LORSQUE NOS PRIÈRES SEMBLENT
RESTER SANS RÉPONSE
S. MICHAEL WILCOX
Titre
original : When
Your Prayers Seem Unanswered
© 2006 –
S. Michael Wilcox
© 2011 Éditions
Françaises LDS, Saint Quentin, France (pour l’édition
française).
© Traduction
Éditions Françaises LDS, mars 2011.
ISBN original :
1-59038-586-1
ISBN :
978-2-9531172-5-7
LETTRES
D’UN PÈRE
Il
y a de nombreuses années, ma fille aînée a
séjourné en Russie. C’était bien avant que
le courrier électronique soit le moyen de communication
courant et pratique qu’il est devenu depuis. La Russie
s’ouvrait tout juste au monde et ma fille se rendait à
Moscou pour y enseigner l’anglais. Dans le meilleur des cas,
nos possibilités de communiquer avec elle seraient
intermittentes et nous nous inquiétions pour elle. Pour lui
apporter notre soutien à une telle distance, j’ai décidé
de lui écrire quelques lettres avant son départ, au cas
où nous ne pourrions lui parler durant les six mois que devait
durer son séjour. Elle venait tout juste de terminer le lycée
et, en tant que parent, je me faisais quelque peu du souci. J’ai
essayé d’imaginer chaque problème, dilemme,
émotion, souci, sentiment de solitude, exaltation (du degré
le plus élevé au plus faible) auxquels elle risquait
d’être confrontée durant cette période.
Puis je lui ai écrit des lettres de conseils,
de réconfort ou de recommandations qu’elle pourrait lire
sur place étant donné que je n’aurais pas d’autre
moyen de communiquer facilement avec elle. J’ai étiqueté
chaque enveloppe à l’extérieur : « Quand
tu es découragée » ; « Quand
tu as le mal du pays » ; « Quand tu es
confrontée à la tentation »… et ainsi
de suite. Au moment de nous quitter à l’aéroport,
je lui ai tendu le gros paquet de lettres qui, je l’espérais,
lui apporteraient de l’aide pour résoudre tous les
problèmes qu’elle pourrait rencontrer.
Je n’avais pas
la connaissance de toutes les choses auxquelles elle devrait faire
face durant ces six mois mais j’avais vu juste pour un certain
nombre de problèmes. Elle ouvrit quelques-unes de ces lettres
après son retour à la maison, juste pour voir ce que
j’avais écrit, même si elle n’avait pas
rencontré les problèmes particuliers qui y étaient
traités.
Je crois qu’il
y a dans notre vie une similitude avec cette situation. D’une
certaine manière, les Écritures sont comme une poignée
de lettres de notre Père céleste qui a anticipé
nos questions et les soucis que nous pourrions rencontrer de temps en
temps durant notre existence mortelle. Contrairement à moi, il
connaît toutes
les
situations multiples et variées que ses enfants affronteront
et il a prévu les réponses pour nous avant même
que nous posions les questions ou que nous ayons à faire face
aux tentations et aux épreuves de la vie.
Au cours de mes
nombreuses années d’enseignement, on m’a posé
maintes questions mais l’une d’elles ressort
particulièrement de par sa fréquence et la variété
des groupes d’âge qui ont partagé ce souci avec
moi. Elle est parfois formulée de façon différente
mais le thème reste majoritairement le même :
« Comment puis-je obtenir des réponses à mes
prières ? » « Pourquoi le Seigneur
agit-il envers nous comme il le fait ? » « Pourquoi
nous semble-t-il parfois que nous ne recevons aucune réponse
du tout ? » « Pourquoi les désirs
des autres sont-ils exaucés et pas les miens ? »
« Comment puis-je savoir que les réponses que je
reçois sont bien de Dieu et non de mon imagination ? »
Si je décris
en détail une situation extrême, il est possible qu’elle
englobe toutes ces choses à un moindre degré. En
réalité, c’est la raison pour laquelle les
Écritures tendent à traiter des cas extrêmes.
EST-CE
QUE LES CIEUX ONT REGARDÉ ?
Lorsque
dans ma vie je dois faire face à certains dilemmes, deux
citations de Shakespeare me viennent souvent à l’esprit.
Elles représentent, je le répète, des situations
extrêmes mais elles exposent avec concision les difficultés
que la plupart d’entre nous rencontrons. La première
citation est extraite de « La tragédie du roi
Richard III ». Elisabeth, l’ancienne reine
destituée, vient d’apprendre que les deux princes, ses
deux jeunes fils, ont été exécutés dans
la tour de Londres par leur oncle, Richard III. Elle lève les
yeux au ciel et prie :
As-tu pu, Ô
Dieu, te détourner de ces doux agneaux
Et les jeter aux
entrailles du loup ?
Dormais-tu donc
quand une telle action a été commise ?
(Acte IV, Scène
IV)*
La seconde citation
est extraite de la tragédie « Macbeth ».
Macduff apprend que toute sa famille a été tuée
par Macbeth. Une fois de plus, quelqu’un s’est tourné
vers les cieux, en interrogation, demandant pourquoi il n’y
avait eu aucune aide dans une situation aussi désespérée.
Dans son agonie,
Macduff s’écrie :
Le Ciel l’a
contemplé sans prendre leur parti ?
(Acte IV, scène
III).
Dans les moments les
plus pénibles de ma vie (et peut-être aussi pour vous
lorsque vous êtes au creux de la vague), je dois admettre que
je suis parfois tenté de critiquer la façon dont Dieu
gère l’univers, tout au moins notre monde ! J’ai
tendance occasionnellement à me tourner vers les cieux et à
citer Shakespeare en paraphrasant ce que disait Macduff : « Le
ciel a-t-il donc pu contempler cela sans prendre leur parti ? »
Cela ne concerne pas
obligatoirement mes besoins ou mes désirs personnels mais se
produit souvent lorsque je vois quelqu’un que j’aime ne
pouvoir accéder à des désirs justes ou être
contraint à endurer des épreuves au-delà du
concevable. À plus grande échelle, même la
lecture sommaire des actualités quotidiennes fournirait
suffisamment de raisons
pour que nous portions notre regard vers les cieux et citions
silencieusement Macduff.
Je pense à
une femme qui depuis son plus jeune âge a souhaité
devenir mère et qui n’a toujours pas pu avoir d’enfants.
Je pense aussi à une autre femme qui a un désir profond
de se marier et qui, à l’âge de trente-deux ans,
n’a toujours pas connu cette joie dans sa vie. Je pense à
cette épouse qui, malgré les bénédictions
qui lui ont été données, malgré ses
prières et celles faites au temple en sa faveur, vit au
quotidien dans la souffrance. Ce ne sont là que quelques
problèmes dans l’immense océan de l’expérience
humaine. Je suis sûr que nous connaissons tous ces moments de
déception, ces périodes d’épreuves au
cours desquelles nous nous demandons pourquoi « le ciel
[contemple] et ne prend pas [notre] parti ».*
LA
QUATRIÈME VEILLE
J‘aimerais
suggérer certaines choses qui me viennent à l’esprit
au cours de ces moments difficiles de la vie. J’espère
qu’elles auront de la valeur pour vous autant qu’elles en
ont eu pour moi. Je veux parler des lettres qu’un Père
céleste aimant nous a laissées, sachant par avance à
quels dilemmes et questionnements nous serions sujets. L’une
des toutes premières de ces lettres scripturaires contient un
principe que j’appelle « la quatrième
veille ».
À l’époque
du Nouveau Testament, la journée était divisée
en douze heures et commençait à six heures du matin. La
troisième heure était donc à neuf heures, la
sixième heure à midi et la onzième, alors que
nous la visualisons juste avant minuit, tombait en réalité
à dix-sept heures en fin d’après-midi. La nuit
était divisée en quatre veilles : La première
veille commençait à dix-huit heures et se terminait à
vingt-et-une heures. La seconde veille durait de vingt-et-une heures
à minuit, la troisième veille s’étendait
de minuit
à trois heures du matin et la quatrième veille
commençait à trois heures du matin pour s’achever
à six heures, vers le lever du soleil.
Après avoir
nourri la foule de cinq mille personnes, le Sauveur demanda à
ses disciples de monter dans une barque et de venir le chercher plus
tard, lorsque il aurait quitté la multitude et se serait
retiré à l’écart pour passer quelque temps
seul en prière. Les disciples obéirent. C’était
en fin d’après-midi ou en début de soirée
qu’ils montèrent dans la barque et s’engagèrent
sur la mer de Galilée. Jésus renvoya la multitude puis
se tourna vers son Père en prière. Il pria tard dans la
soirée et jusque dans la nuit.
Durant ce temps-là,
une tempête s’était abattue sur les disciples au
large : « Le soir étant venu, la barque était
au milieu de la mer, et Jésus était seul à
terre. Il vit qu’ils avaient beaucoup de peine à ramer,
car le vent leur était contraire (Marc 6:47-48). La version de
Matthieu dit que « la barque… était battue
par les flots » (Matthieu 14:24). La version de Jean dit
« qu’il soufflait un grand vent, et la mer était
agitée. Après avoir ramé environ vingt-cinq ou
trente stades… » (Jean 6:19).
Un stade mesure
environ 200 mètres. Ainsi, s’ils ont ramé 25 à
30 stades, cela représente un parcours de 65 à 70
terrains de football mis bout à bout, dans le vent et la
tempête. Comme on peut s’y attendre,
ils étaient exténués et effrayés. La
version de Marc donne un détail qui me semble réellement
important et qu’on ne trouve pas dans les autres témoignages.
Marc dit que « Jésus avait vu qu’ils avaient
beaucoup de peine à ramer (Marc 6:48). Ils ne savaient pas que
le Seigneur était conscient du danger qu’ils couraient.
Ils n’avaient pas réalisé qu’il était
au sommet de la colline et les voyait. Tout ce qu’ils savaient,
c’est qu’ils avaient ramé longtemps contre le
vent, qu’ils étaient exténués et avaient
besoin d’aide.
Nous lisons
ensuite : « À la
quatrième veille de la nuit
environ, il alla vers eux, marchant sur la mer… et ils…
le voyaient, et étaient troublés. Aussitôt Jésus
leur parla et leur dit : Rassurez-vous, c’est moi, n’ayez
pas peur ! Puis il monta vers eux dans la barque, et le vent
cessa » (Marc 6:48-51 ; italiques ajoutés).
