trouve là un enfant de
paix, votre paix reposera sur lui ; sinon, elle reviendra à
vous. Demeurez dans cette maison-là, mangeant et buvant ce
qu'on vous donnera : car l'ouvrier mérite son salaire.
N'allez pas de maison en maison (Luc 10:5 - 7).
« Par
ces paroles et celles qui leur font suite dans ce chapitre, le Maître
faisait comprendre que ceux qui reçoivent ses serviteurs, le
reçoivent, Lui. Il semble vouloir convaincre les soixante-dix
que quand leur paix repose sur une maison, le Seigneur a fait sa part
du travail et qu'il laisse alors à ses serviteurs la
responsabilité de rester là et de communiquer leur
message en entier de façon qu'il puisse servir de témoignage
pour ou contre eux ; d'où l'instruction : « N'allez
pas de maison en maison. » Trop souvent, par manque de
préparation et d'expérience, nos missionnaires fuient
leur travail au lieu de s'y précipiter. Posez-vous la question
que voici : « Dans combien de foyers ai-je exposé
notre message dans son intégralité et dans le détail,
de façon qu'il puisse servir de témoignage contre ceux
qui l'ont entendu ? »
« Si
nous racontons notre histoire, nous avons le droit d'être
entendus, nonobstant les centaines d'Églises chrétiennes
qui existent déjà dans le pays.
« Si
nous racontons comme il faut notre histoire, il n'y aura pas de
discussion et cela devrait ôter toute crainte du cœur des
missionnaires.
« Ceux-ci
croient généralement qu'ils s'en vont discuter et
argumenter et qu'ils doivent y être préparés ;
mais s'ils sont préparés à conter notre histoire
de manière intelligente et enthousiaste, leurs auditeurs s'y
intéresseront et poseront des questions. Quand nous avons
expliqué quelques principes de l'Évangile, nous n'avons
pas laissé un message qui puisse servir de témoignage
contre le peuple, pas plus qu'un homme n'a construit une maison quand
il en a posé les fondations. Comment peut-on juger de la
beauté de la maison quand seules les fondations sont posées,
ou quand les pignons sont à mi-hauteur ? La même
règle s'applique à la présentation de
l'Évangile : comment quelqu'un peut-il juger de sa
véracité avant de l'avoir entendu ?
« Quand
nous trouvons un foyer où il y a « un enfant de
paix »,, nous devons envisager résolument de
visiter ce foyer une fois par semaine pendant au moins six mois. Si
nous voulons vraiment le faire et que nous présentons notre
message d'une façon systématique et ordonnée,
ces gens se joindront à l'Église, ou bien admettront
que le message est vrai, mais que leur situation familiale et sociale
ne leur permet pas de l'accepter, s'ils ont suivi votre présentation
avec intérêt, car ils se rendront évidemment
compte que l'esprit du Seigneur doit accompagner vos efforts, puisque
« la lettre tue, mais l'esprit vivifie » (2
Cor. 3:6).
« En
proposant ce précis, nous nous rendons parfaitement compte que
beaucoup de sujets qui mériteraient d'être discutés
n'ont pas été mentionnés. Présenter
certains sujets convenablement demandera peut-être plus d'une
visite. Cependant, les conseils que nous vous donnons ici doivent
vous aider à présenter le message de manière
systématique et convaincante.
« L'auteur
sait par expérience que lorsqu'il est fait mention d'un
passage de la Bible, il est sage d'inviter l'interlocuteur à
chercher le passage dans sa propre Bible et à le lire avec
vous. C'est beaucoup plus efficace que quand le missionnaire se
contente de citer le passage ou de le lire dans sa propre
Bible. »
Le présent ouvrage a été
rédigé et publié sans bénéfice
pécuniaire pour son auteur. Il est dédié à
la grande oeuvre missionnaire de l'Église de Jésus-Christ
des saints des derniers jours qui est si chère au cœur
de l'auteur.
CHAPITRE 1 :
L'ÉGLISE À NOTRE ÉPOQUE
La
position de l'Église de Jésus-Christ des saints des
derniers jours
Pour
discuter de la position de l'Église de Jésus-Christ des
saints des derniers jours, nous adopterons le point de vue que c'est
la seule Église chrétienne dont les enseignements ne
dépendent pas entièrement de la Bible. Si toutes les
Bibles du monde avaient été détruites, les
doctrines et les enseignements de l'Église eussent été
trouvés conformes aux enseignements de la Bible, puisque Dieu
les avait communiqués par révélation directe.
Nous faisons appel à la Bible pour prouver que les vérités
ainsi reçues par le rétablissement de l'Évangile
sont en accord avec elle.
Commentaire d'un journaliste
américain bien connu
On
raconte qu'un journaliste américain bien connu a fait un jour
à la radio la déclaration suivante :
On
lui avait demandé quel message radiodiffusé au monde
serait considéré comme dépassant tout autre en
importance. Après mûre considération, il arriva à
la conclusion que le message le plus important qui pût être
radiodiffusé au monde serait de pouvoir annoncer qu'un homme
qui avait vécu sur terre était mort, puis était
revenu avec un message émanant de Dieu. Si ceci est vrai, les
saints des derniers jours ont un message de la plus haute importance
pour le monde d'aujourd'hui. Dans l'ouest de l'État de New
York, sur la colline de Cumorah, ils ont élevé en 1936
un monument à un tel personnage : Moroni, prophète
de Dieu, qui vécut sur le continent américain quatre
cents ans après Jésus-Christ. C'est le seul monument de
ce genre actuellement dans le monde.
Une Église
missionnaire
Ceci
explique pourquoi l'Église de Jésus-Christ des saints
des derniers jours doit, de toute nécessité, être
une Église missionnaire et pourquoi nos missionnaires portent
leur message à d'autres chrétiens, bien qu'on les
critique souvent pour cela et qu'on leur demande : « Pourquoi
n'allez-vous pas chez les païens ? Nous, nous sommes déjà
chrétiens ! » La réponse, évidemment,
c'est : « Parce que nous croyons en une religion et
en une Église révélées,
rétablies. »
Classification des Églises
chrétiennes
On
peut en général classer les Églises chrétiennes
actuelles comme suit :
1.
L'Église catholique, qui prétend qu'elle existe sans
interruption sur terre depuis sa fondation par Jésus-Christ.
2.
Les Églises protestantes, fondées par les réformateurs,
qui prétendent que l'Église originelle tomba dans
l'apostasie et qui, dès lors, par l'étude de la Bible,
ont tenté d'en revenir aux enseignements originels et aux
pratiques de l'Église primitive. Le nombre même de ces
Églises est une preuve de l'impossibilité où
l'on se trouve de se mettre d'accord sur les enseignements de la
Bible si l'on s'en remet à la sagesse humaine pour les
interpréter et les comprendre. À cause de ce manque
d'unité, les Églises ont continué à se
multiplier dans de nouveaux efforts pour en revenir à ce
qu'elles considèrent comme les enseignements originaux du
Christ.
3.
Celles qui croient que l'Église établie par
Jésus-Christ tandis qu'il était sur terre tomba dans
l'apostasie, comme les apôtres l'avaient prédit, et que
l'Église ne pouvait être rétablie sur terre par
une simple réforme, mais seulement par un rétablissement.
L'Église
de Jésus-Christ des saints des derniers jours se trouve seule
dans cette dernière catégorie, exception faite de
petits groupes apostats qui se sont séparés d'elle.
À
l'examen de ces thèses, il devient évident que si la
première est vraie, rien ne justifie l'existence d'une autre
Église chrétienne quelle qu'elle soit. Si l'Église
originelle avait dévié, une réforme
pourrait-elle lui rendre son autorité ? Peut-on prélever
une branche vivante sur un arbre mort ? Ou bien doit-il y avoir
une nouvelle plantation, un rétablissement ?
L'avis
d'un catholique
Dans
un pamphlet intitulé La force de la position mormone, Orson F.
Whitney, du Collège des douze apôtres, rapportait
l'incident suivant sous le titre « L'avis d'un
catholique » :
« Il
y a bien longtemps, un savant, membre de l'Église catholique
romaine, vint en Utah et parla à la tribune du Tabernacle de
Salt Lake City. Nous fîmes connaissance et la conversation
entre nous fut libre et franche. C'était un érudit
possédant à la perfection peut-être une douzaine
de langues et pour qui la théologie, le droit, la littérature,
la science et la philosophie n'avaient plus de secrets. Un jour, il
me dit « Vous autres, mormons, vous êtes tous des
ignorants. Vous ne connaissez même pas la force de votre propre
position. Elle est tellement forte qu'il n'y en a qu'une autre dans
le monde chrétien qui puisse lui être opposée, et
c'est la position de l'Église catholique. Il faut choisir
entre le catholicisme et le mormonisme. Si nous avons raison, vous
avez tort ; si vous avez raison, nous avons tort, et puis c'est
tout. Les protestants ne peuvent se raccrocher à rien, car, si
nous avons tort, ils ont tort avec nous, puisqu'ils faisaient partie
de nous et se sont éloignés de nous ; tandis que
si nous avons raison, ce sont des apostats que nous avons rejetés
depuis longtemps. Si nous avons, comme nous le proclamons, la
succession des apôtres depuis saint Pierre, il n'y a pas besoin
de Joseph Smith et du mormonisme ; mais si nous n'avons pas
cette succession, alors un homme comme Joseph Smith était
nécessaire et l'attitude du mormonisme est la seule cohérente.
Ce ne peut être que la perpétuation de l'Évangile
depuis les temps anciens ou le rétablissement de l'Évangile
dans les derniers jours. »
Le Congrès des
philosophies religieuses
Dans
une allocution qu'il fit au Tabernacle de Salt Lake City le 10
octobre 1915, James E. Talmage, du Collège des douze apôtres,
parla d'une importante réunion religieuse qui s'était
tenue à San Francisco en juillet de la même année.
Elle s'était tenue à l'occasion de l'Exposition
internationale Panama-Pacifique sous le nom de Congrès des
philosophies religieuses. Trois jours étaient consacrés
à ce congrès, à raison de trois séances
par jour. Les journées étaient dénommées
respectivement « Journée chrétienne »,
« Journée hindoue » et « Journée
orientale ». L'intention des organisateurs était
d'inviter à la tribune des représentants des
organisations religieuses se réclamant d'un statut distinct,
ou professant pour base de leur foi une philosophie dont la nature
leur conférait une identité distincte.
On
invita des représentants de l'Église catholique romaine
et de l'Église catholique orthodoxe, un représentant du
protestantisme et un représentant de l'Église de
Jésus-Christ des saints des derniers jours.
Le
représentant de l'Église catholique romaine ne se
montra pas. Le représentant de l'Église catholique
orthodoxe fit un plaidoyer pour l'union avec l'Église
catholique romaine et proposa d'oublier le schisme du passé,
de combler le fossé qui les séparait afin que les
catholiques grecs puissent réintégrer le troupeau et
reconnaître le pape comme leur pasteur commun.
L'allocution
du représentant du protestantisme fut un plaidoyer pour
l'unité des Églises. Il parlait d'abattre les barrières
ou d'effacer les lignes de démarcation qui divisent
actuellement les nombreuses organisations protestantes.
James
E. Talmage ajouta : « C'est de propos délibéré
et après mûre considération que je dis que
l'Église mormone était la seule organisation chrétienne
présente là-bas qui eût une base philosophique
précise, distincte et sans nuances à proclamer. »
Il avait questionné les organisateurs officiels du congrès,
d'abord quant aux raisons pour lesquelles ils avaient envoyé à
l'Église de Salt Lake City une invitation si cordiale à
se faire représenter, et ensuite pour savoir pourquoi les
Églises chrétiennes en général n'avaient
pas trouvé place au programme, la réponse fit
apparaître que :
1)
un programme prévoyant la présentation de la
philosophie des confessions chrétiennes serait incomplet si on
laissait de côté l'Église de Jésus-Christ
des saints des derniers jours ;
2)
qu'ils considéraient les différentes Églises
dites chrétiennes comme des mouvements ne se caractérisant
par aucune prétention philosophique distincte, et que si l'on
admettait comme vrai tout ce qu'elles prétendaient, cela ne
justifierait pas leur participation à une assemblée de
ce genre.
Le message le plus important pour le monde
Si
des messagers célestes (des prophètes qui ont vécu
sur cette terre) ont rendu visite à cette terre à notre
époque, apportant des messages de Dieu comme l'a proclamé
le prophète Joseph Smith, alors nous possédons le
message le plus important que l'on puisse communiquer aujourd'hui au
monde, et il mérite d'être étudié. Si de
tels messagers sont vraiment venus, ils doivent avoir apporté
quelque chose qui était en rapport avec leur dignité de
messagers divins et qui ne se trouvait pas encore en la possession
des mortels.
C'est
dans cette idée que nous allons maintenant analyser l'apport
de ces messagers célestes. Nous invitons le lecteur à
jouer le rôle de juge et de jury, et à réserver
son verdict jusqu'à ce qu'il ait pleinement considéré
les preuves que nous allons présenter ici.
CHAPITRE 2 :
LA VISITE DU PÈRE ET DU FILS
C'est par une belle
matinée de printemps, en 1820, que se produisit l'un des
événements les plus importants, les plus lourds de
conséquences de l'histoire de ce monde. Dieu, le Père
éternel, et son Fils, Jésus-Christ, apparurent à
Joseph Smith et lui donnèrent des instructions ayant trait à
l'établissement du royaume de Dieu sur terre en ces derniers
jours. Joseph Smith nous a laissé un récit détaillé
de cette merveilleuse expérience.
L'histoire de
Joseph Smith racontée par lui-même
« Étant
donné les nombreuses rumeurs qui ont été mises
en circulation par des personnes mal intentionnées et
intrigantes à propos de la naissance et des progrès de
l'Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours,
rumeurs qui ont toutes été conçues par leurs
auteurs pour militer contre la réputation de l'Église
et ses progrès dans le monde, j'ai été amené
à écrire cette histoire pour désabuser l'opinion
publique et pour que tous ceux qui cherchent la vérité
soient mis en possession des faits tels qu'ils se sont passés,
soit en ce qui me concerne, soit en ce qui concerne l'Église,
dans la mesure où j'ai ces faits en ma possession.
« Dans
cette histoire, je présenterai, en toute vérité
et en toute justice, les divers événements relatifs à
l'Église tels qu'ils ont eu lieu ou tels qu'ils existent
actuellement [1838] en cette huitième année depuis
l'organisation de ladite Église.
« Je
suis né en l'an de grâce mil huit cent cinq, le
vingt-troisième jour de décembre, dans l'arrondissement
de Sharon, comté de Windsor, État de Vermont... Mon
père, Joseph Smith, père, quitta l'État de
Vermont lorsque j'étais à peu près dans ma
dixième année et alla s'installer à Palmyra,
comté d'Ontario (maintenant Wayne), dans l'État de New
York. Quelque quatre ans après son arrivée à
Palmyra, mon père alla s'installer avec sa famille à
Manchester, dans ce même comté d'Ontario.
« Sa
famille se composait de onze personnes : mon père, Joseph
Smith, ma mère, Lucy Smith (dont le nom, antérieurement
à son mariage, était Mack, fille de Solomon Mack), mes
frères, Alvin (qui mourut le 19 novembre 1823, dans sa
vingt-sixième année), Hyrum, moi-même, Samuel
Harrison, William et Don Carlos, et mes sœurs, Sophronia,
Catherine et Lucy.
« À
un moment donné, au cours de la deuxième année
qui suivit notre installation à Manchester, il y eut, dans
l'endroit où nous vivions, une agitation peu commune à
propos de la religion. Elle commença chez les méthodistes,
mais devint bientôt générale chez toutes les
confessions de cette région du pays. En effet, toute la
contrée paraissait en être affectée, et de
grandes multitudes s'unirent aux différents partis religieux,
ce qui ne causa pas peu de remue-ménage et de divisions parmi
le peuple, les uns criant : « Par ici ! »,
les autres : « Par là ! » Les
uns tenaient pour les méthodistes, les autres pour les
presbytériens, d'autres pour les baptistes.
« Car,
en dépit du grand amour que les convertis de ces diverses
confessions exprimaient au moment de leur conversion et du grand zèle
manifesté par leurs clergés respectifs qui
s'employaient activement à animer et à favoriser ce
tableau extraordinaire de sentiment religieux, dans le but de voir
tout le monde converti, ainsi qu'ils se plaisaient à appeler
cela, quelle que fût la confession à laquelle ils se
joignaient, cependant, quand les convertis commencèrent à
se disperser, les uns vers un parti, les autres vers un autre, on
s'aperçut que les bons sentiments apparents des prêtres
et des convertis étaient plus prétendus que réels,
car il s'ensuivit une grande confusion et de mauvais sentiments,
prêtre luttant contre prêtre et converti contre
converti ; de telle sorte que tous les bons sentiments qu'ils
avaient les uns pour les autres, s'ils avaient jamais existé,
se perdirent tout à fait dans une querelle de mots et un
combat d'opinions.
« J'étais
alors dans ma quinzième année. Les membres de la
famille de mon père se laissèrent convertir à la
foi presbytérienne, et quatre d'entre eux se firent membres de
cette Église : ma mère, Lucy, mes frères
Hyrum et Samuel Harrison, et ma sœur Sophronia.
« Pendant
cette période de grande agitation, mon esprit fut poussé
à réfléchir sérieusement et à
éprouver un grand malaise ; mais quoique mes sentiments
fussent profonds et souvent poignants, je me tins cependant à
l'écart de tous ces partis tout en suivant leurs diverses
assemblées aussi souvent que j'en avais l'occasion. Avec le
temps, mon esprit se sentit quelque inclination pour la confession
méthodiste, et j'éprouvai un certain désir de me
joindre à elle ; mais la confusion et la lutte entre les
diverses confessions étaient si grandes, qu'il était
impossible à quelqu'un d'aussi jeune et d'aussi peu au courant
des hommes et des choses que moi de décider d'une manière
sûre qui avait raison et qui avait tort.
« Il
y avait des moments où mon esprit était fortement
agité, tant les cris et le tumulte étaient grands et
incessants. Les presbytériens étaient absolument contre
les baptistes et les méthodistes et utilisaient toutes les
ressources aussi bien du raisonnement que de la sophistique pour
prouver leurs erreurs ou du moins pour faire croire aux gens qu'ils
étaient dans l'erreur. D'autre part, les baptistes et les
méthodistes, eux aussi, montraient autant de zèle à
tenter d'imposer leur doctrine et à réfuter toutes les
autres.
« Au
milieu de cette guerre de paroles et de ce tumulte d'opinions, je me
disais souvent : Que faut-il faire ? Lequel de tous ces
partis a raison ? Ou ont-ils tous tort, autant qu'ils sont ?
Si l'un d'eux a raison, lequel est-ce, et comment le saurai-je ?
« Tandis
que j'étais travaillé par les difficultés
extrêmes causées par les disputes de ces partis de
zélateurs religieux, je lus, un jour, l'épître de
Jacques, chapitre 1, verset 5, qui dit : Si quelqu'un d'entre
vous manque de sagesse, qu'il la demande à Dieu, qui donne à
tous simplement et sans reproche, et elle lui sera donnée.
« Jamais
aucun passage de l'Écriture ne toucha le cœur de l'homme
avec plus de puissance que celui-ci ne toucha alors le mien. Il me
sembla qu'il pénétrait avec une grande force dans
toutes les fibres de mon cœur. J'y pensais constamment, sachant
que si quelqu'un avait besoin que Dieu lui donne la sagesse, c'était
bien moi ; car je ne savais que faire, et à moins de
recevoir plus de sagesse que je n'en avais alors, je ne le saurais
jamais, car les professeurs de religion des diverses confessions
comprenaient si différemment les mêmes passages de
l'Écriture que cela faisait perdre toute confiance de régler
la question par un appel à la Bible.
« Enfin,
j'en vins à la conclusion que je devais, ou bien rester dans
les ténèbres et la confusion, ou bien suivre le conseil
de Jacques, c'est-à-dire demander à Dieu. Je me décidai
finalement à "demander à Dieu", concluant que
s'il donnait la sagesse à ceux qui en manquaient, et la
donnait libéralement et sans faire de reproche, je pouvais
bien essayer.
« Ainsi
donc, mettant à exécution ma détermination de
demander à Dieu, je me retirai dans les bois pour tenter
l'expérience. C'était le matin d'une belle et claire
journée du début du printemps de mil huit cent vingt.
C'était la première fois de ma vie que je tentais une
chose pareille, car au milieu de toutes mes anxiétés,
je n'avais encore jamais essayé de prier à haute voix.
« Après
m'être retiré à l'endroit où je m'étais
proposé, au préalable, de me rendre, ayant regardé
autour de moi et me voyant seul, je m'agenouillai et me mis à
exprimer à Dieu les désirs de mon cœur. À
peine avais-je commencé que je fus saisi par une puissance qui
me domina entièrement et qui eut sur moi une influence si
étonnante que ma langue fut liée, de sorte que je ne
pouvais pas parler. Des ténèbres épaisses
m'environnèrent, et il me sembla un moment que j'étais
condamné à une destruction soudaine.
« Mais
comme je luttais de toutes mes forces pour implorer Dieu de me
délivrer de la puissance de cet ennemi qui m'avait saisi et au
moment même où j'étais prêt à
sombrer dans le désespoir et à m'abandonner à la
destruction - non à un anéantissement imaginaire, mais
à la puissance d'un être réel du monde invisible
qui possédait une puissance étonnante comme je n'en
avais encore senti de pareille en aucun être - juste à
cet instant de grande alarme, je vis, exactement au-dessus de ma
tête, une colonne de lumière, plus brillante que le
soleil, descendre peu à peu jusqu'à tomber sur moi.
« À
peine était-elle apparue que je me sentis délivré
de l'ennemi qui m'enserrait. Quand la lumière se posa sur moi,
je vis deux Personnages dont l'éclat et la gloire défient
toute description, et qui se tenaient au-dessus de moi dans les airs.
L'un d'eux me parla, m'appelant par mon nom, et dit, en me montrant
l'autre : Celui-ci est mon Fils bien-aimé. Écoute-le !
« Mon
but, en allant interroger le Seigneur, était de savoir
laquelle des confessions avait raison, afin de savoir à
laquelle je devais me joindre. C'est pourquoi, dès que je fus
assez maître de moi pour pouvoir parler, je demandai aux
Personnages qui se tenaient au-dessus de moi, dans la lumière,
laquelle de toutes les confessions avait raison (car à
l'époque, il ne m'était jamais venu à l'idée
qu'elles étaient toutes dans l'erreur), et à laquelle
je devais me joindre.
« Il
me fut répondu de ne me joindre à aucune, car elles
étaient toutes dans l'erreur ; et le Personnage qui me
parlait dit que tous leurs credo étaient une abomination à
ses yeux ; que ces docteurs étaient tous corrompus ;
que : « ils s'approchent de moi des lèvres,
mais leur cœur est éloigné de moi ; ils
enseignent pour doctrine des commandements d'hommes, ayant une forme
de piété, mais ils en nient la puissance. »
« Il
me défendit de nouveau de me joindre à aucune d'elles
et me dit encore beaucoup d'autres choses que je ne puis écrire
maintenant. Quand je revins à moi, j'étais couché
sur le dos, regardant au ciel. Lorsque la lumière eut disparu,
je demeurai sans forces ; mais je ne tardai pas à
récupérer dans une certaine mesure et rentrai chez moi.
Comme je m'appuyais au manteau de la cheminée, ma mère
me demanda ce qui se passait. Je lui répondis : « Ce
n'est rien, tout va bien, je ne me sens pas mal. » Je dis
ensuite à ma mère : « J'ai appris
personnellement que le presbytérianisme n'est pas vrai. »
On aurait dit que l'adversaire était, dès les premiers
temps de ma vie, conscient du fait que j'étais destiné
à me révéler être un trouble-fête et
un gêneur pour son royaume ; sinon pourquoi les puissances
des ténèbres se seraient-elles unies contre moi ?
Pourquoi l'opposition et les persécutions qui se dressèrent
contre moi, presque dans ma prime enfance ?
« Quelques
jours après avoir eu cette vision, il m'arriva de me trouver
en compagnie d'un des prédicateurs méthodistes, qui
était très actif dans l'agitation religieuse mentionnée
précédemment ; et comme je parlais de religion
avec lui, je saisis l'occasion pour lui faire le récit de la
vision que j'avais eue. Je fus fort surpris de son attitude ; il
traita mon récit non seulement avec légèreté,
mais aussi avec un profond mépris, disant que tout cela était
du diable, que les visions ou les révélations, cela
n'existait plus de nos jours, que toutes les choses de ce genre
avaient cessé avec les apôtres et qu'il n'y en aurait
jamais plus.
« Cependant
je m'aperçus bientôt que le fait de raconter mon
histoire m'avait beaucoup nui auprès des adeptes des autres
confessions et était la cause d'une grande persécution,
qui allait croissant ; et quoique je fusse un garçon
obscur de quatorze à quinze ans à peine, et que ma
situation dans la vie fût de nature à faire de moi un
garçon sans importance dans le monde, pourtant des hommes haut
placés me remarquèrent suffisamment pour exciter
l'opinion publique contre moi et provoquer une violente persécution ;
et ce fut une chose commune chez toutes les confessions : toutes
s'unirent pour me persécuter.
« Je
me fis sérieusement la réflexion alors, et je l'ai
souvent faite depuis, qu'il était bien étrange qu'un
garçon obscur, d'un peu plus de quatorze ans, qui, de
surcroît, était condamné à la nécessité
de gagner maigrement sa vie par son travail journalier, fût
jugé assez important pour attirer l'attention des grands des
confessions les plus populaires du jour, et ce, au point de susciter
chez eux l'esprit de persécution et d'insulte le plus violent.
Mais aussi étrange que cela fût, il en était
ainsi, et ce fut souvent une cause de grand chagrin pour moi.
« Cependant,
il n'en restait pas moins un fait que j'avais eu une vision. J'ai
pensé depuis que je devais ressentir plus ou moins la même
chose que Paul quand il se défendit devant le roi Agrippa et
qu'il raconta la vision qu'il avait eue, lorsqu'il avait aperçu
une lumière et entendu une voix ; et cependant, il y en
eut peu qui le crurent ; les uns dirent qu'il était
malhonnête, d'autres dirent qu'il était fou ; et il
fut ridiculisé et insulté. Mais tout cela ne détruisait
pas la réalité de sa vision. Il avait eu une vision, il
le savait, et toutes les persécutions sous le ciel ne
pouvaient faire qu'il en fût autrement. Et quand bien même
on le persécuterait à mort, il savait néanmoins,
et saurait jusqu'à son dernier soupir, qu'il avait vu une
lumière et entendu une voix qui lui parlait ; et rien au
monde n'aurait pu le faire penser ou croire autrement.
« Il
en était de même pour moi. J'avais réellement vu
une lumière, et au milieu de cette lumière, je vis deux
Personnages, et ils me parlèrent réellement ; et
quoique je fusse haï et persécuté pour avoir dit
que j'avais eu cette vision, cependant c'était la vérité ;
et tandis qu'on me persécutait, qu'on m'insultait et qu'on
disait faussement toute sorte de mal contre moi pour l'avoir
racontée, je fus amené à me dire en mon cœur :
Pourquoi me persécuter parce que j'ai dit la vérité ?
J'ai réellement eu une vision, et qui suis-je pour résister
à Dieu ? Et pourquoi le monde pense-t-il me faire renier
ce que j'ai vraiment vu ? Car j'avais eu une vision, je le
savais, et je savais que Dieu le savait, et je ne pouvais le nier ni
ne l'osais ; du moins je savais qu'en le faisant j'offenserais
Dieu et tomberais sous la condamnation. »
(Joseph Smith, Histoire, 1-25)
Telle fut la première
vision du prophète. Elle nous apprend, entre autres vérités,
que Dieu le Père et son Fils, Jésus-Christ, sont deux
personnages séparés, distincts, et que l'homme est
littéralement créé à l'image de Dieu.
Le
culte des faux dieux
Le
grand péché de tous les temps a toujours été
le culte des faux dieux, d'où le premier des dix commandements
écrits par Dieu lui-même sur les tablettes de pierre, au
milieu du tonnerre et des éclairs du Sinaï : « Tu
n'auras pas d'autres dieux devant ma face » (Exode 20:3).
Quand
Moïse conduisit les enfants d'Israël vers la terre promise,
il leur annonça que leurs générations futures
seraient dispersées parmi les nations païennes ;
« et là, vous servirez des dieux, ouvrage de mains
d'homme, du bois et de la pierre, qui ne peuvent ni voir, ni
entendre, ni manger, ni sentir » (Deut. 4:28), Moïse
leur promit ensuite que « dans la suite des temps »,
au milieu de leurs tribulations, ils chercheraient le Seigneur leur
Dieu et le trouveraient s'ils voulaient le chercher de tout leur cœur
et de toute leur âme (voir Deut. 4:29-30).
Les
dieux faits de main d'homme, que présentaient et adoraient les
Églises chrétiennes du monde à l'époque
où Joseph Smith reçut sa glorieuse vision, ces dieux
pouvaient-ils voir ou entendre, ou manger, ou sentir ?
Les
dieux étranges de la chrétienté
Quelques
citations indiqueront quelles étaient les croyances générales
de la chrétienté au début de l'histoire de
l'Église de Jésus-Christ des saints des derniers
jours :
Voici
comment on décrivait le Dieu de l'Église
catholique :
Q. Qu'est-ce que Dieu ?
R. Dieu est
un Esprit, éternel, indépendant, infini et immuable,
qui est présent partout, qui voit tout et qui gouverne
l'univers.
Q. Pourquoi dites-vous qu'il est un Esprit ?
R.
Parce que c'est une intelligence suprême, qui n'a ni corps, ni
forme, ni couleur, et qui ne peut tomber sous les sens. (Rev. P.
Collot, Doctrine and Scriptural Catechism of the Catholic Church,
édité à Montréal, cité dans
Liahona ; The Elder's Journal, 29 décembre 1925, p.
268)
Voici l'espèce de Dieu que révère
l'Église méthodiste :
Il n'y a qu'un Dieu
vivant et véritable, éternel, sans corps ni parties,
dont la puissance, la sagesse et la bonté sont infinies,
créateur et préservateur de toutes choses, visibles et
invisibles ; et dans l'unité de cette Divinité, il
y a trois personnes identiques en substance, en puissance et en
éternité, le Père, le Fils et le Saint-Esprit.
(Discipline Méthodiste, édité à Toronto
en 1886, cité dans Liahona, op. cit., p. 269)
Examinons
maintenant la description du Dieu de l'Église
presbytérienne :
Il n'y a qu'un seul Dieu vivant
et véritable, qui est infini en être et en perfection,
un esprit très pur, invisible, sans corps, sans parties, sans
passions, immuable, immense, éternel, incompréhensible,
tout-puissant, très sage, très saint, très
libre, très absolu, exécutant toutes choses selon les
desseins de son immuable et juste volonté, en vue de sa propre
gloire ; très aimant, clément, pitoyable,
longanime, débordant de bonté et de vérité,
pardonnant l'iniquité, la transgression et le péché ;
récompensant ceux qui le recherchent avec diligence ;
très juste envers tous, et terrible en ses jugements ;
haïssant toute espèce de péché, et qui ne
fera grâce en aucune façon au coupable. (Profession de
foi de l'Église presbytérienne, chap. 2, art. 1, cité
dans Liahona, op. cit. p. 269)
Ce ne sont que des exemples
typiques des dieux adorés par les Églises chrétiennes
au cours du dix-neuvième siècle. Ce sont là les
dieux que, selon Moïse, Israël rencontrerait quand il
serait dispersé parmi les nations, des dieux « qui
ne voient, ni n'entendent, ni ne mangent, ni ne sentent ».
Comment peut-on s'attendre à ce qu'un dieu sans corps, ni
parties, ni passions puisse voir, entendre, manger ou sentir ?
Comment peut-on attendre d'un enfant de Dieu qu'il comprenne, à
plus forte raison qu'il aime et soit aimé par un Dieu aussi
incompréhensible que les doctrines ci-dessus voudraient
l'amener à adorer ?
Comparez avec la
connaissance de Joseph Smith
Pensez
à la connaissance absolue que Joseph Smith a reçue
concernant la personnalité de Dieu et de son Fils,
Jésus-Christ, au cours des brefs instants où il leur
parla face à face, rapprochez de cela les conclusions du
concile de Nicée qui fut convoqué en 325 par l'empereur
Constantin, où 318 évêques passèrent
quatre semaines à discuter de la vraie divinité et de
la vraie personnalité du Fils de Dieu, ainsi que de l'égalité
du Christ avec Dieu, avant de pouvoir se mettre suffisamment d'accord
pour publier une déclaration sur ce point.
Pesez
soigneusement ces paroles du prophète Joseph Smith : Si
vous pouviez contempler le ciel pendant cinq minutes, vous en
connaîtriez plus qu'en lisant tout ce qui a jamais été
écrit sur la question (History of the Church, vol. 4, p. 50).
L'apparition du Père et du Fils à Joseph Smith est
décrite de façon vivante dans le cantique intitulé
« Première prière de Joseph Smith » :
La
nature était parée
De rayons d'or radieux.
Les
oiseaux, sous la ramée,
Chantaient l'Être glorieux.
Dans la forêt parfumée
Joseph invoqua les
cieux.
Prosterné devant le Père,
Joseph
priait dans les bois.
De Satan la force entière
L'accabla
de tout son poids.
Mais l'amour et la lumière
Furent
vainqueurs dans les bois.
Car une clarté soudaine
Voilant l'astre de midi,
Montrant une gloire extrême,
Le rendit tout ébloui.
Il vit Élohim lui-même,
À sa droite Jésus-Christ.
Dieu lui dit :
« Voilà ton Maître,
Mon Fils, le Divin
Sauveur ;
Et par lui tu vas connaître
Les lois de
ton Créateur. »
Lorsqu'il les vit apparaître
Une extase emplit son cœur.
(George
Manwaring, Cantiques, n° 14)
La visite du Père et
du Fils à Joseph Smith ouvrit la porte à
l'établissement du royaume de Dieu sur cette terre à
notre époque, ce qui fut le plus grand événement
du dix-neuvième siècle.
CHAPITRE 3 : LA
PERSONNALITÉ DU PÈRE ET DU FILS
L'homme
est créé à l'image et à la ressemblance
de Dieu
Le
récit tout simple que nous a fait le prophète Joseph
Smith de son entrevue avec le Père et le Fils nous aide à
comprendre les enseignements de la Bible concernant ce point
important. Il faut se souvenir toutefois que cette connaissance, le
prophète ne l'a pas acquise par l'étude de la Bible.
Nous ne prenons la Bible que pour prouver que cette histoire est
pleinement en harmonie avec les enseignements bibliques, dont nous
allons reprendre ici quelques extraits :
Puis Dieu dit :
Faisons l'homme à notre image, selon notre ressemblance, et
qu'il domine sur les poissons de la mer, sur les oiseaux du ciel, sur
le bétail, sur toute la terre, et sur tous les reptiles qui
rampent sur la terre. Dieu créa l'homme à son image, il
le créa à l'image de Dieu, il créa l'homme et la
femme (Gen. 1:26, 27).
On a tenté d'expliquer que cette
création n'était qu'à l'image et à la
ressemblance spirituelles de Dieu, mais après avoir lu le
récit tout simple de Joseph Smith, on se demande comment un
historien aurait pu relater plus clairement, de façon plus
compréhensible, ce qui s'est effectivement passé lors
de la création de l'homme, surtout quand on lit : Adam,
âgé de cent trente ans, engendra un fils à sa
ressemblance, selon son image, et il lui donna le nom de Seth (Gen.
5:3).
Joseph
Smith découvrit qu'il était à l'image et à
la ressemblance de Dieu et de Jésus-Christ, aussi
littéralement que Seth était à la ressemblance
et à l'image de son père Adam.
Moïse
témoigne que Dieu est une personne
C'est
aussi ce qui nous fait apparaître si raisonnable et si facile à
comprendre l'événement vécu par Moïse, ses
compagnons, et soixante-dix anciens d'Israël :
Moïse
monta avec Aaron, Nadab et Abihu, et soixante-dix anciens d'Israël.
Ils virent le Dieu d'Israël ; sous ses pieds, c'était
comme un ouvrage de saphir transparent, comme le ciel lui-même
dans sa pureté (Exode 24:9, 10).
Et
lorsque Moïse était entré dans la tente, la
colonne de nuée descendait et s'arrêtait à
l'entrée de la tente, et l'Éternel parlait avec Moïse.
Tout le peuple voyait la colonne de nuée qui s'arrêtait
à l'entrée de la tente, tout le peuple se levait et se
prosternait à l'entrée de sa tente. L'Éternel
parlait avec Moïse face à face, comme un homme parle à
son ami (Exode 33:9-11).
Pourrait-on demander à un
historien de décrire cet événement avec plus de
clarté qu'en disant que le Seigneur et Moïse se parlèrent
« face à face comme un homme parle à son
ami » ? Est-il besoin d'expliquer à quelqu'un
comment un homme parle à son ami ? Le Père et le
Fils parlèrent à Joseph Smith « face à
face, comme un homme parle à son ami ». Il n'y a
qu'une chose qui rende ceci possible : c'est le fait que Dieu a
effectivement créé l'homme à son image et à
sa ressemblance. Toute autre image ou ressemblance eût-elle été
de loin aussi merveilleuse ?
Paul témoigne que
Dieu est une personne
Paul,
l'apôtre, tenta d'expliquer quelle sorte de personnage était
Dieu en nous disant que son Fils, Jésus-Christ, était
« le reflet de sa gloire et l'empreinte de sa personne »
et qu'il « s'est assis à la droite de la majesté
divine dans les lieux très hauts » (voir Héb.
1:3). Ceci, évidemment, n'était possible' que si son
Père avait une forme à la droite de laquelle il pût
s'asseoir.
Étienne témoigne que Dieu est une
personne
La
description de Paul donne leur pleine valeur aux paroles prononcées
par Étienne alors qu'il était lapidé par ses
ennemis :
Mais Étienne, rempli du Saint-Esprit, et
fixant les regards vers le ciel, vit la gloire de Dieu et Jésus
debout à la droite de Dieu. Et il dit : Voici, je vois
les cieux ouverts, et le Fils de l'homme debout à la droite de
Dieu (Actes 7:55, 56).
Il vit donc deux personnages séparés,
distincts : l'un, le Fils, se tenait à la droite de
l'autre, le Père.
Jean témoigne que Dieu est
une personne
Ceci
s'accorde aussi avec le récit du baptême de Jésus
par Jean :
Dès que Jésus eut été
baptisé, il sortit de l'eau. Et voici, les cieux s'ouvrirent,
et il vit l'Esprit de Dieu descendre comme une colombe et venir sur
lui. Et voici, une voix fit entendre des cieux ces paroles :
Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j'ai mis toute mon
affection (Matt. 3:16, 17).
Ici, chacun des trois membres de
la Divinité est mentionné distinctement et séparément :
1)
Jésus sortant de l'eau ;
2)
le Saint-Esprit descendant comme une colombe ;
3)
la voix du Père venant du ciel, exprimant son affection et son
approbation pour son fils bien-aimé.
Comment
serait-il possible de croire que ces trois personnes n'en sont
qu'une, dépourvue de corps ou de forme ?
Le
Seigneur ressuscité
Nous
devons considérer maintenant le Seigneur ressuscité. À
moins qu'il ne possède maintenant le corps de chair et d'os
qui fut déposé dans le tombeau, il doit être mort
une seconde fois, car quand Marie-Madeleine et l'autre Marie vinrent
au sépulcre pour voir le corps de Jésus, elles
découvrirent qu'un ange du Seigneur était descendu du
ciel et se trouvait assis sur la pierre qu'il avait retirée de
l'entrée :
Son aspect était comme l'éclair,
et son vêtement blanc comme la neige... Mais l'ange prit la
parole et dit aux femmes : Pour vous, ne craignez pas ; car
je sais que vous cherchez Jésus qui a été
crucifié. Il n'est point ici : il est ressuscité,
comme il l'avait dit. Venez, voyez le lieu où il était
couché. (Mat. 28:3, 5, 6)
Après sa résurrection,
Jésus apparut à beaucoup de monde. Tandis que les onze
apôtres étaient réunis à Jérusalem
et discutaient de ce qui était arrivé :
[Jésus]
lui-même se présenta au milieu d'eux, et leur dit :
La paix soit avec vous. Saisis de frayeur et d'épouvante, ils
croyaient voir un esprit. Mais il leur dit : Pourquoi êtes-vous
troublés et pourquoi pareilles pensées s'élèvent-elles
dans vos cœurs ? Voyez mes mains et mes pieds, c'est bien
moi ; touchez-moi et voyez : un esprit n'a ni chair ni os,
comme vous voyez que j'ai. (Luc 24:36-39)
Pour mieux prouver
qu'il avait son corps, il prit du poisson rôti et un rayon de
miel et il mangea devant eux.
Avec
son corps ressuscité, il s'éleva au ciel en présence
de cinq cents frères :
Et il est apparu à
plus de cinq cents frères à la fois. (1 Cor. 15:6)
Ses
apôtres le virent monter au ciel et les « deux
hommes vêtus de blanc » qui se tenaient à
leurs côtés affirmèrent ce fait :
Comme
il s avaient les regards fixés vers le ciel pendant qu'il s'en
allait, voici, deux hommes vêtus de blanc leur apparurent, et
dirent : Hommes Galiléens, pourquoi vous arrêtez-vous
à regarder au ciel ? Ce Jésus, qui a été
enlevé au ciel du milieu de vous, reviendra de la même
manière que vous l'avez vu allant au ciel. (Actes 1:10,
11)
Si Jésus et son Père sont un seul en esprit,
sans corps ni forme, si grand qu'il remplit l'univers et si petit
qu'il habite dans notre cœur, comme tant de gens le croient et
comme les Églises l'enseignent, quel est alors le sens de la
résurrection que l'on commémore à Pâques
dans les Églises chrétiennes, et qu'a fait Jésus
de son corps après l'avoir montré aux apôtres et
à d'autres personnes ?
Joseph Smith témoigne
que Jésus est une personne
Il
fut donné à Joseph Smith de contempler ce même
Jésus que l'on avait vu monter au ciel après sa
résurrection. Voici le témoignage qu'en rendirent
Joseph Smith et Sidney Rigdon après une vision qu'ils eurent à
Hiram, en Ohio, le 16 février 1832 :
Et tandis que
nous méditions là-dessus, le Seigneur toucha les yeux
de notre intelligence, et ils furent ouverts, et la gloire du
Seigneur resplendit tout alentour. Et nous vîmes la gloire du
Fils à la droite du Père et reçûmes de sa
plénitude ; Nous vîmes les saints anges et ceux qui
sont sanctifiés devant son trône adorant Dieu et
l'Agneau, qu'ils adorent pour toujours et à jamais. Et
maintenant après les nombreux témoignages qui ont été
rendus de Lui, voici le nôtre, le dernier de tous : il
vit ! Car nous le vîmes et ce, à la droite de
Dieu ; et nous entendîmes la voix rendre témoignage
qu'il est le Fils unique du Père ; Que par lui, à
travers lui et en lui, les mondes sont et furent créés,
et que les habitants en sont des fils et des filles engendrés
pour Dieu (D&A 76:19-24).
Remarquez comme cette
déclaration se rapproche de la première vision de
Joseph Smith et du témoignage du Père au baptême
de Jésus. Le Père parlait de son Fils - deux personnes
séparées et distinctes. Le Père devait avoir une
voix, sinon il n'aurait pu parler.
Tel
est donc le témoignage proclamé à tous ceux à
qui il parviendra, jusqu'à ce que Jésus revienne pour
régner en « Seigneur des seigneurs et Roi des
rois » (voir Apoc. 17:14).
Comprendre
qu'il existe et est une personne c'est se rendre compte de tout le
sens de la promesse qui se trouve dans le Sermon du Christ sur la
montagne : « Heureux ceux qui ont le cœur pur :
car ils verront Dieu » (Matt. 5:8).
Les
Écritures relatives à la personne de Dieu sont souvent
mal comprises
Il
y a dans la Bible quelques passages que l'on a mal compris et qui ont
entraîné une conception erronée de la personne et
de la forme de Dieu et de son Fils Jésus-Christ. Nous
pourrions en envisager brièvement quelques-uns.
Personne
n'a jamais vu Dieu ; le Fils unique, qui est dans le sein du
Père, est celui qui l'a fait connaître. (Jean 1:18)
Personne
n'a jamais vu Dieu ; si nous nous aimons les uns les autres,
Dieu demeure en nous, et son amour est parfait en nous (1 Jean
4:12).
Dans sa Version Inspirée de la Bible, le
prophète Joseph Smith nous donne ce qui suit :
Et
personne n'a jamais vu Dieu sans rendre témoignage du Fils ;
car personne ne peut être sauvé si ce n'est par lui.
(Jean 1:18)
Et il rend comme suit 1 Jean 4:12 :
Personne
n'a jamais vu Dieu sauf ceux qui croient. Si nous nous aimons les uns
les autres, Dieu habite en nous et son amour est parfait en
nous.
L'interprétation que le prophète Joseph
Smith a donnée à ces Écritures était la
vraie ; cela fut confirmé par une révélation
qu'il reçut du Seigneur à Hiram, en Ohio, en novembre
1831 :
Car
personne n'a jamais vu Dieu dans la chair s'il n'a été
vivifié par l'Esprit de Dieu. (D&A 67:11)
Cette
doctrine reçut un complément de lumière par les
visions de Moïse révélées au prophète
Joseph Smith :
Mais
mes propres yeux ont vu Dieu, non pas mes yeux naturels, mais mes
yeux spirituels, car mes yeux naturels n'auraient pu le voir, car je
me serais desséché, et je serais mort en sa présence,
mais sa gloire était sur moi, et j'ai vu sa face, car j'étais
transfiguré devant lui. (PGP, Moïse 1:11)
Il est
donc nettement établi que l'homme ne peut voir Dieu que s'il
est « vivifié par l'Esprit de Dieu ».
C'est, semble-t-il, l'idée que Jean avait à l'esprit
quand il écrivit ceci :
Il
est écrit dans les prophètes : Ils seront tous
enseignés de Dieu. Ainsi quiconque a entendu le Père et
a reçu son enseignement vient à moi. Ce n'est pas que
personne ait vu le Père, sinon celui qui est de Dieu ;
celui-là a vu le Père (Jean 6:45, 46 selon la version
du roi Jacques ; Segond dit : « ...sinon celui
qui vient de Dieu », ndt).
Paul disait de Dieu que
c'était un « Dieu invisible » :
En
qui nous avons la rédemption, la rémission des péchés :
Il est l'image du Dieu invisible, le premier-né de toute la
création. (Col. 1:14, 15)
Une étude plus poussée
des enseignements de Paul révèle qu'il avait la même
conception que Jean ; alors que Dieu est invisible aux hommes en
général, il n'est pas invisible aux prophètes,
car il rappelait que Moïse avait vu le Dieu invisible :
C'est
par la foi qu'il quitta l'Égypte, sans être effrayé
de la colère du roi ; car il se montra ferme comme voyant
celui qui est invisible. (Héb. 11:27)
Jean faisait
aussi de Dieu un esprit, ce qui jette la confusion chez certains :
Dieu
est esprit : et il faut que ceux qui l'adorent l'adorent en
esprit et en vérité. (Jean 4:24)
Ceci ne doit
pas être une source de confusion, puisque nous sommes tous des
esprits revêtus d'un corps de chair et d'os. Jean dit que nous
devons « l'adorer en esprit et en vérité ».
Il ne veut cependant pas dire que notre esprit doit quitter notre
corps pour pouvoir l'adorer « en esprit ».
Paul
a déclaré : « Mais celui qui s'attache
au Seigneur est avec lui un seul esprit » (1 Cor. 6:17).
Nous sommes des esprits dans le même sens que Jean avait en
tête quand il disait « Dieu est esprit ».
L'unité
du Père et du Fils
On
a souvent mal interprété cette affirmation souvent
répétée que Jésus et son Père sont
un. Lisez soigneusement le chapitre dix-sept de Jean et ce point sera
entièrement éclairci. Au moment où Jésus
allait être sacrifié, il adressa une prière à
son Père et le remercia pour ses apôtres, lui demandant
« qu'ils soient un comme nous » (voir Jean
17:11). Puis il ajouta :
Ce n'est pas pour eux seulement
que je prie, mais encore pour ceux qui croiront en moi par leur
parole, afin que tous soient un, comme toi, Père, tu es en
moi, et comme je suis en toi, afin qu'eux aussi soient un en nous,
pour que le monde croie que tu m'as envoyé. (Jean 17:20,
21)
Or, il est évident maintenant que Jésus ne
parlait pas de l'unité de personne, mais de l'unité de
but, car dans la suite de sa prière il demandait qu'ils
fussent avec lui, ce qui n'eût pas été nécessaire
si l'unité à laquelle il pensait avait été
l'unité de personne et non de but :
Père,
je veux que là où je suis ceux que tu m'as donnés
soient aussi avec moi, afin qu'ils voient ma gloire, la gloire que tu
m'as donnée, parce que tu m'as aimé avant la fondation
du monde. (Jean 17:24)
Encore une fois, il est évident
que l'unité à laquelle il fait allusion ne signifie pas
unité de personne, car si Jésus et son Père
étaient une seule personne, comme il serait absurde de penser
que Jésus s'invoquait lui-même ou qu'il s'était
aimé avant la fondation du monde. Il dit :
Or, la
vie éternelle, c'est qu'ils te connaissent, toi, le seul vrai
Dieu, et celui que tu as envoyé, Jésus-Christ. (Jean
17:3)
Cette connaissance vraie de Dieu et de son Fils,
Jésus-Christ, a été rendue au monde à
notre époque, non par l'étude de la Bible, mais par
l'apparition de ces personnages célestes au jeune Joseph
Smith, ainsi qu'il en a si éloquemment témoigné.
CHAPITRE 4 : LES
FAUSSES DOCTRINES ET L'APOSTASIE UNIVERSELLE
Apostasie
par rapport à la vérité
Une
seconde grande vérité fut révélée
au cours de la visite du Père et du Fils au prophète
Joseph Smith : celui-ci avait demandé à quelle
Église il devait se joindre. Le Sauveur du monde lui déclara
en réponse qu'il ne devait se « joindre
à aucune, car elles étaient toutes dans l'erreur ; et
le Personnage qui me parlait dit :
Ils
s'approchent de moi des lèvres, mais leur cœur est
éloigné de moi ; ils enseignent pour doctrine des
commandements d'hommes, ayant une forme de piété, mais
ils en nient la puissance. »
(Joseph Smith, Histoire, 19)
Cette phrase fournissait au jeune
Joseph Smith le renseignement qu'il désirait tant, car ce
qu'il voulait par-dessus tout, c'était savoir à quelle
Église il devait se joindre, et c'est pour obtenir ce
renseignement qu'il avait invoqué le Seigneur.
Enseignements
erronés des Églises chrétiennes
Un
enseignement erroné commun à beaucoup d'Églises
chrétiennes est que « la foi seule suffit à
nous sauver ». S'il faut en croire cette fausse doctrine,
la responsabilité de l'homme se bornerait à confesser
sa croyance en Dieu ; quelle que fût la gravité de
ses péchés, une confession lui apporterait le pardon
total et le salut. Ce dont le monde a besoin, c'est qu'on lui prêche
davantage la nécessité de s'abstenir du péché
et de mener une existence utile et droite, et qu'on prêche
moins le pardon du péché. Le monde en deviendrait
différent. La vérité est que l'homme doit se
repentir de ses péchés et s'en détourner avant
d'en espérer le pardon. Même quand nos péchés
sont pardonnés, Dieu ne peut nous récompenser pour le
bien que nous n'avons pas fait.
Le
prophète Mormon qui vécut sur le continent américain
vers 400 ap. J.-C. prédit la venue des plaques desquelles le
Livre de Mormon serait traduit et décrivit la situation des
Églises qui se trouveraient alors dans le peuple :
Oui,
cela arrivera dans un jour où le pouvoir de Dieu sera nié,
où les Églises deviendront souillées et seront
exaltées dans l'orgueil de leur cœur ; oui, même
dans un jour où les chefs des Églises et les
instructeurs se lèveront dans l'orgueil de leur cœur, au
point même d'envier ceux qui appartiennent à leurs
Églises... Oui, cela arrivera dans un jour où seront
établies des Églises qui diront : Venez à
moi, et pour votre argent, vous obtiendrez le pardon de vos péchés.
(Mormon 8:28, 32)
La doctrine de la prédestination
Vient
ensuite la doctrine erronée de la prédestination, selon
laquelle, sans aucune action de notre part, certains d'entre nous
sont prédestinés à la vie éternelle, et
d'autres à la damnation éternelle et que, quelle que
soit la catégorie où nous nous trouvons, nous n'y
pouvons rien changer. Si nous analysions jusqu'au bout cette
doctrine, nous aboutirions inévitablement à la
conclusion que, si elle est vraie, Dieu est responsable de tous les
péchés et de toute l'iniquité du monde, puisque
tous nos actes auraient été pré-déterminés
avant notre naissance, qu'ils soient bons ou mauvais.
Dans
ses efforts pour détruire la vérité, Satan
n'aurait guère pu espérer tromper les hommes plus
efficacement et plus complètement qu'en leur ôtant la
conscience de leur responsabilité par la prédication de
telles doctrines.
Un seul paradis et un seul enfer
Il
y a encore la fausse doctrine d'un seul ciel et d'un seul enfer,
jointe à l'idée que tous ceux qui atteindront le ciel
en recevront une part égale, et qu'il en va de même pour
ceux à qui l'enfer est réservé.
La
vérité, telle qu'elle est rétablie par le
prophète Joseph Smith, sur le fait que chacun recevra selon
ses oeuvres ; qu'il y a une gloire semblable à celle du
soleil, une autre semblable à celle de la lune, et une autre
encore semblable à celle des étoiles, et que la gloire
attribuée à quelqu'un sera déterminée par
les choses qu'il fait et le genre de vie qu'il mène.
Dieu
ne peut être un Dieu de confusion
Un
raisonnement sain nous amène à la conclusion que Dieu
ne peut être l'auteur de la confusion ; que deux
organisations contradictoires ne peuvent provenir de lui, car Dieu ne
peut être divisé contre lui-même. Selon Paul :
Et il a donné les uns comme apôtres, les autres
comme prophètes, les autres comme évangélistes,
les autres comme pasteurs et docteurs, Pour le perfectionnement des
saints en vue de l’œuvre du ministère et de
l'édification du corps de Christ, Jusqu'à ce que nous
soyons tous parvenus à l'unité de la foi et de la
connaissance du Fils de Dieu, à l'état d'homme fait, à
la mesure de la stature parfaite de Christ, Afin que nous ne soyons
plus des enfants, flottants et emportés à tout vent de
doctrine, par la tromperie des hommes, par leur ruse dans les moyens
de séduction. (Éph. 4:11-14)
Quand Joseph Smith
se mit en quête de la vérité, il découvrit
bientôt que les Églises chrétiennes n'étaient
pas « parvenues à l'unité de la foi ».
Paul montrait qu'elles étaient « emportées à
tout vent de doctrine, par la tromperie des hommes ». D'où
l'affirmation du Sauveur à Joseph Smith que toutes leurs
croyances étaient erronées.
En
lisant les Écritures, des hommes découvraient des
vérités que l'on ne trouvait pas dans les Églises
existantes.
Ils
se réunissaient en un groupe, puis organisaient une Église,
sans appel direct, et sans ordination de Dieu. Les Églises
chrétiennes se multiplièrent ainsi jusqu'à se
compter par centaines. Leurs dirigeants insistaient sur un principe
particulier et organisaient ensuite une Église autour de ce
principe ; par exemple, les dons spirituels, les apôtres
ou le culte le septième jour.
La
mission de la véritable Église, sous l'inspiration et
la direction de Dieu, est de rassembler dans une seule Église
toutes les vérités que l'on trouve dans toutes les
autres Églises chrétiennes, ainsi que celles que l'on a
omises ou ignorées, et d'éliminer toutes les erreurs et
les doctrines d'origine humaine. C'est ce que fit le Seigneur en
rétablissant son Église sur terre par l'intermédiaire
du prophète Joseph Smith.
Avis contemporains
affirmant l'apostasie
L'idée
que les Églises s'étaient égarées et
avaient perdu leur vitalité et leur autorité est en
accord avec le jugement de certains de nos plus grands penseurs et
avec des prophéties des saintes Écritures, comme le
montreront les citations que voici. Dans une oeuvre rédigée
par soixante-treize théologiens et exégètes
réputés nous lisons :
Nous ne devons pas
nous attendre à voir l'Église de l'Écriture
sainte exister réellement dans sa perfection sur terre. On ne
peut la trouver parfaite dans les fragments réunis de la
chrétienté, et moins encore dans l'un quelconque de ces
fragments. (Dr William Smith, Smith's Dictionary of the Bible,
Houghton, Mifflin and Company, 1896)
Ainsi, ces
soixante-treize savants confirment en fait la déclaration de
Jésus à Joseph Smith : que tous leurs credo
étaient faux.
Roger
Williams, pasteur de la plus ancienne Église baptiste
d'Amérique, celle de Providence, à Rhode Island, refusa
de rester pasteur parce qu'il n'y avait :
...aucune
Église du Christ régulièrement constituée
sur terre, aucune personne autorisée à administrer
aucune ordonnance de l'Église, et qu'il ne pouvait y en avoir
tant que de nouveaux apôtres ne seraient pas envoyés par
le grand chef de l'Église dont il espérait la venue.
(Picturesque America, or the Land We Live In éd. par William
Cullin, Bryant, New York, D. Appleto et Cie 1872, vol. 1. p. 502)
Si
Roger Williams avait eu le bonheur de vivre assez vieux pour
connaître le prophète Joseph Smith et entendre son
message, il aurait trouvé ce qu'il cherchait.
Le
Dr Harry Emerson Fosdick, un ecclésiastique baptiste et auteur
américain, décrivit en ces termes l'état de
décadence des Églises chrétiennes de la première
moitié du vingtième siècle :
Une
réforme religieuse est en cours, et, au fond, c'est une
tentative de rétablir dans notre vie moderne la religion de
Jésus, par opposition à cette religion étendue,
complexe, en grande partie inadéquate et souvent radicalement
fausse dont Jésus est l'objet. Le christianisme contemporain
s'est écarté de la religion que Jésus a prêchée,
enseignée et vécue, et a introduit à sa place
une religion toute différente. Si Jésus revenait sur
terre maintenant, apprenait quelles mythologies ont été
élaborées autour de son nom, et constatait la confusion
des credo, des confessions et des sacrements qui se réclament
de lui, il dirait certainement : « Si c'est cela le
christianisme, je ne suis pas chrétien » (Liahona :
The Elder's Journal, 20 avril 1926, p. 424).
Cette déclaration
et d'autres déclarations semblables faites par des
ecclésiastiques de différentes nations corroborent
certainement la déclaration du Sauveur à Joseph Smith
et devraient inciter ceux qui cherchent consciencieusement la vérité
à désirer entendre le reste de l'histoire du
prophète.
La Bible prédit la grande apostasie
Examinons
à présent les Écritures qui prédisent le
moment et les circonstances que nous venons de voir.
Sache que
dans les derniers jours, il y aura des temps difficiles. Car les
hommes seront égoïstes, amis de l'argent, fanfarons,
hautains, blasphémateurs, rebelles à leurs parents,
ingrats, irréligieux, Insensibles, déloyaux,
calomniateurs, intempérants, cruels, ennemis des gens de bien,
Traîtres, emportés, enflés d'orgueil, aimant le
plaisir plus que Dieu. Ayant l'apparence de la piété,
mais reniant ce qui en fait la force. Éloigne-toi de ces
hommes-là. (2 Tim. 3:1-5)
Pour
ce qui concerne l'avènement de notre Seigneur Jésus-Christ
et notre réunion avec lui, nous vous prions, frères, De
ne pas vous laisser facilement ébranler dans votre bon sens,
et de ne pas vous laisser troubler, soit par quelque inspiration,
soit par quelque parole, ou par quelque lettre qu'on dirait venir de
nous, comme si le jour du Seigneur était déjà
là. Que personne ne vous séduise d'aucune manière,-
car il faut que l'apostasie soit arrivée auparavant, et qu'on
ait vu paraître l'homme du péché, le fils de la
perdition, l'adversaire qui s'élève au-dessus de tout
ce qu'on appelle Dieu ou de ce qu'on adore, jusqu'à s'asseoir
dans le temple de Dieu, se proclamant lui-même Dieu. (2 Thess.
2:1-4)
Car
il viendra un temps où les hommes ne supporteront pas la saine
doctrine ; mais, ayant la démangeaison d'entendre des
choses agréables, ils se donneront une foule de docteurs selon
leurs propres désirs, détourneront l'oreille de la
vérité, et se tourneront vers les fables. (2 Tim. 4:3,
4)
De ce qui précède, il apparaît avec
évidence que l'apôtre Paul eut le privilège de
voir notre temps et de décrire par avance les conditions mêmes
auxquelles le Sauveur fit allusion lorsqu'il dénonça
les Églises à Joseph Smith et que d'éminents
ecclésiastiques contemporains admettent. Il précisa que
ces conditions seraient réunies « dans les derniers
jours » que les hommes auraient des « démangeaisons
d'entendre », se donneraient des docteurs selon leur
propre cœur et « détourneront l'oreille de la
vérité. » Il affirme en outre que les hommes
ne doivent pas s'attendre à la seconde venue promise par le
Christ s'il n'y a eu d'abord une « apostasie »,
de sorte que tout ce que nous avons dit ne fait qu'annoncer que les
événements prédits se sont produits. Quand
l'apôtre Jean fut banni sur l'île de Patmos, il vit
quelle puissance serait donnée à Satan : Et il lui
fut donné de faire la guerre aux saints, et de les vaincre. Et
il lui fut donné autorité sur toute tribu, tout peuple,
toute langue et toute nation. (Apoc. 13:7)
Il
ressort de ceci que toute tribu, toute langue et toute nation doit
succomber sous cette puissance maligne, et nous le comprendrons mieux
plus loin en découvrant que Jean vit l'Évangile ramené
sur terre pour être prêché à toute nation,
tribu, langue et peuple (voir Apoc. 14:6, 7).
Pour
comprendre convenablement cette Écriture, il faut se souvenir
que les disciples du Christ étaient appelés saints
(voir Éph. 2:19 ; 2 Cor. 8:4 ; 1 Cor. 14:33).
Quand
nous savons que cette apostasie par rapport à la vérité
fut universelle, nous comprenons certaines prophéties des
anciens prophètes qui sont rapportées dans l'Ancien
Testament :
Voici, les jours viennent, dit le Seigneur,
l'Éternel, où j'enverrai la famine dans le pays. Non
pas la disette du pain et la soif de l'eau, mais la faim et la soif
d'entendre les paroles de l'Éternel. Ils seront alors errants
d'une mer à l'autre, du septentrion à l'orient, ils
iront çà et là pour chercher la parole de
l'Éternel, et ils ne la trouveront pas. (Amos 8:11, 12)
À
la lumière des paroles de Jésus : « Cherchez
et vous trouverez » (Matt. 7:7), il n'y a qu'une façon
d'expliquer pourquoi ils ne pourraient trouver la parole du Seigneur,
quoique la cherchant « d'une mer à l'autre et du
septentrion à l'orient ». La réponse est,
comme Amos le dit bien, que le Seigneur enverrait une « famine
dans le pays », une faim d'entendre la parole du Seigneur.
Le
prophète Michée vit le jour où il n'y aurait
« pas de réponse de Dieu. » Il décrivit
comme suit l'état d'apostasie d'Israël :
Ainsi
parle l'Éternel sur les prophètes qui égarent
mon peuple, qui annoncent la paix si leurs dents ont quelque chose à
mordre, et qui publient la guerre si on ne leur met rien dans la
bouche :
À
cause de cela, vous aurez la nuit, et plus de visions ! Vous
aurez les ténèbres et plus d'oracles ! Le soleil
se couchera sur ces prophètes, le jour s'obscurcira sur
eux...Les voyants seront confus, les devins rougiront, tous se
couvriront la barbe, car Dieu ne répondra pas. Ses chefs
jugent pour des présents, ses sacrificateurs enseignent pour
un salaire, et ses prophètes prédisent pour de
l'argent ; et ils osent s'appuyer sur l'Éternel, ils
disent : l'Éternel n'est-il pas au milieu de nous ?
(Michée 3:5-7, 11)
Ésaïe eut une vision
semblable de ce qui arriverait à Israël :
Voici,
l'Éternel dévaste le pays et le rend désert, il
en bouleverse la face et en disperse les habitants. Et il en est du
sacrificateur comme du peuple, du maître comme du serviteur, de
la maîtresse comme de la servante, du vendeur comme de
l'acheteur, du prêteur comme de l'emprunteur, du créancier
comme du débiteur. Le pays est dévasté, livré
au pillage, car l'Éternel l'a décrété. Le
pays est triste, épuisé ; les habitants sont
abattus, languissants ; les chefs du peuple sont sans force. Le
pays était profané par ses habitants ; car ils
transgressaient les lois, violaient les ordonnances, ils rompaient
l'alliance éternelle. C'est pourquoi la malédiction
dévore le pays, et ses habitants portent la peine de leurs
crimes ; c'est pourquoi les habitants du pays sont consumés,
et il n'en reste qu'un petit nombre. (Ésaïe
24:1-6)
Ésaïe comprenait que le mécontentement
du Seigneur retomberait sur les habitants de la terre parce qu'ils
avaient « transgressé les lois, violé les
ordonnances, rompu l'alliance éternelle », et si
nous songeons à la puissance destructrice de l'atome et
d'autres progrès scientifiques du même genre, il n'est
pas difficile de comprendre qu'après la destruction prédite
il ne resterait qu'« un petit nombre » sur la
terre.
Paul,
tout comme les autres prophètes, comprenait pleinement le
mécontentement du Seigneur à l'égard de ceux qui
prendraient sur eux de modifier les vérités de son
Évangile :
« Mais, quand nous-mêmes,
quand un ange du ciel annoncerait un autre Évangile que celui
que nous avons prêché, qu'il soit anathème ! »
(Gal. 1:8)
Joseph Smith avait demandé à quelle
Église il devait se joindre : dans sa réponse, le
Sauveur expliqua la situation du monde chrétien, répétant
le passage d'Esaie 29:13, et ajouta qu'il y aurait ensuite « une
oeuvre merveilleuse et un prodige » parmi les enfants des
hommes.
Le Seigneur dit : Quand ce peuple s'approche de
moi, il m'honore de la bouche et des lèvres, mais son cœur
est éloigné de moi, et la crainte qu'il a de moi n'est
qu'un précepte de tradition humaine. C'est pourquoi je m'en
vais accomplir dans ce peuple une oeuvre merveilleuse et un prodige :
et la sagesse de ses sages périra, et l'intelligence de ses
hommes intelligents disparaîtra. (Es. 29:13, 14, selon la
version du roi Jacques ; Segond dit : Je frapperai encore
ce peuple par des prodiges et des miracles, ndt)
Du fait que
l'apostasie à partir du véritable Évangile du
Christ devait être universelle, comme les prophètes
l'avaient prédit, et du fait que l'universalité de
cette apostasie était confirmée par la déclaration
que Jésus fit à Joseph Smith, il s'ensuit qu'un
rétablissement était nécessaire. C'est ce
rétablissement qui constitue le message de l'Église de
Jésus-Christ des saints des derniers jours.
CHAPITRE 5 : UNE
OEUVRE MERVEILLEUSE ET UN PRODIGE VONT S'ACCOMPLIR
Nous
avons déjà montré que les prophètes
avaient prévu une apostasie universelle et que le monde se
trouvait dans cette situation au moment où Joseph Smith s'en
alla prier dans les bois. Ceci étant, un rétablissement
de l'Évangile devait nécessairement s'ensuivre pour que
le monde ne fût pas laissé dans les ténèbres
spirituelles. Pierre a déclaré :
Et nous
tenons pour d'autant plus certaine la parole prophétique, à
laquelle vous faites bien de prêter attention, comme à
une lampe qui brille dans un lieu obscur, jusqu'à ce que le
jour vienne à paraître et que l'étoile du matin
se lève dans vos cœurs. (2 Pierre 1:19)
Le moment
nous paraît venu de prêter attention aux paroles des
prophètes. Nous nous reporterons d'abord aux paroles d'Ésaïe
déjà citées au chapitre précédent,
puisque la visite du Père et du Fils à Joseph Smith fut
la première étape de cette oeuvre merveilleuse et de ce
prodige dont le Seigneur avait promis l'accomplissement :
Le
Seigneur dit : Quand ce peuple s'approche de moi, il m'honore de
la bouche et des lèvres, mais son cœur est éloigné
de moi, et la crainte qu'il a de moi n'est qu'un précepte de
tradition humaine. C'est pourquoi je m'en vais accomplir dans ce
peuple une oeuvre merveilleuse et un prodige : et la sagesse de
ses sages périra, et l'intelligence de ses hommes intelligents
disparaîtra. (Es. 29:13, 14 ; Segond dit : « Je
frapperai encore ce peuple par des prodiges et des miracles »,
ndt)
Qu'est-ce qui constituerait vraiment une oeuvre
merveilleuse et un prodige ? Pourquoi ceux qui aiment et
respectent la vérité n'accueilleraient-ils pas avec
joie l'annonce d'une telle oeuvre ? Une génération
quelconque devrait-elle rejeter la vérité quand elle
lui parvient du ciel ? Pourquoi semble-t-il tellement plus
facile d'accepter et de croire les prophètes morts que les
prophètes vivants ?
Le rétablissement de
toutes choses
En accomplissant cette « oeuvre
merveilleuse et ce prodige », le Seigneur avait en vue un
« rétablissement de toutes choses » et
il avait induit Pierre à prophétiser dans ce sens à
ceux qui avaient crucifié son Maître :
Repentez-vous
donc et convertissez -vous, pour que vos péchés soient
effacés, Afin que des temps de rafraîchissement viennent
de la part du Seigneur, et qu'il envoie celui qui vous a été
destiné, Jésus-Christ, Que le ciel doit recevoir
jusqu'aux temps du rétablissement de toutes choses, dont Dieu
a parlé anciennement par la bouche de ses saints prophètes
(Actes 3:19-2 1)
Analysons cette promesse :
1)
que leur grand péché pourrait être pardonné ;
2)
que le Seigneur leur enverrait à nouveau ce même Jésus
qui leur avait été destiné ;
3)
qu'il y aurait un « rétablissement de toutes choses
dont Dieu a parlé anciennement par la bouche de ses saints
prophètes ».
Si nous attendons le second
avènement du Christ tel qu'il est promis ici, nous devons
comprendre qu'il ne viendra pas avant qu'il n'y ait un
« rétablissement de toutes choses. » Il
est évident qu'il ne peut y avoir de rétablissement de
ce qui n'a pas été enlevé. C'est pourquoi cette
Écriture est encore une prédiction fort nette de
l'apostasie - l'enlèvement de l'Évangile de la terre -
assortie de la promesse d'un rétablissement complet de toutes
choses dont Dieu a parlé anciennement par la bouche de tous
les saints prophètes depuis le commencement du monde.
C'est
à l'époque de ce rétablissement complet que Paul
devait penser quand il écrivit aux Éphésiens :
...nous
faisant connaître le mystère de sa volonté, selon
le bienveillant dessein qu'il avait formé en lui-même,
Pour le mettre à exécution lorsque les temps seraient
accomplis, de réunir toutes choses en Christ, celles qui sont
dans les cieux, et celles qui sont sur la terre. (Éph. 1:9,
10)
L'Église de Jésus-Christ des saints des
derniers jours proclame que notre époque est celle de la
plénitude des temps et que par le « rétablissement
de toutes choses », le Seigneur se prépare à
« réunir toutes choses en Christ, celles qui sont
dans les cieux et celles qui sont sur la terre. »
Toutefois, ce « rétablissement de toutes choses »
ne sera complet qu'à la fin des mille ans où le Christ
régnera personnellement sur la terre quand la mort sera
vaincue (voir 1 Cor. 15:24-26). Il n'y a pas au monde de plan
comparable à celui-ci à l'heure actuelle.
Le
royaume de Dieu dans les derniers jours
Quand le Seigneur
lui révéla l'interprétation du rêve du roi
Nebucadnetsar, le prophète Daniel vit surgir et s'effondrer
les royaumes du monde, ce qui en rend l'étude intéressante
du fait de sa précision. Mais ce qui importe le plus, c'est sa
remarque que dans les derniers jours le Dieu du ciel établirait
un royaume qui finirait par dominer tous les autres, deviendrait
semblable à une grande montagne et remplirait toute la
terre :
Daniel répondit en présence du roi
et dit : Ce que le roi demande est un secret que les sages, les
astrologues, les magiciens et les devins, ne sont pas capables de
découvrir au roi.
Mais il y a dans les cieux un Dieu qui
révèle les secrets, et qui a fait connaître au
roi Nebucadnetsar ce qui arrivera dans la suite des temps. Voici ton
songe et les visions que tu as eues sur ta couche... Tu regardais,
lorsqu'une pierre se détacha sans le 8ecours d'aucune main,
frappa les pieds de fer et d'argile de la statue, et les mit en
pièces... La pierre qui avait frappé la statue devint
une grande montagne et remplit toute la terre... Dans le temps de ces
rois, le Dieu des cieux suscitera un royaume qui ne sera jamais
détruit : et ce royaume ne passera point sous la
domination d'un autre peuple ; il brisera et anéantira
tous ces royaumes-là, et lui-même subsistera
éternellement (Dan. 2:27, 28, 34, 35, 44).
L'établissement
du royaume par le Dieu des cieux devait être le plus grand
événement des derniers jours. Quoique petit et
insignifiant à ses débuts, sa destinée ultime
est de remplir toute la terre, avec à sa tête le Christ,
notre Seigneur. Le royaume devait être donné aux saints
du Très-Haut afin qu'ils le possèdent à jamais.
Vu l'évolution et le progrès que nous connaissons en
ces derniers jours dans les domaines scientifiques et autres,
pourquoi ne nous intéresserions-nous pas au progrès
spirituel promis ? Daniel nous a donné la parole certaine
de la prophétie :
Je regardais pendant mes visions
nocturnes, et voici, sur les nuées des cieux arriva quelqu'un
de semblable au Fils de l'homme ; il s'avança vers
l'ancien des jours, et on le fit approcher de lui. On lui donna la
domination, la gloire et le règne ; et tous les peuples,
les nations, et les hommes de toutes langues le servirent. Sa
domination est une domination éternelle qui ne passera point,
et son règne ne sera jamais détruit... Mais les saints
du Très-Haut recevront le royaume et ils. posséderont
le royaume éternellement, d'éternité en
éternité. (Dan. 7:13, 14, 18)
Dans une
révélation donnée le 24 février 1834, au
prophète Joseph Smith, le Seigneur dit :
Mais, en
vérité, je vous dis que j'ai lancé un décret
que mon peuple réalisera s'il écoute dès ce
moment même le conseil que moi, le Seigneur, leur Dieu, je leur
donnerai. Voici, ils commenceront dès cet instant, car je l'ai
décrété, à vaincre leurs ennemis. Et en
veillant à observer toutes les paroles que moi, le Seigneur
leur Dieu, je leur dirai, ils ne cesseront jamais de vaincre, jusqu'à
ce que les royaumes du monde soient soumis sous mes pieds, et que la
terre soit donnée aux saints pour qu'ils la possèdent
pour toujours et à jamais. (D&A 103:5-7)
À
propos de l'apostasie, nous avons fait allusion à ce que le
Seigneur montra à Jean tandis qu'il se trouvait dans l'île
de Patmos. Il vit que pouvoir serait donné à Satan « de
faire la guerre aux saints et de les vaincre. Et il lui fut donné
autorité sur toute tribu, tout peuple, toute langue, et toute
nation » (Apoc. 13:7).
Jean eut encore ces autres
visions prophétiques :
Après
cela je regardai, et voici, une porte était ouverte dans le
ciel. La première voix que j'avais entendue, comme le son
d'une trompette, et qui me parlait, dit : Monte ici, et je te
ferai voir ce qui doit arriver dans la suite. (Apoc. 4:1)
Le
rétablissement de l'Évangile a été prédit
Jean
ne vit pas seulement que la puissance de Satan serait universelle
pendant un certain temps, mais il vit aussi rapporter sur la terre
l'Évangile éternel qui devait être prêché
à tous les peuples :
Je
vis un autre ange qui volait par le milieu du ciel, ayant un Évangile
éternel, pour l'annoncer aux habitants de la terre, à
toute nation, à toute tribu, à toute langue, et à
tout peuple. Il disait d'une voix forte : Craignez Dieu et
donnez-lui gloire, car l'heure de son jugement est venue ; et
adorez celui qui a fait le ciel et la terre, et la mer, et les
sources d'eaux. (Apoc. 14:6, 7)
S'il y avait eu sur terre une
seule nation, tribu, langue ou peuple encore en possession de
l'Évangile éternel, il n'aurait pas été
nécessaire qu'un ange le rapporte ici-bas. Cet ange devait
aussi rappeler aux habitants de la terre le culte dû au Dieu
qui avait « fait le ciel, et la terre, et la mer, et les
sources d'eaux ». Nous avons déjà noté
que l'Évangile éternel devait être enlevé
de la terre, et nous témoignons maintenant qu'il a été
rapporté sur la terre par un ange, par l'intermédiaire
du prophète Joseph Smith, et qu'il est venu du Dieu des
cieux.
Le prophète Malachie vit aussi ce jour promis où
des messagers venant de Dieu opéreraient ce rétablissement ;
il le décrit en ces termes :
Voici, j'enverrai mon
messager ; il préparera le chemin devant moi. Et soudain
entrera dans son temple le Seigneur que vous cherchez ; et le
messager de l'alliance que vous désirez, voici, il vient, dit
l'Éternel des armées. (Mal. 3:1)
Si nous
étudions soigneusement ce verset et les suivants, nous
constaterons que cette promesse avait trait à la seconde venue
de Jésus-Christ et non pas à la première, car il
doit entrer soudain dans son temple, ce qu'il n'a pas fait lors de sa
première venue.
L'appel de Joseph Smith
Les
promesses auxquelles nous faisons allusion ici, à propos de
l'établissement d'un royaume dans les derniers jours par
l'envoi de messagers célestes et du rétablissement de
l'Évangile éternel qui doit être prêché
dans le monde entier, ces promesses ne pouvaient être tenues
s'il n'y avait pas quelqu'un sur la terre à qui les choses
rétablies pussent être remises.
Ceci
nous amène à une autre grande vérité que
nous déduisons de la visite du Père et du Fils au jeune
Joseph Smith : les prophètes ne s'envoient jamais
eux-mêmes, ils doivent être appelés et envoyés
par Dieu :
Car le Seigneur, l'Éternel, ne fait
rien sans avoir révélé son secret à ses
serviteurs les prophètes. (Amos 3:7)
Le Seigneur ayant
donc choisi Joseph Smith, nous voilà prêts à
étudier ce qu'il révéla à son prophète
élu.
On
a critiqué le fait que le jeune Joseph Smith était
seulement dans sa quinzième année lorsque le Père
et le Fils lui apparurent. Réfléchissons à ces
paroles de Jésus :
Personne ne coud une pièce
de drap neuf à un vieil habit ; autrement, la pièce
de drap neuf emporterait une partie du vieux, et la déchirure
serait pire. Et personne ne met du vin nouveau dans de vieilles
outres ; autrement, le vin fait rompre les outres, et le vin et
les outres sont perdus ; mais il faut mettre le vin nouveau dans
des outres neuves. (Marc 2:21, 22)
Nous ne pouvons attendre du
Seigneur qu'il choisisse un homme nourri des traditions et des
doctrines des hommes, car il serait trop malaisé d'instruire
une telle personne. Comme le dit Jésus, le vin nouveau ferait
éclater les outres, et le vin serait perdu. Au contraire, en
choisissant le jeune Joseph Smith, le Seigneur pouvait le former à
sa guise, et ce serait vraiment du vin nouveau dans une outre neuve,
sans conflit avec ce qui est ancien. Nous constatons par là
que le Seigneur a sa manière à lui de procéder.
Assurément c'est là son droit divin :
Car
mes pensées ne sont pas vos pensées, et vos voies ne
sont pas mes voies, dit l'Éternel. Autant les cieux sont
élevés au-dessus de la terre, autant mes voies sont
élevées au-dessus de vos voies, et mes pensées
au-dessus de vos pensées. (És. 55:8, 9)
Il y a
une autre raison pour laquelle il ne nous paraît pas illogique
que le Seigneur ait choisi un jeune garçon : Nous avons
tous vécu en esprit avant de naître dans la chair. Le
Seigneur nous connaissait et connaissait la nature de notre esprit et
la mesure de notre intégrité. C'est pour cela qu'il
choisit Jésus-Christ « avant que le monde fût »
pour être le Rédempteur du monde :
Et
maintenant, Père, glorifie-moi auprès de toi-même
de la gloire que j'avais auprès de toi avant que le monde fût.
(Jean 17:5)
C'est la raison pour laquelle Jérémie
fut appelé à être prophète des
nations :
Avant que je t'eusse formé dans le
ventre de ta mère, je te connaissais, et avant que tu fusses
sorti de son sein, je t'avais consacré, je t'avais établi
prophète des nations. (Jérémie 1:5)
Or
Jérémie n'aurait pu être appelé et ordonné
avant de naître s'il n'avait pas existé. Nous
reparlerons de ce sujet plus tard et nous apprendrons que Joseph
Smith fut lui aussi, choisi avant de naître, comme le fut
Jérémie.
Ceci
nous permet de comprendre aisément pourquoi il n'était
pas possible de découvrir l'Évangile éternel en
lisant la Bible seulement : les vieilles outres pleines de vin
vieux ne pouvaient contenir le vin nouveau. Ce devait être un
jour si glorieux, celui où le Seigneur « accomplirait
une oeuvre merveilleuse parmi ce peuple, une oeuvre merveilleuse et
un prodige » qu'il devait choisir une personne exempte de
toute exposition aux philosophies malsaines des hommes. C'est
pourquoi notre affirmation originelle est logique : Nous sommes
la seule Église chrétienne au monde dont l'organisation
et le gouvernement n'aient pas dû s'appuyer sur la Bible, si
toutes les Bibles du monde avaient été détruites,
nous enseignerions encore les mêmes principes et
administrerions les mêmes ordonnances que Jésus et les
prophètes ont introduits et enseignés. Il est vrai que
nous prenons la Bible pour prouver que ces principes et ces
ordonnances sont en accord avec les vérités divines de
tous les temps, mais si nous n'avions pas de Bible, nous aurions tout
de même toutes les directives et tous les renseignements
nécessaires par les révélations que le Seigneur
accorde à ses serviteurs les prophètes en ces derniers
jours.
CHAPITRE 6 :
L'AVÉNEMENT DU LIVRE DE MORMON
Au
point où nous sommes arrivés, il nous paraît
judicieux de laisser Joseph Smith raconter lui-même ce qui se
passa à partir du moment où le Père et le Fils,
Jésus-Christ, lui apparurent au printemps de 1820, jusqu'à
celui où le premier messager céleste lui fut envoyé
avec de nouvelles instructions :
« Je
savais donc à quoi m'en tenir en ce qui concernait le monde
des confessions : il n'était pas de mon devoir de me
joindre à l'une d'elles, mais de rester comme j'étais,
jusqu'à ce que je reçusse d'autres directives. J'avais
découvert que le témoignage de Jacques était
vrai : que quelqu'un qui manquait de sagesse pouvait la demander
à Dieu et l'obtenir sans qu'il lui fût fait de
reproche.
« Je
continuai à vaquer à mes occupations ordinaires dans la
vie jusqu'au vingt et un septembre 1823, subissant constamment de
dures persécutions de la part de toutes sortes de gens,
religieux et irréligieux, parce que je continuais à
affirmer que j'avais eu une vision.
« Pendant
la période qui s'écoula entre le moment où j'eus
la vision et l'année mil huit cent vingt-trois - alors qu'il
m'avait été défendu de me joindre à
aucune des confessions religieuses de l'époque et que j'étais
très jeune et persécuté par ceux qui auraient dû
être mes amis et me traiter avec bonté et qui, s'ils
pensaient que je m'abusais, auraient dû essayer de me ramener
d'une manière convenable et affectueuse - je fus abandonné
à toutes sortes de tentations ; et, fréquentant
toutes sortes de milieux, je tombai fréquemment dans beaucoup
d'erreurs insensées et manifestai les faiblesses de la
jeunesse et les imperfections de la nature humaine ; ce qui,
j'ai le regret de le dire, m'entraîna dans diverses tentations
offensantes aux yeux de Dieu. Bien que je fasse cette confession, il
ne faut pas penser que je me rendis coupable d'avoir péché
gravement ou par méchanceté. Il n'a jamais été
de ma nature d'être enclin à commettre de tels péchés.
Mais je fus coupable de légèreté et tins parfois
joyeuse compagnie, etc., ce qui ne convenait pas à la
réputation que devait entretenir quelqu'un qui avait été
appelé de Dieu comme je l'avais été. Mais cela
ne paraîtra pas étrange à quiconque se rappelle
ma jeunesse et connaît mon tempérament naturellement
jovial.
« À
la suite de ces choses, je me sentis souvent condamné à
cause de ma faiblesse et de mes imperfections, mais le soir du vingt
et un septembre précité, après m'être mis
au lit pour la nuit, je commençai à prier et à
supplier le Dieu Tout-Puissant de me pardonner tous mes péchés
et toutes mes sottises et aussi de m'accorder une manifestation pour
que je connusse mon état et ma situation vis-à-vis de
lui ; car j'avais la pleine assurance d'obtenir une
manifestation divine comme j'en avais eu une précédemment.
« Tandis
que j'étais ainsi occupé à invoquer Dieu, je
m'aperçus qu'une lumière apparaissait dans ma chambre ;
elle s'accrut jusqu'à ce que la chambre fût plus claire
qu'à l'heure de midi, et, tout à coup, un personnage
parut à mon chevet ; il se tenait dans les airs, car ses
pieds ne touchaient pas le sol.
« Il
était vêtu d'une tunique ample de la plus exquise
blancheur, d'une blancheur qui surpassait tout ce que j'avais jamais
vu de terrestre, et je ne crois pas que quelque chose de terrestre
puisse être rendu aussi extraordinairement blanc et brillant.
Il avait les mains nues, les bras aussi, un peu au-dessus des
poignets ; il avait également les pieds nus et les jambes
aussi, un peu au-dessus des chevilles. La tête et le cou
étaient nus également. Je pus découvrir qu'il
n'avait d'autre vêtement que cette tunique, celle-ci étant
ouverte, de sorte que je pouvais voir sa poitrine.
« Non
seulement sa tunique était extrêmement blanche, mais
toute sa personne était glorieuse au-delà de toute
description, et son visage était véritablement comme
l'éclair. La chambre était extraordinairement claire,
mais pas aussi brillante que dans le voisinage immédiat de sa
personne. D'abord je fus effrayé de le voir, mais la crainte
me quitta bientôt.
« Il
m'appela par mon nom et me dit qu'il était un messager envoyé
de la présence de Dieu vers moi et que son nom était
Moroni ; que Dieu avait une œuvre à me faire
accomplir, et que mon nom serait connu en bien et en mal parmi toutes
les nations, familles et langues, ou qu'on en dirait du bien et du
mal parmi tous les peuples.
« Il
dit qu'il existait, déposé en lieu sûr, un livre
écrit sur des plaques d'or, donnant l'histoire des anciens
habitants de ce continent et la source dont ils étaient issus.
Il dit aussi qu'il contenait la plénitude de l'Évangile
éternel, telle qu'elle avait été donnée
par le Sauveur à ces anciens habitants.
« En
outre, que deux pierres contenues dans des arcs d'argent - et ces
pierres, fixées à un pectoral, constituaient ce qu'on
appelle l'urim et le thummim - étaient déposées
avec les plaques ; que la possession et l'utilisation de ces
pierres étaient ce qui faisait les "voyants" dans
les temps anciens ou passés ; et que Dieu les avait
préparées en vue de la traduction du livre.
« Après
m'avoir dit ces choses, il commença à citer les
prophéties de l'Ancien Testament. Il cita tout d'abord une
partie du troisième chapitre de Malachie et il cita aussi le
quatrième ou dernier chapitre de cette même prophétie,
avec, toutefois, une légère variante de ce qui se
trouve dans nos Bibles. Au lieu de citer le premier verset tel qu'il
apparaît dans nos livres, il le cita de cette façon :
« Car
voici, le jour vient, ardent comme une fournaise. Tous les hautains
et tous les méchants seront comme du chaume ; car ceux
qui viennent les brûleront, dit l'Éternel des armées,
et ils ne leur laisseront ni racine, ni rameau.
« Il
cita, en outre, le cinquième verset comme suit : Voici,
je vous révélerai la Prêtrise par la main d'Élie,
le prophète, avant que le jour de l'Éternel arrive, ce
jour grand et redoutable.
« Il
cita aussi le verset suivant d'une manière différente :
Et il implantera dans le cœur des enfants les promesses faites
aux pères, et le cœur des enfants se tournera vers leurs
pères ; s'il n'en était pas ainsi, la terre serait
entièrement dévastée à sa venue.
« En
plus de ceux-ci, il cita le onzième chapitre d'Ésaïe,
disant qu'il était sur le point de s'accomplir. Il cita aussi
le troisième chapitre des Actes, les vingt-deuxième et
vingt-troisième versets, tels qu'ils se trouvent dans notre
Nouveau Testament. Il dit que ce prophète était le
Christ, mais que le jour n'était pas encore venu où
« ceux qui ne voudraient pas entendre sa voix seraient
retranchés de parmi le peuple », mais qu'il
viendrait bientôt.
« Il
cita aussi le troisième chapitre de Joël, du premier
verset au cinquième. Il dit aussi que cela n'était pas
encore accompli, mais le serait bientôt. Il déclara, en
outre, que la totalité des païens allait bientôt
entrer. Il cita beaucoup d'autres passages d'Écriture et donna
beaucoup d'explications qui ne peuvent être mentionnées
ici.
« Il
me dit encore que lorsque j'aurais reçu les plaques dont il
avait parlé - car le temps où je les obtiendrais
n'était pas encore accompli - je ne devrais les montrer à
personne, pas plus que le pectoral avec l'urim et le thummim, sauf à
ceux à qui il me serait commandé de les montrer ;
si je désobéissais, je serais détruit. Tandis
qu'il conversait avec moi au sujet des plaques, une vision s'ouvrit à
mon esprit, de sorte que je pus voir le lieu où les plaques
étaient déposées, et cela si clairement et si
distinctement, que je le reconnus quand je m'y rendis.
« Après
cette communication, je vis la lumière qui remplissait la
chambre commencer à se rassembler immédiatement autour
de la personne de celui qui m'avait parlé et elle continua à
se rapprocher de lui jusqu'à ce que la chambre fût de
nouveau laissée dans l'obscurité, sauf juste autour de
lui, et tout à coup je vis comme un passage ouvert directement
vers le ciel ; il y monta jusqu'à disparaître
entièrement, et la chambre fut de nouveau comme elle était
avant que cette lumière céleste eût fait son
apparition.
« Je
méditais dans mon lit sur la singularité de cette
scène, très étonné de ce que m'avait dit
cet extraordinaire messager, quand, au milieu de ma méditation,
je m'aperçus soudain que ma chambre recommençait à
s'éclairer et, en un instant, pour ainsi dire, le même
messager céleste fut de nouveau à mon chevet.
« Il
se mit à me raconter exactement les mêmes choses que
lors de sa première visite, sans la moindre variation ;
cela fait, il m'annonça que de grands jugements venaient sur
la terre, avec de grandes désolations par la famine, l'épée
et la peste ; et que ces jugements pénibles s'abattraient
sur la terre dans cette génération. Après avoir
dit ces choses, il remonta comme auparavant.
« J'avais
maintenant l'esprit si profondément impressionné que le
sommeil avait fui mes yeux et que je restai couché, accablé
d'étonnement de ce que j'avais vu et entendu tout à la
fois. Mais quelle ne fut pas ma surprise quand je vis de nouveau le
même messager à mon chevet et l'entendis de nouveau me
répéter et me redire les mêmes choses qu'avant ;
et il ajouta un avertissement à mon intention, disant que
Satan essayerait de me tenter (à cause de l'indigence de la
famille de mon père) d'aller chercher les plaques dans le but
de m'enrichir. Il me le défendit, me disant que je ne devais
avoir d'autre objet en vue, en recevant ces plaques, que de glorifier
Dieu, et ne devais me laisser influencer par aucun autre motif que
celui d'édifier son royaume, sinon je ne pourrais les
recevoir.
« Après
cette troisième visite, il remonta au ciel comme avant, me
laissant de nouveau réfléchir sur l'étrangeté
de ce qui venait de m'arriver ; à ce moment, presque
aussitôt après que le messager céleste fut
remonté pour la troisième fois, le coq chanta, et je
vis que le jour était proche, de sorte que nos entretiens
avaient dû remplir toute cette nuit-là.
« Peu
après, je me levai de mon lit et me rendis comme d'habitude
aux travaux nécessaires du jour ; mais en tentant de
travailler comme les autres fois, je m'aperçus que mes forces
étaient si épuisées que j'étais incapable
de rien faire. Mon père, qui travaillait avec moi, vit que je
n'étais pas bien et me dit de rentrer. Je me mis en route dans
l'intention de me diriger vers la maison, mais comme j'essayais de
passer la clôture du champ où nous étions, les
forces me manquèrent tout à fait ; je tombai
impuissant sur le sol et perdis un moment complètement
conscience.
« La
première chose dont je me souviens, c'est d'une voix qui me
parlait et m'appelait par mon nom. Je levai les yeux et vis le même
messager, debout au-dessus de ma tête, entouré de
lumière comme précédemment. Il me répéta
alors tout ce qu'il m'avait dit la nuit d'avant et me commanda
d'aller trouver mon père et de lui parler de la vision que
j'avais eue et des commandements que j'avais reçus.
« J'obéis ;
je retournai vers mon père dans le champ et lui répétai
tout. Il me répondit que cela venait de Dieu et me dit d'aller
faire ce que le messager me commandait. Je quittai le champ pour me
rendre au lieu où le messager m'avait dit que les plaques
étaient déposées ; et grâce à
la netteté de la vision que j'avais eue à son sujet, je
reconnus le lieu dès que j'y arrivai.
« Tout
près du village de Manchester, dans le comté d'Ontario
(New York), se trouve une colline de dimensions considérables,
la plus élevée de toutes celles du voisinage. Sur le
côté ouest de cette colline, non loin du sommet, sous
une pierre de grande dimension, se trouvaient les plaques, déposées
dans une boîte de pierre. Cette pierre était épaisse
et arrondie au milieu de la face supérieure et plus mince vers
les bords, de sorte que la partie du milieu en était visible
au-dessus du sol, tandis que les bords tout autour étaient
recouverts de terre.
« Ayant
enlevé la terre, je me procurai un levier que je glissai sous
le bord de la pierre et, d'un petit effort, je la soulevai. Je
regardai à l'intérieur et j'y vis, en effet, les
plaques, l'urim et le thummim, et le pectoral, comme le messager
l'avait déclaré. On avait formé la boîte
qui les renfermait en assemblant des pierres dans une sorte de
ciment. Au fond de la boîte, deux pierres étaient posées
perpendiculairement aux côtés de la boîte, et sur
ces pierres étaient les plaques et les autres objets.
« Je
fis une tentative pour les sortir, mais le messager me le défendit
et m'informa de nouveau que le moment de les faire paraître
n'était pas encore arrivé ni ne le serait avant quatre
années à partir de ce jour-là ; mais il me
dit de revenir à cet endroit dans un an exactement, en
comptant à partir de ce jour, qu'il m'y rencontrerait, et de
continuer ainsi jusqu'à ce que fût venu le moment
d'obtenir les plaques.
« En
conséquence, comme cela m'avait été commandé,
j'y allai à la fin de chaque année, j'y trouvai chaque
fois le même messager et je reçus, à chacun de
nos entretiens, des instructions et des informations sur ce que le
Seigneur allait faire et sur la manière dont son royaume
devait être dirigé dans les derniers jours. »
(Joseph Smith, Histoire, 26-54)
Le
professeur Anthon accomplit la prophétie d'Ésaïe
Comme
le disait ce commentateur de la radio dont nous avons parlé au
chapitre 1, une histoire telle que celle de Moroni, prophète
de Dieu qui vécut sur terre vers 400 après J.-C. et qui
revint sur terre porteur d'un message de Dieu, constituerait le plus
grand message qu'il soit possible de diffuser au monde.
On
a dit que si les plaques dont fut traduit le Livre de Mormon avaient
été trouvées par un laboureur dans son champ et
données à une université pour être
traduites, on aurait considéré cela comme le plus grand
événement du dix-neuvième siècle. Mais
comme on peut s'y attendre, les hommes répugnent à
accepter ce qui tient du miracle ou que l'on annonce être de
source divine.
C'est
ce qui ressort du fait rapporté plus haut par le prophète
Joseph Smith, à savoir la visite de Martin Harris au
professeur Charles Anthon de New York, visite au cours de laquelle
Martin Harris lui présenta un fac-similé des caractères
qui se trouvaient sur les plaques d'or.
Lorsque
le professeur Anthon dit : « Je ne puis lire un livre
scellé », il ne se rendait pas compte qu'il
accomplissait littéralement la prophétie
d'Ésaïe :
Toute la révélation
est pour vous comme les mots d'un livre cacheté que l'on donne
à un homme qui sait lire, en disant : Lis donc cela !
et qui répond : Je ne le puis car il est cacheté.
(Es. 29:11)
Prédiction de Moroni concernant Joseph
Smith
Une des déclarations les plus importantes de
l'ange Moroni à Joseph Smith fut celle-ci :
Il
m'appela par mon nom et me dit qu'il était un messager envoyé
d'auprès de Dieu vers moi et que son nom était Moroni ;
que Dieu avait une oeuvre à me faire accomplir et que mon nom
serait connu en bien ou en mal parmi toutes les nations, familles et
langues, ou qu'on en dirait du bien et du mal parmi tous les peuples
(Jos. Smith 2:33).
Cette déclaration remarquable fut
faite par l'ange Moroni le 21 septembre 1823, alors que Joseph Smith
n'avait pas encore dix-huit ans, et six ans et demi avant que
l'Église ne fût organisée. Qui, sinon un messager
venant de la présence du Seigneur, oserait de nos jours dire
une chose pareille à propos d'un jeune homme âgé
de dix-huit ans ? On pourrait se permettre d'affirmer, avec une
chance raisonnable de tomber juste, qu'un jeune homme qui a fait de
brillantes études, est destiné à devenir un
personnage éminent parmi ses semblables, mais dire de ce jeune
homme qui avait à peine mis les pieds à l'école,
que « son nom serait connu en bien ou en mal parmi toutes
les nations, races et langues et qu'on en dirait du bien et du mal
parmi tous les peuples », cela ne pouvait être le
fait que de quelqu'un qui comprenait les intentions du Tout-Puissant
à l'égard de la mission divine de Joseph Smith. Les
missionnaires de l'Église comprennent jusqu'à quel
point la prédiction de Moroni s'est accomplie. Ils ont visité
toutes les nations pour leur apporter le message de l'Évangile
rétabli et, comme le prophète Joseph Smith, ils ont été
persécutés, dénigrés, emprisonnés
et certains ont été mis à mort pour avoir rendu
témoignage que Joseph Smith était un prophète
envoyé de Dieu. Tandis que des foules vilipendaient le
prophète et le traitaient d'imposteur et de faux prophète,
les humbles et les doux de la terre qui ont entendu et accepté
J'appel des missionnaires se sont rassemblés et ont adoré
le Seigneur, ainsi qu'il l'avait révélé au
prophète Joseph Smith. C'est avec joie et action de grâces
qu'ils ont chanté le cantique :
Gloire à
celui qui a vu Dieu le Père
Et que Jésus a choisi
pour voyant,
En cette dispensation dernière,
Il est
béni du fidèle croyant.
W. W. Phelps (Cantiques, n°
16)
L'histoire a enregistré l'accomplissement total de
cette prédiction de Moroni concernant la vie de Joseph Smith,
car celui-ci fut à maintes reprises emprisonné et
traîné devant les tribunaux sur la base d'accusations
forgées de toutes pièces, principalement à
l'instigation d'ecclésiastiques. Mais dans aucun de ces cas il
ne fut trouvé coupable de ce qu'on lui reprochait, au point
qu'on attribue à ses ennemis cette déclaration :
« Si la loi ne l'atteint pas, la poudre et les balles le
feront » (D.H.C. vol. 6, p. 594). En conséquence,
Joseph Smith et son frère Hyrum furent abattus le 17 juin 1844
par une vile populace à la prison de Carthage en Illinois.
D'aucuns
pensaient que cela mettrait fin à l’œuvre du
prophète Joseph Smith, établie selon la révélation
divine, mais les oeuvres d'un prophète ne se laissent pas
arrêter si aisément :
Tous les prophètes
qui ont parlé sur terre ont été insultés
et on continuera d'insulter ceux qui viendront encore. Nous pouvons
reconnaître les prophètes à ce que, souillés
de boue et couverts de honte, ils passent parmi les hommes, le visage
brillant, en exprimant les pensées de leur cœur. Aucune
boue ne peut fermer la bouche de celui qui doit parler. Même si
le prophète obstiné est mis à mort, on ne peut
le réduire au silence. Sa voix, répercutée par
les échos de sa mort, sera entendue dans toutes les langues et
à travers les siècles (Giovani Papini, Life of Christ
[Vie du Christ], Harcourt Brace and Cy, Inc., New York p. 93).
La
voix du prophète Joseph Smith a continué à se
faire entendre au point que ses disciples d'aujourd'hui sont au
nombre de plusieurs millions, non compris ceux qui sont morts ni ceux
qui ont cru en son message, mais n'ont pas eu le courage de
l'accepter à cause de l'attitude hostile de leurs parents et
de leurs amis, et du public en général envers l’Église
qu'il a établie selon les révélations du
Seigneur.
Les prophètes du Livre de Mormon ont reçu
le commandement de tenir des annales
Les aspects les plus
importants de la visite de Moroni et de son message à Joseph
Smith avaient pour but :
1)
de lui faire connaître l'existence des plaques d'or renfermant
l'histoire des anciens habitants de l'Amérique ;
2)
de révéler les paroles et les enseignements des
prophètes qui vivaient parmi eux ;
3)
de proclamer la destinée future des survivants de ce peuple
(les indiens américains ou Lamanites) ;
4)
de déclarer que l'Amérique est « une terre
préférable à toutes les autres terres »
(cf. 1 Néphi 2:20) et que c'est sur elle que sera établie
la Nouvelle Jérusalem, comme l'ont promis les prophètes.
