Je
voudrais vous parler de choses qui sont belles et puissantes que le
président Spencer W. Kimball a présentées à
la cession de la prêtrise de la conférence générale,
le samedi 2 avril 1977.
Il
y a beaucoup de choses, profondes et belles, qui ont été
rétablies avec l’Évangile et dont on ne parle pas
souvent ; et quelquefois, quand on en discute, on entend des gens
dire : « Pourquoi les Frères n’en parlent-ils pas
davantage ? » Eh bien, quand les Frères s’expriment,
dans les conférences, ils s’adressent au monde. Si vous
rassemblez un groupe de Frères, vous les entendrez parler de
ces sujet. Si vous êtes un groupe de missionnaires se
réunissant avec une Autorité générale,
elle s’ouvrira aux vérités profondes de
l’Évangile dont les Frères ne parlent
généralement pas quand ils s’adressent au monde.
Elles sont très sacrées.
Le
président Kimball en a parlé ce jour-là et je
désire m’y attacher brièvement ce soir car le
sujet concerne tout le fondement de Pâques, mais on en discute
pratiquement jamais. Nous n’en parlons tout simplement pas,
mais nous sommes les seuls à le connaître. Du moins
sommes nous les seuls à avoir les livres qui en parlent. Et
nous l’avons presque perdu en tant que doctrine de l’Église,
et j’ai été enthousiasmé quand j’ai
entendu le président Kimball en parler. Il a dit [voir
L'Étoile,
octobre 1977, p. 53-55, ndlr] :
«
Vous savez que je désire que chacun comprenne que, dans cette
vie, nous n’utilisons qu’une partie très limitée
de l’autorité de la prêtrise. Il y a beaucoup
d’ordonnances qui doivent encore être données dans
le prochain monde, et l’une d’entre elles sera
l’ordonnance de la résurrection. Nous n’avons pas
l’autorité pour accomplir cette ordonnance ici-bas.
C’est une ordonnance de la prêtrise. Vous la recevrez
là-bas.
« Dans
la prochaine vie vous aurez aussi l’ordonnance de donner
naissance à des enfants d’esprit, avec vos corps qui
seront alors ressuscités. C’est là une chose que
nous n’avons pas le pouvoir de faire ici. Les corps physiques,
oui, mais pas les corps d’esprit. »
Puis
il a continué sur un thème qui, j’en suis
persuadé, a dû paraître étrange à
certains. Il a dit : « Vous pourrez avoir accès aux
intelligences dans l’univers, et les organiser, et faire des
planètes et organiser des royaumes. » Or c’est là
une belle doctrine, et il est temps d’en discuter un peu plus,
car si nous comprenons ce principe, cela nous aidera à
comprendre pourquoi l’Expiation était nécessaire.
Je
ne sais pas si cela vous tracasse ou non, mais quand j’étais
petit garçon à Alberta, au Canada, quand on parlait à
l’École du dimanche de la terrible souffrance de Jésus
sur la croix, je disais à mon instructeur de l’École
du dimanche : « Mais qui a voulu cela ? À qui a servi
toute cette souffrance ? Qui devait-elle satisfaire ? » Mon
instructeur répondait : « Eh bien, c’était
pour satisfaire notre Père céleste. » Cela ne
répondait pas vraiment à la question et il me semblait
que si notre Père céleste voulait que nous venions sur
Terre, après que nous nous serions repentis, tout ce qu’il
aurait pu dire serait : « Reviens. Tu as fait du mieux que tu
pouvais. »
Pourquoi
avons-nous besoin de toute cette souffrance ?
Et
toute ma vie, du moins jusqu’à mon départ en
mission, je me suis posé ces questions.
Un
jour j’accompagnais le président Widtsoe, qui avait la
responsabilité de toute la mission Européenne. Je
n’avais que dix sept ans quand j’ai été
appelé en mission, et enfin se présentait la chance de
poser à l'un des douze apôtres, frère Widtsoe,
toutes les questions que j’avais en tête depuis que
j’étais petit garçon. Et c'est ce que j'ai fait.
« Qui vous a dit de me poser cette question ? » a-t-il
répondu. Je lui ai dit : « Personne ne m’a demandé
de vous la poser. C’est ma question. »
Il
a dit : « À quel point voulez-vous connaître la
réponse ? » J’ai dit : « J’ai toujours
voulu le savoir depuis que je suis tout petit. »
Alors
il a dit : « C’est la question la plus profonde de
l’Évangile de Jésus-Christ et elle ne devrait pas
recevoir de réponse tant que les gens ne sont pas tout d’abord
capables d’y réfléchir, afin qu’ils
puissent comprendre la réponse. C’est pourquoi, je
partagerai la réponse avec vous au fil du temps. »
«
C’est super ! » ai-je dit, et j’ai commencé
à sortir un crayon et un papier. « Si vous me donnez
simplement les Écritures, je les noterai. » Il a
commencé à me les citer. Une Écriture dans les
Doctrines et Alliances, une autre dans le Livre de Mormon.
—
N’allez-vous
pas me dire le chapitre et le verset ?
—
Je
ne veux pas vous priver du plaisir de les trouver vous-même.
Et
pendant toute ma mission, et par la suite également, je l’ai
tenu au courant de mes progrès. Il disait : « Ce n’est
pas mal. Essayez donc la section 38 des Doctrine et Alliances. »
Cela m’a pris encore sept ans jusqu’à ce que je
puisse rassembler tous les éléments et en faire une
synthèse, mais j’étais enthousiasmé quand
j’y suis finalement arrivé et qu’il a dit : «
Oui, vous avez maintenant le tableau d’ensemble. »
C’est
cela dont le président Kimball donnait le thème général
et le fondement, mais il ne l’a pas associé avec le
sacrifice expiatoire.
On
ne trouve pas ce thème développé dans beaucoup
d’écrits de la littérature de l’Église,
aussi, si vous prenez un crayon et une feuille de papier, je vous
donnerai toutes les références afin que cela ne vous
prenne pas sept ans. Cependant, quand vous les consulterez, vous les
apprécierez beaucoup plus que si vous dites simplement : «
Et alors ? »
Lisez
le passage et vous commencerez à voir quel océan
merveilleux, quelle avalanche, quelle véritable cascade se
sont déversés sur les saints dans les derniers jours,
et nous avons laissé s’en écouler une partie sans
vraiment apprécier ce que cela signifiait.