J’ai le
sentiment que si les apôtres avaient pu choisir, ils auraient
préféré que le Seigneur vienne au cours d’une
veille précédente.
Je vous expose la
situation comme je la perçois souvent : lorsque je peine
à ramer contre le vent, lorsque les vagues s’élèvent
au-dessus de moi, que le ciel s’assombrit et que la tempête
continue à souffler et que j’ai besoin d’aide, je
voudrais qu’il vienne à la première
veille.
Je suis quelqu’un de la première veille. Ne le
sommes-nous pas tous ?
Mais quelque chose
au fond de moi me fait prendre conscience qu’il peut être
bon de peiner en ramant contre le vent et qu’il est bénéfique
d’exercer nos muscles spirituels face aux épreuves et à
l’adversité. C’est d’accord, nous pouvons
accepter cela. Mais s’il ne vient pas à la première
veille, il devrait assurément venir à la deuxième.
Néanmoins, il semble évident que nous adorons un Dieu
de « la quatrième veille ». Et il est
important pour nous de réaliser
que nous adorons un Dieu de la quatrième veille.
Il m’arrive de
prier ainsi : « Ô Seigneur, je sais que tu es
un Dieu de la quatrième veille et que je suis un homme de la
première veille. Ne pourrions-nous pas trouver un compromis de
sorte que tu viennes à la fin de la seconde veille ou au début
de la troisième ? Est-ce que cela ne serait pas
équitable ? » Mais il est rare que le
compromis se concrétise et dans les moments où je me
sens mieux, je sais qu’il est bien qu’il en soit ainsi.
Il est un Dieu de la quatrième veille.
Un certain nombre
d’Écritures nous aident à comprendre qu’il
est réellement un Dieu de la quatrième veille. Prenons
l’expérience de Joseph Smith, par exemple. Cela ne
fait-il pas penser à une réponse de la quatrième
veille ? « Au
moment même où j’étais prêt à
sombrer dans le désespoir
et à m’abandonner à la destruction… juste
à cet instant de
grande alarme,
je vis, exactement au dessus de ma tête, une colonne de
lumière » (Joseph Smith, Histoire 1:16 - italiques
ajoutés). Le Seigneur a tendance à intervenir lorsque
l’alarme est grande, au moment où nous sommes « prêts
à sombrer dans le désespoir ».
L’histoire
d’Agar, dans Genèse 21, contient une merveilleuse
expression de la quatrième veille qui décrit son
désespoir : « L’eau de l’outre
était épuisée » (Genèse
21:15). Elle errait dans le désert de Beer-Shéba avec
son fils Ismaël lorsqu’ elle « laissa
l’enfant sous un des arbrisseaux et alla s’asseoir
vis-à-vis à une portée d’arc ; car
elle disait : Que je ne voie pas mourir mon enfant ! Elle
s’assit donc vis-à-vis de lui, éleva la voix et
pleura. Dieu entendit la voix de l’enfant ; et l’ange
de Dieu appela du ciel Agar, et lui dit : Qu’as-tu, Agar ?
Ne crains point, car Dieu a entendu la voix de l’enfant dans le
lieu où il est. Lève-toi, prends l’enfant,
saisis-le de ta main… Et Dieu lui ouvrit les yeux, et elle vit
un puits d’eau ; elle alla remplir d’eau l’outre,
et donna à boire à l’enfant (Genèse
21:15-19).
Dieu vient souvent
lorsque « l’eau de l’outre est épuisée ».
Alors il nous montre le puits d’eau vivifiante tout proche que
nous n’avions pas encore découvert jusqu’alors.
Dans 1 Rois 17, une
autre veuve, désespérée dans une période
de famine, ne sait pas que l’aide dont
elle a besoin est juste à portée de main lorsqu’Élie
la rencontre à l’entrée de la ville. Le prophète
lui demande : « Apporte-moi, je te prie, un morceau
de pain dans ta main. Et elle répondit : L’Éternel,
ton Dieu, est vivant ! Je n’ai rien de cuit, je n’ai
qu’une poignée de farine dans un pot et un peu d’huile
dans une cruche. Et voici, je ramasse deux morceaux de bois, puis je
rentrerai et je préparerai cela pour moi et pour mon fils ;
nous mangerons, après quoi nous mourrons. (1 Rois 17:11-12).
Élie apparaît
juste au moment où elle ramasse ces deux petits morceaux de
bois pitoyables pour le dernier repas. C’est lorsque l’eau
de l’outre est épuisée, à l’apogée
du désespoir, lorsque nous préparons le dernier repas…
que le Seigneur a tendance à venir.
Lorsque nous
pénétrons dans la phase de la deuxième veille et
qu’il ne s’est toujours pas manifesté, une forme
de peur et des sueurs froides nous envahissent souvent, alors que la
tempête ne faiblit pas. Alors que nous entrons dans la
troisième veille, il arrive que nous soyons tentés de
tirer des conclusions insensées et très dangereuses :
« Dieu ne m’écoute pas ». « Il
y est insensible ». Ou, encore plus dangereux : « Il
n’est pas là ». À certains moments,
l’univers peut sembler tellement vide et l’espace obscur
rempli d’étoiles froides ! Ou encore, une
interprétation très fréquente parmi les saints
des derniers jours : « Je ne suis pas digne ».
« Il n’écoute pas ». Il n’a
que faire de moi ». « Personne n’est là
pour répondre ». Parce que s’il était
là et s’il écoutait, ou si j’étais
digne, il viendrait assurément.
Lorsque vous vous
sentez au bord du désespoir, lorsqu’il vous semble qu’on
ne répond pas à vos prières et que le vent
continue à souffler, reprenez courage en sachant qu’il
vous voit depuis le flanc de la colline. N’oubliez pas, il se
peut que vous ne perceviez pas qu’il vous voit vous débattre
dans la barque, mais il est bien là et vous voit depuis la
colline et il
viendra.
Mais il vient généralement au cours de la quatrième
veille, après que nous avons fait tout ce que nous pouvons.
ÉTANCHE
COMME UN PLAT
Il
m’est arrivé de raconter cette histoire, de partager ce
principe et de voir des personnes venir me trouver ensuite pour me
dire : « Vous savez, je suis sûr que j’ai
dépassé la quatrième veille. Je pense même
être dans la septième, la huitième, voire même
la neuvième veille, et il n’est toujours pas venu ».
Il nous faudrait une autre lettre du Père, car il ne fait
aucun doute qu’il a même prévu ces extrêmes.
Un autre principe s’applique dans de telles situations. Dans
ces moments-là, alors que j’ai atteint la quatrième
veille et qu’il n’est toujours pas venu, je dis en mon
for intérieur : Ma
barque est étanche comme un plat !
Nous pouvons lire
dans Éther que des tempêtes et des vagues montagneuses
menaçaient de faire sombrer les barques des Jarédites
et d’ensevelir leurs passagers dans une tombe marine. Je suis
spécialisé en
langue anglaise, aussi ai-je tendance à remanier
inconsciemment à peu près tout ce que je lis. Lors de
la lecture des Écritures, je suis souvent frappé par la
beauté du langage et la profondeur des vérités
qu’on y trouve mais il m’arrive aussi de penser, en
parcourant un verset : « Seigneur,
cela pourrait être formulé un peu mieux ».
Quand je lisais Éther 2:17 il m’était difficile
de résister à la tentation de réviser ce verset.
Si j’étais professeur de lettres et chargé
d’analyser le récit de la traversée des
Jarédites, je tirerais un trait rouge en travers d’Éther
2:17, et ferais l’annotation suivante : « Répétition ».
Voici la description
des barques construites par le frère de Jared (Moriancumer)
selon les instructions qu’il avait reçues : « Elles
étaient construites de manière à être
extrêmement étanches, à savoir qu’elles
pouvaient contenir de l’eau comme
un plat ».
Ça va, on a compris, elles sont étanches. Mais
remarquez comment l’auteur insiste sur ce point : « et
le fond en était étanche
comme un plat ;
et les côtés en étaient étanches
comme un plat;
et les extrémités en étaient pointues ; et
le sommet en était étanche
comme un plat ;
et la longueur en était la longueur d’un arbre, et la
porte, quand elle était fermée, était étanche
comme un plat »
(Éther 2:17 - italiques ajoutés).
Comme je l’ai
déjà dit, j’avais l’habitude de critiquer
cette description dans les moments où ma perspicacité
était au plus faible. Il m’a fallu du temps pour
réaliser que Dieu sait ce qu’il fait dans ses Écritures
et qu’il y a une chose qu’il veut que nous comprenions au
sujet de cette barque. Il veut vraiment
que nous le comprenions : « Elle est étanche
comme un plat ». Elle ne sombrera pas ! Si je saisis
réellement cette vérité, son application à
notre vie est puissante.
Le frère de
Jared a découvert deux problèmes en construisant les
bateaux : 1. Il manquait d’oxygène et on ne pouvait
y respirer. 2. Il y faisait si sombre que le pilote ne pouvait y voir
pour diriger le navire (c’est peut-être madame
Moriancumer qui avait fait remarquer ces deux défauts :
« Es-tu sûr, mon chéri, d’avoir bien
compris les directives pour construire ces bateaux ? Peut-être
devrions-nous contrôler les plans à nouveau »).
Le récit semble indiquer que c’est Dieu qui a conçu
les plans des bateaux et je pense qu’il les a dessinés
de telle façon que Moriancumer soit enseigné, et, qu’à
travers lui, nous en retirions tous quelques grands principes.
Le frère de
Jared a gravi une montagne et a demandé au Seigneur de lui
indiquer des solutions. Le Seigneur lui a dit de percer quelques
trous qui pourraient être obturés lorsque les vagues
déferleraient sur le pont et entraineraient le navire sous
l’eau. C’était une solution au problème de
l’air. Mais il laissa à Moriancumer le soin de trouver
une solution
pour la lumière et le pilotage. Il lui donna simplement des
paramètres lui permettant de travailler au problème :
« Vous ne pouvez pas avoir de fenêtres, car elles
voleraient en éclats ; vous ne prendrez pas non plus de
feu avec vous, car vous n’irez pas à la lumière
du feu » (Éther 2:23).