Nous
apprenons que les prophètes qui vivaient parmi les habitants
de l'Amérique reçurent du Seigneur le commandement de
tenir des annales que le prophète Mormon, père de
Moroni, fit de toutes ces annales un abrégé à
partir duquel fut traduit le Livre de Mormon. Le livre porte le nom
du grand prophète, Mormon.
Voici l'introduction que Moroni
rédigea pour cet abrégé et qui se trouve à
la première page du Livre de Mormon :
Ce livre est
donc un abrégé des annales du peuple de Néphi et
aussi des Lamanites- Écrit à l'intention des Lamanites,
qui sont un reste de la maison d'Israël, et aussi à
l'intention des Juifs et des Gentils - Écrit par commandement
et aussi par J'esprit de prophétie et de révélation
- Écrit, scellé et caché dans le Seigneur afin
qu'il ne soit pas détruit -Pour reparaître par le don et
le pouvoir de Dieu, pour être interprété - Scellé
de la main de Moroni et caché dans le Seigneur pour reparaître
en temps voulu, par le ministère des Gentils -L'interprétation
de ce livre par le don de Dieu.
Il
comprend aussi un abrégé du livre d'Ether, qui contient
les annales du peuple de Jared, lequel fut dispersé à
l'époque où le Seigneur confondit la langue des hommes,
alors que ceux-ci bâtissaient une tour pour atteindre le ciel.
Le but de ce livre est de montrer au reste de la maison d’Israël
les grandes choses que le Seigneur a faites en faveur de ses pères,
et de lui faire connaître les alliances du Seigneur et de lui
faire savoir qu'il n'est pas rejeté à tout jamais ;
et aussi convaincre le Juif et le Gentil que Jésus est le
Christ, le Dieu Éternel, qui se manifeste à toutes les
nations - Et maintenant, s'il contient des fautes, ce sont celles des
hommes ; c'est pourquoi ne condamnez pas les choses de Dieu,
afin que vous soyez trouvés sans tache devant le siège
du jugement de Christ.
Nous retiendrons de ceci qu'un des buts
principaux dans lesquels ces annales ont été conservées
est de « convaincre le Juif et le Gentil que Jésus
est le Christ, le Dieu Éternel, qui se manifeste à
toutes les nations ».
Le Livre de Mormon,
nouveau témoin du Christ
Il est de notoriété
publique que de moins en moins d'ecclésiastiques et de laïcs
croient que Jésus-Christ est le Fils de Dieu, le Rédempteur
du monde. Déjà en 1934, l'École de Pédagogie
de l'Université du Nord-Ouest à Chicago fit parvenir à
cinq cents pasteurs protestants un questionnaire qui révéla
beaucoup de changements dans les croyances religieuses. Sur ce
nombre, vingt-six pour cent étaient opposés à la
divinité de Jésus (The Deseret News, 8 février
1934). Si tel est le résultat chez les pasteurs, que peut-on
attendre des laïcs ? Cette situation semblerait montrer que
c'est grande sagesse de la part de Dieu de fournir un nouveau témoin
de la mission divine de son Fils, de ce qu'il était vraiment
« le Christ, le Dieu Éternel, qui se manifeste à
toutes les nations ».
Tel
est le témoignage du Livre de Mormon. Le Seigneur n'a pas
voulu que le témoignage de Joseph Smith concernant les plaques
dont le livre a été traduit et la traduction inspirée
qui en fut faite, reste isolé, car, comme l'a déclaré
l'apôtre Paul :
Toute affaire se réglera sur
la déclaration de deux ou trois témoins. (2 Cor.
13:1)
Témoignage des trois témoins
Lisez
le témoignage inspiré des trois témoins du Livre
de Mormon :
Qu'il soit connu de toutes les nations,
familles, langues et peuples, à qui cette oeuvre parviendra,
que nous avons vu, par la grâce de Dieu le Père et de
notre Seigneur Jésus-Christ, les plaques contenant ces annales
qui sont l'histoire du peuple de Néphi et des Lamanites, leurs
frères, et du peuple de Jared, venu de la Tour dont il a
parlé. Nous savons aussi que ces annales ont été
traduites par le don et le pouvoir de Dieu, car sa voix nous l'a
déclaré ; c'est pourquoi nous savons, avec
certitude, que cette oeuvre est vraie. Et nous témoignons
aussi avoir vu les caractères gravés qui sont sur les
plaques ; et qu'ils nous ont été montrés
par le pouvoir de Dieu et non par celui de l'homme. Et nous déclarons
en toute sincérité qu'un ange de Dieu vint du ciel, et
qu'il apporta et plaça les plaques devant nos yeux, de sorte
que nous pûmes les regarder et les voir, ainsi que les
caractères qui y étaient gravés. Et nous savons
que c'est par la grâce de Dieu, le Père, et de notre
Seigneur Jésus-Christ, que nous vîmes, et que nous
rendons témoignage que ces choses sont vraies. Et c'est un
miracle à nos yeux. Néanmoins, la voix du Seigneur nous
a ordonné d'en rendre témoignage ; c'est pourquoi,
voulant obéir aux commandements de Dieu, nous rendons
témoignage de ces choses. Et nous savons que si nous sommes
fidèles au Christ, nous laverons nos vêtements du sang
de tous les hommes, et nous serons trouvés sans tache devant
le siège du jugement du Christ ; et nous demeurerons
éternellement avec lui dans les cieux. Et gloire en soit au
Père, au Fils et au Saint-Esprit, qui sont un Dieu. Amen.
Oliver
Cowdery
David Whitmer
Martin Harris
Chacun de ces
trois témoins a quitté cette vie pour recevoir sa
récompense, avec, sur les lèvres, la confirmation de la
véracité de son témoignage. Pourquoi le monde
douterait-il ? Le témoignage de trois hommes comme
ceux-là condamnerait n'importe qui dans les tribunaux, et le
témoignage de ces hommes restera pour confondre ceux qui l'ont
entendu et qui ont refusé d'accepter la vérité.
Promesse
du Seigneur concernant le Livre de Mormon
Nous ne devons
pas négliger la promesse que renferme le dernier chapitre du
Livre de Mormon :
Et quand vous recevrez ces choses, je
vous exhorte à demander à Dieu, le Père éternel,
au nom du Christ, si ces choses ne sont pas vraies ; et si vous
le demandez avec un cœur sincère et avec une intention
réelle, ayant foi au Christ, il vous en manifestera la vérité
par le pouvoir du Saint-Esprit. (Moroni 10:4)
Des millions de
personnes ont mis cette promesse à l'épreuve et ont
constaté qu'elle se réalisait véritablement.
Dieu seul pouvait faire une telle promesse et la tenir.
CHAPITRE 7 : LE
LIVRE DE MORMON ACCOMPLIT LES PROPHÉTIES BIBLIQUES
Quand
les plaques que l'ange Moroni avait remises à Joseph Smith
eurent été traduites et publiées sous le titre
de Livre de Mormon, leur diffusion rencontra une grande opposition,
surtout de la part des pasteurs d'alors qui recommandèrent à
leurs fidèles de ne pas les lire. Ceci, en soi nous semble
plutôt absurde, car, si c'était là une oeuvre
humaine, comme ils le prétendaient, ils auraient pu conseiller
à leurs fidèles de lire l'ouvrage pour constater par
eux-mêmes qu'il s'agissait d'un faux. On leur avait dit que le
canon des Écritures était complet ; que nous
n'aurions jamais rien de plus que ce qui est contenu dans la Bible.
On citait souvent :
Je le déclare à
quiconque entend les paroles de la prophétie de ce livre :
Si quelqu'un y ajoute quelque chose, Dieu le frappera des fléaux
décrits dans ce livre ; et si quelqu'un retranche quelque
chose des paroles du livre de cette prophétie, Dieu
retranchera sa part de l'arbre de la vie et de la ville sainte,
décrits dans ce livre. (Apoc. 22:18, 19)
À
première lecture, on pourrait avoir des raisons de croire que
l'apôtre Jean voulait dire qu'aucune autre Écriture ne
serait ajoutée à la Bible, surtout si l'on tient compte
du fait que ce passage se trouve dans le dernier chapitre de la Bible
telle que nous la connaissons. Cependant il est aisé de
comprendre que cette interprétation est erronée lorsque
l'on apprend que, selon les exégètes bibliques :
1) cette révélation fut écrite quelque part
entre 64 et 96 ap. J.-C. ; 2) Jean lui-même écrivit
son évangile (l'évangile selon Jean) à Éphèse
à une date beaucoup plus tardive ; 3) à cette
époque, les livres de la Bible n'étaient pas encore
réunis sous la forme où nous les avons maintenant. Nous
devons donc comprendre que Jean mettait en garde contre le fait
d'ajouter quelque chose aux révélations qu'il avait
reçues et transcrites pendant son exil sur l'île de
Patmos, ou d'en retirer quelque chose. Mais cela n'empêche
toutefois pas le Seigneur d'ajouter des révélations à
celles qu'il a déjà données.
Si
nous nous reportons aux paroles de Moïse, nous obtenons la
preuve que toute autre conclusion est insoutenable, sinon nous
serions obligés de rejeter tous les livres de la Bible à
partir du Deutéronome :
Vous n'ajouterez rien à
ce que je vous prescris, et vous n'en retrancherez rien ; mais
vous observerez les commandements de l'Éternel, votre Dieu,
tels que je vous les prescris. (Deut. 4:2)
Vous
observerez et vous mettrez en pratique toutes les choses que je vous
ordonne ; vous n'y ajouterez rien, et vous n'en retrancherez
rien. (Deut. 12:32)
Prophéties concernant d'autres
Écritures
Le Seigneur savait que Satan suggérerait
aux enfants des hommes de refuser d'accepter ce nouveau livre
d'Écritures, le Livre de Mormon, et le déclara lui-même
par l'intermédiaire du prophète Néphi :
Mais
voici, il y en aura beaucoup - au jour où je me mettrai à
faire une oeuvre merveilleuse parmi eux, afin de me rappeler mes
alliances avec les enfants des hommes, afin d'étendre la main
une seconde fois pour recouvrer mon peuple, qui est la maison
d'Israël ; Afin de me souvenir des promesses que j'ai
faites à toi, Néphi, et à ton père, que
je me souviendrai de votre postérité, et afin que les
paroles de votre postérité parviennent par ma bouche à
votre postérité, le jour où mes paroles
siffleront jusqu'aux bouts de la terre, comme étendard pour
mon peuple, qui est de la maison d'Israël ; Et parce que
mes paroles siffleront -beaucoup de Gentils diront : Une Bible !
Une Bible ! nous avons une Bible, et il ne peut y avoir d'autre
Bible. Mais ainsi dit le Seigneur Dieu : Insensés !
Ils auront une Bible et elle proviendra des Juifs, le peuple ancien
de mon alliance. Et quels remerciements donnent-ils aux Juifs pour la
Bible qu'ils ont reçue d'eux ? Oui, que prétendent
les Gentils par là ? Se souviennent-ils des
pérégrinations, des travaux, des afflictions des Juifs
et de leur diligence envers moi, à apporter le salut aux
Gentils ? Ô, Gentils, vous êtes-vous souvenus des
Juifs, le peuple ancien de mon alliance ? Non ; vous les
avez maudits ; vous les avez haïs, et vous n'avez pas songé
à les recouvrer. Mais je ferai retomber toutes ces choses sur
votre propre tête ; car moi, le Seigneur, je n'ai point
oublié mon peuple. Insensé, qui diras : Une
Bible ! nous avons une Bible, et nous n'avons que faire d'une
autre Bible. Comment avez-vous obtenu une Bible, si ce n'est par les
Juifs ? Ne savez-vous pas qu'il y a plus d'une nation ? Ne
savez-vous pas que moi, le Seigneur votre Dieu, j'ai créé
tous les hommes, et que je me souviens de ceux qui sont sur les îles
de la mer ; et que je domine en haut dans les cieux, aussi bien
qu'en bas sur la terre ; et que je répands ma parole aux
enfants des hommes, oui à toutes les nations de la terre ?
Pourquoi murmurez-vous parce que vous allez recevoir davantage de ma
parole ? Ne savez-vous point que le témoignage de deux
nations vous est donné comme preuve que je suis Dieu, et que
je me souviens d'une nation autant que d'une autre ? C'est
pourquoi, ce que je dis à l'une, je le dis à l'autre.
Et quand les deux nations se réuniront, le témoignage
des deux nations se réunira aussi. Et je fais ceci pour
prouver à beaucoup que je suis le même hier, aujourd'hui
et à jamais, et que j'envoie mes paroles selon mon propre
plaisir. Et parce que j'ai dit une parole, vous ne devez pas supposer
que je ne puisse en dire une autre car mon oeuvre n'est point encore
finie ; et elle ne le sera pas avant la fin de l'homme, ni après
cette époque-là, ni jamais. C'est pourquoi, parce que
vous avez une Bible, vous ne devez point supposer qu'elle contient
toutes mes paroles ; et vous ne devez point supposer non plus
que je n'en aie point fait écrire davantage. Car je commande à
tous les hommes, à l'est, à l'ouest, au nord et au sud,
et dans les îles de la mer d'écrire les paroles que je
leur dis ; car, d'après les livres qui seront écrits,
je jugerai le monde, chacun selon ses oeuvres, suivant ce qui est
écrit. Car voici, je parlerai aux Juifs et ils l'écriront ;
et je parlerai aussi aux Néphites, et ils l'écriront-,
Je parlerai aussi aux autres tribus de la maison d'Israël, que
j'ai emmenées au loin, et elles l'écriront ; et je
parlerai aussi à toutes les nations de la terre, et elles
l'écriront. Et il arrivera que les Juifs auront les paroles
des Néphites, et que les Néphites auront les paroles
des Juifs ; et les Néphites et les Juifs auront les
paroles des tribus perdues d'Israël ; et les tribus perdues
d'Israël auront les paroles des Néphites et des Juifs. Et
il arrivera que mon peuple, qui est de la maison,.d'Israël, sera
rassemblé sur les terres de sa possession ; et ma parole
aussi sera recueillie en une seule parole. Et je montrerai à
ceux qui luttent contre ma parole et contre mon peuple, qui est de la
maison d'Israël, que je suis Dieu, et que j'ai fait alliance
avec Abraham de me souvenir à jamais de sa postérité.
(2Néphi 29)
Cette révélation nous
autorise à croire qu'il y a d'autres Écritures que
celles qui se trouvent dans la Bible et dans le Livre de Mormon.
Jésus nous éclaire davantage sur ce point :
J'ai
encore d'autres brebis, qui ne sont pas de cette bergerie ;
celles-là, il faut que je les amène ; elles
entendront ma voix, et il y aura un seul troupeau, un seul berger.
(Jean 10:16)
L'auteur d'une vie du Christ a déclaré
qu'il ne trouvait aucune justification à ce passage
d'Écriture, puisqu'il ne connaissait pas d'autres brebis que
celles qui avaient reçu le ministère de Jésus.
Certains ont expliqué qu'il devait s'agir des Gentils, mais
Jésus a dit : « ...Je n'ai été
envoyé qu'aux brebis perdues de la maison d'Israël »
(Matt. 15:24).
Jésus a visité ses autres
brebis
Il faut noter que, bien qu'il leur envoya ses
apôtres après sa crucifixion, Jésus n'exerça
pas son ministère auprès des Gentils. Ceci, en ce qui
concerne la Bible, laisse sans réponse la question : Qui
étaient les autres brebis qu'il avait promis de visiter ?
Pour le savoir, nous devons porter nos regards vers le rétablissement
de l'Évangile et l'apparition du Livre de Mormon.
Après
avoir été crucifié et être remonté
vers son Père, Jésus visita ses « autres
brebis » d'Amérique, les Néphites ; il
y choisit douze disciples et organisa son Église comme il
l'avait fait parmi les juifs. Le récit détaillé
nous en est fait dans 3 Néphi du Livre de Mormon, que nous
citons comme suit :
Quand il eut dit ces mots, Jésus
dit aux douze qu'il avait choisis : Vous êtes mes
disciples ; et vous êtes une lumière pour ce
peuple, qui est un reste de la maison de Joseph. Et voici, ce pays
est la terre de votre héritage, et le Père vous l'a
donné. Et jamais le Père ne m'a commandé de le
dire à vos frères à Jérusalem. Et jamais
le Père ne m'a commandé de leur parler des autres
tribus de la maison d'Israël, que le Père a emmenées
hors du pays. Le Père ne m'a commandé de leur dire que
ceci : J'ai d'autres brebis qui ne sont pas de cette bergerie ;
celles-là il faut aussi que je les amène, et elles
entendront ma voix ; et il y aura un seul troupeau, un seul
berger. Or, à cause de leur obstination et de leur
incrédulité, ils ne comprirent pas ma parole ;
c'est pourquoi le Père me commanda de ne rien leur dire de
plus concernant cette chose. Mais en vérité, je vous
dis que le Père m'a commandé de vous dire que vous avez
été séparés d'eux à cause de leur
iniquité ; c'est pourquoi, c'est à cause de leur
iniquité qu'ils n'ont aucune connaissance de vous. Et en
vérité, je vous le dis encore que le Père a
séparé d'eux les autres tribus ; et c'est à
cause de leur iniquité qu'ils n'ont aucune connaissance
d'elles. Et en vérité, je vous le dis, vous êtes
ceux de qui j'ai dit : J'ai d'autres brebis qui ne sont pas de
cette bergerie ; celles-là, il faut aussi que je les
amène, et elles entendront ma voix ; et il y aura un seul
troupeau, un seul berger. Et ils ne m'ont point compris, car ils
supposaient que c'étaient les Gentils ; car ils ne
comprennent pas que les Gentils seraient convertis par leurs
prédications. Et ils ne m'ont pas compris quand je leur
disais : Elles entendront ma voix ; et ils n'ont pas
compris que les Gentils n'entendraient en aucun temps ma voix - que
je ne me manifesterais pas à eux, si ce n'est par le
Saint-Esprit. Mais voici, vous avez entendu ma voix et vous m'avez
vu ; et vous êtes mes brebis, et vous êtes comptés
parmi ceux que le Père m'a donnés. (3 Néphi
15:11-24)
Ceci nous apprend qui étaient les autres
brebis au sujet desquelles Jésus annonça à ses
disciples de Jérusalem qu'il avait l'intention de les visiter,
cela nous apprend aussi qu'ils étaient un reste de la maison
de Joseph. Jésus poursuit en expliquant qu'il a encore
d'autres brebis, « qui ne sont pas de ce pays, ni du pays
de Jérusalem » (3 Néphi 16:1) et qu'il doit
les visiter. Comme nous ne savons pas encore qui elles sont ni où
elles se trouvent, nous allons maintenant nous occuper du reste de la
maison de Joseph et nous verrons ce que la Bible peut nous apprendre
de cette branche de la maison d'Israël.
La maison de
Juda et la maison de Joseph
Si nous étudions les
promesses faites par le Seigneur à Abraham, à Isaac et
à Jacob (Israël) et à ses douze fils, que nous
considérons comme les chefs des douze tribus de la maison
d'Israël ; nous verrons clairement que les promesses les
plus importantes furent faites à Juda et à Joseph.
Beaucoup ont une idée inexacte de ce que désigne le nom
« Israël ». Beaucoup pensent, même à
l'heure actuelle, qu'il désigne les Juifs ou la maison de
Juda, oubliant que Juda n'était qu'un des douze fils d'Israël.
Ruben était le fils aîné, mais à cause de
sa transgression, son droit d'aînesse lui fut retiré et
donné aux fils de Joseph :
Fils de Ruben,
premier-né d'Israël. - Car il était le premier-né
mais, parce qu'il souilla la couche de son père, son droit
d'aînesse fut donné aux fils de Joseph, fils d'Israël ;
toutefois, Joseph ne dut pas être enregistré dans les
généalogies comme premier-né. Juda fut, à
la vérité, puissant parmi ses frères, et de lui
est issu un prince ; mais le droit d'aînesse est à
Joseph. (1 Chron. 5:1, 2)
À propos de l'importance et
de la situation respective de Juda et de Joseph, Paul dit :
Car
il est notoire que notre Seigneur est sorti de Juda, tribu dont Moïse
n'a rien dit pour ce qui concerne le sacerdoce. (Héb.
7:14)
Quand on comprend ces promesses et ces bénédictions,
il devient clair que les bénédictions de Joseph, qui
reçut le droit d'aînesse, lui donnaient la préférence
sur tous les fils d'Israël, y compris Juda. C'est probablement à
cause du fait que Juda et ses descendants, les Juifs, se sont serré
les coudes, qu'ils en sont arrivés à être
considérés comme les seuls Israélites. À
une époque plus reculée, Israël s'était
divisé : Juda constituant le plus petit groupe, tandis
que le plus grand était appelé « Israël » :
Joab
remit au roi le rôle du dénombrement du peuple : il
y avait en Israël huit cent mille hommes de guerre tirant
l'épée, et en Juda cinq cent mille hommes. (2 Sam.
24:9)
Et l'Éternel dit : J'ôterai aussi Juda de
devant ma face comme j'ai ôté Israël, et je
rejetterai cette ville de Jérusalem que j'avais choisie, et la
maison de laquelle j'avais dit : Là sera mon nom (2 Rois
23:27).
Sous Éphraïm, Israël fut emmené
vers le nord à l'époque où le royaume d'Israël
fut renversé par les Assyriens, vers 721 avant J.-C. et ne
revint jamais. Il fut dispersé parmi les nations :
Je
ne détruirai pas entièrement la maison de Jacob, dit
l'Éternel. Car voici, je donnerai mes ordres, et je secouerai
la maison d'Israël parmi toutes les nations, comme on secoue
avec le crible, sans qu'il tombe à terre un seul grain. (Amos
9:8, 9)
Amos promit ensuite qu'après avoir été
passé au crible, il serait à nouveau rassemblé
(voir Amos 9:14, 15). Dans une étude ultérieure nous
étudierons le rassemblement d'Israël dans les derniers
jours tel qu'il a été promis par les prophètes.
Moïse
a béni Joseph
Examinons maintenant plus en détail
les promesses faites à Joseph et à sa postérité.
Nous allons voir non seulement que leurs promesses furent plus
grandes que celles faites à Juda, mais aussi que Joseph et
Juda devaient être séparés en deux grands
groupes, comme nous l'avons déjà observé. Après
le passage d'Israël au crible, Joseph devait recevoir un nouveau
pays, séparé et distinct de la terre promise occupée
principalement par Juda.
Moïse
« bénit les enfants d'Israël avant sa mort »
(voir Deut. 33). Nous renvoyons le lecteur au récit de ces
bénédictions et lui conseillons de le lire
soigneusement en notant particulièrement la portée et
la signification de la bénédiction de Joseph comparée
à celles de ses frères. Étudions spécialement
la bénédiction donnée à Joseph :
Sur
Joseph il dit : Son pays recevra de l'Éternel, en signe
de bénédiction, le meilleur don du ciel, la rosée,
les meilleures eaux qui sont en bas, Les meilleurs fruits du soleil,
les meilleurs fruits de chaque mois, Les meilleurs produits des
antiques montagnes, les meilleurs produits des collines éternelles,
Les meilleurs produits de la terre et de ce qu'elle renferme. Que la
grâce de celui qui apparut dans le buisson vienne sur la tête
de Joseph, sur le sommet de la tête de celui qui fut séparé
de ses frères. Sa gloire est comme le premier-né de son
taureau ; ses cornes sont les cornes du buffle ; avec elles
il rassemblera les peuples, aux confins de la terre : et ce sont
les myriades d’Éphraïm, ce sont les milliers de
Manassé. (Deut. 33:17, selon la version du roi Jacques ;
la version Segond dit : « Sur le sommet de la tête
du prince de ses frères ! De son taureau premier-né
il a la majesté ; ses cornes sont les cornes du buffle ;
avec elles il frappera tous les peuples, jusqu'aux extrémités
de la terre ; elles sont les myriades, d'Éphraïm,
elles sont les milliers de Manassé » ndt)
Quand
le patriarche Moïse donna cette bénédiction, il
est clair qu'il pensait d'abord au nouveau pays qui serait donné
à Joseph et qui recevrait d'abondantes bénédictions
du Seigneur de telle sorte qu'il donnerait les meilleurs fruits et
les meilleurs produits des antiques montagnes et des collines
éternelles.
Quand
les descendants de Joseph furent conduits en Amérique vers 600
av. J.-C., il leur fut dit que ce serait une terre préférable
à toutes les autres terres. Si on lit la bénédiction
que Moïse donna à Joseph, on voit que Moïse le
pressentait et qu'il essaya de le décrire. Il ajouta que ce
serait dans « les antiques montagnes » et « les
collines éternelles ». Le pays où ils furent
emmenés se situe dans la partie occidentale de l'Amérique
du Sud, de l'Amérique Centrale et de l'Amérique du
Nord, dans les Montagnes Rocheuses, et cela correspond exactement à
la description de Moïse.
Moïse
déclara encore que la grâce de celui qui apparut dans le
buisson ardent (il s'agit du Dieu d'Israël qui apparut dans le
buisson ardent : voir Exode 3:2) serait sur Joseph, qui fut
séparé de ses frères. Il dit ensuite que sa
gloire était comme le « premier-né de son
taure au », c'est-à-dire premier-né ou
héritier de son père, et nous avons déjà
montré comment Joseph devint l'héritier du droit
d'aînesse. Moïse voyait plus loin : il voyait la
puissance et l'autorité qui seraient données à
la postérité de Joseph et ajouta : « ...
il rassemblera les peuples aux confins de la terre : et ce sont
les myriades d'Éphraïm, ce sont les milliers de Manassé »
(voir Deut. 33:17). Ceci semble annoncer l'établissement du
royaume de Dieu sur la terre dans les derniers jours, ce que nous
avions fait ressortir plus haut, et le rassemblement d'Israël,
dont nous parlerons plus loin.
Jacob (Israël) a béni
Joseph
Jacob, le grand patriarche, fit venir ses enfants
auprès de lui et les bénit juste avant de
mourir :
Jacob appela ses fils, et dit :
Assemblez-vous et je vous annoncerai ce qui vous arrivera dans les
derniers jours (selon la version du roi Jacques ; Segond dit :
« dans la suite des temps », ndt).
Rassemblez-vous, et écoutez, fils de Jacob ! Écoutez
Israël, votre père ! » (Gen. 49:1,
2)
Nous invitons le lecteur à étudier le
chapitre 49 de la Genèse en entier, en prêtant attention
à la grande différence entre les bénédictions
respectives. Examinons maintenant avec soin la bénédiction
spéciale que Joseph reçut de son père :
Joseph
est le rejeton d'un arbre fertile, le rejeton d'un arbre fertile près
d'une source ; les branches s'élèvent au-dessus de
la muraille. Ils l'ont provoqué, ils ont lancé des
traits ; les archers l'ont poursuivi de leur haine. Mais son arc
est demeuré ferme, et ses mains ont été
fortifiées par les mains du Puissant de Jacob : il est
ainsi devenu le berger, le rocher d'Israël. C'est l’œuvre
du Dieu de ton père, qui t'aidera ; c'est l’œuvre
du Tout-Puissant, qui te bénira des bénédictions
des cieux en haut, des bénédictions des eaux en bas,
des bénédictions des mamelles et du sein maternel. Les
bénédictions de ton père s'élèvent
au-dessus des bénédictions de mes pères jusqu'à
la cime des collines éternelles ; qu'elles soient sur la
tête de Joseph, sur le sommet de la tête de celui qui fut
séparé de ses frères. (Gen. 49:22-26 ;
Segond : « ...sur le sommet de la tête du
prince de ses frères », ndt)
Cette
bénédiction est semblable à celle donnée
par Moïse, et débute par une allusion au pays où
se rendrait la postérité de Joseph : « Un
arbre fertile près d'une source ; les branches s'élèvent
au-dessus de la muraille. » Il nous paraît logique
de penser que l'océan était considéré
comme la muraille au-dessus de laquelle les branches de Joseph
s'élèveraient « jusqu'à la cime des
collines éternelles. » Jacob annonça ensuite
que Joseph recevrait les « bénédictions des
cieux en haut... [les] bénédictions des mamelles et du
sein maternel », ce qui veut dire que sa postérité
serait grande et que ses bénédictions surpasseraient
les bénédictions de ses pères.
Signification
du songe de Joseph
Ajoutez à ces deux bénédictions
le songe de Joseph, où il vit les gerbes de ses frères
se prosterner devant sa gerbe. Puis il rêva que le soleil, la
lune et onze étoiles se prosternaient devant lui (voir Gen.
37:5-10 ; 44:14).
Posez-vous
maintenant les questions que voici :
1. La Bible
rapporte-t-elle qu'un autre homme ait reçu des promesses
égales à celles-ci, à part la promesse que le
Christ viendrait au monde par les reins de Juda ?
2. La
Bible rapporte-t-elle l'accomplissement de ces promesses ? Dans
l'affirmative, où ?
3. On s'accorde généralement
à reconnaître que la Bible est le livre des Juifs, mais
où est le livre de Joseph et de sa postérité ?
4.
Est-il raisonnable de supposer que Dieu ferait de plus grandes
promesses à Joseph et à sa postérité qu'à
aucun autre des onze fils de Jacob (Israël) et à sa
postérité, et qu'ensuite il ne prendrait pas de
dispositions pour que soit rapporté l'accomplissement de ces
promesses ?
Le bois de Joseph : le Livre de
Mormon
Le Seigneur ne négligea pas cette importante
question : il prit les dispositions voulues pour que rapport fût
tenu des accords qu'il passa avec Joseph et sa postérité,
à commencer par ses deux fils, Éphraïm et
Manassé :
La parole de l'Éternel me fut
adressée, en ces mots : Et toi, fils de l'homme, prends
une pièce de bois, et écris dessus : Pour Juda et
pour les enfants d'Israël qui lui sont associés. Prends
une autre pièce de bois, et écris dessus : Pour
Joseph, bois d'Éphraïm et de toute la maison d’Israël
qui lui est associée. Rapproche-les l'une de l'autre pour en
former une seule pièce, en sorte qu'elles soient unies dans ta
main. Et lorsque les enfants de ton peuple te diront : Ne nous
expliqueras-tu pas ce que cela signifie ? réponds-leur :
Ainsi parle le Seigneur, l'Éternel : Voici, je prendrai
le bois de Joseph qui est dans la main d'Éphraïm, et les
tribus d'Israël qui lui sont associées ; je les
joindrai au bois de Juda, et j'en formerai un seul bois, en sorte
qu'ils ne soient qu'un dans ma main. Les bois sur lesquels tu écriras
seront dans ta main sous leurs yeux. (Ézéchiel
37:15-20)
Dans les temps anciens, il était de coutume
d'écrire sur du parchemin et de l'enrouler sur une pièce
de bois. C'est pourquoi, quand ce commandement fut donné, cela
revenait à commander de tenir deux livres, deux recueils
d'annales. Une lecture attentive révélera que cela se
produirait dans de futures générations (verset 18), que
quand leurs enfants demanderaient la signification de ce
commandement, le Seigneur prendrait « le bois de Joseph
qui est dans la main d'Éphraïm, et les tribus d'Israël
qui lui sont associées », les joindrait « au
bois de Juda » et en formerait « un seul bois,
en sorte qu'ils ne soient qu'un dans [sa] main ».
Remarquez
que le Seigneur dit qu'il ferait ceci et qu'ils ne seraient qu'un
dans sa main. Or, si nous admettons que la Bible est le bois de Juda,
où est le bois de Joseph ? Quelqu'un peut-il répondre ?
Dieu a commandé qu'on le tienne pour écrire
l'accomplissement des plus grandes promesses qu'il avait faites à
Joseph. Ce serait naturellement un livre écrit dans un autre
pays, puisque Joseph devait être « séparé
de ses frères ». Il ressort avec évidence de
cette Écriture que les annales de Juda, c'est-à-dire la
Sainte Bible, resteraient avec ce peuple, et que les annales de
Joseph y seraient jointes, et que les deux ne feraient plus qu'un.
Quelqu'un
verrait-il une objection à ce que Dieu fasse exactement ce
qu'il avait promis à Ézéchiel de faire ?
Cette promesse pouvait-elle être accomplie d'une façon
plus simple et plus parfaite qu'elle ne le fut par l'apparition du
Livre de Mormon ? Dieu conduisit en Amérique une branche
de la maison de Joseph et leur commanda de tenir des annales de tous
leurs actes. Puis il commanda à son prophète Moroni de
cacher ces annales sacrées dans la colline de Cumorah, dans
l'ouest de l'État de New York, aux États-Unis. Des
siècles plus tard, il renvoya Moroni remettre les annales à
Joseph Smith et donna à celui-ci le pouvoir de les traduire à
l'aide de l’urim et du thummim. À présent les
deux livres ont été réunis, ce qui constitue la
réalisation complète d'une autre grande prophétie.
Encore une fois, qui verrait une objection à ce que Dieu fasse
ce qu'il a promis de faire ? Tant qu'il ne se trouvera pas
quelqu'un pour expliquer où se trouve le livre de Joseph, le
Livre de Mormon maintiendra, incontestée, sa prétention
à être « le bois de Joseph ».
Une
voix venant de la poussière
Ésaïe vit
l'apparition de ce livre sous la forme d'une voix, celle d'un spectre
dont le murmure viendrait de la poussière :
Malheur
à Ariel, à Ariel ! Cité dont David fit sa
demeure ! Ajoutez année à année, laissez
les fêtes accomplir leur cycle. Puis j'assiégerai
Ariel ; il y aura des plaintes et des gémissements ;
et la ville sera pour moi comme un Ariel. Je t'investirai de toutes
parts, je te cernerai par des postes armés, j'élèverai
contre toi des retranchements. Tu seras abaissée, ta parole
viendra de terre, et les sons en seront étouffés par la
poussière ; ta voix sortira de terre comme celle d'un
spectre, et c'est de la poussière que tu murmureras tes
discours. (Ésaïe 29:1-4)
Ésaïe vit la
chute d'Ariel, c'est-à-dire de Jérusalem, à une
époque lointaine dans l'avenir : « ajoutez
année à armée ». Puis il semble avoir
été ravi dans une vision où il fut le témoin
d'une destruction semblable des villes de Joseph, « et la
ville sera pour moi comme un Ariel. » Il décrit
comment elles seraient assiégées, comment des
retranchements seraient élevés contre elles ;
elles seraient abaissées et leur parole viendrait de terre ;
les sons en seraient étouffés par la poussière ;
leur voix sortirait de terre comme celle d'un spectre, et elles
murmureraient leurs discours de la poussière. Or, de toute
évidence, la seule manière dont un peuple mort peut
parler « de terre » ou « de la
poussière » c'est par le texte, et c'est ce que ce
peuple fit par le moyen du Livre de Mormon. En vérité,
il est comme un spectre, celui des paroles des prophètes du
Dieu d'Israël.
Le
prophète Néphi décrit cet événement
en ces termes :
Lorsque ma postérité et la
postérité de mes frères seront tombées
dans l'incrédulité, et auront été
détruites par les Gentils ; oui, lorsque le Seigneur Dieu
aura campé contre elles, qu'il les aura assiégées
avec un mont, et élevé des forts contre elles, et
lorsqu'elles auront été foulées dans la
poussière au point de ne plus exister, voici, les paroles des
justes seront écrites, les prières des fidèles
seront entendues, et tous ceux qui sont tombés dans
l'incrédulité ne seront point oubliés. Car ceux
qui auront été détruits leur parleront de la
terre, et leur parole sortira de la poussière, et leur voix
sera une voix qui a un esprit familier ; car le Seigneur Dieu
lui donnera le pouvoir de chuchoter ce qui les touche même
comme si elle sortait de la terre ; et leurs paroles sortiront
de la terre, comme un murmure. Car, ainsi dit le Seigneur Dieu :
Ils écriront des choses qui seront faites parmi eux, et elles
seront écrites et scellées dans un livre et ceux qui
seront tombés dans l'incrédulité ne les auront
pas, car ils cherchent à détruire les choses de Dieu.
(2 Néphi 26:15-17, Cf. Ésaïe 29:1-4)
Ésaïe
ne vit pas seulement que ce peuple serait détruit, qu'il
serait abaissé, qu'il parlerait de terre, et que sa voix
serait comme celle d'un spectre dont le murmure vient de la
poussière ; il vit aussi que toute cette vision était
représentée par un livre scellé :
Toute
la révélation est pour vous comme les mots d'un livre
cacheté que l'on donne à un homme qui sait lire, en
disant : Lis donc cela ! Et qui répond : Je ne
le puis, car il est cacheté. (Ésaïe
29:11)
Lorsque cette vision fut terminée, Ésaïe
entendit à nouveau la parole du Seigneur lui annoncer qu'il
allait accomplir une oeuvre merveilleuse et un prodige :
Le
Seigneur dit : Quand ce peuple s'approche de moi, il m'honore de
la bouche et des lèvres ; mais son cœur est éloigné
de moi, et la crainte qu'il a de moi n'est qu'un précepte de
tradition humaine. C'est pourquoi je m'en vais accomplir dans ce
peuple une oeuvre merveilleuse et un prodige : et la sagesse de
ses sages périra, et l'intelligence de ses hommes intelligents
disparaîtra. (Ésaïe 29:13, 14, version du roi
Jacques ; Segond dit : « C'est pourquoi je
frapperai encore ce peuple par des prodiges et des miracles... »,
ndt)
L'avènement du Livre de Mormon est « une
oeuvre merveilleuse et un prodige » ; les sages et
les hommes intelligents du monde ne peuvent l'expliquer autrement que
par le récit des faits présenté par Joseph
Smith ; et lui ne l'obtint pas, il n'aurait pu l'obtenir,
uniquement en lisant la Bible. Il le reçut par révélation
du Seigneur par l'intermédiaire de l'ange Moroni.
CHAPITRE 8 : PREUVES
DE L'AUTHENTICITÉ DIVINE DU LIVRE DE MORMON
Nous
avons examiné le Livre de Mormon en tant que recueil
d'Écritures parallèle (le bois de Joseph, les annales
des « autres brebis » que Jésus avait
promis de visiter) que le Seigneur avait promis de joindre à
la Bible (le bois de Juda) de manière qu'ils ne fassent qu'un
dans sa main. Le moment nous semble maintenant venu de citer
brièvement quelques-unes des preuves de l'authenticité
divine du Livre de Mormon.
Une
des plus grandes preuves est l'attestation des trois témoins à
qui l'ange Moroni montra les plaques et rendit témoignage
qu'elles avaient été traduites par le don et le pouvoir
de Dieu. Nous avons déjà cité intégralement
ce témoignage, il se trouve en tête de chaque exemplaire
du Livre de Mormon, en même temps que l'attestation des huit
témoins à qui Joseph Smith fut autorisé à
montrer les plaques. Aucun de ces témoins n'a jamais renié
son témoignage, bien que chacun d'entre eux eût à
souffrir de beaucoup de persécutions et de
moqueries.
« Traduit par le
don et le pouvoir de Dieu »
Attardons-nous
à cette affirmation du Seigneur aux témoins, où
il leur dit que les plaques ont été « traduites
par le don et le pouvoir de Dieu ». Quand Moroni parla à
Joseph Smith des annales déposées dans la colline de
Cumorah, il dit :
En
outre, que deux pierres contenues dans des arcs d'argent - et
ces pierres, fixées à un pectoral, constituaient ce
qu'on appelle l'urim et le thummim - étaient déposées
avec les plaques ; que la possession et l'utilisation de ces pierres
étaient ce qui faisait les « voyants »
dans les temps anciens ou passés ; et que Dieu les avait
préparées en vue de la traduction du livre. (Joseph
Smith, Histoire, 35)
C'est en utilisant l’urim et le
thummim que Joseph Smith put, en soixante jours environ, du 7 avril
1829 à la première semaine de juin de la même
année, traduire le Livre de Mormon, plus de cinq cents pages
imprimées de la langue des plaques d'or en anglais. Il est
douteux qu'un autre écrivain ait jamais écrit fût-ce
un roman d'une telle importance en un temps aussi court.
L'urim
et le thummim
Serait-il inconvenant de
se demander ce que les chefs spirituels du temps de Joseph Smith
connaissaient de l’urim et du thummim ? Joseph Smith
aurait-il de lui-même pensé à proclamer qu'il
avait traduit le Livre de Mormon avec le secours de l’urim et
du thummim ? Pourtant l'usage de l'urim et du thummim était
connu des anciens prophètes :
Urim et thummim
(c'est-à-dire « lumière et perfection »),
cités comme moyen utilisé par le grand-prêtre
pour interroger le Seigneur. Ex. 28:30 ; Lév. 8:8 ;
Nomb. 27:21 ; Deut. 33:8 ; 1 Sam. 28:6. Il est clair
que l'urim et le thummim étaient des sortes d'objets ; on
a suggéré que c'étaient (1) des pierres du
pectoral du grand-prêtre, (2) des dés sacrés, (3)
de petites représentations de « la vérité »
et de « la justice » comme on en trouve
suspendues au cou de la momie d'un prêtre égyptien.
L'urim et le thummim n'existaient plus après la Captivité.
Esdras 2:63. (A concise Biblical Encyclopedia, p. 154)
Attendu
que l’urim et le thummim étaient le moyen utilisé
par les anciens prophètes pour interroger le Seigneur, et
attendu qu'ils furent conservés par la main du Seigneur et
remis à Joseph Smith en même temps que les plaques d'or,
ceci démontre que c'est la sagesse de Dieu qui les conserva en
vue de ce but sacré. Ces faits expliquent pourquoi les
secrétaires du prophète Joseph Smith affirmaient qu'ils
écrivaient sous sa dictée et qu'il n'apportait aucune
correction. Voici le témoignage d'Oliver Cowdery, son
principal secrétaire : J'ai écrit, de ma propre
plume, le Livre de Mormon tout entier (sauf quelques pages), tel
qu'il tombait des lèvres du prophète Joseph à
mesure qu'il le traduisait par le don et le pouvoir de Dieu, au moyen
de L’urim et du thummim... J'ai vu de mes yeux et manipulé
de mes mains les plaques d'or dont il fut transcrit... Ce livre est
vrai (Roberts, Comprehensive History of the Church, vol. 1, p.
139).
Origine des Indiens
américains
Le Livre de Mormon
explique fort bien qui sont les Indiens américains et comment
ils sont parvenus en Amérique. Le premier peuple connu qui
occupa l'Amérique, ce sont les Jarédites qui quittèrent
la tour de Babel au moment de la confusion des langues et de la
dispersion des peuples. Ils y furent conduits par le Seigneur :
Et
l'Éternel dit : Voici, ils forment un seul peuple et ont
tous une même langue, et c'est là ce qu'ils ont
entrepris ; maintenant rien ne les empêcherait de faire
tout ce qu'ils auraient projeté. Allons ! descendons, et
là confondons leur langage, afin qu'ils n'entendent plus la
langue les uns des autres. Et l'Éternel les dispersa loin de
là sur la face de toute la terre ; et ils cessèrent
de bâtir la ville. (Gen. 11:6-8)
Étant donné
que « le Seigneur les dispersa loin de là sur la
face de toute la terre », il n'est pas déraisonnable
de penser que certains de ces gens furent dispersés en
direction de l'Amérique, car elle constitue à coup sûr
une partie de « toute la terre ».
Les
Jarédites s'éteignirent faute de respecter les
commandements du Seigneur. On trouvera l'histoire de ce peuple en
consultant le Livre d'Éther dans le Livre de Mormon.
En
600 av. J.-C. la main de Dieu conduisit Léhi et sa famille de
Jérusalem en Amérique ; et depuis lors ils
occupent le pays. Toutefois, peu de temps après leur arrivée,
le Seigneur maudit à cause de leur méchanceté
les partisans de deux des fils de Léhi, Larnan et Lémuel,
et, pour les séparer de leurs frères, donna à
leur peau une couleur sombre :
Et il avait fait tomber la
malédiction sur eux, oui, même une grande malédiction,
à cause de leur iniquité. Car voici, ils s'étaient
endurci le cœur contre lui, et ils étaient devenus durs
comme le roc : et comme ils étaient blancs, très
beaux et pleins de charme, le Seigneur Dieu couvrit leur peau d'une
couleur sombre, afin qu'ils ne fussent point un objet de séduction
pour mon peuple. Et ainsi dit le Seigneur Dieu : Je les rendrai
repoussants pour ton peuple, à moins qu'ils ne se repentent de
leurs iniquités. Et maudite sera la postérité de
celui qui se mêle à leur postérité, car il
sera frappé de la même malédiction. Le Seigneur
le dit, et cela fut fait (2 Néphi 5:21-23).
Ceux qui
avaient été ainsi maudits réussirent, vers 384
ap. J.-C., à détruire tous les blancs, sauf 24
personnes. C'est à cette époque que Mormon déposa
dans la colline de Cumorah toutes les annales qui lui avaient été
confiées, sauf quelques plaques qu'il remit à son fils
Moroni (cf. Mormon 6).
Vers 420 ap. J.-C., Moroni mit ces
plaques avec celles que son père Mormon avait déjà
déposées dans la colline (cf. Moroni 10:1, 2). C'est de
ces dernières plaques que Joseph Smith traduisit le Livre de
Mormon.
Les peuplades à la peau sombre qui occupèrent
dorénavant l'Amérique étaient appelées
Lamanites dans le Livre de Mormon ; ce sont les peuplades que
l'on appelle les Indiens américains et qui sont de la maison
d'Israël. On peut donc considérer que puisque le Livre de
Mormon représente les annales ou l'histoire de ces peuples de
l'Amérique ancienne, on peut s'attendre à y trouver un
compte rendu complet de leur origine et de leurs pérégrinations,
de leurs guerres et de leurs querelles, de la vie et des
enseignements de leurs prophètes, ainsi que des prophéties
concernant l'avenir de l'Amérique.
Un des traits les
plus intéressants de tout ce livre, c'est le récit de
la visite que fit Jésus après sa crucifixion et son
ascension aux habitants de l'Amérique, récit qui
contient le compte rendu des destructions qui eurent lieu au moment
de sa crucifixion et qui changèrent radicalement la face du
pays tout entier : des montagnes surgirent, des tempêtes
et des cyclones firent rage ; des villes furent englouties ;
des bâtiments furent rasés par de violents tremblements
de terre, « toute la surface de la terre fut déformée »
(voir 3 Néphi 8).
Les recherches archéologiques
modernes ont découvert beaucoup de ces villes ensevelies,
ramené au jour des grandes routes cimentées mentionnées
dans le Livre de Mormon, localisé des temples et d'autres
bâtiments magnifiques érigés par ces peuples qui
avaient atteint un niveau élevé de civilisation et de
culture en Amérique. Les traditions des Indiens confirment ces
faits.
Légende des Indiens Washoe
Une de
ces traditions typiques est cette légende des Indiens Washoe
qui semble avoir conservé l'histoire de la disparition du
grand lac qui s'étendait entre les montagnes. Cet immense
« plan » d'eau s'appelait Lahonitan. Les débris
fossiles d'animaux que l'on a retrouvés en divers endroits du
bassin, ainsi que d'autres preuves indubitables prouvent qu'il a bien
existé autrefois. Voici comment se présente cette
légende indienne :
Il y a longtemps, très
longtemps. Peut-être cent ans, indien pas sûr, homme
blanc sûr. Le père de mon grand-père, lui homme
très vieux. Peut-être deux, trois cents ans, moi pas
savoir. Carson valley, Washoc valley, Truckee valley, Long valley,
lac Pyramid, Lublock, partout plein d'eau, plein de poisson, plein de
canards. Gros poissons aussi, maintenant plus en voir, tous partir,
aucun revenir.
Indien Washoe, lui habiter grandes montagnes
(en indiquant les chaînes Comstock et Pyramid). Parfois Indien
Washoe prendre son bateau aller voir Piutee, peut-être Piutee
prendre son bateau aller voir Indien Washoe, lui bon ami, tout le
temps.
En
indiquant la Sierra à l'ouest de la Washoe valley, le vieil
Indien poursuivit :
Grande
montagne tout le temps du feu, beaucoup de « boum !
boum ! » beaucoup de fumée, Indien très
effrayé, ! Et puis, un jour, montagne beaucoup de fumée,
beaucoup de bruit, le sol trembler trop, Indien très effrayé,
tomber à terre, pleurer beaucoup. Soleil, lui tous les jours
se lever (en indiquant le nord-est), lui se coucher (en indiquant le
sud-ouest). Un jour, pas se lever, Indien pas sûr, montagne
beaucoup fumée, sol trembler beaucoup, vent souffler, eau
bouillir. Peut-être deux, trois jours soleil lui pas venir,
Indien pas manger, pas dormir, tout le temps pleurer, pleurer. Fort
peur. Et puis, eau faire beaucoup de bruit, aller très vite,
comme la rivière Truckee ; eau descendre, descendre,
montagne monter, monter, beaucoup boue, beaucoup poisson mourir, et
puis soleil revenir au-dessus de cette montagne (en indiquant le
sud-est), lui descendre là-bas (en indiquant le nord-ouest).
Homme blanc sûr, indien pas sûr, peut-être deux,
trois semaines, boue sécher, Piutee, Indien Washoe marcher,
plus bateau. Toute l'eau, elle partie ; peut-être petit
peu d'eau lac Pyramid, lac Honey, lac Washoe, trop de montagnes, lui
revenir très vite. Indien pas sûr, eau, gros poisson pas
revenir. Revoir lui plus jamais. (Mrs M. M. Garwood, Progressive West
Magazine, réimprimé dans Deseret Semi-Weekly News, 5
février 1906, p. 4)
Ce récit manque de détails,
mais il est suffisamment clair pour indiquer que les Indiens de
l'Amérique ancienne ont conservé sous une forme
légendaire, le souvenir des terribles cataclysmes qui ont
bouleversé le continent américain.
Témoignage
de Néphi
Lisez maintenant le récit du même
événement rapporté dans 3 Néphi du Livre
de Mormon, et vous noterez que les deux récits s'accordent sur
pratiquement tous les détails, même sur le temps pendant
lequel le soleil ne se leva pas. Voici le récit de Néphi
relatant les événements qui se produisirent sur le
continent américain à l'époque où le
Sauveur fut crucifié :
Mais voici, il y eut une
destruction plus grande et plus terrible dans le pays du nord ;
car voici, toute la surface du pays fut changée par la
tempête, les tornades, les tonnerres et les éclairs, et
le tremblement extrêmement violent de toute la terre. Les
grands chemins furent fendus, les routes plates furent abîmées
et de nombreux endroits lisses devinrent raboteux. Et beaucoup de
grandes villes furent englouties, beaucoup furent brûlées
et beaucoup furent secouées jusqu'à ce que leurs
bâtiments se fussent écroulés, que les habitants
en fussent écrasés et que leurs emplacements fussent
désolés... Ainsi, toute la surface de la terre fut
déformée par les tempêtes, les tonnerres, les
éclairs et les secousses de la terre... Et il y eut des
ténèbres épaisses sur toute la surface du pays,
de telle sorte que les habitants qui n'étaient pas tombés
purent sentir la vapeur des ténèbres ; Et il ne
pouvait y avoir aucune lumière, à cause des ténèbres,
ni chandelles, ni torches ; et il était impossible
d'allumer du feu avec leur bois fin et extrêmement sec, de
sorte qu'il ne pouvait y avoir absolument aucune lumière. Et
on ne voyait aucune lumière, ni feu, ni lueur, ni le soleil,
ni la lune, ni les étoiles, tant étaient épais
les brouillards de ténèbres qui s'étaient
répandus sur la surface du pays. Et pendant trois jours, on ne
vit aucune lumière. Et il y avait continuellement de grandes
lamentations, des gémissements et des pleurs parmi le peuple
tout entier ; oui, grands furent les gémissements du
peuple à cause des ténèbres et de la grande
destruction qui s'était abattue sur lui. (3 Néphi
8:12-14, 17, 20-23)
Tout en remarquant la grande similitude
entre ces deux récits, nous ne devons pas oublier que le Livre
de Mormon fut publié en 1829 et cette légende indienne
en 1906. Quelle est l'explication si ni l'un ni l'autre n'est
vrai ?
Lectures complémentaires
L'auteur
n'a pas l'intention d'essayer d'étudier en détail
l'archéologie et l'ethnologie de l'Amérique, qui
fournissent tant de preuves confirmant le Livre de Mormon. Ceux qui
désirent étudier des preuves telles que :
1)
le fait que ce pays a été occupé par différents
peuples à des périodes fort éloignées les
unes des autres ;
2)
le fait que les traditions découvertes chez les races
indigènes d'Amérique, qui paraissent découler
d'une souche commune, sont étroitement apparentées,
sinon identiques à celles des Israélites ;
3)
que les anciens habitants du continent américain avaient
connaissance de grands événements bibliques tels que la
création, la construction de la tour de Babel, le déluge,
la vie et la crucifixion du Sauveur, la seconde venue du Rédempteur,
l'administration de la Sainte-Cène, etc.,
peuvent
consulter les Articles de foi de James E. Talmage ainsi que les
nombreux articles parus dans les magazines de l'Église et
d'autres publications et conservés dans les bibliothèques
des paroisses locales.
Un pays de choix
Le Livre
de Mormon rapporte les enseignements de prophètes inspirés
qui ont exercé leur ministère parmi le peuple, ainsi
que leurs prédictions concernant l'avenir du pays.
Voici,
ceci est un pays de choix ; et toute nation qui le possédera
sera affranchie de la servitude, de la captivité et de la
domination de toutes les autres nations sous le ciel, si elle veut
simplement servir le Dieu du pays, qui est Jésus-Christ,
lequel a été manifesté par les choses que nous
avons écrites. (Éther 2:12)
Mais
voici, ce pays, dit Dieu, sera un pays de ton héritage, et les
Gentils seront bénis dans le pays. Et ce pays sera un pays de
liberté pour les Gentils, et il ne s'élèvera
point de roi parmi les Gentils dans ce pays. Et je fortifierai ce
pays, contre toutes les autres nations. Et celui qui combat contre
Sion périra, dit Dieu. Et celui qui élèvera un
roi contre moi périra, car c'est moi, le Seigneur, le roi du
ciel, qui serai leur roi ; et je serai toujours la lumière
de celui qui écoute mes paroles. (2 Néphi 10:10-14)
Et
maintenant, moi, Moroni, je vais terminer mon récit touchant
la destruction du peuple sur lequel j'ai écrit : Car
voici, ils rejetèrent toutes les paroles d'Éther ;
car il leur raconta, en toute vérité, tout ce qui fut
depuis le commencement de l'homme ; et qu'après que les
eaux se furent retirées de la surface de ce pays, il devint un
pays préférable à tous les autres pays, un pays
choisi du Seigneur ; c'est pourquoi le Seigneur voulait que tous
les hommes qui l'habitent, le servissent. Et qu'il était le
lieu de la Nouvelle Jérusalem qui devait descendre du ciel et
du saint sanctuaire du Seigneur. Voici, Éther vit les jours du
Christ, et il parla d'une Nouvelle Jérusalem dans ce pays. Il
dit aussi, touchant la maison d'Israël et la Jérusalem
d'où Léhi viendrait qu'après avoir été
détruite, elle serait bâtie de nouveau, ville sainte
dans le Seigneur ; c'est pourquoi elle ne pourrait pas être
une nouvelle Jérusalem, car elle avait existé dans les
temps passés, mais elle serait bâtie de nouveau, et
deviendrait une ville sainte du Seigneur et serait bâtie pour
la maison d'Israël. Et qu'une Nouvelle Jérusalem serait
édifiée dans ce pays pour le reste de la postérité
de ce Joseph, ce dont il y a eu un type. Car comme Joseph amena son
père dans le pays d'Égypte, où il mourut, ainsi
le Seigneur amena un reste de la postérité de Joseph
hors du pays de Jérusalem, afin de témoigner sa
miséricorde envers la postérité de Joseph, et
qu'elle ne pérît pas, de même qu'il avait été
miséricordieux envers le père de Joseph, pour qu'il ne
pérît pas. C'est pourquoi les restes de la maison de
Joseph seront établis dans ce pays, et ce sera la terre de
leur héritage ; et ils bâtiront une ville sainte au
Seigneur, semblable à l'ancienne Jérusalem ; et
ils ne seront plus confondus jusqu'à ce que la fin arrive,
quand la terre passera. (Éther 13:1-8)
Un haut
fonctionnaire du gouvernement a dit ceci après avoir lu le
Livre de Mormon :
De
tous les livres religieux américains du dix-neuvième
siècle, il me paraît probable que c'est le Livre de
Mormon qui a été le plus puissant. Il n'a peut-être
atteint qu'un pour cent de la population des États-Unis, mais
il a touché ce pourcent d'une façon si puissante et si
durable que toute la population des États-Unis en a été
influencée, plus particulièrement en ce qu'il a
contribué à ouvrir une de nos plus grandes
frontières.
Témoignage d'un touriste
Après
avoir visité le square du Temple à Salt Lake City, où
il s'était procuré un exemplaire du Livre de Mormon, un
touriste a écrit la lettre que voici :
« Je
suis pasteur de l'Église méthodiste de... depuis 37
ans. J'ai constitué une bibliothèque où se
trouvent réunis les plus grands livres du monde, et cela m'a
coûté plus de 12 000 dollars. Mais j'ai trouvé
ici dans le Livre de Mormon une bibliothèque de plus grande
valeur que toutes les collections de livres du monde, parce que c'est
la parole de Dieu. »
Témoignage du Dr
Willard Richards
Le Dr Willard Richards était en
prison avec le prophète Joseph Smith lorsque celui-ci et son
frère Hyrum subirent le martyre, et il devint plus tard
conseiller de Brigham Young dans la Première Présidence
de l'Église. On raconte que lorsqu'il vit pour la première
fois un exemplaire du Livre de Mormon, il l'ouvrit au milieu et en
lut quelques pages, puis referma le livre en disant : « Ce
livre a été écrit par Dieu ou par le diable et
je m'en vais découvrir qui l'a écrit. » En
conséquence, il lut le livre deux fois de bout en bout au
cours des dix jours suivants, puis répondit : « Le
diable n'aurait pas pu l'écrire, il doit venir de Dieu. »
Le
témoin promis de la véracité du Livre de
Mormon
Il est bien regrettable que le monde soit si lent à
accepter la vérité. Alors que nous avons parmi nous un
livre si merveilleux, ce volume parallèle d'Écritures
que le Seigneur commanda à Ézéchiel d'écrire
(le bois de Joseph) et qu'il déclara avoir l'intention de
joindre au bois de Juda (notre Bible actuelle) pourquoi le monde
est-il si peu empressé de l'accepter ?
Dans
cette brève présentation du message remis par l'ange
Moroni au prophète Joseph Smith, nous n'avons pas essayé
de présenter les enseignements du Livre de Mormon, ni
l'histoire qu'il contient. Nous nous sommes contentés de
montrer qu'il a une place, et même une place importante, dans
la littérature religieuse du monde ; que c'est Dieu
lui-même qui a commandé que ces annales fussent tenues,
qu'elles devaient être conservées et qu'elles devaient
reparaître en temps voulu. Le fait que Moroni fut envoyé
pour remettre les plaques d'or à Joseph Smith avec L’urim
et le thummim pour les traduire constitue un des messages les plus
importants que l'on puisse diffuser dans le monde. Nous espérons
que cette présentation fera naître chez beaucoup le
désir de lire le Livre de Mormon et de mettre à
l'épreuve la promesse du Seigneur qui s'y trouve :
Et
quand vous recevrez ces choses, je vous exhorte à demander à
Dieu, le Père éternel, au nom du Christ, si ces choses
ne sont pas vraies ; et si vous le demandez avec un coeur
sincère et avec une intention réelle, ayant foi au
Christ, il vous en manifestera la vérité par le pouvoir
du Saint-Esprit. (Moroni 10:4)
CHAPITRE 9 : LE
RÉTABLISSEMENT DE L'AUTORITÉ DE LA PRÊTRISE
Vint
ensuite, dans l'ordre chronologique, la visite d'un messager céleste,
Jean-Baptiste, qui, sous la direction de Pierre, Jacques et Jean,
apparut à Joseph Smith et Oliver Cowdery et les ordonna à
la Prêtrise d'Aaron. Voici le récit que Joseph Smith
lui-même fit de cette visitation céleste et de cette
ordination :
« Deux
jours après l'arrivée de M. Cowdery (le 7 avril), je
commençai la traduction du Livre de Mormon et il se mit à
écrire pour moi.
« Nous
poursuivions encore le travail de traduction lorsque, le mois suivant
(mai 1829), nous nous rendîmes un certain jour dans les bois
pour prier et interroger le Seigneur au sujet du baptême pour
la rémission des péchés que nous trouvions
mentionné dans la traduction des plaques. Tandis que nous
étions ainsi occupés à prier et à
invoquer le Seigneur, un messager céleste descendit dans une
nuée de lumière et, ayant posé les mains sur
nous, il nous ordonna, disant :
« À
vous, mes compagnons de service, au nom du Messie, je confère
la Prêtrise d'Aaron, qui détient les clefs du ministère
d'anges, de l'Évangile de repentir et du baptême par
immersion pour la rémission des péchés ; et
cela ne sera plus jamais enlevé de la terre, jusqu'à ce
que les fils de Lévi fassent de nouveau une offrande au
Seigneur selon la justice.
« Il
dit que cette Prêtrise d'Aaron n'avait pas le pouvoir d'imposer
les mains pour le don du Saint-Esprit, mais que cela nous serait
conféré plus tard ; et il nous commanda d'aller
nous baptiser, nous prescrivant, à moi de baptiser Oliver
Cowdery et à lui de me baptiser ensuite.
« En
conséquence, nous allâmes nous baptiser. Je le baptisai
d'abord et il me baptisa ensuite ; puis je posai les mains sur
sa tête et l'ordonnai à la Prêtrise d'Aaron, après
quoi, il posa les mains sur ma tête et m'ordonna à la
même Prêtrise, car c'était ce qui nous avait été
commandé.
« Le
messager qui nous rendit visite à cette occasion et qui nous
conféra cette Prêtrise dit qu'il se nommait Jean,
celui-là même qui est appelé Jean-Baptiste dans
le Nouveau Testament, qu'il agissait sous la direction de Pierre,
Jacques et Jean, lesquels détenaient les clefs de la Prêtrise
de Melchisédek, Prêtrise qui, dit-il, nous serait
conférée en temps voulu, et que je serais appelé
le premier ancien de l'Église, et lui (Oliver Cowdery) le
second. C'est le 15 mai 1829 que nous fûmes ordonnés
sous la main de ce messager et baptisés. » (Joseph
Smith, Histoire, 67-72).
De cette visite de Jean-Baptiste,
nous déduisons les vérités que voici :
1.
Que l'on doit être ordonné à la prêtrise
nécessaire par quelqu'un ayant l'autorité de le faire,
pour pouvoir administrer les ordonnances de l'Évangile.
2.
Que la Prêtrise d'Aaron détient les clefs :
a)
Du ministère d'anges ;
b)
De l'Évangile de repentance ;
c)
Du baptême par immersion pour la rémission des péchés.
3. Que cette prêtrise « ne sera jamais plus
enlevée de la terre, jusqu'à ce que les fils de Lévi
fassent de nouveau une offrande au Seigneur selon la justice ».
4.
Que la Prêtrise d'Aaron, tout en étant l'autorité
émanant de Dieu, a un ministère limité ;
elle « n'avait pas le pouvoir d'imposer les mains pour le
don du Saint-Esprit » ; que, en conférant
cette prêtrise à Joseph Smith et à Oliver
Cowdery, Jean-Baptiste agissait sous la direction de Pierre, Jacques
et Jean, détenteurs des clefs de la Prêtrise de
Melchisédek, qui leur serait conférée dans la
suite.
Rétablissement de la Prêtrise de
Melchisédek
Donc, pour que pût s'effectuer ce
« rétablissement de toutes choses dont Dieu a parlé
anciennement par la bouche de ses saints prophètes »
(voir Actes 3:21), il était nécessaire que ces deux
prêtrises fussent rendues aux hommes sur cette terre.
Peu
de temps après ce glorieux événement, Pierre,
Jacques et Jean, apôtres du Seigneur Jésus-Christ,
conférèrent à Joseph Smith et Oliver Cowdery la
Prêtrise de Melchisédek, y compris le saint apostolat,
comme l'avait promis Jean-Baptiste, ce qui leur donnait l'autorité
nécessaire pour organiser l'Église et le royaume de
Dieu sur terre à notre époque. En conséquence,
l'Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours
fut organisée le 6 avril 1830 avec six membres à
Fayette, comté de Seneca, État de New York.
Prêtrises
d'Aaron et de Melchisédek
Pour bien comprendre
l'Évangile de Jésus-Christ et l'Église qu'il a
établie sur terre, il faut comprendre ce que sont la Prêtrise
d'Aaron ou prêtrise lévitique, parfois appelée
prêtrise inférieure, et la Prêtrise de
Melchisédek, ainsi que les fonctions et le ministère de
chacune.
On
pourrait poser la question : « Selon quel ordre de la
prêtrise les Églises chrétiennes actuelles
prétendent-elles fonctionner, celui d'Aaron ou celui de
Melchisédek ? » On ne peut attendre d'aucune
d'entre elles une réponse satisfaisante à cette
question. La seule raison pour laquelle nous sommes en mesure de
fournir une explication convenable est le fait que Jean-Baptiste a
ramené sur cette terre la Prêtrise d'Aaron ou prêtrise
lévitique, et l'a conférée à Joseph Smith
et à Oliver Cowdery. De même, les apôtres Pierre,
Jacques et Jean ont ramené la Prêtrise de Melchisédek.
Ainsi tout doute, tout malentendu se trouvent écartés
et nous sommes capables de comprendre les Écritures traitant
de cet important sujet. Pourrait-il y avoir de sujet plus important
que de comprendre la signification et le but de la prêtrise de
Dieu ainsi que la façon de l'obtenir, puisqu'elle détient
les clefs et le droit d'officier en son nom et d'administrer à
ses enfants les ordonnances salvatrices de l'Évangile de
Jésus-Christ ? Comment pourrait-on soutenir que sans
l'autorité de cette prêtrise il puisse exister sur terre
une Église ayant le droit de se réclamer de
Jésus-Christ ?
Si donc la perfection avait été
possible par le sacerdoce lévitique - car c'est sur ce
sacerdoce que repose la loi donnée au peuple, - qu'était-il
encore besoin qu'il parût un autre sacrificateur selon l'ordre
de Melchisédek, et non selon l'ordre d'Aaron ? Car, le
sacerdoce étant changé, nécessairement aussi il
y a un changement de loi... Car il est notoire que notre Seigneur est
sorti de Juda, tribu dont Moïse n'a rien dit pour ce qui
concerne le sacerdoce... Car ce témoignage lui est rendu :
Tu es sacrificateur pour toujours selon l'ordre de Melchisédek...
Mais lui, parce qu'il demeure éternellement, possède un
sacerdoce qui n'est pas transmissible. (Hébreux 7:11, 12, 14,
17, 24)
Cette explication doit montrer avec évidence
que la loi - le pédagogue (voir Galates 3:24) - qui devait
amener les hommes au Christ fut administrée par la Prêtrise
d'Aaron ou prêtrise lévitique. Toutefois, la perfection
ne peut être atteinte par cette seule prêtrise comme l'a
expliqué Paul. Il fallait donc que le Seigneur envoyât
un autre prêtre selon l'ordre de Melchisédek. La
prêtrise étant ainsi changée, il y avait
« nécessairement aussi... un changement de loi ».
C'est pourquoi la plénitude de l'Évangile de
Jésus-Christ fut introduite par celui-ci, afin de remplacer la
loi de Moïse.
Limitations de la Prêtrise
d'Aaron
Jean-Baptiste comprenait parfaitement ceci, car
son ministère s'exerçait sous l'autorité de la
Prêtrise d'Aaron qui détenait les clefs de
l'administration de l'ordonnance du baptême par immersion pour
la rémission des péchés. Quand il fut envoyé
préparer « le chemin du Seigneur » (voir
Matthieu 3:3), il n'essaya pas de conférer le Saint-Esprit par
l'imposition des mains. Il enseigna que quelqu'un de plus puissant
que lui viendrait et « il vous baptisera du Saint-Esprit
et de feu » (voir Matthieu 3:11).
Telle est
l'explication qu'il donna à Joseph Smith et à Oliver
Cowdery quand il leur conféra la Prêtrise d'Aaron et
leur enjoignit de se baptiser mutuellement par immersion pour la
rémission de leurs péchés. Il leur dit que leur
prêtrise « n'avait pas le pouvoir d'imposer les
mains pour le don du Saint-Esprit » (voir Joseph Smith,
Histoire, 70), mais que celui-ci leur serait conféré
plus tard.
Nature de la Prêtrise de Melchisédek
Dans
une révélation concernant la prêtrise donnée
le 28 mars 1835 par l'intermédiaire du prophète Joseph
Smith, le Seigneur dit :
Il y a, dans l'Église,
deux prêtrises, à savoir les Prêtrises de
Melchisédek et d'Aaron, y compris la prêtrise lévitique.
La raison pour laquelle la première est appelée la
Prêtrise de Melchisédek. c'est que Melchisédek
était un grand-prêtre tellement éminent. Avant
son temps, elle s'appelait la Sainte Prêtrise selon l'ordre du
Fils de Dieu. Mais par respect ou révérence pour le nom
de l'Être Suprême, afin d'éviter la répétition
trop fréquente de son nom, l'Église, dans les temps
anciens, appela cette prêtrise du nom de Melchisédek, ou
Prêtrise de Melchisédek. Toutes les autres autorités,
tous les autres offices de l'Église sont des annexes de cette
prêtrise. Mais il y a deux divisions ou grands titres - l'une
est la Prêtrise de Melchisédek, et l'autre la Prêtrise
d'Aaron ou lévitique. (D&A 107:1-6)
L'apôtre
Paul comprenait quel grand-prêtre éminent était
Melchisédek ; il donne cette explication :
En
effet, ce Melchisédek, roi de Salem, sacrificateur du Dieu
Très-Haut, - alla au-devant d'Abraham lorsqu'il revenait de la
défaite des rois, qui le bénit ; Et à qui
Abraham donna la dîme de tout, - qui est d'abord roi de
justice, d'après la signification de son nom, ensuite roi de
Salem, c'est-à-dire, roi de paix ; Qui est sans père,
sans mère, sans généalogie, qui n'a ni
commencement de jours ni fin de vie, -mais qui est rendu semblable au
Fils de Dieu, - ce Melchisédek demeure sacrificateur à
perpétuité. (Hébreux 7:1-3)
Ce dernier
verset a été fort mal compris : Certains estiment
que Paul voulait dire que Melchisédek n'avait ni père
ni mère, ni généalogie, n'ayant ni commencement
de jours ni fin de vie. Toutefois, dans une révélation
au sujet de la prêtrise donnée le 22 septembre 1832, par
l'intermédiaire du prophète Joseph Smith, le Seigneur
montra clairement que c'est la prêtrise et non Melchisédek
qui est sans commencement de jours ni fin de vie :
Laquelle
prêtrise continue dans l'Église de Dieu dans toutes les
générations et est sans commencement de jours ou fin
d'années. (D&A 84:17)
Pas d'autorité sans
appel et sans ordination
Maintenant que nous avons établi
la nécessité de posséder l'autorité de la
prêtrise, nous allons examiner les Écritures qui
prouvent que les hommes doivent être ordonnés à
la prêtrise pour administrer les choses de Dieu ; ils ne
peuvent prendre sur eux cette autorité ni la recevoir de
quelqu'un qui ne la possède pas lui-même. C'est pourquoi
il était nécessaire que Jean-Baptiste ramenât la
Prêtrise d'Aaron ou prêtrise lévitique, et que
Pierre, Jacques et Jean en fissent autant pour la Prêtrise de
Melchisédek, en sorte que toutes deux fussent conférées
à Joseph Smith et à Oliver Cowdery :
En
effet, tout souverain sacrificateur pris du milieu des hommes est
établi pour les hommes dans le service de Dieu, afin de
présenter des offrandes et des sacrifices pour les péchés...
Nul ne s'attribue cette dignité, s'il n'est appelé de
Dieu, comme le fut Aaron. Et Christ ne s'est pas non plus attribué
la gloire de devenir souverain sacrificateur, mais il la tient de
celui qui lui a dit : Tu es mon Fils, je t'ai engendré
aujourd'hui ! Comme il dit ailleurs : Tu es sacrificateur
pour toujours, selon l'ordre de Melchisédek. (Hébreux
5:1, 4-6)
Était-il possible de le dire plus nettement :
« En effet, tout souverain sacrificateur pris du milieu
des hommes est établi pour les hommes dans le service de
Dieu. » Dès lors, comment un homme peut-il être
grand-prêtre s'il n'est pas ordonné de cette manière ?
« Nul ne s'attribue cette dignité, s'il n'est
appelé de Dieu comme le fut Aaron » (Hébreux
5:4).
Comment
Aaron fut-il appelé ? Le Seigneur s'adressa à
Moïse en ces termes :
Fais approcher de toi Aaron,
ton frère, et ses fils, et prends-les parmi les enfants
d'Israël pour les consacrer à mon service dans le
sacerdoce... Tu en revêtiras Aaron, ton frère, et ses
fils avec lui. Tu les oindras, tu les consacreras, tu les
sanctifieras, et ils seront à mon service dans le sacerdoce.
(Exode 28:1, 41)
Donc Aaron ne s'est pas appelé ni
ordonné lui-même.
« Et
Christ ne s'est pas non plus attribué la gloire de devenir
souverain sacrificateur » mais il fut choisi et nommé
souverain sacrificateur pour toujours par son Père, et après
avoir été ainsi appelé et nommé, il se
mit à en appeler d'autres :
Jésus leur dit
de nouveau [aux apôtres] : La paix soit avec vous !
Comme le Père m'a envoyé, moi aussi je vous envoie...
Ceux à qui vous pardonnerez les péchés, ils leur
seront pardonnés ; et ceux à qui vous les
retiendrez, ils leurs seront retenus. (Jean 20:21, 23)
Et
il en établit douze, pour les avoir avec lui, et pour les
envoyer prêcher avec le pouvoir de chasser les démons.
(Marc 3:14, 1-5)
Les apôtres de Jésus ne
s'appelèrent et ne s'ordonnèrent pas eux-mêmes :
C'est Jésus qui les appela et les ordonna et les envoya
exercer un ministère tout comme son Père l'avait envoyé
lui-même.
Appel et ordination de Paul
L'appel
de Saul (appelé plus tard Paul, Actes 13:9) au ministère
suivi de son ordination, constituent un exemple frappant de l'ordre
que suit le ciel en pareille matière puisque le modèle
en était donné par la voix de Jésus :
Comme
il [Saul] était en chemin, et qu'il approchait de Damas, tout
à coup, une lumière venant du ciel resplendit autour de
lui. Il tomba par terre, et il entendit une voix qui disait :
Saul, Saul pourquoi me persécutes-tu ? Il répondit :
Qui es-tu Seigneur ? Et le Seigneur lui dit : Je suis Jésus
que tu persécutes. Il te serait dur de regimber contre les
aiguillons. Tremblant et saisi d'effroi, il dit : Seigneur, que
veux-tu que je fasse ? Et le Seigneur lui dit : Lève-toi,
entre dans la ville, et on te dira ce que tu dois faire. (Actes
9:3-6)
Bien que Jésus se fut adressé
personnellement à Saul, ceci ne lui donnait nullement qualité
pour officier dans le ministère et pour administrer les
ordonnances de l'Évangile. Il était nécessaire
qu'il recouvrât la vue par l'imposition des mains d'Ananias et
qu'il fût baptisé par lui. Et bien que le Seigneur eût
laissé entendre à Ananias que Saul était un
instrument qu'il s'était choisi afin de porter son nom devant
les Gentils, les rois et les enfants d'Israël, il fut cependant
nécessaire de l'ordonner à ce ministère quelque
temps après, lorsqu'il eut déclaré en présence
des disciples et d'autres personnes ce qu'il avait vu et entendu.
Il y avait dans l'Église d'Antioche des prophètes
et des docteurs : Barnabas, Siméon... et Saul. Pendant
qu'ils servaient le Seigneur dans leur ministère et qu'ils
jeûnaient, le Saint-Esprit dit : Mettez-moi à part
Barnabas et Saul pour l'oeuvre à laquelle je les ai appelés.
Alors, après avoir jeûné et prié, ils leur
imposèrent les mains, et les laissèrent partir. (Actes
13:1-3)
Nous pensons que beaucoup de gens dans notre monde
actuel se considéreraient comme appelés et ordonnés
s'ils avaient vu et entendu ce que Paul vit et entendit sur le chemin
de Damas. Mais ce ne fut point le cas pour Paul, ni pour Joseph
Smith ! Ils devaient être ordonnés par quelqu'un
revêtu de l'autorité. Il en est de même pour tous
ceux qui veulent s'engager dans le ministère avec l'autorité
nécessaire. Joseph Smith apprit cette grande vérité,
non en lisant la Bible, mais par les visites de Jean-Baptiste, et de
Pierre, Jacques et Jean. D'où le cinquième Article de
foi de l'Église de Jésus-Christ des saints des derniers
jours, tel qu'il fut formulé par le prophète Joseph
Smith :
Nous croyons qu'un homme doit être appelé
de Dieu par prophétie et par l'imposition des mains, par ceux
qui détiennent l'autorité, pour prêcher
l'Évangile et en administrer les ordonnances.
L'Église
de Jésus-Christ, un « sacerdoce royal »
Pierre,
à propos de l'Église de son époque,
disait :
Vous, au contraire, vous êtes une race
élue, un sacerdoce royal, une nation sainte, un peuple acquis,
afin que vous annonciez les vertus de celui qui vous a appelés
des ténèbres à son admirable lumière. (1
Pierre 2:9)
Par cette déclaration et par les
révélations qu'il fit au prophète Joseph Smith
en rétablissant la prêtrise sur terre à notre
époque, le Seigneur a fait apparaître avec évidence
que tous les membres masculins de l'Église qui mènent
une vie digne peuvent recevoir là prêtrise et contribuer
ainsi puissamment à établir l'Église et le
royaume de Dieu sur terre, et faire ainsi partie de ce « sacerdoce
royal » dont parlait Pierre, afin de s'unir tous pour
annoncer « les vertus de celui qui vous a appelés
des ténèbres à son admirable lumière ».
Ces hommes ne sont pas spécialement formés pour le
ministère, pas plus que les apôtres de jadis. Mais ils
développent les dons et les talents dont Dieu les a pourvus,
en s'exerçant dans leur service et par le don du Saint-Esprit.
Paul
comprenait ceci également lorsqu'il disait :
Considérez,
frères, que parmi vous qui avez été appelés
il n'y a ni beaucoup de sages selon la chair, ni beaucoup de
puissants, ni beaucoup de nobles. Mais Dieu a choisi les choses
folles du monde pour confondre les sages ; Dieu a choisi les
choses faibles du monde pour confondre les fortes ; Et Dieu a
choisi les choses viles du monde et celles qu'on méprise,
celles qui ne sont point, pour réduire à néant
celles qui sont, afin que nulle chair ne se glorifie devant Dieu.
(1 Corinthiens 1:26-29)
En plus de tous ses officiers
locaux, l'Église envoie maintenant chaque année, dans
tous les champs de mission du monde, des milliers de missionnaires,
tous du genre dont parlait Paul. Cette vaste armée de
missionnaires constitue un ministère non rémunéré,
comme l'était la prêtrise au temps du Christ et de ses
apôtres.
De nos jours environ un million d'hommes
détiennent les Prêtrises de Melchisédek et
d'Aaron. Où pourrait-on trouver ailleurs dans le monde pareil
« sacerdoce royal » comme Pierre appelait
l'Église de son temps ?
C'est
cette coutume d'ordonner à la prêtrise et d'appeler au
service tous ceux qui étaient dignes et disposés à
servir qui amena Jésus à déclarer en envoyant
les soixante-dix deux à deux devant lui dans toutes les villes
et tous les lieux où lui-même devait aller :
La
moisson est grande, mais il y a peu d'ouvriers. Priez donc le maître
de la moisson d'envoyer des ouvriers dans sa moisson. (Luc
10:2)
Offices dans la prêtrise
Il y a tant
à faire que le Seigneur a mis de nombreux officiers dans son
Église et a établi de nombreuses subdivisions dans la
Prêtrise d'Aaron et la Prêtrise de Melchisédek, de
manière que chacun trouve une place adaptée à
ses capacités.
Voici
les subdivisions de la Prêtrise d'Aaron : diacres,
instructeurs et prêtres. Il s'y trouve aussi des évêques
quand ils sont descendants directs d'Aaron, sinon ils sont choisis
parmi les grands-prêtres de la Prêtrise de Melchisédek.
Dans
la Prêtrise de Melchisédek, il y a les subdivisions
suivantes : anciens, soixante-dix, grands-prêtres,
patriarches ou évangélistes, apôtres et
prophètes.
Tous
les officiers sus-mentionnés sont cités dans le Nouveau
Testament à propos de l'Église primitive du Christ.
Cependant on n'en retrouve que quelques-uns dans les branches
existantes du christianisme moderne. Nous avons l'impression que si
l'on offrait cette organisation complète aux Églises
d'aujourd'hui, elles ne sauraient qu'en faire. Elles ne connaîtraient
pas la différence entre les appels d'ancien, de grand-prêtre,
de diacre, d'instructeur ou de prêtre, non plus qu'entre leur
ministère respectif. Elles ne sauraient pas non plus combien
de chaque catégorie il faut réunir pour constituer un
collège et ignoreraient la façon de l'organiser et de
le diriger. Nous non plus, nous ne le saurions pas si nous devions
nous en remettre uniquement à la Bible pour le savoir. Mais
nous n'en sommes pas réduits à cela, car nous avons
reçu toute cette connaissance par les révélations
que le Seigneur a données lorsque la prêtrise a été
rétablie à notre époque par l'intermédiaire
du prophète Joseph Smith (voir D&A 13, 20, 84, 107,
121).
L'Église doit être complètement
organisée
Paul comprenait fort bien l'importance
d'une organisation complète lorsqu'il disait :
Et
il a donné les uns comme apôtres, les autres comme
prophètes, les autres comme évangélistes, les
autres comme pasteurs et docteurs, Pour le perfectionnement des
saints en vue de l’œuvre du ministère et de
l'édification du corps de Christ, Jusqu'à ce que nous
soyons tous parvenus à l'unité de la foi et de la
connaissance du Fils de Dieu, à l'état d'homme fait, à
la mesure de la stature parfaite de Christ, Afin que nous ne soyons
plus des enfants flottants et emportés à tout vent de
doctrine, par la tromperie des hommes, par leur ruse dans les moyens
de séduction. (Éphésiens 4:11-14)
On peut
vraiment dire que le monde chrétien a été
« emporté à tout vent de doctrine par la
tromperie des hommes, par leur ruse dans les moyens de séduction ».
Qui oserait affirmer que ce n'est pas parce qu'il s'est débarrassé
des officiers que Dieu avait placés dans son Église
pour l'amener à l'unité de la foi ? À quoi
pourrait-on s'attendre d'autre ?
L'avenir de l'Église
de Jésus-Christ
Quoique le nombre de ses membres
soit restreint, l'Église de Jésus-Christ des saints des
derniers jours, dont la plupart des membres masculins au-dessus de
douze ans détiennent l'un ou l'autre office dans la prêtrise,
attire déjà fort l'attention. Quand se tiennent les
conférences de l'Église à Salt Lake City et en
d'autres lieux dans le monde, le grand Tabernacle, l'Assembly Hall du
square du Temple et de nombreux bâtiments de par le monde sont
bondés de détenteurs de la prêtrise lors des
réunions générales de la prêtrise du
samedi soir. Ces hommes servent l'Église sans rémunération,
sauf un très petit nombre qui, donnant tout leur temps au
service de l'Église, en reçoivent une allocation
d'entretien. Depuis les éducateurs les plus spécialisés,
les hommes d'affaires les plus efficaces et les plus prospères,
les hommes de science les plus qualifiés et les plus
expérimentés jusqu'au simple ouvrier en passant par
l'agriculteur, l'entrepreneur et le mécanicien, chacun est
dévoué à son Église : ses services
et sa compétence peuvent être mis à contribution
pour le service de l'Église et de ses semblables, et, dans la
plupart des cas, sans même qu'il songe à la possibilité
d'une rémunération. Pouvoir servir les intérêts
de l'Église est considéré comme un honneur. Des
hommes d'affaires prospères, des hommes exerçant une
profession libérale, des fermiers peuvent être invités
à abandonner leurs affaires, leur métier, leur ferme et
leur famille et s'embarquent à leurs propres frais pour des
régions éloignées du globe afin d'y travailler
quelques années à la grande cause missionnaire de
l'Église. Il n'existe rien de semblable dans notre monde
actuel. Ils doivent être pareils aux saints de l'époque
de Pierre ce qui amena celui-ci, après les avoir appelés
« un sacerdoce royal » à ajouter « un
peuple acquis », car sous ce rapport nous sommes aussi un
peuple tout à fait acquis à la cause de Dieu (voir 1
Pierre 2:9).
S'il vous arrivait de vous rendre dans des
communautés où la majorité des gens sont des
saints des derniers jours (surtout en Utah et en d'autres endroits de
l'Ouest des États-Unis) et que vous vous arrêtiez pour
parler à un fermier au travail dans les champs, vous
découvririez probablement qu'il est l'évêque de
sa paroisse ou le président de son pieu, ou ancien,
soixante-dix ou grand-prêtre. Vous pourriez faire la même
expérience avec un banquier, le receveur des postes, les
directeurs ou les employés des magasins, les ouvriers des
ateliers ou des usines ou le coiffeur dont vous occupez le fauteuil.
C'est pourquoi les conflits en matière de travail ne trouvent
pas un terrain aussi favorable chez les saints des derniers jours que
chez d'autres : Comment en effet, nos hommes pourraient-ils se
rencontrer chaque semaine à leurs réunions de la
prêtrise, où tous sont frères, et prendre part en
même temps à des conflits en matière de travail
alors que ce sont les intérêts de leurs frères
qui sont en jeu ? Pour un vrai saint des derniers jours, la
prêtrise de Dieu est le plus grand syndicat du monde.
Pouvez-vous imaginer le jour où le royaume de Dieu s'étendra
au monde entier comme Daniel l'a déclaré (voir Daniel
2:44) et où les hommes de partout, unis par les liens de la
sainte prêtrise, consacreront leur énergie et leurs
talents au bien-être de leurs semblables et à
l'établissement du royaume de Dieu sur la terre ?
Ces
grandes vérités, nous ne les aurions pas comprises si
nous n'avions eu le rétablissement de la Prêtrise
d'Aaron par Jean-Baptiste et de la Prêtrise de Melchisédek
par Pierre, Jacques et Jean. Les vérités révélées
dans la Bible concordent avec celles qui ont été
révélées de nos jours par l'entremise de
prophètes, et les Écritures modernes nous permettent de
mieux les comprendre.
Les responsabilités et les
activités de la prêtrise seront traitées avec
plus de détails dans les chapitres suivants.
CHAPITRE 10 :
L'ORDONNANCE DU BAPTÊME
Nous avons démontré
qu'il est nécessaire d'avoir la Prêtrise d'Aaron pour
prêcher l'Évangile de repentance et pour administrer à
ceux qui se repentent le baptême par immersion pour la
rémission des péchés. Examinons à présent
l'expérience vécue et rapportée par Joseph
Smith, celle où Oliver Cowdery et lui-même se
baptisèrent mutuellement sur ordre de Jean-Baptiste et
comparons-la avec les enseignements d'alors et avec les Saintes
Écritures.
Le baptême de Joseph Smith et
d'Oliver Cowdery
Reportons-nous de nouveau à
l'histoire personnelle de Joseph Smith où il nous raconte qu'à
l'époque où Oliver Cowdery et lui-même étaient
occupés à traduire le Livre de Mormon, ils se rendirent
dans les bois pour interroger le Seigneur concernant le baptême
pour la rémission des péchés dont il était
fait mention dans la traduction des plaques. C'est en réponse
à leurs prières qu'un messager céleste descendit
dans une nuée de lumière, leur imposa les mains, leur
conféra la Prêtrise d'Aaron et leur ordonna d'aller se
faire baptiser. Il expliqua que Joseph devait baptiser Oliver et
qu'ensuite celui-ci devrait baptiser Joseph. Ce messager dit qu'il
s'appelait Jean, celui qu'on appelle Jean-Baptiste dans le Nouveau
Testament, et qu'il agissait sous la direction de Pierre, Jacques et
Jean.
On a écrit des centaines de livres sur le
baptême. Qui doit être baptisé, les adultes ou les
enfants ? Quel est le but du baptême ? Quelle est la
façon correcte de baptiser : par immersion, par
aspersion ? Lors de cet événement merveilleux et
sans pareil Joseph Smith et Oliver Cowdery en apprirent plus à
ce sujet, grâce à Jean-Baptiste qui avait été
envoyé pour préparer la voie au Seigneur et qui avait
eu l'honneur de baptiser le Fils de Dieu, qu'en lisant tous les
livres jamais écrits sur le baptême.
Obéissant
au commandement donné par Jean-Baptiste, et sous sa direction,
ces deux jeunes gens se baptisèrent mutuellement, le 15 mai
1829, par immersion pour la rémission de leurs péchés,
probablement dans la Susquehanna, dans l'ouest de l'État de
New York. Ceci devrait mettre un terme à toute controverse sur
la manière dont le baptême doit se faire et le but dans
lequel Dieu l'a instauré.
En avril 1830, le mois où
l'Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours
fut organisée, Joseph Smith reçut une révélation
concernant l'organisation et le gouvernement de l'Église :
Nul
ne peut être reçu dans l'Église du Christ s'il
n'est arrivé à l'âge de responsabilité
devant Dieu et n'est capable de se repentir.
Le
baptême doit être administré de la façon
suivante à tous ceux qui se repentent : Celui qui est
appelé de Dieu et a reçu de Jésus-Christ
l'autorité de baptiser descendra dans l'eau avec la personne
qui s'est présentée pour le baptême et dira en
appelant celle-ci par son nom : Ayant reçu l'autorité
de Jésus-Christ, je vous baptise au nom du Père et du
Fils et du Saint-Esprit. Amen. Alors il l'immergera dans l'eau et
sortira de l'eau. (D&A 20:71-74)
Les petits enfants ne
doivent pas être baptisés
Cette révélation
nous apprend d'abord que personne ne peut être reçu dans
l'Église de Jésus-Christ s'il n'est arrivé à
l'âge de responsabilité devant Dieu et n'est capable de
se repentir. Ceci écarte évidemment les bébés
et les jeunes enfants, car ils n'ont pas encore atteint l'âge
de responsabilité devant Dieu ; ils ne sont pas non plus
capables de se repentir.
Dans une révélation
donnée en novembre 1831, par l'intermédiaire de Joseph
Smith, le Seigneur donne davantage de lumière et
d'instructions sur ce sujet :
De plus, s'il y a des
parents qui ont des enfants en Sion, ou dans l'un de ses pieux
organisés, qui ne leur enseignent pas à comprendre la
doctrine de la repentance, de la foi au Christ, le Fils du Dieu
vivant, du baptême et du don du Saint-Esprit, par l'imposition
des mains, à l'âge de huit ans, que le péché
soit sur la tête des parents.
Car ce sera là une loi
pour les habitants de Sion et de chacun de ses pieux organisés.
Leurs enfants seront baptisés pour la rémission de
leurs péchés, lorsqu'ils auront huit ans, et recevront
l'imposition des mains. (D&A 68:25-27)
Ainsi le Seigneur
lui-même a fixé l'âge de responsabilité à
huit ans et, arrivés à cet âge, les enfants que
leurs parents ont instruits selon le commandement, doivent être
baptisés.
Le prophète Mormon a écrit à
ce sujet ce qui suit à son fils Moroni :
Et
maintenant, mon fils, je te parle de ce qui me fait une peine
extrême ; car cela me fait de la peine que des disputes
s'élèvent parmi vous. Car, si j'ai appris la vérité,
il y a eu parmi vous des disputes sur le baptême de vos petits
enfants. Je désire, mon fils, que tu travailles diligemment
afin que cette erreur grossière soit ôtée du
milieu de vous ; car c'est dans ce but que j'écris cette
épître. Car aussitôt que j'eus appris de vous ces
choses, j'interrogeai le Seigneur à ce sujet. Et la parole du
Seigneur me parvint par le pouvoir du Saint-Esprit, disant :
Écoute les paroles du Christ, ton Rédempteur, ton
Seigneur et ton Dieu. Voici, je suis venu au monde, non pas pour
appeler les justes, mais les pécheurs au repentir. Ce ne sont
pas ceux qui ont la santé qui ont besoin de médecin,
mais ce sont ceux qui sont malades ; c'est pourquoi les petits
enfants ont la santé, car ils sont incapables de commettre le
péché ; et la malédiction d’Adam leur
est enlevée en moi, de sorte qu'elle n'a aucun pouvoir sur
eux ; et la loi de la circoncision est finie en moi. C'est ainsi
que le Saint-Esprit m'a manifesté la parole de Dieu. Je sais
donc, mon fils bien-aimé, que c'est une moquerie solennelle
devant Dieu que de baptiser les petits enfants. Voici, je te dis que
tu enseigneras cette chose - le repentir et le baptême à
ceux qui sont responsables et capables de commettre le péché ;
oui, enseigne aux parents qu'il faut qu'ils se repentent et qu'ils
soient baptisés, et qu'ils s'humilient pour devenir comme
leurs petits enfants, et ils seront tous sauvés avec leurs
petits enfants ; Et leurs petits enfants n'ont besoin ni de
repentir ni de baptême. Voici, le baptême est pour la
repentance, pour l'accomplissement des commandements, pour la
rémission des péchés. Mais les petits enfants
sont vivants dans le Christ, même depuis la fondation du
monde ; sinon, Dieu est un Dieu partial, un Dieu changeant,
faisant acception de personnes ; car combien de petits enfants
sont morts sans baptême ! C'est pourquoi, si les petits
enfants ne pouvaient être sauvés sans baptême, ils
ont dû aller dans un enfer sans fin. Voici, je te dis que celui
qui pense que les petits enfants ont besoin du baptême est dans
le fiel de l'amertume et dans les liens de l'iniquité, car il
n'a ni foi, ni espérance, ni charité ; c'est
pourquoi, s'il mourait dans de telles pensées, il faudrait
qu'il descendît en enfer. Car c'est une affreuse impiété
que de supposer que Dieu sauve un enfant à cause du baptême,
et que l'autre doive périr parce qu'il n'a pas de baptême.
Malheur à ceux qui pervertiront de la sorte les voies du
Seigneur, car ils périront, à moins qu'ils ne se
repentent. Voici, je parle avec hardiesse, ayant autorité de
Dieu ; et je ne crains point ce que l'homme peut faire, car
l'amour parfait bannit toute crainte. Et je suis rempli de charité,
qui est l'amour éternel ; c'est pour cela que tous les
petits enfants sont les mêmes pour moi ; c'est pourquoi
j'aime les petits enfants d'un amour parfait ; et ils sont tous
égaux et ont part au salut. Car je sais que Dieu n'est pas un
Dieu partial, ni un Être changeant ; mais il est
invariable de toute éternité à toute éternité.
Les petits enfants ne peuvent se repentir ; c'est donc une
affreuse impiété de nier les pures miséricordes
de Dieu à leur égard, car ils sont tous vivants en lui,
à cause de sa miséricorde. Et celui qui dit que les
petits enfants ont besoin du baptême, nie les miséricordes
du Christ, et tient pour nuls son expiation et le pouvoir de sa
rédemption. (Moroni 8:4-20)
Il est étrange, en
effet, que tant d'Églises appliquent le principe du baptême
des petits enfants alors qu'il n'y a pas d'exemple que de tels
baptêmes aient été administrés dans
l'Église de Jésus-Christ à l'époque
primitive, et que l'on ne trouve nulle part des instructions dans ce
sens. Il est évident qu'il aurait fallu donner de telles
instructions aux parents à l'intention des enfants, puisque
les petits enfants ne peuvent agir par eux-mêmes.
Dans
une révélation donnée en septembre 1830, par
l'intermédiaire du prophète Joseph Smith, le Seigneur
dit à ce propos :
Mais voici, je vous dis que les
petits enfants sont rachetés depuis la fondation du monde par
l'entremise de mon Fils unique ; C'est pourquoi, ils ne peuvent
pécher, car le pouvoir de tenter les petits enfants n'est
donné à Satan que lorsqu'ils commencent à
devenir responsables devant moi. (D&A 29:46, 47)
Le
baptême des petits enfants : une erreur
L'idée
fausse qu'il est nécessaire de baptiser les enfants en bas âge
est due, sans aucun doute, aux enseignements des Églises
d'aujourd'hui, selon lesquels les petits enfants doivent répondre
du péché originel d'Adam et d'Ève ou des péchés
de leurs parents. Cette conception ne peut être vraie, comme
nous l'avons déjà démontré par les
révélations que le Seigneur nous a données par
l'intermédiaire du prophète Joseph Smith, car Jésus
est mort pour expier les péchés sur lesquels nous
n'avons aucun contrôle :
Et comme tous meurent en
Adam, de même aussi tous revivront en Christ. (1 Cor.
15:22)
Jésus-Christ nous a tous rachetés de la
chute, il a payé le prix, il s'est offert en rançon, il
a expié le péché d'Adam, ne nous laissant
responsables que de nos propres péchés. Un de nos
articles de foi dit :
Nous croyons que les hommes seront
punis pour leurs propres péchés et non pour la
transgression d'Adam.
Ce que l'apôtre Jean comprenait
comme ceci :
Je vous écris, petits enfants, parce
que vos péchés vous sont pardonnés à
cause de mon nom. (1 Jean 2:12)
Les enfants doivent être
bénis
On peut maintenant poser la question :
Si les enfants ne doivent pas être baptisés avant
d'atteindre l'âge de responsabilité (huit ans), n'y
a-t-il pas quelque chose que l'on doive faire pour eux ? Le
Seigneur répondit à cette question dans une révélation
qu'il donna en avril 1830 par le ministère du prophète
Joseph Smith :
Tout membre de l'Église du Christ
qui a des enfants doit les amener devant l'assemblée aux
anciens, lesquels doivent leur imposer les mains au nom de
Jésus-Christ et les bénir en son nom. (D&A
20:70)
Avec quelle perfection tout ceci s'accorde avec les
enseignements et les pratiques de Jésus lorsqu'il exerçait
son ministère parmi les hommes :
On lui amena des
petits enfants, afin qu'il les touchât. Mais les disciples
reprirent ceux qui les amenaient. Jésus, voyant cela, fut
indigné, et leur dit : Laissez venir à moi les
petits enfants, et ne les en empêchez pas ; car le royaume
de Dieu est pour ceux qui leur ressemblent. Je vous le dis en vérité,
quiconque ne recevra pas le royaume de Dieu comme un petit enfant n'y
entrera point. Puis il les prit dans ses bras, et les bénit en
leur imposant les mains. (Marc 10:13-16)
Il est clair que les
disciples de Jésus pensaient que les petits enfants étaient
indignes de retenir l'attention de leur Maître comme doivent
aussi l'estimer beaucoup d'ecclésiastiques de nos jours, qui
exigent qu'on les baptise. Voyant cela, Jésus fut « indigné ».
Il est également indigné des prétendus baptêmes
de petits enfants que l'on administre de nos jours. Il donna
l'exemple en permettant que les petits enfants lui fussent amenés.
Il les prit dans ses bras, leur imposa les mains et les bénit.
C'est là l'exemple et le commandement qu'il donne à son
Église à notre époque. Comme nous l'avons déjà
noté, Joseph Smith n'a pas trouvé ce renseignement en
lisant la Bible ou un autre livre traitant du même sujet, mais
bien par les révélations que le Seigneur lui a
faites.
Le baptême par immersion pour la rémission
des péchés
Joseph Smith et Oliver Cowdery
furent baptisés par immersion pour la rémission de
leurs péchés, comme Jean-Baptiste le leur avait
commandé ; et dans une révélation à
Joseph Smith, le Seigneur expliqua comment le baptême devait
être administré, stipulant même les paroles qui
devaient être prononcées par l'officiant dans
l'accomplissement de cette ordonnance. (D&A 20:72-74)
Nous
allons maintenant examiner le modèle donné et le but du
baptême introduit par Jean-Baptiste à notre époque,
tel qu'il était enseigné et pratiqué dans
l'Église primitive. Jésus lui-même donna
l'exemple « pour accomplir ainsi tout ce qui est
juste ».
Alors Jésus vint de la Galilée
au Jourdain vers Jean,, pour être baptisé par lui. Mais
Jean s'y opposait, en disant : C'est moi qui ai besoin d'être
baptisé par toi, et tu viens à moi ! Jésus
lui répondit : Laisse faire maintenant, car il est
convenable que nous accomplissions ainsi tout ce qui est juste. Et
Jean ne lui résista plus. Dès que Jésus eut été
baptisé, il sortit de l'eau. Et voici, les cieux s'ouvrirent,
et il vit l'Esprit de Dieu descendre comme une colombe et venir sur
lui. Et voici, une voix fit entendre des cieux ces paroles :
Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j'ai mis toute mon
affection. (Matt. 3:13-17)
Il faut un gros effort
d'imagination pour croire que Jésus irait trouver Jean au
Jourdain, puis serait descendu dans le fleuve seulement pour se faire
verser un peu d'eau sur la tête ou pour se faire asperger.
« Dès que Jésus eut été
baptisé, il sortit de l'eau. » Il n'aurait pu
sortir de l'eau s'il n'avait pas été dans l'eau et il
ne serait pas entré dans l'eau pour se faire simplement
asperger. Il devait entrer dans l'eau pour être immergé
ou baptisé. Que signifie le mot « baptiser » ?
Il vient du grec « bapto » ou « baptizo »
et signifie plonger ou immerger. Lorsqu'ils discutaient du principe
du baptême, Jésus et ses disciples auraient tout aussi
bien pu parler d'aspersion si cela eût suffi, mais ils ne l'ont
pas fait. Ce n'est pas un peu d'eau, mais « beaucoup
d'eau » qu'il fallait pour l'ordonnance du baptême :
Jean
aussi baptisait à Énon, près de Salim, parce
qu'il y avait là beaucoup d'eau ; et on y venait pour
être baptisé. (Jean 3:23)
Jean aurait pu trouver
assez d'eau pour une aspersion à peu près n'importe où.
Il aurait pu aller vers ceux qui désiraient le baptême,
mais c'étaient eux qui venaient à des endroits choisis
« parce qu'il y avait là beaucoup d'eau »,
et qu'il pouvait vraiment les y baptiser, les immerger.