En
premier lieu, prenez 2 Néphi 2:14. Voici ce qu’il faut
lire. Le père Léhi dit que tout, dans l’Univers,
est formé de deux choses. Voici d’où nous tirons
notre concept d’éléments de construction. Des
choses qui se meuvent, et d’autres qui sont mues.
Maintenant
notre prochaine référence est D&A 93:29. Une chose
qui agit est appelé intelligences éternelles, au
pluriel.
La
prochaine référence est D&A 93:30. Ces
intelligences sont indépendantes et agissent volontairement.
Elles ne sont pas contraintes et les cieux doivent attendre jusqu’à
ce qu’elles obéissent. Elles ne font rien tant qu’elles
ne sont pas prêtes ; tout comme nous.
Et
notre Père céleste a construit l’Univers entier
avec cet élément d’action. Le facteur
énergétique, dans l’Univers, est l’intelligence,
et elle n’agit qu’à la vitesse et dans la
direction qu’elle veut.
Maintenant,
Abraham 3:19. Ces intelligences sont des degrés, du plus bas
au plus élevé, et la plus élevée de
toutes est l’intelligence de Dieu lui-même, et nous nous
trouvons au milieu. Certaines intelligences ont été
affectées à la vie végétale, certaines
aux animaux. Et celles de ses intelligences qui étaient
spéciales, très supérieures, « super de
luxe » [en français dans le texte, ndlr], ont reçu
des corps à son image, et vous êtes celles-là.
Vous êtes des personnes très spéciales.
Or,
Joseph Smith décrit ceci quand il a dit : « J’ai
expliqué aux Douze et à leurs épouses la
doctrine de la progression éternelle des intelligences »
(DHC, ch. 8, p. 519). Puis il ne nous en donne pas l’explication.
Alors vous devez vous référer à Brigham Youg,
Parley P. Pratt et Heber C. Kimball qui expliquent ce qu’il
leur a expliqué, la doctrine qu'ils ont reçue de lui.
La
référence suivante est D&A 93:33. Ce sur quoi on
agit – remarquez qu’il y a des choses qui agissent et
d’autres sur lesquelles on agit – est appelé les
éléments éternels. C’est appelé
élément. C’est de la matière. Joseph Smith
a dit que la matière existe en deux dimensions. L’élément
très raffiné est appelé l’esprit, et
l’élément plus grossier est appelé la
matière temporelle que nous avons ici [référence
au corps physique, ndlr]. Ainsi, tout cela est de la matière
qui existe à deux niveaux. C’est comme de la glace et de
l’eau. En réalité, c’est la même
chose, mais elles appartiennent à des dimensions différentes.
Vous pouvez plus ou moins y penser de cette façon. Maintenant,
toute chose est une combinaison d’intelligences et de matière.
Ce sont les éléments constructeurs de l’Univers
(voir Anraham 4:10, 12, 18 et Hélaman 12:8-9).
Si
vous êtes un scientifique vraiment calé, ce sera là
une information passionnante, parce que nos scientifiques les plus
avancés dans la recherche, dans la recherche pure, viennent de
prouver que c’est vrai. La matière ne fonctionne pas de
façon mécanique. Ils disent qu’elle a un élément
d’intelligence finie. C’est comme cela que Henri Bergson,
le philosophe français, l’a appelée. Elle peut
distinguer. Elle peut choisir. Elle n’agit pas toujours selon
les règles. Quelques-uns de ces petits éléments
sont autant eux-mêmes que vous et moi sommes nous-mêmes.
Ils se baladent un peu partout, et c’est l’agrégat,
que nous appelons la loi de la chimie. Dans l’agrégat,
oui, mais vous les regardez individuellement, et ils se baladent.
En
fait, Robert Millikan [physicien américain, prix Nobel, ndlr]
a dit que si tous les éléments obéissaient à
toutes les lois de la chimie, vous ne mourriez jamais.
Il
y a de la rébellion dans la chair, et on l’appelle «
les semences de la mort ». Vous en avez peut-être déjà
entendu parler. Mais sur l’ordre de Dieu, les éléments,
qui ont reçu l’intelligence qui y est attachée,
obéissent. Vous voulez que la montagne bouge, parlez-lui :
« Bouge ! ». Oui, Monsieur, et Dieu le lui
commande, ou sa prêtrise le fait par son autorité.
Quand
Dieu commande, ces intelligences obéissent dans les éléments.
C’est dans Jacob 4:6-10 :
« C’est
pourquoi, nous sondons les prophètes, et nous avons beaucoup
de révélations et l’esprit de prophétie;
et ayant tous ces témoignages, nous obtenons l’espérance,
et notre foi devient inébranlable, de sorte que nous pouvons,
en vérité, commander au nom de Jésus, et les
arbres mêmes nous obéissent, ou les montagnes, ou les
vagues de la mer.
« Néanmoins,
le Seigneur Dieu nous montre notre faiblesse, afin que nous sachions
que c’est par sa grâce et sa grande condescendance envers
les enfants des hommes que nous avons le pouvoir de faire ces choses.
« Voici,
grandes et merveilleuses sont les œuvres du Seigneur. Comme
elles sont insondables, les profondeurs de ses mystères, et il
est impossible que l’homme découvre toutes ses voies. Et
nul n’a connaissance de ses voies, si cela ne lui est révélé;
c’est pourquoi, frères, ne méprisez pas les
révélations de Dieu.
« Car
voici, c’est par le pouvoir de sa parole que l’homme est
venu sur la surface de la terre, laquelle terre a été
créée par le pouvoir de sa parole. C’est
pourquoi, si Dieu a été capable de parler et que le
monde fut, et de parler et que l’homme fut créé,
oh alors, pourquoi ne serait-il pas capable de commander, selon sa
volonté et son bon plaisir, à la terre ou à
l’œuvre de ses mains qui se trouve à sa surface?
