L'APOCALYPSE
DE JEAN
Cours n° 392R
L'APOCALYPSE
Pourquoi
l'Apocalypse
Leçon
1 : Introduction
L'apôtre
JEAN
:
Jean
est la forme francisée du grec Iôannès,
transcription du nom hébraïque Yohanân
ou Yehohanân,
qui signifie Yahvé
fait grâce.
L'apôtre Jean
était le frère cadet de Jacques,
que l'on appelait Le
Majeur.
Ils étaient tous les 2 fils de Zébédée,
qui était un patron de pêche sur la mer de Galilée,
et de Salomé
son épouse. La famille résidait à proximité
de Capernaüm,
et probablement aussi à Bethsaïde.
Ils exerçaient tous 2 le métier de pêcheur aux
côtés de leur père, qui avait aussi des
mercenaires à son service. Il est possible que Jean
ait été au nombre des Galiléens de la région
du Jourdain, qui étaient attirés par la prédication
de Jean-Baptiste
sur les rives du fleuve. Il était peut-être, et même
probablement, l'un des 2 disciples, le 2e étant André,
qui entendirent un jour l'annonce du précurseur, désignant
Jésus
en ces termes : "Voici
l'Agneau de Dieu".
Dès ce moment Jean,
comme André, s'attacha aux pas de son nouveau maître,
et tous 2 le suivirent pour rejoindre leur Galilée natale.
Cependant, suivant la tradition des évangiles
synoptiques,
c'est tandis qu'ils étaient occupés à leurs
tâches familières avec leurs filets de pêcheurs,
qu'ils reçurent l'un et l'autre leur appel, qui les liera
définitivement au Christ. Jean
fut appelé en même temps que son frère Jacques,
immédiatement après Simon
Pierre et
André,
qui étaient leurs compagnons de labeur. Ils abandonnèrent
leur bateau pour devenir, à la suite du Christ, des "Pêcheurs
d'hommes".
C'est au côté de Simon Pierre et de son aîné
Jacques, que Jean
assista à des événements privilégiés,
qui furent de grands moments de la vie terrestre du Christ, comme la
résurrection de la fille de Jaïrus, la transfiguration
et enfin l'agonie dans le jardin de Gethsémané. Il fit
partie des Douze,
appartenant à ce collège, Pierre, Jacques et Jean
étant toujours cités en tête de liste, par les
différents témoins de l’Évangile.
Les
évangiles nous rapportent aussi certains traits de caractère
de l'apôtre Jean
: on parle de son emportement naturel, qui l'incita à appeler
le feu du ciel sur des Samaritains inhospitaliers, et qui lui valut,
avec son frère, le surnom de Boanergès,
qui signifie Fils
du tonnerre.
C'est lui qui s'éleva contre cet homme qui chassait les
démons, en dehors des Douze, au nom de Jésus,
lequel répondit : "Ne
l'empêchez pas, car qui n'est pas contre nous est pour nous".
Enfin, on se souviendra de son enthousiasme, quelque peu
présomptueux, qui l'amena à faire au Christ la demande
d'être assis aux premières places près de lui
dans le royaume des cieux. Cependant Jean
reste le disciple que Jésus
aimait, à savoir celui qu'il préférait. On le
voit placé tout près du Christ durant la dernière
Cène, penché contre sa poitrine, demandant, sur la
requête de Pierre, qui dénoncerait et trahirait le
Christ. Après l'arrestation de Jésus
à Gethsémané, l'ensemble des disciples s'enfuit
pour se mettre à l'abri. Pierre, cependant, suivit de loin le
prisonnier et son escorte jusqu'à la maison du grand-prêtre.
L’Évangile de Jean
nous précise que l'accompagnait "un
autre disciple"
qui était "connu
du grand-prêtre".
Il s'agissait sans doute de Jean
lui-même, assez connu des gens de la maison pour pénétrer
sans difficulté dans la cour, dont une gardienne contrôlait
l'entrée, et pour y faire admettre son compagnon Pierre. Bien
sûr on retrouve Jean
seul de tous les apôtres au pied de la croix, sur le Golgotha.
C'est là que Jésus
confia Marie, sa propre mère, à l'apôtre Jean
: "Mère,
voici ton fils, et toi, voici ta mère."
Et, continue l’Évangile, "depuis
cette heure-là, le disciple la prit chez lui".
Au
moment de la résurrection, Jean
fut alerté, comme Pierre, par Marie
Madeleine,
qui avait trouvé le tombeau ouvert. Il y courut, et étant
plus jeune, devança Pierre et découvrit le sépulcre
vide. Cependant il resta à l'entrée et laissa Pierre y
pénétrer le premier. Or l’Évangile de
Jean
nous rapporte : "Il
vit et il crut".
C'est ainsi qu'il fut le premier à reconnaître le
Christ ressuscité, alors qu'ils jetaient leurs filets sur les
rivages de la mer de Tibériade. C'est au cours de cet épisode
que se trouve le récit suivant :
"Pierre,
s'étant retourné, vit venir après eux le
disciple que Jésus
aimait, celui qui, pendant le souper, s'était penché
sur la poitrine de Jésus,
et avait dit : Seigneur, qui est celui qui te livre ?
En
le voyant, Pierre dit à Jésus
:
Et celui-ci, Seigneur, que lui arrivera-t-il ?
Jésus
lui dit : Si je veux qu'il demeure jusqu'à ce que je vienne,
que t'importe ? Toi, suis-moi.
Là-dessus,
le bruit courut parmi les frères que ce disciple ne mourrait
point. Cependant Jésus
n'avait pas dit à Pierre qu'il ne mourrait point, mais : Si
je veux qu'il demeure jusqu'à ce que je vienne, que
t'importe.
C'est
ce disciple qui rend témoignage de ces choses, et qui les a
écrites. Et nous savons que son témoignage est vrai."
(Jean
21:20-24).
Après
le départ du Christ,
la vie de Jean
continua à être bien remplie. Les Actes
le montrent étroitement associé à Pierre au
tout début de l’Église. On le voit au Cénacle
(Actes
1:13),
réuni pour la prière de la petite communauté
primitive (Actes
1:14)
: au moment de l'élection de Matthias,
pour succéder à Judas (Actes
1:15-26),
et au moment de la descente du Saint-Esprit le jour de la Pentecôte
(Actes
2:1-4).
Puis il monta avec Pierre
au temple pour guérir "au
nom de
Jésus
Christ
de Nazareth"
l'infirme qui se trouve à la belle porte (Actes
3:1-11).
Il apparut avec Pierre devant le Sanhédrin (Actes
4:1-7, 13-18) et
revendiqua le droit de témoigner de l’Évangile
(Actes
4:19-21).
Pierre et Jean
furent dépêchés par le collège des Douze
pour prêcher aux Samaritains (Actes
8:14).
Ces Samaritains avaient été préparés par
le diacre Philippe,
mais il est fort probable que les apôtres durent leur
confirmer le don du Saint
Esprit.
Jean
était toujours avec Pierre
et Jacques
à Jérusalem, lorsque Paul,
revenant de son premier voyage missionnaire (probablement en 49),
comparut devant eux. Paul
parla des 3 hommes en les nommant "Colonnes
de l'Église"
(Galates
2:9).
À
part quelques passages de l'Apocalypse
et des épîtres de Jean,
on a que très peu de renseignements sur les activités
ultérieures de l'apôtre Jean
dans le Nouveau Testament. Cependant, une abondante littérature
chrétienne des 2e et 3e siècles donne un certain
nombre de données sur la vie de l'apôtre. Certains
spécialistes ont prétendu que l'apôtre Jean
était mort aux environs de l'an 50 comme martyr, et qu'il ne
pourrait être, par conséquent, ni l'auteur des épîtres,
ni l'auteur de l'Apocalypse.
Cette hypothèse n'est fondée que sur l'annonce faite
par Jésus,
aux 2 fils de Zébédée, qu'une coupe et un
baptême de souffrance les attendaient (Marc
10:39).
Mais ceci ne signifie pas que Jean
devait mourir en même temps que son frère, ni qu'il
devrait mourir de la même façon. En fait, suivant la
tradition patristique,
Iréné
de Lyon, Clément d'Alexandrie,
ainsi que Eusèbe
et Jérôme
montrent que l'existence de Jean
a connu des tourments et des épreuves endurées "à
cause de la parole de Dieu et du témoignage de Jésus"
(Apocalypse
1:9).
Il est donc fort probable que Jean
soit parti de Jérusalem avec Pierre
vers
l'an 50, peut-être après la mort de Marie,
mère du Christ, et qu'il ait quitté la Palestine aux
environs de l'an 70, après la ruine de Jérusalem, au
terme du siège conduit par Titus.
Jean
se serait fixé à Éphèse, capitale de
l'Asie romaine, et dont l'Église (la branche) chrétienne
avait été fondée par Paul (Actes
18:19-20 et 19:1-20).
La ville d'Éphèse rayonnait sur toutes les autres
villes de la province proconsulaire. Or, en 70 après JC, Paul
n'est
plus, ni Pierre,
qui ont été tous les 2 mis à mort, à
Rome probablement, au cours de la persécution de Néron
(66-67). Jean
veilla
donc à partir d'Éphèse sur les communautés
chrétiennes d'Asie, notamment les 7 Églises citées
dans l'Apocalypse
(Éphèse,
Smyrne, Bergame, Thyatire, Sardes, Philadelphie et Laodicée – voir Apocalypse 2:1, 8, 12, 18 ; 3:1, 7, 14).
Ces Églises étaient en butte aux persécutions
des païens, mais aussi des judaïsant plus ou moins
fanatiques. Enfin, elles étaient livrées aussi aux
entreprises des hérétiques et autres fauteurs de
troubles. Jean
fut victime de la persécution de Domitien
(94-96). Selon Tertullien,
il aurait été amené à Rome et jeté
dans une chaudière d'huile bouillante, dont il serait sorti
miraculeusement indemne. Quoi qu'il en soit, il fut déporté
dans l'île
de Patmos
(Apocalypse
1:9).
Il revint donc à Éphèse, probablement après
l'avènement de Nerva
(96-98)
pour poursuivre sa tâche apostolique de témoin du
Christ.
Selon certaines traditions, c'est dans cette ville qu'il mourut à
un âge très avancé, peut-être plus de 90
ans, sous le règne de Trajean
(98-117).
La ville d'Éphèse se glorifie de posséder son
tombeau.
Parmi
les épîtres dites catholiques, c'est-à-dire
universelles, 3 sont attribuées à l'apôtre Jean.
Leur numéro d'ordre marque l'échelonnement de leur
admission dans le canon des livres inspirés, et non la
chronologie de leur rédaction. La 1ère est en tous cas
la plus longue et la plus riche d'enseignements. Son authenticité
littéraire et son inspiration divine ne furent jamais
sérieusement contestées. Par les thèmes évoqués
ainsi que par le vocabulaire et le style, elle s'apparente
étroitement à l'Évangile de Jean.
On pense que cette épître a donc bien été
rédigée par le même auteur et sensiblement à
la même époque que le 4e Evangile, peut-être même
un peu avant lui, dans les années 90 à 95. Jean
devait résider alors à Éphèse. Il fut
amené à s'opposer aux 1ères hérésies,
en particulier à celles du Docétisme
et des différentes sectes gnostiques.
Ceux-ci, en effet, nient l'incarnation, pensant que celle-ci n'est
qu'une apparence, et ils nient également la réalité
de la rédemption, puisqu'ils distinguent la personne divine
du Fils, et la personne humaine de Jésus.
En effet, le corps de Jésus
n'est qu'un habitacle temporaire pour l'esprit du Fils, et c'est ce
corps seul qui a vécu la Passion. Les 2 autres épîtres
sont également attribuées à Jean.
Les Pères de l'Église, du 2e au 5e siècle, ne
l'ont pas mis en doute (Iréné,
Clément d'Alexandrie, Grégoire de Naziance ou
Augustin).
Cependant, au 3 e et 4 e siècle, certains ont contesté
que Jean
en fût l'auteur. Cela vient du fait que leur auteur se
proclame comme étant "l'Ancien",
titre, qui dans le contexte ne signifie pas un ancien parmi
d'autres, mais bien l'Ancien par excellence. Papias,
évêque d'Hiérapolis,
au début du 2e siècle, faisait une distinction entre
Jean
l'apôtre et Jean
l'ancien. Mais cette distinction semble ne reposer sur rien. En
effet, ce titre d'ancien pourrait très bien être
attribué à Jean,
du fait de la promesse du Christ que sa vie continuerait, et du fait
même que ce prestigieux vieillard est à l'époque
le dernier survivant du collège des Douze.
En ce
qui concerne l'Évangile de Jean,
le 4e des évangiles dans toutes les éditions du
Nouveau Testament, Jean en est aussi l'auteur. Il est sans doute le
dernier texte du Nouveau Testament que nous connaissions. Il est
peut-être aussi le plus tardif à avoir été
admis comme écrit inspiré dans le canon. C'est Clément
d'Alexandrie (150 à 215 environ) qui le distinguera en le
nommant Évangile
spirituel.
Ainsi, malgré les doutes de quelques uns, l'apôtre Jean
semble être bien ce fils de Zébédée, qui
était aussi le disciple que Jésus
aimait, qui fut l'auteur, non seulement du 4e évangile, mais
des épîtres qui portent son nom et enfin de
l'Apocalypse
de Jean.
L'Apocalypse
de Jean
:
Le
terme apocalypse
est traduit du grec apokalupsis,
qui signifie Révélation,
mais qui est généralement réservé pour
désigner des écrits porteurs d'une révélation
de secrets divins, concernant le proche avenir ou les destinées
lointaines de l'humanité. L'eschatologie,
à savoir la science des fins dernières de l'homme et
de la fin du monde, est au centre de ces apocalypses. Le genre
littéraire dit "apocalyptique"
rapporte des songes, des visions symboliques à travers
lesquelles se manifestent de riches images empruntées aux
livres bibliques les plus anciens, ainsi qu'au folklore oriental.
Dans l'Ancien Testament, on trouve quelques chapitres d'Ésaïe
(24 à 27), d'Ézéchiel
(38 et 39) ainsi que des passages de Joël
(2 à 4), de Zacharie
(9 à 14) et enfin de Daniel
(7 à 12), qui sont de nature apocalyptique. D'autres écrits
n'ont même pas été retenus dans le canon de
l'Écriture, tels que le livre d'Énoch,
le livre des Secrets
d'Énoch,
l'assomption
de Moïse,
le 4e
Esdras,
les 2
apocalypses de Baruch.
Chez les Chrétiens, on rappelle l'existence de l'apocalypse
de Pierre et de l'apocalypse de Paul. On trouve quelques passages
des Actes (Actes
10:10-16),
des épîtres (1er
Thessaloniciens 4:13, 5:11 ; 2e Thessaloniciens 2:1-12)
et même des passages des évangiles (Marc
13:5-27 ; Matthieu 10:17-23 ; 24:4-31 ; Luc 17:20-37 ; 21:8-28).
Cependant l'Apocalypse
de Jean
demeure un chef d'œuvre du genre.
Le
but de Jean en écrivant l'Apocalypse
:
L'apocalypse
est le résultat d'une expérience spirituelle intense,
d'une vision. Jean
l'écrivit en conformité avec le commandement qui lui
fut donné directement par Jésus
Christ
lui-même (Apocalypse
1:11).
Cependant, d'autres facteurs ont joué un rôle : les
Saints en effet étaient découragés et même
effrayés, à cause de cette crise de l'Église
primitive. Rome était omniprésente et omnipotente, et
la foi chrétienne pouvait constituer un crime passible de
mort. Mais à côté de ce danger externe, il y
avait un autre danger encore plus grave, celui de l'apostasie. Déjà,
le Seigneur en avait parlé lui-même dans son ministère
de 40 jours après sa résurrection (Actes
1:3).
Paul avait averti les Thessaloniciens
(2 Thessaloniciens 2:1-5 ; 2 Timothée 4:3-4 ; Actes
20:29-31).
Le terme grec utilisé par Paul est apostasia,
qui signifie être
en opposition,
à savoir en rébellion, en mutinerie. Il s'agit de la
prise de pouvoir de l'intérieur par des partis hostiles, de
l'autorité établie, de la direction et de la
constitution de l'organisation de l'Église. En fait, d'après
les écrits de Paul, l'Église n'était pas en
danger de disparaître totalement, mais plutôt d'être
prise en mains par l'Antéchrist, qui introduirait des
doctrines d'homme, pour en assurer le contrôle. Il s'agit donc
bien d'une lutte pour le pouvoir, et l'on peut dire que, au cœur
du livre de l'Apocalypse
est cette question de l'autorité. Qui est au pouvoir dans ce
monde ? Sont-ce les institutions politiques, les pouvoirs du mal, ou
bien est-ce Dieu ? Pour ceux qui étaient fidèles, et
en fait pour une minorité de fidèles, qui devaient
subir des pressions externes, des persécutions et faire face
également à l'apostasie interne, une telle révélation
s'avérait essentielle. C'était la promesse qu'un Dieu
omnipotent leur amènerait réconfort et espérance,
et la promesse également d'une victoire finale. Cependant, la
description de Jean
ne laissait pas de doute : il n'y avait pas d'illusion de paix, mais
en réalité une période de véritable
guerre, et ceci devait être également à
l'avenir, jusqu'à la fin des temps, puisque Satan allait
régner dans ce monde de la mortalité. Ainsi tout le
livre de l'Apocalypse
est parcouru par ce sens de l'histoire : les hommes ne peuvent pas
échapper à l'histoire, où Satan règne
bien souvent en maître. Mais Dieu est prêt à
prendre le contrôle de cette histoire, afin de parvenir à
sa victoire finale.
Le
pouvoir sur la mort
:
"Je
vous le dis en vérité, quelques-uns de ceux qui sont
ici ne mourront point, qu'ils n'aient vu le Fils de l'homme venir
dans son règne."
Matthieu
16:28.
"Le
Seigneur me dit : Jean,
mon bien-aimé, que désires-tu ? Car si tu demandes ce
que tu désires, cela te sera accordé.
Je lui dis :
Seigneur, donne-moi du pouvoir sur la mort, afin que je vive et
t'amène des âmes.
Le Seigneur me dit :
En vérité, en vérité, je te le dis,
parce que tu désires ceci, tu demeureras jusqu'à ce
que je vienne dans ma gloire et tu prophétiseras devant des
nations, des tribus, des langues et des peuples.
C'est pour cette
raison que le Seigneur dit à Pierre : Si je veux qu'il
demeure jusqu'à ce que je vienne, que t'importe ! Car il a
désiré de moi de pouvoir m'amener des âmes, mais
toi tu as désiré pouvoir venir rapidement à moi
dans mon royaume.
Je te le dis, Pierre,
c'était là un bon désir, mais mon bien-aimé
a désiré pouvoir faire plus ou faire parmi les hommes,
une œuvre plus grande encore que ce qu'il a fait auparavant.
Oui,
il a entrepris une œuvre plus grande ; c'est pourquoi je le
rendrai comme un feu flamboyant et je ferai de lui un ange au
service de Dieu et il servira ceux qui demeurent sur la terre, qui
seront les héritiers du salut."
(D&A
7:1-6).
Le
désir que Jean
avait exprimé au Sauveur devenait ainsi l'accomplissement
d'une prophétie qui avait été faite plus de 106
ans auparavant. Le prophète américain Néphi,
saisi d'une vision, vit l'entière histoire du monde. Comme à
d'autres, il lui fut interdit d'écrire, avec l'explication
suivante :
"Et l'ange me
parla, disant : Regarde !
Et je regardai, et je
vis un homme, et il était vêtu d'une robe blanche.
Et l'ange me dit :
Voici l'un des douze apôtres de l'Agneau.
Voici, il verra et il
écrira le reste de ces choses ; oui, et aussi beaucoup de
choses qui ont été.
Et il écrira
aussi touchant la fin du monde.
C'est pourquoi, ce
qu'il écrira est exact et vrai ; et voici, cela est écrit
dans le livre que tu as vu sortir de la bouche du Juif. Et au moment
où elles sortirent de la bouche du Juif, ou, au moment où
le livre sortit de la bouche du Juif, les choses qui y étaient
écrites étaient claires, pures, extrêmement
précieuses et faciles à être comprises de tous
les hommes.
Et voici, parmi les
choses que l'apôtre de l'Agneau écrira, il s'en trouve
beaucoup que tu as vues ; et voici, le reste, tu le verras.
Mais les choses que
tu verras ci-après, tu ne les écriras point ; car
c'est l'apôtre de l'Agneau de Dieu que le Seigneur Dieu a
choisi pour les écrire.
Il en est d'autres
encore, qui ont été, à qui il a montré
toutes choses, et qui les ont écrites ; et elles sont
scellées pour qu'au temps déterminé par le
Seigneur, elles arrivent à la maison d'Israël, dans
toute leur pureté, selon la vérité qui est dans
l'Agneau.
Et
moi, Néphi, j'entendis, et j'en rends témoignage, que
le nom de l'apôtre de l'Agneau était Jean,
selon la parole de l'ange." (1
Néphi 14:18-27).
Sur
la condition de l'apôtre Jean,
en tant qu'être "enlevé",
nous avons des précisions dans 3
Néphi 28:4-10 :
"Et lorsqu'il
leur eut parlé, il se tourna vers les trois et leur dit : Que
voulez-vous que je vous fasse, quand je serai allé au Père
?
Et ils étaient
tristes dans leur cœur, car ils n'osaient pas lui dire la
chose qu'ils désiraient.
Et
il leur dit : Voici, je connais vos pensées ; et vous avez
désiré la chose que Jean,
mon bien-aimé, qui était avec moi dans mon ministère,
avant que je fusse élevé par les Juifs, avait désirée
de moi.
C'est pourquoi, vous
êtes bénis davantage, car vous ne goûterez jamais
la mort ; mais vous vivrez pour voir toutes les œuvres du Père
envers les enfants des hommes, mêmes jusqu'à ce que
toutes choses soient accomplies, selon la volonté du Père,
quand je viendrai dans ma gloire avec les puissances du ciel.
Et vous ne subirez
jamais les angoisses de la mort ; mais quand je viendrai dans ma
gloire, vous serez changés, en un clin d'œil, de la
mortalité à l'immortalité ; et alors vous serez
bénis dans le royaume de mon Père.
Et de plus, tant que
vous serez dans la chair, vous n'éprouverez ni douleur, ni
chagrin, si ce n'est pour les péchés du monde ; et je
ferai tout cela, à cause de ce que vous avez désiré
de moi, car vous avez désiré pouvoir m'amener les âmes
des hommes, aussi longtemps que le monde subsistera.
Et pour cela, vous
aurez une plénitude de joie ; et vous vous assiérez
dans le royaume de mon Père; oui, votre joie sera complète,
comme le Père m'a donné une plénitude de joie ;
et vous serez comme moi, et je suis tout comme le Père ; et
le Père et moi sommes un."
Cette
condition des 3 Néphites est semblable à celle dans
laquelle se trouve l'apôtre Jean,
et on trouve d'autres précisions dans 3
Néphi 28:25-30
:
"Voici, j'allais
inscrire le nom de ceux qui ne devaient jamais goûter la mort,
mais le Seigneur l'a défendu ; c'est pourquoi, je n'inscris
pas leurs noms ; car ils sont cachés au monde.
Mais voici, je les ai
vus, et ils m'ont enseigné.
Et voici, ils seront
parmi les Gentils, et les Gentils ne les connaîtront pas.
Ils seront aussi
parmi les Juifs, et les Juifs ne les connaîtront pas.
Et
il arrivera, quand le Seigneur le jugera convenable dans sa sagesse,
qu'ils enseigneront toutes les tribus dispersées d'Israël
et toutes les nations, familles, langues et peuples ; et amèneront
de parmi eux un grand nombre d'âmes à Jésus,
pour que leur désir soit satisfait, et à cause du
pouvoir de conviction qu'ils ont reçu de Dieu.
Et
ils sont comme les anges de Dieu et s'ils prient le Père au
nom de Jésus,
ils peuvent se montrer à tout homme selon qu'ils le jugent
convenable."
Et
enfin dans 3
Néphi 28:36-40
:
"Et maintenant
voici, quand j'ai parlé de ceux que le Seigneur avait
choisis, oui, ces trois disciples qui furent enlevés au ciel,
j'ai dit que je ne savais pas s'ils avaient été
purifiés de la mortalité à l'immortalité
Mais voici, depuis que j'ai écrit cela, j'ai interrogé
le Seigneur, et il m'a manifesté qu'il avait fallu qu'un
changement fût opéré sur leur corps, sinon ils
auraient dû goûter la mort ;
C'est pourquoi, pour
qu'ils ne dussent pas goûter la mort, un changement avait été
opéré sur leur corps, pour qu'ils ne souffrissent pas
la douleur ni le chagrin, si ce n'est pour les péchés
du monde.
Or, ce changement
n'est pas égal à celui qui aura lieu au dernier jour ;
mais un changement fut opéré en eux de sorte que Satan
n'avait aucun pouvoir sur eux pour les tenter ; et ils étaient
sanctifiés dans la chair, de sorte qu'ils étaient
saints, et que les pouvoirs de la terre n'avaient aucune prise sur
eux.
Et ils devaient
rester dans cet état jusqu'au jour du jugement du Christ ; et
en ce jour-là, ils devaient recevoir un plus grand changement
et être reçus dans le royaume du Père pour n'en
plus sortir, mais pour demeurer avec Dieu éternellement dans
les cieux."
Dans
les Enseignements du prophète Joseph
Smith,
page 136, on peut lire :
"La
doctrine de la translation :
"La doctrine de la
translation est un pouvoir qui appartient à cette prêtrise.
Il y a beaucoup de choses qui appartiennent aux pouvoirs de la
prêtrise et à ses clefs qui ont été
tenues cachées dès avant la fondation du monde ; elles
sont cachées aux sages et aux intelligents pour être
révélées dans les derniers temps.
"Il
se peut que beaucoup aient pensé que la doctrine de la
translation était une doctrine par laquelle les hommes
étaient emmenés immédiatement dans la présence
de Dieu et dans une plénitude éternelle, mais c'est là
une idée erronée. Le lieu qu'ils habitent est d'un
ordre terrestre, un lieu préparé pour les gens qu'il
gardait en réserve pour être les anges chargés
d'un ministère auprès de beaucoup de planètes
et qui jusqu'à présent ne sont pas encore entrés
dans une plénitude aussi grande que ceux qui ressuscitent
d'entre les morts. "D'autres furent livrés aux
tourments, et n'acceptèrent point de délivrance, afin
d'obtenir une meilleure résurrection" (voir
Hébreux 11:35).
"Il
était donc manifeste qu'il y avait une meilleure
résurrection, sinon Dieu ne l'aurait pas révélé
à Paul. En quoi peut-on donc dire que c'est une meilleure
résurrection ? Cette distinction existe entre la doctrine de
la résurrection proprement dite et la translation ; la
translation permet d'être délivré des tortures
et des souffrances du corps, mais leur existence se prolongera en ce
qui concerne les travaux et les labeurs du ministère avant
qu'ils ne puissent entrer dans un repos et une gloire si grands.
D'autre part, ceux qui ont été torturés,
n'acceptant pas la délivrance, ont reçu un repos
immédiat de leurs œuvres. "Et j'entendis du ciel
une voix qui disait : Ecris : Heureux dès à présent
les morts qui meurent dans le Seigneur ! Oui, dit l'Esprit, afin
qu'ils se reposent de leurs travaux, car leurs oeuvres les suivent"
(voir
Apocalypse 14:13).
"Ils se reposent de
leurs travaux pendant un temps prolongé, et cependant leur
oeuvre est gardée en réserve pour eux, afin qu'il leur
soit permis d'accomplir la même oeuvre lorsqu'ils recevront la
résurrection pour leur corps. Mais nous laisserons ce sujet
et le sujet des corps terrestres pour une autre fois, afin de les
traiter d'une manière plus complète."
L'Apocalypse
: un livre à comprendre
:
Le
livre de l'Apocalypse,
tel qu'il nous a été donné par l'apôtre
Jean,
est un témoignage sur la prescience de Dieu. Il est fait pour
nous consoler et nous préparer à la Seconde Venue. Ce
n'est pas un livre pour les novices au niveau spirituel. Il a été
donné à Jean
le révélateur par le pouvoir de la prophétie.
Cependant, Joseph
Smith
a déclaré que ce livre
"est l'un des livres les plus clairs que Dieu ait jamais fait
écrire." Ainsi,
nous avons la responsabilité de comprendre ce livre de
l'Apocalypse.
Dans un article publié dans l'Ensign, en septembre 1975, sous
le titre "Comprendre
le livre de l'Apocalypse",
l'apôtre Bruce
R. McConkie
a donné une réponse à la question : peut-on
comprendre le livre de l'Apocalypse
? :
"Certainement.
Pour quelle autre raison le Seigneur l'aurait-il révélé
? C'est la notion commune, que le livre parle de bêtes, de
plaies, de symbolismes mystérieux, qui ne peuvent pas être
compris, ce n'est pas vrai. C'est tellement exagéré
que cela donne un sentiment totalement erroné sur cette
portion de la vérité révélée. La
plus grande partie du livre, et on n'aurait pas de difficulté
à compter les versets ainsi compris, est claire et simple, et
devrait être comprise de tout le peuple du Seigneur. Certaines
parties ne sont pas claires et ne sont pas compréhensibles
par nous ; ce qui cependant ne signifie pas que l'on ne puisse pas
les comprendre, si nous grandissons dans la foi comme nous le
devrions. Le Seigneur attend de nous que nous recherchions la
sagesse et que nous méditions sur ces vérités
révélées, et que nous acquérions une
connaissance de ces vérités par le pouvoir de son
esprit."
En
effet, le Seigneur a déclaré dans Doctrine
et Alliances 68:11 :
"Il
vous sera donné de connaître les signes des temps, et
les signes de la venue du Fils de l'Homme"
;
Et de
même, il a déclaré dans Doctrine
et Alliances 76:5-8 :
"Car ainsi dit
le Seigneur : Moi, le Seigneur, je suis miséricordieux et
clément pour ceux qui me craignent et je me réjouis
d'honorer ceux qui me servent en justice et en vérité
jusqu'à la fin.
Leur récompense
sera grande et leur gloire sera éternelle.
Et c'est à eux
que je révélerai tous les mystères, oui, toutes
les choses de mon royaume tenues secrètes depuis les temps
anciens, et pendant les âges à venir, je leur révélerai
le bon plaisir de ma volonté concernant tout ce qui a trait à
mon royaume.
Oui, ils connaîtront
même les merveilles de l'éternité, et je leur
montrerai les choses à venir et même les choses de
nombreuses générations."
Enfin,
il nous invite en déclarant : "Et
de plus, en vérité, je vous le dis, la venue du
Seigneur approche, et elle surprendra le
monde comme un voleur dans la nuit : c'est pourquoi, ceignez-vous
les reins afin d'être les enfants de la lumière, et ce
jour-là ne vous surprendra pas comme un voleur."
(Doctrine
et Alliances 106:4-5).
En conformité avec cela, nous pouvons voir l'exemple de
Joseph
Smith,
à qui le Seigneur révéla l'histoire toute
entière de la terre. Il déclare : "Après
que j'eus terminé la traduction du Livre de Mormon, je pris
la Bible pour la lire avec l'Urim et le Thummim. Je lus le 1er
chapitre de Genèse et je vis les choses telles qu'elles
furent faites. Puis je passais au suivant et au suivant, et tout fut
présenté devant moi comme un grand panorama, et ainsi,
chapitre après chapitre, jusqu'à ce que j'eus tout lu
: je vis tout !"
(cité
par Robert J. Matthews dans "Plainer
translation – Joseph
Smith's
translation of the Bible : a history and commentary
[BYU Press, 1985, p. 25] ). Nombreux
furent les prophètes qui eurent une vision panoramique de
l'histoire de l'humanité ; par exemple, dans le Livre de
Mormon, le prophète connu sous le nom de Frère de
Jared (voir Éther 3:21-22 25-27). La vision du prophète
Jarédite Éther fut préservée, et
finalement intégrée, à travers le peuple de
Lamoni, aux annales des Néphites. Après l'apparition
du Sauveur aux disciples américains, ces annales furent
traduites et devinrent partie intégrante de leurs Écritures.
Par suite de leur incrédulité, la vision fut perdue à
leur connaissance ; mais Moroni cependant la préserva comme
partie de ses annales. Elle représentait au moins une partie
de la portion scellée des plaques du Livre de Mormon, que
Joseph
Smith
reçut l'interdiction de traduire par ces paroles : "Et
maintenant, moi, Moroni, j'ai écrit les paroles qui m'étaient
commandées, selon ma mémoire ; et je te dis les choses
que j'ai scellées ; c'est pourquoi n'y touche pas pour les
traduire, car cela t'est interdit, sauf plus tard, quand ce sera la
sagesse de Dieu" (Éther 5:1). Cette
vision est demeurée scellée jusqu'à nos jours.
Cependant, quelqu'un d'autre a eu la même vision, car la
partie scellée du Livre de Mormon :
"contient la même révélation qui fut donnée
à Jean
sur l'île de Patmos".
Cependant,
le frère de Jared l'a semble t-il écrite avec beaucoup
plus de détails. Dans le "Messenger
and Advocate" de
février 1935, p. 80, la partie scellée du Livre de
Mormon est décrite comme représentant environ les 2/3
du volume total des plaques d'or. Si c'est le cas, alors la vision
du frère de Jared occuperait une partie substantielle de plus
de 1000 pages de texte traduit, ce qui dépasse largement le
texte de Jean,
qui est d'environ 25 pages. Cependant, Jean
a consacré seulement quelques lignes pour décrire 6000
ans de l'histoire de l'humanité, pour pouvoir se concentrer
davantage sur la période qui précède
immédiatement la seconde venue. Daniel, ainsi que Néphi,
eurent des visions semblables, mais il leur fut commandé de
ne pas les révéler (voir
Daniel 12:4, 9 ; 1 Néphi 14:25-26, 28).
Ainsi, cette révélation sera un jour révélée
à tous les hommes, comme c'est promis dans Éther
4:15
:
"Voici, quand tu
déchireras ce voile d'incrédulité qui te fait
rester dans ton affreux état de méchanceté, de
dureté de cœur et d'aveuglement d'esprit, alors les
choses grandes et merveilleuses qui t'ont été cachées
depuis la fondation du monde – oui, quand tu invoqueras le Père
en mon nom, le cœur brisé et l'esprit contrit, alors tu
sauras que le Père s'est souvenu de l'alliance qu'il a faite
avec tes pères, ô maison d'Israël".
Jusque
là, c'est la révélation de Jean
dans l'Apocalypse qui doit nous servir. À Moroni,
le Seigneur a déclaré :
"Et
alors mes révélations, que j'ai fait écrire par
mon serviteur Jean,
seront dévoilées aux yeux de tout le peuple.
Souviens-toi, quand tu verras ces choses, tu sauras que le temps est
proche où elles seront manifestées en toute réalité."
(Éther
4:16).
Une
révélation donnée suivant un code
:
Il
est évident que l'apôtre Jean
a écrit beaucoup moins de choses que ce qu'il avait appris.
D'après Joseph
Smith,
Jean
"vit
les mêmes choses concernant les derniers jours, que Énoch
a pu voir".
Cette déclaration peut faire référence à
la vision d'Énoch que l'on trouve dans Moïse
7:41-67,
qui déclare : "Le
Seigneur montra tout à Énoch, à savoir jusqu'à
la fin du monde. Il vit le jour des justes, l'heure de leur
rédemption, et reçut une plénitude de joie."
Il y
avait cependant un défi à relever, et Jean,
de même que Néphi, semble en avoir été
conscient. Cette Bible devait en effet passer par les mains de la
"grande
et abominable Église, abominable par-dessus toutes les autres
Églises ; car voici, elle a ôté de l'Évangile
de l'Agneau de nombreuses parties qui sont claires et extrêmement
précieuses ; et elle a ôté aussi beaucoup
d'alliances du Seigneur, et elle a fait tout cela pour pervertir les
voies droites du Seigneur, pour rendre aveugles les yeux et endurcir
le cœur des enfants des hommes"
(1
Néphi 13:14-28).
Ainsi, Jean
devait faire passer la révélation à travers
ceux qui allaient essayer de la transformer. C'est pourquoi Jean
n'a pas choisi la forme de la vision, mais c'est Dieu lui-même
qui le fit. Cette forme, que l'on appelle aujourd'hui apocalyptique,
consiste en quelque sorte en un code divin. En fait, de tout le
Nouveau Testament, le texte de l'Apocalypse est celui qui semble
avoir été le moins changé. Sur les 400 versets
du livre de l'Apocalypse, il y a environ 1650 lectures variantes
dans le texte, dans les différents manuscrits disponibles. En
comparaison, les épîtres générales, qui
contiennent 432 versets, ont 1100 variantes, avec beaucoup plus de
sources manuscrites, et donc un potentiel beaucoup plus grand de
différences.
Les
fondements théologiques de la littérature
apocalyptique
:
Comme
nous l'avons vu, la littérature apocalyptique est très
vaste : dans l'Ancien Testament comme dans le Nouveau, dans le Livre
de Mormon, de même que dans nombre de textes apocryphes ou
pseudo-épigraphes.
Les spécialistes s'accordent
à reconnaître 3 éléments fondamentaux
dans la littérature apocalyptique :
1.
Elle est quasiment toujours de nature eschatologique,
c'est-à-dire qu'elle se concentre sur des temps à
venir, au moment où Dieu arrêtera le flot de
l'histoire, pour réaliser la fin de la méchanceté,
et instituer un nouvel ordre de justice et de paix. C'est en cela
que la prophétie se distingue des récits
apocalyptiques, car la prophétie prédit l'avenir, mais
se concentre sur un futur qui découle du présent, qui
est encore dans le courant naturel de l'histoire, sans interruption
particulière. Les récits apocalyptiques pour leur part
commentent la fin des temps, quand Dieu accomplira ses propres
desseins et réalisera un nouveau commencement. Ainsi, d'une
façon générale, la littérature
apocalyptique ne reconnaît pas à l'homme la capacité
de créer un futur fait de paix, ni le pouvoir de surmonter
totalement la méchanceté, tout du moins, au niveau du
monde tout entier. La consommation de toute chose viendra en effet
après que l'histoire ait été pour ainsi dire
interrompue par Dieu, qui réalisera ses propres desseins.
2. La
littérature apocalyptique est dualiste,
c'est-à-dire que la réalité apocalyptique
consiste en 2 éléments irréductibles qui sont
des principes opposés : le bien et le mal. Ce dualisme n'est
pas tant métaphysique que réel, s'exerçant aux
plans historique et temporel. L'époque présente est
sujette au pouvoir du mal. Satan et ses armées règnent.
Mais ce monde aboutira à une période où le
temps n'existera plus et où la justice règnera sous
l'autorité du Seigneur Jésus
Christ.
3. La
littérature apocalyptique présente la caractéristique
d'un déterminisme
rigide. En effet, suivant la révélation, toutes les
choses s'orientent inexorablement vers une fin qui est prédéterminée
par Dieu. Tout est inévitable, rien n'est laissé au
hasard. Le problème du libre-arbitre humain et de liberté,
en référence avec l'omniscience de Dieu, n'est
quasiment jamais abordé. Mais il y a une affirmation tacite
que la victoire finale de Dieu s'opère dans le cadre du
respect de la liberté humaine. Cependant, encore une fois,
les auteurs des écrits apocalyptiques, et en particulier
Jean,
sont tout-à-fait pessimistes quant à la capacité
de l'homme de combattre le mal et de changer le monde. Certes, les
individus peuvent et doivent se repentir, mais le monde dans son
ensemble ne se repentira pas. C'est pourquoi Dieu est le seul qui
ait le pouvoir de vaincre le monde, de vaincre le pouvoir de Satan.
C'est la raison pour laquelle, la foi en Dieu et en son pouvoir de
contrôler le futur et l'avenir, et de faire que toutes les
choses tournent à l'avantage et à la bénédiction
des justes, est tout-à-fait centrale dans ses écrits.
Bien
que l'Apocalypse de Jean
contienne les éléments mentionnés ci-dessus, il
est tout-à-fait unique par bien des côtés : son
organisation, sa structure, son pouvoir d'explication, sa grandeur,
en font un chef-d’œuvre. Le souffle de l'inspiration y
est présent à chaque verset. Alors que la plupart des
récits apocalyptiques des apocryphes et des pseudo épigraphes
sont souvent confus, étranges, semblant être le produit
d'une fantaisie non contrôlée, et écrits
davantage pour mystifier que pour édifier, l'Apocalypse de
Jean
montre ordre, dignité, sérieux et un sens, une
direction (certains de ces apocalypses sont par exemple : les
Psaumes de Salomon [écrits aux environs de 50 avant JC], les
odes de Salomon [rassemblées entre 50 avant JC et 50 après],
le Testament des 12 patriarches [copié aux environs de 100
avant JC à 50 après], le livre des Jubilés
[écrit entre 50 avant JC à 50 après], le 2e ou
le 4e Esdras [écrit aux environs de 75 après JC],
l'apocalypse de Baruch [écrit aux environs de 75 après
JC], l'apocalypse d'Abraham [écrit aux environs de 50 après
JC], ainsi qu'une multitude d'autres textes plus courts).
Pour
comprendre le livre de l'Apocalypse
:
Dans
le discours déjà cité, Elder Bruce R. McConkie
cite 7 éléments pour comprendre le livre de
l'Apocalypse.
1– Savoir que le livre
de l'Apocalypse parle de choses qui se passeront après le
temps du Nouveau Testament, et en particulier dans les derniers
jours.
2– Avoir une
connaissance générale du plan de salut et de la façon
dont Dieu agit envers les hommes sur la terre.
3– Utiliser les
différentes révélations modernes, qui parlent
de sujets semblables dans un langage
similaire.
4– Étudier les sermons de Joseph
Smith
qui ont rapport avec le livre de l'Apocalypse.
5– Utiliser la version
inspirée de la Bible.
6– Réserver son
jugement pour les choses pour lesquelles aucune interprétation
n'a été donnée.
7– Rechercher l'esprit
pour comprendre le livre.
Richard
D. Draper,
auteur de "Opening
the seven seals",
livre d'étude sur l'Apocalypse, identifie d'autres clés
pour comprendre l'œuvre de l'apôtre Jean
:
A)
L'esprit
de révélation et de prophétie
: Nous avons la promesse que si nous suivons l'inspiration des
prophètes et la parole de Dieu contenue dans les ouvrages
canoniques, le Seigneur révèlera sa volonté,
ligne sur ligne, précepte par précepte. C'est ainsi
que les Saints pourront obtenir une certaine sensibilité aux
signes des temps et aux signes de la venue
du Fils de l'Homme (D&A 98:12 ; 45:39 ; 68:11),
et être préparés à cette seconde venue ;
sinon, la parabole des 10 vierges pourraient se révéler
tout-à-fait prophétique (voir
Matthieu 25:1-13).
B) La
période de temps que couvre le livre de l'Apocalypse
: Il faut savoir que le livre parle d'événements qui
sont à venir. Au cours des siècles, il y a eu de
nombreuses discussions pour identifier la période de temps
dont parle l'Apocalypse. Jean
avait-il parlé de choses qui étaient proches de son
époque, ou de choses qui devaient venir dans un futur
lointain ? Joseph
Smith
a répondu à ce débat lorsqu'il déclara :
"Les
choses que Jean
a
vu ne sont pas des allusions à des scènes de l'époque
d'Adam, d'Énoch, d'Abraham ou de Jésus,
si ce n'est dans le cas où c'est présenté
clairement par Jean.
Mais Jean
a vu seulement ce qui devait venir dans le futur, et qui devait
bientôt se produire."
A une autre occasion, il déclara :
"Il
y a une grande différence et une grande distinction entre les
visions et les représentations dont parlent les anciens
prophètes et celle dont il est question dans les révélations
de Jean.
Les choses que Jean
vit n'avaient rien à voir avec les événements
de l'époque d'Adam, d'Énoch, d'Abraham ou de Jésus,
si ce n'est dans la mesure où Jean
le dit expressément et l'expose clairement. Jean
ne vit que ce qui se trouvait dans le futur et qui devait arriver
bientôt... Les choses que Jean
vit dans le ciel n'avaient rien à voir avec quoi que ce soit
qui eût été sur la terre avant ce temps-là,
parce qu'elles étaient la représentation de "choses
qui doivent arriver bientôt" et non de ce qui s'était
déjà passé".