Je pense que le
Seigneur a un bon sens de l’humour. Je l’imagine disant :
« Pas
de lumière, pas d’air ? Comment ai-je pu oublier
cela dans mes plans ? Voyons cela… Qu’en est-il des
fenêtres ?... Non, cela ne marchera pas ; tu sais que
les vagues les briseraient. Et pour le feu ? Non, non cela ne
marchera pas non plus ; l’oxygène reste un problème
et avec le tangage et le roulis du bateau, le feu représenterait
un danger. Une situation difficile ! Il va falloir que tu
trouves une solution ».
Puis le Seigneur a
dit quelque chose qui m’a vraiment surpris. Essayez de vous
mettre à la place de Moriancumer. Vous devez résoudre
le problème, n’est-ce pas ? Quelle solution
proposeriez-vous lorsque le Seigneur dit : « Car
voici, vous serez comme une baleine au milieu de la mer, car les
vagues montagneuses se jetteront sur vous ». Arrêtons-nous
ici un instant. Quelle est la cause de ces vagues hautes comme des
montagnes ? Le vent. Le vent crée des vagues, des
tempêtes, des ouragans. Le Seigneur explique ensuite :
« Néanmoins, je vous ferai remonter des profondeurs
de la mer (Éther 2:24).
Les vagues montagneuses s’écraseront sur les bateaux et
les submergeront quelque temps, puis ils referont surface. Ce ne sont
pas des sous-marins. Ils reviendront à la surface mais il y
aura des moments où les vagues les submergeront et ils seront
complètement sous l’eau.
Alors le Seigneur
fait cette déclaration remarquable : « car les
vents sont sortis de ma bouche, et les pluies et les flots, je les ai
aussi envoyés » (Éther 2:24).
Quelle solution
suggèreriez-vous à Dieu à ce moment-là ?
En ce qui me concerne, ma réponse serait la suivante :
« Seigneur, nous n’avons pas vraiment de problème
avec le manque d’air ou de lumière dans ces bateaux. Si
les vagues sont le problème, si c’est le vent qui
provoque les vagues et si c’est toi qui fais le vent - ALORS
SOUFFLE DOUCEMENT. Envoie-nous une brise qui nous conduira à
la terre promise. Nous n’avons pas besoin que des vagues hautes
comme des montagnes s’écrasent sur nous. Nous pourrions
nous asseoir sur le pont, nous faire bronzer, pêcher, jouer au
palet. Nous ferions une croisière vers la terre promise. Calme
les tempêtes et les flots, réprimande les vents ».
Ne serait-ce pas une excellente solution ?
Existe-t-il des
précédents où l’on voit Dieu calmer les
tempêtes ? Nous venons de faire référence à
un exemple : la nuit où le Seigneur a marché sur
l’eau,
il a calmé la tempête. L’Écriture dit
précisément ceci : « Et aussitôt,
la barque aborda au lieu où ils allaient » (Jean
6:21). N’est-ce pas la conclusion idéale aux tourments
de la vie ? « S’il te plaît, Seigneur,
calme mes tempêtes, et amène-moi tout
de suite
à bon port ». Il peut le faire, n’est-ce
pas ? C’est la solution que je désire
habituellement lorsque les tempêtes soufflent dans ma vie –
calme tout simplement la tempête et au moins dans la deuxième
veille ! Mais si nous arrivons dans l’obscurité de
la quatrième veille et qu’il ne l’a toujours pas
calmée, il est probable que nous aurons appris quelque chose,
quelque chose de merveilleux et puissant, quelque chose sur
nous-mêmes.
Le verset suivant
nous dit ceci : « Et voici, je
vous prépare
contre ces choses ; car vous ne pouvez traverser ce grand abîme
sans que je
vous prépare
contre les vagues de la mer, et les vents qui sont sortis, et les
flots qui viendront. Que veux-tu donc que
je prépare pour vous,
pour que vous ayez de la lumière lorsque vous serez engloutis
dans les profondeurs de la mer ? » (Éther 2:25
- italiques ajoutés).
Quelle option
pensez-vous que le Seigneur privilégie entre nous aider en
calmant les tempêtes ou nous préparer à les
affronter avant qu’elles soient arrivées ? Il est
un Dieu de la quatrième veille ; C’est aussi un
Dieu « étanche comme un plat ».
Qu’avons-nous
appris sur nos barques si nous arrivons à la quatrième
veille et constatons qu’il n’est toujours pas venu ?
ELLES SONT ÉTANCHES COMME UN PLAT. Notre Père céleste
a déjà prévu toutes les tempêtes et les
vagues hautes comme des montagnes qui les accompagnent. Il a prévu
tous les problèmes, toutes les déceptions et les
frustrations, les tentations et les épreuves de la vie ;
et avant même que les vents commencent à souffler, il
nous a préparés pour y faire face. Nous ne sombrerons
pas. Tout se passera bien pour nous. Car si nos barques n’étaient
pas étanches comme un plat et s’il y avait quelque
crainte que des vagues hautes comme des montagnes s’écrasent
sur nous et nous engloutissent, que ferait-il ? Il calmerait la
tempête. Et s’il ne la calme pas, s’il ne vient pas
pour la quatrième veille, nous savons que nos vaisseaux sont
étanches comme un plat.
Je pense que la
confiance et l’assurance sont en partie l’essence d’une
promesse qu’Ésaïe a mentionnée. Les paroles
de réconfort du Seigneur sont les suivantes : « Avant
qu’ils m’invoquent, je répondrai ; Avant
qu’ils aient cessé de parler, j’exaucerai »
(Ésaïe 65:24). Avant même que nous nous tournions
vers lui dans les tempêtes, le Seigneur savait que cela
arriverait et il avait préparé nos vaisseaux. Il ne
faut donc pas craindre. Nous poserons nos pieds sur la terre promise.
QUAND
IL VIENT À LA PREMIÈRE VEILLE
Il
est un domaine dans notre vie où le Seigneur est désireux
d’intervenir à la première veille. En fait, si le
Seigneur nous disait : « Je
te laisse choisir un domaine de ta vie où je viendrai à
la première veille, ou, si tu préfères, je
choisirai ce domaine à ta place »,
j’espère que nous aurions la sagesse de lui dire :
« J’ai
confiance en ton jugement. Tu peux choisir les moments de ma vie où
tu seras un Dieu de la première veille pour moi ».
Ce domaine serait
celui du pardon. Le Seigneur est impatient de venir vers nous lorsque
nous l’implorons pour obtenir le pardon, même si c’est
dans la première veille. Lorsque la souffrance et les épreuves
que nous traversons sont dues au repentir, lorsque nous nous
débattons dans l’agonie de la culpabilité, alors
il est un Dieu de la première veille. D’innombrables
Écritures attestent cette vérité.
L’un des
récits que je préfère depuis toujours dans les
Écritures est celui du fils prodigue. Cette parabole est un
exemple puissant de la « première veille »,
montrant combien le Seigneur a un ardent désir de pardonner.
« Étant rentré en lui-même, il se
dit : Combien de mercenaires chez mon père ont du pain en
abondance, et moi, ici, je meurs de faim ! Je me lèverai,
j’irai vers mon père, et je dirai : Mon père,
j’ai péché contre le ciel et contre toi, je ne
suis plus digne d’être appelé ton fils ;
traite-moi comme l’un de tes mercenaires » (Luc
15:17-19).
Cette parabole fut
donnée en réponse à une question qui peut être
formulée de la façon suivante : « Lorsque
je rentre en moi-même, lorsque je reviens sur le passé
et recherche le pardon, est-ce que je retourne en tant que fils ou en
tant que mercenaire ? ». Le fils prodigue se sentait
indigne de revenir en tant que fils ; il était satisfait
de rentrer à la maison comme mercenaire. Devrait-il rester
toute sa vie un citoyen de seconde classe du royaume ? La
parabole donne la réponse : Il n’y a pas de
mercenaire dans le royaume. Il n’y a que des fils. Et voici le
verset de la première veille : « Et il se
leva, et alla vers son père. Comme il était encore
loin, son père le vit et fut ému de compassion. Il
courut se jeter à son cou et le baisa » (Luc
15:20).
Il est quelquefois
très important de bien donner l’intonation d’une
Écriture. Devrions-nous lire le commentaire
suivant du fils sur le ton d’une confession ou celui d’un
grand étonnement ? Je préfère le ton de la
stupéfaction devant l’accueil qu’il venait de
recevoir de son père. « Le fils lui dit : Mon
père, j’ai péché contre le ciel et contre
toi, je ne suis plus digne d’être appelé ton
fils » (Luc 15:21). Nous pourrions ajouter :
« Pourquoi, alors, me traites-tu comme tel ? ».
« Mais le
père dit à ses serviteurs : Apportez vite la plus
belle robe, et l’en revêtez ; mettez-lui un anneau
au doigt, et des souliers aux pieds. Amenez le veau gras, et tuez-le.
Mangeons et réjouissons-nous ; car mon fils que voici
était mort, et il est revenu à la vie ; il était
perdu, et il est retrouvé » (Luc 15:22-24).
En avançant
dans la lecture du Livre de Mormon, nous voyons un thème qui
commence à émerger au fur et à mesure que nous
lisons histoire après histoire. Dans le Livre de Mormon,
toutes les personnes qui demandent le pardon le reçoivent. Et
elles le reçoivent immédiatement. Le livre de Mosiah
parle de « la bonté immédiate de Dieu »
(Mosiah 25:10), et Amulek promet aux humbles Zoramites que s’ils
ne s’endurcissent pas le cœur, le « grand plan
de la rédemption » leur sera appliqué
« immédiatement » (Alma 34:31). C’est
comme si le Seigneur disait : « Peut-être
que vous ne recevrez pas ce message si je ne le mentionne qu’une
ou deux fois. Peut-être ne comprendrez-vous pas à quel
point il est important.
Je vais donc le répéter encore et encore, de sorte que
vous sachiez que lorsque le vent qui souffle contre vous a rapport
avec la culpabilité, le pardon, la repentance et la
transgression, je viendrai vers vous à la première
veille ».