« C’est
pourquoi, frères, ne cherchez pas à conseiller le
Seigneur, mais à prendre conseil auprès de lui. Car
voici, vous savez vous-mêmes qu’il gouverne toutes ses
œuvres avec sagesse, et avec justice, et avec une grande
miséricorde. »
C'est
aussi dans 1 Néphi 20:12-13 : « Écoute-moi,
Jacob ! et toi, Israël, que j’ai appelé, car
c’est moi, moi qui suis le premier, c’est aussi moi qui
suis le dernier. Ma main a fondé la terre, et ma droite a
étendu les cieux : je les appelle, et aussitôt ils se
présentent. »
Écoutez
Brigham Young parler de ce principe : « Il y a de la lumière,
ou de l’intelligence, dans toute matière à
travers les vastes étendues de toutes les éternités.
Elle est dans la roche. Elle est dans le sable, l’eau, l’air.
Elle est dans les gaz, et, en résumé, dans toute
description ou organisation de la matière, qu’elle soit
solide, liquide, ou gazeuse. La particule opérant avec la
particule. » Maintenant, tout à coup, nous commençons
à saisir la vision de ce miracle de la création de
Dieu. Il part dans les ténèbres du dehors,
d’intelligences inorganisées et de morceaux d’éléments
inorganisés, et les combines de telle sorte qu’un tout
petit morceaux a une intelligence qui lui est attachée, et
maintenant vous pouvez lui donner des ordres. Ils sont combinés
de certaines façons. Le Seigneur a dit :« Je leur
ai donné à tous un modèle qui devient la loi par
laquelle ils opèrent. »
Certains
acceptent l’électricité, et d’autres lui
résistent. Certains se combinent avec des choses variées
et vous obtenez une combinaison d’hydrogène. Deux
particules d’hydrogène et une d’oxygène, et
nous appelons cela de l’eau. C’est parce qu’ils ont
été organisés de cette façon-là.
Ils sont si merveilleusement organisés que vous pouvez prendre
une seule petite organisation complexe. On l'appelle une cellule, et
elle est fertilisée par une autre cellule, et neuf mois plus
tard, à cause de l’organisation ADN, Acide Désoxyribo
Nucléique, qui y a été placée par un Père
céleste supérieurement intelligent, elle va se
développer en des trillions de cellules appelées un
être humain. Tout cela selon le plan. Vous aurez un sentiment
d’adoration envers notre Père céleste au fur et à
mesure que vous réaliserez ce qui est possible dans la
structure de cette organisation.
Maintenant,
laissez-moi juste vous montrer un miracle de la mécanique et
le pouvoir de Dieu. Il est dans cette main. Et notre Père
céleste peut parler à toutes ces petites intelligences,
et il peut les changer à nouveau en poussière aussi
vite que ça. Ou il peut leur dire, comme il a dit à
Moïse : « Moïse, sors ta main. » Oh ! la lèpre
s’éffrite, incurable, et retourne à la poussière.
« Moïse, remets ta main dans ton sein. » Et le
Seigneur dit : « Maintenant, sors ta main ». Ah ! de
la chair rose, et belle, et nette, et ferme. C’est là le
miracle de Dieu. Vos enfants sont un miracle. Toute chose autour de
vous est un miracle. Et pour la première fois nous commençons
à comprendre.
Dieu
parle et ça obéit. Tout est fait de choses qui agissent
et de choses sur lesquelles on agit. On leur a donné des noms
pour pouvoir les identifier, et le président Kimball a dit
que, dans le prochain monde nous aurons accès à ces
intelligences pour organiser nos propres grands systèmes.
Notre Père céleste demande : « Savez-vous ce qui
fait que je suis Dieu ? » Peut-être voudrez vous noter
ceci sur la source du pouvoir de Dieu. La réponse est dans D&A
29:36 :
« Et
il arriva qu’Adam fut tenté par le diable — car
voici, le diable était avant Adam, car il se rebella contre
moi, disant : Donne-moi ton honneur, qui est mon pouvoir ; et il
détourna également de moi le tiers des armées du
ciel à cause de leur libre arbitre ; et ils furent précipités
et devinrent ainsi le diable et ses anges. »
Vous
l’avez là, et à d’autres endroits
également, comme Moïse 4:1-4 :
« Et
moi, le Seigneur Dieu, je parlai à Moïse, disant :
Ce Satan que tu as commandé au nom de mon Fils unique, est
celui-là même qui était dès le
commencement, et il vint devant moi, disant : Me voici,
envoie-moi, je serai ton fils et je rachèterai toute
l'humanité, de sorte que pas une seule âme ne sera
perdue, et je le ferai certainement ; c'est pourquoi donne-moi
ton honneur.
« Mais
voici, mon Fils bien-aimé, qui était mon Bien-aimé
et mon Élu depuis le commencement, me dit : Père, que
ta volonté soit faite, et que la gloire t'appartienne à
jamais.
« C'est
pourquoi, parce que Satan se rebellait contre moi, qu'il cherchait à
détruire le libre arbitre de l'homme, que moi, le Seigneur
Dieu, je lui avais donné, et aussi parce qu'il voulait que je
lui donne mon pouvoir, par le pouvoir de mon Fils unique je le fis
précipiter ;
« et
il devint Satan, oui, le diable, le père de tous lesmensonges,
pour tromper et pour aveugler les hommes et pour les mener captifs à
sa volonté, oui, tous ceux qui ne voudraient pas écouter
ma voix. »
Qu’est-ce
qui fait qu’il est Dieu ? Comment cela se fait-il, à
votre avis ? Qu’est-ce qui fait un Dieu, dans le cours du temps
? « Mon honneur et mon pouvoir ». Mon honneur est mon
pouvoir, de telle sorte que, lorsque je parle et que je dis : «
que cela se réorganise en vin, en un vin de très haute
qualité », il n’y a pas de problème ; elles
se réorganisent. Nous appelons cela un miracle, mais il n’y
a rien d'autre que des intelligences qui obéissent. Voilà
la doctrine.
Maintenant,
en gardant en mémoire D&A 29:36, que se passerait-il si le
Père décevait la confiance de ces intelligences ?