Paul a
dit : « Il y a un seul Seigneur, une seule foi, un
seul baptême » (Éphésiens 4:5). S'il
n'y a qu'un seul baptême, répondez donc à la
question que Jésus posa aux principaux sacrificateurs :
Le
baptême de Jean, d'où venait-il ? du ciel ou des
hommes ? Mais ils raisonnèrent ainsi entre eux : Si
nous répondons : Du ciel, il nous dira : Pourquoi
donc n'avez-vous pas cru en lui ? Si nous répondons :
Des hommes, nous avons à craindre la foule, car tous tiennent
Jean pour un prophète. (Matthieu 21:25, 26)
Puisque le
baptême de Jean venait du ciel, tous les hommes devraient être
disposés à l'accepter. Le baptême de Jean était
le baptême par immersion pour la rémission des
péchés :
Jean parut, baptisant dans le
désert, et prêchant le baptême de repentance pour
la rémission des péchés. Tout le pays de Judée
et tous les habitants de Jérusalem se rendaient auprès
de lui ; et, confessant leurs péchés, ils se
faisaient baptiser par lui dans le fleuve du Jourdain. (Marc 1:4,
5)
Ce récit pouvait-il être écrit plus
clairement ? « Ils se faisaient baptiser par lui dans
le fleuve du Jourdain ». Il n'y a qu'un seul mode de
baptême, c'est celui que Jean utilisait pour baptiser et il
était administré dans le fleuve, et non près du
fleuve.
La repentance doit précéder le
baptême
La rémission des péchés
ne peut être réalisée que par le baptême
quand on s'est vraiment repenti de ses péchés ; et
le baptême sans la repentance n'est pas un moyen par lequel on
peut espérer « fuir la colère à
venir ».
Et il (Jean) alla dans tout le pays des
environs du Jourdain, prêchant le baptême de repentance,
pour la rémission des péchés... Il disait donc à
ceux qui venaient en foule pour être baptisés par lui :
Race de vipères, qui vous a appris à fuir la colère
à venir ? Produisez donc des fruits dignes de la
repentance, et ne vous mettez pas à dire en vous-mêmes :
Nous avons Abraham pour père ! Car je vous déclare
que de ces pierres Dieu peut susciter des enfants à Abraham.
(Luc 3:3, 7, 8)
Pierre promit lui aussi le pardon des péchés
par la repentance et le baptême à ceux à qui il
prêcha le jour de la Pentecôte :
Après
avoir entendu ce discours, ils eurent le cœur vivement touché,
et ils dirent à Pierre et aux autres apôtres :
Hommes frères, que ferons-nous ? Pierre leur dit :
Repentez-vous, et que chacun de vous soit baptisé au nom de
Jésus-Christ, pour le pardon de vos péchés ;
et vous recevrez le don du Saint-Esprit. Car la promesse est pour
vous, pour vos enfants, et pour tous ceux qui sont au loin, en aussi
grand nombre que le Seigneur notre Dieu les appellera. (Actes
2:37-39)
Quelle merveilleuse promesse ! Quel est celui
qui, cherchant sincèrement la vérité, ne
voudrait pas ouvrir son âme, refuserait pour lui-même et
pour ceux qu'il aime l'invitation faite ici par Pierre ! Il ne
suffit pas que nous sachions ce que nous devons faire pour obtenir
les bénédictions et les dons de Dieu, nous devons
encore savoir où trouver ceux qui détiennent sa sainte
prêtrise et sont donc autorisés, parce qu'ils ont été
ordonnés à cet effet, à officier en son nom. La
raison pour laquelle nous ne sommes pas dans les ténèbres
à ce sujet, c'est que cela fut révélé à
Joseph Smith par le rétablissement de l'Évangile. Nous
utilisons la Bible pour montrer que ces vérités
révélées sont en accord avec ses
enseignements.
Le baptême, condition indispensable au
salut
Après sa résurrection, Jésus
apparut à ses onze apôtres :
Puis il leur
dit : Allez par tout le monde, et prêchez la bonne
nouvelle à toute la création. Celui qui croira et qui
sera baptisé sera sauvé, mais celui qui ne croira pas
sera condamné. (Marc 16:15, 16)
Ceci n'est qu'une
confirmation de ce que le Sauveur dit à Nicodème avant
sa crucifixion. Aussi, lorsque, cloué sur la croix, il
déclara : « Tout est accompli »
(Jean 19:30) il ne voulait pas dire par là, contrairement à
ce que prétendent certains que son Évangile ne devait
pas continuer à être prêché par ceux qu'il
avait envoyés exercer leur ministère pour le salut de
ses enfants :
Mais il y eut un homme d'entre les
pharisiens, nommé Nicodème, un chef des Juifs, Qui vint
auprès de Jésus de nuit, et lui dit : Rabbi, nous
savons que tu es un docteur venu de Dieu ; car personne ne peut
faire ces miracles que tu fais, si Dieu n'est avec lui. Jésus
lui répondit : En vérité, en vérité,
je te le dis, si un homme ne naît de nouveau, il ne peut voir
le royaume de Dieu. Nicodème lui dit : Comment un homme
peut-il naître quand il est vieux ? Peut-il rentrer dans
le sein de sa mère et naître ? Jésus
répondit : En vérité, en vérité,
je te le dis, si un homme ne naît d'eau et d'Esprit, il ne peut
entrer dans le royaume de Dieu... Nicodème lui dit :
Comment cela peut-il se faire ? Jésus lui répondit :
Tu es le docteur d'Israël, et tu ne sais pas ces choses ?
(Jean 3:1-5, 9, 10)
Le baptême est une seconde
naissance
Si l'on peut voir le royaume de Dieu ou y entrer
sans naître de nouveau, il est très important que nous
comprenions pleinement la pensée du Sauveur. Puisqu'il a dit
que cette seconde naissance devait être « d'eau et
d'Esprit », il est évident qu'il pensait au fait
d'être baptisé dans l'eau et de recevoir le Saint-Esprit
après le baptême ; en effet, cette seconde
naissance est très semblable à la première.
Quand on vient au monde, le corps sort de l'eau, l'esprit en prend
possession, et on naît littéralement d'eau et d'esprit.
S'il n'en était pas ainsi, comment pourrions-nous naître
de nouveau d'eau et d'Esprit ?
Paul
décrit cette nouvelle naissance comme suit :
Ignorez-vous
que nous tous qui avons été baptisés en
Jésus-Christ, c'est en sa mort que nous avons été
baptisés ? Nous avons donc été ensevelis
avec lui par le baptême en sa mort, afin que, comme Christ est
ressuscité des morts par la gloire du Père, de même
nous aussi nous marchions en nouveauté de vie. En effet, si
nous sommes devenus une même plante avec lui par la conformité
à sa mort, nous le serons aussi par la conformité à
sa résurrection, Sachant que notre vieil homme a été
crucifié avec lui, afin que le corps du péché
fût détruit, pour que nous ne soyons plus esclaves du
péché. (Romains 6:3-6)
Ceci paraît très
clair. Quand nous sommes « ensevelis avec lui par le
baptême en sa mort » (analogie qu'on ne pourrait
évidemment faire si nous étions seulement aspergés),
nous naissons à nouveau d'eau, quand nous sortons de ce
tombeau liquide et, puisque nos péchés nous ont été
remis, nous devons « marcher en nouveauté de vie ».
Nous ne pouvons marcher en nouveauté de vie que quand nous
naissons de nouveau. Notre « vieil homme » du
péché est donc crucifié avec le Christ, et nous
naissons de nouveau par similitude avec sa résurrection.
Le
baptême de Corneille
L'expérience de
Corneille de Césarée, homme dévot, craignant
Dieu, et qui le priait en toute occasion (voir Actes 10:1-4) nous
donne une belle leçon. Si un ange de Dieu apparaissait de nos
jours à quelqu'un porteur d'un message, la plupart des
théologiens ne s'inquiéteraient pas de savoir s'il a
besoin d'être baptisé. Mais ce n'est pas ainsi que
procédait le Seigneur qui envoya l'ange dire à
Corneille d'envoyer des hommes à Simon Pierre et que celui-ci
lui dirait ce qu'il devrait faire (voir Actes 10:5, 6).
Ensuite,
le Seigneur donna à Pierre une vision : un récipient
ou une nappe descendait du ciel, avec toutes sortes de bêtes
sauvages, d'oiseaux et de reptiles. Pierre avait faim et une voix lui
dit :
Lève-toi, Pierre, tue et mange. Mais Pierre
dit : Non, Seigneur, car je n'ai jamais rien mangé de
souillé ni d'impur. Et pour la seconde fois la voix se fit
entendre à lui : Ce que Dieu a déclaré pur,
ne le regarde pas comme souillé. (Actes 10:13-15)
Ceci
parce que Corneille était le premier Gentil à accepter
la parole de Dieu. Lorsqu'ils se furent rapporté mutuellement
ce qui les avait amenés à se rencontrer, Pierre lui
prêcha le Christ et le baptême de Jean, à lui et à
sa suite. Ils acceptèrent son message, le Saint-Esprit
descendit sur eux, ils parlèrent en langues et glorifièrent
Dieu. Alors Pierre répondit :
Peut-on refuser
l'eau du baptême à ceux qui ont reçu le
Saint-Esprit aussi bien que nous ? Et il ordonna qu'ils fussent
baptisés au nom du Seigneur. (Actes 10:47, 48)
Nous
apprenons par cet exemple que lorsque quelqu'un recherche la vérité,
quelque juste soit-il, le Seigneur l'adresse à l'un de ses
serviteurs qui ont été ordonnés à la
prêtrise, pour être instruit et baptisé de sa
main.
Ceci fut vrai aussi dans le cas de Saul (Paul) dont nous
avons déjà parlé. Bien que lui ayant parlé
sur le chemin de Damas, le Seigneur lui enjoignit de se rendre dans
cette ville où il avait dit à l'un de ses serviteurs,
Ananias, ce qu'il fallait faire. Ananias commença par rendre
la vue à Paul en lui imposant les mains, puis il le baptisa.
Paul fut plus tard ordonné au ministère (voir Actes 9 ;
13:1-3).
Le baptême de Jean a été
confirmé en ces derniers jours
Or, le Seigneur
suivit exactement le même processus à l'égard de
Joseph Smith et d'Oliver Cowdery quand ils se rendirent dans le bois
pour demander des éclaircissements sur le baptême par
immersion pour la rémission des péchés. La seule
différence, c'est qu'il n'y avait personne sur terre détenant
la prêtrise de Dieu avec l'autorité de leur administrer
l'ordonnance du baptême. C'est pourquoi le Seigneur envoya
Jean-Baptiste ressuscité, qui leur conféra la Prêtrise
d'Aaron, laquelle prêtrise détient les clefs (le pouvoir
et l'autorité) du baptême par immersion pour la
rémission des péchés. Puis Jean leur commanda de
se baptiser mutuellement.
Encore une fois, Joseph Smith et
Oliver Cowdery n'obtinrent pas ce renseignement en lisant la Bible,
mais par les révélations que leur fit le Seigneur et
par ce qu'ils apprirent eux-mêmes en obéissant aux
instructions de Dieu. Nous avons passé en revue les principaux
points intéressants que soulève la visite de
Jean-Baptiste à Joseph Smith et à Oliver Cowdery le 15
mai 1829. Jean leur apprit que la Prêtrise d'Aaron détenait
les clefs, ou le droit et la bénédiction de recevoir le
« ministère d'anges », ce qui sera
démontré à suffisance lorsque nous parlerons des
autres visites de messagers célestes, ceux qui vinrent
rapporter sur terre les clefs et l'autorité nécessaires
pour compléter le « rétablissement de toutes
choses, dont Dieu a parlé anciennement par la bouche de ses
saints prophètes » (Actes 3:21).
CHAPITRE 11 : LA
MISSION DU SAINT-ESPRIT
Lorsque le 15 mai 1829,
Jean-Baptiste conféra la Prêtrise d'Aaron à
Joseph Smith et à Oliver Cowdery, il leur dit que la Prêtrise
d'Aaron n'avait pas le pouvoir d'imposer les mains pour le don du
Saint-Esprit, mais que ce pouvoir leur serait conféré
ultérieurement. Il déclara, en outre, qu'il agissait
sous la direction de Pierre, Jacques et Jean, qui détenaient
les clefs (le pouvoir et l'autorité) de la Prêtrise de
Melchisédek, prêtrise qui, dit-il, leur serait conférée
en temps voulu (voir Joseph Smith, Histoire, 70-72).
En
accomplissement de la promesse de Jean-Baptiste, et peu de temps
après la première ordination, Pierre, Jacques et Jean,
les anciens apôtres du Seigneur Jésus-Christ,
conférèrent la Prêtrise de Melchisédek à
Joseph Smith et Oliver Cowdery dans un endroit désert près
de Fayette, comté de Seneca, État de New York. Entre
autres choses, cette prêtrise supérieure leur donnait le
pouvoir promis d« imposer les mains pour le don du
Saint-Esprit ». C'est de ceci que nous allons parler
maintenant.
L'imposition des mains pour le don du
Saint-Esprit
À notre connaissance, aucune Église
ici-bas n'enseignait ni ne pratiquait le principe de « l'imposition
des mains pour le don du Saint-Esprit » à l'époque
où Jean-Baptiste apprit à Joseph Smith et à
Oliver Cowdery que la Prêtrise d'Aaron ne détenait pas
ce pouvoir. Non seulement Jean-Baptiste fit nettement ressortir que
c'était là un principe de l'Évangile, mais, dans
des révélations ultérieures au prophète
Joseph Smith, le Seigneur lui aussi confirma la véracité
de cette affirmation.
En
décembre 1830, le Seigneur dit au prophète Joseph
Smith :
Mais maintenant, je te donne le commandement de
baptiser d'eau, et ils recevront le Saint-Esprit par l'imposition des
mains, comme le faisaient les apôtres autrefois. (D&A
35:6)
Le Seigneur donna, en mars 1831, une directive
semblable, par l'intermédiaire de Joseph Smith, à un
certain nombre d'anciens de l'Église :
C'est
pourquoi je vous donne le commandement d'aller parmi ce peuple et de
lui dire, comme à mon apôtre de jadis qui s'appelait
Pierre : Croyez au nom du Seigneur Jésus qui était
sur la terre et doit venir, le commencement et la fin. Repentez-vous
et soyez baptisés au nom de Jésus-Christ, selon le
saint commandement, pour la rémission des péchés.
Quiconque
fait cela recevra le don du Saint-Esprit par l'imposition des mains
des anciens de l'Église. (D&A 49:11-14)
Dès
le moment où l'Église de Jésus-Christ des saints
des derniers jours fut organisée, la qualité de membre
s'est acquise par le baptême par immersion pour la rémission
des péchés et par l'imposition des mains pour le don du
Saint-Esprit. Dans la révélation que nous avons citée
en dernier lieu, le Seigneur, par l'intermédiaire du prophète
Joseph Smith, donnait aux anciens de l'Église le commandement
d'aller prêcher au peuple comme Pierre l'avait fait jadis.
Examinons les saintes Écritures pour voir ce que Pierre
commandait au peuple de faire.
Le jour de la Pentecôte,
quand il y eut une effusion de l'Esprit du Seigneur, ceux qui
entendirent la prédiction de Pierre « eurent le
cœur vivement touché, et ils dirent à Pierre et
aux autres apôtres : Hommes frères, que
ferons-nous ? Pierre leur dit : Repentez-vous, et que
chacun de vous soit baptisé au nom de Jésus-Christ,
pour le pardon de vos péchés ; et vous recevrez le
don du Saint-Esprit. Car la promesse est pour vous, pour vos enfants,
et pour tous ceux qui sont au loin, en aussi grand nombre que le
Seigneur notre Dieu les appellera » (Actes 2:37:39).
En
quoi ce commandement de Pierre diffère-t-il de celui donné
à Joseph Smith et à Oliver Cowdery par Jean-Baptiste et
plus tard par Pierre, Jacques et Jean, ainsi que dans la révélation
du Seigneur aux anciens de l'Église par le canal du prophète
Joseph Smith ?
Dans
ce compte rendu biblique du sermon de Pierre, la seule chose qui
manque c'est l'affirmation que c'est par l'imposition des mains
qu'ils recevront le don du Saint-Esprit. Cette omission s'est
certainement glissée dans le texte par inadvertance ou
peut-être parce que le compte rendu de l'événement
est très bref, car les Écritures affirment nettement
que Pierre entendait que le Saint-Esprit se conférait par
l'imposition des mains. Nous le constatons lorsque Pierre participe à
l'ordonnance de l'imposition des mains pour conférer le
Saint-Esprit dans le cas des personnes baptisées par Philippe
à Samarie :
Philippe, étant descendu dans
une ville de la Samarie, y prêcha le Christ. Les foules tout
entières étaient attentives à ce que disait
Philippe, lorsqu'elles apprirent et virent les miracles qu'il
faisait. Car des esprits impurs sortirent de plusieurs démoniaques,
en poussant de grands cris, et beaucoup de paralytiques et de boiteux
furent guéris. Et il y eut une grande joie dans cette ville.
Il y avait auparavant dans la ville un homme nommé Simon, qui,
se donnant pour un personnage important, exerçait la magie et
provoquait l'étonnement du peuple de la Samarie. Tous depuis
le plus petit jusqu'au plus grand, l'écoutaient attentivement,
et disaient : Celui-ci est la puissance de Dieu, celle qui
s'appelle la grande. Ils l'écoutaient attentivement, parce
qu'il les avait longtemps étonnés par ses actes de
magie. Mais, quand ils eurent cru à Philippe, qui leur
annonçait la bonne nouvelle du royaume de Dieu et du nom de
Jésus-Christ, hommes et femmes se firent baptiser. Simon
lui-même crut, et après avoir été baptisé,
il ne quittait plus Philippe, et il voyait avec étonnement les
miracles et les grands prodiges qui s'opéraient. Les apôtres,
qui étaient à Jérusalem, ayant appris que la
Samarie avait reçu la parole de Dieu, y envoyèrent
Pierre et Jean. Ceux-ci, arrivés chez les Samaritains,
prièrent pour eux, afin qu'ils reçussent le
Saint-Esprit. Car il n'était encore descendu sur aucun d'eux ;
ils avaient seulement été baptisés au nom du
Seigneur Jésus. Alors Pierre et Jean leur imposèrent
les mains, et ils reçurent le Saint-Esprit. Lorsque Simon vit
que le Saint-Esprit était donné par l'imposition des
mains des apôtres, il leur offrit de l'argent, en disant :
Accordez-moi aussi ce pouvoir, afin que celui à qui
j'imposerai les mains reçoive le Saint-Esprit. Mais Pierre lui
dit : Que ton argent périsse avec toi, puisque tu as cru
que le don de Dieu s'acquérait à prix d'argent !
(Actes 8:5-20)
Pourrait-on exprimer cette vérité
plus clairement ? Comment les Samaritains reçurent-ils la
parole de Dieu ? En étant instruits et baptisés !
Pourquoi Pierre et Jean furent-ils envoyés ? Parce que le
peuple n'avait pas encore reçu le Saint-Esprit : Il avait
seulement été baptisé au nom du Seigneur Jésus !
Pourquoi Philippe ne lui conféra-t-il pas le Saint-Esprit ?
Sans doute parce qu'il ne pouvait exercer que les fonctions de la
Prêtrise d'Aaron, tout comme Jean-Baptiste, qui expliqua à
Joseph Smith et à Oliver Cowdery que la Prêtrise d'Aaron
« n'avait pas le pouvoir d'imposer les mains pour le don
du Saint-Esprit ».
Si
les hommes pouvaient s'attribuer cette dignité, Simon ne leur
aurait pas offert de l'argent pour acheter ce pouvoir quand il vit
que le Saint-Esprit était conféré par
l'imposition des mains des apôtres. Pourquoi les Églises
chrétiennes d'aujourd'hui ont-elles délaissé ce
glorieux principe ? Parce qu'elles n'ont pas compris les
Écritures et que, privées de la révélation
et de la prêtrise de Dieu, elles doivent s'en remettre à
leur interprétation personnelle des Écritures pour se
diriger.
Une Écriture mal comprise
L'Écriture
qui a probablement jeté le plus de confusion sur ce point
c'est cette affirmation de Jésus à Nicodème :
Ne
t'étonne pas que je t'aie dit : Il faut que vous naissiez
de nouveau. Le vent souffle où il veut, et tu en entends le
bruit ; mais tu ne sais pas d'où il vient, ni où
il va. Il en est ainsi de tout homme qui est né de l'Esprit.
(Jean 3:7, 8)
On a interprété ceci en disant que
le souffle du Saint-Esprit va et vient à son gré, sans
notre intervention, sans aucune cérémonie telle que
l'imposition des mains. Rien ne justifie cette interprétation,
vu les nombreux passages d'Écriture déjà cités,
qui disent le contraire. Ce qui est vrai, c'est que nous ne pouvons
voir l'Esprit aller ou venir, pas plus que nous ne pouvons voir le
vent, même si nous pouvons l'entendre et le sentir. Mais
lorsque le Saint-Esprit nous est conféré par
l'imposition des mains par quelqu'un qui en a l'autorité, même
s'il est invisible à nos yeux mortels, nous pouvons discerner
son action sur la vie et la conduite de celui qui le reçoit
dignement.
Jean-Baptiste
savait que le don du Saint-Esprit ne peut être reçu qu'à
l'intervention de quelqu'un chargé de le conférer :
Il
vient après moi celui qui est plus puissant que moi, et je ne
suis pas digne de délier, en me baissant, la courroie de ses
souliers. Moi, je vous ai baptisés d'eau ; lui, il vous
baptisera du Saint-Esprit. (Marc 1:7-8)
Si le Saint-Esprit
devait descendre à volonté sur les hommes, quel besoin
y avait-il que Jésus vînt après Jean pour
baptiser du Saint-Esprit ?
Les Éphésiens
reçoivent le Saint-Esprit par l'imposition des mains
Paul
savait que le Saint-Esprit se confère par l'imposition des
mains :
Pendant qu'Apollos était à
Corinthe, Paul, après avoir parcouru les hautes provinces de
l'Asie, arriva à Éphèse. Ayant rencontré
quelques disciples, il leur dit : Avez-vous reçu le
Saint-Esprit, quand vous avez cru ? Ils lui répondirent :
Nous n'avons pas même entendu dire qu'il y ait un Saint-Esprit.
Il dit : De quel baptême avez-vous donc été
baptisés ? Et ils répondirent : Du baptême
de Jean. Alors Paul dit : Jean a baptisé du baptême
de repentance, disant au peuple de croire en celui qui venait après
lui, c'est-à-dire en Jésus.
Sur ces paroles, ils
furent baptisés au nom du Seigneur Jésus. Lorsque Paul
leur eut imposé les mains, le Saint-Esprit vint sur eux, et
ils parlaient en langues et prophétisaient. (Actes
19:1-6)
Ceci montre que Pierre et Jean à Samarie et
Paul à Éphèse s'accordaient parfaitement à
dire que le Saint-Esprit doit être conféré par
l'imposition des mains. Paul mit encore davantage l'accent sur cette
ordonnance :
C'est pourquoi, laissant les éléments
de la parole de Christ, tendons à ce qui est parfait, sans
poser de nouveau le fondement du renoncement aux oeuvres mortes, de
la foi en Dieu, de la doctrine des baptêmes, de l'imposition
des mains, de la résurrection des morts, et du jugement
éternel. (Héb. 6:1, 2)
Nous verrons que ce
fondement est entièrement en accord avec l'Évangile
rétabli en ces derniers jours et enseigné par les
apôtres de jadis. Comment donc peut-il y avoir un doute ?
Les apôtres avaient reçu cet enseignement du Seigneur
lui-même, et il ne pouvait y avoir de malentendu. Le Seigneur
en renvoya certains sur la terre à notre époque pour
établir à nouveau les mêmes principes, le même
fondement et le même Évangile de Jésus-Christ en
ces derniers jours, par l'intermédiaire du prophète
Joseph Smith. Comment est-il dès lors possible d'omettre une
partie si importante du fondement de l'Évangile du Christ et
en même temps de prétendre à juste titre posséder
son Évangile ? Qu'arriverait-il à un bâtiment
si l'on omettait un côté des fondations ? Les
apôtres comprenaient parfaitement que des gens viendraient
parmi le peuple enseigner leurs propres idées et changer les
doctrines qu'ils avaient enseignées. Le peuple fut mis en
garde contre ces faux instructeurs :
Quiconque va plus
loin et ne demeure pas dans la doctrine de Christ n'a point Dieu ;
celui qui demeure dans cette doctrine a le Père et le Fils. Si
quelqu'un vient à vous et n'apporte pas cette doctrine, ne le
recevez pas dans votre maison et ne lui dites pas : Salut !
(2 Jean 9-10)
Personnalité et mission du
Saint-Esprit
Après avoir étudié le
principe de l'imposition des mains pour le don du Saint-Esprit, il
nous paraît indiqué d'étudier les dons et les
fonctions du Saint-Esprit. Jésus a enseigné à
ses disciples :
Si vous m'aimez, gardez mes
commandements. Et moi, je prierai le Père, et il vous donnera
un autre consolateur, afin qu'il demeure éternellement avec
vous, L'Esprit de vérité, que le monde ne peut
recevoir, parce qu'il ne le voit point et ne le connaît point ;
mais vous, vous le connaissez, car il demeure avec vous et il sera en
vous... Mais le consolateur, l'Esprit-Saint, que le Père
enverra en mon nom, vous enseignera toutes choses et vous rappellera
tout ce que je vous ai dit. (Jean 14:15-17, 26)
Cependant
je vous dis la vérité : il vous est avantageux que
je m'en aille, car si je ne m'en vais pas, le consolateur ne viendra
pas vers vous ; mais, si je m'en vais, je vous l'enverrai...
J'ai encore beaucoup de choses à vous dire, mais vous ne
pouvez pas les porter maintenant. Quand le consolateur sera venu,
l'Esprit de vérité, il vous conduira dans toute la
vérité ; car il ne parlera pas de lui-même,
mais il dira tout ce qu'il aura entendu, et il vous annoncera les
choses à venir. Il me glorifiera, parce qu'il prendra de ce
qui est à moi, et vous l'annoncera. (Jean 16:7, 12-14)
Ces
affirmations du Sauveur nous apprennent quelques vérités
fondamentales :
1. Que son Père, le Saint-Esprit
et lui sont trois personnages distincts et que cette unité que
les Écritures leur attribuent n'est qu'une unité de but
et de volonté, sinon pourquoi Jésus prierait-il son
Père et promettrait-il que son Père va envoyer un autre
Consolateur ? Il ne peut y en avoir un autre que s'il y en a
déjà un. Jésus est ce premier Consolateur et,
assurément, il ne se prierait pas lui-même de s'envoyer
lui-même comme « un autre Consolateur ».
2.
Que le Saint-Esprit est un être masculin. Remarquez combien de
fois Jésus désigne le Saint-Esprit par le pronom « il »
dans les citations ci-dessus. C'est un personnage d'esprit, masculin,
tout comme Jésus avant de naître de la Vierge Marie.
Voyez cette affirmation de Jésus lui-même :
Je
t'ai glorifié sur la terre, j'ai achevé l’œuvre
que tu m'a donnée à faire. Et maintenant, toi, Père,
glorifie-moi auprès de toi-même de la gloire que j'avais
auprès de toi avant que le monde fût. (Jean 17:4,
5)
« Avant que le monde fût »,
Jésus était avec le Père et partageait sa
gloire. Mais il était un personnage d'esprit jusqu'au moment
où il vint au monde. C'est pendant que Jésus avait son
corps d'esprit qu'il créa cette terre sous la direction de son
Père (voir Jean 1:1-4). De même, le Saint-Esprit avec
son corps d'esprit a une responsabilité en tant que troisième
membre de la Divinité ; cette responsabilité est
de jouer le rôle de Consolateur. Jésus n'explique pas
pourquoi le Saint-Esprit et lui-même ne peuvent rester sur
terre et exercer leur ministère ensemble ; néanmoins
il y a un fait qu'il explique clairement :
Il vous est
avantageux que je m'en aille, car si je ne m'en vais pas, le
consolateur ne viendra pas vers vous. (Jean 16:7)
Quand
l'Esprit du Seigneur révéla à Néphi,
prophète du Livre de Mormon, le songe que son père
avait fait, Néphi lui en demanda l'interprétation :
Et
quand j'eus vu l'arbre, je dis à l'Esprit : je vois que
tu m'as montré l'arbre qui est plus précieux que toute
chose. Et il me dit : Que désires-tu ? Et je lui
dis : En connaître l'interprétation - car je lui
parlai comme un homme parle ; car je voyais qu'il avait la forme
d'un homme ; néanmoins, je savais que c'était
l'Esprit du Seigneur ; et il me parla comme un homme parle à
un autre. (1 Néphi 11:9-11)
3. Que le don du
Saint-Esprit n'est pas donné au monde en général,
mais seulement à ceux à qui ce don a été
conféré par l'imposition des mains de ceux qui en ont
reçu l'autorité par ordination (voir « Ministère
limité du Saint-Esprit » dans ce chapitre).
Et
moi, je prierai le Père, et il vous donnera un autre
consolateur, afin qu'il demeure éternellement avec vous,
L'Esprit de vérité, que le monde ne peut recevoir,
parce qu'il ne le voit point ; mais vous, vous le connaissez,
car il demeure avec vous, et il sera en vous. (Jean 14:16, 17)
4.
Que le fait de recevoir le Saint-Esprit nous met à même
de comprendre les vérités de l'Esprit :
J'ai
encore beaucoup de choses à vous dire, mais vous ne pouvez pas
les porter maintenant. Quand le consolateur sera venu, l'Esprit de
vérité, il vous conduira dans toute la vérité ;
car il ne parlera pas de lui-même, mais il dira tout ce qu'il
aura entendu, et il vous annoncera les choses à venir. Il me
glorifiera parce qu'il prendra de ce qui est à moi et vous
l'annoncera. (Jean 16:12-14)
Comment s'exerce le ministère
du Saint-Esprit
Puisque le Saint-Esprit est un personnage
d'esprit ayant la forme d'un homme (voir 1 Néphi 11:11) et est
par conséquent limité par sa personne à un
espace réduit, on pose souvent la question : Comment
peut-il être le Consolateur de tous ceux qui ont reçu
l'imposition des mains pour le don du Saint-Esprit, dispersés
comme ils le sont parmi toutes les nations ?
Voici
une illustration qui peut aider à expliquer comment cela est
possible : le soleil est à des millions de kilomètres
de la terre ; c'est un corps aux dimensions déterminées,
et pourtant, quand, le matin, ses rayons entrent à flots par
nos fenêtres, nous disons : « Le soleil est
dans notre chambre. » Une personne se trouvant à
des milliers de kilomètres de nous pourrait dire la même
chose. Pourtant il est évident que personne n'a raison, car le
soleil reste à des millions de kilomètres. Seule
l'influence qu'il irradie se fait sentir dans notre chambre.
Il
ne semble pas logique de croire que ce que Dieu a créé,
si merveilleux que cela soit, puisse égaler la puissance ou
l'influence du Créateur lui-même. Pourquoi, dès
lors serait-il déraisonnable ou difficile de comprendre qu'une
puissance, une influence et même des informations spirituelles
comme celles que -selon la promesse de Jésus - nous devons
recevoir du Saint-Esprit, ou Consolateur, puissent émaner de
celui-ci et être reçues par nous même si en
personne, il est très éloigné de nous ? La
radio et la télévision de notre époque doivent
nous aider à comprendre ce phénomène. La voix et
l'image d'une personne peuvent faire le tour du globe en une fraction
de seconde grâce au pouvoir que Dieu a créé.
Quelles ne peuvent donc pas être les possibilités
d'action ou de ministère du Saint-Esprit, cet agent utilisé
par Dieu pour communiquer avec ceux qui « ne sont pas du
monde », mais à qui la promesse du Saint-Esprit est
faite par quelqu'un ayant l'autorité de Dieu ?
Mission
du Saint-Esprit
Il vous enseignera toutes choses, et vous
rappellera tout ce que j'ai dit (Jean 14:26). Il rendra témoignage
de moi (Jean 15:26). Il vous conduira dans toute la vérité...
Il vous annoncera les choses à venir. Il prendra ce qui est à
moi et il vous l'annoncera (Jean 16:13, 14). Il convaincra le monde
en ce qui concerne le péché, la justice, et le jugement
(Jean 16:8). Car le Saint-Esprit vous enseignera à l'heure
même ce qu'il faudra dire (Luc 12:12). Mais vous recevrez une
puissance, le Saint-Esprit survenant sur vous (Actes 1:8). L'Esprit
sonde tout, même les profondeurs de Dieu (1 Cor. 2:10). de
même, personne ne connaît les choses de Dieu, si ce n'est
l'Esprit de Dieu (1 Cor. 2:11). L'Esprit lui-même rend
témoignage à notre esprit que nous sommes enfants de
Dieu (Rom. 8:16). Mais le fruit de l'Esprit, c'est l'amour, la joie,
la paix, la patience, la bonté, la bénignité, la
fidélité, la douceur, la tempérance (Gal. 5:22).
Voici les miracles qui accompagneront ceux qui auront cru : En
mon nom, ils chasseront les démons, ils parleront de nouvelles
langues Ils saisiront des serpents ; s'ils boivent quelque
breuvage mortel, il ne leur fera point de mal ; ils imposeront
les mains aux malades, et les malades seront guéris (Marc
16:17, 18). Il y a diversité de dons, mais le même
Esprit ; ...Or, à chacun la manifestation de l'Esprit est
donnée pour l'utilité commune. En effet, à l'un
est donnée par l'Esprit une parole de sagesse ; à
un autre, une parole de connaissance, selon le même Esprit ;
À un autre, la foi, par le même Esprit ; à
un autre, le don des guérisons, par le même Esprit ;
À un autre, le don d'opérer des miracles ; à
un autre, la prophétie ; à un autre, le
discernement des esprits ; à un autre, la diversité
des langues ; à un autre, l'interprétation des
langues. Un seul et même Esprit opère toutes ces choses,
les distribuant à chacun en particulier comme il veut (1 Cor.
12:4, 7-11).
Tous ces dons, toutes ces manifestations du
ministère de l'Esprit se retrouvent dans la vraie Église,
et les membres fidèles de l'Église de Jésus-Christ
des saints des derniers jours en ont largement bénéficié
depuis l'organisation de celle-ci le 6 avril 1830.
Ministère
limité du Saint-Esprit
Si nous considérons
les révélations faites par le Seigneur à Joseph
Smith et à Oliver Cowdery à notre époque, ainsi
que les textes des Écritures, il est manifeste que le don du
Saint-Esprit ne se confère que par l'imposition des mains de
ceux qui en ont l'autorité de Dieu. Il faut cependant bien
comprendre que le Saint-Esprit est le moyen par lequel Dieu et son
Fils, Jésus-Christ, communiquent avec les hommes sur la terre,
à moins que le message soit assez important pour justifier
l'envoi de messagers célestes ou une apparition personnelle,
comme ce fut plusieurs fois le cas pour Joseph Smith. D'où la
promesse de Moroni, selon laquelle tous ceux qui recevraient le Livre
de Mormon devraient demander à Dieu, le Père éternel,
au nom du Christ, de leur en manifester la véracité et
s'ils le demandaient d'un cœur sincère, ayant foi au
Christ, il le leur manifesterait par le pouvoir du Saint-Esprit (voir
Moroni 10:4). Ainsi le Saint-Esprit leur éclaire l'esprit et
les rend capables de reconnaître la vérité quand
ils ont foi au Christ et cherchent sincèrement, de manière
qu'ils puissent accepter la vérité et y obéir.
Cependant il n'est nullement promis que le Saint-Esprit restera en
qualité de consolateur et de compagnon même avec
ceux-là, sauf s'ils acceptent la vérité et
obéissent à ses exigences.
Dans
son Sermon sur la Montagne, Jésus a dit :
Bienheureux
ceux qui ont faim et soif de justice, car ils seront rassasiés.
(Matt. 5:6)
Jésus le dit encore plus clairement
lorsqu'il visita les Néphites sur le continent américain :
Et
bénis sont tous ceux qui ont faim et soif de justice, car ils
seront remplis du Saint-Esprit. (3 Né. 12:6)
Pour
accomplir ces promesses, quand ses serviteurs sont envoyés
prêcher la vérité, le Saint-Esprit permet aux
hommes et aux femmes de reconnaître la vérité de
ces enseignements et les amène à les accepter s'ils ont
dans le cœur cette soif de justice. C'est ainsi que, le jour de
la Pentecôte, quand la multitude entendit Pierre prêcher
le Christ et le Christ crucifié, c'est le Saint-Esprit qui fit
qu'ils « eurent le cœur vivement touché »
et dirent à Pierre et aux autres apôtres :
« Hommes, frères, que ferons-nous ? »
(Actes 2:37).
Pierre leur dit : Repentez-vous, et que
chacun de vous soit baptisé au nom de Jésus-Christ,
pour le pardon de vos péchés ; et vous recevrez le
don du Saint-Esprit. (Actes 2:38)
C'est pourquoi tout en ayant
reçu le Saint-Esprit qui devait les convaincre de la vérité
prêchée par Pierre, ils n'avaient pas reçu le
Saint-Esprit comme un don. Pierre offrait le Saint-Esprit à
ceux qui croyaient et « en ce jour-là, le nombre
des disciples s'augmenta d'environ trois mille âmes »
qui furent baptisées ce jour-là (voir Actes 2:41).
L'apôtre
Paul a dit :
Comment donc invoqueront-ils celui en qui
ils n'ont pas cru ? Et comment croiront-ils en celui dont ils
n'ont pas entendu parler ? Et comment en entendront-ils parler,
s'il n'y a personne qui prêche ? Et comment y aura-t-il
des prédicateurs, s'ils ne sont pas envoyés ?
...Ainsi la foi vient de ce qu'on entend ; et ce qu'on entend
vient de la parole du Christ (Rom. 10:14, 15, 17).
Qu'est-ce
qui fait que les hommes ont la foi quand ils recherchent la justice
et quand ils entendent la parole de Dieu de la bouche de ceux qui
leur sont envoyés ? Ce sont les impulsions du
Saint-Esprit. Chaque missionnaire dans l'Église sait comment
il prie pour que le Saint-Esprit repose sur ceux auxquels il prêche
la parole de Dieu au cours de son oeuvre missionnaire, afin qu'ils
aient la foi nécessaire pour croire et se repentir de leurs
péchés, pour qu'ils soient baptisés pour la
rémission de leurs péchés et reçoivent le
don du Saint-Esprit.
En
étudiant le baptême, nous avons parlé du cas de
Corneille, le premier des Gentils qui fut admis par le baptême
dans le troupeau du Christ. C'était un homme juste qui
« donnait beaucoup d'aumônes aux pauvres, et priait
Dieu sans cesse » de sorte qu'un ange de Dieu vint à
lui et l'envoya à Pierre, un serviteur de Dieu, qui lui dirait
ce qu'il devait faire. Le Seigneur dut préparer Pierre à
lui administrer les ordonnances de l'Évangile en lui montrant
en vision toutes sortes de quadrupèdes, de bêtes
sauvages, de reptiles et d'oiseaux qu'on lui descendait du ciel dans
une nappe. Puis Pierre reçut l'ordre de tuer et de manger, à
quoi il répondit : « Non, Seigneur, car je
n'ai jamais rien mangé de souillé ni d'impur ».
Et la voix dit : « Ce que Dieu a déclaré
pur, ne le regarde pas comme souillé » (voir Actes
10:14, 15). Cette vision fut donnée trois fois à
Pierre. Lorsque Pierre rencontra Corneille et qu'ils se furent
raconté ce qui leur était respectivement arrivé,
« alors Pierre, ouvrant la bouche, dit : En vérité,
je reconnais que Dieu ne fait point acception de personnes :
Mais qu'en toute nation celui qui le craint et qui pratique la
justice lui est agréable… Comme Pierre prononçait
encore ces mots, le Saint-Esprit descendit sur tous ceux qui
écoutaient la parole. Tous les fidèles circoncis qui
étaient venus avec Pierre furent étonnés de ce
que le don du Saint-Esprit était aussi répandu sur les
païens. Car ils les entendaient parler en langues et glorifier
Dieu. Alors Pierre dit : Peut-on refuser l'eau du baptême
à ceux qui ont reçu le Saint-Esprit aussi bien que
nous ? Et il ordonna qu'ils fussent baptisés au nom du
Seigneur » (Actes, 10:34, 44-48).
À la
lecture de ce passage, il apparaît avec évidence que ce
qui impressionna Pierre le plus, ce n'est pas le fait que Corneille
eût vu un ange, ou qu'il fût digne d'être baptisé,
mais bien que le Seigneur eût permis au Saint-Esprit de reposer
sur lui. C'est ceci qui convainquit Pierre qu'il ne devait pas
appeler impur ou souillé ce que Dieu avait purifié.
Pour une mission de cette importance, il nous paraît amplement
justifié que Dieu ait envoyé le Saint-Esprit comme
messager pour convaincre Pierre de ce que Corneille et les siens
étaient dignes d'être baptisés.
L'Esprit
de Dieu ou l'Esprit du Christ
Nous avons étudié
la mission et les interventions de cette troisième personne de
la Divinité qu'est le Saint-Esprit. Nous avons souligné
que les hommes ne peuvent recevoir le don du Saint-Esprit que s'ils
obéissent aux commandements du Seigneur et s'ils reçoivent
l'imposition des mains de ceux qui ont l'autorité
d'administrer les ordonnances de l'Évangile. Jésus a
nettement montré que le monde ne peut recevoir le Saint-Esprit
qu'il présente comme « I'Esprit de vérité » :
Et
moi, je prierai le Père, et il vous donnera un autre
consolateur, afin qu'il demeure éternellement avec vous,
L'Esprit de vérité, que le monde ne peut recevoir,
parce qu'il ne le voit point et ne le connaît point ; mais
vous, vous le connaissez, car il demeure avec vous, et il sera en
vous. (Jean 14:16, 17)
Nous avons également envisagé
des interventions limitées du Saint-Esprit ; elles
paraissent s'adresser uniquement à ceux qui recherchent la
justice et là où le Seigneur a quelque message
particulier à communiquer. Cependant, dans ces cas, le
Saint-Esprit ne se présente pas comme un don permanent pour
l'individu comme c'est le cas pour celui qui reçoit le don du
Saint-Esprit par l'imposition des mains.
On peut alors se
poser la question : le Seigneur n'a-t-il rien prévu pour
inspirer et diriger ceux qui n'ont pas le droit de recevoir le don du
Saint-Esprit ? Nous répondons : Oui, le Seigneur a
prévu quelque chose. Voici comment l'apôtre Jean
l'exprime :
Au commencement était la Parole, et la
Parole était avec Dieu, et la Parole était Dieu. Elle
était au commencement avec Dieu. Toutes choses ont été
faites par elle, et rien de ce qui a été fait n'a été
fait sans elle. En elle était la vie, et la vie était
la lumière des hommes. La lumière luit dans les
ténèbres, et les ténèbres ne l'ont point
reçue. Il y eut un homme envoyé de Dieu : son nom
était Jean. Il vint pour servir de témoin, pour rendre
témoignage à la lumière, afin que tous crussent
par lui. Il n'était pas la lumière, mais il parut pour
rendre témoignage à la lumière. Cette lumière
était la véritable lumière, qui, en venant dans
le monde, éclaire tout homme... Et la Parole a été
faite chair, et elle a habité parmi nous, pleine de grâce
et de vérité ; et nous avons contemplé sa
gloire, une gloire comme la gloire du Fils unique venu du Père.
(Jean 1:1-9, 14)
Il est donc évident que c'est
Jésus-Christ qui a créé toutes choses et que
c'est lui « la véritable Lumière qui éclaire
tout homme venant dans le monde ». Donc, il n'y a pas un
enfant de notre Père céleste qui naisse dans les
ténèbres spirituelles. C'est ce que l'apôtre Paul
devait avoir à l'esprit lorsqu'il dit :
Ce ne sont
pas, en effet, ceux qui écoutent la loi qui sont justes devant
Dieu, mais ce sont ceux qui la mettent en pratique qui seront
justifiés. Quand les païens, qui n'ont point la loi, font
naturellement ce que prescrit la loi, ils sont, eux qui n'ont point
de loi, une loi pour eux-mêmes ; Ils montrent que l’œuvre
de la loi est écrite dans leur cœur, leur conscience en
rendant témoignage, et leurs pensées s'accusant ou se
défendant tour à tour. (Romains 2:13-15)
On
verra que même là où la loi n'est pas donnée
et comprise, par cette lumière « qui éclaire
tout homme venant dans le monde », tous les hommes ont
« la loi écrite dans leur cœur »
et leur conscience rend témoignage du bien et du mal.
C'est
de cet esprit que devait parler le prophète Joël quand il
disait :
Après cela je répandrai mon esprit
sur toute chair ; vos fils et vos filles prophétiseront,
vos vieillards auront des songes, et vos jeunes gens des visions.
Même sur les serviteurs et les servantes, dans ces jours-là
je répandrai mon esprit. Je ferai paraître des prodiges
dans les cieux et sur la terre, du sang, du feu et des colonnes de
fumée ; Le soleil se changera en ténèbres,
et la lune en sang, avant l'arrivée du jour de l'Éternel,
de ce jour grand et terrible. (Joël 2:28- 31)
Dans une
révélation donnée le 22 septembre 1832 au
prophète Joseph Smith à Kirtland, Ohio, le Seigneur
parla de cet esprit en ces termes :
Car vous vivrez par
toute parole qui sort de la bouche de Dieu. Car la parole du Seigneur
est la vérité, ce qui est vérité est
lumière, et ce qui est lumière est Esprit, à
savoir l'Esprit de Jésus-Christ. Et l'Esprit donne la lumière
à tout homme qui vient au monde ; et l'Esprit éclaire,
pendant sa vie terrestre, tout homme qui écoute sa voix. (D&A
84:44-46)
Trois mois après que fut donnée la
révélation ci-dessus, le Seigneur apporta de nouveaux
éclaircissements sur cette même question dans une
révélation à Joseph Smith :
Lui qui
est monté là-haut, de même qu'il est descendu
au-dessous de tout, en ce qu'il a tout embrassé, afin d'être
en tout et au travers de tout, la lumière de la vérité.
Laquelle vérité luit. C'est là la lumière
du Christ. De même qu'il est dans le soleil, et la lumière
du soleil, et le pouvoir par lequel il a été fait. Il
est aussi dans la lune, et est la lumière de la lune, et le
pouvoir par lequel elle a été faite ; Et aussi la
lumière des étoiles et le pouvoir par lequel elles ont
été faites ; Et la terre aussi et son pouvoir, à
savoir la terre sur laquelle vous vous tenez. Et la lumière
qui luit, qui vous donne la lumière, vient par l'intermédiaire
de celui qui illumine vos yeux, qui est cette même lumière
qui vivifie votre intelligence ; Laquelle lumière sort de
la présence de Dieu pour remplir l'immensité de
l'espace. La lumière qui est en tout, qui donne la vie à
tout, qui est la loi par laquelle tout est gouverné, à
savoir le pouvoir de Dieu qui est assis sur son trône, qui est
dans le sein de l'éternité, qui est au milieu de tout.
(D&A 88:6-13)
En présentant les enseignements de
son père, Mormon, le prophète Moroni dit :
Car
voici, l'Esprit du Christ est donné à tout homme, afin
qu'il puisse reconnaître le bien du mal ; c'est pourquoi
je vous montre la manière de juger : Tout ce qui invite à
faire le bien et à persuader de croire au Christ est envoyé
par le pouvoir et le don du Christ ; c'est pourquoi, vous pouvez
savoir avec une connaissance parfaite que c'est de Dieu (Moroni
7:16).
Dans un sermon prononcé le 16 mars 1902, au
Tabernacle de Salt Lake City, le président Joseph F. Smith,
sixième président de l'Église de Jésus-Christ
des saints des derniers jours, a parlé en ces termes des
interventions de l'Esprit de Dieu ou de l'Esprit du Christ, de la
différence qui existe entre eux et de l'action ou de la
mission du Saint-Esprit :
C'est par la puissance de Dieu
que tout ce qui est fait a été fait. C'est par la
puissance du Christ que tout ce qui est régi et maintenu en
place dans l'univers est régi et maintenu en place. C'est la
puissance qui rayonne de la présence du Fils de Dieu à
travers les oeuvres de sa main, qui donne la lumière,
l'énergie, la compréhension, la connaissance et un
certain degré d'intelligence à tous les enfants des
hommes, strictement en conformité avec les paroles du Livre de
Job : « Il y a un esprit dans l'homme et
l'inspiration du Tout-Puissant lui donne l'intelligence »
(Job 32:8 selon la version du roi Jacques ; Segond dit :
« Mais en réalité, dans l'homme, c'est
l'esprit, le souffle du Tout-Puissant, qui donne l'intelligence »,
ndt). C'est cette inspiration venant de Dieu et rayonnant dans toutes
ses créations qui éclaire les enfants des hommes ;
et ce n'est ni plus ni moins que l'Esprit du Christ qui éclaire
l'esprit, vivifie l'intelligence et incite les enfants des hommes à
faire ce qui est bien et à fuir ce qui est mal ; qui
vivifie la conscience de l'homme et lui donne l'intelligence pour
juger entre le bien et le mal, entre la lumière et les
ténèbres.
Mais le Saint-Esprit, qui rend
témoignage du Père et du Fils, montre les choses du
Père aux hommes, qui rend témoignage de Jésus-Christ,
et du Dieu éternel, le Père de Jésus-Christ, et
qui témoigne de la vérité - cet Esprit, cette
Intelligence, n'est donné aux hommes que quand ils se
repentent de leurs péchés et deviennent dignes devant
le Seigneur. Alors ils reçoivent le don du Saint-Esprit par
l'imposition des mains de ceux qui ont reçu de Dieu l'autorité
de conférer ses bénédictions sur leur tête.
L'Esprit dont il est question dans ce que je viens de dire est cet
Esprit qui ne cessera de lutter avec les enfants des hommes jusqu'à
ce qu'ils possèdent cette lumière et cette intelligence
supérieures. Quand bien même un homme aurait commis
toute espèce de péché et de blasphème,
tant qu'il n'a pas reçu le témoignage du Saint-Esprit,
il peut lui être pardonné s'il se repent de ses péchés,
s'humilie devant le Seigneur et obéit sincèrement aux
commandements de Dieu. Ainsi qu'il a été dit :
« Tout homme qui abandonne ses péchés, vient
à moi, invoque mon nom, obéit à ma voix et garde
mes commandements verra ma face et saura que je suis. » Il
lui sera pardonné et recevra de cette lumière
supérieure ; il conclura une alliance solennelle avec
Dieu, un contrat avec le Tout-Puissant, à l'intervention du
Fils unique, et par là il deviendra fils de Dieu, héritier
de Dieu et co-héritier de Jésus-Christ. Mais alors,
s'il pèche contre la lumière et la connaissance qu'il a
reçues, la lumière qui était en lui se changera
en ténèbres, et quelles ténèbres !
C'est alors et seulement alors que cet Esprit du Christ qui éclaire
tout homme qui vient au monde cessera de lutter avec lui et le
laissera aller à sa propre destruction.
On pose souvent
la question : Y a-t-il une différence entre l'Esprit du
Seigneur et le Saint-Esprit ? Ces termes sont souvent utilisés
l'un pour l'autre. Nous disons souvent l'Esprit de Dieu quand nous
voulons dire le Saint-Esprit, et inversement. Le Saint-Esprit est une
personne de la Divinité et n'est pas ce qui éclaire
tout homme qui vient au monde. C'est l'Esprit de Dieu, rayonnant par
l'intermédiaire du Christ dans le monde, qui éclaire
tout homme qui vient au monde et qui lutte avec les enfants des
hommes et continuera à lutter avec eux jusqu'à ce qu'il
les amène à connaître la vérité et
à posséder la lumière supérieure et le
témoignage du Saint-Esprit. Mais si, après avoir reçu
cette lumière supérieure, il pèche contre elle,
l'Esprit de Dieu cessera de lutter avec lui et le Saint-Esprit
l'abandonnera totalement. Alors il persécutera la vérité ;
alors il cherchera à verser le sang innocent ; alors il
ne reculera devant le crime que dans la mesure où il craindra
le châtiment légal qui en est la conséquence
(Joseph F. Smith, Gospel Doctrine, Salt Lake City, Deseret Book,
1973, p. 66-68).
Néphi vit l'Esprit de Dieu reposer sur
un homme que nous identifions avec Colomb et l'emmener en
Amérique :
Et je regardai, et je vis un homme
parmi les Gentils ; il était séparé de la
postérité de mes frères par les grandes eaux ;
et je vis l'Esprit de Dieu descendre sur cet homme et agir en lui ;
et il s'en alla sur les grandes eaux, et se rendit auprès de
la postérité de mes frères qui vivait dans la
terre promise. (1 Néphi 13:12)
Colomb n'avait pas reçu
l'imposition des mains pour le don du Saint-Esprit, mais le moment
était venu - Néphi l'avait vu plus de deux mille ans
plus tôt - où l'Amérique, que Dieu avait tenue
cachée aux yeux des autres nations (voir 2 Néphi 1:8),
devait être préparée pour recevoir le
rétablissement de l'Évangile de Jésus-Christ.
Une
mission de cette importance paraissait requérir une
inspiration spéciale du Seigneur, puisque Néphi affirme
qu'il « vit l'Esprit de Dieu descendre sur cet homme et
agir en lui » (1 Néphi 13:12). Le président
Joseph F. Smith, que nous avons cité plus haut, dit que les
termes Esprit de Dieu et Saint-Esprit « sont souvent
utilisés l'un pour l'autre ». Donc, ce peut être
l'Esprit de Dieu ou le Saint-Esprit qui agissait sur Colomb.
Néphi
vit encore l'Esprit de Dieu agir de la même manière sur
d'autres personnes :
Et je vis l'Esprit de Dieu agir sur
d'autres Gentils ; et ils sortirent de captivité et s'en
allèrent sur les grandes eaux. (1 Néphi 13:13)
Il
s'agissait ici, sans aucun doute, des Pères Pèlerins et
d'autres qui furent les premiers à s'établir en
Amérique. Ce furent de grands événements dans le
déroulement des plans de Dieu concernant notre époque,
les derniers jours, et cela justifiait pleinement l'envoi de l'Esprit
de Dieu afin d'agir sur l'esprit et le cœur des hommes pour
réaliser les buts du Tout-Puissant. Des choses comme celles-là
se sont produites au cours des siècles pour aider à la
réalisation de ses desseins.
Nul doute que les
réformateurs et ceux qui nous ont donné la Sainte Bible
n'aient aussi été inspirés en vue de préparer
le rétablissement de l'Évangile. Comme le lecteur le
remarquera, la connaissance de tout ceci ne nous est pas donnée
avant tout par la lecture de la Bible, mais par les révélations
du Seigneur en ces derniers jours. Nous utilisons la Bible pour
montrer que ces enseignements sont entièrement en accord avec
elle.
CHAPITRE 12 :
L'ÉTABLISSEMENT DU ROYAUME DE DIEU SUR TERRE
Dans
une révélation donnée en septembre 1830, à
Joseph Smith, le Seigneur parle de l'ordination de Joseph Smith et
d'Oliver Cowdery à la Prêtrise de Melchisédek par
Pierre, Jacques et Jean, puis des clefs rendues à Joseph Smith
par les différents prophètes des temps anciens :
Et
aussi avec Pierre, Jacques et Jean, que je vous ai envoyés,
par lesquels je vous ai ordonnés et confirmés pour que
vous soyez apôtres et témoins spéciaux de mon
nom, et pour que vous portiez les clefs de votre ministère et
des mêmes choses que je leur ai révélées ;
À qui j'ai confié les clefs de mon royaume et une
dispensation de l'Évangile pour les derniers temps, et pour la
plénitude des temps, au cours de laquelle je rassemblerai
toutes choses en une, tant celles qui sont dans le ciel que celles
qui sont sur la terre ; Et aussi avec tous ceux que mon Père
m'a donnés de parmi le monde. (D&A 27:12-14)
Si
nous étudions soigneusement cette révélation,
nous verrons qu'elle signifie une remise complète et entière
à Joseph Smith et à Oliver Cowdery des clefs du royaume
détenues par Pierre, Jacques et Jean au moment où Jésus
remit le royaume entre leurs mains au lendemain de sa résurrection,
à l'issue de son ministère parmi eux.
Ils
furent donc ordonnés apôtres du Seigneur Jésus-Christ ;
ils devinrent témoins spéciaux de son nom ; ils
reçurent les clefs du royaume et une dispensation de
l'Évangile « pour les derniers temps, et pour la
plénitude des temps », au cours de laquelle le
Seigneur promettait de rassembler « toutes choses en une,
tant celles qui sont dans le ciel, que celles qui sont sur terre ».
Le Seigneur annonça qu'une oeuvre devait également être
accomplie avec ceux que le Père lui avait donnés « de
parmi le monde ».
Tout
ceci implique que de graves responsabilités et d'importantes
activités sont liées à la nouvelle dispensation
de l'Évangile. Il nous paraît judicieux d'étudier
d'abord l'organisation de l'Église de Jésus-Christ.
Sans doute Pierre, Jacques et Jean ne donnèrent-ils pas dans
tous ses détails l'organisation de l'Église, mais en
tout cas, ils rendirent les clefs et l'autorité de la
prêtrise, si fondamentales pour l'établissement du
royaume. L'organisation fut complétée par des
révélations adressées au prophète Joseph
Smith à mesure que le nombre des membres de l'Église
croissait et rendait cette organisation possible et
nécessaire.
Organisation et appellation de l'Église
dans les derniers jours
Conformément à une
révélation que le Seigneur fit au prophète
joseph Smith, l'Église de Jésus-Christ des saints des
derniers jours fut organisée le 6 avril 1830 au domicile de
Peter Whitmer père, à Fayette, comté de Seneca,
État de New York. Six membres constituaient les effectifs
originaux de l'Église : Joseph Smith, Oliver Cowdery,
Hyrum Smith, Peter Whitmer fils, David Whitmer et Samuel H. Smith. À
cette occasion, Joseph Smith fut soutenu comme premier ancien de
l'Église, et Oliver Cowdery comme second ancien, exactement
comme l'avait dit Jean-Baptiste au moment où il leur conféra
la Prêtrise d'Aaron, le 15 mai 1829 (voir D&A 20:1-4).
Dans
une révélation donnée à Joseph Smith le
26 avril 1838, après s'être adressé à la
Présidence de l'Église et à d'autres, le
Seigneur ajouta :
Et aussi à vous mes fidèles
serviteurs qui êtes membres du grand conseil de mon Église
en Sion, car c'est ainsi qu'il sera appelé, et à tous
les anciens et au peuple de mon Église de Jésus-Christ
des saints des derniers jours, dispersé dans le monde entier.
Car c'est là le nom que portera mon Église dans les
derniers jours, à savoir, l'Église de Jésus-Christ
des saints des derniers jours. (D&A 115:3, 4)
La
désignation « saints des derniers jours »
sert à distinguer les membres de l'Église de
Jésus-Christ à notre époque de ceux de l'Église
établie par Jésus au midi des temps. Cette question du
nom que devait porter son Église était très
importante pour le Sauveur. Non seulement ce nom fut révélé
à Joseph Smith comme nous l'avons mentionné ci-dessus,
mais en outre, lorsque Jésus rendit visite aux Néphites
en Amérique après son ascension et organisa son Église
parmi eux, il leur dit ce que devrait être le nouveau nom de
l'Église :
Et Jésus se montra de nouveau à
eux, car ils priaient le Père en son nom : et Jésus
vint et se tint au milieu d'eux, et il leur dit : Que
voulez-vous que je vous donne ? Et ils lui dirent :
Seigneur, nous désirons que tu nous indiques le nom par lequel
nous désignerons cette Église ; car il y a des
disputes à ce sujet parmi le peuple. Et le Seigneur leur dit :
En vérité, en vérité, je vous le dis,
pourquoi le peuple murmure-t-il et se dispute-t-il à cause de
cette chose ? N'a-t-il pas lu les Écritures qui disent
que vous devez prendre sur vous le nom du Christ, qui est mon nom ?
Car c'est de ce nom que vous serez appelés au dernier jour ;
Et quiconque prend mon nom et persévère jusqu'à
la fin, celui-là sera sauvé au dernier jour. C'est
pourquoi, tout ce que vous ferez, vous le ferez en mon nom ;
vous appellerez donc l'Église de mon nom et vous invoquerez le
Père en mon nom, afin qu'il bénisse l'Église
pour l'amour de moi. Et comment est-elle mon Église, si elle
n'est appelée de mon nom ? Car si une Église est
appelée du nom de Moïse, alors c'est l'Église de
Moïse ou si elle est appelée du nom d'un homme, alors
c'est l'Église d'un homme ; mais si elle porte mon nom,
alors c'est mon Église, si elle est fondée sur mon
Évangile. (3 Néphi 27:2-8)
Donc, le nom de
l'Église n'est pas le fruit de l'étude ou de la
recherche ; nous le connaissons par révélation
directe du Seigneur. Ne paraît-il pas incroyable que de toutes
les Églises du monde, pas une ne portait son nom, lorsque le
Seigneur rétablit son Église à notre
époque ?
Les membres de l'Église
primitive étaient appelés saints
C'est une
méprise courante de nos jours de n'appeler « saints »
que les membres ou officiers des Églises chrétiennes
qui se sont distingués au point que leur nom doive être
canonisé. C'est une erreur manifeste, car dans les premiers
temps tous les disciples du Christ étaient appelés
« saints », ainsi que le montrera l'étude
soigneuse des Écritures que voici :
Paul, appelé
à être apôtre de Jésus-Christ par la
volonté de Dieu, et le frère Sosthène, À
l'Église de Dieu qui est à Corinthe, à ceux qui
ont été sanctifiés en Jésus-Christ,
appelés à être saints et à tous ceux qui
invoquent en quelque lieu que ce soit le nom de notre Seigneur
Jésus-Christ. (1 Cor. 1:1-2)
Car
Dieu n'est pas un Dieu de désordre, mais de paix, comme dans
toutes les Églises des saints. (1 Cor. 14:33)
Nous
demandant avec de grandes instances la grâce de prendre part à
l'assistance destinée aux saints. (2 Cor. 8:4)
À
tous ceux qui, à Rome, sont bien-aimés de Dieu, appelés
à être saints, que la grâce et la paix vous soient
données de la part de Dieu notre Père et du Seigneur
Jésus-Christ. (Rom. 1:7)
Ainsi
donc, vous n'êtes plus des étrangers, ni des gens du
dehors ; mais vous êtes concitoyens des saints, gens de la
maison de Dieu. (Éph. 2:19)
Que
l'impudicité, qu'aucune espèce d'impureté, et
que la cupidité, ne soient pas même nommées parmi
vous, ainsi qu'il convient à des saints. (Éph. 5:3)
Saluez
tous les saints en Jésus-Christ. Les frères qui sont
avec moi vous saluent. Tous les saints vous saluent, et
principalement ceux de la maison de César. (Phil. 4:21, 22)
Quelqu'un
de vous, lorsqu'il a un différend avec les autres, ose-t-il
plaider devant les injustices et non devant les saints ? Ne
savez-vous pas que les saints jugeront le monde ? Et si c'est
par vous que le monde est jugé, êtes-vous indignes de
rendre les moindres jugements ? (1 Cor. 6:1, 2)
Les
sépulcres s'ouvrirent, et plusieurs corps des saints qui
étaient morts ressuscitèrent. (Matt. 27:52)
Bien-aimés,
comme je désirais vivement vous écrire au sujet de
notre salut commun, je me suis senti obligé de le faire afin
de vous exhorter à combattre pour la foi qui a été
transmise aux saints une fois pour toutes. (Jude 1:3)
De
ce qui précède il ressort bien que les disciples de
Jésus étaient appelés saints, que les apôtres
les appelaient ainsi nonobstant leurs faiblesses, et que le Seigneur
avait placé des officiers dans son Église « pour
le perfectionnement des saints » (voir Éph. 4:12).
Le
Psalmiste eut la possibilité rare de voir notre époque
où le Seigneur viendrait juger son peuple, où il
enverrait sa vérité aux habitants de la terre, où
il rassemblerait ses saints en Sion (voir Ps. 50:1-5).
Daniel,
qui interprète le songe de Nebucadnetsar, explique que dans
les derniers jours, quand les royaumes de ce monde commenceraient à
s'écrouler, le Dieu du ciel établirait un royaume qui
ne serait jamais détruit mais qui subsisterait éternellement
(voir Dan. 2:28-45). Il décrit la venue du Fils de l'homme, à
qui ce royaume serait remis et dit que toutes les nations serviront
le Dieu du ciel et lui obéiront (voir Dan. 7:13, 14). Toujours
à propos de ce royaume des derniers jours, il dit :
« Mais les saints du Très-Haut recevront le
royaume, et ils posséderont le royaume éternellement,
d'éternité en éternité » (Dan.
7:18).
Or, il est évident qu'un royaume ne peut être
remis au Fils de l'homme quand il viendra prendre la place qui lui
revient de droit pour régner sur toutes les nations, si ce
royaume n'est pas préparé à son intention. Ce
royaume doit, selon Daniel, être donné « aux
saints du Très-Haut » afin qu'ils le possèdent
« éternellement, d'éternité en
éternité ».
On
remarquera donc, que, de même que le nom de l'Église a
été donné par Dieu, la dénomination
« saints » donnée aux membres de son
Église vient de lui également.
L'autorité
de la prêtrise dans le gouvernement de l'Église
Dans
ses révélations au prophète Joseph Smith, le
Seigneur nous apprend. que la Prêtrise de Melchisédek
« a pouvoir et autorité sur tous les offices dans
l'Église à toutes les époques du monde ».
C'est pourquoi, lorsque Joseph Smith et Oliver Cowdery reçurent
cette prêtrise des mains de Pierre, Jacques et Jean, ils
reçurent les clefs et l'autorité nécessaires
pour organiser complètement l'Église de Jésus-Christ
et les collèges de la prêtrise :
Et cette
plus grande prêtrise administre l'Évangile et détient
la clef des mystères du royaume, à savoir la clef de la
connaissance de Dieu. C'est pourquoi, le pouvoir de la piété
se manifeste dans ses ordonnances. Et sans ses ordonnances et
l'autorité, de la prêtrise, le pouvoir de la piété
ne se manifeste pas aux hommes dans la chair. (D&A 84:19-21)
Le
pouvoir et l'autorité de la prêtrise supérieure,
ou Prêtrise de Melchisédek, est de détenir les
clefs de toutes les bénédictions spirituelles de
l'Église. D'avoir le privilège de recevoir les mystères
du royaume des cieux, de voir les cieux s'ouvrir à eux, de
communier avec l'assemblée générale et l'Église
du Premier-né et de jouir de la communion et de la présence
de Dieu le Père et de Jésus, le médiateur de la
nouvelle alliance. (D&A 107:18, 19)
La
Prêtrise de Melchisédek détient le droit de
présidence et a pouvoir et autorité sur tous les
offices de l'Église à toutes les époques du
monde, pour administrer les choses spirituelles. (D&A 107:8)
Le
collège de la Première Présidence
Si
l'on veut que l'Église fonctionne sous une forme parfaite,
comme l'a montré l'apôtre Paul (voir 1 Cor. 12:12-3 1),
qui doit se trouver à la tête de l'Église sur
terre jusqu'au moment où elle sera remise au Fils de l'Homme à
son arrivée ? Il nous paraît convenable qu'un
président (un prophète) ou une présidence (des
prophètes) soit désigné par le Christ pour
diriger toutes les activités de l'Église et de la
prêtrise, par l'intermédiaire de qui il puisse parler et
faire connaître sa pensée et sa volonté à
l'Église tout entière sans avoir besoin de le faire à
chacune des unités distinctes que l'on pourrait établir
dans le monde. C'est exactement ce que le Seigneur a fait en
disposant que trois grands-prêtres seraient désignés
et ordonnés pour former le collège de la présidence
de l'Église de Jésus-Christ des saints des derniers
jours. Voici comment le Seigneur s'exprime à ce
propos :
Trois grands-prêtres présidents de
la Prêtrise de Melchisédek, choisis par le corps, nommés
et ordonnés à cet office, et soutenus par la confiance,
la foi et la prière de l'Église, forment le collège
de la Présidence de l'Église. (D&A 107:22)
Et
de plus, le devoir du président de l'office de la
Haute-Prêtrise, est d'exercer la présidence sur lÉglise
entière et d'être pareil à Moïse. Voici il y
a là de la sagesse ; oui, d'être voyant,
révélateur, traducteur et prophète, ayant tous
les dons que Dieu confère au chef de l'Église. (D&A
107:91, 92)
Cette présidence, donc, préside la
Haute-Prêtrise, et dirige toutes les affaires de l'Église.
Elle est aussi la plus haute instance judiciaire de l'Église.
Les membres de cette présidence sont prophètes, voyants
et révélateurs.
Nous
ne trouvons dans la Bible aucune affirmation formelle selon laquelle
le Sauveur aurait désigné une présidence pour
diriger l'Église après son départ. Toutefois, le
fait qu'il a renvoyé Pierre, Jacques et Jean sur la terre à
notre époque pour rétablir la Prêtrise de
Melchisédek et ses clefs ainsi que le saint apostolat tend à
montrer qu'ils détenaient une place de choix à la tête
des autres apôtres, ce qui, compte tenu de leur ministère
à notre époque, permet de penser qu'ils constituaient
la présidence de la Prêtrise de Melchisédek et de
l'Église au midi des temps après l'ascension de Jésus.
Si cette supposition est correcte, elle expliquerait aussi pourquoi
Jésus emmena ces trois apôtres, Pierre, Jacques et Jean,
sur une haute montagne :
Il fut transfiguré
devant eux ; son visage resplendit comme le soleil, et ses
vêtements devinrent blancs comme la lumière. Et voici,
Moïse et Élie leur apparurent, s'entretenant avec lui...
Et voici, une voix fit entendre de la nuée ces paroles :
Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j'ai mis toute mon
affection : écoutez-le ! (Matt. 17:2-3, 5)
Il
est certain qu'on ne peut lire ce récit sans en garder le
sentiment que ces trois apôtres avaient été
sanctifiés et préparés à leur ministère
comme les autres apôtres ne l'avaient pas été.
Quelle autre explication logique peut-on donner à cette
préférence témoignée à Pierre,
Jacques et Jean par rapport aux autres apôtres, leurs frères ?
À propos de ce glorieux événement, le prophète
Joseph Smith affirma :
La prêtrise est éternelle.
Le Sauveur, Moïse et Élie donnèrent les clefs à
Pierre, Jacques et Jean, lorsqu'ils furent transfigurés devant
lui. (Enseignements du prophète Joseph Smith, p. 216)
Le
Collège des douze apôtres
Le Seigneur a
clairement expliqué les devoirs et les responsabilités
du Collège des douze apôtres dans son Église des
derniers jours. Il a précisé qu'ils exercent leur
office sous la direction de la Première Présidence de
l'Église et qu'ils constituent un collège « égal
en autorité et en pouvoir » à la présidence.
La sagesse du Seigneur en cette matière est évidente,
car, lorsque le collège de la Présidence est
désorganisé par la mort du président, le Collège
des douze apôtres détient toutes les clefs et l'autorité
nécessaires pour réorganiser la présidence :
Les
douze conseillers sont appelés à être les douze
apôtres, ou témoins spéciaux du nom du Christ
dans le monde entier, différant ainsi des autres officiers de
l'Église dans les devoirs de leur appel. Et ils forment un
collège égal, en autorité et en pouvoir, aux
trois présidents mentionnés précédemment.
(D&A 107:23, 24)
Les
Douze forment un grand conseil président voyageur qui officie
au nom du Seigneur, sous la direction de la Présidence de
l'Église, conformément aux institutions du ciel, pour
édifier l'Église et en régler toutes les
affaires dans toutes les nations, premièrement chez les
Gentils et ensuite chez les Juifs. (D&A 107:33)
Le devoir
et l'appel des douze apôtres est donc d'« édifier
l'Église et d'en régler toutes les affaires dans toutes
les nations », sous la direction de la Première
Présidence de l'Église. Les douze apôtres sont
aussi des prophètes, voyants et révélateurs.
L'appel
et la mission du Collège des douze apôtres dans l'Église
d'aujourd'hui concordent entièrement avec les responsabilités
données aux douze premiers apôtres qui exercèrent
leur ministère sous la direction du Sauveur quand il était
sur la terre et après sa crucifixion, comme le montrent les
citations suivantes :
Quand le jour parut, il appela ses
disciples, et il en choisit douze, auxquels il donna le nom
d'apôtres. (Luc 6:13)
Les
onze disciples allèrent en Galilée, sur la montagne que
Jésus leur avait désignée. Quand ils le virent,
ils se prosternèrent devant lui. Mais quelques-uns eurent des
doutes. Jésus, s'étant approché, leur parla
ainsi : Tout pouvoir m'a été donné dans le
ciel et sur la terre. Allez, faites de toutes les nations des
disciples, les baptisant au nom du Père, du Fils et du
Saint-Esprit, Et enseignez-leur à observer tout ce que je vous
ai prescrit. Et voici, je suis avec vous tous les jours jusqu'à
la fin du monde. (Matt. 28:16-20)
Le
soir de ce jour, qui était le premier de la semaine, les
portes du lieu où se trouvaient les disciples étant
fermées, à cause de la crainte qu'ils avaient des
Juifs, Jésus vint, se présenta au milieu d'eux, et leur
dit : La paix soit avec vous ! Et quand il eut dit cela, il
leur montra ses mains et son côté. Les disciples furent
dans la joie en voyant le Seigneur. Jésus leur dit de
nouveau : La paix soit avec vous ! Comme le Père m'a
envoyé, moi aussi je vous envoie... Ceux à qui vous
pardonnerez les péchés, ils leur seront pardonnés ;
et ceux à qui vous les retiendrez, ils leur seront retenus.
(Jean 20:19-21, 23)
Ce
n'est pas vous qui m'avez choisi ; mais moi, je vous ai choisis,
et je vous ai établis, afin que vous alliez, et que vous
portiez du fruit et que votre fruit demeure, afin que ce que vous
demanderez au Père en mon nom, il vous le donne. (Jean 15:16)
Je
te donnerai les clefs du royaume des cieux ; ce que tu lieras
sur la terre sera lié dans les cieux, et ce que tu délieras
sur la terre sera délié dans les cieux. (Matt.
16:19)
Il apparaît clairement de ces citations que tout
pouvoir avait été donné à Jésus
dans le ciel et sur la terre, et qu'il choisit douze apôtres,
les ordonna et les envoya exercer leur ministère avec le même
pouvoir et la même autorité qu'il avait lui-même
reçus de son Père, c'est-à-dire les clefs du
royaume des cieux.
Quelle
différence avec le ministère des Églises
d'aujourd'hui ! Les hommes n'attendent pas d'être choisis,
ordonnés et envoyés dans le ministère ;
c'est eux-mêmes qui font le choix et leur préparation au
ministère ne leur vient pas de ce qu'ils ont été
ordonnés par quelqu'un revêtu de l'autorité
divine, mais de ce qu'ils sortent de séminaires créés
dans ce but par les hommes. Comme les choses ont changé !
Oui est responsable de ces changements, Dieu ou l'homme ?
Il
en est qui pensent que le Seigneur ne voulait avoir que les douze
apôtres originels, mais cette position n'est pas tenable, car
si les apôtres ont jamais été nécessaires
dans l'Église, ils continueraient à être
nécessaires jusqu'à ce que la tâche qui leur a
été assignée soit terminée. Paul nous
explique quelle est cette tâche et quel en est le but :
Et
il a donné les uns comme apôtres, les autres comme
prophètes, les autres comme évangélistes, les
autres comme pasteurs et docteurs, Pour le perfectionnement des
saints en vue de l'oeuvre du ministère et de l'édification
du corps de Christ, Jusqu'à ce que nous soyons tous parvenus à
l'unité de la foi et de la connaissance du Fils de Dieu, à
l'état d'homme fait, à la mesure de la stature parfaite
de Christ, Afin que nous ne soyons plus des enfants, flottants et
emportés à tout vent de doctrine, par la tromperie des
hommes, par leur ruse dans les moyens de séduction. (Éph.
4:11-14)
Les saints sont-ils devenus parfaits ? L'oeuvre
du ministère est-elle achevée ? Le corps du
Christ, son Église, est-il entièrement édifié ?
Sommes-nous tous parvenus à l'unité de la foi ? En
voyant la multiplicité des confessions chrétiennes,
pouvons-nous affirmer que les peuples du monde ont cessé
d'être « flottants et emportés à tout
vent de doctrine par la tromperie des hommes, par leur ruse dans les
moyens de séduction » ? Qui peut dire que la
raison pour laquelle ces objectifs n'ont pas été
atteints n'est pas en rapport avec le fait que les officiers que le
Seigneur avait placés dans son Église pour mener à
bien cette tâche ont été supprimés par les
hommes ?
L'apôtre
Paul montra que l'Église était édifiée
sur le fondement des apôtres et des prophètes :
Ainsi
donc vous n'êtes plus des étrangers ni des gens du
dehors ; mais vous êtes concitoyens des saints, gens de la
maison de Dieu. Vous avez été édifiés sur
le fondement des apôtres et des prophètes, Jésus-Christ
lui-même étant la pierre angulaire. (Éph. 2:19,
20)
Il est évident, donc, que l'intention du Seigneur
était de garder complet le Collège des douze apôtres,
car après la trahison de Judas Iscariot, Matthias fut appelé
à prendre sa place :
Puis ils firent cette
prière : Seigneur, toi qui connais les coeurs de tous,
désigne lequel de ces deux tu as choisi, Afin qu'il ait part à
ce ministère et à cet apostolat, que Judas a abandonné
pour aller en son lieu. Ils tirèrent au sort, et le sort tomba
sur Matthias, qui fut associé aux onze apôtres. (Actes
1:24-26)
Les apôtres comprenaient que le collège
devait être conservé au complet. Paul et Barnabas furent
appelés à être apôtres après l'appel
des douze premiers :
Les apôtres Barnabas et Paul,
ayant appris cela, déchirèrent leurs vêtements et
se précipitèrent au milieu de la foule. (Actes 14:14,
voir aussi 13:1-4)
Jacques, le frère du Seigneur, fut
aussi appelé à l'apostolat après que les douze
premiers eurent été désignés :
Mais
je ne vis aucun autre des apôtres, si ce n'est Jacques, le
frère du Seigneur. (Gal. 1:19, voir aussi 6:3)
Puisque
les apôtres étaient essentiels dans l'Église que
Jésus-Christ a établie au midi des temps, pourquoi ne
continueraient-ils pas à être nécessaires partout
où son Église reconnue se trouve sur la terre ? Si
l'on y réfléchit, il devient évident que, à
mesure que l'Église croît, la présence d'apôtres
pour diriger l'oeuvre doit être encore plus essentielle. Même
si l'on se contente des renseignements limités que donne la
Bible en cette matière, il est clair que si l'Église
que Jésus a organisée lui-même avait continué
à exister parmi les hommes, le Collège des douze
apôtres aurait été maintenu au complet pour la
diriger.
Le grand-prêtre
Comme, suite à
la remise des clefs et des pouvoirs de la Prêtrise de
Melchisédek à Joseph Smith et à Oliver Cowdery,
le nombre de membres de l'Église croissait, le Seigneur révéla
au prophète Joseph Smith comment organiser correctement la
prêtrise en subdivisions et en collèges. Voici ce qu'il
dit de la mission du grand-prêtre :
Les
grands-prêtres, selon l'ordre de la Prêtrise de
Melchisédek, ont le droit d'officier dans leur propre
position, sous la direction de la présidence, pour administrer
les choses spirituelles et aussi dans l'office d'ancien, de prêtre
(de l'ordre lévitique), d'instructeur, de diacre et de
membre... Le grand-prêtre et l'ancien doivent administrer les
choses spirituelles, conformément aux alliances et aux
commandements de l'Église : ils ont le droit d'officier
dans tous ces offices de l'Église lorsqu'aucune autorité
supérieure n'est présente. (D&A 107:10, 12)
Tout
président de la Haute-Prêtrise (ou ancien qui préside),
évêque, membre de grand conseil et grand-prêtre,
doit être ordonné selon les directives d'un grand
conseil ou d'une conférence générale. (D&A
20:67)
Mais
étant donné qu'un grand-prêtre de la Prêtrise
de Melchisédek a l'autorité d'of ficier dans tous les
offices inférieurs, il peut remplir l'office d'évêque
lorsqu'on ne peut trouver de descendant littéral d'Aaron, à
condition qu'il soit appelé, mis à part, et ordonné
à ce pouvoir, sous les mains de la Première Présidence
de la Prêtrise de Melchisédek. (D&A 68:19)
Il
y a de nombreux autres textes et révélations relatifs à
la mission du grand-prêtre, mais puisque le but de cette
discussion est de montrer que la prêtrise a été
rétablie avec la même organisation qu'elle possédait
jadis, plutôt que de traiter à fond la question de la
prêtrise, nous ne la poursuivrons pas plus loin maintenant
sinon pour montrer que tous ces offices de la prêtrise
existaient dans l'Église établie par Jésus au
midi des temps. Citons Paul :
En effet, tout grand-prêtre
pris du milieu des hommes est établi pour les hommes dans le
service de Dieu, afin de présenter des offrandes et des
sacrifices pour les péchés. (Héb. 5:1)
Et
Christ ne s'est pas non plus attribué la gloire de devenir
grand-prêtre, mais il la tient de celui qui lui a dit : Tu
es mon Fils, je t'ai engendré aujourd'hui ! Comme il dit
encore ailleurs : Tu es prêtre pour toujours, selon
l'ordre de Melchisédek. (Héb. 5:5-6)
C'est
pourquoi, frères saints, qui avez part à la vocation
céleste, considérez l'apôtre et le grand-prêtre
de la foi que nous professons, Jésus. (Héb. 3:1)
Il
apparaît de ces citations que non seulement Jésus était
« apôtre et grand-prêtre » mais que
ses frères partageaient avec lui cette vocation céleste
et que « tout grand-prêtre pris du milieu des hommes
est établi pour les hommes dans le service de Dieu ».
Où
sont les apôtres et les grands-prêtres dans les Églises
d'aujourd'hui ? Pourquoi les a-t-on supprimés ?
Le
patriarche ou évangéliste
La mission d'un
patriarche ou évangéliste est de bénir le
peuple, les membres de l'Église. Il est question
d'évangélistes dans le Nouveau Testament, mais nous n'y
trouvons rien qui nous indique quels sont les devoirs particuliers de
cet office dans la prêtrise. Ce renseignement ne nous est
parvenu que par les révélations du Seigneur au prophète
Joseph Smith. À notre époque, le Seigneur ordonna aux
douze apôtres de son Église « d'ordonner,
dans toutes les grandes branches de l'Église, des ministres
évangéliques qui leur seront désignés par
révélation » (voir D&A 107:39). Puis il
expliqua comment il avait été décrété
que cet ordre de la prêtrise devait être transmis de père
en fils, ajoutant qu'il avait été institué du
temps d'Adam et transmis par lignage d'un patriarche à
l'autre :
Les Douze ont le devoir d'ordonner, dans toutes
les grandes branches de l'Église, des ministres évangéliques
qui leur seront désignés par révélation.
Il a été décrété que l'ordre de
cette prêtrise doit se transmettre de père en fils, et
qu'il appartient de droit aux descendants littéraux de la
postérité choisie, à qui les promesses ont été
faites. Cet ordre fut institué au temps d'Adam et fut transmis
par lignage de la manière suivante... (D&A 107:39-41 ;
voir aussi aux versets 41 à 47 la lignée de la prêtrise
d'Adam à Noé, indiquant par qui et à quel moment
chaque patriarche fut ordonné)
Le prophète
Joseph Smith donna cette explication au sujet de la mission de
l'évangéliste ou patriarche :
Un
évangéliste est un patriarche, c'est-à-dire le
plus âgé des hommes du sang de Joseph ou de la lignée
d'Abraham. Partout où l'Église du Christ est établie
sur la terre, il doit s'y trouver un patriarche pour le profit de la
postérité des saints, comme il en était de Jacob
lorsqu'il donnait sa bénédiction patriarcale à
ses fils, etc. (History of the Church vol. 3 p. 381).
Et
de plus, en vérité, je vous le dis, que mon serviteur
William soit nommé, ordonné et oint conseiller de mon
serviteur Joseph, à la place de mon serviteur Hyrum, pour que
mon serviteur Hyrum puisse prendre l'office de prêtrise et de
patriarche qui lui a été conféré par son
père par bénédiction et aussi de par droit. Afin
qu'il détienne dorénavant les clefs des bénédictions
patriarcales pour tout mon peuple. Afin que celui qu'il bénit
soit béni, et que celui qu'il maudit soit maudit. (D&A
124:91-93)
Une des illustrations les plus frappantes de
l'exercice de cet appel qui nous soient rapportées par la
Bible est la bénédiction des fils de Jacob :
Jacob
appela ses fils, et dit : Assemblez-vous, et je vous annoncerai
ce qui vous arrivera dans la suite des temps. Rassemblez-vous, et
écoutez, fils de Jacob ! Écoutez Israël,
votre père ! (Gen. 49:1, 2).
Suivent alors les
bénédictions personnelles prononcées sur la tête
de ses douze fils. Le grand patriarche Isaac bénit ses fils,
Jacob et Ésaü (voir Gen. ch. 27).
Paul appelait
Abraham patriarche :
Considérez combien est grand
celui auquel le patriarche Abraham donna la dîme du butin.
(Héb. 7:4)
Paul parla de l'appel d'évangéliste,
mais ne précisa pas quel était son travail :
Et
il a donné les uns comme apôtres, les autres comme
prophètes, les autres comme évangélistes, les
autres comme pasteurs et docteurs. (Éph. 4:11)
Timothée
fut appelé à être évangéliste :
Mais
toi, sois sobre en toutes choses, supporte les souffrances, fais
l’oeuvre d'un évangéliste, remplis bien ton
ministère. (2 Tim. 4:5)
Malgré ces passages fort
clairs, tant de l'Ancien que du Nouveau Testament, prouvant que le
Seigneur avait jadis établi des patriarches ou évangélistes
dans son Église, nous ne saurions pas ce qu'est leur office
particulier dans la prêtrise si nous n'avions les révélations
du Seigneur au prophète Joseph Smith lorsqu'il rétablit
son Église à notre époque.
Pourquoi
ce saint appel de patriarche a-t-il été abandonné
par les Églises ? Des dizaines de milliers de saints des
derniers jours ont été réconfortés et
inspirés par les bénédictions que le Seigneur
leur a données par l'intermédiaire des patriarches de
notre époque. Et la connaissance de l'appel et du ministère
de patriarche, nous ne l'avons pas acquise par l'étude des
Écritures, mais par les révélations du Seigneur
à ses prophètes de notre époque.
Le
soixante-dix
C'est par les révélations du
Seigneur au prophète Joseph Smith que nous apprenons quels
sont les devoirs et l'appel du soixante-dix :
Les
soixante-dix sont également appelés à prêcher
l'Évangile, et à être des témoins spéciaux
aux Gentils et dans le monde entier différant ainsi des autres
officiers de l'Église dans les devoirs de leur appel. Et ils
forment un collège égal en autorité à
celui des douze témoins spéciaux ou apôtres qui
viennent d'être cités. (D&A 107:25-26)
Les
soixante-dix doivent agir au nom du Seigneur sous la direction des
Douze ou grand conseil voyageur pour édifier l'Église
et en régler toutes les affaires dans toutes les nations,
premièrement chez les Gentils et ensuite chez les Juifs. (D&A
107:34).
Et
il est conforme à la vision montrant l'ordre des soixante-dix
qu'ils aient sept présidents, choisis de parmi les
soixante-dix, pour exercer la présidence sur eux. Le septième
de ces présidents doit exercer la présidence sur les
six. Et ces sept présidents doivent choisir d'autres
soixante-dix en plus des premiers soixante-dix auxquels ils
appartiennent et en assumer la présidence ; Et aussi
d'autres soixante-dix jusqu'à sept fois soixante-dix si le
travail de la vigne le nécessite. Et ces soixante-dix doivent
être des ministres voyageurs, auprès des Gentils
premièrement et ensuite aux Juifs ; Tandis que les autres
officiers de l'Église qui n'appartiennent ni aux Douze ni aux
soixante-dix n'ont point la responsabilité de voyager parmi
toutes les nations, mais voyageront comme les circonstances le leur
permettront, bien qu'ils puissent détenir des offices aussi
élevés et aussi responsables dans l'Église. (D&A
107:93-98)
Quand on compare cette explication complète
de l'appel, des devoirs et de l'organisation du soixante-dix avec les
maigres indications contenues dans la Bible, on est convaincu de la
nécessité de recevoir du Seigneur des instructions et
des révélations sur ce point, puisque la Bible n'y
suffit pas. Encore une fois, nous avons reçu ces
renseignements et ces instructions par révélation du
ciel et nous utilisons la Bible pour en prouver la vérité.
Voici
ce que dit la Bible de l'appel de soixante-dix :
Après
cela, le Seigneur désigna encore soixante-dix autres
disciples, et il les envoya deux à deux devant lui dans toutes
les villes et dans tous les lieux où lui-même devait
aller. Il leur dit : La moisson est grande, mais il y a peu
d'ouvriers. Priez donc le Maître de la moisson d'envoyer des
ouvriers dans sa moisson... Les soixante-dix revinrent avec joie,
disant : Seigneur, les démons mêmes nous sont
soumis en ton nom. (Luc 10:1, 2, 17)
Du premier verset
ci-dessus il ressort que le Seigneur avait désigné
auparavant soixante-dix disciples, sinon il ne dirait pas « encore
soixante-dix autres ». De ces « soixante-dix
autres » la Bible ne dit rien. Toutefois elle fait mention
de l'appel de soixante-dix anciens d'Israël par Moïse, mais
ceci, sans aucun doute, n'est qu'une indication du nombre d'anciens
appelés et non une allusion à l'office de
soixante-dix :
L'Éternel dit à Moïse :
Assemble auprès de moi soixante-dix hommes des anciens
d'Israël, de ceux que tu connais comme anciens du peuple et
ayant autorité sur lui ; amène-les à la
tente d'assignation, et qu'ils se présentent avec toi. Je
descendrai, et là je te parlerai ; je prendrai de
l'esprit qui est sur toi, et je le mettrai sur eux, afin qu'ils
portent avec toi la charge du peuple, et que tu ne la portes pas à
toi seul. (Nombres 11:16, 17)
On notera que les soixante-dix
constituent un collège voyageur tout comme le collège
des douze apôtres, et que leur appel particulier est d'aider
les douze apôtres à poursuivre et à diriger
l'oeuvre missionnaire de l'Église. Puisqu'ils sont également
des témoins spéciaux du Seigneur Jésus-Christ
dans le monde entier « premièrement chez les
Gentils et ensuite chez les Juifs », quelle perte pour le
monde que leur absence dans les Églises actuelles. C'est une
raison de plus qui vient justifier la nécessité d'un
rétablissement.
L'ancien
Le terme
« ancien » a un double usage dans l'Église
de Jésus-Christ. Il est le titre donné à tout
homme qui détient la Prêtrise de Melchisédek ;
il désigne aussi l'un des offices de la Prêtrise de
Melchisédek :
Un apôtre est un ancien et son
appel est de baptiser, D'ordonner d'autres anciens, prêtres,
instructeurs et diacres, D'administrer le pain et le vin - les
emblèmes de la chair et du sang du Christ, De confirmer ceux
qui sont baptisés dans l'Église par l'imposition des
mains pour le baptême de feu et du Saint-Esprit, selon les
Écritures. D'enseigner, interpréter, exhorter, baptiser
et veiller sur l'Église, De confirmer [les membres de]
l'Église, en imposant les mains et en donnant le Saint-Esprit.
Et de prendre la direction de toutes les réunions. Les anciens
doivent diriger les réunions selon les inspirations du
Saint-Esprit conformément aux commandements et aux révélations
de Dieu. (D&A 20:38-45)
L'office
d'ancien appartient à la Prêtrise de Melchisédek.
La Prêtrise de Melchisédek détient le droit de
présidence et a pouvoir et autorité sur tous les
offices de l'Église à toutes les époques du
monde, pour administrer les choses spirituelles. (D&A 107:7, 8)
L'ancien
a le droit d'officier à sa place lorsque le grand-prêtre
n'est pas présent. Le grand-prêtre et l'ancien doivent
administrer les choses spirituelles, conformément aux
alliances et aux commandements de l'Église ; ils ont le
droit d'officier dans tous ces offices de l'Église, lorsque
aucune autorité supérieure n'est présente. (D&A
107:11, 12)
En
vérité, je vous le dis, dit le Seigneur des armées,
il faut des anciens pour exercer la présidence sur ceux qui
ont l'office d'ancien. (D&A 107:60)
De
plus, le devoir du président de l'office d'ancien est
d'exercer la présidence sur quatre-vingt-seize anciens, de
siéger en conseil avec eux et de les enseigner conformément
aux alliances. Cette présidence est distincte de celle des
soixante-dix, et est destinée à ceux qui ne voyagent
pas dans le monde entier. (D&A 107:89, 90)
Donc l'appel de
l'ancien diffère de celui du soixante-dix en ce qu'il est
appelé à exercer son ministère sur place, à
officier dans les organisations de l'Église, à
présider, enseigner, exposer, etc., tandis que le soixante-dix
doit être un missionnaire voyageur, touchant toutes les nations
et tous les peuples.
Lisons
maintenant ce que la Bible nous dit concernant l'ancien :
Voici
les exhortations que j'adresse aux anciens qui sont parmi vous, moi,
ancien comme eux, témoin des souffrances de Christ, et
participant de la gloire qui doit être manifestée :
Paissez le troupeau de Dieu qui est sous votre garde, non par
contrainte, mais volontairement, selon Dieu ; non pour un gain
sordide, mais avec dévouement ; Non comme dominant sur
ceux qui vous sont échus en partage, mais en étant les
modèles du troupeau. (1 Pierre 5:1-3)
Que
les anciens qui dirigent bien soient jugés dignes d'un double
honneur, surtout ceux qui travaillent à la prédication
et à l'enseignement. (1 Tim 5:17)
Ils
firent nommer des anciens dans chaque Église, et, après
avoir prié et jeûné, ils les recommandèrent
au Seigneur, en qui ils avaient cru. (Actes 14:23)
Les
apôtres et les anciens se réunirent pour examiner cette
affaire. (Actes 15:6)
Quelqu'un
parmi vous est-il malade ? Qu'il appelle les anciens de l'Église
et que les anciens prient pour lui, en l'oignant d'huile au nom du
Seigneur ; La prière de la foi sauvera le malade, et le
Seigneur le relèvera : et s'il a commis des péchés,
il lui sera pardonné. (Jacques 5:14, 15)
Je
t'ai laissé en Crète, afin que tu mettes en ordre ce
qui reste à régler, et que, selon mes instructions, tu
établisses des anciens dans chaque ville. (Tite 1:5)
Les
passages du Nouveau Testament sur la mission de l'ancien étant
nombreux, il ne nous paraît pas nécessaire pour notre
propos, d'examiner ceux de l'Ancien Testament. Tous semblent
s'accorder parfaitement avec l'appel et le ministère de
l'ancien tel que le Seigneur l'a établi dans son Église
à notre époque. Toutefois, rien dans la Bible ne nous
dit combien il faut d'anciens pour constituer un collège, ni
comment celui-ci doit être organisé. Il ne fait pas de
doute que la plus grande abondance de détails concernant les
devoirs et l'appel de l'ancien dans le Nouveau Testament explique, du
moins en partie, le fait que nous rencontrons plus d'officiers
appelés anciens dans les Églises d'aujourd'hui ;
et pourtant, qui peut dire qu'ils sont plus importants que les
soixante-dix et les grands-prêtres dont on ne dit rien ou
presque rien ? C'est évidemment ce à quoi on peut
s'attendre si l'on dépend entièrement du texte écrit
et que l'on rejette le principe de la révélation
continue.
L'évêque
Le Seigneur a
expliqué au prophète Joseph Smith l'appel et les
responsabilités de l'évêque :
La
deuxième prêtrise est appelée la Prêtrise
d'Aaron, parce qu'elle fut conférée à Aaron et à
sa postérité au cours de toutes leurs générations.
La raison pour laquelle on l'appelle la moindre prêtrise, c'est
parce qu'elle est une annexe de la prêtrise supérieure
ou Prêtrise de Melchisédek et a le pouvoir d'administrer
les ordonnances extérieures. L'épiscopat est la
présidence de cette prêtrise et détient les clefs
ou l'autorité de celle-ci. Nul n'a légalement le droit
à cet office, de détenir les clefs de cette prêtrise
s'il n'est descendant littéral d'Aaron. Mais comme un
grand-prêtre de la Prêtrise de Melchisédek a
l'autorité d'officier dans tous les offices inférieurs,
il peut officier dans l'office d'évêque lorsqu'on ne
peut trouver de descendant littéral d'Aaron à condition
qu'il soit appelé, mis à part et ordonné à
ce pouvoir des mains de la Présidence de la Prêtrise de
Melchisédek. (D&A 107:13, 17)
Et
le devoir du président de la Prêtrise d'Aaron est
d'exercer la présidence sur quarante-huit prêtres et de
siéger en conseil avec eux, leur enseignant les devoirs de
leur office tels qu'ils sont donnés dans les alliances Ce
président doit être évêque ; car c'est
l'un des devoirs de cette prêtrise. (D&A 107:87, 88)
Après
avoir donné des instructions et des directives concernant les
devoirs de la Prêtrise de Melchisédek et les
bénédictions que doit recevoir l'Église par son
ministère, le Seigneur dit :
C'est
pourquoi l'office d'évêque n'est pas égal à
celui-là, car l'office d'évêque consiste à
administrer tout ce qui est temporel. Néanmoins, l'évêque
doit être choisi d'entre la Haute-Prêtrise, à
moins qu'il ne soit descendant littéral d'Aaron. Car s'il
n'est pas descendant littéral d'Aaron, il ne peut détenir
les clefs de cette prêtrise. Néanmoins, un grand-prêtre,
selon l'ordre de Melchisédek, peut être mis à
part pour administrer les choses temporelles, ayant une connaissance
de ces choses par l'Esprit de vérité ; Et aussi
pour être juge en Israël pour s'occuper des affaires de
l'Église ; pour juger les transgresseurs selon les
témoignages qui seront déposés devant lui
conformément à la loi, avec l'aide des conseillers
qu'il a choisis ou qu'il choisira parmi les anciens de l'Église.
Tel est le devoir de l'évêque qui n'est pas descendant
littéral d'Aaron, mais qui a été ordonné
à la Haute-Prêtrise selon l'ordre de Melchisédek.
Et c'est ainsi qu'il sera juge, juge ordinaire parmi les habitants de
Sion, soit dans un pieu de Sion, soit dans n'importe quelle branche
de l'Église où il sera mis à part pour ce
ministère, jusqu'à ce que les frontières de Sion
s'élargissent et qu'il devienne nécessaire d'avoir
d'autres évêques ou juges en Sion ou ailleurs. Et si
d'autres évêques sont nommés, ils rempliront le
même office. (D&A 107:68-75)
Et
lorsque tu donnes une partie de ta substance aux pauvres, c'est à
moi que tu la donneras ; et elle sera déposée
devant l'évêque de mon Église et ses conseillers,
deux des anciens ou des grands-prêtres qu'il nommera ou a
nommés et mis à part dans ce but. (D&A 42:31)
Dans
les révélations des derniers jours, le Seigneur a parlé
davantage de l'appel et des devoirs de l'évêque, mais
ceci nous paraît suffire actuellement. Nous allons maintenant
examiner ce que nous propose la Bible sur le même sujet :
Car
il faut que l'évêque soit irréprochable comme
économe de Dieu ; qu'il ne soit ni arrogant, ni colère,
ni adonné au vin, ni violent, ni porté à un gain
déshonnête ; Mais qu'il soit hospitalier, ami des
gens de bien, modéré, juste, saint, tempérant,
Attaché à la vraie parole telle qu'elle a été
enseignée, afin d'être capable d'exhorter selon la
sainte doctrine et de réfuter les contradicteurs. (Tite 1:7-9)
Cette
parole est certaine : Si quelqu'un aspire à la charge
d'évêque, il désire une oeuvre excellente. Il
faut donc que l'évêque soit irréprochable, mari
d'une seule femme, sobre, modéré, réglé
dans sa conduite, hospitalier, propre à l'enseignement. Il
faut qu'il ne soit ni adonné au vin, ni violent, mais
indulgent, pacifique, désintéressé. Il faut
qu'il dirige bien sa propre maison, et qu'il tienne ses enfants dans
la soumission et dans une parfaite honnêteté ; Car
si quelqu'un ne sait pas diriger sa propre maison, comment
prendra-t-il soin de l'Église de Dieu ? Il ne faut pas
qu'il soit un nouveau converti, de peur qu'enflé d'orgueil il
ne tombe sous le jugement du diable. Il faut aussi qu'il reçoive
un bon témoignage de ceux du dehors, afin de ne pas tomber
dans l'opprobre et dans les pièges du diable. (1 Tim.
3:1-7).
Paul
et Timothée, serviteurs de Jésus-Christ, à tous
les saints en Jésus-Christ qui sont à Philippes, aux
évêques et aux diacres. (Phil. 1:1)
De ces
passages il ressort que l'on parle bien plus des qualités
nécessaires à l'évêque que de la nature de
ses devoirs et de son ministère. Tout ce que nous pouvons y
découvrir, c'est que « selon la saine doctrine »
il doit « être capable d'exhorter » et
aussi « de réfuter les contradicteurs ».
Paul laisse entendre à Timothée que la mission de
l'évêque est de « prendre soin de l'Église
de Dieu », mais il n'y a là aucune instruction
spéciale qui indique ce que cet ordre signifie réellement.
Encore
une fois, si nous devions dépendre des renseignements contenus
dans la Bible, nous ne saurions que fort peu de choses de cet appel
si important. Nous sommes obligés de nous tourner vers la
révélation moderne si nous voulons être
renseignés sur l'office d'évêque.
Le
prêtre
Nous avons déjà noté que
l'appel du prêtre est un office de la Prêtrise d'Aaron,
que c'est l'évêque qui exerce la présidence sur
cette prêtrise et que l'évêque lui-même est
le président du collège des prêtres qui comporte
quarante-huit membres (voir D&A 107:15, 87, 88).
Le devoir
du prêtre est de prêcher, enseigner et interpréter,
exhorter, baptiser et administrer la Sainte-Cène, Visiter la
maison de chaque membre et de l'exhorter à prier à
haute voix et en secret et à remplir tous ses devoirs de
famille. Il peut aussi ordonner d'autres prêtres, instructeurs
et diacres. Et il doit prendre la direction des réunions,
lorsqu'il n'y a pas d'ancien présent... Dans tous ces devoirs,
le prêtre doit aider l'ancien si l'occasion s'en présente.