Dans Énos,
nous pouvons lire : « Une voix me parvint, disant :
Énos, tes péchés te sont pardonnés, et tu
seras béni… Et je dis : Seigneur, comment cela se
fait-il ? Et il me dit : À cause de ta foi au
Christ, que tu n’as encore jamais entendu ni vu »
(Énos 1:5, 7-8). Puis c’est comme si le Seigneur
s’interrogeait ainsi :
« Je me demande s’ils comprennent clairement ce que
signifie l’exemple d’Énos. Formulons-le encore
avec le peuple de Benjamin ».
Et quelques pages plus loin, nous pouvons lire : « La
multitude s’écria d’une seule voix, disant :
Oh ! Sois miséricordieux, et applique le sang expiatoire
du Christ, afin que nous recevions le pardon de nos péchés,
et que notre cœur soit purifié… Et il arriva que
lorsqu’ils eurent dit ces paroles, l’Esprit du Seigneur
vint sur eux, et ils furent remplis de joie, ayant reçu le
pardon de leurs péchés, et ayant la conscience en
paix » (Mosiah 4:2-3).
Puis il est possible
que le Seigneur se soit encore interrogé, se disant :
« Je
me demande s’ils ont bien saisi le message. Peut-être
devrions nous encore le leur rappeler ».
Allons quelques pages plus loin et arrivons à Zeezrom, à
qui Alma dit : « Si tu crois
en la rédemption du Christ, tu peux être guéri »,
à quoi Zeezrom répond : « Oui, je crois
selon tes paroles. Et alors Alma implora le Seigneur, disant : Ô
Seigneur, notre Dieu, sois miséricordieux envers cet homme, et
guéris-le selon sa foi, qui est dans le Christ. Et lorsqu’Alma
eut dit ces paroles, Zeezrom se leva d’un bond et commença
à marcher » (Alma 15:8-11).
Comme si cette
conviction n’était pas encore suffisamment ancrée
dans notre cœur, le Seigneur l’inscrit plus profondément
dans l’histoire d’Alma et des fils de Mosiah. Dans
l’agonie de la culpabilité, Alma s’écrie :
« Ô Jésus, Fils de Dieu, sois miséricordieux
envers moi qui suis dans le fiel de l’amertume et suis enserré
par les chaînes de la mort. Et alors, voici, lorsque je pensai
cela, je ne pus plus me souvenir de mes souffrances ; oui, je
n’étais plus déchiré par mes péchés.
Et oh quelle joie, et quelle lumière merveilleuse je vis ! »
(Alma 36:18-20).
Sommes-nous
convaincus maintenant ? Au cas où il nous faudrait une
preuve supplémentaire, tournons-nous vers les Lamanites.
« Inclus
les
prières de Lamoni et de sa femme »,
chuchote le Seigneur à Mormon lorsque, parmi les nombreux
écrits, il compilait les manuscrits sélectionnés
pour les besoins du monde des derniers jours. Lamoni prie ainsi :
« Ô Seigneur, sois miséricordieux ;
selon l’abondante miséricorde que tu as eue pour le
peuple de
Néphi, sois miséricordieux envers moi et mon peuple »
(Alma 18:41). Lorsque Lamoni revient à lui après son
« petit sommeil », il rend témoignage :
« Aussi sûrement que tu vis, voici, j’ai vu
mon Rédempteur ; et il viendra et naîtra d’une
femme, et il rachètera toute l’humanité qui croit
en son nom » (Alma 19:13). Peu de temps après, la
femme de Lamoni ajoute son propre témoignage à la liste
qui continue de s’allonger : « Ô Jésus
béni, qui m’as sauvée d’un enfer affreux !
Ô Dieu béni, sois miséricordieux envers ce
peuple ! » (Alma 19:29). Le père de Lamoni
reçoit le pardon et les serviteurs de Lamoni comprennent aussi
la « bonté immédiate » de notre
Sauveur.
Même les
Lamanites qui avaient pénétré dans la prison
pour tuer Néphi et Léhi furent « remplis de
cette joie qui est ineffable et pleine de gloire… et il arriva
qu’une voix leur parvint, oui, une voix agréable, comme
si c’était un chuchotement, disant : La paix, la
paix soit sur vous, à cause de votre foi en mon Bien-aimé,
qui était dès la fondation du monde »
(Hélaman 5:44-47). Lorsque nous aspirons au pardon, nous
adorons un Dieu de la première veille.
J’ai souligné
l’empressement du Seigneur à venir vers nous dès
la première veille lorsque cela concerne le pardon de nos
péchés et de nos transgressions. Cela implique
assurément que nous ayons
fait tout ce qui est en notre pouvoir pour être dignes d’un
tel niveau de miséricorde. Dans Alma 24, les Anti-Néphi-Léhis
se déclarent « les plus perdus de toute
l’humanité ». Mais même eux furent
rachetés par la miséricorde du Seigneur. Notons
néanmoins que, dans ce chapitre, nous lisons trois fois qu’ils
firent tout ce qu’ils purent pour se repentir suffisamment
(Alma 24:11-15). Si nous sommes vraiment désireux de faire
tout ce que nous pouvons faire, et ceci, même si nous nous
considérons comme les plus perdus de toute l’humanité,
le Seigneur viendra vers nous à la première veille et
nous saurons par expérience ce que signifie la « bonté
immédiate de Dieu ».
Jésus a
enseigné à ses disciples qu’ils devaient
pardonner à leurs frères lorsqu’ils se
repentaient et demandaient le pardon. Il a ensuite ajouté ce
qui suit : « Et s’il a péché
contre toi sept fois dans un jour, et que sept fois il revienne à
toi, disant : Je me repens, tu lui pardonneras » (Luc
17:4). Je ne pense pas que le Seigneur exigerait de nous plus que ce
que lui-même est disposé à donner. Si donc,
lorsque quelqu’un se présente repentant devant nous, le
Seigneur attend de nous que nous lui pardonnions sept fois dans une
seule journée, cela signifie sans aucun doute qu’il nous
pardonnera dans la même mesure, si ce n’est au-delà.
Faisons donc tout ce que nous pouvons, puis, avec une pleine
assurance et avec
la confiance née de l’espoir que génèrent
les nombreux exemples du Sauveur, nous pouvons aller vers lui
plusieurs fois dans une même journée, en sachant que,
chaque fois, nous entendrons les mots : « Je te
pardonne. Va en paix ».
LIEUX
RÉSERVÉS DANS NOTRE CŒUR
Il
arrive que nous ne recevions pas de réponse, ou que les
bénédictions que nous désirons ne viennent pas,
ou que les épreuves que nous subissons se prolongent parce
qu’il n’y a pas de place dans notre cœur pour que
Dieu puisse y déposer la réponse dont nous avons
besoin. C’est la vie qui doit tailler et creuser cet
emplacement. Ce sont les expériences que nous traversons qui
nous aident à créer ces endroits réservés.
Dieu entend néanmoins nos prières et promet qu’elles
seront exaucées en temps opportun.
Lorsque la
persécution faisait rage dans le Missouri, le Seigneur
réconforta les saints par ces paroles : « Ne
craignez pas ; que votre cœur soit réconforté ;
oui, réjouissez-vous à jamais et rendez grâces en
toutes choses. Espérez patiemment dans le Seigneur, car vos
prières sont parvenues aux oreilles du Seigneur des armées
et sont enregistrées avec ce sceau
et ce testament : le Seigneur a juré et décrété
qu’elles seront exaucées » (D&A 98:1-2).
Ce n’est pas forcément tout de suite qu’elles
seront exaucées. « Il vous fait cette promesse avec
l’alliance immuable qu’elles seront exaucées ;
et toutes les afflictions que vous avez subies concourront à
votre bien et à la gloire de mon nom, dit le Seigneur »
(D&A 98:3).
Un jour, Moïse
posa une question au Seigneur après qu’il lui fût
montré la multitude des créations de Dieu. Pourquoi
as-tu créé toutes ces merveilles ? demanda-t-il.
Et le Seigneur lui répondit : J’ai mes raisons.
Voici exactement les paroles qu’il prononça :
« J’ai fait ces choses dans un dessein qui m’est
propre. Il y a là de la sagesse, et elle demeure en moi »
(Moïse 1:31). C’était là une façon
très polie de dire : Je
ne répondrai pas à ta question, Moïse. Tu veux
savoir pourquoi j’ai créé toutes ces choses ?
Il y a un but à cela, et il est plein de sagesse, mais je ne
te le dévoilerai pas tout de suite.
Nous savons que Dieu a répondu à la question de Moïse
par la suite. Cette réponse est connue de tous : « Voici
mon œuvre et ma gloire : réaliser l’immortalité
et la vie éternelle de l’homme » (Moïse
1:39). Le Seigneur signifiait : J’ai créé
tous ces mondes pour que les hommes puissent devenir des dieux. Je me
suis souvent demandé pourquoi le Seigneur n’avait pas
répondu à Moïse la première fois qu’il
lui avait posé la
question. Une lecture plus approfondie révèle que Dieu
voulait que Moïse comprenne plusieurs choses avant de lui donner
la réponse - des choses qui donneraient encore plus de
puissance à cette réponse. Il créait dans le
cœur de Moïse une place qui lui permettrait de la
recevoir.
J’aimerais
illustrer ce concept particulier par une expérience
personnelle. En raison de soucis et de défis qu’il
rencontrait dans sa propre vie, mon père quitta notre famille
alors que je n’étais encore qu’un bébé.
Notre mère resta donc seule pour élever mes sœurs
et moi et tandis que je grandissais, mon père n’avait
que peu de contacts avec ses enfants. Je sais bien qu’il s’est
occupé des affaires de sa propre vie mais ses choix ont été
à l’origine de certains défis et de moments
difficiles pour ma mère, mes sœurs et moi-même. À
l’âge de quatorze ou quinze ans, si vous étiez
dans ma situation, vous agenouillant et disant : « Père
céleste, aide-moi à trouver la paix bien que mon père
nous ait abandonnés et n’ait réellement aucune
attention envers nous depuis tant d’années. Aide-moi à
pardonner mon père ». Ne pensez-vous pas que cette
prière était justifiée et méritait de
recevoir une réponse ? Mais, à quatorze ou quinze
ans, il n’y eut aucune réponse. J’ai eu vingt ans,
puis vingt et un, mêmes prières et toujours pas de
réponse. Vingt-cinq, puis vingt six ans, mêmes prières
et toujours pas de réponse. Trente, trente et un,
trente-trois,
puis trente-quatre ans... J’étais certainement entré
dans la quatrième veille. N’auriez-vous pas pensé
de même ?