Qu’arriverait-il, à votre avis ?
Pas
une âme sur la face de la Terre n’a osé annoncer
la doctrine contenue en filigrane dans Alma 42. Aucun Église
n’a osé suggérer que Dieu puisse tomber. Notre
Père céleste a dit en substance : « Je veux que
vous sachiez que je marche continuellement sur le fil du rasoir de la
loi céleste, afin de conserver la confiance, parce que c’est
là la source de mon pouvoir. »
Ceci
nous donne une compréhension totalement nouvelle de notre Père
céleste. Dans Alma 42:13, 22, 25, cela est répété.
Et
de nouveau dans Mormon 9:19 :« Et si des miracles
furent accomplis alors, pourquoi Dieu a-t-il cessé d’être
un Dieu de miracles tout en étant un Être immuable ?
Et voici, je vous dis qu’il ne change pas ; si oui, il
cesserait d’être Dieu ; et il ne cesse pas d’être
Dieu et est un Dieu de miracles. »
S’il
était injuste, s’il était arbitraire, s’il
était faux en quelque sens que ce soit, que ferait-il ? Il
cesserait d’être Dieu. Qui ose suggérer quoi que
ce soit pour défier le pouvoir du tout-puissant Élohim,
chef des Dieux ? Notre Père céleste dit en substance :
« Je veux que vous me connaissiez et que vous me compreniez. Je
travaille dans les limites de règles très strictes. Je
dois fonctionner de manière à jouir de leur confiance
et donc je ne peux pas la décevoir. »
Maintenant,
Alma 34:9 :« Car il est nécessaire qu’une
expiation soit accomplie ; car, selon le grand plan du Dieu éternel,
il faut qu’une expiation soit faite, sinon toute l’humanité
va périr ; oui, tous sont endurcis ; oui, tous sont déchus
et perdus, et, sans l’expiation qu’il est nécessaire
de faire, ils périront. »
Le
Père dit : « Une fois que je vous ai revêtus du
second état, j’ai perdu tout pouvoir de vous ramener ;
si je le faisais, ce serait arbitraire, capricieux et injuste, et
cela violerait les règles par lesquelles le royaume tout
entier à été établi. J’ai
totalement perdu le contrôle de la possibilité de vous
ramener moi-même. »
Dieu
le Père ne peut pas nous sauver. Vous voyez, c'est là
une doctrine de l’Eglise que nous voyons rarement sous cet
angle, et c’est l’histoire de Pâques. C’est
le vrai chemin pour retourner en présence du Père, et
si cela avait dû dépendre du Père, il aurait été
impuissant à nous ramener. Nous aurions échoué
dans les ténèbres extérieures avec Satan et ses
légions. Nous aurions suivi la même route qu’eux.
Et tout ce qui avait été organisé par le Père,
en relation avec nous, notre Terre, les autres Terres sur lesquelles
une partie de cette famille se situe, et toutes les autres créations
faites pour elle, se seraient désintégrées et
seraient parties dans les ténèbres du dehors.
Cela
enlève toute magie à la création. D’un
coup, le Père devient beaucoup plus rationnel, compréhensible,
et notre appréciation commence à augmenter tandis que
nous commençons à nous rendre compte de sa personnalité
remarquablement belle.
Dans
2 Néphi 9:9 il est dit que nous finirions avec Satan et ses
anges s’il n’y avait pas d’expiation. Cela dépasse
absolument la capacité de notre Père céleste
d’élever et de ramener en sa présence les enfants
qui ont trébuché pendant qu’ils apprenaient la
différence entre le bien et le mal, parce qu’il doit
agir selon la loi, et que les autres intelligences diraient : «
Père, maintenant ils ont péché et sont privés
de leur gloire. Ils ne peuvent pas revenir. Souviens-toi de toutes
ces lois qui nous ont retenues en arrière. Nous n’avons
pas pu être ces ‘personnes de haut niveau’. Notre
niveau a été jugé plus bas. Tu parlais
continuellement des lois. Ce sont elles qui réclament la
justice, et qui ne nous autorisent pas à revenir. » Et
si Dieu essayait de faire la justice, comme il est écrit dans
Alma, elle cesserait de l’honorer et il cesserait d’être
Dieu. C’est là la doctrine.
Alors
comment est-ce possible ? Alma 34:11-12 : « Or, il n’y
a aucun homme qui puisse sacrifier son sang pour que cela expie les
péchés d’un autre. Or, si un homme commet un
meurtre, voici, notre loi, qui est juste, ôtera-t-elle la vie à
son frère ? Je vous dis que non. Mais la loi exige la vie de
celui qui a commis le meurtre ; c’est pourquoi il n’est
rien moins qu’une expiation infinie qui suffise pour les péchés
du monde. »
Personne
ne peut souffrir pour les péchés d’une autre
personne. C’est la loi. La loi dit que personne ne peut
souffrir pour les péchés d’une autre personne.
C’est la définition de la loi que donnent ces petites
intelligences. Maintenant arrêtez-vous simplement ici et
demandez-vous pourquoi il en est ainsi.
Si
je commets un délit, un délit très sérieux,
pouvez-vous mourir à cause de cela et satisfaire cette
assistance ? Imaginez que vous le puissiez, même si nous nous
aimons l’un l’autre, et que vous disiez à tout le
monde : « Non, ne laissez pas tuer frère Skousen. »
Pensez-vous que cela les rendrait heureux ? Non, cela offenserait
votre sens de la justice, et c’est ce que cela fait pour toutes
ces petites intelligences, et Alma 34:11 dit que personne ne peut
mourir, ni être puni pour les péchés d’un
autre et faire en sorte que ce soit accepté comme un acte de
justice. Ce que la justice réclame, c’est la défense
de ces petites intelligences. « Ils ne peuvent pas revenir,
Père. » Tout le monde voit le problème ?
Maintenant, le génie de la solution : les Dieux savent que ces
petites intelligences sont capables de compassion. C’est
pourquoi l’Expiation est basée, non sur la loi, mais sur
la miséricorde.
