Tous sont pareils pour Dieu

 

 

Howard W. Hunter (1907-1995)

 

Membre du collège des Douze de 1959 à 1994

Président suppléant du collège des Douze de 1985 à 1988

Président de collège des Douze de 1988 à 1994

Président de l’Église de 1994 à 1995




« Tous sont pareils pour Dieu, tant le Juif que le Gentil »

(2 Néphi 26:33)



   

Il devrait être évident, pour les membres de l'Église, que notre Père aime tous ses enfants. Il souhaite que tous acceptent l'Évangile et aillent à lui. Seuls lui sont agréables ceux qui lui obéissent et gardent ses commandements (voir Actes 10:35).


En tant que membres de l'Église du Seigneur, nous devons nous élever au-dessus des préjugés. Nous devons savoir que Dieu ne fait point acception de personnes (voir Actes 10:34).  

 

Permettez-moi de citer le problème actuel au Moyen-Orient, le conflit entre les Arabes et les Juifs. Nous ne devons ni exagérer ni relativiser les éventuels effets des prophéties concernant la Terre sainte. Nous croyons et déclarons que ces effets sont réels. Mais cela ne nous autorise pas à déclarer que d'autres descendants des patriarches ne sont pas les enfants de la promesse.

 

Nous avons des membres de l'Église dans le monde musulman. Ce sont de merveilleux saints des derniers jours, de bons membres de l'Église. Nous en avons en Iran, en Égypte, au Liban, en Arabie saoudite et dans d'autres pays. Parfois, ils sont choqués par les membres de l'Église, qui donnent l'impression que l’Église est pro-juive. L'Église a de la considération pour tous les descendants d'Abraham, et nous ne devons pas oublier que les Arabes sont enfants d’Abraham, par son fils Ismaël.

 

Imaginez un père qui a de nombreux fils, chacun avec son tempérament, ses capacités et ses qualités spirituelles. Aimera-t-il un de ses fils moins qu’un autre ? Souvent, c’est pour le fils le plus éloigné spirituellement que le père prie le plus. Cela veut-il dire qu'il aime moins les autres ? Pouvez-vous imaginer un Père céleste qui aime une nation de ses enfants plus qu’une autre ?

 

À l'heure actuelle, nous sommes engagés dans un projet d'embellissement du mont des Oliviers à Jérusalem, par l’aménagement d’un jardin à la mémoire d'Orson Hyde, un des premiers apôtres de l'Église qui, à cet endroit-là, a prononcé une prière de consécration. Ce n'est pas pour favoriser un peuple sur un autre. Jérusalem est sacrée pour les Juifs, mais elle est aussi sacrée pour les Arabes.

 

Un ministre du gouvernement égyptien m'a dit un jour que si un pont était construit entre le christianisme et l'islam, il devait l’être par l'Église mormone. Après lui avoir demandé la raison de sa position, j'ai été frappé par son énumération de nos points communs.

 

Les Juifs et les Arabes sont tous enfants de notre Père. Ils sont tous enfants de la promesse, et en tant qu’Église nous ne prenons pas parti. Nous avons de l'amour et de l'intérêt pour chacun. L'objectif de l'Évangile de Jésus-Christ est d'apporter l’amour, l'unité et la fraternité de la nature la plus élevée. Comme Néphi autrefois, puissions-nous dire : « J'ai de la charité pour le Juif... J'ai aussi de la charité pour les Gentils… » (2 Néphi 33:8-9)

 

À nos amis de Juda, nous disons : Nous sommes vos frères de la maison de Joseph. Nous nous sentons proches de vous. Nous sommes les messagers de la véritable alliance et déclarons que Dieu a parlé à notre époque.

 

À nos frères d'Abraham, nous disons : Nous sommes vos frères. Nous ne considérons aucune nation comme des citoyens de deuxième classe. Nous invitons tous les hommes à examiner notre message et à en recevoir les bénédictions.

 

À nos frères et sœurs de toutes les nations, nous témoignons solennellement que Dieu a parlé à notre époque, que des messagers célestes ont été envoyés, que Dieu a révélé sa volonté à un prophète, Joseph Smith. Et, comme Jésus aux deux disciples, nous disons à tous collectivement et individuellement : « Venez et voyez » (Jean 1:39).

 

Notre Père aime tous ses enfants. De même, nous devons aimer tous les hommes, quelle que soit leur race, leur culture ou leur nationalité, et leur enseigner les principes de l'Évangile afin qu'ils l’acceptent et parviennent à la connaissance de la divinité du Sauveur. Seuls lui sont agréables ceux qui gardent ses commandements.  


(Extrait du discours intitulé « All Are Alike unto God », prononcé par Howard W. Hunter le 4 février 1979 à l'université Brigham Young ; 1979 Devotional Speeches of the Year, Provo, Utah, Brigham Young University Press, 1980, p. 35)