Puis un jour, on m’a
demandé de donner un discours sur les familles. J’ai
pensé que je pourrais parler de ma mère. Ma mère
était une sainte. Elle était, à mes yeux,
incapable de faire quoi que ce soit de mal. Je parlerais de ma mère,
de sa sagesse et de sa bonté et de la façon dont elle
nous avait élevés. Mais l’Esprit semblait me
chuchoter: Parle
de ton père.
Et je pensais : Que
pourrais-je bien dire sur mon père ? Je n’ai
pratiquement pas eu de contact avec lui de toute ma vie.
Mais l’Esprit semblait vraiment insister pour que je songe à
lui.
À ce moment
précis, mes deux fils sont entrés dans la pièce
où je travaillais. J’étais marié et avais
deux filles et deux fils à cette époque. L’aîné
des garçons avait environ six ans et le plus jeune en avait
deux. Ils se tenaient là, debout devant moi, me regardant
simplement. J’ai regardé mes garçons et
soudainement, l’Esprit a littéralement inondé mon
âme des merveilleux souvenirs de toutes les choses que j’avais
partagées avec eux.
On dit que juste
avant de mourir, on peut voir en un instant l’intégralité
de notre vie qui défile devant nous. C’est une
expérience de ce genre que j’ai vécue. Tous les
petits souvenirs, aucun d’eux n’étant majeur, me
sont revenus : tailler des citrouilles
pour Halloween, faire du porte à porte avec des sacs remplis
de bonbons pour en réclamer d’autres ; les matins
de Noël avec le parfum du pain d’épices ;
écouter leur petite voix dire les prières ; leurs
premiers discours hésitants et au bord des larmes à la
Primaire ; un chiot se tortillant au creux de leurs bras ;
des ballades au bord de l’étang pour voir les tortues ;
des courses avec un enfant sur le dos ; lire des histoires le
soir en imitant des voix ; attraper un poisson dans le trou même
où j’avais pêché mon premier poisson
vingt-cinq ans plus tôt ; l’odeur du cuir de la
selle lorsque je les soulevais pour leur première sortie à
cheval. Tous ces souvenirs de chaque jour, simples, petits,
minuscules même, que j’ai partagés avec mes
garçons durant ces années se sont déversés
dans mon âme.
Et alors l’Esprit
m’a dit : Je
suis maintenant prêt à répondre à ta
question. Maintenant que tu es un père et que tu sais ce
qu’est l’amour d’un père, préfères-tu
être le fils qui a perdu son père ou le père qui
a perdu son fils ?
En entendant ces mots, je me suis mis à pleurer. J’ai
saisi mes deux fils et, les serrant contre moi, je ne cessais de
sangloter.
Mon épouse
est entrée dans la salle ; je tenais toujours ces deux
petits garçons contre moi et je pleurais. Je ne pleurais pas
pour
moi
mais pour
mon père !
Parce que je savais ce qu’il avait manqué. Et lui ne
savait pas ce dont il s’était privé. La
miséricorde
est dans tout ceci mais je savais ce qu’il avait manqué
et je savais que la tragédie est plus grande pour un père
qui a perdu son fils que pour un fils qui a perdu son père.
Mon épouse
s’inquiéta : « Pour l’amour du
ciel, Mike, que se passe-t-il ? » Je lui répondis
que je ne pouvais pas en parler tout de suite. J’allai
m’enfermer dans la salle de bains et pleurai jusqu’à
ma dernière larme. Avez-vous déjà vécu
cela ? Il ne reste plus aucune larme et cependant vous continuez
à pleurer et plus rien ne vient ?
Pourquoi mon Père
céleste ne m’a-t-il pas donné cette réponse
lorsque j’avais quinze ans ou vingt-et-un, ou vingt-cinq, ou
lorsque je me suis marié, ou à la naissance de mes
filles ? Il devait attendre que je sois devenu père de
garçons et que j’aie vécu suffisamment
d’expériences avec eux pour comprendre combien il est
doux d’être père et de pouvoir partager des
souvenirs avec des fils. Le lieu réservé devait être
taillé dans mon cœur et le Seigneur me donna la réponse
dès que je fus en mesure de la recevoir et de la comprendre.
Peut-être sommes-nous dans la quatrième veille, mais le
Seigneur nous dit ceci : Je
répondrai à ta prière. Je suis conscient de ce
dont tu as besoin. C’est enregistré dans les cieux et je
vais y répondre. Mais il n’y a pas de place à cet
instant dans ta vie pour que je puisse y déposer la réponse.
La vie créera en toi
une place réservée pour cela et dès que tu seras
en mesure de la recevoir, je te la donnerai.
DES
PIERRES OU DU PAIN
Il
y a des moments dans ma vie où je pense qu’il me répond
mais j’interprète mal le message. Je crois être
dans la quatrième veille alors que je n’y suis pas du
tout. C’est simplement que j’espérais une réponse
et que j’en ai reçu une autre. Dans l’évangile
de Luc, le Seigneur nous exhorte à venir à lui pour
recevoir ses réponses : « Demandez, et l’on
vous donnera; cherchez, et vous trouverez ; frappez, et l’on
vous ouvrira » (il ne cesse de nous dire cela ; c’est
un des principes qu’il répète très, très
souvent parce qu’il ne veut pas que nous l’ignorions).
« Car quiconque demande reçoit, celui qui cherche
trouve, et l’on ouvre à celui qui frappe »
(Luc 11:9-10).
Puis il illustre
ainsi cette vérité : « Quel est parmi
vous le père qui donnera une pierre à son fils, s’il
lui demande du pain ? Ou, s’il demande un poisson, lui
donnera-t-il un serpent au lieu d’un poisson ? Ou, s’il
demande un œuf, lui donnera-t-il un scorpion ? Si donc,
méchants comme vous l’êtes [sous-entendu
étant humains, imparfaits], vous savez donner de bonnes choses
à vos enfants, à combien plus forte raison le Père
céleste donnera-t-il [de bonnes choses à travers] le
Saint Esprit à ceux qui le lui demandent ? »
(Luc 11:11-13).
De temps à
autre dans la vie, je pense que le Seigneur a un tel message :
Je
t’ai donné du pain mais ce n’était pas la
sorte de pain que tu voulais et parce que tu as continué à
penser au pain que tu voulais, tu as transformé mon pain en
pierre. Je t’ai donné un poisson mais il n’avait
pas le goût du poisson que tu désirais et tu as
transformé le poisson en serpent. Ou je t’ai donné
un œuf mais je l’ai cuisiné d’une façon
différente de ce que tu avais commandé, et tu penses
que je t’ai donné un scorpion.
C.S. Lewis parle de
deux sortes de bonnes choses : celles que l’on espère
recevoir et celles qui nous sont données.
Dieu ne nous donne que des bonnes choses. Il m’arrive, au cours
de ma vie, de devoir me rappeler que Dieu ne donne jamais de pierres
et que, lorsque nous avons besoin de pain, les pierres ne nous sont
d’aucune utilité. Dieu ne donne pas des pierres, mais
seulement du pain. Dieu ne nous donne pas de serpents ou de scorpions
– ce sont des créatures dangereuses. Il ne nous donne
que des œufs et du poisson. Mais si je ne fais pas attention,
il peut arriver que je fasse sortir un scorpion de l’œuf.
Je
peux interpréter les bonnes choses que l’on me donne
comme des mauvaises choses parce que je reste focalisé sur ce
que je souhaitais recevoir au lieu de me concentrer sur ce que j’ai
reçu. Est-ce que cela peut paraître logique ?
Je vous donne un
exemple. Lorsque j’étais jeune, je souhaitais partir en
mission. Je rêvais de cette mission. J’ai alors pensé
que je devrais apprendre une autre langue et j’ai commencé
à prendre des cours de français en dernière
année du collège. J’ai continué au lycée
et ai étudié pendant quatre années consécutives.
Puis j’ai arrêté après la quatrième
année parce que je n’aimais pas le professeur de
français. Elle venait de Paris, était très fière
de sa langue, et si nous prononcions mal un mot (le « R »
français par exemple est très difficile à
prononcer correctement pour un Américain), elle nous lançait
une craie. Elle nous bombardait littéralement. Si nous
écorchions ses oreilles en mutilant sa langue, elle nous
lançait une gomme. En ce qui me concerne, j’ai été
copieusement bombardé. J’ai pensé : Si
c’est à cela que ressemblent les Français, la
France est le dernier endroit au monde où je veux aller en
mission.
Par ailleurs, j’aimais tout ce qui était danois (je suis
à moitié Danois). Ma mère vous dirait que la
bonne moitié en moi est celle qui est danoise. Mon grand-père
est allé en mission au Danemark, mes oncles et mes cousins y
sont allés également.
C’était une tradition dans la famille que les garçons
aillent en mission au Danemark. Je voulais aller au Danemark, c’était
mon souhait le plus cher. Je voulais faire des recherches
généalogiques au Danemark. Je m’imaginais que le
Seigneur reconnaîtrait la nécessité que j’aille
au Danemark. Je priais pour que l’on m’envoyât au
Danemark. Pourtant, j’avais le sentiment d’un désastre
imminent que je n’irais pas au Danemark - mais en France. Alors
j’ai commencé à supplier le Seigneur pour qu’il
m’envoie au Danemark. Je priais chaque soir pour être
appelé en mission au Danemark.
Lorsque l’évêque
et moi avons commencé à remplir les formulaires de
candidature missionnaire, j’ai eu le sentiment qu’il
n’était peut-être pas convenable de dire au
Seigneur dans quel pays il devait m’envoyer en mission mais je
n’ai pas pensé qu’il était inapproprié
d’éliminer un pays parmi les centaines de ceux que l’on
trouve dans le monde. J’ai donc modifié mes prières.
J’ai commencé à prier pour que l’on
m’envoie n’importe où sauf en France.
J’ai un
souvenir très clair du jour où mon appel est arrivé.