C’est
dans Alma 34:15 : « Et ainsi il apportera le salut à
tous ceux qui croiront en son nom ; ceci étant le but de ce
dernier sacrifice: réaliser les entrailles de miséricorde,
ce qui l’emporte sur la justice et fournit aux hommes le moyen
d’avoir la foi qui produit le repentir. »
En
d’autres termes, nous allons essayer d’amener ces petites
intelligences à changer de position de telle sorte que nous
puissions dominer les exigences de la justice. C’est dans Alma
34:15.
Maintenant,
les familles de Dieu et ces intelligences ont déjà
travaillé à ce sujet il y a des éternités
de cela, avec d’autres familles. En voici le plan.
Vous
vous souvenez quand elles ont choisi un Sauveur ? Jésus s’est
proposé. Cependant, Satan a dit, en substance : « Tu
sais, Père, ce plan est très démodé. Je
veux dire que tout ceci n’est pas nécessaire. Tu peux
satisfaire les intelligences de l’Univers. Il te suffit de
mettre des camisoles de force à tes enfants et de les obliger
à traverser le second état avec succès, et c’est
là une grande idée. J’aimerais bien qu’on
la mette à mon crédit. J’offre à toute la
famille humaine une assurance ‘sans risque’. Tout ce que
je demande, c’est que cette famille en finisse de se raccrocher
à ce truc du ‘libre arbitre’. C’est
seulement pour un peu de temps. Nous les envoyons en bas, ils ont un
corps, nous les empêchons de violer les lois, quelles qu’elles
soient, et nous les ramenons. C’est simple. » «
Non, dit en substance le Père, ce n’est pas si simple que ça »
en sous-entendant que si l'on introduit la contrainte dans notre plan
éternel du salut, ou de l’Univers cosmique, on plante
aussi les graines de la révolution, de la désintégration.
Tout
ce que nous avons là se meut comme il en a envie. Aucune
révolution ne peut se produire dans ces conditions-là.
Mais Satan a dit qu’il commencerait une révolution, et
il l’a eue. Je ne serais pas surpris que les vrais partisans du
Père aient été une minorité pendant
quelque temps et qu'au milieu, une grande majorité ne se
prononçait pas.
Jésus
a dit en substance : « Père, je le ferai à ta
manière. Je le ferai comme cela a toujours été
fait auparavant. Il y a bien des risques d'accident de parcours, mais
nous pouvons maintenir une participation volontaire, et je sais que
quelqu’un doit souffrir afin d’avoir une expiation et de
créer un sentiment de compassion, mais je le ferai. »
Et
c’est ainsi qu’il y a eu une grande dispute, et la
révélation dit que la guerre dans les cieux était
une sorte de grande réunion de témoignage, et que nous
nous sommes dit l’un à l’autre : « Considère
la manière du Père sous le bon angle. Nous ne voulons
pas introduire la contrainte, qui peut dire où ça nous
mènera ? Lucifer essaie de voler le trône de notre Père
céleste et il veut la gloire pour cela, et il n’y a
rien, en suivant cette direction, que la rébellion et la
destruction. »
Finalement,
deux tiers se sont rangés à cet avis. Je ne serais pas
surpris, quand nous verrons ceci en vision, qu'il n'y ait eu qu’une
minorité au départ, mais qu'elle soit devenue
finalement une majorité, alors que le tiers restant se
prononçait pour l’assurance ‘sans risque’.
Ils ne voulaient pas prendre de risques comme les autres.
Bien.
Maintenant, comment fonctionne cette expiation ? Observez le
fonctionnement des principes. Vous êtes une intelligence. Vous
avez la capacité d’être sujet à tant de
pitié et de compassion que vous cessez de demander chaque
exigence autorisée par la loi. Pour surmonter les exigences de
la justice sur toute l’humanité, on doit avoir une
personne qui est aimée de façon infinie, comme il est
dit dans Alma 34. Vous savez qu’infiniment veut dire
universellement. Chacun reconnaît cela.
Donc,
nous prenons un esprit qui est si supérieur qu’il est le
premier conseiller dans la Première Présidence des
cieux. Il fait l’objet de tant d’honneur, que lorsque le
Père désire que quelque chose soit fait, il lui parle
et lui, il dit à ces intelligences d'agir et il est identifié
en tant que ‘la parole’.
Il
est celui par l’intermédiaire de qui passe la parole. Il
est aimé et respecté de tous, comme le Père.
Aussi l’utilisons-nous. Il est infiniment aimé, et nous
lui faisons revêtir le second état et vivre une vie
parfaite, sans défaut, de telle sorte qu’il puisse
retourner au Père, et pendant qu’il œuvre au sein
de la famille humaine, nous le faisons souffrir de façon si
terrible que les petites intelligences de l’Univers entier en
sont affectées. Elles sont horrifiées par les
souffrances par lesquelles il passe. Elles l’aiment, comme il
est écrit dans le Livre de Mormon, et ces éléments
manifestent leur indignation contre cette torture de quequ’un
qu’ils aiment. Tout ceci est conforme au plan.
C’était
la mission de Jésus-Christ. Il devait tellement souffrir que,
lorsqu'il irait vers ces petites intelligences pour plaider en faveur
de quelqu’un qui a fait de son mieux pour se repentir, elles
diraient : « Eh bien, il ne devrait pas revenir, mais si tu
désires qu’il revienne, après tout ce que tu as
enduré, oui, il peut revenir. » C’est l’Expiation.
Écoutez dans Alma 34 un prophète qui comprenait et
prêchait cette doctrine de façon extensive et que nous
avons en quelque sorte arrêté de prêcher parmi
nous.
Écoutez
Alma 34:15 : « Et
ainsi il apportera le salut à tous ceux qui croiront en son
nom ; ceci étant le but de ce dernier sacrifice : réaliser
les entrailles de miséricorde.
» La miséricorde de qui ? Notre Père a déjà
de la miséricorde pour nous. C’est son plan. Nous
n’avons pas besoin de la susciter en lui. Nous devons la
susciter chez ceux qui réclament la justice.
«
Tous ont péché et sont privés de la gloire de
Dieu » (Romains 3:23). C’est là qu’il faut
soulever les entrailles de la miséricorde qui dominent le
justice, c’est-à-dire les exigences de la justice.