C) La
perspective hébraïque de l'apôtre Jean
: Comme dans d'autres livres du Nouveau Testament, la révélation
est récurrente, c'est-à-dire qu'elle représente
le présent et le futur par des allusions à des
prophéties bibliques faites par le passé,
particulièrement celles que l'on trouve dans la Genèse,
dans l'Exode, dans Ézéchiel, Daniel et Zacharie. C'est
ainsi que Jean
pouvait incorporer et confirmer les desseins de Dieu, définis
dans la Bible par le passé, et montrer que ces desseins
étaient la cause de l'histoire et dirigeaient le cours de
l'histoire. En rupture avec les modèles grec et romain de la
théorie du temps cyclique (éternel retour), les
prophéties bibliques révèlent un dessein clair
et direct, avec un commencement, au moment de la création
sous la direction de Dieu, une catastrophe dans la chute, une
solution dans l'incarnation, l'expiation et la résurrection
du Christ, et enfin une bataille entre les forces du bien et du mal,
qui se résoudra au moment de la seconde venue du Seigneur
dans sa gloire. C'est ainsi que la tragédie de l'histoire
humaine se trouve transformée dans le triomphe de la
divinité. L'Apocalypse représente donc un grand arc,
qui retourne à ses débuts, d'un paradis à
l'autre. Cependant, il ne s'agit pas tant d'un arc de cercle que
d'une spirale, car l'intention n'est pas de retourner à
l'Éden des origines, où l'homme a dû chuter,
mais bien plus d'atteindre un Éden à un degré
supérieur, qui dépasse, en paix, en joie et en gloire
ce que pouvait contenir celui des origines. Il y a en effet la
récurrence d'un thème édénique dans la
vision de Jean
: les nouveaux cieux et la nouvelle terre, un nouvel Éden
avec un arbre de vie, les eaux de vie (voir
Apocalypse 22:1-2).
Ainsi, la chute devient l'une des grandes chances de l'homme, car
c'est à travers le Christ que l'homme peut mériter, et
pas seulement hériter de ce dernier paradis, à travers
la grâce de Dieu, mais aussi à travers ses œuvres,
réalisant ainsi une unité parfaite entre Dieu et
l'homme.
D) La
structure de l'Apocalypse
: L'Apocalypse insiste sur les relations de l'Église avec le
monde et avec l'avenir. Il y a 3 divisions principales dans l'œuvre
:
– les chapitres 1 à
3, qui contiennent une introduction et le message aux 7 Églises
d'Asie ;
– les chapitres 4 à
11, qui contiennent un bref résumé de l'histoire de la
terre, et qui ensuite se concentrent sur le temps qui précède
la seconde venue du Seigneur ;
– enfin les chapitres 12 à 22, qui commencent à l'époque
de Jean
et vont de l'avant jusqu'à la seconde venue, puis du
Millénium jusqu'à la fin des temps, mais cette fois
avec une perspective différente.
Les
dernières 2 divisions sont remplies d'interludes, de "flash
backs" ou
de "prévisions"
(voir
l'appendice A).
E)
Comprendre
le style apocalyptique et les méthodes utilisées par
Jean
: voir l'appendice B, qui donne les détails de ces différents
éléments.
Si le
Nouveau Testament a principalement été écrit
pour que ceux qui ont des oreilles entendent, le livre de
l'Apocalypse a été écrit pour que ceux qui ont
des yeux puissent voir, car Jean
a reçu sa révélation à travers des
impressions et des symboles. Une comparaison intéressante
peut être faite avec la vision du rêve de Léhi,
et des symboles qu'elle contenait (voir
1 Néphi 8).
C'est dans le chapitre 11 de 1 Néphi que cette vision peut
être interprétée, car les choses qu'avait vues
Léhi n'existaient pas dans la réalité, mais
étaient des symboles, des images, des figures d'événements
historiques et de différents peuples.
Concernant
l'Apocalypse, Joseph
Smith
a déclaré :
"Il
y a une importante distinction à faire entre ce que les
prophètes voulaient réellement dire et la traduction
actuelle. Les prophètes ne déclarent pas qu'ils ont vu
une bête ou des bêtes, mais qu'ils ont vu l'image
ou la représentation
d'une bête. Daniel ne vit pas un ours ou un lion véritable,
mais l'image ou la représentation de ces animaux.
La traduction aurait dû dire "image" au lieu de
"animal" dans chacun des cas où les prophètes
parlent d'animaux. Mais Jean
vit la bête réelle dans le ciel, ce qui montra à
Jean
que des bêtes y existaient réellement, et non pour
montrer la représentation de choses sur la terre. Quand les
prophètes disent qu'ils voient des animaux dans leurs
visions, ils veulent dire qu'ils ont vu les images, celles-ci
étaient des types représentant certaines choses. En
même temps ils recevaient l'interprétation de ce que
ces images ou types devaient représenter".
Dans
le cas de Jean,
les sens physiques étaient donc dépassés par
les sens spirituels : l'esprit communiquait directement avec
l'esprit, à travers des formes, des images et des
impressions. C'est ainsi que rien n'était perdu dans cet
échange. Cependant, pour écrire sa révélation,
Jean
devait utiliser un langage accessible à ses lecteurs. C'est
pour cela qu'il a utilisé des symboles qui, bien qu'un peu
faibles, sont cependant efficaces pour transmettre les messages. Le
langage symbolique, comme toujours, réalisait 2 desseins :
d'une part, il permettait la compréhension de ces choses à
ceux qui étaient spirituellement préparés, mais
par ailleurs, il scellait, en protégeant la vision, de ceux
qui auraient pu la pervertir. En tout cas, c'est la réaffirmation
que Dieu a une parfaite connaissance du processus historique. Si
l'utilisation des symboles est, d'une manière générale,
uniforme dans tout le livre de l'Apocalypse, (par exemple les
trompettes, les sceaux, les bêtes ont un sens constant),
certaines images demeurent obscures. Jean
utilise ces symboles comme un moyen de représentation ; et la
révélation moderne nous aide pour l'interprétation
de nombres de ces symboles. Les nombres ont une grande importance,
et toute la littérature du Proche-Orient, en particulier
celle des Hébreux, révèle un intérêt
particulier dans l'utilisation des nombres pour communiquer des
idées. Par exemple, les chiffres 4, 7, 12 et 1000 ont tous
les quatre un sens de complétude et de plénitude :
– le
chiffre 4 est en référence avec le monde,
– le chiffre 7 est symbole de perfection,
– le chiffre 12 est en relation avec la prêtrise,
– et 1000 est symbole d'une grandeur superlative.
Enfin,
il faut se souvenir que tous les détails décrits par
Jean
n'ont pas une signification et un sens profonds et cachés ;
par exemple les yeux flamboyants, les pieds qui sont comme de
l'airain, sont faits pour indiquer un contexte et une impression de
lumière, et ne doivent pas être interprétés
comme ayant un sens symbolique particulier.
L'APOCALYPSE
Le
message aux 7 Églises
Leçon
2 – Commentaires des chapitres
1 à 3
(Chapitre
1:1-2) – Introduction de la vision :
La
première phrase, "Révélation
de Jésus
Christ",
introduit le thème de toute la vision. Il s'agit bien d'une
révélation du Christ. Le génitif grec peut être
interprété de 2 façons : ou bien la révélation
donnée par Jésus
Christ,
ou bien la révélation de Jésus
Christ,
à savoir que l'on révèle le Christ lui-même
; les 2 ne sont d'ailleurs pas exclusives. Et cette 1ère
phrase nous avertit immédiatement que cette révélation
vient de Dieu lui-même. C'est donc bien le Père qui
révèle le Fils et qui rend témoignage du Fils.
C'est pourquoi le thème central de la vision sera le
témoignage du Père de l'importance de l'œuvre du
Fils. Jean
est le récipiendaire de cette vision. Il doit être un
témoin, et il est très clair que Dieu veut que cette
vision et révélation puisse circuler. Elle n'est pas
donnée comme un mystère, un puzzle, une énigme,
mais bien comme une révélation enregistrée, que
l'on doit faire circuler afin d'édifier les esprits de ceux
qui sont fidèles. Le verset
1 continue
en disant que ces choses, il les a fait connaître par l'envoi
d'un ange à son serviteur Jean.
Il cite le verbe "faire
connaître"
; le verbe grec est semaino,
ce qui signifie prédire, donner un signe ou un symbole
d'identification, ce qui, en latin donne signum,
et que l'on retrouvera en français dans sémantique.
Il semblerait donc que l'ange ait donné à l'apôtre
Jean
un signe ou un symbole pour authentifier la vision. L'apôtre
d’ailleurs n’a la responsabilité d'écrire,
ni plus ni moins que ce qu'il a reçu. Il a donc bien gardé
cette vision pure.
(Chapitre
1:3) – "Heureux
ceux qui comprennent" :
Le
verset
3
contient la 1ère de 7 béatitudes que l'on trouve dans
l'Apocalypse. Les autres se trouvent à 14:13 ;
16:15 ; 19:9 ; 20:6 ; 22:7 ; 22:14.
La bénédiction est prononcée sur ceux qui lisent
et qui entendent. On a un singulier, celui qui lit, et un pluriel,
ceux qui entendent les paroles de la prophétie, qui rappelle
la procédure dans le service de la synagogue, où une
personne lisait l'Écriture tandis que la congrégation
écoutait. La version inspirée de Joseph
Smith
ajoute : "Heureux
celui qui lit, et ceux qui entendent et comprennent les paroles de
cette prophétie".
En effet, le verbe grec
akouo
signifie à la fois entendre, écouter, mais aussi dans
certains cas comprendre. Joseph
Smith
insiste sur le fait qu'on doit payer le prix pour que cette promesse
puisse s'accomplir.
(Chapitre
1:4 à 8) – Le Tout Puissant :
La
révélation s'adresse donc aux 7 Églises de la
province romaine de l'Asie. Il y a un usage symbolique du chiffre 7,
qui est symbole de complétude et de perfection, et qui
indique qu'au-delà des 7 Églises d'Asie, auxquelles
s'adresse la révélation, le message est en réalité
universel : c'est l'Église de Dieu à toutes les
époques et où qu'elles se trouvent. Le message est
donné de la part de "Celui
qui est, qui était, et qui vient".
C'est une citation partielle du nom de Dieu, que l'on trouve dans
Exode
3:14-15,
tel qu'il est traduit dans la Bible des Septante (voir aussi Jérémie
1:6 ; 14:13 ; 32:17).
La phrase grecque commence par apo,
qui signifie de, de la part de, qui, en général, est
suivi du génitif, mais après lequel on trouve ici 3
nominatifs ; ce qui semble indiquer que Dieu, ici, reste le sujet,
celui qui a l'initiative, qui fait que les choses se produisent
selon leur ordre et en leur temps, en harmonie avec sa volonté
(voir Romains
9:15-18 ; Jean 10:18 ; Ézéchiel 38:4, 14-22).
Cette phrase, qui qualifie Dieu, semble donc être comme un
seul nom, indéclinable, une paraphrase du tétragramme
Y.H.W.H.,
"celui
qui est",
qui rappelle l'existence éternelle de Dieu, qui est sans
commencement de jours ou fin d'années. Jéhovah est
bien le Seigneur du passé, du présent et du futur, ou,
plus exactement, tout est présent devant lui, et ce présent
éternel englobe le passé et l'avenir. A cette heure de
persécution de l'Église, approchant de sa fin, il
était important pour les Saints de savoir que Dieu, dans son
pouvoir éternel, accomplirait tous ses desseins à
travers le cours de l'histoire. Si le Seigneur est la 1ère
source de bénédictions, la 2e vient des 7 esprits qui
sont devant le trône de Dieu. Apocalypse
4:5
les compare à des lampes
ardentes
; et Apocalypse 5:6 les compare encore à 7 yeux
de l'Agneau. La version inspirée de Joseph
Smith
les identifie clairement comme étant les dirigeants des
différentes branches, auxquels la révélation
est adressée. La comparaison avec les yeux montre qu'ils
supervisaient les affaires de l'Église, et de même, que
leur élection est assurée et qu'ils pourront ainsi
obtenir la vie éternelle.
Le
verset
5
nous parle de Jésus
Christ,
le témoin fidèle, le Premier Né des morts et le
Prince des rois de la terre. Le terme témoin vient, en grec,
du mot martus,
d'où le français a tiré le mot martyr, à
savoir les témoins fidèles qui sont prêts à
donner leur vie pour leur témoignage, Christ étant
l'exemple parfait de sacrifice suprême. Le Prince des rois de
la terre rappelle Psaumes
89:27,
tandis que le Premier Né des morts rappelle Colossiens
1:18.
Le
verset
6
explique
"qui
a fait de nous un royaume de sacrificateurs pour Dieu".
La version du roi Jacques parle de rois et prêtres devant
Dieu (voir
Exode 29:6 ; Ésaïe 61:5-6 ; 1 Pierre 2:9),
ce qui signifie que le Sauveur organisera son royaume, qui sera
composé de ceux qui détiennent la prêtrise.
L'apôtre
Bruce R. McConkie
a déclaré :
"Les
détenteurs de la prêtrise de Melchisédek qui ont
le pouvoir de s'avancer fermement en droiture, en vivant de chaque
parole qui sort de la bouche de Dieu, qui magnifient leur appel et
progressent de grâce en grâce, jusqu'à ce qu'à
travers les ordonnances du temple, ils reçoivent la plénitude
de la prêtrise et sont ordonnés rois et prêtres,
ceux qui accomplissent cela auront leur exaltation, ils seront rois,
prêtres, dirigeants et seigneurs de leur sphère
respective dans les royaumes éternels du Grand Roi, qui est
Dieu notre Père."
(Voir
aussi D&A 78:15).
Le
verset
7
parle de nuée (en grec nephelé).
Cette nuée était le signe de la présence de
Dieu (voir
Matthieu 17:5 ; Marc 9:7 ; Luc 9:34-35)
et serait également le véhicule de sa seconde venue
(voir
Daniel 7:13 ; Matthieu 24:30 ; 26:64 ; Marc 13:26 ; D&A 133:3, 20).
Enfin
le verset
8
qualifie le Seigneur de Tout Puissant. Le terme grec est
pantokrator,
que l'on traduit par Tout Puissant, ne veut pas désigner
celui qui peut faire et n'importe quoi, mais plutôt celui qui
tient les choses ensembles, qui administre et règle toute
chose (voir
D&A 88:6, 13).
(Chapitre
1:9-18)– La vision du Fils de l'Homme :
Le
verset
10
nous montre que Jean
fut ravi en esprit le jour du Seigneur, à savoir un dimanche,
et qu'il fut commandé d'écrire dans un livre ce qu'il
voyait. Le terme livre, ici, devrait être interprété
par rouleau. En fait, on peut identifier 3 rouleaux au cours de la
vision :
– le
1er, que Jean
allait produire (on en parle au chapitre
1)
– le
2e, qui serait ouvert par l'Agneau de Dieu (au
chapitre 5)
– et
le dernier, qui serait donné à Jean
par un ange (au
chapitre 10)
C'est
en se retournant que Jean
vit un personnage resplendissant, qui se tenait debout au milieu de
7 chandeliers d'or. Cette image n'est pas sans évoquer la
Ménorah,
chandelier à 7 branches qui se trouvait dans le temple (Exode
25:31-37, Zacharie 4:2).
Ici, cependant, chacune des lampes a sa propre base. L'évocation
du temple et du Saint des Saints n'est d'ailleurs pas très
loin, puisque Jean
utilise, pour décrire la robe du personnage, les mêmes
termes que la Bible des Septante utilise pour décrire le
costume des grands-prêtres (Exode
28:4 ; 29:5 ; Daniel 10:5)
et ces attributs de vêtement sont à la fois symboles de
l'office royal et également de la fonction de grand-prêtre.
Le personnage est à la fois roi et grand-prêtre dans
une association qui évoque la plénitude de la prêtrise
(D&A
124:28).
Au
verset
13,
Jean
parle d'un fils d'homme, qui n'est pas sans évoquer les mots
souvent utilisés de Fils
de
l'Homme.
Ce terme que l'on trouve dans l'Ancien Testament (Nombres
23:19 ; Psaumes 8:4 ; Ésaïe 51:12)
est utilisé pour distinguer la divinité des mortels.
Ce terme insiste aussi sur la nature anthropomorphique de la
divinité. Cependant, Moïse
6:57
suggère que Fils de l'Homme est un titre, puisque dans le
langage d'Adam, Homme de Sainteté est le nom de Dieu, et le
nom de son fils unique est le Fils de l'Homme, à savoir Jésus
Christ.
Ainsi, le
Christ est bien le Fils de l'Homme de Sainteté.
La phrase du verset
13
pourrait faire penser que Jean
a
vu quelqu'un qui ressemblait au Fils de l'Homme mais que ce n'était
pas lui. C'est pourtant bien la même phrase que l'on retrouve
dans Abraham
3:27 :
"Le
Seigneur dit : 'Qui enverrais-je ? Un, qui était semblable
au Fils de l'Homme
répondit : Me voici, envoie-moi."
Il s'agit donc sans aucun doute du Seigneur.
Apocalypse
14:14
fait référence au même personnage, qui laissa
Jean
l'adorer, alors que l'un des anges de la vision (Apocalypse
22:8)
refusa que Jean
l'adore.
Le personnage que Jean
vit
au début de la vision est bien le Seigneur lui-même.
Les 7 chandeliers représentent les Églises. En fait,
l'Église doit bien apporter la lumière du Christ au
monde (3
Néphi 15:9 ; 18:24 ; Matthieu 5:14-16 ; 3 Néphi
12:14-16).
Cette vision rappelle que le Seigneur est toujours dans son Église
et qu'il se tient proche de ses saints, comme leur roi et leur
grand-prêtre, prêt à les aider dans leurs
difficultés ; et les dirigeants de son Église sont
bien dans sa main droite, là où il peut les soutenir,
les aider et les diriger. Suit une description du Sauveur, qui
illustre bien la vision de gloire dans laquelle celui-ci apparaît.
Le
verset
16
nous explique que : "De
sa bouche sortait une épée aigue, à 2
tranchants".
C'est un symbolisme récurrent dans les Écritures (voir
Ésaïe 11:4 ; 49:2 ; D&A 33:1).
Cette épée est un symbole du pouvoir d'exécution
et du jugement de Dieu, pouvoir qui lui permet d'ouvrir, de trancher
et de révéler.
Le
verset
18
: "Je
tiens les clés de la mort et du séjour des morts".
A l'époque du Nouveau Testament, le terme mort et séjour
des morts (en grec hadès)
étaient le monde des esprits. Il est clair ici que Dieu
dirige à la fois le paradis et la prison des esprits. On sait
que, par son expiation, le Sauveur a obtenu le pouvoir sur l'enfer
et sur la mort en exerçant les clés de la
résurrection.
Versets
19
et 20 : la commission finale de Jean.
Les choses qui sont, constituent le message aux 7 Églises,
que l'on trouve dans les chapitres 2 et 3. Les choses qui doivent
arriver après elles, représentent tout le reste du
livre.
(Chapitres
2 et 3)– Le message aux 7 Églises :
Les
7 Églises d'Asie sont Éphèse, Smyrne, Bergame,
Thyatire, Sardes, Philadelphie et Laodicée. Le message aux 7
Églises peut être divisé en 3 parties :
– d'une part, un
avertissement ou des reproches,
– d'autre part, des
compliments ou louanges,
– enfin, des promesses.
À
l'époque où Jean
écrit, l'apostasie est largement répandue dans toutes
les Églises chrétiennes du temps. Ces lettres montrent
6 domaines où l'apostasie est évidente :
1– la volonté de se compromettre avec le paganisme,
2– le reniement du Christianisme, du fait de la persécution des
Juifs,
3– l'acceptation de dirigeants non autorisés,
4– l'approbation de fausses doctrines, qui sont promulguées par
de faux prophètes,
5– l'indifférence et la tiédeur de l'engagement,
6– la perte de l'amour pour l'Église et pour le Maître.
Ainsi,
l'un des thèmes centraux du livre de l'Apocalypse est sans
aucun doute celui de l'autorité, à savoir, qui a le
droit de présider et de définir les doctrines de
l'Église. Bien d'autres références nous
montrent que l'apostasie était largement engagée (2
Pierre 2:1-2 ; Actes 20:30-31 ; 1 Jean 2:18-19 ; 2 Pierre 2:10 ; 2
Thessaloniciens 2:3 ; Hébreux 6:4-6).
Jean
cite certaines doctrines : la doctrine de Balaam
et celle des Nicolaïtes,
ainsi qu'une femme Jézabel,
qui se dit prophétesse. Pour ce qui est de l'aspect exact de
ces doctrines, il nous est inconnu. Cependant, on sait qu'un
prophète, devenu apostat dans l'Ancien Testament, avait
introduit en Israël l'adoration de Baal, avec ses orgies et ses
perversions (voir
Nombres 22:1 à 25:9 ; 31:16).
Pour les Nicolaïtes, on pense qu'ils ont été un
groupe pseudo-prophétique, puisque Nicolas est mentionné
comme l'un des 7 diacres dans Actes
6:5,
s'il s'agit bien du même personnage (voir
aussi D&A 117:11).
Jézabel semble avoir été une sorte de
prophétesse, comme il y en avait plusieurs à l'époque
de l'antiquité, que l'on appelait sibylles,
qui étaient des femmes qui tournaient en extase, des sortes
de médiums qui parlaient en oracles. Nombre de ces oracles
furent même rassemblés en une collection de maximes,
connue dans la littérature apocryphe comme le livre
des Sibylles.
Toutes ces formes d’idolâtrie incluaient une impudicité,
une fornication spirituelle, peut-être même davantage à
une impudicité charnelle. Jean
ne donne d'ailleurs aucun signe aux différentes Églises
qu'elles pourront survivre à la crise qu'elles sont entrain
de traverser. Les promesses, par ailleurs, parlent d'un salut qui
est de nature individuelle, et où le symbolisme du temple est
très présent sur le tableau des différentes
promesses aux 7 Églises.
|
ÉPHÈSE
|
SMYRNE
|
PERGAME
|
THIATYRE
|
SARDES
|
PHILADELPHIE
|
LAODICÉE
|
INFORMATIONS
SUR LES VILLES
|
La
plus grande ville de la province d'Asie, son centre principal.
La 4e plus grande ville de l'empire ; siège du temple de
Diane , qui était l'une des 7 merveilles du monde. Elle
devint l'un des centres les plus importants de l'Église,
après Jérusalem. Peut-être que Marie y a
vécu. Avait une rivière et un port, qui plus tard
furent comblés. Etait une ville en déclin, et
également une ville malsaine.
|
Port
important. Détruit en 580 avant JC par un tremblement de
terre. Reconstruit en 290 avant JC. Polycarpe fut le 1er évêque
(martyrisé en 162 après JC). 1ère ville à
adopter le culte impérial, de même que d'autres
dieux romains. En 177, fut détruite par un autre
tremblement de terre, et fut reconstruite plus tard.
|
Capitale
de l'Asie, centre du culte impérial en Asie. 3 temples
lui étaient consacrés. Centre de l'adoration
d'Esculape (médecine). Siège du proconsul romain.
Immense bibliothèque (plus de 200 000 manuscrits). Etait
le centre du monde romain dans toute l'Asie.
|
La
plus petite et la moins importante des villes, mais qui reçut
la lettre la plus longue. Avait de nombreuses corporations
d'artisans, entre autres la teinture de la laine. On ne pouvait
obtenir de travail sans faire partie de ces corporations.
|
Située
à la croisée de 5 routes principales. Grandes
richesses, mais aussi grande immoralité. Elle est
construite sur une colline, fut conquise 3 fois par des armées
qui passèrent par l'autre côté.
|
Signifie
"amour fraternel". Porte de l'orient. Toutes les routes
commerciales passaient par là. Beaucoup d'idolâtrie
et centre de l'adoration de Bacchus, dieu du vin, de la vigne et
de l'ivresse.
|
Centre
commercial prospère, célèbre pour ses
banques. Environ 7000 hommes juifs dans la ville. Population très
accomodante. Hyéropolis était en amont, et un
centre de sources d'eau chaude. L'eau était donc tiède
à Laodicée. Les gens ne s'engageaient pas. Centre
célèbre pour les problèmes de vision et sa
production de collyre.
|
|
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|
|
|
|
DESCRIPTION
DU
CHRIST
|
Celui
qui tient les 7 étoiles dans sa main droite, et marche au
milieu des 7 chandeliers d'or.
|
Le
Premier et le dernier, celui qui était mort et qui est
revenu à la vie.
|
Celui
qui a l'épée aigüe à 2 tranchants.
|
Fils
de Dieu (seule fois mentionné dans l'Apocalypse). Celui
qui a les yeux comme une flamme, les pieds sont semblables à
de l'airain ardent.
|
Celui
qui a les 7 esprits de Dieu et les 7 étoiles.
|
Le
Saint, le Véritable, celui qui a la clé de David,
celui qui ouvre et personne ne fermera, celui qui ferme et
personne n'ouvrira.
|
L'Amen,
le Témoin fidèle et véritable, le
commencement de la création de Dieu.
|
|
|
|
|
|
|
|
PAROLES
DE LOUANGES
|
Connaît
les oeuvres, le travail et la persévérance, ne peut
supporter les méchants. A mis à l'épreuve
les faux apôtres. A souffert à cause de son nom (du
Christ) sans se lasser, hait les oeuvres des Nicolaïtes.
|
Tribulations
et pauvreté, calomniée par les Juifs, elle
continuera à endurer les persécussions.
|
Le
Seigneur sait que cette ville est le trône de Satan, mais
la ville retient le nom du Christ et n'a pas renié la foi,
même pendant les persécutions, là où
Satan demeure.
|
Connaît
tes oeuvres, ton amour, ta foi, ton service fidèle, ta
constance. Tes dernières oeuvres sont plus nombreuses que
les 1ères.
|
Connaît
les oeuvres. Quelques personnes n'ont pas souillé leurs
vêtements.
|
Connaît
les oeuvres. Peu de puissance mais a gardé la parole, n'a
pas renié son nom, a gardé la parole de la
persévérance en Christ.
|
Aucune
|
|
|
|
|
|
|
|
CONDAMNATION
|
A
abandonné son amour premier pour le Christ, est tombée
par rapport à ses 1ers engagements.
|
Aucune
|
A
accepté les faux prophètes (doctrines de Balaam et
des Nicolaïtes). Se livre à l'impudicité.
|
Laisse
la femme Jézabel enseigner et séduire les
serviteurs. Se livre à l'impudicité et mange les
viandes sacrifiées aux idoles.
|
Les
oeuvres ne sont pas parfaites devant Dieu. Passe pour être
vivant mais en réalité est mort.
|
Aucune
|
Ni
froid ni bouillant, mais tiède, sera vomi de la bouche.
|
|
|
|
|
|
CORRECTION
|
Doit
se repentir et se souvenir de ses 1ers engagements.
|
Aucune
|
Repens-toi,
sinon je viendrai bientôt, et combattrai avec l'épée
de ma bouche.
|
Corrigez
ce problème et tout ira bien.
|
Rappelle
toi ce que tu as reçu et entendu, garde-le et repens toi.
|
Aucune
|
Obtenir
l'or éprouvé par le feu, obtenir des vêtements
blancs et un collyre pour voir.
|
|
|
|
DÉFI
|
Que
celui qui a des oreilles entende ce que l'esprit dit.
|
Idem
|
Idem
|
Idem
|
Idem
|
Idem
|
Idem
|
|
|
|
PROMESSE
|
Celui
qui vaincra mangera de l'arbre de vie, qui est dans le paradis de
Dieu.
|
Celui
qui vaincra n'aura pas à souffrir de la 2e mort.
|
Celui
qui vaincra recevra la manne cachée, et recevra un caillou
blanc sur lequel est écrit le nouveau nom, que personne ne
connaît, si ce n'est celui qui le reçoit.
|
Je
donnerai autorité sur les nations. Paîtra avec une
verge de fer. Recevra l'étoile du matin
|
Celui
qui vaincra sera revêtu de vêtements blancs. Son nom
ne sera pas effacé du livre de vie, et le Christ
confessera son nom devant le Père et devant les anges.
|
Celui
qui vaincra deviendra une colonne dans le temple de Dieu, et n'en
sortira plus. Le nom de Dieu sera écrit sur lui, ainsi que
le nom de la ville de Dieu, la Nouvelle Jérusalem, qui
vient du ciel, et le nouveau nom.
|
Je
me tiens à la porte et je frappe. Si quelqu'un entend ma
voix et ouvre la porte, j'entrerai chez lui, je souperai avec
lui, et lui avec moi.
Sera
assis sur son trône avec le Père.
|
|
L'APOCALYPSE
La
vision des cieux
Leçon
3 – Commentaires des chapitres
4 et 5
(Chapitre
4:1) – Ce qui doit arriver dans la suite :
La
phrase "Après cela je regardais, et voici" est
utilisée dans le livre de l'Apocalypse pour introduire une
nouvelle vision. Le mot grec thura,
qui signifie porte, suggère une porte grande ouverte à
double battant, symbolisant l'entrée du domaine de Dieu.
L'expérience de Jean
rappelle celle de Joseph
Smith,
telle qu'on la trouve dans D&A
137:1-2 :
"Les cieux
s'ouvrirent à nous, et je vis le royaume céleste de
Dieu et la gloire de ce royaume, si ce fut dans mon corps ou hors de
mon corps, je ne sais.
Je vis la beauté
transcendante de la porte par laquelle les héritiers de ce
royaume entreront, porte qui était semblable à des
flammes tournoyantes".
(Chapitre
4:2-3)– Le trône dans les cieux :
Dans
cette vision, la perspective de Jean
n'est plus celle du temps de ce monde, celui de l'histoire, mais la
vision d'un moment éternel. Comme Joseph
Smith
l'a déclaré : "Le
passé, le présent et le futur étaient et sont,
pour lui, comme un éternel maintenant".
La vision du Seigneur sur son trône, comme symbole de son
absolue omnipotence, fait écho à Ézéchiel
1:26-28.
Cependant, la description de la vision faite par Jean
n'inclut pas la personne de Dieu lui-même, mais on nous décrit
plutôt sa splendeur. On nous parle de la pierre de sardoine,
qui est d'un rouge sang, et de la pierre de jaspe,
qui en général est verte. On peut penser qu'on a là
des couleurs qui symbolisent à la fois la vie et la mort.
L'impression rendue est celle de lumière, de scintillement,
de splendeur, qui rappelle : "Il s'enveloppe de lumière
comme d'un manteau" (Psaumes
104:2),
ainsi que, celui : "qui seul possède l'immortalité,
qui habite une lumière inaccessible, que nul homme n'a vu ni
ne peut voir"
(1 Timothée 6:16).
Le verset parle également d'un arc en ciel semblable à
de l'émeraude et qui encercle le trône. Cet arc en ciel
n'est pas sans rappeler le signe de l'alliance entre Dieu et Noé
(Genèse 9:8-17).
Là encore le vert de l'émeraude est symbole de vie et
veut montrer que si Dieu, dans sa souveraineté, triomphe et
est le grand juge, cela ne se fait pas au prix de sa miséricorde,
qui demeure active et efficace. Ainsi, Dieu n'a pas oublié la
promesse qu'il a faite à Noé.
(Chapitre
4:4-6)– Les 24 "Anciens" et la mer de verre :
Il y
a 24 trônes, sur lesquels sont assis 24 vieillards. Le mot
grec ici est presbuteros,
qui devrait être traduit par Ancien, ou prêtre, et non
par vieillard, comme ça l'est dans la version française.
D&A 77:5 explique
:
"Ces anciens que
Jean a vus étaient des anciens qui avaient été
fidèles dans l'œuvre du ministère et étaient
morts ; qui appartenaient aux sept Églises et étaient
alors dans le paradis de Dieu."
Ces
hommes avaient mérité la promesse : "...
et il vous emportera dans une nuée et donnera à chacun
sa part. Et celui qui sera un intendant fidèle et sage
héritera de tout."
(D&A
78:21-22).
Le nombre est ici aussi symbolique. Dans l'Ancien Testament, les
sacrificateurs, les Lévites, étaient distribués
en 24 classes (voir
1 Chroniques 24:7-18 ; 25:9-31).
Mais on peut y voir aussi la combinaison des 12 patriarches des 12
tribus d'Israël, avec les 12 apôtres, ce qui pourrait
représenter la rédemption des 2 alliances de l'Ancien
Testament comme du Nouveau Testament, c'est-à-dire de
l'ancienne Alliance comme de la Nouvelle Alliance, à travers
Jésus-Christ.
Cette interprétation peut être suggérée
par l'Apocalypse lui-même, où les patriarches et les
apôtres sont liés dans la description de la Nouvelle
Jérusalem, où les 12 noms des patriarches sont sur les
portes, alors que les murailles de la ville portent sur leurs
fondements les noms des 12 apôtres de l'Agneau (Apocalypse
21:12, 14).
De même, ceux qui sont rachetés chantent le cantique de
Moïse et le cantique de l'Agneau, liant ainsi l'Ancien et le
Nouveau Testaments (Apocalypse
15:3).
Ces 24 Anciens sont revêtus de vêtements blancs qui
symbolisent leur prêtrise et leur office sacerdotal. Ils ont
sur leur tête une couronne d'or, qui symbolise, avec les
trônes, leur royauté. Ils sont donc bien encore rois et
prêtres, ce qui nous est rappelé comme promesse pour
tous les saints dans Apocalypse
20:6 :
"Ils seront sacrificateurs de Dieu et du Christ, et ils
règneront avec lui pendant mille ans".
Le
verset
5
nous parle de voix qui sortent du trône. Ici le mot grec est
phoné,
qui peut être traduit par sons, tons ou bruits, aussi bien que
par voix. Ces phénomènes symbolisent le pouvoir divin,
sa majesté et sa gloire. On retrouve cette même idée
au Sinaï, où Jéhovah apparut dans les tonnerres
et les éclairs (voir
Exode 19:16-19).
Les 7 lampes ardentes qui sont devant le trône sont toujours
ces mêmes 7 esprits de Dieu qui sont, en fait, les 7
serviteurs dont on a parlé plus haut.
Enfin
le verset
6
nous
parle de cette mer de verre semblable à du cristal. D&A
77:1 nous
explique : "C'est
la terre dans son état sanctifié, immortel et
éternel."
(Chapitre
4:6-8)– Les 4 êtres vivants :
Ces 4
êtres vivants rappellent la description que l'on trouve dans
l'Ancien Testament (Ézéchiel
1:5-10 ; 10:14 ; Ésaïe 6:2-3 ; Daniel 7:3-7).
Le mot grec choisi ici est zoon,
qui signifie créature vivante, et qui est tout à fait
en contraste avec le mot thérion,
qui signifie animal sauvage, bête, mot qui sera utilisé
plus tard pour décrire ceux qui sont associés à
Satan. Joseph
Smith
a enseigné que ces "bêtes
avaient probablement vécu sur une autre planète, et
non pas sur la nôtre".
Et le prophète continue : "La
vision de Jean était très différente de celle
de la prophétie de Daniel, l'une se référant à
des choses qui existent vraiment dans les cieux, tandis que l'autre
est un type de choses qui sont sur la terre".
D&A
77:3
explique :
"Q. Les quatre
bêtes se limitent-elles à des bêtes individuelles
ou représentent-elles des classes ou des ordres ?
R. Elles se limitent
à quatre bêtes individuelles qui furent montrées
à Jean pour représenter la gloire des classes d'êtres
dans l'ordre ou la sphère de la création qui leur est
destinée, dans la jouissance de leur félicité
éternelle".
Ainsi,
de la même façon que les Anciens, ces êtres
vivants sont à la fois réels, mais aussi symboliques,
comme nous le rappelle le verset
2 de la section 77
:
"Q. Que faut-il
entendre par les quatre bêtes dont il est parlé dans le
même verset ?
R. Ce sont des
expressions figurées utilisées par le Révélateur,
Jean, pour décrire le ciel, le paradis de Dieu, le bonheur de
l'homme, des animaux, des reptiles et des oiseaux de l'air ; ce qui
est spirituel étant à l'image de ce qui est temporel
et ce qui est temporel étant à l'image de ce qui est
spirituel ; l'esprit de l'homme à l'image de sa personne, de
même que l'esprit de la bête et de toute autre création
de Dieu".
Ainsi,
ces créatures vivantes ont des visages différents. Le
1er ressemble à un lion, le 2e à un veau, le 3e a la
face d'un homme et le 4e est semblable à un aigle, et chacune
de ces créatures représente un ordre d'êtres :
l'humanité, les animaux domestiques, les animaux sauvages, et
les oiseaux et toutes les autres créatures. Leurs ailes et
leurs yeux sont aussi symboliques. D&A
77:4 :
"Q. Que faut-il
entendre par les yeux et les ailes que les bêtes avaient ?
R. Les yeux
représentent la lumière et la connaissance,
c'est-à-dire qu'elles sont pleines de connaissance, et leurs
ailes représentent le pouvoir de se mouvoir, d'agir, etc".
(Chapitre
4:9-11)– La scène d'adoration :
Nous
avons là une symphonie d'adoration et de louanges à
Dieu. Les créatures vivantes ainsi que les vieillards rendent
gloire, honneur et remerciements à celui qui est assis sur le
trône. Les 24 Anciens jettent leurs couronnes devant lui, pour
montrer que leur autorité est déléguée
de Dieu ; elles montrent également leur pleine dévotion
et le fait qu'ils ont vécu pleinement la loi de consécration
et d'intendance. Ils ont agi en tant qu'intendants de leurs
responsabilités, mais consacrent de nouveau tout ce qu'ils
ont reçu à Dieu.
Le
verset
11
nous rappelle : "Car
tu as créé toutes choses, et c'est par ta volonté
qu'elles existent et qu'elles ont été créées."
On
en retrouve l'écho dans D&A
88:13 :
"La lumière
qui est en tout, qui donne la vie à tout, qui est la loi par
laquelle tout est gouverné, à savoir le pouvoir de
Dieu qui est assis sur son trône, qui est dans le sein de
l'éternité, qui est au milieu de tout."
Ceci
nous rappelle également Mosiah
2:21,
qui parle de Dieu "...
qui vous a créés dès le commencement, qui vous
préserve de jour en jour, en vous prêtant le souffle
pour que vous puissiez vivre, avoir le mouvement et agir à
votre volonté, vous soutenant même d'un instant à
l'autre..."
(Chapitre
5:1-5)– Le livre de la destinée :
Dans
la main droite de Dieu, Jean voit un livre (un rouleau) qui a une
signification particulière, car il est "écrit
en-dedans et en-dehors, scellé de 7 sceaux". D&A
77:6 :
"Q. Que faut-il
entendre par le livre que Jean vit, qui était scellé
de sept sceaux dans le dos ?
R.
Il faut entendre qu'il contient la volonté révélée,
les mystères et les œuvres de Dieu ; les choses cachées
de son économie concernant cette terre au cours des sept
mille ans de sa durée ou de son existence temporelle."
(Voir
aussi D&A 88:108-110).
Ce
livre est écrit en-dedans et en-dehors, ce qui est parallèle
à Ézéchiel
2:10.
En fait, rien n'a été oublié ou omis. On ne
peut non plus rien y ajouter. Il s'agit bien du livre de la destinée
de l'humanité ; ce qui veut nous rappeler que, depuis le
commencement, Dieu connaît la fin de l'histoire. Deux mots
grecs sont utilisés pour suggérer ce pouvoir
particulier qu'a Dieu : on parle de prognosis,
qui est en général traduit par prescience, et
proginosko,
qui est souvent traduit par prédestinée, comme dans
Romains
8:29-30,
ou Romains
9:11,
qui parle du dessein d'élection. En fait, nous savons qu'il
s'agit là du principe de la pré ordination. Dieu, de
par sa prescience, ou sa connaissance anticipée des choses et
des individus, a préparé le cours de l'histoire, en
utilisant les individus selon sa volonté, les faisant venir
sur terre aux moments opportuns. Il a ainsi ordonné les
choses, mais ces esprits ne sont en aucune manière manipulés
de la part de Dieu. Ils agissent selon leur volonté, Dieu les
ayant seulement pré ordonnes pour une mission spécifique
; et c'est par cette pré ordination qu'il peut ordonner le
cours de l'histoire, mais aussi maintenir le libre arbitre de
l'homme. C'est un sujet délicat, que toute l'histoire du
Christianisme, et plus largement l'histoire des religions, a tenté
de résoudre avec grandes difficultés.
Le
document est scellé de 7 sceaux. Le verbe utilisé est
sphraguzo,
qui signifie fournir un sceau, et qui a le sens de garantir le
contenu et l'authenticité. Le sceau était également
la marque du propriétaire, qui mettait sa lettre, son symbole
ou son chiffre. Avec le temps, on associa le sceau avec une idée
de protection et de sécurité, idée que l'on
retrouve dans l'expression être
scellé par le Saint-Esprit
(voir
Éphésiens 1:13),
ce qui implique cette idée d'identification, mais aussi de
récompense éternelle, parce que d'appartenance à
Dieu et à son pouvoir protecteur. Les archéologues ont
retrouvé en Israël un document comportant des sceaux
semblables. C'était un contrat légal important. Ainsi
la référence au document avec 7 sceaux est aussi
symbolique d'un contrat ou d'une alliance qui lie les 2 parties.
Dans l'antiquité, seule la personne ayant l'autorité
pouvait ouvrir le document et briser les sceaux, et exécuter
le testament, c'est-à-dire la volonté de l'auteur.
Ainsi, on cherche qui est digne d'ouvrir le livre et de rompre les
sceaux. Mais personne, dans le ciel, ni sur la terre, ni sous la
terre, ne peut ouvrir le livre et le regarder. Jean pleura sur cette
situation. Le verbe utilisé en grec dunamai
suggère le pouvoir ou la dignité. Jean
fut
vite consolé, car l'un des Anciens lui parla du lion de la
tribu de Juda et du rejeton de David, qui a vaincu pour ouvrir le
livre et ses 7 sceaux. Le lion de Juda est une référence
à Genèse
49:9-10.
Tandis que le rejeton de David fait allusion à l'arbre de
Jesse, dont on parle dans Ésaïe
11:1,
qui est la future ligne davidique, d'où naîtra le
Sauveur.
(Chapitre
5:6-7)– L'Agneau immolé :
L'Agneau
est proche du trône, pour bien indiquer la place centrale
qu'il utilise dans la scène et dans la création de
Dieu. Le verbe grec, sphazo
est une référence à l'acte du sacrifice,
référence peut-être à l'agneau pascal de
l'exode d'Israël sortant d'Egypte, et qui est le type même
de la victoire finale du Messie. Il s'agit de la victoire par le
sacrifice (Jean
16:33),
sacrifice qui est enraciné dans l'amour. L'Agneau est décrit
comme ayant 7 yeux et 7 cornes. Là encore, les yeux
représentent la connaissance (Zacharie
4:10),
symbole de l'omniscience divine. Les cornes représentent le
pouvoir (Nombres
23:22 ; Deutéronome 33:17 ; 1 Samuel 2:1 ; 1 Rois 22:11 ;
Psaumes 75:4 ; 89:17).
Ainsi tous les 2 sont marques de la dignité royale (Psaumes
112:9, 148:14, Zacharie 1:18, Daniel 7:7 et 20, 8:3).
Christ possède, dans leur plénitude, les pouvoirs
d'omnipotence et d'omniscience. Il est, comme le rappelle 1
Corinthiens
1:24,
puissance de Dieu et sagesse de Dieu. Joseph
Smith,
dans sa traduction inspirée, rajoute de la clarté, car
il décrit l'Agneau comme ayant 12 cornes et 12 yeux,
précisant qu'ils sont "les
12 serviteurs de Dieu envoyés de par le monde".
Douze, comme nous l'avons déjà vu, est le nombre de la
prêtrise, et cette interprétation montre que l'Agneau
est au centre de la prêtrise. Christ, en effet, est appelé
le grand prêtre, le grand souverain sacrificateur (Hébreux
4:14),
ce qu'il nous a expliqué dans D&A
107:1-6 :
"Il y a, dans
l'Église, deux prêtrises, à savoir les Prêtrises
de Melchisédek et d'Aaron, y compris la Prêtrise
lévitique.
La raison pour
laquelle la première est appelée la Prêtrise de
Melchisédek c'est que Melchisédek était un
grand-prêtre tellement éminent.
Avant
son temps, elle s'appelait la
Sainte Prêtrise selon l'Ordre du Fils de Dieu.
Mais par respect ou
révérence pour le nom de l'Être Suprême,
afin d'éviter la répétition trop fréquente
de son nom, l'Église, dans les temps anciens, appela cette
prêtrise du nom de Melckisédek, ou Prêtrise de
Melchisédek.
Toutes les autres
autorités, tous les autres offices de l'Église sont
des annexes de cette prêtrise.
Mais il y a deux
divisions ou grands titres – l'une est la Prêtrise de
Melckisédek, et l'autre la Prêtrise d'Aaron ou
lévitique."
Ainsi
qu'au verset
8 :
"La Prêtrise
de Melchisédek détient le droit de présidence
et a pouvoir et autorité sur tous les offices de l'Église
à toutes les époques du monde, pour administrer les
choses spirituelles."