(D&A 20:46-49, 52)
Tout
ancien, prêtre, instructeur ou diacre doit être ordonné
selon les dons et les appels que Dieu lui fait, et il doit être
ordonné par le pouvoir du Saint-Esprit qui est en celui qui
l'ordonne. (D&A 20:60)
Et
voici, les grands-prêtres doivent voyager, ainsi que les
anciens et les prêtres inférieurs, mais les diacres et
les instructeurs doivent être nommés pour veiller sur
l'Église, pour être des ministres résidents de
l'Église. (D&A 84:111)
Le Nouveau Testament est
presque muet sur le chapitre de l'appel et des devoirs du prêtre.
Zacharie,
le père de Jean-Baptiste, était prêtre selon
l'ordre d'Aaron et servait au temple en qualité de prêtre
(voir Luc 1:5-8).
Le
prophète Michée parle d'une époque future où
les chefs spirituels du peuple induiraient son peuple en erreur et
ajoute :
Ses chefs jugent pour des présents, ses
sacrificateurs enseignent pour un salaire, et ses prophètes
prédisent pour de l'argent ; et ils osent s'appuyer sur
l'Éternel, ils disent : L'Éternel n'est-il pas au
milieu de nous ? Le malheur ne nous atteindra pas. (Michée
3:11)
Jean
le Révélateur écrivit ceci concernant ceux que
le Seigneur a lavés de leurs péchés dans son
sang :
Et
qui a fait de nous un royaume, des sacrificateurs pour Dieu son Père,
à lui soient la gloire et la puissance, aux siècles des
siècles ! (Apoc. 1:6)
Nous devrons regarder
ailleurs que dans la Bible pour apprendre quels étaient les
devoirs de la charge de prêtre tels qu'on s'en acquittait sous
la direction du Christ et de ses apôtres.
Jean-Baptiste
exerça son ministère en vertu de cette autorité
et enseigna à ses disciples qu'un autre viendrait, plus
puissant que lui, qui les baptiserait du Saint-Esprit, car la
Prêtrise d'Aaron ne détenait pas le pouvoir de conférer
le Saint-Esprit par l'imposition des mains, comme il l'expliqua à
Joseph Smith et à Oliver Cowdery (voir Joseph Smith, Histoire,
70).
Il
semblerait que nous ayons raison de supposer que Philippe exerça,
lui aussi, son ministère en vertu de cette même
autorité, puisqu'il baptisa les gens de Samarie, mais qu'il
fut nécessaire, semble-t-il, que Pierre et Jean s'y rendissent
pour conférer le Saint-Esprit par l'imposition des mains (voir
Actes 8:4-20). La lecture des Écritures anciennes ne nous
donne aucune précision. Nous devons recourir à la
révélation moderne pour en avoir l'explication. Si
cette supposition n'est pas correcte, comment expliquer le fait que
Philippe a prêché le Christ aux Samaritains et les a
baptisés, et pourtant il n'a pas pu leur conférer le
Saint-Esprit, mais a dû faire venir Pierre et
Jean ?
L'instructeur
Les révélations
des derniers jours attachent beaucoup d'importance à l'office
d'instructeur dans l'Église. Notez quel souci du détail
dans les responsabilités, l'organisation des collèges,
les devoirs des membres, et avec quel soin ceux-ci sont présentés
dans leurs rapports avec les autres offices de la prêtrise :
Le
devoir de l'instructeur est de toujours veiller sur [les membres de]
l'Église, d'être avec eux et de les fortifier. De voir
qu'il n'y ait pas d'iniquité dans l'Église, ni de
dureté réciproque, ni de mensonge, de calomnie ou de
médisance. De veiller à ce que [les membres de]
l'Église se réunissent souvent et à ce que tous
les membres fassent leur devoir. Et il doit prendre la direction des
réunions en l'absence de l'ancien et du prêtre Et il
doit toujours être aidé, dans tous ses devoirs dans
l'Église, par les diacres, si l'occasion s'en présente.
Mais ni les instructeurs, ni les diacres n'ont l'autorité de
baptiser, d'administrer la Sainte-Cène ou d'imposer les mains.
Cependant, ils doivent avertir, interpréter, exhorter et
enseigner, et inviter tout le monde à venir au Christ. Tout
ancien, prêtre, instructeur ou diacre doit être ordonné
selon les dons et les appels que Dieu lui fait, et il doit être
ordonné par le pouvoir du Saint-Esprit qui est en celui qui
l'ordonne. (D&A 20:53-60)
Et
le devoir du président de l'office d'instructeur est d'exercer
la présidence sur vingt-quatre instructeurs et de siéger
en conseil avec eux, leur enseignant les devoirs de leur office tels
qu'ils sont donnés dans les alliances. (D&A 107:86)
Et
voici, les grands-prêtres doivent voyager, ainsi que les
anciens et les prêtres inférieurs, mais les diacres et
les instructeurs doivent être nommés pour veiller sur
l'Église, pour être des ministres résidents de
l'Église. (D&A 84:111)
La citation suivante
montrera comme la Bible nous donne peu de renseignements sur l'appel
de l'instructeur, quoiqu'elle suffise à indiquer que c'était
là un des offices de l'Église primitive du Christ :
Et
il a donné les uns comme apôtres, les autres comme
prophètes, les autres comme évangélistes, les
autres comme pasteurs et docteurs (c'est-à-dire instructeurs).
(Éph. 4:11)
Cette fois encore nous n'aurions pu
connaître les devoirs et les responsabilités de
l'instructeur si nous avions dû dépendre de la Bible
uniquement.
Le diacre
La nature de l'appel et
des responsabilités du diacre ont été mises en
lumière de la même manière par les révélations
du Seigneur à notre époque :
Et de plus, en
vérité, je vous le dis, le devoir du président
de l'office de diacre est d'exercer la présidence sur douze
diacres, de siéger en conseil avec eux, de leur enseigner leur
devoir, s'édifiant les uns les autres, comme le stipulent les
alliances. (D&A 107:85)
Et
il [l'instructeur] doit toujours être aidé, dans tous
ses devoirs dans l'Église, par les diacres, si l'occasion s'en
présente. Mais ni les instructeurs, ni les diacres n'ont
l'autorité de baptiser, d'administrer la Sainte-Cène ou
d'imposer les mains. Cependant, ils doivent avertir, interpréter,
exhorter et enseigner et inviter tout le monde à venir au
Christ. Tout ancien, prêtre, instructeur ou diacre doit être
ordonné selon les dons et les appels que Dieu lui fait, et il
doit être ordonné par le pouvoir du Saint-Esprit qui est
en celui qui l'ordonne. (D&A 20:57-60)
En
outre, les offices d'instructeur et de diacre sont des annexes
nécessaires appartenant à la moindre prêtrise,
laquelle prêtrise fut confirmée sur Aaron et ses fils.
(D&A 84:30)
Quoique les citations suivantes de la Bible
fassent mention de l'office de diacre, elles donnent très peu
de renseignements spécifiques sur cet appel de la Prêtrise
d'Aaron :
Paul et Timothée, serviteurs de
Jésus-Christ, à tous les saints en Jésus-Christ
qui sont à Philippes, aux évêques et aux diacres.
(Phil. 1:1)
Les
diacres aussi doivent être honnêtes, éloignés
de la duplicité, des excès du vin, d'un gain sordide,
conservant le mystère de la foi dans une conscience pure.
Qu'on les éprouve d'abord, et qu'ils exercent ensuite leur
ministère, s'ils sont sans reproche. (1 Tim. 3:8-10)
Le
récit biblique ne donne presque pas de détails sur les
responsabilités et la fonction du diacre. À part de
maigres allusions à cet office, nous n'aurions rien su de
cette charge dans l'Église si nous avions été
obligés de nous fier uniquement à la Bible comme guide.
Les révélations du Seigneur à Joseph Smith
indiquent sans erreur possible quelle est sa volonté touchant
le diacre dans l'Église.
Autres officiers de
l'Église
Du fait que l'Église a grandi et
s'est développée, la Première Présidence
de l'Église et le Collège des douze apôtres,
agissant avec l'autorité des clefs de la prêtrise et
l'inspiration du Seigneur, ont ajouté les fonctions ci-après,
dont nous ne trouvons pas mention dans la Bible :
1. Le
premier collège des soixante-dix. Quand on étudie
attentivement l'appel et l'organisation des soixante-dix dont nous
parlons ici, que le Seigneur a exposés dans une révélation
donnée au prophète Joseph Smith (voir D&A
107:93-97), on constate que sept présidents doivent se trouver
à la tête de tous les collèges de soixante-dix de
l'Église, jusqu'à ce qu'il y en ait sept fois
soixante-dix, et que ces présidents exercent leurs fonctions
sous la direction des douze apôtres. Le Premier collège
des soixante-dix fut organisé selon une révélation
du Seigneur donnée le 19 janvier 1841 à Joseph Smith
(voir D&A 124:138, 139), et, au cours des années, il a été
sous la présidence de sept présidents. En 1941, cinq
hommes furent appelés à être assistants du
Collège des Douze, afin d'aider spécialement les Douze
à s'acquitter de leurs lourdes responsabilités. En
1976, vingt et un hommes détenaient ce poste. Entre-temps, on
agrandissait le premier collège des soixante-dix en appelant,
à la conférence générale d'octobre 1975
trois hommes à en faire partie.
Lors
de la conférence générale d'octobre 1976, le
président Spencer W. Kimball annonça qu'étant
donné que la croissance mondiale accélérée
de l'Église exigeait une restructuration des fonctions
administratives au niveau général, les assistants des
Douze seraient intégrés au premier collège des
soixante-dix. « Avec cette décision, expliqua-t-il,
les trois collèges dirigeants de l'Église définis
par la révélation - la Première Présidence,
le Collège des Douze et le Premier collège des
soixante-dix ont été mis à la place que le
Seigneur a révélée.
2. L'Épiscopat
président. Il se compose de trois grands-prêtres,
choisis, ordonnés et mis à part comme évêques
pour gérer les affaires temporelles de l'Église sous la
direction de la Première Présidence.
Droits
et exercice de l'autorité de la prêtrise
Ayant
reçu cette merveilleuse délégation de l'autorité
de la prêtrise, les officiers qui exercent leurs fonctions dans
le royaume de Dieu en ces derniers jours ont une lourde
responsabilité dans ce qu'ils font en vertu de leurs
fonctions. Cette autorité doit nécessairement s'exercer
en toute justice si l'officier veut plaire à Dieu et éviter
la condamnation. Le Seigneur a compris ceci et il a tenu compte de
cette tendance des hommes à exercer injustement l'autorité
s'ils ne sont soigneusement instruits de la façon d'agir de
manière à mériter l'approbation divine.
Lisez
attentivement les révélations ci-dessous que notre Père
céleste a données par l'intermédiaire du
prophète Joseph Smith et qui énoncent les principes
selon lesquels doit s'exercer l'autorité de la prêtrise.
À notre connaissance, jamais rien d'aussi édifiant et
d'aussi impressionnant n'a été écrit sur l'art
du gouvernement :
Car tous ceux qui, par leur fidélité,
obtiennent ces deux prêtrises dont j'ai parlé et
magnifient leur appel, sont sanctifiés par l'Esprit et leur
corps sera renouvelé. Ils deviennent les fils de Moïse et
d'Aaron, la postérité d'Abraham, l'Église et le
royaume, et les élus de Dieu. Et tous ceux qui reçoivent
cette prêtrise, me reçoivent, dit le Seigneur ; Car
celui qui reçoit mes serviteurs me reçoit, Et celui me
reçoit, reçoit mon Père, Et celui qui reçoit
mon Père, reçoit le royaume de mon Père, c'est
pourquoi tout ce que mon Père possède lui sera donné ;
Et ceci est conforme au serment et à l'alliance qui
appartiennent à la prêtrise. C'est pourquoi, tous ceux
qui reçoivent la prêtrise, reçoivent ce serment
et cette alliance de mon Père, qu'il ne peut rompre et qui est
immuable. Mais quiconque rompt cette alliance après l'avoir
reçue et s'en détourne complètement, n'aura pas
le pardon de ses péchés dans ce monde, ni dans le monde
à venir. (D&A 84:33-41)
C'est
pourquoi, que dès à présent, chacun s'informe
diligemment de son devoir et apprenne à agir dans l'office
auquel il est nommé. Le paresseux ne sera pas considéré
comme digne de conserver sa charge, et celui qui n'apprend pas son
devoir et se montre déméritant ne sera pas considéré
digne de conserver son office. J'ai dit. Amen. (D&A 107:99, 100)
Voici,
il y a beaucoup d'appelés, mais peu d'élus. Et pourquoi
ne sont-ils pas élus ? Parce que leur coeur se porte
tellement vers les choses de ce monde et aspire tant à
l'honneur des hommes qu'ils n'apprennent pas cette grande leçon.
Que les droits de la prêtrise sont inséparablement liés
aux pouvoirs des cieux, et que les pouvoirs des cieux ne peuvent être
contrôlés ou exercés que selon les principes de
la justice. Ces droits peuvent nous être conférés,
il est vrai ; mais lorsque nous entreprenons de couvrir nos
péchés ou de flatter notre orgueil, notre vaine
ambition, ou d'exercer avec quelque degré d'injustice que ce
soit, un contrôle, une domination, ou une contrainte sur l'âme
des enfants des hommes, voici les cieux se retirent ; l'Esprit
du Seigneur est affligé, et lorsqu'il est retiré, amen
à la prêtrise ou à l'autorité de cet
homme. Voici, avant qu'il s'en aperçoive, il est laissé
à lui-même pour regimber contre les aiguillons,
persécuter les saints et lutter contre Dieu. Nous avons appris
par triste expérience qu'il est de la nature et des
dispositions de presque tous les hommes de commencer à exercer
une domination injuste aussitôt qu'ils reçoivent un peu
d'autorité ou qu'ils croient en avoir. C'est pour cela que
beaucoup sont appelés, mais peu sont élus. Aucun
pouvoir, aucune influence ne peuvent ou ne devraient être
exercé en vertu de la prêtrise, autrement que par la
persuasion, la longanimité, la gentillesse, l'humilité
et l'amour sincère ; Par la bonté et la
connaissance pure qui élèveront considérablement
l'âme sans hypocrisie et sans fausseté. Réprimandant
avec sévérité avant qu'il ne soit trop tard,
sous l'inspiration du Saint-Esprit ; et faisant preuve ensuite
d'un redoublement d'amour envers celui que tu as réprimandé,
de peur qu'il ne croie que tu es son ennemi ; Afin qu'il sache
que ta fidélité est plus forte que les liens de la
mort. Que tes entrailles soient également remplies de charité
envers tous les hommes et envers les frères en la foi, et que
la vertu orne incessamment tes pensées ; alors ton
assurance deviendra grande en la présence de Dieu ; et la
doctrine de la prêtrise se distillera sur ton âme comme
la rosée des cieux. Le Saint-Esprit sera ton compagnon
constant et ton sceptre, un sceptre immuable de justice et de
vérité ; et ta domination sera une domination
éternelle ; et, sans moyen de contrainte, elle affluera
vers toi pour toujours et à jamais. (D&A 121:34-46).
Vous,
au contraire, vous êtes une race élue, un sacerdoce
royal, une nation sainte, un peuple acquis, afin que vous annonciez
les vertus de celui qui vous a appelés des ténèbres
à son admirable lumière. (1 Pierre 2:9)
Vous
pouvez fouiller le monde entier, vous ne trouverez pas un peuple qui
réponde à cette définition de manière
comparable aux saints des derniers jours, car ils possèdent
véritablement un « sacerdoce royal »,
dont tous les membres masculins dignes de plus de douze ans peuvent
être investis pour travailler à l'édification du
royaume de Dieu sur terre et pour annoncer « les vertus de
celui qui vous a appelés des ténèbres à
son admirable lumière ». On ne peut réfléchir
à cette question sans être convaincu que les Églises
du monde actuel sont bien pauvres sans cette autorité et cette
source de lumière, qu'elles ne peuvent d'ailleurs pas obtenir
par la simple lecture de la Bible. On ne saurait s'étonner du
manque d'uniformité dans l'organisation des Églises
existant à l'époque où le Seigneur rétablit
sa prêtrise sur terre par l'intermédiaire de son
prophète Joseph Smith. Bien que la Bible énumère
clairement la plupart des offices qui doivent se trouver dans
l'Église du Christ, elle reste tout à fait silencieuse
quand il s'agit de définir les devoirs des divers officiers.
Ces éclaircissements devaient nous être fournis par les
révélations du Seigneur à notre époque.
Ceux
qui « secourent » et « gouvernent »
dans l'Église
Il est évident que, dans
l'Église qu'il organisa durant son passage sur terre, Jésus
ne plaça pas seulement la Prêtrise d'Aaron et la
Prêtrise de Melchisédek avec leurs différents
officiers, il y mit aussi des gens pour « secourir »
et « gouverner », ainsi que le dit l'apôtre
Paul, encore que les Écritures ne précisent pas en quoi
ils consistent :
Et Dieu a établi dans l'Église
premièrement des apôtres, secondement des prophètes,
troisièmement des docteurs, ensuite ceux qui ont le don des
miracles, puis ceux qui ont les dons de guérir, de secourir,
de gouverner, de parler diverses langues. (1 Cor. 12:28)
Nous
allons étudier rapidement ce que sont ces gens qui
« secourent » et « gouvernent »
que le Seigneur a placés dans son Église à notre
époque. On pourrait écrire et on a écrit des
livres entiers, pour expliquer la nature de ces « secours »
et ce qu'ils ont accompli, mais notre but sera atteint si nous
attirons simplement sur eux l'attention du lecteur.
La
population de l'Église dans le monde est organisée en
régions géographiques appelées pieux et
missions.
Chaque
pieu est sous la présidence d'une présidence de trois
hommes et contient en général 2 500 à 5 000
âmes. Les pieux sont en outre divisés en paroisses,
composées ordinairement de 300 à 600 personnes et
présidées par un évêque avec deux
conseillers. Les groupes plus restreints se trouvant sur le
territoire du pieu sont organisés en branches.
Les
missions, qui sont chacune aussi sous la présidence d'un
président et de deux conseillers, couvrent généralement
un territoire beaucoup plus vaste que les pieux. Elles sont composées
de districts (dont l'organisation ressemblé à celle des
pieux) et de branches (semblables aux paroisses). Lorsque la
population d'une région de mission devient suffisamment
importante, on crée habituellement un pieu, qui fait qu'il y a
aujourd'hui des pieux et des missions en Amérique du Nord et
du Sud, en Europe occidentale et en Grande-Bretagne, en Australie, en
Afrique et dans les îles du Pacifique. On organise de nouveaux
pieux quasiment chaque semaine, soit en divisant des pieux déjà
existants, soit en créant de nouveaux pieux à partir de
branches prises dans les missions. Quant à celles-ci, on en
organise maintenant plusieurs nouvelles chaque année.
Coordination
de la prêtrise, représentants régionaux et
bureaux généraux
Dans le cadre d'un vaste
programme de coordination entrepris dans les années 1960, la
Première Présidence et le Collège des Douze ont
mis sur pied quatre programmes de la prêtrise. Ces programmes
coordonnés font reposer directement sur la prêtrise la
responsabilité de l'enseignement au foyer, du travail
missionnaire, de l'oeuvre de la généalogie et du
temple, et du programme d'entraide.
Pour
mettre en oeuvre ces programmes de la prêtrise ainsi que
l'oeuvre des organisations auxiliaires, tous les pieux de l'Église
ont été organisés en régions. Ces régions
sont les divisions de l'Église dans lesquelles les officiers
de pieu et de paroisse sont formés.
Dans
chaque région se tient une réunion régionale
annuelle. Les officiers de pieux et de paroisses désignés
sont invités à y assister et on leur apprend à
faire fonctionner les programmes de la prêtrise et des
auxiliaires.
Des
représentants régionaux sont appelés pour servir
dans les différentes régions, ceci afin d'aider les
Autorités générales dans la direction des
programmes de l'Église. Ces frères représentent
les Autorités générales et servent sensiblement
sur la même base que les présidents de pieu, consacrant
tout leur temps de service dans l'Église à leur
appel.
Chaque organisation auxiliaire de l'Église est
dirigée par un bureau général, travaillant sous
la direction de la Première Présidence et du Collège
des douze apôtres. Ils ont la charge et la responsabilité
de préparer des plans pour des activités et des cours,
qui sont ensuite soumis aux pieux et missions, paroisses et
branches.
Organisation du pieu (et de la
mission)
L'organisation du pieu comprend ce qui suit :
une présidence de trois grands-prêtres (un président
et deux conseillers) ; un grand conseil de douze
grands-prêtres ; souvent un ou plusieurs membres
suppléants du grand conseil ; un greffier de pieu et un
ou plusieurs greffiers adjoints ; un secrétaire exécutif
de la prêtrise ; un collège de grands-prêtres,
la présidence de pieu servant de présidence ; un
collège de soixante-dix ; des collèges d'anciens
dans chaque paroisse ; des missionnaires de pieu appelés
à enseigner l'Évangile aux non-membres à
l'intérieur du pieu ; des comités pour coordonner
l'enseignement au foyer, la généalogie, le travail
missionnaire, l'entraide, et la musique ; les activités
des Jeunes Adultes (personnes non mariées de dix-huit à
vingt-cinq ans) et Affinités Mutuelles (personnes âgées
de plus de vingt-cinq ans qui n'ont jamais été mariées,
ou qui sont, veufs (veuves) ou divorcés (cées) ;
les activités de la Prêtrise d'Aaron (garçons
âgés de douze à dix-huit ans) et les Jeunes
Filles (jeunes filles de douze à dix-huit ans) ; et des
présidences, secrétaires et bureaux pour diriger les
activités de la Société de secours, de l'École
du dimanche et de la Primaire dans les paroisses et branches du pieu.
Les
districts dans les missions sont organisés d'une façon
similaire, bien que souvent moins de personnes servent dans les
bureaux et les comités.
Les
branches dans les missions et les pieux sont organisés d'une
manière similaire aux paroisses ; chacune est présidée
par un président de branche et deux conseillers. Selon
l'importance de la branche il n'y aura peut-être que quelques
officiers et instructeurs, un membre détenant deux ou plus
d'offices, ou bien la branche comprendra presqu'autant d'officiers
qu'une paroisse.
Nous
pouvons voir qu'il faut en fait des centaines de personnes pour
équiper les paroisses et un pieu, ceci comprenant les
officiers présidents, les secrétaires, les instructeurs
de classe, les instructeurs au foyer de la prêtrise et les
instructrices visiteuses de la Société de secours pour
visiter chaque foyer, des musiciens, du personnel de bibliothèque,
des officiers de classe et des comités de jeunes. On estime à
plus de quarante pour cent de la totalité des membres de
l'Église les personnes ayant des occasions de progresser
personnellement et d'être une bénédiction pour
les autres grâce aux services rendus mutuellement et au
Seigneur. Aucune d'elles n'est rétribuée financièrement
pour les services rendus.
Organisation de la paroisse (et
de la branche)
La paroisse, c'est l'unité qui
traite directement avec les membres de l'Église dont le
domicile se trouve dans les limites géographiques, et elle est
présidée par un évêque et deux
conseillers, avec un ou plusieurs secrétaires-trésoriers
pour les aider. L'épiscopat dirige le travail des collèges,
de la Prêtrise d'Aaron, veille à ce que les collèges
et les sociétés auxiliaires restent bien organisés
et à ce que tous les membres aient l'occasion de donner la
mesure de leurs capacités, selon leurs dons et talents
particuliers. L'épiscopat de la paroisse a la responsabilité
des terrains et des bâtiments, ainsi que de toutes les affaires
matérielles, y compris le soin des pauvres.
L'organisation
de la paroisse et celle des auxiliaires est fidèlement calquée
sur celle du pieu, excepté qu'à la place de bureaux,
chaque organisation possède des instructeurs qui dirigent les
classes constituées par les auxiliaires, les membres se
réunissent hebdomadairement. Une paroisse moyenne requiert
environ quatre-vingt-cinq instructeurs pour les auxiliaires, qui
viennent s'ajouter aux officiers de la présidence, aux
instructeurs au foyer, et aux instructrices visiteuses de la Société
de secours, ces deux derniers groupes visitant les foyers des saints
au moins une fois par mois.
Des possibilités et du
travail pour tous
Puisque le Seigneur a fixé
l'organisation de son Église « pour le
perfectionnement des saints en vue de l’œuvre du
ministère et de l'édification du corps de Christ »,
comme l'a dit Paul (Éph. 4:12), il est malaisé
d'imaginer comment un tel objectif pourrait être mieux atteint
que par l'organisation si parfaite qu'il a fait placer dans son
Église à notre époque. Une telle organisation
fournit aussi à chaque membre de l'Église l'occasion de
consacrer ses talents à l'édification du royaume de
Dieu sur terre. Pourquoi tout homme qui aime le Seigneur ne
jouirait-il pas d'un tel avantage ? De quelle autre manière
peut-on aussi efficacement développer ou augmenter ses
talents ? Souvenez-vous de la parabole de Jésus
concernant un homme qui, partant pour un voyage, appela ses
serviteurs, et leur remit ses biens (voir Matt. 25:14-30). Il semble,
dès lors, que l'organisation de l'Église de
Jésus-Christ des saints des derniers jours serait fort
incomplète si elle ne fournissait pas à tous ses
membres l'occasion de développer leurs talents en leur
demandant et leur permettant de servir.
Y a-t-il dans le monde
une autre organisation qui puisse lui être comparée ?
Celle-ci ne peut être l’œuvre de l'homme - elle
doit venir de Dieu !
CHAPITRE 13 : LA
MISSION D'ÉLIE
Prédiction de la venue
d'Élie
Le grand événement que nous
allons maintenant envisager dans le « rétablissement
de toutes choses » (Actes 3:19-21), c'est la venue d'Élie
en accomplissement de la prophétie de Malachie :
Voici,
je vous enverrai Élie, le prophète, avant que le jour
de l'Éternel arrive, ce jour grand et redoutable. Il ramènera
le cœur des pères à leurs enfants et le cœur
des enfants à leurs pères, de peur que je ne vienne
frapper la terre de malédiction. (Mal. 4:5, 6, version du roi
Jacques ; Segond dit : « de peur que je ne
vienne frapper le pays d'interdit », ndt)
À
part l'Église de Jésus-Christ des saints des derniers
jours, à quelle Église peut-on s'adresser aujourd'hui
pour apprendre qu'Élie est venu en accomplissement de cette
prophétie ? Aux yeux de Dieu, sa venue est de la plus
haute importance pour la réalisation de ses intentions
concernant les enfants des hommes et pour l'établissement de
son royaume des derniers jours. Si Élie ne venait pas
accomplir sa mission de ramener le cœur des pères à
leurs enfants et le cœur des enfants à leurs pères,
le Seigneur viendrait « frapper la terre de malédiction ».
Le
Seigneur promit qu'il enverrait Élie, le prophète,
« avant que le jour de l'Éternel arrive, ce jour
grand et redoutable » et qui peut prétendre arrêter
sa main et l'empêcher de tenir sa promesse ? Lorsqu'on a
la chance de vivre sur terre au moment de la venue d'Élie, ne
doit-on pas vouloir être au courant et connaître le
message que celui-ci doit apporter pour justifier son envoi du ciel
pour éviter que la terre ne soit frappée de
malédiction ?
Essai
d'explication de la prophétie de Malachie
Le
passage suivant relatif à l'accomplissement de la prophétie
de Malachie est intéressant :
Le livre se termine
sur une invitation à se souvenir de la loi de Moïse
(probablement le Deutéronome, dont les règles rituelles
et morales avaient été violées), et sur la
promesse du retour d'Élie qui avait quitté le monde
environ quatre cents ans auparavant, promesse qui implique que l'on
considère maintenant que l'ère des prophètes est
terminée ; et quand il viendra, sa mission sera de
ramener l'harmonie dans les foyers qui ont été dévastés
par le divorce (cf Michée 7:5) ; sinon, le pays serait
frappé de destruction (extrait de The Abingdon Bible
Commentary, New York et Nashville, Abingdon Press, 1929, p.
836).
Comment Élie pourrait-il « ramener
l'harmonie dans les foyers qui ont été dévastés
par le divorce » ? Dans trop de cas, une tierce
personne intervient avant qu'il y ait divorce et il s'ensuit souvent
un autre mariage. L'explication fournie par ce commentaire n'est
qu'une théorie erronée, rien de plus. Nous n'en
saurions pas plus que nous n'en lisons dans la Bible sur la venue
d'Élie et la nature de sa mission, n'était le fait
qu'il est vraiment venu et qu'il a rendu visite le 3 avril 1836, à
Joseph Smith et à Oliver Cowdery dans le temple de Kirtland,
en Ohio.
Version de Moroni de la
prophétie de Malachie
Lorsque
l'ange Moroni visita Joseph Smith, le 21 septembre 1823, il cita
plusieurs passages des Écritures qui, selon lui, allaient
bientôt être accomplis. Parmi ceux-ci se trouvait le
quatrième chapitre de Malachie dont nous venons de parler,
quoiqu'il différât légèrement du texte que
nous trouvons dans notre Bible. Il cita comme suit les versets cinq
et six :
Voici, je
vous révélerai la Prêtrise par la main d'Élie,
le prophète, avant que le jour de l'Éternel arrive, ce
jour grand et redoutable... Et
il implantera dans le cœur des enfants les promesses faites aux
pères, et le cœur des enfants se tournera vers leurs
pères ; s'il n'en était pas ainsi, la terre serait
entièrement dévastée à sa venue. (Joseph
Smith, Histoire, 38, 39)
Le 3 avril 1836, après la
consécration du temple de Kirtland, le Sauveur, Moïse,
Élias et Élie apparurent à Joseph Smith et à
Oliver Cowdery. Après avoir relaté la visite du
Sauveur, celle de Moïse et d'Élias, Joseph Smith parle en
ces termes de la visite d'Élie :
Une autre vision,
grande et glorieuse, se déploya devant nos yeux : Élie,
le prophète qui fut enlevé au ciel sans goûter la
mort, se tint devant nous et dit : Voici, le temps est
pleinement arrivé, ce temps dont a parlé Malachie,
lorsqu'il a témoigné qu'il (Élie) serait envoyé
avant que le jour de l'Éternel arrive, ce jour grand et
redoutable, pour tourner le cœur des pères vers les
enfants, et le cœur des enfants vers les pères, de peur
que la terre tout entière ne soit frappée de
malédiction. C'est pourquoi les clefs de cette dispensation
sont remises entre vos mains, et vous saurez par là que le
jour de l'Éternel, ce jour grand et redoutable est proche, et
même à la porte. (D&A 110:13-16)
Quand Élie
eut remis aux mains de Joseph Smith et d'Oliver Cowdery les clefs de
la dispensation actuelle pour tourner le cœur des pères
vers les enfants et le cœur des enfants vers leurs pères,
ils se mirent en devoir d'expliquer à leurs collaborateurs et
aux membres de l'Église cette doctrine nouvelle et étrange
du baptême pour les morts. Ils dirent que les vivants pouvaient
être baptisés pour leurs bien-aimés, qui étaient
morts sans avoir cette chance. La connaissance de cette grande vérité
a déterminé « le cœur des enfants »
à se tourner « vers leurs pères »,
et les enfants à rechercher leur généalogie de
façon à pouvoir être baptisés pour leurs
parents défunts. C'est dans ce but que le Seigneur renvoya
Élie sur terre comme Malachie l'avait promis et comme Moroni
l'avait annoncé à Joseph Smith.
Toutes
choses seront rassemblées en une
Dans
une révélation adressée en septembre 1830 au
prophète Joseph Smith, le Seigneur considérait que
cette oeuvre des vivants pour les morts faisait partie intégrante
de l'Évangile pour notre époque. Après avoir
expliqué comment il avait envoyé Pierre, Jacques et
Jean ordonner Joseph et Oliver apôtres et témoins
spéciaux, et leur donner les clefs de son royaume, il ajouta à
propos de notre époque :
...au cours de laquelle
je rassemblerai toutes choses en une, tant celles qui sont dans le
ciel que celles qui sont sur la terre ; et aussi avec tous ceux
que mon Père m'a donnés de parmi le monde. (D&A
27:13, 14)
Il est évident que l'oeuvre à notre
époque doit être essentiellement une oeuvre qui se
poursuit tant dans le ciel que sur la terre, puisque le Seigneur
avait décrété qu'il rassemblerait à notre
époque « toutes choses en une, tant celles qui sont
dans le ciel que celles qui sont sur la terre », ainsi que
tous ceux que le Père lui avait donnés « de
parmi le monde ». Ce rassemblement de toutes choses en une
exige naturellement une organisation, un plan et montre à quel
point la dispensation de l'Évangile à notre époque
doit être universelle et complète, et pourquoi Élie
devait être envoyé pour remettre les clefs qu'il
détenait en vue de cette grande réalisation.
Ce
que le Seigneur envisageait de faire à ce sujet à notre
époque, il l'a également révélé à
Paul :
Nous faisant connaître le mystère de
sa volonté, selon le bienveillant dessein qu'il avait formé
en lui-même, Pour le mettre à exécution dans la
dispensation de la plénitude des temps, de réunir
toutes choses en Christ, celles qui sont dans les cieux et celles qui
sont sur la terre. (Éph. 1:9, 10, selon la version du roi
Jacques ; Segond dit : « Pour le mettre à
exécution lorsque les temps seraient accomplis... »,
ndt)
Ce rassemblement de « toutes choses en Christ,
celles qui sont dans les cieux et celles qui sont sur la terre »
est un ministère spécial et très sacré,
que le prophète Joseph Smith présenta à l'Église
avec quelques détails :
Et maintenant, mes frères
et sœurs tendrement aimés, laissez-moi vous assurer que
ce sont là des principes à propos des morts et des
vivants sur lesquels on ne peut pas passer à la légère,
car ils ont trait à notre salut. Car leur salut est nécessaire
et essentiel à notre salut, comme le dit Paul concernant les
pères - que sans nous ils ne peuvent être rendus
parfaits -et nous ne pourrons pas non plus être rendus parfaits
sans nos morts. Et maintenant à propos du baptême pour
les morts, je vais vous donner une autre citation de Paul,
1 Corinthiens 15:29 : Autrement que feraient ceux qui se
font baptiser pour les morts ? Si les morts ne ressuscitent
absolument pas, pourquoi se font-ils baptiser pour eux ? Et en
outre, dans le même ordre d'idées que cette citation, je
vais vous donner une citation d'un des prophètes dont l’œil
était fixé sur le rétablissement de la prêtrise,
les gloires qui devaient être révélées
dans les derniers jours, et tout spécialement ce sujet, le
plus glorieux de tous les sujets qui appartiennent à
l'Évangile éternel, à savoir le baptême
pour les morts, car Malachie dit au dernier chapitre, versets 5 et
6 : Voici, je vous enverrai Élie le prophète avant
que le jour de l'Éternel arrive, ce jour ,grand et redoutable.
Il ramènera le cœur des pères à leurs
enfants, et le cœur des enfants à leurs pères, de
peur que je ne vienne frapper le pays d'interdit. J'aurais pu donner
de tout ceci une traduction plus claire, mais elle est suffisamment
claire telle qu'elle est pour satisfaire mon but. Il suffit de savoir
dans ce cas que la terre sera frappée de malédiction à
moins qu'il y ait un chaînon d'une sorte ou d'une autre entre
les pères et les enfants dans un domaine ou l'autre ; et
voici, quel est ce domaine ? C'est le baptême pour les
morts. Car sans eux nous ne pouvons pas être rendus parfaits,
et sans nous ils ne peuvent pas non plus être rendus parfaits.
Et ni eux, ni nous ne pouvons être rendus parfaits sans ceux
qui sont également morts dans l'Évangile ; car il
est nécessaire pour l'inauguration de la dispensation de la
plénitude des temps, laquelle dispensation commence à
être inaugurée, qu'une union totale, complète et
parfaite et une fusion de dispensations, de clefs, de pouvoirs et de
gloires se produisent et soient révélées depuis
le temps d'Adam jusqu'à nos jours. Et non seulement cela, mais
ce qui n'a jamais été révélé
depuis la fondation du monde, mais a été caché
aux sages et aux prudents sera révélé à
des petits enfants et à des nourrissons en cette dispensation
qui est la dispensation de la plénitude des temps. (D&A
128:15-18)
L'Évangile est prêché aux
morts
Maintenant que nous avons vu ce que Joseph Smith
était à même d'annoncer au monde grâce à
la visite du prophète Élie, prenons les passages de la
Bible et notons le rapport étroit qui existe entre les deux
récits de la venue et de sa mission :
En vérité,
en vérité, je vous le dis, l'heure vient, et elle est
déjà venue, où les morts entendront la voix du
Fils de Dieu ; et ceux qui l'auront entendue vivront... Ne vous
étonnez pas de cela ; car l'heure vient où tous
ceux qui sont dans les sépulcres entendront sa voix. (Jean
5:25, 28)
C'est là une promesse fort nette, et personne
n'a le droit de douter de son accomplissement. Il est clair que Jésus
avait l'intention, quand il aurait achevé sa mission sur
terre, de faire entendre sa voix aux morts :
Christ aussi
a souffert une fois pour les péchés, lui juste pour des
injustes, afin de nous amener à Dieu, ayant été
mis à mort quant à la chair, mais ayant été
rendu vivant quant à l’Esprit. Dans lequel aussi il est
allé prêcher aux esprits en prison, Qui autrefois
avaient été incrédules, lorsque la patience de
Dieu se prolongeait, aux jours de Noé, pendant la construction
de l'Arche, dans laquelle un petit nombre de personnes, c'est-à-dire
huit, furent sauvées à travers l'eau. Cette eau était
une figure du baptême, qui n'est pas la purification des
souillures du corps, mais l'engagement d'une bonne conscience envers
Dieu, et qui maintenant vous sauve, vous aussi, par la résurrection
de Jésus-Christ. (1 Pierre 3:18-21)
Était-il
possible d'annoncer plus nettement que la promesse selon laquelle les
morts et ceux qui étaient au tombeau entendraient la voix de
Jésus était accomplie, que ne le fit Pierre en montrant
que Jésus avait prêché aux morts qui avaient été
incrédules du temps de Noé ?
S'il
a prêché à ceux qui avaient été
incrédules, on pourrait en bonne logique poser la question :
« Qu'est-ce qu'il a prêché ? »
Il n'avait qu'un message, c'est-à-dire, son Évangile de
foi, de repentance, de baptême par immersion pour la rémission
des péchés, et d'imposition des mains pour le don du
Saint-Esprit.
Lisez
dans le récit de Pierre ce que le Christ a prêché
aux esprits qui avaient été incrédules :
Car
l'Évangile a été aussi annoncé aux morts,
afin que, après avoir été jugés comme les
hommes quant à la chair, ils vivent selon Dieu quant à
l'Esprit. (1 Pierre 4:6)
N'est-ce pas clair ? C'est
l'Évangile qui leur a été prêché et
ils doivent être « jugés comme les hommes
quant à la chair. » Comment est-ce possible ?
Comment un esprit peut-il être baptisé par immersion
pour la rémission des péchés ? Ceci ne peut
être réalisé que par procuration : les
vivants pour les morts. Quand les esprits des disparus acceptent
l'Évangile, leur cœur se tourne vers leurs enfants sur
terre, qui ont la possibilité de se faire baptiser pour leurs
parents défunts, afin que ceux-ci aillent de l'avant et, comme
le dit Pierre, « vivent selon Dieu quant à
l'Esprit. » Quel plan magnifique et cohérent !
Quelle merveilleuse démonstration de la justice de Dieu !
Ainsi l'Évangile est à la portée de tous ses
enfants, qu'ils l'aient entendu prêcher dans leur état
mortel ou non. La grande majorité des enfants de nos pères
n'ont jamais eu cette chance. C'est parce que Paul comprenait ce
grand principe qu'il écrivit : « Si c'est dans
cette vie seulement que nous espérons en Christ, nous sommes
les plus malheureux de tous les hommes » (1 Cor.
15:19).
Le prophète Ésaïe comprenait lui
aussi ce principe quand il déclara :
En ce
temps-là, l'Éternel châtiera dans le ciel l'armée
d'en haut, et sur la terre les rois de la terre. Ils seront assemblés
captifs dans une prison, ils seront enfermés dans des cachots,
et après un grand nombre de jours, ils seront visités.
(Ésaïe 24:21, 22, selon la version du roi Jacques ;
Segond dit : « ils seront châtiés »,
ndt)
En d'autres termes, Ésaïe vit qu'ils seraient
visités, comme le furent les incrédules de l'époque
de Noé, et, naturellement, cette visite était destinée
à leur offrir une seconde chance. Jésus a clairement
exposé ceci en parlant de la transgression de son peuple :
« Accorde-toi promptement avec ton adversaire, pendant que
tu es en chemin avec lui, de peur qu'il ne te livre au juge, que le
juge ne te livre à l'officier de justice, et que lu ne sois
mis en prison. Je te le dis en vérité, tu ne sortiras
pas de là que tu n'aies payé le dernier quadrant »
(Matt. 5:25, 26).
Quand on a payé le « dernier
quadrant », cela laisse entendre que l'on aura une seconde
chance, comme ceux qui furent incrédules à l'époque
de Noé. Paul a dit ceci concernant l'Évangile du
Christ :
Car je n'ai point honte de l'Évangile :
c'est une puissance de Dieu pour le salut de quiconque croit, du Juif
premièrement, puis du Grec, Parce qu'en lui est révélée
la justice de Dieu par la foi et pour la foi, selon qu'il est écrit :
le juste vivra par la foi. (Rom 1:16, 17)
Paul, ou n'importe
qui d'autre, aurait bien honte de l'Évangile du Christ s'il
envoyait ou condamnait à la damnation éternelle l'âme
de tous les enfants de notre Père qui ont vécu sur
terre et n'ont jamais entendu son Évangile, ni même le
nom du Christ, ainsi que l'affirment nombre de prédicateurs et
de confessions religieuses créées par les hommes.
Grâces soient rendues à Dieu, comme le montre Paul, de
ce que, par son Évangile, la justice de Dieu est révélée.
Comment eût-il été possible de le faire mieux
qu'en prévoyant (lue son Évangile ne sera pas seulement
prêché à ceux qui vivent sur terre au cours de
cette vie terrestre, mais qu'il sera prêché également
à tous ceux qui sont dans la tombe, et que, grâce au
baptême pour les morts, s'ils acceptent complètement
l'Évangile, ils pourront être « jugés
comme les hommes quant à la chair, mais vivre selon Dieu quant
à l'Esprit » ?
Paul
comprenait quelle serait l'universalité de la prédication
du nom du Christ lorsqu'il disait :
Afin qu'au nom de
Jésus tout genou fléchisse dans les cieux, sur la terre
et sous la terre, Et que toute langue confesse que Jésus-Christ
est Seigneur, à la gloire de Dieu le Père. (Phil. 2:10,
11)
Ceci, évidemment, les esprits des morts ne peuvent
le faire tant que son nom ne leur a pas été prêché.
Par le rétablissement de l'Évangile à notre
époque, qui est celle de la dispensation de la plénitude
des temps, Dieu a décrété qu'il rassemblerait en
une seule en Christ, toutes les choses se trouvant dans les cieux en
haut et sur la terre en bas. Ses dignes serviteurs qui ont vécu
sur terre, ont reçu la sainte prêtrise et qui sont
morts, ont pour mission de prêcher l'Évangile dans le
monde des esprits comme Jésus le fit à ceux qui avaient
été incrédules aux jours de Noé.
L'Évangile qui est prêché aux esprits des défunts
est le même que celui que ses serviteurs vivants ont pour
mission de prêcher ici-bas.
Le baptême pour les
morts
Le baptême des vivants pour les morts se fait
dans les temples du Seigneur élevés à son nom et
sur son ordre à notre époque. Ces temples, on
continuera d'en édifier selon le besoin à mesure que
croîtra le royaume, jusqu'à ce que tous les morts dignes
qui acceptent l’Évangile dans le monde des esprits aient
reçu le baptême par les soins des vivants. Il est
évident que cette oeuvre devra se poursuivre tout au long des
mille années du millénium où le Sauveur règnera
sur la terre. Pour le moment, nous dépendons des documents
écrits qui ont été conservés, mais
pendant le millénium, nous serons en contact direct avec les
cieux. Alors les noms et les renseignements concernant ceux qui sont
prêts et dignes d'être baptisés seront révélés.
Juste
avant de demander aux saints de Corinthe : « Autrement,
que feraient ceux qui se font baptiser pour les morts ? Si les
morts ne ressuscitent absolument pas, pourquoi se font-ils baptiser
pour eux ? » (1 Cor. 15:29), Paul décrit
l'avènement du Christ pour régner sur la terre, et
l'ordre dans lequel les hommes ressusciteront, avec le Christ pour
« prémices » :
Ensuite
viendra la fin, quand il remettra le royaume à celui qui est
Dieu et Père, après avoir détruit toute
domination, toute autorité et toute puissance. Car il faut
qu'il règne jusqu'à ce qu'il ait mis tous les ennemis
sous ses pieds. Le dernier ennemi qui sera détruit, c'est la
mort. (1 Cor. 15:24-26)
C'est pendant cette période
qu'il achèvera son oeuvre et mettra tous ses ennemis sous ses
pieds. Ensuite il préparera le royaume à être
remis à son Père et il rassemblera en Christ « toutes
choses, tant celles qui sont dans le ciel que celles qui sont sur la
terre. »
À
ce moment, ceux qui sont impurs resteront impurs. Tous auront eu
l'occasion de se repentir, et s'ils se sont repentis et ont « payé
le dernier quadrant », ils auront une seconde chance. Mais
il y en aura qui préféreront les ténèbres
à la lumière, et ils demeureront dans les ténèbres.
C’est parce que les prophètes Ésaïe et
Michée comprenaient que les temples de Dieu dans les
« derniers jours » seraient utilisés
dans ce but sacré, qu'ils déclarèrent :
Et
il arrivera, dans les derniers jours, que la montagne de la maison de
l'Éternel sera fondée sur le sommet des montagnes,
qu'elle s'élèvera par-dessus les collines, et que
toutes les nations y afflueront. Des peuples s'y rendront en foule et
diront : Venez et montons à la montagne de l'Éternel,
à la maison du Dieu de Jacob, afin qu'il nous enseigne ses
voies, et que nous marchions dans ses sentiers. Car de Sion sortira
la loi, et de Jérusalem la parole de l'Éternel. (Ésaïe
2:2, voir aussi Michée 4:1, 2)
Cette déclaration
d'Ésaïe et de Michée s'est littéralement
accomplie. Des gens de toutes les nations, convertis à
l'Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours,
se sont unis aux saints « sur le sommet des montagnes »
afin de pouvoir accomplir leurs ordonnances sacrées dans les
saints temples de Dieu.
Les temples des derniers
jours
Dans une révélation donnée le
19 janvier 1841 au prophète Joseph Smith, par laquelle il
ordonnait aux saints de construire le temple de Nauvoo en Illinois,
le Seigneur dit :
Et bâtissez une maison à
mon nom pour que le Très-Haut y habite. Car il ne se trouve
pas de lieu sur terre où il puisse venir rétablir ce
qui a été perdu pour vous, ou qu'il a enlevé, à
savoir la plénitude de la prêtrise. Car il n'y a pas sur
la terre de fonts baptismaux dans lesquels mes saints puissent être
baptisés pour ceux qui sont morts. Car cette ordonnance
appartient à ma maison, et ne peut être acceptable
devant moi, si ce n'est dans les jours de votre pauvreté, si
vous n'êtes pas capables de m'édifier une maison. (D&A
124:27-30)
Le prophète Joseph Smith déclara plus
tard :
C'est pourquoi, présentons, nous, l'Église,
le peuple et les saints des derniers jours, une offrande selon la
justice au Seigneur ; et apportons dans son saint temple,
lorsqu'il sera terminé, un livre contenant les annales de nos
morts qui sera digne d'être accepté. (D&A 128:24)
À
ce jour (1976, ndlr), l'Église de Jésus-Christ des
saints des derniers jours a construit et consacré de saints
temples aux États-Unis, au Canada, en Suisse, en
Nouvelle-Zélande et en Angleterre comme suit :
Kirtland,
Ohio* ; Idaho Falls, Idaho ; Nauvoo, Illinois** ; Los
Angeles, Californie ; St-Georges, Utah ; Berne ;
Logan, Utah ; Nouvelle-Zélande ; Manti, Utah ;
Londres ; Salt Lake City ; Oakland, Californie ; Laie,
Oahu, Hawaï ; Ogden, Utah ; Cardston, Alberta,
Canada ; Provo, Utah ; Mesa, Arizona ; Washington D.C.
*Ce
temple existe toujours, mais n'est plus un édifice sacré,
ayant été profané par les ennemis de l'Église.
**Détruit
par la populace.
Des temples sont aussi en cours de
construction à Sao Paulo, (Brésil), Tokyo (Japon) et
Seattle (État de Washington).
D'autres
temples, enfin, sont encore sur les planches des architectes :
Mexico, Samoa et Jordan River (Utah).
D'un
discours prononcé par Brigham Young lors de la pose de la
première pierre du temple de Salt Lake City, nous citons ce
qui suit :
Nous sommes rassemblés ce matin pour
une des manifestations les plus solennelles, les plus intéressantes
et les plus merveilleuses qui se soient jamais produites ou se
produiront jamais parmi les enfants des hommes, tant que la terre
continuera dans son organisation actuelle et sera occupée dans
le but actuel. Et je félicite mes frères et mes sœurs
de ce que nous ayons le privilège indicible de nous trouver
ici aujourd'hui et de servir devant le Seigneur en une occasion qui a
fait parler les langues et écrire les plumes des prophètes
pendant des siècles et des siècles. (Discours de
Brigham Young, p. 423)
La déclaration de Jésus
au malfaiteur sur la croix
Ce que Jésus a déclaré
à un des malfaiteurs qui étaient crucifiés en
même temps que lui a induit beaucoup de gens à enseigner
et à croire qu'une confession à l'article de la mort
serait valable et les ferait admettre dans le royaume de Dieu.
Examinons cette déclaration :
L'un des malfaiteurs
crucifiés l'injuriait disant : N'es-tu pas le Christ ?
Sauve-toi toi-même et sauve-nous ! Mais l'autre le
reprenait, et disait : Ne crains-tu pas Dieu, toi qui subis la
même condamnation ? Pour nous, c'est justice, car nous
recevons ce qu'ont mérité nos crimes ; mais
celui-ci n’a rien fait de mal. Et il dit à Jésus :
Souviens-toi de moi, quand tu viendras dans ton règne. Jésus
lui répondit : Je te le dis en vérité,
aujourd'hui tu seras avec moi dans le paradis. (Luc 23:39-43)
Gardez
à l'esprit la requête du malfaiteur :
« Souviens-toi de moi, quand tu viendras dans ton règne. »
Jésus ne lui promit pas de l'emmener dans son royaume ce
jour-là, il lui dit : « Aujourd'hui, tu seras
avec moi dans le paradis. » Une étude plus
approfondie nous montrera que le paradis n'est pas le royaume de
Dieu.
L’apôtre
Paul l'a clairement exprimé :
Je connais un homme
en Christ, qui fut, il y a quatorze ans, ravi jusqu'au troisième
ciel (si ce fut dans son corps je ne sais, si ce fut hors de son
corps je ne sais, Dieu le sait)
Et je sais que cet homme (si ce
fut dans son corps ou sans son corps, je ne sais, Dieu le sait) Fut
enlevé dans le paradis, et qu'il entendit des paroles
ineffables qu'il n'est pas permis à un homme d'exprimer. (2
Cor. 12:2-4)
Cette Écriture nous montre de toute
évidence que le paradis n'est ni le premier, ni le second, ni
le troisième ciel. Donc, le lieu où Jésus promit
d'emmener le malfaiteur était un lieu distinct de ces trois
cieux. Si Jésus n'a pas emmené le malfaiteur au ciel,
où l'a-t-il emmené ?
Pierre
répond à cette question lorsqu'il dit que quand Jésus
fut « mis à mort quant à la chair, mais
rendu vivant quant à l'esprit... il alla prêcher aux
esprits en prison, qui autrefois avaient été
incrédules,... aux jours de Noé » (1 Pierre
3:18-20). Logiquement, c'est là qu'il aurait emmené le
malfaiteur, car bien que le pécheur eût avoué sa
culpabilité et reconnu l'innocence du Sauveur, il ne
comprenait pas l'Évangile et n'y avait pas obéi. C'est
pourquoi, comme les autres hommes qui n'avaient pas obéi à
l'Évangile quand ils étaient dans la chair, il devait
se l'entendre prêcher. S'il comprend et accepte l'Évangile
dans le monde des esprits, qui est le paradis, les ordonnances du
baptême et de l'imposition des mains pour le don du
Saint-Esprit peuvent lui être conférées par
procuration dans un temple par une personne vivante.
Pour
confirmer encore le fait que Jésus n'emmena pas le malfaiteur
avec lui dans son royaume le jour de sa crucifixion, nous
rappellerons la visite de Marie au sépulcre :
Cependant
Marie se tenait dehors près du sépulcre, et pleurait.
Comme elle pleurait, elle se baissa pour regarder dans le sépulcre ;
Et elle vit deux anges vêtus de blanc, assis à la place
où avait été couché le corps de Jésus,
l'un à la tête, l'autre aux pieds. Ils lui dirent :
Femme, pourquoi pleures-tu ? Elle leur répondit :
Parce qu'ils ont enlevé mon Seigneur, et je ne sais où
ils l'ont mis. En disant cela, elle se retourna, et elle vit Jésus
debout ; mais elle ne savait pas que c'était Jésus.
Jésus lui dit : Femme, pourquoi pleures-tu ? Qui
cherches-tu ? Eue, pensant que c'était le jardinier, lui
dit : Seigneur, si c'est toi qui l'as emporté, dis-moi où
tu l'as mis, et je le prendrai. Jésus lui dit : Marie !
Elle se retourna et lui dit en hébreu : Rabbouni !
c'est-à-dire Maître ! Jésus lui dit :
Ne me touche pas ; car je ne suis pas encore monté vers
mon Père. Mais va trouver mes frères, et dis-leur que
je monte vers mon Père et votre Père, vers mon Dieu et
votre Dieu. (Jean 20:11-17)
Il est clair que, tout en
promettant au malfaiteur : « Aujourd'hui, tu seras
avec moi dans le paradis », le Sauveur, trois jours plus
tard, n'était pas encore monté vers son Père
céleste.
Alma, un prophète du Livre de Mormon, donne
plus de précisions sur l'état et l'affectation de l'âme
de l'homme entre la mort et la résurrection, et décrit
en ces termes la situation au « paradis » :
Maintenant,
en ce qui concerne l'état de l'âme entre la mort et la
résurrection, voici, il m'a été appris par un
ange que les esprits de tous les hommes, dès qu'ils ont quitté
ce corps mortel, oui, les esprits de tous les hommes, qu'ils soient
bons ou mauvais, retournent à ce Dieu qui leur a donné
la vie. Alors il arrivera que les esprits de ceux qui sont justes
seront reçus dans un état de félicité,
appelé paradis, un état de repos, un état de
paix où ils se reposeront de tout souci et de toute peine. Et
il arrivera que les esprits des méchants ou des pécheurs
car ils n'ont ni part ni portion dans l'Esprit du Seigneur ; car
voici, ils ont choisi les oeuvres du mal au lieu de celles du bien ;
c'est pourquoi, l'esprit du diable est entré en eux et a pris
possession de leur maison - et ceux-ci seront rejetés dans les
ténèbres du dehors. Il y aura là des pleurs, des
gémissements et des grincements de dents, et cela à
cause de leur propre iniquité, parce qu'ils sont emmenés
captifs à la volonté du diable. C'est là l'état
des âmes des méchants ; oui, dans les ténèbres
et dans un état d'attente terrible et épouvantable de
l'indignation ardente de la colère de Dieu contre eux ;
ils demeurent ainsi dans cet état, comme les justes dans le
paradis, jusqu'au jour de leur résurrection. (Alma
40:11-14)
Le riche et Lazare
La parabole du
riche et de Lazare, qui porte sur ce sujet est souvent mal
comprise :
D'ailleurs il y a entre nous et vous un grand
abîme, afin que ceux qui voudraient passer d'ici vers vous, ou
de là vers nous, ne puissent le faire. (Luc 16:26)
Le
président Joseph Fielding Smith, dixième président
de l'Église de l’Église de Jésus-Christ
des saints des derniers jours, commente ce passage d'Écriture
comme suit :
Avant la crucifixion du Seigneur, un immense
gouffre séparait les justes décédés et
ceux qui n'avaient pas reçu l'Évangile, et ce gouffre,
personne ne pouvait le traverser (Luc 16:26). Le Christ le combla et
grâce à lui l’œuvre du salut put être
portée dans tous les coins du royaume des ténèbres.
C'est de cette manière que le territoire de l'enfer fut envahi
et que les morts se préparèrent pour les ordonnances de
l'Évangile qui doivent s'accomplir sur la terre puisqu'elles
appartiennent à l'épreuve terrestre. (Le chemin de la
perfection, p. 152, 153)
Le baptême pour les morts
était administré dans l'Église originelle du
Christ
Épiphane, écrivain du quatrième
siècle, disait à propos des marcionites, une Église
chrétienne à laquelle il était opposé :
Dans
ce pays - je veux dire l'Asie - et même en Galatie, leur école
était très florissante ; et une tradition nous est
parvenue à leur sujet : Quand un des leurs mourait sans
baptême, ils avaient coutume d'en baptiser d'autres en son nom,
de peur qu'à la résurrection il ne fût puni pour
n'avoir pas été baptisé. (Hérésies
28:7)
La citation suivante indique que le baptême par
procuration des vivants pour les morts était pratiqué
par certaines Églises des premiers chrétiens :
Mais
de plus grand poids encore que ce qui précède est le
témoignage fourni par les comptes rendus du Concile de
Carthage, tenu en 397, qui déclarent clairement que les
chrétiens de cette époque pratiquaient le baptême
par procuration pour les morts, car, dans le sixième canon de
ce concile, l'Église prédominante interdit dorénavant
toute administration du baptême pour les morts. Pourquoi
formuler un canon contre cette pratique si elle n'existait pas parmi
les chrétiens de cette époque ? (Mark E. Petersen,
Utah Genealogical and Historical Magazine, avril 1933, p. 63).
Si
ce merveilleux principe a été rétabli sur terre
en ces derniers jours, si clairement enseigné dans l'Église
primitive, il était introuvable dans les Églises qui
existaient sur terre au moment où Élie visita le
prophète Joseph Smith et OIiver Cowdery et leur conféra
les clefs de la prêtrise. Les Églises étaient
unanimes à condamner à la damnation éternelle
tous ceux qui étaient morts sans accepter le Christ, même
s'ils n'avaient jamais entendu prononcer son nom. Les Églises
proclamaient également que la damnation était le lot
des petits enfants morts sans les cérémonies de
l'Église, baptême compris, même si ces enfants
étaient incapables d'agir par eux-mêmes. Ce sort devait
aussi être celui des nations païennes qui n'avaient jamais
entendu le nom du Christ.
Pearl
Buck, auteur de « La Bonne Terre », « Les
fils » et de beaucoup d'autres livres fut déchue en
1933 de sa qualité de membre de l'Église presbytérienne
parce qu'elle n'était pas d'accord avec la doctrine selon
laquelle les races païennes étaient damnées si
elles n'acceptaient pas l'Évangile chrétien :
Mme
Pearl S. Buck, qui a mis à profit son expérience de
missionnaire presbytérienne en Chine pour écrire deux
ouvrages à succès, va être démissionnée,
suite à des écrits récents où elle
s'écarte de doctrines fondamentales de l'Église :
c'est ce qui a été révélé à
une conférence du presbytère de New Brunswick [New
Jersey]. Le Dr J. Gresham Mechen, du séminaire de théologie
de Westminster à Philadelphie, a demandé quelle
attitude le bureau des missions étrangères envisageait
d'adopter à l'égard de Mme Buck. Le Dr Robert E. Speer,
secrétaire principal du bureau, a répondu que le cas de
Mme Buck et celui d'une autre personne sont étudiés
ensemble. La seule question qui reste encore est de savoir la manière
chrétienne de procéder, a dit Speer. (Salt Lake
Telegram, 12 avril 1933)
Mme
Buck a donné plus tard sa démission comme missionnaire
de l'Église presbytérienne. « Je ne suis
jamais revenue sur aucune de mes convictions », a-t-elle
dit. (voir Deseret News, 2 mai 1933).
Les Églises ont
enseigné que tous doivent être membre de l'Évangile
chrétien sous peine d'être damnés, et pourtant
aucune occasion n'est offerte aux races païennes de devenir
membres. Où la justice de Dieu éclate-t-elle dans une
telle doctrine ?
Il est reconnu que les morts ont
besoin du salut
Certains ecclésiastiques ont
cependant compris que le principe du salut pour les morts était
nécessaire pour satisfaire la justice de Dieu.
John
Frederick Denison Maurice, professeur de théologie au King's
College de Londres, fut démis de ses fonctions parce qu'il
avait publié, en 1853, dans ses « Theological
Essays » (Encyclopedia Britannica, 11e édition,
vol. 17, p. 910) des idées théologiques prétendument
non orthodoxes concernant le châtiment éternel. Il
enseignait que l'amour de Dieu tel qu'il se révèle à
nous dans l'Évangile est incompatible avec l'idée qu'il
puisse permettre que des créatures qu'il a aimées
soient vouées à un tourment sans fin. À son lit
de mort, en 1872, un ecclésiastique de ses amis lui annonça
la triste nouvelle qu'il ne serait plus autorisé à
prêcher l'Évangile. On dit qu'il rassembla toute
l'énergie dont il disposait encore et, se dressant sur son
lit, déclara : « Si je ne puis plus prêcher
l'Évangile ici, je le prêcherai dans d'autres mondes. »
Henry
Ward Beecher, ecclésiastique américain influent
(1813-87), fit une conférence à Nashville, dans le
Tennessee, dont le sujet était : Ce qu'a fait la
chrétienté pour civiliser le monde » dans
laquelle il disait :
« Qu’a fait
l'Afrique pour le monde ? Elle n'a jamais produit un sage, un
philosophe, un poète ni un prophète, et pourquoi ?
Parce que le nom du Christ et l'influence du christianisme sont à
peine connus dans ses régions arriérées. Des
millions de ses enfants ont vécu et sont morts sans entendre
la vérité. Qu'adviendra-t-il d'eux ? Seront-ils
damnés à jamais ? Non, pas si mon Dieu règne,
car ils entendront l'Évangile dans le monde des
esprits.
Matthias F. Cowley, apôtre de l'Église
de Jésus-Christ des saints des derniers jours, dit dans son
rapport sur le discours de M. Beecher :
Il poursuivit en
montrant de manière irréfutable que le salut pour les
morts est une doctrine scripturaire. L’auteur n'était
pas présent à cette conférence, mais un autre
ancien de l'Église y était, et, à l'issue de la
conférence, monta à la tribune et dit : « Mr
Beecher, j'ai été fort intéressé par
votre conférence et je voudrais vous poser une question. Jésus
a dit à Nicodème : « Si un homme ne
naît d'eau et d’Esprit, il ne peut entrer dans le royaume
de Dieu.> Alors, comment est-il possible à un homme d'être
baptisé dans l’eau alors que son corps est déjà
décomposé en terre ? » Le grand
prédicateur regarda un moment celui qui l'interrogeait, puis
dit : « Jeune homme, d'où venez vous ? »
« De l'Ouest. » « De quelle région
de l'Ouest ? » « De Salt Lake City »,
répondit l’ancien. « Oh, dit Mr Beecher, vous
pouvez répondre vous-même à votre question.
Bonsoir. » Et il s'en alla. Mr Beecher en avait
probablement étudié suffisamment sur le sujet du
baptême pour les morts pour savoir que pareille doctrine devait
aller de concert avec la prédication aux esprits des morts,
mais il ne désirait pas être accusé d’enseigner
le « mormonisme », c'est pourquoi il ne voulait
pas aller aussi loin. Il en dit assez toutefois pour confirmer les
paroles de Joseph Smith et aussi celles du Sauveur quand il disait
que si l'on mettait du vin nouveau dans de vieilles outres, cela les
déchirerait, en d'autres termes, une nouvelle doctrine dans
d'anciens systèmes. (Cowley : Talks on Doctrine, 190-2,
p. 122, 123)
Le
professeur A. Hinderkoper, un écrivain allemand, dit :
« Au deuxième et troisième siècles
toutes les branches et toutes les divisions de l'Église
chrétienne - pour autant que nous puissions en juger
d'après leurs documents - croyaient que le Christ avait
prêché aux esprits des morts » (Ben E. Rich :
Scrapbook of Mormon Literature, Chicago 1910, vol. 1, p. 321,
322).
Le Dr S. Parkes Cadman, célèbre
prédicateur de la radio et ancien président de l'Union
des Églises d'Amérique (Federated Council of Churches
of America) a traité du sujet suivant à la radio à
l'intention de millions d'auditeurs :
« Question :
À votre avis, qu'advient-il des âmes qui, dans cette
vie, n'ont pas eu l'occasion d'accepter ou de rejeter la vérité
telle qu'elle se trouve dans les évangiles ?
« Réponse :
Ceux qui n'ont jamais entendu le nom de Jésus depuis
l'apparition des premiers êtres humains sur la terre
constituent l'énorme majorité de ceux qui ont vécu
et sont morts ici-bas. De plus des centaines de millions de personnes
qui vivent en ce moment se trouvent dans la même situation.
L'imagination n'arrive pas à en concevoir la multitude
infinie. Même aujourd'hui, il se trouve dans les pays chrétiens
des multitudes de gens qui, du fait de leur naissance et de leur
éducation, sont presque aussi ignorants de la religion du
Nouveau Testament que l'étaient les anciens Grecs qui
n'avaient jamais entendu parler du Christ. Pensez aussi à la
masse des enfants innocents qui meurent avant d'arriver à
l'âge où l'on est consciemment responsable de sa propre
vie.
« Même
si on n'en saisit pas l'immense portée, votre question serait
accablante si personne, hormis ceux qui croient volontairement et
intelligemment au Christ, n'était admis plus tard dans la
présence de Dieu. Si, comme on nous enseigne à le
croire, les myriades incalculables d'êtres humains qui ont
occupé ou occupent encore cette vie existent pour l'éternité,
et doivent la passer quelque part, comment pouvons-nous restreindre
l'efficacité rédemptrice de l'amour divin à ce
bref moment de l'existence mortelle de l'homme ici-bas ?
« Envisagez-en
la conséquence en l'appliquant au destin de ceux qui vous sont
proches, qui vous sont chers. Appliquez-la ensuite à toute
l'humanité. Notre consolation et notre espoir, c'est que,
puisque Dieu est notre Père à tous, il ne perd pas une
âme de vue, pas une n'est de moindre importance pour lui. « Sa
miséricorde dure à jamais. » Les confessions
qui restreignent l'exercice de cette miséricorde à la
vie actuelle, ne rendent pas justice à sa vertu salvatrice et
font du tort à la cause pour laquelle elles ont été
élaborées. » (Rapporté par le
Millennial Star, vol. 98, 13 août 1936, p. 514)
Bien que
beaucoup de ces ecclésiastiques aient senti la nécessité
d'une oeuvre pour les morts, aucun d'entre eux n'avait un programme
précis à proposer et l'Église de Jésus-Christ
des saints des derniers jours n'en aurait pas eu davantage, n'était
que Dieu a révélé ces enseignements en envoyant
Élie au prophète Joseph Smith. Nous l'avons donc reçu
par révélation et non en lisant la Bible. Nous
utilisons la Bible pour montrer que ce principe y était
enseigné.
Joseph
Smith, à propos de la responsabilité que nous a imposée
le Seigneur de veiller à ce que nos morts reçoivent les
bénédictions de l'Évangile, a dit :
La
plus grande responsabilité dont Dieu nous ait chargés
dans ce monde, c'est de rechercher nos morts... Les saints qui la
négligent au détriment de leurs parents défunts,
le font au péril de leur propre salut. (Joseph Fielding Smith,
Enseignements du prophète Joseph Smith, p. 502, 267)
Fruits
de la mission et de l’œuvre d'Élie
Quelle
preuve avons-nous que la promesse de Malachie s'est accomplie ?
Si Joseph Smith et Oliver Cowdery avaient raconté un mensonge
en disant qu'Élie leur était apparu, le cœur des
enfants ne se serait pas tourné vers leurs pères.
Personne d'autre n'a prétendu qu'Élie lui avait remis
ces clés.
Le
cœur des enfants ne s'est pas tourné vers leurs pères
avant cette proclamation de Joseph et Oliver.
« Il
est bon de savoir, à ce propos, qu'en 1836 il n'y avait pas de
société généalogique, ni aux États-Unis,
ni en Europe. On gardait les arbres généalogiques des
familles royales et nobles, mais à part cela on n'accordait
que très peu d'attention aux registres des morts dans les pays
chrétiens. Le premier effort organisé pour réunir
et classer les généalogies des gens du commun apparut
peu après la venue d'Élie. Ce fut la formation de la
New England Historic and Genealogical Society. En 1844, cette société
reçut un statut légal. Son but principal est de
recueillir et de publier des données sur les familles
américaines. La New York genealogical and Biographical Society
reçut ses statuts en 1869. La Pennsylvania Genealogical
Society, la Maine Genealogical Society, ainsi que d'autres sociétés
du même genre au Maryland, au New Hampshire, au New Jersey, à
Rhode Island, au Connecticut et dans la plupart des autres États
de l'Union, ont toutes été organisées depuis
1836. Beaucoup de sociétés ont également été
organisées en Grande-Bretagne et sur le continent européen,
mais toutes depuis qu'ont été rendues, à la
terre les clés de la prêtrise qui ont planté dans
le cœur des enfants les promesses faites à leurs
pères. » (Joseph Fielding Smith, Le chemin de la
perfection, p. 154, 155)
Des centaines de milliers de
documents généalogiques ont été
rassemblés. Cet esprit qui tourne le cœur des enfants
vers leurs pères a envahi la terre entière depuis
qu'Élie est venu accomplir la mission promise. Bien que cet
esprit soit invisible, son action a touché le cœur
d'hommes et de femmes dans le monde entier. Ils ne savent pas
pourquoi ils rassemblent des documents généalogiques,
et pourtant cette oeuvre a progressé à pas de géant :
c’est vraiment en soi « une oeuvre merveilleuse et
un prodige ». Les cas suivants illustrent l'action de cet
esprit :
Lorsque
l'auteur était président de la Mission des États
du Sud, un nouveau converti entra à la bibliothèque de
Jacksonville, en Floride, à la recherche de la généalogie
de sa famille, et trouva un livre écrit par un parent éloigné,
juge au Texas. La préface disait à peu près
ceci :
Ce livre est le fruit de beaucoup de temps,
d'efforts et d'argent de la part de ma femme et de moi-même.
Pourquoi nous l'avons fait, nous ne le savons, mais nous faisons
confiance dans la providence du Tout-Puissant : il aura son
utilité.
Lorsqu'il était président du
pieu de Hollywood à Los Angeles, il y a quelques années,
l'auteur eut l'occasion d'assister à une soirée
organisée par les chercheurs de généalogie du
pieu. À cette réunion assistait aussi le président
du comité de la Bibliothèque de Los Angeles. La
discussion étant venue sur ce sujet, il avoua que son violon
d'Ingres était la recherche généalogique que sa
chambre forte était remplie de documents et de manuscrits qui
avaient coûté des milliers et des milliers de dollars.
Il dit qu'il ne savait au juste à quoi lui serviraient tous
ces renseignements quand il les aurait réunis, mais il s'y
sentait poussé et il ne pouvait s'en débarrasser.
Il
y a quelques années, lorsque l'auteur était dans la
Mission des États du Nord-Ouest, président de la
branche de Portland, dans l'Oregon, il rencontra un homme qui
voyageait depuis des mois à la recherche d'éléments
pour la généalogie de sa famille. Il vivait dans l'Est,
mais pour le moment, sa recherche et ses investigations l'avaient
amené à Portland. Il déclara qu'il ne pouvait
comprendre l'intérêt qu'il éprouvait pour la
question, mais qu'il ne pouvait y rester indifférent.
Il
eût été tout aussi malaisé pour ces hommes
de comprendre qu'ils étaient poussés par l'esprit
d'Élie ramené sur terre, que pour Colomb de comprendre
que c'était l'esprit du Seigneur qui le conduisait jusqu'en
Amérique (voir 1 Néphi 13:12).
Il est
merveilleux de constater comment les saints des derniers jours
reçoivent l'aide divine pour obtenir les données
généalogiques nécessaires pour leur permettre
d'accomplir dans les temples du Seigneur les baptêmes destinés
à leurs parents défunts. Mais nous n'essaierons pas de
relater ici ces expériences.
Il
suffit de savoir qu'en matière de tenue de documents, de
création de bibliothèques généalogiques
et d'organisations familiales, et de composition de livres et de
feuilles généalogiques, il y a eu un grand changement
dans le monde depuis qu'Élie a visité Joseph Smith et
Oliver Cowdery et leur a conféré les clés qui
permettent de « tourner le cœur des enfants vers
leurs pères. »
Encore
une fois, un homme n'aurait pu faire ceci de lui-même, et il
n'aurait pu le faire en lisant la Bible. Ceci est l’œuvre
de Dieu dans le cadre du « rétablissement de toutes
choses dont Dieu a parlé par la bouche de tous ses saints
prophètes depuis le commencement du monde. » (Actes
3:21 selon la version du roi Jacques ; Segond dit : « ...
dont Dieu a parlé anciennement par la bouche de ses saints
prophètes », ndt)
Déjà,
l'Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours
possède une des plus grandes et des meilleures bibliothèques
de généalogie du monde et l'Église a microfilmé
de nombreux documents généalogiques des nations du
monde. Pour assurer la conservation de ces documents l'Église
a creusé, dans des montagnes de granit situées à
35 kilomètres seulement de Salt Lake City, une série
géante de chambres fortes. On y assure des conditions
parfaites de conservation pour les microfilms qu'on y entrepose.
Nous
pouvons prédire à coup sûr que dans un avenir pas
tellement éloigné, la Bibliothèque de Généalogie
de l'Église non seulement sera la meilleure du monde, mais
qu'elle sera aussi un dépôt pour les registres de la
plupart des autres bibliothèques généalogiques.
Assurément,
Élie doit être satisfait de ce qui a été
accompli dans le monde parce que, le 3 avril 1836, dans le temple de
Kirtland en Ohio, il a révélé à .Joseph
Smith et Oliver Cowdery les clés de cette prêtrise ou
autorité d'accomplir l’œuvre qui ramène
« le cœur des pères à leurs enfants et
le cœur des enfants à leurs pères. »
CHAPITRE 14 : LE
MARIAGE POUR LE TEMPS ET POUR TOUTE ÉTERNITÉ
À
l'époque où l'Évangile fut rétabli par
l'intermédiaire du prophète Joseph Smith, il n'y avait
pas une Église au monde, pour autant que nous ayons pu nous en
rendre compte, qui enseignât que l'alliance du mariage dût
étendre ses effets au-delà de la mort ; d'où
la formule employée alors - et encore à l'heure
actuelle - par les ministres du culte pour la cérémonie
de mariage : « Jusqu'à ce que la mort vous
sépare ». Si l'on examine attentivement cette
formule, on s'apercevra qu'elle ne conclut pas seulement un mariage,
mais qu'elle signifie aussi un divorce, car il est clair qu'elle
libère les conjoints de leur engagement à la mort de
l'un ou de l'autre. Donc, ils n'ont pris aucun engagement qui les lie
au-delà de la mort de l'un d'entre eux, et le prêtre n'a
pas essayé de les lier au-delà de la mort non plus. De
ce fait, leurs obligations réciproques cessent à la
mort de l'un des deux.
Le
Seigneur a voulu que l'alliance du mariage soit pour le temps et pour
toute l'éternité, et cette pratique de se marier
« jusqu'à ce que la mort vous sépare »
ne vient pas de lui, ni de ses serviteurs, mais c'est une doctrine
des hommes. C'est pourquoi, tous les hommes, toutes les femmes qui
sont morts sans avoir été scellés l'un à
l'autre pour le temps et pour toute éternité par le
pouvoir de la sainte prêtrise, n'ont aucun droit l'un sur
l'autre après leur mort, et n'ont aucun droit sur leurs
enfants, car ils ne sont pas nés dans l'alliance du mariage
éternel. Pour que les desseins du Seigneur ne soient pas
contrecarrés et qu'il ne vienne pas « frapper la
terre de malédiction », il était nécessaire,
en rétablissant l'Évangile à notre époque,
de rétablir les clés de la prêtrise par
lesquelles les enfants vivants peuvent être mariés par
procuration pour leurs parents morts, et être scellés à
eux comme leurs enfants, tout comme ils peuvent être baptisés
pour eux, car, comme l'a dit l'apôtre Paul : « Ils
ne [parviendraient] pas sans nous à la perfection »
(Hébreux 11:40). C'est là une des grandes vérités
que le Seigneur a révélées en ces derniers
jours, et qui fait de son oeuvre une oeuvre vraiment merveilleuse et
un prodige.
Le mariage éternel tel qu'il a été
révélé par le prophète Joseph Smith
Il
y a, dans la gloire céleste, trois cieux ou degrés :
Pour obtenir le plus haut, l'homme doit entrer dans cet ordre de la
prêtrise (à savoir la nouvelle alliance éternelle
du mariage).
Sinon, il ne peut l'obtenir. Il peut entrer dans
l'autre, mais c'est là la fin de son royaume ; il ne peut
avoir d'accroissement. (D&A 131:1-4)
Car
voici, je te révèle une nouvelle alliance éternelle ;
et si tu ne respectes pas cette alliance, tu seras damné ;
car nul ne peut rejeter cette alliance et recevoir la permission
d'entrer dans ma gloire. (D&A 132:4)
Lorsque le Seigneur
décréta que si une personne n'acceptait pas cette
alliance éternelle du mariage elle serait « damnée »,
il ne voulait pas dire qu'elle était destinée à
brûler éternellement dans un lac de feu et de soufre,
comme le conçoivent la plupart des chrétiens. Il
avertissait simplement son peuple que la progression de cette
personne est arrêtée ; elle ne peut avoir
d'accroissement éternel et dès lors, elle ne peut
entrer dans « ma gloire ». L'apôtre Paul
comprenait ce principe ainsi qu'il apparaît de ce
passage :
Toutefois, dans le Seigneur, la femme n'est
point sans l'homme, ni l'homme sans la femme. (1 Cor. 11:11)
L'homme
peut très bien se passer de femme dans ce monde et la femme se
passer d'homme, mais l'un sans l'autre, ils ne peuvent entrer dans la
gloire de l'autre monde :
De plus, en vérité,
je te le dis, si un homme épouse une femme par ma parole qui
est ma loi et par la nouvelle alliance éternelle et que leur
union est scellée par le Saint-Esprit de promesse, par celui
qui est oint, à qui j'ai donné ce pouvoir et les clefs
de cette prêtrise, et qu'il leur est dit : Vous vous
lèverez dans la première résurrection et si
c'est après la première résurrection, dans la
résurrection suivante - et hériterez de trônes,
de royaumes, de principautés, de pouvoirs, de dominations, de
toutes les hauteurs et profondeurs - alors il sera écrit dans
le Livre de vie de l'Agneau... il leur sera fait en toutes choses
dans le temps et dans toute l'éternité, comme mon
serviteur le leur aura promis. Et ce sera parfaitement valide
lorsqu'ils seront hors du monde. (D&A 132:19)
C’est
pourquoi, si un homme épouse une femme en ce monde, mais ne
l'épouse pas par moi ni par ma parole, et fait alliance avec
elle aussi longtemps qu'il est dans le inonde, et elle avec lui, leur
alliance et mariage ne sont pas valables lorsqu'ils sont morts et
hors du monde ; ils ne sont donc liés par aucune loi
lorsqu'ils sont hors du monde. C’est pourquoi, lorsqu'ils sont
hors du monde, les hommes ne peuvent prendre de femmes ni les femmes
de maris, mais ils deviennent des anges dans les cieux ;
lesquels anges sont des serviteurs au service de ceux qui sont dignes
d'une part de gloire beaucoup plus grande, incomparable et éternelle.
(id. 15, 16)
Et
de plus, en vérité, je te le dis, si un homme épouse
une femme et fait alliance avec elle pour le temps et pour toute
l'éternité, si cette alliance n'est pas par moi ou par
ma parole qui est ma loi, et n'est pas scellée par le
Saint-Esprit de promesse par celui que j'ai oint et nommé à
ce pouvoir, alors elle n'est pas valide ni en vigueur lorsqu'ils sont
hors du monde, parce qu'ils ne sont pas unis par moi, dit le
Seigneur, ni par ma parole. (D&A 132:18 ; voir aussi les
versets 26, 48)
Ce merveilleux principe du mariage éternel,
le prophète Joseph Smith ne l'a pas appris en lisant la Bible,
mais bien par les révélations que le Seigneur lui a
faites. Si les membres des Églises chrétiennes
« deviennent des anges dans les cieux, lesquels anges sont
des serviteurs », comme le Seigneur l'a décrété,
ils recevront tout ce qu'ils espèrent. Mais, comme nous
l'avons fait ressortir, le Seigneur a préparé une bien
plus grande bénédiction pour ceux qui entrent dans « ma
gloire ».
C'est
un tel principe que Jésus avait sans doute à l'esprit
lorsque, après avoir expliqué à Nicodème
la nécessité de « naître de nouveau »
pour entrer dans le royaume des cieux, il ajouta :
Tu es
le docteur d'Israël, et tu ne sais pas ces choses ! Si vous
ne croyez pas quand je vous ai parlé des choses terrestres,
comment croirez-vous quand je vous parlerai des choses célestes ?
(Jean 3:10, 12)
Le mariage éternel doit être
célébré dans les saints temples
Toutes
les « choses célestes » ne nous ont pas
été rapportées dans tous leurs détails,
mais beaucoup d'entre elles ont été révélées
à ses serviteurs les prophètes. À notre époque
aussi, le Seigneur voulut conférer à ses serviteurs
certaines dotations et bénédictions pour lesquelles il
désirait qu'une maison lui fût construite. Dans une
révélation au prophète Joseph Smith, le Seigneur
affirma :
Oui, en vérité, je vous le dis,
je vous ai donné le commandement de construire une maison,
maison dans laquelle j'ai dessein de doter du pouvoir d'en haut ceux
que j'ai choisis. Car telle est la promesse que le Père vous
fait, c'est pourquoi je vous commande de demeurer, tout comme mes
apôtres restèrent à Jérusalem. (D&A
95:8, 9)
Pour pouvoir recevoir les bénédictions
du mariage éternel, un homme doit être ordonné
ancien dans la Prêtrise de Melchisédek et recevoir
d'autres bénédictions appartenant à la Maison du
Seigneur et dont nous avons déjà parlé ;
toutes, a dit le Seigneur, doivent être administrées
dans ses saints temples. Toutes ces bénédictions qui
sont à la portée des vivants sont aussi à la
portée des morts qui en sont dignes.
Le
21 janvier 1836, alors que le prophète Joseph Smith et ses
deux conseillers dans la Première Présidence de
l'Église, ainsi que son père, le patriarche de
l’Église, étaient réunis au temple de
Kirtland, le prophète eut une vision qu'il raconte en ces
termes :
Les cieux s'ouvrirent à nous, et je vis
le royaume céleste de Dieu et sa gloire, si ce fut dans mon
corps ou hors de mon corps, je ne sais. Je vis la beauté
transcendante de la porte par laquelle les héritiers de ce
royaume entreront, porte qui était semblable à (les
flammes tournoyantes ; et aussi le trône flamboyant de
Dieu sur lequel étaient assis le Père et le Fils. Je
vis les belles rues de ce royaume, qui paraissaient pavées
d'or. Je vis notre père Adam, et Abraham, et mon père
et ma mère, mon frère Alvin, qui repose depuis
longtemps, et me demandai comment il se faisait qu'il avait obtenu
tin héritage dans ce royaume, attendu qu'il avait quitté
cette vie avant que le Seigneur eût étendu la main pour
rassembler Israël pour la seconde fois, et n'avait pas été
baptisé pour la rémission des péchés.
C’est
alors que me parvint la voix du Seigneur, disant : Tous ceux qui
sont morts sans connaître l'Évangile, qui l'auraient
reçu s'il leur avait été permis de demeurer,
seront héritiers du royaume céleste de Dieu ; en
outre, tous ceux qui mourront dorénavant sans le connaître,
qui l'auraient reçu de tout leur cœur, seront héritiers
de ce royaume, car moi, le Seigneur, je jugerai tous les hommes selon
leurs oeuvres, selon les désirs de leur cœur (Vision du
Royaume céleste, Perle de grand prix).
Donc, les
bénédictions du royaume céleste seront
accessibles à tous ceux qui les auraient acceptées,
s'ils avaient eu l'occasion de se les entendre présenter.
Voici encore une preuve de la justice de Dieu. Cependant, les
ordonnances nécessaires au salut et à la vie éternelle
doivent leur être administrées par procuration - les
vivants agissant pour les morts. Ce sont là des principes
merveilleux révélés à la terre en ces
derniers jours par le prophète Joseph Smith. Chaque jour, de
saintes ordonnances sont administrées dans les temples du
Seigneur afin que les morts « soient jugés comme
les hommes quant à la chair, mais vivent selon Dieu quant à
l'Esprit » (voir 1 Pierre 4:6). Cette idée nous
aide à comprendre pourquoi le cœur des pères doit
se tourner vers leurs enfants et le cœur des enfants se tourner
vers leurs pères, Ce qui était une partie de la grande
mission d'Élie (voir Mal. 4:5, 6). Comment pourrait-on
attendre de quelqu'un qu'il comprenne cette question si importante
par la seule lecture de la Bible ? Élie devait venir pour
l'expliquer et pour présenter à nouveau ces grandes
vérités aux habitants de la terre. C'est aussi une des
grandes étapes de la réalisation de la promesse de
Paul :
Pour que, dans la dispensation de la plénitude
des temps, il puisse réunir toutes choses en Christ, celles
qui sont dans les cieux et celles qui sont sur terre. (Éph.
1:10, selon la version du roi Jacques ; Segond dit :
« Lorsque les temps seraient accomplis »,
ndt)
Dans le Seigneur, la femme n'est point sans l'homme,
ni l'homme sans la femme
Le premier mariage dont le récit
nous soit parvenu, eut lieu lorsque le Seigneur plaça Adam au
jardin d'Éden :
L'Éternel Dieu dit :
il n'est pas bon que l'homme soit seul ; je lui ferai une aide
semblable à lui... C'est pourquoi l'homme quittera son père
et sa mère, et s'attachera à sa femme, et ils
deviendront une seule chair. L'homme et sa femme étaient tous
deux nus, et ils n'en avaient point honte. (Gen. 2:18, 24,
25)
Puisque le Seigneur savait qu'il n'était « pas
bon que l'homme soit seul » avant qu'il devînt sujet
à la mort par sa transgression, pourquoi les hommes
supposeraient-ils qu'il sera bon pour l'homme d'être seul
lorsqu'il sera racheté des effets de la chute par la grande
expiation de notre Seigneur, Jésus-Christ, lorsque son corps
sera ressuscité du tombeau, puisque « comme tous
meurent en Adam, de même aussi tous revivront en Christ. »
(1 Cor. 15:22)
Donc,
si l'homme avait besoin d'« une aide semblable à
lui » avant d'être sujet à la mort par sa
transgression, il doit avoir besoin d'une aide semblable à lui
quand, par la résurrection, son corps sera rétabli dans
son état antérieur. Examinons maintenant la déclaration
du Seigneur : « Et ils deviendront une seule chair »
(Gen. 2:24).
Il
est évident que le Seigneur ne pensait pas, dans ce cas-ci, à
une unité d'intentions et de désirs, car il précise
lui-même en quoi consiste cette unité, c'est-à-dire
« une seule chair ». Cela ne se comprend que si
nous songeons à la mission de l'homme sur terre. Le plus grand
pouvoir que Dieu ait donné à l'homme est de reproduire
son espèce. Et cela, l'homme ne peut le faire sans la femme ;
d'où la déclaration du Seigneur : « et
ils deviendront une seule chair. »
C'est
bien ainsi que Jésus comprenait ce principe, comme nous
l'apprenons par cette déclaration :
C'est pourquoi
l'homme quittera son père et sa mère, et s'attachera à
sa femme. Et les deux deviendront une seule chair. Ainsi ils ne
seront plus deux, mais ils seront une seule chair. Que l'homme donc
ne sépare pas ce que Dieu a joint. (Marc 10:7-9)
Donc,
Jésus nous a donné à entendre que l'homme et la
femme réunis seraient « une seule chair. »
Il ajoute : « Ainsi ils ne seront plus deux, mais ils
seront une seule chair. » Pourquoi, dès lors, les
hommes tenteraient-ils de les séparer à la mort, alors
que leurs corps de chair et d'os doivent ressusciter du
tombeau ?
Toutefois, dans le Seigneur, la femme n'est
point sans l'homme, ni l'homme sans la femme. (1 Cor. 11:11)
En
d'autres termes, en ce qui concerne le Seigneur, l'homme et la femme
ne sont pas « deux, mais une seule chair ».
Femmes,
soyez soumises à vos maris comme au Seigneur. Car le mari est
le chef de la femme, comme le Christ est le chef de l'Église,
qui est son corps, et dont il est le Sauveur.
Or, de même
que l'Église est soumise au Christ, les femmes aussi doivent
l'être à leurs maris en toutes choses. Maris, aimez vos
femmes, comme le Christ a aimé l'Église, et s'est livré
lui-même pour elle. (Éph. 5:22-25)
Jamais le
Christ ne cessera d'être le chef de l'Église.
Souvenez-vous que le mari est le chef de la femme comme le Christ est
le chef de l'Église.
C’est pourquoi l'homme
quittera son père et sa mère, et s'attachera à
sa femme, et les deux deviendront une seule chair... Du reste, que
chacun de vous aime sa femme comme lui-même, et que la femme
respecte son mari. (Éph. 5:31, 33)
L’apôtre
Pierre comprenait que le mari et la femme hériteraient la vie
éternelle ensemble et non séparément. Après
avoir parlé d'Abraham et de Sara, Pierre déclara :
Maris,
montrez à votre tour de la sagesse dans vos rapports avec vos
femmes, comme avec un sexe plus faible ; honorez-les comme
devant aussi hériter avec vous de la grâce de la vie.
Qu'il en soit ainsi, afin que rien ne vienne faire obstacle à
vos prières. ( 1 Pierre 3:7)
Le prophète Ésaïe
a décrit la situation de la terre quand elle sera renouvelée
et recevra sa gloire paradisiaque :
Car je vais créer
de nouveaux cieux et une nouvelle terre ; on ne se rappellera
plus les choses passées... Je ferai de Jérusalem mon
allégresse, et de mon peuple ma joie ; on n'y entendra
plus Ie bruit des pleurs et le bruit des cris. Et il n'y aura plus ni
enfants ni vieillards qui n'accomplissent leurs jours ; car
celui qui mourra à cent ans sera jeune, et le pêcheur
âgé de cent ans sera maudit. Ils bâtiront des
maisons et les habiteront ; ils planteront des vignes et en
mangeront le fruit. Ils ne bâtiront pas des maisons pour qu'un
autre les habite, ils ne planteront pas des vignes pour qu'un autre
en mange le fruit ; car les jours de mon peuple seront comme les
jours des arbres, et mes élus jouiront de l’œuvre
de leurs mains. Ils ne travailleront pas en vain, et ils n'auront pas
des enfants pour les voir périr ; car ils formeront une
race bénie de l'Éternel, et leurs enfants seront avec
eux. Avant qu'ils m'invoquent, je répondrai ; avant
qu'ils aient cessé de parler, j'exaucerai. Le loup et l'agneau
paîtront ensemble, le lion, comme le bœufs, mangera de la
paille, et le serpent aura la poussière pour nourriture. Il ne
se fera ni tort ni dommage sur toute ma montagne sainte, dit
l'Éternel. (Ésaïe 65:17, 19-25)
La
prophétie d'Ésaïe nous apprend que quand le
Seigneur créera de nouveaux cieux et une nouvelle terre, « la
race bénie de l'Éternel, et leurs enfants avec eux »
bâtiront des maisons et les habiteront et planteront des vignes
et en mangeront le fruit. Comment peut-on imaginer autre chose que
l'organisation de groupes familiaux ? Comment peut-on comprendre
autrement « la race bénie de l'Éternel, et
leurs enfants avec eux ? » Qui occupera les maisons
quand elles seront construites, sinon des familles ?
Comment
des hommes et des femmes justes qui ont uni leurs efforts pour élever
leurs enfants et se sont sacrifiés pour eux et l'un pour
l'autre, pourraient-ils croire que « la justice de Dieu »
va mettre fin à leur association et à leur communauté ?
Il n'en va pas ainsi s'ils sont mariés pour l'éternité
par la prêtrise de Dieu, car eux sans nous ne peuvent être
rendus parfaits, pas plus que nous sans eux. Tel est le plan du
Seigneur, et il l'a donné à ses enfants, pour ses
enfants : il est divin.
La cellule familiale pendant
le millénium
Le Seigneur a aussi révélé
par l'intermédiaire du prophète Joseph Smith que, à
la résurrection, nous recevrions nos enfants morts en bas âge
et que nous aurions le bonheur de les élever jusqu'à
l'âge adulte :
Et la terre leur sera donnée
en héritage ; ils multiplieront et se fortifieront, et
leurs enfants grandiront sans péché au salut. Car le
Seigneur sera au milieu d'eux, sa gloire sera sur eux et il sera leur
roi et leur législateur. (D&A 45:58, 59)
Ce
qui précède décrit la vie au millénium,
les mille ans où le Seigneur régnera sur la terre. Et
il n'y aura pas de deuil, parce qu'il n'y aura pas de mort. Ce
jour-là, le tout petit enfant ne mourra pas avant d'être
vieux, et sa vie sera comme l'âge d'un arbre. Et lorsqu'il
mourra, il ne dormira pas, c'est-à-dire, dans la terre, mais
sera changé en un clin d’œil et sera enlevé,
et son repos sera glorieux. (D&A 101:29-31)
Ainsi l'Église
de Jésus-Christ des saints des derniers jours se trouve seule
à enseigner cette doctrine de la durée éternelle
du mariage et de la cellule familiale. Comment celui dont le cœur
brûle d'un véritable amour pour son épouse et ses
enfants peut-il faire autrement que de vouloir croire cette
doctrine ? Qu'est-ce que l'éternité peut avoir à
offrir d'intéressant pour lui, s'il ne peut en jouir avec ceux
qu'il a aimés dans l'état mortel et avec qui il a passé
sa vie ?
À
la fin de son merveilleux sermon sur la résurrection, l'apôtre
Paul s'exclame :
Ô mort, où est ta
victoire ? 0 mort, où est ton aiguillon ?
L’aiguillon de la mort, c'est le péché ; et
la puissance du péché, c'est la loi. (1 Cor.
15:55, 56)
Si Paul n'avait pas compris que la mort n'est
qu'une brève séparation d'avec ceux que nous aimons et
que ceux qui s'aiment seront réunis dans la résurrection,
il aurait pu dire : « L'aiguillon de la mort, c'est
la séparation éternelle de ceux qui se sont aimés
dans cette vie. » Mais Paul comprenait la vérité,
car il avait été enlevé au troisième ciel
et au paradis de Dieu (voir 2 Cor. ch. 12).
Sans
s'inquiéter des enseignements en sens opposé de leur
Église, nombreux sont ceux qui croient qu'ils seront réunis
un jour à ceux qu'ils aiment. Dans une conversation que
l'auteur a eue avec un ecclésiastique de renom, ce dernier a
reconnu que son Église n'offrait aucun espoir de réunir
les familles au-delà de la tombe, puis il a ajouté :
« Mais dans mon cœur, je découvre des
objections que je n'arrive pas à étouffer. Prenez le
chaton, par l’exemple. Quand vous l'enlevez à la chatte,
en quelques jours, la mère l'a complètement oublié.
Enlevez le veau à la vache, et en quelques jours, la vache l'a
complètement oublié. Mais quand vous enlevez un enfant
à sa mère, elle peut vivre cent ans, elle n'oubliera
jamais l'enfant qu'elle a porté. Je trouve difficile de croire
que Dieu ait créé un tel amour pour le faire périr
dans la tombe. »
Mauvaise compréhension
des Écritures relatives au mariage
Cette mauvaise
compréhension de la nature éternelle de l'alliance du
mariage et de la cellule familiale est principalement la conséquence
d'une mauvaise interprétation de certaines Écritures
par l'homme. La vérité est toujours la vérité,
peu importe quand et par qui elle est commentée. Cette
déclaration de Jésus a souvent été fort
mal comprise :
Le même jour, les Saducéens,
qui disent qu'il n'y a point de résurrection, vinrent auprès
de Jésus, et lui firent cette question : Maître,
Moïse a dit : Si quelqu'un meurt sans enfants, son frère
épousera sa veuve, et suscitera une postérité à
son frère. Or, il y avait parmi nous sept frères. Le
premier se maria, et mourut ; et comme il n'avait pas d'enfants,
il laissa sa femme à son frère. Il en fut de même
du second, puis du troisième, jusqu'au septième. Et
après eux tous, la femme mourut aussi. À la
résurrection, duquel des sept sera-t-elle donc la femme ?
Car tous l'ont eue. Jésus leur répondit : Vous
êtes dans l'erreur, parce que vous ne comprenez ni les
Écritures, ni la puissance de Dieu. Car, à la
résurrection, les hommes ne prendront point de femmes, ni les
femmes de maris, mais ils seront comme les anges de Dieu dans le
ciel. (Matt. 22:23-30)
Le Dr James E. Talmage, du collège
des douze apôtres, expliqua la réponse du Sauveur à
la question des Saducéens, qui nient qu'il y ait une
résurrection :
L'intention du Seigneur était
claire : dans l'état ressuscité il n'y a aucun
doute sur le point de savoir auquel des sept frères la femme
appartiendra pour l'éternité, puisque tous sauf le
premier l'avaient épousée pour la durée de la
vie mortelle seulement et avant tout dans le but de perpétuer
dans la mortalité le nom et la famille du frère qui
était mort le premier. Voici une partie des paroles du
Seigneur telles que Luc les rapporte : « Mais ceux
qui seront trouvés dignes d'avoir part au siècle à
venir et à la résurrection des morts ne prendront ni
femmes ni maris. Car ils ne pourront plus mourir, parce qu'ils seront
semblables aux anges, et qu'ils seront fils de Dieu, étant
fils de la résurrection. » Dans la résurrection
on ne se mariera pas ni ne donnera en mariage ; car toutes les
questions relatives à l'état marital doivent être
réglées avant ce moment-là, selon l'autorité
de la Sainte Prêtrise, qui détient le pouvoir de sceller
en mariage pour le temps et l'éternité. (James E.
Talmage, Jésus le Christ, p. 668-669)
Ajoutez à
cette explication les propres paroles du Seigneur dans une révélation
enregistrée le 12 juillet 1843 qu'il fit à Nauvoo au
prophète Joseph Smith, et se rapportant à la nouvelle
alliance éternelle du mariage :
C'est pourquoi, si
un homme épouse une femme en ce monde, mais ne l'épouse
pas par moi ni par ma parole, et fait alliance avec elle aussi
longtemps qu'il est dans le monde, et elle avec lui, leur alliance et
mariage ne sont pas valables lorsqu'ils sont morts et hors du monde ;
ils ne sont donc liés par aucune loi lorsqu'ils sont hors du
monde. C'est pourquoi, lorsqu'ils sont hors du monde, les hommes ne
peuvent prendre de femmes, ni les femmes de maris, mais ils
deviennent des anges dans les cieux ; lesquels anges sont des
serviteurs au service de ceux qui sont dignes d'une part de gloire
beaucoup plus grande, incomparable et éternelle. Car ces anges
ne se sont pas conformés à ma loi ; c'est
pourquoi, ils ne peuvent s'accroître, mais restent à
toute éternité séparés et célibataires,
sans exaltation, dans leur état sauvé. Et dès
lors, ils ne sont pas dieux, mais anges de Dieu, pour toujours et à
jamais. (D&A 132:15-17)
C'est exactement cela que Jésus
devait avoir à l'esprit lorsqu'il répondit aux
Saducéens qui ne croyaient pas à la résurrection,
et dont les vœux de mariage n'étaient prononcés
que pour ce monde seulement. Par sa réponse, Jésus
« avait réduit au silence les Saducéens »,
car il connaissait le but de leur question : ils voulaient
« l'éprouver ». Et lorsqu'il leur eut
répondu, « depuis ce jour, personne n'osa plus lui
proposer des questions ».
Nous
avons déjà montré que le mariage est une
cérémonie appartenant à ce monde ; c'est
pourquoi le Seigneur a prévu que les vivants devaient
accomplir cette cérémonie par procuration pour les
morts quand ceux-ci n'ont pas fait sceller leur mariage par quelqu'un
revêtu de l'autorité de la prêtrise pour les lier
pour le temps et pour l'éternité.
Comparez la
promesse limitée faite à ceux dont le mariage est
conclu pour ce monde uniquement, à la promesse, contenue dans
la même révélation qui est faite à ceux
qui font alliance par le mariage pour le temps et pour toute
l'éternité :
Il leur sera fait en toutes
choses dans le temps et dans toute l'éternité comme mon
serviteur le leur aura promis. Et ce sera pleinement valide
lorsqu'ils seront hors du monde. Et ils passeront devant les anges et
les dieux qui sont placés là, vers leur exaltation et
leur gloire en toutes choses, comme cela a été scellé
sur leur tête, laquelle gloire sera une plénitude et une
continuation des postérités pour toujours et à
jamais. (D&A 132:19)
Cette vérité
merveilleuse révélée à nouveau aux hommes
sur cette terre donne réellement un sens à leur vie et
à leur mort. Nous doutons qu'il y ait une autre vérité
révélée à l'homme sur la terre qui soit
aussi réconfortante que cette révélation du
Seigneur au prophète Joseph Smith et que nous appelons la
nouvelle alliance éternelle du mariage (voir D&A
132:19).
Il faut noter que cette merveilleuse vérité
est une partie du « rétablissement de toutes
choses, dont Dieu a parlé anciennement par la bouche de ses
saints prophètes » (Actes 3:21).
Ces vérités
ne justifient-elles pas la venue d'Élie ? Comment « le
cœur des pères » pourrait-il se tourner
« vers les enfants, et le cœur des enfants vers
leurs pères » plus efficacement qu'en les scellant
à jamais dans les liens sacrés de la famille ?
CHAPITRE 15 : LE
RASSEMBLEMENT D'ISRAËL
Lorsque l'ange Moroni rendit
visite à Joseph Smith au cours de la nuit du 21 septembre
1823, il cita le chapitre onze d'Ésaïe et insista sur le
fait qu'il se réaliserait bientôt.