«
Et fournissent aux hommes les moyens d’obtenir la foi qui
produit le repentir. Et ainsi la miséricorde peut satisfaire
aux exigences de la justice et les encercler dans les bras de la
miséricorde, tandis que celui qui ne manifeste pas cette foi
qui produit le repentir restera exposé à tout en la loi
de la justice. Aussi le Grand et Éternel Plan de Salut
n’aura-t-il d’effet que pour celui qui exerce sa foi. »
(Alma 34:15-16)
Maintenant
laissez-moi citer D&A 45 et écoutez ce que le Sauveur dit
à ce sujet. Versets 3 à 5 : « Écoutez
celui qui est l'avocat auprès du Père, qui plaide votre
cause devant lui, disant : Père, vois les souffrances et
la mort de celui qui n'a commis aucun péché, en qui tu
te complaisais ; vois le sang de ton Fils qui a été
versé, le sang de celui que tu as donné, afin que
toi-même, tu sois glorifié ; c'est pourquoi, Père,
épargne ceux-ci, mes frères, qui croient en moi, afin
qu'ils viennent à moi et qu'ils aient la vie éternelle.
» Vous voyez comment il fait ? Il ne plaide pas pour ceux qui
ne croiront pas en lui. Il ne le peut pas, car cela déroberait
la justice. Et le Père peut le faire sans cesser d’être
Dieu. Grâce à quoi ? À la miséricorde.
Laissez-moi vous donner un exemple de la façon dont cela
fonctionne.
Pendant
la Guerre Civile il y avait un soldat de dix-neuf ans qui s’endormit
alors qu’il était de garde. Toute une section de l’armée
de l’Union fut balayée dans ce secteur précis. Il
perdit beaucoup de ses meilleurs amis, tout cela parce qu’il
s’endormit et que les forces adverses eurent la possibilité
de faire une attaque surprise. Il survécut à la
bataille, passa en cour martiale et fut condamné à être
pendu pour avoir failli à son devoir et s’être
endormi, ce qui est la routine en matière de loi militaire.
La
sentence de mort et l’ordre d’exécution furent
placés sur le bureau du président Lincoln, et il était
prêt à le signer. Une petite femme âgée
contacta le président Lincoln. Je crois qu’elle vint en
personne, mais je n’en suis pas sûr. Quoi qu’il en
soit, cette petite mère dit au président Lincoln : «
Quand cette guerre a commencé, j’avais un mari et cinq
fils. D’abord, j’ai perdu mon mari, puis, un par un,
quatre de mes fils. Il ne me reste plus qu’un fils et il est
condamné à mort pour avoir failli à son devoir.
Il éprouve tant de douleur pour ce qui s’est passé.
Il s’attend à mourir. Il pense que c’est pure
justice qu’il doive mourir. Président Lincoln, je me
demandais si vous pourriez lui pardonner, non par égard pour
lui, mais pour moi. »
Le
président Lincoln a répondu : « Petite mère,
par égard pour vous, je pardonne à votre fils. Priez
Dieu qu’il puisse survivre à la guerre et qu’il
soit une bénédiction, pour vous, tout les jours de
votre vie. » Voyez comment marche la compassion. Elle domine
complètement les exigences de la justice, et personne ne blâma
le président Lincoln pour cette décision. C’est
comme cela que nous sommes tous.
Je
voudrais faire une pause à cet instant et demander : « À
votre avis qu’est-ce qu’une intelligence ? » C’est
une petite entité merveilleuse, éternelle, qui sait
tout d’elle-même, qui dit : « Je suis ». Vous
pouvez voir Cleon Skousen ici. Il a perdu tous ses cheveux et a
acquis de la dignité. Ce que vous regardez réellement
maintenant, c’est quelque chose que je m’attends à
mettre de côté un de ces jours. Vous ne me reconnaîtrez
pas quand vous me verrez après cela. J’aurai l’air
un peu différent. Mes cheveux étaient bruns et ondulés.
De toute façon, ce n’est pas vraiment moi. Ce n’est
pas moi. C’est à moi. Et les petits « Je suis »
qui ont toujours existé.
Je
peux le concevoir assez bien. Je touche mon menton et c’est
en-dehors de moi et au-dessous de moi. Vous fermez les yeux et
touchez votre oreille droite. Est-ce vous, ou est-ce à votre
droite ? Avez-vous remarqué cela ? Mettez la main sur le haut
de la tête. Cela veut-il dire que vous êtes au-dessus de
vous ? Très intéressant. Tendez vos doigts devant vous.
Est-ce vous, ou est-ce devant vous ? Vous voyez, « Je suis »
c'est exactement ça. C’est la graine du pouvoir. Vous
voulez savoir ce qu’est une intelligence ? C’est cela.
C’est vous. Et vous êtes une de ces intelligences très
avancées. Vous êtes si intelligent qu’un de vos
frères, qui se situait à votre niveau, a pensé
qu’il était aussi intelligent que le Père, et
qu’il a essayé de prendre à son compte le royaume
du Père. C’est une chose à laquelle les autres
intelligences n’auraient même pas pensé.
Je
vous le dis, c’est enthousiasmant de se trouver ici-bas. Et
cela a pris des éternités pour nous amener ici, et
chaque personne est si précieuse que notre Père céleste
a dit que si vous voyez l’une d’entre elles chuter, nous
devons travailler avec elle et lui pardonner soixante-dix fois sept
fois tant qu’elle essaie. Persévérez. Continuez à
avancer et nous pourrons y arriver. Peut-être avez-vous un Alma
le Jeune ici, qui sait ?
Vers
le soir ils se rendirent à la dernière Cène. Ils
partagèrent l’agneau pascal et il regarda ses douze
apôtres et dit : « L’un de vous me livrera. »
Pierre dit : « Lequel d’entre nous ? Jean tu es le plus
proche, demande-lui lequel d’entre nous. » Et ainsi, Jean
demanda : « Maître, lequel d’entre nous ? »
Le Sauveur murmura : « Celui a qui je donnerai le morceau de
pain trempé. » Il prit alors un morceau de pain et le
trempa dans la sauce et le tendit à Judas Iscariot et dit : «
Judas, ce que tu fais, fais-le promptement. » Judas se leva et
sortit.