La
traduction inspirée de Joseph
Smith
parle de ces serviteurs qui sont envoyés. Le terme grec
apostello
est traduit par envoyé, ce qui a donné le terme
apôtre.
(Chapitre
5:8-14)– Le cantique nouveau :
Chaque
ancien a une harpe, pour chanter des louanges à l'Agneau. On
chante un nouveau cantique, symbole de la Nouvelle Alliance, nouveau
cantique dont on a la référence dans l'Ancien
Testament (Psaumes
33:3 ; 40:3 ; 96:1).
Ésaïe
42:10-11
nous déclare :
"Chantez à
l'Éternel un cantique nouveau, chantez ses louanges aux
extrémités de la terre, vous qui voguez sur la mer et
vous qui la peuplez, îles et habitants des îles ! Que le
désert et ses villes élèvent la voix ! Que les
villages occupés par Kédar élèvent la
voix ! Que les habitants des rochers tressaillent d'allégresse
! Que du sommet des montagnes retentissent des cris de joie !"
Ainsi
l'Agneau fut capable de faire ce que personne d'autre ne pouvait
faire, d'exécuter la volonté du Père. L'Agneau
a pu ouvrir le livre et le lire, car il avait été
sacrifié. C'est lui, Dieu, qui s'est donné en
sacrifice, pour apaiser les exigences de la justice, et permettre au
pouvoir de la miséricorde et au pouvoir de la grâce
d'abonder. La victoire est venue de sa mort, la rédemption,
de son sang.
L'APOCALYPSE
Les
6 premiers sceaux
Leçon
4 – Commentaires des chapitres
6 et 7
Après
la fin du chant d'adoration, l'Agneau commence à ouvrir
chacun des 7 sceaux. Et tandis qu'il les brise, sur le livre de la
destinée humaine, chaque sceau symbolise une partie de la
portion de l'histoire de la terre. D&A
77:7 :
"Q. Que faut-il
entendre par les sept sceaux dont il était scellé ?
R. Il faut entendre
que le premier sceau contient les choses du premier millénaire,
le deuxième, celles du deuxième millénaire et
ainsi de suite jusqu'au septième."
D'après
D&A
88:108-110
(voir l'écriture), les sceaux seront ouverts au moment de la
seconde venue. Cependant, en brisant chaque sceau, le document ne
sera pas encore ouvert. Celui-ci sera ouvert seulement lorsque le 7e
sceau sera brisé. Tous doivent attendre que la volonté
de Dieu soit exécutée pleinement. Jean utilise des
chevaux et des cavaliers pour symboliser les événements
des 4 premiers millénaires. Ce symbolisme vient de l'Ancien
Testament, mais modifié, comme toujours, pour les intentions
de l'Apocalypse. Cela fait référence aux 2 visions de
Zacharie, celle des 4 cavaliers et celle des 4 chariots (voir
Zacharie 1:8-11 ; 6:1-8).
Dans l'Apocalypse, il y a également des couleurs différentes,
mais celles-ci ont le sens de la caractéristique de chaque
millénium : la conquête pour le blanc, la guerre et le
carnage pour le rouge, la famine et la peste pour le noir, la mort
pour le cheval pâle.
(Chapitre
6:1-2)– Le premier sceau :
Le
1er cavalier est sur un cheval blanc. La couleur suggère à
la fois la pureté et la victoire. Dans les coutumes
proche-orientales, les conquérants avaient l'habitude de
chevaucher un cheval blanc pour leur triomphe. Cela suggère
que le cavalier appartient à Dieu, qu'il est un prophète
puissant, rempli de lumière. Il porte un arc, qui est symbole
de guerre, suggérant une période pendant laquelle la
justice a dû attaquer. Il porte une couronne. Ici le mot grec
stephanos
suggère la victoire, plutôt que le pouvoir politique,
en grec diadéma.
L'utilisation de la voie passive, "une couronne lui fut
donnée", est typique de tout le livre de l'Apocalypse.
Par là, Jean
veut suggérer qu'il y a un pouvoir qui opère derrière
le développement de l'histoire, lui donnant sa forme, le
guidant, en accord avec sa volonté particulière. Ce
pouvoir est Dieu, comme l'a déjà indiqué Jean,
qui travaille et oeuvre à travers l'Agneau.
Le
1er millénaire de l'histoire de la terre a vu le début
de la méchanceté, de l'apostasie et de la guerre. Mais
c'est aussi le moment où le prophète Enoch a posé
les fondations de Sion. Bruce
R. McConkie
déclare :
"Ce que Jean a
vu n'était pas l'établissement de Sion et son
enlèvement dans les sphères célestes, mais
plutôt les guerres sans parallèle dans lesquelles
Enoch, général de toutes les armées des saints
""partirent vainqueurs et pour vaincre""."
Les
chapitres
6 et 7 de Moïse
contiennent l'histoire du prophète Enoch, et on y trouve la
description suivante :
"Et
si grande était la foi d'Enoch qu'il conduisit le peuple de
Dieu et que leurs ennemis vinrent se battre contre eux. Et il dit la
parole du Seigneur et la terre trembla, les montagnes s'enfuirent à
son commandement et les rivières d'eaux furent détournées
de leurs cours, le rugissement des lions se fit entendre du désert
et toutes les nations furent saisies d'une grande crainte, tant
était puissante la parole d'Enoch, et si grand était
le pouvoir du langage que Dieu lui avait donné."
(Moïse
7:13).
Ayant
soumis les ennemis terrestres, le peuple de Sion réussit à
soumettre également les appétits, les passions, les
maladies et la peine et même la mort de cette condition
terrestre. Véritablement, la conquête en justice était
la caractéristique de cette époque.
(Chapitre
6:3-4)– Le 2e sceau :
Dans
le second millénaire, Sion s'était enfuie et la
corruption dominait. Jean
vit un 2e cheval, qui était roux (le mot signifie rouge feu.
Le dragon du chapitre 12 a la même couleur). La couleur
suggère la violence et le carnage dans le fait de verser le
sang. Mais elle représente également le péché.
Dans Moïse
6:28-29,
nous lisons :
"Au cours de ces
nombreuses générations, depuis le jour même où
je les ai créés, ils ont quitté la route, m'ont
renié et ont cherché leurs propres conseils dans les
ténèbres. Et dans leurs abominations, ils ont imaginé
le meurtre et n'ont pas gardé les commandements que j'ai
donnés à leur père, Adam.
C'est pourquoi, ils
se sont parjurés, et, par leurs serments, ils se sont attiré
la mort, et je leur ai préparé un enfer s'ils ne se
repentent pas."
Énoch
avait vu le résultat de cette période. Moïse
7:4 :
"...
Regarde, et je te montrerai le monde pendant l'espace de nombreuses
générations".
Et il continue en décrivant :
"Je contemplai
la vallée de Shum, et voici, je vis un grand peuple qui
demeurait dans des tentes, qui était le peuple de Shum.
Et le Seigneur me dit
encore : Regarde ; et je regardai vers le nord et vis le peuple de
Canaan, qui demeurait dans des tentes.
Et
le Seigneur me dit : Prophétise. Et je prophétisai,
disant : Voici, le peuple de Canaan, qui est nombreux, ira, rangé
en bataille, contre le peuple de Shum, et le frappera de sorte qu'il
sera complètement détruit ; le peuple de Canaan se
répartira dans le pays, et le pays sera aride et stérile,
et aucun autre peuple que le peuple de Canaan n'y demeurera."
(Moïse
7:5-7).
C'est
ainsi que le second millénaire vit le début de la
guerre organisée, ayant pour objectif le génocide. Une
grande épée est donnée au cavalier, ce qui est
aussi symbole de mort violente. Dans Mormon 4:5, on lit :
"Mais voici, les
jugements de Dieu rattraperont les méchants ; et c'est par
les méchants que les méchants sont punis ; car ce sont
les méchants qui excitent le coeur des enfants des hommes à
l'effusion du sang."
Il
est possible que le cavalier roux soit le symbole même de
Satan, qui régna de façon indiscutée pendant
cette période, qui amena aussi le déluge.
(Chapitre
6:5-6)– Le 3e sceau :
Le 3e
cavalier est de couleur noire et est symbole de mort,
particulièrement de famine et de peste. Le peuple de Dieu
lui-même fut victime de ces famines. Le frère
d'Abraham,
Haran,
mourut de faim et le prophète lui-même fut contraint à
partir pour Canaan puis pour l'Egypte, afin de survivre (Abraham
1:29-30 ; 2:2-15).
La même chose fut vraie pour
Jacob
et ses fils (Genèse
41 à 44).
Ainsi la période qui va de 2000 ans à 1200 ans avant
Jésus-Christ
fut caractérisée par de vastes mouvements de
population, de grandes migrations de peuples, qui apportèrent
difficultés, guerres et tumultes. Le cavalier tient une
balance dans sa main, et la voix qui vient des cieux parle d'une
mesure de blé pour un denier, ou 3 mesures d'orge pour un
denier. Le denier correspondait au salaire journalier d'un ouvrier
(Matthieu
20:2).
D'ordinaire, ce denier pouvait permettre d'acheter 10 à 16
mesures de blé, et le double d'orge. Ici, les conditions de
famine sont telles qu'un individu peut juste survivre avec le
travail d'une journée. L'expression : "mais
ne fais point de mal à l'huile et au vin"
veut indiquer que c'est Dieu qui contrôle la famine, et que
s'il y a de grands besoins, tout ne viendra pas à manquer.
L'expression "l'huile
et le vin"
revient souvent dans l'Ancien Testament, pour signifier les produits
nutritifs de la terre (Deutéronome
7:13 ; 11:14 ; 28:51 ; 2 Chroniques 32:28 ; Néhémie 5:11 ;
Osée 2:8 ; Joël 2:19). Dans le Rouleau du Temple, l'un des manuscrits de Kumran, ou
manuscrits de la mer Morte, 2 fêtes juives jusque là
inconnues sont mentionnées : la fête de l'huile et la
fête du vin nouveau. Ces 2 produits sont associés aux
offrandes du temple et servaient aux sacrifices. Elles étaient
conservées dans un lieu spécial et ne pouvaient être
manipulées que par les prêtres. Flavius
Josèphe
décrit l'horreur du sacrilège, lorsque le temple fut
violé, et qu'un certain Jean et ses troupes utilisèrent
jusqu'à la dernière goutte de l'huile du temple pour
s’oindre eux-mêmes et tout le vin pour boire librement.
Il conclut que ce geste seul justifierait la destruction du temple.
Il est possible que Jean,
l'apôtre, ait voulu suggéré que la maison de
Dieu survivrait à la famine.
(Chapitre
6:7-8)– Le 4e sceau :
Le
dernier cheval est d'une couleur pâle. Le mot grec est
chloros,
qui suggère une couleur verdâtre, symbole de mort. Ce
cavalier n'est pas seul, le séjour des morts l'accompagne. En
fait, cette période, qui va de 1000 ans avant Jésus-Christ
jusqu'à la naissance du Sauveur, est une période qui
vit la montée et la chute des grands empires mondiaux, parmi
lesquels Babylone, la Syrie, la Perse et la Macédoine. La
Palestine se trouvait au milieu des enjeux de ces grands empires, et
ses dirigeants politiques essayèrent, sans succès,
d'utiliser le jeu des alliances, malgré les avertissements
des grands prophètes comme Osée,
Amos, Ésaïe,
puis plus tard Jérémie
et Léhi.
C'est ainsi que la mort et l'enfer eurent pouvoir sur un quart de la
terre, ce qui pourrait suggérer que ces événements
étaient limités géographiquement. Les 4 moyens
de destruction, l'épée, la famine, la mortalité
et les bêtes sauvages de la terre, font écho à
Ézéchiel
5:16-17 ; 14:21.
Les bêtes sauvages de la terre pourraient suggérer que
des régions entières se trouvèrent dépeuplées
et trouvées à l'abandon. Ici encore, la voie passive
est utilisée pour montrer que la mort et l'enfer n'avaient
pas un pouvoir par eux-mêmes, mais qu'il leur était
accordé ; également que leur sphère d'actions
était limitée, et qu'il y a un protecteur pour le
reste de la terre.
(Chapitre
6:9-11)– Le 5e sceau :
À
l'ouverture du 5e sceau, il n'y a plus de cheval et de cavalier,
mais Jean
voit la réalisation d'une prophétie pour son propre
temps. Le 5e sceau représente l'époque de Jean,
celle où le fils de Dieu est né, a accompli son
ministère et a expié pour les péchés du
monde. C'est la dispensation où la Nouvelle Alliance a été
établie et où les clés de la résurrection
ont été utilisées pour la 1ère fois.
Mais Jean
ne fait mention que de la destruction délibérée
de ceux qui étaient témoins de la parole de vie. Ce
qui nous montre bien que Jean
savait que cette dispensation arriverait à sa fin. Dans
Matthieu
24:9-10,
on lit :
"Alors on vous
livrera aux tourments, et l'on vous fera mourir ; et vous serez haïs
de toutes les nations, à cause de mon nom.
Alors aussi plusieurs
succomberont, et ils se trahiront, se haïront les uns les
autres.".
Jean
voit
les âmes de ceux qui ont été immolés sous
l'autel. Cette idée implique celle du sacrifice par loyauté
à Dieu. Leur position sous l'autel suggère qu'ils ont
été martyrs, à savoir témoins. Pendant
les rites sacrificiels, le sang de la victime, symbole de sa vie,
était versé à la base de l'autel et coulait en
dessous (voir Lévitique 4:7 et 17:11). Cependant ce n'est pas
seulement dans leur mort mais bien dans leur vie qu'ils sont un
sacrifice en justice. Comme Paul le rappelle dans Romains 12:1 :
"Je vous exhorte
donc, frères, par les compassions de Dieu, à offrir
vos corps comme un sacrifice vivant, saint, agréable à
Dieu, ce qui sera de votre part un culte raisonnable."
Frère
McConkie
a déclaré :
"Les martyrs de la religion se trouvent à toutes les
époques où il y a eu des justes et des méchants
sur la terre. Le Christ lui-même fut un martyr qui a donné
volontairement sa vie, suivant le plan du Père, afin que
l'immortalité et la vie éternelle puissent être
disponibles pour ses frères (Jean
10:10-18).
"Il
n'y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis"
(Jean
15:13).
Les vrais martyrs de la religion reçoivent la vie éternelle.
D&A
98:13
:
"Et
quiconque donnera sa vie pour ma cause, pour l'amour de mon nom, la
retrouvera, à savoir la vie éternelle." (Voir
aussi Marc 8:35 ; Jean 12:25 ; Apocalypse 2:10).
Mais
le fait de donner sa vie n'est pas suffisant pour le martyr de
l'Évangile. Les justes comme les méchants sacrifient
leur vie pour leurs amis, pour leur pays, sans obtenir par cela
aucun espoir ou assurance d'exaltation. Ceux, d'autre part, qui ont
la vérité et qui pourraient échapper à
la mort en la reniant, sont les martyrs qui recevront la récompense
des martyrs, à savoir la vie éternelle. Quand ils
scellent leur témoignage de leur sang, ils sont honorés
et leurs meurtriers sont condamnés (D&A
136:39).
Les robes blanches que ces martyrs reçoivent sont symbole de
la pureté de leur vie et de leur victoire finale. Mais on
leur enjoint d'être patients. On leur demande de se tenir en
repos pendant quelque temps, et cet état suggère la
référence à Alma
40:12.
Ils sont, en effet, "...reçus
dans un état de félicité, appelé
paradis, un état de repos, un état de paix où
ils se reposeront de tout souci et de toute peine."
(Chapitre
6:12-17)– Le 6e sceau :
Avec
le 6e sceau, nous entrons dans l'ère moderne. Nous assistons
à une terrible scène de proportion cosmique. Dans la
pensée juive de l'antiquité, l'ordre cosmique
dépendait de l'obéissance de l'homme vis-à-vis
de Dieu. Ainsi, Jean
le révélateur veut insister sur le fait que l'homme ne
peut pécher sans influencer les cieux et la terre. Le cosmos
se fera l'écho de ses mauvaises actions. Ce fait est très
bien illustré par Moïse
7:28, 37, 48.
Bien évidemment, il ne faut pas prendre littéralement
la description de Jean.
Elle a aussi un sens symbolique. La littérature biblique
associe très souvent les tremblements de terre avec une
visite de Dieu, par exemple sur le mont Sinaï (Exode
19:18).
Ésaïe explique que les hommes se cacheront dans des
cavernes quand le Seigneur viendra pour secouer la terre (Ésaïe
2:19).
Aggée
2:6-7
rappelle :
"Car ainsi parle
l'Éternel des armées : Encore un peu de temps, et
j'ébranlerai les cieux et la terre, la mer et le sec ;
J'ébranlerai toutes les nations ; les trésors de
toutes les nations viendront, et je remplirai de gloire cette
maison, dit l'Éternel des armées."
Cette
façon de créer des tremblements de terre est une
manière pour le Seigneur de montrer son pouvoir pour avertir
les nations. La description symbolique de Jean
illustre, de façon dramatique, les grands désastres
naturels qui auront lieu dans le 6e millénaire, et qui seront
signes avant-coureurs de la catastrophe finale. Cette description a,
cependant, des aspects tout-à-fait littéraux, comme le
rappelle la révélation du Seigneur à Joseph
Smith,
que l'on trouve dans D&A
88:87 :
"Car
dans peu de jours, la terre tremblera et chancellera comme un homme
ivre, le soleil se cachera la face et refusera de donner de la
lumière, la lune sera baignée de sang, les étoiles
deviendront extrêmement irritées et se jetteront en bas
comme une fique qui tombe d'un figuier." (Voir
aussi Ésaïe 34:4).
En
une autre occasion, le Seigneur a déclaré (D&A
34:9)
:
"Mais avant que
ce grand jour ne vienne, le soleil sera obscurci, la lune se
changera en sang, les étoiles refuseront leur lumière,
et certaines tomberont, et de grandes destructions attendent les
méchants."
Elder
McConkie a
déclaré : "Certaines
météores célestes ou d'autres objets, qui
sembleront être des étoiles, tomberont sur la terre. En
fait, les événements de ce jour seront à tel
point sans précédent, et au-delà de toute
expérience humaine, que les prophètes ont eu du mal à
trouver les mots pour décrire ces réalités que
leur imposait l'esprit de révélation."
La menace de telles désolations amènera le monde à
genoux. C'est pourquoi les prophètes ont utilisé le
langage symbolique, comme de dire que : "Le
ciel se retira comme un livre qu'on roule."
On n'est pas sûr du sens précis d'une telle expression.
Le mot grec apochorizein
ne signifie pas déchirer ou séparer, mais plutôt
de déplacer d'un endroit à un autre. Ainsi, les cieux,
tels que nous les connaissons, du point de vue de ceux qui se
trouvent sur la terre, seront déplacés (voir
Marc 13:31 ; 2 Pierre 3:10). D&A 88:95
suggère la chose suivante :
"Et il y aura du
silence dans le ciel pendant l'espace d'une demi-heure ; et
immédiatement après, le rideau des cieux sera déroulé
comme l'est un parchemin après avoir été
enroulé, et la face du Seigneur sera dévoilée."
Ainsi,
Jean
note 7 conséquences à la méchanceté de
l'humanité :
1– la terre qui tremble,
2– le soleil qui
s'obscurcit,
3– la lune qui rougit,
4– les étoiles
qui tombent,
5– les cieux qui se
retirent,
6– les montagnes et les
îles qui changent de place,
7– la consternation
universelle de l'humanité.
Il
cite également 7 classes d'individus qui seront ainsi
affectés :
1– les rois,
2– les grands,
3– les chefs militaires,
4– les riches,
5– les puissants,
6– les esclaves,
7– les hommes libres.
Le
choix encore du chiffre 7 semble tout-à-fait délibéré.
Cela insiste sur l'idée de complétude. Aucun ennemi de
Dieu, quelle que soit sa situation ou sa naissance, n'échappera
à la colère de l'Agneau. D&A
29:17
nous rappelle :
"A cause de la
méchanceté du monde, il arrivera que je me vengerai
des méchants, car ils ne veulent pas se repentir ; car la
coupe de mon indignation est pleine ; car voici, mon sang ne les
purifiera point s'ils ne m'entendent point."
Pour
les 5 premiers sceaux, Jean
prend un élément caractéristique et majeur de
chaque millénaire. Arrivé au 6e millénaire, il
ralentit et donne davantage de détails. En fait, il donne à
chaque fois 7 détails ou événements
particuliers. Il ralentit car c'est juste à ce moment-là
que le dernier millénaire va commencer, le 7e. C'est le
moment où le Seigneur paraîtra en majesté et
fera trembler les fondations de la terre. Le Seigneur a expliqué
son intention en ces mots :
"Et de plus, le
Seigneur fera entendre sa voix du ciel, disant : Prêtez
l'oreille, ô nations de la terre, et écoutez les
paroles de ce Dieu qui vous a faites.
O, nations de la
terre, combien de fois vous aurais-je rassemblées comme une
poule rassemble ses poussins sous ses ailes, mais vous ne l'avez pas
voulu !
Combien de fois ne
vous ai-je pas appelées par la bouche de mes serviteurs, par
le ministère d'anges, par ma propre voix, par la voix des
tonnerres, par la voix des éclairs, par la voix des tempêtes,
par la voix des tremblements de terre et de grandes tempêtes
de grêle, par la voix des famines et des pestes de toutes
sortes, par le grand son d'une trompette, par la voix du jugement,
par la voix de la miséricorde toute la journée, par la
voix de la gloire, de l'honneur et des richesses de la vie
éternelle, et je vous aurais sauvées dans un salut
éternel, mais vous ne l'avez pas voulu !
Voici,
le jour est venu où la coupe de la colère de mon
indignation est pleine."
(D&A
43:23-26).
Cette
Écriture suggère que le Seigneur a tout essayé
pour amener son peuple vers lui, il a tout fait pour le sauver mais
maintenant les méchants sont laissés à
eux-mêmes, et ils cherchent à se cacher, demandant aux
rochers de les dissimuler. Tandis qu'il contemplait la même
période de l'histoire, un ange a prophétisé au
prophète Néphi, disant :
"C'est
pourquoi, malheur aux Gentils s'ils viennent à s'endurcir le
cœur contre l'Agneau de Dieu. Car le temps vient, dit l'Agneau
de Dieu, où j'accomplirai une œuvre grande et
merveilleuse parmi les enfants des hommes ; une œuvre qui sera
éternelle, soit d'un côté soit de l'autre – soit
pour convaincre les hommes de la paix et de la vie éternelle,
soit pour les livrer à l'endurcissement de leur cœur et
à l'aveuglement de leur esprit jusqu'à ce qu'ils
soient conduits en captivité et aussi à la
destruction, temporellement et spirituellement, selon la captivité
du diable, dont j'ai parlé."
(1
Néphi 14:6-7).
(Chapitre
7:1)– Les 4 anges :
Dans
les chapitres 8 et 9, nous verrons la colère de l'Agneau se
manifester. Avec le chapitre 7, nous entrons dans un interlude, qui
arrivera aux justes. Cet interlude va nous amener un moment de
tranquillité et sera une explication pour le lecteur. De
telles interruptions, dans le flot du récit, sont
caractéristiques du modèle suivi par l'auteur : chaque
fois que quelque chose de terrible va se produire, Jean
fait une pose pour donner encouragements et espérance en
expliquant les choses. Ainsi les chapitres 4 et 5, la vision
glorieuse du trône de Dieu, sont une manière de
préparer au chapitre 6 qui décrit l'ouverture des 6
premiers sceaux. Le chapitre 10 préparera au 3e malheur, et
ainsi de suite.
Le
chapitre 7 cherche à répondre à la question de
l'Apocalypse
6:17 :
"car
le grand jour de sa colère est venu, et qui peut subsister ?"
Avec le verset
1,
nous avons les 4 anges qui se tiennent aux 4 coins de la terre. La
répétition du nombre 4 veut suggérer une
plénitude géographique. Le monde entier, dans ses 4
points cardinaux, dans ses 4 directions, est concerné. Dans
D&A
77:8 on
lit :
"Q. Que faut-il
entendre par les quatre anges dont il est parlé dans le
chapitre 7, verset 1 de l'Apocalypse?
R. Il faut entendre
qu'il y a quatre anges envoyés de Dieu, à qui est
donné du pouvoir, sur les quatre parties de la terre, de
sauver la vie et de détruire ; ce sont eux qui ont l'évangile
éternel à remettre à toute nation, tribu,
langue et peuple, ayant le pouvoir de fermer les cieux, de sceller
pour la vie ou de précipiter dans les régions des
ténèbres."
Le
président Wilford
Woodruff
a déclaré que ces anges sont déjà
libérés et qu'ils sont déjà à
l'œuvre ici-bas. Cependant, leur responsabilité n'est
pas seulement de détruire, mais aussi de prêcher
l'Évangile. Leur période d'opération principale
est le 6e sceau, à savoir celle qui précède
immédiatement le Millénium. Ainsi, l'administration
angélique combine ses efforts avec ceux des mortels, pour que
l'Évangile soit prêché au monde entier pendant
cette période de temps. C'est ce que nous explique D&A
77:10
:
"Q. Quand les
choses dont il est parlé dans ce chapitre doivent-elles
s'accomplir ?
R. Elles doivent
s'accomplir au cours du sixième millénaire ou à
l'ouverture du sixième sceau."
Ce
n'est qu'après que cette mission aura été
accomplie que les vents de destruction seront libérés.
Ainsi, pendant le 6e sceau, la plénitude de l'Évangile
sera rétablie sur la terre, et toutes les forces naturelles
et surnaturelles s'uniront pour en assurer la prédication
dans tous les pays et parmi toutes les cultures. L'Évangile
sera prêché avec pouvoir, et ne pourra pas être
facilement ignoré. Ceux qui le rejetteront ne seront pas
vraiment dans l'ignorance. C'est pourquoi, le 6e sceau est la
période du conflit idéologique entre les forces du
bien et celles du mal. Le conflit ne sera pas résolu pendant
ce 6e millénaire, mais les lignes de bataille seront
clairement définies. Le Livre de Mormon nous donne une
information supplémentaire à ce sujet. Dans une
vision, Néphi a vu le début de ces conflits. Il a
déclaré :
"L'ange me
parla, disant : Regarde ! Et je regardai et je vis beaucoup de
nations et de royaumes.
Et l'ange me dit :
Que vois-tu ? Et je dis : Je vois beaucoup de nations et de
royaumes.
Et il me dit : Ce
sont là les nations et les royaumes des Gentils.
Et je vis parmi les
nations des Gentils la fondation d'une grande Église.
Et l'ange me dit :
Voici la fondation d'une Église, qui est la plus abominable
de toutes les Églises, qui tue les saints de Dieu ; oui, qui
les torture et les entrave, leur impose un joug de fer, et les
conduit en captivité.
Et je vis cette
grande et abominable Église ; et je vis que le diable en
était le fondement.
Je vis aussi de l'or,
de l'argent, des soieries, de l'écarlate, du fin lin, et
toutes sortes de vêtements précieux, et je vis beaucoup
de prostituées.
Et l'ange me parla,
disant : Voici, l'or, l'argent, les soieries, l'écarlate, le
fin lin, les vêtements précieux, et les prostituées
sont les désirs de cette grande et abominable Église.
Et
c'est pour jouir des louanges du monde qu'elle détruit les
saints de Dieu et qu'elle les emmène en captivité."
(1 Néphi
13:1-9).
Ainsi,
la grande et abominable Église utilise des choses
matérielles, tout ce qui est sensuel et tout ce qui cherche
des louanges du monde. Pour pouvoir subsister, elle devra détruire
les saints de Dieu. Ainsi sera bien définie la ligne qui sera
le front entre l'Église du démon et l'Église de
Dieu. Plus tard, l'ange déclara à Néphi :
"Et il me dit :
Regarde, et vois cette grande et abominable Église qui est la
mère des abominations, dont la fondation est le diable.
Et il me dit : Voici,
il n'y a que deux Églises : l'une est l'Église de
l'Agneau de Dieu, et l'autre est l'Église du diable ; c'est
pourquoi, quiconque n'appartient pas à l'Église de
l'Agneau de Dieu, appartient à cette grande Église qui
est la mère des abominations ; et c'est la prostituée
de toute la terre.
Et je regardai et vis
la prostituée de toute la terre ; et elle était assise
sur bien des eaux ; et elle avait pouvoir sur toute la terre, parmi
toutes les nations, familles, langues et tous peuples.
Et je vis l'Église
de l'Agneau de Dieu, et ses membres étaient peu nombreux, à
cause de l'iniquité et des abominations de la grande
prostituée qui était assise sur bien des eaux.
Cependant, je vis que l'Église de l'Agneau, qui était
constituée par les saints de Dieu, était aussi sur
toute la surface de la terre ; et ses territoires, sur la surface de
la terre, étaient peu étendus, à cause de
l'iniquité de la prostituée que j'avais vue.
Et je vis que la
grande mère des abominations rassemblait des multitudes sur
toute la surface de la terre, parmi toutes les nations des Gentils,
pour combattre contre l'Agneau de Dieu.
Et
moi, Néphi, je vis le pouvoir de l'Agneau de Dieu descendre
sur les saints de l'Église de l'Agneau et sur le peuple de
l'alliance du Seigneur, dispersé sur toute la surface de la
terre ; et ils furent armés de justice et de la puissance de
Dieu, en grande gloire."
(1
Néphi 14:9-14).
L'armure
des saints sera leur justice et leur pouvoir, qui leur vient de
Dieu. C'est ainsi qu'ils seront protégés de ce colosse
qui est répandu dans le monde entier. Et c'est bien la
prédication de l'Évangile qui est la préparation
principale à ce 7e millénaire.
(Chapitre
7:2-3)– L'ange venant de l'est :
Cet
ange qui vient du levant est symbolisé par le soleil levant,
qui rappelle la gloire de Dieu, qui répand vie et lumière.
C'est un rappel d'Ézéchiel
43:4. D&A 77:9
nous explique :
"Q. Que faut-il
entendre par l'ange qui monte de l'est, Apocalypse chapitre 7,
verset 2 ?
R. Il faut entendre
que l'ange qui monte de l'est est celui à qui est donné
le sceau du Dieu vivant sur les douze tribus d'Israël ; c'est
pourquoi il crie aux quatre anges qui ont l'évangile éternel,
disant : Ne faites pas de mal à la terre, ni à la mer,
ni aux arbres, jusqu'à ce que nous ayons marqué du
sceau le front des serviteurs de notre Dieu. Et si vous voulez le
recevoir, c'est là Elias qui devait venir pour rassembler les
tribus d'Israël et rétablir toutes choses."
En
parlant l'Élias,
Elder Bruce McConkie a
déclaré :
"Corrigeant
la Bible par l'esprit de révélation, le prophète
a rétabli la déclaration de Jean
le Baptiste qui disait que Christ est l'Elias qui doit rétablir
toutes choses (Jean
1:21-28, traduction de Joseph Smith).
Par révélation, on nous informe aussi que l'Elias qui
devait restaurer toutes choses est l'ange Gabriel, qui était
connu dans la mortalité comme Noé (D&A
27:6-7 ; Luc 1:5-25, Enseignements du prophète Joseph Smith p.
57).
De la même source authentique, nous apprenons que l'Élias
qui était promis est Jean
le révélateur (D&A
77:9, 14).
Ainsi il y a 3 révélations différentes qui
citent Élias, comme étant 3 personnages différents.
Que devons-nous conclure ? En cherchant la réponse à
cette question, à savoir par qui le rétablissement a
été effectué, nous découvrirons qui est
Élias, et trouverons qu'il n'y a pas de problème à
harmoniser ces révélations en apparence
contradictoires. Qui devait rétablir toutes choses ? Était-ce
un homme seul ? Certainement pas. De nombreux ministres angéliques
ont été envoyés depuis les lieux de gloire,
pour conférer des clés et des pouvoirs et confier leur
dispensation et leur gloire de nouveau à l'homme sur la
terre. Au moins les personnages suivants sont apparus: Moroni,
Jean le Baptiste, Pierre, Jacques et Jean, Moïse, Élie,
Élias, Gabriel, Raphaël et Michel
(D&A
13 ; 110 ; 128:19-21).
Puisqu'il est évident que ce n'est pas un seul messager qui a
porté le fardeau entier du rétablissement, mais bien
plutôt que chacun est venu avec une dotation spécifique
d'en haut, il devient clair qu'Élias est un personnage
composite. L'expression doit être comprise comme un nom ou un
titre pour ceux dont la mission était de confier les clés
des pouvoirs à l'homme dans cette dispensation finale."
Ainsi,
cet ange, symbolique de tous les Élias,
porte le sceau du Dieu vivant, qui doit être apposé sur
tous les justes avant que les anges destructeurs ne laissent aller
les vents qui vont détruire le monde. Comme dans Ézéchiel
9:4,
cette marque sur le front protège les justes de la
destruction. Le prophète Joseph
Smith
a enseigné que ces 4 anges ont insisté pour sceller la
bénédiction sur la tête des saints, signifiant
l'alliance éternelle, leur assurant leur appel et leur
élection. Pierre a expliqué la doctrine de l'appel et
de l'élection (1
Pierre 1:3-5 ; 2 Pierre 1:1-19),
et Paul y a fait référence de nombreuses fois
(Éphésiens 1:11-14 ; 4:30 ; 2 Corinthiens 1:21-22).
L'idée fondamentale est que, par la foi, la repentance et le
baptême, une personne peut recevoir le don du Saint-Esprit. En
répondant à ces enseignements, elle devient de plus en
plus pure et développe les attributs de la divinité,
qui culminent dans un amour semblable à celui du Christ.
Néphi a déclaré :
"C'est
pourquoi, il vous faut avancer avec fermeté dans le Christ,
avec une parfaite espérance et avec l'amour de Dieu et de
tous les hommes. Or, si vous vous empressez d'avancer, vous faisant
un festin de la parole du Christ, et endurez jusqu'à la fin,
voici, ainsi dit le Père : Vous aurez la vie éternelle."
(2
Néphi 31:20).
Ceux
qui font ces choses reçoivent l'assurance de leur vie
éternelle. L'Apocalypse suggère que ce pouvoir de
scellement fonctionnera largement avant la fin du 6e sceau. Une
dernière étape qui peut être atteinte est
expliquée par Pierre, dans 2 Pierre
1:19
:
"Et nous tenons
pour d'autant plus certaine la parole prophétique, à
laquelle vous faites bien de prêter attention, comme à
une lampe qui brille dans un lieu obscur, jusqu'à ce que le
jour vienne à paraître et que l'étoile du matin
se lève dans vos cœurs..."
D&A
131:5
explique : "La
parole plus certaine de la prophétie signifie le fait qu'un
homme sait par l'esprit de prophétie qu'il est scellé
à la vie éternelle, par le pouvoir de la Sainte
Prêtrise."
Le symbole du sceau est utilisé par Jean
pour représenter le fait que la Saint-Esprit peut ratifier
les ordonnances et les alliances qu'un individu fait sur la terre,
et qu'il peut ainsi être justifié à travers sa
fidélité.
(Chapitre
7:4-8)– Les 144 000 :
Ceux
qui seront scellés, d'après l'auteur, seront au nombre
de 144 000. Le nombre ne doit pas être pris littéralement.
D&A
77:11
explique :
"Q. Que faut-il
entendre par le scellement des cent quarante-quatre mille d'entre
toutes les tribus d'Israël? – douze mille de chaque tribu ?
R. Il faut entendre
que ceux qui sont scellés sont grands-prêtres, ordonnés
au saint ordre de Dieu, pour administrer l'évangile éternel
; car ce sont ceux qui sont ordonnés d'entre toutes les
nations, tribus, langues et peuples, par les anges à qui le
pouvoir est donné sur les nations de la terre d'amener tous
ceux qui veulent venir à l'Église du Premier-né."
Ainsi,
il ne faut pas comprendre un nombre spécifique, mais plutôt
un groupe composé de grands-prêtres, qui ont un appel
spécial, à savoir d'administrer l'évangile
éternel, et d'amener tous ceux qui veulent venir à
l'Église du Premier-né. Joseph
Smith
les a associés avec le temple. Ceci semble clair d'après
le sens symbolique du nombre. Douze représente la prêtrise,
et lorsque l'on amène un chiffre à la racine carrée,
on cherche à amplifier son sens symbolique. 144 suggère
la plénitude de l'autorité de la prêtrise. Mais
Jean
veut ajouter encore une image superlative de qualité, en
multipliant le chiffre par 1000, pour refléter cette
plénitude et complétude. Ainsi, il montre la force et
l'étendue de la prêtrise dans les derniers jours,
c'est-à-dire dans cette dispensation, qui est en vérité
la dispensation de la plénitude des temps. Pendant cette
période, l'autorité de la prêtrise complète
sera en opération. Il est bien évident que c'est
seulement par le temple que l'on peut recevoir la plénitude
de la prêtrise (D&A
124:25-30).
De plus, frère McConkie
a déclaré que les 144 000 sont des rois et prêtres
"convertis,
baptisés, dotés, mariés pour l'éternité,
et finalement scellés à la vie éternelle".
Il ne s'agit pas seulement d'amener des gens à l'Église
de
Jésus-Christ
des saints des derniers jours, mais de les faire entrer dans
l'Église du Premier-né, par l'administration de la
plénitude de la dotation (sur l'Église du Premier-né,
voir D&A
76:50-70 ; 93:21-23).
Curieusement, la tribu de Dan est laissée de côté.
Lévi est cité, et Joseph
remplace Éphraïm,
pour arriver en tout à 12 tribus. On ne sait pas pourquoi Dan
n'est pas cité. Certains parmi les premiers Chrétiens
pensaient que le nom avait été omis à cause
d'une tradition suivant laquelle l'Antéchrist viendrait de la
tribu de Dan.
Ce manque de faveur de Dan
se retrouve dans les 1ères Chroniques, où Dan
n'est pas cité dans la liste des tribus. Peut-être que
l'association de Dan avec l'idolâtrie est la cause de cela,
puisque Jéroboam avait installé ses idoles sur les
territoires de cette tribu (Juges
18:30 ; 1 Rois 12:29).
(Chapitre
7:9-17)– La multitude sans nombre de ceux qui sont sauvés :
Au-delà
des 144 000, Jean
voit une très vaste assemblée "que personne ne
pouvait compter". Ils sont vêtus d'une robe blanche et
ils ont des palmes dans leurs mains, double symbole.
L'APOCALYPSE
L'ouverture
du 7e sceau
Leçon
5 – Commentaires des chapitres
8 et 9
(Chapitre
8:1-4)– Le silence dans le ciel :
Tandis
que l'Agneau brise le 7e sceau du livre de la Destinée, c'est
le silence qui prévaut. On parle déjà de ce
silence dans l'Ancien Testament. Habaquq
2:20
déclare :
"En
revanche, l'Éternel est dans son saint temple. Que toute la
terre fasse silence devant lui !" (Voir
aussi Zacharie 2:13).
Le
silence pourrait bien être une période de lamentations
avant que les calamités ne surviennent. Dans D&A
38:8, 11-12,
nous lisons :
"Mais le jour
viendra bientôt où vous me verrez et saurez que je
suis, car le voile des ténèbres sera bientôt
déchiré et celui qui n'est pas purifié ne
supportera pas le jour...
Car toute chair est
corrompue devant moi, et les puissances des ténèbres
règnent sur la terre parmi les enfants des hommes en présence
de toutes les armées du ciel –
Ce
qui fait régner le silence ; toute l'éternité
est peinée, et les anges attendent le grand commandement de
moissonner la terre, de rassembler l'ivraie, pour qu'elle soit
brûlée. Et voici, l'ennemi est coalisé."
(Voir
aussi D&A 88:93).
Le
texte dit "d'environ
une demi-heure".
Le terme grec hos
signifie approximativement, environ, à peu près.
Ainsi, il n'y a pas un temps fixé exactement, et on ne peut
savoir la durée que l'apôtre Jean
avait à l'esprit. Certains ont pensé que la 1/2 heure
pouvait correspondre à 21 ans, en se basant sur le fait que
un jour pour Dieu est comme mille ans pour l'homme (Abraham
3:4 ; 2 Pierre 3:8).
Quoiqu'il en soit, pendant cette période où les choses
redeviendront normales, la méchanceté ne cessera pas.
C'est pourquoi, il s'agit seulement d'un intervalle court, pendant
lequel les anges et les saints se préparent avec tristesse à
la sentence de destruction qui sera exécutée sur le
monde. En tout cas, c'est une période de temps pendant
laquelle l'Église des cieux et l'Église sur terre
auront des liens comme jamais auparavant. Nous lisons dans D&A
133:38-40
:
"Et les
serviteurs de Dieu s'en iront, disant d'une voix forte : Craignez
Dieu et donnez-lui gloire, car le jour de son jugement est arrivé.Et
adorez celui qui a fait le ciel, et la terre, et la mer, et les
sources d'eaux – Invoquant le nom du Seigneur jour et nuit, disant :
Oh ! que ne déchires-tu les cieux, que ne descends-tu, afin
que les montagnes soient nivelées en ta présence !"
Ainsi,
les dévastations sont, au moins pour une part, une réponse
aux prières des serviteurs de Dieu. Nous lisons aussi, dans
D&A
106:4-5 :
"Et de plus, en
vérité, je vous le dis, la venue du Seigneur approche
et elle surprendra le monde comme un voleur dans la nuit :
C'est pourquoi,
ceignez-vous les reins afin d'être les enfants de la lumière,
et ce jour-là ne vous surprendra pas comme un voleur."
(Chapitre
8:5-12)– Les 4 premières trompettes :
Enfin
commence le jugement. L'ange, qui n'est pas l'un des 7, mais qui
accomplit un service sacerdotal, s'approche de l'autel. Peut-être
est-ce celui qui a déjà été cité
comme un ange puissant, ou un autre ange, ou un autre ange puissant,
plus tôt dans l'Apocalypse. On pense qu'il peut s'agir de
Michel,
c'est-à-dire Adam.
Ceci est basé sur le rôle d'Adam,
tel qu'il a été expliqué par le prophète
Joseph
Smith.
Adam dirige cette terre sous la direction du Christ, et il en tient
les clés de la présidence. Les anges agissent sous sa
direction, et ils révèlent l'Évangile, de même
qu'ils surveillent les ordonnances. Dans D&A
88:112-113, 115,
on l'appelle le 7e ange, peut-être symbole du fait qu'il
représente tous les anges, parce qu'il les dirige. C'est
ainsi qu'arrive la 1ère condamnation des méchants,
avec l'encensoir rempli de feu et précipité sur la
terre. C'est ainsi que commence le scénario de destruction
que l'on avait abandonné au moment du 6e sceau. Dans D&A
88:87-92
nous lisons :
"Car dans peu de
jours, la terre tremblera et chancellera comme un homme ivre, le
soleil se cachera la face et refusera de donner de la lumière,
la lune sera baignée de sang, les étoiles deviendront
extrêmement irritées et se jetteront en bas comme une
figue qui tombe d'un figuier.
Et après votre
témoignage viennent la colère et l'indignation sur le
peuple.
Car après
votre témoignage vient le témoignage des tremblements
de terre qui causeront des lamentations en son sein, et les hommes
tomberont sur le sol et ne seront pas capables de rester debout.
Le témoignage
de la voix des tonnerres viendra aussi, ainsi que la voix des
éclairs, des tempêtes et des vagues de la mer s'élevant
au-delà de leurs limites.
Tout sera en
commotion, et assurément le cœur des hommes leur
manquera, car la crainte envahira tous les peuples.
Des anges voleront
par le milieu du ciel, criant d'une voix forte, sonnant de la
trompette de Dieu, disant: Préparez-vous, préparez-vous,
ô habitants de la terre ; car le jugement de notre Dieu est
venu. Voici, l'Époux vient, sortez à sa rencontre."
La
possibilité de la repentance pour l'humanité arrive à
sa fin. Moïse
7:48 nous
déclare :
"Énoch
posa les yeux sur la terre, et il entendit une voix venant des
entrailles de celle-ci qui disait : Malheur, malheur à moi,
la mère des hommes, je suis affligée, je suis lasse à
cause de la méchanceté de mes enfants. Quand me
reposerai-je et serai-je purifiée de la souillure qui est
sortie de moi ? Quand mon Créateur me sanctifiera-t-il, afin
que je me repose et la justice demeure pour un temps sur ma face?"
La réponse à cette question est : maintenant, car le
jugement a commencé.
4
anges vont donc suivre l'ange puissant. Encore une fois, le chiffre
4 est symbolique de la totalité géographique. Toute la
terre sera sous l'encensoir de l'ange. C'est pourquoi il faut que
les saints soient scellés. On se souvient de l'intervention
de Noé pour la destruction de la terre. On trouve cela dans
Moïse
8:25-26 :
"Noé fut
pris de regrets et son cœur fut peiné de ce que Dieu
eût fait l'homme sur la terre, et cela lui affligea le cœur.