Examinons
de près cette citation faite par Moroni :
En ce
jour, le rejeton d'Isaï sera là comme une bannière
pour le peuple ; les nations se tourneront vers lui, et la
gloire sera sa demeure. Dans ce même temps, le Seigneur étendra
une seconde fois sa main, pour racheter le reste de son peuple,
dispersé en Assyrie et en Égypte, à Pathros et
en Éthiopie, à Élam, à Schinear et à
Hamath, et dans les îles de la mer. Il élèvera
une bannière pour les nations, il rassemblera les exilés
d'Israël, et il recueillera les dispersés de Juda, des
quatre extrémités de la terre. (Ésaïe
11:10- 12)
Cette Écriture nous apprend que les
événements qui y sont décrits doivent arriver
dans l'avenir : « Le Seigneur étendra une
seconde fois sa main, pour racheter le reste de son peuple. »
Il ne pouvait y avoir de « seconde fois » sans
qu'il n'y en ait une première. La première fois, c'est
quand le Seigneur délivra Israël de son esclavage, de sa
captivité en Égypte. Quand le Seigneur étendit-il
sa main « la seconde fois » pour racheter le
reste de son peuple ? ,C'est ce que nous allons envisager. La
citation ci-dessus nous apprend que trois événements
importants devaient se produire :
1)
il élèvera une bannière pour les nations ;
2)
il rassemblera les exilés d'Israël ;
3)
il recueillera les dispersés de Juda des quatre extrémités
de la terre.
Il
est clair qu'il doit y avoir deux lieux de rassemblement, un pour
Israël et un pour Juda.
Lorsque
l'ange Moroni informa Joseph Smith, qui n'avait pas encore dix-huit
ans, que ces événements allaient se produire et que le
Seigneur voulait faire de lui son instrument pour leur
accomplissement, c'était vraiment une grande mission pour un
jeune homme de son âge.
Nous
avons déjà parlé de ce jour où le Sauveur
et d'autres messagers célestes apparurent à Joseph
Smith et à Oliver Cowdery dans le temple de Kirtland, le 3
avril 1836, presque treize ans après que l'ange Moroni eût
cité à Joseph Smith le chapitre onze d'Ésaïe
en lui disant qu'il allait se réaliser. Du récit de ces
visitations, nous citons ce qui suit :
Lorsque cette
vision se fut refermée, les cieux s'ouvrirent de nouveau à
nous ; Moïse apparut devant nous et nous remit les clefs
pour rassembler Israël des quatre coins de la terre et pour
ramener les dix tribus du pays du nord. (D&A 110:11)
Puisque
Moïse est le prophète que le Seigneur avait suscité
pour conduire Israël hors d'Égypte, et à qui il
avait donné le pouvoir d'accomplir des miracles si étonnants
devant le pharaon, allant jusqu'à faire traverser la mer Rouge
à pied sec par les enfants d'Israël, il semble
parfaitement logique que ce soit Moïse qui détienne les
clefs du rassemblement d'Israël au moment où le Seigneur
va « étendre une seconde fois sa main pour racheter
le reste de son peuple. » Ce sont ces clefs que Moïse
a confiées à Joseph Smith et à Oliver
Cowdery.
Division et dispersion d'Israël
Quand
on parle d'Israël, la plupart des gens pensent aux Juifs, et
quand on lait allusion au rassemblement d'Israël, ils pensent au
retour des Juifs au pays de Jérusalem. Il faut se souvenir que
les Juifs, descendants de Juda, ne re présentent qu'une des
douze branches ou tribus de la maison d'Israël, la famille de
Jacob.
Les
douze tribus d'Israël se répartirent sous deux grands
noms : Juda, qui comprenait le plus petit groupe, et Israël,
qui représentait le groupe le plus important :
Joab
remit au roi le rôle du dénombrement du peuple : il
y avait en Israël huit cent mille hommes de guerre tirant
l'épée, et en Juda cinq cent mille hommes. (2 Sam. 4:9)
L'Éternel
dit : J'ôterai aussi Juda de devant ma face comme j'ai ôté
Israël, et je rejetterai cette ville de Jérusalem que
j'avais choisie, et la maison de laquelle j'avais dit : Là
sera mon nom. (2 Rois 23:27)
Toutefois
je ne détruirai pas entièrement la maison de Jacob, dit
l'Éternel. Car voici, je donnerai mes ordres, et je secouerai
la maison d'Israël parmi toutes les nations, comme on secoue
avec le crible, sans qu'il tombe à terre un seul grain. (Amos
9:8, 9)
Dans nos chapitres sept et huit, nous avons vu que
l'Amérique était le pays de Joseph, et le Livre de
Mormon l'histoire des rapports entre le Seigneur et cette branche de
la maison d'Israël. Nous allons maintenant étudier le
rassemblement de la maison d'Israël dans les derniers jours.
Nous
devons garder à l'esprit les paroles d'Amos que nous venons de
citer, (lisant que le Seigneur « secouerait la maison
d'Israël parmi toutes les nations », ce qui signifie
que le rassemblement de l'Israël des derniers jours affectera
toutes les nations vers où il aura été secoué,
car le Seigneur a décrété que pas un seul grain
ne tomberait à terre.
Israël rassemblé
dans les derniers temps
Le dixième Article de foi
de l'Église de Jésus-Christ des saints des derniers
jours dit :
Nous croyons au rassemblement littéral
d'Israël et au rétablissement des dix tribus. Nous
croyons que Sion sera bâtie sur le continent américain ;
que Jésus régnera en personne sur terre, que la terre
sera renouvelée et recevra sa gloire paradisiaque.
Avant
que l'Église de Jésus-Christ des saints des derniers
jours ne fût organisée le 6 avril 1830, Joseph Smith et
Oliver Cowdery avaient appris que le rassemblement d'Israël
devait avoir lieu à notre époque sur le continent
américain. Ils apprirent cette vérité en
travaillant à la traduction des plaques d'or du Livre de
Mormon.
Nous
citons ici les paroles que le Sauveur adressa aux Néphites
lorsqu'il les visita en Amérique après sa
résurrection.
Et en vérité, je vous le
dis, je vous donne un signe afin que vous connaissiez le temps où
ces choses seront sur le point de se produire - alors que je
rassemblerai mon peuple de sa longue dispersion, ô maison
d'Israël, et que je rétablirai ma Sion en son sein ;
Et voici ce que je vous donnerai pour signe - car en vérité,
je vous dis que, quand ces choses que je vous déclare et que
je vous déclarerai ci-après de moi-même, et par
le pouvoir du Saint-Esprit qui vous sera donné par le Père,
seront communiquées aux Gentils, afin qu'ils sachent ce qui
concerne ce peuple qui est un reste de la maison de Jacob, et ce qui
concerne ce peuple, mon peuple, qui sera dispersé par eux ;
En vérité, en vérité, je vous le dis,
quand ces choses leur seront communiquées par le Père
et viendront du Père, d'eux à vous ; Car il est de
la sagesse du Père qu'ils soient établis sur cette
terre et qu'ils soient établis en peuple libre par le pouvoir
du Père, afin que ces choses puissent venir d'eux à un
reste de votre postérité, pour que l'alliance que le
Père a faite avec son peuple s'accomplisse, ô maison
d'Israël ; C'est pourquoi, quand ces oeuvres et les oeuvres
qui seront faites ci-après parmi vous viendront des Gentils à
votre postérité, qui sera tombée dans
l'incrédulité à cause de ses iniquités ;
Car il convient au Père qu'elles arrivent par les Gentils,
pour qu'il puisse montrer son pouvoir aux Gentils ; afin que, si
les Gentils ne s'endurcissent point le cœur, ils puissent se
repentir, venir à moi, être baptisés en mon nom
et connaître les vrais points de ma doctrine, afin qu'ils
puissent être comptés parmi mon peuple, ô maison
d'Israël ; Et quand ces choses arriveront, quand ta
postérité commencera à connaître ces
choses, ce lui sera un signe pour qu'elle sache que l’œuvre
du Père a déjà commencé, pour accomplir
l'alliance qu'il a faite avec les peuples de la maison d’Israël...
Car, en ce jour-là, le Père fera pour moi une oeuvre
qui sera grande et merveilleuse parmi eux ; il y en aura parmi
eux qui n'y croiront pas, bien qu'un homme la leur annoncera... Et
mon peuple, qui est un reste de Jacob, sera au milieu des Gentils,
oui, au milieu d'eux, comme un lion au milieu des bêtes de la
forêt, comme un jeune lion parmi les troupeaux de brebis, qui,
s'il passe à travers elles, les foule aux pieds et les déchire
en pièces, et nul ne peut les délivrer... Mais s'ils
veulent se repentir, écouter mes paroles et ne pas s'endurcir
le cœur, j'établirai mon Église parmi eux ;
ils entreront dans l'alliance et seront comptés parmi ce reste
de Jacob, à qui j'ai donné cette terre pour son
héritage ; Et ils aideront mon peuple, le reste de Jacob,
et autant qu'il en viendra de la maison d'Israël, à bâtir
une ville qui sera appelée la Nouvelle -Jérusalem. Et
alors ils aideront mon peuple, qui est dispersé sur toute la
surface de ce pays, à se rassembler dans la Nouvelle
-Jérusalem. Alors la puissance du ciel descendra parmi eux, et
moi-même, je serai aussi au milieu d'eux. Et alors, l’œuvre
du Père commencera, en ce jour même où cet
évangile sera prêché parmi les restes de ce
peuple. En vérité, je vous le dis, en ce jour-là,
l’œuvre du Père commencera parmi tous les
dispersés de mon peuple ; oui, même parmi les
tribus qui ont été perdues, celles que le Père a
emmenées hors de Jérusalem. Oui, l’œuvre
sera commencée par le Père, parmi tous les dispersés
de mon peuple, pour préparer la voie par laquelle ils pourront
venir à moi pour pouvoir invoquer le Père en mon nom.
Et alors l’œuvre sera commencée parle Père
parmi toutes les nations, pour préparer la voie par laquelle
son peuple pourra être ramené chez lui, dans le pays de
son héritage. Et ils sortiront de toutes les nations, et ils
ne partiront pas à la hâte, ni en fuite ; car
j'irai devant eux, dit le Père, et je serai leur
arrière-garde. (3 Néphi 21:1-7, 9, 22-29)
En
étudiant le passage qui précède, il faut se
souvenir que le Livre de Mormon fut publié et livré au
monde en 1830, l'année où l'Église fut
organisée, alors que Joseph Smith n'avait que vingt-quatre
ans. Et pourtant, cette déclaration touche à tous les
points essentiels concernant le rassemblement d'Israël dans les
derniers jours, à savoir :
1. Que la Nouvelle
Jérusalem sera établie en Amérique.
2.
Que l'Église de Jésus-Christ sera établie en
Amérique.
3.
Que l'Église sera établie parmi les Juifs (nous avons
déjà montré comment Israël devait être
dispersé parmi les Gentils).
4.
Qu'à l'époque où son Église sera établie
parmi les Gentils d'Amérique, ce sera le signe que le moment
est arrivé « où je rassemblerai mon peuple
de sa longue dispersion, ô maison d'Israël, et que je
rétablirai ma Sion en son sein ».
5.
Que l'accomplissement de ces choses précédera la
seconde venue du Christ : « Et moi-même, je
serai aussi au milieu d'eux ».
6.
Qu'à cette époque, le Seigneur étendra la main
pour rassembler son peuple de parmi toutes les nations : « Et
l’œuvre sera commencée par le Père, parmi
toutes les nations, pour préparer la voie par laquelle son
peuple pourra être ramené chez lui, dans le pays de son
héritage ».
7.
Que ces déclarations du Sauveur confirment les affirmations
déjà citées des prophètes selon
lesquelles Israël serait dispersé parmi toutes les
nations.
Le prophète Éther avait bien saisi le
rassemblement d'Israël dans les derniers jours, l'établissement
d'une Nouvelle Jérusalem en Amérique et la
reconstruction de l'antique Jérusalem par les Juifs :
Et
maintenant, moi, Moroni, je vais terminer mon récit touchant
la destruction du peuple sur lequel j'ai écrit. Car voici, ils
rejetèrent toutes les paroles d'Éther ; car il
leur raconta en toute vérité tout ce qui fut depuis le
commencement de l'homme ; et qu'après que les eaux se
furent retirées de la surface de ce pays, il devint un pays
préférable à tous les autres pays, un pays
choisi du Seigneur ; c'est pourquoi le Seigneur voulait que tous
les hommes qui l'habitaient, le servissent ; Et qu'il était
le lieu de la Nouvelle Jérusalem qui devait descendre du ciel
et du saint sanctuaire du Seigneur. Voici, Éther vit les jours
du Christ, et il parla d'une Nouvelle Jérusalem dans ce pays.
Il dit aussi, touchant la maison d'Israël et la Jérusalem
d'où Léhi viendrait, qu'après avoir été
détruite, elle serait bâtie de nouveau, ville sainte
dans le Seigneur ; c'est pourquoi elle ne pourrait pas être
une nouvelle Jérusalem, car elle avait existé dans les
temps passés, mais elle serait bâtie de nouveau, et
deviendrait une ville sainte du Seigneur et serait bâtie pour
la maison d'Israël. Et qu'une Nouvelle Jérusalem serait
édifiée dans ce pays pour le reste de la postérité
de ce Joseph, ce dont il y a eu un type. Car comme Joseph amena son
père dans le pays d'Égypte, où il mourut, ainsi
le Seigneur amena un reste de la postérité de Joseph
hors du pays de Jérusalem, afin de témoigner sa
miséricorde envers la postérité de Joseph, et
qu'elle ne pérît pas, de même qu'il avait été
miséricordieux envers le père de Joseph, pour qu'il ne
pérît pas. C'est pourquoi les restes de la maison de
Joseph seront établis dans ce pays, et ce sera la terre de
leur héritage ; et ils bâtiront une ville sainte au
Seigneur, semblable à l'ancienne Jérusalem ; et
ils ne seront plus confondus jusqu'à ce que la fin arrive,
quand la terre passera. Et il y aura de nouveaux cieux et une
nouvelle terre ; et ils seront semblables aux anciens, si ce
n'est que les anciens sont passés, et que toutes choses sont
devenues nouvelles. Et alors vient la Nouvelle Jérusalem, et
bénis sont ceux qui l'habitent, car ce sont ceux dont les
vêtements sont blanchis par le sang de l'agneau ; et ce
sont ceux qui sont comptés parmi le reste de la postérité
de Joseph, qui était de la maison d'Israël. Et alors
vient aussi la Jérusalem d'autrefois ; et bénis en
sont les habitants, car ils ont été lavés par le
sang de l'Agneau ; et ce sont ceux qui étaient dispersés
et qui ont été rassemblés des quatre parties de
la terre, et des régions du nord, et qui participent à
l'accomplissement de l'alliance que Dieu a faite avec leur père,
Abraham. Et quand ces choses arrivent, l'Écriture sera
accomplie, qui dit : Il y en a de ceux qui étaient les
premiers qui seront les derniers ; et il y en a de ceux qui
étaient les derniers qui seront les premiers. J'étais
sur le point d'écrire davantage, mais cela m'est défendu ;
mais grandes et merveilleuses étaient les prophéties
d'Éther ; mais ils l'estimèrent comme d'aucune
valeur et le chassèrent ; et il se cachait dans la cavité
d'un rocher pendant le jour, et il sortait la nuit pour voir les
choses qui allaient arriver au peuple. (Éther 13:1-13)
Le
prophète Éther, qui écrivit ce qui précède,
était un descendant de Jared, de la vingt-huitième
génération après lui, très
exactement :
Lequel Jared vint [vers 2200 av. J.-C. en
Amérique], avec son frère et leurs familles, avec
quelques autres et leurs familles, de la grande tour, au temps où
le Seigneur confondit la langue du peuple, et jura dans sa colère
qu'il serait dispersé sur toute la surface de la terre ;
et, selon la parole du Seigneur, le peuple fut dispersé.
(Éther 1:33)
Il y a, dans le Livre de Mormon, encore
beaucoup de citations de valeur. Toutefois celles-ci nous montrent
avec évidence que, par la traduction du Livre de Mormon,
Joseph Smith et Oliver Cowdery avaient une idée claire du plan
du Seigneur pour rassembler Israël dans les derniers jours
d'entre ~, les quatre parties de la terre » où il
avait été dispersé et pour établir une
Nouvelle Jérusalem en Amérique.
En
septembre 1830, cinq mois seulement après l'organisation de
l'Église, et cinq ans et demi avant que Moïse ne vînt
apporter les clefs du rassemblement d'Israël à Joseph
Smith et à Oliver Cowdery, le Seigneur, dans une révélation
qu'il donna à Joseph Smith, fit à ce sujet une
déclaration fort nette :
Vous êtes appelés
à réaliser le rassemblement de mes élus, car mes
élus entendent ma voix et ne s'endurcissent pas le cœur.
C’est pourquoi le Père a décrété
qu'ils seront rassemblés en un seul endroit sur la surface de
ce pays, afin qu'ils se préparent le cœur et soient
préparés en toutes choses, en vue du jour où les
tribulations seront envoyées sur les méchants. (D&A
29:7, 8)
Donc, les premiers anciens de l'Église étaient
« appelés à réaliser le rassemblement
de mes élus » de sorte que, dès les débuts
de l'Église, les saints des derniers jours se sont mis à
« se rassembler ». Leur premier lieu de
rassemblement fut à Kirtland, en Ohio.
Dans une
révélation qu'il donna le 16 décembre 1833, au
prophète Joseph Smith, le Seigneur expliqua que son peuple
devait être réuni :
Voici, ma volonté
est que ceux qui invoquent mon nom et m'adorent conformément a
mon Évangile éternel se rassemblent et se tiennent en
des lieux saints, Et se préparent pour la révélation
qui doit venir, lorsque le voile qui couvre mon temple dans mon
tabernacle, qui cache la terre, sera enlevé et que toute chair
me \erra en même temps... Afin que l’œuvre du
rassemblement de mes saints continue, que je les édifie en mon
nom en des lieux saints, car le moment de la moisson est venu et ma
parole doit s'accomplir. C’est pourquoi, je dois rassembler mon
peuple selon la parabole du bon grain et de l'ivraie, afin que le bon
grain soit mis en sûreté dans les granges pour posséder
la vie éternelle et être couronné de gloire
céleste, lorsque je viendrai dans le royaume de mon Père
pour récompenser chaque homme selon ce que sera son oeuvre.
(D&A 101:22, 23, 64, 65)
Les passages suivants pris aux
révélations du Seigneur à Joseph Smith ne sont
cités que pour confirmer les déclarations déjà
faites :
Afin que le peuple de mon alliance soit
rassemblé en un seul groupe le jour où je viendrai dans
mon temple. Et je fais cela pour le salut de mon peuple. (D&A
42:36)
Et
de plus, le Seigneur fera entendre sa voix du ciel, disant :
Prêtez l'oreille, ô nations de la terre, et écoutez
les paroles de ce Dieu qui vous a faites. Ô, nations de la
terre, combien de fois vous aurais-je rassemblées comme une
poule rassemble ses poussins sous ses ailes, mais vous ne l'avez pas
voulu ! (D&A 43:23, 24)
Il
arrivera que les justes seront rassemblés d'entre toutes les
nations et viendront en Sion, chantant des cantiques de joie
éternelle. (D&A 45:71)
Et
de même, je rassemblerai mes élus des quatre coins de la
terre, à savoir tous ceux qui croiront en moi et écouteront
ma voix (D&A 33:6).
Israël
sera sauvé au moment choisi par moi ; il sera conduit par
les clefs que j'ai données et il ne sera plus du tout
confondu. (D&A 35:25)
De
plus, je vous le dis, je vous donne le commandement que chaque homme,
qu'il soit ancien, prêtre, instructeur ou membre, se mette à
l’œuvre de toutes ses forces, avec le travail de ses
mains, pour préparer et accomplir ce que j'ai commandé.
Que votre prédication soit la voix d'avertissement, chacun à
son voisin, avec douceur et humilité. Et sortez de parmi les
méchants. Sauvez-vous. Soyez purs, vous qui portez les vases
du Seigneur. (D&A 38:40-42)
C'est
pourquoi, préparez-vous, préparez-vous ô mon
peuple, sanctifiez-vous, rassemblez-vous, ô peuple de mon
Église, au pays de Sion, vous tous à qui il n'a pas été
commandé de demeurer. Sortez de Babylone. Soyez purs, vous qui
portez les vases du Seigneur. Convoquez vos assemblées
solennelles et parlez-vous souvent les uns aux autres. Et que chacun
invoque le nom du Seigneur. Oui, en vérité, je vous le
dis encore, le temps est venu où la voix du Seigneur vous
dit : Sortez de Babylone ; rassemblez-vous d'entre les
nations, des quatre vents, d'un bout du ciel à l'autre.
Envoyez les anciens de mon Église aux nations qui sont au
loin, aux îles de la mer, envoyez-les dans les pays étrangers ;
appelez toutes les nations, d'abord les Gentils, ensuite les Juifs.
Et voici, tel sera leur cri, et la voix du Seigneur à tous les
peuples, allez au pays de Sion pour que les frontières de mon
peuple s'élargissent et que ses pieux soient renforcés,
et que Sion puisse s'étendre aux régions environnantes.
(D&A 133:4-9)
Cette dernière révélation
fut faite le 3 novembre 1831, un an et sept mois seulement après
l'organisation de l'Église. Dans ce rétablissement de
son Église sur terre en ces derniers jours, il est évident
que le Seigneur voulait que son peuple fût rassemblé de
parmi les nations, rassemblé en un seul lieu, comme le
montrent si clairement les citations ci-dessus.
Rassemblement
dans les derniers jours d'Israël dispersé
Le
Seigneur a dit que sa Sion des derniers jours, celle où serait
rassemblé Israël, se trouverait en Amérique et que
la Nouvelle Jérusalem serait édifiée dans ce
pays, mais il est évident qu'un tel rassemblement ne pouvait
se faire dans une seule ville. Pour satisfaire au commandement du
Seigneur en cette matière, les saints des derniers jours ont
créé de nombreuses communautés (tans lesquelles
se sont rassemblés les convertis à la nouvelle foi
provenant de nombreux pays.
Le
premier lieu de rassemblement des saints à notre époque
fut Kirtland, en Ohio, où ils élevèrent leur
premier temple au Très-Haut.
Le
second rassemblement eut lieu au Missouri, où ils posèrent
les pierres angulaires de deux temples, l'un à Independence et
l'autre à Far-West. Mais les saints furent contraints de
quitter le Missouri à cause de cruelles persécutions.
Toutefois, jusqu'à ce jour, l'Église attend le moment
où ses membres retourneront construire un temple et la ville
de Sion en l'honneur du Très Haut à Independence, dans
le Missouri.
Du
Missouri, les saints gagnèrent Nauvoo, dans l'Illinois, où
ils construisirent une ville de quelque 20 000 âmes et
édifièrent un magnifique temple à leur Dieu.
C'est pendant qu'ils étaient installés là que le
27 juin 1844, le prophète Joseph Smith et son frère
Hyrum furent tués de sang-froid par une vi le populace dans la
prison de Carthage, en Illinois. Peu de temps après, les
saints furent contraints de quitter Nauvoo ; leurs maisons
furent dévastées et leur magnifique temple fut brûlé
par leurs ennemis. De là, ils se tournèrent vers les
vallées des Montagnes Rocheuses, ne s'arrêtant à
Winter Quarters, (tans l'Iowa, que le temps de se préparer à
leur long voyage à travers les plaines. Le premier groupe
principal arriva le 24 juillet 1847, à ce qui s'appelle
maintenant Salt Lake City. Depuis ce temps, le siège de
l'Église est installé à Salt Lake City.
Les
dix tribus ramenées du pays du nord
Lorsque Moïse
remit au prophète Joseph Smith et à Oliver Cowdery les
clefs du rassemblement d'Israël, il ajouta :
Et pour
ramener les dix tribus du pays du nord. (D&A 110:11)
À
ce propos, le Seigneur a ajouté ce qui suit dans sa révélation
au prophète Joseph Smith :
Et le Seigneur, à
savoir le Sauveur, se tiendra au milieu de son peuple, et régnera
sur toute chair. Et le Seigneur se souviendra de tous ceux qui sont
dans les pays du nord ; et leurs prophètes entendront sa
voix et ne se contiendront plus ; et ils frapperont le rocher et
la glace fondra en leur présence. Et une chaussée sera
jetée au milieu du grand abîme. Leurs ennemis
deviendront leur proie. Et des sources d'eau vive jailliront dans les
déserts arides ; et le sol brûlé ne sera
plus une terre altérée. Ils apporteront leurs riches
trésors aux enfants d'Éphraïm, mes serviteurs. Et
les bornes des collines éternelles trembleront en leur
présence. Et là, ils tomberont et seront couronnés
de gloire, à savoir en Sion par les mains des serviteurs du
Seigneur, c'est-à-dire les enfants d'Éphraïm. Et
ils seront remplis de cantiques de joie éternelle. Voici,
c'est là la bénédiction du Dieu éternel
sur les tribus d'Israël, et, plus abondante encore, sa
bénédiction sur la tête d'Éphraïm et
de ses compagnons. (D&A 133:25-34)
Où se trouvent
ces tribus perdues et leurs prophètes, nous n'en savons rien,
à part ce qu'a dit le Seigneur : « dans les
pays du nord ».
Il rassemblera les dispersés
de Juda
Nous venons d'étudier le rassemblement
d'Israël dans la Sion du Seigneur, en Amérique, à
notre époque. Nous devrions nous intéresser maintenant
à cette question du rassemblement des « dispersés
de Juda » dont parle Ésaïe (voir Ésaïe
11:10-12) et que l'ange Moroni cita à Joseph Smith lorsqu'il
le visita la nuit du 21 septembre 1823 (voir Joseph Smith, Histoire,
40). Dans une révélation datée du 3 novembre
1831, le Seigneur dit :
C'est pourquoi que ceux qui sont
parmi les Gentils fuient en Sion. Et que ceux qui sont de Juda
s'enfuient à Jérusalem, à la montagne de la
maison du Seigneur. Sortez de parmi les nations, oui, sortez de
Babylone, du milieu de l'iniquité, qui est la Babylone
spirituelle. (D&A 133:12-14)
Joseph Smith, le prophète,
a affirmé que la prière qu'il avait faite le 27 mars
1836 lors de la consécration du temple de Kirtland, lui avait
été donnée par révélation. Nous en
citons le passage que voici :
Mais tu sais que ton amour
est grand envers les enfants de Jacob qui ont été
longtemps dispersés sur les montagnes, en un jour rempli de
nuages et de ténèbres. C'est pourquoi, nous te
demandons d'être miséricordieux envers les enfants de
Jacob, afin que Jérusalem commence dès cette heure à
être rachetée, Que le joug de la servitude commence à
être enlevé de la maison de David. Et que les enfants de
Juda commencent à retourner dans le pays que tu as donné
à Abraham, leur père. (D&A 109:61-64)
En
mars 1832, le prophète Joseph Smith reçut une
révélation expliquant une partie de l'Apocalypse de
Jean :
Question. Que faut-il entendre par les deux
témoins du chapitre onze de l'Apocalypse ? Réponse.
Ce sont deux prophètes qui doivent être suscités
dans les derniers jours à la nation juive au moment du
rétablissement, et qui doivent prophétiser aux Juifs,
lorsqu'ils seront rassemblés et auront construit la ville de
Jérusalem au pays de leurs pères. (D&A 77:15)
Le
7 mars 1831, à Kirtland, en Ohio, le Seigneur fit au prophète
Joseph Smith une révélation lui montrant des choses
s'étendant sur de nombreuses générations :
Vous
voyez ce temple qui est à Jérusalem, que vous appelez
la maison de Dieu, et vos ennemis disent que cette maison ne tombera
jamais. Mais en vérité, je vous dis que la désolation
s'abattra sur cette génération, comme un voleur pendant
la nuit, et ce peuple sera détruit et dispersé parmi
toutes les nations. Et ce temple que vous voyez maintenant sera
abattu, de sorte qu'il ne restera pas pierre sur pierre. Et il
arrivera que cette génération de juifs ne passera pas
que ne se produisent toutes les désolations dont je vous ai
parlé à leur sujet. Vous dites que vous savez que la
fin du monde vient ; vous dites aussi que vous savez que les
cieux et la terre passeront ; Et en ceci, vous dites vrai, car
c'est ainsi qu'il en est ; mais ce que je vous ai dit ne passera
pas que tout ne soit accompli. Et c'est cela que je vous ai dit
concernant Jérusalem ; et quand ce jour viendra, un reste
sera dispersé parmi toutes les nations. Ils seront de nouveau
rassemblés, mais ils resteront jusqu'à ce que les temps
des Gentils soient accomplis. (D&A 45:18-25)
L’apôtre
Orson Hyde consacre la Terre Sainte pour le retour des
Juifs
L'Évangile ayant été rendu aux
Gentils à notre époque, il devenait évident que
« les temps des Gentils » seraient bientôt
accomplis. C'est pourquoi le prophète Joseph Smith et ses
conseillers de la Présidence de l'Église envoyèrent
Orson Hyde, un des douze apôtres, en mission à
Jérusalem, pour y consacrer la Terre Sainte pour le retour
final des restes dispersés de Juda. Ceci était conforme
aux prédictions des anciens prophètes sur la
reconstruction de Jérusalem et l'édification d'un
temple au Seigneur. Le matin du dimanche 24 octobre 1841, Orson Hyde
monta au mont des Oliviers et y accomplit la cérémonie
de consécration dont il avait été chargé.
Nous citons ce qui suit dans sa prière de consécration :
« Ô
toi, qui existes d'éternité en éternité,
perpétuellement et invariablement le même, Dieu qui
règnes en haut dans les cieux et contrôles la destinée
des hommes sur terre, daigne condescendre, par ton infinie bonté
et ta faveur royale, à écouter la prière que ton
serviteur t'offre en ce jour au nom de ton saint enfant Jésus,
en ce pays où le Soleil de la justice s'est couché dans
le sang et où ton Oint a expiré...
« Ô
Seigneur ! Ton serviteur a obéi à la vision
céleste que tu lui as donnée dans son pays natal ;
et sous la protection de ton bras étendu, il est arrivé
à bon port en ce lieu pour te dédier et te consacrer ce
pays pour le rassemblement des restes dispersés de Juda, selon
les prédictions des saints prophètes, pour la
reconstruction de Jérusalem après qu'elle a été
si longtemps opprimée par les Gentils, et pour édifier
un temple en l'honneur de ton nom... O toi, qui as fait alliance avec
Abraham, ton ami, et qui as renouvelé cette alliance avec
Isaac et l'as confirmée avec serment à Jacob,
promettant que non seulement tu lui donnerais ce pays en héritage
éternel, mais encore que tu te souviendrais à jamais de
sa postérité. Abraham, Isaac et Jacob ont depuis
longtemps clos les yeux dans la mort et fait de la tombe leur
demeure. Leurs enfants sont dispersés au loin parmi les
nations des Gentils comme des brebis sans berger et ils espèrent
toujours en l'accomplissement des promesses que tu as faites à
leur sujet ; et même ce pays, qui jadis produisait à
foison les richesses de la nature, où coulaient, pour ainsi
dire, le lait et le miel, a, jusqu'à un certain point, été
frappé de stérilité depuis que les mains des
assassins lui ont fait boire le sang de Celui qui n'a jamais péché.
« Accorde
donc, ô Seigneur, au nom de ton Fils bien-aimé,
Jésus-Christ, d'ôter l'aridité et la stérilité
du pays et de faire jaillir des fontaines d'eau vive pour abreuver sa
terre assoiffée. Que la vigne et l'olivier produisent dans
leur force, et que le figuier fleurisse et prospère. Que la
terre devienne abondamment féconde quand elle sera possédée
par ses héritiers légitimes ; qu'il y coule de
nouveau une abondance pour nourrir à leur retour les prodigues
qui rentrent chez eux avec un esprit de grâce et de
supplication ; que les nuages y déversent la vertu et la
richesse, et que les champs sourient par leur abondance. Que les
troupeaux de grand et de petit bétail s'accroissent
considérablement et multiplient sur les montagnes et les
collines ; et que ta grande bonté conquière et
maîtrise l'incrédulité de ton peuple. Enlève-lui
son cœur de pierre et donne-lui un cœur de chair ;
et que le soleil de ta faveur dissipe les froids brouillards des
ténèbres qui ont ennuagé leur atmosphère.
Incline-les à se rassembler dans cette terre selon ta parole.
Qu'ils viennent comme des nuages et comme des colombes à leurs
fenêtres. Que les grands bateaux des nations les amènent
des îles lointaines et que les rois deviennent leurs pères
nourriciers et que les reines, avec une affection maternelle,
essuient de leurs yeux les larmes de l'affliction.
« Tu
as, ô Seigneur, autrefois touché le cœur de Cyrus
pour qu'il fût favorable à Jérusalem et à
ses enfants. Que ce soit maintenant aussi ton bon plaisir de pousser
le cœur des rois et des pouvoirs de la terre à regarder
amicalement vers ce lieu, avec le désir de voir tes justes
desseins exécutés à son propos. Qu'ils sachent
que c'est ton bon plaisir de rendre le royaume à Israël,
de susciter Jérusalem pour être sa capitale et de
constituer son peuple en une nation et un gouvernement distincts,
avec David ton serviteur, à savoir un descendant des reins du
David d'autrefois, pour être leur roi.
« Que
cette nation ou ce peuple qui prendront une part active en faveur des
enfants d'Abraham et dans l'édification de Jérusalem
trouvent faveur à tes yeux. Que leurs ennemis ne l'emportent
pas sur eux, et que ni la peste ni la famine ne s'abattent sur eux,
mais que la gloire d'Israël les recouvre, et que le pouvoir du
Très-Haut les protège ; tandis que cette nation ou
ce royaume qui ne veulent pas te servir dans cette oeuvre glorieuse
périront selon ta parole : « Oui, ces nations
seront entièrement dévastées. »
(History of the Church, vol 4, p. 456-57)
À propos de
sa visite à Jérusalem, Orson Hyde a raconté :
J’ai
trouvé beaucoup de Juifs qui écoutaient avec un intérêt
intense. L'idée que les Juifs retourneront en Palestine gagne
presque chaque jour du terrain en Europe... Beaucoup de Juifs âgés
s'y rendent pour mourir, et beaucoup quittent l'Europe pour l'Orient.
La grande roue est incontestablement en mouvement et la parole du
Tout-Puissant a déclaré qu'elle tournera. (idem, p.
459)
Il ajoute :
Au début de mars 1840, je
me mis au lit comme à l'accoutumée ; et pendant
que je méditais et pensais au théâtre de mes
futurs travaux, la vision du Seigneur m'apparut brusquement comme des
nuées de lumière ! Les villes de Londres,
Amsterdam, Constantinople et Jérusalem m'apparurent toutes
successivement, et l'Esprit me dit : « Il y a ici de
nombreux enfants d'Abraham que je rassemblerai au pays que j'ai donné
à leurs pères, et c'est ici aussi le théâtre
de tes travaux. » (idem, p. 375-76).
L'esprit du
rassemblement se répand par toute la terre
C’est
parce que Moïse a rapporté sur terre les clefs du
rassemblement d'Israël, que l'Église de Jésus-Christ
des saints des derniers jours édifia de nombreuses localités
dans l'Ouest des États-Unis pour rassembler la postérité
d'Israël de parmi les nations gentiles de la terre. Dans les
premiers temps de l'Église, des milliers de convertis
partirent de chez eux dans d'autres pays pour s'installer dans ces
localités. On ne leur a pas demandé, ni les a persuadés
d'émigrer en Amérique, mais la puissance invisible du
rassemblement descendait sur eux quand ils recevaient le don du
Saint-Esprit par l'imposition des mains de ceux qui avaient
l'autorité de le conférer.
Maintenant
que l'on crée des pieux et des missions dans tous les pays du
monde et que l'on construit des temples en beaucoup d'endroits, on
encourage les saints à rester dans leur patrie pour contribuer
à fortifier l'Église parmi leur propre peuple.
Ces
dernières années nous avons vu comment le cœur
des enfants de Juda s'est tourné vers le pays de leurs pères,
vers la Palestine. Le Dr Chaïm Weizmann, qui fut à la
fois président de l'Agence Juive pour la Palestine et (le
l'organisation sioniste mondiale, dont le siège est à
Jérusalem, quand on lui demanda pourquoi les Juifs
retournaient en Israël, répondit que c'était parce
qu'ils croyaient en une « force mystique »
(Bartley C. Crum, Behind the Silken Curtain, New York, Simon and
Schuster, Inc., 1947).
Cette « force mystique »
qui a tourné le cœur des Juifs de tous les pays vers le
pays d'Israël, n'est pas venue des hommes, mais s'est manifestée
après qu'ils eurent, pendant des siècles, été
« secoués parmi les nations. » C'est
parce que Moïse a remis les clefs du rassemblement d'Israël
à Joseph Smith et à Oliver Cowdery que l'esprit du
rassemblement s'est répandu sur les nations d'Israël,
rendant possible l'accomplissement de la prédiction d'Ésaïe
citée par Moroni à Joseph Smith :
Il
élèvera une bannière pour les nations, il
rassemblera les exilés d'Israël, et il recueillera les
dispersés de Juda des quatre extrémités de la
terre. (Ésaïe 11:12)
Tout
ceci ne justifie-t-il pas la venue du prophète Moïse dans
le cadre du « rétablissement de toutes choses, dont
Dieu a parlé anciennement par la bouche de ses saints
prophètes » (Actes 3:21) ?
Le
prophète Joseph Smith a reçu ces vérités
par les révélations que le Seigneur lui a faites à
notre époque, et nous prenons la Bible pour montrer que tout
cela s'accorde avec elle.
CHAPITRE 16 : ISRAËL
DANS LES DERNIERS JOURS
Prophéties de Jérémie
concernant le rassemblement d'Israël
Voyons
maintenant ce que la Bible nous offre pour confirmer les vérités
révélées au prophète Joseph Smith au
sujet du rassemblement d'Israël dispersé :
C'est
pourquoi voici, les jours viennent, dit l'Éternel, où
l'on ne dira plus : l'Éternel est vivant, lui qui a fait
monter du pays d'Égypte les enfants d'Israël ! Mais
on dira : l'Éternel est vivant, lui qui a fait monter les
enfants d'Israël du pays du septentrion et de tous les pays où
il les avait chassés ! Je les ramènerai dans leur
pays, que j'avais donné à leurs pères. Voici,
j'envoie une multitude de pêcheurs, dit l'Éternel, et
ils les pêcheront ; et après cela j'enverrai une
multitude de chasseurs, et ils les chasseront de toutes les montagnes
et de toutes les collines et des fentes des rochers. (Jér.
16:14-16)
Nous notons donc que Jérémie eut la
bénédiction de voir à quel point le
rassemblement d'Israël serait complet dans le pays que le
Seigneur avait donné à « leurs pères ».
Nous avons déjà souligné que l'Amérique
est le pays de Joseph, ou Éphraïm et que Juda doit être
rassemblé dans la terre de Palestine. Ce rassemblement des
derniers jours, tel que l'a vu Jérémie, allait dépasser
de loin en amplitude la sortie d'Israël du pays d'Égypte.
Cela est évident à l'heure où nous écrivons
ceci, et ce n'est pas encore fini. Le Seigneur devait envoyer des
pêcheurs et des chasseurs pour les chasser « de
toutes les montagnes et de toutes les collines, et des fentes des
rochers », montrant ainsi qu'il voulait entièrement
réaliser sa promesse selon laquelle, Israël serait
« secoué » parmi les nations « sans
qu'il tombe par terre un seul grain. » (Jérémie
16:16, Amos 9:9)
Revenez, enfants rebelles, dit l'Éternel,
car je suis votre maître. Je vous prendrai, un d'une ville,
deux d'une famille, et je vous ramènerai dans Sion. Je vous
donnerai des bergers selon mon cœur, et ils vous paîtront
avec intelligence et avec sagesse. (Jér. 3:14, 15)
Israël
sera rassemblé en petites quantités
De ces
prophéties il apparaît que Jérémie
comprenait que, de même qu'Israël avait été
« secoué parmi les nations », de même,
le Seigneur le rassemblerait, non pas en grandes foules, mais « un
d'une ville, et deux d'une famille » et que, quand il les
amènerait en Sion, il leur donnerait « des bergers
selon mon cœur, et ils vous paîtront avec intelligence et
avec sagesse. » En d'autres termes, il les conduirait en
Sion où il avait établi son Église et son
royaume, et rétabli sa prêtrise, afin qu'ils soient
paîts « avec intelligence et avec sagesse ».
Et
maintenant, ainsi parle l'Éternel, le Dieu d'Israël, sur
cette ville dont vous dites : Elle sera livrée entre les
mains du roi de Babylone, vaincue par l'épée, par la
famine et par la peste :
Voici,
je les rassemblerai de tous les pays où je les ai chassés,
dans ma colère, dans ma fureur, et dans ma grande irritation ;
je les ramènerai dans ce lieu, et je les y ferai habiter en
sûreté. Ils seront mon peuple, et je serai leur Dieu...
Car ainsi parle l'Éternel : De même que j'ai fait
venir sur ce peuple tous ces grands malheurs, de même je ferai
venir sur eux tout le bien que je leur promets. On achètera
des champs dans ces pays dont vous dites : C'est un désert,
sans hommes ni bêtes, il est livré entre les mains des
Chaldéens. On achètera des champs pour de l'argent, on
écrira des contrats, on les cachettera, on prendra des
témoins, dans les pays de Benjamin et aux environs de
Jérusalem, dans les villes de Juda, dans les villes de la
montagne, dans les villes de la plaine et dans les villes du midi ;
car je ramènerai leurs captifs, dit l'Éternel. (Jér.
32:36-38, 42-44)
Encore une fois, il fut donné à
Jérémie, vers 640 avant J.-C., de voir et d'annoncer
prophétiquement ces choses mêmes que nous avons la
chance de voir dans le contexte de la grande dispensation évangélique
de la plénitude des temps, confiée à la terre
par le Dieu d'Israël et ses saints prophètes.
Juda
sera rassemblé à Jérusalem
Jérusalem
devait être enlevée aux Juifs et ils devaient être
dispersés parmi toutes les nations, puis ils devaient être
rassemblés de nouveau : « Voici, je les
rassemblerai de tous les pays... et je les ramènerai en ce
lieu, et je les y ferai habiter en sûreté. »
Le Seigneur ajoutait : « De même je ferai venir
sur eux tout le bien que je leur promets. »
Remarquez
encore : « On achètera des champs dans ce pays
dont vous dites : C'est un désert, sans hommes ni
bêtes. » C'était un pays désertique
quand Orson Hyde s'y rendit en 1841 le consacrer au rassemblement des
Juifs.
Nous
savons maintenant que les Juifs de toutes les nations retournent avec
leur fortune acheter des terres et des champs, comme Jérémie
l'a vu il y a tant de siècles.
Éphraïm
sera rassemblé en Amérique
Nous avons étudié
les prophéties de Jérémie se rapportant au
rassemblement des Juifs dans le pays de leur héritage :
en Palestine. Étudions maintenant ce qu'il a vu et prédit
concernant le rassemblement de la postérité de Joseph
ou Éphraïm, qui reçut en héritage le pays
d'Amérique :
Car le jour vient où les
gardes crieront sur la montagne d'Éphraïm :
Levez-vous, montons à Sion, vers l'Éternel, notre
Dieu ! Car ainsi parle l'Éternel : Poussez des cris
de joie sur Jacob, éclatez d'allégresse à la
tête des nations ! Élevez vos voix, chantez des
louanges, et dites : Éternel délivre ton peuple,
le reste d'Israël. Voici, je les ramène du pays du
septentrion, je les rassemble des extrémités de la
terre ; parmi eux sont l'aveugle et le boiteux, la femme
enceinte et celle en travail ; ,c'est une grande multitude qui
retourne là. Ils viennent en pleurant, et je les conduis au
milieu de leurs supplications ; je leur fais suivre des rivières
d'eau, par un chemin uni, où ils ne chancellent pas ; car
je suis un père pour Israël, et Éphraïm est
mon premier-né. Nations, écoutez la parole de
l'Éternel, et publiez-la dans les îles lointaines !
Dites : Celui qui a dispersé Israël le rassemblera,
et il le gardera comme le berger garde son troupeau. Car l'Éternel
rachète Jacob, il le délivre de la main d'un plus fort
que lui. Ils viendront, et pousseront des cris de joie sur les
hauteurs de Sion ; ils accourront vers les biens de l'Éternel,
le blé, le moût, l'huile, les brebis et les bœufs ;
leur âme sera comme un jardin arrosé, et ils ne seront
plus dans la souffrance. Et alors les jeunes filles se réjouiront
à la danse, les jeunes hommes et les vieillards se réjouiront
aussi, je changerai leur deuil en allégresse, et je les
consolerai ; je leur donnerai de la joie après leurs
chagrins. Je rassasierai de graisse l'âme des sacrificateurs,
et mon peuple se rassasiera de mes biens, dit l'Éternel. (Jér.
31:6-14)
Si on le comprend bien, le prophète Jérémie
a écrit ici une partie de l'histoire de l'Église de
Jésus-Christ des saints des derniers jours environ 2500 ans
avant qu'elle ne se produise, et bien qu'elle soit fort résumée,
elle est très précise.
Il
y eut un cri des « gardes sur la montagne d'Éphraïm...
Levez-vous, montons à Sion, vers l'Éternel, notre
Dieu ». Ceci n'a rien à voir avec Juda, ainsi que
le prophète l'a indiqué plus loin : « Car
je suis un père pour Israël, et Éphraïm est
mon premier-né ».
Au
chapitre sept, nous avons montré que le droit d'aînesse
avait été retiré à Ruben, l'aîné
des douze fils d'Israël, et donné à Joseph, et
qu'il passa en suite de Joseph à son fils Éphraïm
(voir 1 Chron. 5:1-2). Donc, ceci devait être le rassemblement
des descendants de Joseph et Éphraïm « à
Sion, vers l'Éternel, notre Dieu ».
« Poussez
des cris de joie sur Jacob ». Pourquoi ? Parce que le
jour de son rachat était proche.
« Éclatez
d'allégresse à la tête des nations ».
Les anciens de l'Église furent envoyés en 1846 en
Grande-Bretagne, dans les pays scandinaves, en Allemagne, et d'autres
grandes nations et rassemblèrent de nombreux convertis à
Nauvoo.
« Je
les ramène... c'est une grande multitude qui retourne là ».
C'était une chose que le Seigneur allait faire. Remarquez que
Jérémie ne dit pas qu'ils retourneront ici, endroit où
fut faite la prédiction, mais là, c'est-à-dire
un endroit éloigné. Il comprenait que Joseph devait
recevoir un nouveau pays « à la cime des collines
éternelles. » (voir Gen. 49:22-26 ; Deut.
33:13-17)
Les saints des derniers jours accomplissent la
prophétie de Jérémie
Une « grande
multitude » devait « retourner là »,
avec « l'aveugle et le boiteux, la femme enceinte et celle
en travail » et « ils viennent en pleurant, et
je les conduis au milieu de leurs supplications ». Environ
vingt mille saints des derniers jours furent chassés de
Nauvoo, et avec eux « l'aveugle et le boiteux, et la femme
enceinte ». Ils ne quittèrent pas leurs beaux
foyers de bon gré, c'est pourquoi ils vinrent « en
pleurant » et avec des « supplications »
à l'adresse du Seigneur, et il les guérit comme il
l'avait promis.
« Je
leur fais suivre des rivières d'eau, par un chemin uni, où
ils ne chancellent pas ». Partis de Nauvoo, les saints,
dans leur exode à travers le grand désert américain
en direction de la vallée du grand lac Salé, longèrent
pendant près de mille kilomètres la rivière
Platte septentrionale, comme Jérémie l'avait vu.
« Ils
viendront et pousseront des cris de joie sur les hauteurs de Sion ».
Le Chœur du Tabernacle, qui se compose d'environ 375 voix, fut
organisé peu après l'arrivée des saints dans la
vallée du lac Salé. Il a été entendu,
« depuis le carrefour de l'Ouest », dans le
monde entier par la voix de la radio, de la télévision,
et du disque, et s'est produit dans des concerts aux États-Unis
et dans beaucoup d'autres pays. Et ceci ne représente qu'une
faible partie des chants qui s'élèvent « sur
les hauteurs de Sion ».
« Ils
accourront vers les biens de l'Éternel, le blé, le
moût, l'huile, les brebis et les bœufs ».
Comparez cette promesse avec la bénédiction prononcée
par Moïse sur la tête de Joseph et où il faisait
allusion au pays de Joseph :
Sur Joseph il dit : Son
pays recevra de l'Éternel, en signe de bénédiction,
le meilleur don du ciel, la rosée, les meilleures eaux qui
sont en bas, Les meilleurs fruits du soleil, les meilleurs fruits de
chaque mois, Les meilleurs produits des antiques montagnes, les
meilleurs produits des collines éternelles, Les meilleurs
produits de la terre et de ce qu'elle renferme. (Deut. 3 3:13-16 ;
voir aussi la bénédiction de Jacob à son fils
Joseph : Gen. 49:22-26)
Nous croyons sans peine que le
pays de Joseph devait être « préférable
à tous les autres pays » comme le dit le Livre de
Mormon, quand on voit combien de fois Moïse utilise le mot
« meilleur » en décrivant le pays et ses
bénédictions. On constatera que ces prédictions
se réalisent si l'on parcourt le pays des saints dans les
vallées des Montagnes Rocheuses.
Continuons
notre analyse de la prophétie de Jérémie :
« Et ils ne seront plus dans la souffrance. Alors les
jeunes filles se réjouiront à la danse, les jeunes
hommes et les vieillards se réjouiront aussi ; je
changerai leur deuil en allégresse, et je les consolerai ;
je leur donnerai de la joie après leur chagrin. »
Pour comprendre combien ceci s'est réalisé
complètement, il suffisait d'assister aux réunions de
témoignage des saints après leur arrivée dans
les vallées des Montagnes Rocheuses et de les y entendre
exprimer leur gratitude au Seigneur de ce qu'il les avait amenés
là. Puis d'assister à leurs danses, et de voir jeunes
et vieux « se réjouir à la danse ».
Chaque paroisse, pour ainsi dire, chaque branche, chaque communauté
de saints des derniers jours possède, à côté
de sa chapelle, une salle culturelle où jeunes et vieux se
réjouissent vraiment ensemble à danser, et où
ont lieu d'autres activités divertissantes. À coup sûr,
le Seigneur a changé « leur deuil en allégresse,
les a consolés et leur a donnés de la joie après
leurs chagrins ».
« Je
rassasierai de graisse l'âme des sacrificateurs, et mon peuple
se rassasiera de mes biens ». Les membres de la prêtrise
de l'Église de Jésus-Christ des saints des derniers
jours ne sont pas rémunérés pour leurs services,
et des milliers d'entre eux ont quitté un certain temps leur
famille pour faire du travail missionnaire parmi les nations de la
terre à leurs propres frais et sans aucune rémunération
de l'Église, et pourtant, au fond du cœur, ce sont les
mi eux payés de tous les prêtres du monde par la joie et
la satisfaction que le Seigneur leur met au cœur et qu'aucun
argent ne pourrait payer. C'est ainsi qu'il a « rassasié
de graisse l'âme des sacrificateurs » et que son
peuple se rassasie de ses biens.
Où
ailleurs au monde, où dans les annales de l'histoire peut-on
trouver l’accomplissement de cette prophétie de
Jérémie ? Quand cette prophétie a été
faite, Jérémie a peut-être vu plus de choses
qu'il ne s'en est déjà réalisées, mais on
pourrait difficilement espérer trouver une réalisation
plus littérale que ce rassemblement des saints des derniers
jours dans les vallées des montagnes.
Prophéties
d'Ésaïe concernant Israël dans les derniers
jours
Étudions maintenant les prophéties
d'Ésaïe concernant le rassemblement d'Israël dans
les derniers jours. Nous avons déjà raconté la
visite de l'ange Moroni à Joseph Smith, au cours de laquelle
il cita le chapitre onze d'Ésaïe, en disant qu'il était
sur le point de se réaliser :
En ce jour, le
rejeton d'Isaï sera là comme une bannière pour les
peuples ; les nations se tourneront vers lui... Dans ce même
temps, le Seigneur étendra une seconde fois sa main pour
racheter le reste de son peuple... Il élèvera une
bannière pour les nations, il rassemblera les exilés
d'Israël, et il recueillera les dispersés de Juda, des
quatre extrémités de la terre. (Ésaïe
11:10-12)
À la lecture de cette Écriture, il est
clair qu'Ésaïe pensait au rassemblement de la postérité
de Joseph qui avait été dispersée, parmi les
nations des Gentils, aussi bien qu'au rassemblement des « dispersés
de Juda ». Et ce que le Seigneur ferait en cette matière
serait « une bannière pour les nations » :
Il
arrivera, dans les derniers jours, que la montagne de la maison de
l'Éternel sera fondée sur le sommet des montagnes,
qu'elle s'élèvera par-dessus les collines, et que
toutes les nations y afflueront. Des peuples s'y rendront en foule,
et diront : Venez, et montons à la montagne de l'Éternel,
à la maison du Dieu de Jacob, afin qu'il nous enseigne ses
voies, et que nous marchions dans ses sentiers. Car de Sion sortira
la loi, et de Jérusalem la parole de l'Éternel. (Es.
2:2, 3)
La maison du Seigneur établie sur le sommet
des montagnes
Seuls ceux qui font partie de l'Église
de Jésus-Christ des saints des derniers jours à notre
époque peuvent comprendre à quel point cette prophétie
s'est accomplie littéralement. Pour pouvoir jouir des
avantages des ordonnances de scellement accomplies dans « la
maison du Dieu de Jacob », les saints se sont rassemblés
d'entre les nations de la terre où les missionnaires ont porté
le message de l'Évangile rétabli du Seigneur
Jésus-Christ. La loi du Seigneur sort de Sion, de même
que, à la fin, « de Jérusalem sortira la
parole de l'Éternel ».
Cet
établissement de la « maison du Seigneur »
sur « le sommet des monta),,tics » et le
rassemblement de toutes les nations en ce lieu précéderont
les jugements du Seigneur, qui seront suivis d'une ère où
« une nation ne tirera plus l'épée contre
l'autre, et l'on n'apprendra plus la guerre » (voir És.
2:4). Nous espérons tous que nous approchons du jour où
se réalisera la situation prophétisée par Ésaïe.
Du moins, nous savons qu'elle ne s'est pas encore accomplie.
Les
progrès dans les moyens de transport accélèrent
le rassemblement d'Israël
En fixant ce moment à
notre époque, Ésaïe semblait montrer que le
rassemblement aurait lieu à l'ère du chemin de fer et
de l'aviation :
Il élève une barrière
pour les peuples lointains, et il en siffle un des extrémités
de la terre : Et voici, il arrive avec promptitude et légèreté.
Nul n'est fatigué, nul ne chancelle de lassitude, personne ne
sommeille ni ne dort ; aucun n'a la ceinture de ses reins
détachée, ni la courroie de ses souliers rompue. Ses
flèches sont aiguës, et tous ses arcs sont tendus ;
les sabots de ses chevaux ressemblent à des cailloux, et les
roues de ses chars à un tourbillon. Son rugissement est comme
celui d'une lionne ; il rugit comme des lionceaux, il gronde et
saisit la proie, il l'emporte, et personne ne vient au secours.
(Ésaïe 1:26-29)
Comme les trains et les avions
n'existaient pas en ce temps-là, il eût été
difficile à Ésaïe de les désigner par leur
nom, mais il semble les avoir décrits en termes fort justes.
Comment, mieux que dans un train moderne, « les sabots des
chevaux » « ressemblent-ils » « à
des cailloux et les roues des chars à un tourbillon » ?
Comment, mieux que dans le rugissement de l'avion, « son
rugissement » peut-il être « comme celui
d'une lionne » ? Les trains et les avions tic
s'arrêtent pas pour la nuit. Ésaïe n'avait-il donc
pas raison de dire que « personne ne sommeille ni ne
dort ; aucun n'a la ceinture de ses reins détachée,
ni la courroie de ses souliers rompue » ? Grâce
à ce moyen de transport, le Seigneur peut vraiment « en
siffler un des extrémités de la terre » pour
qu'il « arrive avec promptitude et légèreté ».
Ésaïe
comprenait aussi que ce rassemblement s'effectuerait dans les
montagnes, et que le Seigneur ferait en sorte que « la
solitude s'égaie et fleurisse comme un narcisse ».
Il est curieux de noter, sous ce rapport, le rôle important que
devait jouer l'eau dans la rédemption du désert pour
servir de lieu de rassemblement à l'Israël, tel que l'ont
décrit les prophètes :
Le désert et
le pays aride se réjouiront ; la solitude s'égaiera
et fleurira comme un narcisse. Elle se couvrira de fleurs, et
tressaillira de joie, avec chants d'allégresse et cris de
triomphe ; la gloire du Liban lui sera donnée, la
magnificence du Carmel et de Saron. Ils verront la gloire de
l'Éternel, la magnificence de notre Dieu... Alors s'ouvriront
les yeux des aveugles, s'ouvriront les oreilles des sourds ;
Alors le boiteux sautera comme un cerf, et la langue du muet éclatera
de joie. Car des eaux jailliront dans le désert, et des
ruisseaux dans la solitude ; Le mirage se changera en étang
et la terre desséchée en sources d'eaux ; dans le
repaire qui servait de gîte aux chacals, croîtront des
roseaux et des joncs... Les rachetés de l'Éternel
retourneront, ils iront à Sion avec chants de triomphe, et une
joie éternelle couronnera leur tête ; l'allégresse
et la joie s'approcheront, la douleur et les gémissements
s'enfuiront. (Ésaïe 35:1, 2, 5-7, 10).
Ceci s'est
accompli, en partie du moins. Le désert s'est « égayé »
et a « fleuri comme le narcisse ». Des eaux ont
jailli « dans le désert » (sources
captées) et des ruisseaux dans la solitude (canaux
d'irrigation) et « les rachetés de l'Éternel »
sont retournés et sont venus « à Sion, avec
chants de triomphe, et une joie éternelle couronnant leur
tête ».
Ésaïe
poursuit ainsi sa description du rassemblement d'Israël et du
défrichement du désert :
Ne crains rien,
car je suis avec toi ; je ramènerai de l'Orient ta race,
et je te rassemblerai de l'Occident. Je dirai au septentrion :
Donne ! et au midi : Ne retiens point ! Fais venir mes
fils des pays lointains, et mes filles de l'extrémité
de la terre, Tous ceux qui s'appellent de mon nom, et que j'ai créés
pour ma gloire, que j'ai formés et que j'ai faits... Voici, je
vais faire une chose nouvelle, sur le point d'arriver : Ne la
connaîtrez-vous pas ? Je mettrai un chemin dans le désert
et des fleuves dans la solitude. Les bêtes des champs me
glorifieront, les chacals et les hiboux, parce que j'aurai mis des
eaux dans le désert, des fleuves dans la solitude, pour
abreuver mon peuple, mon élu. Le peuple que je me suis formé
publiera mes louanges. (Ésaïe 43:5-7,
19-21)
L'introduction de l'irrigation est-elle un
accomplissement de la prophétie ?
« Voici,
je vais faire une chose nouvelle ». Quelle est cette chose
nouvelle dont le Seigneur parle par la bouche d'Ésaïe ?
Une de ces choses nouvelles ne pourrait-elle pas être le
système d'irrigation que le Seigneur a inspiré à
ses serviteurs d'enseigner à son peuple quand ils pénétrèrent
dans les vallées des montagnes, et qui rendit possible
l'accomplissement de ses promesses : « égayer
le désert », le faire « fleurir comme le
narcisse », « mettre un chemin dans le désert »
et « des fleuves dans la solitude » ? Les
grands canaux d'irrigation sont plus larges que beaucoup de rivières,
dans leur traversée du désert, permettant la culture de
milliers et de dizaine de milliers d'hectares qui sinon resteraient
arides.
Même
les bêtes des champs, les chacals et les hiboux le
glorifieront, « parce que j'aurai mis des eaux dans le
désert, des fleuves dans la solitude, pour abreuver mon
peuple, mon élu ». Donc, quand le Seigneur ferait
cette chose nouvelle, ce serait pour son peuple, son élu, car,
dit-il, « ce peuple que je me suis formé publiera
mes louanges ». Ce que le Seigneur a ainsi fait, en cette
« chose nouvelle » a béni son
« peuple », son « élu »,
d'une telle prospérité, qu'il lui a été
possible d'envoyer la plupart de ses hommes et de ses jeunes gens en
mission dans toutes les nations, porter témoignage du
rétablissement de l'Évangile à notre époque.
Il n'est pas douteux que c'est ce que le Seigneur voulait leur faire
faire quand il disait : « Ce peuple que je me suis
formé publiera mes louanges ». Ils deviennent ainsi
les « pêcheurs » et les « chasseurs »
mentionnés par Jérémie, envoyés par le
Seigneur, selon sa parole, pour chasser Israël « de
toutes les montagnes et de toutes les collines et des fentes des
rochers » (voir Jér. 16:14-16). Le prophète
Ésaïe poursuit :
Je ferai jaillir des
fleuves sur les collines, et des sources au milieu des vallées ;
je changerai le désert en étang, et la terre aride en
courants d'eau ; Je mettrai dans le désert le cèdre,
l'acacia, le myrte et l'olivier ; je mettrai dans les lieux
stériles les cyprès et le buis, tous ensemble ;
Afin qu'ils voient, qu'ils sachent, qu'ils observent et considèrent
que la main de l'Éternel a fait ces choses, que le Saint
d'Israël en est l'auteur. (Ésaïe
41:18-20)
« Je ferai jaillir des fleuves sur les
collines ». Ceci peut être une allusion aux
réservoirs construits dans les canyons pour capter les
ruissellements d'eau, afin de l'utiliser pour l'irrigation en été.
« Et
des sources au milieu des vallées ». Si vous avez
vu quelques-unes des sources que l'on a fait jaillir dans certaines
des vallées asséchées, vous pouvez comprendre
cette partie de la prophétie. Toutes ces réalisations
de la prophétie ont changé à ce point le désert
qu'il a été possible d'y planter différents
types d'arbres qui n'y pousseraient pas autrement.
« Afin
qu'ils voient, qu'ils sachent, qu'ils observent et considèrent
que la main de l'Éternel a fait ces choses, que le Saint
d'Israël en est l'auteur ». Donc, tout ceci peut être
considéré comme l’œuvre du Saint d'Israël,
au bénéfice d'Israël rassemblé dans les
derniers jours.
Le désert a fleuri comme le
narcisse
Le Seigneur a dû s'occuper beaucoup du
développement de cet empire de l'Ouest, car lorsque Brigham
Young et les pionniers étaient en route pour la vallée
du lac Salé, ils rencontrèrent Jim Bridger, un trappeur
de l'Ouest, qui leur dit : « M. Young, je donnerais
mille dollars si je savais que l'on peut faire mûrir un épi
de maïs dans le Grand Bassin. » (voir Discours de
Brigham Young, p. 493)
Jusqu'en
1843, trois ans avant l'exode, l'opinion de la majorité des
États-Unis était que tout le territoire des Montagnes
Rocheuses ne valait pas « une pincée de tabac à
priser ». C'est l'expression employée cette
année-là au Sénat par le sénateur George
H. McDuffie, de la Caroline du Sud. À propos de la mise en
valeur de l'Oregon, il déclara :
Qui va faire tout
ce chemin, suivre la ligne des postes militaires, pour prendre
possession de la seule partie de ce territoire qui vaille d'être
occupée, cette partie de la côte, une bande de moins de
cent milles de largeur. Voyons, Monsieur, quelle en sera l'utilité
du point de vue de l'agriculture ? Je ne donnerais pas dans ce
but une pincée de tabac à priser pour tout ce
territoire. Plût à Dieu que nous ne le possédions
pas. (Congressional Globe, 27e Congrès, 3e session, p.
198-201)
À peu près à l'époque où
le sénateur McDuffie faisait cette déclaration, le
prophète Joseph Smith affirmait :
J'ai prophétisé
que les saints continueraient à endurer beaucoup d'afflictions
et seraient chassés vers les Montagnes Rocheuses, que beaucoup
apostasieraient, que d'autres seraient mis à mort par nos
persécuteurs ou perdraient la vie à cause du froid ou
de la maladie et que quelques-uns d'entre vous vivraient pour aller
aider à fonder des colonies et à construire des villes,
et pour voir les saints devenir un peuple puissant au milieu des
Montagnes Rocheuses. (D.H.C. vol. 5. p. 85)
Puisque le
Seigneur pouvait faire en sorte qu'un pays sans valeur, tel que le
décrivait le sénateur McDuffie, se mette à
« fleurir comme le narcisse », et voie les
saints « devenir un peuple puissant au milieu des
Montagnes Rocheuses, » ce sont là, à coup
sûr, des réalisations plus grandes encore que quand le
Seigneur ouvrit la mer Rouge et conduisit l'antique Israël à
pied sec.
À
la lumière de ces prophéties bibliques, il semble
parfaitement logique que dans le « rétablissement
de toutes choses » (voir Actes 3:21), Moïse soit
envoyé par le Père pour rétablir les clefs du
rassemblement d'Israël, car vraiment ceci constitue en soi une
oeuvre merveilleuse et un prodige.
Nous
demandons alors : Pourquoi les prophètes ont-ils faits de
belles prédictions, si nous ne devons pas en attendre
l'accomplissement ? Ont-elles été accomplies ?
Si oui, où et quand, et par quel peuple, si ce n'est par
l'Église de Jésus-Christ des saints des derniers
jours ? Nous devons nous souvenir des paroles de Pierre :
Et
nous tenons pour d'autant plus certaine la parole prophétique,
à laquelle vous faites bien de prêter attention, comme à
une lampe qui brille dans un lieu obscur, jusqu'à ce que le
jour vienne à paraître et que l'étoile du matin
se lève dans vos cœurs ; Sachant tout d'abord
vous-mêmes qu'aucune prophétie de l'Écriture ne
peut être l'objet d'interprétation particulière ;
Car ce n'est pas par une volonté d'homme qu'une prophétie
a jamais été apportée, mais c'est poussés
par le Saint-Esprit que des hommes ont parlé de la part de
Dieu. (2 Pierre 1:19-21)
Nous avons donc reçu l'honneur
et la responsabilité d'annoncer à celui qui recherche
sincèrement la vérité que nombre de ces
prophéties se sont accomplies et que d'autres sont en voie
d'accomplissement et que cela fait partie de la grande dispensation
de l'Évangile dans les derniers jours.
Les
prophètes du Livre de Mormon savaient la valeur des prophéties
d'Ésaïe, ils savaient qu'il serait donné au peuple
du Seigneur de les comprendre à l'époque où
elles s'accompliraient :
Car les desseins éternels
du Seigneur poursuivront leur cours jusqu'à ce que toutes
promesses se soient accomplies. Sondez les prophéties d'Ésaïe.
(Mormon 8:22, 23)
Mais
voici, je continue ma propre prophétie, selon ma simplicité ;
dans laquelle je sais que nul ne peut s'égarer. Cependant, le
jour où les prophéties d'Ésaïe
s'accompliront, les hommes sauront avec certitude, lorsqu'elles
arriveront. C'est pourquoi elles sont d'une grande valeur aux enfants
des hommes, et c'est à celui qui suppose qu'elles ne le sont
pas que je parlerai spécialement. Mais je limiterai ces
paroles à mon peuple, parce que je sais que dans les derniers
jours, elles seront pour lui d'un grand prix, car à ce
moment-là, il les comprendra : c'est donc pour son bien
que je les ai rapportées. (2 Néphi 25:7, 8)
Encore
une fois, tout ceci, le prophète Joseph Smith l'a reçu
par les révélations que le Seigneur lui a faites, et
par le prophète Moïse qui lui fut envoyé avec les
clefs de ce grand rassemblement. Nous prenons la Bible pour prouver
que les vérités ainsi révélées
sont en accord avec elle. L'Église de Jésus-Christ des
saints des derniers jours qui annonce le retour de Moïse avec un
message de Dieu, possède le plus grand message qu'il soit
possible de diffuser dans le monde.
CHAPITRE 17 : LA
VENUE D'ÉLIAS
Nous avons parlé de ce jour du
3 avril 1836, où Joseph Smith et Oliver Cowdery furent visités
par les prophètes Moïse et Élie dans le temple de
Kirtland. Le prophète Joseph Smith écrivit, au sujet
des événements qui suivirent la visite de
Moïse :
Après cela, Élias apparut et
remit la dispensation de l'Évangile d'Abraham, disant qu'en
nous et en notre postérité toutes les générations
après nous seraient bénies. (D&A 110:12)
À
cause de sa fidélité, le Seigneur accorda une grande
bénédiction à Abraham et le choisit pour
représentant sur terre. Les termes de l'alliance étaient
que tous ceux qui accepteraient dorénavant l'Évangile
seraient appelés sa « postérité »
soit qu'ils fussent littéralement ses enfants, soit qu'ils
acceptassent la vérité et fussent comptés parmi
ses enfants par adoption. Cette alliance est énoncée
plus clairement dans le livre d'Abraham de la Perle de grand prix que
dans la Genèse :
Mon nom est Jéhovah, et je
connais la fin dès le commencement ; c'est pourquoi, ma
main sera au-dessus de toi. Je ferai de toi une grande nation, je te
bénirai sans mesure, je rendrai ton nom grand parmi toutes les
nations, et tu seras une bénédiction pour ta postérité
après toi, en ceci qu'elle portera, de ses mains, ce ministère
et cette prêtrise à toutes les nations ; Je la
bénirai par ton nom, car tous ceux qui recevront cet Évangile
porteront ton nom, seront comptés parmi ta postérité,
et se lèveront et te béniront, toi, leur père.
Je bénirai ceux qui te bénissent, et je maudirai ceux
qui te maudissent ; et en toi (c'est-à-dire en ta
prêtrise), et en ta postérité (c'est-à-dire
ta prêtrise), car je te fais la promesse que ce droit
continuera en toi et en ta postérité après toi
(c'est-à-dire la postérité littérale ou
postérité par le sang), toutes les familles de la terre
seront bénies, oui, des bénédictions de
l'Évangile, lesquelles sont les bénédictions du
salut, à savoir la vie éternelle. (Abraham 2:8-11)
La
remise de la « dispensation de l'Évangile
d'Abraham » par le prophète Élias avait donc
une importance primordiale pour la complète réalisation
des promesses de Jéhovah à la postérité
d'Abraham et à ceux qui seraient comptés au nombre de
ses enfants par adoption pour avoir accepté l'Évangile.
Élias
et l'esprit d'Élias
À cause de la
déclaration que fit Jésus au sujet de Jean-Baptiste, le
jour où celui-ci envoya deux de ses disciples demander au
Christ : « Es-tu celui qui doit venir, ou devons-nous
en attendre un autre ? » (Matt. 11:3), d'aucuns
enseignent que Jean et Élias étaient une seule et même
personne. Étudions a cet égard la déclaration
faite par Jésus :
Qui êtes-vous donc allés
voir ? un prophète ? Oui, vous dis-je, et plus qu'un
prophète. Car c'est celui dont il est écrit :
Voici, j'envoie mon messager devant toi... Et si vous voulez le
comprendre, c'est lui qui est l'Élie* qui devait venir (Matt.
11:9, 10, 14).
*Elias
en réalité. Dans le texte grec du Nouveau Testament les
noms de l'Élias du temps d'Abraham et d'Élie le
Thischbite sont rendus uniformément par Élias. Segond
utilise « Élie » dans tous les cas,
ndt.
Le Seigneur permit au prophète Joseph Smith de
comprendre ce problème en expliquant que celui qui est envoyé
pour préparer le chemin est « un Elias »,
non pas le prophète Élias, mais quelqu'un qui prépare
la voie. Donc, dans ce sens, Jean-Baptiste était un Élias,
un précurseur, celui qui avait été envoyé
pour « préparer le chemin de l'Éternel »
(Ésaïe 40:3).
Cette
explication s'accorde entièrement avec la déclaration
que l'ange fit à Zacharie, lorsqu'il lui promit que sa femme,
Élisabeth, lui donnerait un fils qui serait appelé
Jean :
Il sera pour toi un sujet de joie et d'allégresse,
et plusieurs se réjouiront de sa naissance... Il ramènera
plusieurs des fils d'Israël au Seigneur, leur Dieu ; Il
marchera devant Dieu avec l'esprit et la puissance d'Élie
[Élias] pour ramener les cœurs des pères vers les
enfants, et les rebelles à la sagesse des justes, afin de
préparer au Seigneur un peuple bien disposé. (Luc 1:14,
16, 17)
Ainsi donc, l'ange du Seigneur annonçait que
Jean marcherait devant le Seigneur « avec l'esprit et la
puissance d'Élie [Élias] », et c'est ce
qu'il fit, mais pas comme le prophète Élias qui apparut
le 3 avril 1836 dans le temple de Kirtland, avec Moïse et Élie,
à Joseph Smith et Oliver Cowdery. Cela est encore confirmé
par le fait que Jean-Baptiste avait antérieurement visité
Joseph Smith et Oliver Cowdery, le 15 mai 1829, et les avait ordonnés
à la Prêtrise d'Aaron.
En
août 1830, près de six ans avant la visite d'Élias
au temple de Kirtland, le Seigneur, dans une révélation
qu'il fit au prophète Joseph Smith, parla de l'importance des
clefs détenues par Élias :
Voici, c'est là
sagesse de ma part, c'est pourquoi ne vous étonnez pas, car
l'heure vient où je boirai du fruit de la vigne avec vous sur
la terre, et avec Moroni que je vous ai envoyé pour vous
révéler le Livre de Mormon, lequel contient la
plénitude de mon Évangile éternel, à qui
j'ai confié les clefs des annales du bois d'Éphraïm ;
Et aussi avec Élias, à qui j'ai confié les clefs
pour réaliser le rétablissement de toutes les choses
relatives aux derniers jours dont tous les saints prophètes
ont parlé depuis le commencement du monde ; Et aussi
Jean, le fils de Zacharie, Zacharie qu'il (Élias) visita et
auquel il donna la promesse qu'il aurait un fils, que son nom serait
Jean et qu'il serait rempli de l'esprit d'Élias. (D&A
27:5-7)
Élie, Élias et Jean sont trois
personnes
Pour beaucoup de gens, Élie, Élias
et Jean-Baptiste sont une seule et même personne. Du fait des
révélations du Seigneur à Joseph Smith et de
l'apparition de ces trois grands prophètes en personne à
Joseph Smith et Oliver Cowdery, toute incertitude, toute
incompréhension ont été dissipées, car
nous savons maintenant que chacun d'eux était un personnage
distinct, un prophète du Seigneur. Cet éclaircissement
n'a donc pas été obtenu par la seule lecture de la
Bible, mais par la visite que ces prophètes ont faite à
la terre à notre époque. C'était une nouvelle
étape dans l'accomplissement des paroles de l'apôtre
Pierre, selon lesquelles les cieux devaient recevoir le Christ
« jusqu'au temps du rétablissement de toutes
choses, dont Dieu a parlé anciennement par la bouche de ses
saints prophètes » (Actes 3:11).
CHAPITRE 18 : LA
VÉRITABLE ÉGLISE, UNE ÉGLISE
MISSIONNAIRE
L'Église de Jésus-Christ des
saints des derniers jours soutient que les choses révélées
des cieux par le Seigneur lui-même, et par les anciens
prophètes qui ont visité cette terre et remis les clefs
de leurs dispensations respectives au prophète Joseph Smith,
doivent être proclamées au monde. Sinon, comment le
monde les connaîtrait-il ? Comment Israël dispersé
peut-il être rassemblé au pays de son héritage ?
Comment l'Évangile peut-il être prêché dans
le monde entier pour servir de témoignage à toutes les
nations avant que la fin n'arrive ?
Comment donc
invoqueront-ils celui en qui ils n'ont pas cru ? Et comment
croiront-ils en celui dont ils n'ont pas entendu parler ? Et
comment en entendront-ils parler, s'il n'y a personne qui prêche ?
Et comment y aura-t-il des prédicateurs, s'ils ne sont pas
envoyés, selon qu'il est écrit : Qu'ils sont beaux
les pieds de ceux qui annoncent la paix, de ceux qui annoncent de
bonnes nouvelles ! (Rom. 10:14, 15)
Il est évident
que Paul pensait que le Seigneur enverrait des « prédicateurs »,
c'est-à-dire des missionnaires pour enseigner aux peuples de
la terre les choses qu'il voulait qu'ils sachent. Paul savait aussi
que ces prédicateurs ne pouvaient pas se désigner
eux-mêmes, puisqu'il disait : « Et comment y
aura-t-il des prédicateurs, s'ils ne sont pas envoyés ? »
L'importance de cette responsabilité se comprend mieux si l'on
se reporte encore à la vision de Jean le Révélateur
concernant le rétablissement de l'Évangile en ces
derniers jours :
Après cela, je regardai, et
voici, une porte était ouverte dans le ciel. La première
voix que j'avais entendue, comme le son d'une trompette, et qui me
parlait, dit : Monte ici, et je te ferai voir ce qui doit
arriver dans la suite (Apoc. 4:1). Je vis un autre ange qui volait
par le milieu du ciel, ayant un Évangile éternel, pour
l'annoncer aux habitants de la terre, à toute nation, à
toute tribu, à toute langue, et à tout peuple (Apoc.
14:6).
Quand Jean eut la vision de ce qui « doit
arriver dans la suite », il vit que l'« Évangile
éternel » (et il ne peut y en avoir d'autre) qui
serait apporté sur cette terre par un ange volant par le
milieu du ciel, devrait être prêché « aux
habitants de la terre, à toute nation, à toute tribu, à
toute langue, et à tout peuple ». Donc, aucun
habitant de la terre n'est négligé ou omis. Quelle
mission et quelle responsabilité formidables ! Mais
lorsque le Seigneur a une oeuvre à accomplir, il prévoit
toujours tout le nécessaire pour qu'elle soit accomplie. Il a
prévu le nécessaire, en ce cas, par le rétablissement
de l'Évangile à notre époque par l'intermédiaire
du prophète Joseph Smith.
L’œuvre
missionnaire de notre Église est allée de l'avant,
souvent au prix de grands sacrifices.
Depuis
les tout premiers temps de l'Église dans les années
1830, jusqu'au milieu des années 1970, un quart de million
d'hommes et de femmes ont rempli une mission pour l'Église aux
États-Unis, dans beaucoup d'autres pays du monde et dans les
îles de la mer. Certains ont rempli deux ou trois missions ou
davantage, le tout à leurs propres frais ou avec le soutien de
leurs amis et de leur famille.
Les
missionnaires ne choisissent pas la mission où ils vont être
envoyés, ils vont de bon cœur là où on
leur demande d'aller. Aujourd'hui la plupart des missionnaires
travaillent de dix-huit mois à deux ans ; pour ceux qui
travaillent dans un pays où on parle une autre langue que la
leur, ceci comprend une période d'étude intensive dans
une mission d'étude des langues. Beaucoup de missionnaires -
jeunes gens, jeunes filles, et même des couples plus âgés
- aspirent depuis leur enfance au moment où ils pourraient
servir le Seigneur au cours d'une mission. Souvent ils ont déjà
fait leur service militaire ou été à
l'université, ou les deux. Mais quand l'occasion et l'appel se
présentent, ils vont de bon cœur, heureux de répondre
à cet appel du Seigneur. Lorsqu'ils reviennent parmi les
leurs, ces missionnaires témoignent unanimement que le temps
qu'ils ont passé dans le champ de la mission à rendre
témoignage du rétablissement de l'Évangile en
ces derniers jours, de la véracité du Livre de Mormon
et de l'appel divin du prophète Joseph Smith, a été
le moment le plus heureux de leur vie.
Lorsque
quelqu'un est converti à la vérité par l'oeuvre
d'un missionnaire, il désire souvent à son tour remplir
une mission au pays ou à l'étranger pour rembourser
dans une certaine mesure le Seigneur des joies nouvelles qui lui
échoient par sa conversion à la vérité.
Il n'y a guère de foyers de membres de l'Église qui
n'aient pas apporté leur contribution à la cause
missionnaire de l'Église, et on peut porter au crédit
de nombre d'entre eux le fait que le père, tous ses fils, et
souvent ses filles, ont rempli une mission.
La voix
d'avertissement à tous les peuples
Le 1er novembre
1831, le Seigneur fit au prophète Joseph Smith une révélai
ion spéciale qu'il appela lui-même « Ma
préface au livre de mes commandements » (D&A
1:6) :
Écoute, ô peuple de mon Église,
dit la voix de celui qui demeure en haut et dont les yeux sont sur
tous les hommes ; oui, je le dis, en vérité :
Écoutez, peuples lointains, et vous qui êtes dans les
îles de la mer, prêtez tous l'oreille. Car, en vérité,
la voix du Seigneur s'adresse à tous les hommes, et il n'en
est aucun qui puisse s'y dérober ; il n'est point d’œil
qui ne verra, point d'oreille qui n'entendra, point de cœur qui
ne sera pas pénétré... La voix d'avertissement
ira à tous les peuples par la bouche des disciples que je me
suis choisis en ces derniers jours. Ils iront, et nul ne les
arrêtera, car c'est moi, le Seigneur, qui le leur ai
commandé... Et en vérité, je vous dis que ceux
qui vont porter ces nouvelles aux habitants de la terre ont reçu
le pouvoir de sceller, tant sur la terre que dans les cieux, les
incroyants ci les rebelles ; Oui, en vérité, de
les sceller pour le jour où la colère de Dieu sera
déversée sans mesure sur les méchants. Pour le
jour où le Seigneur viendra rétribuer tous les hommes
selon leurs oeuvres et les mesurer avec la mesure dont ils ont mesuré
leur prochain. C’est pourquoi, la voix du Seigneur retentit
jusqu'aux extrémités de la terre, afin que tous ceux
qui veulent entendre, entendent. Préparez-vous, préparez-vous
pour ce qui doit arriver, car le Seigneur est proche : La colère
du Seigneur est allumée, son épée s'est enivrée
dans les cieux et elle tombera sur les habitants de la terre. Le bras
du Seigneur sera révélé, et le jour vient où
ceux qui ne veulent pas écouter la voix du Seigneur ni celle
de ses serviteurs et qui ne feront pas attention aux paroles des
prophètes et des apôtres seront retranchés du
peuple ; Afin que la plénitude de mon Évangile
soit proclamée par les faibles et les simples jusqu'aux
extrémités de la terre, et devant les rois et les
gouverneurs. (D&A 1:1, 2, 4, 5, 8-14, 23)
On verra donc,
que par le rétablissement de l'Évangile et
l'établissement de son Église à notre époque,
le Seigneur montre que
(1)
l'Évangile doit être porté au monde entier, y
compris les îles de la mer,
(2)
que « la voix du Seigneur s'adresse à tous les
hommes, et il n'en est aucun qui puisse s'y dérober »,
(3)
que ses serviteurs, bien qu'envoyés dans leur faiblesse,
recevraient le pouvoir « de sceller, tant sur la terre que
dans les cieux » et
(4)
qu'ils sont envoyés pour dire « préparez-vous,
préparez-vous pour ce qui doit arriver, car le Seigneur est
proche ». Nous avons donc la chance de vivre au jour où
le royaume se prépare pour l'avènement du Roi.
En
février 1829, donc avant l'organisation de l'Église, le
Seigneur, dans une révélation au prophète Joseph
Smith, lui parla de l’œuvre merveilleuse qui allait
s'accomplir et de la préparation que devraient subir ses
serviteurs pour se qualifier pour l’œuvre :
Voici,
une oeuvre merveilleuse est sur le point de se produire parmi les
enfants des hommes. C'est pourquoi, ô vous qui vous embarquez
dans le service du Seigneur, veillez à le servir de tout votre
cœur, de tout votre pouvoir, de tout votre esprit et de toutes
vos forces afin d'être innocents devant Dieu au dernier jour.
C'est pourquoi, si vous éprouvez le désir de servir
Dieu, vous êtes appelés à l’œuvre ;
Car voici, le champ est déjà mûr pour la moisson
et voici, celui qui se sert de sa faucille de toutes ses forces
amasse des provisions afin de ne pas périr, mais apporte le
salut à son âme ; Et la foi, l'espérance, la
charité et l'amour, avec le seul souci de la gloire de Dieu,
le qualifient pour l’œuvre. Souvenez-vous de la foi, de
la vertu, de la connaissance, de la tempérance, de la
patience, de la bonté fraternelle, de la sainteté, de
la charité, de l'humilité, de la diligence. Demandez et
vous recevrez ; frappez et l'on vous ouvrira. Amen. (D&A
sec. 4)
Dans une autre révélation datant de 1829
le Seigneur dit :
C'est pourquoi vous êtes appelés
à crier repentance à ce peuple. Et s'il arrive que vous
travailliez toute votre vie à crier repentance à ce
peuple et que vous m'ameniez ne fût-ce qu'une seule âme,
comme votre joie sera grande avec elle dans le royaume de mon Père !
Et maintenant, si votre joie doit être grande avec cette seule
âme que vous m'aurez amenée dans le royaume de mon Père,
comme elle sera grande si vous m'en amenez beaucoup ! (D&A
18:14-16)
Le 9 février 1831 le Seigneur fit, par
l'intermédiaire du prophète Joseph Smith, une
révélation à certains anciens de l'Église
au sujet du travail missionnaire :
Écoutez, ô
anciens de mon Église qui vous êtes assemblés en
mon nom, à savoir Jésus-Christ, le Fils du Dieu vivant,
le Sauveur du monde, étant donné que vous croyez en mon
nom et gardez mes commandements. Je vous le dis, de nouveau, prêtez
l'oreille, écoutez et obéissez à la loi que je
vais vous donner. Car en vérité, je le dis, puisque
vous vous êtes assemblés selon le commandement que je
vous avais donné, que vous êtes d'accord en ce qui
concerne ce sujet particulier et que vous avez demandé au Père
en mon nom, ainsi donc, vous allez recevoir. Voici, en vérité,
je vous le dis, je vous donne ce premier commandement que vous irez
en mon nom, chacun de vous, à l'exception de mes serviteurs
Joseph Smith fils, et Sidney Rigdon... Et vous irez, dans le pouvoir
de mon Esprit, prêchant mon Évangile, deux par deux, en
mon nom, élevant la voix comme avec le son d'une trompette,
proclamant ma parole, comme des anges de Dieu. Et vous irez,
baptisant d'eau, disant : Repentez-vous, repentez-vous, car le
royaume des cieux est proche. (D&A 42:1-4, 6, 7)
Depuis ce
temps jusqu'à nos jours, les anciens de l'Église s'en
vont « deux par deux » comme le Seigneur l'a
commandé. Il a encore précisé dans cette même
révélation que personne ne peut s'en aller prêcher
l'Évangile s'il n'est pas ordonné :
De
plus, je vous dis qu'il ne sera donné à aucun homme
d'aller prêcher mon Évangile OU d'édifier mon
Église, s'il n'est ordonné par quelqu'un qui a
l'autorité et dont l'Église sait qu'il a l'autorité
et a été régulièrement ordonné par
les chefs de l'Église. (D&A 42:11)
Le Seigneur a
donné pour instruction à quiconque est averti d'avertir
son voisin :
Voici, je vous envoie témoigner et
avertir le peuple, et il convient que quiconque a été
averti mette son prochain en garde. C’est pourquoi, ils restent
sans excuse et leurs péchés sont sur leur propre tête.
(D&A 88:81, 82)
Le Seigneur donna encore aux anciens de
son Église beaucoup d'autres instructions et directives
concernant cette grande responsabilité qui leur incombait de
porter le message de l'Évangile à tous les habitants de
la terre ; la plupart d'entre elles sont contenues dans les
Doctrine et Alliances.
Le
prophète Néphi, qui vécut sur le continent
américain vers 600 av. J.-C., eut la bénédiction
d'avoir la vision de notre époque et de l'arrivée des
annales de son peuple (le Livre de Mormon) auprès des Gentils
des derniers jours :
Et bénis sont ceux qui
cherchent à établir ma Sion en ce jour-là, car
ils auront le don et le pouvoir du Saint-Esprit ; et s'ils
persévèrent jusqu'à la fin, ils seront exaltés
au dernier jour, et ils seront sauvés dans le royaume éternel
de l'Agneau ; et ceux qui annonceront la paix, oui, la bonne
nouvelle d'une grande joie, qu'ils seront beaux sur les montagnes !
(1 Néphi 13:37)
Aucune Église, à
part l'Église que Jésus a établie au midi des
temps, n'a jamais pris la responsabilité d'une telle oeuvre
missionnaire et porté l'Évangile de Jésus-Christ
« à toute nation, à toute tribu, à
toute langue et à tout peuple » comme l'a fait
l'Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours.
Les missionnaires de notre Église vont de porte en porte, de
ville en ville, de pays en pays, pour exécuter les
instructions du Seigneur reçues de lui par le rétablissement
de l'Évangile. Ils ne cessent de faire ceci depuis
l'organisation de l'Église. Ils continueront de le faire
jusqu'à ce que le chef de l'Église, Jésus-Christ,
vienne sur les nuées du ciel réclamer son
Royaume.
Prêcher le royaume de Dieu
Jésus
a donné à ses disciples les signes de sa seconde venue
et de la fin du monde : « Cette bonne nouvelle du
royaume sera prêchée dans le monde entier, pour servir
de témoignage à toutes les nations. Alors viendra la
fin » (Matt. 24:14).
Jésus
savait parfaitement qu'il était nécessaire que
l'Évangile fût prêché à toutes les
nations, et que cela ne pouvait se faire qu'au prix de grands
sacrifices, ainsi qu'il apparaît de ses propres
déclarations :
Puis il dit à tous : Si
quelqu'un veut venir après moi, qu'il renonce à
lui-même, qu'il se charge chaque jour de sa croix, et qu'il me
suive. Car celui qui voudra sauver sa vie la perdra, mais celui qui
la perdra à cause de moi la sauvera. (Luc 9:23, 24)
Pendant
qu'ils étaient en chemin, un homme lui dit : Seigneur, je
te suivrai partout où tu iras. Jésus lui répondit :
Les renards ont des tanières, et les oiseaux du ciel ont des
nids, mais le Fils de l'homme n'a pas où reposer sa tête.
(Luc 9:57, 58)
En d'autres termes, il semble que Jésus
voulait faire nettement comprendre à cet homme et à
tous les autres qui désireraient éventuellement le
suivre à l'avenir dans le ministère (et nous pensons
que c'est pour cette raison que cette déclaration est devenue
scripturaire), qu'il n'avait rien à leur offrir dans le genre
rémunération pécuniaire s'ils le suivaient, même
pas une place pour reposer leur tête.
Il dit à un
autre : Suis-moi. Et il répondit : Seigneur,
permets-moi d'aller d'abord ensevelir mon père. Mais Jésus
lui dit : Laisse les morts ensevelir leurs morts ; et toi,
va annoncer le royaume de Dieu. Un autre dit : Je te suivrai,
Seigneur, mais permets-moi d'aller d'abord prendre congé de
ceux de ma maison. Jésus lui répondit : Quiconque
met la main à la charrue, et regarde en arrière, n'est
pas propre au royaume de Dieu. (Luc 9:59-62)
Autrement dit,
Jésus voulait faire comprendre que rien ne devait faire
obstacle à la prédication du royaume de Dieu, même
pas le soin des morts, même pas le besoin de dire « au
revoir ».
Après cela, le Seigneur désigna
encore soixante-dix autres disciples, et il les envoya deux à
deux devant lui dans toutes les villes et dans tous les lieux où
lui-même devait aller.
Il leur dit : La moisson est
grande, mais il y a peu d'ouvriers. Priez donc le maître de la
maison d'envoyer des ouvriers dans sa moisson. (Luc 10:1, 2)
Ceci
nous apprend quelle est l'étendue de la moisson et combien peu
nombreux sont les ouvriers. Néanmoins, les hommes doivent être
désignés et envoyés : ils ne se désignent
ni ne s'envoient eux-mêmes. Il les a envoyés « deux
à deux ». C'est de cette façon que les
missionnaires de l'Église de Jésus-Christ des saints
des derniers jours effectuent leur service depuis que l’Église
est organisée.
Jésus
instruisit ensuite les soixante-dix de leurs tâches
missionnaires : comment ils voyageraient, ce qu'ils
emporteraient avec eux et ce qu'ils diraient, leur disant ce qu'ils
devaient faire quand ils entraient dans un foyer sur lequel « leur
paix reposerait » :
Demeurez dans cette
maison-là, mangeant et buvant ce qu'on vous donnera ; car
l'ouvrier mérite son salaire. N'allez pas de maison en maison.
Dans quelque ville que vous entriez, et où l'on vous recevra,
mangez ce qui vous sera présenté, Guérissez les
malades qui s'y trouveront, et dites-leur : Le royaume de Dieu
s'est approché de vous. (Luc 10:7-9)
C’est de
cette déclaration du Maître, que les ecclésiastiques
des Églises d'aujourd'hui se sont prévalus pour prêcher
pour de l'argent, « car l'ouvrier mérite son
salaire ». Mais on notera que Jésus dit nettement
que ce salaire doit être accepté sous forme de
nourriture et de logement de la part de ceux a qui ils prêchent
l'Évangile du royaume, tout en allant de maison en maison en
tant que missionnaires.
Jésus
poursuivit :
Celui qui vous écoute m'écoute,
et celui qui vous rejette me rejette ; et celui qui me rejette
rejette celui qui m'a envoyé. Les soixante-dix revinrent avec
joie, disant : Seigneur, les démons mêmes nous sont
soumis en ton nom. (Luc 10:16, 17)
On remarquera que « les
soixante-dix revinrent avec joie ; il en est de même des
missionnaires de notre époque qui ont été
désignés et envoyés avec le message de
l'Évangile rétabli auprès des nations de la
terre.
Examinons
un instant l'organisation des Églises d'aujourd'hui. Quelles
me-,tires ont-elles prises pour que « I'Évangile du
royaume » soit « prêché dans le
monde entier, pour servir de témoignage à toutes les
nations » ? (Matt. 24:14). Si une Église
quelconque possède la vérité, il ne suffit pas
qu'elle enseigne cette vérité aux nations païennes,
comme certaines essaient de le taire très faiblement, mais
encore faut-il qu'elles enseignent la vérité aux
membres des autres Églises, car nous devons « tous
[parvenir] à l'unité de la toi : Afin que nous ne
soyons plus des enfants, flottants et emportés à tout
vent de doctrine, par la tromperie des hommes, par leur ruse dans les
moyens de séduction » (Éph. 4:14).
Tout
homme de bonne foi doit admettre que les soi-disant chrétiens
d'aujourd’hui ne sont pas « parvenus à
l'unité de la foi ». Le Christ aurait-il échoué ?
A-t-il modifié ses doctrines ? Non ! Ce sont les
hommes qui les ont changées.
Ce
jour est encore à venir pour lequel Jésus enseigna à
ses disciples de prier : « Que ton règne
vienne ; que ta volonté soit faite sur la terre comme au
ciel » (voir Matthieu 6:10). Mais ce jour ne pourrait
arriver si le Seigneur n'envoyait pas ses serviteurs dans le monde
entier prêcher « I'Évangile éternel
aux habitants de la terre, à toute nation, à toute
tribu, à toute langue et à tout peuple »
(Apoc. 14:6).
Voyez
quelle puissance représenteraient dans le monde les Églises
qui se disent chrétiennes si tous leurs ecclésiastiques
étaient dûment appelés de Dieu, enseignaient les
mêmes doctrines et travaillaient de concert à
l'établissement de son royaume.
Dans
les instructions qu’il envoya aux membres de l'Église à
Corinthe, l'apôtre Paul dit :
Je vous exhorte,
frères, par le nom de notre Seigneur Jésus-Christ, à
tenir tous un même langage, et à ne point avoir de
divisions parmi vous, mais à être parfaitement unis dans
un même esprit et dans un même sentiment. (1 Cor.
1:10)
Il est évident que les ecclésiastiques
dits chrétiens d'aujourd'hui se sont écartés des
instructions de Paul en la matière. Il n'est pas étonnant
que les nations païennes soient perplexes quand le Christianisme
leur est présenté ! Comme la direction de la
prêtrise semble appartenir à Joseph, le fils de Jacob,
et à sa postérité, il est normal que l'Évangile,
qui comprend la prêtrise, ait été rétabli
en ces derniers jours par l'intermédiaire d'un descendant de
Joseph. Consultons la promesse de Moïse à Joseph :
Sa
gloire est comme le premier-né de son taureau ; ses
cornes sont les cornes du buffle ; avec elles il rassemblera les
peuples aux confins de la terre : et ce sont les myriades
d'Éphraïm, ce sont les milliers de Manassé. (Deut.
33:17)
La promesse de Moïse est en voie d'accomplissement
depuis le rétablissement de l'Église du Christ en 1830.
La postérité de Joseph, à qui la prêtrise
de Dieu a été rendue, « rassemble les
peuples aux confins de la terre : et ce sont les myriades
d'Éphraïm, ce sont les milliers de Manassé ».
On remarquera donc que cela suppose un vaste programme missionnaire.
Nous nous demandons si, à l'époque où Moïse
fit sa prédiction, il aurait pu y avoir un endroit du monde
qui aurait paru plus proche des « confins de la terre »
que les montagnes d'Éphraïm, c'est-à-dire les
vallées des Montagnes Rocheuses.
Lorsque
nous avons discuté du rassemblement d'Israël, nous avons
rappelé la prophétie de Jérémie dans
laquelle celui-ci disait que le rassemblement d'Israël dans les
derniers jours dépasserait de loin en importance l'exode des
enfants d'Israël du pays d'Égypte, ce qui ne pouvait
s'accomplir que par un programme missionnaire de grande
envergure :
Voici, j'envoie une multitude de pêcheurs,
dit l'Éternel, et ils les pêcheront ; et après
Ce la j'enverrai une multitude de chasseurs, et ils les chasseront de
toutes les montagnes et de toutes les collines, et des fentes des
rochers. (Jér. 16:16)
Lorsque le Seigneur appelle ses
serviteurs et les fait « pêcheurs » et
« chasseurs », il fait vraiment pour eux
quelque chose qu'aucun mortel ne peut faire de son propre pouvoir.
Ils sont appelés à partir « avec l'esprit et
la puissance d'Élias », comme le fut jadis
Jean-Baptiste, car ils sont envoyés pour préparer la
voie pour la venue du Seigneur.
Toutes les nations doivent
entendre la parole du Seigneur
Après sa crucifixion
et sa résurrection, juste avant son ascension, Jésus
donna à ses disciples ses dernières
instructions.
Allez, faites de toutes les nations des
disciples, les baptisant au nom du Père, du Fils et du
Saint-Esprit, Et enseignez-leur à observer tout ce que je vous
ai prescrit. Et voici, je suis avec vous tous les jours, jusqu'à
la fin du monde. (Matt. 28:19-20)
Jésus n'a jamais
annulé ces instructions ni sa promesse. C'est pourquoi, quand
l'Église de Jésus-Christ se trouve sur terre avec
l'autorité d'agir en son nom, cette promesse suit ceux qui
sont envoyés instruire toutes les nations. Nul ne peut mieux
témoigner de cette vérité que les missionnaires
de I'Église de Jésus-Christ des saints des derniers
jours. On pourrait écrire des livres entiers sur la manière
merveilleuse dont les missionnaires sont soutenus dans leur
ministère. La voie est ouverte, par laquelle les missionnaires
sont conduits jusqu'à celui qui recherche sincèrement
la vérité, dans leurs efforts pour rassembler Israël
dispersé, car vraiment ils sont envoyés pour le
« pêcher » et le « chasser »
de toutes les montagnes et de toutes les collines et des fentes des
rochers.
Pour
illustrer la manière dont le Seigneur tient sa promesse :
« Et voici, je suis avec vous tous les jours jusqu'à
la fin du monde », nous citons cet extrait d'une vision
que le prophète Joseph Smith eut au temple de Kirtland, le
jeudi 21 janvier 1836 :
Je vis les douze apôtres de
l'Agneau, qui se trouvent maintenant sur terre, qui détiennent
les clefs de ce dernier ministère, dans les pays étrangers,
debout en cercle, bien fatigués, les vêtements déchirés
et les pieds enflés, les yeux baissés, et Jésus
au milieu d'eux, et ils ne le voyaient pas. Le Sauveur les
contemplait et pleurait. Je vis aussi frère M'Lellin, dans le
sud debout sur une colline, entouré d'une grande foule, et il
leur prêchait, et il y avait devant lui un paralytique soutenu
par ses béquilles ; il les jeta sur son ordre, et se mit
à courir comme un cerf, par la grande puissance de Dieu. Je
vis encore frère Brigham Young, qui se trouvait dans un pays
étrange, loin au sud-ouest, dans un endroit désert sur
un rocher au milieu d'une douzaine d'hommes de couleur à l'air
hostile. Il leur prêchait dans leur propre langue, et l'ange de
Dieu se tenait au-dessus de sa tête, une épée nue
à la main, et le protégeait, mais lui ne le voyait pas.
(DHC, vol. 2, p. 381)
En vertu de cette puissante promesse,
l’œuvre missionnaire de son Église progresse sur
terre, prenant plus de vitesse d'une année à l'autre.
Le nombre des missionnaires est en augmentation et continuera
d'augmenter jusqu'à ce que les royaumes de ce monde deviennent
le royaume de notre Dieu, et que le Christ vienne réclamer son
royaume comme l'ont déclaré les prophètes.
Le
programme missionnaire de l'Église de Jésus-Christ des
saints des derniers jours est un des plus grands mouvements, une des
plus grandes entreprises spirituelles que ce monde ait jamais
connues. Le prophète Joseph Smith n'a pas reçu cette
grande mission en lisant les Écritures, mais par les
révélations du Seigneur à notre époque.
Par
conséquent, pour ceux qui sont envoyés en son nom à
notre époque, la promesse est la même que celle faite
jadis par Jésus aux soixante-dix :
Celui qui vous
écoute m'écoute, et celui qui vous rejette me rejette ;
et celui qui me rejette rejette celui qui m'a envoyé. (Luc
10:16)
CHAPITRE 19 :
DIFFÉRENCES FONDAMENTALES ENTRE LE SALUT ET LA VIE
ÉTERNELLE
Un seul ciel et un seul enfer
Une
des plus grandes erreurs contenues dans les enseignements des
religions chrétiennes est la doctrine d'un seul ciel et d'un
seul enfer, selon laquelle tous ceux qui vont au ciel reçoivent
une part, tous la même, et tous ceux qui ne réussissent
pas à aller au ciel sont envoyés en enfer où ils
reçoivent une part, tous la même.