J’étais au travail mais je savais que l’appel
était à la maison. Personne ne m’avait prévenu ;
je savais simplement que l’appel m’attendait dans la
boîte aux lettres. Nous avons tous vu des vidéos de ce
missionnaire qui rentre chez lui en courant, tout excité,
et qui ouvre avec jubilation la lettre contenant son appel. Je savais
que mon appel était dans la boîte aux lettres et qu’il
était pour la France. Ne me demandez pas comment je le savais.
Je le savais tout simplement. Je n’avais pas envie de rentrer à
la maison pour l’ouvrir. Je m’attardais au travail
jusqu’à la dernière minute. J’étais
si découragé de devoir aller en France - vous allez
penser que j’invente ceci et qu’un jeune homme de
dix-huit ans serait plus sensé - mais je l’ai réellement
fait : je me suis garé sur le bas-côté de la
route, ai incliné la tête et dit ‘Père
céleste, je sais que mon appel est à la maison et je
sais qu’il est pour la France. Tu es tout-puissant ! Tu
peux toute chose ! S’il te plaît, change
l’affectation dans l’enveloppe. Je veux bien aller
n’importe où. Il n’est pas nécessaire que
ce soit au Danemark. J’irai n’importe où, mais
s’il te plaît, s’il te plaît, ne m’envoie
pas en France !’
J’achevais ma
prière, rentrais à la maison avec une lueur d’espoir,
et ouvris l’enveloppe. Et qu’indiquait-elle ? La
France ! Il m’arrive parfois de penser que l’appel
original était pour le Danemark et que le Seigneur, me voyant
d’en haut, dit : Nous
devons vraiment enseigner quelque chose à ce jeune homme.
Changeons donc ce qui est dans l’enveloppe. Il faut qu’il
aille en France !
Alors je suis allé
en France. J’aurais pu gâcher ma mission. Ce que je
souhaitais
était le Danemark ou
même, après quelque temps, n’importe quel autre
pays du monde. Ce que j’ai reçu
fut la France. Il ne m’a pas fallu longtemps, après mon
arrivée en France, pour apprécier le peuple français.
J’aime les Français. Ce sont des gens merveilleux et
leur langue est très belle. Leur culture a réellement
touché mon cœur. Ma mission fut merveilleuse et nous
avons eu de bons résultats. Plus tard, en rentrant à la
maison, j’ai découvert que j’avais des ancêtres
français, certains d’entre eux originaires des villes et
régions mêmes où j’avais servi. J’ignorais
cela à l’époque mais le Seigneur le savait.
Je le répète,
toutes les choses que Dieu nous donne sont bonnes. Il ne nous donne
pas des scorpions, mais des œufs. Il ne nous donne pas des
pierres, mais du pain. Tout ce qu’il nous donne est pour notre
bien !
Cela est vrai aussi
pour les autres appels à servir. Lorsque nous avons déménagé
en Utah il y a vingt ans de cela, j’espérais être
appelé comme instructeur du cours des Principes de l’Évangile.
C’est mon appel de prédilection. J’aime enseigner
les Écritures car c’est gratifiant et enthousiasmant.
Nous n’étions dans la paroisse que depuis quelques mois
lorsque l’instructeur du cours des Principes de l’Évangile
a été relevé. Cet après-midi-là,
l’évêque nous a invités, mon épouse
et moi-même, à le rencontrer dans son bureau pour y
recevoir un appel. Je
savais
que
ce serait pour enseigner le cours des Principes de l’Évangile.
L’Église étant inspirée et l’évêque
étant appelé de Dieu, il était évident
qu’il avait perçu que je devais être l’instructeur
de ce cours.
Je me suis assis et
il a dit : « Frère Wilcox, nous avons un appel
pour vous. Nous aimerions que vous soyez l’instructeur du cours
des diacres et le consultant de ce collège ». Ma
première réaction fut la suivante (je ne l’ai pas
exprimée, mais je l’ai pensée) : Qui
vous a appelé évêque ? Moi, travailler avec
des collégiens ? Quel langage parlent les diacres ?
Je ne parle pas diacre ! Mais,
comme tout bon membre, et comme chacun de vous le ferait, j’ai
dit : « Merci pour l’appel. Je serai très
heureux d’enseigner les diacres ». En rentrant à
la maison, je dis à ma femme : « Et moi qui
pensais que cette Église était inspirée ! »
Aurais-je pu gâcher
cet appel ? C’est ce qui serait arrivé si j’avais
continué à penser chaque dimanche : c’est
le cours des Principes de l’Évangile que je devrais
enseigner !
Cet appel aurait été une expérience déplorable
mais j’ai appris à vraiment aimer ces petits gars. Le
Seigneur m’a aidé dès le premier dimanche,
lorsque je suis entré dans la classe et que, façon de
parler, j’ai rencontré « l’ennemi ».
L’Esprit m’a simplement chuchoté :
Enseigne-les
bien. L’un d’eux pourrait un jour devenir ton gendre.
J’avais
des filles qui étaient de l’âge des diacres et un
peu plus jeunes. Mes filles n’ont épousé aucun de
ces garçons, mais je pense que le Seigneur voulait dire :
Quelque
part, ailleurs, il y a un diacre qui sera ton gendre. Enseigne donc
ces garçons aussi bien que tu souhaiterais qu’un autre
instructeur, en cet autre endroit, enseigne son collège de
diacres.
J’ai vécu
des expériences merveilleuses avec les diacres. On peut
m’appeler à tout moment comme instructeur du collège
des diacres et je m’en réjouirai. Dieu ne m’a pas
donné des pierres. À chacun de ces moments, il m’a
donné du pain.
PAS
AINSI
Il
arrive que la réponse que nous recevons soit simplement :
Non,
pas ainsi.
Lorsque le Seigneur nous donne ce genre de réponse, notre
impatience nous pousse parfois à dire : Eh
bien alors, comment veux-tu que je fasse ?
Le second voyage missionnaire de Paul m’a toujours intrigué.
En regardant sur une carte, vous constaterez qu’il traverse la
Turquie et l’Asie mineure d’une façon très
logique et méthodique, d’est en ouest, du sud au nord.
C’est tout à fait sensé. Nous pouvons lire dans
les Actes qu’ils ont traversé la Phrygie et le pays de
Galatie (Actes 16:6). Maintenant, si nous regardons la carte, nous
constatons que l’étape suivante et logique pour prêcher
l’Évangile serait Éphèse, en Asie, et
c’est vers cette ville qu’il se dirigeait. Mais nous
pouvons lire que « le Saint-Esprit leur interdit de
prêcher la parole en Asie. » D’accord,
tu ne veux pas que je prêche à Éphèse,
alors je me dirige vers le nord, au lieu de l’est de la
Turquie, jusqu’à un endroit qui s’appelle
Bithynie.
Ils essayèrent
d’entrer en Bithynie mais « l’Esprit ne le
leur permit pas. Ils franchirent alors la Mysie, et descendirent à
Troas. Pendant la nuit, Paul eut une vision : Un Macédonien
lui apparut, et lui fit cette prière : Passe en
Macédoine, secours-nous ! » (Actes 16:7-9).
Donnant suite à cette vision, Paul évita Éphèse
et se dirigea vers la Grèce où il établit des
Églises à Thessalonique, à Philippes, Athènes
et Corinthe avant que l’Esprit l’autorise à
retourner en Turquie pour aller prêcher à Éphèse.
Paul a dû faire une boucle pour revenir en arrière et le
Seigneur ne nous dit nulle part dans les Écritures pourquoi il
n’a pas voulu que Paul prêche à Éphèse
à ce moment-là.
Notons toutefois
comment Paul a reçu ces directives. Le Seigneur n’a pas
dit : Paul,
veux-tu bien aller à Corinthe ? Je désire que tu
t’y rendes.
Au lieu de cela, il a dit : Non,
pas ainsi !
Et dans notre vie, il arrive que le Seigneur nous dise : Pas
ainsi !
Trop souvent, notre réponse est la suivante : Bon,
d’accord, mais alors de quelle façon ?
Mais il ne nous donne aucune précision. Alors nous essayons
autrement. La réponse peut alors être à nouveau :
Non,
pas ainsi ! Nous
finirons par recevoir la vision qui nous permet de savoir vers quoi
nous diriger, mais cela suppose des épreuves et des erreurs
sur le chemin. Nous devons être patients. Le Seigneur sait ce
qu’il fait.
LE
PLUS PAUVRE DES
SOLS
Alors
que nous attendons la quatrième veille, l’espoir
subsiste, même dans les situations les plus désespérées
ou les plus grandes épreuves. Il y a quelques années,
je participais à une conférence pour les femmes. L’un
des orateurs dirigeait une séance de questions-réponses
avec les femmes présentes. L’une des sœurs posa
une succession de questions qui faisaient écho aux sentiments
qui animaient un grand nombre des participantes. En résumé,
ses interrogations étaient les suivantes : « Pourquoi
ma vie ne s’est-elle pas avérée telle je l’avais
envisagée dans ma jeunesse ? » « Pourquoi
tout semble-t-il aller de travers dans ma vie ? »
« Je subis épreuve sur épreuve alors que
lorsque je regarde les autres sœurs, il me semble que leur vie
se déroule sans heurt. Comment se fait-il que ma vie ne puisse
pas être aussi sereine que la leur ? Je reconnais que je
ne sais pas
tout ce qu’elles traversent, mais nombre de mes attentes ne se
sont jamais concrétisées et certaines de mes pires
craintes sont devenues réalité. Pourquoi ? »
En écoutant
toutes ces questions, je réfléchissais à ma
propre vie. Nous pourrions dire que la vie de cette sœur a pris
une tournure pire que celle qu’elle avait envisagée, et
je pensais : Ma
vie a pris une meilleure orientation que ce que j’avais prévu.
Dieu a été très bon envers moi.
Peut-être en est-il ainsi parce que mes espérances
étaient modestes durant ma jeunesse et que j’ai reçu
tellement plus. J’en ai déduit que lorsque nos attentes
restent modestes et que nous recevons tant de bénédictions,
un sentiment de gratitude nous envahit naturellement et c’est
une émotion merveilleuse. Cette sœur avait éveillé
ma profonde compassion et c’est avec un soupçon de
culpabilité que je m’interrogeais sur la justice de la
vie en pensant à la mienne. Sa
vie était si difficile alors que celle des autres semblait si
belle. Pourquoi Dieu ne l’aide-t-il pas comme il avait aidé
d’autres ?