Et le Seigneur dit :
Je vais détruire de la face de la terre l'homme que j'ai
créé, tant l'homme que la bête, les reptiles et
les oiseaux de l'air ; car Noé regrette que je les aie créés
et que je les aie faits ; et il m'a invoqué, car ils ont
cherché à lui ôter la vie."
On
ne sait pas quel rôle l'Église jouera à cette
époque, puisque l'apôtre ne nous en parle pas, mais on
peut supposer que les saints auront aussi demandé une action
du Seigneur.
Le
fait de sonner de la trompette est aussi symbolique. Dans D&A
77:12,
nous lisons :
"Q. Que faut-il
entendre par la sonnerie des trompettes mentionnées au
chapitre 8 de l'Apocalypse ?
R. Il faut entendre
que de même que Dieu fit le monde en six jours et, le septième
jour, termina son œuvre, la sanctifia et forma également
l'homme de la poussière de la terre, de même, au
commencement du septième millénaire, le Seigneur Dieu
sanctifiera la terre et complétera le salut de l'homme,
jugera tout et rachètera tout, sauf ce qu'il n'a pas mis en
son pouvoir, quand il aura tout scellé pour sa fin. Et la
sonnerie des trompettes des sept anges est la préparation et
l'achèvement de son œuvre au commencement du septième
millénaire – la préparation du chemin avant le temps
de sa venue."
Ainsi,
beaucoup de choses doivent être faites avant le retour du
Seigneur et avant le millénium. Le terme millénium
peut être compris de trois façons différentes :
littéralement, il signifie une période de mille ans.
Dans ce sens-là, le millénium est la dernière
période de mille ans de l'histoire de la terre. Le terme peut
être aussi défini comme une période pendant
laquelle la terre fera l'expérience de la paix et du repos,
c'est-à-dire qu'elle sera dans une condition paradisiaque.
Enfin, cela peut définir la période pendant laquelle
le Seigneur prendra les affaires de son royaume en charge, et
régnera personnellement sur toute la terre. Ces 3
définitions, d'ailleurs, vont tout-à-fait bien
ensemble. D&A
77 déclare
que le 7e sceau et le 7e millénaire coïncident. Si c'est
le cas, le millénium aura commencé avant la seconde
venue, au moment où le Seigneur commencera son règne
sur la terre, au grand conseil d'Adam-ondi-Ahman.
D'après
Joseph
Fielding Smith :
"À
ce moment-là, il y aura un transfert d'autorité, de
l'usurpateur et imposteur Lucifer, jusqu'à son roi de droit,
Jésus-Christ.
Le jugement sera organisé, et tous ceux qui ont détenu
des clés viendront faire leur rapport et rendre compte de
leur intendance suivant ce qu'il leur sera demandé. Adam
dirigera ce jugement, et ensuite il fera rapport, comme celui
détenant les clés sur cette terre, à son
officier supérieur, Jésus-Christ.
Notre Seigneur, alors, assumera le règne et le gouvernement.
Des instructions seront données à la prêtrise,
et celui dont c'est l'autorité de diriger, sera installé
officiellement, par la voie de la prêtrise assemblée à
cet endroit."
(Chemin de la perfection, p. 291).
On
peut penser que ce sont les plaies des 7 anges qui inaugureront le
millénium, comme un processus pour purifier et nettoyer la
terre. Mais cette méthode a 2 objectifs :
1– d'épargner
ceux qui se repentent
2– de détruire
ceux qui ne se repentent pas
Les
plaies que l'on trouve ici sont un écho de celles décrites
dans Exode, chapitres 7 à 12, et les malédictions de
l'Égypte sont comme une préfiguration des plaies du
millénium. Ainsi, de nouveau, le Seigneur se manifeste. Mais
le fait de sonner les trompettes ne signifie pas seulement la
destruction de la terre, car cette destruction en touche une
proportion significative, mais pas toute la terre. 12 fois, l'apôtre
limite la destruction à un tiers, symboliquement, démontrant
que des limites ont été placées. Cette fraction
d'un tiers est ce que nombre des prophètes ont utilisé,
en association avec ce que l'on appelle la théologie du reste
(voir
Ézéchiel 5:1-5).
On retrouve cette référence dans Ézéchiel
5:12 et Zacharie 13:8-9.
Ainsi, nous pouvons penser que cette proportion est faite pour
montrer que, non seulement ces destructions seront une manière
de donner la rétribution de nos actions, mais aussi une
dernière tentative de Dieu pour que l'homme se tourne vers
lui.
La
1ère de trompette amène la grêle et le feu,
mélangés au sang, et qui s'abattent sur la terre,
brûlant une partie de la végétation. On a une
allusion à la 1ère plaie d'Égypte (Exode 7:20
et Psaumes 78:44), où le Nil a été changé
en sang, mais aussi à la grêle (Exode
9:23-25 ; Ézéchiel 38:22).
Aussi, cette combinaison rend cette plaie unique. Au moment de la 2e
trompette, c'est une grande montagne embrasée par le feu qui
se jette dans la mer, et ainsi détruit les créatures
qui y vivent, ainsi que les navires. La 3e trompette amène
une grande étoile ardente qui tombe du ciel sur le tiers des
fleuves et toutes les sources d'eau. Enfin, la 4e trompette frappe
la lune et le soleil, éliminant une partie de leur clarté
(allusion à la 9e plaie d'Égypte, Exode
10:21-23).
La succession des plaies ne signifie pas nécessairement
qu'elles se produiront l'une après l'autre, bien plutôt
qu'il y aura une intervention simultanée. Tous ces
changements dans la nature peuvent faire apparaître une
pollution de l'atmosphère, à tel point que nous
verrons la lumière du soleil et de la lune bien diminuée.
Ceci pourrait changer les conditions météorologiques
de la terre, avec un effet de serre qui pourrait élever la
température de façon inhabituelle, et amener les
conditions que Jean
décrit dans le chapitre 16. Dans les 3 premières
trompettes, on nous parle du facteur feu. 3
Néphi 26:3
nous rappelle :
"...
jusqu'à ce que les éléments fondent sous une
chaleur ardente, que la terre soit pliée et roulée
comme un rouleau, et que les cieux et la terre passent."
(Voir
aussi Mormon 9:2). 2 Néphi 19:19 nous
rappelle :
"...
et le peuple sera comme l'aliment du feu..."
Il faudrait donc un miracle pour survivre à de telles
conditions ; et c'est exactement ce que le Seigneur veut montrer. Il
supervise l'ensemble, et son but n'est pas seulement de détruire,
mais aussi de protéger son peuple. Dans 1
Néphi 22:16-18
nous lisons :
"Car le temps
est proche où la plénitude de la colère de Dieu
sera versée sur tous les enfants des hommes ; car il ne
souffrira pas que les méchants exterminent les justes.
C'est pourquoi, il
préservera les justes par son pouvoir, même si la
plénitude de sa colère doit venir, et que les justes
doivent être préservés par la destruction de
leurs ennemis, même par le feu. Les justes n'ont donc point à
craindre ; car, ainsi dit le prophète : Ils seront sauvés,
même si ce doit être par le feu.
Voici, mes frères,
je vous dis que ces choses arriveront sous peu ; oui, même le
sang, le feu et la vapeur de la fumée viendront ; et cela
doit arriver sur la surface de cette terre. Et cela arrivera aux
hommes selon la chair, s'ils s'endurcissent le cœur contre le
Très-Saint d'Israël."
Ainsi
Dieu est prêt à faire mourir des milliers d'individus
pour protéger son peuple. Ceci peut nous sembler difficile à
comprendre, mais dans la perspective de Jean,
tous doivent mourir. La question est de savoir comment et quand. La
destinée ultime n'est pas modifiée par le moment ou la
manière de la mort, mais elle l'est plutôt par la
manière dont on a vécu. D&A
101:11
nous rappelle :
"Mon indignation
va bientôt se déverser sans mesure sur toutes les
nations ; et je le ferai lorsque la coupe de leur iniquité
sera pleine."
Dans
le
verset 13,
Jean
entend le cri d'un oiseau de proie. Le terme grec aetos
peut être traduit par aigle ou vautour. Cet aigle ou ce
vautour exprime bien la menace des 3 autres trompettes qui vont
s'abattre sur l'homme qui n'est pas repentant. Ce verset
13 est
une transition entre les 4 plaies que Dieu a déversées
sur la nature pour amener l'homme à la repentance, et les
autres malheurs, d'origine démoniaque, à travers
lesquels l'homme sera sujet des forces de l'abîme.
(Chapitre
9:1-2)– La 5e trompette et le 1er malheur :
Une
étoile, symbole d'un être qui était divin, qui
avait tant de pouvoir dans la préexistence que son nom
signifiait Porteur
de lumière,
déclenche une terreur quasiment indescriptible. Le temps
utilisé dans le verbe est le parfait : une étoile qui
était tombée. Jean
ne vit pas l'étoile tomber, mais il savait qu'elle était
tombée par le passé. Un fils du matin était
devenu le démon lui-même.
Jean
nous en parlera davantage au chapitre 12, mais pour l'instant, il
semble qu'il ait à l'esprit ce que Luc déclare dans
Luc
10:18
:
"Jésus
leur dit : Je voyais Satan tomber du ciel comme un éclair."
C'est
aussi l'image d'Ésaïe
14:12-15 :
"Te voilà
tombé du ciel, astre brillant, fils de l'aurore ! Tu es
abattu à terre, toi, le vainqueur des nations!
Tu disais en ton cœur
: Je monterai au ciel, j'élèverai mon trône
au-dessus des étoiles de Dieu ; je m'assiérai sur la
montagne de l'assemblée, à l'extrémité
du septentrion ;
Je monterai sur le
sommet des nues, je serai semblable au Très-Haut.
Mais tu as été
précipité dans le séjour des morts, dans les
profondeurs de la fosse."
Jusque
là, Dieu avait contrôlé les plaies. A partir de
ce point, c'est Satan qui dirige personnellement les opérations.
Le puits de l'abîme est le lieu où Satan demeure avec
ses anges. Quant à la clé que Satan utilise pour
l'ouvrir, elle symbolise son pouvoir, son autorité. Il est
cependant intéressant de voir que Satan ne possède pas
cette clé, il la reçoit. Là encore, Jean
veut nous montrer que les pouvoirs de Satan sont limités.
C'est Dieu qui lui donne la clé ; Satan ne peut aller au-delà
de certaines limites (voir Job 1:12 et 2:6). Mais dans les derniers
jours, à cause de la méchanceté des hommes, le
démon aura de grands pouvoirs.
"Car
je ne fais pas acception de personnes, et je veux que tous les
hommes sachent que le jour vient rapidement ; l'heure où la
paix sera enlevée de la terre et où le diable aura
pouvoir sur son royaume n'est pas encore arrivée, mais elle
est proche."
(D&A 1:35).
Avec
l'ouverture du puits de l'abîme monte une fumée, comme
celle d'une grande fournaise qui obscurcit le soleil. L'obscurité
et les ténèbres règnent. Le 1er coup contre
l'humanité est en effet un coup porté contre la
lumière. Il s'agit de l'obscurité des fausses
philosophies et théologies, qui obscurcissent la vérité.
Dans des temps plus anciens, Satan a déjà utilisé
ces méthodes. 3
Néphi 1:22
nous dit :
"Et dès
lors, Satan commença à envoyer des mensonges parmi le
peuple pour endurcir les coeurs, afin de les empêcher de
croire à ces signes et à ces prodiges qu'ils avaient
vus ; mais, malgré ces mensonges et ces tromperies, la
majorité du peuple crut et se convertit au Seigneur."
De
plus, Hélaman
16:22 nous
rappelle :
"Et le peuple
imagina bien d'autres choses folles et vaines en son coeur ; et il
fut très troublé, car Satan l'incitait constamment à
commettre l'iniquité ; oui, il allait çà et là,
répandant des rumeurs et des querelles sur toute la surface
du pays, pour endurcir le coeur du peuple contre ce qui était
bon et contre ces choses qui devaient venir."
Son
plan a bien fonctionné. Par la rationalisation, les hommes
critiquent les paroles des prophètes, disant :
"Parmi
tant de choses, ils peuvent avoir deviné juste pour certaines
; mais voici, nous savons que toutes ces œuvres grandes et
merveilleuses dont on a parlé ne peuvent arriver."
(Hélaman
16:16).
L'histoire
va donc se répéter.
(Chapitre
9:3-11)– Les sauterelles :
Il
s'agit là d'une description d'horreur. Jean
veut nous montrer la monstruosité des sauterelles. Comme on
le sait, elles ravagent la végétation, et la famine
suit invariablement. Venant du désert, les sauterelles
peuvent envahir les régions fertiles pour leur nourriture.
Leurs colonies peuvent atteindre plusieurs centaines de mètres
de largeur et jusqu'à 6 km de longueur. Elles ne laissent
rien derrière elles. En Algérie, par exemple, des
sauterelles ont créé une famine qui a amené la
mort de 200 000 personnes. Traditionnellement dans la Bible, les
sauterelles sont une plaie contre les rebelles (voir
Exode 10:4-20 ; Psaumes 105:34-35 ; Deutéronome 28:38 ; 1 Rois
8:35-37 ; 2 Chroniques 7:13-14).
On craignait tellement leur invasion que, même le jour de
sabbat, le shophar,
qui est la corne de bouc transformée en trompette, utilisé
seulement en des occasions spéciales et sacrées, était
utilisé pour sonner l'alarme. Leur association avec la
cruauté n'est pas fortuite. Leurs nuages sont si compacts
qu'ils obscurcissent la lumière du soleil. Cependant ici, les
sauterelles ne sont pas la cause de l'obscurité et des
ténèbres, mais bien plutôt le résultat.
Ce sont les hommes qui ont été aveuglés par le
péché et la corruption. Nous lisons dans D&A
93:39 :
"Et le Malin
vient enlever aux enfants des hommes la lumière et la vérité
par la désobéissance et à cause de la tradition
de leurs pères."
Le
symbolisme de Jean,
ici, est celui que l'on trouve dans Joël chapitres 1 et 2. Les
sauterelles viennent du nord et Jean
et Joël, probablement, suivent le motif de Gog et Magog, que
l'on trouve dans Ézéchiel,
chapitres 37 et 38,
et dans Amos
7:1.
Dans la Bible des Septante, la plaie des sauterelles est associée
spécifiquement avec les armées de Gog, grand dirigeant
qui luttera contre Dieu dans les derniers jours. Ainsi, les
sauterelles ne sont pas de véritables sauterelles. En effet
il leur est dit de ne pas faire de mal à l'herbe ou à
aucune verdure. Leur objectif est les hommes ; mais pas tous,
seulement ceux qui ne portent pas le sceau de Dieu. Là
encore, Dieu leur interdit de tuer, mais leur permet seulement de
torturer et de tourmenter pendant 5 mois. Le mot grec
basanisthésontai,
utilisé par Jean
et traduit par tourment vient du nom basanismos,
qui revient dans l'Apocalypse
14:11 ; 18:7, 10, 15,
en association avec l'angoisse causée par la grande
prostituée. Il s'agit donc bien, non d'un tourment physique,
mais d'un tourment mental et spirituel. Les 5 mois sont la durée
de vie habituelle des sauterelles, mais la référence
au temps peut aussi être très symbolique. De nouveau,
Jean
veut nous rappeler que Dieu contrôle ce qui se passe. Comment
ces sauterelles vont tourmenter les méchants ? Nous ne le
savons pas. Mais en tout cas, cette angoisse sera tout-à-fait
réelle, puisque les hommes chercheront à mourir. Il y
aura bien sûr une possibilité de s'en sortir, à
savoir la droiture personnelle, c'est là le prix ; mais pour
beaucoup, ce prix est trop élevé et la mort leur
semblera une solution à meilleur compte. Un parallèle
s'impose avec le livre de Mormon, au cours de cette bataille finale
qui amena la destruction des nations néphites. On nous dit,
Mormon
2:10
:
"...car voici,
personne ne pouvait garder ce qui était à lui, à
cause des larrons, des voleurs, des meurtriers, de la magie et de la
sorcellerie qui existaient dans le pays."
Ainsi,
cette situation de vol permanent, de suspicion constante amenaient
une véritable tristesse à ces gens. Mais, comme il est
dit au verset
13 :
"...car leur
chagrin ne les conduisait point au repentir, à cause de la
bonté de Dieu ; mais c'était plutôt le chagrin
des damnés, parce que le Seigneur ne voulait pas toujours
leur permettre de continuer à mettre leur joie dans le
péché."
Et
comme résultat, au verset
14 :
"...mais ils
maudissaient Dieu et souhaitaient mourir. Néanmoins, ils
combattaient avec l'épée pour défendre leur
vie."
On
nous rappelle ici que le Seigneur se sert des méchants pour
punir les méchants (voir Mormon 4:5). En effet, le jugement
de Dieu vient dans sa plénitude, mais Dieu n'a rien à
faire. En fait, son jugement est tout-à-fait de ne rien faire
et de laisser les hommes agir à leur guise.
Ces
sauterelles portent des couronnes. Plus exactement, le texte précise
: "...il
y avait sur leurs têtes comme
des couronnes semblables
à de l'or..."
En effet, il ne s'agit ici que d'une imitation, c'est-à-dire
que leur victoire ne sera pas permanente mais que pour un peu de
temps. On ne connaît pas le sens réel de ces cheveux de
femmes qu'elles portent, peut-être symboliques de leur pouvoir
de séduction ; en tout cas, la description veut insister sur
leur apparence démoniaque, comme avec "des
dents de lion".
Les cuirasses montrent qu'elles sont indestructibles, leurs ailes
montrent leur mobilité, mais ce sont les queues, semblables à
celles des scorpions, qui sont l'origine de leur pouvoir à
faire du mal aux hommes. Un seul roi les dirige. On ne l'identifie
pas clairement, mais il s'agit de l'ange de l'abîme, à
savoir Satan. Jean
lui donne un épithète hébreux, Abaddon,qui
vient d'abad
et signifie mourir, et de la désinence du nom, celui qui
cause la mort ou le destructeur ; et un autre épithète
grec, apolluon,
qui signifie aussi le destructeur. Ainsi, c'est bien Satan qui
dirige cette armée destructrice. Il y aura encore 2 malheurs
à venir.
(Chapitre
9:12-19)– La 6e trompette et le 2e malheur :
Avec
la 6e trompette, une voix vient des 4 cornes de l'autel d'or. Ces
cornes sont le symbole du pouvoir de Dieu, pouvoir que ceux qui sont
fidèles peuvent obtenir par leur fidélité et à
travers le sacrifice. Ces cornes, qui se trouvaient sur l'autel des
sacrifices devant le temple, avaient 2 fonctions :
– le
jour du Grand
Pardon
ou jour de l'expiation, le grand-prêtre les aspergeait avec le
sang des victimes offertes, pour amener la réconciliation
entre Dieu et Israël,
– elles servaient également d'asile pour les malfaiteurs (voir
1 Rois 2:28-35).
Cependant
ici, la voix ne demande pas la réconciliation, mais inaugure
plutôt la destruction ; et le fait que la voix vienne de
l'autel pourrait suggérer que le 2e malheur est en rapport,
ou un résultat des prières des saints. La rivière
Euphrate était la partie la plus au nord du royaume d'Israël.
La traduction inspirée de Joseph
Smith,
cependant, clarifie en disant que ces anges viennent du puits de
l'abîme. Ainsi, cette destruction est en rapport avec les
forces de Satan, mais cette fois-ci l'homme est leur seule cible.
Comme toujours, le chiffre symbolique d'un tiers rappelle que Dieu
impose une limite à ce que Satan peut faire. Ensuite, Jean
voit une large force de cavalerie. Son nombre est de 10 000
multiplié par 10 000, soient 200 000 000 de chevaux et de
cavaliers. Ce nombre ne doit pas être pris de façon
littérale, mais suggère que l'armée est immense
et quasiment incalculable. Les dents de lion sont symbole de cruauté
et de destruction, et de la bouche de ces chevaux sortent le feu, la
fumée et le soufre. Ces 3 éléments symboliques
représentent les tourments de l'enfer et soulignent la nature
diabolique de cette horde sauvage. Ces images font écho au
monstre du Léviathan
dont on parle dans Job
41:19-20,
qui lui aussi jette du feu et de la fumée. Ainsi, ces 3
éléments de feu, de fumée et de soufre montrent
l'exécution du jugement et les pouvoirs que Satan va
utiliser. En fait, Jean
voit bien davantage qu'un carnage d'êtres humains, accompli
par des méthodes scientifiques modernes. Mais il faut
rappeler que ce massacre sera sélectif, et qu'un tiers des
hommes seulement sera touché.
(Chapitre
9:20-21)– Le reste des hommes ne se repent pas :
Aussi
étrange que cela puisse paraître, ceux qui n'ont pas
été tués continuent à adorer leurs
idoles. Ils refusent d'abandonner les idoles de ce monde
matérialiste. Leur cœur continue à rechercher
l'or, l'argent, l'airain et tout ce qui est matériel. Il est
donc clair que le vol, le meurtre, la fornication continuent à
aller de l'avant. A cette liste, Jean
ajoute la sorcellerie, par le mot enchantements. Le mot grec utilisé
ici est pharmakeia,
dont notre mot pharmacie est dérivé. Le mot suggère
l'usage de drogues, d'élixirs, de potions contraceptives,
associé avec les pouvoirs occultes. Ces narcotiques créent
une dépendance, insensibilisent et trompent les nations, ce
qui les amène à être totalement incapables de
changer. L'utilisation des drogues est également associée
à la mère des abominations, au chapitre 18 de
l'Apocalypse,
verset 23
en particulier. La description de Jean
nous amène à un sens de l'horreur et du cauchemar que
cette période représentera, et ceci par l'utilisation
de métaphores puissantes. Ainsi, nous ne voyons pas vraiment
les choses dans leur réalité, mais nous avons un
sentiment de ce qui se produira, le plus incroyable étant que
les gens continueront dans leur idolâtrie, c'est-à-dire
à placer des choses matérielles avant Dieu. Quand tout
cela se produira-t-il ? D&A
77:13
nous dit :
"Q. Quand doit
s'accomplir ce qui est écrit au 9e chapitre de l'Apocalypse ?
R. Cela doit
s'accomplir lorsque le septième sceau aura été
ouvert avant la venue du Christ. "
Il
faut donc bien comprendre que la seconde venue ne commence pas le
millénium ou le 7e millénaire. Les malheurs, qui ont
été annoncés par les trompettes, commencent ce
millénium. Ainsi, le Christ n'apparaîtra pas dans sa
gloire au début du millénium. C'est bien plutôt
les hordes sataniques qui le feront. Si nous comprenons bien, le
millénium commence au moment où le Sauveur débute
son règne sur la terre. Mais pour régner, il n'a pas
besoin d'apparaître au monde. Son règne commence au
moment où il rassemblera les clés qu'il avait donné
aux prophètes à travers les différents âges
de la terre et à partir du moment où il dirigera les
affaires de son royaume personnellement. Daniel suggère cela
lorsqu'il dit :
"Je
vis cette corne faire la guerre aux saints, et l'emporter sur eux,
jusqu'au moment où l'ancien des jours vint donner droit aux
saints du Très-Haut, et le temps arriva où les saints
furent en possession du royaume." (Daniel
7:21-22).
Il
semble bien qu'il fasse ici allusion au rassemblement de
Adam-Ondi-Ahman.
A ce moment-là, Adam, l'ancien des jours, apparaîtra,
et apparaîtra également le Sauveur. C'est alors que
chacun rendra compte de son intendance et que le Seigneur dirigera
personnellement tous les événements qui suivront (voir
D&A 116).
Ainsi, il est tout-à-fait probable que les événements
décrits dans Apocalypse
8 et 9
se déroulent après la réunion
d'Adam-Ondi-Ahman. Combien de temps après le début du
millénium le Seigneur reviendra-t-il ? Nous lisons dans D&A
49:7 :
"Moi, le
Seigneur Dieu, j'ai dit ; mais l'heure et le jour, nul ne les
connaît, ni les anges du ciel, et ils ne le sauront pas avant
qu'il vienne."
L'APOCALYPSE
"Et
je vis un autre ange"
Leçon
6 – Commentaires des chapitres
10 et 11
(Chapitre
10:1-7)– Un autre ange puissant :
Alors
qu'à la fin du chapitre 9 on attend que la 7e trompette
sonne, le chapitre 10 nous ouvre une nouvelle vision. Il s'agit d'un
autre interlude, qui donnera des instructions et des informations
avant la résolution finale de la crise. Jean
voit un autre ange puissant, qui descend des cieux et qui tient un
petit livre. On voit le contraste saisissant entre cet ange-ci et
l'étoile tombée du ciel sur la terre du chapitre 9.
Alors que l'étoile tombait, l'ange descend de sa propre
volonté. Alors que l'étoile recevait une clé,
l'ange possède un livre. Là où il y avait une
fumée qui obscurcissait tout, nous avons l'éclat de la
splendeur de l'ange. Alors que le 1er dirigeait des hordes
démoniaques, l'ange gouverne des phénomènes
cosmiques tels les nuages, l'arc-en-ciel et le soleil. L'arc-en-ciel
est, comme toujours, signe de l'alliance de Dieu avec l'humanité,
non seulement avec les êtres humains, mais aussi avec toutes
les créatures vivantes. Nombres
6:24-26
nous rappelle :
"Que l'Éternel
te bénisse, et qu'il te garde ! Que l'Éternel fasse
luire sa face sur toi, et qu'il t'accorde sa grâce ! Que
l'Éternel tourne sa face vers toi, et qu'il te donne la paix
!"
Cet
ange puissant a un pied sur la mer et l'autre sur la terre. Le pied
symbolise le pouvoir de possession. Ainsi, la mer et la terre lui
sont assujettis (pour
l'expression terre et mer, voir Exode 20:11 ; Psaumes 68:22 ; Marc
6:48 ; Matthieu 14:28-36).
Au moment où l'ange fait entendre sa voix, les 7 tonnerres se
font entendre. On ne connaît ni le message du cri de l'ange,
ni celui de la voix des tonnerres, car Dieu commande spécifiquement
que le message reste scellé et caché. C'est le seul
endroit, dans le livre de l'Apocalypse, où il est interdit de
révéler ce qui est déclaré. Cependant,
dans l'Évangile de Jean,
au chapitre
12, versets 28 à 31,
nous lisons :
"Père,
glorifie ton nom ! Et une voix vint du ciel : Je l'ai glorifié,
et je le glorifierai encore.
La foule qui était
là, et qui avait entendu, disait que c'était un
tonnerre. D'autres disaient : Un ange lui a parlé.
Jésus
dit : Ce n'est pas à cause de moi que cette voix s'est fait
entendre ; c'est à cause de vous.
Maintenant a lieu le
jugement de ce monde ; maintenant le prince de ce monde sera jeté
dehors."
Elder
Bruce R. McConkie
a déclaré :
"Il
apparaît, de la connaissance qui a été ajoutée,
clarifiée et révélée à Joseph
Smith,
que les 7 tonnerres qui firent entendre leur voix, sont les 7 anges
qui récitent, avec détail, ce qui s'est passé
dans chacune des périodes de 1 000 ans, de l'existence
temporelle de la terre. Par la nature même des choses, afin
que l'homme ne devienne pas comme Dieu, connaissant la fin depuis le
commencement, Jean
reçut l'interdiction d'écrire ces choses, qui étaient
cachées. Il apparaît également que la vision de
Jean
préfigurait ce qui devait se passer au moment des événements,
et que la proclamation promise devait encore être faite pour
que l'heure du millénium de paix puisse arriver."
Cet
ange, ensuite, lève sa main droite et fait un serment
solennel : "qu'il
n'y aurait plus de temps" (Apocalypse
10:6).
Le mot chronos
signifie normalement temps. On peut l'interpréter de 2 façons
: soit l'illustration que le temps, tel que nous le connaissons,
arrive à sa fin ; cependant, il faut garder à l'esprit
que le 7e millénaire doit encore se produire, et que l'on
n'entre pas encore tout-à-fait dans l'éternité
; on peut aussi penser qu'il s'agit du fait que le jour de la
repentance est maintenant du passé, qu'il n'y a plus de temps
pour se repentir. C'est dans ce contexte que Jean
reçoit le commandement de prendre le petit livre que l'ange
tenait dans sa main. Nous avons là le rappel d'Ézéchiel
3:1-3 :
"Il me dit :
Fils de l'homme, mange ce que tu trouves, mange ce rouleau, et va,
parle à la maison d'Israël ! J'ouvris la bouche, et il
me fit manger ce rouleau.
Il me dit : Fils de
l'homme, nourris ton ventre et remplis tes entrailles de ce rouleau
que je te donne ! Je le mangeai, et il fut dans ma bouche doux comme
du miel."
(Chapitre
10:8-11)– Le petit livre :
Le
livre est doux comme du miel dans la bouche, mais il est amer dans
le ventre. Ce petit livre est symbole de la mission particulière
que doit remplir l'apôtre Jean,
en particulier par rapport aux derniers jours. D&A
77:14
nous rappelle :
"Q.
Que faut-il entendre par le petit livre que Jean
avala comme le rapporte le 10e chapitre de l'Apocalypse ?
R. Il faut entendre
par là que c'était pour lui la mission et l'ordonnance
de rassembler les tribus d'Israël; voici, c'est là
Élias qui, comme il a été écrit, doit
venir rétablir toutes choses."
Ainsi,
Jean
est bien un Élias, c'est-à-dire qu'il aura une mission
particulière dans le rétablissement de l'Évangile
et des bénédictions de la prêtrise. C'est ce
qu'il a fait en partie, lorsqu'avec Pierre et Jacques il a rétabli
la prêtrise de Melchisédek à Joseph
Smith
et Oliver Cowdery (D&A
27:12-13 ; 128:20).
Dans la conférence de juin de 1831, Joseph
Smith
a déclaré : "...que
Jean
le révélateur était parmi les 10 tribus
d'Israël qui avaient été emmenées par
Salmanasser, roi d'Assyrie, pour les préparer à leur
retour de leur longue dispersion."
Pourquoi
cette mission inclut de l'amertume, on ne le sait. Dans le cas
d'Ézéchiel
(2:9-10),
le livre contient des lamentations, des plaintes et des
gémissements. Il est possible que cette mission inclut
également des calamités à venir. En tout cas,
l'image implique la digestion mentale du contenu, c'est-à-dire
le fait d'intérioriser son message. Ceci étant fait,
l'apôtre est prêt à agir.
(Chapitre
11:1-2)– La mission de Jean
:
La
mission de Jean
est à la fois de prophétiser aux peuples, nations et
rois, et le chapitre 11 s'ouvre sur une responsabilité
particulière qu'il a reçue, à savoir de mesurer
avec un roseau le temple de Dieu, l'autel et ceux qui y adorent.
Jean
doit mesurer le sanctuaire (grec naos)
et non les cours extérieures. Il pourrait s'agir du
tabernacle ou bien du temple de Salomon plutôt que celui
d'Hérode, puisque le temple d'Hérode avait 4 cours. Ce
qui est certain c'est que le parvis extérieur a été
donné (grec edothé),
ce qui montre bien encore une fois que Dieu a déterminé
sa destruction. Le fait de mesurer est symbole de protection, afin
que le sanctuaire ne soit pas profané. Cela nous reporte à
Ézéchiel,
chapitres 40 à 42,
où le prophète voit que le temple est mesuré
avec grands soins. De même dans Zacharie
1:16,
on trouve ce même symbole de protection. Car ceux qui sont en
dehors des limites ne seront pas protégés, et la
proximité de ce lieu saint ne sera pas suffisante. Le
sanctuaire est ici le symbole du peuple de Dieu : ceux qui sont le
temple vivant de Dieu, où son esprit demeure (voir
1 Corinthiens 3:16-17 ; 2 Corinthiens 6:16 ; Éphésiens
2:19-22).
Ceux qui sont rejetés sont ceux qui ne sont pas totalement
engagés.
(Chapitre
11:3-14)– Les 2 témoins :
D&A
77:15
nous apprend :
"Q. Que faut-il
entendre par les deux témoins du chapitre onze de
l'Apocalypse ?
R. Ce sont deux
prophètes qui doivent être suscités dans les
derniers jours à la nation juive au moment du rétablissement,
et qui doivent prophétiser aux Juifs, lorsqu'ils seront
rassemblés et auront construit la ville de Jérusalem
au pays de leurs pères."
2
était le chiffre canonique nécessaire pour pouvoir
soutenir une accusation en cours (voir
Deutéronome 19:15 ; 2 Corinthiens 13:1 ; Deutéronome
17:6 ; Nombres 35:30).
Ainsi nous avons un double témoignage contre ceux sur
lesquels s'abattra la colère de Dieu.
Elder
Bruce R. McConkie
a expliqué : "Ces
2 témoins seront des disciples de cet homme humble, Joseph
Smith,
à travers lequel le Seigneur des cieux a rétabli la
plénitude de son Évangile éternel dans cette
dernière dispensation de grâces. Il n'y a pas de doute
qu'ils seront membres du Conseil des Douze ou de la Première
Présidence de l'Église."
Jean
note symboliquement leur haute position par rapport à Dieu en
les comparant à 2 oliviers et 2 chandeliers. Cela fait
référence à Zacharie
4:12-14,
et veut nous montrer qu'ils sont oints et proches du Seigneur,
portant sa lumière, et que le Saint Esprit coule à
travers eux. Ils combinent les pouvoirs de Moïse
et d'Élie (1 Rois 17:1 ; Luc 4:25 ; Jacques 5:17 :
Élie fait venir la sécheresse sur Israël ; dans 2
Rois 1:9-12 et Jérémie 5:14 : Élie
envoie des feux qui vont brûler les troupes qui essaient de
l'arrêter. Quant à Moïse, dans Exode 7:20 et
Psaumes 105:29, il a l'autorité sur les eaux ; et dans Exode
7 à 11, il envoie les plaies sur l'Égypte). On nous
dit que le pouvoir de ces 2 serviteurs est grand puisqu'ils ont du
feu qui sort de leur bouche et qui dévore leurs ennemis
(référence à Jérémie 5:14 et
20:9). Il s'agit en fait du témoignage qu'ils portent et qui
condamne les païens à la destruction. Ces prophètes
auront un ministère de 42 mois, ce qui correspond à
1260 jours, dont il est fait mention au chapitre
12, verset 6
de l'Apocalypse,
ce qui fait 3 années et demi, si chaque mois est composé
de 30 jours, comme c'est le cas dans les calendriers lunaires.
Cependant, ce nombre n'est pas à prendre d'une façon
littérale. Il faut plutôt voir dans 3 1/2 la moitié
de 7, ce qui dénote quelque chose arrêté dans
son cours normal à mi-chemin. L'usage apocalyptique de ce
chiffre date de Daniel
7:25 (voir aussi 9:27 et 12:7).
Il faut aussi se souvenir que la période qui va de la
persécution de Antiochus
Epiphanes
jusqu'à la reconsécration du temple, a été
d'environ 3 ans et demi, soit de 168-67 à 164-63 avant
Jésus-Christ.
Mais le nombre 6 veut aussi indiquer l'échec ou
l'insuffisance pour atteindre la complétude de 7, alors que 8
désigne la surabondance. Ainsi, 42 est symboliquement
péjoratif, puisque comme un exégète l'a montré,
il est le résultat de 6 multiplié par 7, c'est-à-dire
le fait de rater la perfection de peu. Ce chiffre est de nouveau
utilisé dans le chapitre
13 de l'Apocalypse,
avec un sens d'imperfection complète. Ainsi, en général,
dans le matériel apocalyptique, ce chiffre désigne une
période limitée pendant laquelle le mal peut librement
régner.
En
tout cas, les 2 témoins seront des martyrs (c'est ce que
montre le mot grec marturia).
Comment ils seront tués, on ne le sait pas, mais ils le
seront seulement lorsque leur ministère sera terminé,
au moment où la bête sortira de l'abîme pour leur
faire la guerre, les vaincre et les tuer (verset
7).
Quelle est cette bête qui sort de l'abîme, on ne le
sait, sinon qu'au chapitre 9 on nous a parlé d'Abaddon, à
savoir Satan, comme étant le roi de l'abîme. Les 2
témoins resteront dans les rues de Jérusalem et leurs
cadavres seront exposés. Jérusalem ici est associée
à Sodome et à l'Égypte, pour illustrer sa
corruption
et sa rébellion. Leur mort amènera une grande joie
parmi leurs ennemis. Pendant 3 jours et demi, leurs cadavres seront
exposés, ce qui était une pratique pour humilier les
personnes à qui on refusait ainsi une sépulture.
Cependant, alors que leurs ennemis pensent triompher, la vie va
retourner dans leur corps (cet esprit de vie rappelle Ézéchiel
37),
ce qui amènera une grande crainte sur tous ceux qui les
verront. Ainsi viendra leur montée au ciel, dans la nuée,
ce qui encore une fois rappelle Moïse
et Élie, Élie
qui fut enlevé au ciel dans un chariot de feu (2
Rois 2:11),
et Moïse, dont Clément d'Alexandrie disait qu'il avait
été ravi dans un nuage. C'est à ce moment-là
qu'un grand tremblement de terre se produira et que la 10e partie de
la ville tombera, ce qui correspond à 7 000 hommes tués
dans le tremblement de terre. La proportion de 10 montre que, là
encore, la mort sera sélective, mais il s'agit de la portion
du Seigneur, de cette dîme qu'il demandera aux méchants.
Le chiffre 10 indique, entre autre chose, la partie d'un tout : les
10 plaies sont une partie de la colère de Dieu qui s'abat sur
l'Égypte ; les 10 tribus emmenées en captivité
ne sont qu'une partie de la maison d'Israël. Enfin, le nombre
de 7 000 n'est probablement pas à prendre de façon
littérale, mais plutôt pour indiquer, comme ailleurs,
le 7 de la complétude, et la multiplication par 1000 est le
fait que la plénitude de ceux qui doivent mourir mourra. Ceux
qui restent rendront gloire "au
Dieu du ciel",
comme pour garder Dieu loin d'eux dans les cieux. Alors que le
verset
4
du chapitre
11
nous rappelle qu'il est le Seigneur de la terre.
(Chapitre
11:15-19)– La 7e trompette et le dernier malheur :
C'est
alors que résonne le son de la 7e trompette et le royaume de
Dieu appartient bien au Seigneur et à son Christ. La
destruction des méchants qui restent est le dernier malheur.
Les cieux tout entiers se préparent pour ce dernier assaut
que Dieu dirigera lui-même. En préparation à
cela, le temple des cieux est ouvert et on y voit l'arche de
l'alliance, qui est le meilleur symbole pour représenter
l'alliance que Dieu a fait avec Israël. Dans Hébreux
9:1-11, Paul remarque que l'ouverture du temple symbolise que tous
peuvent entrer dans le repos de Dieu, mais tout n'est pas encore
accompli, car le jugement est encore à venir. C'est pour cela
qu'il y a les éclairs, les voix ou les sons, les tonnerres,
les tremblements de terre et la grêle. Ainsi, le chapitre 11
nous présente le 2e malheur et nous introduit au 3e. Ici,
Jean
va arrêter le récit, et avec le chapitre 12,
recommencer à nous présenter les mêmes choses
mais d'un point de vue différent.
Dans
l'histoire de Joseph
Smith 1:37,
on lit :
"Car voici, le
jour vient, ardent comme une fournaise. Tous les hautains et tous
les méchants brûleront comme du chaume ; car ceux qui
viennent les brûleront, dit l'Éternel des armées,
et ils ne leur laisseront ni racine, ni rameau."
L'APOCALYPSE
Le
dragon et la femme
Leçon
7 – Commentaires des chapitres
12 et 13
La
vision des 7 sceaux vient de se terminer et une nouvelle série
de visions commence. Le chapitre 12 introduit de nouveaux éléments
et des explications. C'est un flash
back
sur l'époque de Jean.
Il reprend les mêmes thèmes, mais d'une perspective
différente, et cette fois-ci, pour aller jusqu'à la
fin des temps. Sur cette partie de l'Apocalypse, nous avons moins
d'aides scripturales dans la révélation moderne.
Joseph
Smith
a fait beaucoup de changements dans le chapitre 12, probablement
plus que dans n'importe quel autre chapitre, à l'exception
peut-être du 1, mais cela ajoute assez peu de choses, car la
plupart des changements sont des inversions de versets. Joseph
Smith
a fait 3 discours sur les bêtes de l'Apocalypse, 2 discours le
2 avril 1843 et un autre le 8 avril 1843. Ceux-ci furent consignés
en partie par son secrétaire Willard
Richard et
également par William
Clayton. Franklin D. Richard
a pris des notes sur des points qui l'intéressaient, mais
tous ces récits sont tellement abrégés qu'il
est difficile d'en tirer des conclusions très claires.
(Chapitre
12:1-2 et 5)– La femme et l'enfant :
Le
chapitre 12 s'ouvre sur un grand signe paru dans le ciel (grec
sémeion).
Ce signe a donc un sens : il est l'annonciation de ce qui doit
venir. La traduction de Joseph
Smith,
version inspirée, ajoute : "...à
la ressemblance des choses de la terre",
ce qui veut bien montrer que la vision des cieux symbolise la
condition de la terre. L'adjectif grand est utilisé 6 fois
dans le chapitre, pour montrer l'importance des thèmes qui y
sont développés. La femme, d'après la
traduction de Joseph
Smith,
représente l'Église. Elle a sur sa tête la
couronne de lauriers (stéphanos)
garnie de 12 étoiles. Celle-ci symbolise les 12 apôtres,
c'est-à-dire l'autorité de la prêtrise à
la tête de l'Église. Elle est revêtue de gloire
céleste, pour montrer que le pouvoir de Dieu est en elle. Le
mot grec utilisé, peribebémené,
signifie ayant été revêtu, ce qui suggère
que son vêtement ne lui appartient pas. Elle manifeste la
lumière du Christ mais elle n'est pas la source de la
lumière. Le verbe periballo,
qu'on a traduit par revêtu, enveloppé, signifie
également construire un rempart autour (Luc
19:43).
Ainsi, cela signifie non seulement la gloire de Dieu qui l'habite,
mais aussi qui la protège en tant qu'Église. La femme
est enceinte et en travail. Elle souffre donc, mais ses souffrances
doivent aboutir à la joie de la naissance du fils. L'Ancien
Testament suggère que des souffrances précèdent
l'établissement de Sion (Ésaïe
13:8 ; 26:17 ; 66:7-8 ; Jérémie 4:3 ; 13:21 ; Michée
4:10).
Cette femme est bien l'antithèse de la prostituée dont
il sera fait mention au chapitre 18.
L'enfant,
suivant la traduction inspirée de Joseph
Smith,
est un aspect particulier de l'œuvre de Dieu dans
l'établissement de Sion. L'enfant, selon Joseph
Smith,
: "devait
diriger toutes nations avec une verge de fer (verset
5),
et
cet enfant représente le royaume de notre Dieu et son
Christ".
D'après les prophètes modernes, l'enfant représente
un véritable royaume politique, qui doit être établi
par Dieu, pour gouverner la terre entière. Brigham Young a
expliqué que ce pouvoir politique serait une excroissance de
l'Église. Parlant des derniers jours, il expliqua : "L'Église
de Jésus-Christ
produira ce gouvernement et le fera grandir et s'étendre. Il
sera un bouclier tout autour de l'Église, et sous l'influence
et le pouvoir du Royaume de Dieu, l'Église sera en sécurité
et demeurera en sûreté, sans avoir à se
préoccuper de gouverner et de contrôler toute la
terre."
Joseph Fielding Smith
a déclaré :
"Lorsque
le Christ viendra, tous les peuples de la terre lui seront soumis,
mais il y aura des multitudes de gens qui ne seront pas membres de
l'Église ; cependant tous devront obéir aux lois du
royaume de Dieu, car il aura domination sur toute la face de la
terre. Ces peuples seront soumis au gouvernement
politique,
même s'ils ne sont pas membres du
royaume ecclésiastique, qui est l'Église. Ce
gouvernement qui englobe tous les habitants de la terre, tant dans
l'Église qu'en dehors, est aussi parfois appelé le
royaume de Dieu,
parce que les hommes sont soumis au royaume de Dieu que le Christ
établira..."
(Doctrines du salut, volume 1, p 221).
(Chapitre
12:3-4 et 6)– Le grand dragon :
Le
mot grec drakon,
qui est traduit ici par grand dragon rouge, signifie en fait serpent
ou monstre marin. Il est en effet souvent associé à
l'eau, comme on le verra au verset
15.