Alors
Jésus devint très déprimé et puis il se
leva et fit cette belle prière de Grand-Prêtre que nous
trouvons au chapitre 17 de Jean, où il plaide avec le Père
de « bénir ceux-ci afin qu’ils soient un, comme
toi, Père, tu es en moi, et comme je suis en toi, afin qu’ils
soient un en nous. » Et Il dit : « Bénis ceux qui
croiront en ces paroles et qui ne m’ont pas vu, afin qu’eux
aussi puissent être un. Je ne prie pas pour le monde, pour
qu’ils soient un. » Et avec l’angoisse et la
souffrance les plus grandes, il plaida puis il dit : « Partons.
J’ai besoin de prier. » Aussi quittèrent-ils cette
partie de la ville où vivaient les pauvres gens.
Nous
pensons que c’est bien là que c’était. En
traversant la cour du temple, en sortant par la porte d’Or, du
côté de l’Est, en descendant et traversant le
ruisseau Cédron et en continuant vers le mont des Oliviers où
il esta deux semaines. Nous racontons là l’histoire à
chaque fois. Quand vous êtes au milieu des oliviers, le soir,
c’est le lieu idéal pour raconter cette histoire, où
du moins l’un de ces lieux. Il y a un autre lieu, mais c’est
un lieu très spécial pour la raconter. Puis il vint à
eux. Il faisait sombre maintenant, et il dit à huit disciples
de rester à côté de la barrière. Il prit
Pierre, Jacques et Jean et retourna dans l’oliveraie, et il
leur demanda de veiller tandis qu’il allait plus haut, sur le
flanc de la colline, dans l’oliveraie.
Apparemment,
seul Jean resta éveillé, et Jean l’entendit
tomber contre terre. Il ne s’agenouilla pas sur un rocher, il
tomba de tout son long sur le sol et dit : « Oh, Père,
toutes choses te sont possibles, éloigne de moi cette coupe !
Toutefois, non pas ce que je veux, mais ce que tu veux. »
Ce
qu’il disait était en substance : « Père,
tu es Dieu ! Tu peux faire toutes choses. Ne me fais pas passer par
cela. Je t’en prie, mène à bien ton plan d’une
autre manière. » Et c’est là qu’un
ange descendit soutenir Jésus.
Ce
que l’ange a dû lui dire, bien que nous n’ayons pas
le message, était quelque chose comme : « Oh, Jéhovah,
toi, le Fils de Dieu, tu n’es pas obligé de faire ceci
si tu ne le désires pas, mais tu dois savoir que, à
moins que tu n’accomplisses cette mission, le Père ne
perdra pas seulement sa famille, mais sa création entière
qui lui est associée. Les planètes, les plantes, les
animaux. Chaque chose, à la création de laquelle tu as
aidé, sera perdue, et retournera dans les ténèbres
extérieures, d’où elle est venue. »
Il
a dû dire quelque chose comme cela parce que, lorsque l’ange
a eu fini son ministère auprès de lui, il a dit : «
Que ta volonté soit faite. » Il a transpiré de
grosses gouttes de sang. Nous ne pouvons comprendre à quel
point c’était terrible, mais Jésus lui-même
nous a donné une idée de ce par quoi Il est passé.
Dans la dix-neuvième section des Doctrines et Alliances, il a
dit, en commençant par le verset 15 : « C’est pourquoi, je
te commande de te repentir – repens-toi de peur que je ne te
frappe de la verge de ma bouche, de ma colère et de ma fureur,
et que tes souffrances ne soient cruelles – et tu ne sais pas
combien elles sont cruelles, tu ne sais pas combien elles sont
extrêmes, tu ne sais pas combien elles sont intolérables.
Car voici, moi, Dieu, j’ai souffert cela pour tous afin qu’ils
ne souffrent pas tout comme moi. Et ces souffrances m’ont fait
trembler de douleur, moi, Dieu, le plus grand de tous, et elles m’ont
fait saigner à chaque pore, m’ont torturé à
la fois le corps et l’esprit, m’ont fait souhaiter ne pas
devoir boire à la coupe amère et m’ont fait
reculer d’effroi – Néanmoins, gloire soit au Père,
j’ai bu à la coupe et j’ai terminé tout ce
que j’avais préparé pour les enfants des hommes. »
En
d’autres termes : « Si vous voulez être obéissants
et vous repentir, l’esprit vous justifiera et je vous
sanctifierai. Je l’ai fait. J’ai payé le prix. Ne
le gâchez pas ! Venez à moi. Souvenez-vous. Venez à
moi. »
Alors,
après tout cela, Judas vint avec les soldats et Jésus
les entendit venir. Il revint et trouva les apôtres qui
s’étaient endormis. Judas vint à lui, c’était
la nuit et ils voulaient s’assurer qu’ils appréhendaient
bien celui qu’il fallait, aussi Judas vint-il à lui et
l’embrassa-t-il, disant : « Maître ! »
Le
Sauveur le regarda, attristé, et dit : « Judas, c’est
par un baiser que tu livres le Fils de l’Homme ? »
Puis
les soldats crièrent : « Saisissez-vous de lui ! »
Tous prirent la fuite. Quelqu’un venait d’arriver à
temps pour le prévenir. Peut-être était-ce Marc
parce qu’il est le seul à l’avoir mentionné.
Ce petit jeune homme était tout enveloppé d’un
drap. Peut-être était-il venu prévenir le
Sauveur, mais c’est une supposition de ma part.
Tous
les disciples s’étaient enfuis et Marc ne savait que
faire. On s’était emparé du Sauveur. Il était
arrivé trop tard. Je suppose qu'il se tenait là. Les
soldats se saisirent de lui et il se sauva, laissant le drap entre
leurs mains.
Puis
le Sauveur fut emmené à la maison d’Ananias, et
chacun de vous se souvient de la terrible nuit qu’il passa.