Cette
pensée a amené beaucoup de gens à se figurer
que, bien que leur vie ne soit pas tout à fait ce qu'elle
devrait, ils sont aussi bons, sinon meilleurs, que la moyenne. Ils se
figurent ainsi que tout ira bien pour eux. Si cette doctrine est
vraie, il est évident qu'il faut tirer une ligne quelque part,
et plus on approche de cette ligne, plus petite est la différence
entre ceux qui franchissent la ligne et entrent au ciel, et ceux qui
n'y arrivent pas tout à fait et doivent donc être
envoyés en enfer. Une telle doctrine n'a pas le pouvoir
motivateur ou stimulant pour pousser ou encourager les hommes à
faire tout leur possible, mais plutôt à se tenir pour
satisfaits quand ils ont fait aussi bien que la moyenne. Une telle
doctrine n'attribue aucune valeur à ce qui dépasse la
moyenne en matière de dévouement, d'obéissance
aux commandements du Seigneur, ou de développement de ses
talents et de leur consécration à son
service.
Plusieurs demeures, ou degrés, dans le
ciel
Jésus a enseigné à ses
disciples : Il y a plusieurs demeures dans la maison de mon
Père : Si cela n'était pas, je vous l'aurais dit.
Je vais vous préparer une place (Jean 14:2).
S'il
n'y avait qu'un seul ciel et que tous ceux qui y vont aient la même
part, quel manque de logique ce serait, de la part de Jésus,
ne fût-ce que de laisser entendre qu'il allait préparer
une place pour ses disciples, et d'ajouter, en outre : « il
y a plusieurs demeures dans la maison de mon Père ».
Donc,
puisqu'il y a plusieurs demeures dans la maison de son Père,
il est bon que nous y prêtions attention.
L'apôtre
Paul nous a communiqué qu'il connaissait un homme en Christ
qui fut ravi jusqu'au troisième ciel. Si nous lisons
soigneusement cette Écriture, nous découvrirons que
Paul lui-même était cet homme :
Je connais
un homme en Christ, qui fut, il y a quatorze ans, ravi jusqu'au
troisième ciel (si ce fut dans son corps je ne sais, si ce fut
hors de son corps, je ne sais, Dieu le sait). Et je sais que cet
homme (si ce fut dans son corps ou sans son corps je ne sais, Dieu le
sait) Fut enlevé dans le paradis, et qu'il entendit des
paroles ineffables qu'il n'est pas permis à un homme
d'exprimer. (2 Cor. 12:2-4)
Il est évident qu'il ne
peut y avoir un troisième ciel que s'il y a un premier et un
deuxième ciel. Nous avons donc trois cieux, plus le paradis et
l'enfer dont on parle si souvent dans les Écritures, ce qui
fait au moins cinq endroits où nous pouvons aller après
la mort.
Paul
a fait une description merveilleuse de la résurrection :
Il
y a aussi des corps célestes et des corps terrestres ;
mais autre est l'éclat des corps célestes, autre celui
des corps terrestres. Autre est l'éclat du soleil, autre
l'éclat de la lune, et autre l'éclat des étoiles ;
même une étoile diffère en éclat d'une
autre étoile. Ainsi en est-il de la résurrection des
morts. (1 Cor. 15:40-42)
Est-il possible d'être plus
clair ? Il y a une gloire du soleil, ou gloire céleste ;
une autre gloire comparable à la lune, ou gloire terrestre ;
et une autre gloire comparable aux étoiles, ou gloire téleste,
comme nous l'apprendrons ; et si « une étoile
diffère en éclat d'une autre étoile »,
ainsi en est-il « de la résurrection des morts ».
Ceci nous apprend qu'à la résurrection, la grande foule
sera semblable aux étoiles du ciel, et de même que les
oeuvres auront différé en importance et en fidélité
ici-bas, de même aussi différera la situation dans la
résurrection, de même que les étoiles du ciel
diffèrent en gloire.
La gloire céleste
Lorsque
Paul eut cette vision du troisième ciel et du paradis, il
déclara qu'il « entendit des paroles ineffables
qu'il n'est pas permis d'exprimer ». Il ne nous est
rapporté nulle part que Paul ait jamais décrit en
détail ce qu'il vit dans cette vision, car il ne fut pas
autorisé à « exprimer » ce qu'il
vit. Cette vision de Paul ne nous indique pas quelles qualifications
sont requises pour nous permettre d'accéder aux différents
cieux ou au paradis. Elles furent toutefois révélées
le 16 février 1832, à Joseph Smith, le prophète,
et à Sidney Rigdon, à Hiram, en Ohio. Le prophète
fut autorisé à rapporter une grande partie de ce qu'il
vit. Nous recommandons la lecture de toute cette révélation,
appelée « la Vision », qui est rapportée
à la section soixante-seize des Doctrine et Alliances, et dont
nous citons ce qui suit :
Nous, Joseph Smith, fils, et
Sidney Rigdon, étant dans l'Esprit le seizième jour de
février de l'an de grâce mil huit cent trente-deux :
Par le pouvoir de l'Esprit nos yeux furent ouverts et notre esprit
fut éclairé de manière à voir et à
comprendre les choses de Dieu : À savoir ce qui était
dès le commencement avant que le monde fût, qui fut
institué, par le Père, par l'intermédiaire de
son Fils unique, qui était dès le commencement, dans le
sein du Père, De qui nous rendons témoignage ; et
le témoignage que nous rendons est la plénitude de
l'Évangile de Jésus-Christ, qui est le Fils, que nous
avons vu et avec qui nous avons conversé dans la vision
céleste... Et nous rendons de nouveau témoignage, car
nous vîmes et entendîmes, et voici le témoignage
de l'Évangile du Christ concernant ceux qui se lèveront
à la résurrection des justes. Ce sont ceux qui ont reçu
le témoignage de Jésus, ont cru en son nom, ont été
baptisés à la manière de sa sépulture,
ayant été ensevelis dans l'eau en son nom, selon le
commandement qu'il a donné Afin qu'en gardant les
commandements, ils soient lavés et purifiés de tous
leurs péchés et reçoivent le Saint-Esprit par
l'imposition des mains de celui qui est ordonné et scellé
à ce pouvoir ; Qui vainquent par la foi et qui sont
scellés par le Saint-Esprit de promesse, que le Père
répand sur tous ceux qui sont justes et fidèles. Ce
sont ceux qui sont l'Église du Premier-né. Ce sont ceux
entre les mains desquels le Père a tout remis. Ce sont ceux
qui sont prêtres et rois, qui ont reçu de sa plénitude
et de sa gloire ; Et sont prêtres du Très-Haut,
selon l'ordre de Melchisédek, qui était selon l'ordre
d'Énoch, qui était selon l'ordre du Fils unique. C'est
pourquoi, comme il est écrit, ils sont dieux, oui, les fils de
Dieu C'est pourquoi tout est à eux, que ce soit la vie ou la
mort, le présent ou l'avenir, tout est à eux, et ils
sont au Christ et le Christ est à Dieu. Et ils vaincront tout.
Que l'homme ne se glorifie donc pas de l'homme, qu'il se glorifie
plutôt de Dieu qui mettra tous ses ennemis sous ses pieds.
Ceux-là demeureront pour toujours et à jamais dans la
présence de Dieu et de son Christ. Ce sont ceux qu'il amènera
avec lui, lorsqu'il viendra dans les nuées du ciel pour régner
sur la terre sur son peuple. Ce sont ceux qui auront part à la
première résurrection. Ce sont ceux qui se lèveront
lors de la résurrection des justes. Ce sont ceux-là qui
sont venus au mont de Sion et à la ville du Dieu vivant, le
lieu céleste, le plus saint de tous. Ce sont ceux qui ont
rejoint une multitude innombrable d'anges, l'assemblée
générale et l'Église d'Énoch et du
Premier-né. Ce sont ceux dont le nom est écrit dans les
cieux, où Dieu et le Christ sont les juges de tous. Ce sont
les justes rendus parfaits par l'intermédiaire de Jésus,
le médiateur de la nouvelle alliance, qui accomplit cette
expiation parfaite par l'effusion de son propre sang. Ce sont ceux
dont les corps sont célestes, dont la gloire est celle du
soleil, à savoir la gloire de Dieu, la plus haute de toutes,
dont il est écrit que le soleil du firmament en est le type.
(D&A 76:11-14, 50-70)
La gloire terrestre
Ensuite
nous vîmes le monde terrestre, et voici, ce sont ceux qui sont
du terrestre, dont la gloire diffère de celle de l'Église
du Premier-né qui a reçu la plénitude du Père,
de même que la gloire de la lune diffère de celle du
soleil dans le firmament. Voici, ce sont ceux qui sont morts sans
loi. Et aussi ceux qui sont les esprits des hommes gardés en
prison que le Fils visita et à qui il prêcha l'Évangile,
afin qu'ils fussent jugés selon les hommes dans la chair ;
Qui n'ont pas accepté le témoignage de Jésus
dans la chair mais qui l'ont accepté ensuite. Ce sont les
hommes honorables de la terre, qui ont été aveuglés
par la ruse des hommes. Ce sont ceux qui reçoivent de sa
gloire, mais pas de sa plénitude. Ce sont ceux qui reçoivent
de la présence du Fils, mais pas de la plénitude du
Père. C'est pourquoi ce sont des corps terrestres et non pas
des corps célestes et ils diffèrent en gloire comme la
lune diffère du soleil. Ce sont ceux qui ne sont pas vaillants
dans le témoignage de Jésus, c'est pourquoi ils
n'obtiennent pas la couronne du royaume de notre Dieu. Et c'est là
la fin de la vision que nous eûmes des terrestres, que le
Seigneur nous ordonna d'écrire pendant que nous étions
encore dans l'Esprit. (D&A 76:71-80)
La gloire
téleste
Et ensuite nous vîmes la gloire des
télestes qui est la moindre, de même que la gloire des
étoiles diffère de la gloire de la lune dans le
firmament. Ce sont ceux qui n'ont pas accepté l'Évangile
du Christ, ni le témoignage de Jésus. Ce sont ceux qui
ne renient pas le Saint-Esprit. Ce sont ceux qui sont précipités
dans l'enfer. Ce sont ceux qui ne seront délivrés des
mains du diable qu'à la dernière résurrection,
que quand le Seigneur, c'est-à-dire le Christ, l'Agneau, aura
terminé son oeuvre. Ce sont ceux qui ne reçoivent pas
de sa plénitude dans le monde éternel, mais qui
reçoivent du Saint-Esprit par le ministère des
terrestres. Et les terrestres reçoivent par le ministère
des célestes. Et les télestes le reçoivent aussi
par le ministère d'anges, qui sont chargés de les
servir ou qui sont désignés pour être les esprits
qui les servent, car ils seront héritiers du salut. Et ainsi
nous vîmes dans la vision céleste la gloire des
télestes, qui défie toute compréhension. Et nul
ne la connaît, si ce n'est celui à qui Dieu l'a révélée.
(D&A 76:81-90)
Différenciation des degrés
de gloire et définitions
On remarquera que tous
ceux qui héritent l'une quelconque des gloires décrites
ci-dessus « seront héritiers du salut »
(voir verset 88). Mais quelle différence entre les récompenses
ou gloires qui les attendent, une différence aussi grande que
celle qui existe entre la gloire ou lumière du soleil et de la
lune, ou entre celle de la lune et celle des étoiles.
Il
faut cependant se souvenir que seuls « ceux qui sont
l'Église du Premier-né » sont les héritiers
de la gloire céleste (voir D&A 76:54), et que ce sont ceux
« qu'il amènera avec lui lorsqu'il viendra dans les
nuées du ciel pour régner sur la terre sur son peuple »
(verset 63) et ceux qui « auront part à la première
résurrection » (verset 64 ; voir aussi D&A
45:54). Nous en déduisons que l'Évangile sera prêché
à toute la création afin qu'elle puisse obtenir la
gloire céleste si elle le veut.
Le
prophète continue sa description des différences entre
ces gloires :
Et ainsi nous vîmes la gloire des
terrestres, qui excelle en toutes choses la gloire des télestes,
en gloire, en pouvoir, en puissance et en domination. Et ainsi nous
vîmes la gloire des célestes qui excelle en toutes
choses - où Dieu, à savoir le Père règne
sur son trône pour toujours et à jamais. Devant le trône
duquel tout s'agenouille en une humble vénération et
lui rendent gloire pour toujours et à jamais. Ceux qui
demeurent en sa présence sont l'Église du Premier-né,
et ils voient comme ils sont vus, et ils connaissent comme ils sont
connus, car ils ont reçu de sa plénitude et de sa
grâce. Et il les rend égaux en pouvoir, en puissance et
en domination. La gloire des célestes est une, tout comme la
gloire du soleil est une. Et la gloire des terrestres est une, tout
comme la gloire de la lune est une. Et la gloire des télestes
est une, tout comme la gloire des étoiles est une, comme une
étoile diffère en gloire d'une autre étoile,
ainsi, dans le monde téleste, l'un diffère en gloire de
l'autre. Car ce sont ceux qui sont de Paul, d'Apollos et de Céphas.
Ce sont ceux qui se disent de celui-ci ou de celui-là, les uns
du Christ, les autres de Jean, d'autres de Moïse, d'autres
d'Élie, d'autres d'Ésaïas, et d'autres d'Énoch,
Mais qui n'ont pas accepté l'Évangile, ni le témoignage
de Jésus, ni les prophètes, ni l'alliance éternelle.
Enfin, ce sont tous ceux qui ne seront pas rassemblés avec les
saints pour être enlevés dans l'Église du
Premier-né et reçus dans la nuée. Ce sont les
menteurs, les sorciers, les adultères, les fornicateurs, et
tous ceux qui aiment et pratiquent le mensonge. Ce sont ceux qui
subissent la colère de Dieu sur terre. Ce sont ceux qui
subissent la vengeance du feu éternel. Ce sont ceux qui sont
précipités en enfer et qui subissent la colère
du Dieu tout-puissant, jusqu'à la plénitude des temps
quand le Christ aura mis tous ses ennemis sous ses pieds et aura
parachevé son oeuvre. Quand il remettra le royaume et le
présentera sans tâche au Père, disant : J'ai
vaincu et foulé seul au pressoir, oui, au pressoir de
l'indignation et de la colère du Dieu tout-puissant. Alors il
sera couronné de la couronne de sa gloire et s'assiéra
sur le trône de son pouvoir pour régner pour toujours et
à jamais. Mais voici, nous vîmes la gloire et les
habitants du monde téleste, et ils étaient aussi
innombrables que les étoiles du firmament ou que le sable sur
les bords de la mer. Et nous entendîmes la voix du Seigneur qui
disait : Tous ceux-ci fléchiront le genou, et toute
langue se confessera à celui qui est assis sur le trône
pour toujours et à jamais ; Car ils seront jugés
selon leurs oeuvres, et chacun recevra selon ses propres oeuvres sa
propre domination dans les demeures qui sont préparées.
Et ils seront les serviteurs du Très-Haut ; mais ils ne
peuvent aller aux siècles des siècles, là où
Dieu et le Christ demeurent, C'est là la fin de la vision que
nous eûmes qu'il nous fût commandé d'écrire
pendant que nous étions encore dans l'Esprit. Mais grandes et
merveilleuses sont les oeuvres du Seigneur et les mystères de
son royaume qu'il nous a montrés et qui surpassent tout
entendement en gloire, en puissance et en domination. Qu'il nous a
commandé de ne pas écrire pendant que nous étions
encore dans l'Esprit et qu'il n'est pas permis à l'homme
d'exprimer. Et l'homme n'est pas à même de les faire
connaître, car ils ne peuvent être vus et compris que par
le pouvoir du Saint-Esprit que Dieu accorde à ceux qui
l'aiment et se purifient devant lui ; À qui il accorde ce
privilège de voir et de savoir par eux-mêmes ; Afin
que par le pouvoir et la manifestation de l'Esprit, pendant qu'ils
sont dans la chair, ils soient capables de supporter l'éclat
de sa présence dans le monde de gloire. Et gloire, honneur et
puissance soient à Dieu et à l'Agneau pour toujours et
à jamais. Amen. (D&A 76:91-119)
Les fils de
perdition
Dans cette vision, le Seigneur révèle
aussi qui sont les fils de perdition :
Et nous vîmes
ceci aussi, et nous en rendons témoignage, qu'un ange de Dieu,
qui détenait de l'autorité en la présence de
Dieu, qui se révolta contre le Fils unique que le Père
aimait et qui était dans le sein du Père, fut précipité
loin de la présence de Dieu et du Fils, Et fut appelé
Perdition , car les cieux pleurèrent sur lui : c'était
Lucifer un fils du matin. Et nous regardâmes, et voici, il est
tombé ! tombé, lui, un fils du matin ! Et
tandis que nous étions encore en Esprit, le Seigneur nous
commanda d'écrire la vision, car nous vîmes Satan, ce
vieux serpent, oui, le diable, qui se révolta contre Dieu et
chercha à prendre le royaume de notre Dieu et de son Christ :
C’est pourquoi il fait la guerre aux saints de Dieu et les
assiège de toutes parts. Et nous eûmes la vision des
souffrances de ceux à qui il fit la guerre et qu'il vainquit,
car la voix du Seigneur nous parvint disant : Ainsi dit le
Seigneur concernant tous ceux qui connaissent mon pouvoir et à
qui il a été donné d'y prendre part, qui ont
permis au pouvoir du diable de les vaincre et de leur faire renier la
vérité et défier mon pouvoir : Ce sont ceux
qui sont les fils de perdition, de qui je déclare qu'il aurait
mieux valu pour eux qu'ils ne fussent jamais nés ; Car
ils sont des vases de colère, condamnés à subir
la colère de Dieu dans l'éternité avec le diable
et ses anges ; À propos desquels j'ai dit qu'il n'y a pas
de pardon dans ce monde ni dans le monde à venir : Car
ils ont renié le Saint-Esprit après l'avoir reçu,
ont renié le Fils unique du Père, l'ont crucifié
et l'ont exposé à l'ignominie. Ce sont ceux qui s'en
iront dans le lac de feu et de soufre avec le diable et ses anges,
les seuls sur lesquels la seconde mort aura un pouvoir quelconque :
Oui, en vérité, les seuls qui ne seront pas rachetés
au temps fixé par le Seigneur, après avoir souffert sa
colère. (D&A 76:25-38)
Dans son commentaire de
cette glorieuse vision, l'une des plus inspirantes et des plus
révélatrices que le Seigneur ait jamais données
à ses prophètes en les autorisant à la
rapporter, le prophète Joseph Smith écrit :
Rien
ne pouvait être plus agréable aux saints à propos
de l'ordre du royaume du Seigneur, que la lumière qui jaillit
sur le monde grâce à la vision qui précède.
Toutes les lois, tous les commandements, toutes les promesses, toutes
les vérités, tous les points en rapport avec la
destinée de l'homme, de la Genèse à
l'Apocalypse, où la pureté des Écritures n'a pas
été souillée par la folie des hommes, concourent
à montrer la perfection de la théorie [de différents
degrés de gloire dans la vie future] et témoignent du
fait que ce document est une transcription des écrits du monde
éternel. La sublimité des idées, la pureté
du langage, le champ ouvert à l'action, la durée
offerte a son achèvement, de manière que les héritiers
du salut puissent confesser le Seigneur et courber le genou, les
récompenses réservées à la fidélité,
et les châtiments pour les péchés, dépassent
de si loin l'étroitesse d'esprit des hommes que tout homme
sincère est forcé de s'exclamer : Cela vient de
Dieu. (History of the Church, p. 252, 253)
Tous sont
héritiers du salut
Quand on apprend par cette
vision que ceux qui héritent même la gloire téleste
« seront héritiers du salut », il est
aisé de comprendre ce qui est un axiome chez les saints des
derniers jours : « Le salut sans l'exaltation (la vie
éternelle, ndlr), c'est la damnation. » Même
ainsi, cependant, le prophète Joseph Smith montre les gloires
du monde téleste : « Et ainsi, nous vîmes
dans la vision céleste la gloire des télestes, qui
défie toute compréhension. Et nul ne la connaît,
si ce n'est celui à qui Dieu l'a révélée »
(D&A 76:89, 90). Que doivent être alors la gloire et
l'exaltation du royaume céleste ! L'Évangile de
Jésus-Christ est donné aux hommes pour les préparer
à la gloire céleste.
Les
renseignements contenus dans la Vision éclairent ce passage de
la Bible :
Et je vis les morts, les grands et les petits,
qui se tenaient devant le trône. Des livres furent ouverts. Et
un autre livre fut ouvert, celui qui est le livre de vie. Et les
morts furent jugés selon leurs oeuvres, d'après ce qui
était écrit dans ces livres. La mer rendit les morts
qui étaient en elle, la mort et le séjour des morts
rendirent les morts qui étaient en eux ; chacun fut jugé
selon ses oeuvres. (Apoc. 20:12, 13)
Puisque tout homme doit
être jugé selon ses oeuvres, même celui qui est en
enfer, il devient aisé de comprendre la « justice »
de Dieu ; s'il en était autrement, il ne pourrait être
juste. Cela nous permet aussi de comprendre comment l'un peut
recevoir une gloire semblable au soleil, tandis qu'un autre reçoit
une gloire semblable à la lune et de nombreux autres une
gloire semblable aux étoiles, tout en sachant que Dieu est
juste. Cela nous permet aussi de comprendre aisément cette
déclaration de Jésus :
Entrez par la porte
étroite. Car large est la porte, spacieux est le chemin qui
mènent à la perdition, et il y en a beaucoup qui
entrent par là. Mais étroite est la porte, resserré
le chemin qui mènent à la vie, et il y en a peu qui les
trouvent. (Matt. 7:13, 14)
L'apôtre Paul savait que tout
homme recevra selon ses oeuvres :
Ne vous y trompez pas :
on ne se moque pas de Dieu. Ce qu'un homme aura semé, il le
moissonnera aussi. Car celui qui sème pour sa chair
moissonnera de la chair la corruption ; mais celui qui sème
pour l'Esprit moissonnera de l'Esprit la vie éternelle. Ne
nous lassons pas de faire le bien ; car nous moissonnerons au
temps convenable, si nous ne nous relâchons pas. (Gal.
6:7-9)
Paul explique autre part ce qu'est le « juste
jugement de Dieu »
Mais, par ton endurcissement
et par ton cœur impénitent, tu t'amasses un trésor
de colère pour le jour de la colère et de la
manifestation du juste jugement de Dieu, Qui rendra à chacun
selon ses oeuvres : Réservant la vie éternelle à
ceux qui, par la persévérance à bien faire,
cherchent l'honneur, la gloire et l'immortalité ; Mais
l'irritation et la colère à ceux qui, par esprit de
dispute sont rebelles à la vérité et obéissent
à l'injustice. Tribulation et angoisse sur toute âme
d'homme qui fait le mal, sur le Juif premièrement, puis sur le
Grec ! Gloire, honneur et paix pour quiconque fait le bien, pour
le Juif premièrement, puis pour le Grec ! Car devant Dieu
il n'y a point d'acception de personnes. (Rom. 2:5-11)
Aucun
autre mode de jugement ne pourrait être équitable. Dieu
rendra sûrement « à chacun selon ses
oeuvres ». Même Dieu ne peut récompenser un
homme pour ce qu'il ne fait pas.
Sauvés par la
grâce
Il y a des enseignements de Paul qu'il est
très difficile à beaucoup de comprendre, comme Pierre
le dit :
Croyez que la patience de notre Seigneur est
votre salut, comme notre bien-aimé frère Paul vous l'a
aussi écrit selon la sagesse qui lui a été
donnée. C’est ce qu'il fait dans toutes les lettres, où
il parle de ces choses, dans lesquelles il y a des points difficiles
à comprendre, dont les personnes ignorantes et mal affermies
tordent le sens, comme celui des autres Écritures, pour leur
propre ruine. (2 Pierre 3:15, 16)
Nous souvenant donc de
l'avertissement de Pierre que certains écrits de Paul sont
« difficiles à comprendre », examinons
ce que dit ce dernier de la grâce :
Nous qui étions
morts par nos offenses, [Dieu] nous a rendus à la vie avec
Christ (c'est par grâce que vous êtes sauvés) ;
Il nous a ressuscités ensemble, et nous a fait asseoir dans
les lieux célestes, en Jésus-Christ, Afin de montrer
dans les siècles à venir l'infinie richesse de sa grâce
par sa bonté envers nous en Jésus-Christ. C’est
par la grâce que vous êtes sauvés, par le moyen de
la foi. Et cela ne vient pas de vous, c'est le don de Dieu. Ce n'est
point par les oeuvres, afin que personne ne se glorifie. (Éph.
2:5-9)
Il est évident qu'aucune de nos oeuvres, ni rien
de ce que nous pouvons faire ne peut affecter la grâce de Dieu
qui est donnée librement. Mais cela ne change en rien le fait
que nous venons de dégager des écrits de Paul :
« Ies justes jugements de Dieu... rendront à chacun
selon ses oeuvres ».
Quelle
est donc alors cette grâce dont parle Paul, par laquelle nous
sommes sauvés, et « point par les oeuvres, afin que
personne ne se glorifie » ?
La
grâce représente ce que Jésus a fait pour nous,
que nous n'aurions en aucune façon pu faire pour nous-mêmes,
entre autre :
1.
Il a créé notre terre sur laquelle nous avons le
bonheur de vivre et d'acquérir de l'expérience (voir
Jean 1:1-14).
2.
Il a expié la transgression de nos premiers parents qui
introduisit la mort dans le monde, réalisant ainsi la
résurrection du tombeau, c'est-à-dire la réunion
de notre corps et de notre esprit dans la résurrection (voir 1
Cor. 15:22).
3.
En nous donnant son Évangile éternel, il « est
devenu pour tous ceux qui lui obéissent l'auteur d'un salut
éternel » (Héb. 5:9).
Tous
ces dons glorieux, et beaucoup d'autres que nous pourrions encore
mentionner, nous viennent par sa grâce, ce sont des dons
gratuits, et ils ne viennent point par les oeuvres, afin que personne
ne se glorifie (voir Éph. 20:8, 9).
Néanmoins,
pour obtenir ces « grâces » et le don du
salut éternel, nous devons nous rappeler que ce don n'est
destiné qu'à « tous ceux qui lui obéissent »
(Héb. 5:9). Une autre pensée de Paul est décisive
en cette matière :
Ne vous y trompez pas :
on ne se moque pas de Dieu. Ce qu'un homme aura semé, il le
moissonnera aussi. (Gal. 6:7)
Prenez l'exemple du fermier.
Quelle que soit l'étendue du terrain qu'il possède, il
ne peut s'attendre à récolter s'il ne sème pas.
Mais quand le fermier a préparé la terre, fait les
semailles, cultivé et irrigué les champs, et rentré
la moisson, faut-il lui attribuer tout le succès ? Il a
fait tout le travail et il a le droit de récolter ce qu'il a
semé, et le résultat de ses efforts sera sa récompense.
Mais aussi dur qu'il ait travaillé, il n'aurait pas eu de
récolte à moissonner par ses seuls efforts, car il y a
d'autres facteurs à faire intervenir :
1.
Qui lui a donné un sol fertile ?
2.
Qui a mis le germe de vie dans les semences qu'il a utilisées ?
3.
Qui a fait que le soleil a réchauffé le sol et que la
semence a germé et grandi ?
4.
Qui a fait tomber la pluie ou la neige de manière à
remplir les réserves d'eau pour irriguer ses cultures ?
Rien
de ceci n'aurait pu être fait par le fermier seul. Cela
correspond au don gratuit de la grâce ; pourtant, le
fermier récoltera ce qu'il a semé.
La
déclaration de Paul a été fort mal interprétée,
tant par les prêtres que par les laïques. Des prédicateurs
ont enseigné à qui voulait l'entendre que le salut
pouvait s'obtenir comme par un claquement de doigts : c'est en
ces termes qu'un prédicateur de renom l'a dit à
l'auteur : que le salut est accordé après une
confession purement verbale de la foi en Christ, même si elle
ne s'accompagne pas d'obéissance à ses commandements et
d’œuvres de justice. Il est évident qu'une telle
doctrine n'est pas en accord avec la vérité.
C'est
contre une telle interprétation des Écritures que
Pierre mit en garde quand il dit : « Les personnes
ignorantes et mal affermies (en) tordent le sens, comme celui des
autres Écritures, pour leur propre ruine » (2
Pierre 3:16).
Beaucoup
ont ainsi été égarés et se sont contentés
d'une confession de foi purement verbale, « pour leur
propre ruine ».
L'ennemi
de toute justice ne pouvait espérer mieux réussir à
contrecarrer les desseins du Maître et son Évangile
qu'en persuadant les hommes que toutes les bénédictions
que le Seigneur a préparées par sa grâce à
l'intention de ses enfants peuvent être obtenues en confessant
des lèvres qu'il est le Christ. Nous avons montré que
ceux dont la gloire sera téleste, c'est-à-dire
semblable aux étoiles seront héritiers du salut. Il
faut cependant se souvenir que l'Évangile de Jésus-Christ
n'est pas seulement donné pour le salut de l'homme, mais aussi
pour son exaltation (ou vie éternelle, ndlr). C'est à
cela que doivent aspirer tous ceux qui aiment la vérité,
la gloire qui a été appelée « la
gloire du soleil ».
La vie éternelle
dépend des bonnes oeuvres
Cette explication que la
grâce est le don gratuit de Dieu qui ne peut être obtenu
par les oeuvres, qui n'est donc pas affaire d'obéissance à
l'Évangile, nous aidera à comprendre exactement les
Écritures suivantes :
Ceux qui me disent :
Seigneur, Seigneur ! n'entreront pas tous dans le royaume des
cieux, mais celui-là seul qui fait la volonté de mon
Père qui est dans les cieux. (Matt. 7:21)
C’est
pourquoi, quiconque entend ces paroles que je dis et les met en
pratique, sera semblable à un homme prudent qui a bâti
sa maison sur le roc. La pluie est tombée, les torrents sont
venus, les vents ont soufflé et se sont jetés contre
cette maison : elle n'est point tombée, parce qu'elle
était fondée sur le roc. Mais quiconque entend ces
paroles que je dis, et ne les met pas en pratique, sera semblable à
un homme insensé qui a bâti sa maison sur le sable. La
pluie est tombée, les torrents sont venus, les vents ont
soufflé et ont battu cette maison : elle est tombée,
et sa ruine a été grande. (Matt. 7:24-27)
Car
le Fils de l'homme doit venir dans la gloire de son Père, avec
ses anges ; et alors il rendra à chacun selon ses
oeuvres. (Matt. 16:27)
L'apôtre Jacques savait combien
il est important de pratiquer la parole et de tic pas se borner à
l'écouter :
Mettez en pratique la parole, et ne
vous bornez pas à l'écouter, en vous trompant
Vous-mêmes par de faux raisonnements. (Jacques 1:22).
Mes
frères, que sert-il à quelqu'un de dire qu'il a la foi,
s'il n'a pas les oeuvres ? La foi peut-elle le sauver ? Si
un frère ou une sœur sont nus et manquent de la
nourriture de chaque jour, Et que l'un d'entre vous leur dise :
Allez en paix, chauffez-vous et vous rassasiez ! et que vous ne
leur donniez pas ce qui est nécessaire au corps, à quoi
cela sert-il ? Il en est ainsi de la foi : si elle n'a pas
les oeuvres, elle est morte en elle-même. Mais quelqu'un dira :
Toi, tu as la foi ; et moi j'ai les oeuvres. Montre-moi ta foi
sans Ies oeuvres, et moi, je te montrerai la foi par mes oeuvres. Tu
crois qu'il y a un seul Dieu, tu fais bien ; les démons
le croient aussi, et ils tremblent. Veux-tu savoir, ô homme
vain, que la foi sans les oeuvres est inutile ? (Jacques
2:14-20)
Jacques montre clairement que croire en Dieu n'est
pas suffisant, car les démons en font autant, et que « la
foi sans les oeuvres est inutile ». Le fermier pourrait
tout aussi bien croire qu'il peut moissonner une récolte sans
avoir planté. Une telle foi est morte ; elle ne produira
pas de moisson sans oeuvres. Voyez la parabole du semeur dite par
Jésus :
Une autre partie tomba dans la bonne
terre : elle donna du fruit, un grain cent, un autre soixante,
un autre trente (Matt. 13:8).
Et cette autre parabole :
Il
en sera comme d'un homme qui, partant pour un voyage, appela ses
serviteurs, et leur remit ses biens. Il donna cinq talents à
l'un, deux à l'autre, et un au troisième, à
chacun selon sa capacité, et il partit. (Matt. 25:14, 15)
Quand
le maître revint et fit rendre des comptes à ses
serviteurs, celui qui avait reçu cinq talents en avait gagné
cinq autres ; celui qui avait reçu deux talents en avait
gagné deux autres. À chacun d'eux, le maître
dit : C'est bien, bon et fidèle serviteur ; tu as
été fidèle en peu de chose, je te confierai
beaucoup ; entre dans la joie de ton maître. (Matt.
25:21)
Mais à celui qui avait reçu un talent et
l'avait caché, le maître dit :
Serviteur
méchant et paresseux, tu savais que je moissonne où je
n'ai pas semé, et que j'amasse où je n'ai pas vanné ;
Il te fallait donc remettre mon argent aux banquiers, et, à
mon retour, j'aurais retiré ce qui est à moi avec un
intérêt. Ôtez-lui donc le talent, et donnez-le à
celui qui a les dix talents. Car on donnera à celui qui a, et
il sera dans l'abondance, mais à celui qui n'a pas on ôtera
même ce qu'il a. Et le serviteur inutile, jetez-le dans les
ténèbres du dehors, où il y aura des pleurs et
des grincements de dents. (Matt. 25:26-30)
Comme elle est
inutile la foi sans les oeuvres ! Quelle glorieuse récompense
attend ceux qui mettent à profit les talents qu'ils
reçoivent ! Comme elle est illogique la pensée que
tous ceux qui font le bien sont récompensés de la même
manière et que tous ceux qui font mal sont punis de la même
manière. Comme il serait difficile de tracer la ligne de
démarcation entre les deux groupes. C'est pourquoi il faut
« plusieurs demeures » dans le royaume de notre
Père, où chacun sera récompensé selon ses
oeuvres.
Définition du salut
Un
ecclésiastique a un jour posé à l'auteur la
question suivante : « Un homme peut-il être
sauvé avant de mourir, ou bien doit-il mourir pour être
sauvé ? » La réponse fut : « Si
vous voulez expliquer ce que vous entendez par être sauvé,
j'essaierai de répondre à votre question. »
L'auteur
s'est rendu compte que peu de chrétiens ont eu une idée
nette du salut, à part l'idée d'échapper au feu
éternel, et cet ecclésiastique semblait tout à
fait incapable d'expliquer ce qu'est le salut. Il lui fut expliqué
que si nous ne nous étions pas montrés dignes, avant
notre naissance, de venir sur la terre et d'y prendre un corps, nous
aurions été chassés du ciel avec Satan,
puisqu'il entraîna avec lui le tiers des esprits (voir Jude,
verset 6 ; Apoc. 12:7-12 ; 12:4)
L'auteur
lui dit que nous pouvions être sauvés chaque jour de
notre vie, car, a mesure que nous apprenons les lois de Dieu et y
obéissons, nous nous libérons des conséquences
de l'infraction à la loi, et nous acquérons le droit
aux bénédictions basées sur l'obéissance
à la loi divine. Nous citons les Écritures modernes
suivantes à l'appui de cette vérité :
Il
a une loi, irrévocablement décrétée dans
les cieux avant la fondation de ce monde, sur laquelle reposent
toutes les bénédictions ; et lorsque nous obtenons
une bénédiction quelconque de Dieu, c'est par
l'obéissance à cette loi sur laquelle elle repose. (D&A
130:20, 21)
Et
à tout royaume est donnée une loi ; et à
toute loi, il y a certaines limites et certaines conditions. Tous les
êtres qui ne se conforment pas à ces conditions ne sont
pas justifiés. (D&A 88:38, 39)
Car
tous ceux qui veulent avoir une bénédiction de moi
respecteront la loi qui a été fixée pour
l'obtention de cette bénédiction, et ses conditions,
instituées dès avant la fondation du monde. (D&A
132:5)
« Il est impossible à un homme d'être
sauvé dans l'ignorance » (D&A 131:6). On verra
donc que si, d'une part, « là où il n'y a
point de loi il n'y a pas non plus de transgression »
(Rom. 4:15), d'autre part « il est impossible à
titi homme d'être sauvé dans l'ignorance ».
Par conséquent l'homme doit con naître la loi pour
pouvoir recevoir une récompense lorsqu'il l'observe et être
déchargé des conséquences d'une infraction à
cette loi, même s'il est possible que la transgression soit
pardonnée lorsqu'aucune loi ne lui a été donnée.
Donc, si nous persévérons dans notre recherche de la
connaissance et de la compréhension des lois de Dieu, et si
nous y obéissons, nous augmentons la mesure de notre salut, de
notre exaltation.
L’auteur
poursuivit en expliquant à l'ecclésiastique que, comme
nous croyons au progrès éternel, et que « l'homme
n'est pas sauvé plus vite qu'il n'acquiert de connaissance »
(History of the Church, vol. 4, p. 588), pour un saint des derniers
jours, le salut n'est pas un but, mais un processus, puisque nous ne
cesserons jamais d'acquérir de la connaissance.
L'ecclésiastique
répondit qu'il n'avait jamais entendu d'explication aussi
raisonnable. Tout ceci, nous l'avons obtenu par les révélations
du Seigneur au prophète Joseph Smith à notre époque.
Tous
les hommes doivent recevoir « selon leurs oeuvres »
(voir Apoc. 20:12), ce qui exige que des endroits convenables soient
préparés pour l'âme de tous les hommes. D'où
la déclaration de Jésus : « Il y a
plusieurs demeures dans la maison de mon Père »
(Jean 14:2). L'Évangile de Jésus-Christ propose un plan
par lequel les hommes peuvent non seulement être sauvés,
mais encore être exaltés dans le royaume céleste,
« ... au jour où, selon mon Évangile, Dieu
jugera par Jésus-Christ les actions secrètes des
hommes » (Rom. 2:16).
CHAPITRE 20 : D'OÙ
VIENT L'HOMME ?
L'homme dans le monde des esprits
Une
des plus magnifiques vérités qui aient été
révélées à l'homme par le rétablissement
de l'Évangile à notre époque, vérité
qui jette beaucoup de lumière sur tant de sujets, c'est de
savoir que tous les hommes ont vécu avec Dieu et son Fils,
Jésus-Christ, dans le monde des esprits avant de venir
ici-bas.
Cette
doctrine nouvelle, et cependant ancienne, est magnifiquement décrite
dans un cantique de l'Église intitulé « Ô
mon Père », dont les paroles sont de Eliza R.
Snow :
Ô mon Père qui demeures dans la
gloire des hauts cieux,
Quand, pour moi, sonnera l'heure de
rentrer dans tes saints lieux ?
Dans ta belle résidence
n'ai-je pas déjà vécu,
Et dans ma première
enfance ne m'as-tu pas secouru ?
Pour un but suprême
et sage sur la terre tu m'as mis,
Et tu m'enlevas l'image de mes
précédents amis.
Mais souvent un doux murmure passe
en moi comme un écho,
Et me dit, d'une voix pure :
« Pèlerin, tu viens d'en haut » !
J'ai dit « Père » sous l'influence
de ton inspiration ;
Mais sans clé de connaissance,
j'ignorais la vraie raison.
Es-tu seul en ta demeure ? Non,
la vérité me dit,
La raison en moi confirme, que
j'ai une Mère aussi.
En quittant cette existence, en
laissant ce corps mortel,
Saints Parents, votre présence,
la contemplerai-je au ciel ?
Quand j'aurai fini ma tâche
dans les lieux créés pour nous,
Revêtu du lin
sans tache, que je sois reçu de vous !
Le 6 mai
1833, dans une révélation faite par l'intermédiaire
du prophète Joseph Smith, le Seigneur dit : « L'homme
était aussi au commencement avec Dieu. L'intelligence, ou la
lumière de la vérité, n'a été
créée ni faite et en vérité ne peut
l'être » (D&A 93:29).
Pour
mieux illustrer cette vérité en l'enseignant aux
membres de l'Église, le prophète Joseph Smith prit un
anneau et expliqua que si vous coupez l'anneau, il aura un
commencement et une fin, mais si vous ne le coupez pas, il n'aura pas
de commencement et par conséquent pas de fin. Attendu que les
intelligences humaines sont sans commencement, elles ne peuvent par
conséquent pas avoir de fin.
Le conseil dans les
cieux
Le prophète Joseph Smith nous a donné
une traduction de quelques documents anciens, les écrits
d'Abraham du temps où il était en Égypte ;
ces documents, qui provenaient de catacombes égyptiennes,
étaient tombés entre les mains du prophète.
C'est à Abraham que le Seigneur révéla cette
vérité que les intelligences, les esprits des hommes,
existaient avec Dieu avant que le monde fût créé.
Un conseil se tint dans les cieux, au cours duquel fut formulé
le projet de création de la terre sur laquelle les
intelligences ou esprits pourraient demeurer et pourraient être
rachetés :
Or, le Seigneur m'avait montré,
à moi, Abraham, les intelligences qui furent organisées
avant que le monde fût ; et parmi toutes celles-là,
il y en avait beaucoup de nobles et de grandes ; Et Dieu vit ces
âmes, il vit qu'elles étaient bonnes, et il se tint au
milieu d'elles et dit : De ceux-ci je ferai mes gouverneurs. Car
il se tint parmi ceux qui étaient esprits et il vit qu'ils
étaient bons ; et il me dit : Abraham, tu es l'un
d'eux ; tu fus choisi avant ta naissance. Il y en avait un parmi
eux qui était semblable à Dieu, et il dit à ceux
qui étaient avec lui : Nous descendrons, car il y a de
l'espace là-bas, nous prendrons de ces matériaux, et
nous ferons une terre sur laquelle ceux-ci pourront habiter ;
Nous les mettrons ainsi à l'épreuve, pour voir s'ils
feront tout ce que le Seigneur, leur Dieu, leur commandera ;
Ceux qui gardent leur premier état recevront davantage ;
ceux qui ne gardent pas leur premier état n'auront point de
gloire dans le même royaume que ceux qui gardent leur premier
état ; et ceux qui gardent leur second état
recevront plus de gloire sur leur tête pour toujours et à
jamais. Le Seigneur dit : Qui enverrai-je ? Un, qui était
semblable au Fils de l'Homme, répondit : Me voici,
envoie-moi. Et un autre répondit et dit : Me voici,
envoie-moi. Le Seigneur dit : J'enverrai le premier. Le second
fut irrité, et il ne conserva pas son premier état ;
et ce jour-là beaucoup d'autres le suivirent. (Abraham
3:22-28)
On verra que les esprits de tous les hommes étaient
au commencement avec Dieu ; que déjà ils s'étaient
distingués, de sorte que le Seigneur qui se tenait parmi
« beaucoup de nobles et de grandes », dit :
« De ceux-ci je ferai mes gouverneurs... et il me dit :
Abraham, tu es l'un d'eux ; tu fus choisi avant ta naissance ».
Remarquez
la promesse du Seigneur : « Ceux qui gardent leur
premier état recevront davantage ». Ce premier
état, c'est la vie que nous vivions dans le monde des esprits
avant de naître. Abraham fut choisi avant sa naissance, et nous
verrons que d'autres le furent aussi.
Étudiez
à nouveau ces paroles du Seigneur : « Ceux qui
ne gardent pas leur premier état n'auront point de gloire dans
le même royaume que ceux qui gardent leur premier état. »
Lorsque le Seigneur choisit la proposition de son Fils, Jésus,
« le second fut irrité, et il ne conserva pas son
premier état ; et ce jour-là, beaucoup d'autres le
suivirent ».
Donc
c'est Satan et le tiers des armées du ciel qui ne conservèrent
pas leur premier état. En conséquence, ils furent
précipités sur la terre et se virent privés du
droit de prendre un corps ; ils restèrent donc des corps
d'esprit uniquement, de sorte qu'ils « n'auront point de
gloire dans le même royaume que ceux qui gardent leur premier
état ». Le Seigneur a expliqué ceci dans une
révélation donnée en septembre 1830 au prophète
Joseph Smith :
Et il arriva qu'Adam fut tenté par
le diable - car voici, le diable était avant Adam et se
révolta contre moi, disant : Donne-moi ton honneur, qui
est mon pouvoir ; et il détourna également de moi
le tiers des armées du ciel à cause de leur libre
arbitre, Et ils furent précipités du ciel et devinrent
ainsi le diable et ses anges. (D&A. 29:3 6, 37)
Il est
donc évident que les esprits des hommes existaient dans la
présence de Dieu avant que ce monde fût créé,
et qu'ils tinrent conseil tous ensemble au sujet de la création
de la terre sur laquelle ils pourraient demeurer. Parce que c'est le
plan de Jésus-Christ qui fut accepté, qui donnait à
l'homme son libre arbitre, et parce que le plan de Satan fut rejeté,
Lucifer se révolta et fut banni des cieux. Le tiers des
esprits le suivirent et furent bannis avec lui, comme l'attestent les
Écritures.
Il
est raisonnable de supposer qu'il y avait autant de différence
en fidélité et en intelligence entre les esprits qui
demeurèrent, que nous en trouvons entre ces mêmes
esprits après la venue de cette terre. D'où cette
déclaration d'Abraham selon laquelle Dieu se tient au milieu
d'eux et dit : « De ceux-ci, je ferai mes
gouverneurs. Car il se tint parmi ceux qui étaient esprits et
il vit qu'ils étaient bons ; et il me dit : Abraham,
tu es l'un d'eux ; tu fus choisi avant ta naissance »
(voir Abraham 3:23).
Satan et ses anges
Étudions
maintenant ce que la Bible dit à propos de Satan et de ses
anges, c'est-à-dire du tiers des esprits qui furent bannis du
ciel avec lui :
Et il y eut guerre dans le ciel. Michel
et ses anges combattirent contre le dragon. Et le dragon et ses anges
combattirent, Mais ils ne furent pas les plus forts, et leur place ne
fut plus trouvée dans le ciel. Et il fut précipité,
le grand dragon, le serpent ancien, appelé le diable et Satan,
celui qui séduit toute la terre, il fut précipité
sur la terre, et ses anges furent précipités avec lui.
(Apo. 12:7-9)
Sa
queue entraînait le tiers des étoiles du ciel, et les
jetait sur la terre. Le dragon se tint devant la femme qui allait
enfanter, afin de dévorer son enfant, lorsqu'elle aurait
enfanté. (Apoc. 12:4)
Qu'il
a réservé pour le jugement du grand jour, enchaînés
éternellement par les ténèbres, les anges qui
n'ont pas gardé leur premier état, mais qui ont
abandonné leur propre demeure. (Jude, verset 6, version du roi
Jaques)
Te
voilà tombé du ciel, astre brillant Lucifer, fils de
l'aurore ! Tu es abattu à terre, toi, le vainqueur des
nations ! Ceux qui te voient fixent sur toi leurs regards, ils
te considèrent attentivement : Est-ce là cet homme
qui faisait trembler la terre, qui ébranlait les royaumes ?
(Ésaïe 14:12, 16)
Nous voyons donc que Satan et
ses disciples furent précipités sur la terre, qu'ils
étaient jadis des anges, mais qu'ils ne conservèrent
pas « leur premier état », de sorte
qu'ils devinrent des démons, que Satan était tout aussi
bien un homme dans le monde des esprits, que les esprits qui ont reçu
un corps par leur naissance en ce monde-ci.
L'apôtre
Pierre comprenait aussi cette grande vérité :
Car
Dieu n'a pas épargné les anges qui ont péché,
mais il les a précipités dans les abîmes de
ténèbres et les réserve pour le jugement. (2
Pierre 2:4)
Les fils de Dieu poussèrent des cris de
joie
Le Seigneur apprit à Job que « tous
les fils de Dieu poussaient des cris de joie » (Job 38:7)
quand on posa les fondations de la terre. Ils devaient donc posséder
la capacité de comprendre, de crier, de ressentir de la joie,
alors qu'ils ne vivaient qu'une existence spirituelle :
L'Éternel
répondit à Job du milieu de la tempête et dit :
Qui
est celui-ci qui obscurcit mes desseins par des discours sans
intelligence ? Ceins tes reins comme un vaillant homme ; je
t'interrogerai, et tu m'instruiras. Où étais-tu quand
je fondais la terre ? Dis-le si tu as de l'intelligence. Qui en
a fixé les dimensions, le sais-tu ? Ou qui a étendu
sur elle le cordeau ? Sur quoi ses bases sont-elles appuyées ?
Ou qui en a posé la pierre angulaire ? Alors que les
étoiles du matin éclataient en chants d'allégresse,
et que tous les fils de Dieu poussaient des cris de joie ? (Job
38:1-7)
L'apôtre Paul comprenait ce principe ; il
savait aussi que le Seigneur connaissait tous les esprits des hommes
avant qu'ils ne demeurent sur la terre. C'est pourquoi il put fixer
avec sagesse et justice « les bornes de leur demeure »
sur la terre :
Il a fait que tous les hommes, sortis d'un
seul sang, habitassent sur toute la surface de la terre, ayant
déterminé la durée des temps et les bornes de
leur demeure. (Actes 17:26)
Les prophètes choisis
avant leur naissance
Cette pensée donne un but à
la vie et mentionne au moins les esprits « nobles et
grands », entre autres l'esprit d'Abraham, parmi lesquels
le Seigneur se tint, et qu'il choisit aussi pour être ses
chefs. Elle montre que les prophètes peuvent se voir fixer un
moment pour venir sur la terre accomplir la mission à laquelle
ils ont été appelés ou désignés
dans le monde des esprits, comme par exemple le prophète
Jérémie, qui fut choisi avant sa naissance :
La
parole de l'Éternel me fut adressée, en ces mots :
Avant
que je t'eusse formé dans le ventre de ta mère, je te
connaissais, et avant que tu fusses sorti de son sein, je t'avais
consacré, je t'avais établi prophète des
nations. (Jérémie 1:4, 5)
L'esprit de Joseph
Smith, comme celui de Jérémie, se trouvait aussi parmi
les esprits « nobles et grands ». Le Seigneur
lui désigna son oeuvre et le tint en réserve pour venir
à notre époque et être prophète et voyant
des nations. C'est la raison pour laquelle le Seigneur appela Joseph
Smith alors qu'il n'était encore qu'un jeune garçon,
car il connaissait Joseph, son intégrité et sa
grandeur.
Le
prophète Léhi, qui se rendit vers 600 av. J.-C. de
Jérusalem en Amérique, expliqua ceci à son fils
Joseph :
Et maintenant, c'est à toi, Joseph, mon
dernier-né, que je vais parler. Tu es né dans le désert
de mes afflictions ; oui, ta mère te mit au monde aux
jours de mes plus grandes peines. Puisse le Seigneur te consacrer
aussi ce pays qui est un pays extrêmement précieux, pour
ton héritage, l'héritage de ta postérité
et celle de tes frères, pour votre sécurité à
toujours, si vous gardez les commandements du Très-Saint
d'Israël. Et maintenant, Joseph, mon dernier-né, toi que
j'ai emmené du désert de mes afflictions, puisse-tu
être à jamais béni du Seigneur, car ta postérité
ne sera point entièrement détruite. Car voici, tu es le
fruit de mes reins, et je suis un descendant de ce Joseph qui fut
emmené captif en Égypte. Et grandes furent les
alliances que le Seigneur fit avec Joseph. C’est pourquoi,
Joseph a réellement vu notre jour. Il a obtenu du Seigneur la
promesse, que du fruit de ses reins, le Seigneur Dieu susciterait une
branche juste à la maison d'Israël ; non pas le
Messie, mais une branche qui devait être rompue et séparée,
mais être cependant rappelée dans les alliances du
Seigneur que le Messie se manifesterait à elle dans les
derniers jours dans l'esprit de pouvoir, pour la ramener des ténèbres
à la lumière - ou, des ténèbres les plus
obscures, et de la captivité à la liberté. Car
Joseph a réellement rendu témoignage, disant : Le
Seigneur mon Dieu suscitera un voyant, qui sera un voyant de choix
pour le fruit de mes reins. Oui, Joseph a dit en vérité :
Ainsi me dit le Seigneur : Je susciterai un voyant de choix du
fruit de tes reins, et il sera en grand honneur parmi le fruit de tes
reins. Je lui donnerai le commandement de faire une oeuvre pour le
fruit de tes reins, ses frères, qui aura une grande valeur
pour eux, car elle les amènera à connaître les
alliances que j'ai faites avec tes pères. Et je lui donnerai
le commandement de ne rien faire d'autre que l’œuvre que
je lui dirai. Et je le rendrai grand à mes yeux, car il fera
mon oeuvre. Et il sera grand comme Moïse, de qui j'ai dit que je
te le susciterais pour délivrer mon peuple, ô maison
d'Israël. Et je susciterai Moïse pour délivrer ton
peuple et l'emmener du pays d'Égypte. Mais je susciterai un
voyant du fruit de tes reins, et je lui donnerai le pouvoir
d'apporter ma parole à la postérité de tes reins
- et pas seulement d'apporter ma parole, dit le Seigneur, mais aussi
de les convaincre de ma parole qui sera déjà allée
parmi eux. C'est pourquoi, le fruit de tes reins écrira, et le
fruit des reins de Juda écrira ; et ce qui sera écrit
par le fruit de tes reins et aussi ce qui sera écrit par le
fruit des reins de Juda, sera réuni pour confondre les fausses
doctrines, pour mettre fin aux disputes, pour établir la paix
au milieu du fruit de tes reins et pour l'amener, dans les derniers
jours, à la connaissance de ses pères et à la
connaissance de mes alliances, dit le Seigneur. Et de faible qu'il
sera, je le rendrai fort, au jour où mon oeuvre commencera
parmi tout mon peuple pour te restaurer, ô maison d'Israël,
dit le Seigneur. Et Joseph prophétisait ainsi, disant :
Le Seigneur bénira ce voyant-là. Ceux qui cherchent à
le détruire seront confondus, car cette promesse que j'ai
obtenue du Seigneur, touchant le fruit de mes reins, sera accomplie.
Et je suis assuré de l'accomplissement de cette promesse. Il
portera le même nom que moi ; et ce sera le même nom
que celui de son père. Et il sera semblable à moi, car
la chose que le Seigneur suscitera de sa main, par la puissance du
Seigneur, conduira mon peuple au salut. (2 Néphi
3:1-15)
Appel et ordination prémortels de
Jésus
Lorsqu'il appela et désigna Abraham,
Jérémie, Joseph Smith et certainement beaucoup
d'autres, le Seigneur ne faisait que suivre la procédure qu'il
avait adoptée avec son Fils unique, Jésus-Christ. Lisez
l'explication de Pierre :
Mais par le sang précieux
de Christ, comme d'un agneau sans défaut et sans tache,
prédestiné avant la fondation du monde, et manifesté
à la fin des temps, à cause de vous. (1 Pierre 1:19,
20)
Donc Jésus fut appelé et ordonné
avant la fondation du monde. C'est alors que l'Évangile fut
préparé et accepté, avant même que l'homme
ne fût placé sur la terre :
Lesquelles
reposent sur l'espérance de la vie éternelle, que Dieu
qui ne peut mentir, a promise avant que le monde ne commençât.
(Tite 1:2 selon la version du roi Jacques ; Segond dit :
« lesquelles reposent sur l'espérance de la vie
éternelle, promise dès les plus anciens temps par le
Dieu qui ne ment point », ndt)
Nous trouvons ici la
raison pour laquelle l'Évangile est appelé « I'Évangile
éternel » (Apoc. 14:6) parce qu'il a été
préparé « avant le commencement du monde ».
C'est
aussi la raison pour laquelle on nous parle de « ceux dont
le nom n'a pas été écrit dès la fondation
du monde dans le livre de vie » (voir Apoc. 13:8).
Jésus,
créateur avant de naître
Étudions
maintenant le Christ dans son rôle de créateur de ce
monde avant de naître dans la chair :
Au
commencement était la Parole, et la Parole était avec
Dieu, et la Parole était Dieu. Elle était au
commencement avec Dieu. Toutes choses ont été faites
par elle, et rien de ce qui a été fait n'a été
fait sans elle. En elle était la vie, et la vie était
la lumière des hommes. La lumière luit dans les
ténèbres et les ténèbres ne l'ont point
reçue... Cette lumière était la véritable
lumière, qui éclaire tout homme venant dans le monde.
Elle était dans le monde, et le monde a été fait
par elle, et le monde ne l'a point connue... Et la Parole a été
faite chair, et elle a habité parmi nous, pleine de grâce
et de vérité ; et nous avons contemplé sa
gloire, une gloire comme la gloire du Fils unique venu du Père.
(Jean 1:1-5, 9, 10, 14)
Il nous est difficile de nous faire à
l'idée que quand le Fils unique du Père prit un corps
de chair et d'os, il dut, malgré qu'il fût le créateur
du monde, apprendre à marcher et à parler, comme tous
les autres enfants qui naissent ici-bas. C'est sans doute à
quoi pensait Paul lorsqu'il disait :
Car nous connaissons
en partie, et nous prophétisons en partie, Mais quand ce qui
est parfait sera venu, ce qui est partiel disparaîtra. Lorsque
j'étais enfant, je parlais comme un enfant, je raisonnais
comme un enfant ; lorsque je suis devenu homme, j'ai fait
disparaître ce qui était de l'enfant. Aujourd'hui nous
voyons au moyen d'un miroir, d'une manière obscure, mais alors
nous verrons face à face ; aujourd'hui je connais en
partie, mais alors je connaîtrai comme j'ai été
connu. (1 Cor. 13:9-12)
Lorsque nous venons au monde, nous
n'avons qu'un souvenir vague de notre vie prémortelle. Par
l'inspiration du Saint-Esprit, « nous voyons au moyen d'un
miroir, d'une manière obscure » et nous
« connaissons en partie », mais finalement,
notre connaissance antérieure nous sera rendue, quand ce qui
est parfait viendra et alors nous connaîtrons comme nous serons
connus. Ceci nous donne la raison pour laquelle le monde n'a pas
reconnu Jésus quand il est venu dans la chair :
Elle
était dans le monde, et le monde a été fait par
elle, et le monde ne l'a point connue. (Jean 1:10)
Mais, à
la fin, ce voile DE ténèbres ou d'oubli qui nous prive
du souvenir de notre existence dans le monde des esprits avant que
cette terre ne fût faite et de nos relations ici-bas, ce voile
sera levé. Alors nous verrons comme nous sommes vus et nous
connaîtrons comme nous sommes connus et comme nous étions
connus avant la vie terrestre. Jésus a vécu ceci alors
qu'il était encore dans la chair. À l'âge de
douze ans, il argumentait avec les docteurs dans le temple, quand
Joseph et Marie le retrouvèrent :
Puis il
descendit avec eux pour aller à Nazareth, et il leur était
soumis. Sa mère gardait toutes ces choses dans son cœur.
Et Jésus croissait en sagesse, en stature, et en grâce,
devant Dieu et devant les hommes. (Luc 2:51, 52)
Nous devons
nous souvenir qu'avant de naître, Jésus créa ce
monde. S'il avait pris avec lui la connaissance et la sagesse qu'il
possédait alors, il lui eût été impossible
de croître en sagesse. Et cependant, Dieu lui en accorda
davantage à mesure qu'il croissait en âge, et ôta
le voile de ténèbres qui lui cachait le souvenir de son
expérience du monde des esprits :
Je t'ai glorifié
sur la terre, j'ai achevé l’œuvre que tu m'as
donnée à faire. Et maintenant toi, Père,
glorifie-moi auprès de toi-même de la gloire que j'avais
auprès de toi avant que le monde fût. (Jean 17:4, 5)
Il
ne briguait aucune récompense pour son oeuvre en ce monde, si
ce n'est la place de gloire qu'il avait avec le Père « avant
que le monde fût » :
Je suis sorti du
Père, et je suis venu dans le monde ; maintenant je
quitte le monde, et je vais au Père. (Jean 16:28)
Est-il
possible d'écrire plus clairement les choses ?
Et
si vous voyez le Fils de l'homme monter où il était
auparavant ? (Jean 6:62)
Cette connaissance lui ayant été
rendue, Jésus se souvint d'avoir vu « Satan tomber
du ciel comme un éclair » (Luc 10:18).
Satan
et ses anges conservent leur connaissance du monde des esprits
Il
faut se rappeler que quand le diable et ses anges furent précipités
sur cette terre (voir Apoc. 12:9), ils ne furent pas privés de
la connaissance qu'ils possédaient dans le monde des esprits,
parce qu'ils ne prirent pas de corps de chair et d'os et pour cette
raison ils cherchent à posséder le corps de ceux qui
« ont gardé leur premier état »
et qui ont la bénédiction de venir sur terre revêtus
d'un corps.
Rappelez-vous
ce qui se passa entre Jésus et cet homme possédé
par des esprits impurs et que personne ne pouvait enchaîner :
Ayant
vu Jésus de loin, il -accourut, se prosterna devant lui, Et
s'écria d'une voix forte : Qu'y a-t-il entre moi et toi,
Jésus, Fils du Dieu Très-Haut ? Je t'en conjure au
nom de Dieu, ne me tourmente pas. Car Jésus lui disait :
Sors de cet homme, esprit impur. Et il lui demanda : Quel est
ton nom ? Légion est mon nom, répondit-il, car
nous sommes plusieurs. (Marc 5:6-9)
Ceci nous apprend que les
esprits impurs n'avaient pas besoin qu'on leur présente Jésus.
Ils le connaissaient. Ils l'appelèrent par son nom :
« Jésus, Fils du Dieu Très-Haut ».
C’est parce que ces esprits rejetés du ciel avec Satan
avaient gardé la connaissance et le souvenir de ce qui s'était
passé là avant qu'ils ne fussent chassés, qu'ils
connaissaient Jésus et le pouvoir qui lui était donné.
C'est pourquoi ils obéirent, non seulement à ses
ordres, mais aussi aux ordres de ceux qui sont envoyés par
lui, qui détiennent sa prêtrise ; par exemple les
soixante-dix que Jésus envoya dans toutes les contrées
où lui-même allait se rendre :
Les
soixante-dix revinrent avec joie, disant : Seigneur, les démons
mêmes nous sont soumis en ton nom. (Luc 10:17)
C’est
à cause de la connaissance que ces esprits avaient apportée
ici qu'ils incitèrent Hérode à lancer l'ordre de
« tuer tous les enfants de deux ans et au-dessous »
(voir Matt. 2:16). Jésus n'avait rien fait pour justifier un
tel décret, puisqu'il n'était encore qu'un bébé
dans la chair, mais Satan savait quelle était sa mission et,
dès le jour de sa naissance, il essaya par tous les moyens de
l'empêcher de l'accomplir.
On
peut dire la même chose de la mission de Joseph Smith. Nous
avons déjà ci té son propre récit,
montrant comment Satan chercha à le faire périr alors
qu'il n'était qu'un jeune homme de quatorze ans et qu'il se
rendait dans les bois pour prier. Beaucoup d'autres jeunes gens de
cet âge avaient déjà prié, sans pour cela
être molestés par Satan. Joseph n'avait encore reçu
aucune manifestation du Seigneur. Donc, n'était cette
connaissance que Satan avait emportée du monde des esprits, il
n'aurait pas su que Joseph Smith était différent des
autres jeunes gens, mais il savait qui étaient les esprits
« nobles et grands ». Souvenez-vous : « il
y eut guerre dans le ciel », et Satan conduisait une des
armées ; il savait qui étaient les esprits qui
dirigeaient l'opposition. Sachant que Satan chercherait à
faire périr Joseph Smith et à couper court à sa
mission, le Seigneur chargea Moroni de donner des instructions à
Joseph Smith, qui les rapporte comme suit :
Il
m'appela par mon nom et me dit qu'il était un messager envoyé
de la présence de Dieu vers moi et que son nom était
Moroni ; que Dieu avait une œuvre à me faire accomplir,
et que mon nom serait connu en bien et en mal parmi toutes les
nations, familles et langues, ou qu'on en dirait du bien et du mal
parmi tous les peuples. (Joseph Smith,
Histoire, 33)
Pour
ceux qui connaissent la grande oeuvre que Joseph Smith a accomplie,
les merveilleuses vérités qu'il a enseignées et
la noblesse de son caractère, il est aisé de comprendre
que la seule raison pour laquelle on parlerait de lui en « mal
parmi tous les peuples », c'est que Satan avait décidé
de détruire l’œuvre du Seigneur. À cet
égard, Joseph Smith eut un sort semblable à celui de
son Maître et de plusieurs anciens apôtres, allant
jusqu'à donner finalement sa vie en témoignage au
monde.
Le frère de Jared vit Jésus quand il
était encore esprit
Les hommes se demandent souvent
ce qu'est réellement un esprit et quelle est sa forme. Nous
avons déjà montré dans ce chapitre que « l'homme
était aussi au commencement avec Dieu. L'intelligence, ou la
lumière de la vérité, n'a été
créée ni fait et en vérité ne peut
l'être » (D&A 93:29).
On
nous enseigne aussi que ces intelligences dont Dieu est la plus
grande (voir Abraham 3:18, 19), ont reçu un corps d'esprit et,
ultérieurement, un corps mortel du même modèle et
de la même forme que leur corps spirituel. Jésus
expliqua cette grande vérité au frère de Jared
lorsqu'il lui apparut alors qu'il était encore esprit :
Et
quand le frère de Jared eut dit ces mots, voici, le Seigneur
étendit la main et toucha les pierres, une à une, du
doigt. Et le voile fui enlevé des yeux du frère de
Jared, et il vit le doigt du Seigneur ; et il était comme
un doigt d'homme semblable à de la chair et du sang ; et
le frère de Jared tomba devant le Seigneur, car il était
frappé de crainte. Et le Seigneur vit que le frère de
Jared était tombé par terre ; et le Seigneur lui
dit : Lève-toi, pourquoi es-tu tombé ? Et il
dit au Seigneur : J'ai vu le doigt du Seigneur et j'ai craint
qu'il ne me frappât ; car je ne savais pas que le Seigneur
eût de la chair et du sang. Et le Seigneur lui dit : À
cause de ta foi, tu as vu que je prendrai sur moi de la chair et du
sang ; et jamais homme n'est venu devant moi avec une foi aussi
grande que toi ; car, s'il n'en était pas ainsi, tu
n'aurais pu voir mon doigt. As-tu vu plus que cela ? Et il
répondit : Non, Seigneur, montre-toi à moi. Et le
Seigneur lui dit : Crois-tu aux paroles que je dirai ? Et
il répondit : Oui, Seigneur, je sais que tu dis la
vérité, car tu es un Dieu de vérité, et
tu ne peux mentir. Et quand il eut dit ces mots, voici, le Seigneur
se montra à lui et dit : Parce que tu sais ces choses, tu
es racheté de la chute ; c'est pourquoi tu es ramené
en ma présence ; c'est pourquoi je me montre à
toi. Voici, je suis celui qui fut préparé depuis la
fondation du monde pour racheter mon peuple. Voici, je suis
Jésus-Christ.* Je suis le Père et le Fils. En moi,
toute l'humanité aura la lumière, et cela
éternellement, même ceux qui croiront en mon nom ;
et ils deviendront mes fils et mes filles. Et je ne me suis jamais
montré à l'homme que j'ai créé, car
jamais l'homme n'a cru en moi comme toi. Vois-tu que tu es créé
à mon image ? Oui, même tous les hommes furent
créés au commencement à ma propre image. Voici,
ce corps, que tu vois maintenant, est le corps de mon esprit ;
et j'ai créé l'homme selon le corps de mon esprit ;
et j'apparaîtrai à mon peuple dans la chair exactement
comme je t'apparais dans l'esprit. (Éther 3:6-16)
*Cette
déclaration du Sauveur a été expliquée
par le président Franklin D. Richards du Collège des
douze apôtres, et nous reproduisons ici cette explication à
titre de renseignement pour ceux qui désirent plus
d'éclaircissements sur ce sujet :
Jésus-Christ
ne porte pas ce nom seulement, il a de nombreux titres. En parcourant
les Écritures, nous en trouvons vingt ou trente. Entre
autres : « Dieu tout-puissant, Jéhovah, Fils
de Dieu, le Christ. » Ésaïe dit en parlant de
lui : « On l'appellera Admirable, Conseiller, Dieu
puissant, Père éternel, Prince de la paix. »
Jean l'appelle « la l'arole de Dieu, le Roi des rois et le
Seigneur des seigneurs ». Mais ce nom de Père est
étonnant. Nous pensons qu'il s'applique à celui qui
devient père d'un ou plusieurs enfants. Il y a un début
à la paternité. Il y a eu un commencement à la
création de la terre, et il y a un commencement à la
création d'une famille humaine ; mais cela n'est pas le
seul sens dans lequel on utilise le mot « père ».
Dans les Écritures, il est fréquemment employé
dans un sens plus général, par exemple, .Joseph dit à
ses frères : « Il (Dieu) m'a établi
père de Pharaon. » Pourquoi ? Parce qu'il lui
avait donné le pouvoir, la sagesse et l'intelligence
d'emmagasiner de la nourriture pendant les sept années
d'abondance, en suffisance pour sauver non seulement I'Egypte de
cette disette terrible, mais aussi les nations voisines. Dans les
Écritures, Satan est appelé le père du mensonge,
le père de la tromperie, de la calomnie, de la discorde, des
querelles. George Washington est appelé le père des
États-Unis. Son habileté, ses prouesses guerrières,
son empressement à se mettre à la tête de son
peuple « le premier dans la guerre, le premier dans la
paix, et le premier dans le cœur de ses concitoyens »
ont fait de lui le père de son pays. De même, le
professeur Morse est le père du télégraphe et
Watt le père de l'utilisation de l'énergie de la
vapeur. Nous voyons par ce qui précède que la
signification de « père » dans ce sens
large et général est « créateur,
contrôleur, directeur ». Le prophète Mosiah
nous a dit que du fait de l'Esprit, le Christ est le Père, et
du fait qu’il est né dans la chair, il est le Fils, et
on l'appelle pour cette raison « le Père éternel
même du ciel et de la terre », ce qui signifie en
réalité qu'il est le Créateur éternel
même du ciel et de la terre. Au commencement, il créa le
ciel et la terre. Si nous ouvrons l'Apocalypse de Jean au chapitre
premier, nous y voyons que grande gloire et puissance seront données
à Celui « qui a fait de nous des rois et des
prêtres pour Dieu et son Père. Selon la version du roi
Jacques. Segond dit : « Dieu, son Père ».
Nous voyons par là qu'il ne prétend pas être le
Père de tous, mais il est le Père du ciel et de la
terre, et il doit faire des hommes des rois et des prêtres pour
lui-même et son Père ; sachant que son Père
et Lui sont deux personnes, ainsi que toutes les Écritures
l'expriment nettement. (Franklin L. West, Life of Franklin D.
Richards, p. 185-187)
Après avoir rapporté ceci,
Moroni ajoutait :
Et maintenant, moi, Moroni, comme j'ai
déjà dit que je ne pouvais faire un récit
complet de ces choses qui sont écrites, pour cette raison, il
me suffit de dire que Jésus se montra à cet homme dans
l'esprit, même à la manière et selon la
ressemblance du même corps tout comme il se montra aux
Néphites. (Éther 3:17)
Tous les hommes sont
des fils et des filles engendrés pour Dieu
Donc, si
nos yeux étaient touchés comme ceux du frère de
Jared, de façon que nous puissions voir les esprits de ceux
avec qui nous étions liés dans le monde prémortel
avant qu'ils ne prennent un corps mortel, nous verrions qu'ils ont la
même forme et la même apparence que le corps mortel. Nous
verrions que l'esprit possède tous les attributs de l'homme :
le pouvoir de parler, de penser, de choisir, de se réjouir,
etc., que le corps mortel n'est que l'habitation où vit
l'esprit ; et que les corps spirituels sont « des
fils et des filles engendrés pour Dieu » :
Et
maintenant, après les nombreux témoignages qui ont été
rendus de lui, voici le nôtre, le dernier de tous : il
vit ! Car nous le vîmes et ce, à la droite de
Dieu ; et nous entendîmes la voix rendre témoignage
qu'il est le Fils unique du Père ; Que par lui, à
travers lui et en lui, les mondes sont et furent créés,
et que les habitants en sont des fils et des filles engendrés
pour Dieu. (D&A 76:22-24)
Dans cette remarquable
révélation que le Seigneur fit au prophète
Joseph Smith et à Sidney Rigdon, le 16 février 1832, il
nous apprend que nous sommes tous « des fils et des filles
engendrés en Dieu ». Quelle glorieuse pensée,
car, dès lors nous avons raison de supposer que, étant
littéralement ses fils et ses filles, nous sommes doués
de la possibilité de devenir semblables à lui.
Tous
les hommes sont frères en esprit
L'apôtre
Paul savait et enseignait que Dieu est le Père de nos
esprits., tout comme nous sommes les enfants de notre père
terrestre dans la chair :
D'ailleurs, puisque nos pères
selon la chair nous ont châtiés, et que nous les avons
respectés, ne devons-nous pas à bien plus forte raison
nous soumettre au Père des esprits, pour avoir la vie ?
(Héb. 12:9)
Car
en lui nous avons la vie, le mouvement, et l'être. C'est ce
qu'ont dit aussi quelques-uns de vos poètes : Nous sommes
de sa race. Ainsi donc, étant de la race de Dieu, nous ne
devons pas croire que la divinité soit semblable à de
l'or, à de l'argent, ou à de la pierre, sculptés
par l'art et l'industrie de l'homme. (Actes 17:28, 29)
Paul
savait aussi que le Christ n'était pas seulement le Fils
unique de Dieu dans la chair, mais qu'il était aussi le
premier-né en esprit :
En
qui nous avons la rédemption, la rémission des péchés ;
Il est l'image du Dieu invisible, le premier-né de toute la
création. (Col. 1:14, 15)
Ceci nous fait comprendre
notre merveilleuse parenté ; nous sommes littéralement
frères et sœurs en esprit de notre frère aîné,
Jésus-Christ. Jésus était conscient de cette
parenté puisqu'il dit à Marie de Magdala, suite à
sa visite au sépulcre, quand elle constata que la pierre avait
été enlevée :
Ne me touche pas ;
car je ne suis pas encore monté vers mon Père. Mais va
trouver mes frères, et dis-leur que je monte vers mon Père
et votre Père, vers mon Dieu, et votre Dieu. (Jean
20:17)
Cette pensée donne tout son sens à la
salutation que Jésus apprit à ses disciples lorsqu'il
leur apprit à prier : « Notre Père qui
es aux cieux ! » (Matt. 6:9). Jésus ne
prétendait pas se réclamer seul de Dieu pour Père,
il voulait que tous les hommes comprennent leur parenté avec
lui : « Notre Père ».
Il
insista encore davantage sur cette vérité :
Soyez
donc parfaits comme votre Père céleste est parfait.
(Matt. 5:48)
Au huitième chapitre des Proverbes, c'est,
semble-t-il, la Sagesse qui parle, et elle dit qu'avant que la terre
fût, elle jouait sur le globe de la terre du Seigneur, ou
demeure des esprits, et que son bonheur, elle le trouvait parmi les
fils de l'homme. Donc, les fils de l'homme doivent avoir existé
avant que cette terre fût :
L’Éternel
m'a créée la première de ses oeuvres, avant ses
oeuvres les plus anciennes. J’ai été établie
depuis l'éternité, dès le commencement, avant
l'origine de la terre. Je fus enfantée quand il n'y avait
point d'abîmes, point de sources chargées d'eaux ;
avant que les montagnes fussent affermies, avant que les collines
existassent, je fus enfantée ; Il n’avait encore
fait ni la terre ni les campagnes, ni le premier atome de la
poussière du monde. Lorsqu'il disposa les cieux, j'étais
là ; lorsqu'il traça un cercle à la surface
de l'abîme. Lorsqu'il fixa les nuages en haut, et que les
sources de l'abîme jaillirent avec force, Lorsqu'il donna une
limite à la mer, pour que les eaux n'en franchissent pas les
bords, lorsqu'il posa les fondements de la terre, J'étais à
l’œuvre auprès de lui, et je faisais tous les
jours ses délices, jouant sans cesse en sa présence,
Jouant sur le globe de sa terre, et trouvant mon bonheur parmi les
fils de l'homme. (Proverbes 8:22-31)
La mort marque le
retour de l'homme au monde des esprits
Lorsque nous nous
pénétrons de la vérité de cette Écriture,
selon laquelle nous « étions à l’œuvre
auprès de lui », « nous faisions tous
les jours ses délices, jouant sans cesse en sa présence...
sur le globe de sa terre », c'est-à-dire le monde
des esprits, cela nous réconforte et donne sa véritable
signification à l'idée de retourner à notre
foyer quand, à la mort, notre esprit quittera notre
corps :
Avant que la poussière retourne à
la terre, comme elle y était, et que l'esprit retourne à
Dieu qui l'a donné. (Eccl. 12:9)
Ainsi, l'esprit
retournera à Dieu, ce qu'il ne pourrait faire s'il n'avait
jamais été avec lui, de même que le corps
retournera à la terre, ce qu'il ne pourrait faire s'il n'en
avait pas été tiré. Quoique les Églises
n'aient pas enseigné cette magnifique vérité,
certains de nos poètes l'ont entrevue, témoin ce
poème :
Notre naissance n'est que sommeil et
oubli ;
L'âme qui se lève avec nous, étoile
de notre vie,
A pris ailleurs son départ
Et vient de
bien loin ;
Nous n'avons pas complètement oublié
Et nous ne sommes pas entièrement nus,
C'est en
traînant des nuées de gloire que nous venons
De
Dieu, qui est notre foyer.
Notre rude gouvernante fait tout son
possible
Pour que son nourrisson, son habitant, l'Homme,
Oublie
les gloires qu'il a connues,
Et ce palais impérial d'où
il est venu.
(William
Wordsworth : Ode on Intimations of Immortality, traduction
littérale)
Nous le répétons :
l'Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours
est seule à pouvoir expliquer « d'où vient
l'homme ».
Y
a-t-il pensée plus merveilleuse que de savoir que nous avons
vécu jadis en lit présence de Dieu, notre Père,
et que nous sommes bien réellement ses enfants spirituels ;
que nous pouvons acquérir quelque chose de ses attributs et de
ses perfections, et jouir finalement de sa compagnie éternelle
dans les relations magnifiques d'un Père avec ses fils et ses
filles !
CHAPITRE 21 :
POURQUOI L'HOMME EST-IL ICI ?
But de la création
de la terre
Quand nous regardons un bâtiment, nous
voyons bien qu'il n'a pas été créé sans
raison. Chaque bâtiment a été conçu et
édifié pour une raison précise. De même,
quand nous contemplons la terre splendide sur laquelle nous avons la
chance de vivre, nous voyons bien qu'elle n'a pas été
créée sans raison.
Dans
le chapitre précédent, nous avons montré que
« tous les fils de Dieu poussaient des cris de joie »
(voir Job 38:7) quand furent posées les fondations de la
terre, parce qu'ils comprenaient que par le plan de l'Évangile
qui était déjà prêt à ce moment-là
- ils avaient à portée de main la possibilité de
progresser dès qu'ils auraient l'occasion de venir sur terre
et d'y prendre un corps, et qu'en obéissant à ce plan,
ils se prépareraient à « l'immortalité
et à la vie éternelle » (voir Moïse
1:39).
Après
que Dieu lui eût montré les esprits « qui
furent organisés avant que le monde fût »,
Abraham dit :
Il y en avait un parmi eux qui était
semblable à Dieu, et il dit à ceux qui étaient
avec lui : Nous descendrons, car il y a de l'espace là-bas,
nous prendrons de ces matériaux, et nous ferons une terre sur
laquelle ceux-ci pourront habiter ; Nous les mettrons ainsi à
l'épreuve, pour voir s'ils feront tout ce que le Seigneur,
leur Dieu, leur commandera ; Ceux qui gardent leur premier état
recevront davantage ; ceux qui ne gardent pas leur premier état
n'auront point de gloire dans le même royaume que ceux qui
gardent leur premier état ; et ceux qui gardent leur
second état recevront plus de gloire sur leur tête pour
toujours et à jamais. (Abraham 3:24-26)
Voici donc le
motif de la création de la terre : préparer un
lieu où les esprits engendrés par Dieu pussent demeurer
et être mis « ainsi à l'épreuve, pour
voir s'ils feront tout ce que le Seigneur, leur Dieu, leur
commandera ».
Situation de ceux qui n'ont pas
gardé leur premier état
Nous avons déjà
examiné la situation des esprits qui n'ont « pas
gardé leur premier état », qui furent
chassés du ciel avec Satan et qui constituent le tiers des
armées du ciel ; ils ont été chassés
avec lui en tant qu'esprits et se voient donc refuser la bénédiction
de prendre un corps de chair et de sang. Ils n'ont donc « point
de gloire dans le même royaume que ceux qui gardent leur
premier état. » Nous ne serons sans doute jamais
capables de comprendre en cette vie ce que cela signifie d'être
privé du droit sacré de recevoir un corps. Lorsque
Jésus chassa l'esprit mauvais de l'homme que nul ne pouvait
enchaîner, il lui demanda son nom, et l'esprit répondit
« Légion, car nous sommes plusieurs »
(voir Marc 5:2-9). Lorsqu'ils eurent reçu l'ordre de quitter
le corps du possédé, ils demandèrent
l'autorisation d'entrer dans le corps de pourceaux qui paissaient
dans la prairie, et quand leur requête eut été
accordée, « le troupeau se précipita des
pentes escarpées dans la mer » (voir Marc 5:13). Il
est tellement désirable d'avoir un corps que ces esprits
mauvais, qui avaient perdu le droit d'avoir leur propre corps,
étaient même disposés à entrer dans des
corps de pourceaux.
Si
nous arrivons à comprendre la portée de cette aventure
et la leçon à en tirer, comment serons-nous assez
reconnaissants envers notre Père céleste de ce qu'il
nous a permis de recevoir un corps et de ce qu'il nous a donné
l'assurance qu'après l'avoir déposé dans la
tombe nous le reprendrons à la résurrection grâce
à l'expiation de notre Seigneur Jésus-Christ ?
Dans
une révélation donnée au prophète Joseph
Smith, le Seigneur a enseigné ceci :
Car l'homme
est esprit. Les éléments sont éternels, et
l'esprit et l'élément, inséparablement liés,
reçoivent une plénitude de joie ; Et lorsqu'ils
sont séparés, l'homme ne peut recevoir de plénitude
de joie. (D&A 93:33, 34)
Donc, le premier but de la vie
terrestre est d'obtenir un corps, sans lequel « l'homme ne
peut recevoir de plénitude de joie ».
Le
prophète Léhi connaissait aussi le but de l'existence
de l'homme :
Adam tomba pour que les hommes fussent, et
les hommes sont pour avoir la joie. (2 Néphi 2:25)
Importance
de notre second état
Nous allons maintenant voir
combien il est important de garder notre second état, qui est
la vie terrestre. Puisse ce que nous avons appris concernant le sort
des esprits qui n'ont pas conservé leur premier état
nous inspirer le désir et la volonté de garder notre
second état, pour que nous puissions recevoir plus de gloire
sur notre tête pour toujours et à jamais.
Nous
devons avoir présente à l'esprit l'idée que nous
sommes ici-bas avec notre libre arbitre pour être mis à
l'épreuve, pour voir si nous ferons tout ce que le Seigneur
notre Dieu nous commandera ; car, c'est pour nous fournir cette
occasion que le Seigneur a créé la terre. Il a déclaré
à Moïse :
Car voici mon oeuvre et ma gloire :
réaliser l'immortalité et la vie éternelle de
l'homme. (Moïse 1:39)
Au prophète Joseph Smith le
Seigneur a dit :
Et si tu gardes mes commandements et
persévères jusqu'à la fin, tu auras la vie
éternelle, qui est le plus grand de tous les dons de Dieu.
(D&A 14:7)
Celui
qui reçoit la lumière et persévère en
Dieu en reçoit davantage et cette lumière brille de
plus en plus, jusqu'à atteindre le jour parfait. (D&A
50:24)
Pour que l'homme puisse donc faire ses preuves, il doit
acquérir la connaissance et la compréhension des
commandements de Dieu, qui se trouvent dans l'Évangile. Comme
c'est l’œuvre et la gloire du Seigneur de « réaliser
l'immortalité et la vie éternelle de l'homme »,
nous devons prendre part à l’œuvre du Seigneur,
car le Seigneur doit avoir des instruments pour accomplir ses
desseins :
Souvenez-vous que les âmes ont une
grande valeur aux yeux de Dieu... Et comme il se réjouit de
l'âme qui se repent ! C'est pourquoi vous êtes
appelés à crier repentance à ce peuple. Et s'il
arrive que vous travailliez toute votre vie à crier repentance
à ce peuple et que vous m'ameniez ne fût-ce qu'une seule
âme, comme votre joie sera grande avec elle dans le royaume de
mon Père ! Et maintenant, si votre joie doit être
grande avec cette seule âme que vous m'aurez amenée dans
le royaume de mon Père, comme elle sera grande si vous m'en
amenez beaucoup ! (D&A 18:10, 13-16)
En février
1829, plus d'un an avant que l'Église fût organisée,
le Seigneur donna au prophète Joseph Smith une révélation
dont nous citons ce qui suit :
Voici, une oeuvre
merveilleuse est sur le point de se produire parmi les enfants des
hommes. C'est pourquoi, ô vous qui vous embarquez dans le
service du Seigneur, veillez à le servir de tout votre cœur,
de tout votre pouvoir, de tout votre esprit et de toutes vos forces
afin d'être innocents devant Dieu au dernier jour. C'est
pourquoi, si vous éprouvez le désir de servir Dieu,
vous êtes appelés à l’œuvre ;
Car voici le champ est déjà mûr pour la moisson
et voici, celui qui se sert de la faucille de toutes ses forces
amasse des provisions afin de ne pas périr, mais apporte le
salut à son âme. (D&A 4:1-4)
Le corps du
Christ
L'apôtre Paul explique que, par notre
acceptation de l'Évangile, nous sommes tous membres du corps
du Christ, que chacun reçoit un don, différent
peut-être, mais par le même esprit, et que chacun est
responsable du fonctionnement correct du corps :
Il y a
diversité de dons, mais le même Esprit ; Diversité
de ministères, mais le même Seigneur ; Diversité
d'opérations, mais le même Dieu qui opère tout en
tous. Or, à chacun la manifestation de l'Esprit est donnée
pour l'utilité commune. En effet, à l'un est donnée
par l'Esprit une parole de sagesse ; à un autre, une
parole de connaissance, selon le même Esprit ; À un
autre, la foi, par le même Esprit ; à un autre, le
don des guérisons, par le même Esprit ; À un
autre, le don d'opérer des miracles ; à un autre,
la prophétie ; à un autre, le discernement des
esprits ; à un autre, la diversité des langues ;
à un autre, l'interprétation des langues. Un seul et
même Esprit opère toutes ces choses, les distribuant à
chacun en particulier comme il veut. Car, comme le corps est un et a
plusieurs membres, et comme tous les membres du corps, malgré
leur nombre, ne forment qu'un seul corps, ainsi en est-il de Christ.
Nous avons tous, en effet, été baptisés dans un
seul Esprit, pour former un seul corps, soit Juifs, soit Grecs, soit
esclaves, soit libres, et nous avons tous été, abreuvés
d'un seul Esprit. Ainsi le corps n'est pas un seul membre, mais il
est formé de plusieurs membres. Si le pied disait : Parce
que je ne suis pas une main, je ne suis pas du corps, ne serait-il
pas du corps pour cela ? Et si l'oreille disait : Parce que
je ne suis pas un oeil, je ne suis pas du corps, ne serait-elle pas
du corps pour cela ? Si tout le corps était oeil, où
serait l'ouïe ? S'il était tout ouïe, où
serait l'odorat ? Maintenant Dieu a placé chacun des
membres dans le corps comme il a voulu. Si tous étaient un
seul membre, où serait le corps ? Maintenant donc il y a
plusieurs membres, et un seul corps. L’œil ne peut pas
dire à la main : Je n'ai pas besoin de toi ; ni la
tête dire aux pieds : Je n'ai pas besoin de vous. Mais
bien plutôt, les membres du corps qui paraissent être les
plus faibles sont nécessaires... Vous êtes le corps de
Christ, et vous êtes ses membres, chacun pour sa part. Et Dieu
a établi dans l'Église premièrement des apôtres,
secondement des prophètes, troisièmement des docteurs,
ensuite ceux qui ont le don des miracles, puis ceux qui ont les dons
de guérir, de secourir, de gouverner, de parler diverses
langues. Tous sont-ils apôtres ? Tous sont-ils prophètes ?
Tous sont-ils docteurs ? Tous ont-ils le don des miracles ?
Tous ont-ils le don des guérisons ? Tous parlent-ils en
langues ? Tous interprètent-ils ? Aspirez aux dons
les meilleurs. Et je vais encore vous montrer une voie par
excellence. (1 Cor. 12:4-22, 27-31)
Nous apprenons par cette
épître de Paul que tous ceux qui sont baptisés,
le sont pour former un seul corps, qu'ils soient Juifs ou Gentils,
esclaves ou libres ; et qu'on les a tous abreuvés d'un
seul Esprit. Paul a expliqué dans le détail comment
chaque membre du corps reçoit un don spirituel particulier, et
que tous les membres sont nécessaires pour que le corps
fonctionne parfaitement, qu'un membre ne peut pas dire à
l'autre « Je n'ai pas besoin de toi ». Nous
apprenons qu'il y a du travail pour tous les membres de l'Église
de Jésus-Christ. Chacun doit développer les dons ou
talents dont le Seigneur l'a pourvu. Paul a aussi montré que
même les membres les plus faibles sont nécessaires.
L'homme
est tenu de développer ses talents
On peut
rapprocher ces paroles de Paul de la parabole des talents racontée
par Jésus :
Il en sera comme d'un homme qui,
partant pour un voyage, appela ses serviteurs, et leur remit ses
biens. Il donna cinq talents à l'un, deux à l'autre, et
un au troisième, à chacun selon sa capacité, et
il partit. Aussitôt celui qui avait reçu les cinq
talents s'en alla, les fit valoir, et il gagna cinq autres talents.
De même, celui qui avait reçu les deux talents en gagna
deux autres. Celui qui n'en avait reçu qu'un alla faire un
creux dans la terre, et cacha l'argent de son maître. Longtemps
après, le maître de ces serviteurs revint, et leur fit
rendre compte. Celui qui avait reçu les cinq talents
s'approcha, en apportant cinq autres talents, et il dit :
Seigneur, tu m'as remis cinq talents ; voici, j'en ai gagné
cinq autres. Son maître lui dit : C'est bien, bon et
fidèle serviteur ; tu as été fidèle
en peu de chose, je te confierai beaucoup ; entre dans la joie
de ton maître. Celui qui avait reçu les deux talents
s'approcha aussi, et il dit : Seigneur, tu m'as remis deux
talents ; voici j'en ai gagné deux autres. Son maître
lui dit : C'est bien, bon et fidèle serviteur ; tu
as été fidèle en peu de chose, je te confierai
beaucoup ; entre dans la joie de ton maître. Celui qui
n'avait reçu qu'un talent s'approcha ensuite, et il dit :
Seigneur, je savais que tu es un homme dur, qui moissonnes où
tu n'as pas semé, et qui amasses où tu n'as pas vanné ;
J'ai eu peur, et je suis allé cacher ton talent dans la
terre ; voici, prends ce qui est à toi. Son maître
lui répondit Serviteur méchant et paresseux, tu savais
que je moissonne où je n'ai pas semé, et que j'amasse
où je n'ai pas vanné ; Il te fallait donc remettre
mon argent aux banquiers, et, à mon retour, j'aurais retiré
ce qui est à moi avec un intérêt. Ôtez-lui
donc le talent, et donnez-le à celui qui a les dix talents.
Car on donnera à celui qui a, et il sera dans l'abondance,
mais à celui qui n'a pas, on ôtera même ce qu'il
a. Et le serviteur inutile, jetez-le dans les ténèbres
du dehors, où il y aura des pleurs et des grincements de
dents. (Matt. 25:14-30)
Jésus a bien montré que
chacun ne devra rendre des comptes que pour les talents ou dons qu'il
a reçus : « Car on demandera beaucoup à
qui l'on a beaucoup donné » (voir Luc 12:48).
Personne ne peut dire qu'il n'a rien reçu. Quand ce ne serait
qu'un seul talent, il est attendu de lui qu'il développe ce
talent de telle manière que quand son Maître viendra, il
pourra le lui rendre avec bénéfice. On remarquera aussi
qu' « on donnera à celui qui a, et il sera dans
l'abondance, mais à celui qui n'a pas, on ôtera même
ce qu'il a. Et le serviteur inutile, jetez-le dans les ténèbres
du dehors, où il y aura des pleurs et des grincements de
dents ».
Pouvez-vous
imaginer une raison plus valable pour « ces pleurs et ces
grincements de dents » que d'apprendre de la bouche de
votre Maître, quand vous serez appelé à rendre
compte de votre vie ici-bas, qu'après avoir été
fidèle dans votre existence d'esprit et avoir gardé
votre premier état, vous avez échoué dans le
second, quand on vous a mis à l'épreuve pour voir si
vous feriez tout ce que le Seigneur, votre Dieu, vous commanderait,
(voir Abraham 3:25), vous ne l'avez pas fait ? Rappelez-vous, le
Seigneur a dit de ceux-là : « Jetez le
serviteur inutile dans les ténèbres du dehors »
(Matt. 25:30).
Nous
avons déjà envisagé le sort des esprits qui
n'ont pas gardé leur premier état, mais nous n'avons
pas encore vu quelle sera la fin de ceux qui ne gardent pas leur
second état. La conscience de notre échec augmentera
quand « ce qui est parfait sera venu » (1 Cor.
13:10) et que nous retrouverons le souvenir de notre existence
antérieure, au moment où « nous verrons
comme nous sommes vus et nous connaîtrons comme nous sommes
connus » (voir D&A 76:94).
Jésus
a enseigné à ses disciples que le chemin de la grandeur
passe par le service d'autrui :
Mais quiconque veut être
grand parmi vous, qu'il soit votre serviteur ; Et quiconque veut
être le premier parmi vous, qu'il soit votre esclave. (Matt.
20:26, 27)
Pierre disait, à propos de l'Église
du Christ de son temps :
Vous, au contraire, vous êtes
une race élue, un sacerdoce royal, une nation sainte, un
peuple acquis, afin que vous annonciez les vertus de celui qui vous a
appelés des ténèbres à son admirable
lumière. (1 Pierre 2:9)
Il est évident que
Pierre avait conscience de la grande responsabilité qui allait
reposer sur les membres de l'Église, ce « sacerdoce
royal » dont nous avons déjà discuté,
d'« annoncer les vertus de celui qui vous a appelés
des ténèbres à son admirable lumière »
à tous les hommes de partout.
Les héritiers
de la gloire céleste
Dans la révélation
ou vision des trois degrés de gloire qu'il donna le 16 février
1832 à Joseph Smith et à Sidney Rigdon à Hiram,
en Ohio, le Seigneur précisa qui seraient les héritiers
de la gloire céleste :
Ce sont ceux qui sont
l'Église du Premier-né. Ce sont ceux entre les mains
desquels le Père a tout remis. Ce sont ceux qui sont prêtres
et rois, qui ont reçu de sa plénitude et de sa gloire ;
Et sont prêtres du Très-Haut, selon l'ordre de
Melchisédek, qui était selon l'ordre d'Énoch,
qui était selon l'ordre du Fils unique. C'est pourquoi, comme
il est écrit, ils sont dieux, oui, les fils de Dieu. C'est
pourquoi tout est à eux, que ce soit la vie ou la mort, le
présent ou l'avenir, tout est à eux, et ils sont au
Christ, et le Christ est à Dieu. (D&A 76:54-59)
Il
est donc évident qu'un homme doit recevoir la prêtrise
selon l'ordre de Melchisédek pour se qualifier pour la vie
éternelle dans le royaume céleste.
Dans
une autre révélation donnée en septembre 1832 au
prophète Joseph Smith au sujet de la prêtrise, le
Seigneur dit :
Car tous ceux qui, par leur fidélité,
obtiennent ces deux prêtrises dont j'ai parlé et
magnifient leur appel, sont sanctifiés par l'Esprit et leur
corps sera renouvelé. Ils deviennent les fils de Moïse et
d'Aaron, la postérité d'Abraham, l'Église et le
royaume, et les élus de Dieu. Et tous ceux qui reçoivent
cette prêtrise me reçoivent, dit le Seigneur. (D&A
84:33-35)
Le mariage et les rapports familiaux clans le
plan éternel
Dans notre étude du mariage,
nous avons attiré l'attention sur le fait que l'homme sans la
femme ne peut réaliser la pleine mesure de sa
création :
L'Éternel Dieu dit : Il
n'est pas bon que l'homme soit seul ; je lui ferai une aide
semblable à lui... Et l'homme dit : Voici cette fois
celle qui est os de mes os et chair de ma chair ! On l'appellera
femme parce qu'elle a été prise de l'homme. C'est
pourquoi l'homme quittera son père et sa mère, et
s'attachera à sa femme, et ils deviendront une seule chair
(Gen. 2:18, 23, 24).
Il faut se souvenir que c'est avant la
chute d'Adam et Ève que « Dieu dit : Il n'est
pas bon que l'homme soit seul » et que les deux seraient
« une seule chair ». Puisque ceci était
vrai avant la chute, et puisque Dieu considérait l'homme et la
femme comme « une seule chair », on comprend
d'autant mieux combien il est important que cette relation existe
encore, une fois l'homme racheté des effets de la chute,
c'est-à-dire lorsqu'il vivra éternellement.
L'apôtre
Paul savait à quel point ceci était
important :
Toutefois, dans le Seigneur, la femme n'est
point sans l'homme, ni l'homme sans la femme. (1 Cor. 11:11)
Ce
principe a été clairement révélé
au prophète Joseph Smith :
Il y a, dans la gloire
céleste, trois cieux ou degrés. Pour obtenir le plus
haut, l'homme doit entrer dans cet ordre de la prêtrise (à
savoir la nouvelle alliance éternelle du mariage).
Sinon,
il ne peut l'obtenir. Il peut entrer dans l'autre, mais c'est là
la fin de son royaume ; il ne peut avoir d'accroissement. (D&A
131:1-4)
Car
voici, je te révèle une nouvelle alliance éternelle ;
et si tu ne respectes pas cette alliance, tu seras damné ;
car nul ne peut rejeter cette alliance et recevoir la permission
d'entrer dans ma gloire. Car tous ceux qui veulent avoir une
bénédiction de moi respecteront la loi qui a été
fixée pour l'obtention de cette bénédiction et
ses conditions, dès avant la fondation du monde. Et en ce qui
concerne la nouvelle alliance éternelle, elle fut instituée
pour la plénitude de ma gloire ; et celui qui en reçoit
une plénitude doit respecter et respectera la loi, ou il sera
damné, dit le Seigneur Dieu... C'est pourquoi, si un homme
épouse une femme en ce monde, mais ne l'épouse pas par
moi ni par ma parole, et fait alliance avec elle aussi longtemps
qu'il est dans le monde, et elle avec lui, leur alliance et mariage
ne sont pas valables lorsqu'ils sont morts et hors du monde ;
ils ne sont donc liés par aucune loi lorsqu'ils sont hors du
monde. C'est pourquoi, lorsqu'ils sont hors du monde, les hommes ne
peuvent prendre de femmes ni les femmes de maris, mais ils deviennent
des anges dans les cieux ; lesquels anges sont des serviteurs au
service de ceux qui sont dignes d'une part de gloire beaucoup plus
grande, incomparable et éternelle. Car ces anges ne se sont
pas conformés à ma loi ; c'est pourquoi, ils ne
peuvent s'accroître, mais restent à toute éternité
séparés et célibataires, sans exaltation, dans
leur état sauvé. Et dès lors, ils ne sont pas
dieux, mais anges de Dieu, pour toujours et à jamais... De
plus, en vérité, je te le dis, si un homme épouse
une femme par ma parole qui est ma loi et par la nouvelle alliance
éternelle et que leur union est scellée par le
Saint-Esprit de promesse, par celui qui est oint, à qui j'ai
donné ce pouvoir et les clefs de cette prêtrise, et
qu'il leur est dit : Vous vous lèverez dans la première
résurrection et si c'est après la première
résurrection, dans la résurrection suivante - et
hériterez de trônes, de royaumes, de principautés,
de pouvoirs, de dominations, de toutes les hauteurs et profondeurs...
Il leur sera fait en toutes choses dans le temps et dans toute
l'éternité comme mon serviteur le leur aura promis. Et
ce sera pleinement valide lorsqu'ils seront hors du monde. Et ils
passeront devant les anges et les dieux qui sont placés là,
vers leur exaltation et leur gloire en toutes choses, comme cela a
été scellé sur leur tête, laquelle gloire
sera une plénitude et une continuation des postérités
pour toujours et à jamais. Alors ils seront dieux, parce
qu'ils n'auront pas de fin ; c'est pourquoi, ils seront (Je
toute éternité à toute éternité,
parce qu'ils continuent. Alors ils seront au-dessus de tout, car tout
leur sera soumis. Alors ils seront dieux, parce qu'ils auront tout
pouvoir et que les anges leur seront soumis. En vérité,
en vérité, je te le dis, si tu ne respectes pas ma loi,
tu ne pourras atteindre cette gloire. (D&A 132:4, 6, 15-17,
19-21)
Cette révélation montre que les hommes ne
peuvent devenir des dieux et obtenir « une plénitude
et une continuation des postérités pour toujours et à
jamais », qu'en respectant la nouvelle alliance
« éternelle du mariage, et que sans mariage ils ne
peuvent devenir que « des serviteurs au service de ceux
qui sont dignes d'une part de gloire beaucoup plus grande,
incomparable et éternelle ».
Lorsque
le Seigneur dit à propos de la nouvelle alliance éternelle
du mariage : « si tu ne respectes pas cette alliance,
tu seras damné », il n'utilisait pas le mot
« damné » au sens où il est
ordinairement compris par le monde chrétien moderne, car on
remarquera d'autre part qu'il a spécifié qu'ils seront
« des anges dans les cieux ; lesquels anges sont des
serviteurs au service de ceux qui sont dignes d'une part de gloire
beaucoup plus grande, incomparable et éternelle. Au verset
dix-sept de la citation ci-dessus, le Seigneur dit qu'ils « restent
séparés et célibataires, sans exaltation, dans
leur état sauvé ». Donc, même eux
seront sauvés, mais non pas exaltés. Le mot « damné »
signifie donc « dont le progrès est arrêté »
(voir D&A 131:41) ; « ils ne peuvent
s'accroître » (voir D&A 132:17).
Quand
nous avons étudié la mission d'Élie dans ses
rapports avec le mariage, nous avons expliqué que le Seigneur
a pris des dispositions pour que « la nouvelle alliance
éternelle du mariage » puisse être contractée
par procuration dans les temples du Seigneur pour ceux qui n'ont pas
eu cette chance dans leur état mortel.