Dans l'Ancien Testament, il représente en général
la force que seul Dieu peut soumettre. Son origine est démoniaque,
et son intention est la représentation de Satan dans sa pire
condition. Le rouge est symbole de la violence et des meurtres qu'il
perpétue (voir
Jean 8:44).
Il a 7 têtes qui portent des couronnes, et il a également
10 cornes, ce qui évidemment semble incohérent. Dieu
n'essaie pas tant de créer une image, que de communiquer à
travers les symboles la nature des choses. Les 7 couronnes ici ne
sont pas des couronnes de victoire (stephanos), comme celles portées
par la femme, mais il s'agit de diadèmes (grec diadéma,
symbole de la domination politique). En fait dans les Écritures,
Satan ne porte jamais les lauriers, car sa victoire n'est jamais une
victoire permanente. Les 7 têtes couronnées
représentent l'universalité de son règne, comme
roi du chaos. C'est la prétention de Satan à la
royauté, s'opposant au Roi des rois. Dans Apocalypse
19:12, Jean
décrit le Seigneur comme portant plusieurs diadèmes.
Les cornes sont symboles de pouvoir, comme on l'a vu, mais il s'agit
ici d'une fausse souveraineté. Comme il a déjà
été dit, le 10 représente une partie qui n'est
pas complète. Ainsi, le dragon a de grands pouvoirs mais il
n'a pas tous les pouvoirs, alors que l'Agneau, décrit par
Jean,
a 7 cornes, symboles de la plénitude de son pouvoir
(Apocalypse
5:6). Ainsi, l'Agneau peut avoir tout pouvoir et maîtriser le
dragon. Le dragon a entraîné un tiers des étoiles
des cieux. A peine l'Église du Christ est-elle établie
au méridien des temps, que Satan comprend le défi que
cela représente pour son domaine, et il fera tout pour
arrêter le développement de ce royaume de Dieu sur la
terre. Selon la version inspirée, à peine l'enfant est
né qu'il est enlevé jusqu'à Dieu, derrière
son trône. Cela signifie que les clés de ce pouvoir et
de cette autorité politique, qui ont été
données aux apôtres, seront emmenées aux cieux,
loin du dragon, jusqu'à la restauration dans les derniers
jours. Frustré de ne pouvoir détruire l'enfant, le
dragon se retourne contre la femme, mais elle s'échappe et
s'enfuit dans le désert.
(Chapitre
12:7-12)– La guerre dans les cieux :
Il
s'agit encore d'un flash back de la guerre dans les cieux, pour
montrer que le conflit entre l'Église et le dragon a sa
genèse dans le monde prémortel. La figure centrale de
ce combat est Michel, qui dirige les anges de Dieu contre Satan et
ses anges. Sa victoire amène le bannissement de Satan. Sur la
terre, la bataille se renouvelle et l'Église en subit les
conséquences. Lucifer, nous dit-on au verset
10,
"était
l'accusateur de nos frères, celui qui les accusait devant
notre Dieu jour et nuit".
Il est difficile de connaître la nature de ces accusations.
Peut-être prétendait-il que l'Évangile
échouerait, que le Sauveur reculerait devant les peines de
l'agonie de l'expiation, ou que la prêtrise s'effondrerait
sous la pression de la mortalité. Toujours est-il que les
pouvoirs qui ont vaincu Satan furent la foi et le témoignage.
En fait, cette guerre comportait de grands risques ; Satan essayait
d'introduire des modifications dans le plan de salut de Dieu, il
essayait de prendre l'honneur et le pouvoir de Dieu (voir
Moïse 4:1-3 ; D&A 29:36).
Son intention était de remplacer Elohim. La victoire dans les
cieux a résulté dans des difficultés pour la
terre ; d'où l'expression du verset
12
: "Malheur
à la terre et à la mer ! Car le diable est descendu
vers vous, animé d'une grande colère, sachant qu'il a
peu de temps."
Le terme géhenne associé à Satan est un terme
hébreu qui nous est parvenu par le grec, et qui représente
un lieu de misère, quelques fois associé à
l'enfer et plutôt expressif de la perdition. On en trouve une
description dans D&A
76:44-48.
Mais on nous rappelle que Satan cherche à rendre les hommes
misérables comme lui (voir
2 Néphi 2:27).
(Chapitre
12:13-18)– Le dragon et la femme :
La
guerre dans les cieux sert d'arrière-plan pour comprendre
l'attaque de Satan sur l'enfant et la femme. La femme s'est enfuie
dans le désert, et les 2 ailes du grand aigle furent données
à la femme (verset
14).
L'article défini les
2 ailes montre qu'il s'agit du résultat d'une action
explicite. Les ailes sont symboles d'un déplacement rapide,
c'est-à-dire de sa fuite, mais aussi de sa délivrance
divine. Très souvent, les ailes d'aigle symbolisent le soin
que Jéhovah prend de son peuple (voir
Deutéronome 32:10-11,
où le Dieu de Jacob est comparé à l'aigle qui
surveille sa couvée et la protège ; également
dans Exode
19:4 et Ésaïe 40:31).
Le désert est toujours, dans l'Ancien et le Nouveau
Testaments, symbolique d'un refuge spirituel, un lieu de sûreté,
de discipline, un lieu d'attente pour l'accomplissement des
promesses de Dieu. C'était vrai pour la période de
l'Exode
(voir Deutéronome 8:2-10),
ainsi que pour Élie
(1 Rois 17:2-3 ; 19:3-4) ; voir aussi Osée 2:14 ; Cantique des
cantiques 3:6-8 ; 8:5.
En tout cas, ainsi, l'Église devient inaccessible aux
humains. Le dragon essaie encore, en désespoir de cause, de
la détruire en lançant de l'eau. L'association de
l'eau avec Satan est assez commune, mais il faut se souvenir aussi
que Satan est le père de tous les mensonges et on pourrait
penser à un déluge de mensonges, de calomnies, qui
cherche à détruire l'Église au méridien
des temps, comme on le voit aujourd'hui à l'époque de
l'Église moderne. De même dans l'Ancien Testament, les
eaux du déluge sont souvent une métaphore pour les
tribulations (voir
Psaumes 18:4 ; Ésaïe 43:2).
Le terme est aussi utilisé pour parler des nations
d'oppresseurs, tels que l'Assyrie (Ésaïe
17:12-14 ; 8:5-8),
l'Égypte (Jérémie
46:7-8),
Babylone (Jérémie
51:55),
ainsi que toutes les nations hostiles en général
(Psaumes
18:14-15 ; 46:1-3).
En tout cas, dans l'esprit de Jean,
on peut voir la référence qui est faite aussi aux
persécutions de Rome contre les Chrétiens. Mais la
terre va sauver la femme. Il est difficile de savoir exactement
comment cela se produira. On a ici, dans cette métaphore, un
écho de Nombres
16:32,
où la rébellion de Kora contre Moïse se fait par
leur engloutissement dans la bouche de la terre. Dans le désert,
la femme doit être nourrie, et la période de son repos
correspond de nouveau à 3 ans et demi. C'est une période
d'épreuves très grandes, car c'est la période
pendant laquelle Satan règne. Mais de nouveau, cette période
se termine par la victoire totale de Dieu. Ainsi, pour un temps, les
progrès de l'Église cesseront, mais on peut poser la
question : de quelle Église s'agit-il ? Puisque l'Église
temporelle tombera en apostasie. Probablement Jean
fait référence ici à l'Église du
Premier-né. Dans D&A
93:21-22,
le Sauveur déclare :
"Et maintenant,
en vérité, je vous le dis, j'étais au
commencement avec le Père et je suis le Premier-né.
Et tous ceux qui sont
engendrés par mon intermédiaire participent à
la même gloire, et sont l'Église du Premier-né."
Pour
naître dans l'Église du Premier-né, D&A
76:50-70
explique qu'il faut passer par la foi, le baptême et la
réception du Saint-Esprit. Ensuite, on doit être scellé
par le Saint-Esprit de promesse. C'est ainsi que l'on peut devenir
rois et prêtres, ayant
reçu la plénitude de Dieu et sa gloire (D&A
76:56).
A l'époque de Jean,
le petit groupe, qui avait des oreilles pour entendre ce que
l'esprit voulait déclarer aux Églises, allait bientôt
mourir et ramener avec lui les clés qui ne pourraient être
rétablies sur la terre que dans les derniers jours.
(Chapitre
13:1-10)– La bête qui monte de la mer :
La
bête qui monte de la mer est le 1er des 2 agents à
travers lesquels le dragon va opérer sa séduction sur
la terre, pendant les 2 prochains millénaires, qui vont du
temps de l'apôtre Jean
jusqu'à nos jours. C'est cette période qui a été
vue par Néphi quand il déclare, dans 1
Néphi 13:4-6 :
"Et je vis parmi
les nations des Gentils la fondation d'une grande Église.
Et l'ange me dit :
Voici la fondation d'une Église, qui est la plus abominable
de toutes les Églises, qui tue les saints de Dieu ; oui, qui
les torture et les entrave, leur impose un joug de fer, et les
conduit en captivité.
Et je vis cette
grande et abominable Église ; et je vis que le diable en
était le fondement."
Satan,
qui est la personnification du mal, doit, comme le fait Dieu,
accomplir son œuvre à travers des humains, des gens et
des institutions humaines. Il le fait à travers la grande et
abominable Église et les royaumes de la terre. Dans ce
chapitre 13, la bête est une métaphore. Il s'agit de la
méchanceté et de la corruption organisée.
Joseph
Smith
a enseigné : "La
bête qui vient de la mer devrait être traduite par
l'image d'une bête."
Plus loin il ajoute : "Les
bêtes dont on parle représentent les royaumes du monde
et leurs habitants, qui ont un caractère bestial et
abominable. Ce sont les meurtriers, corrompus, carnivores et brutaux
dans leurs dispositions."
Cependant, l'identité exacte de ces royaumes reste inconnue.
Elder
Bruce R. McConkie
a déclaré :
"La
bête est utilisée comme le symbole de certains royaumes
de la terre dont on ne connaît les noms, et pour montrer leurs
agissements envers les saints et la cause de la justice.... Les
bêtes ne représentent pas le monde entier, mais
seulement des royaumes particuliers."
À ce
sujet, Joseph
Smith
avait posé la question : "Si
la bête était le monde entier, comment toute la terre
pourrait être en admiration derrière la bête ?"
Il déclara ensuite : "Ce
doit être une bête bien merveilleuse pour que tout le
genre humain l'admire, et je m'aventurerais à dire que quand
Dieu autorise le vieux démon à donner du pouvoir à
la bête pour détruire les habitants de la terre, tous
seront dans l'émerveillement."
Il y a également une ambiguïté quant au sens du
mot royaumes ; mais on peut penser qu'il s'agit d'entités
politiques. L'identité de ces royaumes reste inconnue.
Cependant, le texte nous dit que la bête vient et monte de la
mer. Les chapitres de Daniel
7 et 8
viennent à l'esprit. On pense aussi au monstre marin du
Léviathan. Ces monstres que seul Dieu peut soumettre sont les
forces du chaos, de la mort et de la stérilité. Mais
l'ordre, la fertilité et la vie pourront vaincre. Souvent la
mer est utilisée pour représenter des conditions
sociales et politiques instables, telles que la révolution ou
la tyrannie.
Jean
le révélateur voit des nations et des institutions qui
trouveront leur origine pendant et après son époque
pour propager et faire avancer l’œuvre des ténèbres.
Ces organisations sont fondées sur une philosophie commune :
elles ont toutes une supériorité ancrée dans
l'orgueil, l'ambition et la vanité. Elles ont soif de
pouvoir. La Bible utilise ici le mot grec thérion,
qui signifie bête sauvage, bête de proie. C'est ainsi
que Jean
appelle le monstre marin (les autres termes, souvent traduits par
bête dans la Bible, sont zoon,
qui signifie créature vivante, ainsi que le terme kténos,
qui fait référence aux animaux domestiques). Ici, la
bête qui monte de la mer a 3 composées : le léopard,
l'ours et le lion, qui sont tous des animaux sauvages et qui
dévorent avec cruauté.
La
bête a 7 têtes et 10 cornes, chacune couronnée
d'un diadème. Ces couronnes représentent le pouvoir
qui est basé sur la force brutale. Le nombre de couronnes
révèle que la bête a moins de pouvoir que le
dragon, car les 7 têtes et couronnes du dragon représentent
la totalité et la plénitude d'un pouvoir, alors que 10
représentent seulement une portion. Ainsi la bête est
bien sous l'autorité du dragon. Son objectif diabolique est
de dévorer les hommes spirituellement. Il y a un aspect
curieux, c'est que l'une des têtes de la bête a été
blessée, mais que cette blessure, mortelle, fut ensuite
guérie. On a quelques fois pensé qu'il s'agissait
d'une référence à l'empereur romain Néron
ou bien Domitien.
Néron avait en effet organisé les pogroms et les
persécutions contre les Chrétiens, et Domitien redonna
toute force aux mesures de son prédécesseur, niant
ainsi symboliquement la mort de Néron. Mais les activités
de la bête ne peuvent être confinées à
l'unique période de l'empire romain. En réalité,
on pourrait y voir la tentative d'une comparaison entre la bête
et l'Agneau. Le dragon étant l'anti-thèse de Dieu, la
bête pourrait être l'image opposée au Christ. Au
verset
7,
la bête reçoit les pouvoirs de faire la guerre aux
saints et de les vaincre, et reçoit autorité sur
toutes tribus, tous peuples, toutes langues et toutes nations. Au
chapitre
17: 8,
on lit : "La
bête que tu as vue était, et elle n'est plus..."
et à la fin du verset : "...
parce qu'elle était, et qu'elle n'est plus, et qu'elle
reparaîtra."
Ces versets semblent être une imitation de la description du
Sauveur du chapitre
1:4,
qui parle du Christ comme : "...celui
qui est, qui était, et qui vient...".
Ainsi, la bête est l'antithèse spirituelle du Christ et
de son royaume.
Mais
c'est aussi autre chose : il s'agit d'un système
philosophique, d'une idéologie politique inspirée par
des idéaux sataniques. La bête, en effet, prononce
nombre de blasphèmes, qui sont bien souvent contre Dieu et
contre son nom. De même,
la bête blasphème contre le tabernacle de Dieu (mot
grec skéné,
ce qui signifie la demeure de Dieu dans les cieux, mais parmi les
hommes, à savoir un lieu céleste parmi les hommes).
Ainsi, les blasphèmes pourraient bien être dirigés
contre le temple de Dieu, à savoir la demeure céleste
de Dieu sur la terre, et contre les saints qui sont dignes d'entrer
dans le temple. C'est contre ceci (et ceux-ci) que la bête
pourrait blasphémer et railler. Là encore, les 42
mois, à savoir 3 ans et demi, indiquent une période de
victoire temporaire pour Satan, car Satan est lui-même
restreint. Cependant cette période sera une période de
grande détresse pour les justes, de l'époque de Jean
jusqu'aux derniers jours. Mais il semble bien que l'œuvre la
plus dure ait eu lieu pendant le ministère de Jean
le révélateur. Le verset
10
nous rappelle :
"Si quelqu'un
mène en captivité, il ira en captivité ; si
quelqu'un tue par l'épée, il faut qu'il soit tué
par l'épée. C'est ici la persévérance et
la foi des saints."
Ceci
fait référence à la déclaration du
Sauveur dans Matthieu
26:52
:
"Alors
Jésus
lui dit : Remets ton épée à sa place ; car tous
ceux qui prendront l'épée périront par l'épée."
Ainsi,
les saints doivent accepter et endurer ce que Dieu a ordonné,
et ils ne doivent pas prendre l'offensive contre la bête. Ce
qui ne veut pas dire qu'ils ne doivent pas lutter contre ce monstre,
mais qu'ils doivent le faire en promouvant l'Évangile de
Jésus-Christ.
(chapitre
13:11-17)– La bête qui monte de la terre :
La
bête qui monte de la terre a 2 cornes semblables à
celles d'un agneau, mais il parle comme un dragon. Peut-être
que ce 2e monstre est encore plus dangereux que le 1er, parce qu'il
a une apparence qui semble inoffensive. Il est un véritable
imitateur du Seigneur. Certains ont suggéré que les 2
bêtes, liées à leur maître le dragon,
constituent une trinité pécheresse et malfaisante.
Cette bête qui ressemble à un agneau est l'antéchrist,
qui fait des miracles et enseigne de fausses doctrines. Plus loin
dans l'Apocalypse,
elle est appelée faux prophètes (16:13 ;
19:20 ; 20:10).
Les 2 cornes représentent sa prétendue autorité
à faire le bien. Jean
s'exprime en utilisant l'expression : "...semblable
à celles d'un agneau..."
et non pas celles de
l'agneau
; car en effet cette 2e bête est un faux Christ, et le père
des miracles, particulièrement sur le feu (voir
Matthieu 24:24 ; 2 Thessaloniciens 2:9).
Il
s'agit d'un faux prophète, d'un loup déguisé en
agneau. Il y a une véritable imitation de la vraie divinité.
Comme le fils a 2 témoins, de même le dragon a ses 2
monstres. De même que le Fils a son pouvoir du Père, de
même la 1ère bête obtient son autorité du
dragon. Comme le Saint-Esprit glorifie le Fils, de même ce
faux agneau glorifie la 1ère bête. Quel est l'objectif
de cette adoration ? En un mot, on pourrait dire le matérialisme,
à savoir la possibilité d'acheter, de vendre et
d'obtenir du gain (verset
17).
Jean
nous présente une vision terrifiante d'un système
économique complètement dominé par ce que
certains ont appelé le principe
mahanique.
Satan, qui en est l'initiateur, a premièrement révélé
son grand secret à Caïn qui, depuis, l'a révélé
à ses disciples (voir
Moïse 5:29-31).
Hélaman
6:27
nous rappelle :
"Oui, ce même
être qui complota avec Caïn, lui disant que s'il
assassinait son frère Abel, cela resterait inconnu au monde.
Et depuis lors, il a tramé constamment avec Caïn et avec
ses disciples."
Il
s'agit des combinaisons secrètes qui permettent d'utiliser la
vie humaine pour en tirer profit. Hélaman
6:30 :
"Et voici, c'est
lui qui est l'auteur de tout péché. Et voici, il
poursuit son oeuvre de ténèbres et ses meurtres cachés
; et il transmet leurs complots, leurs serments et leurs alliances
et tous leurs plans d'horribles méchancetés, de
génération en génération, selon qu'il
peut s'emparer du coeur des enfants des hommes."
Nous
ne savons pas qui sont les 2 bêtes. Elder
McConkie rappelle
: "L'identité
de ces pouvoirs doit encore être révélée".
Mais l'objectif du combat est clair : il s'agit du cœur et de
l'esprit de toute l'humanité. Le faux agneau cherche à
amener les hommes à adorer la bête. Ce faux prophète
prend un rôle sacerdotal, avec une autorité
pseudo-religieuse. Aveuglés par l'égoïsme et la
luxure, les hommes adorent les pouvoirs séculiers. C'est la
victoire universelle d'un humanisme séculier, dans lequel
Dieu est nié, et dans lequel l'homme est exalté.
Au
verset 14,
la bête parle aux habitants de la terre, leur demandant de
faire une image à la bête. Ici, le datif est utilisé,
ce qui est la marque du possesseur ; alors qu'au verset
15,
c'est un génitif dans la phrase "l'image
de la bête" ;
mais ce génitif est possessif aussi. Il devrait être
compris comme l'image qui appartient à la bête, plutôt
que l'image qui ressemble à la bête. Ainsi, le faux
prophète est comme une sorte de ministre de la propagande
pour la 1ère bête.
(chapitre
13:18)– La marque de la bête :
Ceux
qui adorent la bête reçoivent le droit de porter sa
marque. Mais c'est seulement à travers leur acte d'adoration
qu'ils peuvent recevoir la marque. Ceux qui adorent la bête,
nous dit-on au chapitre
14 verset 11,
n'ont de repos ni jour ni nuit. Ainsi, cette adoration n'apporte ni
la paix ni le bonheur. Jean,
qui regardait la fin des temps, a pu décrire l'état
d'inquiétude, de nervosité, l'existence de stress des
individus qui se vendent eux-mêmes à l'idole du
matérialisme. Le mot marque est traduit du grec charagma,
qui signifie un sceau, une impression, une gravure, une marque comme
celle que l'on mettait sur les animaux ou sur les esclaves. Il faut
également garder à l'esprit que ce mot décrit
la marque laissée par la
morsure du serpent. Il faut se rappeler que personne n'échappe
à la marque.
Le
verset
16
nous rappelle que tous, petits et grands, riches et pauvres, libres
et esclaves, reçoivent la marque sur leur main droite ou sur
leur front. Cette marque est, bien sûr, en contraste, en
opposition avec le sceau placé sur les fidèles
disciples de l'Agneau. Mais ici la marque est apposée sur
ceux qui sont les esclaves de l'adversaire. La marque affecte à
la fois leur travail (la marque sur la main) et leur pensée
(la marque sur le front) ; c'est ainsi qu'ils deviennent totalement
esclaves. Le faux-agneau représente un système
religieux corrompu, et avec la 1ère bête, ils
produisent la fondation d'un système philosophique et
théologique pour les doctrines sataniques. La promesse est
toujours la même : celle d'un salut facile ; que chacun peut
se rendre maître de tout ce qui existe, de toute propriété,
que l'homme peut se réjouir dans le péché.
C'est la doctrine d'un Sherem
(Jacob
7:1-18),
d'un Nehor
(Alma
1:3-5),
d'un Korihor
(Alma
30:6-16).
Ils enseignent tous ce qui plaît à l'esprit charnel et
remportent beaucoup de succès (voir
Alma 30:53).
La préoccupation majeure est de savoir qui nous adorerons ou,
en d'autres termes, à qui ira notre loyauté ? Dans les
derniers jours, la bête continuera à recruter
activement les âmes. Toutes les aberrations spirituelles ont
leurs racines dans l'un des plus grands maux de l'humanité, à
savoir l'orgueil. Président Benson a averti les saints à
se méfier de l'orgueil :
"Pour la plupart
d'entre nous, l'orgueil est synonyme d'égoïsme, de
vanité, de vantardise, d'arrogance ou de morgue. Ce sont tous
des éléments du péché, mais ils n'en
sont pas l'essentiel.
Le
trait essentiel de l'orgueil est l'inimitié : inimitié
à l'égard de Dieu et de nos semblables. L'inimitié
c'est la haine, l'hostilité ou l'opposition. C'est le pouvoir
par lequel Satan veut régner sur nous...
... Notre inimitié
à l'égard de Dieu s'exprime de bien des façons
: nous nous rebellons, nous avons le cœur dur et le cou raide,
nous refusons de nous repentir, nous sommes enflés d'orgueil,
nous nous offensons facilement, et nous recherchons des signes. Les
orgueilleux voudraient que Dieu soit d'accord avec eux. Ils ne
veulent pas réviser leurs opinions pour être en accord
avec Dieu.
Un
autre aspect important de l'orgueil, ce péché répandu,
est l'inimitié à l'égard de nos semblables.
Nous sommes chaque jour tentés de nous élever
au-dessus des autres et de les diminuer."
(L'Étoile,
juillet 1989).
La
marque du monstre consiste dans les lettres de son nom, qui sont
écrites dans leur équivalence numérique. La
plupart des anciens peuples n'avaient pas un système de
nombres différent de l'alphabet. En général,
les lettres servaient également comme nombres. La plupart du
temps, les 9 premières lettres de l'alphabet correspondaient
aux chiffres de 1 à 9, et les 9 suivantes comptaient pour
les dizaines, jusqu'à 90, et ainsi de suite. Très
souvent, sous forme d'énigmes, les noms étaient
traduits dans leur équivalence numérique. Par exemple,
il y a un graffiti, à Pompéi, qui dit :
"J'aime celle dont le nombre est 545."
Cette pratique était courante chez les Juifs et s'appelait la
guématria
(voir l'appendice C : interprétations et spéculations
des gnostiques, cabalistes, magiciens et devins). De nombreux
rabbins cherchaient une signification ésotérique dans
les nombres, que l'on trouvait ainsi dans l'Ancien Testament. Par
exemple, dans Genèse
14:14,
Abraham emporta avec lui 318 serviteurs parmi les plus braves, pour
sauver Lot qui était prisonnier. Or ce nombre se traduit par
Éliezer,
qui était le serviteur en chef d'Abraham. Le chiffre de 666
donné dans le verset
18
a laissé la place à de nombreuses spéculations.
Apocalypse
13:18
rappelle :
"C'est ici la
sagesse. Que celui qui a de l'intelligence calcule le chiffre de la
bête. Car c'est un chiffre d'homme, et son chiffre est 666."
Avec
ce défi, nombre d'érudits et d'amateurs ont essayé
de suggérer des solutions possibles. Certains ont pensé
à l'empereur Titus, en grec Teitan,
où le t = 300, le e = 5, le i = 10, le t = 300, le a = 1 et
le n = 50. On a suggéré également une nation,
les Romains, qui se disait en grec lateinos,
ou 1 + o = 100, a = 1, t = 300, e = 5, i = 10, n = 50 et s = 200.
D'autres noms peuvent fonctionner de la même façon. Il
est intéressant de savoir que le nom grec thérion,
que Jean
utilise pour décrire la bête, est aussi égal à
666. D'autres ont suggéré qu'il s'agissait de l'Église
catholique. La forme grecque italika
ekklésia,
Église italienne, de même que
hé letana basileia
(signifiant l'Église latine) donne le résultat de 666.
D'autres enfin ont prétendu que l'inscription à
l'intérieur de la tiare pontificale portait le même
numéro dans les lettres romaines de l'expression vicarius
filii dei.
Mais ces interprétations sont vraiment très sujettes à
caution et réduisent très largement l'influence de
l'adversaire. On a également essayé d'y voir le nom
de Néron qui, s'il est rendu en hébreux, donne le nom
de Nron
Ksr,
le n étant 50, le r 200, le o 6, le n 50, le k 100, le s 60,
le r 200, ce qui fait 666. Mais Néron est déjà
mort depuis un quart de siècle quand Jean
écrit l'Apocalypse. Mais peut-être que Jean
n'avait pas à l'esprit une entité historique
particulière, mais plutôt une condition spirituelle. On
sait que le chiffre 6 s'oppose au 7, puisqu'il essaie de ressembler,
d'imiter la perfection du 7, qui est le chiffre de Dieu. Ainsi, le 6
représenterait le fait de s'approcher de la perfection mais
de déchoir. Les 3 chiffres peuvent représenter cette
trinité de l'imperfection : le dragon, la bête qui monte
de la mer et la bête qui monte de la terre, le faux prophète.
Les spéculations ne sont probablement pas encore terminées.
L'APOCALYPSE
La
moisson du monde
Leçon
8 : commentaires des chapitres
14 à 16
(Chapitre
14:1-5)– Les 144 000 personnes :
Le
chapitre 14 est un autre interlude qui apporte espoir et
encouragements. Au centre de cette section est l'exhortation aux
saints de suivre le Seigneur, même pendant les périodes
de grande détresse. Le chapitre se divise en 3 sections,
chacune commençant par l'expression "je
regardai"
ou "je
vis"
(versets
1, 6, 14).
La 1ère scène représente l'Agneau et les saints
en Sion, la 2e les 3 anges qui avertissent et consolent, et la 3e
scène est la moisson de la terre. Cette dernière
section se divise en 2 parties : le rassemblement des justes, qui
est la période de la moisson, et la destruction des méchants,
qui est le temps de la vendange. Nous retrouvons ici les 144 000 qui
nous avaient été présentés au chapitre
7.
Ici, ils se tiennent avec l'Agneau sur le mont Sion. La vision nous
avait préparés pour une grande bataille, mais comme
toujours, Dieu nous surprend car le personnage qui se tient sur le
mont Sion n'est pas un terrible guerrier, mais un agneau, symbole de
douceur et de paix. C'est l'harmonie et la joie qui règnent,
harmonie de la douce musique de ce nouveau chant, qui est le signal
d'une victoire totale. C'est pourquoi, seuls les 144 000, qui
représentent ceux qui sont scellés et qui ont vaincu
dans la bataille, peuvent le chanter. D&A
84:96-102
nous explique :
"Car moi, le
Tout-Puissant, j'ai posé les mains sur les nations pour les
châtier de leur méchanceté.
Des fléaux
seront envoyés et ils ne seront enlevés de la terre
que je n'aie terminé mon oeuvre qui sera raccourcie en
justice –
Que tous ceux qui
restent ne me connaissent, du plus petit au plus grand, ne soient
remplis de la connaissance du Seigneur, ne voient de leurs propres
yeux, n'élèvent leur voix et ne chantent à
l'unisson ce nouveau cantique, disant :
Le Seigneur a ramené
Sion ; Le Seigneur a racheté son peuple, Israël, selon
l'élection de la grâce qui fut réalisée
par la foi et l'alliance de leurs pères.
Le Seigneur a racheté
son peuple ; Satan est lié et le temps n'est plus. Le
Seigneur a tout réuni en un. Le Seigneur a fait descendre
Sion d'en haut. Le Seigneur a fait monter Sion d'en bas.
La terre a été
en travail et a donné le jour à sa force. La vérité
est établie dans ses entrailles, les cieux ont souri sur
elle, et elle est revêtue de la gloire de son Dieu. Car il se
tient au milieu de son peuple.
Gloire, honneur,
puissance et pouvoir soient donnés à notre Dieu, car
il est plein de miséricorde, de justice, de grâce, de
vérité et de paix pour toujours et à jamais.
Amen."
Nous
comprenons ainsi la nature de ce chant triomphant. Nous avons vu que
le nombre 144 000 suggère l'autorité de la prêtrise
dans sa plénitude. Le terme vierge, qui vient du grec
parthénos,
est utilisé par Jean
pour insister sur la qualité et la préparation
spirituelle. Appliqué à des hommes, il peut avoir
rapport avec les pratiques militaires d'Israël. En effet, les
soldats devaient se maintenir rituellement purs, incluant
l'abstinence sexuelle avant d'aller à la bataille. Ceci
pourrait être un excellent symbole pour la pureté
morale que les saints doivent conserver pendant la guerre
spirituelle contre les bêtes (sur la conduite de la guerre
sainte, voir Deutéronome
20 ; 23:9-10
;
1 Samuel 21:5 ; 2 Samuel 11:11).
Il ne s'agit donc pas ici d'une allusion au célibat, mais de
l'état dans lequel chaque membre du royaume terrestre du
Seigneur doit être, s'il se garde pur des souillures du monde
(voir
2 Rois 19:21 ; Jérémie 18:13 ; Osée 2:5 ; 2
Corinthiens 11:2).
C'est pour cela que Jean
suggère au verset
4
que ce sont ceux qui "suivent
l'Agneau partout où il va".
Le verset
5
nous explique qu'il n'y a pas de mensonge dans leur bouche (grec
pseudos).
Ainsi, l'image veut nous parler de la fidélité à
Jéhovah, que les saints de Dieu, en quelque sorte, épousent.
Ces 144 000 sont l'antithèse de la bête et du faux
prophète. Ils sont, en réalité, les vrais
prophètes.
(Chapitre
14:6-11)– Le message des 3 anges :
Ici,
nous avons l'apparition de 3 anges. Le 1er ange tient un Évangile
éternel pour l'annoncer aux habitants de la terre. La
révélation moderne interprète cette vision
comme suit : D&A
133:36-39
:
"Et maintenant,
en vérité, ainsi dit le Seigneur : Pour que cela soit
connu parmi vous, ô habitants de la terre, j'ai envoyé
mon ange volant par le milieu du ciel, ayant l'évangile
éternel, lequel ange est apparu à certains, et l'a
remis à l'homme, lequel apparaîtra à beaucoup de
ceux qui demeurent sur la terre.
Et cet évangile
sera prêché à toutes nations, tribus, langues et
peuples.
Et les serviteurs de
Dieu s'en iront, disant d'une voix forte : Craignez Dieu et
donnez-lui gloire, car le jour de son jugement est arrivé.
Et adorez celui qui a
fait le ciel, et la terre, et la mer, et les sources d'eaux -"
D'un
côté, l'ange symbolise Moroni et tous les événements
qui sont associés à la parution du Livre de Mormon.
D&A
27:5
nous
rappelle :
"Voici, c'est là
sagesse de ma part, c'est pourquoi ne vous étonnez pas, car
l'heure vient où je boirai du fruit de la vigne avec vous sur
la terre, et avec Moroni que je vous ai envoyé pour vous
révéler le Livre de Mormon, lequel contient la
plénitude de mon évangile éternel, à qui
j'ai confié les clefs des annales du bois d'Éphraïm."
D'autre
part, l'ange représente aussi tous les membres de l'Église
qui sont appelés à servir comme missionnaires et pour
prêcher l'Évangile à toutes les nations de la
terre. D&A
90:9-11
nous décrit cette période :
"Afin que par
ton administration ils reçoivent la parole, et que par leur
administration, la parole aille jusqu'aux extrémités
de la terre, d'abord aux Gentils, et ensuite, voici, ils se
tourneront vers les Juifs.
Et alors viendra le
jour où le bras du Seigneur se révélera avec
puissance pour convaincre les nations, les nations païennes, la
maison de Joseph, de l'évangile de leur salut.
Car
il arrivera, en ce jour, que chaque homme entendra la plénitude
de l'évangile dans sa propre langue et en son propre langage,
par ceux qui sont ordonnés à ce pouvoir, par
l'administration du Consolateur répandu sur eux pour la
révélation de Jésus-Christ."
C'est
donc l'époque où nous vivons, où l'œuvre
missionnaire n'a jamais été aussi répandue dans
autant de nations sur la terre. Le Seigneur a prophétisé
dans D&A
35:15-16 :
"L'évangile
sera prêché aux pauvres et aux humbles et ils
attendront le temps de ma venue qui est proche – et ils apprendront
la parabole du figuier, car déjà maintenant l'été
est proche."
Cependant,
à côté de ce message de réconfort et
consolation, il y a aussi un message d'avertissement, "car
l'heure de son jugement est venue"
(verset
7).
Le terme grec utilisé ici est krisis,
ce qui signifie jugement et condamnation. Il y avait une application
médicale à ce terme, qui voulait dire que l'issue
était incertaine et qu'on ignorait si un patient allait ou
non guérir. Il s'agit donc d'une situation de vie ou de mort,
un véritable moment de crise. Le rejet de l'Évangile
amène donc la condamnation sur le monde. C'est pourquoi le 2e
ange proclame "Elle
est tombée, elle est tombée, Babylone la grande"
(verset
8).
Ici, le présent est utilisé, pour bien montrer que la
parution de l'Évangile sonne le glas du royaume de Satan,
symbolisé ici par Babylone. Le 1er ange a invité les
hommes à adorer Dieu en tant que créateur (verset
7).
L'Apocalypse nous a montré qui était le destructeur :
les 4 cavaliers, la montagne, l'étoile qui tombait, l'ange
Apollyon, et enfin les bêtes. Babylone va tomber car elle a
"abreuver
toutes les nations du vin de la fureur de son impudicité."
Ainsi, ceux qui ont bu de la coupe de l'impudicité de
Babylone devront aussi boire d'une autre coupe qui est celle de la
fureur de Dieu. C'est ce que l'on lit au verset
10
et ce qui est annoncé par le 3e ange. Il boira lui aussi du
vin de la fureur de Dieu, versé sans mélange dans la
coupe de sa colère. Il sera tourmenté dans le feu et
le soufre. Voici ce que devront supporter ceux qui ont la marque de
la bête et l'adorent. Ce langage symbolique veut montrer les
tourments de conscience, tels qu'ils sont décrits dans Alma
36:12-14
:
"Mais j'étais
torturé d'un tourment éternel, car mon âme était
déchirée au plus haut degré et torturée
par tous mes péchés.
Oui, je me rappelais
tous mes péchés, toutes mes iniquités, et j'en
subissais les peines de l'enfer ; je voyais que j'avais été
rebelle à mon Dieu, et que je n'avais pas gardé ses
saints commandements.
J'avais tué un
grand nombre de ses enfants, ou plutôt je les avais conduits à
la destruction ; oui, et enfin mes iniquités avaient été
si grandes que la seule pensée d'entrer en présence de
mon Dieu torturait mon âme d'une horreur inexprimable."
(Chapitre
14:12-13)– Un message et une promesse pour les saints :
Ces 2
versets sont au cœur du chapitre. Il s'agit d'une promesse
faite aux saints qui restent fidèles. On passe du présent
au futur. Cette promesse devrait être traduite par "car
leurs œuvres les suivront".
Joseph
Smith
l'a traduite en disant : "car
ils continueront leur œuvre",
ce qui veut suggérer que le travail dans l'Évangile
continuera dans la prochaine vie.
(Chapitre
14:14-20)– La moisson du monde :
Ici,
Jean
voit, sur une nuée blanche, "quelqu'un
qui ressemblait à un fils d'homme".
C'est l'image qu'on retrouve dans Daniel
7:13-14.
Il s'agit d'une référence au Seigneur ressuscité
qui viendra dans la plénitude de son pouvoir. Sur sa tête,
il y a la couronne d'or (stephanos)
de la victoire, et il tient dans sa main une faucille tranchante.
L'heure de moissonner est venue "car
la moisson de la terre est mûre" (verset
15).
Dans D&A
86:4-7
le Seigneur décrit la parabole de la moisson :
"Mais voici,
dans les derniers jours, à savoir maintenant que le Seigneur
commence à répandre la parole et que la pousse croît
et est encore tendre –
Voici, en vérité,
je vous le dis, les anges qui sont prêts et attendent d'être
envoyés moissonner les champs, invoquent le Seigneur jour et
nuit,
Mais le Seigneur leur
dit : N'arrachez pas l'ivraie alors que les pousses sont encore
tendres (car en vérité votre foi est faible), de peur
de détruire le bon grain aussi.
Que le bon grain et
l'ivraie croissent donc ensemble jusqu'à ce que la moisson
soit tout à fait mûre ; alors vous rassemblerez d'abord
le bon grain d'entre l'ivraie, et lorsque le bon grain aura été
rassemblé, voici, l'ivraie sera liée en tas et le
champ restera pour être brûlé."
La
1ère moisson est donc le rassemblement du bon grain. Dans D&A
33:2-3,
le Seigneur déclare :
"Car, en vérité,
en vérité, je vous dis que vous êtes appelés
à élever la voix comme avec le son d'une trompette
pour proclamer mon évangile à une génération
méchante et perverse.
Car voici, le champ
est déjà mûr pour la moisson ; c'est la onzième
heure et la dernière fois que je vais appeler des ouvriers
dans ma vigne."
Et
dans D&A
11:3,
il nous avertit :
"Voici, le champ
est déjà mûr pour la moisson ; c'est pourquoi
quiconque désire moissonner, qu'il lance sa faucille de
toutes ses forces et moissonne tant que dure le jour afin d'amasser
pour son âme le salut éternel dans le royaume de Dieu."
Mais
il y a aussi une autre faucille. Dans 2
Néphi 28:15-20
et dans Alma
37:30-31,
le Seigneur nous rappelle que le monde est mûr pour la
destruction quand il rejette le Seigneur. Dans D&A
43:23-26
nous lisons :
"Et de plus, le
Seigneur fera entendre sa voix du ciel, disant : Prêtez
l'oreille, ô nations de la terre, et écoutez les
paroles de ce Dieu qui vous a faites.
O, nations de la
terre, combien de fois vous aurais-je rassemblées comme une
poule rassemble ses poussins sous ses ailes, mais vous ne l'avez pas
voulu !
Combien de fois ne
vous ai-je pas appelées par la bouche de mes serviteurs, par
le ministère d'anges, par ma propre voix, par la voix des
tonnerres, par la voix des éclairs, par la voix des tempêtes,
par la voix des tremblements de terre et de grandes tempêtes
de grêle, par la voix des famines et des pestes de toutes
sortes, par le grand son d'une trompette, par la voix du jugement,
par la voix de la miséricorde toute la journée, par la
voix de la gloire, de l'honneur et des richesses de la vie
éternelle, et je vous aurais sauvées dans un salut
éternel, mais vous ne l'avez pas voulu !
Voici, le jour est
venu où la coupe de la colère de mon indignation est
pleine."
Cette
Écriture semble bien décrire la période de la
2e faucille, quand toutes les tentatives pour racheter le monde ont
échoué et que la moisson est mûre pour le
jugement et la destruction. Ici, on ne parle plus du champ, mais
bien de la vigne. L'instrument qui est utilisé est, en grec,
drepanon.
Il s'agit en effet d'une faucille tranchante, d'une lame qui était
utilisée pour de nombreuses activités, moissonner mais
aussi élaguer et également pour couper les grappes.
Ici les raisins de la terre sont mûrs (verset
18).
L'ange
sort du temple tandis qu'un autre ange, qui avait autorité
sur le feu, peut-être le même que nous avons déjà
rencontré au chapitre 8:3-5, sort de l'autel. Nous avons vu
comment l'image de l'autel est associée avec la prière
des saints. Il est possible qu'ici encore les saints jouent un rôle
tout à fait significatif par leurs prières, amenant
ainsi la destruction des méchants. Cependant la destruction
dont il est question n'est pas le jugement final, qui n'appartient
qu'à Dieu (voir
Apocalypse 20:11-15),
mais bien plutôt le temps du retour du Fils victorieux. En
effet, à son retour "il
foulera la cuve du vin de l'ardente colère du Dieu
Tout-Puissant" (Apocalypse
19:15).
Ainsi
la 1ère moisson est le moment où le bon grain est
séparé de l'ivraie (voir
Matthieu 13:30 ; D&A 86:1-6),
où le bon grain est séparé du chaume (voir
Luc 3:17).
Mais la seconde moisson amène un jugement réel. Le
jugement de Dieu est exécuté en dehors de la ville,
probablement en dehors de Jérusalem, en suivant les images de
Joël
3:12-14.
Le jugement des nations a lieu dans la vallée
de Josaphat,
qui correspond à la vallée
du Cédron,
qui se trouve entre Jérusalem et le mont des Oliviers, et qui
est proche de l'endroit où le Fils de l'homme a souffert pour
que tous ceux qui viendraient à lui ne souffrent pas (voir
Jean 19:20 ; Hébreux 13:12 ; D&A 19:16-18).
Mais ceux qui refusent sa souffrance devront souffrir eux-mêmes.
Cette souffrance est symbolisée par du sang qui sort de la
cuve, sur une étendue de 1600 stades, ce qui correspond
environ à 270 km, qui est à peu près la
longueur totale de la Palestine. En réalité, ce nombre
est encore symbolique, car c'est le nombre 4 au carré, qui
signifie la totalité géographique multipliée
par le carré de 10, 10 qui signifie la partie d'un tout. Pris
ensembles, ces 2 nombres peuvent suggérer que le jugement de
Dieu se manifestera principalement dans la région, non
seulement de Jérusalem mais toute nation qui l'entoure. On
peut ici faire une comparaison avec Jérémie
25:15-26 et Ézéchiel 38:1-7
qui décrivent une région géographique qui est
peut-être la même. On pourrait penser qu'il s'agit de
l'Europe centrale, de la Russie de l'ouest et du sud, du
Proche-Orient incluant l'Égypte et la plus grande partie de
l'Afrique du Nord. On peut supposer que si ces nations sont engagées
dans la bataille, les conditions du monde seront telles que toutes
les autres nations s'y trouveront également engagées.
Ainsi
ce chapitre montre la prédication de l'Évangile à
tout le monde qui amènera la destruction de Babylone. D&A
107:73
:
"Afin que ton
Église sorte du désert de ténèbres et
resplendisse aussi belle que la lune, aussi éclatante que le
soleil et aussi terrible qu'une armée avec ses étendards."
Quand
les vrais saints seront forts dans la foi, quand tous les peuples
auront véritablement eu la possibilité d'entendre
l'Évangile proclamé dans leur propre langue, quand les
missionnaires et les officiers de l'Église seront
suffisamment proches de chaque âme, quand les temples
couvriront la face de toute la terre, alors la séparation
pour la 1ère moisson sera complète. En fait, la
moisson commencera quand le monde luttera contre la vérité
et persécutera activement les justes à cause de leur
justice, quand le monde attaquera les saints de Dieu et tous ceux
qui sont bons. Le Fils de l'homme rassemblera alors les justes et
les fera sortir des méchants, et c'est ainsi que la seconde
moisson commencera. L'ange de la destruction utilisera sa faucille
et précipitera ceux qui sont mûrs dans leur iniquité
dans "la
grande cuve de la colère de Dieu"
(verset
19).
C'est ce que les chapitres
15 à 19
vont nous décrire.
(Chapitre
15:1)–
Ici
Jean
voit un autre signe, qui est représenté par 7 anges
tenant 7 fléaux, qui sont les derniers pour accomplir la
colère de Dieu. Le terme accomplir est une traduction du grec
tedeo,
qui signifie également atteindre sa plénitude ou sa
perfection.