Vous
vous rappellerez les trois reniements de Pierre. Il était
terrifié. Et trouverait difficile de se pardonner à
lui-même ces trois reniements.
Le
matin suivant, il y eut un procès illégal devant le
Sanhédrin. Ils ne pouvaient pas tuer Jésus sans le
consentement de Pilate, aussi l’amenèrent-ils à
la forteresse, tout à côté de la cour du temple.
Et,
exactement au milieu de cette cour ouverte, ils amenèrent
Jésus et le tournèrent vers Pilate. Et même
Pilate, un Gentil, essaya de susciter la compassion dans leur cœur
en le flagellant et en mettant une couronne d’épines sur
sa tête, et en laissant le sang couler sur son visage. La
tunique de Jésus était complètement saturée
de sang et Pilate l’amena dehors et dit : « Voici
l’homme. »
Et
ils crièrent : « Crucifie-le ! »
Pilate
dit : « Cela vous regarde. Je me lave les mains de ce jugement.
» Aussi le prirent-ils avec sa croix et la lui firent-ils
porter aussi longtemps que son corps brisé put le supporter.
Finalement ils le conduisirent au Golgotha ou lieu du crâne, et
là ils enfoncèrent les clous d’abord dans les
mains, puis dans ses poignets, puis dans ses pieds, et ils levèrent
la croix, les voleurs étant crucifiés de chaque côté
de lui.
La
terre trembla et le ciel devint sombre à midi, et resta noir,
avec le sol qui tremblait occasionnellement, jusqu’à
trois heures.
Loin
de là, dans les Amériques, le continent tout entier fut
en tumulte, tout comme les îles de la mer.
Vers
la fin, il cria : « J’ai soif ». Ils portèrent
une éponge remplie de vinaigre à ses lèvres,
parce que c’était censé adoucir la douleur en
partie. Dans son agonie, il baissa la tête et dit : «
Jean, voilà ta mère. Mère voilà ton fils
». Apparemment Joseph était décédé.
Jésus disait simplement à Jean de prendre soin de sa
mère. Tout ceci avait été prédit par
David.
Puis,
quand l’agonie fut presque au-delà du supportable, à
l’approche du crépuscule, Jésus regarda vers le
ciel et dit : « Tout est accompli. Père, je remets mon
esprit entre tes mains. »
Puis
il mourut. À ce moment-là, Jésus devint le
Christ, ayant fait ce qui était nécessaire pour dominer
les exigences de la justice afin que nous puissions retourner au
Père. Il le fit par le grand pouvoir qui était en lui.
Il partit pendant trois jours et trois nuits. Puis il reçut un
corps ressuscité, purifié et glorifié.
Il
est si émouvant de contempler Marie Madeleine venant et
s’appuyant contre le mur. Nous pensons que nous avons trouvé
la tombe. Nous n’en sommes pas sûrs, mais tout concorde.
C’était juste au bas de la colline décrite par le
Sauveur. C’était l’unique tombe, et elle s’appuya
contre. Elle savait que quelqu’un avait le corps. Elle pensait
que c’était le jardinier, et à travers ses larmes
elle le vit là, debout et dit : « Maître, tu l’as
emporté. Dis-moi où tu l’as mis, et je le
prendrai. »
Son
interlocuteur dit : « Marie ».
Elle
leva les yeux vers lui et dit : « Maître ».
Il
dit : « Ne me touche pas. Je ne suis pas encore monté
vers mon Père qui est aux cieux, mais va dire aux frères
que je monte vers mon Dieu et leur Dieu. » Puis il partit.
Voilà
le message de Pâques, et notre Dieu souffrit tellement, cette
nuit-là, à Gethsémané. Son propre Fils
s’agenouilla sur les feuilles de ces oliviers et dit : «
Oh, Père, s’il est possible, éloigne de moi cette
coupe. » Et notre Père céleste souffrit
tellement, cette nuit-là, qu’il désira qu’au
moins un de ses enfants, ici, sur la Terre, sache ce qu'était
cette souffrance. Aussi dit-il à notre grand ancêtre
Abraham : « Je veux que tu emmènes ton fils bien-aimé
au sommet du mont Morija, et je veux que tu me l’offres en
sacrifice. »
Abraham
a dû se demande en lui-même : « Pourquoi ? Toute ma
vie j’ai offert des sacrifices, et maintenant je dois offrir
mon fils unique, mon héritier ? Pourquoi ? »
Sans
rien dire à Sarah, il prit son fils, qui était
probablement tout jeune adolescent, et l’emmena au sommet du
mont Morija.
Josèphe,
qui avait accès à tous les livres dans le temple, nous
déclare qu’Abraham dit à son fils : « Mon
enfant, je ne t’aurais pas eu sans une bénédiction
spéciale de Dieu à ta mère. Lui, qui t’a
envoyé à moi, demande maintenant que je te renvoie à
lui, en tant que sacrifice de la main de ton père. Je t’envoie
maintenant à lui. »
Dans
Jacob 4:5, il est dit que cela fut fait spécifiquement afin
qu’un père humain pût savoir à quoi
ressemblait la douleur et l’agonie quand notre Père
céleste se vit demander par son Fils d’éloigner
la coupe de lui.
Vous
connaissez maintenant le fondement doctrinal des propos que le
président Kimball a tenus en cession de Prêtrise : les
intelligences de l’Univers. Le fait que, s’il perdait
leur confiance, Dieu cesserait d’être Dieu, et ce qui
fait qu’il est Dieu.
Voilà
une doctrine fondamentale de l’Évangile, comme il est
dit dans le deuxième chapitre de Jacob. Je ne sais pas ce que
cette connaissance vous apporte, mais elle m’a fait aimer mon
Père céleste comme je ne l’avais jamais aimé
auparavant. Il nous aime autant que le Fils. Il devait passer par
tout cela pour nous donner la chance de vivre avec lui à
nouveau. J'ai aussi appris à aimer mon Sauveur comme je ne
l’avais jamais aimé auparavant.
Maintenant,
je sais ce que ces deux merveilleux Personnages ont fait pour moi et
pour vous, pour mes enfants, et pour toute personne dans le monde.
Pour la planète sur laquelle nous vivons.