Les enfants
sont « un héritage de l'Éternel »
Dans
cette étude de l'importance du mariage considéré
comme une étape de notre progression éternelle, nous
avons noté que cette gloire sera « une plénitude
et une continuation des postérités pour toujours et à
jamais » (voir D&A 132:19).
Le
Psalmiste connaissait la place qu'occupent les enfants dans le plan
du Seigneur :
Voici, des fils sont un héritage de
l'Éternel, le fruit des entrailles est une récompense.
Comme les flèches dans la main d'un guerrier, ainsi sont les
fils de la jeunesse. Heureux l'homme qui en a rempli son carquois.
(Psaumes 127:3-5)
En Israël, dans l'Antiquité,
être stérile était considéré comme
un déshonneur pour une femme. Pensez à ce que dit
Rachel à Jacob :
Lorsque Rachel vit qu'elle ne
donnait point d'enfants à Jacob, elle porta envie à sa
sœur, et elle dit à Jacob : Donne-moi des enfants
ou je meurs... Dieu se souvint de Rachel, il l'exauça et la
rendit féconde. Elle devint enceinte, et enfanta un fils, et
elle dit : Dieu a enlevé mon opprobre. (Gen. 30:1, 22,
23)
Réfléchissez à la promesse faite à
Abraham et à Sarah, alors qu'Abraham avait cent ans et Sarah
quatre-vingt-dix, dans laquelle il était dit que Sarah aurait
un fils et que son nom serait Isaac :
Je la bénirai,
et te donnerai d'elle un fils ; je la bénirai, et elle
deviendra des nations ; des rois de peuples sortiront d'elle.
(Gen. 17:16)
On remarquera que cette bénédiction
spéciale que le Seigneur donna à Abraham et à
Sarah permit à cette autre promesse de se réaliser :
Alors
l'Éternel dit : Cacherai-je à Abraham ce que je
vais faire ? Abraham deviendra une nation grande et puissante,
et en lui seront bénies toutes les nations de la terre. (Gen.
18:17, 18)
Sans postérité, les bénédictions
que le Seigneur réservait à Abraham n'auraient pu se
réaliser pleinement : « En lui seront bénies
toutes les nations de la terre ». Et Sarah devait être
mère de « nations » ; des « rois
de peuples sortiront d'elle ».
De
même que toutes les nations de la terre devaient être
bénies en Abraham et en sa postérité, et que
Sarah deviendrait mère de nations et que des rois de peuples
sortiraient d'elle, de même la nouvelle alliance éternelle
du mariage est nécessaire pour que tout homme fidèle
puisse jeter les bases de son royaume par sa femme et sa postérité.
Il
y a beaucoup de gens fidèles qui ont fait tout ce qu'ils
pouvaient pour se montrer dignes des plus hautes bénédictions
du Seigneur, et qui, sans qu'il y ait eu faute de leur part, n'ont
pas eu la chance d'avoir des enfants dans cette vie. D'autre part, il
y a nombre de gens qui ont eu des enfants dont la vie a été
telle qu'ils seront tout à fait indignes d'eux dans les mondes
éternels. Le Seigneur a prévu un millénium au
cours duquel les corrections nécessaires seront
apportées.
But de l'existence de l'homme sur
terre
On peut résumer comme suit le but de
l'existence de l'homme sur terre :
1.
Être mis à l'épreuve par Dieu « pour
voir s'ils feront tout ce que le Seigneur, leur Dieu, leur
commandera » (voir Abraham 3:25).
2.
Recevoir un corps de chair et d'os, car le corps et l'esprit séparés
« ne peuvent recevoir de plénitude de joie »
(voir D&A 93:33, 34).
3.
Prouver qu'il est capable de garder son second état comme il a
gardé son premier état, afin de recevoir « plus
de gloire sur [sa] tête pour toujours et à jamais »
(voir Abraham 3:26).
4.
Développer les dons et les talents dont il hérite à
la naissance, afin de pouvoir rendre un compte favorable de son
intendance, pour que le Seigneur puisse dire : « C'est
bien, bon et fidèle serviteur ; tu as été
fidèle en peu de chose, je te confierai beaucoup ; entre
dans la joie de ton maître » (voir Mat. 25:21).
5.
Satisfaire aux conditions requises pour hériter de la gloire
céleste, en devenant « prêtre du Très-Haut,
selon l'ordre de Melchisédek » (voir D&A
76:57).
6.
Être scellé à une épouse pour le temps et
toute l'éternité grâce à la Sainte
Prêtrise, par quelqu'un qui a l'autorité du Seigneur,
car « dans le Seigneur, la femme n'est point sans l'homme,
ni l'homme sans la femme » (voir 1 Cor. 11:11). Sans cette
ordonnance de scellement du mariage, on ne peut obtenir le degré
le plus haut de la gloire céleste (voir D&A 131:1-4)
« laquelle gloire sera une plénitude et une
continuation des postérités pour toujours et à
jamais » (voir D&A 132:19).
7.
Avoir des enfants, car « des [enfants] sont un héritage
de l'Éternel, le fruit des entrailles est une récompense...
Heureux l'homme qui en a rempli son carquois » (Psaumes
127:3, 5).
Encore
une fois, c'est aux révélations que le Seigneur a
faites au prophète Joseph Smith en vue du rétablissement
de l'Évangile à notre époque, que nous devons de
connaître exactement le but de l'existence de l'homme
ici-bas.
CHAPITRE 22 : OÙ
VA L'HOMME ?
L'homme est perplexe
Pour arriver
nulle part il n'y a pas de meilleur moyen que de n'aller nulle part.
C'est l'endroit où, sans poteaux indicateurs et sans avoir
besoin d'être encouragé, on a le plus de certitude
d'arriver. (Auteur inconnu)
Quel est le but du voyage ?
Nombreuses et contradictoires sont les philosophies et les
explications fournies en réponse à cette question.
L'Église doit nous l'expliquer, puisque c'est l'Église
qui doit nous apporter la parole du Seigneur et nous révéler
le but de la vie. L'Église doit être capable de parler
en termes précis. Pourquoi un fils de Dieu ne connaîtrait-il
pas les intentions et les projets de son Père céleste ?
Sans cette connaissance, la religion serait très incomplète.
C'est à l'absence de renseignements en ce domaine que doit
être attribuée une grande partie de l'incroyance qui
existe dans le monde actuel et une grande partie de l'inactivité
en matière religieuse.
Pour autant que nous le
sachions, on n'a jamais trouvé de tribu si ignorante, si
primitive, si inculte, qu'elle n'entretienne sous une forme ou sous
une autre la croyance qu'il y a en l'homme quelque chose que la mort
ne peut pas détruire. Est-ce une illusion, ou est-ce un
chuchotement de l'Esprit éternel à propos de
l'immortalité de l'homme ? (Auteur inconnu).
Mais
là où la grande controverse se déchaîne,
c'est lorsqu'il s'agit de savoir ce qu'il y a dans l'homme que la
mort ne peut détruire, et à quoi ressemble cette vie
après la mort.
Pour
la plupart des chrétiens, le salut c'est échapper aux
flammes éternelles. Ce qui explique pourquoi on les entend
dire si souvent : « Je suis sauvé. »
Un ecclésiastique bien connu a affirmé qu'on pouvait
être sauvé sans la moindre difficulté. Ainsi
donc, pour ces gens-là, le but du voyage c'est d'échapper
au châtiment éternel. Aucun programme constructif pour
l'emploi de notre temps n'a été proposé.
S'il
y a une Église autre que l'Église de Jésus-Christ
des saints des derniers jours qui croit et enseigne que la cellule
familiale constituée par le mari, la femme et les enfants
perdurera sous une forme organisée au-delà du tombeau,
je n'ai pas eu l'occasion d'entrer en contact avec elle. Un
ecclésiastique de grand renom a reconnu que son Église
n'offrait ni la promesse ni l'assurance de la continuation des liens
du mariage ou de la cellule familiale, mais, a-t-il ajouté :
Au fond de moi-même je n'arrive pas à m'y résoudre. »
Un
autre ecclésiastique a posé cette question :
« Peut-on être sauvé dans cette vie-ci, où
faut-il mourir pour être sauvé ? » À
cela j'ai répondu : « Si vous me dites ce que
vous entendez par être sauvé, je répondrai à
votre question. » Comme il ne trouvait rien à
répondre, je lui ai expliqué que les saints des
derniers jours croient que le salut n'est pas un aboutissement, mais
un processus, que le prophète Joseph Smith a enseigné
que « nous ne sommes pas sauvés plus vite que nous
n'acquérons de connaissance ». J'ai attiré
son attention sur le fait que nous avons reçu notre corps
parce que nous avons été fidèles dans la vie que
nous avons vécue avant de venir sur la terre et que ceux qui
n'ont pas été fidèles se sont vus refuser cette
bénédiction et sont devenus Satan et ses anges.
Ainsi
donc, c'est parce que nous avons été jadis fidèles
que nous avons la bénédiction de venir sur la terre et
d'en jouir avec notre corps, et c'est parce que Satan et ses anges
n'ont pas été fidèles qu'ils ont été
chassés du ciel (voir Apocalypse 12 et Ésaïe 14),
et que le seul corps qu'ils puissent avoir c'est celui qui appartient
à leurs frères et leurs sœurs qui ont été
fidèles. C'est un réconfort de savoir que nous avons
gardé notre premier état, et nous devons maintenant
par-dessus tout désirer connaître la voie pour ne pas
nous voir privés des bénédictions qui sont à
notre portée.
Grâce
au rétablissement de l'Évangile et aux nouvelles
révélations du Seigneur au prophète Joseph
Smith, plus un doute ne subsiste sur ces importantes questions :
Et
comme tous meurent en Adam, de même aussi tous revivront en
Christ. (1 Cor. 15:22)
Nous perdrons notre corps dans la
mort pendant une brève période, mais il nous sera rendu
plus beau que nous ne l'aurons jamais connu auparavant, et il sera
aussi réel et aussi tangible qu'il l'est maintenant :
Lorsque
le Sauveur apparaîtra, nous le verrons tel qu'il est. Nous
verrons que c'est un homme comme nous. Et cette même
sociabilité qui existe parmi nous ici existera parmi nous
là-bas, seulement elle sera accompagnée de gloire
éternelle, gloire dont nous ne jouissons pas maintenant. (D&A
130:1, 2)
L'âme
sera restituée au corps et le corps à l'âme ;
oui, et chaque membre, chaque jointure sera restituée à
son propre corps ; oui, pas même un cheveu de la tête
ne sera perdu, mais toutes choses seront restaurées dans leur
forme propre et parfaite. (Alma 40:23)
Description
de l'ange Moroni par Joseph Smith
Nous
n'avons jamais vu personne revêtu de « gloire
éternelle », mais le prophète Joseph Smith
nous a décrit un homme dans cet état, Moroni, qui lui
est apparu :
Et,
tout à coup, un personnage parut à mon chevet ; il
se tenait dans les airs, car ses pieds ne touchaient pas le sol. Il
était vêtu d'une tunique ample de la plus exquise
blancheur, d'une blancheur qui surpassait tout ce que j'avais jamais
vu de terrestre, et je ne crois pas que quelque chose de terrestre
puisse être rendu aussi extraordinairement blanc et brillant.
Il avait les mains nues, les bras aussi, un peu au-dessus des
poignets ; il avait également les pieds nus et les jambes
aussi, un peu au-dessus des chevilles. La tête et le cou
étaient nus également. Je pus découvrir qu'il
n'avait d'autre vêtement que cette tunique, celle-ci étant
ouverte, de sorte que je pouvais voir sa poitrine. Non seulement sa
tunique était extrêmement blanche, mais toute sa
personne était glorieuse au-delà de toute description,
et son visage était véritablement comme l'éclair.
La chambre était extraordinairement claire, mais pas aussi
brillante que dans le voisinage immédiat de sa personne.
(Joseph Smith, Histoire, 30-32)
C'est
là la description d'un prophète qui vécut en
Amérique environ quatre cents ans après la résurrection
du Christ, et qui avait été ressuscité en vue de
l’œuvre que le Seigneur avait projeté de lui
confier. Il n'y avait rien de mystique en lui. C'était un
homme ressuscité, doté d'une « gloire
éternelle » dont nous ne jouissons pas encore
maintenant, mais qui est promise à tous les disciples fidèles
du Christ une gloire à cause de laquelle sa personne et son
visage défiaient toute description. Il est donc aisé de
comprendre que cette « Même sociabilité »
dont nous jouissons maintenant, ceux qui seront dotés de
« gloire éternelle » pourront en jouir
aussi.
Jean contemple l'ange du
Seigneur
Quand l'ange du Seigneur fut
envoyé à Jean le Révélateur sur l'île
de Patmos, Jean fut si impressionné par ce personnage qu'il se
prosterna aux pieds de l'ange qui lui montrait ces choses, pour
l'adorer :
Mais il me dit : Garde-toi de le faire !
Je suis ton compagnon de service, et celui de tes frères les
prophètes, et de ceux qui gardent les paroles de ce livre.
Adore Dieu. (Apoc. 22:9)
L’ange n'était qu'un des
frères, un vrai homme, mais d'apparence si merveilleuse que
Jean se serait volontiers agenouillé devant lui pour l'adorer,
si l'ange ne le lui avait interdit. Cette « même
sociabilité » que nous possédons ici, nous
la posséderons là-bas, et nous nous connaîtrons
comme nous nous sommes connus ici-bas.
Le
corps de Jésus est ressuscité
La
résurrection de Jésus est bien réelle, puisque
le corps et l'esprit ont vraiment été réunis,
comme l'ont bien compris les femmes qui sont venues au sépulcre
le premier jour de la semaine :
Le premier jour de la
semaine, elles se rendirent au sépulcre de grand matin,
portant les aromates qu'elles avaient préparés. Elles
trouvèrent que la pierre avait été roulée
de devant le sépulcre, Et, étant entrées, elles
ne trouvèrent pas le corps du Seigneur Jésus. Comme
elles ne savaient que penser de cela, voici, deux hommes leur
apparurent, en habits resplendissants. Saisies de frayeur, elles
baissèrent le visage contre terre ; mais ils leur
dirent : Pourquoi cherchez-vous parmi les morts celui qui est
vivant ? Il n'est point ici, mais il est ressuscité.
Souvenez-vous de quelle manière il vous a parlé
lorsqu'il était encore en Galilée, Et qu'il disait :
Il faut que le Fils de l'homme soit livré entre les mains des
pécheurs, qu'il soit crucifié, et qu'il ressuscite le
troisième jour. Et elles se ressouvinrent des paroles de
Jésus. À leur retour du sépulcre, elles
annoncèrent toutes ces choses aux onze et à tous les
autres. Celles qui dirent ces choses aux apôtres étaient
Marie de Magdala, Jeanne, Marie, mère de Jacques, et les
autres qui étaient avec elles. Ils tinrent ces discours pour
des rêveries, et ils ne crurent pas ces femmes. Mais Pierre se
leva, et courut au sépulcre. S'étant baissé, il
ne vit que des linges qui étaient à terre ; puis
il s'en alla chez lui, dans l'étonnement de ce qui était
arrivé... Tandis qu'ils parlaient de la sorte, lui-même
se présenta au milieu d'eux, et leur dit : La paix avec
vous ! Saisis de frayeur et d'épouvante, ils croyaient
voir un esprit. Mais il leur dit : Pourquoi êtes-vous
troublés, et pourquoi pareilles pensées s'élèvent-elles
dans vos cœurs ? Voyez mes mains et mes pieds, c'est bien
moi ; touchez-moi et voyez, un esprit n'a ni chair ni os, comme
vous voyez que j'ai. Et en disant cela, il leur montra ses mains et
ses pieds. Comme, dans leur joie, ils ne croyaient point encore, et
qu'ils étaient dans l'étonnement, il leur dit :
Avez-vous ici quelque chose à manger ? Ils lui
présentèrent du poisson rôti et un rayon de miel.
Il en prit et en mangea devant eux. (Luc 24:1-12, 36-43)
Voilà
sans aucun doute le plus grand événement jamais relaté
dans l'histoire. Il n'est pas étonnant que les paroles des
femmes parurent aux apôtres être « des
rêveries, et ils ne crurent pas ces femmes ». Si
Jésus ne leur avait pas permis de contempler son corps et de
tâter ses blessures, ils auraient encore pu croire qu'ils
avaient vu un esprit. Mais Jésus les assura qu'« un
esprit n'a ni chair ni os, comme vous voyez que j'ai ».
Pour prouver davantage qu'il avait bien le même corps qui avait
été mis au sépulcre, Jésus dit :
« Avez-vous quelque chose à manger ? Ils lui
présentèrent du poisson rôti et un rayon de miel.
Il en prit et en mangea devant eux. »
C'est
avec ce même corps que Jésus exerça son ministère
parmi ses disciples après sa résurrection, qu'il
apparut aux Néphites (voir 3 Néphi, chapitre 11), qu'il
apparut à Joseph Smith quand celui-ci n'était encore
qu'un jeune garçon dans les bois proches de la ferme de son
père à Palmyra, État de New York, et qu'il
apparaîtra à nouveau avec tous ses saints anges,
lorsqu'il viendra réclamer son royaume comme il l'a promis.
Jésus
lui-même devait être « les prémices »
de la résurrection :
Mais chacun en son rang,
Christ comme prémices, puis ceux qui appartiennent à
Christ, lors de son avènement. (1 Cor. 15:23)
Après
sa résurrection, d'autres tombes furent ouvertes, et ces gens
ressuscitèrent :
Les sépulcres s'ouvrirent,
et plusieurs des saints qui étaient morts ressuscitèrent.
Étant sortis des sépulcres, après la
résurrection de Jésus, ils entrèrent dans la
ville sainte, et apparurent à un grand nombre de personnes.
(Matt. 27:52, 53)
Quel témoignage cela a dû être
pour les saints qui vivaient à l'époque que de voir les
tombes ouvertes et les saints endormis en sortir sous leur forme
ressuscitée et apparaître à un grand nombre de
personnes de la ville sainte ! Qui pourrait encore douter de la
réalité de la résurrection et du fait qu'elle
consiste vraiment dans la réunion du corps et de
l'esprit.
Les corps des saints ressuscités
Selon
le Livre de Mormon, les Néphites reçurent un témoignage
semblable :
En vérité, je vous le dis, j'ai
commandé à mon serviteur Samuel le Lamanite de
témoigner à ce peuple que le jour où le Père
glorifierait son nom en moi, beaucoup de saints ressusciteraient
d'entre les morts, apparaîtraient à un grand nombre et
les enseigneraient. Et il dit : Cela ne s'est-il pas fait
ainsi ? Et les disciples lui répondirent : Oui,
Seigneur, Samuel a prophétisé selon tes paroles, et
elles se sont toutes accomplies. Et Jésus leur dit :
Comment se fait-il que vous n'ayez pas écrit cette chose :
Que beaucoup de saints ont été ressuscités, ont
apparu à un grand nombre de personnes et les ont enseignées ?
Alors Néphi se souvint que cette chose n'avait pas été
écrite. Et Jésus ordonna qu'elle fût écrite ;
c'est pourquoi elle fut écrite selon son commandement. (3
Néphi 23:9-13)
Donc, par l'expiation du Christ, la
résurrection du corps sera accordée à tous ceux
qui ont vécu sur cette terre dans la chair :
Et
comme tous meurent en Adam, de même aussi tous revivront en
Christ. Mais chacun en son rang. Christ comme prémices, puis
ceux qui appartiennent à Christ, lors de son avènement.
Ensuite viendra la fin, quand il remettra le royaume à celui
qui est Dieu et Père, après avoir détruit toute
domination, toute autorité et toute puissance. Car il faut
qu'il règne jusqu'à ce qu'il ait mis tous les ennemis
sous ses pieds. Le dernier ennemi qui sera détruit, c'est la
mort. Dieu, en effet, a tout mis sous ses pieds. Mais lorsqu'il dit
que tout lui a été soumis, il est évident que
celui qui lui a soumis toutes choses est excepté. Et lorsque
toutes choses lui auront été soumises, alors le Fils
lui-même sera soumis à celui qui lui a soumis toutes
choses, afin que Dieu soit tout en tous. (1 Cor. 15:22-28)
La
première et la seconde résurrections
Quand
le Christ reviendra, il amènera ceux qui sont à lui, et
ils régneront avec lui pendant mille ans jusqu'à ce
qu'il ait soumis tous ses ennemis, et qu'il les ait mis sous ses
pieds, le dernier ennemi étant la mort. Alors il n'y aura plus
de mort ; mais ceux qui ne sont pas morts dans le Christ ne
seront pas de la première résurrection ; ils
sortiront du tombeau au terme des mille années du règne
du Christ, à la fin du millénium, pour être jugés
selon les actes qu'ils auront accomplis étant dans leur
corps :
Puis je vis descendre du ciel un ange, qui avait
la clé de l'abîme et une grande chaîne dans sa
main. Il saisit le dragon, le serpent ancien, qui est le diable et
Satan, et il le lia pour mille ans. Il le jeta dans l'abîme,
ferma et scella l'entrée au-dessus de lui, afin qu'il ne
séduisît plus les nations, jusqu'à ce que les
mille ans fussent accomplis. Après cela, il faut qu'il soit
délié pour un peu de temps. Et je vis des trônes ;
et à ceux qui s'y assirent fut donné le pouvoir de
juger. Et je vis les âmes de ceux qui avaient été
décapités à cause du témoignage de Jésus
et à cause de la parole de Dieu, et de ceux qui n'avaient pas
adoré la bête ni son image, et qui n'avaient pas reçu
la marque sur leur front et sur leur main. Ils revinrent à la
vie, et ils régnèrent avec le Christ pendant mille ans.
Les autres morts ne revinrent point à la vie jusqu'à ce
que les mille ans fussent accomplis. C'est la première
résurrection. Heureux et saints ceux qui ont part à la
première résurrection ! La seconde mort n'a point
de pouvoir sur eux ; mais ils seront sacrificateurs de Dieu et
de Christ, et ils régneront avec lui pendant mille ans... Et
je vis les morts, les grands et les petits, qui se tenaient devant le
trône. Des livres furent ouverts. Et un autre livre fut ouvert,
celui qui est le livre de vie. Et les morts furent jugés selon
leurs oeuvres, d'après ce qui était écrit dans
ces livres. La mer rendit les morts qui étaient en elle, la
mort et le séjour des morts rendirent les morts qui étaient
en eux ; et chacun fut jugé selon ses oeuvres. (Apoc.
20:1, 6, 12, 13)
Nombreux sont ceux qui croient que le jour du
jugement du Seigneur intervient à la mort. Quoiqu'il y ait un
jugement et une affectation partiels au moment de la mort, il ne faut
pas le confondre avec le jugement final.
Maintenant, en ce qui
concerne l'état de l'âme entre la mort et la
résurrection, voici, il m'a été appris par un
ange que les esprits de tous les hommes, dès qu'ils ont quitté
ce corps mortel, oui, les esprits de tous les hommes, qu'ils soient
bons ou mauvais, retournent à ce Dieu qui leur a donné
la vie.
Alors
il arrivera que les esprits de ceux qui sont justes seront reçus
dans un état de félicité, appelé paradis,
un état de repos, un état de paix où ils se
reposeront de tout souci et de toute peine.
Et
il arrivera que les esprits des méchants et des pécheurs
- car ils n'ont ni part ni portion dans l'Esprit du Seigneur ;
car voici, ils ont choisi les oeuvres du mal au lieu de celles du
bien ; c'est pourquoi, l'esprit du diable est entré en
eux et a pris possession de leur maison - et ceux-ci seront rejetés
dans les ténèbres du dehors. Il y aura là des
pleurs, des gémissements et des grincements de dents, et cela
à cause de leur propre iniquité, parce qu'ils sont
emmenés captifs à la volonté du diable.
C'est
là l'état des âmes des méchants, dans les
ténèbres et dans un état d'attente terrible et
épouvantable de l'indignation ardente de la colère de
Dieu contre eux ; ils demeurent ainsi dans cet état,
comme les justes dans le paradis, jusqu'au jour de leur résurrection.
(Alma 40:11-14)
Le jour final du jugement où les hommes
seront affectés au royaume de gloire duquel ils relèvent
ne viendra pas avant la fin des mille années, après que
Satan aura été relâché pour un peu de
temps afin de tenter les habitants de la terre pour la dernière
fois :
Quand les mille ans seront accomplis, Satan sera
relâché de sa prison. Et il sortira pour séduire
les nations qui sont aux quatre coins de la terre, Gog et Magog, afin
de les rassembler pour la guerre ; leur nombre est comme le
sable de la mer. Et ils montèrent sur la surface de la terre,
et ils investirent le camp des saints et la ville bien-aimée.
Mais un feu descendit du ciel, et les dévora. Et le diable,
qui les séduisait, fut jeté dans l'étang de feu
et de soufre, où sont la bête et le faux prophète.
Et ils seront tourmentés jour et nuit, aux siècles des
siècles. Puis je vis un grand trône blanc, et celui qui
était assis dessus. La terre et le ciel s'enfuirent devant sa
face, et il ne fut plus trouvé de place pour eux. (Apoc.
20:7-11)
Le Seigneur a révélé au prophète
Joseph Smith ce qui suit :
De plus, en vérité,
en vérité, je vous dis que lorsque les mille ans seront
terminés, et que les hommes recommenceront à renier
leur Dieu, alors je n'épargnerai plus la terre que pour peu de
temps. La fin viendra, les cieux et la terre seront consumés
et passeront, et il y aura un nouveau ciel et une nouvelle terre. Car
tout ce qui est ancien passera et tout deviendra neuf ; le ciel
et la terre et tout ce qu'ils renferment, les hommes et les bêtes,
les oiseaux de l'air et les poissons de la nier. Et ni un cheveu, ni
une paille ne seront perdus, car c'est l’œuvre de mes
mains. (D&A 29:22-25)
Édification du Royaume de
Dieu sur la terre après la première résurrection
Y
a-t-il quelqu'un qui puisse comprendre ce que cela signifiera d'être
appelé le matin de la première résurrection à
régner pendant mille ans avec le Christ, à l'aider à
établir son royaume sur la terre et à vaincre ou
soumettre tous ses ennemis, jusqu'à ce que le dernier ennemi,
la mort, ait été vaincu ? Assurément le
Seigneur n'appellera que ceux qui en sont dignes, et qui ont
l'expérience et la formation nécessaires, car il aura
besoin de « dirigeants » et non de
« suiveurs ». C'est ce qui justifie
l'affirmation de Paul qu'à sa venue, il amènera les
siens (voir 1 Cor. 15:23).
Au
prophète Joseph Smith, le Seigneur a révélé
qui ce sera :
Et nous rendons de nouveau témoignage,
car nous vîmes et entendîmes, et voici le témoignage
de l'Évangile du Christ concernant ceux qui se lèveront
à la résurrection des justes. Ce sont ceux qui ont reçu
le témoignage de Jésus, ont cru en son nom, ont été
baptisés à la manière de sa sépulture,
ayant été ensevelis dans l'eau en son nom, selon le
commandement qu'il a donné Afin qu'en gardant les
commandements, ils soient lavés et purifiés de tous
leurs péchés et reçoivent le Saint-Esprit par
l'imposition des mains de celui qui est ordonné et scellé
à ce pouvoir ; Qui vainquent par la foi et qui sont
scellés par le Saint-Esprit de promesse que le Père
répand sur tous ceux qui sont justes et fidèles. Ce
sont ceux qui sont l'Église du Premier-né. Ce sont ceux
entre les mains desquels le Père a tout remis. Ce sont ceux
qui sont prêtres et rois, qui ont reçu de sa plénitude
et de sa gloire. Et sont prêtres du Très-Haut, selon
l'ordre de Melchisédek, qui était selon l'ordre
d'Énoch, qui était selon l'ordre du Fils unique. C'est
pourquoi, comme il est écrit, ils sont dieux, oui, les fils de
Dieu. C'est pourquoi tout est à eux, que ce soit la vie ou la
mort, le présent ou l'avenir, tout est à eux, et ils
sont au Christ, et le Christ est à Dieu. Et ils vaincront
tout. Que l'homme ne se glorifie donc pas de l'homme, qu'il se
glorifie plutôt de Dieu qui mettra tous les ennemis sous ses
pieds. Ceux-là demeureront pour toujours et à jamais
dans la présence de Dieu et de son Christ. Ce sont ceux qu'il
amènera avec lui lorsqu'il viendra dans les nuées du
ciel pour régner sur la terre sur son peuple. Ce sont ceux qui
auront part à la première résurrection. (D&A
76:50-64)
Nous voyons donc qu'ils sont « prêtres
du Très-Haut selon l'ordre de Melchisédek »
et nous avons montré comment cette prêtrise peut être
obtenue par tous les membres masculins de l'Église âgés
de plus de douze ans s'ils sont fidèles. Comme seuls les
hommes peuvent détenir la prêtrise, cette révélation
nous permet de comprendre pourquoi mari et femme doivent de venir
« une seule chair » (voir Gen. 2:24), de
manière à jouir ensemble des avantages de la prêtrise.
C'est à quoi pensait Paul en disant : toutefois, dans le
Seigneur, la femme n'est point sans l'homme, ni l'homme sans la femme
(1 Cor. 11:11).
Pierre
pensait la même chose :
Maris,
montrez à votre tour de la sagesse dans vos rapports avec vos
femmes, comme avec un sexe plus faible ; honorez-les, comme
devant aussi hériter avec vous de la grâce de la vie.
Qu'il en soit ainsi, afin que rien ne vienne faire obstacle à
vos prières. (1 Pierre 3:7)
Il
est donc clair que maris et femmes doivent hériter ensemble
des bénédictions que le Seigneur a prévues pour
l'homme.
Autre
élément réconfortant : savoir que nous
demeurerons sur cette terre. Lorsque Jésus enseigna à
ses disciples à prier, la première chose qu'il leur
apprit à demander, après avoir dûment marqué
leur respect pour leur Père céleste, c'est : « Que
ton règne vienne. Que ta volonté soit faite sur la
terre comme au ciel » (Matt. 6:10). Quoique cette prière
ait été dite par la plupart des chrétiens au
cours des siècles, nous doutons qu'il y en ait eu beaucoup qui
aient vraiment cru qu'elle serait entièrement exaucée
un jour. Pourtant nous venons de citer le passage de l'apôtre
Paul décrivant l’œuvre et la mission du Sauveur
durant le millénium, période pendant laquelle il
« mettra tous ses ennemis sous ses pieds »,
avant de remettre le royaume à son Père. La prière
sera exaucée :
Ensuite viendra la fin, quand il
remettra le royaume à celui qui est Dieu et Père, après
avoir détruit toute domination, toute autorité et toute
puissance. Car il faut qu'il règne jusqu'à ce qu'il ait
mis tous les ennemis sous ses pieds. Le dernier ennemi qui sera
détruit, c'est la mort. (1 Cor. 15:24-26)
Le prophète
Ésaïe eut également la vision de la terre et de
ses habitants au cours de cette période, et il les a décrits
en ces termes :
Car je vais créer de nouveaux
cieux et une nouvelle terre ; on ne se rappellera plus les
choses passées, elles ne reviendront plus à l'esprit.
Réjouissez-vous plutôt et soyez à toujours dans
l'allégresse, à cause de ce que je vais créer ;
car je vais créer Jérusalem pour l'allégresse,
et son peuple pour la joie. Je ferai de Jérusalem mon
allégresse, et de mon peuple ma joie ; on n'y entendra
plus le bruit des pleurs et le bruit des cris. Il n'y aura plus ni
enfants ni vieillards qui n'accomplissent leurs jours ; car
celui qui mourra à cent ans sera jeune, et le pécheur
âgé de cent ans sera maudit. Ils bâtiront des
maisons et les habiteront ; ils planteront des vignes et en
mangeront le fruit. Ils ne bâtiront pas des maisons pour qu'un
autre les habite, ils ne planteront pas des vignes pour qu'un autre
en mange le fruit ; car les jours de mon peuple seront comme les
jours des arbres, et mes élus jouiront de l’œuvre
de leurs mains. Ils ne travailleront pas en vain, et ils n'auront pas
d'enfants pour les voir périr ; car ils formeront une
race bénie de l'Éternel, et leurs enfants seront avec
eux. Avant qu'ils n'invoquent, je répondrai ; avant
qu'ils aient cessé de parler, j'exaucerai. Le loup et l'agneau
paîtront ensemble, le lion, comme le bœuf, mangera de la
paille, et le serpent aura la poussière pour nourriture. Il ne
se fera ni tort ni dommage sur toute ma montagne sainte, dit
l'Éternel. (Ésaïe 65:17-25, voir aussi Ésaïe
11:6-9)
Est-il possible de décrire plus clairement la
situation qui existera quand la terre sera renouvelée et que
le loup et l'agneau paîtront ensemble ? Remarquez comme
Ésaïe souligne le fait que « ils bâtiront
des maisons et les habiteront ; ils planteront des vignes et en
mangeront le fruit ». Oui fera tout ceci ? Des
familles, évidemment, tout comme maintenant. Ésaïe
ajoute : « car ils formeront une race bénie de
l'Éternel, et leurs enfants seront avec eux » (És.
65:23).
Dans
une révélation au prophète Joseph Smith, le
Seigneur donna d'autres détails sur cette situation :
Ce
jour-là l'inimitié de l'homme et l'inimitié des
animaux, oui, l'inimitié de toute chair cessera de devant ma
face. Ce jour-là, tout ce que l'homme demandera lui sera
donné. Ce jour-là, Satan n'aura plus le pouvoir de
tenter personne. Et il n'y aura pas de deuil, parce qu'il n'y aura
pas de mort. Ce jour-là, le tout petit enfant ne mourra pas
avant d'être vieux, et sa vie sera comme l'âge d'un
arbre. Et lorsqu'il mourra, il ne dormira pas, c'est-à-dire,
dans la terre, mais sera changé en un clin d’œil
et sera enlevé, et son propre repos sera glorieux. (D&A
101:26-31)
On remarquera qu'il n'y aura plus de mort, qu'un
« tout petit enfant ne mourra pas avant d'être
vieux » et qu'à ce moment il ne dormira pas dans la
terre mais « sera changé en un clin d’œil ».
Le
Seigneur a encore révélé au prophète
Joseph Smith :
Ce jour-là, lorsque je viendrai
dans ma gloire, la parabole que j'ai racontée au sujet des dix
vierges sera accomplie. Car ceux qui sont sages, ont accepté
la vérité, ont pris le Saint-Esprit pour guide et n'ont
pas été séduits - en vérité, je
vous le dis, ils ne seront pas abattus et jetés au feu, mais
supporteront le jour. Et la terre leur sera donnée en
héritage ; ils multiplieront et se fortifieront, et leurs
enfants grandiront sans péché au salut. Car le Seigneur
sera au milieu d'eux, sa gloire sera sur eux et il sera leur roi et
leur législateur. (D&A 45:56-59)
Rien de difficile
à comprendre, rien de mythique dans cette promesse ; nous
vivrons sur cette terre et nous multiplierons et nos enfants
« grandiront sans péché au salut ».
Daniel
vit l'avènement de ce royaume de Dieu dans les derniers
jours :
Je regardais pendant mes visions nocturnes, et
voici, sur les nuées des cieux arriva quelqu'un de semblable à
un fils de l'homme ; il s'avança vers l'ancien des jours,
et on le fit approcher de lui. On lui donna la domination, la gloire
et le règne ; et tous les peuples, les nations, et les
hommes de toutes langues le servirent. Sa domination est une
domination éternelle qui ne passera point, et son règne
ne sera jamais détruit. (Dan. 7:13, 14)
Mais
les saints du Très-Haut recevront le royaume, et ils
posséderont le royaume éternellement, d'éternité
en éternité... Jusqu'au moment où l'ancien des
jours vint donner droit aux saints du Très-Haut, et le temps
arriva où les saints furent en possession du royaume. Le
règne, la domination, et la grandeur de tous les royaumes qui
sont sous les cieux seront donnés au peuple des saints du
Très-Haut. Son règne est éternel, et tous les
dominateurs le serviront et lui obéiront. (Dan. 7:18, 22,
27)
Quand ces promesses se trouveront accomplies, ce sera un
grand jour dans l'histoire de ce monde : la prière que
Jésus enseigna à ses disciples aura été
exaucée : « Que ton règne vienne. Que
ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel »
(Matt. 6:10).
L’œuvre à réaliser
au cours du millénium
Nous avons déjà
parlé de la nature de l’œuvre qui sera menée
à bien entre les membres de l'Église vivant sur la
terre et les saints ressuscités (car ils pourront communiquer
entre eux) au cours des mille années où le Sauveur du
monde régnera sur son peuple. Nous en avons brièvement
parlé lorsque nous avons étudié les clefs
apportées par Élie, en vue de l'accomplissement de
l’œuvre des vivants par procuration pour les morts dans
les temples du Seigneur, comprenant le baptême, l'imposition
des mains pour le don du Saint-Esprit, l'ordination à la
prêtrise, les dotations, le scellement des parents l'un à
l'autre pour le temps et pour toute l'éternité et le
scellement des enfants aux parents.
Le
président Brigham Young a décrit l’œuvre à
réaliser durant le millénium :
Dans le
millénium, quand le royaume de Dieu sera établi sur la
terre en puissance, en gloire et en perfection et que le règne
de la méchanceté qui a tant duré sera brisé,
les saints de Dieu auront le bonheur de construire leurs temples, et
d'y entrer, devenant, pour ainsi dire, des piliers des temples de
Dieu, et ils officieront pour leurs morts. Alors nous verrons nos
frères revenir, et peut-être certains que nous avons
connus ici. Si nous demandons qui se tiendra à la tête
de la dernière dispensation de l'Évangile, la réponse
est : Joseph Smith, fils, le prophète de Dieu. Il est
l'homme qui sera ressuscité et recevra les clefs de la
résurrection, et il scellera cette autorité sur
d'autres, et ils iront à la recherche de leurs amis et les
ressusciteront quand les ordonnances auront été
accomplies pour eux, et les ramèneront. Et nous aurons des
révélations pour connaître nos ancêtres
jusqu'à notre père Adam et notre mère Ève,
et nous entrerons dans les temples de Dieu et nous officierons pour
eux. Alors l'homme sera scellé à l'homme jusqu'à
ce que la chaîne devienne parfaite jusqu'à Adam, de
sorte qu'il y aura une chaîne parfaite de prêtrise d'Adam
à la scène finale. Telle sera l’œuvre des
saints des derniers jours pendant le millénium. (A. John
Widtsoe, Discours de Brigham Young, p. 117)
L'Évangile
sera prêché durant le millénium
Le
millénium sera également la plus grande occasion de
prêcher l'Évangile que ce monde aura jamais connue.
Comme Jésus-Christ le dit en février 1831 à son
serviteur Joseph Smith :
Je le dis encore, écoutez,
anciens de mon Église, que j'ai nommés : Vous
n'êtes pas envoyés pour être enseignés,
mais pour enseigner aux enfants des hommes ce que j'ai mis entre vos
mains par le pouvoir de mon Esprit. Et vous devez être
enseignés d'en haut. Sanctifiez-vous et vous serez dotés
de pouvoir, afin que vous puissiez donner, tout comme je l'ai dit.
Prêtez l'oreille, car voici, le grand jour du Seigneur est tout
proche. Car le jour vient où le Seigneur fera retentir sa voix
du haut des cieux. Les cieux seront ébranlés, et la
terre tremblera, et la trompette de Dieu sonnera fort et longtemps et
dira aux nations endormies : Saints, levez-vous et vivez ;
pécheurs demeurez et dormez, jusqu'à ce que j'appelle à
nouveau. C'est pourquoi, ceignez-vous les reins, de peur de vous
trouver parmi les méchants. Élevez la voix et ne vous
ménagez pas. Appelez les nations au repentir, jeunes et vieux,
esclaves et libres, disant : Préparez-vous pour le grand
jour du Seigneur. Car si moi, qui suis un homme, j'élève
la voix et vous appelle au repentir, et que vous me haïssez, que
direz-vous quand le jour viendra où les tonnerres feront
entendre leur voix des extrémités de la terre, parlant
aux oreilles de tous ceux qui vivent et disant : Repentez-vous
et préparez-vous pour le grand jour du Seigneur ? Oui, et
encore, lorsque les éclairs sillonneront le ciel d'est en
ouest, feront retentir leur voix à tous ceux qui vivent et
feront tinter les oreilles de tous ceux qui entendent, disant ces
paroles : Repentez-vous, car le grand jour du Seigneur est
venu ? Et de plus, le Seigneur fera entendre sa voix du ciel,
disant : Prêtez l'oreille, ô nations de la terre, et
écoutez les paroles de ce Dieu qui vous a faites. 0 nations de
la terre, combien de fois vous aurais-je rassemblées comme une
poule rassemble ses poussins sous ses ailes, mais vous ne l'avez pas
voulu ! Combien de fois ne vous ai-je pas appelés parla
bouche de mes serviteurs, par le ministère d'anges, par ma
propre voix, par la voix des tonnerres, par la voix des éclairs,
par la voix des tempêtes, par la voix des tremblements de terre
et de grandes tempêtes de grêle, par la voix des famines
et des pestes de toutes sortes, par le grand son d'une trompette, par
la voix du jugement, par la voix de la miséricorde toute la
journée, par la voix de la gloire, de l'honneur, et des
richesses de la vie éternelle, et je vous aurais sauvées
dans un salut éternel, mais vous ne l'avez pas voulu !
Voici, le jour est venu où la coupe de la colère de mon
indignation est pleine. Voici, en vérité, je vous dis
que ce sont là les paroles du Seigneur votre Dieu. C'est
pourquoi, travaillez, travaillez dans ma vigne pour la dernière
fois- faites appel pour la dernière fois aux habitants de la
terre. Car au temps que j'ai choisi, je descendrai sur la terre pour
juger, et mon peuple sera racheté et régnera avec moi
sur terre. Car le grand millénium dont j'ai parlé par
la bouche de mes serviteurs viendra. Car Satan sera lié, et
lorsqu'il sera à nouveau délié, il ne régnera
que pour un peu de temps, et alors viendra la fin de la terre. Celui
qui vit dans la justice sera changé en un clin d’œil,
et la terre passera comme par le feu. Les méchants s'en iront
dans un feu inextinguible, jusqu'à ce qu'ils viennent devant
moi en jugement, et nul homme au monde ne connaît leur fin et
ne la connaîtra jamais. Prêtez l'oreille à ces
paroles. Voici, je suis Jésus-Christ, le Sauveur du monde.
Gardez précieusement tout ceci dans votre cœur, et que
la gravité de l'éternité repose sur votre
esprit. Soyez posés. Gardez tous mes commandements. J'ai dit.
Amen. (D&A 43:15-35)
Lorsqu'on se donne la peine d'étudier
cette promesse de l'établissement du royaume de Dieu sur cette
terre, que nous venons de rappeler, on comprend pleinement la
promesse que fit notre Seigneur dans son sermon sur la montagne :
« Heureux les débonnaires, car ils hériteront
la terre » (Matt 5:5). Il ne faut pas croire que la mort
peut frustrer les débonnaires de ce qui leur est promis, car
cela leur appartiendra pour toujours et à jamais.
L'homme
et la terre après le millénium
Étudions
maintenant brièvement l'état de la terre après
le règne de mille années du Christ. Le Seigneur a
révélé au prophète Joseph Smith que :
Le
lieu où Dieu réside est un grand urim et thummim. Cette
terre, dans son état sanctifié et immortel, sera rendue
semblable à un cristal et sera pour ceux qui l'habiteront un
urim et thummim, grâce à quoi tout ce qui a rapport à
un royaume inférieur ou à tous les royaumes d'un ordre
inférieur sera révélé à ceux qui
habiteront sur cette terre ; et celle-ci appartiendra au Christ.
(D&A 130:8, 9)
Jean a également parlé de ce
moment dans l'Apocalypse :
Puis je vis un nouveau ciel et
une nouvelle terre ; car le premier ciel et la première
terre avaient disparu, et la mer n'était plus. Et je vis
descendre du ciel, d'auprès de Dieu, la ville sainte, la
nouvelle Jérusalem, préparée comme une épouse
qui s'est parée pour son époux. Et j'entendis du trône
une forte voix qui disait : Voici le tabernacle de Dieu avec les
hommes ! Il habitera avec eux, et ils seront son peuple, et Dieu
lui-même sera avec eux. Il essuiera toute larme de leurs yeux,
et la mort ne sera plus, et il n'y aura plus ni deuil, ni cri, ni
douleur, car les premières choses ont disparu. Et celui qui
était assis sur le trône dit : Voici, je fais
toutes choses nouvelles. Et il dit : Écris ; car ces
paroles sont certaines et véritables. Et il me dit :
C'est fait ! Je suis l'alpha et l'oméga, le commencement
et la fin. À celui qui a soif je donnerai de la source de
l'eau de la vie, gratuitement. Celui qui vaincra héritera ces
choses ; je serai son Dieu et il sera mon fils... Et il me
transporta en esprit sur une grande et haute montagne. Et il me
montra la ville sainte, Jérusalem, qui descendait du ciel,
d'auprès de Dieu, ayant la gloire de Dieu. Son éclat
était semblable à celui d'une pierre très
précieuse, d'une pierre de jaspe transparente comme du
cristal. (Apoc. 21:1-7, 10, 11)
Veuillez noter, verset deux,
que Jean vit « la ville sainte, la nouvelle Jérusalem,
descendre du ciel, d'auprès de Dieu ». Au verset
dix il dit qu'il vit « la ville sainte, Jérusalem,
qui descendait du ciel, d'auprès de Dieu ». La
première « nouvelle Jérusalem »,
c'est la Jérusalem qui doit être construite en Amérique,
dans le cadre du rassemblement d'Israël dans les derniers jours,
et la seconde « ville sainte, Jérusalem »,
c'est celle que Jésus aimait.
Le
prophète Éther qui, selon le Livre de Mormon, vécut
en Amérique, eut l'explication de la différence entre
les deux Jérusalem :
Et maintenant, moi, Moroni,
je vais terminer mon récit touchant la destruction du peuple
sur lequel j'ai écrit. Car voici, ils rejetèrent toutes
les paroles d’Éther ; car il leur raconta, en toute
vérité, tout ce qui fut depuis le commencement de
l'homme ; et qu'après que les eaux se furent retirées
de la surface de ce pays, il devint un pays préférable
à tous les autres pays, un pays choisi du Seigneur ;
c'est pourquoi le Seigneur voulait que tous les hommes qui
l'habitent, le servissent ; Et qu'il était le lieu de la
Nouvelle Jérusalem qui devait descendre du ciel et du saint
sanctuaire du Seigneur. Voici, Éther vit les jours du Christ,
et il parla d'une Nouvelle Jérusalem dans ce pays. Il dit
aussi, touchant la maison d'Israël et la Jérusalem d'où
Léhi viendrait qu'après avoir été
détruite, elle serait bâtie de nouveau, ville sainte
dans le Seigneur ; c'est pourquoi elle ne pourrait pas être
une nouvelle Jérusalem, car elle avait existé dans les
temps passés, mais elle serait bâtie de nouveau, et
deviendrait une ville sainte du Seigneur et serait bâtie pour
la maison d'Israël. Et qu'une nouvelle Jérusalem serait
édifiée dans ce pays pour le reste de la postérité
de ce Joseph, ce dont il y a eu un type. Car comme Joseph amena son
père dans le pays d'Égypte, où il mourut, ainsi
le Seigneur amena un reste de la postérité de Joseph
hors du pays de Jérusalem, afin de témoigner sa
miséricorde envers la postérité de Joseph, et
qu'elle ne pérît pas de même qu'il avait été
miséricordieux envers le père de Joseph, pour qu'il ne
pérît pas. C'est pourquoi les restes de la maison de
Joseph seront établis dans ce pays, et ce sera la terre de
leur héritage ; et ils bâtiront une ville sainte au
Seigneur semblable à l'ancienne Jérusalem ; et ils
ne seront plus confondus jusqu'à ce que la fin arrive, quand
la terre passera. Et il y aura de nouveaux cieux et une nouvelle
terre ; et ils seront semblables aux anciens, si ce n'est que
les anciens sont passés, et que toutes choses sont devenues
nouvelles. Et alors vient la Nouvelle Jérusalem, et bénis
sont ceux qui l'habitent car ce sont ceux dont les vêtements
sont blanchis par le sang de l'Agneau ; et ce sont ceux qui sont
comptés parmi le reste de la postérité de
Joseph, qui était de la maison d'Israël. Et alors vient
aussi la Jérusalem d'autrefois ; et bénis en sont
les habitants, car ils ont été lavés par le sang
de l'Agneau ; et ce sont ceux qui étaient dispersés
et qui ont été rassemblés des quatre parties de
la terre, et des régions du nord, et qui participent à
l'accomplissement de l'alliance que Dieu a faite avec leur père,
Abraham. Et quand ces choses arrivent, l'Écriture sera
accomplie, qui dit : Il y en a de ceux qui étaient les
premiers qui seront les derniers ; et il y en a de ceux qui
étaient les derniers qui seront les premiers. (Éther
13:1-12)
Il faut encore citer ceci :
Je ne vis
point de temple dans la ville ; car le Seigneur Dieu
tout-puissant est son temple, ainsi que l'Agneau. La ville n'a besoin
ni du soleil ni de la lune pour l'éclairer, car la gloire de
Dieu l'éclaire, et l'Agneau est son flambeau. (Apoc. 21:22,
23)
Il y en a qui ne comprennent pas pourquoi il n'y aura pas
de temple dans cette Jérusalem sainte. Le fait est que, quand
les mille ans seront écoulés, toute l’œuvre
du temple aura été accomplie, et par conséquent
il n'y aura plus besoin de temple, de même que nous apprenons
par le verset 23 qu'il n'y aura plus besoin de lune la nuit ni de
soleil le jour, « car la gloire de Dieu l'éclaire,
et l'Agneau est son flambeau » (voir Apoc. 22:23).
La
demeure céleste et éternelle de l'homme
La
terre, dans sa forme « célestialisée »,
deviendra la demeure de ceux qui sont dignes de la gloire céleste,
ceux dont le nom est inscrit dans le Livre de Vie de l'Agneau :
Il
n'entrera chez elle rien de souillé, ni personne qui se livre
à l'abomination et au mensonge ; il n'entrera que ceux
qui sont écrits dans le livre de vie de l'Agneau. (Apoc.
21:27)
Le Seigneur a fourni par révélation au
prophète Joseph Smith les précisions que
voici :
Néanmoins, celui qui persévère
dans la foi et fait ma volonté, celui-là vaincra et
recevra un héritage sur la terre lorsque le jour de la
transfiguration viendra. Lorsque la terre sera transfigurée, à
savoir selon le modèle qui fut montré à mes
apôtres sur la montagne, événement dont vous
n'avez pas encore reçu le récit complet. (D&A
63:20, 21)
Et
de plus, en vérité, je vous le dis, la terre se
conforme à la gloire d'un royaume céleste, car elle
remplit la mesure de sa création et ne transgresse pas la loi
C'est pourquoi, elle sera sanctifiée ; oui, bien qu'elle
doive mourir, elle sera vivifiée et supportera le pouvoir qui
l'aura vivifiée et les justes en hériteront. (D&A
88:25, 26)
Mais
bénis sont les pauvres qui ont le cœur pur, dont le cœur
est brisé et dont l'esprit est contrit, car ils verront le
royaume de Dieu venir avec puissance et une grande gloire pour les
délivrer ; car la graisse de la terre sera à eux.
Car voici, le Seigneur viendra, la rétribution sera avec lui,
il récompensera tous les hommes et les pauvres se réjouiront.
Et leurs générations hériteront de la terre, de
génération en génération, pour toujours
et à jamais... (D&A 56:18-20)
Donc, par notre
fidélité, nous pouvons hériter de cette terre
« de génération en génération,
pour toujours et à jamais », avec nos amis et notre
famille, avec notre corps ressuscité.
Jean
le Révélateur a aussi eu la vision de ce glorieux
événement :
Et j'entendis du trône
une forte voix qui disait : Voici le tabernacle de Dieu avec les
hommes ! Il habitera avec eux, et ils seront son peuple, et Dieu
lui-même sera avec eux.
Il essuiera toute larme de leurs
yeux, et la mort ne sera plus, et il n'y aura plus ni deuil, ni cri,
ni douleur, car les premières choses ont disparu... Celui qui
vaincra héritera ces choses ; je serai son Dieu et il
sera mon fils. (Apoc. 21:3, 4,7)
On remarquera que la présente
étude se borne à montrer ce qu'il adviendra de ceux qui
vainquent toutes choses et se rendent ainsi dignes de la gloire
céleste, cette gloire que l'on dit semblable à celle du
soleil, puisque le Seigneur a déclaré qu'ils hériteront
de cette terre « de génération en
génération, pour toujours et à jamais ».
Quant
à ceux qui ne sont pas dignes d'hériter la gloire
céleste, voici ce que le Seigneur en a dit dans une révélation
au prophète Joseph Smith :
Et ceux qui ne sont pas
sanctifiés par la loi que je vous ai donnée, à
savoir la loi du Christ, doivent hériter d'un autre royaume, à
savoir d'un royaume terrestre ou d'un royaume téleste. Car
celui qui n'est pas capable de se conformer à la loi d'un
royaume céleste, ne peut supporter une gloire céleste,
Et celui qui n'est capable de se conformer à la loi d'un
royaume terrestre, ne peut supporter une gloire terrestre. Et celui
qui n'est pas capable de se conformer à la loi d'un royaume
téleste ne peut supporter une gloire téleste ;
c'est pourquoi il ne convient pas pour un royaume de gloire. Il doit
donc demeurer dans un royaume qui n'est pas un royaume de gloire.
(D&A 88:21-24)
À propos des fils de perdition le
Seigneur a dit :
Ils s'en iront au châtiment
perpétuel, qui est le châtiment sans fin, qui est le
châtiment éternel, pour régner avec le diable et
ses anges pour l'éternité, là où leur ver
ne meurt pas, là où le feu ne s'éteint pas, ce
qui est leur tourment. Et nul ne connaît la fin, ni le lieu, ni
leur tourment. Et cela n'a pas été révélé
à l'homme, ne l'est et ne le sera jamais, si ce n'est à
ceux qui y sont condamnés. (D&A 76:44-46)
L'Évangile
du Seigneur Jésus-Christ est donné à l'homme
pour le préparer a la gloire céleste. À propos
de ceux qui ne veulent pas accepter l'Évangile quand il leur
est présenté, le Seigneur a dit :
Et ceux
qui restent seront également vivifiés ; néanmoins,
ils retourneront dans leur propre lieu pour jouir de ce qu'ils sont
disposés à recevoir, parce qu'ils n'étaient pas
disposés à jouir de ce qu'ils auraient pu recevoir. Car
à quoi sert-il à un homme qu'un don lui soit accordé,
s'il ne reçoit pas le don ? Voici, il ne se réjouit
pas de ce qui lui est donné, ni de celui qui lui fait le don.
(D&A 88:32, 33)
CHAPITRE 23 : LE
JOUR DU SABBAT
Comme il y a eu de grandes divergences
d'opinion parmi les chrétiens sur le point de savoir s'ils
devaient sanctifier le septième jour de la semaine (samedi),
le sabbat des Juifs, ou le premier jour de la semaine (dimanche), le
jour où le Christ est sorti du tombeau, celui que les Saintes
Écritures appellent le jour du Seigneur, il semblait désirable
qu'au rétablissement de son Église à notre
époque, le Seigneur se prononçât sur ce sujet. Il
l'a fait dans une révélation au prophète Joseph
Smith, donnée le 7 août 1831 en Sion, comté de
Jackson, dans le Missouri, dont nous citons ce qui suit :
Et
afin que tu puisses te préserver plus complètement des
souillures du monde, tu iras en mon saint jour à la maison de
prière et tu y offriras tes sacrements ; Car en vérité,
c'est ce jour qui t'a été désigné pour
que tu te reposes de tes labeurs et pour que tu présentes tes
dévotions au Très-Haut. Néanmoins, tu offriras
tes vœux en justice tous les jours et en tout temps. Mais
souviens-toi qu'en ce jour, le jour du Seigneur, tu offriras tes
oblations et tes sacrements au Très-Haut, confessant tes
péchés à tes frères et devant le
Seigneur. (D&A 59:9-12)
Nous apprenons par cette
révélation que le Seigneur appelle le « jour
du Seigneur » « mon saint jour ».
Encore une fois, c'est par la révélation du Seigneur à
son prophète à notre époque que cette vérité
est affirmée, plutôt que par l'étude des
Écritures anciennes ou de l'histoire. Cependant, consultons
les anciennes Écritures pour constater que cette révélation
donnée par le Seigneur lors du rétablissement de son
Église sur terre à notre époque n'est aucunement
en conflit avec les instructions ou les révélations
données par le Seigneur par l'intermédiaire de ses
prophètes de jadis.
Histoire du jour du
sabbat
Retraçons brièvement l'histoire du
jour du sabbat :
Dieu acheva au septième jour son
oeuvre, qu'il avait faite ; et il se reposa au septième
jour de toute son oeuvre, qu'il avait faite. Dieu bénit le
septième jour, et il le sanctifia, parce qu'en ce jour il se
reposa de toute son oeuvre qu'il avait créée en la
faisant. (Gen. 2:2, 3)
Ce récit dit clairement :
« Dieu bénit le septième jour et le
sanctifia, parce qu'en ce jour il se reposa de toute son oeuvre qu'il
avait créée en la faisant. »
Mais
l'étude des Écritures semble montrer que le premier
commandement jamais donné par un prophète pour faire
observer ce jour comme un jour de culte fut donné par Moïse
environ 2 500 ans après la création. Dans le
Deutéronome, nous apprenons pourquoi Dieu donna à ce
moment-là ce commandement aux enfants d'Israël :
L'Éternel,
notre Dieu, a traité avec nous une alliance à Horeb. Ce
n'est point avec nos pères que l'Éternel a traité
cette alliance ; c'est avec nous, qui sommes ici aujourd'hui,
tous vivants... Observe le jour du repos, pour le sanctifier, comme
l'Éternel, ton Dieu, te l'a ordonné... Tu te
souviendras que tu as été esclave au pays d'Égypte,
et que l'Éternel, ton Dieu, t'en a fait sortir à main
forte et à bras étendu : c'est pourquoi l'Éternel,
ton Dieu, t'a ordonné d'observer le jour du repos. (Deut. 5:2,
3, 12, 15)
Il ressort de cette Écriture que ceci était
une nouvelle alliance que le Seigneur concluait avec Israël à
Horeb ; qu'il n'avait pas conclu cette alliance avec leurs
pères ; qu'il avait conclu cette alliance afin qu'ils se
souviennent qu'ils avaient été esclaves au pays
d'Égypte et que c'était le Seigneur leur Dieu qui les
en avait fait sortir « à main forte et à
bras étendu », et par conséquent leur
commandait d'observer le jour du sabbat. Ce commandement d'observer
le jour du sabbat fut incorporé dans la loi de Moïse, de
même que furent adoptés l'année sabbatique et le
sabbat de la quarante-neuvième et de la cinquantième
années. À propos de la loi de Moïse, l'apôtre
Paul affirma :
Ainsi la loi a été comme un
pédagogue pour nous conduire à Christ, afin que nous
fussions justifiés par la foi. (Gal. 3:24)
Si donc la
loi de Moïse était le pédagogue qui devait nous
amener au Christ, il semble raisonnable de supposer qu'après
la venue du Christ, il n'y aurait plus besoin de ce pédagogue.
Le
sabbat d'Israël cessera
Lorsque nous comprenons que
la loi de Moïse, y compris ses sabbats, était un
pédagogue pour nous amener au Christ, nous sommes mieux à
même de comprendre pourquoi le Seigneur permit à son
prophète Osée de déclarer qu'il ferait cesser
les sabbats d'Israël :
Je ferai cesser toute sa
joie, ses fêtes, ses nouvelles lunes, ses sabbats et toutes ses
solennités. (Osée 2:13)
Est-il possible
d'accepter les Écritures comme étant la parole de Dieu
et de mettre en question l'accomplissement de cette prophétie
d'Osée, à savoir que le Seigneur ferait vraiment cesser
les sabbats d'Israël ? Lorsque cette Prophétie
d'Osée fut accomplie, la voie fut manifestement ouverte pour
l'adoption d'un nouveau sabbat.
Un nouveau sabbat : le
jour du Seigneur
Le Sauveur savait qu'un changement devait
intervenir dans le sabbat :
Puis il leur dit : Le
sabbat a été fait pour l'homme et non l'homme pour le
sabbat, De sorte que le Fils de l'homme est maître même
du sabbat. (Marc 2:27, 28)
Jésus n'est pas venu pour
abolir la loi, mais pour l'accomplir. Donc en lui le sabbat juif fut
accompli, comme le reste de la loi de Moïse, qui était
« le pédagogue qui devait nous conduire à
Christ ». Dès lors, quand le Christ vint, il devint
également le Seigneur du sabbat. Lui-même déclara
qu'il était venu accomplir la loi :
Ne croyez pas
que je sois venu pour abolir la loi ou les prophètes ; je
suis venu non pour abolir, mais pour accomplir. (Matt. 5:17)
Puisque
Jésus est venu accomplir la loi, pourquoi d'aucuns
voudraient-ils la conserver ? Pourquoi ne préfèrent-ils
pas accepter ce que Jésus a apporté pour remplacer la
loi, et qui comprend le nouveau sabbat, le premier jour de la semaine
ou jour du Seigneur (dimanche), le jour où Jésus sortit
du tombeau ? « Le jour du Seigneur » est
celui qu'il a désigné à ses saints à
notre époque pour l'adorer (voir D&A 59:12).
Tandis
qu'il était exilé sur l'île de Patmos « à
cause de la parole de Dieu et du témoignage de Jésus »,
Jean, le disciple bien-aimé du Seigneur, écrivit :
Je
fus ravi en esprit au jour du Seigneur, et j'entendis derrière
moi une voix forte comme le son d'une trompette. (Apoc.
1:10)
Pourquoi ce jour serait-il appelé « le
jour du Seigneur » si ce n'était pas un jour
sacré ? Rappelez-vous : « Le Fils de
l'homme est maître même du sabbat » (Marc
2:28).
L'apôtre
Paul se rendait compte que les saints seraient critiqués pour
avoir changé le jour du sabbat, comme ils l'étaient
pour d'autres pratiques contre lesquelles les Juifs
s'élevaient :
Que personne donc ne vous juge au
sujet du manger ou du boire, ou au sujet d'une fête, d'une
nouvelle lune ou des sabbats. (Col. 2:16)
Cet avertissement de
l'apôtre Paul eût été sans objet si les
saints avaient rendu leur culte le jour du sabbat juif, car les Juifs
n'auraient alors eu aucune raison de les juger sur ce point.
Les
saints rendaient leur culte le premier jour de la semaine
On
ne nous dit nulle part que les saints aient observé le sabbat
juif comme jour de culte après la résurrection du
Sauveur. Cependant, les apôtres se joignaient le jour du sabbat
aux Juifs dans leurs synagogues pour leur enseigner l'Évangile
(voir Actes 13:13, 14 ; 17:1, 2).
Mais
il y a par contre nombre de documents qui nous montrent à
suffisance que les saints se réunissaient souvent pour le
culte le premier jour de la semaine (dimanche), le jour du Seigneur,
c'est-à-dire le jour où Jésus était sorti
du tombeau :
Le soir de ce jour, qui était le
premier de la semaine, les portes du lieu où se trouvaient les
disciples étaient fermées, à cause de la crainte
qu'ils avaient des Juifs, Jésus vint, se présenta au
milieu d'eux et leur dit : La paix soit avec vous ! (Jean
20:19)
Huit
jours après, les disciples de Jésus étaient de
nouveau dans la maison, et Thomas se trouvait avec eux. Jésus
vint, les portes étant fermées, se présenta au
milieu d'eux, et dit : La paix soit avec vous ! (Jean
20:26)
Le
premier jour de la semaine, nous étions réunis pour
rompre le pain. Paul, qui devait partir le lendemain, s'entretenait
avec les disciples, et il prolongea son discours jusqu'à
minuit. (Actes 20:7)
Pour
ce qui concerne la collecte en faveur des saints, agissez, vous
aussi, comme je J'ai ordonné aux Églises de la Galatie.
Que chacun de vous, le premier jour de la semaine, mette à
part chez lui ce qu'il pourra, selon sa prospérité,
afin qu'on n'attende pas mon arrivée pour recueillir les dons.
(1 Cor. 16:1, 2)
L'Écriture que voici est
particulièrement significative puisque le jour de la Pentecôte
était le jour suivant le sabbat juif :
Le jour de
la Pentecôte, ils étaient tous dans le même lieu.
Tout à coup il vint du ciel un bruit comme celui d'un vent
impétueux, et il remplit toute la maison où ils étaient
assis.
Des langues, semblables à des langues de feu, leur
apparurent, séparées les unes des autres, et se
posèrent sur chacun d'eux. Et ils furent tous remplis du
Saint-Esprit, et se mirent à parler en d'autres langues, selon
que l’Esprit leur donnait de s'exprimer. (Actes 2:1-4, voir
aussi Lév. 23:15, 16)
Quelle autre explication logique
peut-on donner au fait que les saints se réunissaient pour le
culte le premier jour de la semaine, dimanche, le jour du Seigneur,
le jour où le Sauveur est sorti du tombeau au lieu du samedi,
le sabbat juif, sinon que c'est le Seigneur qui a fait cesser les
sabbats juifs, comme l'avait déclaré le prophète
Osée ? Jésus a institué un nouveau sabbat,
le jour du Seigneur, devenant ainsi « maître même
du sabbat ».
La Bible grecque désigne le
premier jour de la semaine comme sabbat
Notre conclusion
est encore renforcée par le fait que le premier jour de la
semaine (dimanche) est appelé huit fois sabbat dans la Bible
grecque originale. Par conséquent si la Bible avait été
traduite correctement, on aurait' évité beaucoup de
confusion en ce domaine. Pourquoi le premier jour de la semaine
(dimanche) serait-il appelé sabbat dans la Bible si ce n'était
pas un sabbat ? Et comment est-il devenu un sabbat, si ce n'est
de la manière que nous avons expliquée ?
Après
le sabbat, à l'aube du premier jour de la semaine... (Matt.
28:1 ; en grec, « sabbat » au lieu de
« premier jour de la semaine »).
Ce
texte peut prêter à confusion parce qu'il parle de deux
sabbats. Il faut admettre que le sabbat chrétien (premier jour
de la semaine) suit immédiatement le sabbat juif (septième
jour de la semaine). D'où l'allusion à deux
sabbats.
Le premier jour de la semaine (Marc 16:2 ; en
grec « sabbat » au lieu de « premier
jour de la semaine »).
Jésus, étant
ressuscité le matin du premier jour de la semaine (Marc 16:9 ;
en grec « sabbat » au lieu de « premier
jour de la semaine »).
Le premier jour de la semaine
(Luc 24:1 ; en grec « sabbat » au lieu de
« premier jour de la semaine »).
Le premier
jour de la semaine (Jean 20:1 ; en grec « sabbat »
au lieu de « premier jour de la semaine »).
Le
soir de ce jour, qui était le premier de la semaine (Jean
20:19 ; en grec « sabbat » au lieu de
« premier jour de la semaine »).
Le premier
jour de la semaine (Actes 20:7 ; en grec « sabbat »
au lieu de « premier jour de la semaine »).
Que
chacun de vous, le premier jour de la semaine (1 Cor. 16:2 ;
en grec « sabbat » ou « premier jour
de la semaine »).
De ce qui précède,
il doit ressortir clairement que les écrivains du Nouveau
Testament savaient parfaitement que le premier jour de la semaine
(dimanche) était un jour de sabbat et que c'était le
jour où les saints se réunissaient pour le culte.
Les
premiers chrétiens rendaient leur culte le premier jour de la
semaine
Les premiers historiens ont déclaré
que le premier jour de la semaine, le jour où le Seigneur
était sorti du tombeau, était sanctifié par les
chrétiens, que c'était leur jour de culte. Ceci, joint
aux preuves que nous avons déjà fournies, réfute
la thèse de ceux qui prétendent que ce changement du
samedi au dimanche aurait été institué par
l'empereur romain Constantin :
« Il est vrai,
en effet, que la vie de Constantin n'était guère
conforme aux préceptes du christianisme ; il est vrai
aussi qu'il resta catéchumène (chrétien
non-baptisé) toute sa vie, et qu'il ne devint véritablement
membre de l'Église, par son baptême à Nicomédie,
que quelques jours avant sa mort. Note 25 : Constantin,
longtemps avant cette époque (324 après J.-C) s'était
déclaré chrétien et était reconnu comme
tel par les Églises, c'est un fait certain. Il est certain
aussi que pendant longtemps il avait accompli les actes religieux
d'un chrétien non-baptisé, c'est-à-dire d'un
catéchumène ; car il assistait au culte public,
jeûnait, priait, observait le sabbat chrétien et les
anniversaires des martyrs, et veillait les vigiles de Pâques,
etc. » (Mosheim's Church History, Livre 2, Siècle
4, 1ère partie, chap. 1:8)
« Les chrétiens
de ce siècle manifestaient leur piété en se
réunissant pour adorer Dieu et pour leur propre progression,
le premier jour de la semaine, le jour où le Christ avait
repris vie ; car ce jour avait été consacré
au culte religieux par les apôtres eux-mêmes, et on
l'observait généralement, à l'exemple de
l'Église de Jérusalem : nous en possédons
des témoignages indiscutables. » (Mosheim's Church
History, Livre 1, Siècle 1, 2e partie, chap. 4:4)
« Ceux
qui ont été élevés dans l'ancien ordre
des choses en sont arrivés à posséder une
nouvelle espérance, n'observant plus le sabbat (juif, ou
septième jour) mais vivant dans l'observance du jour du
Seigneur (premier jour) ce jour où nous avons pris vie par lui
et par sa mort. » (Ignace d'Antioche, Épître
aux Magnésiens, 101, après J.-C. chap. 9)
« Un
jour, le premier jour de la semaine, nous nous réunissions
tous ensemble. » (Barderaven, 130 après J.-C.)
« Et
le jour que l'on appelle dimanche, il y a une assemblée dans
le même lieu de tous ceux qui vivent dans les villes ou dans
les régions rurales ; et on lit les récits des
apôtres ou les écrits des prophètes tant que nous
en avons le temps... C'est le dimanche que nous tenons tous notre
assemblée commune, parce que c'est le premier jour où
Dieu, quand il changea les ténèbres et la matière,
façonna le monde ; et Jésus-Christ, notre Sauveur,
s'est levé d'entre les morts ce même jour. »
(Justin Martyr, Apologies, 1:67, 140 après J.-C.)
« En
accomplissement du précepte contenu dans l'Évangile, il
observe le jour du Seigneur. » (Clément
d'Alexandrie, Livre 7, chap. 12 ; 193 après
J.-C.)
« Nous ne sommes en accord avec les Juifs ni
dans leurs observances particulières relatives à la
nourriture, ni dans leurs jours sacrés (Apologies, sec. 2 ;
200 après J.-C.). Nous avons l'habitude d'observer certains
jours, comme par exemple, le jour du Seigneur. » (Origène,
Livre 3, chap. 23 ; 201 après J.-C.)
« Mais
pourquoi, demandez-vous, nous réunissons-nous le jour du
Seigneur pour célébrer nos solennités ?
Parce que c'était comme cela que les apôtres le
faisaient aussi. » (De Fuga XIV :11, 141 ; 200
après J.-C.)
On verra donc, que le Seigneur, dans ses
révélations au prophète Joseph Smith, par
lesquelles il commandait aux saints de notre époque d'observer
le jour du Seigneur (le dimanche), le premier jour de la semaine,
comme jour de culte, ne faisait que confirmer et approuver la
pratique des saints de l'Église primitive, comme en témoignent
suffisamment les Saintes Écritures et les premiers historiens
de l'Église. S'ils avaient commis une erreur en délaissant
le septième jour (le samedi, le sabbat juif), en faveur du
jour du Seigneur (dimanche, le premier jour de la semaine), le
Seigneur l'aurait sûrement fait remarquer, car en rétablissant
l'Évangile, il n'hésita pas à corriger les
erreurs commises au cours des siècles par des soi-disant chefs
de l'Église.
CHAPITRE 24 :
PRÉDESTINATION ET PRÉORDINATION
Tous ont vécu
dans le monde des esprits
Un des enseignements les plus
mal compris des Saintes Écritures est le principe de la
prédestination enseigné par Calvin, un des premiers
réformateurs. S'il avait compris le principe de l'existence
prémortelle, s'il avait su que nous avons tous vécu
dans le monde des esprits avant de naître sur cette terre, cela
lui aurait permis de comprendre comment des hommes pouvaient être
préordonnés, appelés et choisis avant de naître
pour accomplir une certaine oeuvre ici-bas sans être
prédestinés. Il aurait aussi compris comment le
Seigneur, connaissant l'esprit de tous ses enfants, pouvait savoir à
l'avance ce qu'ils feraient dans des circonstances données,
tout comme les parents terrestres peuvent savoir dans une large
mesure comment leurs propres enfants réagiront dans une
situation donnée.
Mais
l'Écriture Sainte ne confirme pas la position extrême
prise par beaucoup, selon laquelle :
(1)
certains sont prédestinés à la vie éternelle
et y arriveront quoi qu'ils fassent, tandis que d'autres sont
prédestinés à la damnation éternelle et,
dans ce cas, ne peuvent rien y changer ;
(2)
que chaque acte de notre vie est prédéterminé
avant notre naissance et que nous ne pouvons nous en écarter
et
(3)
que tout ce qui nous arrive dans la vie est la volonté du
Seigneur.
Cette
croyance rend le Seigneur responsable de toute la méchanceté,
de toute la désobéissance et de toute l'injustice du
monde. Si l'homme n'a pas de libre arbitre, s'il n'a pas le choix,
c'est Dieu, qui a créé l'homme, qui doit avoir fait le
choix, et, dès lors, c'est lui et non pas l'homme qui est
responsable de la vie de l'homme.
L'explication
que l'on donne généralement est que tous les hommes
sont à leur naissance sujets à la damnation éternelle,
mais que par le principe de la grâce, ceux que le Seigneur
décide d'y prédestiner peuvent obtenir le salut, pas
les autres. On qualifie généralement cette conception
de fatalisme.
Écritures difficiles à
comprendre
L'explication que voici devrait aider à
comprendre certaines Écritures relatives à la doctrine
de la prédestination.
Pierre
nous avertit que Paul a fait sur ce sujet des déclarations
difficiles à comprendre pour ceux qui n'ont pas l'esprit de
prophétie et ceux qui n'ont pas étudié la chose
à fond :
Croyez que la patience de notre Seigneur
est votre salut, comme notre bien-aimé frère Paul vous
l'a aussi écrit, selon la sagesse qui lui a été
donnée. C'est ce qu'il fait dans toutes les lettres, où
il parle de ces choses, dans lesquelles il y a des points difficiles
à comprendre, dont les personnes ignorantes et mal affermies
tordent le sens, comme celui des autres Écritures, pour leur
propre ruine. (2 Pierre 3:15, 16)
Examinons maintenant
quelques-uns des passages de Paul :
Voici, en effet, la
parole de la promesse : Je reviendrai à cette même
époque, et Sarah aura un fils. Et, de plus, il en fut ainsi de
Rébecca, qui conçut du seul Isaac notre père ;
Car, quoique les enfants ne fussent pas encore nés et qu'ils
n'eussent fait ni bien ni mal - afin que le dessein d'élection
de Dieu subsistât, sans dépendre des oeuvres, et par la
seule volonté de celui qui appelle. Il fut dit à
Rébecca : L'aîné sera assujetti au plus
jeune ; selon qu'il est écrit : J'ai aimé
Jacob et j'ai haï Ésaü. Que dirons-nous donc ?
Y a-t-il en Dieu de l'injustice ? Loin de là !
(Romains 9:9-14)
Une lecture hâtive de cette Écriture
pourrait nous amener à supposer que c'est avant la naissance
de Jacob et d'Esaü que le Seigneur a dit : « J'ai
aimé Jacob et j'ai haï Ésaü. »
Voyons ce que le Seigneur a réellement dit avant leur
naissance :
Et l'Éternel lui dit (à
Rébecca) : Deux nations sont dans ton ventre, et deux
peuples se sépareront au sortir de tes entrailles ; un de
ces peuples sera plus fort que l'autre, et le plus grand sera
assujetti au plus petit. (Gen. 25:23)
Donc, avant que ces
jumeaux ne naissent, le Seigneur savait quels esprits il envoyait
pour être les fils de Rébecca, et quels esprits il
enverrait par leur intermédiaire pour être leur
postérité, et il savait qui naîtrait le
premier :
Il a fait que tous les hommes sortis d'un seul
rang, habitassent sur toute la surface de la terre, ayant déterminé
la durée des temps et les bornes de leur demeure. (Actes
17:26)
De même le Seigneur avait décidé du
moment et du lieu de la naissance d'Ésaü et de Jacob. Il
les connaissait, ainsi que leur genre de vie, et il savait ce qu'ils
feraient dans les circonstances où ils se trouveraient. C'est
pourquoi il était à même de dire, avant même
leur naissance : « Et le plus grand sera assujetti au
plus petit. »
Et
maintenant, quand le Seigneur a-t-il dit : « J'ai
aimé Jacob et j'ai haï Ésaü » ?
Voici
les paroles que le Seigneur a dites à son prophète
Malachie, environ treize cents ans après la naissance d'Ésaü
et de Jacob :
Oracle, parole de l'Éternel à
Israël par Malachie. Je vous ai aimés, dit l'Éternel.
Et vous dites : En quoi nous as-tu aimés ? Ésaü
n'est-il pas frère de Jacob ? dit l'Éternel.
Cependant j'ai aimé Jacob, Et j'ai eu de la haine pour Ésaü,
j'ai fait de ses montagnes une solitude, j'ai livré son
héritage aux chacals du désert. (Mal. 1:1-3)
Treize
cents ans après leur naissance, le Seigneur pouvait bien faire
une telle déclaration. Nous ne prendrons pas le temps de
passer en revue la vie de Jacob, sauf pour rappeler au lecteur que le
Seigneur changea son nom en Israël à cause de sa
fidélité, et qu'il se trouve maintenant à la
tête de la maison d'Israël, tandis que voici ce que Paul
nous dit de l'infidélité d'Ésaü :
(Veillez)
à ce qu'il n'y ait ni impudique, ni profane comme Ésaü,
qui pour un mets vendit son droit d'aînesse. (Héb.
12:16)
Examinons maintenant un autre passage de Paul qui est
fréquemment mal compris. Les défenseurs du principe de
la prédestination appellent souvent l'épître aux
Romains, chapitre 9, « une Bible dans la Bible » :
Ô
homme, toi plutôt, qui es-tu pour contester avec Dieu ? Le
vase d'argile dira-t-il à celui qui l'a formé :
Pourquoi m'as-tu fait ainsi ? Le potier n'est-il pas maître
de l'argile, pour faire avec la même masse un vase d'honneur et
un vase d'un usage vil ? Et que dire, si Dieu, voulant montrer
sa colère et faire connaître sa puissance, a supporté
avec une grande patience des vases de colère formés
pour la perdition. Et s'il a voulu faire connaître la richesse
de sa gloire envers des vases de miséricorde qu'il a d'avance
préparés pour la gloire ? (Rom. 9:20-23)
De
cette Écriture on déduit que le Seigneur (le potier) a
le pouvoir de former, avec la même masse, un vase d'honneur et
un vase d'un usage vil, et que le vase d'argile ne peut dire à
celui qui l'a formé : « Pourquoi m'as-tu fait
ainsi ? » Gardons en mémoire ce passage et
rapprochons-en un autre passage de Paul sur le même
sujet :
Dans une grande maison, il n'y a pas seulement
des vases d'or et d'argent, mais il y en a aussi de bois et de
terre ; les uns sont des vases d'honneur, et les autres sont
d'un usage vil. Si donc quelqu'un se conserve pur, en s'abstenant de
ces choses, il sera un vase d'honneur, sanctifié, utile à
son maître, propre à toute bonne oeuvre. (2 Tim. 2:20,
21)
Il ressort fort clairement de ce passage de l'épître
de Paul à Timothée que quels que soient les handicaps
ou les limitations qu'on ait dans la vie, en se purifiant on peut
devenir « un vase d'honneur, sanctifié, utile à
son maître, propre à toute bonne oeuvre ».
La
parabole des talents
Ce n'est là qu'une autre façon
d'enseigner ce que Jésus avait dit dans la parabole de l'homme
qui, partant pour un long voyage lointain, avait appelé ses
serviteurs et leur avait remis ses biens :
Il donna cinq
talents à l'un, deux à l'autre, et un au troisième,
à chacun selon sa capacité, et il partit. (Matt.
25:15)
Puis il revint et leur demanda des comptes. Celui qui
avait reçu cinq talents en rendit dix ; celui qui en
avait reçu deux en rendit quatre, et tous deux furent
récompensés comme de fidèles serviteurs ;
mais celui qui n'en avait reçu qu'un le cacha dans le sol et
de lui le Maître dit :
Ôtez-lui le talent, et
donnez-le à celui qui a les dix talents. (Matt. 25:28)
Donc,
comme l'avait dit Paul, le vase d'argile ne peut pas dire à
celui qui l'a fait : « Pourquoi m'as-tu fait
ainsi ? »
L'un
peut avoir reçu cinq talents, l'autre deux et l'autre un, mais
aux yeux du Seigneur, ce qui importe, ce n'est pas tant ce que l'on a
reçu que ce que l'on fait de ce que l'on a reçu.
L'argile
dans la main du potier
Jérémie a parlé
du travail du potier :
La parole qui fut adressée
à Jérémie de la part de l'Éternel en ces
mots : Lève-toi, et descends dans la maison du potier ;
là, je te ferai entendre mes paroles. Je descendis dans la
maison du potier, et voici, il travaillait sur un tour. Le vase qu'il
faisait ne réussit pas, comme il arrive à l'argile dans
la main du potier ; il -en refit un autre vase, tel qu'il trouva
bon de le faire. Et la parole de l'Éternel me fut adressée
en ces mots : Ne puis-je pas agir envers vous comme ce potier,
maison d'Israël ? dit l'Éternel. Voici, comme
l'argile est dans la main du potier, ainsi vous êtes dans ma
main, maison d'Israël ! Soudain je parle, sur une nation,
sur un royaume, d'arracher, d'abattre et de détruire ;
Mais si cette nation, sur laquelle j'ai parlé, revient de sa
méchanceté, je me repens du mal que j'avais pensé
lui faire. Et soudain je parle sur une nation, sur un royaume, de
bâtir et de planter ; Mais si cette nation fait ce qui est
mal à mes yeux, et n'écoute pas ma voix, je me repens
du bien que j'avais eu l'intention de lui faire. (Jérémie
18:1-10)
Il est donc évident que, quels que soient les
caractères d'une nation, si elle se détourne du mal, le
Seigneur se repentira du mal qu'il avait l'intention de lui faire, et
vice versa, montrant ainsi que toutes les nations et tous les hommes
ont leur libre arbitre, et le Seigneur agira envers eux conformément
à leur choix.
Paul parle du Pharaon
De la
manière dont Paul parle du Pharaon, il pourrait sembler que ce
prince n'avait pas de volonté propre, mais qu'il fut suscité
dans un certain but et qu'il n'avait pas le choix :
Car
l'Écriture dit à Pharaon : je t'ai suscité
à dessein pour montrer en toi ma puissance, et afin que mon
nom soit publié par toute la terre. Ainsi, il fait miséricorde
à qui il veut et endurcit qui il veut. (Romains 9:17, 18, cf.
aussi Ex. 9:16)
Pour comprendre ce passage de Paul, il faut
avoir présent à l'esprit le principe de la vie
prémortelle des esprits - le fait que l'esprit de tous les
hommes a vécu avec Dieu dans le monde des esprits avant de
naître dans la chair - et que le Seigneur a envoyé
certains des esprits nobles et grands à une époque
déterminée pour accomplir une certaine oeuvre. Pour
illustrer ceci, examinons l'appel du prophète Jérémie :
La
parole de l'Éternel me fut adressée en ces mots :
Avant que je t'eusse formé dans le ventre de ta mère,
je te connaissais, et avant que tu fusses sorti de son sein, je
t'avais consacré, je t'avais établi prophète des
nations. (Jér. 1:4, 5)
De même, le Seigneur
connaissait Pharaon avant sa naissance, il comprenait son caractère,
il savait comment il réagirait : dans certaines
circonstances, devant certaines situations, de sorte que, comme on
l'a vu, le Seigneur le suscita dans un but précis, afin de
montrer en lui sa puissance. Mais ceci n'obligeait aucunement Pharaon
à faire ce qu'il fit, pas plus qu'une nation n'est forcée
de faire ce qu'elle fait. Il fallut du temps à Pharaon pour se
décider à libérer les enfants d'Israël :
Moïse
et Aaron allèrent vers Pharaon, et lui dirent : Ainsi
parle l'Éternel, le Dieu des Hébreux : Jusques à
quand refuseras-tu de t'humilier devant moi ? Laisse aller mon
peuple, afin qu'il me serve. (Ex. 10:3)
Pharaon fut choisi par
le Seigneur et envoyé dans le monde à ce moment
particulier parce que le Seigneur le connaissait et savait comment il
réagirait dans la situation où il était placé,
mais il avait quand même le droit d'exercer son libre
arbitre.
Le salut est à la portée de tous
Un
autre passage de Paul qui est parfois mal compris s'adressait aux
Éphésiens :
Car c'est par la grâce
que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi. Et cela ne
vient pas de vous, c'est le don de Dieu. Ce n'est point par les
oeuvres, afin que personne ne se glorifie. (Éph. 2:8, 9)
Il
est clair que nous sommes sauvés par la grâce, car Jésus
a fait pour nous ce que nous n'aurions pu faire pour nous-mêmes ;
dès lors, ce n'est pas par nos oeuvres, mais par sa grâce
dont l'effet se fait sentir chez ceux qui acceptent son Évangile
et en vivent les enseignements. Toutefois Paul connaissait la
différence entre le salut universel et le salut individuel,
qui prête à confusion pour beaucoup, et, de ce fait,
rend malaisée pour certains la compréhension de
certaines Écritures. Il a dit :
Et comme tous
meurent en Adam, de même aussi tous revivront en Christ. (1
Cor. 15:22)
Peu importe ce que nous faisons, nous revivrons
tous à la résurrection grâce à l'expiation
du Christ. Mais nous pouvons être ressuscités et
pourtant ne pas être sauvés au sens où ce mot est
si souvent utilisé dans les Écritures. Paul comprenait
fort bien cela, comme le prouve aussi cette phrase de son épître
à Tite :
Car la grâce de Dieu, source de
salut pour tous les hommes, a été manifestée.
(Tite 2:11)
Par conséquent, si tous les hommes ne sont
pas sauvés, c'est parce que, dans l'exercice de leur libre
arbitre, ils n'auront pas accepté le don de sa grâce. Ce
passage de l'épître de Paul à Timothée
prouve qu'il savait que le salut était accessible à
tous les hommes :
Cela est bon et agréable devant
Dieu notre Sauveur, Qui veut que tous les hommes soient sauvés
et parviennent à la connaissance de la vérité.
(1 Tim. 2:3, 4)
Si donc, « Dieu notre Sauveur...
veut que tous les hommes soient sauvés, et parviennent à
la connaissance de la vérité », il n'y a
qu'une raison pour que tous les hommes ne soient pas sauvés :
c'est parce qu'ils ont le droit de choisir par eux-mêmes, et
qu'ils peuvent choisir le mal au lieu du bien. Donc, il n'y a pas de
groupe prédestiné à être sauvé, car
Dieu « veut que tous les hommes soient sauvés ».
Comment, dès lors, pourrait-il avoir un groupe
prédestiné ?
Paul, dans son épître
aux Hébreux, a encore bien montré que le salut est
accessible à tous ceux qui veulent obéir au
Christ :
[Il] a appris, bien qu'il fût Fils,
l'obéissance par les choses qu'il a souffertes, Et... après
avoir été élevé à la perfection,
est devenu pour tous ceux qui lui obéissent l'auteur d'un
salut éternel. (Héb. 5:8, 9)
Puisque le Christ a
appris l'obéissance par les choses qu'il a souffertes, tous
les hommes doivent lui obéir s'ils veulent avoir le salut
éternel.
Il
est clair que Paul comprenait que ce « don gratuit »
était à la portée de tous les hommes. Donc, ce
n'est pas un petit groupe de prédestinés, mais tous les
hommes qui doivent recevoir selon leurs oeuvres :
Ainsi
donc, comme par une seule offense la condamnation a atteint tous les
hommes, de même, par un seul acte de justice, la justification
qui donne la vie s'étend à tous les hommes. (Rom. 5:18)
Car
il nous faut tous comparaître devant le tribunal de Christ,
afin que chacun reçoive selon le bien ou le mal qu'il aura
fait, étant dans son corps. (2 Cor. 5:10)
Paul nous dit
encore ce qu'est « le juste jugement de Dieu »,
et que « Dieu ne fait point acception de
personnes » :
Mais, par ton endurcissement et
ton cœur impénitent, tu t'amasses un trésor de
colère pour le jour de la colère et de la manifestation
du juste jugement de Dieu, Qui rendra à chacun selon ses
oeuvres : Réservant la vie éternelle à ceux
qui, par la persévérance à bien faire, cherchent
l'honneur, la gloire et l'immortalité : Mais l'irritation
et la colère à ceux qui, par esprit de dispute, sont
rebelles à la vérité et obéissent à
l'injustice. Tribulation et angoisse sur toute âme d'homme qui
fait le mal, sur le Juif premièrement, puis sur le Grec !
Gloire, honneur et paix pour quiconque fait le bien, pour le Juif
premièrement, puis pour le Grec ! Car devant Dieu il n'y
a point d'acception de personnes. (Rom. 2:5-11)
Au cours de
son ministère Jésus a bien dit que son Évangile
de salut était pour tout le monde :
Mais il leur
dit cette parabole : Quel homme d'entre vous, s'il a cent
brebis, et qu'il en perde une, ne laisse les quatre-vingt-dix-neuf
autres dans le désert pour aller après celle qui est
perdue, jusqu'à ce qu'il la retrouve ? Lorsqu'il l'a
retrouvée, il la met avec joie sur ses épaules, Et, de
retour à la maison, il appelle ses amis et ses voisins, et
leur dit : Réjouissez-vous avec moi, j'ai retrouvé
ma brebis qui était perdue. De même, je vous le dis, il
y aura plus de joie dans le ciel pour un seul pécheur qui se
repent, que pour quatre-vingt-dix-neuf justes qui n'ont pas besoin de
repentance. Ou quelle femme, si elle a dix drachmes, et qu'elle en
perde une, n'allume une lampe, ne balaie la maison, et ne cherche
avec soin, jusqu'à ce qu'elle la retrouve ? Lorsqu'elle
l'a retrouvée, elle appelle ses amis et voisines, et dit :
Réjouissez-vous avec moi, car j'ai retrouvé la drachme
que j'avais perdue. De même, je vous le dis, il y a de la joie
devant les anges de Dieu pour un seul pécheur qui se repent.
(Luc 15:3-10)
Après avoir prié son Père
pour ses apôtres, Jésus ajouta :
Ce n'est
pas pour eux seulement que je prie, mais encore pour ceux qui
croiront en moi par leur parole, Afin que tous soient un, comme toi,
Père, tu es en moi, et comme je suis en toi, afin qu'eux aussi
soient un en nous, pour que le monde croie que tu m'as envoyé.
(Jean 17:20, 21)
Les apôtres ont invité tout
le monde au salut
Jésus a envoyé ses apôtres
dans le monde entier, invitant toutes les nations à accepter
son Évangile :
Puis il leur dit : Allez par
tout le monde, et prêchez la bonne nouvelle à toute la
création. Celui qui croira et qui sera baptisé sera
sauvé, mais celui qui ne croira pas sera condamné.
(Marc 16:15, 16)
Si un certain nombre de personnes étaient
prédestinées au salut et qu'elles seules pussent être
sauvées, comme il serait déraisonnable de la part de
Jésus de commander à ses apôtres de « prêcher
la bonne nouvelle à toute la création ».
Jean
le Révélateur vit la puissance qui serait donnée
à l'Agneau de Dieu afin de faire la guerre aux rois de ce
monde, et avec l'Agneau se trouvaient les « appelés »,
les « élus » et les « fidèles ».
Ils
combattront contre l'agneau, et l'agneau les vaincra, parce qu'il est
le Seigneur des seigneurs et le Roi des rois, et les appelés,
les élus, les fidèles qui sont avec lui les vaincront
aussi. (Apoc. 17:14)
L'Évangile du salut a donc été
mis à la portée de tous les enfants de notre Père,
et chacun a reçu le droit de choisir de lui-même, selon
l'expression du poète :
Sachez que chacun peut
choisir
Et suivre ici-bas son désir ;
Car Jésus
n'a jamais voulu
Forcer les humains au salut.
Il appellera,
bénira,
Avec amour dirigera,
Et nous montrera le bon
chemin,
Mais sans forcer l'esprit humain.
(d'après
William C. Gregg, Cantiques, n° 155)
CHAPITRE 25 : LA
PAROLE DE SAGESSE
Il est impossible d'estimer le bien que
cela ferait si le monde acceptait la révélation que le
Seigneur a donnée le 27 février 1833 à son
Église par l'intermédiaire de son prophète,
Joseph Smith, à Kirtland, révélation que l'on
appelle la Parole de sagesse :
Parole de sagesse au
profit du conseil des grands-prêtres assemblés à
Kirtland et de l'Église, et aussi des saints en Sion, Pour
être envoyée avec salutations ; non par
commandement ou par contrainte, mais par révélation et
parole de sagesse, montrant l'ordre et la volonté de Dieu dans
le salut temporel de tous les saints dans les derniers jours, Donnée
comme principe et accompagnée d'une promesse, adaptée à
la capacité des faibles et des plus faibles de tous les
saints, qui sont ou peuvent être appelés saints. Voici,
en vérité, ainsi vous dit le Seigneur : En
conséquence des mauvais desseins qui existent et existeront
aux derniers jours dans le cœur de ceux qui conspirent, je vous
ai avertis et je vous préviens en vous donnant cette parole de
sagesse par révélation : Lorsque l'un d'entre vous
boit du vin ou des boissons fortes, voici, ce D'est pas bien ni
agréable aux yeux de votre Père, excepté lorsque
vous vous assemblez pour offrir vos sacrements devant lui. Et voici,
ce doit être du vin, oui, du vin pur des grappes de la vigne,
fabriqué par vous-mêmes. De plus, les boissons fortes ne
sont pas pour le ventre, mais pour vous laver le corps. De plus, le
tabac n'est ni pour le corps, ni pour le ventre, et n'est pas bon
pour l'homme, mais c'est une herbe pour les contusions et le bétail
malade, dont il faut user avec sagesse et savoir-faire. De plus les
boissons brûlantes ne sont ni pour le corps, ni pour le ventre.
Et de plus, en vérité, je vous le dis : Toutes les
herbes salutaires ont été créées par Dieu
pour la constitution, la nature et l'usage de l'homme, Chaque herbe
en sa saison, et chaque fruit en sa saison, et ceux-ci doivent être
utilisés avec prudence et actions de grâce. Oui, et moi,
le Seigneur, j'ai aussi destiné la chair des bêtes et
des oiseaux de l'air à l'usage de l'homme avec actions de
grâce ; il faut en user avec économie. Et il m'est
agréable que l'on n'en fasse usage qu'en hiver ou quand il
fait froid, ou en temps de famine. Tout grain est destiné à
l'usage de l'homme et des bêtes pour être le soutien de
la vie, non seulement pour l'homme, mais pour les bêtes des
champs, les oiseaux du ciel, et tous les animaux sauvages qui courent
ou rampent sur la terre ; Et Dieu a créé ces
derniers pour l'usage de l'homme, seulement en temps de famine et de
faim excessive. Tout grain est bon pour la nourriture de l'homme, de
même que le fruit de la vigne, et tout ce qui donne des fruits,
soit dans le sol, soit au-dessus du sol, Néanmoins le blé
est pour l'homme, le maïs pour le bœuf, l'avoine pour le
cheval, le seigle pour la volaille et les pourceaux et pour toutes
les bêtes des champs, et l'orge pour tous les animaux
domestiques, et pour faire des boissons douces, de même que
d'autres grains. Et tous les saints qui se souviennent de mes paroles
pour les mettre en pratique, marchant dans l'obéissance aux
commandements, recevront la santé en leur nombril et de la
moelle en leurs os. Et ils trouveront de la sagesse et de grands
trésors de connaissance, oui, des trésors cachés ;
Et ils courront et ne se fatigueront point, et ils marcheront et ne
faibliront point. Et moi, le Seigneur, je leur fais la promesse que
l'ange destructeur passera à côté d'eux, comme il
l'a fait pour les enfants d'Israël, et ne les frappera point.
Amen. (D&A 89)
Un commandement
temporel-spirituel
Comme le Seigneur l'a dit, le
commandement appelé la Parole de sagesse fut donné aux
saints « par révélation... montrant l'ordre
et la volonté de Dieu dans le salut temporel de tous les
saints dans les derniers jours. Toutefois c'est un commandement
temporel qui a une portée spirituelle.
Dans
une précédente révélation donnée
le 26 septembre 1830 par l'intermédiaire du prophète
Joseph Smith, le Seigneur disait :
C'est pourquoi, en
vérité, je vous dis que pour moi tout est spirituel et
que je ne vous ai jamais donné, en aucun temps, de loi qui fût
temporelle, ni à aucun homme, ni aux enfants des hommes, ni à
Adam, votre père, que j'ai créé. « Voici,
je lui ai accordé d'agir à sa guise, et je lui ai donné
un commandement, mais ce n'est pas un commandement temporel que je
lui ai donné, car mes commandements sont spirituels... (D&A
29:34, 35)
Le président Joseph F. Smith, sixième
président de l'Église, a dit :
Il faut
continuer à se souvenir que le temporel et le spirituel sont
fusionnés. Ils ne sont pas séparés. On ne peut
pas en chercher un sans l'autre tant qu'on est dans cette vie...
L’œuvre dans laquelle nous sommes engagés ne doit
pas être limitée par les seuls besoins spirituels du
peuple. En rétablissant l'Évangile et la prêtrise,
le dessein de Dieu était non seulement de faire
spirituellement du bien à l'humanité, mais aussi de lui
être profitable temporellement. (Gospel Doctrine, p.
208-209)
Le Seigneur a déclaré que notre corps
est la tente de notre esprit. Nous ne pouvons maltraiter et offenser
le corps sans offenser le Créateur.
Les mauvais
desseins de ceux qui conspirent
Le Seigneur dit qu'il a
donné cette révélation à son Église
« en conséquence des mauvais desseins qui existent
et existeront aux derniers jours dans le cœur de ceux qui
conspirent ». Quels sont ces mauvais desseins qui existent
et qui existeront dans le cœur de ceux qui conspirent ? Ce
doit être l'énorme somme d'argent que le Seigneur voyait
qu'ils dépenseraient dans les derniers jours en publicité
destinée à inciter ses enfants à utiliser toutes
ces choses qui ne sont pas bonnes pour l'homme. On dépense
chaque année des milliards pour faire de la publicité
pour les cigarettes et les autres formes de tabac, le vin, la bière
et les autres alcools ainsi, que le café et le thé dont
il a été prouvé qu'ils sont tous nuisibles au
corps et au sujet desquels le Seigneur a dit qu'ils ne sont pas bons
pour l'homme.
Il
faut se souvenir que le Seigneur, qui sait tout, a dit que « lorsque
l'un d'entre vous boit du vin ou des boissons fortes, voici, ce n'est
pas bien », que « les boissons fortes ne sont
pas pour le ventre, mais pour vous laver le corps », que
« le tabac n'est ni pour le corps, ni pour le ventre, et
n'est pas bon pour l'homme, mais c'est une herbe pour les contusions
et le bétail malade, dont il faut user avec sagesse et
savoir-faire », que « les boissons brûlantes
[le café, le thé] ne sont ni pour le corps, ni pour le
ventre ». Ce ne sont là que des excitants qui
affaiblissent plutôt qu'ils fortifient le corps, ce ne sont que
des stimulants et des déprimants. Et cependant on dépense
des millions pour leur publicité et les consommateurs
dépensent des milliards pour ces substances nocives.
Assurément,
on ne saurait mettre en doute la sagesse de Dieu lorsqu'il a donné
cette révélation à son Église.
L'obéissance à la Parole de sagesse devient un salut
temporel pour tous ceux qui observent la loi du Seigneur.
Le
vin et les boissons fortes
La science et les recherches
médicales modernes s'accordent avec le Seigneur pour dire que
le vin ou les boissons fortes ne sont pas bonnes.
Le
Dr Marvin A. Block, vice-président de l'American Medical
Society contre l'alcoolisme et membre du Comité contre
l'alcoolisme et l'intoxication à la drogue de l'American
Medical Association, conférencier et auteur de livres et
d'articles renommés sur l'alcoolisme, a écrit :
Parce
qu'il est accepté en société, l'alcool est
rarement considéré comme drogue. Mais c'en est une
scientifiquement parlant. Il appartient à la catégorie
des anesthésiques et il comporte les mêmes risques,
quand on en abuse, que toutes les autres drogues... Notre société
a un penchant pour la drogue en grande partie à cause de
l'alcool... En petites doses, l'alcool joue le rôle de calmant.
À cause de son action sur le cerveau, il permet d'être
moins conscient de la douleur et de l'inconfort, apaise la peur,
calme l'anxiété et modifie la perception. Si on
consomme une plus grande quantité de cette drogue, on encaisse
son effet anesthésiant sous forme de sommeil profond et de
perte de conscience. Si on continue à en prendre pendant une
période prolongée, une paralysie totale des centres
respiratoires et circulatoires se produit et si on s'y entête
suffisamment longtemps, ce sera l'issue fatale... Les boissons
alcoolisées qu'utilise l'homme moderne sont nombreuses et
variées d'apparence, de goût et de force, mais pas dans
leur effet en tant que drogue. Ce qu'on oublie souvent ou que l'on ne
veut pas savoir, c'est qu'elles ont un dénominateur commun,
une substance chimique organique invariable qui, quel que soit le
véhicule ou la concentration dans laquelle elle se trouve, a
exactement le même effet de drogue... L'alcool lui-même
intoxique. Il aura invariablement cet effet en fonction de la
quantité ingérée, que ce soit sous forme de
quantité limitée de liqueur, de plus grandes quantités
de vin ou de quantités plus grandes encore de bière.