J’ai trouvé
une réponse à cette question dans le Livre de Mormon et
je m’y suis penché en pensant à la situation de
cette sœur dans l’amphithéâtre. On trouve
une vérité encourageante dans l’allégorie
de l’olivier franc et de l’olivier sauvage. J’aime
lire Jacob 5, non pas comme une allégorie, mais comme une
parabole qui aurait pour objet de nous enseigner quelques
points importants de la vie. Nous pourrions l’appeler la
parabole du bon vigneron. Remarquez comme cette section de l’histoire
s’applique aux questions de cette femme inquiète et à
sa vie.
Le Seigneur de la
vigne, accompagné de son serviteur, fait le tour de sa vigne
et examine les différentes branches de l’olivier franc
qu’il y a dispersées. Souvenez-vous, il avait pris les
branches tendres et les avait plantées à différents
endroits de la vigne. Elles ont poussé durant un certain temps
et le moment est venu de contrôler leur progrès et
surveiller leur croissance. Maintenant, en lisant l’histoire,
essayons de penser à ces arbres comme à des gens qui
essaient de progresser de leur mieux durant leur passage sur la
terre.
Le Seigneur rend
visite au premier arbre et dit : « Vois celles-ci ;
et il vit la première, qu’elle avait donné
beaucoup de fruits ; et il vit aussi qu’ils étaient
bons. Et il dit au serviteur : prends-en du fruit, et amasse-le
en vue de la saison, afin que je puisse me le conserver ; car
voici, dit-il, je l’ai nourri pendant tout ce temps, et il a
donné beaucoup de fruits » (Jacob 5:20).
Le serviteur demande
ensuite au maître quelque chose que nous demandons souvent au
Seigneur d’une manière ou d’une autre. Lorsque je
me tourne vers les cieux en criant : « Le ciel a-t-il
contemplé cela sans prendre leur parti ? »,
j’essaie de me souvenir
de cette partie de l’allégorie. C’est
réconfortant. Le serviteur dit : « Comment
es-tu venu ici planter cet arbre, ou cette branche de l’arbre ?
Car voici, c’était
le coin le plus pauvre de toute la terre de ta vigne »
(Jacob 5:21, italiques ajoutés). C’est certainement ce
que cette sœur demandait, n’est-ce pas ? Elle
disait : Pourquoi
ai-je été plantée dans le coin le plus pauvre de
la vigne ?
Mon cœur fait
écho à sa question : Oui,
Seigneur, c’est une bonne question. Pourquoi a-t-elle été
plantée dans le coin le plus pauvre de la vigne ? Et je
connais beaucoup d’autres personnes dans les coins pauvres de
la vigne qui se posent la même question.
Nous connaissons tous des gens qui vivent dans des coins pauvres de
la vigne. Peut-être même pensons-nous être une
personne dans un coin pauvre de la vigne ; et peut-être
avons-nous raison.
Le Seigneur de la
vigne répondit à son serviteur de la façon
suivante : « Ne me conseille pas » (Jacob
5:22). En d’autres termes, je
sais ce que je fais dans ma vigne.
Il est parfois terriblement difficile de ne pas céder à
la tentation de conseiller le Seigneur sur sa façon de gérer
le monde et particulièrement lorsque cela concerne notre
propre vie. Dans les commentaires du Seigneur, nous retirons
toutefois des enseignements que je considère réconfortants,
en particulier pour ceux qui sont dans les coins les plus pauvres de
la vigne ou qui ont atteint la quatrième veille
et se demandent pourquoi la tourmente ne cesse pas. Le Seigneur
répond : « Je
savais
que c’était un coin de terre pauvre » (Jacob
5:22, italiques ajoutés). Cela nous rassure - il le sait !
Je
sais que votre situation dans la vie n’est pas ce qu’il y
a de mieux,
nous chuchote-t-il. Je
suis au courant.
Il n’est pas nécessaire de prétendre que les
choses sont mieux que ce qu’elles sont réellement, de
vivre dans l’illusion ou de se donner un faux air satisfait et
heureux. Cela ne veut pas dire non plus que nous ne discernions pas
nos bénédictions ou que nous baissions les bras en
sombrant dans le désespoir, mais cela signifie que, en toute
honnêteté, le Seigneur est conscient de ce que notre sol
n’est pas aussi idéal que nous voudrions, l’un et
l’autre, qu’il soit.
Notons maintenant le
commentaire suivant du Seigneur : « C’est
pourquoi je t’ai dit : Je
l’ai nourri pendant tout ce temps »
(Jacob 5:22, italiques ajoutés). C’est le second point
d’enseignement qu’il désire profondément
que nous comprenions. Je
sais bien que c’est un coin pauvre. C’est la raison pour
laquelle je l’ai nourri aussi longtemps. Je ne t’ai pas
laissé seul démêler de ton mieux une situation
difficile.
J’ai
continué à apporter beaucoup de nourriture, la plupart
du temps d’une façon difficile à comprendre pour
un mortel. Mais c’est néanmoins le cas.
Un troisième
point qu’il veut que nous comprenions au sujet de la vie dans
la vigne se trouve dans les paroles suivantes qu’il a dites au
serviteur : « Tu
vois qu’il a donné beaucoup de fruits »
(Jacob 5:22, italiques ajoutés). Même dans les coins de
sols les plus pauvres, il est possible de produire des bons fruits
grâce à la nourriture que Dieu procure. Ces fruits sont
la force de caractère, la noblesse, la patience, la
compassion, l’empathie, la sainteté et même le
génie, chacun d’eux ayant poussé et continuant à
prospérer dans des sols les plus stériles. Le Seigneur
de la vigne attire ensuite notre attention sur un autre arbre en
disant : « Regarde par ici : voici, j’ai
aussi planté une autre branche de l’arbre ; et tu
sais que ce coin de terre
était pire que le premier »
(Jacob 5:23, italiques ajoutés). C’est là le
quatrième point qu’il veut que nous reconnaissions. Il y
a d’autres personnes qui se trouvent dans des situations bien
pires que celle dans laquelle nous nous trouvons. Cela peut être
un piètre réconfort de le savoir mais c’est
néanmoins une réalité. Que fait-il pour eux ?
Ce qu’il dit à son serviteur nous l’explique :
« Mais regarde l’arbre. Je l’ai nourri pendant
tout ce temps, et il
a donné beaucoup de fruits »
(Jacob 5:23, italiques ajoutés). Je sens une légère
intonation de fierté légitime dans les paroles du
Seigneur : « Mais regarde l’arbre ».
Même dans le plus pauvre de tous les sols, Dieu peut produire
du bon fruit.
Puis, comme s’il
voulait sceller le principe, il dit au serviteur : « Regarde
par ici et vois la dernière. Celle-ci je l’ai plantée
dans un bon coin de terre » (Jacob 5:25). Quelle sorte de
fruit nous attendons-nous à voir pousser dans ce dernier coin
de bonne terre ? Puisque le sol est si riche, ne pourrions nous
pas nous attendre à ce que les fruits soient comparables ?
Les meilleurs fruits issus du meilleur sol ? Mais nous lisons :
« Et je l’ai nourrie pendant tout ce temps, et il
n’y a qu’une partie de l’arbre qui a donné
du fruit franc, et l’autre partie de l’arbre a donné
du fruit sauvage ; voici, j’ai nourri cet arbre comme les
autres » (Jacob 5:25).
Ce n’est pas
le coin de terre dans lequel nous sommes plantés qui importe,
mais c’est la façon dont nous répondons à
la nourriture que Dieu nous octroie. Le plus pauvre de tous les sols
peut produire certains des fruits les plus doux. Nous devons y
croire, sinon nous laisserons les circonstances et notre
environnement déterminer notre vie et la qualité de
notre âme.
LA
GRANDEUR DE DIEU
Nous
pouvons aussi trouver du réconfort dans la connaissance que
Dieu transformera en bien toutes choses de notre vie. C’est un
principe qui est souvent enseigné dans les Écritures.
Aucune situation ne reste négative à long terme et
c’est la raison pour laquelle la vie est toujours équitable.
Quoi qu’il puisse nous arriver, Dieu peut le transformer en
bien si nous lui faisons confiance et restons sur le bon chemin. Il
nous enseigne ce principe dans chaque livre d’Écritures.
Dans le Livre de Mormon, Léhi témoigne à son
fils Jacob : « Dans ton enfance, tu as souffert des
afflictions et beaucoup de tristesse, à cause de la violence
de tes frères. Néanmoins, Jacob, mon premier-né
dans le désert, tu
connais la grandeur de Dieu, et il consacrera tes afflictions à
ton avantage »
(2 Néphi 2:1-2, italiques ajoutés). Un aspect de la
grandeur de Dieu consiste en sa faculté de transformer les
situations les plus négatives en vérités
positives et en enseignements.
Le Seigneur a
enseigné ce principe à Joseph Smith lorsque le prophète
souffrait dans la prison de Liberty. Nous pouvons tous citer ce qui
suit : « Toutes ces choses te donneront de
l’expérience et seront pour ton bien » (D&A
122:7). Paul, qui a aussi beaucoup souffert, rendit témoignage :
« Nous savons que toutes choses concourent au bien de ceux
qui aiment Dieu » (Romains 8:28). Dans l’Ancien
Testament, Joseph a donné les noms de Manassé et
Éphraïm à ses deux fils. Manassé signifie
« Oubli », et Éphraïm veut dire
« Fécond ». En donnant ces noms à
ses deux garçons, Joseph dit : « Dieu…
m’a fait oublier toutes mes peines, et… m’a rendu
fécond dans le pays de mon affliction » (Genèse
41:51-52). Notre Père céleste peut transformer même
les situations les plus négatives en bien pour nous si nous
lui faisons confiance et restons fidèles à son
Évangile.