(Chapitre
15:2-4)– Les saints de Dieu :
Comme
d'habitude, Jean
nous décrit la condition paisible des fidèles avant de
présenter les horreurs qui sont déversées sur
les méchants. Il nous parle d'une mer de verre, dont nous
savons qu'elle représente la terre célestialisée.
Ainsi, malgré les persécutions, les saints pourront
atteindre leur gloire éternelle. C'est pour cela qu'ils
peuvent chanter le nouveau chant ou le nouveau cantique, qui est
bien le cantique de l'Agneau puisque c'est par le sang de l'Agneau
qu'ils sont sauvés. C'est la célébration de la
victoire, mais les justes ne se réjouissent pas des
persécutions ou jugements des méchants, mais bien
plutôt des œuvres admirables des justes du Seigneur. Le
verset
4
nous rappelle "tes
jugements ont été manifestés",
ce qui signifie que rien ne pourra arrêter la volonté
de Dieu dans son accomplissement.
(Chapitre
15:5-8)– Les 7 anges :
Nous
revoyons de nouveau le temple, le tabernacle dans le ciel. Il s'agit
bien du même temple céleste que nous avons vu au
chapitre 11:19. Mais précédemment, la vision se
concentrait sur l'arche d'alliance, que l'on appelait également
le siège de miséricorde (voir
Exode 25:22 et Lévitique 16:2).
Cette fois, il s'agit du tabernacle du témoignage (verset
5).
Si la miséricorde a eu son temps, nous sommes arrivés
au moment où la loi sera exécutée. Ici, il
s'agit du moment réservé au jugement. Les 7 anges sont
désignés par Dieu pour amener ses jugements sur les
méchants. Le symbolisme est ici très important, car le
nombre 7 nous rappelle que les cieux tout entiers s'associent à
ce moment où la justice de Dieu est exécutée
pleinement. Ce sont des anges de haut rang, ce qui est suggéré
par les ceintures d'or qu'ils ont autour de la poitrine, semblables
à celle du Fils de l'homme (voir
Apocalypse 1:13).
L'un des êtres vivants donne aux 7 anges 7 coupes d'or (grec
phialé)
qui sont remplies de la colère de Dieu. Ce qui est tout à
fait intéressant au verset
6,
c'est que le temple est "rempli
de fumée à cause de la gloire de Dieu et de sa
puissance, et personne ne pouvait entrer dans le temple jusqu'à
ce que les sept fléaux des sept anges fussent accomplis".
C'est un moment tout à fait particulier puisque personne ne
peut entrer dans le temple ; aucun sang de l'expiation ne peut être
aspergé par le grand-prêtre comme il le faisait au jour
de l'expiation, au jour du grand pardon, pour renouveler l'alliance
de paix et de miséricorde entre Dieu et Israël. Nul ne
peut entrer et faire la paix tant que le jugement n'a pas été
complété.
Nous
avons parlé jusqu'à présent des 7 sceaux, des 7
trompettes et maintenant de ces 7 coupes avec leurs fléaux.
Les sceaux ont annoncé les desseins de Dieu, les trompettes
ont fait résonné la voix d'avertissement et les coupes
exécutent le jugement. Les coupes et les trompettes ont de
nombreuses correspondances : les 4 premières ont la même
sphère d'opération, comme nous le verrons au chapitre
16 : la terre, ensuite la mer, après les rivières et
les fontaines, et enfin le soleil. Mais tandis que les trompettes
touchaient des zones restreintes, ici nous avons l'apparition d'un
caractère beaucoup plus sévère avec les 4
premières coupes. De même, les 5e, 6e et 7e trompettes
amenaient leurs fléaux, et ceux-ci correspondent, d'une
manière générale, aux fléaux des 3
dernières coupes. Mais alors qu'auparavant il y avait une
limitation à un quart ou un tiers, nous voyons qu'ici le mal
est poursuivi sur toute la terre et est complètement détruit.
Ce qui est exprimé dans Lévitique
26:21
:
"Si vous me
résistez et ne voulez pas m'écouter, je vous frapperai
sept fois plus selon vos péchés."
Le
chapitre 15 ne célèbre pas le Dieu de miséricorde,
mais bien le Dieu de justice car la justice doit avoir son tour.
Nous lisons dans Alma
42:24 :
"Car voici, la
justice impose toutes ses exigences et la miséricorde réclame
tout ce qui lui appartient ; et ainsi, nul n'est sauvé si ce
n'est le vrai pénitent."
De
même, dans Jacob
6:7 et 10
:
"Après
avoir été nourris de la bonne parole de Dieu tout le
jour, voulez-vous produire du mauvais fruit, pour être abattus
et jetés au feu ?"
...Et selon le
pouvoir de la justice, car la justice ne peut être niée,
vous devrez aller dans ce lac de feu et de soufre dont les flammes
sont inextinguibles, dont la fumée monte pour toujours et à
jamais ; lac de feu et de soufre qui est le tourment éternel."
Et
dans Alma
12:32 :
"C'est pourquoi,
Dieu leur donna des commandements, après leur avoir fait
connaître le plan de la rédemption, pour qu'ils ne
fissent point le mal, le châtiment en étant une seconde
mort, qui était une mort éternelle quant aux choses
appartenant à la justice ; car, sur ceux-là, le plan
de la rédemption ne pourrait avoir aucun pouvoir, car les
œuvres de la justice ne peuvent être détruites,
selon la suprême bonté de Dieu."
Ainsi
c'est bien à cause de la bonté de Dieu que la justice
doit être satisfaite. Il est bien clair dans ce chapitre 15
que le châtiment qui vient de Dieu est à la fois juste
et correct. Nous lisons dans D&A
5:18-19 :
"Et leur
témoignage sortira également pour la condamnation de
cette génération, si elle s'endurcit le coeur contre
eux.
Car un fléau
dévastateur se répandra parmi les habitants de la
terre et continuera à être déversé de
temps à autre, s'ils ne se repentent pas, jusqu'à ce
que la terre soit vide et que ses habitants en soient consumés
et entièrement détruits par l'éclat de ma
venue."
Et de
même, le Seigneur avait averti dans D&A
97:22-24 :
"Car voici, la
vengeance s'abattra rapidement, comme une tornade sur les impies ;
et qui y échappera?
Le fléau du
Seigneur passera la nuit et le jour, et la nouvelle apportera le
deuil à tous les peuples ; oui, il ne cessera pas avant que
le Seigneur vienne ;
Car l'indignation du
Seigneur est allumée contre leurs abominations et toutes
leurs œuvres perverses."
Mais
qu'en est-il des saints ? Le Seigneur les a avertis et leur a
promis, dans D&A
97:25 :
"Néanmoins
Sion échappera si elle veille à faire tout ce que je
lui ai commandé."
Ainsi,
nous voyons que c'est l'obéissance qui amène la
sécurité et que la désobéissance amène
la colère. Aucune injustice ne sera exempte, même si
elle se trouve dans l'Église, et les saints ne doivent jamais
oublier la déclaration du Seigneur :
"Voici, la
vengeance s'abattra bientôt sur les habitants de la terre, un
jour de colère, un jour d'embrasement, un jour de désolation,
de pleurs, de deuil et de lamentations ; et elle envahira toute la
surface de la terre comme une tornade, dit le Seigneur.
Elle commencera sur
ma maison, et elle s'en ira à partir de ma maison, dit le
Seigneur.
Tout
d'abord parmi ceux d'entre vous, dit le Seigneur, qui ont professé
connaître mon nom, et ne m'ont pas connu, et ont blasphémé
contre moi au sein de ma maison, dit le Seigneur."
(D&A
112:24-26).
Les
saints des derniers jours qui sont rebelles n'échapperont pas
à la justice divine.
(Chapitre
16:1)– La voix qui venait du temple :
Dans
le chapitre
15,
Jean
nous a décrit les saints qui étaient victorieux, de
façon à rassurer ses lecteurs. En effet, ils n'ont
rien à craindre de la coupe de la colère de Dieu. Le
chapitre 16 reprend ce qui a été décrit au
chapitre 14 comme la vendange, mais cette reprise permet d'insister,
cette fois-ci avec des symboles différents. Certains
commentateurs ont pensé qu'il s'agissait, en fait, de plaies
différentes. Celles annoncées par les trompettes et
celles déversées par les coupes présentent des
différences. Premièrement, les plaies des trompettes
semblent partielles, alors que ce que les coupes déversent
est total et général. Deuxièmement, les
trompettes sont considérées comme un appel à la
repentance, alors que les coupes versent la destruction sans laisser
de place aux remords. Enfin, l'humanité ne semble pas être
affectée directement par les 4 premières trompettes,
alors que les coupes se déversent sur l'homme directement. En
réalité, il s'agit probablement bien de la même
vision, mais d'un point de vue différent. En effet, les
trompettes sont bien universelles, même si certains vont
survivre. D’autre part, les coupes sont dirigées
spécifiquement contre les méchants qui, eux, seront
totalement détruits. C'est depuis le temple, qui est "rempli
de fumée à cause de la gloire de Dieu et de sa
puissance"
(15:8)
que
vient la voix qui commande aux anges de déverser sur la terre
les 7 coupes. Le terme grec phialé
signifie bol ou coupe, en particulier les coupes qui étaient
utilisées pour faire les offrandes sacrificielles dans le
temple. Le texte porte en écho Ésaïe
66:6
:
"Une voix
éclatante sort de la ville, une voix sort du temple. C'est la
voix de l'Éternel, qui paie à ses ennemis leur
salaire."
(Chapitre
16:2-7)– Les 3 premières coupes :
Le
1er ange verse sa coupe et un ulcère "malin
et douloureux"
frappe les hommes de la 1ère bête qui adorent son
image. Le
grec kakos,
qui veut dire mauvais, est ici traduit par malin dans le sens de
douleur maligne, c'est-à-dire un ulcère pernicieux et
destructeur. Quant au mot douloureux, il est traduit du grec
ponéros,
qui signifie virulent et grave. Ainsi, ces abcès ou ulcères,
qui sont des plaies ouvertes, rappellent la 6e plaie d'Égypte,
apportée par Moïse (voir
Exode 9:8-12 et Job 2:7-8, 13).
Le 2e ange verse sa coupe sur la mer, alors que le 3e atteint les
fleuves et les sources d'eau. Ils deviennent semblables au sang, et
tous les êtres vivants meurent. Parlant des derniers jours, le
Seigneur a déclaré, dans D&A
61:4-5 :
"... voici, il y
a beaucoup de dangers sur les eaux et plus spécialement à
l'avenir.
Car
moi, le Seigneur, j'ai décrété dans ma colère
beaucoup de destructions sur les eaux ; oui, surtout sur ces
eaux-ci." et plus loin, aux versets
14 à 16 nous
lisons :
"Voici,
moi, le Seigneur, j'ai béni les eaux au commencement ; mais
dans les derniers jours, j'ai maudit les eaux par la bouche de mon
serviteur Jean.
C'est pourquoi, le
jour viendra où aucune chair ne sera en sécurité
sur les eaux.
Et on dira, dans les
jours à venir, que nul n'est capable de monter au pays de
Sion sur les eaux, si ce n'est celui dont le cœur est
intègre."
Il y
a ici aussi un symbole particulier : au chapitre
13,
nous avons vu que la 1ère bête venait de l'eau de la
mer, et cette mer pouvait représenter également la
société instable et en constante révolte. Dans
Apocalypse
17:15,
nous lisons :
"Et il me dit :
Les eaux que tu as vues, sur lesquelles la prostituée est
assise, ce sont des peuples, des foules, des nations, et des
langues."
Ainsi,
nous avons un double symbole : la mer réelle, mais également
la représentation d'une société morte
spirituellement, qui s'est abandonnée à l'idolâtrie
et à l'immoralité. Un commentateur a observé :
"Dans
une telle société, la moralité décline à
son niveau le plus bas. Les familles se brisent, l'école
prépare à l'anarchie et à la rébellion,
les principes éthiques dans les affaires sont oubliés,
et les divertissements deviennent sordides. La presse ne produit
plus que scandales et ragots, jusqu'à ce que la société
toute entière s'étrangle dans son propre sang, et
suffoque de sa propre mort.".
À la fin de D&A
123:7
nous lisons que l'esprit du mal "est
devenu de plus en plus fort et est maintenant la source même
de toute corruption, et la terre entière gémit sous le
poids de son iniquité." L'ange
des eaux proclame également la justice de Dieu (verset
5).
Pendant
tout le livre de l'Apocalypse, excepté le chapitre 11:1, les
jugements de Dieu et l'autel sont inséparables (voir
6:9 ; 8:3-5 ; 9:13 ; 14:18 ; 16:7).
Dieu lie ensemble 2 principes : le sacrifice et le jugement. Les 3
premières coupes sont la déclaration de la justice
divine ; les 2 prochaines sont centrées sur la réaction
des hommes à cette justice.
(Chapitre
16:8-11)– Les 4e et 5e coupes :
Le 4e
ange verse sa coupe sur le soleil, ce qui a pour résultat de
brûler les hommes par le feu. Il est fort probable qu'ici,
cette représentation symbolise l'état spirituel des
méchants dans leurs tourments, leurs angoisses, leurs
anxiétés et leurs souffrances. Voilà un
contraste frappant avec la condition de ceux qui sont scellés
en Dieu. On nous rappelle dans Apocalypse
7:16 :
"Ils n'auront
plus faim, ils n'auront plus soif, et le soleil ne les frappera
point, ni aucune chaleur."
Les
justes bénéficieront de la paix, de la sécurité
et de l'amour, alors que ceux qui sont soumis à la bête
seront dans un tourment constant.
Le 5e
ange verse sa coupe sur le trône de la bête, ce qui
amène les ténèbres. Le résultat est un
reflet de l'avertissement que l'on trouve dans Deutéronome
28:28-29
:
"L'Éternel
te frappera de délire, d'aveuglement, d'égarement
d'esprit, et tu tâtonneras en plein midi comme l'aveugle dans
l'obscurité, tu n'auras point de succès dans tes
entreprises, et tu seras tous les jours opprimé, dépouillé,
et il n'y aura personne pour venir à ton secours."
(Voir
également Exode 10:21-23).
Ici,
Jean
se concentre sur la réaction des hommes aux diverses plaies
qu'ils reçoivent. Ils savent que Dieu contrôle ces
plaies, mais ils continuent à blasphémer contre Dieu
et ne se repentent point. La marque de la bête est devenue
indélébile, non seulement sur leur corps, mais aussi
sur leur âme, ce qui les amène à une destruction
totale.
Chapitre
16:12-16)– La 6e coupe :
Le 6e
ange prépare le monde pour la guerre. Tandis qu'il verse sa
coupe, l'Euphrate est asséché. Cette idée de
l'assèchement des eaux pour les desseins de Dieu est une idée
familière à l'Ancien Testament (voir
Exode 14:21 ; Josué 3:13-17 ; Ésaïe 11:15-16 ;
44:27 ; Jérémie 51:36 ; Zacharie 10:11).
Tout ce qui empêchait la guerre, symbolisé par la
grande rivière, est ôté. Auparavant, l'eau qui
était asséchée était au service du
peuple de Dieu, la 1ère fois pour la traversée de la
mer Rouge (Exode
14:21)
et la 2e fois pour la traversée du Jourdain (Josué
3:14-17).
Cette fois-ci, les eaux asséchées permettent à
la guerre et à l'horreur de se répandre sur tout le
pays. Dans D&A
63:32-34
nous lisons :
"Moi, le
Seigneur, je suis courroucé contre les méchants ; je
refuse mon Esprit aux habitants de la terre.
Dans ma colère,
j'ai juré et décrété des guerres sur la
surface de la terre ; les méchants tueront les méchants
et la crainte envahira tous les hommes.
Et les saints auront
aussi du mal à échapper ; néanmoins, moi, le
Seigneur, je suis avec eux, et descendrai du ciel de la présence
de mon Père, et consumerai les méchants d'un feu
inextinguible."
La
guerre est le résultat d'une grande tromperie. Le dragon, la
bête et le faux prophète continuent de mentir, et de
leurs bouches sortent des grenouilles (dans
Lévitique 11:10, elles sont considérées comme
impures)
qui sont le symbole de leur propagande trompeuse et mensongère.
En effet, dans les derniers jours, ces 3 monstres envoient leurs
agents de propagande. Jean
nous les décrit comme des esprits de démons qui font
des prodiges. Leur but est de rassembler les rois de toute la terre
pour le grand combat de Harmaguédon
(voir
Ézéchiel 38 et 39 ; Zacharie 14).
C'est à ce point du récit que Jean
fait une interruption en paraphrasant Matthieu
24:42-46.
Il rappelle l'avertissement du Seigneur, qui viendra comme un voleur
dans la nuit. L'avertissement est tout-à-fait approprié
à ce point du récit, car tandis que les forces de la
bête se rassemblent, la crise devra atteindre aussi les
saints. Ils doivent être remplis de foi, en alerte constante.
C'est pour cela qu'ils doivent garder leurs vêtements pour ne
pas se trouver nus et exposés à la honte. Le vêtement
symbolise bien évidemment les engagements pris vis-à-vis
de Dieu par les alliances et les ordonnances et c'est une référence
explicite au temple. Jean
appelle le lieu de rassemblement, en hébreu, Harmaguédon.
Le terme grec est harmagdon.
Jean
déclare qu'il s'agit d'une translittération de
l'hébreu. Il est difficile d'interpréter correctement
ce terme d'harmaguédon. Certains pensent qu'il faut le
traduire par la montagne de Meguiddon. La plaine de Meguiddon a été
le lieu de nombreuses batailles célèbres (Juges
5:19-20 ; Juges 7 ; 1 Samuel 31:1-6 ; 2 Rois 23:29-30),
mais dans aucun texte il n'est fait référence à
une montagne de Meguiddon. On parle des eaux de Meguiddon ou de la
vallée de Meguiddon mais jamais d'un mont ou d'une montagne.
En fait, on ne sait pas ce que Jean
avait à l'esprit, mais il semble clair que, comme pour tous
les autres noms, l'intention est symbolique. Mais la bataille
finale, semble-t-il, ne doit pas se produire dans le nord d'Israël,
mais plutôt à Jérusalem. Zacharie, d'ailleurs,
lie dans ce contexte Jérusalem et Meguiddon (voir
Zacharie 12:11).
La montagne dont il est question, objet de la bataille, doit bien
être la montagne du temple, car cette bataille est
essentiellement religieuse, une idéologie et une théologie
contre une autre. Ainsi, la bête doit finir par détruire
la montagne du Seigneur, sa maison, le siège du pouvoir de
Dieu sur la terre, s'il veut régner sans partage.
(Chapitre
16:17-21)– La 7e coupe :
Avec
cette 7e coupe, une voix qui sort du temple et du trône
déclare : "C'en
est fait".
L'association du trône et du temple montre que Dieu accomplit
sa volonté avec un pouvoir absolu. Il s'agit ici de
l'autorité royale et sacerdotale. Le temps est venu de
détruire ceux qui détruisent la terre (voir
Jean 11:18).
Il y a des éclairs, des voix, des tonnerres et un grand
tremblement de terre qui a des proportions jamais égalées.
Tous ces bouleversements semblent être la préparation
de la terre pour son état paradisiaque. Nous lisons dans D&A
133:21-25 :
"Il fera
entendre sa voix de Sion, et il parlera de Jérusalem, et sa
voix sera entendue parmi tous les peuples.
Et ce sera une voix
semblable à la voix de nombreuses eaux, et comme la voix d'un
grand tonnerre qui renversera les montagnes, et on ne retrouvera
point les vallées.
Il commandera au
grand abîme, et celui-ci sera repoussé dans les pays du
nord, et les îles deviendront une seule terre.
Le pays de Jérusalem
et le pays de Sion seront remis en leur propre lieu, et la terre
sera telle qu'elle était à l'époque où
elle n'était pas encore divisée.
Et le Seigneur, à
savoir le Sauveur, se tiendra au milieu de son peuple, et régnera
sur toute chair."
Et
bien sûr, Babylone est détruite. Elle est divisée
en 3 parties, ce qui symbolise sa destruction complète.
Apparaît une autre plaie, celle des grêlons. Cette grêle
était déjà apparente dans les plaies d'Egypte
(voir
Exode 9:18-26 ; Psaumes 78:45 ; 105:32 ; Josué 10:11).
C'est le symbole de la réalité du jugement de Dieu sur
une humanité qui s'endurcit le cœur. Le poids de chaque
grêlon est de 35 kg. A travers ce symbole, Jean
veut montrer le pouvoir de Dieu, qui amènera les hommes à
genoux. Cependant, ils n'arriveront pas à la repentance. De
nouveau, Jean
note que les hommes s'endurcissent le cœur et continuent à
blasphémer contre Dieu, et préfèrent mourir
plutôt que de se repentir. A travers cette description des
jugements qui, finalement, s'abattent sur l'homme après avoir
été présentés précédemment
par l'apôtre Jean,
nous avons un avertissement pour les saints. D&A
88:84-85
nous rappelle que le Seigneur a chargé ses prophètes
de :
"... préparer
les saints pour l'heure du jugement qui doit venir.
Afin que leur âme
échappe à la colère de Dieu, à la
désolation de l'abomination qui attend les méchants,
tant dans ce monde que dans le monde à venir. En vérité,
je vous le dis, que ceux qui ne sont pas les premiers anciens
continuent dans la vigne, jusqu'à ce que la bouche du
Seigneur les appelle, car leur temps n'est pas encore venu ; leurs
vêtements ne sont pas purs du sang de cette génération."
Et
aux saints, le Seigneur commande, dans D&A
88:86-88 :
"Demeurez dans
la liberté qui vous a affranchis ; ne vous empêtrez pas
dans le péché, mais que vos mains soient pures jusqu'à
ce que le Seigneur vienne.
Car dans peu de
jours, la terre tremblera et chancellera comme un homme ivre, le
soleil se cachera la face et refusera de donner de la lumière,
la lune sera baignée de sang, les étoiles deviendront
extrêmement irritées et se jetteront en bas comme une
figue qui tombe d'un figuier.
Et après votre
témoignage viennent la colère et l'indignation sur le
peuple."
Ce
monde, qui ne veut pas se repentir, doit en subir les conséquences.
Ce n'est pas Dieu qui est la cause de leur malheur, mais bien eux.
Ils sont aveuglés, ils ont le cœur endurcis, ils sont
spirituellement morts. C'est pourquoi, ils meurent.
L'APOCALYPSE
Babylone
la grande
Leçon
9 : commentaires des chapitres
17 et 18
(Chapitre
17:1-3)– La femme et la bête :
Un
des 7 anges invite Jean
avec ces mots : "Viens,
je te montrerai le jugement de la grande prostituée...".
L'ange invite Jean
à
regarder un point précis de la destruction. La grande
prostituée est assise sur les grandes eaux qui, d'après
le verset
15,
représentent les peuples, les foules, les nations et les
langues, sur lesquelles la grande prostituée règne.
Ainsi la prostituée est grande, non pas qualitativement mais
quantitativement, parce qu'elle règne sur de nombreux
peuples. Pour voir la prostituée, Jean
est transportée dans un désert. La dernière
fois qu'il a été fait mention du désert, une
femme différente s'y trouvait : c'était une femme
vertueuse qui représentait l'Église de Dieu, pure et
sans tâche. Mais cette fois-ci, il s'agit d'une femme vêtue
de pourpre et d'écarlate et parée d'or, de pierres
précieuses et de perles. Elle est pleine de noms de
blasphèmes, avec 7 têtes et 10 cornes. La prostituée
n'est pas maîtresse de la bête. Elle représente
une union, un lien d'assistance mutuelle. En fait, la bête
soutient la femme, pour que celle-ci puisse séduire les
hommes, en l'honneur de la bête. Certains commentateurs ont
pensé que la prostituée représentait la femme
qui s'était enfuie au désert, c'est-à-dire
l'Église, devenue apostate. Mais en fait il ne s'agit pas du
même désert ou du même symbole : tandis que le
désert peut être un lieu de refuge et de discipline
spirituelle, il peut également représenter le lieu de
désolation dans lequel se perd celui qui est dans le péché.
Cependant, la référence entre les 2 femmes est
tout-à-fait délibérée : la prostituée
est l'image inverse de la femme qui avait l'enfant. L'Église,
qui est proche du royaume de Dieu, une société
céleste, est mise en contraste avec le royaume de Satan, qui
produit et soutient Babylone la grande, une société
dégénérée. Contrairement à la
femme vertueuse, la prostituée n'a pas de fils. Malgré
son or et ses richesses, elle ne peut cacher la réalité
et personnifie la stérilité et la mort.
Jean
voit
la dernière période, à la fin des temps, quand
quasiment tout le monde suit la grande prostituée, société
où l'immoralité, économique, politique et
religieuse, a pour but de promouvoir le plaisir et le gain. 1
Néphi 13:29 décrit
l'œuvre de la grande prostituée en ces termes :
"Et une fois ces
choses claires et précieuses ôtées, il est
répandu parmi toutes les nations des Gentils ; et une fois
répandu parmi toutes les nations des Gentils, oui, même
à travers les grandes eaux que tu as vues, avec les Gentils
qui sont sortis de captivité, tu vois qu'à cause de la
suppression de ces nombreuses choses claires et précieuses
qu'il était facile aux enfants des hommes de comprendre,
selon la clarté qui est en l'Agneau de Dieu – à cause
de la suppression de ces choses, ôtées de l'évangile
de l'Agneau, un très grand nombre d'hommes trébuchent,
oui, à ce point que Satan a un grand pouvoir sur eux."
Puis,
regardant les derniers jours, Néphi remarque que la même
institution continue à faire ses ravages. 1
Néphi 14:7 "Car
le temps vient, dit l'Agneau de Dieu, où j'accomplirai une
œuvre grande et merveilleuse parmi les enfants des hommes ;
une œuvre qui sera éternelle, soit d'un côté
soit de l'autre – soit pour convaincre les hommes de la paix et de
la vie éternelle, soit pour les livrer à
l'endurcissement de leur cœur et à l'aveuglement de
leur esprit jusqu'à ce qu'ils soient conduits en captivité
et aussi à la destruction, temporellement et spirituellement,
selon la captivité du diable, dont j'ai parlé."
La
bête qui soutient la prostituée est bien celle qui est
montée de la mer. C'est bien la bête qui blasphème
(13:1-6 ;
17:3).
Elle est la personnification même du sacrilège, car
elle prétend posséder les attributs de la divinité.
Paul nous avertit dans 2
Thessaloniciens 2:3-4 :
"Que personne ne
vous séduise d'aucune manière ; car il faut que
l'apostasie soit arrivée auparavant, et qu'on ait vu paraître
l'homme du péché, le fils de la perdition,
l'adversaire qui s'élève au-dessus de tout ce qu'on
appelle Dieu ou de ce qu'on adore, jusqu'à s'asseoir dans le
temple de Dieu, se proclamant lui-même Dieu."
Le
dragon veut se faire passer pour un sauveur, mais tout ce qu'il a à
offrir est le plaisir momentané, vide et immorale de la
prostituée.
La
femme est vêtue de pourpre et d'écarlate, qui reflète
le rouge du dragon, pour lequel le mot grec est purros,
qui dénote un rouge feu. La couleur utilisée ici est
kokkinos,
à savoir le pourpre et l'écarlate. Un ruban de cette
couleur, représentant les péchés d'Israël,
était attaché au cou du bouc émissaire au jour
du Grand Pardon, jour de l'expiation, avant d'être conduit
dans le désert pour y trouver la mort. Cette couleur est
devenue associée aux péchés graves, à la
prostitution et à toute conduite impure (voir
Ésaïe 1:18 ; Psaumes 51:7).
La couleur est en contraste avec les robes blanches de ceux qui sont
sauvés, et la robe de l'épouse de l'Agneau (voir
Apocalypse 19:8).
(Chapitre
17:4-6)– Babylone, la grande prostituée :
Dans
l'Ancien Testament, la figure de la prostituée représente
toujours l'apostasie spirituelle, la rébellion délibérée
et voulue contre Dieu et ses alliances. La grande prostituée
boit dans une coupe en or, qui est là pour contraster avec la
coupe d'or dans laquelle le grand-prêtre de l'ordre lévitique
versait le vin pour l'offrande à Dieu. Cette imitation des
choses saintes se trouve dans d'autres détails, comme le
pourpre et l'écarlate qui, avec le blanc et le bleu, étaient
les couleurs utilisées pour le tissu du voile, ainsi que pour
l'intérieur du temple, et qui se retrouvait également
dans le vêtement du grand-prêtre. Celui-ci portait
également une mitre, sur laquelle il y avait une plaque d'or
avec les mots inscrits :
"Sainteté au Seigneur".
La prostituée porte ici sur son front un nom : "Babylone
la grande, la mère des impudiques et des abominations de la
terre (verset
5). Ainsi, elle se présente comme une sorte de fausse prêtresse
et prostituée. Ce nom est également un mystère.
Ce mot mystère fait généralement référence
aux enseignements et doctrines de Dieu qui sont des plus sacrés
et qui sont gardés loin du monde profane (voir
1 Corinthiens 4:1 ; 1 Néphi 10:19).
Mais il s'agit ici de combinaisons secrètes pour le meurtre
et pour d'autres œuvres secrètes (voir
2 Néphi 9:9 ; 26:22 ; 3 Néphi 5:6).
Dans la Bible, le terme abomination décrit les choses
mauvaises et corrompues qui provoquent la colère de Dieu.
Dans leurs formes la pire, elles sont appelées abominations
de la désolation et sont associées avec la corruption
du temple (voir
Daniel 11:31 ; Matthieu 24:15).
Dans son organisation, la grande prostituée est ivre du sang
des saints et du sang des témoins de Jésus,
puisqu'elle lutte contre eux de toutes les manières
possibles. Dans le chapitre 18, la femme sera également
comparée à Babylone et Jean
la décrira à ce moment-là.
(Chapitre
17:7-13)– Les mystères de la bête :
Jean
est
saisi d'un grand étonnement (grec : thaumazo).
Il ne s'agit pas bien sûr d'admiration mais de consternation
de la part de Jean.
Nous avons vu que la bête était une contrefaçon
de l'Agneau de Dieu, puisqu'elle était, qu'elle n'est plus,
et qu'elle reparaîtra, ce qui veut suggérer l'aspect
passager et éphémère de la puissance de la
bête. Ici encore, la bête veut imiter l'Agneau, en
imitant son pouvoir de résurrection, car elle meurt et
revient à la vie. Le verset
8
dit "qu'elle
était, et qu'elle n'est plus, et qu'elle reparaîtra."
En réalité, la bête ne meurt point, elle n'a pas
non plus disparu, elle est simplement cachée. Mais elle
continue à tirer les ficelles, jusqu'à ce qu'elle
apparaisse en pleine force. L'expression "qu'elle
reparaîtra"
vient du grec kai
parestai.
Ceci est de la même racine que le mot grec parousia,
qui est un terme technique traduit en français par parousie,
qui décrit constamment dans les Écritures la seconde
venue du Seigneur (voir
1 Thessaloniciens 4:15-17 ; 2 Thessaloniciens 2:1).
La bête veut imiter le Seigneur par cette parousie diabolique.
Mais elle ne durera qu'un temps très court. On s'aperçoit
ici que la bête est en fait une organisation politique
composite, avec une idéologie commune, et qui cherche à
combattre la vraie religion.
Les 7
têtes représentent 7 rois (verset
10),
alors que les 10 cornes représentent 10 rois (verset
12).
Mais nous apprenons qu'ils ont tous le même dessein et donnent
leur autorité et leur puissance à la bête
(verset
13).
Il n'est pas facile d'interpréter les symboles indiqués
ici. Il n'y a pas de commentaires scripturaires ou prophétiques.
Néphi a sans doute vu cette même période de
l'histoire, mais il se concentre surtout sur la grande prostituée
et ne dit rien de ces rois ou autres institutions qui soutiennent la
grande prostituée. Cependant, au verset
9,
Jean
nous apprend que les 7 têtes sont 7 montagnes sur lesquelles
la femme est assise. L'allusion aux 7 collines de Rome est ici
évidente, et il est certain que l'esprit de la bête
s'est manifesté dans la Rome du temps de Jean.
Cependant, Rome représente ici un symbole, un archétype
de la même façon que Babylone. Le sceptre représente
la plénitude du pouvoir que Rome exerçait à
l'époque de Jean,
mais également le pouvoir politique de la bête dans les
derniers jours. Au cours des siècles on a essayé de
donner une interprétation à ces différents rois
: on a souvent parlé de Néron, de Domitien et
d'autres. Mais il faut plutôt y voir le symbole de l'autorité
de la puissance politique. Au verset
12,
on parle de ces 10 rois qui n'ont pas encore reçu de royaume,
et qui représentent probablement des institutions qui
viendront après la période de l'empire romain. Une
fois de plus, le nombre 10 est utilisé pour suggérer
que ces royaumes ne représentent qu'une partie des royaumes
ou des institutions présentent sur la terre. Mais ils
représentent les royaumes, les dirigeants, les institutions
que la grande prostituée réussit à séduire
et qui adoptent sa philosophie et ses méthodes. Enfin, il est
bien indiqué que leur pouvoir ne sera que pour un peu de
temps, puisqu'ils reçoivent autorité pendant 1 heure
de la bête (verset
12).
Le verset
14
nous rappelle que l'Agneau sera victorieux, qu'il est le Seigneur
des seigneurs et le Roi des rois, appellation typique des écrits
bibliques et de la littérature apocalyptique juive (voir
Deutéronome 10:17).
(Chapitre
17:14-18)– La chute de la grande prostituée :
Les
bêtes rassemblent la portion babylonienne de l'humanité
pour une grande guerre. Les grenouilles du chapitre 16 ont fait leur
travail en répandant la propagande de séduction. Une
grande armée est formée, qui a pour objectif la
destruction. C'est de cette période qu'a parlé
Ézéchiel
38:8-12 :
"Après
bien des jours, tu (Gog) seras à leur tête ; dans la
suite des années, tu marcheras contre le pays dont les
habitants, échappés à l'épée,
auront été rassemblés d'entre plusieurs peuples
sur les montagnes d'Israël longtemps désertes ; retirés
du milieu des peuples, ils seront tous en sécurité
dans leurs demeures.
Tu monteras, tu
t'avanceras comme une tempête, tu seras comme une nuée
qui va couvrir le pays, toi et toutes tes troupes, et les nombreux
peuples avec toi.
Ainsi parle le
Seigneur, l'Éternel : En ce jour-là, des pensées
s'élèveront dans ton cœur, et tu formeras de
mauvais desseins.
Tu diras : Je
monterai contre un pays ouvert, je fondrai sur des hommes
tranquilles, en sécurité dans leurs demeures, tous
dans des habitations sans murailles, et n'ayant ni verrous ni portes
;
J'irai faire du butin
et me livrer au pillage, porter la main sur des ruines maintenant
habitées, sur un peuple recueilli du milieu des nations,
ayant des troupeaux et des propriétés, et occupant les
lieux élevés du pays."
Mais
les choses ne se passeront pas comme il l'avait prévu.
Ézéchiel
38:18-23 :
"En ce jour-là,
le jour où Gog marchera contre la terre d'Israël, dit le
Seigneur, l'Éternel, la fureur me montera dans les narines.
Je le déclare,
dans ma jalousie et dans le feu de ma colère, en ce jour-là,
il y aura un grand tumulte dans le pays d'Israël.
Les poissons de la
mer et les oiseaux du ciel trembleront devant moi, et les bêtes
des champs et tous les reptiles qui rampent sur la terre, et tous
les hommes qui sont à la surface de la terre ; les montagnes
seront renversées, les parois des rochers s'écrouleront,
et toutes les murailles tomberont par terre.
J'appellerai l'épée
contre lui sur toutes mes montagnes, dit le Seigneur, l'Éternel
; l'épée de chacun se tournera contre son frère.
J'exercerai mes
jugements contre lui par la peste et par le sang, par une pluie
violente et par des pierres de grêle ; je ferai pleuvoir le
feu et le soufre sur lui et sur ses troupes, et sur les peuples
nombreux qui seront avec lui.
Je manifesterai ma
grandeur et ma sainteté, je me ferai connaître aux yeux
de la multitude des nations, et elles sauront que je suis
l'Éternel."
Une
sorte de guerre civile se produira, qui préparera la chute de
la grande prostituée et de tous ses pouvoirs, et ceci est
bien ce que Dieu a voulu. A ce sujet, Néphi déclare
dans 1
Néphi 14:13-14 :
"Et je vis que
la grande mère des abominations rassemblait des multitudes
sur toute la surface de la terre, parmi toutes les nations des
Gentils, pour combattre contre l'Agneau de Dieu.
Et moi, Néphi,
je vis le pouvoir de l'Agneau de Dieu descendre sur les saints de
l'Église de l'Agneau et sur le peuple de l'alliance du
Seigneur, dispersé sur toute la surface de la terre ; et ils
furent armés de justice et de la puissance de Dieu, en grande
gloire."
L'ennemi
ne peut donc vaincre contre le pouvoir de l'Agneau. Par frustration
et rage, les nations se retournent contre la prostituée, la
détruisent et la dévorent (voir
aussi Ézéchiel 23:25-30).
La place de la grande prostituée, dans le drame qui se joue
dans les derniers jours, montre que quand les hommes cessent
d'adorer Dieu, ils ne cessent pas d'adorer mais ils se tournent vers
des formes de religion fausses, qui leur permettent de donner un
sens et une direction à leur vie. La grande prostituée
est une sorte de prêtresse avec de faux rites et de fausses
ordonnances, des sacrifices inutiles qui n'ont aucune efficacité.
Les justes devront s'écarter de ce danger.
(Chapitre
18:1-8)– Ses péchés montent jusqu'aux cieux :
Le
chapitre 18 accomplit la promesse qui avait été faite
au chapitre 17:1 :
"... Viens, je
te montrerai le jugement de la grande prostituée qui est
assise sur les grandes eaux."
C'est
en effet ce que Jean
va maintenant contempler. Au verset
1,
nous voyons cet autre ange qui descend du ciel avec autorité,
"et la terre fut éclairée de sa gloire."
Nous avons ici un rappel de la vision de la gloire de l'Éternel
dans le chapitre
43
d'Ézéchiel,
où on nous dit au verset
2
: "...et
la terre resplendissait de sa gloire".
Cet ange dont il est fait mention au chapitre
18
est un rappel de celui d'Ézéchiel
43,
qui est aussi l'ange de la restauration, qui porte le pouvoir de
l'Évangile. Sa tâche n'est pas seulement négative,
mais c'est bien grâce à l'Évangile que l'on peut
proclamer le triomphe du bien et combattre la grande prostituée.
On décrit ainsi la grande ville de Babylone : habitation de
démons, repaire d'esprits impurs, et repaire d'oiseaux impurs
et odieux. Ce 3e groupe semble un peu étrange. Bien sûr
dans la loi mosaïque, certains oiseaux étaient impurs
(voir
Lévitique 11:13-20).
Cependant, ici l'image est probablement différente : dans
l'Ancien Testament, très souvent, on associe les oiseaux avec
le jugement de Dieu qui s'abat sur les rebelles. De cela est venu
l'idée des oiseaux qui se nourrissent de l'âme des
hommes (voir
Deutéronome 28:26 ; 1 Samuel 17:44 ; 1 Rois 14:11 ; Psaumes
79:2 ; Ésaïe 18:6 ; Jérémie 16:4 ; Ézéchiel
29:5).
Les oiseaux peuvent symboliser ces forces démoniaques qui
détruisent l'âme des hommes.
Tous
ceux qui ont été séduits par Babylone vont se
lamenter. Les rois sont coupables des alliances qu'ils ont
contractées avec elles, les marchands sont coupables
d'idolâtrie à travers l'adoration de Mammon. Le terme
de Mammon (du grec mammonas)
signifie l'argent sous toutes ses formes. Comme nous le voyons au
chapitre 18:9-19, Babylone offrait tout ce que l'on peut imaginer :
l'or, l'argent, les pierres précieuses, les perles, les
vêtements coûteux, le mobilier précieux,
l'ivoire, le bronze, le marbre et ainsi de suite. C'est un véritable
supermarché où la cinnamome, les épices,
l'encens, le vin et
l'huile sont disponibles. Mais enfin, au verset
13,
la liste parle d'une cargaison de corps et d'âmes d'hommes. En
réalité, les êtres humains devenaient bien
esclaves car, en plus de procurer des corps (grec soma),
Babylone réduisait les individus à de la chair qui
pouvait être vendue ou achetée pour du profit. C'est
bien une population déshumanisée, puisque on a
également une cargaison d'âmes d'hommes, car nombreux
sont ceux qui "vendent
leur âme au diable",
et qui sont prêts à tout donner pour les plaisirs, le
luxe et la luxure de ce monde. Les saints ont été
avertis au verset
4
:
"Sortez du
milieu d'elle, mon peuple, afin que vous ne participiez point à
ses péchés, et que vous n'ayez point de part à
ses fléaux".
Ce
même avertissement a été rappelé dans les
derniers jours, dans D&A
133:7 :
"...la
voix du Seigneur vous dit : Sortez de Babylone ; rassemblez-vous
d'entre les nations, des quatre vents, d'un bout du ciel à
l'autre."
Et au verset
14
de la même section :
"Sortez de parmi
les nations, oui, sortez de Babylone, du milieu de l'iniquité,
qui est la Babylone spirituelle."
Il
s'agit donc bien là, non pas d'une ville particulière,
mais de cette appartenance spirituelle à Babylone. Et enfin
D&A
64:24 nous
rappelle de façon très spécifique :
"Car après
aujourd'hui vient le feu – pour parler à la manière du
Seigneur – car en vérité, je vous dis que demain tous
les orgueilleux et les méchants seront comme du chaume ; et
je les brûlerai, car je suis le Seigneur des armées ;
et je n'épargnerai aucun de ceux qui restent à
Babylone."
La
mesure des iniquités de Babylone étant à son
comble, la justice de Dieu va intervenir, et le châtiment est
rendu au double selon les œuvres. Nous avons ici la loi du
Talion, et la punition doit être en rapport avec le crime. Ce
n'est pas 1 pour 1 mais 2 pour 1. Nous savons que les anges tiennent
un livre dans les cieux, qui sera amené au moment du jugement
(voir
Apocalypse 20:12).
Ce livre contient les choses dont Dieu se souvient, non pas celles
qu'il a oubliées, car il a promis à son peuple qu'il
ne se souviendrait plus de ses péchés (Jérémie
31:34).
Ainsi, quand nous abandonnons Babylone, Dieu oublie que nous en
avons fait partie. Le péché de Babylone est double ;
d'abord c'est son arrogance, 'je
suis assise en reine'
(verset
7)
et c'est aussi sa confiance totale dans ses ressources sans fin,
lorsqu'elle dit 'je
ne suis point veuve, et je ne verrai point de deuil.' Mais son
châtiment sera rapide ; il s'accomplira en un jour et elle
sera consumée par le feu (verset
8).
Ce châtiment est exemplaire car la prostituée que Jean
a vue n'est pas une femme du commun. Nous avons déjà
vu qu'elle représente aussi une classe de faux prêtres.
La punition, dans la loi lévitique, pour l'adultère ou
la prostitution d'une fille de prêtres, était la mort
par le feu (voir
Lévitique 21:9).
Pour toute personne qui n'était pas d'une caste sacerdotale,
le châtiment était la mort par strangulation ou par
lapidation. Ainsi Babylone, qui représente une religion
idolâtre et apostate, mérite bien son sort.
(Chapitre
18:9-19)– Les lamentations des méchants :
La
fumée est le signal de la destruction de Babylone. Ceux qui
se sont attachés à elles font monter également
leurs lamentations. Il s'agit des rois de la terre (versets
9 et 10),
des marchands (versets
11 à 17)
et des pilotes, c'est-à-dire des marins et entrepreneurs du
commerce maritime (versets
17 à 19).
Il est tout-à-fait clair par ces versets que les marchands,
les entrepreneurs maritimes ont pu s'enrichir en vendant leurs
marchandises à cause des fausses valeurs sur lesquelles
Babylone était fondée. Toute leur entreprise et tout
leur marketing sont bâtis sur des faux-semblants qui sont
soutenus par la création de besoins artificiels. Mais vient
le moment où tout est perdu car plus personne ne veut acheter
ce qui leur restera comme un stock inutile.
(Chapitre
18:20-24)– Réjouis-toi sur elle :
Ainsi
les cieux, les saints, les apôtres et les prophètes
reçoivent l'invitation de se réjouir. Ces
réjouissances sont en contraste avec les lamentations des
hommes du monde. Nous avons vu combien les prières des saints
ont influencé le temps du jugement. D'après la loi
d'Israël, un homme devait donner sa vie lorsqu'il avait tué
son prochain (voir
Genèse 9:5-6).