(Alcohol, Man and Science, brochure de Marvin A. Block, p. 10, 11,
2-4)
L'alcool a un effet encore plus dévastateur que
celui qu'il a sur celui qui le boit : c'est son effet sur la
société en général et sur ceux qui
fréquentent de près la personne qui boit. En 1942, la
Première Présidence de l'Église de Jésus-Christ
des saints des derniers jours a dit ceci au cours d'une conférence
générale de l'Église :
La boisson
introduit la cruauté au foyer, elle marche bras dessus bras
dessous avec la pauvreté, ses compagnons sont la maladie et le
malheur, elle met la chasteté en fuite, elle ne connaît
ni l'honnêteté ni l'équité, elle ignore
totalement la vérité, elle noie la conscience, elle est
le garde-corps du mal, elle est une malédiction pour tous ceux
qui la touchent. La boisson a provoqué plus de misère,
brisé plus de cœurs, détruit plus de foyers,
commis plus de crimes, rempli plus de cercueils que toutes les
guerres que le monde a subies... La malédiction de la boisson
est telle qu'on ne pourrait pas nous considérer comme
innocents si nous n'invitions pas tous les saints en infraction à
l'abandonner et à la bannir à jamais de leur vie.
(Conference Report, octobre 1942, p. 8)
Le tabac n'est pas
pour le corps
Ces dernières années, on a
fait beaucoup de recherches sur les effets que le tabac a sur le
corps et les résultats de ces études s'accordent avec
la proclamation du Seigneur que « le tabac n'est pas pour
le corps... et n'est pas bon pour l'homme ». Réfléchissez
aux citations suivantes :
« Une foule
d'organismes gouvernementaux et privés s'occupant de la santé
publique ont étudié la situation dans plusieurs pays
et, dans bien des cas, se sont occupés de dégager les
faits en faisant des enquêtes et sont convaincus que la
cigarette constitue une véritable menace contre la santé
et la vie elle-même. L'American Médical Association
elle-même a accusé l'usage de la cigarette d'être
'un danger grave pour la santé'... Malgré la propagande
de l'industrie de la cigarette, il a été démontré
que l'usage de la cigarette est extrêmement dangereux. Tous les
fumeurs réguliers de cigarettes sont atteints, quoique pas au
même degré. Il y en a que l'usage de la cigarette tue,
d'autres dont elle fait des handicapés respiratoires, d'autres
encore à qui elle donne bien plus que leur part de maladies et
de pertes de journées de travail. L'usage de la cigarette
n'est pas un jeu de roulettes ; tous les fumeurs réguliers
de cigarettes étudiés à l'autopsie en montrent
les effets. » (« Medical Bulletin on Tabacco »
publié par l'American Public Health Association, American
Heart Association, American Cancer Society et la National
Tuberculosis Association, avril 1968, p. 2, 3)
« Pendant
les années 1950-1960, un certain nombre d'organisations ont
publié à diverses dates des déclarations basées
sur des preuves accumulées. Parmi celles-ci, le Conseil de la
recherche médicale britannique ; des sociétés
contre le cancer au Danemark, en Norvège, en Suède, en
Finlande et aux Pays-Bas, la Société américaine
contre le cancer, l'Association américaine pour le coeur, le
Conseil conjoint contre la tuberculose (Grande-Bretagne) et le
Département national canadien de la santé publique.
Tous se sont accordés pour dire publiquement que l'usage du
tabac constitue un danger important pour la santé, en
particulier en ce qui concerne le cancer du poumon et les maladies
cardio-vasculaires. » (Smoking and Health : Report of
the Advisory Committee to the Surgeon Général of the
Public Health Service », janvier 1964, p. 6)
« À
six reprises depuis 1964,Ie Ministère de la santé
publique a publié des rapports officiels des preuves
scientifiques qui lient l'usage de la cigarette à la maladie
et à la mort prématurée. Chacun des rapports, y
compris celui-ci, a confirmé et fortifié la conclusion
du rapport de 1964, à savoir que les cigarettes constituent
une cause majeure de décès et de maladies. »
(The Health Conséquences of Smoking, A report of the Surgeon
Général, 1972, préface)
Encore une fois,
comme pour le vin et les boissons fortes, ce n'est pas seulement
celui qui se livre à l'usage de la cigarette qui en subit les
effets, mais aussi d'autres. La section du Deseret News de Salt Lake
City, consacrée aux nouvelles de l'Église, a publié
le 12 juillet 1975 l'éditorial suivant :
« Les
chercheurs Adams et Williams de l'Université Columbia, faisant
une étude des relations entre les accidents de circulation et
l'usage du tabac, ont établi des faits intéressants.
« Ils
ont appris que dans les groupes ayant un nombre important et moyen
d'accidents, la plupart des conducteurs étaient fumeurs. Par
contraste, ils ont découvert que les groupes étudiés
qui n'avaient pas d'accidents comptaient relativement peu de fumeurs.
Leur rapport dit :
'Nous
avons disposé de renseignements sur le nombre d'accidents de
voitures et de violations du code de la route de 1025 personnes du
sexe masculin de 18 à 25 ans, ayant demandé à
souscrire un contrat d'assurance. La plupart de ces jeunes hommes
étaient des étudiants.
'Sur
la base de ces documents, les sujets ont été répartis
en trois groupes 'accidents et infractions' - un groupe faible qui
n'avait pas d'accidents ou d'infractions, un groupe fort qui avait
subi une suspension ou une suppression du permis de conduire et un
groupe moyen qui avait eu des accidents ou des infractions ou les
deux à son actif, mais pas suffisamment pour suspendre leur
permis.
'L'ensemble
de l'échantillon fui divisé au hasard en sous-groupes
d'importance égale pour voir si les résultats dans ce
groupe seraient confirmés chez l'autre. Lorsque les trois
groupes furent comparés quant à la proportion de
fumeurs dans chaque groupe, nous avons découvert ce qui suit :
'Dans
le premier sous-groupe : dans le groupe sans accident ni
infraction 18,6 % fumaient, dans le groupe moyen 32,9 %
fumaient, dans le groupe fort, 54,3 % fumaient. Dans le deuxième
sous-groupe : dans le groupe sans accident ni infraction,
15,9170 fumaient ; dans le groupe moyen, 25,8 % fumaient,
dans le groupe fort, 37,5 % fumaient.
'La
proportion plus élevée de fumeurs dans la catégorie
forte d'accidents et d'infractions est statistiquement significative.
Comment expliquer cette association ? On pourrait commencer par
remarquer que la nicotine, comme l'alcool, est une drogue provoquant
une accoutumance.
'Le
fumeur ou buveur habituel a besoin d'un agent extérieur à
lui-même - la drogue - pour parvenir à l'état
psychologique désiré. La dépendance
psychogénique est le dénominateur commun de toutes les
habitudes engendrées par la drogue...
'L'usage
intensif de drogue peut révéler une hyperdépendance.
Ceci est lié aux causes d'accidents en ce que
l'hyperdépendance est l'opposé de la responsabilité,
base essentielle du sens de la sécurité.
'Ces
éléments ayant été réunis,
certaines compagnies d'assurance ont comparé le dossier de
conduite d'un groupe de détenteurs de polices d'assurance
non-fumeurs à un groupe équivalent de fumeurs et ont
découvert que les résultats étaient semblables à
ceux de l'étude faite par l'Université Columbia.
'Sur
la base de cette étude, elles ont effectué dans deux
États, des sondages, qui ont confirmé les découvertes
et les conclusions de leurs recherches. Elles proposent maintenant
une police spéciale aux non-fumeurs dans tous les États
où elles exercent leur activité. »
Les
boissons brûlantes (thé et café) ne sont pas pour
le corps
La Parole de sagesse dit : « De
plus, les boissons brûlantes ne sont pas pour le ventre. »
Pour les prophètes de l'Église de Jésus-Christ
des saints des derniers jours, le terme « boissons
brûlantes » désigne le café et le thé.
Les effets nocifs de ces substances ont été confirmés
ces dernières années dans de nombreuses études,
comme le révèlent les citations suivantes :
« Town
and Country Magazine a récemment publié un article
révélateur sur les effets nocifs du café. La
conclusion de l'étude donnée dans l'article était :
n'en buvez pas.
« Après
avoir expliqué que le café abaisse le taux de glucose
dans le sang, cause des pertes de vitamine B, des maladies de la
peau, des ulcères, des maux de tête, des troubles
cardiaques, bouleverse le mécanisme de l'insuline et va de
pair avec la cigarette et les dangers qu'elle constitue, l'article
conclut :
« Ce
qu'il y a sans doute de pis dans le café, que l'on peut
déduire de diverses sources - depuis les experts en diététique
jusqu'aux spécialistes du cœur - c'est que, comme la
plupart des stimulants, le café peut, lui aussi, provoquer une
accoutumance.
« Il
en faut de plus en plus pour se stimuler, pour le coup de fouet
quotidien. Et c'est là que l'habitude devient pernicieuse, car
si elle produit un sentiment de bien-être, ce n'est qu'une
excitation des glandes endocrines (le plus souvent les glandes
surrénales) et elle masque ainsi la fatigue et d'autres
problèmes sous-jacents qui peuvent aller de l'avitaminose
jusqu'à la dépression émotionnelle en passant
par un métabolisme défectueux. »
« Il
est intéressant de remarquer que le docteur Oglesby Paul,
professeur de médecine à la faculté de médecine
de la Northwestern University, a dit ceci au sujet du café
dans son livre Postgraduate Medecine : « Dans une
étude sur 1718 hommes - ceux qui buvaient cinq tasses de café
ou davantage par jour - on a découvert chez ces hommes une
plus haute fréquence d'angine de poitrine et d'infarctus du
myocarde. »
« Le
Dr Paul souligne que la caféine joue un rôle important
dans les lipides du sang (graisses et substances grasses normalement
présentes dans le corps) et le métabolisme des hydrates
de carbone.
« Il
dit que plusieurs études ont prouvé qu'il y a une
relation entre l'absorption de café et une plus grande
fréquence des maladies coronaires (Deseret News, section du
Church News du 14 avril 1973, p. 16).
« Une
crise cardiaque est une obstruction grave de l'approvisionnement du
cœur en sang. À la fin de l'année dernière,
Hershek Jick et ses collègues du centre médical de
l'université de Boston ont signalé que 276 patients qui
avaient eu des crises cardiaques aiguës avaient bu plus de café
que 1104 patients du groupe de contrôle qui souffraient
d'autres maladies (Science News, 6 janvier 1973, p. 10).
« Lorsque
la Parole de sagesse fut donnée, on ne savait pas grand chose
de la composition du thé ou du café. L'étude des
ingrédients des produits naturels du règne végétal
était dans ses premiers balbutiements, comme l'était
d'ailleurs la chimie tout entière. On pensait, bien entendu,
puisque ces boissons avaient un effet bien particulier sur le corps,
qu'elles contenaient un « principe actif ».
« En
1921 on réussit à extraire du café une substance
blanche et soyeuse, inodore et amère au goût, que l'on
appela caféine. Six ans plus tard, on découvrit que la
même substance existait dans le thé. Des milliers
d'analyses chimiques du thé et du café ont été
effectuées au cours du dernier siècle. Le café
contient de petites quantités de plusieurs substances de
valeur douteuse pour l'homme... Le thé, en plus de plusieurs
autres substances plutôt nocives, contient trois à six
pour cent de caféine et plus de dix pour cent (parfois jusqu'à
vingt-cinq pour cent) de tanin. Une petite quantité de tanin
se trouve également dans le café. Une tasse de thé
ou de café contient environ un grain à un grain et demi
de caféine.
« La
caféine... est une drogue, un alcaloïde apparenté
à certains des poisons les plus violents. Lorsqu'elle entre
dans le corps humain, elle produit tout d'abord une sensation de
stimulation, suivie au bout d'un certain temps par une période
de dépression, dont on cherche à se débarrasser
en buvant encore de la caféine. Elle produit par conséquent
une accoutumance, de sorte que la puissance de la volonté est
affaiblie » (John A. et Leah D. Widtsoe, The Word of
Wisdom : A Modern Interpretation, Salt Lake City : Deseret
Book, édition révisée 1950, p. 79,
80).
Quelques aspects positifs de la Parole de sagesse
On
a beaucoup insisté, à juste titre, sur les aspects
négatifs de la loi de santé du Seigneur, la Parole de
sagesse. En se conformant aux interdits de ce commandement, on évite
d'absorber des substances nocives. Toutefois les versets 10 à
16 inclusivement de cette révélation donnent quelques
directives positives pour conserver au corps sa force et sa santé.
Examinons maintenant quelques-uns des aspects positifs :
« Et
de plus, en vérité, je vous le dis, toutes les herbes
salutaires ont été créées par Dieu pour
la constitution, la nature et l'usage de l'homme, Chaque herbe en sa
saison et chaque fruit en sa saison, et ceux-ci doivent être
utilisés avec prudence et actions de grâce. Oui, et moi,
le Seigneur, j'ai aussi destiné la chair des bêtes et
les oiseaux de l'air à l'usage de l'homme avec actions de
grâce ; toutefois, il faut en user avec économie.
« Et il m'est agréable que l'on n'en fasse usage
qu'en hiver ou quand il fait froid ou en temps de famine. Tout grain
est destiné à l'usage de l'homme et des bêtes
pour être le soutien de la vie, non seulement pour l'homme,
mais pour les bêtes des champs, les oiseaux du ciel, et tous
les animaux sauvages qui courent ou rampent sur la terre ; Et
Dieu a créé ces derniers pour l'usage de l'homme,
seulement en temps de famine et de faim excessive. Tout grain est bon
pour la nourriture de l'homme, de même que le fruit de la
vigne, et tout ce qui donne des fruits, soit dans le sol, soit
au-dessus du sol ; néanmoins le blé est pour
l'homme... »
Si l'on résume ces versets, on
obtient ce qui suit : Les herbes (les légumes), les
fruits, la viande et tous les grains, en particulier le blé.
Les diététiciens modernes estiment que quatre groupes
alimentaires de base sont essentiels à un régime
équilibré : fruits et légumes, viande, pain
et céréales, et lait, renforçant ainsi la Parole
de sagesse à cet égard. Nous notons aussi que le
Seigneur nous exhorte à manger de la viande avec économie,
exhortation qui est également confirmée par les
découvertes scientifiques d'aujourd'hui, puisque l'excès
de viande peut contribuer aux maladies cardio-vasculaires. Il n'a
cependant pas dit que l'homme devait s'abstenir totalement de viande.
Dans une précédente révélation, il avait
déclaré : « ...quiconque ordonne de
s'abstenir de viandes, pour que l'homme n'en mange pas, n'est pas
ordonné de Dieu ; Car voici, les bêtes des champs,
les oiseaux de l'air... sont destinés à l'usage de
l'homme... » (D&A 49:18, 19). Le grand secret, c'est
le mot « économie ». Joseph Fielding
Smith, dixième président de l'Église, a
dit :
« On entend rarement parler des choses
qui sont 'pour la constitution, la nature et l'usage de l'homme'. Le
Seigneur nous a donné toutes les bonnes herbes, les fruits et
les grains. Ils doivent constituer l'alimentation principale des
hommes, des animaux et de la volaille. Mais nous ne devons pas perdre
de vue le fait qu'il faut les utiliser avec 'prudence et actions de
grâce'. Dans une autre révélation (la section
59), on nous dit qu'il ne faut pas les utiliser 'à l'excès
ni par extorsion'. La difficulté, pour la plupart des membres
de la famille humaine, c'est qu'ils mangent de trop et ne suivent pas
ce conseil. Il y aurait moins de maladies et l'humanité
vivrait plus longtemps si tous écoutaient aussi le conseil du
Seigneur concernant l'usage des aliments sains. Bien des gens croient
respecter la Parole de sagesse alors qu'ils ne connaissent que les
préceptes négatifs qui ne sont qu'une partie de son
grand message. » (Church History and Modern Revelation,
Salt Lake City, Deseret News Press, 1949, vol. 1, p. 385)
Promesse
du Seigneur à ceux qui gardent la Parole de sagesse
« Et
tous les saints qui se souviennent de mes paroles pour les mettre en
pratique, marchant dans l'obéissance aux commandements,
recevront la force en leur nombril et de la moelle en leurs os... Et
ils courront et ne se fatigueront point, et ils marcheront et ne
faibliront point. » (D&A 89:18, 20)
Les saints
des derniers jours de partout peuvent rendre témoignage de
l'accomplissement de cette promesse, et quelle promesse ! Y
a-t-il au monde un seul père ou mère digne de ce nom
qui ne voudrait pas de cette promesse pour lui-même et pour ses
enfants ? Ceux d'entre nous qui en connaissent la valeur sont
humblement reconnaissants au Seigneur d'avoir révélé
des vérités aussi merveilleuses pour l'orientation et
le bien-être de son peuple :
Comme
la preuve de l'accomplissement de cette promesse doit venir de ceux
qui en ont fait l'essai, nous citerons Paul C. Kimball, jeune saint
des derniers jours qui étudia à l'université
d'Oxford en Angleterre. Il découvrit là-bas que la
plupart des étudiants faisaient du sport. Il décida
donc de faire de l'aviron. Ce printemps-là il était à
la cinquième place dans un des bateaux les plus rapides qui
aient jamais concouru à Oxford : un bateau qui participa
à six courses et les gagna toutes. Lorsqu'il retourna à
l'université l'automne suivant, on lui demanda d'être
l'entraîneur d'une des équipes. Nous citons ici un
passage d'un discours où il rapporte cette expérience :
« Un
groupe de jeunes gens vint me trouver et me dit : « Nous
aimerions que vous soyez l'entraîneur de notre équipe
d'aviron. Aucun d'entre nous n'a jamais fait d'aviron auparavant,
mais nous croyons que vous pourriez nous en enseigner les
rudiments. » À vrai dire, je ne me sentais pas très
enthousiasmé par ce genre de proposition, car je n'avais
jamais dirigé d'entraînement. J'acceptai cependant leur
invitation, mais je leur dis : « Si vous voulez que
je vous entraîne, je vais vous entraîner selon mes
règles. Je ne veux rien entreprendre avec vous si vous ne me
promettez pas d'y obéir implicitement. » Le groupe
répondit : « Bon, ça va. Quelles sont
vos règles ? » Je leur dis : « Avant
tout, vous devez cesser de fumer. » Ils murmurèrent
devant cette exigence et me firent remarquer qu'ils venaient de
quitter l'école et se disaient sans doute que cela ferait
« grand » de pouvoir fumer. Je leur dis
ensuite : « Deuxièmement vous devez vous
abstenir de toute espèce de boisson alcoolisée. Ayant
quitté l'école et étant entrés à
l'université, ils croyaient bien avoir le droit de boire leur
pinte de bière au déjeuner. Je dis : « Vous
devez la supprimer. Vous devez aussi cesser de boire du thé. »
« Pour
finir je dis : « Vous devez aussi cesser de boire du
café. » Cela ne les toucha pas tellement parce que,
dirent-ils, le café anglais ressemble plus à de la boue
qu'à autre chose. Lorsque les garçons eurent marqué
leur accord sur mes règles d'entraînement (et il leur
fallut une semaine pour se décider) je les pris en main vers
la mi-octobre. Je travaillai avec eux pendant trois heures chaque
après-midi jusqu'en février. À ce moment ils
entrèrent en compétition avec des équipes de
toutes les autres facultés d'Oxford. Il y avait environ
cinquante équipes engagées dans la compétition.
Mes garçons luttaient contre des équipes composées
d'hommes qui faisaient de l'aviron depuis qu'ils savaient marcher. Ce
groupe que j'avais était composé de garçons
inexpérimentés. D'octobre à février ces
garçons s'étaient entraînés. Pas un seul
d'entre eux, à ma connaissance, n'avait fumé une
cigarette pendant ce temps ; pas un seul n'avait touché
une tasse de thé ou de café, ni bu de boisson
alcoolisée. Ils se présentèrent le jour de la
première course. Personne ne croyait qu'ils avaient la moindre
chance de remporter une victoire.
« La
course avait lieu sur la Tamise à Oxford, sur un parcours de
deux kilomètres. On tira deux coups de canon pour donner le
départ de la course. Toutes les équipes se mirent à
ramer de toutes leurs forces. Comme entraîneur, je devais
courir le long de la rive et crier des encouragements à mon
équipe à l'aide d'un mégaphone. Quand j'eus
couru environ la moitié de la distance, j'étais si
fatigué que je ne pouvais courir plus loin. Mon équipe
n'avait jusqu'alors rien gagné, ni rien perdu dans cette
course ; ils étaient juste à hauteur de leurs
concurrents.
« Je
me dis : « Ma foi, c'est une bonne chose ; je
vais leur donner mon dernier conseil, puis je m'assoirai pour me
reposer. » Et je leur criai dans mon mégaphone :
Foncez ! Ils foncèrent magnifiquement et au bout d'une
minute avaient mis trente mètres entre eux et leur plus proche
concurrent. Ils gagnèrent la course avec quatre-vingt-dix
mètres d'avance, et tout à leur aise. Tout le monde dit
qu'ils seraient battus le lendemain.
« Le
lendemain, nous essayâmes le même truc et gagnâmes
facilement la course. Chacun des six jours, car il y avait une course
prévue chaque jour, ils gagnèrent avec une bonne
avance, mais pas parce qu'ils étaient experts. Ce n'était
pas une équipe aussi perfectionnée que la plupart des
autres, leur technique manquait de poli, mais ce qu'il y avait de
mieux en eux, c'était leur endurance. ils n'étaient pas
épuisés, même après une course dure.
« Ces
garçons gagnèrent les courses les mains en poche. Des
gens vinrent me trouver après et me dirent : « M.
Kimball, comment avez-vous fait pour remporter un tel succès
avec cette équipe ? Ce n'étaient que des novices
et pourtant, à côté d'eux, les autres équipes
avaient l'air faible. » Je répondis : « J'ai
fait vivre ces garçons correctement. Je leur ai fait
abandonner le tabac, l'alcool, le thé et le café. Quand
est venu le moment du sprint, leurs poumons étaient propres,
leur organisme était propre, leur sang était propre, et
leurs nerfs étaient solides. »
Paul entraîna
un autre groupe l'année suivante avec les mêmes
résultats. Puis il eut l'occasion d'aider à entraîner
l'équipe de natation d'Oxford pendant deux ans, et il vit des
hommes gagner chacun de ces deux ans, puis-, ajouta-t-il, j'ai vu le
succès découler si souvent de l'observation de la
Parole de sagesse que rien ne peut changer ma foi en sa valeur.
C'est
en vérité que le Seigneur a dit : Et ils courront
et ne se fatigueront point, et ils marcheront et ne faibliront point
(D&A 89:20).
« L'expérience m'a montré
que le tabac ralentit les réflexes des athlètes,
abaisse leur moral, et ne fait rien de constructif. Les athlètes
qui fument sont du genre négligent et ne prennent pas à
cœur l'intérêt de leur équipe. »
(Knute Rockne, ancien entraîneur de l'équipe Notre-Dame)
« Au
cours de mes vingt ans de service dans les grandes ligues, j'ai vu la
carrière de plusieurs jeunes joueurs qui promettaient ruinée
par l'usage du tabac. Les cigarettes font beaucoup de tort et mon
avis est qu'il ne faut pas y toucher. » (Walter Johnson,
célèbre lanceur de balle)
« Aucun
garçon ne peut devenir un grand athlète tant qu'il fait
usage du tabac sous une forme quelconque, parce que cela lui coupe le
souffle et lui abîme le cœur. » (Charles
Paddock, coureur).
Des témoignages de ce genre, on peut
en trouver chez tous les saints des derniers jours qui observent
cette loi de la santé.
La sagesse et de grands
trésors de connaissance
La Parole de sagesse
renferme encore deux promesses :
Et ils trouveront de la
sagesse et de grands trésors de connaissance, oui, des trésors
cachés (D&A 89:19).
Rendez visite aux saints des
derniers jours et vous verrez combien d'entre eux ont le témoignage
personnel que Dieu vit, que Jésus est le Christ, le Rédempteur
du monde, que Dieu entend et exauce les prières, et que Joseph
Smith était le prophète du Seigneur à notre
époque, et vous vous rendrez compte que le Seigneur leur a
donné « de la sagesse et de grands trésors
de connaissance, oui, des trésors cachés ».
Ces trésors cachés de connaissance expliquent que des
dizaines de milliers de saints des derniers jours remplissent de bon
cœur et avec enthousiasme pour l'Église une mission dont
la durée moyenne est de deux ans, en subvenant à leurs
propres dépenses et sans recevoir de rémunération.
Ce n'est pas l'homme qui peut implanter au cœur de l'homme un
tel amour pour le Seigneur et pour son oeuvre : cela doit venir
de Dieu.
Les
statistiques médicales des saints des derniers jours, que l'on
trouvera commentées au chapitre 27, sont la preuve que le
Seigneur remplit sa promesse envers son peuple :
Et moi,
le Seigneur, je leur fais la promesse que l'ange destructeur passera
à côté d'eux, comme il l'a fait pour les enfants
d'Israël, et ne les frappera point. (D&A 89:21)
Le
corps humain est le temple de Dieu
L'apôtre Paul
comprenait combien il est important que nous gardions notre corps
pur, puisqu'il est le temple du Saint-Esprit :
Ne
savez-vous pas que votre corps est le temple du Saint-Esprit qui est
en vous, que vous avez reçu de Dieu, et que vous ne vous
appartenez pas à vous-mêmes ? Car vous avez été
rachetés à un grand prix. Glorifiez donc Dieu dans
votre corps et dans votre esprit, qui appartiennent à Dieu. (1
Cor. 6:19, 20)
Ne
savez-vous pas que vous êtes le temple de Dieu, et que l'Esprit
de Dieu habite en vous ? Si quelqu'un détruit le temple
de Dieu, Dieu le détruira ; car le temple de Dieu est
saint, et c'est ce que vous êtes. (1 Cor. 3:16, 17)
Il y
en a beaucoup qui croient que leur corps leur appartient et qu'ils
peuvent en faire ce qu'ils veulent, mais Paul dit bien qu'il ne nous
appartient pas, car il a été racheté à un
grand prix, et que, « si quelqu'un détruit le
temple de Dieu, Dieu le détruira ; car le temple de Dieu
est saint et c'est ce que vous êtes ».
Si
l'on pense à l'effrayant gaspillage d'argent que représente
l'usage de ces substances nocives, aux dommages causés par
leur usage au corps humain, et au développement spirituel qui
est l'apanage de ceux qui gardent leur corps pur en s'abstenant d'en
prendre, comment peut-on mettre en question la source d'où
nous est venue cette révélation, la Parole de sagesse ?
Elle était de loin en avance sur la pensée scientifique
de son temps. Elle doit être venue, elle est venue de Dieu.
Les
choses que le Seigneur a révélées au prophète
Joseph Smith dans la Parole de sagesse comme n'étant pas
bonnes pour l'homme, c'est-à-dire le vin, les boissons fortes,
le tabac et les boissons brûlantes (le thé et le café)
sont toutes intoxicantes, et beaucoup d'hommes et de femmes leur sont
plus asservis que les Israélites ne l'étaient aux
Égyptiens. Rien de ce que le Seigneur a donné pour la
nourriture du corps n'est intoxicant. En nous donnant donc cette
Parole de sagesse, ces mots de Jésus étaient mis en
valeur :
Vous connaîtrez la vérité
et la vérité vous affranchira. (Jean 8:32)
CHAPITRE 26 : LA LOI
DE LA DÎME
La loi financière du Seigneur
Il
semble que le Seigneur ait eu en vue deux objectifs majeurs en
donnant à son Église la loi de la dîme en ces
derniers jours :
Premièrement,
c'est la manière la plus équitable de financer son
Église, car le fardeau est réparti selon les
possibilités pécuniaires de chacun, et l'obole de la
veuve est égale à la pièce d'or du riche.
Deuxièmement,
c'est une façon d'éprouver la foi de son peuple, car
l'obéissance à la loi de la dîme s'accompagne
d'une bénédiction. C'est donc, de la part du Seigneur,
une loi de bénédiction pour son peuple.
Voici
la révélation que le Seigneur donna le 8 juillet 1838
au prophète Joseph Smith à Far West, dans le Missouri,
en réponse à la supplication : « Ô
Seigneur, montre à tes serviteurs combien tu requiers des
biens de ton peuple pour la dîme » :
En
vérité, ainsi dit le Seigneur, je requiers d'eux qu'ils
remettent entre les mains de l'évêque de mon Église,
en Sion, tout le surplus de leurs biens, Pour la construction de ma
maison, pour la pose des fondations de Sion, pour la prêtrise
et pour les dettes de la Présidence de mon Église. Ce
sera le commencement de la dîme de mon peuple. Et après
cela, ceux qui auront été ainsi dîmés,
payeront annuellement un dixième de tous leurs revenus ;
et ce leur sera une loi permanente à jamais, pour ma sainte
prêtrise, dit le Seigneur. En vérité, je vous le
dis, il arrivera que tous ceux qui se rassemblent au pays de Sion
seront dîmés du surplus de leurs biens, et observeront
cette loi ; sinon ils ne seront pas considérés
comme dignes de demeurer parmi vous. Et je vous le dis, si mon peuple
n'observe pas cette loi pour la sanctifier et pour me sanctifier par
elle le pays de Sion afin que mes statuts et mes jugements y soient
gardés, afin qu'il soit très saint, voici, en vérité,
je vous le dis, il ne sera pas pour vous un pays de Sion. Et ce sera
un exemple pour tous les pieux de Sion. J'ai dit. Amen. (D&A
119)
But et destination de la dîme
Tandis
que les saints s'efforçaient d'établir Sion dans le
Missouri, ils obéirent à cette exigence formulée
par le Seigneur et remirent le surplus de leurs biens entre les mains
de l'évêque de son Église en Sion. Depuis lors
ils s'efforcent de satisfaire à la « loi
permanente » qui leur a été donnée
« à jamais ».
Et après
cela, ceux qui auront été ainsi dîmés,
payeront annuellement un dixième de tous leurs revenus ;
et ce leur sera une loi permanente à jamais, pour ma sainte
prêtrise, dit le Seigneur (D&A 119:4).
Dans cette
révélation, le Seigneur précise à quel
usage cette dîme sera affectée :
Pour la
construction de ma maison, pour la pose des fondations de Sion, pour
la prêtrise et pour les dettes de la Présidence de mon
Église. (D&A 119:2)
Le Seigneur a encore précisé
qui sera responsable de l'affectation du produit de la dîme :
Il
en sera disposé par un conseil composé de la Première
Présidence de mon Église, de l'évêque et
de son conseil, et de mon grand conseil ; et par ma propre voix
que je leur ferai entendre, dit le Seigneur. (D&A 120)
Dans
une révélation donnée le 11 septembre 1831 au
prophète Joseph Smith à Kirtland, en Ohio, le Seigneur
souligna l'importance de l'observance de la loi de la dîme :
Voici,
le temps qui nous sépare de la venue du Fils de l'Homme
s'appelle aujourd'hui, et en vérité, ce jour est un
jour de sacrifice, et un jour où la dîme est levée
sur mon peuple ; car celui qui est dîmé ne sera pas
brûlé à sa venue. (D&A 64:23)
Comment
la conscience de l'homme pourrait-elle s'empêcher de brûler
en lui à la venue du Fils de l'Homme s'il se rend compte qu'il
n'a apporté aucune contribution aux frais de l'établissement
du royaume de Dieu sur la terre, surtout s'il arrive à
comprendre que, tout ce qu'il a, il le tient du Seigneur qui a créé
la terre et toute sa plénitude, nous a donné la vie et
l'existence sur cette terre en nous promettant que nous pourrions
hériter éternellement la terre, si nous étions
fidèles. Ne devons-nous pas alors accepter de payer quelque
chose pour un tel héritage ? Il n'est pas rare de voir un
homme donner de l'argent pendant dix à vingt-cinq ans de sa
vie ici-bas pour acheter une petite parcelle de terrain qu'il
utilisera pendant la durée de sa vie sur terre. Aurait-il
moins d'intérêt, à acquérir un héritage
éternel ?
Donner la dîme développe
la foi
Le Seigneur a toujours su que demander à
quelqu'un d'abandonner une partie des biens de ce monde qu'il a
acquis, pour prouver sa foi religieuse, cela demande une grande foi
dans l'obéissance. C'est pourquoi, afin de développer
et de mettre à l'épreuve la foi de ses enfants, le
Seigneur leur a donné la loi de sacrifice, même quand il
n'avait pas besoin de leurs dons pour le financement de son Église.
Prenez,
par exemple, Caïn et Abel ; le Seigneur leur avait donné
la loi du sacrifice :
Caïn fit à l'Éternel
une offrande des fruits de la terre ; Et Abel, de son côté,
en fit une des premiers-nés de son troupeau et de leur
graisse. L'Éternel porta un regard favorable sur Abel et sur
son offrande ; Mais il ne porta pas un regard favorable sur Caïn
et sur son offrande. Caïn fut très irrité, et son
visage fut abattu. Et l'Éternel dit à Caïn :
Pourquoi es-tu irrité, et pourquoi ton visage est-il abattu ?
Certainement, si tu agis bien, tu relèveras ton visage, et si
tu agis mal, le péché se couche à la porte.
(Gen. 4:3-7)
Le
Seigneur n'avait besoin ni des fruits de la terre de Caïn, ni
des premiers-nés du troupeau d'Abel, car ils étaient
brûlés en sacrifice au Seigneur, mais Caïn et Abel
avaient besoin d'offrir ce sacrifice afin de prouver leur amour pour
Dieu et leur foi en lui.
Une
lecture attentive de ce texte révélera que le cœur
d'Abel était droit, c'est pourquoi il offrit « les
premiers-nés de son troupeau et leur graisse »,
tandis que l'offrande de Caïn était faite selon les
instructions de Satan (voir Moïse 5:18). C'est pourquoi
« L'Éternel porta un regard favorable sur Abel et
sur son offrande, mais il ne porta pas un regard favorable sur Caïn
et sur son offrande. Caïn fut très irrité, et son
visage fut abattu », et les ténèbres
pénétrèrent dans son cœur et il tua son
frère Abel.
Examinons
maintenant l'épisode de Jésus et du jeune homme
riche :
Et voici un homme s'approcha, et dit à
Jésus : Maître, que dois-je faire de bon pour avoir
la vie éternelle ? Il lui répondit : Pourquoi
m'interroges-tu sur ce qui est bon ? Un seul est bon. Si tu veux
entrer dans la vie, observe les commandements. Lesquels ? dit-il
(voir Matt. 19:16-18).
Jésus lui énuméra
alors la plupart des dix commandements, à quoi le jeune homme
répondit :
J'ai observé toutes ces choses ;
que me manque-t-il encore ? Jésus lui dit : Si tu
veux être parfait, va, vends ce que tu possèdes,
donne-le aux pauvres, et tu auras un trésor dans le ciel. Puis
viens et suis-moi. Après avoir entendu ces paroles, le jeune
homme s'en alla tout triste ; car il avait de grands biens.
(Matt. 19:20-22)
Il faut remarquer que le jeune homme riche
demanda : « Que dois-je faire de bon pour avoir la
vie éternelle ? » C'est alors que Jésus
lui dit de garder les commandements. Quand le jeune homme lui eut dit
qu'il le faisait depuis son enfance, Marc nous dit : « Jésus
l'ayant regardé, l'aima » (Marc 10:21).
Comme
c'est merveilleux ! Jésus aime tout homme qui garde les
commandements, mais Jésus essayait de lui enseigner la loi de
la perfection, aussi, en réponse à la question du jeune
homme : « Que me manque-t-il encore ? »,
il répondit : « Si tu veux être parfait,
va, vends ce que tu possèdes, donne-le aux pauvres, et tu
auras un trésor dans le ciel. Puis, viens et
suis-moi. »
Après avoir entendu ces paroles,
le jeune homme s'en alla tout triste, car il avait de grands biens.
(Matt. 19:22)
Dans cet épisode, nous voyons le Sauveur
enseigner au jeune homme riche qu'il doit être prêt à
sacrifier tout ce qu'il a, y compris son temps, et à suivre
Jésus pour arriver à la perfection. L'Évangile
de Jésus-Christ, rétabli sur terre en ces derniers
jours ne serait pas parfait s'il ne nous fournissait pas tout ce qui
est nécessaire aux enfants de notre Père céleste
pour arriver à la perfection, car c'est ce qu'enseignait
Jésus : « Soyez donc parfaits, comme votre
Père céleste est parfait » (Matt. 5:48).
Cette
étude de l'épisode du jeune homme riche nous permettra
de mieux comprendre cet enseignement du Maître :
Nul
ne peut servir deux maîtres. Car, ou il haïra l'un, et
aimera l'autre ; ou il s'attachera à l'un, et méprisera
l'autre. Vous ne pouvez servir Dieu et Mamon. (Matt.6:24)
Abel
avait choisi de servir le Seigneur. « L'Éternel
porta un regard favorable sur Abel et- sur son offrande. »
Caïn, semble-t-il, avait au cœur un sentiment plus fort
pour Mamon, et son offrande ne fut pas acceptée. Le jeune
homme riche ne pouvait se résoudre à se séparer
de ses biens terrestres, exerçant ainsi son libre arbitre, et
« il s'en alla tout triste, car il avait de grands
biens », montrant ainsi qu'il choisissait de servir Mamon
plutôt que Dieu, et prouvant par là-même qu'il ne
pouvait vivre la loi de perfection que Jésus avait essayé
de lui enseigner.
L'Église
de Jésus-Christ fournit à tous les hommes l'occasion de
formuler leur choix. Jésus l'a bien montré :
Ne
vous inquiétez donc point, et ne dites pas : Que
mangerons-nous ? Que boirons-nous ? De quoi serons-nous
vêtus ? Car toutes ces choses, ce sont les païens qui
les recherchent ; votre Père céleste sait que vous
en avez besoin. Cherchez premièrement le royaume et la justice
de Dieu ; et toutes ces choses vous seront données
par-dessus. (Matt. 6:31-33)
La loi de la dîme dans
l'Israël antique
La loi de la dîme était
respectée par les prophètes d'Israël. Abraham paya
la dîme à Melchisédek :
En effet, ce
Melchisédek, roi de Salem, sacrificateur du Dieu Très-Haut,
- qui alla au-devant d'Abraham lorsqu'il revenait de la défaite
des rois, qui le bénit, Et à qui Abraham donna la dîme
de tout, - qui est d'abord roi de justice, d'après la
signification de son nom, ensuite roi de Salem, c'est-à-dire,
roi de paix... Considérez combien est grand celui auquel le
patriarche Abraham donna la dîme du butin. (Héb. 7:1, 2,
4)
Le Seigneur, sur le mont Sinaï, a donné ce
commandement aux enfants d'Israël :
Toute dîme
de la terre, soit des récoltes de la terre, soit du fruit des
arbres, appartient à l'Éternel ; c'est une chose
consacrée à l'Éternel. (Lév. 27:30)
Tu
lèveras la dîme de tous ce que produira ta semence, de
ce que rapportera ton champ chaque année. Et tu mangeras
devant l'Éternel, ton Dieu, dans le lieu qu'il choisira pour y
faire résider son nom, la dîme de ton blé, de ton
moût, et de ton huile, et les premiers-nés de ton gros
et de ton menu bétail, afin que tu apprennes à craindre
l'Éternel ton Dieu. (Deut. 14:22, 23)
Le but en était
donc ce qu'il est encore maintenant : « que tu
apprennes à craindre l'Éternel ton Dieu ».
Lorsque
la chose fut répandue, les enfants d'Israël donnèrent
en abondance les prémices du blé, du moût, de
l'huile, du miel, et de tous les produits des champs ; ils
apportèrent aussi en abondance la dîme de tout. (2
Chron. 31:5)
Honore
l'Éternel avec tes biens, et avec les prémices de tout
ton revenu. (Prov. 3:9)
Jacob promit de donner la dîme
de tout ce que le Seigneur lui donnait :
Cette pierre,
que j'ai dressée pour monument, sera la maison de Dieu ;
et je te donnerai la dîme de tout ce que tu me donneras. (Gen.
28:22)
Les fils de Lévi furent désignés
pour recevoir les dîmes :
Ceux des fils de Lévi
qui exercent le sacerdoce ont, d'après la loi, l'ordre de
lever la dîme sur le peuple, c'est-à-dire sur leurs
frères, qui cependant sont issus des reins d'Abraham. (Héb.
7:5)
Opposition à la loi de la dîme dans les
temps modernes
Lorsque les saints des derniers jours
commencèrent à enseigner la loi de la dîme dans
le cadre de l'Évangile de Jésus-Christ, ils
rencontrèrent l'opposition du clergé comme des laïques,
sous prétexte que la dîme appartenait à la loi de
Moïse, qui avait été accomplie dans le Christ,
mais qu'elle ne faisait pas partie des enseignements du Nouveau
Testament. Il est cependant clair que Jésus a enseigné
qu'ils ne devaient pas négliger le paiement de leur
dîme :
Malheur à vous, scribes et pharisiens
hypocrites ! parce que vous payez la dîme de la menthe, de
l'aneth et du cumin, et que vous laissez ce qui est plus important
dans la loi, la justice, la miséricorde et la fidélité :
c'est là ce qu'il fallait pratiquer sans négliger les
autres choses. (Matt. 23:23 ; cf. aussi Luc 11:42)
Toutefois,
l'opposition a maintenant cessé et beaucoup d'Églises
ont essayé d'adopter la loi de la dîme. Nous savons que
la dîme fait partie de l'Évangile de Jésus-Christ,
car, comme nous l'avons déjà dit, le Seigneur a donné
ce principe à son Église par révélation à
son prophète à notre époque, afin qu'il soit
« une loi permanente à jamais » (D&A
119:4).
Israël doit revenir à la loi de la
dîme
Nous avons encore reçu pour notre
instruction le troisième chapitre de Malachie (qui fut aussi
donné aux Néphites, 3 Néphi, chapitre 24) ;
nous allons l'étudier ici :
Voici, j'enverrai mon
messager ; il préparera le chemin devant moi. Et soudain
entrera dans son temple le Seigneur que vous cherchez ; et le
messager de l'alliance que vous désirez, voici, il vient, dit
l'Éternel des armées. Qui pourra soutenir le jour de sa
venue ? Qui restera debout quand il paraîtra ? Car il
sera comme le feu du fondeur, comme la potasse des foulons. Il
s'assiéra, fondra et purifiera l'argent ; il purifiera
les fils de Lévi, il les épurera comme on épure
l'or et l'argent, et ils présenteront à l'Éternel
des offrandes avec justice. Alors l'offrande de Juda et de Jérusalem
sera agréable à l'Éternel, comme aux anciens
jours, comme aux années d'autrefois. Je m'approcherai de vous
pour le jugement, et je me hâterai de témoigner contre
les enchanteurs et les adultères, contre ceux qui jurent
faussement, contre ceux qui retiennent le salaire du mercenaire, qui
oppriment la veuve et l'orphelin, qui font tort à l'étranger
et ne me craignent pas, dit l'Éternel des armées. Car
je suis l'Éternel, je ne change pas ; et vous, enfants de
Jacob, vous n'avez pas été consumés. (Mal.
3:1-6)
Ceci constitue la promesse formelle que le Seigneur
enverra son messager préparer la voie devant lui, et qu'il
entrera soudain dans son temple. Ceci ne peut être une allusion
à sa première venue, car il n'est pas entré
soudain dans son temple.
Mais
le Seigneur a envoyé son messager en ces derniers jours, comme
nous l'avons montré dans cet ouvrage. Quand Jésus
reviendra régner mille ans sur la terre, comme il l'a promis,
il « entrera soudain dans son temple ».
Tous
ont été capables de soutenir le jour de sa première
venue, mais quand il réapparaîtra, il aura le jugement
en mains, et les méchants redouteront sa venue et imploreront
les rochers de les dissimuler, comme l'a déclaré Jean
le Révélateur :
Et ils disaient aux
montagnes et aux rochers : Tombez sur nous, et cachez-nous
devant la face de celui qui est assis sur le trône, et devant
la colère de l'agneau ;
Car le grand jour de sa
colère est venu, et qui peut subsister ? (Apoc. 6:16,
17)
Malachie nous dit encore que le Seigneur s'approchera de
nous pour le jugement (Malachie 3:55) ; tout cela s'applique,
non à sa première venue, mais à sa seconde.
Le
Seigneur a fait savoir, par son prophète Malachie, qu'il ne
change pas et laisse entendre que c'est pour cette raison que les
fils de Jacob n'ont pas été consumés (verset 6 ;
nous ne devons pas oublier les promesses faites par le Seigneur à
Jacob et à sa postérité, ainsi que nous l'avons
déjà vu).
De
ce fait, nous sommes mieux à même de comprendre pourquoi
le Seigneur appelle les hommes à la repentance :
Depuis
le temps de vos pères, vous vous êtes écartés
de mes ordonnances, vous ne les avez point observées. Revenez
à moi, et je reviendrai à vous, dit l'Éternel
des armées. Et vous dites : En quoi devons-nous revenir ?
Un homme trompe-t-il Dieu ? Car vous me trompez, et vous dites :
En quoi t'avons-nous trompé ? Dans les dîmes et les
offrandes. Vous êtes frappés par la malédiction,
et vous me trompez, la nation toute entière ! (Mal.
3:7-9)
Ainsi, le Seigneur, s'adressant à Israël,
c'est-à-dire aux descendants de Jacob, les accusait de s'être
écartés de ses ordonnances, et de ne pas les avoir
observées. Puis il les invitait à revenir à lui,
et, de son côté, il promettait de revenir à eux.
Ce n'est pas une vaine promesse. Comment Israël pouvait-il y
résister ? Puis le Seigneur les accusait de l'avoir
trompé, eux, toute la nation d'Israël. Il indiquait
ensuite en quoi ils l'avaient trompé : « dans
les dîmes et les offrandes ».
Autant
que nous le sachions, toute la nation de Jacob, ou Israël,
s'était écartée de l'observance de ce principe
lorsque le Seigneur envoya son messager rétablir l'Évangile
dans les derniers jours. Toutefois, une des étapes de ce
rétablissement fut l'invitation que le Seigneur voulait
adresser à Israël : revenir à lui dans le
paiement de leurs dîmes et de leurs offrandes. Lisez la suite
de la promesse :
Apportez à la maison du trésor
toutes les dîmes, afin qu'il y ait de la nourriture dans ma
maison ; mettez-moi de la sorte à l'épreuve, dit
l'Éternel des armées. Et vous verrez si je n'ouvre pas
pour vous les écluses des cieux, si je ne répands pas
sur vous la bénédiction en abondance. Pour vous je
menacerai celui qui dévore, et il ne vous détruira pas
les fruits de la terre, et la vigne ne sera pas stérile dans
vos campagnes, dit l'Éternel des armées. (Mal. 3:10,
11)
Quelle promesse ! Comment une personne ou un peuple
ayant foi en Dieu pourrait-il refuser ou négliger de répondre
à une telle invitation !
Les
saints des derniers jours, qui sont parmi les descendants de Jacob,
ont répondu à cette invitation. Le Seigneur a tenu sa
promesse : le désert et les lieux arides sont devenus
fertiles et fleurissent comme le narcisse. Et grâce aux
bénédictions ainsi reçues du Seigneur, ils ont
pu contribuer libéralement de leurs moyens et de leurs talents
à la poursuite de la grande oeuvre de l'Église et, par
l'envoi de missionnaires aux nations de la terre, proclamer la bonne
nouvelle du rétablissement de l'Évangile à ceux
des enfants de notre Père qui n'ont pas encore eu l'occasion
de l'entendre.
Lorsque
Malachie fit, de la part du Seigneur, cette promesse à ceux à
qui il allait envoyer son messager pour préparer la voie à
sa venue, il voyait, semble-t-il, qu'ils allaient accepter
l'invitation du Seigneur à revenir à lui et il décrivit
l'accomplissement de la promesse que le Seigneur leur avait faite :
Toutes les nations vous diront heureux, car vous serez un pays de
délices, dit l'Éternel des armées (Mal.
3:12).
Remarque d'un ecclésiastique à propos
de la dîme
Il y a quelques années, alors
qu'il travaillait dans le champ de la mission, l'auteur assista à
une réunion dans une grande ville américaine ; au
cours de cette réunion, un ecclésiastique itinérant,
qui allait de ville en ville dans ce but, présenta à
l'assemblée la loi de la dîme, disant que c'était
le moyen de sortir leur Église de ses difficultés
financières, citant à l'appui de ses dires le troisième
chapitre de Malachie, expliquant à ses auditeurs que la dîme
est la loi par laquelle le Seigneur accorde ses bienfaits à
son peuple, et les assurant que s'ils voulaient payer leur dîme
ne fût-ce que pendant dix mois, ils pourraient dégager
leur Église de ses dettes, et le Seigneur les bénirait
comme il l'avait promis. À l'issue de la réunion,
l'auteur eut l'occasion d'être présenté à
cet ecclésiastique et lui déclara qu'il était
bien près de la vérité, que les saints des
derniers jours pratiquaient le principe de la dîme avec succès,
depuis plus de cent ans, mais qu'il y avait un point de son
exhortation qu'il ne pouvait comprendre : si la dîme était
le plan du Seigneur pour accorder ses bienfaits à son peuple,
pourquoi ne demandait-il pas à ces gens de payer la dîme
toute leur vie : s'il est bon de recevoir les bénédictions
du Seigneur pendant dix mois, il serait bien meilleur encore d'en
jouir pendant toute son existence. À quoi l'ecclésiastique
répondit : « Nous ne pouvons pas encore aller
jusque-là ; nous nous estimerons heureux si nous pouvons
les amener à payer pendant dix mois. »
Encore
une fois, la voie du Seigneur est meilleure que la voie de l'homme,
et ce n'est pas par la lecture de la Bible seulement que nous avons
reçu les détails et l'application de cette vérité,
mais bien par les révélations que le Seigneur a données
à notre époque par l'intermédiaire de son
prophète.
Bénédictions reçues
du fait du paiement de la dîme
Retournons encore au
troisième chapitre de Malachie où le Seigneur invite
les descendants de Jacob à revenir à lui dans le
paiement de leurs dîmes et de leurs offrandes en les assurant
que s'ils veulent le mettre à l'épreuve en le faisant,
il ouvrira pour eux les écluses des cieux et répandra
sur eux la bénédiction en abondance. On peut
raisonnablement supposer que si le Seigneur récompensait
chacun sur-le-champ pour son obéissance et punissait
immédiatement la désobéissance, tous
observeraient ses commandements, ne serait-ce que par appât du
gain et par crainte du châtiment. Le Seigneur savait que cette
situation pourrait se présenter et permit donc à
Malachie de mettre le peuple en garde par ces mots :
Vos
paroles sont rudes contre moi, dit l'Éternel. Et vous dites :
Qu'avons-nous dit contre toi ? Vous avez dit : C'est en
vain que l'on sert Dieu ; qu'avons-nous gagné à
observer ces préceptes, et à marcher avec tristesse à
cause de l'Éternel des armées ? Maintenant nous
estimons heureux les hautains ; oui, les méchants
prospèrent ; oui, ils tentent Dieu, et ils échappent !
Alors ceux qui craignent l'Éternel se parlèrent l'un à
l'autre ; l'Éternel fut attentif, et il écoute ;
et un livre de souvenir fut écrit devant lui pour ceux qui
craignent l'Éternel et qui honorent son nom. Ils seront à
moi, dit l'Éternel des armées, ils m'appartiendront, au
jour que je prépare ; j'aurai compassion d'eux, comme un
homme a compassion de son fils qui le sert. Et vous verrez de nouveau
la différence entre le juste et le méchant, entre celui
qui sert Dieu et celui qui ne le sert pas. (Mal. 3:13-18)
Donc,
dans leur raisonnement sur ce point, ils soulignaient que les
méchants, les hautains, étaient heureux et peut-être
avaient plus de satisfaction que ceux qui servaient le Seigneur, (et
nous supposons que Malachie parle toujours du paiement de la dîme
puisque tout ce chapitre semble traiter de ce sujet et de son
importance).
Il
semble donc bien que l'ultime désir du Seigneur soit que
personne n'ait l'esprit troublé par les discussions du jour,
mais que, grâce à leur fidélité, leur nom
puisse être enregistré dans son livre de souvenir, afin
qu'ils soient à lui au jour qu'il prépare, avec
l'assurance qu'alors ils reviendront et verront la différence
« entre celui qui sert Dieu et celui qui ne le sert pas ».
Nous
sommes convaincus que celui qui accepte l'invitation du Seigneur à
revenir à lui ne fait pas un plus grand sacrifice en payant sa
dîme que le fermier en confiant la semence au sol. Dans les
deux cas il faut la foi, dans les deux cas il y a la récompense.
CHAPITRE 27 : VOUS
LES RECONNAÎTREZ À LEURS FRUITS
Nous
proclamons avoir reçu la visite du Père et du Fils,
ainsi que la visite d'autres messagers célestes pour rétablir
toutes choses, y compris la sainte prêtrise, afin de nous
donner une meilleure philosophie de la vie et une meilleure
compréhension des Écritures. Ce message n'aurait que
bien peu de poids, si les fruits de l'Église ne témoignaient
pas de son authenticité. Jésus a dit :
Gardez-vous
des faux prophètes. Ils viennent à vous en vêtements
de brebis, mais au-dedans ce sont des loups ravisseurs. Vous les
reconnaîtrez à leurs fruits. Cueille-t-on des raisins
sur des épines, ou des figues sur des chardons ? Tout bon
arbre porte de bons fruits, mais le mauvais arbre porte de mauvais
fruits. Un bon arbre ne peut porter de mauvais fruits, ni un mauvais
arbre porter de bons fruits. Tout arbre qui ne porte pas de bons
fruits est coupé et jeté au feu. C'est donc à
leurs fruits que vous les reconnaîtrez. (Matt. 7:15-20)
Toute
Église, tout peuple doit être disposé à se
laisser mesurer par ce critère.
Idéaux et
objectifs de l'Église
Voici, dans les citations
suivantes, quelques idéaux et objectifs élevés
de l'Église :
Les hommes sont pour avoir la joie
(2 Néphi 2:25).
La
gloire de Dieu, c'est l'intelligence (D&A 93:36).
Ce
que Dieu est, l'homme peut le devenir (Eliza R. Snow, Biography and
Family Record of Lorenzo Snow, p. 46).
Quel
que soit le principe d'intelligence que nous atteignions dans cette
vie, il se lèvera avec nous dans la résurrection. Et
si, par sa diligence et son obéissance, une personne acquiert
dans cette vie plus de connaissance et d'intelligence qu'une autre,
elle en sera avantagée d'autant dans le monde à venir
(D&A 130:18, 19).
Il
est impossible à un homme d'être sauvé dans
l'ignorance (D&A 131:6).
Cherchez
diligemment et enseignez-vous les uns aux autres des paroles de
sagesse ; oui, cherchez des paroles de sagesse dans les
meilleurs livres ; cherchez la science par l'étude et
aussi par la foi (D&A 88:118).
L'Église et
l'enseignement
On pouvait s'attendre à ce que
l'Église, guidée et inspirée par des injonctions
divines telles que celles-là, accomplisse beaucoup en matière
de fondation d'écoles et de poursuite de l'instruction. Il y a
quelques années, John A. Widtsoe, du Collège des Douze,
et Richard L. Evans, alors futur apôtre, qui étaient les
rédacteurs du magazine officiel de l'Église,
l'Improvement Era, écrivaient ce qui suit concernant certains
enseignements et réalisations de l'Église :
« Moins
d'un an après l'organisation de l'Église, en 1831, on
ouvrait des écoles, on rassemblait des professeurs et des
manuels scolaires. Un peu plus tard, en 1833, on ouvrait une école
pour hommes mûrs, que l'on appela l'école des Prophètes.
C'était le prélude à l'actuel mouvement mondial
d'enseignement pour adultes. En 1842, alors que les réfugiés
du Missouri construisaient la ville de Nauvoo, on fonda une
université.
« Pendant
l'exode vers l'ouest consécutif à l'expulsion de
Nauvoo, des écoles tenaient des sessions dans les camps
itinérants. Quelques semaines après avoir atteint la
vallée du lac Salé, on inaugura l'enseignement scolaire
dans une cabane de pionnier en rondins, au milieu des armoises. Un
des premiers actes législatifs, après avoir songé
aux routes dans le désert, fut l'institution d'une
université ; c'était, en 185 0, la première
à l'ouest du Missouri.
« Depuis
lors ce peuple, malgré le labeur qu'il s'impose de forcer un
désert rebelle à servir l'homme civilisé, ce
peuple ne cesse d'encourager la formation intellectuelle, y compris
l'étude des arts et des civilisations.
« La
nécessité et la valeur de l'instruction n'ont jamais
été oubliées chez les saints des derniers jours,
quel qu'en ait été le coût.
« Quels
sont les résultats de cet effort d'un siècle en matière
d'enseignement ?
« Les
saints des derniers jours ont toujours été un peuple
cultivé. En 1850 eut lieu le septième recensement des
États-Unis. Cette année-là, le pourcentage moyen
d'analphabétisme aux États-Unis était de 4,92.
Le pourcentage en Utah était seulement de 0,25, le plus bas de
tous les États et territoires cités.
« En
1923, on fit un sondage soigneux du niveau de l'instruction dans les
pieux de Sion. Ce sondage révéla que quatre- vingt-
dix-sept pour cent savaient lire et écrire. On découvrit
que soixante saints des derniers jours sur mille fréquentaient
le lycée : plus de trois fois la moyenne des États-
Unis à cette époque ; et que neuf sur mille
fréquentaient l'université : près de deux
fois la moyenne des États-Unis. Le sondage fit aussi
apparaître une prépondérance de diplômés
de l'enseignement supérieur détenteurs du titre de
licencié et de docteur, par rapport à tout autre groupe
d'importance équivalente en Amérique ou dans le
monde...
« Relativement
à la population de l'État, il y a plus d'étudiants
qui sortent de l'université en Utah que dans n'importe quel
autre...
« L'étudiant
mormon considère que son travail scolaire fait partie de sa
préparation bien organisée à la vie et à
la joie éternelles.
« Sur
la base de cette doctrine, l'Église a toujours voulu que la
religion accompagne l'enseignement profane. L'objectif des saints des
derniers jours, c'est la formation de l'homme entier. Dans les écoles
organisées avec les fonds de l'Église, la religion fait
toujours partie du programme. Quand les écoles ont commencé
à être subventionnées par l'État, l'Église
a organisé de ses deniers un système complémentaire
de séminaires et d'institut où une formation religieuse
est proposée aux heures appropriées, aux élèves
des lycées et aux étudiants des universités. De
plus, l'Église administre l'université Brigham Young et
le Ricks Junior Collège où la religion est librement
enseignée.
« Un
siècle après l'époque où les pionniers
ont entrepris de s'installer dans les grands déserts de
l'Ouest, les saints des derniers jours présentent, sur le plan
de l'enseignement, l'image de réalisations qui ne le cèdent
en rien à celles des États-Unis ou du monde. »
(« The Educational Level of the Latter-day Saints »,
The Improvement Era, juillet 1947, p. 444-445)
Aujourd'hui
l'Église administre, à Provo, l'université
Brigham Young, la plus grande institution privée
d'enseignement supérieur des États-Unis, avec une
filiale au Church College de Hawaï à Laie, le Ricks
College à Rexburg (Idaho) et des universités plus
petites, des lycées et des écoles primaires en
Nouvelle-Zélande, dans certaines des îles du Pacifique,
au Mexique et en Amérique du Sud. En outre, des centaines de
milliers de jeunes saints des derniers jours et d'étudiants en
âge d'aller à l'université sont inscrits dans les
séminaires et les instituts de religion du monde entier où
ils étudient les Écritures, l'histoire de l'Église
et d'autres sujets religieux pour compléter leur formation
profane.
Il
n'y a pas de statistiques pour toute l'Église sur les
résultats de son insistance sur l'instruction, mais des études
ont été faites pour comparer les réalisations de
la population de l'Utah, qui est essentiellement composée de
saints des derniers jours, à ceux d'autres États des
États-Unis. Le Dr Clark Kerr, président du Carnegie
Council on Policy Studies in Higher Éducation, a fait les
commentaires suivants lors de la séance académique de
l'université d'Utah en juin 1974 :
« L'Utah
a la première place dans le pourcentage de la population de 3
à 34 ans inscrits dans les institutions d'enseignement.
« L'Utah
a la première place dans le pourcentage de la population
inscrite à l'école à tous les niveaux d'âge,
sauf les 16-17 ans, où c'est le Minnesota qui l'emporte...
L'Utah a la première place dans le nombre moyen d'années
d'études faites par tous ses citoyens de 25 ans et plus.
« L'Utah
a une très bonne place dans le passage du secondaire vers ses
institutions d'enseignement supérieur.
« L'Utah
a la première place dans les dépenses pour les
programmes de fonctionnement des facultés de médecine
par 100000 dollars de revenus personnels dans l'État.
« La
commission Carnegie pour l'instruction supérieure a fait une
étude sur les réalisations de l'enseignement supérieur
dans chacun des cinquante États. Elle a constaté qu'au
contraire de beaucoup d'États, l'Utah n'a pas de déficiences
majeures... Pourquoi l'Utah a-t-il eu de si bons résultats ?
Ce n'est pas l'État le plus riche ni le plus vieux, ni le
mieux situé pour le développement de l'instruction. Si
on pouvait en découvrir le secret, on pourrait peut-être
l'exporter ailleurs. Mais ceci n'est pas facile, car son secret,
c'est, je pense, son histoire. Vos premiers dirigeants ont fortement
insisté sur l'instruction.
« Puis-je
citer Brigham Young : 'L'instruction est une bonne chose et
heureux est celui qui l'a et peut l'utiliser... L'instruction doit
être de nature à raffiner notre intelligence et à
nous rendre plus utiles, à nous permettre de rendre de plus
grands services à la famille humaine... apprenez à être
bons à quelque chose... L'instruction est la capacité
de penser clairement, de bien agir dans l’œuvre du monde
et la capacité d'apprécier la vie.'
« Dès
l'arrivée des premiers colons, des écoles ont été
installées en Utah dans des tentes et même en plein air.
Une des premières lois passées en 1847 prévoyait
la création d'une université, et la fondation de
l'université d'Utah remonte à 1850.
« L'université
est devenue la première institution mixte d'enseignement
supérieur à l'ouest du Mississipi. C'est elle qui a
créé le premier programme de formation pédagogique
du Far West. Cette grande tradition historique a contribué à
mettre l'Utah au premier rang. On peut l'envier, mais malheureusement
on ne peut pas l'imiter. L'Utah peut maintenant attendre que d'autres
le rattrapent, ou il peut continuer à faire oeuvre de
pionnier. »
Statistiques de santé et
autres
L'insistance de l'Église sur le respect de
la Parole de sagesse (voir chapitre 25) a eu pour résultat des
statistiques de santé impressionnantes. On peut en trouver une
indication dans les données suivantes :
« Les
mormons sont intéressants du point de vue épidémiologique
parce que leur « Parole de sagesse » leur
interdit l'usage du tabac, de l'alcool, du café, du thé
et de la drogue. Leur religion met aussi l'accent sur un régime
équilibré, et en particulier sur l'utilisation de
grains et de fruits sains, et la modération dans l'usage de la
viande. On pourrait raisonnablement s'attendre à ce que les
mormons connaissent une basse mortalité dans le domaine des
divers cancers, comme celle que l'on observe chez les Adventistes du
septième jour.
« On
peut se faire une idée de leur taux de mortalité due au
cancer en étudiant l'État d'Utah avec sa forte
population mormone essentiellement caucasienne. Les taux de mortalité
établis par niveau d'âge pour 1970, les plus récents
dont on dispose, montrant que le taux de mortalité en Utah
comparé en pourcentage à celui des États-Unis
s'établit comme suit : hommes de race blanche, 15 %
de moins pour toutes les causes et 28% de moins pour tous les
cancers ; femmes de race blanche, 10% de moins pour toutes les
causes et 15 % de moins pour tous les cancers.
« Le
taux des cancers et le taux total de mortalité pour l'Utah
sont les plus bas des États-Unis. En outre, la consommation de
cigarettes, d'alcool, de vin et de bière par tête
d'habitant en Utah pour 1970 est d'environ 50% de la consommation
correspondante en Californie et aux États-Unis, et est la plus
basse de tout le pays. Cette donnée relative à
l'importance de l'usage du tabac et de la boisson pourrait expliquer
la mortalité plus basse que l'on rencontre en Utah.
« On
dispose de données plus directes sur la mortalité et
les habitudes chez les mormons. On a calculé dans chaque État
des taux généraux bruts de mortalité pour les
populations mormones et non-mormones sur la base des chiffres de
population et de décès de l'Église et des
chiffres de population et de mortalité de l'État.
« Le
taux de décès brut pour 1970 pour quatre États
ayant une population mormone importante montre que le taux brut de
décès chez les mormons ne représente que 62 %
en Utah, 61 % en Idaho, 52 % en Californie et 47 % au
Nevada de celui des non-mormons.
« Ces
résultats pourraient être quelque peu influencés
par des différences de pyramide d'âge entre les
populations mormones et non-mormones, mais on n'arrive guère à
un indice 2.
« D'autres
données sur les mormons proviennent des résultats d'un
sondage fait en 1965 sur le thème « Santé et
mode de vie » avec un suivi ultérieur sur un
échantillon de probabilité constitué par 6 928
résidents adultes du comté d'Alameda (Californie),
organisé par le Human Population Laboratory du Ministère
de la Santé Publique de l'État de Californie. Dans
cette étude était inclus un groupe de 111 mormons qui a
été comparé avec l'ensemble de l'échantillon.
« Les
résultats montrent que, dans le groupe d'Alameda, les mormons
se présentent dans une pyramide d'âge identique à
celle des autres citoyens, que 67 % des mormons et 76 % des
mormones ne fument pas par comparaison avec 51 % des hommes et
60 % des femmes de l'ensemble de l'échantillon ; que
46 % des mormons et 59 % des mormones ne boivent pas, par
comparaison avec 16 % des hommes et 29 % des femmes dans
l'ensemble de l'échantillon et que les mormons ont un taux de
mortalité qui est environ 55 % du taux de l'ensemble de
l'échantillon pendant la période de contrôle qui
était de six ans et demi.
« La
plus grande différence d'habitudes entre les mormons et
l'ensemble de l'échantillon apparaissait parmi les pratiquants
réguliers, où quasiment 100% des mormons ne fument ni
ne boivent. D'autres résultats de cette étude révèlent
que les mormons ressemblent à presque tous les autres égards
à l'ensemble de l'échantillon en matière de
situation socio-économique et de soins médicaux. »
(UCLA Cancer Bulletin, publié par la division médicale
de l'Université de Californie à Los Angeles, mai
1974)
Le plan d'entraide de l'Église
Une
des entreprises les plus importantes de l'Église, c'est son
programme d'entraide, programme conçu pour retirer tous les
membres de l'Église de l'assistance publique. Les journaux et
les autres moyens de communication de masse des États-Unis ont
fait des commentaires élogieux sur ce programme. Le Herald
Tribune de New York a publié un éditorial intitulé
« Mormons to Lead the Way » [Les mormons
montrent le chemin] et ont invité les autres Églises à
suivre leur exemple.
Un
journaliste de Londres, M. M. J. Beherrell, a visité Salt Lake
City et l'Utah et, pendant sa visite, il a fait une étude du
programme d'entraide. Plus tard il devait écrire :
« L'effort fait par l'Église mormone pour créer
un programme de sécurité sociale constitue une leçon
que l'on aurait intérêt à imiter dans tous les
pays du monde. »
Ceux
qui rendent visite à Welfare Square à Salt Lake City,
un complexe usine-magasin qui ressemble aux projets et aux activités
d'entraide organisés partout dans l'Église, ont dit :
« C'est un modèle que notre gouvernement fédéral
devrait essayer de suivre. » « C'est la chose
la plus merveilleuse que j'aie jamais vue, et j'espère
revenir. » « Ceci, à mon avis, est une
vraie religion. » « Nous croyons que votre
Église et ses membres accomplissent les grandes actions qui
pourront un jour réaliser la véritable fraternité
de l'homme. »
Un
conférencier de renom qui était à Salt Lake City
pour parler à un club civique a déclaré, après
avoir vu quelques-unes des activités d'entraide de l'Église :
« Votre plan d'entraide devrait englober le monde entier,
et je ne doute pas, après l'avoir vu fonctionner, qu'un jour
il sera le plan universel pour une vie chrétienne. »
Grâce
au programme d'entraide, l'Église a non seulement veillé
aux besoins de ses membres aux États-Unis et au Canada, mais a
aussi envoyé par camion, train, bateau et avions des milliers
de tonnes de nourriture et de vêtements aux membres en détresse
dans diverses parties du monde. L'Église a aidé des
dizaines de milliers de personnes qui ont été victimes
de guerres, d'inondations, de tremblements de terre et d'autres
désastres, aussi bien aux États-Unis qu'à
l'étranger. Non seulement cette aide a été
accordée aux saints des derniers jours, mais elle a aussi
profité à de nombreuses personnes qui ne sont pas de
notre religion. C'est véritablement un programme de fraternité
en action.
Les
membres de l'Église ont fourni des millions de dollars ainsi
que d'innombrables millions d'heures de main-d’œuvre pour
aider les nécessiteux et les malheureux du monde entier. Les
membres font des apports financiers directs au programme d'entraide.
En outre ils jeûnent un jour par mois, s'abstenant de deux
repas les jours de jeûne et fournissant la valeur de deux repas
à l'Église comme don de jeûne. De cette manière,
toutes les familles de l'Église sont invitées et
reçoivent l'occasion d'aider à soulager d'autres
personnes dans le besoin ou la détresse.
Commentaires
sur l'Église et ses réalisations
Beaucoup de
personnes éminentes ont observé les activités de
l'Église à Salt Lake City et dans d'autres parties du
monde. Parmi les commentaires, il y a eu les suivants :
« L'Utah
vient en tête pour le nombre de Boy Scouts qu'il possède
proportionnellement à sa population. Il s'y trouve un plus
grand nombre de gradés et un pourcentage plus élevé
de Routiers que dans n'importe quelle autre section d'Amérique.
L'Utah donne l'exemple au pays tout entier. L'Église mormone
est le facteur principal de cette réalisation. »
(George J. Fisher, Administrateur principal des Boy Scouts
d'Amérique)
« Je
veux vous donner quelques-unes de mes impressions de sociologue sur
l'Utah. Tout d'abord, je suis très favorablement impressionné
par l'Église mormone. Je ne connais aucun autre endroit où
l'on pourvoit aussi bien aux besoins de la jeunesse qu'en Utah. Je ne
comprends pas comment les « mormons » ont eu,
si longtemps avant nous, sociologues, l'idée de pourvoir aux
besoins récréatifs et sociaux des gens. L'Église
a fait cette découverte avec une grosse avance sur nous. Je
n'ai jamais rencontré autant d'excellents jeunes gens qu'en
Utah. » (Dr E. A. Ross, sociologue de l'Université
du Wisconsin)
« Il
y a deux ans... un auditoire me demanda de dire quel groupe de
citoyens avait le plus contribué à la civilisation
parmi ceux que j'avais observés au cours de mes voyages à
travers le pays. Je leur dis qu'il était difficile de répondre
à cette question. Je dis que s'ils m'avaient demandé,
il y a vingt et un ans quand je n'avais pas encore voyagé du
tout et que ma mentalité était encore fort provinciale
et pleine de parti pris, quelle était la classe la plus
indésirable, je leur aurais dit sans hésiter :
« les mormons ». Mais ayant voyagé
presque chaque année pendant seize ans et ayant appris à
connaître ces gens, j'en suis arrivé à penser que
le peuple le plus désirable, ayant le niveau le plus élevé
de moralité et de vertu, ce sont les « mormons ».
(le Dr Charles E. Barker, ambassadeur auprès de la jeunesse
pour le Rotary international, dans un discours prononcé au
Tabernacle de Salt Lake City)
« Les
non-mormons en savent bien trop peu sur l'admirable civilisation
édifiée en Utah. En installant un système
d'irrigation, le premier en Amérique, les mormons ont fait du
désert un paradis agricole. L'urbanisme a été
fait intelligemment à une époque où le reste des
communautés du pays se créaient au petit bonheur. Les
fruits de ces débuts systématiques sont maintenant
visibles dans la beauté et la prospérité des
villes de l'Utah. Le premier journal et la première université
à l'ouest du Missouri, ce sont les mormons qui les ont créés.
Leur système éducatif, commencé très tôt,
comprend des écoles d'un niveau élevé, des
sociétés littéraires, des théâtres
et des bibliothèques. Le niveau de culture et de prospérité
de l'Utah dépasse de loin celui de certains autres États
américains. Il est également impossible de séparer
la culture de l'Utah de la religion du mormonisme, car cette religion
est intimement mêlée à la vie de l'État.
Si nous voulons accepter le précepte de Jésus :
« Vous les reconnaîtrez à leurs fruits »,
nous devons donner un grand prix aux mormons. » (le
Révérend Charles Francis Potter, The Story of Religion,
p. 527)
Un président de collège qui a enseigné
il y a quelques années à l'Université Brigham
Young a dit ceci à l'expiration de son terme : « Il
est fort possible que les mormons aient le secret qui finira par
sauver ce pays. »
Voici
quelques réflexions de certaines des personnes qui ont visité
le pavillon de l'Église lors de l'exposition internationale de
New York en 1964-65 :
« Avec
des gens comme vous, il y a de l'espoir pour le monde. »
« Il ne fait pas de doute qu'avec davantage de ceci, on
sauvera notre monde. » « Je n'ai jamais rien vu
qui vaille ceci dans le domaine de la religion. » « Je
lis le Livre de Mormon, et c'est une révélation. Je
crois que c'est la vérité. »
Notre
message pour le monde
Pour résumer cette étude
des fruits du mormonisme, nous voudrions maintenant citer un discours
prononcé lors d'une conférence générale
de l'Église par Mark E. Petersen du Collège des Douze
qui résume certaines des réalisations de
l'Église :
« Nous, saints des derniers
jours, avons un message pour le monde. Ce message divin déclare
à toute l'humanité que Dieu a de nouveau parlé
depuis les cieux en ces temps modernes... Voici le point essentiel de
notre message : Jésus de Nazareth est le Christ, notre
Seigneur, le Rédempteur de toute l'humanité, le Sauveur
des chrétiens et le Messie des Juifs...
« Nous
sommes un peuple qui s'est engagé à mener une vie
sobre, de bonne réputation, honnête et juste. Nous
enseignons la vertu et la chasteté en tant que principes
fondamentaux de notre foi, et préconisons la stabilité
et la protection du foyer. Selon nous, la famille est la pierre
angulaire de la civilisation, et elle doit le rester. Elle est le
fondement de bonnes relations humaines.
« Nous
enseignons la fidélité, dans son sens le plus noble, à
nos hommes et à nos femmes. Nous croyons que chacun de nous
est enfant d'esprit de Dieu et que, selon le désir du
Seigneur, nous devons vivre de manière à pouvoir
finalement devenir parfaits, comme notre Père céleste
est parfait (voir Matt. 5:48).
« Nous
croyons que la famille est destinée à devenir une
cellule éternelle, dans une vie perpétuelle et
immortelle au-delà de la mort et de la résurrection.
C'est pour, nous préparer à être dignes d'un tel
destin que nous enseignons aux maris et aux femmes à maintenir
ce haut niveau de fidélité. Nous n'avons qu'un seul et
même code de moralité pour tous. Nous nous écrions
constamment : « Soyez purs, vous qui portez les vases
du Seigneur » (D&A 38:42)...
« Nous
sommes dans l'ensemble un peuple sain. Le Dr James E. Enstrom de
l'UCLA School of Public Health a rapporté dans le Star-News de
Pasadena du 9 avril dernier que l'incidence du cancer parmi les
mormons était inférieure de 50 % à la
moyenne nationale. Le taux de mortalité par le cancer en Utah
est le plus bas d'Amérique.
« En
ce qui concerne le cancer des poumons, les femmes de l'Église
ne représentent que 31 % de la moyenne nationale et les
hommes que 38 %. Pour ce qui est du cancer de l’œsophage,
lié à l'abus de l'alcool, les femmes de l'Église
ne représentent que 11 % de la moyenne nationale et les
hommes 34 %. Ces chiffres sont fournis par le Dr Joseph F. Lyon,
directeur de l'Utah Cancer Registry.
« Le
Statistical Abstract of the United States pour l'année 1971
(bureau de recensement) donne des chiffres intéressants,
l'Utah étant comparé au reste du pays. Tous les États
de l'Union sont mentionnés selon la fréquence des
maladies que je vais citer, les États qui figurent au bas de
la liste ayant le plus petit nombre de cas.
« Pour
les maladies cardiaques, l'Utah vient au 46e rang, pour la grippe et
la pneumonie, au 49e rang, pour les maladies cérébro-vasculaires,
au 46e rang, pour l'artériosclérose, au 49e rang, pour
la cirrhose du foie, au 45e rang, pour la bronchite, l'emphysème
et l'asthme, au 30e rang, pour la tuberculose, au 50e rang, pour les
maladies vénériennes, au 50e rang, pour les principales
maladies cardio-vasculaires et rénales combinées, au
50e rang, pour les maladies du système cardio-vasculaire, au
50e rang, pour les lésions vasculaires affectant le système
nerveux, au 50e rang, pour les maladies de l'hypertension, au 50e
rang, pour les maladies infectieuses, au 50e rang, pour les
complications de la grossesse, au 46e rang, pour la mortalité
infantile, au 50e rang.
« À
propos de ces chiffres concernant l'État, il ne faut pas
oublier qu'environ 30 % de la population n'appartiennent pas à
notre Église, mais sont inclus dans les statistiques pour
l'Utah.
« Notre
Église a joué un rôle dominant en favorisant le
développement de la jeunesse par le programme de scoutisme,
qui, selon nous, est une organisation extrêmement efficace pour
la formation des garçons de tous les peuples, les nations,
croyances. Dans l'ensemble des États-Unis, seulement 23 %
des garçons en âge d'être scouts sont inscrits
comme tels, mais le pourcentage est de 85 % parmi les saints des
derniers jours. Aux États-Unis, 1,5 % des scouts inscrits
obtiennent leur brevet d'aigle ; 4% l'obtiennent parmi les
saints des derniers jours.
« En
1974, notre Église, en tant qu'organisation responsable du
scoutisme, a tenu la seconde place des États-Unis pour le
nombre de troupes scoutes qui ont été patronnées.
Nous n'avons été surpassés que par l'Association
des parents, qui a patronné 20 800 troupes, alors que
nous en avons patronné 14 344. Après nous venait
l'Église méthodiste unie, avec 13 789 troupes et
l'Église catholique avec 11 734 troupes.
« À
notre époque de délinquance juvénile, nous
sommes grandement encouragés par le fait que, sur les 256 000
adolescents que compte notre Église, 70 % sont actifs, de
même que 73 % des 238 000 jeunes filles du même âge.
Réfléchissez. Peut-on trouver cela ailleurs ?
Réfléchissez. Un demi-million d'adolescents consacrés
à une Église qui interdit l'alcool, le tabac et les
relations sexuelles prémaritales. Essayez, si vous le pouvez,
de trouver la même chose ailleurs.
« Vous
serez intéressés par l'assistance à l'École
du dimanche. Cinquante-neuf pour cent de nos petits enfants sont à
l'École du dimanche chaque dimanche, et en ce qui concerne le
groupe des adolescents, 60 % de tous les jeunes saints des
derniers jours assistent à leurs classes, chaque dimanche...
« L'importance
de l'instruction [dans l'Église] se reflète dans le
nombre de personnes qui, parmi nous, ont atteint des postes
importants aux États-Unis, au Canada et dans le monde. Mark W.
Cannon, adjoint administratif du juge suprême des États-Unis
a dit dans une étude intitulée « Mormons in
the Executive Suite » que, d'après une étude
récente, les présidents des 471 principales sociétés
commerciales d'Amérique sont plus nombreux à être
nés en Utah, par rapport à la population, que dans
n'importe quel autre État de l’Union. L'Utah produit un
président pour 62 000 habitants, comparé à un
président par 205 000 personnes sur le plan national. Soixante
et un saints des derniers jours exercent actuellement des fonctions
de président, de président du conseil, ou de
vice-président du conseil de compagnies américaines
d'un capital de plus de 10 millions de dollars. Beaucoup de saints
des derniers jours occupent des postes importants dans les sociétés
ayant un capital de plus de 75 millions de dollars.
« Des
saints des derniers jours ont rempli des fonctions ministérielles
aux États-Unis et d'autres fonctions importantes au Canada.
Nous avons des généraux et des amiraux dans les forces
armées. Nous avons régulièrement eu, au cours
des ans, des membres au Congrès des États-Unis, ainsi
que dans des organismes gouvernementaux au Canada. Par exemple, en
1952, quinze d'entre eux occupaient un siège au Sénat
des États-Unis. Ils sont vingt-huit maintenant.
« Les
saints des derniers jours ont également rempli d'importantes
fonctions dans les organisations suivantes : Federal Reserve
Board, U.S. Customs Court, U.S. Tariff Commission et Federal Housing.
« Le
Dr Harvey Fletcher, grand-prêtre mormon, a travaillé à
la mise au point de la stéréophonie ; un autre
mormon, Philo Farnsworth, a travaillé à la mise au
point de la télévision. Des mormons ont été
présidents mondiaux des clubs internationaux du Rotary et du
Lions. Certains ont dirigé l'American Medical Association,
l'American Bankers Association et différentes sociétés
scientifiques. Ils ont également rempli maintes fonctions
importantes dans la recherche scientifique, les affaires et les
finances...
« Notre
message est solennel. Il est vrai. Nos membres sont des citoyens
sérieux, fidèles à la loi, intelligents et
progressistes comme le confirmeront tous ceux qui nous connaissent.
Comme vous le voyez, notre mode de vie est raisonnable et prouve
largement la crédibilité de la divinité de notre
mission et de notre message. Le grand message religieux que nous
transmettons au monde est basé sur les données que j'ai
décrites. » (Conference Report, octobre 1975. Voir
aussi l'Étoile, avril 1976, p. 53-58)
Pour employer les
termes de Jésus, nous disons au monde d'aujourd'hui ce qu'il a
dit lorsqu'il a entrepris d'installer son Église au midi des
temps. « Si je ne fais pas les oeuvres de mon Père,
ne me croyez pas. Mais si je les fais, quand même vous ne me
croiriez point, croyez à ces oeuvres... » (Jean
10:37, 38).
CHAPITRE 28 : VOUS
LES RECONNAÎTREZ À LEURS FRUITS (SUITE)
Les
disciples du Christ seront persécutés
Après
avoir constaté le niveau élevé de la vie et des
réalisations des membres fidèles de l'Église de
Jésus-Christ des saints des derniers jours, dont nous avons
parlé fort brièvement dans le chapitre précédent,
celui qui ne comprend pas que c'est le sort des disciples du Christ
d'être persécutés et calomniés, se
demanderait la raison des persécutions presque sans égales
dont les membres de l'Église de Jésus-Christ des saints
des derniers jours ont été l'objet. Dès le
moment où Joseph Smith, alors âgé de quatorze
ans, annonça qu'il avait vu Dieu le Père et son Fils
Jésus-Christ dans une vision sacrée, les forces du mal
se coalisèrent contre lui et contre ceux que leur foi amenait
à embrasser la vérité rétablie. La raison
pour laquelle il était ainsi persécuté et
calomnié était une chose que le jeune Joseph Smith ne
pouvait comprendre. Nous citons ses propres termes à ce
propos :
« Cependant
je m'aperçus bientôt que le fait de raconter mon
histoire m'avait beaucoup nui auprès des adeptes des autres
confessions et était la cause d'une grande persécution,
qui allait croissant ; et quoique je fusse un garçon
obscur de quatorze à quinze ans à peine, et que ma
situation dans la vie fût de nature à faire de moi un
garçon sans importance dans le monde, pourtant des hommes haut
placés me remarquèrent suffisamment pour exciter
l'opinion publique contre moi et provoquer une violente persécution ;
et ce fut une chose commune chez toutes les confessions : toutes
s'unirent pour me persécuter.
« Je
me fis sérieusement la réflexion alors, et je l'ai
souvent faite depuis, qu'il était bien étrange qu'un
garçon obscur, d'un peu plus de quatorze ans, qui, de
surcroît, était condamné à la nécessité
de gagner maigrement sa vie par son travail journalier, fût
jugé assez important pour attirer l'attention des grands des
confessions les plus populaires du jour, et ce, au point de susciter
chez eux l'esprit de persécution et d'insulte le plus violent.
Mais aussi étrange que cela fût, il en était
ainsi, et ce fut souvent une cause de grand chagrin pour moi. (Joseph
Smith, Histoire, 22, 23)
Ces persécutions et ces
calomnies ont été le sort de tous ceux qui ont cru et
accepté le témoignage de Joseph Smith.
Nous
avons parlé de l'esprit invisible qui agit sur le cœur
des enfants des hommes par la venue d'Élie, de Moïse et
d'Élias, permettant la grande oeuvre de rédemption
accomplie par les vivants pour les morts, le rassemblement d'Israël
dans les derniers jours et la prédication de l'Évangile
dans le monde entier pour servir de témoignage à toutes
les nations avant que le Christ ne vienne dans sa gloire avec tous
les saints anges comme il l'a promis.
Nous
ne devons pas oublier qu'il y a aussi une puissance maléfique
à l’œuvre dans le monde. Quand Satan fut précipité
sur la terre, il entraîna avec lui le tiers des esprits
célestes, dont la mission spéciale est de détruire
l’œuvre du Seigneur et d'empêcher ceux qui viennent
sur terre de se montrer dignes de retourner dans la présence
du Seigneur. Remarquez les passages d'Écriture que
voici :
Malheur à la terre et à la mer !
car le diable est descendu vers vous, animé d'une grande
colère, sachant qu'il a peu de temps. (Apoc. 12:12)
Sa
queue entraînait le tiers des étoiles du ciel, et les
jetait sur la terre. Le dragon se tint devant la femme qui allait
enfanter afin de dévorer son enfant, lorsqu'elle aurait
enfanté. (Apoc. 12:4).
Et
il y eut guerre dans le ciel. Michel et ses anges combattirent contre
le dragon. Et le dragon et ses anges combattirent. Mais ils ne furent
pas les plus forts, et leur place ne fut plus trouvée dans le
ciel. Et il fut précipité, le grand dragon, le serpent
ancien, appelé le diable et Satan, celui qui séduit
toute la terre, il fut précipité sur la terre et ses
anges furent précipités avec lui. (Apoc. 12:7-9)
Il
est clair que l'influence de Satan dans le monde des esprits était
si grande qu'il « entraîna le tiers des esprits »
et qu'ils le suivirent : « Satan, celui qui séduit
toute la terre... fut précipité sur la terre et ses
anges furent précipités avec lui. » L'apôtre
Jean, qui écrivit ceci, comprenait fort bien que Satan aurait
le pouvoir de séduire le monde entier.
Le
prophète Ésaïe témoigna aussi de l'ambition
qu'avait Satan de séduire l'humanité entière :
Te
voilà tombé du ciel, Astre brillant, fils de l'aurore !
Tu es abattu à terre, toi, le vainqueur des nations ! Tu
disais en ton cœur : je monterai au ciel, j'élèverai
mon trône au-dessus des étoiles de Dieu ; je
m'assiérai sur la montagne de l'assemblée, à
l'extrémité du septentrion ; Je monterai sur le
sommet des nues, je serai semblable au Très-Haut. Mais tu as
été précipité dans le séjour des
morts, dans les profondeurs de la fosse. Ceux qui te voient fixent
sur toi leurs regards, ils te considèrent attentivement :
Est-ce là cet homme qui faisait trembler la terre, qui
ébranlait les royaumes, Qui réduisait le monde en
désert, qui ravageait les villes, et ne relâchait point
ses prisonniers. (Es. 14:12-17)
Quelle histoire on pourrait
raconter sur les efforts déployés par Satan pour
accomplir ces choses mêmes qu'Ésaïe a prédites !
Lucifer est tombé du ciel, il a affaibli les nations, il a
décrété qu'il élèverait son trône
au-dessus des étoiles de Dieu et deviendrait semblable au
Très-Haut, il a réduit le monde en désert et
ravagé ses villes.
Jean
le Révélateur a déclaré que le règne
de Satan sur cette terre serait quasiment universel :
Et
il lui fut donné de faire la guerre aux saints, et de les
vaincre. Et il lui fut donné autorité sur toute tribu,
tout peuple, toute langue et toute nation. (Apoc. 13:7)
Pour
pouvoir établir sa domination sur les royaumes du monde, le
plan de Satan a été d'éliminer tous ceux qui,
d'une manière ou d'une autre, peuvent saper son pouvoir. C'est
pourquoi il incita les hommes à tuer les prophètes et
les serviteurs du Seigneur aux ordres de qui il devait obéir.
Dans ses efforts pour éliminer Jésus et empêcher
l'établissement de son royaume sur la terre, il incita Hérode
à faire mettre à mort tous les enfants de deux ans et
en dessous. Cette tentative ayant échoué, il continua à
persuader les hommes de persécuter Jésus jusqu'à
ce qu'il fût enfin mis à mort, non parce qu'il avait
fait quelque chose de mal, mais parce qu'il menaçait la
suprématie absolue de Satan sur les royaumes de ce monde. Les
apôtres connurent le même sort, sauf Jean le bien-aimé,
qui reçut la promesse qu'il pourrait demeurer jusqu'au retour
glorieux du Christ. Et tel aussi fut le sort des saints qui furent
brûlés en guise de torches et donnés en pâture
aux bêtes féroces par les Romains. Aucun d'entre eux
n'avait fait de mal - ils n'avaient au cœur que bénédictions
pour les hommes, mais ils étaient de dangereux ennemis pour
Satan et la permanence de sa domination sur la terre. Jésus
savait que tel serait le sort de ceux qui acceptaient de prendre sur
eux son nom et de le suivre :
Ne croyez pas que je sois
venu apporter la paix sur la terre ; je ne suis pas venu
apporter la paix, mais l'épée. Car je suis venu mettre
la division entre l'homme et son père, entre la fille et sa
mère, entre la belle-fille et sa belle-mère ; Et
l'homme aura pour ennemis les gens de sa maison. (Matt.
10:34-36)
Dans le rétablissement de l'Évangile
en ces derniers jours, la déclaration du Sauveur que nous
citons ci-dessus est tout aussi vraie, ainsi que peuvent l'attester
beaucoup des saints des derniers jours. Beaucoup ont été
chassés de chez eux par leurs propres parents sans autre
raison que le fait de s'être joints à l'Église de
Jésus-Christ des saints des derniers jours. Si l'on ne
comprend pas la façon dont Satan agit sur l'esprit des hommes
pour réaliser ses desseins et détruire l’œuvre
du Seigneur, il est impossible de comprendre de tels actes. Les
parents suivraient leurs enfants jusqu'à l'échafaud,
mais ils leur tournent le dos quand ils acceptent la vérité.
Une mère était si tracassée parce que sa fille
voulait se joindre à l'Église qu'elle s'en ouvrit à
l'auteur et remarqua : « Je n'arrive pas à
comprendre cela : elle a toujours été notre
meilleure enfant. »
Les fidèles seront
tourmentés, tués, haïs à cause de son
nom
Lorsque Jésus quitta le temple, il expliqua à
ses disciples qu'il n'en resterait pas pierre sur pierre.
Il
s'assit sur la montagne des oliviers. Et les disciples vinrent en
particulier lui faire cette question : Dis-nous, quand cela
arrivera-t-il, et quel sera le signe de ton avènement et de la
fin du monde ? (Matt. 24:3)
On remarquera qu'il y a trois
questions posées dans l'Écriture ci-dessus :
1)
quand le temple sera-t-il détruit ;
2)
quel sera le signe de l'avènement de Jésus ?
3)
quel sera le signe indiquant la fin du monde ?
Alors
Jésus se mit en devoir de répondre à ces
questions. Parmi les signes de son avènement, leur dit-il, il
y aura des guerres et des bruits de guerre ; « une
nation s'élèvera contre une nation et un royaume contre
un royaume, et il y aura en divers lieux des famines et des
tremblements de terre » (Matt. 24:6, 7). Puis Jésus
ajouta :
Tout cela ne sera que le commencement des
douleurs. Alors on vous livrera aux tourments, et l'on vous fera
mourir ; et vous serez haïs de toutes les nations, à
cause de mon nom. (Matt. 24:8, 9)
Si l'on attache foi aux
paroles de Jésus, il faut croire que ses disciples qui seront
envoyés préparer la voie pour sa seconde venue seront
livrés aux tourments, qu'ils seront tués et qu'ils
seront haïs de toutes les nations à cause de son nom. À
cet égard, l'Église de Jésus-Christ des saints
des derniers jours partage le sort de l'Église de Jésus-Christ
des saints des premiers temps, si l'on en croit le témoignage
de Paul, car, lorsqu'il fut emmené prisonnier à Rome,
il convoqua les principaux des Juifs, et ceux-ci dirent :
Mais
nous voudrions apprendre de toi ce que tu penses, car nous savons que
cette secte rencontre partout de l'opposition. (Actes 28:22)
Jésus
comprenait parfaitement que la guerre qui avait commencé au
ciel et où Satan dirigeait la lutte contre la vérité,
continuerait ici-bas. Il dit à ses disciples :
Si
le monde vous hait, sachez qu'il m'a haï avant vous. Si vous
étiez du monde, le monde aimerait ce qui est à lui ;
mais parce que vous n'êtes pas du monde, et que je vous ai
choisis du milieu du monde, à cause de cela le monde vous
hait. Souvenez-vous de la parole que je vous ai dite : Le
serviteur n'est pas plus grand que son maître. S'ils m'ont
persécuté, ils vous persécuteront aussi ;
s'ils ont gardé ma parole, ils garderont aussi la vôtre.
Mais ils vous feront toutes ces choses à cause de mon nom,
parce qu'ils ne connaissent pas celui qui m'a envoyé. (Jean
15:18-21)
De la façon dont nous pouvons maintenant
envisager les choses, sans tenir compte des personnalités, il
nous paraît incroyable que Jésus, qui passait son temps
à faire du bien et à bénir le peuple, ait subi
de telles persécutions et ait finalement été
crucifié de la main de ceux qui auraient dû être
ses amis. Satan voyait, dans la venue de Jésus, la fondation
d'un mouvement qui signifierait la destruction de sa puissance sur la
terre. C'est pourquoi il mit au cœur des chefs spirituels
égoïstes du peuple, que celui-ci était prompt à
suivre, le désir de s'opposer à Jésus et à
ses disciples pour que beaucoup fussent conduits à leur perte.
L'opposition à Jésus et à ses disciples était
inspirée par Satan qui agissait par l'intermédiaire des
chefs spirituels du peuple de l'époque. Il en a été
de même de l'opposition au prophète Joseph Smith et à
l’œuvre instaurée par le Seigneur sur la terre à
notre époque ainsi qu'envers ceux qui ont accepté son
message : on a rarement enregistré dans l'histoire du
monde de telles persécutions, de telles expulsions et
finalement de tels massacres. Jésus devait avoir tout cela à
l'esprit lorsqu'il dit :
C'est pourquoi, voici, je vous
envoie des prophètes, des sages et des scribes. Vous tuerez et
crucifierez les uns, vous battrez de verges les autres dans vos
synagogues, et vous les persécuterez de ville en ville. (Matt.
23:34)
Ensuite, Jésus adjura son peuple en ces
termes :
Jérusalem, Jérusalem, qui tues les
prophètes et qui lapides ceux qui te sont envoyés,
combien de fois ai-je voulu rassembler tes enfants, comme une poule
rassemble ses poussins sous ses ailes, et vous ne l'avez pas voulu !
Voici, votre maison vous sera laissée déserte ;
Car, je vous le dis, vous ne me verrez plus désormais, jusqu'à
ce que vous disiez : Béni soit celui qui vient au nom du
Seigneur. (Matt. 23:37-39)
On verra que, dans les persécutions
qui se sont accumulées sur les membres de l'Église de
Jésus-Christ des saints des derniers jours l'histoire ne fait
que se répéter. Les paroles de Jésus
s'accomplissent ; tous ceux qui recherchent la vérité
doivent écouter son avertissement : « Car, je
vous le dis, vous ne me verrez plus désormais, jusqu'à
ce que vous disiez : Béni soit celui qui vient au nom du
Seigneur. » Nous rendons témoignage qu'il a de
nouveau envoyé ses serviteurs en son nom à notre époque
et qu'ils ont le même message de vérité éternelle
à offrir à tous les hommes de partout. Par conséquent
le fait de savoir que Satan est décidé à devenir
« semblable au Très-Haut » et d'élever
son trône « au-dessus des étoiles de Dieu »
en séduisant le monde entier et en tuant les prophètes
et les sages qui lui sont envoyés, nous permet de comprendre
les persécutions dont les prophètes et les saints de
Dieu ont été l'objet à notre époque, tout
comme ceux du midi des temps, malgré les sacrifices qu'ils ont
consentis pour se montrer dignes de la grande confiance que Dieu leur
faisait en leur remettant l'Évangile à notre époque
et en leur faisant porter le message à toutes les nations de
la terre. Leur cœur était rempli d'amour et de
bénédictions pour tous les hommes : ils n'ont fait
de tort à personne. D'un simple point de vue humain, on ne
trouve aucune justification aux persécutions qu'ils ont dû
subir, ni à l'attitude hostile du monde envers eux. Il ne peut
y avoir qu'une réponse, et c'est Jésus qui l'a donnée :
Si vous étiez du monde, le monde aimerait ce qui est à
lui ; mais parce que vous n'êtes pas du monde, et que je
vous ai choisis du milieu du monde, à cause de cela le monde
vous hait (Jean 15:19).
Donc
un des signes auxquels on peut reconnaître les vrais disciples
du Christ est, comme il l'a dit, le fait que « vous serez
haïs de toutes nations à cause de mon nom »
(cf. Matt. 24:9).
Persécutions dues au mariage
plural
Il peut se trouver des gens qui estiment que la
raison de cette attitude inamicale du monde envers l'Église de
Jésus-Christ des saints des derniers jours est à
chercher dans la croyance au mariage plural et à sa pratique
dans les premiers jours de l'Église. Cependant ceci ne peut
être vrai puisque Joseph Smith fut l'objet de persécutions
dès l'âge de quatorze ans, lorsqu'il eut rapporté
à certains ecclésiastiques qu'il considérait
comme ses plus chers amis, la vision qu'il avait eue et où le
Père et le Fils lui étaient apparus. Dès ce
moment, il ne cessa d'être ridiculisé et calomnié,
il fut emprisonné à de nombreuses reprises, sans motif,
il fut passé au goudron et roulé dans de la plume. Lui
et ceux qui croyaient en son histoire furent chassés de
l'Ohio, puis du Missouri et finalement de Nauvoo (Illinois). Toutes
ces épreuves, toutes ces persécutions eurent lieu avant
que la révélation du Seigneur concernant le mariage
plural fût connue même des membres de l'Église.
L'Église fut organisée le 6 avril 1830, et le prophète
Joseph Smith enregistra la révélation qu'il avait reçue
du Seigneur au sujet de l'éternité de l'alliance du
mariage et de la pluralité des épouses, à
Nauvoo, en Illinois, le 12 juillet 1843 (D&A 132), moins d'un an
avant son martyre, le 27 juin 1844. Par conséquent, l'attitude
de l'Église envers ce principe ne fut connue du public que
lorsque les saints eurent été chassés de Nauvoo
et se furent installés dans les Montagnes Rocheuses.
Que
diront les habitants du monde quand ils connaîtront tout sous
sa véritable lumière et dans son vrai rapport avec le
Seigneur et sa grande oeuvre et quand ils apprendront que c'est le
Seigneur qui enseigna ce principe au prophète Joseph Smith et
que le but en était sacré et religieux, qu'il n'avait
nullement été adopté pour la satisfaction des
passions des hommes ? Il n'y a qu'un petit nombre de membres de
l'Église qui aient jamais pratiqué le mariage plural :
jamais plus de trois pour cent. Il a dû y avoir là
quelque chose qui avait une valeur et un pouvoir de conviction
extraordinaires pour que 97 pour cent des membres de l'Église
restent fidèles à leur témoignage de la divinité
des enseignements du prophète Joseph Smith, même quand
ils virent certains membres vivre selon ce principe. Ils comprenaient
que ceux qui le pratiquaient étaient parmi les personnes les
plus dignes de la communauté et leurs enfants étaient à
tous points de vue égaux aux enfants des mariages monogames.
Les membres de l'Église qui connaissaient le mieux les fruits
de ce principe étaient le moins choqués par sa mise en
pratique.
Sous
la direction inspirée de Wilford Woodruff, quatrième
président de l'Église de Jésus-Christ des saints
des derniers jours, on publia « le Manifeste »,
daté du 24 septembre 1890, qui enjoignait aux saints des
derniers jours de « s'abstenir de contracter tout mariage
interdit par la loi du pays ».
Le
6 octobre 1890, à une conférence générale
de l'Église, le président Lorenzo Snow proposa la
motion suivante :
Je propose que, reconnaissant Wilford
Woodruff comme président de l'Église de Jésus-Christ
des saints des derniers jours, et le seul homme actuellement sur
terre à détenir les clefs des ordonnances de
scellement, nous le considérions comme pleinement autorisé,
en vertu de sa position, à publier le Manifeste, dont lecture
nous a été faite et qui est daté du 24 septembre
1890, et que l'Église assemblée en conférence
générale accepte sa déclaration concernant les
mariages pluraux comme autorisée et faisant force de loi.
Le
vote de soutien de la motion ci-dessus fut unanime. L'année
suivante, le président Wilford Woodruff, s'adressant le 1er
novembre 1891 aux saints de Logan, en Utah, parla de la vision et de
la révélation qui l'avaient amené à
publier la déclaration officielle que l'on appelle « le
Manifeste » :
« Le Seigneur m'a
montré par la vision et la révélation exactement
ce qui se produirait si nous ne cessions pas cette pratique...
« Je
sais qu'il y a un bon nombre d'hommes, et probablement des hommes
éminents dans notre Église qui ont été
mis à l'épreuve et ont eu le sentiment que le président
Woodruff avait perdu l'Esprit de Dieu et était sur le point
d'apostasier. Je tiens à ce que vous sachiez qu'il n'a pas
perdu l'Esprit et qu'il n'est pas non plus sur le point d'apostasier.
Le Seigneur est avec lui et avec son peuple. Il m'a dit exactement ce
que je devais faire et ce qui en résulterait si nous ne le
faisions pas...
« Je
veux dire ceci : J'aurai laissé tous les temples sortir
de nos mains, je serais allé en prison moi-même et j'y
aurais laissé aller tous les autres hommes, si le Dieu du ciel
ne m'avait pas commandé de faire ce que j'ai fait ; et
lorsque l'heure fut venue où il me fut ordonné de le
faire, tout était clair pour moi. » (The Deseret
Weekly, 14 novembr