C.S. Lewis a écrit
un jour une pièce qui enseigne cette vérité
d’une façon très poignante. Il dit :
« Dans votre état
actuel, vous ne pouvez pas comprendre l’éternité…
Mais vous pouvez en avoir une idée si vous dites que le bien
comme le mal, lorsqu’ils sont au plus haut, ont un effet
rétroactif… Pour ceux qui sont sauvés, leur
passé terrestre aura été le paradis… De
même, pour ceux qui sont damnés, leur vie terrestre sera
vue comme l’enfer. C’est ce que les mortels ont du mal à
comprendre. À propos de certaines souffrances temporelles,
ils disent ‘Aucun bonheur futur ne peut compenser cela’,
ignorant que le ciel, une fois atteint, travaillera rétroactivement
et transformera même cette agonie en gloire. Et des plaisirs
générés par le péché, ils disent :
‘Laissez-moi jouir de cela,
et j’en assumerai les conséquences’, très
peu d’entre eux pouvant imaginer à quel point la
damnation s’étendra de plus en plus rétroactivement
dans leur passé, jusqu’à contaminer le plaisir du
péché. Les deux processus commencent même avant
la mort. Le passé de l’homme bon commence à se
modifier de sorte que ses péchés qui lui sont pardonnés
et les chagrins qu’il a en mémoire engagent la qualité
du paradis. Par contre, le passé de l’homme mauvais se
conforme à sa méchanceté et n’est rempli
que de tristesse. C’est la raison pour laquelle, à la
fin de toutes choses, lorsque le soleil se lèvera ici et que
le crépuscule se changera en ténèbres là-bas,
ceux qui sont bénis diront : ‘Nous n’avons
jamais vécu ailleurs qu’au paradis’, tandis que
ceux qui sont perdus s’exclameront : ‘Nous avons
toujours été en enfer’. Et tous auront raison. »
(The Great Divorce,
San Francisco, Harper Collins, 2001, p. 69 ; italiques dans le
texte original)
SÉCHEZ
TOUTES LARMES
Nous
avons aussi la promesse du Seigneur que tous les chagrins, toutes les
tempêtes, toutes les quatrièmes, neuvièmes ou
dixièmes veilles prendront fin un jour. Lorsque j’étais
évêque, j’ai rapidement découvert que
l’intendance d’un évêque était de
tendre des mouchoirs. Il ne m’a pas fallu longtemps pour
réaliser que je verrais couler beaucoup de larmes durant mes
cinq années de service. J’avais toujours des mouchoirs
sur moi - et c’est encore le cas actuellement. J’en ai
toujours en poche car le dimanche, je voyais couler des larmes - des
larmes de chagrin suite au décès d’un être
cher, des larmes de culpabilité lors d’une confession,
des larmes d’enfants parce que leurs parents divorcent, des
larmes de parents sur leurs enfants rebelles, des larmes d’épouses
car leur mari est devenu non pratiquant, des larmes de personnes
âgées et fatiguées qui attendent leur fin avec
impatience et tant d’autres circonstances de larmes. Je leur
tendais un
mouchoir et les regardais essuyer les larmes qui coulaient sur leurs
joues. J’en ressentais de la frustration car j’aurais
souhaité sécher les larmes de leur âme et pas
seulement celles de leur visage. Puis, un jour, j’ai trouvé
un magnifique verset dans le livre de l’Apocalypse, une
promesse que Dieu nous a faite à tous. Voici ce dont il nous
assure : « Il essuiera toute larme de leurs yeux, et
la mort ne sera plus, et il n’y aura plus ni deuil, ni cri, ni
douleur, car les premières choses ont disparu »
(Apocalypse 21:4). Cette promesse est faite deux fois dans le livre
de l’Apocalypse et, à l’origine, dans Ésaïe.
J’ai alors réalisé que bien qu’officiant en
tant qu’évêque, je ne pouvais pas essuyer toutes
les larmes mais qu’il y avait quelqu’un qui pouvait le
faire. Il le fera un jour. Il sèchera toutes les larmes.
Il s’agit
d’une image intime. Il n’a pas dit : Je
vais leur tendre un mouchoir.
Il a dit : Je
sècherai les larmes.
En réfléchissant à ma propre vie : Qui a
essuyé les larmes de mes yeux ? Ma mère, mon
épouse, ou peut-être un enfant, mais ce n’est que
dans l’intimité et la profondeur de nos relations que
l’on oserait tendre une main compatissante pour essuyer une
larme sur la joue de quelqu’un. Nous avons la promesse que le
Seigneur fera cela pour chacun de nous.
Dans le Nouveau
Testament, le Seigneur nous rappelle l’un des titres qui le
désignent : « Je suis l’Alpha
et l’Oméga, le
commencement et la fin »
(Apocalypse 21:6, italiques ajoutés). Si nous considérons
ce titre dans le contexte de sécher toutes larmes,
l’appliquons à la promesse et nous posons la question :
De
quoi est-il la fin ?
nous apprenons une vérité merveilleuse. Il nous
répond : Je
suis la fin de la mort, je suis la fin des pleurs, je suis la fin du
chagrin, je suis la fin de la douleur.
Maintenant, si nous nous posons la question : De
quoi est-il le commencement ? Il
nous répond : Je
suis le commencement de la paix, je suis le commencement du pardon,
je suis le commencement de la vie, du bonheur et de la gloire. Je
suis le commencement de toute joie.
Quelles que soient
les raisons de notre peine, les épreuves que nous
traverserons, avons traversées traversons actuellement, tout
cela sera révolu un jour. À la fin de son agonie sur la
croix, Jésus a dit : « Tout est accompli ».
Il voulait certainement dire qu’il avait accompli toute la
volonté de son Père mais il y a quelque chose de plus
dans ces simples mots. Ses souffrances
étaient terminées également. Aucun homme n’a
souffert plus que lui et s’il est arrivé à un
point de sa vie où il a pu dire, en parlant de ses
souffrances, « tout est accompli », alors
chacun d’entre nous arrivera aussi à un point de son
existence où il pourra dire de la même façon que
« tout est accompli ». Et quoi que cela puisse
être, il y
aura une fin. Les larmes seront essuyées. Nous pouvons espérer
cette fin. Nous pouvons être assurés de cette fin. Entre
temps, nous pouvons savoir que quoi qu’il nous arrive, cela
sera transformé en bien. Laissons donc venir la quatrième
veille. Laissons se fracasser les vagues hautes comme des montagnes.
La vie sera douce en fin de compte.
LE
BUISSON ARDENT
J’ai
toujours aimé l’histoire de l’apparition de Dieu à
Moïse dans le buisson ardent. C’est une merveilleuse image
à retenir lorsque nous pensons à notre Père
céleste : « Moïse faisait paître le
troupeau de Jethro, son beau-père, sacrificateur de Madian ;
et il mena le troupeau derrière le désert, et vint à
la montagne de Dieu, à Horeb. L’ange de l’Éternel
lui apparut dans une flamme de feu, au milieu d’un buisson.
Moïse regarda ; et voici, le
buisson était tout en feu, et le buisson ne se consumait
point.
Moïse dit : je veux me détourner pour voir quelle
est cette grande vision, et pourquoi le buisson ne se consume point »
(Exode 31:1-3, italiques ajoutés).
Il est crucial de
croire, et de croire fermement, que Dieu est un feu ardent qui est
unique et au-dessus de tous les autres feux. Il nous réchauffera !
Il nous donnera la lumière ! Il nous purifiera et nous
épurera comme le fait le feu du fondeur ! Mais il ne nous
consumera pas. La flamme de son amour a pour unique
but notre bien. Ce n’est pas un feu destructeur. Nous devons en
avoir la certitude. « Le buisson ne se consumait pas. »
Nous ne le serons pas non plus lors de nos rencontres avec le Dieu de
lumière.
Je vais conclure
avec cette dernière pensée. Je crois que toute bonne
chose que nous désirons dans la vie se trouve sur le chemin
étroit et resserré. Tant que nous restons sur le
chemin, toutes les choses vraiment belles et agréables que
nous offrent la vie et l’éternité nous
appartiendront. Parfois, en recherchant le bonheur ou une sensation
de plénitude, il se peut que nous nous égarions du
chemin, croyant vainement que nous trouverons les désirs de
notre cœur au-delà de la voie que le Seigneur a établie.
Mais si nous restons sur le chemin, tout ce que nous désirons
dans la vie nous appartiendra. C’est un chemin qui, si nous le
suivons, exauce les souhaits. Il a été tracé
dans le but de nous guider vers toutes les bonnes choses nobles et
justes que nous désirons. En réalité, il nous
procurera des choses bien plus grandes que tout ce que nous pouvons
même imaginer. Le Seigneur n’a-t-il pas dit :
« Jamais on n’a appris ni entendu dire, et jamais
l’œil n’a vu qu’un autre dieu que toi fit de
telles choses pour ceux qui se confient en lui » (Ésaïe
64:3).
Si vous êtes
comme moi, j’aspire habituellement à ce que la
bénédiction que je souhaite
se trouve à proximité sur le chemin. Il arrive
toutefois que, de temps à autre, le Seigneur doive me donner
une paire de jumelles et me dise : Tu
vois, c’est sur le chemin, mais c’est un peu plus loin.
Alors il me faut être patient et accepter avec confiance que si
je continue à avancer sur le chemin, tout se passera bien le
moment venu.
Puissions-nous
avancer sur ce chemin, ayant toute confiance que nous y trouverons
tout ce que notre cœur désire et qui apporte vraiment le
bonheur. Puisse le Seigneur nous bénir dans notre quatrième
veille. Puissent nos barques être étanches comme des
plats. Puissions-nous avoir la patience d’attendre que la vie,
à la mesure de la sagesse de Dieu, taille des places réservées
dans notre cœur. Puissions-nous nous souvenir que Dieu ne donne
ni pierre ni serpent, mais seulement du pain et du poisson.
Puissions-nous comprendre que toute chose que Dieu nous donne est
pour notre bien, et qu’il peut même convertir les choses
négatives pour notre bien. Puissions-nous être réceptifs
à la nourriture qu’il nous donne et porter de bons
fruits malgré la qualité du sol dans lequel nous avons
pu être plantés. Puissions-nous faire confiance au
Seigneur qui, au moment voulu, essuiera lui-même toutes nos
larmes. Puisse le feu dévorant de Dieu nous apporter la
chaleur, la lumière et nous purifier. Et puisse le Seigneur
nous bénir alors que nous avançons sur son chemin, le
chemin du bonheur.
C’est ma
prière pour moi-même, ma famille, mes amis et pour tous
les enfants de Dieu, où qu’ils soient.