Par ailleurs, lorsqu'on portait un faux témoignage et qu'on
était coupable de parjure, on devait recevoir la punition que
l'on avait voulu infliger à son prochain (voir
Deutéronome 19:16-19).
Les saints, les apôtres et les prophètes sont les
témoins à charge de Babylone et Dieu leur rend
justice. Elle est à la fois coupable de parjure et de
meurtre, c'est pourquoi nous avons, au verset
24
:
"Et parce qu'on
a trouvé chez elle le sang des prophètes et des saints
et de tous ceux qui ont été égorgés sur
la terre."
Elle
doit donc bien donner sa vie pour payer pour ses crimes. Le sort de
la grande prostituée est symbolisé par l'action de
l'ange, qui précipite une pierre semblable à une
grande meule et la jette dans la mer. C'est ainsi que sera
précipitée Babylone. En effet, elle ne sera plus
trouvée, car de la même façon que la meule ne
peut remonter à la surface de l'eau, de la même façon
la grande prostituée ne pourra jamais revenir à la vie
(voir
Jérémie 51:61-64).
L'histoire de la tour de Babel est donc plus qu'un mythe. C'est un
exemple historique qui nous permet de comprendre la rébellion
de l'homme contre Dieu. Le symbole le plus impressionnant de la
religion babylonienne était la ziggourat.
Elle est le symbole de la quête
de l'homme pour entrer en compétition avec Dieu, en érigeant
des monuments colossaux qui contreferont les montagnes saintes et
les temples de Dieu. C'est dans ces lieux de contrefaçon que
l'homme prétendra connaître les mystères de Dieu
à partir desquels il va pouvoir promouvoir des lois impies et
des pratiques impures. C'est ainsi que se creuse le fossé
entre Dieu et l'homme naturel. Le Livre de Mormon rend témoignage
de la colère de Dieu sur ces peuples, dans Éther
1:33 :
"Lequel Jared
vint, avec son frère et leurs familles, avec quelques autres
et leurs familles, de la grande tour, au temps où le Seigneur
confondit la langue du peuple et jura dans sa colère qu'il
serait dispersé sur toute la surface de la terre ; et, selon
la parole du Seigneur, le peuple fut dispersé."
La
même chose existe aujourd'hui car les principes babyloniens
sont toujours en vigueur avec la recherche de la sensualité
et les principes du matérialisme qui ont saisi l'âme
des hommes. Le plaisir remplace le bonheur, la luxure et la passion
sont recherchées et la sécurité est trouvée
à travers le bien-être matériel. Encore beaucoup
aujourd'hui cherchent à atteindre le ciel à travers
les drogues, la luxure, l'argent, le succès ou le pouvoir. La
seule solution que Dieu nous propose est de fuir Babylone ; ce qui
implique de se défaire de toutes relations avec elle. C'est
ainsi qu'on ne peut maintenir une association quelle qu'elle soit
avec Babylone et ce qu'elle représente. Il y a une bonne
raison pour cela : Babylone ne pourra pas se convertir mais elle
sera détruite. Jérémie 51:9 :
"Nous avons
voulu guérir Babylone, mais elle n'a pas guéri.
Abandonnons-là, et allons chacun dans notre pays ; car son
châtiment atteint jusqu'aux cieux, et s'élève
jusqu'aux nues."
Puis
D&A
64:24 :
"Car
après aujourd'hui vient le feu – pour parler à la
manière du Seigneur – car en vérité, je vous
dis que demain tous les orgueilleux et les méchants seront
comme du chaume ; et je les brûlerai, car je suis le Seigneur
des armées ; et je n'épargnerai aucun de ceux qui
restent à Babylone."
C'est
pourquoi, le conseil qui nous est donné à tous est le
suivant :
"Sauve-toi,
Sion, Toi qui habites chez la fille de Babylone !" (Zacharie
2:7).
L'APOCALYPSE
Le
Millénium
Leçon
10 – Commentaires des chapitres
19 et 20.
(Chapitre
19:1-5)– Louanges au Dieu de jugement :
Le
chapitre 19 continue l'allégresse commencée au
chapitre 18. Il s'agit d'un acte de louange unifié :
"Alléluia
! Le salut, la gloire et la puissance sont à notre Dieu"
(verset
1).
À nouveau, on nous rappelle que les jugements de Dieu sont "véritables
et justes"
(verset
2).
Le mot véritable (grec althés)
signifie exact, correct, légitime. Quant au terme juste, du
grec dikaios,
implique aussi la souveraineté de Dieu qui veille à ce
que les lois ne soient pas violées. Nous avons ici la
présentation d'un grand thème, très développé
dans le Livre de Mormon, à savoir l'équilibre entre la
justice et la miséricorde. Nous lisons dans Alma
42:13 :
"... Or, l'œuvre
de la justice ne pouvait point être détruite ; s'il en
était ainsi, Dieu cesserait d'être Dieu."
Et
plus loin au
verset 22
:
"Mais
il y a une loi donnée, et une punition y est attachée,
et le repentir est accordé ; et la miséricorde réclame
le repentir, autrement la justice réclame la créature
et exécute la loi, et la loi inflige
la punition. Si cela n'était pas, les œuvres de la
justice seraient détruites, et Dieu cesserait d'être
Dieu."
Par
ailleurs, nous lisons, dans Mormon
9:19
:
"...
Dieu
ne change pas ; s'il changeait, il cesserait d'être Dieu ; et
il ne cesse pas d'être Dieu, et il est un Dieu de miracles."
Jean
nous montre que le monde qui ne se repend pas devra apprendre cette
grande leçon, mais trop tard.
Au
verset
5,
une voix sort du trône. Nous avons eu auparavant une voix qui
sortait de l'autel (Apocalypse
16:7),
qui en général était le témoignage des
souffrances des saints. Ici, les saints ne souffrent plus et, en
effet, la voix sort du trône, sur lequel Dieu est assis, signe
d'autorité.
(Chapitre
19:6-10)– Le mariage de l'Agneau :
Les
réjouissances continuent avec le mariage de l'Agneau. C'est
le moment où, finalement, l'Église peut être
unie pour toujours avec son roi. Il y a 3 thèmes déjà
présents dans l'Ancien Testament et repris dans le Nouveau
Testament, qui sont ici habilement mêlés. Tout d'abord,
il y a la description du règne de Dieu comme une grande fête
(Ésaïe
25:6, Marc 2:19 ; Matthieu 22:1-14 ; 25:1-13 ; Luc 14:15-24).
Le 2e thème est la description d'Israël comme l'épouse
de Jéhovah (Osée
2:5 ; Ésaïe 1:21 ; Jérémie 2:2 ; Éphésiens
5:32).
Enfin, le dernier thème est l'utilisation du vêtement
comme symbole de sainteté (voir
Genèse 35:2 ; Ésaïe 52:1 ; 61:10 ; Zacharie 3:4 ;
Apocalypse 3:4 ; 6:11 ; 7:14).
L'Église porte un vêtement qui est à la fois
éclatant et pur. Ce vêtement est symbole de ses œuvres
justes, œuvres justes des saints (verset
8).
Le mot grec utilisé, dikaioma
insiste clairement sur les œuvres et les actes de justice,
plus que sur la justice elle-même. Cette épouse que
représente l'Église reçoit le vêtement.
Il lui a été donné (edothé, du verbe
grec didomi,
qui signifie donner). Là encore, on nous montre que l'agent
actif est Dieu. C'est lui qui a donné ce vêtement. Il
est donc reçu en dotation. L'allusion au temple est ici
encore évidente. Mais c'est aussi une façon de montrer
que les actions justes des hommes sont également, d'une
certaine manière, le résultat de la bonté de
Dieu, dont l'esprit et la lumière illuminent l'homme, et qui
donne sa loi pour que l'homme se dirige (voir
D&A 88:11-13).
Le
vêtement de l'épouse est en très grand contraste
avec le vêtement de la prostituée que nous avons vu au
chapitre
17.
A ce point, (verset
9)
un ange commande à l'apôtre d'écrire, et il lui
donne le thème exact de ce qu'il doit écrire :
"Heureux
ceux qui sont appelés au festin de noces de l'Agneau !".
Le mot appelé (grec klésis)
est le même terme religieux qui est utilisé pour
l'invitation à entrer dans le royaume de Dieu. Ici, tous ceux
qui sont présents sont invités au mariage du Seigneur,
ce qui implique qu'ils entreront dans sa présence.
L'apôtre
semble faire une distinction entre l'épouse et ceux qui sont
invités. L'épouse représente l'Église en
tant qu'ensemble, institution, alors que les invités
représentent les saints individuels. L'épouse est la
vraie Église vivante, dans laquelle réside l'alliance
de Dieu. Quant aux invités, ils sont décrits dans D&A
76:56-58
:
"Ce sont ceux
qui sont prêtres et rois, qui ont reçu de sa plénitude
et de sa gloire ;
Et sont prêtres
du Très-Haut, selon l'ordre de Melchisédek, qui était
selon l'ordre d'Énoch, qui était selon l'ordre du Fils
unique.
C'est pourquoi, comme
il est écrit, ils sont dieux, oui, les fils de Dieu -"
Le
fait que l'on parle ici de rois et prêtres ne doit pas nous
faire penser qu'il n'y aura pas de femmes justes et vertueuses
présentes. Elles seront en fait les reines et prêtresses
de l'Église.
À ce
point, l'ange se prosterne aux pieds de l'ange pour l'adorer, mais
celui-ci lui déclare : "Garde-toi
de le faire ! Je suis ton
compagnon de service..."
mais il lui commande d'adorer Dieu, "car
le témoignage de Jésus
est l'esprit de la prophétie." Ce qui peut être
interprété comme voulant dire "car celui qui
témoigne que Jésus
est le Christ
est l'esprit de prophétie."
(Chapitre
19:11-16)–
Au
début du livre de l'Apocalypse, Jean
avait
vu une porte ouverte sur les cieux (4:1).
Plus tard, le temple de Dieu, qui est dans les cieux, était
ouvert (11:19).
Puis le temple tout entier lui fut ouvert au moment où les 7
anges avec les 7 coupes en sortirent (15:5).
Mais maintenant, Jean
voit le ciel ouvert et apparaît un cheval blanc monté
par un cavalier (voir
D&A 45:74-75).
Ce cavalier est le Sauveur et il est appelé "Fidèle
et Véritable".
(Verset
11).
C'est donc Jésus
Christ,
comme Bruce
McConkie
l'a montré, qui "signifie
qu'il est la représentation et la personnification de ses
attributs divins. Plus que quiconque, il a été
obéissant à la volonté du Père, et
fidèle à tout ce qui lui avait été
confié."
Jean
rajoute
: "...et
il juge et combat avec justice".
Le combat est une conséquence de son jugement juste, car le
mal doit être éliminé par la force si c'est
nécessaire.
Jean
met en contraste ce cavalier avec les dragons et la bête qui
venait de la mer. Ces derniers possédaient respectivement 7
et 10 diadèmes. Ici le guerrier a plusieurs diadèmes
(verset
12),
ce qui montre sa véritable royauté qui dépasse
la fausse souveraineté de Satan et de ceux qui lui
appartiennent. On nous rappelle également qu'il est appelé
Roi des rois et Seigneur des seigneurs (verset
16).
C'est un rappel de ce que nous avions au chapitre
11:15 :
"...
Le royaume du monde est remis à notre Seigneur et à
son Christ, et il régnera aux siècles des siècles."
Il a un nom, mais c'est un nom que personne ne connaît, si ce
n'est lui-même. L’Apôtre
Bruce McConkie
a expliqué : "Comme
pour tout être glorifié, notre Seigneur a un nouveau
nom dans l'exaltation céleste, un nom connu et compris de
ceux qui connaissent Dieu, dans le sens où ils sont devenus
semblables à lui et ont la vie éternelle." Ainsi,
le nouveau nom du Christ sera écrit sur tous ceux qui seront
cohéritiers avec lui
(Apocalypse 3:12)
et qui démontreront qu'ils sont devenus semblables à
lui."
Mais
ce guerrier a un nom qui est connu : "la
parole de Dieu"
(verset
13).
C'est par ce même nom de 'parole' que Jean
désignera le Christ au début de son Évangile
(voir
Jean 1:1-3).
Dans la pensée hébraïque, un nom n'est pas un son
sans vie mais est un agent actif qui accomplit les intentions de
celui qui parle (voir
Genèse 1:3, 7-9 ; Hébreux 4:12).
Le Seigneur est un agent actif qui exécute la parole,
c'est-à-dire la volonté de Dieu. Et cette parole est
maintenant son jugement. C'est là que son vêtement est
rouge, teint de sang, car son jugement est aussi celui de la mort
(voir
Ésaïe 63:1-6). D&A 133:46-51
nous rappelle que beaucoup poseront la question :
"Et l'on dira :
Quel est celui-ci qui descend du Dieu des cieux avec des vêtements
teints ; oui, des régions qui ne sont point connues, revêtu
de ses vêtements glorieux, voyageant dans la grandeur de sa
force ?
Et il dira : Je suis
celui qui parlait en justice, puissant à sauver.
Et les vêtements
du Seigneur seront rouges et ses habits comme celui qui foule au
pressoir.
Et si grande sera la
gloire de sa présence, que le soleil cachera sa face de
honte, que la lune retiendra sa lumière et que les étoiles
seront précipitées de leur place.
Et sa voix se fera
entendre : J'ai foulé seul au pressoir et apporté le
jugement à tous les peuples, et aucun n'était avec
moi.
Je les ai piétinés
dans ma fureur, j'ai marché sur eux dans ma colère, et
j'ai aspergé mes vêtements de leur sang et taché
tous mes habits, car c'était là le jour de vengeance
qui était dans mon cœur."
C'est
ainsi que Jean
décrit
ce moment où le Seigneur détruira toute méchanceté
par la gloire de sa venue (voir
D&A
5:19).
(Chapitre
19:17-21)– La bataille du Roi des rois :
La
vision change soudainement et Jean
voit un ange qui est baigné de lumière et de gloire
céleste. Cet être divin appelle les oiseaux de proie à
une grande fête (Ézéchiel
39:17-20).
Ce banquet est un contraste à la noce de l'Agneau. Ici, ce
sont les corps des rebelles qui servent de nourriture. Ignorants de
leur sort, ils se rassemblent avec leurs armées, pour
combattre le roi de la terre (verset
19).
Ils veulent combattre celui qui règne, mais la chose est
ironique, car les oiseaux sont déjà prêts à
les dévorer. Les premiers tombés sont la bête et
le faux prophète. Sous la lumière du pouvoir du
Christ, toutes les fausses entités politiques, toutes les
institutions sans foi, toutes les philosophies pseudo-religieuses
s'effondreront. Avec la disparition de ces philosophies et
idéologies, les armées du monde tomberont dans
l'anarchie, et c'est une œuvre de mort qui en résultera.
Elles ne pourront résister à l'épée qui
sort de la bouche de l'Agneau, cette épée qui
représente le pouvoir de sa parole, telle qu'elle est
transmise aux prophètes, cette parole qui transperce au cœur
les méchants (Ésaïe
49:2 ; Hébreux 4:12 ; Éphésiens 6:17).
Ainsi, c'est bien aussi par la proclamation de l'Évangile que
l'ennemi sera combattu et amené à la défaite.
Dans
le chapitre 19, nous avons 2 fêtes : la fête pour ceux
qui sont justes et justifiés, et la fête pour ceux qui
sont condamnés.
Le festin pour les méchants est appelé le grand festin
de Dieu (verset
17),
car là encore, c'est bien Dieu qui invite, comme il le fait
aussi pour la noce. Ceux qui seront à la noce de l'Agneau
auront un bon festin. D&A
58:8-9 :
"Et aussi afin
que soit préparé un festin de mets succulents pour les
pauvres, oui, un festin de mets succulents, de vins vieux,
clarifiés, afin que la terre sache que la bouche des
prophètes ne périra pas ;
Oui, un souper de la
maison du Seigneur, bien préparé, auquel toutes les
nations seront invitées."
Le 2e
festin, pour les rebelles, est tout-à-fait différent.
Apocalypse
19:18 :
"... afin de
manger la chair des rois, la chair des chefs militaires, la chair
des puissants, la chair des chevaux et de ceux qui les montent, la
chair de tous, libres et esclaves, petits et grands."
La
question reste posée : à quel festin
participerons-nous ? Qu'est-ce qui va déterminer que nous
soyons invités à l'un ou à l'autre ? Tout cela
dépend de notre façon d'adorer et de vivre la loi de
Dieu.
(Chapitre
20:1-3)– Satan est lié pour mille ans :
Après
la destruction du faux prophète et de la bête, la
vision de Jean
insiste sur la destruction du dragon. Non seulement ceux qui sont
des instruments des agents du mal doivent être vaincus, mais
le père de tout le mal doit également périr.
Ainsi, nous apprenons ici un principe important : la guerre cessera
quand la haine, la luxure et la méchanceté auront
cessé. Sion ne viendra pas par une révolution
politique, mais par une renaissance spirituelle. La chute de Satan,
le maître de la haine, doit donc précéder l'ère
de paix du millénium. Jean
voit un ange qui vient des cieux et qui détient la clé
de l'abîme. Au chapitre
9,
nous avions vu l'étoile qui était tombée. Ici,
nous voyons un ange qui descend du ciel. L'étoile avait reçu
la clé, alors que l'ange ici la possède. Nous ne
connaissons pas l'identité de cet ange, qui va sceller le
grand abîme, mais il remplit son ministère directement
sous la direction du Seigneur. On peut supposer qu'il s'agit de
Michel, qui encore une fois va combattre pour apporter la défaite
du seigneur des ténèbres. D&A
88:112
identifie Michel comme l'un des 7 anges, et aux versets
106 et 107,
le 7e ange proclame la victoire de l'Agneau et de ses anges. On sait
que Michel est engagé dans cette lutte contre le royaume
satanique dans les derniers jours. Le livre de Daniel pourrait bien
refléter ce combat, lorsqu'il dit au chapitre
7:21-22
:
"Je vis cette
corne faire la guerre aux saints, et l'emporter sur eux,
Jusqu'au moment où
l'ancien des jours vint donner droit aux saints du Très-Haut,
et le temps arriva où les saints furent en possession du
royaume."
L'idée
de lier Satan est déjà présente dans
Ésaïe (24:22-23).
En fait, il s'agit bien d'un événement historique réel
qui aura lieu (voir
D&A 43:31 ; 45:55 ; 84:100 ; 88:110-111).
La clé et la chaîne montrent la suprématie de
Dieu sur Satan et son royaume. Il y a une triple action de la part
de l'ange, qui non seulement va fermer à clé l'abîme,
mais aussi lier Satan avec des chaînes, et enfin sceller
l'entrée au-dessus de lui (versets
2 et 3).
D&A
101:28
nous rappelle : "Ce
jour-là, Satan n'aura plus le pouvoir de tenter personne."
Il faut rappeler un point important: c'est l'ange qui lie Satan, ce
n'est pas l'humanité. Cependant, il faut rappeler aussi ce
que Néphi proclamait dans 1
Néphi 22:26
:
"Et à
cause de la justice de son peuple, Satan n'a point de pouvoir et il
ne sera pas délié pendant de nombreuses années
; car il n'a aucun pouvoir sur le cœur du peuple, puisque
celui-ci demeure dans la justice et que le Très-Saint
d'Israël règne."
Il
s'agit donc bien d'un travail d'équipe, avec le Seigneur, qui
lie Satan au départ, mais avec la justice des saints qui le
garde lié. Satan est lié pour que la terre puisse être
préparée à sa gloire céleste à
venir. Le verset
3 nous
parle du fait que "Satan
ne séduisît plus les nations".
Le terme nations a un sens particulier. Joseph
Fielding Smith nous
a rappelés qu'il y aura de nombreuses nations sur la terre,
qui ne connaîtront pas la loi de l'Évangile au moment
du millénium. Elles seront épargnées et ne
seront pas détruites, mais participeront à cette
période de mille ans avec le Saint de Dieu, et ce sera grâce
à un grand effort missionnaire qu'elles viendront à
l'adoration du Seigneur.
(Chapitre
20:4-6)– La première résurrection et le règne
du Seigneur :
C'est
à ce moment que Jean
contemple la période paradisiaque. D'autres prophètes,
parlant du millénium, se sont attachés à en
décrire la nature, la beauté et la paix (voir
par exemple Ésaïe 11:6-9 ; 65:17-25 ; Ézéchiel
34:25-31).
Mais ici, Jean
s'attache à décrire le genre de personnes qui
partageront ce règne millénaire. Ce sont ceux qui
n'auront pas adoré la bête et son image et qui n'auront
pas reçu la marque sur leur front et leurs mains. Au verset
4,
il nous rappelle qu'il leur fut donné le pouvoir de juger, ce
qui nous rappelle également la promesse du Sauveur à
ses apôtres, selon laquelle ils seraient les juges en Israël
(Matthieu
19:28).
Dans D&A
29:12,
nous lisons :
"De plus, en
vérité, en vérité, je vous dis, et c'est
un décret irrévocable émanant de la volonté
du Père, que mes apôtres, les Douze qui étaient
avec moi dans mon ministère à Jérusalem, se
tiendront à ma droite le jour de ma venue dans une colonne de
feu, revêtus de robes de justice, une couronne sur la tête,
en gloire, tout comme je le suis, pour juger toute la maison
d'Israël, à savoir toux ceux qui m'ont aimé et
ont gardé mes commandements, et personne d'autre."
Le
terme de jugement doit être compris comme le pouvoir de
présider. Les Douze ne détermineront pas la situation
de chaque âme, mais bien plutôt, présideront en
justice. Dans D&A
43:29-30,
nous lisons :
"Car au temps
que j'ai choisi, je descendrai sur terre pour juger, et mon peuple
sera racheté et régnera avec moi sur terre.
Car le grand
Millénium dont j'ai parlé par la bouche de mes
serviteurs viendra."
Joseph
Smith
a expliqué ce qui se produirait pour les vivants et pour les
morts au moment de la seconde venue. Dans D&A
88:96-101
:
"Et les saints
qui seront sur terre, qui seront vivants, seront animés et
enlevés à sa rencontre.
Et ceux qui auront
dormi dans leurs tombeaux sortiront, car leurs tombeaux seront
ouverts ; et ils seront, eux aussi, enlevés à sa
rencontre au milieu de la colonne du ciel –
Ils sont au Christ,
les prémices, ceux qui descendront avec lui les premiers, et
ceux qui, sur terre et dans leurs tombeaux, seront les premiers
enlevés à sa rencontre ; et tout cela par la voix de
la trompette de l'ange de Dieu.
Après cela, un
autre ange sonnera, ce qui est la deuxième trompette ; alors
vient la rédemption de ceux qui appartiennent au Christ à
sa venue, qui ont reçu leur part dans cette prison qui est
préparée pour eux, afin qu'ils reçoivent
l'évangile et soient jugés selon les hommes dans la
chair.
Et de plus, une autre
trompette retentira, qui est la troisième ; alors viennent
les esprits des hommes qui doivent être jugés et se
trouvent être sous la condamnation.
Ceux-là sont
le reste des morts ; et ils ne revivront pas avant que les mille ans
soient passés, et pas avant la fin de la terre."
Ainsi,
la première résurrection comprend tous ceux, vivants
ou morts, qui, au moment de la venue en gloire du Christ, lui
appartiennent. Dans Alma
13:11-12,
nous lisons :
"C'est pourquoi,
ils étaient appelés selon ce saint ordre, et étaient
sanctifiés, et leurs vêtements étaient blanchis
par le sang de l'Agneau.
Ainsi sanctifiés
par le Saint-Esprit, leurs vêtements ainsi blanchis, et purs
et sans tache devant Dieu, ils ne pouvaient considérer le
péché qu'avec une aversion extrême ; et il y en
avait un nombre considérable, un nombre extrêmement
considérable qui étaient purifiés et entraient
dans le repos du Seigneur leur Dieu."
Ainsi,
ce sont les prémices du Christ, ce sont ceux qui pourront
participer à ce millénaire pendant lequel la terre
sera en repos. D&A
29:9, 11
nous explique :
"Car l'heure est
proche et le jour viendra bientôt où la terre sera mûre
; tous les orgueilleux et tous les méchants seront comme du
chaume et je les brûlerai, dit le Seigneur des armées,
pour que la méchanceté ne plus sur la terre.
Car je me révélerai
des cieux avec puissance et une grande gloire, avec toutes les
armées célestes, et je demeurerai pendant mille ans
dans la justice avec les hommes sur la terre, et les méchants
ne seront plus."
Ceux
qui participeront au Millénium seront "heureux
et saints" (verset
6).
Ces attributs appartiennent également à Dieu et à
l'Agneau. Ceux qui ont donc surmonté toute tentation prennent
sur eux ces mêmes attributs et n'ont pas à craindre la
seconde mort. Ainsi, étant vivants dans le Christ, leur vie,
comme la sienne, devient éternelle. Ils partagent avec le
Seigneur sa gloire, son honneur, son autorité et sa majesté.
Ils font partie d'un royaume de prêtres et de rois, de
prêtresses et de reines qui règnent avec lui pour toute
éternité. Ce sont les saints qui composent ce royaume
de Dieu, non parce qu'il règne sur eux mais parce qu'ils
règnent avec lui. Le Millénium marque le commencement
de leur domination éternelle.
(Chapitre
20:7-10)– La bataille de Gog et Magog :
L'ère
de béatitudes ne s'ouvre pas directement sur la gloire
éternelle, car après que les mille ans soient
terminés, Satan est libéré de sa prison (verset
7)
et il recommence à séduire les nations. De nouveau,
les hommes recommenceront à renier leur Dieu (D&A
29:22).
On peut comprendre le processus ou le phénomène en
nous rappelant de ces sociétés qui avaient été
parfaites et qui finissaient dans la décadence la plus
profonde et que nous trouvons décrites dans 4
Néphi et Mormon 1.
En effet, dans les environs de 150 après Jésus-Christ,
un petit groupe de gens a commencé à se révolter
contre l'Église (4
Néphi 20).
Avec la prospérité vint un état d'esprit
matérialiste, puis les distinctions de classes et enfin la
prolifération des Églises. C'est ainsi que les gens
commencèrent à chercher leur propre sécurité
dans une fausse droiture. Avec les autres Églises vinrent les
faux prophètes et la persécution se répandit.
Mormon
nous explique dans 4
Néphi 38
:
"... et ils ne
tombaient pas dans l'incrédulité, mais ils se
révoltaient consciemment contre l'évangile du Christ ;
et ils enseignaient à leurs enfants à ne point croire,
comme l'avaient fait leurs pères, dès le
commencement."
Le
résultat de tout cela fut la guerre, qui détruisit les
nations. Satan a eu tout le temps nécessaire pour préparer
son plan de séduction. C'est ainsi qu'il rassemble les
nations, symbolisées par Gog et Magog, pour combattre les
saints. Dans D&A
88:111,
nous lisons : "Ensuite
il sera détaché pour un peu de temps, afin de réunir
ses armées."
La bataille nous est décrite en ces termes :
"Et Michel, le
septième ange, à savoir l'archange, réunira ses
armées, à savoir les armées du ciel,
Et le diable réunira
ses armées, à savoir les armées de l'enfer, et
montera à la bataille contre Michel et ses armées.
Alors, vient la
bataille du grand Dieu ; et le diable et ses armées seront
rejetés en leur propre lieu, afin qu'ils n'aient plus aucun
pouvoir sur les saints.
Car
Michel combattra pour eux et vaincra celui qui cherche le trône
de celui qui est assis sur le trône, à savoir
l'Agneau."
(D&A
88:112-115).
D'après
cette révélation des derniers jours, nous voyons que
c'est de Michel et de ses armées que viendra le pouvoir de
combattre Satan. De même, il semble bien que les saints qui
seront sur la terre n'auront pas à combattre dans la
bataille, mais que "Michel
combattra pour eux"
(D&A
88:115).
C'est ainsi que le diable sera jeté dans l'étang de
feu et de soufre (verset
10).
(Chapitre
20:11-15)– Le jugement dernier :
Ce
n'est qu'après la destruction de Satan par Michel que le
jugement dernier commencera. La base de ce jugement consistera en
des livres qui ont été gardés sur la terre et
dans les cieux. Les premiers sont appelés "livres"
et le dernier est appelé "le
livre de vie".
Joseph
Smith
l'a décrit en ces termes :
"Vous
découvrirez dans cette citation que les livres furent
ouverts, et qu'un autre livre fut ouvert, lequel était le
livre de vie. Mais les morts furent jugés selon leurs œuvres,
d'après ce qui était écrit dans les livres. Par
conséquent, les livres en question doivent être les
livres qui contenaient le rapport de leurs œuvres et ont trait
aux registres qui sont tenus sur la terre. Et le livre qui était
le livre de vie est le registre qui est tenu dans les cieux. Le
principe étant précisément conforme à la
doctrine qui vous est donnée comme commandement dans la
révélation contenue dans la lettre que je vous ai
écrite avant de quitter mon logis : afin que tout ce que vous
enregistrez soit enregistré dans les cieux."
(D&A
128:7).
Le
jugement sera en fait basé sur le pouvoir de scellement des
ordonnances (D&A
128:8).
Ainsi, le jugement est basé, en dernière analyse, sur
les œuvres. Ceux qui ont accepté l'Évangile et
ont été scellés par le pouvoir de la prêtrise
recevront la vie éternelle. Après la bataille, la mer,
la mort et le séjour des morts rendent leurs morts (verset
13).
Le moment du jugement universel est arrivé et nul ne peut y
échapper. Le Seigneur a déclaré dans D&A
29:26-28 :
"Mais voici, en
vérité, je vous le dis, avant que la terre ne passe,
Michel, mon archange, sonnera de la trompette, et alors tous les
morts se réveilleront, car leurs tombes seront ouvertes, et
ils ressusciteront, oui, à savoir tous.
Les justes seront
rassemblés à ma droite pour la vie éternelle,
et les méchants qui seront à ma gauche, j'aurai honte
de les reconnaître devant le Père.
C'est pourquoi, je
leur dirai : Éloignez-vous de moi, maudits, dans le feu
éternel préparé pour le diable et ses anges."
Mais
ceux dont le nom n'est pas écrit dans le livre de vie sont
jetés également dans l'étang de feu. Il s'agit
ici de la seconde mort qui a été préparée
pour eux. Ils sont "les
vases de colère, condamnés à subir la colère
de Dieu dans l'éternité avec le diable et ses anges"
(D&A
76:33),
ils deviennent comme Satan et n'ont pas de rédemption.
D&A 88:35
nous explique :
"Celui qui
enfreint une loi et ne se conforme pas à la loi, mais cherche
à se la faire à lui-même veut demeurer dans le
péché et y demeure complètement ne peut être
sanctifié par la loi, ni par la miséricorde, la
justice ou le jugement. C'est pourquoi, il doit demeurer impur."
Ainsi,
il faut que nous soyons prudents, car le Seigneur vient rapidement.
C'est ce que le Seigneur a rappelé dans la parabole des 10
vierges, lorsqu'il dit dans Matthieu
25:11-12 :
"Plus tard, les
autres vierges vinrent, et dirent : Seigneur, Seigneur, ouvre-nous.
Mais il répondit
: Je vous le dis en vérité, je ne vous connais pas."
Et le
verset
13 ajoute
: "Veillez
donc, puisque vous ne savez ni le jour, ni l'heure."
L'APOCALYPSE
La
Nouvelle Jérusalem
Leçon
11 – Commentaires des chapitres
21 et 22
(Chapitre
21:1-4)– Le peuple de Dieu :
Une
nouvelle vision s'est ouverte, et Jean
a pu décrire un nouveau ciel et une nouvelle terre (voir
Ésaïe 51:6 ; Psaumes 102:26-27 ; Matthieu 24:29 ; 2 Pierre
3:10).
L'ancienne terre cependant n'est pas détruite mais est
reconstituée pour devenir une nouvelle sphère céleste,
ce qui nous rappelle une tradition judéo-chrétienne
importante, qui décrète que le salut n'est pas
seulement pour l'humanité mais pour toute la création
(voir
2 Corinthiens 5:17 ; Romains 8:21). D&A 88:18-19
nous rappelle :
"C'est pourquoi,
il faut qu'elle soit sanctifiée de toute injustice, afin
d'être préparée pour la gloire céleste;
Car lorsqu'elle aura
rempli la mesure de sa création, elle sera couronnée
de gloire, à savoir de la présence de Dieu le Père."
Il
s'agit bien d'une véritable reconstruction de la terre et de
ses habitants. D&A
29:23-25
nous les décrit en ces termes :
"La fin viendra,
les cieux et la terre seront consumés et passeront, et il y
aura un nouveau ciel et une nouvelle terre.
Car tout ce qui est
ancien passera et tout deviendra neuf ; le ciel et la terre et tout
ce qu'ils renferment, les hommes et les bêtes, les oiseaux de
l'air et les poissons de la mer.
Et ni un cheveu, ni
un fétu de paille ne seront perdus, car c'est l’œuvre
de mes mains."
Jean
nous déclare au verset
1
: "et
la mer n'était plus".
Le lieu du chaos, le foyer de la bête satanique, le siège
sur lequel était assise la grande prostituée a
disparu. Sous la puissance de la gloire de l'Agneau, l'abîme
primordial a disparu. Il s'agit probablement du sens symbolique,
pour montrer que tout ce qui est mauvais et méchant aura
disparu. C'est alors que Jean
présente ce qui sera le siège central de ce royaume
céleste, la nouvelle
Jérusalem.
Il fait écho en cela à Zacharie
9:9-10.
Nombreux sont les prophètes de l'Ancien Testament qui ont
décrit la gloire de la Jérusalem du millénium
(voir
Ésaïe 54:11-14 ; 60:10-14 ; Agée 2:7-9 ; Zacharie
2:1-5 ; Moïse 7:62-63).
Jean
compare la beauté et la pureté de la ville avec celle
d'une épouse parée pour son mari. Au centre de cette
nouvelle vision, il y a donc une ville réelle, car dans les
cieux existe une véritable société. Joseph
Smith
a déclaré dans D&A
130:2 :
"Et cette même
sociabilité qui existe parmi nous ici existera parmi nous
là-bas, seulement elle sera accompagnée de gloire
éternelle, gloire dont nous ne jouissons pas maintenant."
Le
royaume céleste est donc une communauté ou un système
de communautés, présidé par une ville centrale.
Les êtres célestes, l'Église du Premier Né,
occupent ces régions en tant que familles, car les familles
forment les communautés. Ainsi, l'idéal de la
communauté parfaite est la famille éternelle de Dieu.
Au
verset
3,
Jean
nous
explique :
"... Voici le
tabernacle de Dieu avec les hommes ! Il habitera avec eux, et ils
seront son peuple, et Dieu lui-même sera avec eux."
C'est
un rappel d'Ézéchiel
48:35,
qui déclare : "...
le nom de la ville sera : l'Éternel est ici."
Le mot utilisé par Jean
pour tabernacle est le grec skéné,
qui traduit l'hébreu mishkan,
qui signifie tente. Mais ce même mot est souvent utilisé
pour désigné dans l'Ancien Testament la présence
réelle et personnelle de Dieu (Lévitique
26:11 ; Ézéchiel 37:27).
Ainsi le fait que ce peuple sera le peuple de Dieu accomplit la
promesse que Dieu a faite avec Israël au Sinaï, et qui fut
renouvelée continuellement (Lévitique
26:12 ; Jérémie 16:23 ; 11:4 ; Osée 1:9 ; Jérémie
30:22 ; Ézéchiel 36:28 ; 37:23-26 ; Zacharie 8:8).
Cette alliance fut renouvelée à l'époque du
Seigneur (Romains
9:25 ; 1 Pierre 2:10) et
fait toujours partie aujourd'hui de la nouvelle alliance éternelle.
L'apôtre Paul nous enseigne que ceux qui sont morts dans la
foi, sans avoir obtenu les promesses, sont comme des étrangers
ou des voyageurs sur la terre. Ils cherchent en vérité
une patrie. Hébreux
11:16
conclut :
"Mais maintenant
ils en désirent une meilleure, c'est-à-dire une
céleste. C'est pourquoi Dieu n'a pas honte d'être
appelé leur Dieu, car il leur a préparé une
cité."
(Chapitre
21:5-7)– Dieu est assis sur le trône :
Ici
Dieu ne se cache plus derrière la voix passive ou des
références et des allusions. C'est lui qui renouvelle
toutes choses. La 1ère chose qu'il nous explique est qu'il
est le créateur et le directeur de toutes choses. Cette
transformation de l'homme, qui atteint ainsi la perfection, se passe
également à l'échelle cosmique, et au verset
7
nous lisons que pour celui qui héritera ces choses : "Je
serai son Dieu, et il sera mon fils."
Il est bien l'alpha et l'oméga, celui qui a tout dirigé
et, nous rappelle-t-on au verset
4
qu'il consolera les hommes et qu'il n'y aura plus de morts.
(Chapitre
21:8)– La seconde mort :
Au
début de la liste de ceux qui devront subir la seconde mort,
sont cités les lâches et les infidèles. Ce qui
pourrait apparaître étrange dans cette liste de péchés
graves. Cependant, dans les derniers jours, nous savons qu'il y aura
de telles pressions par la bête et le dragon pour que les
hommes abandonnent les voies de Dieu, que le courage et la fidélité
seront des qualités suprêmes. La seconde mort est donc
bien la punition des méchants. Dans les révélations
des saints des derniers jours, nous lisons :
"Ce
sont ceux qui sont précipités en enfer et qui
subissent la colère du Dieu tout-puissant, jusqu'à la
plénitude des temps quand le Christ aura mis tous ses ennemis
sous ses pieds et aura parachevé son œuvre." (D&A
76:106)
; et dans D&A
76:85
:
"Ce sont ceux
qui ne seront délivrés des mains du diable qu'à
la dernière résurrection, que quand le Seigneur,
c'est-à-dire le Christ, l'Agneau, aura terminé son
œuvre."
Enfin
dans D&A
76:31-39,
nous voyons que ce sont les fils de perdition qui devront souffrir
la seconde mort. Les souffrances des âmes qui seront dans le
royaume téleste, bien que difficile à imaginer, ne
seront pas équivalentes à celles des fils de Satan.
Les fils de perdition pour leur part, comme c'est expliqué
dans D&A
76:44-45 :
"Il sauve donc
tout le monde, sauf eux : ils s'en iront au châtiment
perpétuel, qui est le châtiment sans fin, qui est le
châtiment éternel, pour régner avec le diable et
ses anges pour l'éternité, là où leur
ver ne meurt pas, là où le feu ne s'éteint pas,
ce qui est leur tourment –
Et nul n'en connaît
la fin, ni le lieu, ni leur tourment."
(Chapitre
21:9-11)– La Nouvelle Jérusalem :
Au
verset
9
commence une nouvelle vision. L'un des 7 anges revient et déclare
: "Viens,
je te montrerai l'épouse, la femme de l'Agneau."
Jean
est
emmené sur une haute montagne pour voir l'Agneau. Tandis
qu'au chapitre
17,
l'ange l'avait emmené voir le jugement de la grande
prostituée, ici il doit voir une vision de gloire céleste.
Les 2 fois, Jean
a
vu une ville, mais la 1ère devra tomber en ruines, alors que
la 2e sera revêtue de gloire céleste. Le terme de
jaspe,
en grec iaspis,
signifiait dans l'antiquité de nombreuses sortes de pierres
précieuses ou semi-précieuses. Cette imagerie du
scintillement, de ce qui est étincelant, représente la
gloire du royaume céleste. Dans de nombreux textes, on nous
parle de rues pavées d'or et entourées de splendeurs
(voir
Ésaïe 54:11-14 ; Ézéchiel 28:11-17).
C'est ici le symbole du pouvoir de Dieu qui resplendit partout,
donnant vie, lumière et gloire à toutes choses.
(Chapitre
21:12-27)– La ville, ses murs et ses portes :
Cette
grande ville a 12 portes, 3 de chaque côté, et chacune
d'elles a reçu le nom de l'une des 12 tribus d'Israël.
Cette ville ressemble au temple décrit dans Ézéchiel
48:31-35.
Mais il y a aussi des différences.
1– La
ville de Jean
a un ange pour sentinelle. Le président Brigham
Young,
en définissant les dotations, avait expliqué le rôle
de cet ange en sentinelle :
"Votre
dotation signifie recevoir toutes les ordonnances de la maison du
Seigneur qui vous sont nécessaires, afin qu'après que
vous ayez quitté cette vie, vous puissiez retourner dans la
présence du Père, en passant devant les anges qui se
tiennent en sentinelles, étant capables de leur donner les
mots clés, les signes et les symboles, appartenant à
la Sainte Prêtrise, pour pouvoir obtenir votre exaltation
éternelle, en dépit de la terre et de l'enfer."
Ainsi,
les anges qui sont placés à l'entrée de la
ville céleste symbolisent que seuls ceux qui ont fait et
gardé leurs alliances dans la sainte maison de Dieu pourront
entrer dans son royaume.
2– La
2e différence est que dans l'Apocalypse, la cité
sainte toute entière est un sanctuaire. Enfin, cette ville
que Jean
découvre a 12 pierres de fondation qui reçoivent le
nom des 12 apôtres du Seigneur.
Paul
dans 1
Corinthiens 12:28
et dans Éphésiens
2:20 ; 4:11
insiste bien sur le fait que le royaume de Dieu repose sur la base
du Collège des 12. La répétition du nombre 12,
dans les portes et dans les pierres, est un rappel constant du
pouvoir de la prêtrise qui soutient, enveloppe et garde toutes
les opérations de la ville sainte. On voit cela
particulièrement dans la mesure des murs qui, suivant Jean,
est de 144 coudées. On ne sait pas ce qu'est une coudée
angélique, mais ce qui est important c'est que nous avons ici
de nouveau le nombre 12 porté au carré, ce qui
signifie la plénitude de l'autorité de la prêtrise.
Ici, les dimensions sont prises par un ange, ce qui rappelle
Ézéchiel
40:3-5. Dans
le chapitre 11, c'est Jean
lui-même qui avait reçu un roseau pour mesurer le
temple, et nous avions vu que le fait de mesurer représentait
la protection du jugement de Dieu pour ceux qui sont dans le
périmètre ainsi défini. L'ange a un roseau
d'or, pour représenter la pureté de la ville. La ville
est faite d'un cube parfait ; c'est la même forme que le Saint
des Saints dans le temple, un cube parfait qui est le symbole de la
perfection et de la stabilité éternelle. Ici, c'est
l'ange qui mesure, car Jean
est encore un être mortel et imparfait, et ne peut donc
mesurer dans ce lieu parfaitement saint. Il y a 12 000 stades, ce
qui représente
presque 2 100 km de longueur, de largeur et, ce qui est
inimaginable, également de hauteur. Jean
utilise l'éclat des pierres précieuses pour décrire
la beauté sans limites de la ville. Les pierres représentent
les 12 tribus d'Israël. La liste de Jean
correspond mais n'est pas identique à la liste que l'on
trouve dans l'Exode pour décrire les pierres qui se trouvent
sur le pectoral du grand-prêtre :
"Tu y
enchâsseras une garniture de pierres, quatre rangées de
pierres :
Première
rangée, une sardoine, une topaze, une émeraude ;
Seconde rangée,
une escarboucle, un saphir, un diamant ;
Troisième
rangée, une opale, une agate, une améthyste ;
Quatrième
rangée, une chrysolithe, un onyx, un jaspe. Ces
pierres seront enchâssées dans leurs montures d'or.
Il
y en aura douze, d'après les noms des fils d'Israël ;
elles seront gravées comme des cachets, chacune avec le nom
de l'une des douze tribus."
(Exode
28:17-21 ; voir
aussi Exode
39:10-14)
L'arrangement
de Jean
est en fait euphonique, où nous avons 4 fois 3. Toutes les
pierres se terminent par le son s, sauf 3, et ces 3 là se
terminent par le son n, et sur le dernier élément des
3 premières séries de 3. Ainsi, pour le grec, nous
lisons, en ordre :
– iaspis,
sapphiros, chalkedon,
– smaragdos,
sardonux, sardon,
– chrusoluthos,
berullos, topazion,
– chrusoprasos,
huacinthos, amethystos.
Il
est fort probable que pour les Juifs, chaque pierre précieuse
avait un symbole particulier.
Aussi
importantes que les murs sont les 12 portes, que Jean
décrit comme des perles immenses. Les perles dans l'antiquité
avaient une très grande valeur, même davantage que
leurs poids en or. La parabole du Sauveur qui parle de la perle de
grand prix, qui a une telle valeur que le marchand doit vendre tout
ce qu'il a pour l'acheter, n'est sans doute pas une très
grande exagération. Mais c'est probablement la couleur et
l'éclat de la perle qui fait que Jean
utilise cette image pour décrire les portes de la ville de
Sion. Jean
n'a pas été le seul à chercher à décrire
ces portes. Dans D&A
137:1-2,
Joseph
Smith
explique :
"Les cieux
s'ouvrirent à nous, et je vis le royaume céleste de
Dieu et la gloire de ce royaume, si ce fut dans mon corps ou hors de
mon corps, je ne sais.
Je vis la beauté
transcendante de la porte par laquelle les héritiers de ce
royaume entreront, porte qui était semblable à des
flammes tournoyantes."
Jean
explique également au verset
25,
que ces portes ne se ferment jamais. Il n'y a pas de nécessité,
en effet, à les fermer, car la ville n'est jamais en danger
puisque la gloire de Dieu y demeure (voir
Ésaïe 60:11-13 ; D&A 45:67).
Ce qui surprend le plus Jean
le Révélateur c'est le verset
22
: "Je
ne vis point de temple dans la ville".
Frère McConkie
explique : "Quand
ce but glorieux sera atteint, les cieux seront devenus un temple. Le
Saint des Saints dans la maison du Seigneur sur la terre est un
symbole et une figure du Saint des Saints éternel, qui est le
lieu le plus élevé du monde céleste."
Ainsi,
le fait qu'il n'y ait pas de temple visible insiste sur le fait que
l'œuvre est accomplie et rendue parfaite. Rien n'a été
laissé inachevé. Dans ce siège du gouvernement
universel, les prêtres-rois exaltés sur la terre
célestialisée amèneront honneur et gloire.
Puisque les dieux demeurent sur cet endroit, il faut que l'ensemble
soit pur. C'est ce qu'un ange avait expliqué à Énoch
dans Moïse
6:57
:
"C'est
pourquoi, enseignez-le à vos enfants, que tous les hommes de
partout doivent se repentir, sinon ils ne peuvent nullement hériter
du royaume de Dieu, car rien d'impur ne peut y demeurer ou demeurer
en sa présence ; car dans la langue d'Adam, Homme de Sainteté
est son nom, et le nom du Fils unique est le Fils de l'Homme, à
savoir Jésus-Christ,
Juge intègre, qui viendra au midi des temps."
C'est
pourquoi Jean
peut conclure, au verset
27
: "Il
n'entrera chez elle rien de souillé, ni personne qui se livre
à l'abomination et au mensonge ; il n'entrera que ceux qui
sont écrits dans le livre de vie de l'Agneau."
(Chapitre
22:1-5)– L'arbre et les eaux de vie :
Au
début du chapitre 22, Jean
voit une rivière d'eau limpide comme du cristal. Ceci fait
référence à Ézéchiel
47:1-12 (voir aussi Zacharie 14:8).
Il y a, dans les Écritures, une association faite entre l'eau
de vie et l'esprit (voir
Ézéchiel
36:25-26 ; Jean 3:5 ; 1 Jean 5:6-8 ; Psaumes 46:4).
Ce fleuve d'eau de la vie que voit Jean
sort du trône de Dieu et de l'Agneau. Il faut remarquer qu'il
y a un seul trône, pour montrer qu'il n'y a qu'une seule
source de vie, Dieu. Mais la responsabilité est partagée
avec le Fils, qui, selon Amulec,
dans Alma
11:39,
est bien le père de la création :
"Et Amulek lui
dit : Oui, il est le Père éternel même du ciel
et de la terre, et de toutes les choses qui y existent ; il est le
commencement et la fin, le premier et le dernier."
Dans
son évangile, Jean
4:14,
l'apôtre nous rappelait :
"Mais celui qui
boira de l'eau que je lui donnerai n'aura jamais soif, et l'eau que
je lui donnerai deviendra en lui une source d'eau qui jaillira
jusque dans la vie éternelle."
Ainsi,
la vie vient de Dieu à travers le Sauveur de l'humanité.
Il y a aussi un autre sens dans l'eau qui a été vue.
Néphi nous explique dans 1
Néphi 11:25 :
"Et je vis que
la barre de fer que mon père avait vue était la parole
de Dieu, qui conduit à la source des eaux vives, ou à
l'arbre de vie ; lesquelles eaux représentent l'amour de Dieu
; et je vis aussi que l'arbre de vie représentait l'amour de
Dieu."
C'est
donc bien là le pouvoir de l'eau qui est l'amour de Dieu.
Ensuite
l'attention de l'apôtre se porte sur l'arbre de vie. La phrase
grecque est difficile à traduire, mais l'idée reste
claire ; cette ville est le nouvelle Eden et en son centre se trouve
l'arbre de vie, dont Néphi avait dit :
"...
Et je regardai, et je vis un arbre : et il était semblable à
l'arbre que mon père avait vu ; et sa beauté dépassait
de loin, oui, surpassait toute autre beauté, et sa blancheur
dépassait la blancheur de la neige fraîchement tombée."
(1
Néphi 11:8).
Cet
arbre est seul, l'arbre de la connaissance du bien et du mal
n'existe plus, parce que les habitants de la ville, qui connaissent
le bien et le mal, ont choisi de supprimer le mal et de choisir le
bien éternellement. Suivant l'idée d'Ézéchiel
47:12,
cela explique que l'arbre porte du fruit chaque mois. C'est le
triomphe absolu de la vie sur la mort. Les feuilles de l'arbre ont
des propriétés de guérison, et en effet toutes
les nations sont guéries à travers le pouvoir de
l'arbre. Mais on ne doit pas oublier la signification de l'arbre
lui-même, dont Néphi
a dit :
"Et je lui
répondis, disant : Oui, c'est l'amour de Dieu qui se répand
dans le coeur des enfants des hommes ; c'est pourquoi, c'est la plus
désirable de toutes les choses.
Et
il me parla disant : Oui, et la plus joyeuse pour l'âme."
(1
Néphi 11:22-23).
Ainsi
l'arbre et l'eau symbolisent la même chose. Le flot continu de
l'eau et les fruits perpétuels de l'arbre montrent que
l'amour de Dieu est sans limites, qu'il vient de lui
inconditionnellement, et que tous ceux qui veulent le recevoir le
peuvent.
Jean
voit également qu'il n'y aura plus de nuit, ni besoin de
lampe ni de lumière, "parce
que le Seigneur Dieu les éclairera."
C'est bien la lumière de l'amour, l'omniprésence de
Dieu, qui donne la lumière à toutes choses. Ésaïe
60:19
nous explique :
"Ce ne sera plus
le soleil qui te servira de lumière pendant le jour, ni la
lune qui t'éclairera de sa lueur; mais l'Éternel sera
ta lumière à toujours, et les jours de ton deuil
seront passés."
Enfin,
aux versets
3 et 4,
l'apôtre nous explique : "ses
serviteurs le serviront et verront sa face, et son nom sera sur
leurs fronts".
L'une des taches du ministère du Christ était de
révéler le pouvoir, les attributs et la personnalité
de Dieu (voir
Jean 14:7-9 ; 17:3).
Les hommes pouvaient contempler Dieu à travers le Christ,
mais maintenant la foi a laissé place à la
connaissance parfaite. Il ne s'agit d'ailleurs pas seulement d'une
connaissance qui leur vient des sens. Ils connaissent Dieu parce
qu'ils lui sont semblables, dans chacune de leurs pensées,
dans chacun de leurs actes. Ainsi Jean
montre la réalisation de la prière du Christ, qu'il
avait offerte quelques heures avant sa mort pour la vie de son
peuple. Jean
17:5, 21 :
"Et maintenant
toi, Père, glorifie-moi auprès de toi-même de la
gloire que j'avais auprès de toi avant que le monde
fût.....afin que tous soient un, comme toi, Père, tu es
en moi, et comme je suis en toi, afin qu'eux aussi soient un en
nous, pour que le monde croie que tu m'as envoyé."
Jean
savait que l'unité parfaite pouvait être réalisée.
Il avait déclaré, dans 1
Jean 3:2 :
"Bien-aimés,
nous sommes maintenant enfants de Dieu, et ce que nous serons n'a
pas encore été manifesté ; mais nous savons que
lorsque cela sera manifesté, nous serons semblables à
lui, parce que nous le verrons tel qu'il est."
(Chapitre
22:6-21)– Conclusion :
C'est
avec la promesse que les hommes et les femmes peuvent véritablement
devenir comme Dieu que se termine la magnifique vision de Jean.
Sa prophétie a balayé toute l'histoire de l'humanité,
depuis l'existence pré mortelle jusqu'au monde après
la mort et après cette vie. Il a placé l'histoire dans
un cadre cosmique et au centre est son témoignage de son roi
et de son Dieu. L'apôtre nous assure de la véracité
de sa vision et de son accomplissement. Il nous rappelle au verset
6
que c'est Dieu qui a envoyé son ange pour montrer à
ses serviteurs les choses qui doivent arriver bientôt, ange
qui lui dit : "Ces
paroles sont certaines et véritables."
Ainsi, la loi des 2 témoins est préservée : l'ange et l'Agneau ont témoigné à Jean
; Jean
et l'Agneau témoignent à leur tour à tout
lecteur. Mais il y a également 2 autres témoins :
l'Esprit et l'épouse qui représente l'Église
(voir
verset 17).
Mais au centre de cet épilogue est le verset
7,
avec cette béatitude qui nous déclare :
"Heureux celui
qui garde les paroles de la prophétie de ce livre !"
Jean
nous a montrés la vision puissante, poétique et
prophétique. À nous maintenant de la mettre en pratique.
Le
prophète Néphi a déclaré dans 1
Néphi 11:25
:
"Et je vis que
la barre de fer que mon père avait vue était la parole
de Dieu, qui conduit à la source des eaux vives, ou à
l'arbre de vie ; lesquelles eaux représentent l'amour de Dieu
; et je vis aussi que l'arbre de vie représentait l'amour de
Dieu."
Dans
la vision de Néphi,
l'arbre et l'eau représentent la même chose, à
savoir les différents aspects de l'amour de Dieu. Il en va de
même dans la vision de Jean.
Peu d'hommes ont compris comme
Jean le
pouvoir qu'il y a derrière cet amour de Dieu. Dans Jean
3:16,
il déclare :
"Car Dieu a tant
aimé le monde qu'il a donné son Fils unique, afin que
quiconque croit en lui ne périsse point, mais qu'il ait la
vie éternelle."
C'est
depuis la fondation du monde que le Christ est désigné
comme le Sauveur. Il est la Parole, et cette parole est "venue
chez les siens, et les siens ne l'ont point reçue. Mais à
tous ceux qui l'ont reçue, à ceux qui croient en son
nom, elle a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu..."
(Jean
1:11-12).
Dans sa première épître, Jean
déclare (1
Jean 4:7-8)
:
"Bien-aimés,
aimons-nous les uns les autres ; car l'amour est de Dieu, et
quiconque aime est né de Dieu et connaît Dieu.
Celui qui n'aime pas
n'a pas connu Dieu, car Dieu est amour."
L'APOCALYPSE
L'Apocalypse
et le temple
Leçon
12 : Conclusion
Les
promesses faites aux fidèles dans l'Apocalypse de Jean
:
Dans
son ouvrage, Jean
rappelle que les saints deviendront un royaume de prêtres.
Ils seront le royaume (basileia)
et deviendront prêtres (hiereis),
les deux représentant à la fois le symbole du pouvoir
royal, politique et de l'autorité sacerdotale. Jésus
demeure lui-même le grand prêtre et c'est lui qui fait
aux saints fidèles un certain nombre de promesses, qui sont
contenues dans les lettres aux 7 Églises dans les chapitres 2
et 3 de l'Apocalypse.
Nous les reverrons sous forme de conclusion comme rappel de
l'héritage promis à ceux qui s'en montreront dignes.
L'avertissement, pour chacune de ces promesses, est celui-ci : "Que
celui qui a des oreilles entendent",
rappelant à chaque fois : "à
celui qui vaincra".
Ces promesses sont donc, comme toujours dans l'Évangile,
conditionnelles à l'écoute et à l'action. Bien
qu'il y ait 7 lettres pour les Églises d'Asie, on peut
cependant identifier 15 différentes promesses :
1– L'arbre
de vie
(Apocalypse
2:7)
: il fait référence au jardin d'Éden.
Lorsqu'Adam
et Ève
durent quitter le jardin d'Éden, on sait qu'ils partirent
vers l'est, tandis qu'un chérubin armé d'une épée
flamboyante gardait l'accès de l'arbre de vie. Par la suite,
le temple devint une métaphore ou un symbole du paradis
originel, où se trouvait l'arbre de vie. Dans le temple
d'Hérode, par exemple, la ménorah,
c'est-à-dire le chandelier à 7 branches, était,
entre autres choses, une représentation stylisée de
cet arbre de vie. Nous avons vu que le symbole de l'arbre de vie est
le symbole de l'amour de Dieu.
2– La
couronne de vie
(Apocalypse
2:10)
: là encore, il s'agit de la couronne de laurier (du grec
stephanos),
qui est le symbole de l'accomplissement et de la victoire. Elle sera
donnée à ceux qui porteront le titre de roi et prêtre,
comme c'est le cas des 24 anciens de la vision.
3– Il
n'aura pas à souffrir de la seconde mort
(Apocalypse
2:11)
: l'expression "seconde
mort"
apparaît 4 fois dans l'Apocalypse, et nulle part ailleurs dans
le Nouveau Testament. Pour Jean,
la seconde mort consiste à être précipitée
dans un lac de feu et de soufre. C'est ce qui attend le démon,
à savoir Satan, la bête et le faux prophète, et
c'est finalement là que finiront la mort et l'enfer
(Apocalypse
20:14 ; 21:8).
Les justes pour leur part y échappent.
4– La
manne cachée
(Apocalypse
2:17)
: la manne, ce pain qui venait des cieux, représente bien sûr
la présence du Christ, le fait de recevoir le Sauveur, qui
est le pain de vie. C'est une allusion à la vie éternelle
et à la satisfaction pleine de tous les besoins spirituels de
l'homme.
5– Un
caillou blanc
(Apocalypse
2:17)
: c'est sur ce caillou ou cette pierre blanche que sera inscrit un
mot nouveau que personne ne connaît, si ce n'est celui qui le
reçoit. Dans D&A
130:10-11,
nous lisons :
"Alors
la pierre blanche citée dans l'Apocalypse
2:17,
deviendra pour chaque personne qui en recevra une un urimm et
thummim par lequel les choses qui appartiennent aux royaumes d'un
ordre supérieur seront révélées ;
Et à chacun de
ceux qui entrent dans le royaume céleste est donnée
une pierre blanche sur laquelle est écrit un nouveau nom que
nul ne connaît, si ce n'est celui qui le reçoit. Le
nouveau nom est le mot-clef."
Ici,
cette pierre blanche devient pour chacun un urimm et thummim, à
savoir un élément de révélation, ce qui
veut dire que les élus seront non seulement rois et prêtres
mais également prophètes. On sait que le changement de
nom est symbolique d'un changement d'état : le nom de Jacob
transformé en Israël,
d'Abram
transformé en Abraham,
Saraï
en Sarah,
après l'établissement de l'alliance, de même
Simon
qui fut appelé Cephas,
ou Saul
dont le nom fut changé en Paul,
le 1er lorsqu'il reçut les clefs du royaume, le 2e au début
de ses activités missionnaires. Ainsi, pour les élus,
ce nouveau nom reflète une position nouvelle, avec Christ
dans le monde à venir.
6– Une
verge de fer
(Apocalypse
2:27)
: la meilleure traduction serait d'ailleurs "sceptre
de fer"
(voir Psaumes
2:1-3, 6-7, 9).
Le sceptre est un symbole tangible de l'autorité. C'est le
sceptre de celui qui est oint, et qui par là devient un fils,
héritier des possessions du Père. Il s'agit du symbole
de la royauté, qui permet à la fois de régner
et de détruire les méchants, mais qui implique
également de faire paître le troupeau de Dieu (du grec
poimainein,
qui signifie faire paître le troupeau, le nourrir comme un
berger), et protéger les justes.
7– L'étoile
du matin
(Apocalypse
2:28)
: l'étoile du matin est bien le Christ lui-même, qui
signifie que le fidèle sera glorifié avec le Seigneur
(voir
Daniel 12:3 ; Matthieu 13:43 ; 1 Corinthiens 15:40-44).
8– Les
vêtements blancs
(Apocalypse
3:4-5)
: ceux qui ne souilleront pas leurs vêtements, c'est-à-dire
qui se préserveront
des souillures du monde, auront droit à recevoir un autre
vêtement, cette fois-ci un vêtement blanc qui
représentera leur pureté et leur victoire. Encore une
fois, c'est à travers le Christ qu'ils seront faits prêtres,
à travers lui qu'ils deviendront un royaume de prêtres.
Ésaïe
1:18
nous rappelle :
"Venez et
plaidons ! dit l'Éternel. Si vos péchés sont
comme le cramoisi, ils deviendront blancs comme la neige ; s'ils
sont rouges comme la pourpre, ils deviendront comme la laine."
Ainsi,
la couleur blanche est le symbole de cette victoire contre le péché,
et symbole de la pureté.
9– Le
livre de vie
(Apocalypse
3:5)
: ce livre de vie, nous l'avons vu, est une liste divine de tous
ceux qui seront citoyens du nouveau royaume. C'est Dieu qui est
source de vie, et c'est pour cela que l'expression "de
vie"
est attachée à plusieurs substantifs : l'arbre, le
pain, l'eau, la source, la rivière, le chemin, la parole, la
couronne. Pour les autres, dont le nom sera effacé du livre
de vie, il y a une perte de citoyenneté.
10– Je
confesserai son nom
(Apocalypse
3:5)
: non seulement il faut que le nom du fidèle se trouve dans
le livre de vie, mais il faut encore que Christ confesse le nom
devant le Père et devant les anges. Dans Matthieu
10:32-33 nous
lisons :
"C'est pourquoi,
quiconque me confessera devant les hommes, je le confesserai aussi
devant mon Père qui est dans les cieux ; mais quiconque me
reniera devant les hommes, je le renierai aussi devant mon Père
qui est dans les cieux."
Il
s'agit là du processus de justification.
11– Une
colonne dans le temple
(Apocalypse
3:12)
: nous lisons dans le Psaumes
26:8 :
"Éternel
! J'aime le séjour de ta maison, le lieu où ta gloire
habite",
puis dans le Psaumes
27:4 :
"Je demande à
l'Éternel une chose, que je désire ardemment : je
voudrais habiter toute ma vie dans la maison de l'Éternel,
pour contempler la magnificence de l'Éternel et pour admirer
son temple."
Celui
qui vaincra pourra donc faire sa demeure dans le temple de Dieu et
en être un pilier. Paul, dans les Galates, lorsqu'il parle de
Pierre,
Jacques
et Jean,
parle d'eux comme étant les colonnes de l'Église
(Galates
2:9),
à savoir qu'ils sont le soutien de l'Église. Dans
Exode
15:17,
nous lisons :
"Tu les amèneras
et tu les établiras sur la montagne de ton héritage,
au lieu que tu as préparé pour ta demeure, ô
Éternel ! Au sanctuaire, Seigneur ! Que tes mains ont fondé."
C'est
la promesse de demeurer dans la présence divine à tout
jamais.
12– Le
nom de mon Dieu
(Apocalypse
3:12)
: Apocalypse
22:3-4
nous rappelle la promesse d'avoir le nom de Dieu écrit sur
notre front. Dans l'ancien Israël, il y avait la pratique et
l'utilisation de tefillin.
Il s'agissait de lanières de cuir, que les hommes attachaient
sur leur front ou sur leur bras. Ces tefillin (en grec phylactères,
signifiant gardiens) étaient des petites boîtes de cuir
qui renfermaient de fins morceaux de parchemins sur lesquels étaient
inscrites de brèves portions des Écritures, en
particulier la shema
qui déclare : "Écoute
Israël, l'Éternel notre Dieu est le seul éternel"
(voir
Deutéronome 6:4-9).
Le tefillah
(la boîte elle-même) se portait sur le front et portait
la lettre shin
sur chaque côté, et la lanière qui le maintenait
était attachée par un nœud fait en forme de
lettre daleth,
et le tefillah qui était porté sur le bras était
lié par un nœud en forme de lettre yod.
Ainsi, ces lettres mises ensembles formaient le nom divin shaddai,
que l'on peut traduire par "Tout-Puissant".
Cela voulait dire que celui qui portait cela appartenait à
Dieu. Il y a également là une allusion au bonnet du
grand-prêtre, et au nom de Dieu écrit sur une bande
d'or posée sur le bonnet (voir
Exode 28:36-38).
Ainsi les fidèles portent le nom de Dieu et peuvent se tenir
en sa présence, un privilège qui était,
autrefois, retiré à tous sauf au grand-prêtre le
jour de l'expiation.
13– De
l'or, des vêtements blancs et l'onction
(Apocalypse 3:18)
: on sait que la ville de Laodicée s'était rendue
célèbre pour sa richesse, pour ses vêtements de
laine et pour l'école de médecine qui fabriquait un
collyre pour les yeux. Mais ici, l'or dont il est question est un or
qui a été "éprouvé
par le feu",
à savoir purifié de tous péchés. Ce
processus de raffinement des métaux utilisait l'eau et le
feu, 2 symboles importants de la purification rituelle dans l'Ancien
Testament. Et même les vêtements blancs sont en
contraste avec les vêtements de laine noire qui étaient
célèbres à Laodicée. C'est bien-sûr
pour rappeler les vêtements du prêtre dans le temple de
Jérusalem. Dans le Judaïsme, on enterrait les morts dans
un vêtement de lin blanc (voir
Ésaïe
61:10).
Les Samaritains pensaient que les Gentils ressusciteraient nus,
tandis que les justes ressusciteraient dans les vêtements
blancs avec lesquels ils étaient enterrés. Enfin,
l'onction rappelle l'onction du prêtre, et en particulier
celle d'Aaron (voir
Exode 29:4-7).
L'onction est associée à la sainteté. On
oignait les objets qui devaient être consacrés au
Seigneur. L'onction était faite également sur les rois
et était même plus importante que le couronnement
lui-même. Enfin plusieurs prophètes furent oints pour
leur appel. Il s'agit donc du symbole d'une responsabilité
spéciale et d'une relation entre Dieu et le roi, le prêtre
ou le prophète. Le nom hébreu mashiyach,
qui signifie oint, est l'équivalent du mot français
messie ; en grec, l'équivalent est christos,
à savoir le Christ.
14– La
fête messianique
(Apocalypse
3:20)
: l'Apocalypse
3:20
nous rappelle :
"Voici, je me
tiens à la porte, et je frappe. Si quelqu'un entend ma voix
et ouvre la porte, j'entrerai chez lui, je souperai avec lui, et lui
avec moi."
Il
s'agit de ce festin de noces auquel Jésus
a invité ceux qui voudraient le suivre (voir
Marc 13 ; Matthieu 24 ; Luc 12).
Ce repas céleste trouve son anticipation dans
l'administration de la Sainte-Cène, qui nous invite à
nous préparer pour le repas de l'âge messianique (voir
D&A 27:4-14).
Dans le temple, dans l'Ancien Testament, il y avait les 12 pains
d'assignation, posés sur une table dans le lieu saint, du
côté nord devant le voile. Les grands-prêtres
déposaient les pains chaque semaine pour les changer. Les
anciens pains étaient donnés aux prêtres, qui
pouvaient les manger, mais seulement à l'intérieur du
temple. Dans l'antiquité, partager un repas avait une
signification rituelle, cela créait un lien entre les
participants qui se sentaient une obligation les uns envers les
autres.
15– Un
trône
(Apocalypse
3:21)
: le juste sera invité à s'asseoir sur le même
trône que Dieu le Père et son Fils Jésus-Christ.
Jésus
qui, lui aussi, a vaincu, est assis avec le Père sur son
trône. Le trône est le symbole de l'autorité
divine. Le mot est cité plus de 40 fois dans le livre de
l'Apocalypse.
Être sur le même trône que Dieu et Jésus
est une image frappante de l'égalité dans l'âge
messianique. Dans l'ancien temple, à l'intérieur du
Saint des Saints, se trouvait l'arche d'alliance surmontée du
couvercle où se trouvaient les chérubins. Cette partie
supérieure de l'arche d'alliance était appelée
le siège de miséricorde et symbolisait le trône
de Dieu, à savoir sa présence au milieu d'Israël.
Toutes
ces promesses nous renvoient sans cesse au symbolisme du temple
(voir les illustrations du tabernacle de Moïse, du temple de
Salomon et du temple d'Hérode). Tandis que l'homme s'était
éloigné du jardin d'Éden et de la présence
divine en partant vers l'est, ce retour vers Dieu dans le tabernacle
ou dans le temple, se faisait d'est en ouest. Les matériaux
étaient là pour symboliser cette marche vers Dieu et
cette purification progressive. Les premiers piliers étaient
de bois précieux, l'autel des sacrifices et la cuve pour les
ablutions étaient faits d'airain, tandis que dans le lieu
saint, les piliers étaient recouverts d'argent, pour enfin
arriver dans le Saint des Saints où les piliers étaient
couverts d'or. Dans l'ancien Israël, c'est le grand-prêtre
qui représentait tout le peuple et lui seul pouvait entrer et
se présenter dans la présence de Dieu, et encore,
seulement une fois par an. Ici les allusions sont claires, tous ceux
qui sont justes auront l'occasion de devenir comme les
grands-prêtres et pourront, pour leur compte, entrer dans la
présence divine. Ainsi, l'Apocalypse n'est pas seulement un
livre d'avertissements pour les méchants, mais il contient
surtout de grandes promesses pour les justes. Il nous est donné
pour notre époque afin que chacun se prépare à
la fin des temps, mais aussi et surtout à ces temps nouveaux
qui seront la vie éternelle dans l'exaltation.
APPENDICE
A
La
structure du livre
de l'Apocalypse
Le
document suivant montre la relation des parties de l'Apocalypse à
l'ensemble.
A—
Chapitre 1 – Introduction de la vision
B—
Chapitres 2 et 3 – Lettre aux 7 Églises
C—
Chapitres 4 et 5 – Vision du futur royaume céleste.
1. Dieu, dans sa gloire,
est honoré par l'homme et les animaux (4:2 à 11) ;
2. Le testament, à
savoir la volonté de Dieu pour cette terre, est révélé
(5:1 à 4) ;
3. Le Sauveur, symbolisé
par l'Agneau, accomplit sa volonté (5:6 à 14).
D—
Chapitre 6 – Vision de l'ouverture des 6 sceaux. Chaque sceau
représente 1000 ans d'histoire.
E—
Chapitre 7 – 1er interlude expliquant comment les saints survivront
à la grande destruction décrite dans les
chapitres 8 et 9.
1. Le scellement des
saints de Dieu contre la colère qui vient (7:1 à 8) ;
2. La vision de la
grande multitude triomphante (7:9 à 17) ;
F—
Chapitres 8 et 9 – Vision de la destruction qui s'abat pendant le 7e
sceau, ou la période après le début du
millénium, mais précédant la Seconde Venue.
1. Les premières
4 trompettes : de grandes plaies s'abattront sur toute la terre (8:1
à 12) ;
2. La 5e trompette ou
1er malheur : la grande guerre avec ses protagonistes guerriers et
l'identification de leurs intentions (9:1 à 11) ;
3. La 6e trompette ou 2e
malheur : la méthode et l'extension des destructions (9:12 à
19) ;
4. Le refus des méchants
à se repentir (9:20-21)
(La 7e trompette ou 3e
malheur ne commence pas avant le chapitre 11).
G—
Chapitre 10 – Deuxième interlude qui donne à Jean
des instructions personnelles spécifiques.
1.
Jean
scelle certains enseignements concernant l'œuvre de Dieu dans
les derniers jours (10:1 à 7) ;
2.
Jean
apprend le rôle qu'il jouera dans les événements
qui se produiront (10:8 à 11).
H—
Chapitre 11 – Reprise de la vision.
1. Le ministère
des 2 prophètes et la chute de la ville sainte (11:1 à
13) ;
2. La 7e trompette ou 3e
malheur : le triomphe de Dieu sur les méchants est proclamé
(11:15 à 19).
I—
Chapitres 12 et 13 – Commencement de la répétition du
scénario, commençant à l'époque de Jean,
mais cette fois, donnant davantage d'informations.
1.
Flash-back à l'époque de Jean
:
l'active persécution de l'Église par Satan est montrée
(12:1 à 6) ;
2. Flash-back sur la
guerre dans les cieux, où le conflit a débuté
(12:7 à 12) ;
3.
Retour à l'époque de
Jean,
montrant les forces de l'apostasie qui combattent contre l'Église
(12:13 à 17) ;
4. Représentation
symbolique des forces civiles et apostâtes, jusqu'à la
Seconde Venue du Seigneur (13:1 à 18).
J—
Chapitre 14 – Rétablissement de l'Évangile et son
pouvoir pendant les derniers jours.
1. Sion sera établie
(14:1 à 5) ;
2. L'Évangile
sera prêché au monde entier (14:6 à 7) ;
3. Babylone tombera
tandis que Dieu rassemblera les justes et moissonnera les méchants
de la terre (14:8 à 20).
K—
Chapitre 15 – 3e interlude montrant la préparation des cieux
pour l'assaut final contre les méchants (15: 1 à
8).
L—
Chapitre 16 – Reprise de la vision : les 7 plaies sont déversées.
La vision des chapitres 8, 9 et 11 est répétée
mais d'une perspective différente.
M—
Chapitres 17 et 18 – 4e interlude, révélant le royaume
de Satan et sa nature.
1. La nature de Babylone
et la cause de sa chute (17:1 à 18) ;
2. Les saints sont
appelés à sortir de Babylone (18:1 à 5) ;
3. Babylone tombe et est
pleurée par ses adorateurs (18:6 à 24).
N—
Chapitre 19 – 5e interlude célébrant le mariage et le
repas de noces de l'Agneau.
O—
Chapitres 20 à 22 – Reprise de la vision, avec le Millénium,
le jugement final et la célestialisation de la
terre.
1. Satan est lié
et le millénium de paix commence (20:1 à 6) ;
2. Satan est délié
pour un peu de temps, puis chassé pour toujours (20:7 à
10) ;
3. Le grand jugement
dernier a lieu (20:11 à 15) ;
4. La terre devient
céleste, avec sa capitale, la Nouvelle Jérusalem (21:1
à 22:1-5).
P—
Chapitre 22, verset 6 à 21 – Commandement à Jean
de publier la vision au monde.
APPENDICE
B
Les
6 éléments du style
littéraire
de Jean
La
compréhension de certains éléments du style
littéraire de Jean
et sa méthodologie nous aident pour analyser la complexité
de son œuvre. Ces éléments sont les suivants :
1– La
répétition
:
La
vision insiste sur certains points par la répétition.
Cependant, elle le fait sans utiliser nécessairement des mots
identiques pour exprimer les mêmes idées. Certaines
répétitions se trouvent à l'intérieur
d'un même verset, d'autres, dans la structure de l'ensemble.
La répétition non seulement souligne des points que
Dieu souhaite nous faire comprendre, mais permet aussi d'en donner
une compréhension différente à travers des
perspectives différentes. Les exemples d'un même verset
sont les suivants :
– 1:14
: "Sa
tête et ses cheveux étaient blancs comme de la laine
blanche, comme de la neige".
– 10:6
:
"et jura par celui qui vit aux siècles des siècles,
qui a créé le ciel et les choses qui y sont, la terre
et les choses qui y sont, et la mer et les choses qui y sont, qu'il
n'y aurait plus de temps."
– 15:2
:
"Et je vis comme une mer de verre, mêlée de feu,
et ceux qui avaient vaincu la bête, et son image, et le nombre
de son nom, debout sur la mer de verre, ayant des harpes de Dieu."
D'autres
exemples, qui s'appliquent à des parties plus larges du
livre, sont les séries répétées des 7
plaies (en association avec les 7 sceaux et les trompettes). On nous
parle aussi des 7 coupes (voir
chapitres 8, 9 et 16).
Il y a également la répétition des hymnes de
louanges, avec chaque fois un thème différent
(Apocalypse
4:8, 11 ; 5:9-10, 12-13 ; 7:10-12)
et enfin, les différentes descriptions du triomphe des saints
(Apocalypse
7:9-11 ; 14:1-3 ; 15:2).
2– Le
développement
:
Souvent
Jean
introduit des déclarations ou des expressions courtes et
indéfinies, puis les développe, quelques fois après
un intervalle. Certains exemples sont en rapport étroit avec
des situations telles que : "tes
œuvres, ton travail et ta persévérance"
(Apocalypse
2:2).
Ou
bien Apocalypse
2:14
: "une
pierre d'achoppement"
c'est-à-dire "qu'ils
mangeassent des viandes sacrifiées aux idoles et qu'ils se
livrassent à l'impudicité".
Ou
bien Apocalypse 11:2-6 : "mes
deux témoins" qui
sont caractérisés comme pouvant se tenir devant Dieu,
étant capable de sceller les cieux et d'appeler et de faire
se produire les plaies.
Apocalypse
20:9 :
"le
camp des saints",
c'est-à-dire "la
ville bien-aimée".
Pour
l'exemple de phrases qui sont définies davantage après
un intervalle, on peut faire référence à
Apocalypse 12:6 :
"Et la femme s'enfuit dans le désert, où elle
avait un lieu préparé par Dieu",
avec cette précision au verset
14
: "Et
les deux ailes du grand aigle furent données à la
femme, afin qu'elle s'envolât au désert, vers son lieu,
où elle est nourrie un temps...".
De
même que la bête d'Apocalypse
13:1,
se retrouve au 17:3.
Et la chute de Babylone dont on parle au 14:8
est
développée au 18:2-19.
3– Les
interruptions
:
Dans
le cours de sa pensée, Jean,
souvent, s'arrête pour des explications. Bien que cela fasse
violence quelques fois à l'ordre logique, de telles
interruptions sont tout-à-fait typiques du style hébreu.
La loi de continuité du grec ne pouvait, ici, limiter la
mentalité proche-orientale. Ces interruptions sont de 2
sortes :
A) les déplacements
à l'intérieur d'un même verset, ou des
interjections avec de brèves explications
B) les insertions
d'épisodes plus longs, que l'on appelle interludes, qui
interrompent le scénario principal
On a
un exemple de la catégorie A d'interruptions dans la
référence à la guerre dans les cieux
(Apocalypse 12:7-12), qui est inséré dans le conflit
entre les saints et le dragon (Apocalypse
12:1-6, 13-17).
Un exemple de la catégorie B se trouve dans le chapitre
10,
qui interrompt le flot entre les chapitres
9 et 11.
4– Les
préfaces
:
Jean
fait précéder systématiquement ses visions, ou
les différentes scènes, par des passages en préfaces
d'une longueur variable. L'un des objectifs de Jean
est de réconforter et de soutenir ses lecteurs. C'est
pourquoi il s'arrête souvent,
pour rassurer, avant de continuer sur un aspect plus déconcertant
de sa vision. Par exemple, la section eschatologique du livre est
préfacée par les chapitres
4 et 5.
A l'intérieur de ceux-ci, il montre les forces qui sont à
l’œuvre derrière ce qui se produit. Il montre que
c'est Dieu et sa volonté qui sont à l'œuvre. De
la même façon, avant de présenter la vision des
7 plaies (chapitres
8 et 9),
Jean
rassure ses lecteurs que le peuple de Dieu les traversera en toute
sécurité (chapitre
7).
5– Le
non réalisme
:
Les
lecteurs de l'Apocalypse rencontrent souvent des changements
abrupts, des combinaisons impossibles et des contradictions. Il faut
cependant se rappeler qu'un style apocalyptique est tout-à-fait
en opposition à un ordre logique et à une
compréhension claire, et ceci vaut pour l'Apocalypse de Jean.
Les lecteurs doivent s'attendre à un voyage dans un paysage
"surréaliste".
L'apôtre a reçu sa vision à travers des images
poétiques libres de tout besoin de cohérence interne
et de conformité à la réalité. La vision
présente des incohérences, des transitions soudaines,
des conceptions inimaginables. Cependant, c'est ce qui donne à
la littérature apocalyptique sa force et son souffle
particulier. Ce style permet à Dieu de communiquer à
travers la force des images et à travers les mouvements que
cela crée. Il ne s'efforce pas de rendre tout logique et
fluide ; en fait, une incohérence peut souligner un point. On
peut l'illustrer par quelques exemples :
Trois
exemples de contradiction se trouvent dans Apocalypse
4:2
: "Aussitôt
je fus ravi en esprit",
alors que Jean
est déjà ravi en esprit depuis le
chapitre 1,
au verset
10.
De même, dans Apocalypse
3:12 :
"Celui
qui vaincra, je ferai de lui une colonne dans le temple de mon
Dieu... la nouvelle Jérusalem".
Mais au chapitre
21, verset 22,
il est expliqué : "Je
ne vis point de temple dans la ville".
Dans le chapitre
8:7
: "Et
toute herbe verte fut brûlée",
alors que dans le chapitre
9:4
: "Il
leur fut dit de ne point faire de mal à l'herbe de la terre,
ni à aucune verdure, ni à aucun arbre".
Un
exemple de changement abrupt se trouve dans Apocalypse
1:16,
où le Seigneur tient les 7 étoiles dans sa main
droite, cette même main droite qui, au verset
17,
est posée sur l'épaule de Jean.
De même, chapitre
13:1,
la bête a 13 têtes qui, soudain, au verset
2,
semble n'avoir qu'une gueule, pour enfin être identifiée,
au verset
12,
en une seule bête.
Un
exemple de situation impossible est le fait de voir ce qui est écrit
à l'intérieur d'un livre scellé ; ou bien
l'Agneau qui prend un livre et qui ouvre les sceaux ; les créatures
qui jouent de la harpe (Apocalypse
5:1-8)
; de la même façon dans Apocalypse
9:3-10,
la description des sauterelles comme des créatures fabuleuses
qui blessent seulement les hommes ; ou enfin l'Apocalypse
21:16,
où la ville est décrite comme un cube, avec une
hauteur de 12 000 stades, ce qui correspond à peu près
à 2 100 km de hauteur.
6– Le
symbolisme
:
Jean
utilise les symboles comme un moyen principal pour communiquer les
idées. C'est ainsi qu'il peut représenter les
expériences spirituelles et transcendantes. Jean
utilise des symboles dans presque chacune des phrases de
l'Apocalypse, mais il ne les crée pas de rien, elles viennent
de Dieu et sont cohérentes avec l'Ancien Testament et la
littérature apocalyptique juive. En fait, la révélation
de Jean
utilise des mots, des phrases, des images et des modèles de
l'ancienne alliance, comme un arsenal linguistique qui lui permet de
présenter son message, afin qu'il puisse être compris
par ses contemporains. Cependant, tous les symboles de l'Ancien
Testament qu'il utilise sont largement modifiés par lui : des
ombres et des échos de l'Ancien Testament se trouvent dans
plus de la moitié des versets de l'Apocalypse.
Beaucoup d'images et de types viennent particulièrement de
Daniel, Ésaïe, Ézéchiel et Zacharie. Mais
dans le livre tout entier, il n'y a qu'une seule référence
explicite à l'Ancien Testament ; il s'agit d'Apocalypse
15:3, qui
parle du cantique chanté par ceux qui sont sauvés :
"Et
ils chantent le cantique de Moïse, le serviteur de Dieu...".
Mais
le cantique qu'ils chantent n'est pas celui que l'on trouve dans
Exode
15 ou
dans Deutéronome
32.
Il s'agit en fait d'un amalgame de plusieurs thèmes de
l'Ancien Testament. Ainsi, les symboles de l'Ancien Testament sont
modifiés, retravaillés, mis en forme pour correspondre
aux besoins particuliers de la vision. Ainsi la vision devient une
composition littéraire unique, pleine de merveilles, et qui
comporte la vision spéciale de Jean.
C'est pourquoi la compréhension de la littérature
prophétique et apocalyptique de l'Ancien Testament est utile,
mais seulement jusqu'à un certain point. Par exemple,
l'introduction de Jean,
au chapitre
1
a des échos de Daniel,
chapitres 7 et 10.
Les 4 bêtes de Daniel
qui s'élèvent de la mer, 2 avec des ailes et une avec
10 cornes (Daniel
7:3-7)
a des similitudes avec la bête de Jean
qui sort de la mer (Apocalypse
13:1-2)
et les 4 créatures qui entourent le trône des cieux
(Apocalypse
4:6-9).
Ces plaies sont un rappel de celles que les Égyptiens ont
reçu (Exode
7 et 9).
La plaie des sauterelles (Apocalypse
9)
fait écho à ce que l'on trouve dans Joël,
chapitres 1 et 2.
Et le plus petit rouleau ou le plus petit livre, auquel on fait
référence dans le chapitre
10
a un écho dans Ézéchiel
chapitres 2 et 3.
Ainsi,
si de nombreuses allusions et images de l'Ancien Testament sont
présentes dans l'œuvre de Jean,
dans chaque cas Jean
transforme le texte traditionnel pour ses besoins particuliers.
Cependant, ceux qui sont à l'aise avec les images de l'Ancien
Testament seront probablement tout-à-fait à l'aise
avec celles de l'apôtre Jean.
APPENDICE D
Le
chiffre 7
dans la structure de l'Apocalypse
Les
chiffres
|
Les
7 Églises
|
Les
7 sceaux
|
les
7 trompettes
et
les 7 anges
|
les
7 personnages
|
les
7 coupes
|
les
7 jugements
sur
la prostituée
|
les
7 grands événements
|
1
|
Introduction
de la vision
1:1-20
ÉPHÈSE
2:1-7
|
le
cheval blanc :
conquête
6:1-2
|
le
1er ange :
grêle,
feu et sang
8:7
|
la
femme couronnée
12:1-2,14-17
|
introduction
aux
7
anges
15:1-8
la
1ère coupe :
un
ulcère malin et douloureux
16:1-2
|
les
rois font la guerre à l'Agneau, mais il conquiert
17:14-15
|
Christ
revient comme Roi des rois
19:11-16
|
|
|
|
|
|
2
|
SMYRNE
2:8-11
|
le
cheval roux : guerre
6:3-4
|
le
2e ange :
la
grande montagne embrasée
8:8-9
|
le
grand dragon rouge
12:3-4,13
|
la
2e coupe :
une
mer de sang
16:3
|
les
rois se retournent contre la prostituée
17:16-18
|
la
victoire finale sur la bête
19:17-21
|
|
|
|
3
|
PERGAME
2:12-17
|
le
cheval noir : famine
6:5-6
|
le
3e ange :
la
grande étoile ardente
8:10-11
|
l'enfant
12:5-6
|
la
3e coupe :
rivières,
fleuves et sources d'eau en sang
16:4-7
|
la
chute de Babylone
18:1-7
|
Satan
est lié pour 1000 ans
20:1-3
|
|
|
|
4
|
THYATIRE
2:18-29
|
le
cheval pâle :
mort,
guerre et famine
6:7-8
|
le
4e ange :
soleil,
lune et étoiles obscurcis
8:12-13
|
Michel
12:7-12
|
la
4e coupe :
un
soleil brûlant
16:8-9
|
les
plaies envoyées sur Babylone
18:8-17
|
la
résurrection des saints fidèles et le millénium
20:4-6
|
|
|
|
5
|
SARDES
3:1-6
|
les
âmes des saints martyrisés
6:9-11
|
le
5e ange :
le
puits de l'abîme ouvert
9:1-12
|
la
bête qui monte de la mer
13:1-10
|
la
5e coupe :
ténèbres
et douleurs
16:10-11
|
Babylone
est brûlée
18:18-20
|
Satan
est délié :
la
bataille finale de Gog et Magog
20:7-10
|
|
|
|
6
|
PHILADELPHIE
3:7-13
|
les
grandes calamités
6:12-17
|
le
6e ange :
une
armée de destruction
9:13-21
|
la
bête qui monte de la terre
13:11-18
|
la
6e coupe :
esprits
de démon, Harmaguédon
16:12-16
|
une
grande meule jetée dans la mer
18:21
|
le
jugement dernier de la terre
20:11-15
|
|
|
|
7
|
LAODICÉE
3:14-22
|
le
7e sceau
voir
chapitre 8
|
le
7e ange :
la
destruction des méchants
10:15-19
|
l'agneau
sur le mont Sion
14:1-6
|
la
7e coupe :
grands
tremblements de terre
16:17-21
|
désolation
et silence
18:22-24
|
de
nouveaux cieux et une nouvelle terre
21:1-22:5
|
|
|
|
|
La
vision de Dieu et de Christ
4:1-5:14
|
Interlude
:
Dieu
marque du sceau ses serviteurs
7:1-17
|
Interlude
:
le
petit livre et les
2
témoins
10:1-11:14
|
Interlude
:
des
anges, des voix, une vision
14:7-20
|
Interlude
:
la
grande prostituée et la bête
17:1-13
|
Interlude
:
le
chant de triomphe sur la chute de Babylone
19:1-10
|
Instructions
finales et témoignage
22:6-21
|